Une histoire de famille by Camille Norwam
Summary:

Hermione Granger se voit confier par le professeur Dumbledore et McGonagall une mission bien peu commune : espionner le jeune Tom Jedusor pour découvrir son point faible. Pour cela, elle va être amener à suivre l'adolescence d'une jeune fille qui l'a très bien connu : Jean Norwam. Hermione découvrit le lien qui l'unit à cette personne ainsi que la relation plus que particulière entre Jean Norwam et le futur Voldemort...


Categories: Durant Poudlard, Romance (Het), Voyages temporels Characters: Hermione Granger, Tom Jedusor/Voldemort, Personnage original (OC)
Genres: Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 26 Completed: Non Word count: 76869 Read: 25881 Published: 12/06/2014 Updated: 18/06/2019

1. Chapitre 1 : La mission (POV Hermione) by Camille Norwam

2. Chapitre 2 : La rentrée (POV Tom) by Camille Norwam

3. Chapitre 3 : Ma grand-tante et autres têtes familières (POV Hermione) by Camille Norwam

4. Chapitre 4 : Gryffys et serpents (POV Tom) by Camille Norwam

5. Chapitre 5 : Failles du sortilège et prouesses sportives (POV Hermione) by Camille Norwam

6. Chapitre 6 : Un plan infaillible (POV Tom) by Camille Norwam

7. Chapitre 7 : Réveillon (POV Hermione) by Camille Norwam

8. Chapitre 8 : La Chambre des Secrets (POV Tom) by Camille Norwam

9. Chapitre 9 : Solution et anniversaire (POV Hermione) by Camille Norwam

10. Chapitre 10 : Fin d'année (POV Jedusor) by Camille Norwam

11. Chapitre 11 : Un petit pas de plus (POV Hermione) by Camille Norwam

12. Chapitre 12 : Diverses sélections et étrange sensation (POV Jedusor) by Camille Norwam

13. Chapitre 13 : Le challenge de Jean (POV Hermione) by Camille Norwam

14. Chapitre 14 : Affrontements (POV Jedusor) by Camille Norwam

15. Chapitre 15 : Noël (POV Hermione) by Camille Norwam

16. Chapitre 16 : Un certain talent de persuasion (POV Jedusor) by Camille Norwam

17. Chapitre 17 : Disparition (POV Hermione) by Camille Norwam

18. Chapitre 18 : Le club de Slug (POV Tom) by Camille Norwam

19. Chapitre 19 : Le pacte avec le Serpent (POV Hermione) by Camille Norwam

20. Chapitre 20 : La soirée de Slughorn (POV Jedusor) by Camille Norwam

21. Chapitre 21 : Sortie à Pré-au-lard (POV Hermione) by Camille Norwam

22. Chapitre 22 : Le pacte (POV Jedusor) by Camille Norwam

23. Chapitre 23 : Drôles de vacances (POV Hermione) by Camille Norwam

24. Chapitre 24 : Le grand jeu (POV Jedusor) by Camille Norwam

25. Chapitre 25 : Robb Jordan (POV Hermione) by Camille Norwam

26. Chapitre 26 : Le bouc-émissaire (POV Jedusor) by Camille Norwam

Chapitre 1 : La mission (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Bonjour à tous et à toutes ! Pour ceux qui m'ont suivi depuis le début de mes publications, je voulais vous dire que j'ai décidé de modifier mon chapitre un. Je vous publie donc cette version revu et corrigé qui me permet de garder quelques libertés sur la suite de mon histoire. J'espère que cela ne vous dérangeras pas trop...

Bonne lecture

Chapitre 1 : La mission


 


            Dumbledore venait de mourir. Harry nous avait expliqué que c’était Rogue qui l’avait tué, à la place de Malefoy. Nous étions tous tristes par cette mort soudaine. Notre directeur était notre guide, enfin, surtout celui d’Harry. Dumbledore était également notre unique rempart contre le terrifiant Voldemort… Harry nous avait dit que les professeurs de Poudlard hésitaient encore à laisser l’école ouverte. De toute façon, nous avions bien l’intention de ne pas faire notre septième année. Nous avions décidé de partir à la chasse aux Horcruxes, dès la fin de l’été.


« Miss Granger »


C’était le professeur McGonagall qui assurait désormais le rôle de directrice.


« Oui professeur ?


-          Veuillez me suivre je vous pris. »


J’échangeai avec mes deux amis un regard surpris. Je la suivis donc, sans rien dire. Elle m’emmenait jusqu’à son bureau, celui de directrice. Je fus surprise de voir qu’il y avait déjà le portrait d’Albus Dumbledore accroché au mur. Le professeur McGonagall semblait angoissée. Elle me fit assoir avant de faire de même.


« Miss Granger, ce que nous comptons vous demander de faire est assez… Comment dire… Risqué et perturbant, commença le professeur.


-          Nous ?


-          Oui, intervint alors le portrait de Dumbledore. J’y ai toujours plus ou moins songé, depuis que Voldemort est réapparu, il y a deux ans. Même si je ne doute aucunement de la capacité d’Harry à trouver les Horcruxes, avec votre aide et celui de M. Weasley, j’ai peur pour lui. J’ai peur pour vous tous à vrai dire. Que va-t-il se passer lorsque Voldemort découvrira ce que vous avez fait à ses morceaux d’âmes ? Je ne suis plus là pour vous aider et conseiller. J’ai donc pris la décision, avec Minerva évidemment, de faire une chose absolument interdite par les lois magiques.


-          C'est-à-dire ?


-          Et bien, continua-t-il d’une voix enjouée, vous allez remonter dans le temps ! »


Cette déclaration m’étonna, surtout venant du plus grand et intelligent sorcier de notre siècle. Je n’arrivais pas à imaginer le type de mission que cela serait. Et qu’en penseraient Harry, Ron et Ginny ? Et mes parents ? Ma grand-mère Helen ?


« Miss Granger nous comprenons évidement que vous soyez perturbée. Ne vous inquiétez pas pour votre famille ou vos amis, dit McGonagall comme si elle avait lu dans mes pensées. Votre mission nous permettra de comprendre beaucoup de choses pour aider notre actuel combat…


-          En effet, poursuivit Dumbledore, votre action nous permettra de vaincre l’un des plus grands mages noirs de l’histoire sorcière ! N’est-ce pas excitant ?


-          Euh… Je suis navrée mais j’ai un peu de mal à saisir où vous voulez en venir ?


-          Laissez-moi vous expliquez, dit Dumbledore d’une voix douce. Je vous promets que je répondrais également à toutes vos interrogations… »


Je ne trouvai pas cela excitant du tout. J’étais effrayée. J’avais également très envie d’apprendre ce que l’ancien directeur avait à me dire. Il me regardait avec amusement, comme s’il attendait que je finisse de réfléchir pour commencer à parler.


 


«  Hum hum, fit Dumbledore en se raclant la gorge. Je suppose que vous connaissez bien Tom Elvis Jedusor, en particulier suite à ce qu’il s’est produit dans la Chambre des Secrets avec votre amie Ginny Weasley. Je ne m’étendrais donc pas là-dessus. Vous devez également savoir que Tom n’a jamais connu l’amour et l’amitié, n’est-ce pas ?


-          Oui, répondis-je d’une petite voix.


-          Bien. Cependant, il faut savoir que ma dernière affirmation n’est pas totalement vraie…


-          Quoi ? ne pus-je m’empêcher de m’exclamer.


-          Et bien, on peut dire que Lord Voldemort a éprouvé… Euh, comment dire… Une certaine forme d’affection pour une unique personne…


-          Qui étais-ce ? interrogeai-je.


-          Elle s’appelait Jean Norwam, intervint le professeur McGonagall. Elle était à Poudlard en même temps que V…Voldemort. Elle était à Gryffondor.


-          Quoi ! dis-je. Vous être en train de me dire que Voldemort était amoureux d’une Gryffondor ! »


Le professeur McGonagall hocha la tête avec un petit air triste. Le professeur Dumbledore avait l’air de beaucoup s’amuser de la situation dans son tableau.


« Je ne dirais pas qu’il était amoureux, murmura l’ancien directeur… Ni qu’il la considérait comme une amie. Nous parlons tout de même de Lord Voldemort Miss Granger. Disons qu’il avait une grande estime pour elle, plus que ses Mangemorts… Autant qu’il en a pour son serpent Naguini je suppose ! Sans doute trouvait-il qu’elle servirait ses plans.


-          C’est déjà un peu plus crédible, ne pus-je m’empêchant d’ironiser.


-          Elle a tout de même été sa petite amie Albus, siffla le professeur McGonagall.


-          Certes, mais cela ne signifie rien du tout Miss Granger, s’empressa-t-il de répondre devant mes yeux ébahis. Je vous rappelle que nous parlons de Voldemort !


-          Que lui ait-il arrivé à cette Jean Norwam ? m’inquiétai-je.


-          Elle est morte, quelques années après son mariage avec Abraxas Malefoy, annonça froidement le professeur McGonagall. Personne, même son mari, n’a vraiment su ce qu’il lui était arrivé. Pauvre femme.


-          C’était un mariage arrangé, ajouta le professeur Dumbledore. »


J’étais stupéfaite. Cependant, je ne voyais pas vraiment le rapport entre cette histoire et la mission. Si elle c’était mariée à quelqu’un d’autre, Voldemort avait dû se désintéresser d’elle.


« Pourquoi m’avez-vous raconté ça professeur ?


-          Et bien, je n’ai jamais su ce qu’il s’était véritablement passé entre eux. Certains, comme Minerva, sont persuadés que Voldemort a aimé cette femme. D’autres, comme moi, sont beaucoup plus septiques. Si vous parvenez à découvrir ce qu’il s’est vraiment passé, nous pourrons nous en servir pour trouver un autre point faible à Voldemort…


-          Vous ne connaissez rien de leur histoire ? m’étonnai-je.


-          Très peu, avoua Dumbledore. Tom Jedusor a toujours été bon pour tenir son rôle de préfet-en-chef modèle et il a toujours été difficile de savoir ce qu’il en était vraiment, autant vis-à-vis de lui que de ses relations…


-          Ah d’accord. Mais pourquoi moi professeur ? Pourquoi pas Harry ? Ou le professeur McGonagall ? Je ne vois pas vraiment ce que je pourrais apporter…


-          Et bien, tout d’abord parce que je vous fais confiance. Ensuite, vous avez un lien particulier avec cette jeune femme.


-          Ah bon ?


-          Oui, c’est votre grand-tante.


-          Pardon ?!? hurlai-je presque.


-          Calmez-vous Miss Granger. C’était la sœur jumelle de votre grand-mère. Ne me posez pas plus de questions à ce sujet, vous allez le découvrir par vous-même.»


Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase ! J’avais une grand-tante sorcière et personne ne m’avait rien dit ! Ce n’était sûrement pas une née-moldue pour qu’elle ait pu attirer l’attention de Voldemort. Je me posai beaucoup de questions. Si ma grand-mère était la jumelle de cette femme, cela voulait dire qu’elle était également une sorcière ! Pourquoi ne me l’avait-elle jamais dit… D’autant qu’elle avait été l’une des plus étonnées lorsque j’ai reçu la lettre m’annonçant mon admission à Poudlard. Je devais avoir l’air extrêmement anxieuse car le professeur Dumbledore reprit ses explications.


« Miss Granger, ne soyez pas effrayée. Pour résumer, je vous demande d’espionner la vie de votre grand-tante afin de mieux connaître Tom Jedusor. Pour tout vous dire, il m’arrive parfois de me demander si leur couple n’était pas qu’une façade.


-          A ce point !


-          Oui Miss Granger… Minerva a oublié de préciser quelque chose qui me semble très important. Elle a dit que Jean était morte mystérieusement. L’unique personne présente lors de ses dernières heures n’était autre que Tom Jedusor, à l’époque déjà appelé Lord Voldemort…


-          C’est étrange en effet… Professeur Dumbledore, comment vais-je pouvoir espionner sans attirer trop l’attention ? Et quel genre de Retourneur de Temps avez-vous réussi à vous procurer pour remonter aussi loin dans le temps ?


-          Il est unique… Il permet de remonter le temps pour de grandes périodes, expliqua l’ancien directeur. Vous rentrez une date précise et vous y êtes. De plus, vous serez invisible pour les autres. Vous ne pourrez donc pas perturber l’époque… Ce qu’il ne faut surtout pas faire d’ailleurs !


-          Mais…


-          Laissez-moi finir Miss Granger, poursuivi Dumbledore. Il y a une autre chose qui est spécifique à cet objet. Vous serez « attachée » à la vie d’une personne. Elle doit être du même sang que vous. C’est pour cela que je vous ai choisi. Harry aurait pu faire l’affaire car son grand-oncle était de la même année que Jean et Tom… Néanmoins comme ils ne s’appréciaient pas du tout cela n’aurait rien pu nous apprendre de plus. Votre voyage temporel s’arrêtera à  la mort de la personne que vous suivez et vous reviendrez à votre point de départ, c’est-à-dire en 1997… Est-ce assez clair pour vous Miss Granger ?


-          Oui, répondis-je. Je crois. Donc, pour résumer, je dois faire du voyeurisme de la naissance à la mort de ma grand-tante pour que nous ayons un tas d’informations plus ou moins compromettantes sur Voldemort. C’est ça ?


-          Tout-à-fait, dit joyeusement Dumbledore. Pas de sa naissance mais plutôt de sa première rencontre avec Tom, c'est-à-dire le dimanche 1er septembre 1938, dans le Poudlard Express. »


Il fit une pause et me sourit à travers son tableau. Le professeur McGonagall posa une main réconfortante sur mon épaule.


« Acceptez-vous cette mission Hermione ? interrogea Dumbledore.


-          Oui, murmurai-je faiblement.


-          Je suis très fier de vous chère Hermione. Sachez tout de même que cela sera très difficile car vous ne pourrez parler à personne. En plus, vous croiserez des têtes familières et des non familiers partout… Et vous ne devez surtout pas intervenir dans le temps, qui sait ce qu’il pourrait vous arriver sinon…


-          Je vois, dis-je un peu hésitante. Mais j’accepte tout de même, pour nous éviter une guerre trop meurtrière.


-          Merci Hermione, fit Dumbledore d’une voix enjouée. Mon Retourneur de Temps offre un autre avantage… Vous pourrez lire dans l’esprit des personnes, voir leur passé également. Cela vous sera extrêmement utile je pense. Il n’y a que pour Tom que cela ne marche pas, s’eut été trop beau… Je crois bien que c’est pour les grands sorciers que cela ne fonctionne pas… Enfin bref. Sachez que j’ai une entière confiance en vous Hermione et que vous ne pouvez que réussir cette mission… Je vous suis extrêmement reconnaissant d’avoir accepté et vous souhaite bonne chance Hermione… »


Ces mots me réconfortèrent un peu, mais je restai effrayée. L’ancien directeur regarda ensuite le professeur McGonagall. Elle me passa un magnifique Retourneur de Temps autour du cou. Il était différent, ce n’était pas un sablier comme celui que j’avais eu en troisième année, mais une petite montre à gousset. Je l’ouvris. Il y avait trois cadrans à l’intérieur, un pour l’année, un pour le mois et un autre pour le jour. La date rentrée était bien le 1er septembre 1938. Le professeur McGonagall appuya ensuite sur l’unique bouton de la montre après l’avoir refermée. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle était inquiète pour moi et cela me toucha beaucoup.


« Bonne chance Hermione, dit-elle alors. »


 


Je n’eus même pas le temps de la remercier. J’étais déjà happée par le temps. Ce fut étrange comme sensation mais très agréable. J’avais hâte de rencontrer Jean Norwam. Pourquoi n’avais-je jamais entendu parler d’elle, en particulier par ma grand-mère Helen ? J’étais d’autant plus excitée car j’allais aussi la voir et en tant que jeune sorcière ! J’avais beaucoup plus hâte de la voir que d’apprendre les secrets de Voldemort !

End Notes:

J'espère que ce premier chapitre vous a plut ! J'ai l'intention d'alterner les points de vue, entre celui d'Hermione qui sera du coup omniscient, et celui de Tom Jedusor. Je vous l'indiquerez sur le titre de chaque chapitre pour que vous ne soyez pas trop perdus... Je vais essayer de publier la suite au plus vite. 

Chapitre 2 : La rentrée (POV Tom) by Camille Norwam
Author's Notes:

Voici la suite. Pour ceux qui sont sur Poudlard.org, j'y ai également posté mon histoire (mon pseudo est Jessicanorwam). 

Bonne lecture !

Chapitre 2 : La rentrée

 

            J’arrivai dans la gare de King Cross. Je traînais nonchalamment mon charriot. La voie 9¾ ! Comment allais-je la trouver ? Je ne voulais pas demander à un contrôleur, il m’aurait pris pour un fou et puis je n’aimais pas demande de l’aide. Je vis alors une fillette qui poussait un charriot. Ce n’était pas une moldue car il y avait dessus une cage avec une chouette ainsi que des paquets étranges dont l’un avait la forme d’un chaudron. Je décidai donc de la suivre. Elle devait sans aucun doute rentrer à Poudlard.

            Elle était suivie de très près par ses parents. Ils formaient une petite famille parfaite. C’était sans aucun doute une de ses filles uniques pourries gâtées comme j’en avais tant croisé. Ils s’arrêtèrent devant la barrière qui séparait la voie 9 de la voie 10. Sa mère lui donnait des recommandations par centaines, ce qui exaspérait la fillette. Elle s’avança alors droit dans la barrière et disparu. J’étais stupéfait. Ses parents la suivirent. Je décidai de faire de même et marchai donc très vite vers la barrière.

            Je me retrouvai sur la voie 9 ¾. Le Poudlard Express était en gare, il ne partait que dans un quart d’heure. Je montai dedans afin d’être sûr de me trouver un compartiment vide. Je m’installai confortablement et observai les autres enfants par la fenêtre. La fillette, qui m’avait conduit malgré elle jusqu’ici, faisait ses adieux à ses parents. Elle était ravie de les quitter. Elle ne savait pas ce que c’était que de vivre sans parents, de grandir dans un orphelinat. Sa mère ne voulait pas la laisser partir, elle pleurait à chaude larme. C’était une femme très mince avec un air quelque peu revêche. Le père avait l’air plus chaleureux mais il y avait quelque chose dans son regard qui me gênait, une lueur étrange de folie.

 

            Le Poudlard Express partit à onze heures précises. J’allais enfin connaître cette école qui me faisait tant envie depuis que le professeur Dumbledore était venu me chercher. J’avais tellement hâte de tous leur montrer à quel point j’étais exceptionnel ! On frappa alors à la porte du compartiment. C’était la fillette. Je ne l’avais pas encore vu de près. Elle était assez jolie, avec ses cheveux châtains qui ondulaient gracieusement sur ses épaules. Ses yeux noisette pétillaient de malice et d’intelligence.

 

«  Excuse-moi, dit-elle timidement, tous les autres compartiments sont pleins, est-ce que je peux m’assoir avec toi ? » 

            J’acquiesçai tellement rapidement que je doutai un instant qu’elle ait pu le percevoir. Cependant son sourire semblait dire le contraire. Je n’étais pas habitué à ce que l’on me sourît aussi… sincèrement. Les autres enfants de mon orphelinat me craignaient. Elle s’assit donc en face de moi, après avoir rangé sa valise. Je n’avais pas envie de parler mais elle n’était pas du même avis… 

            « Je m’appelle Jean Norwam, lança-t-elle joyeusement. Et toi ?

-          Tom Jedusor, répondis-je le plus froidement possible afin de la décourager.

-          Enchantée, dit-elle ravie de faire la conversation. De quel genre de familles viens-tu ?

-          Pardon ? interrogeai-je méchamment.

-          Et bien, d’une famille de sorciers ou de moldus ? » 

Sa voix était déjà plus hésitante, elle devait avoir compris que je n’étais pas d’humeur. Je dois avouer que je ne l’étais jamais. Je l’observais. Elle semblait de plus en plus mal à l’aise. Je finis par sourire. J’avais acquis pendant mon enfance un certain don pour la manipulation… Jean Norwam fut rassurée et je répondis enfin à sa question. 

« Je l’ignore, j’ai vécu dans un orphelinat.

-          Je suis désolée… Euh… Tu ne connais rien sur Poudlard alors ?

-          Si, répondis-je d’un ton méprisant, évidemment.

-          Ah, dit-elle en souriant, dans quelle maison veux-tu être ? » 

Une fois de plus, sa question m’avait sidérée. Elle était en train de faire « ami-ami » avec moi. Il fallait que je me ressaisisse. Dans quelle maison… J’avais lu dans la librairie de Fleury et Boots sur le Chemin de Travers « L’Histoire de Poudlard ». J’y avais découvert les quatre maisons et une seule m’avait semblé digne d’intérêt. 

« Serpentard, répondis-je sûr de mon effet.

-          Ah, dit-elle, presque déçue.

-          Et toi ?

-          Je ne sais pas. Toute ma famille paternelle a été à Serdaigle et celle de ma mère à Serpentard. J’imagine que j’irais dans l’une ou l’autre. »

Ces paroles furent prononcées avec beaucoup de résignation. J’étais surpris, malgré moi. Notre conversation fut désormais beaucoup plus neutre et superficielle. J’étais sûr que c’était à cause de Serpentard. Avait-elle honte de sa famille ? Je ne compris pas sa réaction. Elle avait tout pour être heureuse et cela ne lui suffisait pas ! Finalement, elle n’avait rien de très intéressant cette Jean Norwam. J’éprouvai du dédain pour elle.

Je mis rapidement fin à la conversation. A ma grande surprise, cela ne l’affecta pas et elle sortit un livre : « Le Quidditch à travers les âges » de Kennilworthy Whisp. J’ignorai ce qu’était le Quidditch mais j’avais tout de même ma fierté. Je fis donc comme si elle n’était plus là et sortit également un ouvrage : « Potions magiques » d’Arsenius Beaulitron. C’était un des livres de la liste des premières années. Je les connaissais tous par cœur mais celui-là m’intéressait plus que les autres. Et puis, je dois avouer que je voulais également l’impressionner...

 

Les premières années furent accueillies par le garde-chasse, Ogg. Je trouvai cela ridicule. Il fallait cependant le suivre. Des barques nous attendaient. Je m’assis dans l’une d’elle qui était vide. Je m’attendais à ce que Jean Norwam vienne avec moi. Il n’en fut rien. Elle était allée avec un garçon brun qui avait des cheveux noirs en bataille. Je détestai la négligence de l’apparence, il m’exaspérait donc déjà. Pourtant, il s’entendait bien avec la fillette. Il y avait aussi avec eux un garçon brun, ayant une démarche un peu balourde, et une fille également brune qui semblait avoir un fort caractère.

Trois garçons s’installèrent avec moi. Ils étaient un peu gamins. Le premier avait des cheveux blonds cours, une démarche très noble et s’appelait Abraxas Malefoy. Le second était blond, grand mais gros et se nommait Jonas Avery. Le dernier était Ralph Lestrange. C’était brun petit et maigrichon. Je dus donc me contenter de leur compagnie. Je me surpris à regretter celle de Jean Norwam. Je chassai vite cette pensée et observai le château. Il était magnifique, je me sentis immédiatement chez moi.

 

La cérémonie de la répartition allait commencer. Les autres élèves des années supérieures nous regardaient comme si nous étions des curiosités d’un zoo. Je n’aimai pas du tout cela. Le professeur Dumbledore, qui se trouvait être le directeur adjoint de Poudlard, commença à faire l’appel. Nous devions nous avancer à l’annonce de notre nom pour nous assoir sur le tabouret et se coiffer du Choixpeau magique qui nous répartirait. Ce drôle de chapeau avait chanté afin de nous présenter Poudlard et les différentes maisons.

L’appel commença donc. Jonas Avery fut envoyé à Serpentard. Je n’écoutais pas vraiment l’appel, je ne me sentais pas concerné. Sascha Chang fut le premier garçon envoyé à Serdaigle. Edward Diggory quant-à-lui se trouva être le premier Poufsouffle. J’attendis patiemment mon nom. Enfin, le professeur Dumbledore m’appela. Je m’approchai calmement, je n’avais aucune expression particulière sur mon visage. Je m’assis et attendis que l’on me pose le Choixpeau sur la tête. A peine m’eut-il effleuré le crâne qu’il annonça son verdict : 

« SERPENTARD » 

J’étais fier de moi. J’allais m’installer à la table de ma nouvelle maison. Je n’écoutais plus la répartition. Ralph Lestrange vint s’assoir à côté de moi, il était satisfait d’être à Serpentard. Cependant, lorsque ce fut au tour d’un des camarades de la fillette du train, celui qui était un peu balourd,  j’écoutai. Il s’appelait Nicolas Londubat et fut envoyé à Gryffondor. Abraxas Malefoy alla à Serpentard, son air fier s’était accentué et il s’assit face à moi. Je ne faisais plus attention à Dumbledore.

« Norwam, Jean » 

La fillette. Je me retournai vers l’estrade et fus très attentif. Peut-être allait-elle me rejoindre ? Sinon, elle irait sans aucun doute à Serdaigle. Elle s’avança, tout sourire, et s’installa. Je crus me revoir. En effet, comme pour moi, le Choixpeau annonça son verdict en l’ayant à peine effleuré. Cependant, ce n’était pas pour être envoyé avec moi. 

« GRYFFONDOR, hurla-t-il. » 

Elle était extrêmement surprise mais ne perdit son sourire. Elle s’installa à côté de Londubat. Ses deux autres « compagnons de barque » atterrirent également à Gryffondor. La fille, Augusta Plumesco, s’installa face à Londubat et le garçon décoiffé face à Jean Norwam. Il s’appelait Charlus Potter. La dernière répartie fut Bathilda Zabini et se retrouva à Serpentard.

 

Une fois le repas terminé, je suivis, avec les autres nouveaux Serpentard,  les deux préfets de notre maison : Walburga Black et Cody Warrington. La salle commune se trouvait dans les sous-sols. L’entrée était cachée derrière un mur de pierre et ne se découvre qu’à l’annonce du mot de passe (pour le moment c’était Serpensortia). La salle commune avait un plafond bas et s’étendait sous le lac. Elle était éclairée par des lampes rondes et verdâtres. Je la trouvai très agréable et m’y sentis immédiatement à l’aise.

Je m’installai sur le lit le plus à l’écart dans le dortoir des premières années. Nous n’étions que quatre garçons. Il y avait donc, avec moi, mes trois « compagnons de barque » : Jonas Avery, Ralph Lestrange et Abraxas Malefoy. J’appris qu’ils venaient tous d’une famille de sorciers, qu’ils étaient des « sang-purs ». Je n’osai leur avouer que je venais d’un orphelinat moldu. Je ne dis rien. Ils ne pensaient pas que j’étais un « sang-de-bourbe » comme ils disaient, car j’étais à Serpentard. Ils étaient très haineux envers les Gryffondors. Je compris rapidement que c’était une vieille animosité hérité des fondateurs des deux maisons eux-mêmes.

 

 

Je me sentais vraiment à ma place dans cette maison. Elle était idéale pour mon ambition. J’allais pouvoir devenir le meilleur élève de Poudlard et le plus puissant. J’avais également l’intention de découvrir qui étaient mon père. Cela devait être lui le sorcier et il était donc forcément passé par Poudlard. J’avais donc hâte de commencer la réalisation de mes projets… 

End Notes:

Voilà, j'espère que cela vous a plut. Je publierai la suite au plus vite, mais je passe le bac la semaine prochaine alors ça va être un peu dure.

A bientôt ;)

Camille

Chapitre 3 : Ma grand-tante et autres têtes familières (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Voici le chapitre 3... Retour au point de vue d'Hermione. Ce chapitre n'a pas beaucoup d'actions mais on en apprend plus sur Jean et son lien avec Hermione. 

J'espère que ça va vous plaire. 

