Summary: (...) Je louche difficilement sur la pointe de sa baguette en direction de mon torse.
Il plaisante ?
Jamais il n’oserait me lancer un sortilège de plein fouet alors que je suis sans défense, allongé sur le sol, encore hébété de ma chute.
Hébété ? Cela ne m’a pas empêché de traiter Lily de sale petite sang de bourbe… Oh j’ai tellement honte.
Je commence à en avoir la gorge nouée… (...)
Missing moment de la vie de Severus Rogue relatant son pire souvenir... celui d'un après-midi au bord du lac! (d'après HP tome 5)
(image "Snape and Lily on Pinterest" section "Lily Evans, Severus Snape and Fan Art" trouvé sur le site pinterest.com, retravaillé par mes soins)
(création initiale de Cécilia 2008)
Categories: Durant Poudlard Characters: James Potter, Lily Evans, Severus Rogue
Genres: Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Songfic's World
Chapters: 1 Completed: Oui
Word count: 5836 Read: 1759
Published: 29/05/2015 Updated: 29/05/2015
Story Notes:
Coucou tout le monde!!!
Après mon échec en PWP (enfin je ne sais pas trop ce que j'ai fabriqué dans mes versions, mais j'ai fait un splendide HS, lol, j'avais l'impression de recevoir ma copie de français au BAC...Bref, j'en ai quand même un qui sauve l'échec du second, lol)
Je reviens en force (j'espère...) avec ce nouveau OS qui se base sur le chapitre "Le pire souvenir de Rogue" dans le tome 5 de Harry Potter!
Petite précision, néanmoins importante il me semble, toute la discussion entre les personnages quand ils sont au bord du lac appartiennent à JKR (car ils sont directement tiré du tome 5)
Pour écrire ce OS, je me suis basé sur la chanson "Voilà, c'est fini" de JL Aubert, et me suis servi du POV de Severus Rogue.
Je vous laisse découvrir ma nouvelle création et on se retrouve en fin de page. ; )
Bonne Lecture
Chapitre 1 by Princesse
Author's Notes:
Je remet le contexte pour ceux qui auraient oublié ce chapitre...
C'est mon préféré de toute la saga donc du coup j'étais obligé de le refaire revivre un peu à ma façon.
Harry se retrouve plongé dans la pensine de Rogue alors que celui-ci y avait glisser son pire souvenir. Le jeune Potter se retrouve donc plongé à l'époque de ses parents, un après-midi en juin, après une épreuve des B.U.S.E.S.
On y retrouve Severus entrain de se faire malmené ( une fois de plus ) par les maraudeurs, jusqu'à ce que Lily Evans vienne l'aider...
Petite note: Aucune apparition de Harry Potter! J'en parle juste pour resituer le contexte
; )
Voilà, c'est fini !
Je le sais au moment ou ces mots si abjectes, si infâmes, si dénués de sens… sortent de ma bouche comme si mon cerveau n’avait pas filtré mon flot de paroles correctement.
Sang de bourbe… ce mot résonne, cruellement, assassin en cette fin d’après-midi ensoleillé. J’entends la vibration de la rondeur des syllabes se détaché dans les airs et venir s’introduire dans mes oreilles.
Je ferme les yeux et je prie pour que la douce brise de ce mois de juin ait entrainé mes paroles au loin… très loin des oreilles de Lily.
Ma Lily.
Au son du sifflement réprobateur de Black, je comprends qu’elle les a entendu.
L’inverse m’aurait grandement étonné de toute façon. Je sais que j’ai perdu la face…
J’ouvre les yeux avec le peu de courage qui me reste. Elle est là devant moi, les cheveux au vent. Etant allongé par terre à essayer de reprendre ma respiration, je n’arrive pas à déceler si c’est une grimace ou un rictus que j’aperçois sur sa bouche.
Elle cligne des yeux, neutre et impénétrable.
Si seulement elle savait combien je regrette ce que je viens de lui dire, mais Potter et Black viennent encore de me pousser à bout, et cela, devant la moitié de notre promotion…
Je les déteste tellement !
- Très bien, me dit-elle froidement. Je ne m’en mêlerai plus, à l’avenir. Et, si j’étais toi, je laverais mes caleçons, Servilus.
