Summary: Il ne comprend pas ce qui lui arrive, car la seule personne de qui il pouvait espérer une explication est partie sans prévenir. Alors, il se retrouve seul face à ces démons.
Joyeux Noël, AlbusDumbledore!
Categories: Biographies Characters: Dudley Dursley
Genres: Angoisse/Suspense
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Echange de Noël 2014
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 2394
Read: 828
Published: 27/12/2014
Updated: 27/12/2014
Story Notes:
Une petite fic écrite à 24 heures du délai avec une tentative d'atmosphère bien lourde. Tout pour nous mettre dans l'esprit de Noël, quoi!
Quoiqu'il en soit, c'était un plaisir de torturer Dudley pour toi, Albus :-D
Souvenirs de Détrachoses by Cass
Author's Notes:
Evidemment, l'univers appartient à J.K Rowling.
Lorsque j’entre dans le bureau du directeur, je sais déjà la raison pour laquelle j’ai été convoqué. Je me suis endormi en cours de science, encore une fois. C’est la quatrième fois cette semaine qu’un incident de ce genre m’arrive et nous ne sommes que mercredi. Depuis le jour de la rentrée, il y a une quinzaine de jours, c’est arrivé plusieurs fois. Pourtant, aussitôt que je me retrouve dans mon lit, impossible de fermer l’œil. Cet été, c’était encore pire, car je n’avais pas les cours pour me faire penser à autre chose et me permettre de piquer un peu du nez.
Le directeur me fait signe de m’asseoir, sans un mot. Il a le nez plongé dans ses papiers. C’est toujours comme ça, avec lui. On ne sait jamais quand il va se décider à nous parler, lorsque l’on est convoqué. Il dit que c’est parce qu’il est un homme très occupé, mais nous, on sait tous que c’est qu’il veut nous faire un peu paniquer. Ça n’a jamais fonctionné avec moi. D’ailleurs, s’il ne se décide pas à me parler bientôt, je crois bien que je vais encore m’endormir. Je bâille. Il daigne enfin lever les yeux de ses papiers. C’est bien être directeur. On peut se permettre de passer par-dessus toutes les règles de respect qu’on oblige les élèves de suivre. Je suis certain que, dans ses temps libres, il court dans les corridors et mâche de la gomme.
« — Vos professeurs sont inquiets à votre sujet, Monsieur Dursley. Vous êtes tranquille, ne faites plus de remarques impertinentes durant les cours, semblez extrêmement fatigué. Votre dossier m’indique même que vous avez été surpris à dormir en classe à plusieurs reprises. Je vais être franc avec vous, Monsieur Dursley. J’ai beau être très croyant, il y a longtemps que j’ai cessé d’attendre un miracle, surtout sur votre cas. J’en déduis donc que quelque chose ne va pas. Ai-je raison? »
Je le savais. Tous mes professeurs m’ont interrogé sur ce récent changement de comportement en classe et sur cette flagrante fatigue qui m’empêche de rester éveillé, même avec toute la bonne volonté du monde que je n’ai pas. Comme aux autres, je me contente de lever les épaules et de répondre :
« De simples problèmes de sommeil monsieur. »
C’est le mieux que je peux faire. Comment voulez-vous que je leur explique à eux? Je ne suis même pas certains de comprendre moi-même ce qui m’est arrivé au cours de l’été. Non, à vrai dire, je suis complètement certain de ne rien comprendre et je crois que c’est ce qui fait le plus mal. Plus encore que le souvenir de cette horrible sensation de vide et de froid, plus encore que cette panique alors que je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, plus encore que cette humiliation de ne rien pouvoir faire alors que Harry avait réagi au quart de tour.
« — Il va falloir consulter un médecin, Monsieur Dursley.
— Mes parents m’ont amené voir le meilleur spécialiste de Londres. Rien ne fonctionne. Si je dors, c’est grand maximum de deux heures.
— Et voir un psychologue?
— Je ne suis pas fou, Monsieur. »
Non, je ne suis pas fou. J’ai cru le devenir ce fameux premier soir d’août lorsque j’ai commencé à ressentir toute cette douleur. J’ai cru le devenir lorsque j’ai réalisé, quelques jours plus tard, que l’unique personne qui pouvait répondre à mes questions était loin sans que je ne puisse le rejoindre d’aucune façon. J’ai cru le devenir, mais je ne le suis pas, pas encore.
