Ange et Démon by Realgya
Summary:

Dessins d'Emiemilie, montage de moi


Hermione est morte, elle est devenue ange au lieu de fantôme et doit veiller sur Teddy. Personne ne la voit, excepté les fantômes et Malfoy. Malfoy qui est en réalité un démon chargé de pervertir Teddy et pour lequel Hermione fait office de proie.
Categories: Après Poudlard, Dramione (Drago/Hermione) Characters: Drago Malefoy, Hermione Granger
Genres: Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Cercles entre un Serpent et une Lionne
Chapters: 19 Completed: Non Word count: 53272 Read: 38611 Published: 07/03/2011 Updated: 26/12/2016
Story Notes:
Bonjour tout le monde ! *regard à droite, regard à gauche* ... D'accord, j'ai des explications à donner.

Tout d'abord, sachez que ce projet de fic traîne depuis très longtemps dans ma tête (pour ne pas dire depuis une éternité) et que presque toute la première partie (donc les neuf premiers chapitres) sont entièrement écrits (plus l'épilogue mais lui de toute manière avant que je vous le livre, du jus de citrouille va passer sous les ponts). Par conséquent je ne me lance pas inconsciemment dans une nouvelle fiction sur un coup de tête.

Je m'étais promis que je ne publierai pas cette fiction avant qu'elle ne soit entièrement achevée (chose à laquelle je n'ai finalement pas pu me résoudre) et avant d'avoir achever une autre de mes fictions en cours (ce qui est le cas avec la publication du dernier chapitre de "Au-delà des frontières du temps" Youpi !). Conséquence la voici !

A tous les lecteurs de mes autres fics:
- pour "Recueil", vu qu'il n'y a pas de trame précise, je pense que je me passerai de commentaire
- pour "Lys", cette fic est désormais en tête de mes priorités, donc pas d'inquiétude, le prochain chapitre arrivera bientôt
- pour "6 clichés en sauce" il était prévu depuis le début que la publication de ces chapitres serait très disparate, donc cela n'aura pas d'influence majeure sur ce que j'avais prévu initialement
- pour "Jumeaux", j'ai bien l'intention de finir cette fiction, mais vous avez déjà attendu longtemps, alors un peu plus un peu moins... *court se cacher très très loin*

Que dire de plus ? Cette fiction s'inscrit dans ma série de Dramiones (comme vous ne vous en doutez absolument pas). Avertissement cependant pour les anciens lecteurs de "Au-delà des frontières du temps": le personnage de Draco est totalement retravaillé (dû à des évènements qui ont été modifiés) donc vous risquez d'avoir des surprises si vous attendez de le retrouver comme dans ma précédente fiction.

Je sais que je bascule dans le manichéisme et c'est voulu. Je voulais au moins une fois traiter ce point de vue-ci, celui du "bien" et du "mal" qui s'opposent. Je crois que je n'ai jamais autant détourné l'oeuvre originale de JKR que dans cette fiction-ci. A vous de me dire si vous appréciez quand même.

Conclusion: j'accepte à bras ouverts toutes les critiques, courtes, longues, constructives, non-constructives, positives, négatives... et je vous souhaite une agréable lecture ! :D

PS: Vous remarquerez qu'en prenant en considération vos remarques au sujet de mes autres fics, j'ai fait des chapitres plus longs qu'avant :D (pardon, je n'ai pas pu m'empêcher de le préciser xD)
(I) Chapitre 1 : Ange by Realgya
Author's Notes:
Vu la longueur de ma note d'histoire, je ne vais pas m'éterniser plus longtemps... ^^'
Bonne lecture !
Première partie : Mission terrestre


Hermione regarda le petit garçon devant elle. Quel âge avait-il ? Six ans ? Cela faisait-il donc six ans qu’elle était morte ? Oui, très probablement. La jeune femme leva les yeux vers le ciel. L’ange qui l’avait déposée à terre avait déjà disparu. Il avait de belles ailes blanches qui lui permettaient de voler, Hermione non. Comment l’avait qualifiée l’ange Gabriel ? Néophyte ? Oui, la jeune femme était une néophyte. Mais peut-être que dans une petite dizaine d’années, les toutes petites plumes dans son dos seraient des ailes aussi grandes et majestueuses que l’ange qui l’avait conduite ici. Pour l’instant en tout cas, ses plumes étaient si petites qu’elle pouvait les dissimuler sous sa robe blanche.