Chapitre 3 : Ma grand-tante et autres têtes familières

 

             Beaucoup… Cela faisait vraiment beaucoup de choses en une journée… Je venais de rencontrer ma grand-tante, dont personne ne m’avait jamais parlé, et par la même occasion le plus grand mage noir de tout les temps. Certes, ils n’avaient que onze ans et semblaient tout les deux très innocents. Mais cela restait un choc ! J’avais suivis l’échange quelque peu particulier entre Jean et Voldemort, enfin Jedusor. J’étais assise à côté de la jeune fille. Personne ne m’avait vu car j’étais invisible ! C’est très perturbant au début. J’avais ensuite assisté à la rencontre entre ma grand-tante et ses nouveaux amis. Comme me l’avait dit le professeur McGonagall, je pouvais lire dans les pensées de tout le monde sauf Jedusor. C’était bizarre au début mais je m’y étais vite habituée.

            Jean avait donc laissé Jedusor. Elle avait rencontré un certain Charlus Potter qui ressemblait beaucoup à Harry. Il y avait aussi Nicolas Londubat et Augusta Plumesco. C’était les grands-parents de Neville ! Voir Augusta jeune et sans vêtements un peu excentriques, cela faisait un choc.

            Puis, il y avait eu la répartition. J’ai pu « lire » dans Jean toute son inquiétude. Elle avait peur d’être envoyée à Serpentard, mais Serdaigle ne l’attirait pas non plus. Elle était effrayée à l’idée de décevoir ses parents, en particulier sa mère. Cependant, un peu comme Sirius Black bien plus tard, elle voulait aussi sortir de la tradition familiale. C’est donc avec beaucoup d’anxiété et de sentiments contradictoires qu’elle s’assit sur le tabouret.

            Elle avait été envoyée à Gryffondor. Le Choixpeau l’avait à peine effleurée ! C’était une sacrée surprise… Elle était cependant très heureuse. Elle rejoignit donc Nicolas Londubat qui l’accueillit avec un immense sourire. Il ressemblait beaucoup à Neville, ce qui m’attrista car cela accentuait le fait que j’étais seule. Ils furent vite rejoints par Charlus et Augusta. Les quatre nouveaux amis firent plus amples connaissance. Charlus et Jean s’entendirent rapidement extrêmement bien.

            Je parcourais la table des Gryffondors, à l’affut d’autres têtes familières. Je vis, avec beaucoup de surprise, le professeur McGonagall ! Elle devait être en troisième année. Ce fut encore une fois un choc pour moi. Elle discutait avec un garçon de son âge, il me faisait penser à quelqu’un mais je n’arrivais pas à trouver qui… Tout-à-coup j’eus un éclair de lucidité lorsque j’entendis son nom : Ignatius Prewett, l'oncle de Molly Weasley…

 

            Une fois le repas terminé, les quatre nouveaux amis suivirent leurs préfets jusqu’au septième étage, devant le portrait de la Grosse Dame. Il y avait des choses qui ne changeaient pas, c’était assez rassurant. Les premières années rentrèrent émerveillés dans la salle commune. Je me reconnu en eux, j’avais eu la même réaction. Cette identification était d’autant plus grande du fait de ma ressemblance avec ma grand-tante. Certes elle n’avait pas de grandes dents et ses cheveux étaient parfaitement disciplinés mais je lui ressemblais beaucoup. Je m’étais toujours demandé de qui je tenais mon nez retroussé, j’avais maintenant la réponse devant les yeux.

            Jean et Augusta montèrent dans leur dortoir. Je ne reconnus pas les deux autres filles du dortoir et ma grand-tante n’y fit même pas attention. Elle et la grand-mère de Neville s’endormirent rapidement. Je me demandai bien ce qu’il allait se passer pour moi. Je ne ressentais aucun besoins, comme si je n’étais pas vivante. Je m’assis donc sur une chaise, face au lit de Jean et attendit. A ma grande-surprise, je pouvais « voir » aussi ses rêves. Cette nuit-là, ce fut Jedusor qui occupa ses pensées. Il l’avait perturbé plus qu’elle ne l’avait laissé voir. Elle éprouvait beaucoup d’empathie et de compassion pour lui, qui n’était qu’un pauvre petit orphelin.

Je voulais en savoir plus sur son passé, sur son enfance et voir ma grand-mère. Je ne comprenais pas comment elle et ses parents pouvaient se comporter comme s’il n’y avait personne d’autres… Et puis, si elles étaient jumelles, pourquoi Helena n’était pas là ! Cela m’intriguait. Je décidai d’utiliser la légilimancie. Je l’avais apprise l’année passée, quand Harry a commencé à faire ses leçons d’Occlumancie avec Rogue, mais je n’étais pas vraiment entraînée. Une fillette de onze ans ne devrait pas me poser trop de problèmes.

Je rentrai donc dans ses souvenirs. Ce que j’y vis me glaça le sang. Je « parcourais » son enfance et l’horreur s’accentuait. Sa mère était atroce ! Cette « lecture » m’en avait appris beaucoup plus que je ne l’avais imaginé.

 

Jean était en effet née dans une famille de « sang-pur ». Son père s’appelait Isaac Norwam, il était auror. Il appartenait à une famille peu connue à mon époque (elle avait du s’éteindre avec Jean). Apparemment, toute sa famille (lui inclus) était allée à Serdaigle. Les Norwam avaient une certaine prédestination à la folie qui se déclarait plus ou moins précocement. C’était très rassurant ! Ils étaient très riches.

La mère de Jean s’appelait Gwendoline et était née Carrow. Elle ne travaillait pas. Sa famille à elle était également « sang-pur », riche mais tous étaient allés à Serpentard… Les Carrow… Ainsi Jean était apparentée à Amycus et Alecto Carrow, des Mangemorts. Par extension, je l’étais aussi, ça me donnait froid dans le dos.

Gwendoline et Isaac Norwam avaient eu le droit à un mariage arrangé, autant pour l’argent que la pureté du sang. La mère avait eu beaucoup de mal à avoir des enfants, elle avait fait énormément de fausses couches. Elle finit par accoucher de jumelles le 7 mai 1927. La première fut ma grand-mère, tout de suite baptisée Helena Lucy Norwam (cela n’allait pas durer). Une demi-heure plus tard naquit Jean.

Gwendoline, obsédée par la pureté du sang comme beaucoup de Serpentards, se dépêcha de faire passer un étrange test à ses filles. Elles avaient à peine une semaine. Ce test permettait de savoir si les enfants étaient bien des sorciers. Au grand désespoir et surtout dégout de la mère, Helena était une cracmole. Heureusement, si je puis dire, Jean était bien une sorcière. Ainsi, ma pauvre grand-mère fut cachée et l’on fit savoir à la bonne société des « sang-purs » que les Norwam n’avaient eu qu’une fille : Jean Camille Norwam.

Ma grand-mère vivait dans les sous-sols de la maison, avec interdiction d’en sortir. Elle était élevée par une des elfe de maison de la famille, celle que Gwendoline aimait le moins (Elly). Sa mère n’était jamais venue lui rendre visite. Son père se contentait d’aller la voir une demi-heure tout les dimanches avant le thé. Jean avait interdiction de rendre visite à « cette cracmole » comme disait la mère. En bonne (future à l’époque) Gryffondor, celle-ci désobéissait et allait autant que possible avec sa jumelle. Jean était élevée par sa mère et par l’elfe préférée de la maison (Pimprenelle).

Personne ne connaissait l’existence d’Helena et tout le monde pensait que Jean était fille unique. Elle faisait la fierté de sa mère qui la couvait sans cesse. Elle l’adorait autant qu’elle haïssait ma grand-mère. Isaac était également fier de Jean, surtout parce qu’elle avait développée très tôt des pouvoirs magiques puissants (dès quatre ans). Elle était exhibée aux soirées et après-midi mondaines auprès des amies Serpentards de sa mère (comme par exemple Mme Malefoy l’arrière grand-mère de Drago Malefoy).

Elle reçut donc sa lettre de Poudlard qui rendit sa mère hystérique. Helena, elle, fut inscrite dans le collège moldu du quartier. Les jumelles passèrent une soirée ensemble (en cachette évidemment), heureuses de leur future liberté et s’amusant avec insouciance. Puis Jean se prépara pour aller à l’école de sorcellerie. Sa mère la couvrait de cadeaux, rien n’était trop beau pour sa fille chérie. Ma grand-mère eut le strict minimum, mais le fait de pouvoir sortir représentait beaucoup pour elle.

 

Tout s’éclairait. Je comprenais pourquoi Jean m’avait semblé être fille unique et pourquoi elle était venue seule à Poudlard. Foutue tradition. J’étais fière de ma grand-tante. Elle était toujours restée « pure » des principes de sa mère malgré tout. Elle méritait sa place à Gryffondor. J’étais soulagée aussi de voir que ma grand-mère et elle s’entendaient parfaitement. Je savais à présent pourquoi j’avais Jean comme deuxième prénom. Je m’en doutais depuis la discussion avec le professeur Dumbledore mais je ne comprenais pas…

 

Jean se leva rapidement. Elle descendit avec Augusta jusque dans la salle commune où elles attendirent Charlus et Nicolas. L’amitié très forte qui liait déjà Jean et Charlus m’émut et me rappela celle que j’avais avec Harry et Ron. Ils descendirent donc tous les quatre jusque dans la Grande Salle. Le 1er septembre étant tombé un dimanche, les élèves de Poudlard commençaient leurs cours un lundi. Les premières années de Gryffondor commençaient par double cours de Défense contre les Forces du mal avec Mme Têtenjoy. Après manger, ils avaient double cours communs avec les Serpentard d’Histoire de la magie avec M. Binns. Les pauvres… Avoir cours avec Binns était déjà une torture, alors avec les Serpentards, je ne voulais même pas l’imaginer. Les matières que les rouges et or avaient de commune avec les verts et argent semblaient changer selon les générations… Les Gryffondors avaient ensuite un cours simple de Botanique avec M. Berry ainsi qu’Astronomie avec M. Lioteau dans la soirée. Que leur lundi était chargé !

 

Jean attendait avec impatience le cours d’Histoire de la magie. Je n’arrivais pas à comprendre si c’était pour la matière, pour voir comment se passait un cours commun avec les Serpentards ou pour être avec Jedusor. Une fois devant la salle, avec Charlus, elle attendit donc patiemment. Le futur Voldemort arriva avec d’autres garçons de sa maison. Il y avait donc avec lui Avery, Lestrange (le beau-père de Bellatrix !) et Malefoy (grand-père de notre fouine). Jean sourit à Jedusor qui lui lança un regard froid. Elle baissa la tête avec tristesse. Les rivalités légendaires entre lions et serpents commencèrent déjà. Charlus, rejoint par Nicolas, se moquaient des amis de Jedusor qui leur rendaient bien. Jean était restée silencieuse.

Etait-elle –déjà- tombée amoureuse du futur mage noir ? Il m’avait pourtant semblé, après le récit de Dumbledore, que c’était arrivé bien plus tard. Je décidai de lire dans ses pensées, pour en avoir le cœur net. Je fus soulagée de découvrir qu’elle avait juste voulu devenir amie avec lui. Elle avait une tendance un peu surprenante à vouloir se lier d’amitié avec toutes les personnes pour qui elle éprouvait de l’empathie ou bien de la compassion. Jedusor avait le droit aux deux. Heureusement elle était aussi ami avec des personnes tout simplement parce qu’elle les appréciait, comme Charlus, Nicolas ou Augusta.

 

Je maudis mon pouvoir, j’aurais tellement voulu connaître les pensées de Jedusor à cet instant. Il fixait étrangement Jean et cela m’intriguait… J’allais devoir mener l’enquête !

End Notes:

Merci d'avoir lu ;) A plus tard

Chapitre 4 : Gryffys et serpents (POV Tom) by Camille Norwam
Author's Notes:

Voilà la suite, j'espère qu'elle va vous plaire.

C'est à nouveau un chapitre dun point de vue de Tom Jedusor. 

Bonne lecture ! 

Merci beaucoup à hergo1995 pour sa review qui m'a fait très plaisir et qui m'a donné de bons conseils. 

Chapitre 4 : Gryffys et serpents

 

Ce matin-là en me levant, j’eus du mal à réaliser que je n’étais pas dans ma chambre de l’orphelinat. J’étais à Poudlard ! Je me préparai rapidement et descendit prendre mon petit-déjeuner dans la Grande Salle. On nous distribua nos emplois du temps. Je le parcourais hâtivement. Aujourd’hui, nous n’avions que deux matières : double cours de Sortilèges le matin et double cours d’Histoire de la magie l’après-midi.  

« Pfff, l’Histoire de la magie est commune avec les Gryffys ! »

C’était Ralph Lestrange qui venait de découvrir notre emploi du temps. Jonas Avery pris part à son mécontentement. Abraxas Malefoy semblait perdu dans ses pensées, comme si… il était content d’être avec les Gryffondors malgré tout. Je jetai un coup d’œil à la table de ses derniers. Qu’ils étaient bruyants ! Serpentard imposait le calme et le respect au moins. Je ne dis pas un mot du repas. J’étais en observation. Mes camarades étaient très bavards et j’en appris plus sur leur enfance.

Ralph et Jonas se connaissaient depuis leur plus jeune âge. Ils étaient donc très proches. Abraxas était un peu plus distant mais cela devait venir de sa famille. Elle était une des plus anciennes parmi toutes celles qui passaient depuis des générations à Serpentard, et a toujours conservé son sang pur. D’après ce que je compris, le jeune Malefoy était surpris de la répartition de Jean Norwam, la fillette du train. Apparemment, sa famille maternelle était également une vieille famille de sang-pur qui avait toujours été envoyée à Serpentard. Enfin, jusqu’à cette année.

Ralph et Jonas étaient nés la même année que moi, soit en 1926, le premier en septembre et le second en octobre. Abraxas, lui, était d’avril 1927. Je ne leur avais toujours pas dit que j’étais un orphelin. Je ne me sentais pas encore assez en confiance. Le petit-déjeuner se termina sur d’autres récits de leur enfance qui ne me passionnaient pas vraiment.  

 

Nous arrivions tranquillement devant la salle d’Histoire de la magie lorsque je vis qu’il y avait déjà des Gryffondors. Enfin, deux seulement, un garçon et une fille. La rouge et or me sourit. Je la regardai avec tellement de froideur qu’elle baissa la tête. Pour qui se prenait-elle ! Elle avait l’air triste de ma réaction. Après l’avoir détaillée un peu plus, je la reconnu : c’était Jean Norwam. Elle croyait peut-être que parce que mademoiselle avait partagé mon compartiment dans le train je la considérai comme une amie ! Que les Gryffondors sont naïfs.

« Alors les Gryffys, vous n’avez pas peur d’être éblouie par notre supériorité intellectuelle ? Railla Jonas.

-          Pour la supériorité tu repasseras plus tard sale serpent, répondit le brun qui était à côté de Norwam.

-          Ouh, quelle insulte ! Ironisa Abraxas. Ne te crois pas obligé de nous faire une démonstration de votre soi-disant « courage », c’est plus ridicule qu’autre chose.

-          Parce que votre  prétendue intelligence est crédible ? riposta le garçon un peu balourd qui venait d’arriver.

-          Plus que tu ne le penses lourdaud ! Dit Ralph en ricanant méchamment. »

Norwam restait silencieuse, je trouvai cela intriguant. Je ne pouvais m’empêcher de la regarder. Elle m’intriguait. Elle n’avait pas sa place parmi les rouges et or, cela se sentait. La porte de la salle de cours s’ouvrit brutalement, stoppant mes camarades et ceux de Gryffondors qui allaient en venir aux mains. Je ne saurais expliquer pourquoi je me suis installé derrière Norwam. Abraxas s’assit rageusement à côté de moi. Le professeur Binns, qui était un fantôme, commença son cours. C’était très dur de rester concentré sur ses paroles. Jonas et Ralph s’endormaient et Abraxas luttait pour pouvoir suivre le cours.

« Ca va Jean ? Chuchota le brun à côté d’elle.

-          Oui, souffla-t-elle peu convaincante.

-          C’est les serpents qui te mettent dans cet état ? Tu sais, ce ne sont que des bons à rien, tu ne devrais pas y faire attention.

-          Je sais très bien que les Serpentards ne sont que de petits prétentieux totalement absurdes Charlus, dit-elle en souriant. J’aimerai suivre le cours si ça ne te gêne pas, c’est déjà assez dur comme ça ! »

Potter, c’était donc lui le nouveau meilleur ami de Norwam. Il sourit et se concentra à nouveau sur sa feuille. De petits prétentieux, elle allait le regretter. Abraxas aussi avait entendu leur conversation. Il regarda Potter avec tellement de haine que l’on avait l’impression qu’il allait lui sauter dessus pour l’exterminer !

 

Une fois le cours finit, nous sortîmes en écoutant les lamentations de Jonas. Abraxas était toujours de mauvaise humeur. Comme nous avions une heure de libre avant le dîner, Ralph et son meilleur ami voulurent profiter du parc. Je les suivis à contrecœur. Ce n’était pas comme ça que j’allais devenir le meilleur élève de Poudlard !

Une fois le dîner terminé, nous montâmes dans notre dortoir. Pendant que Ralph et Jonas faisaient une partie d’échecs version sorciers, je décidai d’en profiter pour interroger Abraxas.

« Dis-moi, pourquoi réagis-tu toujours au quart de tour quand il s’agit de Norwam ?

-          Tu l’as remarqué ? répondit-il un peu mal à l’aise. Et bien, disons que je n’aime pas qu’on m’ignore comme ça.

-          C’est une Gryffondor, tu t’attendais à quoi ? interrogeai-je suspicieux.

-          Ma mère et la sienne sont très proches. J’ai souvent été passé des après-midi chez les Norwam. Jean ne m’a jamais vraiment considéré comme un ami mais nous nous entendions à peu près bien. Je m’étais fait à l’idée que Poudlard nous rapprocherait mais…

-          Elle a été envoyée à Gryffondor, finis-je.

-          Oui. Elle ne m’a même pas adressé un regard depuis hier.

-          Euh… dis-je un peu mal à l’aise. Ce n’est que notre deuxième jour à Poudlard, ce n’est pas la peine de se mettre dans des états pareils pour si peu !

-          Tu ne comprends pas Tom, je suis un Malefoy ! Je ne supporte pas son attitude, d’autant que je ne suis pas un étranger pour elle.

-          Mmh »

Mais pour qui se prenait-il ? Il n’était pas le roi du monde non plus. Je n’aimais pas ça du tout. Je me sentais inférieur à lui, parce qu’il appartenait à une prestigieuse famille alors que je n’étais qu’un pauvre orphelin. Maudite mère ! Si elle n’était pas morte, je n’en serais pas là. Je m’allongeai sur mon lit et réfléchis à mes ambitions. Je devais absolument devenir quelqu’un que l’on craignait, être prestigieux. Il fallait que je dépasse Malefoy et toutes ses grandes familles de sang-pur. C’était ma nouvelle priorité. Etre le meilleur élève de Poudlard n’en serait qu’une formalité. Tous allaient redouter prononcer mon nom…

 

Le lendemain matin, nous avions Potions. J’avais hâte d’y aller. Cette matière m’avait tout de suite plût lorsque j’avais lu mes livres d’école. Le seul bémol était que c’était une des matières communes aux Gryffondors. Je n’attendis pas mes camarades pour aller manger et me dépêcha d’aller jusqu’au cachot. 

Je fus rapidement rejoint par quelques rouges et or… C’était Norwam et Potter, accompagnés de ce balourd de Londubat et de cette chouette de Plumesco. Quelle compagnie ! Je soupirai discrètement et attendis l’arrivée de mes camarades.

            Tous les autres élèves finirent par arriver. La porte du cachot s’ouvrit et le professeur Slughorn nous accueillit. C’était un de petite taille, très gras. Il avait des yeux globuleux, des cheveux assez épais de couleur paille ainsi qu’une moustache fournie. J’entrai donc et m’installai au premier rang, devant son bureau. Personne ne daigna se mettre à côté de moi, ce qui m’arrangeait, même Abraxas. Le professeur de Potions commença donc la présentation de sa matière, cela me passionna. Cependant, un bruit de fond nous dérangea.

            « Dis donc vous deux là-bas, si je vous dérange il faut me le dire, gronda gentiment le professeur Slughorn.

-          Excusez-nous monsieur, répondit une voix suave.

-          Vous êtes excusés. Miss… ?

-          Norwam monsieur.

-          Miss Norwam, répéta le professeur en souriant. Je crains cependant que vous et votre camarade vous entendez trop bien pour rester côte à côte. Voyons voir… Mmh, il y a une place de libre au premier rang à côté de Monsieur … ?

-          Jedusor, dis-je froidement.

-          Merci jeune homme. Donc Miss Norwam vous allez déménager à côté de Monsieur Jedusor et ce jusqu’à la fin de l’année scolaire. Si je surprends d’autres bavards, je ferais un plan de classe ! »

Le professeur Slughorn semblait satisfait de sa menace. Il attendit que Norwam s’installe à côté de moi pour reprendre son cours. Dès qu’elle fut assise, je lui lançai un regard noir pour bien lui faire comprendre que cela ne me plaisait pas. Elle m’ignora totalement, se retourna pour faire un clin d’œil à Potter et se concentra sur le professeur et son cours. Elle ne m’adressa pas un mot des deux heures. J’étais un peu vexé mais je n’y fis pas plus attention. Le professeur nous annonça que nous ferions de la théorie pendant les deux premiers mois. J’étais un peu déçu.

 

Une fois le cours achevé, je sortis rapidement. J’attendis néanmoins mes camarades dans le couloir. Ils prenaient tout leur temps, ce qui m’énerva. Norwam et son cher Potter patientaient eux aussi que leurs amis, Londubat et Plumesco, sortent de la salle.

« Alors Jean, c’était pas trop dur de rester deux heures à côté d’un serpent, lui demanda Potter d’un air mesquin.

-          Comme tu peux le voir j’ai survécu Charlus, répondit-elle de sa voix suave. Heureusement que le cours n’étant pas trop ennuyant… Tu imagines si Binns avait fait pareil ! Tiens, Nicolas et Augusta sont là, on va pouvoir aller manger. »

 

Ils partirent sans même m’accorder un regard. Mon projet de devenir le garçon le plus craint de Poudlard était mal parti. Je devais absolument y remédier. Je ne voyais pas encore trop comment. Je finirais bien par trouver. Abraxas, Jonas et Ralph sortirent enfin de la salle des Potions. Ils me remercièrent de les avoir attendus. Nous avons donc pu rejoindre les autres à la Grande Salle pour déjeuner. Je réfléchissais, en mangeant, à la façon de me faire respecter. Déjà il fallait qu’aucun élève ne m’appelle par mon prénom, même Abraxas, Jonas et Ralph. Mais comment faire ? Je devais trouver une stratégie…

End Notes:

Merci d'avoir lu et à bientôt ;)

Camille

Chapitre 5 : Failles du sortilège et prouesses sportives (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Retour du point de vue d'Hermione, qui commence à s'inquiéter...

J'espère que ce chapitre va vous plaire. 

Bonne lecture 

Chapitre 5 : Failles du sortilège et prouesses sportives


 


« Alors Jean, c’était pas trop dur de rester deux heures à côté d’un serpent, demanda Charlus d’un air mesquin.


-          Comme tu peux le voir j’ai survécu Charlus, répondit-elle. Heureusement que le cours n’était pas trop ennuyant… Tu imagines si Binns avait fait pareil ! Tiens, Nicolas et Augusta sont là, on va pouvoir aller manger. »


 


Je les suivais donc vers la Grande Salle. Ils ne jetèrent pas un regard à Jedusor, qui en eut l’air vexé. Il faut dire que Jean n’avait pas été très sympa avec lui pendant les deux heures de Potions. Elle avait en effet compris que cela ne servait à rien d’insister avec lui et se comportait comme n’importe quel Gryffondor vis-à-vis d’un Serpentard. Je ne voyais absolument pas comment ces deux-là avaient pu finir ensemble, enfin en apparence d’après Dumbledore.


Tous ces noms familiers me rendaient nostalgique. Charlus Potter avait les mêmes cheveux que mon meilleur ami, Nicolas Londubat avait ce même air un peu maladroit que Neville. Je n’ose même pas parler d’Abraxas Malefoy, qui ressemble tant à Drago, même s’il a l’air un peu moins arrogant, pour l’instant.


Le déjeuner se déroula dans une ambiance chaleureuse. Charlus et Jean s’étaient lancés dans une conversation passionnée sur le Quidditch. Je ne m’attendais absolument pas à découvrir une jeune fille absolument fan de ce sport. Ce n’était pas vraiment les mœurs de l’époque en plus ! Je suis sûre qu’elle aurait beaucoup plût à Harry et Ron !


L’après-midi passa rapidement ainsi que le dîner. Puis, les quatre amis remontèrent vers leur salle commune. Ils y restèrent une bonne heure avant d’aller se coucher dans leur dortoir respectif. Jean et Augusta discutèrent un petit peu avant de s’endormir. Tout-à-coup, j’éternuai. Je le regrettai immédiatement.


 


« Tu as entendu ? interrogea Jean d’une voix inquiète.


-          Non, qu’est-ce que c’était ? répondit Augusta.


-          On aurait dit un éternuement… Enfin peu importe. »


 


Je n’osai plus bouger. Ce n’était absolument pas prévu que Jean l’entende… Et si le professeur Dumbledore s’était trompé ? Cela faisait beaucoup de coïncidence… Le fait que je puisse manger, que ma grand-tante m’entende… Le sort s’estompait-il déjà ? Je me détendis un peu une fois que Jean fut enfin endormie…


 


Le mois de septembre passa tranquillement. Jean ne détecta pas une autre fois ma présence et cela me rassurait. Cependant, Jedusor et elle s’entendaient de moins en moins. Comment avaient-ils pu devenir amis ? Par contre, elle s’était parfaitement intégrée aux Gryffondors ce qui la rendait constamment joyeuse. Elle était assez douée dans toutes les matières, parfois j’avais l’impression de me revoir. L’unique différence entre nous deux était qu’elle ne levait jamais la main comme une furie ! Elle n’avait pas autant de preuves à faire que j’en avais…


Sa matière préférée était sans conteste la Métamorphose. Il faut dire que les cours avec le professeur Dumbledore étaient beaucoup plus intéressants que ceux du professeur McGonagall. Les conflits entre Gryffondors et Serpentards étaient moins tendus qu’en début d’année. C’était plutôt agréable. A mon grand désarroi Jedusor commençait à se forger une réputation. Il était en effet le meilleur élève de l’école. Il avait réussit à faire cela en un mois ! Les professeurs l’admiraient déjà, surtout Slughorn. D’après ce que je compris, il n’y avait que Dumbledore qui restait indifférent face à Jedusor.


Cela le mettait en rogne à en croire les bruits de couloirs, enfin il ne le montrait pas. Jean était également une excellente élève et de plus elle était la seule à qui Albus Dumbledore faisait des compliments ! On racontait que Jedusor en était un peu jaloux car il n’avait pas le droit à cet « honneur »… Ah les rumeurs, encore une chose qui n’avait pas changé à Poudlard.


 


Le mois d’octobre fila aussi vite que celui de septembre. Le professeur Slughorn s’extasiait devant les prouesses autant théoriques que pratiques du jeune Jedusor. Heureusement pour la fierté rouge et or, Jean le talonnait de près.


 


Le début du mois de novembre annonçait évidemment le premier match de Quidditch de la saison et surtout le plus emblématique : Gryffondor-Serpentard. La semaine précédant le match, les tensions entre les deux maisons reprirent de plus belles. Le cours de vol du jeudi avec M. William en fut un des exemples. Les premières années rouges et or avaient en effet cours avec ce professeur les deux dernières heures du jeudi après-midi. En plus, c’était l’un des cours communs avec les Serpentards.


