La Force des mots by Melody
Summary:

On dit souvent que les mots font bien plus de mal que la douleur physique. En effet, parfois il suffit d'un seul mot, d'un unique mot pour que notre monde s'écroule, pour que nos croyances s'effondrent. Et lorsque notre liberté nous condamne à choisir, ce sont ces quelques malheureuses syllabes qui font basculer nos existences. C'est à cause d'un mot que la vie de Rachel a basculé. 



Now let the day just slip away par Viria13 sur DA


Categories: Romance (Het), Après Poudlard, Voyages temporels Characters: James S. Potter, Les Maraudeurs, Lily Evans, Personnage original (OC)
Genres: Aventure/Action, Romance/Amour, Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Lime
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 23 Completed: Oui Word count: 88122 Read: 41460 Published: 10/10/2013 Updated: 25/04/2014

1. Chapitre 1 Le monde caché des sorciers by Melody

2. Chapitre 2 Déclarations by Melody

3. Chapitre 3 Crois en moi by Melody

4. Chapitre 4 Voyages dans le temps by Melody

5. Chapitre 5 Rachel et Sirius by Melody

6. Chapitre 6 La mission de James S. by Melody

7. Chapitre 7 Le calme avant la tempête by Melody

8. Chapitre 8 Début de tempête by Melody

9. Chapitre 9 La tempête : les mangemorts à Pré-au-Lard by Melody

10. Chapitre 10 Trouble by Melody

11. Chapitre 11 Complications by Melody

12. Chapitre 12 Alliance pour espionnage by Melody

13. Chapitre 13 La compassion de Lily by Melody

14. Chapitre 14 Le retour by Melody

15. Chapitre 15 Le jeu by Melody

16. Chapitre 16 La vérité est une arme à double tranchant by Melody

17. Chapitre 17 Dorcas est une idéaliste by Melody

18. Chapitre 18 Les soupçons de Remus by Melody

19. Chapitre 19 La trahison de Regulus by Melody

20. Chapitre 20 Dis moi que tu m'aimes by Melody

21. Chapitre 21 La St Valentin by Melody

22. Chapitre 22 L'attente by Melody

23. Epilogue by Melody

Chapitre 1 Le monde caché des sorciers by Melody
Author's Notes:

Bonjour tout le monde, il s'agit de ma toute première fanfiction, j'espère qu'elle plaira, n'hésitez pas à me donner vos avis (bons ou mauvais).

Les passages en gras sont tirés de l'épilogue du dernier tome de JK Rowling.

Bonne lecture !

 C'était le dernier jour du mois de juillet et à Londres il régnait une fournaise étouffante, le genre de chaleur qui colle à la peau et dont il semble impossible de se débarrasser. Cependant, ce jour là, pas même la température nettement supérieure à la moyenne de la saison ne pouvait arrêter Rachel et Thomas Davis. En effet, les deux jeunes gens qui avaient fêtés leur onze ans le huit mai chacun jouaient avec rage un match de rugby dont l'issue semblait décisive.

 Alors que la sonnerie d'entrée retentissait, Rachel profita de ce court moment d'inattention pour plaquer au sol avec violence son frère jumeau, pourtant plus grand qu'elle d'une bonne tête.

 _ Gagné ! S'exclama alors la petite fille, hilare. Ton gage sera donc … de ranger ma chambre tous les jours pendant une semaine.

 Frottant sa tête endolorie, Thomas mit quelques temps avant de répondre.

_ C'est pas juste Rachel. Ranger ta chambre c'est pas possible, on sait jamais sur quoi on peut tomber là-dedans ! L'autre jour je suis presque sûr d'avoir aperçu une queue de rat, en plus tu as profité du fait que je regardais ailleurs pour me plaquer... c'est pas gentil.

Elle leva les yeux au ciel.

 _ Si tu rangeais ma chambre plus souvent tu trouverais pas des morceaux d'animaux morts, mais je t'assure j'ai rien fait avec une queue de rat. 

Thomas esquissa un sourire et entraîna sa sœur à l'intérieur de la maison.

_ À la base c'est à toi de ranger ta chambre, souffla-il exaspéré.

 Ignorant complètement la remarque de son frère elle s'avança avec un pas de parade dans le salon où un homme, absolument immense, avec une longue barbe poivre et sel, des cheveux hirsutes et des mains de la taille d'un couvercle de poubelle parlait avec ses parents qui avaient l'air plutôt anxieux « et il y a de quoi quand on voit la taille de ce gros monsieur » pensa-t-elle.

L'inconnu se tourna alors vers les enfants et avec un grand sourire, il s'exclama :

 _ Ah ! Il s'agit sans doute de Rachel et Thomas ? Parfait, parfait, je vais pouvoir commencer à m'expliquer. Mais asseyez vous donc voyons, dit-il en désignant les enfants et le canapé.

 À ce moment le père famille referma rageusement le poing, nul doute qu'on dise à ses propres enfants de s'asseoir dans sa maison, le mettais en colère.

 _ Mais qui êtes vous ? Demanda courageusement Rachel, la seule encore debout.

 _ Oh ! Quelle impolis je fais, toutes mes excuses je ne me suis même pas présenté ! Je suis le professeur Rubeus Hagrid, également garde-chasse et gardien des clefs à l'école de sorcellerie Poudlard, dit-il avec joie.

 « Ma parole, ce gros monsieur est fou » songèrent Rachel et Thomas ensemble.

 _ Je suis ici pour Thomas et Rachel – ces derniers haussèrent les sourcils de façon parfaitement synchrone. Thomas, Rachel, ajouta-t-il avec sérieux, vous êtes des sorciers.

 _ Des sorciers ? Demanda Thomas en prenant la parole pour la première fois. Mais les sorciers, la magie, ça n'existe pas. C'est pas possible.

 _ Nous sommes des sorciers ? Super..., renchérit Rachel, avec un grand sourire flottant sur son visage.

Elle s'attira le regard étonné de son frère, sévère de ses parents et bienveillant du dénommé Hagrid.

 _ Bien sûr que si la magie existe, expliqua Hagrid à thomas, et nous sommes toute une communauté de sorciers, nous nous cachons parmi les moldus, enfin la population non magique devrais-je dire. Et parfois, il arrive, que comme vous, des sorciers naissent de parents qui n'ont pas de pouvoirs magiques.

 Rachel semblait captivée par le discours du "gros monsieur", Thomas, le plus rationnel des deux jumeaux affichait un air intrigué et presque amusé face à la réaction de sa sœur.

 _ Prouvez-le. Ce n'était pas Thomas qui avait parlé mais la voie froide et impérieuse du père de famille. Si la magie et toute ces imbécilités sont vraies alors prouvez-le, ou sortez de chez moi et laissez ma famille tranquille.

 « Le gros monsieur n'a pas du tout l'air impressionné par papa, ça se voit qu'il ne le connait pas » pensa Rachel, intimidée par la réaction de son père.

 Amusé, Hagrid sortit de nulle part un grand parapluie à fleurs et le pointant sur un vase il s'exclama :

 _ Reducto !

 Aussitôt le vase explosa, et avant que le père laisse échapper le flots de jurons auxquels il pensait avec hargne, le sorcier tenant toujours son parapluie sur ce qu'avait été le vase, il ajouta :

 _ Reparo, alors les débris se reconstituèrent d'eux-mêmes.

 Rachel se leva subitement et applaudit, impressionnée.

 _ Trop cool ! Je veux faire pareil !

 _ C'est la raison de ma venue ici, Rachel, Thomas, l'école de sorcellerie Poudlard vous propose une place en son sein, pour apprendre à pratiquer la magie.

 _ D'accord.

 Contre toute attente c'était Thomas qui avait parlé avec calme – comme toujours.

_ Rachel, Thomas, vous montez dans vos chambres et vous faites vos valises. Vous avez trente minutes pour quitter cette maison, et je vous défend d'y revenir.

 Et voilà, c'était fait, la voix froide, dénuée de tout sentiments et d'émotions de leur père avait claquée comme un fouet dans l'air. Le verdict tombait, implacable.

_ Mais... pourquoi ? Demanda Rachel sur le bord des larmes.

 _ Je ne veux pas de monstres chez moi et maintenant dégagez. Nous ne voulons plus jamais entendre parler de vous, dit leur père.

Rachel eût l'impression que son coeur venait de se briser, elle ? Un monstre ? Tout ça parce que ce monsieur avait cassé un vase qu'il avit finit par réparer ? Elle aurait préférer que ce soit une blague... Mais elle savait que son papa ne rigolait jamais. Ja-mais. Rachel hoqueta, se retenant de pleurer se souvenant que son père lui avait dit de ne jamais pleurer pour ne jamais montrer ses faiblesses.

Thomas était interdit, impassible. Rachel quant à elle avait les larmes qui lui montait aux yeux. Elle se tourna vers son dernier espoir.

 _ Ma...Ma...Maman ? Bégaya-t-elle.

 Sa mère, qui gardait jusque là les yeux rivés sur ses poings chargea alors sur elle un regard chargé de haine, comme si tous les malheurs du monde étaient de son fait, un regard qui était plein de … répulsion. Hoquetant pour retenir ses larmes, Rachel avait l'impression qu'on venait de la poignarder, ses parents la haïssait, elle était seule. Elle sentit alors une main sur son bras, non elle n'était pas seule, Thomas était là et il l'entraînait dans sa chambre, rapidement il mis toutes les affaires de sa sœur et les siennes dans des grandes valises.

 _ Rachel.

 Bien qu'il tentait de rester impassible, rachel entendit les tremblements dans la voix de son frère, elle eût le bon réflexe de ne pas le lui faire remarquer. Désemparée elle se tourna vers lui.

 _ Rachel chérie si il y a quelque chose que tu veux emmener fait le maintenant, avait dit Thomas d'un ton apaisant.

 Elle secoua la tête en signe de dénégation, son frère pressa sa main dans la sienne pour la rassurer et d'un air décidé, il se saisit des deux valises et descendit l'escalier, posa les bagages et laissant sa sœur dans le couloir il rejoignit le salon d'où une dispute violente faisait rage.

 _ C'est inadmissible ! Laisser des enfants livrés à eux-mêmes alors qu'ils sont si jeunes ! Intolérable !

 _ Et en quoi ça vous concerne !?

 Mais Hagrid n'eut pas l'occasion de dire en quoi ça le conçernait puisqu'il fut interrompu par Thomas, qui se tenait dans l'encadrement de la porte du living room.

 _ Monsieur Hagrid, commença-t-il d'une voix polie, ma sœur et moi partons, voulez vous venir avec nous pour que nous puissions finir cette conversation tranquillement ? J'ai crus comprendre que vous aviez un tas de choses à nous expliquer.

 Il avait prononcé ces mots d'un air nonchalant, insouciant même, sans un seul regard pour ses parents. Durant un instant un silence assourdissant régna dans le salon, Hagrid était éberlué : « Comment peut on parler de manière si détachée quand nos parents nous rejettent ainsi ? », puis lentement il se tourna et de sa démarche pesante il entraîna les enfants à sa suite dans les rues peuplées de Londres, non sans pester contre le comportement de 'ces horribles personnes".

 À présent les larmes coulaient abondamment sur les joues de Rachel, celle ci se sentait prise au piège : comment allaient ils survivre sans aucun argent ni endroits où aller ?!

Ce fut la voix gutturale de Hagrid qui répondit à l'interrogation silencieuse de la jeune sorcière.

 _ On va aller au Chaudron Baveur, il s'agit d'une auberge pour sorciers, ajouta-t-il devant le regard interrogateur des enfants. Là-bas je vous expliquerais tout ce qu'il vous reste à savoir sur le monde auquel vous appartenez puis je vous payerais une chambre pour la nuit. Et pour finir j'irais voir McGonagall pour vous trouver un endroit où loger lorsque vous ne serez pas à Poudlard.

 _ Qui est McGonagall ?, interrogea Thomas.

 _ La directrice de Poudlard.

 _ Vous savez, nous avons un cousin, Rachel et moi qui loue une petite maison l'été du côté d'Oxford, si nous avons des fonds ou même un travail nous pourrions y aller.

 Hagrid regarda Thomas, impressioné par le sang-froid et la maturité dont faisait preuve ce gamin.

_ Très bien, j'en ferais part à McGonagall, elle saura quoi faire.

 Lorsqu'ils arrivèrent à l'auberge sorcière après avoir prit le Magicobus (ce dernier avait traumatisé les jeunes sorciers qui avaient qualifiés ce transports de « barbare ») Hagrid leur paya un thé et ils s'assirent devant une table branlante. Après avoir apaiser les pleurs de Rachel, il leur expliqua tout ce qu'ils ne connaissaient pas encore : le Chemin de Traverse, Poudlard et ses quatre maisons, le Ministère de la Magie...

 Plus elle en apprenait sur ce monde et plus Rachel était émerveillée, Thomas était lui simplement très intéressé.

 Il était près d'une heure du matin lorsque Rachel commença à bailler, alors pour qu'elle puisse se coucher, Hagrid régla la chambre ainsi que les repas du lendemain et elle fût conduite à sa chambre par Tom, le propriétaire édenté.

 Alors que Thomas s'apprêtait lui aussi à aller se coucher, Hagrid le retint d'une manche et de but en blanc, il lui demanda de sa voix gutturale :

 _ Tu as onze ans et pourtant lorsque tes parents vous ont qualifiés de monstres ta sœur et toi, tu n'as eu aucune réaction. Alors pour moi c'est clair : soit tu as quelque chose à cacher, soit tu es simplement sans cœur.

 Thomas haussa les sourcils avant de répondre.

_ Je pensais que vous aviez compris. Bien évidemment que ce que m'ont dit mes parents ça m'a fait du mal, mais si j'avais laissé mon visage exprimer ma peine, Rachel en serait d'autant plus effondrée et je refuse qu'elle souffre davantage. Personne ne la connait mieux que moi, le contraire est vrai aussi. Si je n'ai pas réagis c'est pour ne pas que ma sœur pleure à ma place, elle passe trop de temps à s'inquiéter du sort des autres, alors je me charge de m'occuper du sien même si pour cela je dois souffrir, je ferais tout pour elle. C'est ma sœur et elle est désormais la seule famille qu'il me reste.

 Hagrid était stupéfait. Il n'avait jamais rencontré de gosse aussi intelligent, aussi mature, aucuns doutes pour lui, que ce soit le frère ou la sœur, ces enfants feraient de grandes choses. Embarrassé il dit à Thomas qu'il était désolé de son accusation, lequel sembla passer outre et il lui indiqua qu'il reviendrait le lendemain pour leur donner les instructions de la directrice à leur égard.

 Cette nuit là fût agitée pour les jumeaux, et les deux enfants terminèrent leur nuit dans le même lit. Cependant, le lendemain matin c'était une nouvelle Rachel qui s'était réveillée. Aux premières lueurs elle s'était précipitée dans la salle de restaurant, s'était activée à manger et après avoir laissé un message à l'intention de son frère pour ne pas qu'il s'inquiète de son absence elle s'était précipitée sur le fameux Chemin de Traverse, pressée de découvrir un des lieux typique du monde auquel elle appartenait désormais.

 Comme elle avait été enchantée de se trouver en un tel lieux ! Elle avait contemplé les étalages avec envie, se disant que si elle avait eu de l'argent elle aurait pu s'acheter un tas de choses, alors qu'elle regardait la devanture d'une boutique appelée Farces pour Sorciers Facétieux elle eue soudain un déclic, une idée qu'elle qualifia elle-même « d'absolument géniale ». Décidant de l'appliquer sur le champ, elle se précipita à la porte d'entrée et frappa de toutes ses forces (il était si tôt que la boutique n'était pas encore ouverte). Un homme mince, grand, roux et sans aucun doute mal réveillé lui ouvrit.

 _ C'est pour quoi ? Je suis fermé.

 Rachel ne répondit pas tout de suite, un détail avait attiré son regard : à l'endroit où aurait dû se trouver une de ses oreilles, il n'y avait qu'une profonde plaie béante. Remarquant l'intérêt de la jeune fille pour sa vieille blessure, l'homme reprit avec un léger sourire.

 _ Ah, tu te demande sûrement comment cette immonde blessure m'est arrivée ?

 Elle posa des yeux interrogateurs sur lui.

 _ C'est à cause de ma mère, elle nous tirait beaucoup les oreilles à mon frangin et moi quand nous avions ton âge, si bien qu'un jour « pouf » plus d'oreille.

 Subitement Rachel explosa de rire, et l'homme qui avait semblé perdu dans ses pensées un instant se souvint de l'existence de la jeune fille.

 _ Bon alors, c'est pour quoi ?

 _ Oh, pardon de vous déranger si tôt, dit elle, feignant la politesse. En fait il se trouve qu'hier mon frère jumeau et moi nous avons appris que nous étions sorciers. L'ennui c'est qu'à cet instant nos parents nous ont mis à la porte et comme on a pas d'argent, j'ai décidé de demander à tous les commerçants de cette rue s'ils étaient d'accord pour nous embaucher tout deux pour des petits travaux, donc voilà, vous voulez bien de nous ?

 Elle avait dit ça d'une seule traite et avait finit sa demande avec un grand sourire charmeur espérant ainsi s'attirer les bonnes grâces du commerçant.

 Cela faisait longtemps que quelqu'un n'avait pas fait sourire George Weasley ou bien qu'on ne l'avait pas regarder avec de yeux dénués de pitié et de peine pour son frère défunt, ça faisait pourtant dix-neuf ans... Mais on ne se remet jamais complètement d'une blessure de ce genre là. Depuis ce jour, George avait avait perdu une partie de lui-même, une partie qui s'appelait Fred. George aurait volontiers échangé toutes les oreilles du monde pour pouvoir parler à nouveau avec son frère.

 Cette petite débordait de volonté, ça se voyait, et elle aussi elle avait une moitié. Ce fût cela qui décida George, un peu de sang neuf ne ferait pas de mal, depuis que Verity était partie avec son mari, il était seul à travailler à sa boutique.

 _ C'est d'accord, répondit-il abruptement. Tous les étés jusqu'à la fin de ta scolarité j'offrirai à ton frère et toi le gîte et le couvert si en échange vous m'aidez à la boutique. Je suppose que vous allez à Poudlard ?

 _ On entre en première année, dit-elle excitée. C'est super merci beaucoup de votre aide monsieur … ?

 _ Weasley, je vous conseille de rester au château lors des vacances de noël et de printemps. Vous commencerez demain mais je peux vous héberger dès ce soir si vous le souhaitez.

 _ Oh oui, ce serait parfait, merci infiniment. J'ai hâte d'annoncer ça à Thomas !

 « Thomas ? Son frère ? »

 Ainsi se déroula le reste de l'été, les jumeaux travaillant dans cette boutique de farces et attrapes, où, même s'il fallait travailler dur, l'ambiance était souvent de mise.  Ils étaient logés chez Mr Weasley où tout se passait pour le mieu même si les deux enfants étaient plutôt solitaires et silencieux. Hagrid et Thomas avaient étés très surpris de voir que Rachel avait trouvé quelqu'un pour les embaucher et ce, dès la première tentative. Hagrid avait même commencé à s'agacer jusqu'à ce qu'il apprenne que leur mystérieux employeur n'était autre que George Weasley. Ce dernier donnait régulièrement des nouvelles des deux enfants à la directrice de Poudlard, à leur insu bien entendu.

George les avait logés dans une dépendance qu'il possédait, ainsi les enfants étaient tranquilles après le travail qui consistait à ranger l'arrière boutique, tenir les registres et s'occuper de la comptabilité. Angelina, la femme et la mère des enfants de George (Fred et Roxanne) apportait avec un sourire bienveillant leurs repas directement dans la dépendance et parfois restait avec eux pour ne pas qu'ils se sentent trop seuls. Tous les dimanches, la famille Weasley partait chez les parents de George pour que cette grande famille passe la journée ensemble.

De cette façon, George laissait quelques Gallions à Rachel et Thomas pour qu'ils se fassent plaisir sur le Chemin de Traverse ou qu'ils achètent leurs fournitures scolaires. Ce qu'ils firent avec une joie non dissimulée – enfin surtout pour Rachel. Le dernier mois de vacances passa rapidement et bientôt, ils furent arrivés au jour fatidique du premier septembre, jour de la rentrée scolaire pour les sorciers.

George s'était chargé d'acheter des billets de train pour le Poudlard express et après avoir déposé Rachel et Thomas à King's Cross par transplanage d'escorte, il s'était brusquement volatilisé. Incertains, ils avancèrent dans le hall surpeuplé et regardèrent la foule s'activer de tous les côtés. Brusquement saisi de panique, Thomas secoua la manche de sa sœur jusqu'à ce qu'elle daigne lever les yeux vers lui.

_ Euh... Rachel, il doit y avoir une erreur : regarde sur nos billets il est écrit que notre train se trouve voie numéro 9 ¾. Ça n'existe pas ?

Derrière eux, un rire étouffé se fit entendre.

_ Qu'est-ce qu'il y de si drôle ? Cracha Rachel après s'être retournée.

 _ Rien de particulier, répondit un homme d'âge mûr, grand avec des lunettes rondes encerclant des yeux verts, une cicatrice en forme d'éclair sur le front et des cheveux noirs dressées en épis à l'arrière de sa tête. Rien, si ce n'est que lors de ma première année je me suis posé exactement la même question.

 Une lueur de compréhension s'alluma dans le regard des jumeaux.

 _ Alors, vous aussi vous êtes...Sorcier ?, souffla Rachel, impressionnée.

 _ Absolument, et je m'appelle Harry Potter, répondit l'homme avec un sourire. Et pour répondre à ta question de tout à l'heure, pour accéder à la voie numéro 9 ¾, il vous suffit de courir rapidement vers la barrière entre la voie neuf et dix et vous traverserez le passage. Mon fils peut vous montrer si vous le souhaitez, ajouta-t-il en voyant les mines perplexes des enfants.

 _ Oh oui, je veux bien voir ça, dit Rachel avec une attitude de défi.

 Amusé, le dénommé Harry Potter appela alors son fils.

 _ James ! Montre donc à tes nouveaux camarades comment franchir le passage.

 D'un air supérieur, James jeta un coup d'œil à son jeune frère par-dessus son épaule, prit le chariot des mains de sa mère et se mit à courir. Un instant plus tard il disparut.

 Voyant l'aisance avec laquelle ce garçon avait franchit la barrière, Rachel entraîna son frère à sa suite et ils l'imitèrent, le menton levé comme si elle connaissait la solution dès le début pour Rachel.

 Ils débouchèrent alors non sans surprise sur le quai de la voie 9 ¾, obscurci par l'épaisse vapeur blanche que produisait la locomotive écarlate du Poudlard Express. Les sons semblaient éloignés, comme surnaturels, et l'on ne voyait pas à moins de deux mètres devant soi. Se faufilant partout où elle le pouvait Rachel se fraya un chemin jusqu'au wagon le plus proche et à l'aide de Thomas, ils parvinrent à hisser leur lourde valise dans le train. Ils trouvèrent rapidement un compartiment vide et s'y installèrent.

 Par la fenêtre, Rachel voyait les élèves dire au revoir à leur parents et cela lui déchira le cœur. Elle, elle n'avait plus de famille à qui elle pourrait faire des adieux. Personne non plus à qui envoyer du courrier. Thomas sembla percevoir sa peine, car tout doucement il se saisit de la main de la jeune fille et la serra.

 _ On s'en sortira Rachel, on a pas besoin d'eux pour ça.

 Avec une infinie tristesse dans la voix elle répondit.

 _ Non, on a pas besoin d'eux pour ça.

 À cet instant la porte du compartiment s'ouvrit laissant apparaître une élève, déjà vêtue de sa robe d'école avec une incroyable tignasse rousse et accompagnée du petit frère du dénommé James aperçu un peu plus tôt.

 _ On peut venir ? Tous les autres compartiments sont déjà pris et Al -elle désigna le garçon du menton- m'a dit qu'il vous connaissait, demada-t-elle sans autres formes de procès.

 _ Je n'ai pas dit que je les connaissait Rose, j'ai dis que mon père avait parlé avec eux et qu'ils avaient l'air sympa, dit le dénommé Al d'un air fatigué.

 Rassurée de ne pas être la seule à ne connaître personne Rachel dit en bondissant de joie :

_ Oh oui ! Comment vous vous appelez ?

 Face à la mine perplexe des nouveaux arrivants, Thomas pouffa de rire, et se reprenant, il ajouta.

 _ Vous en faites pas, elle a juste tendance à exagérer quand elle est heureuse.

 Rassurés, ils allèrent s'assoir, la jeune fille à côté de Rachel se présenta.

 _ Je m'appelle Rose Weasley, et lui c'est Albus Potter, dit-elle en désignant le jeune garçon aux côtés de Thomas.

Rachel nota mentalement la grande ressemblance qu'Al avait avec son père, Harry Potter. Sursautant en entendant le nom de famille de Rose, Rachel lui demanda subitement :

 _ Weasley ? Tu ne serais pas parente avec un certain George Weasley ? C'est l'homme qui nous a hébergé cet été Thomas et moi.

 Souriant, Albus répondit :

 _ C'est notre oncle. Rose et moi sommes cousins, et je présume que vous, vous êtes les jumeaux dont tonton George s'est occupé.

 _ C'est ça, approuva Thomas. À propos je m'appelle Thomas Davis, et ma sœur c'est Rachel, Davis aussi évidemment.

 La porte du compartiment s'ouvrit alors avec fracas sur James.

 _ Al ! Je te cherchais partout, alors pressé d'être peut être à Serpentard ?

 Avec une détermination qu'on ne lui connaissait pas, Albus répondit.

 _ Je n'irai pas à Serpentard.

 _ Et comment tu peut en être si sûr, Albus Severus ? Avait demandé James en fronçant les sourcils. Mais ce ne fût pas Albus qui donna la réponse.

 _ C'est évident non ? Tout dépend de notre volonté, je pense que le Choixpeau tient compte de nos choix et nos envies, sinon Poudlard n'aurait que des élèves insatisfaits, tu ne crois pas ?

 Rachel avait dit cela avec méprise, et Albus paraissait enchanté de son intervention, ce qui n'était manifestement pas le cas de James qui pinçait les lèvres tellement fort qu'elles en étaient blanches.

 _ Et toi, tu iras où à ton avis ? aboya James à l'égart de la petite fille.

 _ S'il est vrai que Gryffondor est la maison des courageux alors nul doute que j'irai là-bas, fit rachel, fièrement campée sur ses positions.

 _ Impossible, il faut être courageux, et je sais reconnaître quelqu'un de courageux, tu ne l'es pas, je l'aurais vu sinon.

 Sans se départir de son calme olympien et avec une nonchalance incroyable quand on connaissait sa façon de s'emporter facilement elle dit d'un ton morne :

 _ Et bien toi, on peut pas dire que ce soit l'humilité qui t'étouffe. Maintenant tu peux sortir s'il-te-plait ? Tu es en train d'envahir mon espace vital et là c'est moi qui étouffe.

 Devant les rires qui s'échappaient du compartiment, James n'eut d'autres choix que celui de battre en retraite, claquant la porte il grommela en retournant vers ses amis.

 _ Non mais pour qui elle se prend celle-là ?

 Le reste du trajet se déroula dans la bonne humeur pour le compartiment de Rachel et de ses nouveaux amis, tandis que James lui, restait maussade et non enclin à la plaisanterie.

Lorsqu'ils arrivèrent à Poudlard Thomas fût d'abord envoyé à Serdaigle, où Rachel lui souhaita bonne chance en levant les pouces vers le haut. Elle-même fut envoyée, conformément à sa « prédiction » à Gryffondor où elle fût vite rejointe par un Albus soulagé et une Rose aussi enthousiaste qu'elle.

 Seulement la joie de Rachel retomba bien vite lorsqu'elle reconnut de l'autre côté de la table la grande silhouette de James. Grande fût la surprise de la petite fille lorsque ce dernier lui fit passer un bout de parchemin - durant le discours de la directrice - sur lequel il était écrit «  Bonne chance Davis, on va vite voir si tu es aussi courageuse que tu le prétend. Que le meilleur gagne. »

Rachel commença alors un peu, un tout petit peu, à s'inquiéter. Et elle avait bien raison.

 

End Notes:

Bonjour à tous ! J'espère que ce premier chapitre vous a plu, suite aux reviews constructives qui m'ont été faîtes depuis que je poste cette histoire j'ai décidé de modifier ce chapitre, peut être les suivants. Alors qu'en pensez vous ? j'aimerais vraiment avoir vos avis sur ce "nouveau" chapitre qui m'a demandé du temps et des efforts... :)

Autre chose, je précise que si le passage sur le rejet des parents est relativement court, c'est parce que Rachel et Thomas s'acharnent à penser à autre chose... Mais comme vous allez le découvrir dans peu de temps (si vous lisez la suite), on n'échappe pas éternellement à nos angoisses.

J'ajoute dans cette note que j'ai commencé récemment à corriger une fic, qui n'a rien à voir avec ce que j'écris puisqu'il s'agit d'une enquête se déroulant dans le manoir Malefoy... Bref je ne vous en dit pas plus si ce n'est que j'adore ce que ma chère Swanely écrit comme pitites histoires et que je vous conseille donc vivement d'aller lire Angoissant Mystère... (c'est très angoissant !)

Voilà voilà, je pense avoir fait le tour, n'oubliez pas qu'il faut reviewer au moins cinq fois par jours ^^

Chapitre 2 Déclarations by Melody
Author's Notes:

Deuxième chapitre finit plus tôt que prévu, et qui sort donc plus tôt que prévu (j'ai pas pu me retenir), j'espère que ça va vous plaire. Bonne lecture à tous !

 C'est avec émerveillement que nos trois nouveaux Gryffondors en herbe avaient découvert la salle commune ainsi que leur dortoir respectifs. Bien sûr, Rose et Rachel étaient dans le même. Al quant à lui s'était retrouvé uniquement avec des visages étrangers, qu'il n'avait même pas chercher à connaître. Mais comme tout le monde le sait, à cet âge là, on se lie aisément avec les autres. Ce fût donc de façon tout à fait naturelle que Rose et Rachel avaient fait connaissance avec les filles qui partageaient leur dortoir.

Parmi elles il y avait Samantha Bean, grande, mince avec des allures de garçon manqué et qui refusait qu'on l'appelle autrement que par son diminutif « Sam », ensuite Sara, d'une timidité tellement maladive que personne n'avait compris son nom de famille lorsqu'elle l'avait bafouillé à ses camarades de chambre et s'était donc couchée immédiatement, le visage coloré d'une intense couleur rouge, et enfin Laura Doll, une grande blonde élancée, dont on ne pouvait qu'envier la taille mannequin.

Rachel s'éveilla, les pensées encore embrumées de son cauchemar, celui devenu quotidien et où elle revivait l'atroce scène du rejet de ses parents. Elle écarta d'un mouvement vif les rideaux rouges de son baldaquin, prit une douche rapide pour effacer de son visage les dernières marques de sa nuit agitée, puis elle descendit dans la salle commune où elle retrouva avec surprise Albus et Rose, la mine impatiente.

_ C'est quoi cette tête ? Demanda Rachel.

_ Cette tête, c'est le genre de tête que font les gens quand ils attendent en vain leurs amis pour aller petit-déjeuner, répondit avec agacement Albus.

_ Je ne savais pas que vous alliez m'attendre, je ne pensais pas que...enfin..., dit Rachel embarrassée.

_ Tu as cru qu'on allait te laisser en plan ? Demanda avec incrédulité Rose, interrompant Rachel. Mais on est tes amis !

Le regard de Rachel sembla s'éclairer.

« Mes amis ! J'ai des amis ! » Devant sa réaction, Albus pris la main de Rachel et lui dit avec un léger sourire :

_ Oui, on est tes amis, mais là on a très faim, alors à table !

Il entraîna les jeunes filles à sa suite et ils franchirent tous les trois le portrait de la Grosse Dame. Soudain, Rachel se prit les pieds dans sa robe qui s'était brusquement emmêlée toute seule et elle tomba avec violence sur le sol. Un grand éclat de rire résonna devant le portrait.

_ Bonne journée Davis, lança avec entrain un James Potter particulièrement heureux.

Albus était interdit. Rose, soucieuse de l'état de Rachel, l'aida à se relever.

_ Ça va ?

Bien qu'elle sentit une intense douleur remonter le long de ses avant-bras, Rachel répondit, les dents serrées.

_ Oui, mais il va me le payer, le fumier.

_ Mais qu'est-ce qui lui a pris ? demanda Albus. Il débloque ou quoi ?

Rachel leur montra alors le message que James lui avait fait passé la veille. Et la réaction de ses amis ne la rassura pas. Rose semblait soucieuse, et Albus était lui, clairement inquiet.

_ Euh.. Pourquoi ces réactions ?

_ C'est mon frère, répondit Albus sur le ton de l'évidence. Je sais de quoi il est capable.

Rose approuva Albus en hochant lentement la tête. Ils arrivèrent dans la Grande Salle dans un silence des plus total. Voyant l'immense quantité de nourriture s'étalant devant elle, Rachel ouvrit la bouche d'ébahissement, exactement comme la veille.

Elle remarqua alors la masse de carafes remplies de jus de citrouille, et James assis nonchalamment lui tournant le dos sur son banc. Un sourire carnassier s'étira sur les lèvres de la jeune fille. Alors qu'Albus et Rose prenaient place et commençaient à se servir abondamment en toasts et saucisses chaudes, Rachel se saisit d'un récipient plein et s'approcha dignement du jeune homme sur lequel elle versa le jus. Surpris, celui-ci poussa un petit cri avant de se figer complètement. En face de lui ses amis se retenaient manifestement de rire. Puis rieuse, Rachel lui murmura à l'oreille :

_ Bonne douche Potter.

Et avant qu'il puisse réagir, elle partit subitement, prenant le soin de se saisir de deux toasts et emmena avec vitesse Al et Rose qui avaient les joues gonflées de saucisses juteuses.

_ C'qui's'pass ? Demanda Al.

Il eut sa réponse quand un cri résonna derrière lui « DAVIS ! »

_ Mais qu'est-ce que tu lui as fait ? questionna avec horreur Albus alors qu'ils franchissaient les portes de la Grande Salle.

_ Et bien... Il se peut que je lui ait versé une carafe de jus de citrouille sur la tête. Entière, la carafe, se crût-elle obliger de préciser.

_ Mais t'es malade ou quoi ? S'exclama Albus.

Non loin de là, à la table des Serdaigle, un discours semblable se tenait.

_ Ma parole cette fille est malade, avait dit Julian Hooper, à la fois impressionné et révolté. S'en prendre à James Potter, non mais vraiment...

À côté de lui, un garçon s'étranglait de rire, et la larme à l'œil, il dit :

_ Je sais, mais je l'adore – il se remit à rire – tu comprends, c'est ma sœur.

Julian Hooper parut un instant choqué.

_ Ta sœur ?

_ Oui, jumelle en plus, mais à part la couleur des yeux et des cheveux on ne se ressemble pas beaucoup. Comme tu l'auras deviné, je suis Thomas Davis.

_ Euh... Enchanté Davis, moi c'est Julian Hooper, deuxième année, comme Potter.

D'un air solennel, les deux garçons se serrèrent la main. Ils ne le savaient pas encore, mais ils deviendraient l'un pour l'autre de grands amis.

Ce fût la même histoire durant deux semaines. Semaines qui furent longues et épuisantes pour Rachel et James qui s'acharnaient chacun à rendre la vie de l'autre la plus invivable possible. Ils y mettaient tellement d'efforts que le professeur de sortilèges leur avait fait remarquer à chacun (alors qu'ils se disputaient encore au milieu d'un couloi)r que s'ils s'appliquaient autant en classe de sortilèges que dans leurs joutes verbales, leurs résultats scolaires seraient bien meilleurs. Ce qui avait eu le don de provoquer entre eux une course aux meilleures notes (pour le plus grands plaisir de leurs professeurs et le plus grand malheur des heures de sommeil de Rachel, déjà mauvaises à cause de ses nombreux cauchemars). Cependant, sur ce terrain là Rose les battait à plate couture et ce, en en fournissant aucun efforts. Chose qui agaçait au plus au point ses amis. Évidemment le fait que James ait un an de plus que la jeune fille lui donnait un avantage considérable, et il ne manquait une seule occasion pour rappeler à Rachel à quel point il était doué.

Aussi, pour rabattre le clapet au jeune homme, Rachel avait décidé de faire partie de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Et aujourd'hui était le jour des sélections. Alors que les hiboux déposaient le courrier des parents soucieux – Rachel eut un énième pincement au cœur face au silence des siens – elle annonça à Rose et Al son projet de faire partie de l'équipe. Al fût si surpris qu'il renversa le contenu de son thé sur le courrier de sa mère.

_ Aucune chance, dit il alors qu'un cinquième année lançait un récurvite sur sa lettre souillée.

_ Merci de tes encouragements Al, ça fait plaisir de voir comme tu as confiance en moi, répondit Rachel, acerbe.

_ Ce n'est pas ce que veut dire Al, intervint Rose de sa voix calme. Les premières années n'ont pas le droit de faire partie de l'équipe.

_ Je sais cela, répondit Rachel agacée. Mais lui est bien entré dans l'équipe à la fin de sa première année.

_ Il t'as dit cela ?, demanda Albus, interloqué.

_ Oui.

_ En fait, ce n'est pas vraiment ce qui s'est passé. Il a simplement remplacé un poursuiveur car celui-ci avait était atteint de dragoncelle.

Albus fronçait les sourcils d'une façon presque comique.

_ N'empêche qu'il a quand même réussi à faire parti de l'équipe. Enfin j'ai quand même l'impression que le Quidditch juvénile c'est une sorte de tradition chez les Potter.

Face au ton dégouté qu'avait pris Rachel, Albus explosa de rire.

_ Je maintiens que tu n'as aucune chance. N'y va pas Rachel, tu vas lui donner une nouvelle raison de se moquer de toi après, dit il plus calmement.

_ Et puis, sincèrement Rachel, toutes ces chamailleries, cette course au meilleur Gryffondor ce n'est pas un peu... puéril ?, ajouta timidement Rose.

Rachel lui lança un regard noir et l'expression « si les regards pouvaient tuer » traversa l'esprit de Rose qui, se ratatinant sur elle même répondit :

_ Très bien, mais bonne chance, je connais mon cousin et je t'assure qu'il vole comme personne.

Rachel se leva furieusement du banc sur lequel elle était assise et partit en direction des vestiaires plus déterminée que jamais. Elle se vêtit rapidement d'une robe de l'école, et prit un balais (le moins abimé qu'elle pu trouver) avant de sortir sur le terrain. Le temps était clair mais il faisait particulièrement froid. L'automne était arrivé brusquement cette année là. Elle arriva devant la capitaine de l'équipe, une fille mat de peau toute en longueur : longs bras, longues jambes, long nez, longs cheveux. Elle paraissait anxieuse mais cette impression était remise en doute avec l'espèce d'exotisme qui se dégageait de cette fille. Sans savoir vraiment pourquoi, elle avait coupé le souffle à Rachel qui avait oublié momentanément pourquoi elle était ici.

_ Qui est tu ?, demanda Rebecca Donovan, la capitaine autoritaire-mais-passionée.

_ Rachel Davis. Je viens passer les essais, avait répondu précipitament Rachel. 

_ Encore une première année ! C'est pas vrai, McGonagall veut ma mort ou quoi ?, s'exclama Rebecca, plus lasse que jamais.

_ Tiens tiens, regardez qui commence à se prendre pour la star. Tu vas te faire écraser Davis, tu n'as jamais volé je te le rappelle.

James avait dit ça d'un ton moqueur et Rachel s'attendait presque à ce qu'il lui tire la langue quand elle cracha en guise de réponse :

_ Ah vous les Potter vous commencer sérieusement à me gonfler.

_ Et elle n'a jamais volé en plus !, renchérit Rebecca.

Cette fois c'en était trop. Rachel en avait assez. Assez qu'on la sous-estime et qu'on la prenne pour une idiote. Elle se battrait jusqu'au bout pour prouver sa valeur. « Ils vont voir ce qu'ils vont voir ces abrutis ! ».Sur le terrain des gens volaient déjà et se lançait une grosse balle rouge délavée en riant. Ignorant les protestations des gens qui l'entouraient, Rachel enfourcha son balai et libérant toute la fureur qu'elle avait emmagasiné ces derniers jours elle donna un violent coup de pied au sol et décolla.

Il se produit alors une chose que Rachel n'avait pas prévu. Pour la première fois depuis que ses parents l'avait rejetée : Rachel se sentit bien. Presque heureuse. Libre et sereine. C'était comme si l'altitude avait chassée toute ses angoisses. Elle savoura un instant cette nouvelle sensation puis se rappela son objectif premier. Sa détermination remonta en flèche et elle s'élança.

Elle fila, le vent dans les cheveux et attrapa soudainement la grosse balle rouge qui était passée à proximité. Elle fonça alors vers les grands anneaux à l'autre bout du terrain. Brusquement, un garçon, sûrement en dernière année et vraiment imposant se plaça juste devant elle : il tendit ses bras musclés pour lui attraper la balle, mais au moment où ils allaient entrer en collision elle descendit en piqué. Arrivée devant l'un des anneaux, elle envoya la balle pile dans le plus proche avec toute la force de son bras.

Elle se dépêcha d'aller la récupérer mais alors qu'elle touchait du bout des doigts son but une autre balle plus petite fila vers elle en sifflant. Voulant l'éviter elle se pencha sur le côté et sans le vouloir vraiment elle fit un tonneau. Hélas cette « maudite balle sifflante » l'avait empêchée de se saisir de « la grosse rouge » mais elle sourit quand elle vit une autre élève la tenir sous son bras. D'une simple inclinaison de son balais Rachel la rejoignit. L'autre élève la remarqua et lui lança soudainement le souafle que Rachel rattrapa aisément avant de l'envoyer à nouveau dans un but.

Elle reconnut alors l'autre élève et remarqua qu'elle lui faisait signe de redescendre. Il s'agissait de la capitaine, Rebecca. Quand Rachel reposa un pied à terre, toutes ses peurs la rattrapèrent d'un coup et elle chancela mais elle fût vite ressaisie par un Thomas plus souriant que jamais.

_ C'était vraiment la première fois que tu volais ?, Rebecca était ébahie « Ma parole cette fille a un don ! »

_ Oui, dit Rachel, particulièrement fière de son petit coup d'état.

_ C'est clair, je te veux dans l'équipe ! C'était génial, avec toi c'est sûr on va gagner contre Serdaigle ! Bon et bien voilà qui clôt les essais. On va enfin pouvoir aller se laver. James est-ce que tu peux … ? James ? Mais où est-il encore passé ?

Mais James était déjà parti. Dès qu'il avait vu Rachel voler : il n'avait eu plus aucun doute. Cette fille était faite pour le Quidditch. Non, en fait c'était le Quidditch qui était fait pour elle. Frustré par la performance de la jeune fille et ce qu'elle impliquait James s'était isolé au pied d'un hêtre qui bordait le lac noir. Il allait souvent se refugier auprès de cet arbre quand il n'était pas d'humeur à la fête, c'était comme si le végétal et son silence l'apaisait.

Évidemment il allait devoir mettre sa fierté de côté et aller s'excuser. Mais pas maintenant. Non pour le moment, il ruminait. En fait, James boudait. Comme un gosse. Et ça le mettait encore plus hors de lui que cette pauvre fille ait autant d'influence sur lui. Il ne le permettrait pas. C'est donc dans cet état d'esprit que James passa son après-midi. Seul, auprès d'un hêtre, à ignorer le monde.

Mais ce jour là, James n'était pas le seul Potter à bouder. Après avoir vu les essais de Rachel, Albus était parti s'éclipser dans son dortoir. En fait il était très heureux pour Rachel qu'elle ait réussie ses essais mais il ne pouvait s'empêcher de penser « ç'aurait pu être moi sur son balais ». Pour lui c'était comme s'il venait de briser une tradition de famille. Et il se dégoutait lui-même de penser cela. Rachel était sa meilleure amie. Et lui, comme un con il en était jaloux. Soupirant, Albus se leva et rejoignit la Grande Salle pour aller dîner. Toute la journée il avait délaissé ses devoirs, il allait devoir tout rattraper demain s'il ne voulait pas prendre de retard. Poussant un soupir résigné il franchit le trou du portrait et sortit.

Tournant négligemment la page de son magazine, Rose répéta à Rachel pour la trente deuxième fois (selon Rose) :

_ Oui, je t'accorde que tu as été fabuleuse Rachel, mais pitié, pitié arrête de me rabâcher ça, je vais finir par rêver Quidditch après. Et c'est la dernière chose que je veux.

Rachel fit les gros yeux ce qui provoqua le rire cristallin de Rose. Levant les yeux au ciel, la jeune fille répondit :

_ Tu n'as joué qu'une seule fois et ce n'était même pas un entraînement. Attend de voir la suite, d'accord ?

_ D'accord, répondit Rachel, boudeuse.

Son frère entoura alors ses épaules de son bras, la serra contre lui et frotta son poing contre sa tête.

_ Alors comme ça on contourne le règlement petite chipie ! Je suis fier de toi, dit-il avec un immense sourire.

_ Argh ! Arrête ça !, dit-elle rieuse.

_ Ah si on peut même plus féliciter sa sœur maintenant... Mais je te préviens, Serdaigle contre Gryffondor tu va perdre ma petite, ajouta Thomas, plus heureux que jamais.

_ Petite ? Petite ? Je ne suis pas petite, t'es juste immense, à propos t'es sûr d'être humain ?

Thomas ne répondit pas, interrompu par un Albus curieusement penaud qui venait de sa joindre à la joyeuse bande.

_ Bravo pour ta nomination en tant que poursuiveuse Rachel. Tu crois pouvoir supporter James ?

_ Al !, s'exclama Rachel. Assied toi, merci et j'en sais rien, on verra bien, peut être que sur le terrain ce sera différent.

Nul doute que Rachel était enchantée. Toutes les personnes qu'elle aimait était avec elle et l'avait félicitée, enfin presque toutes... Elle aperçut alors Hagrid qui, de l'autre côté de la table des professeurs lui faisait un clin d'œil, ce qui lui remonta imperceptiblement le moral. Enfin, c'était sans compter sur la délicatesse d'un James Potter qui avait passer son après midi à ruminer les torts que cette fille avait pût lui causer et qui lâcha haut et fort pour que tout le monde l'entende :

_ Oui, bravo Davis, c'était super. Et si t'envoyait une lettre à tes parents pour leur rappeler à quel point leur fifille est merveilleuse. Ah mais maintenant que j'y pense : toi et ton frangin vous ne recevez jamais rien. Peut être qu'ils en ont rien à faire.

Imperceptiblement le dos de Thomas s'était raidit et il serrait tellement fort son poing que ses jointures étaient devenues blanches. Dans la Grande Salle il régnait un silence étouffant, même les professeurs étaient mal à l'aise sur leurs chaises. Tous les regards étaient tournés vers eux, cela faisait des semaines que l'école guettait l'explosion et ce moment semblait être arrivé, voilà qui promettait des potins plus que croustillants. Rachel plaqua brusquement ses mains sur la table et se leva pour lui faire face.

_ C'est quoi ton problème Potter ?, aboya-t-elle avec colère.

_ C'est toi mon problème Davis !, s'exclama James, hors de lui.

_ Et qu'est-ce que vient faire le courrier inexistant de mes parents là-dedans ? Tu crois que tu es le seul à avoir remarqué ? Tu crois que chaque jour je n'espère pas voir un hibou voler vers moi pour qu'ils m'apportent de leurs nouvelles ?

Rachel était en colère, en colère contre ce James Potter qui se moquait de tout le monde jusqu'à devenir clairement cruel avec les autres. Et pour avoir défendu son meilleur ami une seule fois, ce type avait fait d'elle sa nouvelle tête de turc. Rachel avait su tolérer les sarcasmes, garder la tête haute lors de ses mauvais coups et même les lui rendre. Mais cette fois le garçon avait touché un point sensible, réveillé une blessure qui suppurait encore dans le cœur de la jeune fille. Et ça la mettait dans une rage folle que ce soit ce garçon là, qui ait tout de suite compris où taper pour faire mal. Il la connaissait donc si bien ?

Avec culpabilité James vit les larmes sur les joues de Rachel.

_ Pardon, dit-il réalisant soudain, je ne pensais pas qu'ils étaient...

_ MORTS ?! TU NE PENSAIS PAS ? C'EST PARCE QU'ILS NE SONT PAS MORTS !, hurla la jeune fille, de grosses larmes dévalant ses joues.

_ Alors...

_ ALORS COMME TU L'AS SI BIEN DEVINE ILS EN ONT PLUS A FAIRE DE MOI, DE NOUS EN FAIT, ajouta-t-elle en désignant Thomas, toujours aussi statique.

Dans la Grande Salle tout le monde semblait retenir son souffle. James était devenu statue, et il commençait à comprendre l'ampleur véritable de ce qu'avait subie la jeune fille ses derniers jours, en partie à cause de lui, il réalisa également que les cernes qui bordaient les yeux de la jeune fille n'était sans pas seulement de son fait.

_ Des MONSTRES. C'est ce que nous sommes devenus pour eux. Tu comprends James, je suis un monstre pour ma mère et mon père.

Malgré son abattement face à sa déclaration, James n'avait pas pu retenir son cœur de faire un bond lorsqu'elle avait prononcé son nom. Dans sa colère, elle ne le réalisait sûrement pas mais c'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom. James. La voix de Rachel était brisée. Elle était furieuse, furieuse et terriblement triste. Accablée par le chagrin depuis un mois elle refoulait cette douleur, surtout pour ne pas inquiéter Thomas. Mais le mot de James avait été celui de trop. Elle s'avança alors vers James qui restait debout, mort de honte et lui assena une gifle magistrale qui résonna dans la Grande Salle. James ne bougea pas. Il estima l'avoir bien méritée.

_ Ne me parle plus jamais de ce que tu ne connais pas.

Thomas sembla retrouver alors toute la liberté de ses mouvements puisqu'il se leva et prit Rachel dans ses bras.

_ Dégage.

Quiconque connaissait Thomas aurait été plus que surpris d'entendre le ton glacial qu'il avait prit à cet instant. James ne se fit pas prier. Il glissa un dernier « désolé » et partit en silence.

Bien sûr, elle avait caché sa peine pour ne pas qu'il s'inquiète mais c'était évident à présent pour Thomas « elle souffre tellement plus qu'elle le montre » Tout doucement elle pleurait contre le torse de son jumeau, et elle répétait dans un murmure inaudible à quiconque d'autre que Thomas « monstre...monstre...je suis un monstre, nous sommes des monstres ».

Albus se sentit incroyablement idiot. Il avait été jaloux de sa meilleure amie alors qu'elle avait subit le rejet de ses parents. Et personne selon lui ne méritait de subir ça. Il estima que lui aussi, il aurait bien mérité une claque.

_ Qu'est-ce que vous regardez vous autres ?, aboya Al. Retournez à votre dîner, il n'y a rien à voir !

Il se dirigea vers Thomas et lui dit :

_ Il faut l'emmener à l'infirmerie, elle ne peut pas rester comme ça.

Thomas acquiesça lentement puis, ils se dirigèrent tout deux à l'infirmerie.

Une fois qu'ils furent sortis de la Grande Salle, les murmures des élèves qui avaient assistés à la scène (c'est-à-dire la quasi-totalité de l'école) bourdonnaient, tous étaient entrain de commenter ce à quoi ils venaient d'assister et, qui l'eut cru ? Les professeurs aussi en faisait leurs choux gras, même si Hagrid affichait lui, une mine mi révoltée mi attristée.

Rose soupira et en silence elle se dirigea dans le parc. Il était près de vingt heures, et ce dernier en ce début d'automne, était particulièrement glacial. Rose resserra les pans de sa cape et enfouit ses mains au fond de ses poches. Sans surprise, elle retrouva James, adossé contre le hêtre qui bordait le lac noir. Doucement elle s'assit à côté de lui, et l'imitant elle ferma les yeux et cala sa tête contre le tronc. La voyant faire James haussa les sourcils et toussota pour attirer son attention. Mais Rose continuait à se murer dans le silence. Il pris alors son courage à deux mains et demanda d'une voix mal assurée ce qui le démangeait depuis qu'il avait quitté le château.

_ Comment elle va ?

Rose releva très lentement les paupières et jaugeant son cousin d'un regard neutre elle dit :

_ Mal. Elle est en état de choc. Je crois que tu as fait ressurgir une angoisse qui sommeillait en elle depuis un moment. Mais après mûre réflexion je pense que ce n'est pas plus mal.

_ Qu'est-ce que tu veux dire par là ?, interrogea James, désemparé.

_ Qu'en la forçant à hurler sa douleur, tu lui a en quelque sorte, permise de s'en libérer. Enfin au départ elle devra juste apprendre à vivre avec, jusqu'à ce qu'un jour elle parvienne à oublier. Ou pardonner. Bien sûr c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais tu viens de l'aider à franchir un cap. Et je pense qu'elle le sait.

_ Tu le savais ?, demanda-t-il tout à coup.

_ Oui, je l'avais deviné, expliqua-t-elle. Dans le train, elle nous a dit que c'était oncle George qui les avait héberger. (Une lueur de compréhension s'alluma dans le regard de James) mes soupçons se sont confirmés avec l'absence de courrier et son regard nostalgique quand elle nous voyait ouvrir nos lettres. J'ai été la seule à comprendre ce que cela sous-entendait.

James était infiniment malheureux, et il se sentait coupable. Honteux. Il n'avait jamais remarqué. « Quel con je suis ». Il voulait se faire pardonner. Mais comment ? Et quoi qu'il fasse il n'était même pas sûr que Rachel et Thomas lui pardonnent, et ils auraient bien raison. Il se rappela avec quel ton glacial Thomas lui avait dit de dégager, et la claque de Rachel. Tel un prisonnier, il était impuissant. « Vraiment quel con ». Cette fois ci il avait été trop loin et cela pesait sur sa conscience comme un lourd fardeau.

Brisant le silence qui s'était à nouveau installé, Rose dit :

_ Va les voir le plus tôt possible et force les à écouter tes remords. Bien sûr ils auront le droit de ne pas vouloir t'entendre mais tu aura fait ce que tu avait à faire.

Avec un regard reconnaissant envers sa cousine, James se leva, il prit son sac et partit en courant presque en direction de l'infirmerie. « C'est vraiment quelqu'un de bien Rose » pensa James C'était le genre de fille qui respectait les silences des autres, ne les brusquaient pas mais montrait qu'elle était une oreille attentive, qui serait toujours présente. Et de bon conseil également. Elle ne vous faisait pas culpabiliser, ne vous jugeait pas, elle se contentait d'être là, à attendre que vous ayez besoin de vous confier sans vous précipiter. Une fille formidable, vraiment. Contente de ce qu'elle appelait « sa bonne action de la journée » Rose se leva et décida qu'il était temps de rejoindre la chaleur de la salle commune. Ce qu'elle fit sans plus tarder.

James faisait les cents pas devant la porte de l'infirmerie se demandant comment il allait bien pouvoir s'y prendre pour présenter ses excuses aux jumeaux. « Vraiment, arrête de tourner rond James ça ne sert à rien. Va juste les voir, t'es Gryffondor oui ou non ? » Il poussa alors le lourd battant de la porte et y regarda à l'intérieur. Thomas était déjà partit et les lumières avaient été éteintes. Mrs Pomfresh était dans son bureau. Et il n'y avait qu'un seul lit d'occupé, celui à l'autre bout de la pièce, celui de Rachel comprit James. Il avança sans bruit jusqu'à elle et vit qu'elle dormait profondément. Il remarqua alors la bouteille de potion de sommeil sur le chevet de la demoiselle « Mrs Pomfresh a du lui en donner pour la calmer ». Bien sur le fait qu'elle dorme l'empêchait de lui présenter des excuses convenables, néanmoins et sans qu'il se l'explique il n'avait pas envie de partir. Il tira donc une chaise non loin de là et s'y laissa tomber, abattu.

_ C'est ridicule que je te dise ça alors que tu dormes, commença-t-il alors, « wow je parle à quelqu'un qui dort, il y a vraiment quelque chose qui débloque chez moi » mais je peux pas m'en empêcher. Oh Rachel si tu savais comme je suis désolé, je n'aurais jamais dû te dire ça, c'était affreux. Si j'avais su, si seulement j'avais su que je te ferais aussi mal. Jamais je n'aurai...

Il soupira.

_ Si tu savais Rachel. Si tu savais comme tu me rends fou.

Derrière la lourde porte de l'infirmerie Thomas retenait son souffle. Il n'avait pas perdu une seule miette du spectacle. Il regagna rapidement la tour de Serdaigle, où il retrouva Julian confortablement installé dans un canapé moelleux de leur salle commune entrain de lire son manuel de métamorphose. Lorsqu'il vit que son ami était revenu de l'infirmerie il posa son livre et demanda à Thomas qui souriait étrangement :

_ Tu en a mis du temps, vieux. Euh...Pourquoi tu souris comme ça ?

Thomas reporta son regard sur Julian.

_ James Potter est venu voir ma sœur à l'infirmerie – haussement de sourcils du côté Julian –. Il a cru que j'étais partit ce qui était le cas mais quand je l'ai vu arriver je suis revenu sur mes pas et... J'ai surpris le monologue le plus intéressant de toute ma vie. Je souris Julian parce que j'ai enfin trouver quelqu'un capable de veiller sur ma sœur, et quelqu'un qui la protégera comme elle le mérite sans que je lui demande.

Devant le regard intrigué de son ami, Thomas s'expliqua.

_ Pour moi c'est évident. Même s'il ne le réalise pas encore vraiment. Il l'aime.

Julian sourit.

_ Je m'en doutais un peu. Mais toi Thomas, comment tu vas ?

Thomas n'eut pas besoin de demander de quoi son ami voulait parler. Personne dans l'école n'avait loupé la dispute qui avait éclatée dans la Grande Salle.

_ Ça va.

Pour la première fois depuis longtemps, Thomas était sincère en prononçant ces mots.

End Notes:

N'oubliez pas de me laisser votre avis, qu'il soit bon ou mauvais, ça me ferait très plaisir ^^

Chapitre 3 Crois en moi by Melody

Rachel s'éveilla dans l'infirmerie l'esprit lourd et embrumé. Comateuse, elle essaya de rassembler ses souvenirs de la veille pour se rappeler comment elle avait fait pour avoir le mérite de passer une nuit entière à l'infirmerie. Elle se souvint de son éclat dans la Grande Salle, de la gifle qu'elle avait mise à James, de Thomas la prenant dans ses bras pour l'apaiser.... Rachel se remémora tous ces souvenirs de la veille comme si c'étaient ceux de quelqu'un d'autre. Elle était déconnectée avec la réalité. Elle se demanda même pourquoi elle avait versé tant de larmes, à présent tout ça lui semblait être très éloigné. 

Elle voulut se lever mais à peine avait-elle commencé à soulever sa tête de l'oreiller que celle-ci lui tourna brusquement et elle retomba lourdement sur son lit. Elle attendit que l'infirmerie cesse de danser devant ses yeux pour se relever, avec davantage de précautions cette fois-ci. Une fois qu'elle fût debout et sûre de pouvoir mettre un pied devant l'autre elle prit son sac et s'en alla à la Salle Commune. Le jour était en doucement train de poindre à travers les immenses fenêtres du château : il était sûrement très tôt. Voilà qui expliquait pourquoi Mrs Pomfresh ne s’était pas précipitée hors de son bureau pour éviter la fuite de la jeune fille. Rachel franchit le trou derrière le portrait de la Grosse Dame, non sans s'être fait sermonner auparavant (« N’avez-vous donc pas autre chose à faire si tôt un dimanche matin que de réveiller ceux qui dorment ?! »). Elle fût surprise de voir un bon nombre de personnes éveillées et toutes en train de rattraper leurs devoirs sur les tables d'études. Lorsqu'elle était entrée tous les regards s'étaient tournés vers elle, elle en fût un instant embarrassée jusqu'à ce qu'une crinière rousse se précipite sur elle et la prenne dans ses bras.

— Rose ! Tu m'étouffes !

Rose relâcha son étreinte et contempla sa meilleure amie du regard. Sans se départir de son sourire, elle répondit : 

— Désolée, mais je suis contente de te voir, j'avais peur que Mrs Pomfresh te retienne toute la journée à l'infirmerie. D'ailleurs, comment se fait-il qu'elle t'ait libérée si tôt ?

— Je me suis évadée. Quand je suis partie, elle dormait encore, dit Rachel avec un sourire d'excuse. 

Rose parut horrifiée.

— Rachel je ne crois pas que tu devrais sortir comme ça…

Voyant parfaitement où son amie voulait en venir, Rachel la coupa d'un ton un peu trop cassant pour que sa réponse soit entièrement honnête. 

— Ça va, je vais prendre mes manuels et me mettre à bosser, j'ai pris trop de retard. 
Alors qu'elle se dirigeait vers son dortoir, Rose la retint et sembla tergiverser avant de demander :

— Tu ne crois pas que tu devrais plutôt… Disons parler de ce qui s'est passé hier ? 

Rachel blêmit.

— Non. Je ne veux pas en parler, d'accord ? 

Capitulant, Rose dit avec un sourire d'encouragement :

— D'accord, mais si tu as besoin je suis là.

 Rachel hocha la tête, heureuse d'avoir Rose pour meilleure amie. Puis elle monta chercher ses manuels et commença à se mettre au travail en compagnie de Rose et Sam, leur camarade de chambre qui balançait toutes les deux minutes des anecdotes pleines d'humour. C’était sans doute pour faire descendre la tension de Rachel, clairement palpable, qui se plongeait dans ses devoirs avec acharnement dans l'espoir d'échapper à ses peurs. 

Rose remarqua rapidement les coups d'œil réguliers qu'elle jetait vers la porte du dortoir des garçons en deuxième année mais conformément à la demande de son amie elle fit comme si elle n'avait rien vu. Environ trois heures plus tard, alors que Rachel roulait son devoir de potion pour le ranger, Albus émergea dans la salle commune et rejoignit les filles. Il lâcha le plus long bâillement qu'elles aient jamais entendue avant de s'étirer comme s'il s'apprêtait à fournir un effort physique particulièrement important. Rachel sourit.

— Bien dormi la marmotte ? T'étais en hibernation ou quoi ? 

Albus répondit avec une voix encore ensommeillée :

— Super, et toi ? 

Rachel se raidit sans répondre et Rose lança un regard de reproche à Albus qui ne s'en formalisa pas le moins du monde, tout bas il dit à Rachel de sorte que personne ne puisse l'entendre :

— Ne te renferme pas sur toi-même Rachel, on a tous vu ce que ça a donné quand tu réagis comme ça. On est tes amis et on est là pour toi, ne l'oublie pas. 

Rachel se retourna vers Albus, un sourire de gratitude s'étirant sur ses lèvres, sourire qui s'effaça lorsqu'elle aperçut derrière ce dernier un James Potter frais comme un gardon. Ne comprenant pas le changement subit d'expression faciale de Rachel, Albus demanda, étonné :

— Qu'est-ce qu'il y a, j'ai quelque chose sur le visage ou quoi ?

Laura, la mannequin de la chambrée des filles qui venait de sortir du dortoir elle aussi répondit sans délicatesse :

— Juste ton frangin qui débarque Al. 

Et en effet lorsqu'Al se retourna il put voir son frère arriver tranquillement dans la salle commune. James, en voyant son cadet alla le voir et lui demanda d'un ton empressé :

— Où est Rachel ? Il faut absolument que je lui parle.

Albus se retourna sur la chaise où s'était tenue sa meilleure amie quelques secondes plus tôt, désormais vide. 

— Manifestement, elle a quitté la salle quand elle t'a vu débarquer, dit Albus surpris. Elle se tenait ici il y a un instant. 

James regarda autour de lui et il vit le portrait se refermer sur la crinière blonde caractéristique de la jeune fille, il se précipita alors à sa suite. 

Al, désorienté par tout ce mouvement, se tourna vers Rose.

— Tu comprends ce qui se passe dans cette école de malades toi ? 

— Je pense saisir certains points en effet, répondit la rousse avec un sourire énigmatique. On va déjeuner ? Je voudrais éviter à Rachel de se sentir seule.

Albus opina et suivit en silence sa cousine et meilleure amie. 

James déambulait dans les couloirs à la recherche de Rachel. Enfin, il vit la jeune fille qui descendait dans le hall. 

— Rachel ! Rachel !

Grosse erreur de la part de James, la jeune fille, ayant reconnu sa voix avait accéléré l'allure. Mais James était déterminé, il courût presque pour la rattraper et cria : 


— Rachel Davis ! 

Contre toute attente, Rachel s'était figée en l'entendant prononcer son nom complet. Son estomac eut un soubresaut qu'elle ne s'expliqua pas, mais qui la surprit suffisamment pour qu'elle s'arrête en plein milieu du hall d'entrée. Elle se retourna, et avec le ton le plus haineux qu'elle avait en réserve, elle aboya :

— Quoi James ?!

Le garçon sourit mystérieusement. Voyant son sourire, elle reprit, furieuse.

— Si tu viens pour te moquer encore de moi, laisse tomber, j'ai…

— Pardon. 

Rachel était choquée. Ébahie. Surtout choquée. Et surprise. Mais avant tout choquée.

— Quoi ?! demanda-t-elle, certaine d'avoir mal compris. 

— Je suis venu te demander pardon. Pour hier, je n'aurais pas dû enfin… Tu sais de quoi je parle. 
Mal à l'aise le garçon dansait un pied sur l'autre. Rachel réfléchissait intensément. 

— Pourquoi tu t'excuses ? lâcha-t-elle tout à coup.

James haussa les sourcils. Il ne s'attendait pas à cette question. « Pourquoi je m'excuse ? Parce que tiens à toi idiote ! » Parce que oui. C'était ça depuis le début. James embêtait Rachel parce qu'il tenait à elle, et que ça lui donnait un prétexte pour avoir des contacts avec elle, c'était stupide, mais ça lui permettait de lui parler sans que ça semble étrange à quiconque et pour James, c'était tout ce qui comptait. Parler avec Rachel. Embêter Rachel. Se disputer avec Rachel. Jouer un mauvais coup à Rachel. Tous les prétextes étaient bons pour impliquer la jeune fille dans ses projets. Ça le mettait en colère qu'elle ne comprenne pas pourquoi il s'excusait.

Aussi, il répondit froidement. 

— Laisse tomber Rachel. C'est clair que tu ne comprendras pas, et que tu ne me pardonneras pas. Je ne sais même pas pourquoi je fais tout ça. Salut. 

Sans laisser la possibilité à la jeune fille de répondre, il tourna les talons, vexé, furieux, mais amoureux. 

Rachel était décidément perdue. « Pourquoi il s'énerve comme ça ? Je ne comprendrais pas ? Ah c'est sûr que s'il ne m'explique pas je risque pas de comprendre ! Et comment peut-il décider à ma place si je le pardonnerais ou non ! Ce qu'il m'énerve ! ». Bien que Rachel bouillait intérieurement elle était aussi paradoxalement soulagée par les excuses de James. Elle avait l'impression qu'on venait de lui ôter un poids de la poitrine.

