Le sourire d'Alicia by clairdo
Summary:

Alors qu'Angelina désespère d'ajouter son nom à la liste des vainqueurs de Gryffondor, une personne vient lui redonner l'espoir et le sourire.

Fic-cadeau pour Eliane, Joyeux Noël à toi :D

Un grand merci à Bibi2 pour sa correction rapide et ses excellents conseils :)


Categories: Romance (Slash), Durant Poudlard Characters: Alicia Spinnet, Angelina Johnson
Genres: Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Echange de Noël 2014
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 2808 Read: 1234 Published: 29/12/2014 Updated: 29/12/2014
Chapitre 1 by clairdo
Author's Notes:
Alors voilà, je me retrouve avec une fiche qui dit: un Angelina/Alicia se serait cool. Au début, mon esprit fait "j'y arriverais jamais, faut que je trouve autre chose". Et puis, petit à petit, des passages du cinquième tome me viennent à l'esprit, des moments où Angelina et Alicia ont du être proches... Progressivement, ces passages m'envahissent totalement, jusqu'à ce que j'ouvre le PC et que, quelques jours plus tard, ces passages encombrants deviennent ce petit OS! A vous de me dire si j'ai eu raison de les écouter ;)
« Ne pas craquer ! Ne surtout pas craquer maintenant ! »


Toute la journée, elle s’était répété ces mots. Toute la journée, elle avait tenté de paraître enjouée, réconfortante, impitoyable et sévère. Toute la journée, elle avait joué son rôle de capitaine. Elle ne voulait pas abandonner, elle s’accrochait à l’espoir que Ron arrêterait un souaffle ou que Kirke et Sloper frapperaient un Cognard sans tomber de leur balai. Par moment, elle échangeait un regard avec Katie et Alicia. Katie semblait constamment à deux doigts d’exploser de rire, probablement pour ne pas exploser de colère. Alicia était plus discrète mais Angelina savait qu’elle aussi désespérait de faire un réel entraînement de Quidditch. Seule Ginny ne disait rien. Angelina ignorait si ce mutisme signifiait qu’elle non plus ne croyait pas en leur victoire ou si elle ne se sentait pas le droit d’intervenir. La jeune femme connaissait peu la cadette des Weasley, elle fréquentait régulièrement les jumeaux, côtoyait Ron de temps à autre lorsque ce dernier assistait aux entraînements de Quidditch mais n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec Ginny. Elle était pourtant la meilleure des quatre nouveaux qu’elle avait à former cette année.


L’eau de la douche dégoulinait sur son visage se mêlant à ses larmes. Toute la journée, elle s’était promis de ne pas craquer mais maintenant qu’elle était seule, elle ne pouvait plus s’arrêter de pleurer. Les autres joueurs avaient quitté les vestiaires, la mine abattue et couverts de boue. Angelina n’avait pas pu leur parler. Que pouvait-elle leur dire ? Elle les avait privés d’une sortie à Pré-au-lard pour qu’ils s’entraînent, progressent et puissent avoir une réelle chance de gagner la coupe. Ça n’avait pas marché. Elle ne savait pas comment ils pourraient remporter la victoire cette année. Sa dernière année à Poudlard… Tout comme Dubois, elle voulait gagner cette coupe, que Poudlard se souvienne d’elle.


Ravalant ses larmes, elle se décida à sortir de la douche. Attrapant une serviette, elle y enroula ses longs cheveux bruns. Relevant la tête, elle poussa un cri d’effroi. Alicia était là, tranquillement assise sur un banc, un sourire moqueur sur le visage.

«Tu es complètement folle ! Qu’est-ce que tu fais encore ici ? Tu m’as fait une peur bleue !»

Son amie éclata de rire.

«Disons que je savais que tu ne devais pas être bien alors je suis venue voir si tu tenais le coup et… je vois que non ! Mais je ne pensais pas que ma présence te perturberait à ce point !
— N’importe quoi ! Tu m’as fait peur, c’est tout.
— Hmmm, fit Alicia, son visage montrant qu’elle doutait de ses paroles. Et donc, tu es à quel degré de dépression ? »

L’expression tira un sourire à Angelina. Elle était contente que son amie soit venue voir comment elle allait. Depuis quelques temps, elle se sentait vraiment seule. Fred et Georges étaient concentrés sur leurs farces et attrapes, ses autres amies ne vivaient que pour les Aspic et elle… elle, elle pensait au Quidditch, tentait de réviser mais sans beaucoup de succès tant son équipe monopolisait son esprit.

