Summary: Hajin Bae
C'était une mauvaise journée pour Lorcan. Une très mauvaise journée. Sa mère est morte. Son frère est malade. Son père effondré. Et lui, il ne sait plus où il en est. Quelle était sa relation avec sa mère ? Comment faire taire sa colère ? C'est en découvrant un coffret ayant appartenu à Luna qu'il trouve enfin des réponses à ses questions.
Participation au concours de Kiwxi, "Coffrets, boites et autres cartons"
Categories: Biographies,
Après Poudlard Characters: Lorcan Scamander, Luna Lovegood
Genres: Tragédie/Drame
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: 19 ans plus tard , Coffrets, boîtes et autres cartons
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 2525
Read: 1286
Published: 01/12/2012
Updated: 01/12/2012
Chapitre 1 by Saam
Author's Notes:
Voici ma modeste participation au concours de Kiwxi. Je sais que ce texte est bizarre et hm, j'ai de sérieux doutes dessus mébrayfe. J'espère que vous aimerez. Bonne lecture !
Le cottage était silencieux, si terriblement silencieux que Lorcan osait à peine respirer. Il longea le couloir et retint son souffle en passant devant la chambre de Lysander. Il arriva dans le salon. La lumière blanche et froide de la lune éclairait le rocking-chair où son père était installé. Lorsqu'il vit son fils pénétrer dans la pièce, Rolf sourit faiblement.
« Je savais bien que tu viendrais. Viens... Viens t’asseoir près de moi » murmura-t-il
Lorcan s'avança et se laissa tomber dans le fauteuil qui faisait face à son père. Il ferma les yeux et balança sa tête en arrière. Il se sentait si fatigué... Lorsqu'il ouvrit les yeux son père le fixait intensément, détaillant ses poings serrés et sa mâchoire crispée.
« J'ai l'impression que tu es en colère Lorcan, je me trompe ? »
« Non papa, tu ne te trompes pas... »
« Dis moi alors... »
Les mots se bloquèrent dans la gorge de Lorcan.
« Je regrette papa, je n'y arrive pas » dit-il d'une voix étouffée.
Son père poussa un long soupir.
« Ta mère n'a jamais eu de préféré entre toi et ton frère. Tu ne lui as pas laissé sa chance... »
Lorcan resta interdit un instant. Un hoquet le secoua et il se prit la tête entre les mains. Il tenta vainement de ravaler ses larmes mais rien n'y faisait, retenues trop longtemps elles coulaient sur ses joues. Il pleura longtemps, prostré dans le noir sous le regard de son père. Lorsque les sanglots furent moins violents Rolf se leva et maladroitement prit son fils dans ses bras.
« Ta mère t'aimait plus que tout Lorcan c'est juste, qu'elle ne savait pas comment te le montrer »
« Papa... Il n'y avait que Lysander dans la vie de maman, tu le sais. Elle croyait que lui seul pouvait la comprendre... »
Rolf allait répondre lorsque soudain un cri déchira le silence, suivit d'un autre plus fort encore et de pleurs retentissants. Ils échangèrent un regard triste.
« C'est Lysander... Tu veux que j'y aille ? » demanda Lorcan
« Non c'est à moi de m'occuper de lui. Tiens, ceci appartenait à ta mère, j'ai pensé que tu aimerais l'avoir. »
Rolf posa un coffret en bois sur les genoux de Lorcan, puis il longea le couloir et entra dans la chambre de Lysander.
« Je veux voir maman ! Maman! Je veux voir maman ! »
Lysander cria longuement avant d'éclater en sanglots incontrôlables. Lorcan ferma les yeux et se boucha les oreilles. Non, il ne voulait pas entendre ça. Il voulait échapper au chagrin de son frère. Il prit la boite, attrapa sa veste et sortit. De dehors, les cris étaient plus faibles. Il avança, longeant les allées tortueuses du jardin, et plus il s'éloignait de la maison moins il entendait les appels de Lysander. Il arriva au pied de l’arbre à prunes dirigeable et se laissa tomber sur l'herbe grasse et humide.
Peu à peu, sa respiration se calma et la tension derrière ses yeux réduisit. Ses mains tremblantes serraient compulsivement le coffret que lui avait confié son père. Il attrapa sa baguette dans sa poche et jeta un lumos. Il la posa ensuite dans l'herbe près de lui de façon à ce qu'elle éclaira la boite.
C'était un large coffret en bois fermé par un petit loquet. Il caressa du bout des doigts le bois sombre et fronça les sourcils. Il semblait que quelque chose était gravé tout le long du rebord. Il rapprocha sa baguette et plissa les yeux. C'était un mot. Un seul et unique mot qui se répétait. « Famille » Il sourit et reposa sa baguette, c'était tout à fait sa mère, ça.
Il posa avec délicatesse le coffret dans l’herbe. Qu'est-ce que sa mère avait bien pu y consigner pour que son père pense qu'il devrait y jeter un coup d’œil ? Il souleva le couvercle avec milles précautions.
