Summary: Cette fiction commence après la chute de Voldemort et raconte les évènements qui suivent. La chute du mage mort n'a pas tout résolu, beaucoup de problèmes obscurcissent l'horizon. Le chemin de la reconstruction et de l'unification est long et difficile. Harry doit retourner à Poudlard (avec un statue particulier) avec ses amis, alors que le monde de la magie compte de plus en plus sur lui. Alors que le couple Harry/Ginny perd de la vitesse, d'autres se profilent. Un nouveau personnage prend de l'importance, et Drago acquière un nouveau rôle. Venez jeter un coup d'oeil ;)
Les tensions s'intensifient entre sorciers et créatures magiques qui étaient acquises à Voldemort, si bien que les dangers et risques d'implosion du monde magique commencent à s'accroitre, comment y faire face efficacement ? La fin de Voldemort n'est pas la fin des problèmes.
Categories: Epoque de Harry,
Autres couples (Slash) Characters: Harry Potter
Genres: Aventure/Action
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 31
Completed: Non
Word count: 86447
Read: 35792
Published: 15/06/2008
Updated: 30/01/2013
1. Chapitre 1 : La fin d'une époque by Emaxyo
2. Chapitre 2 : Poudlard by Emaxyo
3. Chapitre 3 : Le grand Jour by Emaxyo
4. Chapitre 4 : La Gazette by Emaxyo
5. Chapitre 5 : Prévoyance by Emaxyo
6. Chapitre 6 : L'ordre de Merlin by Emaxyo
7. Chapitre 7 : Un entraînement intense by Emaxyo
8. Chapitre 8 : L'AD by Emaxyo
9. Chapitre 9 : La lettre by Emaxyo
10. Chapitre 10 : Une journée à Poudlard by Emaxyo
11. Le duel by Emaxyo
12. Triste soirée by Emaxyo
13. Le Poudlard Express by Emaxyo
14. La découverte des carnets by Emaxyo
15. Chapitre 15 : Des journées bien remplies by Emaxyo
16. Chapitre 16 : cours de duel by Emaxyo
17. Chapitre 17 : Susan Bones by Emaxyo
18. Chapitre 18 : La collection du prince by Emaxyo
19. Chapitre 19 : Une nouvelle vague by Emaxyo
20. Chapitre 20 : La danse des animaux by Emaxyo
21. Chapitre 21 : C'était un enfant by Emaxyo
22. Chapitre 22 : Crapaux royal by Emaxyo
23. Chapitre 23 : L'union sacrée by Emaxyo
24. Chapitre 24 : Confidences by Emaxyo
25. Chapitre 25 : Pré-au-Lard by Emaxyo
26. Chapitre 26 : Doutes by Emaxyo
27. Chapitre 27 : Le lion, le coq et le blaireau by Emaxyo
28. Chapitre 28 : Le petit pote Potter by Emaxyo
29. Chapitre 29 : Peeves by Emaxyo
30. Chapitre 30 : Attaque by Emaxyo
31. Chapitre 31 : Le convalescent by Emaxyo
Chapitre 1 : La fin d'une époque by Emaxyo
Le soir même, Harry ne participa que brièvement aux festivités. La fatigue l'assommant, il préféra gagner le dortoir de Gryffondor, remettant au lendemain tout ce qui lui restait à faire. Il n'avait même pas eu de temps à consacrer à Ginny, ou si peu...
Voilà un an qu'il n'avait pas dormi ici, aussi il retrouva avec une certaine joie le lit à baldaquin qui l'attendait encore. Avant de s'endormir, il laissa ses pensées vagabonder un peu, sur la reconstruction à venir, de l'école, du ministère, de l'indépendance de la presse, et des dangers de la liberté fraîchement retrouvée. Il y avait tant de familles mutilées, Fred, Tonks et Lupin, qui laissaient derrière eux leur petit Teddy, qu'Harry n'avait encore jamais vu. Une réalité le frappa un instant, il réalisait, il était son parrain. Il espérait être à la hauteur de Sirius. Et c'est sur ces pensées qu'il s'endormit, pour la première fois dans un vrai lit depuis longtemps, et sans recevoir les pensées de ce Tom Jedusor, qui appartenait désormais au passé.
Un petit "toc" le réveilla. Le soleil qui filtrait de la fenêtre lui chauffait déjà la peau du visage. Baigné de la tiédeur de son lit, il laissait à nouveau ses pensées vagabonder avant de s'asseoir dans un sursaut. D'où venait ce petit "toc" ? Cherchant à tâtons ses lunettes, il ouvrit ses yeux comme des soucoupes avant de voir qui venait d'arriver, à côté du lit où Ron dormait encore paisiblement, contre une Hermione ébouriffée.
-Kreattur ne voulait pas réveiller Harry Potter, maître, Kreattur est désolé...
-Bonjour Kreattur, murmura Harry soulagé entre deux baillements, je suis heureux de te voir, ça va ?
-Kreattur apportait seulement le petit déjeuner... murmurait l'elfe en tordant la taie d'oreiller crasseuse qui lui servait de vêtements.
-C'est très gentil à toi, tu veux te joindre à moi pour manger ? Tu as apporté tellement de choses qu'il y a de quoi nourrir toute la tour, constata t-il en regardant la table.
-Je ne voudrais...
-J'y tiens, assura t-il en balançant un oreiller sur le couple endormi non loin.
L'oreiller, envoyé avec force, arracha nombre de grognements à Ron, qui ne pouvait s'empêcher cependant de sourire allègrement. Quant à Hermione, après la surprise, elle se mit à bredouiller et à rougir d'une telle manière qu'elle battait Ron dans ces grands jours.
-Salut ! chantonna Harry qui arborait un large sourire. Kreattur nous a apporté quelques petites choses à manger, si on s'attablait tous les quatre, ajouta t-il en regardant Kreattur, sous le regard ravie d'Hermione, qui regarda Ron d'une façon glaciale lorsqu'elle le vit être moins enthousiaste que lui.
-Euh... oui ce serait sympa, ajouta ce dernier précipitamment, tentant de se racheter.
Lorsqu'ils rejoignèrent la grande salle, l'enthousiasme tomba soudain, la famille Weasley au complet les y attendait, ainsi que nombre de membres de l'Ordre du Phénix et de l'AD, endeuillés de la cinquantaine de morts qui venaient ternir la victoire. Ce ne sont pas eux, les combattants, qui firent réellement fête, se sentant trop coupables des décès qui gangrénaient le groupe. Au contraire, beaucoup de sorciers, qui n'avaient pas été touchés directement clamaient haut et fort la victoire dans un rassemblement dans le hall du ministère de la Magie, ainsi que dans le chemin de Traverse.
-Ceux qui crient victoire le plus fort sont ceux qui ont le plus de choses à se reprocher si vous voulez mon avis, clama Mc Gonagall, en dépliant le numéro du jour de la Gazette, qui semblait oublier très facilement les longs mois de propagande et de mensonge.
-Où en est Kingsley, lui demanda Harry, qui savait qu'il avait été nommé ministre à titre provisoire.
-Il s'est enfermé dans le bureau du directeur, ici même, au ministère ce n'est pas possible d'avoir du calme. Sa grande priorité, c'est l'annulation de toutes les lois anti- sorciers nés de parents Moldus, il fait redistribuer des baguettes à tour de bras. Il a un travail fou, mais je crois qu'il aimerait te voir un moment, tu iras tout à l'heure. Pour l'instant tu devrais rester vers les Weasley, lui murmura t-elle.
Un chapelet de tristes sourires l'accueilla lorsqu'il les rejoignit. Tous étaient là, jusqu'à la tante Muriel qui se trouva très touchée par le décès de Fred. Mais c'est George qui fendait le coeur à tous. Enfermé dans un profond mutisme, il fit un signe de tête à Harry, puis sombra à nouveau dans ses pensées.
-Merci Harry, murmura enfin George avant de quitter la pièce, des larmes inondant son visage.
A sa suite, toutes les familles de victimes vinrent le remercier, lui arrachant un sanglot à chaque nouveau visage.
-Je suis tellement désolé... murmurait-il.
-Ils se battaient pour ce que tu as accomplis, ils ne sont pas partis en vain, ils nous ont quittés libre grâce à toi.
Avec reconnaissance, il accueilli Mme Weasley, aux yeux humides, qui vint lui offrir son étreinte, celle d'une mère qu'il n'avait pas connu, et qui soulage un peu les souffrances.
Il croisa alors le regard de Ginny, impénétrable.
La matinée fut lourde, si bien que c'est presque soulagé qu'il monta enfin rejoindre le nouveau ministre de la Magie. Et même s'il n'avait pas vraiment la tête à cela, il était curieux de cet entretien.
Surpris, il remarqua que la statue cachant le passage vers le bureau avait été replacée et réparée.
-Mot de passe ? demanda la gargouille, visiblement ravie d'avoir retrouvée sa tranquillité.
-Euh... je ne sais pas, je devais voir le Ministre, je suis Harry Potter...
A l'annonce du nom, la gargouille coulissa, en murmurant qu'il fallait en venir aux faits la prochaine fois.
Harry attendit un moment dans l'antichambre avant d'oser frapper. Le choipeaux avait regagné sa place en haut de l'étagère. Il chantonnait distraiment.
Harry l'observa un instant avant que le choipeaux ne s'adresse à lui.
-Mr Potter... que me vaut cet honneur ?
Avant que ne réponde Harry, l'objet continua de parler.
-Voyez-vous, il me faut un nouveau chant pour la rentrée prochaine, avec tous ces évènements... nous devons tous en tenir compte, n'est-ce pas ?
Avant que Harry ne réponde, la porte du bureau s'ouvrit, laissant sortir un sorcier qu'il ne connaissait pas, sans doute un membre du ministère.
-Oh, Harry, s'exclama Kingsley en le voyant. Entre, ajouta t-il en souriant. Nous avons beaucoup de travail, dit-il sur un ton d'excuse en montrant les piles de papier éparpillées sur le bureau.
Les différents directeurs de l'école le regardaient avec bienveillance depuis leur tableau. Harry imagina que Kingsley s'entretenait régulièrement avec Dumbledore, dont les yeux pétillaient de malice.
-Vois-tu, tu es désormais, et une nouvelle fois, le héros du monde sorcier. Le ministère que l'on me laisse est dans un état dont tu ne peux imaginer le délabrement moral comme matériel. Tout est à balayer si tu vois ce que je veux dire.
-Oui, j'imagine...
-L'image du ministère a perdu beaucoup, et même si tout le monde sait désormais que je suis membre de l'Ordre, cela ne suffit pas à redonner un vrai climat de confiance. L'image de Poudlard a souffert également, personne ne va oublier toutes les lois et tous les sortilèges...
-...
-J'ai besoin de toi Harry, dit-il en le coupant. Les gens ont confiance en toi, la légitimité du Ministère comme de l'école va dépendre en grande partie de tes actions et de tes paroles.
Harry, qui comprenait, étant donné l'image du ministère qu'il avait encore, acquisa, à regret, ayant du mal à imaginer les tâches qu'il devrait accomplir.
-Je ne sais pas ce que tu vas penser de ce que je te propose, se risqua t-il à dire. En fait, continua t-il après une pause, il faudrait que tu prononces un discours résumant les faits, et initiant la reconstruction. Laisse moi terminer s'il te plaît, dit-il en voyant Harry ouvrir la bouche. Je suis sûr que tu comprends cette nécessité. Il serait bon également, que tu ailles à Poudlard à la rentrée pour terminer ta scolarité, le poids de ta présence rassurerait de nombreux parents, Harry, tu n'imagines même pas l'ampleur de ta popularité.
Son regard implorant empêchait Harry de réfléchir vraiment sur ces propos. Kingsley savait ce qu'il faisait, Harry le connaissait, et même si il n'appréciait pas sa popularité, Harry comprenais la nécessité de la demande. Cependant, tellement de choses étaient en jeu pour sa propre vie.
-Je vous donne ma réponse avant ce soir, affirma Harry décidé. Il voulait, même s'il se rendait compte de la puérilité de sa réaction, connaître les projets de ses amis d'abord. Et puis, il ne savait même pas ce qu'il ferait l'an prochain si ce n'était pas Poudlard. Jamais il n'avait réfléchit vraiment à l'après Voldemort. Cette échéance avait semblé si improbable...
Chapitre 2 : Poudlard by Emaxyo
En revenant dans la grande salle, il n'y avait plus personne. Mais Harry retrouva très vite la trace des professeurs et de quelques membres de l'ordre et de l'AD. Ils étaient dans une aile de Poudlard qui avait été particulièrement endommagée. Le professeur Flitwick murmurait de sa petite voix fluette devant l'un des piliers principaux, en décrivant avec sa baguette de grands gestes fluides. Des pierres s'élevaient à quelques centimètres de sol, se reconstituaient puis reprenaient leur place.
Le professeur Mc Gonagall s'occupait des statues et des armures, qu'elle avait enrôlée au combat. Tous étaient dans un bien triste état, mais par une série de sortilèges sans doute transmis de directeurs en directeurs, ils se reconstituaient d'eux même, et selon le bruit que l'on entendait depuis tout le château, c'était le cas de tous.
-Cette protection n'est pas inscrite dans l'Histoire de Poudlard, s'offusqua presque Hermione en regardant leur professeur de métamorphose.
-Je ne pensais pas vous dire cela un jour, concéda Mc Gonagall, mais les livres ne sont qu'une facette du savoir Melle Granger.
Tout le monde rangeait les salles et couloirs alentours, à grand renfort de sortilèges et avec l'aide des Elfes de maison qui arrivaient par bataillons entiers des cuisines. Harry attira Ron et Hermione dans une salle encore délabrée, en leur détaillant son entrevue avec Kingsley.
-A vrai dire, commença Hermione, je pensais vous proposer de faire notre 7ème année, c'est important, ajouta t-elle devant le regard noir de Ron. Nous avons encore beaucoup à apprendre ici. Ce serait une bonne chose pour nous Harry, et c'est en même temps un devoir pour toi.
-Ron ? demanda Harry.
-Et bien... même si ça m'arrache la langue de le reconnaître, je crois qu'elle a raison, dit-il dans une grimace. Mais je crois que je vais avoir besoin de stock de Rêve éveillé !
-Ron ! s'indigna Hermione, tu es préfet ! En tout cas tu l'étais ! Harry, que fais-tu, dit-elle en quittant Ron des yeux, qui bizarrement se faisait tout petit, si c'était possible.
-J'étais parvenu aux même conclusions que vous. Allons voir Mac Gonagall, ce sera fait.
-Vous m'enlevez un poids, leur dit-elle quelques instants plus tard, dans un franc sourire. Je n'ai donc plus à réfléchir pour le poste de préfet en chef, Hermione , c'est avec joie que je vous propose ce rôle.
-Moi... mais je... , commençait-elle complètement paniquée.
-Merci beaucoup Melle Granger, la coupa t-elle, vous serez parfaite. Ronald Weasley reprendra son rôle de préfet. Mr Potter, continua t-elle, nous allons avoir beaucoup de travail pour redonner à l'école le prestige qu'elle a perdue cette année, beaucoup de mauvaises habitudes ont été prises. Vous avez sans doute entendu parler des apprentissages dans des domaines douteux de magie noire. En plus de votre statue d'élève, vous serez assistant dans le cour de Défense contre les forces du mal, vous avez certains antécédents dans l'enseignement m'a t-on dit, ajouta t-elle en souriant.
Tout prenait une tournure des plus particulières pour lui.
-Vous savez, continua t-elle, Neville a déjà accepté d'être assistant du professeur Chourave, il apprend vite en botanique, et puis elle pense au repos dans quelques années, dit-elle sur le ton de la confidence, elle pourra transmettre son savoir directement. J'ai beaucoup de problèmes pour ce qui est des professeurs continuait-elle comme si elle avait tout un roman à leur débiter. Le professeur Slughorn ne va pas continuer la potion plus de deux ans, maintenant que Severus nous a quitté. Et puis je n'ai pas encore de professeur en défense contre les forces du mal, mais un assistant, c'est déjà ça, dit-elle en regardant Harry. Et puis la métamorphose, je ne vais pas pouvoir enseigner et gérer l'école de front, même Albus n'a pas réussit. Et regardez, il y a tellement de choses à reconstruire ici, et l'enterrement dans deux jours, dit-elle en changeant de ton, la voix se brisant.
-Pardon ? demanda Harry.
-Nous avons convenu, entre le ministre, les familles et les différents professeurs de l'école, que ceux qui étaient tombés à Poudlard méritaient de s'y reposer, aux côté du professeur Dumbledore. Mr Weasley l'a apprit lorsque vous étiez avec Mr le Ministre.
Ron approuva tristement.
-Je suis sûr qu'ils en seraient fiers, approuva Harry.
-C'est beaucoup de préparatifs, c'est un hommage national vous savez, nous allons recevoir des délégations étrangères également, et nombre de sorciers de tout le pays.
-C'est là-bas qu'il faudra que je parle, pensa soudain Harry tout haut, comme une évidence.
-Pardon ? Mr Potter ?
-Kingsley m'a demandé de prononcer un discours de la reconstruction, et même si je ne suis pas friand de ce genre de choses, je crois que c'est à ce moment là qu'il faudra que j'intervienne, non ?
-Très bien, dit-elle visiblement étonnée. Je compte sur Miss Granger pour vous aider, ne vous vexez pas mais l'expression n'est pas votre fort !
Harry était partagé entre mal à l'aise et soulagement face à cette remarque.
Après avoir prévenu KIngsley, ils se retrouvèrent tous les trois dans la bibliothèque silencieuse et déserte.
-Après l'enterrement, murmurait Hermione, je dois aller en Australie chercher mes parents. Ils sont toujours sous le sortilège d'amnésie que je leur ai jeté.
-Moi je vais rester un peu au Terrier, tu pourras venir Harry, Hermione, tu nous rejoindra non ?
-Oui oui, bien sûr, dit-elle en rougissant.
-Je vais retourner un peu Square Grimmaurd je pense, avec Kreattur, je ne voudrais pas que l'héritage de Sirius, dit-il alors que sa voix se brisait, reste étiqueté comme maison d'une famille de magie noire. Il faut redonner vie à cette maison. Je compte bien vous y voir passer de temps en temps d'ailleurs.
-Tu es sûr que tu veux y vivre Harry ? demanda Hermione.
-Oui. Et puis, il va falloir que je prépare un peu pour l'an prochain, je ne peux pas débarquer et devenir assistant sans rien savoir marmonna t-il. Là-bas il y a de la place, je vais pouvoir m'entraîner. Je vais pouvoir aussi prendre du temps avec Kreattur.
-Alors je pense qu'on se retrouvera tous chez toi dans pas longtemps, dit Ron visiblement ravie de la perspective de passer ses vacances loin des gnomes du Terrier.
-Ron ! s'exclama Hermione, on ne s'invite pas comme ça !
-Dis pas de bêtises Herm, c'est chez vous comme chez moi.
-Harry...
-Je vous y attendrai, ajouta t-il dans une réplique qui n'attendait aucune réponse.
-De toute façon on a le premier discours officiel de Monsieur Harry Potter à préparer, trancha Ron, mi sérieux, mi hilare.
-Oui... bin j'espère que j'en aurai pas d'autres !
La journée se termina ainsi, loin de l'agitation et de la fête du monde sorcier. Dans le pays, les captures de mangemorts se poursuivaient encore.
Alors qu'ils descendaient le grand escalier, à nouveau aussi solide que possible, un cri retenti. La voix était celle du professeur Chourave, qui ouvrit les portes du château et s'avança en courant, dans tous ses états.
-Deux géants sont dans le parc !
Essoufflée, elle partait en direction de la salle des professeurs.
-Comment s'est possible ! s'exclama Ron, complètement abasourdi.
-Ils ont dû fuir quand ça tournait mal mais ils ne sont pas parti loin, dit Hermione d'une voix blanche. Il faut qu'ils soient maîtrisé.
Harry était déjà parti en courant dans le parc, avec à nouveau sa bonne vieille baguette dans une main. Hermione partie sur ses talons.
-Ron, prévient tout le monde dans la Grande Salle, lui cria t-elle, avant qu'on ne la voit plus.
Ron, qui marmonnait parce qu'il se retrouvait en plan ne perdit cependant pas de temps.
Le vent frais du soir balaya les cheveux de Harry dans sa course. Le parc aurait pu se reposer après l'agitation de la veille, mais deux silhouettes immenses étaient là, s'approchant à grands pas du château. Il s'arrêta, se sentant complètement ridicule devant les deux masses qui allaient bientôt parvenir à lui. Hermione arriva derrière lui.
-J'espère que t'as une idée, lui dit-il.
-Je pensais que c'était ton cas pour venir si vite, tu as franchi la porte qui sépare courage et stupidité, dit-elle essoufflée, la baguette en avant.
Les deux géants seraient bientôt à leur niveau, avec les enjambées qu'ils faisaient.
-STUPEFIX, tenta Harry, en dirigeant le jet rouge et puissant sur l'un des géants. Le sortilège rebondit sur la peau dure du géant, et partit se perdre du côté de la forêt interdite.
-Harry, ils résistent à la plupart des sortilèges directs.
-Je sais, bredouilla t-il.
Le géant qui avait reçu le sort paraissait bien plus énervé qu'il ne l'était déjà. Poussant des râles et agitant les bras devant lui, il accélérait sa marche, faisant trembler sous ses pas les feuilles des arbres proches.
-J'ai une idée ! s'exclama Harry. Je ne sais pas si ça va marcher.
-Dépêches toi, criait-elle.
Mais elle n'eut pas le temps de le motiver d'avantage, Harry se trouva être la cible des géants, énervés par son sort. Harry, qui ne prêtait plus attention aux géants cherchait par terre quelques cailloux. L'un d'eux était désormais au dessus de lui, alors qu'Hermione se reculait en faisant pleuvoir des éclairs qui ricochaient tous contre la peau cuirassée des géants. Enfin il en trouva. La main d'un géant se refermais sur lui.
-Amplificatum, cria t-il.
Les pierres se transformèrent en petits rochers. La main du géant lui serrait maintenant le torse, l'enfermant, une pression énorme, qui, si le géant le voulait, lui broyerait la cage toraxique. Il sentit ses jambes décoller du sol. Harry avait du mal à respirer sous l'étreinte. La main le soulevait du sol, tandis qu'une odeur de putréfaction l'envahit. Il avait du mal à respirer, l'étreinte lui coupait le souffle.
-Waddiwasa, réussit-il à mumurer dans un souffle, en direction des rochers puis du géant qui s'approchait dangereusement d'Hermione en panique, lançant toujours des sorts sans effet. Sous la direction de la baguette, le jet de roches s'abattit avec une violence folle sur le géant, qui ne se rendit compte qu'au premier impact de ce qu'il se passait. Mais il ne pu rien faire, très vite une jambe se brisa sous le poids des roches, alors qu'il se retrouvait assommé par d'autres. Il s'écroula.
Harry, lui, n'avait plus assez de souffle pour en faire de même pour le géant qui l'asphixiait, et qui paniquait dangereusement en voyant ce qui était arrivé à son congénère, la vie de Harry en était que plus incertaine. Mais Harry ne comprit plus ce qu'il se passait, ses yeux papillonnaient, et des points blancs apparaissaient dans son champ de vision. Puis ce fût le noir.
Chapitre 3 : Le grand Jour by Emaxyo
Lorsqu'il se réveilla, il ne se souvînt pas d'abord de ce qu'il s'était passé.
-Il se réveille ! s'exclama quelqu'un près de lui.
Il avait à peine ouvert les yeux. A tâtons, il chercha ses lunettes sur la table de chevet, et reconnu la rassurante infirmerie de Poudlard. C'était Ginny. Une drôle de sensation vint saisir Harry en la voyant, juste avant de ressentir une forte douleur sur toute la jambe droite ainsi qu'au niveau de la cage toraxique.
-Euh... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda t-il.
-Oh Harry on a eu très peur pour toi ! s'exclama Ginny en fondant sur lui à moitié en larme. A sa grande stupéfaction, elle lui asséna une claque sur la joue qui retentit avec force dans un grand "clac" qui eu le mérite de le réveiller complètement. Complètement abasourdi, cette douche froide avait eu le mérite de lui remettre les idée au clair.
-Ginny... bredouillait-il perdu.
-Espèce d'idiot, nous faire ça ! Tu échappes à Voldemort et tu te débrouilles pour frôler la mort juste après ! Tu te rends compte de la peur que tu nous a fait ! criait-elle.
Sans qu'il n'ait le temps de répondre quoi que ce soit, elle était à nouveau sur lui, s'approchant toujours, lui tenant des deux mains le visage, et jeta ses lèvres, à corps perdu, contre les siennes.
Quand elle s'assit à côté de lui quelques minutes plus tard, il ne savait plus vraiment ce qui existait autour d'eux, et à vrai dire il s'en moquait, en cet instant précis, rien d'autre ne comptait.
-Mac Gonagall a jurée qu'elle te tuerait si tu t'en sortais, Harry, tu nous as vraiment fait peur. Hermione s'est servie du même sortilège que toi pour arrêter le géant, mais tu as reçus une roche sur ta jambe qui s'est brisée. Je ne sais pas ce qu'il serait arrivé sinon. Tu es dans un état !
En effet Harry sentait les multiples douleurs qui martelaient son corps, et l'épuisement qui l'assommait.
-Je suis content que tout le monde s'en soit sorti, murmurait-il.
-Et c'était pas gagné ! Je vais dire à Pomfresh que tu es réveillé, elle a plein de potion dégoûtantes à te faire avaler, et fais attention j'ai vu un entonnoir dans son bureau, bois les de toi même si tu veux pas l'avoir dans la gorge !
-Tu reviens tout à l'heure ? demandais-je en souriant à sa dernière remarque.
-Tu sais qu'il est 4h du matin ? lança t-elle avec un regard noir, je suis déjà restée toute la nuit ! Mais t'as raison, crois pas que je vais te lâcher comme ça, ajouta t-elle d'une petite voix, sans s'empêcher de sourire. Au fait, il paraît qu'on est dans la même classe l'an prochain, dit-elle ravie en fermant la porte.
Un point auquel Harry n'avait absolument pas pensé, il serait dans la même année que Ginny, tout irait bien. Ou alors, il serait ridicule devant elle en cours de potion...
Il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses pensées, l'infirmière arrivait.
-Mr Potter, je vais finir par croire que votre seul but dans la vie est de vous retrouver ici !
-Bonjour Pompom, moi aussi ça me fais plaisir de vous voir.
Après un regard scrutateur, elle sourit à cette familiarité. Il est vrai que c'est l'un des élèves qu'elle avait le plus vu de sa carrière.
-Vous êtes irrécupérables Harry !
-C'est parce que je vous aime bien.
Cette remarque lui valu un beau regard noir.
-Le Poussos a l'air de bien fonctionner, vous le sentez bien je suppose ?
-Oui plutôt, répondit Harry qui avait cependant été un peu anesthésié par Ginny, dont il gardait comme séquelle un stupide sourire sur les lèvres.
-Vous avez quand même eu 5 côtes de cassées, ce n'est pas rien. Vous risquez d'en souffrir quelques semaines. Je vais vous préparer quelques fioles à prendre tous les deux jours pendant quatre semaines.
-Merci beaucoup, la prochaine fois j'essaierai de ne pas me faire attraper quand...
-La prochaine fois vous ne ferez pas ! dit-elle catégorique. Buvez moi ça sans grimace et reposez vous par Merlin ! Sinon je ne permets pas à Miss Weasley de revenir avant demain. J'ai déjà dû chasser la moitié du château, elfes de maison compris ! arrêtez de vous faire des amis, bientôt il faudra vous soigner dans la grande salle pour les visites !!
-Euh...
-Pas de discussions Potter ! Buvez !
Harry s'exécuta rapidement, de peur des foudres de la bienveillante mais ô combien redoutable infirmière de Poudlard. Finalement il se rendormit, alors que Ginny le rejoignait, glissant une main dans la sienne, posant sa tête contre la sienne et s'endormant à son tour.
Le lendemain fut un va et vient incessant de visiteurs, parmi lesquels les professeurs de Poudlard, dont Flitwick qui trouva admirable son usage du waddiwasa, quelques Weasley, Neville, Luna, et de nombreux amis. Ron, Hermione et Ginny passèrent le plus clair de leur temps avec lui. Mais il fallait également penser au lendemain, et à cet enterrement qui risquerait sans doute d'être très éprouvant pour tous, et qui serait si particulier pour Harry, puisque ce serait son entrée officielle dans la vie du pouvoir et des influences, dans la vie politique de la magie, à son grand regret.
-Je ne suis pas fait pour ce genre d'exercices, continuait-il de dire. Je vais regretter les géants !
-En tout cas tu as fait de la bouillie du premier, c'était pas beau à voir, dit Hermione. Quand j'ai compris ce que tu avais fait j'ai pas hésité, mais tu virais déjà au violet !
-... Ou même une armée de scrouts à pétard ! continuait Harry imperturbable.
-Si tu n'y vas pas ce sera à moi que tu auras à faire, s'exaspéra Ginny.
-Fais-gaffe Harry elle est redoutable, assura Ron, une fois je l'ai vu envoyer Charlie planer dans les escaliers avec un des furoncles sur le visage de la taille de citrons, Maman a mit la journée à lui enlever en disant qu'il n'avait pas à se plaindre, je crois que Percy en a déjà reçu des plus gros.
-On dirait que t'as oublié les tiens Ron, dis Ginny menaçante.
Ron dégluti puis répéta, douloureusement :
-Fais gaffe vieux.
-J'en prends note. Hermione, tu connaîtrais pas un sortilège qui donne du courage ?Dis moi qui si !
-Le Grand Harry Potter ferait-il dans son pantalon ?
-Je te céderais bien ma place, mais il paraît que je peux pas...
Le soir il pût retourner dans le dortoir de Gryffondor, malgré les protestations habituelles de Pomfresh. Le lendemain, il devrait parler, à la fin de plusieurs officiels et membres de familles.
En début d'après midi, les portes du château s'ouvrirent, un flot continu de sorciers se déversa dans le parc, une masse qui n'en finissait pas. Harry, qui regardait la foule serpentant du haut des marches senti ses jambes se dérober sous ses pieds, comme si un sortilège de jambencoton le frappait de plein fouet.
-Tu verras, tu seras parfait, ne cessait de lui dire Hermione, et puis la maladresse fait partie de toi.
-C'est censé me rassurer ?
Il n'eut pas de réponse. Finalement, le professeur Mc Gonagall qui passait par là le saisit par le bras et l'entraîna sans un mot, ce qui lui valu la reconnaissance de Harry.
Le rassemblement de costumes noirs arrivait toujours, en silence, la tête basse. Le bras de Harry tremblait légèrement, Mc Gonagall resserra son étreinte. Il boitait encore, sa respiration un peu faible l'obligeait à marcher doucement.
-Courage Harry, dit-elle d'une voix douce, ce n'est pas un exercice facile qu'on vous demande, encore moins en ce jour.
Près du lac, une multitude de chapiteaux avaient été dressés, un par dépouilles. Devant, un très large espace recouvert de chaises encore vides avait été aménagé. Il était prévu qu'une cérémonie collective soit organisée, avec plusieurs discours, avant que chaque famille se recueil dans l'intimité.
Très vite, le flot des murmures arriva et envahit l'espace central, le flot arrivait toujours, sans se tarir. Harry, qui était placé au premier rang, avec les professeurs, ainsi que des hauts représentants, le ministres, des membres de l'Ordre, et, à son soulagement, des membres de l'AD, dont Hermione, Ron, Neville, Ginny et Luna. Les autres n'étaient pas très loin. Un journaliste, qui n'était cette fois pas Rita, au soulagement de tous, était assit sur un côté.
Harry vit défiler tous les membres de l'Ordre comme de l'AD, à qui il faisait un signe de tête. La famille Digory était là. Il reconnaissait quelques sorciers, commerçants de Pré-au-Lard, certains qu'il avait croisé au ministère... comme de nombreuses familles de victimes de Voldemort, ou plusieurs "sang de bourbes", persécutés jusqu'à il y a peu.
Quand le nombre d'arrivées commença de diminuer, et même si beaucoup devaient suivre la cérémonie debout, un sorcier vêtu de noir se leva et se plaça sur le piédestal qui avait été installé. C'était celui qui avait déjà organisé l'enterrement de Dumbledore.
Il entama alors un long discours arqué sur le courage et le sacrifice. Mais avant que Harry n'ait le temps de comprendre où il en était, il l'entendit dire :
-... Mais je vais maintenant laisser la parole à Harry Potter, qui mieux que quiconque est à même de nous parler de l'indicible.
Harry eut l'impression que son estomac descendait de trois étages. La main de Ginny le poussa légèrement. Mécaniquement, et dans une sorte de flottement, il se leva et rejoignit l'estrade qui l'attendait, sous quelques discrets murmures.
Arrivé devant le pupitre, il préféra ne pas regarder la masse qui s'étendait devant lui, jusqu'où il ne savait et ne voulait savoir. Après une inspiration plus que limitée étant donné les derniers événements, il hocha la tête et commença :
-Contrairement à ce qu'on vient de dire, non, je ne peux traduire en mots le vide que l'on ressent tous ici. La victoire éclatante n'existe pas. Aujourd'hui, devant nous tous, je défie quiconque de clamer le contraire. Notre nouvelle liberté est entachée du fardeau de la mémoire de ceux qui ont osés mourir par goût de la vie, de celle de tout un pays, et non de la leur. Cette leçon de courage, nous ne devrons pas l'oublier, nous devons respecter le sacrifice qu'ils ont fait pour nous permettre de briser nos chaînes.
Sa voix résonnait dans tout le parc, il tentait de ne pas l'entendre, de ne pas regarder les milliers de visages qui l'observaient. Ses mains tremblaient, sa voix aussi, tandis que ses yeux demeuraient humides.
-Aujourd'hui, nous devons tous travailler ensemble pour redonner un peu de dignité au monde magique. Nous devons sceller les bases solides de notre société dans l'harmonie et le respect entre sorciers, quel que soit le sang qui coule dans leurs veines, dans le respect des moldus, nos égaux, dans le respect enfin des créatures nommées à tord "hybrides", et qui ont, je l'affirme, une part importante dans notre victoire sur les forces du mal. Sans cela, soyez sûr que reviendront des temps plus sombres. La reconstruction morale comme matérielle sera longue et pénible, mais je sais que désormais, le ministère a la tête sur les épaules et ne regarde pas derrière lui par peur de regarder devant. J'accorde toute ma confiance à Kingsley comme je lui ai déjà confié ma propre vie. Je voulais également vous parler de notre école, Poudlard. Je sais que cette année ne l'a pas épargné, comme le reste du pays. Mais c'est bien ici que tout s'est terminé, c'est bien ici aussi que tout doit se reconstruire, c'est par l'apprentissage que nous évitons les erreurs. Cette école est une source de connaissance sans fin, dirigée par des professeurs de qualité qui n'ont pas hésité à se battre en première ligne. L'éducation est la clé de voûte de toute société, mes amis et moi, qui n'avons put suivre notre 7ème année à l'école, avons décidé de la réintégrer pour terminer nos études. La vie doit reprendre. Et maintenant s"il vous plaît, et c'est pour ça qu'ils sont tombés, vivez. Je ne vous parlerai pas des victimes, je le ferais trop mal, les familles comme les amis n'ont pas besoin de grands mots, ils connaissaient leur courage comme leur détermination. Souvenez vous d'eux, car maintenant vous êtes libres.
Un long silence suivit sa déclaration. Tout le monde le suivait encore des yeux alors qu'il se rasseyait à sa place, des larmes ruisselant sur ses joues. Ginny lui prit la main. Il tremblait.
Petit à petit, excepté familles et amis, tous partirent, laissant les sorciers aller retrouver le corps qu'ils ne reverraient plus. Les corps de Tonks, Lupin et Fred avaient été placés dans la même tente, à la demande des deux familles. Harry en proie à une violente tristesse se retrouva alors pour la première fois avec le petit Ted Lupin dans les bras, qui demeurait silencieux, et dont les cheveux ne changèrent ce jour là pas de couleur. Les larmes de Harry continuèrent à couler. Quelques mots furent prononcés. Fred aurait sans doute préféré que l'on rit, mais personne n'en eût le coeur. Hagrid vînt les rejoindre, ainsi que les professeurs. Après un dernier adieu de Ted et Harry aux parent du nouvel orphelin, des tombes de marbres vinrent recouvrir les corps sous une pluie de flammes blanches.
S'en était fini.
Chapitre 4 : La Gazette by Emaxyo
La soirée demeura silencieuse. Tout le monde partirait le lendemain. Chacun avait plusieurs choses à accomplir de son côté, si bien qu'il était nécessaire qu'un repli sur soi se fasse. D'ailleurs chacun avait besoin de solitude afin de mieux comprendre ce qu'il s'était passé, et afin de faire le deuil. La nuit fut agitée pour Harry qui rêva de lumières vertes, et cette fois, Voldemort n'y pouvait plus rien.
Le lendemain lorsqu'ils déplièrent la Gazette au petit déjeuner, ils découvrirent la photo de Harry bougeant timidement lors de son discours de la veille. En gros titre, nous pouvions lire : "La détermination du Survivant". Suivait ensuite l'intégralité de son discours, qui était ensuite longuement commentée. Mais Harry se réservait le soin de lire cela plus tard. Il apprit également qu'il avait été retransmit à la radio, et que les commentaires dans le monde sorcier allaient bon train.
Mc Gonagall dépinça légèrement ses lèvres pour lui faire un sourire, il semblait avoir crée ce que l'on attendait de lui, un terrain pour mener à bien des réflexions afin de reconstruire une vie plus juste.
Tous se séparèrent en se promettant de s'écrire et de venir chez l'un et l'autre très vite, si bien que Harry, qui rentrait chez son parrain avait déjà du promettre de manger au Terrier quelques jours plus tard.
Ils rejoignirent ensemble Pré-au-lard, puis partirent par la poudre de cheminette. Après un tournoiement dans les flammes tièdes, Harry se retrouva dans la cuisine Square Grimmaud. Kreattur était rentré la veille, si bien que la pièce respirait l'ordre et la propreté.
Ce qui avait beaucoup manqué à Harry dans cette maison, c'est de ne pas pouvoir ouvrir les fenêtres. Avec un profond sentiment de soulagement, il s'empressa donc d'en ouvrir quelques unes, laissant entrer un air frais, qui tranchait avec cette odeur de moisissure qui persistait encore. Mais Kreattur faisait un travail remarquable et redoublait d'efforts pour rendre plus accueillante et moins sombre cette grande maison.
Harry oublia pour les jours suivants les préparations qu'il souhaitait effectuer pour son poste d'assistant. Il mit toute son énergie à redonner vie à la maison, allant chercher quelques plantes, fauteuils, changeant même de papier sur les murs de la chambre qu'il avait décidé de s'octroyer, celle au tableau de l'ancien directeur de Poudlard, qui avait regagné sa place dans un soupir d'aise.
Comme il ne pouvait enlever la tapisserie qui couvrait tout le mur d'un salon et qui était l'arbre généalogique des Blacks, Harry plaça de grandes étagères pleines de livres devant, afin de cacher au mieux cette horreur.
-Qu'en dis-tu Kreattur ? demanda t-il enfin, pleinement satisfait dans l'air frais et la lumière claire qui inondait maintenant la maison.
-Maîtresse n'aurait pas aimé.
-C'est exactement ça ! chantonna Harry, ravit de la réponse.
-Ah, j'ai quelque chose à te proposer, je ne peux plus te voir dormir sous cette chaudière, dans ce coin crasseux, acceptes tu de vivre dans la chambre de Regulus ? Je pense que cet endroit te reviens de droit, je n'y ai pas touché, tu es libre de l'organiser comme tu le souhaites.
-Oh... Oh maître ! Moi... dans la chambre de mon si bon maître Mr Black ?
-Oui Kreattur, je te demande d'y aller.
-Oh... jamais personne n'a été si gentil avec moi... maître... merci...
Dans la Gazette du sorcier, on pouvait voir les noms et photographies des derniers mangemorts capturés. La maison des Malefoy avait été longtemps fouillée.
Soudain Harry s'étouffa en mangeant une tartine :
-"La famille Malefoy, Lucius, Narcissa et Drago, jugés cette nuit par le magenmagot ont été innocentés et qualifiés de victimes de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, les manipulant par la peur et la menace, et s'octroyant tous leurs bien dans leur manoirs qu'il utilisait comme domicile et dans lequel il les retenait de force. Mr Malefoy est déjà reconduit dans ses fonctions au ministère, quant à Drago, il souhaite reprendre sa scolarité interrompue cette année afin de poursuivre le rêve qu'il a énoncé : devenir Auror." lut-il à voix haute en essayant de ne pas se scandaliser de ce qu'il venait de lire.
-Mais c'est incroyable, explosait-il. Et en plus il va revenir à Poudlard ! Moi qui pensais passer une année sympathique ! Puis, réfléchissant tout haut : il est vrai que sa mère cherchait surtout à protéger son fils, mais Lucius ! Même s'il n'était plus aimé par Voldemort, il n'en est pas moins un vrai mangemort !
Sans attendre un instant, il envoyait un hibou à Ron, lui résumant l'article. Avec Hermione, il ne pouvait envoyer le nouvel hibou qu'il avait dû acheter, puisqu'elle se trouvait en Australie !
-Allez vas, Mercure, dit-il à la chouette grise qui tendait la patte.
De toute façon, il se rendait au Terrier le soir même.
Lorsqu'il arriva, Ginny l'attendait, seule dans la cuisine devant la cheminée. Il ne su pas comment elle s'était débrouillée pour évacuer tout le monde, mais il ne se posa pas la question, elle était là, c'est tout ce qui comptait.
-Bonjour, murmura t-il un sourire aux lèvres, en s'approchant de Ginny et en lui passant les bras autour de la taille.
Ils n'eurent que peu de temps, avant que Molly Weasley n'entre en trombe dans la cuisine, d'abord gênée, les voyant s'écarter brusquement, puis sautant sur Harry.
-Comment ça va Harry ? Tout seul dans cette grande maison, tu serais bien mieux ici, c'est tellement sinistre...
-Oh ne vous inquiétez pas pour moi, c'est devenu très bien, et puis je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Il faudra que vous veniez tous un jour, ça a beaucoup changé.
Elle le regarda d'un air sceptique mais n'ajouta rien.
-Ron t'attend dans sa chambre, dit-elle, Ginny, j'ai besoin de toi une minute, tu les rejoindras après.
A cette remarque, un beau regard noir de la jeune fille fut la seule réponse reçue.
Ron était couché sur son lit et lisait avec attention la Gazette du jour.
-Oh, Harry, je viens de l'avoir, dit-il en montrant le numéro. Une grimace se dessinait sur son visage à propos des Malfoy. Papa a dû faire un bon en l'apprenant !
-C'est tellement injuste !
-Mais toi Harry, tu pourrais... y faire quelque chose ! Une interview ou je sais pas quoi et tout le monde serait avec toi !
-c'est hors de question, répliqua Harry, catégorique. Ce n'est pas mon rôle, ni celui que je veux avoir, je ne suis pas la justice. Tu me donnes plus de pouvoir que j'en ai.
-Avoues que c'est quand même révoltant !
-Je ne vais pas décider pour le ministère ! c'est Voldemort qui faisait ça. Je ne veux pas faire de politique. Toute façon Malfoy sera sûrement très surveillé. Pis nous on pourra voir le fils à Poudlard, ajouta t-il exaspéré.
Avec cette soirée, Harry pu prendre des nouvelles plus détaillées du ministère, qui tournait nuit et jour pour réparer les erreurs et rassurer le 1er ministre Moldu. Arthur détailla avec soin les mesures qui étaient mises en places et qui semblaient d'une redoutable efficacité.
-Si Kingsley ne se trompe pas, il reste tout au plus 10 individus dangereux encore en cavale, mais ça ne devrait plus durer. D'ailleurs, il m'a chargé de te dire de faire attention à toi Harry, ne relâche pas ta vigilance, surtout pas toi. Ils pourraient chercher à se venger et à te tuer. Ce sont les plus redoutables qui restent. Les autres connaissent à nouveau Azkaban. les détraqueurs sont encore les gardiens, mais à titre provisoire seulement, ajouta t-il. Kingsley veut en découdre avec eux, ça va pas être facile si tu veux mon avis. Il prend de gros risques, mais c'est une priorité, et il n'a pas tord ! Enfin ça peut tourner au vinaigre...
-Arthur ! s'indigna Molly, il a déjà été assez éprouvé, ça ne le concerne plus.
Mais au contraire, et même s'il n'en disait rien, Harry était très intéressé par ce qu'il entendait. L'atmosphère de paix retrouvée n'était donc qu'une apparence, si des créatures menaçaient de se rebeller... Harry était perdu dans ses pensées sous le regard inquiet de Mme Weasley.
-Harry ?
-Oui ?
-Tu ne devrais plus te soucier de tout ça.
-J'ai eu ma dose, dit-il pour la rassurer, alors qu'il restait effectivement inquiet. La pensée des détraqueurs l'accompagna ensuite toute la soirée.
Avec Ron et Ginny, ils en discutèrent longuement, dans la chambre de Ron, où ils avaient réussis à convaincre Mme Weasley d'accepter de laisser Ginny dormir avec les garçons.
-Je pense que ça devient inquiétant, assurait Ginny.
-Mais pourquoi la Gazette n'en parle pas ?
-Ils ne fouillent jamais au bon endroit au bon moment, les informations circulent de bouche à oreille. La Gazette est restée sur le fait que tout allait bien, ils parlent même plus des mangermorts qui ne sont pas arrêtés.
-Je pensais pourtant que ça allait changer, s'indignait Harry. Et pourquoi le ministère ne prévient pas ?
-Pour les mangemorts c'est fait, Kingsley fait ce qu'il faut. Mais pour les détraqueurs il y a des histoires de négociations, rien ne doit filtrer, sinon ça risque de déraper.
-Mais si ça dérape quand même et que les sorciers ne le savent pas ? Qu'ils ne sont pas près ?
-Harry il fait au mieux pour protéger tout le monde, tu imagines bien qu'il a pesé le pour et le contre, et qu'un certain nombre de personnes sont au courant, pour palier à toute éventualité sombre. Si tu veux mon avis, si tu l'as appris, ce n'est pas un hasard.
Pendant qu'elle lui disait cela, sa main caressait celle de Harry, cachée des yeux de Ron sous une couverture. Il était allongé sur un matelat par terre, au niveau de Ginny, qui laissait pendre son bras.
Finalement ils s'endormirent, Harry oublia pour la nuit les ombres qui flottaient autour de lui.
Chapitre 5 : Prévoyance by Emaxyo
Lorsqu'il repartit Square Grimmaurd, Harry savait qu'il avait beaucoup de travail devant lui. Il devait en savoir plus à propos de toute cette histoire de détraqueurs. et puis, c'était sans doute la partie immergée de l'iceberg. Peut-être que d'autres dangers qui ne filtraient pas étaient bien réels. Il était temps de reprendre contact avec un certain nombre de ces camarades. C'est dans ce genre de moments qu'il faut Hermione pensait-il.
Il faudrait qu'il sache d'abord ce que chacun de ses anciens camarades faisaient désormais. peut-être que certains avaient accès à certaines informations. Il avait du courrier en perspective à faire. Et puis, après les évènements de la semaine dernière, il se devait de leur écrire, eux aussi avaient tout sacrifié. Il fallait leur écrire, pour les remercier, pour les avertir, et Harry s'en rendit compte, surtout parce ce que voilà longtemps qu'il n'avait pas discuté calmement avec eux, et c'est quelque chose qui lui manquait. Il n'avait pas eu le temps de vivre pour lui et ses amis depuis longtemps, et simplement savoir comment tous allaient était important pour lui. Il les inviterait tous ici dans l'été.
Il fallait d'abord écrire à Neville et Luna. Soudain une idée traversa l'esprit de Harry. Il lui fallait un système de communication pratique tel que celui des tableaux d'un même personnage pouvant transmettre des informations d'une de ces toiles à une autre. Il lui fallait un système similaire pour rester en contact avec chacun d'eux. Mais il devait trouver plus d'une vingtaine de tableaux, les garder avec lui, en en offrant un à chacun de ses camarades et membres de l'AD. Ce n'était pas une chose simple.
Il avait déjà le tableau de Phineas en lien avec Poudlard. Peut-être que Kingsley ... Non, pas Kingsley, il l'aimait beaucoup mais une sorte de méfiance envers le ministère qui complotait en secret le dérengeait un peu. Mais en même temps, Harry s'apprêtait à faire de même... Mais il n'avait aucune intention de remplacer le travail du ministère de toute façon, il voulait juste créer une toile de surveillance, au cas où...
Il faudrait qu'il trouve des sortes de toiles de poche, qu'il puisse toutes les emporter dans une malle à chaque fois qu'il partirait quelque part.
-L'idéal, murmurait Harry, ce serait une peinture portrait de chacun d'entre eux. rien d'étonnant à ce qu'ils aient avec eux une peinture d'eux. Et moi, que j'ai une de chacun de mes amis, pourquoi pas ?
L'après-midi même, il partait sur le Chemin de Traverse, il y avait déjà vu une boutique de peinture. Le commerçant se poserait peut être des questions... Après tout, aux yeux de tous il était le grand Harry Potter, ça ne l'étonnerait peut être pas, que, par un caprice, il veuille des portraits de ses amis.
-Bonjour, dit-il en rentrant.
L'endroit était couvert de taches au sol, de toiles accrochées de travers sur les murs, de chevalets, d'élèves peintres, appliqués sur des croquis. Le tout dans une ambiance de basard chaleureux.
Un vieil homme chauve leva la tête d'une peinture, puis, ses yeux s'éveillèrent soudainement en voyant le jeune homme qui venait d'entrer, il se leva dans un saut, faisant sursauter tous ses élèves.
-Mr Potter ! s'exclama t-il d'une voix étonnamment dynamique. C'est un véritable honneur de vous accueillir ici. Excusez le désordre, ajoutait-il en fusillant du regard les élèves.
-Bonjour, monsieur, je voulais savoir si je pouvais commander quelques portraits.
-Ce serait une joie Mr Potter, souriait le vieil homme. Il est vrai qu'il n'y a pas encore de peinture de vous en circulation, c'est regrettable.
-Oh, ce n'est pas de moi dont je veux des portraits magiques, dit Harry.
-Oh..., l'homme semblait déçu.
-En fait, j'aimerais avoir les portraits de mes amis avec moi, et j'aimerais aussi leur en offrir un à chacun.
-Donc deux de chaque personne, commença-t-il en griffonnant sur un parchemin. Les dimensions ?
-Des tableaux qui ne soient pas trop encombrants, dit Harry. J'aimerais pouvoir les transporter lorsque je voyage. C'est plus sympa que les photos, se justifia Harry, on peut discuter avec les peintures.
-Oui, évidemment. Et combien d'amis voulez vous avoir en portrait ?
-Pour commencer... dit Harry en hésitant... je sais que ça va vous faire beaucoup de travail, il faudra me dire si ce n'est pas possible surtout.
-Dites moi Mr Potter, pour vous n'importe qui se plierait en quatre.
-Hé bien, 24 personnes, soit 48 toiles, dit Harry en rougissant.
L'homme haussa les sourcils puis resta interdit un moment, regarda Harry dans les yeux puis demanda :
-Il est gênant de discuter de cela avec vous Mr Potter, mais ça risque de vous coûter très cher.
-Ce n'est pas un problème, faites moi un devis, je vous paye en partie avant d'avoir les toiles si nécessaire. Enfin, si vous pensez pouvoir me faire autant de toiles.
Piqué dans sa fierté, l'homme répliqua :
-Naturellement que nous vous les feront. Il regarda sa dizaine d'élèves, puis déclara :
-Nous ferons de votre commande notre priorité. Nous commencerons à y travailler demain matin. Faites moi la liste des personnes à peindre, nous les contactons dès ce soir pour qu'ils posent à partir de demain.
Harry sortit un parchemin plié, sur lesquels il avait inscrit les noms des membres de l'AD.
-Il est évident, ajouta Harry, à voix basse, que personne d'autre que vous ne connaîtra cette liste complète, ni vos élèves, ni personne d'autre. Chacun travaillera sans connaître la totalité des noms.
-Bien sûr Mr Potter, c'est évident. Cette liste sera en sûreté, je vais leur écrire moi même.
-Ils ne le savent pas encore d'ailleurs, vous leur apprendrez mon cadeau.
-C'est un véritable honneur Mr Potter. S'il vous plaît, laissez moi vous offrir un portrait de vous... vous feriez plaisir à un vieil homme.
-C'est à dire que je n'ai pas beaucoup de temps, s'excusa Harry.
-Les mesures ne prennent pas plus de 30 minutes, on ne vous embêtera pas longtemps, ensuite vous n'aurez pas besoin de revenir, sauf pour retirer la toile.
Harry réfléchit quelques instants, puis accepta.
Aussitôt un bataillon d'instruments ensorcelés se jeta sur lui et le mesura sur toutes les coutures, tandis qu'un crayon de papier produisait une quantité invraisemblable de croquis.
-Donnez moi plusieurs fonds de peinture dans lequel vous souhaitez être.
-Poudlard, dit-il sans hésitation, et puis... un terrain de Quidditch, et une bibliothèque.
-Parfait, approuva l'homme.
-Dans combien de temps les peintures de mes amis seront prêtes ? demandait Harry, mal à l'aise entre les instruments. J'aimerais les avoir, autant que possible, le plus vite.
-Laissez nous ... 11 jours.
Tous les élèves levèrent en même temps la tête de leur croquis, abasourdis.
-Nous y travailleront nuit et jour s'il le faut Mr Potter, clama t-il dans le magasin. Chez Zacchari, nous n'avons pas peur du travail ! Ils seront tous là. Je vous envois un hibou demain pour le devis, dit-il gêné. Avec une telle commande, c'est la moindre des choses que de vous offrir un grand portrait de vous. Un honneur... murmurait-il encore quand Harry franchit la port.
Les élèves risqueraient de ne pas dormir beaucoup les prochains jours.
Le lendemain, une tempête de hiboux s'abbati chez Harry. La plupart des membres de l'AD le remerciaient chaleureusement, mais surtout lui demandaient ce que signifiait ce cadeau, et pour certains timides, si c'était indispensable. Harry envoya la même lettre à tous, expliquant le pourquoi du comment. Même Hermione pu répondre. Harry apprit ainsi qu'elle était rentrée avec ses parents d'Australie la veille, et qu'elle viendrait le voir très vite. Elle avait comprit dès le début l'utilité des tableaux, et trouvait l'idée ingénieuse, mais ne sachant pas les événements, elle se demandait l'utilité du système. Harry résuma très vite dans sa réponse le problème des détraqueurs et des 10 mangemorts. Ils en reparleraient en face à face.
En attendant que le système de communication soit en place, Harry décida de se plonger dans les livres, chose qu'il n'avait pas fait depuis un an. Il lui fallait reprendre pied avec les études, et surtout se préparer aux cours de Défense contre les forces du mal.
Il chercha dans la bibliothèque du salon des livres pouvant l'y aider. Mais c'est surtout de la magie noire qui s'y trouvait. Cependant, quelques livres n'étaient pas consacrés à l'attaque mais bien à la défense. Harry passa la journée à y lire des explications afin de comprendre le fonctionnement de la magie noire. Il y était dit que comprendre le système et les articulations de cette magie permettait de mieux la contrer et la détruire. Il fallait détecter les failles, et s'en servir. Ainsi, elle avait d'abord pour base la souffrance et la peur qui habite la victime. Ensuite, la haine du sorcier qui la pratiquait, sa connaissance de la force obscure, celle de la mort et de la perversion de la vie.
Des schémas illustraient de nombreuses explications, si détaillés et horribles que le livre aurait automatiquement figuré dans la réserve de la bibliothèque de Poudlard. Des gravures détaillaient les flux de magie noire et ses effets sur les victimes, dont l'anatomie détaillée était dessinée.
Il passa l'après-midi ainsi, à tenter de comprendre, le flux de magie noire qui envahissait son adepte qui en devenait petit à petit dépendant, à comprendre comment elle infiltrait le corps des victimes de ces sorts, jusqu'à le détruire, dans la souffrance et l'horreur. Le sectumsempra de Rogue semblait presque drôle à côté d'autres sorts de magie noire qui faisaient imploser les organes, ou transpercer l'intégralité du corps par un flux noire comparable à des milliers de morceaux de verre. Les exemples se multipliaient. Harry retenait les formules, afin de les reconnaître s'il se retrouvait en face d'un mangemort les employant. Lorsqu'il referma le livre, il était tard et il n'avait pas encore mangé, malgré la visite de Kreattur dans le salon. Il lirait le chapitre expliquant par quels moyen il est possible de contrer ce genre de sorts le lendemain.
Harry mangea très vite et se coucha, en essayant de ne pas penser à tout ce qu'il avait lu aujourd'hui.
Harry comprit le lendemain que la meilleure manière de se défendre consistait à se servir de la métamorphose. Par exemple, changer les flux noirs coupant en de l'eau clair, symbole de vie et de pureté. La protection par boucliers était possible aussi, et consistait beaucoup dans l'utilisation de l'environnement et des objets autour de soi. Harry se souvint du combat entre Voldemort et Dumbledore au ministère, qui n'avait pas hésité à détruire la fontaine pour se protéger.
Avant qu'il ne puisse y réfléchir plus longtemps, quelqu'un frappa à la porte. Lorsqu'il regarda, il y trouva Hermione, Ginny et Ron, qui se tenaient devant lui, un sourire radieux et un sac et une valise sous chaque bras.
N'hésitez pas à me laisser des commentaires, c'est toujours encourageant pour poursuivre d'écrire. ;)
Chapitre 6 : L'ordre de Merlin by Emaxyo
-Salut ! lancèrent Ron, Hermione et Ginny d'une même voix, joyeusement.
-Bonjour, répondit Harry, je ne vous attendais pas si vite. Mais c'est parfait, ajouta t-il précipitamment de peur de les vexer.
-Ron ! lança Hermione, fais attention de pas réveiller la mère Black !
-Plus aucun risque, sourit Harry.
Sous les regards perplexes il expliqua :
-L'autre jour, alors qu'elle faisait une nouvelle crise, Kreattur lui a cloué le bec de son propre chef, depuis on ne l'entend plus et le rideau reste bien fermé !
-Voilà de quoi bien améliorer ton confort ! s'exclama Hermione ravie en fermant la porte.
-Oh, ce n'est qu'un détail, il faut que je vous fasse visiter le nouveau Square Grimmaurd, il n'y a plus rien à voir, attendez vous à un choc, termina t-il réjouit.
La visite se transforma très vite en une série d'exclamations de la part des filles, qui observaient chaque détail à renfort de félicitations en tout genre, tandis que Ron faisait simplement remarquer que les sculptures de serpent ne lui manqueraient pas du moment qu'il n'ait pas à arroser les plantes ou faire du ménage. Harry était ravit de les voir ici.
Ils s'installèrent dans le salon où Harry travaillait,. Hermione sourit en voyant le livre ouvert, déchiffra le titre, et partit s'asseoir sur l'un des fauteuils. Ils s'installèrent tous les quatre confortablement, avant que Kreattur ne leur apporte quelques jus de citrouilles et parts d'un délicieux gâteau dont Harry ne connaissait pas le nom, mais dont le goût resterait dans un coin de sa tête.
-Merci Kreattur, dirent-ils avant d'entamer la discussion.
-Harry, pour les portraits, tu en as vraiment commandé pour tout le monde ?
-Oui, je sais, dit -il devant les regards, ça va me coûter les yeux de la tête, mais c'est le moyen le plus rapide et simple que j'ai trouvé pour discuter au mieux avec chacun. Les gallions ne permettent pas de réelle conversation...
-C'est vrai, c'est vraiment une bonne idée, assura Hermione. Nous sommes allés hier pour nous faire mesurer dans la boutique, on y a croisé Neville et Dean. Ils semblaient très contents.
-Je vais tous les inviter le jour où j'aurai les portraits, pour donner à chacun le sien en main propre.
A cette perspective, tous sourirent, revoir leurs camarades en dehors de tout combat et dans une atmosphère tranquille les emplissaient de joie.
-L'idée, continuait Harry, c'est de créer un réseau d'information et de surveillance. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais ce que m'a dit Mr Weasley ne m'a pas du tout rassuré. Je sais qu'on peut avoir confiance en Kingsley, mais il y a de toute façon toujours les mêmes cloportes qui travaillent au ministère sous ses ordres, et ce n'est pas en une semaine que les mentalités des dirigeants de certains départements ont changé !
-Il faut peut être leur laisser un peu de temps, tu l'as dit, c'est Kingsley maintenant qui a les rennes, tu imagines bien qu'il va faire du ménage s'il le faut, assura Hermione.
-Mais en attendant, il y a toujours des mangemorts en liberté, et puis cette histoire de détraqueurs...
-Le ministère a changé, coupa t-elle. Ils traquent les mangemorts, et tu as entendu Mr Weasley, ils négocient avec les détraqueurs.
