Summary:
Image de Neo Internalforce
Le soleil se couche, et, adossé à la stèle, Remus se souvient. Il se souvient de ce matin maudit, quand il a appris la nouvelle :
« Ils sont morts. »
Categories: Après Poudlard Characters: Remus Lupin
Genres: Tragédie/Drame
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: This is War, Back in the Days, What A Nightmare ..., Those Forgotten Characters, A little music here and there, Miel, Nutella et autres tartines
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 1579
Read: 1529
Published: 28/05/2012
Updated: 28/05/2012
Story Notes:
Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Le Crépuscule des Héros by Akasora
Author's Notes:
Hellow :) aujourd'hui, je vous propose un OS qui me tient à coeur, que j'ai commencé il y a très longtemps et que j'ai enfin terminé la semaine dernière. J'espère qu'il vous plaira !
Je vous conseille d'écouter
Slide des Goo Goo Dolls, ça peut vous paraître étrange mais c'est elle qui m'a inspiré cet OS.
Un immense merci à LYA qui a superbement bêtaté ce texte !!
Il avance lentement. Au loin, le soleil se couche derrière les collines, la luminosité décroît, les ombres s’allongent. Des dizaines d’ombres, elles lui font peur. Rien n’a changé, rien du tout. Là, les arbres qui dansent au gré du vent, ici, la grille qui grince, se ferme, s’ouvre. Les caprices de la brise. Il s’assoit par terre, tourne le dos à la stèle. Il n’a pas envie de la voir. Il ferme les yeux et attend.
Il espère qu’ils ne lui en veulent pas. Cela fait treize ans qu’il n’est pas venu. Treize longues années qu’il évite cette ville, ce cimetière, cette tombe. Il avait peur, si peur de la voir. L’éviter rendait tout cela moins réel. Un peu. A peine.
Il appuie sa tête à la pierre dure et froide, écoute le vent souffler et les oiseaux chanter. Le fond de l’air est frais, beaucoup plus frais que le reste de la journée, et Remus apprécie la quiétude de la fin d’après-midi. Il se souvient de tant d’après-midi comme celui-ci passés chez eux. Dans leur petit cottage, non loin d’ici. Il se rappelle les rires trop bruyants, les conversations sérieuses, les babillements du petit Harry. Et la complicité avec Sirius, James et Peter, et la douceur de Lily, et les espoirs, et les rêves de futur.
– Que reste-t-il à présent ?
Remus retient ses larmes alors qu’il ouvre les yeux et observe le soleil qui disparaît lentement. Dans sa poitrine, ce poids tellement lourd qu’il lui semble insoutenable. Les choses ne se sont pas améliorées, maintenant qu’il connaît la vérité. Elles ont juste changé. Un peu. A peine.
Il saisit une pierre à côté de lui, la serre dans sa main aussi fort qu’il le peut, ignore le sang qui commence à perler et la douleur qui pointe son nez, après tout, elle ne sera jamais aussi forte que celle de son cœur. Et puis, il jette la pierre le plus loin possible, dans un arbre. Un oiseau s’envole dans un bruit de battements d’ailes qui lui rappelle ce matin-là.
Il reçut la nouvelle dans la matinée. Lily et James. James et Lily. Morts. Harry vivant. Lily et James. Morts. En courant, il se rendit chez eux. Dans leur petit cottage non loin d’ici. Leur petit cottage détruit par la force du sortilège lancé. Par la mort elle-même. Remus sentit ses jambes flancher, ses genoux heurter le sol et une main se poser sur son épaule.
– Je suis désolé, murmurait Kingsley. Je suis désolé.
Remus, lui, n’y croyait pas. Non, ce n’était simplement pas possible, pas ses amis. Pas eux. Il revoyait les visages souriant de James et Lily quelques semaines plus tôt. Il entendait à nouveau le rire de Sirius, si semblable à un aboiement. Sirius. Comment… Comment avait-il pu les trahir ? La question tournait en boucle dans sa tête, si bien qu’il ne parvenait pas à comprendre quoi que ce soit d’autre.
– COMMENT AS-TU PU ?
Kingsley sursauta et un oiseau s’envola un peu plus loin. Et puis, le bruit d’un transplanage, quelques pas.
– ‘Suis désolé, fit la voix bourrue de Maugrey. Black a été arrêté, mais…
Il semblait hésiter, et Remus leva un regard implorant vers lui. Non, tout mais pas d’autres mauvaises nouvelles. Pitié. Tout mais pas ça.
– Il a eu Pettigrew. L’est d’venu fou, il a provoqué une explosion qui a tué Pettigrew et douze moldus. On a seulement retrouvé un doigt de Pettigrew, le choc de l’explosion l’a tout simplement désintégré.
Kingsley fronça les sourcils et serra les poings.
– Complètement fou, répéta Maugrey. Il a ri, comme un dément, il a ri après l’explosion.