C’était une tunique simple qui lui tombait sous les genoux, avec une ceinture bleue sur la taille, pas de manche, des fentes de chaque côté de ses cuisses. Si elle avait dû choisir ce qu’elle désirait porter, elle aurait plutôt opté pour une grande cape de sorcier la couvrant toute entière plutôt qu’une tenue aussi légère mais l’ange Gabriel était très pointilleux sur la tenue. Exaspérée, elle avait dû se résigner, comme toute bonne néophyte.

Hermione n’était pas sûre d’avoir très bien compris pourquoi elle était devenue une ange quand on le lui avait expliqué, et c’était bien la première fois qu’elle ne comprenait pas quelque chose. Les morts mourraient, ceux qui ne voulaient pas mourir devenaient des fantômes et erraient sur Terre. Mais parmi les mourants non-fantômes, certains ne partaient pas dans l’au-delà, mais pouvaient d’abord durant une certaine période exercer des prérogatives d’ange, et ce uniquement pour les plus bons d’entre eux.

La jeune femme ne se pensait pas parmi les plus généreux, les plus attentionnés, ceux dont l’âme était la plus pure. Elle avait fait la guerre, elle avait enfreint le règlement, elle avait donné des somnifères à certains de ses camarades en deuxième année et autres bêtises… Et pourtant, elle était là, sur Terre, investie de sa mission d’ange gardien auprès de ce petit garçon qui était le portrait craché de Lupin et de Tonks.



- Teddy ? Où es-tu encore ?

- Ici Harry ! répondit l’enfant.

Un jeune homme brun de plus d’une vingtaine d’années apparut à ses côtés. Il leva la tête vers Hermione, et regarda à travers elle. La jeune femme ressentit un petit malaise. Bien sûr qu’il ne pouvait pas la voir, elle n’était pas comme les fantômes. Seuls ces derniers pouvaient se rendre compte de sa présence.

- Ginny a préparé le repas, à table, fit Harry.

- Des pâtes ? questionna Teddy.

- Oui, en gratin comme tu les aimes, confirma le jeune homme.

- Ouf, j’ai eu peur qu’elles soient encore à la bolognaise.

- C’est bon pourtant les pâtes à la bolognaise tu sais.

Mais l’enfant n’écoutait déjà plus Harry et filait en courant vers le Terrier duquel émergea une tête rousse. Le cœur d’Hermione s’emballa dans sa poitrine. Ron… Cela faisait six ans qu’elle ne l’avait plus revu. Depuis sa mort en fait. Elle était survenue durant la bataille de Poudlard. La jeune femme se battait contre un mangemort dont elle n’avait pu distinguer le visage sous le masque. Une lumière verte et puis plus rien, elle était morte.

Et désormais, elle était ange. Sa première mission avait été d’être l’ange gardienne d’un petit garçon de 10 ans qui avait perdu ses parents dans un accident de voiture. Il était sorcier, bien sûr, et sans l’intervention d’Hermione ses pouvoirs auraient fait des ravages dans le monde moldu. La jeune femme était très fière d’avoir mené sa mission à bien. Pour la récompenser, on lui avait proposé de s’occuper de plusieurs enfants, et laissait le choix. L’ancienne Gryffondor avait sans hésiter jeter son dévolu sur le filleul d’Harry, étonnée qu’il soit dans la liste.

- Cet enfant est le fils d’un loup-garou et d’un métamorphomage, nul doute qu’il possède de grands pouvoirs.

Et qui disait grands pouvoirs disait assurance qu’il les utilise à bon escient.