Pour la première fois depuis le début de l’année, les élèves avaient –enfin- le droit de faire de la pratique. Le professeur William n’ayant pas d’autorité, tout le monde volait dans tous les sens. Il se contentait de donner des conseils à ceux qui venaient lui en demander. Une majorité préférait faire l’étalage de leurs « prouesses ».


 


« Eh bien Potter, on essaye de voler ? Ricana Malefoy tandis que Charlus décollait.


-          C’est bien à toi de dire ça Malefoy, rétorqua Jean qui était toujours à terre. A chaque fois que tu montes sur ton balai on dirait que tu es sur bubobulb !


-          Et toi Norwam, intervint Jedusor de sa voix glaciale, tu parles mais on ne t’a jamais vu sur un balai !


-          Il suffisait de le demander Jedusor, répondit-elle d’une voix enjouée. »


 


Sous les yeux ébahis de Malefoy, Lestrange, Avery et bien sûr Jedusor, la jeune fille s’éleva avec agilité dans les airs. Elle effectua quelques loopings, sous les acclamations des Gryffondors, et se posa en douceur. Elle regarda les quatre Serpentards avec défi. Le professeur, sentant la tension augmenter, s’était approché à ce moment-là.


 


« Et bien miss Norwam, c’est bien rare de voir quelqu’un de votre âge et surtout de votre sexe voler avec une telle aisance. Je vous donne 20 points pour votre prouesse. Maintenant chers enfants, nous allons essayer de faire un Quidditch. Bien sûr vous connaissez les règles, nous en avons parlé il y a quinze jours et vous m’avez fait un devoir dessus. Aujourd’hui, il n’y aura pas d’attrapeur, un seul batteur, deux poursuiveurs et bien sûr le gardien. Ceux qui ne veulent pas participer peuvent aller là-bas pour continuer à s’entraîner. »


 


La plupart des filles partirent vers la direction indiquée par leur professeur, accompagnées de quelques garçons. Le reste attendit les consignes de M. William.


 


« Bien bien. Je vais constituer les équipes et vous vous répartirez les rôles entre vous. Alors… Nous allons faire un mélange de vos deux maisons. La première équipe sera constituée de… Miss Norwam, M. Potter, M. Malefoy et M. Avery. »


 


Des cris de mécontentements s’élevèrent des deux côtés. Imperturbable, le professeur continua son appel.


 


« Cette équipe jouera contre voyons… M. Lestrange, M. Jedusor, M. Babu et M. Finnigan. Arrêtez donc de râler. Pour une fois que nous faisons de la pratique, il faudrait savoir ce que vous voulez. Le prochain que je surprends à se plaindre aura une retenu ! »


 


Le professeur avait –enfin- réussi à faire preuve d’autorité. Il continua sa répartition mais ceux qui avaient déjà été appelés n’écoutaient plus. Ils se répartissaient leur poste.


 


« Bien, commença Malefoy qui s’était imposé capitaine de son équipe. Potter tu seras poursuiveur.


-          Chef oui chef, ricana Charlus qui était néanmoins satisfait de son poste.


-          Jonas toi tu seras gardien, continua le blond.


-          Super !


-          Norwam, quel poste souhaiterais-tu occuper ? demanda Malefoy d’une voix douce. »


 


Les sept garçons regardèrent attentivement la jeune fille. Elle s’en rendit bien compte et cela la faisait rire intérieurement. Charlus lui fit un clin d’œil.


 


« C’est gentil de me laisser choisir Malefoy… Je me verrais bien au poste de batteur. »


 


Jedusor avait l’air surpris. Les trois autres Serpentards explosèrent de rire. Elle leur adressa un regard meurtrier qui les calma immédiatement. D’autant plus que Charlus lui tendait sa batte.


 


« Tu n’as pas intérêt à nous viser Norwam, grogna Avery.


-          Au meilleur des cas je te blesserais, rétorqua-t-elle. Avec un peu de chance, tu devras aller à l’infirmerie.


-          Bref, trancha Malefoy. Je serais donc l’autre poursuiveur. D’après ce que j’ai compris, la première équipe qui marque 100 points a gagné. Si on n’arrive pas à faire ce score à la fin du cours, c’est celle qui aura marqué le plus de points. Et vous, comment allez-vous organiser votre équipe ?


-          Et bien, commença Lestrange. Je ne sais pas.


-          Mais si, intervint Luca Babu un Gryffondor. Tu seras poursuiveur avec Jedusor, Killian sera gardien et moi je serais batteur. »


 


La question se régla donc vite sans trop de disputes. Je m’ennuyais un petit peu, j’attendais avec impatience que le professeur sonne le début des matchs, ce qui ne tarda pas. L’équipe de Jean avait deux poursuiveurs plutôt doués mais Killian Finnigan, le gardien « adverse », l’était aussi. Avery avait beaucoup plus de mal à arrêter le Souafle. Jedusor n’était pas très à l’aise sur un balai, ce qui me fit rire. Je comprenais à présent pourquoi Voldemort avait appris à voler sans rien…


Le score restait serré. En effet, même si Avery était un gardien assez médiocre, l’équipe « adverse » avait du mal à marquer à cause de la défense très agressive de Jean. Finalement, le professeur sonna la fin des différents matchs.


 


« Bon bah l’honneur est sauf, plaisanta Charlus. On est à égalité, félicitation Killian, tu es vraiment bon comme gardien.


-          Merci, dit le concerné. On peut pas dire la même chose d’Avery. Heureusement que Jean était là pour protéger vos buts…


-          Ca va Finnigan, râla Malefoy. On a compris. »


 


Jean était déjà partie vers Nicolas et Augusta. Je restais cependant près des quatre Serpentards et des trois Gryffondors. Leur discussion m’intéressait de plus en plus.


 


« Pour une fille elle se débrouille plutôt bien, concéda Avery.


-          Je ne savais pas que les Serpentards savaient faire des compliments, se moqua Charlus.


-          Ta gueule Potter, grogna Lestrange. On peut pas en dire autant de toi. Sans Malefoy, vous n’auriez pas marqué un seul point.


-          Je ne crois pas, rétorqua Killian Finnigan. C’est quand même moi qui les aie arrêtés et il me semble que Charlus en a envoyés plus que Malefoy.


-          Qu’est-ce que tu essayes d’insinuer ? s’énerva le blond. »


 


Les garçons s’apprêtaient à en venir aux mains. Jedusor restait en retrait. La situation semblait l’amuser. Le professeur étant déjà parti, personne ne pourrait intervenir pour les séparer…


 


« CA SUFFIT ! »


 


Les six garçons se retournèrent en sursaut, quelque peu apeuré. Jedusor reporta son attention sur la personne qui les avait interrompus. Il était impassible. Je reconnus immédiatement la voix de Jean.


 


« Vous avez de la chance que le professeur William soit parti, sinon vous auriez tous eu le droit à une retenue.


-          Tous ? interrogea le future mage noir avec un sourire en coin.


-          Tais-toi Jedusor, tu ne vaux pas mieux qu’eux. Tu aurais pu faire quelque chose pour empêcher qu’ils se battent. Tu te donnes des grands airs mais dès qu’il faut intervenir il n’y a plus personne. Allez viens Charlus, tu m’as promis une partie inoubliable d’échecs. Tu as peur que je te ridiculise ? »


 


Elle s’était instantanément calmée en s’adressant à Charlus. Ils s’éloignèrent tous les deux en riant, suivis des deux autres Gryffondors. J’avais l’impression de revoir Molly Weasley qui se fâchait contre Ron et qui s’adoucissait en parlant à Harry. Au souvenir de mes amis, je ne pu m’empêcher de pleurer. Je me stoppai immédiatement lorsque Jean se retourna vers moi. M’avait-elle vu ou entendu ?


 


Je n’arrivais pas à le lire dans son esprit… Cela m’inquiétait, d’autant que je ne pouvais en parler à personne, même au professeur Dumbledore. J’aimais être invisible, ça donnait l’impression d’être au cinéma. Je ne voulais pas que cela change. Je devais me montrer encore plus prudente désormais. 

End Notes:

J'espère que ça vous a plut.

A bientôt pour la suite 

Camille ;)

Chapitre 6 : Un plan infaillible (POV Tom) by Camille Norwam
Author's Notes:

Bonsoir à tous et à toutes ! J'espère que ce chapitre vous plaira. 

Je m'excuse pour le retard, mais j'ai passé quelques jours sans internet...

Un énorme merci à RowieS pour sa review qui m'a redonnée du courage !

Bonne lecture !

 

Chapitre 6 : Un plan infaillible

 

« Vous avez de la chance que le professeur William soit parti, sinon vous auriez tous eu le droit à une retenue, gronda Jean Norwam.

-          Tous ? interrogeai-je.

-          Tais-toi Jedusor, tu ne vaux pas mieux qu’eux. Tu aurais pu faire quelque chose pour empêcher qu’ils se battent. Tu te donnes des grands airs mais dès qu’il faut intervenir il n’y a plus personne. Allez viens Charlus, tu m’as promis une partie inoubliable d’échecs. Tu as peur que je te ridiculise ? »

Elle partit en riant avec son cher Potter, suivie par les deux autres idiots de Gryffondors. Comment avait-elle osé me parler sur ce ton ? Je restai immobile, rageant intérieurement contre cette peste de Norwam. Mes camarades le remarquèrent mais ne dirent rien. Je crus voir un sourire mesquin se dessiner sur le visage d’Abraxas. C’était encore une fois mal parti pour mon projet. Il me fallait un plan. Un plan qui se devait d’être infaillible !

 

Le fameux match de Quidditch eut lieu. Ce n’était pas très intéressant. Comment pouvait-on aimer ce sport ? Les Gryffondors perdirent de peu. Ils avaient de bons poursuiveurs mais un attrapeur assez médiocre. Abraxas, Jonas et Ralph étaient tellement excités par cette victoire qu’ils en étaient lassants. Les rouges et or, au contraire, faisaient une tête d’enterrement…

L’après-midi, je décidai de partir étudier à la bibliothèque pour être tranquille. Je devais également réfléchir à mon plan. Je m’installai à une table et sortis mon livre de Potions. Le professeur Slughorn m’adulait car j’étais son meilleur élève, il fallait absolument que je reste dans ses bonnes grâces.

Le calme fut de courte durée car des Gryffondors entrèrent.  Ils s’installèrent à la table en face de moi. Je les observai du coin de l’œil, feignant d’être passionné par le contenu de mon livre. Une fois de plus, c’était Norwam et Potter. J’avais l’impression qu’ils me suivaient partout ! Ils ne semblaient pas m’avoir remarqué et commencèrent à discuter. Comme ils chuchotaient, je n’arrivai pas à entendre leur conversation. Je décidai d’aller chercher un livre dans les étagères qui se trouvaient juste derrière eux. Etrangement, leur discussion suscitait en moi énormément d’intérêts.

« Tu sais Jean, je ne pense pas que ta mère soit si fâchée contre toi que ça…

-          On va voir ça tout de suite, répondit-elle en ouvrant une lettre. Elle a quand même mis deux mois à me répondre…

-          Ca ne veut rien dire, tenta de la rassurer Potter. Si ça se trouve elle devait être occupée ou malade… Enfin je ne sais pas moi… »

L’expression de Norwam le fit taire. Heureusement car je ne le supportais pas. Elle fit une grimace en lisant la lettre de sa mère. Une fois qu’elle l’eut terminée, la rouge et or lança un sortilège de découpe qui réduisit la lettre en un petit tas de copeaux de parchemin.

«  Euh… Pas de bonnes nouvelles apparemment…

-          Non. Ma mère est tombée malade après avoir lu ma lettre.

-          J’avais raison ! s’exclama Charlus.

-          Oui… Mais bon, en gros elle me dit que je suis moi aussi devenue une fille indigne.

-          Comment ça toi aussi ? interrogea Charlus. Je croyais que tu étais fille unique.

-          J’ai dit moi aussi ? s’empressa de répondre Norwam visiblement gênée. J’ai dû me tromper. Bref en tout cas elle est très déçue et ne m’invite pas à revenir pour Noël…

-          Ah… Je serais bien resté mais mes parents veulent me voir. »

Leur discussion devint beaucoup moins intéressante. Néanmoins, la gêne de Norwam me surpris. Quel mystère entourait sa famille ? Il fallait que je le sache. Je pris un livre au hasard et retourna m’assoir. J’eus tout à coup une illumination ! J’avais enfin trouvé un plan infaillible. Pour que les autres me craignent, il suffirait que je connaisse au moins un de leurs petits secrets. Ceux qu’on cherche à tous prix à cacher… J’aurais ainsi un moyen de pression sur eux et ils se soumettront à moi pour éviter que je ne divulgue ce que je sais… C’était un peu du chantage mais ça marcherait à coup sûr. Ensuite, il me faudra devenir très puissant pour qu’ils me craignent encore plus… C’était un très bon plan.

 

Le soir, dans la salle commune, je réfléchissais encore au moyen de trouver les petits secrets de mes trois camarades. Il fallait absolument que je commence par eux, au moins pour tester mon plan. Ils étaient en train de discuter tous les trois… Je décidai d’aller me coucher et de faire semblant de dormir. Quand ils monteront à leur tour, ils ne se douteront de rien. J’attendis un petit moment avant qu’ils ne se décident enfin à aller se coucher.

Leur discussion ne fut pas très intéressante. Ils s’endormirent rapidement. Je me redressai dans mon lit, déçu. Je n’apprendrais rien ce soir. Je décidai finalement de m’endormir lorsque j’entendis un murmure. C’était Abraxas ! Je n’avais jamais remarqué qu’il parlait dans son sommeil.

« Jean… Malefoy… Argent… »

Cela n’avait ni queue ni tête, ça aurait été trop beau dans le cas contraire. J’eus à nouveau une idée… Nul besoin de trop en savoir pour faire peur aux personnes, il suffirait juste de bluffer un petit peu. Par exemple, pourquoi Abraxas aurait parlé d’argent et de sa famille. Il suffisait de poser une ou deux questions pour faire croire que j’en savais beaucoup plus et le tour serait joué… Je m’endormis donc sereinement, content de ma trouvaille.

 

Le lendemain, je décidai de parler avec Abraxas, pour tester ma nouvelle méthode. Jonas et Ralph étant partis se promener dans les couloirs à la recherche de Gryffondors à embêter, je me retrouvai seul avec le jeune Malefoy.

« Dis-moi Abraxas, dis-je d’une voix faussement compatissante, ta famille n’aurait pas quelques problèmes financiers ?

-          Comment tu sais ça Tom ? demanda Abraxas en blanchissant étrangement.

-          Il y a beaucoup de rumeurs dans Poudlard… répondis-je d’un ton très évasif.

-          Qui d’autres est au courant Tom ? s’inquiéta Abraxas, de plus en plus blanc.

-          Je ne sais pas vraiment… Très peu de personnes il me semble.

-          Jure-moi que tu ne diras rien à personne !

-          Si ça peut te faire plaisir… Cela sera notre petit secret. »

Je jubilai intérieurement. J’avais bien deviné. Abraxas était très mal à l’aise et le resta toute la journée. Il tremblait dès que je parlais avec quelqu’un d’autre. Cela marchait encore mieux que ce que je pensai. Il me fallait maintenant voir si cela allait durer dans le temps ou non…

 

Le mois de novembre passa sans vraiment d’incidents notables. A mon grand contentement, Abraxas continuait de craindre la diffusion de son secret. L’honneur de sa famille était en jeu. Je n’avais pas eu besoin de découvrir ceux de Ralph et Jonas. En effet, les Malefoy étant considérés comme une famille très noble et très respectable, le fait qu’Abraxas ait peur de moi suffisait. Les premières années de Serpentard me craignaient donc. Pour les années supérieures, c’était plus difficile de leur faire éprouver de la peur à mon égard, mais ils me respectaient car j’étais un élève quasi prodige d’après la majorité de mes professeurs.

Les Serdaigles évitaient toujours de se mêler des affaires des autres. Ils ne me posèrent donc aucun problème. Les Poufsouffles suivaient généralement le mouvement des plus forts. Or il s’avérait que pour le moment, les « plus forts » étaient les Serpentards qui étaient en tête pour la coupe des Quatre Maisons ainsi que celle de Quidditch. Ainsi, j’étais respecté plus ou moins par une grande majorité des élèves. Les Gryffondors étaient les seuls qui ne me réservaient aucune marque particulière de respect, mais je m’y attendais.

 

Le mois de décembre arriva et le professeur Slughorn fit passer aux préfets une feuille pour que les élèves qui souhaitaient rester à Poudlard pour les vacances de Noël s’inscrivent. Les premières années furent les derniers à qui l’on donna cette feuille. Je remarquai que personne d’autre de mon année n’avait l’intention de rester… Cela m’arrangeait, j’aimais la solitude. Il y avait surtout des septièmes années et des cinquièmes années qui devaient réviser leurs examens.

 

Les vacances de Noël arrivèrent enfin. J’étais content. Ralph, Jonas et Abraxas semblaient soulagés aussi. Je décidai, la veille de leur départ, d’enfoncer le clou auprès du jeune Malefoy. Je voulais être sûr qu’au retour des vacances il continuerait à me respecter et non plus à me snober comme en début d’année.

« J’espère que tu vas passer de bonnes vacances Abraxas, dis-je d’une voix quelque peu mielleuse.

-          Merci Tom, répondit-il joyeusement. Je suis content de rentrer chez moi. J’espère que tu ne vas pas trop t’ennuyer tout seul…

-          Il ne faut pas s’inquiéter pour moi, remerciai-je doucement.

-          J’ai entendu dire que Jean Norwam restait elle-aussi, peut-être que…

-          Tu es obsédé par Norwam Abraxas on dirait, le coupai-je calmement. Tu devrais faire attention cela devient suspect. D’après les rumeurs, elle est l’unique héritière de l’énorme fortune de son père. Tu envisagerais déjà un mariage pour éponger tes dettes familiales ?

-          Ecoute Tom, murmura-t-il en ayant étrangement perdu son sourire, je ne sais pas qui t’as dit pour ma famille mais tu ne devrais pas en parler aussi fort. Les Malefoy ont une réputation à tenir… Tu comprends ?

-          Bien sûr Abraxas, sifflai-je. Bien sûr… Bonnes vacances. »

Il était devenu très pâle. Je m’éloignai alors vers la Grande Salle, fier de notre conversation. J’allais passer de très bonnes vacances. J’avais l’intention d’en profiter pour faire des recherches sur les Fourchelangs, sans avoir mes trois camarades sur le dos. Je m’étais en effet demandé si le fait de parler aux serpents était aussi rare que le professeur Dumbledore m’avait dit, lorsqu’il était venu m’annoncer que j’étais un sorcier. Au cours de mes recherches, j’étais tombé sur ce mot mais mes camarades avaient commencé à me poser des questions embêtantes et j’avais dû fermer le livre.

Je fus alors bousculé par une fille qui ne s’arrêta même pas. Ses cheveux châtain cascadaient dans son dos. Elle avait la tête baissée, comme pour cacher son visage.

« Hé, tu ne pourrais pas faire attention, hurlai-je. »

Elle se retourna et releva la tête. Elle avait le visage baigné de larmes. C’était Jean Norwam. Elle tenait dans sa main une lettre, dont l’encre semblait avoir coulée.

« Oh, excuse moi Jedusor je ne t’avais pas vu, dit-elle d’une petite voix.

-          Pfff, je passe l’éponge pour cette fois Norwam, grognai-je.

-          Quelle sollicitude, rétorqua-t-elle ironiquement. Cela me touche beaucoup venant de toi. »

Elle s’éloigna sans ajouter un autre mot. J’aurais pourtant juré qu’elle se serait énervée sur moi. Elle n’était pas dans son état normal… J’étais persuadé que c’était en lien avec sa famille. De toute façon, cela ne me regardai plus. Je n’avais pas à être gentil avec les autres, mais à leur faire éprouver de la crainte à mon égard ! Et puis, connaître les secrets des Gryffondors ne m’apporterait rien.

 

Mon plan infaillible fonctionnait bien mieux que ce que je pensais. La majorité des élèves restés à Poudlard me saluait avec respect. Il n’y avait que les trois Gryffondors de troisième année qui m’ignoraient. De toute façon, Ignatius Prewett, Minerva McGonagall et Robb Jordan n’étaient pas intéressants. Jean Norwam ne réapparut plus jusqu’au soir du réveillon…

End Notes:

Merci d'avoir lu et à bientôt

Camille ;)

P.S. : J'ai modifié mon chapitre un, qui est maintenant plus cohérent avec l'idée que je me fais de la suite... Si ça vous tente de le relire ;)

Chapitre 7 : Réveillon (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Voici mon chapitre 7, j'espère qu'il va vous plaire. 

Je vais partir 15 jours en vacances où je n'aurais pas d'ordinateur alors je ne vais pas publier pendant un petit moment... Je vais essayer d'écrire quelques chapitres d'avance pour vous en mettre plusieurs d'un coup quand je reviendrais mais je ne vous promets rien. 

Bonne lecture quand même ;)

Chapitre 7 : Réveillon

 

            « Hé, tu ne pourrais pas faire attention, hurla Jedusor que Jean venait de bousculer. 

-     Oh, excuse moi Jedusor je ne t’avais pas vu, dit-elle d’une petite voix.

-          Pfff, je passe l’éponge pour cette fois Norwam, grogna-t-il.

-          Quelle sollicitude, rétorqua-t-elle ironiquement. Cela me touche beaucoup venant de toi. »

Jean s’éloigna sans un regard pour le futur mage noir. Etrangement, il ne semblait même pas vexé, plutôt pensif. J’étais triste pour ma grand-tante. Elle se retrouvait seule à Poudlard car sa mère ne voulait pas la revoir tout de suite, du moins pas avant qu’elle n’ait eu le temps de digérer le fait que sa fille chérie soit une Gryffondor. La lettre que Jean tenait à la main était de son père. Il ne lui avait rien dit depuis qu’elle avait écrit au mois de septembre pour dire à ses parents qu’elle n’était ni à Serpentard ni à Serdaigle. 

            Dans cette lettre, il lui disait à quel point il était déçu par sa répartition, avec plus de trois mois de retard ! Jean avait certes été affectée par la lettre de sa mère, reçue un mois plus tôt, mais celle de son père l’avait particulièrement blessée. Elle était assez proche de lui, et l’aimait sincèrement.

            Il lui disait aussi qu’elle avait rendu sa mère tellement triste que cette dernière ne quittait plus son lit. Il avait honte que sa fille ait été envoyée dans « la maison des inconscients et irresponsables ». Il aurait préféré qu’elle soit à Poufsouffle ! Plus on avançait dans la lecture de cette lettre, plus les propos étaient durs et blessants. Jean avait immédiatement éclatée en sanglot. Comme Charlus n’était pas là pour la réconforter, elle n’avait plus arrêté de pleurer depuis qu’elle avait ouvert cette lettre.

 

            Après qu’elle ait bousculé le jeune Jedusor, elle rejoignit son dortoir où il n’y avait plus personne. Elle était la seule des premières années de sa maison à être restée. D’ailleurs l’unique autre première année demeurant à Poudlard était Tom Jedusor… Les vacances de ma grand-tante allaient être plutôt horribles. Jean s’effondra sur son lit et pleura de tout son saoul. Elle ne descendit pas manger ce soir-là et ne sortit plus de son dortoir. Elle passait les trois premiers jours des vacances à pleurer.

            Le quatrième jour était le 24 décembre. Jean n’avait pas l’intention de sortir. C’était sans compter l’intervention d’une élève de troisième année.

            « Jean Norwam, appela une voix douce, je peux entrer ? »

            Comme ma grand-tante avait décidé d’être muette, la personne décida finalement d’entrer. J’étais bien contente d’être invisible car sinon j’aurais tout de suite été trahi par mon ébahi. En effet, devant moi se tenait une Minerva McGonagall âgée de 13 ans ! Je frémis un instant quand je sentis le regard de ma grand-tante sur moi. Heureusement, il dura une poignée de seconde et n’alarma pas Minerva.

            « Jean, ça fait trois jours que tu restes enfermée, dit-elle. Il faut que tu sortes. Je t’en pris, cela va te faire du bien.

-          …

-          Ecoute, je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé mais je ne peux pas te laisser là sans intervenir. Je ne suis pas la seule à m’inquiéter.

-          Ah, se décida enfin à dire ma grand-tante.

-          Oui, Robb et Ignatius auraient bien aimé te voir. Si c’est parce que tu as peur d’être toute seule, tu peux venir avec nous. Même si on a deux ans de plus que toi, ce n’est pas un problème.

-          Ce n’est pas ça…

-          C’est ce que je pensais aussi, poursuivi Minerva. A vrai dire, c’est le professeur Dumbledore qui m’a mit la puce à l’oreille. Il m’a dit qu’il ne t’avait pas vu aux repas depuis samedi matin. C’est vrai ?

-          Oui… avoua Jean en essuyant lentement ses joues.

-          TU N’AS PAS MANGE DEPUIS TROIS JOURS ! MAIS TU ES FOLLE. »

Sur ce, Minerva McGonagall emmena de force Jean dans la salle commune. Elle y retrouva deux garçons de son âge. L’un deux était Ignatius Prewett. L’autre était donc, par élimination, Robb Jordan. Mon futur professeur expliqua rapidement la situation à ses deux compagnons. Ils sortirent ensuite. Je lus dans leur esprit qu’ils allaient chercher à manger dans la cuisine. Minerva emmena ensuite Jean à nouveau dans son dortoir. Elle la fit entrer dans la salle de bain pour qu’elle se lave et soit présentable.

 

Jean remercia ses trois camarades mais refusait de les suivre dans la Grande Salle. Minerva accepta de la laisser à la condition qu’elle vienne pour le réveillon. Le professeur Dippet avait organisé un bal au vue du peu d’élèves présents à Poudlard. Jean acquiesça sans grand enthousiasme.

Elle alla ensuite chercher un livre dans son dortoir et s’installa dans le meilleur fauteuil pour le lire. Je pensai quant-à-moi au bal. J’étais surprise car quand j’étais à Poudlard avec Harry et Ron, il n’y en avait jamais eu à part pour le tournoi des trois sorciers, mais c’était exceptionnel. Peut-être que le professeur Dumbledore était moins enclin à ce genre de divertissement ou bien l’époque de Jean s’y prêtait plus…

Jean releva la tête de son livre et regarda dans ma direction. Je ne bougeai plus, tremblante. Que se passait-il ? Elle finit par retourner à sa lecture et je pus souffler. Il fallait absolument que je trouve ce qui n’allait pas dans le sortilège qui m’avait fait venir ici. Il y avait beaucoup trop de failles ! Le professeur Dumbledore m’avait pourtant assuré de son efficacité… Je décidai d’aller toutes les nuits à la réserve jusqu’à ce que je trouve mes réponses.

 

En fin d’après-midi, Minerva vint chercher ma grand-tante pour qu’elles se préparent convenablement pour la soirée. Elles se préparèrent longuement. Quand elles sortirent enfin de la salle de bain, j’étais époustouflée. Jean avait beau être très jeune, elle était absolument sublime. Elle portait une robe argent qui lui allait très bien. Elle lui couvrait entièrement les jambes, n’avait pas de décolleté et était à manches courtes. Cette tenue était parfaite pour sa morphologie, qui restait celle d’une fille de 11 ans malgré tout.

Elle s’était fait un chignon qui lui allait très bien, et avait laissé libres quelques mèches qui lui retombaient gracieusement autour du visage. Elle n’était pas maquillée, après tout c’était encore une enfant. Elle était très gracieuse. D’après ce que je pus entrevoir dans son esprit, sa mère l’avait « formée » pour les soirées mondaines. Elle lui avait donc mis deux robes de soirée au cas où dans sa valise. C’était l’époque qui voulait ça sans doute… Cependant, les robes étaient aux couleurs des maisons respectives de ses parents et non de Gryffondor...

