Le début de la fin by Labige
Summary:


kit466



Les élèves de Poudlard sont sous sa responsabilité. Alors non, elle ne permettrait pas que les Carrow continuent de les torturer. Jamais.

Et si la cause de cette agitation est bien Harry Potter, elle se battra jusqu'au bout !


Categories: Epoque de Harry Characters: Harry Potter, Minerva McGonagall
Genres: Aventure/Action
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: D'un personnage à l'autre
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 2127 Read: 1743 Published: 15/10/2015 Updated: 15/10/2015
Story Notes:

Ceci est ma participation hors concours à "D'un personnage à l'autre !" que j'organise sur le forum (auquel vous pouvez toujours participer ;) )


Il fallait écrire une scène des livres du pdv d'un personnage autre que le trio, avec qq contraintes supplémentaires et des mots imposés. Vous les trouverez en gras dans mon texte !

Merci à Lucette pour son aide (et m'avoir suggéré ce moment).

Le début de la fin by Labige

Minerva patrouillait dans les couloirs du troisième étage, anxieuse. Elle savait ce que l'agitation qu’avaient montrée les Carrow voulait dire. Ce n'était pas quelques élèves hors des couloirs, ou un autre acte des résistants. C'était bien plus !

Alecto avait obligé Flitwick à lui donner un moyen d'entrer dans la tour de Serdaigle sans se heurter à l’énigme et si elle ne l'avait pas menacé d'un Endoloris bien senti, jamais son ami n'aurait acecpté à lui accorder cette opportunité.

 

Avec les mois, McGonagall et les autres professeurs avaient appris à ne pas jouer avec la patience des Carrow. En apparence, ils étaient dociles, comme Flitwick. Mais quand la sécurité des élèves était en jeu, c'était une autre paire de fioles.

 Combien de fois avait-elle recueilli des élèves dans son bureau le temps que frère ou de la soeur se calme ? Combien de fois avait-elle profité d'une patrouille dans un couloir pour cacher un élève? Combien de potions de soins distribuées ? De Sortilèges murmurés pour soulager la douleur ?

Ils avaient tous aidé à leur manière. Elle avait maintes fois menti en inventant une retenue pour éviter qu'un élève ne se retrouve aux Cachots.

 

Minerva frissonna. Les Cachots étaient devenus l'endroit le plus sinistre de Poudlard, le plus glauque. Et les Carrow en gardaient consciencieusement l'accès, dupés trop longtemps par Neville, Ginny, Luna et compagnie. Elle était fière de ces élèves courageux qui n'avaient pas peur des mots et des actes, ceux qui osaient !

 Comme Pomona, Horace et Filius, elle faisait un peu plus attention à eux. Elle guettait le moindre signe de faiblesse, elle les réconfortait en quelques mots et les encourageait d'un geste appuyé et d'un sourire de connivence.

 Elle se souvenait très bien d'Horace, quelques semaines après la rentrée et devant ce message : L'Armée de Dumbledore recrute toujours ! qu'il avait grommelés qu'ils étaient inconscients, qu'ils ne savaient pas ce que c'était que d'avoir peur ou d'être torturés... Minerva l'avait regardé avec tout le mépris qu'elle pouvait avoir et avait dit : « Vous devriez être fiers d'eux et les soutenir, Horace ! Ne nous faites pas honte. »

 Son collègue en avait été chamboulé et avait changé d'attitude. Il restait ce bon vieux passif, qui préférait dormir serein plutôt que de prendre le moins risque. Malgré tout, il participait à sa manière en leur fournissant des Potions qu'il aurait été suspect de piocher à l'infirmerie où le stock avait déjà bien diminué.

 

Ce soir, cependant, c'était différent.

L'hyperactivité des Carrow l'inquiétait. L'Armée de Dumbledore n'avait montré aucun signe de velléité particulière ces derniers jours ; juste quelques nouvelles disparitions compréhensibles. Et leurs méfaits habituels. Mais dehors, que se passait-il ? Elle ne pouvait pas compter sur Severus pour lui donner des indications, il ne l'avait jamais fait de son plein gré.

 Oui, il se passait quelque chose dehors, dans les rangs des Mangemorts. Minerva en était certaine.

Peut-être que Voldemort cherchait un moyen d'affaiblir un peu plus le château... Y affronter les dernières poches de résistance ? Prendre des otages ? Si oui, pourquoi ? Et quel lien avec la Salle Commune de Serdaigle ?

Peut-être se méprenait-elle et cette agitation n'avait aucun lien avec l’extérieur. Peut-être que les Carrow étaient tout simplement pris d'une crise de paranoïa comme ils en avaient tant et pensaient trouver des élèves résistants cachés dans les dortoirs.

 Minerva McGonagall détestait être impuissante, et encore plus être ignorante. Ce soir-là, elle devait accepter être les deux.

