Lys by Realgya
Summary: La guerre est définitivement achevée; la maladie des sorciers disparue. On dit que Poudlard est sûr, que les élèves ne craignent rien en son enceinte. Hermione et Draco le croient, jusqu'à ce qu'ils apprennent ce qui y est arrivé à leur fille.

Suite d'Harmonie et d'Antartik et Atlante à lire de préférence auparavant.
Categories: Dramione (Drago/Hermione), Après Poudlard, Romance (Het) Characters: Autre personnage, Drago Malefoy, Hermione Granger
Genres: Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Cercles entre un Serpent et une Lionne
Chapters: 43 Completed: Non Word count: 83986 Read: 148038 Published: 27/03/2010 Updated: 24/08/2012

1. Chapitre 1 : La rentrée by Realgya

2. Chapitre 2 : Les atlantes by Realgya

3. Chapitre 3 : Cauchemar inversé by Realgya

4. Chapitre 4 : L'insulte by Realgya

5. Chapitre 5 : Les invités by Realgya

6. Chapitre 6 : Cours by Realgya

7. Chapitre 7 : Ronde supplémentaire by Realgya

8. Chapitre 8 : La salle sur demande by Realgya

9. Chapitre 9 : Araignées by Realgya

10. Chapitre 10 : Epitaphes by Realgya

11. Chapitre 11 : Disparition by Realgya

12. Chapitre 12 : Annonce by Realgya

13. Chapitre 13 : Perturbations by Realgya

14. Chapitre 14 : La carte des Maraudeurs by Realgya

15. Chapitre 15 : Entre ciel et terre by Realgya

16. Chapitre 16 : Repas chez les Potter by Realgya

17. Chapitre 17 : Froid by Realgya

18. Chapitre 18 : Communication by Realgya

19. Chapitre 19 : Liberté tant espérée by Realgya

20. Chapitre 20 : Les séquelles by Realgya

21. Chapitre 21 : Jalousie déplacée by Realgya

22. Chapitre 22 : Les Zabini by Realgya

23. Chapitre 23 : Voyage à l'infirmerie by Realgya

24. Chapitre 24 : Cours de soutien by Realgya

25. Chapitre 25 : Triangle amoureux by Realgya

26. Chapitre 26 : Cracmol by Realgya

27. Chapitre 27 : La magicomoldulogie by Realgya

28. Chapitre 28 : Cachette by Realgya

29. Chapitre 29 : L'Ohadya et le lys de glace by Realgya

30. Chapitre 30 : Dévastation by Realgya

31. Chapitre 31 : Vérités et rumeurs by Realgya

32. Chapitre 32 : Coup de cheminette by Realgya

33. Chapitre 33 : Halloween by Realgya

34. Chapitre 34 : Triade Lunaire by Realgya

35. Chapitre 35 : Avant Noël by Realgya

36. Chapitre 36 : Golem by Realgya

37. Chapitre 37 : Murmures sur l'oreiller by Realgya

38. Chapitre 38 : Cadeaux by Realgya

39. Chapitre 39 : Atlante by Realgya

40. Chapitre 40 : Antartik by Realgya

41. Chapitre 41 : Fatigue by Realgya

42. Chapitre 42 : Voie 9 1/4 by Realgya

43. Chapitre 43 : Loup-garou by Realgya

Chapitre 1 : La rentrée by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Voici la troisième partie de la vie d'Harmonie et ses parents. Je précise que comparé à la suite, il y a à noter un radical changement de point de vue. Et je vous conseille de lire le dernier chapitre d'A&A avant de vous plonger dans ce récit. Ca peut paraître farfelu de ma part de le préciser, mais la dernière fois beaucoup avaient lu le début A&A en sautant la fin d'Harmonie. C'est dommage, ça gâche la lecture du dernier chapitre ^^'
Sinon je conviens que ce premier chapitre n'est pas des plus passionnants, mais il fait guise d'introduction. Et vous remarquerez que je commence déjà à écrire des fins sadiques, ou en tout cas qui soulèvent un tas de questions. Les mauvaises habtiudes qui reviennent ^^'
En tout cas j'espère que vous vous régalerez. Je ne vous retiens pas plus longtemps. Bonne lecture !
Harmonie sortit de sa chambre en se tordant les mains. Où avait-elle mis sa baguette magique ? Si jamais son père apprenait qu’elle ne la trouvait plus, elle se ferait tuer. En passant dans le couloir, elle croisa ses deux petits frères qui échangeaient un sourire espiègle devant la chambre de leurs parents. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et elle décida d’aller demander de l’aide à sa mère pendant que son paternel dormait encore pour sans doute pas plus de quelques secondes.



Un immense « badaboum » retentit dans toute la maison alors qu’Hermione préparait le petit-déjeuner. Sincèrement, elle plaignait son mari. L’époque où leur aînée seule se jetait sur eux le matin était révolue. Dès la naissance des jumeaux, c’étaient trois garnements qui les écrasaient de tout leur poids à l’aube. Raison pour laquelle Hermione avait pris l’habitude de se lever tôt. Son époux lui reprochait souvent d’avoir appris un tel rituel à Harmonie, qui l’avait ensuite enseigné à ses frères, mais cela laissait l’ancienne Gryffondor indifférente.

Une suite de jurons qui lui firent froncer les sourcils retentirent, ainsi que les cris de joie d’Antartik et Atlante. Harmonie entra dans la cuisine, un air angoissé sur le visage.

- Maman ? demanda-t-elle en se tortillant, mal à l’aise.

- Laisse-moi deviner, tu as encore égaré ta baguette magique, soupira Hermione.

Sa fille acquiesça de la tête.

- Accio baguette d’Harmonie, formula l’ancienne Gryffondor en sortant la sienne.

Un petit bout de bois arriva bientôt en volant dans la cuisine, suivi de près de Draco qui jeta un regard noir à sa fille en entrant.

- Fais-y plus attention, ordonna-t-il sèchement avant de se laisser tomber sur une chaise.

- On dit « bonjour » d’habitude en se levant, le reprit froidement Hermione. Et je te rappelle que les gros mots sont proscrits dans cette maison, ce qui vaut pour nos enfants vaut aussi pour toi.

Un instant les deux adultes se défièrent du regard, et Harmonie en profita pour s’éclipser en attrapant un toast. Elle faillit percuter Atlante qui leva vers elle de grands yeux gris.

- Quand est-ce que nous aussi on ira à Poudlard ? grommela-t-il.

- L’an prochain, répondit sa sœur en lui ébouriffant les cheveux.

- C’est dans trop longtemps, geignit le garçon. Kevin il y va cette année.

- Kevin oui, mais pense à James qui lui doit encore attendre deux ans.

Atlante lui retourna une grimace d’horreur en pensant au supplice qu’allait devoir subir son ami. Harmonie sourit et le contourna pour rejoindre sa chambre. Il fallait qu’elle se dépêche de finir ses dernières valises si elle ne voulait pas rater le Poudlard Express. Elle vérifia pour la énième fois qu’elle avait bien son nouvel insigne de préfète. Sa mère avait été tellement fière quand elle avait appris sa nomination.

Quelques minutes plus tard, tous les préparatifs étaient achevés et Harmonie descendit sa grosse valise dans le hall de la maison. Kawi, leur elfe de maison, se précipita vers elle avec affolement.

- Laissez Miss, c’est à moi de porter vos valises ! s’exclama-t-il.

Harmonie ne put comme à chaque fois qu’elle le voyait retenir un sourire. Une grosse écharpe de laine l’emmitouflait, trois bonnets superposés s’enfonçaient sur sa tête et il portait à chaque pied une chaussette différente. Tous ses habits avaient été tricotés par sa mère qui s’entêtait à le payer, bien que d’une modique somme. Il y avait eu beaucoup de conflits à son sujet entre son père et sa mère. Draco exigeait un elfe de maison pour ranger, nettoyer et servir, alors qu’Hermione refusait avec obstination de devenir une « esclavagiste » comme elle disait. Finalement, ils avaient réussi à un certain accord qui allait parfaitement à l’ancien serviteur de ses grands parents paternels.

Papi Lucius et Mamie Narcissa habitaient un grand manoir dans lequel Harmonie passait la moitié des vacances. Elle ne pouvait s’empêcher de les trouver trop stricts, trop rigides, trop froids. Leurs visages semblaient dépourvus d’expression, bien que leurs yeux brillent parfois de colère ou de fierté. De vrais nobles.

- Alors, prête ? questionna sa mère en la rejoignant.

- Oui, approuva sa fille.

- Bien, je t’emmène, déclara-t-elle.

- Pas question, c’est moi qui m’en charge, répliqua Draco en sortant de la cuisine et en foudroyant sa femme du regard.

Harmonie soupira doucement, rappelant à ses parents que leur querelle allait finir par la mettre en retard.

- J’ai rendez-vous avec Blaise ensuite, annonça Draco.

- Et moi avec Harry, contra Hermione. Kawi, tu voudras bien t’occuper d’Antartik et d’Atlante pendant notre absence.

- Bien sûr Madame, c’est mon travail Madame, s’empressant de répondre l’elfe en s’inclinant jusqu’à que son nez frôle le sol.

Les deux adultes escortèrent leur fille dehors. Chacun attrapa une des mains d’Harmonie qui n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour protester qu’ils avaient transplané.



- C’est malin, s’énerva-t-elle alors qu’ils réapparaissaient dans un pop sur la voie 93/4. Lequel d’entre vous a eu la bonne idée de prendre ma valise.

Loin d’être confus, les deux adultes s’assassinèrent du regard, chacun rejetant la faute sur l’autre. Finalement, Hermione préféra mettre de nouveau court à la dispute en repartant la chercher. C’est alors que Teddy Lupin se précipita vers elle pour la soulever de terre et la faire tournoyer.

- Harmonie ! Ca faisait longtemps, c’est bon de te revoir.

La jeune fille capta aussitôt le regard sombre de son père qui ne semblait pas apprécier que le filleul de son pire ennemi s’approche trop d’elle.

- Moi aussi je suis contente Teddy, répondit-elle en lui indiquant discrètement du regard la présence de Draco avec eux, et surtout l’absence de sa mère pour le calmer.

- Alors, il paraît que tu es préfète, sourit-il en la redéposant et en s’écartant, répondant à la demanda implicite de son amie.

- Oui, tu ne devines pas la joie de maman.

- Je dois t’avouer que j’ai un peu de mal, car ni Harry ni Ginny n’ont été préfets, aussi ne considèrent-ils pas cela comme aussi important que ta mère.

- Ils étaient pourtant contents l’an dernier quand tu l’es devenu, lui rappela Harmonie.

- Certes, mais ce n’est pas pareil, rit Teddy.

- Ton père l’était, non ?

Le jeune homme approuva d’un hochement de tête alors qu’Hermione se matérialisait à côté de lui. Elle l’enlaça brièvement avant qu’ils ne commencent à discuter. Harmonie jeta un coup d’œil à son père qui semblait chercher son ami Blaise dans la foule de parents.

Un sifflement du train leur rappela qu’il était temps de monter. Les deux élèves s’y précipitèrent, Teddy ayant attrapé la valise de son amie puisque la sienne était déjà dans son compartiment. Harmonie embrassa rapidement ses deux parents puis disparut de leurs regards dans un nuage de vapeur. Elle reconnut cependant la voix d’Harry près d’eux qui avait accompagné son filleul. Entre deux volutes elle aperçut Daphné et lui adressa un sourire rayonnant.

Une fois dans le train, elle salua rapidement les amis de Teddy qui étaient à Gryffondor avant de partir en quête de Maria et Kevin. Elle finit par trouver les deux Serpentards à l’avant du train et sa cadette qui entrait en deuxième année se jeta littéralement sur elle.

- Harmonie ! Je t’ai cherché partout avant de monter mais je ne t’ai pas trouvée. Papa était furieux de ne pas réussir à mettre la main sur ton père.

- Je n’en doute pas, rigola Harmonie. Ca va Kevin ? demanda-t-elle ensuite au petit frère de son amie.

Le garçon à la peau mâte était très pâle. Harmonie savait qu’il angoissait très facilement, et le regard apeuré qu’il jetait autour de lui en témoignait bien.

- T’imagines si je ne vais pas à Serpentard, murmura-t-il tout bas. Papa me tuera.

- N’exagère pas, il sera juste un petit peu contrarié, essaya de le rassurer Maria.

Harmonie ne dit rien, mais songea toutefois qu’elle préférerait ne pas être dans les parages si Blaise apprenait que son fils n’avait pas été envoyé dans cette maison.

- Je suis bien à Serdaigle, ajouta-t-elle cependant quand elle vit le garçon tourner un regard affolé vers elle.

- Oui mais ce n’est pas pareil, rejeta le premier année. Ta mère était à Gryffondor, ton père s’y attendait à ce que tu n’y ailles pas.

La préfète fut contrainte d’approuver de la tête avant de s’éclipser pour se rendre dans le compartiment des préfets. Elle tenait à se montrer méritante de son titre de préfète, à faire respecter le règlement de son mieux et à défendre les élèves maltraités comme le lui avait répété sa mère. Néanmoins, alors qu’elle avançait avec un grand sourire à la suite des deux préfets de Poufsouffle, elle eut la respiration coupée et ses lèvres s’abaissèrent. Le visage pâle, elle regarda avec chagrin Dayan précéder les autres élèves dans le compartiment qui leur était réservé.
Chapitre 2 : Les atlantes by Realgya
Author's Notes:
Je vous préviens d'avance, si vous voulez de l'action, ce n'est pas encore pour ce chapitre qui vient compléter la scène d'exposition avec quand même déjà des réponses à vos questions. Bonne lecture !
Hermione finit par prendre congé d’Harry et Ginny qui semblaient avoir du mal à tenir leurs enfants sagement. Albus, du haut de ses 7 ans, s’amusait à courir après sa sœur Lily d’un an sa cadette pour l’attraper, alors que James ne cessait de grommeler qu’il ne voulait pas attendre encore deux ans avant d’aller à Poudlard.

Elle chercha son mari du regard et finit par l’apercevoir en train de discuter avec Mr et Mrs Zabini plus loin sur le quai de gare. Blaise l’aborda sitôt qu’elle apparut.

- Hermione, comment vas-tu ? lui demanda-t-il avec un sourire poli.

Malgré leur rapprochement, il gardait avec elle un regard froid et un port de tête qui laissait présager qu’il se sentait supérieur, bien que cela ne se remarque pas au premier abord. Sa femme Daphné par contre avait beaucoup plus de mal à se montrer correcte avec elle et murmura un « Mrs Malfoy » du bout des lèvres avant de détourner le regard, comme de peur de se salir les yeux en les posant sur elle.

Hermione tenta de répondre chaleureusement au père de Maria et Kevin mais le cœur n’y était pas. Repérant son malaise, Draco salua ses amis et s’éloigna en la prenant par le bras.

- Tu ne les apprécies toujours pas, constata-t-il.

- Ce sont eux qui ne m’apprécient pas, se défendit Hermione.

- Il est inutile de te chercher des excuses tu sais, ajouta-t-il après un silence. Après tout, moi-même je n’aime pas les Potter. Tu as le droit de ne pas compter les Zabini dans ta liste d’amis.

Sa femme se tut, laissant son regard errer entre les dernières volutes de fumée qui se dissipaient maintenant que le Poudlard Express avait quitté la gare. Ils allaient transplaner quand une voix dans leur dos les appela.

- Hermione !

L’interpelée se retourna avec un sourire alors que la mine de son mari se renfrognait.

- Pourquoi tu persistes à lui faire la tête ? demanda-t-elle à voix basse alors qu’Anahak les rejoignait à grands pas.

- Il m’énerve, répondit froidement Draco en retour.

- Si tu es encore jaloux, permets-moi de te rappeler que c’est toi que j’ai épousé.

- Encore heureux, s’exclama son époux.

- Comment ça va ? demanda maladroitement l’atlante à la peau bleue qui essayait d’apprendre tant bien que mal l’anglais.

- Ca va, lui répondit Hermione avec un sourire. Que fais-tu là ? Tu accompagnais Dayan ?

Son interlocuteur acquiesça.

- Ma sœur et mon joli-frère sont occupés, expliqua-t-il. Et Goubo à Atlantide.

- On dit mon beau-frère, pas mon joli-frère, rit gentiment Hermione. Ton oncle n’en a pas marre à force de voyager de l’Antarctique à ici ?

- Un peu, concéda l’atlante. Mais il faut bien.

- Vous auriez pu vous installer en Australie, en Afrique ou en Amérique du Sud, c’est quand même bien plus près de chez vous que l’Angleterre, signala Hemione.

Elle donna discrètement un violent coup de coude dans le ventre de Draco qui opinait de la tête avec l’air de dire « je me demande vraiment pourquoi vous n’avez pas fait comme ça, moi ça m’aurait grandement arrangé ».

- On voulait être près de vous, comme on vous connaît, se justifia pour la énième fois Anahak avec un clin d’œil à Hermione qui déplut fortement à son mari.

- Cela suffit-il à compenser vos longs déplacements ? intervint Draco en gardant un visage de marbre.

- Avec les portoloins, nos déplacements ne sont pas si longs, le rassura Anahak sans détacher son regard d’Hermione.

Cette dernière nota que Draco retenait un grognement et préféra abréger la conversation.

- Nous sommes pris par le temps, et nous n’avons déjà que trop tardés, excuse-nous, déclara-t-elle en tendant la main à l’atlante en guise de poignée d’ « au revoir ».

Anahak la serra chaleureusement avant de se tourner vers Draco qu’il préféra saluer d’un simple mouvement de tête, sentant probablement les ondes néfastes que lui envoyait le sorcier. Il tourna les talons et s’en alla sous le soupir d’Hermione.

- Tu ne peux pas te comporter correctement ne serait-ce qu’une fois ? demanda-t-elle sèchement à son époux.

- Pas quand il te regarde en tout cas, lâcha ce dernier avec sa nonchalance retrouvée en attrapant le bras de sa compagne.

Dès qu’ils eurent transplanés au manoir, Hermione se dégagea.

- Il a le droit de me regarder, répliqua-t-elle avec agacement.

- Sûrement pas comme il le fait, répondit Draco avec un ton doucereux en se rapprochant d’elle.

Elle voulut reculer quand il s’approcha d’elle mais il fut plus rapide et s’empara de son poignet avant de la tirer à lui. Ils se défièrent un instant du regard, si proches que chacun sentait sur son visage le souffle de l’autre. Puis, avec lenteur, Draco se pencha sur sa femme et vint cueillir ses lèvres en passant sa main libre dans ses cheveux. Hermione se laissa faire, goûtant à ce baiser avec autant de délice que tous les précédents.

Un instant plus tard, ils se retrouvaient tous les deux catapultés loin de l’autre dans l’herbe alors qu’un dragon de feu rugissait dans le jardin en crachant des étincelles. Hermione reconnut du premier coup d’œil le même artifice qu’avaient utilisé Fred et George lors de leur dernière année à Poudlard pour faire enrager Ombrage.

- Je te l’avais dit qu’il ne fallait pas que tu laisses Weasley leur faire de cadeaux ! éructa Draco en bondissant sur ses pieds et en fusillant Hermione des yeux.

La jeune femme tant qu’à elle repéra très vite les deux petites têtes brunes à la fenêtre ouverte de leur chambre qui les regardait en se tenant les côtes. Quand ils aperçurent qu’elle les avait vus, ils refermèrent la vitre en hâte et disparurent dans la maison.

- Il ne va rien leur manquer à ces deux-là, grommela-t-elle en retournant vers la demeure à grands pas.

***

Harmonie prit place entre son homologue masculin et Teddy qui discutaient avec la préfète-en-chef des Gryffondors. Elle sentit un bref instant le regard de Dayan la survoler et essaya de l’ignorer du mieux qu’elle put.

Conformément à ce qu’ils avaient dits, les atlantes ne tardèrent pas à révéler leur existence au monde. S’était ensuivi des échanges, des débats, des procédures administratives et toutes autres affaires d’adultes dont Harmonie se désintéressait. Certains sorciers avaient été invités à se rendre à Atlantide pour constater par eux-mêmes l’existence du dôme de glace que les scientifiques moldus étaient incapables d’expliquer. Les différents ministères les gouvernant ne tardèrent pas à se rendre compte que parmi les atlantes, certains étaient également prédisposés à la magie et qu’il suffisait d’un rien pour la déclencher en eux.

C’était le cas de Dayan, raison pour laquelle il étudiait désormais à Poudlard. Harmonie se rappelait avec exactitude sa première rencontre avec lui, alors qu’elle n’était qu’en première année et lui en troisième. Déjà à l’époque une grande partie des filles du collège le trouvaient beau, avec sa peau bleue et ses longs cheveux noirs qui avaient bien poussés depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu enfant à Atlantide. Elle avait très vite compris qu’il ne voulait pas qu’elle mentionne cet épisode quand une de ses amies plus âgées le lui avait présenté.

- Je crois que l’on s’est déjà vu, avait-elle avancé prudemment.

- Je ne pense pas, non.

Sa voix était dure, ses yeux froids, son visage impassible. Harmonie n’était pas allée chercher plus loin. Ses camarades de classe l’avaient embêtée une semaine entière en lui faisant remarquer que comme matière de drague, elle aurait pu trouver mieux. Néanmoins, à force de leur répéter qu’elle avait dit cela car elle le pensait vraiment, les filles avaient finies par lui concéder le bénéfice du doute.

- Tu as du confondre avec un autre atlante, dans ce cas, avait lâché l’une d’elle.

Harmonie savait que ce n’était pas le cas. De temps en temps, elle rendait visite à Lilia et son mari, en particulier quand Goubo était de passage et qu’il souhaitait inviter ses parents à dîner. Dayan n’y était étrangement jamais présent, mais elle avait pu voir des photos de lui dans les cadres, et il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’une seule et même personne. Personne qui l’avait rejetée d’entrée.

Au début elle s’était dit que peut-être qu’il ne l’avait pas reconnue. Mais plus elle se regardait dans le miroir, plus elle en doutait. Elle avait toujours ses boucles blondes caractéristiques, et ses grands yeux noisette n’avaient pas changé. Peut-être l’avait-il oubliée. Après tout, il ne lui avait pas prêté une très grande attention à l’époque. Ou tout simplement ne voulait-il pas avoir à expliquer aux autres comment ils se connaissaient, et ne voulait rien avoir à faire avec elle. C’était l’hypothèse la plus probable aux yeux de la jeune fille.

Le professeur Starkey, professeur d’astronomie ayant succédé à Sinistra, directeur-adjoint et directeur de la maison de Serpentard, entra dans le compartiment et les conversations cessèrent. Il énonça les devoirs des préfets, les règles à suivre, les rondes du soir, les privilèges, les inconvénients. Son discours s’acheva sur le rappel de l’entente entre les maisons et les noms des deux préfets-en-chef nominés cette année. Harmonie ne sursauta même pas quand il prononça le prénom de Dayan. Elle s’y attendait. Quiconque plus sérieux que lui, Serdaigle exemplaire, pourrait mériter ce poste ?

En sortant et en suivant Teddy pour rejoindre leur compartiment, elle fronça soudain les sourcils. Si Dayan était préfet-en-chef, et qu’elle-même préfète devait prendre ses instructions auprès de ce dernier, cela signifiait qu’elle allait devoir le côtoyer très souvent, chose qu’elle aurait préféré éviter.
Chapitre 3 : Cauchemar inversé by Realgya
Author's Notes:
Salut !
Vous vous dites sûrement: "ah ben c'est pas trop tôt" et, comment dire, je suis d'accord avec vous, c'est pas trop tôt. Mais le voilà, ce chapitre trois, avec la fin de la contextualisation et puis le vrai début de l'histoire (juste au titre vous auriez pu le deviner, faut dire ^^').
Allez, bonne lecture à tous, j'espère que ça vous plaira :D
Etant en vacances, je serai moins longue pour le prochain chapitre, promis ^^'
Rajout: en fait je viens de finir de l'écrire, donc il est pour bientôt :D
A la fin du banquet de bienvenue, Harmonie s’apprêtait à rejoindre son dortoir quand elle se rattrapa de justesse en apercevant Teddy qui ameutait les premières années autour de lui. Elle fit de même avec le nouveau préfet de Serdaigle pour les conduire jusqu’à la salle commune. Après leur avoir expliqué qu’il n’y avait pas un mot de passe pour entrer mais une énigme à résoudre, elle la résolut pour le groupe et tous entrèrent en file dans leur nouvelle maison.

La première personne sur qui ses yeux se posèrent en entrant fut Dayan, qui semblait avoir une discussion animée avec une préfète de sixième année. Elle eut un petit pincement au cœur sans en comprendre l’origine et passa devant eux quand une voix la rappela. Son cœur rata un battement en reconnaissant celle de l’atlante.

- Tu n’iras pas te coucher avant d’avoir fait ta ronde, Malfoy, lui rappela-t-il.

Harmonie se mordit l’intérieur de la bouche et fit demi-tour. Finalement, elle n’était plus sûre de vouloir être préfète.

- On la fait ensemble, Dayan ? suggéra la sixième année.

- Non, la mienne a lieu plus tard avec la préfète-en-chef de Poufsouffle, répondit le jeune homme.

- Oh, dommage, soupira la Serdaigle avec un air niais qui agaça prodigieusement Harmonie.

Cette fille, elle ne pouvait pas la supporter. Elle s’appelait Alicia Stebbins. Quant elle l’avait évoquée devant sa mère, cette dernière avait dit se souvenir d’un certain Stebbins chez les Poufsouffle qui avait une grande sœur, sans doute la mère d’Alicia. A chaque détour de couloir, elle ne manquait pas une occasion de faire une remarque à Harmonie, et adorait par-dessus tout s’en prendre à ses parents. « Ta robe est froissée », « toujours avec tes livres, tu es un cas encore plus désespérée que ta mère », « on se demande vraiment pourquoi tu n’es pas à Serpentard », « avec l’argent de ton grand-père paternel, tu pourrais au moins avoir la décence de te refaire faire le visage »… Harmonie fulminait à chaque fois, mais restait calme.

Si les avis de ses parents différaient sur beaucoup de choses, il y avait un point sur lequel ils étaient intransigeants : pas de violence. Sa mère l’interdisait parce que c’était interdit par le règlement, que ça ne résolvait rien et qu’en plus de perdre des points, elle compromettait sa place de préfète ; son père car un Malfoy avait suffisamment de classe pour savoir rétorquer autrement qu’en s’abaissant à la violence. Apparemment, dans son enfance c’était un précepte qu’il n’avait pas toujours suivi, d’après Harry, mais bon… Ce n’était pas une raison pour l’imiter.

Cependant, Harmonie sentait bien qu’elle finirait par craquer, un jour ou l’autre. Tout n’était qu’une question de temps. Elle croisa le petit McMillan avant de rejoindre le second préfet hors de la salle commune, et sourit en le voyant expliquer à ses camarades que leur deuxième année était plus dure que la première, qu’il fallait bien travailler et tout le bla bla. Etrangement, elle se rappelait vaguement du petit bambin qu’elle avait croisé quand elle n’avait que quatre ans. Il avait bien grandi, depuis.



Le premier cours qu’elle eut le lendemain était botanique, avec le professeur Longdubat qui était aussi le directeur de Gryffondor. Dès qu’elle entra dans la serre et qu’elle l’aperçut lui sourire chaleureusement, elle se retint à grand peine de l’appeler Neville et d’aller lui faire la bise. Chaque rentrée, c’était pareil. Après avoir passé dîners, vacances et sorties avec lui et sa femme, elle avait toujours un petit temps d’adaptation avant d’arriver à le reconsidérer comme son professeur.

Le cours se passa relativement bien, et une fois que la cloche sonna, Harmonie alla toutefois saluer Neville une fois ses condisciples partis avant de rejoindre son prochain cours.

- Alors, en forme pour cette rentrée ? questionna le professeur.

- En partie, sourit la jeune fille.

- Je n’en ai pas encore eu l’occasion, mais félicitations pour ton poste de préfète, tu le mérites vraiment.

- Maman aurait fait une dépression si je n’avais pas été désignée, rit Harmonie.

- Je ne te cache pas que c’est fort probable, la connaissant.

Tous deux rirent, puis la Serdaigle prit congé de son professeur. Elle se raidit en sortant de la serre et en constatant que la classe de Dayan y entrait. Ce dernier la frôla en passant, et elle ne put s’empêcher de frémir. Comme d’habitude, il l’ignorait. Elle aperçut du coin de l’œil Neville froncer les sourcils et fila. Depuis l’an dernier, l’adulte notait de plus en plus fréquemment que Dayan et elle s’ignoraient malgré ce que lui avait raconté sa mère sur l’épisode commun de leur enfance. Finirait-il par questionner ses parents ? Elle espérait que non. Hermione et Draco lui poseraient aussitôt des questions pour comprendre la raison pour laquelle ils étaient en froid. Raison qu’elle-même ignorait d’ailleurs. Ils n’avaient simplement jamais été en chaud, c’est tout.

En marchant vite dans un couloir pour rejoindre son cours d’arithmancie, elle percuta un première année qui lui sauta aussitôt dans les bras.

- T’as vu, c’est génial, je suis à Serpentard ! s’écria Kevin.

- Félicitations, sourit Harmonie. Je m’en suis rendue compte hier lors de la répartition, oui.

- Maria a déjà envoyé un hibou à papa et maman pour leur apprendre la nouvelle, développa son interlocuteur. Si tu savais comme je suis soulagé ; je ne vais pas mourir !

La jeune fille cacha son amusement. Il exagérait, Blaise ne l’aurait quand même pas tué… Quoique ?



La première semaine passa de manière tout à fait normale, Harmonie remplissant bien son rôle de préfète et allant parfois manger avec Teddy chez les Gryffondors, ou très rarement avec Maria et Kevin chez les Serpentards. Elle était quand même assez mal à l’aise avec ces derniers. Bien que les trois amis prennent une place en bout de table, les regards hostiles posés sur elle la faisaient frissonner. Beaucoup en voulaient à son père d’avoir déshonoré son rang en se mariant à une née-moldue, et leur haine se répercutait de leurs enfants sur Harmonie. Quoi de plus logique.

Samedi arriva à une vitesse folle, et Harmonie contempla avec désespoir la montagne de travail pour la semaine suivante. Les professeurs leur avaient rappelé maintes fois qu’ils avaient les B.U.S.E. à la fin de l’année, et avaient tenu à travers cette masse de devoir à ce qu’ils ne l’oublient pas. Aussi, il était près de onze heures du soir, lorsque, le dernier Serdaigle monté, la jeune fille s’acharnait encore à s’exercer avec sa baguette au charme du bouclier.

Un mouvement derrière elle la fit sursauter et elle se retourna, baguette en main. Dayan la toisa avec froideur et elle baissa bien vite son arme, les joues rouges.

- Désolée, souffla-t-elle.

Sans lui répondre, il s’installa à un fauteuil avec un livre et lui tourna le dos. Elle-même se retourna et reprit ses essais. Elle parvint à maîtriser le sort une heure plus tard, et rangea sa baguette avec un sourire réjoui en sachant qu’il faudrait encore plusieurs semaines à ses camarades avant d’en faire de même. Elle regroupa ses affaires et allait rejoindre son dortoir quand un gémissement la surprit. Son regard se posa automatiquement sur l’atlante, dont la tête ballotait de droite gauche.

Harmonie reposa ce quelle tenait et le rejoignit silencieusement. En contournant son fauteuil avec appréhension, elle put constater que ses paupières étaient closes, mais qu’une grimace tordait son visage. Etait-il en train de cauchemarder ? Ne sachant que faire, la jeune fille le regarda un moment, mais au lieu de se calmer il s’agita, et fronça les sourcils, comme contrarié. Dayan semblait bien loin d’avoir un sommeil paisible. Elle avança sa main, hésitante, et effleura son front. Il était brûlant !

La respiration du jeune homme se fit plus erratique et il commença à grogner. Ce son la replongea immédiatement dans le passé. Elle aussi, elle venait de faire un cauchemar. Elle avait eu peur, elle était allée dormir contre lui, blottie dans son dos. Il avait grogné à ce moment-là. Elle tenta de se rappeler ce qu’il s’était passé avant, comment son cauchemar avait cessé. Tout était confus, mais elle pouvait encore se rappeler du visage du petit garçon, tout proche du sien, et de l’unique mot qu’il avait prononcé. Mot d’ailleurs qu’elle n’avait pas compris et dont elle avait du demander la signification à Lilia, sa mère.

Harmonie posa une main sur l’épaule de l’atlante et le remua, dans l’espoir qu’il se réveille. A l’inverse il se dégagea et sa grimace s’accentua. Elle le secoua alors, sans qu’il ne rouvre les yeux pour autant. Elle tenta ensuite de l’appeler, répétant son prénom de plus en plus fort sans que cela n’ait aucun effet positif. Alors, à court de moyen, elle appliqua celui que sa mère utilisait généralement pour réveiller son père, et claqua le jeune homme.

Cette méthode le tira du sommeil tout à fait, peut-être trop même. Il se redressa et s’empara de son poignet au vol pour la tirer à lui et le lui tordre. Harmonie étouffa un petit cri de douleur et tira sur son bras sans arriver à lui faire lâcher prise. Les yeux de Dayan lançaient des éclairs et il semblait de fort méchante humeur. Il lui lança des mots en atlante qu’elle ne comprit pas, et la voyant rester muette, tordit un peu plus son poignet.

- Arrête, tu me fais mal, supplia la jeune fille en tentant vainement de se dégager.

Le regard du jeune homme se durcit et il avança son visage à quelques centimètres du sien. Harmonie trembla en le sentant si proche, cherchant désespérément un moyen pour qu’il la libère. Elle releva bravement la tête et planta son regard dans le sien.

- Nogaryo, articula-t-elle.

Sa poigne se desserra aussitôt et l’étonnement se peint sur le visage de l’atlante.

- Tu parles l’atlante ?

- Juste ce mot, parce que tu as utilisé le même avec moi, il y a des années, exposa Harmonie.

Cette fois-ci Dayan la lâcha complètement et s’affala sur le fauteuil. Il passa une main sur ses yeux, fatigué. La jeune fille n’attendit pas de remerciements pour l’avoir tiré de son mauvais rêve, surtout au vu de la manière dont il avait violemment réagi avec elle. Elle se leva et avança en chancelant jusqu’à ses affaires qu’elle ramassa en hâte. Sur la première marche menant à son dortoir, il la rappela cependant.

- Malfoy, ôte-toi cette idée de la tête, on ne s’est jamais rencontré.

La voix était froide, sans appel. Harmonie hocha la tête puis la détourna, retenant les larmes qui menaçaient de couler. Elle monta se coucher sans un mot, pas même un « bonne nuit » de politesse comme le lui avait appris sa mère.
Chapitre 4 : L'insulte by Realgya
Author's Notes:
Et coucou ! Voici le nouveau chapitre :) Bisous tout le monde, et bonne lecture !
Harmonie se laissa tomber sur le banc à côté de Teddy dans un soupir.

- Tiens, tiens, ma Serdaigle préférée, rit ce dernier. Tu sais, tu pourrais quand même essayer de te faire des amis de ton âge et de ta maison.

- Je croyais qu’on en avait déjà parlé, grimaça Harmonie.

- Tu n’en trouves pas l’utilité car en cours tu écoutes, et tes temps libres tu es à la bibliothèque, je sais, leva les yeux au ciel le Gryffondor. Et c’est pour ça que tu viens squatter à notre table tous les matins, midis et soirs.

- C’est bon, tu pouvais le dire tout de suite que tu voulais que je m’en aille, se vexa Harmonie en se relevant.

Le jeune homme la rattrapa par la taille en riant et la força à se rasseoir à ses côtés sous l’œil amusé de ses camarades.

- Toi tu as passé une mauvaise nuit, sourit-il.

- Je t’ai déjà parlé de Dayan ? questionna la jeune fille.

- Dayan ? L’atlante qui t’a ignoré pendant ton séjour à Atlantide et qui t’ignore depuis la rentrée ? Celui dont toutes les filles ou presque sont amoureuses et qui maintient fermement ne pas te connaître ? Et accessoirement le préfet-en-chef des Serdaigles ? Je sais plus.

- Teddy !

- Ne te fâche pas, la calma le jeune homme. Bien sûr que tu m’as déjà parlé de lui, pas beaucoup, mais un peu quand même. Et à chaque fois c’était pour te plaindre. Vas-y dis-moi, qu’est-ce qu’il a encore fait qui t’énerve ? Tu as essayé de lui faire avouer que vous vous connaissiez ?

- Non.

- Tu as fait tomber tes affaires et il est passé sans t’aider à les ramasser ? proposa le Gryffondor.

Harmonie se rembrunit en se rappelant cet épisode de troisième année, et se dit qu’il ne manquait plus qu’il se reproduise !

- Non.

- Cette peste de Stebbins t’a encore embêté sans qu’il réagisse ?

- Ca c’est mon quotidien, j’y suis habituée, soupira la jeune fille.

- Hm… Je suis un peu à court d’idée, tu m’aides ?

Son amie se retint de justesse de lui dire qu’il lui avait tordu le poignet, bien que celui-ci la fasse encore souffrir. Elle n’imaginait que trop bien la réaction de Teddy à cette nouvelle, et ne voulait pas de conflit entre les deux jeunes hommes.

- Il a encore prétendu ne pas me connaître alors que je lui ai parlé atlante, il m’énerve, il continue de m’appeler par mon nom de famille, et il me rabaisse depuis la rentrée à chaque fois que j’accomplis une tâche de préfète, même quand il n’y a aucune raison, lâcha Harmonie.

- Ca ressemble assez approximativement à ma première proposition, fit remarquer Teddy.

- Pas du tout, s’insurgea la jeune fille.

- Si tu le dis, haussa-t-il les épaules. Allez vas-y, déballe ton sac.

- Il est bête, je le déteste, il m’énerve, il est insupportable, vivement l’an prochain qu’il quitte Poudlard, je ne veux plus le voir. Heureusement que quand je rencontre Lilia, Anak et Goubo, il est absent, je le déteste, je le déteste et je le déteste.

Essoufflée, elle se servit un verre de jus d’orange. Elle se répétait, ses phrases n’avaient aucun sens et elle était totalement pitoyable, mais ça faisait du bien de pouvoir exprimer à quelqu’un ce qu’elle ressentait. Et pour ça, heureusement qu’il y avait Teddy.

- Heureusement que je n’ai pas parié, j’aurai perdu mon pari, sourit ce dernier.

- Quel pari ? questionna la Serdaigle.

- Sara voulait parier un paquet entier de chocogrenouilles que tu t’énerverais avant la fin du mois, et moi j’avais maintenu le contraire.

- Je t’ennuie c’est ça ?

- Jamais, la rassura Teddy.

Il la prit amicalement dans ses bras, avant d’attraper un croissant.

- Tiens, quand on parle du loup on en voit la queue, fit-il avant de mordre dans son petit-déjeuner en voyant une brunette arriver.

La jeune fille ne l’ayant pas entendu, elle prit place comme si de rien n’était en face d’Harmonie et lui adressa un sourire rayonnant. Une nouvelle fois cette dernière ne put que constater à quel point Sara ressemblait à son père. Elle n’avait vu qu’une seule fois Kingsley Schakebolt, quand sa mère le lui avait présenté comme un ancien membre de l’Ordre du Phénix. Toutefois, depuis qu’elle avait rencontré sa fille, il lui semblait le reconnaître dans chacun de ses traits, de ses cheveux à son nez en passant par la couleur du teint, la forme des yeux, les pommettes et la bouche.

- Au fait, c’est drôle que tu continues à appeler ton ami Anak, il ne s’appelle pas Kahana ? demanda soudain Teddy.

- Anahak, rectifia Harmonie en rigolant. Et non, je ne me suis pas séparée du surnom que je lui ai donné enfant. D’ailleurs, il m’appelle toujours Amonie.

- C’est mignon, je vais t’appeler comme ça à partie de maintenant, décida le Gryffondor.

- Dans ce cas ne viens pas te plaindre s’il t’arrive des bricoles, rétorqua son amie.

Les yeux rieurs du Gryffondor affrontèrent un instant les pupilles menaçantes de la Serdaigle avant que tous deux n’échangent un sourire commun.

- Vous êtes de bonne humeur, constata Sara en buvant son chocolat chaud.

- Effectivement, approuva Teddy. Désolée Amonie mais on va devoir y aller, Sara et moi avons promis à un ami d’aller regarder les sélections de quidditch qu’il passe dans dix minutes.

Harmonie fit semblant de frapper son camarade à l’entente du surnom.

- Mais je viens à peine d’entamer mon petit-déjeuner ! s’exclama ladite Sara.

- Il fallait te lever plus tôt, s’exaspéra son condisciple en levant les yeux vers le plafond magique.

En parlant de quidditch, Harmonie se rappela la fois où son père avait boudé une semaine entière après qu’elle lui eut déclaré qu’elle préférait lire que voler sur un balai, c’était moins dangereux et plus reposant. Il était devenu tout blanc, puis tout vert, puis de nouveau blanc avant de quitter la pièce sans rien dire alors que sa mère retenait avec difficultés un fou rire. Elle avait ensuite été surnommée mini-Granger pendant un bon mois avant qu’elle ne déclare avoir la plus belle couleur de cheveux du monde, ce qui avait tout de suite réjoui son père. Elle avait six ans à l’époque, et pourtant elle s’en rappelait comme si c’était hier.

- Je peux venir ? s’enquit-elle.

- Pourquoi pas ? s’étonna Sara.

- Je pourrais espionner et rapporter des informations à mon équipe, se moqua Harmonie.

- Sur ce point il n’y a pas à s’en faire, la composition de l’équipe ne sera un secret pour personne, évinça l’argument Teddy en l’invitant à le suivre.

Sara se leva en hâte derrière eux et les rejoignit en courant alors qu’il sortait de la salle. Deux minutes plus tard, le visage d’Harmonie perdait tout sourire alors que dans le hall, elle bousculait par inadvertance Stebbins en compagnie d’un groupe de Serdaigles dont Dayan faisait partie.

- Tu ne peux pas faire attention où tu vas ? cracha Alicia. T’aurais bien mieux ta place chez ces maladroits de Gryffondors avec qui tu traînes.

Harmonie serra les poings, digérant difficilement qu’elle rabaisse ses amis mais se força à l’ignorer en se rappelant les préceptes de ses parents. Teddy la prit par le bras et l’entraîna vers la porte d’entrée pour sortir dans le parc.

- Hey la fille de mangemort, je te parle ! s’écria la sixième année dans son dos.

Harmonie s’arracha aussitôt de la prise de Teddy et, après être retournée sur ses pas, lui administra une claque magistrale. Eberluée, la jeune fille porta sa main à sa joue endolorie, les yeux écarquillés. Harmonie finit par reculer d’un pas, la foudroyant du regard. Tous les élèves faisaient cercle autour d’elle et un grand silence planait désormais dans le hall auparavant rempli de vivats.

- Ne t’avises plus jamais de traiter mon père de mangemort, articula Harmonie, contenant à grand peine sa colère. Ma mère a fait la chasse aux horcruxes à côté d’Harry Potter et Ron Weasley, et mon père a empêché la secte qui regroupait les anciens fidèles de Voldemort de ramener ce dernier, et les Acrognias de rayer tous les non-sorciers-sang-pur de la terre. De plus, tous deux ont parcouru les terres jusqu’au pôle Sud et ont risqué leur vie mille fois pour récupérer la magie au papillon et soigner la maladie de la mort. Et toi, où est-ce qu’ils étaient tes parents pendant tout ça ? Nulle part ! Alors boucle-là, ne m’adresse plus jamais la parole, cesse de te croire supérieure à tout le monde et remercie mes parents pour être encore en vie.

Estomaquée, Alicia garda le silence, se contentant de la dévisager. Depuis le début des paroles d’Harmonie, elle était restée parfaitement immobile, sa main appuyée sur sa joue qui rougissait à vue d’œil. Dayan avança d’un pas, sans doute pour exercer son rôle de préfet-en-chef, et la jeune fille se tourna vers lui et pointa un doigt accusateur sur sa poitrine.

- Et toi, s’exclama-t-elle, si tu rajoutes un mot pour me rappeler que mon attitude ne correspond pas à celle d’une préfète, tu t’en prends une mille fois plus retentissante, même si ta mère doit me faire des reproches ensuite jusqu’à la fin de ma vie. Clair ?

L’atlante ne répondit pas. Il la fixa, ses yeux plongés dans les siens à la recherche d’elle ne savait quoi. Rageuse, elle lui jeta un dernier regard furieux avant de se détourner et de s’en aller, ses pas claquant contre le sol de pierre. Teddy se rangea immédiatement à ses côtés, pour la soutenir, et bien qu’elle ne prononce aucun mot, elle lui en fut très reconnaissante. L’instant d’après, avec Sara, tous trois étaient sortis dans le parc, laissant sur place un petit regroupement d’élèves qui commençaient d’ores et déjà à ébruiter les rumeurs.
Chapitre 5 : Les invités by Realgya
Author's Notes:
Ce chapitre n'est pas plein d'action, et quand cette dernière arrive... ben, vous me connaissez quoi ^^'
Par contre certains vont être contents, voici le petit retour de Draco et Hermione :D
Bonne lecture !
- Draco ! appela Hermione.

- Quoi ? demanda ce dernier avec lassitude en se laissant tomber sur la table de la cuisine.

En face de lui, sa femme était penchée sur un long parchemin, une plume à la main dont elle suçotait le bout, ses sourcils froncés.

- Il faut qu’on fasse la liste des invités pour Noël, déclara-t-elle.

- Comment ? s’exclama Draco.

- Oui, c’est nous qui invitons cette année, lui apprit Hermione.

- Sur ce point je suis d’accord, vu que la dernière fois que nous avions invité du monde, c’était il y a six ans.

- Et c’était un fiasco, commenta sa femme.

Draco haussa un sourcil interrogateur.

- Tu trouves ?

- Bien sûr, appuya-t-elle avec véhémence sans lever les yeux de son parchemin. Sur tous nos invités, on s’était finalement retrouvé à une petite dizaine devant un feu de cheminée.

- Moi ça m’allait très bien, déclara son époux.

Elle leva vers lui un regard furibond. La petite dizaine étant eux cinq, Lucius et Narcissa Malfoy et la famille Zabini, on pouvait dire qu’Hermione avait passé un noël exécrable en la plus charmante compagnie.

- C’est pour ça que tu commences la liste le 10 septembre pour le 25 décembre, pour être sûre que nos invités seront disponibles, se moqua-t-il.

- Exactement ! Et puis, il y a l’anniversaire d’Harmonie aussi, mais peut-être voudra-t-elle le passer dans un cadre plus intime si une foule de personnes débarque quelques jours après à la maison.

- Comment ça une foule de personnes ? demanda Draco, soudain inquiet, en se redressant totalement sur sa chaise.

Hermione parcourut sa liste des yeux.

- Et bien d’abord toute la famille Weasley au grand complet…

- Toute ? coupa son mari, incrédule.

- Oui Draco, toute, répéta l’organisatrice en lui lançant un regard noir. Arthur et Molly, George et Angelina avec Fred et Roxane, Bill et Fleur avec Victoire, Percy…

- Ca va, ça va, j’ai compris, l’interrompit son époux avec agressivité.

Il se renfonça sur sa chaise.

- Et je suppose qu’il y aura aussi Weasley fille et sa petite famille, ajouta-t-il.

- Elle s’appelle Potter désormais, le reprit Hermione avec un soupir. Et oui, il y aura Harry, Ginny, Teddy, James, Albus et Lily.

- Génial, lâcha Draco avec ironie. J’espère que tu n’as pas oublié de compter Blaise, Daphné, Kevin et Maria sur ta liste.

Hermione relut son parchemin et acquiesça de la tête.

- Non, je ne les ai pas oublié, déclara-t-elle avec raideur.

- Ainsi que mes parents, sourit son mari.

- J’ai même pensé aux miens.

Cette phrase eut pour effet de faire se rembrunir Draco.

- Ah, et j’ai aussi compté Goubo, Lilia, son époux et…

- Quoi ? rugit son mari en se levant brutalement, faisant tomber sa chaise en arrière. Tu as invité ton atlante !

- Draco, s’offusqua Hermione. Ce n’est pas mon atlante ! Et oui, j’ai invité Anahak.

- Pas question.

- Je fais ce que je veux, répliqua-t-elle.

Son mari ferma les yeux en serrant les poings, essayant tant bien que mal de faire évacuer sa colère. Il rouvrit soudain les yeux et se pencha sur la table avec un grand sourire.

- Tu sais, Daphné voudra peut-être passer noël avec sa sœur, elles sont assez proches toutes les deux… susurra-t-il.

- Menteur, elle se débrouille très bien toute seule, contra Hermione.

- Peut-être, mais je tiens vraiment à inviter Astoria, insista Draco. Ca fait longtemps que je ne l’ai pas vu et elle compte beaucoup pour moi.

Sa femme pâlit à vue d’œil, les lèvres serrées.

- On a déjà trop de monde, ce n’est pas possible, fit-elle avec mauvaise foi.

- Je ne vois pas pourquoi tu favoriserais ton Anahak plutôt que mon Astoria.

- Ce n’est pas mon Anahak, répéta Hermione, ses joues virant désormais au rouge.

Draco sourit, contourna la table et prit le parchemin et la plume des mains de sa femme.

- Longdubat, Loufoca, Granger, Potter, Weasley, Malfoy, Zabini… il y a beaucoup de tes amis, et pas franchement des miens, signala-t-il en parcourant la liste des yeux. Je rajoute donc Astoria, ajouta-t-il avec emphase en posant le parchemin pour écrire. De toute manière elle est non-accompagnée, si je ne me trompe, donc une personne de plus ou de moins…

Satisfait, l’ancien Serpentard tendit de nouveau le parchemin à sa femme qui était figée sur sa chaise.

- Si jamais, déclara-t-elle d’une voix blanche, toi et elle…

Draco passa une main dans les cheveux d’Hermione et avança sa bouche de son oreille.

- Il n’y a pas de raison de toute manière, n’est-ce pas ? souffla-t-il avant d’aller déposer un baiser dans sa gorge, la faisant tressaillir. Du moins pour l’instant.

C’était un équilibre. Si elle s’approchait trop d’Anahak, il pourrait lui rendre la pareille. En plus de trouver ignoble qu’il utilise ainsi le penchant qu’Astoria avait pour lui, elle redoutait qu’il ne se laisse avoir par cette dernière, qui ferait sans doute tout son possible pour l’attirer à elle.

- Ah, et j’ai rajouté quelques anciens amis à moi sur la liste, précisa-t-il. Tu te souviens de Marcus Flint ?

Hermione grinça les dents mais capitula. Ravi, Draco passa ses mains sous son tee-shirt et lui caressa le ventre en enfouissant sa tête dans ses cheveux, humant leur parfum. L’ancienne Gryffondor inspira profondément, essayant de calmer son cœur qui commençait à battre frénétiquement. Un immense choc à l’étage les fit sursauter tous deux, suivi de bruits de verre brisé.

- S’ils ont fait tomber la vieille armoire de ma grand-mère, je les tue, menaça Draco en sortant en trombe de la cuisine.



Harmonie se dépêcha de rejoindre les serres avant le début du cours de botanique, espérant pouvoir parler à son professeur avant que sa classe n’arrive. Elle poussa la porte de la serre encore vide d’élèves et slaloma entre les plantes pour rejoindre le bureau.

- Neville ?

Son professeur sursauta en se retournant, avant de lui adresser un sourire quand il l’eut reconnu.

- J’ai reçu une lettre de ma mère pour toi, explicita la jeune fille. Elle en avait plusieurs à envoyer, du coup elle l’a ajouté à celle qui m’était destinée.

- Elle a bien fait, approuva Neville.

Elle lui tendit le parchemin et il le prit soigneusement avant de le ranger dans un tiroir.

- Tu te rappelleras qu’elle est là ? demanda-t-elle avec un brin de scepticisme dans la voix.

- Sûrement pas, mais je compte sur toi pour me le rappeler, rit tout bas son enseignant.

- Je crois que c’est une invitation pour noël.

- On est qu’en septembre, releva Neville.

- Elle a été dégoûtée à vie du dernier noël où nous invitions, du coup… expliqua Harmonie.

- Ah, le fameux soir où elle s’est retrouvée coincée avec les Malfoy et les Zabini. Il faut dire que je la comprends, soupira l’enseignant.

- Bonjour professeur, firent deux voix à l’unisson derrière eux.

Neville fit un signe aux deux élèves et Harmonie sourit en reconnaissant Victoire, Gryffondor de la même année qu’elle.

- Coucou, ça va ? s’exclama-t-elle en la rejoignant.

- Tiens Harmonie, qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as pourtant pas botanique avec nous.

- Non, mais je voulais parler à Neville, expliqua sa camarade. On se retrouve au prochain cours, il me semble qu’on a Histoire de la Magie en commun.

- Tout juste, approuva Victoire.



Harmonie monta les escaliers quatre à quatre pour se hâter vers sa salle de cours, et dépassa les filles de sa maison en sixième année sans leur prêter attention. Cependant, elle put entendre leurs chuchotements sur son passage, et en particulier celui de Stebbins qui ne s’était toujours pas remise de son humiliation.

- Une claque, à moi ! Non mais elle se prend pour qui cette pimbêche ?

Elle ralentit le pas, hésitant entre deux couloirs. Il y avait bien un passage secret qui la conduirait plus vite aux étages supérieurs, mais elle n’était plus sûr de l’endroit exact où il arrivait, et ce serait bête qu’elle doive finalement mettre plus de temps qu’en empruntant le chemin normal. Hésitante, elle fit quelques pas vers le fameux passage avant de secouer la tête. Inutile de prendre des risques, en marchant vite, elle serait à l’heure.

Elle se retourna donc et se figea. La baguette de Stebbins était pointée sur elle, et un éclat de victoire illuminait les pupilles de cette dernière. Avant qu’elle n’ait pu réagir, un rai rouge jaillit de la baguette et fila droit sur sa poitrine.
Chapitre 6 : Cours by Realgya
Author's Notes:
Coucou, voici le nouveau chapitre :) J'espère qu'il vous plaira, bonne lecture !

Note à Helvella : j'ai eu un petit problème pour te répondre, ce qui explique ma réponse vide. Je suis contente que tu aimes mon histoire, et pourquoi Harmonie est à Serdaigle, il y a plusieurs raisons. D'abord, et j'avoue c'est un prétexte un peu faible, c'est que j'ai lu des clichés qui m'ont marqué faisant que les enfants de Gryffondor vont à Gryffondor, ceux de Serpentard à Serpentard, et ceux d'un couple mixte dans l'une ou l'autre des deux maisons. Du coup, je voulais qu'Harmonie ne soit ni chez les rouge et or, ni chez les vert et argent. La raison principale est la suivante: c'est qu'Harmonie n'est pas aussi courageuse et intègre que sa mère (comme tu vas pouvoir le découvrir dans ce chapitre), ni aussi rusée et avec un instinct de survie développé que son père. Elle fait plus partie des élèves studieux qui aiment travailler (un peu comme Hermione, soit ^^) ce qui explique le choix de sa maison.
- Harmonie !

La jeune fille fut projetée à terre avec violence et se cogna sa tête sur le sol. Un corps s’écrasa sur elle et l’air lui manqua. Plusieurs cris retentirent au-dessus d’elle, et un juron de la part de Stebbins parvint à ses oreilles. Elle roula sur elle-même et se redressa avec précaution, sa tête l’élançant douloureusement. Son cœur rata un battement quand elle reconnut le corps de Maria à côté d’elle. Elle se précipita sur son amie qui lui avait évité le sortilège et la retourna sur le dos. Ses yeux étaient fermés et elle respirait difficilement.

- Stebbins !

Le cri de rage résonna contre les murs et le petit groupe de Serdaigle de sixième année se tut. Harmonie sortit sa baguette et allait se lever quand une petite main se referma autour de son poignet.

- Maria, tu m’entends ? s’enquit aussitôt la blonde en délaissant les filles derrière elle.

Son amie acquiesça de la tête.

- Je n’ai pas été touchée, souffla-t-elle en se redressant.

Elle tira une grimace et Harmonie l’aida à se relever. Le professeur Vector venait d’arriver sur les lieux et avait ordonné qu’on envoie une jeune fille de Poufsouffle à l’infirmerie. La malheureuse s’était trouvée derrière Harmonie, et avait reçu le sortilège perdu de plein fouet.

- Miss Stebbins, rugit le professeur d’arithmancie. Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce qui s’est passé ?

- Malfoy a… commença automatiquement la Serdaigle.

- Mensonge, protesta aussitôt Maria avec véhémence, s’attirant l’attention du professeur. C’est elle qui a attaqué mon amie sans antécédent direct, déclara-t-elle en se levant, toisant la sixième année avec froideur comme toute bonne Serpentard qui se respecte.

- Par derrière, renchérit un élève de Poufsouffle qui faisait parti du groupe dont la fille conduite à l’infirmerie appartenait.

- En plus ! tonna Vector en foudroyant Stebbins du regard.

- Ca change quoi que ce soit par derrière ? murmura Maria à Harmonie. C’est plus ingénieux, ça prouve qu’elle n’est pas totalement idiote, non ?

La Serdaigle sourit mais ne répondit pas. Les cris du professeur Vector qui enlevait des points à sa maison et mettait une retenue à Stebbins occupa son attention, jusqu’à ce que la bibliothécaire passe la tête par l’entrebâillement de son sanctuaire pour réclamer du silence. Les élèves se dissipèrent en riant doucement, chacun rejoignant sa salle de cours.

- Tu as cours ? demanda Maria. Moi non, tu viens dans le parc avec moi ?

Harmonie allait accepter quand elle blêmit soudain. Elle partit en courant sans ajouter quoique ce soit, mais entendit cependant les derniers mots que prononça son amie dans un éclat de rire.

- Ca doit vouloir dire que tu as cours !

Elle effectua un superbe dérapage dans le virage, manquant de peu de traverser la Dame Grise qui prit un air outré.

- Désolée, marmonna-t-elle à bout de souffle sans ralentir sa course.

Elle parvint finalement à s’arrêter devant sa salle de classe et frappa timidement contre la porte.

- Entrez.

Harmonie passa le bout de son nez dans la salle et croisa le regard d’acier de son professeur de métamorphose.

- Miss Malfoy, déclara Mrs McNair de sa voix glaciale. Je ne me rappelle pas vous avoir dispensé des cinq premières minutes de mon cours.

La jeune fille déglutit en refermant la porte derrière elle.

- Excusez-moi professeur, j’ai été la cible d’un sortilège dans les couloirs, murmura-t-elle tête basse. Le professeur Vector pourra vous le confirmer.

- Je doute de la véracité de vos propos, mais je m’informerai auprès de mon collège à ce sujet. Asseyez-vous, ajouta-t-elle sèchement. Et sachez qu’au prochain retard, vous passerez tous vos soirs jusqu’à la fin du mois en retenue.

Harmonie regagna sa place sur la pointe des pieds alors que le professeur reprenait là où elle s’était arrêtée. Cousine d’un mangemort, elle avait toujours éprouvé beaucoup d’aversion pour ces derniers dont elle ne partageait pas les idéaux, et conservait le nom « Malfoy » sous cette étiquette. Les enfants étaient pour elle le reflet de leurs parents à partir du moment où l’un d’eux avait trempé dans les théories idiotes de sang-pur, et le fait que sa mère ait appartenu à l’Ordre du Phoenix était à ses yeux négligeables si son père s’était rangé de l’autre côté sous le règne de Voldemort.

Harmonie n’aimait pas beaucoup son professeur qui jugeait sur le nom, la réputation. Elle agissait presque comme ceux qu’elle désappréciait. Et surtout, elle reprochait du regard à la jeune fille le mauvais choix de jeunesse de son père, ce qu’elle avait du mal à supporter. Harmonie détestait qu’on s’en prenne à Draco sur ce sujet.



Ainsi, quand la fin de l’heure arriva, c’est avec soulagement que la préfète de Serdaigle rejoignit en hâte le cours du professeur Binns où elle n’oublia pas de garder une place à Victoire.

