Deux vies, un destin by Maddy
Summary:

Do your best James by viria13 sur devianart


1977. Alors que le Mage Noir affirme son ascension dans le monde sorcier, et que la guerre règne au dehors, Lily Evans s’apprête à faire sa dernière rentrée à Poudlard, en tant que préfète-en-chef. Impliquée bien malgré elle dans une mission compliquée que lui a confié Dumbledore, elle sera inévitablement confrontée aux desseins des Mangemorts, et devra apprendre à faire confiance à son entourage, pour tenter de surmonter les épreuves.


« -J'ai croisé Rogue ce soir, qui traînait près de la salle sur demande. 


Son visage se figea, et vira vers une pâleur inhabituelle, ce qui n'échappa pas au préfet-en-chef.


-Et alors ? demanda-t-elle. Je ne suis pas sa mère. 


-Non c'est vrai, dit-il en s'approchant d'elle, si bien qu'elle recula et se retrouva bientôt coincée contre le mur. Mais je suis persuadé que Rogue à un rapport avec tes petites manigances secrètes. Et je te jure que je vais découvrir ce qui se passe.


-Tu délires Potter! S'écria-t-elle en le repoussant. »


Categories: Jily (James/Lily) Characters: James Potter, Les Maraudeurs, Lily Evans, Severus Rogue
Genres: Aventure/Action, Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 41 Completed: Non Word count: 92545 Read: 76172 Published: 29/10/2011 Updated: 09/05/2020

1. Chapitre 1: La fin d'une époque by Maddy

2. Chapitre 2: "Quand la potion est tirée, il faut la boire"! by Maddy

3. Chapitre 3: "Qui ne tente rien n'a rien" by Maddy

4. Chapitre 4: Quitte à être pendu, mieux vaut que ce soit pour avoir volé un dragon plutôt qu'un mouton! by Maddy

5. Chapitre 5: "Méfait accompli" by Maddy

6. Chapitre 6: "Je n'aurais jamais dû me méler de ça!" by Maddy

7. Chapitre 7: "Un accident est vite arrivé!" by Maddy

8. Chapitre 8: "Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine" by Maddy

9. Chapitre 9: "Virée Nocturne" by Maddy

10. Chapitre 10: "Tu as trouvé un moyen rapide et qui ne laisse pas de traces pour assassiner Servilo?" by Maddy

11. Chapitre 11: "Telle est prise celle qui croyait prendre!" by Maddy

12. Chapitre 12: "J'ai comme l'impression que tu es entrain de me faire une scène!" by Maddy

13. Chapitre 13: Le bal d'Halloween? Une horreur! by Maddy

14. Chapitre 14: "Ne refais plus jamais ça, Evans." by Maddy

15. Chapitre 15: On t'a déjà dit que tu mentais très mal? by Maddy

16. Chapitre 16: Le secret de la salle "Va-et-Vient".. by Maddy

17. Chapitre 17: "Beau travail, Potter." by Maddy

18. Chapitre 18: Escapade dans la forêt interdite by Maddy

19. Chapitre 19: "Tu délires, Potter!" by Maddy

20. Chapitre 20: Être la voisine de Severus Rogue peut provoquer bien des ennuis. by Maddy

21. Chapitre 21: Happy New Year! by Maddy

22. Chapitre 22: "Tu sais ce qu'on fait aux gens de ton espèce, Evans?" by Maddy

23. Chapitre 23: "Tu devrais prendre une carte de fidélité infirmerie!" by Maddy

24. Chapitre 24: Serpentard VS Gryffondor by Maddy

25. Chapitre 25: "Est-ce-que tu as bu, Evans?" by Maddy

26. Chapitre 26: "Bien joué, Sherlock!" by Maddy

27. Chapitre 27: l'Ordre du Phénix by Maddy

28. Chapitre 28: "Tout ce que je fais, c'est pour toi Lily!" by Maddy

29. Chapitre 29: "Sais-tu ce que je fais aux gens qui échouent de la sorte, Severus?" by Maddy

30. Chapitre 30 : L'intronisation des nouveaux fidèles by Maddy

31. Chapitre 31 - Bienvenue chez les Weasley ! by Maddy

32. Chapitre 32 : Joyeux Anniversaire, Lily ! by Maddy

33. Chapitre 33 : Tribulations d'un couple non-officiel by Maddy

34. Chapitre 34 : C'est plus du vent, c'est une tempête ! by Maddy

35. Chapitre 35 - Confidences chez Madame Pieddodu by Maddy

36. Chapitre 36 : La trêve printanière by Maddy

37. Chapitre 37 : Par-delà les grandes portes by Maddy

38. Chapitre 38 : "Félicitations, Capitaine !" by Maddy

39. Chapitre 39 : Quand février s'envole by Maddy

40. Chapitre 40 : "C'est qui ce type devant notre porte ?" by Maddy

41. Chapitre 41 : "Serais-tu attaché à cette sang-de-bourbe, Severus ?" by Maddy

Chapitre 1: La fin d'une époque by Maddy
Author's Notes:


Bonjour à tous !

Je travaille sur cette histoire depuis plusieurs années maintenant. Et il faut avouer que quand je l'ai commencée, je n'avais pas vraiment la maturité nécessaire pour la mener à bien. Mais voilà, au détour de deux semaines de vacances, je me suis replongée dans la lecture de Harry Potter, et j'ai eu envie de me remettre à l'écriture. Mais avant de commencer une nouvelle fiction, j'ai à coeur de terminer ce qui a été commencé

J'ai corrigé les grosses erreurs et incohérences que j'ai pu remarquer, et repris toutes les reviews pour améliorer les chapitres au mieux. Pour les anciens fidèles, vous verrez que certains choses ont un peu changé (notamment, je me suis rapprochée de la réalité et j'ai annihilé l'appartement des préfets en chef pour les rebasculer dans la salle commune. Toutefois, j'ai laissé les chapitres intacts sur le reste

J'espère que vous l'apprécierez :)

La jeune femme était assise à son bureau. Éclairée par sa petite lampe de chevet, elle lisait avidement le contenu d'une lettre qu'elle venait à peine de recevoir. L'ombre d'un sourire se dessina sur son visage. Elle rejeta sa chevelure flamboyante en arrière, et effleura l'insigne doré qui reposait sur son bureau du bout des doigts. Comme elle était heureuse, à cet instant précis. Rien au monde n'aurait pu lui gâcher ce moment. Elle se leva, et se dirigea gracieusement vers la fenêtre de sa chambre. 

Lily Evans allait être préfète-en-chef. Son ambition venait d'être récompensée. Elle ouvrit un des battants de sa fenêtre, et inspira l'air frais qui s'engouffrait du dehors. Cette année allait être la consécration de tout le travail qu'elle avait fourni. Elle passerait ses ASPIC et les obtiendrait tous avec la mention " Optimal ", et pourrait alors envisager une carrière brillante. Rien ni personne ne l'arrêterait.

Depuis son entrée à Poudlard, Lily avait toujours été une élève brillante. Et ça en avait surpris plus d'un, évidemment. Elle, la née-moldue, s'était démenée corps et âme pour prouver à tous que ses capacités n'étaient pas à remettre en question. Première de la classe, au comportement exemplaire, elle avait déjà gravi une première marche en étant nommée préfète en 5e année. Elle briguait le poste de préfète-en-chef depuis toujours, et ne doutait pas, qu'elle accomplirait avec brio cette nouvelle mission qui venait de lui être donnée. Elle avait un caractère bien trempé, et ne se laissait jamais marcher sur les pieds, même par ses propres condisciples de Gryffondor.

Alors qu'elle admirait distraitement sa rue plongée dans la pénombre, une chouette hulotte vint se poser sur le rebord de la fenêtre. La surprise marqua le visage de la jeune fille. Qui donc pouvait bien lui envoyer une lettre mis à part Poudlard ? Interdite, elle prit le parchemin, et la chouette s'envola aussitôt. 

Elle reconnut immédiatement l'écriture sur l'en tête de la lettre. A quoi avait-elle pensé ? Qui d'autre aurait pu lui envoyer une lettre ? Elle la décacheta rapidement, et s'installa sur son lit, de manière à être à son aise. Elle eut un petit rire en terminant la missive. 

James Potter ne changerait donc jamais. Elle rosit à l'idée qu'il ne l'ait pas oubliée cet été. Elle n'avait jamais vraiment été intéressée par James. Elle le trouvait trop arrogant. Trop sûr de lui. Et cette manière qu'il avait de s'ébouriffer les cheveux. Elle le trouvait même détestable. Pourtant lui, n'avait pas cessé de lui montrer son intérêt depuis la toute première année. Ce qui ne l'avait pourtant pas empêché d'amasser les conquêtes. Oh, à vrai dire, James l'avait surtout harcelée, depuis la première année. Mais il avait clairement commencé à devenir insistant en début de sixième année. Lily ne s'était jamais abaissée à son niveau. James Potter n'était pas quelqu'un de bien. Et il lui causait bien des soucis, au quotidien.

Lui et ses amis, formaient une bande turbulente que l'on nommait "Les maraudeurs". Il ne se séparait jamais de ses acolytes, qui avaient pour noms Sirius Black, Peter Pettigrow, et Remus Lupin. Ce dernier, cependant, était un des proches amis de Lily. Il ne correspondait en rien au prototype du beau garçon prétentieux au quel s'apparentaient ses amis. 

C'était un garçon charmant, respectueux, et très responsable. Et par-dessus tout il était sage. Le directeur de l'école, Albus Dumbledore, l'avait nommé au poste de préfet dans l'espoir qu'il puisse canaliser ses amis. Cela avait été un échec indéniable. Aussi calme que soit Remus, il n'avait pas pu se résoudre à entraver ses amis de toujours. Ils avaient accumulé les frasques, peut-être même encore plus que les autres années. Les maraudeurs étaient intenables. Lily fût épuisée rien qu'à cette pensée.

Elle plia la lettre, et alla la ranger soigneusement dans le tiroir de sa commode. Demain, elle irait sur le chemin de traverse. Seule. Elle avait eu pour habitude, ces dernières années d’y aller en compagnie de son meilleur ami, Severus Rogue. Il ne vivait qu'à quelques pas de chez elle. C'était Severus, qui lui avait annoncé sa condition de sorcière. Lui qui lui avait appris les tout premiers rudiments.

Il n'avait pas beaucoup d'amis à Poudlard, et avait passé le plus clair de son temps avec elle, jusqu’à récemment. Il était plutôt ténébreux, ses cheveux d'un noir de jais étaient graisseux et lui retombaient devant le visage, et il avait un nez peu gracieux. 

Mais Lily Evans n’avait pas prêté attention à son physique. Elle avait réellement apprécié ce jeune homme. Il était à Serpentard, et elle à Gryffondor, ce qui avait réduit considérablement leurs interactions à Poudlard. Il était la victime favorite de cet imbécile de James Potter, et Lily n’avait, au cours de ces dernières années, jamais perdu une occasion de prendre sa défense. 

Cependant, l'année qui venait de passer avait été ponctuée de fausses notes. Leur amitié en avait clairement pris un coup. Severus s'était lié d'amitié avec un groupe de Serpentards peu fréquentables, qui éprouvaient une haine grandissante envers les Gryffondors, mais également envers ceux qu'ils appelaient "les sang-de-bourbes", c'est-à-dire les nés moldus, comme Lily. Elle avait parfois intercepté des regards méprisants de la part de certains d'entre eux. Elle les détestait eux aussi. La liste s'allongeait.

Elle alla refermer sa fenêtre et se coucha. Elle remonta la couverture pour couvrir ses bras dénudés. Dans deux jours, elle serait à Poudlard et retrouverait ses amies. Ses yeux se fermèrent, et elle tomba dans un sommeil profond.


Le lendemain, les tous premiers rayons du soleil l'éveillèrent. Lentement, elle ouvrit les yeux, et s'étira. Elle se dégagea des couvertures, et fila dans la salle de bain. Tout comme elle ne prêtait pas attention à l'apparence des autres, Lily Evans ne se souciait guère de son image. Elle s'engouffra dans la douche et fit couler l'eau. Elle ne s'éternisa pas, et attrapa la serviette qu'elle avait au préalablement posée au-dessus de la porte de la douche.

Elle s'enroula dedans, et se dirigea avec précaution vers le grand miroir de la salle de bain, craignant de glisser sur le carrelage à cause de ses pieds mouillés. Elle brossa négligemment ses cheveux, et passa un coup d'eau sur son visage. Elle fût assez satisfaite en apercevant son reflet. De toute manière, peu importait. 

Elle retourna dans sa chambre, toujours en serviette, et se stoppa devant son armoire. Elle tendit le cou, pour apercevoir le temps qu'il faisait dehors, et avoir une idée plus précise de ce qu'elle allait enfiler. Pas de nuage en vue. Parfait. Le soleil ne risquait donc pas de disparaître aujourd'hui. L'été allait bientôt toucher à sa fin, mais les températures restaient estivales. On atteignait régulièrement les 30 degrés au soleil, même dans la banlieue de Londres. 

Lily pencha sa tête sur le côté, en pleine réflexion, puis plongea sa main dans l'armoire et saisit la première tenue qui lui passait sous la main. Une robe, verte, légèrement décolletée. Une robe comme elle en mettait tous les jours depuis deux mois. On ne peut plus banale.

Elle fit tomber sa serviette, et enfila le vêtement. Elle saisit une paire de sandales au bas de son armoire, et descendit les escaliers menant dans l'entrée. 

Elle s'engouffra dans la cuisine, d'où émanaient de douces odeurs de café, de toast, et de bacon. Son père était assis devant son bol, et lisait distraitement le journal. Sa mère était aux fourneaux, et s'occupait du bacon. Lily eut un sourire. Elle adorait ses parents.

Elle profita du petit-déjeuner pour informer sa mère qu’elle se rendrait sur le chemin de traverse, pour acheter ses fournitures, assurant qu’elle ne rentrerait pas tard. Lily se leva, déposa un baiser sur la joue de son père, et remonta à l'étage chercher son sac. Quelques instants après, elle se retrouva dehors, sous le soleil brûlant, et transplana dans la foulée.

Elle adorait ça. Lily était née en début d’année, et avait donc eu 17 ans en janvier dernier. Elle avait pu passer son permis de transplanage dans la foulée, qu’elle avait, comme tout le reste, réussi avec brio.

Elle se retrouva dans la minute qui suivit au chemin de traverse, qui était bondé.

Lily reconnu quelques visages, qui la gratifièrent d'un sourire amical. C'était une personne appréciée par ses camarades, à n'en pas douter. Il faut dire qu'elle avait toujours tout fait pour. Elle sévissait souvent, en tant que préfète, mais s'était toujours montrée très juste et accessible.

En arrivant devant le glacier, elle avisa Severus, installé en terrasse avec deux autres Serpentards. Elle amorça l’espace d’un instant, un geste pour le saluer, et se ravisa dans la foulée, en apercevant le regard noir qu’il lui jetait. A quoi avait-elle pensé ? Après tout, tous deux semblaient avoir tiré un trait sur cette ancienne amitié…

Elle sentait la colère bouillonner au fond d'elle. Elle regretta de ne pas avoir demandé à Alice, ou à Marlène de l'accompagner. Elle aurait pu passer une bonne journée.

Sans conviction, elle se dirigea vers le Chaudron Baveur. Qu'avait-elle de mieux à faire de toute manière ? Elle poussa la porte et alla s'installer dans une table au fond de la salle, ou personne ne pourrait trop la remarquer. Tom, le serveur, vint à sa rencontre :

- Vous désirez miss?

- Une bièraubeurre s'il vous plait, répondit-elle aimablement en lui tendant l'argent.

Il repartit en direction de son comptoir, et revint quelque minute plus tard.

Elle poussa son verre sur le côté, et pris sa tête entre ses mains. Mais que faisait-elle donc ici ? Quelle idiote… Elle aurait dû se douter que cela allait arriver. Elle évitait tant bien que mal de se retrouver face à Severus depuis deux ans, depuis qu’il l’avait insultée, un jour où elle avait voulu prendre sa défense face à cet imbécile de James Potter et son grand copain Black.

Trop plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas les bruits de pas se rapprochant d'elle. Une main se posa sur son épaule, et elle sursauta. Elle leva la tête, et regarda son interlocuteur...

-Que fais-tu la toute seule ? Demanda-t-il, interloqué.

- Ça ne se voit pas ? répliqua-t-elle, un peu acerbe.

Il jeta un coup d’œil au verre de la jeune fille, sur le bord de la table et grimaça..

- C’est nouveau ? Répondit-il. De traîner toute seule dans les bars, j’entends.

Il eut un sourire moqueur.

-C’est à cause de Rogue, soupira-t-elle, rageuse.

-Étonnant, dis donc…

-N'en rajoute pas une couche…

-Désolé.

Remus Lupin s'installa sur la chaise qui faisait face à son homologue, et se mit à faire courir ses doigts distraitement sur le rebord de la table.

-Et toi ? asséna-t-elle, désireuse de relancer la conversation sur un sujet banal pour ne pas reparler de Severus.

-Moi quoi ?

-Que fais-tu là ? reprit-elle.

-J'ai rendez-vous avec James, Peter et Sirius... Qui sont en retard, comme d'habitude.

Lily s’empara de la main de son meilleur ami, et lui adressa un regard compatissant.

- Tu m’as manqué, Remus. C’est bon de te revoir.

Les yeux du jeune homme trahir un instant son émotion. Lui aussi était ravi de la revoir. Lily faisait partie de son cercle proche depuis le début. C’était une des seules qui ne lui avait pas tourné le dos, malgré ses problèmes. Oh bien sûr, il ne lui avait jamais parlé franchement de sa lycanthropie, mais il était convaincu qu’elle le savait.

Lily était, au yeux de Remus Lupin, la meilleure amie qu'il puisse avoir. Toujours très attentive, elle n'avait pas manqué de le pousser à devenir une meilleure version de lui même. A prendre confiance. A cesser de se voir comme un monstre... Leur année de préfets avait terminé de nouer ce lien si spécial qu’ils avaient depuis quelques années.

Il pressa doucement sa main en signe d’affection.

- Je ne vais pas m’éterniser, lui dit-elle, d’un air déçu, en regardant frénétiquement autour d’elle pour vérifier que l’objet de ses craintes n’était pas présent.

-Pourquoi ça ?

L’étonnement marquait clairement sa voix.

-Je n'ai vraiment aucune envie de croiser Potter à cette heure précise. Ma journée s'annonce déjà assez mauvaise comme ça.

Elle amorça un geste pour se relever, et s'arrêta net en entendant quelqu’un l’interpeller derrière son dos.

-Lily jolie !

Blasée, elle se retourna vers l'intéressé, qui venait de passer la porte du Chaudron Baveur.

-Ne-m'appelle-pas-comme-ça, psalmodia-t-elle d'une traite.

Un grand sourire fendit le visage du jeune homme.

-Je suis content de te revoir, poursuivit-il, pas le moins du monde déstabilisé, en la détaillant ouvertement du regard. Merlin, qu’elle était belle !

-Le plaisir n'est pas partagé Potter.

Sa voix était dure et cassante. Il fit la moue, et ébouriffa ses cheveux.

-Tu es magnifique.

Un sourire forcé se dessina sur le visage de Lily Evans.

-Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je m'en vais.

Elle attrapa son sac, qui était posé au pied de la table.

-On se retrouve à Poudlard ! s'écria James, enjoué.

Elle était déjà loin lorsque la phrase lui parvint à l'oreille et un rire lui échappa.

-C'est ça, répondit-elle, plus pour elle-même qu'autre chose.

Elle poussa la porte du bar et se retrouva une nouvelle fois submergée par la foule. Elle se hâta de faire ses achats, et transplana une nouvelle fois. Elle atterrit juste devant son palier. Enervée, elle claqua la porte d'entrée et tapa des pieds jusqu'à sa chambre. 

Merlin avait-il décidé de la maudire cette année ? De toute évidence. Elle jeta son sac sous son bureau, et s'installa sur son lit, la tête dans l'oreiller. Elle étouffa un cri et reprit contenance. Demain elle serait à Poudlard. Et tout s'arrangerait probablement.


La jeune femme était assise à son bureau. Éclairée par sa petite lampe de chevet, elle lisait avidement le contenu d'une lettre qu'elle venait à peine de recevoir. L'ombre d'un sourire se dessina sur son visage. Elle rejeta sa chevelure flamboyante en arrière, et effleura l'insigne doré qui reposait sur son bureau du bout des doigts. Comme elle était heureuse, à cet instant précis. Rien au monde n'aurait pu lui gâcher ce moment. Elle se leva, et se dirigea gracieusement vers la fenêtre de sa chambre. 

Lily Evans allait être préfète-en-chef. Son ambition venait d'être récompensée. Elle ouvrit un des battants de sa fenêtre, et inspira l'air frais qui s'engouffrait du dehors. Cette année allait être la consécration de tout le travail qu'elle avait fourni. Elle passerait ses ASPIC et les obtiendrait tous avec la mention " Optimal ", et pourrait alors envisager une carrière brillante. Rien ni personne ne l'arrêterait.

Depuis son entrée à Poudlard, Lily avait toujours été une élève brillante. Et ça en avait surpris plus d'un, évidemment. Elle, la née-moldue, s'était démenée corps et âme pour prouver à tous que ses capacités n'étaient pas à remettre en question. Première de la classe, au comportement exemplaire, elle avait déjà gravi une première marche en étant nommée préfète en 5e année. Elle briguait le poste de préfète-en-chef depuis toujours, et ne doutait pas, qu'elle accomplirait avec brio cette nouvelle mission qui venait de lui être donnée. Elle avait un caractère bien trempé, et ne se laissait jamais marcher sur les pieds, même par ses propres condisciples de Gryffondor.

Alors qu'elle admirait distraitement sa rue plongée dans la pénombre, une chouette hulotte vint se poser sur le rebord de la fenêtre. La surprise marqua le visage de la jeune fille. Qui donc pouvait bien lui envoyer une lettre mis à part Poudlard ? Interdite, elle prit le parchemin, et la chouette s'envola aussitôt. 

Elle reconnut immédiatement l'écriture sur l'en tête de la lettre. A quoi avait-elle pensé ? Qui d'autre aurait pu lui envoyer une lettre ? Elle la décacheta rapidement, et s'installa sur son lit, de manière à être à son aise. Elle eut un petit rire en terminant la missive. 

James Potter ne changerait donc jamais. Elle rosit à l'idée qu'il ne l'ait pas oubliée cet été. Elle n'avait jamais vraiment été intéressée par James. Elle le trouvait trop arrogant. Trop sûr de lui. Et cette manière qu'il avait de s'ébouriffer les cheveux. Elle le trouvait même détestable. Pourtant lui, n'avait pas cessé de lui montrer son intérêt depuis la toute première année. Ce qui ne l'avait pourtant pas empêché d'amasser les conquêtes. Oh, à vrai dire, James l'avait surtout harcelée, depuis la première année. Mais il avait clairement commencé à devenir insistant en début de sixième année. Lily ne s'était jamais abaissée à son niveau. James Potter n'était pas quelqu'un de bien. Et il lui causait bien des soucis, au quotidien.

Lui et ses amis, formaient une bande turbulente que l'on nommait "Les maraudeurs". Il ne se séparait jamais de ses acolytes, qui avaient pour noms Sirius Black, Peter Pettigrow, et Remus Lupin. Ce dernier, cependant, était un des proches amis de Lily. Il ne correspondait en rien au prototype du beau garçon prétentieux au quel s'apparentaient ses amis. 

C'était un garçon charmant, respectueux, et très responsable. Et par-dessus tout il était sage. Le directeur de l'école, Albus Dumbledore, l'avait nommé au poste de préfet dans l'espoir qu'il puisse canaliser ses amis. Cela avait été un échec indéniable. Aussi calme que soit Remus, il n'avait pas pu se résoudre à entraver ses amis de toujours. Ils avaient accumulé les frasques, peut-être même encore plus que les autres années. Les maraudeurs étaient intenables. Lily fût épuisée rien qu'à cette pensée.

Elle plia la lettre, et alla la ranger soigneusement dans le tiroir de sa commode. Demain, elle irait sur le chemin de traverse. Seule. Elle avait eu pour habitude, ces dernières années d’y aller en compagnie de son meilleur ami, Severus Rogue. Il ne vivait qu'à quelques pas de chez elle. C'était Severus, qui lui avait annoncé sa condition de sorcière. Lui qui lui avait appris les tout premiers rudiments.

Il n'avait pas beaucoup d'amis à Poudlard, et avait passé le plus clair de son temps avec elle, jusqu’à récemment. Il était plutôt ténébreux, ses cheveux d'un noir de jais étaient graisseux et lui retombaient devant le visage, et il avait un nez peu gracieux. 

Mais Lily Evans n’avait pas prêté attention à son physique. Elle avait réellement apprécié ce jeune homme. Il était à Serpentard, et elle à Gryffondor, ce qui avait réduit considérablement leurs interactions à Poudlard. Il était la victime favorite de cet imbécile de James Potter, et Lily n’avait, au cours de ces dernières années, jamais perdu une occasion de prendre sa défense. 

Cependant, l'année qui venait de passer avait été ponctuée de fausses notes. Leur amitié en avait clairement pris un coup. Severus s'était lié d'amitié avec un groupe de Serpentards peu fréquentables, qui éprouvaient une haine grandissante envers les Gryffondors, mais également envers ceux qu'ils appelaient "les sang-de-bourbes", c'est-à-dire les nés moldus, comme Lily. Elle avait parfois intercepté des regards méprisants de la part de certains d'entre eux. Elle les détestait eux aussi. La liste s'allongeait.

Elle alla refermer sa fenêtre et se coucha. Elle remonta la couverture pour couvrir ses bras dénudés. Dans deux jours, elle serait à Poudlard et retrouverait ses amies. Ses yeux se fermèrent, et elle tomba dans un sommeil profond.


Le lendemain, les tous premiers rayons du soleil l'éveillèrent. Lentement, elle ouvrit les yeux, et s'étira. Elle se dégagea des couvertures, et fila dans la salle de bain. Tout comme elle ne prêtait pas attention à l'apparence des autres, Lily Evans ne se souciait guère de son image. Elle s'engouffra dans la douche et fit couler l'eau. Elle ne s'éternisa pas, et attrapa la serviette qu'elle avait au préalablement posée au-dessus de la porte de la douche.

Elle s'enroula dedans, et se dirigea avec précaution vers le grand miroir de la salle de bain, craignant de glisser sur le carrelage à cause de ses pieds mouillés. Elle brossa négligemment ses cheveux, et passa un coup d'eau sur son visage. Elle fût assez satisfaite en apercevant son reflet. De toute manière, peu importait. 

Elle retourna dans sa chambre, toujours en serviette, et se stoppa devant son armoire. Elle tendit le cou, pour apercevoir le temps qu'il faisait dehors, et avoir une idée plus précise de ce qu'elle allait enfiler. Pas de nuage en vue. Parfait. Le soleil ne risquait donc pas de disparaître aujourd'hui. L'été allait bientôt toucher à sa fin, mais les températures restaient estivales. On atteignait régulièrement les 30 degrés au soleil, même dans la banlieue de Londres. 

Lily pencha sa tête sur le côté, en pleine réflexion, puis plongea sa main dans l'armoire et saisit la première tenue qui lui passait sous la main. Une robe, verte, légèrement décolletée. Une robe comme elle en mettait tous les jours depuis deux mois. On ne peut plus banale.

Elle fit tomber sa serviette, et enfila le vêtement. Elle saisit une paire de sandales au bas de son armoire, et descendit les escaliers menant dans l'entrée. 

Elle s'engouffra dans la cuisine, d'où émanaient de douces odeurs de café, de toast, et de bacon. Son père était assis devant son bol, et lisait distraitement le journal. Sa mère était aux fourneaux, et s'occupait du bacon. Lily eut un sourire. Elle adorait ses parents.

Elle profita du petit-déjeuner pour informer sa mère qu’elle se rendrait sur le chemin de traverse, pour acheter ses fournitures, assurant qu’elle ne rentrerait pas tard. Lily se leva, déposa un baiser sur la joue de son père, et remonta à l'étage chercher son sac. Quelques instants après, elle se retrouva dehors, sous le soleil brûlant, et transplana dans la foulée.

Elle adorait ça. Lily était née en début d’année, et avait donc eu 17 ans en janvier dernier. Elle avait pu passer son permis de transplanage dans la foulée, qu’elle avait, comme tout le reste, réussi avec brio.

Elle se retrouva dans la minute qui suivit au chemin de traverse, qui était bondé.

Lily reconnu quelques visages, qui la gratifièrent d'un sourire amical. C'était une personne appréciée par ses camarades, à n'en pas douter. Il faut dire qu'elle avait toujours tout fait pour. Elle sévissait souvent, en tant que préfète, mais s'était toujours montrée très juste et accessible.

En arrivant devant le glacier, elle avisa Severus, installé en terrasse avec deux autres Serpentards. Elle amorça l’espace d’un instant, un geste pour le saluer, et se ravisa dans la foulée, en apercevant le regard noir qu’il lui jetait. A quoi avait-elle pensé ? Après tout, tous deux semblaient avoir tiré un trait sur cette ancienne amitié…

Elle sentait la colère bouillonner au fond d'elle. Elle regretta de ne pas avoir demandé à Alice, ou à Marlène de l'accompagner. Elle aurait pu passer une bonne journée.

Sans conviction, elle se dirigea vers le Chaudron Baveur. Qu'avait-elle de mieux à faire de toute manière ? Elle poussa la porte et alla s'installer dans une table au fond de la salle, ou personne ne pourrait trop la remarquer. Tom, le serveur, vint à sa rencontre :

- Vous désirez miss?

- Une bièraubeurre s'il vous plait, répondit-elle aimablement en lui tendant l'argent.

Il repartit en direction de son comptoir, et revint quelque minute plus tard.

Elle poussa son verre sur le côté, et pris sa tête entre ses mains. Mais que faisait-elle donc ici ? Quelle idiote… Elle aurait dû se douter que cela allait arriver. Elle évitait tant bien que mal de se retrouver face à Severus depuis deux ans, depuis qu’il l’avait insultée, un jour où elle avait voulu prendre sa défense face à cet imbécile de James Potter et son grand copain Black.

Trop plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas les bruits de pas se rapprochant d'elle. Une main se posa sur son épaule, et elle sursauta. Elle leva la tête, et regarda son interlocuteur...

-Que fais-tu la toute seule ? Demanda-t-il, interloqué.

- Ça ne se voit pas ? répliqua-t-elle, un peu acerbe.

Il jeta un coup d’œil au verre de la jeune fille, sur le bord de la table et grimaça..

- C’est nouveau ? Répondit-il. De traîner toute seule dans les bars, j’entends.

Il eut un sourire moqueur.

-C’est à cause de Rogue, soupira-t-elle, rageuse.

-Étonnant, dis donc…

-N'en rajoute pas une couche…

-Désolé.

Remus Lupin s'installa sur la chaise qui faisait face à son homologue, et se mit à faire courir ses doigts distraitement sur le rebord de la table.

-Et toi ? asséna-t-elle, désireuse de relancer la conversation sur un sujet banal pour ne pas reparler de Severus.

-Moi quoi ?

-Que fais-tu là ? reprit-elle.

-J'ai rendez-vous avec James, Peter et Sirius... Qui sont en retard, comme d'habitude.

Lily s’empara de la main de son meilleur ami, et lui adressa un regard compatissant.

- Tu m’as manqué, Remus. C’est bon de te revoir.

Les yeux du jeune homme trahir un instant son émotion. Lui aussi était ravi de la revoir. Lily faisait partie de son cercle proche depuis le début. C’était une des seules qui ne lui avait pas tourné le dos, malgré ses problèmes. Oh bien sûr, il ne lui avait jamais parlé franchement de sa lycanthropie, mais il était convaincu qu’elle le savait.

Lily était, au yeux de Remus Lupin, la meilleure amie qu'il puisse avoir. Toujours très attentive, elle n'avait pas manqué de le pousser à devenir une meilleure version de lui même. A prendre confiance. A cesser de se voir comme un monstre... Leur année de préfets avait terminé de nouer ce lien si spécial qu’ils avaient depuis quelques années.

Il pressa doucement sa main en signe d’affection.

- Je ne vais pas m’éterniser, lui dit-elle, d’un air déçu, en regardant frénétiquement autour d’elle pour vérifier que l’objet de ses craintes n’était pas présent.

-Pourquoi ça ?

L’étonnement marquait clairement sa voix.

-Je n'ai vraiment aucune envie de croiser Potter à cette heure précise. Ma journée s'annonce déjà assez mauvaise comme ça.

Elle amorça un geste pour se relever, et s'arrêta net en entendant quelqu’un l’interpeller derrière son dos.

-Lily jolie !

Blasée, elle se retourna vers l'intéressé, qui venait de passer la porte du Chaudron Baveur.

-Ne-m'appelle-pas-comme-ça, psalmodia-t-elle d'une traite.

Un grand sourire fendit le visage du jeune homme.

-Je suis content de te revoir, poursuivit-il, pas le moins du monde déstabilisé, en la détaillant ouvertement du regard. Merlin, qu’elle était belle !

-Le plaisir n'est pas partagé Potter.

Sa voix était dure et cassante. Il fit la moue, et ébouriffa ses cheveux.

-Tu es magnifique.

Un sourire forcé se dessina sur le visage de Lily Evans.

-Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je m'en vais.

Elle attrapa son sac, qui était posé au pied de la table.

-On se retrouve à Poudlard ! s'écria James, enjoué.

Elle était déjà loin lorsque la phrase lui parvint à l'oreille et un rire lui échappa.

-C'est ça, répondit-elle, plus pour elle-même qu'autre chose.

Elle poussa la porte du bar et se retrouva une nouvelle fois submergée par la foule. Elle se hâta de faire ses achats, et transplana une nouvelle fois. Elle atterrit juste devant son palier. Enervée, elle claqua la porte d'entrée et tapa des pieds jusqu'à sa chambre. 

Merlin avait-il décidé de la maudire cette année ? De toute évidence. Elle jeta son sac sous son bureau, et s'installa sur son lit, la tête dans l'oreiller. Elle étouffa un cri et reprit contenance. Demain elle serait à Poudlard. Et tout s'arrangerait probablement.
La jeune femme était assise à son bureau. Éclairée par sa petite lampe de chevet, elle lisait avidement le contenu d'une lettre qu'elle venait à peine de recevoir. L'ombre d'un sourire se dessina sur son visage. Elle rejeta sa chevelure flamboyante en arrière, et effleura l'insigne doré qui reposait sur son bureau du bout des doigts. Comme elle était heureuse, à cet instant précis. Rien au monde n'aurait pu lui gâcher ce moment. Elle se leva, et se dirigea gracieusement vers la fenêtre de sa chambre. 

Lily Evans allait être préfète-en-chef. Son ambition venait d'être récompensée. Elle ouvrit un des battants de sa fenêtre, et inspira l'air frais qui s'engouffrait du dehors. Cette année allait être la consécration de tout le travail qu'elle avait fourni. Elle passerait ses ASPIC et les obtiendrait tous avec la mention " Optimal ", et pourrait alors envisager une carrière brillante. Rien ni personne ne l'arrêterait.

Depuis son entrée à Poudlard, Lily avait toujours été une élève brillante. Et ça en avait surpris plus d'un, évidemment. Elle, la née-moldue, s'était démenée corps et âme pour prouver à tous que ses capacités n'étaient pas à remettre en question. Première de la classe, au comportement exemplaire, elle avait déjà gravi une première marche en étant nommée préfète en 5e année. Elle briguait le poste de préfète-en-chef depuis toujours, et ne doutait pas, qu'elle accomplirait avec brio cette nouvelle mission qui venait de lui être donnée. Elle avait un caractère bien trempé, et ne se laissait jamais marcher sur les pieds, même par ses propres condisciples de Gryffondor.

Alors qu'elle admirait distraitement sa rue plongée dans la pénombre, une chouette hulotte vint se poser sur le rebord de la fenêtre. La surprise marqua le visage de la jeune fille. Qui donc pouvait bien lui envoyer une lettre mis à part Poudlard ? Interdite, elle prit le parchemin, et la chouette s'envola aussitôt. 

Elle reconnut immédiatement l'écriture sur l'en tête de la lettre. A quoi avait-elle pensé ? Qui d'autre aurait pu lui envoyer une lettre ? Elle la décacheta rapidement, et s'installa sur son lit, de manière à être à son aise. Elle eut un petit rire en terminant la missive. 

James Potter ne changerait donc jamais. Elle rosit à l'idée qu'il ne l'ait pas oubliée cet été. Elle n'avait jamais vraiment été intéressée par James. Elle le trouvait trop arrogant. Trop sûr de lui. Et cette manière qu'il avait de s'ébouriffer les cheveux. Elle le trouvait même détestable. Pourtant lui, n'avait pas cessé de lui montrer son intérêt depuis la toute première année. Ce qui ne l'avait pourtant pas empêché d'amasser les conquêtes. Oh, à vrai dire, James l'avait surtout harcelée, depuis la première année. Mais il avait clairement commencé à devenir insistant en début de sixième année. Lily ne s'était jamais abaissée à son niveau. James Potter n'était pas quelqu'un de bien. Et il lui causait bien des soucis, au quotidien.

Lui et ses amis, formaient une bande turbulente que l'on nommait "Les maraudeurs". Il ne se séparait jamais de ses acolytes, qui avaient pour noms Sirius Black, Peter Pettigrow, et Remus Lupin. Ce dernier, cependant, était un des proches amis de Lily. Il ne correspondait en rien au prototype du beau garçon prétentieux au quel s'apparentaient ses amis. 

C'était un garçon charmant, respectueux, et très responsable. Et par-dessus tout il était sage. Le directeur de l'école, Albus Dumbledore, l'avait nommé au poste de préfet dans l'espoir qu'il puisse canaliser ses amis. Cela avait été un échec indéniable. Aussi calme que soit Remus, il n'avait pas pu se résoudre à entraver ses amis de toujours. Ils avaient accumulé les frasques, peut-être même encore plus que les autres années. Les maraudeurs étaient intenables. Lily fût épuisée rien qu'à cette pensée.

Elle plia la lettre, et alla la ranger soigneusement dans le tiroir de sa commode. Demain, elle irait sur le chemin de traverse. Seule. Elle avait eu pour habitude, ces dernières années d’y aller en compagnie de son meilleur ami, Severus Rogue. Il ne vivait qu'à quelques pas de chez elle. C'était Severus, qui lui avait annoncé sa condition de sorcière. Lui qui lui avait appris les tout premiers rudiments.

Il n'avait pas beaucoup d'amis à Poudlard, et avait passé le plus clair de son temps avec elle, jusqu’à récemment. Il était plutôt ténébreux, ses cheveux d'un noir de jais étaient graisseux et lui retombaient devant le visage, et il avait un nez peu gracieux. 

Mais Lily Evans n’avait pas prêté attention à son physique. Elle avait réellement apprécié ce jeune homme. Il était à Serpentard, et elle à Gryffondor, ce qui avait réduit considérablement leurs interactions à Poudlard. Il était la victime favorite de cet imbécile de James Potter, et Lily n’avait, au cours de ces dernières années, jamais perdu une occasion de prendre sa défense. 

Cependant, l'année qui venait de passer avait été ponctuée de fausses notes. Leur amitié en avait clairement pris un coup. Severus s'était lié d'amitié avec un groupe de Serpentards peu fréquentables, qui éprouvaient une haine grandissante envers les Gryffondors, mais également envers ceux qu'ils appelaient "les sang-de-bourbes", c'est-à-dire les nés moldus, comme Lily. Elle avait parfois intercepté des regards méprisants de la part de certains d'entre eux. Elle les détestait eux aussi. La liste s'allongeait.

Elle alla refermer sa fenêtre et se coucha. Elle remonta la couverture pour couvrir ses bras dénudés. Dans deux jours, elle serait à Poudlard et retrouverait ses amies. Ses yeux se fermèrent, et elle tomba dans un sommeil profond.


Le lendemain, les tous premiers rayons du soleil l'éveillèrent. Lentement, elle ouvrit les yeux, et s'étira. Elle se dégagea des couvertures, et fila dans la salle de bain. Tout comme elle ne prêtait pas attention à l'apparence des autres, Lily Evans ne se souciait guère de son image. Elle s'engouffra dans la douche et fit couler l'eau. Elle ne s'éternisa pas, et attrapa la serviette qu'elle avait au préalablement posée au-dessus de la porte de la douche.

Elle s'enroula dedans, et se dirigea avec précaution vers le grand miroir de la salle de bain, craignant de glisser sur le carrelage à cause de ses pieds mouillés. Elle brossa négligemment ses cheveux, et passa un coup d'eau sur son visage. Elle fût assez satisfaite en apercevant son reflet. De toute manière, peu importait. 

Elle retourna dans sa chambre, toujours en serviette, et se stoppa devant son armoire. Elle tendit le cou, pour apercevoir le temps qu'il faisait dehors, et avoir une idée plus précise de ce qu'elle allait enfiler. Pas de nuage en vue. Parfait. Le soleil ne risquait donc pas de disparaître aujourd'hui. L'été allait bientôt toucher à sa fin, mais les températures restaient estivales. On atteignait régulièrement les 30 degrés au soleil, même dans la banlieue de Londres. 

Lily pencha sa tête sur le côté, en pleine réflexion, puis plongea sa main dans l'armoire et saisit la première tenue qui lui passait sous la main. Une robe, verte, légèrement décolletée. Une robe comme elle en mettait tous les jours depuis deux mois. On ne peut plus banale.

Elle fit tomber sa serviette, et enfila le vêtement. Elle saisit une paire de sandales au bas de son armoire, et descendit les escaliers menant dans l'entrée. 

Elle s'engouffra dans la cuisine, d'où émanaient de douces odeurs de café, de toast, et de bacon. Son père était assis devant son bol, et lisait distraitement le journal. Sa mère était aux fourneaux, et s'occupait du bacon. Lily eut un sourire. Elle adorait ses parents.

Elle profita du petit-déjeuner pour informer sa mère qu’elle se rendrait sur le chemin de traverse, pour acheter ses fournitures, assurant qu’elle ne rentrerait pas tard. Lily se leva, déposa un baiser sur la joue de son père, et remonta à l'étage chercher son sac. Quelques instants après, elle se retrouva dehors, sous le soleil brûlant, et transplana dans la foulée.

Elle adorait ça. Lily était née en début d’année, et avait donc eu 17 ans en janvier dernier. Elle avait pu passer son permis de transplanage dans la foulée, qu’elle avait, comme tout le reste, réussi avec brio.

Elle se retrouva dans la minute qui suivit au chemin de traverse, qui était bondé.

Lily reconnu quelques visages, qui la gratifièrent d'un sourire amical. C'était une personne appréciée par ses camarades, à n'en pas douter. Il faut dire qu'elle avait toujours tout fait pour. Elle sévissait souvent, en tant que préfète, mais s'était toujours montrée très juste et accessible.

En arrivant devant le glacier, elle avisa Severus, installé en terrasse avec deux autres Serpentards. Elle amorça l’espace d’un instant, un geste pour le saluer, et se ravisa dans la foulée, en apercevant le regard noir qu’il lui jetait. A quoi avait-elle pensé ? Après tout, tous deux semblaient avoir tiré un trait sur cette ancienne amitié…

Elle sentait la colère bouillonner au fond d'elle. Elle regretta de ne pas avoir demandé à Alice, ou à Marlène de l'accompagner. Elle aurait pu passer une bonne journée.

Sans conviction, elle se dirigea vers le Chaudron Baveur. Qu'avait-elle de mieux à faire de toute manière ? Elle poussa la porte et alla s'installer sur une table au fond de la salle, ou personne ne pourrait trop la remarquer. Tom, le serveur, vint à sa rencontre :

- Vous désirez miss?

- Une bièraubeurre s'il vous plait, répondit-elle aimablement en lui tendant l'argent.

Il repartit en direction de son comptoir, et revint quelque minute plus tard.

Elle poussa son verre sur le côté, et pris sa tête entre ses mains. Mais que faisait-elle donc ici ? Quelle idiote… Elle aurait dû se douter que cela allait arriver. Elle évitait tant bien que mal de se retrouver face à Severus depuis deux ans, depuis qu’il l’avait insultée, un jour où elle avait voulu prendre sa défense face à cet imbécile de James Potter et son grand copain Black.

Trop plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas les bruits de pas se rapprochant d'elle. Une main se posa sur son épaule, et elle sursauta. Elle leva la tête, et regarda son interlocuteur...

-Que fais-tu la toute seule ? Demanda-t-il, interloqué.

- Ça ne se voit pas ? répliqua-t-elle, un peu acerbe.

Il jeta un coup d’œil au verre de la jeune fille, sur le bord de la table et grimaça..

- C’est nouveau ? Répondit-il. De traîner toute seule dans les bars, j’entends.

Il eut un sourire moqueur.

-C’est à cause de Rogue, soupira-t-elle, rageuse.

-Étonnant, dis donc…

-N'en rajoute pas une couche…

-Désolé.

Remus Lupin s'installa sur la chaise qui faisait face à son homologue, et se mit à faire courir ses doigts distraitement sur le rebord de la table.

-Et toi ? asséna-t-elle, désireuse de relancer la conversation sur un sujet banal pour ne pas reparler de Severus.

-Moi quoi ?

-Que fais-tu là ? reprit-elle.

-J'ai rendez-vous avec James, Peter et Sirius... Qui sont en retard, comme d'habitude.

Lily s’empara de la main de son meilleur ami, et lui adressa un regard compatissant.

- Tu m’as manqué, Remus. C’est bon de te revoir.

Les yeux du jeune homme trahir un instant son émotion. Lui aussi était ravi de la revoir. Lily faisait partie de son cercle proche depuis le début. C’était une des seules qui ne lui avait pas tourné le dos, malgré ses problèmes. Oh bien sûr, il ne lui avait jamais parlé franchement de sa lycanthropie, mais il était convaincu qu’elle le savait.

Lily était, au yeux de Remus Lupin, la meilleure amie qu'il puisse avoir. Toujours très attentive, elle n'avait pas manqué de le pousser à devenir une meilleure version de lui même. A prendre confiance. A cesser de se voir comme un monstre... Leur année de préfets avait terminé de nouer ce lien si spécial qu’ils avaient depuis quelques années.

Il pressa doucement sa main en signe d’affection.

- Je ne vais pas m’éterniser, lui dit-elle, d’un air déçu, en regardant frénétiquement autour d’elle pour vérifier que l’objet de ses craintes n’était pas présent.

-Pourquoi ça ?

L’étonnement marquait clairement sa voix.

-Je n'ai vraiment aucune envie de croiser Potter à cette heure précise. Ma journée s'annonce déjà assez mauvaise comme ça.

Elle amorça un geste pour se relever, et s'arrêta net en entendant quelqu’un l’interpeller derrière son dos.

-Lily jolie !

Blasée, elle se retourna vers l'intéressé, qui venait de passer la porte du Chaudron Baveur.

-Ne-m'appelle-pas-comme-ça, psalmodia-t-elle d'une traite.

Un grand sourire fendit le visage du jeune homme.

-Je suis content de te revoir, poursuivit-il, pas le moins du monde déstabilisé, en la détaillant ouvertement du regard. Merlin, qu’elle était belle !

-Le plaisir n'est pas partagé Potter.

Sa voix était dure et cassante. Il fit la moue, et ébouriffa ses cheveux.

-Tu es magnifique.

Un sourire forcé se dessina sur le visage de Lily Evans.

-Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je m'en vais.

Elle attrapa son sac, qui était posé au pied de la table.

-On se retrouve à Poudlard ! s'écria James, enjoué.

Elle était déjà loin lorsque la phrase lui parvint à l'oreille et un rire lui échappa.

-C'est ça, répondit-elle, plus pour elle-même qu'autre chose.

Elle poussa la porte du bar et se retrouva une nouvelle fois submergée par la foule. Elle se hâta de faire ses achats, et transplana une nouvelle fois. Elle atterrit juste devant son palier. Enervée, elle claqua la porte d'entrée et tapa des pieds jusqu'à sa chambre. 

Merlin avait-il décidé de la maudire cette année ? De toute évidence. Elle jeta son sac sous son bureau, et s'installa sur son lit, la tête dans l'oreiller. Elle étouffa un cri et reprit contenance. Demain elle serait à Poudlard. Et tout s'arrangerait probablement.

End Notes:

Voilà pour ce premier chapitre!

J'espère qu'il vous plaira!

A très vite!!

Chapitre 2: "Quand la potion est tirée, il faut la boire"! by Maddy
-Lily! Cria sa mère du bas des escaliers. Tu vas finir par te mettre en retard!

-J'arrive Maman!

Elle traina sa lourde valise dans les escaliers, et la déposa sur le palier. Anxieuse, sa mère s'affairait dans la cuisine.

-Maman, tu te mets dans tous tes états inutilement.

La jeune fille s'assit à table, en face de sa sœur Pétunia qui la gratifia d'une horrible grimace.

Pétunia Evans avait très mal vécu le fait que sa sœur entre à l'école de sorcellerie Poudlard. Lily par ci, Lily par-là… Elle détestait sa sœur, sa si talentueuse sœur que ses parents idolâtraient toujours. Elle se sentait invisible, effacée par les prouesses de sa cadette, comme le vilain petit canard. Pourtant, c’était sa sœur, le vilain petit canard… Le monstre… L’étrangeté.

Lily ne lui prêta pas le moins du monde attention, et termina d'avaler son petit déjeuner tandis que son père chargeait sa valise dans le coffre de la voiture.

-Fais bien attention à toi, lui assena sa mère, en prenant un air sérieux, et surtout travaille bien.

Elle l'embrassa, monta dans la voiture et son père démarra aussi sec. Il avait pour habitude de grommeler lorsqu'il conduisait sa fille à la gare de King Cross, et le son qui sortait de sa bouche était absolument indéchiffrable. Lily étouffa un rire: jamais elle ne comprendrait cette stupide manie.

Elle sentit son estomac se nouer à l'approche de la gare, et jeta un coup d'œil rapide à sa montre: ils étaient juste dans les temps. Parfait.

Mr Evans fit une manœuvre assez douteuse pour se garer: la voiture familiale était imposante, et son âge avancé n'arrangeait rien. Il s'empressa de sortir et d'aller ouvrir le coffre, déchargea les affaires, et fila prendre un chariot à côté des grandes portes. Lily le suivit, la démarche sautillante. Le hall était bondé, et le bruit qui émanait de cette masse de gens formait un brouhaha indistinct.

Son père fendit la foule de sa démarche gauche, empreint d'une certaine angoisse. Il connaissait le chemin par cœur et ne tarda pas à se planter entre les voies 9 et 10, chariot en main, fixant le mur qui séparait les deux quais.

-Ne t'en fais pas papa.

Lily avait dit ça de manière spontanée, et son père se renfrogna.

-Ce n'est pas comme si c'était la première fois, lâcha-t-il, en lui adressant un clin d'œil. Bon, comme d'habitude Lily, n'est-ce pas ? Je ne vais pas te ressortir le discours de ta mère, je sais qu'elle a dû te donner toutes les directives. Nous sommes fiers de toi. Tu vas nous manquer.

Il lui céda sa place au volant du chariot, et c'est déterminée qu'elle traversa la barrière menant à la voie 9 3/ 4. L'atmosphère était emprunte d'une certaine excitation. Des centaines de familles se pressaient les unes contre les autres. La rumeur des conversations était couverte par le sifflement suraigu produit par la locomotive. Un épais panache de fumé s'échappait de cette dernière. Aucun doute, l'année commençait officiellement.

D'un pas rapide, Lily se dirigea vers un des wagons, et grimpa à l'intérieur. Un jeune homme de cinquième année l'aida à hisser sa valise, et elle partit à la recherche d'un compartiment provisoire : elle savait qu'elle devrait rejoindre celui des préfets en chef après le départ du train.

Elle ouvrit la porte d'un des compartiments, et plaça sa valise dans le filet à bagages. Elle tira La Gazette du sorcier de son sac, s'installa contre la fenêtre et se plongea dans sa lecture. Des disparitions, des morts, des catastrophes…

C’était le quotidien du monde sorcier depuis quelques années déjà: cela semblait cependant avoir empiré au cours de cet été. C’était comme vivre dans un pays en guerre, sauf que plus de la moitié du pays n’en avait pas conscience. C’était la guerre, oui, mais uniquement dans le monde sorcier. Et les dommages collatéraux sur les moldus étaient dissimulés : de simples accidents, pouvait-on entendre dans les médias moldus.

Ce fût une Lily Evans à la mine lugubre que trouvèrent ses amies en pénétrant dans le compartiment. La rouquine fut tirée de sa lecture, et s'empressa de se lever pour enlacer les nouvelles arrivantes. Elle contempla avec un sourire aux lèvres ses deux amies, qui n'avait pas changé: Alice et Marlène rayonnaient.

-On a croisé les maraudeurs, lança Alice, guillerette.

Alice était en couple depuis bientôt deux ans avec un dénommé Franck Londubat, qui était un ami proche de Potter et ses acolytes. A n'en pas douter, ce dernier devait se trouver avec la bande de joyeux perturbateurs.

-En train de jouer les fauteurs de troubles? Demanda Lily, inquiète.

-Non pas spécialement, la rassura Marlène, qui regardait distraitement le paysage défiler. Sirius et James avaient l'air de taquiner Remus.

-Il n'avait pas l'air de trouver ça à son goût si tu veux mon avis, reprit Alice. Il avait l'air plutôt contrarié.

Lily parut réfléchir un instant à cette idée. La conversation se poursuivit et dériva peu à peu, si bien que la rouge et or cessa de la suivre.

Les minutes passèrent et elle dû se rendre à l'évidence: il était temps de se diriger vers le compartiment des préfets en chef. Une boule se forma au creux de son estomac à cette pensée : elle s'inquiétait de savoir qui serait son homologue cette année. Et si elle tombait avec un de ces Serpentards antipathiques et mal aimables ? Un frisson parcouru son échine à cette pensée. Bien qu'elle ne doutait pas de sa capacité à s'accommoder à toutes les situations, elle savait que cette cohabitation ne serait pas des plus agréables.

Raide, elle fit glisser la porte du compartiment sur laquelle on pouvait lire « Préfets-en-chef » et s'installa sur la banquette rouge. Elle était la première. Son angoisse s'apaisa un moment. Elle se laissa aller à la conclusion logique que son homologue ne pouvait être que Rémus Lupin: Qui mieux que lui pourrait tenir ce rôle? Mais en même temps il ne lui avait rien dit, lorsqu’ils s’étaient croisés sur le chemin de traverse… Elle secoua sa tête, comme pour remettre ses idées en place. Elle essayait juste de se rassurer avec de stupides suppositions.

Son regard fût soudain attiré par la lettre cachette qui trônait au milieu de la table du compartiment. Curieuse, elle la souleva. Sur l'enveloppe, on pouvait juste lire « Aux nouveaux préfets en chef de Poudlard ». Elle poussa un soupir. Elle n'en saurait pas plus tant que son « collègue » ne serait pas arrivé : elle commençait à s'impatienter. C'était brillant, comme commencement, d'arriver en retard.

Le cours de ses pensées fut soudain interrompu par l'ouverture de la porte du compartiment: elle retint son souffle, et posa son regard sur le nouvel arrivant 

-Par la barbe de Merlin ne me dites pas que..

Eberluée, elle cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre à l'évidence.

-TOI!

Elle prit sa tête entre ses mains, et bougonna. Avec plein d'espoir, elle jeta un nouveau coup d'œil au jeune homme qui se tenait dans l'embrassure de la porte, priant surement pour qu'il ait disparu. Elle poussa un gémissement. C’était impossible. Il devait y avoir une erreur.

-Je n'y crois pas! pensa-t-elle à voix haute. Comment peuvent-ils m'infliger ça à moi?!

Le jeune homme étouffa un rire.

-Quand la potion est tirée, il faut la boire Evans.

Elle lui lança un regard noir, auquel il répondit par un sourire charmeur. Il s'installa sur la banquette lui faisant face, et la fixa intensément. Elle avait un petit air sauvage lorsqu'elle était en colère : sa chevelure rousse qu'elle avait rejetée de manière négligée en arrière cascadait le long de sa nuque, et ses yeux verts s'étaient assombris.

Enfin, elle leva les yeux vers lui:

-Ta nomination n'a pas lieu d'être, poursuivit-elle. De tous les crétins sur lesquels j'aurais pu tomber, il a fallu que ce soit toi. Dumbledore cherche-t-il à me tuer?

Elle se mordit l'intérieur de la joue, contrariée.

-Tu n'es pas fait pour faire respecter l'ordre, poursuivit-elle. Ta nomination au poste de capitaine de l'équipe de Quidditch aurait dû suffire…

-Lily Jolie je..

- Tu ne m'écoutes donc jamais ? demanda-t-elle. Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça!

Elle croisa ses bras sur sa poitrine, furieuse.

-Je sens que cette année va être riche en émotion, jubila-t-il, absolument pas perturbé par l'attitude de son homologue. Et si on ouvrait cette lettre ? Proposa-t-il, en désignant la missive du menton.

D'un geste vif, Lily Evans s'en empara et la décacheta. Ses yeux parcourraient avidement le contenu du parchemin. Déçue, elle reposa l' écrit.

- Un soucis? Demanda James.

- Mon soucis, c'est toi, répliqua-t-elle. Apparemment, ce n'est pas une erreur, tu es bien préfet en chef, puisque cette fichue lettre est adressée à « Mr Potter & Miss Evans ». Elle eut un rire nerveux. Nous devrons également patrouiller ensemble pour « veiller au respect du règlement ». Le règlement ? Ironisa-t-elle. Tu ne sais même pas ce que c'est.

Un pli se forma entre les sourcils de James Potter. Etait-il soucieux ? Elle poussa la lettre vers son homologue du bout des doigts, se leva, et sortit du compartiment. Elle avait parcouru la moitié du couloir du wagon lorsqu'une main lui saisit fermement le bras, et lui fit faire volteface.

Sa bouche s'entrouvrit légèrement sous l'effet du choc. Que faisait-il, cet imbécile?

-Je veux bien que ma nomination te désarçonne, et je n'ai aucun mal à distinguer le fait que tu me détestes. Mais ne penses-tu pas qu'il serait nécessaire de faire des efforts?

Elle haussa les sourcils, sceptique.

-Tu vas en faire toi, des efforts? S'écria-t-elle sans prêter attention aux regards de ses condisciples qui convergeaient vers eux.

James Potter parût peser le pour et le contre, et lâcha le bras de sa camarade, qui ne se fit pas prier, et s'en alla. Elle voulait la guerre ? Elle l'aurait. Lily Evans ou pas. Son cœur battait à tout rompre lorsqu'il la regarda s'éloigner. Allait-il être obligé de mener un combat sans pitié contre la femme qu'il aimait ? Serait-il obligé de la haïr tout comme elle le faisait ? Ou allait-il réussir à l’apprivoiser ? Il n'en savait rien, et avait d'autres soucis en tête.

Il passa sa main dans ses cheveux bruns, pour les ébouriffer un peu plus. Il avait d'autres chats à fouetter. Il devait retrouver Sirius et Remus, et dérider ce dernier. Qu'y pouvait-il après tout, s'il avait été nommé préfet en chef contre toute attente, en dépit de toute logique?
End Notes:
Et voilà pour le chapitre 2!
Merci beaucoup pour ceux et celles qui ont prit le temps de me laisser des reviews!
Le prochain chapitre s'appelle "Qui ne tente rien n'a rien"
Chapitre 3: "Qui ne tente rien n'a rien" by Maddy
Author's Notes:

Lors de la réécriture, j'ai tenté d'apaiser le caractère de Lily, que j'avais rendu presque hystérique, je crois...

On continue ici la trame de l'histoire, et on se confronte de nouveau à Severus !
A bien y repenser, Lily Evans trouvait sa réaction absolument puérile : n'aurait-elle pas pu mettre de côté sa stupide rancœur le temps d'une conversation ? Elle se trouvait sotte. Elle avait sans cesse reprocher à James Potter son caractère prétentieux, mais à ce moment précis, elle n'avait fait guère mieux: sa fierté lui avait dicté sa conduite, et elle ne s' était pas fait prier pour céder et afficher cette attitude arrogante.

Une vague de remords la submergea soudain: il n'avait surement pas choisi d'être préfet-en-chef, et sa nomination, en y réfléchissant, devait plutôt représenter un calvaire et une corvée pour le jeune homme. En l'espace de quelques secondes, la rouge et or fût étouffée par la honte, et ses joues prirent un teint cramoisi. Elle était affligée d'avoir une telle réaction : depuis quand se souciait-elle de son attitude envers Potter ? Elle l'avait toujours détesté, et il avait fait de sa vie de préfète et de jeune fille, un véritable enfer. Etait-elle en train d’éprouver… De la compassion?

Non. Surement pas. Elle avait juste des remords de s'être mal comportée. Cela ne lui ressemblait pas d'ordinaire. Elle se serait parfaitement conduit avec n'importe qui d'autre. 

Mais ça n'avait pas été le cas avec lui. Le fait qu'elle allait devoir passer un temps considérable avec lui, lui revint à l'esprit et une évidence s'imposa à ses yeux : malgré son aversion pour lui, elle ne pourrait pas supporter des conflits permanents, elle en était certaine. Une cordialité minimale allait devoir s'installer entre eux. Or, elle avait fait partir leur relation sur le mauvais pied et elle allait devoir corriger ça.

Bougonne, elle fit demi-tour et arpenta le wagon dans l'autre sens, en inspirant profondément, les yeux rivés sur ses chaussures. Elle sut qu'elle avait trouvé les maraudeurs lorsqu'elle entendit des éclats de voix familiers qui émanaient du tout dernier compartiment.

Prudente, elle s'avança, jeta un coup d'œil à travers la vitre et ce qu'elle vit l'abasourdi: Remus Lupin, le visage rouge et les cheveux en bataille avait saisi James Potter par le col, et le secouait sans grand résultat. Sirius Black, l'air amusé, s'était levé et avait pris place aux côtés de Potter, son meilleur ami. Peter se ratatinait sur la banquette contre la fenêtre, ayant l'air de vouloir se faire oublier.

-Calme toi Lunard, assena Sirius, l'air parfaitement calme.

-Je me calmerai quand James arrêtera de me narguer ! S'époumona Remus.

- Tu voudrais qu'il te donne une explication, ou quoi ? S'esclaffa Black, dans un espèce d'aboiement rauque. Tu nous as donné des explications toi, l'année ou tu as été nommé préfet?

Le concerné sembla réfléchir un moment, puis relâcha lentement sa prise. James, qui était resté silencieux, passa sa main dans ses cheveux, et remis sa chemise en place tout en se rasseyant. Le calme revint dans le compartiment, comme si rien ne s'était passé.

Lily qui avait suivi la fin de l'altercation avec avidité et qui regrettait presque de ne pas avoir vu le début, avait toujours le nez collé contre la vitre, ce que ne manqua pas de remarquer Sirius Black.

-Cornedrue, dit-il en la désignant du menton.

Ce dernier se tourna vers la porte, et posa un regard intrigué sur son homologue. Intimidée et gênée, elle ouvrit la porte du compartiment, et se racla la gorge, cherchant ses mots. Le rouge lui monta une nouvelle fois aux joues.

-Est-ce.. Enfin.. Est-ce que je pourrais te parler.. S'il te plait.. Murmura-t-elle sans le regarder.

Il parût réfléchir un instant, et lui répondit en souriant:

-Sortons.

Il la conduisit dans un recoin du wagon, et s'appuya nonchalamment contre le mur.

-Tu avais quelque chose à me dire? La questionna-t-il.

-Et bien..

Lily gardait résolument les yeux fixés sur le sol depuis tout à l'heure, ce qui amusait le rouge et or. Avait-elle honte?

-Tu peux me regarder, lança-t-il, je ne vais pas te manger.

Inquiète, elle leva doucement les yeux vers son interlocuteur.

-Je voudrais.. Enfin.. Je suis.. Je suis désolée.. Bégaya-t-elle.

Les sourcils de James Potter s'arquèrent, marquant sa surprise. Pourquoi diable s'excusait -elle?

-Tu t'excuses? Demanda-t-il, étonné.

-Oui.. Murmura-t-elle.

-Et on peut savoir pourquoi?

-Parce que.. Enfin.. .Je me suis très mal comportée envers toi… Et j'ai conscience que je devrais effectivement faire un effort pour que nos échanges soient plus aimables... De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix.

-Ce n'est pas comme si c' était un calvaire, lança-t-il, confiant.

-Tu rigoles j'espère?

-Pour ma part, je dirais plutôt que c'est une bénédiction!

Il lui adressa un petit clin d'œil, et Lily se renfrogna aussitôt.

-N'y pense même pas! S'indigna-t-elle, comprenant le fond de sa pensée.

Cette remarque déclencha un fou rire à son homologue. Levant les yeux au ciel, Lily fit un constat qui la dépitait:

-Tu ne changeras donc jamais..

-Pas quand il s'agit de toi, Evans.

-Grandis, Potter.

Il ne répondit pas, fit la moue, et tendit les bras vers elle.

-Et si on s'enlaçait en signe de paix? Proposa-t-il, plein d'espoir.

-Ne rêve pas, assena-t-elle.

-Qui ne tente rien n'a rien..

Elle eut un sourire moqueur.

-Tu n'es malheureusement pas irrésistible Potter. Et tes charmes n'ont aucun effet sur moi.

-C'est-ce qu'on verra, répondit-il, d'un air de défi non dissimulé.

James pensa qu'il avait été particulièrement faible en acceptant de lui parler: Ne l'avait-elle pas envoyé promener quelques minutes plus tôt? Peu lui importait en réalité: il était incapable de lui résister.

Leur conversation fût soudain interrompue par un cri. Que se passait-il encore ? Lily fit volteface et jeta un regard soucieux dans le couloir. Ses yeux se posèrent sur un groupe de Serpentards de septième année, qui semblaient s'être regroupés autour de quelque chose -ou quelqu'un- que Lily ne voyait pas.

-Servilo, prononça James d'un air dégouté.

En regardant une nouvelle fois le groupe, Lily y aperçu effectivement Severus Rogue, qui jubilait. Il était en compagnie de ces fameux Vert et Argent que Lily redoutait : ils étaient connus pour leur tendance à la magie noire, et la rumeur laissait à penser qu'ils étaient en réalité des partisans du Seigneur des Ténèbres. La préfète-en-chef eut un frisson. 

Elle s'avança d'un pas et fut étonnée de voir James Potter la devancer, et filer dans leur direction. Intriguée, elle le suivit de près. James se planta devant eux, bras croisés, un sourire narquois sur le visage. Lily jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule de Potter et aperçu un élève de deuxième année de Serdaigle, l'air terrorisé, recroquevillé sur le sol.

-Que se passe-t-il ici? demanda-t-elle.

James jeta un léger regard à son homologue. Elle avait de l'expérience, elle savait s'y prendre. Lui était un novice en la matière, et très honnêtement, il n'affectionnait pas vraiment l'autorité. Il ne se serait jamais mêlé de ça si Rogue n'avait pas été parmi eux: il espérait pouvoir lui administrer une bonne correction.

-Nous étions juste en train de discuter, lança un dénommé Avery, en jetant un regard appuyé au petit au sol, qui hocha vigoureusement la tête.

-Je ne suis pas une vieille chouette, poursuivit Lily.

Elle s'adressa ensuite au jeune Serdaigle.

-Viens par ici.

Il ne se le fit pas répéter deux fois, et fila se réfugier derrière les deux préfets-en-chef.
Rogue jeta un regard furibond à son ancienne meilleure amie, et eut un rictus.

-Les Sang-de-Bourbes ne devraient pas se mêler de ce qui ne les concerne pas, articula-t-il lentement.

Sans réfléchir, James Potter sorti sa baguette et plaqua Severus Rogue contre la paroi du wagon, baguette sous la gorge.

-Répète un peu ça pour voir!

Des élèves curieux commençaient à s'agglutiner pour assister à l'altercation. Rogue, déjà pâle à l'ordinaire, sembla devenir livide. Ses acolytes ne semblaient pas décidés à lui venir en aide. Ainsi c'était eux qui l'avaient détourné de Lily? Rogue avait gâché leur amitié pour une bande de lâches, incapables de lui être loyaux ? Quelle ironie du sort. Mais ce n’était plus ses affaires. Il appartenait au passé.

Lily jeta un regard inquiet vers son homologue: Non, non et non. Que faisait-il encore, cet abruti?
Elle s'approcha de lui, et posa une main sur son épaule:

-Lâche-le, lui intima-t-elle.

-Non. Il t'a insultée.

-Ce n'est pas comme si c'était la première fois, soupira-t-elle. Potter, on ne peut pas se permettre de sortir notre baguette à tout bout de champs. Abaisse-la. Et allons-nous-en. Ils ont eu leur compte pour aujourd'hui.

Furieux, il rangea sa baguette et fila en direction de son compartiment, sous le regard amusé des fauteurs de troubles.

-Ne vous réjouissez pas, poursuivit Lily. Le professeur Slughorn sera informé de cet incident au moment même où nous arriverons à Poudlard. Et vous venez de récolter une retenue. Félicitations messieurs.

Elle se tourna vers leur victime:

-Tu n'as rien? Il te manque quelque chose?

Il fit non de la tête, et s'en alla.

-Je ne veux plus avoir à faire à vous, fit Lily d'un ton autoritaire, en s'adressant aux Serpentards. Cela pourrait vous couter bien plus cher qu'une simple retenue.

Ils lui jetèrent un regard noir, et s'en allèrent à leur tour. Rogue s'attarda un moment, ouvrit la bouche comme pour lui parler, mais se ravisa, pour le bonheur de Lily: elle avait entendu assez d'infamies pour aujourd'hui.

Pensive, elle rejoignit son compartiment, et retrouva sa place. Alice et Marlène étaient toujours en grande discussion. Elle se demanda comment James Potter allait faire pour assumer ses obligations, tout en étant impartial. Elle n'était pas dupe : son aversion pour les Serpentards avait primé dans ce conflit. Or, Lily n'avait aucune envie de devoir le surveiller en permanence : elle lui remettrait les idées au clair après le repas... Enfin, s'il daignait l'écouter. Et cela n'allait pas être une mince affaire.

Le paysage changea, et la jolie rousse reconnut les abords de Pré-au-Lard : dans une petite heure, Poudlard se dresserait au loin, majestueux, immuable. Elle eut un sourire : elle allait enfin se retrouver dans son élément. Cette pensée optimiste fut quelque peu ternie par l'idée que cette année n'allait surement pas se dérouler en bonne et due forme : les temps changeaient, et le danger se faisait de plus en plus concret et menaçant. Elle sentait le début d'une nouvelle ère particulièrement sombre pointer le bout de son nez, et elle savait qu'elle allait tout faire pour lutter contre. Son regard se perdit au loin, et sa vision fût obstruée par les énormes goutes de pluies qui s'éclataient sur la vitre du wagon. La campagne anglaise moldue disparu peu à peu, emmenant avec elle l'autre vie de Lily Evans : celle où, maintenue dans l'ignorance, il aurait été beaucoup plus facile de vivre.
End Notes:

Je dois avouer que Rogue est plutôt version "dark side" dans cette histoire... Mais ça fait partie des aspects de sa personnalité qui le rendent si intéressant !

