Cookies ensorcelés by Pinkgrass
Summary:

Source: AlemCoksa sur deviantart

 

A Poudlard, Juliet Hardy a tout pour être heureuse : des amis sur qui compter - Rose Weasley et Albus Potter, une renommée quant à ses prouesses au Quidditch et même de la popularité auprès de tous... 

 

Mais quand elle tombe amoureuse du garçon le plus redouté de l'école, c'est tout son petit monde qui s'écroule. Son professeur de métamorphose se met à la malmener et tous ses camarades changent de comportement à son égard. Sa sixième année ne s'annonce donc pas de tout repos.

 

Et surtout, quel sombre secret cache la famille Lloyd ?


Categories: Durant Poudlard, "19 ans plus tard" Characters: Albus S. Potter, James S. Potter, Personnage original (OC), Rose Granger-Weasley
Genres: Aventure/Action, Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 36 Completed: Non Word count: 279177 Read: 46030 Published: 10/06/2013 Updated: 14/03/2023
Story Notes:

Disclaimer : l'univers HP appartient bien sûr à J.K. Rowling. Des personnages tels que Juliet ou Cameron sortent tout droit de mon imagination.

Si vous n'êtes pas branchés sur les fictions longues ou les personnages originaux malgré l'intrigue, peut-être que cette histoire n'est pas pour vous ? Tentez toujours, on ne sait jamais...

Et je tenais aussi à préciser que j'ai avant tout écrit cette fanfiction pour me détendre et me libérer l'esprit. Il est possible que quelques fautes m'aient échappé à la relecture, mais elles ne devraient pas empêcher une lecture fluide, et je l'espère, agréable :)

Premier jour, première retenue by Pinkgrass
Author's Notes:

Bonjour/bonsoir potentiel lecteur, voici un chapitre introductif à l'histoire. Bonne lecture !

— Que fait-on si on est séparées ?

Face à la porte menant à la Grande Salle, Juliet s'était enfin décidée à dire ce qu'elle avait sur le coeur à sa soeur jumelle Andrea. Elle était la seule personne qu'elle connaissait à Poudlard, la seule personne en qui elle avait confiance dans cet endroit nouveau et mystérieux, alors oui, l'angoisse de se retrouver dans une maison seule et sans sa soeur la tourmentait. Son coeur battait à cent à l'heure, et Juliet se demandait encore comment les autres élèves de première année autour d'elles ne l'entendaient pas eux non plus.

— Ne t'inquiète pas, la rassura Andrea. Dans le cas où ça arrive, on se verra pendant la journée et les cours... tu n'as vraiment pas à t'en faire pour ça. Et puis, attends de voir, je suis sûre qu'on restera ensemble.

Andrea lui sourit sincèrement, ce qui soulagea légèrement Juliet. Sa soeur n'avait pas quitté son masque froid et impénétrable du trajet, c'était dans sa nature, elle ne laissait pas ses émotions transparaitre, l'une des plus grandes caractéristiques de leur famille. Juliet parcourut alors l'assemblée du regard lorsqu'elle croisa celui d'un garçon dont l'angoisse se voyait à sa mâchoire étroitement serrée. Au bout de quelques secondes, il lui sourit et se détourna pour répondre à une fille à ses côtés.

— J'ai déjà fait ma liste noire de personnes à éviter, lui avoua Andrea d'un air dédaigneux en regardant un groupe de garçons un peu plus loin.

Mais Juliet n'eut pas le temps de leur jeter un coup d'oeil que le professeur Londubat les rejoignit et leur imposa le silence. Il s'était présenté en tant que leur professeur de botanique, mais également le directeur de la maison Gryffondor et il avait paru plutôt sympathique aux deux filles. Un peu maladroit, certes, mais si les professeurs de Poudlard étaient tous dans le même acabit, Juliet allait bien s'acclimater, elle en était certaine.

— Vous êtes prêts ? leur demanda-t-il une fois qu’il fut revenu. Nous allons entrer dans la Grande Salle, c'est le moment de votre répartition. Ne vous inquiétez pas, aucune maison n'est meilleure que les autres. Elles ont toutes leurs qualités et leurs défauts, mais ça, vous l'apprendrez au fil de votre scolarité. Rangez-vous deux par deux, c'est parti !

Les soeurs Hardy restèrent ensemble et suivirent deux des garçons qu'Andrea n'avait pas l'air de beaucoup apprécier. Cependant, Juliet ne leur prêta aucune attention : la Grande Salle la laissa bouche-bée. Les quatre longues tables représentant chaque maison étaient immenses et le plafond reflétait le même ciel calme étoilé qu’à l’extérieur. Juliet avait beau venir d'une famille de sorciers, elle n'en était pas moins ébahie devant le spectacle que la pièce leur offrait.

La nouvelle promotion de première années remonta donc l'allée principale entre deux tables sous les regards de tous les élèves. Juliet sentit l'excitation des années supérieures, mais bizarrement, maintenant qu'elle se trouvait devant le fait accompli, cette rentrée l'angoissait moins. En revanche, à côté d'elle, Andrea se tendit imperceptiblement à mesure qu'ils se rapprochaient de l'estrade professorale. Dans le silence le plus complet, ils se rassemblèrent tous devant ce qui semblait être la table des professeurs.

— Excuse-moi, murmura une fille aux cheveux roux flamboyants, tu sais pourquoi on attend devant un vieux chapeau ?
— Aucune idée, répondit Juliet en s'interrogeant également sur la présence de l'objet défoncé.