Servilus ? Elle s’en rabaisse à ça… Après toutes ces années, après notre amitié. Je ne suis que Servilus pour elle ? On a passé des heures à jouer ensemble dans le parc à côté de chez elle, c’est même moi qui lui ai appris sa condition de sorcière le premier jour où je l’ai vue s’envoler de la balançoire. Elle était avec sa sœur, qui était terrorisé par ce qu’elle venait de faire. On a tant ressassé les mêmes théories… des théories sur l’amour fraternel, des théories sur les conditions des nés-moldus, des sang-mêlés…
Mon cœur est entrain de se briser et le sang venir s’accumuler en masse entre mes deux yeux. Je leur en veux tellement… A tous !
J’esquisse un regard vers eux, et je n’ose plus bouger. Paralysé parce que je viens de dire à Lily. Elle qui a toujours été la gentillesse et la bienveillance incarnée avec moi… A présent je sais que j’ai été trop loin. On a tellement tiré chacun de nôtre côté pour ne pas perdre la face devant cette horde d’élèves assoiffée de potins que voilà c'est fini, on en est arrivé à ce point de non retour !
- Fais des excuses à Evans ! rugit Potter d’une voix menaçante.
Je louche difficilement sur la pointe de sa baguette en direction de mon torse.
Il plaisante ? Jamais il n’oserait me lancer un sortilège de plein fouet alors que je suis sans défense, allongé sur le sol, encore hébété de ma chute.
Hébété ? Cela ne m’a pas empêché de traiter Lily de sale petite sang de bourbe… Oh j’ai tellement honte. Je commence à en avoir la gorge nouée…
«Trouve un autre rocher petite huître perlée». Cette phrase sortit des méandres sans fin de mon esprit vient éveiller ma conscience. Je l’avais à noté un jour sur un de ces livres. Un poème que j’avais trouver à la bibliothèque. Un poème sur une amitié difficile à vivre… Elle m’avait écrit « jamais » sur mon propre livre, surplombé d’un petit cœur avec ses initiales.
Aujourd’hui tout ce qui me reste de ce poème d’amitié, c’est cette fureur que je vois s’animer dans ses yeux. Car c'est fini... C'est fini
- Je ne veux pas que tu l’obliges à s’excuser ! s’écria Lily en se tournant vers Potter. Tu es aussi mauvais que lui.
Dans tout mon malheur, je me complais au moins dans une chose, avec elle nous partageons la même aversion et la même répugnance pour James Potter. Ce petit salaud qui se pavane dans toute l’école en pensant qu’il est le seul maître à bord, tout ça parce que les filles l’adorent, qu’il sait faire apparaître un patronus depuis sa quatrième année et qu’il est capitaine de l’équipe de Quidditch !
Malheureusement pour lui, la seule fille qui l’intéresse n’est pas sous son charme. Et je remercie encore une fois le ciel d’avoir fait en sorte que Lily Evans déteste cordialement James Potter.
Mon âme n’aurait pas supportée de le voir sa pavaner comme un paon orgueilleux et horriblement butté avec ma Lily à son bras. Ah je préférais mourir plutôt que d’assister à ça…
- Quoi ? protesta Potter. JAMAIS je ne t’aurais traitée de… tu-sais-quoi !
Je sens un haut-le-cœur me saisir en les entendant parler de moi comme si je n’existais pas, comme si j’étais ce petit veracrasse, comme me le répète sans cesse Black depuis que nous sommes tous à Poudlard. Depuis déjà 5 ans.
- Tu te mets les cheveux en bataille parce que tu crois que ça fait bien d’avoir toujours l’air de descendre de son balai, tu te pavanes avec ce stupide Vif d’or, tu jettes des maléfices à tous ceux que tu n’aimes pas simplement parce que tu sais le faire... Ca m’étonne que ton balai arrive encore à décoller avec une tête aussi enflée. Tu me fais VOMIR !
Honnêtement elle m’aurait dit ça, à moi, je me serais mis à pleurer… Mais apparemment ça n’a pas l’air de chambouler Potter plus que ça, puisqu’il la regarde tourner les talons pour partir à grands pas vers le château.
- Evans ! lui cria-t-il. EVANS !
Qu’est ce qu’il croit ? Que plus il va lui hurler dessus et plus elle va revenir… Elle ne regarde même pas en arrière. Ni lui, ni moi…
Pour quelqu’un qui se dit follement amoureux de Lily, il est culoté de ne pas s’être rendu compte avant, qu'elle était surtout une jeune fille qui avait besoin de douceur, et pas de « Hey Evans » à tout bout de champs et à longueur de journée. Comme si Potter allait réussir à la faire craquer… Qu’on me coupe le bras le jour où cela arrivera.