Son amie s’assit à côté d’elle normalement, et le cours débuta, ennuyeux comme à son habitude. Harmonie regardait par la fenêtre Hagrid donner son cours près de la forêt interdite. Son père le traitait de fou dont il fallait qu’elle se méfie, mais uniquement dans le dos de sa mère qui l’encourageait à aller partager le thé avec lui. Si la jeune fille avait été un peu perdue au début par ces avis contradictoires, elle avait fini par considérer le demi-géant comme n’importe quel autre professeur, se gardant de trop approfondir son avis.

Son attention fut tout à coup retenue par le bruit de la plume de Victoire à côté d’elle, et elle jeta un coup d’œil curieux à ce que la jeune fille écrivait, se demandant comment elle arrivait à avoir assez de courage pour prendre des notes. Elle était à Gryffondor, certes, mais même elle qui était une Serdaigle plus que studieuse avait abandonné l’idée dans cette matière. Sa mère avait totalement désapprouvé, mais son père l’avait encouragé à ignorer ses dires. Voyant que sa fille en éprouvait des remords, il lui avait confié un secret.

Depuis qu’elle avait fini ses études, Hermione n’avait pas jeté une seule de ses affaires de cours, et toutes étaient désormais rangées dans le grenier de la maison. Draco les avait montrées à sa fille, et sous ses yeux ébahis, avait extirpé fièrement sous son nez l’intégralité des notes et devoirs corrigés d’Histoire de la Magie de sa femme. Harmonie avait vite été enchantée et les avait prises avec elle sans aucun scrupule. Ce n’était pas la première fois que son père lui enseignait ce qu’il appelait « la ruse ». Mais bien évidemment, il ne fallait rien dire à Hermione. Elle qui croyait sa fille intègre aurait pu s’évanouir en apprenant que sa fille trichait, rendant au professeur Binns les devoirs qu’avait déjà rédigés sa mère des années plus tôt. Ce manège avait duré quatre ans, et le fantôme ne s’était jamais rendu compte de la supercherie. Aussi Harmonie n’avait-elle pas l’intention d’arrêter cette année.

Elle avait bien essayé de récupérer également les travaux de sa mère dans les autres matières mais son père avait anticipé son geste et avait jeté des sortilèges de protection l’en empêchant. « L’Histoire de la Magie, c’est une exception à cause du professeur. Pour les autres matières, tu travailles comme tout le monde, tu as des diplômes à passer, et tu n’auras pas les copies de ta mère sous les yeux les jours d’examens. » Harmonie avait un peu rechigné avant d’admettre qu’il avait raison.

- Amoureuse ? chuchota la Serdaigle, un fin sourire s’étirant sur ses lèvres alors que ses yeux pétillaient.

Victoire cessa de griffonner des petits cœurs dans la marge de son parchemin et recouvrit ce dernier de son livre, les joues soudain roses. Sa camarade reporta de nouveau son attention sur la fenêtre sans rien lui demander, et un soupir discret de la Gryffondor lui apprit qu’elle appréciait ne pas être questionnée.

- De toute manière, si c’est sérieux, tu finiras bien par t’en rendre compte toute seule, perspicace que tu es, murmura-t-elle.

- Mon père m’a transmis son bon sens de l’observation en la matière, c’est vrai, rit Harmonie tout bas. Mais si ce n’est pas sérieux et que je ne devine pas, tu me le diras quand ça te sera passé ?

- Sûrement, accepta Victoire.
Chapitre 7 : Ronde supplémentaire by Realgya
Author's Notes:
Et voilà ! ^^ *rougis d'une entrée aussi pathétique*
Voici un long chapitre plus long d'un quart environ par rapport à d'habitude... d'accord, vous n'êtes pas branchés math, ce n'est pas grave, dites-vous juste que ce chapitre est le plus long des 6, enfin maintenant 7, premiers chapitres de cette fic.
Je pense désormais m'en tenir à une partution par semaine, ça vous évitera la publication erratique de mes chapitres... mais bon, je me tiens rarement aux dates prévues, alors je dis ça mais si je dérive, c'est sans surprise ^^'
Enfin, rien d'autre à dire à part que l'action commence enfin à commencer... mauvais je la refais: [...] que l'action commence enfin à débuter/ arrive enfin/ fait son entrée spectaculaire... aussi spectaculaire qu'elle puisse l'être sur les trois dernières lignes de la fin xD Bref, vous êtes prévenus que vous allez détester la fin (et moi j'en suis fière !)
Bonne lecture à tous !
Harmonie rejoignit sa maison quand elle fut interceptée par le professeur Flitwick, dont les cheveux plus blancs que blancs grisonnaient sur les tempes. Il semblait aussi fragile que les parchemins qui traînaient régulièrement sur son bureau, et on avait peur qu’un coup de vent ne suffît à le balayer. Hermione lui avait appris qu’il était déjà enseignant quand elle-même était élève, et que c’était un très bon professeur. Excellent pédagogue, certes, mais cela ne le faisait pas rajeunir pour autant.

- Miss Malfoy, l’interpela-t-il dans le couloir.

Elle s’arrêta, se retourna, et attendit patiemment qu’il la rejoigne sur ses petites jambes.

- La préfète-en-chef de Poufsouffle qui devait faire sa ronde ce soir est à l’infirmerie, déclara-t-il. Elle a été victime d’un sortilège ce matin, et vous avez été désignée pour la remplacer.

- Je ne suis qu’en cinquième année, s’étonna la jeune fille en baissant la tête vers le directeur de sa maison. Mais bien sûr je m’en chargerai.

- Le sort a été lancé par un Serdaigle, par conséquent aucun préfet de Poufsouffle n’accepte de la remplacer, estimant que c’est à l’un de vous d’être obligé de faire un soir de ronde supplémentaire. J’aurai bien désigné Miss Stebbins qui est responsable de cet incident, mais elle est malheureusement en retenue pendant un bon moment. Et dire qu’elle est préfète ! Je suis totalement scandalisé par son attitude, croyez-moi. C’est absolument navrant ! Heureusement que vous acceptez d’effectuer cette ronde. Surtout que celle des préfets-en-chef dure plus longtemps, vous n’allez pas pouvoir travailler beaucoup ce soir. Faites-moi confiance, elle va être en retenue pendant au moins un bon mois, le professeur Vector a été trop gentil.

Harmonie commença à sautiller d’un pied sur l’autre, se demandant quand prendrait fin l’interminable discours du petit enseignant. Certes elle était enchantée d’apprendre que Stebbins allait avoir la punition qu’elle méritait, et en même temps émue que Flitwick ait suffisamment confiance en elle pour qu’elle remplace la préfète-en-chef des Poufsouffle, mais ça ne l’empêchait pas de vouloir prendre congé. Le problème avec les personnes âgées, c’était bien qu’elles parlaient beaucoup pour ne rien dire.

- Oh mais j’y pense j’ai rendez-vous avec le professeur Starkey, s’exclama subitement le professeur de sortilèges. Et bien je compte sur vous Miss Malfoy.

La Serdaigle hocha la tête avant qu’il ne s’éloigne, manquant de se faire bousculer par un petit groupe de Gryffondor de sixième année qui ne l’avait pas vu.



Quand la nuit fut tombée, Harmonie descendit en traînant les pieds dans la salle commune des Serdaigles. Elle avait la fameuse ronde rajoutée par son professeur à faire. Elle sortit de la pièce, et s’apprêtait à rejoindre le hall d’entrée où elle retrouverait le préfet qui exécuterait la surveillance en sa compagnie. Un souvenir lui revint fugacement en mémoire, et elle stoppa net ses pas, blêmissant à vue d’œil. Elle remplaçait la préfète-en-chef, or cette dernière devait faire sa ronde avec son homologue, l’unique préfet-en-chef de Poudlard. Ses craintes se confirmèrent quand elle entendit des pas derrière elle, et elle n’eut pas besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agissait de Dayan.

- Qu’est-ce que tu fais hors de ton dortoir, Malfoy ? demanda-t-il sévèrement.

La jeune fille inspira avant de se retourner et de planter son regard dans le sien.

- Je suis chargée par le professeur Flitwick de remplacer la préfète-en-chef pour ce soir, déclara-t-elle d’une voix sèche.

Un air étonné se peignit brièvement sur le visage de son condisciple avant qu’il ne se rembrunisse.

- Le professeur Starkey le confirmera.

Il n’ajouta rien et la dépassa pour se rendre dans le hall. Harmonie entreprit de le suivre à plusieurs pas de distance derrière, peu désireuse d’être trop près de lui alors que chacun de ses gestes semblait destiné à la repousser avec virulence.

Quelques minutes plus tard, tous deux prirent leurs instructions auprès du directeur adjoint qui confirma le rôle de remplacement d’Harmonie et indiqua le parcours de leur ronde. Ils s’éloignèrent en silence, toujours aussi espacés l’un de l’autre, et sans qu’aucun d’entre eux ne manifeste la moindre envie de briser le silence qui les oppressait.



Ils en étaient à plus de la moitié de leur ronde, au septième étage, et Harmonie était sur les nerfs. Ils ne se parlaient pas, ne se regardaient pas, mais la tension entre eux était palpable. Cela faisait maintenant un bon moment que le silence durait, pesant, bien que la jeune fille ne put définir avec exactitude qu’elle heure il devait être désormais. La vision du dos de son condisciple devant elle l’exaspérait déjà depuis un bon moment. N’y tenant plus, elle finit par l’interpeler.

- Que tu m’ignores, c’est un fait, et je le supporte depuis maintenant quatre années entières. Aurais-tu juste l’obligeance de me dire pourquoi ?

Dayan ne répondit rien, ne se retourna même pas pour la regarder. Rien dans son attitude ne montrait qu’il l’avait bien entendue, et la colère commença à se répandre insinueusement dans les veines d’Harmonie. « N’était-il pas normal, après tout ce temps, qu’elle en ait marre ? Il souhaitait qu’elle disparaisse de sa vie, et bien qu’il commence par disparaître de la sienne » songea-t-elle avec énervement en passant devant une tapisserie avec un sorcier et des trolls. Car oui, elle ne pouvait se contenter de l’ignorer et de le chasser de ses pensées.

Il lui avait laissé un souvenir plutôt marquant de lui, à son retour de l’Atlantide. Peut-être parce qu’il était le premier garçon dont elle avait dormi en même temps dans le lit ? Ou parce que le mot « nogaryo » qui l’avait arraché à l’horreur qu’elle revivait tournait en boucle dans son esprit, sa voix à lui le répétant inlassablement. Elle se rappelait confusément son séjour chez Lilia et Dayan, mais dans un bref éclat de mémoire elle revoyait le visage souriant du petit garçon jouant au ballon avec un ami. Il était bien connu que le préfet-en-chef ne souriait jamais, du moins à Poudlard, et dès le début Harmonie éprouvait une joie secrète à l’idée d’avoir bénéficié de cette vision de manière exclusive. Et quand elle se rendait compte de ce qu’elle ressentait, elle se rabrouait, se trouvait stupide.

Elle ne l’avait rencontré qu’une fois avant Poudlard, et seulement très brièvement. C’était idiot d’autant se rattacher à des images d’enfance. Ils avaient failli se revoir avant ses onze ans, pour son propre anniversaire des dix ans, soit un an auparavant. Les atlantes venaient d’emménager, et Hermione les avait invités. Elle aurait bien aimé le revoir, mais il avait choisi de passer les vacances de Noël à Poudlard. S’il était venu, est-ce que leur relation à l’école aurait été différente ? Avec Dayan, impossible de savoir.

Secouant la tête et décidant de faire comme s’il ne l’avait pas entendu, elle répéta sa question un peu plus fort. Cette fois-ci il s’arrêta avant de tourner un regard noir dans sa direction.

- Tu m’ennuies, Malfoy, lâcha-t-il avec froideur. Et en plus tu fais du bruit.

- Si tu me répondais, je n’en ferai pas, rétorqua-t-elle.

Alors qu’il allait répliquer, un bruit la mit en alerte et elle lui fit signe de se taire de la main. Elle sut à sa grimace qu’il n’avait pas apprécié mais obtempéra cependant. Se demandant pourquoi le destin s’acharnait à lui faire détester l’atlante, et concluant surtout qu’elle se porterait bien mieux sans lui, elle fit demi-tour et alla jusqu’au bout du couloir d’où provenait de légers sons.

Harmonie poussa un soupir de découragement en découvrant Miss Teigne en train de s’étirer. La chatte reprit aussitôt une attitude sévère en se voyant découverte et planta ses grands yeux suspicieux dans ceux de la Serdaigle.

- Je suis préfète, j’ai le droit d’être là, fit-elle remarquer à l’animal.

Celle-ci ne l’entendit cependant pas de cette oreille et partit rapidement, sans doute pour aller chercher son nouveau maître. Harmonie pesta tout bas en donnant un coup de pied au sol et revint sur ses pas.

- La chatte de l'ancien concierge ? Bravo Malfoy, je suis sûr que Starkey sera content de toi et la mettra en retenue, jeta Dayan alors qu’elle revenait vers lui, avec une méchanceté ironique qu’elle ne lui avait encore jamais entendu.

- Va au diable ! s’exclama la Serdaigle, et elle le pensait en dépassant une nouvelle fois la tapisserie des trolls.

Dayan lui boucha le passage quand elle voulut le dépasser et elle fronça les sourcils.

- Je t’ai déjà fait remarquer que les choses étaient claires, mais étant donné que cela n’a toujours pas atteint ton cerveau, je vais me répéter, déclara-t-il.

- Je ne veux pas t’entendre, le coupa Harmonie, peu désireuse qu’il nie une nouvelle fois toute rencontre dans leur jeunesse.

Pourquoi attachait-elle tant d’importance à ce qu’il reconnaisse cet épisode ? Elle l’ignorait elle-même. Peut-être parce qu’elle ne supportait tout simplement pas le mensonge que sa mère lui avait appris à proscrire dès sa naissance. Ou que son masque impassible et détaché de tout lui faisait penser aux descriptions qu’Hermione lui faisait de son père à Poudlard. Elles en avaient parlé, et l’adulte lui avait expliqué que les gens qui s’ouvrent le moins aux autres sont les plus malheureux. Ils se forment une coquille pour mieux se protéger, et s’y enfermer. Tom Jedusor avait été comme ça, avant de devenir Lord Voldemort. Etait-ce cela, la raison ? Etait-ce parce qu’elle était persuadée que Dayan souffrait et qu’elle voulait l’aider qu’elle tenait à tout prix à lui parler ? Et dans tel cas, quelle meilleure approche que le rappel d’une ancienne rencontre ! Mais si elle était aussi généreuse que cela, elle aurait mieux fait d’aller à Poufsouffle.

- Je me moque que tu ne le veuilles pas, je vais quand même mettre les choses au point, car je ne te supporte plus.

La phrase lui fit mal. Harmonie recula encore, les poings serrés, ses ongles s’enfonçant dans sa chair. Elle esquissa un geste pour faire demi-tour et s’en aller, après tout, la fuite était plus désirable au courage stupide dans de tels cas, mais s’en apercevant, Dayan s’approcha d’elle et passa un bras sur le côté pour l’en empêcher. Proche, il était beaucoup trop proche. Dans l’idée de s’éloigner de lui, la jeune fille recula de biais, jusqu’à sentir le mur vide contre son dos. Le Serdaigle se plaça face à elle, la toisant avec sévérité. Pour éviter son regard, Harmonie préféra focaliser son attention sur la tapisserie derrière Dayan, sur le mur d’en face, que sur ses pieds. Ses parents avaient de manière assez miraculeuse un point commun qu’ils lui avaient chacun rabâché avec force : c’était la fierté.

- Je ne t’ai jamais rencontrée avant Poudlard, déclara Dayan en la fixant, alors qu’elle tentait d’échapper à son regard. Et même si c’était en réalité le cas et que je l’ai oublié, je ne veux pas m’en rappeler, donc j’ai fait, je fais, et je continuerai de faire comme s’il ne s’était jamais rien passé. Cela a-t-il percuté ton esprit où dois-je expliciter davantage la chose ?

Le cœur d’Harmonie battait plus vite, le sang avait déserté lentement son visage et ses jambes tremblaient. Elle ne voulait plus le voir, elle ne voulait plus l’entendre, elle ne voulait plus sentir son regard sur elle. En tâtonnant derrière elle, la jeune fille sentit une poignée sur le côté. Elle ne se rappelait pas avoir eu une porte à cet emplacement, mais s’en fichait. Elle l’actionna, et recula précipitamment dans l’espoir de claquer la porte au nez du jeune homme.

Son pied rencontra le vide et ses yeux s’écarquillèrent. Elle se sentit tirée en arrière. Pour se retenir, ses mains se raccrochèrent automatiquement aux bras de Dayan qui était en face d’elle. Elle aperçut fugacement son regard surpris mais n’eut pas le temps de s’y attarder, que déjà elle tombait, et lui avec elle.
Chapitre 8 : La salle sur demande by Realgya
Author's Notes:
Attention, ceci est une chapitre conséquent, alors profitez-en ! Il arrivera bien un moment où vous aurez droit à un chapitre miniscule, même si je fais des efforts croissants pour éviter que cela se produise. Bonne lecture à tous !
PS: semaine 1, délai tenu, je suis bien partie xD
Harmonie était sonnée, comprimée entre le corps de Dayan au-dessus d’elle et le sol froid dessous. Le jeune homme bougea, s’écartant d’elle, et la Serdaigle put recommencer à respirer. L’endroit était plongé dans l’obscurité et elle ne pouvait même pas distinguer la silhouette de son condisciple. Elle se redressa un peu et s’appuya contre le mur le plus proche. Sa cheville l’élançait terriblement, et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’elle était cassée.

A côté d’elle, Dayan alluma sa baguette d’un lumos et la pointa vers le haut d’où ils étaient tombés. Une sorte de cheminée montait à perte de vue, et accrochée au mur, on pouvait distinguer les contours de la poignée de la porte qui s’était ouverte. Les parois lisses les empêchaient malheureusement de remonter par là où ils étaient descendus.

- Félicitations Malfoy, quelle bonne idée d’avoir ouvert cette porte, lâcha Dayan avec contrariété. Je n’ai aucune idée d’où nous sommes.

- Moi si, murmura Harmonie en levant la tête vers la porte fermée plusieurs mètres au-dessus de leurs têtes.

Le préfet-en-chef lui adressa un coup d’œil interrogateur mais la jeune fille n’avait pas l’intention de lui répondre.

- Et où sommes-nous ? se décida-t-il à demander pour la forcer à lui fournir une réponse.

Harmonie soupira avant de lever la tête vers lui.

- La salle sur demande. Mes parents m’en ont déjà parlé plusieurs fois, mais m’ont toujours dit qu’ils ne m’indiqueraient où elle se trouve que pour mes quinze ans. C’est un accord de famille, passé aussi avec les Potter et les Weasley. Mais je suppose que tu ignores de qui il s’agit, il faudrait que tu viennes nous rendre visite en même temps que tes parents pour cela, ajouta-t-elle avec amertume.

Dayan ne releva pas, les yeux fixés sur elle.

- Rappelle-moi en quelle année tu es ? réclama-t-il soudain.

- Cinquième, mais mon anniversaire est en décembre.

Le jeune homme ne répondit pas tout de suite, et quand il le fit ce fut pour revenir sur le sujet initial.

- Tu pourrais développer le concept s’il te plaît ? Je n’ai jamais entendu parler de cette salle dans aucun livre.

- Vraiment ?

Harmonie ne savait pas si elle était étonnée parce qu’il n’ avait rien lu à ce propos, ou si c’était parce que le Serdaigle venait de lui parler poliment. Enfin, il était toujours poli, mais là il avait dit « s’il te plaît », il s’était surpassé.

- Elle est censée s’ouvrir sur ce à quoi tu penses, exposa la jeune fille. Ma mère m’a raconté qu’à une époque, cette salle était un lieu avec pleins de coussins, une bibliothèque et beaucoup d’espace pour qu’elle et ses camarades puissent s’entraîner aux sorts de défense contre les forces du mal.

- D’accord, d’un coup je comprends beaucoup de choses…

La préfète releva l’ironie dans sa voix et haussa un sourcil interrogateur.

- Et qu’est-ce que tu comprends ?

- Si c’est toi qui a déclenché l’ouverture de la pièce, ce n’est pas étonnant que l’endroit soit vide, ce n’est que la parfaite reproduction de ce que tu penses.

- Je suis aussi intelligente que toi, je ne te permets pas, s’énerva Harmonie.

Elle aurait voulu se lever pour lui faire face, mais sa cheville ne le lui permettait pas. Aussi se contenta-t-elle de lui lancer un regard assassin, depuis sa position assise alors qu’il la toisait avec dédain.

- Très bien, alors à quoi pensais-tu donc qui nous a propulsé ici ?

Harmonie réfléchit un instant, puis grimaça.

- Je voulais que tu disparaisses, lâcha-t-elle comme si c’était la chose la plus normale du monde.

- Dommage que tu ais disparu avec moi, lança Dayan. Donc si j’ai bien compris le principe, enchaîna-t-il, pour qu’on puisse nous trouver et nous ramener là-haut, il faut que quelqu’un qui connaisse l’existence de la salle la fasse s’ouvrir en pensant qu’il veut que nous réapparaissions. Sauf si le fait de penser qu’il veut nous trouver suffit.

- Non, fit piteusement Harmonie en secouant la tête, se rendant compte à quel point leur situation était inconfortable. Il faut qu’il pense qu’il veut que quelqu’un disparaisse, comme ça a été le cas pour moi.

- Comment peux-tu en être sûre ? riposta Dayan.

- Ma mère utilisait cette salle illégalement, et les professeurs ne pouvaient pas la trouver pas parce qu’ils ignoraient qu’elle et les autres se trouvaient ici, mais parce qu’ils ne pouvaient pas s’y rendre sans savoir quel endroit avaient souhaité les élèves.

Le jeune homme la dévisagea un long moment en silence, un pli soucieux barrant son front de manière qu’Harmonie ne put s’empêcher de trouver charmante, malgré les circonstances. Elle se gifla mentalement pour cet égarement et essaya de réfléchir à une solution. Subitement, Dayan tourna les talons et s’éloigna dans le noir.

- Où vas-tu ? lança Harmonie.

- Inspecter les lieux, et trouver une autre sortie. Autant te prévenir tout de suite, je n’ai pas l’intention de t’attendre, si tu veux venir mieux vaut te dépêcher.

La jeune fille ravala une réplique cinglante et resta immobile sans qu’il ne le remarque. Elle finit par ne plus pouvoir le distinguer. Il s’était tant éloigné que l’obscurité l’avait avalé.



Harmonie sortit sa propre baguette et marmonna un lumos pour s’éclairer. Elle commençait à avoir froid et frissonna. Autour d’elle, rien ne bougeait. Maintenant que Dayan était parti, elle était seule. Une bouffée de peur s’empara d’elle à l’idée qu’elle serait coincée ici pour le restant de ses jours. Le silence se prolongea, angoissant. Les doigts de la Serdaigle étaient crispés sur sa baguette. Elle était intelligente, elle connaissait pleins de sorts, elle n’avait rien à craindre. En tout cas c’était ce qu’elle ne cessait de se répéter pour se rassurer, restant logique avant tout. En ramenant sa jambe droite contre elle, la jeune fille prit peur au son du froissement de tissu contre la pierre. Parfois, elle aurait bien aimé avoir hérité du légendaire courage de sa mère, ce qui était loin d’être le cas dans la situation présente.

La préfète se massa les poignets, et tâtonna ses membres à l’endroit où ils lui faisaient le plus souffrir, grimaçant en sentant sous ses doigts du sang séché. Des bruits de pas la firent sursauter et son cœur fit une embardée dans sa poitrine. Elle reconnut néanmoins rapidement son condisciple qui revenait vers elle, et se força à se calmer, peu désireuse qu’il la découvre dans une telle situation d’anxiété.

- Tu n’as rien trouvé je présume, constata-t-elle, sachant pertinemment que dans le cas contraire il ne se trouverait plus devant elle.

- L’espace est grand et vide, mais j’ai repéré une porte qu’un simple alohomora a suffit à déverrouiller.

- Et derrière ? questionna la jeune fille.

- Je ne sais pas encore, répondit simplement le préfet-en-chef.

Harmonie lui lança un regard surpris.

- Tu n’es pas allé voir ? C’est peut-être une sortie.

- Justement, si c’est le cas il fallait que je revienne te chercher d’abord.

- Ne me dis pas que tu te fais du souci pour moi, se moqua sa condisciple.

Elle rejeta sa tête en arrière et l’appuya contre le mur.

- Bien sûr que non.

La jeune fille savait que c’était ce qu’il allait répondre. Ca ne devait pas la toucher car elle s’y attendait, mais c’était pourtant le cas. Et étonnement, ce n’était pas douloureux. Elle avait l’impression que quoiqu’il en dise, le fait qu’il ait quand même pensé à revenir la chercher la réjouissait. En fait, c’était sûrement plus qu’une simple impression. Elle était contente qu’il soit de nouveau là, elle ne se sentait plus seule, et ça la rassurait.

- Si j’arrive à sortir de là, le fait de t’avoir laissée ici ne sera pas très bon pour moi. Même si j’explique que c’était ta volonté. Du coup je vais bien être obligé de te demander de me suivre.

- Et si je ne le veux pas ? s’enquit Harmonie en songeant qu’avec sa cheville cassée, elle ne pourrait de toute manière pas marcher, même si elle le voulait.

- Ne me contrains pas à employer la force.

La préfète plongea son regard dans celui du jeune homme, et put clairement y lire la menace. Elle haussa les épaules, attitude purement provocatrice, et ne fit pas mine de bouger. De toute manière, ça lui était impossible.

- Malfoy, debout, s’impatienta Dayan.

Harmonie l’observa un instant avant de faire « non » de la tête. Ce refus fit froncer ses sourcils au Serdaigle qui la jaugea du regard. La jeune fille sentit son regard s’attarder sur ses poignets couverts d’une épaisse croûte de sang, sa robe de sorcière déchirée par endroit, les bleus qui couvraient ses bras et ses jambes en grand nombre. Elle avait eu le temps de faire le bilan des dégâts, durant le temps où il l’avait laissée seule. Si lui n’avait rien car elle avait amorti sa chute, l’inverse n’était pas vrai.

Dayan s’accroupit près d’elle, surprenant la préfète, et approcha sa baguette des plaies qui lui semblaient les plus graves. Harmonie détourna la tête. Elle n’aimait pas qu’il la voie ainsi en position de faiblesse. Le froncement des sourcils du jeune homme s’accentua, et son front était plissé de contrariété.

- Tu peux marcher ? demanda-t-il.

- Vas-y sans moi et contente-toi d’indiquer où je suis, répliqua sèchement Harmonie.

Contre toute attente, Dayan passa une main dans son dos, et l’autre sous ses jambes pour la soulever. Elle battit vainement de sa jambe entièrement valide et gesticula entre ses bras.

- Je n’ai pas besoin que tu me portes, lâche-moi ! s’exclama-t-elle.

- C’est ta jambe gauche qui te fait mal ? évinça le préfet-en-chef en ayant sans doute remarqué qu’elle n’agitait qu’une seule des deux qu’elle possédait.

- Pourquoi tu m’aides ? demanda Harmonie avec colère, évitant à son tour de répondre à ses propos.

Le jeune homme poussa un soupir agacé.

- Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, depuis que nous sommes tombés ici on est censé s’aider mutuellement. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a échangé plus de paroles en quelques minutes qu’il ne nous a été donné de le faire durant toute notre vie auparavant. Donc il est normal que je te porte. Et puis, ajouta-t-il avant qu’elle n’ait pu lui couper la parole, encore une fois, si je ne le faisais pas on me le reprocherait après.

Harmonie garda le silence, la mine boudeuse. Elle était horriblement gênée d’être ainsi soulevée dans les airs telle une princesse, par un garçon qui ne l’appréciait pas, et qu’elle n’appréciait pas non plus. Après tout, c’était sa faute à elle s’ils étaient tous les deux coincés là. Elle avait quand même souhaité qu’il disparaisse. Et simultanément, une petite voix insidieuse lui disait au fond d’elle qu’il l’avait bien cherché. Il n’avait qu’à pas l’ignorer.

- Tu pourrais m’aider un minimum, lui reprocha soudain Dayan.

Ses joues virant lentement à l’écarlate, Harmonie passa ses deux bras autour de la nuque du jeune homme, sa baguette toujours en main. Cela lui permit de dissimuler son visage aux yeux du préfet-en-chef. Elle n’avait pas envie qu’il constate qu’elle était aussi écarlate que les potirons d’Hagrid.

Leur proximité était étrange, mais pas nouvelle. Elle reconnut en humant l’odeur de ses cheveux le même parfum qu’ils dégageaient à Atlantide, quand elle avait dormi collée contre son dos. Le contact de ses bras derrière son dos et ses jambes était plus que troublant, mais pas désagréable. Cela ne la surprit pas outre mesure ; elle ne s’attendait pas à ne pas apprécier. Voulait-ce dire qu’elle avait anticipé aimer ? Ses joues s’enflammèrent derechef, mais Harmonie était rassurée du fait que le jeune homme ne puisse le remarquer.

- Ma cheville gauche est cassée, souffla-t-elle à son oreille en se rappelant sa question antécédente.

Le jeune homme frémit perceptiblement, et ses bras se resserrèrent autour d’elle.
Chapitre 9 : Araignées by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
J'espère que vous allez bien. Je tiens juste à vous prévenir avant que vous ne vous lanciez dans la lecture qu'il ne se passe pas grand chose d'intéressant dans ce chapitre au niveau de l'action. Et à part ça, bonne lecture !
PS: semaine 2: non tenu (en fait ça démarre très mal...) mais du coup j'ai mon chapitre 10 bien (voir très bien) attaqué, donc je serais à temps (voir en avance) pour le prochain chapitre :D
Les deux jeunes gens arrivèrent bientôt devant la porte et Dayan redéposa Harmonie près du mur pour qu’elle puisse s’y appuyer. La jeune femme le regarda avancer sa main vers la poignée et retint son souffle quand il actionna cette dernière. La porte ne s’ouvrit pas tout de suite, mais quand elle le fit ce fut avec un grincement désagréable qui fit dresser les cheveux de la Serdaigle sur sa tête. Elle passa la tête sur le côté avec curiosité afin de voir ce qui se cachait derrière la porte. Cependant, malgré la baguette illuminée de Dayan, elle ne pouvait distinguer qu’un gouffre noir qui lui déclencha des frissons.

Le jeune homme s’avança tandis qu’Harmonie restait sur place, ne pouvant marcher. Il fit quelques pas avant d’agiter sa baguette d’un geste agacé. Harmonie ne réussit pas à distinguer ses paroles, mais l’instant qui suivit un cercle de boules de feu en suspension apparut tout autour de lui, baignant les lieux d’une faible lueur qui permettait aux jeunes gens de voir plus loin que le bout de leurs nez.

- Sympa ce sort, chuchota Harmonie.

Elle se doutait que Dayan devait l’avoir déniché dans un livre, mais si elle espérait qu’il lui apprenne lequel, c’était raté. Sans un mot, le jeune homme se contenta de reprendre son exploration. Harmonie resta à la porte, attendant qu’il revienne la chercher. Il l’avait déjà fait une fois, et elle n’imagina même pas qu’il puisse ne pas revenir. Un mouvement au sol attira son attention et la préfète se figea sur place, glacée d’effroi.

Sur ses huit pattes, une araignée velue était en train d’avancer vers elle, ses grands yeux globuleux apparemment fixés droit sur la jeune femme. D’autres mouvements dans les coins obscurs l’entourant apprirent à cette dernière que l’araignée venant de surgir n’était pas seule et elle ne put retenir un cri aigue en se cramponnant au mur. Si son être lui criait de s’enfuir en courant, sa cheville cassée l’en empêchait. Les yeux de la jeune femme étaient agrandis par la peur et des tressautements incontrôlables agitaient tout son corps. Déjà elle pleurait et criait sans pouvoir s’en empêcher, s’agitant en vain comme pour repousser un ennemi invisible. Ses cheveux s’étaient éparpillés dans tous les sens autour de son visage, son souffle était erratique et sa gorge en feu à force de hurler.

Elle n’avait plus conscience de rien autour d’elle, si ce n’était que de ces araignées à quelques pas d’elle. Ses pleurs redoublèrent et ses cris s’intensifièrent. Folle, elle était en train de devenir folle alors que les bêtes continuaient de courir sur leurs pattes vers elle. Ses yeux étaient écarquillés ; elle avait trop peur de les fermer et d’être à la merci du danger.

Quelque chose s’écrasa soudain sur l’araignée la plus proche, la réduisant en une infâme bouillie visqueuse. Des bras saisirent brutalement Harmonie par les épaules et la secouèrent. Harmonie leva un regard terrifié vers ce nouvel agresseur avant de reconnaître le visage de Dayan, plus inquiet qu’elle ne l’avait jamais vu. Ses jambes déjà tremblantes se dérobèrent sous elle mais il la rattrapa alors qu’elle s’effondrait et la souleva de terre.

La jeune femme reporta immédiatement son attention sur les araignées éparpillées tout autour d’eux, et dont plusieurs n’avaient pas été agiles pour éviter de se faire écraser par les chaussures du préfet-en-chef.

- Qu’est-ce qui se passe ? Arrête de crier et dis-moi ce qui se passe ? s’exclama Dayan, obligé de hurler pour couvrir les cris de la jeune femme.

Car effectivement, cette dernière n’avait pas refermé la bouche, et en était incapable.

- A… Ar… nées…

Elle ne pouvait penser à rien d’autre, son regard fixé sur les affreuses bestioles. Elle ne voulait pas qu’elles la touchent, surtout qu’elles ne s’approchent pas. Qu’elles s’en aillent, qu’elles disparaissent !

- Pitié… fais… qu-quelque chose, sanglota-t-elle alors que son corps était secoué de spasmes.

Elle sentit plus qu’elle ne se rendit compte que Dayan cherchait son regard, mais elle était incapable de lâcher des yeux les araignées. Le jeune homme sembla soudainement sur le point de la reposer par terre et Harmonie poussa un hurlement en se raccrochant à son cou, enfouissant sa tête contre sa poitrine. Il ne put donc faire autrement que la garder dans ses bras, et la colla contre le mur. Les yeux de la jeune femme devinrent fous quand elle se rappela que les bestioles pouvaient monter aux murs, et qu’il y en avait peut-être dans son dos, à côté d’elle, au-dessus de sa tête. Qu’à tout moment, une de ces choses pouvait glisser le long de son fil et atterrir juste sur son visage.

Cette pensée la fit paniquer de plus belle et elle commença à se débattre en tous sens, donnant des coups de pieds et des coups de poings à Dayan sans que ce soit intentionné.

- Incendio !

Des flammes surgirent de partout autour des deux jeunes gens, réduisant en cendres les araignées. Le Serdaigle avait réussi à se libérer une main pour brandir sa baguette sans qu’Harmonie ne touche le sol, comprimée qu’elle l’était entre le mur et son torse, et étant toujours soutenue par l’autre bras du jeune homme.

Quand enfin la dernière des bestioles autour d’eux eut disparue dans un grésillement, Harmonie laissa enfin ses pieds toucher le sol et s’effondra dans les bras du jeune homme.

- Calme-toi, c’est fini, entendit-elle maladroitement murmurer à son oreille.

Ses larmes se déversèrent en cascades et elle se pressa un peu plus contre le préfet-en-chef. Son cœur battait encore à lui rompre les côtes, ses membres étaient toujours en proie à des tremblements incontrôlables et de petits cris plaintifs continuaient de s’échapper de ses lèvres par moments. Elle n’arrivait pas à croire que ça puisse être vraiment fini. Elles allaient revenir, les araignées revenaient toujours.

La voix de Dayan lui parvenait comme à travers les bruits de la grande salle. De loin, couverte par les exclamations autour d’elle, et incompréhensible. Elle pouvait néanmoins la reconnaître, mais ne saisissait pas ce qu’il lui disait. Il la serra un peu plus fort contre lui avant de la forcer à reculer. Par réflexe, elle s’agrippa aux avant-bras du jeune homme et le dévisagea de ses grands yeux terrorisés.

- Harmonie ? crut-elle lire sur ses lèvres plutôt qu’elle l’entendit l’appeler.

La jeune femme se força à se calmer. Elle ferma les yeux et se concentra sur sa respiration pour que cette dernière reprenne un rythme normal. Elle inspira, expira, souleva les paupières. Le regard de Dayan la captura immédiatement et elle ne put plus échapper à ses pupilles perçantes.

- Ca va ? s’enquit-il d’une voix étouffée.

De telles paroles ressemblaient si peu au jeune homme qu’elle côtoyait d’habitude qu’Harmonie crut les avoir rêvées et ne répondit pas. Cependant, quand il les répéta, force lui fut d’admettre que le préfet-en-chef était réellement, pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, en train de se préoccuper d’elle. Non, disons la troisième fois. La première était lorsqu’elle avait cauchemardé en Antarctique, la seconde quand il l’avait portée alors que sa cheville était cassée. Deux fois en l’espace de quelques minutes, c’était totalement irréaliste ! Et pourtant…

La Serdaigle hocha lentement la tête, avalant avec difficulté. Elle avait la bouche sèche, et la gorge abîmée d’avoir trop crié. Dayan la relâcha. Elle tituba un instant sur ses jambes avant de se rattraper au mur, et étouffa une exclamation de souffrance quand sa cheville cassée l’élança douloureusement, la punissant de lui avoir imposé du poids, ne serait-ce qu’un bref instant.

- Je ne savais pas que tu avais une phobie des araignées, commenta Dayan.

Harmonie ne répondit pas, mais le préfet-en-chef si silencieux d’habitude s’avéra d’humeur bavarde. Il devait sans doute se forcer pour pousser la jeune femme à parler, qu’elle libère le surplus de peur qui s’était emparé d’elle l’instant auparavant.

- Je me demande vraiment ce que ta Gryffondor de mère dirait en te voyant dans cet état, enchaîna-t-il.

Il faisait déjà l’effort de lui parler, il ne fallait bien entendu pas en plus lui demander de lui dire des paroles gentilles.

- Elle me dirait sans doute que je ressemble à son meilleur ami, murmura Harmonie d’une voix éraillée.



Cette phobie des araignées, ce n’était pas nouveau. Les moustiques, abeilles, sauterelles, mouches, fourmis… Eux, elle les supportait. Pas les araignées. Elle se rappelait trop des petites bestioles de la cage. Elles n’entraient pas forcément avec elle dans sa prison, ne la touchaient pas, ne l’approchaient même pas, à vrai dire. Mais elles étaient là, dans le couloir, tout autour d’elle. Harmonie était capable de deviner pourquoi elle en avait si peur. Les araignées représentaient ses cauchemars de petite fille, et il ne s’agissait pas du monstre caché sous son lit, mais bien de cette étroite cage dans laquelle elle était recluse, là où le froid, le silence et l’humidité étaient les maîtres, là où elle avait été emmenée après qu’on lui ait arraché sa maman.

Celle-ci lui avait dit, quand elle était plus grande, qu’elle avait eu un ami, un de ses deux meilleurs amis, qui avait peur aussi des araignées. Il en était terrifié, mais il avait affronté sa peur en entrant dans une forêt remplie de ces bestioles pour accompagner Harry. C’était à ce moment-là qu’Harmonie avait commencé à soupçonner qu’elle ne serait jamais répartie à Gryffondor. Il fallait du courage pour se confronter ainsi à ses peurs, et ce courage elle ne l’avait pas. Elle ne serait jamais capable d’un tel acte, et l’état dans lequel elle venait de se mettre le prouvait. La cage l’avait trop marquée.
Chapitre 10 : Epitaphes by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Je fais une fixation sur le mot "épitaphe" depuis qu'il est apparu dans mes révisions de latin, allez savoir pourquoi, ce qui explique le titre. A part ça j'espère que ce chapitre vous plaira. Bonne lecture à tous !
3ème semaine: tenu :D
PS: attention, ce chapitre est tout ce qu'il y a de plus plat, mais au moins allez-vous enfin savoir où nos deux jeunes gens ont atterri ^^
Quand les tremblements la parcourant se calmèrent enfin, elle se redressa un peu et releva la tête. Dayan l’aida à marcher sans avoir à solliciter sa cheville et ils avancèrent de nouveau vers la porte. Harmonie s’attendait à tout moment à voir surgir une nouvelle araignée d’un coin d’ombre, mais se rendit compte avec soulagement qu’il n’y avait plus aucun morceau de la salle dans l’obscurité. Des flambeaux étaient accrochés à intervalles réguliers tout le long des murs, et Dayan les avait allumés. Bien entendu, il avait fait cela alors que toute l’attention d’Harmonie était focalisée sur la bête répugnante qui s’approchait dangereusement vers elle, si bien qu’elle n’en avait rien remarqué auparavant.

Ils entrèrent dans la salle et Harmonie la parcourut des yeux. Le lieu était immense. De grandes colonnes collées aux murs soutenaient plusieurs voûtes de pierre grise qui formaient le toit de la salle. Le sol était un dallage d’une couleur globalement identique, avec de larges motifs à certains endroits. Curieuse, la Serdaigle essaya de les identifier mais elle ne sut comprendre la logique entre les arabesques, paraboles et hyperboles qui se mêlaient et se confondaient.

Il y avait du mobilier aligné le long des murs, apparemment dans un bois très ancien, mais l’attention d’Harmonie fut soudain retenue par le centre de la salle. Même Dayan n’avait d’yeux que pour les quatre blocs de marbre. Et pourtant, il était un botaniste confirmé qui était presque en extase devant une simple fleur selon les dires des élèves de septième année ayant cours avec le professeur Longdubat en même temps que le préfet-en-chef des Serdaigle. Bien sûr, Harmonie se doutait que ces ragots étaient exagérés, mais il n’en restait pas moins qu’ils contenaient une base de vérité selon laquelle l’atlante s’intéressait beaucoup à tout ce qui touchait au végétal. Or, des meubles en bois conçus il y avait des lustres de cela auraient du retenir bien plus son attention que de la roche.

Harmonie voulut s’avancer mais ne le pouvait sans que le jeune homme ne l’y aide, ce qu’il finit par faire, ayant selon toute évidence lui aussi envie de satisfaire sa curiosité au sujet des pierres. En s’approchant, ces dernières firent tout de suite penser la Serdaigle à des tombes, et leur alignement lui rappela un cimetière. Et même plus précisément, le cimetière.



La dernière fois qu’elle s’y était rendue, elle avait huit ans, et c’était pour le meilleur ami de sa mère, justement. Ses souvenirs étaient assez vagues, mais il y avait trois choses dont elle se rappelait nettement. La première, c’était les pleurs de sa mère devant la tombe. La seconde, c’était ce que lui avait dit son père ou sa mère. Non, en fait, ce devait être son père. Il lui avait expliqué que contrairement aux autres tombes, le corps du défunt n’était pas sous terre. Il n’existait plus, tout simplement. Cependant, restait cette croix de marbre, avec l’épitaphe « Ronald Bilius Weasley » suivie de la date de naissance et de mort dont Harmonie était incapable de se rappeler.

La troisième et dernière des images qu’elle avait de cette visite au cimetière, c’était la vision de son père enlaçant sa mère dont les joues étaient noyées de larmes. Elle pouvait se remémorer avec précision les mots qu’il avait dit à ce moment-là. « Je continuerais de tenir ma promesse ». Les mots avaient été dits avec une telle force de conviction et un tel respect qu’ils s’étaient gravés dans son esprit.

Sur le moment, elle n’avait pas compris. Elle était assise dans l’herbe, à quelques pas d’eux, et attendait le retour à la maison en silence. Désormais, elle en connaissait un peu plus sur l’histoire de ses parents, et il ne l’étonnerait pas que son père ait promis devant la tombe de Ron de protéger, d’aimer, de prendre soin de sa mère ou tout autre à son sujet.

C’était un souvenir triste, mais un souvenir précieux. Elle savait que ce Ron qu’elle n’avait jamais connu, bien qu’étant née avant sa mort, avait beaucoup compté pour sa mère. Elle était certaine que c’était quelqu’un qui avait acquis le respect de son père, et pourtant beaucoup savaient que ce dernier était très dur à obtenir. Alors le peu de choses qu’elle se rappelait au sujet de ce Ron, elle essayait de ne pas l’oublier.



Une douleur dans sa cheville cassée ramena Harmonie au moment présent. Elle et Dayan se tenaient désormais devant la première des quatre tombes, car elle ne pouvait à présent plus douter que les blocs de marbre fussent autre chose.

- Ca explique pas mal de choses, murmura le jeune homme à côté d’elle.

Harmonie ne comprit pas ce qu’il voulut dire avant de repérer les inscriptions indiquant le nom du propriétaire de la dernière demeure qu’ils avaient sous les yeux. En de belles lettres qui laissaient penser que la magie avait été utilisée pour leur traçage, étaient gravés quelques mots. « Godric Gryffondor (927 – 988) Le courage du lion »

La jeune femme sentit aussitôt le sang affluer plus vite dans ses veines. Se trouvaient-ils réellement en présence de la tombe d’un des quatre fondateurs de Poudlard ? Personne n’avait jamais su ce qu’il était advenu de ces derniers à leur mort. Avaient-ils été enterrés ? Avaient-ils été inhumés ? Nul ne le savait, et les légendes avaient perduré d’années en années, de décennies en décennies, de siècles en siècles. Si bien qu’à ce jour, cela faisait plus d’un millénaire que les fondateurs étaient morts, et que tout être sensé avait abandonné l’espoir de découvrir, un jour, miraculeusement, ce qu’il était advenu des quatre.

Prise d’une soudaine agitation, Harmonie désigna les trois autres tombes à côté de celle de Gryffondor. Dayan ne répondit néanmoins pas à son attente en l’aidant à marcher jusqu’à ces dernières. Au lieu de cela, il sortit sa baguette et lança un sort sur la tombe, ce qui fit ouvrir de grands yeux à la jeune femme. Ses lèvres s’ouvrirent et se refermèrent silencieusement, dessinant le mot « blasphème », mais l’atlante n’y prit pas garde. Le marbre de la tombe sembla tout à coup devenir translucide et les deux jeunes gens purent voir à travers ce qui reposait sous la dalle. Harmonie eut le souffle coupé. Dans un cercueil de verre, le corps de Godric Gryffondor était intact. Il était allongé sur une étoffe rouge aux broderies d’or, les paupières closes, ses cheveux grisonnants de chaque côté de son visage, ses mains reposées sur sa poitrine.

- C’est vraiment Gryffondor… chuchota Harmonie, plus pour elle-même que comme une question adressée à son camarade.

Ce dernier la souleva par la taille et marcha jusqu’à la deuxième tombe. Le sortilège qu’il avait lancé sur le marbre commençait déjà à s’amenuiser, et la dalle retrouvait son opacité originale. Dayan réitéra le sortilège sur le deuxième bloc de marbre sur lequel était inscrit « Rowena Serdaigle (930 – 967) L’intelligence de l’aigle ». L’effet fut le même que pour la demeure de Gryffondor et les deux jeunes gens découvrirent avec fascination le corps de la fondatrice. Ses longs cheveux d’un brun foncé étaient éparpillés autour d’elle, aucune ride ne venait marquer son visage et ses mains étaient jointes dans une posture identique à celle de Godric. On aurait pu croire qu’elle dormait, n’eut-ce été la blancheur inhabituelle de son visage.

La jeune femme inclina la tête en signe de respect à celle qui avait fondé sa maison. A côté d’elle, elle pouvait sentir que Dayan était tendu, le regard captivé par Serdaigle. A la voir si belle dans le cercueil, l’histoire de Blanche-Neige qui lui avait conté sa mère lui revint à l’esprit. Devait-on faire recracher un morceau de pomme à la fondatrice pour qu’elle reprenne vie ? A moins qu’un prince charmant n’ait à la réveiller d’un baiser comme pour la Belle au Bois Dormant ? Sauf que ce n’était pas un siècle qui s’était écoulé, mais plus d’un millénaire.

- Elle avait trente-sept ans à sa mort, calcula Harmonie dans un murmure, comme de peur de réveiller la morte. Pas étonnant qu’elle ait l’air si jeune. Binns n’avait-il pas dit qu’elle était décédée à la suite d’un chagrin d’amour ?

Harmonie aurait pu rester longtemps à contempler Serdaigle mais finit par détourner la tête, curieuse de découvrir les visages des deux autres fondateurs. Elle se rappela alors que, suite à une dispute entre Gryffondor et Serpentard, ce dernier avait quitté l’école. Bien que sa tombe semble être présente, ce dernier y serait-il ? Ou les deux sorciers ne se seraient-ils jamais réconciliés, si bien qu’au décès de Salazar, ce dernier ait refusé au préalable de reposer au même endroit que les trois autres ?

La jeune femme brûlait de curiosité, mais il semblait que Dayan ne réussissait pas à arracher son regard de Rowena. Il fallut attendre que le sort qu’il ait lancé sur le marbre se soit totalement escompté pour qu’il reprenne ses esprits et décide enfin d’avancer vers les deux autres tombes.

- Si je puis me permettre un conseil, je te déconseillerai de tomber amoureux d’un macchabé, lui fit remarquer Harmonie.

A peine eut-elle achevé sa phrase qu’elle regretta de l’avoir prononcée. Avait-elle vraiment besoin de provoquer le préfet-en-chef ? De toute évidence : non. Elle s’attendait à ce que Dayan rétorque méchamment, se servant de la connaissance toute nouvelle de ce qui faisait le plus peur à la jeune femme. S’ils en venaient à se disputer, elle mettrait cela sur le compte de la nervosité, la curiosité et l’impatience. En tout cas ce fut ce qu’elle songea avant de se rappeler que le mot « impatience » ne faisait d’habitude pas partie de son vocabulaire, détruisant sa fausse excuse.

- Tu es jalouse, se contenta d’affirmer Dayan.

Harmonie ouvrit la bouche en grand pour s’offusquer, avant de la refermer sans que le moindre son n’en soit sorti. Elle chercha vainement quoi répondre mais le jeune homme ne lui prêtait déjà plus aucune attention et lançait le sortilège sur la troisième tombe. D’après l’inscription, il s’agissait de celle de Poufouffle. « Helga Poufsouffle (928 – 1001) La générosité du blaireau. »

Le sortilège de Dayan révéla le corps d’une très vieille femme, un léger sourire aux lèvres, et aux cheveux plus blancs que neige. Harmonie ne put que s’attendrir devant cette découverte. La sorcière avait l’air d’avoir été heureuse, d’avoir eu une vie bien pleine, et d’accueillir la mort avec réconfort. La préfète n’eut cependant pas le temps de s’attarder bien longtemps à son observation que le jeune homme la tirait devant la tombe de Serpentard. Tous deux échangèrent un regard entendu en s’arrêtant devant.

« Salazar Serpentard (925 – 992) L’ingéniosité du serpent. » Tels avaient beau être les mots gravés sur le marbre, les deux jeunes gens doutaient de réellement trouver le corps du sorcier sous la pierre. D’un mouvement du poignet et dans un chuchotement, l’atlante réitéra pour la quatrième fois son sortilège, et la tombe dévoila à leurs yeux le contenu du cercueil.

Harmonie et Dayan retinrent leur souffle en découvrant le macchabé, bien présent sous le verre. Malgré sa dispute avec Gryffondor, le quatrième des fondateurs avait toutefois décidé de choisir Poudlard comme dernière demeure. Si lui et Godric ne s’étaient pas réconciliés de leur vivant, au moins l’étaient-ils dans la mort. Cela pouvait-il être l’une des raisons de ce sourire si serein sur les lèvres de Poufsouffle ? Elle qui avait été la dernière des quatre à s’éteindre, elle avait du être bien aise de savoir que Serpentard était finalement revenu à Poudlard.

Pas un seul bruit ne filtra entre les deux jeunes gens, avant qu’Harmonie ne se laisse doucement glisser au sol, désirant ménager la seule jambe pouvant la supporter sans souffrir. Elle leva les yeux vers Dayan qui posait ses yeux tour à tour sur chacune des quatre tombes. Leurs regards se croisèrent brièvement ; la jeune femme lui demandant silencieusement les conclusions qu’il tirait de ce lieu.

La réponse du jeune homme n’était qu’un souffle, mais dans ce lieu, elle se répercuta en écho contre les colonnes de pierre et les voûtes entrelacés, retentissant bien plus fort qu’il ne l’avait prononcée.

- Les catacombes…
Chapitre 11 : Disparition by Realgya
Author's Notes:
Oups ! Désolée, désolée de poster aujourd'hui et non pas hier; toutes mes excuses... Vu l'approche de mon BAC, ce chapitre compte plutôt pour cette semaine-ci que la dernière. Je sais, ça veut dire entre 7 et 14 jours avant le prochain chapitre, mais je fais vraiment comme je peux... Si j'arrive à écrire avant, je vous le posterai, mais vous aurez dans ce cas bien de la chance...
Bonne lecture !
PS: pour ceux à qui Hermione et Draco manquaient, les revoilà !
PS2: quatrième semaine: non tenu :(
Harmonie se traîna sur le sol pour aller s’appuyer contre un mur. Elle posa sa tête en arrière et ferma les yeux. Elle n’avait jamais entendu parler de catacombes nulle part, ni dans les livres ni par voie orale. Sa mère devait sûrement savoir quelque chose, vu l’étendue de ses connaissances, mais si elle pouvait la joindre, elle pourrait aussi sortir d’ici sans aide.

Des bruits de pas lui apprirent que Dayan avait quitté la pièce après en avoir fait le tour. Il revint cependant peu de temps après, le visage impassible.

- Pour que les corps aient été entreposés ici, il devait y avoir un escalier auparavant mais je n’ai rien trouvé, déclara-t-il.

- Il a du être bouché par magie, réfléchit Harmonie. Un contresort aurait pu fonctionner, mais si l’enchantement pour faire disparaître l’escalier a eu lieu il y a mille ans, nos chances pour le faire réapparaître sont nulles.

Dayan ne répondit pas mais s’assit à côté d’elle.

- Tu n’es pas allé examiner tous ces meubles ? questionna la jeune fille.

Le préfet-en-chef l’ignora, mais elle se contenta de détourner la tête en haussant les épaules. De toute manière, avec Dayan, tout était perdu d’avance.



Cependant, au bout de quelques minutes, la curiosité reprit le dessus et Harmonie éprouva l’envie de chercher un quelconque indice qui pourrait leur permettre de sortir de ce lieu. Elle se leva en s’appuyant contre le mur et marcha à cloche-pied jusqu’au petit meuble de bois le plus proche. La Serdaigle eut un instant d’hésitation avant d’y toucher, et souffla dessus pour faire partir la plus grande partie de la poussière. Elle voulut ouvrir un tiroir qui s’avéra verrouillé, et sortit sa baguette pour le débloquer.

L’instant d’après, elle tirait précautionneusement le tiroir vers elle et découvrit des rouleaux de parchemin intacts, sans doute conservés grâce à un sortilège. Elle en prit un et le déroula avec soin, découvrant en fronçant les sourcils une écriture fine et penchée. Il ne lui fallut cependant pas longtemps pour reconnaître des runes et se félicita d’avoir pris cette matière.

Harmonie avait beaucoup hésité pour choisir ses options en troisième année. Elle ne savait pas quoi choisir entre l’arithmancie et l’étude des runes. Bien entendu, sa mère lui avait parlé des deux matières en toute objectivité pour qu’elle puisse se faire une idée. Finalement, elle avait décidé de prendre les deux. Par conséquent, elle avait délaissé les soins aux créatures magiques, que de toute manière son père voyait d’un mauvais œil, et l’étude des moldus, bien qu’il lui ait semblé que ses deux parents n’auraient pas été contre, voir même plutôt pour qu’elle prenne cette option. Mais c’était normal. Lors de leur adolescence, les préjugés contre les moldus pullulaient. Harmonie elle savait sa mère grande défenseuse de l’égalité, et soupçonnait fortement son père de regretter certains actes passés commis à cause de ces idées obsolètes.

Le seul regret de la jeune fille, c’était de ne pas avoir pu prendre la divination. D’abord parce que son emploi du temps ne pouvait pas lui permettre le choix de plus de deux options, et d’autre part car ses deux parents s’y étaient tout de suite opposés vigoureusement. Enfin, ils s’y seraient opposés si elle avait pris le risque de leur demander leur avis sur le sujet. Dès qu’ils avaient pris connaissance de la liste des options possibles, tous deux avaient eu une belle grimace commune à la lecture de la matière et les propos qu’ils avaient tenu ensuite avaient confirmé à leur fille qu’ils ne tenaient pas cette option en haute estime. Tant pis. Cela lui aurait bien plu pourtant, les codes et signes cachés parmi les tasses de thé, boules de cristal et autres… Surtout les significations des mouvements des planètes. L’astronomie n’était pas sa matière préférée pour rien, bien que le professeur Starkey soit de loin, pour sa part, son professeur favori.



Harmonie parcourut des yeux les runes, fronçant les sourcils sur certains symboles qu’elle avait plus de mal que d’autres à reconnaître. Un souffle dans sa nuque la fit subitement frissonner. Les battements de son cœur s’accélérèrent et inconsciemment elle bloqua sa respiration. Dayan était juste derrière elle, les lèvres à quelques centimètres de son cou. Son bras passa par-dessus son épaule pour attraper le parchemin. Il le lui prit des mains et s’éloigna sans qu’elle réagisse, encore paralysée par leur proximité soudaine.

La jeune fille reprit soudain ses esprits et se tourna vers l’atlante avec contrariété. Il était plongé dans la lecture du parchemin et ne lui prêtait déjà plus aucune attention. Se mordant la lèvre inférieure, Harmonie se força une nouvelle fois à l’ignorer et prit un des autres rouleaux de parchemin dans le tiroir. La même écriture se présenta sous ses yeux, et il ne lui fallut pas longtemps pour identifier l’auteur. Son regard se porta automatiquement sur la tombe de Rowena Serdaigle. Ils ne devraient pas être là, à troubler leur repos. Et encore moins lire la correspondance de la Fondatrice.

En tête de la lettre, car c’en était une, Harmonie avait pu identifier une salutation envers Godric. Qui avait placé ses parchemins là ? Gryffondor ou Serdaigle ? Un sentiment de culpabilité naquit chez Harmonie et elle reposa la lettre sans poursuivre plus en avant sa lecture. Elle clopina ensuite jusqu’à Dayan et lui reprit le parchemin des mains, ce qu’il ne sembla pas apprécier.

- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda-t-il sèchement.

- Ca ne nous regarde pas, je range ce courrier, lui répliqua Harmonie, moins froidement qu’elle ne l’aurait voulu à cause des légers tremblements de sa voix.

Elle referma le tiroir en s’appuyant dessus et retourna s’asseoir, épuisée. Ces quelques pas lui avaient demandé un effort considérable.

- Tu as conscience que la solution pour sortir d’ici et peut-être dans ces lettres ? souleva Dayan.

- Je ne pense pas, souffla Harmonie. Et même si c’est le cas, laissons du temps à nos professeurs pour nous retrouver avant de violer leur intimité.

Elle accompagna ses mots d’un mouvement de tête envers les tombes, pour préciser inutilement de qui elle parlait. Dayan sembla contrarié mais s’assit également, se positionnant en tailleur contre le mur à une distance plus que respectable d’elle. Sait-on jamais, elle avait peut-être une maladie contagieuse ? pensa-t-elle avec amertume.

- Je leur laisse une demi-journée, décida-t-il. Si dans environ douze heures nous sommes toujours bloqués ici, j’épluche toutes les informations à notre disposition.

Sur ce, il fit apparaître un sablier sous l’œil respectueux d’Harmonie. Elle était bien incapable d’un tel sortilège.

Son regard survola les différents meubles de bois. Ces derniers ne contenaient pas obligatoirement également des parchemins, mais ce qu’ils renfermaient devait avoir le même degré d’intimité que la correspondance entre Rowena et Godric.

***

Draco précédait Hermione dans le parc de Poudlard, marchant vite en serrant sa cape autour de lui pour se protéger du froid. Il lui tardait d’arriver au hall d’entrée pour échapper au froid mordant, et fulminait tout bas contre la vieille McGonagall. Il se demandait vraiment quand elle prendrait sa retraite celle-là. Bien entendu, il s’assurait que ses paroles soient inaudibles pour sa femme, il ne voulait pas que cette dernière se mette à le sermonner.