Les minutes s'écoulèrent pendant que le soi-disant Choixpeau Magique leur chantait l’une de ses compositions. Dans celle-ci, il décrivait les quatre différentes maisons dans lesquelles on pouvait être réparti. C'était à ce moment-là que Juliet réalisait avec anxiété qu'Andrea et elle ne seraient jamais réparties au même endroit : elles étaient bien trop différentes l'une de l'autre. Elle regretta même de ne pas avoir fait de plus amples recherches au niveau des maisons pour se sentir plus préparée.

— Maintenant, quand j'appellerai votre nom, vous viendrez vous asseoir ici et nous procéderons à la répartition.
— Attends, murmura Andrea d'un ton sceptique, il faut mettre ce vieux chapeau sur la tête ?

Juliet acquiesça, ne voyant aucune autre solution. Autour d'elles, leurs futurs camarades paraissaient tout aussi incrédules qu'elles et certains murmuraient même à l'oreille de leur voisin, l'air anxieux.

— Tu imagines combien de personnes sont passées par là ? Beurk.

Le professeur coupa alors court à leurs interrogations et appela le premier élève dans un silence religieux :

— Baker, Cheryl !

Une fille s'avança prudemment au-devant de tous les élèves et s'assit sur le tabouret. On lui posa le Choixpeau sur la tête et Juliet eut l'impression que tout le monde retenait son souffle au milieu des première années. Le chapeau ne prit qu'un instant pour rendre son verdict. Ainsi, il ne suffisait que de se coiffer de la relique ?

— Serdaigle !

La petite blonde s'empressa de quitta l'estrade pour rejoindre ses nouveaux camarades qui l'acclamaient. Une quinzaine de noms se succédèrent avant que la pression ne se referme sur les deux soeurs. Leur nom de famille se trouvant plus ou moins au début de l'alphabet, Juliet ne fut pas surprise d'entendre le nom de sa soeur être appelé avant le sien alors qu'il restait les trois quarts des élèves à être répartis.

— Hardy, Andrea !

Sa soeur serra le poignet de Juliet entre ses doigts puis s'avança d'un pas assuré vers le tabouret où elle s'assit en croisant les jambes avec grâce. Mais Juliet la connaissait bien : si Andrea paraissait sûre d'elle en ce moment même, l’angoisse la rongeait de l'intérieur. Le professeur Londubat posa le Choixpeau magique sur ses cheveux dorés et ce dernier s'exclama au bout d'une dizaine de secondes :

— Serpentard !

Alors qu'une masse s'abattait sur l'estomac de Juliet, on se mit à applaudir bruyamment à la table aux couleurs vert et argent, et Andrea eut le temps de lui lancer un sourire radieux et de lui souhaiter bonne chance silencieusement. La gorge sèche, Juliet attendit qu'on l'appelle, sachant qu'elle était la prochaine sur la liste. Si elle était sûre d'une chose, c'était qu'elle n'allait pas être répartie dans la même maison qu’Andrea. Des mots comme l'ambition ou la ruse ne lui évoquaient absolument rien.

— Hardy, Juliet !

Un murmure parcourut la Grande Salle. Des membres d'une même famille allaient-ils être répartis dans la même maison ? Juliet tenta de faire le vide dans sa tête alors que ses jambes la portaient machinalement et sans effort jusqu'au tabouret. Une fois assise, elle se mordit la lèvre inférieure. Tous les regards étaient rivés sur elle. Juliet était terriblement angoissée. Puis elle sentit qu'on lui posait le chapeau sur la tête. Ses doigts étaient étroitement refermés sur les plis de sa jupe.

« Une deuxième ? Très intéressant. Ta soeur est à Serpentard, ta mère l'a été avant elle, mais tu ne penses pas appartenir à cette maison... tu as parfaitement raison. Poufouffle, peut-être… Du courage, également… Et tu as beaucoup de détermination. Je sais où te mettre. »

— Gryffondor ! hurla le Choixpeau.

Légèrement abasourdie, Juliet se leva et prit la direction opposée à celle qu'Andrea avait pris une minute auparavant. Gryffondor. Elle était à Gryffondor. Elle n'en revenait pas. Elle alla s'asseoir à la table rouge et or où ses nouveaux camarades l'acclamaient. Encore sous le choc, elle ne savait pas ce qu'elle devait ressentir : du soulagement que tout se soit bien passé, ou de la déception à l'idée qu'elle allait passer les sept années suivantes sans sa soeur ?

— Hé, bienvenue ! murmura le garçon assis à côté d'elle.
— Merci, répondit-elle alors que la répartition reprenait son cours.
— C’était ta soeur, celle qui a été répartie à Serpentard ? lui demanda-t-il. Vous ne vous ressemblez pas du tout si tu veux mon avis.

Juliet acquiesça lentement à sa question tout en ne pouvant s'empêcher de le trouver très curieux. Elle se demanda si c'était une coutume anglaise de mener un interrogatoire aux premières années, mais elle décida d'être sympathique et patiente. Juliet n'était pas comme Andrea qui rembarrait systématiquement les gens qui l'ennuyaient. Et puis, c'était vrai, les deux filles ne se ressemblaient pas : nées le même jour, elles n'étaient cependant pas de vraies jumelles.

— T'es tombée dans la bonne maison, puisque j'y suis ! s'exclama le garçon.