Je tente une œillade vers elle. Ses longs cheveux roux s’agitent avec le vent. Jusqu’au dernier moment je pense qu’elle va se retourner, au moins pour moi. Mais rien… Elle doit bien savoir que j’ai dit ça sur le coup de la contrainte, que je ne le pensais pas…
Qu’est ce qui va se passer maintenant entre nous ? On ne va pas se dire au revoir comme sur le quai de la gare. Cette idée m’est insupportable. J’ai besoin d’elle dans ma vie… Le fait de penser qu’elle puisse m’échapper me retourne l’estomac. Je ne suis pas prêt à accepter de la voir sortir de ma vie… Mais avec ce que je lui ai dit, je sais qu’il est trop tard.
Je ne voulais juste pas que les autres pensent que j’ai tout le temps besoin d’elle pour échapper au maraudeurs. Bien que cela soit vrai.
- Qu’est ce qui lui prend ? dit Potter.
Je n’arrive pas à croire le ton détaché qu’il utilise quand il parle d’elle ! C’est à la limite du « J'te dis seulement bonjour »... Tellement simple comme formule pour une fille aussi distinguée.
- Si je lis entre les lignes, je dirais qu’elle te trouve un peu prétentieux, répondit Black.
Prétentieux ? Potter est à l’essence même de cet adjectif. Comme Black pour Narcissique ! En première tête pour Egocentrisme aussi…
- Ah, c’est ça ? Très bien, marmonna Potter. Très bien…
Tu peux paraître furieux, connard ! Cette fille tu ne l’auras jamais pour toi… et j’y veille depuis le début. A force de lui rabâcher sans cesse des « fais gaffe à l'amour », je sais que c’est rentré dans sa tête. J’aurais pu tout aussi bien lui dire « fais gaffe à Potter » mais je ne voulais pas qu’elle comprenne quel était mon but ultime…
Passe tes nerfs sur moi avec tous tes petits copains si tu en as envie, remplit mon sac de veracrasses, colle les pages de mes livres entre eux, fait moi cracher des limaces ! Tu peux même remontrer mon caleçon à toute l’école si tu le désires !
Jamais, ô grand JAMAIS ! Tu n’auras avec elle, l’amitié que nous avons eu tout les deux…
Et si à présent j’emploie le passé c’est que je sais que notre amitié s’est brisé au moment où l’injure à fuser hors de ma bouche comme une pieuvre balancerait son encre sur ses ennemis. Mais pourtant elle n’était pas mon adversaire, elle est ma meilleure amie…
- Qui veut me voir enlever le caleçon de Servilo ?
Un éclair jaillit devant mes yeux et je me retrouve de nouveau suspendu. Voilà, c'est fini.
Je ferme les yeux, en gardant comme dernière image les jambes de mes deux tortionnaires à l’envers, un rictus sur leurs visages. A ce moment précis, j’ai l’impression d’être une larve entrain de ramper dans le vide… Les gloussements des filles autour de nous me montent à la tête comme une affreuse mélodie grinçante! Ma haine ne fait qu’augmenter lorsque j’entends Black rire le premier, suivie de près par Potter.
Mes pensées divaguent à l’autre bout de mon esprit voulant à tout prix éviter de faire de ce moment un souvenirs cuisant qui me collera à la peau jusqu’à la fin de ma vie !
Mon cœur loupe un battement lorsque j’entends Potter lâcher brutalement un « ça sera pour une prochaine fois»…
Une prochaine fois? Mon cerveau n’a pas le temps d’approfondir cette phrase car ma tête vient de percuter une seconde fois le sol sous les rires sadiques de Black, les moqueries des autres élèves et le sourire amusé collé sur le visage de Lupin, qu’il tente faussement de cacher tout en laissant traîner son regard satisfait sur Potter !
Je tente de me relever et je m’empêtre dans mon uniforme, sentant le rouge me cuire littéralement le visage.
J’entends vaguement Black me demander si c’est pour aujourd'hui ou demain que je compte dégager le plancher… Autant dire que je ne me le fais pas répéter deux fois.
Mes jambes toutes tremblotantes s’actionnent et je détale comme un lapin dans le parc en direction du château.