Elle entra dans la Grande Salle, où un bon nombre d'élèves prenaient leur petit-déjeuner. Voyant son frère à la table des Serdaigle elle s'empressa de le rejoindre. Quelle ne fût sa surprise lorsqu'elle vit James parler tranquillement avec lui et repartir un grand sourire sur les lèvres vers la table des Gryffondor. Rachel prit place à côté de son jumeau et dit directement sans s'embarrasser de la politesse qu'elle jugea en cet instant inutile :

— Que te voulait Potter ? 

À son grand étonnement, Thomas (et même Julian) sourirent lorsqu'elle posa cette question. 

— S'excuser, dit-il, avec un petit air suffisant. 

— Qu'as-tu répondu ? s'exclama-t-elle.

— Que je le pardonnais. Il n'est pas venu te voir ? 

— Si. 

Il y eut un silence où Thomas encourageait manifestement sa sœur à poursuivre. Voyant qu'elle n'en faisait rien et qu'elle se servait simplement à manger, il reprit plus clairement.

— Et…? 

Rachel reposa sèchement la serviette avec laquelle elle venait de s'essuyer sur la table.

— Et alors je lui ai demandé pourquoi il cherchait à se faire pardonner, commença Rachel avec colère. Chose à laquelle il a refusé de répondre sous prétexte que je ne comprendrais pas. Sérieusement, il me prend pour qui ? Mon père ? Et alors, monsieur s'est barré, en disant que de toute façon je ne le pardonnerais pas. Mais pour qui il se prend pour choisir à ma place ?

— Rachel, intervint Julian de sa voix posée, je pense que James s'en veut terriblement, mais qu'il est bien trop fier pour le reconnaître devant toi. 

« Ce type raisonne comme Rose » réalisa Rachel.

— Mais qu'est-ce qu'il s'imagine ? Que je vais éternellement me moquer de lui ? dit-elle avec lassitude. 

— Je pense que c'est précisément ce qu'il imagine, ajouta Thomas. 

La blonde fronça les sourcils, suspicieuse. 

— Pourquoi vous le défendez ?

Julian fut subitement trop concentré dans le beurrage de ses toasts pour répondre. Thomas lui mentit avec l'assurance d'un joueur de poker professionnel.

— On ne le défend pas, c'est simplement que…

— Que quoi ? interrompit Rachel. Et si vous ne le défendez pas, pourquoi Julian est-il si mal à l'aise ?

— Je ne suis pas mal à l'aise, marmonna Julian tandis que Thomas lui lançait un regard lourd de reproches. 

Rachel sembla horrifiée et se leva avec un mouvement vif. 

— Qu'est-ce que vous savez que j'ignore ? 

— Mais rien du tout, soupira Thomas tentant de cacher sa tension. Allez, viens te rasseoir.

— Je ne vous crois pas, insista Rachel. Je m'en vais. 

Joignant le geste à la parole elle s'éloigna et regagna la table des Gryffondors. Voyant James assis avec ses amis en train de manger et de rire nonchalamment, sa colère se décupla, et au lieu de se diriger vers Al et Rose qui venaient juste d'arriver, elle alla voir le garçon qu'elle pointa du doigt.

— Toi ! aboya-t-elle. 

James l'ignora alors que ses amis s'étaient retournés en sursautant. James fit comme s'il chassait une mouche de la main et recommença à parler. Geste qui énerva Rachel au plus haut point qui se mit à crier :

— POTTER ! Arrête de m'ignorer !

Ce dernier leva enfin la tête, mais lorsque Rachel croisa son regard chargé de colère et de haine, elle blêmit. 

— Depuis quand tu m'appelles par mon nom ? interrogea-t-il, glacial. 

Rachel secoua la tête pour se ressaisir. 

— Depuis toujours, répondit-elle sur le ton de l'évidence.

— Pourtant tu m'appelais autrement hier soir, et ce matin.

— N'importe qu…

Rachel se rappela et s'arrêta dans sa réplique. « J'étais à chaque fois tellement en colère que je l'ai appelé James ! » Elle rougit violemment et plaqua une main sur sa bouche comme pour retenir le flot de mots qui tentaient de s'en échapper.

Piquant dans sa saucisse, James dit nonchalamment :

— Tu es mignonne quand tu rougis, tu paraîtrais presque sympa.

Le rouge des joues de Rachel s'intensifia, mais sous l'effet de la fureur cette fois. 

— Presque sympa hein ? Bah tu vois, la fille presque sympa était venue pour te dire qu'elle te pardonnait ! Tu sais, juste après tes excuses inexpliquées de ce matin, cracha-t-elle acerbe. 

James blêmit. 

— Tu… Tu me pardonnes ? balbutia-t-il tout à coup, perdant de sa superbe. 

— Ouais. Et ne prétends plus jamais prétendre savoir ce que je m'apprête à te dire ou encore que je suis incapable de comprendre, siffla-t-elle entre ses dents. 

— D'accord, acquiesça-t-il souriant.

— J'estime donc avoir le droit de savoir pourquoi tu t'es excusé, et pourquoi j'ai dû accepter tes excuses.
— Tu as dû accepter parce que c'était sincère. Mais je ne te dirais pas pourquoi j'ai fait ça, je te laisserai comprendre par toi-même. 

Rachel bouda, et partit s'asseoir avec ses amis. 

— Rachel ! 

Elle se retourna vers James qui venait de la héler.

— Merci, dit-il. Et désolé d'avoir dit que tu n'étais pas sympa, je ne le pensais pas.

Elle sourit. « Finalement il peut être sympa quand il veut ».

— De rien… James. 

Un immense sourire s'étira sur les lèvres du jeune homme qui leva le poing vers le ciel en signe de victoire et il retourna plus heureux que jamais auprès de ses amis.

Les semaines passèrent, insouciantes et heureuses. Albus Rose et Rachel étaient toujours ensemble, même si Rachel était prise plusieurs fois par semaine pour préparer le match Gryffondor/Serdaigle, Thomas assistait à toutes les séances d'entraînement, Rachel le suspectait de s'informer pour le compte de sa maison mais le garçon démentait cela en disant qu'il appréciait simplement voir sa sœur voler. Rachel, bien que déterminée, ignorait encore ce que tout le monde avait compris autour d'elle hormis la principale concernée. Ses relations avec James étaient amicales au possible, ils avaient arrêté de se crier dessus, bien qu'ils soient souvent en désaccord. Bref, tout allait mieux dans le meilleur des mondes.

 Le match arrivait à grande vitesse et le château était en effervescence : ce match était le premier de la saison, l'issue du championnat était donc plus qu'ouverte. Les joueurs se pavanaient dans les couloirs le torse bombé par la fierté, ou bien se précipitaient aux toilettes pour y vomir entre deux cours. Les paris étaient ouverts et tout le monde était pressé de découvrir comment volaient les nouveaux joueurs. 

Enfin, le premier weekend du mois de novembre arriva, et le match d'ouverture avec lui. Ce matin-là, les joueurs s'étaient levés avec une boule au ventre pour aller déjeuner. Rachel était tellement tendue que sans le faire exprès elle s'était assise à côté de James. Chose que d'ordinaire elle évitait de faire soigneusement. Ce dernier lui servit un verre de jus de citrouille et dit avec un sourire faible : 

— Évite de me le verser sur la tête celui-ci.

 La jeune fille, se tourna vers lui et remarqua sa présence.

— Mais qu'est-ce que tu fous à côté de moi, toi ? s'exclama-t-elle en sursautant.

James tourna la tête vers elle, complètement désintéressé.

— C'est toi, qui s'est assise à côté de moi banane, dit-il en haussant les sourcils.

Rachel eut un mouvement de recul.

 — Ouais. Bon. C'est le match qui me stresse, se justifia-t-elle.

— Perdrais-tu confiance en tes superbes capacités ? railla le jeune homme.

— Jamais ! Je vais t'écraser et gagner !

— Vaudrait mieux pas, on est dans la même équipe, tu te souviens ? répondit-il avec un sourire narquois.

— Oh ça va hein !

La discussion entre les deux jeunes gens leur avait redonné courage. Ce fut donc très enjoués qu'ils se dirigèrent ensemble vers les vestiaires. Étonnement, le match se déroula très bien pour les Gryffondor, bien qu'au départ ce fût Serdaigle qui menait. Mais lorsque le trio de poursuiveurs Rachel-Rebecca-James s'élança dans la mêlée, ils marquèrent très rapidement des points et donnèrent ainsi plus d'une occasion aux supporters des Gryffondors de hurler leur joie.

Les batteurs eux aussi s'en donnaient à cœur joie tandis que l'attrapeur, un tout petit septième année survolait avec vitesse le terrain. Les Serdaigle étaient redoutables mais n'arrivaient pas au niveau de Gryffondor. Leurs buts étaient presque tous déviés. Soudain, l'attrapeur Gryffondor sembla repérer le vif d'or et il descendit en piqué, bientôt suivit par l'attrapeur adverse. La foule hurlait, en plein délire. Au moment où la main de l'attrapeur Gryffondor se refermait sur le vif d'or, Rachel mis un superbe but, aidée par James. 

Les deux équipes redescendirent et posèrent pied sur le sol. James se précipita sur Rachel et la prenant dans ses bras, il la souleva, elle partit dans un grand éclat de rire. Ils s'exclamaient, fous de bonheur :

— On a gagné ! On a gagné !

Soudain, James, transporté par la joie, embrassa Rachel à pleine bouche, et cria presque :

— Je t'aime !

Face au silence qu'avait provoqué son geste, James se rendit compte de la folie de ce dernier. Il regarda Rachel pour voir sa réaction. Celle-ci était rouge d'embarras. Voyant que James l'observait, elle balbutia :

— Moi, moi aussi je… Je t'aime, James.

Derrière eux, deux véritables rugissements de bonheur retentirent. En se retournant Rachel put voir son frère et sa meilleure amie se regarder mutuellement avec un grand sourire qui montrait qu'ils s'étaient parfaitement compris. 

— Alors c'était ça que vous me cachiez ! réalisa Rachel.

James fronça les sourcils. Il n'en avait pourtant parlé à personne. Mal à l'aise, Thomas et Rose dansaient un pied sur l'autre. 

— C'est bon, je vous pardonne, dit Rachel.

Albus débarqua alors, ses cheveux noirs ébouriffés.

— Il y a une fête dans la salle commune, venez !

Puis, il sembla enfin remarquer l'étrange posture de James vis à vis de Rachel, puisque cette dernière était toujours dans les bras du jeune homme. Voyant que tout le monde autour de lui souriait étrangement, il dit, désorienté :

— J'ai loupé quelque chose ?

Sa cousine rit et répondit, affligée :

— Al, je te laisse deviner. 

Ce dernier regarda Rachel et James tour à tour, comme s'il n'en croyait pas ses yeux. 

— Non ! 

— Je te jure que si, répondit James. 

— Oh bah ça alors ! 

Heureux et insouciants par ces victoires, ils montèrent dans la Salle Commune, Rachel et James main dans la main et ouvrant la marche, Thomas les délaissa dans le hall et rejoignit Julian dans leur propre salle commune où l'humeur était nettement plus morose. Lorsque le petit groupe franchit le trou du portrait de la Grosse Dame, ils découvrirent avec joie la fête qui avait lieu, des élèves avaient eue l'excellente idée de rapporter des Bièraubeurres de la cuisine, des petits fours étaient également disposés sur les tables, d'ordinaire recouvertes de parchemins. Une grande banderole représentant les joueurs de Gryffondors lors des dernières minutes du match était accrochée au plafond et bougeait avec animation. Des regards étonnés étaient fixés sur les mains jointes de James et Rachel : leurs disputes étaient célèbres dans tout le château. Le silence s'était fait autour d'eux. 

— Voilà les champions ! s'exclama Rebecca.

— C'est une blague ? 

C'était une amie de James qui avait parlé. Rachel ne la connaissait pas.

— Oh merde, murmura James. Anna, Anna attends !

Il se tourna vers Rachel, l'embrassa sur la joue et lui murmura :

— Je reviens, juste un petit détail à régler. 

Rachel hocha la tête. James se précipita à la suite de son amie, espérant la rattraper avant qu'elle n'atteigne le dortoir des filles qu'il savait inaccessible aux garçons. Hélas, il arriva trop tard, il se saisit alors d'un morceau de parchemin qui traînait à côté ainsi que d'une plume, puis il écrivit. Il referma alors son petit mot et voyant une fille qui était dans le même dortoir qu'Anna, il lui demanda de lui remettre la missive.

Anna était dans son lit, en larmes, quand Holy entra, déposa une lettre sur son lit et repartit dans la salle commune en silence. Anna se saisit de la lettre et commença à lire.

« Anna, je suis désolé que tu l'aies appris de cette façon, mais c'est comme ça, dorénavant, ma priorité, c'est Rachel. Tu seras toujours mon amie malgré tout. James. »

Les sanglots de la jeune fille s'étaient brusquement taris. Elle froissa très fort la lettre dans sa main et pensa, les dents serrées : « Sa priorité, hein. Eh bien non. Si je ne peux pas avoir James Potter pour moi seule, alors personne ne l'aura. Et encore moins cette garce de Rachel ! ». Anna commença alors à penser à un plan pour exécuter sa vengeance, un sourire malveillant flottant sur ses lèvres.

Plus d'un mois passa, mois durant lequel tout se passait pour le mieux pour le petit groupe d'amis qui ignoraient toujours qu'une menace guettait le nouveau couple, plus particulièrement Rachel. Durant ce mois, Anna avait eu largement le temps de mettre en place son plan, le polynectar était prêt, elle avait trouvé sa complice, il ne lui manquait plus que les cheveux. Tout était fin prêt. Récupérer les cheveux fût très simple, elle attendit un samedi matin que tous les dortoirs de la tour de Gryffondor soient déserts pour s'infiltrer dans celui de James, dont elle repéra rapidement le lit grâce à sa valise en dessous. Le dortoir des garçons était un vrai capharnaüm et la jeune fille eût un sourire affectueux en voyant le désordre qui y régnait. Après tout, c'était tous ses amis qui dormaient ici. Un vague sentiment de culpabilité la traversa en songeant à ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais elle le refoula avec colère lorsqu'elle vit sur le chevet de James une photo de Rachel. Elle prit un cheveu qui traînait sur l'oreiller de James et en pris un autre au hasard sur le lit le plus proche. Puis elle partit retrouver sa complice dans la salle commune.

— Tu as trouvé ? demanda cette dernière.

— Oui, tout est en place ?

— Presque, il ne manque plus qu'à mettre à l'écart nos sosies et faire en sorte que notre conversation soit surprise par la personne qu'il faut.

— Je sais comment faire cela. 

Elle chuchota quelque chose à l'oreille de sa complice qui hochait la tête en signe d'assentiment. 

— Je m'en charge, confirma la complice d'Anna. 

— Parfait, conclut Anna. 

C'est ainsi que par une raison mystérieuse, le lundi qui suivit cet échange pour le moins étrange, alors qu'il rejoignait les cachots pour son double cours de potion, James Potter et son ami William Pear virent leurs manuels scolaires s'échapper de leur sac et aller dans le sens complètement opposé des cachots. Alors que les garçons couraient après leurs manuels ensorcelés. Une silhouette se détacha du pilier derrière lequel elle s'était caché et se dirigea vers la classe de métamorphose en courant à en perdre haleine. Lorsqu'enfin elle arriva elle retrouva Anna déjà métamorphosée par le polynectar en James Potter. Elle prit une fiole dans le revers de sa cape et au détour d'un couloir elle avala le flacon en grimaçant.

— C'est écœurant !

Anna hocha la tête lentement, tendue comme un arc. Elles marchèrent rapidement et arrivèrent dans la cour. Lorsqu'Anna reconnu la tignasse blonde du frère Davis, elle dit tout bas :

— Il est là mettons nous derrière lui discrètement et commençons. 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les filles devenues garçons se mirent dans un coin non loin de Thomas Davis qui bavardait gaiement avec son ami aux airs d'intellectuel. Faisant comme si elles étaient seules elles commencèrent à parler tout bas, comme si elles souhaitaient que leur conversation ne soit pas surprise, alors que, bien évidemment, c'était précisément leur but.
— Bon, tu vas enfin me dire à quoi tu joues avec Rachel, James ? commença la complice d'Anna, avec l'apparence de William. 

Lorsque Thomas entendit le nom de sa sœur il fit signe à Julian de se taire et commença à écouter. 

Voyant que le plan fonctionnait, Anna répondit en murmurant.

— Je ne sais pas. Je n'aurais jamais dû l'embrasser après le match, je ne sais pas trop ce qui m'a pris je ne l'aime même pas ! J'ignore comment le lui dire. Je ne voudrais pas lui faire de mal. 

— Laisse la tomber, vieux. Tout simplement ce n'est pas correct de lui laisser croire ça.

 Les jeunes filles continuèrent dans ce registre un moment, à présent tellement prises par leur rôle qu'elles n'avaient même pas fait attention à Thomas qui était repartit en serrant un poing rageur. Ce ne fût que lorsque Julian se lança à sa poursuite en criant « Thomas ! » que les filles remarquèrent que leur plan avait fonctionné. Avec un sourire mauvais Anna serra la main de sa complice et lui dit :


— Merci de ton aide. Tu peux me demander si toi aussi tu as un jour besoin de quelqu'un de fiable.

— Je sais, je te laisse, la potion cessera bientôt de faire effet et je ne souhaite pas que tout le monde voit ça. De plus on a cours là.

 Anna approuva et, en silence elles repartirent dans les toilettes de Mimi retrouver leurs affaires et leurs apparence respectives par la même occasion. 

Lorsque Julian retrouva Thomas il était à bout de souffle. 

— Thomas, faut faire quelque chose, dit Julian reprenant avec difficulté sa respiration.

— Je sais, soupira Thomas. Mais quoi ? J'avoue être vraiment tenté à l'idée d'éclater James. Ce salaud m'a berné moi aussi ! Mais je sais que même si j'ai raison, Rachel m'en voudrait et je ne veux pas ça, alors, que faire ?

— Dis-le à Rachel, lâcha abruptement Julian.

 — Tu es sérieux ? s'exclama Thomas. Et si elle ne me croit pas ? 

— Elle te croira. J'en suis sûr, déclara avec fermeté son ami. Et puis c'est mieux comme ça, tu lui laisse la possibilité de choisir.

Thomas pencha la tête sur le côté, signe qu'il réfléchissait. « Hum, oui, c'est pas bête, je vais faire ça. »

— Tu as raison. Je vais parler à Rachel.

Le soir arriva, et les élèves commencèrent à quitter la Grande Salle après leur dîner pour rejoindre leur lit douillet. Lorsque Thomas vit sa sœur se lever, il l'imita et la rejoignis à grandes enjambées.

— Rachel !

Elle se retourna et eut un grand sourire en reconnaissant son frère.

— Il faut que je te parle, dit Thomas, sérieux à l'extrême.

 À côté de Rachel, James fronçait les sourcils, Thomas serra les dents en l'apercevant et ajouta à l'intention de Rachel :

— Tout de suite.

James, voyant Rachel hésiter, lui dit :

— C'est bon, je vous laisse, on se voit demain Rachel.

Il l'embrassa sur le front. Rachel croisa les bras.

— Bon, aller crache le morceau, je veux me coucher moi !

— Je suis désolé Rachel… J'ai surpris une conversation aujourd'hui, entre James et William. Je te jure que je ne voulais pas écouter mais quand j'ai entendu ton nom je n'ai pas pu m'en empêcher et...

Rachel le coupa en levant la main comme un policier qui ferait la circulation.

— Qu'est-ce qu'il a dit ?

Thomas soupira. À la fois honteux de son comportement et en colère, il déclara :

— Qu'il ne t'aimait pas.

Rachel sentit quelque chose se briser au fond d'elle mais elle ne se démonta pas. Elle resta immobile, impassible alors qu'un torrent de douleur se déversait en elle, ravageant tout sur son passage. Elle avait le sentiment honteux qu'on s'était moqué d'elle, qu'on avait abusé d'elle. Mais elle ne se laisserait pas faire. Elle gagnerait la dernière manche. Aussi elle dit d'une voix posée, mais ferme :

— Parfait.

— Parfait ? interrogea Thomas, incrédule. Parfait

— Moi non plus, dit-elle niant désespérément ce qu'elle savait juste.

Rachel tourna les talons et repartit dans son dortoir, luttant contre les larmes qui menaçaient d'affluer. Mais elle ne fit pas trois couloirs que sa vue se brouilla. Elle s'enferma alors dans une salle de classe heureusement déserte, et pleura. Durant de longues minutes, Rachel relâcha la pression. Elle était submergée par les émotions, honte, colère, tristesse, compréhension, tristesse à nouveau mais surtout colère, colère et haine. Par-dessus tout Rachel en avait assez qu'on la prenne pour une idiote et qu'on la manipule. 

— JE NE ME LAISSERAIS PLUS JAMAIS FAIRE ! hurla-t-elle alors. 

Elle se laissa aller quelques minutes supplémentaires, décidant que ce serait la dernière fois qu'elle pleurerais.

Si seulement c'était vrai...

Le lendemain matin lorsque Rachel se leva, elle sut qu'elle allait devoir agir. Prenant son courage à deux mains (elle n'était pas Gryffondor pour rien), elle se leva et tel un automate se prépara pour sa nouvelle journée de cours. Arrivée dans la salle commune elle vit James qui, comme tous les matins l'attendait pour aller petit déjeuner. La colère la submergea de nouveau, plus elle s'avançait vers lui et plus elle était furieuse. Alors qu'il commençait à se pencher sur elle pour l'embrasser elle mit sa main devant ses lèvres. James commença alors à se douter de quelque chose puisqu'il releva la tête et fronçant les sourcils. Il demanda :

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Nous deux, c'est fini Potter. Écoute, je sais pas pourquoi j'ai dit que je t'aimais, mais oublie ça, OK ? C'était rien, pour toi j'ai toujours ressentis que de la haine et de la méprise.

Dorénavant on ne se parlera plus que pour tout ce qui concerne le Quidditch. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Tu ne te serviras plus de moi comme tu as pu le faire jusqu'ici. 
James pâlit.

— Mais Rachel, pourquoi tu dis ça ? Dis-moi que c'est une mauvaise blague ?

Ces quelques mots eurent le don d'échauffer la lionne.

 — C'est toi qui m'a fait une mauvaise blague ! rugit-elle. Parce que je sais très bien que depuis le début tu te fous de moi ! Et que je n'en ai rien à faire de toi !

— Rachel, je sais pas ce qui te fait penser ça mais crois moi tu te trompes lourdement, dit James d'une voix posée, espérant ainsi calmer la fureur du fauve.

Mais cela eût plutôt l'effet inverse.

— Je ne me trompe pas ! Je sais que j'ai raison, dit Rachel, glaciale.
Alors qu'elle commençait à partir vers la Grande Salle, James la héla.

— Rachel ! Crois en moi ! cria-t-il la suppliant presque.

Mais Rachel ne voyait rien d'autre que sa haine, celle-ci l'aveuglait, passait par tous les pores de sa peau, se répandait dans ses veines comme un poison, ça la brulait de l'intérieur, la dévorait, la détruisait. Rachel perdait toute humanité.

Malgré tout, ça lui faisait du mal d'hurler ces mots et lui, il rendait la tâche plus difficile encore, prétextant qu'elle croyait à un mensonge. Mais elle savait qu'il mentait. « Si tu savais comme je voudrais croire en toi James, mais… »

— Pourquoi ?

La réponse se bloqua dans la gorge de James. Pour la première fois de sa vie, il n'osa pas dire ce qu'il en était. « Parce que je t'aime ! » Face à son silence Rachel murmura tout bas :

— C'est bien ce que je pensais.

Et elle franchit le trou du portrait, tandis que James tombait à genoux sur le sol, le cœur en miettes.

Chapitre 4 Voyages dans le temps by Melody
Author's Notes:
Je suis heureuse de vous présentez le quatrième chapitre, toujours en espérant qu'il vous plaise.
Bonne lecture à tous ! ^^
James était en Histoire de la Magie. Un cours très ennuyeux selon lui où le professeur Binns, parlait d'une voix monocorde. Le Professeur, qui était également un fantôme ne réalisait pas l'effet soporifique qu'il avait sur ses élèves qui avaient, pour la plupart, tout simplement renoncé à prendre des notes. Pour la majorité ils étaient avachis sur leur table, certains rattrapant leurs heures de sommeil perdues à réviser leurs ASPICS. Comme celui de ses camarades, l'esprit de James décrocha lorsque la dixième minute du cours arriva, et il le laissa dériver. Très vite il se mit à penser à Rachel. «  Comme toujours » songea-t-il en soupirant.

Rachel avait changée, avait grandi, et son corps de jeune fille était devenu celui d'une jeune femme aux courbes agréables à regarder. Elle n'avait jamais coupé ses cheveux blonds si bien que ceux-ci cascadaient en boucles épaisses jusqu'à ses fesses. Ses yeux gris en amande pétillaient d'intelligence, de malice et d'autre chose plus triste sur lequel James n'avait jamais réussi à mettre de mot. Son nez timide, sa lèvre supérieure légèrement plus pleine que sa jumelle et ses hautes pommettes la rendait irrésistible. Rachel était belle. Et sans qu'elle le sache, la jeune femme faisait tourner la tête à beaucoup de garçons. Surtout James.

Il était juste à côté de la fenêtre par laquelle il voyait le terrain de Quidditch surplombé de gros nuages noirs. Il se rappela la jour, où, cinq ans plus tôt il avait embrassé la jeune fille après leur première victoire. Beaucoup de temps était passé depuis... pourtant les sentiments de James pour elle n'avaient fait que s'accroître, au désespoir de ce dernier. Bien sûr il était sorti avec d'autres filles, mais aucune d'entre elles ne faisait chavirer son cœur comme elle. À vrai dire il sortait avec ces autres filles pour tenter d'oublier la jeune femme, en vain. De ce fait, ses aventures ne duraient jamais longtemps.
Rachel avait tenu sa promesse, dorénavant ils ne se parlaient plus que pour le Quidditch, dont l'équipe avait subie de gros changements avec Albus au poste d'attrapeur et James devenu Capitaine. Mais étrangement bien qu'entre eux régnait une indifférence totale ils maintenaient tout deux un niveau extraordinairement élevé durant les matchs. Pour la plus grande joie de leurs camarades Gryffondors.

Rose et Albus avaient été promu au poste de préfet, ainsi que Thomas et tout le monde avait été réjoui que ce ne soit pas Rachel qui s'empare de l'insigne, car la jeune fille alternait de façon étrange les soirées en retenue et celles où elle travaillait d'arrache-pied. Elle était devenue le trouble-paix officiel du château sans pour autant que ses mauvais coups égalent ceux de James – plus rares mais souvent plus efficaces.

À la famille des Gryffondors s'étaient joint Lily, la petite sœur enjouée de James et Albus ainsi que son cousin et amis de toujours Hugo Weasley, drôle et charmeur. Lily et Hugo étaient ce qu'on appelle des inséparables, ils étaient en quatrième année, et étaient également très populaires, beaux et inaccessibles. Ce qui déplaisait beaucoup à James qui n'aimait pas la façon dont les garçons reluquaient sa sœur. Heureusement pour lui, Hugo qui était très protecteur envers la demoiselle veillait au grain.

Soudain, la sonnerie retentit, annonçant la fin du cours. Les élèves se levèrent en sursaut, sans que le professeur Binns le remarque. James soupira : encore une fois il n'avait rien écouter, il ne savait même pas s'il avait des devoirs, traînant des pieds il s'approcha d'Anna.

_ Anna !

Celle-ci se retourna et sourit en voyant James.

_ Est-ce que tu sais si Binns nous a donné des devoirs, encore une fois je n'ai rien écouté... , dit-il avec son sourire le plus charmeur et innocent.

James savait qu'Anna avait toujours eu un faible pour lui et il se servait très souvent de cette information pour ses propres intérêts. Comme en ce moment.

_ Quand écoutera-tu en classe ?, répondit-elle d'un ton réprobateur mais flattée malgré tout qu'il se soit adressé à elle. On doit faire des recherches pour la semaine prochaine sur les années noires. Tu sais, l'époque de Tu-Sais-Qui.

James, fronça les sourcils, perplexe. Il savait peu de choses sur les années noires, il ne savait même pas à quelle époque cela se situait. Cela promettait de longues heures de recherches à la bibliothèque. Remerciant Anna d'un signe de la main il partit poser son sac dans la salle commune avant d'aller dîner.

Dans une autre partie du château, bavardant gaiement, Albus, Rachel et Rose sortaient de leurs cours de botanique. Resserrant les pans de leur cape et remontant leur col pour se protéger du froid, ils traversaient le potager quand Albus prit la parole.

_ Que pensez-vous, les filles, d'aller se réchauffer les mains dans la salle commune avant d'aller manger ?

_ Je suis entièrement d'accord, approuva Rose. On a pas beaucoup de devoirs pour les jours à venir, qui se sent de taille à m'affronter pour une partie d'échecs après le repas ?

_ Sûrement pas moi, répondit Rachel. Tu gagne tout le temps.

Albus fit mine de réfléchir tandis que Rose tirait la langue à Rachel en s'écriant :

_ Trouillarde.

Ce à quoi Rachel répondit par une merveilleuse grimace.

_ C'est d'accord pour moi, on s'est bien entraîner cet été avec Rachel et j'ai gagner à chaque fois, se rengorgea Albus.

Rachel fit la moue.

_ Super !, s'exclama Rose en claquant sa mains contre celle d'Albus levée.

_ Boude pas Rachel !, dit Albus.

_ Je ne boude pas, marmonna Rachel.

Non Rachel ne boudait pas, elle pensait aux étés qu'elle passait chaque années chez Albus. Elle adorait sa famille et sa maison, les allées et venues de leurs proches, comme Teddy et Victoire, le filleul d'Harry et la nièce de Ginny, George Weasley, qu'elle appelait toujours « Mr Weasley » ce qui avait le don d'agacer le marchand (pour qui elle travaillait toujours dans le but de continuer à financer ses études), la famille de Rose également : Ron, Hermione et Hugo (quand elle les avaient rencontré Rachel avait tout de suite compris d'où venait l'amour des livres de Rose), plus rarement l'ambitieux Percy avec sa femme Audrey et ses enfants, ainsi que Charlie l'amoureux des dragons, Bill et Fleur les parents de Victoire et enfin les grands parents d'Albus et Rose, Arthur le grand père un peu fou des Moldus et surtout Molly qui faisait les meilleures desserts que Rachel ait jamais goûté.

Mais curieusement, celui qu'elle préférait dans la famille Potter-Weasley, c'était Harry. L'auror avait tout de suite accepté de l'héberger, elle et son frère quand Albus avait raconter à son père que Rachel et Thomas avaient été rejeté par leurs parents. Très souvent, Rachel parlait à cet homme plein d'esprit, elle appréciait également beaucoup sa femme Ginny, à qui elle écrivait dès qu'elle avait un problème. Oui, Rachel s'entendait très bien avec tous les membres de cette grande famille... Tous sauf James évidemment. Les deux jeunes gens s'étaient évités chaque étés, ne se parlaient seulement s'ils n'avaient pas d'autres choix.

Cette distance entre eux qu'avait imposé Rachel lui pesait souvent sur le cœur. Et contrairement à James, elle n'avait jamais pu se résoudre à sortir avec un autre – non pas que personne ne le lui ait demandé – elle refusait tout simplement de souffrir. Car elle s'était fait une promesse, celle qu'elle ne se laisserais plus jamais faire, et elle était persuadée que pour cela il lui fallait absolument éviter James et l'amour en général, chose qu'elle s'était appliquée de faire avec succès durant cinq ans.

Mais ce soir, tout allait basculer.

Après avoir englouti le festin d'halloween, Albus et Rose commencèrent leur partie d'échecs (version sorcier évidemment), tandis que Rachel se plongeait dans un livre moldu. Au bout d'un moment, celle-ci leva le nez de son roman et demanda à Albus – qui perdait sa partie :

_ Au fait Al, quand a lieu la prochaine séance d'entraînement ?

Celui ci haussa les épaules.

_ J'en sais rien. Demande à James.

Rachel fronça le nez. Elle n'aimait pas devoir parler à James. Mais elle ne voulait pas non plus apprendre dix minutes à l'avance à quel moment aurait lieu la prochaine séance. Aussi, elle se décida à aller le voir. Un coup d'œil circulaire sur la salle commune lui apprit qu'il ne s'y trouvait pas. Et il était trop tôt pour qu'il soit déjà dans son dortoir. Rachel se souvint qu'il passait ses ASPICS cette année et qu'il serait donc probablement à la bibliothèque en train de travailler. Elle prévint Rose et Al, prit sa cape (il faisait froid dans les couloirs) et partit.

Après des heures de recherche sur les années noires dans la bibliothèque (il avait même séché le festin d'halloween), James avait enfin trouvé quelque chose d'intéressant. Il avait obtenu grâce au professeur McGonagall (et son habileté à mentir) l'autorisation de piocher dans les livres de la Réserve. Caché entre les étagères de bois vernies et les vieux livres, il était penché sur une table de travail sur laquelle un épais volume poussiéreux était ouvert en deux.

Lorsque Rachel entra dans la bibliothèque elle fut surprise par l'absence d'élèves. Madame Pince, la bibliothécaire, toujours aussi maigre et irritable lança à Rachel un regard hostile que cette dernière ignora superbement. Au contraire, elle alla la voir à son bureau.

_ Excusez-moi, commença Rachel. Est-ce que James Potter est ici ?

Sans prendre la peine d'ouvrir la bouche, la bibliothécaire tendit son doigt rachitique vers la Réserve.

Suivant la direction qu'avait indiqué Madame Pince, Rachel poussa la lourde grille qui gardait la Réserve. Elle trouva rapidement James, debout, face à une table de travail, concentré à l'extrême, marmonnant dans sa barbe naissante des paroles incompréhensible tenant fermement sa baguette dans sa main. James n'avait pas remarqué que Rachel était entré. Elle profita de ce moment d'inattention de la part du jeune homme pour faire une chose qu'elle s'était interdite de faire durant des années : le détailler. Elle constata avec stupeur qu'elle n'avait plus jamais vraiment regarder le jeune homme. Les rondeurs de l'enfance avaient fait place à des traits plus durs. Il avait également beaucoup grandit et en dessous des ses épaules larges on devinait une musculature pas imposante mais importante. Son visage était fermé, n'exprimait aucun sentiment et sans s'en rendre compte Rachel se demanda à combien de temps remontait le dernier sourire de James. Ses cheveux châtains coupés courts étaient toujours autant désordonnés. Oui, James Potter était séduisant. Elle réalisa ce qu'elle était en train de faire, c'est-à-dire observer, ou plutôt mater James Potter et décida qu'il était temps pour elle de sortir de sa léthargie.

Toussotant pour attirer l'attention de James – celui-ci l'ignora comme à son habitude – Rachel s'approcha et agrippant la manche du jeune homme (qui marmonnait toujours sa baguette à la main) pour le faire réagir elle dit :

_ Au fait James, quand...

Mais Rachel n'eut pas l'occasion de finir sa phrase car au moment où elle toucha le vêtement du jeune homme elle sentit tout son corps vibrer. Pas vibrer comme sous le coup d'une réaction émotive intense, mais vibrer comme si le sol était secoué de secousses importantes. Paniquant elle essaya de dégager sa prise de James mais n'y parvint pas. Soudain, ce fut comme si l'on avait attraper ses deux chevilles et qu'on l'attirait vers le bas. Un tourbillon de couleurs dansa à toute vitesse devant les yeux de la jeune fille. Elle chuta, ou plutôt ils chutèrent tout deux dans la bibliothèque dans un fracas assourdissant.

_ Mais qu'est-ce que c'est que tout ce remue-ménage !, aboya Madame Pince.

En effet, en tombant au sol, les deux jeunes gens avaient fait tomber plusieurs livres vieux, anciens et moisis qui, pour certains, laissaient échapper des complaintes très bruyantes. La bibliothécaire entra brusquement dans la Réserve. Se relevant avec difficultés, Rachel frotta ses membres endolories. Elle eut un choc en voyant la bibliothécaire aigrie et manifestement dans une rage folle. Celle-ci semblait avoir rajeunit de plusieurs années, ses rides avaient place à une peau nette et ses cheveux blancs étaient devenus gris sale.

_ Qu'est-ce que..., commença Rachel avant que James ne pose sa main sur sa bouche pour la faire taire.

_ Tais-toi !, chuchota avec précipitation James. Si elle s'aperçoit qu'on vient du futur nous sommes cuits !

Rachel ouvrit des yeux ronds et se dégagea brusquement de James tandis que la bibliothécaire plaquait ses poings sur ses hanches et hurlait qu'elle exigeait des explications.

_ Qu'on vient du... Dis moi Potter, TU ES STUPIDE OU SIMPLEMENT INCONSCIENT ?!, s'écria Rachel avec colère. JE PEUX SAVOIR À QUOI TU JOUE AU JUSTE !

C'est cet instant que choisit Remus Lupin pour entrer.

_ J'ai entendu des cris... Je peux aider ?, proposa-t-il d'une voix timide.

_ Ah ! Lupin, un préfet, parfait vous tombez bien, aillez l'amabilité de conduire ces imbéciles chez le directeur, déclara Madame Pince d'un ton sec.

Rachel se mordait l'intérieur des joues pour contenir sa rage envers James. Ils suivirent le dénommé Remus au dehors. Au moment de sortir de la réserve James se retourna en silence et il murmura, baguette brandie vers Madame Pince.

_ Confuseo.

« Comme ça, cette harpie ne pourra pas raconter quoi que ce soit sans que son récit soit incohérent », songea James.

_ Alors, qu'avez-vous fait pour que Madame Pince soit dans cet état ?, commença Remus.

_ Ce qu'on a fait ?, aboya Rachel. Mais rien du tout ! Enfin moi je n'ai rien fait, c'est Po...

_ Porter, coupa James, tout sourire, en tendant sa main vers celle de Remus. Je m'appelle James Porter. J'ai eu la mauvaise idée de jeter un sort dans ce lieu paisible qu'est la bibliothèque mais quand Rachel est venue elle m'a déconcentrer et mes paroles ont dérapées, hélas le sort aussi par la même occasion.

Rachel fulminait.

_ Alors maintenant c'est de MA faute ?, cria Rachel.

James ne répondit pas. Quand il remarqua que Remus le fixait de manière étrange, ce dernier tourna la tête.

_ Et bien ! C'est l'amour fou entre vous ! C'est bizarre je ne vous ai jamais vu avant… Et pourtant ça fait six ans que je suis ici, dit avec entrain Remus, espérant en apprendre plus sur les deux jeunes gens.

Mais il n'obtint que le silence et un regard noir de la part de Rachel. « Nous sommes donc arrivés le 31 octobre 1976 », conclut mentalement James. Malgré la tension que ressentait James, un sentiment d'excitation parcourut son échine lorsqu'ils se retrouvèrent devant la gargouille : il allait rencontrer l'illustre Albus Dumbledore !

_ Confiture !, dit Remus à la gargouille.
Cette dernière tourna sur elle même et laissa apparaître un escalier en colimaçon sur lequel Rachel posa le pied, vite suivit par James.

_ Je vous laisse là, dit Remus.

Rachel frappa à la porte et entra directement. Le bureau du directeur était une belle et vaste pièce circulaire, avec des tableaux de tous les anciens directeurs de Poudlard qui somnolaient dans leur cadre. Rachel y était entrée à maintes reprises pour se faire sermonner du temps de McGonagall et elle pût constater la différence qu'il y avait entre les deux directeurs. Un tas de petits objets en argent qui laissaient échapper des sifflements ou des volutes de fumée étaient disposés un peu partout dans la pièce. Il y avait également un perchoir sur lequel un oiseau au plumage flamboyant était tranquillement installé. Rachel était à la fois impressionnée et émerveillée. Elle préférait nettement ce bureau là que celui, froid et austère du professeur McGonagall.

Albus Dumbledore apparut enfin, une longue barbe argentée retombant sur sa taille, de longs cheveux gris, et des yeux bleus perçants qui donnaient l'impression qu'il vous observait aux rayons X sous ses lunettes en forme de demi-lune. Rachel se sentit subitement mal à l'aise face à ce personnage détonnant. Dumbledore prit place sur le fauteuil directorial derrière son bureau aux pieds en forme de serres.

Avant que le directeur puisse prononcer le moindre mot, James sortit sa baguette à la vitesse de l'éclair.

_ Confu...

Mais le directeur eut le réflexe vif de sortir sa baguette également et bloqua le sort. Tout s'était passé en quelques secondes.

_ Décidément vous êtes vraiment d'étranges personnes, commença le directeur sans se départir de son sourire. Pour penser que vous arriveriez à me lancer un sort il faut être soit naïf, soit stupide. Ou bien ne pas me connaître.

_ Je confirme, James est stupide, dit Rachel avec dédain.

James lui lança un regard mauvais.

_ À vrai dire monsieur le directeur, c'est surtout qu'on ne vous connait pas. Je ne pense pas vous surprendre en affirmant que vous ignoriez que nous sommes élèves à Poudlard, grogna James.

_ En effet, confirma Dumbledore. Vous comprendrez donc que j'attends de plus amples explications.

_ Nous sommes bel et bien élèves à Poudlard, reprit James. Seulement nous le sommes en 2021.

Dumbledore se passa une main sur son visage, en signe de lassitude. Avec les ennuis que lui causait Voldemort, la gestion de l'Ordre et de l'école il n'avait vraiment pas besoin de jeunes gens qui venait de 45 ans dans le futur. Si jamais Voldemort apprenait l'existence de ces jeunes gens c'en était finit d'eux.

Anxieux, Rachel et James attendaient la décision du directeur.

_ Comme avez-vous réussi l'exploit de faire un bond dans le temps de 45ans en arrière ?, demanda ce dernier avec une pointe d'ébahissement dans la voix.

Rachel grimaça.

_ La faute à Potter.

James se raidit. En voyant le directeur réfléchir intensément, Rachel comprit qu'elle venait de dire une bêtise, son intuition se révéla juste quand elle vit que James serrait les poings.

_ Hum, pour des raisons évidentes monsieur Potter, nous devrions modifier votre nom de famille.
James hocha la tête pour approuver.

_ Je me suis fait appeler Porter tout à l'heure devant Remus Lupin.

_ Dans ce cas, il me paraît logique de garder ce pseudonyme.

Rachel ne comprenait plus rien à l'échange qui avait lieu devant elle. Tapant du pied sur le sol d'impatience elle dit :

_ Est-ce quelqu'un ici pourrait m'expliquer ce qui se passe ?

_ Et bien, mademoiselle...

_ Davis.

_ Mademoiselle Davis, il se trouve qu'en 1976, il y a déjà un James Potter qui étudie à Poudlard, donc pour éviter les questions embarrassantes il est plus prudent pour votre ami ici présent prenne un autre nom, expliqua patiemment Dumbledore.

_ Ce n'est pas mon ami, dit Rachel d'un ton neutre.

Les entrailles de James se nouèrent, mais il resta impassible.

_ Dans ce cas, il vaudrait mieux dans votre intérêt qu'il le devienne, dit Dumbledore. Car vous êtes tous les deux piégés ici. Que ce soit bien clair, vous ne devez parler d'où vous venez à personne, jamais. La loi en temps normal exige que l'on ne vous voit pas mais en ce qui vous concerne il est trop tard. Afin de ne pas modifier le passé je vous demanderais de ne rien révéler, je vous donnerait un accès totalement illimité à la Réserve du moment que vous utilisez ses ressources dans le seul but de retourner à votre époque. En attendant vous reprendrez vos études là où elles en sont. Êtes-vous d'accord avec cela ?

Bien qu'elle n'ait pas saisit les ¾ de ce que venait de dire le directeur, Rachel répondit en chœur avec James.

_ Oui.

_ Parfait, en quelle année êtes vous ?

_ Rachel est en sixième année et moi en septième, nous sommes à Gryffondor, répondit James.

_ Je vous laisse le soin de trouver un excuse pour votre venue à Poudlard en plein milieu de l'année, moi je me chargerais de vous faire parvenir des affaires scolaires et des uniformes, ainsi que quelques Gallions. Je ferais en sorte que les professeurs n'attirent pas l'attention sur vous À présent, allez à votre dortoir, il se fait tard, le mot de passe est citrouille.

En silence, James et Rachel sortirent du bureau du professeur Dumbledore. Une fois dans les couloirs pour aller à leur salle commune ils mirent en place une excuse pour justifier leur présence à Poudlard. (Ladite excuse consistait à dire que leurs parents, qui leurs faisaient cours à la maison, avaient finalement jugé plus prudent que leurs enfants étudient à Poudlard).

Dans la salle commune des Gryffondors, Remus, confortablement installé sur un canapé, parlait avec son ami, James Potter.

_ Je te jure Cornedrue, ce type te ressemble, et je l'ai jamais vu ici avant !

Cornedrue rigola.

_ Haha, j'ai un fan. Comment tu as dit qu'il s'appelait Lunard ?

_ James Porter. Tu trouve pas que ça ressemble étrangement à James Potter ? Personnellement je suis sur que ce n'est pas son vrai nom, dit Remus en se tenant le menton, signe qui montrait qu'il réfléchissais.

James haussa les épaules.

_ De toute façon je ne pense pas qu'on le saura un jour.

Remus approuva d'un hochement de tête et replongea dans son livre. Sirius Black surgit soudain devant James.

_ J'ai une super idée !, s'exclama-t-il.

_ Génial, c'est quoi ?, demanda James, aussi enthousiaste que son meilleur ami.

_ On va mettre un tas de boue et de saletés dans les couloirs, Rusard ne saura plus où se donner la tête !

_ Pas mal comme idée, approuva James.

_ Pff, c'est pas du tout comme ça qu'on fait pour embêter Rusard, dit Rachel qui venait d'arriver et de se joindre au seul groupe encore présent dans la salle commune aussi tard. Amateurs.

James se retourna en sursaut sur cette inconnue.

_ Mais tu est qui toi ?, demanda-t-il.

_ Rachel Davis, dit-elle dans un grand sourire.

_ Eh mais tu es la fille qui a saccagé la bibliothèque !, réalisa soudain Remus.

_ Ah non, ça c'est Porter, dit-elle en grimaçant.

_ C'est à cause d'elle que la bibliothèque a été interdite d'accès ce soir ?, demanda Sirius, impressionné malgré lui.

_ Mais puisque je vous dit que c'est pas moi !

Sirius retomba dans son fauteuil, légèrement déçu.

_ Et donc, comment on fait pour saccager des couloirs ?, demanda Peter Pettigrow d'une voix couinante.

Rachel répondit au garçon assis en tailleur sur le sol avec un immense sourire et en secouant ses cheveux. Les garçons la regardait la bouche grand ouverte.

_ On fait apparaître quelque chose qui n'a absolument pas sa place dans un couloir... Comme un filet du diable.

Rachel avait réussit son petit effet, les Maraudeurs la regardaient d'un air à la fois heureux et émerveillé.

_ Bienvenue parmi nous Rachel Davis, commença James Potter avec un sourire éclatant. Nous sommes les Maraudeurs et je suis certains qu'ensemble, nous allons faire de grandes choses.

Rachel eut un sourire énigmatique.

_ Possible, en attendant vous pouvez me dire où se trouve le dortoir des filles de sixième année ? Je suis épuisée.

Remus le lui indiqua d'un signe de tête et elle alla se coucher en silence.

Une fois qu'elle eut quitté la salle commune, les garçons reprirent leur conversation, avec encore plus d'entrain.

_ Je ne connais pas encore cette fille, mais une chose est sûre... Elle dépote !, dit Sirius avec joie.

_ Je confirme, répondit James. Mais je préfère quand même Lily.

Sirius leva les yeux au ciel et Remus replongea dans son livre.

_ On sait que tu préfère Lily. T'en fait pas pour ça, on va pas te la voler.

_ J'espère bien Patmol !, dit James à Sirius.

_ Et toi Remus, qu'est-ce que tu pense de cette Rachel ?, demanda Sirius.

Remus répondit sans lever les yeux de son livre, se contentant d'en tourner la page.

_ Je m'en méfie.

Sirius était abasourdit.

_ Quoi ? Mais pourquoi ?

Remus regarda enfin son ami en face.

_ Enfin, réfléchis Patmol, qu'est-ce qu'on sait sur cette fille à part qu'elle semble avoir débarquer de nulle part en pleine bibliothèque avec l'autre type ?

_ Qu'elle a une imagination débordante en plus d'être pas mal ?, proposa Sirius.

_ Quel autre type ?, interrogea Peter.

_ Mon soi-disant sosie et fan, répondit James.

_ Oui, renchérit Remus. Croyez moi ces deux là sont vraiment bizarres. Alors je pense que je vais garder un œil sur eux et essayer de mieux les connaître avant de m'avancer à quoi que ce soit.

_ Remus n'a pas complètement tort, intervint James d'un ton diplomatique. Attendons d'en savoir plus sur eux.

Sirius dut reconnaître que ses amis avaient raison, puisqu'il haussa les épaules laissant croire que de toute façon la situation lui était indifférente. Il étouffa un long bâillement.

_ Bon sur ce, je vais me coucher moi, dit Sirius.

Joignant le geste à la parole il monta les marches de son dortoir, rapidement imité par ses amis.

Décidément, les jours à venir, promettaient d'être intéressants...
End Notes:
Désolée, je sais que ce chapitre est court et pas terrible donc promis le prochain sera meilleur. Bon, en dehors de ça, j'avoue avoir été déçue de n'avoir eu aucune review lors du chapitre 3... Je pense sincèrement à vous soudoyer pour en obtenir même si cela m'embête d'arriver à des conditions aussi extrêmes... Alors, une journée avec les maraudeurs en échange d'une belle review ? ^^
Chapitre 5 Rachel et Sirius by Melody
Author's Notes:

Bonjour à tous ! Je ne sais pas s'il y en a qui la lise ma petite fic avec assuidité mais si c'est le cas, sachez que je suis désolée de mon retard, j'ai pas eu une minute à moi et ce chapitre à été particulièrement difficile à écrire : je n'en suis toujours pas vraiment satisfaite il y a donc des chances pour que je le modifie un jour.

Bon, bonne lecture ^^

_ Aaaaargh !

Rachel s'éveilla en sursaut, s'empêtra dans ses draps, ses rideau de baldaquin et finit sur le plancher, enroulée dans une masse de tissus.

_ S'qui's'pass?, demanda-t-elle d'une voix que le sommeil avait enrouée.

Dorcas Meadowes s'était réveillée tranquillement ce matin là pour découvrir que le lit à côté duquel elle dormait – habituellement toujours désert – avait été utilisé cette nuit là. Elle avait donc poussé un rugissement de terreur face à cette inconnue. Réveillées par le cri de Dorcas, les autres filles émergèrent des dessous de leur couette également, les cheveux emmêlés.

_ On peut savoir pourquoi tu flippe comme ça dès sept heure du matin, Dorcas ?, demanda Mary Macdonald, une fille grande et élancée.

Tremblante comme une feuille, Dorcas pointa son doigt sur la boule de tissus qui remuait sur le sol en grognant. Lily Evans, qui avait un caractère aussi flamboyant que ses cheveux, se dégagea rapidement de ses couvertures, se leva et entreprit de dégager ce qui gigotait sur le sol. Une fille de taille moyenne avec des cheveux blonds platine incroyablement long apparut alors. Elle se releva et mis les poings sur les hanches, agitant de cette façon ses boucles. Elle était de toute évidence de mauvais poil et les cauchemars qui l'avait agitée toute la nuit n'arrangeait pas les choses.

_ Tu vois Dorcas, ce n'est qu'une fille, dit Lily d'un ton amusé.

_ Non mais ça va pas ! On réveille pas les gens en hurlant !, cria Rachel la fille, précisément en hurlant, de la fumée sortant de ses naseaux.

_ Je dirais plutôt que c'est un dragon, déclara Mary en penchant la tête sur le côté, relevant le caractère emporté de Rachel.

Lily explosa de rire. Pas Rachel qui continuait de gesticuler dans tout les sens illustrant de par sa gestuelle ce qu'elle appelait « un réveil en douceur » (ce qui consistait en fait à la laisser dormir jusqu'à ce qu'elle daigne poindre le bout de son museau au dehors de son baldaquin).

_ En attendant, normalement ce lit est toujours vide, alors j'aimerais bien savoir ce qu'elle fait là, dit Dorcas un pointant un doigt vers Rachel.

Toutes les filles de la chambre (sauf Alice qui était déjà partie déjeuner) se tournèrent d'un même mouvement vers Rachel. Celle-ci prit une profonde inspiration pour éviter de toutes les étrangler et dis d'une traite :

_ Mes parents ont décidés que par les temps qui courent il valait mieux pour moi que j'étudie à Poudlard plutôt qu'à la maison.

Une lueur de compréhension s'alluma dans le regard des jeunes filles et elles hochèrent la tête d'un air solennel.

_ Bon, j'ai faim moi !

Mary, tel un général, ordonna aux filles de se préparer en vitesse pour aller manger. Affamées, elles obéirent sans broncher.

Dans la salle commune, Rachel reconnut le groupe de garçons qu'elle avait rencontré la veille. Lorsqu'elles les vit son visage se fendit d'un large sourire.

_ Salut les garçons, s'exclama-t-elle pleine de joie.

_ Tiens, Rachel ! Ça va ?, demanda Sirius un grand sourire aux lèvres.

_ Malgré un réveil douloureux, dit-elle en tournant la tête vers Dorcas, Tout va bien.

Les maraudeurs avaient suivis son regard vers le groupe de filles qui attendaient derrière, James réagit au quart de tour en voyant Lily.

_ Alors, Evans tu as fait de beaux rêves ? Tu as rêvé de moi ?, demanda-t-il avec un sourire narquois.

_ Ça, c'est TON rêve Potter !, répondit-elle sèchement. Et pousse toi, tu bloque l'accès au portrait.

Soudain, infiniment triste, James se décala et les filles sortirent en gloussant – hormis Lily. Rachel avait les sourcils levés en signe d'incompréhension. Sirius se retourna sur elle et explosa d'un rire semblable à un aboiement en voyant son visage.

_ Pourquoi tu rigole ?

_ Ta tête me fait rire.

_ Très agréable comme compliment, merci, dit-elle, cynique.

_ Oh non c'est pas ça, c'est juste que c'est devenu tellement habituel pour nous que quand on voit la réaction de quelqu'un qui est complètement étranger au phénomène c'est plutôt amusant, expliqua Sirius.

_ J'ai peur de ne toujours pas comprendre.

_ James est fou amoureux de Lily depuis des années, il lui fait des déclarations à peu près quatre fois par jours. En vain.

_ C'est pas drôle Patmol, bougonna James.

Rachel joignit ses éclats de rire à ceux de Sirius lorsqu'elle vit la mine dépitée de James.

_ Bon, et si on allait manger ?, proposa Remus, complètement indifférent au fou rire qui secouait son ami. Je commence à avoir faim.

_ Moi aussi ! J'ai une faim de loup, s'écria Rachel.

Sirius s'arrêta brusquement de rire. Les garçons parurent un instant mal à l'aise.

_ Bah qu'est-ce qui vous arrive ?, demanda Rachel.

_ Rien. Allons manger, dit Remus en lançant un regard entendu vers ses amis qui hochèrent la tête arborant tous les même air grave.

Rachel remarqua le regard qu'avait eu Remus avec ses amis et comprit immédiatement que ce groupe partageait un lourd secret, elle se promit d'y repenser plus tard. À la table des Gryffondors, les maraudeurs avaient insisté pour que Rachel s'installe entre James (senior) et Sirius. Elle accepta de bonne grâce, pour la plus grande joie de ces derniers. Ils lui posaient un tas de questions sur elle et son passé et elle s'efforçait d'y répondre sans mentir et sans révéler sa condition, mais bien évidemment elle fut tout de même obligée de modifier un bons nombres de choses, comme le fait qu'elle venait d'une famille moldue (elle était censé avoir appris la magie avec ses parents), qu'elle avait un frère (jumeau qui plus est), qu'elle connaissait déjà le château par cœur, et ainsi de suite.

Si James et Sirius lui posaient ces questions sans aucune gêne et sans remarquer quoi que ce soit aux réponses de la jeune fille, ce n'était pas le cas de Remus qui était très silencieux et qui écoutait attentivement les réponses de Rachel qui restaient selon lui, très évasives et auxquelles elle mettait parfois longtemps à répondre (surtout lorsqu'ils lui demandèrent si elle jouait au Quidditch, emballée par cette question, elle avait failli dire qu'elle faisait partie de l'équipe mais avait croisé le regard de James (junior) et s'était tu). Très rapidement il comprit que bien qu'elle soit apparemment inoffensive elle cachait quelque chose. Sachant à quel point porter un secret pouvait se révéler difficile et pesant, Remus décida de ne pas s'intéresser au secret de la jeune fille tant que celle-ci n'aurait pas de comportement soupçonneux envers sa lycanthropie.

La sonnerie retentit et les élèves de Poudlard se levèrent avec un bel ensemble, raclant les bancs sur le sol dallé avant d'aller en classe. Rachel alla voir le professeur McGonagall pour avoir son nouvel emploi du temps. James (junior) parlait avec le professeur lorsqu'elle arriva à leur niveau. James et elle-même s'ignorèrent paisiblement. Malgré tout, elle lui trouva un air fatigué qu'il n'avait pas d'habitude et elle s'en voulu un peu d'avoir tant crier sur lui la veille. James partit en direction de son premier cours tandis que McGonagall tendait un petit parchemin blanc à Rachel en lui indiquant comment se rendre à la classe de sortilège.

Sortant de la Grande Salle, Rachel vit James descendre les marches pour aller dans les cachots. Sans s'en rendre vraiment compte, elle commença à le suivre en accélérant le pas.

_ James, attend !

Elle ne réalisa qu'elle l'avait interpelé pour de bon qu'au moment où il s'arrêta et se retourna vers elle, visiblement las.

_ Oui ?, demanda-t-il aigri.

Elle hésita.

_ Rachel, j'ai pas la journée, je devrais déjà être en classe là.

Elle se ressaisit, se souvenant qu'elle aussi, elle avait cours.

_ Oui... Désolée. Je voulais m'excuser de t'avoir hurler dessus hier, c'est vrai que j'y suis aussi pour quelque chose si on s'est retrouvé ici et puis, on est tous les deux dans la même galère au final donc... Pardon.

Rachel était mal à l'aise, elle attendait la réponse de James avec angoisse et culpabilisa en se souvenant de la façon dont elle-même avait traité le garçon la dernière fois qu'il lui avait demandé des excuses, il y a bien des années. Elle espérait simplement qu'il ne serait pas aussi dur avec elle, qu'elle l'avait été avec lui.

Mais heureusement pour elle, James n'était pas du tout comme ça et un léger sourire s'était étiré sur ses lèvres.

_ Je sais à quel point ça a du te coûter de me demander des excuses, à moi, dit-il.

Rachel sentit la colère monter elle.

_ Donc je te pardonne.

Ces quelques mots la soulagèrent d'un poids considérable. La conscience bien plus légère, sa colère était retombée aussi vite qu'elle était apparue. James commença à faire demi-tour mais une fois encore Rachel l'interpela et il se retourna vers elle avec des yeux interrogateurs.

Dansant un pied sur l'autre elle dit d'un ton triste, presque suppliant :

_ James, je... Ramène nous à la maison.

Le jeune homme eut un regard étrange, teinté d'amertume et de mélancolie. Mais comme d'habitude, à chaque fois que ça concernait James, Rachel ne s'en aperçut pas.

_ Je te le promet, répondit-il avant de déposer un baiser sur le front de la jeune femme.

Le professeur Flitwick, perché sur sa pile de livre derrière son bureau accueillit sans problème Rachel malgré son retard, qu'elle justifia par sa perdition dans « ce château immense et en perpétuel mouvement ». Perturbée par l'échange qu'elle venait d'avoir avec James, Rachel s'installa à la place que Lily lui avait réservée à coté d'elle dans la classe de sortilèges. D'habitude très bavarde en classe (tant avec les professeurs qu'avec ses camarades), Rachel ne décrocha pas un seul mot durant tout le double cours de sortilège. Elle ne parla pas davantage en métamorphose, ni durant le repas, ni toute la journée. Elle n'arrêtait pas de penser à sa situation présente : coincée des années avant sa naissance avec James Sirius Potter, la personne avec qui elle avait le plus de mal à avoir une relation quelle qu'elle soit.

D'un ennemi, elle devait faire du jeune homme un ami et un allié si elle ne souhaitait pas se retrouver seule avec ses secrets et ses pensées sombres. Rachel ne savait plus ou elle en était. Pour parler avec James il fallait toujours qu'elle renonce à sa fierté, elle qui vivait d'habitude toujours drapée dans son égo, cela rendait encore plus dur le fait de demander de l'aide à James et pourtant, à cette époque elle savait qu'il était le seul qui serait à jamais capable de la comprendre. Et puis, il n'avait pas été si désagréable ce matin là avec elle. Alors pourquoi se posait elle toutes ces questions ? Pourquoi James la déstabilisait autant ?

En y repensant, Rachel réalisa qu'avec James elle n'avait jamais su comment se comporter, que ce soit à la période ou ils se détestaient ouvertement, quand ils étaient ensemble ou bien lorsqu'ils sont devenus des étrangers l'un envers l'autre. James était celui avec qui elle était différente, avec qui elle savait pas comment réagir. Il faisait ressortir d'une façon plus nette, plus détachée, plus cinglante tous les traits de personnalité de la jeune femme, qualités et défauts. Ça la rendait dingue que ce soit ce type qui provoque tant d'interrogations en elle, ça lui donnait l'impression que quoi qu'il arrive elle ne pourrait jamais échapper à l'ombre de James Potter qui prenait une ampleur considérable sur le destin fatal et le comportement de Rachel Davis.

Il était très tard dans la salle commune des Gryffondors lorsque Rachel sentit la main de Sirius sur son épaule alors qu'elle tentait de faire ses devoirs d'arithmancie, son cerveau embrumé de pensées bien tristes.

_ Fais une pause Rachel, lui dit-il, ou bien tu vas exploser.

_ C'est possible, répondit-elle en souriant, seulement je ne veux pas me coucher tout de suite.

Rachel ne voulait pas révéler à Sirius que la nuit dernière, son sommeil avait été agité par de sombres cauchemars et que si elle refusait de se coucher malgré sa fatigue apparente c'était parce qu'elle avait peur que ceux-ci surviennent à nouveau. Heureusement pour elle il ne lui posa pas de questions mais il lui proposa plutôt d'aller aux cuisines ensemble chercher quelque chose de chaud à boire. Rachel accepta avec joie. Elle-même ignorait où se trouvaient les cuisines de Poudlard, n'y ayant jamais mis les pieds y compris à sa propre époque. Il lui demanda de l'attendre dans la salle commune tandis qu'il montait à son dortoir. Il revint quelques minutes plus tard avec un morceau de tissu d'une teinte argentée aux reflets luisants. Sirius jeta le tissu sur Rachel et lui-même en lui expliquant :

_ C'est une cape d'invisibilité, elle est à James, je lui ai demandé de me la prêter et comme tu peux le deviner, il a dit oui.

L'étoffe était très légère et donnait l'impression de toucher de l'eau. Rachel n'avait jamais entendu parler de ce type de capes, et la trouvait à la fois très pratique et merveilleuse.

D'humeur soudain plus joyeuse, elle piétinait avec Sirius dans les couloirs, sa baguette levée prête à parer à toute éventualité. Heureusement pour eux, ils revinrent à la salle commune sans encombres, les bras chargés de muffins et avec deux grandes bouteilles de chocolat chaud. Pouffant de rire, ils s'installèrent sur le meilleur canapé de la salle commune (puisque celle-ci était déserte), face à un feu qui ronronnait de plaisir dans la cheminée.

_ Tu as vu la tête qu'a faite Rusard quand on fait tomber cette armure ?, commença Sirius joyeusement.

_ Et dire que cet idiot a cru qu'il s'agissait de Peeves !, renchérit Rachel en se tenant les côtes.
Sirius poussa un soupir de contentement, tendit une bouteille de chocolat à Rachel qu'ils entrechoquèrent en s'exclamant « santé » ! puis, ils burent à long trait leur boisson, s'interrompant uniquement pour dévorer un muffins. Enfin rassasié, Sirius s'adossa au dossier du canapé et posa une main sur son ventre, comme s'il voulait l'empêcher d'exploser.

_ J'ai trop mangé, gémit-il.

_ Moi aussi, dit Rachel s'étendant elle aussi dans le sofa. Ça me rappelle la fois où A...

Mais Rachel laissa sa phrase en suspens, soudain mal à l'aise : elle avait failli parler de Rose et Albus à Sirius ! Et voilà, à peine une journée ici et elle commençait déjà à faire d'énormes bourdes. Et encore ! Elle avait à peine ouvert la bouche aujourd'hui. Sauf avec Sirius, curieusement le jeune homme lui avait fait oublier tout ses soucis avec une simple balade nocturne. Seulement la bonne humeur qu'avait ressentie Rachel au contact de Sirius s'était vite dissipée. Tous ses sens étaient en alertes.

_ Cela te rappelle la fois où quoi ?, demanda Sirius qui avait noté le silence soudain de Rachel.

_ Laisse tomber, lâcha Rachel maussade.

Après un moment plus ou moins long où l'atmosphère avait chutée de quelques degrés, Sirius dit enfin :

_ Non.

_ Non ?, interrogea Rachel surprise.

_ Non, confirma-t-il.

Rachel jaugea Sirius du regard, de façon nettement plus froide cette fois-ci.

_ Je m'en vais.

Au moment où elle se levait du canapé, Sirius tendit son bras et raffermit sa poigne sur l'avant-bras de la jeune fille.

_ Attend, dit-il.

Rachel fit volte-face et lui lança un regard glacial. Sirius lâcha Rachel et fit un pas en arrière, pétrifié par l'aura de danger qui émanait des yeux de Rachel. Il se ressaisit néanmoins rapidement.

_ Je sais que tu as un secret, déclara-t-il.

Rachel pinça les lèvres. Voyant son expression Sirius reprit.

_ Et j'en ai un moi aussi. On a tous des secrets... Désolé d'avoir insisté. Tu me pardonne ?, tenta-t-il avec un sourire charmeur.

Rachel sourit.

_ Oui, mais s'il-te-plaît ne pose plus de questions, il m'est souvent très difficile de répondre sans mentir.

Bien que Sirius trouvât cette demande pour le moins surprenante, et il ne la releva pas et répondit :

_ D'accord, bon tu te rassois maintenant ?