Pour combler son énervement, à peine avait-il refermé les portes du hall derrière Hermione qu’il tomba nez-à-nez avec les personnes qu’il ne supportait que de manière très limitée. Edgar, le nouveau concierge aussi acariâtre qu’avait pu l’être Rusard, le détaillait en reniflant à arrière-plan, et devant lui deux atlantes avaient commencé à lui faire la conversation sans qu’il n’ait enregistré aucune de leurs paroles. Il avait cependant tout de suite reconnu Lilia et son mari, et cru entendre plusieurs fois les mots « Poudlard », « première fois », « fascinant », « Dayan » et « Harmonie ».

- C’est bon Edgar, inutile de nous accompagner, je sais où se trouve le bureau de la directrice, claironna Hermione en prenant la tête du petit groupe.

Les deux atlantes la suivirent en souriant et en détaillant tout ce qu’ils croisaient d’un regard fasciné, mais Draco avait l’habitude de reconnaître des gens anxieux, et il savait que ces ceux-là l’étaient. Pas que se trouver dans un environnement où abondait la magie comme Poudlard les étonnait ; plutôt qu’ils se demandaient pourquoi ils avaient été convoqué par la directrice de l’école.

- Je vois mauvais Dayan faire bêtise, déclara le mari avec un accent prononcé. Et Harmonie non aussi.

Draco grinça les dents en entendant sa langue ainsi écorchée et préféra détourner son regard alors qu’Hermione confirmait en souriant que ce n’était sans doute pas pour cela. Son regard accrocha néanmoins un bref instant celui de Draco et il put lire facilement l’inquiétude qui s’y reflétait. S’il s’était s’agit d’une simple dispute entre les deux jeunes gens – ce qui n’aurait pas étonné Draco et Hermione puisqu’ils étaient au courant que leur fille et Dayan ne s’entendaient pas – ils auraient reçu une lettre par hibou ; McGonagall ne les aurait pas fait déplacer à moins qu’il se soir produit un évènement vraiment important.

Les quatre adultes firent bientôt face à la gargouille et Hermione rosit en se rendant compte qu’elle ne connaissait pas le mot de passe, et que finalement il aurait mieux valu qu'Edgar les accompagne. Une furieuse envie de l’embêter à ce sujet s’empara de Draco mais il se retint. Ils n’étaient pas seuls, et ils avaient un minimum de sérieux à respecter.

Malgré cette bévue, la statue ne tarda pas à pivoter pour laisser descendre Longdubat. Draco n’en revenait pas que ce maladroit ait pu devenir professeur, et pourtant si ! Hermione le salua avec chaleur, poussant un soupir de soulagement en constatant qu’ils allaient pouvoir monter. Mais alors que les deux époux Malfoy grimpaient les premières marches, les atlantes et le professeur de botanique entamèrent la conversation au sujet de Dayan, pour qui apparemment l’étude des plantes était la matière favorite. Longdubat ne tarissait plus d’éloges au sujet de « cet étudiant si brillant » et des sourires béats s’élargissaient sur les visages de Lilia et son mari.

Hermione les ramena à l’ordre des priorités en rappelant que la directrice les attendait et Longdubat prit congé. Draco escalada rapidement les marches, agacé au plus haut point. Cette visite à Poudlard l’énervait, et il ne lui tardait que d’une chose : rentrer chez lui pour se consacrer aux dernières variations de la bourse sorcière. En fait, tout ceci l’énervait avant même qu’il n’ait transplané jusque devant les hautes grilles de l’école.

Il toqua contre le battant de la porte, et ouvrit cette dernière après en avoir reçu l’autorisation de la part de McGonagall depuis l’autre côté du battant.

- Mr Malfoy et Mrs… Malfoy, trébucha légèrement la directrice, ayant sans doute eu le réflexe d’appeler Hermione par son nom de jeune fille.

Elle salua les deux atlantes et les invita tous à s’asseoir dans les fauteuils en face d’elle avant de poser ses coudes sur le bureau et de le dévisager un par un à travers ses lunettes. Draco retint un sourire en notant que les parents de Dayan n’étaient pas à l’aise avec la directrice.

- J’ai quelque chose de très important à vous annoncer, déclara l’ancienne professeure de métamorphoses.

Hermione s’avança sur le bord de son fauteuil, comme lorsqu’elle était en cours et ne voulait rien perdre de ce qui allait suivre. Elle aurait eu une plume et un parchemin en main pour noter que cela n’aurait pas étonné Draco. Il reporta cependant son regard sur la directrice qui le contemplait d’un œil sévère après avoir surpris son moment d’inattention. Un bref instant, il se revit lui-même élève à Poudlard, mais chassa bien vite ces pensées de son esprit.

- Vos enfants, annonça gravement la directrice, Dayan et Harmonie, ont disparu depuis trois jours.
Chapitre 12 : Annonce by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Vous en avez de la chance, vous n'allez pas attendre la semaine prochaine pour un nouveau chapitre ! Enfin si, mais uniquement après avoir lu celui-ci ^^
Voili voilou, ceci est un vrai chapitre (pas un riquiqui que j'ai pas eu trop de temps d'écrire comme j'avais prévu de vous poster). J'espère qu'il vous plaira, surtout que l'histoire des trois jours n'est pas éclairée, et que je vais à l'encontre des prévisions de certains (voir de la totalité) !
Bonne lecture :D
PS: cinquième semaine: tenu
Draco fixa longuement McGonagall. Dans le bureau, personne ne pipait mot, prenant peu à peu conscience de ce qu’avait annoncé la directrice.

- Vous voulez dire, reprit calmement Hermione, qu’ils se sont absentés de cours pendant trois jours ?

Draco pouvait sentir les deux atlantes tendus à l’extrême, et la gêne de McGonagall quand elle répondit. Il excellait dans l’analyse du comportement d’autrui.

- Aucun de leurs camarades ne les as vus depuis trois jours. Ni aux repas, ni dans leurs dortoirs. La dernière fois qu’ils ont été aperçus était lors d’une ronde commune des préfets. Hagrid a déjà entamé les recherches dans la forêt interdite, et a interrogé les centaures. Ceux-ci n’ont rien pu lui dire, et pourtant les centaures sont réputés pour être au courant de tout.

- Et partagent rarement leurs informations, ajouta Hermione qui avait déjà eu affaire à eux plusieurs fois. Quand bien même ils sauraient quelque chose que nous n’en saurions rien.

- Votre rancœur est mal placée, défendit la directrice par principe.

- Je n’ai aucune rancœur, s’opposa Hermione en fronçant les sourcils. Je me rappelle juste de leur silence lorsque Voldemort se cachait dans la forêt interdite quand j’étais en première année. Ma remarque n’est en rien hasardeuse.

Draco haussa un sourcil face au calme apparent de son épouse. Il l’aurait imaginée plus véhémente dans ses propos, au lieu de parler avec cette voix posée où teintait un soupçon d’agacement.

- Les êtres de l’eau n’ont rien pu nous dire non plus, ainsi que les habitants de Pré-au-Lard, reprit McGonagall. Les fantômes de Poudlard ont été envoyés à leur recherche dans tout le château, et le parc, le lac et la forêt compris. Nous ne préviendrons le ministère qu’avec votre accord suite à cette réunion.

- Etes-vous sûre qu’impliquer le ministère soit une bonne idée ? releva Hermione.

- Il est certain que je n’apprécierai guère de les voir débarquer à Poudlard, mais la décision vous revient.

- Je pense que nous pourrons nous passer de leur intervention, approuva Hermione. Et il faudra aussi prendre soin que la presse ne soit pas au courant de cet incident, cela pourrait nuire à l’image de l’école.

Draco dévisagea sa femme, admirant une nouvelle fois le sang-froid dont elle faisait preuve. Si lui se savait inébranlable, bien qu’il se demande comment cette empotée de McGonagall avait fait pour perdre deux élèves, il ne se doutait absolument pas qu’Hermione resterait de marbre. Ce qui était certain, c’est que les atlantes ne l’étaient, eux, absolument pas. Le mari de Lilia se leva brusquement et donna un grand coup de poing sur le bureau en commençant à s’énerver dans sa langue natale. Sa conjointe se leva pour l’enjoindre au silence et prit elle-même la parole, sa voix trahissant une colère retenue.

- Nos enfants, qui étaient sous votre responsabilité, ont disparu, et vous vous préoccupez de l’image que cela pourrait avoir sur l’école.

Elle foudroya Hermione du regard, venant apparemment de perdre toute l’amitié qu’elle lui témoignait jusqu’à ce jour, ce qui n’était pas pour contrarier Draco.

- Leur sécurité passe avant tout, et nous exigeons que tout soit mis en place pour les retrouver, et aussi prévenir le ministère de la magie, ajouta-t-elle avec rancœur.

- Ca doit être déjà prévenu ! ragea son mari.

- Je ne pouvais prendre la responsabilité de le prévenir sans votre accord… remarqua la McGonagall.

- Ce n’est pas une très bonne idée d’impliquer le ministère, intervint Hermione. Cela…

- Je me fiche l’image l’école ! aboya le mari de Lilia dans sa direction en se dégageant du bras de sa femme. Mon fils en danger et vous dépêchez d’aller au secours sinon…

- Et sinon quoi ? rétorqua froidement Draco en se levant à son tour et en se plaçant devant Hermione.

Il toisa l’atlante du regard et son visage se durcit.

- Je ne tolèrerai pas qu’on parle sur ce ton à ma femme. De plus, enchaîna-t-il avant que l’atlante n’ait eu le temps de rétorquer, la directrice de Poudlard a agi parfaitement comme il le fallait, et se mettre en colère ne servira surement pas à retrouver nos enfants. Il faut savoir garder son sang-froid dans des situations comme celle-ci. Le ministère sera d’une totale inutilité pour retrouver nos enfants, et ébruiter cette affaire dans la presse ne nous attirera que des ennuis donc il est hors-de-question que quiconque soit prévenu, quoiqu’il en soit dit.

L’atlante le dévisagea avec un air mauvais, et les deux hommes restèrent un mauvais à se jauger du regard.

- Vous savez, je ne pense pas qu’il y ait de souci à se faire, déclara Hermione. Nos enfants sont grands, et s’ils sont restés dans les limites du château, ce ne sera pas un problème pour les retrouver. Même s’ils sont à Pré-au-Lard, les gens de là-bas finiront par les repérer. Ils ont leurs baguettes, ils peuvent se défendre.

- Nous ne sommes plus en guerre, poursuivit McGonagall. Vos enfants ne craignent absolument rien, même en-dehors du château. Vous semblez oublier trop facilement que ce sont des sorciers presque majeurs.

Lilia acquiesça faiblement de la tête, les larmes au bord des yeux. Elle adressa un regard d’excuse envers Hermione et prit la main de son époux pour le tirer en arrière. Ce dernier finit enfin par céder devant Draco et se rassit en adoptant une mine renfrognée.

- Je vous assure que nous les retrouverons très vite, annonça Hermione avec confiance.

Son mari la contempla un instant, cherchant à savoir ce qui se passait dans sa tête. Il avait du mal à croire qu’Hermione était aussi sereine qu’elle le laissait voir. Ou alors, si c’était vraiment le cas, c’était qu’il y avait basilic sous roche. Lui-même se retenait avec quelques difficultés de ne pas reprocher à la directrice l’affaire. C’était bien la première fois dans l’histoire de Poudlard qu’on devait « égarer » des élèves come ça.



- Qu’est-ce que tu as en tête ? demanda aussitôt Draco dès qu’ils eurent quitté l’enceinte de Poudlard.

- Pourquoi veux-tu que j’ai quelque chose de spécial en tête ? s’étonna Hermione.

- Ce calme ne te ressemble pas.

Les deux atlantes les dépassèrent d’un pas énergique, le mari de Lilia leur adressant un regard furieux.

- J’ai toujours dit qu’ils n’étaient pas commodes, remarqua anodinement Draco.

Ces paroles lui attirèrent un coup de coude dans les côtés et il grimaça légèrement. Ils franchirent les grilles et Hermione s’arrêta un instant, réfléchissant. Valait-il mieux qu’ils commencent par aller à Pré-au-Lard ou bien…

- Qu’est-ce que tu attends ? l’interrompit dans ses pensées son mari.

- Rien, je ne compte juste pas laisser toutes les recherches à McGonagall.

- Donc direction Pré-au-Lard, n’est-ce pas ? déduisit Draco.

Hermione opina de la tête et tous d’eux transplanèrent simultanément. L’instant d’après, la jeune femme entrait dans l’ancienne boutique de Zonko qui avait été rachetée et appartenait désormais à l’entreprise Weasley&Weasley. Malgré la mort de Fred, le nom de cette dernière n’avait pas été modifié, en hommage au deuxième des deux jumeaux.

Hermione traversa la boutique peu peuplée, soulagée que ce jour-là il ne soit pas autorisé aux élèves de se rendre à Pré-au-Lard, et s’accouda au comptoir. Sous sa robe, elle croisait les doigts pour que George soit ici et non sur le chemin de Traverse, et c’est avec un immense sourire qu’elle l’accueillit quand il apparut.

- Hermione ! s’exclama-t-il en la rejoignant.

Son regard se rembrunit.

- Malfoy… maugréa-t-il en dévisageant Draco qui se tenait à une distance respectueuse.

- Weasley, je suis très désenchanté de te revoir, déclara-t-il avec froideur.

- Au moins vive la réciprocité, que puis-je pour toi Hermione ? retrouva le sourire le vendeur. Si c’est pour tes deux garnements, j’ai parfaitement ce qu’il…

- Non, surtout pas, s’exclama Hermione alors que Draco fronçait les sourcils. Ils font déjà suffisamment de dégâts sans tes inventions, je te prierai de garder ces dernières rangées.

- Jusqu’à Poudlard ?

- Jusqu’à leur mort, assena Hermione.

Elle perçut néanmoins le regard entendu qu’il échangeait avec Draco et se retourna suspicieusement vers son mari. Ce dernier s’était éloigné et faisait mine d’observer avec attention des crèmes canaris. En clair, il ne voulait pas des inventions Weasley sous son toit, mais si Atlante et Antartik les utilisaient à Poudlard, ça lui convenait. Aucun respect des règlements, comme toujours ! Hermione trouvait ça presque aberrant.

- Alors, si ce n’est pas pour cela, qu’est-ce qui t’amène ? questionna George.

- Tu dois être au courant que ma fille et un de ses camarades ont disparu de l’école, il parait que les habitants du village ont été questionnés.

- J’étais encore à Londres à ce moment-là mais on m’en a parlé quand je suis arrivé, acquiesça son interlocuteur. J’ignorai qu’il s’agissait d’Harmonie.

- Et bien il s’agit d’elle, soupira Hermione.

- Brave fille, fit pensivement George.

Cela lui valut un regard courroucé d’Hermione, et un noir de colère de Draco qui avait passé la tête de l’autre côté d’une étagère.

- Je suppose que tu veux que je te prévienne si je suis au courant de quoique ce soit, supposa George.

- Exact, approuva Hermione.

- Aucun problème. Mais tu sais, à cet âge, c’est normal de vouloir s’isoler entre amoureux.

La jeune femme prit une expression choquée en imaginant ce qui avait pu traverser l’esprit de sa fille, et elle entendit un grognement dans son dos. Draco ne semblait pas apprécier du tout, mais alors pas du tout l’idée.

- Mais ne t’en en fais pas ! essaya de les rassurer George, les yeux rieurs devant la mine déconfite d’Hermione. Harmonie est une fille sérieuse, il n’y a pas de raison.

Son interlocutrice put lire sur ses lèvres s’esquisser les mots « comme toi » mais il les retint juste à temps. Il était vrai qu’au vu de la conception d’Harmonie, elle n’était pas un exemple à suivre.

- Voilà c’est tout, conclut-elle en chassant le flot de souvenirs qui lui revenait de la tête. Il faut que je me dépêche, je voulais passer voir Harry.

- Ah, pour lui demander ce-que-tu-sais, fit-il en prenant un air énigmatique, sans doute pour énerver Draco qui lui, ne savait pas, et avait pris un air perplexe d’après ce qu’Hermione pouvait voir du coin de l’œil. Si tu veux mon avis, c’est tu-sais-qui qui l’a.

- Tu crois qu’il aurait pu la prêter à… pâlit la jeune femme. Parce que si c’est le cas, on n’a aucune chance de la retrouver.

- Mais bien sûr que si vous allez retrouver Harmonie, ne te fais pas de mouron pour ça, la rassura George. Je te dis juste que tu ne devrais pas perdre ton temps à aller voir Harry, il y a très peu de chance pour que ce que tu cherches y soit.

- Je peux savoir de quoi vous parlez tous les deux ? s’énerva Draco en approchant.

George lui adressa un grand sourire.

- Mais voyons c’est évident, on parle de tu-sais-quoi !

- Non je ne sais pas quoi, et…

- Merci beaucoup George, tu as raison je vais faire comme ça, le coupa Hermione.

- Au plaisir de rendre service.

La jeune femme tourna les talons, attrapa son mari par le bras qui, sinon, allait encore protester, et le tira hors de la boutique.

- Reviens quand tu veux ! s’exclama George. Et sans ton pot de colle si possible.

Hermione rit mais ne répondit pas, préférant tirer Draco le plus loin possible de George.
Chapitre 13 : Perturbations by Realgya
Author's Notes:
J'ai fini mes épreuves, j'ai fini mes épreuves ! :D
Désolée, c'est juste un soulagement de pouvoir écrire à nouveau sans mauvaise conscience. Du coup voici un nouveau chapitre. Je sais, il est court et il ne se passe rien, mais promis le prochain sera bien plus intéressant :)
Bonne lecture à tous !
Harmonie faisait le tour de la salle d’un pas agité. Elle commençait à être nerveuse et se tordait les mains. Son regard survola les alentours, cherchant quelque chose sans qu’elle ne sache quoi. Des bras l’enlacèrent soudain par derrière, et en baissant la tête elle put reconnaître la peau bleue de l’atlante.

- Calme-toi, lui souffla-t-il à l’oreille.

- J’essaye, mais qui sait depuis combien de temps nous sommes enfermés ici, souffla la jeune fille avec une pointe de désespoir dans la voix.

Elle se retourna pour faire face à Dayan aux contours flous. Les lèvres du jeune homme se posèrent tout naturellement sur les siennes, mais elle ne ressentait rien, si ce n’était une impression de contentement. Ses mains allèrent se placer dans la nuque du jeune homme qui la serrait contre lui, et elle ferma les yeux, le visage du jeune homme dansant dans son esprit.



- Malfoy !

Harmonie sursauta violemment et jeta des coups d’œil autour d’elle, hagarde. Ses yeux croisèrent ceux de Dayan qui la regardait avec agacement.

- Pour la troisième fois, peux-tu me passer le parchemin qui est à ta droite, s’il te plaît ?

Il ponctua sa phrase d’un soupir exaspéré et Harmonie se dépêcha de lui passer ce qu’il souhaitait. Elle s’était donc endormie, et toute cette scène affreusement gênante n’était qu’un rêve. Tant mieux ! Après tout c’était logique, sa cheville lui faisait encore mal, et donc elle n’aurait pas pu marcher dans la pièce sans l’appui du jeune homme.

Les doigts des jeunes gens se frôlèrent malencontreusement quand elle lui passa le parchemin demandé, et elle retira sa main vivement. La faim la taraudait, mais ils n’avaient rien à manger. Depuis combien de temps étaient-ils coincés là ? Des heures, des jours, des semaines ? Harmonie n’aurait rien su en dire. Elle passait son temps, à l’instar de Dayan, à lire les parchemins trouvés de-ci de-là dans les différents meubles de la pièce, et s’absentait parfois dans la salle d’à côté pour satisfaire un besoin urgent d’une manière peu élégante, le jeune homme l’aidant à s’y rendre et à revenir.

De grandes cernes devaient s’étaler sous ses yeux, bien qu’elle n’ait pas de miroir pour se le voir confirmer, et pour apaiser son estomac elle ne pouvait que boire, encore et encore. Elle attrapa la petite coupe argentée trouvée dans un meuble avec tout un service assorti, et en voulant formuler un aguamenti découvrit avec horreur qu’elle n’avait plus sa baguette sur elle. Mais bon, ça lui arrivait couramment, pas de quoi paniquer.

Elle tâta l’espace autour d’elle, se souleva un peu à l’aide du mur dans son dos pour vérifier qu’elle n’était pas assise dessus, inspecta les environs, pensant qu’elle avait roulé. Harmonie se pencha sur le sol et posa la tête contre le sol froid pour regarder sous les meubles. Son agitation finit par lui attirer l’attention de son compagnon de galère.

- Un problème ? s’aventura-t-il à lui demander.

- Je ne trouve plus ma baguette, exposa-t-elle en se redressant.

- Tu ne trouves plus ta baguette, répéta Dayan avec stupéfaction. Si elle n’est pas dans ta poche, elle devrait être dans ta main. On ne perd pas sa baguette magique.

- J’ai du la poser en dormant… marmonna Harmonie sans lui prêter attention.

Elle releva l’air de totale incompréhension sur le visage de Dayan à l’idée qu’on puisse perdre quelque chose d’aussi important. Le jeune homme sortit la sienne et l’agita.

- Accio baguette d’Harmonie Malfoy.

Un frisson parcourut l’échine de la jeune fille quand il prononça son prénom. Un bout de bois surgit de sous une commode et fila dans la main de Dayan main, suivi des yeux par Harmonie. Le jeune homme la lui tendit avec exaspération et elle ne put empêcher son regard de dériver sur sa bouche. Son rêve lui revint fugacement en mémoire et c’est avec peine qu’elle obligea ses joues à garder leur couleur naturelle. Avait-elle vraiment pu imaginer, même inconsciemment, qu’elle et Dayan puissent s’embrasser ? C’était totalement surréaliste. Et dire qu’elle se vantait d’habitude d’avoir un esprit logique.

- Merci, murmura-t-elle du bout des lèvres en s’écorchant la bouche de devoir le remercier.

- Il n’y a vraiment pas de quoi, répliqua le jeune homme.

Elle attrapa son bien du bout des doigts, prenant garde à ne pas toucher Dayan, et fit apparaître de l’eau dans la coupe argentée. A côté d’elle, le jeune homme se leva et s’éloigna se dégourdir les jambes. Harmonie l’envia sans pouvoir l’imiter, à cause de sa cheville blessée. Au lieu de cela, elle but à petites gorgées le liquide, sans pour autant oublier les réclamations de son ventre, et reprit les parchemins les plus proches pour replonger dans sa lecture.

***

Hermione héla le premier Gryffondor passant à sa portée pour lui demander s’il savait où se trouvait Teddy Lupin.

- Teddy ? s’étonna le jeune homme. Il doit être dans la salle commune.

Hermione le remercia et entama la montée des escaliers au pas de course, suivie de près par Draco qui maugréait qu’elle allait trop vite. Traversant les couloirs de Poudlard, la jeune femme salua en hâte Nick-Quasi-Sans-Tête quand elle le croisa, et se débarrassa de Peeves d’un coup de baguette magique.

- Mot de passe ? demanda la Grosse Dame quand elle vint se présenter devant elle.

- Je ne l’ai pas, mais je voudrais parler à Teddy Lupin, de sixième année.

- Sans le mot de passe, vous n’entrez pas, se contenta de préciser la Grosse Dame avant de reprendre la conversation avec un sorcier au nez crochu actuellement en sa compagnie dans le tableau.

- Il ne nous reste plus qu’à attendre qu’un élève sorte, ou rentre, soupira Hermione.

- Comme quoi il était inutile de se presser, fit remarquer son mari.

Son épouse lui lança un regard sévère qui lui tira un sourire.

- Alors c’est là, votre salle commune, se contenta-t-il de discuter. Pas très facile d’accès je dois dire, au fin fond d’un couloir en haut de centaines de marches.

- Parce que votre salle commune l’est, facile d’accès ? questionna Hermione. Il y a des escaliers également, et en plus les cachots sont humides et lugubres. Je parie que certains de première année se sont déjà perdus en cherchant leur salle commune.

- Ce serait aussi le cas de ceux de Gryffondor, répliqua Draco. Et puis notre salle commune n’est ni lugubre, ni humide.

- Toute en lumières vertes et murs dénudés de décoration, cita Hermione.

- Esprit de déduction ? Celle de Gryffondor doit crouler sous les tapisseries et les fauteuils rouges et or. Tu as raison, nous nous devons nous asseoir sur de vieilles chaises grinçantes.

- Non vous avez des fauteuils, rectifia la jeune femme.

- Ah, tu nous accordes des sièges confortables, se moqua son époux.

- Tout ce que je dis n’est pas un préjugé sorti de mon esprit mais la vérité, contrairement à tes déclarations, s’énerva Hermione.

- Vraiment ? fit Draco en haussant un sourcil. Et comment le saurais-tu ?

- Ce sont Harry et Ron qui me l’ont raconté, déclara sa femme avec suffisance comme si cela suffisait à justifier de la véracité de ses propos.

- Et comment eux le sauraient-ils, si ce n’est que par les images crées par leurs esprits ?

- Ils s’y sont déjà rendus.

Draco observa longuement son visage, cherchant à savoir si elle bluffait ou non.

- Ca m’étonnerait, déclara-t-il avec froideur.

- Ne me crois pas, s’en moqua Hermione en se détournant de lui. De toute manière tu étais avec eux à ce moment-là.

Du coin de l’œil, elle put noter le froncement de sourcils de Draco et dut admettre qu’une part d’elle-même était ravie de pouvoir le contraindre au silence, et de susciter chez lui autant de perplexité.

- Je ne m’en souviens pas, mais je suppose qu’il y a une raison à cela, remarqua l’ancien Serpentard.

A sa voix doucereuse, Hermione perçut aussitôt la menace latente et s’éloigna légèrement de lui. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour l’empêcher de venir dans son dos et son souffle chaud vint se loger dans sa gorge.

- Tu me racontes ? lui proposa-t-il dans un murmure au creux de l’oreille.

- C’est une longue histoire, opposa Hermione. Une autre fois peut-être.

Elle voulut s’écarter mais les mains de Draco sur ses poignets la retinrent.

- Ce n’est pas grave, je ne suis pas pressé, lui glissa-t-il avec de déposer un baiser furtif dans son cou.

Hermione frissonna et le maudit de tout son être. Il savait qu’elle allait finir par craquer s’il continuait ainsi, et elle se disait que ce n’était peut-être pas très prudent de lui apprendre que ses amis l’avaient dupé avec du polynectar s’il ne devait pas être certain qu’il s’écoulerait plusieurs longs mois avant sa prochaine rencontre avec Harry. L’émergence de Victoire de la salle commune de Gryffondor lui sauva la mise, et elle se dégagea brusquement pour aller à la rencontre de la jeune fille.

- Hermione ? s’étonna-t-elle. Qu… Ah je sais, c’est pour Harmonie.

Son regard se fit aussitôt plus triste alors que l’adulte l’enlaçait.

- Je viens voir Teddy, il paraît qu’il est dans la salle commune.

- Oui ne bouge pas je vais te le chercher, déclara Victoire en faisant demi-tour, disparaissant derrière le portrait de la Grosse Dame.

- Ne crois pas m’échapper comme ça, rappela la voix de son époux dans son dos.

- Je crains qu’il ne faille remettre cette discussion à plus tard, le nargua-t-elle alors que Teddy se présentait devant eux.
Chapitre 14 : La carte des Maraudeurs by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde !
Tout d'abord, sachez que je suis désolée pour cette longue attente, et rien de ce que je ne pourrait dire ne pouvant l'excuser, je ne vais pas m'étendre sur ce sujet.
Pour ceux que cela intéresserait, sachez que j'ai eu mon BAC mention Bien, et que je pars samedi en vacances pour deux semaines, donc navrée de vous apprendre que je ne vais pas encore reprendre un rythme de publication régulier, alors que ça aurait pourtant déjà dû être le cas depuis longtemps...
Bref, je suis impardonnable, mais j'espère que vous apprécierez quand même ce court chapitre. Bonne lecture à tous !
- Bonjour Teddy, j’aurai voulu t’emprunter la carte des Maraudeurs si ça ne t’ennuie pas, débuta aussitôt Hermione.

- Sans problème, mais c’est inutile.

Hermione fronça les sourcils.

- Que veux-tu dire ?

- Vois par toi-même.

Après avoir fouillé quelques secondes dans son sac, il sort le parchemin vierge et le tend à l’adulte.

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, déclare-t-elle en appliquant le bout de sa baguette sur la carte.

A côté d’elle, Draco ouvre de grands yeux alors que les lignes dessinant Poudlard apparaissent, ainsi que les personnages.

- Ca explique… beaucoup de choses, l’entend-elle murmurer pour lui-même.

Hermione parcourt la carte du regard, lisant avec application chaque nom, chaque prénom. Dans le parc, dans les tours, à tous les étages, y compris les cachots… Nulle part elle ne voit le prénom de sa fille apparaître, mais elle ne se décourage pas. Les gens bougent, elle a pu la rater. Alors qu’elle allait recommencer une recherche complète du château, Teddy la tira de ses pensées.

- J’ai déjà cherché un nombre incalculable de fois, la coupa-t-il. Harmonie n’apparaît pas sur la carte, donc elle n’est pas à Poudlard.

- Ce serait pourtant le plus probable, et je vois mal comment une simple carte pourrait représenter tout le château. Un tel objet ne peut pas être fiable, déclara Draco.

- Bien sûr que si, répliqua vivement sa femme. Cette carte ne se trompe jamais. Par exemple pour Peter Pettigrow, même si tout le monde le croyait mort, la carte l’affichait vivant. Et il en est allé de même avec Croupton Junior qui avait pris l’apparence de Maugrey, ainsi que toutes les autres fois où nous nous sommes servis de la carte. Ce sont les Maraudeurs qui l’ont créée.

- Les Maraudeurs ? répéta Draco avec dédain.

- Oui, le père d’Harry et ses amis. Ils avaient exploré tout Poudlard donc la carte est…

Hermione se frappa soudainement le front de la paume de sa main, frappée d’une illumination.

- Tu as raison, murmura-t-elle.

Elle inspecta rapidement la carte, et pointa vivement un couloir situé au septième étage du château. Draco lui lance un regard interrogateur.

- La salle sur demande n’apparaît pas car les Maraudeurs ignoraient son existence, lui explique-t-elle avec impatience.

- J’aurai pensé à un exemple plus évident pour démontrer les failles de cette carte, mais le tien est bon aussi, approuva Draco.

- Il faut passer devant la salle sur demande en pensant à tout ce qui aurait pu traverser l’esprit d’Harmonie, commença à déblatérer Hermione. Nous finirons forcément par penser à la bonne chose. Il y a plusieurs idées à supprimer d’entrée, comme la pièce où Harry avait trouvé le diadème de Serdaigle, puisque…

Se rappelant de justesse que son mari avait perdu un ami ce jour-là, elle ne s’étendit pas sur les raisons qui faisaient que cette possibilité était inenvisageable. A moins qu’Harmonie et Dayan se soient retrouvés face au feudeymon et soient morts brûlés vifs, mais dans ce cas le feu magique se serait répandu dans tout le château.

Les paroles de George lui revinrent tout à coup en tête et elle arrête brutalement de faire les cent pas. Serait-il vraiment possible que les deux jeunes gens soient amoureux et qu’ils aient demandé à la salle une pièce avec un peu d’intimité ? Après tout, c’était plus ou moins ce qui leur était arrivés, à Draco et à elle.

Elle rendit brusquement la carte à Teddy, cria un « merci » par-dessus son épaule et fila dans le couloir de la salle sur demande. Elle entendit son mari courir derrière elle mais ne ralentit pas pour l’attendre. Arrivée hors d’haleine devant le mur nu en face de la tapisserie des trolls, elle passa trois fois devant en réclamant un tel lieu. Presqu’à son soulagement, aucune porte n’apparut.

- Hermione, c’est inutile, lui fit remarquer Draco. Il y a une infinité de choses auxquelles ils auraient pu penser, nous n’arriverons à rien par ce moyen-là s’ils sont réellement dans la salle sur demande.

Sa femme s’immobilise et approuve lentement de la tête en gardant les lèvres closes.

- S’ils s’y trouvent bien, raisonna-t-il, nous ne pouvons qu’attendre qu’ils en sortent par eux-même.

Hermione réfléchit, refusant de rester passive. Et si on imaginait que les jeunes gens n’étaient pas dans la salle sur demande ?

- C’était quoi ton autre contrexemple tout à l’heure ? s’enquit-elle en levant la tête vers Draco.

- Mon contrexemple ?

- L’exemple plus évident pour démontrer les failles de la carte des Maraudeurs, cita-t-elle pour le lui remettre en mémoire.

- La chambre des secrets, lâcha Draco avec évidence.

Hermione sursauta.

- Mimi Geignarde les aurait vu entrer et aurait averti McGonagall, riposta-t-elle aussitôt.

- Parce qu’elle surveille l’entrée de la chambre ? interrogea Draco qui ignorait où se trouvait cette dernière.

- De toute manière il faut savoir parler le fourchelang, assena son épouse avec applomb.

- Je n’ai jamais prétendu qu’Harmonie et Dayan s’y trouvaient, j’ai juste répondu à ta question, s’énerva Draco.

- Cependant, il ne faut négliger aucune piste, reprit Hermione sans l’avoir entendu. On va aller demander à Harry de nous ouvrir la chambre, juste au cas où.

Un peu perdu, Draco préféra acquiescer sans poser de questions. Ils prirent tous deux la direction du parc, pour rejoindre l’extérieur de Poudlard et pouvoir transplaner. Alors qu’elle était plongée dans ses pensées, Hermione s’arrêta brutalement de marcher, si bien que son mari lui rentra dedans et, la déséquilibrant, la fit tomber. Il la rattrapa in extremis par la taille et la serra contre lui. Un instant ils restèrent silencieux, serrés l’un contre l’autre.

- Je viens de penser à quelque chose, murmura Hermione au bout d’un moment.

- C’est ce qu’il me semblait avoir compris, se moqua gentiment Draco.

- La salle sur demande ne s’est pas ouverte devant mon souhait.

- Donc Harmonie et Dayan ne se trouvaient pas dans la salle que tu souhaitais voir apparaître.

- Oui, mais cela signifie aussi qu’elle était occupée, sinon elle m’aurait laissé entrer où je voulais.

Elle se tut un moment pour laisser Draco appréhender ce qu’elle venait de dire.

- Elle était occupée, soit, mais rien ne confirme qu’elle l’était par Harmonie, souleva-t-il. De plus, même si c’était bien elle, il reste impossible d’entrer dans la salle. Dois-je te rappeler notre cinquième année quand nous avons tenté de vous piéger ?

- Vous avez finalement réussi, rappela Hermione.

- Parce qu’Edgecombe a lâché le morceau, sinon cette satanée salle ne nous aurait jamais laissé entrer.

- Oui, tu as sans doute raison.

Elle restait un peu perplexe, et se sentait terriblement impuissante. Draco resserra son étreinte autour d’elle.

- Ne t’en fais pas, nous allons la retrouver, lui chuchota-t-il à l’oreille. Et puis c’est une grande fille, elle peut se débrouiller toute seule. Il nous est à chacun arrivé bien pire à son âge.

Hermione ferma les yeux un court moment pour se laisser aller à cet enlacement. Quand elle les rouvrit, une lueur déterminée habitait son regard.

- Pressons-nous d’aller chez les Potter, ou nous allons les interrompre alors qu’ils seront passés à table.
Chapitre 15 : Entre ciel et terre by Realgya
Author's Notes:
Coucou !
J'espère que vous allez bien. A long délai, long chapitre. Je croise les doigts pour que vous aimiez.
Bonne lecture :)
"Godric,

Tu n’ignores pas que je n’ai jamais considéré l’amour en tant que valeur suprême méritant plus d’importance ou d’attention que toutes les autres. Le travail, la recherche et la connaissance sont, comme cela a toujours été le cas et le sera toujours, plus importants que cette frivolité. Cependant mon cœur s’est épris d’un homme, et je ne peux tenir cela à l’écart de mon esprit, bien que je m’y efforçasse.

Tu sais la relation que j’eus avec cet homme, tu sais combien il fut difficile pour moi de repousser ses pressantes demandes d’unions, si bien que je finis par y céder, et tu sais combien je fus peu présente dans la vie de ma fille. Tout ceci si bien que je tentais de repousser ces sentiments amoureux envers lui, mon époux, et elle, mon enfant, qui m’écartaient bien trop souvent des obligations que je devais envers la science.

Aussi, Helena étant absente jusqu’à aujourd’hui, lorsque je reçus une invitation de sa part à la veille de ce jour, je ne me rendis point au lieu de rendez-vous, jugeant bien plus fructueux de me plonger dans un ouvrage que Salazar m’avait obligeamment laissé un temps – je sais que tu ne l’apprécies point, mais tous deux nous parlons encore parfois. Mal m’en pris ! Mon soupirant eut des ennuis, et trouva la mort. Je ne te décrirai pas comment, cela m’est malheureusement trop pénible. Depuis que j’ai appris ce désastre, je suis incapable de réfléchir correctement, ou de forcer mes larmes à se tarir.

Mon esprit s’égare et de nouveau je le vois, je l’entends, et s’il me prenait l’envie de tendre la main, je pourrais même l’effleurer. C’est une lente folie du cœur qui s’empare de moi, et me pousse à regretter mon intérêt pour la science, chose que je n’aurai jamais crue possible avant aujourd’hui.

Il y a de cela quelques heures, ma fille est revenue, a appris la nouvelle, et depuis a déversé sur moi tout un flot de mauvaises paroles, me reprochant le décès soudain de son père. Elle est partie, dit-elle pour toujours, il y a de cela un instant, et je t’écris alors que je viens de découvrir la disparition de mon diadème.

Mais je ne peux le lui reprocher ; elle a raison. Je me suis comportée de manière ingrate, je n’ai pas été une mère à la hauteur des attentes de ma fille, et une épouse à la hauteur de celles de mon mari, si bien qu’aujourd’hui ils ne sont plus là pour que je puisse réparer mes torts.

J’en viens donc au sujet de ma lettre, je vais m’écarter un temps des affaires de Poudlard, n’ayant plus l’esprit, le cœur et l’envie à enseigner. Je te prie de communiquer cette information à Helga, pour qui les mots m’ont manqué pour lui écrire, bien qu’elle soit ma plus proche amie et ma confidente, de même que je suis la sienne. Demande-lui d’écrire à son tour à Salazar ; je ne te demanderai pas, sachant votre récente antipathie réciproque, de le contacter par toi-même. D’avance je m’excuse auprès d’Helga, elle n’apprécie Salazar au moins aussi peu que toi, mais je sais qu’elle ne pourra me refuser ce service.

Mes vœux t’accompagnent.

Rowena Serdaigle"



Harmonie acheva la lecture de la dernière lettre en date de la fondatrice de sa maison avec un goût amer dans la bouche et quelques larmes au coin des yeux. Serdaigle lui apparaissait, comme dans ses précédents écrits, plutôt égocentrique, en particulier dans le dernier paragraphe. Cependant, son histoire l’avait touchée, et elle se doutait que ce n’avait pas dû être facile pour elle de supporter la perte de son époux qu’elle devait aimer plus que tout, ainsi que du départ de sa fille.

La jeune fille reposa soigneusement le parchemin sur la pile à côté d’elle et se gifla mentalement. Elle n’avait pas le droit d’émettre un jugement. Reléguant tout au fond de son esprit une ribambelle d’adjectifs tels que « égocentrique », « studieuse », « renfermée » et autres, elle jeta un coup d’œil à Dayan assis à côté d’elle. Il avait cessé de lire et fixait le vide devant lui.

Un gargouillement provenant de son propre ventre se fit entendre et Harmonie rougit.

- Ce doit être la vingtième fois depuis que nous sommes ici, lui reprocha Dayan.

- Aurais-tu compté ?

Son condisciple ne répondit pas mais lui lança un regard accusateur.

- Ce n’est tout de même pas ma faute si j’ai faim, se défendit-elle piteusement.

Elle reçut en réponse une nouvelle moue agacée et croisa les bras.

- Tu ne crois pas que tu as passé l’âge pour bouder, attaqua Dayan.

- Je ne boude pas, j’adopte une posture montrant mon énervement. C’est curieux que tu me fasses soudainement la conversation.

- Crois-moi si je le pouvais, je m’en passerai, mais il n’y a pas grand-chose à faire d’autre à mon malheur.

Harmonie se retint de rétorquer qu’il pouvait tout à fait faire s’en passer et se contenter de garder le silence. Elle ne voulait pas qu’il la prenne au mot et replonge dans son mutisme.

- Tant que nous en sommes à discuter dans ce cas, profitons-en pour essayer de faire connaissance.

- Je n’ai pas envie de faire ta connaissance, Malfoy.

- Mais je ne te demande pas d’en avoir envie, répliqua Harmonie en haussant les épaules. On commence simplement, tu n’as qu’à me dire une chose que tu aimes, et une chose que tu n’aimes pas, et j’en ferai autant.

- Et si je me tais ? la défia le jeune homme.

- Alors je te raconte des histoires jusqu’à ce que tu répondes. Et crois-moi avec toutes celles que m’a compté ma mère, j’en connais pleins.

Les deux jeunes gens s’affrontèrent un instant du regard, Dayan cherchant à déterminer si Harmonie était ou non sérieuse. Décidant que ce duel silencieux avait assez duré, la jeune fille reprit la parole.

- Tu voudras que je commence par quoi ? Il y a Boucle d’or, Blanche-Neige, la belle au bois dormant, Cendrillon, les fées, Riquet à la houppe, le chat botté, le petit poucet, le petit chaperon rouge, Barbe bleue, Peau d’âne, Hänsel et Gret…

- Tu n’as pas bientôt fini ? s’énerva Dayan en la fusillant des yeux.

- Je ne sais pas, à toi de me le dire, déclara-t-elle avec un sourire.

Le jeune homme la toisa un instant avant de tourner le regard.

- Il n’y a rien que j’aime plus qu’autre chose, et la chose que je déteste le plus au monde c’est toi.

- Je ne suis pas une chose ! se défendit Harmonie.

Dayan haussa les épaules, ses lèvres répliquant « pas sûr » bien qu’elles restent closes. Harmonie se sentit blessée et baissa les yeux.

- Et toi ? relança la conversation Dayan, fait étonnant.

- Les fraises et les araignées, fit doucement la jeune fille sans le regarder.

Elle le sentit tourner la tête vers elle et la dévisager. Néanmoins, elle resta muette, ayant perdu toute envie de continuer à « faire connaissance ». Son regard fixait le mur loin en face d’elle sans vraiment le voir. Quand est-ce qu’ils allaient sortir d’ici ? Elle avait perdu la notion du temps, mais la faim qui la tiraillait lui indiquait que plusieurs jours s’étaient écoulés depuis qu’ils étaient coincés tous les deux dans la salle sur demande.

Harmonie poussa un soupir de lassitude et appuyant sa tête contre les pierres derrière elle. L’image de ses parents flotta dans son esprit et elle serra les poings pour ne pas laisser échapper une larme.

- Je n’aime pas le quidditch.

Harmonie ne manifesta tout d’abord aucune réaction, le temps que son cerveau comprenne que c’était Dayan qui avait parlé, et ce que cela impliquait.

- Et pourquoi ? répondit-elle sans pour autant se tourner vers lui.

- J’ai le vertige.

Un silence s’installa, sans pour autant que les dernières paroles du jeune homme semblent mettre un terme à leur embryon de conversation. Aussi, après un court moment, ce dernier poursuivit.

- Aimes-tu ?

- Si j’aime le quidditch ? répondit Harmonie après un temps de réflexion. Mon père adore et a essayé de m’initier, mais la tâche n’a pas été couronnée de succès. Ce n’est de loin pas mon sport favori.

- Ce qui ne t’empêche pas d’assister aux entraînements de Lupin, releva Dayan.

- Ca lui fait plaisir que j’y sois, et ce n’est pas trop ennuyant à regarder. Après de là à monter moi-même sur un balai…

- Lui faire plaisir, bien sûr…

Harmonie tourna enfin la tête vers son interlocuteur en l’entendant marmonner.

- Bien sûr, répéta-t-elle sans trop comprendre.

- Tu ne serais pas plutôt amoureuse de lui ? énonce-t-il d’une voix neutre sans se départir de son sérieux.

La jeune fille tomba des nues. Elle n’avait jamais éprouvé quoique ce soit d’autre qu’une pure amitié avec Teddy, et même jamais imaginé que d’un point de vue extérieur à leur relation il soit possible de croire qu’il y ait un soupçon d’amour entre eux, d’un côté ou de l’autre. Surprise, elle fixa d’abord bêtement Dayan avant de se reprendre et de bafouiller une réponse négative. Son condisciple lui adressa un regard étonné mais il n’insista pas.

Cherchant à changer de conversation, Harmonie annonça la première chose qui lui passa par la tête.

- Tu lis beaucoup.

Pitoyable. Et pire encore, à la réflexion.

- Effectivement, répondit cependant Dayan au lieu de lui lancer un de ses habituels regards dédaigneux.

- Ma mère devait beaucoup te ressembler sur ce point. Elle ignorait ce qu’était la sorcellerie avant d’entrer à l’école.

- Pour ma part, il n’y a pas seulement la magie qui m’était inconnu lorsque je suis entré à Poudlard. Je trouve que le plus fascinant, enchaîna-t-il, c’est la naissance de la vie.

Harmonie rosit et rejeta aussitôt toutes les idées tordues qui assaillirent son esprit. Il ne devait sans doute pas parler de la chose à laquelle elle pensait.

- Il y a pleins de formes variées pour concevoir, ne serait-ce que sur le nombre de parents.

La jolie image d’un livre totalement interdit pour lequel sa mère serait susceptible de la répudier si elle la voyait avec vint flotter dans l’esprit d’Harmonie. La couleur de ses joues s’accentua alors qu’elle avait de plus en plus de mal à éloigner les pensées perverses qui l’envahissaient insidieusement.

- Il y a aussi des formes de défense très intéressantes, et toutes aussi diversifiées, poursuivait Dayan sans avoir noté son trouble.

Cette fois-ci, ce furent tour à tour des cachets et des bouts de plastiques qui vinrent danser dans la tête d’Harmonie.

- Prends l’exemple des mandragores. Elles crient quand on les sort de terre pour se défendre, et adoptent à ce moment-là un comportement qu’on serait tenté de plus qualifier d’animal que de végétal.

Le cerveau d’Harmonie généra un blanc. Ah, ce n’était que ça…

- Tu sembles plus attiré par le sol que par le ciel, arriva-t-elle à formuler sans laisser trop de silence à partir du moment où Dayan s’était tu.

- Je crois que le ciel me fait un peur. On ne pouvait pas le voir, en Atlantide.

- Et tu n’es pas curieux de le découvrir ?

- Je suis curieux quand je découvre le nombre incroyable de plantes qui existe. Néanmoins, si être à Serdaigle signifiait être curieux de toute, une grande partie d’entre nous devrait déjà connaître des sortilèges de magie noire.

- Je ne suis pas d’accord avec ta dernière remarque, opposa Harmonie. L’apprentissage de la magie noire ne se fait pas par curiosité mais par désir de puissance.

- C’est juste, concéda Dayan.

- Je pense cependant que selon ta curiosité à apprendre, tu es plus attiré à Serdaigle plutôt qu’à Serpentard.

- Ta mère est pourtant un parfait contrexemple puisqu’elle répond à ton critère mais s’est retrouvée à Gryffondor. De plus, ajouta-t-il, n’importe qui dans certaines situations doit être curieux sans que cela lui soit une caractéristique propre.

- Vraiment ? demanda Harmonie avec une touche de scepticisme dans la voix.

- Bien sûr, affirma Dayan. Toi par exemple, ou plutôt tes parents car tu étais trop petite, ils devaient être très curieux en découvrant l’Atlantide, comme l’auraient été beaucoup d’autres sans être obligatoirement très curieux de nature.

Harmonie voulut bondir, mais ne put que se redresser sur les genoux pour surplomber du regard le jeune homme toujours aussi.

- Tu te souviens !

Dayan lui jeta un regard d’incompréhension.

- Tu te souviens que mes parents et moi sommes allés en Atlantide !

- Non.

La réplique froide de Dayan calma aussitôt l’enthousiasme croissant d’Harmonie. Elle agit comme l’aurait fait une douche froide, laissant la jeune fille stupidement immobile à regarder fixement son condisciple.

- Mais pourtant…

- Toute la population sorcière, et même moldue, est au courant que ce sont tes parents qui ont découverts l’Atlantide et que tu étais avec eux à ce moment-là. Arrête d’imaginer ce qui n’existe pas.

Et sur ce, pour couper court à toute nouvelle conversation, le jeune homme se leva et s’éloigna sans un regard supplémentaire pour elle.
Chapitre 16 : Repas chez les Potter by Realgya
Author's Notes:
Coucou ! Je sais que j'ai mis le temps, et je suis désolée, mais ça n'a pas été facile pour moi de trouver un moment pour écrire ce chapitre.
Vous aurez sans doute remarqué mon titre tout sauf original qui vous annonce déjà tout ce qu'il va se passer, ou presque. Ce chapitre a failli être coupé en deux, mais finalement j'ai préféré en faire un seul plus long.
Bonne lecture à tous !
- Quel est l’imbécile qui vient nous rendre visite à l’heure du repas ?

Hermione recula prudemment de plusieurs pas en reconnaissant la voix de Ginny depuis l’autre côté de la porte. Draco et elle se trouvaient devant leur maison à Godric Hallow, et ce que la jeune femme redoutait se présentait, ses amis étaient passés à table.

- Je vais ouvrir ! entendirent-ils distinctement s’exclamer James.

- Toi tu te rassois immédiatement ! On ne se lève pas de table tant qu’on n’a pas fini ce qu’il y avait dans son assiette.

Hermione ne put s’empêcher de se présenter le petit garçon comme véritablement suicidaire. Quand son amie était en colère, la seule chose à faire était de se rendre le plus petit possible. Et au vu du silence qui planait désormais depuis l’intérieur, James avait décidé de calquer son attitude sur celle de son père, son frère et sa sœur.

La porte s’ouvrit brusquement et le visage colérique de Ginny apparut dans l’encadrement. Un sourire vint aussitôt étirer ses lèvres quand elle reconnut Hermione, et cette dernière se félicita d’avoir demandé à son époux de rester en retrait. Très en retrait.

- Hermione ! Comment vas-tu ? s’enquit-elle.

- Mal, répondit honnêtement son amie avec un sourire penaud.

- Aïe, grimaça Ginny. Entre, viens manger avec nous, ça te remontera le moral.

Hermione ne sut pas immédiatement quoi répondre, ne s’attendant pas du tout à cette invitation.

- Ecoute Gin…

- Je ne te laisse pas le choix, déclara son amie avec force en lui conseillant fortement d’obéir du regard.

- Draco… appela Hermione en désespoir de cause.

Elle vit aussitôt le visage de Ginny se rembrunir alors que son mari les rejoignait.

- Bonjour Weasley, lâcha-t-il froidement.

- Potter, lui fut-il rétorqué sur un ton glacial. Je suppose que si je peux rajouter un couvert, je peux en ajouter deux. Entrez.

Elle s’écarta pour les laisser passer. Hermione vit la bouche de son mari s’ouvrir pour commencer à protester mais elle lui donna un coup de coude dans les côtes avant de le précéder dans la demeure. La mine sombre, Draco la suivit à contrecœur.

Ginny les guida jusqu’à la cuisine où elle se dirigea directement vers les placards pour sortir assiettes, couverts, verres et serviettes.

- Hermione, sourit Harry en la voyant entrer.

Elle lui rendit un petit sourire. Elle doutait de pouvoir avaler quoi que ce soit mais ne pouvait rien refuser à Ginny.

- Malfoy… salua également Harry en perdant l’air joyeux qu’il affichait à la vue de sa meilleure amie.

- Harmonie va bien ? lança James à la cantonade, désireux sans doute de prendre des nouvelles de son amie.

Aussitôt le peu de couleur sur les joues d’Hermione s’effaça et elle sentit près d’elle Draco se tendre encore plus qu’il ne l’était déjà. Harry lui adressa un coup d’œil inquiet en les apercevant se raidir et voulut commenter mais se retint au dernier moment. Il sembla soudainement juger bon d’attendre que le repas soit achevé et que ces trois enfants soient partis pour aborder le sujet, mais Hermione se doutait que l’idée n’était pas toute seule venue à son ami et que le regard noir de Ginny y était pour quelque chose.



Hermione s’assit à côté de Lily qui lui adressait un grand sourire et Draco prit place en face de sa femme et à côté de James. Ginny était en bout de table pour pouvoir se lever facilement, Harry à sa droite à côté de son fils et Albus à sa gauche à côté de sa sœur.

- Pourrais-je avoir le sel s’il te plaît Hermione ? demanda Albus en se dandinant un peu sur sa chaise.

Draco devança son geste et leurs doigts s’effleurèrent légèrement avant qu’il ne donne la salière à James qui la tendit à travers la table à Albus.

- Quel est le mot magique ? le réprimanda Ginny alors qu’il commençait à se servir de la salière.

- Merci.

Un silence s’installa durant lequel chacun mangeait son morceau de poulet, Hermione et Draco s’efforçant de passer outre les nœuds d’angoisse dans leurs estomacs respectifs.

- Alors Hermione, comment va le travail ? tenta maladroitement Harry pour détendre l’atmosphère.

Elle lui lança un regard désolé avant d’hausser les épaules.

- Disons comme d’habitude.

- Tu as eu un avancement l’an dernier, non ?

Oui, elle avait obtenu un poste plus élevé dans le département du droit l’année passée. Et Harry devait très bien s’en rappeler vu qu’elle l’avait invité à le fêter. Mais si elle se rappelait bien, Ginny était venue avec les enfants mais sans lui, car il était occupé dans ses fonctions d’Auror. Harry sembla d’ailleurs se remémorer ce détail à retardement et piqua du nez dans son assiette, mal à l’aise, alors que sa femme lui faisait les gros yeux.

- Lily, avant que nos invités n’arrivent tu nous parlais de ton école, se rappela sa mère en se tournant vers la fillette.

- Oui, murmura-t-elle. Mais ce n’est pas très important, ajouta-t-elle en lançant un timide coup d’œil à Draco.

Cette nouvelle tentative pour lancer la conversation s’avérait elle aussi être un échec.

- Et toi Malfoy ton entreprise de balais ? se décida à se lancer Harry.

- Elle fonctionne pour le mieux et nous faisons des bénéfices croissants, répondit poliment Draco.

- J’ai entendu parler d’un nouveau prototype. Un nimbus si je ne m’abuse, poursuivit leur hôte.

- Oui, le 5000. Il devrait être commercialisé dans deux petits mois si tout se déroule bien. Nous avons déjà des commandes de certaines équipes de quidditch qui nous en ont réservé pour la prochaine coupe du monde. Avec une période d’essai au préalable, bien entendu.

- L’équipe d’Angleterre en fait-elle partie ? s’enquit Ginny.

- Non, pas pour l’instant. Mais les équipes d’Irlande et de France nous ont déjà contactés.

- Ces français, soupira Harry en levant les yeux au ciel. Quel que soit le sport, ils arrivent toujours à décrocher l’une des dernières places.

- Le seul sport auquel tu appuies ton analyse étant le quidditch, je trouve ta remarque infondée, intervint Hermione. S’il y avait des compétitions de ski, je suis persuadée qu’ils battraient facilement l’Angleterre.

- Et qu’est-ce que le ski ? interrogea Draco avec un froncement de sourcils.

- Ce n’est pas un truc dans la montagne avec de la neige ? demanda Ginny. Il me semble que tu allais en faire avec tes parents quand nous étions à Poudlard.

Hermione passa le reste du repas à expliquer en quoi consistait le ski, aidée quand elle en avait besoin par Harry, et sans cesse interrompue par les questions de James que la conversation intéressait.

- Mais pourquoi faut-il des bâtons ? redemanda-t-il pour la troisième fois, n’en voyant toujours pas l’utilité.

Hermione s’apprêtait à se relancer dans un discours quand Ginny l’arrêta net.

- Stop ! Vous remettrez cette discussion passionnante à une autre fois, pour l’instant James tu vas aider ton frère et ta sœur à plier la table.

Le garçon bougonna mais obéit.



Quelques minutes plus tard, les quatre adultes étaient de nouveau assis autour de la table de la cuisine, mais les trois enfants étaient partis au salon et la table était impeccablement rangée.

- Vous semblez préoccupés tous les deux, et je me doute que si vous êtes venus frapper à notre porte ce n’était pas dans l’espoir de passer un peu de temps en notre compagnie. Du moins pas sans nous avoir prévenus au préalable, n’est-ce pas ? entama la conversation Ginny.

- Oui, soupira Hermione. Nous avons besoin de l’aide d’Harry.

- Pourquoi ? questionna ce dernier.

- Pour ouvrir la chambre des secrets.

La déclaration de Draco jeta un froid sur leur petite assemblée et Hermione lança un regard réprobateur à son époux qui l’ignora royalement. Harry et Ginny échangèrent un regard entendu. Ils étaient les seuls, Voldemort excepté, à avoir visité la chambre dans son intégralité. Ron avait dû rebrousser chemin à cause des éboulis, et Lockart n’était guère allé très loin avec son problème de mémoire.

- Hors de question, déclara Harry. La chambre ne doit pas être ouverte de nouveau.

- Attends au moins que je t’explique pourquoi nous voulons que tu…

- Non Hermione, l’interrompit brutalement Harry. Cette chambre a été créée dans un but malsain et n’a jamais apporté que des problèmes.

- Et alors, ce n’est pas comme si un basilic vivait encore à l’intérieur, s’agaça son amie.

- Qui te dit que Serpentard n’avait pas lancé un sortilège ou mis en place quelque procédé magique sûrement fort douteux pour que ce dernier se renouvelle sans cesse.

- Ne dis pas de bêtise ! Il était tellement improbable qu’il meurt, ne serait-ce qu’une fois, qu’il n’aurait jamais prévu…

- On n’en sait rien Hermione ! Et si je me rappelle bien tes propres paroles, il ne faut pas prendre de risque de manière inconsidéré.

- Ce n’est pas ce qui t’a empêché d’aller au ministère malgré mes avertissements en cinquième année, s’écria cette dernière en se levant.

- Ne remets pas cette histoire à l’ordre du jour, s’énerva brusquement Harry en rejetant sa chaise en arrière. Nous avons tous pu voir à quel point j’ai eu tort, hors de question que je refasse une erreur semblable, ajouta-t-il avec amertume.

- Tu aurais été prêt à n’importe quoi pour sauver Sirius, jeta Hermione. De la même manière que je suis prête à tout aujourd’hui. S’il y a ne serait-ce que l’ombre d’un espoir pour que…

- Ne compare pas les situations, s’exclama furieusement Harry en serrant les points. Elles n’ont rien à voir. A cette époque, Voldemort…

- Comment peux-tu m’interdire la comparaison quand tu ne sais même pas de quoi il retourne ? hurla Hermione, perdant tout le sang-froid qui lui restait.

Tout le repas, elle avait gardé son angoisse en soi. La tension s’était accumulée dans chacun de ses muscles et se manifestait de manière brutale. Son instinct de mère ressurgissait telle une tornade et lui avait fait totalement oublié les trois enfants qui pouvaient désormais les entendre se disputer depuis le salon.

- Nous étions jeunes et impétueux ! Des bêtises, nous en avons faits. Désormais, je me permets de te rappeler que tu es adulte, et que tu as la responsabilité de trois enf…

- Et c’est en abandonnant ma fille à une mort certaine que je remplirais mes responsabilités ?

