« Regarde ça George ! Le mec là-bas, il fait de la magie sans baguette ! »


George décolle de son siège et rejoint son jumeau près de la porte du wagon. L’intervention de son frère est la bienvenue. Cela fait une heure que le Poudlard express est parti et ils s’ennuient déjà.


« Viens Fred, allons voir ça. On va faire un tour Charlie !
-D’accord, évitez de… Essayez juste d’attendre qu’on soit à Poudlard pour faire des conneries, ok ? M’obligez pas à vous refaire le discours de Maman.
-On sera aussi sage que des statues, promet George. Enfin, on essayera !
- Ouais c'est ça, filez avant que je change d'avis et que je vous attache à la banquette. Et si vous faites cramer un truc, je ne vous connais pas ! »


Les amis de Charlie sourient de leur fausse dispute et l’un deux, un garçon dont le nez rappelle George une patate écrasée affirme avoir vu un oiseau tonnerre durant ses vacances. Leur frère en oublie aussitôt la présence des deux garnements et sa mise en garde.


Fred entraine quant à lui son jumeau, le tirant par la manche, considérant que Patate man ment délibérément.
Un oiseau-tonnerre ? Et puis quoi encore !


Les jumeaux laissent Charlie à ses amis et longent le couloir pour s’approcher du garçon qui tient à la main un jeu de carte. Une petite troupe s’est déjà formée autour du garçon noir avec des dreads


« Ta carte, c’était le valet de trèfle ? demande-t-il à un garçon à lunettes.
-Ouais, c’était ça ! T’as fait comment, sans baguette ?
-Le prodigieux Lee Jordan ne dévoile pas ses secrets ! »
Les jumeaux se joignent à l’attroupement. Le garçon n’est pas un né-moldu. Il porte un survêtement usé à l’effigie des « Mécaniques Harpies », un groupe de rock sorciers à ce jour dissout. Des sorciers qui font de la magie moldue, c’est cool !


Un simple coup d’œil leur suffit pour savoir qu’ils pensent la même chose.


« Maintenant, je vais vous montrer un truc époustouflant. Vous voyez cette pièce de monnaie, dit-il en montrant distinctement une piécette à la petite assemblée. Elle est moldue. Nullement ensorcelée. Je vais vous la faire disparaître d’un claquement doigts !
-Tu peux la cacher dans ta manche, fait remarquer Fred.
-Un défi, j’adore ça ! s'exclame Lee Jordan. Tu sais quoi ?! Deux mornilles que tu seras bufflé !
-Non, cinq chocogrenouilles plutôt, rectifie George qui croise le regard interrogateur de son jumeau. Quoi, j’ai les crocs ! Ron et Ginny se sont avalés à eux deux toutes les brioches de maman. »


Le garçon relève les manches de son pull sur ses avant-bras, leur adressant un clin d’œil au passage. Quelques minutes plus tard, la pièce de monnaie disparaît de la main du prestidigitateur d'un jour pour ensuite réapparaitre derrière l'oreille du type aux lunettes. Leur camarade l’a fait trop vite : ni Fred, ni George n’ont vu son stratagème.
La surprise de l’adolescent n’est pas feinte et c’est avec une pointe d’admiration qu’il rend la pièce au dénommé Lee Jordan.


Il y en a forcément un : sa baguette est parfaitement visible dans sa poche et elle n'a pas bougé d'un iota !


Le petit groupe finit par se disperser : le garçon à lunettes repart avec l’une des trois filles et les deux autres repartent ensemble.


« On se revoit plus tard les gars, vous me devez des chocogrenouille. »


Lee Jordan s’éloigne d’eux, sifflotant de bonne humeur.


« Tu sais comment il a fait George ?
-Aucune idée Fred, en tout cas, c’était cool ! Même Papa ne sait pas faire ça !
-Faudra qu’on trouve comment il a fait quand même….
-J’ai franchement pas envie de retourner voir les copains de Charlie, on fait un tour ? suggère George. »