Hermione regarda avec nostalgie Harry s’éloigner pour aller retrouver Ron et Teddy sans oser les suivre. Il ne la voyait pas, ne la sentait pas. En six ans, ils avaient eu le temps de refaire leur vie… sans elle. Elle était heureuse pour eux, mais ne pouvait s’empêcher d’avoir mal. Ses yeux fixèrent Ron jusqu’à qu’il disparaisse à l’intérieur de la maison. D’ordinaire, son cœur aurait battu plus fort, elle se serait empourprée pour peu qu’on lui fasse une remarque. Mais là rien, plus rien. Juste un petit malaise, une petite douleur, qui passe.

Elle était passée, son temps était passé. Elle n’avait plus de cœur pour souffrir, plus de cœur pour aimer. Et pourtant elle était triste. Au paradis, sanctuaire céleste des anges, on lui avait dit que ce dont eux, les anges, étaient constitués était en fait une matérialisation spirituelle de leur âme. Ils n’étaient pas comme les fantômes reliés à leur apparence charnelle, ils étaient juste un esprit avec leur forme d’antan. L’ange Gabriel par exemple, l’un des plus anciens du paradis, était une sphère lumineuse dotée d’une auréole, et n’avait conservé aucun aspect de son ancien corps. Il était, point. Sans corps, juste par la pensée. Et il en allait de même pour tous les anges, bien qu’ils conservent au début un semblant d’apparence humaine. Après, certains choisissaient d’adopter des formes abstraites, mais aussi d’animaux. Rares étaient ceux qui gardaient éternellement un lien avec leur apparence d’autrefois. Leur apparence de quand ils étaient en vie.

Et en ce moment même, l’esprit d’Hermione souffrait. Elle gardait encore des réflexes humains, des réflexes d’avant. Elle était pudique, par exemple, rougissait parfois, très rarement, se crispait, se détendait, secouait ses cheveux. Mais tout n’était qu’illusion, elle n’était plus, elle était morte. Et même si un semblant de cœur habitait son corps, qu’il y soit ou qu’il n’y soit pas ne changeait rien, il ne battait pas, ne battait plus. Parce qu’avant, il avait battu. Battu pour les gens dans cette maison, battu plus fort encore pour un fameux rouquin.



Hermione se détourna et aperçut une silhouette adossée à un arbre non loin. En s’approchant un peu, après tout que risquait-elle, elle n’était plus, les vivants ne pouvaient la voir, elle reconnut avec stupeur le jeune homme. Des cheveux d’un blond platine, un menton pointu, et surtout, des yeux d’un gris impénétrable, des yeux rivés dans ceux de la jeune femme. Celle-ci se sentit tout de suite mal face à ce regard qui semblait lui être porté. Mais c’était impossible, Malefoy n’était pas un fantôme, il n’était pas translucide. Elle fit quelques pas à droite, ses yeux la suivirent, une moue amusée se formant sur ses lèvres.

La jeune femme eut un choc. Pouvait-il vraiment la voir ? Ce n’était pas normal. Elle s’approcha, le détailla. Sa peau était d’un blanc pâle, mais c’était habituel, et cette clarté ne pouvait être confondue avec de la transparence. De plus, le jeune homme semblait vraiment s’appuyer contre l’arbre à côté duquel il se tenait, ce qui n’aurait pas été possible s’il avait été un fantôme.

- Jolie tenue Granger, lança-t-il de sa voix traînante et méprisante qui avait déjà tant insulté la jeune femme plus de six ans auparavant.

Cette fois-ci, le doute n’était plus permis, il pouvait la voir. Et ce n’était pas normal, pas normal du tout. Les interrogations de l’ange se bloquèrent dans sa gorge. C’était si étrange de s’entendre appeler par son prénom d’antan. Si étrange qu’il s’adresse à elle comme si rien n’avait changé. Et pourtant, des années étaient passées. Ne se demandait-il pas la raison de sa présence alors qu’elle était censée être morte ? Ne devrait-il pas la regarder bizarrement ? En fait, il ne devrait même pas la regarder.

