La plus douce des amies by Bloo
Summary:

© Annie Spratt, Unsplash


S'il y avait eu un début, elles ne savaient plus
mais ce qu'elles savaient
c'était la fin
qu'elles désiraient



Categories: Après Poudlard, Epoque de Harry, Linny (Ginny/Luna) Characters: Ginny Weasley, Luna Lovegood
Genres: Amitié, Femslash/Yuri, Poésie
Langue: Français
Warnings: Lemon soft
Challenges: Aucun
Series: The Trans HPF Month
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 669 Read: 586 Published: 28/07/2023 Updated: 28/07/2023
Story Notes:
Les personnages appartiennent à l'autrice de Harry Potter.
La plus douce des amies by Bloo
Author's Notes:
Et une nouvelle participation au Trans HPF Month sur le prompt Love in the old age : parce que je voulais écrire sur des femmes qui s'aiment, très très âgées, et qui peuvent encore vivre et commencer des histoires d'amour et aussi rappeler qu'on ne cesse jamais de se découvrir de nouvelles attirances et peu importe l'âge ♥

Une très bonne lecture !

Ginny ne savait plus s’il y avait vraiment eu un début.

Si la missive reçue avait été un commencement au lendemain de l’enterrement, si

Peut-être avait-ce été le bouquet.

Folâtre, semblable à aucun autre, il avait détonné au milieu des parterres et parterres de roses et narcisses blancs à n’en plus distinguer les allées désolées mais, parce qu’il avait déclenché un rire tonitruant, son rire, le premier de l’an, Ginny l’avait aimé solaire –

Elle l’avait aimée,

l’aimait

solaire.

Et à la vérité, ça n’avait pas commencé par quelques lignes aux courbes folles et à la fois, soignées,

ni,

par la vue d’un géranium dentu retenu de s’attaquer à une assemblée éplorée grâce aux longues tiges d’une rosée de lune, entrelacée entre ses crocs.

Ça avait toujours existé.

Simplement.

Et sereinement


Ça avait été : deux pieds nus, dans l’herbe menue, une salopette colorée et de grands grands yeux qui brillaient, une main tendue, par-dessus la rivière argentée, des courses endiablées dans les prés qui jouxtaient le Terrier et la colline de la tour noire, des secrets chuchotés à l’ombre des pommiers en fleurs et un jour, la rentrée, une étreinte fugace dans la file intimidée qui patientait au pied de l’estrade, et puis des sourires toujours, des sourires, des rires le long du lac et à la lisière de la forêt où les crottes de Veaudelunes et les ailes de fées faisaient d’inestimables trésors à ramasser, des sourires, qui s’étaient ridés, des yeux, qui s’étaient voilés et à la fois, tout avait perduré, et alors –


Ginny l’embrassa.


Parce que s’il y avait une chose qu’elles n’avaient jamais faite c’était celle-là : c’était s’embrasser, c’était s’aimer non pas comme deux amies, non pas comme deux sœurs mais simplement comme deux femmes, deux amantes.

Et de sa plus vieille et tendre amie, désormais, Ginny voulait embrasser :


les paupières, fermées, qu’elle avait veillées bien des années après la guerre jusqu’à ce que les Joncheruines libèrent sa

tête, émaciée, l’âge avait dévoré son appétit et les cicatrices se confondaient maintenant avec les rides les mêmes qu’aux

mains, à quatre-vingt-quinze ans, qui la pressaient encore comme à quinze ans la pressaient contre ses

hanches, si raidies maintenant qu’elles l’obligèrent à s’allonger entre l’hellébore et la bruyère, où le blanc tapis d’hiver avait été transformé, d’un sortilège informulé, en un duvet cotonneux où les deux purent reposer, le

dos, que parcouraient mille oiseaux, tatoués dans la peau à la magie ils puisaient leur énergie dans les émotions et ils s’agitaient à présent tourbillonnaient tourbillonnaient tandis qu’elle effleurait ses

seins, flétris, qui avaient nourri deux enfants, trois enfants, nourri des éclats de rire aux retrouvailles dans les jardins splendides nourri ce jour, un désir fou, de caresser le

ventre, mou, et doux, où les doigts s’égaraient entre les bourrelets comme jadis dans les

cheveux, blancs, et longs, et blancs blancs blancs brillant qui cascadaient comme la rivière en leur temps, descendaient aux

fesses, sur lesquelles elles avaient dévalé, la vallée et aujourd’hui pris appui pour atteindre les

cuisses, avaient été musclées, avaient été entraînées et avaient entraîné à l’aventure s’étaient, affaissées comme le reste comme beaucoup de reste mais pas comme tout le reste parce qu’elles renfermaient encore

un secret

(il prenait la bouche, les lèvres, la langue pour oreille)


et

Ginny embrassa, Luna.


S’il y avait eu un début, elles ne savaient plus

mais ce qu’elles savaient

c’était la fin

qu’elles désiraient.

End Notes:
Un grand merci d'avoir lu et ça me ferait très plaisir d'avoir votre avis dans une review pour : mon 150ème texte sur HPFanfiction ♥♥♥
Cette histoire est archivée sur http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=38913