Détachant son regard d'un nouvel élève réparti à Poufsouffle, elle se mit à le détailler. Il devait avoir un ou deux ans de plus qu'elle, mais il avait l'air d'être très à l'aise ici. Avec ses cheveux bruns en bataille et ses yeux noisette remplis de malice, quelque chose souffla à Juliet qu'il ne se prenait pas vraiment au sérieux.

— Tes parents étaient dans quelle maison ? continua le garçon à ses côtés. Les membres d'une famille sont très souvent répartis dans la même.
— Tu poses toujours autant de questions ? répliqua Juliet tout en ne pouvant s'empêcher de sourire.
— C'est une de ses spécialités, répondit un autre garçon assis en face.

Alors qu'une autre Gryffondor venait de les rejoindre et que Juliet applaudissait avec les autres, elle remarqua que le garçon brun la fixait toujours, l'air interrogatif en attendant toujours la réponse à sa question. Juliet songea alors qu'il s'agissait d'un vrai numéro.

— D’accord, admit-elle en réalisant qu’il ne lâcherait pas le morceau. Mon père est français, et il a fait ses études à Beauxbâtons. Ma mère était à Serpentard.
— Hmm, intéressant. Au fait, je suis James, se présenta-t-il en ignorant toujours royalement la répartition en cours. Et mon frère aussi entre à Poudlard cette année, sûrement comme ta soeur, à Serpent...
— James, boucle-la un peu ! lança le même garçon que tout à l'heure. Flitwick nous a à l'oeil depuis tout à l'heure !

Juliet sourit en reportant son attention sur Maisie Lloyd qui venait d'être répartie à Serpentard. A côté d'elle, James soupirait comme s'il s'ennuyait à l’inverse de son ami d'en face qui suivait la répartition avec attention. Les noms se succédèrent sans que Juliet n'en reconnaisse un seul, et pour cause, sa soeur et elle avaient vécu en France avec leur père jusqu'ici. A part quelques grands noms lus dans les livres, elle n'avait aucune idée des gens à fréquenter ici.

Plus les élèves se faisaient répartir et étrangement, plus James se faisait nerveux. Juliet avait toujours été empathique et elle voyait bien que son voisin de table trépignait d'impatience.

— Potter, Albus !

Discrètement, Juliet vit James croiser les doigts sous la table. Puis son regard fut attiré par le garçon qui s'asseyait sur le tabouret, l'air pas très rassuré. Elle l'avait croisé juste avant d'entrer dans la Grande Salle. Le silence était pesant dans la salle, plus pesant même que pendant le reste de la répartition. Puis, Juliet se souvint. Ne serait-il pas le fils de Harry Potter ? Le sorcier anglais qui avait terrassé le plus grand mage noir de tous les temps ? Elle en avait entendu parler quelques fois au cours d'un diner de « grands ».

— Gryffondor ! cria enfin le Choixpeau au bout de quelques minutes.

Les acclamations à la table de Gryffondor se furent presque assourdissantes, et James en profita même pour se lever et acclamer le nouveau venu comme s'il voulait se faire remarquer. Puis l'ami métisse de James interpella le nouveau Gryffondor et poussa le première année assis en face de Juliet pour qu'il s'y installe.

— Al, félicitations ! s'exclama le garçon.

Albus Potter s'assit lentement sur le banc d'en face, mains tremblantes, mais la mine réjouie.

— Tu vas manquer aux serpents venimeux ! lança James, moqueur.
— Pourtant tu n'avais pas l'air de vouloir le voir aller là-bas, marmonna Juliet avant qu'elle ne se fasse interrompre par son voisin.
— Ah, tu es marrante toi ! Chut ! lui intima-t-il à l'oreille. Sinon je vais te faire regretter d'être venue à Gryffondor.
— Et je vais me laisser faire d'après toi ? répondit Juliet en prenant de l'assurance.

La fillette n'était absolument pas prête à se laisser marcher sur les pieds dès son premier jour, le matin-même, son père lui avait bel et bien ordonné de pas se laisser influencer par les autres. Alors James se recula pour mieux la jauger du regard. Puis il plissa les yeux et lui dit lentement :

— Tu me plais, toi. On va bien s'amuser.

Et il se détourna pour discuter en chuchotant au garçon d'en face. Juliet resta un moment sans rien dire et se mit à chercher Andrea à la table opposée tandis que l'assistance voyait ses derniers élèves se faire répartir. Elle espérait que tout se passait bien de son côté, mais il n'y a avait rien à faire, parmi tous les élèves, les cheveux caractéristiques blonds dorés d'Andrea étaient introuvables.

Soudain, la fille rousse qui lui avait demandé à quoi servait le Choixpeau juste avant la répartition se fit une place entre James et elle sur le banc et lui tendit la main, l'air très avenant.

— On a pas eu le temps pour les présentations tout à l'heure, je m'appelle Rose. Rose Weasley.
— Ravie de faire ta connaissance, moi c'est Juliet, lui répondit l'intéressée.
— Je ne me serais jamais vue ailleurs qu'à Gryffondor, ne put s'empêcher de remarquer Rose, rêveuse. J'ai hâte d'explorer le château, mon père m'a dit qu'il y a tellement de passages secrets qu'il ne les a jamais tous découvert.