Remus avait les yeux écarquillés. Tout était soudain silencieux, autour d’eux. Ses oreilles sifflaient, son cœur… Battait-il seulement ? Il ne parvenait pas à l’entendre. Il ne savait plus. Il était cependant sûr que le monde avait perdu ses couleurs. Le chant des oiseaux était devenu si triste qu’il en pleurait. Oui, il en pleurait. Les larmes coulaient, roulaient, mouillaient. Il les sentait dans son cou, sur ses joues, sur ses poings serrés, dans sa bouche, un goût amer et salé. Et soudain, dans ses oreilles, de grands bruits. Ses sanglots, ses cris, ses pleurs. Ses poings ensanglantés qui martelaient le sol. Et des mains sous ses épaules qui le soulevèrent du sol. Mais Remus ne voulait pas qu’on le console. Il ne voulait pas partir, il ne pouvait pas les abandonner. Il se défit de leur emprise et courut dans la maison, comme un gamin apeuré, il courait, pleurait, les yeux écarquillés, un rictus de dément sur son visage. Non, tout ceci ne pouvait pas être vrai.
– Non. Non ! Non ! James ! James !! Lily ! Sirius ! Peter !
Il était seul, si seul. Il ne restait personne, personne, personne. Qu’allait-il devenir, seul au monde ? Devant lui, des débris, les ruines de la maison, et celles de son bonheur. Une marque sur le sol, derrière le canapé, comme si quelqu’un y avait été allongé, et puis quelques débris de verre. A l’étage, le berceau en morceau, la chambre sens dessus dessous, de la poussière, beaucoup de poussière, là où le toit s’était effondré. Et du sang sur une brique, celle qui avait dû s’écraser sur la tête de Lily. Remus tomba à genoux, à nouveau. Il ne pleurait plus, ou alors ne sentait plus les larmes couler. Il ne voyait que cette pièce détruite, celle-là même qu’il avait aidé James à meubler avec Sirius et Peter. Il se rappelait les rires, les blagues, le bonheur qui irradiait d’eux, rayon de lumière dans l’ombre de la guerre.
– Lily… James…
Kingsley s’agenouilla à ses côtés et attendit patiemment.
– Sirius… Peter…
Maugrey poussa un profond soupir dans son dos.
– Comment ? Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment pouvez-vous être…
Pas moyen pour lui de prononcer ce mot, et Remus fondit à nouveau en larmes, secoué de sanglots si puissants qu’ils lui déchiraient le cœur. Il était seul. Définitivement seul.
Prenant une profonde inspiration, Remus revient à l’instant présent. A la dure réalité, dans laquelle la vérité, bien qu’un peu différente, le laisse tout aussi seul qu’à ce moment. Peter n’est pas mort. Mais Peter est un traitre, il s’est enfui. Sirius n’est pas un meurtrier. Mais Sirius est recherché par le ministère, il doit se cacher.
– Je suis désolé de ne pas être venu avant.
Sa voix résonne dans le silence du cimetière. Il fronce les sourcils, ferme un instant les yeux. Il ne doit pas les laisser couler, pas aujourd’hui, alors qu’il n’est pas venu depuis treize ans.
– La semaine dernière, j’ai appris la vérité. Sur Sirius et Peter. Je suis désolé de ne pas être venu avant. J’avais tellement peur, tellement peur ! Venir ici, me recueillir sur votre tombe, ça rendait tout ça réel. Je ne voulais pas que ça soit réel. Mais j’ai changé d’avis.
Il penche la tête en arrière et observe le ciel. A l’horizon, il est d’un bleu vert, dernier témoin que le soleil a brillé. La première étoile, la plus brillante, scintille au-dessus de lui, dans le ciel un peu plus foncé.
– J’ai rencontré Harry. Enfin. Il est exactement comme James.
Il a un petit rire. Puis un sourire attendri.
– Sauf pour les yeux, mais ça, vous le savez déjà. Il a tes yeux, Lily, les mêmes. Exactement. Et ta gentillesse aussi. Il est encore un peu naïf, mais il est très fort. Aussi fort que ses parents. Qu’est-ce qu’il vous ressemble ! Je vais essayer de m’occuper de lui. Je ne vous promets pas de réussir, mais je vais essayer. Ca je vous le promets.
Le vent souffle un peu plus fort et Remus frissonne. Il se lève, époussette ses vêtements rapiécés, soupire.
– Je reviendrai. Pas dans treize ans, cette fois.
Il fait un signe de tête à la stèle et s’éloigne d’un pas lent. Il sort du cimetière et se retourne une dernière fois. Rien n’a changé, rien du tout. Là, les arbres qui danse au gré du vent, ici, la grille qui grince, se ferme, s’ouvre. Les caprices de la brise. Il observe la stèle. Il reviendra la voir. Il ferme les yeux et inspire longuement. En venant ici, il espérait que le poids dans son cœur s’allège. Mais ce n’est pas le cas. Il ne se sent pas mieux, juste moins mal. Un peu. A peine.
End Notes:
Un câlin à Remus pour chaque review :) merci d'avoir lu !
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