Je n’étais pas la seule à être stupéfaite par la tenue de Jean, Minerva n’en revenait pas non plus. Elle la complimenta et toutes deux descendirent dans la salle commune où les attendaient Ignatius et Robb. Les deux garçons furent ahuris par Jean eux-aussi. Cela redonna le sourire à ma grand-tante.

 

Dans la Grande Salle, il n’y avait pas grand monde, cependant ils étaient tous habillés pour la soirée, même Jedusor. Le repas commença dans une ambiance joyeuse et festive. La plupart des garçons présents lorgnaient avec envie Minerva et Jean, qui étaient les jeunes filles les plus charmantes de la salle… Cela me mettait mal à l’aise pour ma grand-tante, qui n’en menait pas large. Elle rougissait dès qu’elle croisait le regard de quelqu’un. Robb Jordan, qui devait sans aucun doute appartenir à la famille de Lee Jordan, la rassurait à chaque fois. Il trouvait toujours les mots qui la faisaient sourire.

Le bal commença donc. Minerva dansa successivement avec Robb et Ignatius. Ma surprise fut grande quand je la vis se faire inviter par un troisième année de Serdaigle qui n’était autre que mon futur professeur de Sortilèges : Filius Flitwick ! Il y avait aussi le professeur Chourave, qui semblait très bien s’entendre avec Minerva et Filius.

Jean était un peu mal à l’aise, sans doute parce qu’elle était la seule première année de sa maison. Robb dansa avec elle et fit tout pour qu’elle se sente bien à cette soirée. Cependant, je ne pouvais que la comprendre. Comment une fille de 11 ans pouvait se sentir à sa place parmi des personnes qui étaient toutes plus ou moins en train de fleureter entre elles.

 

La soirée battait son plein et Jean s’ennuyait de plus en plus. Elle avait fini par s’asseoir dans un coin et se faisait discrète. Robb l’avait finalement délaissée pour une fille de son âge qui avait l’air d’apprécier énormément les charmes du Gryffondor. Tom Jedusor, qui était tout aussi à l’aise que ma grand-tante, la rejoignit. Il avait l’air gentil et plein de sollicitudes et c’était très étrange quand on connaissait sa destinée ainsi que le passif de ces deux enfants de maisons rivales.

« Tu passes une bonne soirée Norwam ? demanda-t-il doucement.

-          Oh c’est toi Jedusor, dit-elle en relevant la tête. Pour tout te dire, je me sens un peu de trop. Et toi ?

-          Vraiment, répondit-il en s’asseyant à côté d’elle. Et bien, puisque nous en sommes aux confidences, je suis dans le même cas que toi.

-          Les deux uniques premières années, de maisons ennemies en plus, assis côte-à-côté pacifiquement, constata-t-elle avec ironie. Ca va faire beaucoup jaser…

-          Alors les commères se contentent de bien peu, répliqua-t-il sèchement. Tu es très élégante, mais ce ne sont pas vraiment les couleurs des Gryffondors…

-          Oui je sais, dit-elle en regardant avec amertume sa robe. Mais que veux-tu, ma mère espérait que j’aille chez les serpents, ou au pire à Serdaigle…

-          C’est vrai, tu me l’avais dit dans le Poudlard Express, murmura-t-il d’une voix étrange.

-          Tu t’en souviens, souffla-t-elle en relevant à nouveau sa tête vers lui. »

Il sourit et se leva. Il semblait satisfait de son effet. Il lui tournait à présent le dos, fixant la piste de danse. Jean le regarda avec étonnement. Il se retourna vers elle et lui tendit la main, en parfait petit gentleman. J’aurais trouvé cela mignon s’il n’avait pas été le futur Voldemort !

      « M’accorderais-tu cette danse Norwam ? On peut très bien mettre nos rivalités de côté pour une soirée… »

Pour toute réponse, Jean lui pris la main en souriant. Ils s’avancèrent tout deux vers la piste et commencèrent à danser, parmi les autres élèves et les professeurs qui n’avaient même pas fait attention à eux. Ma grand-tante avait momentanément oublié ses peines. Ses yeux pétillaient de joie et son sourire ne s’effaçait plus. Jedusor était impassible, comme toujours, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il était tout de même un peu joyeux lui aussi.

Ils passèrent le reste de la soirée ensemble. Ils quittèrent la Grande Salle avant tout le monde, las de ce bal où ils n’avaient pas vraiment leur place. Ils s’apprêtaient à se séparer, lui pour descendre dans les cachots et elle pour monter au septième étage. Jean s’approcha alors dangereusement de Jedusor. Il ne bougea pas mais semblait presque apeuré. Elle l’embrassa furtivement sur la joue. J’étais scotchée par ce geste ! C’était sans doute la première fois que ce garçon recevait une marque d’affection. Son air stupéfait semblait confirmer mes suppositions.

« Merci pour cette soirée Jedusor, dit-elle de sa voix suave et enjouée. »

Elle prit alors l’escalier et se dirigea vers sa salle commune, laissant le pauvre Jedusor totalement ébahi. Je suivis ma grand-tante en souriant. Peut-être que Dumbledore s’était trompé, peut-être que leur amitié était véritablement sincère, sans parler d’amour.

 

Une fois dans son dortoir, Jean se changea puis s’étala littéralement sur son lit. Elle était tellement fatiguée qu’elle s’endormi avant qu’on ait eu le temps de dire Quidditch. Je décidai quant-à-moi de me rendre à la réserve pour commencer à chercher des réponses à ses failles du sortilège. Il était impératif que je les trouve au plus vite !

End Notes:

Merci d'avoir lu. 

Je tiens également à remercier très chaleureusement les 7 personnes qui ont mis mon histoire dans leur favoris (je n'ai pas eu l'occasion de la faire avant). Cela me fait beaucoup plaisir, et c'est pour vous que j'écrirai avec enthousiasme la suite :p

A bientôt 

Camille ;)

Chapitre 8 : La Chambre des Secrets (POV Tom) by Camille Norwam
Author's Notes:

Salut à tous et à toutes, me revoilà après trois semaines de silence !

J'espère que ce nouveau chapiter va vous plaire. 

Chapitre 8 : La Chambre des Secrets

 

« Merci pour cette soirée Jedusor, dit Jean Norwam de sa voix suave et enjouée avant de monter pour rejoindre son dortoir. »

 

Je ne bougeai pas pendant plusieurs minutes. Elle venait de m’embrasser sur la joue. Il était vrai que je m’étais montré plus que charmant avec elle tout au long de la soirée, qui soit dit en passant avait été absolument horrible. Je ne m’attendais cependant absolument pas à recevoir une telle marque d’affection pour si peu. Enfin, cela représentait peu pour moi mais sans doute beaucoup plus pour elle. Elle n’était plus sortie de son dortoir depuis qu’elle m’avait bousculé, elle devait être très triste. Qu’importe, les affaires des Gryffondors ne représentaient rien à mes yeux.

Je repris finalement mes esprits et retournai jusque dans mon dortoir. Je m’allongeai sur mon lit et réfléchis aux conséquences que pourrait avoir cette soirée sur ma réputation. Dans un sens, personne n’avait véritablement fait attention à nous. Après tout qui se soucierait des deux seuls premières années présents à ce fichu bal ? Donc il fallait que je m’occupe du cas Norwam. Si elle était suffisamment intelligente, comme elle le laissait penser, cette Gryffondor devrait m’ignorer le reste des vacances, ou du moins, dès que ses amis reviendraient. Dans le cas contraire…

Je décidai d’improviser en fonction de la situation. J’étais trop fatigué pour réfléchir correctement et établir un plan d’action qui soit cohérent. Je m’endormis donc rapidement. Le lendemain matin, je me rendis dans ma salle commune. Les quelques autres Serpentards  étaient déjà en train d’ouvrir leurs cadeaux. Je ne m’attardai pas, je n’en avais pas comme d’habitude. Je descendis dans la Grande Salle pour prendre mon petit-déjeuner. Il n’y avait  que deux Serdaigles que je ne connaissais pas. Je m’assis à la table de ma maison et mangeai en silence.

 

« Joyeux Noël Jedusor, murmura une voix suave parfaitement identifiable à mon oreille.

-          Norwam, dis-je de mon ton le plus froid que je pouvais faire, qu’est-ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas être dans la salle commune des Gryffys en train d’ouvrir tes cadeaux en poussant des cris de joie ?

-          Et bien, tu t’es levé du pied gauche on dirait, répliqua-t-elle brusquement. Je voulais juste te dire bonjour avant qu’il n’y ait trop de témoins. Après tout, tu as une réputation à tenir il me semble. Enfin bref, à plus tard. »

 

J’étais stupéfait. Elle était encore plus maligne que je ne l’avais supposé. Elle avait parfaitement compris qu’il était nuisible pour moi d’afficher un semblant d’amitié avec elle. Elle s’assied à l’autre bout de la Grande Salle, à la table des rouges et or. Elle fut rapidement rejointe par McGonagall, Prewett et Jordan. Je finis en vitesse mon petit déjeuner et partis vers la bibliothèque. Je n’avais pas commencé mes recherches sur les Fourchelangs et je voulais absolument trouver mes réponses avant la rentrée.

Je m’installai à une table avec une pile de livres sur le sujet qui m’intéressait. Je feuilletai avec plus ou moins d’enthousiasme les différents volumes avant de tomber sur une phrase qui attira immédiatement mon intérêt.

‘’Salazar Serpentard était l’un des rares Fourchelangs connus. Très peu de sorciers et sorcières se revendiquent comme tel. Il est donc extrêmement difficile d’établir une liste précise. Cependant, il est à noté que Salazar Serpentard est l’unique Fourchelang qui a transmis son « pouvoir » à sa descendance. De nos jours, nous ne connaissons pas de sorciers le parlant. La race de Salazar Serpentard se serait-elle éteinte ? Ou bien son héritier cache-t-il sa faculté ? Nul ne le sait…‘’

 

Ainsi, à moins que je ne descende d’un autre grand nom parlant aux serpents, j’étais l’héritier de Salazar Serpentard, le fondateur de ma maison. J’avais donc un nouvel argument pour assoir mon influence auprès de mes camarades verts et argent… Cependant, il était peut-être trop tôt pour l’annoncer. J’étais trop jeune pour que cela soit crédible. Je rangeai les livres et en pris d’autres qui avait pour sujet mon illustre ancêtre. Je trouverai sans aucun doute d’autres informations intéressantes.

Je feuilletai à nouveau les ouvrages. Mon enthousiasme était cette fois plus marqué. J’étais tout enorgueilli par ma découverte, même si je devais la garder secrète. J’étais plongé dans mes recherches lorsque quelqu’un s’installa face à moi. Je relevai la tête et fut mécontent de voir Norwam. Cette fille était un vrai pot de colle. Pourquoi à ma table ? Je parcourus alors la bibliothèque du regard et me rendis compte que toutes les autres étaient pleines. J’étais tellement absorbé par mes lectures que je n’avais rien remarqué !

 

« Excuse-moi de te déranger Jedusor, chuchota-t-elle un peu gênée.

-          Excuses acceptées, marmonnai-je sèchement. Maintenant laisse moi lire tranquillement. »

 

Elle acquiesça avant de sortir son livre de Métamorphoses et un parchemin. Elle se leva pour aller fouiller dans les étagères avant de revenir silencieusement les bras chargés.  Je me concentrai à nouveau sur mes propres recherches. Je lus beaucoup de choses sur la fondation de Poudlard, la rivalité entre Salazar Serpentard et Godric Gryffondor mais rien de vraiment extraordinaire. Je décidai de ranger mes livres et d’avancer également sur mes devoirs. La professeur de Sortilèges, Mme Patricia Serenavi, était très exigeante et comme elle nous avait donné beaucoup de devoirs, je décidai de m’y mettre au plus vite. C’est ce moment-là que choisi ce prétentieux de Robb Jordan pour venir me déranger, enfin Norwam plutôt.

 

« Jean, chuchota-t-il.

-          Qu’est-ce que… répondit-elle en relevant la tête. Ah c’est toi.

-          Il reste une place de libre à notre table, poursuivit-il. Quand je t’ai vu avec ce serpent, je me suis dit qu’il était temps que je vienne te délivrer.

-          J’arrive, dit-elle en souriant. »

 

Elle rangea rapidement ses affaires sans m’accorder un regard. Jordan, en galant prétentieux, lui porta ses nombreux livres. Ils s’éloignèrent rapidement et sans bruits. J’étais de nouveau seul. Je pus donc consacré toute mon attention à mes devoirs. Pourtant, j’étais quelque peu vexé que Norwam n’est pas manifesté une quelconque affection à mon égard, aussi infime soit-elle. Au contraire, elle était presque soulagée de me quitter. Je chassai vite ces réflexions et continuai mon travail.

 

Le reste des vacances fila rapidement. Je n’eus plus vraiment l’occasion de croiser Norwam, en dehors des repas. Au fur et à mesure de mes recherches sur Salazar Serpentard, j’avais pu affirmer mon hypothèse. Il était bien mon ancêtre. Mon objectif suivant était de retrouver la trace de mon père dans les archives des anciens étudiants de Poudlard.

Le premier dimanche de janvier vit revenir tous les élèves. Je retrouvai donc mes camarades. Ralph et Jonas avaient passé d’excellentes vacances. Abraxas avait un visage plus tendu, apparemment les problèmes financiers de sa famille ne s’étaient pas arrangés. Norwam  retrouva sa bonne humeur et son sourire dès que Potter entra dans le hall du château. Il était toujours aussi décoiffé, c’était à croire qu’il entretenait son air un peu débraillé. Londubat et Plumesco le suivaient de près et étaient ravis de revoir leur amie. Tout rentrait dans l’ordre.

 

Les cours reprirent et les habitudes quotidiennes revinrent. Rien n’avait changé, enfin c’est ce que je crus jusqu’au mardi de la rentrée. Je retrouvai le professeur Slughorn et son habituelle moustache. Ma voisine était toujours Norwam. Cependant, son attitude à mon égard était différente. En effet, au lieu de m’ignorer hautainement comme à son habitude, elle était presque chaleureuse. Le professeur nous avait demandé de faire une potion en binôme. Les deux heures de cours se passèrent extrêmement bien et j’eus droit au sourire et à l’enthousiasme de la Gryffondor tout du long.

Ce changement d’attitude fut remarqué par Abraxas, qui ne cessait d’épier la jeune fille, et par Potter, qui lui avait presque l’air jaloux. Cela m’enorgueillit et je me rendis compte que ce changement de comportement pouvait peut-être me servir. Le professeur Slughorn semblait lui aussi ravi que la hache de guerre emblématique entre ses deux meilleurs élèves soit enterrée.

Lorsque la sonnerie retentit Norwam se dépêcha cependant de ranger ses affaires. Elle avait hâte de rejoindre ses amis. Elle me regarda à peine. Une fois de plus, je fus quelque peu vexé mais je ne laissai rien paraître lorsque je rejoignis mes camarades.

 

« On dirait que Jean Norwam t’apprécie Tom, ne put s’empêcher de me dire Abraxas.

-          Disons plutôt que nous avons fait une trêve pour avoir une bonne note, répliquai-je froidement.

-          Ah… On raconte parmi les familles de sang-pur que Mme Norwam est extrêmement déçue par sa fille et qu’elle en est tombée malade, murmura-t-il.

-          Tu en es sûr ? répondis-je avec avidité.

-          Ma mère est une de ses proches amies, ajouta-t-il. Il paraît que son père est aussi déçu.

-          Mmh. Si même sa famille la rejette, pourquoi souhaites-tu l’épouser ? fis-je remarquer narquoisement.

-          Tu racontes n’importe quoi, grommela-t-il en baissant les yeux. »

 

Cela mit fin à la conversation. La journée passa sans autre fait notable. Lors du dîner, mes camarades se mirent à parler avec passion de la saison de Quidditch qui reprenait. Je me désintéressai totalement d’eux.

 

Le mois de janvier passa terriblement vite. Les Serpentards gagnèrent haut la main le match contre Serdaigle. Ils étaient largement en tête du classement. Lorsque je passai devant les Sabliers dans la Grande Salle, ma maison était toujours celle avec le plus de points. Cela nous mettait en bonne voie pour remporter la Coupe des Quatre Maisons et par-dessus tout, cela énervait les Gryffondors.

            Février passa aussi vite que janvier. Le mois de mars amena –enfin- le beau temps. Tout le monde profitait du week-end pour se promener dans le parc. Jonas souhaitait absolument suivre la tendance. Je les suivais à contrecœur. Lorsque mes camarades aperçurent Potter et ses amis, je compris immédiatement leur intention. Je n’avais aucunement l’envie d’être mêlé à une énième querelle entre maison.

 

            « Salut les Gryffys, dit Abraxas d’un air mauvais.

-          C’était trop beau pour durer, marmonna Plumesco.

-          Nous avons le droit tout autant que vous de profiter du soleil et du parc, fit remarquer Jonas.

-          Justement, s’exclama Norwam en se relevant, il me semble qu’il est suffisamment grand pour que vous ne vous sentiez pas obligé de venir nous voir.

-          Toi, la traître à sa famille, tu n’as rien à dire, lança Abraxas. »

 

Les joues de Norwam s’empourprèrent rapidement. Ses amis se levèrent à leur tour. Potter s’avança d’un air menaçant, prêt à frapper. Il est vrai qu’Abraxas avait été un peu loin. A vrai dire, je n’avais pas compris pourquoi il avait cru bon de sortir cette insulte. Jonas et Ralph le regardaient avec un mélange d’incertitude et de respect. Finalement, avant que son cher ami toujours autant décoiffé n’attaque quelqu’un, Norwam lui avait murmuré de laisser tomber. Elle passa devant Abraxas sans lui accorder un regard et s’éloigna vers le château, accompagnée de Londubat et Plumesco. Charlus Potter jugea néanmoins utile de donner un coup de poing à mon camarade avant de la suivre. 

Abraxas ne réagit pas. Son nez saignait. Je lui tendis un mouchoir. Jonas et Ralph s’assirent et discutèrent de Quidditch. Abraxas était toujours secoué, je ne pus dire si c’était à cause de l’absence de réaction de Norwam ou bien du poing de Potter.

 

 

Le soir, dans mon lit, pendant que tout le monde dormait, je réfléchis à ma trouvaille. J’étais en effet tombé quelques heures plus tôt, dans un livre emprunté à la bibliothèque, sur une énigme : la Chambre des Secrets. Il fallait que j’en apprenne plus et que je découvre son emplacement. 

End Notes:

Merci d'avoir lu ;)

Je tenais à vous prévenir d'un changement dans mon rythme de publication. En effet, je rentre en première année de médecine et je pense publier un chapitre tous les quinze jours. J'espère que cela ne vous gêne pas trop. 

Merci au treize personnes qui ont mis mon histoire en favoris ainsi qu'à Xiay pour sa review. 

Camille

Chapitre 9 : Solution et anniversaire (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Voici donc mon chapitre 9, j'espère qu'il va vous plaire. Personnellement je ne l'aime pas trop, mais bon tant pis, le prochain sera mieux ;)

Chapitre 9 : Solution et anniversaire (POV Hermione)

 

            « Salut les Gryffys, dit Malefoy d’un air mauvais.

-          C’était trop beau pour durer, marmonna Augusta.

-          Nous avons le droit tout autant que vous de profiter du soleil et du parc, fit remarquer Avery.

-          Justement, s’exclama Jean en se relevant, il me semble qu’il est suffisamment grand pour que vous ne vous sentiez pas obligé de venir nous voir.

-          Toi, la traître à sa famille, tu n’as rien à dire, lança Malefoy. »

 

Les joues de Jean prirent une couleur rouge si brusquement que cela m’inquiéta. Ce n’était pas dans ses habitudes de rougir ainsi. Charlus se leva en un sursaut et s’approcha des Serpentards avec haine. Jean calma discrètement son meilleur ami pour éviter qu’il ne provoque une bagarre. Je trouvai qu’elle réagissait plutôt bien. Elle finit par partir vers le château, sans accorder un seul regard au vert et argent. Décidément, Drago Malefoy avait de qui tenir ! Augusta et Nicolas l’accompagnèrent mais Charlus resta un petit instant avec les Serpentards, le temps de donner une droite en bonne et due forme à Malefoy. Il courut pour rattraper ses amis. 

Ils se rendirent jusque dans la salle commune. Une fois arrivée, Jean éclata en sanglot. Charlus la prit immédiatement dans ses bras et lui chuchota des paroles très réconfortantes à l’oreille. Augusta et Nicolas essayaient de la faire rire. Je ne pouvais m’empêcher de me rappeler la première fois où je m’étais faite insultée de « Sang-de-bourbe »… Harry, Ron et Hagrid m’avaient si bien réconfortée. Je souris en repensant à ce cher Ron et sa baguette cassée, qui lui avait fait cracher des limaces. Je relevai les yeux vers ma grand-tante et constatai avec effroi qu’elle regardait dans  ma direction avec inquiétude. Je ne bougeai plus pendant quelques temps, jusqu’à ce qu’elle se concentre à nouveau vers ses amis.

Il fallait absolument que je trouve une solution à mon problème ! Cela ne pouvait pas durer. J’attendis donc patiemment la fin de la journée. Dès que ma grand-tante se fut endormie, je filai jusque dans la réserve. Je ne savais pas vraiment dans quoi chercher. Je décidai de regarder les livres parlant d’un voyage temporel. Je pris les cinq ouvrages traitant de ce sujet et alla m’asseoir près de la fenêtre où la lumière de la lune m’éclairait suffisamment.

 

Les trois premiers livres ne m’apprirent rien de particulier, ce qui me démoralisa quelque peu. Lorsque j’ouvris le plus petit, j’y découvris avec joie la description du Retourneur de temps que j’avais utilisé. Quelques paragraphes plus loin, je fus encore plus heureuse de lire le phénomène que je rencontrais. Il était expliqué que lorsque le sujet « voyageur » pensait aux personnes de son présent, cela pouvait compromettre son état d’invisibilité. Il était ajouté que le fait de perdre cet état impliquait un non-retour dans son époque. Très rassurant !

Tout s’éclairait à présent. La première fois qu’elle m’avait entendu, lorsque j’avais éternué, c’était parce que je n’avais pas arrêté de penser à mes amis de la journée. J’avais certes continué de penser à eux, mais seulement le soir en fait, lorsque Jean dormait. La deuxième fois, c’était à la fin de la fameuse leçon de vol, j’avais pensé à Harry, Molly et Ron. Ensuite, c’était au moment du réveillon, où j’avais encore une fois pensé à mon époque. Le jour de la rentrée, le premier septembre, même si j’avais pensé à mes amis, elle était trop préoccupée par la répartition et ses conséquences pour me prêter attention.

Je devais donc me montrer très prudente si je voulais conserver mon invisibilité et pouvoir rentrer à mon époque ! Je continuai à lire ce livre très instructif. J’y appris que je pouvais agir sur le passé, tout en restant invisible (si j’y parvenais). Cela était néanmoins fort déconseillé afin d’éviter un changement qui pourrait perturber mon époque. Cependant, si j’agissais dans le passé, je pouvais tout de même rentrer chez moi. J’étais quelque peu rassurée et je retournai vers le dortoir de ma grand-tante. Si je voulais penser à mes amis, je devais le faire quand Jean dormait. J’allais avoir besoin de courage, mais après tout, je n’était pas une Gryffondor pour rien !

 

            Je m’habituai donc à ne pas penser à mon époque. Ce n’était pas très difficile car l’état de Jean était très préoccupant. Elle mangeait de moins en moins, elle ne souriait presque plus. La seule chose qui restait normale était son niveau scolaire. Charlus passait son temps à essayer de la réconforter. La remarque de Malefoy avait fait mouche et elle se considérait à présent comme une traître à son sang. C’était tout de même un peu fort mais ni Charlus, ni Augusta, ni Nicolas ne parvenaient à lui enlever cette idée de la tête. Ses parents ne lui avaient pas envoyée d’autres lettres, ce qui n’avait fait qu’aggraver son état. Elle n’arrêtait pas de se remettre en question, de se rabaisser et de se haïr. Son état était alarmant puisque même Jedusor l’avait remarqué. Il lui en avait d’ailleurs fait la remarque pendant un cours de potions.   

 

            «  Fais pas cette tête Norwam, tu n’assistes pas à un enterrement mais à un cours de M Slughorn.

-          Mmh.

-          Je t’ai connue beaucoup plus causante et surtout souriante, continua-t-il de sa voix froide. Franchement, tu régresses. C’est la mollesse des Gryffys qui te montent au cerveau ?

-          Tais-toi, répondit-elle d’un ton neutre. Tu ne peux pas comprendre de toute façon, tu es orphelin.

-          Si tu parles de ton problème familial, dit-il avec un air quelque peu vexé, je suis au courant.

-          Malefoy ne peut pas tenir sa langue, pesta Jean.

-          Ecoute, si tu te préoccupes de ça, murmura-t-il d’un ton un peu plus chaleureux, je sais qu’Abraxas est un peu méchant parfois. Il faut que tu penses à …

-          Si même le parfait Tom Jedusor se préoccupe de moi, le coupa-t-elle, c’est que je dois vraiment avoir l’air désespérée. 

-          Tu es la seule personne qui soit de taille à rivaliser avec moi, du point de vue des notes, alors évidemment que je me préoccupe de toi. Je ne pourrais jamais me considérer comme le meilleur de nous deux si tu te mets toute seule hors course. Je ne te le dirais qu’une fois alors ne m’oblige pas à te le répéter mais, s’il te plait, ressaisis-toi ! »

 

Les paroles de Jedusor lui arrachèrent un sourire, un vrai. Cette discussion avec le futur mage noir l’avait fait réfléchir sur son état. Il lui fallut quelques jours mais elle finit par retrouver son humeur joyeuse et son beau sourire. Ses amis furent soulagés de retrouver leur Jean. Je l’étais moi aussi.

 

Le mois de mars fila rapidement. Les vacances d’avril arrivèrent vite. Augusta et Nicolas rentraient chez eux mais Charlus avait demandé à rester avec sa meilleure amie. Ils accompagnèrent leurs amis jusqu’à la porte d’entrée du château. Puis, ils se dirigèrent vers le parc, pour profiter du beau temps de ce premier jour de vacances.

Evidemment, ils croisèrent Malefoy et Jedusor. Ce dernier avait acquis de plus en plus de pouvoir sur ces camarades. Les plus âgés de sa maison le respectaient, ce qu’ils ne faisaient pas avec les autres premières années de Serpentard. Tom Jedusor avait obtenu un statut à part au sein des verts et argents… Je trouvai son ascension fulgurante quelque peu effrayante, connaissant son avenir.

 

« Tiens, murmura Charlus à l’oreille de Jean, regarde qui s’approche de nous. Jedusor et Malefoy. On dirait qu’ils ne peuvent pas se passer de nous. »

 

Jean pouffa et regarda en direction des Serpentards. Ils passèrent devant les deux Gryffondors en les toisant mais sans leur parler. Charlus et Jean continuèrent leur chemin et finirent par s’asseoir au bord du lac. Ils étaient détendus et j’étais heureuse de voir ma grand-tante d’aussi bonne humeur. Je savais très bien qu’elle pensait à ses parents tous les soirs et qu’une fois que ses camarades de dortoir étaient endormies, elle en profitait pour pleurer. Je savais bien qu’elle se sentait extrêmement coupable. Après tout, sa mère l’avait éduquée dans la tradition des « Sang-Purs » pendant onze ans… Cela ne s’oublie pas en huit mois de vie chez les rouges et or !