« Youhou ! Tu es toujours avec moi ? »

Sursautant une nouvelle fois, Angelina sourit à son amie.

« Oui, désolée. Disons que… j’ai du mal à ne pas penser à l’entrainement et au match de samedi.
— Je sais ! Chaque élève de Gryffondor pense à ce match, même à la dernière réunion de l’AD, tout le monde ne pensait qu’à ça !
— Et c’est comme ça que tu me remontes le moral ? En me rappelant que tous les regards sont braqués sur moi ? »

De nouveau, Alicia se mit à sourire. Angelina se sentait mieux. Depuis quelques semaines, seule la présence de sa co-équipière réussissait à lui rendre sa bonne humeur.

« Allez viens, s’écria Alicia. On rentre ! Ce n'est pas en te cachant dans les vestiaires que tout s’arrangera.
— Peut-être, mais au moins personne ne me juge et on ne me parle pas de Quidditch !
— Bon, alors viens au moins faire une balade avec moi ! On est samedi et on a passé notre journée sur le terrain. Franchement j’ai beau adoré cet endroit, je commence à en avoir plein le dos. »

La véhémence d’Alicia amusait Angelina. Elle accepta d’un hochement de tête et s’habilla rapidement. Les deux jeunes femmes se dirigèrent vers le parc, la pluie avait cessé de tomber et quelques couples d’amoureux profitaient des dernières heures de la Saint-Valentin près du lac. Naturellement, elles s’éloignèrent d’eux et s’approchèrent de la lisière de la forêt.

« Heureusement qu’aucun de nous n’avait quelque chose de prévu pour la Saint-Valentin ! remarqua Alicia
— Je crois que Ginny devait sortir, rétorqua Angelina, mais elle n’a pas fait de difficultés pour annuler
— Non ? Vraiment ? Eh bien, elle ne doit pas y tenir tant que ça à son copain !
— Ou alors elle tient vraiment à gagner le match de samedi ! »

Alicia éclata de rire :
« Tu te plains que tout Gryffondor ne te parle que de Quidditch mais en réalité c’est toi qui évoque le sujet à longueur de temps ! Tu sais, personne ne t’en voudra de ne pas remporter ce match étant donné la situation !
— Si ! Moi je m’en voudrais !
— Très bien, si tu veux ! Alors personne à part toi ne t’en voudra, c’est mieux comme ça ?
— Parfaitement !
— En attendant, pense aux Aspics, à l’AD ou à tes amis ! Depuis combien de temps n’as-tu pas discuté avec les jumeaux ?
— Longtemps, reconnut Angelina, mais…
— Voilà ! Pourtant Fred et toi, vous étiez proches non ?
— Oui, je ne sais pas... C’est un très bon ami, j’adore rire avec lui mais on n'a jamais vraiment été « un couple ». Ca ne l’intéresse pas trop en ce moment.
— C’est lui ou toi que ça n’intéresse pas ?
— Probablement les deux, admit à contrecoeur Angelina.»

Elles s’assirent quelques minutes dans l’herbe humide. Alicia ne trouvait rien à ajouter aux dernières paroles de son amie qui redevenait morose. Finalement, au bout de quelques instants de silence, elle reprit la parole.

« Tu sais Angelina, tu n’es pas toute seule, je… je suis là moi.
— Crois-moi, je le sais. En ce moment tu es la seule personne avec qui j’ai réellement envie de parler.»

Son amie ne répondant pas, Angelina tourna la tête vers elle mais ne put interpréter l'expression de son visage. Cette dernière s'en rendit compte et lui adressa un sourire rayonnant. Sans comprendre réellement pourquoi, ce sourire apaisa encore un peu plus Angelina. Elle ne s'était pas sentie aussi bien depuis plusieurs semaines et s'en ouvrit à son amie. Cette dernière la contempla un instant avant de se lever brusquement. Elle se pencha vers elle, caressa sa joue du bout des doigts avant de murmurer :

«Dans ce cas, je te sourirai le plus souvent possible et il ne sera que pour toi.»

Sans laisser le temps à Angelina de répondre, elle se retourna et marcha d'un pas rapide vers le château.


*
* *




Durant les semaines suivantes, Angelina s'appliqua à ne pas repenser à ce moment. Elle se concentrait sur ses cours, ses entraînements de Quidditch et ceux de l'AD. Elle avait aussi décidé de passer plus de temps avec ses amis. Alicia avait au moins raison sur un point, elle ne pouvait espérer gagner la coupe si elle ne prennait pas un peu de recul. La jeune capitaine se mit à passer beaucoup de temps avec Fred, essayant de recréer le lien qui les unissait quelques mois auparavant. Pourtant, chaque fois qu'elle croisait Alicia dans les couloirs, chaque fois que son amie lui adressait un de ses sourires qui seuls pouvaient appaiser ses angoisses sportives, une petite voix lui soufflait qu'elle était la seule personne à pouvoir la comprendre. Angelina refusait d'écouter cette voix, elle reportait alors sur Fred ses peurs et ses attentes, espérant qu'il saurait l'écouter, la comprendre et l'épauler.