 

Alors qu'elle s'apprêtait une dernière fois à vérifier les toilettes de cet étage, Minerva entendit des cris venant des escaliers. Elle pouvait affirmer avec certitude qu'aucun élève ne rôdait dans cette partie du château. Elle effectuait les patrouilles imposées par les Carrow dans le but d’attraper les élèves récalcitrants, mais ne faisait qu'encourager les inconscients à retourner dormir et profiter d'un sommeil innocent. Elle continuait ces rondes, en faisait même plus que nécessaires. Parfois, elle devait se résoudre à donner des retenues, sévères pour certaines. Mais jamais elle ne les envoyait dans aux Cachots, revendiquant le droit de choisir la punition. Après tout, elle était toujours DIrectrice Adjointe, n'en déplaise à Rogue et aux Carrows !

 Minerva accéléra le pas, pressée de découvrir la source de ce tumulte. Elle grimpa deux à deux les marches étroites, et manqua de trébucher sur une brisée et de dégringoler l'escalier, ce qui lui aurait été fatal. Elle se calma un instant, respira et reprit contenance.

 Elle arriva devant le panneau de bois qui menait à la salle commune de Serdaigle et trouva Amycus, furieux. Il lançait sort sur sort, dans une veine tentative de ne pas résoudre l'énigme donnée par l'aigle. Il était à la fois ridicule et effrayant. La colère se dégageait du moindre de ses gestes, et le bruit de ses coups sur la porte résonnaient dans les couloirs vides du château. Il avait sûrement réveillé les élèves et si elle devait croire ce qu'il criait, sa stupide soeur se trouvait à l'intérieur. Et ne lui ouvrait pas.

« Puis-je savoir à quoi vous vous occupez, professeur Carrow ? demanda-t-elle d'une voix glaciale. »

 

Bien évidemment, il cria l'évidence : la porte ne voulait pas s'ouvrir. Minerva prit grand plaisir à lui rappeler qu'ils avaient ordonné à Filius de leur laisser l'accès, et qu'il faisait un bruit à réveiller tout le château en causant un désordre qu'il détestait tant.

 Elle se laissa traiter de vieille mégère sans protester, se pliant à l'ordre de Carrow de lui ouvrir l'accès à la Salle de Serdaigle. Elle ne protestait pas car elle savait que cela les entrainerait dans une joute verbale dont elle ne se tirererait ni rapidement ni sans douleurs, et plus que s’opposer à Amycus, Minerva voulait savoir ce qui se passait dans le dortoir de Serdaigle.

De plus, l'énigme de l'aigle lui sembla d'une facilité déconcertante, elle y répondit hâtivement.

 

La porte pivota enfin, dévoilant à leurs yeux le désordre qui y régnait. Les quelques élèves encore présents dans la salle commune remontèrent précipitamment les escaliers des dortoirs, effrayés par Amycus. Celui-ci se décomposa en voyant sa soeur étendue au sol, et Minerva ne put s'empêcher de hausser un sourcil.

Qui avait fait ça ? Certainement pas les élèves, comme le soupçonna immédiatement Amycus, agressif. Elle parcourut la salle du regard, consciente que quelque chose s'était passé, quelque chose qui lui échappait encore une fois !

« Elle est simplement stupéfixée, rectifia-t-elle face aux suppositions extravagantes du frère Carrow. Elle s'en remettra très bien. »

Et le plus tard possible, s'empêcha-t-elle de continuer.

 

Le Mangemort continua de lui crier dessus et derrière la colère, une peur féroce transperçait. Ainsi, Alecto avait prévenu Voldemort que Potter était ici, à Poudlard et qu'elle avait mis la main dessus... Au vu du spectacle devant elle, ce corps immobile sur le sol dans une position étoilée et grotesque, Minerva devina que, si Potter était effectivement là, il avait eu la présence d'esprit de ne pas se laisser avoir si facilement.

« Et pourquoi Potter chercherait-il à entrer dans la tour de Serdaigle ? Potter appartient à ma maison ! » répondit-elle aux agressions d'Amycus.

Elle en était fière ! Elle aimait penser ce garçon maigrichon étonné devant la magie devenu celui qui avait disparu, l'été précédent. Celui qui n'avait toujours pas faibli et qui menait une mission incompréhensible.

Mais il savait se battre. Il était un grand sorcier, à sa façon. Un inconscient aussi qui courrait devant le danger ! Avril touchait à sa fin et Voldemort ne pouvait toujours pas se vanter de l'avoir attrapé, Potter avait bien progressé. Oh bien sûr, il avait cherché les ennuis  entre le Ministère en septembre et Gringotts plus tôt dans la journée... si elle en croyait Potterveille.

Avec Granger et Weasley, ils accomplissaient des choses extraordinaires qui leur redonnaient à tous espoir. Ils étaient encore vivants. Et se battaient !

 

Minerva scruta à nouveau la pièce. Potter avait une cape d'invisibilité. Il pouvait être là, dans ce recoin de la pièce, ou encore caché derrière un fauteuil... Alors qu'elle essayait de se concentrer sur le moindre mouvement d'air, le moindre bruit qui pourrait le trahir, Amycus reprit ses élucubrations.

Il voulut même accuser les élèves de Serdaigle de la stupidité de sa soeur, pensa même à leur meurtre sans pitié.

Minerva entendit surtout la fin de sa phrase et fut prise à nouveau d'un grand frisson. Etait-ce donc ça, n'avoir aucune pitié pour l'innocence et la vérité ?

