Summary:
MartaSyrko sur DA
Cet été, ZZ Top vient faire un concert à Lyon, en France. Teddy aurait bien voulu ne pas y aller, il aurait vraiment préféré que Victoire oublie cette folle idée. Mais Victoire n'est pas du genre à renoncer, et c'est encore Teddy qui va céder.
Par Gudulette
Categories: Durant Poudlard,
Romance (Het) Characters: Teddy Lupin, Victoire Weasley
Genres: Comédie/Humour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: C'est pas tous les jours que votre site préféré fête ses dix ans, n'est-ce pas ?
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 2024
Read: 1420
Published: 07/04/2014
Updated: 07/04/2014
Story Notes:
Joyeux 10 HPF !! *keur keur*
OS by ExtraaTerrestre
Je la regarde dodeliner de la tête. Ses paupières semblent lourdes, si lourdes que j’ai du mal à concevoir qu’elle puisse les rouvrir un jour. Elle baille, pousse un gémissement qui me fait monter le rouge aux joues et étire ses mains et ses poignets. Elle résiste de son mieux. Elle veut faire sa grande, elle veut montrer qu’elle n’est plus une gamine. Mais finalement, le sommeil l’emporte et sa tête tombe lourdement sur mon épaule. Elle gigote et se colle un peu plus contre moi. D’un mouvement lent et calculé, je me voute pour qu’elle puisse s’installer plus confortablement. Elle est si jolie que mon cœur s’emballe. Un peu, rien qu’un peu.
Tout a commencé quelques semaines plus tôt. Victoire est venue s’asseoir à la table des Gryffondor un matin avec un sourire sur les lèvres. Je m’en souviens encore, c’était le genre de sourire auquel je ne peux pas résister, le genre de sourire qu’elle m’adresse dès qu’elle veut quelque chose. Et Victoire, elle n’exige jamais rien de moi. Au contraire, elle reste presque toujours muette, à balancer sa tête au rythme d’une mélodie inaudible. Et chaque fois, elle n’a besoin d’aucun mot, aucun regard pour que je cède et vienne près d’elle.
Mais ce jour-là, Victoire était bavarde. Il y avait autour d’elle comme une aura déterminée que je ne lui connaissais pas. Elle avait quitté ses amies qui, de la table des Poufsouffle, la fixaient avec un air béat collé au visage, et était venue s’asseoir sur ma droite. Le banc avait bougé légèrement lorsqu’elle s’y était affalée sans aucune retenue. Lentement, je posai ma tartine et me retournai, méfiant et surpris. Ses yeux pétillaient, c’était un mélange de doré, de noisette et de pourpre qui brillaient, chacune des couleurs cherchant à s’imposer aux deux autres.
« ZZ Top, » dit-elle sans me quitter une seconde du regard.
Personne ne semblait nous avoir remarqués et pourtant, il n’y avait rien d’habituel dans cette situation. Glissant sur le banc, Victoire s’approcha encore plus de moi, si bien que nos mains se frôlèrent. Ainsi, je pouvais admirer tous les petits détails de son visage qui, formant un tout, semblaient recréer la perfection.
Je secoue la tête pour chasser ses pensées niaises de mon esprit. Victoire n’est pas parfaite, loin de là. Et ce n’est pas ses taches de rousseur, ses grands yeux curieux et sa bouche qui appelle sans-cesse la mienne qui créeront un visage parfait. Et pourtant dès que je la regarde, même maintenant, affalée contre mon épaule, la nuque légèrement cassée et la tête en arrière, je ne peux pas empêcher mon cœur de s’emballer. Victoire est insupportable, incompréhensible, ailleurs. Mais elle a ce pouvoir sur moi dont je ne peux me défaire. Et pour ça, parfois, presque souvent, je la déteste.
« Quoi, ZZ Top ? demandai-je. Tu parles du groupe de barbus dont on n’a jamais vu les visages ?