Dans ma course effrénée, les visages des élèves défilent devant mes yeux comme un tourbillon de formes géométriques et d’associations de couleurs vives qui électrisent mes yeux.
Le souffle me manque et à chaque respiration je sens l’air brûlé mes poumons, décapant à vif le moindre tissu muqueux qui tapisse ma cage thoracique. Encore un petit effort et je pourrais m’enfermer dans la salle de bain, là où personne ne pourra m’atteindre !
Mes pieds trébuchent dans les escaliers en colimaçon de ma salle commune et au moment où la porte se verrouille dans mon dos, je me laisse tomber sur le carrelage, la tête entre mes mains laissant, enfin, mes larmes couler sur mes joues.
Elles me paraissent cruellement amères, embrasant mes joues de deux sillons interminables jusqu'à ce que mes pleurs s’attisent, me laissant un feu brûlant sur le visage.
***
A présent, cela fait plusieurs heures que je suis isolé, laissant le champ libre à mon cerveau pour me faire ressasser ce qui vient de se passer cette après-midi…
Sang de bourbe! Cette injure ne cesse de trotter dans ma tête laissant par la même occasion des empreintes de plus en plus profonde dans mon âme. Je saigne de l’intérieur et rien ni personne ne pourrait changer la donne… Sauf, elle ! Et plus j’y pense, plus l’idée d’aller m’excuser s’impose à moi. Mais je n’ai pas le courage d’y aller ce soir… Peut être après demain de la retrouverais… Assise sur le muret en face de la salle de métamorphose, comme toujours. Entrain de réviser une dernière fois ses fiches, alors qu’elle sait que son cerveau à mémoriser leur contenue, jusqu’à la forme des tâches d’encres!
L’espace d’une micro seconde je tente de me convaincre que c’est la meilleure des solutions, réalisant bien vite qu’il me sera impossible de m’endormir sans avoir vue une dernière fois son sourire. Cette pression qui se resserre de plus en plus sur mon cœur m’empêche de respirer convenablement… Je dois absolument aller la voir ! Car je ne veux pas me dire qu’est c’est fini.
***
Je tourne en rond devant le portrait de la grosse dame depuis environ une heure, priant tout les plus grands de ne pas tomber sur Potter et sa horde de lion orgueilleux et narcissiques ! Il faut absolument que je trouve le moyen de la faire sortir de son dortoir… Quelques premières et secondes années passent prés de moi, me lançant des regards suspects, se glissant rapidement derrière le tableau, m’empêchant de les interpeller pour leur demander ce dont j’ai besoin.
Alors j’attends… J’attends inlassablement l’âme charitable qui viendrait secourir mon être endoloris.
Je repense encore à ce que j’ai dit à Lily, tout à l’heure… Peut être l’ai-je fait inconsciemment ? Pour la protéger… la préserver du malheur qui s’abat de jour en jour sur notre génération… Celle des sacrifiées… Car en vrai, avec le danger qui grossit à l’extérieur des murs de notre école, nous sommes tous des sacrifiés. Bloqués dans nos propres considérations, certes, mais sans réellement avoir le choix de tracer notre chemin à travers ces embuscades.
Le choix ? Je dois bientôt en faire un… Et s’il n’y aurait pas eu Lily Evans dans ma vie depuis toutes ces années, je me serais déjà laisser engloutir par toute cette noirceur, m’entraînant un peu plus profondément dans les abysses de la terreur et de la supériorité…
Mais voilà, tout le problème est là. Se résumant à deux yeux verts d’une pureté inébranlable, et une chevelure d’ange si soyeuse et si souple, que je rêve de voir mes doigts glisser à l’intérieur de ses épaisses boucles rousses.
- Qu’est ce que tu fais là, Rogue ?
Je sursaute et me retourne vers cette voix si cristalline, tellement différente de celle si chaude de Lily. C’est Mary Macdonald, une de ses amies. Elle a les bras croisés, et me toise du regard. Je sais qu’elle ne m’apprécie guère… et la réciproque est bien vraie mais je suis prêt à laisser passer mon amertume si c’est pour parler à Lily.
- J’ai besoin de lui parler…
- Je ne pense pas qu’elle veuille te voir !
- C’est important, grincé-je des dents en fronçant les sourcils.
- Aussi important que ce dont tu l’as si gentiment gratifié tout à l’heure ? me lance-t-elle en pinçant ses lèvres.