N'hésitez pas à me donner votre avis !
Chapitre 4: Quitte à être pendu, mieux vaut que ce soit pour avoir volé un dragon plutôt qu'un mouton! by Maddy
Dans un sifflement suraigu, le Poudlard express se stoppa à la gare de Pré-au-Lard. La masse des élèves se déversa sur le quai, plongé dans la pénombre naissante. Lily attrapa sa lourde valise dans le filet à bagages, et suivit le mouvement, Alice et Karen à ses côtés. Elles traversèrent la foule des premières années - qui s'étaient tous agglutinés les uns aux autres, l'air intimidés - et grimpèrent dans une des calèches qui devaient les conduire jusqu'au château.

En peu de temps, Lily se retrouva face à l'entrée du château, et monta deux à deux les marches qui menaient au hall: un nombre incalculable de valises s'y trouvait déjà, et on pouvait entendre les rumeurs des conversations qui provenaient de la grande salle. 

Elle eut un sourire franc : comme il était bon, de se retrouver ici. Alice la prit par la main, et elles pénétrèrent dans la Grande salle: le plafond magique, d'ordinaire parsemé d'étoiles, était rempli de nuages menaçants, à l'image de la météo qui régnait à l'extérieur du château.

Les tables des quatre maison étaient déjà bien pleines. Lily aperçu du coin de l'œil Amelia Bones à la table des Poufsouffles, en grande conversation avec Maximillian Rowle. Ce dernier adressa un signe de main à la rouge et or, qui se détourna rapidement : elle n'avait vraiment aucune envie de lui parler. Les trois Gryffondors avancèrent entre les rangées et s'installèrent au milieu de la table de leur maison. 

Lorsque tous les élèves eurent pris leur place, le professeur MacGonagall fit entrer les premières années, dont certains avaient pris un teint verdâtre à cause du stress. Le Choixpeau entonna une nouvelle chanson, comme à son habitude, et la répartition commença. Lily perçut des noms familiers, sans nul doute des membres de la famille de ses connaissances. La répartition prit fin une vingtaine de minutes plus tard, laissant place au banquet de début d'année: les quatre tables se remplirent de centaines de plats différents, qui semblaient tous plus délicieux les uns que les autres.

Une nouvelle fois, Karen et Alice entrèrent en grande discussion, et Lily, comme à son habitude, n'y prit pas part. Elle était perdue dans ses pensées. Dans une heure, après avoir conduit les premières années de Gryffondor jusqu'à la salle commune, elle se retrouverait seule avec James Potter pour leur première ronde. Comment cela se passerait il ? A l'heure actuelle, elle ne savait toujours pas quelle attitude il convenait d’adopter : devrait-elle limiter un maximum leurs interactions pour éviter tout malentendu ? La dernière chose qu'elle souhaitait, c'était que les avances de ce prétentieux redoublent d'intensité cette année. 

Un autre problème venait de s'imposer à elle. Elle savait pertinemment que James Potter et Sirius Black étaient des adeptes des sorties nocturnes: comment devrait-elle réagir si son homologue tentait de s'éclipser en plein milieu de la nuit et qu'elle le surprenait? Elle poussa un soupir: cela aurait été tellement plus facile avec Remus..

A cette pensée, elle jeta un coup d'œil à la table, et le chercha des yeux, juste pour s'assurer qu'il n'était plus contrarié. Lorsqu'elle trouva enfin les maraudeurs, son regard croisa malencontreusement celui de James Potter, qui la fixait intensément depuis quelques minutes déjà. Un léger sourire éclaira son visage, et par réflexe, il s'ébouriffa les cheveux. Elle le trouva arrogant. Il la trouva sublime. Il avait adoré le petit sursaut qu'elle avait eu en croisant son regard, le rouge qui lui était monté aux joues et qui mettait encore un peu plus ses yeux en valeur. Il ne se lasserait donc jamais de la regarder ? La préfète en chef détourna le regard, et se concentra sur la conversation de ses amies.

Les maraudeurs, comme toujours très bruyants, se faisaient remarquer: James et Sirius hurlaient de rire, tapant du poing sur la table. Le professeur MacGonagall leur jeta un regard noir, et se leva pour venir à leur rencontre. Remus se tassa sur le banc, alors que James et Sirius affichaient une mine effrontée. La directrice de maison arriva à leur hauteur, l'air pincé:

-Mr Potter, Mr Black, si vous ne souhaitez pas commencer cette dernière année en retenue, vous feriez mieux de baisser d'un ton.

Sirius se tourna vers James.

-Tu savais toi, que nous n'avions plus le droit de s'amuser?

-Ca m' étonne tout autant que toi Patmol.

MacGonagall ne parut pas apprécier leur petit jeu.

-Cessez de jouer les imbéciles et d'être aussi suffisants.

Ils firent mine de retrouver leur sérieux.

-Potter, je vous rappelle que vous avez pour obligation -elle insista bien sur le mot- de conduire les premières années au dortoir et de leur expliquer le fonctionnement de l'école.

-Génial... Marmonna-t-il, blasé.

Elle s'en alla, et regagna sa place à la table des professeurs.

Le repas terminé, et le discours du directeur achevé, les élèves se levèrent. Lily marcha d'un pas rapide et assuré jusqu'au bout de la table des rouge et or, vers les grandes portes. Elle chercha son homologue des yeux, et le vit avachi sur le banc, l'air ensommeillé. Pensait-il sérieusement qu'elle allait le laisser là, inactif?

-POTTER! Hurla-t-elle pour couvrir le bruit ambiant.

Il se redressa, s'étira, et tourna lentement la tête vers elle. Il remarqua qu'elle avait l'air contrariée : les deux mains sur les hanches et les sourcils froncés, elle lui jetait un regard noir qu'il aurait presque put qualifier de tueur. Il se leva, guilleret, et rejoignit son homologue. Il se pencha vers elle:

-Respire, Evans. Arrête de t'angoisser, lui murmura-t-il dans l'oreille. Ces petits gnomes seront couchés en un rien de temps.

Elle se tendit, mécontente.

-Ce ne sont pas des petits gnomes, lâcha-t-elle, sans le regarder. Et ton travail n'est pas de les mettre au lit. Ils savent se débrouiller. Contente toi de les mener sains et saufs jusqu'à la salle commune et de leur donner des règles. Ca ne devrait pas être trop compliqué pour toi.

Elle tourna les talons, et agita son bras en l'air:

-Les premières années, par ici s'il vous plait!

Une masse de petits nouveaux se forma derrière elle, et ils la suivirent.

James attendit qu'ils aient quitté la salle, et ferma la marche, en trainant des pieds.

Pourquoi se montrait-elle si dure envers lui? N'avait-il pas toujours été cordial avec elle?

Lily se stoppa une fois arrivée devant le portrait de la grosse dame et prononça le mot de passe:

-Bavboules!

Le portait pivota, laissant place à une grande salle chaleureuse aux couleurs des Gryffondors.
Un certain nombre d'élèves étaient déjà dans la salle. James Potter rejoignit sa camarade:

-Bonjour à tous! Je suis Lily Evans, et voici James Potter. Nous serons vos préfets pour cette année. Nous sommes également préfets en chef, ce qui veut dire que nous détenons une certaine autorité: nous sommes habilités à distribuer des retenues.

Un grand sourire illumina le visage de James, et une drôle de lueur traversa ses yeux. Lily préféra ne pas imaginer ce à quoi il avait pensé : elle avait déjà sa petite idée sur la question. Le rouge et or se dirigea vers un des fauteuils, et s'affala lourdement dedans.

-Si vous avez le moindre problème, adressez-vous à nous. Les horaires des repas sont accrochés ici ! Continua-t-elle en indiquant le panneau d'affichage. Vos affaires sont déjà dans vos dortoirs, à l'étage. Quelqu'un a-t-il une question?

Le groupe garda le silence. Quelques-uns bougèrent leur tête de gauche à droite.

-Bien. Je vous souhaite une bonne nuit.

Ils se dispersèrent lentement, et Lily attendit qu'ils soient tous montés pour se diriger vers le portrait. Elle s'apprêtait à sortir lorsqu'un raclement de gorge sonore l'arrêta. Elle se retourna et vit James Potter, l'air nonchalant, lui faire signe d'approcher. Elle traversa la salle en quelque pas.

-Qu'est-ce que tu veux?

-Tu comptais t'en aller sans moi? Railla-t-il.

-Tu es un grand garçon non? Tu peux trouver un itinéraire de ronde tout seul.

-Ce serait plus efficace si on le faisait ensemble.

Elle le regarda, sceptique.

-Tu n'as qu'à me suivre alors.

La phrase venait de lui échapper: elle n'avait pas vraiment envie de se retrouver seule avec lui. Une nouvelle fois, un sourire fendit le visage du jeune homme.

-C'est une invitation?

-Absolument pas, répondit-elle, catégorique.

-Dommage, poursuivit-il en hochant les épaules.

-Tu es vraiment insupportable!

-Je n'ai encore rien fait! S'esclaffa-t-il

-C'est déjà trop pour moi.

Elle marcha d'un pas rapide vers la sortie.

-Attends!

Il courut pour la rattraper.

-On pourrait peut-être devenir amis?

-Moi? Amie avec toi ? Je ne pense pas non.

Il passa sa main dans les cheveux, se donnant un air encore plus décontracté.

-Je suis sûr que tu m'apprécies, au fond de toi.

Lily parut réfléchir un instant.

-Non, pas vraiment. Je te trouve odieux, en vérité.

Odieux? Comment pouvait-elle le trouver odieux alors que le reste de Poudlard le trouvait « extrêmement cool » ? Il n'y comprenait rien. Sa confiance venait d'en prendre un coup: peut-être ne l'apprécierait-elle jamais.

Elle descendit les escaliers, et s'engagea dans un couloir. Ils restèrent silencieux un moment, et le rouge et or reprit la parole:

-Tu ne me connais pas assez.

-Je n'ai aucune envie de te connaitre, Potter.

-Qui te dis que tu n'es pas en train de passer à côté de quelque chose? Il faut se méfier des apparences.

Un point pour lui. Elle ne connaissait rien du véritable James Potter.

-Peut-être bien oui..

Des bruits de pas se firent entendre derrière eux: Sirius Black débarqua dans le couloir, et s'avança vers son meilleur ami.

-Alors comme ça, on s'en va s'en rien dire?

Il lui donna un léger coup d'épaule, et James ricana.

-Je ne savais pas où tu étais, Patmol.

-Et bien me voici. Tu sais quel jour on est?

-Le 1er septembre, répondit James.

-Et que fait-on le premier septembre?

-Un sortie nocturne, chuchota James, excité.

-Exactement!

Lily avait suivi la conversation, et n'était pas très enchantée: il n'allait tout de même pas enfreindre le règlement dès le premier jour? Le préfet en chef s'apprêtait à faire volte-face lorsqu'elle l'interpella.

-C'est une très mauvaise idée.

Il la fixa, interloqué.

-Tu ne devrais pas faire ça, poursuivit-elle.

-Ce ne sont pas tes affaires.

Lily se braqua. Cette phrase…C’était à peu près la même que celle que Severus lui avait lancé dans le train... Sans l'insulte, évidemment.

-Bien sûr que si. C'est une infraction grave au règlement.

-Quitte à être pendu, mieux vaut que ce soit pour avoir volé un dragon plutôt qu'un mouton, railla James.

-Ne m'oblige pas à te sanctionner.

Black étouffa un rire.

-Qu'est-ce-que tu comptes me faire? Demanda James, moqueur. Me mettre une retenue? Laisse-moi rire..

Lily pâlit. Elle n'avait aucune envie de les mettre en retenue et de passer pour la lèche-botte de service. Mais d'un autre côté, elle n'avait pas envie de prendre des risques: il était inconscient de sortir la nuit.

-Allons, Lily jolie.. Je ne rentrerais pas tard, promis!

Il lui adressa un clin d'œil et partit en courant avant qu'elle n'ait eu le temps de prononcer le mot « Quidditch ».

Rageuse, elle pressa le pas pour terminer sa ronde rapidement. De toute façon, à part James Potter, qui aurait le culot de se promener dans les couloirs dès la rentrée ?

En rentrant dans la salle commune, Lily alla s'installer dans un des canapés, et appuya sa tête contre le dossier : elle commençait sérieusement à douter de l'autorité dont elle faisait preuve envers James: il n'en avait absolument rien à faire. Elle ne parviendrait jamais à le canaliser. Elle ouvrit son sac, et attrapa son nouveau livre de potions. 

Elle allait l'attendre de pied ferme et ne pas se laisser faire. Elle se plongea dans sa lecture, et oublia le reste. Quand il reviendrait, ils auraient la discussion qu'elle avait prévu dans le Poudlard Express un peu plus tôt dans la journée. Quand il reviendrait, elle lui imposerait des règles : et il avait tout intérêt à les respecter.
End Notes:
Sacré James, hein ?
Chapitre 5: "Méfait accompli" by Maddy
Il était déjà tard, lorsque James Potter, armé de la carte du maraudeur, arpenta les couloirs en compagnie de Sirius Black pour regagner la salle commune. Perdu dans ses pensées, il se remémorait avec plaisir cette petite escapade qu'il venait de faire avec son meilleur ami : ils avaient gambadé dans la forêt interdite, insouciants.

Il eut un sourire en repensant à la remarque de Lily, qui avait qualifié cet acte de dangereux. Dangereux ? Que pouvait-il bien leur arriver lorsqu'ils prenaient leur forme animale ? Absolument rien, d'après lui. Cet exploit de devenir des animagi qu'ils avaient accompli, Sirius, Peter et lui, avait probablement été la meilleure chose qui leur soit arrivé. Il était vrai que cela avait demandé beaucoup de travail, mais il aurait été impensable de laisser Remus seul lors des nuits de pleine lune.

Ce qui au début semblait être un calvaire pour tout le monde, s'était avéré être plutôt une aubaine pour James et Sirius: ils pouvaient désormais errer la nuit, sans se faire prendre par ce vieux bougre de Rusard. Ils n'avaient plus à se cantonner au château, ils pouvaient désormais explorer de nouveaux horizons, et la forêt interdite leur procurait l'adrénaline nécessaire.

James et lui s'arrêtèrent au coin du couloir, et il jeta un coup d'œil à la carte: son regard s'attarda sur le petit point qui indiquait Lily Evans. Elle semblait ne pas avoir bougé depuis son départ. L'attendait-elle ? Non, bien sûr que non : c'était une idée saugrenue. En reportant son attention sur la carte, il remarqua Argus Rusard, au même étage qu’eux: il devait désormais se hâter si il ne voulait pas se faire prendre.

-«  Méfait accompli » murmura-t-il.

D'un pas rapide, ils parcoururent le couloir et s'arrêtèrent devant la tapisserie. Quel était le mot de passe déjà? Ce n'était vraiment pas le moment d'avoir un trou de mémoire. Il fouilla rapidement dans sa mémoire.

-Bavboules, chuchota Sirius, juste à temps.

Le portrait pivota, laissant place à la chaleureuse pièce commune. En parcourant la salle du regard, il remarqua une chevelure rousse, qui dépassait du dossier d'un des canapés. Discrètement, il s'approcha, et ne pût s'empêcher de sourire. Une drôle de sensation lui tordit le ventre.

Elle était là, endormie, seule dans la salle commune, le visage paisible. Son bras pendait dans le vide, et un livre de potion reposait sur le sol, ouvert. Sa respiration était lente, mesurée. Elle baragouinait dans son sommeil, ce qui amusa le jeune homme.

- Tu vas rester là, à la regarder ? Murmura Sirius, narquois.

- Monte Patmol, j’arrive.

Son ami ne se fit pas prier, et se précipita dans les escaliers du dortoir.

Avec douceur, James souleva son bras et le ramena contre elle. Il dégagea les mèches qui encombraient son visage, et fila au dortoir. Il ouvrit l'armoire, et s'empara d'une couverture. A pas feutrés, il redescendit et couvrit la jolie rousse.

Il s'installa sur le canapé en face, et la regarda, prêtant attention aux quelques mots qu'elle pouvait prononcer et qui étaient intelligibles: rien de bien passionnant pour lui. Il perçu le mot « règlement » , qu'il détestait tant. Comment pouvait-elle penser à cela même en dormant ? Il étouffa un rire: elle était décidément trop sérieuse à son goût. 

Elle s'agita dans son sommeil, et James prit conscience qu'il devait peut-être s'en aller s’il ne voulait pas subir ses foudres à son réveil. Il se leva et s'apprêta à monter les escaliers, lorsqu'une phrase l'interpella.

Venait-elle de parler de " cheveux ébouriffés " et "d'air arrogant"? Il fit volteface. « Potter ». C'était donc de lui qu'elle parlait. Son cœur se serra, au moment où il vit les traits de Lily se crisper : de toute évidence, elle n'était pas en train de rêver. 

Elle devait plutôt être en train de vivre une scène désagréable. Elle se retourna sur le canapé, et se mit en boule : elle avait l'air de souffrir. Que pouvait-il faire ? La réveiller ? Non… Elle n'apprécierait surement pas. Il s'apprêtait à repartir, lorsqu'il l'entendit sangloter. Bon sang, comment pouvait-elle ressentir autant de choses à cause d'un simple rêve ? Etait-ce lui qui la faisait souffrir?

Elle recommença à baragouiner.. « Pas une Sang de Bourbe… » « étais ton amie »... Tout devenait clair à présent dans l'esprit du rouge et or. Elle rêvait de l'affreux Severus Rogue. Et il savait quelle scène était en train de vivre : il l'avait vécu, lui aussi, lors de leur cinquième année à Poudlard, juste après les épreuves de BUSES. 

Il avait voulu divertir Sirius, et s'en était pris à Rogue, qui passait par là. Il l'avait suspendu dans les airs, laissant voir un affreux caleçon grisâtre. Lily, en bonne préfète, et qui était également sa meilleure amie, s'était empressée de prendre la défense du Serpentard, psalmodiant à James qu'il n'était qu'un garçon prétentieux, et qui jouait son intéressant. Severus Rogue, dont les fréquentations commençaient à évoluer, avait répondu à Lily « qu'il n'avait pas besoin de l'aide d'une Sang de Bourbe. » . 

Cela avait marqué la fin de leur amitié, et le début d'une période très sombre pour la Gryffondor. James eut un frisson en se remémorant les larmes de son homologue: il répugnait à la voir souffrir et à être aussi impuissant.

Lily poussa un cri, et se réveilla en sursaut, l’air hagard. Par réflexe, James parcouru les deux mètres qui le séparaient du canapé ou elle se trouvait et tendit le bras, se demandant si oui ou non il devait la toucher. Elle remonta ses genoux contre sa poitrine, enfouit sa tête dans ses mains.

La souffrance que ressentait Lily Evans à ce moment précis était incomparable : elle avait fait ce rêve des centaines de fois, et elle ne s'y habituait pas. Elle ne parvenait pas à accepter le fait que son meilleur ami l'ait trahi de la sorte : elle était inconsolable. La vue brouillée par les larmes, elle releva la tête et jeta un coup d'œil autour d'elle. Elle fût surprise et gênée de découvrir James Potter, immobile, le bras tendu et hésitant. 

Elle décida de ne pas y prêter attention, et reprit sa position initiale pour évacuer sa peine. Il lui sembla qu'une éternité s'était écoulée, lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule. Il n'avait pas bougé, bien que la douleur que lui imposait cette scène fût intense.

Lily ne bougea pas non plus , et elle sentit la main se retirer. Il s'installa sur le canapé, et elle releva la tête pour se plonger dans son regard. Il avait l'air perturbé… Pourquoi la regardait-elle ainsi ? 

Une nouvelle fois, il esquissa un geste dans sa direction et se stoppa en voyant son regard : elle n'avait sûrement aucune envie qu'il soit là. Après tout, elle le détestait. Il la regarda une dernière fois et se leva. Il contourna le canapé ou elle était assise, et se dirigea à nouveau vers les escaliers qui menaient au dortoir.

Devait-elle le laisser partir? De quoi avait-elle envie à ce moment précis ? La réponse s'imposa à elle en quelques secondes : elle avait besoin d'être réconfortée. Mais James Potter était résolument la personne avec qui elle avait le moins envie de se trouver à cet instant précis : elle aurait aimé qu'Alice soit là, mais ne voulait absolument pas la réveiller pour cette histoire de rêve. Elle entendit les pas de son homologue s'éloigner et soupira..

- Potter !

Elle l'entendit s'arrêter.

-Oui? Demanda-t-il, hésitant..

-Je..

-Tu?

La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre et James Potter se pétrifia.
End Notes:
Oui oui, je sais, c'est un tout petit chapitre. J'ai bien pensé à le mettre avec le suivant (qui concerne donc la même scène) mais je ne veux pas modifier le nombre de chapitres !

A très vite!
Chapitre 6: "Je n'aurais jamais dû me méler de ça!" by Maddy
-Je..

-Tu?

La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre, et James Potter se pétrifia.

Le douleur déforma les traits de Lily Evans, et James senti son estomac se serrer un peu plus. Elle ne parvint à émettre aucun son, ce qui ne manqua pas de frustrer le jeune homme: il pouvait clairement distinguer dans le regard de son homologue qu'un combat était en train de se mener dans sa tête, et il aurait aimé savoir de quoi il s'agissait.

Lily se leva, avança d'un pas vers lui et s'arrêta. Elle était incapable de lui parler, incapable de le regarder, et ne tenait vraiment pas à lui demander son aide.

-Tu voulais me dire quelque chose? Demanda James, prudent.

Elle parut réfléchir un instant, puis nia de la tête.

Le garçon tourna rapidement les talons et amorça sa montée dans les escaliers, lorsque les sanglots provenant de la salle commune redoublèrent. Il ferma les yeux, et serra le poing. Il lui était vraiment difficile de rester là sans rien faire. Décidé, il fit une nouvelle fois demi-tour. 

Elle était là, debout, immobile, le visage dans les mains. Il traversa la distance qui les séparait en quelques enjambés, et la serra contre lui, emprisonnant ses bras. 

Contrairement à ce à quoi il s'attendait, elle ne se débâtit pas le moins du monde, et se laissa aller contre son torse, laissant rouler ses larmes qui humidifièrent abondamment la chemise du jeune homme.

A vrai dire, elle n'avait ni l'envie, ni la force de le repousser. A un autre moment, elle l'aurait très certainement giflé, mais ce soir, elle ne pouvait s'y résoudre. 

Etait-ce pour cela qu'il avait pris la précaution de bloquer ses bras ? Avait-il peur de se recevoir un de ses nombreuses gifles ? Sûrement… Les larmes de la jeune fille commencèrent à s'estomper, et sa respiration redevint calme. Le chagrin repartit aussi rapidement qu'il était venu.

Le silence qui régnait dans le pièce devint soudain gênant pour la rouge et or. Seules leurs deux respirations résonnaient à l'unisson. Lily se trémoussa, et James relâcha immédiatement sa prise. Bon sang, à quoi avait-il pensé ? Il la regarda, désolé, s'attendant à recevoir ses foudres.

Lily le dévisagea. Pourquoi affichait-il cette mine affligée ? Le rouge lui monta aux joues quand elle pensa comprendre : il la trouvait ridicule ! Il ne comprenait pas ce qui lui avait pris... Il devait la prendre pour une folle... Ou pire... Une dépressive ! Et s’il en parlait à quelqu’un ? James Potter n'était pas connu pour garder les secrets!

-Désolée, bafouilla-t-elle, en se dirigeant vers les escaliers.

Il lui attrapa le bras.

-Non, c'est moi qui suis désolé. Je n'aurai pas dû me mêler de ça.

Il passa devant elle et monta dans son dortoir. Lily eut un sursaut en entendant la porte claquer. Elle jeta un coup d'œil rapide à la pendule : 2h18. Si elle voulait se lever demain, elle avait tout intérêt à aller se coucher rapidement.

Lasse, elle rejoignit son dortoir à son tour, se laissa tomber lourdement sur le lit, et tomba dans un sommeil profond, sans rêves.

Pendant ce temps-là, dans le dortoir des garçons, James Potter ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il fixait le plafond, perdu dans ses pensées. Pourquoi s'était-elle excusée ? C'était déjà la deuxième fois qu'elle le faisait aujourd'hui. Il ne la comprenait pas... 

Il se demanda également à quoi était dû le mal être qu'il ressentait en la voyant peinée ainsi. Pourquoi n'avait-il pas pu s'empêcher de faire demi-tour et de la serrer dans ses bras ? Qu'avait-elle de si envoutant ? Il ne le savait pas, mais cette fille demeurait la seule pour laquelle il ait toujours eut des sentiments : cela semblait immuable et irréversible. 

Il était prêt à tout faire pour elle, malgré ses nombreux rejets, malgré la haine qu'elle éprouvait à son encontre. Il songea qu'il allait désormais faire des efforts pour paraitre moins arrogant, moins prétentieux.

Cependant, il se jura de ne plus se mêler de ses affaires tant qu'elle ne lui en ferait pas la demande. Il poussa un soupir en songeant que cela n'arriverait peut-être jamais. Sa dernière pensée concerna Severus Rogue: il se jura de lui faire payer le mal qu'il avait fait à Lily.

Soudain, le rouge et or se rendit compte que malgré les contraintes que lui imposait sa qualité de préfet en chef, il en résultait beaucoup d'avantages, qu'il comptait bien utiliser.

Il se glissa entre ses draps, et ferma les yeux. Le sommeil l'emporta quelques minutes plus tard, et il rejoignit le monde des rêves, seul endroit où il pouvait se retrouver en paix avec Lily.

Le lendemain matin, les premiers rayons du soleil vinrent lécher le visage de Lily Evans. Elle s'étira, rejeta sa couverture au pied du lit, et s'empressa de se lever. Elle attrapa une jupe, une chemise, sa cravate rouge et or et le reste des affaires dont elle avait besoin, et sortit de sa chambre sur la pointe des pieds.

Elle ne savait pas si Potter dormait encore, mais ce qui était sûr, c'est qu'elle n'avait aucune envie de le croiser après l'incident d'hier. Elle mit un d'ailleurs un point d'honneur à l'ignorer toute la matinée, en ce premier jour de classe. Si il fit des tentatives pour communiquer avec elle, elle les rejeta inévitablement.

Les heures passèrent, et Lily dû se rendre à l'évidence: elle aurait réellement aimé savoir ce que James avait pensé de son comportement d'hier. Elle était morte de honte, d'avoir été aperçue dans un tel état. 

Qu'en avait-il conclu ? Les images de son cauchemar de la nuit précédente lui revinrent à l'esprit, et un frisson parcouru son échine. Elle chassa ses mauvaises pensées, et eut un sourire en pensant à son prochain cours, qu'elle affectionnait particulièrement.

En cet après-midi du lundi 2 septembre, les Gryffondor avaient un double cours de potions en compagnie de leurs tendres amis de la maison adverse, les Serpentards.

Lily avait toujours été brillante dans cette matière: l'art des potions la passionnait, et elle pouvait passer des heures plongée dans un ouvrage, dévorant avidement son contenu. Elle était sans aucuns doutes possibles, l'élève préférée du maitres des potions de Poudlard, Horace Slughorn.

Il avait d'ailleurs pris pour habitude de l'inviter régulièrement à des petites réunions dans son bureau: il appelait cela « Le club de Slug ». Lily avait une sainte horreur de ces petites soirées, ou elle se retrouvait entourée de gens plus prétentieux les uns que les autres: en effet, le directeur de la maison des vert et argent avait pour coutume de convier à ses repas les élèves qui étaient ou dont les parents étaient puissants, influents, voire même célèbres.

Lily était pour ainsi dire la seule exception à cette règle: c'était une née-moldue. En se dirigeant vers les cachots, elle s'étonna de n'avoir reçu encore aucune invitation, mais ne s'en plaignit pas. Elle ne les acceptait que par pure politesse.

En arrivant devant la salle, elle aperçut les maraudeurs au fond du rang, chahutant. Elle ne prit pas la peine de les réprimander, et évita soigneusement le regard de Potter, qui avait été distrait par son arrivée.

Lily se mit en tête de la file d'élèves, et s'adossa contre le mur. Elle ouvrit son sac, et entreprit de le fouiller en quête de son manuel, en attendant l'arrivée de son professeur. Elle plongea sa main dans le fatras et tâtonna les livres qui s'y trouvaient. Elle fût soudain interrompue par un raclement de gorge sonore.

Un sentiment d'angoisse s'empara d'elle, et elle n'osa pas relever la tête immédiatement. Lorsqu'un deuxième raclement se fit entendre, elle se décida enfin. Ses yeux s'agrandirent sous le choc, et elle sentit sa gorge se serrée. Son interlocuteur paraissait pantois et baissait régulièrement les yeux, comme pour éviter son regard. Lily ne sut pas quelle attitude adopter, et elle resta plantée la, ses bras retombant lourdement le long de son corps.

Que faisait-il là?

James regarda la scène, l'appréhension et la rage déchirant sa poitrine. Il vit le visage de Lily Evans pâlir à l'instant même où elle avait levé les yeux vers Severus Rogue. Que lui voulait-il encore?

Le rouge et or fit un pas dans leur direction, lorsqu'une main ferme se posa sur son épaule.

-Tu ne comptes pas te mêler de ça j'espère?

Il dévisagea son ami.

-Si.

-Tu ne devrais pas, soupira le jeune homme.

Remus Lupin avait toujours été plus mesuré que ses compagnons. Il détestait se faire remarquer, et se mêler des choses qui ne le regardaient pas. Tout le contraire de James et Sirius.

-Crois-tu sincèrement que je vais le laisser l'approcher après ce qu'il lui a dit? persiffla James entre ses dents, sans les lâcher du regard.

Sirius, qui se bagarrait gentiment avec Peter, reporta son attention sur son meilleur ami. Il suivit son regard, et un sourire s'afficha sur son beau visage.

-Gé-nial! Murmura-t-il, détachant bien chaque syllabe.

-Non, répliqua Remus.

-Lunard, ta sale manie du règlement et des bonnes manières te perdra un jour, railla Black.

Remus se renfrogna immédiatement. Les petits yeux vils et pleins d'admiration de Peter se posèrent sur les deux acolytes.

-Non. Il a raison.

Sirius eut du mal à en croire ses oreilles. Un air outré sur le visage il se tourna vers James, avec une théâtralité non dissimulée, qui fit pouffer Peter.

-Tu as de la fièvre Cornedrue? Ironisa-t-il en le contemplant.

-Absolument pas, bougonna le jeune homme.

Il se remémora ses pensées nocturnes, et jura d'en faire part à Sirius ce soir. Il avait complètement oublié de lui en parler ce matin, trop préoccupé par l'attitude de Lily, qui semblait décidée à l'ignorer encore plus que d'habitude. Et elle était très habile à ce petit jeu.

-Tu en es bien sûr? reprit son meilleur ami. Parce que je crois que je n'ai jamais vu James Potter refuser un petit duel. Tu n'as donc pas envie d'administrer une correction à Servillo? Il ose quand même adresser la parole à ta « Lily chérie ». Je l'aurais déjà tué à ta place.

Une nouvelle fois, les poings de James se serrèrent, dévoilant des jointures blanches. Il ferma les yeux, et inspira profondément. Non, il ne pouvait pas se laisser influencer par Sirius. Il devait s'en tenir à sa résolution: il ne devait pas se mêler de ses affaires.

-Laisse-moi tranquille Patmol, ce n'est vraiment pas le jour.

Il se détourna de lui, et reporta son attention sur la jeune fille, écoutant la conversation qui avait débutée.

-Que me veux-tu? Demanda-t-elle, méfiante.

-Simplement te parler.

-M'insulter tu veux dire. Laisse tomber Severus, je ne veux plus entendre parler de toi et de tes amis douteux.

Lorsqu'il l'entendit prononcer son prénom il sursauta, comme si il venait de recevoir une décharge.

James eut un sourire, et un sentiment de fierté commença à naitre au creux de son ventre. Elle était douée et elle avait une excellente répartie. Il n'avait vraiment pas à intervenir. Elle savait se défendre.

-Mes amis ne sont pas douteux, reprit le jeune homme blafard, exaspéré.

-Ah non?

-Non. C'est juste que tu ne veux pas ouvrir les yeux et te rendre compte que j'ai choisis la bonne voie.

-La bonne voie? Se scandalisa la jolie rousse. En rejoignant les forces du mal ? Tu te fiches de moi?

Rogue s'avança d'un pas menaçant, et James dû se retenir une nouvelle fois de les rejoindre.
Le Serpentard se pencha vers son ancienne meilleure amie.

-Fais le bon choix, Lily. Tu sais aussi bien que moi que Dumbledore et le ministère ne l'emporteront pas. Ta seule chance, c'est de changer de camp, et de me rejoindre. On pourrait accomplir de grandes choses tous les deux, lui chuchota-t-il.

C'en était trop. Lily se décolla du mur, et poussa Severus Rogue pour passer. Elle ne voulait plus le voir. Elle esquissa un pas sur la droite, mais il lui barra la route.

Sirius ne prêtait aucune attention à cette scène: il regardait son meilleur ami bouillir, amusé.

-Qu'est-ce-que tu attends? Lui demanda-t-il. Qu'il sorte sa baguette ? Par le caleçon de Merlin, Jamesie, tu me déçois.

Le préfet-en-chef se concentra sur son homologue.

-Laisse-moi passer! S'indigna-t-elle. Tu n'es qu'un crétin!

Les élèves commençaient à s'intéresser à l'altercation, ce qui n'arrangeait vraiment pas Lily. Elle détestait ça.

-Non! Répondit Rogue, froidement.

Il la repoussa quelque peu violemment contre le mur. James, qui s'était retenu jusque-là, se sentit exploser.

-Tu ne veux pas plutôt t'en prendre à quelqu'un de ta taille? s'écria-t-il dans le couloir. Parce que là vraiment, c'est pitoyable. T'en prendre à une fille…

Le regard noir du Serpentard se tourna vers lui, et il sut qu'il avait gagné la partie lorsqu'il s'avança vers lui. James l'attendit.

Lily lança un regard par-dessus l'épaule des curieux qui avaient commencé à former un cercle autour des deux jeunes gens, qui furent très vite rejoints.

Avery et Mulciber traversèrent la masse des élèves pour venir se poster à côté de Rogue. Pouffant, Sirius s'avança également, et tous sortirent leur baguette...
End Notes:
Bon alors ? Plutôt #teammaraudeurs ou #teamserpentards ?
Chapitre 7: "Un accident est vite arrivé!" by Maddy
Author's Notes:
Bonjour, bonjour!

Un grand merci à tous! Je suis heureuse d'avoir atteint les 1000 lectures, c'était assez inattendu, et je suis vraiment agréablement surprise de voir qu'autant de personnes se donnent la peine de lire ma fiction!

Un grand merci également à ceux qui prennent le temps de me laisser des Reviews, très encourageantes!

Bonne lecture!
Lily, qui paraissait consternée, s'était frayé un chemin à travers la foule de curieux, et contemplait la scène depuis le premier rang. La consternation fit cependant rapidement place à une certaine colère, qu'elle ne parvint pas à dissimuler:

-Cessez immédiatement! Les réprimanda-t-elle, la voix qui tremblait légèrement.

Les Serpentards affichèrent des sourires goguenards, et Sirius laissa échapper un petit rire. James la fixa, et détourna les yeux dans la seconde qui suivit. Ils n'allaient pas l'écouter, elle en était persuadée. Severus Rogue ouvrit la bouche pour lancer les hostilités, lorsqu'il fût interrompu par une voix familière.

-Que se passe-t-il donc ici?

Horace Slughorn venait de faire son apparition dans le couloir, le pas trainant. Interloqué, il fixa ses élèves, et fronça les sourcils.

-J'espère que mes yeux me jouent des tours, poursuivit-il sans attendre de réponse, et que je ne suis pas en train de constater que vous êtes sur le point de vous battre en duel.

Rogue se décomposa instantanément, et sa peau déjà blanche parût pâlir encore un peu plus. Lily put clairement lire la déception sur le visage des deux autres Serpentards. 

Le plus contrarié semblait cependant être Sirius Black, qui laissa échapper plusieurs jurons. Les cinq jeunes hommes se dispersèrent, craignant que la patience de leur professeur atteigne ses limites.

-Bien, reprit Slughorn, une fois la masse des élèves en rang.

Il pénétra dans la salle, et les septième années, qui avaient choisi de poursuivre les Potions, lui emboitèrent le pas. Il fila sur l'estrade où se trouvait son bureau:

- Non non non non, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant les premiers élèves assis. Levez-vous, et postez-vous au fond de la salle. Cette année, je vais m'occuper de former les binômes. Inutile de râler, poursuivit-il, aucun changement ne sera effectué.

James et Sirius s'appuyèrent nonchalamment sur le mur du fond. Le préfet en chef fixait délibérément son homologue, qui chuchotait à l'oreille d'Alice, juste devant lui. Le professeur énuméra quelques noms de Serpentard et de Gryffondor, et passa aux choses sérieuses.

-Monsieur Black, et Miss MacDonald, ici. Monsieur Lupin et Miss Prewitt ici.

Sirius et Mary s'installèrent au premier rang, pour le plus grand malheur de Black, qui préférait amplement les rangs du fond. Sur la table d'à côté, Alice et Remus firent de même.

-Monsieur Avery et Monsieur Mulciber.

Soulagés, ils s'installèrent derrière.

-Monsieur Londubat et Monsieur Rogue!

Lily vit Franck grimacer.

-Marlène, ma chère... Allez donc vous placer avec Monsieur Pettigrow.

Les yeux brillants de Peter se posèrent sur elle, et elle s'empressa de détourner le regard.

-Il ne nous reste donc plus que Monsieur Potter et Miss Evans!

Lily se sentit défaillir. Que venait-il de dire ? Non c'était absolument impossible... Il n'avait pas pu..

James s'était empressé d'aller s'assoir, et il paraissait enchanté du verdict que venait de rendre le maitre des potions. Lily lui jeta un regard, et alla à la rencontre de Slughorn:

-Professeur je ne pense pas que..

-J'ai dit pas de discussion Lily. Vous allez devoir vous accommoder de votre camarade. Je suis sûr que votre collaboration lui sera bénéfique!

Elle fit demi-tour et traina des pieds jusqu'à leur table. Elle jeta son sac au sol, se laissa lourdement tomber sur la chaise et s'affala sur la table, dépitée.

-Aujourd'hui, entonna le maître des potions, nous allons préparer un philtre de paix. Cela nous permettra de revoir les bases, pour commencer au mieux cette nouvelle année qui s'annonce difficile. Je vous rappelle que vous avez vos ASPIC à la fin de l'année, et que j'attends de vous des résultats convenables, voir même excellents pour certains, termina-t-il en adressant un sourire complice à la préfète en chef.

Lily soupira. Ses efforts de la journée venaient d'être ruinés par le choix du professeur Slughorn. N'aurait-il pas pu faire comme tous les ans, et laisser les élèves former leurs binômes ? 

Merlin s'acharnait vraiment sur elle. Il avait fallu que sur la vingtaine d'élèves, il prenne la décision de lui imposer James Potter, qui semblait avoir de la bouse de dragon à la place du cerveau.

-Lily je..

-Tais-toi, murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour lui.

A sa grande surprise, il n'insista pas, et se leva pour aller chercher les ingrédients dans l'immense armoire qui était au fond de la salle. Lily ouvrit son manuel, tout en sachant que cela était parfaitement inutile: elle savait préparer cette potion à la perfection. Il revint quelques instants plus tard, et déversa les ingrédients de manière désordonnée sur la table, avant de se rassoir. 

Lily se leva, et commença à les classer rapidement. James s'empara d'une racine qui trainait devant lui, et commença à jouer avec. Il y plantait distraitement son couteau et regardait Lily s'affairer du coin de l'œil. Elle fit bouillir l'eau, et versa quelques ingrédients dans le chaudron. Elle prit sa baguette, et commença à faire tourner la potion, qui prit une teinte rosée. Son regard se posa sur la table, à l'endroit même où se trouvait la racine quelques minutes auparavant. Lentement, son regard se focalisa sur les mains de James, qui s'empressa de lâcher le couteau. 

Son regard se posa ensuite sur son visage, et il vit que ses joues prenaient un ton rouge, ce qui n'indiquait rien de bon. Il leva les deux mains en signe d'excuse. La respiration de la jeune fille s'accéléra, et elle ferma les yeux dans l'espoir de parvenir à retrouver son calme.

-Je vais aller en chercher une autre! S'empressa de dire James.

Il se leva en hâte, et se prit les pied dans son sac: dans un fracas assourdissant, il s'écroula sur leur plan de travail, et renversa le chaudron. La mixture gicla, alla directement entacher la robe de Lily Evans, et s'agglutina dans ses cheveux. James se redressa. Toute la classe était à présent tournée vers eux.

Il jeta un coup d'œil rapide à son homologue, et l'état dans lequel elle se trouvait l'amusa. Il esquissa un bref sourire, et se ravisa en voyant le regard noir qu'elle lui jetait. Elle était recouverte d'une substance visqueuse rose et très odorante. Son beau visage était presque méconnaissable, et ses cheveux s'étaient transformés en une tignasse indescriptible. Le pire semblait cependant être sa robe de sorcier, dont la moindre petite parcelle était recouverte de potion.

-TU N'ES QU'UN VIEUX CAFARD PUANT! Hurla-t-elle soudain.

-Allons, Allons.. Lily voyons ! Intervint le professeur Slughorn.

Elle se tourna vers son professeur, et il recula d'un pas en voyant son expression. Elle retira une de ses chaussures, et déversa le liquide qu'elle contenait sur le sol. Avec un sourire sans joie, elle fit volte-face, et reporta son attention sur James.

-Je suis vraiment..

Elle ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase. Elle leva le bras, chaussure en main, et la balança de toute ses forces sur le préfet en chef, qui eut le réflexe de lever les bras pour se protéger. La chaussure ricocha contre lui, et tomba au sol.

Sirius s'esclaffa, et James regarda Lily avec un air ébahit.

Remus s'empressa de saisir Lily par les bras.

-Je pense qu'il serait préférable que vous la conduisiez à l'infirmerie, marmonna le professeur Slughorn. Peut-être a-t-elle été légèrement brulée par la mixture..

Il la traina hors de la salle, et elle s'immobilisa. Il la regarda, interdit.

-Tu es devenue folle?

Elle leva les yeux vers lui, et hocha les épaules.

-J'étais juste en colère!

-Il ne l'a pas fait exprès!

-Tu plaisantes j'espère! AIE!

Il s'était approché d'elle et lui avait pris la main.

-Brulure.. Marmonna-t-elle, déconfite.

Ils se mirent en marche, et se rendirent à l'infirmerie.

-Tergeo! Murmura Lily avant de pénétrer dans la pièce, et les traces de mixtures s'évanouirent.

Madame Pomfresh s'empressa de venir à leur rencontre. La préfète en chef lui montra ses brulures, et elle y appliqua un baume.

-Je vais devoir vous garder ici ce soir Miss Evans, l'informa l'infirmière. Certaines de vos brulures sont plus importantes qu'elles n'y paraissent, et il vaut mieux les soigner correctement si vous ne voulez pas garder des traces de ce malheureux accident.

Lily soupira, et résignée, alla s'installer sur un lit au fond de la salle. Remus l'accompagna, et lui posa un baiser sur la joue.

-Je dois y aller.. Repose toi!

Il quitta la salle, et le silence retomba. Mme Pomfresh alla dans une pièce voisine, et laissa Lily seule.

Elle maudissait James Potter. Ne pouvait-il pas s'acharner sur quelqu'un d'autre ? Elle ferma les yeux et somnola probablement plusieurs heures, lorsque la porte de l'infirmerie pivota discrètement. Lily entrouvrit les yeux, et aperçu une silhouette s'approcher dans sa direction.

-Evans? Murmura une voix qu'elle connaissait bien.

Elle ouvrit les yeux et se redressa pour faire face à son interlocuteur.

-Black?

Il eut un faible sourire, et s'installa sur son lit.

-Assurdiato! Prononça-t-il en direction de la pièce ou se trouvait l'infirmière.

-Que me veux-tu?

-Il faut qu'on parle..

Son regard se fit grave, et Lily sut qu'il n'était pas venu pour plaisanter.
End Notes:
Chapitre 8 "Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine" à venir ! Il y a des fans de Sirius par ici ? Levez la main !

Chapitre 8: "Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine" by Maddy
Sirius Black s'installa en tailleur sur le lit de sa condisciple, et lui fit face. Lily se mit à tripoter nerveusement le drap, nerveuse. Elle se demandait bien ce que le populaire et très occupé Sirius Black avait de si important à lui dire à l’heure du diner.

-Ecoute, ce n'est pas du tout mon genre de faire ce genre de trucs, mais je crois que c'est nécessaire cette fois ci.

La jeune fille risqua un coup d'œil, et se sentit rougir.

-Je ne vois absolument pas de quoi tu..

Il s'esclaffa, et elle s'arrêta net.

-Je savais que tu allais réagir comme ça, dit-il en réponse à son regard interrogateur. Tu nies tout en bloc. C'est la réaction courante.

Lily se renfrogna. Etait-il en train de mener une psychanalyse, cet abruti?

-Ne fais pas cette tête la Evans, admet que j'ai raison. Tu rejettes tout ce qui est en rapport avec James.

La rouge et or se sentit défaillir.

-Tu es venu..me parler.. De..de.. De Potter? Bégaya-t-elle en essayant de garder son calme.

-Evidemment! S'exclama Sirius, comme si tout cela coulait de source. Ne fait pas l'étonnée!

-Je suis étonnée.. Marmonna-t-elle en se trémoussant.

-Tu vois bien que j'ai raison!

-Bien sûr que non!

-T’as vraiment un problème!

-Je n'ai aucun problème, répondit-elle, acerbe.

Il la dévisagea, et elle eut le temps d'apercevoir une lueur malicieuse au fond de ses yeux gris, qui étaient à demi cachés par ses cheveux bruns.

-Il est insupportable…

-Non Evans. Il n'est pas insupportable. Dissipé et arrogant sur les bords je l’admets. Mais il a un comportement tout à fait correct envers toi. Ce qui n'est absolument pas ton cas.

-Mais..

-Laisse-moi terminer, reprit-il en faisant un geste nonchalant de la main. James est amoureux de toi depuis des années. Il est possible -même si j'en doute fortement - que tu ne sois absolument pas attirée par lui, et que ses tentatives lourdingues t'exaspèrent. Mais est-ce que tu penses Evans, qu'il mérite vraiment que tu lui en fasses baver comme ça ?

Elle garda le silence et ses lèvres se pincèrent.

- Regarde, rien qu’aujourd’hui. Je ne l’ai pas entendu dire mot en potions, alors que pourtant, tu sais qu’il aime être turbulent. Ce qui s'est passé n'était qu'un simple accident. Et ça aurait pu arriver à n'importe qui.

-C'est vrai mais..

-Je n'ai pas fini, la coupa-t-il. J’ai eu vent de ce qui s’est passé hier soir dans la salle commune. Potter, ce chevalier servant… Rien ne l’obligeait pourtant à prendre du temps pour te consoler.

La rouge et or ne bougeait plus. James lui avait raconté les évènements d'hier soir ? A qui d'autre les avait-il racontés ? Il fallait qu'elle lui parle, et vite.

Elle sortit des draps, et amorça un geste pour se lever. La main de Sirius se referma sur son bras, et l'empêcha de bouger.

-Je veux lui parler! Hurla-t-elle.

-Du calme, Evans, tu ressembles à une harpie en furie. Il n'a raconté ça à personne d'autre.

-Je suis sure que si.

-Mais tu vas arrêter oui? Par tous les gobelins de Gringotts ! Tu es insupportable ! Je déteste la psychologie féminine, rétorqua-t-il en levant les yeux au ciel. Cesse de croire qu'il est le diable en personne.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine, et lui jeta un regard noir.

-Bon, je ne vais pas m'éterniser. Je pense avoir assez plaider sa cause pour le reste de mon existence. Je veux simplement une chose : que tu poses un regard plus objectif sur mon meilleur ami. Je ne te demande pas de devenir son amie, ni même de lui parler. Simplement de ranger ta foutue rancœur mal placée.

-Je vais essayer, souffla-t-elle tout bas, si bien qu'il faillit ne pas l'entendre.

-Parfait! Il sauta du lit gracieusement et consulta sa montre en grimaçant. Un peu plus, et j'allais rater le diner. A plus tard Evans.

Il marcha en direction de la porte, et se retourna quelques mètres plus loin:

-Au fait.. Dit-il hésitant. Je ne suis peut-être pas le mieux placer mais si jamais un jour tu as besoin de parler de ... Ces trucs... Qui te font pleurer... Fais-moi signe. Je pense que James serait soulagé de savoir que tu te confies à quelqu'un.

Il reprit sa marche, et arrivé à la porte, fit volteface une dernière fois.

- J’allais oublier! Finite incantem! Murmura-t-il en agitant sa baguette en direction de la porte.

Il sortit sans bruit, et le silence retomba à l'infirmerie.

James Potter se trouvait dans son dortoir, allongé sur son lit à baldaquin. Il fixait le plafond, les poings serrés. Elle le haïssait au plus haut point. Pourtant, il ne l'avait pas fait exprès… ce n'était qu'un accident… Un malheureux accident… En plus de ça elle était blessée… et il s'en voulait terriblement. 

Cette année semblait être très différente des années précédentes, un lien étrange semblait s'être établit entre eux : il n'arrivait pas à l'oublier, à lui être indifférent. Une force invisible, incompréhensible, l'attirait constamment à elle, comme un aimant. 

Le jeune homme se leva, et sortit de sa chambre. Il dévala les escaliers, et passa le portrait, qui pivota pour le laisser sortir. A cette heure-ci, Sirius devait être en train de diner dans la grande salle.

Il se rendit donc là-bas, et fut surpris de voir la salle bondée en passant les portes: il était toujours à l'heure pour les repas, en temps normal. Il fila entre les tables, et quelques filles gloussèrent sur son passage. Il n'y prêta pas attention, et repéra rapidement Sirius, Remus et Peter, au milieu de la table des rouges et or. Il s'installa en face de son meilleur ami.

-Navré du retard.

-Vous vous êtes donné le mot ou..

Peter s'interrompit brutalement et étouffa un cri de douleur en recevant un coup de pied sous la table.

-Vous?

-Ne fais pas attention à Queudver, marmonna Sirius, il raconte un peu n'importe quoi ces temps-ci.

Le concerné plissa ses petits yeux, et Black lui lança un regard noir: aussitôt, Peter reporta son attention sur son assiette.

James repoussa l'assiette en argent encore vide qui se trouvait devant lui, et appuya sa tête sur ses poings, les coudes posés sur la table. Sirius avala entièrement son assiette et se tourna vers son meilleur ami:

-Tu es pitoyable, Cornedrue.

James ne bougea pas.

-Tu comptes sérieusement te laisser dépérir pour un pimbêche pareille? Tu as toutes les filles à tes pieds et tu voudrais…

-Ce n'est pas une pimbêche, répliqua vivement James, qui bouillonnait intérieurement.

-Ah bon? Reprit Sirius, le sourire aux lèvres. Ou es passé le grand James Potter ? Depuis quand est-ce que tu t'écrases face à elle ? Elle dépasse les bornes, acheva-t-il, rageur, en donnant un coup de fourchette à son rôti.

-Elle ne..

-Si Jamesie ! Il serait temps de te secouer maintenant. Ça suffit, le mode légume. On dirait qu'elle a atomisé ton cerveau et qu'il s'est transformé en bouse de dragon.

-Tu as peut être raison..

-Non, j'ai TOUJOURS raison, le reprit Sirius, sur un ton victorieux.

James récupéra son assiette, et se servi abondamment.

Lily Evans sortit de l'infirmerie le lendemain matin : elle avait murement réfléchit à la discussion qu'elle avait eu avec Sirius Black la veille, et avait pris conscience de certaines choses. Le comportement qu'elle avait avec James ne lui ressemblait pas le moins du monde. Elle s'était déjà fait cette remarque lors de leur altercation dans le Poudlard express. Malheureusement, il avait été difficile de tenir sa résolution, et de faire des efforts envers lui.

Elle prit la direction de la salle commune, et décida de traverser le hall, pensant que personne ne s'y trouverait à une heure si matinale. C'était sans compter Maximillian Rowle, qui l'interpella de sa voix rauque.

-Lily !

Elle s'arrêta et fit volteface pour regarder son interlocuteur. Il n'avait pas vraiment changé au cours de l'été : grand, les muscles noueux, et les cheveux blonds qui tombaient négligemment sur ses épaules, il regardait Lily Evans avec adoration, à travers ses grands yeux bleus. Elle poussa un soupir, et s'avança pour le saluer.

- Max ! Tu es tombé du lit ?

Il eut un faible rire.

-Non non, j'ai toujours eut pour habitude de me lever tôt, pour aller marcher un peu dans le parc.

Il fixa ses pieds un instant, mal à l'aise.

-J'ai appris les nouveaux exploits de cet imbécile de Potter... Tu n'es vraiment pas gâtée, constata-il avec joie, ce qui étonna la jolie rousse.

Elle fronça les sourcils, perplexe. Essayait-il de descendre Potter ?

-A vrai dire, c'était un simple accident. Potter prend son rôle de préfet en chef très à cœur.

Les yeux de Maximillian s'écarquillèrent un instant, et il reprit contenance.

-Si tu le dis... bougonna-t-il. Je suis content qu’on se soit croisés. Tu penses aller à la prochaine sortie à Pré-Au-Lard ? J’ai vu l’affiche ce matin.

Elle perçu les sous-entendus, et se contenta d’une réponse vague.

-Je ne sais pas... Je crois qu'on avait prévu d'y aller toutes les trois... avec Marlène.. et Alice... Enfin tu vois... Je dois y aller, je suis désolée !

Elle s'empressa de monter les escaliers, sans attendre de réaction de sa part. Maximillian était un garçon très gentil, mais Lily n’avait vraiment pas la tête à avoir une amourette.

Arrivée devant le portrait, elle prononça le mot de passe, et pénétra dans la salle. Elle monta les escaliers, s'apprêta à rentrer dans son dortoir quand une idée lui vint à l'esprit. Elle fit demi-tour, et fila vers les dortoirs des garçons, pour frapper à la porte de son homologue.

-Entrez ! répondit-il, la voix endormie.

Elle jeta un coup d’œil timide dans la pièce pour vérifier si James était seul, et fût rassurée.

Son homologue se releva légèrement et s'appuya sur son coude, ce qui eut pour effet de le dégager du drap, qui en retombant sur ses jambes laissa voir son torse nu. Lily rougit, et s'empressa de mettre sa main devant ses yeux, ce qui déclencha les rires de son homologue.

-Ne sois pas gênée !

Elle descendit lentement sa main, et son bras retomba le long de son corps. Elle prit bien garde à ne pas regarder James.

-Tu voulais quelque chose ? demanda-t-il, perplexe.

-Je suis venue faire la paix avec toi, marmonna-t-elle rapidement.

-Oh, souffla-t-il, surpris.

Elle se dandina, et il la contempla discrètement.

-Je ne m'énerverai plus sur toi, reprit-elle. Enfin, seulement quand tu le mériteras. Voilà. Je te laisse maintenant.

Elle sortit de la chambre sans plus attendre, et James se rallongea. Il attendit qu'elle ait parfaitement refermé la porte pour lui adresser une remarque, qu'elle n'entendit pas.

-Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine...

Désormais, il était décidé à laisser faire le destin. S'ils devaient finir ensemble, cela arriverait. Et il espérait de tout cœur que Merlin allait être de son côté.
End Notes:
Alors alors... Que pensez-vous de Maximillian Rowle ? (Anciennement du coup, Amos Diggory dans la V1 haha)
Chapitre 9: "Virée Nocturne" by Maddy
Les semaines passèrent, et l'automne pointa le bout de son nez. Les arbres de Poudlard commençaient à se dénuder, et le parc tout entier était recouvert de feuilles rouge et jaune. La première sortie à Pré-au-Lard était prévue pour la fin de la semaine, et beaucoup de conversations portaient à ce sujet.

Lily Evans et James Potter semblaient se supporter de mieux en mieux. Disons, qu'ils avaient tous les deux accepter de collaborer dans le but d'entretenir des rapports cordiaux. Aucune dispute majeure n'avait éclaté depuis l'incident du cours de potion. On ne peut pas dire qu'ils étaient comme les deux doigts de la main, mais il y avait malgré tout un progrès notable.

James se trouvait sur un des canapés de la salle commune, affalé négligemment: il feuilletait une revue de Quidditch, en chantonnant.

Lily descendit les escaliers, et le contempla un instant: comme à son habitude, il ne faisait pas attention à l'heure. Heureusement qu'elle était là pour le rappeler à l’ordre... Elle jeta un coup d'œil à l'horloge du salon qui affichait 20h55.

-Potter!

Il fit semblant de ne pas l'entendre.

-Tu vas prendre un retenue, entonna-t-elle en se dirigeant vers le portrait.

-C'est bon, c'est bon, j'arrive! Ronchonna-t-il.

Il la suivit, et parvint à sa hauteur en un rien de temps. Ces dernières semaines, leurs rondes nocturnes n'avaient rien de palpitant. Un calme religieux semblait régner sur Poudlard, ce qui déplaisait fortement au préfet en chef.

-Je ne sais pas pourquoi on continue à faire ces stupides rondes.

-Parce que c'est de notre devoir, le sermonna Lily.

-C'est ennuyant à en mourir, reprit-il en baillant bruyamment.

-C'est sûr que depuis que tu n'es plus dans les couloirs, j'ai beaucoup moins de travail.

Elle esquissa un sourire, et il lui tira la langue. Lily le considérait souvent comme un petit garçon : têtu, curieux, et farceur. Il se mit à gambader dans le couloir, sous le regard consterné de son homologue.

Ils parcoururent deux étages, et ne relevèrent aucun incident. Ils allèrent re-vérifier la salle commune des Gryffondor, ou seuls quelques septième années s'éternisaient, dont Sirius black, qui tenta désespérément de soustraire James à ses obligations.

-C'est hors de question! Avait tempêté la rouquine.

James était repartit en trainant des pieds, et ils avaient repris leur ronde. Il ne leur restait plus qu'un étage à vérifier, lorsque des bruits de pas précipités se firent entendre. Un sourire s'accrocha sur les lèvres de James, qui mit un doigt devant sa bouche pour imposer le silence à Lily.

-Je ne suis pas idiote! Articula-t-elle silencieusement.

-Nox! Chuchotèrent-ils.

Les pas se rapprochèrent, et on entendit bientôt une respiration saccadée. Lily s'approcha, et se posta à l'angle du couloir pour interpeller l'auteur de cette balade nocturne.

Malheureusement pour elle, il ne semblait pas s'attendre à recevoir un tel accueil. En tournant dans le couloir où se trouvaient les préfets en chef, il heurta Lily de plein fouet, qui se retrouva projetée à terre, et sa tête percuta lourdement le sol. Le jeune homme en question fut également télescopé par l'impact, et chuta. 

James se précipita vers son homologue, avant de se rappeler qu'il valait mieux s'occuper de celui qui avait provoqué tout cela, pour peu qu'il décide de prendre ses jambes à son cou. 

Une haine incomparable s'empara de lui lorsqu'il aperçut son visage. Avec hargne, il le releva et le plaqua contre le mur sans ménagement.

-TOI! Hurla-il, hors de lui.

Ses yeux noirs se détournèrent du préfet en chef pour se poser sur Lily Evans, encore allongée sur le sol, et qui semblait avoir reçu un sérieux coup.

-On peut savoir ce que tu fabriques dans les couloirs à une heure pareille?

-Je me balade, ça ne se voit pas? Ironisa-t-il.

James resserra un peu plus sa prise autour du cou du jeune homme.

-Ne joue pas à ça avec moi, Servilo.

-Severus?

Lily venait de se relever tant bien que mal, et s'était appuyée sur le mur d'en face. Elle grimaça, et passa une main tremblante à l'arrière de sa tête. Elle eut la nausée en apercevant le sang qui la recouvrait.

-Je saigne, gémit-elle.

James aurait voulu la prendre dans ses bras, courir auprès d'elle, la réconforter. Il aurait voulu tuer Severus Rogue à l’instant même, cependant, c'était impossible.

-Assied-toi, lui imposa-t-il sans lâcher son ennemi des yeux.

Elle obtempéra.

-Qu'est-ce que tu fiches ici Rogue? Demanda-t-elle d'une voix faible.

-Ca ne te regarde pas. Je ne parle pas aux Sang-de-Bourbes.

Les yeux de la rouge et or se remplirent de larmes, et elle détourna la tête. Pendant un instant, James crut qu'il allait perdre le contrôle de lui-même.

-Tu vas regretter ces paroles Servilo.

-Potter..

Lily venait de prononcer son nom, d'une voix faiblarde qui ne laissait aucune place au doute. Il détourna le regard un instant, et Severus Rogue en profita pour se dégager. Il courut en direction des cachots.

James s'en fichait bien après tout, de cet abruti. Ce qu'il voulait, c'était conduire Lily à l'infirmerie, en sécurité. Il la prit dans ses bras avec une délicatesse hors norme, et commença à marcher. 

Il contempla son visage, qui était d'un blanc inquiétant. Il la vit entrouvrir les yeux.

-Fais attention à toi Potter. Je suis parfaitement consciente. Range tes mains baladeuses. Je suis encore en état de te coller une gifle.

Il ricana.

-Je n'en ai pas douté une seconde, murmura-t-il en passant les portes de l'infirmerie.

Mme Pomfresh, malgré l'heure tardive, était encore debout et se précipita vers eux. James posa son homologue sur un lit proche de la porte, et laisse l'infirmière l'examiner.

-Rien de grave, chuchota-t-elle, alors que Lily commençaient à somnoler légèrement. Je vais m'assurer qu'elle n'a rien d'autre. Pourriez-vous aller chercher votre directrice de maison en attendant?

James grimaça, et à contrecœur, quitta l'infirmerie. Il fila en direction des appartements de son professeur, et frappa à la porte.

Un léger bruit lui parvint de l'intérieur, et McGonagall vint ouvrir : ses cheveux étaient en désordre, et elle portait une robe de chambre au motif écossais, que James trouva hideuse, si bien qu'il étouffa un rire. En l'apercevant, la directrice de maison fronça les sourcils.

-Savez-vous quelle heure il est, Potter? Ne devriez-vous pas déjà être dans votre dortoir?

-Nous avons eu un soucis pendant notre ronde, expliqua-t-il, maussade. Lily est à l'infirmerie.

La directrice ferma sa porte, et s'élança dans le couloir sans un mot. James pressa le pas.

-Un soucis? Demanda-t-elle.

-Severus Rogue l'a percutée.

-Rogue?

-Oui professeur. Il courrait dans les couloirs.

-Je m'entretiendrais avec lui et le professeur Slughorn demain.

Essoufflés, ils arrivèrent à l'infirmerie, et elle se dirigea vers le lit de son élève, qui semblait endormie.

-Elle a perdu un peu de sang, murmura l'infirmière à l'intention du professeur. Cependant, elle était juste légèrement ouverte, et j'ai refermé soigneusement la plaie. J'ai relevé quelques contusions sur son bras, mais elles auront vite disparu. Le choc a dû être assez violent, constata-t-elle l'air désolée. La pauvre chérie.

-Je vais le tuer.. Cet espèce de vieux serpent me le paiera... marmonna James.

-Potter, je vous en prie, un peu de tenue!

Il se renfrogna, et se laissa tomber sur une chaise qui se trouvait à côté du lit.

- Je suis désolée de vous avoir fait venir Minerva, reprit Pomfresh, je pensais que vous souhaiteriez être informée.

-Vous avez bien fait.

-Est-ce qu'elle doit dormir ici? Demanda soudain James.

-Non, je ne vois pas de raison de la retenir, répondit l'infirmière. Vous pouvez la réveiller et la raccompagner à votre salle commune. Si elle n'est pas en état d'aller en cours demain, je me chargerais de justifier son absence.

James se leva pour réveiller Lily, mais MacGonagall fut plus rapide. Elle passa doucement sa main sur la joue de la jeune fille.

-Miss Evans, il faut vous réveiller. Potter va vous ramenez à votre chambre. Je compte sur vous, ajouta-t-elle en se tournant vers le garçon.

Il hocha la tête et elle s'en alla. Lily se redressa péniblement, et sauta sur ses pieds. Elle vacilla légèrement, et retrouva l'équilibre. Elle adressa un faible sourire à Mme Pomfresh, et ils sortirent de l'infirmerie.

Ils parcoururent les couloirs en silence, et Lily s'en inquiéta. Son homologue avait l'air particulièrement contrarié. Elle soupira.

-Est-ce que tu es en colère contre moi? Demanda-t-elle doucement.

-Bien sûr que non, répliqua-t-il froidement.

Elle s'arrêta.

-Ne me parle pas sur ce ton.

Il la regarda, ébahit.

-Mais enfin Lily voyons..

Il avança d'un pas, la main tendue vers elle. Elle ne bougea pas.

-Je ne suis vraiment pas en colère contre toi, reprit-il. Je suis fou de rage à cause de Rogue.

Son ton se fit dur, et Lily leva les yeux vers lui.

-Ne t'en fais pas.. Tout va bien! reprit-il.

Elle hocha la tête, peu convaincue. La scène lui rappelait désagréablement ce fameux soir ou elle avait cauchemardé.

-Lily…

-Il me déteste. Hoqueta-t-elle.

-Alors il ne sait pas ce qu'il perd, répondit James, en lui attrapant la main. Il ne te mérite pas.

Elle s’écarta légèrement, mal à l'aise par la proximité qui venait soudain de s'établir entre eux.

-Tu as raison, admit-elle, en recommençant à marcher. Severus Rogue ne mérite personne, et surtout pas moi.
End Notes:
Oui alors, vous constaterez vite que Lily cette année est abonnée aux catastrophes... Ca ne vous rappelle pas quelqu'un ? haha
Chapitre 10: "Tu as trouvé un moyen rapide et qui ne laisse pas de traces pour assassiner Servilo?" by Maddy
Author's Notes:
Voilà le chapitre 10, un petit bonus pour ce week end, vu que l'écriture avance bien! Bonne lecture!
Severus Rogue était allongé sur son lit, le regard perdu. Son poing se serra, lorsqu'il repensa aux événements de la soirée. Il avait fait du mal à Lily, sa Lily qu'il aimait tant et pour qui il aurait tout fait. Aurait. Evidemment, maintenant qu'ils étaient en froid, cela ne semblait plus d'actualité.

Elle ne comprend vraiment rien. Ne voyait-elle pas qu'elle courrait à sa perte, en s'opposant au Seigneur des Ténèbres ? La seule solution possible était de rejoindre ses partisans... Mais jamais elle ne s'y résoudrait. Et cet affreux James Potter. Qu'a-t-il donc à lui tourner autour?

Le jeune homme se recroquevilla, et entoura ses genoux de ses bras. L'idée que Lily puisse trouver un quelconque charme à cet imbécile de Potter le rendait malade. 

Il resta comme ça un long moment, puis se glissa sous les couvertures. Décidemment, le but qu'il s'était donner de convaincre Lily de les rejoindre semblait impossible. Et Severus Rogue commençait à en prendre pleinement conscience.

Le lendemain, lorsque Lily Evans ouvrit les yeux, elle n'osa pas bouger. Lentement, elle s'étira, tentant de mesurer l'étendue des dégâts que lui avait causé sa chute de la veille. En se redressant, elle ressentit une douleur lancinante derrière la tête, et poussa un petit cri. 

Elle se laissa retomber sur les oreillers, les larmes aux yeux. Quelques secondes plus tard, Alice entrebâilla la porte, et passa sa tête. Elle fit la moue en découvrant la mine de sa meilleure amie.

Elle vint s'assoir au pied de son lit.

-Tu ferais mieux de rester coucher ce matin, lui assura-t-elle. De toute manière, on a cours de Potion. Slughorn ne t'en voudra pas.

Lily tenta de protester, mais elle l'en empêcha.

-Inutile de discuter, je vais prévenir James, qui ira prévenir la vieille McGo.

Elle sortit de la chambre, et la rouquine, furieuse, s'emmitoufla dans ses couvertures

James se rendit dans la grande salle, quelque peu soucieux. Il n'était guère enchanté de devoir laisser Lily seule aujourd'hui. D'autant plus qu'elle était mal en point. Le visage fermé, il s'installa à la table des rouge et or, et se servit un jus de citrouille. 

Ses trois acolytes ne tardèrent pas à faire leur apparition, et Sirius s'assit en face de son meilleur ami. Black l'observa un moment s'acharner sur sa tranche de pain, et un petit rire lui échappa.

-Tu devrais te détendre un peu Cornedrue. Tu viens de réduire en charpie ce pauvre morceau de pain.

James hocha les épaules, indifférent à cette remarque.

-Je sais ce qui va te remonter le moral, assura Sirius.

-Ah oui? Rétorqua James, amer. Tu as trouvé un moyen rapide et qui ne laisse pas de traces pour assassiner Servilo?

Un sourire se dessina sur le visage de son interlocuteur.

-Non, pas encore, répondit-il. Mais ça ne saurait tarder. En attendant, je pensais plutôt à quelque chose de ludique.. Dans les règles de l'art, si tu vois ce que je veux dire. Evans est en convalescence, aucune chance qu'elle fasse capoter notre plan, ou qu'elle nous file une retenue.

Un lueur d'excitation brillait dans ses yeux. Il se pencha au-dessus de la table, et chuchota dans l'oreille de James.

-Excellent, souffla ce dernier, approbateur.

Les maraudeurs se rendirent à leur cours de potion, qu'ils partageaient avec quelques Serpentards. Slughorn acceptait dans son cours les élèves qui avaient obtenu leurs BUSES avec au minimum Effort Exceptionnel. Cela réduisait néanmoins largement l'effectif. 

Le professeur inscrivit la potion du jour au tableau, les ingrédients, et la marche à suivre. James, qui avait d'habitude pour partenaire Lily, se retrouva seul au fond de la salle. Sirius échangea un regard complice avec lui, et ils se dirigèrent vers l'armoire du fond.

-Quand tu veux, murmura Sirius, impatient.

-Je te laisse lancer les hostilités, rétorqua James.

Ils regagnèrent leur place.

Slughorn, qui avait pour habitude de sortir de la salle pour aller chercher des ingrédients dans la réserve s'absenta. 

Ce fut le moment que James et Sirius choisirent pour mettre à exécution leur plan. Ils se levèrent discrètement, et placèrent un objet de forme ronde sur le siège de leur professeur. 

Lorsqu'ils entendirent le pas trainant qui signifiait le retour de Slughorn, ils coururent à leur place.

Rogue, suspicieux, avait suivi leur petit manège du coin de l'oeil. Néanmoins, il n'avait pas remarqué l'objet, trop occupé à regarder Potter modifier quelques quantités sur le tableau. Il ne prit donc pas la peine de prévenir son professeur.

Sirius se tourna vers James une nouvelle fois, et murmura de manière imperceptible:

-Trois.. Deux.. Un..

Au contact du postérieur de leur professeur, l'objet en question explosa. Horace Slughorn, le pantalon en feu, se mit à courir dans la rangée du milieu, sous l'œil hilare des deux perturbateurs. 

Mulciber, paniqué, prit son chaudron à deux mains et envoya le contenu droit sur l'arrière train du professeur, ce qui eut pour effet d'attiser les flammes. James et Sirius hurlèrent de rire.