La gorge d’Hermione lui faisait mal à force de crier. Ses joues étaient rouges, son souffle court, ses cheveux complètement défaits, et elle se devait de retenir une forte envie de pleurer. Jusqu’à présent, depuis qu’on lui avait annoncé la disparition d’Harmonie, elle avait tenté de rester calme. Elle n’avait pas crié sur McGonagall, elle avait tout de suite pensé à rendre visite à George, avait emprunté la carte des Maraudeurs à Teddy, avait testé la salle sur demande… A part sa fébrile agitation à quelques moments, Hermione avait surtout fait preuve de patience, de calme et de sang-froid jusque là. Mais le refus catégorique de son ami venait de mettre ses nerfs à rude épreuve, et selon toute logique, elle avait craqué.

Sans qu’elle ne puisse plus les retenir, les larmes se mirent à rouler sur ses joues et elle s’effondra sur sa chaise pour cacher son visage entre ses mains. Elle sentit les bras de Draco se refermer autour d’elle, comme pour la protéger, et il lui sembla entendre Ginny crier. Sur qui ? Elle n’en avait aucune idée. Harry peut-être ? Elle ne voulait pas le savoir. Elle en avait assez. Il lui semblait revivre le cauchemar avec la secte, quand ils avaient enlevé sa fille. Harmonie… Sa fille ne pourrait-elle jamais avoir une vie paisible ? Elle semblait être un véritable aimant à ennui, un peu comme Harry durant ses années à Poudlard.

- Mais ce n’est tout de même pas ma faute si elle s’est mise à pleurer, entendit-elle se défendre maladroitement Harry.

- Tu aurais pu au moins écouter ses raisons et arguments jusqu’au bout avant de trancher la question, lui reprocha Ginny.

Elle discerna quelques grommellements, couverts par les paroles rassurantes de Ginny envers ses enfants qui, alertés par les cris, étaient venus voir ce qu’il se passait.

- Reprends-toi d’accord ? se contenta de lui murmurer Draco avant de s’écarter d’elle.

Il la libéra de son étreinte mais leurs mains restèrent enlacées sous la table. Hermione respira un grand coup et secoua la tête pour reprendre ses esprits.

- Au fait, pourquoi veux-tu que j’ouvre la chambre des secrets ? concéda finalement à demander Harry.

- Harmonie a disparu, et elle s’y trouve peut-être, le renseigna Draco à la place d’Hermione.

- Ah…

Un silence gêné s’installa, alors que Ginny revenait s’asseoir autour de la table.

- Il faut pouvoir parler fourchelang pour ouvrir la chambre, fit-elle remarquer.

- Nous le savons, déclara Draco. Mais nous ne rejetons pas pour autant cette possibilité. La carte des Morodors ne la montre nulle part dans Poudlard, elle n’a pas été aperçue à Pré-au-Lard, les centaures comme les êtres de l’eau n’ont pas d’indications à nous fournir.

- La carte des Maraudeurs, corrigea machinalement Harry.

- Et la salle sur demande ? proposa Ginny.

- Nous y avons pensé, mais si tel est le cas, il est impossible pour nous de le savoir. Cela fait trois jours qu’elle a disparu avec un garçon de sa maison. Ils effectuaient une ronde de préfets d’après McGonagall. Certes, ils ne sont peut-être pas dans la chambre, mais au point où nous en sommes, cela ne nous coûte rien de vérifier.

En relevant la tête, Hermione perçut le regard accusateur que son mari lançait à Harry, et elle n’aurait pas aimé être à la place de ce dernier. Les regards de Draco, quand il y mettait vraiment toute sa rancœur, faisaient froids dans le dos.

- Bon, je vais voir ce que je peux faire alors, céda Harry après un temps de réflexion.
Chapitre 17 : Froid by Realgya
Author's Notes:
Coucou, me revoilà avec ce chapitre d'une taille consistante. Je suis désolée de poster si rarement, mais je ne peux pas faire autrement. Bonne lecture à tous !
Harmonie souffla sur ses doigts glacés, et ramena un peu plus ses genoux contre sa poitrine en les entourant de ses bras.

- Tu as froid, constata Dayan.

La jeune fille ne prit même pas la peine de le regarder à cette annonce.

- Dommage que nous n’ayons rien à brûler, ajouta-t-il.

- De toute manière tu n’as pas d’allumettes sur toi, si ? se moqua Harmonie.

Du coin de l’œil, elle vit son camarade la regarder bizarrement.

- Non, mais j’ai ma baguette.

Il fallut quelques instants à Harmonie pour se rappeler qu’un simple « Incendio » valait la meilleure des allumettes. En maugréant tout bas, elle posa la tête sur ses genoux et soupira.

- Tu n’as pas froid, toi ?

- Remarque idiote, répliqua Dayan en haussant les épaules.

- Et pourquoi cela ? s’énerva Harmonie ne relevant la tête.

- Et tu oses prétendre m’avoir déjà rencontré auparavant, et connaître ma famille.

- Je connais ta famille !

- Alors tu es encore plus idiote que je ne le pensais, lança Dayan.

Harmonie se redressa totalement et le foudroya des yeux.

- Je ne te permets pas ! s’offusqua-t-elle.

Le garçon l’observa sans se départir de son calme.

- Je suis un atlante, je suis né et j’ai vécu sous un dôme de glace en Antarctique, et tu me demandes si j’ai froid. Donc si, je crois que je vais me permettre de te traiter d’idiote.

Harmonie ne trouva pas quoi répondre, tant les propos qu’il tenait étaient évidents. Il se détourna d’elle avec ennui et elle se recroquevilla de nouveau, enfouissant son visage contre ses jambes, et se cachant derrière ses cheveux. Un tremblement l’agita un bref instant. Il faisait tellement froid… Depuis qu’ils étaient là, c’était la première fois que cela arrivait, à croire que la température ambiante avait brusquement chuté de plusieurs degrés. Et pourtant, comment cela aurait-il pu être possible ?

Elle pensa à ses parents. Ils avaient du avoir froid, eux aussi, en Antarctique. Et pourtant ils avaient surmonté cette épreuve. Et dire qu’ils s’y étaient rendus pour la sauver. Cette idée allumait un petit feu à l’intérieur de son cœur, mais pas encore assez pour se répandre dans tout son corps. Eux avaient eu la chance de pouvoir, sans doute, se soutenir l’un l’autre, se réchauffer ensemble.

Involontairement, elle glissa un regard vers l’atlante à quelques mètres d’elle. De l’eau aurait coulé sous les ponts, comme disaient ses grands-parents maternels, avant qu’elle et Dayan ne se rapprochent, même dans le simple besoin de chaleur. De toute manière, lui n’en avait pas besoin, de cette chaleur. Il n’avait pas froid, il n’y avait qu’elle qui était gelée, de ses orteils au bout de son nez.

Elle ferma les yeux et appuya son front contre ses genoux. Faites que quelqu’un les trouve, et vite. Elle n’en pouvait plus de rester enfermé dans un lieu aussi sombre malgré les lueurs au bout de leurs baguettes. Elle avait faim, elle avait froid, et elle avait besoin de quelqu’un avec qui parler. Or, Dayan n’était pas vraiment ce genre de personne. Et pourtant, il devait éprouver la même envie de discuter qu’elle, sinon ils n’auraient jamais eu d’aussi longues conversations.

***

Une sorte de sifflement s’éleva de la gorge d’Harry et un frisson parcourut l’échine d’Hermione. Le lavabo devant eux se mit à bouger, et bientôt le gouffre béant qui constituait l’entrée de la chambre des secrets apparut.

- Oh, bonjour Harry, bonjour Draco, fit soudain une voix enfantine sur leur gauche alors que le fantôme de Mimi Geignarde sortait de sa cabine.

Hermione ne lui prêta aucune attention, et son mari semblait trop préoccupé pour l’avoir seulement remarquée. Harry cependant lui répondit poliment, et alla même jusqu’à lui demander de ses nouvelles. Erreur fatale, aussitôt Mimi se mit à lui raconter à quelle point son existence était triste depuis qu’elle était morte, et encore plus depuis qu’elle ne le voyait plus.

Agacée, la jeune femme sauta sans plus tarder. Quelques minutes plus tard, après que son estomac ait été tordu en tout sens, elle s’étala sur le sol humide de la chambre. Sonnée, elle mit quelques instants avant de se relever, et tituba en s’écartant de l’ouverture où Draco venait d’apparaître. Harry suivit peu après et se redressa aussitôt, et dont la tête cogna contre le plafond avec un grand bruit.

- Et zut, la dernière fois je pouvais tenir debout pourtant, râla-t-il en massant l’arrière de son crâne endolori.

- Tu as grandi, commenta simplement Hermione.

Elle brûlait d’envie de partir à la recherche de sa fille, mais quelque chose l’en empêchait. Dans ce tunnel sombre où régnait une odeur de mort, elle n’était guère rassurée.

- D’ailleurs, je suis en train de me demander comment on va remonter, fit soudain Harry. La dernière fois, c’était Fumseck qui nous avait remonté mais là…

Hermione et Draco firent brusquement volte-face vers lui.

- Tu veux dire, déclara glacialement le jeune homme en toisant Harry, que tu nous as conduit ici sans savoir comment en sortir ? C’est une blague j’espère Potter.

- Vous n’aviez qu’à pas sauter sans réfléchir aussi, se défendit Harry. Ce n’est pas moi qui ai voulu venir, ni qui ai sauté le premier que je sache.

Bien sûr que non, vu que c’était elle, songea sombrement Hermione. Elle agita la main devant elle comme pour chasser de mauvaises pensées et se détourna des deux hommes qui se livraient à un duel de regards.

- On peut y aller ? questionna-t-elle, sans pour autant prendre la tête de leur trio improvisé.

Ce n’était pas qu’elle manquait de courage, juste que quelque chose la mettait mal à l’aise, la dérangeait. Elle pouvait revoir dans ce tunnel froid les galeries de la secte, et sentir au fond de son estomac cette même angoisse que durant la chasse aux horcruxes, durant l’enlèvement de sa fille, et sa quête en Antarctique. Ce sentiment d’insécurité, qui revenait des années après, alors qu’elle pensait en fin être posée et pouvoir vivre une vie tranquille.

- Je connais les lieux, alors je vais passer devant, décida Harry, et Hermione s’empressa d’opiner de la tête alors que Draco semblait totalement s’en moquer.

Ils se mirent à avancer parmi les flaques et les os de rats qui traînaient toujours là depuis qu’ils avaient servi de repas au basilic mort depuis. Les trois adultes parvinrent bientôt à un amas de rochers avec un grand trou au milieu, mais pas suffisamment pour les laisser passer.

- Et dire qu’avant j’étais passé par là, souffla Harry, les muscles de sa mâchoire serrés.

- Qu’est-ce qui s’était passé déjà ? s’enquit Hermione tout bas, comme si parler trop fort serait un sacrilège.

- Un problème avec la baguette de Ron avait provoqué un éboulis, raconta son ami. Il était coincé de ce côté avec Lockart, et j’étais de l’autre. Je suis allée sauver Ginny, et au retour, il avait creusé ce passage pour qu’on puisse le rejoindre. Mais il va falloir l’agrandir.

Il n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que Draco, armé de sa baguette, avait déjà largement dégagé la voie sans prononcer un mot. Il les doubla en silence et marcha en tête.

- Les femmes d’abord, fit savoir Harry sans vraiment sourire.

Hermione suivit donc son mari, et son ami lui emboîta le pas.

***

Froid… Elle avait tellement froid. Comment la pièce avait-elle pu refroidir à ce point en si peu de temps ? C’était un mystère, mais Harmonie n’avait même plus la force d’y réfléchir. Elle sentit un bras entourer ses épaules sans en avoir réellement conscience, et sa tête bascula sur le côté. Elle respira et sentit le parfum de Dayan autour d’elle. Ses paupières étaient closes et elle s’imaginait le sourire de sa mère, le regard de son père. Qu’il serait facile de les rejoindre en rêve…

- Réveille-toi, idiote !

Violemment agitée en tout sens, elle rouvrit aussitôt les yeux.

- Tu me fais mal, cria-t-elle sans contrôler sa voix.

Dayan desserra son étreinte mais la regarda suspicieusement, avant de la lâcher totalement.

- Ne t’endors pas, lui recommanda-t-il avant de reprendre une position en tailleur, les mains sur les genoux et le regard dans le vague.

- Je suis fatiguée, j’ai envie de do…

Elle s’arrêta d’elle-même au milieu de sa phrase. Une règle vitale lui revint en mémoire. Ne pas s’endormir dans le froid. Faisait-il si glacé pour que la mort puisse la cueillir dans son sommeil ? Dayan était un habitué des températures extrêmes. S’il s’inquiétait pour elle, c’était plutôt mauvais signe.

- Ce froid… débuta-t-elle. Il n’est pas…

- Naturel ? suggéra-t-il. Je ne pense pas non.

Un tremblement secoua Harmonie, mais il n’avait plus rien à voir avec le froid. C’était de la peur.

- Comment…

- Je ne sais pas, la coupa le garçon. Tout ce que je sais, c’est qu’ils ont intérêt à se dépêcher de nous trouver, là-haut.

- Tu crois réellement qu’ils peuvent venir nous sauver ? Qu’ils peuvent accéder à cette salle ?

- Nous en tout cas nous ne pouvons pas en sortir, esquiva-t-il la question.

Harmonie dévisagea silencieusement le jeune homme. Elle ne sentait plus ni ses jambes, ni ses mains, et son visage était exposé à un froid mordant et inexpliqué.

- Tu crois qu’ils ont une chance de nous trouver ?

Dayan ne répondit pas, et elle sentit son cœur se serrer. Elle s’adossa de nouveau contre le mur. L’avantage au moins, c’est qu’elle en était presque venue à oublier sa jambe blessée.

- Il faudrait que tu bouges, que tu marches, pour ne pas t’engourdir, murmura-t-elle. Même toi, désormais tu dois avoir froid.

- Ce conseil vaut aussi pour toi, lui retourna-t-il.

- Idiot.

Dayan la fusilla du regard, lui ordonnant implicitement une explication quand à cette soudaine attaque verbale.

- Je ne peux pas marcher, lui rappela-t-elle, en songeant qu’au moins, c’était à chacun leur tour de dire des bêtises.

- C’est vrai, prononça-t-il distinctement avant de reporter son regard sur le vide en face de lui.

- On pourrait faire chauffer de l’eau, proposa soudain Harmonie.

Dayan acquiesça et sortit la petite coupe qu’ils avaient métamorphosée.

- Aguamenti, déclara Harmonie, sa baguette tremblant un peu entre ses doigts ankylosés.

- Incendio, enchaîna son camarade d’une voix neutre.

Un petit nuage de buée s’éleva, et sembla s’immobiliser dans l’air à cause du froid. Harmonie s’en approcha aussitôt et ce fut comme si elle reprenait conscience qu’elle possédait un nez et des joues. Une main se posa doucement sur l’une de ces dernières et elle réprima un sursaut de surprise.

- Tu es totalement gelée, lui fit remarquer Dayan sans retirer ses doigts d’un ton réprobateur.

« Comme si c’était sa faute à elle ! », s’exclama-t-elle intérieurement en levant les yeux au ciel. Dayan se rapprocha d’elle, retira sa main de son visage et la ramena à la coupe qu’il porta devant eux pour réitérer un aguamenti, alors qu’elle-même s’occupait cette fois de lancer un incendio.

- Il vaut mieux qu’on se tienne côte à côte pour se réchauffer mutuellement.

Un petit sourire naquit sur les lèvres d’Harmonie, et cette fois elle se dit qu’elle méritait vraiment d’être traitée d’idiote. Il semblerait que de l’eau ait coulé sous les ponts.
Chapitre 18 : Communication by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Voici, à l'occasion des vacances, un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Je vous préviens, nous entrons à peine dans l'intrigue... (je traîne, je traîne...) Enfin, bonne lecture, n'hésitez pas à me laisser vos impressions !
- Tu as entendu ?

Harmonie qui commençait doucement à somnoler leva les yeux vers Dayan qui était un peu plus grand qu’elle, même assis.

- Qu’as-tu dit ? questionna-t-elle.

Le jeune homme fronça les sourcils.

- Ne t’endors pas, ordonna-t-il sèchement.

« Pas si facile à dire qu’à faire » maugréa pour elle-même Harmonie. Cependant, la prise de conscience du danger qu’elle courrait en cas de sommeil lui fit rouvrir totalement les yeux. Cela devenait de plus en plus dur de rester éveillée et elle avait de plus en plus froid.

-Je te demandais si tu avais entendu, reprit Dayan sans la regarder.

Harmonie se fit la réflexion qu’il était très fort pour parler aux gens sans croiser leur regard. Il donnait l’impression de parler tout seul, de se moquer qu’elle l’écoute ou pas, et encore plus qu’elle lui réponde.

- Entendu quoi ?

Dayan ne prit pas la peine de lui répondre, et Harmonie n’insista pas. Néanmoins, elle tendit l’oreille. C’était extrêmement tenu, mais il lui sembla entendre comme un bruit de pas. Mais ce devait être un tour de son imagination. Ils étaient tombés de si haut qu’il était impossible qu’ils entendent les pas des élèves devant la salle sur demande. Inutile de se dire qu’eux les entendrait, cela ne ferait que rallumer de faux espoirs.

Un coup sourd retentit soudain dans le mur en face d’eux. Les deux jeunes gens échangèrent un bref regard avant que Dayan ne se lève et traverse la pierre. Il posa son oreille contre la pierre froide et ferma les yeux pour mieux se concentrer.

- Tu entends quelque chose ? s’enquit Harmonie.

Le jeune homme lui lança un regard réprobateur avant de rabaisser ses paupières. Il n’appréciait visiblement pas qu’elle l’empêche d’écouter. Cependant, une petite boule s’était formée dans l’estomac d’Harmonie. Les secours tant attendus étaient-ils arrivés ? Y avait-il quelqu’un derrière la paroi de pierre ? Pouvait-on les entendre ?

C’était absurde, certes, après tout, ils devaient se situer sous terre. Mais l’espoir était bel et bien là, et soudain, il lui parut impossible de rester immobile dans son petit coin alors que peut-être, des gens étaient là-bas, juste à côté de Dayan, séparés de lui juste par un mur de pierre. Elle s’appuya sur sa cheville intacte, s’accrocha au mur et tenta de se hisser. Elle ne sentait même plus sa blessure, totalement engourdie par le froid.

Elle glissa, tomba, et atterrit brutalement sur les fesses. Cela lui tira une grimace de douleur mais il était hors de question qu’elle renonce. En passant cette fois-ci à quatre pattes, elle tenta une nouvelle fois de se mettre debout, mais c’était peine perdue et elle s’étala au sol. A l’autre bout de la pièce, Dayan ne lui accordait aucune attention.

- Alors ? ne put-elle s’empêcher de demander, bien qu’elle sache d’avance qu’il n’apprécierait pas qu’elle l’interrompe dans son écoute attentive.

Il sembla hésiter un moment à lui répondre, mais opta pour garder la bouche close. Harmonie se rembrunit et voulut une nouvelle fois se redresser. Elle essuya derechef un échec, et garda cette fois la joue contre la pierre froide du sol. Ce serait tellement facile de fermer les yeux et de se laisser aller à la quiétude du sommeil. Mais il ne le fallait pas, elle ne le devait pas. Là-bas, Dayan ne la regardait plus, et pourtant, elle aurait aimé qu’il tourne la tête vers elle. Ne voyait-il pas qu’elle avait besoin de lui ? Ou alors s’en fichait-il ?

- Dis-moi.

Elle avait voulu se faire autoritaire mais ce fut une supplique qui sortit de sa bouche. Dayan ne broncha pas, aussi immobile qu’une statue, la tête toujours collée au mur. Harmonie sentit un accablement lui tomber sur les épaules, et elle lutta vainement pour empêcher une larme de couler le long de sa joue. Elle était pitoyable, à pleurer pour si peu. Etait-elle à ce point usée psychologiquement pour en arriver à ce point ? Oui, sans doute.

- Je ne voudrais pas te donner de faux espoirs, distingua-t-elle le chuchotement de Dayan.

Elle releva brutalement les yeux vers lui. Il n’avait pas bougé, mais elle ne doutait pas un seul instant de l’avoir entendu.

Subitement, il abattit son poing contre la paroi avec force. Le coup fit à peine trembler le mur, mais un choc sourd en résulta, qui résonna durement aux oreilles d’Harmonie. Il réitéra son geste une deuxième, une troisième, une quatrième fois, alternant tour à tour ses mains droite et gauche. Harmonie entraperçut un éclat rouge vif et étouffa un cri.

- Tu es fou, s’exclama-t-elle. Arrête, tu te fais mal !

Mais Dayan ne semblait pas l’entendre et continuait de frapper le mur tel un forcené.

- Dayan, tes mains sont couvertes de sang, s’écria Harmonie en se redressant sur ses genoux, fixant son camarade avec effroi.

Que prenait-il au froid et impassible préfet-en-chef pour agir subitement de cette façon ? La folie l’avait-elle gagnée ? Elle en doutait fort.

- Dayan !

Sans l’écouter, il donna un nouveau coup de poing. L’instant d’après, il se retrouva foudroyé d’un rayon de lumière et se figea dans sa posture. Seuls ses yeux pouvaient encore bouger et se fixèrent avec dureté sur Harmonie. Celle-ci tenait sa baguette pointée sur lui d’une main tremblante, plus pâle que jamais.

- Arrête, tu te fais du mal… ou alors, explique-moi, ajouta-t-elle devant le regard furieux du jeune homme.

Bien évidemment, il ne peut pas répondre.

- Je te libère, mais tu ne recommences pas à taper dans le mur à coups de poings, le prévint Harmonie.

Aussitôt a-t-elle levé le stupefix qu’il se jette sur elle. Sa tête cogne douloureusement le sol alors qu’il lui tombe dessus de tout son poids.

- Ne refais jamais ça, déclara-t-il avec colère.

Harmonie sent un frisson lui parcourir la colonne vertébrale mais déjà le jeune homme enchaîne.

- Où est la coupe dans laquelle on buvait ?

Elle la lui indique de la tête. Dayan se relève, attrape le récipient et retourne jusqu’au mur. Il recommence à cogner mais cette fois-ci avec l’aide de l’objet pour ne pas plus abîmer ses mains déjà ensanglantées.

- Je t’avais… voulut protester Harmonie.

- Je ne donne plus de coups de poings.

La jeune fille se tait, et son regard se pose sur le sol autour d’elle où perlent des gouttes de sang. Elle a toujours aussi froid, elle est toujours aussi fatiguée, mais quelque chose la pousse en avant, l’empêche de s’endormir. Est-ce cette dispute avec Dayan qui lui a redonné un tel coup de fouet ? Son sang afflue dans ses veines, et elle se prend la tête dans les mains. Les coups répétés de Dayan commencent à lui faire mal au crâne.

- S’il te plaît, explique-moi.

Contre toute attente, il s’exécute, sans pour autant cesser de cogner.

- Je crois qu’il y a des gens derrière.

Harmonie redresse aussitôt la tête. Un rai de lumière rouge sort de sa baguette et vient cogner avec fracas le mur. Dayan s’arrête ; elle recommence. Le regard du jeune homme passa du mur à la baguette quelques secondes, puis il sort la sienne à son tour et imite sa camarade.

- C’est mieux, non ? ne peut-elle s’empêcher de lui lancer.

Il hausse dédaigneusement les épaules.

***

Hermione contempla avec attention la grande salle dans laquelle ils venaient de déboucher. La puanteur lui fait aussitôt porter la main devant le visage et elle recule de quelques pas. Devant, Draco s’est lancé un sortilège de tête en bulle et déambule déjà au milieu de la grande allée, s’avançant jusqu’à la statue de Serpentard. Au beau milieu, le cadavre du basilic est toujours là, énorme, terrifiant. Il pourrit, mais aucune bestiole, petite ou grande, n’a encore osé s’approcher pour le grignoter, même après tant d’années.

- Hermione ? l’interpela son ami dans son dos.

- Oui Harry ? s’enquit-elle sans se retourner.

N’obtenant aucune réponse, elle finit par jeter un coup d’œil en arrière et le vit s’approcher d’un mur. Il passa la main sur la pierre froide et prit un air concentré. Hermione s’apprêta à le suivre mais derechef l’odeur nauséabonde l’atteignit de plein fouet. Elle se jeta rapidement le même sortilège que son mari, grimaçant de dégout au moment où l’air vicié entra dans sa bouche lors de l’incantation. Ceci fait, elle rejoignit Harry.

- Ecoute, murmura-t-il.

En tendant l’oreille, il ne lui fallut que quelques secondes pour distinguer des coups sourds, de l’autre côté du mur.

- Qu’est-ce que c’est à ton avis ?

Hermione réfléchit un instant pour répondre à Harry.

- Un animal ? supposa son meilleur ami.

- Je ne pense pas, déclara-t-elle d’une voix incertaine. Les coups sont plus puissants vers là-bas.

Harry soupira.

- J’ai vraiment l’impression d’être de nouveau en deuxième année, lorsque je suivais la voix du basilic qui se promenait dans les tuyaux.

Hermione ne dit rien mais se rapprocha de la source des coups. Ceux-ci finirent cependant par s’arrêter.

- Quoique ce soit, on dirait que c’est partie, constata Harry.

- Vous avez trouvé quelque chose ? leur lança Draco en les rejoignant.

- Nous croyions, mais finalement non, répondit Hermione en marchant vers lui. Et toi, de ton côté ?

Le signe de dénégation de la tête de son mari lui tint lieu de réponse.

- Je persiste à croire qu’ils sont coincés dans la salle sur demande, nous ne tirerons rien de cet endroit, conclut piteusement Hermione.

Harry n’osa rien dire, mais Draco acquiesça silencieusement de la tête. Les coups reprirent alors, plus forts, plus répétés.

- On dirait que c’est revenu, remarqua Hermione.

- Qu’est-ce qui est revenu ?

Harry se rapprocha du mur sans prendre la peine de répondre à Draco, et Hermione ne le fit pas non plus. D’un coup de baguette, il envoya un sortilège cogner contre la pierre. De l’autre côté, les coups s’arrêtèrent avant de reprendre de plus belle. Les trois adultes se concertèrent du regard. Tout à coup, une voix à laquelle on avait probablement appliquée un sonorus retentit.

- Il y a quelqu’un ?

Le cœur d’Hermione rata un battement. Des gens, il y avait des gens derrière ce mur, situé pourtant profondément sous terre.

- Des élèves en cours de potions ? se moqua Draco sans y croire.

Harry s’appliqua un sonorus mais Hermione le devança de même.

- Nous sommes Harry Potter, Hermione et Draco Malfoy. Qui êtes-vous ?

Les coups cessèrent, et un court silence s’installa. Une nouvelle voix s’éleva du mur, plus féminine que la première.

- Maman ?
Chapitre 19 : Liberté tant espérée by Realgya
Author's Notes:
Coucou ! Je vous poste en coup de vent ce nouveau chapitre que j'avais en réserve. Bise à tous, à la prochaine et bonne lecture !
Le cœur de Draco fit un brusque bond dans sa poitrine. A côté de lui, Hermione venait de se précipiter contre la paroi de pierre.

- Harmonie ? Harmonie, c’est toi ?

- Maman ! Je suis avec Dayan. S’il vous plaît sortez-nous de là…

Les poings de Draco se crispèrent à l’entente de la voix tremblante de sa fille. Elle semblait sur le point de pleurer.

- On va vous libérer, ne t’inquiète pas, la rassura Hermione. Calme-toi, et dis-moi où vous êtes.

- Dans les catacombes de Poudlard, lui répondit Harmonie.

Perplexe, Draco haussa un sourcil, et capta le regard perdu qu’échangèrent Potter et sa femme. Au moins, il n’était pas le seul à n’en avoir jamais entendu parler. Tout de même de la part d’Hermione, c’était étonnant.

- Tu veux dire… commença-t-elle, hésitante, l’endroit où sont entreposées les tombes des quatre fondateurs ?

Ah si, elle savait ce que c’était. Quoi de plus normal, il aurait du s’en douter.

- Oui, affirma Harmonie de l’autre côté de la paroi.

- Mais comment êtes-vous arrivés là ? s’exclama Harry, incrédule.

- Par la salle sur demande.

Nouvel échange de regards consternés entre Potter et Hermione, mais Draco n’écoutait plus. Il s’était éloigné de quelques pas pour pouvoir réfléchir tranquillement. Désormais que le poids d’inquiétude de la disparition d’Harmonie s’était volatilisé, il allait enfin pouvoir se concentrer pleinement. Il repassait tous les sortilèges qu’il connaissait dans sa tête. Il y en avait un, notamment, que son père utilisait il y a longtemps. Il ne le lui avait pas vraiment appris, mais Draco l’avait vu faire suffisamment de fois pour se savoir capable de le reproduire. En tout cas, il en était capable à l’époque. Saurait-il encore aujourd’hui ? Rien n’était moins sûr, mais il avait suffisamment confiance en lui pour l’affirmer.

Au pire, il pouvait toujours aller chercher son paternel.

- Draco ! l’appela brusquement Hermione.

- Quoi ? répliqua-t-il, de mauvaise humeur.

Il avait déjà suffisamment de mal à réorganiser ses souvenirs, si en plus elle venait le déranger, cela n’allait pas aider.

- Tu n’as pas entendu ce qu’elle vient de dire, s’énerva Hermione. Il faut trouver un moyen de les sortir très vite de là où ils vont finir par mourir de froid.

- Et qu’est-ce que je suis en train de faire à ton avis, rétorqua-t-il.

Ils se foudroyèrent du regard, puis Hermione finit par se détourner. Bon, la solution de secours « aller chercher papi Lucius » tombait à l’eau, il fallait à tout prix qu’il se rappelle du moyen de lancer ce sort. D’ailleurs, il trouvait la situation assez ironique. Ce serait quand même bête que sa fille ait survécu à tant de péripéties petite, et notamment au grand froid de l’Antarctique, pour mourir de froid ici-même, à Poudlard. Et le fait de mourir de froid pour l’atlante l’était encore plus.

Certes, tout cela n’était pas très joyeux, mais il ne trouvait pas que la situation était urgente. Hermione pouvait en dire ce qu’elle voulait, sa fille était de toute manière juste de l’autre côté du mur, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, raison pour laquelle il laissait ses pensées vagabonder de la sorte. Ah ça y est, il se rappelait du sortilège.

- Ecartez-vous, ordonna-t-il froidement à Potter à Hermione.

Sa femme lui jeta un regard soupçonneux mais fit signe à son ami d’obtempérer tout en s’éloignant également.

- Et dites-leur de faire de même, précisa-t-il, peu désireux d’exercer un sonorus sur lui-même alors que les deux autres l’avait déjà fait.

- Harmonie, Dayan, écartez-vous de la paroi, intima Hermione.

- Ou plutôt, renchérit Potter, allez vous réfugier le plus loin possible, c’est Malfoy qui va vous sortir de là.

Ce dernier croisa le regard grave de Potter. Lui avait compris juste en le regardant qu’il allait utiliser de la magie noire. D’ailleurs, sa femme venait de percevoir également l’idée, vu qu’elle ouvrit la bouche pour protester.

- Tu as bien dit qu’il fallait les sortir « très vite », non ? la devança-t-il.

Hermione se tut mais lui jeta un regard meurtrier. Il se retint de lui adresser un sourire en coin. Il aimait tellement la mettre en colère, il n’y pouvait rien.

- C’est bon ? questionna-t-il.

Potter relaya sa question et la voix d’Harmonie leur apprit que oui, ils s’étaient mis à l’abri. Draco se concentra et leva sa baguette. L’instant d’après, le mur explosait littéralement.



- J’espère que ce n’était un des murs fondateurs de Poudlard, sinon tout le château va s’écrouler, déclara Hermione avec sérieux.

Cependant, Draco la connaissait assez pour savoir que parler ainsi lui permettait d’évacuer l’angoisse qui la tenait. A travers les volutes de poussière soulevés par l’explosion, il arriva à distinguer des blocs de pierre, mais nulle trace de sa fille. Tant mieux, cela signifiait qu’elle s’était tenue loin du mur au moment du sortilège. Un vent glacial vint le cueillir et il ferma les yeux par instinct de conservation.

Il se revit, en Antarctique, dans la petite tente minuscule où régnait un froid mordant. Il se revit nager à travers le lac et remonter la rivière à l’envers. Il se revit serrer une Hermione frigorifiée contre lui. Il se revit se battre avec les fils du papillon. C’était étonnant tout ce que ce soudain froid pouvait lui rappeler comme souvenirs.

Il s’avança de quelques pas, nullement gêné au niveau respiratoire grâce au sortilège de têtenbulle. Hermione lui emboîta le pas et se précipita dans la grande pièce qui apparaissait peu à peu devant eux.

- Papa, maman !

Le regard de Draco se posa dans le coin de la pièce d’où provenait la voix et son regard se plissa. Que faisait son Harmonie, sa fille, son ange dans les bras de l’atlante ! Entre Anahak et celui-ci, ils s’étaient tous donnés le mot pour l’énerver. Il était hors de question que sa fille reste ne serait-ce qu’une seconde supplémentaire près de ce garçon. Absolument hors de…

Draco s’étrangla en voyant Dayan se lever et aider Harmonie, la soutenant, une main autour de sa taille. C’était quoi la formule déjà ? Ah oui, avada kedavra.

- Mon ange !

Hermione se précipita sur sa fille, se mettant pile entre lui et sa cible. Tant pis ce serait pour une autre fois, l’autre vermisseau ne perdait rien pour attendre.

- Maman. Aïe !

- Ca va ? s’enquit sa mère.

- Ma jambe gauche est en piteux état, expliqua Harmonie.

- Il n’y a pas que la jambe gauche, nota d’un ton neutre Dayan.

- Lumos.

Potter et Draco s’approchèrent d’Hermione dont l’extrémité éclairée de la baguette était pointée vers sa fille. Elle hoqueta de stupeur en découvrant le sang et les bleus, et son mari pâlit. Ses doigts se crispèrent autour du manche de sa baguette, et son regard se posa sur Dayan. Lui n’avait presque rien, excepté quelques égratignures. Une colère sourde et irrationnelle commençait à gronder en Draco, mais il se contint tant bien que mal et contourna sa femme pour prendre Harmonie dans ses bras.

Il la souleva dans les airs comme si elle ne pesait rien et se dirigea résolument vers la sortie, en l’occurrence la chambre des secrets. Hermione le suivit précipitamment, surveillant sa fille d’un œil inquiet. Derrière lui, Draco pouvait entendre St Potter enjoindre à l’atlante de les suivre.



Un grand cerf translucide jaillit de la baguette d’Harry et partit en galopant dans le vide dans le tuyau-toboggan par lequel Hermione, Draco et lui étaient parvenus jusqu’à la chambre des secrets. Hermione serrait sa fille qui claquait des dents contre elle, rassurée de l’avoir enfin retrouvée. Draco se tenait droit, planté au milieu de l’espace exigüe, refusant de s’adosser à une paroi pour ne pas se salir. Hermione songea que quoiqu’il advienne, son mari restait fidèle à des principes connus de lui seul. Dans son coin, Dayan gardait un silence buté, ayant royalement ignoré Harry quand ce dernier avait tenté de lui faire la conversation. Désormais, l’auror faisait les cent pas, attendant avec ennui que son patronus revienne en compagnie de la directrice.

Au bout d’un temps qui leur parut à tous interminable, ils entendirent enfin résonner le long des parois la voix de Minerva McGonagall, bien qu’ils ne comprirent pas un traître mot de ce qu’elle pouvait bien raconter. Cependant, quelques instants plus tard, une longue corde descendit jusqu’à eux.

- Il faudrait qu’un de vous deux passe en premier pour les prévenir qu’il faudra plus d’une corde pour remonter Harmonie, fit sagement remarquer Hermione.

Cependant, aucun des deux hommes ne se désigna. Harry songeant qu’il se devait de passer le dernier pour s’assurer que tout le monde sortirait sain et sauf, et Draco car il ne remonterait pas avant d’être sûr que sa fille serait en sécurité là-haut. Les deux hommes se toisèrent du regard sans qu’aucun ne se décide et Hermione soupira, sans pour autant avoir l’intention de trancher le débat en montant elle-même.

Finalement, Dayan s’avança au milieu de tous, jeta un regard méprisant aux adultes et entreprit l’ascension. Hermione ouvrit des yeux grands comme des soucoupes à l’instant même où il toucha la corde. Il se hissa avec un naturel et une facilité époustouflante, semblant se moquer éperdument des lois de la pesanteur. Même en regardant de près, il donnait l’impression de ne pas toucher à la corde, au vu du peu de temps qu’il la tenait. Moins d’une seconde après, il s’était déjà élevé de plusieurs mètres.

- Heureusement qu’il est passé en premier, on serait passé pour ridicules, souffla Harry.

Hermione constata sans surprise que bien que son mari n’approuvât pas, son regard le trahissait.



Harmonie regarda avec fascination Dayan disparaître le long de la corde. Il pouvait dire ce qu’il voulait sur l’immensité du ciel qui lui faisait peur, cela n’empêchait pas que pour grimper, il était incontestablement le roi. Quelques minutes plus tard, une autre corde leur était lancée. Draco attrapa aussitôt cette dernière, la fit passer plusieurs fois autour de la taille de sa fille et serra précautionneusement.

- Le mieux, releva Hermione, ce serait qu’ils la tirent vers eux plutôt qu’elle ait à monter.

- Il aurait peut-être mieux fallu s’en rendre compte avant que Dayan n’arrive là-haut, tu ne crois pas ? fit Draco en levant les yeux au plafond.

- Ne t’en fais pas maman, ça ira, affirma Harmonie.

Ses parents l’aidèrent à bien attraper la corde et lui dirent de tirer sur ses bras et de bien serrer ses jambes. Elle commença à s’élever doucement, prenant son temps pour se poser et respirer avant de repartir. Ses mains déjà salement amochées étaient désormais toutes écorchées et lui faisaient souffrir le martyr, d’autant plus que la température dangereusement basse de son corps n’arrangeait rien. Depuis combien de temps grimpait-elle ? Un quart d’heure ? Une heure ? Peut-être même plus que cela. Elle avait totalement perdu la notion du temps. Mais ce n’était pas comme si elle l’avait retrouvée depuis sa libération des catacombes.

- Qu’est-ce que tu fiches ?

Harmonie sursauta et faillit lâcher la corde. Elle leva la tête et aperçut Dayan au-dessus d’elle, qui la fixait avec agacement. Elle ne l’avait pas du tout senti arriver. Pourtant, la corde n’aurait-elle pas du vibrer à son approche ?

- Je grimpe, répondit-elle en serrant les dents. Et toi ?

- Vous mettiez du temps, alors j’étais redescendu voir ce que vous fabriquez. J’ai bien cru que McGonagall ne me laisserait jamais faire, et Pomfresh encore moins.

- Excuse-moi de prendre du temps, souffla Harmonie sans parvenir à mettre la colère voulue dans ses paroles.

- Il fallait nous prévenir que c’était toi qui montait ensuite, je leur ai expliqué la situation et ils étaient censés te tirer.

Ainsi avaient-ils eu la même idée que sa mère. Malheureusement c’était un peu tard, elle devait être presqu’en haut désormais, du moins l’espérait-elle. Zut, si elle avait su, elle se serait bien épargnée tous ses efforts.

- Je remonte les prévenir.

- Attends !

Dayan baissa les yeux sur elle, déjà prêt à disparaître de nouveau au-dessus de sa tête.

- Je croyais que tu n’aimais pas le ciel, releva-t-elle avec un froncement de sourcils.

- Tu crois que le moment est bien choisi pour discuter ? soupira le préfet-en-chef.

- Je commence à fatiguer, ajouta-t-elle tout bas en serrant un peu plus la corde, de peur de la lâcher.

Le jeune homme se glissa avec aisance à sa hauteur et se plaça dans son dos, lui assurant de la retenir au cas où elle lâcherait. Subitement rassurée, Harmonie poussa un léger soupir de soulagement.

- Il faut qu’il te remonte, et notre poids à tout deux et trop lourd, signala son camarade. Dès que tu es reposée, je pars les prévenir de te tirer de là.

- D’accord, murmura-t-elle en réponse.

- Et pour répondre à ta question de tout à l’heure, ce n’est pas parce que je n’aime pas le ciel que je ne sais pas grimper.

- Ca, je l’avais remarqué, signala Harmonie. Tu as appris à Atlantide ?

- Oui.

Harmonie attendit la suite, mais celle-ci ne semblait pas devoir venir.

- Tu ne veux pas développer ? s’enquit-elle, ne voulant le forcer à rien.

- Il était courant de faire la course le long des parois, des toits ou de tout autre pour savoir lequel d’entre nous arriverait le premier à toucher le dôme de glace. C’était interdit, mais il s’agit d'un acte que tout atlante a réalisé au moins une fois.

- Alors toi aussi, conclut Harmonie.

- Oui, trois fois, répondit Dayan.

- Trois fois tu as touché le dôme ?

- Trois fois j’ai fait la course, trois fois je suis arrivé premier. On me disait excellent en escalade.

- Ca c’est sûr… soupira Harmonie.

- Pas comme toi.

La jeune fille se rembrunit et lui envoya un regard noir par-dessus son épaule.

- Je suis blessée.

Dayan détourna le regard, signe qu’il s’en moquait totalement.

- En fait, se décida-t-elle à reprendre, ce n’est pas l’attitude qui te déplaît, ce sont les grands espaces.

Elle crut d’abord qu’il ne répondrait pas, mais le jeune homme finit par se détacher d’elle, la survola et alla s’accrocher à un morceau supérieur de la corde. Son absence se fit immédiatement sentir et Harmonie se trouva soudain comme abandonnée, exposée, vulnérable.

- Je ne te cache pas que je suis à mon aise dans des endroits, après tu peux en tirer ce que tu veux, ça ne m’intéresse pas.

La jeune fille ouvrit la bouche pour protester mais Dayan la coupa.

- Tu as du te reposer maintenant, j’y vais.

Et sans attendre de réponse, il disparut en haut de la corde.
Chapitre 20 : Les séquelles by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde !

Alors tout d'abord, je suis désolée pour le retard. J'ai donné la priorité à "Au-delà des frontières du temps" où je me bats (et débats) pour conserver le rythme de publication convenable d'un chapitre/semaine jusqu'à que j'ai achevé la fiction (car ça m'énerve de ne plus être très loin de la fin mais de ne toujours pas avoir écrit les dernières trois petites lettres), et par conséquent j'ai... disons "oublié" un peit peu celle-ci.

En espérant que ce chapitre saura me faire pardonner. J'ai pris en compte vos remarques sur le fait que vous vouliez voir un peu plus Hermione et Draco et j'ai rajouté des passages initialement non prévus. Je n'aime pas beaucoup ce chapitre, sans doute parce qu'il marque une transition entre la fin de mon introduction et les péripéties à proprement parler (et oui, l'histoire des catacombes, c'était juste de la rigolade ^^').

M'en voulant de mon retard, je vous le poste sans l'avoir relu, donc il doit subsister des fautes que j'éliminerai dès que j'aurai un peu de temps.

Je ne vous retarde pas plus longtemps. Bonne lecture ! :D
La corde se mit en mouvement et Harmonie s’y cramponna un peu plus, de peur de la lâcher. Le temps ne lui avait jamais semblé aussi long. Elle remontait sûrement mais lentement, et des crampes dans ses bras commençaient à se faire sentir. Lorsqu’elle était prisonnière des catacombes, elle avait la compagnie de Dayan. Désormais, plongée dans l’obscurité et la solitude, elle se sentait lasse et fatiguée.

-Encore un petit effort, se chuchota-t-elle à elle-même. Ce calvaire va bientôt finir.

A peine eut-elle achevé ces mots qu’un rai de lumière vint éclairer son visage. Levant les yeux, il lui sembla apercevoir une ouverture au-dessus de sa tête et elle reprit un peu espoir. Quelques minutes plus tard, elle cligna des yeux, la lumière environnante agressant sauvagement ses paupières habituées depuis plusieurs jours à une douce pénombre.

Elle ne distinguait pas les gens autour d’elle, ni ce qu’ils disaient. Elle ne vit ni ne sentit les mains sur les siennes qui essayaient de lui faire lâcher la corde alors que ses doigts engourdis refusaient de desserrer leur prise. La voix de McGonagall lui parvient comme à travers un long tunnel ; sa tête lui tournait. C’était fini, elle était sauvée.

La faim, la peur et la fatigue lui tombèrent subitement dessus et elle chancela avant d’être rattrapée par des bras puissants qui l’enlacèrent chaleureusement. Harmonie, sans savoir se l’expliquer rationnellement, identifia aussitôt la personne comme une source de réconfort et de sécurité et se blottit contre son torse, enfouissant son visage dans de la laine. Un goût salé envahit sa bouche et elle se rendit compte qu’elle pleurait. Le jeune homme la tenant resserra son étreinte et elle laissa échapper un soupir de contentement. Ses yeux se fermèrent tout seul et elle s’abandonna aux bras de Morphée, un léger sourire florissant sur ses lèvres.

***

Quand la corde fut redescendue pour leur permettre de monter, Draco et Harry insistèrent pour qu’Hermione y monte et cette dernière obtempéra avec appréhension. Elle leur jeta un dernier regard méfiant, emplie d’un pressentiment.

- Je te promets de ne pas le tuer, lui assura Harry d’un ton solennel, sachant ce qui la préoccupait. Depuis tout ce temps, tu sais que tu peux me faire confiance.

Hermione hocha la tête et commença son ascension.

- De toute manière, même si tu essayais tu n’y arriverais pas, lui parvint la voix de son mari derrière elle.

- Je suis auror au cas où tu l’aurais oublié. J’ai suivi une formation spécifique pour les duels.

Hermione jeta un petit coup d’œil sous elle. Les deux hommes se faisaient face mais ce qu’elle put lire dans leurs yeux relevait plus de la taquinerie que de l’affrontement. Elle esquissa un sourire et se hissa vers le haut. Alors qu’un poids aurait du s’ôter de ses épaules, il n’en était rien. Sans doute parce que tant qu’elle n’aurait pas serré sa fille dans ses bras à l’air libre, elle aurait toujours cette peur irrationnelle au fond d’elle-même. Mais simultanément, elle avait un mauvais pressentiment.

N’était-ce pas étrange que Dayan et Harmonie aient pu trouver aussi facilement les catacombes ? Etait-ce normal qu’ils les en aient sorti si… pas vraiment facilement ou vite, disons simplement. Il s’agissait juste de détruire un mur, mais les fondateurs étaient des sorciers. N’aurait-il pas été plus logique qu’ils doivent défaire des sorts de protection et affronter elle ne savait quel monstre qui garderait l’endroit ?

« Arrête de te faire des idées », se morigéna-t-elle. « Tes aventures avec Harry t’ont complètement retourné la tête. »

Et pourtant, le doute subsistait.

***

Harmonie souleva difficilement ses paupières, sortant de sa léthargie. Ces cils papillonnèrent et elle aperçut au milieu d’un brouillard blanchâtre sa mère près d’elle. Elle sentit un baiser sur son front et reconnut l’odeur de l’après-shampoing caractéristique de son père ; il lui fallait une marque spéciale pour ses cheveux fragiles, comme il le répétait souvent. Se remettant les idées claires, elle observa son père déposer un léger baiser sur le front de sa mère, comme il venait de le faire avec elle, avant de s’éclipser. Elle voulut l’appeler pour le prévenir de son réveil mais ses lèvres s’ouvrirent sans qu’aucun son n’en sorte.

Elle se redressa sur les coudes et sentit aussitôt la tête lui tourner. En ordonnant à ses jambes de bouger, elle se rendit compte qu’une seule de ces dernières lui répondait, l’autre refusant obstinément ne serait-ce que de frémir. On avait du soigner sa jambe blessée, et les potions lui immobilisaient désormais tout le membre.

Reprenant plus clairement ses esprits, elle put constater qu’elle se trouvait à l’infirmerie, et que sa mère était assise sur une chaise à son chevet. A côté, une chaise vide témoignait de la présence de son père auparavant. La jeune fille attrapa doucement la main d’Hermione dans la sienne et la pressa doucement. Les sourcils de sa mère se froncèrent et elle redressa sa tête qui était inclinée sur son épaule droite.

- Harmonie ? fit-elle d’une voix endormie en clignant des yeux.

- Maman… chuchota sa fille, sa voix n’étant pas encore totalement revenue.

Hermione se pencha sur la jeune fille et la serra tendrement contre elle, passant une main dans ses cheveux. Harmonie se laissa aller à cette étreinte avec sérénité, réalisant peu à peu qu’elle allait pouvoir reprendre une vie normale et que cet épisode était du passé, qu’il resterait derrière elle.

- Comment te sens-tu ? lui demanda sa mère.

Harmonie prit le temps de se concentrer attentivement avant de répondre. Elle n’avait pas faim, elle n’était pas fatiguée, elle était libre et confortablement installée dans des draps propres.

- Bien, jugea-t-elle. Mais ça ira encore mieux quand j’aurai pris une douche.

Sa mère approuva de la tête, ses yeux semblant se perdre dans les méandres de ses souvenirs. Harmonie se doutait un peu de ce à quoi sa mère devait penser. Ses deux parents avaient été très clairs sur les conditions de sa naissance, et ce par quoi leur famille avait du passer avant d’arriver à s’entendre. Dès qu’elle avait été en âge de comprendre, Draco lui avait expliqué les raisons de son absence dans toute sa petite enfance. Sa mère avait enchaîné en évoquant évasivement la Secte, préférant poursuivre sur la garde alternée, l’expédition en Antarctique puis l’emménagement définitif d’Hermione et Harmonie au manoir Malfoy.

La jeune fille savait ainsi qu’elle était née d’une amourette de jeunesse, et savait également qu’elle était « le plus beau cadeau que la vie ait pu leur offrir » comme le disait mot pour mot sa mère. Elle était leur « ange ».

Le seul épisode sur lequel tous deux auraient préféré ne pas évoquer était celui de la Secte. Harmonie était au courant du rôle qu’ils avaient tous les deux joué, mais tout lui avait été appris de manière très officielle, ressemblant étrangement au mot près à l’article qu’elle avait trouvé à ce propos dans « La Gazette du sorcier ». Elle savait ainsi que sa mère avait été retenue prisonnière plusieurs jours d’affilée, et elle songea que son hygiène lors de cette période devait avoisiner celle qu’Harmonie avait eu lors de son enfermement dans les catacombes. C’était sans doute à cela que pensait Hermione.

Pour ce qui était de l’épisode de la Secte, il semblerait que la famille ait tourné la page. Elle savait que ses parents jugeaient encore Atlante et Antartik trop jeunes pour être mis au courant, mais plus ils grandissaient, plus elle doutait que Draco et Hermione aient réellement l’intention de leur en parler. Bien sûr, le rôle des Malfoy dans la guérison de la maladie des sorciers n’était un mystère pour personne, pas même pour ces petits frères. Mais l’histoire de la Secte, c’était une autre histoire.

L’image fulgurante d’une cage s’imposa dans l’esprit d’Harmonie et elle frissonna légèrement avant de la chasser bien vite de ses pensées. Cette cage la hantait depuis toute petite, et elle doutait pouvoir se libérer de son poids un jour. C’était systématique, dès que ses parents s’absentaient tous deux à la fois, ses cauchemars revenaient à l’assaut. Elle revoyait les flammes, le visage alarmé de tante Ginny, et cette cage, cette prison. Et les araignées. Leur seule pensée glaçait d’horreur la jeune fille.

Ses premières nuits à Poudlard avaient été réellement terrifiantes. Roulée en boule dans un coin de son lit, les yeux écarquillés dans le noir, Harmonie serrait pitoyablement contre elle son coussin, sursautait au moindre mouvement de ses voisines de chambre, et tremblait de tout son corps. C’était les yeux cernés de violet qu’elle s’était rendue dans ses premiers cours, se donnant une très mauvaise image par la suite difficile à chasser.

- Harmonie Malfoy, avait prononcé Mrs Chourave dont elle se rappellerait toujours la brève mimique d’agacement à son nom de famille, et l’air ennuyé dans sa voix.

Le regard du professeur s’était ensuite posé sur elle alors qu’elle levait d’une main droite tremblante tout en dissimulant un bâillement de l’autre.

- Je ne sais pas comment vous avez été éduquée, mais ici il faudra apprendre à se coucher beaucoup plus tôt, avait tranché la voix aigrie par l’âge du professeur de botanique.

Toute l’année scolaire qui avait suivi, Harmonie était allée à reculons à ces cours où son professeur ne la voyait que comme une Malfoy, bien qu’elle ait ensuite été informée par ses collègues qu’elle était aussi la fille d’Hermione Granger. Cette dernière avait assurée à sa fille que Mrs Chourave était très gentille, et Harmonie n’avait jamais osé la démentir, mais le regard qu’elle avait échangé avec son père l’assurait que lui au moins la comprenait parfaitement. Heureusement, lors de sa deuxième année le professeur était partie à la retraite, laissant sa place à Neville qui lui s’était avéré être un des instituteurs préférés d’Harmonie.

Penser à son gentil professeur mit un peu de baume au cœur d’Harmonie, les souvenirs de ses nuits difficiles ayant été relégués au second plan. Il lui arrivait encore, parfois, de s’agiter dans son sommeil ou de se réveiller en sueur après un cauchemar plus éprouvant qu’un autre, mais cela arrivait majoritairement à une période précise de l’année et ses camarades de dortoir lui avaient conseillé d’excellents somnifères qui remplissaient leur office. Et bien entendu, aucun mot de toute cette histoire n’avait seulement ébruité l’oreille de ses parents.

***

- Hermione, s’impatienta Draco en regardant sa montre alors que sa femme embrassait une énième fois leur fille.

Harmonie avait poliment décliné leur invitation à rentrer avec eux au manoir quelques jours, affirmant qu’il fallait dès maintenant qu’elle rattrape les cours qu’elle avait raté. De plus, ses frères ne manqueraient pas de l’embêter à longueur de journée et elle avait « horreur de ça », disait-elle. En réalité, Draco savait que sa fille craignait une fois chez elle de ne plus être capable de retourner à Poudlard, et avait donc approuvé son choix, ce qu’avait un peu plus de mal à accepter sa femme.

- Ne t’inquiète pas maman, lui assura une nouvelle fois Harmonie. J’ai eu trois jours pour me remettre de cette expérience, et toi aucun lorsque tu enchaînais les combats contre les mangemorts.

« Un point pour Harmonie, zéro pour Hermione » songea ironiquement Draco. Mais il était inutile de compter, il savait que sa fille gagnerait haut la main. Il n’y avait bien qu’elle pour surpasser sa mère, et encore pas dans tous les domaines.

Encore un bisou, et… Ah victoire, Hermione venait de lâcher sa fille et le rejoignit à petits pas. Il se demanda franchement s’il allait être assez patient pour l’attendre.

- C’est bon, les adieux déchirants sont achevés, se moqua-t-il quand elle arriva à son niveau.

Son épouse le foudroya du regard et le dépassa d’un pas raide pour se diriger vers le portail de Poudlard. Draco la rattrapa en trois enjambées et l’attrapa par la taille, un sourire narquois sur les lèvres.

- Ne me dis pas que tu boudes ?

- Lâche-moi, répliqua Hermione en essayant de se dégager.

Loin de lui obéir, son mari captura ses lèvres et encercla sa taille de ses mains, la serrant contre lui. Hermione résista un peu au début mais finit par abandonner la lutte. A l’instant même où elle commença à répondre à son baiser, Draco la repoussa légèrement et recula de quelques pas.

- Que… s’étonna-t-elle.

- Je te lâche, commenta-t-il simplement, une lueur amusée dans les yeux, avant de lui tourner le dos pour reprendre sa marche.

- Malfoy !

Le cri de sa femme résonna agréablement dans ses oreilles. Ce qu’il pouvait aimer la mettre en colère…
End Notes:
Le premier qui trouve à qui appartiennent "les bras puissants qui enlacèrent chaleureusement" Harmonie et qui est "une source de réconfort et de sécurité" a gagné ^^'
Chapitre 21 : Jalousie déplacée by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Voici donc le nouveau chapitre avec la fameuse réponse à "qui a bien pu enlacer Harmonie ?" Attention, verdict dans ce chapitre (qui est court et guère palpitant, mais nécessaire).
Bon allez, j'arrête mes bêtises ^^' Bonne lecture !
Harmonie avait espéré que sa vie reprendrait comme avant, mais elle s’était trompée. Presqu’à chaque couloir elle était interpelée par quelqu’un, parfois des gens dont elle ignorait même l’existence dans Poudlard, et était oppressée de questions sur son fameux séjour dans les caveaux. A ce propos, le ministère de la magie avait essayé, de mettre un peu son nez dans les affaires, certains de ses membres ayant reçu des hiboux fort intéressants de la part de leurs enfants scolarisés. Cependant McGonagall les avait renvoyés très sèchement et il avait suffi qu’Harry, directeur du bureau des Aurors, joue un peu de son statut pour étouffer totalement l’affaire. Il n’y avait même pas une ligne sur le sujet dans les journaux.

Quand Harmonie avait demandé à sa mère ce qui se passerait suite à la découverte des catacombes, cette dernière avait été formelle.

- La question s’est posée et tous sont tombés d’accord. Le professeur McGonagall affirme que ces sépultures n’ont jamais été violées jusqu’à présent et qu’elles doivent le rester. Nul n’a besoin d’en savoir plus à ce sujet, et ce serait un hommage rendu aux fondateurs que de conserver leur secret. De toute manière, Harry refuse d’ouvrir la chambre de nouveau.

- Je suis étonné, avait fait remarquer son père, que tu appelles encore cette vieille chouette professeur. Elle t’a marquée on dirait.

- Elle est derrière toi, avait déclaré Hermione d’un ton neutre.

Harmonie avait gravé dans sa mémoire le regard légèrement inquiet que son père avait jeté derrière son épaule avant de reporter un regard noir vers sa femme.

- Très drôle, s’était-il moqué sous le sourire resplendissant d’Hermione.

La conclusion de toute cette affaire, c’était qu’Harmonie envoyait gentiment et régulièrement paître les élèves trop curieux l’accostant, et toujours en tentant de trouver une formule de politesse différente de la précédente. Ce jeu était une idée de Maria qui rigolait tout bas dès qu’Harmonie était approchée.

« Ne pas craquer », se força mentalement cette dernière en levant les yeux au ciel.

Au détour d’un couloir, elle croisa Victoire et un grand sourire vint éclairer son visage. Elle n’avait pas vue son amie depuis sa remontée des catacombes et pour tout dire, elle lui manquait. Cependant, à l’instant où elle la saluait avec chaleur miss Weasley détourna la tête et la dépassa avec mépris.

Harmonie en était tellement surprise qu’elle s’arrêta sur place.

- Elle ne t’a peut-être pas reconnue, lui souffla Maria.

La jeune fille ne répondit pas, l’estomac totalement retourné.



Elle croisa Teddy et Sara un peu plus tard dans l’après-midi alors que Maria était en cours. Ils lui proposèrent de les accompagner faire un tour dans le parc mais elle déclina poliment, expliquant qu’elle devait se rendre à la bibliothèque pour rattraper les cours qui lui manquaient.

- Tu as l’air tendue, nota Teddy, ce qui lui valut un formidable coup de coude dans les côtes de la part de Sara.

- Si tu as besoin de prendre un peu l’air ou quoique ce soit d’autre, viens nous rejoindre, fit-elle avec un sourire rayonnant à Harmonie avant d’entraîner son camarade derrière elle.

Harmonie sourit doucement en les regardant partir. Ils devaient penser qu’elle ne s’était pas totalement remise de son séjour dans les catacombes. C’était peut-être vrai, dans un sens, mais ce n’était pas l’impression qu’avait Harmonie. En fait, elle n’avait pas eu beaucoup de temps pour y repenser. Les devoirs à rattraper occupaient tout son esprit. La seule fois où elle s’était laissée aller à repenser à cet épisode, c’était lorsque Dayan et elle s’étaient royalement ignorés en se croisant dans un couloir. Ca au moins, ça n’avait pas changé.

Si elle était perturbée en ce moment-même, c’était à cause du comportement étrange de Victoire, mais elle n’osait pas s’en ouvrir aux Gryffondor. Elle devait se tromper pour son amie, cette dernière ne l’avait sans doute pas vue, plongée dans ses pensées. Oui ce devait être cela, c’était tout à fait plausible et logique. Et de toute manière, si ce n’était pas cela, quoi d’autre ?