La pression sur mon cœur se resserre un peu plus dans ma poitrine. Je ne suis pas très fort pour tenir tête aux gens… déformation familiale quand on vit avec un père violent et une mère soumise… surtout quand on a hérité du caractère maternel, il est un peu plus compliqué de se sentir pousser des ailes comme certains.
- Je ne bougerais pas d’ici… Quitte à dormir devant votre salle commune !
Ma voix n’est plus qu’un glapissement tremblotant à la limite du larmoiement. Je ne peux rien faire d’autre que d’attendre que Macdonald cède à ma demande.
- Je vais la chercher, me lâche-t-elle. Avant que James et Sirius ne remontent de leurs escapades nocturnes, et te trouvent endormie, accolé à la grosse dame…
Un frisson glacial s’infiltre dans mes poumons, m’empêchant de respirer l’espace d’un instant. Je tente difficilement de calmer mes émotions quand je la vois tourner les talons et s’engouffrer derrière le portrait.
Le doute me submerge, comme un ouragan sur la plage, un soir de tempête, et je me dis que ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça, de l’attendre devant sa salle commune… patientant gentiment qu’un gryffondor vienne me faire la peau !
J’ai fini par me dire qu’on éviterait le pire, tout les deux, si je prenais mon courage à deux mains pour venir la retrouver le plus tôt possible après ce qui s’était passé, mais en ce moment je n’en suis plus certain… surtout quand je vois des quatrièmes années remonter les escaliers, m’adressant des sourires moqueurs ! Je peux sentir leurs gloussements et leurs mépris comme s’ils me les avaient directement adressés… Je tremble à l’idée que Lily ne vienne pas, me laissant à la merci de ses camarades de classes.
Mais je n’ai pas le temps de tergiverser plus longtemps sur ce que peux me faire Potter s’il me trouve ici, car je viens d’entendre le tableau pivoter sur lui-même laissant apparaître la personne que j’ai le plus envie de voir à cet instant précis…
- Qu’est ce que tu veux ? me demande-t-elle en croisant les bras.
Elle est sur la défensive… complètement fermée, les poings serrés et les yeux voilés d’une colère à peine apaisée, véritable écho aux miens encore embués de honte et de tristesse.
J’ai tout de suite envie de hurler que je regrette. Que je regrette absolument tout ce que je lui ai dit, qu’elle doit me pardonner, qu’il fallait mieux couper plutôt que déchirer cet abcès si opaque qui est entrain d’enclaver notre amitié au fur et mesure que le temps s’évapore.
Mais je ne peux pas… Je n’y arrive pas. La déception que je décèle dans sa voix chaude me gèle instantanément sur place.
- Je… Je voulais… m’excuser…
Les hésitations et les tremblements dans ma voix effacent douloureusement l’aplomb de mon aveu, et le désir d’y mettre de la bonne volonté. Je pense avoir lamentablement échoué quand je la vois arquer un sourcil, me regardant, elle aussi, avec mépris. En même temps à quoi m’attendé-je ? A des excuses sereines et à un pardon mielleux ?
Ce n’est pas le genre de Lily…
J’ai tellement pris plaisir à voir Potter se faire piétiner sans cesse par elle, que jamais je n’aurais imaginé être à sa place. A devoir subir, à mon tour, la colère et l’ignorance la plus totale de la douce Lily Evans. J’ai fini par me dire que peut être on va guérir si j’arrive à faire ce que, lui, n’a jamais réussit avec elle, à savoir venir s’excuser correctement et honnêtement… Sans faux-semblants, m’as-tu-vu, ou parjures… Et que même si c’est non, et que même si c’est con, je serais capable de me tenir droit devant elle, attendant qu’elle daigne m’accorder son pardon. Ou tout du moins un sourire, un regard, un geste tendre… je suis prêt à prendre n’importe quoi venant d’elle !
- C’est un peu trop facile.
- Je suis vraiment désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris pour te dire ça tout à l’heure c’est juste qu’ils étaient là et que…
- Oh arrêtes, me coupe-t-elle en levant la main au ciel pour me couper la parole. Qu’est ce que tu es entrain de me chanter au juste ? Que c’est Potter qui t’a mis sous Imperium dans le seul et unique but que tu me traites de sang-de-bourbe ?