-Aqua Eructo, prononça Rogue, lasse.
Les flammes s'éteignirent aussitôt.

Horace Slughorn, le visage rouge et le souffle court, se tourna vers les deux Gryffondors, furieux.

-Potter.. Black.. Grogna-t-il.. Dans le bureau du directeur... Tout de suite.

Ils bombèrent le torse, et sortirent de la salle, encore hilares.

Lily fit son apparition pour le déjeuner. Elle aperçut Marlène et Alice non loin de là, assises à côté des maraudeurs. Elle soupira, et alla s'installer avec elles. 

James, Franck, Peter et Sirius riaient aux éclats, contrairement à Remus qui paraissait consterné. Il détourna son attention d'eux, et adressa un sourire aimable à Lily. Il lui prit la main, et exerça une légère pression en signe de réconfort.

-Content de te revoir, Lily. Je me faisais du soucis.

-Il ne fallait pas, assura la jeune fille. Tout va bien… Je suis juste fatiguée. Qu'est-ce qui les fait rire comme ça?

James, qui venait d'entendre la question de son homologue, se renfrogna aussitôt.

-Sirius et James ont mis le feu au pantalon de Slughorn, avoua Remus.

Lily prit sur elle pour ne pas exploser. Ses rapports avec James étaient redevenus normaux, presque amicaux. Elle ne pouvait pas tout gâcher maintenant. Elle respira profondément, et tourna sa tête vers James. Ce dernier, les yeux baissés, tripotait machinalement sa cravate rouge et or.

- Potter ? Appela doucement Lily.

Le ton de la rouquine désarçonna le jeune homme. Elle n'avait pas l'air en colère. Et ce n'était vraiment pas dans ses habitudes. Il croisa son regard.

-Oui?

-Ne refais plus ça, s'il te plait.

Il acquiesça, et elle se leva, imitée par Alice et Karen.

Les trois filles se dirigèrent vers les serres de botaniques en papotant, lorsque le nom de Lily retentit derrière elles. Elle fit volte-face.

James et Sirius, qui venaient de sortirent du château s'arrêtèrent à la vue des deux jeunes gens. Sirius se pencha pour parler à James, et celui-ci hocha la tête, l'air grave.

-J'ai appris les exploits des maraudeurs ce matin, reprit Maximillian Rowle. Impressionnant, cette capacité dont semble disposer Potter.. Toujours en train de se faire remarquer. Je me demande comment tu fais pour supporter ça, railla-t-il.

- On devrait y aller, rétorqua-t-elle, voulant couper court à la discussion en apercevant le principal concerné à quelques mètres d’elle.

Ils pénétrèrent dans la serre. Le professeur Chourave semblait d'excellente humeur, et elle leur indiqua la marche à suivre pour rempoter d'énormes plants de Mandragore.  Maximillian, excellent dans cette manière, provoqua des gloussements chez ses condisciples. Les Poufsouffles semblaient visiblement très sensibles au charme de Rowle. Comme bon nombre de filles à Poudlard.

La vérité, c'est que Lily non plus n'y était pas insensible. Elle appréciait même beaucoup la compagnie du jeune homme, qui était très sympathique et très intelligent. Cependant, elle fuyait autant que possible ses « prétendants » , se persuadant qu'elle n'avait aucune envie d'avoir une histoire sérieuse. Et elle en était plus que convaincue.

Lorsque la cloche retentit, elle rangea ses affaires, et sortit en hâte de la serre: elle devait passer à l'infirmerie faire vérifier l'état de ses blessures, et ne souhaitait pas perdre de temps et prendre le risque d'arriver en retard à son heure d'étude. Une nouvelle fois, Maximillian l'interpella.

- Attends-moi!

Elle ralentit le pas, et il se mit à sa hauteur. Il l'entraina légèrement à l'écart du petit sentier qui conduisait au château, à l'abri des oreilles indiscrètes.

-Lily… Faut vraiment qu’on discute. Je ne veux pas te paraitre lourd mais…

Elle sentit une présence derrière elle, et ses doigts furent bientôt emprisonnés par d'autres.

-Excuses moi Rowle, mais il faut absolument que je lui parle.

Interdite, elle se laisse entrainer loin de Maximillian, sans protester.
End Notes:
Max, max, max... Ne vois-tu rien venir ? C'est le vent de l'amour qui souffle autour de Lily Evans !
Chapitre 11: "Telle est prise celle qui croyait prendre!" by Maddy
Maximillian Rowle la regarda s’éloigner, et son ton vira au rouge. Lily se mordit les lèvres : elle venait d’agir de manière très incorrecte envers lui. Cependant, elle savait qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur. Le Poufsouffle avait toujours été d’une grande indulgence et d’une grande bonté envers elle.

Lentement, elle se retourna et fit face à son interlocuteur. Qu’est ce qui lui prenait encore, à celui-là? Elle tenta d’interpréter son expression, où la joie et la culpabilité se mélangeaient. Il plongea son regard dans le sien, et baissa la tête.

Effectivement, il était fier de lui. Fier d’avoir retiré Lily à Rowle. James Potter détestait la concurrence. Et il venait de le démontrer.

-Qu’avais-tu de si urgent à me dire, Potter?

Son ton était froid, cassant. Il fallait qu’il invente une excuse, et vite. Elle semblait sur le point d’exploser.

-Il faut qu’on rende nos idées à MacGo pour le bal d’Halloween, s’empressa-t-il de répondre. Elle commence à s’impatienter.

Les sourcils de Lily s’arquèrent. était-il en train de se moquer d’elle?

-C’est tout?

Il parut réfléchir un instant, puis hocha la tête en la gratifiant de son plus beau sourire.

-C’est pathétique.

Furibonde, elle tourna les talons et fila vers le château. James parût réfléchir un instant. L’avait-il contrariée? Voulait-elle vraiment avoir cette discussion avec Rowle? Peut-être que.. Non, non.. C’était stupide de penser ça.. Quoi que.. Peut-être pouvait-elle tomber sous le charme de ce cher Max ? Il secoua la tête dans l’espoir de chasser ses mauvaises pensées.
________________

Lily se borna à éviter son homologue jusqu’à la fin de la semaine. Elle ne lui adressa pas un mot en Potions, décida qu’il serait plus efficace de faire des rondes séparées, et s’enferma dans sa chambre aussi souvent qu’elle le pouvait.

James, quant à lui, était trop fier pour aller s’excuser. Après tout, il n’avait rien fait de répréhensible. Il avait juste interrompu une conversation. C’était ridicule, de réagir de cette façon-là.

Lorsqu’elle réfléchissait à tous les efforts qu’elle avait fait à son intention, Lily Evans sentait la colère l’envahir. Pour qui se prenait-il ? C’était décidé: elle allait entrer dans le jeu de Maximillian Rowle. Et Potter n’aurait plus qu’à s’en mordre les doigts.
_________________

La première sortie à Pré-au-Lard avait lieu ce samedi même. Lily rejoignit Marlène, Mary et Alice dans le hall, et elles partirent toutes trois en direction du petit village. L’automne était déjà bien installé, et le froid mordillait le visage de la préfète-en-chef. Elle remonta son écharpe sur son visage, et rabattit le capuchon de sa cape.

Pré-au-Lard fourmillait de monde, ce qui était plutôt étonnant vu le temps. Les vitrines étaient remplies d’objets plus attrayants et plus colorés les uns que les autres. Alice tira ses deux compagnes par le bras et les entraina chez Honeydukes.

La petite boutique étaient bondée, et les rumeurs des conversations enflaient progressivement. Lily rabaissa sa capuche, et se mit en quête de Plumes en sucre. Elle fût ravie de constater qu’il y en avait de toutes nouvelles. Elle s’empara d’une bonne dizaine de sucreries, et fila faire la queue pour payer. Une fois leurs achats accomplis, elles sortirent toutes les quatres de la boutique.

-Et si on allait aux Trois Balais? Proposa Marlène, enjouée.

-C’est une excellente idée, approuva Lily.

Elle prirent donc la direction du Pub, et poussèrent la porte quelques minutes plus tard. Quelques têtes se tournèrent furtivement pour les observer. Elle s’installèrent sur une petite table au fond de la salle. Mme Rosmerta fit son apparition:

-Vous désirez?

- Quatre Bièraubeurre, dit Alice.

Elle revint avec les quatre chopes quelques minutes plus tard. Alice, Mary et Marlène échangèrent un sourire réjouit, avant de reporter leur attention sur Lily.

-Alors, avec Potter? Demanda Karen.

-Quoi avec Potter? Répliqua la rouquine un peu plus vivement qu'elle ne l'aurait voulu.

Alice haussa un sourcil.

-Tu as l’air contrariée, Lil.

-Contrariée? Ce type va finir par me rendre cinglée. Je ne peux plus le supporter.

C’est le moment que choisirent Maximillian Rowle et ses amis pour pousser la porte des Trois Balais. Le regard du jeune homme fut immédiatement attiré par la chevelure rousse de la préfète-en-chef, et il se dirigea vers sa table.

-Bonjour Lily!

- Max !

La jeune fille se leva, et posa son bras sur celui du jeune homme, avenante. C’était l’occasion rêvée de poser les bases de sa contre-attaque destinée à Potter.

-Je t’en prie, installe toi!

Il prit place en face de la rouquine, et il ne put s’empêcher de détailler son visage.

-Tu es resplendissante, Lily.

La jeune fille se mit à rougir. Décidément, elle n’était vraiment pas insensible au Poufsouffle. Il lui prit la main, et elle ne se retira pas. Après tout, n’avait-elle pas décidé d’entrer dans son jeu?

James Potter et ses trois compères étaient également aux Trois Balais, à l’oopposé de la table de Lily Evans. Le préfet-en-chef n’avait néanmoins pas manqué de remarquer l’entrée de son homologue quelques minutes auparavant. Et il n’avait pas non plus manqué de constater que Maximillian Rowle venait de la rejoindre.

Sirius se mit à rire, en contemplant l’expression de concentration de son meilleur ami. Il suivit son regard, et un sourire fendit son visage lorsqu’il découvrit l’objet de cette attention.

-Détend toi, Cornedrue.

James grimaça. Avait-elle décidé de le rendre fou?

Remus soupira.

-Laisse la vivre James, elle ne t’appartient pas.

-Elle ne lui appartient pas non plus, rétorqua-t-il, amer.

-Mais elle n’a pas l’air de passer un mauvais moment, commenta joyeusement Peter.

Le regard assassin que lui lança James lui fit l’effet d’une douche froide. Il se ratatina sur sa chaise, en vue de se faire oublier.

Effectivement, le rire cristallin de Lily Evans résonnait dans le Pub. Et la jalousie submergeait James. Sans prévenir, il fit lourdement racler sa chaise sur le sol et se leva.

L’attention de Lily Evans fut détournée momentanément par le bruit, et son regard se posa instinctivement sur la personne qui en était l’origine. Elle regretta aussitôt d’y avoir prêté attention lorsqu’elle croisa le regard de James Potter, juste avant qu’il ne sorte du Pub en claquant la porte.

Le préfet-en-chef serra les poings, tout en parcourant le chemin qui le menait à Poudlard. Il était en colère, contre lui-même plus qu’autre chose. Jamais, auparavant, il ne s’était laissé atteindre par une fille. Et cela n’allait pas commencer maintenant. James Potter allait se reprendre en main. Et tout de suite.
_____________________

Lily avait passé une fin d’après-midi très agréable en compagnie de ses amies, et c’est guillerette, qu’elle monta les marches qui menaient au couloir ou se trouvait la salle commune des Gryffondors.

Un sourire éclaira son visage, quand elle repensa à Maximillian. C’était vraiment un gentil garçon.

Malheureusement, le petit quelque chose qu’elle attendait ne s’était pas encore produit. Ne lui avait-on pourtant pas parlé des centaines de fois des petits papillons dans le ventre, quand on rencontrait l’être élu?

Elle poussa un soupir en arrivant devant le portrait.

-Bavboules, prononça-t-elle et le portrait pivota.

Ce que vit Lily Evans à ce moment précis, la cloua sur place. Elle sentit son sang ne faire qu’un tour, et dut se rappeler de respirer avant de mourir étouffée. Elle cligna des yeux plusieurs fois, espérant que la vision d’horreur qui s’imposait devant elle allait disparaitre d’une minute à l’autre. Mais cela n’arriva pas.

James Potter, affalé sur le canapé, était en train d’embrasser une jeune fille blonde à pleine bouche, et celle-ci ne cessait de laisser échapper des gloussement, plus proche de l’hystérie qu’autre chose.

A califourchon sur le jeune homme, elle semblait affairée à essayer de.. De toute évidence, affairée à essayer d’arracher la tête de son compagnon, tant ses mains semblaient tirer sur les cheveux de ce dernier. 

Mais il n’avait pas l’air de s’en plaindre. Bien au contraire, ses mains caressaient le dos de la Serdaigle, à en juger par la couleur de la cravate que Lily vit pendouiller entre eux deux.

Que faisait-elle là, dans la salle commune des Gryffondors ?

La rouquine émit un raclement de gorge sonore, qui ne perturba pas le moins du monde les deux adolescents dont les hormones semblaient en ébullition. 

Lily se sentit défaillir. Sa patience était en train d’arriver à son terme. Et elle était sur le point d’exploser d’une minute à l’autre.
End Notes:
Voilà! Que pensez vous de l'attitude de James? Et quelle va être l'option choisie par Lily? La vengeance, l'indifférence?
Chapitre 12: "J'ai comme l'impression que tu es entrain de me faire une scène!" by Maddy
Le bal d'Halloween avait lieu ce soir, et Lily Evans se sentait passablement nerveuse, à l'idée d'être aperçue en compagnie de Maximillian Rowle, virevoltant au milieu de la piste. Elle avait pris soin de choisir sa robe en compagnie d'Alice, qui était toujours de très bon conseil. 

Néanmoins, lorsqu'elle ouvrit son armoire ce matin-là pour prendre son uniforme, et qu'elle vit le vêtement en question, elle ne put réprimer un soupire exaspéré: Alice ne l'avait vraiment pas épargnée cette fois ci.

Lily s'empressa d'aller dans la salle de bain, avant que l’une de ses camarades de la monopolise. L'eau chaude la fit frissonner au premier contact, et elle sentit ses muscles se détendre immédiatement après. Elle chantonna, enjouée. Rien ni personne n'arriverait à atteindre son moral aujourd'hui. Quoi que. James Potter semblait avoir un don particulier pour l'exaspérer.

En entendant frapper à la porte, Lily sursauta, et manqua de glisser sur le carrelage en sortant de la douche. Elle attrapa une serviette, l'enroula autour d'elle, et alla ouvrir la porte, sa crinière rousse dégoulinant. 

Elle leva un sourcil sceptique, en voyant le regard moqueur d’Alice

-Et bien, quand tu auras finis de pousser la chansonnette, j'aimerais beaucoup avoir l'occasion de disposer de la salle de bain avant qu'il ne soit l'heure. Si tu vois ce que je veux dire!

Elle lui lança un clin d'œil amusé en la voyant rougir.

-T’es vraiment pas sympa ! S’exclama-t-elle en refermant la porte.

Elle pris son temps pour enfiler son uniforme, et pour ne rien arranger, décida de se sécher les cheveux à la manière moldue. 

Guillerette, elle dévala les escaliers et sortit de la salle commune.

Malgré l'heure matinale, les couloirs de Poudlard grouillaient de monde. Lily se faufila à travers la masse des élèves et se dirigea vers la Grande Salle. Elle s'installa à la table des Gryffondor, seule, et entama son petit déjeuner. Le courrier arriva presque immédiatement.

Une chouette lui apporta la gazette du sorcier, et Lily déposa quelque pièces dans la bourse accrochée à sa patte, avant que le volatile ne s'envole. Elle déplia le journal, et déglutit difficilement en voyant les gros titres. En première page, on apercevait la photo de la marque des ténèbres, trônant au-dessus d'une maison typique de la banlieue londonienne. 

« Les années Terreur:

L'ascension de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-non plonge tout le pays dans l'angoisse

« Tard dans la nuit, Benjy Fenwick a été retrouvé dans son salon, son corps mutilé, et découpé en morceaux. C'est sa femme, en rentrant du travail, qui a découvert la marque des ténèbres flottant au-dessus de son domicile, et s'est empressée d'alerter le Ministère de la Magie, qui a dépêché pas moins de cinq aurors sur place. Nul doute que ce crime ait été proféré par les disciples du Seigneur des ténèbres, et l'angoisse semble étouffer tout le pays désormais. Pas plus tard qu'hier, un homme n'a pas hésité à paralyser une de ses collègue, persuadé qu'elle était sous le contrôle de l'imperium. La paranoïa générale ne fait que s'ajouter au climat de terreur qui pèse sur notre communauté.

Albus Dumbledore, directeur de l'école de sorcellerie Poudlard, a déclaré lundi qu'il ne fallait pas se laisser gagner par la panique. Cependant, seul lui semble être en mesure de lutter contre le Seigneur des ténèbres, qui rassemble chaque jour un peu plus de Mangemorts, en vue de créer une armée surpuissante.

Pas plus tard qu'hier, le ministre de la magie s'est entretenu avec Dumbledore, en vue de mettre en place une nouvelle politique pour lutter contre le mal. Mais aucune annonce officielle n'a été communiquée »


La préfète-en-chef fut interrompue dans sa lecture, lorsqu'un hibou grand-duc s'écrasa lourdement sur sa table, renversant au passage un verre de jus de citrouille qui se rependit partout. Le hibou se redressa, et fit face à Lily, qui interloquée, saisit le parchemin que le volatile lui tendait.

L'écriture la fit tressaillir, et instinctivement, elle leva les yeux vers son mandataire. Elle croisa une paire d'yeux bleus, qui la regardaient avec une expression de douceur derrière des lunettes en demi-lune posées sur un nez aquilin. Le directeur lui fit un imperceptible signe de tête, et Lily reporta son attention sur la missive, qu'elle s'empressa de décacheter.

"Miss Evans,

Auriez-vous l'extrême amabilité de me retrouver demain soir, dans mon bureau, vers 20h? Je dois vous entretenir d'une affaire urgente, et je pense que Mr Potter sera ravi de prendre votre ronde. 

Avec mes salutations les plus sincères,
Albus Perceval Wulfric Bryan Dumbledore.

Ps: J'adore les suçacides!"


La rouquine se hâta de fourrer la lettre dans sa poche et de terminer son petit déjeuner. Que lui voulait Dumbledore ? Elle n'en avait aucune idée, mais cela ne présageait rien de bon. 

En sortant de la Grande Salle, elle croisa James Potter, l'air pressé, qui lui fit un de ses plus beaux sourires, qu'elle fit mine de ne pas remarquer.

______________________________________________________________________________________________


En arrivant devant la salle de potions, Lily se laissa glisser le long du mur, et s'assit sur le sol. Elle sortit son livre, qu'elle parcourut jusqu'à l'arrivée de ses camarades, dont les bavardages incessant l'empêchèrent de lire d'avantage.

James prit place à ses côtés, silencieusement, ce qui étonna la rouge et or. Il soupira, et posa sa tête sur les poings en regardant dans le vide. Lily s'affaira seule pendant une bonne demie heure autour du chaudron, et fit volteface pour fixer son homologue, énervée:

-Potter, est ce que tu vas te décider à m'aider aujourd'hui ou bien est-ce que c'est trop t'en demander?

Le jeune homme ne prit même pas la peine de répondre, et resta dans sa léthargie pendant toute la durée du cours. Lily exécuta la potion avec brio, et elle et James récoltèrent un Optimal. Après avoir rendu son flacon, elle se dirigea vers le deuxième étage, pour se rendre à son cours de Défense Contre les Forces du Mal.

Exceptionnellement, son cours double cours de Métamorphose de cet après-midi avait été annulé, afin de permettre aux élèves de se préparer pour le bal.

Elle marchait d'un pas rapide, lorsqu'elle entendit son nom retentir. Elle se stoppa net, et se dirigea vers l'endroit d'où le bruit avait émané, et poussa la porte.

Elle grimaça en découvrant le fantôme de Mimi Geinarde, assise sur le lavabo des toilettes du deuxième étage, un sourire narquois étalé sur son visage.

-Que me veux-tu, Mimi? Je suis pressée.

Lily ne l'avait jamais appréciée. Elle était du genre à pleurer des heures et des heures, à se lamenter encore et encore, à transférer son malheur sur les autres. Elle adorait se donner en spectacle.

- Est-ce-que tu as entendu parler d'une certaine Deborah Wilkins?

Lily se sentit défaillir. Bien sûr, qu'elle savait qui était cette fameuse Deborah. Elle tenta de calmer sa respiration. Cette fille n'était autre que l'espèce de potiche qu'elle avait trouvé avec Potter sur le canapé l'autre soir, en train de faire un combat de langue. Cette vision lui arracha un frisson.

- Oui, j'en ai entendu parler.

- C'est la cavalière de Potter pour le bal, susurra Mimi.

- Tant mieux pour lui, rétorqua amèrement Lily, en se dirigeant vers la sortie.

Elle ne savait pas pourquoi cela la rendait furieuse, mais elle l'était. Après tout, elle aussi avait un cavalier pour le bal, qui n'était autre que Maximillien Rowle. Elle se fichait de Potter. Oui, parfaitement. Elle ne devait lui prêter aucune attention. Mais elle semblait bien incapable de rester indifférente. 

C'est les joues rosies par l'énervement, qu'elle pénétra dans sa salle de cours, et qu'elle jeta un regard tueur à James Potter, qui se tassa un peu plus sur sa chaise. Il l'avait bien cherché, elle allait lui en faire baver.

________________________________________________________________________________________

James Potter était assis sur le canapé de la salle commune, perdu dans ses pensées. Il se demandait sérieusement s’il n'avait pas fait une erreur en invitant Deborah au bal d'Halloween. 

En même temps, que pouvait-il faire ? Le demander à Lily et se faire jeter ? Surement pas, il était bien trop fier pour se rabaisser à ça. Oui... Il était décidément bien trop fier, et cela allait finir par lui jouer des tours. Il en était certain. 

Lorsque le portrait pivota pour laisser place à Lily, son estomac se serra et son rythme cardiaque accéléra. Elle se stoppa net en le voyant, et fronça les sourcils, avant de se diriger d'un pas rapide vers les escaliers. Elle avait déjà gravit la moitié des marches lorsqu'il l'interpella.

-Lily!

Elle se pétrifia, avant de se retourner pour faire face à James Potter, qui la regardait au bas des escaliers.

-Quoi? Aboya-t-elle.

Son ton le surprit. Etait-elle en colère contre lui? Qu'avait-il encore fait pour la mettre dans cet état?

-Est-ce-qu'il y a un problème?

L'expression qu'afficha son homologue effraya le rouge et or. 

-Un problème? Cracha-t-elle. Non, je n'ai aucun problème avec toi Potter. J'ai décidé d'occulter totalement ton existence. Ton existence, et celle de ta potiche!

Un sourire échappa au jeune homme, ce qu'il regretta aussitôt. Mais comment aurait-il pu en être autrement?

-Ce te fait sourire? Rétorqua-t-elle, amère.

- Oh voyons Lily, comment veux-tu que je ne sois pas en train de sourire? J'ai comme l'impression que tu es en train de me faire une scène.

Il passa sa main dans ses cheveux, et réprima un deuxième sourire en voyant son homologue se décomposer.

-Tu n'es qu'un espèce de troll complètement demeuré! Répliqua-t-elle, en lui balançant son livre de Potion, qu'il n'eut aucun mal à esquiver. 

Quelques têtes se tournèrent dans sa direction.

Il la regarda monter jusqu'à son dortoir en tapant des pieds, amusé. Oui, Lily Evans était bel et bien jalouse de Wilkins.
End Notes:
Et voilà! Qu'en pensez vous? Comment va se passer le bal d'Halloween? Que va lui dire Dumbledore?
Chapitre 13: Le bal d'Halloween? Une horreur! by Maddy
La jeune fille s'admira une dernière fois dans le grand miroir de la salle de bain et un sourire illumina son visage. C'était bien la première fois qu'elle se trouvait si jolie. Elle ajusta sa robe, et sortit de la pièce, agitant sa baguette, ce qui eut pour effet d'éteindre toutes les lumières.

-Y’a quelqu’un ? Appela-t-elle, par simple mesure de précaution.

A son grand soulagement personne ne répondit. Elle voulait conserver l'effet de surprise jusqu'au bout. Oui, Lily n'avait qu'une hâte : voir l'expression de James Potter quand il l'apercevrait. Il se mordrait les doigts de ne pas l'avoir invitée au bal, sans aucun doute possible.

Elle passa en coup de vent dans son dortoir, pour récupérer une petite pochette assortie à sa robe, et sortit de la salle commune. Un brouhaha lointain émanait de la grande salle. Lily s'arrêta au coin du couloir qui menait aux escaliers du hall et reprit son souffle. Elle se sentit soudainement nerveuse, et le rouge lui monta aux joues, colorant légèrement son teint de pêche. 

James Potter était en grande conversation avec son meilleur ami Sirius Black, juste devant les portes de la grande salle, lorsque son regard fut attiré par une silhouette qu'il connaissait. Il eut la respiration coupée, en contemplant la vision qui s'offrait à lui. La voix de sa cavalière, Deborah Wilkins, résonnait indistinctement dans ses oreilles mais il n'y prêta pas attention. Le monde semblait s'être arrêter, au moment même où Lily Evans avait fait son entrée. 

Elle était sublime. Et le préfet-en-chef ne put réprimer un soupir d'envie. Elle portait une robe bustier noire, qui mettait parfaitement ses formes en valeur. Sa peau pâle paraissait éclatante. La robe descendait jusqu'au-dessus de ses genoux, dans une matière fluide et légère. Sa taille était marquée par une ceinture de couleur argentée, qui ne mettait que plus en valeur le corps de la rouquine. Elle avait enfilé une paire de talons hauts de couleur similaire à sa ceinture, et James fût ébahit par ses jambes interminables. Ses cheveux, bouclés pour l'occasion, cascadaient gracieusement dans le dos de la jeune fille. Elle ne portait aucun bijoux, mis à part un bracelet, de taille importante, au bras droit. La bouche du jeune homme s'ouvrit légèrement, et il ne la lâcha pas du regard une seule fois pendant sa descente des marches.

Un demi-sourire narquois fendit le visage de Lily Evans lorsqu'elle aperçut l'expression de son homologue, et une bouffée de fierté l'envahit. Elle avait parfaitement réussi son coup. Et en plus d'avoir rendu Potter fou, elle avait énervé Wilkins. Tout allait pour le mieux dans le plus parfait des mondes, lorsqu'elle tendit son bras ç Maximillian Rowle, qui l'attendait au bas des marches.

-Tu es époustouflante, Lily. Lui murmura-t-il.

-Merci, rétorqua-t-elle, flattée. 

Ils pénétrèrent dans la grande salle, et Lily fût satisfaite de la décoration qu'elle avait imaginée. De grandes guirlandes aux couleurs orange et noir étaient accrochées un peu partout dans la salle. Le plafond magique, affichait un ciel étoilé de pleine lune qui correspondait parfaitement à ce qu'elle avait souhaité. D'énormes citrouilles, que le professeur Flitwick avait agrandies et creusées pour l'occasion, étaient disposées aux quatre coins de la pièce. Enfin, le plus « Halloweenesque » de cette soirée, restait le buffet, concocté par James: patacitrouilles, chauves-souris en chocolat, bonbons fantômes, balais en réglisse, et un cocktail couleur sang surnommé « Le délice des vampires », trônaient entre autre sur une immense table rectangulaire qui se trouvait collée à un mur de la salle.

Les tables habituelles des quatre maison avant été remplacées par de petites tables circulaires disposées de manière espacée autour de la piste de danse, qui était déjà envahie par bon nombre de couples.
Maximillian entraina sa partenaire sur la piste, sous le regard agacé de James, qui s'était installé à une table en compagnie de Sirius et de leurs cavalières.

Lily se laissa guider, impressionnée par l'habileté dont faisait preuve le préfet des Poufsouffle. Il ne manqua pas de resserrer sa prise sur la taille de la jeune fille, la collant un peu plus contre lui, et Lily ne protesta pas, décidée à entrer dans son jeu, de la même manière que la dernière fois. 

Un rire s'échappa des lèvres de la jeune fille lorsqu'elle croisa le regard de son homologue, furieux. La musique changea, laissant place à quelque chose de plus rock. Lily et Maximillian ne retournèrent pas s'assoir pour autant, et continuèrent à danser joyeusement sûr la piste.

James soupira d'exaspération. Avait-elle décidé de le rendre fou ce soir? Il l'avait bien cherché... Cependant, il ne comptait pas se laisser abattre. Il allait tout faire pour l'avoir dans ses bras au moins le temps d'une danse. Parole de James Potter.

Au bout d'une dizaine de chanson, le couple s'éloigna de la piste de danse, et Rowle installa galamment Lily a une table. Il fila ensuite en direction du bar, fendant la foule. Ce fût le moment que James choisit pour passer à l'attaque.

Il se glissa sûr la chaise à côté de celle de son homologue. Elle posa un regard sceptique sur lui, avant de détourner son attention vers les quelques couples qui dansaient encore. La musique changea pour un slow, et Potter eut un sourire, qui n'échappa pas à la rouquine.

-Aurais-tu l'amabilité de m'accorder cette danse, Evans?

Elle haussa les sourcils, interdite.

-Hors de question Potter.

Il fit la moue, rieur.

-Et, est-ce qu'il y a une raison à ce refus soudain?

Lily serra les poings, sentant la rage bouillonner au fond d'elle.

-Tu n'es pas mon cavalier, aux dernières nouvelles. Et ta potiche ne doit pas être loin. Tu devrais aller la retrouver, avant qu'elle ne fasse une syncope. Au passage, je te signale que tu dois disparaître de ma vie. 

Le jeune homme sembla réfléchir un instant.

-Ne me regarde pas. Contente toi de danser, et tout ira bien. Je n'aurais pas réintégré ta vie.

-Ca ne marche pas comme ça. 

Elle tourna résolument la tête à l'opposé de là ou se trouvait le préfet-en-chef.

-Juste une petite danse, insista-t-il. Une danse et je te laisse tranquille. C'est promis.

-Tu m'exaspère Potter, siffla-t-elle.

-Je t'ai déjà dit que tu étais magnifique quand tu te mettais en colère? Evans, ne me force pas à me mettre à genoux devant toi. Les gens trouveraient ça bizarre, et ta réputation en prendrait un sacré coup.
Elle vrilla son regard dans le sien, furieuse. Il savait pertinemment qu'il avait gagné la partie.

-Très bien, lâcha-t-elle. Une danse. Et une seule. Et interdiction de balader des sales mains, Potter.

Il eut un petit rire, et l'entraina sûr la piste. Lily regarda aux alentours, guettant le retour de Maximillian. Elle espérait de tout son cœur, qu'il ne revienne pas avant que sa danse avec cet imbécile de Potter ne se termine.

Lily mit un point d'honneur à se tenir éloignée du corps de James Potter. Elle passa de manière négligée ses mains autour de son cou, et se déplaça au rythme de la musique. Les toutes premières minutes, sa résolution sembla sans faille, ce qui perturba le préfet-en-chef. Allait-elle vraiment passer toute la danse à ne pas le regarder?

Il descendit lentement ses mains le long du dos de la rouquine, qui ne put réprimer un frisson. A quoi jouait-il encore ? Elle le dévisagea, et regretta immédiatement d'avoir posé les yeux sur lui. Elle sentit son cœur rater un battement au moment même où leurs regards se croisèrent. Des fourmillements parcoururent tous ses membres, et Lily se sentit défaillir. Par merlin. Qu'était-il en train de se passer?

Il lui adressa un sourire tendre, qui subjugua la jeune fille. Le monde environnant semblait avoir complètement disparu. Elle ne percevait qu'une chose : James Potter. Sans s'en rendre compte, elle resserra son emprise autour du cou du jeune homme, qui sentit son estomac tressauter. Leurs corps étaient désormais collés, et James pouvait sentir le souffle de la jeune fille effleurer son cou. Lily sentit une douce chaleur se rependre dans son corps, et un sourire fendit son visage. James se perdit dans la contemplation de sa partenaire, et les sensations que lui apportait ce corps contre le sien. 

Il jeta un coup d'œil dans les environs, et grimaça.

-Je crois que nous allons avoir des ennuis, princesse, chuchota-t-il dans l'oreille de la jeune femme, qui reprit immédiatement conscience de la réalité. James la lâcha à regret, et se tourna vers la source de leurs soucis.

Rowle, les poings serrés, et le visage rougit par la colère, s'approchait à grand pas de Lily et James, d'une démarche qui ne laissait présager rien de bon. James fit passer Lily derrière lui, malgré ses protestations.

-Je peux savoir ce que tu fabriques avec ma cavalière Potter?

-On dansait simplement Max..

-Tais-toi Lily, ce n'est pas à toi que je parle.

Les yeux de la préfète-en-chef s'agrandirent sous le choc que lui avait asséné cette réplique. Elle fronça les sourcils, contrariée.

-Ce n'est pas comme ça qu'on s'adresse aux femmes, Rowle, ta maman a dû de l'apprendre pourtant, lança James d'un ton moqueur, qui ne fit qu'empirer la situation.

-Ecoute moi bien Potter, -Lily ouvrit la bouche, mais le regard que lui jeta Maximillian suffit à lui imposer le silence- , tu vas me le payer très cher. Tu ne trouves pas que tu t'es assez amusé avec elle ? Ça ne te suffit pas ? Tu en veux plus ? Ça doit être excitant pour toi, de pourchasser ta proie, pour ensuite l'accrocher sur ton tableau de chasse. Qu'est ce qui t'intéresse ? Son physique ? Je suis sûr que tu rêverais de l'avoir dans ton lit!
Un rire sans joie s'échappa de la bouche de James Potter, qui se tendit imperceptiblement. Lily lui posa une main sur l'épaule, qu'il retira dans la foulée.

-Ecarte toi, Lily jolie, je sens qu'il ne va pas conserver son calme longtemps.

Lily s'exécuta, consciente de l'état d'esprit de son cavalier à ce moment précis.

-Et bien? Tu n'as rien à répondre? Est-ce que le grand James Potter a perdu sa langue?

Une foule de curieux commença à s'amasser autour des deux jeunes gens, ce qui ne fit que renforcer le sentiment de puissance que ressentait le Poufsouffle.

-C'était ma soirée, reprit-il, tu n'avais pas le droit de faire ça. Tu as eu ta chance, et tu l'as gâchée. Maintenant laisse la tranquille, tu ne la mérites pas.

-En es-tu bien sûr? J'ai pourtant eu l'impression que ça ne la gênait pas d'être dans mes bras. Elle est mieux avec moi qu'avec toi.

Sirius, qui avait reconnu la voix de son meilleur ami, s'avança dans le cercle qui s'était formé autour des deux préfets et regarda James, amusé. Remus quant à lui avait rejoint Lily, qui observait cette querelle, les bras croisés sur la poitrine, et le regard dur. Il lui posa un main en bas du dos, réconfortant.

-Ah oui ? Et qu'en sais-tu Potter ? Toi qui as toujours lamentablement méprisé les femmes? Lily n'est pas objet, et je te laisserais pas jouer avec elle.

James fut peiné par les propos du jaune et noir, ce qui n'échappa pas à Lily. Le regard du rouge et or s'était assombrit, et ses traits s'étaient affaissés.

-Je ne l'ai jamais considérée comme un jouet. Je suis amoureux d'elle. Et si elle me choisit tu n'y changeras rien.

Ce qui se passa à ce moment précis, Lily n'en manqua pas une miette. Maximillian Rowle se jeta littéralement sur James Potter, et le frappa de toutes ses force, façon moldue. Potter, que sa carrure de joueur de Quidditch avantageait, se mit à répliquer, tout aussi fort.

Lily avait tellement honte de la scène qui se déroulait sous ses yeux, qu'elle aurait aimé plonger sur la table. 

Ce fut à peine quelques secondes plus tard que le Professeur Slughorn s'interposa, et furieux, il emmena les deux jeunes hommes dans son bureau.

La préfète en chef sortit de la salle en courant, et prit la direction de la tour d’astronomie, le visage strillé par les larmes.
End Notes:
Et voilà!


Que pensez vous des réactions des deux jeunes gens? Que va faire Lily? Va-t-elle en vouloir à James ou se jeter dans ses bras? Des idées pour la suite?

A samedi pour de nouvelles aventures!
Chapitre 14: "Ne refais plus jamais ça, Evans." by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous!

Pour ceux qui avaient lu la V1, vous constaterez que j'ai réduit le côté drama pour ce chapitre... A la base, j'avais même pensé supprimer ce passage cliché de la Tour d'Astronomie, mais en même temps, c'est si romantique...

Bonne lecture!
La vue de la préfète-en-chef était totalement embuée par les larmes, et le chemin menant jusqu'à la Tour d'astronomie lui parût affreusement long. Elle s'arrêta aux pieds des escaliers, étouffée par sa marche et ses sanglots qui redoublaient. 

Elle s'adossa un instant contre le mur, fermant les yeux, et tenta désespérément de reprendre sa respiration. Un énorme poids semblait écraser sa cage thoracique, et tous les efforts qu'elle fit n'y changèrent rien. 

Consciente qu'elle risquait de ne plus avoir la force de gravir les marches d'ici quelques instants, elle reprit sa route, péniblement.

James Potter sortit du bureau du professeur Slughorn passablement exaspéré. Il avait récolté trois heures de retenue, et cela ne l'enchantait guère: bien qu'il soit un adepte de ces petites punitions, il préférait néanmoins s'adonner à d'autres occupations durant son temps libre.

D'autant plus qu'il n'y était pour rien dans toute cette histoire. Après tout, si cet imbécile de Poufsouffle était incapable de garder son calme, il aurait dû s'abstenir de venir le provoquer.

Le visage de Lily lui revint à l'esprit, et il grimaça. Il se hâta de rejoindre la salle commune, afin de s'assurer que tout allait plus ou moins bien pour elle. 

Lily arriva en haut des marches, et poussa la lourde porte qui menait vers l'extérieur. Voyant qu'elle était verrouillée, elle sortit sa baguette, prononça imperceptiblement « Alohomora », et un léger cliquetis se fit entendre. La porte pivota sur ses gongs, et la rouquine, parvenue à destination, sentit le froid lui glacer les poumons.

Le vent lui mordillait le visage, et elle regretta de ne pas être passée au dortoir pour prendre une cape. Elle s'approcha du rebord, et s'y assis un moment, laissant libre cours à ses peines.

Rien. Le rouge et or avait parcouru la salle commune, sans trouver une seule trace de son homologue. Alice, qui était installée sur l’un des canapés, lui avait dit qu’elle n’avait pas revu la rouquine depuis sa sortie fracassante de la grande salle. L'angoisse l'envahit l'espace d'un instant, l'empêchant de réfléchir calmement. Ou pouvait-elle être passée ? Cette altercation l'avait atteinte bien plus que ce qu'il n'avait imaginé. 

Il s'assit sur le bras du canapé, et se prit la tête dans les mains, poussant un long soupir. Une idée soudaine lui vint à l'esprit, et il courut jusqu'à sa chambre.

Elle se sentait stupide. Stupide d'avoir pensé ne serait-ce qu'une seconde qu'elle pourrait avoir la situation bien en main. Cela ne lui ressemblait pas. 

En jouant avec Maximillian et James, elle avait enfreint ses valeurs, et avait été dans le sens contraire de ses convictions. Elle les avait blessés. Et elle s'était blessée. Qu'est-ce-qui lui était encore passé par la tête? Elle avait décidément beaucoup de mal à se reconnaître ses derniers temps. 

Sa vie était bien trop mouvementée pour elle, et elle se perdait dans le dédale de ses sentiments. Elle ne pouvait nier le fait qu'elle traversait une mauvaise passe. La guerre qui faisait rage en dehors de l’enceinte de l’école lui pesait, et elle ne manquait jamais de s’inquiéter du sort de ses parents. Son rôle de préfète-en-chef et ses ASPICS ne faisaient que renforcer l’angoisse qu’elle tentait de contenir difficilement. Et si Potter et Maximillian venaient en plus perturber son esprit, c’était fichu.

La jeune fille jeta un coup d'œil vers le sol, et un léger vertige la parcourut. L'adrénaline que cela lui procura, lui donna l'impression d'avoir un nouveau souffle. 

Téméraire, elle retira ses chaussures qu'elle lança par terre derrière elle, et se hissa debout sur le rebord. Ses jambes tremblèrent un instant, et elle se stabilisa. Lily Evans aimait le danger.

Les murs des couloirs de Poudlard défilaient à une vitesse déconcertante devant les yeux du jeune homme, qui fonçait vers la Tour d'astronomie, baguette et carte du Maraudeur en main. Avait-elle perdu la tête ? Il n'en savait rien. Il chassa les images horribles qui lui venaient en tête, et accéléra le rythme. Il devait arriver à temps. 

Il jeta un coup d'œil furtif au parchemin, et fut soulagé un court instant. Le temps qu'il prit pour monter les escaliers lui parut interminable. En silence, il se faufila sur la plate-forme, et il sentit son cœur s'arrêter.

Immobile, elle fixait le sol, le bout de ses pieds dépassant légèrement. Elle prit une grande inspiration, et les larmes dévalèrent ses joues. 

Une rafale de vent la déséquilibra légèrement, et une nouvelle fois, elle sentit l'adrénaline monter en elle. Elle commençait à s'effrayer, de par l'anormalité de son geste. Toutefois, elle ne doutait pas que Dumbledore avait dû prévoir ce genre de petit soucis, et mettre un charme de protection quelque part.

James retint son souffle, en voyant la jeune fille vaciller. Il prit quelques secondes pour réfléchir, et se rapprocha doucement de la masse sombre que formait le corps de la rouquine dans l'obscurité. 

-Lily, prononça-t-il doucement.

Elle sursauta, ce qui eut pour effet de la déstabiliser une nouvelle fois. James se précipita sur son homologue, enserrant ses jambes frêles de ses bras, et enfouissant sa tête dans la robe de la jeune fille.

-Lily, je t'en supplie, descend de là. Tu vas finir par te faire mal.

Elle fût déroutée par la voix suppliante de James : pensait-il qu’elle avait pour projet de se tuer ? Elle voulait juste prendre l’air et retrouver ses esprits. 

-Evans, je n'ai aucune envie d'assister à un drame ce soir.. 

- Ca ne risque pas, lui répondit-elle, d’une voix étrangement calme, malgré les larmes qui emplissait ses yeux.

James ferma les yeux. 

-Va-t'en Potter, tout va bien.

-Plutôt mourir, rétorqua-t-il, décidé.

Néanmoins, il recula de quelques pas, le visage fermé. Il l'avait vu sombrer, lentement, discrètement. Et il se sentait affreusement coupable de la scène qui se déroulait sous ses yeux en ce moment même.

Il n'aurait jamais dû s'immiscer dans sa vie de nouveau ce soir. C’était elle qui avait raison. Et encore une fois, il n'avait écouté que son égo. 

- Ecoute Lily, je suis sincèrement désolé... Ca ne se reproduira plus. Tu n'entendras plus parler de moi, si tu acceptes de descendre de ce rebord.

Elle ne répondit pas, et se contenta de se rassoir de nouveau sur le rebord, calmée par les sensations fortes qu’elle venait d’éprouver.

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire, à toi, l'illustre James Potter, idole de ces dames, et popularité numéro 1 de Poudlard ?

- Ne dis pas de sottises, Evans. Reprend-toi, nom d'une gargouille ! Tu es tombée sur la tête. Arrêtes tes idioties. J'ai besoin de toi. On a tous besoin de toi. 

- Besoin de moi? Tu n'as besoin de personne Potter. Je ne suis qu'une de tes nombreuses conquêtes. Maintenant fous le camp ! 

- Tu es bien plus que ça, Lily. J'aimerais que tu puisses voir à quel point mon cœur bat pour toi. Tu illumines ma journée chaque matin. J'adore te voir froncer les sourcils quand tu es contrariée. J'adore te voir sourire quand tu es gênée. J'aime cette mimique adorable, que tu as quand tu travailles sur un devoir : cette façon d'enrouler une mèche de tes cheveux autour de ton doigt, et de mâchouiller le bout de ta plume. J'aime quand tu t'énerves, et que ta voix monte dans les aigus. Un seul de tes sourires suffit à me rendre heureux. Je déteste te voir pleurer. La moindre souffrance que je peux lire sur ton visage me tord le ventre. Je ressens le besoin de te protéger, de te surveiller. Lily, je t'assure que ce n'est pas une lubie. Je t'assure que je ne suis pas en train de jouer. Si tu regardais au fond de mes yeux tu pourrais voir à quel point je suis sincère. Il n'y avait pas une once de mensonge dans toutes les paroles que j'ai prononcé tout à l'heure à l'intention de Rowle et devant tout Poudlard.

Lily n'en croyait pas ses oreilles. Une multitude de sentiments sembla l'envahir, et elle sentit sa respiration s'accélérer. Elle pivota, lentement, et remis les pieds sur la terre ferme. Il se jeta sur elle et la plaqua au sol. Elle plongea son regard dans les yeux noisette du jeune homme. A califourchon sur elle, il maintenait fermement ses poignets contre le sol. Son regard était plein de tendresse, d'inquiétude, et les deux émeraudes de Lily se remplirent de larmes.

-Ne refais plus jamais ça Evans..

La rouge et or tourna la tête, fuyant le regard de son homologue.

James se rapprocha doucement de la jeune femme, se penchant un peu plus sur son corps. Ses lèvres se posèrent sur son cou, et il remonta lentement vers l'oreille.

-Tout va bien, lui murmura-t-il.

Il embrassa doucement son front, puis son nez. Lily plongea une nouvelle fois son regard dans le sien, et il put y lire l'appréhension. Il cala une nouvelle fois sa tête dans le cou de la rouquine humant son parfum qu'il aimait tant. 

- Potter je..

Elle fût interrompue par les lèvres pleines du jeune homme, qui se collèrent tendrement aux siennes. Une douce chaleur se rependit une nouvelle fois dans le corps de Lily Evans et elle se sentit revivre. Le baiser de James s'intensifia, et Lily le lui rendit. Les mains du rouge et or relâchèrent les poignets de son homologue, et vinrent se joindre aux siennes. Un frisson parcouru le corps de la jeune fille, qui était allongée sur la pierre froide, ce que James ne manqua pas de remarquer. Il interrompit leur baiser, et scruta le visage de Lily, qui semblait de nouveau envahit par la panique.

-Ce baiser ne t'engage à rien, lui chuchota James, avec un léger sourire.

Elle acquiesça, muette.

-Rentrons.

Il se redressa, et aida la jeune femme à se remettre sur ses pieds. Il lui posa sa cape sur les épaules, et sortit sa baguette.

-Lumos!

Ils s'engagèrent tous deux dans les escaliers, et James encercla la taille de la rouquine de son bras libre. Désormais, il allait veiller sur elle. Elle ne serait plus seule. Il allait l'attendre le temps qu'il faudra. Il avait remporté une bataille cette nuit, après plusieurs années de combats. Une bataille, pour milles défaites. Mais celle-ci n'était que la première victoire d'une longue liste.
End Notes:
Bon, c'était pas si terrible hein ? C'était même plutôt très gnangnan ! Quel est votre avis ?
Chapitre 15: On t'a déjà dit que tu mentais très mal? by Maddy
Maximillian Rowle, le visage encore marqué par son exploit de la veille au soir, prenait silencieusement son petit déjeuner dans la grande salle, lorsque sa lionne préférée fit irruption. En apercevant son visage fatigué, et ses yeux gonflés, un sentiment de honte s'empara du jeune homme, qui s'empressa de baisser les yeux sur son bol de thé. 

La préfète-en-chef ne prêta même pas attention aux nombreux regards qui avaient convergé vers elle, et se dirigea rapidement vers la table des rouge et or. Lasse, elle se laissa tomber sur le banc à côté de Remus, et mit sa tête dans ses bras, en poussant un grand soupir. La journée allait être interminable.

James ne gratifia pas ses condisciples de sa présence. En ce dimanche matin, lendemain de fête, il avait opté pour l'option grasse matinée. Il fut tiré de son sommeil aux alentours de dix heures trente, lorsque Sirius et Remus regagnèrent le dortoir, et firent claquer la porte de sa chambre.

James grogna, et s'enroula un peu plus dans ses draps.

On ne revit pas les préfets-en-chef de la journée. La jolie rousse se donna corps et âme à ses devoirs, enfermée dans sa chambre, heureuse d'échapper aux rumeurs de Poudlard.

Son homologue lui, passa son temps dans son lit, rêvassant, et laissant son esprit s'égarer en repensant au doux baiser qu'ils avaient échangé hier. 

Vers 19h30, Lily pointa enfin le bout de son nez. Elle frappa à la porte du dortoir de James mais n'obtint pas de réponse. Elle soupira, et entra en silence. Lorsque son regard se posa sur le visage paisible tu rouge et or, elle ne put réprimer un sourire.

Il avait quelque chose de magnifique, lorsqu'il était endormi. Toute trace d'arrogance semblait avoir déserté son visage, et avait été remplacée par une forme d'innocence que la jeune fille ne pouvait décrire.

Elle s'approcha à pas feutrés, et s'installa délicatement sur le lit. Ses doigts effleurèrent lentement la joue de James, et un mince sourire fit son apparition sur le visage du jeune homme. Il remua légèrement dans son sommeil, puis s'immobilisa de nouveau. 

Lily fit la moue. Elle n'avait aucune envie de le réveiller. Néanmoins, elle devait être dans le bureau de Dumbledore dans vingt minutes, et James se devait d'assurer sa ronde.

Une nouvelle fois, elle caressa le visage du jeune homme, de façon plus assurée cependant, et il émit un grognement indistinct, ce qui fit rire la rouge et or.

Décidément, James était pire qu'un ours en hibernation. Très bien. Elle allait employer les grands moyens.

Elle passa de l'autre côté du lit, et s'installa à plat ventre à côté de lui, en appui sur ses coudes. Après l'avoir contemplé une dernière fois, elle entreprit de le secouer doucement. Ce fut sans compter sur James, qui se retourna brusquement, et plaqua sa condisciple à côté de lui, son bras passé par-dessus elle.

Lily pesta contre cet abruti. Ses tentatives pour se dégager se révélèrent vaines, et elle dû se faire une raison. Elle inspira un grand coup :

-JAMES POTTER! Lâche-moi-immédiatement!

Les traits du visage du rouge et or ce crispèrent, et il entre-ouvrit un œil: l'expression furieuse de son homologue ne laissait rien présager de bon. Il prit lentement conscience de la position dans laquelle ils se trouvaient, et s'empressa de libérer la jeune fille de son emprise.

Elle se leva sur le champs, et le toisa d'un air sévère, les deux mains posées sur les hanches :

-Je te signale, que tu dois prendre mon tour de ronde ce soir. J'ai rendez-vous avec Dumbledore. Je vais m'efforcer d'occulter ce qui vient de se passer, et tout ira pour le mieux. A tout à l'heure Potter.

Elle sortit du dortoir, descendit dans le salle commune, et se faufila dehors. En silence, elle parcourut le chemin qui la menait au bureau du directeur. Une boule se forma au niveau de sa gorge lorsqu'elle parvint au niveau de la gargouille qui en signalait l'entrée. Elle prononça le mot de passe, et la petite statue pivota, laissant place à des escaliers en colimaçon. 

Une fois arrivée en haut, elle poussa la porte massive, et jeta un coup d’œil dans l'immense pièce qui s'étendait devant elle. Un sourire lui échappa, lorsqu'elle posa ses yeux sur le petit phénix qu'elle affectionnait tant, et qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Son directeur lui tournait le dos, absorbé par la contemplation de la nuit, qui avait envahie le parc et le château.

-Bonsoir, Miss Evans.

-Bonsoir professeur, répondit-elle doucement.

Elle s'avança dans la pièce, et caressa tendrement le sommet de la tête de Fumseck, puis prit place dans un des grands fauteuils qui faisaient face au bureau de Dumbledore. Elle entendit le vieil homme soupirer, et il vint s'installer en face d'elle quelques instant plus tard, la dévisageant derrière ses lunettes en demi-lune. 

-Tu dois te demander pourquoi je t'ai fait venir, reprit-il.

Elle acquiesça lentement, curieuse.

- Tu n'ignores pas que la guerre fait rage dehors, et que nombreux sont les amis que nous avons perdu ces derniers temps. La vérité, Lily, c'est que pour lutter contre Voldemort (la jeune fille réprima une grimace) et ses fidèles mangemorts, j'ai moi-même constitué une armée.

La rouge et or haussa un sourcil, et Dumbledore la gratifia d'un sourire. Qu'avait-elle à voir avec tout ça?

-L'Ordre du Phénix, reprit le directeur, lutte activement contre les partisans du Seigneur des Ténèbres dans tout le pays, et nous avons remporté de minces succès dernièrement. Néanmoins, il semblerait qu'un nouveau danger soit apparu ces derniers temps. Et ce danger vient de l'intérieur, du cœur même de Poudlard. Voldemort tente de recruter de nouveaux guerriers parmi nos élèves. Et il semblerait que son plan se déroule pour le mieux.

Le cœur de Lily Evans se serra sur ces paroles. Oui, un nouveau danger venait de naitre. Et il avait emporté avec lui, une partie de sa vie.

- J'ai comme l'impression, continua le vieux sage, que certains élèves sont tombés sous la coupe des forces du mal, et qu'ils contribuent grandement à l'embrigadement de leurs camarades. Et pour cela, je suis certain qu'ils ont besoin d'une aide extérieure. Comment y parviennent-ils ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Et c'est ici que tu entres en jeu Lily.

-Moi ? Demanda-t-elle surprise.

-Oui toi Lily. J'ai besoin de ton aide. J'ai besoin que quelqu'un devienne mes yeux et mes oreilles, au sein même des étudiants de Poudlard. Et c'est ce rôle, que tu devras tenir. Tu es bien entendu, libre d'accepter ou de refuser ma proposition. Cependant, il en va de notre survie à tous.

Il lui jeta un regard appuyé derrière ses lunettes, et Lily se tassa sur son fauteuil.

-En quoi consiste cette mission ?

-J'ai moi-même mené quelques petites recherches sur ce sujet, et mon champ d'action s'est vite resserré à quelques individus, appartenant à la maison de Serpentard. Parmi eux, se trouve quelqu'un que tu connais bien Lily. 

-Severus, murmura-t-elle.

-Exactement. Severus Rogue. 

Lily ferma les yeux, et tenta d'apaiser sa respiration. Non. Elle ne voulait pas en croire ses oreilles. Elle avait toujours su, qu'il était attiré par la magie noire. Et elle savait également, que ses nouvelles fréquentations n'étaient pas étrangères au monde du seigneur des ténèbres. Mais Rogue ne pouvait pas être l'un d'entre eux. C'était impossible.

-J'aimerais, -il sembla peser ses mots -, il faudrait, que tu prennes Severus en filature, en quelque sorte. Quelque chose de discret Lily. Je ne veux en aucun cas que tu sois mêlée de près à ces affaires. J'ai simplement besoin de découvrir de quelle manière, Severus et ses amis parviennent à communiquer avec l'extérieur, depuis l'intérieur même du château. Je sais que tes relations avec Severus ne sont pas au beau fixe, et je ne te demande pas de lier une nouvelle amitié avec lui. Ne t'en rapproche pas plus que nécessaire, ne te met pas en danger. Je ne veux pas que l'attention du Seigneur des Ténèbres se porte sur toi. Est-ce-que tu te sens prête à assurer cette mission Lily ? 

La préfète-en-chef avait résolument gardé les yeux fermés. Ses pensées se bousculaient dans son esprit, et elle ne parvenait plus à réfléchir correctement. Avait-elle vraiment le choix ? Il était de son devoir de protéger les élèves, et par extension, la communauté magique. Elle devait mener à bien ce que le directeur lui demandait.

-Oui, déclara-t-elle.

-Parfait, répondit-il. Je compte sur toi. Tu peux regagner ta salle commune.

Elle se leva, et Dumbledore replongea son attention sur les documents qui se trouvaient sur son bureau. Elle était presque arrivée à la porte, lorsqu'il l'interpella de nouveau.

-Lily ? Une dernière chose : il est essentiel que ce secret reste entre nous. Il en va de ta sécurité, mais aussi de celle de tous.

La porte se referma d'elle-même, et elle se retrouva seule dans les escaliers qu'elle descendit rapidement. Elle n'avait qu'une hâte : retourner dans son dortoir et réfléchir calmement à cette discussion. Elle doutait cependant d'y parvenir. Les larmes avaient déjà perlé au coin de ses deux émeraudes. 

C'est tremblante, qu'elle pénétra dans sa salle commune, qui était déjà vide. Elle s'installa sur le canapé, face au feu, et remonta ses genoux contre elle. Elle avait peur. Elle était même terrorisée. Désormais, elle allait porter un poids considérable sur ses épaules. Et elle ne pouvait pas se permettre d'échouer.

C'est dans cette position que le rouge et or retrouva sa condisciple, en rentrant de sa ronde. Et son état ne lui échappa pas. Il s'approcha lentement de l'endroit où se trouvait sa camarade. 

-Tout va bien ?

Elle garda fixement son regard plongé dans l'âtre de la cheminée.

-Oui, répondit-elle, en accrochant un sourire peu convaincant sur son visage pâle.

James grimaça.

-Tu mens très mal, Evans. 

-Ecoute, je préfère ne pas en parler. 

Une larme dévala sa joue, qu'elle s'empressa d'essuyer d'un revers de manche. James n'insista pas. Il exerça une légère pression sur l'épaule de Lily, et prit la direction des escaliers.

-Tu sais ou me trouver, si tu as besoin de moi.

Il grimpa les marches et monta dans sa chambre.

Oui, Lily savait qu'elle pouvait compter sur lui. Malheureusement, cette histoire ne concernait qu'elle. Et il en serait ainsi. Elle allait devoir affronter seule ces difficultés.

James quant à lui, se promit de découvrir ce qui faisait souffrir sa petite lionne. Quitte à dépasser les bornes. Peu lui importait, lorsqu'il s'agissait de la femme de sa vie.
End Notes:
Tadaaaaam!

Que pensez vous de cette mission que lui a confié notre cher Dumbledore? Et l'attitude de James? Va-t-elle finir par lui révéler en quoi tout cela consiste?

Chapitre 16: Le secret de la salle "Va-et-Vient".. by Maddy
Author's Notes:
Voici le chapitre 16, qui fait débuter l'intrigue avec Voldemort, et qui redonne un peu d'importance au personnage de Rogue (Oui, j'aime Rogue, c'est même certainement mon personnge préféré avec Remus, néanmoins, j'ai besoin qu'il soit méchant ici!).

Trève de bavardage, je vous laisse lire nouveau chapitre!

Bonne lecture!
Cela faisait plusieurs semaines que Lily Evans menait sa mission. Discrète et prudente, elle n'avait néanmoins pas réussi à découvrir le fin mot de l'histoire.

Chaque soir, elle suivait Severus jusqu'au septième étage, endroit où se trouvait une immense tapisserie représentant la stupide tentative de Barnabas le Follet d'apprendre à des trolls l'art de la danse. Et chaque soir, elle observait son petit manège, interdite : Le vert et Argent passait trois fois devant ledit tableau, puis disparaissait derrière une porte, qui s'évanouissait elle même si tôt que le jeune homme l'avait passée. 

Une fois, Lily était parvenue jusqu'à la porte, mais en l'ouvrant, elle n'avait découvert qu'un simple placard à balai. Et cette affaire l'exaspérait de plus en plus. Elle ne comprenait pas le mécanisme de cette salle. 

Ce soir encore, la préfète-en-chef avait perdu la trace de Severus Rogue, et c'est lasse, qu'elle décida de retourner à la salle commune. Son estomac émit un grognement, et Lily soupira. Elle allait devoir faire un détour par les cuisines.

La jolie rousse prit la direction du hall d'entrée, et se dirigea vers la porte située sur la droite des escaliers principaux. Arrivée devant la tapisserie, elle chatouilla la poire qui s'y trouvait, et celle-ci se transforma la seconde d'après en une poignée.

En pénétrant dans l'immense pièce, Lily fût submergée par toutes les bonnes odeurs qui circulaient. Elle s'installa sur un tabouret en bois, devant une des immenses tables, et attendit quelques instants. Un elfe de maison s'avança vers elle, les yeux pétillants, et la rouge et or lui adressa un sourire bienveillant.

-Bonsoir Miss!

-Bonsoir Elsy, répondit la jeune fille.

-Que-puis-je faire pour vous miss ?

-J'aimerais beaucoup déguster une de tes fabuleuses tartes aux pommes, rétorqua la préfète, en lui adressant un clin d'œil. 

-Elsy vous amène cela immédiatement, Miss.

Quelques secondes plus tard, le petit elfe de maison lui apporta une assiette avec une belle part de tarte, recouverte de crème anglaise. Elle la remercia, et entreprit de manger le met qui se trouvait sous ses yeux. L'elfe resta près d'elle, et en la regardant, Lily eut soudain une idée.

-Elsy ? Je me demandais... Puisque vous faites le ménage dans tout Poudlard, tu dois connaître cet endroit comme ta poche ?

-C'est exact Miss.

Un sourire illumina le visage de la rouquine.

-Dans ce cas, j'aurais besoin d'une information. J'ai un ami qui se rend souvent dans une salle au septième étage. Il lui suffit de faire trois passages devant une tapisserie, et une porte apparaît. Pourtant, quand j'essaye de pénétrer dans cette pièce, je n'y parviens pas. Est-ce-que tu aurais une idée, de comment je pourrais faire ?

La créature cligna plusieurs fois des yeux, puis hocha la tête.

-Elsy sait comment entrer dans cette salle Miss. Les elfes de maison appellent cette pièce la salle Va-et-Vient. Parfois elle apparaît, parfois non. En tout cas, elle n'est jamais pareille. Pour la découvrir, il suffit de passer devant trois fois en pensant très fort à ce dont on a besoin. C'est tout ce qu'Elsy sait, Miss.

La préfète-en-chef, qui avait terminé son assiette, s'était levée et se dirigeait vers la porte. Elle remercia une dernière fois l'elfe de maison, et regagna ses appartements. Elle mettrait tout cela en application demain soir. Et elle découvrirait ce que Severus mijotait.

La rouge et or fut pensive pendant toute la journée du lendemain, ce que son homologue ne manqua pas de remarquer. A vrai dire, il se faisait beaucoup de soucis pour elle ces derniers temps, surtout depuis l'accident de la Tour d'Astronomie. Lily avait maigri à vue d’œil, et semblait de plus en plus angoissée. 

Le soir venu, James s'installa dans le canapé de la salle commune qui faisait face à la cheminée, un livre en main, un parchemin miteux et une cape posés à côté de lui. Il fit mine de ne pas prêter attention à sa condisciple lorsqu'elle dévala les escaliers pour sortir de son dortoir, et par la même occasion, franchir le portrait qui menait hors de chez les Gryffondors.

Il jeta un coup d'œil sceptique vers l'horloge, et haussa un sourcil en constant qu'il n'était que 20h30. Leur ronde n'était sensée commencer que dans une demie heure. Que fabriquait-elle encore ?

Le préfet-en-chef attendit un quart d'heure avant de jeter son livre par terre et de s'emparer du parchemin, n'en pouvant plus. 

-Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, murmura-t-il précipitamment.

La carte du maraudeur se révéla alors, dessinant finement tout Poudlard. James étala la carte au sol, et se mit à genoux afin de mieux l'observer. Frénétiquement, il chercha la petite étiquette qui affichait « Lily Evans ». 

Il fut soulagé de voir qu'elle n'était pas à la Tour d'astronomie, mais s'inquiéta en constatant qu'elle ne se trouvait pas non plus en compagnie de Karen et d'Alice.

Son cœur fit un bond quand ses yeux se posèrent enfin sur le nom qu'il recherchait. Le 7e étage. Avait-elle découvert la salle sur demande ? Il ne comprenait plus rien. Ils n’avaient pas cartographiés cette pièce, mais vu la position de son homologue, il n’avait aucun doute sur sa destination.

Soudain, son attention fut attirée par un deuxième nom, qui se dirigeait dans cette direction, et James sentit la rage monter en lui. Severus Rogue. Il prit la carte et la cape, et partit en courant en courant vers le septième étage.

Lily avait suivi les conseils d'Elsy, et avait pensé très fort à ce dont elle avait besoin en passant trois fois devant le mur de pierre qui faisait face à la tapisserie du septième étage.

Elle avait besoin de savoir où se rendait Severus Rogue et que faisait-il dans cette salle. Et la salle sur demande lui avait ouvert ses portes.

Elle avait pris soin d'arriver avant l'heure habituelle à la quelle Severus s'y rendait, afin de pouvoir s'y cacher. Elle avait découvert une immense pièce remplie d'objets les plus divers les uns que les autres, et qui avait surement été entassés la durant des siècles, par les précédents élèves de Poudlard. 

Elle était cachée derrière un amas d'objet lorsque son ancien meilleur ami pénétra dans la pièce, qu'il semblait bien connaître. 

Sans peine, il se faufila à travers les différentes rangées, et s'arrêta face à quelque chose que Lily ne pouvait voir. Une porte grinça, et elle entendit une deuxième voix, qu'elle ne parvint pas à identifier. Néanmoins, elle ne se risqua pas à avancer plus.

-Et bien Severus, comment avance notre plan ?

-Très bien, affirma le Serpentard. Mulciber souhaite nous rejoindre. Et deux ou trois autres élèves semblent également envisager cette possibilité.

-Tu sais que le Seigneur des ténèbres n'aime pas les peut-être, Severus. Assure-toi que ces deux-là soient sûrs de leur coup. Il serait embêtant que tu donnes de faux espoirs à notre maître, et que tu te retrouves puni à coup de doloris, n'est-ce-pas ?

Lily déglutit en entendant ces paroles, et de loin, elle crut voir Rogue pâlir. 

-C'est bien compris ? Renchérit l'homme.

-Oui, répondit simplement le vert et argent.

-Parfait. Dans ce cas nous nous verrons demain soir à la même heure.

La porte grinça de nouveau, et le silence retomba. La lionne vit Rogue se recroqueviller par terre, alors que sa respiration s'accélérait et se faisait bruyante. Il laissa échapper un gémissement.

James se trouvait à l'extérieur et n'était pas parvenu à pénétrer dans la pièce. Son angoisse s'accentuait de plus en plus, alors qu'il attendait son homologue. Le premier à sortir de la pièce fut Rogue, qui se mit à courir en direction des cachots. Lily le suivit quelques minutes plus tard. 

James resta sous sa cape d'invisibilité, et la regarda s'éloigner. Il lui emboîta le pas discrètement, et retira sa cape peu avant de pénétrer dans leur salle commune, vide à cette heure avancée.

Elle était la, sur le canapé, les genoux remontés contre sa poitrine, comme elle le faisait souvent. Néanmoins, elle semblait secouée de sanglots silencieux. James s'installa à ses côtés, et l'observa un instant avant de saisir son bras. 

Lily se laissa faire, et son homologue l'attira contre lui. Elle mit sa tête sur les genoux du jeune homme, lui cachant son visage, et se mit à pleurer de façon incontrôlée. James lui caressait doucement les cheveux, incapable de savoir comment réagir.

Après de longues minutes, la jeune fille pivota. Elle se mit sur le dos, la tête toujours posée sur les genoux du rouge et or, et plongea son regard dans les deux billes chocolat qui la surplombaient. 

-Ca va mieux ? S'enquit James

-Oui, souffla-t-elle.

-Evans.. Je.. J'ai peur pour toi, avoua-t-il.

-Tu ne devrais pas, tout va pour le mieux, c'est juste que..

-Que tu ne vas pas bien, la coupa son homologue, et que tu refuses de m'en parler. Je sais que tu prépares quelque chose Lily. Inutile de me mentir. 

-Je ne te mens pas, je ne peux juste pas te dire ce qui se passe.

-Et qu'est ce qui t'en empêche ? Après tout, je suis préfet-en-chef, je devrais être au courant de tout.

-Ecoute Potter, il en va de ta sécurité et je ne ..

-Tu n'as pas besoin de me protéger, l'interrompit-il. S'il te plait Lily. J'ai besoin de savoir ce qui se passe.

-Je ne peux pas. Je suis désolée.

Elle se redressa, posa un baiser sur sa joue, et prit la direction des escaliers. 

-Lily attend !

Il la saisit une nouvelle fois par le bras, et elle fit volte-face.

-Je t'en supplie. 

-Potter je..

-Tu ne peux pas en parler ici ? C'est ça ?

-Il n'y pas que ça mais oui, en partie.

-Déjeunons ensemble demain. Je m'occupe de tout. On ira dans le parc.

-James, il y a de la neige partout. On va finir frigorifiés.

-Ne t'en fais pas pour ça.

Elle fronça les sourcils.

-Je dois passer la matinée avec Sirius, alors rendez-vous dans la salle commune de Gryffondor vers midi.

-Je n'ai pas dit oui! S'offusqua-t-elle.

-C'est tout comme ! Bonne nuit Lily jolie!

Il déposa un baiser sur son front, et fila dans sa chambre.

La préfète ne put réprimer un soupir. James Potter était intenable. A la pensée de l'interrogatoire qu'elle allait subir le lendemain, elle grimaça. Non, elle ne lui dirait rien. Mais il n'était pas obligé de le savoir ce soir.
End Notes:
Qu'en pensez vous? Que va-t-il se passer le lendemain? (J'offre un cadeau à celui ou celle qui trouvera la réponse à cette question, qui est absolument improbable!)

Chapitre 17: "Beau travail, Potter." by Maddy
Author's Notes:
Concernant les petites hypothèses, j'ai été ravie de constater que pas mal d'entre vous s'étaient prêtés au jeu! J'ai eu quelques réponses qui ne sont pas loin du compte, mais vous aurez la révélation dès le prochain chapitre!

Bonne lecture!
En ce dimanche de décembre ensoleillé, Lily émergea lentement de son sommeil. Le stress qu'elle avait accumulé ces derniers temps semblait peser de plus en plus sur ses frêles épaules, et elle se sentait assommée par la fatigue.

Néanmoins, un sourire s'étala sur son visage lorsqu'elle pensa au programme qui l'attendait aujourd'hui. Elle n’avait jamais cédé aux propositions de James Potter, mais depuis le début d’année, elle s’était bien rendue compte qu’il démultipliait les efforts pour l’amadouer. Elle n’envisageait pas vraiment ce repas comme un rencard, mais plutôt comme une occasion d’apprendre à mieux le connaître.

Une fois habillée et coiffée, elle descendit prendre son petit déjeuner à la grande salle. La table des rouge et or avait été désertée par bon nombres d'élèves, mais Lily aperçu Remus au loin, et s'empressa de le rejoindre.

-Comment va ma meilleure amie? Interrogea-t-il en la gratifiant d'un léger sourire.

-Je suis lessivée, avoua-t-elle, en grimaçant.

-Tu te surmènes Lil', la réprimanda-t-il doucement.

-Mais non ! Qu'est-ce-que tu vas chercher là !

Pourtant, la jeune fille avait conscience de la véracité des paroles du Lycanthrope. Ses joues prirent d'ailleurs un teint rosé qui n'échappa pas à son ami. Il fit cependant mine de ne pas le remarquer, et se concentra sur son petit déjeuner. 

