Leitmotiv by Sifoell
Summary:

Dorcas se présentée au Shield, déposée par Cromwell, le chef des Aurors, et Lackey, le chef du bureau des affaires non-maj. Lors d'un interrogatoire avec Fury, parce qu'elle a bien spécifié au Shield qu'elle ne parlerait qu'à lui, Dorcas se remémore les quelques instructions que le Macusa lui a laissé avant de la laisser plonger dans la gueule du loup.

Merci de lire La dure à cuire, Hush, hush, Sous la couverture, l'asile et Un secret qui s'effrite avant cet OS.

 

Photo de Ofjd125gk87 provenant de Pixabay, montage sur Canva


Categories: CrossOver, Après Poudlard Characters: Dorcas Meadowes, Personnage de Crossover
Genres: Aventure/Action
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Chemins de traverse (Cross-Overs) , Marvelously Magical Bingo 2022-2023, Furydowes
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 2625 Read: 572 Published: 27/07/2022 Updated: 27/07/2022
Leitmotiv by Sifoell

Cela se passe comme dans un rêve. Une fois les Oubliators revenus, après avoir officié auprès des agents du Shield qui voyaient le Macusa avec leurs multiplettes, une réunion d'urgence s'organise, et Dorcas a beaucoup de mal à se concentrer, une fois qu'elle a compris qu'elle s'est proposée pour retourner au Shield.

Elle s'en mord les doigts de s'être ainsi portée volontaire pour une fois encore se mettre en première ligne.

Parce qu'autour de la table, il y a ces sorciers et sorcières hauts placés, parce qu'elle leur doit une fière chandelle d'avoir accepté son statut de réfugié, l'esprit de Dorcas se brouille comme si elle était saoule.

Concentre-toi, Meadowes.

Les yeux de la jeune femme se fixent sur une sorcière dont elle n'a pas retenu le nom. Elle est petite et rondelette, là où Dorcas est grande et élancée, elle a la peau claire et constellée de tâches de rousseur, là où Dorcas a la peau chocolat, des yeux bleus contre ses yeux noirs, des cheveux blonds et lisses contre ses cheveux bruns et crépus. Dorcas baisse le regard en soupirant sur ses propres vêtements moldus, que lui ont donné le service de coopération magique internationale, qui s'occupe notamment des réfugiés comme elle. Elle porte une longue jupe droite et grise, fendue derrière ses genoux, un pull fin couleur crème qui remonte jusque sous son cou, et un confortable gilet d'un gris plus clair que celui de sa jupe. Et Dorcas a l'impression que ces vêtements la grandissent plus qu'elle ne l'est déjà.

Concentre-toi, Meadowes !

Dorcas serre les poings dans les poches de son gilet, et se lève en même temps que les autres. Elle ne fait pas attention au regard perçant que lui lance Cromwell qui a bien compris qu'elle n'avait rien écouté.

- Mademoiselle Lea...

N'obtenant aucune réponse, Cromwell répète.

- Mademoiselle Meadowes. Je vous raccompagne à votre chambre pour que vous prépariez vos affaires.

Dorcas a l'air de s'être retirée en elle, totalement inaccessible. Dans un mouvement naturel, et pour la raccrocher à la réalité, Cromwell lui saisit fermement le bras et l'accompagne dans le dédale d'escaliers et de couloirs jusqu'à l'aile consacrée aux réfugiés. D'un simple mouvement de la main, il déverrouille la chambre de la jeune femme qui reste plantée dans l'entrée, visiblement complètement perdue. Cromwell soupire et va lui servir un verre d'eau qu'il lui met dans la main. Il regarde autour de lui la chambre sobrement meublée, les affaires parfaitement rangées. Rien ne traîne.

- Il va falloir faire votre sac...

Ressaisis-toi, Meadowes.

Dorcas serre les dents, expire un coup, puis avale son verre d'eau.

- Je m'en occupe, Cromwell.

 

Le sac fermement cramponné entre ses doigts crispés, le regard de Dorcas se promène par la fenêtre, essayant de retenir un minimum l'itinéraire du Macusa aux locaux du Shield pour guider Lackey, le conducteur de la voiture et surtout le chef du bureau des affaires Non-Maj. D'ailleurs, elle jette un œil à celui-ci, et constate qu'il ne conduit pas comme Nick Fury qui tournait le volant, touchait les pédales de ses pieds, bougeait le manche... Dorcas n'a jamais conduit de voiture, magique ou moldue. Son regard retourne sur la route.