Harmonie en était à ses réflexions lorsqu’elle aperçut son amie à quelques pas de là. Visiblement, elle quittait la bibliothèque avec quelques amies à elle. Voulant en profiter pour lui parler, et ainsi s’assurer que tout allait bien, la jeune fille s’avança vers sa camarade avec le sourire, qui s’effaça petit à petit devant le regard noir que lui adressait Victoire.

- Salut, ça va ? Cela fait un bout de temps que nous ne nous sommes plus parlé, fit-elle d’une voix hésitante.

- Je n’ai pas envie de te parler, claqua sèchement la voix de Victoire alors qu’elle la dépassait.

La réplique fut un coup au cœur pour Harmonie mais cette dernière eut le réflexe de rattraper le poignet de la Gryffondor.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? J’ai fait quelque chose de mal ? Pourquoi tu te comportes ainsi ? demanda-t-elle, les yeux emplis d’incompréhension.

Victoire se détacha vivement et la foudroya du regard.

- Pas la peine de jouer à l’innocente, je sais que Teddy et toi vous sortez ensemble.

Harmonie ouvrit des yeux aussi grands que des souaffles. Qu’est-ce que c’était que cette histoire.

- Mais enfin je ne comprends pas…

- Arrête ! s’agaça Victoire. Morgane a vu comment il t’enlaçait il y a trois jours. Il t’a porté dans ses bras en te serrant contre lui à travers tout le château à ce qu’il paraît, toi lovée contre sa poitrine, et tu oses prétendre qu’il n’y a rien entre vous.

Ladite Morgane quelques pas derrière opina vigoureusement de la tête.

Un total brouillard se fit dans la tête d’Harmonie. La seule fois récente où Teddy l’avait étreinte, c’était lorsqu’elle était sortie des catacombes. Il l’avait serrée contre lui et ensuite ses souvenirs se faisaient flous. Elle avait dû s’évanouir. Sinon à aucun autre moment…

Ce qu’elle comprit la frappa avec horreur, et cela dut se voir sur son visage car Victoire souffla de dédain. C’était Teddy qui avait dû la porter à l’infirmerie, et la fameuse Morgane les avait vus à ce moment-là. En bonne langue de vipère, elle était allée tout rapporter un peu partout, y compris à Victoire.

Harmonie revit en souvenir les petits cœurs dans les marges de son amie. C’était de Teddy dont Victoire était amoureuse, et elle était persuadée qu’Harmonie lui avait volé l’homme qu’elle aimait. D’une part, comme si c’était sa faute, même si c’était le cas. Teddy n’était pas sa propriété, il faisait ce qu’il veut. Elle n’avait pas à se comporter ainsi. Et pire que tout, c’était faux. Elle l’avait jugé sur des racontars, et l’avait condamnée.

Harmonie avait frôlé la mort dans ces catacombes. Pas de douche, pas de toilettes, pas de nourriture. Juste ce froid qui l’avait glacée jusqu’à la moelle, et la maigre compagnie de Dayan. Elle pouvait revoir les pierres froides qui l’entouraient, les quatre tombeaux la narguant, comme une promesse de sa fin prochaine.

Si physiquement elle tenait le coup depuis sa libération, il n’en était rien psychologiquement. Sa jolie bulle où elle ne se concentrait que sur le rattrapage de ses cours avait volé en éclats, et le regard accusateur de Victoire était le plus blessant des sortilèges.

Non ce n’était pas juste. Elle était sortie exténuée de cette épreuve, et Teddy avait été là pour la réconforter, comme un ami. Il avait pris soin d’elle car il s’était inquiété pour elle, parce qu’il était l’une des rares personnes dans cette école à tenir à elle. Et désormais, ce geste de tendresse à son égard dont elle avait eu terriblement besoin, elle se le voyait reprocher de la pire des manières. Après avoir survécu à cet emprisonnement elle se retrouvait condamnée pour de la jalousie. Son cœur lui faisait mal.

Ca avait tellement dur… L’image de l’araignée lui revint brusquement en tête et elle trembla de tous les membres de son corps. Pas les araignées, pitié pas les araignées.

De grosses larmes se mirent à rouler sur ses joues sous le regard froid de Victoire. Elle crut un instant apercevoir de l’inquiétude traverser ses pupilles mais elle n’en était pas sûr. Tout était brouillé à travers un rideau de sel et elle distinguait de moins en moins bien les contours de son entourage.

- Ses larmes sont un aveu, fit une voix parmi le groupe d’amies de Victoire. Allez viens Vic, on y va.

La Gryffondor lui jeta un dernier regard avant de s’éloigner sans qu’Harmonie ne réagisse. Pourquoi n’était-elle pas capable de les remettre à leur place comme elle l’avait fait avec Stebbins ? Sans doute parce que ce séjour l’avait affaibli, mais encore plus sûrement parce que cela faisant mille fois plus mal quand l’injustice provenait d’une amie. Elle se sentait nue, sans armes et sans défense. Ce n’était pas de la colère qu’elle ressentait, mais de la tristesse. Un puits de tristesse immense et insondable.

La sonnerie des cours retentit, les élèves sortirent de classes et la bousculèrent sans lui prêter attention. Elle continuait de pleurer mais tout le monde s’en fichait. Un élève faillit lui poser une question, sans doute encore un curieux voulant savoir pourquoi elle avait disparu de l’école pendant plusieurs jours, mais finalement poursuivit sa route en apercevant ses larmes.

Elle était toute seule, et affreusement mal.
End Notes:
Bravo à Akasora pour avoir trouvé "Teddy Lupin" ! Elle n'est pas la seule, mais c'est elle la première :D
J'ai envie de vous poser une nouvelle question piège (je jubilais à chaque review où la réponse était "Dayan"...) mais je n'ai pas d'idées, alors peut-être la prochaine fois ^^'
PS: je suis dans une crise de folie ce soir, alors voter:
1-faire un câlin à Harmonie
2-faire un câlin et un bisou à Harmonie
3-envoyer une horde d'elfes de maison vengeurs sur Victoire
4-donner Morgane à manger au calamar géant
5-forcer Dayan à faire un câlin à Harmonie sous réserve de devoir nettoyer la litière de Miss Teigne pensant un mois (ça vole haut ce soir... il faut vraiment que j'aille dormir... en plus il doit rester pleins de fautes dans le chapitre -_-)
Chapitre 22 : Les Zabini by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde ! Je suis sincèrement navrée de ne pas avoir posté ce chapitre plus tôt, alors pour me faire pardonner il est conséquent, bien qu'une grande partie des personnages principaux ne pointent pas le bout de leurs nez... Vous l'aurez compris, il est axé sur Harmonie. Désolée pour les fans de draymione ^^'

Je tiens à m'excuser pour toutes les idioties que j'ai pu sortir en note d'auteur dans le chapitre précédent, bien qu'apparemment le jeu vous ait plu :D J'ai ainsi pu distinguer deux catégorie: les vengeurs sadiques et les mièvres consolateurs. De mon côté j'aurai choisi les cinq... raison pour laquelle aucune de ces cinq propositions ne va avoir lieu dans ce chapitre. Logique, non ?

J'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre qui met en avant des personnages un peu oubliés jusqu'à présent. J'espère que vous prendrez plaisir à les découvrir. Et sur ce avant de blablater davantage, bonne lecture à tous ! :D
Harmonie fut maussade le reste de la journée, et quand vint le soir, elle mangea à peine au milieu de ses condisciples de Serdaigle avant de quitter la Grande Salle. Elle commençait à monter mécaniquement les marches pour rejoindre sa salle commune, donc son dortoir et, surtout, son lit, lorsqu’elle fut hélée par Maria.

- Tu n’as pas l’air bien, lui fit remarquer cette dernière. Tu es toute pâle, tu as mangé au moins ?

Harmonie hocha la tête et sa cadette fronça les sourcils.

- Manger correctement ? insista-t-elle.

Le visage d’Hermione s’imposa dans l’esprit de la préfète. « Il ne faut pas mentir. » Prise en tenailles, Harmonie opta pour conserver le silence, voir hausser les épaules. Avec un peu de chance, Maria interprèterait cela comme un « oui ».

- Avoue-le, tu n’as rien mangé ! Pas étonnant que tu sois plus pâle que le Baron Sanglant !

Zut, elle avait considéré cela comme un « non ».

- Viens, ordonna-t-elle en l’attrapant par la main.

Maria la tira à sa suite en ignorant ses protestations, et la poussa dans le premier placard à balai qu’elle trouva sur sa route.

- Comme ça on sera tranquille, déclara la jeune fille, satisfaite, en verrouillant derrière elles. Lumos !

Une lueur apparut au bout de sa baguette, éclairant leurs visages sans illuminer pour autant entièrement le cagibi. Les deux jeunes filles restèrent un moment à se regarder sans mot dire, pensives.

- Excuse-moi de tomber dans le cliché mais… tu veux en parler ? chuchota Maria.

- De quoi ? riposta Harmonie, sur la défensive.

- Je ne sais pas, répondit négligemment sa camarade. De la période où tu as disparu, de la raison des cernes immenses sous tes yeux… Tu aurais dû demander à rentrer chez toi pour te reposer.

- J’ai refusé, je vais très bien, répliqua faiblement Harmonie. Je suis juste fatiguée en ce moment, ça n’a aucun rapport avec ce qu’il s’est passé… en bas.

Elle frissonna en revoyant mentalement l’araignée, avant de secouer vigoureusement la tête. Il y avait pleins d’araignées au château, donc elle n’avait aucune raison particulière pour craindre celle des catacombes plus que toutes celles qu’elle côtoyait sans le savoir pendant les cours. « Sauf que, insinua une petite voix à l’intérieur de sa tête, dans les catacombes, tu étais abandonnée de tous. Comme la dernière fois… »

La dernière fois… Elle était toute petite, nom d’un magyar ! Ressasserait-elle encoure et toujours ces mêmes images ? Ne finiraient-elles pas par se perdre dans les méandres de sa mémoire ? Ne pouvait-elle pas se souvenir de ses cours par exemple, à la place de cet épisode ?

- Harmonie…

La jeune fille plongea ses yeux dans ceux de Maria. Voulait-elle en parler ? Faire remonter à la surface ces tensions, cette peur et ce mal-être qui la poursuivaient ? Non, elle ne voulait pas déterrer ses vieux démons. Non, elle ne pouvait pas s’ouvrir de cela à Maria. Bien que dans le cas présent, on ait du mal à faire la distinction entre l’aînée et la cadette, Maria restait bien plus jeune qu’elle.

Non, elle ne pourrait pas en parler à ses parents pour qui l’épisode était tout aussi douloureux et qui mettaient un peu plus d’ardeur chaque jour à l’oublier. Non, elle ne pouvait pas déverser sa peine sur sa camarade. La seule chose qu’elle pouvait faire, c’était à l’instar de ses parents, chasser, ou du moins essayer, ces souvenirs de son esprit.

Et au fond, ce bref séjour aux catacombes, ce n’était qu’une copie, un rappel de ce qu’elle avait vécu enfant. Les deux étaient liés, et ne pas parler de l’un était ne pas parler de l’autre.

- Non, je préfère qu’on ne mentionne pas mon absence… En plus, ce n’est pas vraiment le problème, confia Harmonie.

- Si tu le dis… répondit Maria, incertaine.

- On est un peu à l’étroit, fit remarquer son aînée.

- J’ai fait ce que j’ai pu pour nous dénicher un coin, grommela son interlocutrice. Je sais ce que tu vas dire : qu’à ma place Teddy il serait allé te chercher à manger aux cuisines, voir qu’il t’y aurait emmené. Sauf que je ne suis pas ton imbécile de Gryffondor, je ne sais pas où elles sont, moi, ces fichus cuisines !

Harmonie sourit tristement.

- S’il te plaît, ne mentionne pas Teddy.

- Pourquoi ? Vous vous êtes fâchés ? Il t’a fait de la peine ? questionna aussitôt Maria.

- Non, non, il n’y est pour rien ! contredit précipitamment Harmonie. Juste… je préférerais éviter de me rappeler… mes soucis actuels.

En voyant les sourcils plissés de sa camarade, la jeune fille comprit qu’elle s’y était mal prise pour exprimer ce qu’elle pensait.

- Cet imbécile n’aurait pas osé mal se comporter, n’est-ce pas ? demanda-t-elle, une menace à peine voilée envers le Gryffondor dans la voix, bien qu’il soit beaucoup plus âgé qu’elle.

- Non, rassure-toi, il n’y est absolument pour rien, tenta de la convaincre Harmonie. Pour tout te dire je me suis brouillée avec Victoire, Teddy n’a rien à faire là-dedans.

- Mais, argua Maria, s’il n’a aucun rapport avec l’histoire, pourquoi es-tu mal à l’aise quand je parle de lui.

Harmonie se trémoussa, mal à l’aise, avant de croiser le regard de la Serpentard.

- Bon, je t’explique, mais à condition que tu me promettes de rester à l’écart. Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule sans qu’une farfadet assure mes arrières. J’ai ta parole ?

- D’accord, parle !

- Maria, réclama Harmonie avec sérieux, promets-moi de ne pas t’en mêler, et ce d’aucune façon.

La Serpentard soupira.

- Tu as ma parole, céda-t-elle.

Harmonie résuma brièvement la situation à son amie, et comme elle l’avait prévu, Maria s’énerva fortement contre Victoire, et il fallut qu’elle lui rappelle plusieurs fois sa promesse. Au programme, la jeune fille avait en effet prévu de lâcher des lutins de cornouailles sur Victoire, de cacher des botrucs dans sa chambre, de lui envoyer une beuglante bien assaisonnée pour le petit-déjeuner et de lui lancer un sortilège pour transformer ses cheveux en serpents.

- Pour l’instant, avait-elle dit, je ne sais que les teindre en vert, mais elle resterait belle même comme ça avec ses origines vélanes.

La seule chose qu’elle n’avait pas mentionné était l’usage de bombabouses, parce que ce n’était pas assez classe.

- Tu sais, fit remarquer Harmonie en désespoir de cause en constatant que Maria ne s’essoufflait pas, tu me fais penser à Teddy quand tu t’emballes ainsi.

Cela eut l’effet d’une douche froide sur la Serpentard qui accueillit très mal la comparaison avec un Gryffondor, imbécile de surcroît.

- Mais je suis contente que tu ais dis tout ça, concéda Harmonie. Je n’aurai pas osé moi-même, et… je dois avouer que ça m’a fait du bien de l’entendre.

Le visage de Maria s’éclaira d’un grand sourire.

- A ton service !



Cette nuit-là, Harmonie trouva le sommeil très vite et dormit sur ses deux oreillers, soulagée par la diatribe enflammée de son amie. Ce fut donc en forme qu’elle se leva pour aller en cours et prit un petit-déjeuner revigorant. Elle avait décidé que ce jour-ci serait une bonne journée, et qu’elle allait mettre Victoire et son ego surdimensionné de côté. Maria avait réussi à la convaincre que c’était la jeune fille qui était en tort, et non elle, donc elle ne se casserait pas la tête à essayer de recoller les morceaux et attendrait que cette dernière fasse le premier pas. Orgueilleuse comme l’était Victoire, Harmonie attendrait sans doute longtemps mais il était hors de question qu’elle tente quoique ce soit. Elle était peut-être elle-même un peu trop fière, mais se faisait que si elle avait été conciliante, c’est à Poufsouffle qu’elle serait allée, pas chez les Serdaigle, plutôt réputés pour être prétentieux. A ce propos, elle en connaissait de parfaites illustrations, de prétention, en les personnes de Dayan et Stebbins.

La jeune fille commençait par un double-cours de métamorphoses. Avec Mrs McNair, ce serait rude mais pas insurmontable. Et puis de toute manière, aujourd’hui était un bon jour, donc tout ce qui se produirait ne pourrait être que positif. Elle l’avait décidé, donc c’était le cas, point barre. Cependant, alors qu’elle traversait le couloir des éclats de voix attirèrent son attention et elle se figea sur place en reconnaissant la voix de Kevin.

Elle alla jeter un coup d’œil et sentit une fulgurante colère s’emparer de son corps en surprenant deux Gryffondor de quatrième année malmener le petit frère de Maria.

- Sale serpent maladroit, va ! ricana l’un d’eux en lui faisant un croche-pied.

Kevin trébucha et tomba à terre, à côté de son sac qui était déjà répandu au sol, incident qui s’était sans doute produit avant qu’Harmonie n’arrive. Celle-ci se précipita sur le Serpentard pour l’aider à se relever, avant de faire face à ses deux agresseurs.

- Je peux savoir à quoi vous jouez ? demanda-t-elle avec hargne.

Les deux garçons la toisèrent avant de tourner les talons.

- Je vous mets une retenue à chacun, leur lança-t-elle en les voyant s’éloigner, écœurée à l’idée qu’ils puissent s’en tirer sans rien.

- Mais tu n’as pas le droit ! s’exclama l’un d’eux en se retournant brusquement.

- Je suis préfète, j’en ai le droit, répliqua Harmonie.

- Les préfets ne peuvent pas enlever de point, riposta-t-il.

- Je ne te retire pas des points, je te mets en retenue, indiqua-t-elle en détachant bien chaque syllabe, se demandant si elle ne faisait pas affaire à un demeuré.

- C’est bon Malfoy, on a compris, intervient avec agacement le deuxième garçon en crachant son nom de famille. Allez viens, on y va avant que tu aggraves les choses, ajouta-t-il à l’intention de son camarade.

Ce dernier jeta un regard noir à la jeune fille avant d’obtempérer, et tous deux ne tardèrent pas à disparaître à l’angle du couloir. Harmonie soupira quand ils furent partis et se tourna vers Kevin.

- Ca va ? demanda-t-elle, inquiète.

- Oh oui, ne t’en fais pas, la rassura le garçon en ramassant son dernier livre.

Il se releva et vérifia qu’il n’avait rien oublié par terre.

- Merci d’être intervenue, fit-il avec gratitude.

- Tu n’as pas à me remercier pour ça, sourit Harmonie. Ne t’inquiète pas ils seront sanctionnés. C’est révoltant qu’il y ait encore des gens pour agir ainsi. Ils prétendent mépriser les soi-disant « anciens partisans du régime des ténèbres » en vengeant leurs familles sur leurs enfants mais se comportent de manière pire que ceux-là.

- Papa m’a expliqué que ceux qui sont à Gryffondor se sentent tout permis au mépris des règlements parce que persuadés d’incarner la justice, rajouta Kevin, heureux de connaître quelque chose sur le sujet.

- N’en fais pas une généralité, nuança Harmonie. D’ailleurs, en parlant de ces gens-là, il m’a semblé détecté, admire l’euphémisme, que McNair en fait partie, alors je vais me dépêcher de te laisser.

- Dépêche-toi alors, ça vient de sonner, fit remarqué soucieusement Kevin.

Harmonie lui adressa un dernier sourire avant de filer, courant à travers les couloirs pour arriver à temps. Elle effectua un formidable freinage en croisant la route du concierge, puis repartit de plus belle dès qu’il eut le dos tourné. Heureusement, elle n’était plus très loin de sa salle de cours lorsqu’elle avait secouru Kevin et n’arriva en classe qu’avec trois minutes de retard, au maximum.

La jeune fille ne prit même pas la peine de répéter l’excuse qu’elle exposerait à son professeur, soit qu’elle remplissait ses devoirs de préfète en venant en aide à un camarade en difficultés, sachant pertinemment qu’elle ne serait pas écoutée. Elle subit donc en silence et sans broncher la réprimande de McNair. Cette dernière lui retira des points pour la forme et lui imposa vingt centimètres de parchemin sur l’importance de la ponctualité avant de l’envoyer s’asseoir toute seule au fond de la salle. Harmonie posa son sac avec fracas sur le sol, les poings serrés. Elle croyait que ce jour-ci serait une bonne journée, mais elle commençait peu à peu à déchanter.
Chapitre 23 : Voyage à l'infirmerie by Realgya
Author's Notes:
Un mois avant l'arrivée de ce chapitre... vous avez raison de vous plaindre. Ceci est dû au fait que j'ai donné la priorité à "Au-delà des frontières du temps" durant tout ce temps, en plus du manque de disponibilité que j'ai eu pour écrire. Cependant cette autre fic est enfin finie, du moins c'est le cas de sa rédaction, donc les chapitres devraient arriver plus vite.
Je ne vous dirai pas que mes vacances approchent, vu que nous avons tous constaté que je n'étais pas plus productive durant ces dernières. A la place, je préfère juste vous souhaiter une bonne lecture !
PS: avis aux fans de Draco et Hermione... s'il vous plaît, ayez pitié et ne me jetez pas de tomates :(
Dès que la fin du cours arriva, Harmonie se dépêcha de quitter la salle étouffante dans laquelle elle était retenue. Marchant à grands pas, ses pieds claquaient contre le sol en pierre du château, résonnant le long du couloir encore désert où quelques élèves commençaient à peine à apparaître.

- Malfoy !

Ne reconnaissant pas la voix l’appelant, Harmonie ne prit pas la peine de se retourner mais la personne l’ayant interpelée la rejoignit à grandes enjambées.

- Il paraît que t’as été faite prisonnière par le monstre de la chambre des secrets, c’est vrai ? lui demanda-t-on sur sa droite alors qu’un second élève venait se placer à sa gauche.

Harmonie inspira profondément. Il s’agissait encore de curieux qui, incapables de se mêler de leurs affaires, voulaient qu’elle leur raconte les raisons de son absence. Habituellement elle les éconduisait avec politesse, Maria lui ayant fait remarquer qu’il fallait se montrer polie en toute circonstance. Dédaigneuse, hautaine, méprisante, fière, droite, acide, mais polie. C’était ça, « avoir la classe » d’après elle, définition largement empruntée à sa mère Daphné Zabini, née Greengrass.

Cependant, Maria n’était pas là pour lui faire la morale en ce moment-même et elle n’avait strictement aucune envie de faire des efforts pour se montrer polie. Réussissant malgré tout à se contrôler, elle se contenta de leur envoyer un regard noir avant d’accélérer le pas pour les semer. Les deux guignols derrière elle, n’ayant visiblement pas compris qu’elle ne leur répondrait pas, accélèrent pour ne pas se laisser distancer.

Harmonie tourna à l’angle du couloir et tomba nez à nez avec Victoire, accompagnée de quelques unes de ses amies. La jeune fille dépassa Harmonie sans un mot, le regard méprisant et le port de tête fier. Bouillonnante, la Serdaigle se mit à courir, voulant mettre le plus d’écart possible entre elle et son ancienne amie à qui elle se sentait prête à cracher tout son venin à la figure. Une colère sourde lui tordait l’estomac, la rendant plus irritable aujourd’hui qu’elle ne l’avait été depuis longtemps.

- Malfoy.

- Quoi ! s’écria furieusement Harmonie en se retournant brusquement, s’apprêtant à envoyer paître dans les règles de l’art les deux zigotos qui continuaient visiblement de la harceler.

Cependant, au lieu de trouver face à elle les têtes ébahies des deux autres idiots, elle croisa le regard perplexe de Dayan, dont les sourcils se froncèrent devant son agressivité. Toute trace d’animosité disparut chez Harmonie qui se troubla un instant, ses joues prenant peu à peu une jolie teinte de rouge.

- Rien, répondit-il en la regardant de haut.

- Tu voulais me dire quelque chose ? osa-t-elle demander, se traitant mentalement de tous les noms.

Zut alors ! Elle venait de crier sur Dayan ! Ce ne serait pas étonnant ensuite qu’il ne la supporte plus, déjà qu’il ne l’appréciait pas beaucoup…

- Rien d’important. Ce sera pour une autre fois.

Sur ce, sans lui laisser le temps de répondre, il tourna les talons et s’éloigna.

Le cœur d’Harmonie tambourina contre sa poitrine et elle se mit à fulminer, déblatérant en pensée tous les jurons qu’elle connaissait mais n’oserait jamais prononcer devant son père, et encore moins devant sa mère.



Harmonie prit le chemin de la grande salle pour aller prendre son déjeuner, l’esprit retourné et un certain énervement ne la quittant pas. Son sourire réapparut en apercevant Teddy, mais se fana bien vite en repérant Victoire à ses côtés. Il était hors de question qu’elle aille se joindre à elle pour le repas, tant pis si elle ne pouvait pas manger avec son ami.

Elle se dirigea en traînant les pieds vers la table des Serdaigle, se laissant tomber sur le banc le plus éloigné de Stebbins. Elle mangea vite et se hâta dès qu’elle eut fini de quitter les lieux afin de se rendre à la bibliothèque pour travailler. Là au moins elle aurait le calme et pourrait retrouver une certaine sérénité. Mais surtout, elle pourrait oublier à quel point cette journée était catastrophique en évinçant de son esprit tout ce qui ne concernait pas ses cours.

Avant de monter les grandes marches dans l’entrée, elle passa toutefois à la salle des professeurs pour exposer la scène dont elle avait été témoin le matin-même et faire coller les deux Gryffondor qui s’en étaient pris à Kevin. Le professeur Binns nota son rapport la tête ailleurs, faisant regretter à Harmonie que ce ne fut pas Neville qui soit venu lui ouvrir. Le professeur d’histoire de la magie lui certifia que le nécessaire serait fait et la sanction appliquée, mais Harmonie n’était guère convaincue et trouvait le fantôme très peu intéressé par la chose. N’était-il point choqué que de telles scènes se produisent ?

Enfin, Harmonie passa sous le regard noir de Mrs Pince sans y prêter attention et se tira une chaise à la table la plus proche dans l’intention de rattraper son retard en sortilèges. Cependant elle fut incapable de se concentrer plus d’une minute sur son livre de cours, son regard se perdant tantôt entre les rayons, tantôt sur les fenêtres. Il faisait incroyablement chaud dans la bibliothèque malgré la saison. Ne serait-il pas préférable de les ouvrir pour laisser entrer un peu d’air frais ? Mrs Pince serait-elle d’accord ? Sans doute pas, malheureusement.

Elle remarqua que ses mains tremblaient et se sentit envahie d’une soudaine nausée, qui disparut aussi vite qu’elle était arrivée. Ses doigts se tendirent vers sa plume qu’elle serra fort dans sa main, mais en voulant écrire elle ne réussit qu’à former des lignes désordonnées. Prise de tremblements compulsifs, Harmonie ferma les yeux et passa une main sur son front.

Elle avait terriblement chaud, serait-elle tombée malade ? Peut-être vaudrait-il mieux qu’elle se rende à l’infirmerie. Elle voulut ranger ses affaires dans ce but mais une brume blanche envahit son cerveau et elle tomba de sa chaise. Les yeux grands ouverts et respirant avec difficulté, Harmonie se tourna pour poser la tête contre les pierres froides. Qu’était-il bon de sentir une telle fraîcheur !

La jeune fille eut tout d’un coup l’impression qu’on lui enfonçait mille aiguilles sous la peau et cria. La douleur était atroce, secouant tout son corps de spasmes. Ses cris redoublèrent et sa tête lui tourna. Elle sentit le goût acre du sang dans sa bouche et déduisit qu’elle avait dû se mordre la lèvre.

Le visage inquiet de la bibliothécaire apparaît brusquement dans son champ de vision. Immobilisée sur le sol, Harmonie parvint cependant à arrêter de crier alors que ses souffrances diminuaient. Tremblante, elle se releva avec l’aide de Mrs Pince qui lui soutint le bras. D’un ton sec, elle ordonna à la jeune fille de la suivre jusqu’à l’infirmerie, ce qu’elle fit sans rechigner, laissant ses affaires en plan.

Plusieurs fois pendant le trajet pourtant court, Harmonie sentit poindre des migraines, ses jambes se dérober sous elle ou encore les aiguilles revenir à l’assaut. A chaque fois, elle prenait appui contre un mur et attendait que ça passe avant de se remettre en route à la suite de la bibliothécaire. Sur son passage, les élèves murmuraient entre eux et les tableaux la suivaient du regard, ne lui laissant aucun doute sur le temps que mettrait son malaise à être connu de toute l’école.

Peeves surgit subitement dans le couloir et darda sur Harmonie ses petits yeux vicieux.

- Oh, mais c’est qu’elle ne se sent pas bien la petite Malfoy.

Mrs Pince exigea son départ et entraîna Harmonie dans le couloir, grommelant à voix basses des imprécations contre l’esprit frappeur qui continuait de leur tourner autour.

Quand enfin la porte de l’infirmerie apparut devant Harmonie, elle prit la forme de son salut et la jeune fille ne tarda pas à s’allonger sur un lit sans prendre garde à ce qui l’entourait. Mrs Pomfresh accourut à son chevet, un flacon dans les mains.

- C’est une potion calmante, ça vous fera du bien, lui indiqua-t-elle en l’aidant à boire.

Harmonie avala lentement, chaque gorgée dans sa gorge lui paraissant aussi froide que les eaux de l’Antarctique, bien qu’elle ne gardât pas beaucoup de souvenir de ces dernières.

- Vous avez besoin de repos et vous verrez, vous irez vite mieux, lui déclara l’infirmière. Ah je l’avais dit qu’on vous avait laissé reprendre les cours trop tôt !

Harmonie ne répondit pas, se contentant de regarder dans le vide.



Dans un état de semi-somnolence, elle attendit que la douleur passe. Elle était trop mal pour s’endormir, mais incapable de bouger du lit. Cependant peu à peu, ses tremblements s’estompèrent, son souffle redevint régulier et les nœuds dans son estomac se défirent.

- Comment vous sentez-vous Miss ? lui demanda l’infirmière en venant la voir.

- Mieux, souffla Harmonie.

Elle mit quelques secondes avant de formuler sa question.

- Qu’est-ce que j’ai ?

Une voix lui répondit, mais ce n’était pas celle de Mrs Pomfresh.

- Du surmenage et un déséquilibre psychologique qui vous ont poussé à bout. Vous vous êtes écroulée à la bibliothèque et…

- Vane ! s’exclama l’infirmière. Ce n’est pas quelque chose qu’on annonce aux patients.

- Mais je…

- Allez plutôt demander au professeur Smith de nouvelles potions calmantes. Avec ces deux-là nous n’en avons plus dans nos armoires.

La dénommée Vane, une femme avec de longs cheveux noirs ondulés et un menton proéminent s’éloigna, l’air maussade. Harmonie se demanda qui était le deuxième élève qui avait besoin de potion calmante, mais oublia bien vite sa question devant ses propres problèmes.

- Oublie ce que Romilda a dit, lui conseille Pomfresh. C’est ma stagiaire pour les trois mois à venir. Elle vise un poste à Ste-Mangouste mais a insisté pour faire son stage ici, selon quoi ça lui rappelait le bon vieux temps comme elle l’appelle. Elle n’a aucun tact avec les malades mais sait fabriquer des potions comme personne. Quand elle été élève, il lui est même arrivé de concocter elle-même des philtres d’amour. Réussis de surcroît.

L’infirmière soupira en se massant les tempes. Le discours qu’elle venait de tenir semblait plus s’adresser à elle-même qu’à Harmonie.

- Ne t’inquiète pas pour tes affaires elle est allée te les chercher à la bibliothèque tout à l’heure et sont désormais au pied de ton lit. J’ai du travail alors je vais te laisser si tu vas mieux. Repose-toi et dors si tu peux, ça te fera du bien.

Sur ce Mrs Pomfresh retourna dans son bureau, laissant Harmonie seule avec le silence. Cette dernière ferma les yeux et se laissa aller un instant à ne plus penser à rien. De longues minutes avaient dû s’écouler quand elle les rouvrit en sentant quelqu’un s’asseoir sur son lit. Romilda Vane déjà revenue des cachots ? Elle en doutait.

Elle reconnut Dayan, mais l’atlante se releva en la voyant ouvrir les yeux. Harmonie eut à peine le temps de lui attraper le poignet avant qu’il ne s’en aille. Le jeune homme la fixa et elle le libéra, gênée de l’avoir touché.

- Je croyais que tu dormais, lâcha-t-il.

- Ce n'est pas le cas, comme tu peux le voir, répondit-elle doucement.

Harmonie se redressa contre son oreiller et Dayan se rassit sur le lit de la jeune fille, sans un mot.
Chapitre 24 : Cours de soutien by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Vous allez être contents, il y a Draco et Hermione dans ce chapitre et on y apprend plein de choses :) Je n'en dis pas plus. Bonne lecture ! :D
PS: à ceux qui serait un peu perdu, je vous renvoie à la biographie d'Algie Longdubat sur l'encyclopédie :)
Harmonie observa Dayan à la dérobée. L’atlante n’avait pas l’air de vouloir lui parler mais restait assis près d’elle, ne manifestant pas non plus l’envie de retourner dans son propre lit.

- Qu’est-ce que tu fais ici ? se décida-t-elle à le questionner.

- J’ai eu les mêmes symptômes que toi… en moins violent, déclara-t-il d’une voix atone. Pomfresh me garde en observation.

Harmonie le fixa sans répondre, inquiète. Elle se mordilla la lèvre inférieure, en pleine réflexion. Leur présence à l’infirmerie serait-il dû à leur séjour dans les catacombes ? Pourtant, elle voyait mal ce qui les y aurait conduits. Une maladie peut-être, mais dans ce cas Mrs Pomfesh s’en serait rendue compte. Or, elle avait seulement diagnostiqué du surmenage.

« Et des déséquilibres psychologiques » rajouta une voix désagréable au fond de sa tête qui la fit se rembrunir.

Un petit silence s’installa, avant qu’Harmonie ne se décide à poser la question qui la taraudait depuis un petit moment déjà.

- Qu’est-ce que tu voulais me dire tout à l’heure ? s’enquit-elle d’une voix qu’elle voulut dégagée.

Dayan tourna légèrement la tête vers elle mais sans la regarder.

- En tant que préfet-en-chef, c’est mon devoir de veiller à ce que la scolarité des membres de ma maison se déroule correctement. Comme j’ai deux ans de plus que toi, je venais te proposer des cours de soutien pour que tu puisses rattraper ce que tu as manqué. Il faut bien que je fasse ce que l’on attend de moi, ajouta-t-il avec une mimique de contrariété.

Harmonie se dit qu’il ne devait pas être à l’origine de cette idée mais ne put s’empêcher de rougir en les imaginant, tous les deux assis à la même table, lui en train de l’aider à apprendre les cours qu’elle avait raté pour des raisons plus que justifiées.

- Toi aussi tu as des leçons à rattraper, releva-t-elle cependant. Tu es sûr que tu auras du temps pour moi ? Il y a peut-être quelqu’un d’autre qui…

- Non, coupa abruptement Dayan.

La jeune fille n’insista pas.

- Tu es d’accord ? lui demanda-t-il d’une voix froide.

Harmonie fut prise au dépourvue, ne s’attendant pas à ce qu’il lui demande son avis. Elle se reprit tout de fois très vite et acquiesça vivement de la tête, trop heureuse de pouvoir passer un peu de temps avec lui, bien qu’en apparence cela paraisse tout sauf réjouissant.

- Demain vingt heures dans la salle commune alors, je ne suis pas de ronde.

Nouvelle approbation d’Harmonie, suivie par un nouveau silence. Dayan se leva et retourna s’allonger sur son propre lit sans rien ajouter. La jeune fille se rallongea correctement, un sourire florissant sur ses lèvres. Elle se sentait bête, ne comprenait pas exactement d’où provenait son bonheur mais s’en moquait bien sur le moment. Trop fatiguée pour y réfléchir, elle se contenta de plonger dans le sommeil qui lui avait été refusé auparavant.

***

Antartik regardait avec de grands yeux le vase s’élever toujours plus haut dans les airs. A côté de lui, son jumeau avait une mine concentrée, le front plissé et les poings serrés.

- Attention le meuble ! s’exclama-t-il alors que l’objet en lévitation se rapprochait dangereusement du buffet.

Déconcentré, Atlante sursauta et le vase alla s’écraser au sol avec un grand bruit, se brisant en mille éclats. Les jumeaux se dévisagèrent, pâlissant à vue d’œil.

- Les garçons ! s’écria leur mère depuis l’étage du dessous.

Ils s’éloignèrent précipitamment du lieu du crime, cherchant chacun une cachette des yeux. Antartik se rendit brutalement compte que son frère n’était plus près de lui et, en levant les yeux, l’aperçut perchée en haut d’une immense armoire.

- Comment t’as fait pour monter là-haut ? Moi aussi je veux venir !

- Je sais pas, mais je descends pas, répliqua son frère en se faisant tout petit.

Antartik jeta des coups d’œil paniqué autour de lui. Soudain derrière une porte, il entendit la voix de son père et se sang se glaça dans ses veines.

- Laisse Hermione, cette fois j’y vais.

Leur mère faisait peur quand elle était en colère, c’était une chose avérée. Mais leur père, c’était pire.

Antartik fit demi-tour et courut le plus vite possible à l’autre bout du couloir. Il disparut à l’angle au même moment où son père passait la porte derrière lui. Le souffle court, il chercha des yeux une cachette en vain. Il continua de courir, défilant devant les portes de l’étage. Le bureau de son père, autant signé son arrêt de mort tout de suite, la chambre de ses parents, même chose, la bibliothèque, sa mère ferait de lui le prochain repas, le placard, tellement encombré qu’il était impossible d’y entrer…

Il s’arrêta près d’une tapisserie et se cacha derrière, se serrant le plus possible contre le mur pour ne pas qu’une bosse dépasse. En tendant l’oreille, il put entendre les réprimandes que son père adressait à son frère. Visiblement, la super cachette d’Atlante en haut de l’armoire ne l’avait pas mis à l’abri de Draco.

Après quelques minutes, le silence se fit et Antartik osa un œil hors de sa cachette. Il retraversa le couloir dans l’autre sens sur la pointe des pieds, l’oreille aux aguets. Mais il s’agissait de précautions inutiles, l’endroit était désert.

Enfin il s’arrêta devant le buffet où trônait de nouveau le vase, réparé magiquement. Leur père était décidément très doué en enchantement pour arriver à reconstituer de tels éléments. Heureusement d’un autre côté, car avec le nombre de choses qu’Atlante et lui cassaient, si à chaque fois leurs parents devaient aller chez un antiquaire pour que celui-ci lance des sorts spécifiques, ils passeraient leur temps sur le Chemin de Traverse.

- Antartik.

L’enfant sursauta et se retourna vivement, découvrant son père adossé contre le mur, les bras croisés. Il recula de quelques pas, attendant la réprimande qui n’allait plus tarder, mais à son grand étonnement Draco se contenta de soupirer.

- Allez dépêche-toi d’aller te laver les mains, on va passer à table.

Trop heureux de s’en tirer à si bon compte, le petit garçon se précipita vers les escaliers.



- Ils viennent enfin de s’endormir, soupira Hermione d’une voix exténuée en rentrant dans sa chambre. Qu’y a-t-il ? Tu as l’air soucieux ?

- Ils vont sur leurs onze ans, répondit son époux.

Comprenant qu’il parlait des jumeaux, Hermione s’avança et alla s’asseoir sur un bord du lit. Lui-même regardait par la fenêtre, figé en une statue pensive, le bras sur le mur et la tête appuyée contre son coude.

- Nous avons dû rater un signe, il doit faire de la magie mais en cachette.

- Draco…

- Oui je sais ce que tu vas me dire, coupa sèchement Draco. Qu’il ne faut pas le brusquer et tout ça. Tu m’as répété suffisamment de fois que tu trouvais horrible le comportement que l’oncle de Neville avait eu avec ce dernier et que tu refusais qu’il ne se produise pareil avec nos enfants.

- Et j’ai eu raison de te le répéter, car il y a des fois où tu étais bien tenté d’essayer quand même, répliqua Hermione d’un ton mordant.

- Je ne suis pas aussi fou, jamais je ne serai allé lâcher l’un d’eux par-dessus une fenêtre.

- Ce n’est pas exactement…

- Peu importe.

Dans le silence, Hermione regarda Draco, tendu, dont le regard s’était de nouveau perdu sur le paysage. Elle se leva et alla se placer dans son dos, l’enlaçant doucement et posant sa tête sur son dos.

- Je sais que c’est difficile pour toi d’admettre qu’Antartik ne fait toujours pas de magie, lui chuchota-t-elle.

- Je viens d’une longue et honorable famille de sangs-purs, il n’y a pas de raison pour que la magie de mon fils soit attardée, décréta-t-il en serrant les dents.

Hermione grimaça.

- Je viens d’une famille de moldus mais elle est toute aussi honorable que la tienne, et le sang n’influe en rien ce genre de choses, dit-elle sans pour autant se détacher de son mari.

Draco soupira.

- Je sais, pardonne-moi je dois être fatigué.

- Si tu me demandes pardon, je te le confirme tu es fatigué, ça ne t’arrive pour ainsi dire jamais, ou presque.

Draco haussa les épaules et Hermione resserra son étreinte.

- Tu sais, murmura-t-elle d’une petite voix, il ne fera peut-être jamais de magie.

Elle sentit tous les muscles de Draco se raidirent contre elle. Il se retourna lentement vers elle, la forçant à le lâcher, et la dévisagea avec gravité.

- Tu n’y as jamais… pensé ? fit-elle d’une petite voix.

Son mari ne répondit pas, se contentant de la fixer. Finalement, il se détourna d’elle et alla se coucher, toujours sans prononcer un mot.

Hermione se hâta de prendre sa douche avant de le rejoindre, éteignant la lumière au passage d’un coup de baguette. Elle se blottit contre lui et fut rassurée quand elle le sentit la prendre dans ses bras. Ils repenseraient à tout cela demain, à tête reposée.
Chapitre 25 : Triangle amoureux by Realgya
Author's Notes:
Salut à tous ! Vous trouvez le titre bizarre ? C'est normal, ma fiction vient de prendre une dimension que je n'avais pas imaginé. D'abord pour la première partie qui justifie à elle seule le titre, ensuite pour un personnage qui est venu s'incruster (à la manière de Romilda Vane) alors que j'avais prévu d'en inventer un nouveau. Vous me direz si vous êtes contents de le revoir ^^'
Bonne lecture à tous !
Harmonie papillonna des paupières, cherchant à se retrouver parmi les formes lumineuses l’entourant. Elle redressa un peu la tête et aperçut une longue chevelure rousse sur ses draps, appartenant à une tête affalée près de son torse dont le visage était dissimulé contre le matelas. L’inconnue grogna en sentant Harmonie bouger mais ne se releva pas. Harmonie s’appuya sur ses coudes et parvint à s’asseoir dans son lit, bougeant avec précaution. Elle allait se lancer un nouveau défi, celui de réussir à passer la fin de l’année sans remettre une seule fois les pieds à l’infirmerie. Dur, mais elle estimait y avoir déjà suffisamment séjourné pour l’année.

Elle écarta les cheveux roux éparpillés sur ses draps, dégageant comme elle s’y attendait le visage de Victoire. Que pouvait donc bien faire la jeune fille à son chevet après ne plus lui avoir adressé la parole depuis son séjour aux catacombes ? Ne lui en voulait-elle plus pour cette histoire au sujet de Teddy ?

- Vic, se décida-t-elle à appeler d’une voix mal assurée.

La Gryffondor releva un peu la tête avant de se jeter à son cou en ouvrant les yeux.

- Harmonie !

Le crâne de ladite Harmonie heurta douloureusement la tête de lit alors que la jeune fille était écrasée sous le poids de sa camarade, ne voyant plus que d’obscurs traits oranges et respirant pleinement le parfum anisée de Victoire.

- Je suis tellement désolée, répétait cette dernière à toute vitesse. Je suis désolée, je n’aurai jamais dû dire ce que j’ai dit et faire ce que je fais. J’ai été horrible avec toi alors que tu avais besoin de moi. Je te promets de ne plus recommencer, je suis navrée.

Elle se recula un peu pour planter ses yeux remplis de larmes dans ceux d’Harmonie sans interrompre son monologue, mais permettant à la malade de respirer.

- Et je veux que tu saches que je suis contente que tu ais enfin trouvé l’amour, même si ça me déchire de l’intérieur. Oui je suis amoureuse de Teddy, mais je ne ferai rien qui pourra mettre votre couple en péril. Je te le promets.

Abasourdie, Harmonie ne sut d’abord quoi répondre, essayant d’assimiler le flot d’informations.

- Tu m’en veux encore, c’est ça ? lui lança une Victoire mortifiée. Si tu savais comme je regrette. Je suis désolée, désolée.

- Vic…

Harmonie ne savait pas quoi faire pour rassurée son amie.

- Je comprendrai tu sais si tu refuses de me pardonner, ajouta cette dernière. J’avais tellement mal que je n’ai pas pensé à ce qui t’était arrivé. Je m’étais fait tellement de soucis à ton sujet quand tu as disparu, alors quand j’ai su que… que tu étais avec Teddy. Je me suis sentie trahie, j’ai eu l’impression que tu te fichais pas mal que je me sois inquiété pour toi. Je ne saurai pas l’expliqué, mais j’ai été bête. Je suis tellement désolée. Si je pouvais remonter en arrière…

- Vic, arrête, ça ne sert à rien d’en parler, le passé c’est le passé.

- Ca veut dire que tu me pardonnes ? demanda Victoire tout à trac.

Harmonie hocha la tête et fut immédiatement de nouveau assaillie par son amie. Celle-ci la serrait contre elle au point de lui briser les côtes, continuant de murmurer en boucle à quel point elle était désolée.

- Victoire… Tu m’étouffes, souffla Harmonie, la respiration coupée.

La Gryffondor s’écarta aussi, les yeux brillants d’avoir pleuré.

- Que ce soit clair, reprit Harmonie. Il n’y a rien entre Teddy et moi, nous sommes juste amis, cela ne va pas plus loin, d’accord.

Victoire ouvrit la bouche sans rien dire, la referma, la rouvrit.

- Mais Morgane a dit…

- Il m’a juste portée à l’infirmerie quand je suis sortie des catacombes, soupira Harmonie, exaspérée devant autant de bêtise.

- Elle a prétendu qu’il t’avait embrassée, se buta Victoire.

Cette fois-ci ce fut autour d’Harmonie d’afficher un visage décomposé.

- Elle a vraiment dit ça ? questionna-t-elle avec incrédulité.

Victoire hocha vigoureusement la tête avant de froncer les sourcils.

- En fait vous n’êtes pas encore ensemble, déclara-t-elle.

- Mais je ne suis pas amoureuse de lui, on ne le sera jamais, répliqua Harmonie. Oh non, tu crois vraiment que lui… Oh Victoire je suis désolée pour toi.

- Non c’est moi qui suis désolée, j’aurai dû t’en parler.

Elles s’étreignirent une nouvelle fois avec force. Qu’importe le passé, surtout quand l’avenir s’avérait plein de problèmes. Mais désormais qu’elles s’étaient réconciliées, elles allaient pouvoir réfléchir à tout cela sereinement.

***

Hermione et Draco s’assirent face au médicomage. Les jumeaux étaient dans la salle d’attente à côté du bureau, s’amusant avec des jeux de construction magiques.

- Bien, déclara le médicomage en réajustant sa plume dans l’encrier. Vos deux enfants ont donc subi les quelques tests d’aptitude que mon équipe et moi-même leur avions préparé, et je dois vous avouer que ce sont des garçons charmants.

Hermione eut un sourire crispé alors que le médicomage examinait sa plume.

- Bien, répéta-t-il. Vous n’ignorez pas qu’il est très rare qu’à leur âge, ils n’aient encore jamais utilisé de magie instinctive.

- C’est pourquoi nous sommes venus vous voir, interrompit Draco d’une voix nerveuse et impatiente.

- Oui c’est pour cela que vous êtes venus. Enfin, pour l’un de vos fils, Antarctik.

- Antartik, rectifia Hermione.

- Oui bien sûr, excusez-moi, Antartik, se reprit le médicomage. Et Atlante, c’est cela ? Pour Atlante tous les tests sont concluants, votre enfant est en parfaite santé et se développe correctement. Enfin, il n’y a rien de plus correct qu’autre chose, disons que ses capacités magiques sont similaires à celles de la moyenne des enfants sorciers. En tout cas de ceux qui passent des tests de santé, ceux qui ne sont jamais tombés malades ou vivent chez des moldus ne passent jamais ces tests. Bref tout va bien, c’est très bien.

- Nous ne doutions pas qu’Atlante était en parfaite santé, coupa Draco. Mais pour Antartik ?

- Oui Atlante est en parfaite santé, c’est bien, c’est même très bien, conclut le médicomage. Et bien sûr Antartik aussi est en parfaite santé. Pas de maladie génétique, pas de problème psychologique, pas de trouble de l’identité parfois repérable chez des jumeaux, pas de…

- Finch-Fletchley, explosa Draco, arrête de tourner autour du pot et dis-nous ce que nous sommes venus savoir !

Justin perdit un instant la parole, se contentant de revérifier que sa plume était correctement mise dans l’encrier, ce qui arracha un grognement d’énervement à Draco.

- Mr Malfoy, débuta-t-il.

- Il n’y a plus de Mr Malfoy qui tienne, je ne supporte plus ni tes « bien », ni tes phrases alambiquées qui sortent totalement du sujet. Mais surtout, pour une fois pour toute, lâche cette plume.

- Votre énervement n’a pas sa place ici, s’agaça le médicomage en cessant cependant de manier sa plume.

- Ca suffit maintenant, je perds patience. Tu nous dis ce qu’on veut savoir, on te paye et on s’en va.

- Draco… appela doucement Hermione à ses côtés pour essayer de le calmer.

Il lui jeta un regard contrarié mais se rendit compte qu’elle ne le regardait pas, excusant son comportement auprès de son ancien camarade à l’aide de mimiques. De fort méchante humeur, il se leva brusquement.

- Malfoy calme-toi, fit le médicomage en prenant un visage sévère.

- Me calmer Finch-Fletchley ? ricana Draco. Oh non je ne vais pas me calmer, je ne te supporte plus. Qu’est-ce que tu attends pour nous donner les résultats des tests à la fin ?

- C’est toujours délicat d’annoncer ce que j’ai à vous dire à une famille, plus particulièrement quand il s’agit de la tienne.

- De quoi as-tu peur ? jeta hargneusement Malfoy, son ventre se contractant en saisissant le sous-entendu.

Justin avait quelque chose de délicat à leur annoncer, cela ne présageait rien de bon.

- Disons que ta famille est réputée pour être tatillonne sur le sang. Or je te connais, et malgré ton mariage avec Hermione, j’ai des raisons de croire que ce que je m’apprête à te dire ne va pas te plaire du tout.

- Crache le morceau une bonne fois pour toutes, exigea Draco.

- Très bien, déclara le médicomage en relevant la tête. Mr et Mrs Malfoy, votre fils est un cracmol.
Chapitre 26 : Cracmol by Realgya
Author's Notes:
Salut. Toutes vos reviews sont adorables mais malheureusement je n'y ai toujours pas répondu... pardon :( Je vous poste quand même ce nouveau chapitre, ça m'excusera peut-être du retard que j'ai pour vous répondre.
Au sujet du triangle amoureux: Victoire aime Teddy qui aime Harmonie. Oui je sais, Harmonie n'aime pas Victoire, du moins pas comme ça... Voyez ça comme un triangle ouvert ^^'
Bonne lecture à tous !
Draco se tut, les mots tant redoutés ayant fini par parvenir jusqu’à ses oreilles. Il ferma les yeux et se laissa tomber sur son siège, subitement épuisé. Cracmol… Le mot tournait dans sa tête, ce mot qu’il rejetait loin de lui depuis bientôt des mois et qu’il ne pouvait désormais plus fuir.

- Antartik est un cracmol, et alors ? demanda froidement Hermione. C’est cela que tu craignais de nous annoncer ? s’enquit-elle.

- Oui, répondit Justin avec défi.

- Tu t’attendais donc à ce que nous le prenions mal, poursuivit la jeune femme.

- Hermione, reprit le médicomage avec sérieux, j’ai vu des parents, pas toujours issus de familles de sang-pur d’ailleurs, hurler dans ce bureau qu’ils reniaient leur enfant puisque c’était ainsi. Il y en a qui m’ont menacé de me poursuivre en justice pour quelque prétexte obscur, d’autres qui ont essayé de me lancer des sorts. Alors je me doutais bien que votre réaction ne serait jamais aussi excessive, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me méfier de la réaction de Malfoy, et je m’en méfie toujours d’ailleurs.

Draco aperçut Hermione jeter un regard indéchiffrable dans sa direction. Elle ne le croyait tout de même pas capable des horreurs que Justin venait de décrire ! Renier son propre enfant… C’est ce qui était arrivé à sa tante, Andromeda. Jusque là il n’avait jamais réfléchi à l’acte, mais désormais, cela lui semblait abominable. Son cœur se déchirait juste à la pensée d’Antartik.

- Je suis en partenariat avec des orphelinats moldus, pour les cas où l’enfant serait rejeté. Je m’occupe de lui y trouver une place.

Hermione prit un air profondément choqué.

- Ces enfants qui passent les tests ont entre huit et dix ans et tu les arraches à leur famille !

- Ne confonds pas tout, rectifia Justin avec brusquerie, un masque de colère se peignant sur son visage. Ce sont les familles qui les rejettent et heureusement, dans ces cas, que je suis là pour m’occuper d’eux. Crois-moi Hermione, mieux vaut pour eux d’être adoptés par des moldus, parfois après avoir subi un sortilège d’amnésie, que de les laisser dans ces familles de fous. Ne crois pas que parce que Voldemort n’est plus ses idées ont disparu avec lui.

Draco aperçut sa femme tressaillir à cette idée et fermer les yeux pour digérer ce qu’elle venait d’apprendre. Elle laissa passer quelques secondes avant de les rouvrir.

- Nous élèverons Antartik normalement après nous être assurés que la maison soit accessible dans son intégralité pour un moldu. Son incapacité à utiliser la magie ne nous fait pas l’aimer moins. Nous trouverons une école moldue pour l’an prochain et lui montrerons que la magie n’est pas indispensable dans nos vies. Mes parents vivent bien sans.

Draco ne fit pas savoir qu’il trouvait la magie absolument indispensable, mais n’approuva pas non plus de la tête les dires de sa femme.

- Je peux vous conseiller un excellent psychomage, déclara Justin. Et avant que vous ne vous offensiez, ajouta-t-il rapidement devant le regard outré d’Hermione, c’est pour Antartik. Oui habituellement je donne plutôt son adresse de cheminée pour les parents, mais j’ai cru comprendre que dans votre cas ce ne serait pas nécessaire.

Le médicomage lança toutefois un regard particulier à Draco signifiant qu’il s’adressait plutôt à Hermione qu’à lui mais ce dernier se contenta de se renfrogner.

- Avoir un enfant cracmol peut s’avérer très dur à appréhender pour les parents, mais ce sera toujours pire pour l’enfant, déclara solennellement Justin en faisant venir à lui d’un coup de baguette un parchemin rangé dans son armoire derrière lui. Tenez.

Hermione s’en saisit, le roula et le rangea soigneusement dans son minuscule sac enchanté.

- Je crois que ce sera tout, conclut-elle. Nous allons y aller, merci de nous avoir reçu Justin.

Ils se levèrent et se serrèrent la main. Draco les imita à contrecœur, toujours plongé dans ses réflexions intérieures. Son père allait faire un arrêt cardiaque en apprenant la nouvelle.

***

Le premier visage connu qu’Harmonie croisa en quittant l’infirmerie fut celui de Sara.

- Il paraît que tu t’es réconciliée avec Victoire, lui dit-elle après s’être assurée qu’elle allait mieux.

- Je suis toujours étonnée de la vitesse de circulation des informations à Poudlard, soupira Harmonie.

- Vous n’avez pas mis longtemps, commenta son aînée.

- Tu trouves ? s’étonna Harmonie.

- A l’époque Victoire m’avait soupçonné d’espérer plus que de l’amitié avec Teddy. Nous avons été en froid pendant deux années entières avant qu’elle ne se fasse une raison.

Harmonie ouvrit de grands yeux.

- Mais… Toi et Teddy…

- Bien sûr que non, fit Sara avec un sourire d’indulgence.

- Et vous avez fini par en parler ?

- Jamais, je ne vois pas ce que j’aurai eu à lui dire, fit Sara en haussant les épaules. Elle peut bien s’imaginer ce qu’elle veut je m’en moque. Mais je crois que l’idée lui est passée puisque maintenant elle me salue quand elle me croise dans les couloirs.

Harmonie acquiesça de la tête. Elle savait Victoire orgueilleuse et jalouse mais elle découvrait seulement maintenant à quel point. Elle réalisa alors l’ampleur de leur amitié à toutes deux pour qu’en quelques jours seulement cette histoire ait été oubliée et que Victoire se soit retrouvée en larmes à son chevet. Ce n’était pas vraiment son genre de veiller les gens ou de pleurer en public.

- J’ai cours d’études de runes, je vais te laisser, mit un terme à leur conversation Sara. Avant que je ne m’en aille, tu veux des fondants du chaudron ? Teddy m’en a offert un paquet mais je n’aime pas cela.

- Ah, non merci, sortit de ses pensées Harmonie. Au fait, ajouta-t-elle avant que Sara ne s’éloigne, tu ne saurais pas si… Toi qui es sa meilleure amie, tu dois bien savoir si Teddy craque sur une fille ou non, arriva-t-elle à balbutier.

Son aînée lui lança un regard absent.

- Tu sais, les histoires de cœur, de Teddy ou d’un autre…

- D’accord, pardon d’avoir posé la question, se reprit rapidement Harmonie, les joues rouges.

- Ce n’est rien, haussa les épaules Sara avant de quitter les lieux.



Harmonie regarda sa montre. Les aiguilles indiquaient exactement vingt heures, elle était ponctuelle. Elle jeta des coups d’œil autour d’elle mais nulle trace de Dayan dans la salle commune. Assise à une table, la jeune fille décida de commencer à sortir ses affaires, déballant parchemins, plumes, encriers et livres quand quelqu’un s’approcha d’elle. Pensant qu’il s’agissait du garçon, elle ne releva pas directement la tête, calmant la frénésie de son cœur, quand une pierre lui tomba dans l’estomac.

- Tu gênes Malfoy, déclara hautainement Stebbins en s’asseyant.

Ses amis s’assirent aussitôt près d’elle, poussant les affaires d’Harmonie pour déballer les leurs. La jeune fille jeta un coup d’œil aux alentours, refusant de croire qu’il n’y avait pas d’autres tables disponibles dans la salle commune. Malheureusement, ce n’était pas le cas.

Stebbins leva la tête vers elle et prit un air songeur, réfléchissant sans doute à la prochaine méchanceté qu’elle allait lui lancer quand quelqu’un la devança dans son dos.

- Tu n’es pas de ronde ce soir Alicia ? questionna Dayan d’une voix neutre.

- Non c’est demain, répondit la jeune fille en lui adressant un regard charmeur. Tu veux t’asseoir ? proposa-t-elle en tirant une chaise entre elle et sa camarade.

Dayan la prit, la souleva et fit le tour de la table avec pour aller s’asseoir à côté d’Harmonie. Ce simple geste remplit le cœur de cette dernière de joie sous les mines dépitées de ses aînées et le visage contrarié d’Alicia.

- Quels cours as-tu demain ? s’enquit-il.

- Enchantements, répondit Harmonie.

- On va commencer par là, et ce week-end on ira à la bibliothèque aviser pour le reste.

La jeune fille rangea fébrilement ses manuels inutiles et apporta celui qui l’intéressait entre Dayan et elle. Le garçon l’ouvrit, avisa les notes d’Harmonie, relut ses parchemins et feuilleta les pages du livre jusqu’à la partie l’intéressant.

L’heure qui passa ne se déroula pas du tout comme Harmonie l’avait espéré. La salle commune était plutôt silencieuse, tous les élèves travaillant. Dayan lui expliquait à voix basse le cours, commentant des points du livre, répondant à ses questions et lui faisant quelques fois reproduire les mouvements de poignet nécessaires aux sortilèges décrits. Ce fut long et fatiguant, en particulier à cause des sursauts qui saisissaient Harmonie chaque fois que Dayan s’approchait un peu trop d’elle.