Juliet fut intriguée, elle ne savait que très peu de choses à propos de Poudlard. Sa mère y était allée pour ses études mais elle n'avait jamais eu l'occasion de l'interroger à ce sujet, car elle ne l'avait jamais connue. Sa mère avait mystérieusement disparu après leur naissance, ne subsistant que les souvenirs de leur père. Andrea se posait souvent beaucoup de questions à propos d'elle contrairement à Juliet qui vivait très bien sans.

Interrompue dans ses pensées par le directeur de Poudlard qui leur souhaitait une bonne rentrée et un bon appétit, Juliet se rendit compte qu'elle n'avait prêté qu'une infime attention à la cérémonie de répartition. Elle se réveilla alors complètement lorsqu'une multitude de plats apparurent sur toutes les tables. Les yeux ronds, Juliet mit quelques secondes à s'en remettre. En tant que grande gourmande, elle se demandait comment elle allait faire pour ne pas goûter à tout et surtout ne pas paraître pour une goinfre devant tout le monde.

— Je te l'avais bien dit, Al, que la cuisine de Poudlard est bien meilleure qu'à la maison ! s'exclamait James en se servant plusieurs cuisses de poulet.
— Attends, je n'ai pas encore testé, protesta le dénommé Albus.
— Et ne le dis pas à papa et maman, hein ? s'inquiéta soudainement James.

Juliet piquait un peu dans tous les plats quand elle ne tint plus, la curiosité prenant le dessus sur la politesse.

— Donc vous êtes frères tous les deux ? Les fils de Harry Potter ?
— Comment tu es au courant ? l'interrogea Albus, en face d'elle.
— Mon petit frère a encore beaucoup de choses à apprendre sur sa propre famille, remarqua James d'un air distrait.
— De quoi tu parles ? l'interrompit Rose, la fourchette en l'air.

Et c'était à ce moment-là que Juliet commença à se perdre, se retrouvant assise en plein milieu d’une réunion familiale. Ils se connaissaient tous. L'ami de James était en fait Fred Weasley, son cousin, qui était aussi le cousin des frères Potter et de Rose Weasley. A côté d'eux, Juliet voyait bien que le garçon à sa droite, un dénommé Kenny Clarks, qui écoutait également leur conversation était aussi perdu qu'elle.

— Rosie, tu as tout le temps d'apprendre des choses cette année ! lança le dénommé Fred avec un grand sourire. Tes parents t'ont caché beaucoup de choses jusqu'à maintenant.
— Comme quoi ? intervint Albus Potter, vraiment intrigué maintenant.

Mais voyant que ni Fred, ni James n'avaient l'intention de lui répondre, le garçon aux cheveux noirs et aux yeux verts se renfrogna et tourna son regard vers son assiette, dépité. Juliet était quant à elle surprise. Même si elle n'avait que très peu entendu parler de Harry Potter, elle se demanda vaguement pourquoi il n'avait pas fait part de ses exploits à son fils alors que tout le monde était au courant. Elle décida de se tourner vers Rose et Albus, qui avaient l'air d'être au courant de l'organisation de Poudlard. Elle piqua sa fourchette dans une pomme de terre et leur demanda, inquiète :

— C’est donc vrai qu'il existe une rivalité entre Gryffondor et Serpentard ?
— Oh oui, elle a existé ! répondit Rose. Même si les tensions ont un disparu avec le temps, c'est une question d'habitude, enfin je crois. Tu es née-moldue ?
— Non, mes parents sont sorciers mais j’ai grandi en France, précisa Juliet. Je ne suis pas encore très au courant de tout ce qui se passe entre les maisons.
— Pourquoi tu n'es pas allée à Beauxbâtons ? demanda Albus, surpris.
— Ma mère était à Poudlard quand elle était jeune.

La vérité était bien plus compliquée que ça, mais Juliet n'avait pas réellement envie d'en parler, surtout à des inconnus. Leur père leur avait laissé le choix entre découvrir le monde où leur mère anglaise avait évolué ou rester dans l'académie française où tout serait acquis pour elles. Andrea avait préféré aller à Poudlard pour en découvrir plus sur leur mère, mais Juliet, ayant le goût de l'aventure, avait sauté sur l'occasion, bien qu'elle allait laisser de côté son cousin avec qui elle s'entendait depuis toujours.

— C'est plutôt cool d'avoir des parents de différentes nationalités alors ! dit joyeusement Rose avant d'avaler quelques frites.

Juliet lui sourit. Elle ne la connaissait pas assez pour lui dire qu'elle ne connaissait pas sa mère mais elle ne lui en tint pas rigueur. A la place, elle commencèrent à parler de la maison Gryffondor et de la famille Weasley, qui était visiblement omniprésente à Poudlard. Bientôt, Albus Potter se joignit à leur conversation et le dîner sembla passer alors à vitesse grand V.



Les gens semblaient très sympathiques et avenants et Juliet en oublia presque sa séparation avec Andrea. Elle espérait simplement qu'elle aussi allait se faire des amis aussi rapidement. A la fin du repas, elle tenta vainement de la chercher mais ses espoirs se virent réduits à néant quand le préfet de Gryffondor les emmena dans les hauteurs du château alors que la salle commune des Serpentard se trouvait dans les cachots, comme le lui avait appris Fred Weasley.

Rose, Albus et elle étaient restés ensemble depuis la fin du dîner et étaient tous les trois sous le choc en découvrant la grandeur du château. Cela faisait bientôt un quart d'heure qu'ils avaient quitté la Grande Salle et ils n'étaient toujours pas arrivés dans leur salle commune.

— C'est énorme, murmurait Rose à tous les coins de couloir.