- Je voyais la Statue de la Liberté de la fenêtre de ma chambre, rappelle-t-elle machinalement.

Cromwell se racle la gorge, et commence à récapituler ce que Dorcas doit avoir en tête pour sa mission.

- Ils vous connaissent sous le nom de Dorcas Meadowes, donc pas d'Amber Lea pour le Shield.

La jeune femme acquiesce, pour affirmer qu'elle le sait, ou qu'elle l'écoute, mais son attention est fluctuante, et elle se morigène pour ça.

Concentre-toi, Meadowes.

Sa petite voix intérieure, comme souvent, a les accents d'Alastor Maugrey, son mentor, qui arrivait à lui insuffler sa force par les ordres qu'il lui donnait. Elle n'a jamais ressenti à ce point le besoin de l'avoir à ses côtés. Dorcas tourne la tête vers Cromwell avec une grimace d'excuse. Elle ne l'écoutait plus, perdue dans ses pensées. L'Auror reprend.

- Vous devez retrouver les multiplettes qui leur ont permis de voir nos locaux. Ramenez-les nous afin que nous puissions les étudier. Si vous pouvez avoir des renseignements sur le fonctionnement de ces multiplettes, nous vous en serions reconnaissants. Si vous n'arrivez pas à nous les transmettre, détruisez-les. Selon nos renseignements, le Shield est une organisation souterraine puissante chez les Non-Maj. Il est censé être à la pointe de la technologie, il paraît qu'Howard Stark en est un des fondateurs. Je ne vous cache pas que nous sommes largement dépassés en terme de technologie Non-Maj. Si vous pouvez nous éclairer à ce sujet...

Dorcas acquiesce de nouveau, silencieuse. C'est pareil en Angleterre. Les sorciers vivent tellement dans cet entre-soi confortable qu'ils n'ont aucune idée de ce dont sont capables les moldus.

- Un elfe de maison vous sera attribué dès que vous aurez pris vos fonctions au sein du Shield, afin de faire le lien avec nous de façon plus discrète, surtout si vous ne pouvez pas nous faire votre rapport quotidien, que nous vous demandons de faire tous les soirs à 20h. Si à 20h, nous n'avons pas eu de contact avec vous, l'elfe de maison vous sera envoyé, et pourra vous faire transplaner d'urgence en cas de besoin. L'elfe est votre bouée de sauvetage.

Les sourcils de Dorcas se haussent de surprise. Les elfes de maison ne sont pas du tout utilisés ainsi chez elle. Elle sait que leur magie est sûrement sous-estimée par les sorciers, d'ailleurs, la preuve en est qu'il n'y a pas vraiment d'études à leur sujet alors que les gobelins, bien plus prompts à mener des révoltes contre le joug des sorciers ont été étudiés sous toutes les coutures.

- Je sais que vous avez une expérience significative en renseignements, nous avons eu des informations sur vous en ce sens, d'Alastor Maugrey. Ne vous inquiétez pas, nous n'avons pas laissé entendre que vous étiez en vie et chez nous, la rassure immédiatement Cromwell quand il l'a vue pâlir sous ses yeux.

Dorcas plisse ses lèvres, ravale la boule d'angoisse qui se forme dans sa gorge, et, les sourcils froncés, acquiesce de nouveau.

- Soyez donc discrète. Le secret magique repose sur vous.

- Vous pouvez compter sur moi, Cromwell.

Dorcas espère que l'expression de son visage montre bien plus d'assurance qu'elle n'en ressent.

La voiture ralentit et s'arrête à un carrefour bien encombré. Dorcas jette un œil par la vitre, repère le grand bâtiment gris percé de fenêtres, puis la Statue de la Liberté, et elle a l'impression que son coeur vient d'atterrir dans son estomac. Ses mains se serrent sur les anses de son sac et elle soupire, ferme un instant les yeux avant de les rouvrir sous le regard inquiet de Cromwell qui murmure.

- Cela va aller ?

- Bien sûr que oui. Je vous ferai mon rapport à 20h, par patronus ?

Cromwell secoue la tête, fouille dans sa poche et en sort ce qui ressemble à un simple crayon moldu, puis il précise.

- Vous écrivez sur n'importe quelle surface, un papier, un mur, le dos de votre main.

Tapotant le crayon de son index, il précise.

- Nous avons le même au département, qui retranscrira précisément votre rapport sur parchemin. Chaque agent en a un. Précisez juste votre nom avant de commencer votre rapport. Le crayon peut aussi vous transmettre des instructions. Gardez-le toujours sur vous. S'il chauffe, c'est qu'un message vous est adressé.