La première chose qui attira son œil fut une photo, sa mère, les cheveux sales et emmêlés, un sourire rêveur aux lèvres, assises dans le rocking-chair et tenant dans ses bras deux bébés parfaitement identiques, Lysander et lui-même. Il sentit une boule d'émotion monter de son ventre jusqu'à sa gorge. Elle avait l'air tellement heureuse sur cette photo. Tout était encore normale, Lysander n'était pas encore malade, tout allait bien. Parfaitement bien.
Il sortit la photo et la glissa dans la poche de sa veste. Il prit une grande respiration et s'allongea dans l'herbe, la tête reposant près du coffret. Le ciel était clair ce soir là et pas un seul nuage dissimulait les étoiles. Les souvenirs affluaient peu à peu.
Depuis la mort de sa mère, survenue quatre jours plus tôt, il ne s'était pas autorisé un seul moment de répit. Il avait fallut prévenir Sainte Mangouste qu'il ne viendrait pas travailler, prévenir tous les amis de sa famille, s'occuper de Lysander et organiser les funérailles. En quatre jours il n'avait pas prit le temps de se remémorer le moindre souvenir, il était devenu un robot, accomplissant tout mécaniquement comme ayant chassé toute émotion de son esprit. Et là, les souvenirs franchissaient avec aisance la digue qu'il avait construit, détruisant tout sur leur passage. Des images se superposaient dans sa tête, retraçant son enfance heureuse, son adolescence difficile, ses premiers pas dans la vie adulte jusqu'à ce jour où il avait enterrée sa mère.
Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux et il les ferma très fort comme cherchant à retenir ce qui allait de toute façon s'échapper. Il n'avait pas la moindre envie de pleurer encore ce soir là. Il attrapa le coffret. Il y avait plusieurs photographies qu'il prit entre ses mains avec délicatesse de peur de les abîmer. Sur celle-ci, encore Luna, Lysander et lui a deux ans. Sur une autre, ses parents s’étreignant amoureusement, sa mère avec son perpétuel sourire rêveur aux lèvres et son père la regardant avec cette éternelle expression de vénération qu'il n'accordait qu'à elle. Une autre encore, les représentait, Lysander et lui, courant dans le jardin. Ils devaient avoir six ans. Le cœur de Lorcan se serra, c'était à cette époque qu'on avait diagnostiqué Lysander comme retardé mental, à cette époque que tout avait changé. Le jour où ils avaient appris que Lysander ne serait jamais « normal » tout ce parfait petit bonheur qu'avait été son enfance avait volé en éclat.
Cela n'avait pas réellement été une surprise, même à six ans, Lorcan voyait bien que son frère n'était pas tout à fait comme lui. Il jouait encore avec ses jouets de bébé, il était toujours agrippé à leur mère, il avait de la peine à parler et plus encore à tenir correctement un crayon. Après des jours de négociations Rolf avait convaincu Luna d’amener Lysander à Sainte-Mangouste. Le verdict était sans appel, pour une raison encore inconnue, une bizarrerie de la magie peut-être, le cerveau de Lysander serait toujours bloqué à l'âge de cinq ans.
Rolf avait expliqué à Lorcan qu'il fallait être patient et gentil avec Lysander. Ca n'avait tout d'abord rien changé dans sa vie. Lysander était son frère et il avait continué à lui prêter ses jouets et à courir avec lui dans le jardin. A rire. Comme des enfants.
Mais lui, Lorcan avait grandi. Pas Lysander. Peu à peu ils s'étaient éloignés l'un de l'autre, parce que Lorcan voulait son indépendance de petit garçon et que Lysander était toujours collé à leur mère. Lorcan, de loin, avait vu le rapprochement entre sa mère et son frère, le lien si fort qu'ils avaient tissé. Pour sa mère, Lysander était un petit garçon parfait. Il la comprenait mieux que quiconque parce que quelque part, ils avaient les mêmes rêveries.
Ils passaient des heures allongés dans l'herbe à regarder les étoiles. Patiemment Luna tentait d'apprendre les constellations à Lysander qui les oubliait aussitôt. Ils courraient après les prunes dirigeables. Ils faisaient des pâtés de boues et Lorcan ne savait pas qui de sa mère ou de son frère s'amusait le plus. Leur mère avait toujours été étrange, douce, aimante mais étrange. Il ne connaissait aucune autre mère qui aurait passé la journée à chercher des insectes dans le jardin. Elle était brillante, il le savait, elle écrivait même des articles pour un journal, mais lorsqu'elle était avec Lysander, Luna ne voyait plus rien d'autre que le monde imaginaire qu'elle avait crée pour son fils. Son fils, pas ses fils. Parce que Lorcan n'y avait jamais été invité. Il ne partageait pas ça avec eux et après sa première rentré à Poudlard il n'avait plus rien partagé.
Il leur en avait voulu de l'avoir exclu pendant des années Il avait détesté sa mère pour préférer son débile de frère. Il avait rêvé que Lysander ne soit jamais né. Puis sa colère avait cessée, petit à petit pour laisser place à d'autres sentiments. Jalousie. Honte. Amertume.