-Mais combien d'autres choses encore se font dans l'ombre, sans qu'on ne le sache, alors que peut-être de réels dangers sont là. La forêt interdite de Poudlard doit regorger de créatures que Voldemort a recruté et qui ont échappé à la bataille. Je m'inquiète, la chute de Voldemort n'a pas tué tout le mal qui l'entourait.
-Je ne sais pas quoi en penser, mais je suppose que s'informer ne fait pas de mal, termina Hermione, on n'en risque rien.
Les jours suivant, ils passèrent beaucoup de temps à profiter les un des autres et à rire comme ça n'avait pas été le cas depuis des soirées dans la salle commune de Poudlard. Un vieux jeu d'échec sorcier que Harry avait trouvé dans un placard vivait des batailles explosives qu'il n'avait pas connu depuis des années. Hermione profitait tranquillement des nombreux livres de la maison, et avec une pile de parchemins, prenait des notes de son écriture fine et serrée.
Harry ne délaissait cependant pas les études qu'il avait entamé, laissant Ron un peu perplexe, qui, contraint, s'était mit le nez dans un livre de métamorphose qui avait appartenu à Bill.
Ils étaient tous tranquillement installés lorsque Ginny apporta une lettre cachetée qui provenait du ministère. Elle était adressée à Harry.
"En raison de services rendus à la communauté magique, par votre lutte acharnée, et votre victoire sur Vous-savez-qui, j'ai l'honneur de vous inviter au ministère de la Magie aujourd'hui-même à 17h afin de vous décorer de l'Ordre de Merlin Première classe, selon le souhait à l'unanimité de l'Ordre de Merlin."
Harry relu rapidement la lettre, puis déclara d'une voix blanche, et abasourdi :
-C'est Kingsley, ils veulent me donner l'ordre de Merlin 1ère classe.
-Quoi ??! s'exclamèrent-ils. Mais Harry c'est génial, personne ne l'a reçu aussi jeune, assura Hermione.
-Mais moi j'ai rien demandé...
-Tu n'imagines pas à quel point c'est gratifiant ! Toi qui étais déjà une légende vivante, tu vas faire ton entrée dans le cercle très fermé de l'ordre de Merlin. La moyenne d'âge doit y être de 174 ans !
-Pardon ?
-Hé bien, expliqua Hermione patiemment, ceux qui sont décorés de cet ordre se réunisse régulièrement en un conseil, tu sais bien, Dumbledore le présidait.
-Mais ce n'est pas sérieux, je n'ai pas leur savoir, je ne vais leur servir à rien dans ce conseil !
-Il y a aussi de l'argent Harry, ajouta Ron dans un sourire rêveur.
-Harry arrête, le coupa Ginny, on sait tous que tu le mérites. Souviens toi de tout ce qui s'est passé depuis que tu es à Poudlard, tu te bats depuis des années, tu le mérites plus que n'importe quel vieux griffonnant dans son bureau, toi tu as agis. Et puis, tu vas redonner un coup de jeune à tout ça !
-Mais...
-Tu iras et puis c'est tout ! termina t-elle. On va t'accompagner. Tu es un symbole Harry, et tu as mérité de l'être, alors avant de faire ton malin fallait penser aux conséquences, finit-elle en souriant.
-...
-Vas te préparer, il est 15h.
Leurs yeux pétillaient, et riaient devant l'autorité de Ginny. Hermione sortit un gallion de sa poche, y afficha un lieu et une heure, et la rangea sans que Harry s'en aperçoive.
-On est censé s'habiller comment ? demanda bêtement Harry.
-En peau de dragon voyons ! assura Ginny très sérieuse.
Harry la regarda interdit un instant avant de voir Ron et Hermione rire derrière elle. Il se sentit alors complètement ridicule, mais l'angoisse qui le saisissait expliquait sans doute en partie cela.
-Vous croyez qu'il va falloir que je dise quelque chose ? demanda t-il alors qu'il cherchait une robe appropriée.
-Je ne sais pas j'ai jamais reçu l'ordre de Merlin, se contenta de répondre Ron.
-Tu m'aides beaucoup, dit-il exaspéré.
Finalement, une heure plus tard, et de façon tout à fait imprévue, ils étaient tous les quatre prêts, assis à la table de la cuisine, à angoisser des suites de l'après-midi, à réfléchir sur la manière dont Harry serait reçu, si une cérémonie ou quelque chose aurait lieu.
Lorsqu'ils partirent enfin par la poudre de cheminette, dans un nuage de flammes et de cendres, Harry avait l'impression que son estomac était resté dans la cuisine.
Le grand hall du ministère n'était plus le même. La monstrueuse statue qui avait occupée son centre jusqu'à encore peu de temps avait été remplacée par des sculptures coulées dans le bronze, représentant un elfe de maison, un couple de sorciers portant un enfant, une baguette dans la main de la femme, mais pas dans celle de l'homme. Un centaure était à leurs côtés, ainsi qu'un Gobelin. Sous eux, un socle fait de livres et d'objets magiques, fabriqués par l'homme et les autres créatures.
De nombreux sorciers regardaient la statue un peu perplexes. A ses pieds, un bassin d'eau l'entourait.
Le hall était emplit de sorciers et sorcières au pas pressé. Cependant lorsque Harry arriva, tous s'arrêtèrent un instant, le regardèrent puis quelques uns commencèrent à s'approcher pour lui serrer la main et lui dire quelques mots.
-C'est un plaisir...
-Merci beaucoup, nous vous devons tant...
Pendant quelques minutes, il ne réussit pas à avancer, puis finalement, c'est un autre groupe qui vint l'entourer, celui de visages familiers. Les membres de l'AD arrivaient, petit à petit, par toutes les cheminées. Ils venaient tous le saluer et le féliciter, si bien que d'autres sorciers dans le hall n'arrivaient plus à lui.
-ça va Neville ?
Mais avant qu'il n'ait le temps d'entamer une réelle conversation, plusieurs sorciers du ministères, habillés d'une robe bleue nuit vinrent le chercher, fendant la foule sans un mot.
-Ce sont des langues de plomb, du département des mystères, lui murmura Ron à l'oreille.
Il partit seul au milieu des quatre sorciers, personne ne le suivrait, et personne n'avait besoin de le dire pour le comprendre. Ils descendirent toujours en silence à l'étage du département des mystères. Les sorciers s'écartaient de leur chemin, observant le groupe avançant, toujours au même rythme.
Ils parcouraient maintenant le couloir que Harry avait tant de fois vu en rêves. Mais lorsqu'ils arrivèrent devant la porte, ce n'était plus la même. Elle était désormais grande, imposante, lisse et noire, avec quelques gravures dans les coins que Harry ne put déchiffrer. Elle n'avait pas de poignée.
ils s'arrêtèrent un instant, laissant à Harry l'angoisse lui marteler le ventre. Il regarda les sorciers qui l'entouraient, ils restaient impassible, le regard dur.
Au bout de quelques secondes, la porte s'ouvrit, d'elle même, sur une grande salle circulaire. Des sièges étaient disposés le long du mur, formant un cercle composé de près de 100 sorciers, parmi lesquels Harry reconnu quelques têtes, notamment une examinatrice lors des examens de Poudlard, Mr Ollivander, et la grand-mère de Neville. Hermione avait raison, la grande majorité semblait très âgée. Au bout de quelques instants, Harry reconnu également le petit professeur Flitwick qui l'observait. Kingsley n'était pas là. Il n'avait sans doute pas son siège ici.
Les quatre sorciers qui l'avaient accompagné n'entrèrent pas. Ils se reculaient, laissant Harry entrer dans la salle, assez sombre, éclairée par de nombreuses bougies flottant dans les airs. Les jambes mal assurées, il s'avança cependant un peu, jusqu'à ce qu'une voix ne brise le lourd silence.
-Placez vous au centre Mr Potter.
C'était une femme, âgée, à la voix grave et ferme.
-Voilà longtemps qu'un Potter n'est pas entré dans cette salle. Et autant vous dire que c'est la première fois qu'un sorcier si jeune, et encore élève en vertu des circonstances, est reçu ici.
Harry se taisait, il savait que tant qu'on ne lui poserait pas directement une question, il n'aurait pas à parler. L'air était pesant, sec. Quelques bougies étaient venues flotter autour de lui.
-Vous aurez sans doute remarqué que nous sommes plus nombreux dans cette salle qu'il n'y a de détenteurs de l'ordre première classe de Merlin. Mais au fil du temps, nous avons élargi le nombre de membres, selon les époques, les besoins de savoir dans des domaines particuliers, mais aussi selon les exploits et les valeurs d'un sorcier.
Un silence suivit cette petite déclaration, puis elle reprit :
-Vous, vous aurez l'ordre de Merlin Première classe, d'abord, pour votre lutte durant des années, et plusieurs fois lorsque personne n'en était informé, contre Lord Voldemort, ou Tom Jedusor. Nous savons maintenant que durant vos années à Poudlard, vous avez beaucoup lutté pour retarder le retour prévu du mage noir, et enfin pour l'anéantir définitivement. Nous ne connaissons pas tous vos exploits afin de parvenir à cette fin, ni comment vous avez survécu une deuxième fois au sort impardonnable ne laissant que la mort, dans la forêt interdite, il y a peu de temps. Ces sujets, nous ne les aborderons que lorsque vous en ferez la démarche. Il est évident pour tous ici, que vous avez vécu des expériences à un stade très avancé et encore très mystérieux de la magie. Si vous êtes ici, c'est également pour vos propos, pour votre discours, qui a beaucoup impressionné. Nous avons besoin de vous Mr Potter, si nous voulons que ce que vous avez énoncé ne reste pas que des mots. Vous avez acquis à cause des circonstances une sagesse étonnante, dont vous n'avez sans doute pas conscience encore, mais qui existe bien. Vous êtes encore jeune Mr Potter, vous avez encore beaucoup à apprendre, mais nous vous devons déjà tant. Sans doute vous êtes vous demandé quelle sera votre utilité au milieu de nous, je puis vous assurer que vous la découvrirez vite. Avez-vous quelque chose à dire ?
Harry dont la gorge était nouée ouvrit cependant la bouche, bien plus impressionné qu'il n'en laissait paraître.
-J'ai reçu beaucoup d'aide depuis mon entrée à Poudlard, que ce soit auprès d'amis, vous avez sans doute entendu parler de l'AD, ou de professeurs de l'école, notamment du professeur Dumbledore. L'Ordre du phénix m'a beaucoup aidé dans certains mauvais pas également. Tout ça pour dire que seul, je ne vaut pas grand chose. Je ne sais pas si la lumière a été apportée sur le professeur Rogue, mais sachez que lui aussi m'a aidé, et que malgré les apparences que l'on a tous cru, moi également, il ne nous a jamais trahit.
Un murmure parcouru les sorciers assis en cercle autour de lui.
-Avez vous des preuves de ce que vous avancez Mr Potter ?
-Oui, il m'a donné ses pensées avant de mourir.
-Mais nous savons tous qu'il était excellent pratiquant de légélimencie et d'occlumentie, pourquoi n'aurait-il pas transformé les souvenirs qu'il vous a transmit ?
-Je sais quelles étaient les capacités du professeur Rogue en ce domaine. Il suffirait d'apporter les souvenirs, qui sont à Poudlard, ainsi qu'un portrait de Dumbledore, mais tout ceci est très lié avec la chute de Voldemort.
-Nous en reparlerons donc ultérieurement.
La femme se leva, comme tous les autres présents dans la pièce, qui cependant n'avançaient pas.
-Pour que l'on vous fasse détenteur de l'Ordre de Merlin, vous devez prêter serment Mr Potter. Sortez votre baguette.
Harry s'excecuta. Tous dans la salle firent de même.
-Vous n'aurez pas besoin de parler pour ce serment. Les mots ne sont pas toujours nécessaires.
Harry ne comprit pas ce qui se passa ensuite. Des murmures l'entourèrent, puis très lentement, des perles de lumière partaient de chaque baguette, pour se rapprocher dans un cercle toujours plus serré autour de Harry, ébahit, qui regardait autour de lui sans comprendre. Puis, d'un coup, dans un grand éclair de lumière, elles se mirent à se coller contre sa peau, puis à glisser pour toutes se rejoindre sur la poitrine de Harry. Une douce sensation de chaleur l'envahit. Instinctivement, il leva sa baguette à son tour, et à sa grande stupéfaction, une lumière bleue en sortie, et serpenta autour de lui avant de se joindre à la perle centrale sur lui. Puis dans un spasme, il envoya un faisceau de lumière bleue à chacun des sorciers présents.
Toute la lumière s'évanouit après cela. Harry tituba un instant, mais se ressaisi. Un médaillon était désormais accroché autour de son cou. Il sentait sa douce chaleur l'imprégner.
-Bienvenue Mr Potter, dit la femme en souriant alors que les bougies se rallumaient. Elle semblait plus chaleureuse, comme tous ceux qui l'entouraient.
-Attendez vous à devoir avoir un entretien avec la Gazette tout à l'heure.
Lorsque Harry sortit de la salle et se retrouva dans le hall, une foule dense de sorciers attendait sa sortie. Sans que Harry comprenne comment, il trouva des visages de ceux qui étaient dans la salle de l'Ordre de Merlin de façon secrète, déjà mêlé avec les autres, alors que les membres officiels se tenaient derrière lui.
Un silence les accueillit, avant que quelques applaudissements ne fusent, pour finir par emplir toute la nef. Harry, toujours ébahit par ce qu'il venait de vivre ne se rendait pas vraiment compte de ce qu'il se passait en face de lui.
Quand il arriva Square Grimmaurd, il s'étala dans un fauteuil avec un soupir, sous les regards curieux de Hermione, Ron et Ginny. Les autres membres de l'AD arrivaient au compte goutte par la cheminée de la cuisine.
Chapitre 7 : Un entraînement intense by Emaxyo
Ils passèrent la soirée tous ensemble, Kreattur n'avait pas servit autant de sorciers depuis longtemps, mais il accomplissait des merveilles, ravi. Tous les membres de l'AD étaient là. Harry aurait pu commencer à leur expliquer ce qu'il espérait d'eux, et pourquoi, mais finalement, il préféra se taire, ils avaient bien mérités une soirée tous ensemble, sans but autre que l'amusement.
George, qui avait beaucoup de mal à se changer les idées avait cependant ce soir là apporter quelques cartons d'inventions, sur lesquelles il travaillait d'arrache-pied, pour tenter d'échapper à une réalité plus triste.
Quelques jours plus tard, Harry décida d'aller voir Ted, qu'il n'avait que trop rarement vu malgré son nouveau statut de parrain.
-Bonjour Mme Tonk, dit-il en lui ouvrant la porte.
-Harry, fit-elle visiblement fatiguée, je me disais bien que tu allais passer bientôt, entre. Teddy vient de se réveiller, tu as de la chance.
Il était dans le salon, là où une année plus tôt, Harry et Hagrid s'étaient retrouvés, pourchassés par Voldemort. L'endroit était charmant, frais. Harry regarda tristement une photo affichée sur un mur, représentant Tonk et Lupin souriant lors de leur mariage.
Le petit orphelin était là, quelques mois à peine.
-Plus tôt que moi encore, murmura Harry.
Il gazouillait tranquillement, allongé dans un petit berceau. Harry s'approcha, le petit se battait avec sa couverture. Il riait, les yeux bruns, grands ouvert. Un instant il se calma, regardant Harry. Puis Ted ferma les yeux un instant, et les ouvrit à nouveau, ils étaient devenus verts. Le bébé riait de plus belle.
-Mais... Il a...
-Nymphadora faisait pareil, dit-elle d'une voix faible.
-Je peux ? demanda Harry en approchant ses mains du berceau.
-Oui oui...
-Salut toi... murmura Harry. Ted semblait décidé à s'agiter dans tous les sens, produisant des sortes de sons rieurs.
-Il a l'air plutôt en forme !
-S'en est désespérant, dit-elle avec un franc sourire, il risque de nous donner du fil à retordre.
Mme Tonk revint avec du thé et quelques gateaux.
-J'aurais dû venir plus tôt.
-Ne t'inquiètes pas pour ça Harry, il y a tout le temps quelqu'un qui passe par ici.
-Vous pensez que je pourrais le voir régulièrement ? demandait-il en jouant avec le bébé qui semblait s'être prit d'affection pour l'index de Harry, qu'il tournait dans tous les sens.
-C'est évident Harry, passe ici quand tu le souhaites. Tu es désormais l'une des personnes les plus proches de lui. Il compte sur toi.
-Il compte pour moi vous voulez dire, rectifia Harry dans un sourire.
Lorsqu'il rentra, et même s'il avait bien vu que Mme Tonk avait du mal à surmonter les événements, il était plus léger.
Il consacra les jours suivants à l'étude du livre à propos de magie noire qu'il avait découvert. Se concentrant de plus prêt sur les techniques de métamorphose, il étudiait, tel une Hermione à un mois des Aspics.
-ce qu'il faudrait, c'est de la pratique...
-Hm ? répondit Hermione assise avec un livre sur les genoux, non loin de lui.
-C'est bien beau d'étudier les sortilèges de magie noire et les méthodes pour les contrer, mais ce qu'il faut, c'est s'entraîner à les appliquer. Il faut que je m'entraîne à des métamorphoses sur des objets mouvants, dangereux, et avec une certaine force de résistance aux sorts...
Hermione referma son livre dans un claquement et se leva d'un bond. Allons dans le salon, lui dit-elle.
Avant qu'il n'est ouvert la bouche, d'un coup de baguette elle poussa la table contre un mur, et dégagea un vaste espace. Ron était partit, comme souvent, dans la boutique de George, à qui il donnait un coup de main.
-Euh, Hermione ?
-Tu es prêt Harry ?
-Pardon ?
-Tu vas t'entraîner Harry, et tout de suite. Une réputation de Harry Potter, ça s'entretient, on a du travail !
Sans plus prévenir, d'un coup, elle murmura en brandissant sa baguette, faisant surgir une multitude de petites billes fonçant droit sur Harry, à une vitesse folle.
-Protego ! cria t-il, surpris.
Au moins il n'avait pas perdu en réflexes. Mais cela ne suffisait pas, sa protection qu'il utilisait automatiquement était trop faible pour ce genre de criblages. Un instant, le bouclier invisible résista, faisant tomber quelques billes contre sa paroi transparente. Mais très vite, il se brisa, ne laissant à Harry que la possibilitée de se retourner, offrant son dos au criblage des billes, qui s'arrêta très vite, laissant cependant de multiples douleurs dans les zones d'impact.
Harry se retourna, surprit.
-On peut pas dire que tu y vas de main morte !
-T'as besoin d'être secoué de temps en temps, se justifia t-elle en souriant. Pas de casse ?
-Non non...
-Tu voulais mettre en pratique non ? Alors fais le, tu sais bien que protégo n'est pas toujours le plus adapté.
-Il faut juste que mes réflexes l'assimilent.
-On est là pour ça.
Sans un mot de plus, de l'autre bout de la salle elle recommença la même attaque, bien que les billes soient plus nombreuses. Dans un geste violent, presque un spasme, Harry dirigea sa baguette vers la table, qu'il plaça devant lui comme bouclier. Mais la tâche était bien plus difficile que prévu, la pression et les impacts contre la table ne cessaient d'augmenter en intensité, obligeant Harry à se concentrer et à serrer plus la baguette entre ses doigts. D'un geste brusque, il poussa la table plus en avant, repoussant les billes, qui commençaient à s'enfoncer dans le bois, au bruit que l'on entendait, comme une grêle violente. Puis d'un coup, le silence ce fit. L'attaque avait cessée. Harry repoussa la table sur un côté, dévoilant Hermione, qui n'attendait que cela pour recommencer son attaque, laissant le jeune homme un peu prit au dépourvu.
N'ayant pas le temps de faire quoi que ce soit, il se retourna, offrant son dos aux impacts. Mais contrairement à tout à l'heure, elle ne semblait pas décidée à le laisser abandonner, au contraire, l'intensité allait toujours en augmentant, venant le marteler.
-Miss Granger vous êtes une tête de mule, murmura t-il.
Après une grande respiration, il se retourna, brandissant sa baguette vers l'avant, les yeux fermés, le visage exposé. Harry se concentra très vite, sentit vibrer sa baguette dans sa main, tandis qu'une onde venait de traverser la pièce. Mais rien n'avait changé. Il sentait toujours autant d'impacts, toujours plus durs contre lui. Plaçant sa deuxième main sur la première, et après une intense vibration, une nouvelle onde frappa les billes devant lui, et forma une sorte de bouclier devant lui. Les billes qui se jetaient contre la paroi invisible se transformèrent alors en une pluie de grosses gouttes d'eau s'abattant sur Harry, venant le tremper complètement. Mais sous l'effort, la baguette vibrait de plus en plus fort, il ne tiendrait pas longtemps. Il fallait qu'il l'oblige à s'arrêter.
dans un nouvel effort, Harry repoussa le bouclier plus loin dans la salle, le rapprochant de Hermione, pour espérer la happer. Mais avant qu'il n'arrive jusqu'à elle, il le brisa et partit à l'attaque.
-Stupéfix, cria t-il, tandis que le jet de lumière rouge allait frapper Hermione.
Elle s'écarta de justesse avant d'ouvrir d'un coup de baguette un tiroir plein de couverts de table. D'un geste large, elle les envoya à toute allure sur le pauvre Harry. Sans un mot, il décolla violemment la table du mur, offrant sa surface déjà éprouvée par les billes. Dans de nombreux bruits secs, ils vinrent se planter dessus, la faisant vibrer.
-STOP, lança Hermione de l'autre côté de la table.
Lorsqu'il écarta la table, criblée de couverts en argent, il retrouva une Hermione essouflée.
-Tu vas finir par me faire vraiment flipper, dit Harry en s'approchant.
-Peut-être mais tu as l'air d'être très stimulé par ça, dit-elle entre deux souffles, lui souriant.
-On peut pas dire que tu m'as laissé le choix, bougonna t-il, lui même le souffle court.
-fais pas cette tête, tu as réussis une métamorphose, pas parfaite, mais très complexe, elle n'est pas donnée à tout le monde.
-Tu dois avoir raison, c'est stimulant, termina t-il dans un sourire, mais tout de même, tu ne savais pas si j'allais y arriver, imagines si je n'avais pas arrêté les couverts...
-Oh, je n'étais pas sûre que tu réussirais, dit-elle simplement, devant le jeune homme abasourdi, mais après Voldemort, quelques couverts...
Quelques regard noirs plus tard, Harry riait avec elle, à la fois admiratif et inquiet des méthodes d'entraînement de son amie.
-Si Ginny avait été là, dit-elle, je crois que je serais maintenant défigurée.
Elle ne lui apprit qu'en fin d'après-midi qu'elle avait trouvé des méthodes d'apprentissages qui permettaient de faire ce genre de choses sans danger réel, un sort qu'elle avait jeté dans le salon aurait protégé Harry si il avait couru un réel danger, les couverts seraient retombés au sol, inoffensifs.
-Plutôt pratique non ?
-Tu es une sadique Hermione, si un jour tu deviens professeur, tes élèves vont te rencontrer chaque fois qu'ils vont croiser un épouvantard !
-Merci beaucoup Harry, tu es d'une subtilité avec les filles !
Dans quelques jours, les tableaux qu'il avait commandé seraient prêts, ce serait une nouvelle occasion de tous les revoir, et de déclencher vraiment son organisation.
n'hésitez pas à me laisser des reviews :)
Chapitre 8 : L'AD by Emaxyo
Quand il se réveilla ce matin là, Harry ouvrit très vite les yeux et pour une fois n'eut pas besoin d'une bonne douche pour le sortir du sommeil. Il avait rendez-vous ce matin dans le magasin du chemin de Traverse qui devait lui livrer toutes les peintures commandées. Hermione et Ron l' accompagneraient, il y avait de gros colis à ramener.
Après un rapide petit-déjeuner dans la cuisine, ils transplanèrent dans la petite cour derrière le chaudron baveur.
-J'espère qu'ils seront réussis, dit Hermione en souriant, enfin, bien sûr, ajouta t-elle reprenant un sérieux forcé, ce n'est pas le but premier.
Harry et Ron la regardèrent en riant.
-Je dois passer à Gringotts avant, dit Harry, ce serait préférable d'avoir de quoi payer la note.
-Tu penses être bien accueilli ? Avec l'histoire du dragon et de l'épée...
-Avec l'argent qui est arrivée dans mon coffre par l'ordre de Merlin, je pense que oui, je vais être bien reçu.
-Combien ? tu nous a pas dit, demanda Ron.
-Ron... s'exaspéra Hermione.
-10 000 Gallions.
Ron s'arrêta sur place, quant à Hermione, elle entrouvrit la bouche mais ne fit pas de commentaire.
-Tu vas pouvoir passer ta vie sur une plage, les pieds en éventail ! s'exclamait Ron, soudain rêveur. Si j'avais ...
-Heureusement qu'Harry est plus raisonné que toi, le coupa Hermione. On t'attend dehors Harry, je voudrais passer chez Fleury et Bott, et puis, je préfère rentrer le moins possible dans cette banque.
Comme prévu, les gobelins lui ouvrirent grand les portes, sans un murmure. Le coffre de sa famille était désormais emplit de dix nouveaux petits tas de pièces d'or, occupant un peu plus encore d'espace. Harry prit les 220 Gallions que lui coûteraient les peintures, et emplit une autre bourse, il voulait s'acheter quelques livres également, et puis, il devait aussi laisser de l'argent à Kreattur, le garde manger se vidait sérieusement.
Les chariots de la banque lancés à pleine vitesse produisaient toujours cette drôle de sensation au niveau de l'estomac, décidément, son éclair de feu était bien plus agréable.
Lorsqu'il rejoignit Ron et Hermione dans la librairie, celle-ci étaient plongée dans un livre derrière une pile chancelante d'autres, qu'elle consultait, hésitant afin de savoir lequel acheter. Harry, alourdit par les pièces jeta un coup d'oeil aux livres de métamorphose et de sortilèges qu'elle feuilletait, puis partit dans un autre rayon. Il cherchait de quoi approfondir la défense contre la magie noire et l'entraînement qu'il effectuait désormais chaque jour face à une Hermione toujours plus incisive, qui devenait également de plus en plus redoutable elle aussi. Ils progressaient désormais ensemble, chacun aidant l'autre. Ron quant à lui, qui prenait de plus en plus à coeur son aide à George passait de plus en plus de temps à étudier la façon d'ensorceler des objets. Ginny les rejoignait chaque jour pour l'après-midi, et repartait le soir, tristement. Elle aussi en profitait pour travailler quelques sortilèges.
Après avoir fait quelques achats, ils étaient dans le magasin de portraits magiques.
-Mr Potter, Mr Weasley, et Miss Granger, dit-il en venant les saluer, contournant le comptoir. Votre commande s'est terminée cette nuit même, dit-il, visiblement épuisé mais ravi. J'ai même donné en compensation une journée de congé à mes élèves, dit-il sur le ton de la confidence en montrant les bureaux vides.
-Parfait, dit Harry, un sourire aux lèvres. On peut les voir ?
Lorsqu'ils arrivèrent, les bras chargés de nombreux sacs Square Grimmaurd, ils souriaient comme des gamins après leur premier baisé. Ils s'installèrent dans le salon, avec toutes les peintures. De grands brouhahas de contestation sortaient des sacs, en cause, les brusques mouvements qu'ils faisaient, secouant les personnages. Harry entendit notamment Ginny le maudire une dizaine de fois. Harry s'était vu offrir trois grandes peintures, dans lesquelles son portrait pouvait aller de l'un à l'autre des tableaux. Il ne savait pas encore où il les mettrait, un ici sans doute, mais sinon... Il verrait plus tard. Chacun avait donc un portrait de lui, pour deux peinture, le portrait magique pouvant se déplacer d'une toile à l'autre le représentant.
-Harry, coupa Hermione avant qu'il ne dise quoi que ce soit, on se chargera du moment pour donner les portraits à chacun.
-Mais...
-C'est décidé, termina t-elle. Ils sont tous très réussis, dit elle en les sortent tous et en les calant contre le mur pour mieux les observer. Aussitôt cela fait, ils virent tous les personnages représentant tous les membres arriver dans la grande peinture de Harry devant un terrain de Quidditch, et se mettre à discuter avec enthousiasme des tableaux, produisant un étrange effet pour Ron, Harry et Hermione qui les observait.
-Venez voir mes tableaux, je vous fait visiter, entendirent-ils Lavande dire aux autres membres. Aussitôt, un va et vient incessant commença, chacun voulant faire visiter aux autres les endroits choisis.
Finalement, Ron, Hermione et Harry capitulèrent devant le manège devant leurs yeux et quittèrent la pièce, alors que Neville entamait une grande cour à une Luna rougissante.
-Harry ils vont te rendre fous, dit franchement Ron en fermant la porte.
-Oh, ne t'inquiètes pas, je vais bien me débrouiller.
L'après-midi même, Ginny observait les peintures fascinée. Même si tous étaient habitués à voir des peintures magiques, les leurs, ce n'était pas la même chose.
Le lendemain matin, un drôle de remue-ménage s'empara de la demeure.
-Où sont les peinture ?
-On les a monté dans une petite chambre, c'est plus prudent dit Hermione, si quelqu'un les voyait...
Mais Harry ne comprit qu'en début d'après midi le pourquoi. En effet, en quelques minutes, des voix se firent entendre dans la cuisine, alors qu'on frappait également avec énergie à la porte d'entrée. D'un coup, tous arrivaient de partout, Teddy et sa grand-mère, Mac Gonagall, Hagrid et certains professeurs de Poudlard, la famille Weasley, (Bill et Fleur, Charlie et Percy étaient là aussi), tous les membres de l'AD et de nombreux anciens membres de l'ordre du Phénix, Kingsley, le petit professeur Flitwick, même Slughorn, Abelforth, le frère de Dumbledore, Mme Pompresh faisait son apparition également, tout sourire, Mr Lovegood... La liste pouvait être longue.
-Mais... murmurait Harry devant tous les visages radieux qui l'observaient, dans le grand salon, qui avait été aménagé afin de recevoir autant de monde.
-Cet endroit est bien plus charmant qu'avant, laissa remarquer Minerva, provoquant une vague de commentaires approuvants.
-Mais, répétait Harry, dibutatif.
-Joyeux anniversaire Harry ! , rugit soudain Hagrid au dessus des voix de la foule.
Harry regarda quelques instants la pièce le regard vide, réfléchissant. Qu'il était bête ! Comment avait-il pu oublier la date de son anniversaire, c'était bien la première année.
Après un sourire reconnaissant, il bredouilla un maladroit "Merci". Aussitôt, chacun vint le voir quelques minutes, par petits groupes. Les yeux de Harry pétillaient de bonheur. Molly n'hésita pas et le prit largement dans ses bras, souriant et laissant une petite larme se perdre dans un grand sourire.
Lorsqu'il fallu ouvrir les cadeaux, Harry était presque découragé devant le nombre de paquets devant lui. Non seulement tous ici lui en offraient, mais de nombreux sorciers avaient profité de l'occasion pour le remercier de sa victoire contre Voldemort, aussi des dizaines de hiboux ne cessaient d'arriver et de déposer lettres et paquets dans la pièce. S'il fallait répondre à tous...
Finalement, Ron et Hermione durent l'aider à ouvrir les paquets, sous les regards ravis de tous. Une grande pile de livres ne cessait de grandir. Il y avait aussi du parfum, un petit bracelet dans une lettre, sous le regard noir de Ginny.
-Ne le mets pas ! s'exclama t-elle, si ça se trouve il est enchanté par une sorte de philtre d'amour !
Tout le monde rigola, mais Harry préféra suivre son conseil tant que quelques vérifications ne seraient pas faites.
-Harry ! s'exclama soudain Ron, hilare. Tu as de sacrées admiratrices ! Du bout de sa baguette, il sortit quelque chose d'un petit paquet. Il s'agissait d'un morceau de tissu...
-Non ! s'exclama Lee retenant un grand fou-rire.
-C'est une culotte !
Ron se sentit bien sûr obligé de lire un passage de la lettre qui l'accompagnait, alors que Ginny rougissait de colère.
"Harry je t'attends, je suis sûr que tes exploits seront à la hauteur de ta réputation..."
-Quoi ?? demanda Harry en rougissant violemment, sous le regard amusé de tous.
Un strutoscope, quelques vêtements et un servie de thé plus tard, il en avait fini pour l'instant, des hiboux arrivaient toujours, mais il verrait plus tard, il préférait profiter de tous.
En fin d'après-midi, après avoir mangé un délicieux gâteau de Kreattur, les membres de l'ordre s'en allèrent, ainsi que quelques autres, laissant tous les membres de l'AD ensemble. Le silence tomba, laissant place à quelques sourires, il était temps de distribuer les tableaux.
-Je les amène avec Kreattur, dit Hermione en quittant la pièce.
Peu après, chacun s'extasiait devant son portrait.
-Bon, dit Harry un peu plus tard, alors qu'ils étaient tous assis autour d'une table. Je pense qu'il ne faut pas dissoudre l'AD.
Personne n'ouvrit la bouche, il continua donc.
-Je suis un peu inquiet, vous savez tous qu'une dizaine de mangemorts, encore actifs sont toujours libres. Ils restent dangereux. Il y a eu une "explosion de gaz" côté moldu la semaine dernière, elle a tué 6 moldus et un sorcier. Les détraqueurs posent aussi de gros problèmes, des négociations difficiles ont lieu en ce moment entre le ministère et eux, et ce n'est pas gagné.
Des regards étonnés accueillirent cette déclaration.
-Il y a un vrai danger avec certaines créatures, il faut être méfiant et être prêts si jamais...
-Tu es sûr de ce que tu dis Harry ? demanda Seamus.
-Oui... Et c'est bien le problème. Alors voilà, si je vous ai offert les tableaux, c'est pour qu'on puisse communiquer plus simplement, échanger des informations, et aussi... permettre une certaine protection... Si quelqu'un d'entre vous se faisait attaquer, les tableaux nous donneraient l'alerte, on pourrait agir plus vite.
Chacun pâlissait devant les déclarations qu'il faisait.
-Qui est prêt à transmettre des informations qu'il pourrait apprendre ?
Bien sûr, tout le monde accepta, sans hésiter.
-Je suis maintenant dans le bureau des aurors, intervint Katie, je pourrai récolter des choses utiles...
-Et moi je commence bientôt à être assistant dans le département des créatures magiques, ajouta Terry.
-Moi aussi, dit Ernie.
-Moi je vais dans le département de la justice, continua Susan.
Finalement, après un tour de table, il s'avéra que tout le monde avait des places intéressantes pour récolter des informations. Grâce au prestige de l'AD, ils avaient tous réussis à obtenir des places intéressantes. D'autres, comme Cho, George ou Lavande risquaient d'entendre des choses importantes dans les magasins où ils travaillaient. Il y avait encore Seamus à Gringotts, sans parler de Hermione préfète en chef, ou Harry et Neville assistants de professeurs...
-Très bien, approuva Harry, alors qu'Olivier avait parlé de son rôle au département des sports. Rien qu'à nous, nous sommes présents dans de nombreux domaines.
-Sans compter ta présence à l'ordre de Merlin, ajouta Ginny.
-Oui... dit Harry un peu gêné. Bon, je propose qu'une fois par semaine on se retrouve par petits groupes, ou tous ensemble selon les emplois du temps de chacun, pour faire des entraînements et des points sur la situation. A l'occasion certains devront peut-être faire quelques petites missions...
Tous approuvèrent.
-Mais Harry, c'est l'été, on a tous un peu moins de travail, on pourrait en profiter pour s'entrâiner plus souvent cet été, on passera à une fois par semaine quand les cours reprendront, non ?
Il s'avéra que c'était la meilleur solution, chacun viendrait selon ses disponibilités tous les deux jours ici même.
-Parfait, conclu Harry. Et maintenant, si vous m'aidiez à découvrir si j'ai reçu d'autres sous-vêtements ? demanda t-il en riant, sous le regard de noir de Ginny. Ils profiteraient malgré cette réunion de leur soirée ensemble, même si désormais, ils savaient qu'ils allaient se revoir souvent.
End Notes:
J'espère que pour l'instant la fic vous plaît, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ce que vous aimez et n'aimez pas, j'en tiendrai compte. =)
Chapitre 9 : La lettre by Emaxyo
Author's Notes:
J'espère que vous apprécierez
Lorsqu'ils rentrèrent tous, laissant Harry, Ron et Hermione seuls, et emportant leurs tableaux, les membres de l'AD arboraient de brillants sourires. Tout semblait en place. Ils reverraient un petit groupe d'entre eux le surlendemain.
-Il faut qu'on définisse un programme clair, commença Hermione, au matin.
-Je vous laisse vous en charger, dit Ron en souriant, George a besoin de moi à la boutique, et puis, ça lui fait du bien, ajouta t-il devenant un peu plus grave.
-Tu rentres quand ?
-Pas avant ce soir, m'en voulez pas mais...
-Pas de problème, se contenta de dire Harry.
Harry s'était assagit face aux derniers événements, aussi, et pour des raisons évidentes, il passa la journée à étudier avec Hermione quels seraient les meilleurs sortilèges, techniques voir cours théoriques à étudier avec les autres membres.
-Harry, on devrait étudier plus sérieusement les potions et quelques sorts de premiers soins.
-Hum ?
-Avec l'AD, tu ne crois pas qu'un sort pour les fractures, ou les petites brûlures et ce genre de choses pourrait être utile ? C'est quelque chose qui peut arriver très vite dans la moindre confrontation, et on y gagnerait en temps comme en souffrance.
-Oui, c'est vraiment une bonne idée, c'est quelque chose qui aurait pu nous servir souvent.
-Et qui nous servira encore, dit-elle en parcourant des yeux quelques lignes du livre dans lequel elle s'était immergée en apnée totale.
-Pour les potions, il y a sans doute plusieurs d'entre elles qui valent le coup, on devrait d'ailleurs avoir plusieurs fioles de certaines d'entre elles toujours prêtes.
-Si tu veux j'en ferai une liste, et on pourra les faire tous ensemble, tu sais que nous avons les ASPICs cette année, dit-elle insistante, il faut reprendre la main.
-Si seulement j'avais encore le livre de Rogue !
-Harry il y avait le Sectusempra dedans, réagit Hermione en levant les yeux, il n'y avait pas que de bonnes choses...
-Rogue a fait des erreurs, mais il avait trouvé des techniques très pratiques, si seulement il avait pu nous l'apprendre, en cours...
-On sait maintenant qu'il n'était pas celui que l'on pensait, mais il ne faut pas trop en demander non plus, dit Hermione en risquant un sourire.
-Salut Harry ! s'exclama Neville deux jours après, alors que le survivant lui ouvrait grand la porte.
-Tu es le premier, tu vas pouvoir m'aider à faire un peu de place dans le salon, on est dix cet après-midi. Luna, Ginny, Dean, Seamus, Lavande et Alicia devraient bientôt arriver.
-Avec Ginny ça marche ? demandait Neville alors qu'ils montaient l'escalier, craquant sous leurs pas.
-Oh... oui ça va, et toi, Luna va bien ? demanda Harry malicieux.
Le jeune homme rougit violemment, et préféra se taire, trouvant soudain le papier peint absolument passionnant, et comme étant incontestablement la meilleure invention qui soit depuis le vif d'or.
-Alors, commença Harry, alors que tous étaient maintenant arrivés et installés dans des fauteuils, qui rappelaient largement ceux de leur salle commune, on en a discuté avec Hermione, on aimerait commencer par revoir quelques sorts basiques, le stupéfix et le patronus pour reprendre un peu, ensuite, on va faire quelques petits duels, et on verra quelques sorts de soin, en cas d'urgence, c'est quelque chose qui peut être indispensable.
Très vite, et chacun leur tour, des duels s'organisèrent devant les autres, tous purent alors prendre note des techniques efficaces que tous utilisaient pour parfaire leur propre méthode, si bien que des démonstrations de ce genre étaient bien plus efficaces que n'importe quel discours.
Neville était devenu très bon feinteur, si bien qu'il était désormais très difficile de connaître ses intentions, il maîtrisait maintenant très bien l'effet de surprise, ainsi il avait mit le feu au bas de la robe de Lavande pour mieux la stupéfixier sitôt après.
-Un vrai serpentard notre Neville, se permit de glisser Lavande, qui n'en souriait pas moins pour autant, malgré sa robe roussie.
Chez Ginny, c'est la rapidité qui était devenu sa principale force, Seamus, qui avait dressé des protections très efficaces n'avait pas réussit cependant à tenir longtemps face à la pluie de sortilèges qui pleuvait sur lui.
Ron avait acquit de nombreux nouveaux réflexes depuis leur année de recherches, il était devenu beaucoup plus vigilant et attentif, si bien que Luna, toujours aussi imprévisible s'acharna longtemps, mais finalement, Ron réussit à l'enrouler dans un rideau qui se trouvait derrière, la faisant tomber lourdement avant qu'il ne la stupéfix, sous les regards admiratifs des autres membres.
Mais le duel qui provoqua véritablement l'enthousiasme fût bien celui de Harry et Hermione, incontestablement les meilleurs duelistes de l'AD. Les techniques et les exercices qu'ils s'étaient entraînés à pratiquer depuis deux semaines portaient leurs fruits. Il fallut d'ailleurs demander à tous de s'écarter dans un coin du salon, des projectiles ou des sorts pouvaient très vite fuser autour, de même que les grandes langues de flammes, dont Hermione faisait une spécialité. La métamorphose devenait leur principale arme de défense. Ils ne savaient pas encore s'approprier véritablement le sort de leur adversaire, juste le transformer, par une perception parfaite, mais avec l'acharnement dont ils faisaient preuve, ce n'était qu'une question de temps. Cependant ils s'arrêtèrent au bout de dix minutes, complètement épuisés, et sans que l'un l'emporte sur l'autre.
-Hé bin ! s'exclama Ron, qui n'avait pu vraiment réaliser les progrès.
Une excitation s'empara des autres, demandant vivement comment il était possible de réussir de telles choses.
Mais avant qu'ils ne détaillent et apprennent les bases de ce système de défense, Kreattur frappa à la porte, s'excusant mille fois.
-Maître, Kreattur ne veut pas déranger le Maître et ses amis, mais... une lettre est arrivée de Poudlard...
-Merci Kreattur, tu as bien fait de me l'apporter.
L'enveloppe, cachetée du seau des armes de l'école portait l'écriture fluide de Mc Gonagall, elle était adressée à "Mr Potter et ses camarades". Il était plutôt rare qu'il reçoive une lettre de l'école, aussi il l'ouvrit immédiatement, s'asseyant dans un fauteuil.
Mr Potter,
Je me dois de vous informer sur plusieurs points, puisque vous faites, dans une certaine mesure, parti du personnel de Poudlard. Je dois d'abord vous demander, comme chaque élève de 7ème année, quelles sont les matières dont vous désirez poursuivre l'étude.
Par ailleurs, en raison d'un problème de personnel, je me vois dans l'obligation de poursuivre mon rôle de professeur de métamorphose pour les 6ème et 7ème années, j'espère vous y voir. Pour ce qui est des 5 premières années, le jeune professeur William Shater, qui n'a pas encore l'expérience nécessaire afin d'assurer l'enseignement nécessaire aux ASPICs sera l'homme de la situation.
Pour ce qui est du cours de DCFM, qui vous intéresse tout particulièrement, le professeur, dont vous servirez d'assistant est Julie Duchong, une française qui a passé plusieurs années de sa vie en tant qu'aurore, et qui était désormais professeur particulier, elle jouit d'une excellente réputation. J'ai eu le plaisir de la rencontrer de nombreuses fois pour des affaires diverses, c'est une femme remarquable qui a beaucoup voyagé, elle vous apprendra beaucoup.
Un autre point, et non des moindres, nous avons décidés, avec l'institut de Beauxbâton, que Poudlard accueillerait des élèves français cette année, dans le but d'un rapprochement de nos deux pays. Ces élèves seront répartis dans les différentes maisons comme les premières années classiques. Nous recevrons des élèves de la 4ème à la 7ème année, ne me décevez pas quant à leur intégration.
Une réunion d'information du corps professoral aura lieu le 14 août à 15h, votre présence, ainsi que celle de Mr Londubat et de la préfète-en-chef Hermione Granger y est indispensable.
Profitez de vos vacances au mieux pour concilier repos et études, afin de faire honneur au poste que l'on vous propose. Cette année ne sera pas des plus calmes.
Affectueusement,
Minerva Mc Gonagall.
Lorsque Harry releva les yeux, et après la lecture qu'il avait fait pour tous, un grand sourire illuminait sont visage. L'année s'annonçait relativement bonne. Et la venue de français était autant inattendu qu'appréciable.
-A nous les petites françaises ! ne put s'empêcher de clamer Dean, tout souriant.
Lavande lui lança un regard noir, se renfrognant.
-Qu'est-ce qu'elles ont de plus ? lança t-elle acerbe.
Mais avant qu'il ne réponde, Hermione assoma tout le monde d'un flot de paroles incessantes sur l'honneur de l'école en jeu et le sérieux qu'ils devraient adopter pour se montrer à la hauteur.
-J'espère qu'ils ne nous amèneront pas des tingeardons de prairies dans leurs valises, ils pourraient s'y glisser facilement, et d'après mon père...
-Des quoi ? demanda Neville en fronçant des sourcils.
C'est à ce moment là que Harry se rendit compte à quel point ses amis étaient absolument géniaux, dans un grand sourire, il distribua une tournée de bierraubeur.
End Notes:
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, il y a du changement dans l'air !
Chapitre 10 : Une journée à Poudlard by Emaxyo
Le matin du 14 aout, Harry, Hermione et Neville étaient en pleine effervescence, dans quelques heures se déroulerait la fameuse réunion à Poudlard, celle qui dicterait les grandes lignes d'une rentrée pas comme les autres, de cet échange des cultures.
-Il parait qu'une française sera là, pour représenter les élèves qui arriveront, dit Ron, rêveur, sous le regard réprobateur d'une Hermione un peu pincée.
-Tu penseras à revoir la dernière potion, lui lança t-elle, sans ajouter un mot, vexée.
-Mione... ça va...
Lorsqu'ils arrivèrent à Poudlard par la poudre de cheminette, dans un mélange de cendre et de hauts le corps, seuls les professeurs de l'école étaient arrivés. Le professeur Mc Gonagall les accueilli avec un des rares sourires qu'elle accordait à l'histoire.
Finalement, ils passèrent surtout leur temps à écouter, entourés de différents représentants français et des professeurs. Quelques élèves au fort accent français qui faisait sourire de délice Hermione s'étaient placés à côté d'eux. Un élève représentait chaque année, et un jeune homme de leur âge, du nom de Thibaut avait déjà discuté un peu avec eux, tentant difficilement, comme les autres français, de masquer une certaine admiration dans leurs yeux.
- On a longtemps parlé de ton nom dans la coupe de feu dans notre école, quelle histoire... disait-il en sortant.
- J'en garde pas un bon souvenir, répondit Harry, en voyant soudain le visage de Cédric Diggory refaire surface en lui, ce visage pâle, aux yeux éteins.
- J'avais pas l'âge pour participer, alors quand on a su que tu avais réussis, on a été beaucoup à vivre les épreuves à travers toi, c'était... tu représentais les plus jeunes qui n'étaient pas pris au sérieux, continuait-il sans faire vraiment attention.
- Alors, tu penses être dans quelle maison ? le coupa Hermione, au soulagement de son camarade.
Après ce changement de sujet, il s'avéra que Thibaut était un jeune homme rieur, passionné par le Quidditch et tant de choses normales de son âge qu'ils passèrent tous ensemble quelques heures à rire, à l'ombre d'un des arbres du parc, apprenant chacun à connaître les petites particularités de chaque culture.
- Par exemple, nous, enfin, je dis ça mais je l'ai que croisé, mais on a pas ce genre de "Peeves", qui vient animer les couloirs, c'est d'un triste ! Mais bon, ajoutait-il malicieux, on a une sorte de concours qui correspond à son état d'esprit...
- Hermione, la rentrée n'a pas commencée, fronce pas les sourcils, sourit Harry, en faisant un léger clin d'oeil à Thibaut avant de poser son index sur ses lèvres.
En fin d'après-midi, Harry dû rejoindre la nouvelle professeur qui serait sa tutrice, Julie Duchong, quittant les élèves français pour quelques semaines, et Thibaut, qu'il risquerait d'apprécier beaucoup. C'était une femme d'une trentaine d'années, au regard sévère et endurcit, et à la voix ferme sous une cape bleue et argentée, qui lui offrait une démarche sûre et imposante.
-Bonsoir Mr Potter.
-Professeur, murmura Harry d'une voix peu sûre, dibutatif et plein de questions quant à la sympathie de cette femme au visage froid malgré une délicatesse de traits certaine.
-Asseyez-vous, reprit-elle en se mettant elle même derrière son bureau, qu'elle n'avait pas encore aménagé.
Elle paraissait calme, observatrice surtout, épiant les gestes de l'adolescent devant lui.
-Vous n'avez pas une grande confiance, en vous ou en moi ?
-...
-Bon... j'aurais bien démarré cet entretien ô combien formel et pénible avant mais j'en avais un bien pire à boucler, celui avec Minerva, et la clique.
Harry ne sut pas s'il devait sourire pour la deuxième partie de sa phrase, ou bien se crisper un peu pour la première, aussi il ne bougea pas.
-Oh, ne vous impressionnez pas de mes grands airs, dit-elle en lâchant un léger sourire, c'est pour le folklore, un professeur de défense contre les forces du mal doit en imposer... surtout vu la durée de vie de mes prédécesseurs...
-C'est vrai... le meilleur que j'ai connu est décédé il y a peu...
-Oh, le garou hein... chouette type...
-Vous le connaissiez ?, reprit-il, curieux, baissant ses gardes.
-On peut dire ça comme ça. Mais passons, on se verra assez cette année pour discuter autour d'un thé comme des vieilles goules, dit- elle très sérieuse, on a autre chose à faire aujourd'hui. Vous savez quel est le meilleur moyen de gagner la confiance l'un de l'autre ? Car imaginez bien que c'est indispensable pour le rôle complémentaire que nous allons jouer cette année.
-Apprendre à se connaître...
-Certes, mais ça c'est bon pour les 1ères années et les bigotes, il faut se battre Potter.
-L'un contre l'autre, c'est plutôt se méfier de l'autre, non ?
-C'est surtout connaître les points faibles et les points forts de l'autre, se dévoiler totalement, c'est après que viennent les paroles. Qu'en dites vous ?
-Que j'ai peu de chances de vous faire dévoiler quoi que ce soit, sinon ce que vous voudrez que je vois.
-Ne me surestimez pas avant de m'avoir vu, nous avons besoin de ça pour connaître l'autre, il faut se tester, Potter, vous le savez. Vous n'aurez pas une véritable idée de moi avant, et moi non plus. Je n'écoute pas ce qu'on dit de vous, ça ne m'intéresse pas, je veux savoir avec qui je travaille.
-Je comprends, et je suis d'accord.
Pour une fois qu'on voulait l'apprécier à sa juste valeur et non à sa réputation, il y avait de quoi apprécier, et il fallait se montrer à la hauteur de cette marque de... confiance ? qu'elle lui accordait.
-Alors ne perdons pas de temps, fit-elle dans un sourire, je suis sûre qu'une salle vide dont est emplit le château nous attends.
-Faisons ça dans les règles, la salle de duel est libre je crois, le défia Harry, se prenant au jeu.
Julie Duchong était devant, marchant à vive allure dans les longs et sinueux couloirs de l'école. Elle semblait les connaître aussi bien que Harry, et sa connaissance pourtant reconnue en matière de passages secrets et de raccourcis grâce à cette merveilleuse carte des Maraudeurs.
- Vous avez été élève ici on dirait, remarqua Harry.
- J'y ai passé mes deux dernières années en fait, avant, j'avais des professeurs particuliers en France. Mes parents préfèraient...
-Et pourquoi pas Beauxbâton ?
- Là encore mes parents, mais ce n'est pas plus mal, c'était vraiment des belles années ici ... Donc me retrouver de l'autre côté, en professeur, ça va être sympa, tu verras !
Ils approchaient enfin de la salle destinée aux duels, ouverte dans l'été, en prévision d'une partie pratique de la défense contre les forces du mal, qui visait à entraîner et offrir quelques bases de duel aux élèves.
- Ca risque de me poser quelques problèmes avec certains élèves, dit Harry, mi-élève, mi-prof... Une image de Malfoy trotta un instant dans sa tête.
- J'ai cru comprendre que tu t'en étais sorti honorablement dans le passé.
- Il n'y avait que des personnes qui voulaient apprendre et qui me respectaient...
- A toi d'avoir le dessus, tu as encore des choses à prouver, il faut savoir relever les défis, ne me dis pas que tu te découragerais, toi, le chef de file de Gryffondor ! s'exclama t-elle dans un sourire malicieux.
- Euh, non..., dit-il, en ouvrant la porte imposante de cette nouvelle salle, toute en longueur, centrée sur une longue estrade entourée de gradins.
-Pourquoi des gra...
- Bienvenue dans la salle d'entraînement de la nouvelle discipline sportive de Poudlard, s'exclama Julie Duchong, ravie.
- Pardon ??
- Eh bien, pour motiver un peu les élèves, j'ai proposée à la directrice d'instaurer une compétition de duels entre les maisons, voilà qui a de quoi ajouter un peu de piquant et d'intérêt en cours pour les élèves.
Le cerveau de Harry réfléchissait à toute allure. Une équipe de duélistes par maison, de quoi former la défense de tous, ... et les attaques des Serpentards, c'était offrir des armes pour qu'ils s'en prennent aux plus jeunes...
- Et le risque que ce soit mal utilisé en dehors des clubs ?
- Où est passé le goût du risque et l'inconscience de la jeunesse ?! Déplora t-elle tristement. Plus de naïveté, décidément Voldemort laissera des traces un moment...
- Vous prononcez son nom ?
- Toi aussi non ?
- Oui ... mais...
-Tu feras ton prétentieux après notre duel ! Avant qu'il n'est le temps de riposter, elle continua : Pour les clubs de duel, ne t'imagines pas que nous n'avons pas pensé à ça, mais des mesures sont en place, et puis il vaudra mieux qu'ils attaquent un élève avec des sorts maitrisés facilement guérissable que des choses non acquises au rendu aléatoire, bien plus dangereux. De toute façon à la première entorse, les punitions seront sévères. Et ne rajoutes rien, le coupa t-elle, sinon on ne fera jamais ce duel, je vais finir par croire que tu veux le fuir !
Elle disait ça en montant sur l'estrade, et en prenant place, de l'autre bout de cette "petite grande salle", suffisamment grande pour accueillir une église.
- En place Potter !
Après un bref salut commun, Harry sorti rapidement sa baguette de sa robe. Mais d'abord, pas un ne fit un geste, d'abord, c'était le défi des regards, l'observation mutuelle. Il entrait dans son élément. Il la regardait, la savait ami, mais en cet instant, elle était un adversaire, dont il faudrait anticiper les réflexes, les réactions, déceler les faiblesses.
Il devait la tromper, au début, la duper sur son niveau, sa vulnérabilité, pour ensuite la surprendre. Il était sûr qu'elle le testerait, commençant doucement. Il faudrait entrer dans son jeu.
Les deux baguettes étaient levées, patientes. Une tension s'installait entre eux, une sorte de transition indispensable. Ils ne virent alors pas quelques personnes entrer et s'installer le plus haut possible dans les gradins, afin de rester éloignés de l'estrade. Ils ne surent qu'après qu'il s'agissait de toutes les personnes présentes durant la réunion de l'après midi, incluant donc les quelques élèves français, Hermione, Neville, ainsi que les professeurs, tous curieux de ce combat, qui leur dévoilerait le niveau de ce nouveau duo professoral. Mme Pompresh regardait Harry avec une certaine appréhension, elle trouvait sans doute l'idée de clubs de duels absolument inconsciente.
Et puis tout commença, très vite, par cet accord mutuel dans le regard, grave. Il lança un stupéfix, afin de créer le contact, très léger, un simple éclair rouge, sans puissance. Dans le regard de Julie, une lueur de compréhension, elle savait maintenant qu'il ne se dévoilerait que si elle le forcerait.
- Expelliarmus, murmura t-elle, agitant sa baguette d'une main ferme et rapide.
Harry n'eut aucun mal à dévier le sort, mais s'étonna de sa puissance, alors qu'elle paraissait si calme.
Et tout s'enchaîna, sans plus un mot désormais, ce serait un combat de magie non prononcée.
D'un geste ample et circulaire de sa baguette, elle fit apparaître une masse d'un bleu nuit, qui s'accumula d'abord, avant de partir sur Harry, dans une course précipitée, créant une secousse dans l'air qui fit trembler les chaises autour. Le jeune homme, qui s'était préparé à l'attaque, avait préparé un solide bouclier, qu'il maintenait et épaississait jusqu'au dernier instant, inquiet du choc. Lorsque le sort l'atteignit, le bouclier raisonna, le faisant reculer de quelques pas, et engourdissant son bras sous la violence du choc. Mais le sort attaquait la protection, tout autour de lui le bleu nuit l'enfermait dans une boule gresillante.
A quelques dizaines de mètres de là, Hermione, comprenant le danger agita très vite sa baguette pour matérialiser une protection autour de la partie sur laquelle les spectateurs s'étaient installés.
- Vous devriez vous protéger, murmura t-elle aux autres, tandis qu'elle se concentrait pour renforcer la protection.
Tous la regardèrent un peu surpris, mais appliquèrent le conseil.
Avant qu'ils n'aient terminés leur protection individuelle, Harry, entouré du sort de Julie, enfermé dans ce sort qu'il ne contiendrait pas longtemps, plaça dans un effort sa deuxième main sur sa baguette, vibrante, et dans un spasme qui passa dans tout son corps avant de gagner les mains et d'atteindre la baguette, riposta. Une secousse emplit l'air, puis dans un grand mouvement, la boule explosa dans les airs, le libérant. Mais au lieu de venir éclabousser la salle tout autour, le sort resta statique dans les airs, à l'étonnement de tous. La baguette d'Harry s'immobilisa soudain, laissant flotter les particules autour de lui, puis dans une vague dévastatrice, il lâcha le sort de son adversaire sur son créateur, y mêlant une sorte de couleur argentée inquiétante.
En face, Julie pâlissait, mais une détermination se lisait dans ses yeux. Harry était déjà éprouvé par ce qu'il venait de faire, c'était un rythme intense qui l'épuisait encore très vite de toute énergie. Mais plutôt que de s'arrêter là, il savait qu'attendre serait une erreur, il ne devait pas seulement attendre les sorts et riposter, il faudrait attaquer s'il voulait s'en sortir convenablement. d'un geste, il rassembla une dizaine de lourdes chaises près de lui. Elle n'allait pas le ménager, et lui non plus.
Alors que Julie recevait le premier sort, les chaises déferlèrent, comme autant de boulets de canons. Mais bien avant qu'elles n'atteignent leur cibles, elles explosèrent dans les airs avec fracas, projetant les déchets avec violence. Harry, qui ne s'était pas attendu à ça se protégea trop tard, une joue entaillée par un morceau de bois, ainsi que quelques autres morceaux vinrent le blesser douloureusement.
Dans les tribunes, tout le monde bénit silencieusement Hermione pour les avertissements, elle paraissait inquiète pour son ami. Harry s'essuya dans une grimace la joue, avec la manche de sa robe, puis reprit de plus belle, alors que mystérieusement, le sort qu'affrontait Julie avait disparu.
L'un des meilleurs moments pour Mc Gonnagall fut sans doute celui où elle vit son élève métamorphoser en nuage de plumes un violent sort qui arrivait sur lui. Flitwick se délécta de chaque moment, applaudissant à chaque appropriation de sortilèges. Tous s'extasiaient, Thibaut semblait difficilement croire ce qu'il voyait. Hermione cependant était inquiète, elle était la seule à connaître les limites d' Harry, et le voyait tituber et pâlir.
Finalement, il ne résista plus, il reçu un nouveau sort dont il ne pu se protèger que partiellement.
-STOP ! cria Hermione alors qu'Harry s'effondrait, épuisé et touché par le dernier sort.
Julie aussi semblait épuisée, mais ça, il ne pu le voir.
Quand il se réveilla, il était allongé dans un des confortables lits de l'infirmerie, encore.
Autour de lui, Hermione, et Thibaut étaient assis, plongés dans une discussion murmurée. A côté, son professeur de défense était assise dans un lit, et semblait se porter comme un charme, malgré la potion immonde qui lui était destinée sur sa table de chevet.
Il leur fallu quelques instants pour s'apercevoir qu'il était à nouveau avec eux.
- T'es vraiment pas raisonnable, commença Hermione.
- Quel spectacle, la coupa Thibaut, visiblement ravit, mais tu m'as foutu une de ses trouilles, il parait que c'est une habitude chez toi, mais franchement, je pense pas m'habituer à ça, tu es un grand allumé !
- Salut, bredouilla Harry, ne pouvant toutefois se redresser, malgré les efforts visibles qu'il faisait pour.
- Oh ne te fatigue, tu pourras pas bouger avant demain matin, je crois même que Pomfresh en est bien contente, c'est mon dernier sort qui t'a paralysé un peu...
- Super...