La préfète-en-chef passa les deux heures suivantes à la bibliothèque, rédigeant son devoir de botanique qu'elle devait rendre la semaine suivante. Elle terminait le croquis du géranium dentu qu'elle avait trouvé dans son manuel, lorsqu'elle prit conscience de l'heure qu'il était. 

Elle referma son livre d'un coup sec, fourra ses affaires dans son sac, et fila en direction de la tour de Gryffondor.

En arrivant devant le portrait de la grosse dame, elle prononça le mot de passe et pénétra dans la salle commune. Alice et Marlène se trouvaient dans un petit coin, installées à une table, et semblaient en grande discussion. Lily s'apprêtait à les rejoindre lorsqu'elle fût interpellée.

-Evans !

Elle pivota en direction de son interlocuteur, et fut surprise de ce qu'elle découvrit. Sirius Black était affalé sur le canapé qui faisait face à la cheminée, l'air soucieux. Remus se trouvait non loin de lui, installé sur un fauteuil. Le brun lui fit signe de la main pour qu'elle s'approche, et Lily s'exécuta.

-James n'est pas avec toi ? Le questionna-t-elle. Pourtant il m'avait dit qu'il passait la matinée avec toi.

-Il est partit aux cuisines, confia Sirius. Est-ce qu'on peut parler franchement, Evans ?

-Bien sûr, rétorqua-t-elle, sur ses gardes.

-Qu'est-ce que tu as fait à James ? 

-Pardon ?

-Je te demande, reprit-il, ce que tu as fait à James? Il est particulièrement bizarre depuis hier soir, et il a refusé de me dire ce qui n'allait pas.

Le jeune homme s'était levé, et faisait à présent face à sa condisciple, plantant son regard acier dans le sien.

-Et pourquoi est-ce-que ça aurait un rapport avec moi ? Rétorqua-t-elle sur la défensive.

-Parce que je vois bien comme il te regarde, Evans. Cette inquiétude qu'il y a dans ses yeux.. Comme si il avait peur de te voir… disparaître ?

Les joues de Lily semblèrent s'embraser lorsqu'il prononça ce dernier mot. James lui avait-il parlé de l'incident de la tour d'astronomie ?

-Et ça, -il montra le visage de Lily-, ça me prouve que j'ai raison.

-Va te faire voir Black !

Elle fit volte-face, et commença à marcher en direction de ses amies.

-Pas si vite !

Il attrapa son bras, l’empêchant de continuer.

-Lâche-moi tout de suite ! Ordonna-t-elle.

Mais il n'en fit rien. Elle se débattit inutilement pendant quelques secondes. Puis elle se tourna vers lui, les yeux embués : sans s'en rendre compte, il exerçait une pression douloureuse sur le membre de la rouquine.

-Tu me fais mal Black !

Soudain, il lâcha prise, et son visage pâlit. Il jeta un regard en direction de l'entrée de la salle commune, et un bruit de verre brisé résonna dans la salle. 

James venait de lâcher le panier qu'il tenait dans ses bras quelques instants auparavant. Il s'avança vers son meilleur ami, poings serrés, et écarta Lily de son chemin. Remus tenta de s'interposer, mais James l'en empêcha.

-C'est une affaire entre Sirius et Moi, se contenta-t-il de dire. Ne t'occupes pas de ça Lunard. Va-t’en, et emmène Lily.

-Je ne bougerais pas de là, répondit-elle catégorique.

Il lui jeta un regard, puis soupira.

-Très bien. Puisque c'est comme ça, c'est nous qui allons le faire. 

Il agrippa Sirius par sa robe, et ils montèrent les escaliers menant à leur dortoir. Des éclats de voix parvinrent jusqu'à la salle commune, et Lily se laissa tomber dans un canapé, lasse. 

Qu'est-ce-qui lui avait pris de réagir si violemment ? Après tout, Sirius l'avait juste un peu brusquée. Ce n'était pas non plus un drame.

-Réveilles toi Cornedrue, hurla Sirius.

-Je suis réveillé ! Rétorqua-t-il. C'est toi qui délires complètement!

Une foule de curieux s'était à présent amassée devant les escaliers, écoutant les bribes de conversation qui leur parvenaient. Furieuse, la préfète se leva et leur jeta un regard noir.

-Ce n'est pas un spectacle ! S'époumona-t-elle. Je colle une heure de retenue à tous ceux qui n'auront pas repris leurs activités respectives dans la minute qui suit !

Les rouge et or obéirent en trainant des pieds. Remus regardait son amie, un sourire amusé se dessinant sur son visage couvert de cicatrices.

-Quoi ? Le questionna-t-elle.

-Rien, répondit-il. Tu n'auras jamais fait ça, n'est-ce-pas?

-Fais quoi ? Demanda James qui venait de redescendre du dortoir.

-Absolument rien, murmura la rouquine en s'empourprant légèrement.

Il s'approcha de la préfète, et plongea son regard dans ses deux émeraudes. Lily sentit son ventre se contracter. Sans prévenir, il l'enlaça, calant son visage dans son cou, et humant son parfum. 

Elle fut prise au dépourvu, mais ne le repoussa pas pour autant. Il se laissa aller, comme si le monde autour de lui avait disparu. Doucement, elle passa sa main dans le dos, tapotant légèrement pour le réconforter, avant de se défaire de son étreinte, gênée.

-Il suffisait de le dire, bougonna Sirius en descendant à son tour.

-Dire quoi ? Répliqua-t-elle en se tournant vers le meilleur ami de James.

Elle étouffa une exclamation surprise, en découvrant le visage de Sirius.

-Beau travail, Potter, lança-t-elle, furieuse.

-Il l'a mérité, se défendit James.

Elle lui jeta un regard noir et James baissa la tête, honteux. Elle effleura le coquard bleu violet, qui entourait l'œil tuméfié de Sirius, et celui-ci réprima une grimace.

-Je suis désolée.

-Ne t'en fais pas pour ça Evans.

Il quitta la salle avec un air furieux, et James lui emboita le pas.

Lily et Remus restèrent un moment cloués sur place, réfléchissant à ce qui venait de se produire. C'était bien la première fois depuis six ans, qu'ils assistaient à une altercation entre les deux amis. La jeune fille se rappela les paroles que James avait prononcées concernant sa mère : elle avait toujours eu beaucoup de considération pour Sirius, et l'avait qualifié de « second fils ». Il vivait désormais chez les Potter, comme un membre à part entière de la famille. 

La préfète-en-chef reprenait doucement ses esprits lorsqu'elle vit Remus se diriger vers le portrait.

-Remus ! 

Il fit volte-face, prêt à écouter sa condisciple.

-Je peux venir avec toi ? L'implora-t-elle. Tu sais où ils sont, n'est-ce pas?

Il nia de la tête, mais offrit un sourire rassurant à sa meilleure amie.

-Allons faire un tour dans la grande salle. Ils y seront sûrement. Ne t'en fais pas. Je suis sûr que c'est déjà oublié.

Lily le rejoignit, et ils allèrent tous deux prendre leur déjeuner.

-Ils ne sont pas là, constata Remus, en tentant de cacher son angoisse.

-Ils sont sûrement dans le parc, tu ne crois pas ? James et Sirius adorent la neige.

Ils s'installèrent, et elle entreprit de se restaurer. Elle remarqua que le lycanthrope ne mangeait pas, mais ne fit aucun commentaire. Il venait de porter son verre de jus de citrouille à ses lèvres, lorsqu'il aperçu Peter, qui courrait vers eux. En voyant l'expression de son ami, il manqua de s'étouffer.

Peter était un garçon d'apparence peu commune, et suivait à la trace James et Sirius, pour qui il éprouvait une admiration sans limites. Lily n’avait jamais vraiment comprit ce qui le reliait aux trois autres, mais elle ne doutait pas qu’ils devaient avoir de nombreuses qualités, que les garçons avaient eux su reconnaitre.

Toutefois, il lui était arrivé à plusieurs reprises de le trouver dans la salle commune de Gryffondor, entrain de fouiner dans les affaires de ces condisciples, et cela lui avait valu quelques heures de retenue. Lorsqu'il s'avança vers eux, le nez de Lily se fronça.

-Remus.. Lily.. murmura-t-il de manière angoissante.

Ses mains tremblaient, et il semblait sur le point de pleurer. Remus lui jeta un regard interrogateur, l'incitant à poursuivre.

-James et Sirius sont partis dans la forêt interdite. En plein journée !

Le lycanthrope reposa bruyamment son verre sur la table et se leva rapidement, invitant la rouquine à le suivre. En arrivant dans le hall, la préfète prit la parole.

-Il faut prévenir McGonagall. 

-Surement pas.

Peter les avait suivi, et se trouvait juste derrière eux. Il venait de couper court à l'idée de Lily Evans.

-Tu préfères les tuer ? Rétorqua-t-elle, hors d'elle.

-Et toi tu préfères les faire virer de Poudlard ? Ce n'est pas à toi que je dois apprendre que la forêt interdite est interdite d'accès. Elle porte bien son nom, n'est-ce-pas?

Il la transperça de ses petits yeux jaunes, et elle sentit la rage monter en elle. Remus lui imposa le calme en la toisant du regard, et se pencha vers le jeune homme grassouillet, qui lui murmurait quelque chose dans l'oreille. Lorsqu'il eut fini, il acquiesça, et reporta son attention sur la préfète.

-Ils vont s'en sortir, affirma-t-il avec un sourire. Laissons les faire !

-Remus ! Gémit-elle horrifiée.

Il posa ses deux mains sur ses épaules, et la regarda droit dans les yeux.

-Fais-moi confiance Lily. En attendant, je veux que tu me promettes de ne rien tenter pour les retrouver. Tu vas rester bien sagement dans le château, en attendant leur retour. On est d'accord ?

-Mais..

-Lily, ne fait pas l'enfant s'il te plait. Il ne peut rien leur arriver, fais-moi confiance.

-Très bien, cracha-t-elle, furieuse. Je ne vais rien faire.

Il pivota et grimpa les escaliers en direction de la salle commune. Elle attendit que l'immondice rejoigne la grande salle, et se dirigea vers le parc, déterminée. Remus Lupin ne voulait pas voler au secours de ses grands amis ? Parfait. Mais il ne l'obligerait pas à en faire autant. Croyait-il vraiment qu'elle allait rester les bras croisés ?
End Notes:
Qu'en avez vous pensé? Que va-t-il arriver à Lily? Va-t-elle les retrouver?

Chapitre 18: Escapade dans la forêt interdite by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous!

Votre curiosité va enfin être satisfaite dans ce chapitre! (Oui oui, je vous assure, c'est enfin là!)

Je vais arrêter mon blabla pour vous laissez lire, on se retrouve plus bas!

Bonne lecture!
La jeune fille traversa le parc enneigé à grandes enjambées, le bruit de ses pas étouffé par la substance blanche. Elle jeta un coup d’œil au sol, et contempla les deux jeux d'empreinte qui cheminaient vers la forêt interdite. 

Elle serra les poings, maudissant son homologue. Comptait-il vraiment enfreindre tous les règlements de l’école avant la fin de l’année ? En arrivant à l'orée de la forêt, elle s'arrêta et déglutit. Les arbres étaient nombreux, et tellement hauts, que presque aucun rayon de soleil ne filtrait sur le petit sentier que Lily discerna avec peine.

Anxieuse, elle jeta un dernier coup d’œil derrière elle, et pénétra dans le lieu interdit. En constatant qu'il n'y avait pas de neige sous l'immense couverture des arbres, elle fût déçue. Il lui serait désormais impossible de suivre les traces de Sirius et James.

Les premiers mètres furent laborieux. La rouquine trébucha un certain nombre de fois sur les épaisses racines qui encombraient le chemin, et s'écorcha les mains. Elle pesta contre les deux jeunes hommes une nouvelle fois, et se jura de leur faire payer cette escapade très cher.

Après un bon quart d'heure de marche sur le petit sentier, Lily fût contrainte de l'abandonner. Elle tenta de se concentrer sur le côté qui lui semblait le plus propice pour retrouver ses deux condisciples.

Un cri perça le silence ambiant, et elle sursauta. Son esprit se mit à réfléchir plus vite, et se ravisant, elle considéra ce bruit comme un hurlement. La terreur s'insinua lentement en elle, lorsqu'elle s'imagina face à face avec un loup. 

Secouant sa tête pour chasser ses mauvaises pensées, elle se dirigea vers la gauche, d'où semblait provenir le son.

Plus elle s'enfonçait dans la forêt, plus les bruits extérieurs semblaient s'étouffer. Les oiseaux ne chantaient pas, et elle se demanda pour quelle raison elle n'avait encore pas croisé la route d'animaux.

Elle pénétra dans une petite clairière faiblement éclairée, et s'installa sur une vieille souche qui se trouvait là, dans l'unique but de se reposer. 

Où pouvaient-ils bien être? Elle n'en avait aucune idée, et elle même s'était perdue dans cette immense forêt.

Elle sursauta une nouvelle fois lorsqu'une branche craqua non lin d'elle. Elle fixa le buisson d'où émanait le bruit, et le vit s'agiter. La préfète-en-chef se leva, prise d'effroi, et recula rapidement. Une racine la fit trébucher, et elle bascula en arrière, 

Une respiration puissante lui parvint, et trois créatures sortirent des feuillages. Lily, qui était une élève brillante, les identifia immédiatement comme étant des centaures. Elle lut la colère dans les prunelles des trois hommes, et sentit sa gorge se nouer. L'un deux s'approcha, bandant son arc.

-Qui es-tu jeune fille ? Que viens-tu faire ici ?

-Je.. Je... tenta-t-elle de répondre, impuissante.

-Bane, l'interpella un de ses congénères, tu la terrorises.

-Elle n'a rien à faire sur notre territoire ! Rugit-il.

-Je suis Lily Evans, répondit la préfète une fois ses esprits retrouvés. Je suis préfète-en-chef à Poudlard, et je recherche deux de mes camarades qui ont disparu.

Les centaures échangèrent des regards éloquents. L'un deux sembla appréhender tout particulièrement la réaction du dénommé Bane.

-Tes camarades ? Ces jeunes sots qui s'amusent à profaner notre forêt ? C'est bien eux que tu recherches?

Hors de lui, il relâcha la corde bandée de son arc, et sa flèche effleura à toute vitesse le bras de la rouquine. La douleur lui déchira les entrailles, et la préfète poussa un hurlement horrible. C'était superficiel, tenta-t-elle de se convaincre.

Elle préféra ne pas jeter un coup d'œil sur sa blessure, de peur de défaillir. Elle réprima un second hurlement, qui se transforma en un gémissement, et les larmes coulèrent à flot sur son visage

-Bane ! Le réprima le troisième centaure. On ne doit pas s'en prendre aux poulains !

Le centaure à la robe sombre ne prit pas la peine de rétorquer, et s'approcha à nouveau de Lily, son arc toujours bandé. Il ouvrit la bouche pour parler, mais ne put pas poursuivre. 

Un énorme chien noir lui sauta sur le torse, et le repoussa quelques mètres plus loin. Le chien grogna, dénudant ses canines, comme pour impressionner l'immense créature. Les deux autres centaures reculèrent, tandis que le premier s’apprêtait à charger.

-Bane, inutile de s'acharner sur elle, elle a compris. Allons-nous en avant que tout ça ne dégénère.

A la grande surprise de Lily, il s’exécuta. Il cracha au sol, et s'éloigna en compagnie de ses deux congénères. 

Le gros chien noir s'approcha de la rouquine, qui se sentit une nouvelle fois prise de panique. Les larmes roulant toujours sur ses joues et la douleur déformant ses traits, elle ne pouvait néanmoins pas bouger. Il se colla à elle, et lui lécha le visage. Puis, il aboya, et Lily reconnu le bruit qu'elle avait entendu tout à l'heure.

Il s'éloigna dans les bois, et la jeune fille se retrouva à nouveau seule. Des sanglots violent lui échappèrent, et elle avisa sa blessure. Son visage perdu le peu de couleurs qui lui restait, lorsqu'elle vit les traces de sang sur sa robe..

Soudain, de nouveau bruits de pas lui parvinrent, et inquiète, elle s'apprêtait à hurler de nouveau, lorsqu'ils pénétrèrent dans la clairière. 

-Lily ! S'écria James, en se précipitant vers elle, le visage grave.

Il inspecta sa blessure et grimaça.

-Ce n'est qu'une éraflure, je crois, gémit-elle, ironique.

-Effectivement, mais tu saignes, murmura James, l'air préoccupé.

-Est-ce que je peux savoir où tu étais, Potter ? S'énerva-t-elle.

-Un peu plus loin vers là-bas, répondit-il en désignant nonchalamment d'un geste de la main un endroit qui semblait se situer sur la droite.

Lily crut qu'elle allait l'étrangler, et lorsque James plongea son regard dans le sien, il le comprit immédiatement.

-Tu ne m'as pas entendu hurler?

-Bien sûr que si ! Lui répondit-il sur la défensive. Mais Sirius a tenu à s'en charger ! Il jeta un regard lourd de reproche à son meilleur ami, qui hocha les épaules.

-Sirius ? Tu te fiches de moi ? Si ce chien n'avait pas été là je ne sais pas si...
Soudain, les yeux de la rouge et or s'agrandirent, et elle se tourna vers James, avec un air outré.

-Potter ne me dis pas que..

Elle n'eut néanmoins pas le temps de finir sa phrase. Epuisée, elle sombra lentement dans l'inconscience, et James la prit dans ses bras délicatement.

-Je t'expliquerais plus tard, murmura-t-il en se dirigeant à pas rapide vers le château.

* * *

Des chuchotements parvinrent aux oreilles de la jeune fille, alors qu'elle émergeait lentement. Elle tenta d'ouvrir les yeux, mais ses paupières demeuraient résolument fermées.

Elle sentit des fourmillements parcourir ses membres, et un léger picotement dans le bras droit la fit grimacer. Lorsqu'elle parvint enfin à les ouvrir, le néon blanc qui se trouvait au-dessus de son lit lui brûla les yeux.

La préfète-en-chef contempla son environnement, et une bouffée d'angoisse eu tôt fait de l'envahir. Elle se redressa brusquement, mécontente de se retrouver une nouvelle fois à l'infirmerie, et manqua de tomber du lit.

Deux mains l'empoignèrent fermement, et elle fut contrainte de se rallonger sur ses oreillers.

-Miss Evans, il serait préférable de ne pas vous agiter de la sorte, la réprimanda l'infirmière, en lui enfournant un cuillerée de potion dans la bouche, que Lily manqua de recracher. 

La rouquine croisa ses bras sur sa poitrine, furieuse, et soupira. C'est à ce moment qu'elle remarqua la présence d'une deuxième personne, appuyée nonchalamment sur le mur tout proche, un sourire narquois accroché au visage. 

Elle lui jeta un regard noir, avant de reporter son attention sur l'infirmière, qui auscultait désormais son bras.

-Le directeur nous attend, affirma-t-il, l'air renfrogné.

-Je vous ai déjà dit tout à l'heure de ne pas prendre ce ton impérieux avec moi Potter.

Le jeune homme haussa les sourcils, et un petit rire lui échappa.

-Êtes-vous bien sûr que le directeur veut s'entretenir avec elle maintenant ?

-Certain.

-S'il le faut vraiment, rétorqua-t-elle sèchement.

Lily s'appuya sur ses coudes afin de se redresser, et croisa le regard de James, qui détaillait son visage avec tendresse. Enfilant ses chaussures, elle se leva, et se dirigea vers la porte.

A peine sortie, elle sentit la main de James se poser en bas de son dos et se raidit. Elle se dégagea, et ils marchèrent silencieusement. 

Poudlard semblait désert. Elle n'avait aucune idée de l'heure ou du jour qu'il était, mais peu lui importait. La lueur de la lune éclairait faiblement les couloirs.

Tout en avançant, elle ferma les yeux un instant, les souvenirs affluant dans son esprit. Elle se remémora les centaures, et sa jambe douloureuse. Mais également l'histoire du gros chien noir. 

Elle jeta derechef un coup d'œil à son homologue, qui la regardait, son visage marqué par une profonde inquiétude.Elle se rendit soudain compte qu'elle lui en voulait. Elle était furieuse contre lui, et contre Sirius, d'avoir mis non seulement leurs vies en danger, mais aussi la sienne. 

Arrivée dans le couloir où se trouvait la gargouille signalant l'entrée du bureau du directeur, James attrapa la main de son homologue, et la tira en arrière. 

Elle se retrouva contre le mur, et il plongea ses yeux dans les émeraudes qui lui faisaient face. Sa main glissa lentement le long de sa joue, et il sentit un frisson parcourir la jeune fille. 

-Lily, commenta-t-il, je..

-Je vais très bien merci, asséna-t-elle en repoussant sa main et en détournant le regard.

-Je vais t'expliquer !

-M'expliquer quoi ? Que tu as la capacité intellectuelle d'un Troll ? Qu'est-ce-que vous êtes allez trafiquer la bas? S'insurgea-t-elle. Et Sirius ? Ne me dis pas que c'est un animagus..

James se contenta d'hocher la tête, conscient que la jeune fille était dans une rage folle.

-Et toi ? Tu en es un aussi c'est ça ?

-Oui. Et Peter aussi, commenta James, en plantant de manière déterminée ses billes chocolats dans les yeux de Lily.

-Par merlin..

La préfète-en-chef avait pâlit à vue d'œil.

-Et Remus ? 

Elle connaissait en réalité déjà la réponse, mais sa curiosité la poussait à demander des explications à James.

-Disons qu'il a un petit problème de fourrure, se contenta-t-il de répondre.

-Je ne suis pas idiote, murmura-t-elle. Je sais que Remus est un lycanthrope. 

-Est-ce qu'il te l'a dit ? S'indigna James, furieux que Remus n'ai pas évoqué ce détail.

-Non je l'ai deviné. Il y a des détails qui ne trompent pas. Et puis je vous ai entendu en discuter un jour dans la salle commune. Être en train de faire ses devoirs ne veut pas dire ne pas prêter attention au reste du monde.

Un sourire franc s'étala sur le visage du rouge et or.

-Tu es époustouflante, commenta-t-il.

-Simplement réfléchie.

Il prit soudain son visage en coupe dans ses mains, et Lily sentit son cœur s'accélérer. Alors que leurs lèvres se touchaient presque, la gargouille pivota, et James s'écarta juste à temps de son homologue. 

McGonnagal, l'air pincé, venait de surgir de l'ouverture, et s'arrêta en les voyant. Les lèvres pincées et les sourcils froncés, elle s'avança vers eux.

-Potter, le directeur vous attend. Quant à vous Evans.. Vous me décevez profondément.

Elle reprit son chemin, et les deux préfets montèrent les escaliers menant au bureau du directeur. Lily sentit le poids de la culpabilité sur ses épaules, et déglutit. Elle espérait que le directeur ne serait pas trop sévère avec eux.
End Notes:
Et voilà pour le chapitre 18!

Qu'en avez vous pensé? Que va leur dire Dumbledore?

A très bientôt, et merci encore!
Chapitre 19: "Tu délires, Potter!" by Maddy
Lorsqu'il entendit ses deux élèves arriver, Albus Dumbledore leur jeta un coup d’œil rapide, et se replongea dans la contemplation du parc.  James installa son homologue sur un fauteuil qui faisait face au bureau du directeur, et se plaça debout derrière elle, le coude appuyé sur le dossier. 

Lorsque le vieil homme s'arracha enfin à la vision de l'étendue enneigée qui s'offrait à lui, il vint s'installer face à eux.

Lily sentit son angoisse s’atténuer, lorsque le regard du directeur se posa sur elle, vide de toute colère. 

Il sembla la sonder un moment, sans prononcer le moindre mot. Il paraissait parfaitement serein, et on aurait presque pût croire qu'un sourire se dessinait sur son visage.

-Comment te sens tu, Lily ? 

-Pas trop mal merci.

-A en voir ta tête, je jurerai pourtant que tu as croisé le professeur McGonagall ! 

Il pouffa, et croisa ses mains sous son menton en inclinant légèrement la tête. 

La rouquine sentit la respiration posée du préfet-en-chef dans son dos, et s'indigna intérieurement en constatant qu'il était lui aussi parfaitement détendu.

-Professeur, je suis vraiment désolée... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. C'était vraiment stupide de ma part. Mais j'étais morte d'inquiétude et j'ai été incapable de me contrôler... Je mérite amplement d'être renvoyée de Poudlard, murmura-t-elle tout bas.

-Te renvoyer ? Je te pensais plus perspicace que ça Lily. Pour quelle raison te renverrais-je ? Tu as honoré ta maison, en faisant preuve d'un courage exemplaire, et je suis fier de toi. Je n'en attendais pas moins de toi, ajouta-t-il en lui adressant un clin d’œil discret. Tu as simplement laisser parler ton cœur.

-Mais...

Il lui imposa le silence en lui adressant un léger sourire, et se tourna vers James, qui sortit de ses rêveries au moment même où il entendit prononcer son nom.

-James, James, James.. soupira-t-il. Je me demande bien en quelle langue je dois te parler. Fais attention à ne pas dépasser les bornes. Tu es un élève brillant, mais cela n'excusera pas tout. Arrivera un jour où je ne pourrais plus te protéger. Arrivera un jour, où tu te retrouveras dehors, sans moi. Et ce jour-là, j'espère que tu auras pris tes responsabilités, et que cette témérité qui te caractérise tant se sera estompée.

Il lui jeta un regard perçant par-dessus ses lunettes en demi-lune, et hocha la tête, en souriant une nouvelle fois. 

Le brun à lunettes le lui rendit. Le directeur lui tendit un petit bol remplit de suçacides, et James en prit une poignée.

-Le professeur McGonagall a retiré 100 points à Gryffondor, poursuivit le directeur sur un ton neutre, si bien que le rouge-et-or manqua de s'étouffer.

-100 points ? S'écria-t-il. Quelle vieille chouette ! Elle vient de ruiner tous mes efforts du dernier match ! Avec ce coup-là, c'est sûr que les Serpents vont passer en tête ! Il faut que je trouve un moyen d'arranger ça tout de suite !

Il tourna les talons et se dirigea d'un pas vif vers la porte.

-James, je n'ai pas terminé, lui rappela doucement le vieil homme.

Contrarié, le rouge et or se retourna, et croisa ses bras sur sa poitrine, boudeur.

-J'ai moi-même rajouté 150 points à Gryffondor, lui signifia Dumbledore.

Un sourire fendit le visage de James, et il retourna à sa place, impatient.

-50 pour toi et Sirius, expliqua-t-il, pour avoir sauvé votre camarade. Et 50 à Lily, pour avoir eu le courage de partir à votre recherche dans le but de vous venir en aide. Je sais qu'il lui en a coûté beaucoup, d'enfreindre le règlement.

-Merci professeur ! S'exclama le jeune homme, rayonnant.

-Maintenant, il serait temps de retourner à votre salle commune. Il se fait tard, et miss Evans a besoin de se reposer.

Il leur fit signe de partir, et les préfets-en-chef se dirigèrent vers la sortie.
***



Décembre était déjà bien avancé, et les vacances de Noël commentaient le lendemain. 

La préfète-en-chef était dans la salle commune, installée sur l’un des fauteuil au coin du feu, et se concentrait intensément sur son devoir de potion.

Elle tourna quelque pages de son manuel afin de trouver ce qui l’intéressait, et reporta quelques notes sur son parchemin. 

James était parti seul faire la ronde ce soir, afin de laisser son homologue se reposer un peu. 

Cela faisait deux jours qu'elle était sortie de l'infirmerie, mais elle gardait néanmoins quelques traces de fatigue apparentes. 

Ils n'avaient pas vraiment reparlé depuis l'incident. A vrai dire, Lily ne savait pas trop quoi penser de cette histoire. Quant au jeune homme, il préférait lui laisser le temps d'encaisser la nouvelle. Il s'estimait déjà heureux de ne pas avoir subi ses foudres.

Elle entendit un raclement de gorge derrière elle, et pesta contre le visiteur, qui selon elle, était sans nul doute possible cet imbécile de Sirius Black. Elle glissa son parchemin dans son livre, avant de se lever et de se retourner.  Remus Lupin, la mine fatiguée, se tenait devant elle, un mince sourire sur les lèvres.

-Oh.. 

-Je peux m’assoir ?

Elle hocha la tête en signe de confirmation.

Il retira sa cape et son écharpe, et les déposa sur le dossier du canapé, avant de se retourner vers sa meilleure amie.

-Comment vas-tu ?

-Très bien. Je suis juste un peu fatiguée..

Elle le dépassa, et s'installa au pied du canapé, devant la table basse, le dos appuyé contre le coussin. 

Remus s'assit en face d'elle, et la détailla.

-Je m’inquiétais, avoua-t-il, en vrillant ses prunelles ambre dans les siennes. Je ne te vois plus beaucoup depuis que.. enfin tu vois. 

-Depuis que je connais votre petit secret, rajouta Lily, de manière désinvolte, en rejetant sa chevelure en arrière. Je ne vais rien dire à personne, si c'est ce que tu veux savoir.

Il posa sa main sur la sienne, et Lily la retira doucement.

-Est-ce-que tu as peur de nous, Lily ?

La question était sortie de façon naturelle, et elle tressaillit.

-James pense que tu es effrayée, continua le lycanthrope, indécis. Mais je suis certain qu'il y a autre chose. Tu connais mon petit problème depuis bien longtemps, et tu ne t'ai jamais comportée comme ça auparavant.

-James n'est qu'un idiot, marmonna-t-elle plus pour elle que pour lui.

-Il est juste inquiet, la corrigea son ami. Après ce que tu as vécu, c'est normal qu'on se fasse du soucis, tu comprends ?

-Ce n'est pas comme si James était mon ami.

-Ah non ? Et qu'est-ce qu'il est alors ? Ne me prends pas pour plus bête que je suis, je vois très bien que quelque chose a changé entre vous. Tu ne le détestes plus.

Le rouge colora les joues de Lily, qui s'empressa de tourner la tête.

-Ce n'est pas ce que tu...

Le portrait pivota une nouvelle fois pour laisser place à James, qui trainait de pieds. Il se stoppa en apercevant Remus et Lily.

-Tu nous rends une petite visite, Lunard ?

-Je venais voir Lily, répondit-il. Mais je vais partir. Je n'aimerais pas me faire attraper dans la salle commune à une heure si tardive par les méchants préfets-en-chef, lança-t-il en lui adressant un clin d’œil complice.

James éclata de rire, et serra la main que son ami lui tendait, puis le regarda s'éclipser hors de leur salle commune, pour monter dans la salle commune, laissant les préfets-en-chef seuls.

Un silence gênant s'installa, mais il fût rompu par la rouquine.

-Je vais me coucher. Bonne nuit James.

-Lily je..

-Oui ?

Elle s'était retournée vivement, et avait posé sur lui ses deux émeraudes inquisitrices. 

-J'ai croisé Rogue ce soir, qui traînait près de la salle sur demande. 

Le visage de son homologue se figea, et vira vers une pâleur inhabituelle, ce qui n'échappa pas au brun à lunettes.

-Et alors ? Demanda-t-elle. Je ne suis pas sa mère. 

-Non c'est vrai, dit-il en s'approchant d'elle, si bien qu'elle recula et se retrouva bientôt coincée contre le mur. Mais je suis persuadé que Rogue à un rapport avec tes petites manigances secrètes. Et je te jure que je vais découvrir ce qui se passe.

-Tu délires Potter! S'écria-t-elle en le repoussant.

Elle monta les escaliers en tapant des pieds, et claqua la porte de son dortoir hors d'elle. 

Le préfet-en-chef se laissa tomber dans le canapé, lasse. Cette fille était décidément un vraie furie.

***



En pénétrant dans la grande salle le lendemain matin, Lily Evans ne daigna pas adresser un regard à son homologue. 

Elle prit son petit déjeuner en compagnie de ses deux amies, Alice et Marlène, et c'est avec elles qu'elle monta dans une des calèches qui les conduisaient vers la gare de Pré-au-Lard, afin de prendre le Poudlard Express direction Londres.

James Potter se trouvait lui aussi dans le train, dans un compartiment non loin de là, accompagné de ses trois meilleurs amis. 

Sirius et Peter avaient engagé une partie de bataille explosive, tandis que Remus s'était plongé dans un livre, comme à son habitude. 

Le préfet-en-chef avait la tête appuyée contre la vitre froide du compartiment, et tentait de remettre de l'ordre dans ses pensées.

Tout avait changé, depuis le début de l'année. Sa relation avec Lily avait vraiment évolué. Mais par moment, il avait la sensation de régresser. Et cela lui déplaisait fortement. Il ferma les yeux un instant et soupira. 

-Corn', prononça Sirius avec un ton de réprimande, arrête tout de suite de te miner le moral pour cette pimbêche.

-Ce n'est pas une pimbêche, le reprit lascivement son meilleur ami. Et je ne déprime pas.

-Tu parles, railla l'animagus chien. 

-Oh la ferme Patmol !

Sirius se mit à rire, et se reconcentra sur sa partie. De toute façon, James était bien trop entêté.

***



Le Poudlard Express arriva à King Cross en début de soirée. 

Une masse de parents attendaient déjà sur les quais, scrutant les wagons dans l'espoir d'apercevoir leur progéniture.

James repéra ses parents dans la pénombre naissante, et se dirigea vers eux, suivis de ses trois amis. 

Sa mère le serra dans ses bras si fort, qu'il pensa qu'elle essayait de l'étouffer, alors que son père lui donna un accolade brève.

Il salua ses compères, qui rejoignirent à leur tour leur parents, et se tourna vers le passage qui menait au monde moldu.

Il croisa une paire d'émeraudes, et son cœur manqua un battement. Elle le fixait. 

Lily sursauta lorsqu'elle fût surprise par James. Elle ne détourna néanmoins pas son regard des deux billes chocolats, dans lesquelles elle pouvait lire une inquiétude non dissimulée.

Elle leva la main, et lui adressa un signe.

Etait-ce à lui qu'elle disait au revoir ? De toute évidence, oui. 

James lui rendit son signe de main et lui adressa un sourire, alors que sa poitrine s'emplissait d'un étrange vide, à la pensée qu'il allait être séparé d'elle pendant deux longues semaines. 

Il secoua la tête pour reprendre ses esprits, juste à temps pour la voir traverser la barrière.
End Notes:
Bon bon bon... On approche d'une de mes parties préférées de l'histoire : les vacances de Noël !
Chapitre 20: Être la voisine de Severus Rogue peut provoquer bien des ennuis. by Maddy
La neige avait entièrement recouvert la petite ville industrielle du Nord de l'Angleterre où se trouvait la maison des Evans. 

Lily, emmitouflée dans un épais manteau, et munie d'une paire de gants en laine et d'un bonnet, arpentait la rue principale. Ses parents l'avaient envoyée chercher la traditionnelle bûche de Noël, qu'ils dégusteraient ce soir en famille.

Pétunia, sa sœur, était restée à la maison en compagnie de ses parents, mais surtout de son récent fiancé, un certain Vernon Dursley. Il ne plaisait pas beaucoup à la préfète en chef, mais elle avait fait de son mieux au cours de la semaine pour se comporter le plus cordialement possible avec lui. 

Après tout, c'était pour le bonheur de sa sœur. Et puis, il débarrasserait le plancher d'ici une semaine, et elle espérait ne plus en entendre parler.

Le bruit de ses pas était étouffé par la neige, et la rue lui paraissait bien silencieuse. 

Elle bifurqua au niveau de l'impasse qui menait à sa demeure, et s'arrêta un instant pour contempler le petit parc enneigé, dans lequel elle avait passé la plus grande partie de son enfance à jouer. 

Elle retira un de ses gants, et tendit la main, paume vers le ciel, afin d'y recueillir quelques flocons. Un sourire émerveillé se dessina sur son visage lorsqu'elle observa les petits cristaux qui fondaient lentement sur sa peau.

La jeune fille reprit lentement sa route, peu enthousiasmée à l'idée de retrouver ce jeune petit couple, qui était très certainement en train de se bécoter dans le salon. 

Lily remarqua une silhouette noire se dessiner près des premières maisons de l'impasse. Elle cligna plusieurs fois des yeux, inquiète, mais fut contrainte de se rendre à l'évidence. 

C'était bien lui. Et il semblait l'attendre avec impatience. Elle accéléra le pas, sans un regard pour le jeune homme, espérant qu'il la laisserait en paix.

-Lily!

-Va-t'en, et laisse-moi tranquille! hurla-t-elle.

-Il faut que je te parle, asséna-t-il sur un ton impérieux.

-Je n'ai pas le temps pour ça, Rogue. Tu devrais plutôt aller te confier à tes petits copains. Tu sais, ces types qui portent toujours des capuches noires.. Comment s'appellent-ils déjà.. Minauda-t-elle... des Mangemorts, c'est bien ça ? 

Elle avait fait volte-face, une lueur inquiétante brillant dans ses yeux. Severus Rogue recula d'un pas en découvrant l'expression de son ancienne meilleure amie.

-Je vais te le dire une bonne fois pour toute, enchaina la rouquine, sans même lui laisser le temps de se reprendre. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Ne m'approche plus jamais. Ne me parle plus. Ne me regarde plus. Fais comme si notre amitié n'avait jamais existé. Et par pitié, oublie moi!

Le Serpentard ouvrit la bouche comme pour répondre, mais ne parvint à émettre aucun son. Son visage, déjà pâle et cireux d'ordinaire, perdit toute trace de couleur. Il la regarda s'éloigner, résigné.


***


Sirius Black et James Potter était installés dans leur chambre au Cottage des Potter, à Godric's Hollow. L'animagus chien était affalé nonchalamment sur le lit, un magazine de Quidditch entre les mains.

Le préfet-en-chef quant à lui, était assis à son bureau et mâchonnait sa plume, l'air concentré, tout en contemplant le parchemin vierge qui se trouvait devant lui.

Son meilleur ami lui jeta un coup d’œil amusé, et secoua la tête, affligé. 

-Tu comptes regarder ce foutu morceau de papier vide encore longtemps, Cornedrue?

Le brun à lunettes grogna, et reporta son attention sur lui.

-Je n'ai pas envie de me ridiculiser auprès de Lily.

-Ca ne risque pas d'arriver, vu le rythme de progression que tu as adopté. Noël c'est demain James, et si tu veux que cette lettre arrive à temps, il va falloir penser à l'envoyer rapidement. Je ne comprendrais jamais ce que tu trouves à cette furie...

James lui lança un livre qui se trouvait sur le bureau, mais Sirius se protégea à l'aide d'un oreiller.

-Eh! Protesta-t-il, furieux.

Le fils Potter lui adressa un sourire victorieux.

-Il faut vraiment que je m'y mette!

Le rouge et or posa enfin sa plume sur le parchemin, et se mit à écrire sans interruption pendant vingt minutes. Lorsqu'il eut enfin fini la missive, il alla chercher son hibou grand-duc qui somnolait dans sa cage, et la lui confia, accompagnée d'un petit paquet entouré d'un ruban émeraude. 

Fier de lui, il se dirigeait vers la fenêtre lorsqu'un "clac clac" sonore se fit entendre.

James s'empressa d'aller ouvrir, et une chouette hulotte s'engouffra dans la chambre, tandis que le hiboux s'envolait. Sirius s'empara du parchemin, et jeta un coup d’œil sceptique à James lorsqu'il reconnut l'écriture.

-Franck, déclara-t-il à son meilleur ami, qui semblait curieux.


***


Après son altercation avec Severus Rogue, Lily s'était précipitée chez elle. C'est essoufflée, qu'elle avait fermðe la porte d'entrée et s'était laissée glisser contre. Elle se trouvait à présent sur le sol, la tête posée sur ses genoux, et les yeux embués de larmes.

-Qu'est-ce-que tu fabriques ? Lui demanda sèchement Pétunia, en descendant les escaliers. Tu n'as rien d'autre à faire que de te rouler par terre ?

Lorsque sa cadette leva les yeux vers elle, la simple « moldue » qu'elle était, eut un sourire ravageur. Qu'est-ce-qui pouvait bien faire pleurer sa « si parfaite et charmante sœur »?

-Eh bien ! Tu t'es reçu un mauvais sort par l'un de ces monstres de ton espèce ? 

-La ferme ! Lui cria la rouquine. Va plutôt t'occuper de ton abruti de fiancé!

Sa sœur , l'air pincé, remonta dans sa chambre en pestant contre la préfète-en-chef. Cette dernière essuya ses larmes d'un revers de manche, et se débarrassa de son manteau.

-Lily, mon ange ? L’appela sa mère depuis la cuisine. Il y a un hiboux qui est arrivé ce matin pour toi ! 

La jeune femme entra dans la pièce, les yeux toujours rougis, ce que sa mère ne manqua pas de remarquer, mais ne commenta pas. Elle prit le parchemin qui se trouvait sur le plan de travail, et un sourire fendit son visage lorsqu'elle reconnut l'écriture.

-Alice ! Souffla-t-elle, ravie.

Ses yeux parcoururent avidement le document, et elle gémit en découvrant l'objet réel de la missive.

-Comment va-t-elle ? La questionna sa mère, qui s'affairait à la préparation de la dinde pour le repas de Noël.

-Très bien. Si ce n'est qu'elle souhaite m'inviter à sa soirée de nouvel an, commenta Lily, lugubre.

-C'est très gentil de sa part ! Pourquoi fais-tu cette tête-là?

-Parce qu'elle l'organise avec Franck, son petit ami. Et qui dit Franck, dit Maraudeurs, et donc, James Potter.

-Qui est ce James ? 

-Personne ! Répondit sa fille, en filant vers l'étage.


***


-Quelle poisse ! S'indigna Sirius, en relisant la lettre.

-Tu rigoles ? C'est FAN-TAS-TIQUE ! 

James faisait les cent pas dans la pièce, surexcité à l'idée de passer la soirée du nouvel an en compagnie de sa Lily.

-Génial, marmonna Sirius. Je vais manger un morceau ! 

Il descendit dans la cuisine, tandis que James se laissait tomber sur son lit, aux anges.

C'était une occasion rêvée pour reproduire le même schéma qu'au bal d'Halloween. Mieux encore ! C'était l'occasion idéale pour rattraper son erreur de cette fois là, et d'inviter Lily pour être sa cavalière ! 

Dans un « crac sonore » il disparut.


***


Lily contemplait son plafond, inquiète. Elle ressentait néanmoins une certaine excitation à l'idée de passer la soirée au même endroit que son homologue. 

Elle repensa à la conversation qu'elle avait tenue avec Remus un peu avant son départ de Poudlard. Que représentait James pour elle ? Etaient-ils amis ? La réponse s'imposa à elle bien à contre cœur ! Non, ils n’étaient pas amis. Il y avait un peu plus que ça entre eux, même si de son côté, elle s’efforçait de le dissimuler.

Un hiboux s'écrasa lourdement contre sa fenêtre, ce qui la fit sursauter. Amusée, elle alla ouvrir à l'animal, et fut surprise de découvrir un petit paquet accompagnant la lettre. Elle prit les deux objets, et remercia l'animal par une friandise.

Elle commença par lire la lettre, et s'empourpra légèrement. Elle la reposa délicatement à côté d'elle, enchantée, et entreprit d'ouvrir le cadeau qui l'accompagnait.

Sa bouche forma un O absolument parfait lorsqu'elle en découvrit le contenu. Doucement, elle souleva le bijou, pour l'admirer d'un peu plus près. Il était absolument magnifique. 

C'était un collier en argent, au bout duquel on pouvait apercevoir un médaillon lui aussi en argent, de forme ronde. Sur le devant, un magnifique L était gravé, tandis qu'à l'arrière, on retrouvait les initiales J.P. 

Lily se leva et se plaça face à son miroir pour accrocher le bijoux autour de son cou. Elle le prit entre ses doigts, et un nouveau sourire illumina son visage. Elle se dirigea vers son bureau, afin de remercier James, et commença à rédiger sa lettre.

Elle fût interrompue par des éclats de voix provenant du bas de la rue. Elle regarda par la fenêtre, et sentit une bouffée de colère l'envahir. Elle fila au rez-de-chaussée, enfila son manteau, et sortie dans le froid mordant de décembre.

Elle marchait d'un pas rapide, et arriva bientôt à la hauteur des deux jeunes hommes.

-Ecoute, Servilo, je ne suis pas venu chercher les histoires, alors si tu pouvais simplement me laisser passer, ça m'arrangerait.

-Hors de question, répondit celui-ci. Qu'est-ce-que tu viens faire ici ? Et avec ça en plus! Hurla-t-il.

Lily, que les deux garçons n'avaient pas encore remarquée, suivit du regard le doigt que pointait son ancien meilleur ami, et remarqua un bouquet de fleurs. Elle haussa un sourcil sceptique mais ne broncha pas.

-Ecoute, on ne va pas y passer la journée. Je vais aller voir Lily, et toi, tu vas gentiment retourner faire joujou avec tes petites mixtures.

D'un coup de baguette, Rogue fit exploser le bouquet de fleur que tenait James Potter dans sa main droite. Ce dernier, furieux, dégaina sa baguette, prêt à se battre.

-James ! L’appela Lily.

Il eut un soubresaut en entendant sa voix, et se tourna lentement vers elle.

-Laisse tomber, s'il te plaît.. lui demanda-t-elle.

Elle tendit la main vers lui.

-Lily je ne…

Il remarqua alors le pendentif qui brillait autour de son cou, et sentit son cœur s'arrêter. Elle l'avait aimé. Elle le portait.

-Je suis désolé, murmura-t-il.

Severus Rogue assistait à la scène qui se déroulait devant lui, surpris. Depuis quand l'appelait-elle par son prénom ? Et depuis quand James Potter refusait-il un duel ?

-Dégage, prononça James en direction du Serpentard.

-Hors de question
.
-Très bien. 

Sans prononcer un mot, le rouge et or vit voler la baguette de son ennemi de toujours, et la rattrapa.

-Les sorts informulés, tu connais, Servilo ?

Ce dernier avait blémit.

-Va-t-en maintenant.

Il lui rendit sa baguette, et le jeune homme s'éloigna.

Lily regardait James, un demi sourire sur le visage.. Une nouvelle fois, elle tendit la main vers lui, et il la saisit, avant de l'attirer contre lui. Elle inspira profondément. Il déposa un baiser sur son front, et elle sentit ses joues s'empourprer.

-Qu'est-ce-qui t’amène par ici, James ? Demanda-t-elle en s'écartant de lui.

Elle le trouva magnifique, dans sa cape d'hiver, les cheveux constellés de flocons de neige, et le bout de son nez rougit par le froid. Elle se força néanmoins à le regarder dans les yeux. Mais qu'est-ce-qui lui prenait ?

-En fait, j'étais venu te demander si tu voulais m'accompagner à la soirée de Franck et Alice. En tant qu'amis, bien sûr, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant les yeux de Lily s'agrandir.

-Je vais y réfléchir, répondit-elle en lui adressant un clin d’œil. Tu ferais mieux d'y aller, ou tu risques d'arriver en retard chez toi pour Noël. Au fait, merci pour le cadeau..

Il la regarda porter les mains au pendentif, et en fût enchanté. Il fit un pas vers elle, et effleura de ses lèvres, celle de la rouquine.

-De rien, Lily jolie. Je te souhaite un joyeux Noël.

Dans un nouveau « crac » sonore, il disparut, laissant Lily Evans seule avec ses pensées.
End Notes:
Et voilà!

Qu'en avez vous pensé? Que va répondre Lily? Et l'attitude de Rogue?

Chapitre 21: Happy New Year! by Maddy
James,

Je serais enchantée de t'accompagner à cette soirée. 19H30 à la maison ?

Je t'embrasse. Lily



La jeune femme s'empressa de rouler le parchemin qu'elle venait d'achever, et le confia à la chouette hulotte qui attendait sur le rebord de sa fenêtre.

Elle regarda l'animal s'éloigner, pensive.
* * *


Le chemin de traverse était bondé, si bien que lorsque Lily Evans arriva devant la boutique de prêt à porter qu'elle affectionnait tant, elle dût se dévisser le cou pour apercevoir son amie, emmitouflée dans sa cape d'hiver, le nez caché par son écharpe.

Après s'être brièvement saluées, elles pénétrèrent dans la petite boutique, et filèrent en direction du rayon « robes de soirée ». Pour la première fois, la rouquine semblait prendre goût à cette séance de shopping. Elle était néanmoins pensive, ce qui n'échappa pas à sa camarade.

Tout en s'emparant d'une robe bleue, Alice entreprit de l'interroger :

-Qu'est-ce-qui te préoccupes comme ça ?

-Absolument rien, lui rétorqua son amie, en rougissant légèrement.

-Je vois bien que ton esprit n'est absolument pas avec moi, la réprimanda-t-elle.

-C'est vrai, admit-elle. C'est James. 

-Potter ? Alice haussa un sourcil, surprise.

-Oui.. Souffla la préfète-en-chef. Disons que… Non oublies !

Elle fila au bout du rayon, espérant couper court à la conversation, et fit mine d'être absolument subjuguée par la robe rouge qui se trouvait juste devant elle.

-Lily Evans, ne crois pas que je vais te laisser t'en sortir comme ça ! L'informa Alice, en agitant un index accusateur. Allez, accouche !

La jolie rousse jeta un regard aux alentours, et s'approcha de son amie.

-J'ai accepté d'accompagner James Potter à ta soirée. Voilà. Ça te va comme réponse ? 

Elle rejeta sa crinière flamboyante en arrière en entendant l’exclamation surprise de sa camarade.

-Toi et James Potter ? Ensemble ? A la même soirée ? Je n'en crois pas mes oreilles !

Lily soupira, lasse, et reprit ses recherches.

-Au lieu de t'extasier, aide moi plutôt à trouver la robe de mes rêves. J'ai intérêt d'être à la hauteur.

* * *


-Tu as quoi ? S'indigna Sirius en appuyant chacun de ses mots.

-J'ai invité Lily à être ma cavalière pour la soirée de Franck, et elle a accepté.

Sirius se jeta sur son lit, et soupira. Cette soirée promettait d'être plus compliquée et moins palpitante que prévu.

-On avait dit pas de fille, Cornedrue. On devait simplement boire jusqu'à ne plus en pouvoir, sans prêter attention aux créatures de la gente féminine. 

-Lily n'est pas comme les autres filles, lui rappela James. Et puis, tu devrais être content. Je te bassine avec ça depuis des années. Voilà quelque chose dont tu n'entendras plus parler.

Son meilleur ami se mit à rire, et lui jeta un regard perçant.

-C'est ça ! Jusqu'à la prochaine soirée ! Je te charge de prévenir Lunard et Queudver, je suis sûr qu'ils vont être enchantés.

James secoua la tête, réprobateur. De toute façon, quoi qu'en dise Sirius, il ne changerait d'avis pour rien au monde.

* * *

La sonnette de la porte d'entrée se mit à retentir, ce qui fit sursauter Lily. Elle contempla son reflet dans le miroir, sceptique. Alors qu'elle était restée dans le classique les années précédentes, elle avait subitement décidé de changer la donne cette année.

Certes, Alice l'avait beaucoup influencée. Elle l'avait même carrément convaincue. C'était le moment de faire quelque chose d'inhabituel. De remarquable. D'abominablement magnifique. C'était le moment idéal pour rendre fou James Potter. Elle ne pouvait tout de même pas s'en priver ?

Pourtant, en se regardant dans le miroir, elle sentit une bouffée d'angoisse l'envahir. Pourquoi n'avait-elle pas choisit cette petite robe noire qu'elle avait eu l'intention d'acheter ? 

-Lily ! L’appela sa mère. Dépêche-toi de descendre ! Ce n'est pas poli de faire attendre son cavalier.

Elle entendit vaguement James lui trouver une excuse, tandis qu'elle rassemblait son courage pour se montrer. 

James, comme il l'avait été le jour du bal d'Halloween, fût subjugué par la beauté de son homologue. Elle était divine. Il sentit sa mâchoire se décrocher lentement, au fur et à mesure qu'elle descendait les escaliers. Le joue monta aux joues de la jeune fille, lorsqu'elle s’aperçut que son cavalier la détaillait avec envie.

Elle portait une robe bustier, qui mettait parfaitement en valeur sa poitrine. Néanmoins, cette fois ci, elle avait opté pour quelque chose qui était plus court, et légèrement bouffant. Elle était d'une couleur absolument similaire à ses yeux, qui eux semblaient plus beaux encore qu'à leur habitude, entourés de noir. 

Sa bouche était coloré d'un rose pale, qui faisait ressortir son teint. Quant à ses cheveux, ils étaient relevés dans un chignon des plus élaborés, et son visage était encadré de quelques boucles sauvages. 

Le jeune homme constata qu'elle ne portait aucun bijoux, mis à part le collier en argent qu'il lui avait offert pour Noëll, et il en fut flatté. Il lui tendit son bras en lui adressant un sourire, et ils sortirent tous deux, avant de transplaner.

* * *


James était assis sur le canapé, en compagnie de ses trois meilleurs amis. Sur la table basse devant eux, reposait la défunte bouteille de whisky pur feu qu'ils venaient de siphonner.

Ils riaient de bon cœur, absorbés par une discussion que nul ne semblait comprendre mis à part eux.

Le préfet-en-chef observa Lily Evans, qui se déhanchait sur la piste de danse, en compagnie d'Alice et Karen, et sentit son cœur s'affoler.

Il pensa fortement qu'il devait être interdit de faire onduler son corps d'une manière si sensuelle et provocatrice. 

Il fût tiré de sa contemplation par Sirius, qui pris appui sur son genou gauche afin de parvenir à se lever, et fila sur la piste pour danser avec Marlène, d'une manière quelque peu outrageuse. Cela ne sembla néanmoins pas déranger la jeune femme, qui était, elle aussi, dans un état d'ébriété avancé. 

Le jeune brun à lunettes ferma les yeux, et laissa sa tête reposer contre le dossier du fauteuil. Il ne savait réellement pas comment s'y prendre avec elle. De toute façon, elle n'avait sûrement aucune envie de sortir avec lui. Elle voulait simplement s'amuser. Il lui sembla tout à coup qu'il avait été stupide de l'inviter. Après tout, à quoi s'attendait il?

Il sentit une présence à côté de lui sur le canapé et grogna. Ce n'était vraiment pas le moment que Sirius vienne l'emmerder. Il tenta d'y faire abstraction, mais cela ne fonctionna pas.

-Dégage Patmol !

-Charmant, Potter.

Son cœur s'accéléra subitement, et il ouvrit les yeux, surpris.

-Evans ?

-Elle même, rétorqua-t-elle, mi amusée, mi agacée.

Il la dévisagea, et ils restèrent silencieux un moment.

-Le rôle d'un cavalier, c'est de faire danser la fille qu'il invite, finit elle par lâcher, un sourire sur le visage.

Son homologue sembla peser le pour et le contre un moment, avant de se lever et de lui tendre la main. 
* * *


La rouquine était dehors sur la terrasse, les coudes appuyés sur la rambarde en bois, et contemplait distraitement le ciel étoilé.

Elle n'entendit pas le décompte de la nouvelle année se faire sans elle. Elle n'entendit pas non plus le bruit des pas dans la neige derrière elle.

A vrai dire, la seule chose qu'elle entendait, était le tumulte de ses pensées.

Ce soir, elle avait pris conscience que ses sentiments envers James Potter avaient évolués au delà de la simple camaraderie. Cependant, il était également clair que tout ceci s'avérait très complexe.

Après tout, il avait passé la majeure partie de sa soirée avec ses amis, sans lui prêter la moindre attention. Alors, pourquoi l'avait-il invitée ?

La réponse s'imposa à elle comme une évidence, qu'elle tentait pourtant de nier depuis le début de l'année. Il l'aimait. 

D'ailleurs, ils avaient passé un moment plus qu'agréable, une fois qu'elle était venue le chercher pour danser.

Lily avait déjà remarqué lors du bal d'Halloween, combien le contact entre son corps et celui de James lui provoquait de nombreuses sensations. 

La soirée de ce soir n'avait fait que lui confirmer le fait qu'elle ressentait une attirance non négligeable pour son homologue. Elle se refusait néanmoins à l'admettre. Et c'était là que résidait tout le problème.

Après tout, tout ce qu'elle avait toujours reproché à James Potter semblait désormais appartenir au passé. 

Il n'était plus lourd et collant. Il n'était plus puéril. Il faisait preuve de beaucoup moins d'arrogance. Et par-dessus tout, elle le trouvait merveilleusement beau.

Elle secoua la tête, comme pour sortir de ses pensées, et se frotta les bras, dans le but de se réchauffer. 

Elle sentit soudain un corps contre le sien, et on lui déposa une veste de costume sur les épaules, avant de l'enlacer.

-Tu ne devrais pas rester dehors, Lily. Tu risques d'attraper la mort.

-J'aime regarder les étoiles, se contenta-t-elle de répondre.

Elle le sentit inspirer lentement.

-Tu as raté le décompte, commenta-t-il. Tu devais effectivement être très absorbée.

La jeune femme fit volte-face, et appuya son dos sur la barrière, tandis qu'elle plongeait son regard dans les deux billes chocolat qui lui faisaient face.

Elle entendait vaguement la musique qui provenait de la maison, mais n'y prêta pas attention.

-Vraiment ? Dans ce cas, je pense qu'il faut rattraper ça.

Elle posa ses deux mains sur les épaules du jeune homme, et se hissa sur la pointe des pieds. 

Elle sembla hésiter un instant, puis posa ses lèvres sur celle de jeune homme, l'embrassant tendrement.

-Bonne année, James Potter.

Il la souleva légèrement et l'embrassa à son tour, avec une passion non dissimulée, les faisant tournoyer tout deux sur la terrasse. Il terminèrent leur course folle allongés dans la neige.

-Bonne année, Lily Evans.

Il posa un baiser sur son nez rougit par le froid, et elle se mit à rire de bon cœur. Elle retrouva néanmoins son sérieux quelque minutes plus tard, et mordilla sa lèvre inférieure.

-James ?

-Oui ?

-Est-ce-que..

Il l'embrassa une nouvelle fois, coupant court à la question. Il se releva et l'aida à se remettre debout, avant de lui prendre la main pour la ramener vers la maison. 

Il se stoppa devant la baie vitrée, et lui adressa un dernier regard.

-Ne t'en fais pas. C'est notre secret, lui assura-t-il en lui faisant un clin d’œil, avant de rentrer dans le salon.
End Notes:
Et voilà!

Qu'en avez vous pensé? Comment pensez vous que la relation James/Lily va évoluer, une fois de retour à Poudlard? :)

Je pense réintégrer l'intrigue avec Severus et la salle sur demande dans le chapitre 22 ou 23! Parce que je me rends compte que je suis un peu trop fleur bleue en ce moment!

Chapitre 22: "Tu sais ce qu'on fait aux gens de ton espèce, Evans?" by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous!

Voici le chapitre 22, qui est majoritairement centré sur l'intrigue de la salle sur demande! Bonne lecture!
Lily Evans venait tout juste de terminer de nouer sa cravate rouge et or, lorsque l'on frappa à la porte du compartiment. 

-J'arrive ! 

Elle sortit dans le couloir, et fit face à son homologue, qui arborait fièrement son insigne de préfet-en-chef sur sa poitrine. Il lui adressa un léger sourire, et ils commencèrent leur ronde.

-Tu as passé une bonne fin de vacances ? L'interrogea-t-il.

-Ca peut aller.

James haussa les sourcils, surpris par ce ton sec.

-Est-ce-que j'ai fait quelque chose de mal ?

Les joues de la préfète-en-chef s'embrasèrent, et elle tourna résolument les yeux vers l'extérieur.

-Non, se contenta-t-elle de répondre, en haussant les épaules.

Il jaugea un compartiment vide et la poussa à l'intérieur, lui barrant le passage. Elle s'appuya négligemment contre la vitre, et sembla soudain très absorbée par la contemplation de ses chaussures.

-Lily ?

Il s'approcha d'elle et lui prit le menton délicatement, l'obligeant à relever les yeux vers lui.

-Tu sais que tu peux tout me dire. 

Elle soupira bruyamment, résignée.

-J'ai détesté ta façon de m'imposer le secret sur ce qui s'était passé entre nous. 

-Mais.. Je croyais que c'était ce que tu voulais ! Que ça ne se sache pas, pour ne pas avoir de pression, pour choisir en ton âme et conscience ! 

La rouquine sembla réfléchir un instant.

- Mais tu as été si catégorique que je me suis dit que tu avais changé d'avis me concernant. Que tu voulais désormais juste t'amuser, et non plus sortir avec moi. J'ai pensé que c'était ta manière de me le dire.

- Si je ne voulais plus sortir avec toi, est-ce-que je ferais ça ?

Elle étouffa une exclamation de surprise lorsque ses lèvres s'écrasèrent sur les siennes. Il l'embrassa avec tendresse, avant de se reculer.

-Alors ? Demanda-t-il, un sourire narquois accroché au visage.

Elle hocha frénétiquement la tête de gauche à droite, pour lui signifier qu'effectivement, sa démonstration l'avait fait changer d'avis.

Un léger rire échappa au jeune homme, qui se laissa tomber sur la banquette, en prenant sa tête entre ses mains.

-Par Merlin, les femmes sont vraiment tordues..

Lily le frappa sur l'épaule, avant de rire à son tour.
* * *


En rentrant de son escapade nocturne, James fût étonné de ne pas trouver son homologue dans la salle commune, comme à son habitude. 

Inquiet, il fila vérifier si la jeune fille ne se trouvait pas dans sa chambre, en s’emparant de la carte du Maraudeur, et fût dépité de constater que son nom n’apparaissait pas dans le dortoir.

Son esprit tournait à une vitesse ahurissante, se demandant bien où la jolie préfète-en-chef avait pu passer, en ce soir de rentrée. Soudain, une idée le frappa, et il s'insurgea de n'y avoir pensé plutôt. 

Après tout, où pouvait-elle être à part dans la salle sur demande ?
* * *


Lily était cachée derrière ce tas d'objet depuis un bon quart d'heure déjà, attendant l'arrivée de Severus Rogue. Ce n'était pourtant pas dans son habitude d'arriver en retard à ce genre d'entrevue.

Depuis qu'elle avait commencé sa mission d'espionnage pour le professeur Dumbledore, elle ne l'avait jamais vu en manquer une seule. Lorsqu'enfin, elle entendit le bruit significatifs de ses pas sur les dalles de pierres, elle soupira de soulagement, et se concentra, en attente de la conversation.

-Bonsoir, Severus.

-Bon-bon-bonsoir! Bégaya le jeune homme, qui semblait nerveux.

-J'espère que tu as une bonne raison d'être en retard. Tu sais que le maître déteste attendre.

-Je suis dé-désolé, je n'ai pas vu l'heure et..

-Endoloris !

Le jeune homme se recroquevilla sur le sol en hurlant, et Lily, tremblante, se boucha les oreilles, afin de s'épargner un tel spectacle. 

Lorsqu'enfin les cris cessèrent, elle entreprit de se rapprocher, afin de saisir entièrement leur conversation.

-Tu pourras dire à Mulciber, que le Seigneur des Ténèbres a approuvé sa candidature, mais qu'il doit réussi son test d'entrée parmi nous. Il sera reçu au manoir aux prochaines vacances, afin de recevoir la marque, si tout se passe comme prévu.

-Bien.

-Qu'en est-il de tes deux autres camarades, Severus ? Se sont-ils décidés ?

-Il semble l'un d'entre eux se soit ravisé, avoua-t-il piteusement.

Lily se déplaça une nouvelle fois dans la pièce. Elle avait l'impression de connaître cette voix. Et il fallait absolument qu'elle découvre à qui elle appartenait. 

Elle entraperçu une chevelure blonde, mais n'eut pas le temps d'en voir plus. Le mangemort s'était arrêté et avait clairement regardé dans sa direction. Il semblait cependant ne pas l'avoir vue, ou tout du moins avait-il dû penser qu'il avait une hallucination.

-Je te rappelle que le Seigneur des ténèbres attend les informations qu'il t'a demandé pour lancer son plan. Il serait peut être judicieux de ne pas trop tarder.

Le Serpentard hocha la tête, pâle.

-Qu'en est-il du meurtre des MacKinnon ? En somme nous débarrassés ? Demanda-t-il, angoissé.

Ce fût à ce moment précis que Lily commit une erreur. A ce moment précis, qu'en prenant appui sur une pile d'objet, elle fit tomber une boite en métal, qui roula, jusqu'aux pieds du mangemort en question.

-Attrape la ! Hurla-t-il au septième année, qui resta cloué sur place, comme terrorisé.

La préfète-en-chef se mit à courir du plus vite qu'elle le pût, serrant sa baguette dans sa main droite comme si sa vie en dépendait. 

Au détour d'une allée, elle entendit distinctement un bruit de course derrière elle, et eut juste le temps de plonger sur le côté pour éviter un sortilège.

Elle était prise au piège. Elle savait qu'elle n'attendrait jamais la sortie. En plus de ça, en voulant éviter ce fichu sortilège, elle s'était engagée dans un cul de sac. Elle fit volte-face, prête à faire face à son agresseur.

Rogue avait rejoint le mangemort, et le suivait de loin, apeuré.

-Qu'avons-nous là? Ne serait-ce pas cette chère petite Evans ? Il avisa l’insigne qu’elle portait épinglée sur la poitrine. Et préfète en chef en plus ? Je suis heureux de te revoir, Lily.

La jeune femme se mit à déglutir en reconnaissant son interlocuteur, qui avait semé la terreur lors de ses années Poudlard.

-Le plaisir n'est absolument pas partagé, Lucius.

Un rire froid se fit entendre, qui glaça le sang de la rouge et or.

-Donne-moi ta baguette, et je t'assure que je te ne ferais aucun mal.

Un sourire franc se dessina sur le visage de Lily Evans.

-C'est hors de question. Stupéfix ! Hurla-t-elle.

-Protego !

Le sortilège ricocha contre le mur de derrière, si bien qu'elle fût obligée de se baisser pour l'éviter.

-Ah, les Gryffondors et leur fichu courage qui les conduit toujours à leur perte.. 

Il s'avança vers elle, avec un regard sadique qui ne signifiait rien de bon.
* * *


James s'affairait depuis une demi-heure maintenant à essayer de rentrer dans cette fichue salle sur demande, qui semblait ne pas vouloir s'ouvrir. 

Pourtant, il avait presque tout essayé. Du « Je veux voir le lieu où se trouve Lily Evans » en passant par « Je souhaite connaître le lieu où se rend l'horrible Severus Rogue ».

L'angoisse commençait sérieusement à le gagner. Comment se faisait-il qu'elle ne ressortait pas ? Il avait l'intime conviction que quelque chose clochait. 

Il frappa contre le mur, furieux, et se mit à faire les cent pas devant la salle.

-Ce n'est pourtant pas bien compliqué! Hurla-t-il ! Je veux voir la salle dans laquelle Lily Evans se rend pour faire je ne sais quoi avec Severus Rogue !

Il se stoppa net, en voyant une porte massive apparaître contre le mur.
* * *


Lucius Malfoy avait désarmé Lily Evans, et jouait négligemment avec sa baguette. Il jeta l'objet au sol, et coinça la préfète-en-chef contre le mur, sa main posée sur sa gorge, la soulevant du sol. 

La teinte rouge qui s'empara du visage de la rouquine ne laissa aucune place au doute : il lui coupait la respiration. Severus Rogue s'approcha doucement.

-Ne t'a-t-on jamais dis qu'on se fouillait pas dans les affaires des autres, sale petite sang de bourbe ? 

-Lucius, murmura le serpentard, tu vas finir par la tuer.

-Toi, tais-toi ! Au lieu de te lamenter, tu aurais mieux fait de nous trouver un endroit sûr ! Ragea-t-il.

Il relâcha la jeune fille, qui s'effondra sur le sol, peinant à respirer.

-Sais-tu ce qu'on fait aux gens de ton espèce, Evans ? Endoloris !

Elle se tordit de douleur et sentit les larmes couler le long de ses joues. Elle n'avait jamais rien ressenti d'aussi horrible de toute sa vie. Même lorsque Rogue lui avait brisé le cœur.
* * *


James parcourrait les allées à une vitesse folle, et sentait son cœur se serrer à chaque hurlements. 

Il se guidait en fonction du son, et s'affola en entendant les cris se répéter. Il allait finir par la tuer.

Lorsqu'enfin il la trouva, ce qu'il vit le glaça d'effroi. Elle était allongée sur le sol, le visage et les membres parsemés d'entailles, qui laissaient échapper des filets de sang. 

Elle émettait un bruit faible, et semblait souffrir atrocement, sombrant lentement dans l'inconscience.

Son regard se posa ensuite sur les deux autres personnes présentes. 

Il remarqua la pâleur inhabituelle de son pire ennemi, qui semblait statufié, le regard posé sur son ancienne meilleure amie.

Mais ce qui l'ulcéra, c'est le petit sourire satisfait qui trônait sur le visage du mangemort.

-Je-vais-te-tuer ! Psalmodia James, en engageant le duel.
End Notes:
Et voilà!

Je sais je sais.. C'est sadique de couper à ce moment là.. mais c'est pour le bien du chapitre suivant :D

Qu'en avez vous pensé? Que va-t-il se passer? A vos claviers chers lecteurs!

Chapitre 23: "Tu devrais prendre une carte de fidélité infirmerie!" by Maddy
-Je-vais-te-tuer !

Il se rua furieusement sur le mangemort qui lui faisait face, engageant le duel. 

James Potter était probablement le garçon le plus doué et le plus brillant des élèves de septième année. Ses résultats scolaires étaient plus qu'excellents, et il était reconnu comme un duelliste de talent. 

La rage qui émanait de lui semblait néanmoins avoir accentué ses pouvoirs. Severus Rogue, qui était à présent auprès de la jeune fille étendue sur le sol, contempla son pire ennemi comme si il ne l'avait encore jamais vu. 

Les deux hommes reculèrent dans l'allée bordée d'objets, tout en s'envoyant des maléfices. James dû se baisser pour éviter un sortilège de couleur rouge que lui envoya Lucius Malfoy, et reprit le combat de plus belle.

Le serviteur du mage noir laissa échapper un ricanement quelques minutes plus tard, alors que le préfet-en-chef reprenait son souffle, entre deux jets de maléfices.

-Je suis consterné de voir qu'on peut se battre corps et âme pour défendre une fille qui a un sang si impur. Tes parents ne t'ont donc rien enseigné, James ? Une famille de sang pur comme les Potter devrait pourtant penser à maintenir sa lignée intacte. Il serait dommage d'entacher un si beau prestige, pour une sale sang-de-bourbe, n'est-ce-pas ?

-Ma famille ne se complaît pas dans un ramassis de préjugés conservateurs plus idiots les uns que les autres. Voldemort n'a-t-il toujours pas retenu la leçon ? Minauda-t-il. Aussi longtemps que l'amour existera, il échouera. 

-Je vois que ce vieux fou n'a pas perdu son temps, constata le mangemort, amusé.

Imperceptiblement, l'homme se dirigeait vers l'armoire qui se trouvait quelques mètres plus loin, dans l'allée suivante.

-Stupéfix ! Cria le brun à lunettes.

-Protego !

Le sortilège toucha une pile d'objets qui se trouvait juste devant James, qui se répandit sur le sol, manquant de provoquer sa chute.

-C'est tout ce que tu sais faire ?

-Expelliarmus ! 

-Endoloris !

