Sans vraiment être consciente de ses actes, comme si son corps n’était qu’une marionnette, elle marchait silencieusement vers le parc ensoleillé.

Des centaines de chaises blanches étaient alignées devant la tombe. Hermione n’y fit quasiment pas attention. Ses mains tremblaient de fatigue, ses yeux étaient rougis d’avoir été mutilés tout le long de la nuit. Un voile de froideur l’enveloppait comme si elle était entourée de Détraqueurs. Elle avait envie d’hurler, de pleurer, de se défouler. Mais sa gorge était si solidement nouée qu’elle parvenait à peine à respirer.

Dumbledore. Cet homme qui avait tant fait. Elle repensait à la première fois qu’elle avait entendu parler de la sorcellerie, elle repensait à la locomotive éclatante du Poudlard Express qui l’emmenait au-delà du monde réel. Elle repensait à la première fois qu’elle était entrée dans la Grande Salle, les yeux brillants d’une excitation nouvelle.
Mais tout ça n’était plus que passé.

Dumbledore les avait quitté. Poudlard allait tomber. C’était la fin. Croire en de jours meilleurs revenait à essayer d’attraper de la fumée avec les doigts.

Quand l’espoir fuit.

La terreur, le chaos, la souffrance. Le trépas. La peur. Hermione le savait. Elle le savait très bien, mieux que quiconque.  Elle allait se retourner sans cesse, comme une biche pourchassée par un chasseur, pour guetter la mort. Pour guetter son Heure. Ils étaient là, ils attendaient de pouvoir s’attaquer à Poudlard.

Quand l’espoir fuit.

C’était comme se retrouver dans le noir le plus complet, sans plus aucune lueur, sans plus aucun trait de lumière.

Quand l’espoir fuit.

C’était comme être noyée, se débattre, essayer de hurler, attendre que l’air remplisse à nouveau ses poumons, en vain.

Quand l’espoir fuit.

Le bonheur avait à tout jamais quitté la Terre, Hermione le savait.

Quand l’espoir fuit.