- Quel combat, enchaîna Julie comme une adolescente, surexcitée. Waho ! j'ai adoré ! On va s'amuser cette année tu peux me croire !
C'est ce moment que choisit la terrible infirmière pour entrer et sermoner qui osait briser le calme réparateur, et surtout, pour avertir que non, décidément, si s'amuser consistait à finir en plusieurs morceaux, elle devrait prendre des mesures et engager une dizaine de bras droits !
Harry ne pouvait que bouger les yeux et parler sans trop articuler, quelle gloire...
Thibaut riait sous le regard courroucé de l'infirmière, et celui chaleureux et ravit d'un Harry qui sentait quelques douleurs se réveiller.
Chapitre 12 :
Le lendemain, il repartit chez lui, Neville et Hermione étaient déjà Square Grimmaurd.
- Tu n'as qu'à passer un moment chez moi, dit-il à Thibaut alors qu'ils se dirigeaient vers Pré-au-Lard pour transplaner, il faut que tu rencontres Ron et Ginny, tu vas les adorer, et puis, on pourra discuter de ce fameux concours de ton école, dit-il en souriant.
- Avec grand plaisir ! Je ne sais pas si vous autres anglais êtes à la hauteur dans ce domaine !
- C'est que tu ne connais pas encore les Wealsey. Peeves fait pâle figure à côté de cette famille. Allez agrippe toi à mon bras, tu voudrais pas te perdre je ne sais où dans Londres, il n'y a pas que des coins marrants !
- Décidément l'Angleterre à l'air d'un pays tout ce qu'il y a de plus étrange, dit-il en s'accrochant des deux mains au bras de Harry.
La matinée touchait à sa fin lorsqu'ils arrivèrent devant la porte de Square Grimmaurd. La poignée était toujours la même, celle en tête de serpent, qui décocha une grimace à Thibaut.
- Oui... c'était une vieille famille puritaine qui y vivait, mais rassure toi j'ai fait le grand ménage, je ne vis ici que depuis le début de l'été.
Ron, Ginny, Hermione, Luna et Neville étaient installés dans le salon, ils semblaient discuter avec animation de la confrontation de la veille.
- Harry ! Alors comme ça on peut pas s'empêcher d'aller voir Pomphresh ! Tu sais qu'à toi tout seul tu dois prendre la moitié de son budget ! s'exclama Ginny.
- Bonjour Ginny, ça va mieux et toi ? répondit Harry en souriant, je te présente Thibaut. Thibaut, tu viens d'entendre une Weasley !
- Oh, enchanté, fit-il visiblement ravit, il parait que cette famille a des choses à m'apprendre !
- Il faut que tu vois la boutique, dit Harry, tu comprendras.
-Ah, Harry, tout à l'heure le portrait de Katie te demandait, elle a pas voulu me dire ce qu'il y avait, tu devrais y aller, dit Ron.
- Oh, d'accord, à toute suite, dit-il en partant assez vite vers la pièce du dernier étage où il avait placé temporairement les tableaux de ses amis, qui passaient leur temps à discuter et à transmettre des rendez-vous aux vrais sorciers.
Quand il entra dans la pièce, Katie l'attendait dans son plus grand tableau, en le maudissant sans aucune retenue.
- A quoi ça sert si tu n'as pas un portrait de toi en permanence qui puisse te prévenir !
- Oui, c'est bête, j'en aurais toujours un. Alors, qu'est ce qu'il se passe ?
- Au bureau des aurors, on apprend plusieurs choses en ce moment, la situation est encore un peu trouble comme tu le sais, enfin, la nuit dernière il y a eu des attaques dans un quartier sorcier de Londres, prêt du chemin de traverse, je ne sais pas tout, mais cinq moldus sont morts, et trois sorciers, dont un auror qui y était seul, et je ne sais pas pourquoi.
- Mangemorts ? demanda Harry préoccupé.
- Pas seulement, les sorciers ont reçu le baiser des détraqueurs Harry, dans le bureau, depuis que l'information est tombée c'est un peu la pagaille. Personne ne s'attendait à ça tu comprends, Kingsley ne nous tient pas beaucoup informé des négociations. Les moldus ont été torturés par des sorciers.
- Vous avez entendu ? demanda Harry aux portraits. Alors prévenez tout le monde, il nous faut des informations, ce que veut faire le ministère, et que tout le monde fasse attention, nous plus que quiconque pouvons être visés. Merci Katie, je prends un de mes portraits, prévenez quand vous en savez plus. Ah, et il faudrait savoir ce que compte faire la Gazette dans tout ça, si vous pouvez.
Quand il redescendit dans le salon, Hermione et Neville étaient déjà en train de fouiller dans leur poche, leur portrait les informait. Bien vite les rires laissèrent place à des visages graves. Thibaut se tût, ne comprenant pas la situation, mais voyant bien que quelque chose n'allait pas.
- Tant qu'on en sait pas plus on ne peut rien faire. Je vais descendre les portraits ici, ce sera plus pratique, Thibaut, vient m'aider, on va discuter un peu, si les autres sont d'accord.
- Pour moi c'est oui, dit Hermione. A sa suite tous approuvèrent.
- Ok, on vous rejoint en salle d'entraînement, dit Harry, il faut être prêt. Thibaut, continua t-il en se levant.
Le français le suivit sans un mot, jusqu'au dernier étage, où les murmures augmentèrent à son entrée.
- S'il vous plaît, leur demanda Harry, je vous présente Thibaut, un français qui va venir faire sa 7ème année à Poudlard. Il s'avère qu'il a le profil qu'il faut pour nous rejoindre, si il le souhaite bien sûr, continua t-il en se tournant vers l'intéressé.
- Qui sont tous.. ?
- Tu as devant toi, enfin, en peinture, les membres de l'armée de Dumbledore.
- J'en ai entendu parler oui, le groupe est célèbre en France, même si on ne connait ni vos noms ni vos visages.
- Ce qui est bien comme ça, approuva le portrait d'Hermione.
- Des événements récents nous ont obligés à maintenir l'organisation, expliqua Harry. Tout n'est pas terminé, et comme nous venons de l'apprendre, des victimes sont encore à déplorer.
- Oh, c'est pour ça...
- Oui, nous formons un réseau d'informations, et au besoin nous serons en première ligne. Enfin, je ne m'étale pas, la question est de savoir si tu veux te rapprocher de nous, avec tout ce que ça peut impliquer en conséquences. Si je te demande ça si vite, c'est que je sais qu'on risque de bien s'entendre avec toi, et que par ce fait, tu peux courir quelques risques. On est pas aimés de tous ici, donc je te laisse réfléchir, notre porte t'es ouverte. Voilà.
- Et ma première mission pour l'AD c'est de descendre les portraits c'est ça ?
- Je prends ça pour un oui ? tu es sûr de toi ?
- Si tu crois que je suis venu ici pour me tourner les pouces tu rêves ! dit-il en sortant sa baguette pour faire léviter les portraits. Euh, tes deux portraits, tu en laisses un là ?
- Je suis pas assez narcissique pour en mettre deux dans le salon ! Allez dépêchons nous, tu ne voudrais pas manquer ta première séance d'entraînements !
Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle, des patronus gambadaient tout autour d'eux. Dean, Cho, Lee et Olivier les avaient rejoint
- Thibaut ? tu matérialises un patronus corporel ou pas ? lui demanda Hermione.
- Il est encore un peu faible.
- Alors commence par là, vu les temps qui courent, c'est le plus utile à faire. Harry, tu ne devrais pas casser la baraque toute suite, tu sors de l'infirmerie.
- Oui, on va dire ça comme ça. De toute façon j'ai quelques hiboux à envoyer, je les écris ici alors évitez de m'envoyer une table dans la figure.
Hermione fronça les sourcils mais n'ajouta rien. Harry voulait en profiter pour voir le niveau du français. Et puis, il fallait écrire à Victor Krum et Gabrielle Delacourt, après tout, c'était peut être une bonne chose que de se tenir un peu informer de l'étranger, et il n'était pas question d'écrire à Fleur, Charlie le saurait trop vite, ainsi donc que les ex membres de l'ordre du Phénix.
D'un seul coup, le pendentif qu'il avait reçu de l'ordre de Merlin se mit à chauffer et à lui brûler la poitrine.
- Et merde... murmura t-il. Rien le temps de faire. Je dois vous laisser, expliqua t-il plus haut en se levant. Je ne sais pas pour combien de temps j'en ai, alors m'attendez pas. Hermione, tu montreras une chambre à Thibaut, ce serait bien qu'il reste quelques jours. A plus tard.
- Tu vas où ?
- ... Merlin, se contenta t-il de dire. J'ai un portrait sur moi, si il y a une urgence.
Sans plus un mot il parti dans la cheminée de la cuisine, pour le ministère.
Quand il arriva dans le grand hall, les sorciers avaient l'air un peu plus agités que la dernière fois qu'il était venu. Sans faire attention aux gens qui s'approchaient, il adopta l'attitude de celui qui n'a pas le temps. Il traversa le hall et prit le 1er ascenceur, emplit de notes volantes, comme d'habitude. Devant la porte du département des mystères, deux gardiens aux robes bleus, deux langues de plomb, se reculèrent et la porte s'ouvrit, lorsque Harry la caressa du bout de sa baguette.
Il traversa le long couloir, et enfin il arriva dans la salle circulaire, et gagna le siège dont on avait fait sien. Dans les cinq minutes suivantes, tous les sièges étaient occupés.
- Alusius, pourquoi avoir convoqué le conseil ?
- Vous n'êtes pas sans savoir que je suis très lié à Azkaban, je pensais bon de vous prévenir, les détraqueurs ont quitté les lieux. Les prisonniers sont toujours dans les cellules, eux ne peuvent pas sortir, mais un seul sorcier, de n'importe quel niveau pourrait les libérer. La prison n'est plus gardée.
- Et combien de détraqueurs hors de tout contrôle ? Déjà trois sorciers ont reçu le baiser hier soir, en plein Londres, demanda Harry.
- Peu de gens savent cela Mr Potter...
- Et pour quelle raison ? Il semble évident maintenant qu'il n'y a plus aucune histoire de négociation, ne faudrait-il pas en informer la population ?
- En dernier recours seulement, le coupa un vieil homme. La panique arrive trop vite dans ses moments là, et rien n'est plus mauvais dans les temps obscures. Révéler des combats dans l'ombre, c'est pousser certains à passer des accords avec le mauvais côté pour espérer épargner ces proches.
- Les aurors sont en route pour Azkaban, mais ils ne peuvent pas être plus de 25 dans l'immédiat pour surveiller la prison, et croyez moi c'est tout sauf suffisant, reprit le premier homme. Pour répondre à vôtre question Mr Potter, il y avait un millier de détraqueurs à Azkaban, une partie seulement d'entre eux y était. Mais cela veut dire que si eux, qui sont les plus surveillés, ne sont plus sous contrôle, je n'ose penser ce que font ceux qui vivent dans le nord de l'Ecosse. C'est là bas que se trouve leur royaume.
Harry réfléchissait à toute allure, si les mangemorts arrivaient à la prison avant les aurors, tout serait à refaire, et les détraqueurs, sans le moindre contrôle, tout battait de l'aile, et dire qu'il avait cru durant quelques jours que tout était vraiment terminé.
- N'y a t-il aucun autre moyen que le patronus pour se protéger ?
- Un groupe autour du professeur Flitwick cherche actuellement de nouveaux sortilèges, Kingsley nous en a fait la demande, et il est vrai que c'est nécessaire, si cela vous intéresse particulièrement, vous irez voir votre professeur directement.
- Je m'en ferai un plaisir, répondit la petite voix fluette. Mais il serait peut être judicieux de décider de quelque chose pour Azkaban, il est évident que les quelques aurors ne sont pas suffisant.
Soudain une idée traversa l'esprit de Harry, bien sûr ce serait compliqué mais si ça pouvait fonctionner...
- Je ne connais pas assez le sujet, mais pensez vous que, en échange d'une considération meilleure et d'une plus grande liberté, les centaures seraient aptes à aider à la prison ?
Des murmures parcoururent la salle.
- Folie ! cria un vieil homme.
- Et pourquoi pas, continua Harry, tentant jusqu'au bout de défendre l'idée, après tout, les laisser de côté, c'est nous les mettre à dos à nouveau, et je ne pense pas qu'on ait vraiment besoin de ça.
- Ce n'est pas avec des arcs et des flèches qu'ils défendront la prison contre des mages noirs !
- Oh, vous seriez étonnés, je me suis retrouvé plusieurs fois en leur compagnie, cependant je ne pensais pas à ça, mais si nous leur laissions la possibilité d'utiliser des bagu...
- C'est un scandale ! hurla à nouveau le vieux sorcier.
- Si nous faisions cela, coupa la présidente, il faudrait revoir nos positions sur toutes les créatures magiques, c'est provoquer des révoltes en puissance. Pour l'instant il faut une solution rapidement, pour les centaures, les négociations seraient interminable, c'est certain qu'il faut revoir leur place dans le monde magique mais aujourd'hui nous n'en avons pas le temps.
- Alors je vous propose les elfes de maison, tout le monde connaît leur puissance magique, ils pourraient être gardiens intérimaires, et nous savons que ceux de Poudlard sont nombreux. S'il faut agir rapidement, nous n'avons pas quantité de solutions. Ce serait par ailleurs une façon de leur redonner le prestige auquel ils ont droit, dois-je vous rappeler le rôle certain qu'ils ont eut lors de la bataille de Poudlard ? Je suis sûr que Minerva Mc Gonnagall sera d'accord. Et puis, si ça peut vous rassurer, pourquoi ne pas mettre cinq elfes sous les ordres de chaque auror présent dans la forteresse ?
Alors que quelques voix contestataires se levaient, le professeur Flitwick intervint.
- Je suis d'accord, dit-il haut et fort, Mr Potter a des paroles censées, et comme il l'a dit, nous n'avons pas de temps à perdre. Nous demandons à leur maîtresse Minerva de leur ordonner d'obéir aux aurors, je peux vous assurer qu'ils le feront, et qu'ils le feront bien. L'idéal serait de discuter ensuite avec un représentant des elfes pour demander ce qu'ils désirent en échange, et nous nous devons de leur donner quelque chose en échange. A moins que vous ne préfériez tous voir tous les criminels et mangemorts enfermés à nouveau lâchés en pleine nature. Nous avons besoin de leur aide.
- Bien. Nous n'avons pas le temps je regrette, d'effectuer plus de discussions là dessus, s'il n'y a pas de meilleure proposition, j'envoies à l'instant une note à Minerva et à Kingsley.
Après un silence elle ajouta :
- La proposition Potter est donc appliquée à titre provisoire, 5 elfes pour un auror. Espérons que Minerva les fournira rapidement, et ce de façon volontaire autant que possible. Tout doit être mit en place avant ce soir. Nous nous revoyons dans deux jours à la même heure.
Alors que tout le monde quittait son siège, de nombreux gestes amicaux et approvateurs se tournèrent vers le jeune sorcier, qui fut bientôt rejoint par le professeur Flitwick.
- Félicitation Mr Potter, quelle efficacité !
- Je doute que sans votre soutiens ce que j'ai dit eu servit à quelque chose.
- Je crois que si, mais passons. Le petit problème c'est qu'avec moins d'elfes à Poudlard, le corps enseignant va s'arracher les cheveux, et je vous rappelle que vous en êtes désormais.
Il n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit, la présidente de l'ordre approchait.
- On se verra à l'école Mr Potter, ajouta le petit professeur avant de s'éclipser.
- Vous n'avez pas attendu longtemps avant de prouver que vous aviez votre place ici Mr Potter.
- J'essaye juste de me rendre utile.
- Il est certain que personne ne regrette votre venue parmi nous. Si il arrivait que par hasard certaines informations importantes arrivent jusqu'à vous, je vous serais reconnaissante de m'en informer.
- Je ne pense pas pouvoir avoir connaissances de choses que vous ne pouvez connaître. Toutefois, si une chose pareille devait arriver, je ferai ce qui est nécessaire Madame la présidente.
- Bien, je suis sûr qu'une fois encore vous serez un élément déterminant. Je me permets de vous dire, continua t-elle plus bas, que certaines informations ne sont connues que par un noyau dur du conseil, alors si des choses plus discrètes doivent être évoquées, venez me voir, je vous aiderai. Des mouvances différentes sont présentes ici, donc ne vous adressez pas à n'importe qui pour certains sujets.
- Je m'en souviendrai.
- Ah, et réfléchissez à certains projets pour les centaures, nous en discuterons bientôt, enfin je l'espère. A bientôt Mr Potter.
Après être passé voir Katie et Mr Weasley, Harry quitta le ministère, et rentra Square Grimmaurd. L'après-midi touchait à sa fin. Il aurait bientôt des nouvelles par Katie quant à l'application de sa proposition.
- Les nouvelles sont mauvaises, dit-il en résumant la situation, assit à la table de la cuisine, entouré Ron, Hermione et Thibaut, les autres ayant du partir. Et il n'est pas prévu que la Gazette en parle avant un moment.
- Il y a un truc que je ne comprends pas, commença Hermione, ce n'est pas le ministre qui prend le genre de décisions que vous avez prise cet après-midi ?
- Si bien sûr, sinon il n'aurait pas grande utilité, le conseil est là avant tout pour réfléchir à des améliorations, faire des recherches et conseiller, libre au ministre d'en faire ce qu'il en veut. Disons que nous sommes utiles quand nous agissons rapidement, ou que ce sont des questions de fond.
- tu es donc dans les hautes sphères du pouvoir, constata Thibaut.
- J'aime pas trop l'idée, marmonna l'intéressé.
- Faut avouer que tu as pas mal de casquettes cette année, élève, prof, capitaine de l'équipe de Quidditch, membre de l'ordre de Merlin et chef-membre de l'AD.
- Merci de me remonter le moral Hermione. C'est quand les vacances ?!
Harry consacrait sa soirée à l'écriture des lettres qu'il aurait dû envoyer plus tôt dans la journée. Hermione et Ron, après une journée d'entraînement étaient parti se coucher. Thibaut était assit dans un fauteuil, feuilletant distraiment un livre.
- Pas la grande joie on dirait, fit-il enfin.
- J'ai connu pire l'an passé, répondit simplement Harry, repoussant les parchemins.
- C'est bien ça le problème. Personne n'a honte de vous voler votre vie comme ça ?
- Les circonstances ne nous ont pas vraiment laissé le choix... dit-il en venant se loger dans un fauteuil à son tour. C'est pour ça que je veux que tu prennes ton temps pour te décider.
- Je n'ai rien dit à la légère, répondit-il après un moment. Mais ça devrait pas se passer comme ça, ça devrait pas être des élèves à peine sortis de l'école. C'est flippant, et rien ne se termine pour vous.
- On y a cru pourtant, bredouilla Harry, vraiment. Et là, on tombe de tellement haut... Je suis d'accord avec toi, ça devrait pas se passer comme ça.
- J'ai réussi le patronus corporel, il me manquait pas grand chose, dit-il après un blanc.
- Déjà une bonne chose de faite, on verra demain pour les duels.
- Tu te détends pas souvent hein ? Tu devrais garder du temps pour toi, si tu oublies de vivre, tu ne sauras même plus pourquoi tu te bats.
- N'exagérons rien, je passe de bons moments, l'avenir est moins sûr, mais j'ai déjà vécu avec, et j'ai été bien entouré depuis le début. Tu veux un verre de pur feu ? demanda t-il en allant chercher la bouteille et deux verres. Sans attendre de réponse, il remplit les deux verres et se coucha à moitié dans son fauteuil.
- Et toi alors ? continua Harry, ça a été quoi ta vie jusqu'à maintenant ?
- Père sorcier, mère moldue, avant Beauxbaton, j'ai fait l'école moldue, et après, bienvenue chez les sorciers, rien à signaler, élève plutôt bon, à partir de la 3ème année, poursuiveur, et me voilà. Que dire d'autre ?
- Pourquoi tu as voulu venir dans notre galère alors que terminer tes études en France, c'était tellement plus simple ?
- Parce que déjà, quand j'ai dit oui, c'était plus la galère normalement, et pas grand chose me retenait, alors recommencer quelque chose ailleurs, rencontrer les bêtes de foire qui ont mit à terre Voldemort, tout ça... sorte de curiosité malsaine si tu veux mon avis.
Un triste sourire accueillit ses paroles.
- Tu t'attendais à une vrai réponse ? demanda Thibaut en souriant.
- Elle est vrai non ? Pas complète sans doute, mais vrai ?
- C'est ça, fit-il, finissant son verre. Tu nous resserres ?
Harry reprit la bouteille. La soirée serait longue. Quelques bougies les éclairaient, flottant à mi hauteur.
- Voilà longtemps que j'ai envie d'une soirée tranquille comme ça, ni à l'infirmerie, ni sous une tente, ni dans un livre ou je ne sais où encore.
- Si il y a que ça ce sera un plaisir de t'y obliger ! Bon, c'est vrai que je risque de te paraître ennuyeux, mais c'est le genre de soirée que j'aime beaucoup.
- Je crois que je saurais pas apprécier d'autre genre de soirées en ce moment, la tranquillité, c'est devenu une denrée rare, termina t-il en avalant une nouvelle gorgée.
- Je t'ai même pas remercié de m'inviter quelques jours chez toi, on se connaît à peine, et tu m'ouvres ta porte, tu m'offres ta confiance. On me donne pas tout ça tous les jours.
- T'as une tête qui me reviens, ça doit être ça ! Pis je crois que tu nous offres ta confiance aussi, qui sait ce que des jeunes londoniens pourraient te faire ! Ca n'a pas posé de problème à tes parents ?
- ... Non, murmura t-il les yeux plus sombres. On entretient pas vraiment de bons rapports, c'est pas la belle famille française si tu veux du condensé.
- Ah... je comprends, jusqu'à 11ans j'ai vécu dans un placard, grogna Harry, décidément le whisky déliait sa langue.
- Le grand Harry Potter dans un placard ? C'est plutôt inattendu, mumura t-il en passant sa main dans ses cheveux noirs et mi-longs. Bon, ça vaut bien une confidence. Mon père sorcier, c'était un salaud, il s'est amusé un soir avec ma mère, pis il s'est barré. Ma mère me supporte pas, tu sais, le coup de la psychologie de bas étage ça marche pour elle. Elle me déteste parce que je suis le résidu d'un sale type, et qu'elle ne me voulait pas, mais famille catho... enfin elle m'a gardé et j'en suis là.
- Oh... pas l'idéal non plus. On est des cas sociaux dans notre genre. Tu vis encore chez elle ?
- Non, j'ai ma chambre à l'école l'été aussi, depuis deux ans.
- Tu peux rester ici jusqu'à la rentrée si tu veux, et je dis pas ça parce que j'ai la bouteille dans la main.
- Je remets pas en cause ta lucidité, ton jugement peut-être ? dit-il en souriant. Un français c'est difficilement supportable, surtout pour les repas.
- Je m'en voudrais, et pis il faut qu'on te mette à niveau si tu veux être à la hauteur, marmona t-il, moqueur.
- T'es vraiment un type bien Harry, et ça, c'est pas une histoire de réputation, tu vaux mieux que ce qu'elle en dit. Par contre, si tu veux l'avis raisonnable, ne te resserre pas, si tu veux le miens, remplis mon verre en même temps.
Finalement, après de longues heures de discussions calmes allongées par l'alcool, les deux garçons s'endormirent, après un nouveau silence triste. Quand Harry se réveilla, la nuit était encore totale. Thibaut dormait, dans un souffle léger et régulier. Les yeux de Harry étaient encore troubles, et ses gestes lents et incertains.
- On va pas passer la nuit ici, murmura t-il, en se levant maladroitement, dans une grimace dû à la position inconfortable dans laquelle il s'était endormit.
- Levicorpus, murmura t-il une fois debout.
D'un geste incertain, il maintenait la baguette et le jeune homme devant lui, se demandant si c'était vraiment une bonne idée. Vraiment non, il ne pourrait pas monter le jeune homme au 3ème étage, dans la chambre qui était prévue pour lui. Pour cette nuit, il dormirait avec Harry, dans sa chambre, un deuxième lit y était encore.
Enfin arrivé dans la chambre, après avoir cogné Thibaut contre le haut de la porte, sans que celui ci ne se réveille pour autant, il tira la couverture, et l'allongea, sans doute plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu. Il regarda un instant le jeune éclairé d'une lueur de la lune. Ses traits fins étaient paisibles. Il en savait sans doute bien peu de son histoire. Une chose cependant était sûre, pensa t-il, il devait reconnaître qu'il avait passé un bon moment, il avait bien fait de l'inviter. C'est sur ses pensées qu'il recula vers son lit.
- Qu'est-ce que... ?! s'exclama t-il soudain, trébuchant dans le tapis au sol. Etait-ce une conséquence de l'alcool ? Toujours est-il qu'il regarda la scène au ralenti, presque comme un observateur extérieur. Il tombait en arrière. D'un geste mécanique, il se rattrapa à ce qu'il cru d'abord être la couverture de Thibaut, avant de bel et bien s'étaler de tout son long sur le sol, et qu'une masse ne vienne s'écrouler sur lui à renfort de grognements.
- Et merde ! reprit le jeune homme en tentant de se dégager.
- Harry ? mumura Thibaut en bougeant à son tour.
- C'est malin, je me suis débrouillé comme j'ai pu pour pas te réveiller, et crois moi j'ai eu du mal, pour te faire tomber du lit quand enfin j'ai réussis à...
- Tu crois pas que si tu voulais dormir avec moi, tu aurais pu demander, plutôt que de m'arracher les cheveux pour ça ? demanda le jeune homme, mi hilare, mi grognon.
- Maisnonmaisj'aitrébuchéetje...
- Ca va Harry panique pas, je plaisante, mais tu m'as embarqué où ? Et pourquoi j'ai une bosse ? demanda t-il en s'asseyant au sol, le dos contre le lit, à masser son front.
- Oh, t'as voulu embrasser la porte de ma chambre en entrant, marmonna Harry en se massant une épaule, quel crétin, maugréait-il. J'avais pas le courage de cogner ta tête contre toutes les portes de l'étage du dessus pour te coucher, ça t'aurais réveillé !
- Avouons que le résultat est sensiblement différent, constat-il goguenard, en ébouriffant les cheveux du survivant. Si ça avait été le contraire, je crois qu'à l'heure qu'il est tu serais incrusté dans le plafond.
- Cette glorieuse traversée m'a épuisé, dit Harry entre deux baillements, alors qu'il s'adossait lui aussi contre le lit, et contre Thibaut emmêlé dans sa couverture.
- Désolé pour les cheveux, je me suis rattrapé à ce qu'il y avait sous ma main.
- Je suis pas vraiment en état pour avoir vraiment senti toute façon. Tiens, prends un bout de couverture, t'as pas l'air d'avoir chaud.
- On devrait aller se coucher, dit Harry en s'enroulant à son tour dans la couverture, contre le jeune français.
- Maintenant qu'on est réveillé...
Ils restèrent ainsi un long moment, Harry se sentait bien comme ça, il était moins seul, et c'est un sentiment qu'il n'avait pas éprouvé depuis plusieurs mois. Finalement c'est lui s'endormit le premier, mais ce n'est que longtemps après que Thibaut, toujours éveillé, l'installa dans son lit avant de retourner dans le sien. La journée serait longue le lendemain.
Le lendemain, quand Ron et Hermione se levèrent et virent les verres et la bouteille dans le salon, ils jugèrent bon de ne pas les réveiller.
End Notes:
N'hésitez pas à me laisser quelques commentaires, c'est toujours agréable quand il y en a un nouveau, c'est encourageant. Que pensez vous de ce nouveau personnage qui arrive dans le groupe ?
Le Poudlard Express by Emaxyo
Author's Notes:
Merci Kyozan de ton soutien :)
L'été touchait déjà à sa fin. Harry partageait son temps entre l'AD, l'ordre de Merlin qui l'avait occupé un certain temps en raison de sa proposition qu'il devait particulièrement suivre puisqu'étant sienne, et l'école. En effet, en raison des travaux qui devaient absolument se terminer avant la rentrée, les professeurs, préfets et tout le personnel, déjà bien amputé de moitié en raison des elfes à la prison, devait travailler dur afin de terminer de réhabiliter toute l'aile ouest du château, le reste ayant été déjà remit en état. Le ministère avait bien sûr fournit les enchanteurs et artisans pour remonter les murs, mais il fallait surtout recréer et renforcer les protections, ce que seuls les membres de l'école étaient habilités à faire.
Un appel avait été effectué dans tout le pays pour chercher un nouveau bataillon d'elfes complet pour l'école, ils arriveraient la veille de la rentrée. Mc Gonagall avait même contactée ses homologues français pour la dizaine d'elfes encore manquants, si bien que tout se présentait bien de ce point de vue là.
La semaine passée, tous les professeurs, dont Harry et Neville, accompagnés d'un centaure, d'un elfe de maison, d'une sirène du lac et d'un gobelin de Gringotts c'étaient rassemblés au centre de la grande salle afin de renforcer la protection magique autour de l'école et du parc. Face à la menace des détraqueurs, il ne fallait courir aucun risque, et après l'attaque que l'école avait subie, un rajeunissement du bouclier n'était pas un luxe. Une longue série d'incantations les avaient occupés durant tout l'après-midi. Harry s'était un peu perdu face à une telle complexité, mais il y avait de quoi être rassuré. Finalement, lorsqu'ils terminèrent enfin d'appliquer différents sorts, une vibration se fit sentir dans l'air, et une douce sensation de chaleur s'empara de tous. Tout était en place.
Au moins, il avait également apprit autre chose, les gobelins n'étaient pas trop hostiles à son égard, malgré la fuite chaotique de la banque quelques semaines plus tôt. Et heureusement, le petit coffre Square Grimmaurd était désormais presque vidé par les dépenses pour réaménager sa maison, il fallait retourner à la banque bientôt.
Mais quelque chose surtout avait changé, son histoire chaotique avec Ginny. Celle-ci, qui en avait prit marre d'attendre, et de façon justifiée, que Harry reprenne enfin leur histoire, avait préférée s'éloigner de lui. Elle l'avait attendu assez longtemps jusqu'à maintenant, aussi, même si elle venait toujours autant qu'avant, il n'y avait plus aucune ambiguité. Les premiers jours, il s'en était voulu, c'est vrai qu'il l'avait oubliée depuis la chute de Voldemort, il n'avait pas beaucoup de temps à lui accorder, et il s'était rendu à l'évidence qu'il n'en cherchait plus. Finalement c'était mieux ainsi.
Depuis la dernière attaque, les détraqueurs ne s'étaient pas montré. Un sentiment d'attente dans l'angoisse était tombé sur les membres de l'AD, autant soulagés pour l'instant présent qu'inquiets de ce silence anormal étant donné la situation.
Il y avait bien eu quelques témoignages de moldus que les gens prenaient pour fous déclarant avoir connu un froid glacial en plein mois d'aout, avoir vu l'espace de quelques minutes leur piscine ou leur verre d'eau se glacer, avoir ressenti un immense désespoir, mais il n'y avait pas eu d'attaque. Le ministère jetait quelques sortilèges d'oubliette, et passait à autre chose, faute de mieux. D'après l'ordre de Merlin, les négociations n'avaient pas avancé. Plus aucune réponse n'était arrivée depuis le nord de l'écosse. De même, les mangemorts n'avaient pas été revu, si bien que la communauté des sorciers commençait à se dire que c'était sans doute bel et bien terminé. Alors que la méfiance de beaucoup s'endormait confortablement, la veille de la rentrée arriva enfin.
Harry venait de transplaner pour rentrer chez lui, depuis Pré-au-Lard. Cette longue journée était enfin terminée, et tout était prêt à l'école pour accueillir les élèves, et être à la hauteur de l'arrivée des élèves français.
- Pas encore couché ?
- Je trouvais ça dommage qu'après des journées pareilles, tu n'es qu'à aller te coucher sans voir personne, répondit Thibaut, installé dans la cuisine, la baguette à la main. Et puis, je risque de mal dormir cette nuit alors bon...
- Ah, c'est vrai, ta première rentrée ici. J'étais pas très rassuré je me souviens, et si j'avais su tout ce qui m'attendait... murmura t-il en s'installant pour manger un morceau.
- Faut dire que toi aussi...
- Oui bon... maugréa Harry, tu faisais quoi avec ta baguette ?
- Bo, je revoyais quelques petites choses que vous m'avez apprit cet été, très efficace, en quelques semaines j'ai assimilé vraiment beaucoup de trucs utiles.
- Oui tu es plutôt rapide, ça va te faciliter un peu la tâche en cours de DFCM, ou ça nous permettra de t'apprendre des trucs moins évident, il va y avoir des groupes de niveau pour que tout le monde progresse sans être largué ou freiné. Je suis sûr que Julie va nous apprendre plein de choses.
- Pas toi si tu suis les mêmes cours que nous.
- Tu me surestimes pas mal Thib, articula Harry entre deux bouchées de tarte à la citrouille. On devrait monter, dit-il en terminant sa part, demain ça va être un peu long.
- Merci, d'avoir attendu, murmura Harry alors qu'ils arrivaient vers sa chambre.
- Euh, Harry... ?
- Qu'est ce qu'il y a ?
- ça t'ennuie si je reste un peu avec toi ?
- Non non, répondit le jeune homme un peu étonné. Et puis il y a encore l'autre lit dans ma chambre si tu veux.
- Non, c'est juste, un peu... mais toi mets toi au lit.
Ils discutèrent un peu, puis s'endormirent sans même s'en rendre compte, Thibaut était finalement dans le deuxième lit.
Au milieu de la nuit, Harry fut réveillé en sursaut par des cris et des gémissements. Il lui fallu quelques instants avant de relâcher ses doigts crispés sur sa baguette pour se rendre compte que c'était Thibaut, sans doute en lutte à un cauchemar. Il se leva dans un grognement, mais sans aucune rancune, après tout, il était bien placé pour comprendre que les nuits délicates étaient tout sauf simple à gérer. Le jeune homme avait des sueurs froides et remuait la tête, son visage se crispait. Voilà pourquoi il n'avait pas envie de rester seul la nuit, pensa Harry.
- Thib, murmura t-il en lui prenant la main, c'est Harry.
De son autre main, il se résolu à lui secouer un peu l'épaule, pour le sortir de ce mauvais rêve. Rien n'y faisait. Il n'y avait qu'une chose à faire, tenter de le rassurer, puisqu'il ne semblait pouvoir revenir par une intervention extérieure. Il commençait à s'inquiéter. Il s'assit dans son lit, à côté de lui, le berçant légèrement en l'entourant de ses bras, en murmurant quelques mots. Il fallut un certain temps avant qu'il se calme, mais alors que Harry allait retourner se coucher, Thibaut resserra la main du jeune homme qui le tenait toujours. Il devait se résoudre à rester là cette nuit. Devant cette détresse, personne ne lui aurait refusé ça, et puis, si Harry avait eu une présence rassurante à ses côtés quand il rêvait, peut-être que les choses auraient été plus simples.
Quand il se réveilla quelques heures plus tard, sous les coups de ce maudit réveille frappeur que Hermione avait brillamment installé la veille sans qu'il le sache, Thibaut ouvrait les yeux, très étonné de se retrouver si proche du jeune homme.
- Désolé, bredouilla Harry en s'asseyant, et en lâchant brusquement la main de Thib, mais cette nuit tu as... et quand j'ai voulu me recoucher... enfin bref...
- Oh... d'accord je vois, dit Thibaut en rougissant, désolé... je voulais pas t'imposer ça, mais j'espérais que ça arriverait pas tu vois...
- Tu fais ça depuis combien de temps ?
- Une semaine, mais je me souviens pas de grand chose en me réveillant...
- Si tu veux en parler un peu hésite pas, dit Harry en quittant à regret la chaleur de la couette, et la présence du jeune homme à côté de lui, qui l'avait peut être rassuré dans son sommeil à lui aussi.
- Merci en tout cas Harry.
- ... Allez, dépêchons nous si tu veux pas subir les foudres de Hermione, conclu Harry gêné en prenant ses affaires avant de s'enfermer dans la salle de bain.
- Dépêchez vous un peu ! ne cessait de dire Hermione alors qu'ils traversaient la gare au pas de course, je vous rappelle que je suis préfète en chef, et que je dois arriver avant tout le monde, tout comme toi Harry, étant donné ton statu ! Je suis sûre que Neville est déjà là lui. On va encore perdre un temps fou pour ne pas se faire remarquer en passant !
- ça va Herm, bougonna Ron.
Mais il y avait des moments où il ne fallait pas tenter de dire ce genre de choses à la jeune fille, et ils étaient précisément dans un de ceux là. Aussi une réponse cinglante s'annonçait sur ses lèvres, qui aurait surgit et mordu tout le groupe si un coup d'épaule ne l'avait pas complètement déstabilisée. Drago Malfoy venait de surgir et de passer en un coup de vent pour aller vers la voix 9 3/4
Personne n'eut le temps ni la présence d'esprit de répondre, tant sa venue avait été rapide et inattendue.
Quelques minutes plus tard ils étaient devant le train, sur le quai. Harry et Hermione abandonnèrent les autres qui avaient la difficile tâche de trouver un compartiment tranquille qui ne verrait pas des hordes d'élèves curieux observer à travers les vitres.
Plusieurs aurors étaient présents sur le quai discrètement. Des membres de l'AD étaient arrivés également depuis une dizaine de minutes, à la demande de Harry, au cas où...
Mais finalement, une demi heure plus tard, le train partait. Julie Duchong et deux aurors avaient été nommés à la sécurité du train, en plus des membres de l'AD encore scolarisés sur lesquels tout le monde comptait de façon tout à fait officieuse, et non dite, puisque normalement, le groupe était dissolu.
Harry et Hermione étaient retournés dans leur compartiment, occupé par Neville, Thibaut, Luna, Ginny et Ron, chargeant les préfets de 6ème année de s'occuper de surveiller les élèves, au plus grand plaisir d'Hermione, ravie de pouvoir déléguer cette tâche.
Alors que midi approchait, un silence anormal commença à s'insinuer dans les wagons, quelque chose de pesant et lourd de sens. Un changement commença à se faire sentir dans l'atmosphère, quelque chose de si léger d'abord, qu'on y fait pas vraiment attention, qui vous enroule de loin d'abord, et se resserre quand vous en prenez conscience.
Thibaut fut le premier à le sentir.
- Harry, murmura t-il en commençant à trembler, il se passe quelque chose. Il pâlissait à vu d'oeil.
- Moi aussi je le sens, répondit-il alors qu'une angoisse commençait à naître en lui. Un frisson dû à une petite baisse de température parcouru le compartiment. Ok, dit Harry en se levant. Hermione, va à l'avant, et renvoie tous ceux qui sortent dans leur compartiment. Le train ne doit pas s'arrêter. Ron, Neville, Luna, à l'arrière, Ginny, accompagne Hermione. Je préviens tout le monde par les portraits, Thibaut et moi on patrouille dans le milieu du train. Lancez vos patronus patrouiller les couloirs et visiter les compartiments. Et ne laissez personne en sortir , ce serait plus gérable. On y va !
Harry attendit un instant avant de sortir à son tour, le temps de transmettre les informations aux portraits. Puis il sortit à la suite de Thibaut, et des patronus qui commençaient à parcourir le train à vive allure, alors que l'angoisse commençait à emprisonner les esprits de tous.
Des images apparaissaient dans son esprit, des lumières vertes, Cédric, George, et tellement d'autres, qui tombent, le regard vide. Il se laissait emporté, là, debout, sans bouger au milieu du couloir.
- Harry !
Des bras venaient de lui secouer les épaules, puis il trouva des yeux inquiets en face de lui.
- Hé Harry ! On a besoin de toi, j'ai besoin de toi, lui asséna Thibaut sans le lâcher.
D'un seul coup, tout revint à lui.
- Excuse moi.
- SPERO PATRONUM ! cria t-il en faisant apparaître un grand cerf qui lui redonna toute suite un sentiment de chaleur.
Peu après, un lion apparut dans un éclair d'argent derrière lui, partant à l'opposé du cerf, afin de couvrir à deux plus d'espace.
- Joli patronus !
- J'arrivais pas à le faire apparaître pour t'aider, en te voyant comme ça...
- Allez dépêchons. Toi, ça va aller ?
- Maintenant oui.
- On passe dans tous les compartiments, pour rassurer et voir si ça va. Commence par l'autre bout, on fera le wagon suivant après. Et dis leur de rester dedans, dit-il en voyant quelques élèves ouvrir les portes. Ah ! Et ferme les rideaux, ajouta t-il en voyant des ombres passer près des fenêtres. Pas la peine de paniquer un peu plus tout le monde.
Quand Harry ouvrit le premier compartiment, il comprit que la tâche ne serait pas simple. Malgré la dizaine de patronus qui parcourait le train désormais, les effets des détraqueurs atteignaient les élèves. Il trouva notamment un groupe de premières années tétanisés auprès de qui il dû rester quelques minutes en distribuant une quantité de chocolat qu'il ne supposait même pas avoir dans ses poches.
Quand il referma la porte, ce qu'il voyait devant les vitres lui glaça le sang. La quantité d'ombres empêchait toute lumière de filtrer, le froid devenait mordant, et malgré les patronus, étant donné la quantité des créatures, le désespoir minait tout le monde.
Il ouvrit très vite le compartiment suivant.
- Toi, dit-il en s'adressant à un cinquième année un peu pâle. Est-ce que tu te sens capable de transmettre un message ?
- Oui, répondit celui-ci, mais pas seul.
- Ok, l'un de vous l'accompagne. Vite, les pressa t-il.
Alors qu'une jeune fille se levait, il griffonna sur un parchemin qu'il leur transmit les directives pour les deux derniers wagons, les quitter.
- Comment vous vous appelez ? leur demanda t-il avant qu'ils ne partent.
- Sarah et Jules.
- Ok, alors Sarah et Jules je compte sur vous, on se voit tout à l'heure, faites vite.
La situation allait être difficile. Thibaut était déjà parti dans le wagon suivant. Alors qu'il allait partir lui aussi, une porte s'ouvrit, laissant passer un serpentard qu'il connaissait bien. Celui-ci lui tournait le dos et semblait murmurer quelque chose. Aussitôt, des dizaines de petites boules de flammes bleues apparurent devant lui, éclairant le wagon bien trop sombre, et dégageant une forte chaleur par leur nombre. D'un geste de baguette, elles partirent se disperser dans le train. Tout se passait très vite. Des soupirs de soulagement semblaient les accueillir. Harry également senti une différence, la lumière et la chaleur apportait un certain espoir.
- Malfoy ?? demanda Harry abasourdi.
- Quoi Potter, t'as un problème ? demanda t-il en lançant vers les autres wagons une nouvelle série de boules de feu.
- Tu fais quoi ? dit-il d'une voix blanche.
- Ce que je peux. Et je suis sûr que dans ce merdier, t'as assez de choses à faire que discuter, alors fait ce que t'as à faire et je fais pareil.
Il faudrait qu'il voit ça après, il avait effectivement autre chose à faire que de s'étonner de Malfoy. Alors qu'il se retournait pour repartir, il l'entendit murmurer "spero patronum". Peut après, un aigle argenté le précédait dans le train.
Voyant cela, il n'hésita pas, toute force était la bienvenue, la situation était trop intenable pour faire le difficile.
- Malfoy, lui dit-il en le regardant, ça craint. On est seuls, on doit tenir jusqu'à la gare, là la protection de l'école nous sauvera. Avant il faut tenir. On évacue l'arrière pour mieux protéger les élèves.
Il reparti sans laisser le temps de répondre au serpentard.
Des élèves commençaient à remonter rapidement les wagons, regardant avec horreur ce qu'il se passait dehors.
- Dépêchez vous, entendait-on plus loin. Ron poussait les élèves sans ménagement.
Harry se dirigea très vite vers l'avant du train, il fallait parler au haut parleur pour que tout le train l'entende.
- Plus tard, répondait-il à tous ceux qui lui demandaient ce qu'il se passait quand il arrivait.
Lorsqu'il arriva enfin, croisant les aurors et Julie, eux aussi en train de diriger leurs patronus, qu'ils avaient envoyer sur le toit des wagons, pour repousser tous ceux qui s'approchaient trop, il prit directement le micro.
- Ok alors, on procède ainsi, nous évacuons les 3 derniers wagons, les élèves doivent entrer et se répartir dans les compartiments, et s'asseoir à terre si besoin. Tous les élèves, et seulement eux, sachant faire apparaître un patronus, vous sortez dans les couloirs. Gardez les portes des compartiments ouverts. Gardez les rideaux des vitres fermés, et restez prêt des boules de feu. Drago Malfoy est avec nous ne le gênez pas. Et gardez votre calme tout se passera bien. Les autorités sont informées, nous vous tenons au courant.
Les patronus commençaient à épuiser leurs propriétaires. Le train filait à pleine vitesse.
A la fenêtre, Harry vit passer un aigle et un paon qui volaient autour du train, fonçant sur les détraqueurs comme des requins sur un banc de poisson se reformant sitôt passé. D'un geste, Harry envoya son cerf sur le toit, entendant des chocs qui apparaissaient sur celui-ci. Ils commençaient à se poser sur le train. La loutre d'Hermione s'envola elle aussi vers l'extérieur. Quand les 5 derniers wagons furent évacués, et les 10 autres aux compartiments pleins au possible, il s'avéra qu'ils étaient seulement trois par wagon à être capable de faire apparaître la seule défense possible. Tous étaient très pâles, tremblants.
- Hermione, dit-il en la voyant, le conducteur ?
- Les deux aurors s'en chargent.
- Bien. Si tu croise la vendeuse, dis lui de distribuer les chocolats, je réglerai la note si il faut. Fais attention, lui murmura t-il enfin en la regardant dans les yeux.
- Et toi, surveille Thibaut aussi, il avait déjà pas l'air en forme, répondit-elle préoccupée. Mais on tiendra. On le doit.
D'un seul coup, Harry senti ses jambes faiblir.
- Qu'est-ce qu'il y a Harry ?
- Mon patronus... Je vais dans le fond, murmura t-il en s'éloignant très vite, préoccupé, alors qu'il faisait apparaître un nouveau cerf, l'envoyant à nouveau sur les toits. Il demandait à une personne sur deux qu'il croisait d'en faire de même. C'était un combat inégal.
- Ah ! Thibaut, dit-il en le trouvant enfin, particulièrement pâle, si bien que Malfoy avait l'air d'avoir prit un coup de soleil à côté.
- Tu me suis, on va tenir l'arrière. Les détraqueurs vont envahir les derniers wagons, il n'y a plus de patronus dedans. On doit les empêcher d'entrer dans les autres wagons. Tiens, dit-il en lui tendant un morceau de chocolat gros comme son poing, et en en prenant un morceau lui aussi. Une légère douceur l'envahit à nouveau, c'était mieux que rien.
Alors qu'ils arrivaient devant la porte séparant les wagons occupés de ceux vidés, Harry constata que les boules de flammes étaient toujours là. D'un geste, il les redirigea afin d'en attribuer une par personne dans les couloirs.
- ça va aller ?
- Ce sera mieux quand on sera arrivé, mais avec toi je suppose que ça ira.
- J'espère, murmura le survivant plus pour lui.
Un choc fit trembler le wagon. Les vitres du compartiment vide devant eux volèrent en éclat. Une dizaine entrait brusquement.
- Ton lion, vite, murmura Harry en serrant le bras de Thibaut.
A une vitesse folle, le lion parcouru le wagon et arriva devant eux, diffusant au passage un souffle de soulagement autour de lui.
- On est pas en mesure de les attaquer. Tout l'arrière un train a été vérifié il ne reste personne ?
- Personne, j'ai fermé toutes les portes moi même.
- Ok, si on arrive pas à tes retenir de passer ici, on détache les wagons. Mais pas avant, ça les occupe, ça en fait autant de moins autour des autres.
- Ils vont se concentrer ici, dit Malfoy en arrivant. Ils vont vous affaiblir en se relayant pour vous épuiser vous et vos patronus. Écoutez, ils sont au dessus de nous aussi. Ils veulent ce passage, et à la longue ils l'auront.
- Mon cerf arrive.
- J'ai appelé mon aigle, il vole autour lui aussi, mais c'est comme éloigner un essaim de mouches.
- Pourquoi les patronus ne sont pas pas plus efficaces ! Ils devraient fuir.
- Ils font un roulement, je les ai observé. Ils se relaient tout autour du train. Eux aussi s'épuisent, expliqua Malfoy calmement. Ils sont des centaines.
Harry sorti son petit tableau et attendit que son personnage revienne dedans.
- Je te savais pas aussi narcissique Potter, constata t-il dans un rictus.
- La ferme Malfoy. Finalement c'était presque rassurant d'entendre ses petites remarques.
- Des balais sont partis de Londres dès que tu nous as contacté, pour l'instant ils sont une vingtaine en route, il faut tenir en attendant. Nous prévenons l'école, mais eux ne pourront rien faire. Le ministère est en train d'être informé.
- C'est trop long et pas assez, lâcha Malfoy qui était encore à côté.
En effet, les râles de l'autre côté de la porte se faisaient plus nombreux et plus forts, les longues capes noires approchaient doucement, mais approchaient.
- On peut pas faire mieux Malfoy. Il faudra bientôt larguer les wagons.
- Non. Avant on va gagner du temps, il faut leur mettre le feu. D'abord au dernier. Si on fait ça, un grand feu, sa lumière et sa chaleur va les obliger à se concentrer dessus. On va être soulagé quelques temps.
- Tu peux mettre le feu d'ici ? demanda Harry.
- Non. Pas si on veut que ce soit un feu qui puisse leur résister. On doit aller là-bas.
- Bon on a pas le choix. J'y vais avec toi. Thibaut, tu les empêche de passer ici. Un certain nombre va nous suivre toute façon, tu auras moins de pression. Neville ! cria t-il au jeune homme un peu plus loin, vient là. Aide Thibaut à les empêcher de venir, à tout prix, et attendez notre retour.
- C'est parti, lança t-il à Malfoy en le regardant dans les yeux, et envoyant à toute allure son cerf s'engouffrer dans le wagon. Si on s'en sort, on saura que c'est grâce à toi Malfoy.
- Pitié Potter, raya celui-ci.
Harry ouvrit la porte d'un geste et s'engouffra à la suite de son patronus, peu sûr de lui. Ils n'avaient pas le choix. Partout autour ils sentaient leur présence, qui se focalisait sur eux.
Malgré la petite boule de feu bleue, et le patronus, affaiblit, un froid mordant une certaine obscurité régnait dans les couloirs. Ils couraient presque pour atteindre le 5ème et dernier wagon. Ils étaient cernés. Derrière eux, les détraqueurs reprenaient leur place. C'était du suicide.
- Ils nous suivent.
Dans les wagons occupés, la pression avait un peu diminuée, redonnant espoir à leurs occupants, faisant briller un peu plus les patronus. Mais personne ne savait à quel prix.
- Faut qu'on aille plus vite on va se retrouver coincé, le pressa Harry.
- Qu'est ce qu'il y a Potter, on a peur de jouer au héros ? ironisa t-il, pas plus rassuré mais trop fier pour le reconnaître. Sa voix tremblante attestait bien sûr du contraire, mais Harry le remerciait silencieusement de l'effort qu'il faisait pour ne rien en laisser paraître.
- Tant pis on va mettre le feu à l'avant dernier, on peut pas faire mieux, ajouta t-il. Toute façon il se propagera. Et assez vite, prévint-il.
Il ouvrit la porte et s'arrêta.
- Reste derrière, je tiens pas à avoir des problèmes parce que tu t'es brûlé comme un imbécile.
D'un geste rapide et précis, Malfoy fit apparaître d'abord une petite flamme verte, qui se mit à grossir constamment.
- Ils se concentrent pour l'éteindre, murmura t-il, ça va me bouffer faudra m'aider à partir.
Toujours très concentré, Harry l'observa porter sa deuxième main sur sa baguette et donner une nouvelle puissance à la flamme qui d'un coup envahit tout un mur du couloir.
- Encore, murmurait-il en tremblant, luttant contre la force des détraqueurs autour.
Harry savait qu'il ne pouvait pas l'aider. Les flammes qu'il faisait apparaître en temps normal auraient été éteintes dans un simple souffle par les créatures.
- Malfoy faut qu'on parte, cria t-il dans l'urgence en voyant des ombres s'approcher dangereusement derrière eux.
- Une seconde encore...
- On y va maintenant ! asséna le survivant en le tirant par le bras, et en dirigeant le cerf devant eux.
Sans plus de ménagement, il le prit, et voyant la faiblesse qu'avait provoqué l'effort, le soutint tout en accélérant la cadence. Ils étaient entourés de toute part. Le feu derrière eux grondait et se mit à crépiter violemment, éclairent d'une lueur anormale et verte tout l'arrière du train.
- Malfoy appelle ton aigle, on va pas assez vite.
- Pas pu le maintenir, bredouilla t-il...
- Ok, on va faire avec.
Le cerf argenté tenait le coup, chassant encore et toujours les capes noires qui partaient par les fenêtres brisées.
- Plus que deux wagons et on y est, dit Harry autant pour le serpentard que pour lui.
Alors qu'ils devaient ralentir un peu en raison du nombre de détraqueurs devant eux, menaçant, les encerclant de peur et d'impuissance, une explosion derrière eux manifesta sa présence dans un souffle qui vint les pousser brusquement vers l'avant.
Les détraqueurs se reculèrent sous la force du souffle, il fallait en profiter. Harry, supportant une grande partie du poids de son ancien ennemi, fonça. Il ouvrit la porte, il ne restait plus qu'un wagon.
C'est à ce moment là qu'ils sont arrivés. Enfin. Harry regarda par une fenêtre en avançant, le regard attiré par une lumière argentée, bientôt suivie d'autres. Les membres de l'AD arrivaient.
- Les renforts ! cria Harry en traversant en courant le dernier wagon, alors que le cerf, plein d'une nouvelle source d'espoir se mit à briller de tous ces feux.
Ils allaient s'en sortir.
Quand ils poussèrent la dernière porte, Thibaut se jeta littéralement sur eux.
- Vous avez été vraiment long, bredouilla t-il. Mais maintenant on va s'en sortir. Dès que vous êtes partis, on a tous été un peu soulagés de la pression des détraqueurs, ça a redonné le sourire à quelques uns. Et maintenant regarde les balais sont arrivés !
- Dans dix minutes, tu détaches les wagons Thibaut.
Quelques minutes plus tard, Harry était un peu plus vers l'avant du train.
- On arrive à l'école dans une demi heure, sourit Hermione. C'est encore long mais on va y arriver. Qu'est-ce qu'il a ? demanda t-elle en montrant Malfoy.
- Je t'expliquerai plus tard, dit-il en l'asseyant dans un endroit un peu plus sécurisé que vers l'arrière.
- ça va aller Malfoy ?
- Fous moi la paix Potter !
- Je prends ça pour un oui.
L'épuisante résistance dura encore quelques dizaines de minutes, aidée par les membres de l'AD, qui harcelaient de toute part l'essaim sombre. Puis d'un seul coup, plus rien. La lumière revint, éblouissant les yeux, la chaleur aussi. Dehors, tout s'était volatilisé.
Sans plus d'adversaire, les patronus s'évaporèrent également, et sous le choc et l'énergie fournie par cette soudaine rupture et le combat, les sorciers qui les avaient produit s'évanouirent, tombant presque à l'unisson. Ils étaient arrivé dans la zone protégée de Poudlard.
Harry ne mit que quelques minutes à se réveiller. Et bien que faible, il se releva doucement, aidé par les élèves qui étaient restés dans les compartiments, et qui aidaient à présent tous les combattants. Le train venait de s'immobiliser. Sur le quai, Pompresh et les professeurs semblaient au bord de l'hystérie. Mais tous étaient vivants.
Les membres de l'AD n'étaient pas restés. Il ne fallait pas qu'on sache qui les avait aidé, et ils le savaient bien. Aussi dès qu'ils avaient vu que le train entrait dans la zone protégée, ils s'étaient rassemblés au sol le temps de se reposer un temps, avant de repartir, dans le plus total anonymat.
Après une distribution géante de chocolat, il s'avéra que tout le monde, bien que très fatigué, était en mesure de suivre malgré tout la cérémonie de répartition. Alors bien qu'inquiet, Hagrid conduisit sur le lac les premières années, et les élèves français.
- On se voit tout à l'heure, dit Harry à Thibaut, alors qu'il partait vers une calèche.
Sans surprise, Thibaut venait d'être envoyé chez les Gryffondors. La grande salle arborait des visages encore très pâles.
- Etant donné les évènements, expliqua Mc Gonagall, je vous laisse manger et reprendre quelques forces avant de vous dire quelques mots.
- Jamais vu quelqu'un parler aussi bien ! approuva Ron sous les sourires de ses amis.
Harry lançait régulièrement des regards à Malfoy. Pourquoi s'était-il tant impliqué pour des gens qui le méprisaient ?
- Bien, reprit leur professeur de métamorphose. Tout d'abord, comme vous avez remarqué, nous accueillons des élèves français cette année. Fort heureusement pour eux, ils ne sont pas venu par le train. J'espère que vous serez tous à la hauteur de leur présence, et de la chance que nous avons tous de retirer de nombreuses choses bénéfiques de cette année. Pour ce qui est de Rusard, vous verrez sur sa porte, ne nous étendons pas vous n'avez besoin que d'une chose c'est vous reposer. Par ailleurs, la forêt interdite est toujours interdite aux élèves. Venons en maintenant à ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Vous avez tous subit une terrible épreuve, et sans la présence de camarades entraînés et courageux, je n'ose imaginer ce qu'il serait arrivé. De tout coeur, je tiens, et tous les professeurs également, à les remercier chaleureusement du combat qu'ils ont mené, qui a évité toute victime sérieuse. Deux d'entre eux seront d'ailleurs professeurs assistants, Neville Londubat pour le cours de botanique, et Harry Potter pour celui de DCFM, matière dont le titulaire est cette année Julie Duchong, que vous avez vu à l'oeuvre dans le train pour vous défendre. Par ailleurs cette année, un club de duel est ouvert, pour plus d'informations, adressez vous à elle. Pour l'heure, je vous demande de tous aller dormir, vous n'aurez pas cours demain matin, il faut vous reposer. Harry Potter, Hermione Granger et Drago Malfoy, je vous demanderais de venir dans mon bureau toute suite.
En sortant du bureau de la directrice, ils partirent très vite dormir. Elle avait voulu connaître les détails, et après un récit qu'ils firent à tour de rôle, ne mentionnant pas qui leur avait porté secours, ils étaient sortis, accompagné de Melle Duchong.
Malfoy avait lâché un vague "salut" à l'attention de Harry. Il faudrait qu'ils discutent, un autre jour.
Quand il arriva dans le dortoir, Thibaut, Neville et Ron dormaient déjà. Le sommeil le gagna très vite lui aussi.
End Notes:
Voilà, j'espère que cette entrée dans l'école va vous plaire, j'attends vos avis, positif ou négatifs, n'hésitez pas :)
La découverte des carnets by Emaxyo
Author's Notes:
Voilà, la suite est arrivée assez rapidement, j'espère que vous serez pas déçu :)
Quand il ouvrit les yeux, la première chose que vit Harry, ce sont les rideaux si chaleureux de son lit à baldaquin. Il était de retour à Poudlard. Le dortoir était encore endormi. Le soleil filtrait déjà par la petite fenêtre. Dans un soupir, le jeune homme se leva. Il avait beau se souvenir que ce matin il n'aurait pas cours, il n'avait pas vraiment le temps de rester couché.
Dans la salle commune silencieuse, Hermione était déjà là, installée à une table, à lire un petit livre qui ressemblait plus à un vieux carnet dont la couverture semblait usée par le temps.
- Qu'est-ce que tu fais 'Rmione ? demanda t-il entre deux baillements.
- Bonjour Harry ! Plutôt matinal ! répondit-elle joyeusement.
- Qu'est-ce qui te mets de si bonne humeur, après ce qu'il s'est passé hier... constat-il en voyant défiler quelques images de l'attaque des détraqueurs dans le train.
- D'abord, commença t-elle avec un grand sourire en tendant un journal, la Gazette n'a pas parlé de ce qu'il s'est passé hier.
- C'est plutôt une mauvaise nouvelle, dit-il en fronçant les sourcils et en prenant l'exemplaire pour regarder la première page parlant de choses d'un intérêt plutôt limité.
- Réfléchis, ça veut dire qu'on sait quelque chose que le ministère veut cacher, et donc qu'on pourra utiliser en cas de besoin...
- Tu veux dire quoi là ? Qu'on va faire du chantage au ministère ?
- Pourquoi est-ce que tu utilises toute suite les grands mots Harry, je dis juste qu'en cas de besoin ça nous facilitera la tâche !
- La différence est plutôt subtile, dit-il en souriant. Mais je ne comprends pas Kingsley, c'est pas son genre de rien dire comme ça. Et puis, comment veux tu que personne ne soit au courant, tous les élèves vont prévenir leurs parents.
- D'abord, Kinglsey a un gros problème, et on ne peut pas lui en vouloir, il fait du mieux possible. Si tu veux, dit-elle en le voyant à l'écoute de la suite, il n'est à ce poste qu'à titre provisoire, des élections auront lieu dans un mois, et les principaux adversaires sont assez conservateurs pour simplifier.
