Summary:
Pandamoniom, DAIl y a beaucoup de choses dans la vie de Dominique. Les algues de l'océan qui jouent avec ses cheveux. La pierre tombale de Dobby l'elfe libre au sommet de la dune, tout là-haut.
Et puis son père, qu'elle ne peut s'empêcher d'aimer. Un peu trop, peut-être.
Participation au concours Mes Parents, ces héros, d'Ielenna
Categories: Biographies,
Enfances Characters: Bill Weasley, Dominique Weasley
Genres: Autres genres, Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Mes Parents, ces héros
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 1542
Read: 1700
Published: 29/05/2013
Updated: 29/05/2013
Story Notes:
Merci à Ielenna pour ce concours. C'est un petit OS de rien du tout, je crois, c'était juste histoire d'écrire sur Dominique que j'aime particulièrement et sur qui je commence une fic longue parce qu'elle en vaut la peine.
Je tiens à préciser que dans le livre, Dobby est enterré au fond du jardin et non en haut d'une dune comme dans le film. J'ai manqué à Rowling pour ce défaut, mais j'avais besoin de cette maudite dune. Voilà.
Par ailleurs, vous verrez dans ma note de fin quelques indications sur Bill Weasley que je peux dire maintenant au risque de dévoiler l'histoire.
Chapitre 1 by Hugo
Author's Notes:
A JKR. Merci à la splendide lilimordefaim pour sa bêta, même si elle était overbookée.
J'attrapais souvent des coups de soleil. Plus que Louis ou Victoire. Ça commençait très tôt, vers avril, mai. Ma peau était rouge comme une pomme d'amour et je m'amusais à y appuyer mes doigts pour y voir apparaître les traces blanches. Au début, je grimaçais quand j'enfilais un vêtement. Le tissu râpait sur mon corps brûlé. Puis je me suis habituée.
Aujourd'hui, je n'ai plus mal, si ce n'est ma peau tirée.
Si je m'exposais ainsi aux dangereux rayons, c'était à cause de cette dune, en haut de la Chaumière aux Coquillages, qui surplombait l'océan. Un véritable pic de sable doux, une forteresse qui ne s'ouvrait que pour moi. Lorsque j'y pénétrais, lorsque je me plantais au sommet, je me sentais comme reine dans son palais.
Mais je n'étais pas seule. J'avais pour compagnie la pierre tombale de Dobby l'elfe libre. Papa m'avait dit qu'il était mort pendant la guerre. Jamais je ne craignis cette première image de la mort et cette première évocation du combat mortel contre Voldemort. Jamais le sordide de la situation ne parvint à mon esprit encore jeune. Louis et Victoire ne venaient jamais en haut de la dune avec moi. Ils avaient peur de cet elfe mort. La dune devint mon territoire. Dobby mon ami.
De cette dune, couverte d'herbes sèches, je m'amusais à observer la famille Potter lorsqu'elle venait profiter de la mer, pendant les vacances. J'enfonçais mes doigts de pieds dans le sable et il y faisait parfois si froid que j'étais obligée de remuer les orteils pour éviter qu'ils ne s'engourdissent.
J'observais Ginny qui dansait avec Lily et leurs cheveux se mêlaient pour former une vague soyeuse et rousse. Le sable giclait sous leurs pieds. J'observais Harry qui jouait avec le souafle de James en compagnie d'Albus. Ils se hurlaient des choses dont je n'entendais que l'écho depuis ma dune. Je les voyais, rire. Harry si fier de cet enfant qui prendrait bientôt sa place.
Au début, je riais de concert, discrètement. Depuis ma dune aux herbes sèches à côté de Dobby mon elfe libre, qui riait lui aussi. Je sais que Dobby aimait bien les Potter. Il aimait bien Harry. Je me disais que si rien ne pouvait se glisser dans leur bonheur, alors rien ne pouvait se glisser dans le mien, celui que je partageais avec ma famille. Dobby semblait d'accord. Dobby semblait toujours d'accord avec moi.
Mais je crois bien nous nous trompions. Il y avait bien quelque chose qui s'était inséré entre eux, cette chose qui titillait et même. Qui agaçait.
Cette famille n'avait pour seule tare que ce drôle de singe qu'on appelait James.
James.
C'est grâce à lui que j'ai compris que ma famille avait sa propre tare. Qu'on ne pourrait pas être ainsi heureux toute notre vie. Même Dobby l'avait compris et il ne put rien y faire. La tare de notre famille, c'était moi.
Quand j'étais petite, Victoire prenait plaisir à se blottir dans les bras de ma mère pour qu'elle lui chuchote ses plus belles histoires. Et moi, mon plaisir était de les regarder s'étreindre, sans éprouver l'envie de, moi aussi, recevoir quelques caresses. A la place, je préférais les vagues qui m'enroulaient, les algues qui jouaient avec mes cheveux, le sable doux qui m'embrassait. Et tout en haut de la dune aux herbes sèches, la compagnie de Dobby l'elfe libre, qui gisait six pieds sous terre.
C'était normal. Dans la famille, on avait tous un préféré. Ce n'était même pas un secret. Pour ma mère, c'était Victoire. Elle lui ressemblait tant. Son trésor de petite fille, celle qui symbolisait la résistance et la liberté. Je n'y voyais pas d'inconvénient. J'aurais même trouvé cela offensant qu'une personne telle que Victoire ne soit pas la préférée de quelqu'un.