Il avait envoyé de longues lettres à sa mère, lui racontant ces journées à Poudlard, ses réussites. Il avait travaillé plus que les autres pour être le meilleur et faire en sorte que sa mère soit fière de lui. Mais rien n'y faisait. Dans chacune des réponses que sa mère lui faisait il n'était question que de Lysander. Des progrès de Lysander, de ce qu'elle faisait avec Lysander. De ce qu'elle partageait avec Lysander.
Il le savait, bien sûr, que ce n'était pas volontaire, que sa mère ne se rendait pas compte du mal qu'elle lui faisait en couvant autant Lysander et en restant indifférente à ses efforts. Elle s'occupait de son fils malade qui lui rendait son affection. Elle s'occupait du fils dont elle se sentait le plus proche, ne se rendant pas compte qu'elle délaissait l'autre. Il savait aussi qu'il aurait pu faire plus d'efforts pour comprendre sa mère, l'univers coloré qu'elle avait dans la tête. Sur ce point là, Lysander avait toujours eu l'avantage sur lui, avec ses yeux d'enfants il voyait tout comme sa mère, ils voyaient tout deux ce que Lorcan en grandissant avait cessé de voir.
Lorcan appuya sa tête contre le tronc de l'arbre aux prunes. S'il avait été plus ouvert, s'il n'avait pas été si en colère, si rancunier avec sa mère, peut-être... Peut-être qu'aujourd'hui il se sentirait moins seul. Peut-être aurait-il lui aussi pu profiter de sa mère. Sa mère qu'il aimait de tout son cœur, qui l'avait aimé à sa façon même s'il ne s'en rendait compte qu'aujourd'hui. Il sourit en se rappelant les fois où elle avait pensé ses blessures après le Quidditch, les fois où elle l'avait écouté lui parler de ses études de médecine alors que probablement elle n'y comprenait rien, les fois où elle lui avait envoyé des biscuits immangeables à Poudlard, les fois où elle lui avait appris les constellations. Oui, sa mère l'avait aimé. Il n'avait jamais eu aucune raison d'être jaloux et rancunier. Il leva les yeux au ciel. Il chercha des yeux la Constellation des Nargoles, constellation qui n'existait dans aucun livre d'astronomie mais que Luna voyait et qu'il voyait aussi. Une bouffée de chaleur l'envahit. La Constellation serait toujours là, au-dessus de sa tête, l'héritage de sa mère serait toujours là également, dans son sang et dans le ciel.
Il sourit et reposa les yeux sur la boite. Il souleva les photos et trouva les longues lettres qu'il lui avait envoyée. Il caressa du bout des doigts les aspérités du papier et renonça parcourir les mots que l'adolescent amer et rancunier qu'il avait été avait écrites. Il les souleva et les posa dans l'herbe près de lui. Dessous il y avait une enveloppe avec son nom inscrit, il la saisit et ouvrit. Un feuillet tomba qu'il prit avidement. Dès la première ligne son cœur se serra.
« Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. »
Il le retourna et son regard s'arrêta sur la dernière ligne de la lettre qu'elle ne lui avait jamais envoyée.
« Et je suis fière de toi mon fils »
Il se mordit la lèvre, les larmes coulant désormais sans retenue sur ses joues. D'un geste il les essuya et remit ses trésors dans le coffret. Ses larmes taries il se redressa et se dirigea vers le cottage. Il entra et trouva Lysander sur le canapé, près de leur père endormi.
« Salut 'Sander, tu dors pas à cette heure ? »
Son frère leva les yeux vers lui.
« J'voulais pas dormir tout seul. J'peux dormir ici avec papa ? »
Lorcan sourit et s'approcha de son frère.
« Non tu ne peux pas, vous allez avoir mal au dos si vous dormez ici. Viens je te raccompagne dans ta chambre »
Lysander saisi sa main et Lorcan le guida dans les couloirs sombres. Ils entrèrent dans la chambre de Lysander et Lorcan lui désigna le lit. Son frère le regarda avec des yeux terrifiés.
« Je ne veux pas être tout seul. Je ne veux pas ! »
Lorcan soupira. Il leva les yeux sur son frère, l'expression de terreur sur ses traits si identiques au sien le frappa. Et plus encore, le contraste entre ce visage adulte et ses yeux d'enfants le saisit et il resta muet un instant. Son jumeau renifla et s'assit sur le lit, continuant à le regarder avec des yeux suppliants. Lorcan secoua la tête, il ne pouvait vraiment pas lui refuser ça. Il sourit tendrement à son frère.
« Je reste avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes alors, c'est d'accord ? »
L'autre hocha la tête et se glissa entre les draps. Lorcan alla s'asseoir sur un fauteuil de façon à ce que Lysander puisse le voir. Le silence tomba dans la pièce. Lorcan ferma les yeux et se concentra sur le bruit régulier de la respiration de Lysander.
« Lorcan ? »
« Hm ? »
« On jouera dans le jardin demain ? »
« Promis 'Sander »
« Super ! »
« Dors maintenant 'Sander »
« Lorcan ? »
« Oui ? »
« Tu m'apprendras les étoiles ? »
End Notes:
Alors ? Je mérite des claques pour avoir fait mourir Luna ?
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