 

Pâle, elle se redressa face à Amycus et lui dit ce qu'elle pensait depuis ce jour de septembre où lui et sa soeur avaient mis un pied dans le château. Non, elle ne le permettrait pas. Jamais. Ces élèves étaient sous sa responsabilité. Chacun à sa manière était un enfant qu'elle voulait couver, voir grandir, une fleur qui devait éclore. Sous ses airs sévères, elle faisait ce qu'elle pouvait.

Aujourd'hui, elle se dressait contre ce mal, ce Mangemort ignoble qui lui donnait envie d'utiliser un Impardonnable. Et Merlin savait qu'il en fallait beaucoup pour qu'elle soit furieuse !

 

Amycus s'approcha d'elle, un rictus aux lèvres, toujours cette folie dans les yeux. Minerva lutta pour ne pas laisser la peur s'insinuer, et garda sa baguette prête. Elle pouvait se battre. Tant pis si elle devait se faire virer, elle le ferait pour une bonne raison ! Cette saleté, ce microbe qui rongeait l'âme et l'enfance des élèves ne l'abaisserait pas ! Elle n’appuierait pas une version erronée des faits pour couvrir un Mangemort. Jamais !

« On s'en fiche de ce que vous permettez, Minerva McGonagall. Votre époque est terminée. C'est nous qu'on commande, maintenant, et vous serez de mon côté ou alors vous le payerez cher. »

Et il lui cracha à la figure.

 

Minerva eut à peine le temps de fermer les yeux et de sentir la bave couler sur sa joue, qu'elle entendit une voix si familière affirmer : « Vous n'auriez pas dû faire ça. »

Si elle s'attendait à l'éventualité que Potter avait pénétré dans Poudlard malgré les protections, le voir en chair et en os, devant elle, lui fit un choc. Oui, ce jour marquait la fin. En venant ici, il venait de lancer le dernier jeu de cette guerre. Celui qui briserait la résistance ou, au contraire, les délivrerait du joug qui pesait depuis tant de mois.

 

 Alors qu'elle essuyait, dégoûtée, son visage, elle vit Harry Potter lancer un Doloris à Amycus. Sous le choc, Minerva porta une main contre son cœur, tandis qu’elle voyait le Mangemort se tortiller et hurler de douleur avant de s'écraser, inconscient, contre une bibliothèque. Lui qui demandait aux élèves de ne pas crier, d'apprendre à résister, avait gémit comme un bébé effrayé par ce sortilège qu'il avait maintes fois exécuté ! Il venait de goûter à la douleur, la vraie, celle qu'il avait tant infligée.

Ils avaient vraiment réussi à échapper tant de temps aux Mangemorts ! Ils. Avaient. Réussi.

 

 Potter lui sembla plus maigre qu'à la fin de sa sixième année. Ses joues s'étaient creusées, ses épaules étaient tendues et son regard, décidé, ne cachait pas l'angoisse. Il était sur ses gardes, avec un port assuré, prêt à en découdre mais apeuré, au fond, par ce qui pourrait arriver.

Ce n'était plus un garçon, c'était un enfant qui avait grandi trop vite et qui portait sur ses épaules l'espoir du Monde Magique. Et il tenait encore debout...

Elle ne réussit pas à cacher sa surprise, et reprit difficilement contenance.

 « Potter, c'était idiot ! s'exclama-t-elle. Idiot était le seul mot qui lui venait à l'esprit. Il l'avait quand même défendue spontanément, et violemment, contre un Mangemort et ce, sans avoir le moindre scrupule !

 « Il vous a craché dessus, dit Harry.

- Potter, je...»

 Minerva hésita entre le remercier ou le sermonner. Elle ne voulait pas montrer qu'elle était fière de sa maîtrise, de sa spontanéité et de sa détermination ! Elle ne pouvait pas ! Il venait d'utiliser un Impardonnable et ce, pour défendre son vieux professeur !

 « C'était très... chevaleresque de votre part... mais vous rendez-vous compte de...

- Oui, parfaitement, assura Harry.»

 

Elle paniquait un peu, effrayée par cette assurance. Il voulait donc cette confrontation, ou du moins l'attendait. Cette assurance la rendait fière et en même temps, elle n'arrivait pas à chasser l'inquiétude qui grandissait en elle. Minerva ne voulait pas voir ces enfants se battre, ni même voir les corps tomber.

Mais s'il avait choisi que le moment était arrivé, alors elle devait l'aider à finir sa tâche avant qu'il ne soit trop tard.

 « Professeur, Voldemort arrive », dit Potter, toujours aussi calme.

 Elle comprit que rien ne pourrait briser cette détermination. Alors elle se calma et accepta cette nouvelle : c'était la fin.

End Notes:

Merci d'avoir lu ! Vous trouverez dans la série les autres participations et puis dès la fin de semaine prochaine vous pourrez voter !

Qu'avez-vous pensé de McGonagall ? :D

Les passages en italique sont tirés de HP7, écrit par la très grande JKR ;)

Cette histoire est archivée sur http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=33188