Elle se traita mentalement d’idiote, se rappelant que tout était très différent dans les catacombes. Finalement Dayan se leva, lui donna rendez-vous à la bibliothèque le samedi suivant, soit le surlendemain, et partit dans son dortoir. Désormais seule à la table de Stebbins et ses camarades, Harmonie se sentit mal et se hâta de ranger ses affaires pour monter se coucher.
Chapitre 27 : La magicomoldulogie by Realgya
Author's Notes:
Un mois pour écrire un nouveau chapitre... *désespérée elle-même* Je ne me chercherai pas d'excuses, je vous demande juste pardon. Pardon pour le retard de publication, pardon pour le retard pour répondre à vos reviews :(
Je voulais couper ce chapitre en deux parties comme le précédent, une avec Draco/Hermione et une avec Dayan/Harmonie car on m'a fait remarqué que c'était bien ainsi... mais finalement je n'ai rien trouvé à écrire sur Dayan et Harmonie, alors au lieu de chercher l'inspiration et de vous poster ce chapitre le mois prochain j'ai écrit comme ça me venait.
Bonne lecture à tous !
PS: j'avais une autre idée de titre dans ce chapitre: "L'art qu'ont les personnages secondaires à surgir quand on ne leur a rien demandé" Ils suivent tous l'exemple de Justin, c'est affligeant ^^'
Un grand coup résonna, signe que quelqu’un venait d’utiliser le heurtoir et se tenait actuellement devant la porte de la maison. Avant que Kawi n’ait eu le temps de réagir, Antartik et Atlante dévalaient les escaliers à grands cris, voulant tous deux être le premier à ouvrir à l’invité.

- On se calme, intervint sévèrement Draco en surgissant d’un couloir perpendiculaire menant au salon.

Les deux garçons s’arrêtèrent dans un dérapage extrême, effrayés à l’idée de percuter leur père. Draco ouvrit au visiteur dont le sourire se fana un peu en le voyant.

- Bonjour M. Malfoy, salua très professionnellement Dean Thomas. Je suis le spécialiste en études magicomoldues qu’He… que votre femme a contacté hier.

- Entrez, je vous prie, répondit poliment Draco en lui serrant la main et avec un sourire forcé.

- Dean ! s’exclama soudain Hermione dans son dos. Entre, entre, comment vas-tu ?

- Bien, et toi Hermione ? répondit l’ancien Gryffondor avec convivialité.

- Très bien, il n’y a aucune raison pour que cela n’aille pas, fit savoir Hermione. Maintenant que tu es là, tu vas pouvoir m’expliquer ce que tu n’as pas voulu me dire par cheminée. Alors, comment se fait-il que tu travailles dans le secteur magicomoldu ?

- C’est lui qui l’a mis en place, souffla Draco, faisant ouvrir de grands yeux à Hermione.

- A la fin de la guerre je ne savais pas trop ce que je voulais faire, mais il me semblait important d’arriver à casser les différences entre sorciers et moldus pour que de tels évènements ne se reproduisent pas, expliqua Dean. Finalement l’idée s’est un peu imposée d’elle-même et j’ai vite trouvé des gens souhaitant entreprendre le même défi. Et puis les articles de journaux de Luna avant qu’elle n’entame son voyage autour du monde nous ont beaucoup aidés à attirer une clientèle, au début, ou à recruter.

- Je suis désolée, je… s’excusa Hermione, confuse d’ignorer ce fait.

- Je sais, tu avais quitté le monde magique à l’époque, je ne t’en veux pas, la rassura Dean. C’était il y a longtemps, à l’époque où Luna et moi étions ensemble…

- Tu es toujours célibataire ? s’enquit son ancienne camarade.

- Disons que je n’arrive toujours pas à avoir une relation stable. Pas comme toi.

- Sans vouloir briser cet émouvant moment de retrouvailles, s’agaça Draco, vous pourriez peut-être attaquer le problème plutôt que de vous raconter vos histoires de cœur.

Hermione foudroya son mari du regard mais Dean reprit soudain un visage plus sérieux.

- Bien, j’ai cru comprendre que vous vouliez installer l’électricité ici, c’est cela ? demanda-t-il poliment en incluant Draco dans la conversation.

- Exactement, répondit sèchement ce dernier.

- J’ai toujours entendu dire que c’était impossible car les ondes magiques brouillaient les courants électriques, digressa aussitôt Hermione. Alors comment as-tu trouvé une solution pour pallier ce problème ?

- En fait c’est parti d’une idée de Neville, exposa Dean. Il expliquait que certaines variétés de plantes bloquaient les émissions magiques et il a mené une thèse dessus pour obtenir son diplôme de professeur à Poudlard. Au début l’idée a été reprise par une petite société privée dirigée par un certain Mondingus Fletcher.

- Mondingus ? s’exclama Hermione, incrédule.

- Ah toi aussi tu le connais, s’amusa Dean. Harry et Ginny n’en ont pas cru leurs oreilles quand je leur ai parlé de cette histoire. Enfin, ce Mondingus vendait des boucliers recouverts de cette plante. Au début il a réussi à en vendre pas mal puis l’entreprise a fait un flop et il s’est retrouvé couvert de dettes.

- Ca n’a pas dû le changer de d’habitude, soupira Hermione. C’est parce que la guerre était finie que c’est parti en fumée ?

- Non, pas vraiment. D’une part les boucliers ne résistaient qu’à de petits sorts, des expelliarmus, des stupefix mal lancés, des impedimenta… Bref, la seule arme efficace contre un avada kedavra reste une cicatrice en forme d’éclair, plaisanta Dean. D’autre part il y a eu une descente de la brigade de police magique sur les lieux de production, et disons qu’il ne s’était pas procuré les plantes de manière tout à fait légale.

- Pourquoi cela ne m’étonne-t-il pas ?

Dean lui sourit et Draco croisa les bras, commençant sérieusement à s’impatienter. Les jumeaux avaient disparu depuis un bon moment, profitant de l’inattention de leurs parents et de celle de Kawi qui faisait du ménage dans les chambres pour aller cambrioler le garde-manger.

- Donc tu as repris cette idée. Mais comment comptes-tu t’y prendre ? s’intéressa Hermione, curieuse.

- En fait nous avons lancé une production de fils électriques entourés d’une mixture composée de feuilles d'Ohadya, c’est le nom de cette fameuse plante anti-magie. Ainsi, elle va bloquer les ondes magiques et permettre au courant électrique de circuler tranquillement. Mais je préfère te prévenir tout de suite, tu ne vas pas pouvoir brancher beaucoup d’objets sur les prises électriques. Si tu achètes un réfrigérateur moldu par exemple, il sera mort au bout d’une semaine, car même si l’électricité qui l’alimente est protégée des ondes magiques, lui ne l’est pas.

- D’accord, acquiesça Hermione. Que peut-on brancher dessus ?

- Nous avons développé des lampes et des interrupteurs pour la lumière ainsi que de petits ordinateurs, pour l’instant. Après nous avons une branche qui reprend des appareils moldus et les réinvente en se servant de la magie, mais les ordinateurs ont été, sont et resteront sans doute quelque chose fonctionnant exclusivement avec de l’électricité.

Hermione adressa un regard interrogateur à Draco qui l’ignora, se demandant ce que pouvait bien être un ordinateur.

- Je pense que déjà, ce serait bien si tout l’éclairage pouvait être accessible à quelqu’un sans pouvoir magique, décida Hermione. Quant à l’achat d’un ordinateur… nous allons en discuter, indiqua-t-elle en désignant Draco de la tête. Je vais te faire visiter la maison pour t’expliquer où nous désirons les lampes et les interrupteurs, puis nous partirons chez les parents de Draco pour te laisser travailler. Combien de jours vous faudra-t-il ? se renseigna-t-elle.

- Je ne m’attendais pas à entamer les travaux maintenant mais si mon équipe me rejoint pour s’y mettre dès aujourd’hui, nous pouvons avoir fini pour dans deux jours, exposa Dean.



- Bonjour Narcissa, bonjour Lucius, déclamèrent Antartik et Atlante sous l’œil vigilant d’Hermione.

Leur grand-mère les embrassa tendrement, leur grand-père leur sourit avec un hochement de tête et aussitôt, les jumeaux se précipitèrent vers les étages. Kawi qui les avait accompagnés était déjà allé retrouver Fowki en cuisine. Des deux elfes des Malfoy, Fowki était le plus âgé et le plus à cheval sur les traditions, grinçant des dents à chaque fois qu’il voyait que Kawi portait des vêtements. C’était donc lui qui était resté avec Lucius et Narcissa quand l’un d’eux avait dû déménager chez Draco et Hermione.

- J’ai trouvé Papi Lulu un peu tendu, pas toi ? demanda Atlante en employant le surnom qu’il donnait à son grand-père quand il était sûr que celui-ci ne l’entendait pas.

- Pas spécialement, répondit Antartik en fronçant les sourcils. C’est plutôt rare qu’il nous embrasse comme Mamie Cissy. Dis, tu ne veux pas qu’on aille les espionner ?

- Tu as pris les oreilles à rallonge que nous a apportées George la dernière fois qu’il est venu ? questionna son frère.

- Non. Tant pis, on va aller explorer une énième fois le grenier.

Atlante acquiesça et tous deux s’élancèrent vers les marches.



- Alors, il paraît que vous êtes allé voir un médicomage récemment, déclara Narcissa, l’air de rien.

Draco se tendit aussitôt, se demandant comment sa mère pouvait déjà être au courant pour leur entrevue avec Finch-Fletchey.

- C’est la mère de Blaise qui m’a dit ça hier après-midi, elle vous a aperçu à Ste Mangouste avec les jumeaux, poursuivit-elle comme si elle lisait dans les pensées de son fils. J’espère qu’ils ne sont pas malades au moins.

- Je vous rassure Mme Malfoy, ils vont tous deux très bien, déclara Hermione avec un sourire crispé.

- Tant mieux, répondit Narcissa d’un air détaché.

Draco détourna la tête quand elle le fixa du regard, cherchant à éviter les yeux perquisiteurs de sa génitrice. Hermione effectua une pression sur sa main et lui adressa un regard encourageant. « Il faudra bien le leur dire un jour, de toute manière », lui avait-elle déclaré avant qu’ils n’entrent dans le manoir.

- Par contre nous étions inquiets qu’Antartik ne fasse toujours pas de magie alors nous avons demandé à ce qu’il passe quelques tests, exposa tranquillement Hermione.

C’était bien une Gryffondor pour avoir le courage d’annoncer un truc pareil à ses parents, pensa Draco. Il s’aperçut que son père ne respirait plus, le visage encore plus blanc que d’habitude, et que sa mère avait cessé de lisser les plis de sa robe de sorcière. Toutefois Hermione ne continua pas, lui broyant les doigts pour l’inciter à leur annoncer lui-même la nouvelle. Merlin qu’il détestait sa femme dans des moments pareils !

- Ils ont passé les tests tous les deux et il n’y a aucun problème pour Atlante, se contenta d’exposer Draco.

Il croisa le regard de sa mère et se revit des dizaines d’années en arrière, lorsqu’il refusait d’avouer une bêtise et qu’avec un regard exaspéré elle lançait « Nom d’une baguette Draco, qu’as-tu encore fait ? » Elle avait sans doute la gorge trop sèche pour s’exclamer désormais mais ses yeux parlaient d’eux-mêmes. Draco se rendit alors compte qu’il employait exactement la même méthode que Finch-Fletchey, cette méthode qu’il avait tant détestée. Alors d’une voix totalement détachée et avec un air qu’il voulut blasé, il leur annonça les résultats des tests.

- Antartik est un cracmol.

Un grand silence suivit sa déclaration. Il remarqua les poings serrés de son père à s’en faire blanchir les phalanges et les lèvres pincées de sa mère. Sans avertissement préalable, Lucius se leva avec raideur et quitta le salon à grands pas, claquant la porte derrière lui. Narcissa se redressa à son tour et Draco crut voir qu’elle tremblait légèrement.

- Laisse-moi juste du temps, déclara-t-elle d’une voix blanche avant de suivre son mari.

La porte se referma en douceur et Hermione prit son mari dans ses bras. Il ne broncha pas, ses yeux perdus dans le vague. Au grenier, Antartik et Atlante jouaient sans aucune conscience des affaires qui bouleversaient les adultes.
Chapitre 28 : Cachette by Realgya
Author's Notes:
Bonjour à tous ! Comme vous pouvez le constater ce chapitre-ci est posté dans les temps et ce sera aussi le cas du prochain, en théorie, vu qu'il est déjà écrit :D *trop fière d'avoir réussi à prendre de l'avance*
J'espère que ce chapitre vous plaira. Au passage, je dois vous signaler qu'un personnage a changé de nom depuis le dernier chapitre. L'elfe de Lucius et Narcissa, se nommant Oril, porte désormais pour nom Fowki (ou plutôt à retrouver son nom originel, celui qu'il portait dans "Antartik et Atlante"). Je suis désolée de ma bévue, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.
Bonne lecture !
Samedi matin Harmonie aperçut le grand hibou de son père voler vers elle et détacha soigneusement l’enveloppe qui y était attachée quand l’oiseau se fut posé. Il repartit presque aussitôt en déployant fièrement ses ailes, survolant la table des Serdaigle avant de prendre son envol.

- Je rêve où j’ai eu l’impression que ton hibou snobait les autres, s’exclama Maria en s’asseyant à côté d’Harmonie sous les regards noirs des condisciples Serdaigle de cette dernière.

- Ce n’est pas le mien c’est celui de mon père, rectifia Harmonie. Et à mon avis tu ne rêvais pas.

- Et il t’écrit quoi, ton paternel ? demanda Maria, curieuse.

- En quoi cela te regarde-t-il ? répliqua Harmonie en décachetant l’enveloppe.

- Tu me laisses lire et je t’indique le nouveau passage secret que j’ai découvert ce matin.

Harmonie leva les yeux au plafond, un superbe ciel bleu dégagé de tout nuage. Comment sa camarade faisait-elle pour trouver sans cesse de nouveaux passages secrets ? Elle doutait même que Teddy, qui pourtant en connaissait beaucoup, sache où se situaient tous ceux que Maria avait répertoriés.

- Je lis d’abord, j’avise ensuite, décida-t-elle.

La jeune fille s’était levée de bonne humeur ce matin-là, mais cette dernière s’envola à la lecture de la lettre. C’était sa mère qui avait écrit et elle paraissait l’avoir fait d’un air plutôt joyeux, expliquant que c’était incroyable car en cherchant un magicomoldulogue elle était tombée sur un ancien collègue de classe. Il était passé le matin pour installer l’électricité chez eux et pendant ce temps les jumeaux, Draco et elle iraient chez Lucius et Narcissa car les parents d’Hermione étaient en voyage en Allemagne. Cependant, la seule chose que retint Harmonie fut que son frère était un cracmol.

- Alors ? demanda Maria en trépignant sur place.

Harmonie lui tendit la lettre sans un mot et vit les yeux de son amie s’écarquiller, puis son visage se décomposer. Elle lui rendit le parchemin sans commenter, l’air ennuyé.

- Ca me fait bizarre, chuchota Harmonie. Je me suis toujours demandé dans quelle maison ils seraient répartis, s’ils seraient ensemble, s’ils seraient doués ou plutôt, comme George s’amuse à le dire, « les dignes successeurs des jumeaux Weasley ».

- Tu es… déçue ? demanda Maria d’une voix hésitante.

- Peut-être un peu, fit Harmonie avec un haussement d’épaules. Mais bon… au final, qu’est-ce que ça change ?

Elle lut dans le regard de Maria que pour elle, cela changeait beaucoup de choses. Ses parents étaient tous deux des sang-purs et il devait lui sembler invraisemblable d’avoir un cracmol dans la famille.

- J’aime mon frère, dit-elle avec force.

- Bravo Malfoy, se moqua Stebbins en passant dans son dos pour quitter la Grande Salle. Tu es courant que l’éthique condamne l’inceste ?

Maria s’étrangla avec son jus de citrouille. Harmonie toisa avec tout le mépris qu’elle put le dos de la peste avant de détourner la tête, broyant sans s’en rendre compte la lettre de sa mère entre ses mains.

***

- Tu comptes, je me cache, décida Atlante.

- Hors de question, protesta Antartik, tu te retrouves toujours caché à des endroits auxquels je ne peux pas accéder. Tu comptes.

Son frère rouspéta mais finit par accepter et lui tourna le dos. Antartik se précipita vers le grand coffre au fond du grenier qu’il avait repéré, l’ouvrit et se cacha dedans. Le lourd couvercle se referma sur lui et il se retrouva dans le noir. Un sourire au coin des lèvres, il se roula en boule et attendit. Le coffre était trop épais pour qu’il entende son frère, ignorant s’il était déjà parti ou non à sa recherche.

De son côté, Atlante explora la partie opposée du grenier, soulevant les vieilles robes de sorcières, slalomant entre les albums photos aux couvertures jaunies, se baissant pour regarder sous le grand lit à baldaquins qui trônait autrefois dans la chambre de ses grands-parents avant qu’il ne casse.

- Les garçons, appela la voix d’Hermione depuis le bas de l’échelle. Venez prendre un bain.

- On arrive maman, répondit Atlante. Allez Antartik, sors de ta cachette on arrête de jouer.

Constatant qu’il n’avait aucune réponse, le petit garçon fronça les sourcils et se mit à taper du pied.

- Anta on arrête de jouer, sors ! ordonna-t-il d’une voix péremptoire.

Cependant rien ne bougea dans le grenier.

- Très bien, tant pis pour toi, déclara Atlante en haussant les épaules alors qu’Hermione élevait la voix en bas de l’échelle.

Le petit garçon se dépêcha de filer vers la salle de bain sitôt qu’il fut descendu.

- Où est ton frère ? demanda Hermione en le suivant.

- On jouait à cache-cache mais il n’est pas sorti, lui répondit son fils devant elle.

Contrariée, Hermione fit demi-tour et monta au grenier.

- Antartik, gronda-t-elle.

N’ayant aucune réponse, elle haussa les épaules. Son fils était peut-être descendu sans que son frère le voie. Par sécurité, elle lança un hominum revelio puis, alors que rien ne se produisait, redescendit l’échelle.



Une heure avait passé quand Hermione et Atlante arrivèrent dans la grande salle à manger. Lucius et Narcissa y étaient déjà assis, droits comme des i sur le bout de leurs sièges. Draco arriva quelques instants après et prit place à côté de sa femme.

- Antartik n’est pas là ? demanda froidement Lucius.

Hermione sursauta et Draco envoya Kawi le chercher. Cependant, l’elfe revient un instant après en disant qu’il ne l’avait pas trouvé.

- Pas trouvé ? répéta Hermione, soucieuse.

Kawi fit non de la tête alors que dans un plop Fowki apparaissait à côté de lui et affirmait que ses propres recherches étaient un échec.

- Hermione ? s’inquiéta Draco en voyant sa femme se mettre à trembler. Il n’a pas pu quitter la maison, d’accord, il n’est pas perdu.

- D’abord Harmonie à Poudlard, et maintenant… déclara Hermione alors que sa voix montait dangereusement dans les aigus.

- On va le retrouver, il a juste dû se perdre quelque part où il n’a pas l’habitude d’aller. Kawi tu fouilles les cuisines, le dressing, le cellier. Fowki tu t’occupes des sous-sols. Je vais m’occuper de l’aile est, Hermione de l’aile ouest.

- J’irai voir dans la tour Nord pendant que Lucius s’occupera des jardins, poursuivit Narcissa.

Ledit Lucius grimaça, n’appréciant pas de devoir sortir mais jugeant pire d’échanger avec l’un des elfes.

- Et moi ? demanda Atlante que l’attitude soucieuse des adultes commençait à toucher.

- Toi tu restes là, déclara Draco. Pas la peine que tu te perdes aussi.

Atlante bouda mais se rassit sur sa chaise en baissant la tête.



Lucius s’éloigna du manoir, longeant la grande allée. Il bifurqua derrière un bosquet et s’assura de ne pas être vu depuis le manoir avant de sortir sa baguette magique. Ni Narcissa, ni Draco, et encore moins la femme de ce dernier ne serait d’accord avec son idée. Les Malfoy s’étaient coupés de toute magie noire depuis la chute de Voldemort, mais Lucius estimait que la fin justifiait les moyens. Il était hors de question qu’il gaspille son temps à chercher l’enfant, surtout dans le parc.

Des filets de brume noire s’échappèrent de sa baguette pour flotter devant lui. Ils tourbillonnèrent un moment avant de prendre la direction du manoir. Lucius les suivit après s’être lancé un sort de désillusion, les colères de Narcissa étant redoutables. Or il n’y avait nul doute à avoir sur une potentielle colère si elle apprenait quel sort il venait de lancer et les raisons pour lesquelles il n’explorait pas les jardins.

Il ne croisa personne alors que la brume le conduisait vers les étages puis filait dans le grenier. Peu enthousiaste à l’idée de devoir fouiller l’endroit poussiéreux, Lucius escalada quand même l’échelle et avança à tâtons. La nuit était presque tombée, ne laissant pas passer de lumière à travers les petites fenêtres, et il lui était impossible de lancer un lumos tant qu’il maintiendrait le sortilège de magie noire.

La brume s’arrêta au-dessus d’un lourd coffre de fer avant de se volatiliser. Lucius soupira en s’approchant. Il s’agissait d’un vieil endroit où il cachait les articles de magie noire qu’il possédait autrefois. Son contenu était indétectable par les sorts normaux et si Antartik était bien dedans, il pouvait bien crier ou frapper, personne ne l’entendrait.

Lucius souleva le lourd couvercle qui n’était pas verrouillé et se retrouva aussitôt par terre alors que son petit-fils se jetait sur lui.

- Papi Lulu ! s’exclama-t-il en pleurant. C’était horrible ! J’attendais, j’attendais qu’Atlante me trouve mais Atlante ne venait pas. Alors j’ai voulu sortir mais c’était trop lourd ! J’ai crié, j’ai donné des coups et j’ai crié encore !

D’abord surpris, tant par l’appellation Papi Lulu que par le discours effrayé d’Antartik, Lucius ne sut comment réagir alors que le petit garçon se blottissait contre lui. Il lui tapota maladroitement sur l’épaule d’abord, puis l’enlaça franchement, serrant l’enfant contre lui.

Dans la petite tête blonde dont il ne voyait que le haut du crâne, il pouvait reconnaître Draco enfant, qui se jetait dans ses bras dès qu’il avait peur de quelque chose, c’est-à-dire souvent. L’enfant avait la certitude que son père était le plus fort et le seul apte à le protéger de tous les dangers extérieurs.

L’idée qu’Antartik était un cracmol était toujours présente, teintée d’amertume, mais il la relégua au fond de sa tête. Les pleurs d’Antartik se tarirent peu à peu mais le petit garçon resta serré contre Lucius et pour la première fois, ce dernier eut vraiment l’impression d’être grand-père.
Chapitre 29 : L'Ohadya et le lys de glace by Realgya
Author's Notes:
Encore un chapitre en temps et en heure ! Ca mérite des applaudissements, vous ne pensez pas ?
*sors pour vous laisser lire tranquillement*
- Tu es en retard, déclara Dayan alors qu’Harmonie s’asseyait en face de lui à une table de la bibliothèque.

La jeune femme ne répondit pas, se contentant de sortir ses livres de cours. Ils passèrent une heure à travailler la botanique mais quelque soit la manière dont l’atlante expliquait, dessinait et s’aidait du livre, Harmonie était incapable de comprendre de quoi il parlait.

- Ce n’est pourtant pas bien compliqué, s’énerva-t-il, s’attirant un regard courroucé de Mme Pince.

- C’est rare que tu perdes ton calme, commenta sereinement Harmonie.

Depuis la nouvelle qui lui était venue le matin-même, elle avait décidé de tout considérer avec détachement et se contentait donc de répéter à Dayan qu’elle ne comprenait pas, sans lui faire remarquer que pour un sujet qu’il adorait, il expliquait quand même drôlement mal. Le jeune homme la foudroya du regard, chose tout aussi rare que sa perte de sang-froid.

- Si tu me montrais sur une vraie plante, tu crois que ça irait mieux ? questionna Harmonie.

- Oui, mais j’attends que tu la trouves ta plante. Le papier a beau venir des arbres, je ne crois pas que ça aidera, répliqua Dayan avec sarcasme.

- Arrête d’être caustique et suis-moi, on va demander au professeur Longdubat, déclara la jeune femme en rangeant rapidement ses livres.

Dayan lui lança un regard sceptique mais finit par la suivre, lui emboîtant le pas alors qu’ils quittaient la bibliothèque. Ils croisèrent Stebbins en descendant les escaliers du deuxième au troisième étage, la préfète se dévissant le coup pour les regarder descendre ensemble alors que ses joues se teintaient du rouge de la colère.

Les deux jeunes gens s’arrêtèrent devant les gargouilles du bureau des professeurs et demandèrent le professeur Longdubat. Neville surgit un instant après, son visage s’éclairant en reconnaissant Harmonie. Cette dernière lui exposa sa requête que Neville accepta immédiatement. Il retourna prévenir ses collègues de ne pas l’attendre pour manger puis entraîna les deux élèves dehors.

Le vent soufflait fort et ils peinèrent à traverser le parc. Harmonie poussa un soupir de soulagement lorsqu’ils s’abritèrent dans les serres, le vent d’automne continuant à souffler au-dehors. Elle parcourut les lieux du regard et son attention fut retenue par les affiches derrière le bureau de Neville. Il s’agissait de portraits de plantes que le professeur changeait régulièrement, or l’affiche pour l’instant accrochée était magnifique, représentant ce qui ressemblait à un lys sculpté dans de la glace.

Harmonie s’en approcha, comme hypnotisée, détaillant les contours, l’éclat, la tige si fine qu’elle paraissait prête à briser au moindre souffle. La voix de Neville la sortit de ses pensées quand il remarqua ce qui attirait son élève.

- C’est un lys de glace, indiqua-t-il. Je sais, elle n’a pas un nom très original. C’est une fleur plutôt rare qu’on ne peut cueillir qu’en hiver et qui fond au printemps. Il doit y en avoir dans les montagnes qui bordent Pré-au-Lard.

Harmonie se détourna de l’affiche quand Dayan toussota discrètement. Cependant son regard se posa presque immédiatement sur le bureau, notamment les tiroirs.

- Vous avez pensé à l’invitation de ma mère pour Noël ? demanda-t-elle avec un sourire.

- Rappelle-moi de la récupérer quand on quittera la serre, répondit Neville avec un mouvement de bras.

Harmonie rit doucement alors que Dayan commençait à examiner les plantes installées dans la serre.

- Vous vouliez examiner l’Ohadya, c’est cela ? reprit Neville.

Harmonie approuva d’un hochement de tête et le professeur s’engagea dans une rangée, s’éloigna puis revint avec un pot dans lequel se trouvait une fleur avec de grandes feuilles vertes et des pétales roses.

- Tu n’as pas beaucoup manqué, tu sais, la rassura Neville. Je pense que si tu m’accordes ta matinée, je peux te faire rattraper. Et puis cela permettrait à Dayan de faire ses propres devoirs, sauf s’il veut rester revoir un peu tout ça pour ses ASPIC.

- Mais tu dois avoir des choses à faire, protesta Harmonie en oubliant de vouvoyer son professeur.

- Non, sinon je ne te le proposerai pas.

Dayan déclara préférer rester car il se souvenait mal de cette leçon. Cependant Harmonie savait parfaitement qu’en réalité il connaissait son cours par cœur mais aimait simplement tellement la botanique que l’idée d’un cours particulier, même sur un sujet qu’il connaissait déjà, l’enchantait. Ils passèrent toute la matinée à poser des questions à Neville, plus ou moins pertinentes bien sûr, mais toutes dénotant une intarissable soif d’apprendre.

- Dites donc, s’exclama Neville suite à une question particulièrement précise de Dayan, vous vous rendez compte que ce vous me demandez est bien au-delà de votre programme ? Je pense que si l’Ohadya n’avait pas été mon sujet de thèse, il en y a certaines auxquelles j’aurai eu du mal à me souvenir des réponses.

Harmonie lui lança un grand sourire, les yeux pétillants.



Quand Neville pensa enfin à regarder l’heure, il s’aperçut qu’ils ne pourraient bientôt plus manger et mit fin au cours. Dayan sortit le premier après avoir remercié le professeur et Harmonie resta seule avec Neville, en profitant pour lui rappeler de récupérer la lettre de sa mère, ce que le directeur des Gryffondor fit en riant.

- C’est toi qui lui a demandé de te faire rattraper les cours ? demanda-t-il à Harmonie.

- Non, c’est lui qui m’a proposé, rectifia Harmonie. Selon quoi c’était son rôle de préfet-en-chef.

- Et bien, les Serdaigle ont de la chance d’avoir un préfet-en-chef si dévoué, la fonction ne lui en demande pas tant.

Harmonie sentit que Neville voulait lui dire quelque chose d’autre à travers ses mots mais il n’ajouta rien, laissant son élève à sa perplexité.

- Dépêche-toi d’aller manger, j’ai d’abord deux ou trois choses à régler.

Harmonie acquiesça et se précipita dehors. Elle eut la surprise de constater que Dayan l’avait attendue malgré le vent battant, appuyé contre la vitre de la serre. Il se mit en route dès qu’elle eut refermé la porte derrière elle.

- Pourquoi… voulut-elle demander mais le vent sifflait trop fort pour qu’elle s’entende parler.

Toutefois Dayan sembla comprendre sa question.

- Tu es trop légère, tu risquerais de t’envoler, cria-t-il par-dessus le tumulte.

Harmonie aurait bien aimé posé d’autres questions mais le vent était trop bruyant. Elle trébucha lors d’une rafale plus violente que les autres et le jeune homme la rattrapa de justesse avant qu’elle ne s’écrase par terre. Il la tira par le bras tout le reste du trajet, la dépassant de quelques pas.

Cependant, à peine furent-ils arrivés à l’abri dans le hall que Dayan la lâcha et se dirigea d’un pas rapide vers la Grande Salle. Harmonie eut à peine le temps de lui crier un « merci » qu’il avait disparu de son champ de vision.

***

Draco frappa à la porte de la chambre de ses parents et entra quand la voix de sa mère le lui autorisa.

- Ton père est sous sa douche, indiqua-t-elle alors qu’il le cherchait des yeux.

Elle était allongée dans sur son lit, ses cheveux totalement relâchés encadrant son visage, une plume d’aigle à la main alors qu’elle griffonnait sur un morceau de parchemin. Draco s’avança et s’assit sur le bord du lit. Sa mère leva les yeux vers lui et posa son nécessaire à écrire sur la table de chevet près d’elle.

- Vous serez présents pour Noël ? débuta Draco, bien que la question saugrenue soit très éloignée du sujet qu’il voulait amener.

- Oui, bien sûr. J’ai regardé la liste avec Hermione tout à l’heure et ai repéré le nom d’Andromeda. Elle m’a dit ne pas encore avoir envoyé l’invitation et pouvoir ne pas l’inviter si cela me posait un problème.

Draco fit la moue. Lui, il avait clairement dit à sa femme que certains invités lui posaient problème mais elle ne lui avait rien proposé de tel.

- Et alors ? questionna-t-il.

Le regard de Narcissa se fit lointain et elle tourna la tête vers la fenêtre.

- Ma sœur a été reniée de la famille lorsqu’elle s’est mise à côtoyée un enfant de moldu et je me rappellerais toujours du déchirement que cela a été. Nos parents pouvaient en dire ce qu’ils voulaient, ça ne m’a pas empêché d’en souffrir, sur le moment.

Draco garda le silence, attendant que sa mère poursuive.

- Tu sais, on a des exemples tous les jours que la pureté du sang détruit des familles et provoque des conflits, mais pourtant c’est difficile de remettre en question ses convictions. Ca a été difficile d’accepter Harmonie, puis Hermione, mais nous y sommes parvenus et nous entretenons des rapports disons, cordiaux, avec notre belle-fille. Nous aimons nos petits-enfants comme nous t’avons aimé, quelque soit la femme qui nous les ai donnés. Disons que la condition d’Antartik n’est qu’une idée de plus à accepter. Cela prendra peut-être du temps, mais nous ne l’aimerons pas moins.

- Vous ne privilégierez pas Atlante par rapport à Antartik ? demanda confirmation Draco.

Narcissa hésita avant de faire « non » de la tête en plantant son regard dans celui de son fils.

- Par contre, si c’est de toi ou d’Hermione que viennent ces surnoms ridicules de « Papi Lulu » et « Mamie Cissy », vous allez nous entendre, menaça-t-elle.

- Ah, vous l’avez finalement découvert, constata Draco, embêté.

Sa mère le regarda de haut.

- Ce n’est pas notre idée, c’est celle de Ginny Potter. Elle s’appelait Weasley avant, éclaira-t-il Narcissa alors qu’elle fronçait les sourcils.

- La fille d’Arthur, intervint Lucius en surgissant dans la pièce vêtu de sa tenue de nuit. Est-elle invitée pour Noël ?

Draco déglutit et acquiesça de la tête.

- Tu ferais bien de la mettre en garde, déclara sa mère alors que le regard de son père s’assombrissait. Il vaut mieux qu’elle nous évite.

- Mais ce n’est pas méchant ces surnoms, essaya de la défendre Draco, craignant que le repas de Noël ne tourne à la bataille rangée, Hermione trouve ça mignon.

Devant les regards flamboyants de ses parents, Draco prit le parti de battre en retraite, leur souhaitant une très agréable à nuit avant de filer rejoindre Hermione dans leur propre chambre.
Chapitre 30 : Dévastation by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde ! Mes plus plates excuses pour cette attente, j'espère que vous saurez me pardonner avec ce chapitre. Pas d'Harmonie mais Hermione et Draco sur le devant de la scène. J'attends vos questions au sujet de la fin ! :D
Bonne lecture à tous !
Draco posa un baiser sur les lèvres de son épouse encore endormie, se redressa sur les coudes, la regarda tendrement. Elle plissa les yeux dans son sommeil, comme lorsqu’elle se concentrait, et se tourna de l’autre côté. Draco esquissa un sourire et sortit du lit. Finalement ses parents n’avaient pas aussi mal pris la nature cracmole d’Antartik. Il pensait avoir fait le plus dur mais ce n’était pas le cas. Le plus dur, ce serait de le dire aux garçons. Bizarrement, cette idée nouait son estomac d’appréhension. Plus encore que la première fois où il était allé manger chez les Granger, ses beaux-parents. C’était pour dire à quel point il se sentait mal.

Hermione se tourna de nouveau et il la vit papillonner des cils.

- Bonjour belle endormie, la salua-t-il.

Elle bâilla, se frotta les yeux comme une enfant et se redressa, hagarde. Ils avaient beau se côtoyer depuis plusieurs années, Draco était toujours aussi incrédule face à la masse hirsute que représentait la chevelure d’Hermione le matin. Pire que les cheveux d’Hagrid.

- Pardon de ne pas t’avoir attendu hier soir, je me suis endormie avant, déclara-t-elle en se mordant la lèvre inférieure. Qu’ont dit tes parents ?

Draco resta un moment à la dévisager sans répondre. Comment son cerveau pouvait-il tourner à plein régime dès le matin ? Hallucinant.

- Je crois que Ginny va se faire avada kedavriser à Noël et que tu vas subir leurs fameux « regards polaires » comme tu les appelles pendant les prochaines semaines à venir mais sinon tout va bien.

Sa femme le dévisagea en clignant des yeux.

- Qu’il m’en veule d’avoir rendu leur petit-fils cracmol je m’y attendais, mais je ne vois pas ce que Ginny vient faire là-dedans.

- Ah mais ce n’est pas pour ça, ils ont dit qu’ils finiraient bien par s’y faire, la rassura Draco.

- Alors qu’ont-ils contre Ginny et moi ?

Draco prit un air contrit.

- Papi Lulu et Mamie Cissy, lâcha-t-il avec fatalisme.

Hermione le foudroya du regard.

- Traître ! Tu lui as dit !

- Si je ne l’avais pas fait c’était moi qui aurais subi leurs foudres, se défendit-il.

- Lâche ! Froussard ! Peureux ! Egoïste ! Nombriliste ! Délateur ! Cafard ! Mouchard !

Tout en cherchant de nouveaux synonymes, Hermione s’était emparée de son oreiller qu’elle abattait à grands coups sur Draco. Il l’attrapa brusquement par la taille et tira. Son épouse perdit l’équilibre et se retrouva allongée sur lui, emprisonnée dans ses bras.

- Tu disais ? susurra-t-il en resserrant son étreinte et en enfouissant son visage dans son cou.

Loin de se démonter, Hermione s’agita en tout sens. Draco se redressa en position assise et sa femme en profita pour lui marteler le dos de coups de poings en continuant à crier.

- Renégat ! Félon ! Rapporteur ! Hypocrite ! Sycophante !

Draco ne put se retenir d’éclater de rire et renversa Hermione sur le lit, se retrouvant à son tour allongé sur elle.

- Je peux t’embrasser ?

Il n’aimait pas beaucoup l’idée de devoir demander l’autorisation de faire quoique ce soit, surtout qu’un baiser était la moindre des choses vu qu’elle était sa femme, mais depuis qu’elle l’avait mordu jusqu’au sang une fois où il avait recouru à cette méthode pour la faire taire, il s’y était résigné.

- Non ! rétorqua-t-elle en le foudroyant du regard.

Bon point pour lui, elle avait arrêté de le traiter de tous les noms.

- Madame Malfoy, j’ai très envie de vous embrasser, insista-t-il en effleurant ses lèvres.

Il se recula à l’instant où elle allait les lui attraper. Avait-elle projeté de le mordre ou de l’embrasser ? Dans le doute, mieux valait être prudent.

- Vous n’êtes qu’un traître, Monsieur Malfoy.

- Mais c’est comme ça que tu m’aimes, non ? Sinon, pourquoi m’aurais-tu épousé ?

Il posa précautionneusement ses lèvres sur les siennes et elle entrouvrit la bouche pour lui permettre le passage. C’est bon, il avait évité la morsure assassine. Victoire !



Les deux jours s’étaient très vite écoulés au manoir Malfoy sans qu’Hermione et Draco n’aient annoncé aux jumeaux qu’Antartik était un cracmol. Il n’y avait certes pas de mal à ne pas avoir de pouvoirs magiques, mais ils craignaient que les jumeaux soient séparés, que naissent la jalousie ou un sentiment d’infériorité chez Antartik.

- Un moldu n’est pas inférieur à un sorcier, répétait Hermione en faisant les cent pas dans leur chambre commune. Plus nous tarderons à le leur dire, plus ils sentiront que quelque chose nous tracasse, les enfants sentent très bien ces choses là. Et s’ils considèrent que nous sommes perturbés par la condition moldue d’Antartik, ils le seront aussi. Or ce n’est pas ce que nous voulons, nous voulons qu’ils considèrent cela comme quelque chose de tout à fait naturel.

Cependant malgré ses beaux discours, Hermione n’avait jamais pris l’initiative d’un dialogue avec ses fils. Du moins pas encore.

Quand ils avaient dû rentrer chez eux, Draco était parti le premier par cheminée avec les valises. Devaient suivre Antartik, Atlante puis Kawi. Hermione fermerait la marche.

- Merci de nous avoir accueillis quelques jours chez vous, M. et Mme Malfoy, remercia poliment Hermione.

Ses beaux-parents hochèrent la tête.

- Les enfants, vous dites « au revoir ».

- Au revoir Papi Lulu, au revoir Mamie Cissy, récitèrent-ils d’une même voix avant d’aller embrasser leurs grands-parents sur la joue.

Hermione n’osa pas affronter les regards de ses grands-parents mais sentit nettement son dos la brûler alors qu’elle gardait obstinément les yeux fixés sur la cheminée. La tête de Draco réapparut dans l’âtre alors qu’Antartik allait s’y avancer, les surprenant tous. Il était encore plus pâle qu’à l’accoutumé.

- Hermione, viens tout de suite. Les enfants vous ne bougez pas d’ici tant qu’on ne sera pas venus vous chercher. Kawi idem.

Il disparut sans donner plus d’explication et Hermione adressa un regard contrit à Lucius et Narcissa. Cette dernière avait les lèvres pincées, n’appréciant sans doute pas de ne pas avoir plus d’informations, mais pris les choses en main.

- Venez les enfants, ordonna-t-elle un peu sèchement.

Les jumeaux adressèrent un regard interrogateur à Hermione mais celle-ci les encouragea de la tête d’obéir. Narcissa entraîna les deux garçons vers le salon mais Lucius ne bougea pas.

- Je viens aussi, déclara-t-il d’un ton neutre.

Ce n’était pas une demande, c’était une affirmation. Hermione acquiesça, prit la poudre de cheminette et s’avança dans la cheminée, la tête pleine de questions.



Elle fit quelques pas dans son salon en toussant, inquiète, et ouvrit de grands yeux en s’apercevant de l’état de sa maison. Les fenêtres étaient brisés, les rideaux déchirés, leurs tringles cassées. Le canapé avait été éventré, le tapis désordonné était recouvert de sang, les meubles étaient sans dessus dessous. Un nuage de poussière voletait dans l’atmosphère, portait avec lui une odeur rance. Les tapisseries étaient décollées, les fils électriques qu’avaient installés Dean et son équipe arrachés des murs.

- Que… Que s’est-il passé ?

Elle fut soudain bousculer malencontreusement par Lucius qui venait d’arriver et s’écarta, confuse. Elle vit les yeux de son beau-père parcourir froidement la pièce et ses sourcils se froncer. Draco n’était nulle part en vue.

- Hermione ! Appelle un médicomage, vite !

La voix de son mari venait de la cuisine.

- Je m’en occupe, la devança Lucius avant de se retourner vers la cheminée.

Il ramassa le pot de poudre de cheminette par terre. La moitié de la poudre était étalée sur le sol mais Draco en avait visiblement récupéré assez pour remplir le fond du récipient. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’Hermione s’aperçut que tous les bibelots qui se trouvaient sur la cheminée se trouvaient fracassés au sol et que le tableau au mur était déchiré, le cadre bancal.

Elle laissa Lucius, déjà agenouillé près du feu, s’occupait de prévenir l’hôpital et se fraya un chemin au milieu des débris jusqu’à la cuisine, se demandant anxieusement à qui appartenait le sang sur le tapis.

La pièce dans laquelle elle entra n’était pas en meilleur état. Il y avait en plus de l’eau sur le sol, signe que les canalisations avaient été abîmées. Hermione se dirigea vers Draco et s’aperçut seulement alors que se trouvait à ses côtés une autre personne.

- Dean !

Elle se précipita vers le blessé, s’agenouilla et lui prit la main. Il respirait avec difficulté, mais respirait. Du sang tâchait ses vêtements, son bras droit formait un angle incongru avec le reste de son corps et ses cheveux étaient poisseux. Après avoir estimé brièvement sa température en posant sa main sur son front, Hermione loucha sur ses doigts pleins de sang.

- Il m’a déjà confirmé qu’il n’y avait pas d’autres personnes, l’informa Draco. Il a dit qu’il était seul au moment de l’attaque.

- Il a dit…

- Enfin c’est ce qu’il m’a transmis par hochements de tête, rectifia Draco. Je l’ai rapidement examiné et je ne crois pas que ses jours soient en danger. Sauf s’il est victime d’un maléfice.

- Ton père saura nous le dire. Je vais l’appeler en même temps que j’irai à la réserve chercher des potions. Je dois avoir quelques remèdes pour cicatriser les plaies et stopper les hémorragies. Et puis de l’anti-douleur.

- Si la réserve n’a pas été dévastée, ajouta sombrement Draco. Tu as appelé un médicomage ?

- Ton père est en train.

- Mon père ? Ca fait deux fois que tu parles de lui alors que…

- Il est dans le salon, coupa abruptement Hermione.

Elle se leva et quitta les lieux d’un pas pressé. Un cauchemar, faites que tout ceci soit un cauchemar.
Chapitre 31 : Vérités et rumeurs by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Pardon pour l'attente, surtout que la fin du dernier chapitre était plutôt horrible. Enfin, voici la suite. J'espère que vous aimerez. Bonne lecture :D
- Il est réveillé, déclara un médicomage.

Hermione bondit de son siège. Cela allait faire dix heures qu’elle attendait des nouvelles de Dean depuis qu’il avait été emmené à Ste-Mangouste. Avant de rentrer auprès de Narcissa, Lucius avait certifié qu’il ne portait aucune trace d’un quelconque maléfice permanent mais qu’il avait essuyé des sorts de magie noire. Les médicomages qui avaient débarqué dans le salon dévasté des Malfoy avaient déplacé le blessé avec précaution et endormi pour lui administrer plus facilement les soins. Ils avaient diagnostiqué plusieurs fractures et des infections, la guérison jusqu’au rétablissement complet prendrait plusieurs jours, peut-être des semaines. Pour ce qui était de la dévastation de la maison, les Aurors étaient sur l’affaire, Harry en tête.

Ils avaient voulu prévenir la famille de Dean mais ce dernier était célibataire et ses parents étaient en voyage à l’étranger. Il s’était avéré impossible de les contacter autrement que par hibou, ce qui prendrait du temps.

Hermione fut introduite dans la chambre de Dean et s’assit près du blessé.

- Ca va aller ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.

Dean hocha la tête. Quand il parla, ce fut d’une voix rocailleuse, abîmée.

- J’avais renvoyé les autres, je voulais rester plus longtemps pour m’assurer que tout était en ordre, commença-t-il à raconter directement. Et puis il y a cet homme qui est arrivé.

Il fit une pause et ferma les yeux. Hermione lui prit la main et effectua une pression dessus.

- Il est entré en brisant une fenêtre, poursuivit-il. Nous avons tout de suite commencé à nous battre. Si je n’avais pas fait la guerre Hermione… si je n’étais pas expérimenté, il m’aurait tué. Ce type, qui qu’il soit, est entraîné à ça. Je… J’ai dû… Pas des impardonnables mais… J’ai employé des sorts que…

Il frissonna et les mots de réconfort d’Hermione s’étranglèrent dans sa gorge.

- Après ça il s’est enfui, reprit Dean tout doucement. Il n’a pas eu le choix… Je ne sais pas ce qu’il vous voulait mais… Faites attention à vous.

- Tu es fatigué, on va te laisser te reposer, décida Hermione. C’est Harry qui est sur l’affaire, il viendra sûrement lui-même t’interroger.

Dean acquiesça, rassuré.

- Hermione, l’appela-t-il alors qu’elle se levait. Je suis désolé… pour la maison. Mais je tiens à vous installer l’électricité.

- Dean, c’est nous qui sommes désolés. Tu n’aurais jamais dû être…

- Blessé ? Mêlé à ça ? coupa Dean. J’ai vu pire, la rassura-t-il.



Draco avait insisté pour rester sur place quand les Aurors étaient arrivés chez lui alors qu’Hermione était partie avec les médicomages pour être auprès de Dean à son réveil. Il salua froidement Potter et les regarda marcher au milieu des décombres.

- Malfoy !

Il bifurqua vers la salle à manger en entendant le chef des Aurors l’appeler. En s’approchant, il remarqua que Potter tenait un petit bout de papier à la main. Ce dernier le lui montra et Draco fronça des sourcils. Il s’agissait d’une photo d’Hermione de profil, visiblement prise sur le Chemin de Traverse. Un symbole rouge avait été tracé sur la photo, un croissant de lune avec un cercle dessous.

- Tu connais ce symbole ?

Draco releva la tête vers Potter. La voix de ce dernier était blanche et il semblait nerveux, inquiet.

- Non.

Cependant il ne reçut pas la réaction qu’il attendait car Potter garda le silence, se contentant d’observer le symbole d’un œil noir.

- Que veut-il dire ? finit-il par demander à l’Auror.

- Ne te méprends pas, je ne l’ai jamais vu, répondit Potter. Mais je sais ce qu’il veut dire.

Draco fit claquer sa langue, commençant à s’impatienter.

- Je ne pensais pas qu’il en existait parmi les sorciers, fit le chef des Aurors à voix basse.

- Potter, appela Draco.

Celui-ci leva les yeux vers lui.

- Tueur à gages, lâcha-t-il à contrecœur.

Draco fronça des sourcils.

- Et qu’est-ce qu’un tueur à gages ? demanda-t-il avec mépris.

Potter leva les yeux au ciel, ce qui exaspéra prodigieusement Draco.

- Un type payé pour tuer des cibles, lui apprit l’Auror. Et dans ce cas-ci, la cible c’est…

- Hermione, coupa Draco. Merci, je ne suis pas complètement crétin non plus.

- Qu’est-ce que tu as encore fichu pour qu’elle se retrouve en danger ? s’énerva Potter.

- Sans doute pas pire que toi quand tu t’es dressé contre le Seigneur des Ténèbres, rétorqua Draco.

Les deux hommes s’affrontèrent du regard, les poings serrés.

- Il faut trouver ce tueur, qui a commandité le meurtre et pourquoi, reprit Potter en se décrispant un peu. Et pour cela, ce symbole est notre principal indice. En plus de tout cela…

D’un geste de la main, il désigna l’état lamentable dans lequel se trouvait la maison des Malfoy.

- Quand mon équipe et moi aurons fini de prélever tout ce qui peut nous aider pour l’enquête, vous pourrez remettre les lieux en l’état, continua-t-il. Cependant je vous conseillerai de…

- Je ne pense pas que ma femme soit d’accord pour déménager mais je lui ferai quand même passer le message, l’interrompit Draco.

Il vit Potter serrer des dents puis grimacer.

- Bien, fit-il.

Et sans plus entrer dans les détails, il tourna des talons et planta Draco sur place pour retourner inspecter les lieux.

***

C’était la dernière séance de rattrapage avec Dayan et, sans pouvoir se l’expliquer, Harmonie était un peu triste que ça se termine. Certes ils ne parlaient que de cours, mais au moins ils se parlaient. Elle poussa un léger soupir alors qu’il lui rappelait les exceptions de la loi de Gamp sur la métamorphose élémentaire.

- Tu ne m’écoutes pas, lui reprocha-t-il.

- Si, protesta Harmonie.

- Quelles sont les cinq exceptions de la loi de Gamp ? demanda Dayan avec hauteur.

- La nourriture, lista Harmonie, l’argent, la vie, l’information et...

Zut ! Elle chercha frénétiquement dans sa mémoire sans trouver, se repassant en boucle les quatre qu’elle avait déjà dit.

- Tu ne m’écoute pas, assena Dayan avec force.

- Je l’ai sur le bout de la langue, argumenta la jeune fille.

Le préfet-en-chef lui lança un regard dont il avait le secret et Harmonie baissa la tête, confuse.

- Pardon, j’étais ailleurs, admit-elle. Quelle est la cinquième exception à la loi de Gamp ?

- L’amour.

L’amour… Etait-ce cela qu’elle ressentait pour Dayan ? Comment expliquer autrement que son cœur batte un peu plus vite quand elle le voyait, que ses mains se mettent à trembler quand elle voyait l’heure de leurs séances de rattrapage approcher et qu’en quittant la bibliothèque elle ait l’impression de flotter sur un petit nuage ?

- Répète, la tira le jeune homme de ses réflexions.

- La nourriture, l’argent, l’information, la vie, l’amour, obtempéra docilement Harmonie.

Depuis que Dayan l’aidait, son niveau avait nettement progressé dans toutes les matières, même celles où elle avait des résultats catastrophiques. Les professeurs étaient ravis mais elle se demandait ce qu’ils diraient quand elle redeviendrait l’élève moyenne qu’elle était avant.

- Malfoy !

Harmonie sursauta en reconnaissant la voix de Grey, une fille de sa classe, l’appeler. Cette dernière se fit réprimander par la bibliothécaire courroucée avant de se précipiter vers Dayan et elle, un journal dans la main. Harmonie aperçut son camarade froncer des sourcils mais elle n’y prit pas garde.

- Tu as lu la Gazette d’aujourd’hui ? lui demanda la Serdaigle essoufflée.

Apparemment elle avait couru dans tout le château pour la trouver et Harmonie se demandait ce qu’elle pouvait bien lui vouloir. Soudain Grey brandit lui brandit le quotidien sous le nez et la jeune fille pâlit considérablement. En première page s’étalait en grosses lettres « Attaque chez les Malfoy » avec une image affolante. Harmonie s’empara du journal avant que Grey ne put l’éloigner et fixa avec horreur la photo en noir et blanc, reconnaissant son salon malgré les dégâts apparents.

- Tu n’étais pas au courant ? demanda Grey d’une voix hésitante.

Harmonie fit non de la tête, dévorant l’article. Ils y parlaient d’un blessé transporté en urgence à Ste Mangouste, de l’intervention des Aurors, de magie noire, de créatures magiques lâchés en pleine nature, d’enlèvements, de détraqueurs, d’anciens mangemorts et de squelettes.

On lui arracha brutalement le journal des mains et elle se sentit entraînée hors de la bibliothèque sans réussir à se dégager, trop sonnée pour cela.

- Idiote, plus de la moitié de l’article doit être inventé pour satisfaire la curiosité des lecteurs, la rabroua la voix de celui qui la tirait derrière lui et qu’Harmonie parvint à identifier comme étant celle de Dayan.

- Mais il y a toujours un fond de vérité, avança-t-elle d’une voix aigue.

Le jeune homme ne la contredit pas. Elle se mit à trembler et s’arrêta de marcher, incapable de faire un pas de plus.

- Ecoute, fit Dayan en la saisissant par les épaules, ils parlent juste d’un blessé, même pas d’un mort. Et si quelque chose de grave était arrivé, tes parents t’auraient écrit, non ?

- Sauf s’ils n’avaient pas pu, bredouilla Harmonie.

- Dans ce cas qu’est-ce que tu attends pour écrire à tes parents ou tes grands-parents pour leur demander ce qui s’est produit ? Il y en a bien un qui doit pouvoir te répondre, s’énerva Dayan en commençant à la secouer.

Elle hocha la tête et il finit par la lâcher.

- Ca va aller ? demanda-t-il avec une sollicitude qui contrastait avec sa brusquerie apparente.

- Oui, je crois, murmura Harmonie.

- Tu veux que je t’accompagne à l’infirmerie ?

- Non merci, j’en ai assez de l’infirmerie, fit-elle.

- A la salle commune ?

Elle hésita puis finit par accepter.

- Dis Dayan, lui demanda-t-elle en chemin, pourquoi es-tu si gentil avec moi tout d’un coup ?
- Ne te fais pas d’idées, j’endosse juste mon rôle de préfet-en-chef, fit-il d’une voix tranchante.

Harmonie ne commenta pas. S’il le disait…
Chapitre 32 : Coup de cheminette by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde ! Pardon pour la longue absence mais mes cours me mangent vraiment trop de temps, malheureusement... Enfin, grâce à la nuit d'écriture de 1000wordsanight (très bien placée car la veille d'un jour férié ^^) voici le chapitre suivant. Bonne lecture à tous !
Dayan laissa Harmonie à l’entrée de la salle commune mais elle sentait son regard posé sur elle tandis qu’elle s’asseyait à une table de libre. Mais l’étrange comportement de Dayan n’était pas sa priorité. Elle sortit frénétiquement un parchemin de son sac et, les mains tremblantes, trempa sa plume dans son écrier. Il lui fallut s’y reprendre à trois fois avant de réussir à écrire quelque chose de lisible et de cohérent. Quand ce fut fait, elle roula sa missive à la hâte et se précipita hors de la tour pour prendre la direction de la volière.

Elle croisa le professeur Starkey, le directeur-adjoint, et ralentit, hésitante. Ne sachant d’où lui venait cette audace, de la peur peut-être, elle l’aborda et lui demanda si elle pouvait passer un coup de cheminette exceptionnel. Le directeur des Serpentard la toisa et elle se dandina d’un pied sur l’autre, angoissée et mal à l’aise.

Il finit par accepter et la conduisit jusqu’à son bureau. Sans doute avait-il lu la Gazette du Sorcier. En y repensant, la jeune fille aurait pu essayer de contacter sa famille par la cheminée de la salle commune mais l’idée était assez déplaisante. Et puis elle n’était pas sûre que ce soit autorisé par le règlement, il faudrait qu’elle le relise. Ou qu’elle demande à sa mère.

- Prenez votre temps, lui dit son professeur d’astronomie d’une voix neutre.

Elle le remercia d’une voix étouffée, trop chamboulée pour se montrer plus affirmée. C’est avec appréhension qu’elle jeta la poudre dans l’âtre et prononça l’adresse de ses grands-parents. Il n’y aurait sans doute personne chez elle.

Harmonie reconnut tout de suite le salon majestueux des Malfoy et tourna la tête de tous les côtés, cherchant quelqu’un.

- Fowki ! s’exclama-t-elle soudain en apercevant l’elfe.

Le petit être se précipita vers elle, tout à sa disposition.

- Que puis-je faire pour vous maîtresse Harmonie ? demanda-t-il poliment en effectuant une courbette.

- Je voudrais parler à Lucius, ou Narcissa, ou un de mes parents… N’importe qui du moment qu’il puisse m’expliquer les récents évènements.

L’elfe la fixa de ses grands yeux globuleux avant d’hocher lentement la tête et de repartir en toute hâte. Harmonie de son côté essaya de se calmer, de réguler sa respiration, d’empêcher ses mains de trembler. Elle ne sentait même pas la douleur si caractéristique des conversations en cheminette aux genoux. Ce n’était pas forcément bon signe.

Ce fut Hermione qui vint la voir et Harmonie ressentit une immense vague de soulagement en constatant que sa mère était en bonne santé.

- Maman !

- Harmonie ! Mais qu’est-ce que tu fais là ?

Hermione s’agenouilla près de la cheminée. Les mots se bousculèrent dans la bouche de sa fille.

- J’ai vu le journal, je n’avais pas de nouvelles, je voulais envoyer un courrier mais ça aurait été trop long, et ils ont parlé d’un blessé, de Ste Mangouste, d’une attaque… Et puis j’ai vu une photo du salon dévastée, j’ai eu peur que… que…

Harmonie balbutia, n’arrivant pas à finir sa phrase.

- Ne t’inquiète pas mon ange, tout ira bien, la rassura sa mère en posant une main sur sa joue. Notre salon est en piètre état mais tes grands-parents nous hébergent le temps que tout soit remis en ordre et qu’Harry ait fini son enquête.

- C’est Harry qui est chargé de l’enquête ? demanda inutilement Harmonie pour se rassurer.

- Oui, confirma patiemment sa mère. Tes frères vont très bien, ton père aussi, tes grands-parents aussi. Un intrus s’est introduit dans la maison en notre absence et a mis beaucoup de bazar mais rien de grave.

- Le journal parlait d’un blessé, rappela Harmonie.

- C’est Dean, le sorcier que nous avions engagé pour nous installer l’électricité, pour Antartik, tu sais ? Mais il en a vu de pires et il est presque rétabli. Il y a eu un accrochage entre lui et l’intrus.

- C’est tout ?

- C’est tout, rien de grave, confirma Hermione avec un sourire un peu forcé.

- Je ne suis plus une gamine, tu peux être franche avec moi, fit Harmonie d’une voix grave.

Hermione détailla sa fille sans rien dire, interloquée, puis soupira.

- Tu as déjà tes études, tes…

- Dis-moi !

- Ce sont des affaires de grande personne et tu n’as pas besoin de ça, essaya de la raisonner Hermione.

- Ca m’angoissera encore plus de savoir que tu me caches quelque chose, protesta sa fille.

- Harmonie, ça suffit ! s’énerva brusquement sa mère.

La jeune fille resta silencieuse, surprise du changement brutal d’attitude d’Hermione.

- Retourne travailler maintenant, tout va bien ici, ordonna impérieusement cette dernière.

Harmonie se retint de répliquer qu’elle demanderait à son père, puisqu’elle-même ne voulait rien lui dire. Sa mère n’était pas dans un état normal. Elle n’avait pas pour habitude d’être lunatique.

- Je m’inquiétais, lâcha-t-elle avec peine.

- Ne t’inquiète pas, répondit un peu sèchement Hermione.

Elle contrasta ses paroles en déposant un baiser sur le sommet du front de sa fille.

- Allez file, ajouta-t-elle d’une voix plus douce.

Harmonie obéit, désorientée.