L'ambiance plus légère, ils reprirent – une fois que Rachel se fût rassise – comme si rien ne s'était passé. Ils parlèrent de tout et de rien, sans jamais évoquer leur passé et leur vie commune, se contentant d'énoncer leur caractère, leur personnalité, leur façon de réagir dans cette façon plutôt que dans une autre, leurs espoirs, leurs peurs, leurs projets... C'est ainsi que Rachel apprit avec stupéfaction que Sirius adorait les moldues en bikini (elle le réprima avec le sourire), qu'il rêvait d'avoir une moto volante (elle aussi trouvait ça génial) et que son cauchemars le plus fréquent c'était Remus qui lui mangeait un bout de mollet et qui le partageait avec Peter (je vous laisse imaginer le fou rire qui suivit cette déclaration). Rachel découvrit que Sirius était quelqu'un de particulièrement obstiné, ingénieux, très farceur, courageux (à moins d'appeler ça de la témérité ?) mais surtout quelqu'un de très dévoué envers ses amis, surtout James qu'il considérait comme son propre frère (Rachel ne put s'empêcher de penser à Albus).

Il était très tard lorsque, épuisés, les deux jeunes gens montèrent à leur dortoir respectifs, d'où s'échappaient de bruyants ronflements.

Le lendemain matin, le réveil fût très difficile pour Rachel, mais le point positif c'est qu'elle avait été si fatiguée qu'elle avait dormit d'une traite et ne se souvenait pas de ses éventuels cauchemars. Lily et Mary durent s'y reprendre à trois fois pour la faire sortir du lit (ce fut un verre d'eau glacée qui eut raison de la jeune fille qui n'eut même pas la force de protester).

Comateuse et l'esprit embrouillé Rachel tentait tant bien que mal de se servir à manger à la grande table des Gryffondors mais c'était comme si tout ce qu'elle tentait de saisir entre ses mains voulaient aussitôt s'en échapper tant elle manquait de forces.

_ Bon, j'abandonne je mangerais plus tard, déclara-t-elle avant de s'affaler sur la table pour tenter de grappiller quelques heures de sommeil en plus.

_ Mais enfin Rachel qu'est-ce qui t'arrive ?, demanda James (senior).

Rachel remua la main, sa tête toujours sur la table.

_ Apparemment elle s'est couché très tard hier soir, ou plutôt ce matin vu son état, expliqua Lily en évitant de regarder James en face. On a du lui verser un verre d'eau sur la tête pour qu'elle daigne se lever ce matin.

James était tellement heureux et surpris que Lily se soit adressé à lui sans le repousser qu'il s'étrangla avec son jus de citrouille tandis que Remus lui tapotait tranquillement dans le dos

_ Sirius aussi s'est couché super tard, commenta Peter.

_ Ils ont du parler ensemble toute la soirée, dit Mary, une pointe de jalousie dans la voix.

Rachel, toujours à moitié allongée sur la table, leva son pouce pour confirmer, déclenchant quelques rires autour de la table.

_ D'ailleurs, où est-il ?, demanda Dorcas timidement.

James haussa les épaules.

_ Il doit encore dormir.

_ Mais il faut absolument qu'on aille le réveiller ! Il va se faire tuer si c'est McGonagall qui s'en charge !, s'exclama Dorcas complètement affolée.

James eut un petit rire ironique.

_ J'aimerais bien voir ça. Personnellement je miserais un Galion sur Sirius.

_ Et bien, puisque même ses propres amis refusent de lui rendre ce petit service je m'en chargerais moi-même, dit Dorcas énervée.

_ Bonne chance, lui souffla Peter.

_ Tu auras besoin de tout le courage des Gryffondors pour cette mission, renchérit James.

Remus approuva en hochant la tête.
Sur ces paroles énigmatiques (et plutôt inquiétante lorsqu'on se donne la peine d'y réfléchir), Dorcas se leva et rejoignit la tour des Gryffondors avec précipitation.

Peu de temps après, le reste des sixième année se levèrent pour se rendre à leur premier cours de la journée. Au même moment, James S. Potter attrapait son sac et quittait la Grande Salle, plus mécontent que jamais. « Alors comme ça elle parle avec Sirius toute la nuit hein, mais elle est stupide ou quoi ?! On doit absolument éviter de se lier au gens de cette époque et elle, elle court dans leur bras. Et elle ose me demander de la ramener chez nous pendant qu'elle fait copain copine avec mes grands-parents ! » Si l'on lui aurait dit qu'il serait un jour jaloux du parrain de son père, James ne l'aurait jamais cru, et pourtant dès qu'il pensait à Rachel et Sirius en train de bavarder gaiment sur un canapé il ne pouvait s'empêcher d'être saisi par une sorte de vertige intérieur et d'avoir envie de briser tout ce qui l'entourait. Mais bien évidemment, James ne se rendait pas compte que ce sentiment qui agitait ses tripes et faisait bouillir son sang c'était de la jalousie. Il se contentait juste d'être en colère après ce « Sirius » dont son père ne lui avait pourtant dit que du bien.

C'est dans cet état d'esprit que James pénétra dans la bibliothèque. Il montra son autorisation d'accéder à la Réserve à Mme Pince qui la lui ouvrit, il s'installa et commença à chercher le livre qui l'avait conduit ici. Tout ça parce qu'il avait promis à Rachel de la ramener à la maison, et que, même s'il était très en colère après elle, c'était Rachel, et il ne pouvait rien lui refuser.

_ Mademoiselle Davis, je vous prie de bien vous tenir !, aboya McGonagall dans sa classe de métamorphose.

Les coudes sur sa table et tenant son visage en coupe dans ses mains, Rachel était à la limite du doux pays des rêves quand McGonagall la rappela à l'ordre, l'arrachant à sa rêverie. Alors, que le professeur inspirait pour reprendre ses hurlements, trois coups secs s'abattirent sur la porte de la salle de classe. D'un pas vif, le professeur alla ouvrir.

_ Black, Meadowes, pouvez-vous m'expliquez pourquoi n'avez-vous pas daigner vous joindre à vos camarades plus tôt ?

Dorcas ouvrit la bouche pour répondre, mais aussitôt le professeur la rabroua de nouveau.

_ Je ne veux rien savoir !, dit-elle se contredisant elle-même. Allez vous assoir !

Le dos vouté, Dorcas alla s'assoir en silence, alors que Sirius lui lançait des éclairs, s'asseyant à côté de Rachel.

_ Ça va ?, demanda Rachel d'une voix encore endormie.

Sirius sourit en voyant qu'elle était aussi fatiguée que lui.

_ Meadowes m'a réveillée en me hurlant dessus, j'ai cru que j'allais lui arracher la tête.

Rachel eût un sourire faible.

_ Lily et Mary ont du s'y reprendre à trois fois avec moi, seulement je ne leur ai pas hurler dessus, j'étais bien trop fatiguée pour ça.

Sirius aboya doucement de rire.

Plus loin Dorcas murmurait à Mary.

_ Sirius est vraiment quelqu'un d'épouvantable au réveil. Un monstre !

_ Pire que Rachel ?, l'interrogea Mary avec un sourire contrit, faisant sans nul doute référence au jour précédent, lorsque Dorcas avait poussé un hurlement de terreur face à Rachel au petit matin.

_ Oui, enfin, je pense que ça se vaut, j'ai bien cru qu'il allait m'étrangler, répondit-elle apeurée.

Rachel et Sirius, qui avaient tout entendus, eurent un regard meurtrier envers les deux jeunes femmes, qui plongèrent aussitôt sur leur manuel, cherchant la formule nécessaire à la métamorphose d'une souris en un rat.

Toute la journée, Rachel et Sirius se tinrent compagnie car personne d'autre qu'eux-même ne semblait pouvoir supporter leur mauvaise humeur due au manque de sommeil. Ils ne travaillèrent pas beaucoup (pour ne pas dire pas du tout), et somnolèrent toute la matinée avant de finir par s'endormir complètement en classe de Sortilèges.

_ Mais c'est tout de même incroyable ça ! Dormir en classe !

La voix énervée du professeur McGonagall avait résonné dans la classe de sortilèges, réveillant en sursaut Rachel et Sirius.

Le pauvre professeur Flitwick ne savait plus où se mettre, désarçonné par l'intervention de sa collègue dans sa propre classe.

_ Davis, Black, vous faîtes honte aux Gryffondors !, se lamenta-t-elle. Cinq point en moins chacun, et je vous met à tous les deux une retenue, vous viendrez me voir ce soir, après le dîner dans mon bureau.

Puis elle partit en faisant claquer ses chaussures sur le sol. Faisant comme si rien ne s'était passé, le professeur Flitwick reprit son cours là où il l'avait laissé avec sa petite voix aigüe.
L'esprit manifestement embrumé, Sirius se tourna vers James, à sa droite (Rachel étant à gauche) et lui demanda :

_ Que foutait McGonagall dans la classe de Flitwick ?

Amusé, son presque frère répondit :

_ Dumbledore lui a demandé d'aller chercher auprès des directeurs de maison les autorisations de sorties à Pré-au-Lard pour les troisièmes années.

_ Mais pourquoi elle hurlait comme ça ?

_ Elle vous a vu dormir, ça l'a énervée, dix points en moins pour Gryffondor et une retenue après le dîner, expliqua James en se retenant de rire tant la situation lui paraissait comique.

Sirius parût scandalisé, il se tourna vers Rachel (qui avait reprit sa sieste) et la secoua.

_ Laisse moi, grogna-t-elle.

_ Davis, on a une retenue ce soir, insista-il, on va pas pouvoir dormir comme on l'avait prévu ! Si ça se trouve McGonagall va nous retenir toute la nuit !

Rachel ne remua pas le petit doigt.

_ Je sais. À ton avis j'essaie de faire quoi là, Black ?

Avisant soudainement que dormir en prévision de la retenue qu'il avait ce soir là était une excellente idée, Sirius imita Rachel et sombra à nouveau dans le sommeil tandis que James se moquait gentiment d'eux avec Remus et Peter.

Quelques heures plus tard, alors que Rachel et Sirius se dirigeaient vers la salle des trophées pour astiquer les coupes (sans baguette magique bien entendu) sur ordre de McGonagall et que le reste des Maraudeurs était repartit dans la Salle Commune, James S. Potter était plongé au-dessus d'un ouvrage antique de la Réserve. Il soupira et se passa une main dans les cheveux avant de refermer avec hargne le livre qui émit une plainte poussiéreuse.

Il ne trouvait rien, impossible pour lui de remettre la main sur le livre qu'il avait pourtant trouvé si rapidement à son époque. Peut être le livre en question n'avait-il pas encore été écrit ? Non, c'était impossible, le livre qu'il avait trouvé à son époque était vraiment ancien. Ou alors il avait été retiré de la Réserve. Oui, c'était sans doute ça, en tout cas c'était l'explication la plus plausible. Mais alors, si le livre n'était pas dans la réserve, où était-il ? Stressé par la pression que lui donnait son voyage temporel non désiré, James remonta vers la tour de Gryffondor, plus accablé que jamais de devoir annoncer à Rachel qu'il n'avait même pas trouvé le livre qui leur avait causé tous ces soucis.

James franchit le trou du portrait, et avisant que les sixième années étaient tous en train de plancher sur leur devoirs, ils se dirigea vers eux. Il réalisa alors que Rachel manquait à l'appel, voyant Lily Potter « enfin Evans à cet époque ci » non loin de là, il se dirigea vers elle. Parce qu'il savait qu'elle était en sixième année, comme Rachel, et que c'était une fille, et que c'est bien connu, les filles trainent toujours avec des filles. Elle était en train de travailler, un pli entre ses deux sourcils marquant sa concentration extrême.

Il toussota pour attirer son attention. Lily releva la tête, agitant imperceptiblement ses cheveux de feu.

_ Euh... Salut, dit James. (Il venait de réaliser qu'il était en train de parler à sa grand mère, ce que même son père n'avait jamais eu l'occasion de faire. Un étrange vertige s'empara de lui et il agrippa le rebord de la table sur laquelle Lily travaillait avant de poursuivre). Où est Rachel ?

_ Rachel ?, demanda Lily surprise. En retenue. Avec Black.

_ En retenue ? Avec Black ?, interrogea James comme pour demander confirmation.

_ C'est ça. Tu sais, Sirius Black.

_ Je sais qui est Sirius Black, merci, répondit-il un peu sèchement. Ils sont en retenue où ça ?

_ Je ne sais pas. Demande aux Maraudeurs.

Et elle replongea dans sa masse de devoirs.

« Bizarre cette fille »songea James « Une vrai accro au boulot ». James se dirigea alors vers Remus, à qui il avait déjà parler et lui demanda sans ménagements :

_ Rachel et Black sont en retenue où ça ?

Surpris, il répondit :

_ Je ne sais pas, McGonagall leur a donné rendez-vous à son bureau après le dîner.

Alors que James s'apprêtait à soupirer, une voix lui répondit derrière un fauteuil.

_ Ils doivent astiquer les récompenses de la Salle des Trophées.

Alors que James se tournait pour voir qui était son interlocuteur, ce dernier se leva prestement et lui fit face. James vit alors son grand père. À part la carrure et les cheveux en désordre, il n'avait aucun point commun avec son grand père, se dont il se félicita : si c'avait été Albus à sa place, c'aurait été tout de suite plus difficile à justifier.

_ Tu vas les voir ?, reprit-il.

_ Oui, répondit James. Il faut que je parle à Rachel, se justifia-t-il.

_ J'y vais aussi, attend moi devant le portrait de la Grosse Dame, je reviens.

Haussant les épaules, James se rendit à l'endroit indiqué, sous l'œil intrigué de Remus. Quelques minutes plus tard, son grand-père le rejoignit avec ce que James reconnut comme étant sa cape d'invisibilité, James feignit la surprise lorsque son grand père lui en expliqua les propriétés.

_ Mais pourquoi tu me montre ça ?, demanda James. On se connaît à peine.

_ Je ne sais pas, il n'y a que les Maraudeurs qu sont au courant de son existence, mais mon instinct me dis de te faire confiance.

Même s'il ne dit rien, James n'en pensait pas moins de l'instinct de son grand père, sachant que celui ci avait conduit à sa mort ainsi qu'à celle de sa femme.

Dans la salle des trophées, alors que Rachel astiquait une récompense pour une capitaine de l'équipe de Bavboules prénommée Eileen Prince, elle éclata de rire à la blague de Sirius (de toute évidence, seule l'adrénaline leur permettait de rester debout et l'esprit aussi vif).

_ Je suis content de te connaître Rachel, dit Sirius.

Stupéfaite, elle répondit :

_ Moi aussi, mais pourquoi tu dis ça ?

Sirius parût légèrement embarrassé.

_ Tu vas trouver ça bizarre, commença-t-il avec un rire nerveux, mais c'est parce que tu es la seule fille avec qui je peux rire comme ça, et pourtant je te connais depuis deux jours à peine.

_ Ah, mais il y a surement un tas d'autres filles qui rêvent de parler à Sirius Black, renchérit Rachel avec un sourire railleur. À commencer par Mary, si tu voyais comme elle te regarde …

À la surprise de Rachel, Sirius se rembrunit.

_ Ça fait longtemps que c'est finit elle et moi.

Rachel eut l'air choqué, en voyant son expression, Sirius s'expliqua avec un sourire faible.

_ Premier amour, troisième année, ça n'a pas durer très longtemps : je ne supportais pas ses manières de chef militaire. Elle n'a jamais réussi à véritablement tourner la page.

Rachel hocha la tête en silence pour montrer qu'elle comprenait.

_ Contrairement à toi, railla Rachel.

_ Contrairement à moi, aquiesça-t-il avec un clin d'œil ce qui provoqua le rire de Rachel. Et toi ? Qui était ton premier amour ?

Rachel se figea. Elle n'avait eu qu'un seul amour : James...

De l'autre côté de la porte qui gardait l'accès à la Salle des Trophées, James retenait son souffle sous la cape de son grand-père : il avait tout entendu.
End Notes:

Des avis ? ;)

Chapitre 6 La mission de James S. by Melody
Author's Notes:

Bonjour à tous, je profite des vacances pour poster à nouveau, parce que ces derniers temps ça a été très... Chaud, d'autant plus que j'ai eu des gros soucis perso, ma motivation est donc retombée au plus bas... Mais bon, même s'il n'y a personne pour suivre ma fic je la finirais quand même, peu importe le temps que cela me prend.

Sur ce, bonne lecture ^^

_ Et toi ? Qui était ton premier amour ?

Rachel se figea.

_ James, répondit elle d'un ton fataliste, teinté d'amertume.

Caché sous la cape de ses aïeux, James (senior) avait des yeux écarquillés de stupeur. « Quoi ? Mais c'est à peine si cette fille m'a déjà parlé ! ». À côté de lui, son petit-fils bouillait de rage : « L'idiote ! Elle veut aussi dire qu'on est des voyageurs temporels aussi ?! ». Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir senti ses entrailles se nouer en l'entendant prononcer son nom. C'était tellement différent des fois où elle lui parlait en face où son ton était sec, désagréable, cette fois ci, il était nettement plus mélancolique, plus tragique : comme si la fin de leur histoire avait été inévitable, comme si c'était le destin qui s'acharnait sur leur sort. James songea avec ironie qu'était donné les circonstances, cette question était parfaitement légitime.

_ James ?, demanda Sirius, choqué.

Estimant que la situation devenait dangereuse pour leur couverture, James retira la cape d'invisibilité, et rentra rapidement dans la pièce.

_ James !, s'exclama Rachel en le voyant entrer.

_ James ?, répéta Sirius.

Il se retourna et vit James.

_ Oh !, réalisa-t-il. James !

Toujours de l'autre côté du battant, James était immobile sous la cape d'invisibilité. « Bien sûr ! Ce n'est pas de moi qu'elle parlait ! ». Puis il entra dans la salle à son tour.

_ James !, cria Sirius, fou de joie en se précipitant vers son meilleur ami.

À quelques mètres l'un de l'autre, James toisait en silence Rachel. Cette dernière soutenait son regard – glacial – sans ciller.

Alors que Sirius et James bavardait joyeusement, James fit un pas vers Rachel.

_ Il faut qu'on parle, dit-il.

_ Tu as entendu, n'est-ce-pas ?, demanda-t-elle.

James tiqua mais ne répondit pas.

_ Bien sur que tu as entendu, quelle question, siffla Rachel avec colère.

L'ignorant vivement elle se retourna et continua d'astiquer blasons et coupes.

_ Dis moi Rachel, commença James, tu es en colère parce que tu sais que j'ai entendu ou parce que j'ai compris que ces souvenirs te restent douloureux ?

_ Arrête de faire comme si tu me connaissait par cœur !, cria Rachel avec colère, interrompant Sirius et James qui la regardèrent, surpris.

_ Ah, non, en fait ce qui te met en colère, c'est de devoir reconnaître que je te connais vraiment par cœur, poursuivit James sans se départir de son calme. Avoue-le, ça te met dans une rage folle que je sache parfaitement qui tu es. Mais va falloir te faire une raison : le temps où tu pouvais me hurler de ne plus jamais te parler de ce que je ne connaissait pas est révolu, parce que je te connais Rachel et au fond de toi, même si tu refuse de le réaliser, tu le sait.

_ Tais-toi, souffla Rachel, horrifiée, tais toi ! Pourquoi tu t'acharnes sur moi ?

James eut un horrible rire cynique avant de dire avec ironie :

_ Décidément, tu ne comprend vraiment rien Rachel, ou alors tu t'évertues à ne pas vouloir comprendre.

_ Je t'interdis de me dire que je ne comprend rien !

_ Et moi je t'interdis de révéler quoi que ce soit à propos de notre passé ! Tu veux qu'on reste coincé ici pour toujours ?

Rachel blêmit.

_ Non.

_ Parfait ! Je tiendrais ma promesse Rachel, mais si tu parle sans arrêt tu ne vas pas vraiment m'aider.

Rachel lui accorda un regard noir sans répondre : sa façon à elle de capituler.

_ Merci, dit James qui avait très bien compris le silence de la jeune fille.

Il poussa un soupir de lassitude et reprit :

_ J'étais venu te parler à propos de mes recherches.

_ Elle avancent ?, demanda soudainement Rachel, une lueur d'espoir dans les yeux.

_ On en parlera plus tard. Nous ne sommes pas seuls, avisa-t-il.

Rachel se rappela alors que Sirius et James étaient toujours là, et qu'ils avaient de toute évidence tout entendu. Le point positif c'était qu'à voir leurs expressions perplexes ils n'avaient absolument rien compris. Elle leur adressa un sourire d'excuse.

_ Tu m'attend dans la salle commune ? Ce soir ?, proposa-t-elle, radoucie.

_ D'accord.

Il repartit, refusant la cape que James lui offrait pour revenir à la salle commune. À peine le battant fût-il refermé, que Sirius, donna une tape sur l'épaule de son meilleur ami en déclarant avec force (et enthousiasme) :

_ Allez Cornedrue ! Dis lui ce que tu viens de me dire !

James s'avança vers Rachel, un sourire goguenard sur les lèvres.

_ Nous les Maraudeurs, sommes un peu les troubles-paix de l'école...

Il laissa sa phrase en suspens, comme pour la savourer, avant de reprendre.

_ Nous aimons beaucoup faire des farces, d'ordre plus ou moins moqueurs et insolentes envers les personnes qui nous déplaisent... Surtout celles que nous jugeons un peu trop fascinées par la magie noire.

Il cessa de parler, jaugeant la réaction de Rachel qui affichait un sourire nettement narquois qui laissa perplexe le maraudeur, Sirius qui n'en pouvait plus de tout ce mystère dit d'une traite :

_ Nous sommes en train de monter un nouveau coup, tu veux en faire partie ?

_ Patmol ! On sait même pas si elle est pour ou contre ce genre d'actions !, le réprima James.

_ C'est OK, dit Rachel, coupant court aux protestations de James tandis que Sirius levait le poing en l'air en signe de victoire. Par contre il y a une condition.

Le bras de Sirius retomba mollement, et ils se regardèrent entre eux, regrettant déjà leur proposition : que pouvait elle bien vouloir ? Ils l'interrogèrent de regard.

_ Il faut que ce soit grandiose !, fit elle avec un geste théâtral.

Ils soupirèrent de soulagement.

_ Ah mais avec les Maraudeurs, c'est toujours grandiose !, répondit Sirius avec un clin d'œil.

Durant le temps que leur restait le reste de leur retenue, James resta avec eux afin qu'ils peaufinent les détails de leur plan : à la plus grande surprise – et joie – des garçons, Rachel leur proposa un tas d'idées intéressantes. Ce qui fit davantage grandir la jeune fille dans leur estime personnelle : c'était de toute évidence une connaisseuse en la matière. Chose qui intrigua les garçons qui échangèrent plus d'une fois des regards étonnés et complices.

Ils rentrèrent à la salle commune, Rachel, en voyant James S. qui lisait sur un fauteuil, dit bonne nuit au maraudeurs en expliquant qu'elle devait parler avec Porter. Une fois la porte du dortoir refermée sur les deux amis, James se leva et fit face à Rachel. Le silence commençait à devenir pesant quand Rachel prit la parole :

_ Alors ?

James poussa un soupir de résignation avant d'expliquer à Rachel que, malgré les heures qu'il avait passé dans la bibliothèque ainsi que la Réserve, il n'avait rien trouvé. Il était désolé d'annoncer de si mauvaises nouvelles à la jeune fille qui au fur et à mesure des explications du jeune homme semblait de plus en plus lasse. Elle passa une main sur son visage et se laissa tomber sur un fauteuil alors que James concluait en disant que ça prendrait sans doute beaucoup plus de temps que prévu.
Rachel tapotait son menton, son coude reposant sur l'accoudoir de velours du fauteuil, signe qui montrait qu'elle réfléchissait. James, qui avait parfaitement interprété la gestuelle de la jeune fille ne dit rien pendant un moment, attendant qu'elle réagisse, ce qu'elle ne tarda pas de faire.

_ Si tu n'as pas trouvé le livre ni à la bibliothèque, ni à la réserve après tout le temps que tu y a passer, c'est que le livre ne s'y trouve pas.

_ Ou alors il est protéger par des enchantements, proposa James. Sans doute très puissants.

Rachel approuva d'un signe de tête.

_ Mais pourquoi refuserais-t-on qu'on puisse voir ce livre ?, interrogea James.

_ Ne le sous-estime pas James, tu as bien vu où il nous a mené, répondit sèchement Rachel. En tout cas, d'après ce que tu m'a dit, le livre a déjà été acheté si on prend en considération l'état dans lequel tu l'a trouvé. Ce qui signifie qu'il a forcément été à l'école à un moment où un autre.

_ Ton raisonnement se tient, concéda James, mais à l'heure actuelle il n'y est plus.

_ Pas forcément.

James fronça les sourcils.

_ Il n'est ni à la bibliothèque, ni dans la réserve, mais l'école ne se limite pas à ces deux salles, expliqua-t-elle.

_ Tu penses à un endroit en particulier ?, dit James qui s'était légèrement penché en avant pour montrer son intérêt.

_ Techniquement il pourrait être n'importe où. Mais je ne pense pas que le directeur aurait laissé ce livre exposé aux yeux de n'importe qui. Ce Dumbledore est un directeur des plus original mais je suis sûre qu'il s'agit de quelqu'un d'extrêmement prudent, analysa Rachel.

Soudain prit d'une illumination, James se tapa vivement la main sur le front en s'exclamant :

_ Mais bien sûr !

_ Quoi « mais bien sûr » ?, demanda Rachel avec agacement.

_ Le directeur est sûrement au courant d'où se trouve le livre ! Il le garde peut être même dans son bureau !

Rachel haussa un sourcil suspicieux. James soupira et s'installa sur un fauteuil en face de Rachel.

_ Personnellement si j'étais directeur, je ne voudrai pas que mes élèves aient à leur disposition un livre aussi dangereux.

_ Dans ce cas, pourquoi l'avoir acheté ?, opposa Rachel.

_ Je t'ai dis que ce livre était vraiment ancien, ce n'est peut être pas lui qui l'a acheté, si ça se trouve il l'a peut être même confisqué à un élève, raisonna James.

_ Dans ce cas, il se pourrait aussi que ce soit un élève qui l'ait en sa possession, argua-t-elle.
James fit la moue.

_ Ce serait plus facile à récupérer si c'était le directeur qui l'avait. Mais comment le récupérer ?

Rachel réfléchit quelques instants puis dit :

_ Tu auras sans doute une très bonne distraction demain, pendant le déjeuner.

Aussitôt le regard de James se fit noir.

_ Rachel, ne me dis pas que tu as encore organisé un de tes sales coups !

_ Hum, pas vraiment en fait.

D'un geste nonchalant de la main, il l'invita à poursuivre.

_ C'est les maraudeurs qui m'ont associé à leur farce expliqua-t-elle en souriant.

Mais James ne souriait pas du tout quand il aboya :

_ Une farce ? Avec les maraudeurs ! Tu cherches à attirer l'attention ou quoi ! On ne peut pas se permettre de faire ce genre d'erreurs ! Nous sommes censés être discrets !

_ Non mais tu es qui pour me donner des ordres ?, contre-attaqua la jeune fille, je te propose une solution là !

_ C'est contraire à nos instructions !

_ Je me contre fou des instructions ! Je fais ce que je veux !

_ Tu te rends compte des conséquences ?

_ Arrête de me dire ce que je dois faire !, finit par hurler Rachel.

James était mouché mais son regard trahissait sa colère, entièrement dirigée vers Rachel, celle ci se sentit incroyablement mal à l'aise, comme si elle venait de faire quelque chose de honteux. C'était la première fois que la colère de James semblait dirigée contre elle.

_ Très bien, répondit d'un ton glacial James.

Il monta dans son dortoir d'un pas énergique sans un seul regard en arrière. Le silence revint brusquement dans la salle commune : Rachel avait l'impression d'être coupable d'un crime abominable lorsqu'elle partit se coucher, épuisée tant physiquement que mentalement. Elle espéra secrètement que James ne lui en voudrait pas lorsqu'elle s'enfonça dans l'abîme noir que sont les cauchemars.

Rachel s'éveilla à l'aube ce matin là, malgré les heures de sommeil qui lui manquait ses cauchemars l'avait emporté sur sa fatigue. Ne voulant pas s'attarder dans son lit, elle se leva vivement et rejoignit la Grande Salle (quasi désertique à cette heure ci) pour prendre son petit déjeuner. Voyant qu'un exemplaire de la Gazette du Sorcier traînait sur la table elle s'en empara. Depuis son voyage dans le temps elle n'avait lu aucun journal, ce qui expliqua sa réaction : la une suffit à la glacer d'effroi, en effet celle-ci affichait en lettres capitales : « LA MONTEE EN PUISSANCE DE CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM S'ARRETERA-T-ELLE UN JOUR ? ». Ne prenant même pas la peine de lire l'article, Rachel parcourut les grands titres du journal. Tous parlait d'attentats, de disparitions étranges, de meurtres et ainsi de suite. Rachel se sentit prise d'un vertige en réalisant que l'époque à laquelle elle venait de se retrouver était véritablement en guerre et qu'elle baignait dans une atmosphère de terreur, elle regarda autour d'elle (la Grande Salle avait commencé à se remplir) et remarqua que personne n'avait l'air heureux. Les frères et sœurs se serraient les uns contre les autres, les amis ne se quittaient pas... C'était à peine perceptible mais quand on connaissait ce qui se déroulait au dehors des murs de Poudlard on comprenait subitement que personne n'était vraiment heureux, les sourires affichés étaient faux et les rires étranglés. Avec horreur, Rachel se rendit compte que tous avaient peur d'un mage noir qui se trouvait probablement à des milliers de kilomètres mais dont le pouvoir était si grand qu'il pétrifiait d'angoisse.

L'expression utilisée à son époque pour désigner ce temps là : « les années noires » prirent alors tout leur sens aux yeux de Rachel qui fût tétanisée en réalisant ce que cela impliquait.

_ Bien dormi ?, demanda Sirius en s'installant juste à côté de Rachel.

Celle ci fit la moue tandis que Sirius se servit un grand verre de jus de citrouille.

_ Pas vraiment.

Sirius croisa le regard de Rachel et comprit qu'il ne fallait pas insister.

_ Heureusement qu'on a notre farce à organiser alors ! Toujours partante ?, dit il avec entrain.

La bouche de Rachel forma un rond parfait : elle avait complètement oublié ! Se souvenir qu'il restait de quoi se réjouir dans cette époque si sombre la rendit soudain heureuse, son visage se pourfendit d'un large sourire qui en disait long.

_ Bien sur !

_ Ne lis pas ça !, s'exclama Peter qui venait d'arriver en désignant le journal que tenait encore Rachel.

_ Pourquoi ?, demanda-t-elle surprise et chiquée à la fois.

_ Laisse tomber Rachel, dit Remus calmement, James s'est servi du statut d'Aurors de ses parents comme argument comme quoi La gazette contribue davantage au régime de terreur qu'à nous informer.

_ Et ce n'est pas le cas ?

Remus, Sirius et Peter levèrent vers elle des yeux très surpris. Rachel comprit qu'elle venait de faire une erreur. Heureusement Lily la sauva inconsciemment de ce mauvais pas.

_ Il faut savoir lire entre les lignes pour aborder les articles avec... Sérénité si on peut dire.

Rachel fronça les sourcils mais ne dit rien, reprenant son petit déjeuner là où elle l'avait laissé. Elle s'empressa de changer de sujet :

_ James n'est pas là ?

_ Il lui faut le temps de s'habiller, plaisanta Sirius.

_ Compte du temps que tu met à sortir de ton lit, tu es mal placé pour le juger Patmol, taquina Remus.

Rachel et Peter pouffèrent de rire.

_ Toi aussi, tu es difficile au réveil Rachel, commenta Lily tandis que Mary approuvait d'un hochement de tête significatif.

Rachel cessa de rire mais sourit.

_ J'étais pourtant la première levée ce matin !, rétorqua-t-elle fièrement.

_ Tu veux un pin's ?, proposa Remus avec ironie.

Rachel bouda alors que tout le monde riait.

_ Moi je veux du jus de citrouille, dit James qui venait d'arriver, ce qui provoqua de nouveaux rires.

Le reste de la matinée se déroula dans la joie et la bonne humeur, d'autant plus que Rachel ne croisa pas James (celui de son époque) ce qui allégea considérablement sa tension.

En effet, James avait passé sa matinée à la bibliothèque, peaufinant le plan qui devait lui permettre d'aller dans le bureau du professeur Dumbledore durant la distraction du midi. James était toujours en colère contre Rachel, il avait peur que son manque de prudence les empêchent de retourner à leur époque et il en voulait à la jeune fille de faire preuve d'autant d'égoïsme. D'autant plus que lui faisait toutes ses recherches pendant que celle-ci s'amusait à faire des farces et collectionner les retenues. Mais comme d'habitude, c'était de Rachel qu'il s'agissait et James était tout simplement incapable de refuser quoi que ce soit à la jeune fille. Heureusement pour lui, cette dernière l'ignorait.

Un peu avant le déjeuner, James Sirius et Rachel, se rendirent dans les cuisines de Poudlard sous la cape tandis que Peter et Remus montait la garde au dehors. Jeter plusieurs sorts aux plats destinés aux Serpentards sous la cape ne fut pas une mince affaire : il fallait déterminer quels étaient les plats destinés à la maison de Salazar, éviter les elfes, et surtout éviter de se marcher les uns sur les autres pour ne pas se faire repérer.

Satisfaits de leur petit tour, ils sortirent nonchalamment, James alla ranger sa cape (sinon son sac allait craquer avec tout ce qu'il devait transporter) et rejoignit ses amis dans la Grande Salle en prévision d'un repas dont ils savaient qu'il serait... animé.

Lily dut sentir qu'il se tramait quelque chose d'étrange puisque lorsque les garçons et Rachel s'installèrent, elle fronça les sourcils.

_ Qu'est-ce que vous avez encore fait ?, demanda-t-elle, dubitative.

James et Sirius se regardèrent avec un air surpris.

_ Mais rien du tout !, s'exclamèrent-t-ils en chœur.

Les sourcils de Lily étaient à présent tellement froncés qu'il se rejoignaient presque. Elle planta un regard droit et franc vers Remus.

_ Remus ? Tu es préfet tu sais ?

Il leva la tête lentement et soutint le regard de la jeune femme sans ciller.

_ Oui Lily, je sais.

Comprenant qu'elle ne tirerait rien de son homologue elle se tourna vers Rachel, qui était à côté de Remus.

_ Rachel, tu étais avec eux, je suis donc certaine que tu es dans le coup ?

_ Moi ?, s'écria Rachel en prenant un air théâtral de fausse indignée. Mais pas du tout !

Lily soupira et se tourna enfin vers Peter, qui transpirait à grosses goutes et était franchement mal à l'aise sur sa chaise.

_ Alors Peter ?, demanda Lily avec un sourire sadique, certaine qu'il allait compromettre ses amis (qui lui lancèrent un regard noir en guise d'avertissement).

Tandis que Peter cherchait une excuse à servir à Lily, un cris retentit soudain à l'autre bout de la Grande Salle, faisant ainsi converger tous les regards vers la table des Serpentards.

À présent, James, Sirius et Rachel n'essayaient même plus de cacher leur joie et riaient ouvertement de ce que subissaient leurs camarades. Bientôt leur rire fut rejoins par ceux de la quasi-totalité des autres élèves, hormis les principaux concernés évidemment. La seule Gryffondor qui ne riait pas bien entendu était Lily, elle gardait en effet les lèvres pincées et respirait bruyamment (sans doute pour tenter de contrôler la colère qui montait en elle). Avisant soudain la mine de Lily, James replongea soudainement dans son assiette, touillant nerveusement sa purée.

À l'autre bout de la Grande Salle, les Serpentards subissaient des problèmes capillaires de taille. En effet, les garçons s'étaient vus attribuer une impressionnante chevelure d'un rose très criard tandis que les filles étaient désormais chauves. Elles hurlaient de désespoir (en s'arrachant les cheveux haha) et couvaient leur crâne de leur mains pour le cacher tant bien que mal.

Les professeurs hurlaient pour se faire entendre et étrangement le seul à être parfaitement serein était le directeur lui-même. Profitant du chaos général, James S. s'éclipsa discrètement de la Grande Salle. Une fois dans le Hall d'entrée, il se mit à courir jusque dans la salle commune des Gryffondors. Il se précipita dans le dortoir de son grand père, repéra sa malle et se mit à fouiller frénétiquement dedans. « Merlin, par pitié, faîtes qu'il ne l'ai pas prise avec lui aujourd'hui ! ». Il soupira de soulagement quand sa main se referma sur l'étoffe soyeuse et légère. N'attendant pas plus longtemps, James s'empara de la cape d'invisibilité de ses ancêtres et se remit à courir vers le bureau de Dumbledore caché sous la cape.

_ Confiture !, cria-t-il à la gargouille imitant le geste de Remus quelque jours plus tôt.

Mais la gargouille de pierre ne bougea pas. « C'est pas vrai ! », s'écria mentalement James « Je n'avais vraiment pas besoin de ça aujourd'hui ! ». En effet, James devait faire vite, les cours allaient bientôt reprendre et à l'heure qu'il était la blague des Maraudeurs avaient dût être noyée dans les punitions des professeurs, mettant fin à la distraction.

_ Bon, gâteaux ! Bonbons ! Chocolats ! Sucre ! Brioche !

Mais rien n'y faisait, la gargouille ne remuait toujours pas. James donna un violent coup de pied à cette dernière de rage et de dépit, il étouffa une exclamation de douleur et siffla entre ses dents :

_ C'est pas vrai, par le caleçon de Merlin !

À sa plus grande surprise, la gargouille pivota sur elle-même, ouvrant le passage.

_ Ça alors, le caleçon de Merlin ?!, répéta James, complètement abasourdi.

Ne croyant pas à sa chance, il se précipita dans la vaste pièce circulaire aux murs recouverts de tableaux (déserts pour le moment – sans doute grâce au remue-ménage qui régnait dans la Grande Salle). Toujours dissimulé par la cape, James s'avança discrètement vers le fond du bureau, là où étaient entassés sur de nombreuses étagères les livres de Dumbledore. Malgré tout, James ne put s'empêcher d'être impressionné par le grand nombre de livres que possédait le directeur. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les formes, de toutes les couleurs et traitant de sujets les plus différents possibles (ça allait de Comment nettoyer ses chaussettes ? par la Mère Grattesec à Les formes les plus noirs de magie, comment les vaincre ? Par Adam Turier). Très vite, James se rendit compte que le livre qu'il cherchait n'était pas ici et soudain des voix s'élevèrent dans son dos.

Très inquiet, il se figea, n'osant plus esquisser un geste, bien qu'il soit complètement invisible.

_ Non, mais vraiment ! Oser faire un tel affront à la très noble maison Serpentard ! Je suis outré !

_ Allons, allons Phineas, ce n'était qu'une simple plaisanterie...

_ Une simple plaisanterie Everard ?, aboya le dit Phineas.

_ Il faut reconnaître que l'idée que ces jeunes gens se font de l'humour reste paradoxale..., dit une voix de femme, à propos, mes yeux ont ils été abusés ou bien une cinquième personne s'est jointe à ce groupe là, comment se font ils appelés déjà ? Les maraudeurs ?

_ C'est bien cela, Dilys.

Toujours tétanisé sous la cape, James se rendit compte que c'était les tableaux qui parlaient ainsi, il soupira de soulagement et il s'apprêtait à quitter le bureau quand Everard reprit :

_ C'est bien de cette jeune fille dont Dumbledore parlait l'autre jour ?

Tout à coup, pleinement intéressé par la conversation des portraits, James tendit l'oreille, retenant son souffle.

_ Oui (James reconnut la voix de Dilys), as tu déjà oublié ce que Dumbledore nous a demandé à tous, l'autre jour ?

_ Bien sur que non !, s'offusqua Everard, il nous a confié la mission de les surveiller... Je me demande bien pourquoi d'ailleurs.

James avait les yeux écarquillés de surprise. Il s'en alla silencieusement, sous l'œil inquisiteur du phénix de Dumbledore et espérant que la diversion lui laisserait encore suffisamment de temps pour ranger la cape de son grand père dans sa malle, puis d'aller en classe.

Tout en rejoignant à vive allure sa salle de cours, James ne pouvait s'empêcher d'être déçu de ne pas avoir trouvé le livre dans le bureau de Dumbledore, sans compter les efforts qu'il avait fallu déployer pour l'atteindre. Donner la nouvelle de son échec à Rachel achevait de l'abattre. Cependant, sa petite excursion dans le bureau de Dumbledore n'avait pas été complètement vaine puisqu'il en était ressortit des informations sinon capitales, au moins très intéressantes : tout d'abord, le livre n'était pas dans le bureau, et ensuite, ils étaient surveillés de près par les tableaux du châteaux (autant dire, donc, qu'ils étaient suivis). L'ennui c'est que ces découvertes soulevaient davantage de questions et de mystères qu'elles n'en résolvaient. Où était le livre ? Était il au moins à Poudlard ? Pourquoi Dumbledore les faisait suivre ? N'avait il pas confiance en eux ? Savait il quelque chose ?

James en était là dans ses pensées quand il entra (en retard) dans sa classe.

_ Allez, avoue Rachel !

En classe d'Histoire de la Magie, Lily tentait tant bien que mal, de faire avouer à Rachel sa complicité dans la farce du jour.

_ Mais puisque je te dis que je n'y suis pour rien, répondit Rachel dans un énième soupir.

_ Foi de Gryffondor ?

Rachel pinça les lèvres... Pas foi de Gryffondor non.

_ Tu vois, tu ne répond pas ! Ça prouve bien que j'ai raison.

_ J'essaye d'écouter le cours en fait, dit Rachel.

En effet, elle écoutait avec assiduité le professeur Binns, et prenait des notes avec soin, chose qu'elle n'avait jamais faite dans ce cours dans la mesure où elle avait toujours eut des résultats excellents sans fournir aucun effort.

_ Humpf, fit Lily.

Au grand soulagement de Rachel, celle-ci arrêta de lui poser des questions : en effet, dans la mesure où elle était la seule, avec Lily à avoir poursuivit cette matière après ses BUSES, c'était à elle de subir l'interrogatoire en règle de la jeune préfète.

Ce soir là, en rentrant dans la salle commune, Rachel eût une excellente surprise : le panneau d'affichage proclamait la date de la prochaine sortie à Pré-Au-Lard qui avait été fixée pour deux semaines plus tard.

À peine Rachel s'était installée une sur table d'étude pour faire ses devoirs que Sirius et James la rejoignirent les yeux brillants d'excitation.

_ Tu viens à Pré-Au-Lard avec nous Rachel ?, proposa James.

Rachel leva des yeux surpris.

_ D'accord. On invite Lily aussi ?

Sirius perdit tout entrain alors que celui de James était plus grand encore, Rachel sourit.

_ Lily !, cria Rachel à travers la salle commune, s'attirant ainsi le courroux des travailleurs, tu viens à Pré-Au-Lard avec nous ?

_ Surement pas !, répondit la préfète sur le même ton.

La joie de James retomba aussitôt, tandis que Sirius souriait.

_ De toute évidence, elle nous en veut encore d'avoir fait rire tout le château. C'est pas grave, dit Rachel pour consoler James, je suis là moi !

Les deux garçons rirent à cette déclaration et bientôt, Rachel joignit son rire aux leur.

À l'autre bout de la salle commune, James S. observait Rachel, riant aux éclats avec les garçons les plus populaires de l'école et brusquement une colère sourde l'envahit. La jalousie...
End Notes:

N'oubliez pas les reviews ^^

Chapitre 7 Le calme avant la tempête by Melody
Author's Notes:

Bonjour ! Bonne année ! Bonne santé ! Crotte de nez pour toute l'année !!

Bonne lecture !

Une semaine s’écoula, où James S. n’avait toujours pas parler à Rachel de ses découvertes dans le bureau de Dumbledore, il était à vrai dire, beaucoup trop en colère contre la jeune fille. En effet celle-ci passait la moitié de son temps à rire avec les Maraudeurs et l’autre moitié à l’ignorer. Ce qui le mettait dans une folle rage, d’autant plus qu’il ne supportait pas les coups d’oeils fréquents que s’échangeaient Rachel et Sirius, souvent accompagnés de sourires.
De plus, Rachel n’avait même pas pris l’initiative d’aller parler à James, comme si le fait de rester coincée à jamais à cette époque ne la dérangeait finalement plus du tout. Savoir que la jeune fille se fichait complètement des éventuellement modifications de futur dans lequel elle vivait finissait d’achever James.

Le reste du château était en effervescence, en effet la sortie à Pré-Au-Lard, prévue pour la semaine qui suivait, excitait tous les élèves, d’autant plus que c’était la première sortie de l’année. Les Maraudeurs, avaient prévu pour l’occasion de faire le plein de farces et attrapes ainsi que de friandises. James (Cornedrue) était peiné que Lily ne remarque pas les efforts qu’il faisait envers elle surtout que la jeune fille mettait un point d’honneur à le rabaisser à la moindre occasion. Pour lui remonter le moral, ses amis avaient prévu un plan d’attaque spécial « séduction » pour la pauvre Lily Evans. Il s’agissait simplement de vanter tous les mérites du jeune homme auprès de la préfète qui s’avérait plus que méfiante sur le sujet. Naturellement, comme c’était Rachel qui était la plus proche de Lily, c’était sur elle que reposait essentiellement le plan, ce qui la mettait plutôt mal à l’aise, surtout dans la mesure où, tout compte fait, elle connaissait bien peu ses camarades (tant Lily que James). C’est pourquoi elle s’était d’abord opposée à ce plan, dont l’idée fût évoquée le jeudi soir, auprès d’une cheminée de la salle commune, déserte à cette heure tardive.

_ Enfin Sirius, Lily ne m’écoutera jamais !, avait protesté Rachel.

James, lui, se tortillait sur son fauteuil, gêné.

_ Bien sur que si ! Tu est une fille après tout, avait assuré Sirius. Et puis de toute façon, je suis sur que Lily est déjà raide dingue amoureuse de James.

_ Je suis une fille ?, avait interrogé Rachel, un brin sarcastique.

Remus avait haussé un sourcil suspicieux, déclanchant quelques rires. James rougit de plus belle.

_ Elle a juste besoin de réaliser son amour, souffla Sirius en souriant, ignorant la remarque de Rachel.

Cette fois-ci, Rachel explosa vraiment de rire.

_ Tu pourrais peut-être aider Rachel, Remus ?, avait proposé Peter de sa voix couinante. Tu es son meilleur ami après tout.

Une lueur passa dans le regard de Sirius tandis que James faisait les yeux doux à Remus. Ce dernier soupira.

_ Bon d’accord, capitula-t-il. Mais comme l’a dit Rachel, je doute que Lily se laisse prendre au jeu.

_ Qui ne tente rien, n’a rien !, conclut finalement Sirius.

Rachel avait regardé Remus et ils soupirèrent de concert : la tache n’allait pas être aisée…

Le lendemain matin, Rachel avait prit le soin tout particulier de s’asseoir à côté de Lily en classe de sortilèges. Elle n’avait pas attendu que le cours démarre pour entamer la conversation dont elle voulait se débarrasser au plus vite.

_ Au fait Lily, avait-elle commencé d‘un ton innocent, pourquoi est-ce que tu t’en prend autant à James ? Il ne t’as pourtant rien fait …

Lily avait tourné la tête vers elle, comme si elle n’en croyait pas ses oreilles et se replongea dans ses notes. Rachel avait insistée.

_ Alors ?

Lily avait soupiré.

_ Parce qu’il est trop…

_ Trop quoi ?, avait coupé Rachel.

_ Trop arrogant, avait répliquée sèchement la jeune fille, avant de reporter son regard sur le professeur Flitwick.

Rachel avait haussé un sourcil.

_ Arrogant ? Sérieusement Lily ? C’est ce que tu lui reproche ?

Lily avait pincé les lèvres avant de rétorquer :

_ Oui, trop arrogant, suffisant, méchant même parfois. Il se pavane comme si tout lui était dû… Rah ! Ce qu’il m’agace !

Rachel avait réprimé un sourire bien que son estomac s’était tordu lorsque Lily avait choisi le qualificatif « méchant » pour désigner James.

_ Méchant ?

_ Oui, bon tu n’était pas ici les années précédentes donc tu ne peux pas vraiment savoir mais tiens, par exemple, à la fin de l’année dernière, il a carrément humilier en public mon meilleur ami, juste pour le plaisir, avait craché Lily.

_ Remus ?, avait demandé Rachel, étonnée.

Un tic nerveux avait agité la bouche de Lily.

_ Non. Severus.

Les mains de Lily s’étaient alors refermées si violement sur elles mêmes que Rachel avait choisi de changer de sujet bien qu’elle ait eu un demi million de questions sur le sujet qu’elle avait trouvé plus qu’intéressant.

_ Bon, et alors, c’était l’année dernière non ? Il a changé depuis. En tout cas je ne l’ai jamais vu jeter un sort sur quelqu’un qui ne le méritais pas depuis que je le connais, avait dit Rachel, souhaitant redorer le blason du jeune homme.

_ Mais d’abord en quoi ça t’intéresse l’opinion que j’ai de James Potter ?, avait contre-attaqué Lily une lueur sauvage dans le regard, et puis, pourquoi est-ce que toi tu sembles à tout prix éviter Porter ? Il s’est passé un truc entre vous ou quoi ? Tu as vraiment un lien bizarre avec ce garçon …

_ Il n’y a rien, avait coupé Rachel avec malaise.

Elle avait alors subitement accordé au professeur Flitwick toute son attention et Lily eut un sourire victorieux avant de l’imiter.

En effet, depuis la farce aux serpentards, Rachel n’avait pas reparlé à James S., non pas qu’elle n’ait pas voulu le faire, seulement ce soir là, juste après l’invitation de Maraudeurs à se joindre à eux pour la sortie à Pré-Au-Lard, elle avait surpris le jeune homme en train de l’observer. Il avait, bien sur, détourné le regard dès qu’il avait surpris celui de la jeune fille mais celle-ci avait eu le temps de capter ce qui brillait dans les yeux de James S. : une intense fureur. Le fait que le jeune homme l’épia de façon si… incandescente avait mis Rachel extrêmement mal à l’aise, et depuis, elle n’osait plus aller le voir pour lui parler en face. Bien sûr, ne rien savoir de l’avancée des recherches de James l’agaçait mais il fallait le dire : elle avait bien trop peur de sa réaction. De quoi, elle n’aurait su le dire, mais elle savait que James lui en voulait, alors elle faisait simplement profil bas auprès de lui, espérant que le jeune homme irait la voir de son plein gré.

C’est ainsi qu’elle avait confié la suite des opérations de la mission séduction à Remus, sans apporter davantage de précisions sur son désistement.

En plus de la sortie à Pré-Au-Lard qui approchait à grand pas, un autre évènement était attendu à Poudlard. En effet, le premier match de Quidditch de la saison opposant les deux maison rivales Gryffondor et Serpentard était prévu pour la fin du mois ce qui ajoutait à l’ambiance électrique qui régnait au château.

Rachel, Lily, Dorcas et Mary étaient en train de rédiger leur devoir de potion quand James Potter entra dans la salle commune en tenue de Quidditch, son insigne de capitaine soigneusement épinglé, son balai à la main et un air furibond sur le visage.

_ Jack, tu es un batteur hors pair mais je te jure que la prochaine fois que tu balances des trucs pareils à Abigail, je te vire de l’équipe !, s’exclama James, hors de lui.

_ Je cherchais simplement à la motiver !, rétorqua ledit Jack, Parce que je ne sais pas si t’as remarqué, mais depuis que ce connard de Fenwick l’a largué elle est complètement à coté de la plaque.

_ Ouai, bah là, tu as surtout intérêt à aller t’excuser !, aboya James.

Jack maugréa dans sa barbe, fila dans son dortoir, et revint quelques minutes plus tard sous les yeux étonnés des Gryffondors installés dans la salle commune.

_ Qu’est-ce que vous regardez !, cria-t-il.

Tout le monde reprit innocemment son occupation tandis qu’il claquait le portrait derrière lui.

Une fois qu’il fût certain qu’il se soit éloigné un brouhaha s’éleva rapidement auquel les septièmes années mirent fin à grands coups de menaces.

_ Qu’est-ce qui c’est passé ?, chuchota Rachel à Sirius qui était venu s’asseoir à la table des jeunes filles sous l’œil désapprobateur de Lily.

Sirius soupira.

_ Tu connais Benjy Fenwick ? (Rachel secoua la tête en signe de dénégation) C’est un serdaigle en septième année, expliqua Sirius, bref, jusqu’il y a quatre jours il sortait avec Abigail Jewel qui se trouve être une poursuiveur de notre équipe, et, comme tu t’en doute, elle est pas mal affecté de sa rupture avec ce salaud. Bref, j’assistais à l’entraînement de James, comme d’habitude, et il faut dire que c’était un carnage, la pauvre. Du coup pour redonner de l’entrain à l’équipe, Jack (Sirius désigna le portrait du pouce) a eu l’excellente mauvaise idée de dire des horreurs sur le compte de Fenwick et de leur ancien couple… ça a tellement remué Abigail qu’elle est restée complètement immobile sur son balais, et elle s’est pris un cognard - qu’elle a pourtant vu arriver - en plein dans le ventre et a fait une chute. Heureusement James et Kyle ont rattrapé la demoiselle en vol et l’ont emmené à l’infirmerie.

Sirius avait dit cette dernière phrase en regardant Lily dans les yeux, sans doute pour mettre en avant les qualités de son meilleur ami. Après quoi, il fit un clin d’œil à Rachel, comme pour confirmer cette hypothèse.

_ Comment va Abigail ?, s’enquit timidement Dorcas.

_ Elle se remettra, fit Sirius, comme nous tous.

Mary eût un claquement de langue impatient et Rachel se souvint brusquement que Sirius avait eu une histoire avec Mary.

_ Pourquoi James est il autant en colère contre Jack ?, demanda Lily.

Sirius la regarda avec intensité, et Lily rougit. Sirius eût le tact de faire comme s’il n’avait rien remarquer.

_ Parce qu’à cause de Jack, Abigail est à l’infirmerie pour au moins deux semaine, l’équipe ne peut pas se passer d’un joueur pour les entraînements alors que le match d’ouverture à lieu dans quelques semaines. Bien sûr, James n’en veut pas vraiment à Jack, il est surtout agacé de voir qu’il ne peut rien faire pour arranger la situation.

_ Pourquoi ne pas prendre un poursuiveur remplaçant pour les entraînements, histoire que le niveau de l’équipe ne baisse pas ?, proposa Rachel.

Sirius parût surpris par la question de Rachel.

_ Pas mal comme idée, très surprenant de la part de quelqu’un qui prétend ne rien connaître au Quidditch et change de sujet quand on l’interroge sur le propos, répondit un peu sèchement Sirius.

Bien sur, Sirius avait remarqué que ce jour là, Rachel semblait esquiver certaines questions, et le fait qu’elle ne dise rien sur le Quidditch l’avait interpellé bien qu‘il n‘en ai pas soufflé un mot, faisant comme s‘il n‘avait rien remarqué. À la table d’étude, Dorcas, Mary et Lily fronçaient les sourcils, Rachel, elle, avait pâlit.

_ Tu était d’accord pour ne plus poser de questions Sirius, dit Rachel d’un ton cassant.

Elle rassembla ses affaires, les enfourna dans son sac et commença à se lever sous le regard étonné des filles quand Sirius la retint.

_ Rachel…, dit-il adouci, reste, je… pardon, fini-t-il par dire abruptement.

Elle se retourna.

_ Promet moi que tu ne recommencera plus. Plus jamais.

_ Promis.

Rachel sourit mais repartit quand même vers le dortoir.

_ Tu vas où ?, demanda brusquement Sirius. Je croyais que j’étais pardonné ?, ajouta Sirius avec un sourire canaille.

_ Voir James, dit elle sans se retourner.

_ Je viens.

Une fois qu’ils furent partis, Mary prit la parole.

_ Euh… Est-ce que l’une d’entre vous a compris ce qui se passait ? C’est quoi cette histoire de Quidditch ?

Lily haussa les épaules, indifférente.

_ Moi je voudrais surtout savoir qu’est-ce que c’est que cette histoire de pardon entre Black et Rachel, lança Dorcas.

_ Non mais pour qui elle se prend aussi cette pétasse de Rachel à ignorer Sirius comme ça ?, persifla Mary.

Lily et Dorcas levèrent des yeux étonnés vers Mary.

_ Bien quoi ? Vous n’êtes pas d’accord ?, siffla-t-elle en voyant leur expression.

_ Je pense que Rachel a eu d’excellentes raisons, qui sont les siennes et ne nous regardent pas. Et puis franchement, quelle importance, Black est un abruti de toute façon, dit Lily.

_ Un abruti ? Tu es sérieuse Lily ?, demanda Mary, outrée.

Lily releva les yeux vers elle et répondit calmement :

_ En ce qui me concerne, ça me paraît évident.

Mary était estomaquée, alors que Lily était replongée dans ses devoirs, imperturbable et que Dorcas regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux, la bouche en o et se demandant laquelle de ses amie allait exploser au plus vite.

_ Je m’en vais, lâcha Mary avec colère.

Au moment où elle partait, Alice arrivait vers elles.

_ Qu’est-ce qui lui prend à MacDonald ?, demanda Alice.

_ Elle est aveuglée par Black, répondit Lily.

_ Oh, souffla Alice.

_ Tu n’es pas avec Franck ?

Alice rougit.

_ Non. Il travaille à la bibliothèque avec des amis à lui.

_ Du coup, tu t’es rappelée que toi aussi tu avais des amies et tu es venue les voir.

_ Mais euh… Pas du tout ! Enfin… Si… Mais euh c’est pas euh…, bégaya Alice dansant un pied sur l’autre.

Mais Lily souriait ce qui rassura Alice.

_ Personne ne t’en veut Alice, c’est normal.

Elle soupira et se joignit aux filles.

oOo

_ Pourquoi tu veut aller voir James ?, interrogea Sirius.

_ Non mais de quoi je me mêle ?, rétorqua Rachel avec un sourire en coin.

Ils arrivèrent devant la porte du dortoir des Maraudeurs, Rachel frappa poliment et entra, Sirius à sa suite.

_ Bah alors Cornedrue, tu boude ?, cria Sirius.

_ Laisse moi, dit un grognement qui s’échappait d’un baldaquin au rideaux clos.

_ Ah mais non, car nous avons une invitée mon ami !, s’exclama Sirius.

James ouvrit tellement rapidement ses rideaux que Rachel s’étonna de ne pas les voir tomber sur le sol.

_ Li…! Oh, c’est toi.

Malgré tout, Rachel ne pût réprimer un petit pouffement.

_ Qu’est-ce qui t’arrive Rachel ?

La jeune fille s’assit en tailleur sur le lit le plus proche de James.

_ J’ai une proposition à te faire.

_ J’écoute, dit laconiquement le jeune homme.

_ Ton problème c’est bien de ne pas avoir de poursuiveur pour entraîner ton équipe ?

_ Ouais.

_ Pourquoi ne pas en prendre un remplaçant ?

_ Rachel commença James, tu n’as pas vu les sélections, cette année les gens qui se sont présentés pour ce poste étaient minables. Et je n’ai vraiment pas le temps d’organiser de nouvelles élections.

_ Tu m’as mal comprise. Je te propose quelque un qui assurément sait voler, mais qui en plus est particulièrement bien à sa place à ce poste. Sans vouloir me vanter, dit Rachel, un sourire victorieux placardé sur son visage.

James fronça les sourcils.

_ Toi ?, s’écria-t-il, étonné.

_ Oui. Enfin, si tu veux bien de moi.

_ Mais Rachel, je ne t’ai jamais vu voler !

_ Ça peut s’arranger. On peur même y aller tout de suite si tu veux.

_ Non, les Pousouffles sont en train de s’entraîner.

Rachel pencha la tête sur le côté, son menton dans la main, signe qu’elle réfléchissait.

_ Demain matin alors, à la récré par exemple, dit elle avec un sourire. On pas vraiment besoin de beaucoup de temps pour ça.

James opina. Naturellement le regard de James et Rachel se tourna alors vers Sirius, qui n’avait pas dit un mot depuis le début de ce petit entretient. Ce dernier croisait les bras et tapait du pied sur le sol, dans un signe impatient et une moue boudeur sur le visage. Il regardait Rachel.

_ Quoi ?, demanda celle-ci.

_ Tu es sur mon lit. Tu sais ce que ça veut dire ?

Rachel fronça les sourcils alors que James pinçait les lèvres, semblant vouloir réprimer un fou rire.

_ Euh… Que tu vas me kidnapper ?, proposa Rachel avec une toute petite voix et un sourire espiègle.

_ On a une règle ici, les lits sont nos propriétés, et tout ce qui se trouve dessus devient inévitablement à nous alors que le sol est un no man’s land. Ça veut dire que tu es à moi…

Il poussa un rire faussement diabolique et cette fois, James ricana vraiment tandis que Sirius bondissait sur son lit pour chatouiller la demoiselle avec un sourire carnassier. Bientôt, le dortoir des Maraudeurs fût empli d’éclats et de plaintes étouffées.

oOo

Le lendemain matin, quand l’heure de la récré sonna, Rachel et James se précipitèrent hors de leur salle de classe et coururent ensemble jusqu’au terrain de Quidditch, ils arrivèrent essoufflés devant les vestiaires. Le temps était froid et pluvieux mais leur course les avaient réchauffés.

_ En tout cas, dit James entre deux soufflements, tu tiens vachement bien la distance quand il s’agit d’un sprint !

Rachel sourit.

_ Bon, pas le temps de mettre une robe, j’y vais en uniforme.

Elle saisit un balais, l’enfourcha sans demander son reste, et s’envola.

La sensation de liberté qui en découlait était sans pareille. Rachel réalisa alors à quel point le Quidditch lui avait manqué. Elle fit rapidement deux tour de terrain et brusquement se mit à enchaîner les figures, elle fit semblant de lancer des balles et tournoya dans les airs, comme si elle était devenue le vent lui-même. Heureuse de se retrouver aussi libre de mouvements et d’actions elle se mit à rire à gorge déployée, savourant la sensation. Puis elle redescendit, à la demande de James, qui regardait sa montre avec un air angoissé. Au moment où Rachel posa son pied sur le sol, tous ses soucis la rattrapèrent et elle en eût le tournis : comme ses amis et son frère lui manquait… Elle aurait tant voulu les revoir. Le cœur déchiré, Rachel s’assit.

_ Oh, Rachel, ça va ? Qu’est-ce qui t’arrive ?, demanda James, inquiet.

Rachel secoua la tête pour remettre ses idées en place et se releva, impassible.

_ Rien… Juste un élan de nostalgie.

Le jeune homme fronça les sourcils mais ne souffla mot, préférant changer de sujet.

_ Faut qu’on se grouille, ou bien McGonagall vas nous mettre en retenue.

Rachel opina et ils se remirent à trottiner vers le château. Bien entendu, ils arrivèrent en retard mais par chance (ou coïncidence ?) le professeur n’était pas encore arrivée.

_ En tout cas, dit James, c’est clair je te prend comme remplaçante !

Rachel sourit et s’installa à coté de Lily.

_ Oh par Merlin Rachel, qu’est-il arriver à tes cheveux ? Et ton uniforme !

Rachel ne répondit pas, se contentant d’avoir un sourire énigmatique.

Ce soir là, durant le dîner, alors que James racontait à qui voulait bien l’entendre les merveilleux petits essais qu’avait fait Rachel le matin sous les yeux étonnés des autres Gryffondors qui buvaient les paroles du capitaine, une voix au timbre rauque se fit entendre derrière la jeune fille.

_ Il faut qu’on parle.

Rachel se raidit, tandis que tous les yeux se tournaient vers James Porter.
End Notes:

Reviewez ! C'est jour de fête ^^

Chapitre 8 Début de tempête by Melody
Author's Notes:

Bonjour à tous et à toutes ! Tout d'abord merci au 1070 lecteurs qui ont pris la peine de cliquer sur mon histoire, ça me fait plaisir :) J'espère que votre première semaine de rentrée a bien commencé (qu'il s'agisse de travail ou d'école, fac, prépas etc...)

Je vous présente mon 8ème chapitre, dont je suis particulièrement fière, il y a plein de petits éléments importants dedans...