Moi, c'était mon père, ce héros. Je le voyais, avec ses cicatrices qui recouvraient son visage, comme l'unique Dieu que je pouvais prier. Quand il m'enserrait dans ses bras, le monde disparaissait pour se réduire à cet espace clos. Sa barbe rude me picotait les joues et l'odeur de son eau de toilette m'envahissait comme une douce brise. Le sable n'avait plus aucune valeur à côté de lui, les vagues ne valaient pas ses bras quand il me jetait en l'air en riant. Les algues ne remplaçaient pas ses doigts qui défaisaient les nœuds de mes cheveux.
Je laissais lâchement tomber mon ami Dobby. Sa pierre tombale ne me fascinait pas autant que le rire grave et rocailleux de mon père.
Quel honneur je trouvais de porter un tel nom. J'étais la seule à trouver plaisir dans ses bras ou sur ses épaules, à emmêler mes doigts autour de ses cheveux roux. Longtemps, j'ai cru que cet amour serait invincible, que rien ne pourrait nous séparer lui et moi.
Mais jamais je ne fus sa préférée. Il avait beau me serrer dans ses bras, me raconter des secrets avant que j'aille me coucher, me promettre le soleil et la lune, me murmurer à quel point j'étais sienne, il n'avait d'yeux que pour Louis. Il était le garçon qu'il avait tant attendu pour faire perdurer son nom.
Je n'en pris conscience que des années après. Je me pensais toujours unique, toujours capable de vaincre Louis et de reporter l'attention qu'il lui vouait à ma petite personne. Papa, mon adoré. C'était tout bonnement impossible qu'il m'ait oublié.
S'il y a bien quelque chose de pire que mon amour ignoré, c'était de voir que mon père n'était pas le préféré de Louis. Louis s'aimait suffisamment lui-même, il n'avait pas besoin d'aimer quelqu'un d'autre. Et comme mon amour pour lui, mon père vouait à Louis un amour à sens unique. Je détestai mon frère dès l'instant où je compris cette méprisante indifférence.
J'avais beau coller aux talons de mon père pour tenter de réparer les torts que lui causait mon frère, mes mots n'étaient pas une consolation. Il ne les écoutait pas. Il n'avait d'oreilles que pour le flot incessant de conneries qui sortait de la bouche de Louis. J'eue beau hurler pendant des années, mon père ne me fit jamais l'honneur de me porter l'attention que j'attendais, celle qu'il offrait à Louis sans hésiter et que celui-ci rejetait, comme si elle n'avait aucune importance.
Cependant, je ne voulais pas m'avouer vaincue. J'aimais mon père plus que n'importe qui dans cette maison. Plus que ma mère elle-même qui n'avait d'amour que pour Victoire. Je continuais d'agir en prouvant ma loyauté envers Bill Weasley, me sacrifiant pour son unique bonheur, battant des records d'univers pour lui donner une raison d'être fier de moi.
Mais Louis n'était jamais loin. Louis avait obtenu tout ce que j'avais désiré si fort. Une mémoire à faire pâlir tante Hermione accompagnée d'une logique imparable qui attira mon père comme un aimant attirerait un fer à cheval. Je n'avais pas de fer à cheval. Je n'avais rien pour attirer mon père, rien pour le combler, pour le rassasier. Pour le fasciner.
Lorsque je terminais Poudlard, mes ASPICS en poche, je retournais sur ma dune, perdue aux tréfonds d'une dépression absolue. Victoire voguait à Gringotts, Louis à Poudlard. Et moi, je voguais simplement sur les vagues, perdue entre l'envie de voir un jour les yeux de mon père briller pour moi et de m'enfuir loin, loin d'ici. Dans les bras de l'écume, je laissais de nouveau les algues jouer avec mes cheveux. Mes pieds retrouvaient le sable humide des profondeurs et le vent des falaises revint me taquiner les joues. Mais hélas, je ne rendis jamais l'amour que l'océan me portât, comme mon père ne me rendit jamais le mien. Je restais sur ma dune aux herbes sèches, avec Dobby mon elfe libre. Lui qui ne m'avait jamais quitté.
Une haine sans nom s'est emparée de moi. Je les laissais tous à leurs effusions comme si je ne faisais pas partie de cette famille. Je me contentais de les observer de loin, à les écouter glousser, si heureux à quatre, alors que j'étais censée être là, parmi eux et rire de même.
Aujourd'hui encore, alors que mes vingt ans sont passés depuis les premières feuilles d'automne, je continue à parler à Dobby l'elfe libre, sur ma dune aux herbes sèches. A lui confier ma haine intarissable pour mon frère et cet amour déchu que j'éprouverais toujours pour mon père.
Il est mon plus gros coup de soleil. Aucun sortilège ne peut le guérir. Rien ne peut l'obliger à me quitter. Il reste la rougeur sur ma peau. Celle que mes vêtements éraflent à chaque seconde.
Je crois que j'aime mon père mais lui me haït.
End Notes:
Voilà. C'est un peu spécial. Je vous dois donc des explications :
Dominique est une enfant atypique, un peu renfermée sur elle-même, rancunière et surtout, jalouse. Elle déteste sa famille de ne pas l'aimer comme elle le voudrait mais lorsqu'elle lui témoigne de l'affection, elle la rejette aussitôt pour bien montrer qu'elle leur en veut.
Bill Weasley n'est pas décrit comme quelqu'un de mauvais par JKR, au contraire. Bill est altruiste, et j'imagine qu'il fait attention à chacun de ses enfants, Victoire, Dominique, Louis.
C'est Dominique qui en fait un mauvais père parce qu'elle le voit comme ça et pas autrement.
Voilà, ce texte n'est pas excellent mais il reflète bien ce que je veux faire de Dominique. Et surtout, ce que j'ai fait de Louis.
Merci d'avoir lu et supporté mes notes d'auteur aussi longues qu'une encyclopédie sur les dinosaures....
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