            Des voix et des rires s’approchèrent des deux amis. C’était Robb Jordan, Ignatius Prewett et Minerva McGonagall qui arrivaient. Ils se joignirent à Jean et Charlus. Ils discutèrent principalement de Quidditch. C’était un de leurs sujets favoris. En effet, c’était la passion de Jean et en plus les trois troisièmes années faisaient partis de l’équipe de Gryffondor. Ignatius en était le capitaine –l’un des plus jeunes jamais désigné puisqu’il n’était qu’en troisième année- ainsi qu’un des poursuiveurs, Minerva était également poursuiveuse tandis que Robb était batteur.

 

            Les vacances de Pâques ne durant qu’une semaine, la rentrée arriva très rapidement. Les cours reprirent et s’intensifièrent. Il fallait préparer les examens de fin d’année. Jean et Jedusor se disputaient le titre de meilleur élève de leur année. Les directeurs de leur maison respective ne pouvaient s’empêcher de défendre leur élève. En effet, le professeur Slughorn ne tarissait pas d’éloges sur son petit prince des potions tandis que le professeur Dumbledore défendait avec hargne sa virtuose de la métamorphose. Je trouvai cela amusant, autant d’ailleurs que Charlus et Jean. Cette dernière, au lieu de prendre la grosse tête et de se pavaner (comme avait tendance à le faire son rival), préférait en rire. Une fois de plus, cette « bataille » creusait le fossé entre les deux maisons rivales. D’autant que les Serpentards étaient en tête pour la Coupe des Quatre Maisons et celle de Quidditch.

 

            Le mois de mai arriva et les élèves avaient de plus en plus de mal à se concentrer. Le soleil servait souvent d’excuse pour aller dans le parc au lieu de réviser. Les tensions s’apaisaient le temps d’une après-midi et reprenaient dès que les temps de pauses se finissaient.

            Jean était née au mois de mai, le sept plus exactement. Cette année-là cela tombait un jeudi. Elle ne se doutait pas que ses trois amis avaient prévus de lui faire une surprise à la fin du cours de vol, qui était le dernier de la journée. Ils avaient préparé cela avec beaucoup de discrétion et de soin, ce qui me faisait rire.

            Le jour J arriva. Le matin, Jean reçu une lettre de son père. Cela la surpris tellement qu’elle faillit s’étouffer en mangeant son toast. Elle la lut en cachette, de peur d’être déçue. Son père avait décidé de laisser sa déception de côté et de féliciter sa fille pour ses excellents résultats scolaires (apparemment Abraxas Malefoy et sa mère avaient tenu le rôle d’informateurs). Jean fut si heureuse qu’elle rayonna de joie et de bonne humeur toute la journée.

            Le cours de vol se déroula sans trop d’incidents notables. Augusta, Charlus et Nicolas s’approchèrent de leur amie discrètement et lui sautèrent dessus en lui hurlant « Joyeux anniversaire ». Ils lui offrirent chacun un cadeau. Elle en fut si émue qu’elle pleura un peu. Je trouvai cela tellement touchant. C’était véritablement une journée extraordinaire pour elle. Cependant, c’était trop beau pour durer. Malefoy, qui était jaloux des amis de Jean, s’incrusta dans le petit groupe, suivit de ses amis.

 

« On a l’air de bien s’amuser ici, pas vrai les gars, dit-il d’un ton mesquin. Qu’est-ce que tu tiens Norwam ? ‘‘La Bible du Batteur’’. C’est un beau livre certes mais il ne convient pas à un public féminin.

-          Par pitié Malefoy, répondit Jean en retenant Charlus d’une main avant qu’il ne déclenche une bagarre. Pour une fois, arrête de te mêler de ce qui ne te regarde pas. C’est malsain.

-          Je fais ce que je veux Norwam, tâche de t’en souvenir.

-          Elle a raison Abraxas, intervint une voix froide. Ne gâche pas son anniversaire et laisse-là tranquille pour aujourd’hui. »

 

Tout le monde fut abasourdi de voir Tom Jedusor intervenir, surtout en faveur de Jean. Malefoy en resta bouche bée. Il finit par se résigner. Les quatre Serpentards regagnèrent le château. Jean souriait et semblait tout aussi surprise de l’attitude de Jedusor. Au moins, il avait évité que Malefoy ne gâche une si bonne journée…

 

 

 

NDA : J’ai modifié le chapitre 5 (un paragraphe seulement je vous rassure), pour que cela colle avec mon explication sur les « failles » du sortilège. J’espère que cela ne vous gênera pas trop. 

End Notes:

Merci d'avoir pris le temps de me lire. 

Je vous donne rendez-vous dans 15 jours, en espérant que j'arrive à tenir les délais. Je vais essayer d'avoir au moins un chapitre d'avance, pour voir venir le concours ;)

A bientôt, 

Camille

Chapitre 10 : Fin d'année (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Et bien voilà mon chapitre 10, j'espère qu'il va vous plaire. 

Bonne lecture

Chapitre 10 : Fin d’année (POV Jedusor)

 

« On a l’air de bien s’amuser ici, pas vrai les gars, dit Abraxas d’un ton mesquin. Qu’est-ce que tu tiens Norwam ? ‘‘La Bible du Batteur’’. C’est un beau livre certes mais il ne convient pas à un public féminin.

-          Par pitié Malefoy, répondit Norwam en retenant Potter d’une main avant qu’il ne se jette sur Abraxas. Pour une fois, arrête de te mêler de ce qui ne te regarde pas. C’est malsain.

-          Je fais ce que je veux Norwam, tâche de t’en souvenir.

-          Elle a raison Abraxas, intervins-je. Ne gâche pas son anniversaire et laisse-la tranquille pour aujourd’hui. »

Je ne m’attendais absolument pas à ce que tout le monde me regarde avec surprise et étonnement. Je me demandai bien ce qu’il m’avait pris de défendre Norwam. Il est vrai que nous étions devenus presque amical l’un envers l’autre depuis la fameuse soirée du réveillon. Mais cela restait en privé. Abraxas en resta ébahi. Je gardai mon masque d’impassibilité ce qui le fit se résigner. Nous finîmes par rejoindre le château en silence. Il fallait absolument que je trouve une argumentation solide !

Une fois confortablement installés dans la salle commune, mes trois camarades me fixèrent. Ralph avait l’air mal à l’aise, Jonas me regardait avec inquiétude et Abraxas semblait énervé. Je restai impassible et donnait l’impression de ne pas savoir ce qu’ils attendaient de moi. J’agissais de manière habituelle. Cette attitude m’avait aidé à établir ma réputation.

« Qu’est-ce qu’il t’a pris Tom ? Finit par demander Abraxas. Tu m’as ridiculisé devant les Gryffys, en particulier devant Norwam. De quoi vais-je avoir l’air maintenant ?

-          Et bien, répondis-je d’une voix calme et froide, c’est simple. Je trouve que tu es obnubilé par Norwam et c’était une façon de calmer cette sorte d’obsession…

-          Quoi ! s’exclama-t-il. Mais tu racontes n’importe quoi Tom…

-          Il n’a pas vraiment tors Abraxas, le coupa Ralph doucement.

-          Oui, renchérit Jonas. Tu n’arrêtes pas d’épier tous ses faits et gestes, tu ne peux jamais t’empêcher d’aller l’embêter.

-          Mais… tenta Abraxas.

-          Bref, dis-je d’un ton toujours impassible. Je t’ai rendu service. Laisse-la maintenant. C’est une Gryffondor, il faut que tu l’intègres. Peut-être que tu l’as bien connu avant Poudlard, mais maintenant c’est une autre personne. Elle n’est pas comme nous Abraxas, je te le répète c’est une Gryffondor depuis le mois de septembre et tu ne pourras pas le changer. »

Abraxas baissa la tête, quelque peu honteux. Aucun de nous n’osa parler pendant de longues minutes. J’étais plutôt fier de mon discours, il m’avait permis de m’en tirer sans trop de dégâts. Mais pourquoi étais-je vraiment intervenu ? A vrai dire, je me fichais pas mal d’Abraxas et de son obsession pour Jean Norwam. C’était un fait établi et je n’avais pas été le seul à le remarquer. Pour une fois que Ralph et Jonas s’avéraient utiles…

Je me levai pour rejoindre la Grande Salle, pour le dîner, et mes camarades me suivirent. Depuis la rentrée des vacances de Pâques ils attendaient que je me décide à aller quelque part et ils me suivaient, sans rien dire. C’était une sensation très agréable d’être le meneur. Je trouvais que mon influence augmentait lentement mais sûrement. J’avais encore un peu de mal avec les années supérieures, sans compter les autres maisons mais j’étais plutôt patient sur ce point. Il n’y eut aucune discussion sur Norwam au cours du reste de la soirée. Abraxas demeurait silencieux et pensif. Jonas et Ralph essayaient de faire comme s’il ne s’était rien passé, mais ils avaient un peu de mal.

 

Une fois que chacun fut couché et que le silence fut installé, je me mis à repenser à ce que j’avais fait. Je n’arrivais toujours pas à comprendre pourquoi j’étais intervenu. Je ne pouvais pas dire que j’appréciais Norwam. Je n’avais ce genre de sentiment pour personne à vrai dire. Néanmoins je la respectais. C’était ma rivale au niveau des notes, même si j’étais le meilleur. L’attitude d’Abraxas vis-à-vis d’elle m’exaspérait. Il était jaloux de son épanouissement à Gryffondor, jaloux de ses amis. Il était déçu qu’elle ne l’ait jamais vraiment apprécié, alors qu’il était fou d’elle. En effet, comme il continuait à parler dans son sommeil, j’avais fini par comprendre qu’il était amoureux de Jean Norwam depuis leur enfance.

Mon intervention était donc plutôt due à un agacement qu’à un sentiment chevaleresque, ce qui me rassurait. Je pus m’endormir sans trop de soucis. J’avais d’autres préoccupations bien plus importantes que cette fille. En effet, je n’avais rien trouvé de plus sur la Chambre des Secrets que ce que l’Histoire de Poudlard avait pu m’appendre. J’étais déçu. J’avais décidé de commencer mes recherches en deuxième année. D’ici là, j’avais du temps pour trouver d’autres informations, si elles existaient !

 

Le mois de mai passa trop rapidement. Les examens de fin d’année arrivaient. Les professeurs nous donnèrent leurs dernières recommandations. Le professeur Slughorn me retint à la fin d’une de nos heures de potions. J’étais l’un de ses élèves préférés.

« Mon cher Tom, commença-t-il. Je ne doute pas un moment de votre réussite aux examens. Je suis sûr que vous serez le meilleur élève de première année.

-          Merci Monsieur, répondis-je d’une voix polie.

-          Ah Tom… Je suppose que vous ne l’ignorez pas mais sachez que le professeur Dumbledore et moi nous chamaillons souvent à ton propos. Pour lui, en effet, c’est Jean Norwam qui sera la première. Certes c’est une excellente élève mais vous êtes le meilleur, n’est-ce pas, dit-il m’adressant un clin d’œil.

-          Vous me flattez Monsieur.

-          Tom, voyons il ne faut pas vous sentir gêné. Je ne fais que dire la vérité. Je dois avouer qu’Albus et moi faisons tous les ans une sorte de petit… comment dire… un petit duel entre nos deux meilleurs étudiants. Cette année c’est vous et Miss Norwam. Je ne veux absolument pas vous mettre la pression mon cher Tom mais… J’aimerai beaucoup battre Dumbledore pour une fois. Enfin… Vous comprenez ?

-          Bien sûr Monsieur.

-          Ah très bien, ajouta-t-il joyeusement. Et bien la chose est entendue mon cher Tom. Je compte sur vous pour dépasser Miss Norwam. Bonne chance pour la semaine prochaine mon garçon.

-          Merci Monsieur, bonne journée Monsieur. »

Le professeur Slughorn me refit un clin d’œil entendu. Je sortis du cachot quelque peu surpris par cette étrange conversation. Je savais que les professeurs qui étaient les directeurs des maisons avaient pour habitude de se livrer à ce genre de duel, surtout pour le Quidditch. Mais de-là à ce que cela concerne un résultat aux examens… Je me sentais tout de même très flatté par cette marque d’attention. C’était très gratifiant. J’étais donc bien le meilleur élève de mon année. Mes camarades ne m’avaient pas attendu mais une autre personne se trouvait dans le couloir.

Je fus extrêmement surpris de voir Jean Norwam adossée contre le mur du couloir. Il n’y avait personne d’autres. Elle jouait avec une mèche de ses cheveux. Elle avait l’air rêveuse. Je ne me manifestai pas. Elle me remarqua finalement et m’adressa un sourire un peu moqueur. J’eus du mal à garder mon masque d’impassibilité.

« Slughorn t’a coincé pour te demander de me battre aux examens, dit-elle toujours en souriant.

-          Comment le sais-tu ? interrogeai-je de mon habituelle voix froide.

-          Et bien, le professeur Dumbledore m’a parlé mercredi après le cours. Il m’a dit que Slughorn ferait pareil avec toi.

-          Intéressant. De toute façon, je n’ai pas besoin qu’on me le dise pour savoir que je suis le meilleur, rétorquai-je d’un ton moqueur.

-          Attention tes chevilles enflent Jedusor. Je voulais juste te dire que moi je m’en fichais d’être la meilleure ou pas. Ce qui compte ce sont les résultats pas le classement.

-          Chacun ses objectifs, marmonnai-je vexé.

-          Certes. Je trouverai cela drôle si on était ex aequo. Enfin bref, je voulais te prévenir que ce n’était pas la peine de me narguer ou quoi que ce soit d’autre.

-          Tu vas décevoir Dumbledore, dis-je.

-          Je lui ai dit la même chose qu’à toi. Bon, je dois y aller avant que Charlus ne s’inquiète pour moi ou que ton toutou Malefoy ne rapplique. Bonne chance pour tes examens Jedusor.

-          Que le meilleur gagne Norwam, murmurai-je tandis qu’elle s’éloignait. »

Je ne comprenais pas vraiment le message qu’elle avait voulu me faire passer en venant me parler. Je décidai de ne pas y prêter attention et de rejoindre mes camarades. Je leur racontais ce que le professeur Slughorn m’avait dit. Abraxas grimaçait dès que je prononçais Norwam.

 

Les examens commencèrent enfin. Les épreuves n’étaient pas si dures que cela. Pour mes camarades c’était autre chose. J’étais plutôt satisfait de mon travail. Je m’étais donné au maximum pour impressionner mes professeurs, surtout celui de potions. Cependant, l’épreuve de métamorphoses avait été autre chose. J’avais toujours eu du mal avec le professeur Dumbledore. J’avais l’impression qu’il se méfiait de moi. Après tout, il m’avait connu lorsque j’étais vulnérable, à l’orphelinat. J’avais toujours eu du mal à l’impressionner ou au moins à faire en sorte qu’il me complimente. Il réservait cela à Norwam. Je me rattrapai avec les autres professeurs pour qui j’étais l’élève modèle par excellence.

Les résultats furent affichés la semaine suivante. Sans grande surprise, j’avais eu les meilleurs résultats partout, même en métamorphoses. Je fis mon curieux et décidai de regarder ceux de Norwam. A ma grande surprise, elle était presque à mon niveau. En vérité, à part en histoire de la magie, elle m’égalait quasiment. De toute façon, très peu d’élèves avaient eu une bonne note dans cette matière. Très peu, à part Norwam et moi. J’avais eu la note maximale mais pas elle. J’étais très satisfait car j’étais meilleur qu’elle au final.

La fin de l’année signifiait donc que j’allais devoir retourner dans mon orphelinat abominable. Je ne pouvais pas rester à Poudlard pendant l’été, et pourtant j’aurais tellement voulut. Pour profiter de mes derniers jours, je préférais m’isoler dans le parc et me promener…

« Jedusor, appela une voix suave parfaitement identifiable.

-          Norwam, marmonnai-je. Si je m’isole de mes camarades, ce n’est pas pour me retrouver avec toi.

-          Je sais, répondit-elle en souriant. Je voulais te féliciter pour tes résultats. Tu es bien le meilleur.

-          Merci, dis-je sèchement. Tu peux repartir maintenant.

-          Quel caractère ! constata-t-elle toujours en souriant. Je voulais aussi te souhaiter de bonnes vacances.

-          Mais qu’est-ce que cela peux te faire, m’énervai-je.

-          Je sais où tu retournes Jedusor, poursuivit-elle de son ton enjoué. Tu m’avais dit dans le train en septembre que tu étais orphelin. J’espère que tu ne vas trop te sentir seul et que tes vacances ne te sembleront pas trop longues. A dans deux mois. »

 

Elle retourna en direction du château. J’étais étonné par sa sollicitude. De quoi se mêlait-elle et pour qui se prenait-elle ? Je décidai finalement de rejoindre mes camarades, qui étaient restés dans la salle commune. J’avais l’impression que ces dix mois à Poudlard avait à peine duré quelques semaines. J’allais retourner dans cet endroit que je haïssais par-dessus tout. Je n’en avais parlé à personne. Je ne voulais pas de la compassion des autres ni de leur pitié. Ces deux mois de réclusion loin du monde sorcier allait être un enfer. 

End Notes:

Merci d'avoir lu :)

Je vous donne rendez dans quinze jours pour le chapitre 11 : Un petit pas de plus qui est bien sûr du point de vue d'Hermione. 

A bientôt

Votre Camille

Chapitre 11 : Un petit pas de plus (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Bonsoir à tous et à toutes. Voici donc mon chapitre 11, avec un jour de retard je suis vraiment désolée. 

Bonne lecture :)

Chapitre 11 : Un pas de plus (POV Hermione)

 

« Jedusor, appela Jean.

-          Norwam, marmonna Jedusor. Si je m’isole de mes camarades, ce n’est pas pour me retrouver avec toi.

-          Je sais, répondit-elle en souriant. Je voulais te féliciter pour tes résultats. Tu es bien le meilleur.

-          Merci, dit sèchement Jedusor. Tu peux repartir maintenant.

-          Quel caractère ! constata-t-elle toujours en souriant. Je voulais aussi te souhaiter de bonnes vacances.

-          Mais qu’est-ce que cela peux te faire, s’énerva-t-il.

-          Je sais où tu retournes Jedusor, poursuivit-elle de son ton enjoué. Tu m’avais dit dans le train en septembre que tu étais orphelin. J’espère que tu ne vas trop te sentir seul et que tes vacances ne te sembleront pas trop longues. A dans deux mois. " 

Jean retourna au château. Elle avait voulu se montrer gentille avec Tom Jedusor. Elle savait bien qu’il avait évité que Malefoy ne lui gâche son anniversaire. Elle se sentait donc redevable vis-à-vis de lui et c’était sa manière de le remercier. Cependant, Jedusor n’avait pas vraiment apprécié cette gentillesse. J’avais eu le temps de l’observer avant de suivre Jean. Son visage était devenu beaucoup plus froid et j’avais cru voir une lueur de colère dans son regard. Cela faisait froid dans le dos.

 

Le dernier jour arriva et le Poudlard Express attendait les élèves de Poudlard. Jean et ses amis montèrent avec enthousiasme dans le train et s’installèrent dans un compartiment. Ils riaient, jouent aux échecs, se remémoraient quelques anecdotes. Charlus proposa à Jean de venir chez lui dès qu’elle en aurait marre de sa famille. Ma grand-tante en rit et accepta avec plaisir sa proposition.

Le train s’arrêta, il était arrivé au quai 9¾ de la gare de King Cross. Jean descendit avec appréhension. Elle ignorait ce qui l’attendait sur le quai. Elle dit au revoir à Charlus, Augusta et Nicolas puis se décida à chercher ses parents. Ce fut sans grande surprise qu’elle ne trouva que son père. Il la salua assez froidement, et elle ne répondit que par un signe de tête. L’ambiance était glaciale. Je ne me sentais pas à l’aise du tout alors je ne voulais même pas savoir ce qu’elle pouvait ressentir.

Jean sentit un regard derrière elle et se retourna une dernière fois. Elle croisa le regard de Tom Jedusor. Elle détourna rapidement la tête et suivit son père avec résignation. Je m’attardai plus longtemps sur le futur mage noir. Il observait Jean d’une manière étrange. Ce n’était ni de la haine ni de la compassion, on aurait dit de la curiosité. Je trouvai cela plutôt dérangeant.

 

Jean et son père arrivèrent dans la maison familiale assez rapidement. Isaac Norwam avait effectué un transplanage d’escorte. Ils n’avaient pas échangé un mot depuis la gare. Finalement, il conduisit sa fille jusque dans la chambre de Gwendoline et sortit. Jean avait croisée ses mains dans le dos et se les tortillait. Elle était extrêmement gênée. Elle décida cependant d’ouvrir la conversation avec sa mère.

« Bonjour mère.

-          Jean, soupira-t-elle. Comment as-tu pu me faire ça ? Je croyais que tu étais parfaite mais apparemment mes filles n’étaient destinées qu’à me décevoir. Regarde dans quel état tu m’as mise. Cela fait 10 mois que je suis clouée au lit et malade.

-          J’en suis désolée, répondit Jean d’une voix neutre.

-          C’est bien la seule chose que tu puisses faire ! Etre désolée, s’énerva la mère. As-tu songé une seule seconde à la douleur que tu m’as causée ?

-          Je ne pouvais pas prévoir où le Choixpeau m’enverrait, poursuivit Jean de sa voix neutre.

-          Evidemment ! s’exclama la mère qui avait de plus en plus l’air d’une folle. Evidemment que tu ne pouvais pas le savoir ! J’aurais dû m’en douter. Je n’ai produit que de la mauvaise graine !

-          Il y a des sangs-pur à Gryffondor, dit Jean froidement.

-          Ce n’est pas la majorité ! Je ne connais aucun…

-          Le fils ainé des Potter, coupa Jean sèchement. On y trouve aussi les Prewett, les Londubat.

-          Ca ne vaut pas les familles Malefoy, Black, Avery et Lestrange, cracha Gwendoline.

-          Certes, mais uniquement si l’on regarde la noblesse de leur famille, dit Jean d’une voix neutre. Je préfère largement être avec des gens qui regardent la personne avant son nom de famille !

-          Comment oses-tu ? s’insurgea la mère en levant un doigt accusateur vers sa fille. 

-          Je ne sais pas, répondit Jean avec un sourire insolent. C’est sans doute le caractère des Gryffondors qui ressort en moi. Bonne soirée mère. »

Elle sortit sans se soucier des hurlements de sa mère. J’admirai son courage. Elle avait bel et bien mérité sa place au sein des rouges et or ! Elle finit par rejoindre le salon où elle retrouvait son père qui était assis sur un fauteuil. Il semblait l’attendre. Il n’avait rien manqué de l’échange houleux entre sa femme et sa fille. Il ne fit aucun commentaire. Il estimait que sa femme avait suffisamment parlé pour eux deux.

Le repas se passa dans une ambiance plutôt cordiale entre le père et la fille. Isaac n’avait fait aucune allusion à quoique ce soit concernant Gryffondor. Cependant, il l’avait longuement félicité sur ses résultats. Il semblait fier de cela, et peut-être s’en consolait-il, à défaut de la voir à Serdaigle ou Serpentard.

Jean monta dans sa chambre et s’étala sur son lit. Elle était consciente de ce qu’elle faisait subir à l’honneur de sa famille. Très peu de personnes, parmi le cercle des nobles familles de sang-pur, avait été dans une autre maison que Serpentard. Elle savait que Lucretia Black, qui avait le même âge que Robb, Ignatius et Minerva, était allée à Serdaigle. C’était déjà moins extrême que Gryffondor, qui était la maison « ennemie » à près tout…

 

            Jean sortit de ses pensées et se releva. Elle s’approcha de la porte de sa chambre à pas de loup et cola son oreille contre. N’entendant aucun bruit elle sourit et ouvrit discrètement la porte. Elle se faufila jusqu’au sous-sol en prenant bien soin de ne pas attirer l’attention de ses parents. Elle ouvrit la porte et rejoignit la chambre de sa jumelle. Elle avait tellement envie de revoir sa sœur.

            Cette dernière était assise à son bureau, en train de lire un livre moldu d’après la couverture. Jean se racla la gorge pour attirer l’attention d’Helen. Ma grand-mère releva la tête et son visage s’illumina en voyant sa sœur. Elle se leva et les jumelles tombèrent dans les bras l’une de l’autre.

            « Je suis tellement contente de te revoir, dit Helena. Comment vas-tu ? Comment se sont passés tes dix mois d’école ?

-          Père ne t’a rien dit ? s’étonna Jean.

-          Comment ça ? s’inquiéta ma grand-mère. Que s’est-il passé ?

-          Apparemment non, répondit Jean en souriant. J’ai été envoyée à Gryffondor !

-          C’est pas vrai ? Tu te moques de moi là…

-          Non non, poursuivit Jean tout sourire. Mère est tombée malade en l’apprenant et, d‘après ce qu’elle m’a dit, est restée clouée au lit depuis.

-          Elle devait être très déçue, constata Helena. Et dire que tu pensais te retrouver à Serdaigle, ou au pire à Serpentard. Je suis étonnée que mère n’est pas fait une crise cardiaque !

-          Tu es cynique… Et toi, comment ça s’est passé ? C’est bien l’internat ?

-          C’est tellement mieux qu’ici. J’existe enfin. J’étais contente que père ne me propose pas de rentrer pour Noël et Pâques… Et toi, tu es rentrée ?

-          Non… répondit Jean qui avait perdu son sourire. Père ne souhaitait pas ma présence…

-          Ah… Ca n’a pas été trop dur pour toi ? interrogea Helena d’une voix compatissante.

-          J’ai passé les premiers jours cloîtrée dans mon dortoir. Et puis finalement, une fille d’une année supérieure m’a boosté pour que j’aille au bal du réveillon de Noël. C’était ennuyeux mais au moins ça m’a changé les idées. Et puis quand mes amis sont revenus, c’était mieux !

-          Ca me rassure. Que mère fasse une crise, on a l’habitude, mais père… C’est plutôt étonnant. »

Elles discutèrent ensuite de leurs amis et cours respectifs. J’étais stupéfaite de voir à quel point leur relation était fusionnelle, malgré tous ce que leurs parents ont mis en place pour les séparer. Jean lui parla de Malefoy et de son acharnement vis-à-vis d’elle. Apparemment, elle avait déjà du lui en parler car Helena le connaissait. Je crus comprendre que Jean avait été ami avec lui quand elle était une petite fille. Cependant en grandissant, elle s’était mise à aimer de moins en moins l’atmosphère guindée dans lequel elle vivait et que sa mère l’obligeait à supporter. Malefoy, lui, représentait parfaitement le petit garçon d’une noble famille de sang-pur, et Jean s’était éloignée de lui, un an avant de rentrer à Poudlard. Je commençais vraiment à me dire qu’elle avait toujours été destiné à Gryffondor et j’avais du mal à croire qu’elle ne l’avait jamais imaginé elle-même…

Ma grand-mère s’épanouissait dans son école. Elle s’était faite beaucoup d’amies et se sentait enfin vivante. La seule chose qui lui manquait était sa jumelle, mais elles ne pouvaient rien y faire… Ma grand-mère adorait lire et était très douée en littérature. C’était une personne très intelligente, même si Jean la dépassait de beaucoup. Elle avait eu d’excellents résultats à son internat, elle était la première de sa classe.

            Finalement, vers minuit, Jean remonta discrètement jusque dans sa chambre. Sa chambre lui paraissait cependant bien plus froide que son dortoir à Poudlard. La salle commune de Gryffondor lui manquait déjà. Elle était très contente cependant d’avoir retrouvé sa jumelle. L’absence de cette relation l’avait pesée. Il fallait qu’elle trouve une solution pour communiquer avec Helena lorsqu’elle était à Poudlard.