Dorcas prend le crayon entre ses doigts et écrit « bonjour » dans sa main. Elle hausse un sourcil en regardant l'encre s'effacer.

- C'est inspiré de la plume à papote ?

- Non. Des plumes à secrets.

Dorcas lève les yeux vers Cromwell qui lui sourit franchement.

- Oui, comme les jouets pour enfants.

Dorcas lui sourit à son tour, se remémorant tous les petits mots qu'elle a pu écrire à son amie, en cours d'Histoire de la Magie, entre deux récits longs comme la pluie de révoltes de gobelins. Elle hoche de nouveau la tête et range son crayon dans le sac qu'elle a toujours sur les genoux. Quelques secondes passent avant qu'elle ne quitte la voiture en adressant un dernier regard à Cromwell qui lui souhaite bonne chance.

 

Le sac dans une main, Dorcas est devant le bâtiment du Shield. Elle tapote le holster contenant sa baguette, avant de se décider à franchir les portes. La tête haute, elle scanne le hall d'accueil qu'elle n'avait jamais vu, n'ayant pas quitté l'étage quand elle se trouvait dans les locaux. Elle se dirige alors vers l'agent de sécurité se trouvant derrière un comptoir.

- Bonjour Monsieur, je voudrai voir Nick Fury. Je suis Dorcas Meadowes.

L'homme qui paraissait s'ennuyer lève la tête vers elle, elle ne sait si c'est la mention du nom de Fury ou le sien qui l'a tiré de sa somnolence. Les yeux fixés sur elle, il saisit un combiné de téléphone, appuie sur un bouton, patiente un instant avant de dire.

- Fury. Dorcas Meadowes est devant moi... Très bien.

Il repose le combiné, puis attrape son arme qui était accrochée à sa ceinture, avant de la tenir en joue. Dorcas ne bouge pas d'une oreille avant de l'informer qu'elle n'a aucune intention hostile. Les Américains et leurs armes, pense-t-elle...

Quelques instants plus tard, les portes de l'ascenseur s'ouvrent et vomissent un flot de militaires armés jusqu'aux dents, puis la haute silhouette de Nick Fury, qui veut se donner l'air sûr de lui, mais Dorcas ne peut s'empêcher de lire la confusion et la colère sur son visage. Elle passe sa main contre sa cuisse, murmure Cutis Claudat*, et grimace d'inconfort plus que de douleur en sentant son holster et sa baguette être enfermés dans sa peau. Une astuce d'Auror que lui a montré Cromwell pendant ses entraînements.

Dorcas réprime un frisson d'angoisse, ignore la sueur froide qui plaque sa chemise à son dos.

- Déposez votre sac doucement par terre et levez les mains en l'air.

La jeune femme laisse tomber son sac à ses côtés et obéit à Fury, réprimant l'envie folle de transplaner en sécurité.

Ressaisis-toi, Meadowes.

Dorcas se laisse attacher les mains devant elle, repoussant ce sentiment d'impuissance que cela lui procure. Il lui faut mobiliser toutes ses ressources de patience pour ne pas ruer comme un animal pris au piège, et ne pas mettre ces Moldus hors d'état de nuire en quelques coups de baguette alors que des mains masculines la tâtent, cherchant sans doute une arme qu'ils ne trouvent pas. Mais non, elle doit tenir, parce qu'elle a mis le secret magique en danger, et que sa vie est moins importante.

 

Elle est assise, les mains menottées devant elle, dans une pièce au mobilier uniformément gris, à l'image des murs. Etonnamment, il y a un miroir dans cette pièce, et Dorcas se demande un instant si ce n'est pas une sorte de fenêtre. Mais elle n'entend rien. Même Nick Fury, tout de noir vêtu, qui lui fait face, n'émet pas le moindre son. Dorcas soupire.

- Je ne suis pas là pour vous nuire, je vous le répète. Je suis là pour vous apporter des réponses.

Un des sourcils de Fury se dresse, et Dorcas y lit de l'incrédulité. Elle est mal partie, elle doit se rattraper.

- Comment êtes-vous partie ? Vous nous avez neutralisés, Anderson et moi et vous avez juste disparu. Tout est enregistré sur nos bandes vidéo.

Après un bref froncement de sourcils, parce que Dorcas n'a pas compris sa dernière phrase, son visage se ferme, et elle répond d'une voix posée.