Bref je n'en dis pas plus et vous laisse lire ! Bonne lecture ^^

Une voix au timbre rauque se fit entendre derrière la jeune fille.
_ Il faut qu'on parle.
Rachel se raidit, tandis que tous les yeux se tournaient vers James Porter.
_ Tiens, tu te rappelle de mon existence ?, dit Rachel, sarcastique.
_ Arrête tout de suite de te foutre de ma gueule Davis, toi et moi savons très bien que c'est toi qui m'évites, répondit James sèchement. Et il faut qu'on parle, insista-t-il.
Rachel croisa les bras avec arrogance.
_ Et de quoi veut tu tant me parler, Porter ?, demanda-t-elle avec insolence.
James parût abasourdi l'espace d'une seconde mais il se ressaisit rapidement sous les yeux des Gryffondors qui les observaient.
_ Je viens de te dire d'arrêter de te foutre de ma gueule !, dit-il en martelant son poing sur la table des rouges et or.
Rachel sursauta lorsque le poing de James s'abattit avec violence juste devant elle. Elle comprit qu'elle l'avait vraiment mis en colère cette fois. Mais elle n'était pas du genre à se laisser impressionnée.
_ Très bien !, hurla-t-elle avec hargne en se retournant pour lui faire face. Vas-y ! Dit moi ce que tu as à me dire !
_ Pas ici, reprit le jeune homme plus calmement.
_ Et pourquoi, pas ici ?, reprit la jeune femme à présent déchainée.
James la regarda comme si elle était singulièrement stupide.
« Bien sur elle le fait exprès, parfait, si elle veux jouer à ça, je vais jouer ».
_ OK.
Il ponctua sa (courte) déclaration en prenant place à coté d'elle sur le banc et reprit :
_ J'ai entendu dire que tu remplaçais une poursuiveur de l'équipe de Quidditch, commença-t-il, glacial.
Rachel était surprise, elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui parle de Quidditch. Elle en oublia presque d'être désagréable. Autour d'elle, tout le monde fronçait les sourcils, cherchant vainement à comprendre ce que cachait ce dialogue.
_ Et alors ?
_ Rachel, jusqu'à aujourd'hui j'ai toujours pensé que tu étais une fille très intelligente, voir brillante mais là, je dois avouer que je te trouve carrément stupide.
_ C'est bon Porter, tu m'as déjà fait maintes fois comprendre ce que tu pensais de mon intellect, si c'est pour me sortir ce genre de remarques tu peux dégager tout de suite, répliqua Rachel, vexée.
_ Met ta fierté de coté deux secondes s'il-te-plaît et pour une fois, pense aux conséquences de tes actes, tu crois que ta présence dans l'équipe ne sera pas remarquée !?, cracha James.
_ Non mais de quoi je me mêle Porter ? Il s'agit là de mes actes ! Les miens ! Et je ne reste pas dans l'équipe indéfiniment, je ne joue même pas le match Gryffondor/Serpentard !, s'époumona Rachel.
_ Parfait !, vociféra James qui paraissait néanmoins soulagé.
_ Le Quidditch ne te manque peut être pas à toi, mais ce n'est pas mon cas !, reprit Rachel avec fureur. Tout le monde ne s'accommode pas aussi bien aux contraintes que toi !
_ Parce que tu crois que ça ne manque pas aussi ?! Non mais là, c'est Sainte Mangouste qui se fout de la charité !, aboya James.
_ Et puis merde ! Tu es qui pour moi pour te permettre de me juger comme ça à longueur de journée ? Tu n'es ni mon père, ni mon frère, et encore moins mon ami ! Tu veux que je te dise ? Tu n'es même pas mon ennemi ! Tu n'es rien !
James avait blêmi. Rachel rangeait ses affaires, agitée, alors que tout le monde la regardait avec des yeux ronds : personne ici ne l'avait jamais vu dans une telle colère. Il régnait à la table des Gryffondors un silence pesant. Rachel releva la tête et tout le monde se remit soudain à manger précipitamment, la jeune fille eût un reniflement dédaigneux et dit à la cantonade :
_ Je vais me coucher, je n'ai pas faim.
Elle joignit le geste à la parole et disparu silencieusement. À table, James ne bougeait toujours pas, inquiet, son grand père agita sa main devant ses yeux, jusqu'à ce que son petit-fils consente enfin à ciller.
_ Dis moi Porter, qu'est-ce que tu ressens pour notre chère Rachel ?, demanda Remus, observateur.
James leva vers lui un regard las puis posa sa tête sur la table, comme s'il s'apprêtait à y dormir. Il soupira et baragouinât :
_ Elle me rend dingue.
Remus eût un sourire compatissant.
_ Je vois ce que tu veux dire, murmura James en observant Lily à la dérobée.

oOo

_ Rachel ! Rachel !
À travers le dédale de couloirs qu'était Poudlard, James Potter tentait tant bien que mal de se frayer un chemin parmi la foule. Jusqu'à ce qu'il arrive enfin au niveau de la jeune fille qui l'attendait, ses manuels à la main et à coté de Lily.
_ Enfin je te trouve !, s'exclama le jeune homme.
_ J'étais à la bibliothèque avec Lily, s'excusa Rachel, qu'est-ce qu'il y a ?
James fit un grand sourire à Lily qui leva les yeux aux ciel et reprit.
_ Juste te rappeler qu'on a entraînement ce soir.
_ C'est tout ?, demanda Lily d'un air suffisant. Tu as couru dans tout le château pour lui demander ça ?
Rachel adressa un regard réprobateur à l'encontre de Lily qui eût le bon goût de rougir.
_ Euh... non. En fait, je vais à l'infirmerie, prendre des nouvelles d'Abigail et je viens proposer à Rachel de se joindre à moi, expliqua James, mal à l'aise.
_ Je viens, confirma Rachel. Lil' tu peux emmener mes manuels au dortoir s'il-te-plaît ?
Lily soupira.
_ OK, grogna-t-elle.
Rachel et James poussèrent la porte de l'infirmerie quelques minutes plus tard. Abigail était la seule élève résidente à l'infirmerie ce jour là. C'était une fille de taille moyenne avec de long cheveux brun et des yeux en amande. Lorsqu'elle vit son capitaine son visage se pourfendit d'un grand sourire.
_ James !
_ Salut ma belle, comment tu vas ?
_ Oh ça va, souffla la jeune fille, mais Pomfresh me tape sur le système.
Rachel eut un sourire compatissant.
_ James m'a dit qu'il avait trouvé quelqu'un pour me remplacer lors des entraînements, dit Abigail à Rachel, c'est toi ?
_ Oui.
Abigail fronça les sourcils.
_ Tu ne vas pas me voler ma place hein ?
Rachel éclata de rire.
_ Surement pas, c'est pas du tout mon style ! James me tuerais.
Étrangement, le lendemain de sa dispute avec le jeune homme tout le monde regardait la jeune fille avec un regard où se mêlait crainte et admiration. Rachel faisait tout pour ignorer ces réactions et à son grand soulagement, ses amis avaient pris exemple sur son comportement et tachaient de faire comme si ce jour n'avait jamais existé.
_ James ?, releva Abigail, interloquée.
_ Ouai, Porter.
_ Pas moi, précisa James à la malade. Je t'expliquerais. Désolé de te demander ça Abby, fit James, mais je dois savoir, est-ce que Jack est venu s'excuser ?
_ Oui, le soir même, souffla Abigail. On a beaucoup discuté.
James hocha la tête.
_ Et... côté cœur, est-ce que... est-ce que … ça va ?, hésita James.
Abigail parût soudain immensément triste.
_ Ça ira, fit la jeune fille.
_ Tu t'en sortira, confirma Rachel. On finit tous par s'en sortir.
La sonnerie retentit.
_ Humpf, bon on va te laisser, dit James, faut qu'on aille s'entraîner, l'équipe passe te voir demain matin. Prend soi de toi.
Alors qu'ils se dirigaient vers les vestiaires, James dit abruptement à Rachel :
_ Tu sais Rachel, tout le monde ne se remet pas toujours de ses peines de cœur.
Rachel parût surprise.
_ Tu parle de toi avec Lily ?, demanda-t-elle.
_ Non. Je parle de toi, finit il par dire au bout d'un moment.
_ De moi ?, s'exclama la jeune sorcière.
_ Oui, (Rachel ouvrit la bouche pour protester mais il la coupa d'un geste impérieux de la main) mais je ne t'en dirais pas plus.
_ Pourquoi ?, bouda la jeune fille.
_ Parce que c'est pas à moi de te le dire, murmura James. Soit juste plus compatissante avec les autres.
Rachel soupira.
_ Tu parles de Porter c'est ça ?
James haussa un sourcil significatif.
_ Écoute, poursuivit Rachel, avec James ça a toujours été compliqué...
_ Tu l'aimes ?, coupa James avec empressement.
Rachel parut troublée.
_ Je n'aime personne.
_ C'est impossible ça, sauf si tu es un mangemort. Répond Rachel, je te promet de n'en parler à personne. Même pas à Sirius !
_ Je ne sais pas... , commença Rachel, hésitante. Le plus souvent il m'énerve, il me met face à des réalités que je ne veux pas voir et je le hais pour ça... Sans compter que j'ai toujours l'impression qu'il se moque de moi.
_ Hum, quoi qu'il en soit, il ne te laisse jamais indifférente, conclut James.
_ C'est ça, répondit Rachel, confuse.
_ Et Sirius ?, renchérit James.
_ Quoi Sirius ?
_ Il te plaît ?, fit James avec un sourire railleur.
Rachel rougit.
_ Allons nous entraîner, esquiva-t-elle.
Dans l'ensemble, l'entraînement se déroula plutôt bien. Tout le monde fut stupéfait des performances de Rachel et l'accueillit à bras ouverts bien qu'elle ne fasse pas vraiment partie de l'équipe. Au départ, les réflexes de la jeune fille étaient quelque peu émoussés, après tout, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas voler, ensuite il lui fallut s'adapter à ce nouveau trio de poursuiveurs, qui jouait différemment de celle avec laquelle elle jouait d'habitude, l'absence de James comme coéquipier la pénalisant plus qu'elle ne l'aurait cru. Mais une fois que tout cela fut mis en place, l'entraînement devint vraiment intéressant malgré le froid de novembre qui leur gelait les mains, qui restaient d'ailleurs crispées sur les manches des balais.
Rachel remarqua que James avait un talent hors norme pour voler, il se déplaçait dans les airs avec vitesse et aisance, talent dont avait hérité son petit fils. Penser à Albus fit de la peine à Rachel, le jeune homme lui manquait beaucoup ainsi que sa meilleure amie et son frère. Rachel aurait échangé tous les balais du monde pour pouvoir étreindre ne serait-ce qu'une seconde ceux qu'elle désignait comme étant sa famille.
En sortant de l'entraînement, sous un vent violent, Rachel nota l'attitude de Jack, en effet, depuis l'incident avec Abigail, le jeune homme paraissait constamment perdu dans ses pensées. Il était d'ailleurs très souvent seul. Rachel éprouva de la peine pour le garçon et se dit qu'elle mettrait tous ses moyens en œuvre pour l'aider. Elle était encore dans ses pensées et se dirigeait vers le château quand une voix l'interpela.
_ Rachel !
La jeune fille eût la surprise de voir James Porter sortir des gradins et se précipiter vers elle, elle ne put retenir un soupir.
« Est-ce qu'il avait assisté à l'entraînement ?! »
_ Quoi ?
_ Je suis venu m'excuser. Et te parler.
Rachel n'avait pas du tout envie de parler, surtout avec James, elle était fatiguée, crasseuse et affamée.
_ Encore ?, ne put s'empêcher de s'exclamer la jeune femme.
James eût un sourire contrit.
_ Tu me pardonne ?
« Décidément ça devient une habitude », songea Rachel.
_ Ouai. Qu'est-ce que tu me veux ?
_ Je n'ai rien trouvé dans le bureau de Dumbledore.
Rachel soupira.
_ Quand tu dis rien c'est...?, commença-t-elle avec espoir.
_Rien.
_ Mais qu'est-ce qu'on va faire ?, murmura Rachel, angoissée. On ne va tout de même pas rester indéfiniment ici !
Elle leva un regard plein de détresse vers le jeune homme qui ne résista pas à l'envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter. Rachel ne put s'empêcher de penser que James sentait bon le savon et la menthe.
_ Je veux revoir ma famille, souffla Rachel contre le torse – musclé – de James.
De son coté, les sens de James étaient en effervescence, il sentit sa peau s'embraser et dut lutter pour ne pas resserrer davantage son étreinte.
_ Moi aussi, assura James, je t'ai promit que je te ramènerais chez nous et je le ferais, je pense que ça nous prendra plus de temps que ce qu'on avait prévu. Avec un peu de chance, on nous cherche aussi dans le futur.
_ Tu crois ?, demanda Rachel, amère.
_ Oh oui, je mettrais ma main à couper que ton frère remue tout le château et même le ministère s'il le faut pour te retrouver.
Rachel hocha la tête en silence, rassurée. Puis, elle sembla remarquer que James Potter (alias Porter) était en train de la rassurer, pire même, qu'il lui faisait un câlin et qu'elle se laissait faire, contrairement à la promesse qu'elle s'était faîte quelques années plus tôt. Elle se retira de l'étreinte brusquement.
_ Tu as d'autres idées pour retrouver le livre ?, reprit-t-elle avec une voix forte.
Si James fut surpris de changement de ton et d'attitude de Rachel, il n'en montra rien.
_ Quelques unes. Mais ne t'en préoccupe pas, je m'en charge, en attendant, essaye de te montrer discrète. Si tu t'en sens capable, railla-t-il.
Rachel lui adressa un regard noir.
_ À la prochaine James, dit elle avant de repartir vers le château en silence.
Rachel était troublée. Elle ne savait pas ce qu'elle ressentait. C'était la faute de Cornedrue tout ça, il l'avait interrogée sur ses sentiments et elle se rendit compte que depuis des années elle était incapable de définir la relation qu'elle entretenait avec James. Ce brouillard mental la déstabilisait. Comment réagir face à nos propres sentiments lorsque nous sommes incapables de les définir ? Et Sirius... Ah ! Sirius... C'était pareil, Rachel appréciait énormément le jeune homme, séducteur, drôle et d'une carrure athlétique il avait tout pour plaire. La relation conflictuelle qui l'opposait à sa famille et son goût pour la rébellion parachevait le tableau. Sans compter qu'il était d'une indéfectible loyauté. Il était vrai qu'il était le maraudeur avec qui elle s'entendait le mieux, quant à dire qu'il lui plaisait... Il n'y avait qu'un pas, comme on dit.
Finalement, Rachel décida que les histoires de sentiments c'étaient bien trop compliqué et qu'elle aurait tout le temps de penser à tout ça un autre jour. « C'est vrai ? Pourquoi se prendre la tête quand un million de farces vous tendent les bras ? », songea la jeune femme. « Ou bien quand on peut se mêler de la vie amoureuse des autres ? À propos, pourquoi est ce que la vie amoureuse des autres paraît elle toujours si intéressante ? Pas étonnant que ce soit une source intarissable de ragots en tout genre... »

oOo

Jack Spencer faisait les cents pas devant la lourde porte de bois de l'infirmerie. Il hésitait à aller voir Abigail. Est il considéré comme normal pour un coéquipier de rendre visite à sa camarade si tard le soir ou bien cela était il suspect ? Il avait très envie de voir Abigail. Mais est-ce qu'Abigail voudrait bien le voir encore une fois ? Et si elle le mettais à la porte ? Si elle ne voulait plus jamais le voir ? Bien sûr il s'était déjà excusé et elle ne l'avait pas repoussé cette fois là, mais, sais-t-on jamais ? Après tout, il avait laissé un cognard s'en prendre à la jeune femme alors que son rôle était de les détourner. Jack avait mal fait son travail. Malgré tout la jeune fille avait assuré qu'elle le pardonnait et qu'elle comprenait son geste. Elle était tellement indulgente !
Mais Jack ne pouvait se permettre de lui faire une déclaration d'amour, pas alors que cet abruti de Fenwick lui avait laissé le cœur en miette il y avait de cela quelques jours. De toute évidence, Abigail était encore amoureuse de ce crétin. Fenwick... Jack détestait le jeune homme, il avait un air pédant et méprisant. Il foulait le sol comme si Poudlard était à lui, et foi de Gryffondor, Jack lui ferait volontiers ravaler sa fierté avec un coup de batte bien placé s'il en avait eu l'occasion. Pour tout ce qu'il avait fait à Abigail. Parce qu'on ne fait pas de mal à Abigail, une fille si douce, si gentille et qui arrive encore à s'émerveiller des petits plaisirs de la vie malgré les temps de guerre.
Jack voulait tant parler avec la jeune fille... Mais non. Pas ce soir, inutile si elle pensait encore à cet enfoiré de Fenwick, lorsque Jack parlerait à nouveau avec la jeune fille ce serait seulement entre deux et non pas avec l'ombre de ce crâneur planant au milieu de la conversation.
Un poids sur l'estomac, Jack repartit vers son dortoir, ses pensées résolument tournées sur l'infirmerie et sa résidente.
Le lendemain matin, Rachel arriva dans la Grande Salle, l'esprit lourd de ses cauchemars, Lily et Dorcas à ses cotés. Elle vit que Jack s'était isolé pour manger et se dit que c'était le moment idéal pour aller parler au jeune homme. Elle prit congé auprès des filles et s'installa pile en face de lui. Elle commença à se servir de saucisses fumantes quand Jack sembla enfin remarquer la jeune fille.
_ Euh... Davis ? Qu'est-ce que tu fous ici ?
Rachel releva la tête lentement.
_ Je prend mon petit déjeuner, répondit elle avec un sourire espiègle.
Jack fronça les sourcils, haussa les épaules puis reprit son observation de son bol de corn flakes.
_ Tu penses à elle pas vrai ?, finit par dire Rachel au bout d'un moment.
Jack sursauta si violemment qu'il renversa la moitié de ses céréales, indifférent au lait qui se répandait sur la table, il demanda :
_ Qui ça ?
Rachel leva les yeux au ciel.
_ Comme si tu ne voyais pas... Abigail bien sur.
_ Peut être que je pense à elle, répondit Jack méchamment, qu'est-ce que ça peut te faire ?
_ Oh tout doux !, dit Rachel en levant les mains. Je veux juste t'aider moi.
Jack eut une moue désintéressée.
_ Et pourquoi tu m'aiderais ?
Ah, très bonne question, c'est vrai ça ? Pourquoi Rachel l'aiderait ?
Rachel fronça les sourcils et expliqua prudemment :
_ J'aurais aimé qu'on m'aide aussi.
Jack s'apprêtait à répliquer mais la jeune fille le coupa :
_ Mais assez parler de moi. Qu'est-ce que tu ressens pour Abigail ?
_ Je croyais que ça se voyais, dit Jack, sarcastique.
_ Ce que tu peux être désagréable...
Jack ne répondit pas.
_ Donc, tu l'aimes, reprit Rachel.
_ Ouai. Et après ?
_ Je ne sais pas moi... Dis le lui.
_ Elle aime encore Fenwick.
_ Et elle continuera de l'aimer encore un moment si personne n'est là pour la faire changer d'avis.
Jack fronça les sourcils.
_ Et si tu ne te dépêche pas de la faire changer d'avis il se pourrait que quelqu'un d'autre finisse par le faire à ta place, dit Rachel en enfournant une saucisse dans sa bouche.
_ NON !, s'exclama Jack en se levant brusquement de son banc s'attirant ainsi des regards étonnés.
Rachel n'avait pas bougé d'un cil et n'avait pas non plus semblé surprise du changement soudain d'attitude du jeune homme.
_ Et bah alors ? Qu'est-ce que tu attend ?, le railla la jeune fille.
Jack sortit en trombe de la Grande Salle sous l'œil intrigué des autres élèves. Rachel eut un sourire en coin, heureuse de sa bonne action de la journée.
_ Hey Rachel !, interpela Sirius à l'autre bout de la table, Qu'est ce que tu as fait à ce pauvre Spencer ?!
_ Jack ? Oh, disons que … Je l'ai motivé, répondit Rachel avec un sourire goguenard.

oOo

La fin du mois de Novembre arriva, et avec elle, la sortie à Pré-Au-Lard tant attendue. La sortie avait lieu le samedi, jour où Abigail sortait de l'infirmerie. Ce matin là, les maraudeurs firent irruption dans la Grande Salle, avec une démarche de conquérants et le sourire aux lèvres et s'assirent, comme à leur nouvelle habitude à coté de Rachel (qui avait obtenue l'autorisation express de la part de Dumbledore la veille à aller se joindre au célèbre village sorcier).
Cette dernière eut un immense sourire en voyant ses amis arriver vers elle, alors que Lily, qui était à coté d'elle se renfrogna.
_ Alors, prêtes les filles ?, demanda James.
Le jeune homme arborait de grands cernes sous les yeux, ainsi que Sirius et Peter.
_ Oui, et vous ? Vous avez l'air exténués... Vous avez fait la fête cette nuit ou quoi ?, demanda Rachel.
_ Presque, répondit Sirius avec un sourire énigmatique.
Rachel sembla se rendre compte de quelque chose.
_ Tiens, c'est bizarre, Remus n'est pas avec vous ?
Les garçons se raidirent instantanément.
_ Il est parti voir sa tante, elle est gravement malade, dit James avec un sourire crispé.
Lily plissa les yeux en entendant ça mais ne fit aucune remarque, en revanche, Rachel ne fit pas attention au changement d'attitude des garçons et répondit simplement :
_ Oh, dommage.
Les maraudeurs eurent un sourire contrit.
_ On s'amusera quand même !, positiva Sirius.
Rachel retrouva le sourire. Celui-ci s'élargit davantage lorsqu'elle vit Abigail entrer dans la Grande Salle au bras de Jack. Voyant l'étrange rictus qu'arborait la sorcière, ses amis se retournèrent et virent Abigail, ils se précipitèrent vers elle afin de manifester leur joie auprès de la jeune fille. À la table des Serdaigles, Benjy Fenwick semblait sur le point de commettre un meurtre.
_ Dis moi Rachel... commença Lily qui n'avait pas bougé de sa place, as tu un quelconque rapport entre le rapprochement de Jack et Abigail ?
Rachel eût un sourire ironique.
_ Peut être...
_ Humpf... je vois, fit Lily. Mais depuis quand joue-tu les entremetteuses ?
Rachel réfléchit.
_ Depuis que j'ai vu James te faire un million d'avance et se faire recaler à chaque fois, avoua la jeune femme.
Lily ouvrit des yeux ronds d'horreur.
_ Ah non hein ! Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !, s'exclama Lily.
Rachel n'eut pas le temps de s'interroger davantage sur ce « toi aussi » très intriguant, puisqu'au même moment James revint vers elles tout sourire. Il sembla remarquer que quelque chose n'allait pas lorsqu'il vit Lily pâlir en le voyant approcher.
_ Bah qu'est ce qui se passe ici ? On dirait qu'Evans vient de voir un épouvantard.
Lily rougit furieusement alors que Rachel explosait de rire.
_ James, qu'as tu encore fait à cette pauvre Evans ?, demanda Sirius, qui venait d'arriver les mains dans les poches.
Cette fois Rachel se mit carrément à pleurer de rire alors que Lily lui adressait un regard noir.
_ Mais rien Patmol je te jure !
Lily rassembla ses affaires et dit à Rachel d'un ton sévère :
_ Pas un mot à cette bande de guignols, compris Rachel ?
Les maraudeurs parurent outrés du terme guignols, hormis James, trop heureux que la jeune fille ait remarqué sa présence pour s'offusquer d'un tel mot.
_ Foi de Gryffondor !, parvint à dire Rachel entre deux éclats de rire.
Quelques minutes plus tard, les Maraudeurs accompagnés de Rachel se rendirent à Pré-Au-lard, emmitouflés dans leur cape. Les élèves étaient pliés en deux pour affronter le vent glacé. Plus d'une fois, Rachel se demanda s'ils n'auraient pas dû rester au chaud dans leur salle commune.
_ On commence par quoi ?, demanda James à la cantonade.
_ Zonko !, fit Peter.
_ Oh non, je voudrais acheter du chocolat à Remus, dit Rachel.
_ On à qu'à se séparer, proposa Sirius.
_ OK, confirma James. Sirius et Rachel vont à Honeydukes pendant que Peter et moi allons à Zonko, on se retrouve aux trois balais, disons dans... une demi-heure ?
_ Ça marche, dit Sirius.
La boutique étaient bondés d'élèves de Poudlard et une odeur de caramel chaud planait dans l'air, Sirius et Rachel se faufilèrent jusqu'aux étagères qui croulaient sous les friandises diverses et variées. Il y avait des centaines de chocolats différents disposées en rangées bien nettes. Rachel prit une tablette aux noisettes et se dirigea vers le grand tonneau qui regorgeaient de Fizwizbiz, les sorbets qui permettent de s'élever au-dessus du sol. Sirius tendit la main devant Rachel et en prit deux. Elle eut un air intrigué.
_ Je meurs de faim, expliqua-t-il.
Ils payèrent leurs achats et sortirent dans les rues du village quasi-désertes. Après la chaleur d'Honeydukes, le froid les tétanisa. Sirius tendit un sorbet qu'il venait d'acheter à Rachel.
_ Il y a un vent glacial dehors et toi ce que tu achète c'est un sorbet ?, railla la jeune fille.
Sirius tira la langue de façon très puérile à Rachel.
_ Je peux aussi te le reprendre, dit il en tendant son bras.
_ Oh non !, s'écria Rachel, engloutissant le sorbet en un temps record.
Sirius rit en voyant le visage de la jeune fille plein de sucre.
_ Qu'est-ce qu'il y a ?
_ Ne bouge pas.
Elle s'exécuta et il tendit la main pour essuyer avec son pouce le sucre qui maculait les lèvres pleines de la jeune fille, avant de porter son doigt à sa propre bouche, comme si de rien n'était. Rachel était figée, le cœur battant.
_ Euh, ça va ?
Rachel hocha lentement la tête et sortit de sa léthargie. « Alors c'est ça quand un garçon nous plaît ?! »
_ On rejoins les autres aux Trois Balais ?, proposa la jeune fille avec un grand sourire.
Sirius accepta de bon cœur et ils rejoignirent le bar, main dans la main et riant.
James et Peter étaient déjà là, une bouteille de Bièraubeurre devant eux.
_ Va t'assoir, dit Sirius à Rachel. Je nous ramène à boire.
Rachel rejoins James et Peter en souriant.
_ Vous êtes déjà là ?, s'étonna Rachel.
_ Zonko était condamné avec des planches, bouda Peter.
_ Pas étonnant avec les temps qui courent, ajouta James d'un air sinistre.
Rachel eût un sourire compatissant.
_ Honeydukes était ouvert ?, demanda Peter.
_ Oui, répondit Sirius qui venait d'arriver, on a même manger des Fizwizbiz.
_ Avec le temps qui fait !, s'écria James.
_ Rachel a beaucoup aimé, renchérit Sirius tandis que la jeune fille s'étouffait avec sa Bièraubeurre.
Rachel déglutit bruyamment et lança un regard noir à Sirius qui pouffa de rire.
_ Ah oui ?, demanda James.
_ Et oui, confirma Sirius.
_ Sirius, le rappela à l'ordre Rachel, un mot de plus et je te tue.
Sirius rit.
_ Je suis une tombe.
James explosa de rire, de la Bièraubeurre dégoulinant de ses narines.
_ Bizarre...
Ils continuèrent tous de taquiner Rachel puis sortirent du bar pour commencer à rentrer au château. Ils avaient à peine fait trois mètres dehors que de nombreux « pop ! » sonores retentirent, laissant apparaître de grandes silhouettes encagoulées. Rachel se dit que pour une fois, elle aurait vraiment dû rester au chaud dans sa salle commune lorsqu'elle entendit un passant s'écrier :
_ Les mangemorts !
Puis, ce fût la panique.
End Notes:

Alors ? Je tiens tout particulièrement à avoir vos avis sur ce chapitre qui me tient particulièrement à coeur, ça fait un moment que je n'ai pas eu de reviews et ça me chagrine un peu...

Bref c'est pas en larmoyant que je vais avoir vos avis donc :D grand sourire ^^

Sinon, cela fait un petit moment que je bêta corrige une fic sur ce site, qui n'a rien à voir avec celle que jécris mais que je trouve très sympa, il s'agit d'Angoissant mystère par Swanely ^^ allez lire !

Chapitre 9 La tempête : les mangemorts à Pré-au-Lard by Melody
Ils avaient à peine fait trois mètres dehors que de nombreux « pop ! » sonores retentirent, laissant apparaître de grandes silhouettes encagoulées. Rachel se dit que pour une fois, elle aurait vraiment dû rester au chaud dans sa salle commune lorsqu'elle entendit un passant s'écrier :

_ Les mangemorts !

Puis, ce fût la panique.

Réagissant plus vite que tous le monde, James entraîna ses amis derrière un tas de poubelles métalliques. Un désordre total régnait dans les rues de Pré-Au-Lard, les passants couraient et criaient, tentant d'échapper au chaos qui régnait. Très vite, un incendie se déclencha du coté de Zonko, et des rires sinistres s'approchaient de plus en plus rapidement du coin où Sirius, James et Rachel étaient cachés.

Rachel regarda Sirius (à sa gauche) et James (à sa droite) et un frisson de terreur la parcourut : jamais les deux garçons n'avaient semblé si sérieux. Derrière elle, Peter tremblait littéralement de peur. Soudain, un groupe de quatre filles, probablement des troisièmes années déboulèrent dans l'allée principale, riant aux éclats : de toute évidence, elles n'avaient pas encore remarquées l'atmosphère qui habitait le village.

_ Elles vont se faire tuer !, souffla Rachel, horrifiée.

En effet, deux mangemorts venaient d'arriver en face des jeunes filles. Elles lâchèrent leur bouteilles dans un bel ensemble en réalisant à qui elles avaient à faire.

_ Tiens tiens tiens, susurra l'un d'eux d'un ton répugnant. Quelle jolie distraction avons nous là ?

Son ami éclat d'un rire gras et répugnant. Rachel eût un haut-le-cœur lorsqu'elle vit les deux sorciers pointer leurs baguettes sur les jeunes filles, tétanisées par la peur. N'y tenant plus, elle se précipita devant les jeunes filles au moment même où les sorciers crièrent :

_ Endoloris !

Rachel parât le sortilège impardonnable d'un bouclier informulé étonnamment puissant et lança avec mépris aux agresseurs :

_ Quel courage ! Des sorciers accomplis contre des écolières ! C'est tout ce que valent les hommes de Voldemort ?

Le sorcier qui avait parlé tout à l'heure eut un rire cynique.

_ Gryffondor, je présume ? Sache, petite pute, que nous, nous nous contre foutons d'être loyal ou non.

Rachel pinça les lèvres. Elle était partagée entre la peur et la colère, heureusement, l'adrénaline lui permettait pour l'instant de rester concentrée sur sa colère.

_ Qui es tu ?, demanda l'autre mangemort d'une voix traînante.

Comment répondre à cette question sans qu'ils ne découvrent la réalité ?! Rachel leur envoya un maléfice et le duel commença. Très vite, elle fut en difficulté : elle se battait contre des sorciers beaucoup plus expérimentés qu'elle, ils étaient deux alors qu'elle était seule. C'est à ce moment que Sirius et James se joignirent à elle. D'abord surpris, les mangemorts finirent tout de même par reprendre le combat avec acharnement. Si James, Sirius et Rachel se contentaient de lancer de simples maléfices, les hommes encagoulés, eux, ne leur envoyait que des sortilèges impardonnables ce qui excitait la colère de Rachel. La jeune fille se battait avec une rage incroyable et se révélait être très douée. Et voyant l'obstination qu'avaient les maraudeurs à la protéger, elle devint très vite la cible privilégiée des mangemorts. À ses cotés, James et Sirius avaient le visage fermé par la concentration.

oOo

James Porter s'adossa contre le mur de la ruelle dans laquelle il se trouvait. Il haletait et se tenait fermement l'épaule gauche, tentant d'endiguer le flot de sang qui s'échappait de sa blessure. Quelques minutes plus tôt, un sixième année de serpentard avait profité du fait que James se battait en duel avec un mangemort pour lui lancer ce sort, et James avait transplaner en urgence dans cette ruelle. Il bénit sa chance de lui avoir permit de recevoir des cours l'an dernier et d'avoir obtenu son permis avec succès. James songea que si son petit frère ne portait pas le nom de l'enfoiré qui lui avait jeté ce sort et si son père ne tenait pas Severus Rogue en aussi haute estime il se serait fait un plaisir de balancer les pires maléfices à la face de ce serpentard de malheur.

James soigna sa blessure tant bien que mal, puis il quitta la ruelle dans laquelle il s'était réfugié. Il fallait à tout prix qu'il retrouve Rachel, si les mangemorts apprenaient d'où ils venaient il ne donnait pas cher de leur peau. James priait pour que les cris qu'il entendait au loin ne soient pas ceux de la jeune fille...

Il tomba nez à nez avec Lily au moment où il sortait de la ruelle, celle ci était essoufflée et complètement paniquée.

_ Tu es seule ?, lui demanda d'une voix bourrue James.

Lily hocha la tête frénétiquement pour dire oui.

_ Tu as encore ta baguette ?, ajouta-t-il précipitamment.

Elle la brandit fièrement sous son nez.

James fit un signe de tête.

_ Les professeurs sont en route pour Pré-au-Lard, l'informa la jeune fille.

_ J'ai bien peur qu'ils n'arrivent trop tard, murmura James d'un ton quasiment inaudible sous les cris qui ravageaient le village. Est-ce que tu sais où est Rachel, interrogea-t-il plus fort.

_ Elle doit être avec les maraudeurs, balbutia Lily. Sûrement du coté de Zonko ou bien les Trois Balais.

_ Zonko est en flammes, dit James sous le regard apeuré de Lily. Allons voir aux Trois Balais.

oOo

Rachel, Sirius et James venaient enfin de stupéfixer les deux mangemorts contre qui ils se battaient, Rachel avec une lèvre éclatée et une entaille au poignet, Sirius était encore en pleine force et James avait l'arcade sourcilière qui saignait abondamment.

_ Où est Peter ?, demanda Rachel d'un ton agressif.

La jeune fille était d'humeur exécrable et ça se sentait.

_ Parti avertir les profs, répondit Sirius alors qu'il s'emparait des baguettes des mangemorts à terre.

_ Et les gens qui étaient dans le pub ?

_ Tous partis. Ils ont transplanés, les lâches dit James d'un ton amer.

Les quatre jeune filles étaient toujours derrière eux et tremblaient comme des feuilles. Rachel se retourna vers elles.

_ Vous n'avez rien appris en cours de Défense Contre les Forces du mal !, leur aboya-t-elle alors. Êtes vous donc incapables de lancer un expelliarmus ?

Les jeunes écolières semblaient se ratatiner de plus en plus sur elle même à chaque nouveau reproche de Rachel.

_ Rachel, coupa Sirius, espérant calmer la jeune femme énervée.

Rachel l'ignora et continua sa litanie.

_ Il va falloir traverser le village pour rentrer au château et il grouille de mangemorts, alors vous avez intérêt à vous ressaisir !

_ Rachel, tenta d'apaiser James, trouvant la situation critique.

Les troisièmes années semblaient de plus en plus apeurées.

_ Alors maintenant vous allez me faire le plaisir de sortir vos baguettes et de balancer à la tronche de ces salauds tous les maléfices qui vous viennent en tête ! Je n'ai pas dut tout l'intention de mourir à votre place !, cria la jeune femme.

_ Rachel !

Rachel se tut enfin en reconnaissant la voix qui l'avait interpellé ainsi. Elle se retourna et vit James et Lily venir vers eux. Cornedrue poussa un soupir de soulagement non feint en voyant Lily.

_ Laisse les tranquille, dit James Sirius à l'intention de Rachel.

_ Non mais de quoi je me mêle ?, rétorqua Rachel, déchaînée.

_ Va falloir vous calmer les enfants, murmura Sirius. Leurs renforts arrivent.

Rachel et James se retournèrent et virent en effet pas moins de sept mangemorts se diriger vers eux, baguette à la main.

_ Battez vous, dit Lily d'une voix douce aux jeunes filles attroupées derrière les sixièmes années et James. N'ayez pas peur.

Les jeunes filles hochèrent la tête d'un air déterminé et brandirent leur baguettes.

Le seul qui ne portait pas de cagoule se révéla être une femme. Elle avait des paupières lourdes et une masse épaisse de boucles brunes sous un visage aux traits durs. Elle eut un rire faux et creux en voyant Sirius.

_ Hahahaha ! Sirius Black ! Mon cher cousin !

_ Bella, répondit Sirius d'un ton glacial.

_ Tu as alors choisit ce camp de traître ?!, cracha-t-elle, acerbe. Pas étonnant que ma chère tante soit si enragée dès que quelqu'un à le malheur de prononcer ton nom.

Sirius répondit en lui envoyant un maléfice cuisant qu'elle parât aisément. Le visage de Bellatrix perdit toute trace du moindre sourire ironique.

_ Tu vas me le payer morveux, siffla-t-elle une lueur démente dans le regard.

_ J'ai hâte, répondit Sirius d'un ton insolent.

Le duel reprit de plus belle. Tout le monde combattait même si James S. et Sirius passaient plus de temps à protéger Rachel qu'à se protéger eux-mêmes. Bellatrix sembla s'en rendre compte puisqu'elle dit à Sirius avec un regard mauvais :

_ Regarde ce que je vais faire à ta copine, Sirius. SECTUSEMPRA !

Reconnaissant le sort qu'il l'avait frôlé plus tôt par ce foutu Rogue, James S. se jeta sur Rachel, recevant de plein fouet le sort à sa place avant de s'écrouler sur le sol glacial une tache de sang s'élargissant sur sa poitrine.

_ JAMES !, hurla Rachel, désespérément impuissante.

Bellatrix parut hébété par ce retournement de situation mais dut décider que finalement ce n'était pas si grave puisqu'elle haussa les épaules d'un air indifférent et recommença à s'en prendre à son cousin avec acharnement. Rachel tomba à genoux sur le sol dur et froid et commença à lancer tous les sorts de guérison qu'elle connaissait sur James qui se vidait lentement de son sang en émettant des gargouillements répugnants. Il se mit finalement à cracher du sang sous le regard paniqué de Rachel. Les gestes de la jeune femme étaient hésitant et fébriles, elle tremblait de toutes parts, essayant de ranimer le jeune homme. Sans qu'elle s'en rende compte elle se mit à hoqueter puis même à pleurer, implorant au jeune homme de se réveiller pendant que ses amis se battaient avec hargne.

_ James ! James ! Je t'en supplie ! Episkey ! Énervatum ! Réveille toi... JAMES !

Elle se défit finalement de sa cape, frissonnant à peine sous le vent glacial et s'en servit pour enrayer le flot de sang qui s'acharnait s'écouler de la plaie. Cela sembla apaiser James puisqu'il se réveilla. Hélas il se mit à convulser, tandis que Rachel tentait tant bien que mal de maintenir sa cape sur la blessure du jeune homme. À présent, Rachel pleurait à chaudes larmes.

_ James ! Ne me laisse pas, je t'en supplie j'ai besoin de toi ! Ne me laisse pas seule...

Elle sentit une douleur fulgurante dans son dos et s'écroula sur James, inconsciente.

oOo

_ Énervatum !

Rachel ouvrit les yeux brusquement. Elle avait mal partout, tout son corps était ankylosé, sa lèvre et son poignet palpitaient de douleur et ses oreilles bourdonnaient. Elle était allongée sur le sol dur, froid et inconfortable. Elle se releva partiellement mais une main l'empêcha de se relever davantage.

_ Doucement, le choc a été rude. Comment tu vas ?

Rachel reconnut la voix de Sirius.

_ J'ai l'impression des passée sous un camion citerne..., grommela-t-elle.

_ Un quoi ?, s'exclama Sirius.

_ Laisse tomber...

Rachel se passa une main sur le visage comme se réveiller. Elle avisa que ses joues étaient trempées.

_ Qu'est-ce que... J'ai pleuré ?, s'écria-t-elle, incrédule.

Sirius parût mal à l'aise.

_ Qu'est-ce qui... JAMES !, s'exclama-t-elle, se souvenant tout à coup.

Rachel jeta un coup d'œil urgent à Sirius et commença à se relever précipitamment mais Sirius la retint encore.

_ Calme toi Rachel, il est à l'infirmerie. Dumbledore l'a emmené lui-même.

_ Dumbledore... Mais... Qu'est-ce qu'il s'est … Oh !

Rachel fut rattrapée par ses souvenirs.

_ Les mangemorts..., murmura-t-elle.

Sirius acquiesça avec une mine sombre.

_ Oui, ils sont arrivés et ont saccagé Pré-au-Lard, tu étais avec James, Peter et moi. Nous étions cachés derrière des poubelles quand un groupe de troisièmes années à failli se faire attaquer, mais tu es t'es interposée, James et moi t'avons rejoins plus tard pour t'aider pendant que Peter était parti chercher de l'aide. Quelques temps après ça, Porter et Evans nous ont rejoins, jusqu'à ce que Porter se prenne un maléfice à ta place à cause de moi et...

Sirius sembla incapable de poursuivre, la voix serrée.

_ Je suis désolé Rachel, tout ça c'est de ma faute, si Bellatrix ne s'était pas autant acharnée sur moi j'aurais pu mieux te protéger... Je...

Malgré sa position inconfortable, Rachel posa une main consolatrice sur l'épaule de Sirius.

_ C'est pas ta faute, on choisit pas sa famille.

_ Tu comprend pas... Tu sais pas ce que c'est que d'avoir une famille qui te renie entièrement...

_ Je sais très bien ce que c'est.

Sirius fronça les sourcils mais eût l'excellente idée de ne rien ajouter.

_ Pourquoi je me suis évanouie ?, demanda Rachel, désireuse de changer de sujet.

_ Tu t'es pas évanouie, tu as reçu un stupéfix. On commençais vraiment à faiblir de notre coté, on a eut de la chance, Dumbledore est arrivé à ce moment là. Quand les mangemorts l'ont vu, ils ont détallés sans demander leur reste. Tout le monde est retourné au château, la moitié des gens qui étaient à Pré-au-Lard sont à l'infirmerie. Il faut qu'on y aille aussi que tu te fasse examiner.

_ Je suis en pleine forme, grogna Rachel.

_ Oui bien sur, surtout avec ton poignet tordu et ta lèvre éclatée, et puis c'est pas comme si tu venais de recevoir un stupéfix..., dit ironiquement Sirius.

_ Tu t'es regardé deux minutes ?

Sirius fronça les sourcils.

_ Qu'est-ce que j'ai ?

Rachel rit.

_ Tu t'es fait exploser le nez. Tu as du sang séché en dessous.

Sirius palpa son visage pour vérifier les dire de Rachel, il s'avéra qu'elle avait raison.

_ Bon et bien on va aller ensemble à l'infirmerie alors !

Rachel émit un autre grognement. Sirius se releva souplement et tandis sa main à Rachel qui était toujours au sol.

_ Où est ma cape ?, demanda Rachel en réprimant un frisson sous le vent mordant.

Sirius toussota légèrement.

_ Tu t'en est servie pour enrayer l'hémorragie de Porter.

_ Oh.

Pourquoi ne s'en souvenais-t-elle pas ?

_ Et comment vont les autres ?

_ Et bien, Remus et Peter sont en pleine forme, quant à Cornedrue il risque de garder une jolie cicatrice à l'arcade sourcilière.

_ Pour Lily et Dorcas ?

_ Evans n'a aucune blessure mais elle est sous le choc, elle s'inquiète de tout le monde comme d'habitude... pour Meadowes je ne sais pas, je ne l'ai pas encore vu. Pareil pour les autres.

Rachel hocha la tête. Elle tremblait des pieds à la tête.

_ Tu as froid ?

_ Oui.

_ Viens là.

Sirius ouvrit sa cape, invitant Rachel à profiter de sa chaleur, la jeune fille frigorifiée ne se le fit pas dire deux fois et se précipita vers le torse du jeune homme.

_ Bordel t'es gelée en fait ! Vas t'en !

_ Nan. T'es chaud. J'ai froid. Je bouge pas.

Sirius éclata de rire. Et frictionna la jeune femme pour la réchauffer davantage. Ils reprirent leur marche jusqu'au château, avançant péniblement (une cape pour deux c'est pas pratique). Ils finirent par arriver enfin à l'infirmerie, qui était pleine à craquer, Mrs Pomfresh ne savait plus où donner de la tête et papillonnait entre les élèves, soignant les petits bobos. La plupart d'entre eux étaient assis à plusieurs sur les lits de l'infirmerie et seuls trois élèves bénéficiaient d'un lit individuel. Lorsque Rachel et Sirius entrèrent, l'infirmière se précipita vers eux.

_ Qu'est-ce que vous avez ?

_ Rachel a dut se tordre le poignet et s'est faite éclatée la lèvre, on lui a aussi lancé un stupéfix, en ce qui me concerne il paraît que j'ai le nez brisé, diagnostiqua Sirius.

Mrs Pomfresh hocha la tête. Elle lança un sort à Sirius pour guérir son nez et lui ordonna d'aller se laver la figure et de quitter l'infirmerie. Le jeune homme protesta pour attendre Rachel mais l'infirmière refusa, sous prétexte qu'elle devait garder la jeune fille en observation au moins quelques heures, pour vérifier que son poignet se remettrait comme il faut et que le stupéfix qu'elle avait reçu ne lui avait laissé aucune séquelle. Alors qu'elle se faisait soigner, Rachel remarqua que trois lits étaient occupés.

_ Qui sont les élèves sur les lits ? Qu'est-ce qu'ils leur est arrivé ?, demanda-t-elle à l'infirmière, priant pour qu'il ne s'agisse pas de quelqu'un à qui elle tenait.

_ Il y en a deux qui ont reçu plusieurs endoloris par cette satanée Black, elle s'appelle Lestrange à ce qu'il paraît maintenant. Ce sont une serdaigle et un poufsouffle en cinquième année tout deux, traumatisés pour un moment si vous voulez mon avis, j'ai du leur donner un philtre de paix pour les apaiser. Et un autre qui a reçu un sortilège de magie noire, pour éviter que son amie le prenne à sa place à ce qu'il paraît, sûrement un Gryffondor, il n'y a qu'eux qui soient assez cinglés pour faire un truc pareil. Je ne l'avait jamais vu avant, très discret comme jeune homme. C'était assez épouvantable, personne n'arrivait à endiguer son hémorragie, j'avais jamais vu ça, atroce comme sortilège si vous voulez mon avis, débita l'infirmière d'une traite, insouciante du teint blême qu'arborait Rachel.

Rachel ne répondit rien, et une fois que Mrs Pomfresh eut finit de lui faire son bandage elle se précipita vers le lit de James.

Le jeune homme dormait profondément, mais il était livide, on lui avait retiré ses vêtements et sa couverture ne masquait pas son torse recouvert d'un épais bandage. Rachel trembla en voyant l'état du garçon, elle réalisa que cela aurait du être elle à sa place, sur ce lit triste et impersonnel. Elle se sentait affreusement coupable. Elle s'assit à coté du lit du jeune homme et le regarda dormir...pendant des heures.

Peu à peu, l'infirmerie désemplie jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les gens comme elle qui devaient rester en observation et les trois blessés graves. Puis vint le temps pour Rachel où elle dût quitter l'infirmerie. Elle se disputa violemment avec Mrs Pomfresh pour rester jusqu'au réveil de James, mais celle-ci ne voulait rien entendre, affirmant que le jeune homme en avait subi comme ça. Heureusement, Dumbledore passait par là et plaida en faveur de Rachel.

_ Enfin Pompom, cette jeune fille est tout à fait calme et veux juste veiller son ami, de plus, c'est elle qui a sacrifié a cape pour enrayer l'hémorragie...

Face à la décision du directeur, l'infirmière ne pouvait que s'incliner mais pris bien soin d'adresser un regard noir à la jeune fille avant de s'enfermer dans son bureau. Rachel adressa un sourire reconnaissant au directeur et reprit silencieusement sa place auprès de James.

Il commençait à se faire tard, et l'estomac de Rachel criait famine (après tout elle n'avait plus rien avalé depuis son Fizwizbiz avec Sirius), elle commençait à s'endormir quand elle vit James remuer dans son lit. Soudain tout à fait éveillée, Rachel se redressa sur sa chaise.

_ James ?, murmura-t-elle.

Elle vit le jeune homme sourire péniblement, ouvrir les yeux, et se redresser avec difficulté.

_ Rachel ?
Chapitre 10 Trouble by Melody
Dans la salle commune des Gryffondors, nombre d'élèves étaient en train de discuter tout bas des évènements qui s'étaient déroulés plus tôt dans la journée et ce, malgré l'heure tardive. Parmi eux, les maraudeurs au complet ainsi que Lily étaient tous installés sur un canapé, en face d'une cheminée dans laquelle ronflait un feu apaisant. Remus n'ayant pas assisté aux évènements, ses amis lui racontait ce qui s'était passé.

_ Rachel s'est carrément élancée pour protéger ces filles ?, demanda Remus, abasourdi.

_ Oui, et ce n'est pas la chose la plus surprenante qui s'est déroulé ce matin là..., dit James, évasif.

_ Qu'est-ce que tu veux dire ?, interrogea Peter.

_ C'est quand Porter et Lily sont arrivés que ça a commencé par devenir étrange, poursuivit Sirius. Je comprend vraiment pas la relation qu'elle a avec ce mec. C'est vrai quoi ? Il se prennent la tête tout le temps et pourtant...

_ Pourtant quoi ?, fit Remus, impatient.

_ Porter a finit par ce prendre un sale sort dans la tronche, un truc affreux. J'ai cru que Rachel allait péter un câble, acheva James.

_ Comment ça ?

_ Clairement elle était... désespérée, dit Lily les sourcils froncés. On aurait dit qu'il était la seule personne qui lui restait au monde, quelque chose comme ça.

_ Rachel est tellement impressionnante..., souffla Peter timidement.

Devant les regards étonnés de ses amis il s'expliqua.

_ C'est vrai, on dirait qu'elle a plein de mystères, elle fait un peu peur... Vous vous rappelez l'autre jour quand elle s'est énervée après Porter dans la Grande Salle ? J'aurai jamais cru qu'elle puisse être aussi méchante.

Après une hésitation Sirius dit :

_ Elle cache des choses... Je ne sais pas pourquoi mais elle ne veut en parler à personne, il n'y a que ce Porter qui semble au courant de tout, alors qu'ils ne sont même pas amis. À chaque fois que j'ai voulu l'inciter à me révéler quelque chose elle était prête à me tourner le dos. Je suis sur qu'elle m'aurait snober jusqu'à de ses jours si je n'aurai pas voulu respecter son secret.

Tout le monde médita ces nouvelles informations.

_ Mais à votre avis, pourquoi, alors qu'ils ne sont pas amis, est-ce qu'elle partage un secret qui semble si lourd avec Porter ?, lança Lily.

Pendant un moment personne ne répondit. Puis Remus dit finalement :

_ Je ne vois qu'une chose.

Pause.

_ Lunard ?

Remus releva les yeux vers ses amis.

_ Parce que c'est aussi son secret à lui.

Peter fronçait tellement les sourcils qu'ils se rejoignaient presque. La situation semblait complètement lui échapper.

_ En tout cas, j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi acharné en duel. Si Porter ne serait pas tombé je suis sûre qu'elle aurait pu tous les mettre K.O., dit Lily.

Sirius acquiesça en silence.

_ Remarque, ce n'était pas la seule à être acharné..., fit James.

_ De qui tu parles ?, demanda Remus.

_ Patmol et Porter ont pris le soin tout particulier de protéger Rachel.

Sirius se raidit instantanément.

_ Ah oui ?, demanda Remus avec une moue narquoise.

_ Ben... c'est une fille, justifia Sirius.

_ Je te déconseille de lui dire ça en face, dit Lily, blessée dans son égo féministe.

_ Enfin je n'étais pas le seul à jouer les protecteurs... pas vrai Cornedrue ?

James adressa un regard noir à Sirius et Lily fronça les sourcils.

_ De quoi vous parlez ? Je n'ai rien remarqué...

Sirius leva les yeux au ciel, tandis que James fût pris d'un intérêt soudain pour la cheminée.

_ Normal, puisque c'est toi qu'il protégeait, dit fièrement Peter.

Sirius se tapa la main sur le front, dans un signe désespéré pour la maladresse de son ami, alors que James tentait tant bien que mal de paraître indifférent malgré le rose soutenu de ses joues. Lily reporta un regard intrigué sur James.

_ James ?

_ Hum...?

_ Tu me crois incapable de me défendre toute seule ?, commença Lily durement.

James reporta enfin son regard sur Lily.

_ Non. C'était instinctif.

_ Ah oui ! C'est parce que je suis la fille c'est ça ?!, continua à s'énerver la jeune fille.

_ C'est simplement parce que tu es la fille sans laquelle je ne peux pas vivre heureux, coupa sèchement James.

Lily était bouche-bée.

_ Je vais me coucher, dit James avant de s'éclipser.

Sirius regarda Lily : elle paraissait choquée et confuse à la fois.

_ Ça va ?, demanda Remus à la jeune préfète.

_ Euh... je ne sais pas. Je vais me coucher aussi, répondit elle en rougissant.

Une fois qu'elle se fut éclipsée dans son dortoir, Sirius lança un regard sévère à Peter.

_ Tu sais jamais quant il faut te taire toi...

La garçon sembla se ratatiner sur lui-même.

_ En tout cas, c'était une sacré déclaration, fit Remus, soucieux d'apaiser les tensions. Je vais voir comment va James et me coucher.

Peter saisit l'occasion de s'éloigner du champs de vision meurtrier de Sirius.

_ Tu ne te couche pas ?, lui demanda Remus.

_ Pas encore.

_ Tu attends ta demoiselle ?

Sirius répondit par un clin d'œil.

oOo

_ J'ai bien cru que tu ne te réveillerais jamais, chuchota Rachel à James.

_ Je l'ai cru aussi, sourit-il. Comment tu vas ?

_ Ce n'est pas moi qui suis couchée sur un lit de l'infirmerie...

_ Je ne parlais pas de blessures physiques Rachel.

La jeune fille parut surprise et soupira.

_ Ne me refais plus jamais ça, compris?

_ De quoi ? M'interposer entre toi et un sort potentiellement mortel ?

_ Oui.

_ Je le referais des centaines de fois si nécessaire, dit James calmement.

Rachel avait les yeux agrandit par la peur.

_ Non... S'il-te-plaît James. Non.

Voyant le désarroi de la jeune fille James lui saisit la main pour la rassurer.

_ Pourquoi est ce que je ne devrais pas me sacrifier pour toi ?, demanda-t-il néanmoins.

_ Pourquoi tu le ferais ?, rétorqua Rachel du tac au tac.

_ Parce que tu en vaut le coup, souffla James.

Rachel ne répondit pas et détourna le regard, gênée. James se saisit du menton de la jeune fille et la força à le regarder en face.

_ Regarde moi.

Rachel obéit.

_ Pourquoi est ce que tu ne veux pas que je me sacrifie pour toi ?
James la regardait avec une telle intensité que Rachel sentit ses joues s'embraser.

_ Jeveupateperdracausedemoi, dit elle précipitamment.

_ Quoi ?

Rachel inspira profondément avant de reprendre plus calmement.

_ Je ne veux pas te perdre à cause de moi.

James parut étonné.

_ Je sais que c'est carrément stupide et que tu vas te moquer de moi et...

_ Je ne trouve pas ça stupide, la coupa James.

Rachel haussa un sourcil.

_ C'est juste surprenant, reprit il.

_ Et pourquoi ?, demanda Rachel avec arrogance, reprenant son masque.

James eut un sourire en coin à peine perceptible.

_ Parce que ça fait des années qu'on ne se parle plus, sauf pour le Quidditch. Je ne suis après tout, ni ton père, ni ton ennemi, ni ton ami... En fait, tu n'aurais rien à perdre.

Sans savoir déterminer d'où cela venait, Rachel se sentit incroyablement mal à l'aise.

_ Je suis...

_ Désolée ?

_ Oui.

_ Mais pourquoi ça changerait Rachel ? Depuis ce premier jour dans le Poudlard express, on prend soin tous les deux de se faire la guerre, de se faire du mal. On passe la moitié de notre temps à vouloir détruire l'autre et l'autre moitié à tenter de nous faire pardonner.

Rachel baissa les yeux, honteuse.

_ Rachel, regarde moi.

La jeune fille secoua la tête en signe de dénégation.

_ Pourquoi ?

_ Parce que, fit elle un sanglot dans la voix.

James se releva péniblement dans son lit afin de mieux voir la jeune fille.

_ Tu pleures ?

_ Non, mentit elle.

James descendit de son lit et prit Rachel dans ses bras pour la consoler, ignorant la douleur que lui causait son déplacement. Une fois qu'elle fût calmée, il reprit.

_ Rachel, qu'est-ce que tu ressens pour moi ?

Rachel se figea et préféra changer de sujet.

_ Recouche toi, je sais que tu as mal.

James ne se fit pas prier.

_ Est-ce que tu as mangé depuis l'attaque à Pré-au-Lard ?,demanda-t-il subitement.

_ Non.

_ Et il est quelle heure ?

Rachel regarda sa montre.

_ Minuit cinquante.

_ Est ce que tu sais où sont les cuisines ?

_ Oui.

_ Alors va manger quelque chose, tu n'as plus rien dans le ventre depuis ce matin et il faut que tu manges.

Rachel regarda James en fronçant les sourcils.

_ Pourquoi tu te soucis autant de mon estomac ? Et puis d'abord, je n'ai pas faim.

Son ventre gargouilla à cet instant précis.

_ Ce n'est pas ce que dit ton estomac, rigola doucement James.

_ Le traître.

_ Pourquoi tu ne veux pas aller manger ?

_ Je ne veux pas te laisser.

_ Je ne vais pas m'envoler.

_ Tu vas t'endormir, c'est pareil.

_ Si je promet de rester éveillé jusqu'à ton retour, tu ira manger ?

_ Peut être.

_ Alors je promet.

Rachel soupira.

_ Va manger Rachel.

Rachel se leva en silence et partit en direction des cuisines, courant presque.

James repensa aux larmes que la jeune fille avaient versées quelques minutes plus tôt. Pourquoi avait elle pleuré ? Se sentait elle coupable de tout ce qu'elle lui avait fait subir ? Ou bien s'inquiétait elle réellement de son sort ? C'est fou ce que cette fille pouvait déclencher en lui. « Je connais ses réactions, mais j'ai tellement de mal à les comprendre », songea le jeune homme. Rachel était un mystère à elle toute seule. Si renfermée... Et si fragile. Bien, qu'elle s'efforce de faire croire le contraire. James avait été l'un des premiers à briser sa carapace, il la connaissait par cœur et pourtant il ne la comprenait pas le moins du monde. Quel paradoxe...

Rachel finit par revenir, coupant court aux réflexions de James et des provisions plein les poches. James attendit qu'elle se soit installée pour reprendre leur conversation.

_ Tu vois ? Je ne dors pas.

Rachel sourit.

_ Je savais que tu tiendrais ta promesse, railla-t-elle.

_ Tu n'as pas répondu à ma question tout à l'heure, fit James.

_ Quelle question ?

_ Celle où je te demande ce que tu ressens pour moi.

Rachel s'étouffa avec un morceau de pomme, James pointa sa baguette sur elle.

_ Anapneo.

Une fois les bronches de Rachel libérée elle répondit :

_ Ah. Cette question.

_ Précisément, dit James. Alors ? La réponse, exigea-t-il.

_ Je ne sais pas.

James était abasourdi.

_ Tu... ne...sais pas ?

_ Non. Je ne sais pas ce que je ressens pour toi.

_ Mais tu tiens à moi.

Rachel prit son temps avant de répondre, mesurant ses paroles.

_ Je crois.

_ Vu le torrent de larmes que tu as versé quand je me vidais de mon sang, je pense pouvoir affirmer sans me tromper que, oui, tu tiens à moi, conclut James.

Rachel eut une moue désapprobatrice : elle avait espéré que le garçon était trop mal en point pour avoir remarqué ses larmes.

_ Si tu connais la réponse, pourquoi poses-tu la question ?, grogna-t-elle.

_ J'ai caressé l'espoir que tu le reconnaisse. Mais encore une fois, tu as préféré fuir tes sentiments, rétorqua-t-il.

_ Je ne fuis pas mes sentiments.

_ Alors pourquoi ça n'a pas marché entre nous Rachel ?

Rachel regarda James dans les yeux.

_ Je t'en prie... J'avais onze ans.

_ Il n'y a pas d'âge pour tomber amoureux, déclara James.

_ Alors c'est d'amour qu'il s'agit ?

_ Je ne sais pas, à toi de me dire.

Rachel regarda ses mains.

_ Et toi, qu'est-ce que tu ressens pour moi ?, finit elle par lui demander, espérant le déstabiliser.

_ Je ne crois pas que tu sois prête à l'entendre, rétorqua James, pas déstabilisé pour une noise.

_ Pourquoi ?

_ Tu ne me croirais pas.

_ Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

_ Tu ne m'as pas cru la dernière fois.

Rachel se souvint de cette dernière fois « Crois en moi... » les mots de James l'avaient frappées en plein cœur, et pourtant elle les avaient toujours niés. Pourquoi ? Elle avait peur. Alors elle fuyait, comme toujours. Il avait raison : elle fuyait. Elle détestait ça.

_ Dis le quand même, murmura Rachel.

Son ventre se noua, elle appréhendait ce qui allait suivre.

_ Regarde moi Rachel.

Une fois de plus, la jeune fille obéit. James posa sa main sur la joue de Rachel, la caressant du bout des doigts, un frisson qui n'avait rien à voir avec le froid parcourut la jeune sorcière. Son cœur battait à tout rompre.

Une fois qu'il fut sur d'avoir toute l'attention de la jeune femme il la regarda profondément, une lueur intense dans le regard. Celui de Rachel était presque sauvage, effarouché.

_ Je t'aime.

Le temps était comme suspendu. Rachel retenait son souffle, ne savait pas comment réagir. Finalement, James lui apporta la solution.

_ Ne t'en fait pas. J'ai compris. Il se fait tard. Va te coucher.

Il se retourna pour ne plus faire face à Rachel.

_ James...

_ Quoi ?, demanda-t-il toujours tournant le dos à la jeune fille.

_ Pardon.

_ Vas t'en Rachel. S'il-te-plaît.

Rachel quitta l'infirmerie à contre cœur, le moral dans les chaussettes. Elle était persuadée de ne pas être amoureuse de James, mais alors dans ce cas, pourquoi avait elle l'impression qu'on venait de lui arracher le cœur ? C'était comme si on le lui avait maintenu au sol avec une enclume et qu'elle s'était redressée, un trou béant dans la poitrine. Rachel se précipita dans la salle commune, espérant qu'elle serait vide grâce à l'heure tardive. Hors ce n'était pas le cas, Sirius l'attendait sagement, assis dans un canapé en train de lire une BD. Il dut remarquer que quelque chose n'allait pas car il demanda à la jeune fille :

_ Tout vas bien ?

Rachel secoua la tête et sentit les larmes lui monter aux yeux : c'était quand même la troisième fois qu'elle pleurait ce jour là... et toujours à cause du même. Comprenant immédiatement le désarroi de la jeune fille, Sirius lui ouvrit ses bras, l'invitant à s'y blottir. Rachel s'y précipita et commença à pleurer alors que Sirius lui caressait doucement les cheveux en lui murmurant des paroles de réconfort. Une fois qu'elle fut apaisée, Sirius lui demanda :

_ Qu'est-ce qui t'arrive ?

_ Je suis perdue Sirius, je sais plus quoi faire, je sais plus ce que je ressens ni pour qui je le ressens, hoqueta-t-elle.

_ Oh, souffla-t-il. Tout s'arrangera, ne t'inquiète pas.

Il la berça encore un peu, puis elle finit par essuyer ses larmes et reprendre avec une voix plus assurée, quasiment ferme.

_ Sirius ?

_ Oui ?

_ Embrasse moi.

Dire que Sirius était surpris était un euphémisme.

_ Pourquoi ?

Il n'attendit finalement pas qu'elle réponde pour plaquer ses lèvres sur celle de la jeune fille avec fougue. Comme électrifiée, Rachel s'agrippa aux cheveux mi-longs de Sirius prolongeant le baiser et entremêlant sa langue à la sienne, le cœur palpitant, et sa peau s'enflammant sous l'effet du désir alors que Sirius la serrait étroitement contre lui. Il mit fin au baiser en douceur, mais haletant.
Rachel rougit intensément. Sirius réprima un sourire en coin en voyant son visage cramoisi.

_ Satisfaite ?

Elle hocha la tête en silence, toujours aussi rouge et immobile. Sirius déposa un autre baiser sur les lèvres figées de la jeune fille et lui souffla d'une voix rauque à l'oreille :

_ Fais de beaux rêves.

Rachel partit se coucher, plus troublée que jamais.
End Notes:

Hey ! Alors ? Bon comme je n'ai plus aucune reviews depuis Matusalem je me sens dans l'obligation de quémander... Siouplait siouplait oune riviou oune riviou ^^ per favor (mon dieu je viens d'écrire de l'espagnol... Mais je ne fais pas espagnol !!! Je parle italien bordel !!) hum hum...

Reviews ? ^^

PS : Si vous n'avez rien à faire, après m'avoir laissé une gentille (ou pas) review, vous pouvez toujours allez lire Angoissant Mystère de Swanely, à qui je corrige le chapitre, c'est un polar des plus intriguants (je sais toujours pas qui est le meurtrier et c'est très frustrant ! xd)

C'est par là : http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=30037

Voilà voilà... (merlin je suis possédée par Kev' Adams...) J'espère que cela vous a plu ! ^^

Chapitre 11 Complications by Melody
Author's Notes:

Bonjour à tous et à toutes ! je poste ce chapitre ce soir (jeudi) dans l'espoir que vous pourrez le lire demain...

Merci à Emilie qui m'a envoyé un mail très sympa pour me dire qu'elle aimait ma fic, ça m'a fait super plaisir, donc merci encore ^^ Merci à ceux qui m'ont envoyé des reviews en général, ça aussi ça m'a fait super plaisir, d'autant plus que cela faisait un moment que je n'en avait plus reçu... Et j'en profite aussi pour faire un bisou express à Swanely, à qui je prepare une jolie dédicace dans le chapitre prochain... ^^

J'ai vraiment pris du plaisir à écrire ce chapitre, il s'y passe plein de chose et on commence un tout petit peu à comprendre le sens du titre... héhé ^^

Sur ce, bonne lecture !

Le mois de décembre venait d'arriver, entraînant avec lui des vents de plus en plus froid et cette nuit là, quelques flocons.

_ Debout là-dedans !

Bien que d'une compagnie en générale agréable, Lily était souvent très sévère avec ses amies, surtout lorsque celles-ci rechignaient à se lever, ce qui était très compréhensible un lundi matin. Rachel grogna pour manifester son mécontentement et se retourna dans son lit, espérant gagner quelques minutes de sommeil en plus. Elle le regretta aussitôt quand un rayon de soleil (particulièrement lumineux) l'aveugla malgré ses paupières closes. Agacée, Rachel rejeta sa couverture sur le sol dans un geste de rébellion et sauta sur le plancher, à présent plus réveillée que jamais.

_ Lily, je te déteste, déclara Rachel, boudeuse.

_ Vas te laver, répliqua celle-ci, pas offusquée le moins du monde.

Rachel obéit sans s'en rendre vraiment compte, traînant les pieds jusque la salle de bain. Elle commença à faire couler l'eau chaude en se remémorant les événements de la veille, histoire de bien commencer la journée.

Grave erreur. La jeune femme se souvint de la sortie à Pré-au-Lard qui avait très mal commencée avec Zonko fermé, puis l'arrivée des mangemorts, les duels, James se faisant attaquer sous ses yeux, ses larmes, sa discussion avec lui à l'infirmerie, et … Sirius. Le baiser avec Sirius. Rachel rougit sans s'en rendre compte. Avait elle vraiment demander au jeune homme de l'embrasser ?

Rachel soupira, se sécha rapidement et s'habilla en vitesse. Elle se précipita dans la Grande Salle pour aller déjeuner, plongée dans ses pensées. Comment devait elle se comporter avec Sirius ? Que ressentait elle ? Comment allait il réagir ? En avait il parler aux autres ? Il ne fallait pas que ça se sache, Rachel avait fait une grosse erreur, il ne fallait pas que cela se reproduise, elle venait du futur ! Sirius pourrait être son grand père ! Presque instantanément dégoûtée par son propre comportement, Rachel décida de ne plus faire de telles erreurs et de se concentrer uniquement sur son retour à son époque. Troublée, elle s'assit à la table des Gryffondor sans dire bonjour à personne.

_ Bah alors ? On ne dit plus bonjour ?, la taquina James Potter.

_ Laisse tomber, elle s'est levé du pied gauche ce matin, plaisanta Lily.

Tout le monde tourna vers elle des yeux surpris et elle rougit sous le regard insistant de ses amis, Lily réalisa alors qu'elle venait de plaisanter avec James Potter, alors qu'elle s'appliquait depuis six ans à le dédaigner, celui-ci était tellement éberlué qu'il gardait la bouche ouverte, un léger filet de bave dégoulinant sur le menton. La préfète plongea ses iris dans son thé, lui accordant soudain un intérêt tout particulier.

_ James essuie toi le menton, tu as l'air misérable, cingla Rachel, les yeux rivés sur ses ongles.

James sembla soudain se réveiller et il obéit toujours distrait. Sirius observait Rachel intensément, sans piper mot.

_ Mais qu'est ce que tu as ce matin ?, demanda Remus à Rachel, presque compatissant.

Rachel leva enfin les yeux sous le regard intrigué de ses amis. Elle croisa celui de Sirius et se cœur battit soudain plus vite. Il n'avait, vraiment pas l'air d'un grand père songea-t-elle en poussant un énième soupir.