 

            Les deux premières semaines se passèrent sans gros heurt avec sa mère. Elle passait ses soirées avec sa sœur et ses journées dans sa chambre. Son père était au Ministère et elle ne le voyait que lors du dîner. Elle envoyait régulièrement des lettres à Charlus, Nicolas et Augusta. Le soir, les jumelles discutaient de choses toutes plus diverses les unes que les autres. Chacune parlait longuement de ses amis, et même de ses ennemis. Tom Jedusor avait une place à part dans les conversations de Jean, ce qui me mit la puce à l’oreille. Heureusement, ce qu’elle disait sur lui restait tout à fait innocent.

            Une semaine plus tard, sa mère la fit demander. Jean se demandait bien ce qu’elle avait pu faire. En effet, elle avait fait tout son possible pour être discrète afin d’éviter toute remarque négative. Elle ouvrit doucement la porte de la chambre de sa mère. Cette dernière l’attendait.

            « Tu as pris ton temps, constata Gwendoline froidement.

-          Que me voulez-vous mère ? répondit Jean sans se soucier de la remarque.

-          Je ne souhaite pas que l’attitude de ma fille unique change à cause de ses mauvaises fréquentations. J’ai donc décidé de profiter de ton retour dans une demeure correcte…

-          Poudlard est une demeure correcte, marmonna Jean.

-          Tu sais très bien que je ne parle pas de Poudlard, ne joue pas à ça avec moi. Donc, je disais que je voulais profiter de ton retour ici pout te que tu fréquentes à nouveau des personnes de bonnes familles.

-          Oh non, grogna Jean qui avait deviné où sa mère voulait en venir.

-          J’ai donc invité Abraxas Malefoy qui passera plusieurs après-midis avec toi, poursuivit Gwendoline qui n’avait rien entendu. Vous étiez bons amis quand vous étiez plus jeunes. De plus, je trouve cela malsain de te laisser seule à entretenir des correspondances avec des personnes de ta… Bref…

-          De Gryffondor, ce mot ne vous tuera pas si vous le prononcer, coupa Jean en souriant.

-          Tu es vraiment devenue insolente ! Il arrivera cette après-midi, et tu as intérêt à faire bonne figure et à être agréable où tu le regretteras amèrement.

-          Je préfèrerai largement être cloîtrée dans ma chambre jusqu’à la rentrée que passer des après-midis avec Malefoy.

-          TU FERAS CE QUE JE TE DIS ET SANS DISCUTER JEUNE FILLE ! s’époumona sa mère. »

Jean sortit de la chambre à ce moment-là, ce qui fit encore plus hurler sa mère. Cela ne la dérangeait absolument pas. Ce n’était rien comparé à ce qu’elle allait subir dès cette après-midi. Jean allait devoir supporter Malefoy en dehors de Poudlard ! Déjà qu’elle le trouvait trop envahissant à l’école… Il osait venir jusque chez elle. La matinée passa beaucoup trop rapidement au goût de la jeune fille. Finalement, l’elfe de maison vint la chercher pour la conduire jusqu’à son invité…

« Jean, je suis content de te revoir, dit Malefoy d’une voix mielleuse.

-          Malefoy, marmonna la jeune fille en l’invitant à s’asseoir d’un geste de la main.

-          Tu peux m’appeler Abraxas, répondit-il en souriant, comme lorsque nous étions enfants.

-          Ce n’est pas ce que tu penses à Poudlard, rétorqua Jean sèchement.

-          Je… Ecoute, je sais que je t’ai dis des choses affreuses, répondit Malefoy mal à l’aise. Tu vas trouver ça stupide sans doute mais je n’arrive pas à t’imaginer comme une Gryffondor. Ca me met hors-de-moi dès que je te vois épanouie parmi eux. Je ne me l’explique pas moi-même.

-          Ce n’est pas très convainquant comme justification ça, constata Jean en haussant les sourcils.

-          Pardonne-moi, s’il te plaît.

-          Non.

-          Quoi ! s’exclama Malefoy visiblement très surpris.

-          Non. Tu n’es quand même pas devenu sourd.

-          Pourquoi ?

-          Parce que je suis une Gryffondor et que je n’ai pas envie de faire semblant de ne plus l’être pour faire plaisir à ma mère. Je suis une Gryffondor et je suis fière de l’être. Je me sens bien parmi eux, bien plus que je ne l’ai jamais été ici.

-          Mais…

-          Et puis toi tu es un Serpentard, poursuivi Jean. Tu es mon ennemi naturel. Alors non, je ne te pardonnerais pas, je n’ai même pas envie de faire semblant pour sauver les apparences. Je sais que ma mère t’a demandé de venir plusieurs fois, sache que pour ma part c’est un moment horrible et je n’attends qu’une chose, qu’il se termine. 

-          Jean… Nous étions meilleurs amis avant…

-          C’est ce que tu croyais toi ! rétorqua froidement ma grand-tante. Et puis, vu comment tu t’es comporté à mon égard cette année, ça montre bien que ce n’était plus le cas non plus de ton côté. Le débat est clos. »

Jean avait cassé la bonne humeur d’Abraxas Malefoy. Le pauvre garçon aimait beaucoup ma grand-tante, malgré tout ce qu’il lui avait dit à Poudlard. Il la considérait comme une amie d’enfance. D’après ce que je pus lire dans son esprit, il était très jaloux de Charlus et c’est pour cela en partie qu’il se comportait méchamment avec Jean… Il ne supportait pas le fait qu’elle l’ait remplacé.

Depuis deux ans déjà, Jean ne considérait plus Malefoy comme un ami, mais plutôt comme l’une des rares personnes de son âge qu’elle avait le droit de fréquenté. Le fait d’être à Gryffondor lui avait offert l’opportunité de choisir par elle-même ses amis et non plus de supporter ceux que sa mère trouvait fréquentable. Malefoy ne pouvait et ne pourrait jamais comprendre cela.

Le reste de l’après-midi se déroula dans une ambiance tendue, entre les regards noirs de la Gryffondor et le malaise du Serpentard. Ils lisèrent un livre chacun de leurs côtés et ce fut une délivrance autant pour l’un que pour l’autre lorsque la mère de Malefoy arriva.

Helena ria beaucoup lorsque sa sœur lui narra cet incident. Les autres après-midis en compagnie de Malefoy se firent très peu nombreuses. Gwendoline réprimanda fortement sa fille mais Isaac intervint cette fois-ci. Il dit à sa femme qu’il préférait que Jean reste dans sa chambre à travailler sagement et à entretenir des correspondances plutôt qu’elle perde son temps dans les mondanités. Ma grand-tante n’en revenait pas ! Moi non plus d’ailleurs, je pensais qu’Isaac Norwam était un homme qui suivait toutes les idées de sa femme.

 

Cette intervention paternelle rapprocha Jean et Isaac. Dès qu’elle reçut sa liste de fournitures, ils allèrent tout les deux au chemin de traverse. Ils croisèrent Charlus (puisque Jean lui avait donné rendez-vous). Isaac ne fit aucune remarque même si les fréquentations de sa fille ne lui plaisaient pas du tout.

La fin des vacances arrivèrent rapidement. Jean se mit à paniquer car elle n’avait toujours pas trouvé de solution pour communiquer avec sa sœur lorsqu’elle serait à Poudlard et Helena dans son internat moldu. Elle hésitait à demander à son père de servir d’intermédiaire, mais étant donné qu’elle n’était pas sensée avoir de relations avec sa sœur, c’était plutôt délicat. 

Elle décida d’en parler avec sa sœur. Cette dernière trouva immédiatement un compromis. Il y avait un parc en face de l’internat, où séjournait un grand nombre de rapaces nocturnes. Il arrivait donc que certains hiboux ou certaines chouettes se promènent de nuit sur les toits de l’école d’Helena. Elle et ses amis avaient même repéré un nid de chouette. Il serait donc facile de faire passer la présence de la chouette de Jean pour anodine.

 

La dernière soirée fut très difficile pour les jumelles. Elles allaient encore passer dix mois sans se voir, car même si Jean avait la possibilité (ce qui n’avait pas encore été confirmé par leurs parents) de rentrer pour Noël voir Pâques, Helena ne l’avait pas.

Le lendemain, Isaac accompagna sa fille jusqu’à King Cross et au quai 9¾. Elle monta rapidement dans le train après avoir enlacé furtivement son père. Elle avait eu le droit de rentrer pour Noël, si elle le souhaitait. Elle retrouva Charlus dans les couloirs du Poudlard Express. Ils furent rejoints par Augusta et Nicolas. Ils s’installèrent tous les quatre dans un compartiment vide et se racontèrent leurs vacances.

Au bout d’un moment, Jean sortit à la recherche du chariot de friandises. Elle était chargée de l’achat pour elle et ses amis. En se retournant, elle percuta quelqu’un sans le faire exprès. Elle s’apprêtait à s’excuser mais lorsqu’elle le vit, elle se stoppa net.

« Norwam, tu pourrais faire attention tout de même, dit une voix froide parfaitement identifiable.

-          Euh, excuse-moi Je… Jedusor, bégaya Jean gênée par le regard du garçon.

-          Mmh, je passe l’éponge parce qu’on est le premier septembre. Je serais moins indulgent après Norwam… »

 

Il s’éloigna, laissant la jeune fille totalement sidéré par son changement. En effet, il avait grandit au cours de l’été. De plus, il avait acquis une démarche et un air de noblesse qui ferait pâlir Gwendoline Norwam d’envie. Ce Tom Jedusor de 13 ans (puisqu’il était en décembre 1926) me faisait peur. Il avait fait un pas de plus vers son futur en tant que Lord Voldemort…

End Notes:

Merci d'avoir lu. 

J'espère que cela vous a plu... 

Je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour le chapitre 12 : Diverses sélections et étrange sensation (POV Jedusor)

A bientôt :)

Camille

Chapitre 12 : Diverses sélections et étrange sensation (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

J'espère que ce chapitre 12 va vous plaire !

Bonne lecture. 

Chapitre 12 : Diverses sélections et étrange sensation (POV Jedusor)

 

« Norwam, tu pourrais faire attention tout de même, dis-je de mon habituelle voix froide.

-          Euh, excuse-moi Je… Jedusor, bégaya-t-elle apparemment gênée par mon regard aussi froid que ma voix.

-          Mmh, je passe l’éponge parce qu’on est le premier septembre. Je serais moins indulgent après Norwam… »

Je m’éloignai en souriant d’aise. J’avais bien progressé pour que Jean Norwam soit intimidée… Il fallait dire que je m’étais beaucoup entraîné cet été, dans mon orphelinat de malheur. Rien de plus facile que de terroriser des petits Moldus insignifiants et d’améliorer mon masque d’impassibilité et de noblesse. Etant le dernier héritier du grand Salazar Serpentard, je devais faire honneur à mes origines… J’avais décidé de révéler ce « secret » à mes trois camarades, Abraxas, Jonas et Ralph. Cela les avait stupéfiés et ils me regardaient désormais avec un mélange de crainte et de respect.

Je retournai donc dans mon compartiment. Une fois installé confortablement, je fis semblant de m’intéresser au caquetage de Jonas et Ralph. Ils étaient si contents de pouvoir enfin rentrer dans l’équipe de Quidditch. Abraxas commençait déjà à clamer haut et fort qu’il serait le meilleur attrapeur de toute l’histoire de Poudlard. Ils m’ennuyaient avec leurs conversations futiles. Tout à coup, lorsque Jonas lança le sujet des vacances, Abraxas redevint intéressant.

« Pfff, ne m’en parle pas, soupira-t-il. J’ai du me rendre chez Norwam.

-          Et tu t’en plains ? ricana Ralph. Tu as changé on dirait…

-          Sa mère voulait profiter des vacances pour la « resociabiliser » avec des personnes respectables, expliqua Abraxas. Comme ma mère est une de ses amies proches, elle a tout de suite proposé que je vienne passer quelques après-midis avec Norwam…

-          Et bien, pouffa Jonas, tes rêves sont devenus réalité apparemment…

-          Sincèrement, c’est ce que je pensais au début. Je m’étais dit que sans ses amis de Gryffondors, elle serait plus accessible. Je l’ai toujours considéré comme une amie d’enfance…

-          Et qu’est-ce qu’il s’est passé ? interrogeai-je avec intérêt.

-          En gros, elle m’a dit qu’elle était une Gryffondor et fière de l’être et que par conséquent, moi j’étais son ennemi naturel.

-          Carrément ! s’exclamèrent surpris Jonas et Ralph.

-          En quoi est-ce étonnant ? sifflai-je d’une voix neutre.

-          Et bien, dit Ralph, lorsque l’on connait sa mère, au moins de réputation, on a du mal à s’imaginer que sa fille se revendique comme étant une Gryffondor…

-          En tout cas, concéda Jonas, ça prouve qu’elle a bien le courage légendaire des rouges et or. Au moins, le Choixpeau ne s’est pas trompé sur elle.

-          Je ne pense pas que ça doit rassurer Mme Norwam, ricana Malefoy. »

Mes trois camarades avaient l’air de trouver cela très drôle. La mère de Norwam avait un sacré caractère d’après ce que je venais de comprendre… Peut-être que mon père était aussi à cheval sur la pureté du sang… J’avais décidé cette année de me consacrer principalement aux recherches sur mon père. J’étais persuadé que c’était lui le sorcier et je voulais savoir qui il était réellement. Je n’oubliais pas pour autant la Chambre des Secrets. Il fallait que je saches ce qu’il s’y cachait et où elle se trouvait. J’avais un vaste programme pour ma deuxième année à Poudlard !

 

Nous arrivâmes enfin à la gare de Pré-au-Lard. Cette fois, nous prenions les diligences. Puis, une fois dans le château, nous nous dirigeâmes vers la Grande Salle pour nous installer à la table des Serpentards. La cérémonie de la répartition commença. Le Choixpeau nous chanta une nouvelle chanson, insistant faiblement sur l’entente entre les maisons. Jonas et Ralph ricanèrent et regardèrent avec dédain la table des Gryffondors.

La première à rejoindre notre maison était Dorea Black. Le premier garçon à être envoyé à Serpentard fut Andrew Dolohov. Il ferait sans aucun doute un bon suiveur si je parvenais à suffisamment l’intimider. Il fallait que je me place comme supérieur auprès de ces nouveaux verts et argent… La cérémonie se poursuivit. Tout à coup, le professeur Dumbledore appela un drôle d’élève. Il s’appelait Rubeus Hagrid. Il était immense, au moins deux fois plus grand que la moyenne. Il avait des cheveux noirs hirsutes qui lui tombaient sur les épaules. Toute la salle se tut lorsqu’il s’avança sous le Choixpeau. Mes camarades arboraient un sourire mauvais.

            « GRYFFONDOR, hurla le Choixpeau après quelques instants de réflexion. »

            Il fut accueillit par les rouges et or avec enthousiasme. Norwam se poussa un peu pour lui laisser une place à sa droite. Elle lui fit son sourire si chaleureux qui dû mettre à l’aise le drôle de personnage assez rapidement. Cependant, elle se reconcentra rapidement sur Potter qui était à sa gauche. Les Serpentards se mirent à applaudir et je me rendis compte que j’étais en train d’observer Norwam depuis plusieurs minutes. Je fus soulagé de voir que personne ne l’avait remarqué. Tobias Nott venait en effet de rejoindre notre table. Il avait l’air assez sérieux. Il s’installa à côté d’Andrew Dolohov. La dernière à être envoyée à Serpentard fut Druella Rosier, et elle avait l’air de bien s’entendre avec Dorea Black. C’était la sœur de Brent Rosier, qui était en troisième année.

            « C’est les 2D, ricana Abraxas en les regardant. »

            Sa petite blague amusa énormément Jonas et Ralph. Comme à mon habitude, je fis une ébauche rapide de sourire. De toute façon, je ne trouvais pas cela amusant. Le repas se termina rapidement et nous descendîmes tous jusque dans notre salle commune. Nous nous endormirent assez vite. Le lendemain, nous reçûmes nos emplois du temps. Nous n’avions que deux matières communes avec les Gryffondors, histoire de la magie et potions.

            Le mardi après-midi, nous eûmes notre premier cours de potions. Le professeur Slughorn avait décidé de mélanger les deux maisons. A vrai dire, j’étais persuadé que c’était son excuse pour justifier le fait qu’il mette ensemble ses deux élèves préférés, autrement dit Norwam et moi. Ainsi, Abraxas se retrouva à côté de Potter. Norwam trouvait cela très drôle et se moquait de son meilleur ami. Ralph dut se mettre à côté de Londubat, ce qui n’enchantait aucun des deux. Jonas, lui, eut le droit à Plumesco. Il ne l’aimait pas car il la trouvait effrayante.

            Norwam et moi étions au premier rang, juste devant le bureau du professeur Slughorn. Tandis qu’il finissait de placer les élèves, elle se retourna pour discuter avec Potter, qui se trouvait lui au dernier rang. J’étais stupéfait de voir à quel point ils étaient proches car ils n’avaient même pas besoin de parler pour communiquer ! Abraxas avait vraiment l’air jaloux. Je me rendis compte que moi-même étais envieux de leur relation complémentaire. J’enviai surtout Potter d’avoir une personne comme Norwam. Si elle avait été à Serpentard, peut-être aurais-je eu le droit à cette amitié si particulière ?

            «  J’ai un bouton sur le nez Jedusor ? S’inquiéta Norwam de sa voix suave et enjouée.

-          Non, répondis-je rapidement de manière très froide. »

Elle se concentra sur les consignes du professeur Slughorn. Une fois de plus, j’avais perdu du temps dans mes pensées en regardant Norwam. Cependant, je m’étais fait prendre et par elle en plus. Je me concentrai à mon tour sur la potion.

 

Les deux premières semaines passèrent très rapidement. J’avais commencé mes recherches sur ma famille paternelle à la bibliothèque mais elles n’aboutissaient toujours pas. J’avais arrêté de me perdre dans mes pensées dès que je voyais Norwam. Je ne savais pas vraiment ce qui m’était arrivé auparavant. Ce week-end là, c’était les sélections de Quidditch. Abraxas, Jonas et Ralph en avaient parlé toute la semaine. Comme par hasard, celles de Serpentard et de Gryffondor avaient lieu en même temps, c'est-à-dire le samedi matin. Les Poufsouffles et les Serdaigles l’avaient l’après-midi.

C’est donc avec beaucoup d’appréhension, certes dissimulée, que mes trois camarades allèrent vers le terrain de Quidditch. Je les suivais par pur soutient, même si personnellement je n’avais jamais trouvé le moindre intérêt à ce sport. Je ne fus absolument pas surpris de voir Charlus Potter entouré de son fan club, autrement dit, évidemment de Jean Norwam mais aussi de Plumesco et Londubat. Ce Potter me dégoutait avec sa manie de vouloir être le plus populaire de l’école.

Les deux capitaines appelèrent, chacun de leur côté, les candidats. Celui de Serpentard était Allen Zabini, un quatrième année ayant beaucoup de succès auprès de la gente féminine. Mes trois camarades s’avancèrent vers lui avec anxiété. Ils avaient hâte de voir s’ils pouvaient faire partie de l’équipe. Ils n’étaient pas les seuls à postuler, il y avait quelques élèves des années supérieures. Il y avait trois postes à combler : un poursuiveur, l’attrapeur et le gardien.

Les sélections pour l’équipe de Serpentard purent commencer. Elles étaient assez inégales en fonction du poste. Ainsi, il y avait deux personnes en plus de Jonas pour le poste de gardien. Le choix ne fut pas difficile à faire, et mon camarade fut pris. Pourtant il n’était pas vraiment très doué mais c’était de loin le meilleur des trois candidats. Il en fut de même pour le poste de poursuiveur où Ralph fut sélectionné. Cependant, lui avait un réel talent.

Pour le poste d’attrapeur, il y avait une dizaine de personnes. Abraxas était très angoissé, d’autant que les Gryffondors avaient décidé d’attendre que notre équipe finisse sa sélection pour commencer la leur. Ils voulaient profiter du divertissement que leurs adverses offraient et sans doute aussi se donner eux-mêmes plus tard en spectacle.

Le vif d’or fut lâché et je pus assister à une course poursuite assez violente. Abraxas était certes le plus jeune mais il n’en était pas moins rapide. De plus il était très agile ce qui lui donnait une bonne avance. Ce fut donc sans grande surprise qu’il attrapa le vif d’or sous les acclamations des Serpentards et les rires plus ou moins forcés des Gryffondors. Je me retournai pour les observer et pu voir que Potter se moqua ouvertement tandis que Norwam restait silencieuse, comme si elle avait trouvé qu’Abraxas avait offert une bonne prestation mais qu’elle ne pouvait pas l’applaudir à cause de leur différence de maison… Je trouvai cela intéressant. Pensait-elle vraiment ce qu’elle avait dit à Abraxas pendent les vacances ?

L’équipe de Serpentard fut donc formé en un peu moins d’une heure. Ralph rejoignait Garrett Mulciber et Brent Rosier, des troisièmes années, en tant que poursuiveur. Abraxas était fier d’être l’attrapeur de l’équipe, d’autant que c’était un poste qui mettait en avant. Jonas était gardien mais je doutai vraiment de son talent, mais comme il était le moins mauvais… Allen Zabini et son meilleur ami, Cody Warrington, étaient tous deux batteurs. Ils allèrent tous les sept s’installer confortablement dans les gradins pour assister à la sélection de l’équipe des rouges et or. Je suspectai ces derniers d’avoir fait exprès d’attendre un peu car de nombreux élèves commençaient à affluer… Ces rouges et or aimaient vraiment se mettre en scène.

 

Potter s’avança, bien évidemment, suivit de Londubat et de trois autres Gryffondors de deuxième année, Luca Babu, Killian Finnigan et un autre rouge et or prétentieux du nom de Jimmy McLaggen. Je vis Plumesco pousser un peu Norwam pour qu’elle les suive. Elle le fit à contrecœur, terriblement mal-à-l’aise. Ils y avaient d’autres Gryffondors plus âgés mais qui ne marquèrent pas mon attention par leur banalité. Les membres actuels de l’équipe accueillirent les postulants avec gentillesse. Leur capitaine était également un quatrième, c’était Ignatius Prewett qui lui était poursuiveur. Sa collègue était Minerva McGonagall qui encourageait avec force Jean Norwam du regard. Le troisième membre était le batteur, Robb Jordan qui rivalisait avec Allen au niveau des filles. Il fit un sourire charmeur à Norwam, ce qui la fit rougir encore plus. Je trouvai l’attitude du Gryffondor absolument ridicule !

Les Gryffondors avaient un poste de plus que notre équipe à remplir, celui de batteur. Les différents candidats se répartirent en fonction de ce qu’ils désiraient faire. Potter fut le seul deuxième année à postuler pour devenir poursuiveur. La « démonstration » ne dura pas très longtemps, force était de constater qu’il était très doué par rapport aux autres rouges et or plus âgés. Il fut donc accueillit avec enthousiasme dans l’équipe.

Les attrapeurs potentiels étaient un peu moins nombreux. Parmi eux, il y avait Killian Finnigan. Par rapport à Abraxas, les candidats faisaient tous pâle figure. Néanmoins, Finnigan était celui qui sortait un peu du lot. Il attrapa le vif d’or, non sans avoir fait quelques pirouettes pour montrer à tous son agilité sur un balai. L’équipe avait donc son deuxième nouveau membre.

Les sélections de gardien durèrent plus longtemps car elle permettait à chacun des poursuiveurs des Gryffondors de montrer aux spectateurs l’étendue de leur supériorité. McGonagall et Potter aimaient beaucoup se prêter à ce petit jeu tandis que Prewett restait un peu plus discret. Le gardien choisit fut Nicolas Londubat, ce qui surpris énormément Ralph et Jonas. Cependant, le rouge et or était nettement plus doué que mon camarade. Les deux équipes s’équilibraient et le match du mois de novembre allait être séré…

Le dernier poste à pourvoir était donc celui de batteur. Il n’y avait que trois candidats, tous des deuxièmes années : Luca Babu, Jimmy McLaggen et, chose étonnante, Jean Norwam. La pauvre était sifflée moqueusement par les Serpentards mais aussi quelques Gryffondors. Potter essayait tant bien que mal de la mettre à l’aise, ainsi que McGonagall, mais leurs efforts furent voués à l’échec. Babu restait très gentil avec elle, presque attentionné, tandis que McLaggen se moquait ouvertement. Je sentis Abraxas bouillir à côté de moi, il mourait d’envie de sauter sur le Gryffondor pour l’étrangler. Apparemment, il n’avait pas vraiment tourné la page vis-à-vis de Norwam…

 Babu et McLaggen furent les premiers à passer. Ils levèrent en même temps leur batte et renvoyèrent les Cognards avec plus ou moins de force et d’agilité. McLaggen, malgré son air suffisant, n’était pas le meilleur et de loin. Babu semblait en bonne voie pour le poste. Puis, ce fut au tour de Norwam. En plus, elle devait passer seule. Elle rougissait toujours autant et semblait tremblante, même si de la tribune s’était assez difficile à déterminer. Elle leva sa batte et attendit que Robb Jordan lâche les Cognards. La majorité des spectateurs riaient et attendaient de la voir se les prendre tous en pleine figure.

Il y eut un énorme silence au cours de sa prestation. Tout d’abord parce qu’elle parvenait à tous les renvoyer. Ensuite, elle faisait preuve d’une force assez impressionnante du fait de sa féminité. Contrairement aux deux précédents, elle visait avec une exactitude parfaite sans pour autant prendre plus de temps que les autres pour renvoyer les Cognards. Personnellement, ce qui m’impressionnait le plus était son calme absolu qui était apparu au moment où elle avait levé la batte et c’était concentré sur son jeu.

 Abraxas avait la bouche grande ouverture et semblait extrêmement surpris. Jonas et Ralph, qui faisaient partir des moqueurs, s’étaient figés et ne savaient plus vraiment comment réagir. Le reste des tribunes, mais aussi des membres de l’équipe des Gryffondors, arboraient les mêmes réactions. Lorsque Norwam rabaissa sa batte et se retourna vers Prewett, elle avait retrouvé son malaise et sa rougeur au niveau des joues. Le capitaine des rouges et or mis un certain moment avant de réagir.

Les Gryffondors avaient leur nouvelle batteuse. Etrangement, ils l’acclamèrent tous, même ceux qui s’étaient moqués d’elle. Babu vint la féliciter chaleureusement, il ne gardait apparemment aucune rancune et semblait plutôt impressionné. McLaggen cracha par terre avant de jeter rageusement son balai. Norwam ne le vit même pas, elle était dans les bras de Potter et elle rayonnait de joie.

 

Les sélections étaient terminées, il n’y avait plus qu’à retourner dans notre salle commune. Abraxas faisait tout pour se rapprocher de Norwam afin d’essayer de lui parler. Jonas et Ralph levèrent les yeux au ciel en ricanant. Ils avaient bien compris le jeu de notre camarade. Heureusement pour lui, cette dernière s’éloignait du troupeau de Gryffondors, sans doute pour respirer un peu, et prenait la route de sa propre salle commune. Elle était donc seule, ce qui était rare car habituellement Potter ne la lâchait pas !

« Jean, appela doucement Abraxas ce qui nous surpris tous les trois.

-          Oui, répondit-elle de sa voix suave en se retournant mais son sourire se figea en nous reconnaissant.

-          Félicitations pour ton poste, poursuivit le jeune Malefoy. Je voulais te le dire de vive voix. Tu étais vraiment époustouflante.

-          Merci, dit-elle d’une voix froide.

-          Je savais qu’on ne pouvait pas te faire confiance, tu n’es même pas une vraie Gryffondor… »

Je ne connaissais pas vraiment cette voix. Nous nous retournâmes tous et vîmes McLaggen qui n’avait pas l’air content du tout. Norwam s’approcha de lui. Elle était menaçante et même Jonas et Ralph reculèrent un peu. Cela devenait enfin intéressant…

« Tu n’es qu’un mauvais perdant Jimmy, rétorqua-t-elle d’une voix presque agressive. Je n’y peux rien si je suis meilleure que toi.