- Et ... ?
- Eh bien, dit-elle comme si elle s'adressait à un enfant, pour éviter le pire, l'arrivée au pouvoir des traditionnalistes bornés, Kingsley doit sortir de son poste par intérim avec un bilan positif, c'était le cas jusqu'à maintenant, mais penses tu que les sorciers donneraient leur voix à quelqu'un qui, lorsqu'il était au pouvoir, a vu la montée en puissance des détraqueurs ? Non. Et nous savons tous qu'il vaut mieux qu'il reste ministre, ça suppose quelques concessions jusqu'à son élection.
- Bienvenue dans les magouilles de la sphère du pouvoir, dit Thibaut en descendant les escaliers. Mais Hermione a raison, c'est mieux comme ça.
- Et pour les lettres, continua t-elle comme si elle n'avait pas été interrompu, les préfets sont chargés d'expliquer qu'il faut garder ça secret pour l'instant, mais ne rêvons pas, il y aura des fuites. Nous entrons dans les luttes d'influence, et que tu le veuilles ou non Harry, tu en es un des pions central.
- On verra ça quand ce sera indispensable, on devrait aller déjeuner.
La grande salle n'était occupée que par quelques élèves. Le professeur Flitwick était installé et en pleine discussion avec Hagrid. Quand Harry entra, ils échangèrent un regard. Il irait discuter avec son professeur de sortilège dans la journée.
Les trois Gryffondors s'installèrent à leur table vide. Alors qu'il beurrait tranquillement sa tartine, Harry fut attiré par une présence solitaire à la table des serpentards, Malfoy était là, seul. Tous ceux de son année n'étaient pas revenu cette année, quant aux autres, ils le craignaient en raison de la réputation de sa famille, ou l'évitaient parce qu'il n'avait pas été assez virulent dans les rangs de Voldemort. Leurs regards se croisèrent un instant, se lançant mutuellement une série d'éclairs tétanisants. C'était ridicule. Hermione les regarda un instant amusée, il y a des choses qui ne changeaient pas.
Quelques minutes plus tard, la nouvelle directrice des Gryffondors, Julie Duchong, entra dans la salle pour donner à Hermione les emplois du tempsdes élèves de la maison.
- Harry, je t'attends ce soir dans mon bureau, on doit discuter un peu des cours et du club de duels. Et penses à ton équipe de Quidditch, tu en es le capitaine.
- Justement, à ce propos, je préférerais redevenir simple attrapeur, Ginny ferait un très bon capitaine.
Hermione l'observa en souriant, il n'aurait peut-être pas besoin d'un retourneur de temps cette année finalement. Il prenait ses responsabilitées.
- Honnêtement, avec tout ce que je dois mener de front, je ne le ferais pas correctement.
- C'est noté Harry, j'en toucherai un mot à Miss Weasley. A cet après-midi en classe.
Quand Ron arriva quelques instants plus tard, Hermione leur demanda de les suivre dans la salle sur demande, sans attendre.
- Harry, tu m'as demandé ce matin ce que c'était que ce carnet, dit-elle en s'installant dans un des fauteuils qui étaient apparus, sous l'oeil surprit de Thibaut, et bien je l'ai trouvé derrière des livres dans ta bibliothèque, il y en a plusieurs. Ils sont tous du même auteur, un anonyme qui a collecté des tas d'informations sur des créatures que l'on qualifiera de maléfiques. Tout un carnet est consacré aux épouvantards, il y a des choses dedans dont vous n'avez même pas idée, une analyse très complexe de leur... Bon ok j'abrège, dit-elle sèchement en voyant Ron soupirer. Bref, un des carnets a quelques pages qui parlent des détraqueurs, et qui donne des informations que je n'avais jamais lu nul part.
- Du genre ?
- On nous dit toujours qu'ils vivent dans le nord de l'Écosse, mais personne n'en sait vraiment beaucoup plus sauf les langues de plomb qui entrent en contact avec. Et bien leur royaume serait sur l'île de Canna, enfin, l'entrée, ils vivent dans les sous-terrains de l'île. Autre chose, vous avez déjà entendu parler vous d'où ils viennent ? Non, j'ai vérifié dans tellement de livres que je serais étonnée du contraire. Il est dit ici, peut-être qu'il s'agit d'une ancienne légende qu'il a retranscrit, mais c'est intéressant : le peuple des détraqueurs vient d'une tribu isolée qui vivait en totale autarcie. Durant des siècles, ils se sont développés seuls en paix, se croyant sans doute seuls au monde. Ils ont alors colonisé des dizaines de petites îles autour. Le type de magie qu'ils ont développé durant cette période est assez obscur, mais il n'a rien à voir avec le notre. Leur magie n'est pas basée sur le pragmatisme comme l'est celle des sorciers ou des elfes. Leur magie est faite de quelque chose de beaucoup plus instable et instinctif, elle s'activait alors seulement en cas de danger, et avait pour but de distraire l'attention d'un animal dangereux, le temps de fuir, c'était purement défensif. Mais ensuite, les sorciers et les hommes sont venu explorer leurs terres, leurs îles, ils se sont approchés de leur peuple jusqu'à en devenir une menace. Leur pouvoir défensif a très vite été obligé d'être activé pour des périodes de plus en plus longues, et de plus en plus fréquemment. Très vite, il s'est mit à muter pour leur survie face aux intrus. D'abord conçu pour distraire comme peuvent le faire nos sors anti-moldu, il est devenu bien plus agressifs. Alors que ce peuple était obligé de se cacher sous terre pour dormir, alors que les étrangers devenaient dangereux parce qu'effrayés par les pouvoirs grandissants que les détraqueurs déployaient petit à petit, ils se sont retrouvé bien vite prisonniers de leur magie qui ne s'éteignait plus, qui provoquait des réactions toujours plus violente, la peur, le froid, l'obscurité. Elle s'est mise à les consumer, trop puissante pour eux, ils ne la contrôlaient pas. La terreur insupportable qui s'est mise à régner autour d'eux leur a ôté tout sentiment humain, les garder, s'aurait été sombrer dans la folie. Les plus insensibles sont morts de désespoir, ceux qui ont survécu n'étaient plus des hommes. Ils en ont perdu jusqu'à l'apparence, enterrés qu'ils étaient dans les sous-sols. La peur qu'ils rayonnaient a éloigné toute créature de leur île, mais c'était trop tard. L'arme la plus efficace contre eux, c'est les forcer à ressentir des choses, d'où le patronus, forme pure de sentiments, qui les rend vulnérables aux pouvoirs qu'ils véhiculent, parce que c'est, l'espace d'un instant, leur redonné une humanité et des sentiments qui sont alors attaqués par leur magie.
- Il y a autre chose ? demanda Harry après un instant de silence.
- Le chant du phénix leur est insupportable aussi, mais parce que c'est un animal trop rare, c'est une solution qui a sans doute été oubliée avec le temps. Mais il me reste encore quelques pages à lire.
- C'est un peuple maudit, murmura Thibaut.
- C'est peut-être des choses qui vont nous aider, tu as ramené les autres carnets ici ? demanda Harry.
- Ils sont dissimulés dans mon dortoir, protégés par plusieurs sors. C'est des mines d'or, et entre de mauvaises mains, je n'ose même pas imaginer ce que ça donnerait. Je vous ai épargné les détails mais tout est dit sur la façon de les approcher et de se servir d'eux en diminuant un peu leur pouvoir sur celui avec qui ils s'associent. C'est très compliqué, j'ai pas encore tout compris mais il y a une méthode.
- Si on pouvait savoir qui a écrit ça, un ancêtre des Black, tu pourrais estimer une date ? demanda Harry.
- Je ne sais pas. Mais il y a autre chose. Quelque chose de très contrôlé officiellement, tout un carnet y est consacré. Comment devenir animagus. Je n'ai fait que feuilleter mais c'est une méthode complète on dirait. J'ai vérifié en temps normal il faut faire une demande très motivée au ministère au sein du département des mystères, et approuvée par le mangenmagot, rien que pour consulter une méthode.
- Alors comment les maraudeurs y ont eu accès ?
- Je suppose qu'il y a certains secrets de famille. Peut-être que Sirius connaissait ce carnet et l'a utilisé avec Pettigrow et ton père Harry. Là dessus on ne peut faire que des suppositions.
- Tu pourrais apporter les carnets ici ? j'aimerais les voir un peu.
- Trop de monde connaît cette salle maintenant, c'est trop risqué. Tu pourras les conserver dans ton bureau Harry, c'est plus sûr, avec quelques sorts de protection.
- Mon bureau ?
- Ah, on te l'a pas encore dit, puisque tu as un certain statu, tu as droit à un bureau, du même genre que ceux des préfets en chef. Tu verras ce soir je suppose.
- Bien.
- T'as eu des nouvelles du ministère ? Ils vont faire quelque chose pour l'attaque d'hier ? demanda Ron.
- Non, même dans le bureau des Aurors ils n'en ont pas parlé.
- On est a leur merci. Vous êtes bien gentils avec vos tactiques politiques, répliqua Harry en regardant Hermione et Thibaut, mais en attendant, tout doit s'arrêter ? Je n'ose même pas imaginé ce qu'il se serait passé si les renforts n'étaient pas venu à temps. Avec Malfoy on aurait pas pu gagner beaucoup plus de temps. Au nom du serpentard, un silence pesant se fit dans la pièce.
- Je comprends pas, son comportement, dit Harry en résumant la pensée de tous.
- A l'évidence, on l'a complètement sous estimé, on a voulu voir en lui ce qui était le plus simple à voir, l'ennemi, réfléchit Hermione.
- C'est simple de changer de camps une fois la guerre finie.
- Ron, c'est pas si simple, il aurait fait un très mauvais mangemort, il n'a pas la froide détermination, il est plein de doutes, il remet les choses en questions, il n'a pas tué Dumbledore, il a agit sous le chantage, il était prit dans un engrenage, expliqua Hermione.
- Je ne sais pas quoi en penser, mais une chose est sûre, sans lui, on aurait pas tenu hier. C'était lui les boules de feu, lui l'idée de diversion, lui qui n'a pas hésité à aller mettre le feu au dernier wagons, dit Harry. Mais c'est... Malfoy...
- On verra bien la suite, conclut Ron.
- Bon, je dois aller faire deux trois choses, pour l'instant, tout ce qui a été dit ici, on le garde pour nous, ce n'est pas la peine de mettre toute suite les autres au courant. Hermione, tu continues d'éplucher tout ça, Ron, je vais pas avoir le temps les prochains jours de récolter des informations auprès de tout le monde, tu pourras t'en occuper ?
- ça marche.
- La séance est levée ? demanda Thibaut en riant.
- Pour cette fois tu t'en sors bien, lui répondit Harry en souriant. Profites-en. Quoique, dit-il après réflexion, tu pourrais te débrouiller pour recevoir et feuilleter des journaux moldus ? Dumbledore m'a dit un jour que ça permettait de repérer des accidents ou des morts suspects, et puisqu'on ne peut pas se fier à la Gazette...
Lorsqu'il se coucha le soir, c'est croulant sous la fatigue qu'il ferma les yeux. En fin de matinée, il avait réussit à voir un moment son professeur de sortilège, qui avait tenté de lui expliquer les flux et les influences qui entraient en considération dans le sortilège du patronus et les modifications qu'il souhaitait y apporter. Il souhaitait pouvoir immobiliser les détraqueurs, ou protéger un groupe de personnes isolées au milieu de détraqueurs, plusieurs pistes entraient en compte. Mais pour l'instant, les résultats n'étaient pas encore très concluants.
Ses pensées vagabondèrent encore un long moment. Julie et lui avaient parlé longtemps. Il l'assisterait pleinement dans le cours de duel comme un professeur à part entière, quant aux cours de DCFM, il serait en charge de prendre des groupes dans la pratique du cours, se partageant la classe avec Julie afin que tous les élèves puissent assimiler les sortilèges de défense et les utiliser régulièrement, de la 1ère à la 6ème année. Pour ce qui est de la 7ème année, il agirait ponctuellement. Son emploi du temps avait été vu en fonction de ses nouvelles tâches, de même que les cours de pratique des élèves auraient souvent lieu par groupe le soir.
Il lui avait suggéré une chose, insérer au programme des 5, 6 et 7ème années, l'apprentissage du patronus, pour fixer ensuite cet apprentissage à la 5ème année les ans suivants. Il ne fallait pas priver les élèves plus âgés de cette année d'une telle compétence si utile dans cette période de troubles. Elle avait acceptée.
Et puis, les carnets qu'avait trouvé Hermione... Il était vraiment intéressé par tout ça, surtout par celui sur les animagus, il en était très curieux. Il regarderait ça de près durant le week-end. Comment ils avaient fait, Sirius et son père, et puis lui, quel pourrait bien être l'animal, la forme qu'il prendrait si il en était un.
Mais alors qu'il s'endormait sur ce foisonnement de pensées, Harry entendit Thibaut, qui, couché depuis un moment lui, était reparti dans ses cauchemars. Il se leva pour lui tenir la main un moment. Le lendemain, mais ça, personne ne le su, un petit journal moldu annonçait la mort d'un couple au nord de l'Écosse, l'explication médusait tout le monde, ça ressemblait à une crise cardiaque, au même moment, les deux.
End Notes:
Alors, qu'est ce que vous en pensez ? L'histoire des détraqueurs est crédible ? N'hésitez pas à donner votre avis, c'est motivant :), à bientôt
Chapitre 15 : Des journées bien remplies by Emaxyo
Chapitre 15 : Des journées bien remplies
- Tu n'oublies pas que ce soir tu dois tenir la permanence pour les inscriptions au club de duel dans le hall ? Demanda Julie Duchong en passant la tête dans le bureau de Harry.
- Oui oui j'y serai...
- On se voit tout à l'heure, dit-elle joyeusement en partant, alors que le jeune homme pestait contre la pile de parchemins devant lui. Il devait avoir une connaissance exacte des cours de DFCM, qu'il avait trouvé ce matin, en entrant dans son bureau. Hermione était passée un peu plus tôt elle aussi, déposer les carnets, qu'il avait fallu enfermer dans un tiroir, tout en isolant la pièce avec plusieurs sorts.
Il devait absolument étudier les premiers cours des différentes années, il commencerait à recevoir des groupes dès le lendemain. Cependant, quelque chose attirait irrémédiablement son esprit, et l'empêchait de se concentrer, ce petit carnet noir dans le tiroir, qu'il n'avait pas encore feuilleté. Dans un soupir, Harry repoussa la pile de parchemins devant lui et ouvrit le tiroir.
Il semblait usé par le temps. La couverture, craquelée, n'était plus souple depuis longtemps et craquait de la soulever. Il trouva sur des pages jaunies et tachées, une écriture longue et fine, pas de nom, ni de date.
"Il m'a fallu de longues recherches, et beaucoup d'acharnement pour recueillir ses informations. Il semble que l'on se fasse un malin plaisir à garder secrètes les méthodes qui permettent la transformation. Quand j'en vois la complexité, et surtout le danger, je me dis que, peut-être, c'est mieux ainsi. En questionnant sous veritaserum certaines personnes dont je tairai le nom, j'ai entendu des récits tels qu'il m'en est impossible de les retranscrire. J'ai longtemps réfléchis, pour savoir si mettre par écrit ce type de savoir n'est pas dangereux, mais une réalité m'a poussé à le faire. Les animagus sont voués à disparaître. Le pouvoir met tout en oeuvre pour cela, ils sont trop dangereux, trop indétectables, menaçants. C'est une gêne dont aimerait se passer la royauté. Il m'est impensable qu'un tel savoir disparaisse."
Voilà la seule indication personnelle que trouva Harry, en prologue. Le reste n'était qu'explications et schémas. Mais pour l'heure, le cours de potion l'attendait, et même si Slughorn aurait accepté un retard de sa part, il préféra se dépêcher de partir, en fermant bien son bureau auparavant.
Leur professeur n'avait pas changé, s'en était désespérant. Toujours à la recherche de ceux qui seraient influents, il ne lâchait plus aucun membre de l'ancienne AD, et leur lançait tant d'invitations que c'était pitié pour Harry que de devoir les lui refuser. Malfoy aussi avait la sienne, d'autant plus depuis les évènements du train, son nom était voué à retrouver un peu de prestige.
Lorsqu'ils quittèrent le cachot, sous les grelotements des français, Thibaut marmonnait des "sale gros bonhomme élitiste et manipulateur", sous le regard amusé des autres.
- T'es juste jaloux parce que t'as pas encore droit à ton invitation, dit Harry en riant.
Le soir arrivait à grand pas, et si il y avait une chose dont il n'avait pas envie, c'était d'inscrire une foule d'élèves au club de duels, qui seraient pour la plupart là pour pouvoir lui parler. Hermione, qui trouvait qu'il exagérait et faisait une crise de narcissisme déchanta complètement en voyant la foule de jeune-filles à la voix très aigue et surexitée qui attendait depuis près de deux heures avant l'ouverture des inscriptions.
Un chuchotement "il arrive" parcouru la foule, provocant une levée de miroirs parmi les jeunes filles, se recoiffant très vite.
Harry eu soudain une idée qui en découragerait plus d'une pour s'inscrire si ce n'était pas pour les duels. Un sourire s'étalait déjà sur son visage quand il murmura quelques mots à Hermione. Thibaut et Ron, derrière eux, riait déjà à gorge déployée.
Hermione, d'un bond, s'installa sur un des bureaux, laissant l'autre à Harry, et annonça d'une voix forte digne d'une concierge, et avec un ton ne laissant aucun doute quant à sa dureté : "Les 1ères, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème années, c'est par ici pour s'inscrire, et dépêchez-vous j'ai pas que ça à faire".
Naturellement, les deux dernières années se dirigèrent vers Harry, et étaient beaucoup moins fréquentées par les fanatiques jeunes filles aux vagues d'hormones incontrôlables. Les élèves qui en faisaient partis étaient là pour le duel, uniquement.
En revanche, l'annonce d'Hermione provoqua dans les autres années une vague d'indignation comme on n'en connaît pas à Poudlard. Mais voyant que rien ne leur ferait changer d'avis, un certain nombre d'élèves quittèrent le hall, réduisant de façon conséquente la file d'attente.
- Ta popularité est alarmante, si c'était moi j'oserais pas sortir du dortoir, murmura Thibaut.
- Fais attention c'est contagieux, glissa Ron en souriant, depuis la fin de l'année, je n'ai jamais eu autant de sourires.
En parfaite opposition, Hermione lui envoya un regard noir suffisant pour rétablir la balance.
Dans la file, Harry rencontra beaucoup de visages familiers, de membres de l'AD entre autre. Par contre il ne connaissait personne dans la file d'Hermione. Au bout d'une petite demi heure, puisqu'il devait passer quelques minutes à discuter avec chacun, Harry se retrouve face à Drago Malfoy. Un silence gêné accueilli d'abord le Serpentard qui s'asseyait.
- Bon alors, nom, je crois que je vais y arriver seul, maison aussi... motivations ?
- Tu fais une fiche pour le ministère Potter ?
- ça va Malfoy, c'est juste pour adapter ce qu'on va voir en fonction des attentes, tu peux pas juste répondre comme tout le monde pour changer ?
- Bon t'as qu'à mettre que c'est pour avoir de l'expérience pour pouvoir entrer chez les Aurors.
Un silence glacial accueillit la déclaration, pourtant prévisible.
- C'est sérieux cette histoire ou c'était juste pour la Gazette ? demanda Harry méfiant.
- Crois ce que tu veux Potter, je veux juste m'inscrire.
- ... Des idées sur des choses précises que tu veux apprendre ?
- Pas à moi de faire le boulot des profs.
- Ok... et sinon il faudra créer une équipe pour ta maison, les 7ème années seront chargés de la diriger, au moins au début, pour l'instant tu es le seul de ton année...
- Si tu crois que j'allais laisser ça à ces guignols de 3ème année, à eux seuls ils battraient pas un Poufsouffle.
- Alors tu dois venir demain soir dans le bureau de Duchong, on te donnera des précisions, les autres chefs d'équipe de maison seront là aussi.
- Toi aussi donc...
- Ce sera pas moi, je participerai pas à la compétition, mais j'y serai en tant ...
-... que prof bla bla... Quelle heure ?
- 20h30.
Sans un mot Malfoy repartit. Finalement ça s'était bien passé, pas de remarques blessantes. Zacharias Smith serait en charge de diriger les Poufsouffle, pour Serdaigle, s'était Luna qui s'en chargeait, quand à Gryffondor, les choix étaient multiples, mais à priori Hermione l'emporterait. Ron avait refusé avant même qu'on lui pose la question, préférant se consacrer aux entraînements de Quidditch que d'avoir plus de travail. Tout était enfin réglé. Une fois que tous étaient passé, Hermione, Thibaut, Ron et Ginny, qui étaient restés pour aider s'étaient solennellement inscris.
- Il y a vraiment beaucoup de monde, je sais pas comment on va gérer ça.
- De toute façon ce seront des entraînements par maison, si tu veux une compétition mais si tu mets les cours en commun, ça stimulera moins.
- Oui on a prévu ça, mais vu le monde, ils devront s'entraîner seuls aussi, entre eux. Je crois qu'on va se partager les maison avec Duchong. Et j'aurai pas Gryffondor, du moment que j'ai pas non plus Serpentard... dit Harry.
Il s'avéra que justement la directrice avait trouvé que c'était une excellente idée qu'Harry assure ce cours de duels aux Serpentards "il donnera peut être à quelques uns des notions de loyauté".
Le lendemain en fin d'après midi, après une journée de cours assez chargée, Harry était déjà fatigué et devait trouver la force d'affronter un groupe de deuxièmes années dans une salle de classe, qui mêlait traditionnellement pour ce cours les Serpentard aux Gryffondors, règle tout à fait ridicule et provocatrice. Ils étaient une petite vingtaine, à l'attendre dans un mélange d'excitation et d'appréhension. Mais Harry lui, malgré les conseils d'Hermione était plus qu'angoissé et rata son entrée remarquablement en manquant de tomber en trébuchant contre le tapis au milieu des rangées. Au moins c'était une manière comme une autre de détendre l'atmosphère.
- Euh, Bonsoir. Comme vous l'a expliqué le professeur Duchong, cette année vos cours théoriques sont un peu moins nombreux au profit d'heures de pratiques que vous ferez avec moi. Je crois savoir que vous avez déjà commencé l'étude des doxys ...
- Oui Monsieur, ce sont des ... commença un jeune homme qui aurait pu être le frère spirituel d'Hermione.
- Stop, je t'arrête tout de suite, comment tu t'appelles ?
- Michael Guirbac.
- Ok Michael. Et moi je suis ?
- Euh... Harry Potter...
- Alors appelez moi Harry. Je suis encore élève ici après tout, pas la peine de me donner vingt ans de plus.
Après un rappel de ce qu'était le doxy, et une rapide mise en situation par une invasion de ces petits êtres venant de tapisseries que Kreattur lui avait fournit, Harry les laissa se débrouiller quelques minutes avant d'intervenir alors que le tapis commençait à prendre feu.
- Surtout ne pas mettre le feu à leur habitat. D'abord, tout simplement parce que vous risquez de brûler l'endroit où vous êtes, mais surtout parce que vous les ferez sortir et alors ils vous attaqueront directement. J'ai beau avoir quelques antidotes je ne tiens pas à les utiliser.
Lorsqu'il quitta la salle de classe pour s'enfermer dans son bureau, Harry poussa un profond soupir de soulagement, personne n'avait été blessé, malgré le lancé de sorts plus qu'aléatoires. Quelques minutes plus tard, quelqu'un frappa à la porte. C'était Thibaut.
- Je te dérange pas ?
- Non non entre, j'allais souffler 5 minutes toutes façon.
- Enfin t'as pas beaucoup de temps, tu as réunion bientôt pour le club de duel.
- Oui... Et toi tu fais quoi ?
- Je pensais commencer le devoir de métamorphoses, mais la bibliothèque va fermer dans une demi-heure, et à cette heure il y a trop de bruit dans la salle commune pour bosser.
- Tu peux t'installer ici si tu veux, je serai pas là pendant une heure, tu seras un peu tranquille.
Après avoir dit trois fois que non ça le dérangeait pas et qu'il était ridicule, Harry se sauva vite pour ne pas prendre de retard.
Seule Hermione était arrivée, ce qui n'avait rien d'étonnant. Elle attendait devant la porte en lisant un gros volume.
- Alors ? demanda t-elle en reconnaissant ses pas.
- Malgré une entrée fracassante ça a été. Je m'inquiète plutôt pour les 5ème années de demain, mais bon.
- Tu vas réussir à tout gérer ?
- J'en sais rien, avoua t-il, mais si je réussis, après une année pareille, plus aucun boulot ne me fera peur, je serai prêt à tout !
- Si t'as besoin d'aide tu n'hésites pas à nous demander.
- Oh t'en fais pas ça viendra.
Quelques minutes plus tard, tout le monde était arrivé.
- Alors, commença Duchong, nous avons donc les chefs de file, très bien. Je sais pas encore ce qui a filtré, donc je détaille tout. Harry et moi allons gérer chacun deux maisons. J'aurai les Gryffondors et les Poufsouffle, Harry...
- C'est lui qui va nous entraîner ? demanda Malfoy avec un fatalisme dans la voix des plus exagéré.
- C'est ça, on est appelé à se voir souvent Malfoy alors n'en fait pas trop.
- Mais il va pas être objectif avec nous, continua le Serpentard, c'est de notoriété publique qu'il nous hait.
- Hé bien si c'est le cas, je suis sûre qu'il laissera ses sentiments personnels en dehors du cours, coupa Julie. Ces points étant réglés, dit-elle sur un ton qui ne permettait aucune réplique, chaque équipe se réunira une fois par semaine avec son professeur attitré, libre à vous en dehors de ce moment de vous entraîner par équipe. Ce n'est qu'un cadre pour que tout se passe bien et que vous puissiez progresser. Harry je sais que tu as déjà beaucoup de travail, mais si tout va bien tu devrais trouver deux heures par semaine pour chacune des deux maisons.
- Alors ce sera le dimanche après-midi, j'ai souvent des réunions au ministère le samedi.
- Voilà qui ne posera pas de problème d'emploi du temps pour les élèves, si ils sont motivés ils viendront. Sinon, ça enlèvera les éléments indésirables, et comme je l'ai dit, libre à vous de vous entraîner en dehors. Je prendrai le dimanche après -midi aussi, c'est plus simple. On commence cette semaine, les salles seront affichées dans vos salles communes.
- Et pour cette histoire de compétition ça se passe comment ? Demanda Zacharias Smith.
- Donc je vous propose que tous les membres inscrits de chaque maison participent, à compter d'un tour par semaine à partir du mois de février. Les affrontements auront d'abord lieux par année et par maison, chaque défaite est éliminatoire sans autre chance, il y a trop de monde pour offrir des revanches à chaque duel. Les couples qui s'affrontent seront tirés au sort. Donc on va alors se retrouver avec un champion de chaque maison par année. Ensuite, trois champions par maison seront désignés pour les finales, un pour les 1ères, 2ndes et 3èmes années, un pour les 4 et 5ème années, et un pour les 6 et 7ème années. Et c'est là que les choses sérieuses vont commencer, ça commencera autour du 15 avril je pense. A ce moment on assistera à des combats intéressants je pense.
- Donc des éliminatoires pour que sur tout le groupe de chaque maison, 3 représentants selon le niveau d'études s'affrontent, résuma Hermione.
- C'est ça. Si tout est clair rentrez dans vos dortoir avant le laché du Rusard en furie, et réfléchissez à la façon dont vous allez vous organiser dans vos maisons. Merci Harry, ajouta t-elle alors qu'il partait.
Les Serpentards... C'était officiel. Il allait devoir s'imposer dès le début, c'est-à-dire dans trois jours, quelle poisse. Il avait déjà une petite idée sur le comment.
Quand il retourna dans son bureau, il en avait presque oublié la présence de Thibaut, qui était là, en train de griffonner un long parchemin.
- Je suis mort, dit Harry comme on dit bonjour.
- Oui deux fois déjà il paraît.
- Non mais c'est pire, je vais devoir gérer les Serpentards...
- Bo, tu les envoies dans le décor au premier cours, et après ils se tiendront à carreaux, non ? répondit le jeune homme en levant les yeux.
- Je vais tenter un mot qui est difficilement employé avec eux, la pédagogie.
- Je suis sûr que t'es pas objectif, enfin, c'est pas pour tout de suite. T'as faim ? J'ai demandé quelques sandwiches aux elfes de maison.
Harry s'empiffra sans aucun savoir vivre pendant une bonne demi heure avant de s'affaler dans un fauteuil.
- Et toi ? J'ai même pas pris le temps de te demander si ça allait, après tout c'est tes débuts ici.
- Lumos, murmura Harry un peu plus tard. Le couvre-feu était passé depuis au moins une heure, ils arpentaient les couloirs pour retourner au dortoir. Le château était désert, même les fantômes semblaient absent. Ils n'avaient pas vu l'école aussi calme depuis longtemps.
- Oh, j'ai oublié de te dire, murmura Thibaut, j'ai vu quelques articles dans la presse moldu, des disparitions étranges, et des statistiques étranges. Il y a deux fois plus d'accidents de voiture depuis le mois dernier, les blessés disent qu'ils ont senti leur voiture glisser, comme s'il y avait du verglas.
- La glace des détraqueurs... Tu pourrais réussir à faire une carte des zones où il se passe ce genre de choses pour voir où ils sont les plus actifs ?
- Oui bien sûr, et autre chose, plusieurs crises cardiaques ont eu lieu dans un village au nord. Les médecins se l'expliquent pas, ils ne comprennent pas. J'ai vu des photos des victimes, et un certain nombre me donnent une impression de déjà vu, je ne suis jamais allé là-bas pourtant...
Harry s'arrêta un instant, réfléchissant à vive allure. Puis soudain une pensée le frappa comme une évidence.
- Tu dors toujours aussi mal ?
- Euh souvent, pourquoi ?
- Bon tu vas trouver ça louche mais cette nuit je vais dormir avec toi.
- J'ai du mal à suivre ton raisonnement Harry, je sais pas si on te l'a dit mais t'es un mec bizarre des fois, dit-il en souriant.
- J'ai peut-être une explication sur le lien entre les visages que tu connais, et les rêves angoissant que tu fais, c'est peut être qu'une seule et même chose. Je connais bien le sujet crois moi.
- Ah... ce serait logique oui, approuva Thibaut, mal à l'aise à l'idée de voir tant de morts en fait véritables.
- ... ça va ?
- Je sais pas si je vais m'endormir après ça.
- On verra bien. Allez, dépêche toi, je tiens pas à être suivi par Miss Teigne, j'ai pas tous les droits non plus.
Après une nouvelle salve d'escaliers, ils étaient devant le portrait d'une grosse dame grognon après un réveil inattendu. Au loin, Harry cru reconnaître un miaulement, vrai ou pas il ne tenait pas à le savoir.
Chapitre 16 : cours de duel by Emaxyo
Harry et Thibaut, en entrant dans la salle commune quasi déserte s'installèrent dans un fauteuil, contre une fenêtre donnant sur le parc. Il est évident qu'après cette théorie, Thibaut aurait du mal à s'endormir. Harry comprenait très bien ce que pouvait ressentir son camarade, pendant des années, c'est lui qui avait vécu ce genre de rêves avec Voldemort. Mais une chose était étrange, vivait-il au présent des crimes de mangemorts et de détraqueurs quels qu'ils soient ? Si c'était le cas, quel pouvait être le type de lien qui les unissait pour lui permettre de voir les crimes ? Harry avait eu ce lien privilégié avec Voldemort du fait de son passé, mais pour Thibaut, qu'en était-il ? De toute façon il n'était sûr de rien, il ne fallait pas tirer de conclusions trop hâtives.
- Je crois que je vais tenter les sélections pour l'équipe de Quidditch, j'ai bien envie de reprendre l'entraînement de poursuiveur, dit Thibaut au bout d'un moment.
- La date de sélection a été affichée ?
- Depuis midi oui, ce sera en fin de semaine prochaine. Enfin toi tu reprends ton poste d'attrapeur sans problème.
- J'espère juste ne pas rater trop d'entraînements... Ce serait bien oui que tu nous rejoigne, si tu veux on pourrait aller s'entraîner un peu quand on aura un moment.
- C'est plutôt si tu peux, réctifia Thibaut en souriant.
- J'espère bien, dit Harry en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil. Un petit groupe d'élèves venait de quitter la salle, ils étaient seuls. Il observa la salle un instant, quelques bougies flottaient encore autour d'eux, mais la plupart s'étaient éteintes. C'est la dernière année qu'il serait ici, et il n'aurait sans doute pas le loisir d'en profiter.
- On devrait aller se coucher, je vais coller nos deux lits, ajouta Harry en se levant. Il pourrait ainsi mieux comprendre les troubles du sommeils et les cauchemars de Thibaut, en l'écoutant dès le début des agitations.
- Je veux pas que ça t'empêche de dormir surtout.
- Oh tu sais, depuis que j'ai plus droit aux nuits agitées, je suis beaucoup moins fatigué, t'en fais pas pour moi.
Harry grimpa assez vite les quelques marches les menant au dortoir, et d'un geste de sa baguette, il fit léviter le lit de Thibaut pour l'amener contre le sien, en repoussant un peu celui de Neville. Il avait prit la décision de conserver la baguette de Dumbledore pour l'instant. Après avoir longuement réfléchis sur la situation, il s'était finalement dit qu'étant donné la période transitoire trouble qui s'annonçait, il était sans doute plus judicieux de la conserver. Et depuis qu'il avait commencé de s'entraîner avec, ses capacités s'étaient considérablement développées, et face à une attaque, qui était susceptible de se produire contre lui n'importe quand, ce détails était d'importance.
D'un bond il s'installa dans son lit, fut rejoint par Thibaut dans le sien et tira un rideau englobant les deux dans un même espace. Pour ne pas réveiller les autres, il insonorisa l'espace clos.
- ça va aller ? demanda t-il.
- On va dire que oui, enfin ça fait du bien de pas se sentir seul, peut-être qu'il ne se passera rien.
- Espérons le, et puis si ça te rassure un peu, ça me dérange pas de dormir comme ça pendant quelques temps, répondit Harry. Je crois pas que tu ronfles donc ça va, enfin quand bien même, ça pourrait pas être pire que Ron, chuchota t-il en soulevant le rideau, laissant filtrer les ronflements sonores du rouquin. L'année dernière, Hermione attendait qu'il s'endorme pour lui jeter un sort anti-ronfle.
Une bataille de polochons plus tard, les deux jeunes hommes s'étaient allongés, et la respiration de Thibaut se faisait plus calme et légère. Harry, lui, continuait de laisser ses pensées vagabonder.
C'est Hermione qui débarqua dans la chambre pour les réveiller le lendemain matin, à son habitude. Une tempête chevelue tira les rideaux et resta un instant interdite devant les deux camarades ; Thibaut s'étant largement retourné du côté de Harry dans son sommeil ; avant de laisser sa voix mélodieuse reprendre le dessus.
- Je vous signale que vous êtes en retard, dit-elle en guise de bonjour. Je vous ai pris des tartines, elles sont sur la table de chevet, pas le temps de descendre déjeuner à la grande salle, dans une demi heure c'est sortilèges. Allez à la douche ! continua t-elle devant les deux garçons qui ouvraient à peine les yeux.
Après qu'elle ait tiré la couverture, ils bougèrent enfin.
- Merci 'mione, maugréa Harry avant de s'enfermer dans la salle de bain. Au moins on a bien dormi, ajouta t-il à l'attention de Thibaut qui restait caché sous ses couvertures.
La semaine se passa trop vite, entre les cours, son bureau et les nuits à deux, qui à leur soulagement étaient pour l'instant très calmes. Harry avait fini par expliquer aux autres pourquoi ils dormaient ainsi. Ils en avaient tous trouvé l'intérêt, mais Hermione avait l'air de trouver l'explication incomplète.
Par le biais des portraits, Harry avait réussit à obtenir quelques informations intéressantes, qui correspondaient avec la carte qu'avait fait Thibaut selon les zones à risques qu'il avait construit au fil des informations glanées dans la presse moldus. Une nouvelle réunion avait eu lieu au ministère ce samedi au département des mystères, mais rien de très intéressant n'en était ressorti, le fait est qu'il en savait plus sur la situation que ce conseil. Peut être qu'il devrait aller voir Kingsley la prochaine fois qu'il serait sur place. Mais pour l'heure, il devait se préparer au cours de tout à l'heure, celui de duel avec les serpentards.
- Moi je dis que tu devrais faire attention à pas trop leur en montrer, et puis tu devrais pas y aller seul, ils sont capables de tout, assura Ron en tournant en rond autour du groupe.
- Laisse-le, tu as vu comme il a progressé, ce serait pas très malin venant d'eux de l'attaquer, surtout au début d'année, et puis, ils ont droit à leur chance aussi, la plupart des mangemorts en puissance de l'année dernière ne sont plus à l'école, le tempéra Hermione, pas la peine de s'alarmer, n'est ce pas Harry ?
- Moui, sans doute, fit celui-ci en se levant. Bon, je vais retourner au château, j'ai deux trois choses à vérifier pour le cours avant d'y aller.
- De toute façon, on y va aussi, on a aussi notre entraînement avec Duchong ! dit la jeune fille en se levant.
Tous quittèrent ensemble le bord du lac pour regagner la salle commune, et pour Harry, son bureau, à quelques passages derrière les tapisseries de là. Il devait se concentrer et envisager toutes les possibilités avant d'entrer dans cette salle.
Quand il arriva devant la porte, elle était close. Il hésita un instant avant de mettre la main sur la poignée. Après une grande inspiration, il entra dans l'arène. La salle était très sombre, si bien que lorsqu'il entra, il ne pu d'abord avancer, de peur de faire une nouvelle entrée catastrophique. D'un geste ample de sa baguette, il alluma les grandes torches sur les murs, et tira les rideaux des petites fenêtres. Une lumière vive envahit soudain la salle, assez longue. Les Serpentard, une quarantaine, étaient déjà là. Ils étaient installés tout au fond, dans un coin de la salle aménagée à l'aide de poufs. Le but n'était pas de donner des cours magistraux. Ils étaient là, nonchalants et silencieux. Harry le savait, avant de parler de cours avec eux, il fallait établir une confiance réciproque, autant pour lui que pour eux.
Avec autant d'yeux braqués sur lui, Harry eut beaucoup de mal à traverser la salle de façon naturelle, si bien qu'il se sentait complètement ridicule. C'est avec soulagement qu'il s'assit sur le premier pouf venu.
- Bon, alors aujourd'hui, on va commencer par évaluer les niveaux pour former des groupes de travail qui vous permettrons de vous entraîner en dehors de ces 2h qui sont complètement insuffisantes. Mais avant, est ce qu'il y a des questions, de n'importe quel type ?
- Pourquoi est-ce que c'est toi qui va nous entraîner ? demanda un 5ème année, d'une voix autant curieuse que méfiante.
Au moins il ne le vouvoyait pas...
- Une idée de Mc Gonagall, et finalement, c'est peut être une bonne chose, ça ne fait pas de mal de créer des liens entre les maisons, même si c'est pendant une compétition.
- Pas étonnant venant d'elle... elle veut que sa maison gagne, on va nous enseigner le minimum et comme...
- Stop, arrêta Harry. D'abord, tout le monde sait que Mc Gonagall, sauf pour ce qui est du Quidditch, ne favorise pas sa maison historique, et maintenant elle est directrice de l'école, elle ne favorise personne. Ensuite, j'ai un petit compte à régler avec Julie Duchong. Pour faire court, avant la rentrée, on a fait un duel pour se tester, et au final on s'est effondré tous les deux. J'espère bien battre ses équipes, c'est devenu une question de fierté.
Des regards surpris accueillirent la déclaration.
- Tu veux dire, intervint Malfoy de sa voix traînante, que tu serais près à voir perdre ta maison ?
- Parce que tu crois que je veux perdre mon temps ? Je compte pas vous aider pour rien, j'ai assez de boulot ailleurs. Si je le fais, je le fais pleinement. Je ne parlerai pas de ce qui se passe ici à aucun Gryffondor, de même que je n'aurai pas les mêmes méthodes avec les Serdaigles, et même si les bases seront les mêmes, nous n'allons pas forcément utiliser les mêmes sorts. Chaque maison à ses caractéristiques, il serait idiot de l'oublier et de se retrouver avec le même type de combattants. Enfin, quand je dis ça, je le dis dans une utilisation légale de la magie ça va sans dire, souligna t-il.
Un silence pesant s'abati sur le groupe.
- Tout ce que vous ferez comme entraînement en dehors, ajouta Harry, je le contrôlerai, je veux savoir où vous en êtes.
- Pour ?
- Vous aider à progresser plus vite, on n'a pas beaucoup de temps.
- Et qu'est ce qui nous prouve que t'es assez bon pour ça ?
- Je ne suis pas meilleur que vous, j'ai juste eu par la force des choses, peut être plus de réflexes et d'entraînements. Enfin, le mieux est peut être de commencer à se tester un peu. Choisissez vous chacun un adversaire, qui soit à peu près du même niveau.
A son grand soulagement, ils se levèrent tous pour former des pairs.
- Bon, le but c'est d'évaluer un peu votre niveau, alors privilégiez la variété de sorts plutôt que d'assommer l'adversaire dès le début. Deux groupes passent en même temps, au début du duel, vous me donnez votre nom et votre année. C'est parti, on commence par les plus jeunes.
Il s'avéra que les Serpentard n'étaient jusqu'à maintenant pas des élèves difficiles. Harry devait reconnaître qu'il était plein de préjugés, les rapports entre élèves et ceux dans un autre cadre n'avaient rien à voir.
Il s'avéra que pour les 3 premières années, le rictusempra et autre petrificus totalus étaient les premiers sorts maîtrisés, et malgré les tentatives de protection fragiles, elles n'étaient pas suffisantes. Ensuite, les combats devenaient moins hésitants. Harry repéra ainsi plusieurs élèves de 4ème et de 5ème année avec un niveau déjà intéressant.
- Bien, aux suivants, dit Harry après avoir envoyé un élève à l'infirmerie, les furoncles, c'était vraiment répugnant.
- Vaisey Thomas et Harper Samuel.
Deux autres sixième années s'avancèrent également. Quelques instants plus tard les duels commençaient. Harry notait la plupart des sorts utilisés par les élèves. Samuel était très doué en esquives et protection, tandis que Thomas était plutôt agressif. Soudain celui-ci commença un geste particulier de sa baguette qui interpella Harry. D'abord, il ne comprit pas, puis tout se fit en un éclair. Thomas voulait utiliser un sort beaucoup trop dangereux pour ce cours. Il bloquait les voix respiratoires, très inspiré de magie noire. Même si Samuel était plutôt bon, jamais il ne pourrait se défendre.
Juste à temps, Harry matérialisa une protection qui absorba le sort bleu nuit avant de le laisser s'effondrer au sol en une poussière fine.
Un lourd silence s'ensuivit. Beaucoup regardaient Harry, très impressionnés. Mais lui observait Thomas d'un regard transperçant. Après un long silence, il prit la parole.
- C'est le genre de sorts qui ne seront pas tolérés. C'est mon seul avertissement Thomas, on peut affronter quelqu'un sans le tuer.
Harry le savait, il venait d'asseoir une certaine autorité, et un respect. Si tout allait bien il n'aurait plus de problèmes.
- Bon, aux suivants. Ah, il ne reste que Malf... Drago. Je pense déjà connaître ton niveau, donc ça ira. Laissez moi 5min, et je vous annonce les groupes, je passerai vers chacun d'eux pour vous expliquer vos priorités.
Après avoir fait le tour de tous les groupes, Harry s'approcha du dernier, de trois élèves, Malfoy, Harper et Vaisey.
- Bon, alors le but c'est de faire progresser tout le monde, mais puisque vous êtes à un stade un peu plus avancé que les autres, à chaque séance je vous prendrai seuls chacun votre tour, pendant que les deux autres aideront ceux qui en ont besoin. La base d'une bonne équipe c'est l'entraide. On discutera seuls à seuls la semaine prochaine, c'est le plus simple pour vous faire progresser chacun, car vous êtes dans des caractéristiques trop différentes pour avoir des sujets d'étude en commun.
Harry fit un dernier tour afin de montrer aux autres groupes quelques sorts prioritaires à travailler, afin qu'ils puissent commencer à s'entraîner. Quelques minutes plus tard, ils quittaient la salle, les oreilles pleines de recommandations. Les Serdaigle attendaient déjà, et observaient les regards enjoués de la plupart des Serpentard.
Harry s'apprêtait à les recevoir quand il entendit un murmure précipités dans sa poche.
- Une minute s'il vous plaît, leur dit-il en fermant la porte.
Très vite Harry sorti son petit portrait, qui semblait sur le bord de la panique.
- Susan vient de me contacter, elle est chez elle, les détraqueurs arrivent, et ils ne sont certainement pas seuls.
Le sang d'Harry ne fit qu'un tour, il n'y avait pas un instant à perdre.
- Préviens tout le monde, on doit y être au plus vite. A ceux de Poudlard, qu'ils aillent tout de suite à l'entrée de l'école pour qu'on transplane.
Le portrait était à nouveau vide. D'un geste, Harry rouvrit la porte, lâcha un "plus tard" aux Serdaigles alors qu'il voyait Luna se pencher sur sa poche. Ils partirent tous deux en courant.
Harry espérait que les autres arriveraient vite, car eux, il leur faudrait plus de dix minutes pour arriver chez elle, le temps de quitter l'enceinte de l'école. Quand il arriva dans le hall, tous les autres étaient en train de dévaler les escaliers ou d'arriver d'un peu partout, Ron, Hermione, Ginny, Thibaut, Luna, Neville...
- Il faut faire vite, fit-il en les entraînant à sa suite.
Seule, elle n'avait aucune chance.
Chapitre 17 : Susan Bones by Emaxyo
Chapitre 17 :
Ils étaient tous là, à courir dans l'une des allée du parc à toute vitesse, sous les regards ronds des élèves qui s'y promenaient. Ils devaient aller plus vite, aucune précision n'avait été donnée sur le nombre des assaillants. Harry n'avait pas fait de quidditch depuis un moment, il le sentait au souffle court et au point de côté qui commençait à pointer. Personne n'osait parler. Instinctivement, tous s'étaient placé autour de Harry. Il aurait fait remarquer que c'était ridicule s'il n'avait pas peur de manquer de souffle avant d'arriver. Jamais il n'avait vu les grilles si éloignées. Il avait presque l'impression qu'elles s'amusaient beaucoup à se reculer à chaque pas. Maudit château.
Enfin ils arrivèrent.
- Bon, on se tient tous. On ne sait pas la situation là-bas alors préparez un sort de protection, lança Hermione avant qu'ils ne s'agrippent.
Quelques instants plus tard, ils avaient disparu.
Susan était installée à son bureau. Elle devait terminer d'examiner quelques parchemins pour le ministère pour le lendemain. Cette jeune fille aux cheveux châtains venait tout juste de sortir de Poudlard quand elle avait été recrutée dans les services où travaille sa tante. Elle aimait à croire qu'elle y était entrée sans son appuie, mais elle n'en savait rien. Voilà maintenant un mois qu'elle louait cette petite maison dans la banlieue lointaine de Londres. Après avoir passé toutes ces années à Poudlard, revivre à plein temps chez ces parents, elle ne l'envisageait même plus. Quand elle avait reçu son portrait par Harry, c'est avec une profonde gravité qu'elle avait accepté ce que cela signifiait. Mais croire en certains idéaux, ça n'avait pas de prix.
Une tasse de café à la main, les sourcils froncés, elle était en train de rayer une ligne particulièrement absurde qu'elle avait sous les yeux quand elle commença à avoir froid. Un regard circulaire sur sa petite chambre, et à la fenêtre ne lui apprenait rien de bien inhabituel. Toutefois, elle connaissait les nombreuses mises en garde de l'AD. D'un geste précis de la baguette, elle vérifia les protections de la maison et les verrous, avant de regarder à nouveau dehors.
Le ciel était très nuageux depuis ce matin, mais un nuage particulièrement sombre semblait s'approcher. Susan se surprit à trembler un instant. Et si... si ces attaques qui avaient lieu au nord arrivaient jusqu'ici ? Après tout, beaucoup connaissaient les membres de l'AD de leur 5ème année, cela faisait d'eux une liste privilégiée. Une sorte d'angoisse dégoulinante s'empara d'elle. D'un regard, elle s'assura que son portrait était bien là, sur son bureau, où elle l'avait laissé quelques minutes plus tôt. Les deux Susan se regardèrent dans les yeux.
- Si ça se confirme, ne perd pas de temps, fit la jeune fille s'approchant de la fenêtre, la voix tremblante, et le pas mal assuré.
Pendant quelques minutes, rien ne se passa. Susan regardait à la fenêtre, depuis un coin, de sorte qu'on ne pouvait la voir de l'extérieur, elle avait vérifié. Son coeur cognait contre sa poitrine.
- Merde... murmura t-elle alors qu'une vague de peur remontait de son ventre. Ils sont là, dépêche toi de prévenir, cria t-elle à son portrait, qui, à l'instant, venait de se volatiliser.
Une masse noire venait de passer dans son champ de vision.
- C'est sûr ils viennent pour moi, murmurait-elle. Harry je te préviens, si toi et les autres, vous ramenez pas votre cul très vite, je reviens en fantôme et je vous emmerde vous et vos descendants jusqu'à la fin des temps.
Susan tenait fermement sa baguette dans sa main, déjà moite. Elle s'était reculée de la fenêtre, et d'un geste avait tenté d'en renforcer la solidité. Prenant le portrait avec elle, finalement elle quitta la pièce pour en faire de même sur toutes les autres. L'angoisse était en train de se transformer en panique. Elle était prise au piège. Sa petite cuisine était le seul espace sans autre ouverture que la porte. Elle s'y réfugia.
- Collaporta, murmura t-elle.
Qu'est ce qui était rassurant, être dans cet espace plus fermé que les autres, ou voir ce qu'il se passait dehors ?
- Non, je reste enfermée tant qu'il n'y a pas les autres, pour la fierté c'est pas le moment, maugréa t-elle.
Soudain, le froid se fit glacial, et la lumière s'éteignit.
- Le message est passé, murmura le portrait en revenant, il faut tenir, ils arrivent.
- Qu'ils se grouillent, j'ai déjà l'impression que ça fait une éternité que je t'ai envoyée.
Si quelqu'un aurait pu voir le regard triste de Susan dans sa petite cuisine sombre, cette personne aurait comprit qu'elle était en train de revivre les moments les plus sombres de sa vie.
- Te laisse pas emporter ! cria le portrait. Le patronus, maintenant !
- Spero patronum, murmura celle-ci, ne faisant apparaître au bout de sa baguette qu'un filet argenté, qui s'évapora en quelques secondes.
- Ils n'arrivent toujours pas...
- Pense à... non pas à Dean... euh... les sourires des sorciers quand tu leur rendais leur baguette cet été !
- ça devrait faire l'affaire, dit-elle, SPERO PATRONUM !
Cette fois, le léopard argenté se matérialisa devant elle, lui redonnant une vague d'espoir et de chaleur.
- Tu restes avec moi, lui murmura t-elle, pas la peine de foncer dans le tas, il faut juste gagner du temps... Mais pourquoi ils sont si longs ? Je vais finir claustrophobe.
A l'extérieur, des bruits commençaient à se faire entendre, des râles, et surtout, des chocs se mirent à faire trembler les murs.
- Je vous jure que si je m'en sors pas je le fais ! menaça Susan pour se redonner du courage, et du baume au coeur à l'idée de déranger ses amis en toute situation juste pour les surprendre, et les traverser, leur arrachant une grimace.
Un petit "plop" caractéristique se fit entendre dans le hall de la maison. Pendant ce temps, les murs se mettaient à trembler de plus en plus fort.
- Susan ? appela une voix familière.
- C'est pas vrai Seamus ! Bougre d'imbécile, cria Susan en se relevant, c'est bien toi ?
- Oui oui, mon patronus est un orang-outan, le tien, un léopard.
- Ok je suis dans la cuisine je t'ouvre, viens ici.
D'un geste accompagnant la parole, Susan s'empressa d'ouvrir à son ami qui vînt se réfugier avec elle, et de le serrer dans ses bras.
- Espèce d'imbécile, maintenant t'es bloqué comme moi, on ne peut plus transplaner depuis ici, ils ont dressé un barrage.
- J'espérais plutôt un baiser passionné pour son héros, mais passons. Il se passe quoi alors au juste, ça a pas l'air d'être la grande joie dehors.
- C'est le moins qu'on puisse dire, fit-elle en regardant son léopard argenté tourner en rond comme dans une cage. T'es seul ?
- Les autres devraient arriver, j'ai eu pas mal de confirmations quand je partais. Mais la plupart transplanent à l'extérieur je pense.
- T'imagines même pas comme les minutes sont longues. J'ose pas imaginer dans quel état je serais s'ils avaient attaqué directement, il faut être plus rapide, faudra le dire aux autres.
- Chut ! fit Seamus en plaquant sa main sur la bouche de la jeune fille.
Au dessus d'eux, une fenêtre venait d'être brisée. Avec elle, les protections installées par la jeune fille volèrent en éclat, si bien que toutes les autres fenêtres explosèrent à sa suite. Des bruits de pas sur le parquet se firent entendre, lents. Mais il y avait au moins trois personnes déjà.
- On sait que t'es là, cria une voix de femme, montre toi si tu préfères que ce soit rapide.
L'étage en dessous, la jeune fille serrait fermement sa baguette, mais ne pouvait s'empêcher de trembler. Ils étaient tous les deux debout, face à la porte, précédés du patronus. Susan n'arrêtait pas de laisser défiler les noms de sortilèges utiles dans sa tête.
- Il parait que tu as prévenu tes amis ? Ils s'amusent beaucoup avec les notre tu sais, ils sympathisent tellement que d'ici peu, quelques baisers vont même être échangés.
Ils étaient donc là, dehors. Pourtant aucun son de bataille ne filtrait.
- A moins bien sûr, que tu ne te livres.
A l'étage, les portes étaient en train de claquer. Les premiers pas descendaient les escaliers. Une nouvelle déflagration fit trembler les murs.
- Ne me dis pas que tu veux mourir cachée dans un placard, c'est quand même triste. La voix était maintenant à leur niveau, à quelques mètres. Le coeur de Susan s'emballa.
- Alohomora, murmura une autre voix, un homme cette fois. Avec un mouvement violent, la porte de la cuisine s'ouvrit en grand. Laissant surgir le patronus, suffisamment éblouissant pour que les mangemorts se concentrent sur lui un instant.
- Stupefix ! crièrent Seamus et Susan au même moment sur la silhouette devant eux. L'homme, prit par surprise, s'effondra sous le choc des deux jets rouges.
Aussitôt tout s'accéléra. Une voix cria, suivit par plusieurs autres qui dévalaient les escaliers. Ils étaient nombreux. Ils ne voulaient pas manquer leur coup.
Un jet vert passa bien à côté d'eux, mais les obligea à se reculer, c'était inégal.
Dans une série de "plop", Harry et les autres arrivèrent dans le petit hall de Susan. Ils eurent à peine le temps de voir la porte gisant à terre avant qu'une série de sorts s'abatte dans leur direction. Ils étaient juste en face, en train de se battre, au vue des rayons lumineux qui émanaient du coin à droite.
D'un geste, Hermione matérialisa une solide protection. Aucun ne perdit de temps, si bien que les sortilèges se mirent à pleuvoir dans la petite maison, déjà presque dévastée. Harry espérait, pourvu qu'il ne soit pas trop tard. Mais la vue du combat dans la pièce à côté lui donnait bon espoir. Seamus et Susan luttaient ensemble contre la femme, tandis que les autres faisaient demi tour pour retenir les membres de l'AD arrivant de Poudlard.
- Hermione, tu peux tenir encore ? demanda Harry à la jeune fille, dont le bouclier qui les englobait tous était attaqué de toutes part.
- Faites vite, répondit-elle concentrée, le corps entièrement tendu par l'effort.
- Thibaut, ton patronus pour assurer nos arrières, continua Harry en sentant de l'agitation dans leur dos.
Le survivant agitait très vite sa baguette. Ils avaient réussit à en ligoter un. D'un geste ample, Neville, avec un "cracbadaboum" puissant laissa l'escalier s'effondrer sur les mangemorts, qui, de surprise, durent s'en protéger, au détriment de leur sécurité face aux sorts. C'était le moment.
- Expelliarmus ! cria Harry au milieu des autres. Deux baguettes s'échappèrent des mains de leurs adversaires. Ils prenaient l'avantage.
La femme était en train de reculer, pour se mettre au même niveau que les autres. D'un geste, elle tira les deux hommes encagoulés désormais sans baguette.
- Arrêtez les ! cria Harry en jetant un sort qui ne toucha pas sa cible. Il était trop tard, ils venaient de transplaner, levant le barrage qu'ils avaient monté.
Ils avaient réussi à emmener ceux qui s'étaient fait immobilisés. La maison, subitement, venait de retrouver son silence. Et même les nuages se dissipèrent, tandis qu'une douce brise chaude vint les caresser. Ils avaient fuit, surpris par les renforts.
- S'il vous plaît venez, cria la voix qu'ils reconnurent comme étant celle de Seamus depuis la cuisine. Susan est inconsciente.
En un instant, ils étaient tous autour d'elle.
- Elle doit aller à St Mangouste, déclara Ginny catégorique, ça va mal.
- Seamus, tu étais seul avec elle ici, vous vous êtes défendu, ils ont filé, personne ne doit savoir qu'on était là. Dépêche toi de l'emmener, et tiens nous au courant, on se voit très vite.
Avant même qu'il ne finisse sa phrase, ils avaient disparu.
- Allons voir si il y a du monde autour de la maison.
Mais déjà tous étaient en train d'arriver de tous les côtés, l'air visiblement épuisés, mais surtout très inquiets.
- On ne doit pas nous voir ici tous ensemble, on transplane chez moi, averti Harry quand il reconnu tout le monde.
Quand ils arrivèrent devant sa porte, Harry bénit les moldus de ne pas être présents sur la place pour voir une vingtaine de personnes apparaître ainsi. Des questions fusaient de toutes les bouches.
- Tout le monde va bien ? demanda Ron, visiblement très secoué, comme tous les autres. Il ne manque personne ? à part Seamus et Susan ?
- Ils sont où ?
- St Mangouste... j'espère qu'on aura des nouvelles de Susan très vite, expliqua Harry. Kreattur ? appela t-il.
Malgré la distribution de chocolats et de bieraubeurs, le coeur ne se réchauffait pas, et l'attente était silencieuse et lourde. Hermione et Ginny avaient réussit à soigner deux fractures que s'étaient faits Cho et Lee, qui avaient dû reculer face aux détraqueurs trop nombreux dans un secteur, et qui étaient tombés dans une petite descente assez escarpée.
- Pourquoi les détraqueurs leurs obéissent ? Ils encerclaient complètement la maison et il y en avait partout autour.
- Je suppose qu'ils leur proposent des âmes de choix pour leur consommation, avança tristement George.
- Tous ici, on risque désormais gros, interrompit Hermione. Jamais vous ne vous séparez de notre système de communication, évitez de sortir seuls, et protégez vos maisons. On a pas été assez rapides pour intervenir je pense. Si il y a une prochaine fois, et j'ai peur que ça arrive, il faut être bien plus rapide, les mangemorts vont maintenant jouer sur le temps. Il faut qu'on trouve une solution pour ceux d'entre nous qui sommes à Poudlard pour arriver plus tôt. Et par Merlin, pourquoi ne pas vivre à plusieurs, les maisons isolées quand on vit seul, c'est une proie de choix.
- Hermione attend, il y a du nouveau, fit Harry en sortant son petit tableau.
- ... l'ont entrée dans un sommeil artificiel, elle devrait s'en sortir, mais elle a déjà perdu l'usage de son bras gauche, pour ce qui est de sa jambe droite, au mieux elle boitera à vie, au pire... enfin si elle avait subie ce sort quelques secondes de plus, s'en était fini. Pas de visites avant mercredi. On ne connaît pas encore le sort qui a causé tout ça, c'est tout ce qu'on a dit à Seamus. Lui il va bien, il vous remercie d'être arrivé à temps. Les aurors sont là, Katie, si tu veux pas avoir de questions, rejoins ton bureau, ils sont aussi en route vers la maison.
Un silence pesant accueillit la déclaration.
- Bon, vous avez entendu, il est plus prudent qu'on retourne à nos occupations pour ne pas éveiller de soupçons, on gagnerait rien à être découverts comme reformés. Katie, tu trouveras sur place dans le hall deux baguettes si les mangemorts ne les ont pas déjà récupérés, termina Harry d'une voix brisée. Il avait encore en tête l'image de Susan, étendue au sol parmi les gravats, le teint particulièrement pâle, et le visage fermé dans une expression de douleur.
Pour retourner dans le château, ils empruntèrent le passage de la cabane hurlante, pour ne pas se faire repérer en fin d'après-midi comme étant sortis de l'école. Et arrivés dans le parc dans le silence le plus complet, ils se séparèrent en petits groupes pour ne pas attirer l'oeil. Ron et Hermione s'étaient isolés ensemble.
