Stroboscopes et autres lumières artificielles éclairent la piste de danse.

Vous autres, sorciers, vous savez bien faire pour copier les moldus et donner une allure surréaliste, fantasmagorique aux danseurs. Ici point de bougies flottantes dans les airs, de flammes multicolores ou de flambeaux sur des murs de pierres. Tu ne sais pas qui a ramené ses gadgets moldus. Qui les a trafiqués pour embellir la fête, la rendre mémorable. A vrai dire, tu t’en fiches un peu Marietta.

Tu ne vois qu’Amelia Hathaway. Comme si elle était le centre de la pièce, de la gravité même. Feu follet roux se fondant par intermittence dans le noir.

Et tu restes là, à la regarder danser avec cette autre que tu ne connais pas, comme si cela t’indifférait. Tu es au- dessus de tout ça. La tempête est passée et vous vous êtes mis d’accord pour continuer chacune de votre côté. N’est t‘on pas mieux seule que mal accompagnée ?

Amelia se tourne vers toi et te salue de la main. L’autre fille s’est éclipsée dans la foule de danseurs. Pour autant, Amelia ne t’invite pas à la rejoindre et est aussitôt happée par la musique, les lumières du stroboscope et danse. Elle est de nouveau ailleurs. Nymphe bercée par la musique de mortels.


« Tu es là depuis longtemps ?
-Tu es en retard, Zacharias.
-Tu m’attendais ? »

Il s’assoie à côté de toi, un verre à la main. La musique monte d’un cran, les exclamations de joie des danseurs coupent courts à ta réponse. Puis il faudrait que tu saches quoi dire Marietta, pour rattraper tes paroles venimeuses. Une fois la colère retombée, il ne reste que les remords et même si Zacharias a eu des mots maladroits, il reste un dommage collatéral entre vous deux. Le Poufsouffle n’a jamais demandé a arbitrer vos disputes, il t’a mis en garde contre Amy, son engouement, ses amours passagers, son exclusivité et un jour l’abandon. Il t’a rappelé Jessica Zeller et son désarroi le jour où Amelia n’a plus voulu d’elle. Tu n’as jamais su si elles étaient amies ou amantes. Tu t’en fichais jusque-là, parce que c’était toi, juste toi, qui comptais pour Amy.

Zacharias n’a pas eu de mots tendres. Il ne prend pas de pincettes mais c’est une des raisons qui font que c’est ton ami. Zacharias est pourtant là. Tu sais que c’est pour toi et non pas pour la fête d’Amelia. Tu sais que tu comptes pour lui, autant qu’Amy et pourtant de manière différente. Tu sais qu’il ne mérite pas ta colère.

Mais tu ignores quoi lui dire alors tu regardes, hypnotisée, les flashs de lumières et les danseurs.

« Jolie veste, elle vient de Gaichiffon ?
-Oui, j’y suis allé hier.
-On s’est raté alors. Je ne t’y ai pas vu. »


La conversation coupe aussi court qu’elle a commencé.

Un slow remplit les enceintes et la même inconnue que précédemment entame une danse langoureuse avec Amy.

Tu détournes des yeux Marietta. Vaincue, oubliée, mise sur la touche.
Tes belles paroles, tes promesses ne sont que du flanc.


« Viens, je te ramène chez toi. »

Zacharias, déjà debout, te tend la main. Tu t’y cramponnes.