-          C’était juste de la pitié, cracha-t-il méchamment. C’est pour que tu te sentes plus intégrée dans notre maison.

-          Ce n’est pas parce que toute ta famille est passée à Gryffondor que tu m’es supérieur, constata-t-elle froidement.

-          Je suis le meilleur, je n’étais juste pas dans mon meilleur état pour le démontrer devant Ignatius et les autres membres de l’équipe. »

Il avait dit cela avec une voix pleine d’assurance mais cela n’eut aucun effet sur Norwam. Elle avait un sourire moqueur, presque mauvais. C’était un sourire plutôt Serpentard que Gryffondor d’ailleurs… Elle s’approcha encore plus de lui, ce qui le fit reculer. Elle se rapprocha encore un peu de manière à se retrouver collée à lui. Elle leva sa tête et avança sa bouche doucement. McLaggen rougissait de plus en plus. Finalement, elle détourna la tête et dirigea sa bouche vers l’oreille du garçon. Je n’entendis pas ce qu’elle lui murmura mais cela ne devait pas être tendre au vu de l’expression de McLaggen. Elle s’écarta, satisfaite. J’étais impressionné par ce talent de manipulation ! Elle s’apprêtait à partir lorsqu’elle se retourna vers nous.

« Merci Abraxas, dit-elle doucement de sa voix suave »

 

Elle monta les marches et se dirigea vers le tour des Gryffondor. Abraxas resta béat un moment, jusqu’à ce que les rires de Jonas et Ralph le ramènent à la raison. McLaggen était toujours là et ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait. Il finit par partir rapidement, ayant peut-être peur de se retrouver seul avec autant de Serpentard. Nous rejoignîmes à notre tour notre propre salle commune. Mes camarades s’installèrent dans le canapé et discutèrent des évènements de la matinée. J’étais quant-à-moi perdu dans mes pensées. Je ne m’expliquai pas l’étrange sensation qui m’avait parcouru l’espace de quelques secondes, autrement dit le moment où Jean Norwam avait croisé mon regard avant de monter les escaliers… 

End Notes:

Merci d'avoir lu. 

Je suis désolée d'avoir eu un peu de retard cette semaine mais mes études me prennent plus de temps que je ne me l'étais imaginé, notamment le soir...

Je ne vous donne pas le nom du chapitre suivant parce que je n'ai pas eu le temps de l'écrire en entier et du coup, je ne lui ai pas encore trouvé de nom. Je suis vraiment désolée. 

Je vous donne rendez-vous dans quinze jours :)

Merci de votre compréhension,

Camille ;)

Chapitre 13 : Le challenge de Jean (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Bonjour à tout le monde, j'espère que ce nouveau chapitre va vous plaire ! Bonne lecture. 

Chapitre 13 : Le challenge de Jean (POV Hermione)

 

« Merci Abraxas, dit Jean doucement de sa voix suave »

Avant de monter les marches, ma grand-tante regarda à nouveau vers les Serpentards. Elle croisa le regard de Jedusor pendant quelques secondes. Elle se retourna définitivement et monta les marches. Elle rougissait un peu. Les yeux du futur mage noir lui avait fait beaucoup d’effets. Pour ma part, je trouvai que le regard de Jedusor avait, pendant ces quelques secondes, été radouci. Il me sembla même que cela l’avait autant perturbé que Jean. Enfin, pour un futur Voldemort ! Je suivis Jean jusqu’à la salle commune. 

Charlus était très inquiet. Il s’apprêtait à partir à la recherche de sa meilleure amie lorsqu’elle passa le tableau de la Grosse Dame. Il la bombarda de questions. Elle lui expliqua rapidement ce que Jimmy McLaggen lui avait reproché. Charlus bouillonnait de colère et n’attendait qu’une chose : refaire le portrait de son camarade. Augusta rigola beaucoup lorsque Jean lui raconta le passage où elle avait fait peur à Jimmy en faisant comme si elle allait l’embrasser. Nicolas, quant-à-lui, apprécia particulièrement la petite remarque que Jean avait murmurée à l’oreille du garçon. En effet, elle lui avait dit, en reprenant ce que Jimmy lui avait lui-même reproché, qu’il n’avait pas assez fait pitié à l’équipe pour être sélectionné, malgré son piètre niveau de batteur.

Je plaignis le pauvre McLaggen lorsqu’il entra dans la salle commune. Il croisa le regard de Jean, qui le regardait avec un sourire goguenard. Charlus se retrouva ensuite face à lui. Jimmy prit finalement peur et alla vers la jeune Norwam pour murmurer de faibles excuses. Puis, il courut presque pour rejoindre son dortoir, sous les rires de Charlus, Augusta, Jean et Nicolas. Le reste de la journée se passa dans une ambiance joyeuse et détendue.

 

Le lundi suivant, l’enthousiasme de Charlus était vite retombé lorsqu’ils leur fallu se rendre en histoire de la magie, d’autant plus que c’était un cours commun avec les Serpentards. Lorsque les quatre amis arrivèrent devant la salle de classe, cette dernière était encore fermée. Ils attendirent donc patiemment. Le groupe de Jedusor ne tarda pas à arriver. Charlus trouva l’attitude de Malefoy vis-à-vis de sa meilleure amie pour le moins étrange. Il la questionna du regard mais elle ne répondit que par un léger haussement d’épaules. Elle ne lui avait pas raconté l’épisode avec Malefoy. Je n’avais d’ailleurs pas très bien compris pourquoi.

Je trouvai que l’attitude de Jedusor était étrange. Il faisait tout son possible pour éviter de croiser le regard de Jean. Apparemment, j’avais visé juste lorsque j’avais supposé que l’échange visuelle avec ma grand-tante l’avait perturbé plus qu’il ne l’aurait voulu… Jean ne le remarqua pas car Charlus faisait tout son possible pour lui tirer les vers du nez. La porte de la salle de classe finit enfin par s’ouvrir et les élèves y entrèrent à contre cœur. Charlus courut pour choisir une table où il ne serait pas dérangé et où il pourrait continuer de titiller Jean pour qu’elle lui avoue ce qu’elle cachait vis-à-vis de Malefoy.

Evidement, personne n’était vraiment dupe de son petit manège mais ma grand-tante se laissa prendre au jeu, sans doute pour ne pas décevoir son meilleur ami ou pour le plaisir de le faire mariner encore un peu. Malefoy et Jedusor s’installèrent juste derrière eux. J’eus l’étrange impression qu’ils souhaitaient écouter la conversation entre les deux Gryffondors. Cependant, ces derniers n’avaient pas remarqué leur présence.

« Allez, dis moi, supplia Charlus. Je te promets que je ne rigolerai pas !

-          De toute façon ce n’est pas une histoire drôle, murmura Jean avec un sourire.

-          Je ne te ferais aucune réflexion ! poursuivi Charlus avec une moue suppliante.

-          Pfff, tu n’y arriveras pas.

-          Tu n’es pas drôle. Pourquoi Malefoy est comme ça avec toi, c’est à cause de ce qu’il s’est passé cet été ? Parce que ce n’est que depuis aujourd’hui qu’il est comme ça…

-          J’aime bien te regarder réfléchir, rigola discrètement Jean.

-          Je suis tellement agréable à regarder en même temps, répondit Charlus avec un clin d’œil qu’il voulait charmeur. Il s’est passé quelque chose entre lui et toi ce week-end… Je dirais, samedi après la sélection de Quidditch.

-          Mmh.

-          Haha ! s’exclama Charlus à voix basse. Je savais que je réussirais à te faire avouer… Raconte-moi maintenant.

-          Il n’y a rien de particulier, finit par céder Jean. Il m’a juste félicité pour ma sélection et après Jimmy est arrivé.

-          C’est tout ? marmonna Charlus déçu. Tu me caches quelque chose, ce n’est pas possible autrement.

-          Je n’ai pas été froide avec lui, c’est peut-être ça qui lui a fait plaisir je n’en sais rien. Je ne suis pas dans la tête des serpents moi !

-          Encore heureux, pouffa Charlus. Me voilà rassuré, j’avais peur que ta mère t’ait obligée à devenir gentille avec les Serpentards ou quelque chose comme ça…

-          Le jour où je ferais ce que ma mère me demande n’est pas prêt d’arriver, rigola Jean. »

Elle finit par se reconcentrer sur le cours du professeur Binns. Charlus lui, posa ses mains sur la table et allongea sa tête dessus, de manière à regarder Jean quand même. Cette dernière avait quand même suivi le cours malgré sa discussion avec son meilleur ami. Elle n’avait donc aucun retard dans sa prise de notes. Charlus savait très bien qu’elle les lui donnerait donc il ne se donnait même pas la peine d’écouter. Augusta et Nicolas, quant-à-eux, préféraient prendre eux-mêmes leurs notes. La première parce qu’elle avait une certaine fierté et rechignait à devoir dépendre des autres, le second parce qu’il était trop timide pour demander à Jean (et encore plus à Augusta) ses notes.

Je profitai de ce moment pour observer les deux Serpentards derrière ma grand-tante. Malefoy semblait visiblement déçu de l’indifférence de Jean à son égard. Cela me faisait rire. Apparemment, il était très susceptible. Je trouvai l’attitude de Jedusor bien plus intéressante. En effet, il paraissait totalement neutre. Il avait son masque d’impassibilité qui était, comme toujours, absolument parfait. Je n’arrivais pas à déchiffrer quoique ce soit sur son visage. Avait-il quelque chose à cacher ?

« Et Jedusor ? interrogea tout-à-coup Charlus ce qui fit sursauter Jean.

-          Quoi Jedusor ? Tu me dis ça comme ça, d’un coup.

-          Et bien, il est plutôt gentil avec toi en ce moment non ?

-          Gentil et Jedusor ne sont pas compatibles Charlus, pouffa Jean. Je dirais plutôt qu’il est encore plus indifférent que l’année dernière.

-          C’est vrai qu’on parle de Jedusor, poursuivit Charlus avec un sourire moqueur.

-          Il est devenu plus mature, ajouta-t-elle en baissant furtivement les yeux.

-          Tu trouves ? s’étonna Charlus. Mais de toute façon, c’est moi que tu préfères.

-          Evidement, répondit Jean en souriant.

-          Prouve-le. »

Jean haussa les sourcils et se reconcentra sur le cours. Charlus faisait tout pour la déconcentrer. Cela ne la perturbait même pas. Pendant la conversation des deux Gryffondors, j’avais attentivement observé le futur mage noir. Il avait bien sûr gardé son masque d’indifférence, sans doute pour ne pas alerter Malefoy. Néanmoins, ses yeux l’avaient trahit plusieurs fois. Il n’était apparemment pas aussi indifférent que le prétendait Jean… C’était une affaire que j’allais devoir suivre avec beaucoup de précaution.

 

Le cours se termina enfin. Les quatre amis Gryffondors sortirent parmi les premiers. Charlus continuait à embêter Jean. Il voulait sa preuve. Augusta le regardait avec désapprobation et Nicolas n’osait pas rire. Finalement, Jean se pencha vers son meilleur ami et l’embrassa sur la joue. Elle s’éloigna ensuite avec Augusta. Charlus était resté avec Nicolas. Il arborait un regard fier ce qui fit, cette fois, franchement rire le jeune Londubat. Ils partirent à leur tour à la suite des deux filles. Charlus se promenait dans les couloirs avec un air de conquérant dont se moquait beaucoup son ami.

Plus tard, Jean voulut aller travailler à la bibliothèque. Augusta n’aimait pas vraiment la bibliothécaire et Nicolas n’était pas d’humeur travailleuse alors ils décidèrent de rester dans la salle commune. Charlus trouva alors que c’était l’occasion rêvée pour profiter de sa meilleure amie avec exclusivité et décida de l’accompagner. Ils s’installèrent tout les deux à une table plutôt isolée. Le jeune Potter n’avait pas vraiment envie de travailler mais son amie lui lança un regard qui le fit rapidement changer d’avis. Il décida de recopier les notes de Jean du cours d’histoire de la magie. Elle, de son côté, travaillait avec assiduité la métamorphose. C’était sa matière préférée et elle était toujours autant l’élève favorite du professeur Dumbledore.

« Jean et Potter, comme on se retrouve.

-          Malefoy, répondit Chalus avec un regard menaçant, s’il te plaît fais nous le plaisir de nous laisser tranquille pour une fois.

-          Parce que tu crois que c’est un plaisir de venir avec vous, répondit narquoisement le blond. Nous n’avons pas vraiment le choix ! »

Jean releva la tête et regarda autour d’elle. Il n’y avait en effet plus de tables de libre dans la bibliothèque. Charlus et Malefoy continuaient de s’envoyer des piques plus ou moins méchantes. La jeune fille n’y prêta aucune attention et se reconcentra sur son devoir de métamorphoses. Finalement, les deux garçons baissèrent les armes et Malefoy finit par s’assoir en face de Charlus, car Jedusor s’était déjà installé en face de Jean.

Malefoy et Charlus n’arrivaient  pas vraiment à travailler. Ils étaient trop occupés à se toiser mutuellement et à surveiller l’attitude de Jean. Finalement elle finit par relever à nouveau la tête vers son meilleur ami. Elle jeta un coup d’œil à son travail de recopiage et poussa un soupir de découragement. Il y avait plein d’erreurs. Elle décida de les lui corriger, en lui expliquant pourquoi il s’était trompé. Charlus écoutait à peine ce que sa meilleure amie lui racontait car il était trop occupé à afficher un air de conquérant pour énerver Malefoy, qui quant-à-lui, était tombé dans le jeu du Gryffondor et ruminait sa rage.

« Je ne comprends pourquoi tu prends toute cette peine pour ce bon à rien Jean, fit remarquer le Serpentard avec méchanceté.

-          Et en quoi ça te regarde ? rétorqua Charlus narquoisement.

-          Oh non, vous n’allez pas recommencer, soupira Jean. J’ai le droit d’aider mon meilleur ami en histoire de la magie Malefoy.

-          Quoi ? s’exclama le blond avec surprise et déception. C’est ton meilleur ami lui ?

-          Evidemment, répondit Charlus avec un sourire de fierté.

-          Mais Jean, comment tu peux LE considérer comme tel ?

-          Et bien, de toute évidence c’est qu’elle m’apprécie… »

Les deux garçons continuèrent à se chamailler pendant quelques minutes. Jedusor ne réagissait pas et observait la scène avec un regard plutôt étrange, comme si c’était ce qu’il espérait depuis le début. Quant-à-moi, j’attendais que Jean intervienne. A en juger par son visage, c’était imminent.

« Ca suffit, dit-elle en essayent de ne pas parler trop fort pour ne pas se faire exclure par la bibliothécaire.

-          Mais Jean, commença Charlus, tu as vu comment il…

-          Je m’en fiche, répondit-elle sèchement.

-          Ah tu vois Potter...

-          Tais-toi aussi, le coupa-t-elle en lui jetant un regard noir.

-          Mais Jean, répéta Charlus…

-          Il n’y a pas de mais qui tienne, vous n’êtes pas capable de rester silencieux ne serait-ce qu’une heure ! Alors maintenant vous vous en allez tout les deux.

-          Quoi ! répondirent en même temps les deux garçons surpris. »

Ma grand-tante ne répondit pas mais son regard noir et plein de reproches suffit à convaincre Charlus de capituler. Il se leva avec dépit et rangea ses affaires. Il se pencha ensuite vers sa meilleure amie et lui murmura des excuses à l’oreille avant de l’embrasser sur la joue. Jean sourit furtivement et cela suffit à Charlus pour partir le cœur léger.  Malefoy fut plus lent, espérant peut-être que la jeune fille se radoucisse mais lorsqu’elle lui jeta un regard noir il fila à son tour. Jean se retrouva seule avec Jedusor. Il ne fit aucun commentaire et se reconcentra sur son travail. Elle fit de même et pu enfin étudier en silence. Il était vrai que c’était tellement plus agréable. Je la comprenais énormément à ce niveau-là.

Lorsqu’elle eut finit, Jean releva la tête et constata avec surprise que Jedusor était toujours là. Il s’était montré si silencieux et discret qu’elle avait pensé qu’il était parti. Elle sourit en le regardant. Apparemment il le sentit car il finit par relever la tête à son tour.

« Qu’est-ce qu’il y a Norwam, dit-il avec un léger sourire, j’ai un bouton sur le nez ?

-          Non, ne t’inquiète pas, répondit-elle en souriant encore plus. Je trouvais juste cela étrange de pouvoir travailler dans le silence.

-          Je dois avouer que c’est le cas pour moi aussi.

-          Et bien Jedusor, si tu en as marre de Malefoy, de Lestrange ou d’Avery et que tu veux travailler tranquillement, n’hésite pas à me demander, je répondrais présente.

-          C’est une proposition intéressante, répondit-il d’une voix un peu trop calme.

-          Bon je dois y aller, Charlus va finir par croire que tu m’as attaqué, murmura-t-elle toujours avec son si joli sourire. A bientôt Jedusor. »

Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle était déjà partie. Pour ma part, je restai quelques instants pour observer la réaction du futur mage noir. Il était étrangement calme, un peu trop à mon goût. J’eus l’impression qu’il voyait ma grand-tante autrement désormais, un peu comme s’il souhaitait en faire une de ses sbires. Il fallait que je surveille ça de très prêt !

Je finis par rejoindre Jean. La pauvre était harcelée de questions par Charlus. Il ne la croyait pas vraiment lorsqu’elle lui disait que Jedusor et elle n’avaient fait que travailler. Augusta intervint dans la conversation pour faire remarquer que le Serpentard n’était pas la personne à fréquenter la plus recommandée. Nicolas ne dit rien mais il approuvait de la tête. Jean trouva que c’était grotesque et monta se coucher légèrement contrariée.

 

Le lendemain matin, Charlus s’excusa auprès de Jean, comprenant bien qu’il avait été trop loin et qu’il avait été ridicule. Elle lui pardonna immédiatement, de toute façon elle ne lui en voulait pas vraiment. Jean était en effet une personne qui avait du mal à éprouver de la rancune vis-à-vis de quelqu’un. Elle avait tendance à pardonner à tour de bras et cela m’inquiétais pour son futur…

Charlus n’aimait pas du tout le mardi car l’après-midi ils avaient un double-cours de potions avec les Serpentards. En plus il était à côté de Malefoy ! Il aurait au moins l’occasion de se venger… Jean était un peu plus enthousiasme même si ce n’était pas son cours préféré. Augusta était beaucoup plus virulente.

« Je ne comprends pas pourquoi Slughorn tient tant à nous mixer avec ces satanés Serpents !

-          Haha, ria Charlus. C’est sa façon à lui d’avoir bonne conscience !

-          Je ne sais pas, intervint timidement Nicolas. Je pense plutôt que c’est pour justifier le fait qu’il réunisse ses deux meilleurs élèves… Qu’en penses-tu Jean ?

-          Je suis d’accord avec toi, c’est quand même la deuxième année que je me fais avoir !

-          Jedusor est le moins pire, dit Augusta. Je dois quand même supporter Avery !

-          Malefoy est le summum, se plaignit Charlus avec dépit. Il m’énerve avec son air supérieur tout ça parce qu’il porte un nom de famille prestigieux parmi les serpents !

-          Je ne sais pas, ria Jean. Je suis d’accord avec Augusta, Avery est quand même un cas… 

-          On a qu’à faire un jeu pour leur faire payer ça ! poursuivit Nicolas avec une légère touche de moquerie dans la voix.

-          Oui, c’est la meilleure idée que l’on puisse avoir ! s’exclama Charlus avec beaucoup de sérieux ce qui fit rire Nicolas et Jean. Mais je ne vois pas comment faire…

-          Et bien, répondit Augusta avec un sourire, on a qu’à les pousser à bout, par n’importe quel moyen. Et celui d’entre nous qui fait craquer son voisin le premier a gagné…

-          Pourquoi pas, répondit Nicolas. En tout cas Jean tu vas avoir du mal avec Jedusor. Tu ne peux pas vraiment le titiller jusqu’à ce qu’il craque !

-          C’est sûr que cela va être délicat…

-          Le simple fait de faire craquer Jedusor constitue un défit en soit, dit Augusta. On va dire que ça sera ton challenge. Pour nous ça sera le plus rapide…

-          Marché conclu, répondirent les trois autres d’une voix. »

Je trouvai cette idée un peu ridicule mais très amusante. Les quatre amis réfléchirent donc chacun à la tactique qu’ils allaient adopter. Jean n’eut même pas besoin de chercher très loin, elle avait déjà sa petite idée. Toutefois, cela la dérangeait un peu de jouer avec Jedusor comme cela. Elle trouvait que c’était une personne qui méritait d’être mieux connue et elle y parvenait petit à petit. Cette histoire risquait de tout gâcher. Ils furent interrompus dans leurs réflexions par l’arrivée d’un trio de quatrième année : Ignatius, Minerva et Robb.

«  Bonjour tous les quatre, lança joyeusement le capitaine de l’équipe. Vous avez l’air bien sérieux… Enfin bref. Je viens vous voir pour vous donner notre créneau d’entraînement. Ca sera le mardi soir donc la première séance commence aujourd’hui. Je viens d’avoir la réponse ce matin, je suis désolé pour ça d’ailleurs. Je vous donne rendez-vous à 20h sur le terrain. Soyez en tenue ! Bonne après-midi. »

Ils repartirent ensuite tous les trois. Charlus était surexcité et les trois autres eurent beaucoup de mal à le calmer. Néanmoins l’imminence du cours de potions s’en chargea.

Les quatre amis se dirigèrent donc vers les cachots. Evidemment le groupe de Jedusor y était déjà. Jean s’amusa discrètement des regards haineux entre son meilleur ami et Malefoy. Je devais avouer que je trouvai, moi aussi, cela très cocasse.  Apparemment, Avery et Lestrange en ricanaient également. Augusta restait fidèle à elle-même tandis que Nicolas souriait de manière un peu lunatique.

Le professeur Slughorn arriva enfin et les quatre amis Gryffondors se résignèrent à entrer dans la salle de potions. Jean était bien évidemment la plus motivée, même si ce n’était pas très flagrant. Chacun rejoignit sa place à côté de « son » Serpentard. La partie venait de commencer. J’étais impatiente de voir la méthode de Jean à l’œuvre, cela promettait d’être instructif pour ma petite surveillance.

Elle avait en effet décidé d’ignorer totalement Jedusor. Contrairement à ses amis, l’embêter ne fonctionnerait pas car il avait une trop grande maîtrise de lui-même. Cependant, faire comme s’il n’existait toucherait son égo et pourrait le faire réagir. Tout du moins, c’était ce que Jean espérait. Chacun des quatre amis avaient gardé sa méthode secrète, mais celle de ma grand-tante était la plus originale.

Pour ma part, je voyais très bien Charlus vainqueur car il n’aurait pas grand-chose à faire pour énerver Malefoy. Cependant, j’avais plus de mal à imaginer Nicolas réussir à agacer Lestrange. Je ne m’inquiétais pas pour Augusta, elle rivaliserait sans doute avec Charlus car elle était très douée pour embêter Avery.

 

Le cours commença donc. Comme à son habitude Slughorn faisait le tour des différentes tables en prenant bien soin de s’attarder à celle de ses deux élèves préférés. Jean souriait aimablement dès que le professeur de potions leur faisait un compliment. Elle prenait un soin tout particulier à faire comme si elle était seule. Elle n’accorda aucun regard à Jedusor. Elle était vraiment très douée pour cela. Ma grand-tante ne finirait jamais de m’étonner.

Cela faisait déjà une heure que les élèves étaient en potions. Ils avaient accomplis la moitié du travail, étant donné qu’ils avaient un double cours avec Slughorn. Comme je m’y attendais, Charlus fit craquer Malefoy très rapidement. Je fus toutefois surprise de voir que le blond avait tenu une demi-heure ! Augusta n’avait pas tardé à le rattraper. Il avait tout de même fallut une heure à Nicolas. Les trois amis de ma grand-tante se concentraient à présent sur elle.  Le simple fait de faire sortir Tom Jedusor de ses gonds constituait en défi en soi et ils restaient persuadés que Jean n’y parviendrait pas en deux heures…

 

Je m’amusais à regarder le futur mage noir se retenir d’exploser de colère sur sa voisine. De petits détails le trahissaient cependant. Jean ne le remarqua pas car elle était trop occupée à s’acharner à l’ignorer. Par contre, cela n’échappa pas à Charlus. Son sourire était mi-moqueur mi-mauvais. Il fit un signe discret à Augusta puis à Nicolas qui se trouvaient à quelques tables. Ils semblaient surpris de voir ce que la jeune Norwam avait réussit à faire ! Ils attendaient patiemment l’explosion du Serpentard.

Il restait à peine quelques minutes de cours lorsque Jedusor finit par céder.

« Bon ça suffit maintenant Norwam ! Chuchota-t-il en lui jetant des regards noirs.

-          Que se passe-t-il Jedusor ? répondit-elle avec une parfaite maîtrise de soi ce qui l’étonna elle-même.

-          Il faudrait peut-être que tu saches ce que tu veux au juste ! Je ne suis pas un jouet que l’on peut jeter lorsqu’on en a plus besoin ! Lui lança-t-il avec haine. »

La sonnerie retentit et il se leva. Il fulminait de rage ce que tout le monde pu remarquer. Jean sortit à son tour, bien décidée à expliquer à Jedusor les véritables raisons de son acte mais elle fut rattrapée par ses amis qui la félicitèrent vivement.

 

 

Le soir, dans son lit, après un premier entraînement intensif de Quidditch, Jean réfléchit à son étrange relation avec le Serpentard. Elle se dit que ce n’était pas vraiment naturel et que c’était bien mieux ainsi. A près tout elle avait des amis qu’elle adorait et elle entretenait une correspondance hebdomadaire avec Helena ce qui comblait le vide dans son cœur qu’elle avait eu toute l’année précédente. Elle avait en plus vraiment apprécié son entraînement de Quidditch. Son coéquipier, Robb, était vraiment quelqu’un de charmant et elle s’était tout de suite bien entendu avec lui. Ils étaient presque complémentaires dans leur jeu. Après avoir beaucoup réfléchit, Jean finit par s’endormir sereinement. 

End Notes:

Merci d'avoir lu :)

Je ne vous promets rien du tout quant-à-la date du prochain chapitre, j'espère le finir à temps mais j'ai un peu de mal à me caser des temps libres. J'espère que vous comprendrez...

A très bientôt quand même

Camille :)

Chapitre 14 : Affrontements (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Bonjour à tous et à toutes !

Je m'excuse pour ces longs mois d'absence, j'ai été très (trop) prise par mes études. Je profites de mes vacances pour replonger dans cette fiction. 

J'espère que ce nouveau chapitre va vous plaire :) 

Bonne lecture !!!!!

Chapitre 14 : Affrontements (POV Jedusor)

 

« Bon ça suffit maintenant Norwam ! Chuchotai-je en lui jetant des regards noirs.

- Que se passe-t-il Jedusor ? répondit-elle avec une parfaite maîtrise d’elle-même qui m’agaça encore plus.

- Il faudrait peut-être que tu saches ce que tu veux au juste ! Je ne suis pas un jouet que l’on peut jeter lorsqu’on en a plus besoin ! Lui lançai-je avec haine. »

 

Cette fille me donnait le tournis. La sonnerie retentit enfin et je me levai. Je voulais quitter cette salle le plus rapidement possible. Mon énervement n’échappa à personne. Evidemment, j’étais d’habitude si calme et j’avais un masque d’impassibilité que je pensais permanent. Apparemment, elle avait réussit à le fissurer.

J’entendis quelqu’un me suivre, je savais que c’était elle. Est-ce qu’elle s’en voulait ? Ou bien désirait-elle jouer encore plus avec moi ? Je me retournai alors pour analyser son expression mais je fus déçu de voir qu’elle était restée devant la porte des cachots entourée de son cher Potter, de Plumesco et de Londubat. Ils avaient l’air de bien s’amuser. Je m’étais fait avoir. J’avais servis de distractions à ces Gryffondors.

