— Mais qu’est-ce que tu fais ? s’indigna Sirius.
— Je garnis ma pizza, répondit Remus en regardant autour de lui comme pour s’assurer que tout le monde faisait comme lui.

Effectivement, tous les autres, à l’exception de Sirius, étaient en train de remplir leur pâte à pizza de garnitures diverses. Certains avec plus de talents que d’autres, constata-t-il. Lily était de loin la meilleure, ses légumes coupés et disposés à la perfection, mais elle le regardait avec stupéfaxion elle aussi. D’ailleurs tous les regards se tournèrent peu à peu vers lui. Mais qu’avait-il ?

— Tu mets des ananas sur ta pizza ? s’écria finalement James.

Ce n’était donc que ça ? C’était une blague prévue d’avance ?

— Mais oui c’est délicieux !

Tous les visages se tordirent de dégoût, même celui de Dorcas qui ne mentait jamais. Se pouvait-il qu’ils étaient vraiment dégoutés ?

— Mais c’est délicieux !
— Tu plaisantes ? De l’ananas sur de la pizza ? Il n’y a pas de pire idée ! C’est un fruit !
— La tomate aussi, les poivrons aussi, les aubergines… dit-il en pointant les diverses pizza autour de lui.
— C’est pas pareil, l’ananas est sucré. Tu ne mettrais pas du chocolat sur ta pizza ?
— Hummm… fit Remus et Sirius s’estomaqua à son grand plaisir. Il adorait faire marcher son ami.
— Pas de chocolat, mais l’ananas fait un bon contraste avec le salé de la pizza.

Peter grimaça encore.

— Ça a l’air dégoûtant…
— Vous avez déjà essayé ?

Tout le monde secoua la tête.

— Voilà ! Vous ne pouvez pas savoir.
— Pas besoin d’essayer, j’ai toute ma tête pour l’imaginer, protesta Lily. Comme toi avec ta pizza au chocolat.

Sirius poussa un « ah ha! » de triomphe et tendit sa main à Lily qui la frappa de la sienne.

— Je fais un marché avec vous. Vous goûtez la pizza à l’ananas et je goute la pizza au chocolat.

Il y eut plusieurs regards dégoûtés à nouveau, mais comme les Gryffondor avaient du mal à refuser un défi, il les convainquit. Ils firent les pizzas nécessaire de même que leur propres pizzas puis mirent le tout au four. Chacun tenta de vois l’hésitation chez l’autre puis vint le moment fatidique : les parts furent distribuées.

— Prêts ? demanda Sirius.

Personne ne répondit, mais chacun saisit sa part.

— Partez !

Tout le monde ouvrit la bouche et rapidement une exclamation de dégoût retentit. Remus recracha sa bouchée. Autour de lui, personne n’avait vécu la même chose que lui. Il le savait, même si certains tentaient de le cacher (quoique après cinq bouchées mangées il était difficile de faire croire qu’on n’aimait pas). Mais il s’était sacrifié pour eux, pour la cause. Grâce à lui, tous savaient maintenant que l’ananas sur la pizza était une extase.