_ On s'est fait attaqués par des mangemorts et tout ce que vous trouvez de spécial à raconter aujourd'hui c'est la façon dont Lily parle à James ?

Tout le monde sembla mal à l'aise face à la franchise de Rachel et ils baissèrent tous les yeux, presque honteux, tous sauf Sirius, qui continuait de regarder la jeune femme d'une façon enflammée.

Sans se quitter du regard, Sirius ouvrit la bouche pour la première fois de ce matin là :

_ On essaye tous de penser à autre chose Rachel, de passer à autre chose, ça s'appelle avancer. Et dans la vie il faut avancer si tu ne veut pas te faire écraser.

Vexée mais ne souhaitant pas s’épancher sur le sujet, Rachel prit son sac et sortit de la Grande Salle sans un mot.

_ Mais enfin qu'est-ce qui lui prend ?, demanda timidement Dorcas, silencieuse.

Sirius se passa une main lasse sur le visage sous un regard intrigué de son meilleur ami qui semblait avoir remarqué quelque chose.

_ Je vais aller lui parler, dit Sirius en s’exécutant.

Une fois qu'il eut quitter la Grande Salle, Peter dit d'une voix couinante :

_ Est-ce que je suis le seul à ne pas comprendre ce qui se passe ?

_ Hum..., répondit évasivement James.

_ Il s'est passé quelque chose, affirma Remus, perplexe.

_ Tu es au courant de quelque chose Lunard ?, interrogea James, plus qu'intrigué.

_ Non, mais je mettrais ma main à couper que Sirius est au courant, lui.

James opina d'un mouvement de la tête silencieux pour montrer son accord. Lily fronça les sourcils, décidant sur le champ qu'elle serait désormais plus observatrice.

oOo

Rachel referma la porte de l'infirmerie, qu'elle avait visité un peu plus tôt pour voir James. En refermant le battant derrière elle, elle eût la surprise de voir Sirius nonchalamment appuyé sur le mur du couloir, les bras croisés et semblant attendre quelque chose. Rachel sentit ses entrailles se nouer.

_ Qu'est-ce que tu attends ?, lui demanda-t-elle.

_ Toi.

_ Ah.

_ Comment va-t-il ?, demanda Sirius en désignant du menton la porte de l'infirmerie dans le dos de Rachel.

Cette dernière comprit qu'il parlait de Porter.

_ Bien, je crois, il dort donc c'est assez difficile à dire, dit elle, distante.

_ Il faut qu'on parle, reprit-il en se détachant du mur et s'avançant vers elle.

Instinctivement, Rachel fit un pas en arrière, essayant tant bien que mal de conserver son intégrité. Merlin, pourquoi son cœur battait il si fort ?

_ Pas ici, dit Rachel, sachant qu'elle ne pourrait pas échapper à la discussion.

Sirius hocha la tête et l'entraîna sans un mot dans une salle de classe désaffectée depuis longtemps, à en juger par l'épaisse couche de poussière. Après l'avoir invitée à entrer il referma doucement la porte et s'y adossa, coupant toute issues éventuelles à la jeune femme.

_ Tu veux oublier ?, demanda-t-il soudainement d'une voix rauque.

Rachel sentit son estomac faire un bond. Elle comprit immédiatement qu'il parlait du baiser de la veille.

_ Non, souffla-t-elle, pétrifiée.

_ Tu veux m'ignorer ?reprit-t-il en s'approchant doucement d'elle.

_ Non.

_ Tu veux arrêter?

Il continua d'avancer vers elle.

_ Non, murmura Rachel, tremblante.

_ Mais tu le dois, dit il, une lueur de colère dans le regard.

_ Oui, fit Rachel, déstabilisée, mais soulagée qu'il ait compris si vite.

Sirius marqua une pause, son visage dénué de toutes expressions.

_ Et si moi, je ne veux pas ?, demanda-t-il à présent si près que son souffle caressait le visage de la jeune fille.

_ S'il-te-plaît Sirius..., supplia-t-elle.

_ Pourquoi ?

Rachel ne répondit pas, incapable de lui mentir. Sirius comprit le message et et frappa le mur juste derrière Rachel, la faisant sursauter.

_ Toi et ton foutu secret secret !, cria-t-il.

Rachel pinça les lèvres, médusée.

_ Donne nous une chance..., pria-t-il d'une voix rauque.

Il plongea ses iris dans les siens.

_ Je n'ai pas le droit, dit elle après avoir pesé ses mots soigneusement.

_ C'est Porter c'est ça ?

Rachel déglutit, gardant encore une fois le silence.

_ Tu l'aimes ?, reprit il après un temps.

_ Non, répondit elle aussitôt et de façon catégorique.

_ Et moi ?

Rachel trembla, versa une larme.

_ Peut être...

_ Alors on s'en fout, Personne n'a besoin de savoir.

Et sans qu'elle ait le temps de réagir à sa déclaration, il la ponctua en scellant ses lèvres à celles de la jeune fille. Submergée par la sensation, Rachel s'agrippa à lui, prolongeant le baiser, entrouvrant ses lèvres, inhalant son odeur. Sirius maintenait le corps de Rachel au sien, la serrant dans ses bras. Il interrompit le baiser, doucement mais fermement.

_ Tu vois, c'est bien mieux comme ça ? Non ?, fit Sirius, haletant.

_ Si jamais quelqu'un l'apprend..., commença Rachel, le souffle erratique.

_ Personne ne l'apprendra, je te le promet, pas même James.

Rachel eût un sourire reconnaissant. La sonnerie retentit, les rappelant à l'ordre.

_ Allons en cours, dit Sirius avec un sourire, et arrête de déprimer à propos d'hier.

Rachel opina et le suivit dans le dédale de couloirs que formait Poudlard, un étrange sourire flottant sur ses lèvres.

oOo

Le reste de la journée se déroula sans incidents notables, hormis les regards embrasés que se jetaient de temps à autre Rachel et Sirius. Après le dîner, Rachel se leva de table plus tôt que ses amis pour aller voir Porter à l'infirmerie sous le regard jaloux de Sirius. La jeune fille poussa la porte de l'infirmerie non sans une légère appréhension : elle n'avait pas reparler à James depuis qu'il lui avait avoué ses sentiments à son égard. Ce qui était extrêmement gênant, surtout depuis ces baisers volés avec Sirius.
Rachel était sûre de ne pas être amoureuse de James, mais alors, pourquoi était elle si stressée ? Contrairement à ce matin là, James était réveillé. La tension de Rachel monta d'un cran. Le jeune homme était plongé dans un livre et n'avait pas encore remarqué la présence de Rachel, celle-ci s'approcha doucement de son lit. James remarqua enfin la jeune femme et leva un regard sévère vers elle quand il reconnut son interlocutrice, instinctivement Rachel eut un mouvement de recul.

_ Qu'est-ce que tu fou ici ?

Rachel fit encore un pas en arrière face au ton sec de James. C'est vrai ça, qu'est-ce qu'elle foutait ici ?

_ Je pensais avoir été clair Rachel, alors au risque que tu n'ai toujours pas compris, dégage, aboya-t-il.

Rachel sentit un étau se refermer autour de son cœur, sans déterminer d'où il pouvait venir, elle fixait le jeune homme en silence, la poitrine serrée par la douleur. Il la rejetait... Elle resta néanmoins campée sur ses positions.

_ Pars, et sois tranquille Rachel, pas la peine de te culpabiliser... Et ne t'inquiète pas je vais juste nous ramener chez nous et t'oublier une bonne fois pour toute. Alors maintenant vas t'en. Laisse moi en paix.

_ Pardon, dit elle néanmoins, je n'avais pas compris que...

_ DEGAGE !

James l'avait coupé si brusquement qu'elle sursauta, oubliant sa récente immobilité.

Elle partit comme elle était venue... En silence. Une fois le battant refermer derrière elle, James prit le coussin sur lequel reposait sa tête, le prit entre ses dents et étouffa un hurlement des plus torturés.

Pourquoi fallait il qu'elle le hante ainsi ?!

Rachel errait dans les couloirs du château comme une âme en peine, elle ne voulait voir personne, ne croiser personne. Elle se dirigea dans un état second vers la tour d'astronomie, ses pas la guidant.
Elle s'en voulait de faire tant souffrir une personne qui lui avait toujours apport son soutien, quoi qu'il arrive, qui lui avait même promis qu'il la ferais rentrer chez elle. Pourtant Rachel ne se sentait pas coupable, juste malheureuse. Elle était amoureuse de Sirius, de ça, elle était certaine, le trouble qu'elle ressentait à sa présence, ce nœud familier dans le creux de son ventre quand il lui chuchotait à l'oreille, les rires qu'ils échangeaient, tout son corps et son esprit lui criait qu'elle l'aimait.

Mais alors dans ce cas pourquoi se sentait elle si mal de la situation de James S. ? était-ce parce que comme l'avait dit James elle se sentait coupable ? Non. Elle ne se sentait pas coupable, elle n'était pas non plus triste pour lui, surtout après tout ce que lui il lui avait également fait subir au travers de toutes ces années. Après tout, le premier à l'avoir trahi, c'était lui. Enfin, Rachel avait beau dire, depuis leur première année, James avait changé. Il était devenu plus mature, moins méchant, plus calme, plus posé. Mais Rachel, elle, était toujours la même, toujours survoltée, impulsive, imprévisible... malheureuse et seule.

James lui avait promis qu'il trouverais le moyen de la faire rentrer « à la maison », mais avec son histoire avec Sirius, aurait elle toujours envie de rentrer à ce moment là ? Abandonnerai-t-elle James au profit de Sirius et d'une époque qui n'était pas la sienne ? Abandonnerai-t-elle son frère, Rose, et Albus ? Oserais-t-elle seulement oublier ceux qui était une véritable famille ?

Rachel fût prise d'un véritable vertige quand elle réalisa que le jour où James trouverais la solution pour les ramener chez eux, elle devrait faire un choix. Un choix qui changerait le restant de ses jours, qui modifierait peut être un jour. Qu'elle serait amener à prononcer des mots auxquels elle n'aurait peut être jamais cru …

Puis finalement, comme d'habitude, Rachel décida que c'était inutile de se prendre la tête avec tout ça, que ça allait la rendre folle, alors remisa toutes ses sombres pensées et révélations dans un vieux tiroir au fond de sa tête qu'elle n'espérait ne plus jamais avoir à ouvrir.

Le genoux tremblants, elle se releva du sol de pierre sur lequel elle s'était assise et se dirigea vers la tour de Gryffondor.

Elle entra dans la salle commune, fébrile et vit Lily se précipiter vers elle.

_ Rachel ! Mais étais tu passée ? On t'as cherché partout ! J'ai dû supporter la compagnie de Potter !

Rachel sursauta alors que James se renfrognait de la dernière remarque de Lily. Sirius fixait Rachel, son front marquant un plis soucieux.

_ Désolée de vous avoir inquiétés, j'avais simplement besoin de réfléchir...

Lily lui adressa un sourire, pour montrer qu'elle était pardonnée.

_ Parce qu'il t'arrive de réfléchir ?, ironisa Sirius avec un sourire moqueur.

_ Ouais, moi aussi ça m'étonne, répondit Rachel en souriant. Lily tu as fait le devoir de Botanique ?, ajouta-t-elle pleine d'espoir.

Lily fronça les sourcils, méfiante.

_ Oui...

_ Et tu voudrais bien me le prêter ?

James explosa de rire face au culot de Rachel.

_ Ah non Rachel ! Là tu abuses ! On t'as cherché pendant des heures, même Black était super inquiet et toi tu oses me demander mon devoir ? Au lieu de te paumer pour réfléchir dans le château tu aurais mieux fait de réfléchir au devoir !

Si Rachel nota mentalement l'inquiétude de Sirius, elle resta impassible face à cette information alors que le jeune homme regardait le bout de ses chaussures sous le regard plus qu'intrigué de son meilleur ami.

Rachel battit les cils, espérant faire fondre son amie. Ce qui réussi plutôt bien.

_ Bon, d'accord, mais juste l'introduction !

Rachel sautilla et battit des mains frénétiquement.

_ Merci merci merci ! Tu es la meilleure !

_ Évidemment que c'est la meilleure, grommela James.

Lily rougit sous le compliment et se cacha derrière sa masse de cheveux.

Il était déjà tard, quand James acheva sa conclusion et monta se coucher. Il ne restait plus que Rachel qui rédigeait son devoir frénétiquement ainsi que Sirius, qui avait malencontreusement mis beaucoup plus de temps qu'il ne l'avait prévu à rédiger son devoir sur lequel il avait par pur hasard renverser deux bouteilles d'encre, le forçant à rester dans la salle commune jusqu'à cette heure très avancée de la nuit, en compagnie de Rachel.

Sirius profita du fait qu'ils soient seuls pour observer Rachel en détail. La concentration la rendait encore plus séduisante, ses longs cheveux blonds cascadaient dans son dos en une incroyable masse de boucles ordonnées. Contrairement à beaucoup d'autres filles dans le château, Rachel n'avait pas besoin de se maquiller pour paraître féminine : ses longs cheveux et ses courbes rendaient son physique... explosif. Sirius avait toujours aimé le reflet de ses propres yeux gris dans le miroir mais il trouvait que ce n'était rien face à ceux de Rachel, qui étaient d'une rare profondeurs, énigmatiques, attirants... On risquait de s'y noyer et de perdre l'essence même de notre être rien qu'en les contemplant. Ils les trouvaient magnifiques. Il adorait également ses lèvres, froides et douces, et la façon dont ses joues rosissaient à chaque compliment.

Sirius ne s'était jamais préoccupé des filles. Elles n'avaient jamais été au premier plan dans son esprit. Bien sur il avait déjà eu des tas de copines, plus ou moins écervelés et présentant une vilaine tendance aux gloussements. Il aimait les regarder, sourire, mais ça s'arrêtait là. Il préférait faire des blagues que sortir avec des filles. Filles qui pensaient toujours avoir une quelconque emprise sur lui, chose qu'il détestait, ce qui expliquait ses nombreuses mais (très) courtes relations. Il n'avait jamais rien ressentit de près ou de loin à ce que James ressentait envers Lily et qu'on appelait communément l'amour... Il était jaloux de la façon dont James revendiquait avec certitude ses sentiments, il aurait voulu pouvoir faire pareil et crier haut et fort à ses amis qu'il était amoureux.

Parce que si Sirius avait eu des doutes au départ il savait à présent que ce qu'il ressentait pour Rachel ce n'était pas qu'un simple béguin, on ne s'inquiétait pas pour une fille parce qu'elle s'était isolée dans les couloirs sans ressentit pour elle des sentiments forts. Sirius aimait Rachel, et il le savait. Il aimait sa façon de rire, de prendre les choses avec désinvolture, de n'en faire qu'à sa tête, elle ne lui vouait pas un culte comme Mary mais ne le méprisait pas non plus à la façon de Lily, elle se contentait juste d'être naturelle. Et puis elle aimait faire des blagues et maniait le cynisme avec classe ce qui, selon Sirius Black troisième du nom, était une qualité non négligeable.

« Cette fille as un charme fou », songea le jeune homme.

_ Rachel ?, interpella Sirius.

_ Mmmh.

Rachel continuait d'écrire, sans lever le nez de son parchemin, elle comprit par le silence de Sirius que celui-ci attendait qu'elle relève la tête, ce qu'elle fit après avoir mis un point à sa phrase.

Elle fût décontenancée par la lueur incandescente qui irradiait dans les prunelles du jeune homme, lui qui avait d'habitude un regard si insondable.

_ Oui ?, demanda-t-elle néanmoins.

_ Lily avait raison tout à l'heure.

Rachel fronça les sourcils, ne voyant pas où il voulait en venir.

Il soupira.

_ J'étais vraiment inquiet.

Tout de suite, Rachel se renfrogna, ce qui n'échappa à Sirius.

_ Quoi ?, interrogea le garçon.

_ Rien.

_ C'est normal non ? Je t'aime alors quand je te vois plus et qu'il y a eu une attaque de mangemorts récemment à quelques mètres de notre château, je m'inquiète pour toi...

Rachel, papillonna des yeux, pas certaine d'avoir bien compris.

_ Quoi ?, cria-t-elle, surprise.

Sirius était troublé, il cherchait où était le problème dans ce qu'il venait de dire avant de réaliser et de pâlir brusquement.

_ Euh..., commença-t-il.

_ Oui ?, fit elle avec un sourire ravageur.

_ Je l'ai dit à voix haute ?, reprit il avec une voix plus assurée.

Rachel éclata de rire, un rire cristallin, si doux à entendre...

_ Et alors ?, s'énerva le jeune homme, c'est normal non ?

Rachel rit encore avant de répondre.

_ Oui, c'est normal. Et désolée de t'avoir inquiétée, ajouta-t-elle, plus sérieuse.

_ Ouai, fit Sirius, bougon.

_ Enfin, tu vas pas non plus jouer les mecs super protecteurs avec moi, non ?

Sirius observa Rachel en silence, essayant de lui faire passer le message sans avoir à le prononcer, sachant qu'elle s'énerverait, face à l'attitude décontenancée de la jeune femme il précisa néanmoins :

_ Si tu crois que je te laisserais courir un quelconque danger sans te protéger tu te fourre ta baguette dans...

_ Je t'arrête tout de suite, coupa Rachel, d'un ton sévère. Il est hors de question que tu mette ta vie en danger pour la mienne c'est clair ? Amour ou pas amour.

_ Et pourquoi ça ?, fit Sirius, provocateur.

_ Parce que ta vie est nettement plus importante que la mienne ! Tu as encore beaucoup de choses à vivre !, s'énerva Rachel, consciente que Sirius Black avait un eu un impact dans la Guerre à venir.

_ Et pas toi peut être ?

Rachel se raidit.

_ Merde Sirius, s'il-te-plaît, on arrête les questions.

Sirius se tût mais croisa les bras pour marquer son désaccord. Rachel replongea dans on devoir, tentant d'ignorer le regard brûlant du jeune homme.

Finalement, n'y tenant plus elle dit, les yeux toujours rivés sur sa copie :

_ Je sais que ça te frustre mais... Je ne peux rien dire.

_ Tu ne peux rien dire ou tu ne veux rien dire ?, fit Sirius, pète-sec.

_ Les deux je suppose, répondit précipitamment Rachel.

Elle n'avait pas mesuré l'impact de ses paroles et s'en voulu aussitôt. Elle se mordilla la lèvre inférieure, coupable alors que Sirius fusillait sa nuque du regard.

_ Je t'aime, dit elle abruptement.

La colère de Sirius s'évanouit aussitôt. Rachel sentit ses joues s'embraser sous l'effet de son propre aveux. Elle roula son parchemin en vitesse, embrassa vivement un Sirius choqué et immobile et se précipita vers son dortoir avant que le garçon ne réagisse.

Sirius se réveilla enfin et cria à travers la salle commune :

_ Tu ne m'aura pas comme ça Davis !

Un éclat de rire lui répondit. Sirius soupira comme un bienheureux : alors comme ça elle l'aimait aussi... Parfait tout ça, pensa-t-il avec un sourire carnassier.

Une fois allongée dans son lit et les rideaux de son baldaquin refermés sur elle, Rachel se surprit plus d'une fois à effleurer ses lèvres... Elle avait avoué son amour à Sirius, il lui avait avoué le sien, elle l'avait embrasser. Rachel était heureuse... Ou presque. Une image de Porter et elle même s'imposa dans son esprit, d'autres aveux, après un certain match de Quidditch, il y avait de cela des années... Chassant cet étrange sentiment de culpabilité qu'elle n'arrivait pas à identifier, Rachel se força à repenser à Sirius et à la façon dont ses entrailles s'étaient liquéfiée lorsqu'elle avait prononcé ces mots : « Je t'aime ».

Rachel réalisa à cet instant que les mots avaient de véritables pouvoirs : certains d'entre eux pouvaient vous rendre vraiment heureux et guérir toutes les blessures. Elle s'endormit rapidement, baignant dans le bonheur.

Ce que Rachel n'avait pas compris, c'est que les mots n'avaient pas seulement des pouvoirs de guérison. Leur force de destruction était bien plus importante... Et elle allait l'apprendre à ses dépends.
End Notes:

Alors alors alors ? ^^ Vos avis ? J'en profite pour préciser que l'abus de reviews (ou de mails) est fortemment recommandé pour la santé :D

Chapitre 12 Alliance pour espionnage by Melody
Author's Notes:

Bonjour tout le monde ! Désolée, j'ai un peu de retard au niveau de la publication mais j'ai eu une semaine chargée, et j'ai une liste de choses à faire super longue ! x) Mais ne vous inquiétez pas, je continue de publier et je ne vous oublis pas ^^

Gros bisous à Swanely à qui j'ai fait une dédicace dans ce chapitre, pour laquelle je pense pouvoir affirmer sans me tromper qu'elle va a-do-rer ! (<3)

Avez vous remarquer que je me met de plus en plus à dé-com-po-ser certains mots pour leur donner plus d'impact ? Non ? Bon... Tant pis, en fait ça vient d'une sage que je lis qui s'appelle La communauté du sud, (l'auteur s'appelle Charlaine Harris) et que j'adore x) j'ai d'ailleurs décider d'adopter une philosophie directement tirée d'un des tomes : "Il faut po-si-ti-ver !"

Bon j'arrête de vous embêter avec mon blabla et je vous laisse lire en paix : bonne lecture !!

Rachel et Sirius menaient un train de vie des plus étranges : ils passaient leurs journées à faire des blagues ensemble aux dépends des autres élèves du château (principalement des Serpentards) et restaient beaucoup plus longtemps que nécessaire dans la salle commune pour faire leurs devoirs ensemble. Ne quittant la pièce que tard dans la nuit, une fois que tout le monde était parti se coucher. Bien que ce train de vie effréné leur permettaient d'avoir d'excellentes notes dans chaque matières, cela les fatiguaient considérablement et se lever le matin était devenu de plus en plus dur. Ce qui inquiétait Sirius dans cette nouvelle routine, c'est qu'il avait cruellement besoin de sommeil, et de rattraper ses devoirs. Et trois nuits blanches à la suite achèverait sans doute de le tuer. D'un autre côté il ne voulait pas rater une seule occasion de se retrouver en tête à tête avec Rachel, événement qui était déjà assez rare pour être mentionné.

Rachel aussi manquait de sommeil. Sans qu'elle puisse déterminer d'où cela venait elle était sujette ces derniers temps à de lourdes insomnies. Pourtant ce n'était pas l'envie de dormir qui lui manquait et après ses longues soirées en compagnie de Sirius à parler et se bécoter, elle allait se coucher, littéralement épuisée mais ne parvenait pas à fermer l'œil avant plusieurs heures. C'est ainsi que le nouveau couple passa sa journée du dimanche entière à dormir, complètement vannés par leurs récentes semaines.

Ayant constatés l'état de fatigue de plus en plus alarmants de leurs amis, les maraudeurs et Lily les laissèrent dormir toute la journée sans demander leur reste. Rachel et Sirius purent donc se lever le lundi matin, leurs cernes clairement estompés et en bien meilleure forme pour reprendre leurs cours. Au petit déjeuner, en face de Rachel, Sirius adressa à la jeune femme un sourire contrit, s'excusant par là de son absence de la veille, ignorant que Rachel avait passé autant de temps que lui dans son dortoir à dormir.

_ Rachel tu me passes le jus de citrouille s'il-te-plaît ?, demanda Lily en désignant l'objet de l'index.

Rachel lui tendit le pichet.

_ Ça fait plaisir de te voir autant en forme !, s'exclama Lily après avoir réceptionner la carafe.

Rachel haussa les épaules.

_ Allons, tu vas pas me dire que dormir toute la journée d'hier ne t'as pas fait du bien ! Comme tu étais épuisée ces derniers temps je t'ai laissée dormir, expliqua Lily.

Rachel sourit en pensant à la raison de sa récente fatigue.

_ Tu as dormi toute la journée d'hier !, s'étonna Sirius, soulagée que la jeune fille n'ait pas eut à l'attendre.

Rachel lui tira la langue.

_ Et alors ? D'après ce que m'a dit James, tu n'es pas mal non plus comme marmotte ! Tu en as fait autant non ?

Sirius adressa un regard assassin à son meilleur ami qui explosa de rire.

_ C'est elle qui m'a demandé comment tu allais hier, s'excusa James.

Sirius se dévissa la nuque pour voir le sourire embarrassé de Rachel.

_ Ah oui ?, fit il avec un sourire railleur.

Rachel rougit malgré elle, sous le regard énamouré de Sirius. Lily et James observaient le couple, les sourcils froncés.

Lily eût soudain une idée, une idée qui lui permettrait d'être plus attentive comme elle se l'était promis il y avait de cela quelques semaines. Elle savait que James était toujours le dernier à quitter la table des Gryffondors après le petit déjeuner. Elle traîna donc un maximum pour pouvoir se retrouver seul à seule avec lui. James remarqua mentalement que Lily s'attardait à table contrairement à ses habitudes mais il fit comme s'il n'avait rien remarqué.

Embarrassée, Lily se tortilla sur sa chaise avant de se lancer.

_ Hum... Potter ?

James regarda Lily avec un sourire d'ange.

_ Oui Lily ?

_ C'est Evans pour toi, se renfrogna la jeune fille.

James arbora un air blasé.

_ Je te propose une alliance, déclara Lily, rouge pivoine.

_ Une alliance ?, s'étonna James, gai comme un pinçon.

_ Oui. Entre toi et moi.

James parût pensif.

_ Bien que cette nouvelle me laisse particulièrement … heureux, commença-t-il avec un sourire ravageur, je ne peux m'empêcher de me demander... pourquoi ce revirement, Lily ?

Lily sembla nettement plus sûre d'elle même cette fois ci avant de répondre.

_ Il se passe quelque chose de bizarre entre Rachel et Sirius, et je veux savoir quoi. Tu es le meilleur ami de Sirius, je suis la fille la plus proche de Rachel au château...

Cela interpella James, qui fut un instant choqué.

_ Tu veux qu'on espionne nos meilleurs amis ?, s'exclama-t-il, abasourdi.

Plusieurs têtes se retournèrent vers le duo.

_ Chut ! Moins fort, le rabroua Lily.

_ Pardon, chuchota James.

_ Pas grave, enchaîna Lily. Mais oui, je veux qu'on les espionne.

James fronça les sourcils.

_ Mais... pourquoi ?, lâcha-t-il enfin.

Les joues de Lily prirent une jolie teinte rose soutenu.

_ Et bien... parce que... parce que ça m'intrigue.

James eût un sourire narquois devant Lily qui rougit de plus belle.

_ Oh, arrête ça Potter !

_ Arrêter quoi ?, continua la garçon, son sourire s'étendant d'un bout à l'autre de son visage.

_ Mais de sourire comme ça !

_ Pourquoi, je te perturbe ?, poursuivit le jeune homme, faussement innocent.

_ Oui ! Enfin, non !

James rit ouvertement devant la maladresse de la jeune fille, à présent rouge de colère : James y vit là le signal pour se calmer.

_ Compris, j'arrête. Mais tu ne trouve pas qu'espionner nos amis est un comportement des plus... puérils ? Surtout pour toi, tu es préfète avant tout.

Lily eût un sourire coupable mais affirma avec vigueur :

_ Oh ! On s'en fout des règlements, je veux savoir ce qui se passe !, finit par exploser la jeune femme.

Heureusement, son léger éclat fut couvert par la sonnerie du collège qui annonçait le début des cours. Voyant la mine horrifié de Lily à l'idée d'arriver en retard en classe, James pouffa.

_ Alors, on s'en fout des règlements ? Allez viens on sèche, proposa James avec un sourire carnassier.

Lily lui répondit d'une frappe sur l'épaule, bref mais efficace.

_ Tu as très bien compris ce que je voulais dire, abruti ! Dépêche toi, on va arriver en retard en classe !

_ Ça va, ça va, j'arrive, dit James tranquillement alors qu'il n'arrivait pas du tout.

Lily tapa du pied sur le sol en signe d'impatience.

_ Je pars sans toi, Potter !

Elle commençait à faire volte-face quand James dit d'un ton nonchalant :

_ Si tu ne m'attends pas Evans, tu peux dire adieu à ton alliance !

Lily se retourna, vers lui, l'air profondément outré.

_ Tu es sérieux là ?

_ Parfaitement sérieux, répondit il en haussant les épaules.

Un sourire finit par se dessiner sur les lèvres de Lily, un sourire particulièrement inquiétant, surtout pour une fille d'ordinaire si sage.

_ Tant pis, fit elle avant de partir en classe.

James se leva rapidement et la rejoignit en de grandes enjambées :

_ Attends ! Je plaisantais Evans, attends !

Lily s'arrêta dans le couloir, attendant James, un grand sourire sur son visage : elle avait gagné...

oOo

Il était aux alentours d'une heure de l'après-midi et les Maraudeurs, ainsi que Rachel venaient de déjeuner ensemble. Comme à leur nouvelle habitude depuis deux semaines, Rachel et Sirius sortirent de table en même temps, prétextant un devoir commun, sous le regard inquisiteur de James et Lily.
Une fois que leurs amis eurent franchi les portes de la Grande Salle, le deux alliés sortirent à leur suite. Remus ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes en les voyants James et Lily si bien s'entendre, enfin surtout sans que Lily s'acharne sur James. Remus décida néanmoins de garder le silence, de peur que son intervention ne mette fin à cette nouvelle entente des plus inattendues.

Une fois qu'ils se crurent à l'abri des regards, Sirius prit la main de Rachel.

_ Bon, maintenant qu'on s'est évadés, on peut peut être aller se poser dans un coin tranquille ?, proposa Sirius, une lueur joueuse dans le regard.

Rachel afficha un sourire contrit.

_ Désolée, mais j'ai vraiment un devoir à finir.

Sirius soupira.

_ Je viens quand même (Rachel leva les yeux vers lui, intriguée – elle savait qu'il détestait la bibliothèque) on a déjà quasiment aucun moment à nous alors...

Rachel sourit.

_ Enfin... Sauf si tu as peur que je te trouble et t'empêche de travailler ?, fit Sirius avec un sourire de séducteur.

Rachel le frappa à l'arrière du crâne, Sirius grimaça.

_ Je t'ai fait mal ?, railla-t-elle.

_ Tu aurais aimé, pas vrai ?, rétorqua Sirius en souriant.

Rachel haussa les épaules et son regard se fit soudain plus lointain : elle venait de voir James Porter arriver en face d'elle et l'ignorer soigneusement. Instinctivement, son rythme cardiaque s'accéléra et elle lâcha la main de Sirius, qui ne s'en formalisa pas le moins du monde, malgré un net pincement au cœur.

James était sorti de l'infirmerie il y avait de cela environ une semaine et depuis ce jour là, il n'avait plus adressé un seul mot à Rachel, pas même un regard, une attention : c'était comme si la jeune fille n'avait jamais existé et qu'elle était complètement invisible. Autant dire que cela avait complètement bouleversé la jeune sorcière qui n'avait jamais été ainsi dédaigné par James. En effet, il n'avait jamais nié son existence de la sorte et, dans le pire des cas, les deux jeunes gens s'engueulaient mais ne s'ignoraient pas de cette façon. Rachel s'était consolée en remarquant qu'elle n'était pas la seule que le garçon méprisait : en effet, bien qu'il soit déjà très solitaire, il avait à présent complètement oublié le monde qui l'entourait et snobais toute la population de Poudlard, même ses professeurs. À vrai dire, elle ne l'avait pas entendu prononcer un seul mot depuis qu'il lui avait crier de dégager.

Ce n'était pas la première fois depuis que James était sorti de l'infirmerie que Rachel le croisait dans les couloirs mais elle constata avec amertume que cela lui faisait toujours un peu mal, même si elle aurait refusé de l'avouer (sauf peut être sous la torture). Sirius était donc habitué à ce que Rachel réagisse ainsi, mais il réalisa qu'il n'aimait pas du tout devoir garder cette relation secrète : il aurait voulu crier au monde entier qu'il était fou amoureux pour la première fois de sa vie... Mais il tenait à Rachel et savait qu'elle lui en voudrait si jamais quelqu'un venait à le savoir, si seulement il pouvait au moins connaître les raisons qui poussaient Rachel à vouloir conserver le secret...

Une fois que Porter fût hors de leur champs visuel, Sirius se jeta à l'eau :

_ J'imagine que tu ne veux toujours pas...

Il n'eût même pas le temps de finir sa phrase que Rachel le coupa :

_ Tu imagine bien.

Sirius soupira et reprit la main de Rachel, comme pour lui montrer qu'il arriverait à faire avec... ce dont il essayait surtout de se persuader lui-même. Sirius abhorrait les mystères, c'était séduisant au début mais au bout du compte ça finissait par être à la fois gonflant et lassant. Plutôt énervé, il espérait trouver sur son chemin une bonne distraction ou un moyen de se défouler quand Merlin entendit sa prière :

_ Servilus..., murmura Sirius en voyant l'objet du délit.

Un sourire cruel s'esquissa sur ses lèvres : il avait enfin trouvé sa distraction. Rachel observa Sirius, elle avait déjà vu le jeune homme s'en prendre à ce sixième année Serpentard aux cheveux sales et le nez gras : elle ne s'en formalisait pas : Rachel avait compris que c'était un abominable et haineux petit bonhomme, baignant jusqu'au cou dans la magie noire. Et s'il y avait bien une chose que Rachel haïssait plus que tout, c'était la magie noire. Mais à cet instant elle n'avait pas vraiment envie de lancer des maléfices et voulait juste faire son devoir tranquille, sans penser à autre chose « et surtout arrêter de penser à James ! » se sermonna-t-elle mentalement.

_ Hey Servilus !, lança Sirius.

Rogue se retourna, ses cheveux gras balayant son visage qui afficha une expression mi-apeurée, mi-énervé lorsqu'il reconnût son interlocuteur.

Soudain, Rachel se rappela que son meilleur ami aussi s'appelait Severus et un sentiment de culpabilité l'envahit aussitôt quand elle se remémorera la discussion qu'elle avait eût avec Harry Potter au sujet de Severus Rogue.

Rachel prit alors compte d'une chose qu'elle n'avait pas réalisée depuis son voyage dans le temps : même si Porter avait prit le soin de ne rien lui révéler sur le passé, elle savait déjà quelque chose. Rachel connaissait le futur de Rogue. Suite à cette révélation intérieure, la jeune femme resta figée.
Rogue quant à lui, avait plongé dans la poche de sa cape au moment même où Sirius l'avait interpelé. Les deux jeunes hommes se faisaient face, un rictus mauvais sur chacun de leur visage et leur baguettes brandies.

_ Tu compte te cacher derrière ta copine Black ?, cracha Rogue.

Sirius siffla de mécontentement, Rachel choisit cet instant pour intervenir et se mettre entre eux deux. Sirius, interpelé par le comportement de Rachel fit un pas en arrière, alors que Rogue dévisageait la jeune fille, les lèvres pincées.

_ Je peux savoir ce qui te prend Rachel ?, demanda Sirius.

_ Laisse le tranquille, répondit calmement la sorcière, s'il-te-plaît.

_ Je n'ai pas besoin qu'une satanée Sang-De-Bourbe pour me défendre !, aboya Rogue, l'air haineux.

Rachel se retourna et vive comme l'éclair elle fit jaillir sa baguette dans sa paume, elle saisit Rogue par la chemise et le plaqua sur le mur derrière lui, pointant sa baguette sous le menton du jeune homme.

_ Pauvre petit con, fit Rachel sèchement. Je ne suis même pas une Née-Moldue.

Rogue était médusé, ses yeux louchant sur la baguette de la jeune femme.

_ Dégage, ajouta Rachel avec un regard meurtrier.

Curieusement, Rogue détala sans demander son reste.
Rachel regretta immédiatement de ne pas l'avoir mis en garde contre son futur. Elle comprit pourquoi Porter – qui en savait nettement plus qu'elle sur le propos – ne lui en avait pas touché un mot. Rachel se retourna vers Sirius, tremblante.

_ Pourquoi tu t'es interposée ?, demanda doucement celui-ci.

Rachel se sentit brusquement mal à l'aise et une bouffée de chaleur l'envahit.

_ Euh... Je voulais m'en charger moi-même ?, proposa-t-elle, indécise.

Sirius fit semblant de la croire. Les mystères tournants autour de la jeune femme commençaient de plus en plus à l'agacer mais il fit comme si de rien n'était.

oOo

Quand James avait vu Servilus débarquer dans le couloir où se trouvaient son presque frère et Rachel il avait craint un instant que Lily ne s'énerve. Il avait été plutôt stupéfait de constater que la jeune femme regardait celui qui avait été son meilleur ami durant leur enfance avec une certaine dureté même s'il était parvenu à déceler une pointe de tristesse dans le regard de la sorcière.

_ Ça va ?, avait néanmoins demandé James à Lily.

_ Black me tape sérieusement sur le système, mais j'ai davantage envie de frapper Rogue.

James parut soulagé.

Quand les deux jeunes gens étaient arrivés, ils avaient pu constater la proximité de Sirius et Rachel mais ils avaient conclu que cela ne voulait rien dire de particulier. Ils avaient donc essayés de s'approcher pour entendre leur conversation (qui semblait plutôt banale) mais n'avaient rien appris et étaient donc repartis bredouilles une fois que Rachel avait chassé Rogue. Ce qui était assez dommage dans la mesure, où, s'ils étaient restés quelques secondes de plus ils auraient pu voir Sirius déposer ses lèvres sur celles de Rachel.

oOo

Les jours se succédèrent, semblables, tristes et mornes. Le ciel gris d'hiver plombant les esprits et le vent glacial forçant tous les élèves à préférer la chaleur de leur salles communes respectives. James et Lily suivaient Rachel et Sirius dès qu'ils voyaient ceux-ci s'éclipser de façon plus ou moins discrète. James s'était une fois retenu de se moquer de son meilleur ami quand celui-ci avait prétexté qu'il devait aller sauver Poudlard avec Rachel et seulement elle car elle avait un pouvoir que tout le monde ignore, mais il avait réussi à conserver le silence sous le regard courroucé de Lily, gardant les lèvres étroitement collées pour se retenir d'exploser de rire.

Cette fois-ci, ils avaient prétexté des recherches communes à la bibliothèque (encore) pour pouvoir se retirer discrètement de la salle commune. Et bien entendu, dès qu'ils étaient sortis, Lily et James les avaient suivis. Ils avaient ainsi pu constater avec une joie non dissimulée que Rachel et Sirius s'étaient cachés dans une salle de classe déserte. Hélas pour James et Lily, la pièce était close. Et faire une entrée fracassante n'auraient sans doute pas poussés Sirius et Rachel à dévoiler leur petit secret.

_ Tu sais quoi ? J'ai un objet dans ma malle qui me permet de voir à travers les murs et les portes, proposa James.

_ Ah oui ? Ça fait très pervers tout ça..., railla Lily.

James pâlit imperceptiblement.

_ Hein ?! C'est pas du tout ce que tu crois Lily.. Euh..., bafouilla-t-il malgré lui.

Il fut coupé par les pouffements de rire de la jeune femme. Il la regarda avec un air blasé.

_ Alors comme ça on se moque de moi, Evans ?

Lily répondit en lui tirant la langue.

_ Très mature, Evans, vraiment, fit James, narquois.

Lily plissa les yeux et changea de sujet.

_ J'ai une meilleure idée. On va regarder à travers la serrure.

_ Typiquement moldu.

Lily lui adressa un regard noir.

_ Mais très efficace, s'empressa d'ajouter le jeune homme face à l'expression de la jeune sorcière.

Lily soupira avant de se pencher sur la serrure de la porte et d'y caler son œil. Elle se tortilla plusieurs fois afin de trouver un meilleur angle de vue et la position la plus confortable possible.

_ Alors ?, demanda James.

Lily ne répondit pas tout de suite. Elle se releva brusquement quelques secondes plus tard, sa main couvrant sa bouche et une expression de nette stupeur sur le visage. James, affolé par la réaction de la jeune femme se dépêcha de regarder à travers la serrure. Il se releva aussi rapidement que Lily, cependant moins surpris et affichant même un sourire moqueur.

_ Tu le savais ?, s'exclama Lily à James.

Cette fois, James parût surpris.

_ Non, répondit il franchement.

Lily parût dubitative et James soupira.

_ Mais je connais Sirius, ajouta-t-il devant l'air de Lily.

Lily hocha lentement la tête.

_ En tout cas, maintenant on sait ce qui se trame entre eux deux, fit Lily.

_ Oui, s'étrangla James, réalisant qu'il n'aurait plus de raisons pour que son alliance avec Lily continue.

Subitement, Lily eût l'air mesquin, ce qui interpela immédiatement James.

_ Tu penses à ce que je pense ?, demanda Lily.

_ Euh... non, fit James, presque apeuré devant l'expression de la jeune femme.

_ Je vais le raconter aux autres.

_ Quoi ?, s'étrangla James.

_ Bah... oui, commença Lily, c'est vrai quoi ! Ça doit bien faire un mois que leur manège dure... Et ils ne nous en ont toujours pas parlés... Ils ont peur de ce qu'on pourrait en penser ou quoi ?!

Immédiatement, James pensa au secret de Remus, qui avait peur que tout le monde connaisse sa condition de lycanthrope. Peut être Rachel et Sirius avaient ils une excellente raison de garder cette relation secrète ? Immédiatement, il se dit que ce serait une très mauvaise idée... Mais il devait avouer que lui aussi était rongé par la curiosité, et puis, de toute façon, ils pouvaient toujours demander à ses amis de garder le secret... il avait confiance en eux après tout.

_ Fais, ce que tu veux, dit James. Mais si tu leur dit quoi que ce soit, précise leur de ne rien en dire, sauf aux principaux concernés bien sur, ajouta-t-il en désignant du menton la porte derrière laquelle le nouveau couple s'embrassait fiévreusement.

Lily acquiesça.

oOo

Rachel et Sirius rentrèrent dans la salle commune, essentiellement peuplée des maraudeurs, Dorcas, Mary, Lily et même dans un coin, Porter, travaillant sur un volume poussiéreux.

_ Bah alors, commença Lily d'un ton taquin, on s'amuse bien ?

Rachel fronça les sourcils.

_ De quoi tu parles Evans ?, fit Sirius comme si de rien n'était.

_ Et bien de vous deux... Dans une salle de classe désertique. Très pratique quand on ne veut pas être surpris, ce genre de pièce.

Rachel pâlit en voyant James Porter se redresser et accorder à la scène un intérêt particulier : c'était la première fois qu'il regardait à nouveau Rachel depuis leur altercation dans l'infirmerie. Cela eût l'effet d'un choc électrique pour la jeune fille qui intima d'un regard à Lily de ne pas prononcer un mot de plus.

Si Lily sembla recevoir le message visuel de Rachel ce ne fut pas le cas de Peter, qui s'exclama haut et fort :

_ Oh, ça va hein, pas la peine de faire cette tête Sirius, on est tous au courant que toi et Rachel vous êtes ensemble.

Un bruit de verre brisé retentit dans la pièce et Rachel se retourna sur Porter, venant très certainement de briser son flacon d'encre à en juger par les gouttes noirs qui s'écoulaient au bout de ses doigts, gouttes qui étaient aussi noires que le regard du jeune homme, clairement énervé.

_ Ah ouai ?, lança celui-ci, livide de rage.

Brusquement, l'atmosphère devint étouffante et Rachel fût saisie par un sentiment qu'elle ne s'expliqua pas tout de suite : la culpabilité...
End Notes:

J'en profite pour remercier chaleureusement Emily pour son mail, Swanely (Parce que c'est Swanely et que je l'adore ^^) et LynnWriting, dont les encouragements et la fidélité me font super plaisir !

Quant aux autres, n'aillez pas peur d'imiter ces charmantes demoiselles, il n'y a rien de tel pour embellir ma journée ! (Ce sera la bonne action du jour ^^)

Chapitre 13 La compassion de Lily by Melody
Author's Notes:

Bonjour à tous (toutes ? - bref ça n'a pas d'importance ^^)

Voici, avec un peu de retard mon 13ème chapitre, que je poste entre deux séances de baby-sitting, j'espère qu'il vous plaira, en ce qui me concerne c'est vraiment un de mes préférés et l'un de ceux qui étaient déjà écrits dans ma tête avant que je commence cette fic.

Bref, je vous laisse découvrir par vous même, bonne lecture !

« On est tous au courant que toi et Rachel vous êtes ensemble »

James ne s'était pas rendu compte tout de suite qu'il venait de faire exploser son encrier. La déclaration de Peter résonnait encore dans sa tête, se fracassant en un millier d'échos. Et lorsqu'il compris ce que cette phrase impliquait il se sentit bouillir de rage et de jalousie. Sans comprendre ce qui lui arrivait il s'était retrouvé debout, face à Rachel et il s'était entendu lui dire d'un ton où perçait une colère non dissimulée :

_ Ah ouais ?

Rachel fixait James du regard, les genoux tremblants.

_ Tu perds jamais une occasion de la fermer, toi !, balança Sirius à Peter, qui se ratatina sur lui-même.

_ C'est toi qui devrait la fermer !, cria James S. à Sirius.

Les deux jeunes hommes s'observèrent en chien de faïence sous le regard paniqué de Rachel.

_ Est-ce que c'est vrai ?, cracha James à Rachel.

_ Oui, chuchota Rachel.

James semblait sur le point de commettre un meurtre. Dans la salle commune, tout le monde avait les yeux rivés vers eux.

_ Pourquoi ?, finit par s'exclamer James. Pourquoi lui ?

_ Mais parce qu'elle m'aime, pauvre con, répondit Sirius à la place de Rachel.

Rachel était tétanisée, n'osait plus bouger, même remuer les lèvres pour répondre à James semblait lui demander un effort considérable. Mary lança à Rachel un regard noir que celle-ci ne remarqua pas.

_ Toi le clébard, je t'ai demandé de la fermer !

Rachel fût surprise par le terme « clébard », tout autant que Sirius et le reste des Maraudeurs, qui restaient complètement figés.

_ Mais il ne sait rien de toi !, finit par exploser James, s'adressant à nouveau à Rachel.

_ Parce que tu en sais davantage toi peut être ?, aboya Sirius.

Les élèves dans la salle commune suivaient l'échange, leurs regards passant d'un protagoniste à un autre, comme s'ils suivaient un match de tennis.

_ Évidemment que j'en sais davantage ! Je connais son passé, ses goûts... et même ses réactions !

Sirius darda sur Rachel un regard mi-intrigué, mi-énervé.

_ Il connais ton passé ?, demanda froidement Sirius à Rachel, jaloux.

_ Oui, commença Rachel, mais ce n'est pas ce que tu crois...

Sirius eût un horrible rire dénué de joie.

_ C'est pas ce que je crois Rachel ?, commença à s'énerver Sirius, alors tu vas pouvoir m'expliquer pourquoi je n'ai rien le droit de savoir alors ?!

Les larmes commencèrent à dévaler les joues de Rachel, silencieusement.

_ Mais je n'ai pas...

_ Mais bien sur que non tu ne vas pas pouvoir m'expliquer puisque tu n'en as pas le droit ! Pas vrai Rachel ?

Rachel ne répondit pas, sanglotant juste.

_ PAS VRAI RACHEL ?!

Rachel releva ses yeux vers lui et essuya ses larmes d'un geste rageur. Elle sentit la colère, et la tristesse remonter dans ses veines, comme un acide.

_ JE CROYAIS QUE TU T'EN FOUTAIS ! QUE PERSONNE N'AVAIT BESOIN DE SAVOIR !, se mit elle à hurler.

_ ET BIEN J'AI MENTI ! JE DETESTE CA !

_ POURQUOI TU AS MENTI ALORS ?

_ MAIS PARCE QUE JE T'AIME BORDEL !, s'exclama enfin Sirius, rageur.

Pause.

_ Merde !, cria Sirius en frappant dans le mur le plus proche de lui. Toi aussi tu m'as menti Rachel !

_ Seulement par omission ! Et tu le savais très bien alors arrête de rejeter la faute sur moi !, vociféra Rachel.

_ Mais pourquoi est-ce que lui a la chance de tout savoir de toi ?, cria Sirius en désignant James de l'index.

_ Parce que je la connais depuis plus longtemps que toi, crétin !, rétorqua James qui ne supportait pas qu'on parle de lui à la troisième personne alors qu'il était présent.

_ C'EST DES CONNERIES !, hurla Rachel, l'air dément.

Tout le monde se tût.

_ TU NE SAIS RIEN DE MOI !, ajouta-t-elle, les cheveux ébouriffés, les yeux roulants dans ses orbites.

Rachel était visiblement déchaînée.

_ Ah non ?! , fit James d'un ton dur en faisant un pas vers Rachel, rappelle-toi pourtant : qui as deviné que tu n'avais plus de parents ? Même Al et Rose ne l'ont pas compris avant moi !

Les maraudeurs ainsi que Lily se demandèrent immédiatement qui étaient Al et Rose mis personne n'osa le demander.

_ Ce sont mes meilleurs amis !, clama Rachel.

_ Et je suis celui qui t'as aimé le premier ! Merde Rachel, je suis le premier garçon que tu as embrassé ! JE SUIS CELUI QUI T'AIME TOUJOURS !

_ ET JE NE T'AI RIEN DEMANDE !

Sirius observait la scène qui se déroulait sous ses yeux, un sentiment de haine croissant dans son organisme.

_ Même après tes coups bas, même après toutes tes remarques, tout tes rejets, même après nos engueulades, même après mon coup de gueule à l'infirmerie le jour où je me suis fais attaquer ! Qu'est-ce que tu crois ?, vociféra James. Je t'aime encore !

Sans laisser le temps à Rachel de répliquer, il quitta la salle commune sous le regard interloqué des élèves présents et claqua le portrait avant de sortir.

_ Le coup de gueule à l'infirmerie le jour de l'attaque des mangemorts.... commença Sirius silencieusement – un silence qui n'augurait rien de bon – c'est le jour où...

Sirius écarta les yeux face à la révélation qui s'imposait à lui. Rachel sentit ses entrailles se nouer davantage – si c'était possible.

_ Tu t'es foutu de ma gueule en fait Rachel ?, rugit alors Sirius. Tu t'es servie de moi !

Sirius commença à partir vers son dortoir mais Rachel le retint par la manche :

_ Non … Sirius … Non, je te jure que..., sanglotait elle.

Mais Sirius lui lança un regard de dégoût avant de lui dire d'un ton pète-sec :

_ Ne t'approche plus de moi.

Rachel fit un pas en arrière, horrifiée et pleurant de plus belle. Sirius monta dans son dortoir, rapidement suivit par le reste des Maraudeurs qui n'accordèrent pas un seul regard à la jeune fille en larmes. Lily jeta à Rachel un regard mêlé de déception et de pitié avant de rejoindre elle aussi son dortoir. Rachel tomba sur les genoux, et pleura intensément la perte de tout ses nouveaux amis ainsi que de James. La dernière fois qu'elle avait eût un tel chagrin c'était lorsque ses parents l'avaient rejetée avec son frère. Si seulement Thomas pouvait être là...

oOo

Deux semaines avaient passées depuis l'incident qui avait eu lieu dans la salle commune des Gryffondors. Le lendemain de la dispute, tout le château était au courant, même si le litige avait pris avec les rumeurs une ampleur quelque peu démesurée. Rachel était plus malheureuse que jamais. Triste, elle errait dans les couloirs qu'elle parcourait autrefois avec entrain. Elle qui avait toujours été entourée d'un grand cercle d'amis se retrouvait à présent plus seule que jamais. Et ça la bouffait de l'intérieur. La jeune fille était comme malade de désespoir. Elle ne parlait plus, ne mangeait plus, ne dormait plus, ne riait plus. On ne pouvait même pas dire qu'elle vivait encore, ni même qu'elle survivait puisque cela aurait signifié qu'elle tentait de se dominer pour rester en bonne santé, en réalité, le terme qui convenait le mieux à l'attitude de Rachel, à son existence c'était qu'elle existait. Voilà tout. Rachel était comme vide, et elle avançait, le regard éteint, mort.

Les maraudeurs, quant à eux, surtout Sirius, se contentaient d'ignorer Rachel, et de faire comme si elle n'existait pas, quand la jeune fille était dans les parages, leurs regards glissaient simplement sur elle, ou se fixait sur un point quelconque derrière elle, sans jamais s'attarder sur sa mine triste. Sirius était le plus dur, et, même s'il mettait un point d'honneur à nier le fait même que Rachel exista réellement, il ne pouvait empêcher sa mâchoire de se contracter douloureusement quand il l'apercevait. Il se sentait humilié et, drapé dans sa fierté il refusait de faire le moindre pas en avant, se laissant plus facilement aveuglé par la colère.

Lily était celle qui avait le plus de mal à évincer Rachel. Elle s'était beaucoup attaché à la jeune femme, et même si Rachel leur avait mentit à tous, Lily ne doutait pas qu'elle ait une excellente raison. D'autant plus qu'elle ne supportait pas de voir la douleur que Rachel affichait en permanence : ce visage de souffrance ne donnait qu'une seule envie à Lily, se précipiter vers son amie et lui faire un câlin pour la pousser aux confidences.

James S. alias Porter était devenu, quant à lui, mystérieusement introuvable. En réalité, le jeune homme se cachait derrière une pile de documents à la bibliothèque, cherchant tant bien que mal la solution qui lui permettrait de rentrer chez lui, et d'y ramener Rachel.

Alors que la journée de cours venait de s'achever, Rachel prit place à la table des Gryffondors, mangeant à l'opposé de là où se trouvait les Maraudeurs & Cie, elle se servit un minimum mais ne toucha pas un seul aliment qui ornait son assiette, se contentant de voir celle-ci sans l'observer, les yeux dans le vide.

De son côté, Lily regardait Rachel à la dérobée et poussa un soupir en constatant que Rachel ne se résignait toujours pas à avaler quoi que ce soit, et, colère ou pas colère des Maraudeurs, Lily était extrêmement inquiète pour Rachel et aurait aimé lui parler. Seulement elle ne voulait pas le faire devant les garçons et elle ne parvenait jamais à coincer Rachel dans le dortoir (celle-ci s'éclipsait toujours derrière ses rideaux sans laisser le temps à personne de prononcer un mot à son intention).

En entendant Lily soupirer, James comprit immédiatement le problème et tourna la tête vers son meilleur ami :

_ Sirius, tu ne voudrais pas...

_ Non, grinça celui-ci entre ses dents.

James fit un sourire contrit à Lily que la jeune femme ne remarqua pas, bien trop occupée à sonder Rachel du regard. En voyant Rachel quitter la Grande Salle, Lily se leva à son tour, décidant qu'il était temps qu'elle s'entretienne avec son amie et que la situation avait suffisamment durer.

_ Rachel !, héla Lily.

Rachel se figea en reconnaissant la voix de son ancienne amie. Le ventre noué par l'appréhension elle attendit Lily. Mais que lui voulais-t-elle ?

_ Est-ce qu'on peux parler ?, demanda Lily avec un sourire.

Rachel était surprise : elle s'attendait plutôt à des reproches au lieu de quoi, elle avait droit à un sourire compatissant.

_ Oui.

Rachel guida Lily dans une salle de classe déserte.

_ On devrait pouvoir parler sans êtres entendues ici, déclara Rachel.

Lily hocha simplement la tête, et le silence se fit, de plus en plus lourd.

_ Je suis venue te parler parce que... Et bien parce que je ne supportais pas de te voir souffrir en silence. Tu es mon amie après tout, commença Lily.

Rachel sentit son cœur s'inonder de chaleur quand Lily lui dit qu'elle était son amie. Incapable de prononcer un mot elle fit un geste de la main, l'invitant à poursuivre.

_ Je ne crois pas que tu sois une si mauvaise personne, expliqua Lily, mais tu comprendra que j'attends quelques explications...

Rachel se mordit la lèvre inférieure : signe chez elle qui indiquait sa nervosité.

_ Que veux-tu savoir Lily ?

_ Tout.

Rachel s'attendait un peu à cette réponse, aussi elle avait déjà préparé la sienne, qu'elle bafouilla les yeux embués.

_ Je n'ai pas le droit de tout te raconter...

_ Écoutes Rachel, c'est trop tard maintenant, tu es trop impliquée – nous sommes trop impliqués – et je pense que ça te soulagerais de parler.

Rachel réfléchit, Lily avait raison, si elle ne parlait pas elle finirait par exploser et à ce moment là ce serait tout le collège qui serait au courant. Autant que ce soit quelqu'un en qui elle ait toute confiance.

_ D'accord, capitula Rachel.

Lily n'en revenait pas, elle s'attendait à devoir batailler bec et ongles pour pouvoir obtenir ce qu'elle voulait, puis elle comprit que ce secret pesait vraiment sur la conscience de Rachel, que ça l'empêchait d'avancer.

_ Mais tu dois ne promettre de ne rien répéter à personne Lily. Personne, ajouta Rachel, plus sérieuse que jamais.

Lily hocha la tête, compréhensive.

_ Alors ?

Rachel soupira pour se donner du courage.

_ Je viens du futur.

Lily écarquilla les yeux de stupeur, sa bouche formant un o parfait.

_ Quoi ?!, s'exclama-t-elle.

_ Moins fort !, pria Rachel. Je vais te raconter mais par pitié Lily, tais toi.

_ D'accord.

_ Hum, bon, Je suis née en 2005.

Tout de suite, Lily s'apprêtait à réagir mais Rachel le lui interdit du regard.

_ Je suis une Née-Moldue, quelques mois après que nous ayons eu onze ans, en (...petit calcul mental) 2016, Hagrid est venu chez nous.

_ Nous ?, interrompit Lily.

_ Mon frère jumeau et moi, précisa Rachel avant de reprendre sans laisser une minute à Lily pour réagir. Hagrid est venu pour nous annoncer que Thomas et moi étions des sorciers, et qu'on était inscrit à Poudlard.

Rachel lança un regard à Lily pour voir si elle suivait : cette dernière buvait les paroles de la voyageuse temporelle.

_ Mes parents... ont très mal réagis, alors Thomas et moi on est partis avec Hagrid au Chaudron Baveur, le lendemain je nous trouvais une chambre et du travail pour tous les étés à venir.

_ Wahoo, souffla Lily, pas mal pour une gamine de onze ans.

Rachel sourit : elle était toujours aussi fière d'elle.

_ J'étais dévastée par le rejet de mes parents, mais je gardais la face. Je voulais oublier, tu vois ?

_ Oui.

_ J'ai rencontré James dans le train. On s'est tout de suite détester, précisa Rachel en riant. C'était un vrai crâneur et il n'arrêtait pas de faire tourner en bourrique son frère, qui était en même année que moi et qui est même devenu mon meilleur ami avec leur cousine.
» James et moi on était comme chiens et chats..., poursuivit Rachel, les yeux dans le vague, toujours en train de s'emmerder mutuellement, à se livrer cette petite guéguerre ridicule. Il faisait partis de l'équipe de Quidditch et il n'arrêtait pas de vanter ses prétendu talents, ce qui m'avait beaucoup énervé à ce moment là... Du coup, pour le défier, je me suis présentée aux sélections alors que je n'avais jamais touché à un balais.
» J'ai été sélectionnée dans l'équipe en tant que poursuiveur, je ne croyais pas à ma chance mais James lui était très en colère. On s'est disputés ce soir là. C'était la première fois que c'était aussi violent. Il avait compris que mes parents ne voulaient plus de moi et il me l'a bien fait savoir, remuant le couteau dans la plaie.
» Finalement, je sais plus vraiment comment c'est arrivé – je crois que le Quidditch nous as rapproché – mais on a finit par s'embrasser à la fin d'un match qu'on venait de gagner. On est sortis ensemble un moment, jusqu'à ce qu'un jour mon frère vienne me voir et qu'il me dise qu'il avait surpris une conversation entre James et son meilleur ami William, qui disait très clairement qu'il n'en avait rien à faire de moi. Ça m'a achevé, j'ai rompu avec James sans lui donner aucune explications. Après ça on ne s'est plus adressé un seul mot en dehors des match de Quidditch.
» Et puis, les années ont passés, James a été promu au rang de capitaine. Et ce soir là... je le cherchais parce que je voulais savoir quand aurait lieu la prochaine séance d'entraînements. Je l'ai trouvé à la bibliothèque, sur un gros bouquin. Je lui ai parlé mais c'était comme s'il m'entendait pas, il marmonnait, sa baguette à la main, alors pour le faire réagir je l'ai agrippé et... il y a eut un tremblement étrange. Dans la minute qui suivait je me suis retrouvée catapultée ici, 45 ans dans le passé.
» Tu connais la suite : je me suis liée d'amitié avec les Maraudeurs, avec toi, alors que James et même Dumbledore m'avaient dit de me faire discrète. Sauf que... rien de ce qui était arrivé n'était de ma faute et je déteste obéir aux règlements. J'ai réalisé que j'aimais Sirius. Ça me tuait de savoir que je lui mentais en permanence, que je vous mentais à tous mais... Je ne voulais pas rester seule. Je transgresse toutes les règles établies en te confiant tout ça.

Son récit terminé, Rachel leva les yeux vers Lily.

_ Et bien ça alors... ça alors !

Rachel esquissa un sourire contrit. Lily n'en revenait pas et il lui fallut plusieurs minutes avant qu'elle saisisse l'ampleur des révélations que venaient de lui faire Rachel.

_ Pourquoi James cherchait il à aller dans le passé ?, finit par demander Lily, avide de détails.

_ Je ne sais pas, c'était une erreur je crois. Mais quand je l'ai attrapé, je l'ait – paraît-il – troublé et il sa langue aurait fourché sur la formule, nous propulsant ici.

_ Pourquoi ici ? Enfin je veux dire, pourquoi cette époque ?

Rachel tressaillit.

_ C'est l'apogée de Tu-Sais-Qui.

Lily fronça les sourcils, cherchant manifestement autre chose d'intéressant à demander.

_ Est-ce que tu connais mon futur ?

Cette fois, Rachel devint livide et prit son temps avant de répondre.

_ Non, pas vraiment.

_ Pas vraiment ?, releva Lily, perspicace.

_ Je suis Née-Moldue, j'en connais peu sur le passé des sorciers, James en sait plus que moi mais il refusera de te dire quoi que ce soit, et encore moins à moi.

_ Hum..., Mais tu dois bien connaître le futur de quelqu'un tout de même !

Rachel se trémoussa, mal à l'aise.

_ Oh aller Rachel, crache le morceau, ça se voit que tu sais quelque chose.

_ Je sais ce qui se passera pour Tu-Sais-Qui, puisque ça on nous le rabâche depuis des années en cours...

_ Et... ?

_ Rogue.

Cette fois ce fût au tour de Lily de pâlir.

_ Qu'est-ce qui va arriver à Severus ?, chuchota Lily qui ne s'attendait pas à ça.

Rachel soupira.

_ Désolée Lily mais ça, je ne peux vraiment pas te le dire. Les dégâts seraient trop importants.

Lily hocha la tête, se raisonnant mentalement, elle ajouta néanmoins :

_ C'est pour ça que tu as empêcher Black de lui faire du mal l'autre jour ?

Rachel sursauta.

_ Comment tu es au courant de ça ?

Les oreilles de Lily devinrent cramoisies.

_ Hum... Et bien, il se trouve que Potter et moi on... comment dire, on... vous suivait. Pour savoir ce qui se passait entre Black et toi, tu vois ?

Lily s'attendait à ce que Rachel lui en veuille mais à sa plus grande surprise, elle se mit à rire.

_ Pourquoi tu ris ?, interrogea Lily, presque vexée que son amie se moque d'elle.

_ Tu fais comme si tu détestais Potter mais en fait, tu n'as aucun problème à te lier d'amitié avec lui, fit Rachel avec un sourire taquin.

Lily rougit de plus belle.

_ Mais... pas du tout ! (Les rires de Rachel s'intensifièrent) C'était une alliance, OK ? Juste une alliance !

_ Bien sûr, railla Rachel.

Lily croisa les bras, boudeuse.

_ Enfin tu peux dire ce que tu veux, mais tu es pareille avec Porter, rétorqua Lily.

Ce fut au tour de Rachel de bouder.

_ Non.

Le silence s'installa, réconfortant : les deux jeunes filles étaient soulagées de se parler à nouveau, surtout Rachel qui s'était délestée d'un fardeau qui lui pesait de plus en plus sur la conscience.

_ Tu l'aimes ?, demanda subitement Lily, rompant le silence. James, tu l'aimes ?

Rachel s'apprêtait à répondre à Lily qu'il n'en était rien, mais elle se décida finalement à lui dire la vérité : elle lui devait bien ça.

_ Je n'en suis pas sûre...

C'était la première fois qu'elle avouait son incertitude, ce qui la troubla, elle sentit le rouge lui monter joues et baissa les yeux. Par bonheur Lily s'en aperçut et changea de sujet.

_ On rentre au dortoir ?, proposa Lily.

Rachel acquiesça en silence.

Pendant que les deux jeunes filles rassemblaient leurs affaires de classes, deux jeunes garçons se regardèrent, l'un en face de l'autre avec un rictus mauvais sur le visage.

_ C'est une conversation très intéressante que nous avons surpris là, commença l'un d'eux.

_ Oui, renchérit l'autre, je suis persuadé que le Seigneur des Ténèbres sera enchanté de savoir qu'il y a une voyageuse temporelle à Poudlard...
End Notes:

Je suis vraiment trèèèès impatiente de découvrir votre avis quant à ce chapitre, qui me tient particulièrement à coeur, donc... je quémande : des rieviews siouplait ???? *yeux du chat potté* *o*

Bref, je tiens à vous dire que je ferais de mon mieux pour poster le chapitre 14 la semaine prochaine mais j'ai beaucoup de mal à tenir les délais en ce moment (je suis submergée par le travail, aussi bien scolaire que d'écriture ou obligations familiales ou job tout court) et je compte donc profiter de mes deux semaines de vacances pour non seulement réviser mon BAC blanc (streeeeeeess) et avancer à fond dans mes chapitres, aussi, durant ce laps de temps ( à savoir, deux semaines), je ne posterais pas. S'il-vous-plaît ne me lancez pas de cybers-tomates ^^'

Voilà, n'oubliez pas de me laisser une review, rien ne me fait plus plaisir, bisous :D et à la semaine prochaine !

Chapitre 14 Le retour by Melody
Author's Notes:

Bonjour à tous, je rappelle qu'il s'agit du dernier chapitre que je poste avant deux semaines, durant lesquelles je vais devoir réviser pour mon bac blanc --' Bref, j'arrête de vous embêter avec mes histoires...

Bonne lecture !

Le lendemain de l'entretien entre Rachel et Lily, les deux jeunes filles se dirigèrent vers la Grande Salle avec un sourire complice. Mary, manifestant un dédain immense envers Rachel, fit comme si cette dernière n'existait pas, et passa devant elle, la tête haute. Alice était bien trop préoccupée à attendre son amoureux Franck et Dorcas trop mal à l'aise pour adresser la parole à Rachel.