- Déjà, il y en a que deux, des barbus, et oui, ce ZZ Top là. »
Je la regardai sans ciller. Par Merlin, je me souviens encore de la sensation terrible qui avait figé mes muscles. Un rayon de soleil s’était reflété dans une cuillère sur la table et j’avais fermé les yeux un instant. Quand je les avais rouverts, Victoire était encore plus près, son visage à quelques centimètres du mien.
« Tu vas me dire qu’ils vont bientôt faire un concert dans une ville où tu connais quelqu’un qui peut t’héberger. Mais que vu que tu n’as que quatorze ans, tu ne veux pas y aller toute seule et vu que je suis la seule personne qui ne te diras jamais non, tu veux que je t’accompagne... (Je marquai une pause.) Et que tes parents vont sûrement me tuer de t’emmener là-bas mais que tu t’en fiches totalement… »
Ma voix avait fini dans les aigus. Au fond de moi, je priai pour me tromper. Mais je la connaissais trop bien.
« T’es vraiment trop fort Teddy ! s’écria-t-elle en se reculant légèrement. Mais tu oublies quelque chose. Il faudra que tu nous fasses sortir de Poudlard.
- Oh non ! Merlin, Victoire ! Tu es sérieuse ? »
Elle fronça les sourcils dans un mouvement adorable.
« Bien sûr que je suis sérieuse ! Il paraît qu’ils vont rejouer Gimme All Your Lovin’. Tu sais que je tuerais pour écouter cette chanson en live, Teddy ! ZZ Top !
- Bon, et tu sais quel jour est le concert ? » demandai-je après une longue hésitation.
Elle se jeta à mon cou et plusieurs élèves curieux nous dévisagèrent. Ce fut un des moments les plus gênants de toute ma vie. Mais comme il en fallait plus pour me décourager, je saisis la main de Victoire et l’entraînai à ma suite. En dehors de la salle, je la regardai faire des bonds avant de la faire asseoir sur les marches de l’escalier principal.
« Bon ? demandai-je en tapotant du pied.
- Eh bien… (Elle se tordit les doigts, les yeux rivés sur le sol.) Je ne sais pas. Je sais que c’est pendant les Nuits de Fourvière de Lyon… en France. Tu pourrais regarder pour moi ? Je crois que c’est…
- C’est… ?
- Je crois que ça se passe la première semaine de juin. »
Je déglutis, une fois de plus en quelques minutes.
« Tu veux dire, pendant les examens ?
- Allez Teddy ! supplia-t-elle d’une voix boudeuse. C’est juste un soir… On n’a qu’à prendre un Portoloin… ou demander à Dobby de nous aider…
- Et pourquoi Dobby nous aiderait ?
- Aucune idée… Mais en revanche, je sais que tu es le meilleur pour trouver des solutions. S’il-te-plaît, Teddy ! »
L’homme sur la scène pousse un cri grave et Victoire sursaute à côté de moi. Pourtant, ses yeux restent fermés et elle ne semble pas se réveiller. Après tout ce qu’on a fait, après être sortis de Poudlard, avoir pris un Portoloin illégal qui m’a d’ailleurs coûté plus de sept mois d’argent de poche, après avoir parcouru de long en large la ville de Lyon, elle ne profite pas de sa soirée. Victoire… Parfois, j’ai juste envie de la secouer, très fort, juste pour laisser échapper ma frustration.
Nous sommes arrivés dans l’après-midi. Ses cheveux étaient emmêlés à cause du voyage et elle m’a jeté un regard glacial lorsque j’en ai ri. Pendant quelques heures, elle m’a montré la vieille ville et la presqu’île où on a mangé. Tout autour de nous, il y avait ces moldus qui semblaient tous pressés, sans exception.
Quand nous sommes montés à Fourvière, l’endroit où se déroule le festival, il y avait un monde fou dans les rues. Dallés, étroits, les passages entre les vieux immeubles nous obligeaient à nous entasser et nous bousculer les uns-les autres. Victoire regardait ce qui l’entourait avec des étoiles dans les yeux. Tout ce qu’elle effleurait des yeux ou fixait parfois, semblait être une chose digne d’un tel intérêt qu’on aurait dû lui consacrer une vie d’étude.