James utilisa un sortilège de défense qui para le maléfice du mangemort. 

-Je suis navré, James, mais j'ai beaucoup de travail qui m'attend. Je vais devoir te laisser ! Mais je suis certain que nous serons très vite amenés à nous recroiser ! Tu devrais aller auprès de ta sang-de-bourbe. J'ai comme l'impression qu'elle ne se sent pas dans son assiette.

Le préfet-en-chef tourna la tête une fraction de seconde pour jeter un coup d’œil à son homologue. Lucius Malfoy, qui avait rondement mené sa stratégie, s'empressa de faire exploser la rangée d'objet qui se trouvait devant le jeune homme, lui bloquant ainsi le passage. Furieux, James tenta vainement d'escalader l'amas. 

Maudissant le mangemort, James s'empressa de revenir sur ses pas.

-Ecarte toi sale serpent! Intima-t-il au Serpentard qui était penché au-dessus de Lily Evans, en le menaçant de sa baguette.

Le vert et argent s'exécuta, tremblant, et se colla contre le mur, la tête entre les genoux, se balançant d'avant en arrière.

-Lily.. murmura James, en s'agenouillant auprès d'elle. Lily, je t'en supplie répond moi.

Devant le manque de réaction de la rouquine, il sentit l'angoisse monter en lui. Il lui retira précautionneusement sa cape, puis entreprit de déchirer les manches de son chemisier taché de sang, afin d'inspecter les blessures.

-Lily jolie s'il te plait.. reviens moi..

-Ne... m'appelle.... pas... Lily.... Jolie.... souffla-t-elle, difficilement.

-Lily !

Il ne put s'empêcher de la soulever pour la serrer contre lui, respirant son odeur à plein nez. Il sentit quelque chose d'humide lui couler dans le cou, et constata qu'il s'agissait de larmes. 

-Je vais te conduire à l'infirmerie, annonça-t-il doucement en se relevant, son homologue dans les bras. Toi, (et son ton changea radicalement, virant à la menace), tu viens avec nous. Passe devant.

Rogue dégagea péniblement le passage, et c'est tous les trois qu'ils sortirent de la salle sur demande, et prirent la direction de l'infirmerie.


* * *


James déposa délicatement sa condisciple sur le lit que venait de lui indiquer l'infirmière. A bout de forces, il se laissa tomber par terre, la tête appuyée contre le matelas, son cœur tambourinant dans la poitrine. Ils avaient failli y passer. 

Severus Rogue se tenait à l'écart, assis sur un lit qui se trouvait deux ou trois mètres plus loin. Son visage était livide, et ses yeux semblaient perdus dans le néant. 

L'infirmière, après avoir envoyé un patronus au directeur, s'était empressée de s'occuper de la rouge et or. Elle avait déchiré sa chemise, laissant apparaître de nombreuses contusions et coupures. La jeune femme paraissait respirer difficilement, en proie à une anxiété incontrôlable.

-Calmez-vous miss Evans, cessez de vous agiter de la sorte. Le professeur Dumbledore sera là dans quelques minutes. En attendant, laissez-moi faire mon travail.

La préfète-en-chef ne sembla pas l'écouter le moins du monde. Elle se débattait et gémissait, les larmes ruisselant sur son visage.

Le brun à lunettes, toujours assis par terre, se crispa à l'entente de la souffrance de son homologue. Quel idiot il était. Il aurait dû se douter qu'elle reprendrait ses petites manigances à l'endroit où elle les avait laissées avant les vacances. Pourquoi ne l'avait-il pas surveillée, comme il se l'était promis ?

Il se redressa péniblement, et prit la main de la rouquine dans la sienne. Il passa sa main libre sur son front brûlant, et entreprit de la rassurer.

-Lily, je suis là. Tu es en sécurité maintenant il ne t'arrivera plus rien. 

Elle sembla se détendre légèrement lorsqu'elle entendit la voix du jeune homme. 

-Est-ce qu'elle est consciente ? Demanda-t-il, inquiet.

-Je ne sais pas, avoua l'infirmière. On dirait qu'elle est dans une sorte de démence. Je vais être obligée de lui donner un philtre de paix.

Elle fila dans la pièce adjacente, et revint quelques instants plus tard avec une fiole qui contenait une mixture rosée, qu'elle administra de force à la jeune fille. L'effet ne se fit pas attendre : elle se calma immédiatement, plongeant dans un sommeil sans rêves. 

Albus Dumbledore fit son entrée dans l'infirmerie quelque minutes plus tard, le professeur Slughorn et le professeur MacGonnagal sur ses talons. Le préfet en chef, qui s'était assis auprès de Lily Evans, fût surpris devant l'expression de son visage : il était dans une rage indicible. Depuis sept ans, jamais il ne l'avait vu perdre le contrôle de lui-même. C'était bien la première fois que le visage de cet homme si bienveillant trahissait une telle émotion. 

-Que s'est-il-passé ? Demanda-t-il au brun à lunettes, en l’agrippant par sa robe de sorcier.


-Elle s'était mis en tête de suivre ce vieux serpent (il désigna Severus Rogue d'un regard) depuis quelques mois. J'avais découvert son petit manège, mais elle a refusé de me dire ce qu'elle préparait. Ce soir, en rentrant dans notre salle commune, quand j'ai vu qu'elle n'était pas là, je me suis dis qu'elle était forcément là-bas, dans la salle sur demande. Mais j'ai mis un temps fou à y pénétrer… Elle refusait de s'ouvrir. Quand enfin j'y suis parvenu... Elle était en train d’hurler... Je pensais que Rogue était en train de la torturer… C'était abominable… J'ai couru aussi vite que j'ai pu... Et je l'ai trouvée... En sang, allongée par terre... A la merci de Lucius Malfoy…

Il se prit la tête dans les mains et lâcha un grognement sourd. Sa directrice de maison lui tapota l'épaule de façon réconfortante, et il releva la tête pour plonger dans les prunelles azur du directeur.

-Lucius Malfoy ?

-En personne. Il est entré grâce à une armoire qui se trouve dans la salle sur demande. J'ai essayé de l'arrêter. Je me suis battu en duel contre lui. Mais il m'a pris en traitre. Et il m'a bloqué la route avant de prendre la fuite. Je suis vraiment désolé... se lamenta le préfet-en-chef, en se prenant une nouvelle fois la tête entre les mains. J'aurais dû la protéger.. J'aurais dû arriver plus tôt..

Le directeur soupira, avant de faire apparaître une chaise pour s’asseoir aux côtés du jeune homme.

-Horace, auriez-vous l'amabilité de conduire Severus Rogue dans mon bureau et de m'y attendre ? Je ne serais pas long, assura Dumbledore.

-J'y vais de ce pas Albus.

Le vieux sage se tourna à nouveau vers son élève, et posa une main sur sa jambe.

-James, tu as fait preuve d'un courage exemplaire, je suis vraiment fier de toi. Ne te blâme pas, tu n'as aucun tort dans cette histoire. La vérité, c'est que c'est moi qui ai confié cette mission à Lily. Je lui ai demandé d'espionner Rogue, afin qu'elle puisse me rapporter des informations qui étaient nécessaires à l'Ordre du Phoenix. Je ne pensais pas que cela tournerait de la sorte. Je n'avais en aucun cas l'intention de la mettre en danger. Je te présente toutes mes excuses James, je sais combien tu souffres.

Le jeune homme leva un regard sur son directeur. La colère grondait au fond de lui, mais il s'intima de ne pas y laisser libre cours. Dumbledore était le plus grand sorcier de tous les temps, et il n'aurait jamais mis Lily en danger volontairement.

-Je vais devoir te laisser. Tu devrais monter te reposer un peu. Je te convoquerais dans mon bureau cette semaine, en compagnie de miss Evans et de monsieur Rogue, pour que nous tirions au clair cette sombre affaire.

-Je ne veux pas la laisser seule.. murmura imperceptiblement le rouge et or.

-Je suis sûr que Poppy ne verra aucun inconvénient à te laisser dormir ici. Bonne nuit James.

Le vieil homme se leva et gagna la porte, qu'il referma délicatement.

-Potter ? L'interpella le professeur MacGonnagal

-Oui?

-Merci infiniment.

Et à son tour, elle quitta l'infirmerie. James s'installa sur le lit voisin de celui de son homologue, et soupira. Après tout, ça aurait pu être bien pire.


* * *


Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, Lily Evans mit quelques minutes avant de retracer les évènements de sa soirée. Elle ouvrit les yeux, et prit quelques instants avant de reconnaître l'endroit où elle se trouvait. Génial.

Elle se tourna sur la droite en rabattant le drap, avec la ferme volonté de dormir encore un peu. Ses membres la faisaient atrocement souffrir, et sa tête semblait sur le point d'exploser. En plus de ça, elle n'avait aucune envie de se retrouver face au directeur et de devoir lui expliquer par quel miracle elle avait encore réussi à se mettre dans le pétrin. 

Elle eut la sensation désagréable d'être observée, et ouvrit le yeux pour en avoir le cœur net.

-Je crois que tu devrais prendre une carte de fidélité infirmerie, la taquina-t-il. 

Un faible sourire s'étira sur le visage de sa condisciple, lorsqu'elle croisa ses prunelles chocolat. Il était là, allongé nonchalamment sur le lit d'à côté, la tête légèrement relevée, en appui sur son coude. Il la détaillait sans retenue.

-Tu m'as encore fichu une sacrée trouille, reprit-il, ses yeux s'assombrissant légèrement. 

-Je suis sincèrement désolée, murmura-t-elle, sa gorge soudain nouée étouffant un sanglot.

-Viens là!

Il tapota délicatement l'espace vide qui se trouvait sur le lit devant lui. Lily ouvrit de grands yeux.

-Ne m'oblige pas à répéter, Evans.

Elle se leva silencieusement, et prit place à côté de son homologue, qui se rallongea. Elle posa sa tête sur son torse, et sentit son bras s'enrouler autour de sa taille. Il poussa un long soupir.

-Je sais, s'empressa-t-elle de dire. J'aurais dû t'en parler. Mais Dumbledore me l'avait interdit et..

Il posa sa main sur sa bouche, l'empêchant de continuer.

-Le directeur m'a déjà tout raconté. Je ne suis pas en colère contre toi, Lily. Arrête de t'en faire. Ce n'est pas de ta faute si tu es poursuivis par tout un tas de… je ne sais pas trop. Tu n'as pas de chance c'est tout. Je ne vais pas te blâmer. 

Il déposa un baiser sur son front, et laissa courir ses doigts le long du dos de la jeune femme, qui réprima un frisson.

-Je veux que tu me promettes quelque chose, lâcha-t-il, hésitant.

-Oui ?

-Plus de secrets entre nous. 

-Mais James on ne peut pas..

-S'il te plait. Je n'ai plus envie de jouer au détective. Ca me cause trop de soucis.

Il lui jeta un regard appuyé.

-D'accord, d'accord ! J'accepte ! Céda-t-elle, boudeuse.

Il la fit basculer au-dessus de lui. Elle se mit à rire, gaiement, ce qui réchauffa le cœur du préfet-en-chef.

-James, tu me fais mal ! Je te rappelle que j'ai été charcutée par un mangemort !

Elle frotta son nez contre le sien, et il la relâcha.

-Désolé, marmonna-t-il.

-Je peux savoir ce que vous fabriquez tous les deux ?

Le rouge monta aux joues de la rouquine lorsqu'elle entendit la voix de l'infirmière dans son dos. 

-Retournez-vous coucher miss Evans, vous n'êtes pas en état de quoi que ce soit.

La jeune fille obtempéra, et fila se glisser sous les draps. Elle ne pût s’empêcher de rager contre son homologue, qui l'observait avec un grand sourire aux lèvres, pendant que l'infirmière renouvelait les bandages sur ses plaies.
End Notes:
Bon, encore des bobos pour Lily... Et c'est pas fini ! Comment envisagez-vous la suite ?
Chapitre 24: Serpentard VS Gryffondor by Maddy
Author's Notes:
Voici le chapitre 24, qui vous plaira j'espère! On retombe dans le registre du romantisme! (Chassez le naturel et il revient au galop ^^)

Bonne lecture!
L'ambiance qui régnait dans le stade de Quidditch était tout simplement électrique. Pour la deuxième rencontre de cette saison, l'équipe de Gryffondor était opposée à celle de Serpentard. 

Les rouges et or avaient remporté leur précédent match contre l'équipe de Poufsouffle avec une large avance, qui leur avait momentanément fait prendre la tête du championnat. Néanmoins, l'équipe des vert et argent n'était pas en reste, et se trouvait à la deuxième place du classement provisoire.

Les trois quarts des gradins avaient revêtus les couleurs des lions, et scandaient joyeusement des slogans provocateurs aux Serpentard. Le match le plus attendu de l'année était sur le point de commencer. 

Depuis que James et Sirius étaient arrivés à Poudlard, cette rencontre de la maison de Gryffondor contre celle de Serpentard avait toujours mal tourné. Et ils ne doutaient pas une seule seconde que celle-ci ferait exception. L'an dernier, la moitié des joueurs présents sur le terrain s'étaient retrouvés à l'infirmerie. 

Cela faisait maintenant deux ans que James Potter était capitaine de l'équipe des rouge et or. Et deux ans, qu'ils remportaient la coupe. A chaque rentrée, le professeur MacGonnagal se faisait une joie de lui rappeler à quel point elle comptait sur lui, car elle ne souhaitait en aucun cas avoir à déloger la coupe de la place d'honneur qu'elle occupait dans son bureau, afin de la remettre au professeur Slughorn.

L'équipe au grand complet se trouvait désormais dans les vestiaires, écoutant l'éternel discours du capitaine. Néanmoins, l'enthousiasme ne semblait pas au rendez-vous, et bon nombre de joueurs avaient un teint cireux, qui n'était sûrement pas étranger au stress.

-Nous devons gagner ! Je sais qu'il n'est pas dans nos habitudes de les rencontrer si tôt, et que chacun d'entre nous comptait sur les deux premiers matchs pour se perfectionner. Néanmoins, j'ai confiance en vous. Je sais que nous en sommes parfaitement capables. 

-Tu parles, marmonna Mary MacDonald, qui était attrapeuse. Leurs batteurs sont deux gorilles surpuissants. On va se faire déchiqueter... 

James lui lança un regard noir.

-Ecoute moi bien. On s’entraine trois fois par semaines, depuis le mois de Septembre, et ce n'est pas pour faire plaisir à Merlin. Alors tu vas attraper ce vif d'or avant Regulus Black, sans prêter la moindre attention à Avery et Rosier. Jack et Franck s'en chargeront.

Les deux garçons hochèrent la tête avant de se donner un coup de coude, déterminés.

-Sirius, Keira et moi, on maintient notre formation spéciale, qu'on a peaufiné pendant les entrainements. Ils ne s'attendent sûrement pas à ça. Quant à toi Blake, je compte sur toi pour rester imperméable à toute attaque. Aucun souaffle ne doit traverser ces anneaux dorés. C'est clair ? Alors allons y!

L'équipe hocha la tête et ils se levèrent, prêts à enfourcher leur balai pour commencer le match. 

Lily Evans, bien emmitouflée dans sa cape d'hiver, son écharpe, son bonnet et ses gants aux couleurs de sa maison, se trouvait dans les gradins en compagnie de son meilleur ami, Remus Lupin, luttant contre l'angoisse qui lui tordait le ventre.

Trois bonnes semaines étaient passées, depuis l'incident de la salle sur demande. Bien qu'elle ait éprouvé quelques difficultés à s'en remettre, la préfète-en-chef semblait désormais en parfaite santé. Seules les légères cernes qu'elle avait sous les yeux trahissaient la fatigue causée par ses fréquentes terreurs nocturnes.

Sa relation avec James s'améliorait de jour en jour. Une certaine proximité s'était établit entre eux, depuis la rentrée. Et ce tragique épisode avec Lucius Malfoy n'avait fait que la renforcer. Cependant, on ne pouvait pas nier que quelques discordes éclataient parfois entre les préfets-en-chef. D'ailleurs, l'une d'elle avait eu lieu par plus tard que le matin même. 

En y repensant, la rouquine réprima une grimace de mécontentement. James était vraiment un inconscient. Après tout, c'était bien normal qu'elle lui demande de prendre le moins de risques possible à ce match, non ? On parlait tout de même des Serpentards, qui comptaient dans leurs rangs quelques fidèles serviteurs du mage noir. Oui, elle avait eu raison de lui faire la morale, même si il n'en avait pas tenu compte.

Les deux équipes pénétrèrent sur le terrain, et Lily agrippa le bras de son meilleur ami, emportée par l'excitation. Elle se leva, désireuse d'apercevoir son homologue sur le terrain. Elle le vit rester neutre lorsque le capitaine de l'équipe adverse, Mordoch, qui était lui aussi poursuiveur, tenta de lui broyer la main. Puis, le coup d'envoi fût donné.

Ce fût l'équipe de Gryffondor qui récupéra le souaffle à l'engagement. Keira fila droit vers les buts adverses, déterminée. Elle fit la passe à Sirius, qui se trouvait plus bas sur sa droite, et il dû faire une embardée pour éviter Mordoch. Le jeune homme tira en direction de l'anneau qui se situait sur sa gauche, mais le gardien des Serpentard l'arrêta.

Mordoch fila vers ses batteurs pour leur donner des directives, et ses derniers hochèrent la tête avant de partir tout deux dans des directions opposées. Le souaffle fut remis en jeu, et les poursuiveurs de Serpentard se frayèrent un chemin sans difficultés jusqu'au milieu du terrain. 

-Jack ! Hurla James à son batteur.

Ce dernier fit volte-face, et avisant un cognard, frappa de toutes ses forces en direction des trois poursuiveurs, manquant de désarçonner Cooper, qui lâcha la balle. Ce fût Sirius qui la rattrapa au vol, et qui s'empressa de contre-attaquer.

Il volait en altitude au milieu du terrain, à demi couché sur son balai, désireux de prendre de la vitesse. De chaque côtés, un peu plus bas, se trouvaient James et Keira. Lorsque Cooper tenta de récupérer le souaffle, le jeune homme l'esquiva, et fit une passe à Keira.

Ils changèrent de place, maintenant leur formation, et se dirigeant résolument vers les buts. Keira fit mine de tirer, et s'empressa de donner le souaffle à James Potter, qui marqua un but.

Les gradins s'enflammèrent. Lily et Remus applaudissaient à tout rompre, et hurlaient leur joie en compagnie des autres Gryffondor.


* * *



Le match était à présent terminé, et Lily Evans, les bras croisés sur sa poitrine et le pied tambourinant machinalement contre le sol, se trouvait devant la porte des vestiaires de Gryffondor. Elle attendait depuis bientôt une demie heure, et commençait à s'impatienter. Qu'est-ce qu'il fabriquait ? Toute l'équipe était déjà dehors.

La porte s'ouvrit, laissant place à Sirius Black, qui manqua de la renverser au passage.

-Evans ! S'exclama-t-il surpris. Je peux savoir ce que tu fais là ?

-Je veux voir James.

-Il est sous la douche. Repasse plus tard. 

-Hors de question ! S'indigna la préfète-en-chef. Rentre là-dedans, et dis-lui que je veux lui parler, maintenant !

Le jeune homme s'appuya nonchalamment contre la porte, et haussa un sourcil, arborant un petit sourire suffisant.

-Non, prononça-t-il, en insistant lourdement.

-Tu n'es qu'un abruti ! Pousse toi de là!

Elle le bouscula, et pénétra dans les vestiaires.

-Evans tu n'as pas le ..

La porte lui claqua au nez.

-Quelle peste !


* * *


James Potter savourait le contact de l'eau chaude sur sa peau et ses muscles endoloris, lorsqu'il entendit la porte du vestiaire s'ouvrir et se refermer une seconde fois. Il passa un dernier coup d'eau sur ses cheveux, avant d’éteindre le jet, et attrapa sa serviette qui se trouvait sur la porte.

-Patmol ? Tu as oublié quelque chose ?

Il sortit de la douche pour se diriger vers son casier, s'essuyant le visage, et ébouriffant ses cheveux. Il manqua de s'étouffer en apercevant Lily Evans, les mains sur les hanches, l'attendant de pied ferme.

-Salut, se contenta-t-il de dire, en ouvrant la porte de son casier pour attraper des vêtements propres.

Il ne vit pas la jeune fille détailler son torse musclé et détourner son regard en rougissant. Il ne la vit pas non plus se rapprocher de lui. Elle poussa la porte de son casier, le refermant. Son visage se trouvait à présent à quelque centimètres du visage du rouge et or, qui souriait.

-Que me vaut le plaisir de ta présence, Evans ?

Un soupir d'exaspération échappa à la préfète-en-chef.

-Est-ce-que tu te rappelles de notre conversation de ce matin, Potter ?

Il fit mine de réfléchir un moment. Bien sûr qu'il s'en rappelait. Comment ne pas se souvenir de ça ? Il adorait la voir en colère. Et elle avait été particulièrement brillante ce matin. Il l'avait trouvée sublime, les mains sur les hanches, ses joues rougies par l'énervement, et ses yeux assombris par la colère. Il avait d'ailleurs été obligé de se contrôler, pour ne pas l'embrasser furieusement.

-Je m'en souviens, affirma-t-il en prenant un air faussement sérieux.

Elle se rapprocha un peu plus de lui, plongeant son regard dans le sien, une moue contrariée sur le visage.

-Tu devais faire attention ! Le réprima-t-elle. Ne pas prendre de risques inutiles. Est-ce-que tu trouves que c'était très malin, de passer entre les deux batteurs de Serpentard avec le souaffle en main ? Ils auraient put t'enfoncer le crâne avec leurs battes !

James réprima un petit rire, et ce fut au son tour de se rapprocher de son homologue. Il frôla l'arête de sa mâchoire du bout des lèvres, et colla sa bouche contre son oreille.

-Mais ils ne l'ont pas fait, murmura-t-il, son souffle lui chatouillant le cou, si bien qu'elle frissonna.

Furieuse, elle s'écarta de lui, et marcha résolument vers la porte.

-Je déteste quand tu fais ça ! Hurla-t-elle.

Il s'empressa de la rattraper en saisissant son poignet et lui fit faire volte-face.

-Je suis sûr que tu préfères quand je fais ça.

Sur ces mots, il l'embrassa, l'attirant contre lui d'une main, son autre main dans ses cheveux. Elle posa ses deux mains contre son torse nu, déterminée à le repousser.

-Non.. Tu.. ne... m'auras.. pas comme ça ! Parvint-elle à articuler entre deux baisers.

Il la laissa s'écarter, amusé.

-Comme tu voudras ! Lui lança-t-il, en enfilant son t-shirt.


* * *


La fête battait son plein dans la salle commune des Gryffondor. James et Sirius se trouvaient au centre de toutes les attentions. Lily, quant à elle, avait préféré rester à l'écart. Elle était confortablement installée dans un fauteuil au coin du feu, un verre dans la main. Sur le canapé d'à côté, Alice, Mary, Marlène et Remus étaient en grande discussion à propos du match.

La préfète jeta un regard à son homologue, qui se trouvait au milieu de la pièce avec son meilleur ami, entouré par un nombre considérable de filles. Elle ne put empêcher la jalousie de se manifester au fond d'elle, et détourna immédiatement le regard. Après tout, elle était en colère contre lui.

-Ca ne va pas Lil' ?

Remus s'était levé, et se trouvait à présent assis sur l’accoudoir du fauteuil où était assise sa meilleure amie.

-Bien sûr que si ! Et si on allait remplir nos verres ? Proposa-t-elle.
 
Ils se dirigèrent tous deux vers le bar. Remus s'empara d'une bouteille, et versa son contenu dans le verre de sa meilleure amie.

A priori, en tant que préfets-en-chef, James Potter et Lily Evans auraient dû interdire ce genre de rassemblement. Par-dessus tout, ils auraient dû interdire la présence de boissons alcoolisées. Mais aucuns des deux n'avait eu le coeur de mettre fin à cette petite soirée en l'honneur de la victoire de leur équipe de Quidditch.

Lily et Remus regagnèrent leurs places peu de temps après, et la jeune fille se perdit dans la contemplation du feu, laissant ses pensées vagabonder. Elle resta comme ça une quinzaine de minutes, avant d'être interrompue.

-Tu es toujours fâchée?

Elle ferma les yeux, inspirant profondément.

-Un peu, avoua-t-elle.

-Et si on allait faire un tour ? 

-Tu ferais mieux de rester ici. Tes groupies seraient sûrement très déçues, si tu t'éclipsais.

Le ton de la rouquine était désormais sec, et elle appuya ses paroles d'un sourire entendu.

-Oh, je pense qu'elles se contenteront de Sirius ! Allez viens !

Il la tira par le bras, et elle se laissa faire, résignée. De toute façon, elle n'avait pas la force de résister.
End Notes:
Voilà pour le chapitre 24!

Des idées pour la suite? J'ai comme l'impression qu'il serait temps de les mettre ensemble.. Mais j'hésite encore... Le chapitre suivant s'appelle "Tu as bu, Evans?" J'attends votre avis sur ce chapitre avec impatience! A vos reviews!
Chapitre 25: "Est-ce-que tu as bu, Evans?" by Maddy
Author's Notes:
Sans plus attendre, je vous laisse lire le chapitre 25!

Guimauve garantie!
Les deux préfets-en-chefs se trouvaient à présent au quatrième étage, dans une salle de classe déserte. La jeune femme s'était assise sur une table, et semblait perdue dans ses pensées. Son homologue lui, se tenait debout devant elle, les mains dans les poches, et l'observait.

A vrai dire, il la trouvait toujours aussi belle. Ses joues colorées lui donnaient une mine éclatante, et ses cheveux roux retombaient de façon négligée devant son visage. Ses deux prunelles émeraudes elles, semblaient égarées.

Le jeune homme fronça les sourcils lorsqu'il vit sa condisciple pencher dangereusement vers l'avant. Il s'avança, la retenant par les épaules, et la maintint assise droite sur la table, vrillant ses deux billes chocolat dans ses yeux.

-Est-ce-que tu as bu, Evans ? 

-Juste un peu ! s'empressa-t-elle de répondre, avant de partir dans un léger éclat de rire.

James leva les yeux au ciel, et soupira. Lily quant à elle se mordit la lèvre inférieure, réprimant un sourire.

-Tu n'aurais pas dû, la réprimanda-t-il gentiment.

-J'avais simplement envie de me détendre, répondit la rouge et or en haussant les épaules. Et puis, si tu ne l'avais pas énervée, ça ne serait jamais arrivé!

-Moi ? Je t'ai énervée ? Demanda-t-il avec un ton innocent. Je ne vois vraiment pas de quoi tu veux parler.

-Oui toi ! D'abord, tu fais tout pour te faire tuer sur ton foutu balai, et ensuite, tu te permets de fricoter devant moi avec tes groupies de malheur !

Elle fronça les sourcils et balança ses pieds dans le vide rageusement. James la contempla une nouvelle fois, et sentit son ventre se retourner. Il l'aimait sincèrement, il n'y avait désormais plus aucun doute là-dessus. Il adorait la relation qui les unissait ces derniers temps, ce jeu du chat et de la souris, qu'ils avaient pratiqué toute l'année. Mais la vérité, c'est qu'il en voulait plus.

Il ne pouvait pas nier le fait qu'il avait essayé de la provoquer aujourd'hui, que ce soit sur le terrain de Quidditch, ou encore dans la salle commune. En réalité, il ne savait plus vraiment comme s'y prendre, comment la faire réagir, sans pour autant la brusquer. Il avait de toute évidence échoué, vu qu'elle se trouvait à présent devant lui, saoule, et en colère. 

-Je suis vraiment désolé, Lily. Je ne voulais pas t'énerver. C'est promis. Je ferais plus attention la prochaine fois. Et je t'assure que tu n'as vraiment pas de quoi être jalouse.

Elle se pinça les lèvres en rougissant.

-Je ne suis pas jalouse ! S'indigna-t-elle, manquant une nouvelle fois de tomber à la renverse tant elle s'agitait pour montrer son mécontentement. Tu dis vraiment n'importe quoi !

-Vraiment ? Demanda-t-il en haussant un sourcil, un petit sourire narquois s'étalant sur son beau visage.

-Parfaitement ! 

-Dans ce cas tu ne verras aucun inconvénient à ce que l'une d'entre elles dorme dans mon dortoir ce soir?

Le visage de la préfète-en-chef vira au cramoisi et ses yeux semblèrent se remplirent dangereusement. James savait qu'il venait de dépasser les bornes. Mais il avait envie de la pousser dans ses retranchements, de savoir ce qu'elle pensait vraiment. 

-Tu n'es qu'un abruti ! 

Elle sauta sur ses pieds, et contourna la table pour lui tourner le dos, rageuse.

-Lily..

-Va-t-en ! 

Il s'avança vers elle, prudent.

- Mon amour…

-Je ne suis pas ton amour ! S'écria-t-elle. Je suis simplement une de tes nombreuses conquêtes. Félicitations James, la brillante Lily Evans fait enfin partie de ton tableau de chasse. Maintenant va-t-en. Dégage de là. Va retrouver tes autres prétendantes, et laisse-moi tranquille.

Le rouge et or serra ses poings si fort que ses jointures blanchirent. Il avait voulu la pousser, voilà ce qu'il avait récolté. Après tout c'était bien mérité.

-Ce n'est pas ce que tu crois. Je ne t'ai jamais considérée comme appartenant à ce que tu appelles « mon tableau de chasse ». Il serait peut-être temps que tu t'en rendes compte. Tu es bien plus que ça. Je te laisse tranquille. Je n'aurais jamais dû aller si loin.

Il tourna les talons en direction de la porte, sentant son cœur tambouriner dans sa poitrine, comme si il menaçait d'exploser. Il posa sa main sur la poignée, et s'arrêta net. 

Le silence de la pièce était troublé par des reniflements fréquents, qui s'accompagnaient de sanglots étouffés. Elle pleurait. Il l'avait fait pleurer. Et il doutait de se le pardonner un jour. Lentement, il relâcha la poignée de la porte. Il resta immobile un instant, puis revint sur ses pas. 

Elle avait l'air si fragile, dos à lui, ses épaules voutées agitées par des tremblements incontrôlables. Il s'approcha d'elle, contourna la table, et se mit face à son homologue. Derechef, elle lui tourna le dos, posant ses mains en appui sur la table, ses cheveux retombant sur son visage. 

Sans un mot, il l'entoura de ses bras, et posa un baiser dans son cou. Elle se détendit imperceptiblement, laissant libre cours à sa peine. Il resserra son étreinte, et posa sa tête sur son épaule, ne voyant toujours pas son visage.

Lorsqu'enfin ses larmes s'atténuèrent, elle se retourna, plongeant dans les deux billes chocolat du préfet-en-chef.

-Je ne veux pas que cette fille dorme dans ton lit, murmura-t-elle.

-Ca ne sera jamais le cas. 

Il lui adressa un sourire tendre, qui réchauffa le cœur de la préfète-en-chef. 
* * *



-Mr Potter ?

Sirius balança un coup de pied à son meilleur ami, qui se releva en sursaut, le regard hagard, cherchant désespérément la cause de ce réveil soudain. Puis il croisa les yeux de son professeur de métamorphose qui semblaient lancer des éclairs, et compris la situation.

-Pardon ? Demanda-t-il.

-Est-ce-que vous pourriez me répéter la formule que je viens juste d'expliquer ?

James jeta un regard à son frère de cœur, qui griffonnait sur une page de son cahier, et tenta de déchiffrer ses pattes de mouche, sans succès.

-J'ai comme l'impression que la réponse vous échappe, Potter. Je retire dix points à Gryffondor. La prochaine fois que vous finirez votre nuit dans ma classe, ce sera une retenue. Me suis-je bien fait comprendre ?

Le jeune homme hocha la tête en serrant les dents, rageur. Il n'y était pour rien. Il croisa le regard désolé de son homologue.

Il avait passé la plus grosse partie de sa nuit sur le canapé, Lily pleurant à chaudes larmes dans ses bras. Il n'avait pas pu se résigner à aller se coucher, et à la laisser dans cet état-là, bien que ses muscles l'avaient atrocement fait souffrir. Il était resté là des heures, jusqu'à ce qu'elle s'endorme aux environs de quatre heure du matin.

Non, ce n'était vraiment pas de sa faute cette fois ci.
* * *


Le préfet-en-chef se trouvait à la bibliothèque, sur l'une des tables les plus reculées parmi les rangées. Il s'acharnait depuis bientôt deux heures sur son devoir de potions, bien décidé à obtenir un Optimal. 

Il ne la vit pas s'avancer vers lui, et s’arrêter au coin d'une rangée, hésitante. Il ne la vit pas non plus s’asseoir en face de lui en silence. 

Il sursauta néanmoins lorsque ses doigts fins se posèrent délicatement sur le dos de sa main, et releva prestement la tête, curieux. Qu'avait-elle de si important à lui dire pour venir le trouver ici ?

-Oui ?

Elle pencha la tête sur le côté, et l'observa un moment.

-Je suis désolée pour hier soir. Et désolée pour ce matin. C'est de ma faute si MacGonnagal t'a réprimandé. 

Elle fit la moue, contrariée.

-Il n'y a aucun problème, chuchota James en se penchant au-dessus de la table, pour qu'elle l'entende. Sérieusement, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, et ce ne sera sûrement pas la dernière. Ne te fais pas de soucis pour ça.

Il sembla à James que le soulagement venait d'envahir le visage de la préfète. Une drôle de lueur brillaient néanmoins dans ses yeux.

-Il y a autre chose ?

-Tu m'as manqué aujourd'hui ! souffla-t-elle en lui adressant un clin d’œil.

Le cœur du jeune homme rata un battement, et sa respiration s'accéléra. La jeune femme lui adressa un dernier sourire avant de prendre ses affaires, et de quitter la bibliothèque, le laissant seul avec ses pensées. 
* * *


-Il faut vraiment que tu trouves quelqu'un pour me remplacer ce soir ! 

Lily croisa ses bras sur sa poitrine, contrariée.

-Je ne veux pas que tu fasses ça !

-Je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. J'ai promis à Remus d'être toujours là pour lui, et ça sera le cas ce soir. C’est ton meilleur ami Lily… Tu ne voudrais pas que je le laisse seul ?

-Et si il t'arrive quelque chose ?

-Il ne m'arrivera rien, je fais ça depuis des années !

-Jusqu'au jour où...

Il l'embrassa, la coupant dans son plan.

-Jusqu'au jour où la charmante préfète-en-chef cessera d'être alarmiste et me laissera remplir mes obligations.

-Mais...

Il déposa un baiser sur son front, avant de filer vers le portrait.
- Attends-moi dans ma chambre, si tu le souhaites.
- Ce n’est pas autorisé… répondit-elle, interdite.
- Et ? Un ou deux sortilèges sur le lit, et personne ne s’en rendra compte. Je serais là à ton réveil ! cria-t-il avant de sortir.

-Je le déteste ! Hurla-t-elle en se jetant sur le canapé.
* * *


Lily Evans ne parvenait pas à s'endormir. Elle tournait et se retournait dans son lit, anxieuse. Au loin, elle entendait le cri du loup qui résonnait dans tout le parc. Elle eut un frisson et s'enroula un peu plus dans sa couverture. James allait vite revenir. Mais elle n’en saurait rien si elle restait dans le dortoir des filles. A pas feutrés, elle sorti de la pièce, descendit les escaliers, et les remonta de l’autre côté, vers les dortoirs des garçons. Elle jeta un sortilège d’insonorisation sur le lit de James, et ferma les rideaux du lit à baldaquin, le cœur battant.
* * *


James pénétra à pas feutrés dans sa chambre. Il était le premier à rentrer. Lui aussi, avait le cœur qui battait, et cela s’amplifia quand il vit les rideaux de son lit fermés. Il se changea rapidement, et s'allongea à côté de son homologue, prenant bien soin de refermer et sceller les rideaux. Ses cheveux étaient éparpillés partout autour d'elle, et formaient un halo flamboyant. Son visage était des plus sereins. 

Il effleura sa joue du revers de sa main, et un sourire s'étira sur les lèvres de la jeune femme. Elle entre-ouvrit les yeux, et sentit son cœur s'accélérer en croisant ceux du préfet-en-chef. Elle s'allongea contre lui et posa sa tête contre son torse, avant de se rendormir.

James caressa le dos de Lily un moment avant de tomber lui aussi dans un profond sommeil. Après tout, il l'avait bien mérité. 
* * *


La rouquine était sur le canapé de la salle commune des Gryffondors, mâchonnant une plume, tout en réfléchissant à son devoir de botanique. Elle se perdit dans la contemplation des flammes qui rougeoyaient dans la cheminée.

Ce fût un James Potter couvert de boue et épuisé qui fit son apparition peu de temps après. La pluie tombait en abondance dehors, et malgré ces conditions météorologiques abominables, il avait décidé de maintenir l’entrainement. Il monta prendre sa douche en trainant les pieds.

Alors qu'elle achevait son devoir, James s'installa à côté d'elle. Elle releva la tête, se sentant observée. Elle jeta un œil aux alentours, et lui fit signe de la suivre, dans un recoin de la salle commune, à l’abri des regards. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche, lorsqu'il entreprit de l'embrasser avec passion. Elle se laissa faire, mettant une main dans ses cheveux, et l'autre sur sa nuque, afin de l'approcher d'elle. 

Le jeune homme ne se fit pas prier, il l'attrapa par la taille, la collant contre lui. Leur baiser s'intensifia, et James dû s'arracher à son homologue afin de pouvoir reprendre sa respiration. Leur yeux s'accrochèrent, et il sut que c’était le moment. Il inspira profondément, avant de prendre la parole.

-Lily il faut que je te dise quelque chose.

Il vit ses prunelles s'assombrirent légèrement.

-Vas-y, lui intima-t-elle, inquiète.

-Je n'en peux plus d'être a quelques centimètres de toi et de ne pas pouvoir te toucher. Je n'en peux plus de me brûler les yeux en te regardant trop souvent. Je n'en peux plus de me cacher. Je n'en peux plus de me retenir de te dire que je t'aime. Je n'en peux plus.
Chapitre 26: "Bien joué, Sherlock!" by Maddy
James ne s'était pas formalisé du manque de réponse de Lily. Elle lui avait adressé un petit sourire, et il avait vu une étincelle briller au fond de ses yeux. Elle s'était penchée en avant, et l'avait embrassé tendrement, comme elle le faisait si bien, comme il aimait tant. Elle s'était contentée de ça, avant de se lever. Puis, lorsqu'elle avait atteint la première marche de l'escalier, elle s'était retournée, et avait murmuré:

- Ce sera notre petit secret.

Le préfet-en-chef n'avait pas insisté, comprenant parfaitement où elle voulait en venir. C'est vrai, il n'allait pas obtenir entièrement ce qu'il souhaitait. Mais après tout, il avait le principal. Elle était sienne. Et il ne la laisserait pas s'enfuir. C'est sur ces pensées que le jeune homme s'endormit, impatient de commencer la journée du lendemain.



* * *


En ouvrant les yeux ce matin-là, Lily Evans sentit une angoisse indescriptible l'envahir. Elle ferma les yeux un instant, afin de reprendre sa respiration, et se décida à se lever. Elle se dirigea vers la salle de bain, prenant au passage son uniforme plié, qu'elle avait mis sur la chaise la veille. 

James Potter lui, se réveilla avec le sourire aux lèvres. Il se remémora la façon dont son homologue l'avait regardé hier, interdite. Et cette façon si délicate, qu'elle avait eu de poser sa main contre sa joue, et de l'embrasser avec tendresse. 

Il était vrai qu'elle n'avait pas répondu à sa déclaration. Mais après tout, à quoi pouvait-il s'attendre d'autre ? Il s'agissait de Lily Evans, la fille la plus inaccessible de Poudlard, la fille qui avait passé sa vie à le repousser.

Finalement, sa témérité de la veille s'était soldée à ses yeux, d'un succès plus ou moins concluant. Ils n'avaient pas convenu de se mettre ensemble officiellement. Néanmoins, il apparaissait clairement que désormais, les préfets-en-chef s'accorderaient quelques moments d'intimité. « Quelques moments de couple », comme James les avait appelés hier, avant de se faire réprimander par la rouquine.


* * *


La jeune femme commençait à s'impatienter, assise sur un pupitre, les jambes croisées, dans une des salles de classe inutilisées qui se trouvaient proches de la salle commune. Ils n'avaient certes rien convenu la veille. Mais elle supposait fortement qu'il avait compris son insinuation. Par conséquent, elle l'attendait, désireuse de profiter quelques instants de son tout nouveau petit ami, en privé. 

Lorsqu'enfin il pointa le bout de son nez, il ne leur restait plus que quelques minutes avant le début de leur premier cours. Elle lui jeta un regard noir, au quel il répondit par un sourire charmeur, avant de l'attraper par la taille afin de l’amener contre lui. Elle mit sa tête dans son cou, et huma son parfum, avant de se reculer de quelques pas.

-Un vrai tombeur ! Commenta-t-elle, railleuse, avant de prendre la direction de la porte.

Il la rattrapa en quelques enjambées, lui prit le bras, et lui fit faire volte-face, avant de l'embrasser avec passion.

-Je te retourne le compliment, Evans. Fais attention à ne pas trop te faire draguer, ou ton petit ami risque de débarquer, lui susurra-t-il en insistant sur la dernière phrase.

Puis il la dépassa et quitta la salle de classe, sous le regard agacé de la rouquine. Il ne perdait rien pour attendre.
* *


Cela faisait maintenant une bonne dizaine de minutes qu'il l'observait. Et ce qu'il voyait ne lui plaisait pas du tout. Elle semblait dans un autre monde, les yeux perdus dans le vide, un sourire niais collé sur le visage. Par moment, elle jetait des regards discrets vers la gauche, puis se détournait, en rougissant légèrement.

Severus Rogue, tout en continuant de l'observer, coupa rageusement ses racines avant de les balancer dans son chaudron. Il sentait que quelque chose avait changé. Et cela le mettait hors de lui. Comment ce petit prétentieux s'était-il débrouillé pour parvenir à ses fins ? 

James Potter pris un morceau de parchemin, y griffonna quelques mots, la plia, et la fit voleter vers la préfète-en-chef, dont le visage se ferma instantanément. Elle le chiffonna, et se retourna avec une lenteur démesurée.

Le Serpentard sursauta en croisant les émeraudes de son ancienne meilleure amie. Lentement, elle articula une phrase silencieuse qu'il identifia comme « mêle-toi de tes affaires et arrête de m'espionner », puis elle fit volte-face, sa chevelure rousse voltigeant derrière elle.

Le sourire triomphal qui s'afficha sur le visage du préfet-en-chef manqua de peu de le faire sortir de ses gongs. Il lui jeta un regard noir, avant de retourner à sa potion d'enflure. 


* * *


-Tiens, mais c'est notre petite préfète !

Lily accéléra le pas en serrant ses livres contre sa poitrine, bien décidée à ne pas se laisser impressionner.

-Eh oh, chevelure de feu, c'est à toi que je parle!

La jeune fille soupira, résignée.

-Tu n'as personne d'autre à aller embêter, Peeves ?

L'esprit frappeur virevolta dans les airs en rigolant.

-Tu cours rejoindre l'ami Potter ? 

Lily bifurqua dans un couloir, prête à rallonger son chemin pour peu qu'elle puisse se débarrasser de ce maudit esprit. Elle se faufila derrière une tapisserie, et grimpa les escaliers étroits qui se trouvaient derrière.

Peeves, heureux d'avoir réussi à emmener la préfète où il le souhaitait, fila à toute allure vers la sortie du passage secret, impatient de voir le résultat de son mauvais coup.

La préfète-en-chef s'étonna lorsqu'elle constata qu'elle était désormais seule. Fière de s'être débarrassée de lui, elle accéléra le pas, pressée de regagner ses appartements.

Le cri qu'elle poussa lorsqu'elle reçut sur la tête le seau rempli de matière visqueuse préparé tout spécialement par l'esprit frappeur fût si aigu, qu'on l'entendit deux étages au-dessus.

-Tu n'es qu'un abominable …

-La petite préfète en a plein la tête, le pauvre Potter ne pourra pas lui conter fleurette, elle était toute guillerette la petite préfète, jusqu'à ce qu'elle sorte de sa cachette ! Chantonna Peeves, tandis que la rouquine s’égosillait contre lui.

-Qu'est-ce-qui se passe ici ?

Lily, les cheveux emmêlés et le regard noir se retourna vers le nouvel arrivant, prête à en découdre avec le premier rigolo qui s'aviserait de se moquer d'elle.

-Lily ?

Les épaules de la jeune fille s’affaissèrent lorsqu'elle vit son homologue.

-Il ne manquait plus que ça, marmonna-t-elle.

-Tout va bien ?

-Oh oui, à merveille Potter, comme tu peux le constater. 

James esquissa un sourire. Furieuse, elle le poussa, tachant au passage sa chemise, et fila vers la salle commune des rouge et or.

-Toi, gronda James en direction de l'esprit frappeur, ne recommence jamais un coup pareil. Ou tu risques de le regretter amèrement.

Peeves grimaça, se remémorant de toute évidence un mauvais souvenir. Il s'en alla, vexé. 

James sortit le parchemin qui se trouvait dans sa poche, et murmura , satisfait, en maintenant sa baguette au-dessus « méfait accompli », avant de prendre la même direction que son homologue.


* * *


-Lily ouvre moi!

-Dans tes rêves !

Le jeune homme se laissa glisser contre la porte de la salle de bain des préfets, lasse.

-Très bien, dans ce cas, je vais attendre patiemment que tu daignes ouvrir cette fichue porte. Je te préviens Evans, ma patience n'a pas de limite !

De l'autre côté de la porte, la rouquine ne put s'empêcher de sourire. Elle admira son reflet dans le miroir appréciative.

-James ?

Elle attrapa sa baguette sur le rebord du lavabo, et l'agita, déverrouillant la porte.

-Je peux savoir ce que tu fabriques ?

Il la regarda de haut en bas, stupéfait, et fronça les sourcils.

-Une robe ?

Elle hocha la tête.

-Mais pourquoi ?

Il la regarda rougir et contempler ses pieds, hésitante.

-Tu m'avais dit qu'on ferait quelque chose de spécial ce soir, et je me suis dit que pour l'occasion..

James fit quelques pas, et la prit dans ses bras avant de l'embrasser. Un petit rire lui échappa, et il l'écarta doucement.

-Ta tenue n'es absolument pas adaptée à notre activité de ce soir, commenta-t-il.

Il vit son regard s'assombrir, et s'empressa de se rattraper.

-Néanmoins, tu es magnifique Lily. Mais s'il te plait, va enfiler une tenue confortable et une paire de tennis. Je suis sûre que tu vas adorer.

Déçue, elle traina des pieds pour re-rentrer dans la salle de bain.

-Arrête de râler! Railla James en l'entendant bougonner.

Lorsqu'enfin elle ressortit, il l'attrapa par la main et la tira vers le hall d’entrée.

-James, ne me dit pas que..

-Fais-moi confiance pour une fois.

-Le couvre-feu est passé! S'indigna la préfète-en-chef.

Le jeune homme fit la sourde oreille, maintenant toujours sa main dans la sienne, et parcourant les couloirs. Arrivé aux escaliers qui menaient au hall, il lâcha la main de son homologue et sortit un vieux parchemin. Intriguée, Lily jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.

-« Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises » chuchota-t-il.

Sous les yeux stupéfaits de la rouquine se dessina le plan de Poudlard et de son parc. James rajusta ses lunettes, et fronça les sourcils, concentré.

-D'où est-ce-que ça sort ? 

Il releva la tête un instant, et la contempla avec un petit sourire mutin.

-Secret de maraudeurs, se contenta-t-il de répondre en agitant la main nonchalamment. Rusard et son abominable bestiole sont au quatrième. On peut y aller.

Il glissa une nouvelle fois le parchemin dans son sac et descendit les escaliers en direction des grandes portes. Lily sentit son angoisse s'accentuer, mais le suivit sans un mot.

Le froid qui régnait à l'extérieur la fit instantanément frissonner. Elle accéléra le pas et s'accrocha au bras de James.

-Ce n'est pas un temps adéquat pour une balade au clair de lune, Potter.

-Nous n'allons pas faire une balade au clair de Lune.

Il se dirigea vers la forêt interdite, et son homologue s'arrêta, le retenant par le bras.

-Hors de question, siffla-t-elle. 

-Je t'ai dit de me faire confiance, s'impatienta le rouge-et-or. Tu ne risques absolument rien.

Non sans lui avoir jeté un nouveau regard noir, elle lui emboita le pas, et ils pénétrèrent dans les sous-bois éclairés par la lueur de la lune. Une désagréable sensation de déjà vu s'insinua lentement dans le corps de la préfète, et elle se crispa, se remémorant avec douleur sa dernière visite dans ce lieu sordide. 

James, qui avait senti le changement de comportement de la rouquine, passa son bras autour de ses épaules, et l'attira à lui. Quelques mètres plus loin, l'obscurité s'accentua.

-Lumos, prononça James, en maintenant fermement sa baguette devant lui.

Lily rabattit le capuchon de sa cape, et resserra son écharpe, gelée.

-C'est encore loin ? Le questionna-t-elle.

-Non, on y est presque.

Elle plissa les yeux en distinguant de la lumière un peu plus loin. Lorsqu'enfin ils arrivèrent, Lily s'émerveilla.

Ils se trouvaient dans une petite clairière éclairée par la lumière de la lune. La neige recouvrait partiellement le sol, et des petits buissons entouraient l'endroit. Dans un coin, elle remarqua une souche, qui semblaient avoir été posée la de façon volontaire. 

James l'y entraina et la força à s’asseoir. Il détacha sa cape et la lui mit sur les épaules, avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

-Je reviens dans quelques minutes. Surtout ne prend pas peur. Il fallait vraiment que je te montre ça.

Il s’éclipsa dans la forêt, et le silence tomba. Lily regarda autour d'elle, tout en pianotant avec ses doigts sur ses jambes. Elle sentit une certaine excitation monter en elle, mêlée à de l'inquiétude. Qu'avait-il encore bien pu préparer ? Elle se leva et explora son environnement.

Un craquement suspect provenant de sa gauche se fit entendre, et elle dégaina instinctivement sa baguette, tout en reculant de quelque pas. Elle aperçut deux yeux qui la fixait, et sentit son cœur s'emballer.

Doucement, l'animal s'avança, sortant peu à peu de l'obscurité. La bouche de la préfète s'entrouvrit légèrement sous le coup de la surprise que lui asséna cette rencontre. L'animal s'immobilisa, plantant ses prunelles dans celles de l'humaine qui lui faisait face.

Lily recula encore un peu, désireuse de mettre un peu de distance entre cette chose et elle. Elle trébucha sur la souche qui se trouvait derrière elle, et se retrouva assise par terre, tétanisée. 

La bête s'approcha et posa son museau contre sa main écorchée, et Lily sursauta. Elle le regarda une nouvelle fois, et un peu plus rassurée, le caressa avec précaution le long de l'encolure. Il ferma les yeux satisfait.

La préfète des rouge-et-or se leva, et continua à flatter l'animal un moment. Un sourire se dessina sur son visage lorsqu'il la lâcha, et un petit rire s'échappa de ses lèvres.

-Tu es magnifique, lui assura-t-elle. Je ne savais pas qu'il y avait des cerfs dans cette forêt.

L'animal la regarda à nouveau, et le cœur de Lily rata un battement. Un détail venait d'attirer son attention, et elle n'arrivait plus à se détacher de cette contemplation. 

Doucement, elle dessina le contour des yeux de l'animal du bout des doigts, suivant cette étrangeté du pelage, qui donnait l'impression qu'il portait des lunettes. 

Elle se mordit la lèvre inférieure, signe de réflexion intense.

-James ? 

Le cerf recula alors et la fixa. En un clin d’œil, le jeune homme était réapparut devant elle, un sourire fier sur le visage.

-Bien joué, Sherlock, commenta-t-il, railleur.
End Notes:
Et voilà pour le chapitre 26!

Dans les prochains épisodes... Des mangemorts, et de l'amour à foison ! A très bientôt!
Chapitre 27: l'Ordre du Phénix by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à toutes et à tous!

Dans ce chapitre je remet l’accent sur l'intrigue liée à Voldemort.

Bonne lecture!
Lily, assise dans le fauteuil qui faisait face au bureau directorial ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil fréquents à son homologue qui se tenait non loin de là, dos elle, le regard errant dans le parc de Poudlard. Il était immobile, ses mains fermement appuyées sur le petit rebord en pierre. Elle l'entendit soupirer longuement.

- James ?

Il s'autorisa un regard vers elle, puis sans répondre, retourna à sa contemplation. La rouquine fronça les sourcils et se leva, le rejoignant en quelques enjambées. Elle passa ses bras autour de sa taille, et appuya sa tête contre son dos.

- Tout ira bien. On finira par s'en sortir.

Le silence s'installa une nouvelle fois, leurs deux respirations résonnant à l'unisson dans la pièce circulaire. Le professeur Dumbledore leur avait fait parvenir un peu plus tôt dans la journée un parchemin, les convoquant tous les deux dans la soirée. Les deux préfets-en-chef n'avaient aucun doute quant à la discussion qui allait suivre, dès que leur directeur ferait son apparition.

La situation de l'Angleterre et des pays voisins s'était largement dégradée au cours des deux derniers mois. Le mois de janvier allait prochainement s'achever, et les meurtres et autres catastrophes ne cessaient d'augmenter, si bien que le ministre de la magie avait été contraint d'en informer son homologue moldu. Bien que Poudlard reste un des derniers endroits sûrs, les élèves n'étaient pas étrangers aux évènements extérieurs, et chacun avait pleinement conscience de la guerre qui faisait rage hors des murs de l'école. 

- James, Lily, les salua poliment leur directement en entrant dans la pièce. 

Ils se retournèrent tous deux pour lui faire face, et furent étonnés de constater qu'il n'était pas seul. Le professeur MacGonnagal et deux autres adultes dont ils ne connaissaient pas le nom étaient également présentq.

- Je vous présente Fabien et Gideon Prewett. Ils étaient élèves à Poudlard peu avant que vous n'arriviez. Ce qui va se dire dans ce bureau ce soir est strictement confidentiel, continua Dumbledore. Des vies pourraient être mises en danger si vous parlez de cela à qui que ce soit.

Tout en leur jetant un regard appuyé, il fit apparaitre d'un coup de baguette des fauteuils supplémentaires, et chacun prit place autour du bureau.

- J'ai déjà évoqué avec vous deux l'existence d'une organisation appelée l'Ordre du Phoenix, n'est-ce-pas?

Ils hochèrent la tête, et Lily vit James serrer les poings à ce souvenir.

- Cette organisation secrète regroupe toute sorte de sorciers désireux de lutter contre le seigneur des ténèbres et ses partisans. Il nous est clairement apparu cette année que le mage noir ne se contentait plus de recruter ses mangemorts parmi les sorciers expérimentés, mais qu'il embrigadait également des élèves de notre propre école. Les rangs de son armée grossissent de jour en jour, et leur influence sur le monde sorcier n'en est que renforcée. Le combat final se rapproche, la guerre va faire rage, il est désormais inutile de le nier. La vérité, poursuivit Dumbledore, c'est que Poudlard n'est plus un lieu aussi sécurisé qu'avant. J'ai bien peur que cette infiltration intérieure, qui provient en grande partie de la maison de Serpentard, ne nous cause bien des soucis. De nouvelles règles vont être mises en place, réduisant les sorties au maximum. La dernière sortie à Pré-au-Lard est prévue demain, et il n'y en aura pas d'autres avant au moins un mois. En tant que préfets-en-chef, je vous demanderais de multiplier les rondes. Le couvre-feu va être avancé, ce qui veut dire que vos responsabilités vont augmenter : il va falloir réunir les préfets, afin de mettre en place un nouveau planning.

- Ce sera fait dès demain, assura Lily.

- Ce n'est pas tout, ajouta le vieil homme. 

Imperceptiblement, l'atmosphère changea. MacGonnagal laissa échapper un sourire, et Fabien et Gidéon se redressèrent. Lily plongea son regard dans les billes chocolat du rouge et or, et il lui prit la main, rassurant.

- Nous voudrions vous compter dans nos rangs. En temps normal nous ne recrutons jamais des élèves qui n'ont pas fini leur formation. Mais la fin de l’année va arriver à grands pas, et vous êtes très certainement les plus brillants de votre génération. Nous avons besoin de vous. James, tes talents de duelliste hors pair et ta connaissance des sang-purs nous seront d'une utilité indéniable. Quant à toi Lily, ton intelligence et tes connaissances magiques seront un outil précieux. Si j'ai fait venir Fabien et Gidéon, c'est pour qu'il puisse en parler avec vous, peut-être même réduire vos angoisses. Je tiens à vous préciser qu'au moment même où vous rentrerez dans l'Ordre du Phénix, vous deviendrez les cibles privilégiées du seigneur des ténèbres.

- C'est déjà le cas, se contenta de répondre Lily. Je suis une née moldue, je fais partie de ces personnes que l'on traque ces derniers temps. Si j'étais hors de Poudlard, on m'aurait déjà capturée et torturée, peut-être même tuée. Je veux en être. Je veux me battre. Je veux défendre cette cause, et me battre contre les forces du mal pour avoir un avenir meilleur.

James la regarda comme si il ne l'avait jamais vue. Il lui connaissait beaucoup de courage, mais cela allait au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer. Elle voulait se battre ? Sa petite Lily voulait se battre ? Comment allait-il supporter de voir ce petit bout de femme affronter les mangemorts ? La réponse s'imposa clairement dans son esprit: il ne le supporterait pas. Il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle. Et il savait qu'elle venait de s'engager dans un combat qui lui couterait peut-être la vie. Non, c'était impossible. Il allait la maintenir en vie. Il allait la protéger, corps et âme. Et lui aussi allait se battre pour leur assurer un avenir meilleur et libérer le monde sorcier de l'emprise de ce mage noir. 

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que tous les regards avaient convergé vers lui. Lorsque enfin il releva la tête, son expression était déterminée :

- J'accepte. Je veux faire partie de l'Ordre du Phénix. Néanmoins j'ai une condition à cela.

Le regard du directeur se fendit d'un sourire amusé.

- Je veux être séparé le moins possible de Lily. Je veux que nos missions soient un maximum communes afin de pouvoir veiller sur elle.

- Je me doutais bien que tu allais me demander cela James. C'est pour cela également que j'ai fait venir Gidéon et Fabien. Ils sont frères, très fusionnels, et ont intégré l'ordre il y a quelques mois déjà. 

- Nous avons fait la même demande que toi, répondit Gidéon, suite à l’invitation de Dumbledore à prendre la parole. Nous voulions nous battre, à condition que ce soit aux côtés de notre frère. On se sentait invincibles ensemble. Bien sûr, ce n’est pas le même type d’amour, que toi et Lily. Mais finalement, nous nous sommes rendus compte qu'il était très compliqué d'agir en ayant une personne que l'on aime à nos côtés. Ton esprit est tellement obnubilé par l'autre, tu te préoccupes tellement de sa sécurité, que tu en oublies le plus important. En plus de cela, nos compétences sont très différentes. Finalement, l'ordre a fini par nous donner des missions séparées. Evidemment, ça arrive qu’on se retrouve sur certaines missions. Mais les seuls moments où l'on se retrouve finalement, ce sont pour les combats. On a fini par s'y habituer avec le temps. 

Lily compris le message que cherchaient à lui faire passer les deux frères

- Nous rediscuteront de tout cela plus tard, les informa Dumbledore. Il est temps pour vous de regagner vos dortoirs, il se fait tard. 

Les deux préfets-en-chef se levèrent et se dirigèrent vers la porte.

- Je compte sur vous, déclara Dumbledore, alors qu'ils commençaient à descendre les escaliers.


* * *



Lorsque la rouge et or se réveilla le lendemain, elle sentit les bras de James fermement entourés autour de sa taille. Il fallait vraiment qu’ils arrêtent de se retrouver dans le dortoir de James : c’était de plus en plus fréquent, et de plus en plus dangereux. Ils allaient finir par se faire prendre. Mais depuis son attaque, c'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour lutter contre ses terreurs nocturnes.

Il raffermit sa prise en la sentant bouger contre lui, et elle ouvrit les yeux pour le regarder. Il avait le visage fermé et fixait le plafond, perdu dans ses pensées. Lily commençait à s'en inquiéter : cette attitude était de plus en plus fréquente chez le capitaine de Quidditch, et ne laissait présager rien de bon. Elle lui caressa doucement la joue, et il ferma les yeux, savourant ce contact.

-Bien dormi ?

-Pas vraiment, répondit-il

-James, tu vas te rendre malade à force de te faire autant de soucis.

-Je ne peux pas ne pas m'en faire, se contenta-t-il de répondre. 

Elle se redressa pour lui faire face, et lui déposa un baiser sur le front.

-Je sais. Mais essaye de profiter des moments présents. Allez viens, lui intima-t-elle en se levant. On doit se préparer pour aller à Pré-au-Lard. Je te promet que l'on fera tout ce que tu voudras une fois là-bas !

Elle manqua de regretter ses paroles en voyant le petit sourire mutin qui fit son apparition sur le visage de son homologue.


* * *


C'est bien emmitouflés que les deux préfets-en-chefs arrivèrent à Prð-au-Lard en début d'après-midi. Le soleil avait beau être présent, les températures restaient très fraiches. Après avoir fait quelques courses, James et Lily décidèrent de se rendre aux Trois Balais. Lorsqu'ils pénétrèrent dans le pub, la rouquine aperçu son meilleur ami en compagnie de Sirius Black, et ils se dirigèrent vers eux afin de s’asseoir à leur table. Rémus s'empara immédiatement de la main de sa condisciple et la serra doucement.

-Comment vas-tu Lily ? On ne vous voit plus beaucoup ces derniers temps avec James.

Et pourtant, James et elle n’avaient jamais été aussi proches d’eux, la nuit notamment.

-Ne te fais pas de soucis, tout va très bien déclara-t-elle en rougissant légèrement, ce qui n'échappa à aucun des trois garçons. On a beaucoup de travail en ce moment en tant que préfets-en-chefs. Dumbledore veut que l'on renforce la sécurité, en multipliant les rondes, en avançant le couvre-feu.. Enfin tu vois quoi !

Un franc sourire apparu sur le visage de James. Son excuse n'était pas si mauvaise, mais Lily Evans ne savait définitivement pas mentir. Néanmoins, Remus Lupin ne sembla pas lui en tenir rigueur.

-Oui je comprends. En plus avec les ASPIC qui se rapprochent à une vitesse ahurissante, tu ne dois pas avoir une minute à toi !

Elle hocha la tête en signe d'affirmation et lui adresse un petit sourire.

-Je suis désolée Remus. Je te promets de passer te voir plus souvent. Tu me manques, mine de rien et..

Elle fut coupée dans son élan lorsque son regard accrocha celui d'un inconnu qui s’apprêtait à sortir du bar et qui avait rabattu la capuche de sa cape. 

-Est-ce-que tout va bien ?

En entendant la question du Lycanthrope, James se tourna vers son homologue, et suivit la direction dans laquelle semblait pointer le regard de la rouquine. Au moment où il posa son regard sur l'homme en question, ce dernier se décida enfin à sortir du pub. A nouveau, le jeune homme se tourna vers la préfète-en-chef qui n'avait pas bougé et qui était restée muette.

-Lily ? L'interpella-t-il inquiet sans pour autant obtenir de réponse.

Il se déplaça sur la banquette de façon à être collé à elle, et pris ses mains dans les siennes. Voyant qu'elle ne réagissait toujours pas, il se pencha vers son oreille :

-Lily. Tout va bien. Je suis là, murmura-t-il doucement.

Elle sembla se réveiller et l'enlaça, la respiration saccadée.

-Mais qu'est-ce-qui se passe encore ? Tempêta Sirius en entendant le vacarme qui régnait dehors. On ne peut pas être tranquille cinq minutes ?

-Les mangemorts, souffla Lily

-Qu'est-ce-que tu viens de dire ? 

-Ce sont les mangemorts. Le type qui vient de sortir du bar.. Je pourrais jurer que c'était Lucius Malfoy.

Elle se leva et sortit sa baguette. 

-James on doit y aller. Ils ont besoin de nous.

Le jeune homme la suivit et ils se précipitèrent dehors, suivis par Remus et Sirius. Ce qu'ils virent les cloua sur place.

Une dizaine d'hommes portant le masque des mangemorts s'avançaient dans la ruelle autrefois paisible, lançant des maléfices à tous ceux qui avaient le malheur de trouver sur leur chemin. Peu de gens avait pris la décision de se battre, et la majorité tentait désormais de fuir. Le propriétaire de la tête de sanglier semblait avoir décidé d'en découdre avec les assaillants, et accompagné de trois ou quatre sorciers, il tentait de lutter contre la pluie de sortilèges qui s'abattait sur le petit village.

-Remus ! S'écria Lily.

Il se retourna vivement vers elle, à l’écoute.

-Essaye de faire évacuer au plus vite les plus jeunes vers Poudlard. Trouve les préfets et dis leur de veiller à leur évacuation et à leur sécurité.

Elle s'avança dans la ruelle d'un pas décidé, fonçant droit vers les combats. James mit un peu plus de temps à réagir.

-Expecto patronum! Prononça-t-il. 

Lorsque le cerf argenté apparut devant lui, il reprit la parole :

-Va dire à Dumbledore que Pré-au-Lard est attaqué.

L'animal partit vers Poudlard.

-Prêt frérot ? Le taquina Sirius Black

-Prêt.

Ils se lancèrent tous les deux dans les combats, espérant que les renforts ne tarderaient pas. De loin, James pu apercevoir la chevelure rousse de la préfète en chef, qui semblait en plein combat avec un mangemort donc le capuchon était tombé. Le sang de James ne fit qu'un tour lorsqu'il vit de qui il s'agissait.

-Tiens tiens tiens, mais c'est notre chère amie Evans la Sang-de-bourbe!

-Stupéfix! hurla la jeune femme

Un rire froid s'échappa des lèvres de Lucius Malfoy.

-La leçon de la dernière fois ne t'a pas suffit ? Il m'avait pourtant semblé t'avoir administré une bonne correction.

-Un coup de chance! s'écria-t-elle en se déplaçant sur la droite.

-Je ne pense pas.. Expelliarmus!

-Protego!

-Endoloris!

Une nouvelle fois, la préf ète-en-chef se retrouva clouée au sol, ses cris fendant l'air de Pré-au-lard. James qui combattait non loin de là ne put retenir une grimace en l'entendant. Il la chercha du regard, sans résultat.

-Allez relève toi! s'écria le mangemort. Je n'ai pas fini de jouer avec toi.

Péniblement, elle se redressa, prenant appui sur une vieille bâtisse. Son cerveau se mit à réfléchir à toute vitesse. Elle était trop prévisible. Voilà où était le problème.

-Endolo..

"Confundo" pensa-t-elle tout en se concentrant sur sa cible, qui sembla tout d'un coup désorientée. Elle profita de sa confusion pour le stupéfixer, et il s'effondra à terre.

-Ne me sous estimez pas, Mr Malfoy. J'ai beaucoup plus de capacités que ce que vous ne semblez m'en attribuer.

Elle fit volte-face et rejoignit la rue principale, où les mangemorts semblaient être sur le point de perdre. Elle croisa le regard de James Potter et lui adressa un sourire franc. Ce dernier s'empressa de venir vers elle, laissant Sirius en finir avec le mangemort déjà mal en point qui leur servait d'adversaire. Il la serra dans ses bras, soulagé.

-Je suis fier de toi, Lily. Lui murmura-t-il alors que les combats prenaient fin, et que des bruits de transplanage résonnaient un peu partout.
End Notes:
Voilà voilà :)

Des avis ? A très bientôt!
Chapitre 28: "Tout ce que je fais, c'est pour toi Lily!" by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous !

> Voici le chapitre 28,un chapitre transitoire,dans lequel je m'intéresse un peu plus au personnage de Rogue.

Bonne lecture!
Essoufflé et appuyé contre le mur d’une vieille bâtisse, le jeune homme ne put retenir une grimace de dégoût en apercevant les préfets-en-chefs, dans les bras l’un de l’autre. Il jeta un coup d’œil dans la rue principale, en prenant bien garde de rester dissimulé dans la ruelle dans laquelle il se trouvait. Les aurors venaient de débarquer, ce qui ne signifiait absolument rien de bon. Il laissa échapper un soupir, blasé. Peu lui importait qu’on le trouve ici, baguette en main. Personne ne l’avait vu se battre auprès des mangemorts. Il n’aurait qu’à prétexter avoir été blessé en essayant de se défendre contre les fidèles du Seigneur des ténèbres.

Il se laissa glisser le long de la paroi et ferma les yeux, tentant d’apaiser les battements frénétiques de son coeur. Rien ne s’était passé comme prévu aujourd’hui, et il était désormais dans une posture peu confortable. Son maitre ne manquerait pas de le punir. Et tout ça à cause de cet abruti de Potter et de ses acolytes. Le vert et argent serra les poings, rageur. Ses pensées se dirigèrent immédiatement vers son ancienne meilleure amie.

Lily… Elle ne comprendrait décidemment jamais. Tout ce qu’il faisait, depuis le début de l’année, c’était pour elle. Pour la protéger. Il espérait qu’en se rapprochant du mage noir, qu’en devenant un de ses fidèles, en accomplissant avec brio ses missions, il parviendrait à l’épargner, à demander une faveur en quelque sorte. Comme il avait été idiot de penser qu’il pourrait y arriver. Après tout, il n’était encore qu’un élève, et avait peu d’influence. Comment aurait-il pu surpasser des sorciers matures et issus de familles si puissantes ? Il n’était qu’un pion de Voldemort, contrairement à eux.

Il ne put s’empécher d’avoir un sourire désabusé en repensant à Lucius Malfoy, agenouillé auprès de son maître, suppliant. Il avait été épargné, lui. Après tout, les Malfoy étaient une famille puissante, et Lucius avait bien d’autres manières de se rattraper. L’épisode de la salle sur demande n’était qu’une erreur, sa première erreur de toute évidence. Mais Severus lui, n’avait pas eu cette chance. Le jeune homme grimaça en repensant aux nombreux doloris qu’il avait subis, sur le marbre froid du manoir Malfoy. C’était lui qui avait failli à sa mission. C’était lui qui avait été puni. L’injustice de la situation le frappa de plein fouet, mais il n’eut pas le temps de s’insurger plus longtemps.

Qu’est-ce-que c’était ? Des bruits de pas ? Le jeune homme se redressa vivement, plissant les yeux pour tenter de discerner ce qui se tramait. Il recula de quelques pas, peu désireux de se trouver si proche d’un potentiel danger. 

- Que faites-vous là jeune homme ? 

Severus soupira en voyant le vieil auror devant lui. Il n’avait plus qu’à jouer la carte de l’élève terrorisé.


***


- Lily très chère, vous êtes absolument ravissante !

Elle se contenta de lui adresser un sourire poli avant de s’éloigner. Le professeur Slugorhn, malgré les évènements récents, avait absolument tenu à maintenir sa soirée. Lily avait accepté l’invitation par pure politesse, peu désireuse de se retrouver harcelée par son professeur de potions. Elle avait proposé à James de l’accompagner mais il avait décliné. « Soirée entre maraudeurs » oblige.