Quand les flammes eurent retrouvé leur naturelle couleur orangée et qu’elle eut réintégré entièrement le bureau du professeur Starkey, la jeune fille resta un moment immobile, le cœur battant toujours plus fort que d’habitude. Ne pas s’inquiéter… Plus facile à dire qu’à faire.



Hermione se releva dans le salon des Malfoy, soudain frappée par une immense lassitude. Elle avait l’impression qu’un poids énorme s’était abattu sur ses épaules.

- Hermione ?

Elle fit volte-face pour découvrir sa belle-mère, la mine inquiète.

- Draco m’a dit, se contenta-t-elle d’annoncer.

Hermione hocha la tête et se laissa tomber sur un canapé. Narcissa s’assit près d’elle.

- Il aurait peut-être mieux valu qu’il ne vous prévienne pas, fit-elle doucement.

- J’aurai fini par le savoir, contra Hermione. Harry ou un autre aurait fini par vendre la mèche. Et puis il vaut mieux que je sache, ainsi je serai sur mes gardes. Draco n’a pas besoin de chercher à me protéger, je peux le faire seule. Il suffit juste qu’il m’avertisse du danger.

Narcissa la dévisagea longuement.

- Vous êtes une femme forte, Hermione, déclara-t-elle. Mais mêmes les femmes les plus fortes peuvent avoir des moments de faiblesse.

Hermione se tordit les mains.

- Ca aurait été pire s’il y avait eu un de mes enfants sur cette fichue photo, chuchota-t-elle. J’essaye de me dire que j’ai réchappé à pire, que je suis capable de me défendre toute seule… Je peux me défendre toute seule, je l’ai déjà fait, rajouta-t-elle d’une voix plus affirmée.

Narcissa posa maladroitement sa main sur la sienne, peu habituée à consoler des gens mais désireuse d’aider sa bru malgré tout.

- Oui vous avez sans doute raison, acquiesça-t-elle. Après tout, que peux un individu isolé contre la grande Hermione Granger ? La résistante qui s’est dressé durant la guerre aux côtés d’Harry Potter ?

- Il y a toujours eu Harry, songea Hermione. Et Ron.

Sa voix vacilla. Le sacrifice de son meilleur ami était toujours aussi douloureux.

- Mais maintenant vous avez Draco. Souvenez-vous de votre expédition audacieuse en Antartique. Et puis… ajouta-t-elle, hésitante. Vous nous avez nous.

Hermione remercia sa belle-mère d’un sourire gêné.

- Je pense, fit Narcissa, que c’est une bonne chose de ne pas avoir parlé de cette affaire à Harmonie.

Hermione hocha la tête.

- Mais vous ne l’empêcherez pas de s’inquiéter pour autant, enchaîna Narcissa. Elle vous connaît trop bien pour que vous puissiez lui cacher votre anxiété.

Hermione se rembrunit. Sa belle-mère pressa sa main dans la sienne et se leva dignement. Elle sortit du salon sans un mot supplémentaire, laissant Hermione débattre avec elle-même.



Dans l’après-midi, Harry prévint Hermione que son équipe avait fini d’étudier la scène de crime, comme il l’appelait. Sa meilleure amie fronça les sourcils. Il n’y avait pas eu de mort, inutile d’utiliser une appellation aussi inquiétante pour désigner sa maison.

- On va avoir du ménage à faire, grinça des dents Draco quand tous deux arrivèrent chez eux.

Le lieu avait été déserté par les Aurors et était aussi sinistre qu’après l’attaque.

- Je vais demander à mes parents s’ils peuvent nous prêter Fowki, ajouta-t-il.

- Ne parle pas de lui comme un objet, le reprit Hermione sans beaucoup de conviction.

Draco prit sa femme dans ses bras pour la rassurer.

- Mes parents sont ravis d’avoir les garçons un peu plus longtemps, changea-t-il de sujet.

- J’ai du mal à te croire, répondit Hermione. Mais ils sont vraiment gentils d’accepter de s’occuper d’eux.

- Ils sont surtout aussi inquiets que nous, rectifia Draco, le regard dans le vague.

- Dès que la maison sera en état, je ferai des recherches sur ce fameux croissant de lune, décida Hermione.

- Les Aurors s’en occupent déjà, lui rappela Draco.

- Ca ne m’empêche pas de leur donner un coup de main, fit remarquer sa femme.

- Non, en effet.

Ils restèrent un moment silencieux, contemplant les dégâts causés à leur salon.

- On devrait peut-être annuler Noël, réfléchit Draco à haute voix.

- Hors de question, protesta Hermione. Je ne laisserai personne me gâcher mes fêtes de fin d’année, pas même un psychopathe assassin de seconde zone.

Elle se dégagea de son étreinte et sortit sa baguette magique pour commencer le rangement du salon. Draco l’imita, admirant intérieurement la force de sa femme. Mais il l’avait toujours su, qu’Hermione était une battante.
Chapitre 33 : Halloween by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde ! Voici un petit chapitre écrit lors de la dernière nuit de l'écriture de 10000wordsanight. Rien d'autre à ajouter, sinon que je vous souhaite une bonne lecture à tous !
Halloween n’était pas un jour très particulier pour Harmonie. Certes il y aurait de superbes décorations dans la grande salle et certes l’ambiance serait plus chaleureuse que d’habitude, mais il n’y avait pas de vacances et ils n’avaient aucun jour férié. Pas vraiment de quoi se réjouir.

Elle passa devant la Grande Salle où des citrouilles étaient en train d’être installées en lévitation. Halloween mettait à l’honneur les monstres et les sorcières. C’était peut-être quelque chose d’exceptionnel pour les moldus, ça ne l’était pas chez les sorciers. Elle se rappelait que petite sa mère l’emmenait, avec des voisins, faire le tour du quartier pour quémander des bonbons. Là il y avait un réel intérêt, mais elle se voyait mal demander des friandises à ses camarades ou ses professeurs.

Sa mère aurait-elle pensé à lui envoyer son habituel colis de patacitrouilles ? Avec tout ce qui s’était passé cette semaine, elle en doutait un peu.

Alors qu’elle montait les escaliers pour se rendre en cours, elle croisa la Dame Grise qui avait l’air tout malheureux.

- Que vous arrive-t-il ? demanda gentiment Harmonie.

La Dame Grise n’était pas très bavarde et plutôt distante avec tout le monde, sauf avec les élèves de sa maison. Hermione avait raconté à Harmonie le passé de cette femme mystérieuse et depuis, la jeune fille essayait toujours de ramener un peu de gaieté chez cette femme figée et inexpressive.

- J’ai été invitée, répondit le spectre.

- Cela ne devrait-il pas vous faire plaisir ? questionna Harmonie.

- Que vous me parliez me fait plaisir, confia la Dame Grise après un silence. J’ai été invitée mais je serai toute seule.

- Comment cela ? s’enquit son interlocutrice.

- Il n’y aura que des hommes, des rustres, sans culture, expliqua la Dame Grise avec hauteur. Quelques demoiselles aussi, toujours les mêmes, à me regarder en coin en chuchotant dans leur coin. Mimi Geignarde sera peut-être là, mais je dois t’avouer que je ne recherche pas sa compagnie.

- Où vous rendez-vous ? demanda Harmonie.

- A l’anniversaire de mort de Nick-Quasi-Sans-Tête, soupira le fantôme. D’habitude je décline, mais il a tant insisté cette année. Je crois que je n’irai pas.

- Mais si, allez-y, l’encouragea Harmonie. Qui sait, vous vous amuserez peut-être ?

- Vous ne voudriez pas m’accompagner ? demanda soudain la Dame Grise. Avec vous, je pourrai parler.

Harmonie ne sut quoi répondre, gênée.

- C’est que je suis vivante, fit-elle. Et je ne sais pas si Nick-Quasi-Sans-Tête…

- Je vais lui en parler, je suis sûre qu’il sera d’accord, s’enthousiasma la Dame Grise, ravivée par son idée. Je viendrais vous attendre au bas de la tour de Serdaigle à l’heure du dîner.

- D’accord, accepta Harmonie.

Sa mère lui avait raconté son Halloween en deuxième année. Elle n’en gardait pas un bon souvenir mais Harmonie avait toujours été curieuse de cet épisode. Si elle pouvait réellement se rendre à un anniversaire de fantôme, cela promettait d’être très intéressant. Il fallait juste qu’elle mange avant ou emporte un encas, pour ne pas mourir de faim comme Harry, Ron et sa mère avant elle.

En sortant de cours, Harmonie eut la joie de découvrir une chouette sur son lit, avec un paquet de patacitrouilles à la patte. Ses camarades de classe étaient en train de se plaindre que le volatile ait pu entrer mais Harmonie ne leur prêta pas attention.

- Des bonbons ? demanda Grey avec un regard envieux.

Bien éduquée, Harmonie leur proposa une gourmandise à chacune, faisant taire leur mauvaise humeur, avant de se préparer pour le soir. Intérieurement, elle croisait les doigts pour que le fantôme des Gryffondors l’accepte à son anniversaire.



Harmonie sentit une grande joie l’envahir en découvrant la Dame Grise qui errait à la sortie de la tour de Serdaigle. Elle se dirigea vers elle le cœur léger.

- Nick est ravi que vous veniez, déclara le fantôme. J’ai vraiment eu une excellente idée de vous inviter, s’auto-congratula-t-elle ensuite.

Harmonie rit intérieurement et la suivit jusqu’aux cachots.

- Je suis ravi que vous soyez là, les salua Nick-Quasi-Sans-Tête à leur arrivée. Surtout toi Harmonie. Ne t’a-t-on jamais dit que tu ressemblais beaucoup à ta mère ? A part la couleur des cheveux, bien sûr. Ah dommage que tu n’ais pas été répartie à Gryffondor ! se lamenta-t-il.

- Harmonie est une véritable Serdaigle, intervint la Dame Grise avec fierté.

Dans l’ensemble, la jeune fille passa une excellente soirée. Elle fut invitée à jouer au bowling avec les chasseurs sans têtes, utilisant une vraie boule, et finit deuxième de la compétition.

- Vous êtes une sacrée adversaire ! Beau tournoi, s’exclama Sir Patrick Delaney-Podmore, le chef du club des chasseurs sans têtes.

Harmonie passa aussi un long moment à débattre avec Helena Serdaigle de politique et de philosophie, écoutant surtout ce que son aînée avait à lui apprendre plutôt que discutant réellement.

Quand la soirée s’acheva, la jeune fille remonta des cachots avec un grand sourire sur le visage dont elle n’arrivait plus à se débarrassée tellement elle était enchantée. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi sa mère et ses amis n’avaient pas apprécié la soirée plusieurs décennies auparavant.

Son visage jovial se décomposa quand elle jeta un coup d’œil à sa montre. Il allait falloir jouer de discrétion pour rejoindre son dortoir sans se faire prendre dehors après le couvre-feu.

Elle marcha sur la pointe des pieds, sursautant à chaque bruit et croyant apercevoir l’ombre du concierge à chaque coin de couloir. Quand enfin elle atteint le sphinx qui gardait la tour, c’est avec soulagement qu’elle répondit à l’énigme et pénétra dans la salle commune.

- Où étais-tu ?

Harmonie releva brusquement la tête pour découvrir Dayan, seul dans la pièce déserte, assis près de la cheminée.

- Pardon, ça ne me regarde pas, se reprit-il sèchement en se levant.

- Tu t’es inquiété pour moi ? demanda Harmonie, ébahie.

- Ne divague pas, Malfoy, coupa le jeune homme.

Sa camarade fronça des sourcils.

- Pourquoi persistes-tu à m’appeler par mon nom de famille, se fâcha-t-elle. Après tout le temps que nous avons passé ensemble à travailler à la bibliothèque.

Dayan lui jeta un regard perçant et se détourna, l’ignorant. Harmonie marcha jusqu’à lui et le rattrapa par le bras. Il se dégagea violemment, comme s’il était brûlé.

- Ne t’approche pas de moi, Malfoy, cracha-t-il.

Harmonie blanchit considérablement mais ne se laissa pas abattre. Ses parents à sa place n’auraient pas baissé les bras.

- J’exige de savoir pourquoi tu te comportes comme ça avec moi, réclama Harmonie.

- Nos relations sont d’ordre strictement professionnel, déclara Dayan.

Harmonie écarquilla les yeux.

- Mais tu t’entends parler ? Tu entends ce que tu dis ?

- J’entends très bien, fit le jeune homme, vexé.

- Au moins je me console en me disant que tu es exécrable avec tout le monde, lâcha Harmonie.

Les mots filaient avant qu’elle ne puisse les rattraper et en voyant l’expression de rage peinte sur le visage de son camarade, elle se haït mille fois d’avoir ruiné sa relation avec lui. Il n’accepterait plus jamais de lui adresser la parole désormais. Déjà qu’avant, il y était réticent.

- C’est parce que tu es inquiète pour ta famille que tu décharges ta rancœur contre moi ? analysa-t-il froidement, se maîtrisant.

Harmonie resta bouche bée, désarçonnée.

- Je…

- J’ai raison, pas vrai ?

Elle chercha de quoi se raccrocher et ses doigts se crispèrent sur le dossier d’une chaise. Elle s’y assit, réalisant que oui, il avait sans doute raison. Pourquoi était-elle si vindicative envers lui ? Parce qu’il l’avait envoyée bouler ? Ce n’était pas la première fois, ce ne serait pas la dernière. Mais cette fois-ci elle avait réagi et elle s’était vite emportée.

Cela lui rappelait le comportement étrange de sa mère en début de semaine. Se pouvait-il qu’Hermione n’ait fait que se décharger de ses angoisses ? Harmonie doutait que ce ne soit que cela. Elle était convaincue que sa mère lui cachait quelque chose, et quelque chose d’important.

Dayan allait s’en retourner quand elle l’interpela.

- Et toi, pourquoi est-ce que tu décharges ta rancœur contre moi ?

Le jeune homme posa sur elle un regard brûlant.

- Ne t’approche pas de moi, dit-il doucement.

Cependant, la menace sous-jacente était très nettement percevable. Harmonie lui tint tête jusqu’à ce qu’il monte se coucher. Dayan s’inquiétait pour elle, l’aidait à rattraper ses cours, pouvait se montrer aimable et attentionné comme la fois où il l’avait attendu après leur entrevue avec Neville aux serres. Toutefois, il maintenait ne pas se rappeler l’avoir déjà rencontrée en Atlantide et était toujours très désagréable avec elle, distant. Il était certain que comme sa mère, lui aussi avait un secret, un secret qui expliquerait son étrange comportement. Et Harmonie était désormais bien déterminée à le percer.
Chapitre 34 : Triade Lunaire by Realgya
Author's Notes:
*arrive sur la pointe des pieds, poste et repart sur la pointe des pieds*
...
Oh et puis faisons comme si je n'avais plus donné de nouvelles depuis deux mois: Bonne année 2012 à tous ! =D
Voici donc le nouveau chapitre de Lys qui va vous décevoir (me dites pas "mais non", je sais qu'il va vous décevoir). C'est pourquoi je tiens à vous rappeler que je n'écris pas du vent juste pour le plaisir de souffler et que tous les détails sont importants ^^ En plus on m'a demandé de quoi pouvoir réfléchir un peu donc avec ce chapitre et le suivant (qui est prêt donc qui ne sera pas posté dans deux mois si cela peut vous rassurer =D) vous allez avoir à réfléchir ! (Vous n'allez rien pouvoir faire des éléments que je vous donne, mais je vous les donne quand même ^^)

Tout ça pour dire que vous n'imaginez pas à quel point ça m'a fait un bien fou d'écrire de nouveau sur cette fic. Vendredi 2 mars il y a une nuit de l'écriture donc peut-être que j'avancerai un peu plus... peut-être pas. Dans six semaines j'ai mes concours et je dois avouer que pour l'instant, c'est ma seule et unique priorité... Désolée de vous faire passer au second plan.

Bref, bonne lecture à tous en espérant que ce chapitre (qui vous décevra) vous plaira !!!
A partir d’Halloween et jusqu’aux vacances de Noël, Harmonie eut l’impression que le temps accélérait. Cela ne l’empêcha toutefois pas de se lancer dans de l’espionnage intensif. Ainsi, elle passait le plus clair de son temps à épier Dayan, le surveillant du coin de l’œil dès qu’elle le pouvait. Celui-ci ne sembla pas s’en rendre compte, ce en quoi Harmonie fut soulagée car dans le cas contraire elle n’aurait pas donné cher de sa peau, mais Victoire, elle, ne fut pas aveugle.

- Tu aurais dû me le dire tout de suite que tu étais amoureuse de Dayan ! lui lança-t-elle un jour qu’elles se promenaient toutes deux dans les couloirs avec un grand sourire.

Harmonie lui plaqua aussitôt une main sur la bouche mais le mal était fait et les deux Serpentard qu’elles étaient en train de croiser lui lancèrent un regard moqueur.

- Je ne suis pas amoureuse de Dayan, chuchota Harmonie en libérant sa condisciple.

Victoire fronça les sourcils et Harmonie estima qu’elle pouvait lui confier ce qui la tourmentait.

- Je suis sûre que Dayan me cache quelque chose, enfin, pas qu’à moi, à tout le monde. Et je veux savoir ce que c’est. C’est pour ça que je fais attention à lui et que je dois te donner l’impression d’être… enfin l’impression qu’il me plaît. Mais ce n’est pas le cas ! conclut-elle avec véhémence.

- Un secret tu veux dire ? releva Victoire.

- C’est cela, confirma son amie.

- Et tu ne crois pas que si c’est un secret, c’est qu’il ne veut pas que ça se sache.

Harmonie se rembrunit.

- Tu es de quel côté exactement ? maugréa-t-elle.

Victoire haussa les épaules.

- Il peut être à la fois attentionné et protecteur et en même temps froid, distant et rabaissant, développa Harmonie. Tu ne trouves pas ça paradoxal comme comportement ? Je suis sûr qu’il cache quelque chose. Et puis je veux comprendre pourquoi il ne me reconnaît pas !

- Il pourrait faire semblant, proposa Victoire.

- Peut-être, mais pourquoi ?

Victoire ne répondit pas et Harmonie poussa un soupir.

- En tout cas pour qu’il t’obsède autant, c’est sûrement que tu es amoureuse, revint brusquement à la charge Victoire.

- Mais arrête ! rosit Harmonie avant de détourner vivement la tête.

- Ah tu vois ! lança son amie, victorieuse.

- Puisque c’est comme ça tu n’as qu’à aller à la bibliothèque toute seule, bouda Harmonie.

- Oh non s’il te plaît viens avec moi ! supplia Victoire. En plus je dois aller à la Réserve et je n’aime pas y aller toute seule.

Harmonie croisa les bras et garda le silence, le nez en l’air dans une parfaite imitation de son amie quand elle était vexée.

- Et puis c’est pour un devoir de Divination, ajouta Victoire, jouant sur la corde sensible.

Harmonie cessa aussitôt de bouder et accéléra le pas, enthousiasmée. Elle n’avait pas pu prendre Divination comme option mais c’était une matière qui l’aurait beaucoup intéressée et elle ne perdait pas une occasion de jeter un œil aux cours et devoirs de Victoire dans cette matière.

- C’est sur quoi cette fois ? demanda Harmonie, l’air guilleret.

- On étudie la Lune, expliqua sa camarade. Pour ma part je dois préparer un exposé sur la Triade Lunaire.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Aucune idée.



Il s’avéra que la Triade Lunaire était l’appellation donnée par les grecs à Séléné, Artémis et Hécate, qui symbolisaient respectivement la pleine lune et la naissance, le croissant de lune et la maturité du cycle de vie et enfin la nouvelle lune et la mort. Il s’agissait d’anciennes déesses, donc produits des croyances et de l’imagination des hommes, mais comme le mentionnait l’ouvrage dans lequel les jeunes filles faisaient des recherches, certaines formes de magie trouvaient mystérieusement leur origine dans ces mythes et il existait de tous temps des sorciers illuminés qui s’étaient pris pour des dieux.

- En fait si je comprends bien, les grecs savaient déjà lire dans les étoiles, assimila Harmonie. La Divination est très ancienne.

- Toutes les branches de magie sont très anciennes, lui fit remarquer Victoire distraitement, occupée qu’elle était à prendre des notes en suçotant le bout de sa plume.

- Oh regarde ! s’exclama Harmonie en tournant une page.

Elle jeta vivement un regard autour d’elle, confuse d’avoir été aussi bruyante, mais la bibliothécaire était loin de la Réserve. A côté d’elle, Victoire se pencha pour voir l’image qui avait impressionné son amie. On y voyait un homme et une femme dos à dos, le premier auréolé de lumière avec une lyre et la seconde, sauvage et belle, portant un arc d’or et des flèches d’argent.

- Apollon, dieu de la Divination, lue la légende Victoire, apparenté au soleil aux côté de sa sœur, Artémis, déesse lunaire. Enfants de Zeus et de Léto.

- Ce qu’ils sont beaux, chuchota tout bas Harmonie, fascinée.

- Tourne, il y a peut-être Séléné et Hécate ensuite.

Harmonie obtempéra et tomba tout d’abord sur Séléné, fille des titans Hypérion et Théia, portant un croissant retourné sur la tête et vêtue d’une longue et ample robe blanche.

- Regarde elle a des ailes dans le dos, remarqua Harmonie en suivant les dessins du doigt.

- C’est joli Théia, songea Victoire. J’aime bien la consonance.

- Dois-je comprendre que tu projettes d’appeler ta future fille ainsi ? s’amusa Harmonie. Il va falloir que Teddy soit d’accord.

Le visage de Victoire prit une jolie couleur pivoine qui fit rire Harmonie alors qu’elle tournait de nouveau la page pour découvrir Hécate.

Son visage était éclairé d’une pâleur lunaire, soulignant des lèvres pleines et rouges, semblant ensanglantées. Ses yeux étaient peints de la même couleur que l’astre qui éclairait le paysage dans un coin de la page et semblaient les transpercer malgré leur consistance de papier et d’encre. De longs cheveux noirs et bouclés entouraient son visage, son habit, ample et sombre, se fondait dans la nuit et elle tenait une torche dans chaque main, dans les flammes desquelles se dessinaient lions, chiens et chevaux. Des pommes roulaient à ses pieds et, derrière elle, on pouvait apercevoir des Erinyes, femmes noires et redoutables, vengeresses des morts et porteuses des remords des consciences.

- Vivement qu’elles deviennent les Euménides, souffla Harmonie en les voyant si affreuses.

- Comment ?

- Tu n’as jamais lu Eschyle ? Je me rappelle qu’une fois ma mère m’avait récité des passages de l’Orestie pour m’endormir.

- J’en ai brièvement entendu parler, évinça Victoire. C’est un peu violent pour coucher un enfant, non ?

- J’avais neuf ou dix ans et c’est moi qui réclamais, sourit Harmonie. J’adorais les tragédies.

Elle reporta son attention sur le bas de la page.

« Hécate, déesse protectrice liée à la fertilité et déesse de l’ombre et des morts. Fille des Titans Perséis et Astéria. » Indiquait la légende.

- Astéria signifie la nuit étoilée, se souvint Harmonie.

- Comment le sais-tu ? s’étonna Victoire.

- Une amie de mon père s’appelle ainsi. D’ailleurs, se rappela-t-elle avec un froncement de sourcils, je crois qu’elle vient pour Noël. Je te la présenterai.

Victoire acquiesça doucement.

- Elle me ferait presque peur, murmura-t-elle, les yeux rivés sur le portrait d’Hécate.

Harmonie tourna la page en sens inverse pour revenir sur le visage souriant et doux de Séléné.

- Je préfère, rit Victoire.

- Hécate est déesse des ombres, elle est forcément plus…

- Sorcière ? proposa son amie.

Les deux jeunes filles échangèrent un regard avant d’étouffer leurs éclats de rire.

- Nous serions plus Hécate que Séléné, c’est cela, souffla Harmonie entre deux rires.

Victoire hocha la tête en guise d’assentiment.

- Après tout, les célèbres Médée et Circé se disaient disciples ou emprises d’Hécate, fit-elle remarquer.

- Félicitations, l’acclama Harmonie. Comme quoi, contrairement à moi, tu écoutes en Histoire de la Magie.

Victoire retint un sourire et reprit son sérieux.

- Je vais devoir rédiger tout ça. Tu n’es pas obligée de rester, tu sais, ajouta-t-elle.

- Oh si, je vais bouquiner en t’attendant. Ensuite on ira manger, sourit Harmonie.

Elles se plongèrent toutes deux dans leurs activités respectives, silencieuses. Harmonie détailla encore une fois le portrait de Séléné avant de revenir quelques pages en arrière, à la recherche de plus d’informations sur les trois divinités de la lune.

- Dis, brisa le silence Victoire quelques minutes plus tard, tu crois vraiment qu’étudier ses trois déesses nous permettra de lire l’avenir ?

- Tu veux mon avis personnel ou la réponse que mes parents m’ont enseignée, sourit Harmonie.

Devant le regard sérieux de sa camarade elle laissa cependant de côté ses plaisanteries.

- Dans ce passage-ci, ils disent que selon les phases de la lune, on peut se référencer à l’une des trois déesses et ainsi se situer dans le cycle de la vie. Ce qu’il faudrait, réfléchit Harmonie, ce serait coupler tes recherches avec de la documentation propre à la Divination. Il y a peut-être cela dans ton livre de cours.

- Tu dois avoir raison, je peux voir le passage ?

Harmonie lui tendit le livre.

- Ecoute, ça va t’intéresser, fit Victoire. « Hécate est la déesse de l’ombre, des spectres et des fantômes. C’est à elle que l’on doit les cauchemars, ses pouvoirs étant au paroxysme une fois la nuit tombée. Elle symbolise l’inconscient, envoyant au-devant d’elle les Erinyes et leurs remords. » Pour résumer, il y a plus de chance que tu fasses des cauchemars lors des nouvelles lunes.

- C’est de la prédiction, tu vas pouvoir l’écrire.

- Cela explique surtout pourquoi nous sommes sous l’influence de la lune, un approfondissement des informations données dans nos livres de cours, conclut Victoire.

Harmonie soupira.

- Ce que je regrette maintenant de ne pas avoir pris Divination, souffla-t-elle. Pas que je me plaigne des runes et de l’arithmancie, j’adore les langages mystiques et les chiffres, mais…

- Tu aurais aimé pouvoir prendre trois options, la taquina Victoire.

- Ca aurait fait trop de travail, calcula son amie. En tout cas maintenant je me pose plein de questions. Comment devient-on fantôme ? Où est la frontière avec la mort ? Quelle est la différence entre les spectres, les fantômes, les morts…

- C’est bon Harmonie, j’ai compris, l’interrompit Victoire. Et si tu veux des réponses, profite de mon autorisation spéciale d’accéder à la Réserve pour étudier ce grimoire. La partie sur Hécate devrait t’apporter un embryon de réponse, non ?

- Un embryon seulement, se désola Harmonie.

- Jamais satisfaite, souffla Victoire en levant les yeux au plafond.
Chapitre 35 : Avant Noël by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Voici donc le nouveau chapitre. L'histoire avance et comme cette nuit est une Nuit de l'Ecriture j'ai bien avancé dans la rédaction des chapitres suivants ! C'est bon signe =D Enfin pour l'instant je vous laisse découvrir celui-ci. Bonne lecture à tous !

PS: Pour ceux que cela intéresserait, voici le symbole marqué sur la photo d'Hermione:
- Tu sais, déclara Victoire à Harmonie alors que toutes deux partageaient leur souper, assises à la table des Gryffondor, au lieu d’épier Dayan tu devrais plutôt essayer de le séduire.

Harmonie faillit avaler de travers tant la remarque de son amie était inattendue.

- S’il te plaît ne recommence pas ça, fit-elle semblant de se fâcher. Et puis je pourrai en dire autant de toi et…

Elle s’arrêta brusquement en apercevant Teddy et Sara venir dans leur direction.

- En tout cas je suis contente de notre après-midi, déclara-t-elle, s’attirant un regard totalement perdu de la part de Victoire.

- Et qu’avez-vous fait cet après-midi ? demanda Teddy avec entrain en s’asseyant près d’elle pendant que Sara prenait place en face auprès de Victoire.

- Des recherches pour le cours de Divination de Victoire, exposa Harmonie. C’était passionnant !

- C’était à quel sujet ?

- Demande-le-lui.

Teddy se tourna vers Victoire qui sourit et exposa le sujet, les yeux brillants.

- C’est intéressant, commenta Sara. Vous avez aussi trouvé des informations sur la lune d’Hécate ? demanda-t-elle.

- Tu parles de la nouvelle lune ? demanda Victoire.

- Non, la lune d’Hécate, rectifia Sara. Celle qui s’identifie au mythe d’Hécate. Vous savez, les grands changements sur Terre, la modification des orbites des astres et tout cela…

Ses deux cadettes échangèrent un regard perplexe qui se mua bientôt en un regard désespéré pour Victoire.

- Il va falloir que je reprenne tout mon travail, lâcha-t-elle, dépitée.

- Désolée, s’excusa platement Sara.

Harmonie adressa un regard compatissant à son amie.

- Allez souris Victoire, lui remonta le moral Teddy. Dis-toi que la semaine prochaine, c’est les vacances !

Les vacances… Ce mot faisait rêver Harmonie. Elle pourrait enfin demander franchement à sa mère ce qu’elle lui cachait, ou le cas échéant questionner son père. Il y en aurait bien un des deux qui finirait par lui répondre !

Elle ne verrait plus Dayan pendant un petit moment, mais elle avait cru comprendre qu’il était invité pour Noël. A cette idée son ventre se serra. Elle avait du mal à imaginer le garçon dans sa propre maison. L’idée la laissait… perplexe. Serait-il de bon goût de lui chercher un cadeau ? Elle ne savait même pas ce qu’il aimait en dehors des études. Des friandises peut-être ? Ca faisait toujours plaisir et tout le monde aimait les friandises. Ou alors des chocolats pour rester dans l’esprit de Noël.

Enfin, elle verrait bien plus tard.



Plus tard arriva en fait assez vite. Après le voyage dans le Poudlard Express, Harmonie avait à peine confié ses bagages à Kawi que sa mère l’attrapait par le bras, habillait d’une tonne de pulls, écharpes et gants tricotés les jumeaux, saisissait son père par sa cape et les emmenait tous les quatre sur le Chemin de Traverse. Les deux garnements se mirent aussitôt à courir en tout sens, ravis par les lumières, et il fallut leur tenir fermement la main pour être certain de ne pas les perdre. Partout ce n’étaient que structures de glaces, boules de Noël, bonhomme de neige parlants et fées de glace voletant entre les magasins. Des guirlandes, tantôt lumineuses tantôt faites d’épines de sapins, formaient des arches tout le long de l’allée. A l’exception de Gringotts qui paraissait incroyablement sombre, tout n’était que lumières, sourires, décorations, chants et bonne humeur.

Harmonie hésita à se rendre au magasin de George pour prendre des farces et attrapes avant de conclure que ce n’était pas une bonne idée, Dayan n’ayant aucun sens de l’humour. Elle préféra se rendre dans une chocolaterie et, après avoir hésité longuement devant les boîtes, en choisit une bien garnie avec une multitude de parfums. Par la même occasion elle acheta deux boîtes pour chacun de ses frères, en plus des bonnets changeant de couleur à grelots qu’elle leur avait déjà mis de côté.

Ces courses de Noël en famille auraient été parfaites si Harmonie n’avait pas noté que son père était tendu. Il semblait crispé alors qu’habituellement, faire les courses avec eux, particulièrement à Noël, le détendait et faisait naître ces si rares sourires qu’elle aimait tant lui voir.

- Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle d’une voix innocente.

- Non, tout va très bien, s’étonna son père.

Pas de « mon ange », releva Harmonie. Elle était sûre que quelque chose clochait. Est-ce que derrière son visage souriant, sa mère dissimulait aussi la même anxiété ? Etait-ce dû à l’attaque de la maison quelques mois auparavant ? Les Aurors n’avaient toujours pas réussi à mettre la main sur le ou les malfaiteurs, il était tout à fait plausible que ce soit cela qui les inquiète. Mais pourquoi ? S’attendaient-ils à ce qu’ils recommencent ?

Les courses se finirent au Chaudron Baveur où ils commandèrent cinq chocolats chauds avant de rentrer et Harmonie finit par oublier toutes ces questions pour se concentrer sur tous les paquets qu’elle avait achetés et qu’elle devait désormais emballer. Malheureusement, bien que sa mère lui ait appris un excellent sortilège pour faire les papiers cadeaux tout seuls, Harmonie n’était pas majeure et n’avait pas le droit d’user de la magie. Elle aurait pu confier l’emballage à sa mère mais elle tenait à tout préparer elle-même, ce pourquoi elle passa toute sa soirée à se débattre avec du scotch et des ciseaux pour rendre beaux ces présents.



Malgré l’heure tardive à laquelle Harmonie se coucha, elle fut la première levée le lendemain matin et était tranquillement en train de manger ses tartines de confiture quand Harry débarqua par la cheminée.

- Harry ! s’exclama-t-elle, mi-étonnée, mi-ravie.

- Bonjour Harmonie, la salua ce dernier. Tes parents ne sont pas encore levés ?

Harmonie fit « non » de la tête.

- Mais je peux leur laisser un message ou aller les réveiller, si tu veux, fit-elle en le voyant bien embêté et en remarquant qu’il portait sa robe d’Auror, ce qui indiquait qu’il était là pour le travail.

- Non ce n’est pas grave, je repasserai, décida-t-il après un instant d’hésitation. Ou alors qu’ils me recontactent. J’ai des nouvelles au sujet du symbole.

- Quel symbole ? demanda Harmonie.

Harry la détailla un instant en réalisant qu’il venait de commettre un impair et secoua la tête, rendant ses cheveux déjà ébouriffés encore plus en pagaille.

- Ils comprendront, déclara-t-il.

- Mais… voulut insister Harmonie.

- Non, non, non, n’imagine pas que tu vas pouvoir m’arracher quoique ce soit, je suis incorruptible, déclara Harry dans un rire, se détendant momentanément alors qu’il abandonnait l’expression crispée qu’il abordait l’instant précédent.

- Si tu ne me dis pas, pas de tartine à la confiture, déclara Harmonie en croisant les bras, comme lorsqu’elle était enfant.

- C’est du chantage ?

- Non, un marché, rectifia la jeune fille.

Harry éclata de rire et lui vola sa tartine. Harmonie tenta bien de la reprendre mais l’adulte était bien trop grand pour elle.

- Tu ressembles trop à ton père, prends plus exemple sur ta mère, déclara Harry. Allez, je te laisse, j’ai du travail. Passe le message à tes parents et merci pour ta tartine.

- Voleur, lui lança Harmonie avant de retourner à la cuisine se faire une tartine en boudant.



Il y avait des araignées, partout, énormes… Puis du feu. Un feu omniprésent, dévorant. Des cris aussi. Ceux de deux femmes qui se superposaient l’un à l’autre. Ginny, Hermione.

Elle voit sa mère, loin devant elle, et se met à courir. Elle court de toutes ses forces mais c’est comme si elle était engluée, incapable d’avancer, incapable d’accélérer. Et pendant ce temps elle voit sa mère s’éloigner et ses yeux s’écarquillent d’horreur quand les flammes la dévorent et qu’une odeur âcre de fumée la prend à la gorge.

Ensuite elle ne sait plus, elle ne se souvient plus. Elle croit qu’elle tombe d’une hauteur vertigineuse mais en même temps, elle se redresse dans son lit, tremblante et trempée de sueur, incapable de dormir sans que son passé ne revienne la hanter.

Elle se lève avec difficultés, atteint la salle de bain qui jouxte sa chambre, se verse de l’eau sur le visage. Une première fois, une deuxième fois, une troisième fois. Elle s’observe dans le miroir, pâle à faire peur. Son rythme cardiaque n’a pas ralenti. Cette fois-ci, il n’y a personne pour la prendre dans ses bras et lui dire qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar, que d’un nogaryo. Il n’y a personne auprès de qui elle peut aller se blottir pour dormir.

Mais le pire c’est de réaliser qu’elle fait toujours les mêmes cauchemars, des cauchemars qui la pourchassent depuis sa toute petite enfance et qui peu à peu prennent un sens. Ce feu qu’elle ne savait expliquer, elle comprend qu’il s’agit de l’incendie du Terrier dans lequel a péri Charlie.

Charlie… Elle essaie de se rappeler d’une image, d’un visage, d’une voix, et n’y parvient pas. Pourtant il paraît qu’elle aimait beaucoup Charlie et savoir qu’elle n’arrive pas à se souvenir de lui fait encore plus mal que le souvenir dévorant de ces flammes de l’enfer.

Ces araignées aussi, elle savait les expliquer. Elles symbolisaient l’humidité, le froid, la solitude, la prison. En un mot, la cage.



En y repensant Harmonie sentit la tête lui tourner et s’affala sur son lit, les paumes tournées vers le haut, les yeux perdus sur ses rideaux de baldaquins. Elle n’avait jamais parlé à personne de tout cela. Quand en serait-elle enfin débarrassée ? Elle avait entendu Grey une fois raconter que parfois, parler à une psychologue permettait d’évacuer ses peurs et ses angoisses les plus profondes, mais Harmonie ne se voyait pas aller raconter ce qu’elle avait vécu à qui que ce soit. C’était trop horrible, trop dérangeant.

Son souffle finit par s’apaiser et ses yeux se fermèrent tous seuls. Elle se remit sous les couvertures, les serrant fort contre elle pour se protéger, allant même jusqu’à glisser sa tête dessous.

Demain serait son anniversaire et le surlendemain, les premiers invités arriveraient à la maison, tout le monde serait joyeux et ces cauchemars lui paraîtront bien lointain, elle le savait, mais pour l’instant ils étaient encore omniprésents.

Etait-ce la nouvelle lune cette nuit ? Harmonie n’en savait rien.

- Merci Hécate, souffla-t-elle avec rancœur avant de se rendormir.
Chapitre 36 : Golem by Realgya
Author's Notes:
Bonne lecture à tous !
- Badaboum !

Harmonie cria, étouffa, se débattit comme une folle furieuse pour se dégager de l’étreinte qui l’emprisonnait. Quand elle émergea enfin d’un bond de son lit, faisant tomber tous les draps au sol au passage, elle s’appuya contre un mur, la respiration sifflante, et dévisagea les deux têtes curieuses qui la regardaient depuis son lit.

- Tu es fâchée ? demanda Atlante avec les larmes aux yeux alors qu’Antartik fronçait les sourcils, réfléchissant intensément pour essayer de comprendre sa réaction.

- Ah oui, badaboum, souffla Harmonie.

Ce n’était pas la première fois qu’elle y avait le droit mais c’était rare, tellement rare.

- Ce n’est rien, pardon, fit-elle maladroitement, ne voulant pas affoler ses frères.

Ce n’était pas de leur faute si elle avait mal dormi pendant la nuit et que le réveil était… difficile.

- Joyeux anniversaire mon ange !

Leur mère entra dans la chambre à ce moment-là, un doux sourire aux lèvres, et alla la prendre dans ses bras pour l’embrasser.

- Je t’ai préparé ton petit-déjeuner, viens, fit-elle en l’entraînant hors de la pièce.

Harmonie attrapa une veste au passage, l’enfila et suivit Hermione dans la cuisine, Antartik et Atlante sur ses talons.

- On t’a fait peur ? demanda Atlante.

- Non… enfin oui. Un peu, avoua Harmonie.

- Pourquoi ?

Sa grande sœur cligna des yeux.

- C’est toi qui nous a fait peur, déclara Antartik.

- Pardon, répéta Harmonie.

- Tu pensais qu’on était un cauchemar, décréta Atlante.

Antartik hocha la tête, tout à fait d’accord. Harmonie acquiesça négligemment avant de croiser le regard soucieux de sa mère.

- J’ai mal dormi, c’est tout, lâcha-t-elle en regardant ailleurs.

Hermione paraissait sceptique mais ne commenta pas. Harmonie ne savait pas si elle l’en remerciait ou lui en voulait.



La journée se déroula dans la joie et la bonne humeur, en particulier lors de l’ouverture des cadeaux. Cependant dès quatre heures Harmonie se sentit extrêmement fatiguée, se traîna jusqu’à son lit et s’endormit d’un coup. Quand elle reprit conscience, elle jeta un regard étrange à sa montre qui indiquait midi, la croyant déréglée, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse la voix de Neville en provenance du salon. S’il était déjà là, c’était qu’elle avait dormi près de vingt heure d’affilée. Une première !

La maison fut bientôt grouillante de monde. Les festivités devaient durer plusieurs jours et tous les invités avaient été répartis dans les chambres de la maison. Le temps de quelques nuits, Harmonie devrait donc accueillir Victoire et Roxanne dans sa chambre. Lily et Rose râleraient comme de coutume, car elles voudraient dormir avec les grandes, mais finiraient par se laisser coucher avec Albus, Hugo et Molly. Fred resterait avec ses parents dans son lit pliant pour bébés. Quant à Teddy, Kevin et James, ils dormiraient avec les jumeaux et Harmonie priait pour qu’exceptionnellement, ils ne fassent pas trop de bêtises. Quand les petits étaient tous les quatre ensemble, ils pouvaient être terribles, et Teddy passait plutôt son temps à les encourager qu’à les surveiller.

Harmonie gardait des souvenirs assez confus de cette période de préparation avant Noël. Elle avait passé des journées entières sous les couettes, dans son lit, avec la tête qui tourne et l’impression de mourir de chaud. Ce devait être la fatigue, du moins le pensait-elle jusqu’à qu’elle sente mille aiguilles lui transpercer le corps et qu’elle se mette à trembler, serrant ses couvertures fort contre elle. Elle mordit dans son coussin pour ne pas crier et attendit que cela passe, silencieusement.

Quand enfin la douleur s’estompa, elle plongea immédiatement dans un sommeil profond et s’en réveilla plusieurs heures plus tard l’esprit plongé dans le brouillard sans trop se rappeler de ce qui avait précédé la veille.



- Asteria, entre je t’en prie, déclara Draco avec un grand sourire en accueillant la jeune femme la veille de Noël. Je vais te faire visiter.

Hermione jeta un regard lourd de menaces à son époux mais ce dernier l’ignora royalement. C’était juste un avertissement. Elle secoua la tête et regarda sa montre. Agacée elle rejoignit Ginny dans le salon. Cette dernière discutait avec Lilia et le sujet tournait principalement autour des enfants.

- Au fait Hermione, demanda l’atlante en se tournant vers son hôtesse, si c’était possible j’aurai préféré que Dayan dorme avec les autres enfants. Il ne le demandera sûrement pas, ou même ne le voudra pas, mais j’y tiens. Il est si solitaire en ce moment, je dois avouer que je m’inquiète. Il a passé tout le début des vacances au lit. Je crois qu’il déprime, alors peut-être que s’il était plus en contact avec d’autres adolescents…

- Il n’y a aucun souci Lilia, la rassura Hermione. Il n’y a plus de place dans la chambre des garçons et on ne peut pas le faire dormir avec les petits, mais je suis sûre que les filles ne verront pas d’inconvénient à ce il dorme avec elles. La chambre d’Harmonie est suffisamment spacieuse pour accueillir un matelas supplémentaire.

- Merci, sourit Lilia, visiblement soulagée. Je me fais tellement de souci depuis… cette fâcheuse… aventure.

Elle grimaça et jeta un coup d’œil à la ronde, comme pour vérifier que personne ne les écoutait.

- Dès qu’Edgar en entend parler il commence à se plaindre et à râler contre Poudlard, leur confia-t-elle en baissant la voix. Mais je sais bien que l’école n’y ait pour rien.

- Bien sûr, répondit poliment Hermione sans trop y croire.

- Hermione.

La jeune femme sursauta avant de se retourner vers Anahak. Ce dernier lui proposa une flûte de champagne qu’elle accepta volontiers avant de capter le regard de Draco posé sur elle alors qu’il revenait de sa visite avec Asteria. Elle faillit s’en mordre les doigts avant de juger qu’elle ne faisait rien de mal et qu’il n’y avait aucune raison pour qu’elle se sente coupable.

- Au fait Ginny, Harry travaille toujours ? demanda Hermione.

- Oui, confirma son amie. J’espère qu’il n’oubliera pas de venir ce soir, il est capable de passer la nuit au Ministère.

- Mais il n’a pas le droit à des congés ? s’enquit Hermione.

- Il a refusé de les prendre.

Hermione fronça les sourcils avant de comprendre.

- Il s’occupe de notre dossier, c’est cela ? demanda-t-elle confirmation.

Ginny opina de la tête et Hermione fit une grimace agacée.

- Je lui ai pourtant dit des dizaines de fois que ça pouvait attendre ! s’agaça Hermione.

- Si tu es en danger…

- J’étais bien plus en danger sous le règne de terreur de Voldemort et pourtant je suis toujours là ! Il ne devrait pas…

- Tu as pensé à tes enfants, coupa un peu brutalement Ginny.

Hermione resta sans voix.

- Laisse-le faire, conclut son amie avant de s’éloigner vers Luna.

Lilia de son côté rejoignit Goubo, Blaise et Daphné, de sorte qu’Hermione resta seule près de la cheminée, pensive. Elle secoua vivement la tête pour chasser ses idées noires et aperçut du coin de l’œil Draco et Asteria s’éclipser dans le jardin. Cela la mit immédiatement de mauvaise humeur et elle se dirigea à grands pas vers la cuisine. Elle mettrait un peu d’ordre, ferait la vaisselle, préparerait à manger. N’importe quoi qui puisse l’occuper une fois qu’elle aurait gentiment congédié Kawi et Fowki.

Elle en était à laver sa troisième assiette quand Anahak surgit dans la pièce et entreprit de lui faire la conversation. Ils parlèrent de tout et de rien un bon moment et cela remonta très vite le moral à Hermione. Anahak avait une sorte de don pour la faire rire, sachant toujours la mettre à l’aise et lui faire oublier ses soucis.

- Hermione ? les interrompit Percy en passant la tête dans l’entrebâillement de la porte. Ah tu es là ! Harry vient d’arriver et te cherche partout depuis tout à l’heure.

- J’arrive tout de suite.

Hermione se faufila entre les groupes de personnes, croisant Andromeda, Narcissa et Augusta et faisant un large détour pour éviter Blaise, Daphné, Marcus et Lucius en grande conversation sur l’économie actuelle du monde magique. Elle retrouva Harry dans un coin et le conduisit à la bibliothèque pour qu’ils aient moins de bruit. Draco les rejoignit miraculeusement en chemin et tous trois s’isolèrent dans la vaste pièce.

- C’est beaucoup plus calme ici, commenta Harry.

- Je t’avais dit de décrocher du boulot, ne put s’empêcher de lui reprocher Hermione. Surtout depuis que vous avez localisé l’agresseur en Italie.

- Justement Hermione, répliqua Harry. Il fallait essayer de le coincer.

- Tu aurais pu laisser les autres Aurors s’en charger. Tu prends cette affaire trop à cœur.

Harry eut un sourire amer et Hermione poussa un léger soupir.

- Mais sinon, quelles sont les nouvelles ? demanda Draco.

- Ca y est, on l’a coincé, et c’est beaucoup plus grave que ce que l’on pensait. Enfin, je ne veux pas vous inquiéter, mais vous devez être prévenus, fit Harry avec sérieux.

- Développe, ordonna Draco.

Harry et lui se défièrent un instant du regard mais l’Auror se tourna subitement vers Hermione, occultant son rival.

- Il semblerait que tu sois bien la cible d’une commande de meurtre, mais c’est plus complexe que cela. Nous avons essayé de faire parler l’homme interpelé mais ce dernier ne nous répondait que par monosyllabes, quand il ne nous grognait pas dessus. Il semblait… un peu fou, dépourvu de raison.

- De toute façon il faut être fou pour être tueur à gages, décréta Draco en haussant les épaules.

- Son comportement nous a d’abord laissé perplexe, l’ignora Harry, et puis nous lui avons fait passé quelques sorts de désenchantement plus poussé, pour lever un éventuel sortilège conçu pour l’empêcher de parler ou pour modifier son apparence.

L’Auror marqua une pause, ce qui exaspéra Draco.

- Et… le poussa-t-il à reprendre.

- Un golem, lâcha sèchement Harry.

Hermione mit sa main sur sa bouche, horrifiée, et Draco grimaça. Tous deux savaient parfaitement ce qu’était un golem, lui pour en avoir entendu parler lorsque les Mangemorts avaient envahi le manoir familial, elle pour l’avoir lu dans des livres de sorcellerie poussés. Il s’agissait de magie noire d’un niveau avancé qui demandait une maîtrise remarquable et permettait de prendre possession des corps des morts et de s’en servir comme pantins. L’équivalent d’un inferius en plus intelligent, capable de se fondre dans une foule sans éveiller les soupçons et de se faire passer pour une personne normale.

- Ta photo retrouvée est le médium qui sert à maintenir l’envoûtement, reprit Harry. Le croissant de lune doit être la marque de celui qui l’a lancé. Une fois la photo perdue, le golem s’est retrouvé incapable de reconnaître sa victime. On l’a repéré en Italie et on a pu l’arrêter assez facilement. Il… tuait quiconque l’approchait de sexe féminin, brune et d’à peu près ton âge. Comme s’il essayait de se souvenir de toi.

- C’est bon on a compris le principe, tu peux abréger les détails, coupa Draco en remarquant à quel point sa femme avait blanchi.

- Pardon, s’excusa Harry. Hermione, ça va aller ?

Cette dernière fit oui de la tête en pensant non au plus profond d’elle-même. Elle sentit plus qu’elle ne vit Draco la prendre dans ses bras.

- Il y en aura d’autres, pas vrai ? demanda-t-elle d’une voix sèche.

- On aura le fou derrière tout ça avant, ne t’inquiète pas, fit Harry d’une voix pleine de conviction en la regardant dans les yeux.

Elle y croyait à ces yeux, à ce regard vert émeraude qui lui disait qu’il ne lui arriverait rien. Elle y avait toujours cru, lors de la guerre, lors de la période sans magie, lorsqu’il l’avait aidé à retrouver Harmonie. Harry était son frère de cœur, elle avait une confiance inébranlable en lui. S’il disait qu’il aurait ce futur mage noir en puissance, il l’aurait. Après tout, il était un professionnel en anéantissement de sorciers maléfiques. Harry Potter, le Survivant, l’Elu. Et en même temps juste son meilleur ami avec un cœur en or et un courage à toute épreuve.

- Ne t’inquiète pas.

- Je ne m’inquiète pas, souffla-t-elle.

Elle fronça les sourcils.

- Tu devrais aller retrouver Ginny. Elle ne le montre pas mais je pense qu’elle se fait du souci pour toi. De plus on dirait que tu n’as pas mangé depuis des jours.

- C’est presque vrai, concéda piteusement Harry.

- File. Et tu as interdiction de repartir travailler avant la fin des fêtes des Noël.

- Tu veux me séquestrer ?

- Parfaitement !

Harry lui sourit, déposa un baiser sur son front et s’en alla, laissant Draco et Hermione seuls dans la bibliothèque.

- Je suppose, commença Draco, qu’il serait mal avisé de te demander maintenant ce que tu faisais dans la cuisine avec cet abruti d’Anahak.

- Mais ça ne m’empêchera pas de te demander ce que tu fichais dehors avec cette pimbêche d’Asteria par ce froid, rétorqua froidement Hermione.

L’étreinte des bras de Draco autour d’elle se resserra.

- Un partout, égalité, souffla-t-il. Mais tu ne trouves pas tout cela extrêmement puéril ?

- C’est toi qui a commencé !

- Je sais, sourit Draco.
Chapitre 37 : Murmures sur l'oreiller by Realgya
Author's Notes:
Chapitre où on apprend des choses sans en apprendre. Je vous laisse voir ça par vous-même. Bonne lecture !
- Au lit tout le monde ! déclara Hermione. Sinon le Père Noël ne passera pas.

- Moque-toi de nous on ne dira rien, rit Teddy.

- Zou au lit les petits ! ria Arthur en poussant tout le monde dans les chambres.

- Ah Dayan !

Hermione intercepta le jeune homme alors qu’il suivait ses parents.

- Je t’ai installé ton lit avec les filles.

Elle comprit nettement à son expression qu’il n’en était pas particulièrement ravi mais le sourire de Lilia dans son dos la convainquit d’insister.

- Lui il peut et pas moi ! s’offusqua Teddy.

- Teddy ne recommence pas, intervint Harry. Tu connais les règles, elles n’ont jamais changé depuis…

- Depuis que mamie Molly les a établies, intervint Ginny, exaspérée. Mais on pourrait les remettre à jour, non ? De toute manière il passe son temps la nuit à sortir de sa chambre pour rejoindre les filles, autant qu’il y soit installé directement !

Teddy opina vigoureusement de la tête et il fut convenu qu’il pourrait dormir avec les jeunes de son âge. Le déménagement de son matelas se traduisit par d’innombrables plaintes de la part de Kevin, James, Atlante et Antartik.

- Bon ça suffit les mioches maintenant, craqua Maria en les renvoyant du seuil de leur chambre devant laquelle ils faisaient le pied de grue.

- Rendez nous Teddy ! Rendez nous Teddy ! scanda son frère avant de s’enfuir en courant quand sa sœur fit mine de le chasser.

- On va faire la grève de la faim, vous savez, fit solennellement James.

- Ca fera plus de pudding pour nous, surtout ne te gêne pas, déclara Maria, pragmatique.

Les garçons finirent cependant par repartir vers leur chambre en traînant des pieds sous les réprimandes de Ginny.

- Oh un baleigno, entendirent-ils monologuer Luna toute seule devant une peinture avant qu’Hannah, la fiancée de Neville, ne lui rappelle que sa chambre était à l’étage du dessous.

- Toutes ces jolies filles rien que pour nous, on a de la chance, n’est-ce pas Dayan ? lança Teddy, espiègle, en installant son matelas entre celui de Victoire et de Maria.

L’atlante ne répondit pas, se contentant de s’installer silencieusement de l’autre côté de Victoire, contre le mur. Roxanne grimpa dans le lit à côté d’Harmonie et sortit son bloc-notes.

- Tu ne vas pas remettre ça tout de même ? s’exclama Teddy.

- Personne ne t’a demandé de venir dormir avec nous, se buta Roxanne. On va commencer par Harmonie.

- On commence toujours par moi, soupira la concernée.

- Je connais déjà tout de ma sœur, Sara n’est pas là, Teddy et Maria refusent de me répondre et Dayan ne sait pas encore de quoi il s’agit, donc je commence par toi, sourit Roxanne.

Harmonie fixa son amie dans les yeux avant de répondre.

- Personne.

- Vraiment ? Je ne te crois pas, déclara Roxanne.

- Tu es insupportable, lâcha Harmonie.

- La grande passion de Roxanne, c’est de nous faire parler de tous les beaux garçons et les belles filles de Poudlard, expliqua Victoire en aparté à Dayan. Mais c’est surtout pour se donner un prétexte pour pouvoir ensuite déblatérer pendant des heures sur ses propres amours.

- Je t’ai entendu, clama Roxanne en envoyant un coussin sur Victoire.

- Vous êtes sœurs ? demanda innocemment Dayan alors que son interlocutrice évitait le projectile.

- Oui, Roxanne est ma cadette de deux ans, confirma-t-elle.

- Je ne t’ai jamais croisé à Poudlard, reprit Dayan à l’attention de Roxanne.

- C’est normal, je n’y suis pas, répondit la jeune fille avec un sourire.

- Tu veux dire que tu n’es pas sorcière ?

- Ah si ! s’exclama Roxanne en se redressant. Mais je n’étudie pas à Poudlard, mais à Beauxbâtons. Je ne voulais pas être dans le même collège que Victoire.

- Ne demande pas pourquoi, c’est compliqué, chuchota Teddy. Une histoire de crise d’identité, de pression de la sœur aînée, de jalousie ou je ne sais quoi…

Teddy fut moins habile que Victoire pour éviter le coussin rageur que Roxanne lui lança.

- Dis Dayan, quelles filles trouves-tu jolie ? demanda la benjamine du groupe. Teddy ne fait que nous répéter que les blondes sont les plus belles mais on sait toutes ici qu’il dit cela uniquement pour nous faire plaisir. Or on voudrait le point de vue d’un garçon objectif.

- Je suppose que je dirai que ce sont les plus naturelles si je m’intéressais à la chose, répondit Dayan avec un haussement d’épaules.

- Tu préfères les garçons ? demanda Roxanne sans aucun complexe.

- Non.

- Tu ne t’intéresses ni aux filles, ni aux garçons ? C’est étrange…

- Disons que je me destine au célibat.

Roxanne cligna des yeux. De son côté, Harmonie laissa de la place à Victoire sur le lit et toutes deux se glissèrent sous les couettes, attentives à la conversation. C’était la première fois qu’Harmonie entendait Dayan se livrer. Mais comme Victoire le disait, Roxanne avait une capacité étonnante à faire parler les gens.

- Pourquoi ? Comme ça ou il y a une motivation profonde derrière ? Tu n’as pas peur de finir par t’ennuyer tout seul ?

- J’y trouve ma satisfaction, répondit Dayan avec un haussement d’épaules.

- Mes respects en tout cas, c’est un engagement auquel moi-même je ne pourrai jamais me tenir, déclara Teddy.

- Comme si tu étais déjà sortie avec une fille, le taquina Maria.

- Qu’est-ce que tu en sais ? répondit Teddy avec un sourire charmeur.

Harmonie sentit Victoire se raidir à côté d’elle et lui serra la main pour la détendre.

- Cousine, tu ne veux pas demander à Kawi de nous apporter du chocolat ? Une soirée sans grignoter, c’est triste.

- Kawi a autre chose à faire que nous apporter du chocolat. En plus ça salirait les draps, répondit Harmonie.

- Ca me fait toujours bizarre qu’il t’appelle comme ça, j’oublie tout le temps que vous êtes cousins, chuchota Victoire à Harmonie.

- Au deuxième degré, c’est loin, minimisa celle-ci.

- Si tu le dis, souffla Victoire.

Harmonie sourit et appuya sa tête sur ses coudes. Ses yeux se fermèrent à moitié et elle repensa aux paroles de Dayan. Ainsi il se destinait au célibat ? Il n’avait pas l’air d’avoir envie de s’étendre sur le sujet mais Harmonie aurait bien aimé en apprendre plus. Elle avait l’impression d’avoir un poids dans l’estomac depuis qu’il en avait parlé. Pourtant elle n’était pas spécialement triste, ce n’était pas comme si elle était amoureuse de Dayan, si ?

- Au fait je ne t’ai pas dit, fit doucement Victoire en ignorant sa sœur qui s’était mise à expliquer à Dayan, Maria et Teddy quels étaient les garçons les plus craquants de son académie, j’ai trouvé ce qu’était la lune d’Hécate.

- Je t’écoute, chuchota Harmonie, intéressée.

- Ce serait un croissant de lune avec les deux pointes tournées vers le haut. Apparemment chaque apparition de cette lune prédirait des changements radicaux. Des grandes catastrophes, des évènements particuliers, du changement… Il paraît aussi qu’elle changerait même l’orbite des astres. Il faudra se renseigner auprès de Starkey. Il n’est pas commode mais nul ne connaît l’astronomie mieux que lui.

- Sauf que si tu lui dis que c’est pour un devoir de Divination il va faire la grimace, sourit Harmonie. Je ne suis pas sûr qu’il donne beaucoup de crédibilité à cette matière.

Victoire pouffa, s’attirant un regard curieux de la part de Teddy.

- Continue d’écouter le monologue si intéressant de ma sœur, va ! lui lança-t-elle en riant.

- D’après Roxanne, l’idéal masculin serait grand, musclé, roux, les cheveux longs, les yeux marron ou bleu, sans piercing et avec un nez aquilin, expliqua Teddy.

- C’est important le nez aquilin, se moqua Victoire.

- Parfaitement, râla Roxanne.

- Comme ça ? demanda Teddy en utilisant ses dons de métamorphomage pour prendre l’apparence de l’idéal masculin de la jeune fille.

- Oh ! Exactement, c’est tout à fait ça ! déclara cette dernière, ravie.