Que suis-je censé lui répondre ? Bien sûr que non… ce qui reviendrait à dire que je lui ai dit cette chose si horrible de mon plein gré. Tout ça à cause d’une fierté mal placé, et qu’à la différence de Potter, je n’arrive pas à avouer que j’ai besoin d’elle dans ma vie.
- Je… C’est… Enfin, tu vois…
- Non justement je ne vois pas ! Je sais que Potter n’est pas un saint, mais ce n’est pas lui qui t’a poussé à me dire cette chose, qu’apparemment tu regrettes tant !
J’ai l’impression que je vais défaillir quand je n’entends pas l’éternel amertume qui s’associe si bien à James Potter, quand elle en parle… Est-elle entrain de le défendre ? Ou c’est moi qui me fait des illusions… Pourquoi ?! J’ai l’impression que je vais crever, là, dans ce couloir du château, face à Lily, dont j’ai l’impression que je ne compte plus dans sa vie. Je crois bien que tous les deux nous savons, que de toute façon, c’est fini… Mais je ne suis pas encore prêt à l’admettre.
- Oui je regrette tellement ce que je t’ai dit. Je ne le pensais vraiment pas…
- Mais tu traites tous les né-moldus comme ça ! Pourquoi cela serait différent avec moi ? Pourquoi serais-je si différente à tes yeux ?
Mon cœur est entrain de tomber en lambeaux sur le sol, ne me laissant guère le temps d’essayer de retenir quelques bribes de sentiments…
Je t’aime… voilà pourquoi cela serait différent avec toi…
Voilà pourquoi j’ai si honte de mon attitude. Quel genre d’homme insulte la femme qu’il aime simplement par peur de dépendance à son égard, vis-à-vis des autres ?! Pas Potter en tout cas…
- Pourquoi serait-je si différente à tes yeux ? me répète-t-elle.
Les mots se bousculent dans ma gorge comme des moustiques autour d’une lumière bien scintillante les nuits d’été à Cokeworth, mais je ne veux pas que tout sorte. Je ne suis pas encore prêt à lui avouer que je suis amoureux d’elle depuis la première fois que je l’ai vue, il y a 7 ans, sur la balançoire du parc…
- Tu es mon amie…
C’est la seule phrase un peu correcte que j’ai pu lâcher sans peur de me trahir et de m’attirer ses foudres. Je me sens minable… minable et lamentable !
- Plus maintenant !
Voilà, c'est fini… A l’entente de ces deux petits mots, mon âme se fissure, laissant place à un long gémissement douloureux qui vient de se loger dans ma poitrine, pour le reste de ma vie.
Des sanglots remontent de mon estomac, par ma gorge, pour venir finalement mourir sur mes lèvres… Je n’arrive pas encore à réaliser ce qui vient de se passer ! Plus maintenant…
Venais-je vraiment de la perdre pour toujours ?
Je lève mes yeux vers elle, rencontrant les miens tout aussi humides. Pourquoi est-elle si triste puisque c’est elle qui vient d’affliger à notre amitié le coup ultime.
- Je… Tu…
Mais je n’arrive pas à poursuivre ma phrase. Bien conscient que ce n’est qu’une question de temps avant que les larmes ne jaillissent de mes yeux pour venir noyer mon âme et mon être… Je la regarde suppliante ! Espérant faire appelle à sa bonté légendaire pour me pardonner…
- Pas cette fois, me dit-elle en secouant doucement la tête.
Elle ne me pardonnera pas… Jamais ! Et dans mon cerveau s’impose l’image de nos deux mains qui se desserrent de s’être trop serrées. La fin de notre amitié vient d’être sonné par Lily… et peut importe ce que je ferais, je ne retrouverais jamais grâce à ses yeux… Nous étions si semblable, enfant, et aujourd’hui, aux portes de l’âge adulte, nous n’avons jamais été aussi différent. La foule nous emporte chacun de notre côté… Elle vers la lumière, moi vers l’obscurité.
Je meurs à petit feu, attendant inlassablement qu’elle me dise qu’elle doit encore réfléchir.
Je la vois ouvrir la bouche… L’espoir renaît… pour finalement s’éteindre à tout jamais quand elle me lance un vague « bonne soirée » m’invitant à débarrasser le plancher.