De plus en plus de questions se bousculaient dans sa tête, mais elle finit par se reprendre et les mettre en ordre.

- Qu’est-ce que tu fais là, Malefoy ?

- Je pourrai te retourner la question, fit-il remarquer d’un ton narquois. Que fait la célèbre Granger hors de sa tombe ? Petite balade pour prendre l’air ?

Hermione le fusilla du regard.

- Tu espionnes Harry ? interrogea-t-elle pour changer de sujet.

- Le monde ne tourne pas autour de Potter, railla le jeune homme. Je suis là, et j’observe, voilà tout. Comme toi apparemment.

Oui, comme elle. Hermione était là, et elle observait, prête à s’occuper de Teddy. Elle devrait faire attention cependant à Malefoy. Ce dernier était selon toute vraisemblance on ne peut plus vivant et, pour elle ne savait qu’elle raison, il pouvait la voir. Il faudrait qu’elle pense à demander à l’ange Gabriel quand elle serait rappelée au paradis, sa mission achevée, comment cela se faisait-il. A moins qu’elle ne trouve ce qu’elle cherche dans des livres ? Elle avait la possibilité d’entrer en interaction avec les objets à certaines conditions, raison pour laquelle elle ne s’enfonçait actuellement pas dans le sol pour rejoindre le noyau de la Terre. Question : où trouver une bibliothèque ? « En tout cas pas au Terrier, à moins qu’Harry, Ron où même Ginny ne se soit lancé dans l’idée d’en former une, ce dont je doute fort. » songea-t-elle. Et comme elle pouvait s’y attendre, elle avait raison.



- Tu as perdu ta langue ? demanda narquoisement Malefoy. C’est assez étonnant. La miss-je-sais-tout de mes souvenirs avait habituellement toujours quelque chose à dire.

- J’ai pour ma part le déplaisir de constater que le Serpentard imbu de lui-même dont je me rappelle n’a pas changé, répliqua froidement Hermione avant de s’éloigner.

Elle avait été envoyée pour s’occuper de Teddy, elle ne devait pas se laisser distraire par Malefoy, bien que le fait qu’il puisse la voir l’intrigue au plus haut point. Son rire moqueur résonna dans son dos et d’ordinaire, ses joues l’auraient brûlée, ses poings se seraient crispés. D’ordinaire… L’ange commençait à douter. Avait-ce était vraiment une bonne idée de demander à s’occuper de Teddy ? La nostalgie qui l’envahissait était des plus douloureuses. Chaque geste, chaque parole que pourrait prononcer Malefoy, Harry, Ron, Teddy ou toute autre connaissance de sa vie d’antan lui rappellerait avec d’autant plus de mordant qu’elle n’était plus des leurs. Que sa vie avait prit fin. Oui, pourquoi parlait-elle de « vie d’antan » ? Elle devrait parler de « vie » tout court, car désormais, elle ne vivait plus.

Elle entendit des bruits de pas derrière elle mais ne se retourna pour vérifier qu’il s’agissait effectivement de Malefoy. Elle s’approcha d’une fenêtre donnant sur la cuisine et regarda à l’intérieur. Teddy mangeait joyeusement ses pâtes gratinées sous le regard protecteur de Molly Weasley qui faisait ainsi office de grand-mère.

- Vexée Granger ? souffla la voix de Malefoy à son oreille.

Avant Hermione aurait sursauté. Elle se serait retourné, aurait rougit, se serait éloigné. Aurait fait toutes sortes de choses pour ne pas rester près du Serpentard. Aujourd’hui, elle se contenta de l’ignorer superbement. Elle était un esprit, il ne pouvait pas l’atteindre. Du coin de l’œil, elle nota le sourire narquois sur son visage alors qu’il reculait en la détaillant. Cela la mit mal à l’aise. A vrai dire, sa présence même la mettait mal à l’aise, comme s’il représentait une menace. Mais c’était idiot. Il en avait représentée une, certes, mais avant. Que pouvait-il lui faire désormais ? Rien, elle était inaccessible.