La préfète-en-chef s’était arrêtée dans un coin de la salle, à l’abri de la foule, et semblait perdue dans ses pensées. James disait que c’était de plus en plus fréquent ces derniers temps, mais elle n’y prêtait pas attention. Elle avait besoin parfois de se couper de la réalité, et ses pensées lui offraient un refuge idéal. Bien sûr, elle finissait toujours par être dérangée. On agitait une main devant ses yeux, on la secouait légèrement, ou on lui lançait un petit « tout va bien ? » anxieux, auquel elle répondait par un sourire et une geste nonchalant de la main, tentant de dissiper les inquiétudes de ses amis. 

L’année avançait à une vitesse folle. Bientôt, ils passeraient tous leurs ASPICS et se retrouveraient dehors avant même d’avoir eu le temps de dire « Quidditch » Elle soupira. Bien sûr, il ne faisait aucun doute qu’elle pourrait avoir une carrière brillante, compte tenu de ses résultats. Mais était-ce vraiment ce qu’elle voulait ? Ces derniers temps, elle n’était plus sûre de rien. Après tout, tout était différent maintenant. Ne valait-il pas mieux profiter de la vie en ces temps de guerre, plutôt que de s’enfermer dans un bureau ? 

Et puis, il y avait James. Voilà ce qui lui avait sauté au visage ces dernières semaines. Elle n’était plus seule. Elle faisait désormais partie d’un tout et devait agir en connaissance de cause. Un mince sourire se dessina sur son visage, qu’elle s’empressa bien vite de faire disparaitre. Jamais, elle n’aurait imaginé qu’une telle relation la lierait un jour à James Potter. 

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas le regard ébène qui s’était posé sur elle. Elle ne vit pas non plus le jeune homme avancer vers elle, l’air déterminé. Si bien que lorsqu’il surgit à côté d’elle, elle ne put retenir une exclamation, dans laquelle se mêlait horreur et surprise.

Son regard était froid et déterminé.

- Je peux te parler ?

- Non.

Elle amorça un mouvement pour s’éloigner mais il s’empara de son bras, la maintenant fermement.

- Ecoute-moi bien. Il est hors de question que je te laisse filer cette fois ci. Alors soit tu coopères et tout se passe très bien, soit tu refuses, et je n’hésiterais pas à employer la force pour te contraindre à me suivre.

Elle le considéra un instant, décontenancée. Allait-il vraiment faire un esclandre en plein milieu de la soirée de Slughorn ? Elle eut un petit sourire moqueur, qui n’échappa pas au vert et argent. Il se pencha vers elle, murmurant dans son oreille :

- Ne joue pas à la plus maligne avec moi Lily. Je t’ai déjà dit que j’étais passé maitre dans l’art des sorts informulés ?

Elle ne l’avait pas vu venir. Il avait fait glisser sa baguette le long de sa manche, et lui avait jeté un sort, la privant de sa voix. Le regard de la jeune fille se fit orageux, et son ancien meilleur ami leva les yeux au ciel, la poussant sans ménagement vers la sortie. Il l’attrapa par le bras, et la conduisit dans les cachots, jusqu’à une ancienne salle de cours, qui semblait abandonnée depuis des années. Il lui prit sa baguette, verrouilla la porte et se tourna enfin vers elle, la libérant de l’emprise du maléfice.

- Espèce d’abruti !

- Charmant, se contenta-t-il de répondre.

Elle le fusilla du regard furieux.

- Finissons-en ! Qu’est-ce-que je fais là ? Est-ce qu’il était vraiment nécessaire de me séquestrer ?

- On ne sait jamais, que ton grand ami Potter le chevalier servant décider de débarquer, se justifia le Serpentard en haussant les épaules.

- Severus je te jure que je vais..

Elle se stoppa net et plaqua ses deux mains devant sa bouche. Quelle gourde elle faisait ! 

- Comment est-ce que tu m’as appelé ?

- La ferme ! s’exclama-t-elle, folle de rage. 

La rouquine commença à faire les cent pas devant la porte de la salle.

- Ecoute, tout ce que je te demande, c’est de me laisser une nouvelle chance. Tout ce que je fais, c’est pour toi Lily.

- Pour moi ? s’écria-t-elle. JAMAIS je ne t’ai demandé de devenir un mangemort ! Tu as fait tes choix seuls et désormais tu refuses d’en assumer les conséquences. Voilà ce qui se passe !

- Tu ne comprends vraiment rien ! Si je l’ai rejoint, c’était pour pouvoir te protéger ! Ça ne devait pas se passer comme ça ! Toi aussi tu devais en être, toi aussi tu devais te battre à ses côtés, à mes côtés ! Et au lieu de ça, tu tombes dans les bras d’un sale petit arrogant et tu te mets délibérément en danger en te rangeant du mauvais côté !

- Tu te rends compte un peu des inepties que tu déblatères ? Le mauvais côté ? Mais je suis du côté du bien, du côté de la justice ! Tu t’es rangé auprès d’un mage noir complètement dérangé qui rêve de devenir maitre du monde et par-dessus tout, d’exterminer ce qu’il appelle les sangs-de-bourbes. Tu sais, les gens de MON espèce !

Elle avait hurlé la dernière phrase, y mettant toute sa haine. Elle faisait à présent face à Severus Rogue, livide. Elle tendit la main, furieuse :

- Rends-moi ma baguette. MAINTENANT !

Il s’exécuta, lentement. Elle s’en saisit rapidement et se dirigea d’un pas vif vers la sortie. Elle déverrouilla la porte et s’apprêta à sortir, lorsqu’elle se retourna :

- J’ai tiré un trait définitif sur notre amitié. Tu n’existes plus. Je te hais Severus Rogue.


***


- Patmol ! S’impatienta le préfet-en-chef.

Sirius Black ferma les yeux, inspirant une grande bouffée de fumée sur sa cigarette. Il posa lentement ses cartes sur le sol usé de la cabane hurlante, et s’empara de sa bouteille de bierraubeurre poussiéreuse afin d’en boire un peu. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres. Il était heureux qu’ils se soient retrouvés pour une soirée entre mecs, comme avant. 

- Fais pas cette tête de gnome renfrogné Cornedrue, on n’est pas pressés ! On a toute la nuit devant nous ! s’enthousiasma-t-il en lui lançant une nouvelle bouteille

- J’ai prévu de rentrer, avoua le préfet-en-chef en abaissant sa carte. Lily m’attend.

Remus eut un petit sourire, tandis que Sirius soupirait bruyamment.

- Je croyais que les filles ne devaient jamais passer avant les potes ?

- Elle ne passe pas avant puisque c’est avec vous que je passe la soirée, se contenta de répondre James Potter en haussant les épaules.

- T’es incorrigible !

- Oh la ferme Patmol, contente toi de jouer ! rétorqua son meilleur ami en lui donnant un coup de coude dans les côtes. 

James était distrait, ses pensées vagabondant vers Lily, que son meilleur ami venait de lui remettre en tête. Bien sûr, il lui avait promis de rentrer. Comment pouvait-il résister ? Il s’en était voulu de décliner son invitation chez Slughorn, il avait vu la déception dans ses yeux. Mais cette soirée entre maraudeurs était importante. Vu les récents événements, les garçons avaient voulus se retrouver, comme avant, en toute insouciance. 

C’était un rituel très fréquent avant. Avant que James ne devienne préfet-en-chef et qu’il ne passe ses soirées à patrouiller dans les couloirs. Avant qu’il n’y ait Lily, aussi. Ils avaient pris l’habitude de se retrouver tous les quatre dans la cabane hurlante, pour jouer aux cartes, ou encore élaborer leurs futures farces. Ils pouvaient passer des nuits entières là-bas, à boire de bierraubeurre en mangeant des cochonneries et en rigolant. C’était ça les maraudeurs. Une complicité indestructible.

- Passe-moi la carte Queudver !

Sirius grogna. C’était officiel, James Potter avait développé une véritable obsession pour cette fille.

- Je ne pense pas qu’elle va disparaitre, James. Tu sais, ils ne font que diner et danser un peu chez Slughorn. Elle m’a invité une fois ! s’empressa-t-il de répondre devant le regard suspicieux de James. 

Le brun à lunettes se détourna de lui pour étaler le morceau de parchemin sur le parquet. Il sortit sa baguette :

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Il scruta la carte qui apparaissait devant lui un instant, perdu.

- Elle n’est pas chez Slughorn, remarqua-t-il à voix haute.

- Elle a dû rentrer, se contenter de répondre Sirius en rallumant une cigarette.

-Non, elle n’est pas dans son dortoir.

Remus fronça les sourcils et se leva à son tour pour se placer dans le dos de James. 

- Elle n’est pas non plus dans la salle commune des Gryffondors, remarqua le Lycanthrope.

Les yeux du préfet bougeaient frénétiquement d’un bout à l’autre de la carte, sans qu’il parvienne pourtant à distinguer le nom qui l’intéressait.

-Euh.. James ? osa Peter, peu rassuré.

- Oui ?

- Elle est là, se contenta-t-il de répondre en mettant son doigt sur la carte.

Il vit effectivement le petit carré indiquant «  Lily Evans »dans le cachot, en compagnie de «  Severus Rogue ». Il la vit se rapprocher de ce dernier, puis sortir de la salle, et prendre la direction de la salle commune

- S’il l’a touchée…

- Aucune chance. On parle de Lily Evans là. Cette fille est une vraie harpie ! s’exclama Sirius.

James lui mit une tape derrière la tête et tous s’esclaffèrent. Il lui demanderait des comptes en rentrant.
End Notes:
Voilà voilà!

Bon, je sais ce que vous allez me dire: rien de bien palpitant dans ce chapitre. C'est pour ça que je vous ai parlé de chapitre transitoire ! Le prochain chapitre sera essentiellement consacré à l'intrigue sur Voldemort. On y verra un Severus en mauvaise posture face à son maître.. Mouhaha!

A vos reviews (si vous êtes toujours fidèles au poste après tant de mois!^^)

Et à très vite surtout!!
Chapitre 29: "Sais-tu ce que je fais aux gens qui échouent de la sorte, Severus?" by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous, et Joyeuses Pâques!

Aussi inattendu que ce soit, je profite de cette belle journée ensoleillée pour poster le chapitre 29. On se rapproche de la fin je pense, je ne sais pas exactement combien de chapitres vont suivre, mais moins d'une dizaine à mon avis..

Je vous laisse découvrir le chapitre 29.. Bonne lecture!
Severus marchait d’un pas vif dans le couloir du septième étage, éclairé par sa baguette. Il se demanda s’il n’allait pas finir par se faire remarquer, tant son cœur semblait battre bruyamment. Il se stoppa un instant devant la tapisserie, et ferma les yeux. « Je veux voir la salle où se trouvent tous les objets perdus ». Il fit trois aller-retours rapides et se stoppa une nouvelle fois devant la porte sombre qui venait d’apparaitre. Il vérifia une dernière fois que personne ne le suivait, et s’engouffra dans la salle. 

Instinctivement, il se dirigea dans les allées. Il fut obligé de faire un détour pour contourner l’amas d’objet qui avait été déversé lors de leur dernière entrevue dans la salle sur demande, suite à l’intervention de Lily et de James Potter. Il réprima un frisson, tant à la pensée de son ancienne meilleure amie étendue dans son sang qu’à celle de la conversation qu’ils avaient eu quelques semaines auparavant. C’était fini. 

Elle avait dit cela avec tellement d’aplomb qu’il en avait été dérouté. Fini ? Elle avait tiré un trait sur presque six ans d’amitié en quelques secondes, sans aucun scrupule. Il eut un rictus. Amitié ? En réalité, c’était bien plus que ça, mais elle ne le saurait jamais. Severus Rogue avait l’intime conviction que Lily était la femme de sa vie. Il savait qu’il était prêt à mourir pour elle. Qu’importe qu’elle ne prenne pas en considération tous les efforts qu’il faisait pour la protéger. Il mènerait sa mission à bien et parviendrait à l’épargner, quel que soit le prix à payer.

Il bifurqua dans une allée à droite, et parvint devant la vieille armoire poussiéreuse. C’était une chance de l’avoir trouvée ici. Auparavant, elle était dans un des couloirs du chêteau, mais elle personne ne semblait s’en servir depuis quelques. Finalement, au début de sa cinquième année, elle avait fini par être retirée de ce couloir, sans explications. Il avait été étonné de la retrouver ici. Et lui, passionné de magie noire, il l’avait utilisée pour mener à bien la mission que lui avait confié le Seigneur des Ténèbres : établir un lien entre Poudlard et l’extérieur, afin de pouvoir infiltrer le réseau des mangemorts au sein même de l’école bien aimée de ce fou de Dumbledore. 

Bien évidemment, tout ne s’était pas passé comme prévu. Il s’était cru discret, mais cela n’avait pas été suffisant pour berner le directeur. Et qui lui avait-il envoyé pour l’espionner ? Lily Evans en personne. Un coup du sort. Le vert et argent se demanda pourquoi le directeur n’avait pas purement et simplement fait retirer l’armoire de la salle sur demande après l’incident de la dernière fois. Mais peu lui importait.

Il inspira profondément, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Il savait pertinemment ce qui l’attendrait une fois qu’il serait arrivé de l’autre côté. Après tout, il avait failli à sa mission. Il était d’ailleurs étonnant qu’il n’ait pas été convoqué dans la foulée, après le désastre de Pré-au-Lard. D’habitude, son maitre n’attendait pas. Mais peut-être avait-il jugé préférable qu’il se fasse oublier quelque temps, afin de ne pas ruiner sa couverture.

Lentement, il ouvrit la porte. Il hésita un instant avant de s’engouffrer à l’intérieur, mais y pénétra finalement. Il referma la porte, et sortit sa baguette. Il se sentit happé un instant en arrière, et retrouva son équilibre. 
La rumeur des conversations qui lui parvenait ne faisait rien pour le rassurer. Tout le monde était là. Et au grand complet de toute évidence. Il poussa le battant lentement, et lorsqu’ils entendirent le grincement, tous se turent. 

- Mon cher Severus ! 

La voix était froide et doucereuse. Une sueur froide lui coula dans le dos. Lentement il releva les yeux et croisa le regard du mage noir. Sa fureur y était perceptible. Il déglutit et s’avança lentement dans la pièce, puis s’arrêta debout, à la droite de son maitre. Ce dernier soupira et se leva, sous le regard angoissé des autres mangemorts présents. Il sortit sa baguette et tourna un instant autour de l’élève de Poudlard, semblant peser le pour ou le contre. Sans prévenir, il lui jeta un sortilège de doloris, et le jeune garçon se tordit de douleur sur le sol, gémissant.

- Tu sais, Severus, j’ai placé de grands espoirs en toi. Je sais ce que tous mes fidèles mangemorts ont pensé le jour où je t’ai fait rentrer dans mon cercle. Ils ont pensé que j’étais fou, de faire confiance à un morveux dans ton genre, qui n’était même pas diplômé, et qui avait l’audace de prétendre un spécialiste de magie noire.

Il lui jeta un nouveau sortilège, et le cri du jeune homme déchira le silence ambiant.

- Pourtant, tu as passé tous les tests avec brio. Tu t’es montré d’une perspicacité et d’une efficacité redoutable. Tu m’as impressionné, Severus, je l’avoue. Je me suis demandé comment un si jeune homme pouvait avoir tant de connaissances en magie noire. Bien sûr, je l’avais fait avant toi. Et j’étais bien meilleur que toi. Mais j’ai senti quelque chose en toi que je n’avais pas retrouvé depuis bien longtemps.. Sais-tu ce que c’était Severus ?

Le Serpentard tenta de faire un mouvement de tête, et Lord Voldemort ricana.

- Ta détermination. Lorsque tu t’es présenté devant moi, tu étais poussé par une force inexplicable. Et j’ai senti que ta volonté était sans faille. Bien évidemment, je ne savais pas ce qui te poussait de la sorte. J’ai tenté de me balader dans tes pensées. Mais tu m’en as toujours empêché, en excellent occlumens que tu étais. Encore une qualité pour ton âge.

Une nouvelle fois, il se remit à tourner autour du jeune homme, qui se prépara à recevoir un nouveau sortilège. Ce ne fut pas le cas.

- Et puis, je t’ai confié ta première mission que tu as accomplie avec brio et dans des temps record. Tout ce que je te demandais, tu l’exécutais, parfaitement. Mais quelque chose a changé. Et tu as commencé à me décevoir. Une première, puis une seconde fois. Je t’ai puni. Tu m’as promis que cela ne se reproduirait plus. Pourtant s’est exactement ce qui s’est passé. Ta dernière mission a été un véritable échec. Et sais-tu ce que je fais aux gens qui échouent de la sorte, Severus ?

D’un coup de baguette, il souleva le jeune homme de terre, exerçant une pression invisible sur sa gorge. Le jeune homme tenta de se débattre vainement, portant les mains à sa gorge pour tenter de libérer sa respiration. Quelques mangemorts ricanèrent.

- Il me suffit d’un tout petit coup de baguette pour te tuer Severus. Et tu mérites amplement ta mort. On ne déçoit pas Lord Voldemort.

Il renforça la pression autour de son cou et le teint du Serpentard vira du rouge au bleu. 

- Néanmoins… 

Il abaissa sa baguette et le jeune homme retomba lourdement sur le sol, suffoquant.

- Je vais te laisser une chance de te racheter Severus. Ta dernière chance. C’est compris ?


* * *


- Tu n’y penses pas sérieusement j’espère ?

La jeune fille referma son sac de voyage d’un coup de baguette et fit volte-face, fuyant volontairement le regard de James Potter.

- James ! Je n’ai pas le choix. 

Elle soupira et se laissa tomber sur le lit. James avait fichu tout le monde dehors, pour avoir le dortoir pour lui et Lily.

- Je reviendrais vite, c’est promis.

Le préfet-en-chef se prit la tête entre les mains, torturé. Pourquoi avait-il fallut que ce soit elle qui soit envoyée en mission et non pas lui ? Elle était encore beaucoup trop fragile pour ça. Bien sûr, ils s’étaient engagés tous les deux et l’Ordre avait besoin d’eux. Mais elle n’avait même pas fini ses études, et aussi brillante soit elle, c’était un risque démesuré de l’envoyer face aux mangemorts.

- C’est dangereux.

- Bien sûr, confirma-t-elle en un souffle. Mais je sais ce que je fais. Je ne pars que quelques jours.

- Tu ne devrais même pas partir !

- Je n’ai pas le choix !

Elle s’était levée d’un coup, les joues rougies par la colère. Elle s’avança vers la fenêtre de la chambre et s’appuya contre le rebord. Ça ne l’enchantait pas plus que lui d’être envoyée en mission pour l’Ordre ce week-end. Elle ne savait pas grand-chose de ce qui l’attendait en réalité. Dumbledore lui avait juste dit qu’elle accompagnerait quelques membres de l’ordre dans une mission d’espionnage, dans Londres et aux environs. 

Elle supposait que les personnes en question étaient des mangemorts présumés, mais rien ne lui avait été confirmé. En réalité, elle avait l’impression que son Directeur cherchait à lui en dire le moins possible. De quoi avait-il peur ?

Elle sentit une présence dans son dos et se détendit à ce contact. Il déposa quelques baisers dans son cou et passa ses bras autour de sa taille, la berçant légèrement.

- Je ne veux pas te perdre. Je suis désolé.

Elle ferma les yeux un instant.

- Tu ne vas pas me perdre. Mais ne rend pas mon départ plus difficile qu’il ne l’est déjà.

La rouquine sentit les mains du jeune homme se crisper légèrement sur son ventre. Il la lâcha lentement et elle se retourna pour lui faire face, passant ses bras autour de son cou. Elle déposa des baisers sur l’arête de sa mâchoire, puis l’embrassa franchement. Il lui rendit son baiser avec plus de fougue, la soulevant du sol pour la plaquer un peu plus contre son torse. Lorsqu’enfin il la reposa, il caressa doucement sa joue.

- Tu es incroyable.

- Je te retourne le compliment, Potter.

Il haussa un sourcil et esquissa un sourire, amusé. 

- Tu veux me rendre un service ?

Son ton était redevenu sérieux et ses deux émeraudes trahissaient son inquiétude.

- J’ai peur de ce que tu vas me demander Lilyð

- Il faut que tu surveilles Severus pour moi.

Il serra les poings. Comment pouvait-elle lui demander ça en connaissance de cause ? Avait-elle vraiment envie que son ancien meilleur ami ne meure dans d’atroces souffrances ? Il secoua la tête. Elle était inconsciente. 

- Je ne sais pas si je vais pouvoir me contrôler.

C’était la vérité. Il mourrait d’envie de tuer ce sale type depuis ce qu’il avait fait subir à Lily. Alors comment allait-il se canaliser alors qu’il allait se retrouver à quelques mètres de lui, sans personne pour l’arrêter ?

- James ! s’indigna-t-elle en posant ses mains sur ses hanches. 

- Quoi ? Demanda-t-il en prenant un air innocent. C’est mon pire ennemi. Je ne vais pas lui offrir une boîte de chocogrenouilles et lui proposer de repasser son uniforme.

Elle leva les yeux au ciel, désespérée.

- Contente-toi de le suivre après tes rondes, ce n’est pas bien compliqué. Et surtout, ne te fais pas voir.

Elle souleva son sac et s’avança vers la porte, que James s’empressa de lui ouvrir. Il l’accompagna jusqu’au bas des escaliers menant aux dortoirs des garçons, et s’arrêta devant le portrait qui donnait l’accès à leur salle commune.

- Tu vas me manquer.

Il la serra dans ses bras un long moment, posant des baisers sur son crâne, indifférent aux élèves qui les regardaient.

- Toi aussi, tu vas me manquer.
End Notes:
Voilà pour le chapitre 29!

La deuxième partie est moins longue que la première, mais je ne voulais pas empiété sur le chapitre suivant.. En tout cas, j'attends vos avis avec impatience! A très vite!
Chapitre 30 : L'intronisation des nouveaux fidèles by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous !


Me revoici, après plusieurs années d'absence, fin prête à terminer cette histoire entre Lily et James. J'ai passé en revu tout le début de la fiction, effacé les erreurs, et poursuivi mon écriture... J'imagine même une suite !


J'ai de l'avance dans la rédaction, donc les chapitres ne devraient pas trainer !


On replonge ici directement dans l'intrigue avec Voldemort.


Bonne lecture !
Il était déjà tard lorsque Lily entra dans le bureau du directeur. Elle le trouva assis derrière son bureau, apparemment très concentré sur le document qu’il parcourait. La rouge et or s’éclaircit la gorge, et avancement lentement vers le fauteuil qui faisait face au bureau. Elle y déposa son sac, et s’installa en silence.

Dumbledore s’était levé à présent, et avait commencé à faire les cent pas face à elle. Son visage, d’habitude si bienveillant et détendu, semblait aujourd’hui arboré une expression bien plus grave.

- Merci de t’être déplacée aussi vite Lily.

La jeune femme acquiesça, attendant la suite.

- J’aurais préféré ne pas avoir à te demander ça, malheureusement, la plupart de membre de l’Ordre sont déjà débordés de travail, et j’ai été contraint de me tourner vers toi.

Elle ouvrit la bouche, mais Dumbledore agita la main, comme pour écarter la question qu’elle s’apprêtait à poser.

- Je sais, j’ai bien compris que James n’était ravi de te voir partir seule en mission durant les vacances. Il s’en remettra. J’espère simplement qu’il maintiendra notre couverture suffisamment longtemps, et qu’il ne fera pas d’idioties en surveillant Mr. Rogue. Venons-en aux faits.

Lily s’enfonça un peu plus dans son fauteuil et serra ses mains sur les accoudoirs. Dire qu’elle était stressée s’avérait être un euphémisme.

- Comme tu le sais, nous sommes en train de recruter de nouveaux membres à travers tout le pays. L’Ordre du Phénix s’agrandit et se structure, et j’ai bon espoir que nous parvenions, à terme, à endiguer ne serait-ce qu’un peu l’ascension de Voldemort. Ce que nous avons pour le moment, du mal à cerner, ce sont le nombre de sorciers et de sorcières qui, par volonté propre, ou sous les menaces, s’embrigadent dans ses rangs pour faire régner la terreur.

- D’après mes observations, certains élèves semblent de plus en plus attirés par l’éventualité de le rejoindre. Beaucoup semblent considérer que c’est désormais la seule issue possible. Je ne suis pas certaine que ce soit par conviction, mais simplement pour sauver leur peau.

Dumbledore jeta un regard par-dessus ses lunettes en demi-lune. Lily Evans avait toujours été très perspicace. Il l’avait remarqué, depuis le moment où elle avait posé les pieds à Poudlard.

- Les nés-moldus, et les sang-mélés, sont les plus menacés. Le nombre de disparition augmente de jour en jour. Et beaucoup semblent effectivement penser, comme tu le soulignais si justement, que la meilleure solution pour se protéger, consiste à le rejoindre… Certains fuient bien sûr, mais sans grand succès.

Il poussa un exemplaire de la Gazette du sorcier devant elle, et Lily grimaça en apercevant les titres qui s’étalaient sur la première page.

- L’Ordre a intercepté des communications ces derniers jours… Nous pensons que la cérémonie d’intronisation des nouveaux partisans de Voldemort aura lieu demain soir. Il pourrait y avoir parmi eux, des élèves de l’école, que M. Rogue aurait pu convaincre.

Lily ouvrit la bouche.

- Non Lily, je sais ce que tu t’apprêtes à me demander. Je ne pense pas que Voldemort fera le déplacement. Il s’agit vraisemblablement d’un rassemblement organisé pour « tester » les nouvelles recrues.

Le directeur se tourna vers la fenêtre, et jeta un regard dans le parc envahit par la pénombre.

- J’ai besoin que tu t’y rendes. Oh bien sûr, tu n’iras pas seule, d’autres membres de l’ordre t’accompagneront. Toutefois, tu seras la mieux placée pour identifier tes camarades si certains se trouvent dans les rangs.

Lily déglutit, et senti un poids s’abattre au fond de son ventre. Elle avait tenté de rassurer James, mais il s’avérait que la mission qui lui était confiée était plus dangereuse que ce qu’elle n’avait espéré.


Le temps était brumeux, en ce samedi soir, dans ce petit bout de campagne du Kent. Bien emmitouflée dans sa cape, Lily regardait avec attention, les membres de l’Ordre du Phénix échanger entre eux.

Dumbledore ne lui avait pas menti : ils étaient trois, à avoir été missionnés pour l’accompagner. Deux grands rouquins se chamaillaient gentiment : il s’agissait de Gideon et de Fabien Prewett, les frères de Molly Weasley. Le directeur de Poudlard n’avait pas tari d’éloges à leur sujet, affirmant qu’ils étaient sans aucun doute, deux des plus grands sorciers de leur époque. Lily avait déjà eu l’occasion de les rencontrer avec James, quelques mois auparavant.

A leur droite, concentrée, se trouvait une femme à l’allure frêle, du nom de Dorcas Meadows. Agée d’une trentaine d’année, elle paraissait, malgré son petit gabarit, d’avoir de la puissance à revendre.



- Vous allez vous taire, oui ? Vous allez finir par nous faire repérer !

Les deux hommes cessèrent immédiatement de chahuter, et reportèrent leur attention sur la petite clairière face à eux. Bien à l’abri des arbres, les quatre membres de l’Ordre attendaient depuis deux heures déjà, que la cérémonie commence.

Lily frissonna, de froid bien sûr, mais surtout d’angoisse. Qu’allait-il se passer lorsque les mangemorts arriveraient ? Voldemort serait-il présent ? Dumbledore lui avait assuré que non, mais elle en doutait…

Plusieurs CRACK sonores se firent soudain entendre. Lily se cacha de son mieux derrière le grand arbre devant elle, et sentit sa respiration s’affoler. Gideon, qui n’avait pas manqué de le remarquer, lui adresser un sourire qui se voulait rassurant, et reporta son attention sur la scène.

Une dizaine de silhouettes noires venaient d’apparaitre au centre de la clairière. Capuchons rabattus sur la tête, il était difficile de discerner les visages des nouveaux arrivants. Trois d’entre eux prirent place au centre du cercle qui s’était à présent formé. Lily étouffa une exclamation, lorsque le premier prit la parole.

- Nous sommes ici ce soir car vous avez manifesté votre envie de rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres. Avant de vous présenter à lui, vous devez, accomplir un rite de passage afin de nous rassurer sur votre allégeance et vos motivations.

Lily jeta un coup d’œil vers Dorcas qui semblait froncer les sourcils. Son cœur battait à tout rompre. Un rite de passage ? Ça ne lui disait rien qui vaille…

- Si certains souhaitent se retirer dès à présent, je vous invite à vous faire connaître.

Un frémissement parcouru les rangs, mais personne ne bougea. Satisfait, l’homme qui avait pris la parole sembla faire un signe.

Les quatre membres de l’ordre entendirent des cris provenant de la forêt, sur leur gauche. Ils tournèrent la tête, et virent surgirent à quelques mètres, deux nouvelles silhouettes, qui tenait un pauvre homme, et vraisemblablement sa femme, et les trainaient pour les placer au centre du cercle.

Fabien Prewett se tourna vers son frère en articulant silencieusement « Moldus », et Lily cru que son cœur allait s’arrêter. Voilà donc, ce qui allait se passer. Ils allaient s’en prendre à ce pauvre couple de cinquantenaire, pour prouver leur allégeance et leur haine des nés moldus.


Lily se mordit la lèvre, et crispa sa main sur sa baguette. Elle n’avait qu’une envie : foncer dans le tas, et les réduire en miettes. Mais elle savait aussi que du haut de ses 17 ans, cette action inconsidérée aurait pu la tuer, et mettre en danger ses trois acolytes. Gideon posa une main rassurante sur son bras, l’intimant de baisser sa baguette, et elle s’exécuta. Il fit un geste vers le groupe, lui ordonnant d’observer attentivement.

Ce fût bien plus dur à supporter que ce à quoi elle s’attendait. Les cris déchirants du couple semblaient se répercuter dans la moindre parcelle de son corps. Chaque apprenti mangemort y était allé de son maléfice. Les pauvres moldus avaient été terrassés. Ils étaient à présents immobiles au sol, silencieux, et Lily ne put s’empêcher de penser qu’ils étaient morts.

- L’heure est venue, mes amis, de révéler votre visage à vos nouveaux camarades, afin que chacun puisse se reconnaitre, lorsque la situation le demandera.

Lentement, l’homme qui avait pris la parole rabattit son capuchon. La colère de la rouge et or enfla, en apercevant la chevelure blonde qui venait d’apparaitre. Lucius Malfoy. Evidemment.

Les nouvelles recrues en firent de même, et Lily ne manqua pas de graver les noms dans sa mémoire : Avery, Mulciber, et Nott faisaient partie du lot.

Elle étouffa un juron en apercevant le quatrième : Régulus Black venait de se révéler au groupe. Lily sentit son cœur s’emballer. Elle avait toujours su que les Black étaient des sangs-purs conservateurs, et méprisaient tout sorcier ou créatures qui n’appartenaient pas à leur classe. Mais jamais, elle ne s’était attendu à voir ici le petit frère de Sirius. Elle comprit, en partie, pourquoi il était parti vivre chez les Potter l’an dernier. Et se jura de révéler cette information à James et Sirius dès son retour à Poudlard.

Le dernier mangemort à se révéler fût sans surprise Severus Rogue. Son teint blafard, encore plus pâle de d’habitude, trahissait sa nervosité. Il n’avait pas pris part au petit jeu de ses camarades. Il était l’un de ceux qui avaient amené les deux moldus au centre du cercle. Lily se retint de vomir de dégoût.

Le sang bourdonnait dans ses oreilles, et sa vision se brouilla. Elle ne s’aperçu même pas que les mangemorts étaient repartis d’où ils venaient, en laissant les deux moldus inertes. Ce fut Dorcas qui la sortie de sa torpeur, en s’élançant à pas vif en leur direction.

La préfète-en-chef suivi le mouvement, et s’arrêta à un mètre des deux corps.

- Morts, dit Dorcas d’une voix grave.

Gideon et Fabien soupirèrent. L’un deux s’empressa d’envoyer un patronus à Dumbledore.

- Rentrons, murmura Dorcas. Il se fait tard, et nous ne pouvons plus rien faire pour eux.
End Notes:
A votre clavier !

J'attends vos retours sur l'évolution de la mission de Lily, et ce tout nouveau chapitre ! (Et nouveau style ? je ne me rends pas bien compte)

A très bientôt !
Chapitre 31 - Bienvenue chez les Weasley ! by Maddy
Author's Notes:
Bonjour à tous,


Un grand merci à ceux qui sont venus me lire, après toutes ces années ! Vous avez été nombreux, et ça m'a beaucoup touchée !


N'hésitez pas à vous exprimer, pour me dire ce que vous aimez, ce que vous n'aimez pas, j'aime toujours autant discuter avec vous.


Voici donc le chapitre 31 : fin de la mission de Lily et retour à Poudlard !


Je pense reprendre l'ancien rythme de publication à savoir, un chaque samedi. J'ai déjà pas mal de chapitres d'avance, donc tout devrait rouler :)


Bonne lecture !
Hébétée par les événements, Lily peinait à réfléchir correctement. Il était déjà tard, lorsqu’ils avaient transplané hier soir. Elle avait voulu initialement rentrer à Poudlard. Mais Gidéon et Fabien s’étaient empressés de l’inviter chez leur sœur, lui assurant que Dumbledore n’aimerait sûrement pas la voir débarquer en plein milieu de la nuit dans sa cheminée. Lily avait accepté sans broncher, trop perturbée par ce qui venait de se passer pour réfléchir convenablement, et heureuse de pouvoir s’extirper quelques temps de la folie environnante.

Elle passa la journée du dimanche chez Molly et Arthur Weasley. Elle était subjuguée par ce couple, d’une simplicité et d’une gentillesse extrême. Molly et Arthur avaient fini l’école une dizaine d’années auparavant. Ils s’étaient mariés dans la foulée, désireux de s’unir alors même que Voldemort commençait son ascension. Ils étaient déjà à la tête d’une belle petite famille, avec leurs trois garçons : William, aussi surnommé Bill, 8 ans, Charlie 6 ans, et Perçy, âgé d’à peine deux ans… La petite femme replète était enceinte jusqu’au cou, et préparait l’arrivée de jumeaux dans quelques mois.

Molly et Arthur avaient choisi, pour des raisons évidentes, de ne pas intégrer l’Ordre du Phénix, pour se concentrer sur l’éducation de leurs enfants. Arthur travaillait au Ministère de la Magie, et Molly se chargeait des garçons.

Le temps semblait suspendu au sein de ce foyer chaleureux, et lorsqu’elle avait passé la porte hier, Lily avait été soulagée que Molly prenne les choses en main. Elle s’était précipitée sur eux, les avait débarrassés de leurs capes, avait pris le visage de chacun d’entre eux dans ses mains, comme pour s’assurer que tout allait bien.

- Tu es bien pâle ma petite, s’était-elle exclamée en voyant la mine déconfite de Lily.

La jeune Gryffondor s’était sentie coupable, de se laisser aller ainsi chez les Weasley, alors que Molly peinait à se déplacer avec son gros ventre de fin de grossesse. Pourtant, cette dernière n’avait pas lésiné et leur avait préparé un véritable festin. De quoi les revigorer, après cette dure journée. Lily vit que Molly la fixait, inquiète, mais préféra ne pas s’en offusquer.

Elle s’était allongée dans le canapé après avoir diné, et s’était endormie d’un sommeil sans rêves, jusqu’au petit matin, où elle fût réveillée par les babillements du petit Percy.


- Bill, Charlie, ne chahutez pas dans l’escalier ! S’époumona Mrs Weasley, tout en récupérant son petit dernier qui tentait de grimper les marches à son tour. Je vous préviens, je ne passerais pas la journée à Sainte Mangouste !

Pas de doutes, Mrs Weasley menait sa famille à la baguette, malgré sa grande douceur. Lily se prit à rêver, elle aussi, à une belle et grande famille. Malgré les temps qui courraient, les dangers qui l’attendaient lui donnaient envie de croquer la vie à pleines dents. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine, jetant un regard attendri au petit Perçy.

- Ils sont terribles, lui murmura Gidéon à l’oreille. Je n’ose même pas imaginer ce que ça sera, quand ils seront là, termina-t-il en jetant un coup d’œil au ventre bien rebondi de Molly.

- Mais on les adore ! Contra Fabien, un sourire amusé sur son visage en voyant Perçy ronchonner.

La journée était passée à la vitesse de l’éclair. Lors du déjeuner, les frères Prewett lui avaient précisé qu’ils dormaient régulièrement chez leur sœur, pour pouvoir profiter de leurs neveux. Molly s’en réjouissait d’ailleurs sans cesse. Le cœur de Lily s’était réchauffé au contact de cette joyeuse tribu.

Lorsqu’elle rentra à Poudlard en fin de journée, son appréhension grimpa. Elle atterrit dans la cheminée du bureau de Dumbledore, et s’épousseta rapidement avant de se tourner vers le directeur.

Elle s’attendait à devoir lui faire un compte rendu détaillé de la mission d’hier soir. Mais au lieu de ça, il l’accueilli avec un sourire chaleureux, lui offrit quelques bonbons, et la pressa de rejoindre ses appartements pour prendre du repos.

- Mais….

- Gideon et Fabien se sont chargés du compte-rendu. Tu peux aller te reposer désormais.

Lily repensa au Patronus qui était parti de la clairière hier soir, et remercia intérieurement les deux frères.

- James ?

- N’a pas pu mener à bien sa mission, comme Monsieur Rogue était absent. Je vais d’ailleurs devoir éclaircir cette question dans les plus brefs délais.

Lily descendit les escaliers en colimaçon, et se hâta de rejoindre la salle commune des Gryffondors. Elle s’était attendue à ce que James soit dans la salle commune, mais ce ne fût pas le cas. Elle grimpa les escaliers menant à son dortoir rapidement, frappa et poussa la porte, sans plus de succès.

Elle redescendit et jeta un œil à la pendule : 23h00. Les rondes des préfets étaient terminées. Où pouvait-il bien être ? Elle l’entendait déjà lui dire d’une voix narquoise « Soirée de Maraudeurs », et ne put s’empêcher de sourire.

-----------------------

- Je vais devoir y aller, les gars…

Sirius releva brusquement la tête, l’air mécontent, et Remus se contenta de sourire. S’il était vrai que James leur consacrait tout de même un temps conséquent, il ne pouvait s’empêcher, désormais, de lorgner sur la carte du maraudeur toute la soirée.

James se releva en faisant grincer le parquet de la cabane hurlante.

- Encore une fois, James ? Comme je te l’ai déjà dit, elle ne risque pas de s’envoler, risqua Sirius avec un regard appuyé.

James soupira. Sirius savait pertinemment que Lily était partie en mission pour Dumbledore. D’ailleurs, Remus et Peter aussi. Ce dernier semblait toutefois ne pas en fait grand cas. Et James ne l’en blâmait pas : Peter avait toujours été un peu en retrait, par rapport à Lily. Remus et le préfet-en-chef prenaient beaucoup de place auprès d’elle.

- Je sais Patmol. Mais il faut vraiment que j’y aille, ajouta-t-il, en ouvrant grand les yeux en direction de Sirius et Remus pour leur faire comprendre qu’elle était rentrée.

- Je viens avec toi, annonça Remus, je suis crevé.

- Très bien, très bien, tempêta Sirius, allez-y, partez. Peter, une petite partie d’échec ?

James et Remus descendirent les escaliers et se faufilèrent dans le passage secret. Ils s’arrêtèrent à la sortie, et regrettèrent que Peter ne soit pas venu avec eux pour appuyer sur la racine qui bloquait le saule cogneur. Ils échangèrent un regard et se mirent à courir, esquivant les branches noueuses qui s’abattaient sur eux. James sorti sa cape d’invisibilité et les recouvrit. Remus pris la carte du maraudeur en main, et ils s’élancèrent dans le château.

- Est-ce que ça t’ennuie, que je rentre avec toi ? Demanda Remus d’un ton détaché.

James s’arrêta un instant et regarda son meilleur ami, avant de reprendre sa marche, se sentant légèrement coupable.

- Bien sûr que non ! lui souffla-t-il, alors qu’ils continuaient leur chemin vers le château. Je suis désolé Lunard, je sais que tu ne la vois plus beaucoup depuis le début de l’année.

- Ce n’est pas grave, répondit-il, je sais que tu prends soin d’elle.

- Tu as l’air aussi inquiet que moi, se contenta de répondre James, en avisant le visage de son ami.

- C’est ma meilleure amie, se contenta de répondre le lycanthrope, en esquissant un petit sourire. Je m’inquièterais toujours, et d’autant plus lorsque je sais qu’elle rentre d’une mission pour Dumbledore.

Ils avaient bien avancé maintenant, et se trouvait à quelques mètres du portrait de la Grosse Dame menant à la salle commune de Gryffondor. Ils se hâtèrent, et James prononça le mot de passe.

----------------------

Lily entendit le portrait pivoter et se redressa brusquement. Quelques secondes plus tard, James et Remus apparurent subitement au milieu de la pièce, sans qu’elle puisse s’expliquer par quel miracle ils avaient pu entrer sans qu’elle s’en aperçoive.

James s’empressa de la serrer dans ses bras, si fort qu’elle se demanda s’il essayait de l’étouffer. Elle lui rendit son étreinte, et se détacha de lui pour s’approcher de Remus, qu’elle enlaça à son tour. Elle resta un moment dans les bras de son meilleur ami, rassurée par son contact, dont elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion de profiter, ces derniers mois. Remus l’arracha à son étreinte et l’observa de haut en bas, inquiet.

- Je vais bien, lança-t-elle en agitant la main

James arqua les sourcils, peu convaincu. Même s’il ne doutait pas que Dumbledore l’avait mise sous bonne garde, il s’était fait un sang d’encre, en l’imaginant en dehors de Poudlard, loin de cette forteresse rassurante.

- Je t’assure que je vais bien, Potter. Même pas une éraflure.

Elle tourna sur elle-même pour qu’il puisse le constater, et le préfet-en-chef retint son souffle. Remus eu un sourire en apercevant l’expression admirative de James. Ces deux-là semblaient se rapprocher de plus en plus, et il avait l’air d’être l’un des seuls à le remarquer. Peut-être parce qu’il les côtoyait chacun de leur côté depuis bientôt sept ans.

- Et si on s’asseyait, pour que tu nous racontes ? Proposa Remus.

Lily s’empressa d’aller s’installer sur le canapé, accompagnée du lycanthrope. James resta un moment appuyé contre le mur, la regardant parler avec engouement, et s’aperçu de la petite lueur d’émotion qui brillait dans son regard. Elle était heureuse de voir Remus. Bien sûr, elle était aussi contente de le voir, lui. Mais elle avait besoin de ce moment.

Il fallait dire que depuis la rentrée, Lily n’avait pas eu beaucoup de temps pour elle. Le fait que Remus ne soit pas préfet cette année, avait également considérablement réduit leurs interactions. Le brun à lunettes se sentit encore plus coupable de l’accaparer autant. Il était lui-même très proches de ses amis, et n’aurait pas supporté qu’elle vienne se mettre en travers de ses relations.

Sans un bruit, il entreprit de s’éclipser vers sa chambre. Elle aurait tout le loisir de lui raconter ça demain. Lily lui jeta un regard, et l’interrompit :

- Il faut vraiment que tu entendes ça.

Elle avait l’air angoissée. Un pli soucieux, s’était formé sur son front. Le préfet-en-chef fronça les sourcils, et fit volte-face, s’installant au sol, appuyé contre les jambes de Lily. Elle passa la main dans les cheveux de son homologue, ce que ne manqua une nouvelle fois pas de remarquer Remus, inspira fortement, et se lança.

Elle leur raconta les longues heures d’attente, le froid, la peur. Elle souffla innocemment à James, qu’elle avait rencontré Fabien et Gideon Prewett, ainsi que Dorcas Meadowes. Comment ils étaient restés là, immobiles, à regarder le groupe de futurs mangemorts, torturer et tuer ces pauvres gens. Comment elle les avait vu, un par un, ôter leur capuchon et dévoiler leurs visages. Elle donna la liste : Avery, Mulciber, Nott, Rogue…

- Mais ce n’est pas le plus grave ! Continua-t-elle, en réprimant un frisson. Régulus Black faisait partie des mangemorts présents hier soir.

James en eu le souffle coupé, et Remus poussa un juron. Ils se regardèrent, les yeux grands ouverts, et se levèrent d’un même mouvement. Ils semblaient tous les deux en proie à une conversation silencieuse. Lily les regarda, tour à tour, tentant d’intercepter la moindre information qui pourrait circuler entre eux. Elle trouva Remus encore plus pâle que d’habitude, et vit James remonter nerveusement ses lunettes, à plusieurs reprises.

- Il faut qu’on en parle à Sirius. Il doit savoir.

- Je sais, soupira Lily... J’aurais préféré ne jamais voir ce que j’ai vu hier. Ils ont tué deux personnes. Des moldus, s’empressa-t-elle d’ajouter devant leurs têtes effarées. Mais peu importe, ils ont tué des gens. Pour s’amuser. Pour prouver leur loyauté. Je n’arrive pas à croire que Severus…

Elle plaqua la main devant sa bouche, et James se figea. Il ferma les yeux un instant, serra le poing, et inspira profondément. Elle venait encore de l’appeler par son prénom. Après tout ce qu’il avait fait, elle éprouvait toujours de l’affection pour lui, il en était certain. Elle peinait à tourner la page, et il ne savait plus comment faire pour l’aider.

- Ne pense pas à ça, lui murmura-t-il, en effleurant discrètement sa main. Tu ne peux plus rien pour lui, Lily. Vraiment, ne te tortures pas avec ça. Il a vendu son âme, et tu ne pourras plus rien y changer…

Elle acquiesça, livide.

- On doit vraiment aller voir Sirius, Lily, poursuivit-il. Je suis vraiment désolé.

Remus déposa un baiser sur la joue de Lily et sorti le premier. James attendit une minute, et attira Lily à lui, désireux de lui transmettre dans cette étreinte, tout le réconfort dont elle avait besoin.

- Je reviens vite, d’accord ?

- Sois prudent, se contenta-t-elle de répondre

Elle attendit qu’il soit parti, et monta les escaliers qui menaient à sa chambre. En s’allongeant sur son lit, elle repensa à l’attitude de James, qui avait voulu s’effacer pour lui permettre de passer un moment seule avec Remus.

Elle se tourna vers le côté, et esquissa un sourire. Pas de doute, James Potter était en train de se métamorphoser.
End Notes:
Et voilà pour le chapitre 31.


Êtes-vous contents d'avoir vu les Weasley ? Je m'amuse encore d'imaginer Molly enceinte de Fred et Georges jusqu'au cou.


Dans quelle team êtes vous ? Plutôt Team Remus ou Team James ?


Le prochain chapitre s'appelle "Joyeux anniversaire Lily" et il risque d'être mouvementé pour James...


Je ne vous en dis pas plus, vous découvrirez tout ça samedi prochain !


A très bientôt !
Chapitre 32 : Joyeux Anniversaire, Lily ! by Maddy
Author's Notes:

Bonjour à tous !

Merci à mama14, ma revieweuse solitaire, mon rayon de soleil d'hpf cette semaine qui s'est jetée à l'eau pour me donner son avis. La toute première depuis l'arrêt de la fic en 2011. J'espère que ce chapitre sera à ton goût !

Comme promis, voici donc le fameux chapitre "Joyeux Anniversaire Lily" ! On y voit pas mal Sirius, que j'aime beaucoup aussi, un peu Rogue, un peu de romantisme, et un cataclysme !

N'hésitez pas à me donner votre avis, à râler, à me dire ce qui vous plait et ce qui ne vous plait pas. J'ai des chapitres d'avance, mais j'aime satisfaire vos attentes.

Bonne lecture !
La semaine passa à une vitesse folle. Contrairement à ce que James lui avait dit, elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion de le voir ces derniers temps. Idem pour Remus. Ils passaient le plus clair de leur temps avec Sirius et Peter, tous les quatre à chuchoter de façon véhémente. La rouge-et-or ne s’en formalisait pas : elle savait que son annonce avait eu l’effet d’une bombe.

Sirius avait beau jouer au dur, elle voyait bien que cette histoire l’avait touché plus qu’il ne laissait paraitre. Elle avait vu les cernes sous ses yeux, ses regards insistants en direction de la table des Serpentards, les gestes inconscients qu’il faisait quand il croisait son frère. Un instant, elle s’en voulu de l’avoir indirectement mis dans cette situation. N’aurait-ce pas été plus simple pour lui s’il ne l’avait jamais su ? Après tout, il avait fait le choix de tirer un trait sur sa famille il y a presque un an et demi maintenant.

Cette idée lui avait effleuré l’esprit des dizaines de fois, depuis ce fameux soir. Mais elle avait trouvé la force de se convaincre que c’était la meilleure chose à faire. Qu’à la place de Sirius, elle aurait aimé savoir de quoi il en retournait. N’avait-elle pas, elle, tiré un trait sur sa sœur ? Pourtant, s’il lui arrivait quelque chose aujourd’hui, Lily était sûre qu’elle se serait précipitée auprès d’elle. Malgré toutes les disputes. Malgré toutes les insultes.

Cet après-midi-là les Gryffondor avaient cours de Potions dans les cachots. L’occasion pour Lily, de passer un moment avec James, mais aussi, de pouvoir jeter un œil sur les Serpentard. Regulus ne faisait pas partie de leur promotion : il n’était qu’en 6e année. Toutefois, les 7e année comptaient dans leurs rangs quatre mangemorts : Rogue, Avery, Mulciber, et Nott.

Lorsqu’elle arriva devant la salle de potion, Lily pinça les lèvres. Rogue et ses trois acolytes étaient déjà là, en cercle autour d’un document tenu par le premier, semblant manigancer quelque chose.

Lily s’installa contre le mur, et fit mine de se plonger dans son manuel tout en écoutant leur conversation.

- Il ne nous reste que quelques semaines…

- Tout ira bien

- Je ne crois pas, murmura Avery, nous ne sommes pas prêts

- Regulus nous a promis que…

Rogue leva la tête rapidement et s’aperçu que Lily était là. Il fronça les yeux, et mit fin à la conversation.

- Occupe-toi de ce qui te regarde Evans, siffla-t-il

Elle haussa les sourcils, et lui adressa un sourire, tout sauf naturel. Non, elle ne se laisserait plus impressionner par ces brutes sans vergogne. Peu lui importait les attaques, les regards mauvais, les « sale sang-de-bourbe » qui fusaient quand elle les croisait. Elle senti ses joues s’embraser sous l’effet de la colère, mais s’invita au calme, peu désireuse de reproduire le schéma du début d’année.

- Méfie-toi, Servilo, elle pourrait te coller une bonne dérouillée si tu la cherches.

James Potter venait d’arriver dans le couloir, et s’avançait à grands pas vers Lily, d’une démarche conquérante. Severus vit les yeux de son ancienne meilleure amie pétiller lorsqu’elle aperçut cet imbécile de Potter, et senti son visage perdre ses couleurs. Il ne manqua pas le sourire de James, qui semblait encore accélérer en approchant de son homologue.

Le rouge et or se pencha vers elle et déposa un bref baiser sur ses lèvres. Rogue manqua de s’étouffer. Il n’en croyait pas ses yeux. Et à en croire les élèves déjà présents, qui avaient commencer à piailler, eux non plus. Lily s’était reculée, gênée, mais elle ne l’avait pas giflé. Elle affichait elle aussi ce petit sourire niais, qui était dressé sur le visage de Potter quelques secondes auparavant.

Ainsi donc, elle avait fini par céder aux avances de ce gros prétentieux. Rogue se senti pâlir. La vision des deux Gryffondors ensemble le dégoutait. Comment avait-elle pu lui faire ça ? Le sentiment de trahison qui l’envahi, à ce moment précis, manqua de briser son cœur, déjà bien amoché par les événements des années passées. Ne se rendait-elle pas compte, que Potter n’était qu’un sale abruti prétentieux ? Qu’elle courrait à sa perte, en se jetant dans ses bras ?

La vérité lui sauta alors aux yeux : Lily ne se rendait jamais compte de rien. Elle ne s’était pas rendu compte que lui, le discret Severus Rogue, la portait dans son cœur, et éprouvait des sentiments amoureux pour elle. Malgré les gestes qu’il avait fait envers elle, les allusions qu’il lui avait lancées. Malgré le fait qu’il se soit lancé corps et âme dans la magie noire, pour la protéger avant tout, mais aussi pour faire de l’ombre à Potter.

- Ré-pu-gnant, prononça-t-il froidement et distinctement.

Lily était en train de converser silencieusement avec James en lui faisant de gros yeux, et s’interrompit. Ils se tournèrent en même temps vers Rogue, et Lily mit sa main sur le bras de son homologue, l’empêchant de compter sur un quelconque débordement.

Severus eu un rictus méprisant : évidemment, qu’elle n’allait pas le laisser se battre encore une fois, maintenant qu’il comptait pour elle. S’était pour Potter qu’elle se faisait du souci, pas pour lui.

- Laisse-le, murmura-t-elle. Eloignons-nous.

Elle lui prit la main et l’emmena au fond du couloir. James continua de lancer des regards mauvais en direction de Rogue, furieux. Que voulait-il encore, ce sale cafard puant ?

- Pourquoi as-tu fait ça ?

James la regarda, surpris, tentant d’identifier cette expression qu’elle arborait sur le visage. Elle avait dit ça dans un souffle, la voix tremblante, presque incertaine.

- Pourquoi j’ai fait quoi, Lily ?

Il vrilla ses yeux noisettes dans les siens, cherchant d’où venait cette angoisse qui paraissait l’avoir envahie. Il n’avait rien fait de mal pourtant, si ?

- Pourquoi est-ce que tu m’as embrassée, là, dans le couloir ?

Elle ne paraissait pas fâchée, ça il l’aurait juré. Ses joues n’étaient pas rouges, mais pâles. Ses yeux ne lançaient pas des éclairs. Non, elle n’avait pas l’air en colère… mais déçue.

- Parce que tu es ma petite amie ? Se risqua-t-il à demander.

Pourtant il avait trouvé ça super, de l’embrasser devant tout le monde. L’idée lui était venue spontanément, quand il l’avait vue-là, en train de rabrouer Rogue. Il adorait la voir enrager, et il la trouvait encore plus belle, quand ce n’était pas vers lui que s’abattaient ses foudres. Il s’était dit que c’était une bonne occasion, de rabattre le caquet du Serpentard tout en officialisant sa relation.

Lily resta muette un instant, interdite.

- Tu ne l’as pas fait parce que tu voulais rendre Rogue fou de jalousie ? Montrer à tout le monde que je t’appartenais ?

James éclata de rire, et repris son sérieux en voyant les yeux assassins de sa condisciple. Ne voyait-elle toujours que le mal en lui ? Il comprenait bien sûr. Il ne l’avait pas vraiment épargnée, ces dernières années, avec ses pitreries.

- Lily…

Il prit son visage entre ses mains, et la força à la regarder dans les yeux.

- Je l’ai fait parce que je suis amoureux de toi, et que je ne voyais plus de raison de nous cacher. Je l’ai fait parce que j’en avais envie, à cet instant. Je n’ai même pas pensé une seconde à ce que pourrait penser Rogue, et encore moins les autres élèves.

Contrairement à ce qu’il pensait, elle ne se mit pas en colère. Elle se contenta d’acquiescer, pensive, et se mit sur la pointe des pieds pour lui rendre son baiser volé.

---------------------------------

A la fin du cours de Potion, Sirius entreprit de ranger ses affaires le plus lentement possible, afin de parler avec Evans.

Il était fou de rage, depuis plusieurs jours déjà, et ne parvenait pas à passer au-dessus. Il avait besoin de lui parler, le plus rapidement possible, et il s’agissait là de l’occasion idéale.
Tous les élèves avaient déjà quitté la classe, à l’exception de James et Lily, qui rangeaient leurs affaires à une lenteur affligeante, en échangeant des phrases niaises au possible. Sirius soupira. Il ne savait plus quoi faire avec son meilleur ami.

- James ?

Le préfet-en-chef se retourna vers lui, surpris qu’il soit toujours là.

- Je voudrais t’emprunter Lily, si tu n’y vois pas d’inconvénient, s’empressa-t-il d’ajouter, en voyant ses sourcils se froncer.

Le préfet sonda son meilleur ami rapidement. Il gardait en mémoire l’altercation mémorable entre ces deux-là il y a quelques mois.

- Je ne vais pas l’embêter, c’est promis ! s’exclama Sirius en ouvrant grand les bras. Ça suffit maintenant Cornedrue, ce n’est pas une petite chose fragile.

- Cornedrue ?

Lily s’était approchée en entendant le ton monter.

- Je parie que ça a un rapport avec ta forme animagus !

- Exactement, murmura James en lui posant une main en bas du dos. Sirius aimerait te parler.

Il s’éloigna à grand pas, non sans jeter un dernier regard appuyé à l’ainé des Black, son frère de cœur. Ce dernier termina de ranger ses affaires, et proposa à Lily de se balader dans le parc, à l’abri des oreilles indiscrètes.

Lily avait été surprise. Et elle était d’ailleurs plutôt mal à l’aise de cette promiscuité soudaine entre elle et Sirius. Elle l’appréciait, mais ça il ne le savait pas. C’était un peu comme un double de James. Un double beaucoup plus perturbateur, mais un double quand même. Il lui semblait néanmoins souvent plus mature que son homologue. Sûrement parce que la vie ne l’avait pas épargné jusqu’ici.

Ils s’étaient suffisamment éloignés du château lorsque Sirius commença à lui poser des questions. Elle s’était tendue, et il l’avait remarqué.

- Ecoute, je ne vais pas t’embêter longtemps, j’ai simplement besoin que tu me racontes ce que tu as vu la dernière fois, pendant ta mission. J’ai besoin d’être sûr que c’était bien mon frère, tu comprends…

Il lui jeta un coup d’œil en coin, et vit les deux émeraudes de la préfète le sonder. Devait-elle vraiment raconter l’histoire encore une fois ? Elle jugea qu’il avait bien le droit de le savoir, après-tout.

- Tu ne m’embête pas, Sirius, lui assura-t-elle en soupirant. Tu sais, je comptais t’en parler moi-même, mais James et Remus m’ont prise de court.

Elle contempla un instant le lac, et il resta en retrait, peu désireux qu’elle se sente étouffée par sa présence.

- Je suis sûre que c’était ton frère Sirius, et j’en suis désolée. Je sais que tu es parti de chez toi l’an dernier, pour aller habiter chez James, et je me doute que ça a un rapport avec tout ça … Je n’imagine même pas comment je me sentirais, si j’avais vu Pétunia là-bas.

Elle risqua un regard vers le rouge et or, et frissonna. Etait-elle allée trop loin, en parlant de ce qu’il se passait chez lui ?

- Oui, mais si j’avais su sur quelle pente Regulus était, je ne serais pas parti. Tu sais, mes parents ont toujours été très fiers de lui. Je viens d’une grande lignée de sang-pur. Il a été envoyé à Serpentard, moi à Gryffondor. Il ne fréquente que des sang-purs, je suis ami avec un loup-garou, et depuis peu, une née-moldue.

Lily lui adressa un sourire. Elle aussi, le considérait comme un ami. Sirius ne semblait pas en mener large. Mais elle vit un éclair de détermination traverser ses yeux gris.

- Je suis tout l’inverse de ce que mes parents auraient voulu, malheureusement pour eux. J’en ai souffert pendant des années, ça oui… Ils me l’ont fait payer Lily, et tu n’imagines même pas à quel point. Mais je sais pourquoi je suis parti. Je vais continuer à me battre contre leurs convictions et leurs préjugés. Je ne fais déjà plus partie de cette famille depuis bien longtemps, tu sais…

Son regard se perdit au loin, et Lily le vit blêmir. Elle s’approcha de lui.

- Tu es quelqu’un de très bien Sirius, lui assura-t-elle, en posant sa main sur son bras. Et j’aurais aimé ne jamais apercevoir ton frère ce soir-là. Tu ne mérites pas ça.

Elle vit ses épaules s’affaisser, et l’entendit soupirer à son tour.

- Tout ce que je voudrais, reprit Sirius, le ton grave, c’est que tu me tiennes au courant de ce que tu peux observer, ces prochains mois. Je suis persuadé qu’il va être impliqué dans de sales affaires. Et on doit tout faire pour empêcher un drame d’arriver.

Un silence pesant s’installa entre eux, alors qu’ils contemplaient l’horizon lointain. Elle ne savait pas vraiment si elle devait lui dire ce qu’elle pensait. Elle se lança, non sans crainte de l’énerver.

- Je connais ton frère, Sirius. On a eu l’occasion de se côtoyer, au soirées du Club de Slugh. Je ne crois pas qu’il soit mauvais. Juste un peu dépassé par les événements. Juste avide de la reconnaissance qu’il pourrait lire dans les yeux de tes parents, et dans ceux des autres. C’est pour ça, d’ailleurs, qu’il brille autant dans l’équipe de Quidditch.

Elle lui jeta un nouveau regard avant de continuer.

- Je l’ai toujours vu exprimer clairement sa haine des moldus et des gens comme moi. Rogue a dû l’embrigader facilement.

Sirius grimaça.

- Il ne paie rien pour attendre…

-------------------------------------

Lorsqu’ils retournèrent au château, Sirius insista pour la détourner de la bibliothèque, et l’emmener à la salle commune. Il argumenta facilement : Karen et Alice aimeraient la voir. Lily se senti coupable : ces derniers mois avaient été riches en émotion, et elle n’avait pas suffisamment pris le temps de voir ses amies.

En arrivant devant le portrait de la Grosse Dame, Lily éprouva un brin de nostalgie : elle repensa à ces dernières années qu’elle avait passé dans le dortoir de Gryffondor, entourée par ses deux meilleures amies, toujours là dans les bons comme dans les mauvais moments.

- Vil maraud, prononça Sirius à l’intention du portrait

Cette dernière ne se fit pas prier et pivota pour laisser place à la salle commune de Gryffondor.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE

Lily fut assaillie par un brouhaha général, et passa de bras en bras pour saluer ses amis. Elle avait été tellement préoccupée par cette histoire toute la journée, qu’elle n’y avait même plus pensé. Elle chercha James des yeux et le vit confortablement installé sur le canapé, l’air ravi.

Elle se retourna pour discuter avec Alice et Karen, qui venaient de lui apporter un verre de bièraubeurre et une énorme part de gâteau.

- Vous êtes fabuleuses, s’exclama Lily, émue par l’attention.

- C’est James qu’il faut remercier, s’écria Alice pour couvrir le bruit ambiant. C’est lui qui a tout organisé !

Lily senti son estomac se contracter. James était de plus en plus prévenant et attentionné.

- Vous en êtes où, d’ailleurs ? Demanda avidement Karen. Le bruit court que certains élèves vous auraient vu vous embrasser avant le cours de potions. Je croyais que tu ne voulais pas de Potter ?

- C’est compliqué, avoua-t-elle, en rougissant. Il fait beaucoup d’efforts, tu sais. Et c’est comme si un fil invisible m’attirait de plus en plus vers lui… Tout a changé. Enfin, il a beaucoup changé. Regardez ça… Elle tourna sur elle-même pour appuyer ses dires, et senti soudain son cœur s’arrêter lorsque son regard tomba sur James.

Son sang ne fit qu’un tour, et elle dû prendre sur elle pour ne pas lui arracher les yeux sur le champ. Etait-il vraiment en train de faire ce qu’elle pensait qu’il faisait ? Karen et Alice, qui avaient suivi le regard de leur amie, s’empressèrent de poser leurs mains sur chacune de ses épaules dans un geste d’apaisement.

- Calme toi Lily, tu ne sais même pas ce qu’ils sont en train de se dire…

Une fille se tenait sur le canapé, un peu trop proche de James Potter au goût de la préfète-en-chef. Sa posture suggestive ne faisait rien pour arranger les choses. Elle minaudait. Lily plissa les yeux : cette fille lui disait clairement quelque chose, mais quoi ? Etait-ce une ex de James ? Les avait-elle déjà surpris en train de fricoter quelques années auparavant dans un endroit interdit ? Très probablement.

Elle entreprit de s’avancer vers eux, et Karen et Alice s’affolèrent. Remus et Sirius n’en manquèrent pas une miette, et vinrent se placer sur le chemin entre la rouge et or et le canapé.

- Laissez-moi passer, siffla-t-elle.

Sirius ne sembla pas vouloir obéir, mais Remus ne se fit pas prier, peu enclin à subir la colère de la rouquine à la place de son fautif de meilleur ami. Il regarda par-dessus son épaule et grimaça en voyant Lily arriver au niveau du canapé, au moment même où la blonde posait sa main sur la jambe de James, qui ne fit rien pour la retirer.

Lily ne prit même pas la peine de crier, ou de parler. Elle se contenta de renverser l’intégralité de son verre de bièraubeurre sur le sommet du crâne de James, qui se leva d’un bond, surpris. La blonde écervelée face à lui plaqua ses deux mains sur sa bouche, et afficha son air le plus outrée.

Lily fit volte-face et traversa la salle commune au pas de course, désireuse de mettre le plus de distance possible entre elle et James Potter. Ça pour une surprise, c’en était une ! Quelle idiote elle était, d’avoir pu croire qu’il avait changé pour elle. Et puis, la vérité lui éclata au visage : à quel moment s’étaient-ils dit qu’ils étaient exclusifs ? Jamais.
End Notes:

Tadaaaam...

Méchant James va... Il ne sait pas ce qui l'attend !

Bon, qu'avez vous pensez de la taille du chapitre ? 3000 mots, c'est 1000 de plus que d'habitude quand même !

Que pensez-vous qu'il va se passer ensuite ? De quel côté vous rangez-vous ? Plutôt team Lily, ou team James cette fois ci ?

La suite s'appelle "Les tribulations d'un couple non-officiel" et sera en ligne dans une semaine !
A vos reviews !
Chapitre 33 : Tribulations d'un couple non-officiel by Maddy
Author's Notes:

Hola, hola !

J'espère que vous allez bien ? Que la canicule n'a pas eu raison de vous ? Franchement, c'était dur au boulot cette semaine ici !

Le voici, le voilà le fameux chapitre 33 "Tribulations d'un couple non officiel". C'est un des chapitres que je préfère, en fait, depuis le début de l'écriture de cette fiction, il y a fort fort longtemps.

Vous êtes une petite centaine de lecteurs silencieux sur chacun des nouveaux chapitres, et ça c'est plutôt chouette quand même après une telle absence.

Mais la bavarde que je suis vous le redis : n'hésitez pas à me faire un coucou, et me dire ce que vous en pensez ! J'échangerai avec vous avec grand plaisir :)

Sur ce, bonne lecture à tous et toutes !
James était monté se laver et se changer, et pestait contre son homologue. C’était une belle façon de le remercier ça, que de lui verser un verre de bièraubeurre sur la tête. Certes, il l’avait un peu mérité. Mais il n’avait pas vu le mal, quand la sublime Tess était venue s’installer à côté de lui sur le canapé.

Evidemment, il avait fini par comprendre qu’elle avait une idée derrière la tête : tous les signaux étaient au vert. Elle se tripotait nerveusement les cheveux, riait au moindre mot, et se penchait de plus en plus vers lui. Evidemment, il aurait dû se lever, partir, ou du moins freiner ses ardeurs.

Mais honnêtement, il ne se doutait pas une seconde que Lily allait voir l’échange, et encore moins, qu’elle allait arriver au moment même où Tess lui avait caressé la cuisse. Foutu timing. Il était justement en train de couper court à la conversation, quand la 6e année avait entrepris de le retenir d’une main baladeuse sur la jambe. Un peu trop même, visiblement, vu la réaction de son homologue. Il soupira fortement, et s’empara de ses affaires propres posées sur le lit, rageur.

Il entendit la porte du dortoir pivoter alors qu’il boutonnait sa nouvelle chemise, et jeta un regard en arrière plein d’espoir.

- Oh, c’est toi Lunard…

Remus lui adressa un sourire entendu, avant de pénétrer dans son dortoir. Il remarqua immédiatement les sourcils froncés de son camarade, le pli qui marquait son front, et son air revêche. Sirius avait voulu y aller, prétextant que c’était sûrement à lui, son frère de cœur, que le préfet-en-chef voudrait parler. Mais le lycanthrope l’avait retenu, et s’était empressé de gravir les escaliers. Lui avait après tout l’avantage de mieux connaître Lily. Il s’installa sur son lit, et fixa James, interrogateur.

- Ça va ?

Il avait toujours été très attentif aux besoins des autres. C’était d’ailleurs un des meilleurs préfets que Poudlard n’avait jamais eus, et James avait du mal à comprendre qu’il n’ait pas été nommé préfet en chef. Ok, il n’avait pas réussi à canaliser les maraudeurs. Mais était-ce vraiment tout ce qui comptait ? Il avait fait des miracles dans d’autres domaines.

- Comme un mec qui vient de se recevoir un verre en pleine figure, répondit-il, un peu sur la défensive.

Et Remus ne pouvait pas le blâmer pour ça. Le préfet-en-chef était un de ses meilleurs amis, mais Lily occupait une place importante dans son cœur malmené par des années de rejets. James s’était demandé, il y deux ans, si Remus n’avait pas eu un béguin pour elle. Ils passaient leur vie ensemble : dans la salle commune, en cours, à la bibliothèque… Lily était radieuse, quand elle était avec Remus.

Et le brun à lunettes avait senti sa jalousie pointer le bout de son nez, insidieuse, mauvaise, et n’avait pas pu s’empêcher de faire une remarque à son ami. « Bientôt le mariage ? » l’avait-il interpellé un soir, alors que la préfète venait de monter se coucher. Le regard noir que lui avait adressé le lycanthrope lui avait fait l’effet d’une douche froide. Il ne lui avait pas répondu, mais les semaines suivantes, il n’avait pas vraiment voulu lui adresser la parole, et James s’en était voulu. Pourtant, il n’avait pas manqué de se réjouir des distances que Remus avait semblé prendre par la suite avec sa rouquine préférée, imperceptiblement.

- Evidemment, répondit son ami. Tout le monde ne parle que de ça, en bas ! T’as vraiment l’art d’animer les foules, Cornedrue…

- T’es venu me réconforter ou me passer un savon ?

James s’était jeté sur son lit, croisant les bras sur la poitrine, agacé.

- Un peu des deux, avoua le jeune homme. C’était stupide de ta part, de faire ça avec Lily à quelques mètres de toi.

Le préfet-en-chef ferma les yeux et inspira profondément.

- Je ne l’ai pas vraiment fait exprès, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué !

Il leva les bras en l’air, l’air innocent.

- Je n’y suis pour rien si elle a un sale caractère ! Une vraie tigresse celle là !

Remus sourit, amusé. Elle avait démarré au quart de tour, et même lui n’avait pas osé s’opposer à elle. Lily pouvait être vraiment effrayante quand elle le voulait. Il l’avait vue à l’œuvre plusieurs fois, et avait toujours prié Merlin pour que la rage de la rouquine ne s’abatte jamais sur lui.

- Je crois… Il sembla peser ses mots, et vrilla son regard dans les yeux de James. Je crois qu’elle est en train de tomber amoureuse de toi, tu sais…

Il s’était figé quand il l’avait entendu prononcer le mot « amoureuse ».