- ça va aller toi ? demanda Harry à Thibaut qui marchait seul à ses côtés.
- Tout ça me semble surréaliste.
- Hermione a raison, si on était arrivé plus tôt, Susan s'en serait peut être sortie indemne.
- Et si on était pas arrivé du tout... Harry, te reproches rien, elle est sauvée. C'est pas toi ou nous les coupables, c'est eux.
- On ne peut pas juste se défendre quand ils attaquent, et encore, quand ils attaquent quelqu'un qui peut nous prévenir, ça ne suffit pas. Il faut qu'on se réunisse tous en urgence cette semaine pour décider de quelque chose, on ne peut pas rester simplement vigilants.
- Harry, il faut que tu m'entraînes, je suis pas encore assez au point en duel pour tout ça.
- Tu devrais en parler à Hermione, je pense plutôt à autre chose qu'on pourrait tenter et qui nous serait utile. Demain soir on se retrouve avec Ron et Hermione dans la salle sur demande, je vous proposerai quelque chose. Mais pour l'instant j'ai besoin de réfléchir un peu.
Quand Harry retourna dans la salle d'entraînements de duels, les Serdaigles étaient encore là, ils étaient entrés et s'amusaient à se lancer quelques sorts. Il eût l'impression de retourner dans une autre réalité, un peu comme une bulle. Voilà presque deux heures qu'il était parti, Susan était sur un lit d'hôpital, mal en point, mais ils s'amusaient, sans savoir. Seule Luna le regardait tristement.
Il rentra tard dans son dortoir ce soir là. Il avait passé une partie de la soirée à recueillir des nouvelles de plusieurs membres de l'AD. Seamus sortait tout juste d'un interrogatoire avec les Aurors. Tous étaient très inquiets, et plusieurs, sous les conseils d'Hermione, qui en distribuait une quantité folle via son portrait, avaient décidé de déménager dans l'urgence pour se regrouper. La peur s'installait à nouveau. Ils étaient en train de se laisser submerger. Harry avait beaucoup réfléchi, avec les informations qu'ils collectaient depuis quelques semaines, et qu'il avait regroupé et recoupé, il avait établi quelques zones récurrentes de risques et de présences régulières des mangemorts. Il faudrait y installer des postes de surveillance, et si possible, maîtriser et livrer à la justice ceux qui s'y aventureraient. Il avait passé beaucoup de temps à l'élaboration de ces zones, en écoutant plusieurs fois différents rapports qu'il avait reçu. Mais une autre chose occupait son esprit, le carnet sur les animagus dans son tiroir. Il l'avait à nouveau longuement parcouru, il verrait le lendemain soir avec Ron, Hermione et Thibaut.
Le jeune français ne dormait pas quand il s'installa à côté de lui dans le dortoir. Ils gardèrent tous deux les yeux ouverts longtemps cette nuit-là. Mais aucun n'osa parler, certains regards qu'ils s'échangèrent en disaient plus. Même s'ils n'avaient pas tué Susan ce jour là, les mangemorts n'avaient pas raté leur coup. Quelque chose était bien mort désormais, l'espoir que tout se termine vite et sans sacrifices.
Quand l'aube se mit à poindre, Thibaut enfin endormit s'agita dans son sommeil, sombrant dans la réalité des massacres. Et même si la main de Harry chercha la sienne pour le rappeler, le jeune homme était déjà trop loin. Quand il se réveilla le lendemain matin et qu'il découvrit l'emprise de Harry, il comprit qu'une autre attaque avait eu lieu. Une larme roula sur l'oreiller, mais il ne se leva pas, se resserrant contre son camarade, avant de sombrer à nouveau dans le sommeil, sous le poids de l'épuisement et du désespoir.
End Notes:
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :), merci. j'espère que ça vous plaît, je devrais poster un nouveau chapitre dans la semaine, à bientôt
Chapitre 18 : La collection du prince by Emaxyo
Vraiment sans le livre du Prince, Harry avait perdu de sa superbe en potion. Il venait de sortir du cours du professeur Slughorn qui n'avait pas hésité à lui lancer un regard de désespoir profond devant la texture de sa potion de ravifite, ressemblant plus à une bouillie de grumeaux verdâtres, qu'à la potion (parfaite) d'Hermione, limpide et bouillonnante. Forcément, cet abruti de Malfoy était placé à côté et avait sauté sur l'occasion pour ridiculiser son jeune professeur de duels.
- Il m'énerve, comme si lui il était génial dans toutes les matières ! fulmina Harry en sortant.
- Euh... géniale non, dit Hermione avec une petite voix, mais quand même là...
- Merci, ça fait du bien de se sentir soutenu, attaqua Harry dans un regard noir.
D'un commun accord, ils avaient convenu de ne pas reparler de l'incident de la veille avant le soir. C'était une journée étrange, ou chacun tentait au mieux de s'immerger dans une vie habituelle pour oublier que non ce n'était plus le cas.
- Si j'avais encore ce bouquin... ajouta Harry un peu plus tard alors qu'ils remontaient vers le hall pour se rendre en métamorphose.
- Tu sais bien qu'il n'y avait pas que...
- J'ai une idée ! s'exclama Harry en coupant Hermione. Je vous retrouve en métamorphose, cria t-il en partant en courant dans la direction opposée de la salle de cours.
- Harry... tu vas être en retard, tenta la jeune fille vainement, soutenu par un tapotement à l'épaule de Ron.
Pourquoi est-ce qu'il n'y avait pas pensé plus tôt ? Si Rogue avait laissé dans la salle-sur-demande son livre de sixième année, pourquoi n'y aurait-il pas laissé les autres ? Il suffirait de penser aux livres du Prince de sang mêlé, s'ils étaient cachés dans la salle, ils apparaîtraient, et à partir de là, une source intarissable de connaissances pour les cours de potions lui serait accessible. Harry ne courait plus dans les couloirs, il volait. Il pourrait alors leur clouer le bec à tous, et puis, il y aurait sans doute une quantité non négligeable de connaissances utilisables pour de nombreuses situations. Le jeune homme tenta de ne pas penser au sectumsempra qui lui arrachait un frisson chaque fois qu'il revoyait la blessure qu'il avait infligé à Malfoy. Le Serpentard avait beau être un abruti chronique, il ne voulait pas être responsable de sa lente agonie.
Après avoir gravit une série d'escaliers quatre à quatre, et avoir couru à toute vitesse dans la longueur interminable du couloir, Harry, à bout de souffle, se mit à marcher frénétiquement en passant plusieurs fois devant le pan d'un mur et en murmurant des paroles incompréhensibles.
En l'espace de quelque secondes, une petite porte très sombre et tout sauf engageante apparue.
- C'est tout lui ça, maugréa Harry en laissant glisser sa main sur la poignée. L'intérieur de la salle était assez petit, et très semblable aux cachots de l'école. Le plafond était voûté, l'humidité ambiante était déjà en train de tomber sur les épaules du jeune homme.
- Vraiment je ne le comprendrai jamais.
Au centre la salle, une lumière naturelle éclairait d'on ne sait où une grande malle, noire. Il n'y avait pas serrure. Harry s'approcha, quelle aurait été l'utilité de tout un système de protection alors que pour trouver ces livres, il fallait en connaître l'existence, et c'était évident qu'étant donné la sociabilité de Rogue, jamais il n'avait dévoilé ce genre de secrets.
Harry observa la malle un moment. Elle était renforcée par de nombreuses lanières de cuire, mais aucun signe particulier n'était dessiné dessus, pas de marque. Il n'aurait pas le temps d'observer son contenu scrupuleusement, il le ferait plus tard... juste un coup d'oeil.
D'un geste rapide, il défit la lanière du cuire devenue très raide avec le temps, et souleva le couvercle. Harry observa surprit ce qui s'étalait sous ses yeux. Un petit drap blanc empêchait de voir ce qui se cachait en dessous, cependant, dessus on pouvait voir un morceau de parchemin jauni, plié en deux. Avec une sorte d'appréhension du fait de l'interdit, Harry s'en saisi et le déplia. Sous ses yeux, l'écriture minuscule de son professeur, quoi qu'un peu différente de celle qu'il connaissait s'était tassé en quelques lignes. En lisant le premier mot, le coeur de Harry fit un bond dans sa poitrine.
"Lili,
Il n'y a que toi qui peux trouver ce coffre, je sais que si tu viens en chercher le contenu, c'est que beaucoup de choses auront changé entre nous, et que tu m'auras pardonné. Ne m'en veux pas trop, je ne suis qu'un crétin, je fais au mieux pour te protéger. Si seulement tu étais moins engagée... Je n'ai pas choisi ce camp de gaieté de coeur, mais c'était la seule solution pour que tu ne sois pas tuée. Sache que s'il s'avérait qu'un projet était monté pour t'assassiner, je saurais trouver les bonnes personnes pour que ça n'arrive pas. En espérant que tu lises ce mot un jour,
Severus."
Harry observa un instant, complètement sonné, l'écriture de son professeur. Cette lettre devait dater du moment ou Rogue avait reçu sa marque. Il ne l'avait donc sans doute fait que pour tempérer Voldemort afin qu'il laisse sa mère tranquille. Avec l'importance qu'il avait du fait de ses connaissances, c'était tout à fait possible. Mais il avait échoué. Son enthousiasme retomba comme un soufflet, et une vague de tristesse s'empara de lui. Quelques lignes avaient été ajoutée, de l'écriture de Rogue toujours, mais beaucoup plus récentes.
"Harry Potter, quand cesserez vous de mettre votre nez dans les affaires des autres ? Aujourd'hui, si quelqu'un peut trouver cette malle, ce ne peut-être que vous, ce que je regrette amèrement. Enfin, je suppose que c'est mieux que laisser une vie sombrer dans l'oubli."
Finalement, Harry ne l'aurait jamais cru mais son ancien professeur de potions avait réussit à lui arracher un sourire. Harry glissa rapidement la lettre dans sa poche et souleva le drap blanc. Ses yeux s'ouvrirent devant la quantité de livres devant lui. Mais avant même d'en déchiffrer un titre, il remit le drap en place et referma la malle.
- Reducto, murmura t-il en agitant sa baguette. La malle se réduisit à vue d'oeil jusqu'à atteindre la taille d'une boite d'allumettes, qu'il fourra dans sa poche, avant de quitter la salle.
Bien sûr, la porte de la salle de métamorphoses était déjà fermée.
- Excusez-moi, murmura t-il en entrant et en s'installant discrètement à côté de Thibaut, qui lui avait gardé une place dans le fond de la salle.
La directrice lui adressa un signe de tête avant de reprendre.
- Donc, comme je n'aurai de cesse de vous le répéter, cette année est particulièrement importante pour vous, puisqu'elle est la dernière pour vous à Poudlard, et est surtout celle de vos ASPIC.
Avec tout ce qui se passait Harry avait presque oublié ce détail.
- Inutile de vous préciser le niveau d'excellence attendu en fin d'année pour les épreuves. Aussi, cette année doit être pour vous studieuse, et quand je dis ça, j'entends vous voir chaque jour errer dans la bibliothèque jusqu'à en creuser des sillons entre les rayons.
Hermione semblait prendre la demande avec beaucoup de sérieux, et lançait un regard noir à quiconque osait soupirer, ce qui ne manquait pas d'arriver.
- Si je me permets ce petit rappel, c'est que j'ai corrigée votre premier devoir, qui est bien en dessous du niveau que je suis en droit d'attendre de vous. Je ne vous ai pas fait l'affront de les noter, mas croyez bien qu'aucun optimal n'aurait été donné, aucun, asséna t-elle en distribuant les copies.
Hermione semblait prendre ces remarques comme adressées directement à elle et baissait la tête à en toucher la table.
- Vous l'avez entendue ? lança Hermione en sortant de cours, particulièrement sérieuse. Il faut absolument qu'on s'y remette, je vais nous faire un programme, Harry tu en auras un particulier incluant tes autres activités. Si on ne fait pas ça on va jamais s'en sortir.
- Calme Hermione, je parie qu'elle fait le même discours chaque année, c'est qu'une stratégie, tempéra Ron en imaginant dans une grimace le genre de programmes qu'Hermione pouvait pondre, et qu'elle leur avait déjà donné dans le passé.
La grande salle était pleine quand ils arrivèrent enfin pour manger, à en croire les cris de désespoir du ventre de Ron, il était plus que temps qu'ils arrivent. Seuls Hagrid, Mme Chourave et Mme Bibine étaient installés à la table des professeurs. Leur professeur de soin aux créatures magiques leur adressa d'ailleurs des grands signes de la main qui faillirent faire tomber la pauvre Mme Chourave qui se redressa en un instant, par automatisme, elle avait l'habitude puisque c'est elle qui était toujours la voisine de table du demi géant.
Cependant, ce n'est pas ça qui surprit les Gryffondors déjà à table, mais une chose de tout à fait inhabituelle et quasi inédite dans l'histoire de Poudlard : quelques Serpentards avaient lancés quelques signes discrets de la main, voir des sourires à Harry lorsqu'il avait franchi les portes de la salle, c'était les élèves qu'il avait vu la veille.
- Tu leur as fait quoi Harry ? demanda Ron en regardant d'un air méfiant les petits signes de main comme s'il s'agissait de poignards près à être lancés. Même Malfoy est pas comme d'habitude, il a l'air indifférent, tu te rends compte ?? Lui, indifférent quand tu rentres dans la grande salle !
Et en effet, le blond, comme la plupart de ses camarades, avait à peine relevé le regard avant de se remettre à manger, sans réplique ou raillerie. Aussitôt en voyant cela, le reste de la grande salle était parti dans une série de murmures effreinés, chacun y allant de sa théorie sur le cours de duel de la veille. Ce changement de comportement risquait d'être le principal sujet de discussions de la semaine.
Harry préféra se taire et se concentra sur le contenu de son assiette qui venait de se remplir. Il était le premier étonné de ce changement de comportement, il s'attendait à ce que ce ne soit vrai que lors des entraînements.
Le soir arriva enfin. Harry ne cessait de s'assurer que le coffre était toujours dans sa poche. Malheureusement, il ne pouvait l'observer maintenant, il sortait tout juste d'un cours avec les 4ème années, et il se rendait vers ses amis qui l'attendaient déjà dans la salle sur demande.
- Ah Harry, lança Hermione alors qu'il poussait la porte. Luna et Neville viennent de partir, on travaillait sur un projet de patrouilles dans le nord, ça se concrétise, par contre il nous faut du polynectar en quantité. J'ai commencé à en faire la semaine dernière au cas où, mais il ne sera prêt que dans trois semaines, en attendant...
- Il y a toujours ma cape, mais ça limite...
- Je pensais plutôt au sortilège de désillusion, mais il faut être très discret pour que ce soit efficace. Ah, et tu ne dois pas encore être au courant, mais Susan s'est réveillée il y a une heure.
- Et ça va comment ? se risqua à demander Harry.
- Pour l'instant elle est complètement anesthésiée, elle peut juste parler un peu mais elle ne bouge pas. Seamus m'a dit que des magicomages lui jettent constamment de nouveaux sorts.
- Ah... ça va durer combien de temps ?
- Dans cet état toute la semaine, ensuite ils verront combien de temps la garder. Pas de visites pour l'instant. Seamus a vu sa famille, ils sont effondrés.
- J'imagine...
- Tu voulais nous dire quoi ? demanda Ron quelques minutes plus tard, éveillant les regards tristes des autres.
- Je me disais que peut être qu'il serait intéressant d'étudier de près, voir de très près, cette histoire d'animagus, commença t-il.
- Tu veux dire que tu voudrais entamer le cycle ? demanda Hermione, les sourcils relevés par la surprise.
- En fait, je pensais que, comme les maraudeurs, on pourrait le faire ensemble. Imaginez comme ça pourrait nous servir, sans que personne ne le sache.
- Mais c'est très long Harry, et sans l'aide de personne je ne sais pas si on va réussir.
- J'ai calculé, ça peut prendre six mois, et mon père et Sirius s'en sont sorti seuls. On devrait le faire ensemble pour avancer, ça nous permettra une discrétion idéale, si c'était le cas maintenant, on pourrait aller dans le nord sans se faire repérer, et puis, vous ne voulez pas savoir vous quel animal vous pourriez evenir, et ce que ça fait ?
- On risque rien d'essayer, sourit Ron en regardant sa copine, dont le combat intérieure se lisait sur son visage. Elle semblait analyser tous les pour et les contre qu'elle trouvait.
- J'y avais déjà réfléchis en fait, avoua t-elle. Vous avez tous bien conscience que c'est illégal, et que même si ça arrivait aux oreilles du ministères, malgré la sympathie qui y règne à notre égard, on ne pourrait pas être couverts pour ça. Du point de vue de la loi, faire ça, ça revient à lancer un sortilège impardonnable au milieu du chemin de Traverse.
- On sait ça Hermione.
- En France c'est même complètement interdit, il n'y a même pas d'autorisation exceptionnelle du ministère, donc il y en a plusieurs qui vont à l'étranger pour apprendre, compléta Thibaut. C'est quelque chose qui fait rêver tout le monde.
- Vous êtes d'accord alors ? demanda Harry.
- Moi c'est oui, dit Thibaut enthousiaste.
- Allez Hermione, on peut essayer, et qui peut bien le savoir ? Moi je suis partant, dit Ron.
- C'est d'accord, j'ajoute ça au programme que je vous prépare, souria Hermione avec un regard diabolique. D'un coup, elle reprit tout son aplomb habituel. Harry, tu me redonneras le carnet, que je prépare la potion pour la première étape.
- Oui j'allais te demander justement, content de voir que tu as un peu étudié la question déjà.
- C'est quoi cette histoire de potion ? demanda Ron.
- En fait, reprit Hermione, dans son élément, c'est une potion très particulière, et assez compliquée à fabriquer, qui permet d'entrer dans une sorte de transe. Le reste est pour l'instant assez obscur, mais elle permet d'entrer en contacte avec la forme animale avec laquelle on est relié, et qui n'a rien à voir avec le patronus.
- Il faut combien de temps pour préparer la potion ?
- Il faut la laisser mijoter une semaine, le temps de réunir les ingrédients, je dirais que dans deux semaines on pourra essayer ça. Si j'avais su avant d'entrer à Poudlard combien de fois moi, j'allais passer outre non seulement le règlement, mais aussi la loi... se consterna t-elle sous le rire des autres.
- J'ai quelques petites choses à faire avant de vous rejoindre, dit Harry dans le couloir alors qu'ils venaient de quitter la salle, je suppose que vous serez dans la salle commune, à tout à l'heure.
Il laissa ses trois amis très étonnés et tourna les talons avec un signe de la main. Maintenant que cette question était réglée, il voulait observer d'un peu plus près les livres que lui avait laissé le prince. Arrivé dans son bureau, Harry ferma très vite la porte d'un sort et déposa le petit coffre au sol. En un mouvement, il lui rendit sa taille avant de l'ouvrir. Il remarqua tout de suite en retirant le drap blanc, que les livres étaient organisés selon les différentes matières enseignées à Poudlard. Bizarrement, il n'y avait rien sur l'étude des moldus, ni sur l'astronomie et la divination. Mais les livres de potion étaient tous là, du tome un sept, manquait bien sûr le 6ème. Il y trouva également ceux de métamorphose, de défense contre les forces du mal et de soin aux créatures magiques. Harry en profita pour feuilleter ceux des 7ème années, ou des annotations dans les marges précisaient des gestes de baguette, ou des méthodes plus simples pour une potion, des ingrédients autres, et plusieurs lignes à droite à gauche qu'il n'arrivait pas encore à comprendre. Il y avait à nouveau quelques formules, que Harry regarderait cette fois avec beaucoup de méfiance avant de les essayer.
Mais d'autres livres étaient encore entassés dans le fond de la valise, ainsi que des petits sachets de velours et quelques objets dont une sorte de strutoscope et une glace à l'ennemi. Harry sorti les deux objets et les exposa sur son bureau. Dans la glace, il n'y avait que des ombres, tout allait bien donc. Mais il n'était pas au bout de ses surprises, un grand cahier écorné et tâché se cachait sous les sachets, sans inscriptions en première page. Ensuite, on lisait en lettres fines cette inscription "Occlumentie et Légilimencie".
Ce coffre regorgeait de trésors. Harry regardait tout extasié ne sachant par où commencer. Sagement, il se surprit à n'emporter avec lui dans son dortoir que les livres de 7ème années. Il avait ainsi toutes les matières qu'il étudiait annotées par le prince. Cet avantage allait lui permettre de gagner du temps dans son apprentissage, pour l'utiliser ailleurs, ce n'est pas le travail qui manquait. Avec les méthodes du prince, les ASPICs ne devraient pas l'inquiéter, et puis il pourrait aussi apprendre aux groupes d'élèves sous sa tutelle en duel et en DFCM des méthodes plus efficaces pour apprendre les sorts. Son cerveau était en effervescence, balayant des yeux les livres qu'il connaissait déjà bien pour les avoir étudié, et relevant chaque détail. Il étudierait chaque nouveau chapitre en profondeur avant de les enseigner. Et avec un peu de chance, peut-être trouverait-il dans les autres livres des choses plus précises pouvant l'aider pour les duels. Car après tout, comme il l'avait dit aux Serpentard, il avait beau vouloir voir victorieuse sa maison, il n'en est pas moins qu'il ne voulait pas perdre la face en tant que nouveau professeur.
Mais pour l'heure, il devait rejoindre les autres à la salle commune et terminer un devoir de sortilèges, et avec les quelques mots clés dans les marges, il avait déjà toutes les pistes les plus pertinentes pour ça. Il en rendrait Hermione verte quand elle relirait son devoir. Il parti avec le sourire, et l'intention de garder ça secret pour l'instant. Après tout, c'était comparable à des cours du soir, pensa t-il avec malice.
End Notes:
Et merci à Dobbymcl de sa lecture et de ses commentaires :).
J'aimerais aussi savoir ce que pensent les lecteurs timides ou juste silencieux :p
Chapitre 19 : Une nouvelle vague by Emaxyo
Quand il eût mit un point final à son devoir de sortilèges et qu'il le tendit à Hermione, Harry jubilait déjà intérieurement. Avec l'aide du manuel du prince, il avait déjà cerné tous les points essentiels du sortilège d'accélération de croissance sur être végétal. Ils aborderaient la pratique dans quelques jours. Le visage de Hermione semblait concentré, et un sourcil de surprise se levait de temps en temps tandis qu'elle continuait de suivre des yeux l'écriture de Harry.
Il avait déjà échangé toutes les couvertures de ces livres quasi neufs, avec celles, déjà très vieillis, des livres du prince. Un sourire se dessinait sur son visage.
- Je n'ai rien à ajouter, déclara la jeune fille, visiblement très contrariée. A part quelques fautes d'orthographe... Harry, comment tu as fait ce devoir ?
- Je suis tombé sur un livre intéressant avant de venir ici qui m'a pas mal aidé.
- Quel livre ? j'aimerais le voir, dit-elle soudain très sérieuse, comme s'il était impossible qu'elle ait pu ne pas le lire dans tout Poudlard.
- Je me souviens plus du titre, dit le jeune homme évasif. La potion pour la première étape sera prête quand ? demanda t-il en baissant la voix, faisant référence à cette potion pour démarrer le cycle des animagus.
- Je te l'ai dit, ce sera pour dimanche, mais tu auras le temps d'ajouter ça à ton emploi du temps ? Tu ne dois pas oublier les ASPI....
- Je ne pense pas que les cours me prendront beaucoup de temps cette année, murmura t-il en souriant, j'ai comme un déblocage maintenant, tout me semble plus facile, peut être à cause de ton entraînement cet été, dit-il en la flattant, ce qui eut pour effet l'absence de nouvelles questions de la jeune fille.
Elle se dandinait maintenant sur sa chaise, aux côtés de Ron, tout souriant.
- Il faut qu'on trouve un moyen discret de quitter Poudlard en urgence en cas de besoin, et en toute discrétion, reprit Hermione. Il faut avouer que partir tous ensemble en courant par la porte principale l'autre jour n'était pas très malin.
- Je jure que mes intentions sont mauvaises, murmura Harry en sortant la carte des maraudeurs. Alors, le passage le plus approprié pour quitter le château discrètement reste celui de la sorcière borgne, qui emmène chez Honeyducke. Mais si on en sort à 10 plusieurs fois, ça risque de se voir à un moment donné.
- Harry, tu as encore besoin de quelques déblocages, sourit Hermione, radieuse, il nous suffit juste de sortir de l'enceinte de l'école, ensuite on transplane, et pour ça on a pas besoin de sortir du passage, et donc pas d'entrer dans la boutique, on pourra le faire du tunnel directement.
- Hermione ! Jamais je ne pourrais me passer de toi ! C'était évident !
- En fait j'y pensais depuis l'autre jour, mais on se voit pas beaucoup ...
- On risque de quitter souvent Poudlard cette année, il faudra faire attention, il suffit qu'on nous cherche et on aurait des problèmes.
Le lendemain, le professeur Slughorn retrouva avec une joie non dissimulée les talents incroyables de Harry en potion.
- Je retrouve enfin le Harry Potter que je connais, dit-il en observant sa potion scintiller tranquillement, on reconnaît tant Lily en vous Harry.
A côté de lui, Hermione se crispa sur sa chaise et lui lança un regard noir pesant de sous entendus. Il ne pourrait pas cacher sa découverte beaucoup plus longtemps, pensa t-il tristement. Devant, c'est Malfoy qui le fusilla du regard, redonnant à Harry un sourire franc de victoire. Le blond serait insupportable en duel le dimanche.
Le soir même, Harry se rendit sur le terrain de quidditch. Ginny savait qu'il ferait peu d'entraînements, mais elle avait insisté pour qu'il soit présent lors des sélections pour la formation de l'équipe. Ron reprenait sa place de gardien, Ginny de poursuiveur, comme Demelza Robins, Harry d'attrapeur, Ritchie Coote et Jimmy Peakes étaient encore là pour former leur duo de batteurs qui effrayait les autres équipes. Il ne restait donc qu'un poursuiveur à trouver, ce qui rendait la tâche beaucoup plus facile que lorsque Harry avait eu à diriger l'équipe.
Après une heure d'essais pour les 6 candidats venus tenter leur chance, ce fût Natalie McDonald, une élève de 5ème année, déjà inscrite en duel, qui fût sélectionnée. Il était évident qu'elle était bien plus téméraire que les autres, et qu'elle s'accrochait au souaffle comme à sa propre vie. Dans la foulée, tous s'entraînèrent ensemble. Harry, qui n'était pas remonté sur son éclair de feu depuis bien trop longtemps ressenti en quittant le sol cette sensation de liberté et de fraîcheur que seul le vol lui procurait. Tout ce qui pesait sur lui l'attendait au sol, en attendant, il n'était qu'un simple joueur.
Les jours qui suivirent passèrent à une vitesse folle. Harry brillait littéralement dans tous les cours. Pendant le cours de sortilèges où ils devaient mettre en pratique le sort de croissance végétale, tandis que les autres arrivaient tout juste à faire grandir sous leurs yeux une jeune pousse de 20 centimètres rabougris de leur gland, Harry lui, surprit tout le monde lorsque devant lui apparût à la place du gland une table en bois, tandis que le toit de la salle avait été percé. La croissance de l'arbre avait été si rapide qu'avant que la salle s'en rende compte, l'arbre avait poussé, et s'était abattu et transformé en table.
De mémoire de professeurs, jamais Gryffondor n'avait récolté autant de points en une semaine. Une compétition acharnée s'était déclenchée entre Harry et Hermione pour savoir qui ferait gagner le plus de points à leur maison, le résultat était qu'ils en récoltaient une quantité folle.
- En fait, lui expliqua t-il lorsqu'ils quittaient la salle, il faut réfreiner un peu son geste vers la fin de la formule, avant de rediriger d'un coup sec la baguette ensuite, ça accompagne mieux.
Cette nouvelle dynamique entre les deux meilleurs Gryffondor se répercuta dans toute l'école, les autres maisons ne voulant pas se faire complètement ridiculiser. Désormais, où que l'on regarde, on pouvait voir des élèves répéter des formules, ou lire les sourcils froncés un épais volume. L'ambiance de compétition dans cette école n'avait jamais été aussi intense, partagée entre les duels, le quidditch et les points, mais bizarrement, l'école n'avait jamais été aussi unie. Les changements se voyaient sur les professeurs également, qui, devant cette soudaine ébulation des consciences de leurs élèves, se montrèrent à leur tour plus acharnés, plus passionnés par leur matière, et plus enclins à apprendre des choses hors programme plus stimulantes.
Le revers de cette quête de l'excellence qui s'installait, c'est que les élèves faisaient tout plus intensément, y comprit les jeux ou blagues en tout genre largement sponsorisées par la boutique Weasley, entrainant des situations pour le moins cocasses. Les professeurs, qui veillaient bien sûr au grain, sans le montrer, semblaient trouver cela tout à fait normal, et Harry surprit dans la salle des professeurs une discussion entre Flitwick et Slughorn, qui tous deux riaient beaucoup de la barbe rose claire que Hagrid arborait désormais. C'est de la très belle magie, disait l'un, j'ai fait mon possible mais il faudra attendre une dizaine d'heures avant que la couleur ne parte progressivement.
L'élève en question avait bien sûr été puni, mais au fond, les professeurs semblaient très fiers de ce genre d'incidents, et s'amusaient beaucoup à chercher des contre-sorts.
- Nous entrons dans une période transitoire, expliqua Mac Gonagall à Harry en privé, tu leurs a fait prendre conscience en quelques jours qu'après ce qu'on a vécu, la vie est trop précieuse pour ne pas faire et vivre les choses intensément. l'ambiance n'a jamais été aussi saine à Poudlard depuis que j'y suis. Et félicitation pour tes résultats, ton année hors de l'école t'as été très bénéfique on dirait. L'école te dois beaucoup. Si l'année entière se déroule ainsi, les registres se souviendront d'une génération entière de sorciers particulièrement prometteuse qui risque de faire changer bien des choses, il était temps !
Derrière elle, le professeur Dumbledore dans son portrait ne semblait rien rater des événements de l'école, et souriait allégrement. Ces derniers jours, on le voyait souvent se promener de portrait en portrait dans l'école.
Enfin, dimanche arriva. Harry passa une partie du matin à dormir après une semaine bien chargée, puis, après avoir discuté par le biais des portraits à plusieurs personnes, il retrouva ses amis dans la grande salle, où le repas commençait tout juste à être servit. Plusieurs Serpentards lui firent un signe de la main ouvertement, il les retrouvait dans une heure pour leur cours de duel. Malfoy lui jeta un regard qui semblait indifférent, mais Harry cru y lire un manque complet d'animosité, ce qui considérait sans doute la plus grande amélioration possible dans cette école.
- Tu n'oublis pas Harry, murmura Hermione, après les cours de duels, on se retrouve directement dans la salle sur demande.
Quand il arriva devant la salle d'entraînement de duels, cette fois la porte était ouverte. Les derniers élèves étaient en train d'arriver, tandis que d'autres s'entraînaient déjà.
Harry prit une demi heure pour observer un peu, et se rendit compte avec satisfaction qu'ils s'étaient déjà entraînés un peu dans la semaine.
- Bien, maintenant j'aimerais, pour ceux qui savent pratiquer le sortilège de désarmement, qu'ils me le montrent. Pour les autres, ce sera la leçon du jours. Quelques soupirs accueillirent le programme parmi les plus âgés, qui connaissaient déjà le sort.
- Pour ceux qui le connaissent, il s'agit de l'améliorer. Pratiquez le un peu pendant que j'en explique les bases aux autres, et je viens voir ce qu'il en est.
Quelques minutes plus tard, il était de retour parmi les plus âgés.
- Bien, alors je vous regarde. Après quelques démonstrations, parmi lesquels celles de Malfoy, plus puissante que les autres, Harry reprit.
- D'abord, soyons clair, vous avez peu de chances de désarmer l'adversaire en prononçant la formule. Votre sortilège risque de perde un peu de puissance au début, mais il sera beaucoup plus efficace s'il est informulé. Ensuite, tout ce que je viens de voir est... comment dire, très académique. Vous maîtrisez très bien le geste de base, parfait. Et après ? Il est évident que votre sort ne brisera pas un simple bouclier de protection. Dans l'état actuel des choses, si vous ne connaissiez pas ce sort, ce serait la même chose. Vous prévenez que vous aller l'utiliser, et vous n'êtes pas capables de détruire la protection qui sera installée en face de vous pour le recevoir. Inutile.
Son ton, catégorique, fût reçu comme il l'attendait. Il venait de leur faire l'effet d'une douche froide, exactement ce qu'il espérait.
- Montre nous la différence, défia Harper.
- Recule toi, et tu vas voir la différence. Prépare ton bouclier.
Sans un mot, Harry se concentra. Tous les yeux dans la salle l'observaient attentivement.
Dans son esprit, Harry matérialisa son expelliarmus, et d'un geste fluide de sa baguette, il fit apparaître un jet de lumière rouge. Se précipitant sur Harper, le sort brisa la protection comme un sac de papier. Projeté dans les airs, le Serpentard s'écrasa contre le mur, quelques mètres plus loin. Sa baguette, elle, arriva au pied de Harry.
- Voilà la différence, et estimes toi heureux qu'il y avait un mur matelassé derrière toi ! dit-il alors qu'en face de lui, le jeune homme se relevait en se secouant la tête. Bon, qui peut me dire la différence qu'il y a ?
- Non seulement tu le prononces pas, entendit-on, mais tu t'es approprié le sort, tu n'utilises pas la gestuelle classique, ou académique comme tu disais.
- C'est ça, dit-il en regardant Malfoy, la clé d'un bon sort est là, pour en augmenter la puissance, il faut se l'approprier au point de le modifier pour l'adapter à sa propre personnalité. Chaque sort doit être différent selon le sorcier qui le lance pour être pleinement efficace. Réapprenez les sorts que vous connaissez déjà selon ce principe, et vous vous étonnerez des résultats. La différence d'un geste peut être subtile, mais il y a autre chose, quand vous utilisez un sort informulé, pensez le différemment qu'en simples mots, et il se révélera à vous. Personnellement je suis en train d'utiliser cette méthode depuis deux mois seulement, et je le ressens déjà, même si il y a encore pas mal de travail. Chaque magie est personnelle, on perd beaucoup en voulant la normaliser comme si elle était la même chez tout le monde. Réfléchissez-y, et en comprenant cela, vous ferez d'énormes progrès.
Harry avait beaucoup réfléchis à la question depuis quelques temps, et depuis, il avait comprit ce que voulait dire Dumbledore quand il parlait du "style" de magie.
Quand les serpentards quittèrent la salle, le regard de Malfoy était... intéressé. Après avoir donné le cours aux Serdaigles basé sur le même principe, ce qui lui valu les applaudissements de Luna, il quitta très vite la salle pour retrouver Ron, Hermione et Thibaut.
Ils arrivaient tout juste, sortant du cours de duel avec Duchong.
- Bien ce cours, leur demanda t-il ?
- Ne cherche même pas à savoir ! répondit Hermione en souriant.
Apparemment, à défaut de l'écraser complètement en cours, elle espérait pouvoir le faire sur ses élèves de duel dans la compétition.
Installés dans la salle sur demande, tous regardèrent avec une pointe d'inquiétude les quatre flacons qu'Hermione sortit de son sac.
- La transe peut durer des heures, prévint-elle en les distribuant. J'espère que ça ne sera pas le cas.
La couleur verdâtre ne donnait vraiment pas envie de la boire, mais après tout, s'il fallait passer par là ! Une sorte d'excitation s'empara d'eux. Ils allaient savoir quel animal ils pourraient être. La semaine avait été pleine de suppositions à ce propos.
Thibaut fut le premier à le boire, très vite suivit par les autres. Harry les observa un instant avant de se lancer. Tous avaient laissé glisser le flacon vide de leurs mains, qui s'était brisé sur le sol. Et désormais, une sorte de litanie montait de leur gorge, alors que leurs yeux se révulsaient. A la limite d'être effrayé, Harry ferma les yeux, et bu le flacon.
End Notes:
Après de longues semaines de silence, me revoilà, j'espère éveiller votre curiosité, n'hésitez pas à réagir !
Chapitre 20 : La danse des animaux by Emaxyo
Chapitre 20 : La danse des animagus :
A nouveau il y eu un bruit de brisure contre le sol, il venait de lâcher son propre flacon. La potion, pâteuse, avait un goût répugnant, à la limite de faire concurrence avec le polynectar pour Goyle. Harry pensa dans une grimace qu'il n'aurait de toute façon plus l'occasion de connaître le goût de Goyle, mort quelques mois plus tôt dans l'incendie dans cette même salle.
Il n'eût pas le temps de laisser ses pensées aller plus loin. Une sensation de chaleur de plus en plus intense lui saisi la poitrine. Sentant ses yeux se révulser, Harry glissa de son fauteuil, à peine conscient de ce qu'il l'entourait. Mais bientôt, il n'y eut plus rien. Dans une sorte de dépigmentation, tout s'assombrit jusqu'à ce qu'il ne puisse plus rien distinguer. Il n'y avait rien à quoi se rattacher, rien sur lequel il puisse fixer son regard pour ne pas se perdre.
Soudain, une panique furieuse s'empara de lui. La vérité lui apparût comme une porte qu'on se prend dans la figure. Il n'avait plus de corps. Partout où il tentait de regarder, c'était le néant. Aucune sensation, sa conscience ne commandait plus rien pour le faire avancer, palper, ressentir, il était une conscience, et rien de plus.
- Si Hermione avait prit la peine de me dire ça, je me serais posé la question deux fois, maugréa t-il.
Avec soulagement, le survivant entendit sa voix raisonner autour de lui. Dans un petit rire nerveux, il imagina Ron en ce moment dans la même situation. Sans Hermione, une épreuve de ce genre les rendait complètement impuissants. Ce qu'il ne savait pas, c'est que la jeune fille était sans doute la plus paniquée des quatre, le fait est qu'elle n'avait jamais su en quoi consistait ce moment.
- Bon, soupira Harry, puisque je suis ici à la recherche d'un animal, peut être que cette situation doit m'en suggérer un. Hum... je suis dans un endroit sans lumière, peut être qu'on me suggère de me changer en asticot albinos, maugréa t-il.
Une agréable chaleur commença à se répandre. Harry accueilli avec soulagement le fait de pouvoir ressentir enfin quelque chose. Ces sens semblaient en train de s'éveiller.
- Alors, je suis censé attendre que les choses se passent où il faut que je dirige un peu les choses ? demanda t-il dans le vide. Devant l'absence de phénomène, il reprit. J'avais déjà un peu réfléchis à la question, peut-être qu'il y a un lien entre mon animal et le patronus que je fais, lui même animagus de mon père... le cerf.
A l'annonce du nom et de l'image mentale qu'il s'en faisait, Harry ressenti des différences se former, des sensations étranges se formèrent, d'un coup, un regard pénétrant lui permit d'observer devant lui une forêt clairsemée, tandis qu'une quantité incroyable d'odeurs lui parvenaient, mais d'un coup, il se senti fléchir et s'effondrer. Comme un rêve qui s'effiloche, Harry reprit sa place de conscience dans le noir.
- Bon, je suppose que ce n'est pas ça, et qu'il faut s'y prendre autrement, je vais pas faire tous les animaux comme ça...
- Tu as raison, murmura une voix.
- Pardon ? Il y a quelqu'un avec moi ? Enfin, à supposer que je sois complètement moi...
- Tu es entier, mais est-ce que l'on peut dire que je suis quelqu'un ? Je ne pense pas.
- C'est une situation qui me rappelle étrangement ma dernière rencontre avec Dumbledore dans cette sorte de gare...
- Une chose est sûre, je ne suis pas lui, mais comme à ce moment là, tout ce passe en toi. Essaye juste de rendre cet endroit un peu plus chaleureux...
- Et je fais comment ? demanda t-il d'une voix blanche.
- Il suffit pour toi de l'imaginer, tu es le maître des lieux.
Quelques instants plus tard, un son commença à imprégner les lieux, le va et vient de la mer. Les côtes commençaient à se dessiner autour de lui, tandis qu'il se retrouva au dessus des rochers, à contempler la mer, sur une prairie bien verte du sud de l'Angleterre. En quelques secondes les détails apparurent. C'était là qu'il avait passé quelques semaines avant la bataille, chez Bill et Fleur.
- Voilà qui est mieux, dit une voix en s'approchant. La voix était claire mais semblait appartenir à une personne très âgée. Et en effet, en se retournant, Harry se retrouva face à un vieil homme. Il avait retrouvé un corps, mais ce n'est pas ce qui le surprit, c'est de voir devant lui celui qu'on aurait pu confondre avec le fabricant de baguettes du chemin de Traverse.
- Vous ressemblez étrangement à Mr Olivander...
- On me le dit à chaque fois qu'on fait appelle à moi, mais de temps en temps je suppose qu'on parle d'un descendant d'une autre génération.
- Alors vous êtes un ancêtre à lui ?
- Je suppose oui, puisque j'ai porté le même nom à une époque, et on me le rappelle chaque fois que je suis convoqué ici. Le cerf ne te convient pas du tout, c'est très différent des patronus, dit-il en marchant un peu. Voilà longtemps qu'on ne m'avait pas fait venir, et pour quatre, c'est quelque chose d'inédit. Pourquoi voulez-vous devenir animagus ?
Harry se tût un instant puis se mit à parler.
- Vous avez dû rencontrer mon père dans le passé, et Sirius...
- Oui je me souviens d'eux, je n'en ai pas vu beaucoup d'autres depuis, juste un petit scarabé affreusement détestable que je regrette d'avoir initié, mais passons.
- Je la connais bien... détestable oui. Mon père se changeait en cerf.
- Très élégant assurément, et pour de nobles causes, aider un ami dans de sombres heures... j'ai rarement rencontré de sorciers aussi généreux, lui et ses amis.
Harry grimaça un instant en pensant à Pettegrow mais n'en dit pas un mot.
- Voyez-vous, j'ai été le premier animagus de notre vieille Angleterre, voilà quelques années croyez-moi, et j'ai formé quelques uns de mes élèves de mon vivant, mais il a fallu trouver une parade à la fin de ma vie pour continuer à mener sur la voie ceux qui le voudraient. Harry Potter... j'ai vu plusieurs Potter ici par le passé, assurément une famille d'animagus, et avant eux j'ai vu les Peverell, dont vous êtes l'héritier, mais vous le savez déjà. Alors, pourquoi vouloir ajouter à une vie déjà si riche, une métamorphose complète ?
- Les temps sont troubles, chaque avantage est bon à prendre, et puis... dit-il un peu plus bas, je crois que j'ai envie de pouvoir m'isoler complètement, je veux dire, sortir un peu de tout ça de temps en temps, et découvrir autre chose. La vie ne tient pas encore de belles promesses.
Dans un sourire entendu, le vieil homme sembla comprendre. Quelque chose chez lui attirait irrémédiablement la sympathie.
- Voyons voir, murmura t-il en observant le jeune homme d'un oeil de fin expert, j'ai cru savoir que vous aviez eu certaines affinités avec les reptiles...
Dans un élan de panique, Harry regarda le sorcier, complètement offusqué.
- Non, dommage, je suis sûr que vous auriez eu la sympathie de vos semblables dans cette famille, mais passons, je vois que vous n'y seriez pas à l'aise. Malgré le beau paysage, je ne pense pas qu'il serait d'un quelconque intérêt pour vous de vous affilier avec un être aquatique... de toute façon, il n'y a aucun lien entre vous, vous êtes plutôt aérien n'est ce pas ? L'homme semblait presque parler seul. Il donnait de temps en temps un coup de baguette sur Harry. Après tout, la famille Potter est connue pour être à l'aise sur un balais et dans les airs, bien que votre père...
Harry se sentit un instant soulagé, il aurait eu du mal à dire aux autres qu'il allait finir poisson rouge.
- Avec quels animaux avez-vous eu des contacts réguliers, et disons le, agréables depuis ces dernières années ?
- Je m'étais beaucoup attaché à ma chouette...
- Une chouette ? Par Merlin non ! Cela ne vous correspond pas... quoi d'autre ?
- Un hyppogriffe, Buck, je l'ai toujours beaucoup aimé, surtout lorsqu'il a mordu Malfoy !
- Harry, soyons sérieux un instant, ce n'est vraiment pas l'animal qu'il faut, vous n'avez pas du tout le même caractère que lui. c'est un être hautain, susceptible, fidèle certes, mais d'un caractère terrible, non vraiment. Et puis, un animal magique, c'est terriblement difficile à dompter comme transformation.
Le jeune homme ne pensait pas l'hyppogriffe si terrible, mais il n'ajouta rien.
- N'oublions pas que vous êtes un Gryffondor, solide, fière, courageux, un brin casse-cou, mais toujours loyal... surtout loyal. L'aigle aurait pu faire l'affaire, bizarrement, mais vous n'avez pas l'instinct de prédateur, et vous êtes beaucoup trop spontané... pour ne pas dire moins réfléchis... Un vrai Potter en somme.
Harry avait la désagréable impression de se sentir passer, comme avec Dumbledore, aux rayons X.
- Mais il y a autre chose en vous, votre mère sans doute, et l'influence des grands hommes que vous avez côtoyés, bons ou mauvais... Beaucoup de choses entrent en considération voyez-vous, et assurément vous êtes bien plus complexe à cerner que les autres... Chaque fois qu'un animal semble correspondre... Figurez vous que le lion aurait pu vous allez, mais franchement, vous êtes moins terre à terre que cela, et puis, vous avez quelque chose qui va au delà de votre maison, et soyons honnêtes, pour passez inaperçu ce n'est pas franchement pratique...
Harry avait l'impression que ce monologue pourrait durer des heures. Il l'observait s'agiter autour de lui.
- Marchez un peu... un balais, prenez donc un balais, murmura t-il en en faisant apparaître un. Montrez moi un peu comme vous volez... Magnifique, disait-il au bout de quelques temps.
Le jeune homme lui, en profita pour se détendre largement, il retrouvait à nouveau avec un grand soulagement ce sentiment de liberté. L'air frais de la côte était vivifiant, après cette perte momentanée de son corps. Quand il redescendit tranquillement, le balais se volatilisa.
- Puis-je vous voir à l'oeuvre avec votre baguette Mr Potter ? C'est la baguette de Sureau si je ne m'abuse, vous qui vouliez vous en débarrasser...
- Il y a eu beaucoup trop d'imprévus ces derniers temps, j'en aurai encore besoin. Mais l'important est que tout le monde pense que je m'en suis effectivement débarrassé.
Le fait est qu'il avait trois baguettes en sa possession, celle de Sureau, la sienne, et celle de Malfoy, désormais aussi classique que les autres, le pouvoir de Sureau étant revenue dans la baguette originale.
Dans un murmure, Harry utilisa à nouveau le sortilège de croissance végétale qui lui réussissait si bien. Les graines qui devaient se trouver dans l'herbe se mirent à pousser à une vitesse alarmante une dizaine de mètres devant eux, laissant pousser un bosquet très épais d'où l'on voyait de simples fleurs jusqu'à un chêne que l'on aurait cru centenaire.
- Très fluide, commenta le vieil homme, harmonieux... autre chose Mr Potter, ne vous freinez pas, c'est maintenant où jamais, laissez moi voir votre instinct primaire. Révélez-vous.
Harry fit un signe de tête, et dans un geste ample, laissa apparaître une langue de feu, avec laquelle il avait apprit à se familiariser. Du bout de sa baguette, il la laissa grandir, s'épaissir, et s'enrouler autour de lui, tel un serpent. D'un nouveau geste, tout en retenue, il le laissa monter en tournant autour de lui de plus en plus vite, jusqu'à former un tourbillon. Il n'était jamais allé aussi loin avec ce sort.
Le vieil Ollivander n'en perdait pas un instant, il regardait, fasciné, le dragon de feu s'éveiller devant lui. Quand la flamme s'éteignit enfin, il le regardait toujours.
- Voilà qui est très éclairant ! Dans tous les sens... Quelle puissance... de la force brute, la baguette éveille en vous tout votre instinct magique, et si je ne m'abuse, une façon nouvelle d'appréhender votre magie également, cette histoire de se l'approprier, vous avez comprit cela plus jeune que beaucoup, vous irez loin cela va sans dire ! Je crois avoir une petite idée... ça risque d'être très difficile... mais qui sait... si ce que je pense est exacte, nous ne nous reverrons pas dans l'immédiat, dans ce cas là, bonne chance Mr Potter.
Et d'un seul coup, le paysage disparu, le vieil homme aussi. Harry se retrouva dans un espace blanc, sans décor. Mais cette fois, il ne s'en étonna pas. Il savait que quelque chose arriverait.
C'était comme s'il se réveillait d'un long rêve. Il était dans le bureau de Dumbledore. Tout était à sa place habituelle, le vieux choixpeaux, les étagères avec les instruments, le bureau et son grand fauteuil, la pensine... Harry observa calmement autour de lui, derrière la fenêtre le parc était plongé dans l'obscurité. Mais ce bureau, il l'avait déjà vu des dizaines de fois, qu'est ce qu'il pouvait bien y trouver ? Il était évident qu'il n'y trouverait aucun animal, à moins de se plonger dans la pensine, mais il jugea ce plan particulièrement trop biscornu. Quand il observa ces mains, quelque chose lui glaça le sang, il était translucide, à la manière des fantômes. D'un geste rapide, Harry tenta d'attraper un objet, qui lui glissa entre les doigts.
- Je suis pas sûr que ce soit mieux que l'obscurité complète, maugréa t-il. J'espère juste qu'Hermione a pas glissé des champignons hallucinogènes dans la potion, ça devient franchement étrange... J'espère que les autres s'en sortent.
Mais dans une lumière rouge, Fumseck apparu dans la pièce et se posa sur son perchoir, observant directement Harry. Le phoenix semblait être dans la fleur de l'âge, ni trop jeune, ni trop âgé, loin de se consumer. Le jeune sorcier l'approcha. Il ne l'avait pas vu depuis la mort de Dumbledore, l'animal ayant disparu après le chant qu'il avait fait retentir dans tout Poudlard, en hommage à l'ancien directeur.
- étrange de te voir ici, murmura Harry en approchant sa main du plumage brillant, je ne pensais pas qu'on se retrouverait. A sa grande surprise, sa main ne passa pas au travers de l'animal. Peut-être que tu es là pour m'indiquer quel animal est le plus approprié pour moi, tu es censé m'emmener ? demanda t-il tandis que l'oiseau mythique fermait les yeux de plaisir sous les caresses du jeune homme.
D'un seul coup le décor changea, mais il tenait toujours avec lui le phoenix. Ils étaient dans une forêt. Harry cru reconnaître la forêt interdite, mais rien n'était sûr. Fumseck avait profité du changement de décor pour se poser sur l'épaule du sorcier. L'endroit était curieusement silencieux. Harry commença à s'enfoncer entre les arbres. Le phoenix lui, restait là, sans bouger, puis d'un coup, il commença à s'agiter et s'envola juste au dessus de Harry, tendant ses pattes. Il n'en fallu pas plus pour qu'il comprenne et s'en empare. D'un seul coup, le monde entier s'offrait à lui. Jamais il ne s'était senti aussi léger, jamais aussi libre, même sur son éclair de feu. Petit à petit, il prenait de l'altitude, mais il se sentait de plus en à l'aise, il avait presque la sensation de pouvoir lâcher les pattes de l'animal pour voler à côté de lui. Son plumage de feu au dessus de lui, il rayonnait de milles feux, comme un deuxième soleil dans le ciel. Il parût évident maintenant que c'était l'arme idéale contre les détraqueurs. Et comme si c'était possible, le chant du phoenix s'élança soudain à l'assaut des cieux, et de la terre en dessous de lui, comme si rien d'autre ne comptait que ce cri, qui suspendait le temps. Et cette fois tout devint évident, comme s'il glissait, il finit par lâcher prise. Il se laissait tomber, comme une pierre, l'air était de plus en plus violent contre lui, mais il instinctivement il savait ce qu'il avait à faire. Dans un nouveau chant, le phoenix s'approcha de lui, ou plutôt fonça sur lui, avec violence, soudaineté. Harry, qui n'était qu'une ombre le senti le traverser dans un hoquettement, mais comme une délivrance. Il s'attendait à le voir ressortir de sa poitrine, il n'en fit rien. Et tout changea. C'était comme une mutation profonde de son être. Il ne se sentait pas animal, d'un seul coup, il était animal, phoenix.
Il se sentit voler, il volait. Sa perception des choses changea, sa vue devint perçante, le vent glissait contre ses plumes. Et le paysage se déroulait sous ses yeux, toujours plus rapide, il tournait, montait, descendait, traversa un nuage, tout était plus simple, instinctif. Quand il se posa enfin, sur un vieux chêne à côté d'un grand lac, il sût que c'était finit pour cette fois. Petit à petit, comme s'il glissait à nouveau, le phoenix s'évapora de lui, laissant réapparaître les traits de Harry. A son tour, le paysage s'évapora.
Quand il rouvrit les yeux, Harry était couché sur un canapé de la salle sur demande, apparemment on l'avait installé plus confortablement. Autour de lui, les fauteuils étaient vides. Un peu plus loin, Thibaut, Hermione et Ron chuchotaient comme s'ils étaient électrisés, assis autour d'une table.
- J'ai manqué quoi ? dit-il en faisant sursauter tout le monde.
- Oh Harry ! sursauta Hermione, tu ne devineras jamais !!!
- C'est un lynx pour moi ! la coupa Thibaut, si tu savais ce que j'ai....
- Un sanglier ! Tu te rends comptes ! tu n'imagines pas ce que...
- Et toi Hermione ? demanda Harry en leur lançant des grands sourires.
- La louve, répondit-elle radieuse, spirituelle et sauvage... mais, et toi Harry ?
- Et bien... je crois... enfin je m'attendais pas du tout à ça mais je vole, dit-il en les regardant. J'ai rencontré Fumseck et...
- Un phoenix ! s'exclama la jeune fille, mais Harry c'est un animal aux pouvoirs magiques incroyables, il faudra que je vérifie mais ce n'est jamais arrivé ! Dans l'histoire de la magie je n'ai jamais lu une chose pareille ! Tu n'imagines pas... ça risques de te demander beaucoup de travail !
- Là tu fais fort ! soufflèrent les deux autres. Qu'est ce que ça fait de voler ?
- Je ne saurais même pas le dire, jamais je me suis senti aussi libre.
Après avoir parlé pendant encore plus d'une heure de leur expérience, ils quittèrent la pièce pour le dortoir, se sentant tous beaucoup plus légers, voir aériens. La nuit était tombée depuis bien longtemps déjà, mais ils ne croisèrent personne. Quand il se coucha, ils se regardèrent encore longtemps avec Thibaut avant de trouver le sommeil, les yeux luisant d'une lumière... animale.
End Notes:
Voilà ! les animaux, est ce qu'ils correspondent selon vous ? Vous pensez crédible cette façon de rencontrer son animagus ?
Et merci à Loubega, j'espère que ça te plais toujours, n'hésites pas à me faire des suggestions ! à très vite :) je suis dans l'écriture du prochain chapitre
Chapitre 21 : C'était un enfant by Emaxyo
Author's Notes:
Merci à Loubega, Dobbymcl et Noix de coco sister de leurs petits messages. Je livre à vos yeux aguerris la suite.
Chapitre 21 :
Le lendemain en se réveillant, Harry ressenti une étrange sensation de bien-être. Il n'avait pas dormi d'un sommeil si profond depuis ce qui lui semblait être des mois. Comme Ron, Hermione et Thibaut, il garda un sourire collé à ses lèvres toute la journée. Ron ne cessait de répéter :
- Et tu n'imagines même pas la taille des défenses, et quand je me lançais, rien sur mon chemin n'aurait pu m'arrêter ! Un vrai canon, enfin je veux dire, un boulet de canon, ajouta t-il en rougissant.
- Un boulet tu m'étonnes, clama Ginny en passant par là, et en repartant comme elle était venue, déclenchant les rires amusés des autres.
- Foncer tête baissée, voilà qui te convient bien, rajouta Hermione. En tout cas j'ai hâte de voir ça.
Ils avaient passé la journée à en discuter, et cette fois-ci, Hermione n'avait même pas froncé les sourcils lorsque Harry avait négligemment jeté autour d'eux le sortilège assurdiato en cours. Mc Gonagall, qui les avait reprit plusieurs fois n'imaginait pas à quel point elle aurait pu comprendre leur sentiment de liberté, de redécouverte de soi. Mais à plusieurs centaines de kilomètres de là, les sourires avaient quittés les visages des hommes.
***
C'était un enfant, juste un enfant. Il avait fêté ses huit ans il y a tout juste trois mois. Ce soir là, comme d'habitude, il était parti se coucher, avant que ses parents ne viennent éteindre la lumière et lui souhaiter bonne nuit. Willy avait du mal à s'endormir depuis quelques semaines. Lentement, comme si elles voulaient allonger la torture de ses nuits de plus en plus angoissantes, les minutes passaient sur son petit auto-réveil à cristaux. Willy faisait parti des quelques dizaines d'habitants de la petite île de Muck. Chaque jour, il partait à l'école par un petit bateau sur l'île voisine. Sa mère était originaire du continent, comme on appelait cela ici. Elle avait rencontré son père voilà plus de onze ans à l'université. Son père, enfant de l'île, était revenu tout naturellement.
Ce petit morceau de terre, sorte d'avant poste défiant la mer observait fièrement les grandes vagues qu'il brisait. Willy faisait toujours le tour de l'île, une longue vue à la main. Aucun rocher ne résistait à ses assauts. Conquérant, il les escaladait jusqu'à leur sommet, il se sentait fervent défenseur de son bout de terre. Il clamait contre le vent qui lui résistait, il lui criait sa rage de vivre, son goût de liberté. Alors il était soldat, il montait dans la tour du vieux fort et défiait la mer entière. Une pierre qu'il lançait contre l'écume, et voilà tous les canons qu'il commandait qui lançaient d'une même voix leur boulet contre un buisson en contre bas, sans doute des vikings assoiffés de sang. La vérité, c'est que ce n'était qu'un enfant, qui allait à l'école, et qui dans des élans d'imagination, se laissait entraîner dans ses jeux d'enfant.
Mais depuis quelques semaines, il ne criait plus sa rage de vivre à la face du monde. Depuis quelques semaines, il ne sortait plus après l'école, sa petite île devînt étrangère, angoissante. Il regardait autour de lui, mais le brouillard rendait sa longue vue inutilisable. Chaque soir les cris qu'il entendait dans la brume étaient plus forts, plus nombreux. Chaque fois qu'il s'endormait, des êtres sombres venaient hanter ses rêves, le réveillant dans des sursauts de fièvre et de sueurs froides.
Ce soir là, des ombres vinrent assombrir le ciel avant le coucher du soleil. Willy ne pouvait pas s'endormir. Autour du petit village, elles rodaient, les présences qui arrivaient à glacer l'atmosphère de cette petite maison si chaleureuse. Il s'était couché entre ses parents lorsque la porte de la maison s'ouvrit dans un éclat. Personne n'avait trouvé le sommeil sur la petite île. Au loin à la fenêtre, Willy aurait pu voir des éclairs de lumière se précipiter puis s'éteindre, symbole que la seule protection insoupçonnée de l'île venait de tomber. Mais Willy, entre son père et sa mère, avait caché sa tête sous un oreiller. Il sentit son corps être secoué de tremblements si violents qu'ils auraient pu être des spasmes. Une angoisse proche de la panique venait de lui saisir la gorge. Autour de lui et partout sur l'île, des cris de désespoir s'échappaient des maisons. Lui, il ne cria pas. Depuis quelques semaines, il n'en avait plus la force. Il se senti soulever du lit, mais paralysé par ses peurs, il n'y fais même pas attention. Son père et sa mère ne le regardaient déjà plus, un regard vide et un visage sans expression remplaçait déjà leurs traits. Ils se rendirent à peine compte des lumières vertes qui vinrent les frapper quelques minutes après.
Cette nuit là, Thibaut dormit d'un sommeil si agité que Harry, malgré ses efforts, ne réussit pas à le calmer ou le soulager. Leur état d'insousciance suite à la découverte de leur animagus avait duré quelques jours, jusqu'à ce qu'au matin, l'air profondément préoccupée, Hermione ne déplie sous leurs yeux la Gazette du jours, qui avait changé de directeur depuis quelques semaines. En gros titres, on pouvait lire :
UNE NOUVELLE ATTAQUE DE DETRAQUEURS : 17 MORTS
Très vite, un silence pesant tomba sur la grande salle, à mesure que tout le monde apprenait la nouvelle. Harry regarda autour de lui. Les élèves murmuraient entre eux, visiblement effrayés. A la table des verts, Malfoy fronçait les sourcils en lisant lui même l'article.