Rachel et Lily étaient dans le hall quand, soudain, deux Serpentards surgirent devants elles, baguettes brandies. La plupart des élèves étaient déjà dans la Grande Salle en train de manger et il n'y avait donc personne pour remarquer que les deux Gryffondors étaient en bien mauvaises postures.

_ Avery et Mulciber..., souffla Lily, inquiète.

Rachel et Lily sortirent leurs baguettes d'un mouvement vif.

_ Tu vas crever, Sang-De-Bourbe, ricana Mulciber en regardant Rachel dans les yeux.

L'estomac de Rachel lui remonta dans la gorge.

Tout se passa en un éclair. Alors que Mulciber s'apprêtait à lancer un mauvais sort à Rachel sans que celle-ci ne puisse le parer, les murs de Poudlard furent pris d'un violent tremblement, faisant tomber quelques roches et provoquant un nuage de poussière opaque. Rachel crut d'abord que c'était le maléfice de l'apprenti mangemorts qui avait provoqué un tel éboulement mais elle comprit qu'il n'en était rien quant elle vit à travers la fumée une grande silhouette masculine détourner le sort que lui jetait Mulciber et enchaîner le combat avec un contre-sort des plus violents.

Tout à coup, Rachel reconnut son mystérieux sauveur et elle retint un hoquet de surprise. Ses yeux s'embuèrent de larmes. Alertés par le vacarme, le corps enseignant s'était précipité sur les lieux, vite suivis par les ¾ de l'école qui chuchotaient en regardant la scène d'un œil paniqué.

_ On ne touche pas à Rachel !, criait le jeune homme en martelant chacun de ses mots d'un nouveau coups de poing.

_ Que quelqu'un arrête ce malade !, s'écria tout à coup Avery.

Rachel sembla se réveiller et s'ébroua, pour remettre ses idées en place et se précipita vers la silhouette, en se saisissant de ses bras.

_ Arrête ! Je t'en prie arrête.

Le jeune homme lâcha alors Mulciber qui retomba mollement sur le sol, tenant son visage ensanglanté en coupe. La silhouette se retourna et esquissa un léger sourire en voyant Rachel.

_ Alors, commença celui-ci, comment ça va ?

_ Thomas !, fit Rachel en courant dans les bras ouverts du jeune homme pour l'enlacer.

Parmi la foule agglutinée autour de la scène se tenait Sirius, qui, le poing rageusement fermé, lâcha d'un ton où perçait une colère sourde :

_ C'est qui lui ?

Un rire étouffé lui répondit, Sirius tourna la tête et vit Porter qui le regardait avec un amusement non dissimulé.

_ Tu prétends connaître Rachel mais en fait tu ne sais même pas qu'elle a un frère jumeau ?

Sirius manqua s'étouffer et respira bruyamment en espérant réussir à s'empêcher de lancer un sort à ce malotrus.

_ Comment tu vas sœurette ?, chuchota Thomas à l'oreille de Rachel.

Rachel sentit les larmes affluer.

_ Mieux maintenant que tu es là, souffla la jeune fille.

Et c'était vrai : Rachel était soulagée, avec son frère à ses cotés elle se sentait revivre, surtout après les derniers mois qu'elle venait de passer, qui avaient été assez éprouvants. Dans l'univers de Rachel, Thomas était un peu son pilier, le seul élément tangible de son existence, sa roue de secours, sa bouée de sauvetage, c'était celui grâce à qui elle réussissait à garder le tête hors de l'eau. Et il était réapparu au moment où elle avait le plus besoin de lui, comme toujours. Rachel se blottit davantage dans l'étreinte réconfortante de son frère jumeau afin de cacher ses larmes.

Puis la voix du professeur McGonagall retentit au-dessus du brouhaha général et fit taire toutes les discussions.

_ Que tout le monde se taise !

En entendant sa directrice de maison accourir vers eux, Rachel se détacha de son frère et sécha ses larmes rapidement.

_ Miss Davis, j'ose espérer que vous allez pouvoir nous présenter ce jeune homme, déclara le professeur d'un ton impérieux.

_ Moi aussi, ajouta gaiment le professeur Dumbledore qui venait d'arriver.

Rachel toussota pour s'éclaircir la gorge.

_ C'est mon frère.

Minerva McGonagall eût un mouvement de surprise alors que les yeux de Dumbledore pétillaient derrière ses lunettes en forme de demi-lune.

_ Et si nous allions en discuter paisiblement dans mon bureau Miss Davis ? Peut être Monsieur Porter pourrait il se joindre à nous. Ainsi que votre frère, Miss Davis, évidemment.

Rachel acquiesça et Porter hocha la tête pour affirmer (sous le regard noir de Sirius).

_ Enfin, professeur Dumbledore, monsieur Porter n'a rien à voir avec cette histoire !, opposa McGonagall. On ne peut pas en dire autant de messieurs Avery et Mulciber !

_ Oh si, professeur, il a tout à voir avec cette histoire..., répondit Dumbledore d'un ton énigmatique. Quand à monsieur Mulciber, laissons-le se faire soigner, j'ai cru comprendre qu'il avait été salement amoché. Je me chargerais moi-même de dispenser les sanctions qui s'imposent à lui et son ami Avery plus tard.

Mulciber avait déjà été envoyé à l'infirmerie, mais Avery, toujours présent sur les lieux, pâlit brusquement.

Quelques instants plus tard, le professeur McGonagall ayant été congédiée, seuls Rachel, Thomas, James S. et Dumbledore étaient installés dans le bureau de ce dernier.

_ Bon, il est aisé de deviner ce qui s'est passé, commença le professeur Dumbledore. En constatant que sa sœur avait disparue de son espace-temps ainsi que Monsieur Potter, Monsieur Davis a fait des recherches et à finit par atterrir au même endroit que sa sœur, je me trompe ?

Thomas esquissa un sourire.

_ Non, c'est bien cela, mais...

Avant qu'il ait pu ajouter quoi que ce soit, Dumbledore coupa le jeune homme d'un signe impérieux de la main.

_ Ne me dîtes rien de plus Monsieur Davis, je ne dois absolument rien savoir du futur et j'en sais déjà beaucoup trop. Comme votre sœur et votre camarade, je vous laisse un accès illimité aux connaissances que la Réserve pourrait vous offrir et vous intégrerez le collège comme étudiant, afin d'éviter les questions. Je vous laisse trouver n'importe quel prétexte, je devine, à votre uniforme que vous étiez à Serdaigle et vous pourrez retrouver votre maison dès la fin de cet entretien qui s'achève maintenant.

Thomas hocha la tête de façon solennel et quitta le bureau de Dumbledore, James et Rachel à sa suite.

_ Bon, les cours ne vont pas tarder à commencer, alors je propose qu'on se donne rendez-vous à la Réserve ce soir pour qu'on mette en commun nos découvertes et que tu nous racontes comment, toi aussi, tu as réussi à atterrir ici, dit James à Thomas en évitant Rachel du regard.

_ O.K., répondit Thomas, flegmatique.

Thomas s'éclipsa pour aller se procurer son nouvel emploi du temps.

_ On va manger ?, proposa James d'une voix rauque.
Rachel acquiesça en silence et le suivit, le ventre noué par l'appréhension : ils ne s'étaient pas reparlé depuis leur dispute dans la salle commune.

oOo

Après cette étrange bagarre, les élèves étaient retournés à leurs occupations, à savoir le petit déjeuner, assaisonné de quelques potins tout frais.
Lily ne cessait de se repasser la scène en boucle et ne pouvait s'empêcher de constater avec effrois que seule Rachel avait été visée. La jeune fille était d'autant plus perturbée qu'à coté d'elle, les Maraudeurs continuaient de nier l'existence de la jeune fille, faisant comme si aucun élève ne s'était fait agresser ce matin.

Rachel finit par arriver, accompagnée de James et Lily pût enfin observer une réaction côté Maraudeurs : Sirius semblait avoir des envies de meurtres. Plus que d'habitude en tout cas. La jeune fille prit place à côté de Lily et se servit à manger, tentant d'ignorer elle aussi, les Maraudeurs.

Puis soudain, quelque chose se rompit chez Lily : elle eût envie de se révolter. Rachel venait de se faire attaquer et ces abrutis continuaient de faire comme si la jeune fille n'existait pas. Après tout ce que Rachel avait subit, Lily estimait qu'elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Dans un geste d'opposition parfaitement mesuré, Lily posa brutalement sa fourchette sur la table, et quelques regards se tournèrent vers elle.

_ Quelque chose ne va pas Lily chérie ?, demanda James Potter.

_ Non tu crois ?, railla Lily, énervée.

Rachel regarda Lily sans comprendre ce qui agitait tant son amie.

_ Vous n'en avez pas marre de votre comportements puérils à deux noises ?!, cracha Lily, acerbe.

James et Peter pâlirent alors Remus observait calmement Lily et que Sirius se perdait dans la contemplation de son verre de jus de citrouille. Imperceptiblement, Porter lorgna la scène d'un coup d'œil, tout ouïe.

_ Je te parle aussi Black !

Sirius releva enfin le tête et regarda d'un air désintéressé Lily. Il paraissait infiniment malheureux. Rachel se tortilla sur son banc, mal à l'aise.

_ Qu'est-ce que tu me veux, Evans ?, aboya Sirius.

James adressa tout de suite un regard noir à son meilleur ami.

_ Tu ne crois pas que Rachel en a suffisamment bavé ?, rétorqua Lily.

Rachel piqua un fard.

_ Lily, arrête..., supplia-t-elle tout bas.

_ Non, dit Lily fermement. J'en ai assez de te voir triste et tout ça, sérieusement, tu viens de te faire attaquer et ces crétins font comme si de rien n'était. Tu en assez subis comme ça !

_ Elle nous as menti. À tous, ponctua Sirius méchamment.

_ Parce que tu n'as pas de secret toi peut-être ?, rétorqua Lily d'un ton dur. Tu ne comprend pas que ce qu'elle cache lui pèse sur la conscience ?! De toute évidence, elle a d'excellentes raisons de ne rien révéler !

Sirius plissa les yeux mais n'eût pas l'occasion de répondre, car il fut coupé par la voix de Porter, qui s'éleva dans la salle comme un poison.

_ Ça ne semble une évidence que pour toi. Tu as l'air extrêmement bien renseignée.

Cette fois, Rachel pâlit franchement, ce qui n'échappa à Porter qui se tourna vers elle, le visage fermé.

_ Tu lui as dit ?, demanda-t-il de but en blanc.

Rachel ne répondit pas, se contentant de le défier du regard.

_ Non mais je rêve !, s'écria James.

_ J'étais mal, James, expliqua Rachel. J'étais mal et j'étais seule.

_ Tu es vraiment égoïste Rachel.

Rachel eût l'impression qu'on venait de la poignarder.

_ JE suis égoïste ?, commença Rachel, hors d'elle. Mais tu es quoi toi ?! Un manipulateur doublé d'un égocentrique qui ne fait que mentir !

_ Venant de la part de la personne la plus buté du monde qui refuse même de voir ses propres sentiments dans un miroir, ton argumentation a beaucoup d'impact. Merde Rachel, je suis juste inquiet !

_ Et pourquoi donc serais-tu donc inquiet ?

_ Pour toi, idiote !

_ Je gère parfaitement la situation, merci !, s'exclama Rachel qui sentait la colère bouillir en elle.

_ Tu ne gère rien du tout, depuis qu'on est ici tu collectionne les bourdes, volontaires ou non, comme d'habitude tu agis sans te soucier des conséquences, sans te soucier des autres ! Le monde ne tourne pas autour de toi !, vociféra James.

Rachel se sentit extrêmement blessée par la petite tirade du jeune homme mais fit son possible pour faire croire que cela ne l'atteignait en rien.

_ Alors pourquoi tu ne t'inquiète seulement de mon sort et pas du tiens ?, rétorqua Rachel méchamment.

La meilleure défense, c'est encore l'attaque -

_ Parce que je t'aime !, assena James.

_ Il serais temps de le prouver !, déclara Rachel.

_ Ce n'est pas un jeu !

_ Et pourquoi pas ? De quoi as tu peur ?, demanda Rachel, un peu plus posément.
James ne répondit pas tout de suite. « Que tu fasses le mauvais choix », songea-t-il néanmoins.

_ Très bien, Davis. Tu veux jouer ? On va jouer. Mais je te jure que je vais tout faire pour que tu déteste ça autant que moi..., persiffla James d'une voix traînante.

Rachel n'aima pas du tout le tour que prenait la conversation et un horrible sentiment d'appréhension lui noua les entrailles. Elle compris que cette fois, elle était allée trop loin. Elle le regretta aussitôt.

James quitta la Grande Salle d'un pas rageur au moment où Thomas y faisait son apparition. Plusieurs filles gloussèrent en le voyant passer devant elles, mais Thomas les snoba, curieusement, elles pépièrent davantage. En voyant son frère, Rachel sentit le nœud dans le creux de son ventre se desserrer un peu. Elle s'attendait à le voir rejoindre la table des Serdaigles mais à sa grande surprise, il s'assit à coté d'elle en soupirant. Rachel vit avec curiosité son frère se passer une main lasse sur le visage avant d'entamer la conversation.

_ Je viens de voir Pott-Porter sortir l'air furieux, vous vous êtes encore disputés ?

Rachel piqua un fard.

_ Non, nia Rachel.

Thomas rit.

_ Arrête de mentir. Pas à moi.

Rachel lui tira la langue, le cœur déjà plus léger.

_ Qu'est-ce qui s'est passé ?, demanda Thomas.

Rachel se mordit la lèvre, à nouveau nerveuse.

_ J'ai dit la vérité à Lily.

Thomas écarquilla les yeux de surprise.

_ Pourquoi ?, demanda-t-il doucement.

_ J'étais mal.

Thomas adressa un sourire de compassion à sa sœur.

_ Et maintenant ?

_ Lily est là. Et toi aussi. C'est le plus important.

_ Je n'en suis pas si sûr.

_ Comment ça ?, dit Rachel en fronçant les sourcils.

Thomas soupira.

_ J'ai entendu dire que tu t'étais liée avec les Maraudeurs.

Rachel grimaça.

_ Et alors ?

_ Ne le nie pas Rachel. Tu est sorti avec l'un d'eux.

_ Il paraît oui.

_ Rachel...

_ Quoi ? Toi aussi tu vas m'engueuler et me tourner le dos ?, interrogea Rachel, l'air dur.

Thomas pencha la tête sur le coté.

_ Jamais je ne pourrai te faire ça Rachel.

Rachel le crut immédiatement.

_ Alors pourquoi tu me fais la leçon ?

_ Je ne te fais pas la leçon. Je suis inquiet, c'est différent.

Rachel eût un air blasé.

_ Oh pitié, changez de disque... Je n'ai pas besoin que tu sois inquiet. Je vais bien.

_ Ah oui ? James ou Sirius ?, fit Thomas rapidement.

_ De quoi ?, répondit Rachel, interloquée.

_ James ou Sirius ? Choisit Rachel, imposa Thomas.

Rachel regarda son frère les yeux grands ouverts. Pourquoi n'arrivait-elle pas à répondre à une question aussi simple ? Un sourire fleurit sur les lèvres de Thomas face au silence éloquent de Rachel. Cette dernière lui lança un regard noir en voyant sa réaction.

_ C'est difficile, pas vrai ?

_ Arrête, supplia Rachel.

_ Pourquoi ?

_ Parce que !

_ Fais-le, ordonna Thomas.

_ James est un abruti, un menteur et un manipulateur..., expliqua Rachel en se remémorant ses premières années à Poudlard.

_ Je me demande si..., commença Thomas les yeux soudain dans le vague.

_ Quoi ?, demanda expressément Rachel.

_ Oublis. Et Sirius ?

_ Il me déteste maintenant. Aucune ambiguïté à ce propos, dit Rachel, l'air amer.

_ Je ne parierais pas là-dessus à ta place.

_ Qu'est-ce que tu en sais, railla Rachel. Tu viens juste d'arriver.

_ Oui, et je sais déjà tout ce qui s'est passé, rétorqua Thomas avec un sourire.

Rachel soupira, ce qui fit rire Thomas.

_ Je dois aller en cours, conclut en Rachel en voyant la Grande Salle se vider rapidement.

_ Pas moi, renchérit Thomas. Je commence plus tard.

_ On se voit ce soir de toute façon ?

_ Oui, confirma Thomas.

Il enlaça sa sœur.

_ Tu as changé Rachel, chuchota-t-il à son oreille.

Rachel ne lui demanda pas en quoi. Elle le savait très bien.

_ Oui, mais tu es de retour maintenant. Tout ira bien.

Thomas espéra de ton son cœur que sa sœur avait raison. Mais il n'y croyait pas une seule seconde...

Il avait bien raison.
End Notes:

J'aimerais beaucoup avoir votre avis sur ce chapitre, qui est l'un de mes préférés de cette modeste fic ^^'

Je souhaiterais d'autant plus avoir une review de votre part que c'est un excellement moyen de motivation et que j'ai été toute triste de ne pas recevoir une seule review pour le chapitre 13 (il ne vous a pas plu mon chapitre ? :'o) Les critiques aident beaucoup à avancer alors n'hésitez pas à me donner votre opinion, qu'elle soit positive ou négative.

Bisous, on se retrouve dans deux semaines ;)

Chapitre 15 Le jeu by Melody
Author's Notes:
Bonjour !! Merci à tout ceux qui ont reviewé, et mis en favoris, ou qui m'ont envoyé un email ça fait super plaisir !! J'ai remarqué que les réponses ne s'affichaient pas, je fais ce que je peux pour régler le problème ! ^^Merci à tous les lecteurs en général : j'ai dépassé la barre des 2300 lectures !! yourouh !Bonne lecture !!
La journée se déroula sans autres incidents notables en dehors du temps de plus en plus froid et maussade. Le ciel était chargé de nuages lourds qui déversaient leur fureur en un flot continu de pluies torrentielles, mêlées à des vents violents. Rachel était épuisée et appréhendais le moment où elle devrait parler avec James et son frère le soir même dans la Réserve. Évidemment, comme elle n'étais pas pressée, la journée défila à toute vitesse et avant qu'elle ait eu le temps de dire « ouf » elle se retrouvait déjà en chemin pour la Réserve, alors que le soleil s'était couché en Écosse.

James et Thomas étaient déjà installés quand Rachel arriva et les deux jeunes hommes semblaient éviter le regard l'un de l'autre, mal à l'aise, aussi, quant ils virent Rachel, ils soupirèrent en même temps de soulagement.

_ Bah qu'est-ce qui vous arrive ?, demanda Rachel.

_ Rien, dirent-ils en chœur.

Rachel haussa un sourcil mais n'insista pas.

_ Bon, commença Thomas. Peut être que maintenant vous allez pouvoir m'expliquer comment vous avez atterris ici ?

Rachel lança un regard noir à James, toujours d'avis que c'était de sa faute.

_ Pourquoi ce regard, trésor ?

Rachel manqua s'étouffer devant le surnom que lui venait de lui attribuer James.

_ Quoi ?, s'étrangla-t-elle.

Thomas aussi paraissait surpris et il regardait les deux protagonistes d'un regard acéré.

_ Tu préfères que je t'appelle mon cœur ?

_ Tu délires !, s'exclama Rachel.

_ Silence dans la bibliothèque !, s'écria Madame Pince.

Rachel baissa d'un ton.

_ Qu'est-ce qui te prend ?

_ Mais c'est toi qui a voulu que je te fasse mes preuves. Je ne fais que me plier à tes désirs, mon ange, répondit James d'un ton insolent.

Rachel s'apprêtait à répondre vivement mais Thomas l'interrompit.

_ Vous en discuterez plus tard, OK ? On a des problèmes autrement plus urgents à résoudre, ordonna-t-il.

Rachel serra les dents pour ne pas protester et acquiesça lentement : elle savait reconnaître quand Thomas avait raison.

James toussa pour s'éclaircir la voix.

_ Binns nous avait demandé de faire des recherches sur les Années Noires. L'apogée de Voldemort. J'ai trouvé un livre dans la Réserve que indiquait que je pouvais faire des voyages dans le temps par souvenirs, assister aux évènements du passé sans s'y trouver physiquement. Au moment où je m'apprêtais à lancer la formule, Rachel m'a agrippé le bras, ça m'a déstabilisé, j'ai bégayer la formule, et au lieu de rêver la période, je m'y suis trouvé. Double erreur de calcul puisque j'ai entraîné Rachel avec moi. On atterri dans la bibliothèque dans un boucan de tous les diables.

_ Et bien, fit Thomas. Et vous n'avez pas trouvé de moyen pour rentrer ?

_ Non, répondit Rachel, James a fait des recherches mais il ne retrouvait plus le livre dans lequel il avait trouvé sa formule.

_ Tu as tenté quelques chose d'autre ?, redemanda Thomas à James.

_ J'ai pensé à réécrire la formule. Pour l'instant je suis en bonne voie, mais les calculs arithmétiques ainsi que les Runes me posent de gros problèmes : celles de 1976 n'ont rien à voir avec celles de 2021.

Rachel regarda James mi-émerveillée, mi-surprise. Elle n'avait pas prit connaissance des éventuelles avancées des recherches de James, bien trop préoccupée par ses pauvres petits problèmes existentielles. Elle s'en voulut aussitôt.

_ Bon, et toi ?, questionna Thomas à sa sœur.

_ Quoi moi ?

_ Tu as trouvé quelque choses ?, fit-il comme si la question était évidente.

Rachel rougit.

_ Non.

_ Non ?

_ Non, confirma Rachel. Il n'y a que James qui faisait les recherches. C'est lui qui m'a mise dans ce pétrin après tout, se défendit la jeune fille.

James prit un air blasé et Thomas eût un regard réprobateur. Il se retourna vers James.

_ Je t'aiderai dans tes recherches, décréta-t-il.

James hocha la tête, impassible.

_ Bon, et toi ? Comment tu nous as trouvé ?, interrogea Rachel.

_ Quand vous avez disparus, le château a été très inquiet au début, jusqu'à ce que Rose se souvienne que tu lui avais dit que tu allais chercher James à la bibliothèque. Les recherches ont donc débutés là-bas, où l'on a très vite trouvé le livre. Le professeur McGonagall a tout de suite compris ce qui c'était passé et nous a dit que vous trouveriez vous même le moyens de revenir, que de toute façon, le professeur Dumbledore veillerait sur vous. Du coup c'est un peu passé au second plan dans l'esprit des élèves, sauf la famille et les amis. Je n'étais pas satisfait de cette explication, et j'avais peur que tu ais des problèmes, confia Thomas à Rachel. Alors, je me suis débrouillé pour retrouver l'erreur de James, il me manquait un seul élément, et quand je l'ai trouvé je m'en suis immédiatement servis. Comme vous, je me suis retrouvé en 1976 – pile au bon moment d'ailleurs, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

_ Tu sais comment revenir à notre époque ?, exigea James.

_ Non, répondit Thomas, l'air sincèrement désolé. J'étais trop préoccupé par le sort de Rachel pour me soucier d'autre chose.

Tout le monde garda le silence jusqu'à ce que finalement, James le brise.

_ Comment va ma famille ?

Thomas eût soudain l'air mal à l'aise.

_ Bien.

James trouva que cette réponse était trop courte pour être véritablement honnête, il s'apprêtait à demander de plus amples explications quand Rachel y mis son grain de sel.

_ Thomas, réponds à la question.

Thomas fronça le nez et se dandina sur sa chaise.

_ Rose a eût... quelques problèmes, baragouina Thomas.

Le rythme cardiaque de Rachel s'intensifia sous l'effet de l'inquiétude.

_ Qu'est-ce qui lui est arrivé ?, formula-t-elle rapidement.

_ Oh rien de très grave. Elle est tombé juste tombé amoureuse.

_ Où est le problème alors ?, demanda James, pragmatique.

_ C'est Scorpius Malefoy, déclara Thomas.

Le visage de James se décomposa, il pâlit brusquement avant de trouver une délicate teinte verdâtre pour finir sous un rouge énervé.

_ Oh, fit simplement Rachel.

_ Mais qu'est-ce qui lui a pris par la tête ? C'est pourtant quelqu'un d'intelligent bon sang !, s'écria James.

_ SILENCE DANS LA BIBLIOTHEQUE, s'époumona Madame Pince.

_ Oui, c'est quelqu'un d'intelligent qui ne s'arrête pas aux apparences, rétorqua Rachel, acide. Et puis, elle est tombé amoureuse ! Tu crois que c'est quelque chose qu'elle a choisit ?

_ Non, reconnut James à contre-cœur.

Nouveau silence.

_ Oncle Ron a dû lui faire passer un de ces savon..., évoqua James.

_ Tu ne crois pas si bien dire, commenta Thomas, il lui a même envoyé une Beuglante.

_ Comment va Al ?, consulta Rachel.

_ Il se porte comme un charme.

_ Bon, je pense qu'on en a finit pour ce soir, expédia James. Davis on se retrouve demain pour que je te montre mes recherches, quant à toi mon trésor, il faut qu'on parle.

_ Arrête de m'appeler comme ça, siffla Rachel entre ses dents.

Ils sortirent tout trois de la Bibliothèque et après avoir embrassé sa sœur pour lui souhaiter une bonne nuit, Thomas quitta James et Rachel au profit de sa salle commune.

James fit entrer Rachel dans une salle de classe désertique (ce qui n'était pas étonnant étant donné l'heure). La jeune fille s'assit sur une des tables de cours et balança ses jambes d'avant en arrière.

_ De quoi tu veux me parler Potter ?

Le fait qu'elle l'appela Potter éveilla tout de suite un signal d'alarme chez James : cette conversation se ferait sous le ciel de la franchise, sans masques ou fausses identité derrière lesquels se cacher. Le problème quand notre visage est à nu, c'est que les risques d'être blessé sont plus importants.

_ Mais de toi trésor, de nous quoi, assena James d'un ton arrogant.

_ Je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça, s'agaça Rachel.

_ Ça t'emmerde ce joli surnom, bébé ?, cracha James.

_ Ouais.

_ Parfait, c'est le but du jeu. Après tout, j'ai juré tout faire pour que tu déteste ça.

Rachel détestait le ton et l'attitude que prenait James avec elle en cet instant. Il était imbu de lui-même, manipulateur et se moquait d'elle ouvertement.

_ Pourquoi tu fais ça ?

_ Mais c'est toi qui me l'as demandé, chérie. Tu as voulu jouer.

_ Je t'ai demandé de faire tes preuves, pas de jouer, nuança Rachel.

_ Tu veux des preuves ?, vociféra James.

_ Oui.

James s'approcha si vite de Rachel qu'elle ne le vit pas arriver. Il se saisit de la nuque de la jeune fille en y enfonçant ses ongles et il plaqua violemment sa bouche contre celle de la jeune fille. Rachel étouffa un cri de surprise mais répondit à son baiser sans même s'en rendre compte. C'était naturel, instinctif, incandescent. James l'embrassait avidement, comme jamais on ne l'avait embrassé. Ses lèvres étaient brûlantes, il entremêla sa langue à celle de la jeune fille, lui mordait les lèvres, le tout en pressant son corps contre celui de Rachel. Puis soudain, il s'éloigna d'elle aussi vite qu'il était arrivé et il esquissa un sourire railleur. Rachel avait le souffle coupé.

_ Ça te conviens comme preuve, mon cœur ?

Cette remarque eût le don d'agacer prodigieusement Rachel : il se foutait ouvertement sa gueule, par Merlin !

_ Tu appelles ça une preuve ?, rétorqua Rachel, véritablement énervée. Qu'est-ce qui me dit que c'était sincère ? Pourquoi tu cherches tant à me faire souffrir ?

_ J'ai dit que je t'aimais Rachel, pas que j'étais amoureux amoureux de toi.

Rachel eût l'impression qu'on venait de lui déchirer les entrailles mais elle ne laissa rien paraître.

_ T'es vraiment un petit con, Potter.

La jeune fille avait l'impression qu'on venait d'abuser d'elle. Et ça la mettait hors d'elle.

_ C'est le jeu chérie. Et j'ai gagné la première manche.

James la planta là, laissant derrière lui une Rachel complètement déboussolée, mais surtout, profondément blessée dans son orgueil.

« Quelle connerie ! », pensa-t-elle.

oOo

Sirius et Remus étaient dans leur dortoir, chacun confortablement installé contre sa tête de lit. Les deux garçons jouaient à un jeu plutôt étrange du point de vue d'un sorcier puisqu'il s'agissait de se lancer l'un à l'autre une simple balle en caoutchouc dépourvue de pouvoir magiques. Remus relança la petit balle à Sirius et commença à parler en même temps.

_ Lily a raison, déclara-t-il brusquement.

_ De quoi tu parles ?, demanda Sirius en renvoyant la balle avec souplesse.

_ Je parle de notre rapport avec Rachel.

_ Rachel n'existe pas, fit Sirius en relançant la balle avec plus de fermeté et de colère.

Ce qui ne découragea pas Remus qui l'attrapa aussi bien que les fois précédentes.

_ Oh, arrête de le nier Sirius, tu deviens ridicule. On devient tous ridicules. Et puis, franchement, on lui a assez fait payer, non ?, questionna Remus en envoyant la balle d'un mouvement leste.

_ Elle nous a menti, Lunard.

_ Et tu savais qu'elle nous mentais, rétorqua Remus.

_ Oui, et je vois pas pourquoi elle l'a fait puisqu'Evans a eût le droit de connaître la vérité, elle, cracha Sirius en catapultant la balle avec la force de son bras.

_ En fait, t'es jaloux, conclut Remus en attrapant la balle de manière particulièrement agile. Jaloux et super fier.

_ Renvois la balle, ordonna Sirius.

Remus obéit en haussant les épaules mais la balle échappa des mains de Sirius.

_ Je te demande pas de faire de nouveau ami-ami avec Rachel, Patmol. Mais arrête de l'ignorer.

Sirius grogna, et s'enferma derrière ses rideaux. Remus avait raison. Demain, il considérerait de nouveau possible l'éventualité que Rachel Davis soit véritablement un être humain doué de sentiments. Peut être même qu'il lui dirai bonjour. Bizarrement, Sirius se sentit un tout petit peu plus léger face à cette nouvelle perspective d'avenir.
Remus imita son ami et se coucha entre ses draps, d'un coup de baguette il éteignit la lumière et sourit dans le noir : il devinait que demain, Sirius se sentirait mieux. Oui, demain, tout serait mieux.

oOo

Le lendemain matin, Lily s'éveilla de très mauvaise humeur. Non seulement parce qu'elle avait mal dormi mais en plus parce qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de penser à ces crétins de Maraudeurs toute la nuit. Elle retrouva Rachel dans la Grande Salle en train de siroter un verre de jus de citrouille.

_ Bien dormi ?, demanda Rachel d'un ton guilleret.

Lily se méfia du ton joyeux qu'avait employé Rachel. D'ordinaire, Rachel se levait toujours du pied gauche. Tou-jours.

_ Non.

_ Tu as fait un mauvais rêve ?, supposa Rachel.

_ Presque, répondit Lily avec un léger sourire.

Lily s'assit et commença à déjeuner, très vite la Grande Salle s'emplit des élèves qui venaient de se réveiller. Elle tendit la main pour prendre une saucisse mais une main tiède s'empara de la fourchette en même temps qu'elle. Elle leva les yeux pour voir qui avait osé mettre la main sur cette fourchette alors qu'elle avait si faim et qu'elle était de si mauvais poil. James Potter la regardait avec un air intrigué, la tête penchée sur le coté.

Lily s'apprêtait à le menacer pour qu'il la laisse manger à sa faim quand le garçon prit la parole.

_ Pardon, dit-il abruptement.

Lily était si choquée qu'elle lâcha la fourchette sur laquelle elle avait fait main basse.

_ Hein ?, fit-elle, pas certaine d'avoir compris.

_ De m'être comporté comme un abruti ces... disons six dernières années.

_ Hein ?, répéta-t-elle, abasourdie.

James afficha un air moqueur et Lily se ressaisit aussitôt.

_ Quelle naïveté d'avoir cru que tu puisses être sincère, assena-t-elle d'un ton dédaigneux.

Elle se servit enfin sa saucisse. Lily aurait gifler James qu'on aurait pas vu la différence.

_ Je suis sérieux, chuchota-t-il.

_ À d'autres, rétorqua Lily.

_ Pourquoi tu ne me crois pas ?, demanda-t-il, blessé.

_ Pourquoi tu m'as fait vivre un calvaire ?, renchérit Lily, impitoyable.

James baissa les yeux, honteux et Lily réalisa que le garçon était véritablement sincère.

_ J'ai été con. J'ai pas réalisé. Mais j'ai compris le message, je t'emmerderais plus.

Lily regarda James, la bouche légèrement entrouverte, impressionné par le revirement de comportement du jeune homme.

_ J'ai décidé de reparler à Rachel aussi, ajouta le jeune homme en prenant ses affaires de cours et prêt à partir.

_ Merci... James, souffla Lily.

Le jeune homme lui fit un clin d'œil avant de partir. James s'efforça de paraître nonchalant mais dans sa tête, c'était la fête : Lily l'avait appelé par son prénom !

Lily se retourna vers Rachel et lui dit avec un immense sourire :

_ Hé Rachel, tu as vu ? Potter vient de me présenter ses excuses !

_ C'est formidable Lily, murmura Rachel avec un léger rictus.

_ Bonjour tout le monde, lança Sirius qui venait d'arriver.

_ 'jour, marmonnèrent les deux autres Maraudeurs.

Remus lança un regard significatif à Sirius qui soupira lourdement.

_ Tu peux me passer les pancakes, Rachel ?, demanda Sirius de la façon la plus innocente qu'il pu.

Rachel leva un regard extrêmement surpris sur Sirius. Ce dernier eût le bon goût de rougir légèrement.

_ Tiens, tu te souviens que j'existe maintenant ?, railla Rachel, un tantinet agacée.

Sirius eût un mouvement de recul : il ne pensait que Rachel était si rancunière. Il ne releva pas la remarque de la jeune fille et détourna le sujet.

_ Bon, ils viennent ces pancakes oui ou non ?, s'agaça le jeune homme.

Rachel prit l'assiette de pancakes et bombarda Sirius avec tous les pancakes qui se trouvaient dedans, que le jeune homme parvint à éviter aisément. Il darda un regard de reproche à Remus et Rachel profita de cet instant d'inattention de la part du jeune homme pour lui catapulter un énième pancakes qu'il ne parvint pas à éviter. Lily pouffa de rire. Sirius retira la crêpe de sa figure et la posa brutalement dans son assiette.
C'était vraiment un sacré bout de femme, cette nana !

_ Merci, siffla le jeune homme d'un ton sec.

_ De rien, répondit Rachel sur le même ton.

Sirius découpa son pancakes en tentant de maîtriser sa colère, chose qui devint encore plus difficile lorsqu'il entendit Porter dire de façon atrocement mielleuse :

_ Bonjour chérie.

Mais le pire pour Sirius fût sans doute d'entendre Rachel répondre sur la même intonation :

_ Salut trésor. Bien dormi ?

Sirius était tellement énervé qu'il était maintenant en train de broyer son pancakes plutôt que de le découper.

_ Doucement Patmol, il t'as rien fait ce pancakes, fit Remus.

Sirius lança un regard meurtrier à son ami qui ne put s'empêcher de rire sous cape.

_ Bon, peut être que si, tout compte fait.

Lily regardait Rachel et James s'envoyer ces répliques de façon tout à fait surfaite en se demandant quel épisode elle avait bien pu louper qui puisse valoir une telle attitude de la part de son amie. D'autant plus que James lui-même semblait surpris que Rachel lui réponde ainsi.

_ Pris au dépourvu, mon cœur ?, ajouta cette dernière, railleuse.

_ Pas tant que ça, bébé, répondit ce dernier. Je met ça sur le compte de mon habileté, ajouta-t-il d'un ton moqueur.

Rachel se crispa imperceptiblement.

_ Tu te trompes, amour. Je joue juste aussi bien que toi. Parce que peut être que ce n'est pas vraiment un jeu pour toi, mais, en ce qui me concerne toute cette histoire est purement fictive. On joue. On est pas en couple, je te rappelle.

Sirius se détendit. James ouvrit la bouche pour répliquer mais la referma, incapable d'ajouter quoi que ce soit.
Rachel rassembla ses affaires et se leva.

_ Oh, et il me semble que je viens de gagner la deuxième manche, mon cœur, chuchota-t-elle à l'oreille de James.

« Finalement, la journée commençait plutôt bien... », pensa Rachel, un grand sourire sur les lèvres. «  Il ne restait plus qu'à espérer que ça continue comme ça. »
End Notes:
Alors, qu'est-ce que vous en avez pensé ? J'aimerais beaucoup avoir votre avis ^^
Chapitre 16 La vérité est une arme à double tranchant by Melody
Author's Notes:
Merci à Emilie pour son mail ^^ Sachez que j'estime qu'il reste environ 7-8 chapitres avant la fin pour ceux que ça interresse !
Bonne lecture !
Les jours passèrent et très vite, la fin de la semaine arriva, et avec elle, la fin du mois de janvier. La situation n'avait pas beaucoup bougée à Poudlard. En effet, les Maraudeurs faisaient toujours autant de farces stupides mais ils étaient tout de même devenu un peu plus matures, et tous, hormis Sirius, reparlaient à Rachel comme s'il ne s'était rien passé, ce dernier se contentait de dire bonjour à la jeune fille, qui lui répondait souvent par un hochement de tête significatif et un grand pincement au cœur.

Lily et Rachel s'était encore plus rapprochées et la préfète passait dorénavant le plus clair de son temps avec Rachel, au détriment de leur camarades de dortoir. La préfète appréciait tout particulièrement Rachel pour son entrain, et Rachel aimait Lily à cause de l'humour dont celle-ci faisait souvent preuve, bien qu'elle ne fasse jamais rire les autres de façons volontaire.

Thomas et Rachel passaient également beaucoup de temps ensemble, quand ce dernier n'était pas occupé à travailler pour ses devoirs ou pour les recherches qu'il menait avec James. Le comportement du Serdaigle en étonnait plus d'un : à cette époque, les différentes maisons Poudlardiennes n'étaient pas aussi solidaires que dans le futur.

Rachel et James continuaient à jouer. Mais ce jeu laissait de plus en plus une douceur doux-amère dans la bouche de Rachel qui trouvait cela de plus en plus ridicule – officiellement en tout cas. Officieusement, c'était une autre histoire, en réalité ce jeu faisait souffrir Rachel : James n'avait pas menti quand il avait dit à Rachel qu'il ferait tout pour que cela lui déplaise autant. Le jeune homme n'arrêta pas de lancer à la jeune fille des soi-disantes preuves de son amour ou encore de lui rappeler à quel point elle était seule et faible sans lui et quand il ne s'acharnait pas à lui donner toutes ces références, il s'amusait à faire des allusions plus qu'éloquentes du baiser – fougueux – qu'ils avaient échangé quelques jours plus tôt et ce, toujours quand Sirius était à proximité. Heureusement pour les nerfs de Rachel, elle n'avait plus eût aucun contacts physique avec le jeune homme (elle avait pris le soin de s'éloigner de lui – on ne sait jamais).

C'était donc le dernier jour de cours de la semaine et tout le monde était impatient que le soir arrive enfin, faisant place au week-end. Lors du déjeuner, et après une matinée de cours déjà bien chargée (notamment en avertissements apocalyptiques de la part des professeurs à l'encontre des Maraudeurs) un événement étrange se produisit. Un hiboux solitaire fit son apparition dans la Grande Salle, ce n'était pas l'heure pour le courrier et évidemment, la plupart des élèves suivirent des yeux l'oiseau nocturne qui vint se poser devant Remus. Le jeune homme défit de ses doigts fébriles l'épaisse enveloppe blanche que lui tendait l'animal. Le préfet retourna l'enveloppe et pâlit en reconnaissant le sceau que qui scellait cette dernière.

_ Lunard ?, demanda doucement James.

Remus ne répondit pas, se contentant d'ouvrir l'enveloppe sous les regards mi-intrigués mi-inquiets de ses camarades. Il parcouru d'un mouvement rapide la lettre, ses yeux devenant flou à force de rouler de leurs orbites. Puis Rachel réalisa que les yeux de Remus n'étaient pas devenus flou seulement parce qu'il lisait rapidement le courrier, mais également parce que ces yeux étaient embués de larmes. Un étrange sentiment de mal être envahi la jeune fille : elle savait mieux que personne ce que pouvait ressentir le jeune homme. Il n'était pas très dur de deviner ce qui s'était passé...

_ Remus ?, interrogea doucement Lily. Tout va bien ?

_ Oh pitié Lily, ne fais pas comme si ma souffrance pouvait te faire quelque chose, déclara d'un ton cassant Remus.

Lily se pétrifia sur son banc et Rachel retint son souffle : une explosion était à prévoir, elle pouvait presque ressentir l'atmosphère chargée d'électricité et elle savait que les répliques cinglantes n'allaient pas tarder à tomber, s'annonçant comme un orage menaçant qui crépiterait dans l'air. Elle connaissait cette ambiance par cœur pour l'avoir ressenti parcourir son échine un nombre incalculable de fois – nombre qui correspondait étrangement au nombre de fois où elle s'était disputée avec James.

_ Lily ne t'as rien fait, siffla Rachel d'un ton dur. Elle n'est pas responsable de ce qui t'arrive.

_ Mais tu le sais toi, hein ? Pas vrai !, se mit à gueuler Remus dans la Grande Salle sous les yeux surpris de ses camarades, pour la plupart étonné de ce changement de comportement de la part du loup-garou – rendu d'autant plus fébrile par la pleine lune qui avait eu lieu une semaine plus tôt. Tu sais ce que ça fait l'effet de perdre ses parents ! Pas vrai Rachel ?

Rachel vit du coin de l'œil Thomas esquisser un mouvement pour les rejoindre mais elle lui fit signe de ne pas bouger.

_ Oui, je sais ce que c'est de se retrouver seule du jour au lendemain. La différence Remus, c'est que moi, mes parents m'ont rejeté, tout ça parce que j'étais une sorcière. Parce qu'ils me considéraient comme un monstre. Alors, de quoi tu te plains, toi qui a eût droit à l'affection d'une famille ?

_ Arrête de faire comme si tu savais tout sur tout, Rachel. Regarde-toi un instant : tu n'as pas l'impression de te disperser ? James … Sirius... James à nouveau... Tu crois pas que tu devrais faire un choix ?, lâcha Remus comme une bombe.

La réaction fût explosive.

_ J'apprécierais que tu me laisse en dehors de ça, fit Sirius.

Rachel eût l'impression qu'on venait de remuer un couteau dans son cœur.

_ Oh je t'en pris, Patmol, tu es sans doute celui qui a le comportement le plus ridicule de nous tous, tu prétend aimer Rachel comme un fou mais tu es incapable de la pardonner pour quelque chose contre laquelle elle t'avais déjà prévenu !

Sirius serra son poing violemment et contracta ses muscles, se retenant manifestement de bondir sur l'un de ses meilleurs amis.

Rachel était aussi pâle qu'un cadavre.

_ Bon, ça suffit maintenant. Va te calmer dehors Remus, fit James, espérant calmer le jeu.

_ Parce que tu te crois mieux peut être avec ton attitude à deux balles envers Lily ?

_ Remus..., souffla Peter de sa voix couinante.

_ Toi, boucle- là !, se mit à hurler Remus. J'en ai plus qu'assez ! Assez de vos comportements plus puérils les uns que les autres ! Assez de cette guerre qui n'en finit pas ! J'en ai assez ! VOUS SAISISSEZ ?!

_ Parce que tu te crois mieux, toi, peut être ?, s'enquit Porter d'une voix claironnante.

James Porter se leva nonchalamment, s'approcha de Remus – à présent debout – et lui glissa à l'oreille.

_ Tu t'arrête uniquement à ton "petit problème de fourrure" comme si c'était une excuse. Le monde ne tourne pas autour de toi. Pour toi aussi il serait temps de grandir.

James quitta la Grande Salle d'un pas allègre, comme s'il ne s'était rien passé. Remus décida de reporter sa colère sur quelqu'un d'autre.

_ Et toi !, recommença-t-il en désignant Alice de son index.

La jeune fille se mit à trembler. Avant même que Remus ait pu ajouter quelque chose, Frank – qui partageait le dortoir avec le reste des Maraudeurs – se leva d'un bond et empoigna Remus par l'avant-bras, l'entraînant vers la sortie.

_ Tu vas aller te calmer dehors toi, avait marmonné le jeune homme avant de quitter la pièce.

Autour de la table des Gryffondor, d'ordinaire si bruyante, le silence était presque religieux.

_ Et bien dis donc, murmura Peter.

Personne ne répondit et Sirius s'empara de la lettre qui trônait toujours devant la place de Remus.

_ Une attaque massive de mangemorts, chuchota le jeune homme.

Sirius se demanda si les membres de sa famille avaient participé à l'attaque. Il devinait aisément la réponse, ce qui le dégoûta.

À cause des reproches que Remus avait fait à la quasi-totalité de ses amis, personne n'osait parler. Même remuer le petit orteil semblait être devenu un sacrilège. Ne pouvant soudain plus supporter cette atmosphère angoissante, Rachel se leva brusquement et quitta la Grande Salle dans de grandes enjambées, pressée de quitter la pièce devenue étouffante. La jeune fille partit s'isoler dans la tour d'astronomie. Une fois arrivée, la jeune fille posa son sac de cours sur le sol en lâchant un profond soupir puis elle se laissa choir à terre, se prenant le visage dans ses mains.

Bien qu'il était évident que Remus ait parlé sous le coup de ce la colère, il était tout aussi clair qu'il pensait réellement ce qu'il avait dit. Rachel se demanda si c'était là ce que tout le monde pensait d'elle dans son dos. Elle préféra finalement ignorer la réponse. Toute vérité n'est pas toujours bonne à dire. Remus avait sans doute raison. Cela faisait trop longtemps que Rachel avait refoulé ce débat intérieur, et aujourd'hui, elle en payait le prix. Thomas l'avait complètement pris au dépourvu la dernière fois lorsqu'il lui avait imposé de choisir.

_ Choisir..., murmura Rachel.

Le mot lui laissait une impression amère sur la langue, la répugnait.

_ Pourquoi ?, ajouta-t-elle, se parlant à elle-même.

Quand Thomas lui avait posé LA question Rachel avait refuser de répondre. Mal à l'aise.

"Il faut vraiment que j'arrête de fuir tout ce qui me déplaît", se sermonna mentalement la jeune fille.

"Mais qu'est-ce qu'il me prend, ce n'est pas mon genre de me donner à moi-même des leçons de morales !"

Sirius était gentil. Sûrement le seul mec avec qui Rachel s'entendait si bien. Qui l'avait fait tant rire. Avec lui, tout était simple, tranquille. Pas besoin de fuir quoi que ce soit puisqu'il n'y avait aucun problème avec lui. Sauf le mensonge...

James était un idiot fini. Le type qui lui faisait du mal, qui l'avait manipulée, qui s'était moquée d'elle et de ses sentiments. Avec qui elle s'était disputée à de (très) nombreuses reprises.

« Mais tu tiens quand même à moi » la voix de James résonna dans l'esprit de Rachel, revenant à elle comme s'il s'agissait d'un écho. Il lui avait dit ça le lendemain de l'attaque des mangemorts. Se serais-t-elle autant inquiétée si ç'avait été Sirius à la place de James ? Rachel avait peur de connaître la réponse. Rachel comprit que, de toutes façons, son corps et ses réactions avaient parlés pour elle, avaient choisi pour elle. Mais comment affirmer ses décision quand on sait que celles-ci nous mèneront à la souffrance ?

_ Tout va bien ?

Rachel sursauta en reconnaissant cette voix.

_ Sirius, lâcha-t-elle avec fatalité.

Le garçon vint s'asseoir à coté de la jeune fille.

_ Comment tu as su où me trouver ?, ajouta Rachel dans un souffle.

Sirius ricana doucement.

_ J'ai un grand don pour la divination, tu savais pas ?

Malgré son ressentiment envers le jeune homme, Rachel ne pût s'empêcher de pouffer de rire.

_ Pourquoi tu viens ici ? Tu as décidé de me hanter jusqu'à ce que mort s'ensuive ?

_ Je ressemble tant que ça à Mimi Geignarde ?, rétorqua Sirius avec un faible sourire.

Rachel releva les yeux sur lui. Son cœur rata un battement.

_ J'aurais préféré..., murmura Rachel si bas que Sirius ne l'entendit pas. Pourquoi es-tu venu ?, ajouta la jeune fille, plus fort cette fois-ci.

_ Remus a raison.

_ Ah oui ? Et à propos de quoi ?

_ Je t'aime comme un fou.

Rachel rougit furieusement.

_ Ah.

C'était la deuxième fois qu'il le lui disait. Et si Sirius ne s'en rendait pas compte, ça n'avait en tout cas, pas échappé à Rachel.

_ Mais je ne supporte pas le mensonge Rachel. Encore moins de toi, reprit-il avec un ton déterminé.

_ Je ne t'ai jamais caché que je te mentais Sirius. Et si j'avais su que ça t'emmerderais autant, je serais jamais sortie avec toi, assena Rachel.

La jeune femme se releva, prit son sac et partit en silence.

"Il faut vraiment que je lui pardonne", pensa Sirius. "Ou bien je risque de vraiment la perdre un jour".

oOo

_ Est-ce que je fais vraiment souffrir tout ceux qui m'entourent ?, glapit Lily, la tête entre ses mains, toujours accoudée à la table de Gryffondor.

_ Non.

Lily releva la tête et croisa le regard déterminé de James.

_ Remus a simplement chercher à faire du mal pour oublier sa propre peine.

_ Mais il avait raison, argumenta la jeune femme.

_ Arrête de te dénigrer Lily, ça ne mène à rien ce genre d'attitude.

_ Qu'est-ce que ça peut te faire de toute façon ?, demanda Lily d'un ton dur.

_ Tu es sérieuse là ?, s'agaça le jeune homme.

_ Bien oui. C'est vrai quoi, qu'est-ce que ça peut faire au célèbre joueur de Quidditch et populaire James Potter que je me dénigre ?, lança Lily avec ironie.

James afficha un visage impassible.

_ Tu sais que quand je te dis et que j'affirme haut et fort que je t'aime et que je veux que tu sortes avec moi c'est pas des conneries ? Est-ce que tu as réalisé ça Evans ?, se mit à aboyer le garçon sous le regard étonné de ses camarades.

Lily avait l'impression qu'on venait de lui donner une gifle mais elle se ressaisit bien vite.

_ Et comment je pourrais le savoir ? Tu passes ton temps soit à m'emmerder, soit à me harceler !, finit par cracher la jeune fille.

_ Et bien je ne recommencerais plus !, se mit à hurler James en guise de réponse.

_ Parfait !, s'écria Lily d'un ton rageur.

_ Parfait !, ponctua James.

_ Ne dis pas ça pour avoir le dernier mot !, s'agaça Lily !

James répliqua mais la sonnerie du collège noya sa réponse. Lily s'en alla d'un pas pressé, souhaitant éviter le jeune homme.

oOo

Dans une partie du château souvent délaissée par les autres élèves, James S. était assis sur le sol froid, en train de réfléchir. Il avait sans doute fait une erreur en parlant à Remus de sa condition de loup-garou, laissant clairement entendre qu'il savait tout du préfet mais il n'avait pût s'en empêcher. James s'était senti obliger d'intervenir. C'avait été instinctif, comme pour toutes les fois où il avait protégé Rachel dans l'ombre.

"Rachel..."

"Pourquoi est-ce que tu ne veux toujours pas me croire ?"

"Parce que la vérité est terrifiante"
End Notes:
Pauvre Remus... L'un de vous veut peut être le consoler dans une review ? ^^
Selon vous, pourquoi Rachel aurait elle préférée que Sirius se comporte comme Mimi ? La réponse m'intérresse énormément :)
Chapitre 17 Dorcas est une idéaliste by Melody
Author's Notes:
Bonjour à tous et à toutes, j'arrive avec un nouveau chapitre, dans lequel un personnage de ma fic, qui jusque là n'était vraiment que secondaire, commence à gagner en importance, notamment dans le déroulement de la suite du récit. Vous l'aurez deviner, il s'agit de Dorcas Meadowes (créée par notre chère JKR). Si je ne me suis pas vraiment super éclatée (bien qu'écrire soit toujours un plaisir pour moi) à la mettre en scène, j'espère que ce ne sera pas votre cas et que vous saurez l'apprécier à sa juste valeur, d'autant plus que son rôle est primordial dans la suite. Sans plus vous enquiquiner, je vous laisse juger par vous-même.
Dorcas Meadowes avait toujours été une jeune fille sans problèmes. Et contrairement à ces crétins de Maraudeurs, elle ne cherchait pas à s'en créer. Elle n'avait pas un esprit de justicière comme Lily, ni de compétition comme Mary et elle n'était pas non plus amoureuse comme Alice. Dorcas était juste Dorcas. Mais si Dorcas n'était rien de tout ça, alors qu'est-ce qu'elle était ? Et bien Dorcas était redoutable (surtout avec sa baguette), souvent désintéressée (surtout des potins) et enfin, extrêmement idéaliste. Et c'est sûrement cet étonnant trait de caractère qui poussa le jeune fille à prendre une décision qui semblait complètement farfelue. Dorcas s'installa donc ce matin là à la table des Gryffondors pour prendre son petit déjeuner avec ses amis, son étrange projet prenant forme dans son esprit de manière un peu plus définie à chaque seconde qui s'écoulait.

À peine la jeune fille avait-elle commencé à se servir en saucisses fumantes que Rachel prit place à côté d'elle, rejetant par là même occasion, son incroyable masse de boucles blondes en arrière. Dorcas aimait bien Rachel, même si elle détestait qu'on lui mente. Mais Rachel était drôle et intrépide et elle s'entendait bien avec tout le monde. Enfin presque. Il y avait toujours ce Porter, que Dorcas trouvait très séduisant au passage et qui avait toujours son air de garçon mystérieux. Et si Dorcas aimait bien Rachel, elle l'aimait seulement quand elle était calme. Le reste du temps – quand elle se disputait avec Porter – elle lui faisait plutôt peur.

Dorcas fixait la table des Serpentards, les yeux dans le vague, une main apparut dans son champ de vision, s'agitant devant elle.

_ Et bien, tu es plongée dans tes pensées ce matin ?, demanda Lily, taquine.

Dorcas sourit.

_ Oui...

_ Tu pensais à quoi ?, demanda la rousse, curieuse.

_ Rien, mentit précipitamment Dorcas.

Bien sur qu'elle mentait, en réalité, la jeune fille venait d'être traversée par un éclair de génie. Elle venait d'observer les différents élèves attablés à Serpentard. Avery, Mulciber, Rosier, Malefoy, Crabbe, Lestrange, Black, Goyle, Rogue. Tous des futurs mangemorts en puissance. Mais rien n'était encore prédestiné, n'est-ce pas ? Peut-être que si on faisait quelque chose, aucun d'entre eux ne deviendrait mangemort ? Et alors, les attaques comme celle qu'avaient subis les parents de Remus n'auraient plus lieu et le mouvement perdrait de l'ampleur et finirait par mourir.

Cette fois, c'était certain. Dorcas empêcherait les Serpentards de finir mangemorts. Il suffisait juste de trouver comment. Un rire semblable à un aboiement arriva jusqu'aux oreilles de Dorcas, et ce fut comme un électrochoc pour la jeune fille. Sirius. Sa tête pivota vers la table des verts et argents. Sirius avait réussi à s'éloigner de la philosophie de sa famille. Son frère était la clef pour qu'elle puisse approcher les Serpentards. Regulus l'aiderait. Du moins Dorcas l'espérait.

oOo

Rachel était en classe de Sortilèges. Elle était à coté de Sirius. C'était la première fois qu'ils se mettaient côtes à côtes en classe depuis leur dispute. Rachel maudit Lily, qui l'avait encouragée à accepter la proposition du jeune homme. Nerveuse, la jeune fille se rongeait les ongles en repensant à ce qui s'était passé.
« Met-toi à coté de moi, » avait exigé Sirius.
Rachel avait d'abord été hésitante, souhaitant être à coté de Lily pour esquiver Sirius, mais celle-ci avait levé les pouces vers le ciel et rétorqué qu'elle se mettait à côté d'Alice, lui coupant l'herbe sous le pied.
Rachel s'était donc assise à coté de Sirius de mauvaise grâce, souhaitant écouter assidûment le cours du professeur Flitwick (pour une fois). Mais rien à faire, la jeune fille entendait plus qu'elle n'écoutait le professeur, perturbée par la présence de Sirius à moins de cinq centimètres d'elle. Les sons qu'émettaient Flitwick lui paraissait flous, déformés et elle ne comprenait rien à ce qui se passait autour d'elle. Les battements de son cœur étaient erratiques et elle avait les mains moites, ce qui l'agaçait au plus haut point. Sans compter que Sirius ne lui avait pas décroché un seul mot depuis qu'il était à coté d'elle, pourquoi s'installer à coté de la jeune fille si il n'avait pas l'intention de lui parler ?

En effet, le jeune homme tenait son visage dans sa main, le coude reposant sur la table et triturant sa plume d'un air ennuyé. Soudain, un oiseau de parchemin voleta jusqu'à leur table et se posa sur leur paillasse. Sirius jeta un coup d'œil intrigué au papier, esquissant un sourire goguenard alors que Rachel fronçait les sourcils. Rachel s'empara de l'origami, qui était en train de picorer des miettes de pain inexistantes et le déplia doucement. Elle comprit que Sirius s'était penché par-dessus son épaule lorsqu'elle sentit son souffle contre sa nuque. Instinctivement, la jeune fille frissonna. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place.

« Cornedrue cherche un moyen d'inviter Lily à la sortie de Pré-Au-Lard, vous auriez des idées ? »

La missive était signée Lunard. En effet, les élèves de Poudlard avaient été ravis de voir qu'une sortie avait été prévue à Pré-au-Lard, à l'occasion de la St Valentin, prévue pour dans une petite quinzaine de jours.

_ Aucune chance, chuchota Rachel.

Sirius la regarda avec étonnement.

_ Il ne faut jamais partir défaitiste.

Rachel haussa un sourcil suspicieux, puis les épaules. Elle se saisit de sa plume, la trempa dans l'encre et griffonna quelque chose sur le parchemin. Dès qu'elle eût finit, elle tendit le parchemin à Sirius, qui pinça les lèvres, se retenant manifestement de rire. À son tour, il écrivit quelque chose sur le papier, avant de le replier et de le renvoyer à son expéditeur d'un tour de baguette.

_ Sois sage, hein ?, railla Sirius.

Rachel lui adressa un sourire complice.

_ Et toi, qu'est-ce que tu as mis ?

_ Impressionne-la.

_ C'est débile, déclara simplement Rachel.

_ Parce que tu as déjà vu quelqu'un avoir l'air intelligent quant il est amoureux ?, rétorqua Sirius.

Rachel dut admettre qu'il n'avait pas tort. Un coup d'œil à James le lui confirma. Le jeune premier était en train de regarder Lily – qui prenait des notes de façon presque frénétique – les joues rouges et le regard brillant.

_ Il ne manquerait plus qu'il se mette à baver, pouffa-t-elle.

Sirius partit d'un grand éclat de rire, rejetant la gorge en arrière et s'attirant ainsi les réprimandes du professeur ainsi qu'un regard courroucé de Lily.

_ Au fait, commença Sirius une fois qu'il fût calmé, c'est quoi cette histoire de jeu avec Porter ?

Rachel le regarda, étonnée.

_ Une connerie, répondit elle sombrement.

_ J'aimerais en savoir plus.

_ Il n'y a rien à savoir.

_ Rachel, fit Sirius, impérieux.

Rachel leva les yeux au ciel et soupira.

_ Il cherche à me prouver qu'il a raison. Je lui prouve le contraire, expliqua-t-elle.

_ Et à propos de quoi ?, demanda Sirius, presque agacé.

_ De ses sentiments pour moi, siffla Rachel. Content ?

_ Pas vraiment, non, souffla le jeune homme.

La sonnerie retentit alors, coupant court à la conversation et Sirius sortit aussi rapidement qu'il le put.

_ Sirius..., murmura Rachel.

Mais il était trop tard : le garçon était déjà loin. Rachel quitta la salle, mécontente.

_ Quelle mouche l'as piqué ?, demanda James en voyant son ami au loin avancer d'un pas rageur.

_ Il m'as posé une question, et la réponse lui a pas plu, expliqua Rachel.

_ Hum...

_ Au fait, que tu vas faire pour inviter Lily ?

_ Surement écouter le conseil de Sirius, répondit James d'un air distrait.

_ C'est pourtant le plus stupide, fit Remus, juste à coté.

James resta indifférent.

_ Qu'est-ce que tu as proposé, toi ?, interrogea Rachel à Remus.

_ D'être plus calme, sans être pour autant devenir inexistant.

_ Et qu'est-ce que je suis censé faire avec ça ?, ragea James.

_ Réfléchir, plaisanta Remus.

James lui adressa un regard blasé alors que Peter riait grassement.

Rachel regardait d'un air mélancolique la silhouette de Sirius s'éloigner, sans qu'elle se retourne vers elle une seule fois.

_ Il faut que je vois James, lâcha-t-elle, tout à trac.

_ Je suis là, fit James.

_ Pas toi, l'autre, rit Rachel en levant les yeux au ciel.

Mais le rire de Rachel sonnait faux, creux. Sa « discussion » avec Sirius à propos du jeu auquel elle jouait avec James avait finit de l'affirmer dans sa certitude. Il fallait qu'elle mette fin à ces stupides joutes. Après un bref au revoir envers ses amis elle s'élança donc à la poursuite du jeune homme, un peu au hasard. Elle le trouva finalement, en compagnie de son frère sur le chemin qui menait à la bibliothèque.

_ Rachel ?, qu'est-ce que tu fais ici ?, demanda Thomas, surpris.

_ Je cherchais James, expliqua-t-elle, essoufflée par sa course.

Ce dernier eût un regard étonné mais se ressaisit bien vite.

_ Tu ne peux pas te passer de moi, c'est ça ?

Rachel ne releva pas.

_ Tu peux nous laisser, s'il-te-plaît ?, pria-t-elle à Thomas.

Ce dernier regarda James, tentant de juger s'il pouvait laisser sa sœur avec James.

_ Je t'attends à la bibliothèque, fit Thomas à l'intention de James.

James acquiesça.

_ Alors ?, fit il une fois que Thomas se fut suffisamment éloigné, je te manque ?

Le cœur de Rachel manqua un battement.

_ Ça suffit. On arrête de jouer.

James papillonna des yeux, comme s'il avait mal entendu.

_ Pardon ?, finit-il par dire.

_ C'est débile, ça mène à rien. Je m'embrouille, tenta-t-elle d'expliquer sous le regard insistant de James.

_ Tu t'embrouilles ?, releva-t-il, abasourdi.

_ Ouais, fit Rachel, les yeux rivés sur le bout de ses chaussures.

_ Mais c'est le but !, s'exclama alors James.

Rachel ne répondit pas, sans qu'elle se l'explique elle se sentait coupable, aussi, elle se contentait de regarder le bout de ses ballerines, se mordant l'intérieur de la joue dans une tentative vaine de diminuer son stress.

_ Rachel, regarde moi dans les yeux, je déteste quand tu fuis les conversations comme ça, ordonna James.

Rachel tiqua sous l'ordre, reprenant du poil de la bête. Elle releva les yeux et lui lança un regard de défi.

_ Ne me donne pas d'ordre, exigea-t-elle.

James ignora sa remarque.

_ Pourquoi tu veux arrêter ?, demanda-t-il tout à coup.

Rachel sursauta. Elle-même ne savait pas trop pourquoi. Elle avait parlé avec Sirius et puis...

_ Parce que ça m'ennuie, mentit elle alors.

_ Ça t'ennuie ?, s'agaça James. Tu te fous de ma gueule ?

Rachel ne répondit pas, elle ne comprenait pas sa colère. James se passa une main lasse dans les cheveux, l'air à la fois triste et préoccupé.

_ Je laisserais pas tomber, dit il.

_ De quoi tu parles ?

_ De toi.

James tendit la main vers le visage de Rachel, et la posa sur sa joue. Rachel était tétanisée, elle regarda James dans les yeux … et se perdit dans son regard. Son rythme cardiaque s'accéléra, et inconsciemment la jeune fille fit un pas en avant. Puis James raffermi sa prise sur le visage de Rachel, laissant glisser ses doigts jusqu'au cou de la jeune sorcière. Rachel s'ébroua et repoussa la main de James, qui retomba mollement le long de son flanc.

_ Arrête ça, fit Rachel d'un ton dur.

James eût un sourire railleur.

_ En fait, t'es terrifiée de te découvrir des sentiments pour moi, conclut il.

_ Quoi ?, s'étrangla Rachel.

_ Regarde toi, un simple contact et tu perds tout tes moyens. Ce n'est même pas le fait que moi je puisse t'aimer qui te fous la trouille, c'est le fait que tu puisse partager ces sentiments.

Rachel était éberluée et elle sentit son sang bouillir sous sa peau sous l'effet de la colère.

_ Ah oui ? C'est comme ça ? Personne n'est capable de te résister ? Toutes les filles tombent dans les bras du grand James Sirius Potter, fils du Survivant ?, vociféra Rachel. Et bien désolée ! Ça prend une fois mais pas deux !

_ Tais-toi ! Tu es folle de dire ça à voix haute !, tempêta James.

Rachel se tût mais ne capitula pas, elle regardait James, un sentiment de haine grandissant en elle.

_ Oses me dire que tu ne ressens rien pour moi !, aboya James. Vas y ! Mens moi ! J'ai l'habitude !

Rachel ne répondit pas, le défiant du regard. James empoigna Rachel par les épaules et la poussa brutalement contre le mur du couloir – heureusement désertique.

_ Allez ! Dis-le !, clama James.

Rachel lui assena une gifle monumentale. James recula sous l'effet de la surprise, libérant Rachel de son emprise.

_ Arrête de jouer avec moi, Potter. Je suis pas ta peluche.

Rachel repartit vers sa salle commune d'un pas rageur, elle entendit plusieurs fois James l'appeler, mais elle ne lui répondit pas, et ne se retourna pas une seule fois, se contentant d'avancer. Rachel s'était jurée qu'elle ne se laisserais plus faire et voilà que maintenant ce connard faisait tout pour lui embrouiller le cerveau, sous prétexte qu'elle l'aimait.

_ N'importe quoi !, cracha-t-elle.

_ Qu'est-ce qui est n'importe quoi ?, interrogea la voix de Lily.

Rachel venait d'arriver dans la salle commune.

_ Rien, éluda Rachel, en s'asseyant sur le canapé où James, Sirius, Peter étaient déjà installés, Mary et Lily étant assises en face, sur des fauteuils.

_ Tu as trouvé Porter alors ?, demanda James.

_ Ouais, fit Rachel, toujours pleine de ressentiment.

_ Ça c'est mal passé, conclut Lily devant la mine énervée de Rachel.