Puis, Rose se prit une armure en pleine face et la seule réaction de Juliet et d'Albus fut d'éclater de rire. Il leur fallu cinq bonnes minutes avant de s'en remettre, ce qui vexa Rose jusqu'à ce qu'ils n'arrivent enfin dans un couloir dépourvu de tableaux, à l'exception d'une toile représentant une dame en robe rose devant laquelle se trouvait leur préfet. Suivant le groupe des premières années, les trois nouveaux amis n'entendirent pas le mot de passe, mais peu leur importait, ils demanderaient à l'un de leurs camarades un peu plus tard.

Pssst !

Juliet se retourna. James Potter et Fred Weasley étaient juste derrière eux et arboraient tous les deux un sourire espiègle.

— Qu'est-ce-que vous voulez ? leur demanda Albus, méfiant.
— Un petit tour de Poudlard, ça vous dit ?
— Maintenant ? s'étonna Rose. Je ne crois pas que violer le règlement dès notre premier soir soit une très bonne idée.
— Oh ! soupira James. T'es pas drôle ! Al, ne fais pas regretter le Choixpeau de t'avoir envoyé à Gryffondor...
— Se balader dans le château après le couvre-feu n'a rien à voir avec la répartition, nota Albus en jetant un regard noir à son frère.

Les deux garçons se tournèrent vers Juliet, le regard plein d'espoir. Elle aurait été tentée de visiter le château, mais Rose et Albus n'avaient pas tort : il n'était pas question qu'ils ne respectent pas le règlement pour leur première soirée à Poudlard.

— Ils ont raison, ajouta timidement la brunette.
— Allez, viens, on ne va pas avoir de bonnes places dans les dortoirs, dit Rose en prenant Juliet par le bras.

Ils entrèrent donc à la suite des autres premières années dans la salle commune.

La première impression de Juliet fut que leur salle commune était très accueillante, notamment grâce aux couleurs rouge et or qui donnaient une impression de chaleur. Dans un coin de la pièce, un grand feu crépitait dans la cheminée, entouré de canapés et de fauteuils qui avaient l'air d'avoir connu de meilleurs jours. Près des dortoirs se trouvaient également des tables où l'on pouvait travailler. Le préfet leur expliqua qu'avec la population sorcière qui augmentait depuis des années, la pièce avait subi un léger sortilège d'agrandissement pour accueillir plus d'élèves. En effet, la même chose avait été appliquée aux dortoirs : leur promotion par exemple avait deux dortoirs chez les filles et deux chez les garçons au lieu d'un seul pour chaque année.

Puis le préfet leur souhaita la bienvenue à Gryffondor ainsi qu'une bonne nuit. Le ventre bien rempli par le banquet, les élèves se sentaient somnolents et avaient hâte de pouvoir s'installer dans leurs nouveaux dortoirs. Rose et Juliet quittèrent Albus et montèrent les escaliers menant au dortoir des filles. Elles entrèrent dans le premier dortoir réservé aux premières années mais il s'avéra que cinq filles y étaient déjà installées. Celui d'à côté comportait également cinq places, mais une seule fille s'y trouvait, installée sur son lit.

— Je me demandais si j'allais rester seule dans mon dortoir ! s'exclama-t-elle quand elle vit Juliet et Rose entrer. Je m'appelle Victoria Finnigan.
— Salut ! Moi c'est Juliet, et voici Rose.
— Eh bien, je crois qu'on va avoir un peu plus de place que prévu ! Il n'y a que trois valises, les informa Victoria.
— Comment ils ont su qu'on allait s'installer ici ? s'interrogea Rose, sceptique.
— La magie, ma chère, la magie !

Juliet vit alors qu'en effet, sa valise était déjà installée près d'un lit et remarqua que les draps étaient tièdes. Elle se retint de pousser un petit cri d'allégresse : ce château était décidément trop fait pour elle. Rose commença à ranger ses affaires en chantonnant tandis que Victoria avait pris d'assaut la salle de bains.

— Hé, Juliet, ne me dis pas que tu regrettes d'être venue à Poudlard !
— Non, mon père m'a raconté comment était la vie était à Beauxbâtons, ça paraît tellement différent !
— Tu es déjà allée là-bas ? lui demanda-t-elle alors qu'elle rangeait ses uniformes dans son armoire.
— Non, seuls les élèves ont le droit d'accès, répondit Juliet en haussant les épaules. Mais mon cousin y entre cette année, je vais avoir droit à plein d'anecdotes.
— La chance... soupira Rose. Maintenant qu'on est amies, on va pouvoir tout partager, alors tu as intérêt à me raconter tout dans les moindres détails !

Juliet rit puis acquiesça. Elle n'en revenait toujours pas d'être tombée sur des gens aussi agréables. Rose était complètement excitée par cette rentrée que ça en devenait contagieux. Le sourire aux lèvres, elle se rappela alors d'écrire à Damien, cousin et meilleur ami. Contrairement à son autre cousine qui avait le même âge qu'Andrea et elle, son cousin et Juliet avaient toujours eu une relation privilégiée. Il fallait absolument qu'elle lui raconte sa première soirée à Poudlard !

— AAAAAAAAAH !