"C'est vers 3h du matin que l'attaque aurait eu lieu dans la petite île de Muck, appartenant à l'archipel des Hébrides, dans le nord de l'Ecosse. 16 moldus, présents dans le hameau ont été abattus, après avoir subit le baiser des détraqueurs. Un auror du ministère, qui enquêtait sur place et qui tentait de protéger les habitants, a été retrouvé lui aussi sans vie, frappé du sortilège de la mort. Les moldus, d'abord simples corps sans âmes par le baiser des détraqueurs ont été assassinés à leur tour par la main de sorciers non identifiés à cette heure, mais appartenant sans doute à l'ancien ordre des mangemorts. Cette nouvelle attaque, restée sans commentaire du ministère n'en demeure pas moins préoccupante. Une attaque aussi massive laisse à penser que l'avenir n'est pas aussi clément qu'il se présentait, en effet si l'on en croit nos..."
- Hermione, commença Thibaut en arrachant le journal, tu n'avais pas dit que les détraqueurs, historiquement, avaient vécu sur plusieurs îles autour de celle qu'ils occupent actuellement ?
- Alors tu crois que ... ? réagis immédiatement la jeune fille, une main sur la bouche.
- Qu'ils cherchent à retrouver leur puissance et autonomie du passé... ça se tient, continuait-il. Ils veulent chasser sorciers et moldus de ce qui était leur territoire, et se venger en même temps, non ? Après tout, leur histoire est très sombre, pas étonnant qu'ils veuillent une vengeance.
- C'est en tout cas la meilleure théorie qu'on ait, déclara Harry. Hermione, tu saurais en retrouver plus sur eux ? leur passé ?
- Je vais tenter, mais je crois qu'à Poudlard, je ne trouverai rien de plus. Peut-être qu'à la bibliothèque d'Alexandrie... elle reste la plus riche.
- Tu oublis celle de Paris, s'exclama Thibaut en bombant fièrement le torse.
Hermione le regarda sceptique, avant d'ajouter dans ce qu'il semblait être un effort pour ne pas le froisser :
- Peut-être as tu raison, et puis Paris c'est à côté, nous pouvons y être rapidement.
Voir Hermione reconnaître que la bibliothèque de Poudlard ne contenait pas assez d'informations tenait lieu d'un événement. Harry observait toujours le journal, le regard vide. Un sentiment de profonde tristesse s'insinuait déjà en lui. Mais avant qu'il ne puisse dire "quidditch", il entendit un murmure dans sa poche intérieure.
- On va à mon bureau, leur murmura t-il avant de se lever, sans avoir touché l'assiette de céréales qu'il s'était préparé. Autour de lui, tous les regards le suivirent quitter la grande salle.
Les portraits des membres de l'AD étaient en train de s'agiter dans leur tableau, et parlaient entre eux rapidement. Quand le quatuor arriva, ils se turent un instant avant de reprendre, plus fort encore.
- Qui a de nouvelles informations ? demanda t-il en installant le silence.
- Dans le bureau des Aurors, c'est la folie, reprit Katie. Personne ne s'attendait à une attaque pareille. On a rien vu venir, mais une chose est certaine, les sorciers qui ont fait le travail avec les détraqueurs ne sont pas des tendres. Toute la baie est placée sous protection, mais les moldus restant ont déjà été évacués par le ministre.
- Le chemin de Traverse est vide, continua George. Les gens ont peur de sortir, pourtant Londres est loin de l'Ecosse, mais ils jouent avec l'angoisse de ces derniers temps qui refait surface bien trop vite, c'est trop récent. Ah, et le ministre fera une déclaration ce soir, Percy m'a envoyé un hibou il y a quelques minutes. Apparemment il devrait annoncer qu'il a rompu toute négociation avec les détraqueurs.
Harry semblait plongé dans ses pensées.
- Et qu'est-ce qu'on donné les dernières rondes dans le nord ?
- La dernière fois qu'on y était, avec Cho et Dean, répondit Seamus, c'était un peu l'ambiance calme avant la tempête. Tout était vide, où que l'on transplane, aucune activité, alors que quelques jours plus tôt, on les sentait partout. Si tu veux mon avis, ils préparaient l'attaque.
Le survivant se laissa tomber dans le fauteuil, derrière son bureau.
- C'est trop dangereux d'y aller à trois désormais, je ne sais pas quel pacte ils ont passé avec ces sorciers, mais rien de bon. Il faut être sur nos garde, continua Hermione. Et sans négociations avec le ministère, ils sont hors de tout contrôle. Ils n'auront plus aucun scrupule à attaquer quiconque se trouvant sur leur chemin.
- 17 morts, murmura Harry, comme pour lui même. N'y a t-il aucun moyen de faire, ou d'acheter une sorte d'alarme à détraqueurs ? Si on les dispose dans certains endroits stratégiques, on pourrait réagir en direct, et être vraiment utiles... Sur les terres tout autour de l'archipel, sur la côte... murmurait-il. Jamais ça ne devra se reproduire.
- Bon, reprit Harry plus fort, je veux que tout le monde se renseigne pour savoir si il existe une alarme ou quelque chose qui puisse prévenir de l'arrivée de détraqueurs, et si une chose pareille existe, il nous la faut le plus rapidement possible. George, tu as certaines facilitées à l'invention, je ne pense honnêtement pas que de tels objets existent, j'aimerais que tu travailles là dessus dès maintenant. Les autres, renseignez-vous, et laissez traîner vos oreilles partout, si nous pouvions avoir des informations sur ces sorciers... tout est bon à prendre.
Son ton autoritaire laissa voir à tout le monde la gravité de la situation, après quelques hochements de têtes, tous quittèrent leur portrait.
La petite bulle de bonheur dû au phoenix venait d'éclater. Harry avait perdu toute couleur, étrangement pâle, il regarda un instant les autres avant de lire les derniers rapports des membres de l'AD. Ils n'avaient pas cours ce matin là. Tous restèrent dans le bureau, en silence, à réfléchir. Hermione de temps en temps feuilletait quelques livres, fébrilement, tandis que Harry était maintenant absorbé dans les livres du prince, à la recherche de quelconques sorts ou informations pouvant être utiles d'une manière ou d'une autre.
C'est en silence que la journée se déroula. Les éclats de rires s'étaient éteint dans leur gorge. Ce soir-là, Harry parti seul se promener dans le parc, en longeant la forêt interdite.
- Une tragédie, murmurait Hagrid qu'il croisa à la lisière des arbres. Le demi-géant semblait lui aussi très affecté.
- C'est quelque chose qui n'aurait jamais dû arriver. La vérité Harry, c'est que le monde magique n'a jamais réussi à se construire autrement que dans un rapport de violence entre peuples dominants et dominé... Mais il faut garder espoir, continua t-il. Après tout, Dumbledore nous a laissé de grandes idées, et tu es là toi aussi.
- Vous voulez dire que ce que les détraqueurs sont en train de faire, d'autres êtres aimeraient en faire autant ?
- Les sorciers ont pendant longtemps dominé tous les autres, et les changements sont trop infimes encore. Il n'est pas dit que les quelques sorciers et les détraqueurs ne s'associent pas à d'autres. Le problème des loups garou n'est pas réglé, et que dire des géants, des trolls, et même des gobelins. Tu as déjà eu à faire à eux, je pense que tu comprends. Pas tous sont aussi pacifique que les centaures, ou dévoué comme les elfes de maison.
- Vous pensez que les sorciers qui se sont joins aux détraqueurs sont derrière tout ça ? Et qu'ils pourraient chercher l'appuie d'autres êtres ?
- Je ne suis pas sûr qu'ils aient eu besoin de sorciers pour vouloir se venger. Mais ces anciens mangemorts ont sans doute aidé à passer à l'acte. Harry, j'espère que tu comprends à quel point les risques sont grands pour la stabilité du monde sorcier comme moldu. Ces mangemorts cherchent sans doute à les manipuler, mais les "hybrides" ne sont pas dupes. Je ne sais pas qui utilise l'autre.
- Voilà de bien sages paroles, Hagrid, dit une troisième voix, plus douce, qui s'approcha d'eux.
- Firenze ? Tu ne devrais pas t'approcher de la forêt, marmonna le demi géant.
- Bonsoir Harry Potter. Vous vous penchez sur des sujets bien complexes et lourds pour un jeune homme.
- J'ai pris mes habitudes, souri tristement le concerné.
- Avez-vous observé Mars ? demanda le centaure. Elle brille étrangement depuis quelques jours.
Tous trois regardèrent le ciel quelques temps, avant que Firenze ne reparte dans la nuit. Quand Harry rentra dans le château, les couloirs étaient déserts depuis longtemps déjà. Silencieusement, il accéléra régulièrement le pas lorsqu'au détour d'un couloir un miaulement, ou ce qui semblait en être un vint briser le silence.
Mais alors qu'il empruntait un passage, ce n'est pas sur Miss Teigne qu'il tomba, mais sur Malfoy. Les deux jeunes hommes se regardèrent un instant, puis, au grand étonnement de Harry, le serpentard prit la parole :
- Sale journée hein Potter.
- ... Connu mieux. Miss Teigne se ballade entre le hall et le deuxième étage.
- Je t'ai jamais dit merci pour l'année dernière, tu m'as sauvé plusieurs fois la nuit de la bataille, dit-il rapidement
- Quoi ?
- Me demande pas de le répéter, c'est assez... dégradant comme ça.
- Et toi, tu m'avais reconnu tout de suite quand j'ai été attrapé et amené au manoir, pourquoi ne pas l'avoir dit ?
- C'est peut-être la seule chose que j'ai fait Potter. Il y a quelque chose que tu n'as jamais compris. Pour toi, tout a toujours été simple, t'es né du bon côté, t'as jamais eu de questions à te poser. Mais quand on naît comme moi avec un environnement plus particulier, est-ce que tu crois qu'on a le choix ? Qu'on peut se payer le luxe de croire en quelque chose ? Qu'on a le droit de résister quand tous les mangemorts vivent chez toi, et que tu sais qui te considères comme un elfe de maison ?
- Tu n'as pas tué Dumbledore.
- Quoi ?
- Ne pas nous dénoncer, c'était pas le seul truc, tu n'as pas pu tuer Dumbledore. La vérité c'est que tu aurais été un très mauvais mangemort. Tu aurais sans doute été tué très vite par Voldemort.
Après un temps de silence, Malfoy reprit :
- Dommage pour toi, tu l'as eu avant qu'il s'occupe de moi. A demain Potter, et dors bien, ça servirait à rien que tu sois un mollusque pour nous entraîner.
Harry mit quelques secondes à bouger. Il venait de rêver ou Malfoy lui avait souhaité bonne nuit ? Lorsqu'il se coucha à côté des Thibaut, il avait tellement de choses sur lesquelles réfléchir qu'il ne s'endormit que tard. Entre les propos de Malfoy sur le chantage qu'il avait vécu sur sa vie et celle de sa famille, ceux de Hagrid sur la condition des autres êtres vivants, et cette attaque... Mais il s'endormit, et même s'il ne dormit pas longtemps, il se sentit prêt à affronter les nouvelles épreuves qui stigmatisaient le monde magique.
End Notes:
Alors, qu'en pensez-vous ? :) J'espère vous laisser le prochain chapitre bientot, mais je n'ai pas beaucoup de temps à moi après le job ;)
Chapitre 22 : Crapaux royal by Emaxyo
Author's Notes:
Merci beaucoup ! ça me fais vraiment plaisir de recevoir quelques commentaires et avis :) (j'avoue que ça me motive pas mal pour publier régulièrement), ça fait pas de mal de se sentir lu ^^
Chapitre : 22
Harry ressenti le serrement caoutchouteux caractéristique avant de se retrouver au milieu d'un petit village. Dans des petits "pop", Ron, Hermione, Thibaut, Luna et Neville vinrent le rejoindre. Autour d'eux, un silence oppressant et presque surnaturel avait envahi les lieux. Quelques maisons, serrées les unes contre les autres, construites dans une pierre sèche les entourait. Les portes des maisons étaient ouvertes.
- Katie m'a dit que les aurors avaient ratissé, ils sont partis il y a quelques heures. Il reste juste une patrouille.
Un vent froid venait se jouer de leurs cheveux. L'atmosphère était lourde. Sans un mot, Luna entra dans la première maison devant elle. Lorsque les autres entrèrent à leur tour, ils purent enfin se rendre compte de la violence des scènes qui s'étaient déroulé ici. L'endroit était dévasté. Partout les objets étaient brisés, fracassés contre les murs au point de laisser des fissures et des marques de coups dessus. Harry se crut un instant revenu dans la maison du professeur Slughorn lorsqu'il se cachait. Mais ici, il n'y avait aucune mise en scène. Tout était vrai. Sans vraiment savoir pourquoi, il continua d'avancer dans la maison, évitant les meubles défoncés. Il poussait les portes au hasard. La dernière vers laquelle il s'avança était ouverte. L'endroit était très sombre.
- Lumos, murmura t-il. Le faisceau de lumière qui venait éclairer la pièce lui glaça le sang. Des jets de sangs avaient éclaboussé les murs. Les corps avaient disparus, mais la pièce n'avait pas été nettoyée. Une odeur de mort flottait encore autour de lui. La chambre était presque intacte, seule l'armoire avait été éventrée. Le lit était simplement défait, mais personne ne reviendrait s'y coucher. Les draps étaient tachés de sang sombre séché.
Harry ressorti de la maison aussi vite que possible, complètement écoeuré. Hermione, qui l'avait suivi était en train de vomir un peu plus loin. Bien sûr, l'année dernière, ils avaient déjà vu des scènes horrible, Harry repensa un instant au serpent sortant du corps de la sorcier de Godric Hollow, mais ici, c'était différent, les familles entières étaient tombées.
Quelques instants plus tard, ils marchaient sur la plage à quelques dizaines de mètres de là. Un vent violent balayait le sable et chassait la brume. Le ciel était nuageux. La fraîcheur du début de l'automne venait redonner quelques couleurs à leurs joues livides. Ils passèrent quelques heures ici, à comprendre pleinement l'étendue de ce qu'il s'était passé sur l'île, désormais déserte. Ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre. Il n'y avait pas de faux sourires.
Dans une profonde tristesse, Harry regardait les jours passer à côté de lui. Il les regardait défiler inlassablement, alors que lui, impuissant attendait anxieusement une prochaine attaque. Aux jours succédèrent les semaines qui glissaient sur Poudlard. Une autre attaque, et trois nouvelles victimes s'étaient ajoutées au sinistre décompte que Harry faisait. Son moral était un peu remonté quand, quelques jours plus tôt, ils avaient fait fuir les détraqueurs d'un village de pêcheur qu'ils apprêtaient à attaquer. Alertés par la ronde de Hannah, Justin et Alicia dans les parages, ils étaient arrivés à temps. Mais la zone à surveiller était trop grande pour être entièrement couverte. Ils avaient eu de la chance.
Le saule cogneur perdait déjà ses feuilles. Harry, bien trop occupé et appelé par toutes ses activités ne touchait plus terre. Comme bien souvent les soirs, il était assit à son bureau, entouré des livres du prince et des derniers rapports de l'AD. Thibaut, Ron et Hermione s'étaient installés sur les poufs à quelques pas de là. Hermione venait tout juste de laisser à Harry les rapports après les avoir longuement consulté. Elle s'était plongée dans un épais et poussiéreux volume et fronçait de temps en temps les sourcils. Quant aux deux autres, ils s'affrontaient avec fougue dans une de leur éternelle partie d'échecs version sorciers.
Harry relisait distraiment le dernier chapitre de défense contre les forces du mal des 4ème années pour son cours du lendemain. Il s'était avéré qu'il n'était pas mauvais professeur. Dans des petits clins d'oeil, il donnait aux élèves quelques astuces du prince en leur demandant de ne pas en parler à Julie Duchong. Une véritable bataille souterraine se jouait entre elle et Harry. Les méthodes très efficaces qu'il utilisait et qu'il lui cachait méticuleusement avait le don de la mettre en pelote. Harry observait non sans fierté et avec beaucoup d'amusement les veines tentatives d'intimidation que son professeur exerçait sur ses élèves pour connaître ces secrets. Finalement, ce genre de petites choses était ce qui lui permettait de ne pas craquer.
Mais la véritable compétition qui régnait entre les deux se passait sur le terrain des clubs de duel. Bien qu'aucun combat opposant leurs élèves n'avait encore eu lieu, la tension entre les deux, bien que très amicale, était palpable. En charge des Serpentards et des Serdaigles, Harry avait multiplié les cours depuis deux semaines. Enseigner le faisait beaucoup progresser dans sa pratique et ses recherches de nouveaux sorts. Il en était le premier étonné, mais il attendait souvent avec impatience son cours de duel avec les Serpentards. Bien sûr la nature des verts restait la même, et le Gryffondor avait dû plusieurs fois envoyer à l'infirmerie des élèves ayant reçu des sorts particulièrement sévères, voir de magie noire. D'ailleurs un élève qui en avait lancé avait été convoqué dans le bureau de la directrice et avait écopé de deux mois de retenue. Dans l'ensemble, il avait été bien accepté.
Les Serpentards étaient particulièrement acharnés au travail, le fait est qu'ils avaient plus de choses à prouver que les autres. L'envie de redorer un peu le blason de leur maison les rendait les plus motivés.
- Vous avancez avec vos animagus ? demanda soudain Hermione en rompant le silence. Moi j'arrive à l'atteindre de plus en plus rapidement.
L'étape qui suivait la découverte de son animal consistait à l'éveiller du plus profond de soi sans entrer dans une transe artificielle. Au début, tous s'étaient sentis complètement ridicules, à chercher bêtement par ils ne savaient quel moyen à l'atteindre, mais petit à petit, ils l'avaient senti. Il n'y avait pas de méthode type. Hermione obtenait de bons résultats par la méditation cependant. Tous en étaient là jusqu'à ce que Harry découvre qu'il obtenait des résultats bien plus facilement lorsqu'il volait sur son éclair de feu. Chaque soir, à la tombée de la nuit, il partait discrètement voler au dessus de la forêt interdite, laissant grandir un peu plus à chaque fois le phoenix en lui. Sa chaleur venait réduire petit à petit la tristesse qui s'était emparée de lui.
- Je pense que dans quelques semaines, on pourra passer à la prochaine étape, dit-il.
- Mais elle sera bien plus longue et difficile, c'est celle de la métamorphose. Vous avez commencé à étudier un peu plus les caractéristiques de vos animagus ? demanda Hermione.
Harry avait emprunté à la bibliothèque plusieurs ouvrages depuis quelques jours. Même s'il ne voulait pas l'admettre, il multipliait au maximum toutes ses activités pour éviter de brouiller du noir. Le jeune homme se massa les tempes avant de refermer son livre dans un claquement sec. S'en était assez pour ce soir.
- kingsley veut te voir Harry, dit une voix dans un des tableaux accrochés au mur. C'était George. Percy m'en a parlé il y a quelques minutes, il devrait t'envoyer un hibou demain. Tu sais que les élections sont la semaine prochaine, attends toi à être sollicité.
- Je suppose que je peux pas repousser l'échéance indéfiniment. Et le front traditionaliste a choisi son candidat ?
- Sa candidate, réctifia Georges. Elle va te contacter aussi je crois, attends toi à une sacré surprise !
- Comme si j'avais besoin de ça... Harry se leva pour s'affaler dans un pouf avec les autres.
Mais le lendemain matin, quand la nuée de hibou entra dans la salle, deux se dirigèrent vers Harry, déposant deux lettres qui semblaient des plus officielles. Harry regarda la première en reconnaissant l'écriture de Kingsley, mais il ne reconnu pas l'écriture rose délavée de la seconde. Il ouvrit d'abord celle qu'il connaissait. La longue et fluide écriture de Kingsley en parcourait le parchemin.
Harry,
Je sais bien que ce que je vais te demander ne va pas t'enchanter, mais crois bien que si j'avais pu t'éviter d'entrer dans la campagne, je l'aurais fait. Avec la montée en puissance de la menace des détraqueurs, les votes s'annoncent partagés, et la victoire bien plus compliquée que prévu. J'aimerais que l'on se rencontre en présence de la Gazette pour échanger quelques idées. Je pense que tu es de mon avis lorsque je dis que la pire chose qui pourrait arriver pour le pays serait la nomination de cette tortionnaire au poste de ministre, surtout vu la situation actuelle. Si tu acceptes cet entretiens, j'aimerais que tu me répondes rapidement, pour l'organiser ce soir si possible, le plus tôt sera le mieux.
à bientôt, et avec toute ma gratitude et mon amitié,
Kingsley Shacklebolt.
En passant la lettre à ses amis, Harry ouvrit avec un mélange de curiosité et d'appréhension la deuxième lettre. Quand Harry la parcouru rapidement des yeux et qu'il remarqua la signature, il manqua de s'étouffer.
Cher Monsieur Potter,
J'espère que, comme à votre habitude, vous vous portez comme un charme. Je profite de cette lettre pour vous exprimer ma totale gratitude pour avoir su détruire vous-savez-qui. Il est regrettable que deux personnes de notre ampleur n'aient pu jusqu'à maintenant se rencontrer dans un sentiment de respect mutuel afin d'échanger librement. Passons l'éponge sur le passé et regardons l'avenir. Vous savez comme moi quelle est l'importance de la prochaine élection. En tant que défenseur d'un monde libre, vous devez comprendre à quel point il est important que nous nous battions ensemble pour construire notre idéal commun. Les temps sont troubles monsieur Potter, il est évident que Kingsley n'est pas, comme vous et moi, un homme d'action. Nous nous devons d'agir pour préserver la sécurité du monde sorcier, en réglant de façon ferme la question des détraqueurs et des autres créatures nuisibles pour la survie des sorciers. Les hybrides sont une menace bien trop grande. Je sais que vous partagez mon avis et que vous sentez que nous nous devons de réagir. Ne perdez pas espoir Mr Potter et joignez-vous à ma cause, vous n'en sortirez que grandi aux yeux de tous. Peut-être pourrions-nous converser ensemble dans les prochains jours ? Il en va de l'intérêt de tous.
Dans l'attente de votre confirmation, et avec toute mon affection,
Dolores Jane Ombrage.
Harry relu la lettre deux fois en se retenant de rire à gorge déployée. Elle transpirait d'hypocrisie, il entendait d'ici sa voix mielleuse.
- Quoi ? Cette vieille harpie veut que tu la soutiennes ? demanda Ron en crachant la moitié de ses céréales.
- Tu as vu ce qu'elle dit sur les "créatures hybrides" Harry ? c'est une catastrophe, s'indignait Hermione. Il faut tout faire pour qu'elle ne soit pas élue.
- Je sais ce que j'ai à faire, dit Harry en souriant. Je vais la rencontrer en fait, ce soir même, juste avant de voir Kingsley, et devant la Gazette également. Elle risque de mal finir sa campagne !
Tous le regardèrent avec une pointe de curiosité, mais devant son regard enflammé ne dirent rien. Il avait l'air assez sûr de lui. Quelques minutes plus tard, il envoyait ses réponses affirmatives aux deux candidats.
End Notes:
alors voilà, je viens de le terminer. Je ne sais pas trop si vous vous attendiez à ce que je revienne sur le sujet un peu plus "politique", mais je crois que pour l'intrigue qui se construit petit à petit sur les rapports entre sorciers et autres créatures, c'est très important, à vous de me dire ce que vous pensez de tout ça :), "à bientôt pour de nouvelles aventures" XD
Chapitre 23 : L'union sacrée by Emaxyo
Author's Notes:
Alors, effectivement j'ai les idées principales en tête, mais c'est tout. L'histoire n'est pas terminée, je l'écris au fur et à mesure et c'est comme ça que me viennent les idées, pour répondre à une question.
J'espère que ce chapitre vous plaira ! Je vous l'offre pour mes 20ans :p
Chapitre 23 :
Très vite, l'annonce de la demande cordiale des deux prétendants au poste de ministre à rencontrer Harry avait fait le tour de l'école. Chaque fois qu'il empruntait un couloir, des chuchotements précipités déferlaient derrière son dos. Harry était allé directement dans le bureau du professeur Mc Gonagall. Elle était installée derrière son bureau.
- Que puis-je pour vous Mr Potter ?
- Voilà, je dois rencontrer ce soir Kingsley et Ombrage, et j'ai besoin de voir quelques personnes avant, je voulais savoir s'il était possible que je ne me présente pas en cours aujourd'hui ?
- Je suppose, soupira la vieille femme en l'observant. Nous contons tous sur vous, Harry.
- J'aimerais aussi... est-ce que je peux m'entretenir avec le professeur Dumbledore ? demanda Harry en regardant le portrait derrière la directrice qui lui souriait tranquillement.
Mc Gonagall pinça légèrement ses lèvres mais fit un signe positif de tête et disparu dans l'escalier.
- Je me demandais quand tu allais venir me voir Harry, entama l'ancien directeur alors que le jeune homme s'asseyait dans un fauteuil.
- Peut-être que j'aurais dû...
- Oh ce n'est pas ce que je voulais dire, je m'informe régulièrement sur toi, il y a de quoi être fier de toi Harry, je ne suis pas sûr que notre vieille Angleterre mérite tous les efforts que tu fais... enfin un jour elle s'en rendra compte. Que me vaut le plaisir de ta visite ?
Harry lui expliqua en détail la situation et ce qu'il voulait faire le soir même. Les yeux de Dumbledore riaient de malice. Après lui avoir donné les informations dont il avait besoin, Harry sorti d'un pas précipité du bureau. Il avait plusieurs choses à faire, et le temps risquait de lui manquer. Quelques minutes après être passé par son bureau, il montait les marches quatre à quatre vers la volière. Quand il poussa la porte, il remarqua que quelqu'un était assit sur l'un des muret.
- Bonjour M... Drago, dit-il en se dirigeant vers les hiboux à côté de lui.
- Ah, salut Harry, répondit celui-ci, les yeux perdus vers les montagnes. Alors, le ministère ne peut pas se passer de toi ?
- ça m'arrange pas vraiment... dit-il en accrochant une première lettre à la patte d'un volatile.
- Je comprends pas, murmura Drago.
- Pardon ?
- Je comprends pas, reprit-il en regardant Harry dans les yeux, les gens ne tirent aucune leçon de ce qu'ils ont vécu, une nouvelle élection et ils sont prêt à refaire les mêmes erreurs. Je ne comprends même pas pourquoi elle est toujours au ministère, elle me dégoûte.
Harry arrêta son geste et regarda son camarade dans un mélange de surprise et de curiosité.
- C'est pour ça que nous y allons ce soir. Pour réveiller un peu tout le monde et leur faire comprendre. Tu devrais venir avec moi, et quelques amis.
- Impossible.
- Pourquoi ? Maintenant tu n'es plus menacé, ni toi ni ta famille, maintenant tu peux assumer ton caractère et tes idées, dit-il surprit.
- Les choses sont pas si simples Harry. Tu devrais t'en rendre compte. Ce n'est pas parce que tu-sais-qui et la plupart des mangemorts sont tombés que je suis totalement libre. Et puis, tu ferais perdre des voix en t'affichant à côté d'un Malfoy, famille de mangemort comme c'est bien connu...
- Drago, est-ce que tu aurais des choses à me dire... ?
Un long silence accueilli sa question. Puis Malfoy se leva et, lorsqu'il posa la main sur la poignée reprit dans un murmure :
- Fais juste attention à toi et tes amis, si tu y vas fort ce soir ils voudront te le faire regretter. Sans un mot de plus, il franchit la porte et s'en alla.
Harry resta tout bête sur place pendant quelques instants avant d'assimiler ce qu'il venait d'entendre. En quelques mots il prévînt par son portrait les membres de se tenir sur leurs gardes, puis il termina ce qu'il était venu faire avant de redescendre.
La journée passa à une vitesse folle. Il s'était arrangé pour que la Gazette, la radio sorcière et le Chicaneur soient présents pour son entretien avec Ombrage.
- Hermione, ça va être l'heure d'y aller, dit Harry alors qu'ils étaient en train de régler les dernières choses.
- J'en ai une boule dans l'estomac depuis ce matin, dit la jeune fille. La revoir elle, tranquillement face à face dans des jolis fauteuils, après tout ce qu'elle a fait... c'est pas croyable.
- Je sais... c'est justement pour ça qu'il faut y aller. Et tu sais ce qu'a dit Malfoy, ils doivent préparer quelque chose, il ne faut surtout pas qu'elle passe.
D'un pas vif, ils sortirent du château. Aux grilles, deux silhouettes, l'une très grande, l'autre très petite, les attendait déjà.
- Hagrid et Kreattur sont déjà là, constata Harry.
- C'est assez angoissant mais en même temps très excitant, Harry, ce qui va se dire ce soir risque de rester dans l'histoire de la magie. On est peut-être en train de provoquer de grands changements dans le monde magique.
- C'est tout le mal que j'espère, dit-il en souriant.
Au loin, Hagrid leur faisait déjà des grands signes, alors qu'une troisième silhouette était en train de les rejoindre.
- Magorian arrive, constata Harry en voyant le chef des centaures de la forêt interdite s'approcher de Hagrid et Kreattur. Parfait. Il ne manque que Gripsec.
- Comment tu as pu convaincre Gripsec et Magorian ?
- En fait, pour les gobelins ça a été assez simple. Ils se sentent tributaires depuis qu'on leur a redonné le total contrôle sur Gringotts, et puis, ils voient Ombrage d'un très mauvais oeil, ils ont peur de perdre à nouveau le contrôle si elle est nommée. Pour ce qui est de Magorian, ça a été plus difficile. Tu sais comment sont les centaures quand il s'agit d'aider des humains... Mais Dumbledore m'a donné quelques conseils, et puis, ils n'ont toujours pas digéré de se faire traiter d'êtres inférieurs lorsqu'ils ont rencontré Ombrage, alors ils ont pas trop envie non plus de la voir gouverner. Bizarrement, elle m'a beaucoup facilité la tâche, dit-il en souriant. J'aurais aimé qu'un loup-garou soit là aussi, mais c'était un peu trop juste d'en rencontrer un alors que je n'en connais pas d'autre que... Enfin c'est déjà un bon début, dit-il alors qu'ils étaient presque à la hauteur des autres.
- Et moi je suis la sang-de-bourbe, conclue Hermione en souriant. J'espère que ça va marcher.
Quand ils arrivèrent, ils remarquèrent tout de suite que Hagrid était déjà le plus angoissé de tous, il n'arrêtait pas de marmonner et de se frotter les mains.
- N'oubliez pas, dit Hermione, vous le faites aussi pour Graup. Comment ça va Kreattur ? demanda t-elle dans la foulée.
L'elfe refusa de la regarder dans les yeux mais marmonna un bref "bien madame", avant de murmurer des paroles incompréhensibles. Son humeur s'était largement améliorée depuis que Harry lui avait montré le médaillon brisée que son ancien maître lui avait demandé de détruire. Kreattur arborait toujours fièrement en évidence l'autre collier, celui que Regulus avait placé dans la caverne.
Harry et le centaure se regardèrent un long moment dans les yeux sans dire un mot. Tout était clair.
Finalement, Gripsec arriva peu de temps après. Il avait toujours le regard méfiant, mais il faudrait faire avec. Harry savait qu'il n'était pas avec un groupe très unifié, entre un elfe qui détestait les sorciers d'origine moldu, un centaure et un gobelin qui se méfiait des sorciers et un demi géant au bord de la panique, mais réunir tout le monde était déjà historique, il ne fallait pas non plus demander à ce que tout se passe dans une harmonie complète.
- C'est merveilleux, murmurait Hermione en les regardant.
- Alors, nous avons un portoloin, dit Harry, si toutefois Gripsec et Kreattur vous voulez vous rendre au ministère par vos propres moyens, je n'y vois pas d'objection, ajouta t-il en se souvenant que les gobelins se méfiaient de la magie, mais il vaudrait mieux rester grouper.
Finalement, après quelques regards noirs et grognements, tous touchèrent le cercle qui avait été choisi comme portoloin pour montrer l'égalité de tous. Après un tiraillement au niveau du nombril, Harry se retrouva au milieu du hall du ministère, accompagné de sa drôle de troupe. La fontaine centrale avait été enlevée, et pour l'instant, elle n'avait pas été remplacée. De nombreux regards surpris les observèrent. Harry fit tout son possible pour sourire aux sorciers dans le hall. S'ils lançaient des remarques déplacées, jamais Magorian ne resterait. Il était armé de son arc et toisait fièrement du regard les sorciers autour qui trouvèrent judicieux de s'écarter. Quelques uns vinrent cependant saluer Harry et Hermione en ayant la bonne idée de lancer un "bonjour" respectueux aux autres membres du groupe. Quand Katie et Mr Weasley firent cela, Harry eu une terrible envie de les embrasser pour les remercier.
- S'il vous plaît, dit Harry au sorcier à l'accueil, nous devions rencontrer Mme Ombrage.
Le sorcier observa successivement les membres du groupe avant de revenir sur Harry et de regarder son front.
- Le salon au fond du couloir à votre droite, elle vous attend, répondit-il en envoyant un petit papier se perdre parmi d'autres dans les airs. Est-ce que peut être je peux prendre... commença t-il en regardant l'arc du centaure.
- Ce ne sera pas nécessaire, coupa Harry dans un sourire en avançant dans la direction indiquée. Il y avait du bon à avoir une réputation intouchable. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la rumeur de la présence du groupe se répandit dans les couloirs, mais apparemment pas assez vite pour atteindre Ombrage.
Après quelques secondes, ils étaient arrivés devant la porte fermée. Harry eut la très bonne idée de passer le premier. En effet, un grand tableau dans le fond du salon montrait une bataille particulièrement sanglante entre gobelins et sorciers triomphants. D'un geste rapide de la baguette, il le décrocha et le fit glisser sous un des canapés.
- Harry Potter ! s'exclama d'abord avec un large sourire de façade Ombrage, avant de se figer puis de pâlir en voyant s'avancer tous les visiteurs.
- Mme Ombrage, dit Harry d'une voix blanche en lui serrant la main et en la regardant dans les yeux. Harry serra également rapidement les mains de Rita Skeeter qu'il avait demandé, de Mr Lovegood, et du sorcier de la radio qui avait déjà sorti un étrange instrument. Tous s'étaient déjà munis de leur plume et ils étaient déjà en direct sur les ondes magiques.
- Puisque l'élection du ministre de la magie concerne directement tout le monde magique, je me suis permit d'inviter quelques personnes, dit-il en souriant. Je vous présente donc Magorian, chef des centaures de la forêt interdite de Poudlard, que vous avez déjà eu le plaisir de rencontrer je crois, ajouta t-il malicieusement dans un regard très entendu. Je vous présente Gripsec, qui nous vient tout droit de Gringotts, Kreattur, mon elfe de maison qui travaille actuellement à Poudlard, Rubeus Hagrid, que vous connaissez déjà, professeur de soin aux créatures magiques, et Hermione Granger, que vous avez eu comme élève il y maintenant trois ans.
La petite femme potelée palissait à vue d'oeil dans sa robe rose pâle. Quelques hochements rigides de tête plus tard, ils étaient tous installés dans les fauteuils, sauf Magorian qui préférait rester debout.
- Bien, reprit Harry, alors allons-y, je crois que vous aviez prévu que l'on discute un peu, nous sommes là pour ça. Harry la regardait avec un air de curiosité sincère et un léger sourire d'encouragement. La vérité, c'est qu'il se délectait de la situation. Il avait été difficile de faire comprendre au centaure qu'il l'amenait non pas pour l'utiliser à ses fins mais bien pour l'équilibre du monde magique dans sa totalité, le résultats valait bien tous ses efforts.
- Comment.... comment ont-ils put entrer au ministère ? demanda t-elle soudain en retrouvant quelques couleurs.
- Par portoloin bien sûr, mais je ne pense pas que le débat du jour porte là dessus. Vous m'avez dit, dit Harry en dépliant la lettre reçue le matin même, que vous vouliez que l'on discute de la sécurité dans notre pays, que tout comme moi, vous partagiez l'envie de vous battre pour un monde libre.
- Oui... je... soudain, elle reprit un peu d'aplomb et regarda seulement Harry. Je souhaite que nous abordions la question des détraqueurs. Il est inadmissible que le ministère actuel laisse des créatures de ce type faire ce qu'ils veulent !
Au mot "créature", une certaine tension s'était installée dans la pièce.
- C'est un grave problème que celui des détraqueurs, je suis d'accord avec vous, dit Harry en voyant un léger espoir se dessiner dans les yeux du crapeau ratatiné. Toutefois, je crois que cette antipathie prononcée envers les détraqueurs est assez... nouvelle chez vous, non ?
- Je vous demande pardon ? dit-elle les yeux ronds.
- Hé bien, si je ne m'abuse, vous aviez l'air de bien vous entendre lorsque vous en avez envoyé deux m'attaquer il y a quelques années dans un quartier moldu.
- Comment...
- Ou quand l'année passée vous les utilisiez, coupa Harry, au ministère alors sous le contrôle de Voldemort, pour interroger d'une manière assez étrange ceux que vous appeliez alors les nés-moldus voleurs de baguette. Vous étiez la directrice de ce service il me semble.
- Comment osez-vous ! s'offusqua t-elle. J'ai déjà répondu de ses fausses accusations, j'étais sous l'emprise de l'imperium, vous-savez-qui lui même m'avait ensorcelée. Je suis une victime aussi.
- Evidement, répondit Harry qui montrait clairement qu'il n'en croyait pas un mot. Passons sur le fait que Voldemort n'est jamais venu directement au ministère et que pour être efficace l'imperium doit être renouvelé très souvent. Admettons que ce soit vrai, coupa Harry en l'arrêtant de la main alors qu'elle allait répliquer, je ne sais pas ce que le monde de la magie en pense, mais si l'on vous croit, vous êtes une sorcière manipulable qui ne résiste pas à ce sort donc. Imaginons maintenant que vous soyez à la tête du pays, je ne me sentirais pas en sécurité en sachant que vous pouvez si facilement devenir un simple pantin... et comme vous le disiez, la sécurité du pays est une priorité.
- Mr Potter ! s'indigna t-elle, vous rendez-vous compte de ce que vous sous-entendez, ce n'est pas digne de vous ! Elle pâlissait à vue d'oeil.
- A moins bien sûr, que vous sachiez résister à l'imperium, ce qui soulèverait d'autres questions, mais là n'est pas le propos du jour n'est-ce pas ? demanda Harry alors que Hermione le regardait admirative. Il l'avait déjà piégé. Les trois journalistes semblaient aux anges, ils avaient déjà leurs gros titres pour demain. Les plumes parcouraient les parchemins à une vitesse folle tandis qu'une photo était prise.
- Vous devez bien reconnaître Mr Potter, souligna t-elle aigrement, que la crise avec les détraqueurs est importantes, 17 morts en une attaque !
- Croyez bien que j'en suis le premier affecté. Je me suis rendu dans le village, répondit Harry, la voix de plus en plus triste, et jamais de telles attaques ne devraient avoir lieu, surtout sur des personnes absolument pas concernées par les questions qui concernent le monde magique. Alors, dites nous, quelle est selon vous la meilleure solution Dolores Ombrage ?
- Hé bien, commença t-elle en se reprenant un peu et en se redressant sur son siège, il faut envisager une solution radicale. Les détraqueurs sont une menace pour la communauté sorcière, et en tant que menace nous devons y mettre un terme, et je peux vous assurer que ce sera ma priorité.
- Mais ne croyez-vous pas, reprit Harry, que, comme par le passé, je crois d'ailleurs que vous le savez mieux que quiconque, les détraqueurs soient utilisés par des sorciers ? A chaque attaque, les moldus et sorciers assassinés l'ont été par la main de sorciers, ne l'oublions pas. Je pense que tout le monde dans cette salle sera d'accord avec moi pour dire qu'il n'est pas judicieux de remettre à chaque problème la responsabilité sur d'autres que sur des sorciers. Mais bien sûr, loin de moi l'idée de défendre les agissements des détraqueurs, mais soulignons qu'ils ne sont pas seuls.
A ces mots, le groupe que Harry avait amené se détendit un peu et approuva de la tête.
- Bien sûr, tous les coupables doivent être appréhendés, reprit Ombrage en se crispant. Elle transpirait à grosse goutte et était visiblement très mal à l'aise. Toujours est t-il qu'ils ne l'ont pas été sous le ministère de Kingsley qui fait preuve d'un laxisme inacceptable.
- Je pense ne pas me tromper en disant que Mr Kingsley, en tant qu'ancien chef des aurors connaît parfaitement la situation et les moyens à mettre en place. La situation s'avère délicate mais je lui fais confiance. N'oublions pas que lui, au lieu d'agir sous imperium (ou non) au ministère, agissait avec l'ordre du phoenix pour déstabiliser Voldemort.
- Arrêtons de parler de choses passées Monsieur Potter, nous sommes là pour parler d'avenir, reprit Ombrage qui cette fois avait le teint rouge écarlate qui lui donnait l'impression d'avoir le visage plus gonflé encore.
- Vous avez raison, j'ai tendance à m'égarer, s'excusa Harry dans un sourire. Et c'est pour cette raison que je ne suis pas venu seul, pour qu'on parle ensemble de l'avenir, et de ce que vous nous proposez.
- Bien, alors je...
- Mais si vous nous parliez, la coupa Harry, du statu que vous proposez pour les sorciers provenant de parents moldus ? Voyez-vous, mon amie Hermione en serait très intéressée.
Hermione qui n'avait jusqu'alors fait qu'écouter prit immédiatement la perche qu'on lui tendait.
- Merci Harry. Mme Ombrage, bien sûr ne reparlons pas du passé, mais avec le retour de Voldemort il y a peu, il faut reconnaître que l'ordre des choses a été bouleversé. Quel point de vue comptez-vous défendre ? Je suppose que vous n'allez pas poursuivre dans la voix de cette dernière année puisque c'était contre votre volonté, dit-elle en enfonçant le clou.
- Bien sûr que non ma chère, dit-elle mielleusement. Pour ma part je considère les san.... nés mol... les enfants de parents moldus comme des sorciers égaux aux autres. Je compte d'ailleurs lancer une grande enquête pour connaître par quel phénomène des gens... tel que vous obtiennent leur pouvoir, dans un but purement scientifique.
- Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur signe de progrès pour une égalité de statu, répondit froidement Hermione.
- Il s'agit simplement d'accroître nos connaissances de la magie, une élève telle que vous ne vas pas aller à l'encontre du progrès.
- Loin de moi cette idée, s'il ne s'agit pas d'un prétexte pour autre chose... seriez-vous prête à vous engager ici même de la création d'un conseil d'éthique chargé de contrôler ce genre de recherche, Dolores ? Demanda la jeune fille en insistant lourdement sur le prénom.
- C'est parfaitement superflu et inutile. Pour qui me prenez-vous jeune fille ? Vous pensez peut-être qu'on peut mettre en doute l'authenticité de mes paroles ? Ce n'est certainement pas une élève à peine sortie de l'école qui va me faire la leçon ! conclu t-elle en haussant le ton. D'ailleurs, poursuivit-elle, une lumière dans les yeux, je compte m'occuper de la question de l'éducation.
- Effectivement la dernière fois ça vous a plutôt réussi, lâcha Harry. Quelle pédagogie ! Peut-être pourriez-vous nous expliquer votre sens de l'apprentissage. Je crois me souvenir que vous avez des méthodes assez originales. Je me souviens pour ma part, continua t-il en regardant les journalistes, que notre ancienne professeur de défense contre les forces du mal donnait des punitions plutôt... sanglantes à tous ceux qui remettaient en cause sa parole et voulaient pratiquer la magie. Je garde encore cette cicatrice, montra Harry alors qu'une photo était prise de sa main, pour avoir annoncé le retour de Voldemort, "je ne dois pas dire de mensonges", vous voyez ?
- Vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez Potter ! rugit la femme qui bondissait sur son fauteuil.
- Certes, c'est ma paroles, enfin, celle de tous mes camarades aussi, contre la votre, et comment remettre en cause la votre ?
Les jointures des mains de la sorcière étaient blanches à force de serrer les poings.
- Mais passons à autre chose, reprit Harry, je crois remarquer que vous n'êtes pas très à l'aise avec ce sujet. On a tous nos bêtes noires ! Je crois que Rubeus Hagrid avait une question à vous poser, et en tant que prétendante au poste de ministre, il faut bien sûr être à l'écoute de tous.
Ombrage lança un regard vénéneux à Harry et regarda le demi géant d'un air dégoûté.
- Voilà... Madame... euh...
Hermione lui donna un léger coup de coude d'encouragement.
- Mon demi frère est un géant voyez-vous, je voulais savoir si vous pensiez revoir le statu des géants dans un avenir proche pour qu'ils ne soient pas systématiquement chassés.
- Heureusement qu'ils ne sont pas accepté sur le territoire ! Enfin c'est une blague ! Qu'est-ce que c'est que ce simulacre d'entretien ! dit-elle en regardant partout autour d'elle pour chercher un appuie quelconque.
- Voilà qui est très éclairant quand on sait que pour le cas de Graup, le demi frère en question, a été un des plus vifs combattant à la bataille de Poudlard pour nous défendre tous. Mais puisque c'est un géant, le reste ne compte pas, n'est-ce pas ? demanda Harry. Même question à propos des loups garou, enchaîna Harry sans lui laisser le temps de répondre. Vous comptez légiférer pour leur offrir une vie meilleure et mieux acceptée ?
- Ils sont bien trop dangereux pour côtoyer d'autres sorciers !
- Remarquez, je veux bien croire qu'ils le soient pour vous, répliqua Hermione, en entendant ça, je serais tentée de vous mordre !
- C'est une menace jeune fille ? demanda Ombrage en haussant le ton.
- Bien sûr que non, coupa Harry. Hermione est une personne très calme, vous avez dû mal entendre. A moins qu'elle ait des pulsions charnelles à votre égard, qui sait ! Toujours est-il qu'un loup garou s'est battu à nos côtés, à t-il mordu la moindre personne pour autant ? Bien sûr que non ! Le ministère devrait envoyer chaque mois une potion à chaque loup garou du pays, qu'en pensez-vous ?
- Vous vous droguez Monsieur Potter ?
- Je vous demande pardon ?
- C'est pas important... murmura t-elle aigre.
- Bien ! Pensez-vous légiférer également pour interdire l'usage violent de la baguette contre les êtres qui n'en ont pas, comme les centaures par exemple ?
Magorian profita de cet instant pour frapper des sabots sur le sol en regardant bien ombrage dans les yeux. Elle était livide.
- Je... je n'avais pas... Potter je n'avais pas prévu du tout cela. Il n'en est pas question. Nous devons affirmer notre supériorité envers les autres créatures ! Ce ne sont que des hybrides, reprit-elle fermement en détournant les yeux.
- Je suis heureux de voir que je suis plus intelligent que cette femme, intervint le dit centaure d'une voix grave. Si elle n'a pas comprit que c'est avec de tels propos qu'elle risque de provoquer des guerres, on ne peut rien pour elle.
- Si vous ne comprenez pas que nous devons apprendre à vivre tous ensemble pour ne plus connaître de massacres, vous êtes nées à la mauvaise époque, dit Hermione. Les elfes de maisons, dit-elle en montrant Kreattur, les centaures, tous se sont battus avec nous pour lutter contre Voldemort, sans eux, nous ne l'aurions sans doute pas vaincu. Gripsec nous a aidé, Graup nous a aidé, un loup garou nous a aidé, et c'est comme ça que vous les remerciez ? Vous cherchez les guerres Mme Ombrage, fulminait Hermione. Le conflit avec les détraqueurs ne vous suffit donc pas ? Vous voulez qu'ils soient rejoint par d'autres pour mettre à feu et a sang le pays ? Nous nous en avons marre de voir des morts, j'espère juste que c'est votre cas aussi.
- Comment osez-vous ! dit-elle en se levant. Je refuse d'en entendre d'avantage ! Je me présente pour le bien être des sorciers, pour leur sécurité et pour leur pérénité dans un monde où on ne leur laisse plus la place de vivre ! sa voix était brusquement montée dans les aigues.
- Nous y sommes donc, répondit Harry, vous sous-entendez que les moldus sont gênants pour les sorciers ? Que les autres habitants du monde magique le sont aussi ? Je crois que nous allons nous arrêter là Ombrage. Je voulais vous parler du droit des gobelins et des elfes de maison et de beaucoup de choses encore, mais vous n'avez pas l'air de vous en soucier. J'attends Mr Kingsley qui devrait bientôt arriver. Je vous demande de sortir, termina t-il fermement en se levant à son tour.
- Si vous croyez que je vais rester dans la même pièce que tous ces.... mais elle ne termina pas sa phrase. En rugissant elle sortit en claquant la porte.
- Un scandale !! l'entendit-on crier derrière la porte.
Dans la pièce, tous étaient dans un état de frustration avancé. Harry, toujours debout, les regarda. Heureusement qu'elle était partie, Magorian ne se serait pas retenu beaucoup plus longtemps.
Kingsley eu la bonne idée d'attendre une dizaine de minutes avant d'arriver. Quant aux journalistes, ils ne se risquèrent pas à poser de questions. On entendit le sorcier de la radio annoncer une page de réclame après débat animé mais très révélateur, c'était tout.
- Bonjour Harry, j'ai entendu dire que tu avais eu la bonne idée d'amener quelques connaissances, dit le ministre par intérim en arrivant.
Le débat s'annonçait plus calme. Il s'avéra que cette fois, ils purent discuter pendant plus d'une heure, et même s'il y eut des désaccord, Kingsley s'engagea sur plusieurs points. Il organiserait des débats avec les autres êtres du monde magique pour redéfinir avec eux leur statu et leurs libertés, ainsi que les garanties pour que tous vivent ensemble dans le respect mutuel. Les questions tel que l'usage de la baguette restaient en suspens, mais les débats étaient ouverts, et c'était déjà un début. Tous semblaient plus ou moins satisfaits quand ils quittèrent le ministère sous les chuchotements.
Harry se sentait cependant épuisé. Les deux entrevues l'avaient complètement vidé. Il répondit quand même à quelques questions avant de partir, sur le chemin entre le salon et le hall du ministère.
- Vous soutenez donc Mr Kingsley Harry Potter ?
- ça me semblais clair, répondit Harry. Je pense qu'il est actuellement le plus qualifié pour moderniser le pays dans une période aussi cruciale. J'espère qu'il tiendra ses engagements, j'ai en tout cas confiance en lui. Ombrage ne ferait que nous ramener au moins cent ans en arrière avec tous les conflits qui en résulteraient. Nous avons assez de problèmes avec les détraqueurs vous ne croyez pas ?
- Mr Potter, pensez-vous vous lancer dans la politique après votre sortie de Poudlard ? demanda Skeeter.
- Je crois que je m'en lasserais trop vite, je préfère taper du poing sur la table quand ça me semble judicieux.
- Arrivez-vous à vous reconstruire vous-même après tant d'épreuves ?
- Je vais bien merci !
Dans un virvoltement de capes, ils avaient disparu. Ils étaient à nouveau devant l'école.
Quand il entra. Malfoy l'attendait dans le hall.
- J'ai écouté ce qu'il s'est passé à la radio, comme toute l'école, souligna t-il. On peut se parler en privé ?
- Euh, oui bien sûr. On se rejoint dans la salle commune, lança t-il à Hermione, un peu inquiet.
Ils marchèrent en silence jusqu'à la tour d'astronomie.
- Pourquoi ici ? demanda Harry alors qu'ils arrivaient au sommet, dans l'obscurité naissante.
- Parce que c'est ici que j'ai compris à quel point tout ça me ressemblais pas. C'est un endroit important. Et tu étais là.
- Oui, dit Harry en se remémorant les tristes événements de la nuit de la mort de Dumbledore.
- Harry, elle va vouloir se venger. Je crois que tu n'as pas compris qui est vraiment cette femme. Tu viens sans doute de révéler aux yeux de tous une partie d'elle qui va l'empêcher d'accéder au ministère. Mais elle ne s'arrêtera pas là pour autant. Cette femme est aussi dangereuse par ses idées que par son inconscience. Elle croit contrôler certaines choses qui lui échappent. Elle a réveillé une colère très ancienne, et elle ne se rend pas encore compte qu'elle ne contrôle plus rien.
- Drago, explique moi clairement, dit Harry en sentant le sérieux terrible des paroles de son camarade.
- Si je fais ça, je ne pourrais plus rentrer chez moi Harry. Ca me coûte déjà beaucoup trop de te dire ça. Je risque gros.
- Je pourrais t'aider, te loger même. On est plus des gamins, je connais beaucoup de personnes qui sont prêtes à protéger quelqu'un si je leur demande.
- Je suis un Malfoy, te berces pas d'illusions. J'apprends l'occlumentie, au cas où, mais je suis pas très bon je crois.
- Je l'ai jamais été non plus... Drago, si ce que tu sais peut éviter des catastrophes, tu dois m'en parler, même si pour ça, tu dois te cacher un certain temps.
- Parce que tu crois quoi ! s'exclama t-il soudain. Que je suis fier d'être né du mauvais côté, de connaître des choses qui me dégoutent, d'avoir vu des choses si horribles que ce que toi tu as connu l'année dernière te paraîtrais presque agréables ! Fais juste attention à elle, elle n'est pas seule.
Le lendemain, Harry faisait les gros titres, mais pas seulement, les 6 qui étaient allé au ministère étaient en photo en première page, alors qu'on voyait Ombrage en proie à une crise d'hystérie à la sortie de la rencontre. Mais Harry ne pensait déjà plus à l'élection, c'est seulement Ombrage et Drago, qui occupaient toutes ses pensées.
End Notes:
Alors ? verdict ? :s
Chapitre 24 : Confidences by Emaxyo
Author's Notes:
Le voilà ! j'espère qu'il vous plaira, un peu plus court que d'habitude mais c'est un passage important
Chapitre 24 :
Le lendemain donc, les accusations envers Ombrage faisaient scandale dans les journaux. Des parents ne cessaient d'envoyer des lettres à la Gazette confirmant les châtiments corporels d'un autre âge qu'elle avait mit en place à Poudlard. De même, les "nés-moldus" témoignaient et l'accusaient d'être responsable pour la plupart, de leur emprisonnement. Etrangement, il n'y eut aucun communiqué dans la journée de la part des traditionalistes.
Toute la journée, un vent de liberté flotta sur l'école. Tout le monde y allait de son commentaire, les plus vieux ayant tous été là alors qu'elle était grande inquisitrice. Le matin même, Harry était accueillit par une salve d'applaudissements. Drago lui, le regardait inquiet.
Lorsque dimanche matin arriva, les élèves majeurs de l'école, et les professeurs se rendirent à Pré-au-Lard pour voter. Ils auraient les résultats en soirée. En attendant, Harry passa son temps à entraîner ces élèves de cours de duel. Cet après-midi là, c'est Malfoy qu'il entraînerait, tandis que les autres seraient chaperonnés par les deux sixième années.
- En forme ? demanda Harry, en voyant bien que Drago avait l'air particulièrement nerveux. En réponse, il reçu un petit sourire crispé.
- Bon, reprit Harry, ce qu'il faut que tu travailles, c'est ta défense et l'effet de surprise de tes attaques.
Après quelques minutes d'explication, Harry avait décidé de le tester, un peu à la manière de Hermione dans l'été. Même s'il avait de bons réflexes, les protections de Drago étaient encore un peu fragiles, face à la Gryffondor, il ne tiendrait pas. Ils passèrent près d'une heure à s'entraîner ainsi, avant que Harry face le tour des élèves, et note quelques beaux stupéfix de certains jeunes.
Quand il retourna vers Drago, il le trouva particulièrement pâle, en proie à ce qui semblait être une lutte intérieure.
- Tout à l'heure, il faudra qu'on parle Harry, dit-il avant de se relever, baguette tendue.
Sa baguette... Harry l'observa un instant. Comment avait-il pu oublier de lui rendre sa baguette... Elle ne possédait plus le pouvoir de Sureau.
- Oui j'ai quelque chose pour toi aussi.
Lorsque Harry quitta les Serdaigles, et son duel avec Luna toujours plus imprévisible, Drago l'attendait devant la porte.
- On va aller dans mon bureau, lui dit Harry, on sera plus tranquilles.
Harry sorti de son tiroir une longue et fine baguette?
- J'avais oublié de te la rendre, dit-il un peu honteux. Par contre, il va falloir que tu me désarmes pour en devenir à nouveau pleinement maître. Malfoy observa dans une surprise silencieuse sa vieille baguette. D'un petit geste vif, il murmura "expelliarmus". Avec une certaine grâce, la baguette s'envola des mains de Harry et vint se poser aux pieds de Malfoy. Toujours en silence, le jeune homme la ramassa, provoquant une pluie d'étincelles dans le bureau, et un petit sourire béat de Drago.
- Merci beaucoup, murmura t-il visiblement très reconnaissant.
Pendant quelques instants, personne ne parla. Harry avait prit soin en entrant de cacher tous les tableaux de l'AD d'un geste, comme Hermione lui avait apprit. Ainsi, les tableaux ne pouvaient ni voir ou entendre, ni être vus.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
Il était de plus en plus nerveux.
- Je peux avoir confiance en toit je crois. Au final, on se connait pas beaucoup, mais si je peux avoir confiance en quelqu'un aujourd'hui, c'est en toi.
- Euh... merci.., dit Harry plus touché qu'il n'en avait l'air. Il ne s'était absolument pas attendu à ça.
- Je t'ai dit l'autre jour que Ombrage était quelqu'un d'inconscient et de dangereux, tu t'en souviens ?
- Oui, bien sûr.
- Ce qu'il faut savoir sur Ombrage, c'est qu'elle croit dure comme fer que ce qu'elle fait, elle le fait pour le bien, pour le bien des sorciers, mais pour le bien quand même. Elle se sent investie d'une sorte de mission salvatrice. Son but, c'est le règne des sorciers sur tout le reste. Je ne sais pas avec qui elle agit. Mais voilà, Ombrage n'est pas une sorcière très douée, et comme ça, elle paraît presque inoffensive. Par contre, ses idées l'ont poussé à la tête de l'opposition traditionaliste. Jusque là ça va, tu es intervenu, et sauf surprise énorme, elle ne passera pas. Mais là où elle est dangereuse, c'est que pour percer en tant que ministre, elle a prit un risque énorme Harry.
Il l'écoutait attentivement, on sentait bien que quelque chose de grave allait être dit.
- Elle a voulu, reprit-il, rendre le ministre incompétent aux yeux de tous pour sortir plus grande, elle prêchant la bonne parole. Et pour ça, quoi de mieux que des attaques, mortelles, pour entacher le ministère, pour le décrédibiliser, et en même temps pour faire grandir l'idée que toute autre espèce est dangereuse pour nous. C'est elle qui est allée voir les détraqueurs, elle a réveillé en eu le goût d'une terrible vengeance, eux qui sont maudits depuis des siècles.
Harry se remémora ce qu'avait dit Hermione voilà quelques semaines sur l'histoire des détraqueurs.
- Je connais leur histoire oui, répondit Harry, l'air presque absent. C'est donc elle qui a lâché les détraqueurs sur les maisons isolées, et celles de mes amis ? et le village ? demanda t-il petit à petit en s'éveillant, en prenant conscience de l'horreur de cette femme.
- Au début oui, elle était prête à quelques sacrifices.
- Pour le bien de tous... murmura Harry en repensant à Dumbledore et à Grindelwald.
- C'est ça... approuva t-il, mais elle a perdu le contrôle. Comme je te disais, elle a réveillé en eux la vengeance, ils se sont mis à attaquer quand elle ne le demandait pas, à aller où elle ne voulait pas qu'ils aillent. Elle commence tout juste à se rendre compte qu'elle a lâché des monstres. Elle voudra s'en servir encore pour déstabiliser le ministère, et le pousser à la démission si d'autres incidents graves se produisent, et tu imagines ce qu'il se passerait avec elle au pouvoir...
Harry resta silencieux un long moment. Après de telles informations, sont cerveau bouillonnait. Comment cette femme pouvait être aussi inconsciente ?
- Tu sais combien de sorciers sont avec elle dans cette histoire et tuent ce qu'il reste des personnes après le passage des détraqueurs ? demanda Harry.
- Une dizaine tout au plus pour l'instant. Mais les attaques vont se multiplier, elle va rallier à sa cause plus de gens au fil du temps, qui voudront écouter son discours radical contre les créatures trop dangereuses... alors qu'elle même a provoqué ça...
- Comment tu as su tout ça ?
- Chez les Malfoy, on est toujours les premiers au courant pour ce genre de choses...
Un petit silence gêné s'installa entre eux.
- Tu m'as dit que tu courais un grand risque l'autre jour en me disant tout ça...
- Je suis surveillé depuis que... enfin tu sais avec Dumbledore... et donc chaque fois que je rentre je me fais "contrôler". Mais là je pouvais pas ne pas le dire, tu comprends... les choses ont changé pour moi. Je rentrerai pas à noel, et pour la suite on verra... de toute façon ils se doutent déjà de quelque chose, dit-il plus faiblement. Je crois qu'on me surveille à Poudlard aussi.
- On pourra t'aider, te cacher si il faut après la fin de l'année, j'ai même beaucoup de place chez moi à vrai dire ! Ron ferait une drôle de tête mais rien que pour voir ça, ça peut valoir le coup ! dit-il en souriant.
- On verra bien... maugréa Drago, visiblement soulagé par ce qu'il avait dit, et par la solution que Harry lui proposait.
- Maintenant on sait vraiment contre qui on se bat ! s'exclama Harry. Merci beaucoup Drago, continua t-il en souriant, heureux de savoir le serpentard avec eux.