- Je suis là pour vous apporter des réponses, et pour celle-là tout particulièrement, considérez que j'ai des talents que vous n'avez pas, Fury.

Elle redresse la tête, pleine d'une morgue qu'elle est bien loin de ressentir. Ses yeux quittent ceux de Fury pour se promener sur son sac dont le contenu a été méticuleusement fouillé et parsème la table qui les sépare. Des images de ce que Fury pourrait lui faire, et de ce qu'elle le laisserait faire, jusqu'à un certain point, traversent l'esprit de Dorcas. Mais elle se raccroche au souvenir de Fury qui, imitant sans le savoir les paroles d'Alastor, la soutenait en lui répétant qu'elle était une dure à cuire, alors qu'elle était si perdue et si mal. Il y a du bon, et du juste en cet homme, tout comme chez l'Auror. Ils ne pourraient être plus semblables tout comme ils ne pourraient être plus différents.

Puis, prenant sa voix la plus douce, elle murmure.

- Détachez-moi, je vous promets que je ne ferai rien à votre encontre, et je répondrai à vos questions, parce que je me doute que vous en avez, Fury.

Nick Fury se redresse brusquement, visiblement contrarié. Il s'avance vers ce que Dorcas a pris pour une fenêtre ou un miroir, sort une boîte noire garnie de boutons de sa poche et appuie sur quelques uns. La fenêtre s'illumine et montre la chambre où elle était retenue, et Anderson et Fury qui l'interrogeaient avant qu'elle ne leur lance un sort de confusion maximal, avant de se rhabiller et de transplaner. Elle se sent soudain couverte d'une sueur froide. Cela ressemble à un film au cinéma, comme elle en a déjà vu quelques uns. Dorcas se souvient alors de l'espèce de petit télescope qui était dans un coin de sa chambre, et son regard se dirige vers les coins de la salle d'interrogatoire. Elle en compte deux. Ainsi, ce sont ces appareils qui enregistrent les images ? Il faut qu'elle en parle au département d'étude des Non-Maj, ils ne sont pas au courant, sinon ils le lui auraient dit. Du moins, elle l'espère.

- C'est cette baguette qui vous a permis de faire cela. Où est-elle ?

Dorcas hausse les épaules dans un geste nonchalant. Elle ne veut pas jouer la provocatrice, mais elle a besoin de leur donner quelques éléments pour qu'ils lui fassent confiance. Mais rien qui n'a trait au secret magique. Donc, pas grand-chose la concernant.

- Cela fait partie des choses que je ne peux pas vous dire. Donc, laissez-moi juste vous préciser que c'est proche de ce talent que je possède et que vous, vous n'avez pas.

Fury abat ses deux mains à plat sur le bureau avant de s'assoir devant elle, la fixant d'un regard furieux. Dorcas se félicite de ne pas avoir sursauté, puis serre les dents et attend une autre réaction de sa part. Elle espère qu'il ne va pas la frapper et encore moins la torturer, mais elle doute qu'il s'abaisse à de tels procédés.

- Vous êtes un super soldat ? Vous faites partie d'Hydra ?

Dorcas fronce les sourcils, se remémorant vaguement l'avoir entendu quelque part, et qu'alors, elle ne savait déjà pas de quoi ils parlaient, pas plus qu'aujourd'hui.

- Je ne sais absolument pas de quoi vous parlez, affirme-t-elle, sûre d'elle.

Ils tournent en rond, il faut qu'elle lui donne quelque chose pour qu'il lui fasse un peu confiance, juste un peu. Suffisamment pour qu'il ait envie de la croire, rien qu'un peu. Suffisamment pour ne pas croupir en cellule pour des années à venir. Les menottes cliquetant autour de ses poignets fins, et nullement impressionnée par l'air renfrogné de Fury, Dorcas murmure, espérant que les accents de sincérité de la demi-vérité qu'elle s'apprête à livrer à l'agent du Shield, pourra lui acheter suffisamment de temps pour apprendre à devenir indispensable.

- Le Shield est le plus secret des services secrets, on est d'accord, Fury ?

L'homme acquiesce, les yeux plissés, les mains croisées sur la table devant lui.

- J'appartiens à la plus secrète des sociétés secrètes, et nous ne sommes pas hostiles. Nous vivons juste à part, entre nous.

Fury s'adosse sur sa chaise, soupesant chacun de ses mots, avant d'acquiescer.

End Notes:

Cutis Claudat : selon Alena translate, cela veut dire « que la peau enferme ».

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