Les filles n’osaient jamais demander à Teddy d’utiliser ses pouvoirs, surtout à cause de l’insistance d’Harry pour que le jeune homme garde la même apparence le temps qu’il grandisse et forge son identité. Cependant elles étaient toujours enchantées quand il leur en faisait une démonstration et à partir de ce moment-là lui demandaient de changer de plein de manières différentes. C’était comme un jeu que Teddy ouvrait et qu’il ne pouvait plus arrêter avant que ses amies ne se soient lassées.

Sous leurs rires, il changea plusieurs fois la forme de son nez, puis la couleur de ses yeux, les coins de ses joues, ses oreilles, sa bouche, sa couleur de cheveux. Maria, Victoire, Roxanne et Harmonie étaient fascinées, comme à chaque fois.

- Il faudrait peut-être penser à dormir, fit remarquer Dayan au bout d’un moment.

- Hey, je vais essayer de changer de couleur de peau, déclara Teddy en se tournant vers l’atlante.

Sa peau tourna au gris, puis au marron, au jaune, au rouge, au blanc laiteux, au vert fluo même, mais il n’arriva pas à trouver comment devenir bleu.

- Il va falloir que je m’entraîne, soupira-t-il.

- En attendant Dayan a raison, il faut dormir, déclara Harmonie. Victoire, tu peux éteindre la lumière en retournant dans ton lit s’il te plaît ?

La jeune femme leva les yeux au ciel mais obtempéra.

- Bonne nuit tout le monde, s’exclama Roxanne en s’enfonçant sous les couettes auprès d’Harmonie.

- Bonne nuit, lui répondirent des voix ensommeillées.
Chapitre 38 : Cadeaux by Realgya
Author's Notes:
Ca y est ma fic a deux ans ! (Et là je suis désespérée ! Comment ai-je fait mon compte pour avancer aussi lentement ? En tout cas elle sera fini avant son troisième anniversaire, je vous en fais la promesse !)
Voici donc le dernier chapitre que j'ai de réserve. J'ai eu du mal à trouver l'inspiration pour la fin et finalement... Bah vous verrez bien.
Bonne lecture à tous !
Harmonie se réveilla trempée de sueur et les draps totalement humides. Le soleil n’était pas encore levé mais la chambre était vide. Apparemment les autres étaient déjà partis petit-déjeuner. Il ne restait que Dayan, allongé sur le dos, les yeux clos. Visiblement il avait très chaud aussi.

- Salut ! murmura timidement Harmonie en le voyant bouger.

Il ouvrit les yeux pour la regarder, les referma. Il était très pâle.

- Ils doivent nous attendre pour ouvrir les cadeaux. Si nous ne sommes pas levés avant le soleil, ils viendront nous chercher, l’informa-t-elle alors qu’elle voyait poindre les premiers rayons à l’horizon.

Dayan bougonna quelque chose qu’Harmonie ne réussit pas à distinguer mais se redressa. Il s’assit sur son matelas, les yeux vitreux, et s’adossa au mur. Harmonie ne le lâcha pas du regard.

- A quoi tu penses ?

Il lui retourna un regard surpris.

- C’est à moi que tu poses la question ?

- Il n’y a que toi, lui fit remarquer Harmonie.

Dayan secoua la tête et l’ignora.

- C’est le genre de questions que je pose aux gens que je connais autour de moi, lâcha Harmonie. Surtout le matin.

- Dans ce cas fais comme si tu ne me connaissais pas, murmura Dayan.

- Tu es chez moi, lui rappela Harmonie, un brin acide.

- Si seulement j’avais eu le choix…

Mal. Ca faisait mal. Harmonie sentit des picotements le long de ses bras et se crispa. Etait-ce les paroles dures de Dayan qui lui faisaient cet effet ? Non, il y avait autre chose. Une vraie douleur, physique. Comment se pouvait-il qu’elle dorme aussi mal ces dernières nuits ? Elle passait la journée au lit mais était toujours aussi fatiguée.

Elle quitta son lit pour tituber jusqu’à son armoire. Cependant elle s’écroula avant de l’avoir atteinte et resta allongée sur le dos, à regarder le plafond.

- C’est joli.

Harmonie ne sursauta même pas en entendant Dayan faire un compliment, chose pourtant fort rare.

- Qu’est-ce qui est joli ? demanda-t-elle.

- Ton plafond étoilé.

- C’est un sortilège de ma mère, indiqua la jeune femme.

Ils replongèrent dans le silence et restèrent immobiles de longues minutes, à ne rien faire d’autre que de regarder le même plafond. Ce furent les bruits de pas précipités dans les escaliers qui les tirèrent de leur torpeur. Le jour serait bientôt là et si elle voulait éviter un nouveau Badaboum, il valait mieux pour Harmonie qu’elle se lève.



Harmonie vit défiler la journée comme dans un rêve. Les rires, les sourires, les exclamations de joie… Elle ne fit même pas attention à l’attitude de Dayan quand il découvrit le cadeau qu’elle lui avait fait. Elle se sentait mal et resta assise sur un canapé, avec cette sensation persistante que de minuscules aiguilles effleuraient sa peau, prêtes à s’y enfoncer si elle leur en donnait une occasion ou une raison.

Le soir venu, les invités partirent l’un après l’autre mais elle ne se rappelait pas qu’ils soient venus lui dire au revoir. Pourtant ils avaient bien dû le faire, en particulier ses grands-mères dont elle n’avait pourtant aucun souvenir de les avoir vus dans la journée, tant la mère d’Hermione que celle de Draco.

Le seul dont elle se rappelait, c’était Teddy qui l’avait serrée dans ses bras à l’en étouffer. Etait-ce bon signe de ne se rappeler uniquement de la personne qui avait failli vous tuer ? En termes d’instinct de survie, c’était sûrement le mieux, se fit-elle la réflexion en retournant dans sa chambre.

Elle dut se frotter les yeux plusieurs fois avant de réussir à assimiler l’image qui s’offrait à elle. Sur sa table de chevet était disposée dans un vase de cristal une magnifique fleur aux pétales glacés.

- Un lys de glace, chuchota Harmonie, éberluée d’en voir un en vrai.

- Il te plaît ? lui demanda sa mère dans son dos. C’est Dayan qui te l’a apporté. Il m’a demandé un vase et l’a laissé caché dans la cuisine jusqu’à son départ pour que tu ais la surprise, lui raconta-t-elle.

- Il est magnifique, souffla la jeune femme en s’en approchant. Mais il va fondre au Printemps, se lamenta-t-elle.

- Sûrement pas avec l’enchantement que j’ai posé dessus, la rassura sa mère.

Harmonie fila se réfugier dans ses bras et posa deux énormes baisers sur ses joues pour la remercier.

- Au fait, chuchota-t-elle tandis que sa mère la berçait. Pour cette attaque dont nous avons été victime…

Elle sentit Hermione se raidir et choisit de laisser tomber le sujet. Elle ne tirerait rien de sa mère qui commençait déjà à s’écarter.

- Harmonie, ta seule préoccupation devrait être tes études, à ton âge, lui déclara-t-elle avec sérieux.

- Ce n’était pas ton cas à mon âge, lui fit-elle remarquer.

- Et j’aurai préféré que ce soit le cas, répondit gravement Hermione.

Harmonie ne répliqua rien.



Harmonie passa le reste de la journée à languir sur son lit, en observant tantôt son plafond, tantôt la fleur qui ornait désormais sa table de chevet. Le lys de glace la fit naturellement penser à Dayan. Ainsi donc il se destinait au célibat… Etait-ce pour cela qu’il était si froid ? Si solitaire ? Mais ne se lier amoureusement avec personne ne devrait pas l’empêcher d’avoir des amis ? Ou alors, se fit-elle la réflexion, il évite de se lier pour se protéger, pour ne pas tomber amoureux. Tout dépendait de savoir s’il avait choisi le célibat car personne ne lui plairait jamais ou pour une autre raison qui le forcerait à ne devoir aimer personne. Les deux cas étaient possibles.

Le premier découlerait du fait qu’il soit si froid et distant avec tout le monde, ce serait une conséquence. Le second expliquerait qu’il cherche à mettre de la distance pour ne pas risquer de tomber amoureux et d’en souffrir. Ce serait une cause. Tout revenait donc à déterminer les raisons de ce célibat, mais malheureusement Harmonie doutait qu’il lui en parle. En même temps, avant Noël, elle n’aurait jamais pu imaginer qu’il évoque son étrange choix.

Elle en revint au fameux secret que Dayan lui cachait, des raisons pour lesquelles il ne la reconnaissait pas ou prétendait ne pas la connaître. Etait-ce juste un moyen de plus pour mettre de la distance entre eux ? Pourtant ces temps-ci, en particulier avec les cours de rattrapage qu’il lui avait donné, la distance entre eux se réduisait. Pour mieux s’agrandir de nouveau l’instant suivant, songea Harmonie en repensant aux froides paroles qu’il lui avait adressées pendant son bref séjour.

Ce lys était vraiment magnifique. Le lui aurait-il offert s’il la supportait aussi difficilement qu’il essayait de le laisser paraître ? Sûrement pas.

Finalement tout était très compliqué et, loin d’être avancée sur les intentions de Dayan, Harmonie avait l’impression que le mystère autour de lui s’épaississait. Cela n’amoindrit cependant en rien sa motivation pour éclaircir ces nébuleux secrets. Victoire avait-elle raison ? Etait-elle tombée amoureuse de lui ? Objectivement elle devait bien admettre qu’il y avait de fortes chances pour, mais elle se refusait d’y croire.

Tout cela était bien compliqué.

Dans moins d’une semaine elle retournait à Poudlard, peut-être certaines questions trouveraient-elles d’elle-même leur solution. Cependant, Harmonie ne pouvait s’empêcher d’en douter. Enfin, elle verrait bien.

- Harmonie ?

La jeune fille se releva et fit signe à Antartik d’entrer. Le petit garçon referma la porte derrière lui et monta sur le lit à côté de sa sœur.

- Dis Harmonie, pourquoi Atlante il peut faire des trucs que je ne peux pas faire ?

Son aînée fronça les sourcils.

- Comme quoi par exemple ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, répondit son petit frère. Monter sur les armoires, avoir les cheveux qui repoussent très vite quand maman les coupe et qu’on n’aime pas ça. C’est pas juste, les miens ils restent courts et moches. Ou sinon…

- Ou alors, ou bien, sinon, coupa machinalement Harmonie.

- Ou alors quand il a toujours un yaourt au chocolat en dessert alors qu’il reste que les caramels que tout le monde déteste sauf papa.

Antartik se tut, attendant une réponse qu’Harmonie ne pouvait lui donner. C’était à ses parents de lui parler et elle était étonnée qu’ils ne l’aient pas encore fait.

- C’est de la magie, Anta, murmura-t-elle doucement.

- Mais Atlante il n’a pas de baguette, contredit l’enfant.

- Non, mais quand on est petit, on fait de la magie sans baguette, sans s’en rendre compte. Tu te rappelles de l’histoire d’Harry ? Celle qu’il adore raconter où il a fait disparaître une vitre ?

Son frère hocha la tête.

- Et bien il n’avait pas encore de baguette magique à ce moment-là, poursuivit Harmonie. C’est de la magie un peu… brute, incontrôlable, enfantine.

- Mais alors pourquoi moi j’en fais pas ? demanda innocemment Antartik.

Harmonie sentit des larmes lui piquer les yeux mais se retint de pleurer. Il fallait qu’elle soit forte pour son frère, il fallait qu’elle tienne bon.

- Je… je ne sais pas Anta, tu devrais demander à papa et maman, fit-elle en se traitant intérieurement de lâche.

Elle n’était pas franche en toute circonstance, elle n’était pas courageuse. En même temps, ses parents étaient adultes, ils sauraient sans doute mieux expliquer les choses qu’elle.

- J’ose pas, avoua Antartik.

Harmonie se mordit la lèvre pour se retenir de pleurer.

- Ils ne vont pas te manger tu sais, essaya-t-elle de le faire rire. Tu n’as pas à avoir peur ou quoique ce soit. Tu sais… je pense que tu devrais vraiment aller leur demander.

Son petit frère hocha la tête, à moitié convaincu. Il se roula en boule près d’elle mais était agité, n’arrivait pas à trouver le repos. Finalement au bout d’une dizaine de minutes il se releva, fit un bisou sur la joue de sa sœur et sortit en courant à moitié de la chambre en refermant bien la porte derrière lui, comme Harmonie le leur demandait toujours.

Quand il fut parti, les larmes roulèrent toutes seules sur les joues d’Harmonie.
Chapitre 39 : Atlante by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Vous allez être content, voici un nouveau chapitre bien avant l'heure et le prochain ne tardera pas vu qu'il est déjà écrit =D Merci à la nuit d'écriture de hier soir sur 10000wordsanight bien que je ne doive absolument pas faire autre chose que travailler ^^'
Bonne lecture à tous !
PS: Combien d'entre vous trouveront le titre du prochain chapitre ? La question est ouverte :)
Cela faisait deux semaines qu’Harmonie était repartie pour Poudlard et qu’Antartik et Atlante allaient de nouveau tous les jours à l’école. C’était un établissement réservé aux enfants de sorciers, qu’ils en soient ou non eux-mêmes. Tous les enfants connaissaient l’existence de la magie sans être tous des sorciers.

Hermione savait qu’elle n’avait toujours pas expliqué à Antartik ce qu’était un cracmol et que c’était mal. Plus vite ce serait fait, moins son fils trouverait cela… dégradant ? Non ! s’énerva Hermione contre elle-même. Etre cracmol n’était rien de dégradant. C’était… normal. Voilà, c’était normal. Et c’est ainsi qu’il fallait qu’elle présente les choses à Antartik. Malheureusement elle n’en eut pas l’occasion.

Les garçons rentraient de l’école et la petite famille Malfoy était à table lorsque le problème éclata.

- Comment ça s’est passé aujourd’hui à l’école ? avait demandé gentiment Hermione à ses fils.

- Super bien ! s’était aussitôt exclamé Atlante.

Antartik ne répondait rien, remuant sa soupe avec mollesse.

- J’ai joué avec Dan et Chris à trap-trap, on s’est bien amusé, poursuivit Atlante.

- Et toi Antartik, tu n’as pas joué avec eux ? s’enquit Hermione.

- Non, répondit son frère à sa place alors qu’Antartik gardait le silence. Il a dit qu’il ne voulait pas jouer avec Chris.

- Pourquoi ça ? demanda Hermione.

- Il a dit que Chris était méchant, continua Atlante. Et après il est parti avec Sonia, la cousine de Roxanne.

La sœur du père de Fleur Weasley était moldue mais était toujours restée très proche de son frère et travaillait comme diplomate entre les communautés françaises moldue et sorcière. Sa fille, moldue également, s’était mariée à un homme ordinaire et leur fille, Sonia, n’était pas sorcière pour un sou. Cependant l’enfant savait que ses cousins au second degré l’étaient et avait naturellement été inscrite dans une école spécialisée comme sa mère avant elle. La décision avait, si Hermione se rappelait ce que Bill lui avait expliqué, généré moult conflits entre les deux parents mais finalement Sonia était contente là où elle était.

Hermione essaya de capter le regard d’Antartik en vain.

- Pourquoi trouves-tu que Chris est méchant ? s’enquit-elle.

C’était d’ordinaire un grand ami des jumeaux et elle ne comprenait pas comment ils avaient pu se disputer.

Antartik ne voulait toujours pas répondre. Sa mère interrogea Atlante du regard devant la mine exaspérée de son mari qui jugeait que les conflits de primaire devaient rester dans l’enceinte de l’école.

- Je ne sais pas, Anta devait être en colère et il s’est fâché avec Chris, déclara Atlante.

- Non ce n’est pas ça, contredit Antartik.

- C’est quoi alors ? exigea de savoir son frère.

Antartik se renfrogna.

- Anta, appela sa mère. Pourquoi vous vous êtes disputés ? Vous êtes amis depuis quatre ans et jusque là…

- Il m’a traité de cracmol, voilà ! s’écria Antartik avec humeur en renversant à moitié à soupe.

Hermione se figea. Atlante poussa une exclamation horrifiée et plaqua une main contre sa bouche.

- Il a fait ça ?

Sa voix était à la fois surprise et colérique. Hermione fronça les sourcils. Depuis quand ses enfants savaient-ils ce qu’était un cracmol ?

- Chris ! C’est un horrible scroutt à pétard ! s’exclama Atlante avec rage en frappant des poings contre la table.

- Atlante ! le réprimanda sa mère dans un sursaut.

- Mais c’est vrai ! se défendit l’enfant. Il n’avait pas le droit d’insulter mon frère !

- Mais… mais ce n’est pas une insulte, le reprit Hermione en blanchissant.

La situation lui échappait. Elle croisa le regard de Draco et ils n’eurent pas besoin de mots pour se comprendre. Draco avait toujours trouvé qu’Hermione surprotégeait trop ses enfants. Bien sûr, elle ne l’avait jamais écouté. Après tout ce qui était advenu à Harmonie, comment pouvait-elle trop les protéger ? Elle ne les protégeait pas assez, oui, répliquait-elle vertement quand il lui en faisait la remarque.

Cependant, en écoutant ses fils parler, elle ne pouvait que constater à quel point elle s’était fourvoyée.

- Les moldus, les cracmols, les sorciers, les nés-moldus, nous sommes tous égaux, ne vous l’ai-je pas déjà dit ? demanda-t-elle d’une voix autoritaire.

Ses fils prirent un air penaud.

- Oui mais les cracmols…

- Les cracmols sont comme les autres. Ce sont des moldus et il n’y a rien de mal à ça. De même qu’il est normal que Papi et Mamie soient moldus alors que je suis sorcière, il est normal d’être moldu en ayant des parents sorciers.

- Antonio a dit… voulut faire remarquer Atlante.

- Quel âge a Antonio ? coupa Hermione.

- Comme nous, répondit Atlante.

- Et tu crois qu’il en sait plus que moi ?

Son fils fit « non » de la tête.

- Moldu ou sorcier, ça ne change rien. Strictement rien, conclut Hermione avec force.

Elle crut voir Antartik esquisser un triste sourire mais n’en était pas sûre. Il fallait qu’elle lui parle. Vite.

Cependant elle n’en eut pas l’occasion après le repas. Même en laissant Kawi ranger Hermione avait encore plein de travail pour le bureau à régler dans l’heure, sans compter qu’elle devait répondre à ses parents, à leur voisine, à ses amis, à…

Elle aperçut Draco entraîner Antartik à part et baissa la tête. Elle avait l’impression d’avoir échoué quelque part.

- Maman ?

- Oui Atlante ?

- Est-ce qu’Antartik est… est un… cracmol ?

Le dernier mot avait été murmuré et Hermione se sentit vraiment bête. Elle aurait pourtant dû se douter que ses fils finiraient par se rendre compte de quelque chose mais non. Le même problème se posait d’ailleurs avec Harmonie. Devait-elle finalement lui parler de ce tueur à gages ? Elle sentait les choses sans pouvoir les expliquer, et ce devait être finalement pire que tout.

Décidant de remettre le cas d’Harmonie à plus tard, elle accompagna Atlante dans sa chambre et tous les deux s’assirent sur son lit.

- Qu’est-ce que ça changerait, si Antartik était un cracmol ? demanda-t-elle.

Atlante prit le temps de réfléchir.

- Il ne serait plus ton frère ? proposa Hermione.

- Anta sera toujours mon jumeau ! s’opposa furieusement Atlante.

- Vous vous aimerez moins ?

- Non !

Atlante fusilla sa mère du regard, faisant sourire cette dernière.

- Vous ne jouerez plus ensemble ?

- Bien sûr que si !

- Il ne vivra plus avec nous ?

- Non, fit le petit garçon en affichant un visage horrifié.

- Alors qu’est-ce que ça changerait ? reprit Hermione.

Elle laissa le temps à son fils de répondre.

- Rien, conclut-il.

- Exactement, approuva sa mère. Rien. A l’exception près qu’il ne pourra pas aller à Poudlard. Sinon, rien ne changera.

- Mais… reprit Atlante sans perdre le nord. Anta est un cracmol ?

- Antartik n’a pas de pouvoirs magiques, acquiesça calmement sa mère.

Elle vit une expression de tristesse se peindre sur le visage de son enfant et son cœur se contracta douloureusement dans sa poitrine.

- Ca va être dur pour lui tu sais, reprit-elle. De ne pas avoir ce que toi, papa ou moi avons. Il va se sentir différent. Il est plus comme Papi et Mamie que comme Lucius et Narcissa. Tu comprends ?

Atlante hocha la tête.

- Il va avoir besoin de toi, conclut Hermione.

- Ca ne change rien, répéta Atlante.

- Rien du tout, confirma sa mère.

L’enfant courut se jeter dans ses bras et se lova contre sa poitrine. Ca ne changeait. Rien du tout.
Chapitre 40 : Antartik by Realgya
Author's Notes:
Ceci est mon dernier chapitre de réserve (merci la dernière nuit de l'écriture). Je n'ai aucune idée de quand la suite paraîtra.
Bonne lecture à tous !
Antartik s’assit dans le fauteuil en face du bureau de son père. Ce dernier s’installa à sa place habituelle et l’enfant prit peur. Les rares fois où il s’était retrouvé à cette place, Atlante était avec lui et c’était pour se faire punir. Comme après la fois où ils avaient cassé la vieille armoire de leur arrière grand-mère. Ou qu’ils avaient allumé des fusées données par George dans la maison. Ou qu’ils avaient inondé tout le rez-de-chaussée. Ou…

- Anta, l’appela son père en le voyant perdu dans ses pensées.

Antartik releva brusquement la tête qu’il avait petit à petit baissée.

- Oui ?

- Je t’ai déjà raconté ce qu’il s’est passé quand la magie a disparu ?

L’enfant réfléchit. Il se rappelait vaguement que ses parents leur avaient expliqué que pendant plusieurs années, il n’y avait plus eu de magie dans le monde car elle avait toute été retenue par une mouche, ou une sauterelle… à moins que ce ne soit une coccinelle. Mais une coccinelle géante. Bref, il ne se rappelait plus trop mais en résumé ses parents étaient allés au pôle Sud, avaient tué la bestiole et tada ! La magie était revenue.

- Un peu, déclara Antartik.

- Tu sais que je suis un sorcier, que mes parents étaient sorciers, mes grand-parents également, et que je ne connaissais rien du monde moldu, pas vrai ?

Son fils acquiesça.

- Et bien lorsque la magie a disparu, je ne savais rien faire.

Antartik fronça les sourcils.

- Pour me déplacer je transplane, j’utilise des portoloins, je passe par la poudre de cheminette, je vole sur un balai…

Draco marqua une pause, vérifiant que son fils se rappelait de ce qu’était le transplanage ou un portoloin.

- Et bien là, je ne pouvais plus transplaner et les portoloins, les cheminées et les balais ne marchaient plus.

- Mais comment tu as fait alors ? demanda Antartik, tout ouï.

- J’ai marché. Je n’avais jamais appris à faire du vélo. Je ne savais pas conduire une voiture. Je ne savais même pas ce qu’était une voiture.

L’enfant éclata de rire.

- Ta grand-mère Narcissa adore cuisiner. Elle agite sa baguette en tout sens et tout se prépare par magie. Lentement mais par magie. Quand celle-ci a disparu elle ne savait plus rien faire. Elle a dû demander à Kawi de tout préparer à la façon moldue.

Draco sourit et Antartik rit de plus belle.

- C’est trop drôle, s’exclama-t-il.

- Tu trouves aussi, s’amusa son père. Pour aller au ministère de la magie, on doit utiliser les cheminées, les toilettes magiques pour le personnel ou la cabine téléphonique magique pour les visiteurs. Et bien aucun des trois ne fonctionnait. Des gens se sont trouvés coincés sous terre, d’autres en surfaces.

Antartik ouvrait de grands yeux, ravi d’écouter son père parler.

- Là-bas, on utilise des notes de service pour communiquer, ce sont des avions en papier qui volent pour transmettre les messages. Et bien elles ne pouvaient plus voler. L’ascenseur non plus ne fonctionnait plus. Il a fallu entièrement le démonter et le remonter de manière moldue. Sans parler des lumières. On s’éclairait à la bougie et on en avait mal aux yeux.

- Vous n’avez pas acheté de lampes de poche ? Sonia en a une, elle m’a montré. C’est super pratique ! s’exclama Antartik.

- Non, répondit son père de la tête. Les sorciers ne savaient pas que ça existait.

De nouveau son fils s’esclaffa.

- Ils sont bêtes ces sorciers, déclara-t-il.

- Oui. Les moldus sont bien plus ingénieux que nous. Ils ont inventé l’électricité, l’électronique, la mécanique… Tu sais pourquoi quand tu lâches un objet il tombe ?

- Non.

- Et bien les moldus le savent, eux. Ils peuvent même calculer en combien de temps l’objet que tu as lâché atteindra le sol. Ils savent émettre et recevoir des ondes, ont inventé la télé, la radio…

- Nous aussi on a la radio.

- La nôtre fonctionne selon les flux magiques. Quand le Papillon des Abysses a absorbé la magie, la radio ne fonctionnait plus. Celle des moldus marche tout le temps. Et puis ils savent aller dans l’espace.

- C’est vrai ? demanda Antartik, les yeux brillants.

Draco acquiesça.

- En fait c’est vachement mieux d’être un moldu alors, conclut l’enfant.

Son père eut un pâle sourire.

- Papa, comment tu sais tout ça ? trouva soudain étrange Antartik.

- J’ai acheté une revue sur le sujet, « Les moldus expliqués aux sorciers », avoua Draco en se retenant de grimacer.

- Toi ou maman ? demanda son fils, suspicieux.

- Moi.

Antartik recula sur sa chaise. Il avait tant et tant bu les paroles de son père qu’il en était presque tombé du siège, n’en touchant plus que l’extrémité.

- Si tu as acheté ce livre et que tu me parles de tout ça, c’est parce que je suis un moldu ? demanda-t-il.

- Oui, approuva Draco d’une voix étranglé.

- Ca veut dire que je n’ai pas de pouvoirs magiques, raisonna l’enfant.

- Non.

- Donc je ne pourrai pas aller à Poudlard, conclut-il.

- Non.

Un court silence passa.

- Par contre tu iras dans un collège moldu où on apprend les capacités des matériaux, les réactions chimiques, l’électronique, la composition des hommes et des arbres… tout ces trucs de moldus, récita Draco en essayant de ne pas se mélanger les pinceaux.

- Et j’apprendrai à me servir d’un ordinateur ? A aller sur internet ? A fabriquer des robots ? demanda Antartik.

Draco ne savait pas du tout de quoi pouvait bien parler son fils.

- Peut-être. Il faut que tu demandes à ta mère, elle s’y connaît mieux que moi. Ou parles-en avec tes grands-parents. Eux pourront répondre à toutes tes questions.

L’enfant hocha la tête.

- Finalement c’est chouette aussi d’être moldu, déclara Antartik. Mais… j’aurai bien aimé aller à Poudlard avec Atlante quand même.

Draco fit le tour du bureau pour aller s’agenouiller près de son fils.

- Tu vas voir et apprendre des choses formidables de ton côté qu’Atlante ne connaîtra pas. Il te parlera de Poudlard, toi de ton super collège. C’est bien aussi, qu’en penses-tu ?

- Ca va, fit Antartik.

Son père lui sourit.

- Il est tard, va te coucher maintenant.

Il déposa rapidement un baiser sur son front, Antartik sauta du fauteuil et quitta le bureau. Il déambula un petit moment dans la maison, perdu dans ses pensées, avant de s’arrêter devant sa chambre. Il enfila un pyjama, se mit au lit, se tourna et se retourna sans trouver le sommeil.

« Je vais aller dormir avec Atlante », décida-t-il en se redressant.

- Anta ?

L’enfant sursauta en entendant son frère se glisser dans sa chambre.

- Je suis là, déclara-t-il.

A tâtons dans le noir, Atlante rejoignit le lit de son frère et se glissa à côté de lui sous les couettes. Antartik se rallongea. Cela faisait un moment qu’ils n’avaient plus dormi ensemble, mais ce soir-là, ils en avaient bien besoin tous les deux.
Chapitre 41 : Fatigue by Realgya
Author's Notes:
Je poste en coup de vent; bonne lecture à tous !
Cela devait faire trois semaines qu’elle était de retour à Poudlard et Harmonie ne s’était jamais sentie aussi fatiguée. Se lever le matin était un effort insurmontable, elle n’écoutait pas en cours, l’esprit vide, marchait très lentement et s’appuyait régulièrement contre les murs pour ne pas tomber. Pourtant elle avait été au sommet de sa forme lors de la reprise. Trois petites semaines de cours auraient-elles suffi à lui voler toute son énergie ?

Elle eut la tête qui tourne et s’assit par terre. Cela le lui faisait de plus en plus souvent ces temps-ci, en plus des nausées qui lui donnaient envie de vomir sans qu’elle ne recrache jamais rien. Dans ces cas-là, elle s’asseyait ou s’allongeait là où elle était et attendait que ça passe, tout simplement.

Les autres élèves la dépassaient sans se préoccuper d’elle ou en lui lançant des regards bizarres, la prenant sans doute pour une folle.

- Tu devrais aller à l’infirmerie, lui fit remarquer Teddy en fronçant les sourcils alors que son amie se laissait tomber lourdement sur le banc des Gryffondors.

- Tu crois ? répondit-elle d’une voix morne en attrapant la marmelade.

- Oui, je crois. Et si tu n’y es pas allée avant midi, je t’y emmène de force.

- Teddy a raison, intervint Sara alors qu’Harmonie allait protester.

Trop fatiguée pour polémiquer, la malade se contenta d’acquiescer et de prendre son petit-déjeuner, les yeux dans le vague, se coupant complètement des conversations.



A midi après ses cours de la matinée Harmonie fit un saut à l’infirmerie, comme demandé. Elle ne tenait presque plus sur ses jambes quand elle en poussa la porte et, en croisant son reflet dans un miroir, se trouva pâle comme un linge.

- Miss Malfoy, s’exclama Mrs Pomfresh en la voyant. Décidément pour chaque malade qui sort j’ai un malade qui rentre.

Elle la fit s’allonger sur un lit et ne lui demanda pas ce qui lui arrivait, se contentant avec sa baguette de formuler quelques sorts.

- Un malade qui sort, un qui rentre ? demanda Harmonie d’une petite voix en constatant que l’infirmerie était vide.

- J’ai d’abord eu Chang qui s’était blessé au Quidditch, puis Hatiar et maintenant vous. Hmm… Levez-vous.

Harmonie obtempéra et l’infirmière réitéra ses sortilèges.

- C’est bon rallongez-vous, déclara Mrs Pomfresh. Vous faites de l’hypotension jeune fille.

- De l’hyboquoi ? balbutia Harmonie.

- Hypotension, répéta l’infirmière. Cela signifie que votre tension est trop basse. Pas étonnant que vous soyez si blanche et que vous ne teniez pas debout dans ces conditions. Je vais chercher la potion adéquate.

Mrs Pomfresh s’éloigna pour rejoindre son cabinet, laissant Harmonie seule avec ses pensées. Hatiar… N’était-ce pas le nom de famille de Dayan ? La jeune fille se surprit à regretter que Romilda Vane aie fini son stage. Si elle avait été là, elle se serait fait une joie de lui expliquer pourquoi l’atlante avait dû séjourner à l’infirmerie avant elle.

- Voilà, buvez cela, ordonna Mrs Pomfresh qu’Harmonie n’avait pas entendu revenir.

Elle obtempéra en grimaçant, les breuvages de soin ayant rarement bon goût.

- Vous allez rester ici cet après-midi et cette nuit. Si demain vous allez mieux, je vous laisserai sortir.

- Mais les cours…

- Mais qu’avez-vous tous à préférer vos cours à votre santé, s’énerva Pomfresh. Vous voulez me faire comme votre camarade Hatiar et vous évanouir pendant votre cours de Sortilèges ?

L’infirmière retourna à son bureau sans laisser le temps à Harmonie de répondre, la formule n’étant que rhétorique. Harmonie s’enfonça sous son édredon et réfléchit. Ainsi Dayan était passé avant elle pour cause d’évanouissement ? Si elle ne se trompait pas, ça pouvait aussi être dû à une tension trop basse. Etrange…

Cependant elle n’approfondit pas plus le sujet car elle se sentit bien vite happée par les bras de Morphée.



***



Hermione jeta une poignée de poudre de cheminette dans l’âtre et s’agenouilla dans son salon. Elle plongea la tête dans les flammes et rouvrit les yeux dans le salon d’Harry.

- Hermione ! Comment vas-tu ? s’exclama Ginny en l’apercevant.

- Bonjour Gin, la salua son amie. Pardon de t’embêter mais Harry m’avait dit qu’il passerait hier dans la journée et comme il n’est pas venu je viens voir ce qu’il en est.

- Bien sûr, répondit Madame Potter à la tête qui flottait dans sa cheminée. Je pense qu’il a simplement dû oublier, il est resté tard travailler au boulot hier soir et m’est revenu épuisé. C’est au sujet de… enfin…

Ginny baissa la voix, mal à l’aise.

- Oui, confirma Hermione. Il m’avait dit qu’il me tiendrait au courant de l’avancement de l’enquête. J’ai cru comprendre qu’ils avaient pu remonter la piste du golem ?

Son amie lui fit un sourire triste.

- Il m’en a parlé, mais… C’était une fausse piste.

Hermione cligna plusieurs fois des yeux avant de soupirer.

- L’enquête piétine, c’est ça ?

- J’en ai peur, confia Ginny. Oh Hermione je suis désolée !

Elle se laissa tomber par terre pour se mettre à la hauteur de son amie.

- Ne le sois pas, ce n’est quand même pas ta faute si un fou s’en ait prit à nous, la rassura Hermione, sa lèvre tremblant légèrement sur la fin de sa phrase.

- S’il y a quoi que je puisse faire pour t’aider… laissa en suspens Ginny en se tordant les mains.

- Venir manger à la maison demain soir avec Harry, déclara Hermione en retrouvant le sourire. Ca fera plaisir à Antartik et Atlante de vous voir.

- Et à Draco aussi ? demanda malicieusement Ginny.

Les deux femmes échangèrent un sourire complice avant d’éclater de rire. Hermione fut la première à s’arrêter et laissa son regard errer sur les meubles de la maison.

- Je suppose, souffla-t-elle, qu’il va réessayer de s’en prendre à moi. L’enquête avancera à ce moment-là. J’espère juste que j’y survivrai une seconde fois.

Ginny grimaça avant d’attraper le visage d’Hermione entre ses mains.

- Tu as survécu au Basilic, tu as échappé aux Détraqueurs, tu as survécu aux Mangemorts, tu as survécu à cet horrible Nagini, tu as survécu à Voldemort, tu as survécu à la Secte, tu as survécu au Papillon de l’Abysse… Ce n’est pas un sorcier de seconde zone qui se cache en jouant les marionnettistes qui va t’avoir, tu ne crois pas ?

Hermione esquissa un sourire.

- Merci Gin, merci pour tout, murmura-t-elle.

- Il n’y a vraiment pas de quoi. Je sais qu’en ce moment c’est difficile pour toi. Avec Antartik notamment.

Hermione soupira.

- Enfin, je peux compter sur vous pour demain soir ? changea-t-elle de sujet.

- Bien sûr ! N’oublie pas de compter les couverts des enfants.

- Pour qui me prends-tu ? s’exaspéra Hermione en levant les yeux au ciel.

- Harry n’a pas pris de congé depuis Noël, ça fait plus d’un mois qu’il travaille d’arrache-pied, il va bien trouver un moyen pour se libérer cette fois.

- C’est un peu à cause de nous, non ? demanda Hermione, penaude.

- Non, c’est à cause de tous ces abrutis qui ont décidé de jouer aux apprentis mages noirs ! déclara Ginny, vindicative.

- Je vais y aller, je commence à avoir mal aux genoux.

Ginny rit et embrassa Hermione sur la joue. L’instant d’après, cette dernière ôtait la tête de l’âtre et revenait entière dans son salon.

- Quelles nouvelles ? demanda son mari en entrant dans la pièce.

- Harry, Ginny et leurs enfants viennent manger ici demain soir, se fit-elle un plaisir d’annoncer à Draco dont le visage se décomposa.
Chapitre 42 : Voie 9 1/4 by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Déjà bonnes vacances à tous, même si elles sont déjà bien entamées =D

Alors pour commencer je vais vous donner un peu de mes nouvelles, histoire de vous expliquer mon absence, même si j'avais prévenu. Mes concours (écrits + oraux) sont enfin et définitivement derrière moi: j'ai eu l'école que je voulais ! Du coup mon déménagement est pour bientôt, ô émancipation tant attendue =) Mais du coup les publications ne vont pas reprendre un rythme régulier tout de suite, le temps que je prenne mes marques :P
D'ailleurs en ce moment je suis en Angleterre, à Londres, pour un séjour linguistique (je ne suis pas encore allée voir King's Cross mais j'en meurs d'envie ^^) et je ne sais pas pourquoi vous avez ce nouveau chapitre. Paf ! Une idée, une envie irrépressible d'écrire et tadaa ! C'est magique =D

Bref, et sans vous ennuyer plus longtemps... je vous souhaite une bonne lecture à tous !
- Tu es sûre que c’était une bonne idée de laisser les garçons à tes parents ? Ils auraient été mieux au Manoir Malfoy.

Hermione soupira. C’était la dixième fois au moins que Draco lui posait la même question.

- On ne sait pas combien de temps on part et je ne voulais pas importuner tes parents, répéta-t-elle une énième fois à son tour.

- Ca ne les aurait pas dérangés.

- Nous les leur avions déjà confiés lors de l’attaque de la maison, ça aurait fait beaucoup en peu de temps. Et puis mes parents sont ravis de les avoir.

- Mais ils sont…

Draco laissa sa phrase en suspens et Hermione lui lança un coup d’œil assassin.

- Moldus ? acheva-t-elle pour lui d’une voix menaçante. Si tu ne tolères pas…

- Je n’ai rien contre tes parents, fit Draco d’une voix précipitée. Je m’inquiète juste car Atlante est encore un enfant qui ne maîtrise pas ses pouvoirs magiques.

- Comment crois-tu qu’ils aient fait avec moi ? lança Hermione.

Son époux ne répondit pas.

Le nez en l’air, Hermione traversa la colonne de pierre entre les voies 9 et 10 de la gare de King’s Cross. Draco la suivit en ronchonnant. De toute manière, il ne faisait que ronchonner depuis leur départ de la maison.

Une fois sur la voie 9 ¾, il se dirigea vers le train à vapeur qui lui faisait face et fut arrêté par sa femme qui venait de l’étrangler en s’emparant d’un bout de sa cape.

- Tu es folle ! s’exclama-t-il en se massant le cou.

- Voie 9 ¼, idiot, souffla Hermione avant de s’éloigner.

Il fronça les sourcils, regarda son billet et dut admettre en grinçant des dents qu’elle avait raison. Il la suivit en traînant des pieds alors qu’elle avançait vivement devant lui, passant devant la voie 9 ½ sans prêter attention à la locomotive pourpre qui partait pour la Suède.

- Nous y voici, déclara Hermione d’une voix satisfaite en fixant avec un sourire le panneau indiquant « Voie 9 ¼, Aqua Express en partance pour Paris ».

- Tu n’es pas croyable, marmonna Draco avant de faire monter dans le train d’un tour de baguette leur lourde valise.

Il avait déjà dû la porter de Charing Cross à King’s Cross à la main pour passer inaperçu au milieu des moldus et ça ne lui avait pas plu. Pas du tout. Heureusement qu’il avait, sans que son épouse ne le voit, lancer un sort pour alléger le poids de la valise.

- Je croyais qu’on devait se rendre à Munich, lâcha-t-il soudain en suivant Hermione dans le train.

Sa femme soupira.

- Non mais vraiment, souffla-t-elle.

- Quoi ?

- Tu n’as donc pas écouté ce qu’a dit Harry la semaine dernière au repas ?

- Je dois avouer que j’étais trop occupé à empêcher James et les jumeaux de filer en douce piquer les balais volants, lâcha Draco d’une voix sarcastique.

Hermione secoua ses cheveux emmêlés, l’air agacé. Son parfum vola jusqu’à Draco qui se retint de la prendre dans ses bras, sachant qu’elle le rabrouerait sévèrement car elle n’aimait pas qu’il essaye de l’avoir par les sentiments pour qu’elle ne soit plus fâché contre lui.

- On va bien voir un spécialiste en Sortilèges Suivis, non ? tenta-t-il.

- Oui, confirma Hermione.

- Un certain Prewett qui vit à Munich ?

- Oui, mais en ce moment il est en déplacement à Paris, et c’est une chance pour nous car la France est plus près que l’Allemagne.

Draco voulut dire quelque chose mais Hermione se détourna et regarda sa montre.

- Le train ne part que dans une vingtaine de minutes, je vais descendre nous acheter des sandwichs. Reste dans le compartiment et surveille notre bagage.

Avant qu’il n’ait pu protester elle était sortie. Ce qu’il détestait quand elle lui donnait des ordres !



Harmonie regarda sa montre. Elle avait cours dans moins de dix minutes. C’était un excellent prétexte pour fausser compagnie à Maria mais celle-ci se proposa, à son grand dam, de l’accompagner jusqu’à sa salle de classe. La Serpentard observatrice avait fini par déclarer que ce n’était pas normale qu’Harmonie tombe si souvent malade, surtout que jusqu’à présent elle était comme immunisée contre tous les microbes, et depuis insistait pour qu’elle écrive à ses parents.

- Eux sauraient peut-être ce qui t’arrive, fit-elle remarquer.

- Ils ont déjà plein de soucis en ce moment, je n’ai absolument pas l’intention de les embêter avec des futilités, contra Harmonie en accélérant le pas.

- Ta santé est futile, selon toi, lui reprocha Maria. Au moins retourne à l’infirmerie faire part de tes doutes à Mrs Pomfresh.

- Je t’arrête tout de suite Maria, d’une part ce ne sont mes doutes mais tes doutes, et de l’autre si j’avais quoique ce soit elle s’en serait déjà aperçue, vu toutes les fois où je suis allée à l’infirmerie depuis le début de l’année.

- Justement, tu ne trouves pas ça étrange ?

- Je suis juste très fatiguée. Les catacombes et tout ça…

- Fatiguée ? Parce que la fatigue ça crée des douleurs insupportables et des tremblements ?

Harmonie se maudit d’avoir confié ses ressentis à Maria quelques semaines plus tôt.

- Ca crée des évanouissements, rétorqua-t-elle. L’infirmière et son assistance m’ont dit que c’était du surmenage et des troubles psycho…

- Fadaises ! coupa Maria.

Cependant elle ne put pas en dire plus car Harmonie était arrivée devant sa salle de classe.

- Je dois te laisser. Mais s’il te plaît, laisse tomber tout ça, d’accord ?

Maria ne répondit pas, se contentant de l’accuser du regard. Harmonie se félicita intérieurement de ne pas lui avoir dit que Dayan était également tombé malade en même temps qu’elle, sa cadette aurait sauté aux conclusions hâtives.

Elle entra dans la classe de Mr Binns en laissant une Maria frustrée derrière elle. Elle s’assit à côté de Victoire, comme à l’accoutumée, mais décrocha très vite du cours pour laisser ses pensées vagabonder. Il était vrai qu’elle n’était presque jamais tombée malade jusqu’à présent, mais c’était sûrement de la chance et le vent finit toujours par tourner. Inutile de s’inquiéter.

Harmonie se mordit la lèvre inférieure. Ce qu’elle avait ressenti la première fois à la bibliothèque, le fait qu’elle n’ait pas pu tenir debout de toutes les vacances de Noël, ces nouvelles nausées continuelles… Et puis il y avait Dayan, qui était également fatigué à Noël et qu’elle avait croisé plus d’une fois à l’infirmerie. Mais ce devait être pour autre chose, il y avait très peu de chance qu’il ait les mêmes symptômes qu’elle. Ce serait quand même une sacrée coïncidence !

« Je m’inquiète pour rien ! », pensa-t-elle soudain en essayant de raccrocher au cours d’Histoire de la Magie.

- On voit encore la lune, lui souffla Victoire en lui montrant la fenêtre.

Harmonie y jeta un rapide coup d’œil et constata qu’elle avait raison. Les nuits étaient longues en cette saison et le soleil, bien que commençant à apparaître, n’avait pas encore éclipsé la pleine lune qui s’affichait, pâle, dans le ciel bleuté. Quel beau spectacle !

Maria l’aurait adoré, elle qui était une grande fan des histoires de loup-garou et qui militait activement au sein de l’association « Lupin », créée peu après la fin de la guerre en hommage à un des vaillants combattants tombé lors de la Bataille de Poudlard. Elle aidait avant tout la recherche à avancer pour trouver un remède pour les loups-garous, en plus de se battre pour rendre la potion Tue-Loup gratuite et contre la discrimination. Harmonie savait qu’un des frères de Ginny faisait également parti de cette association. Maria, bien qu’encore à Poudlard, participait à « Lupin Junior », une sous-branche de l’organisation principale qui réunissait une fois toutes les deux semaines plusieurs élèves de Poudlard pour s’informer et discuter de la progression des recherches mais surtout pour discuter de faits divers.

« La sensibilisation à l’égalité entre les loup-garous et les autres sorciers doit commencer dès Poudlard, tu comprends », expliquait Maria à Harmonie. Celle-ci avait déjà assisté à deux regroupements de « Lupin Junior », même sans faire officiellement partie du club. Kevin de son côté insistait pour devenir un membre à part entière malgré les réticences de son père. Mr Zabini n’appréciait pas l’engagement de sa fille, même s’il n’aurait jamais pu y changer quoique ce soit, Maria étant têtue, fine et émancipée, obtenant toujours ce qu’elle voulait, le plus souvent par la ruse. Il ne voulait pas que son frère suive ses traces, mais malheureusement pour lui la partie était mal engagée.

Harmonie secoua vigoureusement la tête. C’était sur les guerres des gobelins qu’il fallait qu’elle réfléchisse, pas sur l’association « Lupin » à laquelle Maria appartenait et sa mère avait adhéré quatre ans auparavant.
Chapitre 43 : Loup-garou by Realgya
Author's Notes:
Chapitre un peu plus long que d'habitude, pour me faire pardonner du chapitre court de la dernière fois ^^ Bonne lecture à tous !
La première chose que vit Harmonie en entrant dans la Grande Salle ce matin de février fut Maria se levant vivement de la table des Serpentard, le regard braqué sur elle. La première chose à laquelle elle pensa fut qu’il fallait qu’elle trouve absolument un moyen de l’éviter pour ne pas subir ses interrogations sur sa fatigue. La première idée qu’elle trouva pour cela fut d’aller s’asseoir à la table des Gryffondor avec Teddy et Sara. Maria n’oserait jamais la rejoindre à cette table.

- Tiens, tiens, ma petite Serdaigle ! s’exclama Teddy en la voyant.

- Ton pain au chocolat, coupa Sara en fixant le jeune homme.

Ce dernier fit une affreuse grimace et lui donna avec regret la pâtisserie qu’il allait mettre dans sa bouche. Sara se fit un plaisir de la manger à sa place sous le regard perdu d’Harmonie.

- Nouvelle méthode pour que Teddy perde ses tics de langage, expliqua Sara en mordant dans le pain.

- Ah le fameux « tiens, tiens », comprit Harmonie. Et ça marche ?

- Pour l’instant non, je serai mort de faim avant le printemps, soupira tristement Teddy en regardant disparaître le pain.

Harmonie jugea qu’il devait avoir raison.

- Ce ne serait pas Ewan, lança-t-elle soudain alors qu’une nuée de hiboux entrait dans un grand vacarme dans la Grande Salle pour le courrier du matin.

Teddy suivit son regard.

- Si, confirma-t-il en apercevant le grand hibou, ça doit être mon parrain, il m’a dit ne pas encore avoir reçu mon cadeau à Noël et qu’il me l’enverrait plus tard. Tante Ginny était désolée et n’a pas arrêté de le gronder, comme quoi s’il s’y était pris plus tôt ils l’auraient déjà reçu.

Harmonie rit tandis qu’Ewan se posait gracieusement et tendait sa patte. Teddy ouvrit fébrilement la lourde enveloppe et se leva brusquement un grand sourire sur le visage.

- Yeah ! Oh c’est génial, c’est trop bien ! s’écria-t-il.

- Qu’est-ce que tu as reçu ? voulut aussitôt savoir Harmonie.

Teddy lui agita deux bouts de papier sous le nez.

- Des places pour le concert des Bizzar’Sisters à Pâques ! C’était pourtant affiché complet depuis des mois ! C’est magique !

- On est dans une école de magie, fit savoir Sara en sirotant son chocolat chaud.

Harmonie regarda distraitement les billets. Bien sûr elle était ravie de voir Teddy si content mais…

- Tu vas encore me dire que c’est un groupe de vieux, pas vrai ? lâcha-t-il en la regardant avec reproche.

- Elles ont quel âge aujourd’hui, sincèrement ? répondit-elle. C’était un très bon groupe du temps de nos parents mais désormais elles sont…

- Salut !

Teddy ne saurait jamais ce qu’étaient les Bizarr’Sisters car Maria venait de faire irruption entre eux, ayant eu l’audace de s’approcher de la table rouge et or.

- Je ne peux décemment pas inviter quelqu’un qui n’apprécie pas ce groupe à sa juste valeur, reprit Teddy après un signe de tête à Maria.

- Et je t’en remercie, j’aurai été gênée de décliner, répondit Harmonie en évitant le regard de son amie.

- Sara je ne te propose pas, je sais que tu penses comme Amonie, poursuivit Teddy.

- Harmonie ! rectifia la Serdaigle avec colère.

Teddy l’ignora.

- Il faut que je trouve quelqu’un d’autre qui est fan des Bizarr’Sisters, réfléchit-il.

- Ou qui est fan de toi, proposa Sara.

Le jeune homme cligna des yeux.

- Qu’est-ce que tu veux dire ?

Sara ne répondit pas, se contentant de s’essuyer les lèvres avec sa serviette. Harmonie décida de lui venir en aide.

- Il y a peut-être quelqu’un qui aurait très envie que tu l’invites, fit-elle remarquer.

- Tu crois ?

- J’en suis persua…

- Bon on ne va pas y passer la journée, coupa soudain Maria qui en avait marre d’attendre après Harmonie. C’est Victoire qu’il faut que tu invites, elle est amoureuse de toi. Maintenant viens toi, il faut que je te parle, fit-elle avec fougue en tirant son amie par le bras.

Trop éberluée Harmonie se laissa faire, laissant un Teddy complètement décomposé derrière elle.

- Victoire va te tuer, murmura-t-elle en réalisant tout d’un coup tout ce que l’éclat de Maria impliquait.

- Mais non, cet idiot va juste ouvrir enfin les yeux et elle me remerciera, fit Maria avec désinvolture. Viens, il faut nous trouver un coin tranquille.

Harmonie secoua la tête pour reprendre ses esprits.

- Ce n’est quand même pas pour ce que je pense que tu m’as enlevée, pas vrai ? demanda-t-elle.

Mais au fond d’elle-même, elle connaissait déjà la réponse. Maria la tira dans une salle de classe encore vide à cette heure, sortit un calendrier de la poche de sa robe de sorcière et l’étala sur une table.

- Regarde, c’est un calendrier lunaire, déclara-t-elle. J’ai remarqué que la lune était pleine quand tu étais tombée malade et je me demande si ce n’est pas lié. Après tout tu tombes malade périodiquement tous les mois, pas vrai ?

Harmonie ne nia pas tout de suite et Maria prit cela pour une confirmation.

- A partir de là il y a deux solutions, poursuivit-elle. Ou c’est un problème féminin ou c’est lié aux loups-garous. Je penche pour la deuxième solution, tu n’as jamais eu de difficultés avec ton cycle jusqu’à maintenant, n’est-ce pas ?

- Non, bredouilla Harmonie, mais pourquoi tu me parles des loups-garous ?

- J’ai cherché parmi les informations récoltées par les Lupin, expliqua-t-elle en parlant de l’association à laquelle elle appartenait. Quand on se transforme en loup-garou, on commence par tomber malade à chaque pleine lune.

- Je t’arrête tout de suite, l’interrompit son aînée avec horreur. Je ne suis pas en train de me transformer en loup-garou, c’est n’importe quoi ta théorie !

- Et pourquoi je te prie ? se vexa Maria.

- Déjà si c’était le cas je serai malade sur de courtes périodes autour de la pleine lune et ce n’est pas le cas. Je tombe malade pendant de longues périodes qui ne correspondent pas au cycle lunaire.

- La dernière fois c’était à Noël, c’était il y a un mois, ça correspond, contra Maria.

- J’ai été malade toutes les vacances !

- Donc tu étais malade à Noël. L’idéal aurait été que tu te rappelles de toutes les fois exactes où tu t’es sentie mal depuis le début de l’année mais tant pis.

Harmonie soupira.

- Je ne me transforme pas en loup-garou.

- Quand tu es mordue, développa Maria, il s’écoule plusieurs pleines lunes très pénibles avant ta première transformation. C’est le temps que le poison agisse.

- A ce sujet, je ne me suis pas fait mordre.

Maria fronça les sourcils.

- Tu es sûre ? Tu pourrais ne pas en avoir été conscience.

- Enfin quand même ! s’écria Harmonie. Si une grosse bête poilue m’avait mordue je m’en serai rendue compte, non ?

- Un sortilège d’amnésie et une potion à cicatrisation rapide juste après ? proposa Maria.

- Les morsures de loup-garous ne cicatrisent jamais totalement, contra Harmonie.

- Alors déshabille-toi, on…

Le regard interloqué d’Harmonie suffit à la faire taire. Se déshabiller quelques minutes avant le début des cours dans une salle de classe vide qui n’était même pas fermée à clé, c’était vraiment n’importe quoi.

- Imaginons, proposa Harmonie pour faire abandonner sa lubie à Maria, et j’ai bien dit imaginons, que j’ai été mordue. Un loup ne peut pas tenir une baguette pour lancer un sortilège.

- Un complice ? Ou alors une fois qu’il s’est retransformé ?

- Il m’aurait mordu sciemment ?

- Ca a été le cas de certains pendant la guerre.

- Mais nous ne sommes plus en guerre !

Maria ne prit pas en compte son argument, au grand désespoir d’Harmonie.

- Mais tu aurais une trace de morsure, concéda soudain Maria.

Harmonie se retint de crier de joie. Elle allait enfin laisser tomber son idée farfelue !

- Sauf s’il t’a mordu sans être transformé. Ca explique la cicatrisation de la blessure.

La Gryffondor ouvrit de grands yeux.

- Tu es sérieuse ?

- Parfaitement ! claqua la voix de Maria. Tes fatigues ne sont pas normales et il serait temps que tu le reconnaisses.

- Je le sais.

- Hier tu me soutenais le contraire !

Harmonie se mordit la lèvre inférieure.

- Je sais, reprit-elle très lentement. Je sais que ce n’est pas normal, que je ne suis pas dans mon état normal. Je sais que depuis l’épisode des catacombes je suis épuisée et j’ai des douleurs intempestives qui me prennent soudain sans raison. Je sais que ce ne peut pas être uniquement psychologique comme le dit l’infirmière. Mais…

Maria la regarda droit dans les yeux.

- Mais ça te fait peur, tu préfères agir comme si de rien n’était et te voiler la face, finit-elle à sa place.

Harmonie se mordit violemment la lèvre, les joues brûlantes, les larmes aux yeux. Oui, c’était cela. C’était tout à fait cela.

- Tu ne crois pas que tu aurais pu te faire mordre dans ces fichues catacombes ? pensa soudain Maria.

- Il n’y avait que Dayan et moi.

- Dayan pourrait t’avoir mordue…

Harmonie mit un certain temps avant de trouver quoi répondre.

- Tu délires.

- Pas du tout ! protesta Maria.

- Dayan a les mêmes symptômes que moi, il était malade à Noël et il est passé à l’infirmerie juste avant moi ces derniers jours. S’il y a quoique ce soit d’anormal, nous sommes victimes tous les deux.

- Ca confirme mon hypothèse qu’il s’est passé quelque chose dans les catacombes, fit remarquer Maria.

- Et ça nous affecte tous les deux. Dayan n’est pas un loup-garou.

- Qu’en sais-tu ? Il peut très bien t’avoir lancé un « oubliettes » après t’avoir mordue. S’il faut vous vous êtes battus et tu l’as oublié. Et puis ça expliquerait pourquoi il est toujours si froid avec tout le monde, si c’est un loup-garou…

- Et il aurait voulu me mordre, s’énerva Harmonie. Dayan ne me ferait pas de mal. Il m’a aidé pour rattraper les cours, il m’a offert une fleur à Noël, il…

- Il éprouve peut-être de la culpabilité ? proposa Maria.

Harmonie la foudroya du regard.

- Et il n’a peut-être pas fait exprès de te mordre, ce n’était peut-être pas intentionnel, ajouta très vite la plus jeune.

Harmonie se tut. Aussi farfelue que puisse être la discussion qu’elle tenait avec Maria, elle commençait presque à envisager que certains points puissent être possibles.

- Donc pour conclure, j’aurai été mordue par Dayan plus ou moins intentionnellement alors qu’il n’était pas transformé, dans l’hypothèse qu’il est bien un loup-garou.

- Il était peut-être transformé et tu aurais mené un combat épique pour repousser le loup qui s’en ait pris à toi dans les catacombes, proposa Maria, presque avec enthousiasme. Ensuite, une fois sorcier, il a effacé ta mémoire.

- La morsure aurait été celle d’un loup et n’aurait pas pu être effacée, contra Harmonie. Et puis j’aurai gardé des marques du combat. Et de toute manière je n’ai aucun trou de mémoire ou altération de la mémoire !

- Tu ne peux pas en être sûre, opposa Maria.

Harmonie fulminait.

- Un des frères Weasley a été mordu par un loup-garou non transformé, pas vrai ? Il faudrait lui demander son avis.

Harmonie roula les yeux au ciel.

- Je n’en parle déjà pas à mes parents, il est hors de question de contacter le frère de Ginny.

- Alors on demande à notre professeur de défense contre les forces du mal.

- Bonjour Monsieur, je crois que j’ai été mordue par un loup-garou non transformé, ça vous embête de m’examiner ? fit Harmonie d’une voix nasillarde.

- Mais non, s’impatienta Maria. Tu lui expliques que c’est pour un devoir ou une recherche, n’importe quoi. Tu es en cinquième année, non ? Tu devrais déjà avoir étudié les loup-garous. Tu n’as qu’à dire que la question est venue en relisant tes notes. Ca fait élève sérieuse.

Harmonie secoua la tête. Dans l’art de se faire passer pour ce qu’elle n’était pas ou d’obtenir des informations, Maria était une reine.

Elles firent donc comme proposé et sautèrent le repas du midi pour aller trouver leur professeur. Un immense soulagement accueillit Harmonie quand il leur apprit qu’un loup-garou ne pouvait pas transmettre sa malédiction en dehors des nuits de pleine lune et qu’aucune anomalie n’était à noter chez les mordus, si ce n’était peut-être un goût prononcé pour la viande crue, avait-il ajouté en riant. Maria avait été très déçue. Elle y tenait à sa théorie du loup-garou.

- Il doit y avoir un cas de figure que nous n’avons pas envisagé, se butait-elle.

- Tu sais quoi, craqua Harmonie, affamée alors qu’elle rejoignait sa classe d’enchantements, si tu es si sûre de toi, va donc directement demander à Dayan s’il est un loup-garou.

Harmonie s’attendait à la voir lever le menton et y aller mais au lieu de cela Maria grimaça et laissa tomber, acceptant enfin que toutes ses spéculations puissent n’avoir aucun fondement. Son aînée poussa un véritable soupir de soulagement en la regardant s’éloigner dans le couloir. La théorie loup-garou pouvait enfin être totalement abandonnée. Cependant, ces discussions avaient ravivé l’inquiétude d’Harmonie sur les maux étranges dont elle était victime.

« Ca va passer comme c’est venu », essaya-t-elle de se convaincre mentalement en sortant ses livres de cours, bien décidé à ne plus retourner à l’infirmerie de l’année.
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