_ Je l'ai giflé, dit la jeune fille.

On aurait dit que Noël venait d'arriver pour Sirius. Les autres étaient surpris.

_ Il va me tuer, fit Rachel en se prenant la tête entre les mains, soudain presque désespérée.

_ Quelle importance ?, dit Mary.

Rachel la regarda avec dédain.

_ Qu'est-ce qui s'est passé ?, demanda Lily, compatissante.

_ Je ne veux pas en parler, déclina Rachel. Où sont Dorcas et Remus ?

_ Remus est à la bibliothèque et Dorcas est introuvable.

Rachel se figea en entendant que Remus était à la bibliothèque. Et s'il avait entendu la discussion qu'elle avait eût avec James ? Après tout, elle avait hurlé son nom dans le couloir et il n'était pas impossible que quelqu'un les ait entendu...

_ Quelle chance qu'on ait quasiment pas cours aujourd'hui !, décréta Sirius en s'étirant.

_ On va pouvoir travailler, enchérit Lily.

Sirius la regarda comme si elle était folle.

_ Bon, je vais pouvoir travailler, concéda-t-elle.

Tout le monde rit.
Rachel songea qu'il fallait qu'elle prévienne Thomas que quelqu'un avait peut être entendu le vrai nom de Porter, or de question qu'elle s'adresse directement à lui. Thomas règlerais la situation. Thomas arrangeait toujours tous les problèmes.

oOo

Remus revenait de la bibliothèque pour aller dîner, des mots résonnants dans ses pensées en un amas désordonné. « James Sirius Potter... » « Fils du Survivant », des mots criés par la voix de Rachel beaucoup plus tôt, alors qu'il se rendait à la Bibliothèque pour étudier. Il n'était pas très dur de deviner à qui Rachel parlait, Remus avait, de toute façon, également reconnu l'autre voix. Il avait été incapable de rédiger son devoir tant ces paroles l'avait déstabilisé, il pensait avoir enfin découvert le secret de Rachel et donc par extension, celui de Porter. Il fallait absolument qu'il parle à Lily, après tout, celle-ci était au courant de toute l'histoire, elle pourrait donc la lui confirmer. Ou alors il fallait qu'il fasse des recherches.

oOo

Dorcas avait guetté tout l'après-midi autour des cachots, dans l'espoir d'y voir Regulus Black y entrer ou en sortir : elle savait que la salle commune des Serpentards de trouvait dans ce côté-ci du château. Et enfin, elle l'avait vu, seul pour une fois : quelle chance ! Il s'apprêtait à descendre l'escalier quand Dorcas s'était approchée de lui et lui avait glissé à l'oreille.

_ Salut.

Regulus fit un bond en arrière, se tenant la main sur le cœur.

_ Mais ça va pas ! Et puis t'es qui, toi ?

_ Dorcas Meadowes.

Regulus la jaugea alors du regard, un regard plutôt appréciateur, jusqu'à ce qu'il s'arrête à sa cravate.

_ Gryffondor, lâcha-t-il avec déception.

_ Enchantée, fit Dorcas avec un grand sourire. Il faut que je te parle, Black.

_ Je traîne pas avec la racaille.

Dorcas fit de son mieux pour ne pas paraître blessée.

_ Je suis sûre que ça va t'intéresser, insista-t-elle.

_ Si c'est pour me demander la date d'anniversaire de mon frangin ou encore ses chocolats préférés c'est même pas la peine, fit Regulus, méfiant.

Dorcas le regarda avec surprise.

_ Je me contrefous de la marque de chocolat préférée de Sirius.

Cette fois, Regulus regarda Dorcas d'un autre œil, la reconsidérant du regard avec étonnement.

_ Alors quoi ? Et grouille-toi Mamadowies, j'ai les crocs.

Dorcas lui lança un regard noir.

_ C'est Meadowes, bouffon.

_ Oui, on s'en fout, alors, elle vient cette info, s'impatienta le Serpentard.

Dorcas soupira pour prendre sur elle et ne pas le gifler.

_ Aide moi à empêcher les Serpentards de finir mangemorts.

Regulus était bouche bée. Dorcas le regarda avec appréhension, guettant sa réaction. Finalement, il se mit à exploser de rire.

_ T'es cinglée, s'esclaffa-t-il alors.

_ Idéaliste, corrigea-t-elle.

Son rire s'intensifia. Dorcas pinça les lèvres, se retenant de le frapper.

_ Ravie que ça te fasse rire, déclara-t-elle d'un ton aigre.

Regulus se calma enfin.

_ Je ferai jamais ça, et puis qu'est-ce qui te fais dire que les Serpentards se destinent à devenir mangemorts ?

_ C'est aussi évident qu'un nez au milieu de la figure.

Regulus haussa un sourcil, avant de se remettre à rire.

_ Tu riras moins quand votre super copain le Lord vous torturera à mort parce que vous aurez mal faits votre boulot, cracha-t-elle alors avant de tourner les talons.

Regulus la regarda s'éloigner, impressionné : ça c'était un sacré bout de nana !

oOo

Remus arriva à la table des Gryffondors pour manger. Il s'assit entre Lily et Rachel et se pencha à l'oreille de Lily.

_ Il faut que je te parle.

Lily leva un regard interrogateur vers son meilleur ami, s'apprêtant à lui poser une question mais elle fut coupée dans son élan par l'arrivée de Dorcas, qui semblait de mauvaise humeur.

_ Et bien, Dorcas, tu étais où ?, demanda Rachel avec un sourire.

_ Peu importe, répondit la brune.

Rachel haussa les épaules, indifférente.

À l'autre bout de la grande salle, Regulus Black observait Dorcas, un air intrigué sur le visage. Tout compte fait, cette Meadowes semblait bien ambitieuse, cela pourrait être amusant de l'aider dans son projet... Regulus esquissa un rictus carnassier, mettant mentalement en place un plan qui lui permettrait de s'amuser un peu...
End Notes:
Alors, qu'avez-vous penser de Dorcas et de son projet utopiste ? La réponse à cette question m'intrigue beaucoup et j'aimerais vivement que vous y répondiez. Je remercie Phoenix qui m'a laissé une review sur le chapitre précédent, et je vous rappelle que l'imiter vous donnera un teint resplendissant !Sachez que j'accepte toutes les critiques... ^^' Outre cela, j'ai enfin corrigé mon problème de réponse aux reviews,mais je reste dans l'impossibilité de répondre à celles que vous m'aviez laissés il y a un moment, bien entendu je peux toujours le faire dans une autre review ou un mail, peut être même dans une note de chapitre, il suffit de m'en faire la demande. Sinon je m'excuse vraiment que les réponses ne s'affichent pas... ça fait désordre quand même. Merci d'avance à ceux/celles qui me laisseront un message (je ne crache pas non plus sur les mails) et à la semaine prochaine ! :)
Chapitre 18 Les soupçons de Remus by Melody
Author's Notes:

Bonjour, désolée pour le retard, j'ai été surchargée de travail ^^' Ce chapitre est pas trop corrigé mais voilà... :)

Bonne lecture !

C'était le soir, Remus et Lily étaient dans un couloir du château, en train de parler silencieusement.

_ Je suis content d'avoir enfin trouvé un moment pour te parler, commença Remus.

_ C'est vrai que ça n'a pas été facile de se voir ces derniers jours, reconnut Lily. Mais je maintiens que ça aurait été plus simple et plus rapide si tu avais accepter qu'on se parle à la bibliothèque : aucun des Maraudeurs en dehors de toi n'y pose ne serais-ce qu'un orteil, même les filles et Rachel la fuit, ajouta Lily.

Remus esquissa un sourire.

_ L'entourage de Rachel y est très souvent, argumenta Remus.

_ Qu'est-ce que tu veux dire ?, dit Lily en fronçant les sourcils.

_ Porter, et le frère de Rachel y sont quasiment tous les jours. Tu n'as pas remarqué ?

_ Non.

_ En même temps ils sont dans la Réserve le plus souvent..., expliqua Remus, évasif.

_ Quelle importance ? Et de quoi tu veux tant me parler ?, demanda Lily.

Remus parût un instant embarrassé mais se ressaisit rapidement.

_ J'ai surpris une conversation l'autre jour...

Tout de suite, Lily eût une moue désapprobatrice.

_ Je ne l'ai pas fait exprès !, se défendit Remus.

_ Très bien, alors ?

Remus dansa un pied sur l'autre avant de déclarer :

_ C'était Rachel et Porter.

Lily fronça les sourcils, méfiante.

_ Et ?

_ J'ai entendu Rachel appeler Porter d'une façon... étrange.

Lily sentit la peur monter en elle : il ne fallait pas que Remus découvre quoi que ce soit ! Mais que savais-t-il exactement ?

_ Continue, l'invita-t-elle à poursuivre.

_ Elle l'a appelé, et je cite « James Sirius Potter ».

Lily resta impassible.

_ Tu n'es pas étonnée, remarqua Remus.

_ N'oublie pas que Rachel m'a déjà tout confié, expliqua Lily. Ou presque, ajouta-t-elle pour elle-même.

_ J'espérai que tu m'éclairerais, avoua Remus.

_ Parce que tu n'as déjà pas tout compris ?

_ Pas vraiment, non.

_ Qu'as-tu compris ?

_ Que Porter n'était pas celui qu'il prétend être, mais pour le reste... c'est complètement insensé.

Lily ne répondit pas.

_ Tu ne diras rien, pas vrai ?, déduis Remus.

Lily eût un sourire d'excuses.

_ Je ne trahirai pas le secret de Rachel. Mais je te déconseille de chercher Remus, tu n'imagines même pas les conséquences que ça peut avoir si ça s'ébruite.

Remus se passa une main lasse dans ses cheveux.

_ Je me doutais que tu dirais ça. Mais je n'abandonnerai pas.

_ Je t'aurai prévenu, rétorqua Lily.

Elle partit vers son dortoir, très inquiète pour son amie. Il fallait à tout prix qu'elle trouve Rachel. Par bonheur, la jeune fille était étendue dans son lit, les bras croisés derrière le crâne, en train d'observer le plafond.

_ Rachel !, s'écria Lily, soulagée de trouver son amie.

Rachel baissa les yeux vers son amie et fronça les sourcils, trouvant suspect que Lily beugle son nom dans le dortoir. Étonnées, elles aussi, les autres filles avaient tournées la tête vers Lily en l'entendant apostropher Rachel de la sorte.

_ Qu'est-ce t'arrive à beugler à comme ça dans le dortoir ?, demanda Dorcas à Lily.

_ Je me pose la même question, enchérit Rachel en décroisant les bras et en se redressant.

Lily chercha un moyen d'attirer Rachel hors du dortoir sans que les autres filles ne se posent des questions.

_ Euh.. J'ai super faim, prétexta-t-elle, tu m'accompagne jusqu'aux cuisines s'il-te-plaît ?

Rachel eût un regard ennuyé.

_ Tu plaisantes ! Tu t'es goinfré comme jamais au dîner il n'y a même pas trente minutes !, s'exclama Rachel.

_ J'ai encore faim.

_ Ne m'en veut pas Lily mais là j'ai vraiment pas le courage... Demande à James, je suis sûre qu'il se fera une joie de t'acc...

Mais Lily n'attendit pas que Rachel termine sa phrase. Ayant sentit la situation tourner à son désavantage, elle avait empoigné son amie au poignet et l'avait tirée de force de son lit, la forçant à descendre les escaliers. L'entraînant à sa suite, Lily emmena Rachel hors de la salle commune sous les protestations de son amie. Une fois devant le portrait de la Grosse Dame, Rachel se dégagea de l'emprise de Lily et s'écria :

_ Mais ça va pas, t'es malade ! En plus il gèle dans ce couloir.

_ Pardon, s'excusa Lily précipitamment. Mais il faut vraiment que je te parle de toute urgence.

Rachel soupira et croisa les bras.

_ De quoi il s'agit ?

_ Remus a surpris une conversation entre toi et Porter.

Aussitôt Rachel se tût et pâlit brusquement. Sans ajouter un mot elle entraîna Lily dans un couloirs désert.

_ Je me doutais que quelqu'un entendrait..., commença Rachel, l'air las.

Lily lui adressa un sourire compatissant.

_ Qu'est-ce qu'il a entendu ?, demanda alors Rachel.

_ « James Sirius Potter », chose que moi aussi j'aimerais comprendre. Je ne pensais que Porter n'était pas vraiment Porter !, fit alors Lily, une nuance de reproche dans la voix.

_ Évidemment..., dit Rachel pour elle-même.

_ Alors ?, interrogea Lily, espérant davantage d'informations.

_ James est un Potter, et alors ?, dit Rachel.

_ Curieusement, j'avais compris, répondit Lily, d'un ton où perçait de l'ironie. Ce que j'aimerais savoir c'est... Enfin, c'est son fils ?, souffla-t-elle.

Rachel eût un sourire narquois.

_ Je sais que James est prétentieux mais tu le vois vraiment donner à son fils le même nom qu'il porte ?, railla Rachel.

Lily rougit.

_ Euh.. non. Donc c'est son petit-fils ?, déduis-t-elle.

Rachel hocha la tête.

_ Oui.

Lily mit un certain moment à digérer l'information.

_ Hum, et est-ce que tu sais qui... Enfin, avec qui il …, qui est sa grand mère ?, bafouilla Lily, rouge pivoine.

Rachel lutta pour retenir un éclat de rire.

_ Arrête de te moquer de moi !, protesta Lily.

_ Pardon, pouffa la blonde.

_ Alors ?, demanda Lily.

Rachel se ressaisit.

_ Oui, je sais qui c'est.

_ Je la connais ?, demanda Lily, curieuse.

_ Peut être, répondit Rachel avec un sourire, mais je ne te dirais rien.

Lily bouda.

_ Pourquoi Porter s'appelle-t-il aussi Sirius ?, questionna finalement Lily.

Rachel prit son temps avant de répondre.

_ Sirius était le parrain du père de James.

Lily hocha lentement la tête, assimilant les informations.

_ Ça ne m'étonne pas, déclara-t-elle. Mais comment ça se fait que tu connaisse son prénom en entier ?

Cette fois Rachel explosa de rire. Devant l'air d'incompréhension de la rousse, elle s'expliqua :

_ Si tu savais le nombre de fois où j'ai entendu sa mère le gronder de la sorte !, dit elle entre deux rugissements de rire.

Lily joignit bientôt son rire au sien. Quand les deux jeunes filles se furent enfin calmées, la préfète demanda d'un ton plus sérieux :

_ Qu'est-ce que tu vas faire ? Pour Remus ? Il m'a clairement dit qu'il chercherait ce qu'il en était, puisque je n'ai rien voulu lui révéler.

Rachel pencha la tête sur le coté, l'index caressant son menton, signe qu'elle réfléchissait.

_ Je vais en parler à Thomas. Il trouvera une solution.

Lily acquiesça, soulagée que Rachel sache quoi faire.

_ Allons nous coucher, ça fait longtemps que l'on a dépassé le couvre-feu, conclut Lily.

_ Oui.

oOo

Le lendemain, Rachel, tranquillement installée dans la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner fût surprise de voir son jumeau débarquer et s'asseoir lourdement à coté d'elle.

_ Thomas ?, s'interrogea Rachel.

_ Ouais salut.

Rachel fut surprise de cette accueil si peu chaleureux.

_ Qu'est-ce qui ne va pas ?, demanda-t-elle, inquiète.

Thomas releva les yeux vers Rachel.

_ Quoi ? Tu me demande ce qui ne va pas ?, s'écria-t-il, franchement outré.

Rachel fronça les sourcils.

_ On est quel jour Rachel ?

_ Euh... le 11 février, pourquoi ?

_ Pourquoi ?, répéta-t-il. Est-ce que tu te rappelle ce qui est prévu dans trois jours ?

Rachel réfléchit et son visage s'illumina.

_ Oh ! La sortie à Pré-au-Lard le jour de la St Valentin !, comprit elle.

Thomas eût une moue désespérée et Rachel explosa de rire.

_ Ce n'est pas drôle, assena Thomas.

Les rires de Rachel redoublèrent, ponctués de quelques larmes.

_ Euh, quel est le problème avec cette sortie ?, demanda Dorcas, intriguée.

Rachel se tourna vers Dorcas.

_ Thomas est toujours harcelé par les filles à l'approche de la St Valentin, et ça lui fout toujours la trouille, expliqua Rachel entre deux éclats de rire.

Thomas eût un regard noir alors que Dorcas joignait ses rires à ceux de Rachel.

_ Qu'est-ce que tu as trouvé comme excuses cette fois ?, demanda Rachel à son frère.

Thomas lui lança un regard intéressé.

_ Ah non !, s'indigna Rachel, pas encore !

_ S'il-te-plaît !, pria Thomas, les mains jointes.

_ C'est dingue, fit Dorcas en les observant, vous vous comprenez presque par la pensée.

Rachel lui sourit.

_ Nous ne sommes peut être pas dans la même maison, mais nous restons jumeaux.

_ Rachel, je t'en supplie !

Rachel lui adressa un regard courroucé.

_ Tu ne perd vraiment rien pour attendre, le réprimanda-t-elle.

Thomas s'élança vers sa sœur pour la prendre dans ses bras.

_ Oh merci Rachel, je ne te remercierais jamais assez !

_ Je n'ai pas encore dit oui !, s'écria-t-elle.

_ Certes mais je suis sur que ça n'allait pas tarder, dit il avec un sourire séducteur.

Rachel leva les yeux au ciel et devant le regard d'incompréhension de Dorcas, elle expliqua :

_ Je viens d'accepter d'aller à la sortie de Pré-au-Lard avec lui.

_ Oh !

Lily se joignit alors à la discussion.

_ Vous ne trouvez pas étrange que Dumbledore ait accepté qu'il y ait une autre sortie à Pré-au-Lard avec ce qui s'est passé lors de la dernière ?

Tout le monde se tût, réfléchissant à cet étrange phénomène.

_ C'est vrai que c'est bizarre, commenta Rachel. Mais il paraît que cette fois, des professeurs seront présents.

_ Qu'est-ce qui s'est passé lors de la dernière sortie à Pré-au-Lard ?, demanda précipitamment Thomas.

Rachel sentit que la colère et la peur de Thomas étaient palpables. Elle lui adressa un sourire d'excuses.

_ Rachel, ton sourire et tes yeux de cocker ça ne marche pas avec moi et tu le sais. Dis moi ce qui s'est passé.

_ Trois fois rien, éluda-t-elle.

_ Tu plaisantes, s'écria Dorcas avant de se rendre compte qu'elle venait de commettre une boulette.

_ Rachel, ordonna Thomas.

Rachel se tourna vers son frère, se mordant la lèvre inférieure.

_ Te fâche pas, d'accord.

_ Rachel.

Rachel inspira un grand coup.

_ Et bien, commença-t-elle, anxieuse. Il se peut que les mangemorts aient débarqués à Pré-au-Lard. Alors qu'on y était.

Thomas papillonna des yeux, comme si l'information avait du mal a être assimilée par son cerveau. Rachel regardait son frère, guettant avec appréhension sa réaction : elle savait à quel point il pouvait se montrer colérique lorsque la vie de sa sœur était en jeu.

_ Il t'es arrivé quelque chose ?, demanda-t-il finalement.

Rachel s'autorisa un soupir, soulagée qu'il ait si bien réagi.

_ Blessure bénigne, souffla-t-elle. Je n'ai pas fait partie des blessés graves, dit elle.

_ Parce qu'il y a eût des blessés graves ?, s'énerva Thomas.

Rachel ne répondit pas.

_ Qui ?, ajouta Thomas.

_ James.

Thomas haussa les sourcils mais ne dit rien de plus. Le sujet était clos.

_ Au fait, de quoi vous parliez l'autre jour ? Il avait l'air vraiment furax quand il est revenu.

_ Ça ne m'étonne pas, marmonna Rachel.

Thomas haussa un sourcil suspicieux.

_ Je l'ai giflé, expliqua-t-elle.

Thomas eût un regard surpris.

_ En quel honneur ?

_ Ça n'a plus d'importance, éluda-t-elle. Il faut que je te parle de quelque chose d'autre.

Thomas hocha la tête.

_ On se retrouve à la récrée sous le saule ?

_ Mais on gèle dehors, protesta Rachel.

_ Tu te fiches bien de la météo quand tu te pavanes sur ton balais alors tu t'en ficheras pendant les dix minutes où je te réquisitionne, ordonna-t-il avant de quitter les lieux.

Dorcas et Lily explosèrent de rire alors que Rachel tirait la langue à son frère dans le dos de ce dernier.

_ Bon, désolée les amis, mais il faut que j'y aille, dit Dorcas en rassemblant ses affaires avant de se lever.

_ Déjà ?, fit Lily.

Dorcas sourit sans répondre et leur adressa un au revoir de la main avant de tourner les talons. Regulus, qui l'observait depuis la table des Serpentards la suivit des yeux, puis il quitta lui aussi sa table, l'air préoccupé.

oOo

Dorcas marchait dans un couloir et bientôt, elle entendit des bruits de pas la suivre. Intriguée, elle se retourna et découvrit avec surprise qu'il s'agissait de Regulus. Elle se planta dans le couloir en croisant les bras.

_ Quoi ? Tu me suis maintenant ?, demanda-t-elle, agressive.

Regulus esquissa un rictus narquois.

_ Pourquoi ? Ça te plairait ?

Dorcas haussa les sourcils, loin de se démonter.

_ Qu'est-ce que tu veux, Black ?

_ J'accepte ta proposition.

Dorcas tomba des nues et décroisa le bras.

_ C'est une plaisanterie ?

_ Est-ce que j'ai l'air d'une plaisanterie ?, rétorqua Regulus, vexé.

Dorcas sourit.

_ Pas vraiment, non.

_ Merci, dit simplement Regulus.

_ Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?, demanda Dorcas, curieuse.

_ Toi, tu m'intrigue avec tes projets bizarres.

Dorcas haussa les sourcils et recroisa les bras.

_ On se retrouve ce soir à la bibliothèque, pour mettre au point mon projet bizarre alors ?, proposa-t-elle.

_ La bibliothèque ? T'es malade, tout le monde va nous voir !

Dorcas lui lança un regard blasé.

_ Où alors ?

Regulus fronça les sourcils.

_ Retrouve moi au septième étage, en face de la tapisserie de Barnabas le Follet, celle avec le Troll.

Dorcas fut surprise par ce choix mais n'en montra rien, se contentant d'accepter avant de faire demi-tour.

oOo

_ Bon alors ? De quoi tu voulais me parler ?, demanda Thomas à sa sœur, sous le saule.

_ Remus m'a entendu l'autre jour, quand je parlais à James, expliqua-t-elle en grelottant de froid.

_ Et qu'est-ce qu'il a entendu ?

_ « James Sirius Potter ».

Thomas adressa un regard de reproche à sa sœur.

_ Tu ne peux pas te maîtriser sérieux Rachel ?

_ Pardon. Mais il m'a prise pour une de ses pimbêches à la con et je me suis... emportée.

_ Attends, qu'est-ce que ça veut dire « il m'a prise pour de ses pimbêches à la con » ?, demanda Thomas, l'air préoccupé.

_ Tu sais, pour une de ces filles qui lui courent après en bavant et tout... dit Rachel, embarrassée.

Thomas soupira.

_ Moi aussi faut que je te dise quelque chose..., commença Thomas. Ça fait un moment que je suis au courant mais je n'ai pas voulu t'en parler pour ne pas t'embrouiller mais je commence à penser que c'est... important.

_ De quoi s'agit il ?

_ Tu te rappelles quand tu sortais avec James ?

Rachel parût surprise par la question.

_ Oui, souffla-t-elle.

_ Je t'avais dit que j'avais surpris une conversation entre James et son meilleur ami ? Dans laquelle il disait qu'il se fichait complètement de sa relation avec toi ?

_ Oui, murmura Rachel, devinant que la suite du récit ne lui plairait pas.

_ J'ai découvert que ce n'était pas lui qui avait dit ça.

Rachel eût l'impression qu'on venait de lui donner une claque et ressentit le besoin de s'asseoir. En la voyant vaciller, Thomas la soutint par la taille et l'aida à s'asseoir dans l'herbe gelée.

_ Wow, Rachel, ça va ?, demanda-t-il, très inquiet.

Rachel agita sa main dans l'air, signe que ça irait.

_ Continu. C'était qui ?

Thomas fronça les sourcils, s'interrogeant sur l'état de santé de sa sœur mais il décida de poursuivre.

_ Une fille de la classe de James, elle s'appelle Anna. Elle avait prit du polynectar et fait en sorte que j'entende cette conversation.

Rachel serra les dents.

_ Je te jure que quand on rentre à notre époque je balance tous les maléfices que je connais à cette pouffiasse, proféra-t-elle d'un ton où perçais une colère sourde.

Thomas eût un regard surpris mais ne dis rien.

_ Commençons par retourner en cours. Pour ce qui est du problème « Remus » je m'en chargerais ce midi.

Rachel acquiesça silencieusement, refoulant encore sa colère. Alors qu'ils avançaient vers le château, Rachel demanda tout à coup :

_ Est-ce que tu l'as dit à James ?

Thomas n'eût pas besoin de demander à sa jumelle de quoi elle parlait.

_ Non, souffla-t-il alors.

oOo

Aux alentours de midi, Porter et Thomas se rejoignirent une fois de plus à la bibliothèque pour continuer à travailler sur leur formule de retour. Thomas ne fut pas surpris d'y voir Remus Lupin, plongé sur une généalogie de sorciers. Alors que Porter allait s'installer, Thomas fit un geste de la main et lui dit :

_ Vas y, je te rejoins. Faut que je parle à Lupin.

James eût un air surpris mais ne releva pas.

Avançant entre les étagères, Thomas s'assit finalement en face de Remus, qui, trop concentré sur son grimoire, ne leva pas les yeux. Thomas vit que Remus cherchait quelque chose dans la généalogie des Potter.

_ Tu ne le trouveras pas là-dedans.

Remus leva un regard interloqué vers Thomas.

_ C'est bien James Sirius Potter que tu cherches ?, demanda Thomas.

Remus écarquilla les yeux.

_ Comment tu … Rachel l'a su par Lily et te l'a dit, conclut il en soupirant.

Thomas esquissa un sourire.

_ Bon, qu'est-ce qui te fais dire que je ne le trouverais pas là-dedans ?, interrogea finalement Remus.

_ Il ne vient pas du passé, dit Thomas d'un air énigmatique. Et encore moins du... quinzième siècle, ajouta-t-il envoyant la page sur laquelle était penché Remus.

_ James n'a pas de parents qui s'appelle « James Sirius Potter », expliqua Remus les sourcils froncés.

_ Pas encore, répondit Thomas avec un grand sourire.

La mâchoire de Remus sembla se décrocher.

_ Il, tu, vous... Du futur ?, finit-il par chuchoter, interloqué.

_ De quarante-cinq ans pour être exact, continua Thomas, toujours aussi souriant.

_ Ça alors !, s'exclama le préfet.

_ Je te dis ça, Lupin, pour que tu cesses de poser des questions et que tes éventuelles recherches n'attirent le soupçon de personne d'autre. Si j'apprends que tu as répété ça à quelqu'un, je te jure que je n'hésiterai pas une seule seconde à répéter ta condition de lycanthrope, compris ?

Remus hocha silencieusement la tête.

_ Parfait, conclut Thomas. Maintenant va ranger ce bouquin, avant que quelqu'un d'autre n'ait l'étrange idée de chercher dans la généalogie des Potter.

_ Comment tu sais que je suis un... enfin tu sais... un loup ?, demanda Remus alors que Thomas esquissait un mouvement pour rejoindre Porter dans la Réserve.

_ Tu fais partis de l'Histoire, Lupin, se contenta de répondre Thomas d'un ton des plus mystiques. Et arrête de poser des questions, les réponses viendront avec le temps.

Thomas repartit dans la Réserve, suivit par les yeux mi-émerveillés, mi-intrigués de Remus Lupin.

Avec ce qu'il venait d'apprendre, à savoir que Rachel, Porter et Thomas venaient du futur, Remus comprit à quel point Rachel avait commis une erreur lorsqu'elle s'était entichée de Sirius, et à quel point ses jours avec lui étaient comptés. Il fallait à tout prix que Sirius pardonne à la jeune femme s'il ne voulait pas souffrir par la suite.

Et il fallait surtout que Rachel fasse son choix, avant que le destin ne choisisse à sa place...
Chapitre 19 La trahison de Regulus by Melody
Author's Notes:

Bonjour bonjour !! Cette fois ci je poste à l'heure... (ça mérite bien une review ça !) Bon, peut être allez vous comprendre le rôle de Dorcas et Regulus car c'est maintenant qu'il apparaît...

Sinon, un grand merci à tous mes lecteurs : grâce à vous j'ai dépassé la barre des 3000 lectures et ça, ça fait super plaisir ^^ (bon je suis encore loin du best seller mais on arrête pas le progrès :D)

Personnellement j'adore ce chapitre et je me suis éclatée à l'écrire malgré quelques moments difficiles ^^ J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi :)

« Elle s'appelle Anna. Elle avait prit du ploynectar... », la voix de Thomas résonnait dans l'esprit de Rachel, revenant vers elle, invariablement et la hantant dans tous les registres de ton différents. Complètement obnubilée par la voix et le message qu'elle transportait, Rachel était incapable de se concentrer sur sa métamorphose, elle serrait si fort sa baguette que ses phalanges étaient blanches comme la craie. Grinçant des dents, Rachel dut mobiliser toute sa volonté pour se concentrer sur le sort qu'elle s'apprêtait à lancer.

_ Anna ?

Rachel se tourna vers son interlocuteur, claquant la langue comme un tic nerveux. James la regardait, sourcils froncés, se demandant qui était cette Anna. Rachel ne s'était pas rendu compte qu'elle n'arrêtait pas de marmonner le prénom de cette garce.

_ Alors, c'est qui Anna ?, demanda James. Tu n'arrête pas de répéter ce prénom depuis ce matin, avec un air super furax en plus.

_ Parce que je suis super furax, grogna Rachel. Je te jure que dès qu'elle entre à nouveau dans mon champs de vision je vais lui balancer un de ces maléfices à cette trainée !

_ Mademoiselle Davis ! Surveillez votre langage !, s'époumona le professeur McGonagall.

Rachel grommela des excuses inintelligibles.

_ Je ne voudrais pas être à sa place, dit James. Mais tu n'as toujours pas dit qui c'était.

_ Une connaissance, éluda Rachel, toujours d'aussi mauvaise humeur.

James haussa les sourcils puis lança parfaitement le sort qui devait lui rendre les sourcils bleus.

_ Comment tu fais ?, fit Rachel avec envie.

James partit d'un léger éclat de rire.

_ Tout est dans le sorcier !, lui dit il avec un clin d'œil.

Rachel lui tira la langue et essaya. Sans succès. Agacée, la jeune fille poussa un rugissement rageur en donnant un violent coup de pied dans une table.

_ Mademoiselle Davis, faut il que je vous mette en retenue pour que vous vous comportiez calmement ?!, aboya le professeur de métamorphose.

Rachel ne répondit pas à la question, qui de toute évidence, était rhétorique.
Elle sortit du cours, aussi énervée que lorsqu'elle y était entrée.

_ Enfin, qu'est-ce te prends ?, demanda Lily.

_ Cette vieille McGonagall de malheur ! Ah, je lui ferais ravaler ses dents !

Lily leva un regard interrogateur à James qui haussa les épaules, impuissant.

_ Une certaine Anna, commença à expliquer James.

_ Ah celle-là je vais l'éviscérer !, renchérit Rachel.

_ Quoi ?!, s'exclama Lily.

_ Elle est comme ça depuis tout à l'heure, fit James à l'intention de Lily.

Lily reporta son regard sur Rachel.

_ Mais qu'est-ce qu'elle t'as fait cette Anna pour que tu sois dans un état pareil ?

Rachel s'apprêtait à répondre puis finalement se figea, s'arrêtant au beau milieu du couloir, forçant ses amis à s'arrêter également pour éviter la collision.

C'est vrai ça ? Qu'est-ce qu'elle avait fait cette Anna ? Elle s'était fait passer pour quelqu'un d'autre et puis alors ? Ça s'était produit il y avait de cela plusieurs années en plus… Oui mais... toutes ces années, Rachel avait cru que James était un menteur, qu'il s'était servi d'elle, et elle ne l'avait pas cru, remettant toujours en question les sentiments qu'il prétendait avoir à son encontre. Anna l'avait forcé à devenir quelqu'un de mauvais. À moins qu'elle ne soit déjà quelqu'un de mauvais ? Et puis, de toute, façon, Rachel avait toujours nié ses sentiments pour James, alors pourquoi est-ce que ça la mettait tellement en colère de savoir qu'elle était passée à côté de ce que son futur aurait pût être si jamais cette fausse conversation n'avait eût lieu ? Cela voulait il dire qu'elle s'était mentit à elle même durant tout ce temps ?
Plus qu'en colère, Rachel était troublée par cette déclaration, cette nouvelle vérité. Cette dernière remettait en question tout ce en quoi la jeune fille avait crû et tout ce qu'elle s'était efforcé de bâtir. À cause de ce mensonge, la vie de Rachel n'avait été qu'artifices. À vrai dire, depuis ce jour, la jeune fille n'avait cesser de porter un masque. D'abord pour nier ses sentiments envers James, ensuite garder la tête haute. Comment peut on être aussi stupide ? Si seulement elle avait cru en James ce jour là... Si seulement elle avait su écouter ! Rachel sentit les regrets remonter en elle, lourde boule amère qui glissait le long de sa gorge. Sa vue se brouilla et elle sentit les larmes affluer.

_ Rachel, tout vas bien ?, demanda Lily, inquiète.

Rachel refoula ses larmes, préférant se focaliser sur sa colère, nettement plus facile à maîtriser.

_ Comment est-ce que j'ai pu être aussi conne ?, s'interrogea-t-elle.

Elle se tourna vers James.

_ Ne la laisse jamais partir, t'entends ? T'imagines pas à quel point elle regrettera sinon..., hoqueta-t-elle à l'encontre du jeune homme.

_ À quel moment j'ai laissé entendre que j'abandonnerai ?, demanda-t-il avec un sourire narquois.

Rachel sourit également.

_ Continu comme ça.

_ De quoi vous parlez ?, demanda Lily.

Rachel lui lança un regard blasé.

_ Ouvre les yeux Lily.

Lily fronça les sourcils alors que Rachel repartait en direction de son cours d'histoire de la magie, toujours préoccupée par ses sombres pensées.

oOo

Lors du dîner, alors que les maraudeurs et leurs amies mangeaient joyeusement, deux Poufsouffles vinrent voir Sirius – qui se gavait de mets divers et variés – et mal à l'aise, demandèrent à lui parler. Sirius s'essuya les coins de la bouche et se retourna, pour montrer qu'il était disponible.

_ Tu... Tu veux bien venir à Pré-au-Lard avec moi ?, bafouilla la plus petite des deux, l'air singulièrement embarrassée.

Derrière Sirius, James réprima un éclat de rire, s'attirant ainsi un regard meurtrier de la part de Lily.
Sirius sourit et Rachel sentit son estomac faire un bond.

_ Désolé, mais non, j'y vais avec mes amis, expliqua-t-il.

_ Ce n'est pas plutôt parce que tu y vas avec elle, dit d'un ton acide la plus grande en pointant Rachel du doigt.

Rachel sentit qu'elle piquait un fard.

_ Maria !, la réprimanda la plus petite.

_ Mais c'est vrai !, rétorqua l'autre.

_ Rachel passe la St Valentin avec son frère, dit Sirius, glacial. Et si tu la montres encore une seule fois du doigt je te jure que je me ferais un plaisir de te les briser un à un, c'est clair ?

La fille pâlit brusquement. Indifférent, Sirius se retourna et continua de manger, alors que les filles faisaient demi-tour et babillaient sur ce qui venait de se passer. Rachel avait la bouche ouverte, choquée.

_ Elle n'était qu'en deuxième année, le rabroua-t-elle.

Sirius leva les yeux vers elle.

_ Tu me fais la leçon, maintenant ?, rétorqua-t-il.

_ Je me permettrais pas de te donner de leçon Sirius. Mais sois sur que je te dirais toujours ce que je pense.

_ Tout ?

_ Tout, confirma Rachel.

_ Je m'en souviendrais, fit Sirius avec un sourire en coin.

Rachel lui sourit également, mais ne répondit pas. Elle venait de voir Porter traverser la Grande Salle avec son frère pour s'installer à table. Les voyant discuter à voix basse, Rachel comprit qu'il parlaient de leur avancées dans leur recherches. Aussi, elle prit son courage à deux mains, et se leva pour voir où ils en étaient.

Tout deux étaient assis l'un à coté de l'autre, à la table des Serdaigles. Rachel s'assit en face.

_ Bonjour !

Les deux garçons sursautèrent et se tournèrent vers elle. Thomas esquissa un grand sourire en voyant sa sœur alors que James se contenta de la fixer, l'air sombre et silencieux.

_ Ah, le rayon de soleil de ma vie, dit Thomas, rayonnant. Qu'est-ce qui t'arrive Rachel ?

_ Rien de particulier. Je viens voir où vous en êtes, dit elle avec un sourire.

_ On enfin trouvé un moyen de faire demi-tour, expliqua Thomas à demi-mots. Mais il reste pas mal de boulot, notamment au niveau de la traduction.

Rachel hocha la tête, incapable de répondre tant le regard brûlant de James la perturbait, surtout avec les révélations de Thomas, dont elle ne s'était pas remise. Malgré ses entrailles chargées de plomb, Rachel soutint le regard du jeune homme, sentant son rythme cardiaque s'emballer.

_ Tu as beau dire, Rachel, ton corps parle pour toi, dit alors James.

Rachel sentit ses entrailles se liquéfier alors que Thomas observait sa sœur, sourcils froncés. Quel étrange revirement de situation !

_ Arrête ça, fit Rachel, qui commençait à paniquer.

_ Tu as peur d'apprécier ça ?, enchérit James, un sourire goguenard sur les lèvres.

_ J'apprécierais que tu arrête de draguer ma sœur quand je suis là, Porter, siffla Thomas, acide.

Rachel leva un regard mi-outré, mi-reconnaissant à son frère. Elle profita de la distraction qu'il venait de causer pour s'éclipser.

_ Je ne la draguais pas, fit alors James.

_ Je sais, répondit Thomas. Mais Rachel est suffisamment perturbée en ce moment, pour que tu en rajoute.

_ T'es en train de dire que je la perturbe ?, dit James, presque euphorique.

_ Arrête ça, ordonna Thomas.

James rit.

_ Vous avez les mêmes répliques, conclut-il avec un petit rire.

Thomas leva les yeux au ciel.

oOo

Dorcas attendait Regulus devant la tapisserie, et comme il était en retard, elle se demandait s'il allait vraiment venir. Alors qu'elle commençait à esquisser un geste pour partir vers sa salle commune, elle le vit finalement arriver, l'air presque essoufflé.

_ Qu'est-ce que tu foutais ?, l'enguirlanda Dorcas.

_ Je mangeais.

Regulus fit alors quelque chose d'étrange : il passa trois fois devant un pan de mur, les yeux fermés, comme s'il réfléchissait. Au moment où Dorcas s'apprêtait à l'engueuler, elle vit avec stupeur une porte apparaître dans le mur.

_ Ça alors !, s'écria la jeune fille émerveillée.

_ Pas mal, hein ?, fit fièrement Regulus.

Il ouvrit la porte et invita Dorcas à y entrer. La jeune fille découvrit avec stupeur une grande pièce confortable, où un feu ronflait paisiblement dans une cheminée de marbre, avec un sol recouvert de tapis, de canapés et de coussins moelleux.

_ Génial !, s'extasia Dorcas. Qu'est-ce que que c'est que cet endroit ?, demanda-t-elle alors.

_ La Salle sur Demande, dit Regulus. Mais on l'appelle aussi la Pièce Va-Et-Vient. Estime-toi heureuse, Meadowes, parce que tu es la première que je fais entrer ici.

Dorcas haussa les sourcils, flattée malgré elle.

_ Tu n'as pas écorché mon nom, remarqua-t-elle.

_ Hein ?

_ Mon nom, reprit Dorcas... Peu importe, dit elle finalement devant l'air d'incompréhension du jeune homme.

Ils passèrent presque deux heures à élaborer toute une stratégie visant à remettre les Serpentards sur les rails, ils passèrent un agréable moment, se découvrant des points communs et des passions partagées, notamment pour l'humour. Puis, Dorcas commença à montrer des signes de fatigue et indiqua qu'elle allait se coucher. Il se donnèrent rendez-vous pour le lendemain, le midi cette fois, pour revoir le détail de leur théorie.

_ Je ne pensais pas que tu serais comme ça, conclut Regulus.

_ Qu'est-ce que tu veux dire ?

_ Que tu serais quelqu'un de drôle.

Dorcas sourit.

_ Je n'en pensais pas moins de toi, avoua-t-elle.

_ Tout compte fait, ça fait un peu de nous des...

_ Amis, compléta Dorcas en souriant.

Regulus sourit.

_ Bonne nuit.

_ Bonne nuit, renchérit Dorcas.

oOo

_ Tu as passé une bonne soirée, Black ?

Il ne restait plus que trois personnes dans la salle commune des Serpentards. La voix de Rosier avait sonnée comme un glas à l'écho sinistre, Regulus eût un mauvais pressentiment.

_ Oui, et vous ?, répondit-il, méfiant.

Rosier ricana.

_ Hum... Je savais que tu étais un tombeur Black, mais je ne pensais que tu tomberais si bas, fit Rosier d'une voix doucereuse.

Regulus sentit le danger émaner de la voix de Rosier et fit instinctivement un pas en arrière. Avery et Mulciber, également présents, eurent un rire gras.

_ Je vais te la faire courte, Black, débarrasse-toi de ta Gryffondor à la noix, agresse l'une de ces amies si tu préfère, comme cette foutue blonde, je peux pas la voir celle-là. Mais fais lui passer le message. On ne fricote pas avec la racaille.

Regulus ne répondit pas.

_ Et fais ça vite, Black, avant que je ne m'en charge à sa place...

Rosier monta se coucher, suivit de Mulciber et Avery. Un long frisson parcourut l'échine de Regulus.

_ Et merde..., murmura-t-il dans le silence de la salle commune.

À la fois énervé contre lui-même et écœuré par ce qu'on l'obligeais à faire, Regulus monta lui aussi se coucher et referma violemment ses rideaux sur lui. Il ne dormit pas de la nuit.

oOo

_ Pssst, Patmol !

Un grognement répondit.

_ Patmol !

_ Laisse-moi dormir, baragouina Sirius d'une voix ensommeillée.

_ J'ai trouvé un moyen pour inviter Lily à la St Valentin !, s'extasia James.

_ Super, laisse moi dormir Cornedrue.

_ Tu veux pas savoir ce que c'est ?

_ Je veux que tu me laisse dormir..., souffla Sirius.

James tira la langue à son meilleur ami dans le noir, puis, il s'enfouit sous ses couvertures, heureux.

Il allait inviter Lily pour la St Valentin !

oOo

Rachel, Lily et Dorcas s'étaient levées en même temps le lendemain matin. C'est donc tout naturellement qu'elles s'étaient rendues dans la Grande Salle ensemble.

Alors qu'elles arrivaient au Hall d'entrée, Regulus ainsi que Rosier surgirent de derrière une armure et se plantèrent devant le trio de jeunes femmes. Dorcas s'efforça de rester impassible alors que Regulus tirait sa baguette de sa manche. À la vitesse de l'éclair, Regulus agita sa baguette en direction de Rachel. Au moment où un éclair d'une lumière aveuglante en jaillissait, Lily poussait Rachel sur la côté...pour prendre l'éclair de lumière à sa place.

_ Lily !, s'époumona Rachel alors que les yeux de Dorcas lançaient des éclairs à Regulus.

Lily était retombée sur le sol, complètement inerte, les yeux révulsés vers le haut. Regulus était complètement hypnotisé par la scène qui s'offrait à lui. Tétanisé par la sentiment de culpabilité qui l'envahissait, il commit l'erreur de croiser le regard de Dorcas. Ce qu'il y vit l'effraya et la glaça d'effroi jusqu'à ce que Rosier l'entraîne hors du lieu, comme s'il c'était agi d'une marionnette.

Alertés par les cris que poussait Rachel en essayant de réveiller Lily, les Maraudeurs accoururent alors.

_ Qu'est-ce qui s'est passé ?, demanda impérieusement James d'une voix inquiète.

Le jeune homme avait les sourcils froncés et les mains tremblantes.

_ Black et Rosier ont essayés de lancer un sort à Rachel, mais Lily s'est interposée, expliqua Dorcas d'une voix déformée par la rage.

_ Le fumier, murmura Sirius.

_ Je vais chercher Madame Pomfresh, dit alors Remus.

James s'était agenouillé à coté de Rachel, tenant le poignet de Lily en traçant des cercles tendres sur le dos de sa main. Madame Pomfresh arriva alors, complètement essoufflée. Sans poser de questions elle s'accroupit à coté de la jeune fille, la força à avaler une potion et murmura des formules inintelligibles. Les yeux de Lily se révulsèrent alors et elle prit une grande inspiration avant de se réveiller brusquement.

_ Lily !, s'exclama Rachel en faisant un câlin à son amie.

Lily toussa bruyamment.

_ Comment tu vas ?, souffla James, préoccupé.

Lily leva des yeux étonnés vers lui.

_ Vous devriez allez vous reposez à l'infirmerie, Miss Evans, intervint l'infirmière.

_ Sûrement pas, protesta Lily qui avait retrouvé toute sa vigueur. Je vais d'abord exploser la tronche du petit Black.

James esquissa un sourire fier alors que Madame Pomfresh parût scandalisée.

_ Ça ira, fit James à l'encontre de l'infirmière. On prendra soin d'elle, assura-t-il d'un ton sérieux.

Mrs Pomfresh fronça les sourcils mais finit par les laisser là, non sans préciser qu'elle en parlerait au directeur. Lily adressa un regard reconnaissant à James qui venait de lui éviter ce qu'elle considérait comme une prison.

_ Merci, murmura la jeune femme.

James lui adressa un sourire carnassier et aussitôt, Lily se mit sur la défensive.

_ Tu m'en dois une maintenant, ajouta le jeune homme.

Lily eût une expression horrifiée, ce qui provoqua un grand éclat de rire chez Rachel.

_ Alors tu préfère vraiment te prendre un maléfice plutôt que d'avoir une dette envers James Potter ?, railla la blonde.

Lily lui lança un regard noir avant de reporter son attention à James – qui souriait bêtement.

_ Qu'est-ce que tu veux ?, demanda la rousse, toujours méfiante.

_ Viens à Pré-au-Lard avec moi, pria James.

Lily écarquilla les yeux.

_ Ce n'est pas si terrible, reconnut Rachel.

Lily sembla réfléchir quelques instants.

_ D'accord, consentit elle finalement.

James eût un immense sourire, auquel Lily se sentit obligée de répondre.

Ils finirent par aller s'installer à la table de Gryffondor pour manger leur petit déjeuner, le tout en relatant l'incident.

_ Tu t'es fait attaquer par des Serpentards ce matin ?, lança une voix furieuse derrière Rachel. La jeune fille eût peur de se retourner en reconnaissant son interlocuteur.

Néanmoins, Rachel prit son courage à deux mains et se retourna sur James Porter.

_ Ils ne m'ont pas eue. Mais qu'est-ce que ça peut te foutre de toute façon ?, fit-elle, agressive.

_ Arrête de faire comme si tout m'indifférait, rétorqua James, lui aussi énervé.

_ Parce que ce n'est pas le cas ?, railla Rachel.

_ Non.

_ Qu'est-ce que tu me veut ?, demanda Rachel d'un ton insolent.

_ Ça fait deux fois que tu es attaquée, je commence à croire que tu as une cible gravée dans le dos, dit James, sérieux.

_ Et encore une fois, qu'est-ce que ça peut te foutre ?, s'agaça Rachel.

_ Je ne veut pas que ça se reproduise et s'il le faut, je te suivrai à chaque instant de la journée pour que tu sois en sécurité, répondit le garçon, complètement indifférent à la dernière remarque de la jeune fille.

Cette fois, vraiment énervée, Rachel bondit du banc sur lequel elle était assise et se campa devant James, les poings sur les hanches.

_ Ho ho... murmura d'un ton inquiet Remus. Ça va barder.

_ Tu te prend pour qui ?, explosa Rachel sous le regard intrigué des autres élèves. Je peux très bien me défendre toute seule ! Je n'ai pas besoin de toi !

_ Alors pourquoi est-ce que c'est ton amie qui s'est interposée ? Pourquoi est-ce que c'est moi et ton frère qui nous nous chargeons de tout le sale boulot ? Pourquoi est ce que tu te repose toujours sur les autres quant tu as un problème dans ce cas ?

_ Il n'a pas tort, fit Sirius.

Rachel darda sur ce dernier un regard assassin, que Sirius soutint sans problème.

_ Il est plus prudent que tu sois accompagnée, expliqua ce dernier. De toute façon, Porter ne pourrait pas le faire, il est en septième année.

_ Oh, et je suppose que tu dis ça, parce que tu es prétendant au poste, railla Rachel.

_ Si tu insistes..., commença Sirius.

_ Hors de question, enchérit James d'un ton sec.

_ Et bien parfait, allez y, décidez de qui sera mon geôlier comme si je n'étais pas là !, aboya Rachel.

_ Merci de nous donner ton accord, susurra James.

Rachel s'apprêtait à se retourner vers James afin de lui assener une gifle qui aurait sans doute été mémorable mais elle eût la surprise de se retourner sur son frère.

_ Ah ! Thomas, tu tombes bien, fit-elle un tantinet apaisée. Dis leur que je n'ai pas besoin de protection !

Thomas regarda Rachel, face à lui, les bras croisés et tapant du pied. À coté de lui, James qui regardait Rachel, le front marqué d'un pli soucieux et enfin Sirius qui assassinait Porter du regard. Thomas soupira.

_ Je ne te laisserais pas prendre de risque inutiles..., commença-t-il doucement.

_ Quoi ?, s'ulcéra Rachel.

_... Mais tu choisiras qui restera avec toi, ça coupera court à toute discussion, ajouta Thomas d'un ton conciliant.

_ Et si je ne veux de personne ?, rétorqua Rachel, acide.

_ Alors je choisirais à ta place, et crois-moi que tu détestera ça, fit Thomas d'un ton doucereux.

Rachel émit une plainte rageuse.

_ Je n'aurais jamais dû te dire oui pour la St Valentin, s'agaça-t-elle.

Thomas sourit. Rachel se détourna de son frère et observa James. Immédiatement, une perle de sueur parcourut son échine. Impossible pour James, déjà, comme l'avait souligné Sirius, il était en septième année, ensuite elle se disputerais tout le temps avec lui. Quant à Sirius, il ne voulait jamais lui parler. Rachel reporta son attention sur le reste des Maraudeurs : James était trop obnubilé par Lily, et Peter, trop empoté. Elle croisa le regard de Remus : il était intelligent, gentil, et il connaissait son secret – dans les grandes lignes tout du moins. Son choix était fait.

_ Remus, lâcha-t-elle alors.

Le préfet leva un regard étonné sur Rachel.

_ D'accord, accepta-t-il simplement.

Porter partit en silence, suivit par le regard troublé de Rachel, regard qui n'échappa pas à Sirius qui poussa un long soupir.

_ Et bien, tu vois, ce n'était pas si difficile, chuchota Thomas à l'oreille de sa sœur.

_ Tu me le paierais, rétorqua-t-elle.

Thomas sourit.

_ Je sais.

oOo

La journée avait passée et Rachel n'avait cessée d'être d'humeur grincheuse. Après le dîner, alors que Remus et Rachel marchaient en silence en direction de leur Salle Commune, Remus prit soudain la parole.

_ Rachel ?

Rachel regarda Remus, l'invitant à poursuivre.

_ Oui ?

_ Je suis désolé.

Une expression de stupeur passa sur le visage de Rachel.

_ Pourquoi ?

Remus sembla mal à l'aise.

_ Pour tout ce que je t'ai dit le jour où j'ai appris le décès de mes parents.

Remus vit avec surprise Rachel esquisser un sourire sous une mine sombre.

_ Parce que tu ne le pensais pas ?

Remus fronça les sourcils et se demanda s'il devait dire la vérité. Il opta pour l'honnêteté.

_ Si. Mais c'était malvenu de te dire ce que tu dois faire.

_ Peut être, reconnut Rachel. Mais j'avais besoin de l'entendre. Tu ne trouves pas que je suis une fille facile, j'espère ?

Remus secoua la tête.

_ Non, je te trouves juste compliquée.

Rachel explosa de rire.

_ Pourquoi ?, demanda-t-elle une fois que ses rires se furent éteints.

_ La plupart des gens savent ce qu'ils veulent, ce qu'ils sont. Toi, non. Tu ne sais pas ce que tu ressens. Tu es incapable de mettre des mots sur tes émotions.

Rachel réfléchit à ce que venait de dire Remus, choisissant avec soin les mots qui constitueraient sa réponse. Elle pensa au choix qu'elle devait faire entre James et Sirius. Sirius et James. James ou Sirius. Que le destin était cruel ! Il nous impose toujours de choisir. Choisir, encore et toujours. Mais qu'est-ce qui se passe quand on fait le mauvais choix ? Peut on retourner en arrière ? Bien sur que non ! Rachel ne pouvait pas regretter son choix et ne le voulait pas. Elle avait peur.

Au final, Sirius n'avait été qu'une distraction, un moyen de se persuader qu'elle n'était pas amoureuse de James.
Parce que le problème quand on étais amoureuse de James de la façon dont Rachel l'aimait – c'est-à-dire de façon purement inconditionnelle, irrationnelle et passionnelle – c'est qu'on finissait toujours par en souffrir. Rachel le savait mieux que personne : elle en avait déjà fait les frais. Alors de peur elle s'était tournée vers le premier garçon qui s'était montré attentionné envers elle. Sirius.
Pourtant, James avait toujours été là. Il ne l'avait jamais trahie, l'avait toujours protégé dans l'ombre, surveillée du coin de l'œil. Il avait toujours été là pour elle. Il l'avait toujours aimé. Et elle, comme une égoïste, l'avait toujours repoussé. James l'aimait au moins autant qu'elle. Si ce n' était plus.

_ Ça a été vrai pendant longtemps, commença Rachel avec prudence et lenteur. Mais maintenant je sais ce que je ressens, pour qui je le ressens.

_ Alors pourquoi n'es-tu pas allée de l'avant ?, interrogea Remus, curieux.

Rachel déglutit. La voix de James revint à elle, cinglant sa mémoire. « En fait, t'es terrifiée de te découvrir des sentiments pour moi. » « Regarde toi, un simple contact et tu perds tout tes moyens. Ce n'est même pas le fait que moi je puisse t'aimer qui te fous la trouille, c'est le fait que tu puisse partager ces sentiments. »

_ Parce que j'ai peur, souffla-t-elle, mortifiée.

Remus fronça les sourcils.

_ Peur de quoi ?

Rachel leva des yeux larmoyants vers Remus.

_ D'avoir encore mal.

End Notes:

Bon, j'ai posté à l'heure et c'est un bon chapitre, non ? ^^' Faîtes moi part de votre avis ! :D

Chapitre 20 Dis moi que tu m'aimes by Melody
Assise au bord de l'eau, la jeune fille se pencha en avant et tira doucement sur la fleur à ses pieds. Paupières closes, elle huma le parfum de la plante, cachant son visage derrière sa masse de boucles blondes qui retombaient sur son visage comme un halo. Elle avait l'air sereine, heureuse, apaisée par rapport à la dernière fois où le jeune homme caché derrière le buisson avait été en sa présence. Il l'observait en silence, dévoré d'amour et de curiosité. La dernière fois que Sirius avait vu Rachel, elle était littéralement en train d'exploser de rage et de colère, tel un volcan déversant avec fureur sa lave en fusion. Ses mots avaient été durs, cruels, surtout envers lui, et pourtant il était toujours là, encore pour elle. Parce qu'il l'aimait, parce qu'il ne voulait pas partir sans avoir essayer, parce que c'était elle, la seule et l'unique, c'était Rachel. En voyant Rachel ainsi, en train de respirer le parfum de cette fleur, il songea qu'il ne l'avait jamais vu aussi tranquille.

C'était faux. Rachel avait déjà été tranquille auparavant. C'était lorsqu'elle sortait avec James Sirius Potter. Jamais elle n'avait été plus heureuse qu'à cette période.

« Jamais je ne le serais à nouveau un jour... », songea avec amertume la jeune fille.

_ Rachel ?

La jeune fille sursauta en même tant que Sirius, toujours caché derrière son buisson en voyant James Porter arriver.

Rachel sentit son cœur faire un soubresaut particulièrement ridicule dans sa poitrine.

_ Qu'est-ce que tu fais ici ?, demanda-t-elle, presque apeurée.

_ Je pourrais te retourner la question, répondit Porter sans l'ombre d'un sourire, d'autant plus que tu es seule et qu'il y a un vent atroce, ajouta-t-il avec une once de reproche dans la voix.

Rachel se retourna à nouveau vers le Lac Noir et se releva, délaissant la fleur qui s'épanouissait à ses pieds. Les yeux plissés elle regarda avec mélancolie le vent rider la surface de l'eau.

_ Je réfléchissais.

_ Parce qu'il t'arrive de réfléchir ?, railla James.

_ Épargne-moi tes sarcasmes, James.

_ Pourquoi je te ferais cet honneur ? Surtout que tu ne prend même pas la peine de te protéger. Je serais pas toujours là pour te sauver la vie.

Rachel tressaillit.

_ Laisse-moi, ordonna Rachel en espérant qu'il refuse.

_ Non. Et tu peux dire ce que tu veux, mais je suis inquiet pour toi.

Rachel poussa un long soupir.

_ Je sais.

James cligna plusieurs fois des yeux, éberlué. Avait il bien entendu ?

_ Tu... sais ?

_ Oui, c'est bon, j'ai compris le message, dit elle d'un ton à la fois triste et agacée.

James fronça les sourcils. Puis, en quelques enjambées il rejoignit Rachel à la lisière du Lac. D'un mouvement sec sur son épaule, il la força à se retourner vers lui, tenant le visage de la jeune fille entre ses doigts.

_ Comment ?

Perturbée par les sensations que provoquait en elle le contact des doigts glacés de James sur son visage, Rachel repoussa le poignet du jeune homme.

_ Quelle importance ?

_ Tu plaisantes Rachel ?, commença James d'un ton où perçait la colère. Tu admets enfin que je t'aime et ça n'a pas d'importance ?

Rachel ne releva pas et se tourna à nouveau vers le lac.

_ Rachel regarde moi, tu sais très bien que je déteste avoir l'impression de parler à un mur.

Non sans un énième soupir, Rachel se retourna sur James. À nouveau la jeune garçon s'empara du menton de la jeune fille et scruta intensivement son regard.

Rachel sentit ses entrailles danser et son souffle s'accéléra. James semblait chercher quelque chose dans ses yeux et la jeune fille devina aisément qu'il venait de trouver ce qu'elle s'appliquer tant à cacher lorsqu'il esquissa un sourire victorieux. La mine de Rachel s'assombrit encore.

_ Tu n'as pas seulement compris que j'étais amoureux de toi, pas vrai ?

_ Si tu connais la réponse, pourquoi poses-tu la question ?, éluda Rachel.

_ Je veux te l'entendre dire, répondit James en haussant les épaules.

_ Rêve, dit Rachel.

La jeune fille avait l'impression de retourner des années en arrière, lorsque James et elle se chamaillait tout le temps. Néanmoins agacée par l'attitude de James « ce crétin que croit toujours avoir raison », Rachel resserra les pans de sa cape autour d'elle et commença à repartir vers le stade de Quidditch, où Remus l'attendait sûrement. Rachel sentit les yeux de James peser sur sa nuque. Elle entendit ses grandes foulées marteler la terre gelée pour la rattraper et, angoissée, elle se mit presque à courir pour rejoindre le stade. Évidemment, il accéléra également. Rachel lâcha un juron. Elle sentit une pression sur son poignet, la forçant une fois de plus à se retourner. Rachel s'arrêta net et fit volte face, affichant une mine énervée.

_ Quoi ?, aboya-t-elle.

James, pas intimidé le moins du monde, insista.

_ Dis-le.

_ Pourquoi ?

_ Pour me faire plaisir.

_ Non.

_ Tu es vraiment égoïste, tu le sais ça ?, ragea soudain James.

Toujours énervée, Rachel se défit de l'emprise du jeune homme et continua d'avancer rapidement vers le stade. James la suivit.

_ Et évidemment, tu pars, tu continue de fuir !

De toute évidence, il cherchait à la provoquer, à la faire réagir. Rachel pinça les lèvres, s'efforçant de garder son self-control alors qu'elle sentait la colère monter en elle comme un acide qu'on tente en vain de refouler.

_ Incapable de faire face à tes propres sentiments !

Ils étaient quasiment arrivés au stade où l'on entendait l'équipe de Gryffondor s'entraîner.

_ C'est dingue ce que tu peux être lâche !

Cette fois arrivée à la lisière du terrain, Rachel se retourna et cria avec hargne :

_ Je ne suis pas lâche !

_ Ah non ? Alors pourquoi est-ce que tu passes ton temps à flipper et à me fuir ?

_ Je ne suis pas lâche !, répéta la jeune fille avec colère.

_ Oh, pardon, reprit avec insolence James, c'est de la culpabilité alors ?

Rachel ne répondit pas, le regardant sans ciller, une flamme de fureur dansante dans le regard.

_ T'es sérieuse Davis ? Tu te sens coupable ?, s'écria James, éberlué.

Rachel entendit le capitaine prononcer la fin de la séance d'entraînement.

_ Mais qu'est-ce que ça peut te faire ?, vociféra Rachel.

_ Tu comprends jamais rien Davis !

_ Merci du compliment, railla-t-elle.

_ Tu comprends rien !, beugla à nouveau James d'un air dément. Depuis le début, j'ai toujours été là pour toi, je me suis démené comme un dingue pour que tu m'accorde ne serais-ce qu'une once de ta considération et toi tu m'as toujours rejeté ! Sans jamais donner d'explications ! TOUT ÇA PARCE QUE TU AS LA TROUILLE !

Alertés par les cris de James et Rachel, l'équipe de Gryffondor arriva alors dans leur uniforme crasseux et le balais à la main, bientôt rejoins par Peter et Remus, qui avaient assistés à l'entraînement.

Rachel sentit des larmes de rage lui monter en travers de la gorge.

_ ET BIEN DESOLEE ! DESOLEE DE T'AVOIR FAIT TANT DE MAL. DESOLEE DE T'AVOIR FAIT SOUFFRIR. JE NE SAVAIS PAS ! JE N'AVAIS PAS COMRPRIS, OK ?!

_ Wow, qu'est-ce qui se passe ici ?, demanda Cornedrue d'un air alarmé.

Personne de James ou Rachel ne lui répondit, bien trop occupé à se hurler dessus.

_ Tu es désolée ?, demanda d'un ton glacial James sans quitter Rachel du regard.

_ Ouais, répondit la jeune fille, pète-sec.

_ Et bien pas moi, cracha James. Même ça, je n'arrive pas à le regretter, tu vois ? Parce que pour moi, tu seras toujours la fille que j'aime à la folie. Celle que j'ai jamais réussi à oublier. Et pourtant qu'est-ce que j'ai essayé bordel !

L'image fugace de toutes les filles qui avaient défilées dans les bras de James traversa l'esprit de Rachel en un éclair. Toutes ces relations éphémères simplement pour tenter de l'oublier, elle ?

_ Mais tu vois, malgré tout ce que tu m'as fait je n'arrive pas à être désolé. Je ne suis pas désolé de t'avoir rencontré, pas désolé de m'être disputé avec toi une bonne centaine de fois, pas désolé de t'avoir embrassé sur le terrain de Quidditch pour la première fois.

_ Parfait, dit d'un ton ferme Rachel, s'efforçant de rester impassible.

_ Et tu sais pourquoi ?

_ Non, répondit Rachel d'une voix tremblante.

_ Parce que j'ai enfin compris que tu partageais mes sentiments ! Mais t'es tellement fière et bornée que t'es incapable de dire à voix haute ce que tu ressens ! ET TU GACHES TOUTES NOS CHANCES !, finit par hurler James.

_ À ce stade, c'est plus de l'amour, c'est de la rage, commenta Jack Spencer, sa batte reposant négligemment sur son épaule.

Rachel fixa James sans rien dire, tétanisée et les larmes aux yeux alors que les « spectateurs » assistaient à la scène mi-éberlués mi-impuissants.

_ Tu vois, tu n'as même le courage de démentir ce que je viens de dire, souffla James d'un ton déçu. Dépêche toi de choisir Rachel, parce que je ne t'attendrais pas éternellement.

Sans ajouter un mot de plus, James fit demi-tour et repartit vers le château, plus malheureux que jamais.

L'équipe, qui avait vu la scène se dérouler sous ses yeux sembla soudains mal à l'aise, ne sachant pas qu'elle attitude adopter envers Rachel, qui restait immobile, fixant de ses yeux brillants la silhouette de James à présent réduite en un point noir s'éloigner rapidement. Le silence – embarrassant – se prolongea jusqu'à ce que Remus prenne la parole.

_ Rachel, où étais-tu partie ? Je suis censé rester avec toi, dit-il d'un ton diplomate.

Rachel lui lança un regard noir. Apparemment, ce n'était pas la bonne question à poser.

_ J'avais besoin d'être seule, lâcha-t-elle, mécontente.

_ Où est Patmol ?, demanda James-le-capitaine d'un air autoritaire.

Peter et Remus haussèrent les épaules de concerts. James plissa le front et indiqua à son équipe qu'il était temps d'aller se laver, laissant Remus, Peter et Rachel rentrer au château.

_ Rachel, qu'est-ce qui … ?, commença Remus.

_ Je ne veux pas en parler, coupa Rachel, toujours autant énervée.

Peter lança un regard apeuré à Remus.

oOo

Dorcas fixait le plafond de son baldaquin, pensive.
Regulus fixait le plafond de son baldaquin, pensif.
Dorcas se traitait mentalement d'idiote : comment avait elle pû lui faire confiance ?
Regulus se traitait mentalement d'idiot : comment avait il pû obéir aveuglément ?
Dorcas était déçue.
Regulus était énervé.
Dorcas se dit qu'il devait sûrement rire d'elle à l'heure qu'il était.
Regulus se dit qu'elle devait sûrement le maudire à l'heure qu'il était.

Regulus songea qu'elle aurait raison, et qu'il venait de trahir son unique amie, dans le seul but qu'il ne lui arrive rien. Regulus se méprisa, et tout en se méprisant, il se releva et sortit de son dortoir pour aller manger.