Juliet et Rose échangèrent un regard paniqué. Le cri venait de la salle de bain. Rose fut la première à atteindre la porte quand celle-ci s'ouvrit à la volée. Une Victoria toute échevelée en sortit, les yeux agrandis par la peur. Quand elle vit que les deux filles la regardaient, elle pointa un doigt tremblant vers un coin de la salle de bain. Juliet suivit son amie pour faire connaissance du problème. Un problème que Juliet connaissait plutôt bien, parce qu’il lui appartenait. Son chat.

— FIZ ! s'écria-t-elle, heureuse.

— Elle se précipita sur le chat gris tigré qui avait le dos arrondi en crachant, encore apeuré par Victoria. Juliet se précipita pour le prendre dans ses bras : elle l'avait complètement oublié après être sortie du Poudlard Express. Elle avait hésité à le laisser avec les autres animaux, même s'ils étaient en cage. Fizwizbiz n'était pas un chat très sociable.
— Mon chat adoré, il ne faut pas avoir peur ! le rassura-t-elle sous le regard de Rose et de Victoria.
— Il a failli me tuer, dit lentement Victoria en reculant.

Rose se moqua doucement de sa camarade et tenta même une approche en avançant sa main près du chat. Celui-ci la fixa d'un regard méfiant, puis se laissa caresser.

— Il a mis une semaine à s'habituer à Andrea, crut bon de préciser Juliet. Mais il est très gentil une fois apprivoisé.

Victoria demeura sceptique puis quitta la salle de bain, pas vraiment rassurée par les propos de Juliet. Rose lui lança un clin d'oeil alors qu'elles retournaient dans la chambre afin de terminer leur rangement.

Une heure plus tard, Victoria et Rose s'étaient endormies, mais Juliet, qui n'était pas prête à dormir avec tant de nouveautés à assimiler, avait décidé de descendre dans la salle commune pour écrire à Damien. Juliet avait besoin de se confier, et au contraire de sa soeur qui gardait beaucoup de choses pour elle, Juliet était toujours à la recherche de liens sociaux. Elle ne savait pas encore comment elle allait envoyer son courrier, mais pour le moment, le rédiger était en tête de ses préoccupations.

Quand elle descendit, elle fut surprise de ne pas trouver grand monde. S'y trouvaient un couple près de la cheminée qui s'embrassait, « beurk ! », pensa Juliet, et trois autres garçons qui avaient un air conspirateur au visage. La brunette s'installa à une table à l'écart et y posa son encrier tout neuf ainsi que son morceau de parchemin.

Damien,

J'espère que ta rentrée s'est bien passée, je t'écris en direct de ma salle commune et je ne peux pas t'expliquer à quel point je suis heureuse ici !

Finalement, Andrea et moi ne sommes pas dans la même maison alors je me sens un peu coupable d'être à l'aise ici...



Bien sûr, je n'ai pas encore eu mes premiers cours de magie, mais le château est un véritable labyrinthe, j'ai hâte de m'y aventurer. Je me suis aussi fait des amis ce soir. D'abord, j'ai rencontré James qui m'a conseillé d'éviter les cachots autant que possible, et je le cite « attends les vacances avant de parler à nouveau à ta soeur ». Rassurant, n'est-ce-pas ? Apparemment, les Gryffondor et les Serpentard se détestent par principe. Je m'entends aussi très bien avec son frère, Albus, et tu sais quoi ? On aime tous les deux les Wild Wet Wizards ! Tu n'as plus intérêt à te moquer de mes goûts musicaux maintenant ! Ensuite, il y a Rose, c'est leur cousine et on partage le même dortoir. Et elle est trop jolie. Et elle parle un peu français.



C'est dommage que tu ne puisses pas venir. Je suis certaine que tu te serais plu à Poudlard. Il paraît que les membres d'une même famille sont le plus souvent dans la même maison, on aurait peut-être eu la chance d'être à Gryffondor ensemble. Pas comme avec Andrea qui se retrouve à dormir dans les cachots (tu te rends compte ?).

Et avant que j'oublie ! Tu te souviens à quel point les cours d'anglais m'ennuyaient depuis des années ? Eh bien, je ne regrette rien. Mon père a eu raison de nous l'enseigner, à part quelques mots compliqués, je suis capable de tout comprendre !

Alors maintenant, à ton t


— Hé Juliet !
— Tu as changé d'avis ?
— Tu sais que pour envoyer ta lettre, tu vas avoir besoin d'aller à la Volière, qui se trouve en dehors de la salle commune ?

Fred Weasley et James Potter étaient apparus à ses côtés et tandis que l'un essayait de lire ce qu'elle écrivait, l'autre la regardait avec des yeux ronds.

— Allez, dis oui ! insista James. On te défendra !
— C’est un piège, c'est ça ? se méfia Juliet en plissant les yeux. Vous voulez me perdre dans les couloirs pour rigoler ensuite ?

Fred leva les yeux au ciel. James reboucha son encrier, l'air très sérieux.

— Tu as du potentiel, s'expliqua Fred. On commençait à s'ennuyer l'année dernière, plus personne ne veut sortir après le couvre-feu. Rusard est de plus en plus ronchon.
— Plus on est de fous, plus on rit, ajouta James.
— Je ne suis pas naïve, vous savez.

Juliet les regarda l'un après l'autre, l'air décidé. Quelles raisons avaient-ils de l'emmener avec eux si ce n'était pour qu'elle se perde et qu'elle soit le sujet d'une bonne blague pour le reste de sa scolarité ? Il lui restait sept ans à faire dans cette école, après tout. Elle se leva. Son père et Andrea lui répétaient assez souvent qu'elle était trop naïve et influençable et elle n'avait aucune envie de leur donner raison.

