La bataille faisait rage. Cris, bruits de vitres cassées, martellement des pas des géants, tout s'entrechoquait et s'entremêlait dans un nSud d'horreur et de souffrance. Membres de l'Ordre contre Mangemorts, professeurs contre araignées, élèves contre trolls. Les corps s'entassaient, les blessés pouvaient à peine bouger. Poudlard se battait, se rebellait contre les idéaux anarchiques de Lord Voldemort.
Hermione venait de plonger un croc de Basilic dans la Coupe de Poufsouffle.
- Ça fait du bien hein ? Lui demanda Ron en souriant largement.
- Oui, beaucoup de bien, soupira-t-elle.
Elle souriait elle aussi. En effet, détruire ce Horcruxe lui avait prodigué une dose de bien-être et de soulagement. Il n'en restait plus que deux... seulement deux avant la fin !
- Génial ! Maintenant, direction Harry ! S'exclama Ron.
Il prit la main d'Hermione et tous deux remontèrent le tunnel, chargés d'autres crocs de Basilic.

En sortant des toilettes de Mimi Geignarde, ils virent avec horreur l'état du deuxième étage du château. La plupa!t des vitres étaient en morceaux et le parc grouillait de batailles.
Hermione colla son bras à celui de Ron. Le simple fait de le toucher la rassurait un peu, elle se sentait davantage en sécurité. La peur montait en elle tel un serpent mais elle essayait de la faire disparaître. Perdre un proche ou pire, Harry, la mettait dans un état incroyable, ce soir plus que les autres. Ce soir était le dernier, la fin. Soit ils gagnaient, soient ils perdaient et se faisaient tuer.
- Ça va ? Lui murmura Ron.
- Oui, répondit-elle courageusement, ne t'inquiète pas pour moi. Vite, nous devons retrouver Har...
Une détonation retentit et Hermione fut projetée en arrière tandis que Ron atterrissait à quelques mètres d'elle. La tête de la brune lui lançait mais elle essaya tant bien que mal de se relever. Elle vit alors Ron, debout face à un Mangemort de haute taille. L'envie de l'aider la saisit et elle se redressa d'un bond. Cependant, une sensation désagréable l'envahit aussitôt, elle allait tomber dans les pommes... il fallait qu'elle résiste mais le vertige était tellement fort... Elle allait abandonner et tomber quand une main lui saisit le bras. Une autre main se posa sur sa bouche et quelqu'un l'entraîna en arrière. Elle se débattit en vain, la personne la tenait fermement. Elle savait déjà ce qui allait lui arriver : l'hoome ou la femme qui la tenait -un Mangemort à coup sûr-, cherchait à l'éloigner de Ron pour mieux la piéger et la tuer... Non, elle n'allait pas mourir ainsi... Elle se battrait ! Dès que cette vipère la lâcherait, elle lui montrerait de quoi elle était capable !

Une porte se ferma et elle ouvrit les yeux, se rendant soudain compte qu'elle les avait gardés fermés tout ce temps. Elle regarda frénétiquement autour d'elle et reconnut les toilettes de Mimi Geignarde. Elle se détacha de l'homme -tout compte fait, à sa poigne c'en était sûrement un- et, à sa grande surprise, ne rencontra aucune difficulté à s'éloigner de lui. Curieuse, elle l'observa enfin. Ses vêtements étaient déchirés par endroits, du sang séché s'était aglutiné sur sa jambe et ses cheveux d'un blond presque blanc lui tombaient devant les yeux, ne dévoilant qu'une partie de son visage hautain. Drago Malefoy se tenait devant elle, la dévisageant d'un air froid.

- Malefoy ?
Elle n'avait pu s'empêcher de prononcer son nom, tellement surprise qu'elle était.
- Bravo Granger, je vois que ton intelligence fait encore ses preuves, ricana-t-il.
Il l'agaçait déjà !
- Mais... Qu'est-ce qui t'a pris bon sang ?!
- Oh, je me suis dit que pendant cette année je t'avais manqué alors une petite surprise s'imposait...
- Tu n'as vraiment que ça à faire en temps de guerre ?! Ah mais oui c'est vrai j'avais oublié, tu es trop lâche pour te battre !
- Ferme-la Granger !
- Oh, aurais-je touché un point sensible ? Bon, maintenant que tu as fini ton petit jeu débile, moi je vais aider Ron, je n'ai pas encore assez de lâcheté pour rester bien au chaud ici !
D'un pas rageur, Hermione se dirigea vers la porte en se demandant à quel point la bêtise de cette fouine était grande.
Une poigne de fer lui attrapa le coude et elle fut retournée en un clin d'œil.
- Je t'interdis de redire ça encore une fois Granger... susura-t-il à son oreille en lui serrant le bras. Plus jamais, tu m'entends ?
Ses yeux orageux la transperçaient et la surprise se peignit sur le visage d'Hermione.
- Mais qu'est-ce qui te prend Malefoy ?! Explosa-t-elle. D'abord tu me traînes ici et...
- Tu aurais préféré te faire tuer ?!
- A deux contre un, on l'aurait largement terrassé !
- En admettant que Weasmoche compte pour un... Les Gryffondor n'ont pas non plus le sens du calcul on dirait...
- Tu t'inquiètes pour moi ?
Drago sursauta. Il était si étonné qu'il la lâcha et recula d'un pas.
- Quoi ?
Les lèvres de la jeune fille s'étirèrent en un sourire narquois digne de ceux qu'affichait le blond en face d'elle.
- Cette expression de peur sur ta tronche me fait rire Malefoy, tu es encore plus laid ainsi.
Elle se tourna une nouvelle fois vers la porte. Ron allait se demander oé elle était et s'il la trouvait ici, avec Malefoy...
- Granger...
Sans se retourner, elle l'écouta attentivement.
- Si jamais...
Un frisson la parcourut. Son ton avait changé et si elle ne se trompait pas, une once d'inquiétude l'avait traversé. Avait-elle raison ? S'inquiétait-il pour elle ?
- Si jamais quoi Malefoy ?
Elle avait fait volte-face et se tenait face à lui. Il la regarda dans les yeux et serra les poings. Il s'avança vers elle comme un automate.
- Je...
Elle eut envie de lui demander s'il lui arrivait de finir ses phrases mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Il se tenait si près d'elle à présent qu'elle pouvait sentir la chaleur émaner de son corps. Un deuxième frisson remonta le long de son échine.
La tension était palpable. Elle ne pouvait décrocher son regard du sien, ses yeux acier l'hypnotisaient...

Quand il fondit sur ses lèvres, le soulagement la submergea. C'était comme si elle avait toujours attendu ce moment, comme si elle l'avait toujours espéré. Sans même y réfléchir, elle répondit à son baiser et enfonça ses doigts dans ses cheveux. Leur étreinte était saccadée, violente. La peur, la rage et la haine se mêlaient ensemble. La haine de désirer, d'aimer, de s'inquiéter. Ils se serraient l'un contre l'autre avec fougue et empressement. Parce qu'ils savaient. Ils savaient que ce serait le seul et l'unique contact qu'ils auraient. Ils savaient qu'ils n'avaient pas le droit d'échanger de telles choses.
Un bruit les alerta et ils se détachèrent l'un de l'autre... pour la dernière fois.
Ils se fixèrent. Les masques tombèrent, juste une seconde et ils se sourirent, vraiment. Puis ils se tournèrent le dos.
- Crève Malefoy.
- Toi aussi Granger, toi aussi.
Et Hermione se précipita dehors, retrouvant le Mangemort à terre et Ron qui abaissait tout juste sa baguette.