«Comment peux-tu encore espérer qu'on gagne la coupe ? lui disait-elle
— Parce que nous sommes les plus forts et que tu es capable de dompter n'importe quel joueur récalcitrant, plaisantait-il. »

Pourtant, à travers ses paroles. Angelina sentait que Fred non plus ne croyait pas à leur victoire. Elle s'en fichait, seul comptait la capacité de son ami à la faire sourire, rougir et frissonner lorsqu'il la prenait dans ses bras. Elle était heureuse de passer du temps avec lui. Mais Fred n'était jamais totalement à elle, il appartenait à Georges, à leurs projets et à leurs farces. Elle ne lui en voulait pas, elle avait toujours su qu'elle devait partager son ami avec son frère et elle savait que Fred tenait à elle. Ce jour là, Fred lui avait donné rendez-vous dans le hall de l'école. Angelina avait été surprise, ils se voyaient généralement dans des lieux isolés, n'hésitant pas à se rencontrer dans la salle sur demande lorsqu'ils en avaient l'occasion. Alors qu'elle sortait de la salle commune de Gryffondor et qu'elle empruntait le grand escalier de l'école, un vacarme assourdissant se fit entendre en même temps qu'un important mouvement de foule. Intriguée, la jeune fille dévala les marches et rejoignit la moitié de l'école dans le hall. Des fusées éclataient un peu partout dans l'école et dans le parc, illuminant chaque recoin du château et se multipliant à chaque fois qu'un sortilège, lancé par leur nouvelle directrice, les atteignait. Angelina n'eut aucun mal à deviner d'où venaient ces fusées et surtout pourquoi Fred lui avait donné rendez-vous. Elle profita quelques minutes du spectacle avant de se mettre à la recherche de son ami, arpentant les couloirs à proximité de la zone sinistrée. Au bout de quelques instants, une main se plaqua sur sa bouche et l'attira derrière une tapisserie.

« Alors ? Le spectacle t'a plu ? chuchota Fred
— Vous êtes complètement fous tous les deux ! Mais ça en valait vraiment la peine.»

Fred éclata de rire avant de redevenir brusquement sérieux. Délicatement, il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et fit courir ses doigts sur sa nuque.

« Ecoute, je voulais aussi te voir pour te dire que... je vais bientôt partir, murmura t-il
— Partir ? Comment ça partir ?
—George et moi, ces farces, elles vont s'accentuer et on ne pense pas pouvoir rester très longtemps à Poudlard. Tout est prêt et notre magasin va enfin pouvoir s'ouvrir alors...
— Mais... je... et moi ? Et nous ? »

Fred soupira, il la regardait plus intensément qu'il ne l'avait jamais fait.

« Tu es la seule raison qui aurait pu me faire changer d'avis mais toi et moi, on sait tous les deux qu'il n'y a plus vraiment de nous, qu'il n'y a jamais vraiment eu de nous. Pas maintenant... pas tout de suite.»

Furieuse, Angelina s'écarta et tourna les talons, disparaissant dans les couloirs de l'école, courant presque, sans savoir réellement où. Elle finit par sortir dans le parc et se dirigea sans y penser au bord du lac. Alicia s'y trouvait, admirant les dernières fusées qui éclataient au dessus de l'eau.

« C'est magnifique ! Ils sont vraiment doués ! S'écria t-elle. Tu ne trouves pas ? »

Incapable de répondre, Angelina hocha la tête.

« Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonna son amie »

Laissant les larmes couler sur son visage, Angelina lui raconta : le départ de Fred, le chagrin que cela lui causait, son incapacité à savoir s'il existait un « nous ». Alicia l'écouta, sans parler, sans intervenir. Au bout de quelques instants, alors qu'Angelina s'était tue, elle s'approcha d'elle.

« Tu sais, ce n'est pas parce que Fred n'est plus là qu'il n'est plus ton ami. Vous n'êtes peut être pas un couple mais il y a un « vous », une histoire qui n'appartient qu'à vous deux.»