Et pourtant, bien que son corps ne soit plus, elle en avait gardé l’apparence, pour l’instant, en sage néophyte, et ne supportait pas qu’il la détaille ainsi de haut en bas.

- Tu n’as personne d’autre à qui faire cela que moi ? demanda-t-elle avec agacement.

- Apparemment non, sinon je ne m’abaisserai pas à poser mon regard sur une sang-de-bourbe, répliqua Malefoy.

Ça faisait longtemps. La jeune femme soupira. C’était si bizarre… rien n’avait changé, en six ans. Il la voyait, lui parlait, enfin l’insultait, la méprisait comme avant. Soudainement, une multitude de souvenirs revenait, dont cette fameuse claque de troisième année qu’elle lui avait mise. C’était mémorable. Et une nouvelle fois, Hermione se demanda comment elle avait bien pu devenir un ange avec de tels actes à son actif. Ils avaient peut-être une pénurie de bonnes personnes ? Si tel était le cas, le paradis était tombé bien bas. Enfin, n’était plus aussi haut qu’autrefois. De même que les enfers devaient s’être enfoncés encore plus profondément au cœur même de la Terre.

Au fond, elle n’était pas énervée qu’il l’insulte. En réalité, elle en était presque contente. Alors que Ron et Harry avaient continué sans elle, avaient changé, lui non. Il était toujours le même, comme une bouée stable à laquelle elle aurait pu se raccrocher si elle s’était noyée. Oui, si elle avait été en quête d’identité, il n’y avait aucun doute que Malefoy aurait été là pour lui rappeler avec gentillesse qu’elle n’était qu’une sale sang-de-bourbe méprisable. N’était-ce pas toujours mieux que rien ?

Hermione rit jaune sous le regard étonné du jeune homme mais il ne lui demanda pas d’explications. De toute manière, cela aurait été le cas qu’elle ne lui en aurait pas fournies. Pourquoi pensait-elle à tout cela ? Elle savait qui elle était, quel devoir elle avait, où elle allait et d’où elle venait. Mais en était-elle si sûre ? Ne se posait-elle pas justement, des questions sur son identité ? Pourquoi elle ? Pourquoi avait-elle pu devenir un ange ? Que deviendrait-elle plus tard ? Et puis, tout ce chemin derrière elle, qui semblait si sûr, ne l’était pas non plus.

S’il y avait une chose que l’ange n’avait jamais élucidé, c’était sa mort. Qui l’avait tuée, et pourquoi ? Un mangemort parce qu’elle était une ennemie. Certes mais… Chaque individu était quelqu’un à part entière avec ses motivations, ses objectifs, sa vie, ses sentiments. Enfin sa vie, son existence surtout. Elle aurait aimé retrouver ce fameux mangemort, comprendre son acte, ce qui avait pu le pousser à rejoindre Voldemort. Il fallait être sacrément malheureux pour avoir été endoctriné entièrement par ce dernier comme Bellatrix, ou contraint à se battre comme Zabini. Oui, elle avait aperçu celui-ci sur le champ de bataille. Mais il n’avait pas le choix, il y était forcé. Voldemort tenait sa famille sous sa coupe, c’était se battre ou les voir mourir.

Ce fameux mangemort qui lui avait ôté la vie, qui qu’il soit, elle aurait aimé le retrouver pour lui dire qu’elle ne lui en voulait pas. Non, Hermione ne tenait pas rancune à son meurtrier, alors même qu’elle aurait tant souhaité continuer à vivre. Était-ce pour cela qu’elle avait été choisie pour devenir un ange ?



- A quoi penses-tu Granger ? la tira de ses réflexions Malefoy.

- Je pourrai te retourner la question, reprit sa phrase d’auparavant Hermione. En quoi les pensées de la sang-de-bourbe que je suis pourraient t’intéresser, Malefoy ?