— Bonne nuit.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre son dortoir, James prononça la phrase qui eut raison d'elle. Il y avait très peu de raisons à ce qu'ils arrivent à la convaincre de les suivre et pourtant ils avaient visé juste. Trop juste.

— On pourrait te montrer où sont les cuisines !

Juliet se retourna, les pensées en pleine effervescence. James se leva à son tour et lui tendit la main, comme s'il était prêt à conclure un marché.

— Je te promets que je ne te laisserai pas te faire attraper par le vieux Rusard, lui dit-il d'un ton très sérieux. Parole de Gryffondor.



C'était ainsi qu'une demi-heure plus tard, Juliet se retrouva à suivre les deux deuxième années. Elle se refusait à l'admettre, mais dans la crainte d'être soudainement attrapée par un professeur, Juliet était surexcitée à l'idée de parcourir ce grand château de nuit. Les garçons avaient tous les deux leur baguette à la main, juste au cas où, mais Juliet, qui ne connaissait aucun sort et qui avait peu eu l'occasion de s'exercer chez elle, ne s'était pas donné cette peine.

— Elles sont où les cuisines ? répétait Juliet une énième fois en trainant des pieds derrière.

Juliet avait beau ne pas les connaître, sur ce coup là, elle devait leur faire confiance. Il n'était pas question qu'elle les lâche maintenant sous prétexte qu'ils ignoraient ses plaintes, elle se perdrait dès l'instant où elle se retrouverait seule. En plus, elle ne reconnaissait aucun des couloirs qu'ils avaient emprunté sur le chemin de la salle commune un peu plus tôt dans la soirée.

Après avoir baillé pour la vingtième fois cette soirée, ils passèrent devant une grande fenêtre donnant sur le parc. Juliet s'arrêta pour observer les alentours. Au loin, on apercevait l'immense forêt. « La forêt interdite », se souvint Juliet. Intriguée mais aussi inquiète face à ce qui la rendait « interdite », elle en décrocha son regard et se mit à courir pour rattraper ses guides. Ils descendirent une nouvelle volée de marches et se retrouvèrent enfin dans le hall d'entrée.

Fred lui fit signe d'être silencieuse, puis ils se dirigèrent vers une porte à moitié dissimulée par les escaliers. Ils descendirent encore d'un niveau avant de se retrouver dans un couloir sombre où ils ne voyaient plus rien. Ils devaient se trouver dans les sous-sols.

— Il est si tard que ça ? chuchota James. Lumos !

Une lueur apparut au bout de sa baguette et éclaira suffisamment le couloir pour y voir à plusieurs mètres de distance. Juliet observa avec attention les tableaux. Au contraire de ceux qui se trouvaient aux étages supérieurs, les tableaux ici représentaient tous de la nourriture. Juliet chercha alors du regard une éventuelle porte qui pourrait donner accès aux cuisines, mais plus ils avançaient dans le couloir et plus elle devait se rendre à l'évidence qu'une telle porte n'existait pas.

— C'est dingue ça, je suis sûr d'avoir entendu Audrey parler des sous-sols, murmurait Fred.

Quelque chose disait à Juliet que les garçons n'étaient pas là pour lui montrer l'entrée des cuisines. Elle se rapprocha d'eux et leur demanda avec un air suspicieux :

— Qu'est-ce-que vous cherchez ?
— La salle commune des Poufsouffle, répondit Fred. On sait très exactement où se trouvent celles des Serpentard et des Serdaigle, et on pourrait même te dire comment y entrer mais celle des Poufsouffle... ça fait des mois et des mois qu'on la cherche.
— C’est la plus secrète d'entre toutes, ajouta James en fixant le plafond comme si une entrée y était dissimulée.

Juliet se mit donc à scruter plus attentivement les lieux, mais elle devait avouer qu'elle était plutôt inutile à ce type de recherche. James et Fred avaient eu un an pour chercher des pièces ou passages secrets dans Poudlard alors qu'elle débarquait à peine. Ils passèrent alors devant des piles de tonneaux et James se stoppa brusquement, arrêtant Fred et Juliet au passage.

— Vous savez quoi ? Il me semble déjà avoir vu plusieurs meutes de Poufsouffle près du couloir d'Enchantements. Les sous-sols, ça paraît beaucoup trop évident pour des blaireaux.

Fred acquiesça, puis ils firent demi-tour. Juliet les suivit avant que James ne les rappelle trente secondes plus tard.

— Juliet ! Viens voir.

La première année revint sur ses pas et s'arrêta près de James qui pointait sa baguette vers un tableau représentant une corbeille de fruits.

— Le jour où tu veux entrer, il suffit de gratter la poire. Les elfes nous donnent tout ce qu'on veut à chaque fois qu'on vient.
— Et on ne peut pas y entrer maintenant ?
— Non, il est trop tard, répondit James sur le ton de l’évidence. Les elfes ont déjà tout rangé à cette heure-ci.

En repartant, Juliet se força à mémoriser les tableaux entourant l'entrée des cuisines pour être certaine de s'en rappeler, malgré la fatigue et l’agacement. Après tout, ils lui avaient promis une visite des cuisines. De retour dans le hall d'entrée, James éteignit sa baguette et ils vérifièrent que la voie soit libre avant d'emprunter les escaliers.