Je me souviens encore de mon cœur qui battait la chamade, qui s’affolait de la voir avec ce sourire immense sur les lèvres. Elle tenait ma main, ses doigts enlacés aux miens, comme si c’était naturel. Comme si j’étais plus que Teddy.
« C’est pour ne pas te perdre, » a-t-elle dit. Et je n’ai rien répondu, j’ai juste souri.
Puis vint le moment où tout bascula. Dans ma tête, ma bêtise me frappe encore avec une telle force que j’ai envie de me gifler. Son sourire s’éteignit et elle se figea devant l’immense entrée des vestiges du théâtre romain. Lentement, comme dans un film d’horreur, elle se tourna vers moi.
« Teddy… ? »
Sa voix est restée en suspens et aucun bruit autour de nous, aucune personne, aucune catastrophe n’aurait pu me faire bouger.
« Qu’est-ce qu’il y a ?
- Quand tu as cherché la date du concert, tu as regardé quoi ?
- Je sais pas moi… murmurai-je. Peut-être la date des Nuits de Fourvière… Pourquoi ?
- Teddy… »
Elle marqua une pause avant de reprendre.
« Je sais que tu ne parles pas français, mais Nuits, avec un "s", c’est pluriel. Parce que le festival se déroule sur plusieurs nuits et que le 3 juin, ce n’est que le premier jour ! »
Elle avait haussé le ton à mesure qu’elle parlait. Elle posa une main sur sa poitrine puis, au bout d’une seconde qui me parait encore maintenant interminable, sourit.
« Aujourd’hui, c’est l’ouverture du festival. Et c’est une pièce de Sophocle qu’on joue au théâtre. »
Je me sentais coupable, vraiment coupable. C’est pourquoi je lui rappelai qu’elle n’avait qu’à regarder la date exacte au lieu de me laisser tout faire. Ce n’est pas logique, je sais, mais je n’ai pas pu m’en empêcher, je ne voulais pas que ça soit ma faute. Entièrement ma faute.
Après de longues minutes de dispute et quelques coups d’œil appuyés, on a finalement décidé d’y aller. On s’est débrouillés pour passer discrètement et par je ne sais quel hasard, nous avons pu nous asseoir parmi tous les moldus, comme si notre place nous était destinée depuis longtemps.
Depuis une heure déjà, je regarde Ajax de Sophocle dans une langue que je ne comprends pas. Victoire, cette ingrate, dort bien tranquillement et je me demande si vraiment, cette journée chez les moldus est réussite. Ce n’est pas que je me suis ennuyé, bien au contraire, mais rien ne s’est passé comme je le voulais. Je me disais que, même si on a raté ZZ Top, on aurait pu en profiter pour se retrouver tous les deux. Mais Victoire dort. Je vais lui rappeler cette soirée toute sa vie. Toute sa vie et même après.
« Bah, je soupire en me gigotant pour trouver une position confortable, c’est pas si mal Ajax… »
Je sens la main de Victoire glisser le long de mon avant-bras et ses doigts s’entrelacent aux miens. Je rougis et en profite pour replier légèrement ma main gauche autour de la sienne. Pour lui tenir chaud, oui, voilà, c’est pour lui tenir chaud.
« Merci Teddy, murmure alors Victoire, à moitié endormie. C’est le plus beau 3 juin que j’ai jamais passé. »
Je souris en l’entendant. Peut-être qu’elle ne dort pas finalement, peut-être qu’elle profite juste d’être avec moi. Je me décale pour passer mon bras droit autour de ses épaules. Victoire bougonne mais s’allonge un peu plus contre mon torse, un sourire satisfait sur les lèvres.
« Je t’aime, » je murmure en rivant mes yeux sur la scène.
Il y a un court silence pendant lequel, seule la voix du comédien raisonne dans la nuit. Puis, d’une toute petite voix, j’entends Victoire me répondre.
« Je sais. »
End Notes:
Voilà voilà ! J'espère que ça vous a plu et encore un très joyeux anniversaire à HPF !! o/ (Et je sifflote et pousse d'un coup de pied discret toutes les fautes de temps qui décorent mon texte comme des boules dorées décorent un sapin de Noël...)
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