J’admire la façon dont, en peu de mots, tu parviens à décrire un paysage qui, par petites touches, laisse transparaître les émotions complexes de Dumbledore. Il m’a semblé que le plus marquant, c’était ce sentiment d’absurdité qui marque souvent le deuil, le gouffre qui s’ouvre entre le tumulte intérieur et le monde du dehors qui demeure paisible et inchangé. La brume du prompt, ce n’est pas seulement ici celle du décor, mais cet entre-deux, ce trouble mélancolique, cette ambivalence d’Albus face au souvenir de Gellert. On sent que la perte et l’amertume se mêle d’un peu d’espoir.

Réponse de l'auteur:

Re hihi,

Oui, il y a de ça aussi. Lorsque j'ai écrit ce drabble, je pensais aussi à ce sentiment de pesanteur que ressentent deux personnages d'un roman que j'adore, Premier de Cordée de Frison-Roche, qui luttent contre un orage et une tempête dans les falaises et retrouvent contact avec la terre plus plate et le monde des hommes le lendemain matin, alors que leur esprit est encore empreint de cette expérience. En fait, les analyses se recoupent diablement bien... Ce sentiment d'absurdité, de décalage était bien décrit exactement comme tu le fais.

Et oui, Albus est un personnage trop ambivalent... Ici je suppose qu'il aime encore Gellert, d'aucun pourrait interpréter autre chose, en tout cas ce qui se passe à ce moment-là n'est pas anodin pas que parce que un homme en tue un autre, mais aussi à cause de leur passé commun. J'imagine que ça devait ressurgir à un moment ou à un autre. Faire le deuil de la relation en réalisant le deuil de l'homme, quelque chose comme ça.

Merci à toi pour ta review !

Piti

C'est un portrait très sombre que tu as esquissé de Dumbledore, et à cet instant, on peine à l'imaginer comme le vieux sorcier malicieux que Harry connaîtra des décennies plus tard. Et à la fois, on sait que cette culpabilité, il l'a toujours porté en lui, et que c'est encore ce qui lui vient à boire la potion dans la caverne de Voldemort. Les parallèles sont très bien faits entre la disparition de Gellert, la mort d'Ariana, l'éclatement de la guerre et finalement la mort de Gellert, avec cette sensation qu'à la fois, Albus en est toujours d'une façon le perdant. Et en même temps, j'ai repensé à ce qu'il dit à Harry sur le fait que ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment alors, même s'il est l'un des personnages les plus ambivalents de la série, je pense qu'il est plus dur avec lui-même qu'il ne le devrait parce qu'il a fait ce choix, de combattre son amour et de l'abandonner à la paix. J'espère qu'un jour, l'air lui est redevenu transparent ; et en attendant je te dis merci à toi, Piti, de nous avoir offert ces très jolis moments ♥♥

Réponse de l'auteur:

Coucou ♥

Je suis super fan de ta description de Dumbledore âgé haha. Après, j'ai toujours pensé que ce côté comique ou décalé était fait exprès afin de se rendre plus mystérieux et cacher tout ce qu'il a au fond de la tête. A tête froide, Dumbledore est, pour moi, un stratège rongé de culpabilité parce qu'il n'a même pas vu les prémices annonciatrices des horreurs de Grindenwald alors qu'il les avait sous le nez, et même s'il aime Harry un peu comme le grand-père qu'il n'a pas connu, il sait parfaitement ce qu'il attend de lui au fur et à mesure qu'il grandit et ça se voit surtout dans le 6 je trouve (et que ça le déchire, entre "je devrais" et "la dernière fois..."). Je suis d'accord avec toi sur le fait que Dumbledore a toujours pensé que son combat contre Grindenwald était un échec malgré la victoire finale (euh bon je t'avoue les Animaux Fantastiques constituent surtout pour moi une sorte de semi-semi-canon où j'ai pioché deux noms de personnages et des idées d'habits mais ça s'arrête là dans ma tête - c'est un autre débat mais je ne comprends même pas l'histoire), et donc que Voldemort constituant une sorte de fils politique ou spirituel de Grindenwald, il faut absolument le vaincre en minimisant le nombre de victimes cette fois-ci, et donc en étant, cette fois-ci, plus fin que lui.

J'ai même tout ce headcanon où il porte la culpabilité également de la mort des parents de Harry et de manière générale de tous ceux qui ont péri ou dont la vie a été détruite (Sirius, les Londubat...) parce qu'avec de la Legilimencie retrouver le traître de l'Ordre aurait été aisé ; et qu'il ne sait pas comment lui dire qu'il ne sera pas capable de lui rembourser sa dette parce qu'il a un Horcruxe dans lui. Dans mon headcanon, il se replit sur lui-même pour littéralement ne pas exploser sous la culpabilité et c'est pour ça qu'il fait en sorte de ne pas rendre personnelle cette histoire de guerre (ce qui peut rendre à rebours un côté calculateur).

Mais c'est toi qui en parle le mieux, des multiples culpabilités de Dumbledore, finalement ♥

Merci beaucoup à toi d'avoir porté un intérêt à mes petites babioles ♥

Piti

C'est un très très joli drabble, Piti, qui sonne finalement comme une poésie ♥ j'ai aimé que la description des paysages et notamment des couleurs renvoie métaphoriquement aux moments de la relation entre Albus et Gellert et tu lui donnes presque des allures de conte, c'est très imagé, on s'image aussi tout en haut de cette falaise à porter les regrets d'Albus.

Réponse de l'auteur:

Bonsoir Bloo,

Ca m'a beaucoup touchée que tu t'attardes sur ces drabbles sans prétention ♥

Oui, j'ai vraiment essayé de rendre l'aspect colorimétrique, je voulais donner des flashs dans la tête du lecteur pour dessiner une sorte de photographie (y suis-je arrivée, c'est une autre chose haha). Je ne voulais pas développer la romance entre les deux sorciers, à cause de ce que représente pour moi Grindenwald (la montée du nazisme), le format drabble s'y prêtait bien, en permettant de ne pas occulter quand même cet amour en se plaçant du point de vue de Dumbledore.

Merci à toi ♥

Piti