« — Grand nombre d’hommes importants consultent fréquemment un psychologue, Monsieur Dursley. Ça aide à aérer le cerveau. Enfin, la prochaine fois que j’apprendrai que vous roupilliez en classe, je serai obligé de sévir. Je ne peux tolérer ce comportement de la part d’élèves de notre établissement. Il en va de la réputation de celle-ci. Vous pouvez disposer. »
Je me contente de lui faire un signe de la tête et quitte son bureau en bâillant une fois de plus. J’essaie de retrouver les gars. J’ignore ce qu’ils faisaient après les cours. Ils ne m’ont pas tenue au courant et ne m’ont pas attendu. J’ai l’impression qu’ils s’éloignent tranquillement de moi. Probablement qu’ils ne veulent pas être amis avec un faible qui écoute en classe. Ils n’ont pas saisi que c’est l’ultime moyen que j’ai trouvé pour faire décrocher un peu mon esprit de cette affreuse soirée, pour faire taire toutes mes interrogations qui me tiennent réveiller la nuit, pour oublier mon manque de sommeil qui fait souffrir chaque parcelle de mon corps. Je suis sur que Harry m’a fait quelque chose ce soir-là. Les Détrachoses, ça n’existe pas. Il n’y avait personne à part nous. Comment voulez-vous que des trucs invisibles réussissent à me faire aussi mal? Papa à raison, il est fou. Il va finir par nous tuer. J’aurais été bien mieux sans lui.
Je finis par retrouver la bande sur un terrain de basket à l’extérieur. À mon arrivé, ils se taisent et me regardent. Je leur propose une petite partie. Ils acceptent, évidemment. Ils font toujours tous ce que je dis.
Le basket a eu du bon, car il a fallu que je me retienne pour ne pas ramper jusque dans mon lit. Alors que les gars racontaient, en riant, les plus beaux touchés de la soirée avec, en tête, ce première année qui avait perdu ses lunettes sous le choc de l’impact, je me suis couché et me suis endormi presque instantanément.
Je me suis réveillé en sursaut même pas deux heures après, comme d’habitude quand je finis par m’endormir. J’avais encore fait ce rêve. Ce rêve dans lequel je tournais toujours dans une sorte de labyrinthe qui ressemblait aux longs couloirs administratifs qu’on retrouve dans les bâtiments gouvernementaux. J’avais beau faire tous les chemins possibles, je ne trouvais jamais la sortie. Les gens autour de moi m’ignoraient, comme s’ils ne m’entendaient pas, comme si je n’existais pas. Il fait froid. Un froid qui prend aux os. Un froid que je reconnaîtrais parmi mille. Un peu paniqué, j’avance de plus en plus vite. Ils ne m’auront pas, pas une seconde fois. Pas alors que personne n’est là pour me défendre. J’entends soudainement un grand bruit sourd dans une pièce. Je ne dois pas ouvrir la porte, je le sais, mais c’est plus fort que moi. Mon corps ne réagit plus au reste. J’ouvre la porte.
Là, au fond de la pièce se trouve un homme un peu plus âgé que moi qui donne froid dans le dos. Il semble cruel et diabolique. À l’autre bout de la pièce, il y a une toute petite fille qui ne pas avoir plus de cinq ans. Elle est toute belle. On dirait une poupée de porcelaine. Elle est complètement écrasée contre le mur et semble terrifiée. Elle a la bouche grande ouverte, comme si elle voulait crier, mais aucun son ne sort. L’homme s’approche d’elle et la toute petite fille semble chercher désespérément une cachette pour fuir, sans pour autant voir la porte où je me trouve. Il faudrait aller chercher de l’aide. Ses parents ou quelqu’un d’autre, n’importe qui pouvant l’aider. Je ne peux quand même pas la laisser sans rien faire!
Comme s’il avait entendu mes pensées, le monstre se tourne alors vers moi et me regarde avec un sourire à en faire frissonner n’importe quel homme. Et c’est là que je sens mon âme se transpercer d’une lame encore plus froide que l’air ambiant. C’est à ce moment que je le reconnais. Cet homme me ressemble. Cet homme, c’est moi. C’est moi qui terrorise cette pauvre enfant.
C’est à ce moment que j’ouvre les yeux et m’assoie dans mon lit en panique. Autour de moi, les gars dorment. Je mets quelques minutes à convaincre mon corps que ce n’était qu’un mauvais rêve et que personne n’est en danger, que cette jolie petite fille n’existe pas. Par contre, mon esprit ne le comprend pas. Au cours des nuits, j’ai fini par me dire que c’était de sa faute, si j’étais considéré comme stupide par plusieurs. Je serais l’homme le plus intelligent de la planète, si ce n’était pas de cet abruti d’esprit.