Avec un peu de chance, Dorcas ne lui lancerait pas un regard lourd de reproches comme ce midi...?
Regulus n'avait pas beaucoup d'espoir.

oOo

_ En fait, c'est un gars, un pauv' type du ministère, qui va voir Trelawney et qui lui dit « je crois pas en vos trucs, du coup, je vais vous poser une question et je saurais si votre don est réel... », dit Sirius avec un air de conspirateur, penché au-dessus de la table, sa cravate menaçant de tremper dans son assiette.

Tous les yeux étaient rivés à lui, et tout le monde suspendu à ses lèvres, attendant avec impatience la chute de la plaisanterie.

_ Le gars lui demande alors « combien j'ai d'enfants ? », reprit Sirius, jouant la carte du suspens et conscient de l'attention qu'on lui portait en cet instant. Et là, Trelawney regarde dans sa boule de cristal, et fait ressortir ses yeux globuleux et déclare qu'il en a 2. Le gars, très fier de son coup, crie alors « ah non, j'en ai 3 ! ». Trelawney le regarde alors, avec un air de pitié comme s'il allait mourir : « ça, c'est ce que vous croyez... »

Des hurlements de rire retentirent d'un bout à l'autre de la table des Gryffondors, même Rachel, qui avait été de mauvaise humeur toute la soirée depuis son altercation avec James, avait étiré ses lèvres en un mince sourire.

James riait tellement qu'il avait quasiment recraché tout ce que sa bouche contenait (sous le regard choqué de Lily) et qu'il martelait la table de son poing, les larmes aux yeux. Ce spectacle étant encore plus drôle que la blague de Sirius, les rires redoublèrent d'intensité.

Sirius remarqua alors quelque chose d'étrange : Dorcas ne riait pas. À vrai dire, il ne l'avait pas vu rire depuis que Rachel s'était faite attaquée ni même avoir le moindre sourire. Fronçant les sourcils il l'observa en silence alors que tout le monde continuait à rire autour d'eux. Sirius vit alors que Dorcas semblait fixer un point du regard derrière lui. Intrigué, Sirius se retourna... et constata avec stupeur qu'à l'autre bout de la Grande Salle, son petit frère, Regulus Black observait avec intensité Dorcas. Lorsque Regulus vit que son frère le regardait, il détourna le regard et se concentra sur son dîner, le cœur battant. Dorcas nota alors l'attention que lui portait Sirius et ses joues prirent une délicate teinte rose.

_ Est-ce qu'il te cause des ennuis ?, demanda abruptement Sirius d'un ton dur.

Dorcas fût surprise par la question.

_ Non, répondit elle précipitamment.

_ Tu dois le dire hein, nous sommes tes amis, assena Sirius.

Dorcas poussa un soupir et se leva.

_ Dorcas, attends !

À son tour, Sirius se leva alors que Dorcas accélérait l'allure. Une fois dans le Hall, il fût à peine étonné de voir Regulus. Tirant sa baguette de sa poche, Sirius s'approcha de son frère avec un air mauvais sur le visage.

_ Qu'est-ce que tu lui as fait ?, demanda-t-il brutalement, en tenant son frère par le col et pointant sa baguette sous le menton de Regulus.

_ Dégage. Tu ne sais rien.

Se retournant en entendant Sirius menacer Regulus, Dorcas fit demi tour et s'interposa entre Sirius et Regulus. Dire que Sirius était abasourdi était un euphémisme.

_ Arrête !, s'écria Dorcas, l'air sincèrement paniqué.

Sirius regarda avec étonnement Dorcas.

_ Quoi ?

Profitant de ce moment d'inattention, Regulus donna un violent coup à son frère, le forçant à battre en retraite. Retenant un gémissement de douleur, Sirius sauta sur Regulus afin de lui assener un coup de poing... Qui siffla à l'oreille du Serpentard, épargné grâce à la bousculade de Dorcas.

_ Sirius arrête !, supplia celle-ci.

Dorcas avait ses bras enroulés autour du jeune homme, l'empêchant par là de faire du mal à Regulus.

Regulus regardait son frère aîné avec un sourire insolent, espérant qu'il n'écouterait pas Dorcas et répondrait à sa provocation. Une fois qu'elle fût sûre que Sirius soit calmé, elle le relâcha et dit d'un ton autoritaire :

_ Laisses-nous s'il-te-plaît.

Sirius regarda Dorcas avec étonnement.

_ Sûre ?

_ Certaine, répondit Dorcas, sans accordant un regard à Sirius car trop occupée à scanner Regulus.

Après un dernier regard noir à son frère – qui le lui rendit bien – Sirius repartit à la table des Gryffondors, extrêmement intrigué.

_ Qu'est-ce que tu me veux ?, lâcha alors Dorcas à Regulus, bouillante de colère.

Ayant déjà entendu dire que Dorcas Meadowes était une redoutable sorcière, Regulus jugea plus prudent de faire un pas en arrière.

_ M'excuser.

_ Tu te fous de ma gueule Black ?, aboya Dorcas. Tu agresse l'une de mes meilleures amies et c'est auprès de moi que tu t'excuses !

_ Mais..., commença Regulus qui avait perdu de sa superbe. On est amis et...

_ Je t'arrête tout de suite, on n'est pas amis. On n'est plus amis.

_ Laisse-moi m'expliquer !, plaida Regulus.

Dorcas se tût et croisa les bras dans une attitude défi, attendant la suite en tapant du pied sur le sol.

_ Rosier et Mulciber m'avaient vu avec toi et ils m'ont demander de mettre fin à notre « amitié » et que si je répugnais à le faire, ils s'en chargeraient eux-mêmes !

Immédiatement, Dorcas décroisa les bras et fronça les sourcils.

_ Et qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas l'une de tes petites manipulations à la noix ?, cracha Dorcas, toujours méfiante.

_ Parce que je m'en suis pris à une de tes amie au lieu de m'en prendre à toi.

Dorcas dût admettre que cela tenait la route. Même si elle désapprouvait totalement.

_ Alors, tu me pardonnes ?, pria Regulus en faisant les yeux doux.

Dorcas eût un reniflement dédaigneux.

_ Si tu t'en prend ne serais-ce qu'encore une seule fois à l'un de mes amis je t'égorge dans ton sommeil, menaça Dorcas.

Regulus eût un grand sourire.

_ Je prends ça pour un oui, railla-t-il.

Dorcas leva les yeux au ciel, presque attendrie et le cœur beaucoup plus léger.

_ Maintenant barre-toi, avant qu'on te voit encore avec moi.

Regulus sourit et s'éclipsa sans un bruit.

oOo

_ Une voyageuse temporelle ? En es-tu sur ? Tu sais que je ne supporte pas que l'on se moque de moi..., dit une voix glaciale et sifflante d'un ton doucereux des plus inquiétant.

_ Sur et certain, maître, répondit une autre voix tremblante. C'est en tout cas ce que m'a dit le gamin Mulciber...

_ Je la veux, déclara abruptement la voix sifflante.

Le reste de l'assemblée eût un mouvement de recul, clairement inspiré par la crainte.

_ Enfin, maître, c'est impossible... Elle est à Poudlard, sous la protection de Dumbledore...

_ Amenez-la moi, ou bien...

Tous retinrent leur souffle, craignant ce qui allait suivre. Lord Voldemort se retourna alors d'un mouvement vif, les traits déformés par la folie et la colère, sa robe se froissant dans un bruit inquiétant, annonçant que ce qui allait se passer ne serait pas agréable.

_ ENDOLORIS !
End Notes:
Il va y avoir de l'action...
Avis ? :)

ps : si vous ne savez pas quoi faire après cette lecture, je vous conseille vivement de lire les textes de Swanely, à qui je corrige les chapitres et plus précisément sa dernière fic, Trio d'argent ^^
Bisous et à la semaine prochaine !
Chapitre 21 La St Valentin by Melody
Author's Notes:
Bonjour ! J'avoue être un peu déçue du peu de retours que j'ai en ce moment... de moins en moins de lectures, moins de reviews... ça décourage un peu...
Quoiqu'il en soit merci à la review de Phoenix et voici mon 21ème chapitres, qui est également l'avant dernier, bonne lecture !
_ Il n'y a rien à faire je ne sais vraiment pas quoi me mettre !

Lily, toujours en sous-vêtements, jeta une énième chemise par dessus son épaule qui atterrit mollement sur son lit, rejoignant le tas informe de vêtements déjà présents. Lily tapa du pied sur le sol dans un geste impatient, elle consulta sa montre et horrifiée, poussa un rugissement rageur.

_ Rachel ! Tu pourrais m'aider !, se plaignit-elle.

Adossée à la porte de leur dortoir, Rachel regardait avec un certain ennui Lily se débattre avec sa garde-robe. Voyant que Rachel ne lui répondait pas, Lily se tourna vers son amie et étouffa une exclamation de stupeur.

_ Tu y vas en uniforme ?, s'écria Lily, sincèrement choquée.
_ J'y vais surtout avec mon frère, corrigea Rachel, et dépêche-toi.
_ Mais tu ne peux pas y aller comme ça !, protesta Lily, déconcertée.

Rachel soupira, enleva son cardigan, sa cravate et sa chemise. Elle prit le premier vêtement qu'elle trouva et l'enfila.

_ C'est mieux comme ça ?, fit elle, sarcastique.

Lily renifla.

_ On va dire ça comme ça...

Constatant que Lily ne parvenait toujours pas à se trouver une tenue, Rachel s'avança vers l'armoire de la préfète, fronça les sourcils puis tendit à Lily de quoi s'habiller.

_ Mets-ça, ordonna Rachel.
_ Mais..., commença Lily.

Elle s'interrompit devant le regard noir de Rachel.

_ Si je ne te connaissais pas aussi bien je pourrais presque croire que tu cherches à séduire Potter, dit Rachel, un rictus sur les lèvres.

Lily rougit intensément et enfila les vêtements que lui avait tendu Rachel.

_ N'importe quoi !
_ Allons manger, dit Rachel.

Lily opina, se tordant nerveusement les mains.

oOo

_ Prête ?, fit James à l'encontre de Lily.

Cette dernière lança un regard apeuré à Rachel qui lui fit un grand sourire.

_ Ai-je le choix ?, railla Lily.
_ Non, répondit James sans se démonter. Je te promet qu'on va passer un bon moment, ajouta-t-il, confiant.

Lily eut une moue dubitative et Thomas fit son apparition.

_ J'ai faillis attendre, ronchonna Rachel.
_ Ça change, commenta Thomas.

Rachel lui tira la langue, puis Thomas tendit son coude à sa sœur et ils sortirent du hall, partant en direction de Pré-au-Lard.

_ Tu as quelque chose de précis à faire ?, fit Thomas.
_ Hum... J'irai bien faire un tour à Scribenpenne, évoqua Rachel avec un sourire.

Thomas acquiesça et ils partirent tout deux en direction de la boutique. Même s'il lui avait en quelque sorte forcé la main, Rachel était vraiment heureuse de se retrouver en compagnie de son frère jumeau, surtout pour une sortie qu'ils avaient déjà l'habitude d'effectuer dans le futur. C'était comme retrouver les notes d'une mélodie familière qui a bercé notre enfance et que l'on réécoute avec nostalgie.

_ Je sais que j'abuse un peu en te demandant encore de m'accompagner pour la St Valentin, surtout que c'est le cas depuis six ans, mais je ne me voyais vraiment pas passer la journée avec quelqu'un d'autre que toi, dit tout à coup Thomas.

Rachel leva un regard surpris sur son frère, ses cheveux balayés par le vent.

_ J'aime passer du temps avec toi. On ne se voit pas beaucoup, c'est une bonne occasion d'être ensemble, non ?, dit-elle avec un léger sourire.
_ Oui, reconnut Thomas. Mais... Si un jour tu souhaites passer la St Valentin avec quelqu'un d'autre que moi, je comprendrais, tu sais ?

Rachel rit jaune.

_ Avec qui veux-tu que je passe la St Valentin ?

Thomas parut mal à l'aise.

_ Je ne sais pas moi, quelqu'un qui pourrais te plaire, qui te correspondrais, quelqu'un comme... James ?, lâcha-t-il, hésitant.

Rachel poussa un soupir.

_ Pourquoi tu cherches à jouer en sa faveur ?, demanda-t-elle, méfiante.
_ Parce que je me sens coupable de vous avoir séparer (Rachel s'apprêta à répliquer mais Thomas la coupa) et, Ah ! Non, Rachel ne me dit que ce n'est pas vrai, je me rappelle de ce jour comme si c'était hier. Et puis... James est aussi venu me parler.
_ Ah, fit Rachel. Et pourquoi est-ce qu'il est venu te parler ?, questionna Rachel, presque jalouse.
_ Parce qu'à l'heure actuelle, je suis la seule personne avec qui il discute.
_ Mais il me parle aussi !, protesta Rachel.
_ Je voulais dire, sans se disputer, précisa Thomas avec un sourire.

Rachel eut un reniflement dédaigneux. Ils arrivèrent à la boutique et sans dire un mot, Rachel parcourut les étalages du regard, cherchant une nouvelle plume. Elle se décida finalement pour plume de colombe particulièrement banale, paya son achat et quitta Scribenpenne, toujours accompagnée de son frère.

Alors qu'ils prenaient à présent le chemin pour aller aux Trois Balais, Thomas reprit la conversation :

_ Il n'est pas le seul à l'avoir deviner tu sais.
_ De quoi tu parles ?, prononça Rachel, excédée.
_ De James qui a compris que tu l'aimais aussi.

Sentant le ton de reproche qu'avait pris son frère (et aussi parce qu'elle le connaissait bien) Rachel se retourna vers lui, furieuse.

_ Mais qu'est-ce que tu voudrais que je fasse Thomas ? Sérieusement ? Que je retourne vers lui ? Que je retombe dans ses bras comme la petite conne que j'ai pu être quand j'avais onze ans ?
_ Et pourquoi pas ?, rétorqua Thomas avec défi, les bras croisés sous sa cape. Tu te rends compte de ce qu'il a du endurer toutes ces années où tu l'as ignoré ?
_ Je ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé, se contenta de répondre Rachel.
_ C'est naze comme excuse, Rachel. Pourquoi tu ne veux pas faire un effort pour aller vers lui ?
_ Parce que j'en ai assez de souffrir à cause de lui !, cria-t-elle alors.

Thomas contempla sa sœur un silence, alors qu'il voyait la lèvre inférieur de sa jumelle trembler, signe qu'elle était perturbée. Il poussa un soupir de lassitude.

_ Je ne veux pas me disputer avec toi, souffla Rachel, visiblement fatiguée. Allons boire notre bièrraubeurre.

Thomas hocha la tête et n'insista pas.

oOo

_ Je ne pensais pas que ce serait comme ça, déclara brusquement Lily.
_ Comme ça, quoi ?, demanda James en trifouillant encore dans les tonneaux de la boutique Honeydukes.

Lily rougit imperceptiblement.

_ Que je passerais un bon moment, avoua-t-elle.
_ Je te l'avais promis, non ? Tu t'attendais à quoi ?, fit James avec un sourire goguenard.
_ Je pensais que tu me demanderais tout le temps de sortir avec toi, que tu serais lourd, quoi, expliqua Lily, embarrassée.
_ Et bien tu vois, je sais me tenir, ajouta James avec un grand sourire.
_ Hum. On sort ?, proposa Lily.

James haussa les épaules.

_ C'est toi qui voit.

Ils sortirent dans les rues venteuses de Pré-au-Lard et eurent alors la mauvaise surprise de voir une demi-douzaine de silhouettes encapuchonnées surgir devant, brandissant des baguettes émettant une faible lueur vers leur poitrine. Lily sentit ses entrailles se nouer en voyant leur regards à travers les fentes de leur cagoule : ces mangemorts là n'avaient rien à voir avec ceux qu'ils avaient croisés à leur dernière sortie dans le village. Ceux-là n'avait pas simplement des yeux qui brillaient de rébellion. Non, ceux-là, c'était une lumière meurtrière qui dansaient dans leur prunelles. James eût l'impression fugitive et atroce d'avoir emmené la fille qu'il aimait par-dessus tout à la mort. À cet instant, l'un des mangemorts parla d'une voix impérieuse aux relents de danger :

_ Où est la voyageuse temporelle ?

Lily sentit les battements de son cœur s'intensifier et pria pour qu'aucun d'entre eux ne pratique la légilimencie.

oOo

Rachel sirotait sa boisson, fière de sa blague alors que son frère riait aux éclats. Elle perdit son sourire lorsqu'elle vit James Porter franchir la porte d'entrée du bar, semblant chercher quelqu'un. Dans la mesure où James ne parlait exclusivement qu'à Rachel et Thomas, il n'était pas difficile de savoir qui il cherchait. Aussitôt sa conclusion mentale tirée au clair, Rachel sentit son cœur accélérer et une montée de stress lui donner la nausée. En effet, Rachel n'avait plus reparlé à James depuis leur altercation sur les rives du Lac Noir. Rachel se ratatina sur elle-même, souhaitant disparaître de la surface de la Terre. Ce fût comme si sa tentative de dissimulation avait été un appel au secours. James les avait enfin repérés et avançait vers eux, l'air à la fois heureux et préoccupé.

Il tira une chaise, la faisant grincer sur le parquet et s'assit sans préambule.

_ J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, annonça-t-il aussitôt.
_ Tu pourrais au moins dire bonjour, la rabroua Thomas.
_ Bonjour, dis James. Bon, je suis désolé de vous embêter durant votre sortie fraternelle et tout ça, mais ça ne pouvait vraiment pas attendre, s'excusa-t-il.
_ Bon, qu'est-ce qui t'arrives ?, demanda finalement Thomas, conciliant.
_ J'ai enfin complété la formule.

Le visage de Thomas s'illumina d'un immense sourire alors que Rachel semblait complètement perdue.

_ Euh... De quoi vous parlez ?, interrogea-t-elle, agacée de ne pas être dans la confidence.
_ Tu le saurais si seulement..., commença James d'un ton sec.
_ Ah non ! Vous n'allez pas recommencer !, protesta Thomas.

James lui adressa un sourire désolé puis se contenta simplement de lancer un regard noir à l'adresse de Rachel qui tenta de l'ignorer.

Thomas attendit que la situation se calme pour donner des explications à sa sœur.

_ Il s'agit de la formule pour notre retour, dit Thomas.
_ Ça veut dire qu'on va enfin pouvoir rentrer à la maison ?, s'enthousiasma Rachel.

Thomas s'apprêtait à acquiescer mais James le coupa :

_ Pas tout à fait.

Thomas le regarda, cette fois incompréhensif.

_ J'ai dit que j'avais une bonne et une mauvaise nouvelle, précisa James. Et là il s'agissait seulement de la bonne.
_ Et quelle est la mauvaise ?, maugréa Thomas.
_ J'ai découvert que le sort exigeait d'être lancé un lendemain de pleine lune.
_ Quoi ?!, s'ulcéra Rachel.

Elle avait enfin le sort qui lui permettrait de retourner chez elle revoir ses amis et voilà qu'on lui arrachait cette possibilité !

La porte de l'auberge s'ouvrit soudain avec fracas, réduisant la salle à un silence complet. Puis, des volutes de vent s'engouffrant dans leur capes, plusieurs hommes encagoulés entrèrent dans l'auberge, leur baguettes pointées sur les gorges de leurs otages.
Rachel, le cœur battant de peur, croisa le regard d'un des malfaiteurs et comprit immédiatement qu'ils étaient loin des amateurs qu'elle avait rencontré lors de la précédente sortie à Pré-au-Lard. Elle vit Lily se débattre alors que James criait à son gardien « Lâchez-la ! ».

_ Où est-elle ?, beugla celui qui tenait Lily.

Rosmerta arriva alors, tenant fébrilement sa baguette.

_ Sortez de mon..., commença-t-elle, hystérique.
_ Endoloris !

L'aubergiste tomba brutalement sur le sol en hurlant de douleur. Rachel se releva d'un bond, faisant tomber sa chaise et brandit sa baguette sur l'homme qui torturait l'aubergiste qui se trouvait également être celui qui tenait Lily et hurla :

_ ça suffit !

L'homme s'interrompit et darda sur Rachel un regard menaçant.

_ Tiens, tiens, tiens... Et qui es-tu petite pute pour te permettre de me parler sur ce ton ?

Le mangemort avait poussé Lily violemment dans les bras d'un de ses collègue et s'avançait vers Rachel, plus terrifiant que jamais. Il arriva à son niveau et son visage presque collé à celui de la jeune fille, il lui souffla à l'oreille :

_ Alors, comment tu t'appelles, poupée ?

Rachel réprima un haut-le-cœur en sentant les relents qui s'échappait de son masque. On aurait dit un mélange de sang, de sueur et de colère. Malgré tout, la jeune fille, resta droite et digne, se contentant de pointer sa baguette sur la gorge du mangemort, morte de peur.

_ Rachel Davis, cracha-t-elle. Et si vous ne relâcher pas mes amis sur-le-champs, je vous lance un sort.

Le mangemorts éclata de rire, bientôt suivit par ses acolytes. Lily, qui venait de réussir de se défaire de son bâillon, cria alors :

_ Rachel, c'est toi qu'ils cherchent ! COURS !

Lily se prit un coup de poing sur la mâchoire et lâcha un cri de douleur.
Ce fût comme un électrochoc. Tout le monde se releva soudainement dans la salle, les clients brandissant leur baguettes. Rachel stupéfixa son agresseur d'un mouvement vif. Thomas et James se relevèrent d'un bond eux aussi, et chacun prenant une main de Rachel, ils se précipitèrent vers la sortie alors que le chaos s'installait dans l'auberge. Sans savoir comment, Rachel fut séparée de James et Thomas avant même qu'elle n'atteigne la sortie et se retrouva face à un mangemort. Elle n'eût même pas le temps de relever sa baguette qu'elle vit un éclair de lumière foncer vers elle.

Alors, Rachel sentit le sort la frapper en pleine poitrine, étouffant une plainte de douleur elle ne peut tout compte fait pas retenir le cri de terreur qui s'échappe de sa gorge. Elle tombe finalement sur le sol, les yeux révulsés vers les limbes de la souffrance. Inconsciente, Rachel est au plus profond d'elle même, et au sein même de sa peine, Rachel réfléchit.

POV Rachel

C'était étrange. Je me retrouvais évanouie, avec l'impression que ma fin approchait, que la vie s'éteignait en moi et pourtant je ne ressentais rien. Aucune douleur physique en tout cas. J'aurais pourtant dû avoir mal. J'avais butés sur plusieurs pieds de chaises et je me rappelais même que ma tête s'était cognée contre un bord de table avant que je ne m'évanouisse. Pourquoi n'avais-je pas mal ? Ah si, finalement je sentais poindre une douleur percer ma poitrine et descendre le long de mes entrailles. J'identifiais cette douleur comme étant le regret. Je regrettais de ne pas avoir dit à James que je l'aimais. Finalement, j'allais mourir sans avoir été à nouveau heureuse.
On dit souvent que les mots font bien plus de mal que la douleur physique. Et c'est vrai. En effet, parfois il suffit d'un seul mot, d'un unique mot pour que notre monde s'écroule, pour que nos croyances s'effondrent. Et lorsque notre liberté nous condamne à choisir, ce sont ces quelques malheureuses syllabes qui font basculer nos existences. C'était à cause d'un mot que ma vie avait basculée. Tout ça à cause d'un foutu mot. C'était à cause d'un mot que j'étais tombée amoureuse de James. À cause d'un mot que j'avais cru qu'il m'avait trahi. À cause d'un mot que je m'étais mise à douter. À cause d'un mauvais mot que je m'étais retrouvée catapultée quarante-cinq ans dans le passé. Tout ça, toutes ces souffrances, simplement pour des erreurs de paroles.
Mais après en avoir fait les frais à plusieurs reprises, j'avais enfin compris à quel point les mots pouvaient faire mal. Autant que s'il s'agissait de coups de poignards dans le dos. Comme j'avais eu mal chaque fois que je m'étais disputée avec James ! Comme ses mots m'avaient blessée ! Mais ne dit on pas aussi que l'amour est la plus belle des souffrances ? Ah ! L'amour était irrationnel, plus l'on aimait une personne, moins cela avait de sens. Quel sens cela avait il à présent pour moi ? Que valait ma vie ? Que valait mon amour pour James ? Mais surtout, que valait mes mots ?

oOo

James, qui venait d'assommer un mangemort d'un stupéfix se retourna en entendant le cri que poussa Rachel. Un cri à glacer le sang.

POV James

Alors je comprend, l'horreur de la situation m'arrache un hurlement. Je crie dans la pénombre. Rachel est touchée. Elle vacille, puis s'effondre. Saloperie de mangemorts. Je cherche des yeux le coupable, qui me lance un sourire triomphant.
Sortilège informulé. Il tombe.
Je suis furieux, dévasté par la colère. On ne touche pas à Rachel, personne n'a le droit de toucher à Rachel. Sauf moi bien sur. Mais Rachel est mienne. Ma propriété, mon rayon de soleil, ma joie de vivre. Ma chance de survie. Le sang bouillonnant de rage, je me défoule sur tous les autres mangemorts qui ont le malheur de croiser ma route. Puis soudain, voyant que je suis efficace dans mes règlements de compte, l'un d'aux s'écrie « saisissez-le ! » Cette fois c'est la fin, je comprend qu'il vont réussir à m'avoir, alors je me déchaîne : si j'échoue, je compte bien en entraîner d'autres à ma suite. Le coup arrive finalement par derrière. Lâches. Une douleur lancinante parcoure ma colonne vertébrale. Aïe. À mon tour, je sombre dans les méandres de l'inconscience.
Ma dernière pensée est pour Rachel.
End Notes:
Voilà, il ne reste plus qu'un chapitre... Souhaitez vous, après ce dernier, un épilogue ?
J'espère avoir un peu de review.... Lecteurs inconnus faîtes vous connaître !
Chapitre 22 L'attente by Melody
Rachel ouvrit de lourdes paupières et découvrit les murs blancs de l'infirmerie de Poudlard avec la fugitive impression qu'avait roué son corps de coups. Se remémorant ses derniers souvenirs, c'est-à-dire la seconde attaque de Pré-au-Lard, elle sentit poindre en elle un sentiment d'impatience et d'appréhension et ne put retenir une plainte étouffée. Que s'était il passé ? Où étaient ses amis ? Où était James ? Et Thomas ?
Elle se releva sur son lit et aussitôt l'infirmière se précipita vers elle.

_ Ah ! Vous êtes réveillée !, babilla-t-elle d'un ton énergique. Comment vous sentez-vous ?

Rachel était percluse de douleurs, elle était certaine d'avoir saigné à la tête, de s'être évanouie et certaine également que lorsqu'elle se déshabillerait elle se découvrirait une nouvelle collection de bleus, et même certainement d'hématomes. Mais ayant toujours eu en horreur les hôpitaux et tout ce qui s'y rapportait de près ou de loin, elle mentit, persuadée que l'infirmière chercherait quand même à la retenir.

_ Ça va, croassa Rachel , la voix enrouée.
_ Parfait, dans ce cas, rejoignez votre salle commune, on besoin de lits ici, débita l'infirmière en un souffle.

Rachel était abasourdie. C'était bien la première fois qu'elle voyait l'infirmière refuser de jouer les gardes-malades. Puis, elle reporta son regard sur le reste de l'infirmerie, qu'elle découvrit bouillonnante d'activité. Pas un seul lit était vide, et il y avait plusieurs médecins, qui venait sans doute de Sainte Mangouste. Certains blessés, constata Rachel, étaient véritablement mal en point, elle chercha du regard James ou Thomas parmi les blessés, mais n'en vit aucun des deux. Le nœud qu'elle avait à l'estomac se déserra un peu, sans pour autant disparaître. Rachel espéra qu'il n'y avait pas eu de morts. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle fut saisie d'un vertige. C'était de sa faute. Peut être avait elle même changer le passé et donc sa propre époque.

_ Vous êtes sûre d'aller bien, miss ?, redemanda l'infirmière, un pli soucieux entre les sourcils.

Rachel ravala ses larmes et rejeta la couverture qui la couvrait.

_ Oui.

Elle s'extirpa du lit et quitta l'infirmerie alors Mrs Pomfresh retournait s'occuper des malades.

Rachel avait besoin de réponses. Et vite.

oOo

_ Oh je t'en prie Lily, tu peux bien nous révéler ce qu'il en est ! Ça fait des semaines que tu es au courant !

Lily poussa un long soupir de lassitude. Elle tournait le dos à la cheminée centrale de la salle commune des Gryffondors et faisait face seule aux quatre Maraudeurs, installés dans un canapé et un fauteuil, et qui, dévorés de curiosité et impatients, ne cessaient d'harceler la préfète de questions.

_ Mais James, puisque je te dis que j'ai promis à Rachel de ne rien révéler !
_ On vient quand même de risquer notre peau pour ce secret de merde...râla Sirius.

Lily eût un rictus mi-compatissant, mi agacé.

_ Vous poserez vos questions à Rachel, moi je ne peux rien dire...
_ Il faudrait déjà qu'elle ait le courage de se pointer ici... maugréa Sirius.

Peter écarquilla les yeux de stupeur.

_ Tu crois qu'elle pourrait s'enfuir ?, couina-t-il.
_ Ce serait bien son genre...
_ Sirius, tu peux arrêter s'il-te-plaît ?
_ De quoi ? Dire la vérité ?, s'énerva Sirius.
_ Garde simplement ta rancœur pour toi, répliqua Lily sèchement. Je sais que Rachel t'a blessé mais ce n'est vraiment pas le moment.
_ C'est facile à dire pour toi ! Tu es au courant !, cracha Sirius.
_ Sirius.

James venait de rappeler à son meilleur ami de ne pas dépasser certaines limites. Sirius se renfonça davantage dans son fauteuil en croisant les bras en signe de protestation.

_ Je pense que Rachel vous expliquera tout..., ajouta Lily, radoucie.
_ Si elle vient...

Le portrait de la salle commune s'ouvrit alors sur Rachel.

_ Enfin, la voilà, soupira Lily en voyant Rachel.

Les garçons se retournèrent de concerts et découvrirent avec stupeur la blonde arriver vers eux. Rachel arriva à leur niveau et se plaça à coté de Lily. Elle fronça les sourcils en voyant tous les regards tournés vers elle.

_ Euh... Salut, lâcha-t-elle.

Sirius eût un rire jaune. Rachel darda sur lui un regard noir que ce dernier soutint sans problèmes. Puis la jeune fille réalisa qu'elle avait d'autre chats à fouetter qu'un stupide duel de regards entre elle et Sirius et elle se tourna vers Lily.

_ Que s'est-il passé ? Pourquoi les mangemorts sont ils venus ?, demanda Rachel, ses entrailles à nouveaux nouées.

Lily s'apprêta à répondre mais James lui coupa la parole.

_ Il paraît que tu es une voyageuse temporelle ?

Si la déclaration sonna comme une bombe aux oreilles de Rachel, celle-ci garda cependant un certain masque d'impassibilité et préféra se tourner vers Lily qui se tordait nerveusement les mains.

_ Rachel je suis désolée, ils n'arrêtent pas de poser des questions à cause de ce que les mangemorts ont dit et...

Rachel leva sa main impérieusement comme un flic qui réglerait la circulation. Lily se tût aussitôt.
La blonde se retourna vers les Maraudeurs et répondit à la question de James.
_ Oui, et alors ?
_ Et alors ?, couina Peter avec un air mauvais. On a failli mourir à cause de toi !

Rachel sentit un puissant sentiment de haine monter en elle à l'égard de Peter. Venant de lui, la chose avait beaucoup de mal à passer. Elle lui lança le regard le plus haineux qu'elle avait en réserve.

_ Tu n'es qu'un abominable petit faux-jetons Peter Pettigrow, se contenta-t-elle d'énoncer, menaçante. À chaque fois qu'il a fallu se battre, tu as toujours été le premier à quitter les lieux...
_ Rachel.

Remus, qui jusque là n'avait rien dit, avait appelé Rachel à faire preuve de calme. Rachel se tut mais ne réprima pas un sourire de satisfaction quand elle vit Peter se ratatiner dans le canapé.

_ Il n'y a rien à savoir, grommela Rachel.

Sirius se leva d'un bond.

_ Tu te fou de moi ?, s'ulcéra-t-il.

Rachel lui adressa un regard perçant.

_ Donne moi une bonne raison de t'expliquer. Sérieusement Sirius tu dis m'aimer, mais à quel moment tu as été là pour moi quand j'en avais besoin ?, dit Rachel, polaire.

_ J'ai risqué ma vie pour toi, répliqua-t-il d'un ton sec.
_ Rachel, je pense que Sirius a raison, tempéra James. On a tous risquer notre peau pour toi aujourd'hui. Je pense qu'on mérite tous quelques explications. Et puis, ça nous évitera les autres bourdes comme celle que j'ai pu commettre aujourd'hui.

Rachel lâcha un long soupir et croisa les bras.

_ Qu'est-ce que vous voulez savoir ?, capitula-t-elle.
_ Alors c'était ça, ton fameux secret qui nous empêchait d'être ensemble ?, reprit Sirius avec colère.

Rachel reporta son regard sur Sirius, cette fois impassible.

_ OK, tu es sans doute plus vieille que moi, mais sérieusement... on s'en fout !, continua le jeune homme.

Rachel eût une mine contrite.

_ C'est pas aussi simple.
_ Pas aussi simple ?!, s'exclama Sirius qui commençait sérieusement à s'échauffer.
_ Je viens du futur, pas du passé.
_ Et bien alors ! C'est encore plus simple !, s'écria Sirius qui ne voyait pas où Rachel voulait en venir.

Lily avait l'air désolée.

_ Sirius, je viens de quarante-cinq ans dans le futur, déclara Rachel.

Le jeune homme se tut brusquement et les Maraudeurs fixèrent la jeune fille, l'air ébahis.

_ C'est une blague ?, lâcha alors Sirius.
_ Crois le ou non, j'aurais préféré.
_ Wahoo... Putain de merde, souffla James en se passant une main dans les cheveux, sincèrement ébranlé.

Rachel ne dit rien et un silence s'installa. La jeune fille se sentait incroyablement mal à l'aise et ne savait pas comment réagir.

_ Je vais me coucher.

Sirius s'éclipsa dans son dortoir, l'air énervé. Rachel lâcha un soupir et dût lutter pour ne pas pleurer. Finalement, une fois qu'elle fût sûre que les larmes ne dévaleraient pas ses joues, elle demanda ce qu'elle voulait savoir depuis le début.

_ Où sont James et Thomas ?

Sa voix était rauque mais elle avait maitrisé chacune de ses intonations et était sûre que personne n'avait remarqué son trouble.

_ En ce qui concerne James, je n'en ai aucune idée, répondit honnêtement Lily. Mais je sais que Thomas va bien parce que je l'ai croisé tout à l'heure, il doit sans doute être dans sa salle commune : nous y sommes tous conciliés jusqu'à demain matin.

Rachel hocha la tête, toujours aussi stressée. Puis James revint au sujet de conversation initial.

_ Est-ce que tu connais notre futur ?
_ Pas en détails, éluda Rachel avec un léger sourire.
_ Oh aller Rachel... Je suis sûre que tu connais le futur de quelqu'un parmi nous !, dit le garçon avec un clin d'œil.

Rachel ne put s'empêcher de pouffer de rire.

_ En effet, je sais exactement ce qui va arriver à Severus Rogue.

Les trois Maraudeurs restants n'auraient pas pu être davantage stupéfaits. Puis James sembla décider mentalement qu'il se contre-fichait du futur de Rogue puisqu'il dit :

_ Oui.. mais … Moi ? Mon futur à moi ?

Rachel eût un sourire contrit.

_ Très peu à vrai dire, Mr Potter n'en parle pas souvent.
_ Euh... Monsieur Potter ?

Rachel se rendit compte qu'elle venait de commettre une petite bourde. Puis elle se dit que vu comment était grande la probabilité que son futur n'existe déjà plus, elle ajouta :

_ Ton fils.

Un kaléidoscope d'émotions se succédèrent sur le visage de James : horreur, malaise et enfin, joie.

_ Mon... fils ?

Rachel sourit puis James sembla mener un longue réflexion interne.

_ Ce... James Porter ? Est-ce que... ?

Rachel eût une moue horrifiée.

_ Hein ?! Nonononon... dit-elle précipitamment. James est ton petit fils, précisa-t-elle. Mais inutile de poser davantage de questions, je n'en sais pas plus, mentit elle.

_ Je suis sur que lui en sais beaucoup plus, ajouta James avec un sourire carnassier.
_ Et je suis sûre qu'il refusera de te dire quoi que ce soit, indiqua Rachel. Et qu'il me tuera pour t'avoir dit tout ça... ajouta-t-elle plus bas pour elle-même.
_ Bon, est-ce qu''on peut oublier mon passé et revenir au moment présent ?, reprit Rachel.

Certains eurent l'air dubitatif mais capitulèrent en voyant l'expression déterminée de Rachel.

_ Parfait, approuva cette dernière. Bon, comment est-ce qu'on a réussi à s'en sortir ?, recommença la jeune fille.
_ Tu te rappelle ? Je t'avais dit que des professeurs devaient être à Pré-au-Lard avec nous pour cette sortie, expliqua Lily. Les mangemorts n'avaient pas prévus ça. Surtout que Dumbledore était présent. Ils sont très vite arrivés arrivés sur les lieux et ont résorbé la situation.
_ Où sont les mangemorts maintenant ?
_ Je ne sais pas, mais quand ils ont vus que les professeurs avaient l'avantage du nombre, ils ont battu en retraite et se sont fait la malle.
_ Bon, il faut à tout prix que je retrouve Thomas et James, dit Rachel précipitamment.

Maintenant qu'elle avait des réponses à ses questions, elle arrivait enfin à envisager de faire quelque chose pour oublier son angoisse un instant : s'occuper la ferait surement penser à autre chose qu'à cette effroyable attaque.

_ Euh... pardon ?, dit soudain une voix fluette.
Rachel baissa le regard et découvrit une première année qui la regardait à la fois terrorisée et admirative. Elle fut frappée par la petite taille de l'enfant.

_ Oui ?, demanda-t-elle avec un sourire.
_ Il y a un grand Serdaigle qui t'attend devant le portrait de...

La fille n'eût même pas le temps d'achever sa phrase que Rachel s'était précipitée vers la sortie de la salle commune.

Rachel ouvrit le portrait à la volée (ce dernier se plaignit d'ailleurs haut et fort) et se précipita dans les bras de son frère.

_ Thomas !
_ Comment tu vas ?, demanda Thomas d'un ton grave.

Thomas arborait une cicatrice sur l'arcade et un autre qui partait de son menton et remontait un coin de sa bouche. Rachel réprima un frisson. Thomas esquissa un maigre sourire qui déforma sa cicatrice en enlaçant sa sœur. La jeune fille se défit de l'étreinte au bout de quelques secondes, ayant visiblement un flot de questions à poser.

_ Physiquement tout va bien. Où est James ?

La mine de Thomas s'assombrit et Rachel devina que la suite n'allait pas lui plaire.

_ Il est à l'infirmerie.

Rachel se figea. Ses entrailles étaient à nouveau chargée de plomb.

_ Il va bien ?, demanda-t-elle précipitamment.
_ Rachel, il est dans le coma.

Rachel regarda son jumeau comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. Dans le coma ?

_ Quoi ? C'est impossible.

Thomas eût alors l'air plus vieux que jamais, comme s'il portait le poids du vaste monde sur ses épaules.

_ Écoutes Rachel, je ne comprends pas moi non plus, normalement, la magie permet de soigner ça mais là, c'est impossible, ils envisagent même de le transférer à Sainte Mangouste.

Rachel tenta de contrôler les battements effrénés de son cœur. En vain.

_ Non, dit elle soudainement. Il ne faut pas qu'il aille là-bas, Sainte Mangouste tient des registres de ses malades et James ne doit pas apparaître dessus, ça pourrait modifier le futur.

Thomas eût une expression de peine et de pitié et Rachel eût l'impression qu'on quelque chose venait de se briser au fond d'elle-même.

_ Je t'interdis de dire ça Thomas. James va se réveiller et on rentrera tous ensemble à la maison. Il n'y a pas d'autre issue, s'obstina Rachel.

La jeune fille s'imaginait qu'en assenant ses souhaits, ils se réaliseraient. C'était tellement plus facile de se leurrer que d'affronter la vérité. Rachel était toujours aussi angoissée. Elle songea que si James devait mourir, non seulement ce serait de sa faute mais en plus elle n'aurait jamais eu le temps de lui dire qu'elle l'aimait. Rachel réprima ses larmes et changea de sujet, préférant oublier momentanément la condition de James et donc sa culpabilité.

_ Qu'est-ce que tu fais là, Thomas ? Nous sommes conciliés dans nos salles communes.
_ J 'ai senti que tu étais mal, alors je suis venu. Et j'avais aussi des informations à te donner.
_ Des informations ?, releva Rachel.
_ Oui. Écoutes Rachel... Même si James n'est pas rétablit d'ici là, je lance quand même le sort pour nous ramener chez nous lors de la pleine lune c'est-à-dire dans trois jours. Dans le cas où il serait toujours dans le coma d'ici là, je lui laisserais une copie du sort pour qu'il puisse le lancer.
_ Parce que tu crois qu'on a encore une réalité où exister ? Thomas j'ai tout changé, le passé ! Le futur ! Tu comprends pas ? On a plus rien ! Ça n'a plus aucune importance maintenant !, s'écria Rachel avec l'énergie du désespoir.
_ Rachel.

Thomas se saisit du menton de sa sœur et la força à relever la tête pour que leurs regards restent accrochés l'un à l'autre.

_ Tu l'as dit, on va tous rentrer à la maison. Si toi tu perds espoir alors c'est tout un univers qui s'écroule.

La lèvre inférieur de Rachel trembla, signe que les larmes menaçaient d'affluer.

_ Il faut qu'on essaye, ajouta Thomas. Il faut au moins qu'on essaye.

Thomas prit sa jumelle dans ses bras et lui déposer un baiser sur son front. Rachel se sentit un tout petit peu revigorée.

oOo

Quelques heures après que Thomas se soit entretenu avec Rachel, la jeune fille se tenait toujours au même endroit, c'est-à-dire dans sa salle commune, assise en face de la cheminée, ses jambes repliées sous son menton et contemplant les flammes danser d'un regard vide, presque vitreux. La pièce était déserte, les autres élèves étant allés manger.

POV Rachel
J'avais l'estomac noué. J'étais incapable de manger quoi que ce soit – j'aurais trop peur de le vomir. Je n'arrêtais pas de penser à James. Décidément, il était partout, surtout dans ma tête à vrai dire. En y repensant – encore une fois – je réalisais que depuis que je connaissais James, il ne s'était pas passé un seul jour sans que je songe à lui. Au départ parce que je le trouvais atrocement prétentieux, mais je sais maintenant qu'il est difficile d'être impartiale et objectif quant on a onze ans et qu'on se dispute avec un garçon. Jamais je n'avais réussi à être impartiale dès que ça concernait James. À chaque fois je m'emballais et montais sur mes grands hippogriffes. Ou alors je faisais comme si ça ne m'atteignais pas. Ce qui n'avait jamais été le cas. Mais chacune de ses paroles m'avait toujours fait de l'effet, qu'il s'agisse d'angoisse ou de plaisir je n'avais jamais été indifférente. Si ça avait été le cas je serais passé à autre chose depuis longtemps. Sauf que voilà. C'était James, et il m'envoûtais. Est-ce qu'il s'en était rendu compte au moins ? Est-ce qu'il avait su à quel point j'étais sensible à ses remarques, à ses regards et à son opinion ?

Chaque fois qu'il me regardait mon cœur s'emballait, chaque fois qu'il m'avait souris un frisson avait parcouru mon échine, chaque fois qu'il m'avait embrassée j'avais été au bord de la faillite pulmonaire, et puis évidemment chaque fois qu'il m'avais critiquée mon cœur avait saigné, chaque fois qu'il m'avais désapprouvée j'avais eu les entrailles chargées de plomb. Et moi, comme une idiote, j'avais eu peur, terrifiée de connaître le bonheur, j'avais fuis. Sans jamais chercher d'explications. Quelle erreur.

Et voilà qu'au moment où je me rendais compte que seul James avait compté, il se trouvait subitement pris entre la vie et la mort. Les yeux vides, je regardais sans voir les flammes danser dans la cheminée des Gryffondors : je ne supportais plus cette attente interminable, cette ambiance suffocante. Les cours avaient repris aujourd'hui mais plus rien n'avait de saveurs pour moi. L'inquiétude me bouffait l'esprit. L'état de James stagnait. Et moi aussi par la même occasion. J'avais l'impression d'être suspendue en apesanteur, sans oxygène pour respirer. Rester assise sans agir en attendant simplement qu'il se réveille me rendais folle. J'avais l'impression d'être un funambule et de faire des pointes sur une corde rêche et de plus en plus lâche. Le tout en retenant mon souffle pour savoir si je saurais trouver la force de continuer ou si, au contraire je me laisserais tomber dans ces abysses. Et l'estomac noué, les entrailles enchaînées j'attendais un signe. Un signe d'amélioration ou peut être même du contraire mais n'importe quoi pourvu que les choses évoluent et que je sache à quoi m'en tenir. C'était insupportable. De plus, avec la dernière attaque, le château semblait saturé d'une ambiance lugubre et angoissante. Certains parents avaient même retirés leurs enfants de l'école. Pff... Comme si ça allait changer quelque chose.

Quoi qu'il en soit, moi, j'étais terrifiée comme une petite fille. C'était pire que de revoir mon père se servir un verre d'alcool en sachant ce qui allait suivre. Parce que là, je n'avais aucune idée de ce qui allait se produire. Pour la première fois depuis des mois je mesurais l'impact de mes erreurs et de mon égoïsme. Tout compte fait, peut être même que James ne me méritais pas. Qu'il méritait mieux. Je chassais très vite cette pensée tant elle me semblait improbable. James était le dernier des goujats. Mais je l'aimais. Comme si j'avais eu le choix. Sans James la vie ne valait pas la peine d'être vécue. Et je regrettais maintenant de ne pas lui avoir dit à quel point je l'aimais. Lui n'avait pourtant jamais hésité. Comment peut on accorder aveuglément sa confiance à quelqu'un sans avoir peur qu'il nous trahisse ? C'était injuste. J'avais toujours été celle qui, de nous deux, lui faisait le plus de mal et c'était lui qui payait. Malgré ce brouillard dans mon esprit, j'étais au moins certaine d'une chose. La seule chose qui me restait d'ailleurs. J'aimais James. Et je voulais qu'il revienne. Je voulais le lui dire. Au moins une fois.

Le ventre noué par l'impatience et le stress, et alors que je contemplais les flammes danser dans la cheminée, Sirius surgit soudain devant moi, me sortant momentanément de ma torpeur et me rappelant toutes les explications que je me devais de lui donner. Ma tension remonta d'un cran. Il était temps que je fasse face à mes erreurs et cela comprenais Sirius.
Il s'assit à coté de moi en silence et je restais immobile, continuant de se ressasser l'attente.

_ J'imagine que c'est le moment où l'on discute et où l'on fait tous les deux part de nos regrets ?, lâcha-t-il alors.

Je tournais la tête vers lui, un peu comme dans un état second.

_ Sans doute.

Ma voix était rauque : ça commençait à faire un moment que je ne m'en était pas servie. Il y eût un silence assez embarrassant. Tant pis, je n'avais pas vraiment envie de faire le premier pas. Quelle lâche je faisais... Est-ce que je méritais tant que ça ma place à Gryffondor ?

_ C'est la première fois que ça m'arrive, tu sais, lâcha-t-il tout à trac.

Je n'avais aucune idée de ce à quoi il faisait allusion.

_ De quoi tu parles ?, croassais-je.
_ Tomber amoureux, c'est la première fois.

Sirius aussi était mélancolique. J'aurais bien aimé dire quelque chose pour dérider l'atmosphère mais je n'avais jamais été douée pour ce genre de choses. J'employais donc le ton sérieux qui convenait.

_ J'espère pour toi que ce ne sera pas la dernière...
_ Est-ce que c'est une rupture ?
_ Est-ce qu'on peut appeler ça une rupture quand on a jamais vraiment été avec la personne ?, dis-je plus raisonnable.
_ Alors Remus avait raison... Tu jouais, conclut-il.

Encore une fois, je ne compris pas. Je jouais ?

_ Quoi ?

Sirius se tortilla, apparemment mal à l'aise.

_ Tu faisais semblant avec moi, pour rendre James jaloux.

Hein ? Qu'est-ce que c'est tordu un garçon !

_ Quoi ?, répétais-je, abasourdie.

Je sentais la colère me gagner. Sirius ne répondit pas et je compris qu'il attendait des explications. Je poussais un long soupir.

_ Si j'avais voulu le rendre jaloux je serais sortie avec toi à la vue de tout le monde sans me cacher, répliquais-je, acide.
_ Alors, pourquoi …?
_ J'avais peur, déglutis-je.
_ Mais de quoi ?
_ Tu comprends pas, m'impatientais-je.
_ Alors explique moi, exigea-t-il doucement.
_ J'ai déjà été avec James, ça c'est mal finit, j'ai beaucoup souffert, alors j'ai préféré fuir.
_ Fuir ?, releva Sirius.
_ Tu étais idéal. Gentil, drôle, insouciant. Tu te foutais complètement de ce que je faisais puisque tu ne connaissais pas mon secret. Aucunes réprimandes. J'étais libre.
_ Et maintenant ?
_ Maintenant quoi ?
_ Tu as toujours peur ?

Je lâchais un long soupir, ce serait bon de faire le point.

_ J'ai peur de le perdre. Peur qu'il parte avant que j'ai pu tout lui dire. Peur de ne jamais revoir mes amis. Peur de perdre ton amitié. Mais je n'ai plus peur d'aimer. De l'aimer, lui.

Énoncer ces vérités à voix hautes les rendaient plus réelles. Je me rendais compte du mal que je devais lui faire. J'étais une personne horrible. Je me sentais sale.

_ Je ne veux pas d'une amitié avec toi.
_ Je sais.
_ Je t'aime, Rachel.
_ Moi aussi.

Je pouvais presque sentir son cœur se serrer : manifestement il venait de comprendre que ces mots n'auraient plus jamais la même signification pour lui que pour moi.

_ Mais tu l'aimes davantage, conclut il, la gorge nouée.
_ Oui, soufflais-je.

Inutile de lui dire à quel point.

_ Je ne regrette rien, dis-je alors.

Sirius me regarda en fronçant les sourcils.

_ Pas même d'être sortie avec moi ?

Je pinçais les lèvres : ça n'allais pas être facile.

_ Non, c'est cruel de dire ça, mais j'en avais besoin pour savoir que je l'aimais. Ça c'est fait inconsciemment. Et je te jure que j'étais persuadée de t'aimer.

Sirius marqua lui aussi une pause avant de poursuivre.

_ Es-tu heureuse Rachel ?

La question me surpris.

_ Les conditions ne sont pas réunies pour.
_ Et que te faudrait-t-il pour être heureuse ?
_ Il me faudra James, mon époque. Une famille.

Sirius fronça les sourcils.

_ Une famille ?
_ Mes parents nous ont rejetés, j'expliquais.

Sirius eût un rictus.

_ Je sais ce que c'est, dit il.

Nouvelle pause.

_ Pourquoi lui Rachel ? Pourquoi pas moi ?

Je ris jaune. Je n'avais vraiment pas choisis de tomber amoureuse de James.

_ Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Outre le fait qu'il me connaisse si bien il est le seul qui me fais sentir... Vivante.

Sirius haussa les sourcils et je compris qu'il attendait des explications. Encore.

_ J'ai l'impression d'exister. Il ne m'idéalise pas, mais ne me juge pas mauvaise non plus. Il connaît tous mes défauts et pourtant il les accepte.

_ Je pourrais le faire, tu sais.

Non tu ne pourrais pas. Mes lèvres s'étirèrent, désolées pour lui. Ça m'emmerdais de faire autant de mal à un type aussi génial.

_ Oui, mais tu sais aussi bien que moi que tu te forcerais Sirius, et que tu ne serais pas heureux.
_ Non.
_ Si.

Sirius baissa la tête et regarda ses mains, comme si elles pouvaient lui apporter des réponses à chacune de ses questions existentielles.

_ Tu sais, je poursuivis. Je ne lui ai jamais dit. Que je l'aimais. Et je lui ai fait plus de mal qu'il est possible d'en faire à quelqu'un. Et malgré ça, il m'aime. Je ne sais pas par quel miracle c'est possible Sirius, et même si lui aussi m'a fait souffrir, même si quand il se réveillera – s'il se réveille un jour – même si à ce moment là il me déteste ou qu'il cesse de m'aimer jamais je n'abandonnerais. Il s'est trop souvent battu pour moi pour que j'envisage ne serais-ce qu'une seconde de ne pas en faire autant.
_ Je comprend, dit Sirius à contre cœur.
_ Ah oui ?

Alors explique-moi, mec, parce que moi je pige que dalle.

_ C'est une évidence et ça dure depuis trop longtemps pour que je ne l'ai pas remarqué plus tôt. C'est ton âme sœur.

J'ouvrais la bouche pour la refermer aussi sec. Il avait raison. Bordel il avait raison. Je fut saisie d'un vertige. Armée de cette nouvelle vérité, je me rendit compte qu'avec la conviction des sentiments rien ne nous résiste jamais.

_ Je suis juste désolé de ne pas l'avoir compris plus tôt. Si j'avais su que t'aimer me ferais autant de mal j'aurais soigneusement évité de croiser ton regard ce jour là.

Je ne dit rien : inutile d'ajouter à sa souffrance, je me sentais suffisamment coupable comme ça.

_ Rends moi un service Rachel. Promet moi une chose, pria soudain Sirius.
_ Quoi ?, demandais-je, intriguée.
_ Sois heureuse. Que je ne regrette jamais de t'avoir laissé partir.

Mes entrailles se nouèrent.

_ Je ferais de mon mieux, je promis.

Sirius se leva et partit en direction de la Grande Salle. Même si je venais de faire une des choses les plus horribles et les plus pénibles de ma vie, je sentais que c'était nécessaire. Je venais d'ouvrir un nouveau chapitre.

oOo

Marchant dans les couloirs mal éclairés de son école, Sirius Black se fit une promesse dans le noir. Il se promit de ne plus jamais tomber amoureux.
Et des années plus tard, lorsqu'il franchit un certain voile, lorsque Sirius vit sa vie défiler devant ses yeux, il réalisa que s'il n'était jamais plus tombé amoureux, il n'avait en revanche, jamais réussi à oublier Rachel Davis. Oui, chaque soir de sa vie, Sirius avait revu la chevelure blonde de celle qu'il avait aimé par dessus tout et qui avait nourris ses pires regrets et ses meilleures espérances ; et que, chaque fois qu'il était sorti avec une femme, celle-ci était toujours et indubitablement blonde et son histoire durait toujours autant de jours que son histoire avec Rachel.
Quarante-deux jours.
Alors que les dernières minutes de sa vie défilaient devant ses prunelles et qu'il revoyait l'éclair de lumière verte le frapper de plein fouet, Sirius songea avec ironie, que sa vie, non loin d'avoir été une vaste blague, s'était surtout déroulée comme une tragédie.

oOo

Rachel sentit quelque chose remuer sous sa main, s'ébrouer. Elle se réveilla brusquement et ouvrit ses paupières sur l'infirmerie de l'école de Sorcellerie Poudlard.

_ James !, cria-t-elle.

Sous ses yeux à présent embués de larmes, Rachel voyait James Porter reprendre contact avec la réalité. La jeune fille eût l'impression qu'on venait de lui retirer une enclume de la poitrine.

L'infirmière arriva alors en trombe et écarta Rachel de son passage, allant jusqu'à la virer de l'infirmerie tandis qu'elle se lançait dans des charmes complexes sur le jeune homme et lui donnaient une multitude de potions différentes. Rachel tenta tant bien que mal de protester mais ce fut peine perdue. Elle se retrouva sans vraiment s'en souvenir dans la Grande Salle en train de manger son repas – le premier depuis l'attaque – d'une façon plus que fébrile.

James s'était réveillé ! Ils allaient s'en sortir !

Elle n'avait osé en parler à personne, de peur que la magie se rompe.

Avaler chaque bouchée devenait de plus en plus difficile... Puis soudain, alors que Rachel avalait une énième fourchette de cette purée dénuée de goût, elle sortit sa torpeur, interpellée par une sensation étrange. Ses sens lui hurlaient qu'ils se passait quelque chose de bizarre mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Puis, soudain, Rachel comprit : le murmure des conversation, éternel bourdonnement incessant, s'était tu.

La jeune fille releva la tête en fronçant les sourcils et remarqua que tout le monde regardait dans la même direction, à savoir la porte d'entrée. Elle reporta son regard dans ladite direction et eût l'impression que son cœur venait de s'arrêter de battre.

James Porter se tenait dans l'encadrement, l'air plus furieux que jamais.

Rachel sentit ses entrailles se liquéfier sous l'effet de la joie et de la peur, son cœur tambourinant dans sa poitrine. James semblait chercher quelque chose du regard ou plutôt quelqu'un parmi la table des Gryffondors et Rachel comprit que c'était elle. Aussi pour lui faciliter la tâche, elle se leva de son banc, abandonnant l'anonymat qui la protégeait jusque là. Elle aurait pu se sentir mal à l'aise de devenir ainsi la proie de tous les regards qui convergèrent alors vers elle, mais les années de pratiques de Quidditch l'avait aidé à faire face à ce genre de situations.

En la voyant, James s'approcha d'elle en quelques enjambées, toujours l'air en colère. Une fois qu'il fut arrivé à son niveau, il aboya :

_ Je peux savoir ce qui t'as pris de t'éloigner de moi ?!

Sur le coup, Rachel ne comprit pas de quoi il parlait. Puis elle réalisa que son dernier souvenir devait dater de l'attaque de Pré-au-Lard.

En temps normal elle se serait énervée que le garçon lui parle sur ce ton mais Rachel avait cru perdre celui qu'elle aimait plus que tout et cela remettait en cause absolument tout son jugement.

_ Je suis désolée.
_ Tu es désolée ? Mais je m'en fou que tu sois désolée ! Tu te rends compte de ce qui nous est arrivés ?

James s'était approché de Rachel et l'avait saisie aux avants-bras, la secouant comme une marionnette.

_ J'ai cru t'avoir perdu Rachel ! Tu réalises ?

Il paraissait vraiment en colère et Rachel sentit son menton trembler en se revoyant attendre que lui se réveil et sorte de son coma.

_ Ah ! Et non ! Ne pleure pas !
_ Quoi ?, s'ulcéra la jeune fille pleurant de rage et de tristesse. Tu as cru m'avoir perdu ? C'est facile de dire ça pour toi ! Qui est resté auprès de ton chevet en se demandant si tu allais vivre ou mourir et en regrettant les cinq dernières années de sa vie parce que l'homme qu'elle aimait était dans le coma ?! Moi ! Et tu as le culot de...

Rachel hoquetait tant elle était prise par ses larmes.

_ Mais je t'ai jamais rien demandé Rachel, dit James d'un ton sec, renvoyant à la jeune fille l'écho de ses propres paroles.

Les sanglots de Rachel s'intensifièrent.

_ Parce que tu crois que j'ai demandé à tomber amoureuse de toi ! Bien sur que non ! Tu es le pire garçon que j'ai jamais connu et pourtant je suis raide dingue amoureuse de toi et je suis incapable de savoir comment c'est arrivé ni pourquoi mais c'est arrivé et je ne le regrette pas... ET TU SAIS POURQUOI ?

Face à l'assaut des larmes de la jeune fille et de ses paroles acerbes, James recula, comme sous l'effet d'un gifle mentale.

_ PARCE QUE JE T'AIME SOMBRE CRETIN !

James parut abasourdi, tout comme le reste de l'assemblée et Rachel se demanda ce qu'elle avait bien put dire de si exceptionnel pour que cela suscite de telles réactions. Puis l'information lui revint et elle se sentit rougir.

_ Dis quelque chose, souffla-t-elle en faisant un pas vers lui.

Elle croisa le regard de James. Si intense. Le garçon ne souriait pas. Mais sa colère semblait entièrement évaporée.

Puis brusquement, sans savoir comment c'était arrivé, elle sentit les lèvres brûlantes du garçon se plaquer sur les siennes et elle retint un hoquet de stupeur. Ce fut comme un électrochoc.
Ça n'avait rien à voir avec les baisers d'enfants qu'ils avaient échangés à onze ans ou celui, plus violent qu'il lui avait donné pour le jeu. Non celui-ci était simplement chargé de passion et d'amour. Et c'était tellement bon, Rachel se sentais transportée, entière, comme si elle avait renoué avec une part d'elle même. Elle comprit à cet instant qu'elle n'avait jamais été véritablement heureuse. Jusqu'à ce jour. Puis – à contrecœur – elle mit fin au baiser et regarda James qui la tenait, étroitement enlacé.

James garda le silence un instant et semblait attendre la suite.

_ C'est bien que tu le dises maintenant..., évoqua-t-il.

Rachel sourit.

Oui, c'était bien.

oOo

_ Tu as dit au revoir à tout le monde Rachel ?, demanda Thomas.
_ Oui, confirma Rachel le regard rivé vers la pleine lune, bientôt haute dans le ciel.
_ Même à Sirius ?, fit James, dubitatif.
_ Je l'aurais fait. S'il n'avait pas passé son temps à m'éviter, dit Rachel plus sombrement.

James passa un bras autour des épaules de Rachel pour la réconforter. Il sourit à la jeune en lui serrant la main plus fort pour la soutenir. Une bouffée de chaleur monta en la jeune fille.

_ Alors on peut y aller.
_ Où allons-nous lancer le sort ?
_ Là où tout a commencé, dit James d'un ton mystérieux.

Rachel fronça les sourcils.

_ La bibliothèque.

Une heure plus trad, dans la bibliothèque,

Il était minuit, et la pleine lune illuminait la bibliothèque. À la fois pleine d'appréhension et d'impatience, Rachel prit d'une part la main de son frère jumeau et d'autre part, celle de son petit ami. Puis James psalmodia dans une langue qui lui était complètement étrangère, baguette brandie et elle sentit le sol vibrer sous ses pieds. Alors que des images défilaient à une vitesse hallucinante devant son regard, elle eût l'impression qu'on tirait ses épaules vers le haut.

Provoquant un vacarme de tous les diables, ils atterrirent finalement dans la bibliothèque de l'école de sorcellerie Poudlard, en 2022.

Ils étaient rentrés chez eux.
End Notes:
Bon, voilà, Rachel finit avec James et Sirius est tout triste... Dans la mesure où il s'agit du dernier chapitre j'espère que vous allez me faire part de votre avis, au moins autant que pour le chapitre 21, c'est vraiment très important pour moi, pour m'améliorer et tout ça.
Dans l'ensemble qu'avez vous aimé dans cette fiction ? Que penser vous de Rachel et de James ? De Sirius ?
Sinon en dehors de ça, je vous avais parlé de mon projet d'épilogue... j'en ai écris un, très court, que je poste donc en même temps que ce chapitre, plus de détails donc, une fois que vous aurez cliquer sur "suivant".
voilà... sinon merci beaucoup de m'avoir suivie dans cette histoire : il s'agissait de ma première fanfic et pour l'anecdote c'est uniquement la deuxième histoire que j'écris que je parviens à finir et dont je ne me suis pas lassée. Je suis toute émue que ce soit la fin, cette fiction m'a vraiment permis de survivre à un quotidien pas toujours marrant, il m'est arrivé des trucs pas drôles ces derniers mois et heureusement que j'avais la force des mots pour me "soutenir", bref, pour moi ça a vraiment été une aventure. Bon je ne vous embêtes pas plus, j'espère avoir de vos nouvelles en review ! Bisous ^^
Epilogue by Melody
Author's Notes:
L'épilogue est court, mais directement tiré de ma nouvelle fiction "L'instinct amoureux". Il clôture un peu "La force des mots", mais il introduit surtout ma nouvelle fiction, entièrement écrite du point de vue de Lily Potter deuxième du nom. J'espère que ça vous plaira et que ça vous donnera envie de lire "L'Instinct amoureux". Sachez, chers lecteurs, lectrices, revieweurs (est-ce que ce mot existe ?) que je n'abandonne pas le personnage de Rachel, puisqu'elle fait partie de ma nouvelle fic, même si elle passe carrément au second plan. Tout comme ma nouvelle fic, cet épilogue est écrit du point de vue de Lily. Point de vue qui est – je tiens à le préciser – absolument pas objectif ^^'. J'espère que vous n'avez pas oublié le reste des personnages de la NEW GEN car il n'y a qu'eux dans ce court prologue. (Si c'est le cas, vous n'avez qu'à relire le début du chapitre 4 de La force des mots)
Bonne lecture...
J'ai à peine le temps de faire quelques pas que je m'arrête net. Là, face à moi, dans l'encadrement de la porte de la Grande Salle, James, mon frère disparu me regarde avec un grand sourire.
J'ignore d'où il revient comme ça ni ce qu'il a pu traverser mais sur le coup, je m'en fiche et je n'y réfléchis pas une seconde. Tout ce que je vois pour l'instant, c'est que cet abruti a l'air super content alors que moi je m'étais fait un sang d'encre pour lui pendant quatre mois. Bon, d'accord, trois et demi. Mais quand même ! En tout cas, James est le défouloir idéal en cet instant. Je me précipite vers lui et, alors qu'il me tend les bras, je lui pousse violemment et me met à crier :

_ Espèce de petit crétin de mes deux !

James a l'air abasourdi. Mon petit éclat attire l'attention de toute la Grande Salle et des échos de «  Oh par Merlin ! » ou encore «  C'est pas possible ! », arrivent jusqu'à mes oreilles. Alors que je m'apprête à pousser à nouveau James et peut être même à le frapper, je sens qu'on me tire vers l'arrière pour m'en empêcher. Malgré tout, je continue de crier.

_ TU ETAIS OU BORDEL ?!

_ Lily calme-toi !

Ça, c'est la voix d'Albus. C'est donc lui qui me retient de frapper notre abruti de frangin.

_ JE NE VEUX PAS ME CALMER !

Puis soudain, Hugo surgit dans mon champ de vision et indique à Albus de me lâcher. Hugo me prend dans ses bras et bien que toujours énervée, je me calme malgré quelques larmes.

_ Alors, où étais-tu ?, je demande méchamment à mon frère ainé, me demandant ce qui pourrait bien justifier une absence de plusieurs mois.

J'espère sincèrement que notre mère lui enverra une Beuglante, rien ne pourrais me faire plus plaisir.

James prend une longue et profonde inspiration avant de me répondre. Intransigeante, mon pied martèle le sol d'impatience.

_ Dans le passé. Quarante-cinq ans dans le passé.

Mon pied arrête de frapper le sol et je reste un instant abasourdie. Ah. Oui. D'accord. Ça explique tout.
End Notes:
N'oubliez pas de reviewer, dans la mesure ou c'est la fin de cette histoire, ça compte vraiment beaucoup pour moi...
Sinon est-ce que je vous ai donner envie de découvrir ma nouvelle fiction ?
Bisous et merci de votre soutien ^^
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