Sceptique, Angelina haussa les épaules. Elle comprenait ce que son amie lui disait, sentait au fond d'elle-même qu'elle avait raison mais ne réussissait pas à oublier les derniers mots prononcés par Fred. Elle sentit Alicia la prendre dans ses bras et se laissa aller. Pendant quelques minutes, elle pleura contre elle.

«Tu n'es pas seule Angelina, tu n'es jamais seule.»

Petit à petit, Angelina se calma. Elle s'assit dans l'herbe humide et adressa un maigre sourire à son amie. Cette dernière le lui rendit et mit dans son sourire toute la tendresse qu'elle éprouvait pour elle. Troublée, Angelina brisa le silence qui s'était installé.

« Au moins, on va bien s'amuser dans les prochains jours ! »

Alicia éclata de rire et les deux amies s'amusèrent à imaginer ce que les jumeaux avaient pu prévoir pour « divertir » leurs camarades.


*
* *




Le match avait si mal commencé. Ron avait encaissé un but dès les premières minutes, les batteurs n'arrivaient même pas à s'approcher des Cognards et Angelina ne réussissait pas à se concentrer sur son jeu tant l'issue du match l'inquiétait. Mais tout avait basculé en quelques instants. Ron avait arrêté un but. Il avait stoppé le Souaffle de façon magistrale et semblait, pour la première fois depuis septembre, avoir pris confiance en lui. Il n'écoutait plus les Serpentards, se concentrant sur son jeu, analysant celui de ses adversaires.

Alors, pour la première fois depuis longtemps, Angelina espéra. Stimulée par l'attitude de son gardien, elle s'évertua à marquer les Poursuiveurs Serdaigles, les bloquant, récupérant le Souaffle dès qu'elle le pouvait. Katie et Alicia la suivait. Chaque fois que l'une d'elles reprenait la balle, Angelina voyait le sourire extatique de ses joueurs et entendait les encouragements des Gryffondors. Le public reprit la chanson humiliante des Serpentards à leur avantage, hurlant les nouveaux couplets à pleins poumons.

Jamais Angelina ne s'était sentie aussi enthousiaste, elle se démenait pour encourager ses joueurs, applaudissait Ron dès qu'elle le pouvait. Alors qu'elle fonçait vers les buts de Serdaigle accompagnée d'Alicia avec qui elle échangeait le Souaffle, elle entendit les cris de joie des Griffondors. Se retournant un bref instant, elle vit Ginny fonçait vers le sol, au coude à coude avec Cho Chang. Des frissons d'excitation et d'appréhension parcoururent sa colonne vertébrale. Après un temps infini, la tribune Gryffondor se leva, les élèves manifestaient leur joie par des cris assourdissants, des danses endiablées et des étincelles rouge et or qui envahirent le stade. Les six joueurs se précipitèrent sur Ginny, pleurant et riant, n'osant croire à leur victoire. Ils se dirigèrent vers la tribune des professeurs. Le professeur McGonagall tendit la coupe à Angelina qui s'en saisit vivement, elle se tourna vers ses coéquipiers, un sourire radieux sur les lèvres. Ses yeux croisèrent ceux d'Alicia qui affichait le même sourire extatique que ces camarades. Son amie avait eu raison, depuis le début.

« Félicitations, à tous ! s'exclama t-elle. »

Ginny attrapa la coupe, la brandit avant de la tendre à Ron. Chacun des joueurs de Gryffondor eut le droit à sa photo avec l'objet de leur victoire, Colin Crivey immortalisa ces instants avant de prendre l'équipe au complet.

Les élèves de Gryffondor les emmenèrent dans leur salle commune, pleine de Bièraubeurre, jus de citrouille et cacahouètes. Angelina, rapidement étourdie par le bruit, s'isola quelques instants dans son dortoir. Elle rédigea un rapide billet à l'attention de Fred. Alors qu'elle le terminait, Alicia pénétra dans la pièce. Nul besoin de parler, les deux jeunes filles s'observèrent en silence, le même sourire sur les lèvres. Angelina savait que sans son amie, elle aurait abandonné cette équipe bien avant, qu'elle aurait peut-être quitté le château elle aussi. Au bout d'un long moment, elle ouvrit la bouche pour la remercier. Alicia l'en empêche d'un geste, posant son doigt sur ses lèvres.

« Je sais, murmura t-elle, ne me remercie pas. »

Puis, sans prévenir, elle l'embrassa doucement. Avant même qu'Angelina ne puisse réagir, Alicia quitta la pièce, lui adressant un dernier sourire plein de tendresse et d'espoir.
End Notes:
J'espère que vous appréciez :)

Joyeux Noël à tous :D
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