Harry comprenait très bien l'enjeu pour Drago d'avoir parlé. En faisant ça, il renonçait à revoir toute sa famille, tous les gens qu'il avait côtoyé jusqu'à présent, en parlant, il se retrouvait à la rue, sans rien d'autre que les affaires qu'il avait à l'école. Il allait être d'autant plus surveillé, peut-être même traqué pour devenir presque un traître à son sang. Il venait de claquer définitivement la porte à son ancienne vie.
Le soir même, dans l'attente des résultats il avait demandé à Ginny, Ron, Hermione, Thibaut, Luna et Neville de venir dans son bureau. Il leur expliqua, à eux ainsi qu'aux tableaux, ce que Drago lui avait confié, sans citer le nom du jeune homme.
L'indignation était générale. Chacun lançait des mots plus durs contre face de crapaux. Ils décidèrent qu'elle serait surveillé nuit et jour, à l'aide de la cape d'invisibilité de Harry qu'il prêterait. Ils devaient tout savoir sur les personnes qu'elle côtoyait. Terry Boot, qui travaillait maintenant au département des transports magiques pourrait peut-être en savoir plus sur ces déplacements, avec un peu de chance.
Vers 21h, ils allumèrent la radio que Neville avait apporté. Une voix particulièrement sérieuse était en train de rappeler les enjeux de l'élection et les opinions de Harry Potter, qui penchaient lourdement vers Kingsley. Apparemment ils attendaient toujours les résultats de Cornouailles, retardés parce qu'un sorcier avait eu l'idée originale de piéger le bureau de votes de dizaines de bombabouses en fin d'après-midi.
Enfin, après une demi heure d'attente, les nouvelles semblaient tomber.
- "J'ai les chiffres sous les yeux, clama la voix qui semblait narguer tout le pays. Avec 78,89% des voix, Kingsley est largement réélu à la tête du pays. Je suis sûr que notre ministre va chaleureusement remercier Harry Potter pour ce score historique.."
- Reste plus qu'à savoir comment elle va réagir... dit Harry visiblement préoccupé.
Sa remarque avait refroidi toute tentative d'enthousiasme au sein du groupe.
- Ce que t'es rabat-joie Harry, se permit Ginny. Comme pour lui donner raison, dans les tableaux, ses amis débouchaient le champagne et chantaient en faisant pleuvoir de leur baguette des pluies d'étincelles dans le ciel du grand tableau de Harry.
Finalement, ils burent quand même une bierraubeur à la santé du ministre. Harry se surprit à regretter que Drago ne se joigne pas à eux.
Entouré de ses amis, c'est à ce moment qu'il ressenti le plus fortement le phoenix qui s'éveilla en un instant en lui. Tout le monde parlait, mais Hermione et Thibaut remarquèrent bien qu'il était devenu, l'espace de quelques secondes, lumineux et presque rayonnant, alors qu'une douce chaleur s'était manifesté dans la poitrine de tous, et ce n'était pas du à la bierraubeur.
Chapitre 25 : Pré-au-Lard by Emaxyo
Author's Notes:
Enfin le voilà ! j'espère qu'il est à la hauteur :)
Chapitre 25 :
Bien sûr, le lendemain de l’élection, Harry reçu des dizaines de lettres de remerciements, non seulement du ministère mais aussi de particuliers tout à fait ordinaires. Deux lettres de menaces étaient également arrivées, l’une d’elle contenant du pus de Mandragore faisandée que Neville reconnu et qualifia tout de suite de hautement dangereuse. Après cette semaine hautement politique, Harry s’était vu pour mission offerte par le ministère de rédiger un cahier de doléances visant à élaborer des pistes de réflexion pour améliorer les conditions de vies des autres êtres du monde magique. Evidemment, avec une Hermione en amie, Harry ne s’était pas chargé longtemps de cette mission puisque la jeune fille avait décidé officiellement de le seconder dans cette tâche, autrement dit, elle la prenait complètement en charge.
Harry, qui avait dû assister à une réunion de l’ordre de Merlin avait été à nouveau au cœur des conversations, certains voyant d’un mauvais œil son implication, d’autres s’inquiétant d’un trop grand pouvoir accordé aux créatures. Mais là encore, les détraqueurs étaient passés sous silence. Comme partout ailleurs, le sujet devenait épineux, et plus personne n’aimait à en parler, c’était matérialiser une menace et personne ne voulait vivre dans la peur, alors on se taisait.
Voilà deux semaines que Ombrage était surveillée par l’AD, et jusqu’à présent, elle avait rencontrée quelques personnes à la réputation déjà faite, et avait été vue dans l’allée des embrumes, cachée sous une grande cape, mais rien d’autre n’était pour l’instant remonté. Du ministère des transports, Terry Boot n’avait pas encore réussit à avoir accès aux informations, mais d’après lui, ce n’était désormais qu’une question de jours. Il était difficile de mettre en place ce genre d’espionnages tant ce département était contrôlé, aussi il valait mieux être prudent. Bizarrement, malgré les avertissements répétés de Drago, pour l’instant aucun signe d’une nouvelle attaque n’était arrivé jusqu’à eux. Les détraqueurs bougeaient, étaient en déplacement constants dans le nord d’après témoignages, mais c’était tout.
George travaillait toujours sur l’alerteur à détrqueurs.
- Si tout va bien, je pourrai te le montrer pour votre sortie à Pré-au-Lard, pour Halloween, lui dit-il.
Enfin, un samedi après-midi, Hermione les fit venir, avec Ron et Thibaut à la salle sur demande.
- Je crois que c’est bon, dit-elle en leur souriant, ça fait déjà quelques temps que j’hésite, mais on devrait commencer la dernière étape pour devenir animagus.
- Tu penses qu’on est prêt pour commencer la transformation ? demanda Harry en s’imaginant avec des plumes lui poussant sur la peau.
- Oui, nous le sommes ! clama t-elle catégorique. On va pas te demander de pondre un œuf, lui fit-elle en riant. Et puis pour toi ça devrait être plus simple que les autres, t’es mort et revenu assez de fois pour qu’on te considère déjà comme un phoenix.
- Très spirituel… marmonna Harry. Explique nous plutôt comment ça fonctionne, fit-il en lançant des regards noirs à Thibaut et Ron.
- En fait le procédé est très similaire à une métamorphose animal comme on a pu déjà les pratiquer, sauf qu’au lieu de matérialiser vous devez avant tout faire une mutation intérieure à l’image de celle qu’on a fait ces derniers temps au niveau des sensations voir un peu plus. Il s’agit d’abord de ressentir toutes les parties de son corps afin de mieux les percevoir et les transformer, ou les adapter. Petit à petit, ça va se faire, même sans baguette au stade finale.
- T’as pas une petite formule toute faite ? demanda Ron les yeux plein d’espoir.
- Si c’était si simple tu crois pas que tout le monde le ferai ? Bref, reprit-elle en chassant la remarque de Ron comme une mouche agaçante, comme pour la seconde étape, le plus gros doit se faire dans une quête personnelle. Le carnet détaille en fait le journal de bord d’un homme qui découvrait son propre animagus, mais ça nous aide pas beaucoup, ça change trop d’une personne à l’autre. La première étape consiste cependant à tenter d’entrer en contact avec le vieil Ollivander qu’on a déjà vu une fois. Ensuite, c’est lui qui décidera du moment où on sera prêt… et où il apparaîtra de nouveau à nous.
- En gros on est censé lui laisser un petit message là du genre : « Salut, c’était juste pour dire que j’aimerais passer la vitesse supérieure, alors passe me voir », dit Thibaut, et on fait comment ? Il a un portable ?
Bien sûr Ron s’empressa de demander ce qu’était un portable, mais à nouveau Hermione n’en fit aucun cas.
- En fait, il vous suffit apparemment de l’appeler chaque fois que vous vous approchez au maximum de votre animal, à chaque fois. Et lui choisira le meilleur moment.
- C’est plutôt mystérieux, concéda t-elle, mais après tout, au point où on en est, dit-elle, après le des trois frères, plus rien ne m’étonne…
Une fois ce moment passé, tous tentèrent immédiatement d’appeler le vieil Ollivander, mais rien de nouveau ne se manifesta. Un peu déçus, tous finirent par retourner au devoir de potion qui les occupaient depuis quelques jours tant il demandait de travail personnel. A la grande satisfaction de Hermione, même Harry devait y passer plus de temps qu’a l’accoutumé, lui qui finissait toujours ces devoirs en peu de temps et obtenait des notes équivalentes aux siennes.
Le lendemain, Harry, Ron, Hermione, Thibaut, Neville, Luna, Drago, Ginny et quelques autres eurent la surprise de découvrir la première invitation de l’année de Slughorn à son club. Les rumeurs couraient depuis quelques semaines de l’absence de soirées dans le bureau du professeur de potion. Voilà qui avait de quoi la faire taire. La soirée aurait lieu le 31, au retour de Pré-au-Lard, et Harry cette fois ne se senti pas le courage de refuser. Le vieil homme serait ravit de recevoir le rubis qui ferait briller sa collection du moment. Et puis, ce ne serait pas comme durant sa 6ème année, il ne serait entouré que d’amis.
Très vite, le sujet de conversation favori de l’école était sur les participants à cette soirée. Tous étaient épiés des gloussements soudain bien plus forts s’entendaient au passage des intéressés qui avaient le malheur de ne pas avoir de vie sentimentale publique. Aussi Harry et Thibaut se retrouvaient notamment au centre de toutes les discussions, surtout depuis qu’une fuite du dortoir avait apprit que les deux jeunes hommes dormaient pour ainsi dire dans le même lit. A partir de ce moment là, Harry avait dû en rougissant refuser quelques avances explicites de la gente masculine bizarrement plus entreprenantes, bien que plus discrète, que la gente féminine. Harry pensa un instant que si jamais cette histoire parvenait aux oreilles de Rita Skeeter, il aurait sa réputation de faite pour le reste de sa vie. Bizarrement ça le faisait beaucoup rire.
Au fil des fuites entre les couloirs, les jours passèrent, et finalement, la veille du fameux jour arriva.
- Je veux pas que toutes ces rumeurs te dérangent, dit Thibaut alors qu’ils s’allongeaient.
- Je t’assure que ça ne me dérange pas, et puis si ça nous rassure tous les deux, je vois pas où est le problème. Et entre nous, ça nous évite de nous faire suivre par une ordre de fille, en tout cas ça en élimine un peu, fit-il en rigolant.
Petit à petit, ils avaient pris l’habitude de dormir ensemble, et désormais, ne pas sentir le souffle de l’autre contre sa nuque aurait été bizarre. En peu de temps, il s’était lié entre eux une amitié profonde, renforcée par les drames personnels communs et un goût prononcé et partagé pour la solitude.
Le lendemain, une touffe de cheveux familiers sauta dans le lit. Sans aucune retenue, Hermione que l’âge et la relation avec Ron, ainsi qu’une fréquentation raisonnable de Luna, avait petit à petit rendu moins sage, arriva en trombe dans le dortoir et sembla trouver que les deux garçons étaient une cible de choix.
Après une série impressionnante de grognements et un passage rapide sous la douche, tous étaient dans la grande salle, rendue électrique par l’imminence d’une sortie d’entre les murs du château. Après un rapide petit déjeuner, sous entendez par là que Ron dévalisa à lui seul pas loin du quart des plats de Gryffondor, ils sortirent enfin, passant dans un sourire de politesse arrogante devant un Rusard prêt à mordre. Enfilant leur cape, tous descendaient déjà le chemin vers le village, par grappes. Harry devait reconnaître que maintenant, ça n’était plus très important pour lui qui sortait tout le temps, mais en bon guide, il se fit un devoir de faire visiter le village à Thibaut qui y pénétrait pour la première fois. Ils devraient retrouver un peu plus tard dans la nouvelle auberge : « Au ballet des balais », George et quelques amis. Harry se demanda un instant qui avait bien pu appeler la nouvelle auberge comme ça.
- Oui, Lavande et Parvati, elles ont obtenue une subvention du ministère et un prêt de Gringotts pour l’ouvrir, je pensais que vous le saviez, fit Ron.
Finalement, venant d’elles il était presque étonnant qu’elles ne l’aient pas appelé le « roudoudou enchanté », au final ils pouvaient tous s’estimer heureux du nom. La remarque de Ron lui avait valu un regard noir d’Hermione, toujours un peu méfiante depuis la 6ème année. Finalement c’est là bas qu’ils décidèrent d’aller manger. L’endroit était chaleureux et une atmosphère joyeuse régnait dans l’établissement. Très vite ils avaient été invités par les deux jeunes gérantes qui avaient à tour de rôle abandonnées leur service pour venir les voir.
- On pense à embaucher un elfe, dit Lavande, ça tourne vraiment bien et bientôt on va pas pouvoir suivre.
Cette déclaration éveilla soudain Hermione qui regarda la jeune fille beaucoup plus chaleureusement, toutes deux se lançant dans une discussion sur les droits des elfes. Hermione semblait ravie de trouver une alliée de taille prête à expérimenter les types d’emplois auquel elle réfléchissait. Finalement, ils finirent par s’installer dans l’un des salons privés de l’étage, construit sur le même modèle que l’établissement précédent.
- Pour plus de discrétion, précisa Parvati quand George arriva.
Finalement il y avait une dizaine de membres présents, qui étaient arrivés pour voir leurs amis de Poudlard.
- Alors, commença George, j’ai mis pas mal de temps à essayer plusieurs systèmes, afin de le rendre le plus sûr possible. J’étais partis au départ sur la question de la lumière qui disparaît, mais nous aurions eu des problèmes pour les détecter la nuit. Alors j’ai pensé à la température qui baisse brusquement, mais ce facteur va être moins précis avec l’arrivée de l’hiver. Finalement, j’ai combiné les deux auquel j’ai ajouté un élément, dit-il en sortant une petite boule de verre semblable à un rapeltout. C’est un détecteur d’humeur, précisa t-il devant les regards interrogateurs. J’en ai utilisé les caractéristiques pour les incorporer au détecteur final. J’en ai un peu modifié les caractéristiques pour que ça corresponde vraiment à ce qu’on voulait et j’ai ajouté un effet boule de neige qui préviendra un élément central, à nous de voir lequel, pour l’instant il s’agit du détecteur d’humeur qui se met à devenir écarlate. Et voilà l’engin, dit-il en sortant une sorte de boule de verre suffisamment petite pour tenir dans une main. Elle était cerclée d’anneaux métaliques sur lesquels avaient été gravés des chiffres. Il fallait, continua t-il, quelque chose qui ne se mette pas en action soi-même pour qu’ils ne se méfient pas.
- Mais c’est génial, s’exclama Hermione en regardant le détecteur.
L’enthousiasme était général, et Harry savait qu’ils n’auraient pu espérer mieux. En en cachant dans des points stratégiques du pays ainsi qu’au nord pour détecter quand les détraqueurs quittaient leur territoire, ils bénéficiaient d’un gros avantage.
- Tu peux en faire combien en combien de temps ? demanda Harry alors que l’objet passait de main en main.
- Je dirais que si tu me laisse une semaine je peux t’en faire une dizaine. Avec quelqu’un pour m’aider, ça irait sans doute plus vite.
- Un elfe ! voilà ce qu’il te faut. N’est-ce pas Harry ?
- Euh… répondit-il à la jeune fille, peut-être je ne sais pas. Et tu veux en trouver un où ?
- Mais Kreattur, je suis sûr qu’il aimerait faire autre chose que travailler à Poudlard quand tu n’es pas chez toi.
- Il faudra lui demander quand on rentrera, dit-il, augmentant le sourire de la jeune fille.
Mais avant que quelqu’un n’ajoute quelque chose, la sphère de verre vira d’un seul coup au rouge écarlate.
- Euh, George, fit timidement Neville.
- Elle fonctionne très bien pourtant, murmura George soudain inquiet comme on le voyait rarement. A moins que… Harry Ils sont peut être autour du village. Nous devons vérifier maintenant.
D’un geste, le jeune homme sortit sa petite peinture et prévint les autres.
- Préviens également Mc Gonagall si ça se confirme, murmura t-il. Bon, on se déplace par groupe de deux ou trois et on fait rentrer les élèves ici ou chez Honeyduck. De là-bas au besoin on les fera retourner au château par le passage. Il ne faut personne dans les rues. Lavande, si tu as un moyen rapide de prévenir le ministère…
Alors qu’il disait ça, le ciel s’assombrissait, tandis que la boule était passé au violet. Tout le monde quitta rapidement le salon, sous les regards interrogateurs des gens installés en bas qui sirotaient tranquillement un verre. Inutile de les affoler. Un peu plus loin, Drago était installé aussi et le regarda avec insistance. Sans hésiter Harry se dirigea vers lui, accompagné de Thibaut.
- Il faut que tu nous aide, murmura t-il, les détraqueurs arrivent au village.
D’un signe de tête, le bond accepta. Dans un mouvement de capes, tous les trois quittèrent Le ballet des balais à la suite des autres. La température avait déjà chuté à l’extérieur. Certains membres de l’AD étaient déjà en train de transplaner en pleine rue, et commençaient discrètement à demander aux gens de partir le plus vite possible ou de se réfugier dans les boutiques. Le ciel s’assombrissait maintenant à une vitesse folle, et ceux qui n’étaient pas encore rentrés observaient inquiet ce qui se passait autour d’eux.
- Alors, répéta Harry à plusieurs membres de l’AD, la priorité est de protéger tout le monde avant l’arrivée de renforts, si ça se passe mal, on envoie tout le monde chez Honeyducke, de là tout le monde part par le passage à Poudlard, ils y seront plus en sécurité.
Le froid commençait sérieusement à se faire sentir, et un nuage particulièrement noir se rapprochait d’eux. Quelques cris de jeunes élèves se firent entendre dans les rues.
-Rentrez par Merlin ! ordonna Drago férocement.
Un vent désormais glacial soufflait dans les rues du village, s’engouffrant dans chaque porte encore ouverte, et faisant claquer les volets. Une angoisse annonciatrice venait les prévenir de l’imminence du choc. Il risquait d’être violent. Harry senti la main de Thibaut lui serrer un instant le bras, laissant une douce sensation de chaleur à la place où elle avait été.
- On dirait que t’as fait venir un peu de monde Potter, remarqua Malfoy en observant les membres de l’AD présents dans la rue principale.
- Je pense qu’on en aura besoin.
Dans les boutiques, Ginny faisait le tour pour prévenir que ceux qui savaient utiliser le patronus auraient peut-être à s’en servir et qu’ils devaient se tenir prêts. Puis ils arrivèrent, de partout à la fois, comme une vague énorme de désespoir qui vient noyer un château de sable. Dans un vent de panique angoissante, ils étaient sur eux. Comme des boulets de canopn, les patronus fusèrent dans la rue, des éclairs blancs au milieu des ténèbres, presque des lueurs perdues dans l’angoisse dégoulinante, dans les souvenirs les plus durs, morbides. Harry se senti reculer plus qu’il ne le fit, son dos rencontra le mur de l’auberge. De chaque côté de lui se tenaient Malfoy et Thibaut, la baguette brandie. C’était pas suffisant, ils n’arrivaient même pas à les retenir. Hermione, Ron et Luna se tenaient un peu plus loin en proie à la même frayeur, leurs patronus n’arrivant pas à lutter face à la masse bien trop importante de détraqueurs. Partout autour d’eux, des râles commençaient à se faire entendre, ainsi que quelques voix humaines.
- Malfoy, déclara mielleusement l’une d’elles. Ton père sera étonné de te savoir à côté de Potter quand je lui dirai. Tu sais quoi, je vais même te ramener auprès de lui je pense, histoire que tu vois sa réaction…
La silhouette se cachait, au bout de la rue, derrière les ombres, derrière les créatures encapuchonnées qui gagnaient petit à petit du terrain. Neville et Katie, dans les premières lignes, étaient déjà en train de tituber.
- On tiendra pas, murmura Drago à Harry, qui le savait très bien.
Il regardait ses amis, et la pensée que sans doute il n’en reverrai pas certains étant donné la tournure que prenaient les évènements eu chez lui comme l’effet d’un déclic. Comme s’il devenait extérieur à lui-même, comme une sorte d’ombre, il s’oberva de l’extérieur, le visage transformé par l’effort, la baguette pointée vers son cerf.
- On dirait que tu as besoin d’aide, murmura une voix à côté de lui.
C’était le vieil Ollivander. La scène se déroulait sous leurs yeux avec une lenteur exagérée.
- C’est le moins qu’on puisse dire… on est foutu.
- Bien sûr que non. Enfin tout dépend de toi. Le phoenix est une arme redoutable contre ces créatures. Bien sûr tu ne pourras pas te transformer. Mais tu te souviens quand il y a peu, tu l’as ressenti si fort en toi que les autres en on ressenti sa chaleur ? Aujourd’hui, tu es prêt à faire bien plus que ça. Tes amis ont besoin de toi. C’est maintenant ou jamais. Observe les biens, et tu trouveras la force de le faire.
Comme s’il n’était jamais venu, le vieil homme était reparti et Harry avait regagné son corps. Les détraqueurs avaient encore avancé. Ils allaient même de plus en plus vite. Les visages dans la rue exprimaient un désespoir de plus en plus grand, et certains patronus commençaient à s’affaiblir, comme leurs sorciers. Quelques élèves étaient sortis des boutiques pour les aider, mais ça ne suffisait pas. Harry continuait de les observer, se laissant imprégner du désespoir qui gagnait la rue. Cet état dura en lui encore quelques instants jusqu’à ce qu’il entende remonter du plus profond de son être un chant d’abord léger, discret, celui du phoenix. Petit à petit, Harry lui donna toute sa force, sa puissance jusqu’à le faire grandir et imprégner tout son être. Une chaleur commença à se diffuser en lui, une chaleur telle qu’elle grandissait, qu’elle l’englobait, qu’elle le faisait rayonner. Une lueur rouge et or sembla sortir de sa peau. Drago et Thibaut qui étaient autour se collèrent d’instinct contre lui, profitant de cette nouvelle source d’espoir. Quelques instants plus tard, trois patronus dans la rue se mirent a grandir et prendre une force destructrice, ils étaient incandescents. Mais Harry ne s’arrêtait pas, le chant s’amplifia en lui jusqu’à emplir la rue et résonner dans le village. Tous ceux présents aux alentours sentirent naitre en eux un espoir soudain, une force secrète et inexplicable qui s’emparaît de leur cœur. Ils ne savaient pas pourquoi, mais elle était là, et cette chaleur irradiait depuis la rue, qui, d’un coup n’était plus plongée dans l’obscurité mais illuminait la scène et le ciel. Les détraqueurs pour la première fois se mirent à reculer, d’abord lentement, ils luttaient de toutes leurs forces, puis, alors que les patronus se faisaient à nouveau plus nombreux et tellement plus forts, ils se mirent à perdre franchement du terrain.
Quelques sorts commencèrent à jaillir à l’encontre de l’AD, mais les assaillants étaient en sous-nombres, ils comptaient trop sur les détraqueurs. Trop de membres et d’élèves étaient formés aux duels, des sortilèges de protection fusèrent rapidement. Ils n’avaient plus aucune chance. Alors, comme si en se sentant pris, ils devenaient plus dangereux, des éclairs verts se mirent à fuser, obligeant tous ceux qui combattaient dans la rue à se mettre à couvert. Profitant de soudaine force, Harry s'avançait dans la rue, le pas plus rapide, faisant reculer les détraqueurs. Quiconque le voyait à ce moment là n'aurait pas pu le reconnaître tant sa silhouette était entourée d'un halo rouge et or. C'était maintenant comme si son patronus et lui ne faisaient qu'un. Il avançait.
Mais derrière lui, plusieurs "pop" significatifs se firent entendre.
- Prenez Malfoy, cria t-on quelque part derrière lui.
Quand Harry se retourna, ils l'entouraient. Drago tentait du mieux qu'il pouvait de se protéger des sorts, mais ça n'avait jamais été son fort. Brandissant sa baguette, Harry tenta de l'aider en dressant des protections, mais c'était insuffisant, il était trop loin pour être vraiment efficace. Ils ne devaient pas l'emmener. Hermione arrivait elle aussi en renfort, c'était un attout de taille. Mais avant que la jeune fille n'ait pu dresser une défense, ils le stupéfixiaient.
- Merde ! murmura le jeune homme. Maintenant c'est la jeune fille protégeant le corps du Serpentard qui était en danger, mais elle tiendrait.
- Accio Drago ! murmura Harry en direction du corps. Celui-ci se souleva et rejoignit rapidement Harry qui arrivait. Dans un geste, il sortit la cape d'invisibilité de la bourse de Hagrid et enveloppa le jeune homme avant de le pousser rapidement contre un mur, invisible aux yeux de tous, et de partir prêter main forte à son ami.
La vision d'un sorcier entouré d'or et rouge suffit à les faire reculer, avant qu'il n'attaque, ils transplanaient. Quand il regarda autour de lui, les détraqueurs étaient en train de fuir, devant des patronus étrangement puissants.
Quand le soleil revint éclairer le village, des visages détendus l'accueillirent. Les aurors étaient arrivés depuis quelques minutes, ils pourchassaient les derniers détraqueurs. Rapidement, Harry réveilla Drago et partit se cacher pour retrouver son aspect totalement habituel, personne n'avait besoin de savoir que c'était lui. Hermione, Ron, Thibaut et Drago le savaient désormais, c'était suffisant.
En fin d'après-midi, une fête comme rarement en avait connu Pré-au-Lard emplie la jeune auberge. Il n'y avait que des blessés légers et des dégâts matériels. La fête se poursuivrait jusque tard à Poudlard, mais avant ça, le club de Slughorn allait se délecter de leurs récits.
End Notes:
Alors, il fallait marquer le coup pour Halloween, j'espère que c'est le cas !
Chapitre 26 : Doutes by Emaxyo
Author's Notes:
Je suis désolé pour cette longue absence, j'espère que vous êtes toujours au rendez-vous...
Une lassitude s'empara soudain de Harry, il venait de regagner le dortoir avec ses amis, ils étaient déjà en retard pour la soirée de Slughorn. Après cette bataille à Pré au Lard, il aurait préféré rester tranquille pour un soir. Luna attendait déjà les Gryffondors dans le grand hall, et ils devaient retrouver Drago avant de faire tous ensemble leur entrée dans le cachot confortable de leur professeur. Ils avaient perdu un temps fou en revenant au château, Pompresh les attendait de pied ferme devant les portes, ils étaient resté près d'une heure dans son infirmerie avant qu'elle ne les laisse repartir.
- Bon, tout le monde est prêt ? demanda Hermione avant de pousser la porte.
Harry pensa un instant que rebrousser chemin était préférable, mais une main ferme le poussa devant tous les autres.
- Harry ! Vous voilà enfin ! J'ai eu un instant peur que vous et vos amis me feriez faux bon, mais pardonnons vous, les événements vous justifient ! Le vieux professeur lui souriait de toutes ses dents et était confortablement installé dans un grand fauteuil rouge. Autour de lui, cinq élèves étaient déjà rassemblés et regardaient arriver le groupe avec un sourire de soulagement. Il les connaissait déjà tous, le club de duel ayant considérablement élargi ses connaissances.
- Installez-vous donc, reprit le professeur à l'attention des huit nouveaux arrivants. Nous sommes au complet, dit-il, un sourire dans les yeux. Je dois vous avouer que je suis agréablement surpris, jamais je n'ai connu de réunion possédant autant de membres si prometteurs, un vrai plaisir pour un vieil homme. Mais d'abord, expliquez-nous donc ce qu'il est arrivé cet après-midi !
Harry savait que Slughorn en connaissait sans doute presque autant qu'eux, mais il aimait écouter, comparer, mettre en relation les choses. Quand enfin chacun eu raconté sa version des faits en passant sous silence l'illumination de Harry, la conversation dévia vers d'autres sujets, bien plus en rapport avec les changements actuels que lors de la 6ème année, qui plaçait au centre les faits des parents ou grands-parents des membres. Leur professeur dirigeait les réflexions, les idées, les débats vers des questions d'avenir, leur laissant sous-entendre que c'est eux qui mettraient en place les changements qui devaient arriver.
Quand la soirée se termina enfin, Harry trouva que finalement, le club de Slughorn serait utile. Il permettait de débattre d'idées assez novatrices et de recueillir des avis parmi un cercle certes très élitiste mais sans doute aussi très influent pour des années. Compter sur chacune des personnes ici, c'était permettre au ministère d'évoluer dans le bon sens dans les années futures. Une grande partie des opinions sur certains sujets parmi les membres du club dépendrait de ce qui serait dit ici.
En se couchant, Harry ressenti avec une terrible satisfaction la présence du phoenix en lui. A nouveau, Thibaut se resserra instinctivement contre lui, alors qu'il irradiait d'espoir et de chaleur. Désormais il le savait, il pourrait bientôt se transformer. Malgré la fatigue, il n'avait aucune envie de dormir. Les événements de ses dernières semaines repassaient dans sa tête. Depuis cet été, il ne pouvait le nier, il multipliait les rôles et était de plus en plus sollicité sur des sujets sensibles. Autour de lui se fédéraient des sphères d'influences, de pouvoirs et d'idées. Il n'avait pas jusqu'à cet instant, prit le recul nécessaire pour s'en rendre compte, mais tout s'imbriquait autour de lui. Il avait désormais une influence grandissante au ministère, à l'ordre de Merlin, dans Poudlard même, sur les élèves, sur leurs parents, même sur la presse s'il le souhaitait. Il avait des informateurs partout, il était partout, et même sa puissance magique continuait d'augmenter, à la mesure de ses progrès en animagus.
Soudain il prit peur. Il n'avait pas voulu ça, mais tout était là. De quel droit s'était-il imposé à ce point dans le monde de la magie au point d'avoir un droit de regard officieux sur presque tout ce qui pouvait s'y faire. Le ministère le consultait désormais sur beaucoup trop de choses, lui ou ses amis. C'était lui qui avait mit le ministre en place selon ses propres exigences, lui qui au travers de son réseau de plus en plus resserré se tenait informé de tout. C'était une douche froide. La vérité, c'est qu'il pourrait faire presque n'importe quoi dans l'impunité générale, et ça le terrifiait. S'il se trompait, si jamais au fil des semaines il allait prendre de mauvaises décisions, s'il virait, comme Dumbledore à son époque "dans l'intérêt de tous", quelqu'un serait-il là pour l'arrêter ? Il n'hésiterai pas à la première occasion à évincer Ombrage parce qu'elle était en travers de son chemin, certes elle s'était alliée aux détraqueurs et à quelques mangemorts et autres anciens miliciens, mais si jamais quelqu'un d'autre lui barrait la route pour de vrais raisons, agirait-il de la même manière ? Non, il n'avait jamais été avide de pouvoir, lui voulait protéger ceux qu'il aime. Il se promit d'en parler à Hermione dès le lendemain, elle saurait lui apporter des réponses.
Il se retourna dans son lit et se retrouva face à Thibaut qui dormait profondément. Le jeune français était beaucoup plus tranquille que lorsqu'ils s'étaient rencontrés, il semblait presque apaisé. Il y avait quelque chose de très singulier chez lui. Harry le savait, ils n'avaient pas le même comportement que deux amis. Jamais il n'aurait dormi avec Ron. En fait, là aussi il se rendit compte qu'il manquait de recul. Il se sentait bien avec, alors il ne s'était pas trop posé de questions. Il riait des rumeurs, il feignait d'ignorer les regards interrogateurs de ses amis lorsqu'ils les trouvaient endormis ensemble.
Il ne voulait pas y penser. L'équilibre semblait trop fragile, et se poser trop de questions risquait de le briser. C'était bien comme ça, il ne voulait pas que ça change. Commencer à en parler aurait été admettre quelque chose, ou créer une gêne, et bouleverser cet équilibre. Et puis, il préférait ne pas savoir ce qu'en pensait Thibaut, d'ailleurs il n'y avait rien à penser là-dessus.
Harry chassa le plus loin possible ses pensées et tenta en vain de trouver le sommeil.
Dimanche matin trouva Harry dans son lit, et d'une humeur excecrable. Malgré la jovialité de Thibaut et de ses amis, il passa son petit déjeuner à brouiller tout ce qui lui tombait sous la main ainsi que son humeur noire. Finalement, après avoir traîné une Hermione partagée entre inquiétude et curiosité dans le parc, il commença à lui expliquer ses appréhensions vis-à-vis de son rôle dans le monde magique.
- A vrai dire, ça me fais peur à moi aussi, avoua t-elle en s'asseyant près du lac. Je suis contente que tu m'en parles, tu sais, c'est plutôt bon signe qu'on y pense.
- Pourquoi ça ?
- Parce que ça veut dire qu'on fera tout pour éviter de prendre une mauvaise direction, et puis, on a tous un caractère assez entier pour remettre dans le droit chemin quelqu'un du groupe qui s'égarerait. Tu crois vraiment que moi je te laisserais aller à l'encontre de nos principes ? Je crois en la justice Harry, et tu dois savoir aussi que je place beaucoup d'espoirs dans ce que nous tentons de faire. On a peut-être un peu l'impression qu'on nous a laissé une sorte de carte blanche, mais le département de la justice ne s'est jamais aussi bien porté et n'a jamais été aussi indépendant, il n'hésiterait pas un instant à nous rappeler à l'ordre au besoin, mais nous sommes à la fois dans la légalité, et dans notre devoir.
- Mais pour l'AD Hermione, tu sais bien qu'il n'y a rien de légal là-dedans, tu ne penses pas que l'on risque d'aller trop loin avec ça ?
- Si ce groupe n'existait pas, tu sais comme moi qu'il y aurait eu beaucoup de victimes, ne serais-ce qu'hier, alors ne t'en fais pas pour ça, on le dissoudra en temps utile, mais pour l'instant, tant que le ministère n'aura pas soigné ses propres blessures, il est indispensable.
- Tu as sans doute raison...
- Je suis vraiment contente que tu te poses ce genre de questions, tu as changé, si quelqu'un peut assumer ce rôle, c'est bien toi Harry.
- De toute façon j'ai plus vraiment le choix, dit-il sur un ton un peu plus léger.
- Il y a autre chose n'est-ce pas ? demanda la jeune fille en le regardant dans les yeux.
A cette question, Harry se senti pâlir un peu.
- Non... rien d'autre, j'ai un peu froid, on devrait rentrer, ajouta t-il en se levant un peu trop vite pour ne pas éveiller plus de soupçons d'Hermione. Cependant elle n'insista pas.
Et la journée d'entraînements en duels suivit son cours, et derrière elle s'écoulaient les jours de classe, et les soirs de devoirs, d'entraînements, de rapports et de hiboux expédiés vers le ministère. George avait réussit à placer ces petites sphères dans plusieurs points stratégiques. Un était resté au Ballet des balais, à Pré au Lard, un autre avait été installé dans le chemin de Traverse, puis au ministère. Il avait insisté pour qu'on en place un au Terrier. Dans son bureau, à Poudlard, il venait de recevoir le sien, le point central, vers lequel tous les autres enverraient leurs informations, et qui était directement relié à son portrait pour le prévenir lorsqu'il était ailleurs. Depuis quelques jours, il avait fallu choisir avec soin les points stratégiques à surveiller au nord, ceux de passage pour prévenir les mouvements des détraqueurs, et ainsi se placer en alerte dès qu'ils sortiraient d'un certain périmètre. Petit à petit, ils avaient réussi à s'organiser assez bien.
Quant à Ombrage, elle semblait presque irréprochable, s'en était affligeant. Aucune action ne la trahissait depuis qu'elle avait été mise sous surveillance au lendemain des élections.
Harry se laissa glisser entièrement dans le fond du bassin. L'eau, très chaude, faisait rougir sa peau. Voilà une demi heure qu'il se baignait dans la salle de bain des préfets.
- Bonjour Harry ! s'exclama une voix criarde entrecoupée de gloussements.
- C'est pas vrai... marmonna t-il en découvrant le fantôme de Mimie qui venait de sortir d'un des robinets.
- Tu ne viens pas souvent me voir, ajouta t-elle en faisant mine de bouder.
- Je suis très occupé en ce moment, mais je suppose qu'en traînant par ici, tu dois voir du monde non ?
- Oui ça arrive, dit-elle en s'approchant. C'est dommage que je ne te vois plus dans mes toilettes, j'aimais bien avoir un peu de compagnie...
- On venait surtout pour la potion de poly...
- C'est ça oui ! De toute façon pourquoi venir voir Mimie ! Elle est mo... commença t-elle en haussant le ton à une vitesse alarmante.
- STOP ! coupa Harry en levant les bras. Tu te mets à crier et je me sauve en courant.
- De toute façon je sais très bien ce que vous faisiez là-bas, continua t-elle entre deux reniflements au bout d'un petit moment. C'est quelque chose qui doit être pratique quand même de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre. Moi je m'en servirais pour me cacher, je prendrais les cheveux d'une jeune fille plus grande et plus... enfin tu vois Harry, et j'irai voir... la suite de la phrase fut englouti par un gloussement.
- Mais oui ! c'est ça Mimie ! C'est pourtant simple ! s'exclama Harry en se tapant la tête de la paume de sa main.
- Tu n'es pas très gentil Harry...
- Merci Mimie tu es géniale ! Je vais tout de suite les prévenir !
Mais alors qu'il se levait pour sortir de l'eau, la porte s'ouvrit, le replongeant dans le bassin avant qu'on puisse le voir nu.
- Harry je suis désole je savais pas je vais te laisser excuse moi... commença de dire à une vitesse alarmante la voix de Thibaut qui s'apprêtait à faire demi-tour.
- Thibaut ! Attends ! Je viens de comprendre quelque chose ! Harry profita que le jeune homme était de dos pour faire couler une épaisse mousse dans le bassin d'eau. Ainsi il n'aurait pas besoin de prendre des poses ridicules pour se cacher.
- Amène toi, je me retourne, je suppose que t'es pas venu pour rester là debout, ajouta Harry en s'éloignant du bord.
Après un grognement qui ne permettait aucune interprétation, Harry entendit des vêtements tomber et un mouvement d'eau.
- Tu la prends bien chaude, marmonna le jeune homme. La vapeur les empêchait de se voir distinctement.
- Oué il parait que c'est pas bon, bref ! Je voulais pas te dire ça. Je viens de comprendre grâce à Mimie ; d'ailleurs on dirait qu'elle s'est cachée ; que pour...
- C'est qui Mimie ?
- Oh un fantôme, c'est pas important. Écoute moi, continua Harry dont la voix se modulait selon son état d'excitation, je sais pourquoi on arrive pas à coincer Ombrage, c'était pourtant évident ! Parce que nous ne suivons pas Ombrage !
- Mais pourtant... T'es sûr que t'es pas resté là trop longtemps ? demanda Thibaut en se rapprochant.
- Du polynectar ! Quelqu'un se fait passer pour Ombrage pendant que la vrai est complètement libre de faire ce qu'elle veut ! C'est évident maintenant que j'y pense ! Quelqu'un a prit sa place chez elle et fait des trucs sans intérêt pendant qu'elle s'occupe des détraqueurs et du reste. On s'est fait avoir en beauté !
- Tu t'arrêtes donc jamais de réfléchir à tout ça !
Harry s'était attendu à tout sauf à ça, complètement prit au dépourvu il ne put rien répondre.
- ça va Harry je plaisante, on va pouvoir vérifier ça et en avoir le coeur net en quelques jours au maximum.
Il voyait de plus en plus nettement à travers la vapeur la silhouette de Thibaut qui s'approchait, et son malaise lié à son questionnement à propos du jeune homme revint à son esprit. Comme la dernière fois, il tenta de chasser cela de ses pensées.
- Tu fais une tête bizarre, dit Thibaut en l'éclaboussant pour le ramener à la réalité.
Ce geste anodin enclencha les hostilités, et bientôt la salle de bain entière raisonna de leurs exclamations et des jets d'eau qui éclaboussaient toute la pièce. Après avoir été coulé trois fois d'affilé sans avoir pu riposter, Harry estima qu'il était tant de rendre les armes.
- Je m'incline ! cria Harry en toussant.
- Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu ! scanda fièrement le français. Qu'est ce que je gagne ?
- T'es dans mon lit tous les soirs, pour beaucoup ce serait suffisant ! Harry regretta presque aussitôt ces paroles, et sans attendre de réponse, il se dépecha de s'habiller et de quitter la pièce. Quel imbécile il faisait. Lui qui ne voulait rien voir changer de peur des ambiguïtés...
Quand arriva l'heure de se coucher, une sorte d'angoisse lui serrait la poitrine. Il avait prévenu tout le monde un peu plus tôt pour Ombrage. Thibaut était déjà installé dans le lit, un livre entre les mains.
- Désolé pour tout à l'heure, murmura Harry. Faut que je dorme, ajouta t-il avant que le jeune homme ne puisse répondre. Bonne nuit.
- Euh, bonne nuit alors Harry, répondit Thibaut en éteignant la lumière.
Mais cette nuit là comme toutes les autres, sans qu'il ne s'en rende compte, Harry se rapprocha du français dans son sommeil.
End Notes:
Alors est-ce que ça vous a plu ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, même si c'est négatif ^^
Chapitre 27 : Le lion, le coq et le blaireau by Emaxyo
Author's Notes:
Bonsoir ! D'abord permettez moi de m'excuser de publier après tant de temps. Je pense que je ne retrouverai plus les lecteurs réguliers qu'avait cette fic lorsque je publiais chaque semaine... je ne sais pas si c'est la nostalgie mais j'ai relu cette fic il y a quelques jours et j'ai eu envie de m'y remettre, donc pour les courageux voici la suite, en espérant qu'elle vous plaira, à très vite :)
Ron ronflait comme un bienheureux, la bouche grande ouverte, quand Harry le réveilla en tirant ses couvertures.
- Ronald Weasley ! clama t-il en tentant d’adopter le ton autoritaire d’Hermione un jour d’examen, tu es en retard !!
- … Mais… ma Mione…
Quand Ron ouvrit enfin les yeux, devant tout le dortoir se marrant ouvertement, il fallut l’arrivée de la véritable jeune fille pour que cesse le flot de grossièretés. Ron, qui avait désormais viré au rouge cramoisi se réfugiait sous les couvertures.
- Allez tout le monde se bouge sinon Ginny va vous tomber dessus, elle fait déjà les cent pas dans la salle commune !
Ce samedi matin voyait s’affronter les Poufsouffles et les Gryffondors dans ce qui était le premier match de la saison. La jeune Weasley, en bon capitaine de l’équipe attendait les garçons au pied du dortoir. Les dits membres masculins de l’équipe eurent la decence de paraitre gênés en passant devant ce petit bout de bonne femme qui les invitait en montant largement dans les aigues à se rendre dans les plus brefs délais, dans la grande salle pour un copieux petit déjeuner.
Dans la grande salle, déjà bondée pour l’occasion, l’ambiance était euphorique. Poufsouffles et Gryffondors, d’ordinaire soudés se regardaient en chien de fusil. L’arrivée un peu plus tardive de l’équipe de Ginny éleva nettement encore le niveau sonore de la salle comme seul le quidditch pouvait le faire. Fidèle à lui-même, Ron commençait à pâlir au fil des minutes, alors que Hermione lui remplissait son assiette, contrairement à son habitude, c’est uniquement dans ces moments qu’il n’avait pas d’appétit.
Thibaut de son côté montrait à Luna une banderole qu’il avait préparé la veille sur laquelle un coq français était posé sur une tête de lion. Les deux animaux observaient perplexes la jeune Serdaigle. Elle avait ressorti son chapeau tête de lion qui rugissait déjà.
- Allez Ron, lui murmurait discrètement Harry, on va s’en sortir. Une main sur les épaules de son meilleur ami, il tentait comme il pouvait de le détendre. Mais après tout, ils n’avaient pas joué depuis plus d’un an, Harry lui-même n’était pas si tranquille.
Soudain dans la salle un coq se mit à chanter, faisant stopper toutes les conversations. Harry chercha l’origine du son, si inhabituel en ces lieux. Quelques mètres plus loin, Luna et Thibaut se tapaient dans la main, ils semblaient ravis. De nombreux rugissements plus tard, provenant de la banderole ou du couvre chef, les élèves descendaient par grappes vers le terrain.
Après un baisé volé à Ron, Hermione suivit le mouvement tandis que l’équipe s’en allait à son tour vers les vestiaires. Harry sentait l’adrénaline monter en lui par grands bonds. Au bout du compte, il soutenait son meilleur ami pour la forme mais il n’était pas en meilleur état.
Avant que Harry n’ait le temps de dire « Quidditch », Ginny les avait déjà « encouragé », autrement dit copieusement traités de tous les noms, et ils étaient sur le terrain, prêts à s’envoler.
En un bond, il était dans les airs. Le rugissement du stade l’accompagnait dans sa prise rapide d’altitude. Evitant le cognard qui fendait l’air près de lui, Harry faisait le vide dans son esprit et observa. Ron tournait frénétiquement autour des anneaux, il lui faudrait probablement une bonne dizaine de minutes avant de se détendre. L’équipe était en place. Le vent froid de cette fin novembre s’engouffrait dans sa cape, et chassait les commentaires de Colin, qu’il n’entendait que par intermittences. L’attrapeur de Poufsouffle, Summerby, petit gaillard fluet de 7ème année, faisait des grandes boucles à l’opposé du stade. Il était agile, il fallait s’en méfier. En dessous de lui, Harry voyait les attrapeurs zigzaguer et se disputer le souaffle avec frénésie, tandis qu’au loin, un coq et un lion s’époumonaient contre le vent, ce qui fit sourire un instant le jeune homme.
Il ne pensait plus, son regard balayait le stade à toute vitesse, cherchant la petite balle dorée. Voilà une demi heure qu’il jouait, mais il aurait été bien en peine de mesurer le temps qui passait tant il était concentré. De temps en temps, pour user les nerfs de son adversaire, Harry accélérait d’un seul coup dans les directions les plus aléatoires, attendant que Summerby soit sur ses talons pour s’arrêter, lui faire un clin d’œil et repartir en sens inverse. Si le dit attrapeur lui lançait des regards noirs, Harry haussait les épaules avant de repartir, il fallait bien s’amuser un peu, la ruse n’était pas spécifiquement pour les Serpentards.
C’est après près de deux heures de match que le vif d’or apparut enfin, point doré fébrile qui brillait au milieu du terrain, quelques mètres sous l’effervescence d’une lutte effrénée de batteurs contre un des cognards passablement de mauvaise humeur. Summerby, les nerfs à vif par toutes les feintes de Harry ne le suivit que mollement dans son accélération, avant de voir à son tour la petite balle, bien trop tard. Harry, plutôt essoufflé, poussait au maximum sur son éclair de feu pour le faire piquer à toute vitesse. Quelques instants plus tard, il remontait en chandelle, le vif d’or entre les mains, sous les acclamations des gradins des rouge et or, alors qu’un cri de rage de Summerby retentissait plus loin.
- POTTER A LE VIF D’OR !!! ET GRYFFONDOR REMPORTE LE MATCH ! PAR 260 CONTRE 90 ! Colin s’époumonait au dessus des cris de la foule.
Le lendemain, les Gryffondors rotaient encore de la bierraubeur au petit déjeuner. Harry qui avait les yeux encore gonflés et cernés comme des chateaux forts ne se risqua pas à se plaindre. En face de lui, Hermione surveillait cette « bande de nigauds », elle fronçait tant les sourcils que Harry aurait juré qu’un instant, ils s’étaient rejoints, mais il le garda bien pour lui, la tête dans son bol. Si personne ne brillait à la table Gryffondor en ce dimanche matin difficile. La jeune préfète en chef, d’autorité, avait levé Harry, Ron, Thibaut et Neville pour les trainer à la bibliothèque, un sujet de métamorphose sous les bras.
Harry, discrètement, avait profité de la tranquillité de la bibliothèque pour écrire à Teddy, avant de se cacher derrière une pile de bouquins pour s’écrouler sur la table. C’est plus serein qu’il se réveilla vers midi sous les coups d’un livre qui était mystérieusement tombé sur sa tête sous les yeux innocents de Hermione. La bouche pâteuse, il avait retrouvé ces esprits en se rappelant qu’il se retrouvait devant les Serpentards moins de deux heures plus tard.
En fin d’après-midi, Harry bénissait Duchong de lui avoir donné les Serpentards et Serdaigles plutôt que les Poufsouffles. Ces derniers, véritablement en rage contre lui après le match qu’ils qualifiaient d’antisportif dû à toutes ses feintes ne décoléraient pas, des rumeurs de vendetta couraient dans le château.
C’est ainsi qu’au détour d’un couloir, Harry ne put que constater que le niveau des élèves de Poudlard continuait bel et bien de progresser. Toujours soutenu par la dynamique stimulante des bons élèves et des clubs, il ne put que reconnaître que les élèves étaient imaginatifs.
C’est ainsi que dans la soirée, accompagné d’Hermione au bord du fou-rire, Harry toquait à la porte de Mc Gonagall, longeant les murs pour croiser le moins d’élèves possible. Malheureusement pour lui, en une demi heure l’histoire avait déjà fait le tour de l’école, c’est donc rouge pivoine et particulièrement ronchon qu’il entra dans le bureau de la directrice, en quête d’une solution.
- Que me vaut l’honneur de vo… je vois… termina Mc Gonagall sans pouvoir empêcher un discret sourire de s’étaler sur son visage. Voyez-vous Harry, dans ce genre de situation nous avons un protocole établit très sérieux lorsque le corps professoral est touché. Même si votre… incident n’est pas lié à vos fonctions, la prudence m’oblige à l’appliquer ! ajouta t-elle en souriant franchement.
Une dizaine de minutes plus tard, Harry en voulait franchement à la directrice. Alors que dans son tableau, Dumbledore ne se retenait pas de rire franchement en essuyant ses larmes avec le bout de sa barbe, dans la salle, plusieurs personnes se retenaient avec plus ou moins de succès de pouffer de rire. Même Rogue, dans son tableau, lançait à Harry des sourires moqueurs.
Minerva avait en effet convoqué tout le corps professoral de Poudlard pour « trouver au plus vite une solution Mr Potter », alors qu’il était évident pour tous qu’elle était tout à fait qualifiée pour résoudre le problème seule. Chourave, Flitwick, Slughorn, Duchong, Hagrid… aucun n’osait le regarder dans les yeux, mais les regards étaient suffisamment parlants…
- Si vous me consultiez plus souvent Mr Potter, se permit même de dire le professeur Trelawney, j’aurais pu vous avertir…j’avais bien vu dans le marc de café que vous auriez un problème d’anatomie passé votre majorité, et décemment une queue aussi énorme ne pouvait pas être naturelle…
Harry tentait du mieux qu’il pouvait de cacher la queue de blaireau qui dépassait de sa cape, tandis que des moustaches du même animal bougeaient toutes seules sur son visage et que ces cheveux étaient devenus bleus. Il n’y avait pas à dire, il s’en souviendrait de ce weekend ! La semaine risquait d’être longue ! D’autant plus qu’il apprit à son retour dans la tour, rétabli, qu’une photo circulait sous manteaux. Pas de doutes, en club de duel Harry ferait tout pour que les Poufsouffles le payent à leur tour.
Au milieu de la nuit, il se réveilla. Pourtant après un weekend si mouvementé, il aurait dû profiter des quelques heures restantes pour dormir, mais le sommeil le fuyait. En soupirant, Harry quitta donc le dortoir avec la carte des Maraudeurs pour faire un petit tour dans Poudlard. Voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas accordé une petite balade nocturne. La grosse dame rouspeta à son passage, si bien que c’est à toute vitesse qu’il quitta le secteur.
Tout était calme. Les longs couloirs de l’école étaient parcourus de courants d’air, si bien que les personnages des tableaux se regroupaient pour dormir. Harry ne prenait pas la peine de longer les murs, personne n’était présent dans le secteur. Maintenant qu’il y pensait, il ne savait pas vraiment où aller. Empruntant un passage derrière une grande tapisserie, il se retrouva deux étages plus bas, dans le couloir menant à la bibliothèque.
Un peu plus loin, une légère lumière argentée éclairait l’angle du couloir. Des voix faibles rompaient le silence. Le baron sanglant et Nick Quasi-sans-tête semblaient en grande conversation.
- …pitreries, c’est difficile à croire mais c’est vrai, disait l’un.
- Mais comment peut-il être aussi différent s’il vient de leur peuple ?
- D’après Héléna, lors de leur mutation forcée, il y avait la mort pour les plus faibles, leur transformation en ce que nous connaissons, et une troisième voix, inconnue de tous, dont il serait le seul représentant attitré… mais il est impossible de lui en parler, il est devenu ce qu’il est pour se protéger et nous ne pouvons que le respecter pour ça… quand on voit ce qu’il aurait pu… Le spectre de Gryffondor laissa mourir la fin de sa phrase.
Harry ne savait pas de qui parlaient les fantômes, mais force est de reconnaître qu’ils le respectaient profondément.
- Je ne le dirai jamais en sa présence, rajouta le fantôme, mais je comprends mieux son…énergie si je peux dire…
Avant qu’il puisse en apprendre d’avantage, les fantômes s’éloignaient, parlant visiblement d’un sujet très différent. Harry ne voulait pas devenir parano, mais il crut un instant entendre le mot « blaireau », qui le ramena rapidement à la réalité. C’est sur ses pensées qu’il se dirigea tranquillement vers les cuisines, histoire de récupérer de quoi petit déjeuner dans la tour, 6h du matin venant de sonner quelque part dans le château.
Dans la salle commune, Hermione, venait de descendre, si bien qu’ils purent partager ensemble le petit déjeuner que ramenait le Gryffondor.
- C’est curieux, marmonna Hermione quand Harry lui eut rapporté la discussion des spectres. Et depuis quand le Baron Sanglant a de la conversation ?
- Va savoir ! N’empêche qu’il y a de quoi être curieux ! et je vois pas vraiment à qui on pourrait demander des détails, il y a peu de chances qu’ils veuillent bien nous répondre.
- Après tout, ça n’a pas forcément d’importance, chacun a ses propres manigances personnelles Harry, on a déjà assez à penser comme ça, comme ton devoir de métamorphose par exemple !
Le jeune homme soupira. Décidemment Poudlard n’en avait pas fini de regorger de mystères. D’un sort d’attraction, il amena à lui son livre de cours annoté par le prince, et profita de l’heure restante pour finaliser son parchemin.
End Notes:
un petit avis si vous avez une minute :)
Chapitre 28 : Le petit pote Potter by Emaxyo
Author's Notes:
Content de voir que quelques uns sont arrivés jusqu'à ce chapitre :) les avis sont les bienvenus
ps : je viens de voir que j'ai dépassé les 20 000 chapitres lus, alors merci :)
Chapitre 28 : Le petit pote Potter
- Tu vois Harry, je t’avais bien dit qu’on finirait par trouver le temps de discuter autour d’un thé comme des vieilles goules ! commenta Julie Duchong en lui servait une tasse.
Sa tutrice avait profité des deux heures de libres du jeune homme avant son cours de pratique avec les deuxièmes années pour l’inviter dans ses appartements privés. Le petit salon était assez sobre, une grande étagère de livres, un bureau, une table basse et quelques fauteuils. Cependant, de grandes gravures avaient pris place sur les murs de la pièce, représentant quelques créatures magiques. Elles tranchaient radicalement avec l’ensemble plus douillet de la pièce.
Harry approuva dans un sourire à la remarque de son professeur. Cette femme ne manquait pas de caractère.
- D’après les progrès des élèves, j’ai cru comprendre que tu t’en sortais bien en cours de pratique, ajouta t-elle.
- J’ai eu de bons professeurs, répondit Harry, en se disant qu’il ne mentait pas tout à fait, puisque les livres étaient expliqués par Rogue en un sens.
- Je suppose qu’on a tous nos secrets, marmonna Duchong.
- Les élèves sont assez enthousiastes, ça aide bien…
Elle le regarda un moment, sceptique, avant de reconnaître qu’en effet, un je ne sais quoi dans l’air rendait le château particulièrement productif. Puis ils discutèrent un moment des cours de duel.
- Tu ne crois pas qu’à la fin de l’année on devrait faire nous même un petit duel ? demanda Julie dans un sourire. J’aimerais bien voir tes progrès, et puis ce serait une façon pour l’école de clôturer les clubs de duel pour l’année.
- Euh vous voulez dire devant toute l’école ?
- Bien sûr, autant en faire profiter tout le monde, qu’en dis tu ? Après tout tu as déjà l’habitude d’être en compétition au Quidditch devant toute l’école.
Vu comme ça, il y avait effectivement de quoi relativiser l’exercice. Et puis, sans cela il n’aurait pas l’occasion de participer directement au concours, c’était l’occasion. Il se laissa convaincre.
- Ah ! ajouta son professeur avant qu’il ne quitte la pièce, Peeves a une nouvelle chanson sur toi, tu ne seras pas étonné…
Harry marmonna dans sa barbe contre ce maudit esprit frappeur avant de filer pour ne pas arriver en retard auprès de ces élèves. C’était la première fois, grâce à ces cours qu’il gagnait de l’argent qu’il avait l’impression de mériter. Il n’en avait pas vraiment besoin, mais il y avait quelque chose d’agréable à avoir une reconnaissance pour son travail. Grâce à son statue, il avait également accès à la réserve de la bibliothèque. S’il ne s’en était pas aperçu en début d’année, Hermione le lui avait rappelé assez rapidement pour pouvoir en profiter elle-même.
Lorsqu’il quitta la salle de cours, Ron, Thibaut et Hermione étaient installés dans les poufs de son bureau, devant la cheminée. Le feu crépitait chaleureusement.
- Libre pour ce soir ! s’exclama Harry en s’écroulant lui aussi dans un des poufs.
- Comment ça s’est passé ? demanda Ron qui se réchauffait les mains.
- Oh… Plutôt bien, mais bon… c’était un cours sur les Billywig, alors quand ils se sont rendu compte que se faire piquer était plus drôle que dangereux, c’est un peu parti en vrille…
Hermione leva les yeux au ciel d’un air de dire « m’en parle pas », tandis que les deux garçons se remémoraient leur propre expérience avec le dit insecte, qui étourdissait avant de faire léviter.
- En France en soirée le grand jeu est d’en lâcher un essaim dans la salle où a lieu la fête, je trouve ça curieux que vous étudiez ça en cours, dit Thibaut.
- Ba, j’ai passé presque un quart d’heure à faire redescendre du plafond ceux qui s’étaient trop fait piquer, on aurait dit des ballons gonflés à l’hélium… Au moins ils ne paniqueront pas quand ils en croiseront, marmonna Harry, en concédant qu’il avait quand même bien rigolé avec ses élèves.
- Tu vas surtout relancer une mode ! Je devrais écrire à George pour qu’il propose des boites mini-essaim ! s’exclama Ron avec un grand sourire en faisant mine d’ignorer le regard outré d’Hermione. Accompagnant le geste à la parole il partit vers le portrait de George accroché au mur pour faire passer le mot au plus vite.
- Irrécupérable, lâcha la jeune fille, plus pour la forme qu’autre chose.
Dans le tableau, George donnait l’impression d’avoir pris un coup de jus, il sursauta à la proposition de Ron, et partit vers son autre cadre en un coup de vent. La soirée passa tranquillement ici, entre bavardages, lecture et parties d’échec version sorcier, loin de l’agitation habituelle de la salle commune. Peu avant de partir, ils apprirent du portrait de Seamus que Susan avait enfin quitté St Mangouste et s’était installée chez le jeune homme pour plus de sécurité.
Discrètement, les quatre Gryffondors quittèrent le bureau pour leur tour. Il était déjà près de minuit. Glissant dans l’obscurité des couloirs, ils tentaient de faire le moins de bruit possible, quand un mouvement attira leur attention, caché derrière une armure. Avant qu’ils ne puissent faire demi-tour, la petite ombre surgit devant eux.
- Tiens tiens ! Mais ce ne serait pas le petit pote Potty Potter et ses amis loin de leur dortoir ? demanda la voix pleine de malice de Peeves qui s’approcha tranquillement d’eux, avant de croiser les jambes pour s’installer devant les élèves, un mètre au dessus du sol.
Il fallait forcément qu’ils tombent sur lui à cette heure là… Ils étaient maudits, les rencontres nocturnes avec Peeves étaient rarement associés à de bons souvenirs.
- Bonsoir, excuse nous mais on est un petit peu pressé…
- Attendez j’ai une surprise pour vous ! insista l’esprit frappeur en se plaçant de l’autre côté alors qu’ils s’apprêtaient à faire demi-tour.
Les quatre Gryffondors se regardèrent un moment, pas très rassurés avant de se résigner, il ne les laisserait pas avant d’avoir fait ce qu’il voulait, d’ailleurs il s’éclaircissait la voix, au grand damne de Harry qui commençait à voir la suite venir…
Joli mignon, mignon minoi,
Recouvert d’une moustache de chat
A trop feinté toute la partie,
Et tout de bleu se recouvrit.
- Très joli, commenta Harry qui s’était attendu au pire. Maintenant si tu veux bien nous
excuser on aimerait retourner au dortoir…
- Attends ! Le coupa l’esprit frappeur dans un grand sourire, écoute la suite !