Je ne m’éternise pas… Ce n’est qu’une question de secondes avant que je me sente perdre pied, et je ne veux pas m’affaiblir devant elle. Je pense que je l’ai déjà assez fait…
Je lui accorde un dernier regard suppliant, et au moment où je la vois baisser les yeux vers ses chaussures. Je constate que c'est fini... hum c'est fini, réellement.
***
Mes pieds dévalent le couloir de la tour des gryffondor, m’éloignant de plus en plus rapidement de Lily et de son odeurs de fleurs des champs, je peux encore sentir son regard brûlant contre le sol… et je m’interdis de me retourner. Elle m’a dit que c’était terminé, alors ça le sera… même si je n’en n’ai pas envie. Peut être que si je laisse couler un peu d’eau quelques temps, elle reviendra vers moi… L’espoir fait vivre ! Tout ce que j’espère c’est de ne pas mourir en l’attendant.
Un bruit de pas me fait sursauter. Puis je commence à trembler de peur quand je constate que les voix qui viennent s’écraser contre les murs sont celles des maraudeurs… Je me faufile discrètement derrière une armure, regrettant amèrement de ne pas avoir pris un autre chemin !
- Dorcas Meadowes… Pourquoi pas, admet Lupin sous les rires graveleux de Black.
Ma respiration se fait de plus en plus irrégulière. Et j’essaye de contrôler les battements de mon cœur… ou du moins de ce qu’il en reste.
- Je vais redescendre dans la grande salle voir si elle s’y trouve, l’avertit Black en s’éloignant d’eux.
- Je viens avec toi, je pourrais reprendre de la tarte. J’ai encore faim !
Pettigrow ! Un vrai ventre sur patte celui-là…
Je les entends rebrusquer leur chemin vers le premier étage, laissant, seuls, Potter et Lupin.
Les larmes commencent à s’échapper lentement de mes yeux, et j’espère qu’ils vont se dépêcher de passer leurs chemins, car tout de suite maintenant, la seule chose dont j’ai envie c’est de me retrouver seul, sous ma couette, à tenter de faire disparaître ce malaise qui envahit mes jambes, mes bras, et mon âme !
- Quoi ? lâche Potter en jetant un regard à Lupin.
- Rien…
- Menteur !
- Oh… tu m’épuises avec Lily !
J’ai le cerveau qui se retourne, menaçant mon estomac de rendre tout le repas du diner, quand j’aperçois le regard appuyé de Lupin, et le sourire suffisant de Potter…
Mais ce n’est rien comparé au moment où je l’entend arriver devant le portait de la grosse dame et se rendre compte que Lily s’y trouve toujours.
- Evans ? Qu’est ce que tu fais là ?
- Oh… euh rien d’intéressant !
Rien d’intéressant ? Rien d’intéressant… Je ne veux pas entendre la suite, mais mes jambes sont incapables de se mouvoir correctement, encore tremblant d’émotions, accentuant ainsi ma maladresse légendaire.
- Je vous laisse, leur dit Lupin. Bonne nuit Lily.
Ils ne sont plus que tout les deux… Au moins j’aurais le lot de consolation d’entendre Potter se faire rabaisser, encore, par Lily. Et à mon avis, ça va être du jolie vue dans quel état elle se trouve… Si je ne peux pas l’avoir pour moi alors lui non plus !
J’attends, immobile, son légendaire « dégage, Potter »… mais rien n’arrive.
Surpris, je me penche doucement pour mieux les entendre, même si je ne peux pas les voir.
- Je… Je crois que je vais aller prendre l’air dans le parc, lui dit-elle, un peu égarée.
- Tu veux que je t’accompagne ?
Bien sûr que non pauvre idiot !
A croire que Potter est un adepte du masochisme pour poser ce genre de question, sachant très bien qu’elle sera suivie d’une réponse bien cinglante !
Mais apparemment, la divination n’est pas mon fort…
- Ouai, souffle-t-elle.
Je les entends s’éloigner, à l’opposé de ma direction. Et tandis que mes larmes incendient mon visage, une réalité s’impose à moi, comme un boomerang que je me serais pris en pleine figure, des années après l’avoir lancé aussi loin que possible : Lily Evans ne déteste pas James Potter…
***
A seulement quelques dizaines de mètres des escaliers qui me conduiraient dans les cachots pour retrouver la solitude dans ma salle commune, je m’immobilise à l’angle d’un mur, interloqué par ma découverte…
Potter est négligemment appuyé contre une des colonnes du couloir, le regard scotché aux lèvres de Lily… Elle lui parle doucement, en agitant les mains. Et lui, il ne fait que la regarder, lui souriant de temps en temps.