Alors, comme c’est devenu une habitude depuis la rentrée, je me lève et vais dans la pièce à côté, m’asseoir sur un des sofas. Cette sensation est affreuse. J’aurais préféré ne jamais la connaître. Au lieu de cela, je suis pris dans un carnage dont je ne peux me sortir et ce traitre de Potter s’est sauvé le lendemain sans m’aider. S’il n’avait rien à se reprocher, il n’aurait pas été si pressé de partir. Il aurait pu m’expliquer ce qui se passait. Je ne peux pas deviner moi. Je ne suis pas dans sa connerie de sorcellerie moi. Non, au lieu de cela, il se barre sans rien me dire et me laissant seul avec ce démon. Sérieusement, à qui suis-je censé parler de mes problèmes? Le psychologue aura tôt fait de m’interner et mes parents, même pas en rêve. Alors, qui me reste-t-il?
Il me restait ces affreux cauchemars et ces questionnements qui ne cessent de m’attaquer. Est-ce que je suis possédé par ses Détrachoses? Ma mère avait dit qu’ils étaient les gardiens de la prison des sorciers. Alors, pourquoi nous avoir attaqués? Moi, je n’ai rien à me reprocher. Je n’ai jamais rien fait à aucun sorcier, alors ils ne peuvent pas vouloir me mettre en prison. Harry est-il un criminel? C’est absurde. Harry est beaucoup trop frêle pour être un criminel. Mais alors, pourquoi c’être sauvé si rapidement? Et, si cela avait un lien avec le fait qu’il parle maintenant dans son sommeil? Je m’en veux de ne pas avoir écouté en détail ce qu’il racontait. J’aurais pu y trouver un détail compromettant et aller le dénoncer à la police. Ils m’auraient donné une belle récompense.
Puis l’image de la toute petite fille complètement terrifiée me revint en mémoire. Cette petite semblait tellement adorable, tellement innocente. Pourquoi voudrait-on lui faire du mal? Pourquoi JE voudrais lui faire du mal? Je ne suis pas du genre à m’en prendre à des filles, surtout aussi jeunes. Papa m’a quand même appris la galanterie. Les femmes, on doit les protéger, surtout aussi jeune! Est-ce que c’est mon avenir? Est-ce que je vais devenir aussi terrifiant que cet homme qui revient sans cesse dans mes rêves? Allons donc! Certes, j’aime terroriser les plus jeunes, mais ce n’est rien de bien méchant. Ça forge le caractère; c’est mon père qui le disait. La preuve : Harry a toujours été ma principale victime, dès sont plus jeune âge, et, maintenant, il sait me répondre. Je fais ça pour leur venir en aide. Les gens dont on ne forge pas le caractère assez jeune deviennent des hommes qui sont destinés à suivre les ordres des autres. Dudley Dursley est destiné à diriger les autres!
Je me lève et vais me regarder dans le reflet de la nuit que me crée la fenêtre. Est-ce que je suis réellement fait pour diriger? Un homme qui dirige fait de ses valeurs une priorité. C’est ma mère qui me l’a souvent dit. Sans compter tous ses professeurs qui ne cessent d’écrire des commentaires méchants dans mes bulletins pour dire à quel point il me trouve bête. Les gens bêtes deviennent des pantins. Je le sais, car c’est ce que je fais avec ma bande. Je les dirige, alors ils sont plus bêtes que moi : ce qu’il fallait démontrer.
Mais ai-je envie de diriger que des hommes bêtes?
Non, bien sûr que non. On ne va nulle part avec une bande de bêtes. Et je n’ai pas non plus envie de devenir comme cet homme que je vois chaque fois que je réussis à dormir plus de trente minutes. J’ai envie de ne plus jamais revivre cette horrible sensation de froid et de vide que je revis chaque nuit depuis le premier août. Est-ce que cela signifie que je dois changer? Mais je m’aime comme je suis, pourtant. C’est seulement la suite qui me terrifie.
Je dois changer. Pour ne pas être le pantin d’un autre, pour ne pas être à la tête de gens bêtes, pour cette toute petite fille que je ne connais même pas et qui ne doit même pas exister. Je n’en ai aucunement envie, mais je le dois. Les vrais hommes savent corriger leurs tares pour s’améliorer et tous les écraser. Je vais changer. Ainsi, mes cauchemars cesseront peut-être et mes nuits redeviendront calmes. Et signe que je suis motivé à changer : demain, j’écris une lettre pour Harry et pars à la recherche d’un hibou qui pourra la lui apporter. Juste comme ça, pour prendre de ses nouvelles. Comme un grand frère le ferait avec son petit frère.
End Notes:
Et voilà!
Et encore Joyeux Noël ;-)
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