- Tu crois ?

Sa voix était pleine d’espoir, et Remus se senti un instant mal à l’aise. Etait-il certain de ce qu’il avançait ? James ne lui pardonnerait jamais s’il se trompait. Ça faisait des années maintenant, qu’il courait après Lily. Des années qu’il espérait conquérir son cœur. Si au début, il s’agissait plutôt d’un jeu, d’un défi, James avait fini par s’y faire prendre.

- J’en suis presque sûr, poursuivi son ami, l’air interdit. Et je crois aussi, qu’il serait peut-être temps que tu prennes ton courage à deux mains, et que tu officialises cette relation. Si elle existe, bien sûr, insista-t-il, mutin.

Le préfet-en-chef lui jeta un regard mi-outré mi-agacé, qui lui arracha un petit rire.

- J’ai essayé Remus, d’officialiser. Mais on dirait qu’elle n’a pas confiance en moi ! Pourtant, je n’arrête pas de lui montrer mon attachement !

Il s’emporta, blessé. Il n’y pouvait vraiment rien si Lily ne voyait pas les signes. Il n’allait quand même par attacher une banderole sur son balai ?

- La faire venir dormir en cachette dans notre dortoir et badiner avec une autre fille ne sont pas vraiment des gestes qui vont lui inspirer confiance. Moi, à sa place, j’aurais plutôt l’impression qu’on a honte de moi.

James rougit, gêné. Ainsi, ils avaient remarqué son petit manège la nuit, et ne lui avait rien dit. Il contrattaqua, sûr de lui :

- Et aujourd’hui, hein ? Quand je l’ai embrassée dans le couloir ? Devant tout le monde ?

Remus parut y réfléchir un instant.

- Devant les Serpentards, et Rogue, surtout… Comme un défi, peut-être ?

- Par Merlin, tu ne vas pas t’y mettre aussi Lunard !

James arpenta la chambre, furieux. Ils s’étaient donné le mot, ou quoi ?

- Tu ferais peut-être bien d’aller la retrouver, si tu veux mon avis… Avant qu’elle ne gamberge trop et décide qu’elle ne veut finalement plus de toi.

Le préfet ne se le fit pas dire deux fois, enfila sa cape, prit un petit paquet dans sa table nuit, la Carte du Maraudeur qui trainait sur son couvre lit, et se précipita vers la porte.

- James ?

Il fit volteface et avisa le regard perçant de Remus.

- Ne t’avise pas de recommencer un truc comme ça, et de refaire souffrir ma meilleure amie.

---------------------------------------

Lily s’était réfugiée à la Bibliothèque. Elle avait d’abord pensé à sortir prendre l’air histoire d’évacuer sa haine, mais la nuit tombait tôt, en ce mois de janvier. Elle avait donc rebroussé chemin, et décidé de se plonger dans ses devoirs.

L’idée ne lui était pas venue au hasard. Ici, si James la cherchait, il ne pourrait pas lui parler. Madame Pince ne manquerait pas de le reprendre à la volée, le cas échéant. Elle se remit à mâchouiller sa plume, tout en lisant avidement son manuel avancé de potions.

Elle travailla pendant une bonne heure, avant d’entendre des bruits de pas précipités. Elle entendit la chaise devant elle racler sur le sol, et soupira. Il n’avait pas perdu de temps, cet imbécile.

- Lily je…

Elle ne leva pas les yeux de son livre, bien décidée à lui en faire baver. Ça faisait longtemps, qu’il ne l’avait pas prise pour une imbécile.

- Tu vas m’écouter oui ? Evans !

Elle remarqua du coin de l’œil que Madame Pince avait levé la tête et les fusillaient du regard. Tant pis pour lui.

- Putain, qu’est-ce que t’es têtue quand tu t’y mets !

Cette fois ci, elle leva les yeux vers lui, pour lui adresser un regard mauvais. Qu’est-ce qui lui prenait de lui parler comme ça ?

- Sérieux, on dirait que ton objectif dans la vie, c’est de me faire péter un câble, poursuivit-il, en chuchotant frénétiquement.

La bibliothécaire s’avançait maintenant à grand pas vers eux, l’air sévère. James continua de parler tant qu’il le pouvait encore :

- T’es une vraie harpie quand tu t’y mets, tu le sais ça ? C’est à se taper la tête par terre. T’es invivable !

La préfète-en-chef fût blessée par ses paroles, mais décida de ne pas le montrer. Elle lui adressa un nouveau regard glacial, quelques secondes avant que James ne se fasse expulser de la bibliothèque.

- Dehors Potter, DE-HORS ! Je ne veux plus vous voir ici ! Vous le savez pourtant, qu’il est interdit de parler à la Bibliothèque !

Elle le regarda trainer des pieds et passer la porte, fière d’elle. Il s’était brûlé les ailes, et elle n’était pas prête de lui pardonner.


---------------------------------------

- Calme toi, Cornedrue…

Remus, Sirius et Peter regardaient James s’énerver depuis vingt minutes déjà, jetant tous les objets qui lui passaient sous la main à travers la chambre, qui ressemblait maintenant à un champ de bataille.

- Je t’avais dit, que c’était une peste ! argua Sirius, en se laissant retomber sur ses oreillers, l’air triomphant.

- J’ai merdé ! s’exclama le préfet-en-chef, furieux. Et en plus, j’en ai rajouté une couche, avec ma fierté mal placée ! Quel abruti je fais… Des années de bataille, six mois d’améliorations, et j’attends qu’elle soit à deux doigts de céder pour tout faire capoter !

- Et alors ? Repris l’ainé des Black. Y’en a plein des filles ici ! Je ne comprendrais jamais ce que tu lui trouves à Evans. Pourquoi tu ne vas pas te consoler dans les bras de Tess ? Vu comme elle agitait ses seins sous ton nez tout à l’heure, je suis sûre qu’elle serait ravie de passer un moment seule avec toi, si tu vois ce que je veux dire…

Il dû se baisser pour éviter le livre que son meilleur ami venait de lui balancer de toutes ses forces, hors de lui. Remus se leva, tentant d’apaiser l’atmosphère.

- Ok, ok, je crois qu’on a compris maintenant…

Il posa ses deux mains sur les épaules de James, et le força à s’assoir sur son lit. Ce dernier se jeta face contre l’oreiller en hurlant.

- T’as merdé ? C’est pas comme si c’était la première fois. Elle finira par se calmer, tenta de le rassurer Remus.

James grommela dans son oreiller, peu convaincu.


---------------------------------------

Lily l’ignora consciencieusement pendant toute la semaine. James ne savait plus comment faire. Il avait tout essayé pour rétablir le dialogue : le cours de potion, la grande salle, les serres de botaniques. Mais Lily n’était jamais seule. Alice et Karen la suivaient à la trace, comme de vrais gardes du corps. Et le soir, elle continuait de filer Severus Rogue, pour le plus grand malheur du préfet-en-chef.

Il avait essayé de la provoquer, pour voir si elle allait réagir : sortie nocturne, chahutage avec les maraudeurs… Rien n’y faisait. On était déjà le 7 février. La Saint Valentin approchait à grand pas, et les vacances avec. James commençait vraiment à désespérer. Mais ce soir, elle ne pourrait pas y couper : il y avait une réunion de préfets, pour réorganiser les rondes, suite à la demande de Dumbledore. Les vingt-quatre préfets seraient là, et les préfets en chef étaient tenus d’animer le dialogue.

Il fut le premier à atteindre la salle qui leur était réservée : il s’était pointé avec trente minutes d’avance, espérant coincer son homologue au moment où elle entrerait dans la salle. Son plan avait bien fonctionné, puisqu’elle était arrivée à peine un quart d’heure plus tard.

Lily s’immobilisa en ouvrant la porte. Sérieusement ? Il l’avait poursuivie sans relâche ces derniers jours, et n’avait pas manqué cette occasion. Elle aurait dû s’en douter. Elle reprit rapidement contenance, et se dirigea vers le bureau où il se trouvait, pour poser les plannings qu’elle avait consciencieusement préparés pour les préfets.

James ne tenta pas de lui adresser la parole directement, et s’empara d’une des feuilles de plannings. Le visage de la rouquine se crispa instantanément, se préparant à recevoir les foudres qui allaient s’abattre sur elle.

Il siffla, furieux.

- Vraiment Lily ? On en est là ? Tu veux me pousser à bout ?

Elle trouva le courage de le regarder dans les yeux, attendant la suite.

- Rowle ? On est reparti comme en quarante ? Tu me vires de tes rondes pour les faire avec Maximillian Rowle ?

Elle haussa les épaules. James l’avait bien cherché. Elle voulait un moyen de se venger, et la solution lui était tombée dessus facilement.

- Je ne vais pas supporter ça longtemps, tu sais ?

- Tu ne vas pas supporter quoi ?

C’était la première fois depuis une semaine qu’il entendait le son de sa voix, et il sentit son cœur battre la chamade.

- Toi, loin de moi, en train de fricoter avec ce connard de Rowle

Il vit une étincelle briller dans ses yeux, et cru un instant avoir marqué un point, avant qu’elle ne reprenne la parole :

- Maximillian a au moins le mérite d’être honnête, lui.

La remarque lui avait fait l’effet d’une gifle.

- Ecoute moi bien Lily, répondit-il en s’approchant d’elle, pour la coincer contre le bureau. Je t’ai ouvert mon cœur ces derniers mois, je t’ai avoué mes sentiments, j’ai pris soin de toi, comme si tu étais la prunelle de mes yeux. Mais qu’est-ce que j’ai eu en retour ? Rien. Nada. Au moindre problème, tu as pris tes jambes à ton cou. T’attendais la moindre occasion pour t’éloigner de moi, n’est-ce-pas ?

Elle déglutit, mal à l’aise, et détourna le regard. Il n’y comprenait décidément rien.
End Notes:

Bon, bon, bon...

La guerre est de nouveau déclarée (moi, sadique ? Vraaaiment pas). J'ai aimé raconter Remus, rendre à Sirius son côté ado rebelle et homme à femmes, lui faire rappeler à James... Je suis dans une phase 100% Maraudeurs et Jily, j'ai un peu laissé Rogue et ses copains sur le carreau

Et bon bah, Maximillian est de retour, pour vous jouer un mauvais tour !

Et ce fameux petit paquet, que pensez-vous qu'il contient ?

Le chapitre 34 se nomme "C'est plus du vent, c'est une tempête !"

Allez, c'est tout pour cette semaine ! Soyez heureux, lisez bien, et faites moi un coucou si le coeur vous en dit !
Chapitre 34 : C'est plus du vent, c'est une tempête ! by Maddy
Author's Notes:

Hello, hello, 

J'espère que vous allez bien ? Si certains bacheliers passent par ici en ce jour de résultats, toutes mes féliciations ! 

Merci encore à mama14 qui a fait grimper les reviews pour atteindre la barre symbolique des 200 !

Me voici de retour pour le chapitre 34. Lily va-t-elle enfin céder face à James ? Vont-ils se réconcilier ? Rien n'est moins sûr ! 

Je vous laisse découvrir ça juste en dessous.

(PS : j'ai modifié le résumé de l'histoire, pour qu'il soit moins niais, j'espère que ça vous plaira !)

 

Les choses ne semblaient pas s’être arrangées, ces derniers jours, entre les deux préfets-en-chef. Force était de constater que ce qui devait être une brouille stupide et éphémère, s’était transformé en une guerre ouverte, des deux côtés. Ils ne s’adressaient plus la parole, sauf pour proférer des ignomies, que beaucoup de leurs condisciples commençaient à ne plus supporter.

Radio Poudlard s’en donnait à cœur joie : après les rapprochements qui n’avaient échappés à aucune des commères qui rodaient dans les couloirs, la dispute des préfets-en-chef restait sur toutes les bouches. Certains disaient que Lily Evans l’avait retrouvé dans son lit avec une de ses condisciples. D’autres, que James en avait eu assez, du caractère bien trempé de la rouquine, et l’avait tout simplement plaquée à sa soirée d’anniversaire.  Une autre version, et probablement la pire de toutes pour le préfet-en-chef, assurait que Lily Evans avait pris ses jambes à son cou pour se jeter dans les bras de Maximilien Rowle.

Cette rumeur restait en travers de la gorge de James Potter. Il la voyait se balader dans les couloirs avec cet abruti de Poufsouffle, un grand sourire sur le visage, lorsqu’ils se croisaient pendant leurs rondes. Il n’arrivait pas à croire que la situation avait pu dégénérer autant, en si peu de temps. Quelques semaines auparavant, lui et Lily étaient à deux doigts d’officialiser leur relation aux yeux de tous. Quelques semaines auparavant, il la serrait dans ses bras, l’embrassait passionnément, dormait avec elle, collée tout contre lui…

Il ne pouvait se retirer de la tête, qu’elle avait simplement attendu le moindre prétexte pour s’éloigner de lui. Comme si elle avait eu peur de quelque chose. Comme si, rien de ce qu’ils avaient pu vivre n’avait de l’importance à ses yeux. Il sentait son cœur se briser petit à petit, encore une fois. Mais il n’en montrait rien. Sa fierté et son égo lui dictaient chaque jour sa conduite. Il arborait un fier sourire à tout instant, riait de bon cœur dans la grande salle lors des repas, continuait ses aventures avec les maraudeurs comme si de rien était.

Jusqu’à ce qu’il regagne son dortoir, et l’intimité de son lit. Jusqu’à ce le masque impassible qu’il s’évertuait à afficher chaque jour s’efface. Jusqu’à ce que son cerveau n’ait plus rien d’autre à penser, et qu’il se focalise tout entier sur elle.

La préfète-en-chef, elle, lui donnait parfaitement bien le change. Il était absolument hors de question pour elle d’admettre qu’il lui manquait. James n’avait pas arrêté d’essayer de lui parler pourtant, à plusieurs reprises même, notamment dans la salle commune. Mais il n’avait réussi qu’à déclencher ses foudres.

-     - Tu crois pas que t’y vas un peu fort là, Lil’ ? S’était étonnée Alice, au bout de quelques jours, dans leur dortoir.

La rouquine s’était retournée, furieuse, en lui lançant un regard noir.

- Quoi ? s’était exclamée Alice, en haussant ses fins sourcils. T’as vu la soufflante que tu viens de lui mettre ? Pauvre James !

- Pauvre James ? Pauvre James ? s’était écrié Lily, encore plus en colère. Pauvre Lily oui ! Comment ai-je pu être aussi bête !

Marlène avait ouvert la porte du dortoir à ce moment-là, et s’était stoppée net en entendant son amie hurler.

- Non mais franchement Lily ! avait poursuivi Alice, déterminée. Tu ne l’as pas non plus chopé en train de foutre sa langue au fond de la gorge de Tess Williams !

- C’est tout comme, avait répondu la préfète-en-chef, de mauvaise foi.

- Tu sais quoi Lily ? Je ne vais plus en discuter avec toi tant que tu n’y mettras pas du tien. C’est moche de mentir, tu sais ? Ça ne te ressemble pas. Et puis, qu’est-ce que ça peut bien te faire, s’il fricotte avec Williams ? Vous n’étiez pas ensemble, à ce que je sache ? Et aux dernières nouvelles, tu le détestes, non ?

Devant son absence de réponse, la brune était passée devant Karen, sans un mot, et était sortie du dortoir en claquant la porte. Lily s’était jetée sur le lit, rageuse, et avait étouffé un cri dans son oreiller.

- T’as entendu ça ?

James jeta un coup d’œil désabusé à Peter. Qui n’avait pas entendu ? Elles avaient crié tellement fort, que toute la salle commune s’était retournée. Il fit mine de baisser les yeux sur son livre en entendant le pas rageur d’Alice dans les escaliers. Elle se laissa tomber sur le canapé où se trouvait Franck, juste en face du préfet-en-chef.

- Cette fille va finir par me rendre dingue ! déclara-t-elle, désabusée.

- Bienvenu au club ! répondit le brun à lunettes du tac-o-tac

Alice vrilla son regard dans les yeux de James, furieuse à son tour.

- Je me demande bien ce que tu as fait pour la mettre dans cet état, Potter ? Ou qu’est-ce que tu n’as pas fait ? La vraie question c’est plutôt qu’est-ce qui se passait vraiment entre vous, pour que ça la touche autant, non ?

James senti ses joues s’embraser face à cette accusation qu’il savait loin d’être infondée. Tous les regards se tournèrent vers lui instantanément. Et il remarqua plus particulièrement celui de Remus, qui brillait d’une lueur de « je t’avais prévenu ». Pour une fois, il ne parvint pas à gérer les émotions contradictoires qui se s’entrechoquaient en lui.

- Occupe-toi de tes affaires, Prewitt, répondit-il un peu plus vivement qu’il ne l’aurait souhaité.

- Mollo, James.

Franck avait dit ça sur un ton calme mais ferme, en posant sa main sur le genou d’Alice. James senti le sang lui battre aux tempes. Il n’allait pas s’y mettre lui aussi ? Il se leva brusquement, récupérant ses affaires à la hâte.

- Cornedrue ! s’époumona Remus en le voyant partir.

Mais James n’y prêta pas attention. Il se rua en dehors de la salle commune, bien décidé à s’éloigner le plus possible de cette ambiance pesante. Sirius sorti à sa suite, non sans jeter un regard noir à l’assemblée qui le regardait sans moufeter.

----------------------------------------------

-      - James !

Cela faisait maintenant dix bonnes minutes que Sirius s’époumonait sur la pelouse du Terrain de Quidditch, essayant d’attirer vainement l’attention de son meilleur ami. Il le soupçonnait fortement de l’ignorer à dessein.

- Par la barbe de Merlin, descend de ton foutu balai Cornedrue, ne m’oblige pas à venir te chercher !

James jeta un coup d’œil en contre-bas, et le vit brandir son poing en l’air, vindicatif. Si seulement Sirius avait pu comprendre que ça lui faisait du bien, ce vent qui lui fouettait le visage, cette bruine qui venait s’éclater sur ses lunettes, obscurcissant sa vue, mais libérant son cœur.

Il piqua vers lui, à pleine vitesse, et le frôla de peu, avant de remonter en chandelle et de voler en cercle à 10m au-dessus de lui.

- Ne fais pas cette tête, Patmol !

Sirius lui jeta un regard venimeux, et croisa ses bras sur sa poitrine. Oui, James allait devoir descendre sur la terre ferme, s’il ne voulait pas se le mettre à dos.

- Qu’est-ce que tu veux encore ?

- Il atterri, balança son balai sur son épaule, et se mit à marcher vers les vestiaires, Sirius sur ses talons.

- Non mais tu te fous de moi là ? Ça va durer combien de temps, ce cirque ?

- Quel cirque ?

Il s’était retourné, et le regardait fixement, le mettant au défi de continuer sur cette lancée.

- Toi, qui tire la gueule, et Evans, transformée en harpie. C’est quoi votre problème ?

A vrai dire, James se le demandait encore.

- Tu crois pas que ça serait plus simple, si vous en discutiez comme des adultes ? C’était si sérieux que ça entre vous ?

James acquiesça, silencieux, et Sirius prit conscience que depuis que son ami était devenu préfet-en-chef, ils ne se disaient plus tout comme avant.

- Ok, alors je crois qu’il faut que tu te bouges, Cornedrue.

Le garçon semblait mal à l’aise, et se dandinait d’un pied sur l’autre. James se déshabilla rapidement, et entra dans la douche, laissant l’eau chaude délasser son corps.

- Que je me bouge ?

Sirius se demanda s’il devait, ou non, lui faire part de la nouvelle rumeur qui avait envahi les couloirs de Poudlard cet après-midi, et dont le préfet-en-chef, qui était resté enfermé dans la salle commune toute la journée, ne devait pas encore avoir pris connaissance.  Il prit une grande inspiration.

- Promets-moi que tu ne vas tuer personne.

Il entendit l’eau de la douche s’arrêter de couler, et pu sentir James se tendre même sans le voir.

- C’est si grave que ça ? Demanda le préfet-en-chef.

- Ça dépend pour qui, se contenta de grommeler Sirius.

- Ok, accouche maintenant.

- Il se peut, non attends, je recommence. Il se pourrait (il tenta d’insister sur le fait que ce n’était, à l’heure actuelle, pas vraiment certain) qu’Evans ait accepté d’aller passer la Saint-Valentin à Pré-au-Lard avec Rowle. Mais ce n’est qu’une rumeur ! s’empressa-t-il d’ajouter, en voyant James sortir de la douche en furie.

- Par la barbe de Merlin, c’est pas possible. Elle a fait quoi ? hurla-t-il, en s’emparant d’une serviette.

- Il manqua de tomber sur le carrelage du vestiaire, et se rattrapa au dernier moment sur l’un des casiers, le teint livide.

- Je vais le tuer ce troll de Rowle. Je vais l’étriper, s’il s’avise de poser une de ses sales pattes sur elle.

Sirius sembla regretter d’avoir lâché la bombe, et recula pour se plaquer contre les casiers du fond, le temps que l’orage passe.

- De tous les tocards sur la terre, il a fallu que ce soit lui qu’elle choisisse. De tous les coqs de Poudlard, elle a décidé de me rendre dingue en se pavanant avec lui. Et le pire Patmol (il s’était retourné vers son camarade, le doigt levé), le pire, c’est qu’elle a l’air vraiment heureuse sans moi. Merlin, comment je vais me sortir de là…

Le préfet-en-chef s’était assis sur un des bancs, et avait pris sa tête entre ses mains, l’air désespéré.

- Tu t’en sors toujours, James, avait murmuré Sirius en s’asseyant à ses côtés, une main réconfortante sur son épaule. On trouvera une solution, ensemble. Et s’il faut détrousser Cupidon pour la détourner de Rowle, je le ferais !

James esquissa un sourire.

- Merci d’être là.

Sirius hésita un instant, avant de poursuivre la conversation.

- Je ne savais pas que c’était si sérieux, entre toi et Evans.

Le préfet-en-chef lui jeta un regard, l’engageant à poursuivre.

- On a bien remarqué bien sûr, qu’elle avait dormi deux trois fois au dortoir, que vous aviez l’air plus tactiles… Quand on nous a dit, que tu l’avais embrassé dans le couloir du cachot, on a ri, avec Remus et Peter, en s’imaginant la baffe mémorable qu’elle avait dû te coller, cette tarée.

- Même pas une claque, Sirius… ça aurait presque été mieux, une claque tu sais ? Juste pour avoir l’impression qu’elle s’intéressait encore à moi.

- Je sais, Cornedrue, je sais… lui répondit-il en lui tapotant gentiment le dos. Tu vas la récupérer, ta Lily. Je te fais confiance.

-------------------------------------------------

Lily resta allongée dans son lit toute la journée, après sa dispute avec Alice. A quoi bon descendre pour affronter James et sa bande de maraudeurs ? Elle ne faisait que tourner dans son lit, encore et encore, le cœur serré.

Etait-ce son altercation avec James, puis Alice, qui la touchait tant ? Elle n’en était pas si sûre. Les soubresauts de son ventre, et le manque d’air dans ses poumons lui faisaient plutôt penser à une écrasante culpabilité.

Elle soupira, et se prit la tête entre les mains. Décidemment, elle ne maitrisait vraiment pas tout ça. Les relations amoureuses et elle, ça faisait trois.

 

End Notes:

Tadaaaam ! 

Bon, je vous promet qu'il y aura du nouveau très bientôt pour eux, et que la sortie à Pré-au-Lard s'annonce fameuse.

On reprendra, dès le chapitre 36, l'intrigue avec Rogue et ses petits copains, qui va subir un petit revers. 

Je dois aussi vous annoncer que ça y est, j'ai bouclé mon plan final, et je vais donc m'arrêter à 50 chapitres tout rond (je rédige actuellement le chapitre 40, alors ça sent la fin) Comme je l'expliquais à mama14, c'est difficile pour moi de terminer cette fiction, parce que j'ai un peu l'impression de les tuer de nouveau.

MAIS, je suis revenue huit ans après pour ça, et je me fais donc un point d'honneur de terminer.

A très bientôt !

Chapitre 35 - Confidences chez Madame Pieddodu by Maddy
Author's Notes:

Hello, hello ! 

Le voici, le voilà, le chapitre 35 "Confidences chez Madame Pieddodu". Ok, dit comme ça, ça fait peur, mais rassurez-vous, je jure solennellement que ça ne sera pas guimauve. 

Vous l'aurez remarqué, en ce moment on "stagne" un peu au niveau de la temporalité mais c'est voulu : c'est une phase importante (dans mon esprit) de la construction du Jily. 

Pour moi, c'est les vacances ce soir, et si c'est déjà le cas pour vous alors profitez bien ! 

Bonne lecture !! 

 

Au jeu du « qui mieux mieux », Lily Evans et James Potter s’étaient toujours livrés une bataille sans merci, avant même de commencer à être vraiment proches. Les escalades verbales étaient légion entre eux depuis la première année, et ils ne manquaient jamais de vouloir chacun acter leur supériorité face à l’autre. La vraie nouveauté pourtant cette année, c’était que ça avait dépassé les limites des mots. Ils se provoquaient aussi par leur attitude, comme était en train de le faire Lily, avec Maximillian Rowle. On était monté d’un cran.

Lily était toutefois perplexe : elle s’était attendue à ce que James renchérisse. A ce qu’il se pavane avec la belle Tess Williams, comme elle le faisait avec le préfet de Poufsouffle, comme il l’avait fait à Halloween, avec la Serdaigle. A ce qu’il lui en fasse baver, après ce qu’elle lui avait fait subir ces derniers jours. Mais son homologue ne semblait pas vouloir entrer dans le jeu, pour une fois. Il avait pris ses distances, doucement mais sûrement. Il semblait avoir occulté sa présence, et il fallait bien avouer que c’était probablement le pire qu’il pouvait lui faire.

Depuis sept ans, elle s’était habituée à ce qu’il lui mange dans la main. A ce qu’il provoque des interactions entre eux, chaque jour, qu’elles soient positives ou négatives. Mais depuis quelques temps, James semblait avoir décidé de la sortir de sa vie. Il ne la regardait pas, ne tentait pas de lui parler, évitait tant bien que mal de se retrouver à proximité d’elle. Au début, Lily s’en était réjouie, bien sûr. Il avait enfin compris qu’elle ne voulait pas de lui. Mais ce qui s’était avéré être un vrai soulagement au départ, se révélait aujourd’hui être plutôt son principal souci.

Elle ne s’attendait pas à ce que son cœur crie au scandale. A ressentir ce vide en elle, ce trou béant au fond de son ventre, qui tentait d’aspirer sa dernière lueur de joie de vivre. Elle avait dû se l’avouer, à contrecœur : il lui manquait. Leur relation lui manquait. Et elle se sentait sotte, d’avoir gâché la seule chance qui s’était offerte à eux.

Son dernier espoir reposait sur la journée d’aujourd’hui. C’était le week-end de la Saint-Valentin. Et elle avait accepté d’accompagner Maximillian Rowle à Pré-au-Lard. Elle espérait qu’il réagirait. Mais après tout, si James ne voulait plus d’elle, ne serait-ce pas aussi, d’une certaine façon, l’occasion se remettre en selle ? L’année finissait dans quelques mois à peine. Elle allait quitter Poudlard, atterrir dans un monde en guerre, et n’aurait sûrement pas le temps, ni l’envie, de chercher son âme sœur.

Elle regarda son reflet dans le miroir, tout en lissant sa jupe plissée, et réajustant ses bas. Elle replaça une dernière fois une de ses mèches rebelles derrière son oreille, enfila sa cape, et se dirigea vers les escaliers qui menaient à la salle commune. En posant son pied sur la dernière marche, elle senti un regard insistant se poser sur elle, et releva la tête, pleine d’espoir. Elle ne croisa pourtant que les deux yeux gris et durs de Sirius Black, qui semblait patienter dans le canapé en face du feu.

Lily retrouva Maximillian Rowle dans le grand hall, et ils parcoururent ensemble le chemin qui les menait à Pré-au-Lard. Elle était particulièrement attentive à ce qui se passait autour d’elle : les préfets et préfets-en-chef avaient été sommés de veiller à la sécurité de cette nouvelle sortie à Pré-au-Lard, la première suite à l’attaque qui avait eu lieu quelques mois auparavant. Dumbledore, qui avait un temps interdit les sorties, avait fini par céder. Lily avait établi des plannings, permettant à chacun de profiter de sa journée, tout en assurant une partie des rondes. Maximillian et elle devait se charger du premier tour, et iraient ensuite se détendre au Salon de Thé de Madame Pieddodu.

Elle grimaça en y pensant : elle n’avait jamais été une grande fan de cet endroit exigu, rempli de niaiseries et de fanfreluches. Toutefois, elle s’était jurée de faire plaisir à Maximillian aujourd’hui et de ne pas faire de vagues. Elle porta à son nez la rose que ce dernier lui avait offert lorsqu’elle l’avait rejoint dans le grand hall, et ferma les yeux un instant. Il n’était pas James mais Lily lui trouvait vraiment des tas de qualités.

Ils s’avancèrent dans la rue principale du petit village sorcier, jetant un œil sur les élèves qui semblaient bien occupés. La plupart était venus « en couple » aujourd’hui, et flânaient tranquillement main dans la main dans la rue. Lily s’avança toutefois pour vérifier que chacune des petites ruelles était aussi calme qu’à l’ordinaire, et repris son chemin sur la route principale.

Elle et Maximillian ne se donnaient évidemment pas la main, et ils reçurent quelques regards appuyés de la part de certains de leurs condisciples. Lily ne s’en formalisa pas : malgré les rumeurs, les deux préfets ne formaient pas un couple. Et ces regards-là n’avaient rien à voir avec les paires d’yeux haineux que Lily croisait chaque jour dans les couloirs, suite à cette histoire avec James. Le fan de club du Saint Potter ne cessait de la fusiller du regard, voire même de la harceler. Elle avait d’ailleurs évité de peu de se faire blesser la semaine dernière, suite à une mauvaise blague vengeresse, et s’était mise dans une rage folle.

Les deux préfets firent des allers et retours dans la rue principale pendant plus d’une heure. Ils reprirent à la volée des troisièmes années qui chahutaient près de la cabane hurlante, déjouèrent un piège qui avait sûrement été acheté chez Zonko et posé là pour faire une mauvaise blague aux couples qui passaient, et mirent en retenue deux Serpentards qui avaient volé les achats d’une Serdaigle.

En parcourant la rue pour la dernière fois, elle avisa son homologue planté sur ses deux pieds, les bras croisés sur la poitrine, en grande discussion avec Corbin et Anna, les préfets de Serdaigle qui devaient les relayer elle et Maximillian. Le préfet-en-chef avait détourné les yeux rapidement mais non sans l’observer furtivement. Elle fronça les sourcils, mais préféra ne pas intervenir. Elle fit un signe de tête aux deux préfets, et se dirigea vers le Salon de thé de Madame Pieddodu.

Le lieu était resté exactement comme dans ses souvenirs : exigu, étouffant, et décoré avec mauvais goût. Les fleurs roses qui parcouraient tapis, nappes, et rideaux semblaient dater d’il y a cent ans. Nombreux étaient les couples qui étaient présents ce jour, et la préfète-en-chef grimaça. La gérante les conduisit sur l’une des tables du fond, collée à la fenêtre embuée qui donnait sur une petite ruelle peu fréquentée.

- Tout va bien ?

Il avait posé la question sur un ton soucieux, et Lily ne put s’empêcher de remarquer à quel point il commençait à bien la connaître.

- Tout va bien, répéta-t-elle d’une voix peu convaincue.
- C’est Potter qui t’inquiète ?

Elle déglutit, mal à l’aise. Elle avait brièvement expliqué à Maximillian les raisons qui l’avait poussée à bouleverser les plannings de rondes.

- En partie, confirma-t-elle en hochant négligemment la tête.

Son regard croisa deux yeux désespérément fixés sur elle, et elle se sentit pâlir. Que faisait-il là ? Elle senti son cœur s’affoler un instant avant qu’il ne reprenne sa course normale. Elle se faisait des idées. Il était sûrement simplement venu avec sa copine du moment. Elle fit mine de se reconcentrer sur la conversation avec son partenaire, lorsqu’elle senti de nouveau le regard se poser sur elle.

Elle ferma les yeux, et inspira profondément. Elle n’allait pas s’énerver, pas gâcher la journée de Maximillian, et la sienne au passage. Le préfet des Poufsouffles s’empara de sa main à ce moment précis et elle senti le rouge lui monter aux joues.

- Ecoute Lily, on peut être honnête l’un envers l’autre n’est-ce pas ?

Elle acquiesça à nouveau tout en s’emparant de sa tasse de thé de sa main libre, et bu à petites gorgées.

- Je vois bien que tu as toujours la tête ailleurs, en ce moment… Et j’ai bien réfléchi… Enfin j’ai pensé que…

Elle vit sa moue gênée, et l’invita à continuer :

- Que ?

Il prit une grande inspiration, comme pour se donner du courage.

- Que tu es amoureuse de Potter.

Elle manqua de s’étouffer avec son thé et de le recracher au visage du Poufsouffle, qui commençait à s’agiter nerveusement, de peur de subir les foudres de la rouquine.

- Mais je peux me tromper bien sûr, s’empressa-t-il de poursuivre en lui jetant un regard d’excuses. Mais tu sais, je vois bien comment tu le regardes, cet air triste qui s’affiche sur ton visage quand on le croise, tes joues qui se sont creusées depuis quelques semaines, parce que tu touches à peine à ton assiette dans la grande salle, trop occupée à l’observer en douce.

Elle ouvrit les yeux, surprise.

- Ça fait des mois que je t’observe Lily. Et plusieurs semaines que malgré le sourire de façade que tu m’affiches chaque jour, je sens que quelque chose te tracasse. Alors voilà, je ne suis sûrement pas celui à qui t’as envie de parler, sûrement pas le mieux placé, mais si tu veux, on peut profiter de ce tête à tête pour en discuter. C’est pour ça que je t’ai invitée, à la base.

Elle lui jeta un regard sceptique, et lui montra la rose qui reposait sagement sur la table.

- C’était pour faire illusion, se contenta-t-il de lui répondre. Et l’idée de rendre Potter fou de jalousie me tentait bien.

Ils rirent de concert, et il embrassa le dos de sa main dans un geste affectueux.

- Peut-être qu’après tout, on était pas faits pour être ensemble, tu vois ? J’arrête pas de penser à cette fameuse soirée d’Halloween, quand je vous ai vus, Potter et toi, danser ensemble. C’était comme… Une évidence ? La façon dont vous vous regardiez, vos corps qui bougeaient à l’unisson. C’était vraiment bizarre tu sais, de voir ça de l’extérieur.

Lily grimaça, en repensant à l’altercation entre James et Maximillian. Elle s’était sentie coupable après ça, vraiment très coupable, mais James était parvenu à l’apaiser.

Leur relation avait évolué à vitesse grand V, depuis la rentrée. Ses sentiments étaient passés d’une haine viscérale, à un amour incertain. Elle s’en étonnait encore, six mois après, et peinait parfois à comprendre comment les choses en étaient arrivées là. Comment sa bête noire, James Potter, était désormais devenue un élément important de sa vie.

Elle fût tirée de ses pensées par un raclement de gorge sonore, et se crispa immédiatement. Maximillian fronça les sourcils en découvrant leur invité surprise. Lily ferma les yeux et soupira bruyamment. Elle le savait. Elle avait vu la détermination dans les yeux qui la fixaient depuis leur entrée. Elle se retourna lentement, prête à faire face.

- On peut t’aider ?

Le visage de son interlocuteur affichait une moue amusée. Il se gratta l’arrière de la tête, comme pour se donner un peu de contenance, avant de répondre.

- J’ai comme l’impression que je te dérange, Evans.

- Absolument pas.

Elle se leva, lissant machinalement sa jupe pourtant impeccable, et rejeta sa crinière rousse en arrière. Elle s’empara de sa cape posée sur le dossier de la chaise.

- Tu veux bien m’excuser, Max ?

Le jeune homme lui jeta un regard appuyé, probablement pour vérifier qu'elle se sentait parfaitement en sécurité avec Black, et n'avait pas besoin de son aide. Elle hocha la tête impercéptiblement, lui confirmant silencieusement qu'il pouvait s'en aller.

- Evidemment, Lily. Ne t’en fais pas pour moi. Je vais aller voir si Corbin et Anna ont besoin d’un coup de main.

Il les devança, laissant l’argent dû sur la table, et passa la porte du salon de thé en un clin d’œil. Elle se hâta de sortir, et senti le froid lui mordre le visage.

- Maaaaax, singea le jeune homme d’une voix moqueuse

-  Bon, qu’est-ce que tu veux, Black ?

Sa voix était tranchante, presque glaciale, et Sirius se crispa. Pour qui se prenait-elle ? Il enfonça ses mains dans les poches et se mit à marcher lentement vers la rue principale. Elle marcha à pas rapides pour le rattraper, et posa sa main sur son bras.

- C’est lui, qui t’a demandé de venir voir ?

Il s’arrêta et se tourna vers elle, en haussant les sourcils.

- James Potter est l’homme le plus fier que je connaisse Evans. Crois-tu vraiment qu’il se serait abaissé à m’envoyer en éclaireur ?

Il marquait un point.

- A vrai dire, j’ai presque cru qu’il viendrait, juste pour être sûr…

- Être sûr que tu sortais avec Rowle ?

Ses joues s’enflammèrent.

- Je-ne-sors-pas-avec-Rowle, débita-t-elle d’une traite, en serrant les dents.

- On aurait dit. Par la barbe de Merlin, ne me regarde pas comme ça Evans ! Je me suis carrément senti obligé d’intervenir… Ca fait des semaines que ça dure. Avec tout le respect que je te dois, Evans, je n'en peux vraiment plus de le voir dans cet état. Il ressemble à un troll à qui on aurait jeté un sortilège d'oubliettes mal maitrisé. J'aimerais bien retrouver mon meilleur ami. Je n'ai jamais plaidé ta cause, loin de là. Je n'arrête pas de lui dire que tu es une pimbêche qu'il doit oublier. 

Il lui jeta un nouveau regard en coin, avant de soupirer.

- Je ne voulais pas venir, mais j'avais peur que tu fasse une bêtise.

Elle sembla y réfléchir un moment, pensive. Ainsi donc, James était dans le même état qu'elle ? Il avait une drôle de façon de le montrer.

- Comme embrasser Maximillian Rowle ? lui rétorqua-t-elle, amusée.

- Oui, quelque chose du genre, marmona Sirius, visiblement mal à l'aise.

Ils marchèrent un moment silencieusement : seul le bruit de leurs pas résonnait contre les murs en pierre, jusqu’à ce qu’ils atteignent la rue principale. Lily avisa James, qui chahutait gentiment devant la boutique de farces et attrapes, et senti son visage se décomposer. Le préfet-en-chef dû sentir qu’on le fixait, car il se retourna au même moment, et ses yeux accrochèrent les deux émeraudes de son homologue.

- Peut-être que vous devriez simplement vous parler ? chuchota Sirius à son oreille.

Elle ne répondit pas, paralysée par cette sensation qu’elle ressentait au fond d’elle : son ventre semblait se torde de douleur, essayant vainement d’engloutir le peu de courage qui lui restait. Elle ferma les yeux un instant, qui lui parut pourtant une éternité, et s’avança résolument vers James Potter, qui resta planté, stupéfait. Elle vit Remus tirer Peter par la manche, pour leur laisser un peu d’intimité. Ils se dévisagèrent longuement dans un silence pesant avant que la préfète ne prenne la parole.

- Et si on allait dans un endroit plus calme ?

Sa voix était tremblante. Lily Evans était terrorisée. Terrorisée à l’idée qu’il la rejette. Effrayée par la possibilité que, comme elle le pensait depuis quelques temps, il ait vraiment tourné la page de leur histoire. Pourtant James n’en fit rien. Il lui indiqua une direction du bras, et lui emboita le pas, silencieux.

 

End Notes:

Aviez-vous deviné que Sirius se cachait derrière le mystérieux regard ?

A vrai dire, il en a un peu fait qu'à sa tête, quand j'ai écrit le chapitre. A la base, je pensais mettre James, et finalement, mes doigts ont couru sur le clavier et c'est Sirius qui est apparu... Ca vous arrive aussi, de vous laisser déborder par vos personnages ?

Chose promise, chose dûe : on retrouve l'intrigue de Rogue, de la salle sur demande, et des futurs mangemorts dès le chapitre 36 qui s'intitule "La trève printanière"

A très bientôt ! 

Chapitre 36 : La trêve printanière by Maddy
Author's Notes:

Bonjour à tous ! 

J'espère que vous allez bien ?

Je passe entre deux trains, parce que repars demain pour le mariage d'une amie que j'ai connue via la fanfiction harry potter, et qui fait partie de ma vie depuis 12 ans, maintenant ! Comme quoi, cet univers peut changer des vies ;) 

Voici donc le chapitre 36 : on y retrouve Lily et James en pleine explication, et c'est aussi le retour tant attendu de Rogue et de l'intrigue de la salle sur demande.

Bonne lecture ! 

Lily sentait sa gorge se nouer de plus en plus, à mesure qu’ils descendaient silencieusement le chemin menant à la Cabane Hurlante. Elle sentait le pas lourd de James derrière elle, et se retenait désespérément de tourner la tête pour aviser son expression. Elle se frotta les bras dans un geste nerveux, désireuse de se donner le courage qui lui manquait cruellement à l’instant présent.

James restait fixé sur la chevelure rousse de la jeune fille, son cœur tambourinant dans la poitrine. Il avait été surpris, de la voir débarquer dans la grande rue avec Sirius, et n’avait pas réussi à éviter son regard à temps. Il se demandait bien ce que ces deux-là pouvaient faire ensemble aujourd’hui. Pourquoi n’était-elle pas avec Maximillian Rowle ? Il les avait pourtant croisés tout à l’heure, alors qu’il parlait avec Corbin et Anna, les préfets de Serdaigle, et les avait vus se diriger vers la ruelle menant au Salon de Thé de Madame Pieddodu.

A vrai dire, il était convaincu qu’ils allaient y passer des heures entières. Il avait imaginé mille fois la scène, depuis que son frère de cœur lui avait annoncé qu’elle avait accepté l’invitation du grand blond. Il les avait imaginés, main dans la main, un sourire niais sur le visage. Les joues de Lily qui rosissaient sous les compliments de Rowle. Leurs bouches se rencontrant, à l’issue de ce tête à tête. Et son ventre se tordait depuis deux jours, en imaginant ces scenarii.

Il se passa la main dans les cheveux et réajusta ses lunettes, machinalement. C’était sa façon à lui d’évacuer un peu la pression. De reprendre le contrôle sur la situation. Il était conscient qu’il ne pouvait pas échapper à la discussion qui s’annonçait. Il espérait juste qu’elle ne virerait pas au drame.

La préfète-en-chef s’arrêta net en arrivant devant la clôture de la cabane hurlante, et fit volte-face, un peu trop brusquement pour que ce soit naturel. James la dévisagea, cherchant à savoir ce qui pouvait bien se passer dans la tête de son homologue. Son regard était embrumé, presque suppliant. Il vit une lueur de regret passer dans ses prunelles émeraudes, et senti son cœur rater un battement. Merlin… Il n’y avait qu’elle pour provoquer de tels sentiments au fond de lui.

Il s’installa silencieusement sur un vieux banc élimé, et rajusta sa cape et son écharpe, avant de tapoter doucement à côté de lui, pour inciter Lily à le rejoindre. Elle hésita un instant, mais fini par franchir les quelques mètres qui les séparaient. Elle se laissa tomber lourdement à côté de lui, rivant son regard au loin. Par tous les gobelins de Gringotts… Comment pouvait-elle aborder la conversation ?

- Je ne sais pas par où commencer…

Il lui jeta un coup d’œil en biais, et soupira, avant de lui adresser un maigre sourire forcé.

- On a qu’à commencer par le début. Tess.

Elle l’avait senti se crisper dès qu’il avait prononcé le prénom, s’attendant sûrement à recevoir ses foudres. Mais c’était plutôt à elle, de s’excuser. Elle l’avait mal pris, ce soir-là. Comme une trahison. Comme un coup de poignard en plein cœur. Pourtant, en prenant du recul, elle s’était rendue compte qu’il était impensable de blâmer James pour quelque chose qu’ils n’avaient jamais convenu ensemble.

- On ne s’est jamais dit qu’on était exclusifs, se contenta-t-elle de répondre en baissant la tête.

- Attends… Quoi ?

La surprise marquait clairement le visage du préfet-en-chef. Il s’était attendu à tout, sauf à ça. A se faire traiter de tous les noms, à ce qu’elle le frappe, à ce qu’elle pleure, à ce qu’elle lui exprime à quel point ça l’avait blessée, et à quel point elle avait souffert. Mais sûrement pas ça.

- Tu as très bien entendu, poursuivit-elle. Je n’aurais pas dû te blâmer pour ça. On ne s’était pas juré fidélité. On n’était même pas vraiment ensemble, après tout…

- Evans…

Il la vit blêmir, en entendant son nom, et s’en voulu immédiatement. Le cerveau de Lily lui, tournait à toute allure. Pourquoi ne l’avait-il pas appelée par son prénom ? Etait-il furieux ? Ne ressentait-il plus rien pour elle ?

- Je ne sais pas comment tu as pu penser que cette relation n’était pas exclusive.

La voix de James était ferme. Il s’empara du menton de la jeune femme, et le releva délicatement. Voilà, c’était mieux comme ça. Mieux quand elle le regardait, enfin.

- J’ai cru… sa voix s’emplissait de larmes, il l’entendait.

- Il ne s’est rien passé avec Tess, Lily. J’étais en train de me lever, quand tu es arrivée. Je voulais couper court à la conversation. Cette fille ne m’intéresse absolument pas, tu peux me croire.

A nouveau, sa main vint ébouriffer sa tignasse brune, et redresser ses lunettes rondes. Il soupira lourdement en regardant la rouquine qui sanglotait.

- Je… Je… vraiment, je suis désolée, bafouilla-t-elle. J’ai été odieuse. Ho.. Horrible.

Elle s’empara de sa main, et il ne se défila pas. C’est vrai qu’elle ne l’avait pas épargné, ces dernières semaines. Ses manigances avec Rowle l’avait mis hors de lui. A plusieurs reprises, il avait failli craquer. Failli intervenir, pour l’enlever des griffes de cet abruti de préfet des Poufsouffles. Mais il avait décidé de s’éloigner d’elle, de tirer un trait sur ce qu’ils avaient, pour se préserver. Ses résolutions étaient déjà en train de s’évanouir.

- Moi aussi, je suis désolé Lily. Je n’aurais pas dû te parler comme je l’ai fait à la Bibliothèque. Mais j’étais vraiment furieux…

Elle acquiesça, essuyant ses larmes au passage.

- Je sais que tu ne veux plus avoir à faire à moi, je vois bien comme tu m’évites. Et je te promets que je vais te laisser tranquille, James. Mais je ne voulais pas que la dernière chose que tu te rappelles de notre histoire, soit ce malentendu.

Elle entreprit de se lever, et il attrapa fermement son poignet, la forçant à se rassoir auprès de lui.

- Ça va pas la tête, Evans ? Merlin, tu me connais vraiment mal…

Il secoua la tête, et un franc sourire vint s’afficher sur son visage. Lily resta bouche bée, devant cette réaction. A quoi jouait-il ? Elle avait mis sa fierté de côté pour venir s’excuser, et tout ce qu’elle voulait maintenant, c’était partir loin d’ici et de lui pour éponger sa peine.

- Nom d’une gargouille Lily… Comment peux-tu penser un seul instant que je ne veux plus de toi ? Ça fait des années, que je rêve d’être avec toi. Des mois, que je fais tout pour que cette petite étincelle qui s’est allumée entre nous à Halloween devienne un feu immense. Et tu crois vraiment qu’une grosse dispute pourra venir à bout de ça ?

Cette fois, ce fut son cœur à elle qui s’emballa et battit la chamade. Elle vrilla ses yeux dans le regard chocolat de son homologue, comme pour vérifier ses dires. James passa son bras autour de sa taille, et l’attira à lui.

- Je t’aime, Lily Evans. Et rien ni personne ne me séparera jamais de toi.

--------------------------------

Severus Rogue comptait profiter de l’absence d’une grande partie des étudiants pour mener à bien sa mission. C’était parfait pour lui, la Saint-Valentin. Tout le monde partait à Pré-au-lard, ou se dispersait dans le parc pour profiter d’un moment d’intimité. Il n’était pas obligé d’attendre la nuit, pour agir discrètement. Mulciber et Rosier devaient venir avec lui aujourd’hui, et il était presque soulagé de ne pas avoir à se cacher. A trois dans les couloirs en pleine nuit, cela aurait risqué d’être bruyant et d’attirer l’attention.

Il senti son cœur se réchauffer à la pensée de Lily. Il avait bien vu qu’elle n’était plus collée à Potter ces derniers temps. Et il se réjouissait chaque jour que leur histoire se soit terminée dans de si brefs délais. Il détestait le préfet en chef, et aimait profondément Lily. Ça ne pouvait pas faire bon ménage. Bien sûr, il l’avait vue se promener régulièrement avec Rowle. Mais il la connaissait par cœur : elle n’en avait rien à faire, de ce blondinet prétentieux.

Il se leva de son lit, enfila sa cape, et sorti de son dortoir. En arrivant dans la salle commune, il avisa ses camarades au coin du feu, en pleine partie de bataille explosive avec Regulus Black.
Severus soupira. Il n’était pas spécialement content que le plus jeune des Black se soit agrégé à leur bande. Il avait bien vu qu’il n’était pas particulièrement heureux de rejoindre leurs rangs.

Regulus s’était certainement senti contraint de le faire : Walburga Black était loin d’être une enfant de cœur. Rogue avait eu l’occasion de la croiser à plusieurs reprises. Elle était vraiment radicale dans son genre. Et elle avait eu beaucoup de mal à se remettre de la défection de son ainé. Oui, Regulus était sans aucun doute le dernier faire-valoir de la famille. Et cela lui avait probablement enlevé le peu de libre arbitre qui lui restait.

- C’est l’heure, murmura Severus, en arrivant près des fauteuils de ses condisciples.

Regulus leva les yeux et fronça les sourcils, suspicieux, en constatant que Mulciber et Rosier s’étaient levés sans rechigner. Il les regarda partir, dardant un regard brulant dans leur dos.

Les trois Serpentards marchaient d’un pas décidé dans les couloirs des cachots, entièrement déserts. Seuls quelques Poufsouffle rejoignant leur salle commune trainaient dans les couloirs des cachots. Le grand hall était tout aussi dépourvu d’animation. Et ils ne croisèrent que des premières années de Gryffondor dans les escaliers menant au 7e étage.

Rogue avait déjà briefé ses camarades sur la salle sur demande, et la porte apparu rapidement lorsqu’ils finirent leur troisième passage devant la tapisserie. Ils y pénétrèrent, non sans jeter un regard en arrière pour vérifier que personne ne les avait suivis.

Ils étaient en avance : Severus avait bien retenu la leçon. Dès qu’ils arriveraient devant l’armoire, Lucius se présenterait à eux. Il arpenta rapidement les allées envahies d’objets plus étranges les uns que les autres, et vit ses deux compères jeter des regards de tous les côtés. Ça lui avait fait le même effet, la première fois qu’il y était entré. Cet amoureux des livres et des potions avait d’ailleurs avisé quelques vieux grimoires prometteurs, qu’il s’était promit de récupérer sous peu.

Il amorça son dernier virage dans l’allée où se trouvait l’armoire à disparaitre, et se stoppa net. Mulciber et Rosier, qui le suivaient en bavardant manquèrent de le percuter en ne remarquant pas qu’il s’était arrêté. Severus senti son cœur s’affoler, et une goutte de sueur perla dans son dos. Merlin, qu’est-ce que c’était que ce bazar ? Il revint sur ses pas, pensant s’être trompé de rangée. Mais l’armoire ne semblait pas être dans la suivante, ni dans celle d’avant.

- Un problème Rogue ?

Il ferma les yeux en entendant la suspicion dans la voix de Rosier. Oui, il avait un problème. Un énorme problème même.

- Elle n’est plus là, souffla-t-il, au bord de la panique.

- Tu t’es sûrement trompé d’emplacement, répondit bêtement Mulciber

- Non crétin. Je viens ici depuis des mois. Elle a dû être déplacée. Ou pire, détruite.

Il se frotta les tempes, tentant d’apaiser son esprit, et de réfléchir à une solution. Mais rien ne lui venait. Il ne voyait pas qui pouvait avoir déplacé cette armoire à disparaitre. Personne ne se servait de la Salle Sur Demande.

- Tu ne m’as pas dit que la sale sang-de-bourbe et le traitre à son sang t’avaient repéré, un soir ?

Severus blêmit encore plus. Bien sûr, que Lily était responsable de tout ça. Qui d’autre ? Pourtant, il avait pu accéder de nouveau à l’armoire les semaines qui avaient suivi l’incident. Il avait d’ailleurs été étonné, que ce vieux fou de Dumbledore ne fasse pas retirer tout bonnement l’objet, en apprenant qu’un Mangemort s’était introduit au sein de sa précieuse école. Il entreprit de fouiller la salle sur demande, sans succès.

Il massa une nouvelle fois ses tempes, inquiet. Que dirait Lucius, quand il pousserait la porte de l’armoire et se retrouverait dans un endroit inconnu ? Pire encore : si l’armoire avait été détruite, ou endommagée, il risquait de se perdre dans un néant. Et ça, son Seigneur ne lui pardonnerait jamais. Il fit demi-tour et marcha à grand pas vers la porte.

- Où est-ce que tu vas comme ça ?

- Prévenir Lucius. En espérant qu’il ne soit pas trop tard.

End Notes:

Voyez-vous où j'essaye de nous mener, avec l'intrigue de la salle-sur-demande et de l'armoire à disparaitre ? 

Si vous relisez attentivement le chapitre 8 du deuxième Tome, et par extension, le chapitre 28 de l'Ordre du Phoenix, cela devrait vous éclairer un peu !

Que pensez-vous des retrouvailles de Lily et James ? En a-t-on terminé avec les péripéties ? Vous verrez dans le chapitre 37, une scène que je me suis toujours imaginée et que j'ai hâte de partager avec vous.

Bon, "petit" chapitre de 2000 mots, mais je me suis un peu emballée sur les suivants, ça sera plus dense. Je termine la rédaction du 42, actuellement, ce qui devrait me permettre d'assurer un rythme de publication régulier jusqu'à la rentrée.

A très bientôt ! 

Chapitre 37 : Par-delà les grandes portes by Maddy
Author's Notes:

Bonjour à tous ! 

J'espère que vous avez survécu à cette semaine de canicule... C'était chaud à Paris, vraiment chaud !

Le voici, le voilà, le chapitre 37, dans lequel nous retrouvons Rogue, le Jily, mais aussi Regulus Black.

Vous êtes toujours une petite centaine à suivre les chapitres, alors merci beaucoup ! Si le coeur vous en dit, faites moi un coucou ;) 

Bonne lecture !! 

Severus Rogue était dans tous ses états, en redescendant de l’immense volière. Il avait gribouillé un message codé rapide à l’attention de Lucius, mais doutait vraiment que le hibou, même le plus efficace possible, parvienne à le joindre avant qu’il ne s’enfonce dans l’armoire à disparaitre.

Au-delà des problèmes que pourrait rencontrer Lucius, à savoir, rester coincer dans l’armoire à disparaitre qui se trouvait dans son salon, et ne jamais pouvoir en ressortir, Severus savait que c’était l’ensemble du plan de son Seigneur qui se retrouvait mit en péril.

Il ne pourrait plus sortir de Poudlard, et ses amis apprentis mangemorts non plus. Il ne pourrait plus recevoir les ordres de son Maitre. Et ne se voyait vraiment pas envoyer des hiboux à ce sujet. C’était risqué de se faire prendre bêtement par le Ministère, qui depuis quelques temps, ne manquait pas d’intercepter la plupart des communications.

L’étau se resserrait de plus en plus sur eux. Lord Voldemort était bien sûr le sorcier le plus puissant qu’on ait jamais connu, plus puissant même que Dumbledore, Severus en était convaincu. Il savait que son Maitre aurait rêvé de s’attaquer à Poudlard, pour nettoyer l’école de tous les sang-de-bourbes et traitres à leur sang. Pour redorer le blason de Poudlard, et en faire une école d’élite. Comme Durmstrang. Mais pour l’instant, son Maitre se contentait d’observer les agissements de ce vieux fou de Dumbledore de loin. En avait-il peur ? Severus le pensait de plus en plus, à mesure que les mois passaient.

Les vacances approchaient à grand pas : au moins aurait-il l’occasion de recevoir ses prochains ordres. Il espérait pourtant ne pas se faire blâmer comme cela avait pu être le cas à Noël. Après tout, qu’y pouvait-il si Dumbledore avait déplacé l’armoire ? C’était imprévisible. Ou du moins, ça l’était devenu depuis qu’il avait délibérément choisi de la laisser dans la salle sur demande après l’attaque de Lucius. Severus ne s’était plus inquiété après quelques semaines, en voyant que tout fonctionnait toujours. Il avait baissé la garde, bêtement.

Son esprit se focalisa un instant sur Lily, et il pria de tout son cœur pour que la fureur de son Maitre ne se reporte pas contre son ancienne meilleure amie. En parcourant les quelques mètres qui le séparait de la Grande Salle, il se jura de repartir à la recherche de l’armoire dès le repas terminé.

__________________________________

Les deux préfets-en-chef parcouraient le chemin sinueux qui les ramenaient jusqu’à Poudlard. La poitrine de James était étonnement légère, depuis qu’il avait pu discuter avec son homologue. Un petit sourire éclaira son visage lorsqu’il tourna son regard vers elle. Sa main était glissée dans la sienne, et vu la pression qu’exerçait Lily, elle ne comptait pas le lâcher de sitôt.

Il remarqua pourtant ses joues creusées, et son teint maladif. Depuis plusieurs semaines, il ne s’autorisait jamais à poser ses yeux sur elle plus de quelques secondes. C’était comme s’il la voyait vraiment pour la première fois depuis longtemps. Etait-elle malade ? Ils n’avaient pas vraiment rattrapé le temps perdu, tout à l’heure, et s’étaient contentés de mettre au clair les raisons de leur dispute. Et leur amour incertain.

James s’arrêta, et la tira en arrière. Ils étaient de toute façon les dernier à rentrer : ils avaient dû faire une dernière ronde pour s’assurer que personne n’était resté dans le petit village sorcier. Il la scruta de haut en bas, soucieux. Elle semblait avoir perdu au moins trois ou quatre kilos, et de grands cernes s’étalaient sous ses yeux, comme deux wagons surchargés du Poudlard Express.

- Est-ce que tu vas bien, Lily ? Tu as l’air malade… Vraiment malade.

Il vit ses joues s’empourprer légèrement en entendant ses derniers mots. Elle baissa les yeux un instant, avant de plonger son regard dans le sien.

- Oui James, ça va, ça va beaucoup mieux même, souffla-t-elle en s’approchant de lui, sa main toujours emprisonnée dans la sienne.

Beaucoup mieux ? S’était-elle mise dans cet état suite à leur dispute ? Il s’en voulu instantanément de ne pas avoir remarqué à quel point son aspect physique s’était détérioré.

- C’était… Elle sembla hésiter un instant, et il l’encouragea en pressant gentiment sa main. Ça a été vraiment dur. Dur d’être éloignée de toi, de ne pas savoir comment tu te sentais, de penser que tu ne voulais plus de moi.

Elle posa sa main libre sur la joue du jeune homme, si doucement que James cru qu’elle allait interrompre son geste. Il l’observa encore une bonne minute, avant de l’embrasser. C’était comme il s’en souvenait : doux, chaud, et tendre. Elle ne semblait pas vouloir y mettre fin, et il ne se fit pas prier. Il lâcha sa main pour encercler sa taille, et l’amener encore plus près de lui.

- C’est fini, Lily. Vraiment. Je te jure que je ne m’éloignerai plus jamais de toi. Jamais.

Elle s’écarta enfin de lui, souriante, et ils reprirent leur marche vers le château. Elle non plus, ne comptait plus le lâcher. Elle pesta intérieurement : pourquoi lui était-il si difficile d’admettre ses sentiments et de lui en faire part ? Ça avait failli lui coûter cher cette fois. Il allait falloir qu’elle parvienne à apprivoiser ses mots pour rassurer James.

Aux abords du château, ils accélérèrent le pas. Il faisait déjà nuit, et le repas devait avoir commencé depuis un bon quart d’heure. Lily frissonna, resserrant sa cape et son écharpe pour se protéger du froid mordant. Ils grimpèrent quatre à quatre les marches menant au grand hall, et s’arrêtèrent une nouvelle fois.

James voulu retirer sa main, mais Lily l’emprisonna fermement. Peut-être qu’elle ne savait pas exprimer ses sentiments avec la parole, mais elle pouvait les montrer. Il lui jeta un regard interrogateur, et senti son cœur s’accélérer.

- On n’est pas obligé de faire ça tu sais…

Il fit un signe de tête vers la grande salle, dont la rumeur bruyante leur parvenait. Elle inspira profondément, rassemblant son courage. Merlin, elle détestait attirer l’attention sur elle, et ça promettait d’être une entrée épique. Mais elle en avait assez, assez de se cacher, assez de nier l’évidence. La guerre qui hurlaient aux portes de l’école lui revenait sans cesse en tête, menaçante, lui faisant, à chaque jour qui passait, prendre un peu plus conscience du peu de temps qu’ils avaient encore pour vivre leur vie de jeunes adultes en paix.

- Je veux le faire.

Son ton était ferme, sans discussion possible. Et le sourire qui s’étira sur les lèvres de James lui prouva qu’il n’attendait que ça. Il réaffirma sa prise sur la main de son homologue, et ils s’élancèrent à l’assaut de la grande salle.

Si Lily avait espéré que leur apparition serait tout de même un peu discrète, il n’en fut rien. Les élèves qui étaient toujours concentrés sur leur repas furent vite alpagués par leurs voisins. Le bruit des conversations, assourdissant auparavant, sembla s’éteindre en une fraction de seconde. Elle vit des centaines de paires d’yeux se porter sur eux, et sur leurs mains liées, et déglutit péniblement.

James marchait la tête haute, fier, en direction de la table des Gryffondors. Il caressa doucement la main de sa condisciple avec son pouce, espérant la rassurer. Les conversations reprirent de plus belle, et Lily cru qu’elle allait défaillir.

- J’hallucine…
- Tu crois qu’ils sont ensemble ?
- Regarde comme ils se tiennent la main, bien sûr qu’ils sont ensemble !

Elle avisa le regard étonné d’Alice et Karen, installée au milieu de la grande table, non loin des Maraudeurs. Son regard glissa sur les prunelles rassurées de Remus, et le sourire appréciateur de Sirius. Elle tourna enfin la tête pour tenter d’apercevoir Maximillian à la table des Poufsouffle, et ne rencontra qu’un regard et un sourire aimable.

Même les enseignants semblaient s’intéresser à leur petit manège. Elle vit le regard brillant de Dumbledore, les sourcils froncés de MacGonagall, et la mine réjouie de Slughorn, qui devait déjà s’imaginer à quoi ressembleraient leurs marmots, quand il les inviterait au club de Slugh.

Ils s’installèrent auprès des Maraudeurs, ignorant superbement les conversations endiablées sur leur arrivée main dans la main. Sirius adressa une grande tape dans le dos de James, comme pour le féliciter, et Remus s’empara à son tour de la main de Lily, qui s’était assise en face de lui, les joues en feu. Ça pour de l’officialisation, c’en était une !

Le préfet-en-chef entreprit de se servir à manger, et s’empressa de s’emparer de l’assiette de son homologue, qui restait désespérément vide. Il lui jeta un coup d’œil : elle avait l’air mortifiée. Il reposa l’assiette pleine devant elle, et se tourna dans sa direction.

- Mange maintenant, ça suffit les bêtises de jeune fille au cœur brisé.

Il lui fit un clin d’œil, posa un baiser sur son front, et frotta énergiquement son dos pour la décontracter. Ce n’était pas si terrible que ça, si ? Après tout, Radio Poudlard avait piaillé sur leur compte ces deux dernières semaines. Au moins mettraient-ils un point final à toutes les rumeurs après cette soirée. Remus et Sirius échangèrent un regard entendu : ils avaient beaucoup œuvré dans l’ombre, pour que ces deux là se trouvent enfin.

Severus Rogue n’avait pas perdu une miette de la scène qui s’était déroulée sous ses yeux, et avait cru mourir en voyant leurs deux mains entrelacées. C’était son cœur à lui, qui venait encore un peu plus de se briser. Il darda un regard brûlant sur le dos des deux préfets-en-chef, tout en jouant mollement avec la nourriture éparpillée dans son assiette. Son souffle était court, et son cœur battait frénétiquement dans sa poitrine, protestant contre cet amour qui venait de lui éclater au visage. Il senti ses yeux le brûler, et tenta tant bien que mal de réfréner ses larmes.

Regulus, assit en face de lui, ne put que compatir face à la peine de son camarade. Il n’appréciait pas spécialement Rogue, mais n’avait aucune envie que le reste de ses condisciples se rendent compte de la faiblesse de ce dernier envers une Sang-de-bourbe. Ça risquait de remonter aux oreilles de leur Maitre, de mettre Rogue dans une position délicate, et lui avec. Il avait bien vu ces derniers temps, que Rosier tentait de prendre le lead de leur petit groupe. Et il ne s’en réjouissait pas : Rogue avait beau avoir beaucoup de défauts, il était loin de rivaliser avec Rosier en terme de cruauté.

Il balança un coup de pied discret au brun au teint blafard, qui lui jeta dans la foulée un regard haineux. Tant mieux, pensa-t-il, au moins avait-il cessé de fixer les deux préfets-en-chef.

- J’aimerais te montrer un truc. Et si on en profitait pendant que tout le monde mange ?

Severus sembla y réfléchir un instant, et accepta rapidement l’offre du jeune Serpentard, d’un sourire reconnaissant. Ils se levèrent dans la foulée, sous le regard suspicieux des autres vert-et-argent, et traversèrent la grande salle en sens inverse.

Il ne put s’empêcher pourtant, de remarquer le regard des deux préfets-en-chef, qui avaient été alertés de sa sortie par leurs amis, et s’étaient retournés de concert, comme une seule et même personne. Il accéléra encore le pas, désireux de mettre un maximum de distance entre eux et lui. Regulus ne pipa mot, tandis qu’ils se dirigeaient vers les cachots, et Rogue lui en était sied : il n’aurait pas pu discuter de ce qui venait de se passer sans pleurer. Et il n’avait vraiment aucune envie de craquer devant le plus jeune des Black.

En arrivant dans la salle commune, il se précipita vers les escaliers menant aux dortoirs, pressé de pouvoir enfin laisser libre court à ses émotions. Il s’arrêta néanmoins sur la première marche et fit volte-face, avisant Regulus qui s’installait tranquillement dans un des canapés face au feu.

- Merci, Black.

Le jeune homme leva les yeux sur son camarade, surpris. Venait-il vraiment de le remercier, lui, le cafard indésirable qui lui collait aux basques depuis quelques temps ? Il hocha la tête en signe d’assentiment, et se plongea dans la contemplation des flammes. Finalement, Severus Rogue n’était peut-être pas aussi mauvais que ce qu’il pensait. Peut-être parviendrait-il à le rallier à sa cause ? A lui faire entendre raison ? Rien n’était moins sûr. En attendant, il allait devoir poursuivre son rôle de parfait petit mangemort.

__________________________________

- Bon, quelqu’un va nous expliquer ce qui se passe ici ?

Alice et Marlène venaient de pénétrer dans la salle commune. L’une s’empressa de s’assoir sur les genoux de Franck, et l’autre prit place par terre, dos à l’âtre de la cheminée. Leurs yeux pourtant, étaient délibérément fixés sur les deux préfets-en-chef, qui étaient confortablement installés dans l’un des canapés.

- Tu es bien curieuse, Prewitt, s’était empressé de répondre James, avec une voix malicieuse.

Franck et lui échangèrent un regard complice, et James en fut soulagé. Il n’avait pas beaucoup aimé leur semblant de confrontation la dernière fois, au même endroit, quand il avait rabroué Alice sur le sujet Lily Evans. Alice elle, ne manqua pas de remarquer la main de James sur la jambe de Lily.

- Alors quoi ? repartit-elle à la charge. Tu as finalement découvert que tu aimais follement James Potter et qu’il n’était pas le parfait crétin que tu pensais qu’il était ?

La question était clairement adressée à son amie, et cette dernière éclata d’un rire cristallin, qui réchauffa le cœur de son homologue. Il passa son bras autour de ses épaules, l’attirant à lui pour la lover confortablement dans ses bras.

- C’est plus compliqué que ça, mais en résumé, oui.

Elle pencha sa tête en arrière pour admirer James, et ce dernier fondit doucement sur sa bouche, sous le regard éberlué de l’assemblée.

- Ok, ok, ça suffit, je m’en vais !

Sirius s’était redressé et marchait maintenant à grands pas vers la sortie de la salle commune, sous les yeux amusés de ses camarades.

- C’est trop pour moi, s’exclama-t-il, attirant les regards des élèves présents sur lui. Vous êtes horriblement niais. Qu’as-tu fait du grand James Potter, Evans ?

Il s’éclipsa dans une envolée de cape, non sans adresser un dernier regard victorieux à son meilleur ami. James se jura d’aller remercier Sirius : après tout, il ne serait sûrement pas avec la rouquine, s’il n’était pas intervenu.

End Notes:

Ca y est, c'est officiel, ils sont ensemble pour de bon (enfin), et c'est aussi officiel pour Radio Poudlard... Comment vous imaginiez-vous cette scène ? A vrai dire, elle tournicottait dans ma tête depuis quelques temps déjà ! Le Headcanon, tout ça tout ça... J'aurais bien aimé me glisser dans la tête de MacGonagall à ce moment précis ! 

Bon, je vous glisse au passage, quelques infos sur Regulus. Que pensez-vous de son comportement ? Que mijote-t-il ? Dans ma tête, je pense que c'est un personnage foncièrement bon, malgré les erreurs qu'il a pu faire... D'ailleurs, pourquoi ne pas l'exploiter dans une autre histoire ? J'y réfléchis sérieusement.

Et notre petit Rogue... Evidemment, que Dumbledore n'allais pas lui laisser l'armoire à disparaitre à disposition. Comment va-t-il s'en sortir maintenant ?

Rendez-vous la semaine prochaine pour la chapitre 38 ! Au menu : du Quidditch, des souvenirs, la suite de l'histoire de l'armoire... Et les vacances de février qui arrivent.

A très bientôt ! 

Chapitre 38 : "Félicitations, Capitaine !" by Maddy
Author's Notes:

Bonjour à tous !

J'espère que la semaine a été bonne de votre côté. Encore une fois, un grand merci à tous ceux qui passent ici et continuent de suivre cette histoire. Il ne reste plus que 11 chapitres après celui-ci, et il sera temps de la clôturer.

Soyez attentifs aux détails, car je sème des indices un peu partout depuis quelques temps pour vous donner des pistes sur la fin des intrigues. 

Dans ce chapitre, on retrouve Rogue, mais aussi du Quidditch, et le Jily.