En remontant jusqu’à la tour Gryffondor, Juliet s’avoua satisfaite de sa première sortie nocturne. Il faisait froid, c'est pourquoi elle se promit à elle-même de mettre des collants dès le lendemain. Ils étaient en Ecosse, après tout ! Cependant, pour une première journée ici, elle connaissait déjà l'emplacement des cuisines, et elle savait qu'elle pourrait mettre à profit cette découverte de nombreuses fois au cours de ses sept années à venir.

Le chemin du retour se fit sans encombre et même si Juliet ne connaissait pas encore les habitudes des préfets et professeurs qui effectuaient des patrouilles le soir dans le château, elle se référait aux dires de James et Fred qui affirmaient qu'ils n'avaient jamais eu aussi peu de problèmes que cette nuit, si ce n'étaient que quelques fantômes flottant dans les airs. Ils arrivèrent enfin jusqu'au portrait de la Grosse Dame, comme tout le monde l'appelait, et Juliet espéra que le portrait laissait entrer les élèves après le couvre-feu. James et Fred échangèrent un regard. Et ils se tournèrent vers Juliet.

— Vous ne connaissez pas le mot de passe ? chuchota Juliet en ouvrant des yeux ronds. Et si on la réveillait ?

Juliet lança un regard désespéré vers la Grosse Dame qui dormait à poings fermés.

— On est mal.
— Tu l'as dit, confirma Fred à James en se mettant à faire les cent pas. Tu étais en train de me parler quand Carlton m'a donné le mot de passe... tu n'écoutes jamais rien, James !
— Ne me dites pas que ça ne vous est jamais arrivé ? demanda Juliet entre ses dents.

James préféra ne pas répondre tandis que Fred lui lançait un regard éloquent.

— Que fait-on ? C’est mon premier jour à Poudlard et j’ai vraiment pas envie de dormir dehors…
— Tais-toi, Juliet, j'essaie de réfléchir, lança Fred.

Vexée, Juliet s'appuya contre le mur du couloir et fixa un point invisible sur le mur d'en face. C'était un comble. Elle allait passer sa première nuit à Poudlard en dehors de la chaleur réconfortante de son dortoir. Mais pourquoi elle avait suivi ces deux idiots ? Alors que Fred continuait de faire les cent pas en ayant l'air de réfléchir intensément, James faisait tourner sa baguette entre ses doigts.

Puis, un miaulement vint briser le silence lourd et tendu entre les trois Gryffondor. Juliet, Fred et James tournèrent la tête en même temps de l'autre côté du couloir. Un chat était assis et les fixait de son regard brillant dans la pénombre. Tout se passa alors très vite : Fred poussa un juron et détala en direction du chat tout en lançant un regard en arrière.

— COURREZ !

Juliet, interdite, assistait à la scène en n'y comprenant absolument rien. James se précipita sur elle, la prit par la main et se mit à courir à la suite de Fred. Ce dernier avait dépassé le chat et fonçait dans un couloir adjacent éclairé par la lune. James vira à gauche dans un grand dérapage, entraînant toujours Juliet qui faillit s'étaler en se prenant les pieds dans un tapis. Et elle ne comprenait toujours pas la raison de leur fuite. Qu'est-ce-que ce chat pouvait bien signifier pour que les garçons soient aussi paniqués en le voyant ? Elle se risqua à jeter un regard par-dessus son épaule et son coeur manqua un battement. Il y avait une silhouette au bout du couloir.

— James !
— Pas maintenant !

Ils coururent pendant dix minutes, enchainant de longs corridors, des tapisseries dévoilant des escaliers dérobés et des couloirs à l'aspect biscornu contre lesquels on pouvait facilement se cogner en courant à une telle vitesse. Fred s'arrêta enfin en haut d'un escalier qui avait l'air de donner sur une cour extérieure. Juliet n'avait aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient dans le château mais elle s'en fichait complètement tant qu'ils avaient échappé à la mystérieuse silhouette.

A bout de souffle, ils restèrent quelques instants sans parler, seul le bruit de leur respiration troublait le silence ambiant. Juliet, penchée en avant en s'appuyant sur ses jambes ne revenait pas du sprint qu'ils venaient de faire.

— Qui... c'était ?
— Rusard, le vieux concierge, répondit Fred. Il est tellement vieux que... son chat débusque les élèves et Rusard les attrape...
— En tout cas, on l'a échappée belle ! s'exclama James, tout sourire.
— Oh oui, Mr Potter, cette fuite était remarquable !

Le sang de Juliet se glaça dans ses veines et elle se retourna lentement. Il s'agissait de leur professeur de défenses contre les forces du Mal, une femme à la cinquantaine d’années et aux allures de chouette à cause de sa grande cape. Elle faisait peur à voir dans cette pénombre et du haut de ses onze ans, Juliet avait retenu un cri de peur en la voyant.

— Avec Mr Weasley, évidemment. Et une première année, voyez-vous ça, murmura-t-elle avant de leur sourire de façon sadique. Dans mon bureau, immédiatement, vous connaissez le chemin, messieurs.



P.S. : Il est actuellement deux heures du matin et je peux désormais t'annoncer que je suis en retenue tous les soirs cette semaine. Si mon père te demande de mes nouvelles, ne lui dis pas que ma professeur de défenses contre les forces du Mal me terrorise et que je vais connaître tous les noms inscrits dans la salle des Trophées. L'année va être longue.

Juliet, ta cousine aventurière qui a (fortement) besoin de se perfectionner.

End Notes:

Qu'en pensez vous ?

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