C’était un manche de balai
qu’il avait entre les cuisses
Potter aime désormais
qu’une queue s’y glisse…
Le roi des lions
Roi des blaireaux
A eu dans le fion
Un gros barreau…
- Peeves ! s’offusqua Hermione le rouge aux joues.
Un silence s’installa un instant avant que Thibaut ne se mette à rire le plus discrètement possible. Ron ne semblait pas savoir comment réagir, quand à Harry… Et bien Harry passait par toutes les couleurs. Après une lutte intérieure qui dura quelques secondes, ses joues se fixèrent sur un rose gêné avant de sourire.
- On peut dire que tu ne manques pas d’imagination Peeves… répondit-il sobrement.
Fidèle à lui-même, l’esprit salua son public avant de partir à la chasse au chat, Miss Teigne plus précisément, qui se retrouvait parfois dans des positions délicates. La dernière fois, Rusard avait dû sortir la plus grande échelle du château pour la récupérer sur un des lustres d’une des salles les plus hautes sous plafond de l’école.
Harry était mort de honte ! Il avait beau sourire gentiment, personne n’était dupe, il n’osait pas regarder ses amis dans les yeux. Ron eut l’attention toute particulière d’insulter Peeves sur tout le chemin jusqu’à la tour. S’il la chantait à tue-tête dans toute l’école il risquait d’en entendre parler… Il n’allait plus oser monter sur un balai sans y penser ! C’était du pain béni pour ses adversaires au Quidditch. Il était encore rouge quand il se glissa sous la couette. Déjà que certains le regardaient bizarrement avec Thibaut… il allait faire les choux gras des potins de l’école, encore.
Et ça ne rata pas… En quelques jours toute l’école avait dû entendre la chansonnette de la bouche de son auteur. Toutefois au grand soulagement du Gryffondor, les élèves prenaient la chanson pour ce qu’elle était, une vaste blague grivoise, personne ne semblait vraiment accorder plus de crédit aux paroles, en dehors du fait qu’elles rapportaient sa transformation suite à la vengeance des Poufsouffles après le match. Au moins, le club de duel lui avait permis de se faire respecter même parmi les Serpentards, qui de ce fait s’arrêtèrent à quelques rares remarques.
Mais Harry le jurait, d’une façon ou d’une autre il réussirait à avoir Peeves lui aussi, restait à trouver comment. L’agilité de l’esprit frappeur n’était plus à démontrer.
- Qui est-ce qui le connait le plus au château ? demandait-il tout haut, sans interroger quiconque en particulier.
- Tu devrais voir ça avec le portrait de Dumbledore, il n’y a que lui que Peeves respectait, il y a sans doute une raison, répondit Hermione sans lever la tête de son étude de runes.
- Je me vois mal retourner dans le bureau de Mc Gonagall pour lui demander de partir, maugrea Harry en repoussant sa plume et son parchemin.
- C’est vrai qu’il y a plus poli… Alors les fantômes, je suis sûr que Nick pourrait t’aider, après tout il a toujours répondu à tes questions quand tu l’as sollicité.
- Pas bête, après tout ils doivent se côtoyer depuis un sacré nombre de générations…
- Mais qu’est-ce que tu lui veux au fait à Peeves ? demanda Hermione plus méfiante, qui cette fois avait levé les yeux de son livre.
- Rien d’important, je suis juste curieux…
- Harry… Tu sais que si tu entres dans son jeu il va devenir ingérable.
- Mais pas du tout ! Je démarre une étude sur lui, dit-il sans lever les yeux et en rougissant, n’en revenant pas de lâcher un si gros mensonge. Après tout si je veux remplir sérieusement mon rôle d’assistant en DCFM, il faut bien que je sois curieux à propos des créatures qui restent aussi énigmatiques…
- J’abandonne… C’est pas toi qui attires les ennuies, c’est toi qui les cherches ! Je t’aurais prévenu !
Sans plus un mot, la jeune fille retourna à sa lecture, de mauvaise humeur. Au bout d’un moment, Harry qui n’aimait pas voir la jeune fille bouder revînt à la charge :
- Je ferais rien d’inconsidéré Hermione, allez ! Dis oui ! Ça me manque nos entraînements, tu ne voudrais pas qu’on s’y remette ?
- Tu ne devrais pas travailler tes cours Harry plutôt ? demanda t-elle en soupirant.
- Je suis beaucoup moins de cours que toi Herm, et reconnais que je m’en sors bien, il me reste juste le devoir de sortilèges et je suis à jour sur les cours de pratique.
Et c’était vrai, il s’était inscrit en métamorphose, botanique, sortilèges, potion et défense contre les forces du mal, soit 20h de cours par semaine, beaucoup moins que la jeune fille qui poursuivait en plus l’étude moldus, l’arithmancie, l’histoire de la magie et les runes.
- Ce que tu peux être borné !
Et en effet, une demi-heure plus tard ils s’en allaient clopin-cloplant vers la salle sur-demande. Durant plus d’une heure, ils retrouvèrent avec un plaisir non-feint cette relation si particulière qui les unissait durant leurs duels. Ils jouaient, ils prenaient simplement plaisir à se défier. Si cette fois, ils ne firent rien de spectaculaire, ils s’amusèrent à gentiment se déstabiliser, prendre la mesure des progrès de l’autre.
Harry, qui s’entraînait régulièrement à revoir ces sorts selon son style de magie faisait du chemin. Reprenant ainsi tous ces acquis, il passait en revue de temps en temps les sortilèges qu’il connaissait en essayant avec plus ou moins de réussite à respecter ce précepte. Les progrès étaient lents mais constants. Il s’était rendu compte avec plaisir que ressentir la magie en lui pour mieux l’utiliser était de plus en plus simple. Depuis que son animagus résonnait plus fort en lui, une douce chaleur et des picotements l’aidaient à se concentrer.
Quand on le regardait désormais utiliser sa baguette, Harry donnait l’impression d’effectuer une danse. Ses mouvements, beaucoup plus fluides, s’enchainaient naturellement, sans les ruptures constantes que demandait habituellement un changement de sort. Sa baguette semblait n’être que le prolongement de son bras. Hermione le regardait en souriant, il semblait tellement plus à l’aise, tellement plus en accord avec lui-même, que tout se ressentait dans sa magie. Il ne luttait plus pour s’en servir, il la dirigeait.
Après avoir rejoint les autres pour le repas du soir à la table des Gryffondors, les deux jeunes s’écroulèrent dans leur lit, épuisés mais détendus.
Harry réfléchissait. La véritable Ombrage était introuvable. La personne qui était probablement sous polynectar chez elle ne faisait pas une faute. Ils n’avançaient pas. Elle était certainement bien loin de là, cachée chez un complice, et agissait librement. Drago ne lui en avait pas reparlé, et l’étude du carnet sur les détraqueurs ne les éclairait pas plus. Il avait l’impression de passer à côté de quelque chose. Sans compter cette chanson de Peeves qui n’arrêtait pas de lui trotter dans la tête, c’était décidé, il irait au plus tôt voir Nick pour essayer de trouver un moyen de rabattre son caquet à l’esprit frappeur.
End Notes:
Je sais que ce chapitre n'est pas très riche en action mais chaque chose en son temps, en espérant ne pas décevoir :)
Chapitre 29 : Peeves by Emaxyo
Chapitre 29 :
Harry ne voulait rien entendre. Voilà des jours qu’Hermione tentait de le dissuader de rencontrer des fantômes pour trouver une vengeance. Même Thibaut lui demandait de laisser couler. Il fallait bien reconnaître qu’à part Harry, personne n’y accordait d’importance. Ron soutenait à peine du bout des lèvres son envie d’en découdre. Mais le jeune homme n’était pas un Gryffondor pour rien, borné comme pas deux. Si le premier soir il n’avait pas trop réagit face à la vulgarité de Peeves, aujourd’hui il comptait bien lui donner une leçon, pour le principe.
C’est donc décidé qu’il donna rendez-vous à Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, qu’il avait croisé au détour d’un couloir, flottant au-dessus de la foule d’élèves bruyants. Il le verrait le soir même. Ron s’était assez vite désisté pour ne pas se mettre à dos Hermione, et Thibaut trouvait tout ça ridicule. Pour le coup, il était bel et bien seul.
- Tu devrais mettre tes gants Harry, le prévint Neville qui enfilait lui-même les siens en peau de dragon.
Ils passaient l’après-midi dans la serre numéro 3. Ne supportant plus les remontrances ou regards exaspérés de ces amis, Harry suivait le cours à côté de Neville. Le jeune homme, devenu bras droit du professeur Chourave, profitait souvent des cours des 7ème années pour se perfectionner. En l’occurrence, tailler un dictame pour en récolter la sève n’était pas une partie de plaisir.
- Fais attention Harry !
La dite-plante en effet, d’un mètre environ, profitait de la particulière inattention du Gryffondor ébouriffé pour tranquillement réaspirer la sève qu’ils avaient eu du mal à récupérer.
- Excuse moi, j’ai pas fais attention… maugréa t-il.
- Regarde, tu saisis une branche que tu tires au maximum pour l’éloigner du tronc, tu sectionnes, et tu attends. Mais éloigne toi, continua Neville en le tirant, sinon tu vas passer un mauvais moment. Quand le dictame se sent agressé il cherche aussi à récolter la sève de son agresseur, autrement dit ton sang.
Cette fois-ci Harry se recula franchement alors qu’une tige s’approchait rapidement de son bras découvert. Il fallait vraiment être sorcier pour garder ça dans une école.
Après une journée interminable, Harry vit enfin 20h arriver. Il faisait déjà les cent pas dans le couloir devant la tour Gryffondor quand Nick quasi-sans-tête arriva.
- Bonsoir Harry, lui dit-il en arrivant, la tête branlante sur sa fraise défraichie.
- Bonsoir Ni… Sir Nicholas.
- Alors, dites-moi, que me vaut votre venue ? demanda t-il, alors que techniquement, c’est lui qui venait d’arriver.
Ils commencèrent tranquillement à se balader, longeant le couloir en direction des escaliers.
- Hé bien… Harry ne savait pas comment commencer, il devait faire attention à la manière d’amener les choses. Je me demandais, qui est Peeves ? Je veux dire, on dirait qu’il a toujours été ici, alors que vous, vous avez eu une vie avant… enfin je ne voulais pas… se précipita t-il de dire en se rendant compte que ce n’était sans doute pas très polie comme formule pour un mort.
- Ne vous inquiétez pas Harry. Bien. Peeves dites-vous… Curieux comme il peut revenir dans les conversations ces derniers temps…
Alors si… Parlaient-ils déjà de Peeves lorsqu’il l’avait surpris avec le fantôme de Serpentard ? Un étrange pressentiment, mêlé d’effroi s’empara du jeune homme.
- Pour quelle raison vous intéressez-vous à lui ?
- Je trouve curieux qu’on en connaisse aussi peu sur quelqu’un qui a toujours été là, et je me demande comment il a pu devenir aussi…lui, répondit Harry qui ne mentait pas tout à fait.
- Je vois, alors je vais essayer de vous éclairer un peu, avec le peu que j’en sais. Peeves a bel et bien eu une vie avant celle qui est la sienne aujourd’hui. Comment dire, voyez-vous il n’est pas exactement issu de la même espèce que la nôtre. C’est pour cela qu’il est très différent d’un fantôme, il n’est tout simplement pas vraiment humain.
- Mais alors…
- Oh ne vous méprenez pas, de son vivant et à son époque, il vivait dans une civilisation très proche de celle des hommes, on aurait pu classifier les choses ainsi, sorciers, moldus, et les siens. Nous parlons d’une histoire très ancienne, proche des légendes, si bien que cette peuplade n’a plus vraiment de nom.
Ils continuaient de marcher, s’enfonçant dans les coins les plus déserts du château, tranquillement, comme s’ils avaient l’éternité devant eux, ce qui était vrai pour au moins l’un d’entre eux. Harry écoutait, attendant la suite.
- C’est une histoire sombre que la sienne, elle n’est pas à évoquer avec légèreté, j’espère pouvoir vous faire confiance.
Le jeune homme acquiesça en silence et ils reprirent leur chemin.
- Peeves est un être profondément seul. C’est une créature orpheline, l’unique représentant de son genre, provoqué par une mutation forcée. Il y avait donc cette tribu, prospère, qui vivait isolée du monde.
- Une île au nord de l’Ecosse n’est-ce pas ? se risqua Harry qui voyait ses craintes se confirmer.
- C’est exact, répondit le fantôme, visiblement surpris. Par instinct donc, leur magie les protégeait des envahisseurs. Elle les protégea trop. Elle les protégea terriblement. D’une magie instinctive de distraction, presque comme nos éloigne-moldu, elle est devenue… l’horreur absolue. Les hommes les ont découverts, cette magie, de préservation, a voulu éloigner les étrangers potentiellement dangereux. Mais en voyant que ça ne marchait pas, elle s’est radicalisée, elle a voulu les faire fuir. Les hommes, prenant peur, ont préféré persécuter ces êtres plutôt que de partir. Il en résulte ce que nous connaissons. Je pense que tu connais l’histoire.
- Mais… quel est le rapport avec Peeves ?
- Hé bien, les hommes de cette tribu ont atteint le point de rupture. Leur magie, qui réveillait les pires peurs, qui glaçait l’air presque comme elle glace le sang, à force d’être invoquée, ne s’est plus éteinte. Harry pourriez-vous vivre de cette façon ? Ils étaient victimes de leur magie. Qui ne deviendrait pas fou, en revivant toujours ses pires peurs, ses pires souvenirs, dans le froid absolu. Ils ont simplement sombré. Le phénomène aurait pris plusieurs générations. Beaucoup mourraient, la plupart… Et puis il y avait les autres, ces êtres qui avaient perdu tout sentiment humain, qui ne ressentant plus rien, n’eurent plus rien à craindre. Pour eux, leur magie ne fut plus un problème mais une arme. En quelques générations les détraqueurs étaient nés, et depuis, ils n’ont fait que s’éloigner de leur état initial.
- Et puis il y a Peeves, n’est-ce pas ? demanda Harry.
- C’est exact, il y a Peeves. Un fou parmi les malades. Il survécu. Je ne saurais pas dire où il en trouva la force, mais il conserva en lui ce qui pouvait l’être, son apparence, et ce qui lui permit de résister : sa capacité maladive à tenter de distraire les autres, à les éloigner de leurs pensées, à rire de tout même au dépend des autres. Je mentirais si je disais qu’il a gardé son intégrité intellectuelle mais il a réussi à maintenir une certaine unité en lui. Il a probablement terriblement peur de sombrer à nouveau, alors il réagit, à sa manière. Ce n’est pas toujours malin, et c’est parfois méchant, mais qui pourrait lui en vouloir ? Est-ce cette force de caractère qui lui a permit de matérialiser une sorte d’enveloppe corporelle au-delà de sa mort je n’en sais rien. Un fantôme n’est pas capable de se saisir d’un objet, lui si, c’est une énigme.
- Mais, s’il est issu de cette tribu, pourquoi est-ce qu’il ne véhicule pas la magie des détraqueurs ?
- D’après le professeurs Binns, il a tant lutté et a tant combattu avec les armes qui sont les siennes, qu’il a refoulé cette magie, qu’il l’a isolée quelque part, et qu’il la maintient emprisonnée, comme si en lui un patronus tenait à distance ses instincts initiaux.
- Ca doit être difficile pour lui de voir toutes ces agressions faites par des détraqueurs, dit Harry après un long silence. Le jeune homme tentait d’imaginer l’enfer qu’avait dû vivre l’esprit frappeur, mais plus il assimilait les informations, plus l’horreur le saisissait.
- Qui peut savoir ce qu’il a dans la tête, répondit le fantôme tristement. Il a déjà connu tellement d’épreuves. Je le plains sincèrement, il est seul avec son fardeau.
Inutile de dire que Harry en avait complètement oublié son sentiment de vengeance. Il quitta le fantôme et repartit comme un automate vers la tour. Perdu dans ses pensées, il imaginait ce qu’avait pu vivre Peeves. Il le voyait sous un jour nouveau, et tout son comportement s’éclairait. Encore maintenant, il luttait sans doute contre ces vieux démons. Il ressentait de la pitié contre cet être insupportable, de la pitié et un profond respect. Qui aurait pu croire que derrière ce guignol se cachait une histoire si tragique.
Hermione, Ron et Thibaut venaient de s’installer dans le lit alors que Harry tirait les baldaquins et insonorisait l’espace. En quelques minutes il leur raconta tout ce qu’il venait d’apprendre. Comme lui, les trois jeunes sorciers prirent quelques instants pour réaliser ce qu’ils venaient d’entendre.
- Il pourrait nous aider, proposa Ron. Après tout c’est sans doute lui qui en connait le plus sur les détraqueurs.
- S’il fait tout pour oublier ses racines je ne suis pas sûre que ça soit très malin d’aller lui en parler, répondit Hermione. Harry tu ne feras rien de tel, n’est-ce pas ? ajouta t-elle suspicieuse.
- Je ne suis pas fou, mais par contre si on pouvait en savoir plus sur lui…
- Je ne sais pas si ça serait très sage, il n’est pas bon de réveiller des douleurs pareilles.
Ils n’avancèrent pas ce soir-là, ils avaient besoin d’un peu de recul.
Le lendemain, Harry était en proie à une mélancolie profonde. Après le petit-déjeuner, il sorti dans le parc avec ses amis. Emmitouflés dans leurs écharpes, ils descendirent ensemble, longeant le lac, vers les tombes de leurs amis, morts durant la bataille de Poudlard. Le silence était pesant, et chacun se recueilli de son côté. Fred, Tonk, Lupin, Colin… de simples noms, gravés dans le marbre.
N’y tenant plus, Harry préféra partir.
- accio éclair de feu, murmura t-il en
s’éloignant encore dans le parc.
Quelques minutes plus tard, il enfourchait son balai, et s’élevait, à la recherche de son animagus. Il était devenu un compagnon, un réconfort, il le sentait toujours veiller quelque part en lui. Il survolait la forêt interdite, impénétrable. C’était là le seul endroit où il pouvait libérer son phénix sur son balai sans être observé.
Il fallut quelques temps avant qu’il ne le sente grandir, qu’il l’appelle et qu’il lui réponde. Mais en quelques secondes, il était flamboyant. Ce qu’il ne put pas remarquer, c’est que sans s’en rendre compte, il avait entamé une métamorphose physique, à peine visible à l’œil nu. Des nuances sur sa peau, une légère élongation du visage vers l’avant… il était en bonne voie.
Vers midi, il retrouvait ses amis à la table des Gryffondors, et leur souri, bien plus serein. Passant une main amicale sur l’épaule de Thibaut, il s’installa à côté de lui, en face de Ron et Hermione. Ses deux amis, éprouvés eux aussi par la matinée, se tenaient la main. La jeune fille lui sourit, les yeux humides. Ils ne parlèrent pas beaucoup ce midi-là, ça n’était pas utile. Sans savoir vraiment pourquoi, ils se regardaient dans les yeux, en souriant, simplement heureux d’être là. Si une larme ou deux coulèrent, elles furent bien vite essuyées et finirent par se perdre dans les rires. En cet instant, ils étaient seuls au monde et personne n’aurait pu les comprendre.
Lorsqu’il arriva à 14h à son cours de duel, Harry était étonnamment euphorique. Les élèves avaient pris l’habitude de venir des 13h pour s’entraîner, si bien qu’à chaque début de cours, il regardait les progrès, les défauts, de chacun. En trois mois, ils avaient acquis de solides bases. Il avait d’ailleurs apprit avec une certaine satisfaction que les élèves des clubs de duel progressaient désormais plus facilement en cours également, aidés par l’agilité qu’ils étaient en train d’acquérir, selon leur niveau.
Il ne s’y était pas attendu, mais Harry aimait aider les autres, enseigner. Il aimait cela au point qu’il se reposait la question de son avenir professionnel. Etre auror signifiait travailler pour le ministère, il n’était pas sûr de vouloir cela, ni sûr de vouloir passer sa vie à se battre. S’il n’avait pas eu l’opportunité cette année de tester l’enseignement, il n’y aurait jamais réfléchit. Il se sentait bien à Poudlard.
Après un tour de la salle et quelques conseils, Harry se retrouva face à Thomas, Samuel et Drago. Une réelle confiance s’était désormais établie entre eux, aussi ne fût-il que modérément surpris lorsqu’il vit les trois Serpentards revenir alors qu’il fermait la porte, après son cour avec les Serdaigles.
- Vous aviez une question ? demanda t-il.
- On aimerait te parler de quelque chose, répondit Drago, on peut retourner dans la salle un moment ?
Il n’y a pas à dire, le jeune Malfoy avait perdu de sa superbe. Il n’y avait plus de trace de sarcasme dans sa voix, comme si ça décision de rompre ces rapports familiaux l’avaient libérés de son rôle, et de son masque glacé. Le rythme cardiaque de Harry s’était soudainement accéléré alors qu’une boule d’angoisse se formait dans son estomac. Chaque fois que le Serpentard était venu le trouver, aucune bonne nouvelle n’en avait découlée. Ils s’installèrent dans les poufs de la salle d’entraînement, en proie à une certaine nervosité.
- Ne nous demande pas comment, commença Drago dans un soupir, mais on sait où trouver Ombrage.
- Je vous écoute, dit Harry qui bouillonnait déjà intérieurement.
- Personne ne doit savoir que ça vient de nous, précisa Samuel visiblement très mal à l’aise.
- Pas de soucis pour ça, vous pouvez me faire confiance.
- Depuis qu’ils ont remarqué qu’elle était surveillée, elle vit recluse en Ecosse. On peut t’y emmener, vous ne la trouverez pas seule, son manoir est protégé, incartable.
- Qui ça « ils » ? Harry trépignait déjà d’impatience, voilà des semaines qu’ils n’avançaient plus et on lui servait sur un plateau les informations dont il avait besoin.
- Des anciens mangemorts recherchés, Selwin, les frères Carrow… ceux qui ont réussi à s’échapper à la chute du seigneur des ténèbres, ils sont peu, accompagnés de quelques mercenaires. Mais ils ont des sympathisants qui les soutiennent, financièrement notamment. Ils attendent de voir comment ça tourne, mais ils sont prêts à s’engager, on est à la charnière.
- Et c’est elle qui les dirige ? Eux et les détraqueurs ?
- Elle n’a pas l’âme d’un leader, alors c’est un peu fragile… Quant aux détraqueurs, ils font leurs propres choix, elle ne les contrôle plus depuis un moment… mais disons qu’ils ont certains intérêts communs, alors ils collaborent… expliqua Thomas, la voix légèrement chevrotante.
- Ils se sont étendus, le soleil ne se lève plus désormais sur tout le nord de l’Ecosse. Ils se multiplient.
Harry ne le savait que trop bien. Toutes les missions de surveillance lui rapportaient ces nuages noirs qui s’accumulaient, alors que de plus en plus régulièrement leurs détecteurs placés au nord s’affolaient. Les détraqueurs étaient très agités.
- Quand est-ce que vous pourriez m’y emmener ? demanda Harry après un temps.
- Le week-end prochain, samedi soir. C’est le seul moment où on est sûrs de les trouver dans le manoir. Mais soyons clairs, on te montre l’emplacement, on ne veut pas d’échauffourées.
- Simplement un repérage, je ne compte pas arriver dans le salon et crier « Surprise ! », dit-il pour détendre un peu l’atmosphère, ce qui aurait pu marcher s’ils ne l’en avaient pas cru capable.
- Pas plus de deux personnes avec toi Harry, vous aurez besoin d’un guide pour arriver, et nous ne sommes que trois pour vous conduire.
- C’est d’accord. Si vous avez besoin après ça de quelque chose, ou de quelque part où aller à un moment, faites le moi savoir, je pense que vous prenez assez de risques comme ça, alors n’hésitez pas.
Le soir même, Thibaut, en proie à ses cauchemars, serrait contre lui Harry. Soudain, une nouvelle alarme attira son attention. La petite sphère qu’il gardait sur lui virait au rouge vif. En un bond, il sorti du lit et sonna l’alerte. Ils étaient restés inactifs bien assez longtemps.
End Notes:
J'ai quelques chapitres d'avance alors pas d'inquiétude pour la suite immédiate :)
Chapitre 30 : Attaque by Emaxyo
Author's Notes:
Et voilà la suite ! merci à ballerine91 pour son intérêt pour ma fic, bonne lecture à tous :)
Chapitre 30 :
Harry ne prit que le temps d’enfiler une cape par-dessus son pyjama. En quelques instants, il avait réveillé son dortoir et Ron, Thibaut et Neville se hâtaient à leur tour.
- Préviens les autres, murmura Harry à son portrait, un village moldu est attaqué, on se donne rendez-vous au plus vite devant Le ballet des balais pour transplaner ensemble. Que ceux de Poudlard me retrouvent devant la statue de la sorcière borgne, on transplanera dans le passage pour rejoindre les autres.
A toute allure, les garçons dévalaient les escaliers du dortoir, alors que dans la salle commune Ginny et Hermione arrivaient à leur tour.
- Prêtes ? demanda t-il aux jeunes filles.
- Dépêchons Harry je ne veux pas revoir les mêmes scènes que sur l’île attaquée il y a quelques semaines.
Quelques minutes plus tard ils avaient atteint le point de rendez-vous. Denis, un peu en retard les avaient rejoint, à bout de souffle, tandis que Luna et Zacharias arrivaient. Alors qu’ils s’apprêtaient à emprunter le passage, une voix, du bout du couloir, les appela :
- Attendez-nous !
Harry se retourna, et sa surprise fut totale lorsqu’il vit que Drago, Thomas et Samuel arrivaient en courant, à peine mieux habillés qu’eux.
- On vient avec vous, dit Drago en arrivant, entre deux souffles.
- Mais qui vous a prévenu ? demanda Harry incrédule.
- Harry on verra ça plus tard on n’a pas le temps, le coupa Hermione en avançant dans le passage, s’ils veulent venir qu’ils viennent.
Après quelques secondes de flottement, ils partirent donc tous ensemble par le passage humide. Dès qu’ils le purent, après quelques minutes de marche, ils transplanaient.
Devant la taverne, George, Lavande, Padma, Parvati, Cho, Lee, Seamus, Angelina, Justin, Anthony, Hannah et Ernie étaient arrivés. Ils n’étaient pas au complet, mais il faudrait faire avec. Harry transmit pour les retardataires la destination. Un instant plus tard, la rue était déserte.
Un vent glacial les prenaient à la gorge. Ils étaient arrivés tous ensemble au bord du village. Comme s’ils avaient plongés dans un bain glacé, ils suffoquèrent un instant avant de s’habituer à la température. Harry sentait le froid lui piquer le visage. Devant eux, le petit village était plongé dans une obscurité oppressante. Les quelques réverbères étaient éteints, et aucune lumière ne filtrait des maisons. Avec cette nuit à couper au couteau, ils allaient avoir du mal à se repérer.
- Attendez ! S’exclama Ron alors que tous s’apprêtaient à avancer presque à l’aveugle.
En un geste, il sortit le déluminateur de sa poche. Plusieurs fois, il fit craquer le briquet magique. Aussitôt, des boules lumineuses sortirent du petit objet en argent et partirent en direction du centre du village. Les silhouettes sombres des maisons, qu’ils distinguaient difficilement dans la nuit se révélèrent, au rythme des lampadaires qui s’allumaient partout.
Une vague de soulagement s’empara du groupe, il était toujours rassurant de voir à quoi s’attendre. Harry leva les yeux, au-dessus de lui, le ciel était noir, aucune chance de voir la moindre étoile. Le nuage noir avait dû atteindre le village. Le silence était pesant. Le groupe avançait, prudemment. Alors qu’ils dépassaient les premières maisons et s’engageaient dans une ruelle, ils les entendirent. Des souffles rauques, inhumains, qui sifflaient dans le vent froid. Il était impossible de savoir d’où venait le bruit, transporté par le vent. Les sorciers avançaient toujours, sans un bruit, la peur au ventre. Le village était désert, on aurait pu le croire abandonné. Enfin, après un léger détour, ils arrivèrent sur la place centrale du village. Eclairée par la lumière orange des réverbères, elle en aurait presque paru chaleureuse. Harry sentait ses doigts s’engourdir, crispés sur sa baguette.
Ils semblaient agir comme des requins, qui tournent autour de leur proie avant de l’attaquer. Les souffles rauques étaient toujours plus forts, plus proches, et une odeur de pourriture s’infiltrait dans les ruelles. Instinctivement, le groupe s’était resserré en une masse compacte, seul, au centre de la place. L’angoisse s’emparait d’eux.
- Ils sont au-dessus, murmura soudain Harry alors qu’un bruit de cape attira son attention. En un geste de sa baguette, le jeune homme lança haut dans le ciel une pluie d’étincelles rouges. Quelques instants durant, une masse énorme de capes se révélèrent à eux. Ils étaient nombreux, se mouvant dans les airs, comme des corbeaux au-dessus d’un charnier.
- Pas de regrets ? demanda Harry aux trois Serpentards qui pâlissaient à vue d’œil.
S’il y eût une réponse il ne l’entendit pas. Le temps semblait défiler au ralenti, tandis qu’une légère brume envahissait les rues. Petit à petit, le survivant sentait son esprit s’engourdir. Une à une, les lumières que Ron avaient rallumées grésillèrent, puis s’éteignirent. Personne n’osait bouger.
- SPERO PATRONUM ! cria Hermione en faisant apparaître une loutre argentée devant le groupe.
L’atmosphère se détendit légèrement sur la place.
- Allez, continua la jeune fille en prenant les choses en mains. Ce n’est pas en restant dans notre coin qu’on va être utile, on se disperse par groupes, ils sont peut-être déjà dans des maisons. Si vous êtes en danger, faites jaillir de grandes étincelles dans le ciel, pour appeler des renforts.
L’intervention de la jeune fille eu l’effet d’un éléctrochoc. Comme s’ils se réveillaient d’une longue léthargie, les membres de l’AD s’activèrent d’un seul coup, reprenant un peu vie, retrouvant une lueur dans les yeux. Très vite, plusieurs patronus fusèrent sur la place, partant dans toutes les directions, suivis par des groupes de cinq ou six sorciers.
Harry, était accompagné par Ron, Hermione, Thibaut et Drago, les seuls connaissant ses aptitudes particulières, qu’il aurait sans doute à utiliser. Précédés de leurs patronus, il avait été convenu par tous qu’ils étaient chargés de garder sûr le point de ralliement, ils devaient tenir la place du village. En un geste, Harry sortit de sa poche son balai, qu’il avait réduit. D’un coup de baguette, il lui rendit sa taille habituelle.
- ça devrait nous aider, dit-il en se justifiant, si on a besoin d’un coup de pouce.
Désormais, les patronus éclairaient le village, d’une lueur blanche argentée. On pouvait voir depuis la places les endroits où ils étaient postés, la lumière éclairant la brume, jusqu’au-dessus des maisons, comme des sentinelles.
Les râles, qui s’étaient fait plus lointains avec l’apparition des premiers patronus revenaient avec force. Soudain, des bruits de capes clapaient partout au-dessus d’eux. Ils étaient envahis.
- Ils ne doivent pas nous isoler ! cria Harry pour lutter contre les bourrasques. En un mouvement de baguette, il envoya son cerf de l’autre côté de la place, ou les créatures commençaient à se poser. Si elles arrivaient à s’installer, elles couperaient toute retraite à leurs camarades, c’était inenvisageable.
Les détraqueurs reculèrent pour regagner l’ombre, mais ne partaient pas. Le froid était toujours de plus en plus mordant, et s’engouffrait sous leurs capes. Tous les cinq, du centre de la place, envoyaient leurs patronus, concentrés, pour maintenir désert le centre du village.
- On ne les fera pas fuir comme ça, soupira Drago, les deux mains sur sa baguette, les traits figés par la concentration.
- Il a raison, renchérit Hermione, on dirait qu’ils s’habituent aux patronus. Il faut évacuer les moldus.
- Mais comment tu veux faire, ils ne peuvent pas transplaner, prendre la poudre de cheminette ou quoi, et les moyens de transports moldus ne sont pas sûrs face à eux… ! s’exaspérait Harry.
Un silence fût la seule réponse qu’il reçut. Ils étaient en mauvaise posture, les visages étaient soucieux. Les créatures, aux capes noires, aux mains décharnées, ne cessaient de s’avancer puis de repartir, elles cherchaient simplement à les épuiser. L’odeur de pourriture devenait intenable, comme si de la chair décharnée se décomposait, dans une eau croupie.
Des tremblements nerveux s’emparaient des membres des jeunes sorciers. Ils étaient au pied du mur. Au moins, tant qu’ils étaient là, les détraqueurs ne semblaient pas se soucier d’entrer dans les maisons.
A sa droite, plus loin dans le village, Harry vit surgir au-dessus des maisons des étincelles bleues. Un groupe était en mauvaise posture.
- Vas-y Harry, avec ton balai tu y seras vite, on tiendra. Hermione ne lui laissait visiblement pas le choix.
Montant sur son balai, le survivant essaya le plus longtemps possible de garder son cerf actif, mais il finit par s’évanouir dans la nuit. Très nerveux, Harry décolla, en espérant ne pas arriver trop tard auprès de ses amis. La sensation de froid fut d’abord accentuée en vol, fendant les airs, il la ressentait d’autant plus. En s’élevant, il put également se rendre compte plus précisément de la situation dans le village. Partout ils se faisaient dépasser par le nombre et la ténacité inhabituelle des détraqueurs. Mais il n’avait pas le temps de réfléchir.
Harry tentait de se concentrer. Il fallait absolument qu’il réveille le phénix qui sommeillait en lui. Dans les airs, les détraqueurs s’étaient lancés à sa poursuite, l’empêchant d’atterrir et de porter secours aux autres membres. Partout, les capes, le râle, et les voix résonnant dans sa tête. Au sol, les zones lumineuses perdaient en intensité.
- Allez me lâche pas maintenant… murmura Harry en essayant de sentir le point de chaleur en lui.
Comme s’il n’attendait que ça, Harry sentit enfin la chaleur l’envahir.
En un instant, tous ces amis au sol purent observer un point rouge et or apparaître dans le ciel, et grandir, s’étendre, jusqu’à illuminer le village d’une coloration presque boréale. A cette vue, les cœurs se réchauffèrent, les traits se firent moins tendus, et les patronus brillèrent à nouveau, comme des joyaux dans la nuit noire.
Harry pu enfin survoler la zone d’où les étincelles avaient été lancées, les détraqueurs le fuyant comme la peste. Au sol, ses camarades semblaient secoués, mais tous étaient debout, apparemment ils venaient d’éviter le pire. Traçant de grands cercles au-dessus du village, le jeune homme retenait au maximum les créatures, en sachant bien qu’il ne pourrait le faire indéfiniment. Il s’épuisait vite.
La pression avait cependant diminuée pour ces camarades, leur permettant de se reprendre un peu. Soudain, la voix de Hermione, largement amplifiée, fendit les airs et parcouru tout le village.
- NOUS EVACUONS LE VILLAGE ! JE REPETE NOUS EVACUONS, VIDEZ LES MAISONS DE LEURS OCCUPANTS ET RENDEZ-VOUS TOUS SUR LA PLACE !!
La jeune fille avait dû trouver un moyen pour évacuer les moldus. En attendant, Harry devait tenir. Comme si les moldus eux-mêmes avaient attendu derrière leurs porte qu’on les libère, ils sortirent pour la plupart d’eux-mêmes, tremblants de peur et de froid, le teins livide, sans doute en proie à leurs pires cauchemars.
Malgré les indications des sorciers, les habitants étaient en proie à la panique. Des cris, des pleurs, ils couraient, tombaient, l’évacuation était loin d’être sereine. Depuis combien de temps étaient-ils harcelés par leurs peurs et leurs pires souvenirs ? pensa Harry.
Partout des patronus partaient à la rencontre de groupes de moldus quittant leurs maisons. Sur son balai, Harry fendait l’air, déchirant l’obscurité, désarçonnant les détraqueurs, qui se regroupaient plus haut, plus loin, avant leur nouvel assaut. Il fallait aller plus vite, il ne tiendrait pas longtemps.
Sur la place, il pouvait voir que la plus grande des confusions régnait. Les gens arrivaient par dizaine, mais rien ne semblait les attendre. Une peur panique s’emparait de tous. Soudain, Harry vit apparaître dans une grande déflagration éblouissante un véhicule qu’il connaissait bien. Hermione venait d’appeler le Magicobus, qui venait d’apparaître. Une bouffée de soulagement s’empara de lui, c’était sans doute la meilleure façon qu’ils avaient pour évacuer au plus vite des moldus. Comme d’habitude, il bénissait la présence d’esprit de son amie. La petite foule entrait déjà dans le bus violet à double étage, se bousculant parfois franchement. Mais lui qui avait une vue d’ensemble voyait bien que tout le monde n’était pas encore là. Des patronus éclairaient encore des parties plus lointaines du village, les membres de l’AD ouvraient les maisons une à une pour vérifier que personne ne s’y trouvait encore. Chaque maison visitée avait désormais une croix gravée sur sa porte d’entrée.
Il fallut apparemment le renfort de plusieurs membres pour convaincre une petite grand-mère de quitter sa maison, elle qui préférait tout risquer plutôt que de laisser ses souvenirs derrière elle. Mais les détraqueurs revenaient. George la souleva du sol et l’emmenait déjà en courant, la détresse était partout.
Harry était épuisé. Sa vitesse avait ralenti, et son aura perdait de sa splendeur. Les détraqueurs, qui attendaient ce signal, le harcelèrent à nouveau. Comme des ombres de la nuit, ils surgissaient, passaient au ras de son balai, tentant de le désarçonner. Il ne tiendrait pas. Des mains décharnées tentaient de l’écorcher vif au passage, des mains qui se brûlaient à son contact, mais qui revenaient, toujours plus nombreuses, s’accrochant à lui, à sa cape. Chaque contact était comme une plongée dans une eau glacée, réveillant les vieilles blessures, réactivant un souvenir douloureux, un visage, une souffrance. Harry sombrait à mesure que la lumière qu’il représentait dans le ciel faiblissait. Le froid, les ténèbres, le désespoir, il ne parvenait plus à lutter. Il était seul dans la tempête, et d’ici quelques secondes, il ne serait plus visible, déjà sa vision diminuait.
Soudain, un éclair traversa son champ de vision. Un éclair argenté. Harry releva la tête, au bord de l’évanouissement il maintenait tant bien que mal sa trajectoire. Si quelqu’un pouvait le voir, il verrait que son balai descendait dangereusement.
C’était un aigle. Un aigle fendait les airs autour de lui, tentant de lui frayer un chemin vers le sol. Au passage, le patronus lui cria, avec la voix de Drago « Il ne manque plus que toi ». Telle une lanterne, l’aigle luttait avec lui pour lui montrer le chemin parmi l’obscurité. Il n’aurait jamais pensé que les détraqueurs l’avaient éloigné à ce point, il perdait tous ces repères. Il s’accrocha donc à la lumière argentée, alors que d’autres patronus se frayaient un chemin jusqu’à lui pour le protéger. Lentement, Harry s’arracha aux lambeaux de ténèbres autour de lui, mu par une force nouvelle, il se pencha au maximum sur son balai et accéléra. Il ne fallu que quelques secondes pour qu’il brise le dernier cercle de détraqueurs. Une lumière vive l’aveugla alors. Tous les patronus de ses amis luttaient avec la force du désespoir sur la place, autour du bus, pour le diriger comme des phares dans la tempête. Une île face à l’océan.
Au pied du bus, Harry s’écrasa à toute vitesse sur son balai. Si Hermione, qui le vit arriver, amorti sa chute, il n’en fut pas conscient. En quelques secondes, des bras le saisirent. Il fut soulevé, et jeté dans le bus sans ménagement. L’urgence était totale. A demi conscient, il entendait des bribes de conversations :
- Mais fonce par Merlin ! Stan !!
Une agitation incroyable régnait dans le bus. Tout le monde parlait, criait, si bien qu’il était assez difficile de comprendre ce qu’il pouvait se passer. Harry ouvrait les yeux, par moments. Le bus tanguait comme jamais. Des chocs se faisaient sentir régulièrement. De temps en temps, des éclairs argentés éclairaient d’une lueur aveuglante le Magicobus, avant de s’éteindre aussi vite. Quelques secondes plus tard, une déflagration terrible secoua le bus, faisant tomber le jeune homme du siège où il avait été installé. A Nouveau on le releva, éveillant en lui quantité de douleurs qu’il n’avait jusqu’alors pas senti. Dans l’allée, quelqu’un le frôla en courant.
- Il faut plus de monde à l’arrière ! entendit-il crier.
Mais il était incapable de bouger, trop éprouvé par sa longue lutte aérienne. Il se souvînt qu’à un moment, quelqu’un l’appela, mais la voix lui paraissait étrangement faible.
Quand il ouvrit les yeux à nouveau, le calme s’était enfin installé.
- Il est terriblement pâle, et tu as vu toutes les… chuchotait quelqu’un, avant de s’interrompre rapidement.
- Rendors toi Harry, murmura Thibaut, on va arriver à Pré-au-Lard, tout va bien.
Il n’en demandait pas plus. Quelques secondes plus tard, il sombrait dans l’inconscience.
End Notes:
un petit avis ? =)
Chapitre 31 : Le convalescent by Emaxyo
Author's Notes:
Merci à Grizlie et Balerine91 de me suivre, à très vite !
Chapitre 30
Quand il se réveilla à nouveau, on chuchotait toujours autour de lui. Il tenta plusieurs fois d’ouvrir les yeux, mais la lumière vive l’en empêchait. Finalement, au bout de quelques minutes, ils s’accommodèrent enfin. Il était à l’infirmerie. En remarquant cela il soupira, il aurait des explications à donner.
- Harry ! s’exclama Hermione en fondant sur lui.
Le cri de la jeune fille attira l’attention de toutes les personnes présentes dans la pièce, et elles étaient assez nombreuses. Plusieurs lits étaient occupés. Tous les membres de l’AD encore scolarisés étaient présents. Mme Pompresh naviguait d’un lit à l’autre. Quand elle remarqua qu’il se réveillait, l’infirmière de l’école écarta tout le monde d’autorité et se pencha sur lui.
- Vous n’êtes qu’un sombre crétin ! lui asséna-t-elle en l’observant.
- Bonjour… croassa t-il en tentant de se redresser.
- Ne bougez pas ! Vous voulez vous tuer ma parole !
En effet des douleurs atroces le clouèrent au lit. Des brûlures se réveillèrent sur tout son corps, son visage, ses membres. En regardant ses bras, il y vit de grands sillons violacés, virant parfois carrément au noir. Une grimace étira ses traits.
- Oh et n’ayez pas cet air étonné ! Vous en êtes recouverts ! Vous pensez vraiment que se faire écharper par des détraqueurs est sans conséquences ! Je ne sais même pas comment je vais vous rattraper ! Miss Granger ! Aidez-moi donc à le tartiner !
Accompagnant le geste à la parole, l’infirmière tendit un pot à la jeune fille et commença à badigeonner le survivant d’une pommade verdâtre particulièrement malodorante. D’un geste de la baguette, elle isola le lit du reste de la pièce avec des rideaux. Après avoir posé trois fioles sur la table de chevet en lui précisant de les prendre sans discuter, elle les laissa.
- Alors ? demanda Harry qui n’en pouvait plus d’attendre des détails alors que Hermione continuait à lui passer le baume.
- Tu nous as vraiment fait très peur Harry, plus personne ne te voyait dans le nuage, on t’a cru perdu. Et il nous était impossible de partir à ta recherche, ils nous encerclaient en rangs serrés, et ils n’ont plus vraiment l’air de craindre énormément les patronus… Quand tu es tombé… tu es vraiment amoché Harry… Je sais pas comment tu as résisté, il y avait du sang partout…
Il était effectivement couvert de ses grandes plaies aux couleurs inquiétantes, qui ne se refermaient pas, malgré toutes les pommades, remèdes, potions, qu’il avait reçus depuis son arrivée.
- Bref, on t’a mis comme on a pu dans le Magicobus, résuma Hermione sous le regard noir du jeune homme qui voulait qu’elle passe à la suite.
- Ils nous bloquaient de partout. Pourtant le bus peut passer n’importe où, mais là, ils nous retenaient. Il a fallu mettre plein gaz, lâcher un maximum de patronus… ça a été très compliqué. Ils se sont accrochés un moment, mais à force de faire des bonds, on leurs a échappé. On a ramené tous les habitants Harry, ils sont tous sains et saufs. Heureusement que le bus est assez grand… Ils ont été installés au Ballet des balais pendant qu’on t’amenait ici. La directrice est en ce moment en train de discuter avec le ministre pour qu’ils soient pris en charge. Le ministère va avoir pas mal de sortilèges d’oubliette à donner, ils étaient en état de choc.
Harry avait du mal à se concentrer sur la conversation tant son corps lui donnait l’impression de s’engluer dans le matelas. Il parlait du bout des lèvres, en tentant le moins possible de faire de mouvements, s’il ouvrait trop la bouche, les plaies de son visage se rouvraient. Il serrait les dents.
- Alors, tout le monde est rentré ?
- Tout le monde, très secoués mais rentrés, approuva la jeune fille.
- Mais maintenant notre couverture est tombée, tout le monde va savoir ce qu’on fait, non ? demanda t-il malgré tout terriblement soulagé.
- Faisons confiance à Mc Gonagall pour ça, nous verrons bien… Il n’y a que les professeurs de Poudlard qui nous ont vus avec les moldus, on était déjà partis quand les aurors et les médicomages sont arrivés.
- Et pour le Magicobus ?
- Il a été grassement payé et remercié, si tu veux mon avis, ça ne leur fait pas de mal de redorer un peu leur blason. Ils devraient garder ce qu’ils savent pour eux. Tourne-toi, je dois nettoyer ton dos.
Le jeune homme collabora, de mauvaise grâce et avec d’infinies précautions. Quelques instants plus tard, elle le forçait à prendre les potions, et il dormait comme une tombe.
Il était seul. Les rideaux avaient été ouverts autour de son lit, mais plus personne n’était présent. Les lumières étaient éteintes. Pas un son ne filtrait. Ce vide l’angoissait. En quelques instants, des tremblements incontrôlables s’emparèrent de tous ces membres. Un voile s’était abattu sur ses yeux ouverts. Son cœur battait la chamade. Après de longues minutes, il s’entendit appeler à l’aide sans reconnaître sa voix. Il allait s’enfoncer à nouveau.
Soudain des bougies s’allumèrent.
- Qu’est-ce que c’est que tout ce… Oh… Harry… C’était l’infirmière d’une main chaleureuse, elle le ramena.
Des sueurs froides coulaient encore le long de son dos alors que des tremblements secouaient toujours son corps.
- Allez lui chercher ses camarades, l’entendit-elle à peine murmurer.
Les minutes semblèrent durer une éternité, même si en une dizaine de minutes Hermione, Ron et Thibaut étaient là. Il senti leurs mains sur lui, qui l’arrachaient à sa torpeur avant de les voir. Ses yeux pourtant, étaient ouverts et fixes depuis des heures.
- Il lui faudra peut-être des mois… murmurait l’infirmière. Il ne faut plus le laisser seul, j’aurais dû m’en douter…
Il lui fallut de très longues minutes pour reprendre ses esprits, ses amis étaient toujours là, en pyjama, à le regarder, particulièrement préoccupés. Petit-à-petit, il reprenait pied avec la réalité, et sa vue se fit enfin plus nette. Il avait dormi près de 24 heures, d’un sommeil agité. Lorsqu’il remarqua la façon dont on le regardait, le jeune homme rougit derrière ses balafres.
- Bienvenu parmi-nous, sourit Thibaut.
Harry se redressa péniblement pour pouvoir faire face à ses amis.
- Vous allez bien vous ? demanda t-il d’une voix éraillée.
- On s’est pas mal reposé aujourd’hui pour ne pas manquer une autre journée de cours, ça va un peu mieux, répondit Hermione.
- Et toi ? demanda Ron en grimaçant.
- Quand je me regarde j’ai l’impression que je suis en train de pourrir, répondit-il, mi-amusé, mi-sérieux.
La vérité c’est que toutes ses plaies le faisaient terriblement souffrir. Il était écorché vif, et malgré les traitements, elles ne s’étaient toujours pas refermées.
- Drago va vraiment pouvoir m’appeler le balafré maintenant, faut voir le bon côté, ajouta t-il.
- C’est pas drôle Harry ! T’aurais pu y rester !
- D’ailleurs vous savez comment les Serpentards ont su qu’on partait ? continua t-il en ignorant superbement la jeune femme.
- Non, mais ils nous ont dit qu’ils passeraient te voir.
- Tu veux pas qu’on ouvre tes friandises au lieu de trop réfléchir ? demanda Ron, sous les regards exaspérés ou amusés de ces amis.
C’est à ce moment-là qu’il remarqua la petite pile de paquets sur sa table de chevets, apportée par ses élèves, des membres de cours de duel, ou ses amis.
- Servez-vous, moi je serais pas contre quelque chose de plus consistant, je ne sais pas depuis quand j’ai pas mangé mais ça doit faire une éternité.
- En voici de sages paroles ! Approuva Ron appréciateur. Je vais te chercher ça en cuisine.
Un léger silence suivit son départ.
- Tu nous as quand même sauvé la mise, on y serait tous passé, reconnu Hermione. Mais tu aurais dû revenir avant de faiblir autant Harry… La jeune fille avait les larmes aux yeux. A côté, Thibaut n’en menait pas large non plus, une main sur l’épaule du convalescent.
- Qu’est-ce qu’ils t’ont fait… tu… Elle ne continua pas.
- Je vais bien, ça va passer Hermione…
Dans les faits, lui aussi était inquiet, et n’avait cru jamais revenir. Il n’osait même pas regarder son corps.
- J’imagine que Duchong ne doit pas être ravie de se taper tous mes cours, s’amusa t-il pour détendre un peu l’atmosphère.
- Je pense qu’elle viendra elle-même te maudire dans la journée, Mc Gonagall aussi d’ailleurs.
- Je dormirai peut-être pour l’une des deux, dit-il dans un sourire.
Ron revînt en même temps que Mme Pompresh. Il avait ramené le petit déjeuner pour tout le monde ainsi qu’une solide ration de purée, des saucisses, des tranches de jambon, du poulet roti, de quoi faire un festin.
- Je ne comptais pas rattraper tous mes repas en une fois tu sais.
- On ne sait jamais, ça ne peut que te faire du bien !
Sans plus de ménagement il le servit, apporta une grande carafe d’eau, et le laissa manger sous le regard scrutateur de l’infirmière de l’école.
- N’en abusez pas trop non plus, une indigestion serait plutôt malvenue dans votre état, finit-elle par dire.
Ron prit cette remarque pour un affront personnel, alors qu’il resservait son ami, la bouche pleine de confiture. Il ronchonna un instant mais préféra se taire quand Hermione lui donna un coup de coude assez insistant.
Vers 9h du matin, ils le quittèrent pour reprendre les cours. Harry se sentait le cœur un peu plus léger. Hermione lui avait apporté quelques livres pour l’occuper. Dans la matinée, Mc Gonagall était venue lui rendre visite, et l’avait vertement remit en place.
- A quoi pensiez-vous ? Je ne remets pas en cause votre courage ni votre action, mais il vous suffisait de nous prévenir !
- On était un peu pressé, répliqua t-il acide.
- Et on voit où ça vous a mené… Harry, vous n’avez pas à supporter seul le poids du monde, ajouta t-elle plus doucement.
- Il aurait pu y avoir des morts, mais il n’y en a pas, il y a de quoi être satisfait.
- Je ne le nie pas, et ne doutez pas que tout le monde vous en remercie, mais tout de même, arrêtez d’être une tête brûlée pareille ! Vous n’imaginez pas les sornettes que j’ai dû dire à Kingsley pour vous couvrir, c’est un ami ! Vous me devez des explications !
Ne se sentant pas le courage de lui mentir, Harry lui raconta le minimum. Il avait appris l’attaque, avait contacté des amis, et ils s’étaient lancés dans la bataille.
- On essaye d’être attentifs à ce qu’il se passe, et on se tient au courant, résuma t-il de façon évasive.
- Promettez-moi de ne pas foncer tête baissée et de me prévenir quand vous en aurez besoin. Je ne tiens pas à voir une partie de mes élèves dans votre état la prochaine fois.
Du bout des lèvres, le survivant acquiesçât, avant que la directrice ne referme la porte et que ses pas ne s’éloignent dans le couloir. La journée s’annonçait longue.
Drago l’avait regardé de façon trop insistante en arrivant, avant de détourner le regard très vite. Harry lui-même n’avait pas voulu se voir dans un miroir. Mais à chaque nouvelle visite, c’était la même scène, de la pitié, ou de la frayeur dans leurs yeux, devant son état. Voilà trois jours qu’il était enfermé à l’infirmerie, et la seule nouveauté qu’il avait relevé était l’arrivée de démangeaisons presque incontrôlables au niveau de ses plaies suintantes.
- Au moins t’as l’air d’avoir un peu moins mal, remarqua le Serpentard en s’asseyant sur la chaise à côté du lit.
- Je fais aller, mais franchement, ça devient invivable de rester enfermé ici, se plaignit-il.
- En même temps tu donnes l’impression de tomber en morceaux… ça ne donne pas envie de te croiser dans un couloir la nuit, railla t-il. Pompresh a trouvé comment en venir à bout ?
- Elle est allé à St Mangouste tout à l’heure, elle doit ramener quelque chose de plus efficace, j’ai dû tester tous ces cataplasmes…
- T’es increvable hein…
- Comment vous avez su ? demanda finalement Harry au bout d’un moment.
- Il y a quelqu’un qui veille toujours sur toi et sur ce que tu fais. Tu sais bien qu’il a toujours eu un œil sur tout ce qui se passe dans Poudlard. Dumbledore, enfin son portait.
- Tu veux dire que tu discutes régulièrement avec lui ? Reconnais que ça paraît un peu étrange.
- Depuis le début de l’année oui, il est venu me trouver quand j’en ai eu besoin, ce vieux fou tient toujours les ficelles de cette école, reconnu le blond dans une grimace.
Harry fût surprit dans un premier temps, mais il fallait reconnaître qu’il n’y avait rien d’étonnant. Dumbledore était le roi des manigances, son portrait devait avoir son réseau lui aussi, quoi de mieux qu’un portrait pour en espionner d’autres. Finalement, il y avait dans cette histoire quelque chose de terriblement rassurant.
Il dormait mal la nuit. Chaque fois il luttait à nouveau contre eux, contre leur poison qui s’était infiltré dans ses veines, dans sa chair, contre ce voile sur ses yeux, et ces mains décharnées. La potion qu’il prenait chaque soir pour un sommeil sans rêve n’y changeait rien, chaque matin, des cernes sombres marquaient son visage. Mme Pompresh avait ramené de nouvelles potions de St Mangouste, bien plus puissantes. Elle les avait manipulées avec d’infinies précautions, avant de le faire boire ou de les appliquer sur ses blessures. Mais son acharnement finissait par payer. Lentement, la cicatrisation se faisait, les griffures, les balafres séchaient. Au bout d’une interminable semaine à rattraper ses cours avec Hermione, il pût sortir, et accepta enfin de se regarder dans un miroir. Une grande lassitude s’empara de lui. Le regard triste, il observait son reflet. De grands traits sombres, tantôt fins, tantôt épais, dessinaient de grandes déchirures sur sa peau. Aucune partie n’était épargnée. Plusieurs de ces cicatrices traversaient ainsi son visage. D’après l’infirmière, elles disparaîtraient en quelques semaines, mais en attendant, il risquait d’être dévisagé dans les couloirs.
Le professeur Slughorn lui avait préparé un petit stock de potions pour lui permettre d’éloigner ses démons, mais ce n’était que provisoire, il n’était pas bon d’en consommer trop longtemps. Le lendemain, il reprenait les cours. Ses amis étaient venus le chercher avant le repas du soir.
Comme prévu, son entrée dans la grande salle ne passa pas inaperçu. L’histoire avait bien sûr fait le tour de l’école, malgré cela, un silence l’accueilli lorsqu’il en franchit les portes, tous les yeux braqués sur lui. Petit à petit, les murmures emplirent la salle, inutile de préciser quel devait en être le sujet. Les regards étaient inquiets, parfois effarés. Harry comprit un instant ce que devait ressentir Maugrey quand on l’observait, et bénit le ciel de ne connaître ses cicatrices que provisoirement.
Il était bon de revenir à la table des Gryffondors. Ron, qui avait prit pour mission de ne pas voir dépérir son ami, remplit machinalement son assiette avant que Harry n’ait le temps de s’assoir et avec tout ce qui lui passait sous la main. Son regard ne laissait la place à aucune réplique, alors amusé, il s’installa. Il était plutôt inattendu de voir un grand gaillard être encore plus attentionné que sa mère.
- Ah au fait Harry, on t’a pas dit, commença Hermione le plus naturellement du monde, mais hier on est allé faire un repérage autour du manoir où vit Ombrage.
- Vous avez quoi ?!! s’exclama t-il en avalant de travers.
- Tu ne croyais quand même pas qu’on allait retarder une visite pareille, et puis tu n’étais pas en état de venir, alors on a préféré ne pas t’inquiéter, continua t-elle, d’une voix égale.
A côté, Ron et Thibaut n’en menaient pas large et s’étaient soudain faits plus silencieux, les yeux baissés sur leurs assiettes.
- Vous auriez pu au moins m’en parler ! s’indigna t-il plus bas en regardant autour d’eux à la recherche d’éventuelles oreilles indiscrètes.
- Ne me fais pas ce coup-là, répliqua t-elle implacable, tu n’aurais jamais accepté de ne pas venir, on était tous d’accord, dit-elle en cherchant les regards fuyants des garçons qui se défilaient. Et on s’en est très bien sorti, Drago, Thomas et Samuel sont vraiment fiables. On a fait un bon repérage, j’ai pu tracer un plan des alentours du manoir, et on a pu observer quelques personnes qui s’y rendaient, ainsi que notre crapaud en chef.
- Et alors la prochaine étape ?
- Il faudra qu’on en décide tous ensemble, on ne peut pas organiser ça à la légère, mais en même temps il ne faut pas trop attendre, on ne peut pas courir le risque de les perdre s’ils changent de repère.
Il jeta un œil à la table des Serpentards, ou les trois adolescents semblaient avoir devinés la raison de l’agitation à l’autre bout de la salle, et se faisaient très discrets.
Comme à son habitude, Harry ronchonna dans sa barbe. S’il n’aimait pas une chose, c’était bien avoir l’impression de rester en arrière sans rien savoir. Il comptait bien avoir un compte rendu détaillé de leur expédition après le repas.
Depuis la table des professeurs, Hagrid le regardait tristement. Il était en grande conversation avec le professeur Flitwick, et tous deux avaient la mine grave. Harry tenta un sourire en sa direction et le salua de la tête. Mais la main que leva le demi-géant en sa direction manquait de gaité, il était inquiet pour lui. L’humeur du professeur de soin aux créatures magiques était assez représentative de toute la table des professeurs. L’aventure avait quelque peu affecté l’ambiance légère de l’école. Mais Harry sentait germer une petite idée dans son esprit pour remédier à ça.
Après le repas, les Gryffondors trouvèrent refuge dans le bureau de Harry. Aussitôt, la conversation se fit très animée suite à la visite du siège de Ombrage.
- Cette fois-ci, on prévient le ministère. On ne fera rien de plus que les aurors et Mc Gonagall ne nous couvrira pas une fois de plus, attaqua Hermione. Sans compter que tu n’es pas en état pour mener une attaque.
- Et s’il y a des fuites au ministère et qu’ils s’échappent avant l’attaque ? demanda Ron.
- Kingsley est quelqu’un de confiance, il saura prévenir qui il faut et écarter ceux dont il doute.
- D’autant plus que si le ministère est prévenu au dernier moment, il y a peu de risques, approuva Thibaut.
Harry regarda tour à tour ses amis, terriblement pensif. Ils avaient raison, ils avaient beau être une bonne équipe, ils n’apporteraient rien de plus que des aurors. Il se balançait sur sa chaise en faisant jouer sa plume entre ses doigts.
- C’est le mieux à faire, mais l’occasion est trop belle, on ne doit prendre aucun risque. S’ils s’échappent ils seront encore plus méfiants et on risque de ne pas retrouver leur trace.
- On pourrait être quelques personnes sur place pour appliquer un sort anti-transplanage, proposa Hermione.
- Et bloquer la cheminée, c’est bien Ernie qui travaille au département des transports ? demanda Thibaut.
- Comme ça ils seraient bloqués, et même s’ils étaient prévenus de l’extérieur ils ne pourraient pas s’échapper. Les aurors pourront leur tomber dessus.
- C’est sûr qu’on n’aura pas d’autres informations aussi précises, Drago et les autres seront écarté si Ombrage s’en sort.
- Bon, le samedi soir est le soir où ils sont les plus nombreux, c’est le meilleur moment pour un bon coup de filets. On préviendra le ministère en début de soirée, termina Harry.
C’est avec soulagement qu’il quitta son bureau pour retrouver son lit dans son dortoir, et qu’il s’endormit à côté de Thibaut, après avoir avalé sa potion.
End Notes:
J'espère que vous m'en voudrez pas trop de martyriser un peu notre héros national ^^
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