J'espère qu'il vous plaira :)

Severus Rogue avait mis plusieurs jours avant de retrouver la trace de l’armoire à disparaitre. Il ne savait pas si Lucius avait reçu son message codé à temps, mais il espérait sérieusement qu’il n’y aurait aucune conséquence à ce contretemps. La bonne nouvelle, c’était que l’armoire n’avait pas été détruite. Et Merlin sait qu’il se demandait encore pourquoi le Directeur s’était refusé à signer l’arrêt de mort de ce sinistre objet. La mauvaise, en revanche, c’était que Dumbledore avait décidé de la faire déplacer au quatrième étage, dans le couloir qui menait à la bibliothèque.

Severus ne doutait pas que Lily l’avait remarquée bien avant lui : elle consacrait le plus clair de son temps à étudier dans ce temple du savoir, et avait déjà dû passer une bonne dizaine de fois devant. Lui en revanche, avait arpenté Poudlard en long, en large, et en travers en espérant la retrouver. Des cachots, en passant par le sixième étage, tous les placards à balais y étaient passés, toutes les salles sans vie, et les salles de classes aussi. Il pensa toutefois qu’il aurait été préférable que Dumbledore la détruise, réduisant au passage, toute possibilité de communication avec son Maitre. L’armoire était intacte, certes, mais totalement inutilisable en l’état : des élèves ne cessaient de passer et repasser par ce couloir, les bras chargés de grimoire. Impossible donc, pour Lucius ou lui de tenir une conversation en toute discrétion. Severus ne doutait pas d’ailleurs, de la réaction de la bibliothécaire en apercevant la chevelure blonde de l’ancien Serpentard.

Lucius Malfoy avait mené la vie dure à l’ensemble de ses condisciples durant ses sept années d’études à Poudlard. Et Madame Pince en avait fait mainte fois les frais. Le Serpentard gardait un souvenir mémorable de cette fois où, pris par une folie soudaine, Lucius s’était introduit dans la bibliothèque pour régler leur compte à Potter et sa bande. Il avait fait fi des hurlements furieux de la bibliothécaire, des étalages entiers de livres qui s’effondraient sous les sortilèges mal ajustés. Et encore une fois, Potter et ses acolytes s’en étaient brillamment sortis, déjouant les maléfices de son camarade, et n’écopant en tout et pour tout que d’une petite soirée de retenue. Lucius lui, avait regretté son geste : Madame Pince l’avait réquisitionné tous les soirs jusqu’à la fin de l’année pour remettre en état et astiquer la bibliothèque.

Alors qu’il était perdu dans ses pensées, négligemment appuyé sur le mur du couloir qui faisait face à l’armoire sur demande, Severus ne vit pas la préfète-en-chef sortir de la Bibliothèque, James Potter sur ses talons, les bras chargés très probablement des grimoires que la rouquine comptait avidement dévorer pendant les vacances.

- Qu’est-ce que tu fiches ici ?

La voix était cassante, irritée, et il se sentit grimacer. Merlin… Il était clairement pris en flagrant délit. Elle allait forcément penser qu’il mijotait encore un sale coup. Il leva les yeux vers elle, hésitant, et vit le sourire amusé de Potter qui se tenait toujours juste derrière elle. Elle tapait frénétiquement du pied par terre, le visage crispé, et les bras fermement croisés sur la poitrine.

- Dégage de là, avant que je ne décide d’aller voir le Directeur. Je suis persuadée qu’il serait ravi de savoir que tu tournes encore autour de cette armoire.

Severus ouvrit la bouche pour répondre, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Elle fila devant lui avant même qu’il ait eu le temps de dire « Quidditch », laissant Potter planté là, le regard mauvais. Un instant, il s’imagina dégainer sa baguette et lui jeter un « Sectumsempra », ce maléfice qu’il avait lui-même inventé, et qui ne laisserait aucune chance au préfet-en-chef d’en réchapper, surtout les bras chargés des bouquins de son homologue. Toutefois, il jugea plus prudent de se remettre en marche, le brun à lunettes lui collant au train, sûrement pour s’assurer qu’il regagnait bien les cachots.

----------------------------------------------------

Ce samedi, tout Poudlard était en effervescence : on était la veille des vacances de février, et le match de Quidditch du jour opposerait les Gryffondor et les Serdaigle. L’équipe s’était entrainée corps et âme, ces derniers temps, pour maintenir leur avance dans le classement du championnat. James, en bon capitaine, n’avait pas ménagé ses troupes, multipliant les entrainements et les nouvelles tactiques. Hors de question pour lui, de reproduire la formation utilisée contre les Serpentards.

Lily, qui s’était d’abord fermement opposée à ce que James ne lui parle de Quidditch, avait fini par céder devant sa moue peinée. Elle se flagellait intérieurement d’avoir été si faible : elle avait toujours détesté ce sport et cette fâcheuse manie qu’avaient les sorciers d’en parler à toutes les sauces. Pourtant, ce matin, en voyant la mine angoissée de son tout nouveau petit ami, elle ne put s’empêcher d’être attendrie.

Son opposition farouche au sport volant avait été réduite au silence quelques jours plus tôt, et elle avait même revêtue les couleurs de son équipe, maquillant son visage de rouge et jaune. James eut un sourire en la voyant arriver fière d’elle, dans la grande salle, au moment même où il se levait pour rejoindre le terrain. Il l’embrassa brièvement avant de s’éclipser, satisfait. Elle se laissa tomber joyeusement sur le banc, face à un Remus Lupin encore à moitié endormi, mais heureux d’apercevoir sa meilleure amie.

- Tu sais pourquoi j’aime les jours de Quidditch ?

La rouquine se renfrogna un instant, persuadée que Remus allait à son tour la bassiner avec ce foutu sport. Foutu sport, qu’elle avait décidé d’apprendre à aimer en même temps qu’elle découvrait James. Elle n’avait d’ailleurs pas hésité à emprunter les livres à ce sujet qui trainaient à la bibliothèque, dont « Le Quidditch à travers les âges » de Kennilworthy Whisp, qu’elle avait dévoré une bonne partie de la nuit.

- Non Remus, mais je n’ai pas vraiment envie qu’on parle de la Feinte de Wronski, de la roulade du Paresseux, ou encore de la Défense à double batte. Je pense que je vais avoir mon compte aujourd’hui.

Elle pointa ses deux index vers ses joues, pour appuyer ses propos, et leva les yeux après sa tirade, pour rencontrer les yeux ébahis mais rieurs de son ami.

- Je vois que Madame devient connaisseuse, s’entendit-elle dire d’une voix moqueuse, qui ne manqua pas de faire colorer ses joues sous l’épaisse couche de maquillage. Non, en fait, j’allais simplement dire que j’aimais les jours de Quidditch, parce que je pouvais t’avoir rien que pour moi, comme avant.

Elle se senti penaude, mais adressa tout de même un sourire doux au lycanthrope, qui sauta sur ses deux pieds, pour se mettre en route vers le terrain. Lily l’imita, et ils se dirigèrent bras dessus, bras dessous, vers les gradins.

- Tu crois qu’ils vont gagner ?

Elle sautillait gaiement, emmenée par l’effervescence qui régnait autour d’eux.

- Probablement, commenta Remus, en commençant à gravir les marches qui menaient vers la tribune des Gryffondor. Mais tout peut arriver, surtout avec les Serdaigle !

Ils s’installèrent en plein milieu de la tribune, et Lily se mit debout sur le banc pour tenter d’apercevoir James, qui s’échauffait doucement aux abords de la pelouse, chahutant avec Sirius. L’arbitre pénétra sur le terrain à son tour, et tous les spectateurs purent entendre la voix claironnante de la commentatrice résonner. Les deux équipes se mirent en place et décollèrent au premier coup de sifflet. La préfète-en-chef vit la concentration se peindre sur le visage de son homologue, qui fila comme une fusée dès le deuxième coup de sifflet. Une fois rassise, elle s’empara de la main de Remus, comme elle avait l’habitude de le faire à chaque à match, et suivi des yeux sans le lâcher l’homme qu’elle portait désormais dans son cœur.

----------------------------------------------------

Les deux équipes étaient aux coudes à coudes, et ne semblaient rien vouloir se laisser passer : elles étaient à couteaux tirés, et ces deux maisons pourtant si proches d’habitude ne faisait preuve que d’hostilité.

Lily avait passé les trois quarts du match à broyer la main de son meilleur ami, inquiète. James avait échappé de peu à un cognard à quatre ou cinq reprises, et elle avait cru que son cœur allait s’arrêter plusieurs fois déjà. Le préfet-en-chef n’avait pas manqué d’invectiver lourdement ses deux batteurs, Jack et Franck. Sa fureur s’était désormais tournée vers Mary Macdonald, qui avait loupé de peu le vif d’or qui frôlait le sommet de la tribune officielle.

Les rouges et or menaient par 100 à 80, et le capitaine sentait la pression monter. Dans les gradins, la tension était également palpable. Alors lorsqu’elle vit la petite attrapeuse foncer vers le sol, collée au train par Desford, l’attrapeur des Serdaigle, Lily plaqua frénétiquement ses mains sur ses yeux verts pour ne pas voir la catastrophe arriver, sous le rire sonore de Remus.

Les cris de joie qui arrivèrent jusqu’à ses oreilles la pétrifièrent, pourtant, quand le lycanthrope lui attrapa les poignets pour la forcer à regarder, son regard se porta automatiquement sur James, qui levait le poing victorieux, en rejoignant son attrapeuse au sol. Lily se précipita vers le bas des gradins, son meilleur ami sur les talons, et se joignit à la foule qui se déversait sur le terrain, tentant de se frayer un chemin jusqu’au préfet-en-chef. Lorsque leurs yeux se croisèrent, son cœur fit un bon dans sa poitrine, avant d’accélérer frénétiquement. Il tendit la main vers elle, et elle ne se fit pas prier pour l’attraper. La force exercée par James lui permis de le rejoindre rapidement en dépassant les derniers supporters récalcitrants. Elle passa ses bras autour de son cou, et l’embrassa avec fougue, avant de s’écarter de lui, les joues rosies par l’excitation.

- Félicitations, capitaine.

Il lui adressa un franc sourire tout en la faisant tournoyer, heureux de pouvoir enfin partager un de ces moments si précieux avec elle. Elle se jura de ne plus jamais rater un match de Quidditch, juste pour avoir le plaisir d’admirer encore une fois James virevolter magistralement sur son balai.

----------------------------------------------------

La fête avait battu son plein une bonne partie de la nuit, et les quatre maraudeurs avaient eu du mal à s’extirper de la salle commune pour remonter dans leur dortoir. Ils s’affairaient désormais à ranger tant bien que mal une partie de leurs affaires, prêts à partir le lendemain dans leurs familles respectives, pour profiter des vacances de février en bonne et due forme.

Sirius, comme à son habitude depuis qu’il avait fui sa famille, se réjouissait d’avance de passer ces quinze jours chez les Potter. Euphemia et Fleamont étaient, depuis des années, devenus comme de vrais parents pour lui. Il s’imaginait déjà attablé dans la salle à manger, les rires de James et Fleamont résonnant contre les murs, et Euphémia lui adressant un sourire tendre en posant ses yeux sur l’assemblée.

Peter rejoignait lui aussi ses parents, mais avait promis à ses amis de venir leur rendre visite à l’occasion. Remus lui, allait suivre les deux acolytes chez les Potter, exceptionnellement. James avait argué que c’était les derniers moments qu’ils pouvaient passer tous ensemble, et il avait fini par céder. Peter en aurait sûrement fait de même, s’il n’y avait pas eu l’anniversaire de sa mère.

Lorsqu’ils entendirent frapper à la porte du dortoir, chacun stoppa son geste. Trois paires d’yeux se braquèrent sur James, qui hocha les épaules d’un air de dire qu’il n’avait rien à voir avec ça. Goguenard, Sirius parti d’un pas rapide vers la porte, s’attendant très probablement à trouver sa conquête de la soirée derrière le battant. Avant d’enclencher la poignée, il arbora son sourire le plus charmeur, et se prépara à passer à l’attaque sans préambule.

- Que… Evans ? Qu’est-ce que tu fiches ici à cette heure-ci ?

La rouquine senti ses joues s’empourprer au moment même où ses yeux se posèrent dans la chambre, sur les torses nus de James et Sirius. Comme à son habitude, elle plaqua frénétiquement sa main sur ses prunelles, pudique. James avait presque sursauté en entendant Sirius prononcer son nom.

- Je-voudrais-parler-à-James, grommela la-préfète-en-chef, de plus en plus gênée par la situation qui s’éternisait. Avec un t-shirt, s’empressa-t-elle d’ajouter, en entendant Sirius reculer.

Les quatre garçons émirent un rire sonore, et le préfet-en-chef se dépêcha d’enfiler un t-shirt, avant de se diriger vers la porte, sous l’œil amusé des trois autres. Il fit marche arrière un instant pour récupérer le paquet qui trainait sur sa table nuit, et referma le battant derrière lui tout en poussant gentiment la jeune fille vers le couloir. Elle attendit que les doigts de son homologue se referment sur son poignet pour baisser la garde, les joues toujours rosies par la vue des jeunes hommes à moitié nus qui s’était imposée à elle malgré son bon vouloir.

Le couloir était sombre à cette heure de la nuit, et elle senti plus qu’elle ne les vit les prunelles de James se poser sur elle, scrutant le moindre détail, vérifiant si elle était venue le déranger parce que quelque chose clochait.

- Tout va bien ?

La question qu’il avait chuchotée lui arracha un sourire, tant elle commençait à bien le connaître maintenant.

- Oui souffla-t-elle, tout en s’emparant de sa main et en l’entrainant vers la salle commune.

Il la suivit sans rechigner, curieux de savoir ce qu’elle pouvait bien avoir à lui dire ou à lui montrer. Il enfonça sa main libre dans la poche arrière de son pantalon, vérifiant si le précieux paquet était toujours en place. En arrivant au bas des marches, elle fila s’installer sur le grand canapé qui faisait face à l’âtre, et l’invita à la rejoindre, le sourire aux lèvres. James se laissa tomber à côté d’elle.

- Miss Evans, commença-t-il en tentant d’imiter la voix sévère du professeur MacGonagall, que faites-vous à trainer dans la salle commune après le couvre-feu ?

Elle tenta d’étouffer un rire, et comme à chaque fois qu’il entendait ce bruit, il senti à nouveau son cœur se réchauffer étrangement. Elle vrilla son regard dans le sien, et reprit son sérieux en un instant.

- Je voulais juste te dire au revoir, avant qu’on parte pendant deux semaines. C’est long, deux semaines…

Son regard se perdit au loin, et il l’approcha de lui pour l’enlacer, le sourire aux lèvres.

- Es-tu en train de me dire que je vais te manquer, Evans ? la nargua-t-il

Elle se débâtit furieusement, le rouge lui montant encore aux joues, et croisa ses bras sur sa poitrine, la mine boudeuse.

- Es-tu en train de me dire que je ne vais pas te manquer ? rétorqua-t-elle, sa voix dure tranchant l’air silencieux de la salle commune.

Elle vit les yeux marrons en face d’elle s’agrandir, surpris, et s’adoucit. Bien sûr que oui, elle allait lui manquer. Elle lui manquait toujours pendant les vacances, depuis la toute première fois où il avait croisé son chemin en première année.

- Eh bien… reprit-il en se grattant derrière la tête, et réajustant ses lunettes au passage. J’avais pensé que… Enfin… Qu’on pourrait se voir pendant les vacances ? Enfin si tu veux bien sûr, s’empressa-t-il d’ajouter en la voyant pâlir et ouvrir la bouche pour répondre.

- Ma sœur sera probablement là, tu sais…

Il vit son menton trembler légèrement et ses yeux s’embuer, et s’empressa de prendre ses mains dans les siennes pour l’apaiser.

- Ta moldue de sœur ne me fait pas peur, Lily. J’ai même hâte de la rencontrer, car je peux te jurer que je ne la laisserais pas t’insulter devant moi. Jamais, souffla-t-il, en la regardant plus intensément. Mais si tu veux, tu peux venir à Godric’s Hollow, Remus sera là, lui aussi.

Elle sembla y réfléchir un instant, puis, s’approcha de lui pour l’embrasser doucement, avant de rejoindre sa position initiale.

- C’est d’accord.

Le cœur du jeune homme s’emballa légèrement. Il la vit esquisser un mouvement pour se lever du canapé et monter se coucher, et la tira par la main pour lui enjoindre de s’assoir. Il fouilla dans sa poche arrière, et sorti le petit paquet un peu abimé qu’il avait récupéré plus tôt sur sa table de chevet. Les yeux verts de sa condisciple se posèrent sur l’objet, intrigués.

- C’est ton cadeau d’anniversaire, lui dit-il d’une voix un peu tremblante, en voyant vers où menait son regard. Comme on s’est disputés, je n’ai pas vraiment trouvé le bon moment pour te l’offrir…

Il tendit la main, déposant le paquet sur les genoux de Lily, qui s’en saisi délicatement, quémandant dans son regard l’autorisation de le déballer.

- Vas-y, s’empressa-t-il d’ajouter

Elle le déballa si lentement qu’il crut que son cœur allait s’arrêter, quand ses doigts se posèrent sur l’écrin rouge. Il avait pensé à ce cadeau des semaines durant, et espérait vraiment ne pas s’être trompé en le choisissant. Il fixa l’expression de son homologue, guettant le moindre détail de son visage qui trahirait ce qu’elle en pensait.

- C’est… magnifique, souffla-t-elle 

Le petit pendentif brillait légèrement à la lumière des flammes qui crépitaient dans l’âtre de la cheminée. Elle le prit entre ses doigts, émerveillée par la finesse du bijou, en forme de cerf argenté.

- Tu peux ?

Elle se retourna, souleva sa lourde chevelure rousse, pour afficher le fermoir de la médaille qu’elle portait déjà. James le détacha, et elle s’empressa de faire glisser le pendentif sur la chaine argentée, qui vint se loger juste à côté de la médaille gravée aux initiales de son homologue, qu’il lui avait offert à Noël, avant de lui demander de rattacher le bijou, et de se tourner vers lui.

- Merci, murmura-t-elle en posant sa main sur sa joue et en l’embrassant tendrement.

James soupira de ravissement. Le moment s’était fait attendre, mais il n’aurait pas pu rêver plus belle réaction.

End Notes:

C'est tout pour aujourd'hui ! Enfin, ce sont quand même 3000 mots, ce qui est déjà pas mal pour moi.

Comme vous avez pu le constater, on a récupé l'armoire à disparaitre... Qui se trouve maintenant à la place exacte qu'elle occupe dans les livres, au temps de Harry. Avant que Peeves ne la casse et que les jumeaux ne poussent Montague dedans. On peut dire que la boucle est bouclée ! 

Aviez vous deviné ce qu'allait en faire Dumbledore, et où j'essayais de vous emmener depuis plusieurs chapitres ?

J'en profite pour vous dire que je pars très prochainement en vacances à l'étranger et qu'il est donc possible que je sois moins régulière au niveau de la publication la deuxième quinzaine d'août.

On se retrouve la semaine prochaine pour le début des vacances de février chez les Evans. Lily va de nouveau se retrouver confronter à Rogue, et j'ai comme l'impression que ça va barder...

N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce chapitre ! 

A très bientôt.

Chapitre 39 : Quand février s'envole by Maddy
Author's Notes:

Hello, hello ! 

Oui c'est de nouveau moi, désolée pour ma longue absence ! Ca a été assez folklorique cet été, et la reprise du boulot ne m'a pas laissée une minute à moi. 

Vous avez été nombreux à passer en mon absence, et j'en suis ravie ! J'espère que les derniers chapitres ont été à la hauteurs de vos espérances.

On se retrouve pour le chapitre 39, avec au menu : les vacances de février, Severus Rogue le retour, et un petit moment au manoir Potter ! 

N'hésitez pas à me faire un coucou en review, j'aimerais beaucoup avoir votre avis sur tout ça :) 

Cela faisait déjà trois jours, que Lily était rentrée chez ses parents pour les vacances de février. Après le moment privilégié que James et elle avaient passé dans la salle commune la veille du départ, elle avait fini par renier son principe de ne jamais faire le voyage dans le Poudlard Express à côté de cet énergumène.

Et, force était de constater que cela avait été un voyage agréable : les Maraudeurs n’avaient pas leur pareil en matière de distraction. Lily avait d’ailleurs été surprise que même le calme et timide Peter prenne part aux discussions animées qui s’étaient tenues dans le wagon. Elle s’en voulu de n’avoir pas su mieux juger ce garçon, tout comme ses acolytes. Elle qui prônait toujours la tolérance, et qui avait toujours insisté pour qu’on ne juge pas les autres sur leur apparence, s’était laissée débordée concernant les quatre Gryffondor. Evidemment, ils avaient tout fait pour la faire sortir de ses gonds, durant ces sept dernières années, et peut-être même plus particulièrement depuis qu’elle était devenue préfète.

En arrivant à Londres, elle avait attrapé la main de son homologue jusqu’à ce qu’ils soient contraints et forcés de se séparer, pour passer la barrière. James s’était arrêté à quelques mètres de ses parents, occupés à saluer Sirius et Remus, et lui avait posé un baiser sur la joue, lui promettant de lui envoyer de ses nouvelles très prochainement. Si Euphemia avait fait mine de ne rien voir, elle n’avait pourtant pas manqué de constater que les yeux de son fils brillaient avec une rare intensité, quand il regardait cette jeune fille.

_______________________

Lily soupira tout en enfilant un blouson. Trois jours, trois jours qu’elle attendait des nouvelles de James et qu’aucun hibou ne venait cogner son bec contre sa petite fenêtre. Elle réfrénait son envie de lui envoyer une beuglante, pour le sermonner. Pendant les vacances, il lui envoyait toujours des dizaines et des dizaines de hiboux, pour lui déclarer sa flamme, pour lui raconter sa vie, pour la convaincre de sortir avec lui. « Il m’envoyait », songea-t-elle. Peut-être que l’officialisation de leur relation avait refréné un peu ses ardeurs. Ou peut-être qu’il était simplement trop occupé avec ses amis pour se soucier de ce genre de chose.

Elle descendit rapidement les escaliers de la petite maison familiale, et entreprit d’ouvrir la porte, sans même jeter un regard dans le salon : Pétunia et son balourd de fiancé étaient de nouveau de retour chez les Evans. Et le jeune homme rougeaud et bien en chair, ne cessait de monopoliser la parole quand ils passaient des moments en famille. Ça, ils s’étaient bien trouvés avec Pétunias. Toujours à se vanter de tout et n’importe quoi. Toujours à se sentir supérieurs aux autres.

Elle remonta la rue rapidement sous le doux soleil d’hiver qui faisait quelques apparitions malgré les nuages bien présents. Elle avait besoin de s’aérer, d’arrêter de penser à James Potter, à sa sœur qui se pavanait dans la maison comme si elle était devenue une star, à la guerre qui faisait rage dans le monde sorcier, sans que personne dans son entourage moldu ne semble s’en rendre compte. Elle voulut, un instant, redevenir une jeune fille parfaitement normale, occulter l’autre partie d’elle-même, celle qui risquait de lui coûter la vie, dès qu’elle mettrait les pieds dans la vie adulte après Poudlard.

Ses pas la menèrent inconsciemment vers le parc, qu’elle traversa pour se retrouver face à un petit étang, qu’un saule pleureur encore dénudé surplombait majestueusement. Elle avisa une des grosses racines qui serpentaient sur le sol, et s’y installa, faisait fi du froid pourtant bien présent encore en ce mois de février, et sorti maladroitement un livre qu’elle avait emporté à la hâte avant de sortir de la maison. Il s’agissait de la « Nouvelle Théorie de la numérologie », un livre d’arithmancie qu’elle avait emprunté à la bibliothèque juste avant leur départ. Elle avait toujours beaucoup aimé cette matière, que nombre de ses camarades trouvaient trop ardue pour la poursuivre pour les ASPICS.

Elle secoua la tête, désabusée. La plupart des étudiants ne comprenaient pas l’intérêt de ce domaine magique passionnant : prédire l’avenir à l’aide de la numérologie. Ils préféraient bêtement s’enfermer dans la classe de divination, où l’enseignante semblaient bien décidée à leur faire croire que leur troisième œil allait finir par se révéler un jour où l’autre.

Absorbée par sa lecture, elle n’entendit pas les pas étouffés qui s’approchaient dans son dos, à tâtons. Severus Rogue attendait quelque chose depuis trois jours, lui aussi. Il attendait d’apercevoir sa meilleure amie. Il la guettait sans relâche, dans l’espoir de pouvoir lui adresser quelques mots, d’implorer son pardon. Depuis leur cinquième année, lorsque les fameux mots s’étaient échappés de sa bouche, il s’en voulait. Tant et à tel point, qu’il n’arrêtait pas de réitérer les tentatives pour communiquer avec elle. Parfois, la rage l’aveuglait au point qu’il dépasse à nouveau les bornes. Mais il aimait vraiment Lily. De toute son corps. Et peu lui importait qu’elle soit momentanément retenue dans les bras de Potter. Il savait qu’elle finirait par revenir vers lui : après tout, s’il éprouvait des sentiments si forts à son égard, cela devait bien être réciproque en un sens ?

Il avait saisi sa chance, en la voyant passer pour aller vers le petit chemin qui menait à l’étang, et se demandait maintenant, dans son dos, comment il allait l’aborder sans qu’elle ne lui jette un maléfice cuisant. Il prit son courage à deux mains, et émit un raclement de gorge sonore, qui ne manqua pas de faire sursauter la préfète-en-chef. Elle se remit sur ses deux pieds et se retourna vivement, laissant tomber son ouvrage au sol. Si la première expression qui passa sur son visage fut de la surprise, la seconde elle exprimait une rage profonde. Il vit les poings de la rouquine se serrer, et sa main droite plonger dans la poche de son blouson épais, sûrement pour en sortir sa baguette.

- Déguerpis avant que je ne te blesse, s’époumona-t-elle, menaçante, sa voix se répercutant dans l’air.

- Je veux juste discuter, lui rétorqua-t-il en levant ses mains en l’air, la voix tremblant légèrement.

- Je t’ai déjà dit qu’on n’avait plus rien à se dire ! Tu n’es qu’un misérable cafard puant, un traitre de la pire espèce…

Elle se mit en mouvement, tentant de contourner le jeune homme pour repartir en direction de la petite bourgade où se trouvait le foyer familial, mais Severus se déplaça en même temps qu’elle, désireux de gagner encore quelques secondes auprès d’elle.

- Ne me tente pas, Rogue... assena-t-elle, en pointant plus fermement sa baguette vers lui. Laisse-moi passer.

- Potter n’est pas dans le coin ?

Lorsqu’il vit les flammes danser dans ses yeux verts, il se flagella mentalement de cette stupide répartie. Pourtant, il avisa sa main trembler un instant, et sa détermination faiblir d’un poil.

- Ecoute je veux juste…

Elle s’était rapprochée vivement, et il n’avait rien fait pour s’éloigner. Elle se tenait maintenant à quelques centimètres de lui, sa baguette enfoncée dans son torse. Il ferma les yeux et déglutit, s’imposant de rester calme, malgré cette proximité déconcertante.

- A toutes les vacances, tu t’arranges pour m’épier, me harceler, et te retrouver juste devant mon nez. Je ne veux plus avoir à faire à toi. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? Je ne parle pourtant pas chinois ? Et ne t’avise plus jamais de parler de James devant moi. C’est bien clair ?

Il hocha la tête en signe d’assentiment, et elle s’éloigna à nouveau de lui, la baguette toujours pointée dans sa direction. Elle ramassa l’ouvrage qui était tombé sur le sol, avant de revenir sur ses pas. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche, elle passa devant lui, furieuse, et reparti en direction de la rue dans laquelle elle résidait.

- Je voulais juste m’excuser, hurla-t-il dans son dos. Mais tu as raison, j’aurais mieux fait de ne jamais venir. A quoi bon tenter de raisonner quelqu’un comme toi ?

Il la vit s’arrêter, faire volte-face, et revenir vers lui, la baguette brandie. Quand les étincelles rouges sortirent du bout de l’objet, il n’en cru pas ses yeux. Tant et si bien, qu’il ne parvint même pas à saisir sa baguette pour s’en protéger, et se retrouva brutalement projeté à plusieurs mètres sur le sol froid, sa tête heurtant lourdement le bitume.

_________

Lorsqu’elle rentra chez elle, la préfète-en-chef sentait encore la rage pulser dans ses veines. Le souffle court, elle grimpa les escaliers, et fit lourdement racler la chaise sur le parquet avant de s’installer devant son bureau. Elle se maudit intérieurement, d’avoir été si bête. Elle aurait dû partir au moment même où elle l’avait vu. Elle n’aurait pas dû le laisser l’atteindre si facilement.

Heureusement pour elle, aucun moldu n’avait pointé le bout de son nez au moment où elle avait jeté le maléfice. Elle n’aurait pas supporté, en plus du reste, de devoir se justifier face au Ministère. Elle n’était peut-être plus une étudiante de premier cycle, mais l’usage de la magie devant les moldus restait prohibé.

Elle s’empara d’un parchemin, et se mit à écrire frénétiquement, racontant sa mésaventure comme si elle la revivait.

James,

Merlin t’a-t-il envoyé aux enfers ? Je pensais pourtant t’avoir entendu me jurer que tu ne manquerais pas de me donner rapidement de tes nouvelles. Trois jours, c’est rapide, tu trouves ? Vraiment, je ne sais pas ce qui vous prend à tous, mais vous êtes pire qu’une horde de trolls alcoolisés.

Tu ne devineras jamais qui j’ai eu le malheur de croiser, à l’instant ? L’inévitable cafard puant et traitre de la pire espèce de Rogue. J’ai cru que j’allais le tuer. J’ai failli le tuer, je crois. S’il n’est pas mort, il doit être bien amoché, à l’heure qu’il est. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Tu crois que le Ministère me pardonnera, si jamais c’est le cas? Je suis tellement en colère qu’il vaudrait mieux qu’il ne recroise pas ma route.

 

Elle roula le parchemin et s’empressa de le mettre à la patte de sa chouette hulotte qui patientait sagement sur son perchoir, près de la fenêtre de sa chambre.

_____________

La famille Potter avait tranquillement terminé de déjeuner il y deux heures déjà. Fleamont disputait ardemment une partie d’échecs sorciers avec Sirius, sous l’œil amusé de son fils. Euphemia s’agitait en cuisine, tentant de remettre de l’ordre après ce repas de famille animé. Remus l’avait rejoint, et l’aidait tant bien que mal à finir de nettoyer.

Elle darda un regard compatissant sur le jeune homme, qu’elle trouvait encore bien pâle et affaiblit, deux semaines après la dernière pleine lune. Les amis de James avaient toujours eu leur place au sein de leur foyer. Et peu lui importait, que le jeune homme soit lycanthrope, ou que Sirius ait été renié par l’une des familles sorcières les plus puissantes.

Sirius… Sirius avait toujours occupé une place importante dans le cœur de son fils. Elle se rappelait encore, la première lettre qu’elle avait reçue de James après sa rentrée à Poudlard, son empressement à lui décrire son nouveau camarade, cet amour, presque fraternel, qui semblait s’être créé en quelques jours. Elle avait eu l’occasion d’apprendre à le connaître rapidement, puisque l’enfant qu’il était venait régulièrement passer une partie de ses vacances chez eux.

Elle se rappela également cette fameuse nuit où Sirius avait frappé à la porte. Son visage strié par les larmes, blanc comme un linge, quand elle l’avait découvert sur le palier. La détresse qui habitait ses yeux gris. Elle avait ouvert ses bras, et il s’y était précipité, sans un mot. Elle l’avait conduit au salon, l’asseyant sur le canapé, le recouvrant d’un plaid douillet, avant d’appeler Fleamont et James, et de filer lui préparer une tasse de thé.

A aucun moment elle n’avait hésité : Sirius était comme son fils, et elle ne supportait plus de le savoir maltraité dans sa famille. Elle lui avait préparé la chambre d’ami, lui jurant qu’ils la mettraient à son goût rapidement, qu’elle deviendrait sa chambre, qu’il était chez lui ici. Elle l’avait bordé et était restée avec lui : il avait beau avoir 16 ans, ce n’était encore qu’un enfant, triste et déboussolé.

Walburga Black s’était présentée cher les Potter le lendemain matin, impérieuse. Et Euphémia n’avait rien lâché. Non, Sirius ne retournerait pas chez elle. Oui, les Potter, eux aussi des sangs purs, allaient s’opposer à elle. Elle refusait que le jeune homme retourne dans cette maison de fous, où il était régulièrement battu et humilié. Et peu lui importait d’être considérée comme une traitre à son sang.

Elle fut tirée de ses pensées par Remus, qui lui indiquait la petite chouette hulotte qui tapait frénétiquement du bec sur la fenêtre de la cuisine. Elle se hâta de lui ouvrir et décrocha le parchemin adressé à son fils, tout en offrant une friandise au volatile.

- James ?

Elle vit une tête brune passer par l’entrebâillement de la porte, et se précipiter sur elle pour lui arracher la missive des mains. Il l’ouvrit rapidement, certain de l’émetteur, et parcouru son contenu.

Euphemia avisa son fils pâlir en un clin d’œil et fronça les sourcils. Que se passait-il encore ? Remus et Sirius étaient en sécurité à la maison. Peter avait-il des ennuis ? Pouvait-il s’agir de la fameuse jeune fille qu’elle avait vue sur le quai, et dont elle ne doutait pas vraiment du prénom, tant son fils lui en parlait depuis des années.

- Par tous les gobelins de Gringotts…

Remus s’était glissé dans le dos de James, et elle avisa son visage se décomposer à son tour.

- On parle de la même Lily, là ? S’était-il contenté de demander, un peu abasourdi. Tu penses que… ?

James hocha la tête de gauche à droite, répondant silencieusement à la question de Remus. Non, il espérait qu’elle ne l’avait pas tué. Il s’étonna intérieurement qu’elle en soit venue à la baguette pour le repousser. Comment la situation avait-elle pu dégénérer à ce point ?

- J’espère qu’il n’a pas posé ses sales pattes sur elle, siffla-t-il, furieux. Sinon, c’est à moi qu’il aura à faire.

Sirius débarqua à son tour dans la cuisine, alerté par le ton énervé de son meilleur ami.

- Un problème ? demanda-t-il, en s’emparant d’un verre sur l’évier et se servant de l’eau.

- Lily dit qu’elle a failli tuer Rogue, indiqua Remus d’une voix blanche alors que James enfilait déjà sa cape et ses chaussures, prêt à transplaner pour la rejoindre.

- Cette furie m’étonnera toujours, se contenta de répondre Sirius, amusé.

- Trois jours, bougonnait le préfet-en-chef, je la laisse trois jours et elle se remet dans les ennuis.

Il se dirigea vers la porte d’entrée, ouvrit le battant à la volée, et transplana dans un POP sonore, sous les yeux médusés de ses parents et des deux maraudeurs

End Notes:

Alors, alors...

Rogue ne semble pas vouloir lâcher l'affaire ! A vrai dire c'est tout à fait comme ça que je me l'imagine en 7e année, torturé entre deux mondes, entre deux adorations.. 

Mais c'est certainement la partie chez les Potter que j'ai le plus aimé écrire. J'ai vraiment une belle vision d'Euphemia et de Fleamont à l'esprit, un peu comme les parents qu'on aimerait tous avoir, malgré qu'ils aient un âge avance... Comment vous les imaginez vous ? 

On se retrouve dans 15 jours pour le chapitre 40 (et c'est promis, parce qu'il est déjà écrit !)

A très bientôt ! 

Chapitre 40 : "C'est qui ce type devant notre porte ?" by Maddy
Author's Notes:

Bonjour à tous ! 

Tout d'abord, un grand merci à dodielovehpandmaraudeur pour sa review ! 

Me revoici pour le chapitre 40, où nous allons retrouver James, mais surtout les Evans ! J'espère que ma vision de choses ici vous plaira.

Quant à moi, j'entame la rédaction du chapitre 44, et autant vous dire que je vais avoir du temps à y consacrer puisque j'ai la jambe dans le plâtre haha 

Bonne lecture ! 

James Potter était furieux. Tant et si bien qu’il n’avait même pas correctement transplané, se retrouvant à deux pâtés de maisons de la demeure des Evans. Il se morigéna intérieurement tout en arpentant la rue d’un pas décidé. Il ne parvenait pas à comprendre comment son homologue avait pu se mettre dans une telle situation. Ce qui l’énervait le plus d’ailleurs, c’est qu’elle ne semblait pas comprendre au-delà de quels dangers elle courait en poursuivant sur cette voie.

Rogue était un mangemort. Un fidèle partisan de Voldemort. Et l’affronter revenait en tout et pour tout à faire un pied de nez au plus célèbre Mage noir de tous les temps. Un jour, il n’en doutait pas, le Serpentard lui ferait payer ses affronts. Pour le moment, James était persuadé que Rogue refrénait ses envies meurtrières pour la simple et bonne raison qu’il était, lui aussi, follement amoureux de la rouquine.

Il tourna à l’angle d’une rue, débouchant sur le quartier des Evans, et accéléra encore le pas. Il allait lui expliquer par A + B qu’elle ne pouvait pas continuer à se mesurer à cet imbécile au teint blafard, et que si elle continuait elle finirait par en payer de sa vie. Il ne put réprimer un frisson qui lui traversa le corps, plus de peur que de froid. Jamais il ne supporterait une existence sans qu’elle soit à ses côtés. Certes, elle ne lui avait jamais avoué ses propres sentiments. Mais lui le savait. Lui le sentait. C’était la bonne.

Il passa le petit portillon du pavillon de la préfète-en-chef, enjambant presque l’allée en gravillons d’un seul pas, et s’arrêta sur le pas de la porte. Nerveux, il remonta ses lunettes sur son nez une dernière fois, avant de frapper vigoureusement à la porte. Elle allait l’entendre, cette fois-ci.

Le battant pivota, et il ouvrit la bouche, prêt à lui faire le sermon qu’elle méritait. Pourtant, ce n’est pas Lily qu’il trouva devant la porte. La jeune fille était blonde, les cheveux remontés en un chignon bien strict, et portait des vêtements si saugrenus qu’il failli laisser un rire s’échapper de ses lèvres rougies par le froid. Elle lui rendit la pareille, le dévisageant de haut en bas, avant d’arquer un sourcil narquois.

- C’est qui ce type devant notre porte ? Râla-t-elle d’une voix mauvaise, clairement adressée à la personne qui se trouvait à l’étage supérieur.

- Pétunia, sois polie ! la sermonna Madame Evans, avant de l’écarter du battant et de prendre la place de son ainée. Oh, bonjour ! s’exclama-t-elle en avisant le jeune homme.

James, un temps surpris par sa mésaventure avec la sœur de Lily, affichait une mine étonnée. Il mit quelques secondes avant de se reprendre.

- Bonjour, vous vous souvenez peut-être de moi? Je suis James Potter. Est-ce que votre fille est là ?

Il lui tendit la main tout en adressant un sourire franc à la femme d’une quarantaine d’années qui se tenait devant lui. Il avisa derrière son épaule l’autre jeune fille, qui grimaçait en entendant son nom, et se ruait vers le salon, probablement dans l’optique de tout raconter au reste de la famille.

- Bien sûr, bien sûr. Entre donc avant d’attraper froid ! Lily, cria-t-elle dans la montée d’escaliers.

Elle débarrassa James de sa cape, et l’invita à pénétrer dans l’entrée.

- Je suis ravie de te revoir, James. J’ai beaucoup entendu parler de toi, ces dernières années.

Il vit son sourire s’agrandir et ses yeux pétiller. Oh, il ne doutait pas que Lily avait raconté ses nombreuses frasques à sa famille. Ni qu’ils aient pu ne pas voir les nombreux hiboux qu’il lui avait envoyé. D’ailleurs, elle lui avait jeté le même regard au mois de décembre, lorsqu’il était venu chercher Lily pour le nouvel an. Il se dandinait sur ses pieds, les mains derrière le dos, son regard balayant le plafond, mal à l’aise. Il n’avait pas pensé une seule seconde que ce ne serait pas Lily qui viendrait lui ouvrir la porte. Il entendit des voix dans le salon, et tenta de tendre l’oreille pour écouter ce qui se disait.

- Veux-tu boire quelque chose ? lui demanda la mère de la préfète-en-chef, tout en commençant à se diriger vers ce qu’il supposait être la cuisine. Lily, descends tout de suite !

Il la suivit doucement, dardant un œil dans le salon où son mari, la sœur désagréable, et un autre jeune homme poursuivaient leur conversation. Madame Evans lui tendit un verre d’eau fraiche, et il la remercia chaleureusement avant de rejoindre les autres. Il s’empressa d’aller serrer la main du père de la rouquine, qu’il n’avait pas eu l’occasion de voir la dernière fois, sous le regard courroucé de l’ainée. Il se tourna ensuite vers le jeune homme joufflu affalé dans le canapé.

- Voici Vernon Dursley, argua Pétunia, d’une voix fière. C’est mon fiancé, s’empressa-t-elle d’ajouter au moment où James tendait de nouveau sa main.

- Félicitations, se contenta-t-il de répondre, tentant de contrôler les trémolos de sa voix.

Il n’en croyait pas ses yeux. Bien sûr, Lily lui avait bien précisé que sa sœur était antipathique au possible, mais c’était autre chose de le constater par soi-même. Elle l’avait détesté avant même qu’il ne franchisse le pas de la porte.

- Qu’est-ce qui t’amène, James ?

Les yeux du père de Lily n’exprimaient qu’une douce curiosité. Il se demanda comment ces deux adultes à l’air bienveillant avaient pu engendrer deux filles aussi différentes l’une de l’autre. Il avala une gorgée d’eau, avant de prendre la parole.

- Oh, il fallait que je parle à Lily. Un truc pour Poudlard.

Il vit le visage de la blonde pâlir à vue d’œil et ses lèvres se pincer. Le professeur McGonagall avait une mimique similaire, quand elle était fâchée. Mais il ne se rappelait pas avoir déjà vu deux lèvres aussi serrées.

- James ?

Son cœur bondit dans sa poitrine, et il se retourna vivement vers son homologue qui venait enfin de faire son apparition dans la pièce de vie. Il dû se retenir pour ne pas lui offrir son plus beau sourire. Reste concentré James. Tu es fâché, se rappela-t-il alors qu’elle s’avançait vers lui.

Elle balaya la pièce du regard, inquiète. Pétunia semblait très contrariée, et Vernon regardait James avec les yeux plissés, comme s’il était intensément concentré. Sa mère lui adressa un sourire entendu, tandis que son père continuait de fixer aimablement le préfet-en-chef. Elle arriva à sa hauteur et lui serra brièvement la main, visiblement mal à l’aise.

- Nous avons déjà fait les présentations, affirma son père, de toute évidence ravi. Je suis vraiment content de pouvoir mettre enfin un visage sur ce nom…

- Papa ! intervint la rouquine, visiblement peu encline à laisser son père continuer, de peur sûrement, qu’il ne raconte une anecdote gênante.

Un silence pesant s’installa dans la pièce, jusqu’à ce que Lily reprenne ses esprits. Elle entraina James à l’étage, le tirant vivement par la main, et entra dans sa chambre avant de refermer la porte derrière elle.

Merlin… Que fabriquait-il ici ? Et pourquoi l’avait-elle trouvé au beau milieu du salon ? Elle n’avait pas envisagé une seule seconde qu’il débarquerait chez elle et rencontrerait le reste de sa famille. Elle l’avait bien mis en garde, pourtant, avant qu’ils ne partent en vacances : Pétunia serait là. Et Pétunia avait horreur des gens comme eux. Elle posa son regard sur lui et sursauta presque : il avait l’air en colère. Elle s’installa doucement en tailleur sur son lit, l’invitant à la rejoindre en tapotant doucement sur la couette.

- J’ai reçu ton hibou, commença-t-il, ne sachant pas trop par quel bout prendre la chose. Après tout, c’était plutôt elle, qui le conspuait d’habitude.

- Oh… souffla-t-elle, en rougissant légèrement.

- Trois jours Lily. Trois jours, et tu fonces déjà tête baissée vers les problèmes !

Il s’était levé et faisait maintenant les cent pas dans la pièce, visiblement très contrarié. Il la détailla, sûrement pour vérifier que tout était en ordre.

- Tu n’as rien ? Il ne t’a pas fait mal ?

Elle secoua la tête de gauche à droite, la gorge serrée.

- Tu ne peux pas continuer comme ça, reprit-il, en arpentant toujours la chambre. C’est un Mangemort Lily ! Tu vas finir par te mettre toute sa clique à dos… J’étais mort d’inquiétude en arrivant ici. Je ne veux pas qu’ils finissent par te prendre en grippe et qu’on s’en prenne à toi.

Elle senti ses yeux la piquer, et son menton se mettre à trembler.

- Je ne voulais pas, commença-t-elle, la voix cassée. Mais il m’a acculée ! J’étais seule, et loin de la maison… Et quand il m’a enfin laissée passer, quand enfin j’avais réussi à m’éloigner, il a dit « à quoi bon tenter de raisonner quelqu’un comme toi ». Et tu sais très bien ce que ça voulait dire. Moi le monstre… Moi la sang-de-bourbe…

Il se stoppa net en entendant ses mots, passa sa main sur son visage, et s’approcha de nouveau d’elle pour se réinstaller sur le lit. Il souleva son menton, avisant les larmes qui dévalaient maintenant sur les joues de la rouquine.

- Ne redis jamais ça, murmura-t-il en l’attirant à lui. Tu n’es pas et tu ne seras jamais un monstre. Et ton sang est aussi pur que le mien.

Elle se laissa aller sur son épaule un moment, soulagée de l’avoir auprès d’elle.

- Promets-moi que tu ne t’approcheras plus de lui, Lily. Tu dois tout faire pour ne plus avoir à faire à ce crapaud visqueux…

Pour toute réponse, elle posa ses lèvres sur les siennes. Trois jours lui avaient paru une éternité, sans James. Elle ne voulait plus penser à Severus. Elle voulait profiter de l’instant présent, de lui, comme si rien d’autre n’existait. Il se laissa faire et passa une main autour de sa taille, la rapprochant encore un peu plus de lui, approfondissant leur baiser.

Quelques coups frappés à la porte les interrompirent, et ils s’éloignèrent vivement l’un de l’autre.

- Oui ?

Sa mère passa la tête dans la chambre, un franc sourire toujours attaché à ses lèvres.

- Est-ce que James aimerait se joindre à nous pour diner ? Le repas est prêt.

Les yeux de Lily s’agrandirent à la question, et elle n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche que James s’empressait d’accepter. Ils se levèrent et lui emboitèrent le pas, descendant dans la salle à manger, où le reste de la maisonnée était déjà attablé. Les yeux du père de Lily se posèrent sur sa fille, perçants, avisant sans doute ses yeux rougis par les quelques larmes qu’elle avait lâchées, mais il reporta bien vite son attention sur leur invité.

Sa femme apporta au même instant un énorme plat en fonte, qu’elle déposa au centre de la table, et commença à servir ses invités. Une fois terminé, elle s’installa confortablement. Vernon et Pétunia occupaient un des longs côtés de la table rectangulaire, face aux deux Gryffondor. Georges et Elisabeth Evans étaient quant à eux, installés aux deux extrémités.

Vernon se lança de nouveau dans un long monologue, qui eut le don d’agacer Lily. Ce gros balourd ne cessait donc jamais de parler ? Elle senti la main de James se poser sur son genou, et se détendit imperceptiblement. Pétunia les fusillait du regard : si elle avait eu des baguettes à la place des yeux, nul doute qu’elle les aurait déjà tués sur place. George Evans se racla bruyamment la gorge.

- Et toi James, si tu nous parlais un peu de toi ?

- Oh bien sûr, Monsieur Evans.

- Appelle moi George, lui indiqua le patriarche, toujours aussi avenant.

Lily senti sa curiosité se réveiller. Elle connaissait James bien sûr, mais uniquement ce qu’il avait bien voulu lui lâcher, par bribes, lors de leurs conversations depuis le début de l’année. Il parla longuement de ses parents, Euphemia et Fleamont, racontant qu’ils l’avaient eu assez tardivement, et qu’ils avaient une vie plutôt aisée. Il ne manqua pas de mentionner ses trois acolytes non plus, sous le regard amusé de la rouquine. Puis, il vira brutalement de bord, et Pétunia manqua de s’étouffer.

- Vous savez, j’ai tout de suite remarqué Lily quand elle est arrivée à Poudlard. Votre fille est brillante, s’empressa-t-il d’ajouter, en secouant négligemment sa fourchette. Elle excelle particulièrement en potions, en arithmancie, oh et en sortilèges bien sûr. Moi mon truc, c’est plutôt la métamorphose, vous voyez ?

Les parents de Lily semblaient absolument fascinés. A croire qu’elle ne devait pas beaucoup évoquer Poudlard lorsqu’elle rentrait à la maison.

- J’étais sûr qu’elle allait finir préfète-en-chef, moi par contre, c’était une autre histoire… J’ai toujours été un peu dissipé. J’ai fait les quatre-cent coups, et probablement enfreint plus de la moitié du règlement. Mais votre fille n’a pas manqué de me rappeler à l’ordre.

Il adressa un clin d’œil complice à Lily, qui laissa échapper un petit rire. Sa mère ne manqua pas de remarquer à quel point elle était détendue, quand ce fameux James Potter était dans les parages.

- Est-ce qu’on va passer la soirée à parler de votre école de monstres ?

La voix était tranchante. James se stoppa net, et le visage de son homologue perdit ses couleurs. Ses parents jetèrent un regard courroucé à l’ainée.

- C’est toujours mieux que d’écouter ton fiancé (il insista lourdement sur le mot) nous parler de ses berceuses… répliqua James, piqué au vif.

- Per-ceu-ses le reprit sèchement la blonde tout en se levant. Lui au moins, il est normal.

- Et qu’est-ce qui te permet de dire que nous ne sommes pas normaux ?

Il parlait d’une voix posée, et Lily en fut étonnée.

- Pétunia, ça suffit, gronda Elisabeth, mécontente. Ce n’est pas une façon adéquate de t’adresser à notre invité.

- Tu es comme elle, cracha-t-elle. Tout aussi bizarre, tout aussi anormal… Tout aussi monstrueux.*

Les couverts de Lily retombèrent bruyamment sur son assiette.

- Je vois, répondit James, tout en s’essuyant la bouche et en amorçant un geste pour se lever. Lily est certainement la plus belle et la plus intelligente sorcière qu’il m’ait été donné de croiser, et crois moi, j’en ai vu beaucoup. Et jamais, non jamais, je ne laisserai quelqu’un la traiter comme une moins que rien. Tu ne la mérites pas.

Pétunia pinça à nouveau ses lèvres, et s’éclipsa rapidement, non sans jeter un dernier regard mauvais au préfet-en-chef. Il jeta sa serviette sur son assiette vide, et repoussa sa chaise contre la table.

- Elisabeth, Georges, ce fut un plaisir. Lily, si tu veux, ma mère serait ravie de t’accueillir au Manoir pour le reste de la semaine. Peter nous rejoint demain, et je ne doute pas que Remus et Sirius t’offriront le meilleur des accueils. Si vous n’y voyez pas d’inconvénients, bien sûr, reprit-il en se tournant vers Georges Evans.

Lily resta clouée sur place, interdite. Venait-il vraiment de proposer de l’emmener avec lui à Godric’s Hollow ? Elle darda un regard sur sa mère, qui hocha la tête en signe d’assentiment. Ses parents aussi, devaient en avoir marre de les voir s’étriper à répétition.

- Evidemment, répondit son père. Je te remercie de t’être joint à nous pour le diner, et j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir. Et je te prie de bien vouloir excuser Pétunia… Elle a très mal pris le fait que sa sœur soit admise à Poudlard, chuchota-t-il, comme s’il craignait que l’ainée ne l’entende.

Il se leva à son tour pour serrer chaleureusement la main de James. Elisabeth le serra dans ses bras, et le raccompagna jusqu’au hall d’entrée. Lily suivi James à l’extérieur, refermant la porte derrière eux à nouveau. Elle passa ses bras autour de son cou, et vrilla son regard dans le sien.

- Merci, souffla-t-elle, émue.

Il posa un baiser sur son nez et lui adressa un sourire.

- Prépare tes affaires, je viens te chercher demain matin.

Elle acquiesça et il l’embrassa doucement, avant de s’éloigner dans la rue sombre, content d’avoir enfin eu l’occasion de rabattre le caquet de cette fameuse Pétunia.

End Notes:

* vous reconnaitrez la citation !

Je dois avouer que j'aime beaucoup ces chapitres, où je peux aussi raconter des scènes de vies de tous les jours, imaginer la vie de famille. On a parfois tendance à oublier que ce ne sont encore que des ados. 

Et vous, quelle idée vous faites vous de cette fameuse rencontre entre James et Pétunia ? Comment imaginez-vous les parents de Lily ?

On se retrouve dans 15 jours pour le chapitre 41 et la rencontre entre Lily et les Potter ! 

A très bientôt ! 

Chapitre 41 : "Serais-tu attaché à cette sang-de-bourbe, Severus ?" by Maddy
Author's Notes:

Hello à tous !

J'espère que vous tenez le choc malgré les derniers événements. Je n'étais pas passée depuis longtemps, à cause de quelques soucis persos, mais en voyant vos gentilles reviews j'ai repris du poil de bête et me voici.

En route donc pour ce chapitre 41, avec un gros focus sur l'intrigue de Severus, et la rencontre de Lily avec les Potter ! 

Très bonne lecture à tous :)

Severus venait de transplaner face à l’immense grille en fer forgé qui gardait le jardin de la spectaculaire propriété des Malfoy. Il s’arrêta un instant pour contempler l’immense bâtisse, et soupira lourdement. Les Malfoy étaient une grande famille de sang-pur, une famille aisée. Lucius et Narcissa s’étaient mariés récemment, et avait investi le manoir familial dans la foulée. Lui qui vivait dans une bicoque miteuse était toujours impressionné quand il venait.

 

Il avait été convoqué par son maitre deux jours auparavant. Celui-ci voulait profiter des vacances pour donner ses nouvelles directives concernant les affaires de Poudlard. L’étudiant espérait simplement que sa mésaventure avec l’armoire n’allait pas subitement refaire surface.

 

Il déverrouilla le portail d’un mouvement de baguette, et s’avança au travers du grand parc qui bordait la demeure, pour atteindre la porte d’entrée. Il frappa trois coups secs sur le battant, et attendit patiemment que quelqu’un daigne venir lui ouvrir. Le visage presque angélique de Narcissa apparu lorsque le battant pivota, et elle s’empressa de s’écarter pour le faire rentrer. Elle se dirigea rapidement vers le salon, d’où lui provenait des rumeurs étouffées. Il n’aimait vraiment pas ça. La dernière fois que tout le monde avait été réuni, il en avait pris pour son grade.

 

L’immense pièce était éclairée par le feu de cheminée qui crépitait doucement dans l’âtre. Le Seigneur des Ténèbres était assis dans un fauteuil un peu élimé, et semblait en grande discussion avec Lucius, et un autre Mangemort dont le nom lui échappait encore.

 

-       Severus, te voilà, entre, entre, n’aies pas peur…

 

L’homme d’une cinquantaine d’années lui adressa un sourire froid qui ne manqua pas de le faire frissonner. Il s’avança et s’agenouilla auprès de lui, baissant la tête pour bien marquer sa soumission. Peut-être aussi pour éviter de croiser les deux prunelles brulantes qui semblaient le fixer désespérément.

 

Lucius s’était reculé contre l’un des murs de la pièce, visiblement nerveux. Lui non plus n’avait pas particulièrement envie qu’on revienne sur l’épisode de l’armoire, même s’il n’avait au final pas vraiment été coupable de quoi que ce soit à ce niveau-là.

 

-       J’ai eu vent du souci que tu as rencontré avec notre ami Dumbledore…

 

Le Serpentard se figea, paniqué. On y était.

 

-       Je suis contrarié que nos projets aient été mis à mal par ce vieux fou. Mais j’ai d’autres ambitions pour Poudlard désormais.

 

Sa voix était sifflante, et on y percevait clairement une colère sourde, mêlée d’une étrange excitation. Severus restait silencieux, son cœur battant frénétiquement, en attente de la sentence qui, il n’en doutait pas, n’allait pas tarder à apparaitre.

 

-       Je ne peux pas m’attaquer directement à Poudlard, car cela n’aurait pour seul effet que d’attirer les projecteurs sur moi. Vois-tu, Severus, quand nous avons semé la panique à Pré-au-Lard… J’avais pour objectif que dans la cohue, nous touchions malencontreusement quelques nés-moldus.

 

Le jeune homme réprima un frisson. Evidemment. Le Lord ne faisait jamais rien au hasard.

 

-       Je n’avais pas prévu que ces misérables gamins s’interposeraient et préviendraient Dumbledore dans la foulée. Mais, peu importe. Vois-tu, comme j’étais en train de te le faire remarquer, vous n’êtes qu’une bande de gamins arrogants… Et quoi de mieux qu’une bête querelle adolescente, qu’un malheureux accident, pour couvrir un meurtre ?

 

Severus releva vivement les yeux, surpris, se demandant s’il avait vraiment bien entendu ce que le Seigneur des Ténèbres venait de dire. Même Lucius sembla tout à coup à bout de souffle, terrassé par l’importance des propos de son maitre.

 

-       Tu as un mois, Severus. Un mois pour te débarrasser d’un né-moldu, voire même plusieurs, si l’occasion se présente. Pourquoi ne pas commencer d’ailleurs par cette chère préfète-en-chef, qui, si j’en crois les derniers événements, ne manque pas de nous poser souci ? Dumbledore serait contraint de fermer sa stupide école s’il perdait un de ses élèves… Nous pourrions en profiter pour faire tomber le conseil d’administration, et instaurer de nouvelles règles, où la pureté du sang primerait sur le reste.

 

Le jeune homme continua de fixer fébrilement son maitre, complètement dépassé par les événements. Recruter de nouveaux partisans, c’était une chose. Mais échafauder un plan pour tuer un de ses camarades en était une autre. Il ne se sentait pas capable de commettre une telle atrocité. Son esprit se focalisa sur Lily, et il se senti à deux doigts de défaillir. Il ne pensait pas pouvoir toucher à un seul de ses cheveux roux, sans briser son propre cœur au passage.

 

-       Maitre…

 

Il l’avait soufflé, presque imperceptiblement, incapable de se retenir. Voldemort le darda d’un regard froid, qui lui glaça les entrailles en une fraction de seconde. Il vit la main de son maitre se serrer imperceptiblement sur sa baguette. Son courage était clairement à deux doigts de s’envoler.

 

-       Je crains que s’en prendre directement à la sang-de-bourbe de préfète-en-chef ne provoque une rébellion chez ces crétins, Maitre.

 

Il avait tenté de tourner la phrase pour ne pas contredire son Seigneur, pour ne pas attiser la colère sourde qu’il sentait déjà émaner de lui. L’homme sembla y réfléchir un instant, faisant tourner doucement sa baguette dans ses doigts, silencieux.

 

-       Serais-tu attaché à cette sang-de-bourbe, Severus ?

 

La question avait tranchée l’air, et Lucius s’était pétrifié en entendant le ton employé. Il le savait, lui, que Rogue était toujours fou amoureux de la préfète. Mais Rogue et lui avait noué une relation solide, ces dernières années. Il ne voulait pas le trahir.

 

-       Non… Non Maitre.

 

-       En es-tu bien certain, Severus ?

 

L’action se passa en une fraction de seconde. Voldemort pointa sa baguette sur lui et pénétra son esprit. Severus se fit violence pour cacher les souvenirs heureux qu’il avait avec Lily.

Le Lord semblait satisfait de ce qu’il voyait, et pour cause : les souvenirs que lui proposaient Severus collaient parfaitement avec la version qu’il avait affirmée. Il le voyait, en train de l’insulter dans le train en début d’année. Cracher sa haine après l’avoir bousculée dans les couloirs, en pleine nuit. En parler de façon salée avec ses camarades dans la salle commune.  Lorsqu’enfin il leva sa baguette, le Serpentard s’effondra au sol, épuisé.

 

-       Ne remets plus jamais en question un seul de mes ordres, Severus. Jamais.

 

Il lui lança un « endoloris », marquant la fin de l’entrevue.

 

---------------------

 

Lily avait eu du mal à dormir cette nuit-là. Les mots de sa sœur tournaient en boucle dans sa tête. Des monstres. Des gens pas normaux. Elle tentait de trouver une solution à ce problème en retournant la situation dans tous les sens. Comment pouvait-elle améliorer sa relation avec Pétunia ? Il y avait sûrement quelque chose à faire. D’ailleurs, James et Vernon n’avaient pas semblé si mal s’entendre. Evidemment, ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion de discuter. Mais au moins, ne se s’étaient-ils pas étripés. Une idée lui vint à l’esprit, et elle la rangea précieusement dans un coin de sa tête. Peut-être que c’était ça, la solution, après tout.


L’autre sujet qui la préoccupait, n’était autre que sa visite au Manoir des Potter. Elle avait ressenti une certaine excitation, quand son homologue lui avait proposé de le rejoindre pour quelques jours. Mais elle se demandait encore, comment les parents du jeune homme allaient l’accueillir. James n’avait pas tari d’éloges sur eux, et elle espérait du fond du cœur qu’ils ressembleraient en tout point à la description qu’il lui avait faite.

 

George et Elizabeth Evans, avaient semblés ravis après ce diner pourtant explosif :

 

-       Il est vraiment charmant, ce James Potter, avait entamé sa mère, avant même que Lily n’ait totalement refermé la porte d’entrée.

 

-       Et très bien élevé, avait renchéri son père, visiblement appréciateur.

 

-       Beau garçon, en plus de ça.

 

-       Maman ! s’était exclamée Lily, sentant déjà le rouge lui monter aux joues.

 

Un sourire éclaira son visage lorsqu’elle repensa à la scène. Elle soupira, s’étira, et s’empressa de se lever pour aller se préparer. Elle avait beau être morte de fatigue, il fallait bien qu’elle se prépare car James n’allait pas tarder à arriver. Elle aurait pu tenter de transplaner toute seule, mais ils avaient jugé plus prudent qu’il l’accompagne, comme elle ne connaissait pas Gordic’s Hollow.

 

Elle se passa un coup d’eau fraiche sur le visage, espérant ainsi défroisser ses traits marqués par sa mauvaise nuit. Elle agita sa baguette, et ses affaires commencèrent à se plier d’elles même pour rejoindre le sac de voyage posé sur le lit. Une fois fait, elle s’en empara, et descendit rapidement les escaliers alors même que des coups frappés au battant retentissaient dans la demeure des Evans. Elizabeth se pressa pour ouvrir la porte, et Lily aperçu immédiatement les deux yeux bruns se poser sur elle.

 

James était pile à l’heure. Il portait une belle cape de sorcier noire, et des bottines en cuir de dragon, à n’en pas douter. Il salua chaleureusement les parents de son homologue, échangeant avec eux quelques politesses, et se tourna vers elle.

 

-       Prête ?

 

Elle hocha la tête, arborant un sourire crispé qui n’échappa pas au préfet en chef. Ils sortirent sur le perron, saluant de la main les Evans, et commencèrent à marcher dans la rue, baignée du soleil du matin.

 

-       Nerveuse ? demanda-t-il, un sourire moqueur attaché à ses lèvres.

 

-       Un peu, admit-elle, en sentant son estomac se contracter

 

-       Mes parents sont certainement les personnes les plus adorables qu’il te sera donné de rencontrer, Lily. Tu n’as aucun souci à te faire.

 

-       Et s’ils ne m’aiment pas ?

 

Il avait senti sa voix vaciller un instant. Il s’arrêta, s’emparant de la main de la rouquine, l’obligeant à lui faire face.

 

-       Pourquoi ne t’aimeraient-ils pas ? il riait presque à présent. Comment pouvait-elle décemment penser que ses parents n’allaient pas l’aimer ? Tout le monde aimait Lily.

 

-       Parce que je suis… Enfin tu vois quoi. Parce que je suis une née-moldu. Et eux, enfin vous, des sang-pur. Le fait qu’on soit ensemble… Fait de toi, et de ta famille, des traitres à votre sang.

 

Le sourire de James s’effaça rapidement, pour laisser place à une moue soucieuse et contrariée.

 

-       Ecoute moi bien – il posa ses mains sur ses épaules et plongea son regard dans les yeux émeraudes qui lui faisaient face – Moi et mes parents, on s’en fiche bien de tous ces préjugés sur le sang. On ne se considère pas comme un rang supérieur. Et franchement, ça nous passe bien au-dessus de la tête, ce que les autres peuvent penser de nous. Crois-tu que nous aurions accueilli Sirius, le cas échéant ?

 

Elle agita sa tête de gauche à droite, visiblement convaincue, mais toujours peu rassurée.

 

-       Une image vaut mieux que mille mots, s’empressa d’ajouter James. Prends mon bras. Allez Lily ! L’invectiva-t-il, en voyant qu’elle ne bougeait pas.

 

Ils disparurent dans un « POP » sonore.

 

-------------------

 

 

Lorsqu’elle entendit le bruit caractéristique du transplanage, Euphémia Potter se précipita dans le jardin, Fleamont sur ses talons. Remus et Sirius n’étaient pas encore levés, et il fallait bien avouer que cela l’arrangeait. Elle pourrait ainsi découvrir cette fameuse Lily sans trop d’interférences. Elle espérait que la jeune femme ne serait pas trop impressionnée par tout ce monde.

 

Lily retomba tant bien que mal sur ses pieds, et senti la main réconfortante de James se poser en bas de son dos. Elle leva les yeux pour découvrir les environs. Le jardin des Potter n’avait rien d’un jardin. On aurait plutôt dit un immense parc arboré. Du coin de l’œil, elle vit ce qu’elle croyait être un petit terrain de Quidditch, vers le fond de la parcelle. Les massifs de fleurs, décharnés à cette période, devait orner joliment l’allée qui menait jusqu’à l’imposante bâtisse en temps normal.

 

Lorsque les yeux de la préfète se posèrent sur l’entrée, elle senti son estomac se contracter de nouveau. Deux personnes, un peu âgées, semblaient les attendre patiemment, le sourire aux lèvres. James la poussa gentiment pour qu’elle avance vers eux, et elle se mit en marche, se répétant des phrases polies en boucle dans sa tête, histoire de faire bonne impression. Elle ne devait surtout pas passer pour une goule.

 

-       Mes enfants !

 

Euphémia parcouru la distance qui restait entre eux, et s’empressa de serrer Lily tout contre elle, alors même que James s’écartait, amusé. Fleamont en fit de même, et le préfet-en-chef couva d’un regard appréciateur la scène qui se déroulait devant lui. Il aimait profondément ses parents, et ses derniers le lui rendaient bien.

 

-       Je suis ravie de vous rencontrer, articula Lily d’une voix qui lui parut bien trop aigue pour être normale.

 

-       Nous aussi, ma chérie, nous aussi, la rassura Euphémia, tout en les poussant vers l’intérieur. Allons, rentrez, je vais vous servir un thé bien chaud.

 

Si l’extérieur l’avait impressionnée, elle ne s’attendait pas à ce que la maison parvienne à la surprendre encore plus. Elle qui vivait dans une banlieue pauvre de Londres, et dont les parents étaient moldus de surcroit, n’avait jamais vu une chose pareille.

 

Euphémia la conduisit dans le salon, James sur ses talons. La pièce était incroyable : fabuleusement éclairée par le soleil d’hiver qui pénétrait grâce aux immenses baies vitrées, elle semblait appartenir à un autre temps. Des fauteuils et canapés drapés de soie rouge faisaient face à un immense âtre de cheminée. Elle avisa, dans un coin, un échiquier de bois blanc, où la partie semblait s’être arrêtée alors qu’elle n’était même pas terminée. Son regard se perdit sur les boiseries des meubles, puis sur le grand lustre qui pendait élégamment du plafond.

 

A nouveau, elle senti la main de James se poser en bas de son dos et exercer une légère pression, l’encourageant à s’avancer. Il finit par la devancer, et s’installa sur l’un des canapés, tandis que Fleamont prenait place sur l’un des gros fauteuils. Euphémia ne tarda pas à arriver, précédée par une large théière et des tasses délicates en porcelaine, qui flottaient dans l’air. Elle s’installa sur l’autre fauteuil, et d’un coup de baguette, servi le thé dont une tasse vint se loger dans la main encore glacée de la préfète-en-chef.

 

-       Sirius et Remus ne sont pas là ?

 

La question était plutôt adressée à James, mais ce fut Euphémia qui lui répondit.

 

-       Ils dorment encore. La soirée n’a pas été de tout repos, visiblement.

 

James manqua de s’étouffer dans son thé, et jeta un regard furieux à sa mère, les joues rouges. Cherchait-elle à le mettre mal à l’aise ?

 

-       Maman ! s’époumona-t-il, une fois sa respiration retrouvée. Ne commence pas !

 

Un bref sourire se dessina sur les lèvres de la rouquine. Visiblement, lui aussi avait des choses à lui cacher. A croire que leurs parents s’étaient donné le mot.

 

-       Nous sommes vraiment ravis de te rencontrer Lily. James nous a beaucoup parlé de toi, reprit Fleamont, sa moustache frémissant légèrement.

 

-       Merci de m’accueillir pour quelques jours, répondit-elle poliment.

 

James s’empara de sa main, et posa leurs mains liées sur sa jambe.

 

-       Je leur ai dit, s’empressa-t-il d’avouer. Pour ta sœur, ajouta-t-il en voyant qu’elle fronçait les sourcils.

 

Sa sœur. Bien sûr. James avait l’air très proche de ses parents. Elle aurait dû se douter qu’il leur en toucherait un mot, après le scandale de la veille.

 

-       Sache que tu es ici chez toi, Lily, reprit Euphémia, tout en lui resservant du thé. Personne ne te jugera dans cette maison. Nous avons toujours accueilli les amis de James comme ils étaient, à bras ouverts, et cela nous tient beaucoup à cœur.

 

Lily senti les larmes lui monter aux yeux, et remercia Merlin quand des bruits de pas précipités se firent entendre dans les escaliers. Elle vit les deux têtes ébouriffées de Remus et Sirius apparaitre dans le salon.

 

-       Evans ! s’écria Sirius, visiblement amusé.

 

Il s’approcha du canapé et lui ébouriffa les cheveux, taquin. Elle s’empressa d’aplatir à nouveau sa crinière dès qu’il eut cessé. Elle se leva pour enlacer Remus, soulagée qu’il soit là lui aussi. C’était son meilleur ami, après tout. Il lui posa une main sur la joue, et pressa doucement son bras avant de s’avachir dans le canapé d’en face, tout près de Sirius. A peine fut-elle rassise que James lui reprit la main, visiblement peu enclin à interrompre le contact entre eux, peut-être un peu jaloux des gestes que venaient d’avoir Remus envers elle. Il avait beau prétendre le contraire, elle voyait bien que cela l’irritait, parfois. 

 

Elle se lova confortablement contre le dossier du canapé, et soupira de contentement. Euphémia et Fleamont n’étaient finalement, pas si impressionnants. Elle pouvait enfin commencer à profiter de ses vacances, qui, à n’en pas douter, allaient être mouvementées avec les trois garçons à ses côtés.

 

 

 

Cette histoire est archivée sur http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=22387