- C’était une question rhétorique Granger, je m’en fiche de ce qui te passe par l’esprit, répliqua ce dernier avec un sourire, signe qu’il avait bien remarqué qu’elle l’imitait.

- Alors là je rêve… s’étonna Hermione. Et si tu me demandes pourquoi, j’hésiterai entre le fait que tu connaisses un mot aussi compliqué que « rhétorique » ou que tu essayes de me faire la conversation.

- Ça tombe bien puisque je ne te le demande pas, l’interrompit abruptement le jeune homme.

- Tant mieux, continua la jeune femme avec satisfaction. Et si maintenant tu pouvais t’en aller, je pourrai avoir de l’air pour réfléchir.

- Tu peux réfléchir sans air, releva Malefoy, une lueur mauvaise dans les yeux, comme s’il attendait quelque chose.

- Malefoy, s’exaspéra-t-elle, est-ce trop te demander que de me laisser respirer ?

Le Serpentard aborda une mine triomphante au moment même où Hermione prenait conscience de l’idiotie de ses paroles. C’était donc ça qu’il attendait, qu’elle parle de « respirer ». C’était stupide de sa part, elle aurait dû le voir venir. Elle n’était plus vivante, elle ne respirait plus.

- Vu que je ne suis pas en mesure de ressusciter les morts, oui, c’est trop me demander, commenta-t-il avec ironie en lui lançant un regard moqueur.

- Tu m’énerves, maugréa-t-elle en reportant son attention sur l’intérieur du Terrier.

- Serais-tu en train de perdre ton sang-froid ? railla-t-il dans son dos.

Sans prendre la peine de se retourner ou d’ajouter un mot, Hermione traversa le mur et la fenêtre fermée pour arriver à l’intérieur du Terrier où la famille Weasley était rassemblée pour prendre le repas. Ce fut comme si son cœur se compressait dans sa poitrine en constatant leur évidente bonne humeur à laquelle elle ne pouvait prendre part, et alors même qu’elle n’avait plus ce fameux cœur. Les pâtes étaient anormalement bleues, mais au regard complice qu’échangeaient Fred et Georges, ils ne devaient pas être ignorants de l’affaire. Cependant, la teinte étrange ne semblait gêner personne puisque même Teddy avalait son repas à une vitesse hallucinante.

Elle se mit dans un coin et observa. A un moment, Teddy voulut à tout prix reprendre des pâtes et quand Ginny lui dit que non, il piqua une crise à laquelle Harry faillit céder. Hermione fit discrètement tomber le plat qui contenait le reste des pâtes bleutées gratinées et ces dernières se répandirent par terre.

- Ça ne sert à rien de continuer à pleurer, de toute manière il n’y a plus de pâtes, gronda doucement Ginny.

Teddy, après avoir constaté les faits cessa immédiatement sa comédie et resta sage tout le reste du repas. Etait-il normal qu’il fasse encore des crises à l’âge de six ans ? Hermione haussa les épaules, estimant que cela n’était pas très grave, surtout qu’apparemment si Harry était dupe, Ginny au moins ne se laissait pas avoir. Elle conclut assez rapidement que Molly avait décidé de leur laisser le soin de l’éducation, leur prodiguant des conseils sans s’imposer elle-même pour que les deux jeunes gens apprennent à leur rythme. Hermione savait très bien ce qu’elle avait en tête. Après Teddy, elle comptait bien avoir de vrais petits-enfants qui lui ressembleraient.

Hermione suivit Ginny qui montait à l’étage pour chercher elle avait oublié quoi, et s’arrêta en passant devant une fenêtre donnant sur le jardin. En bordure des arbres, appuyé contre un tronc, une tête blonde et immobile regardait en direction du Terrier. Constatant que son amie n’avait rien remarqué, elle haussa les épaules et reprit sa marche, se demandant quand même ce que Malefoy pouvait bien faire dans le jardin des Weasley.
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