Je sens un haut-le-cœur me saisir quand je réalise que la distance qui les sépare peut se compter en quelques pouces… Je n’ai jamais eu le cran de me rapprocher autant d’elle, sur un plan physique en tout cas… L’injustice qui me martèle le crâne depuis tout à l’heure s’estompe pour laisser place à un sentiment d’amertume et d’hypocrisie !
Pourquoi crier sur tous les toits qu’elle le déteste ?! Si c’est pour être si proche de lui, au moment calme et isolé de la fin de soirée ?
Je vois les lèvres de Potter bouger précipitamment, mais je n’entends pas ce qu’il lui dit. Pourtant quand j’entends les rire suave et mélodieux de Lily, je comprends qu’il vient de lui glisser une blague.
Je déteste James Potter !!!
Je tente de me rapprocher doucement d’eux… Je crève de ne pas entendre ce qu’ils se racontent ! Je veux savoir… même si cela doit me tuer.
- J’aime quand tu as les cheveux détachés, lui dit-il en glissant ses doigts dans ses épaisses boucles rousses.
- Je sais…
Je crois que je suis entrain d’en crever de voir mon pire ennemi draguer ouvertement l’amour de ma vie… Pire encore quand je remarque que cette dernière ne trouve rien à redire.
La main de Potter quitte délicatement sa chevelure, et glisse le long de son bras avant de se poser timidement contre le creux de ses reins, la rapprochant brusquement de lui.
Mon second haut-le-cœur me saisit au même moment qu’un hoquet de surprise s’installe dans la gorge de Lily.
Mais pourquoi elle ne dit rien ? Pourquoi est ce qu’elle se laisse faire ?
Je ne vois plus au loin que sa chevelure nuit, cachée par le crépuscule de la soirée, me privant de la beauté de son visage, mais me laissant tout le loisir de voir celui de Potter, imbus de lui-même…
- Sors avec moi Evans… Je t’en pris, lui dit-il désespéré, en la rapprochant encore plus prés de lui.
Je vois Lily lever la tête pour lui faire face, et malgré sa façon irrégulière de respirer, elle pose doucement ses mains sur le torse de Potter.
Je suis à deux doigts de vomir !
- Grandit, Potter. Grandit…
Sa voix n’est qu’un bref chuchotement… Le chuchotement que tout homme rêve d’entendre, une fois dans sa vie, au creux de son oreille. Et évidemment le destinataire de Lily est James Potter.
Je la vois reculer pour s’éloigner de lui… Elle tourne les talons et amorce le début de son pas avant de se retourner une dernière fois vers lui.
Il n’a toujours pas bougé, la regardant rejoindre son dortoir avant de constater qu’elle vient de faire demi-tour pour lui faire face de nouveau.
Mon souffle se fige dans ma poitrine, attendant la fin de cette situation…
Je la vois se mettre sur la pointe des pieds et déposer timidement ses lèvres contre la bouche de Potter…
Je suis mort à cet instant présent !
Elle recule doucement de lui avant de s’éloigner le plus rapidement possible, détalant comme un lapin en pleine forêt par peur de tomber sur le chasseur.
Potter, lui, la regarde se sauver, le regard brûlant, un sourire aux lèvres…
A ce moment là, nous savons tous les deux la vérité : Lily Evans n’est pas insensible au charme de James Potter…
Et je rentre dans mon dortoir, le cœur en miette, le cerveau déconnecté en me disant que oui… C'est fini...
End Notes:
Comme vous l'aurez sûrement deviné les phrases en gras sont les paroles de la chanson "Voilà, c'est fini" que j'ai injecté au fur et à mesure du récit.
Je suis assez fière de ce OS car il me tenait vraiment à coeur donc j'espère que vous l'avez trouvé plaisant et agréable à lire.
C'est mon premier OS que je fais d'un POV d'un personnage, et Severus Rogue n'est pas celui que je préfére, du coup j'espère (pour les fans de Snape) que j'ai assez bien retranscrit ce qu'il avait dû ressentir à ce moment là de sa vie...
N'oubliez pas la petite review et les petites étoiles!
Je vous adore
XOXO
PS: le prochain OS songfic se portera sûrement sur une chanson de Joyce Jonathan.
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