Je fus rapidement rejoint par mes camarades. Aucun n’osait poser la question qui leur brulait tous les lèvres. Je devais leur faire encore plus peur lorsque j’étais en colère. Je m’étais évidemment rapidement calmé et mon masque s’était remis en place. Cependant, j’avais au fond de moi une foultitude de sentiments qui s’entremêlaient. Comment avait-elle osé me faire ça à moi ? Je pensais qu’elle était différente et que nous pourrions lier des liens intéressants et utiles, à défaut d’être une amitié qui de part nos maisons ennemies étaient impossible.

Je devenais trop sentimental, il fallait que je me ressaisisse. Jean Norwam m’avait finalement fait ouvrir les yeux sur ma faiblesse, il fallait bien lui reconnaitre cela. Je marchais vers la Grande Salle sans me soucier de mes camarades. Je m’installai à ma place habituelle et fut vite rejoint par les trois garçons. Timidement, Abraxas se lança.

 

« Qu’est-ce que Jean a fait pour t’énerver à ce point ?

- Et bien, répondis-je lentement et froidement, elle m’a prise pour plus bête que je ne le suis.

- Tu vas le lui faire payer ? interrogea Jonas avec une lueur de méchanceté si serpentarde dans les yeux.

- Non, ça serait m’abaisser au niveau des Gryffondors, rétorquai-je avec un léger et rapide sourire. »

 

Jonas et Ralph partirent dans un rire qui était à mi-chemin du grognement. Ils avaient trouvé une idée pour se venger de la jeune fille. J’en étais flatté, car non seulement ils m’évitaient à faire de la basse besogne mais en plus cela traduisait ma supériorité et leur obligeance à mon égard. Abraxas les regardait avec une certaine anxiété. Son affection à sens unique vis-à-vis de Norwam finirait par lui jouer des tours.

La soirée passa doucement. Ralph et Jonas semblaient élaborer leur plan. Ils pensaient sans doute passer inaperçus. Je trouvai qu’Abraxas était de plus en plus anxieux. Pour la première fois, il alla se coucher tôt. Ma curiosité me poussa à le suivre pour l’interroger. Ralph et Jonas restèrent dans la salle commune pour continuer leur discussion.

 

« C’est Norwam qui te met dans cet état ? Interrogeai-je froidement.

- Ah c’est toi, dit-il en se retournant. Tu m’as percé à jour…

- Ce n’était pas très difficile. Il faut que tu te ressaisisses, c’est une Gryffondor ! M’exclamai-je avec dureté.

- Je sais bien, mais parfois elle redevient la Jean que j’ai connu lorsqu’on n’était pas encore à Poudlard. Dès que Potter n’est pas dans le coin en fait.

- Je ne pense pas, répondit-je plus doucement, je pense que tu ne vois que ce que tu souhaites voir…

- Peut-être, répondit-il avec un peu de colère dans la voix. En tout cas, ne compte pas sur moi pour laisser agir Jonas et Ralph sans intervenir !

- Il serait peut-être tant que tu choisisses ton camp Abraxas, dis-je d’une voix froide. »

 

J’entrai dans la salle de bain pour me changer. J’étais assez satisfait de la discussion avec Abraxas. En y réfléchissant, j’allais participer au plan de Ralph et Jonas. Il fallait que les Gryffondors apprennent à me respecter et leur petite batteuse préférée allait être très utile pour montrer l’exemple.

Le lendemain, Abraxas semblait distant. Il se dépêchait de partir comme s’il voulait rester le moins possible avec nous. Jonas et Ralph ne le remarquèrent pas vraiment. Ces derniers avaient accepté de m’expliquer leur plan. Ils avaient l’intention de coincer la jeune fille dans un couloir, seule. Néanmoins, ils ne voyaient pas vraiment comment l’isoler car Potter et elle était inséparables.

Les deux garçons passèrent leur journée à réfléchir à leur solution. Je ne m’abaissais guère à cela, j’avais d’autres préoccupations. Je m’étais décidé à retourner faire des recherches sur mon père à la bibliothèque. J’y allais donc seul, cela me cela ne me dérangeait pas car au moins j’étais sûr de ne pas être dérangé.

Je m’installai donc seul à une table, assez à l’écart. Puis je partis à la recherche d’ouvrages, même je ne savais pas vraiment vers quoi me diriger. Je m’arrêtai net lorsque j’aperçu Norwam seule à une table. Elle était absorbée dans son travail, à en juger par son enthousiasme cela devait être de la métamorphose.

J’étais face à un dilemme. Devais-je la laisser tranquille et continuer mes propres recherches ou aller chercher Ralph et Jonas qui n’attendaient que cette occasion. Après tout, il fallait bien se venger et rien dans son comportement ne méritait une quelconque indulgence de ma part. Je décidai d’ensorceler un bout de papier afin qu’il aille trouver mes camarades et les prévienne.

 

La bibliothèque étant sur le point de fermer, je dus sortir. Je n’avais pas vu le temps passé et pourtant je n’avais toujours rien trouvé sur mon père. En sortant, je me retrouvai face à Norwam. Apparemment elle ne remarqua pas tout de suite que c’était moi. Elle avait les yeux rougis, comme si elle n’avait pas arrêté de pleurer, encore une fois. Pourtant, lorsque je l’avais entraperçu à sa table, elle m’avait semblé plutôt détendue. Cette fille n'était vraiment qu'une pleurnicharde, cela m'exaspérait de plus en plus.

 

« Jedusor ! S’exclama-t-elle mi-heureuse et mi-apeurée. Je voulais te parler justement.

- J’ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec une sale Gryffy, sifflai-je en m’éloignant. »

 

Comme je l’avais espéré elle me suivit. Elle tenait vraiment à me parler. Elle était si prévisible et si naïve. Je l’emmenai à travers les couloirs jusqu’à l’endroit où mes camarades étaient sensés être. Elle finit par m’appeler. Je me retournai et la regardais avec la plus totale indifférence.

 

« Jedusor, répéta-t-elle. Je voulais juste m’excuser pour …

- On culpabilise Norwam ? ricana Ralph avec une teinte de sadisme dans la voix.

- Lestrange, dit-elle en se retournant. Quelle joie de te retrouver !

- Je ne savais pas que les Gryffys étaient heureux de voir des Serpentards, ajouta Jonas qui venait de nous rejoindre. A moins que cela ne cache quelque chose Norwam…

- Tu prends tes désirs pour la réalité Avery, rétorqua-t-elle avec froideur. Mais vous n’êtes pas au complet, que se passe-t-il avec Malefoy, il a enfin vu à quel point vous êtes pathétiques ?

- Tu ne sais pas de quoi tu parles Norwam, répondit avec violence Jonas. »

 

Tout fonctionnait comme je l’espérais. Même si mes camarades avaient juste souhaités effrayer Norwam, sa fougue de Gryffondor enfin retrouvée les pousserait à bout. Je n’avais même pas eu à intervenir. Je profitais du spectacle que l’on m’offrait. Ils avaient d’ailleurs tous les trois sortis leur baguette.

 

« Vous êtes si courageux, ricana-t-elle, à 3 contre moi.

- On n'est que 2, répondit Ralph avec un sourire mauvais.

- Oh pardon, j’avais oublié que Jedusor n’aimait pas se salir les mains. »

 

Cette phrase eut l’effet d’une bombe. Je venais de la plaquer contre le mur, ma main emprisonnant sa gorge. Elle allait recevoir ce qu’elle méritait cette garce. Jonas et Ralph s’étaient écartés, comme s’ils avaient peur de recevoir aussi ma colère. Etrangement, elle n’était pas du tout effrayée. Elle souriait avec insolence.

 

« Vas-y Jedusor, je sais que tu en meures d’envie, parvint-elle à marmonner. Cela risque cependant d’entacher ta réputation. »

 

Je retirai ma main et m’écartai d’elle. Je venais de reprendre contrôle de moi. Ralph saisit l'occasion et il s’approcha de Norwam. Elle s’était décollée du mur et sa baguette menaçait le jeune Lestrange. Elle avait une marque sur le cou mais elle ne semblait pas en souffrir. Jonas ne bougeait pas, il était hésitant. Finalement il décida de s’avancer à son tour. Norwam pointait sa baguette tour à tour sur l’un et l’autre. Jonas fut le premier à jeter un sort. La jeune fille répliqua aussitôt. Les sorts fusèrent mais évidemment Jonas et Ralph étant en majorité, ils prenaient le dessus.

Elle finit par prendre un sort qui la projeta contre le mur. Elle glissa et se retrouva à terre. Je dois avouer que cette situation me faisait jubiler. Les yeux de la Gryffondor luisait de haine. Elle était à bout. Ralph et Jonas s’apprêtaient à recommencer à lui jeter divers sorts lorsque des pas s’approchèrent rapidement de nous. A notre soulagement ce n’était qu'Abraxas. Il nous regarda tous en faisant des va-et-vient entre Norwam au sol, qui commençait d'ailleurs à se relever, et nous. Allait-il prendre son parti ou le notre ?

 

« Mais qu’est-ce qui vous a pris ? Siffla-t-il. Vous auriez pu vous faire prendre par un professeur !

- Ne t'inquiète pas, on sait se montrer discret, ricana Ralph rassuré que son ami ait fait le bon choix.

- Jean ça va ? Demanda-t-il en souriant vers elle, à notre grande déception.

- Oui, répondit-elle maintenant relevée.

- Tu… commença le blond.

- Malefoy, tais-toi. Je n'ai pas besoin d'une mère poule tu sais. Et puis je suis toujours une Gryffondor, malgré tous tes efforts cela ne changera pas, dit-elle avec une douceur et un sourire tendre qui me surpris.

- Mais…

- Quand à vous trois, le coupa-t-elle en s’adressant à nous avec mépris et froideur. J’espère que nous aurons l'occasion de remettre ça… Mais cette fois, je ne serais pas aussi clémente avec vous. »

 

Evidemment cette menace ne fit aucunement mouche. Ralph et Jonas ricanaient en la regardant s'éloigner. Abraxas semblait perdu dans ses pensées. J'espérais que Norwam allait lui ouvrir les yeux. Encore une fois, il n'avait pas su qui choisir. Nous finîmes par rejoindre notre dortoir tranquillement. Abraxas ne dit pas un mot pendant tout le trajet et alla se coucher sans ouvrir la bouche. Ralph et Jonas étaient tellement auréolés par leur « victoire » sur Norwam qu'ils ne s'en soucièrent pas.

Une fois allongé, je réfléchis longuement aux conséquences de cette attaque. La relation que j'avais commencé avec la jeune fille depuis notre première année était définitivement terminée. Cela ne me dérangeait guère. Elle me perturbait trop dans mes projets par son imprévisibilité. De plus, cela pimenterait notre duel pour la place de meilleur élève de notre année. Auparavant elle n'éprouvait pas le besoin de me surpasser. J'espérai vraiment qu'Abraxas avait sérieusement réfléchit et qu'il avait choisi son camp. Cependant j'avais compris que Norwam était une de ses failles et appuyer dessus de temps à autre me permettrait de garder mon influence sur lui.

 

Le reste de la semaine passa rapidement, sans trop de conséquences. Les Gryffondors de notre âge étaient plus haineux que d'habitude à notre égard. Potter était celui qui inquiétait le plus Jonas et Ralph. Norwam, quant-à-elle, ne montrait aucunement que cela l'avait atteinte. Elle semblait savoir prendre un masque d'impassibilité à certains moments elle aussi. Enfin, elle avait été élevée dans une famille de sang-pur, dont la moitié était passée par Serpentard, cela devait jouer beaucoup.

 

Les semaines passèrent sans que la revanche de la Gryffondor ne pointe le bout de son nez. Norwam se dégonflerait-elle ? Jonas et Ralph s'enorgueillissaient car ils considéraient cela comme une double victoire. Abraxas avait finit par comprendre ce que nous essayions de lui dire depuis longtemps et considéra, enfin, Norwam comme ce qu'elle était pour lui, c'est-à-dire une amie d'enfance qui avait trop changé en grandissant.

J'avais du mal à trouver quoique ce soit sur mon père. Il n'y avait aucune trace d'un Jedusor avant moi. J'avais pourtant regardé partout. Cela me rendait de mauvaise humeur. Je piétinais également dans mes recherches sur la Chambre des Secrets. Il m'arrivait de plus en plus souvent de passer ma frustration sur mes camarades de Serpentards, en particulier les premières années.

 

Le fameux match Gryffondor-Serpentard arriva enfin. Cela faisait une semaine que les rivalités augmentaient entre les deux maisons. De petits accidents arrivèrent d'ailleurs au cours de cette semaine pour Ralph et Jonas. Des sorts jetés dans un recoin de couloirs par Potter ou des crocs-en-jambe de la part des autres rouges et or de deuxième année. Les amis de Norwam la défendaient, ce qui ne faisait qu'appuyer le fait qu'elle était trop faible pour se venger elle-même.

Ce match promettait d'être un moment intéressant car les rivalités se poursuivraient sur les balais. De plus, la jeune batteuse des rouges et or devrait montrer son talent au risque de se ridiculiser devant toute l'école. Je me surprenais presque à prêter de l'attention à ce match. Mais espérer une défaite écrasante de ses adversaires me semblait légitime, quelque soit le domaine dans lequel cela se passait.

Etant donné que mes trois camarades faisaient partis de l'équipe de notre maison, je dus m'assoir à côté de Bathilda Zabina, la sœur du capitaine. Elle était aussi laide que lui était beau, j'avais l'impression d'être assis à côté d'un guenon. Cependant elle me permettait d'être bien vu du capitaine. Quatre élèves de première année vinrent s'installer devant moi. Je reconnus les deux fillettes que Malefoy avait surnommé les « 2D » mais je ne me souvenais plus de leur prénom.

 

« Bonjour Jedusor, dit la première, je m'appelle Dorea Black, et voici mes amis, Druella Rosier, Tobias Nott et Andrew Dolohov. Nous avons beaucoup entendu parler de toi. Le professeur Slughorn passe son temps à vanter tes talents et à te donner comme exemple.

- J'en suis très flatté, répondis-je froidement. »

 

Aucun des quatre n'osa me répondre et ils se retournèrent en chuchotant. Même si je ne l'avais pas montré, j'étais sincère. Cela m'enorgueillissait. Cependant, je n'eus pas le loisir de savourer ce moment plus longtemps car le match commençait. Les équipes furent présentées et les différentes balles lancées.

Les poursuiveurs des deux équipes étaient très bons, mais il y avait une différence de gardien. Londubat était bon, il fallait bien l'avouer. De plus, la défense des Gryffondors était assurée avec beaucoup de hargne, ce qui sans doute facilitait le travail de Londubat et masquait ses défauts. Jordan et Norwam formaient un duo très fusionnel. Elle avait réussi à faire tomber Ralph. Nous étions en infériorité numérique.

L'attrapeur, Finnigan, ne semblait pas très à l'affut. Je me souvenais de nos cours de vol de première année où lors d'un « quidditch » il avait plutôt tenu le rôle de gardien dans lequel il était bien meilleur. Les Gryffondors avaient une logique particulière. Abraxas, quant-à-lui, tournait sans cesse tout autour du terrain.

 

Jonas était désormais à terre. Nous étions à présent privé de gardien. Ce jeu était particulièrement injuste et Norwam était une véritable harpie. Le score des Gryffondors augmentaient à une vitesse folle. Soudain tout s'arrêta, Abraxas avait attrapé son vif d'or. Des hourras retentirent de notre tribune. Je restai calme.

Le match était terminé. Pourtant, c'était les Gryffondors qui avaient gagné car ils avaient dix points d'avance, malgré le fait qu'Abraxas ait attrapé le vif d'or. Je ne comprenais vraiment rien à ce sport. L'honneur de notre équipe restait sauf grâce à Abraxas. Cependant, Jonas et Ralph en avaient pour une bonne semaine d'infirmerie. Norwam avait fini par se venger. J'eus l'impression qu'elle n'en resterait pas là. J'espérai me tromper.

 

Je retrouvai Abraxas à la sortie de son vestiaire. Il était exténué. Il était accompagné d'Allan Zabini et de Cody Warrington. Le capitaine me salua chaudement, sans doute m'avait-il aperçu à côté de sa sœur.

 

« C'était un bon match malgré tout, commença-t-il plus à l'égard de ses coéquipiers qu'à moi. Leur jeune batteuse était au mieux de sa forme… Comment s'appelle-t-elle déjà ?

- Jean, répondit Abraxas dans un murmure.

- Norwam, complétai-je.

- Ah oui c'est vrai, poursuivit Allan. Je dois avouer que son niveau m'impressionne. Malheureusement elle a mis au tapis Jonas et Ralph. A mon avis ils ne pourront reprendre les entraînements que d'ici un mois. J'espère que cela ne les pénalisera pas trop dans leur jeu. Qu'en penses-tu Cody ?

- J'en pense que cette Norwam est une tigresse et qu'il faudrait que Jordan la calme, ricana-t-il avec un air pervers. »

 

Les deux quatrièmes années poursuivirent leurs blagues plus que douteuses sur Norwam. Abraxas ne les écoutait même pas. Je finis par laisser les deux batteurs afin d'aller rendre visite à Jonas et Ralph. Abraxas me suivit.

Nous arrivâmes à l'infirmerie. M. Curatio nous laissa voir nos deux camarades. Ralph était le plus haineux. Il avait parfaitement conscience que cette « humilation publique », selon ses dires, était la vengeance de Norwam et qu'une fois rétabli il ne la laisserait pas s'en tirer ainsi. Jonas était plus tempéré. Comme moi, il pensait que la Gryffondor n'avait pas dit son dernier mot.

 

La semaine suivante, mes deux camarades sortirent enfin de l'infirmerie. Ils n'étaient pas au bout de leurs surprises. Les Gryffondors se moquaient d'eux ouvertement. Ralph et Jonas eurent donc le droit à beaucoup de « Alors les serpents, on se fait battre par une fille » ou encore « On ne sait pas résister à la fougue d'une Gryffondor » et d'autres multiples du même genre, plus ou moins grivoises et sexistes.

Ralph n'en pouvait plus. Son orgueil en avait pris suffisamment. Il finit par coincer Norwam à nouveau. Une fois de plus, elle sortait seule de la bibliothèque. Nous étions donc quatre face à la jeune fille.

 

« A quoi tu joues Norwam ? Hurla Ralph.

- Moi ? Répondit-elle avec un air innocent. Mais je ne joues pas Lestranges. Ce n'est pas de ma faute si tu ne sais pas tenir sur un balai et que j'ai eu autant de facilités à t'en déloger…

- TAIS TOI ! S'énerva-t-il encore plus. Tu m'as bien ridiculisé, tes chers camarades Gryffys n'arrêtent pas d'enfoncer le clou. Ne me fais pas croire que tu n'es pas derrière tout ça.

- Les « Gryffys » n'ont pas besoin qu'on les pousse pour se moquer d'un serpent, répondit une voix masculine derrière nous. »

 

C'était évidemment Potter qui volait à la rescousse de sa chère et tendre. Il était accompagné de Jordan et de Prewett. Sans doute y avait-il entraînement pour eux ce soir-là et ils étaient venus la chercher. A la vue de Potter, Abraxas pris un air qui ne me fit plus douter de son allégeance à notre cause.

 

« Potter… ricana Abraxas. Tu es venu admirer le spectacle ?

- Malefoy, répondit le Gryffondor, je suis venu te casser la figure plutôt. C'est une autre sorte de spectacle. Je crois que vous y êtes habitués vous les serpents. Cependant vous préférez être en surnombre pour cacher votre médiocrité.

- Pardon ? S'exclama Jonas. C'est toi qui nous dis ça alors que ta chère Norwam a mis plus de quinze jours pour répliquer.

- C'est qu'elle réfléchit avant d'agir, rétorqua Jordan. Cela lui permet de trouver le meilleur moyen de vous humilier. »

 

Potter et Jordan avaient sorti leur baguette. Abraxas, Ralph et Jonas les imitèrent. Prewett se tenait en retrait, tout comme moi. J'avais tellement envie que les Gryffondors perdent enfin la face. Mais ce ne fut pas pour cette fois. Norwam intervint à temps avant le déluge de sortilèges.

 

« Ca suffit, se fâcha-t-elle. Cela ne vous concerne pas, c'est une histoire entre Lestranges et moi.

- Tu veux régler ça à la loyale Norwam ? Ironisa Ralph en désignant les autres Gryffondors.

- Oui, par un duel, dit-elle avec une telle froideur que tout le monde fut surpris. Vendredi soir, à minuit, dans la salle des trophées. Charlus sera mon second. Qui choisis-tu ?

- Euh… commença Ralph en peu déconcerté. Et bien je prends Jonas.

- Parfait, poursuivit-elle toujours aussi froidement. A vendredi. »

 

Elle rejoignit Prewett et ils partirent tout deux. Jordan et Potter s'attardèrent un instant pour nous jeter un regard haineux, en particulier Potter qui arbora ensuite un sourire moqueur à l'égard de Ralph. Puis ils rejoignirent rapidement les deux autres. J'étais stupéfait par la tournure qu'avant pris tout ceci. Nous finîmes par rejoindre notre dortoir.

Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je repensais sans cesse à ce que Norwam avait fait. Un duel… J'avoue ne jamais y avoir pensé. Je n'avais pas lu grand-chose là-dessus. Je devais être capable de faire face à ce genre de situation et toujours gagner haut la main. Même si cette fois-ci je n'étais pas impliqué. Une fois de plus l'intervention de Norwam m'avait permis de mettre le doigt sur l'une de mes faiblesses. Finalement cette fille m'étaist bien utile…

 

Je passais les jours suivants à me documenter sur les duels. Je connaissais à présent le mode de fonctionnement et les sorts de bases. Je m'étais d'ailleurs entraîné discrètement sur d'autres élèves dans les couloirs. Je maîtrisais bien sûr plus de sortilèges que tous mes collègues de deuxième année, à part peut-être quelques Gryffondors belliqueux.

Un soir, alors que je sortais de la bibliothèque à la fermeture, j'aperçu Norwam juste devant moi. Elle ne m'avait pas remarqué. J'avais terriblement envie de la provoquer. D'autant qu'elle était stupide de se promener seule ainsi après les deux « embuscades » que mes camarades avaient fait contre elle. Je savais qu'elle venait de la bibliothèque mais ce n'était pas une raison.

 

« Bonsoir Norwam.

- Jedusor, souffla-t-elle en se retournant brusquement.

- Je te trouve bien inconsciente Norwam.

- Pourquoi cela ? Interrogea-t-elle méfiante.

- Parce qu'après les deux fois où Ralph t'a coincée ici, tu continues à te promener seule. Serais-tu un peu suicidaire sur les bords ?

- Ah, répondit-elle presque déçue. Nan, ne t'inquiète pas pour moi Jedusor, j'ai toujours la situation bien en main.

- Evidemment, rayai-je. J'ai pu le remarquer. Au fait, félicitation pour votre victoire au Quidditch. Tu as un réel talent en tant que batteuse.

- Je sais, dit-elle avec espièglerie. Ton capitaine, Zabini, me l'a dit pas plus tard qu'hier. C'est un vrai charmeur. Bonne soirée Jedusor. »

 

 

  Elle s'éloigna rapidement, sans se retourner une seule fois. Ainsi Allan était réellement impressionné par Norwam. Il fallait que je surveilles cela de près. Cela pourrait me permettre de trouver un point faible à ce quatrième année. Je pourrais ainsi étendre mon influence. Peut-être que Jean Norwam allait encore m'aider, malgré elle…  

End Notes:

Merci d'avoir lu :)

Encore mille excuses pour vous avoir laissé dans l'attente de la suite aussi longtemps, j'espère que vous me pardonnerez :3

A très bientôt :D

Camile ^^

Chapitre 15 : Noël (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Coucou à tous :) 

Je sais ça fait un moment que je n'ai pas repris le clavier, je m'étais pourtant promise de reprendre l'écriture pendant l'été... 

Bref, j'espère que ce nouveau chapitre va vous plaire :)

Bonne lecture !

Chapitre 15 : Noël (POV Hermione)

« Bonsoir Norwam.

- Jedusor, souffla ma grand-tante en se retournant brusquement.

- Je te trouve bien inconsciente Norwam.

- Pourquoi cela ? Interrogea-t-elle méfiante.

- Parce qu'après les deux fois où Ralph t'a coincée ici, tu continues à te promener seule. Serais-tu un peu suicidaire sur les bords ?

- Ah, répondit Jean presque déçue. Nan, ne t'inquiète pas pour moi Jedusor, j'ai toujours la situation bien en main.

- Evidemment, rayai Jedusor. J'ai pu le remarquer. Au fait, félicitation pour votre victoire au Quidditch. Tu as un réel talent en tant que batteuse.

- Je sais, dit-elle avec espièglerie. Ton capitaine, Zabini, me l'a dit pas plus tard qu'hier. C'est un vrai charmeur. Bonne soirée Jedusor. »

 

Elle s'éloigna rapidement, sans se retourner une seule fois. Elle venait de clouer Jedusor par cette déclaration. En même temps, cela c'était réellement passé. Zabini l'avait pris à part (c'était décidément une habitude chez les Serpentards) pour la féliciter personnellement et déplorer le fait qu'elle n'ait pas été envoyée dans la même maison que sa mère. Il avait appuyé son discours de sourires charmeurs et de clins d'oeil. C'était ridicule et Jean avait eu du mal à se retenir de rire.

J'étais inquiète pour elle. Elle n'arrêtait pas d'être prise en embuscade par la bande de Jedusor. Elle ne s'en souciait pas vraiment et c'était tout à son honneur mais cela me tracassait quand même. Charlus, Nicolas et Augusta étaient inquiets aussi. Même le reste de l'équipe de Gryffondor était au courant et semblait se relayer pour protéger leur petite batteuse.

Elle avait eu la bonne idée de provoquer ce duel. C'était plus équilibré et cela dissuaderait peut-être Lestrange et Avery de répliquer... Mais j'en doutais. Cela s'annonçait comme un éternel recommencement.

 

Jean passa donc le reste de la semaine à s'entraîner pour son duel avec ses amis. Lorsque le vendredi soir arriva enfin, l'excitation était à son comble. Les préfets semblaient au courant de cette affaire car ils ne firent aucune réflexion sur le fait que Charlus et Jean restaient dans la salle commune à attendre alors que l'heure du couvre-feu était largement passée.

L'heure arriva enfin et les deux amis se dirigèrent à pas de loup jusqu'à la salle des trophées. Ils avaient failli se faire prendre par le concierge mais ils eurent beaucoup de chance. Evidement les serpents étaient en retard. Charlus s'impatientait.

Sans surprise, Lestrange arriva accompagné non seulement d'Avery son second mais aussi de Malefoy et de Jedusor. Charlus ricana avec mépris. Jean arborait un sourire qui faisait quelque peu froid dans le dos. D'ailleurs Malefoy frissonna et Lestrange semblait hésitant. Avery respirait fort et, comme à son habitude, Jedusor restait impassible.

Jean et son adversaire, après s'être salués comme le voulait le rituel, prirent leur position pour commencer le duel. Au signal de Malefoy, qui se prenait pour l'arbitre, les sorts fusèrent...

 

Ce fut sans grand étonnement que Jean gagna haut la main. Enfin il serait plus juste de dire qu'elle avait totalement écrasé Lestrange. Charlus n'avait pas pu se retenir de rire à quelques reprises, s'attirant au passage les regards assassins des trois autres Serpentards.

 

« Nous voilà quittes Lestrange, dit Jean.

- Mmmh, marmonna-t-il sans grande conviction.

- Allez les serpents, reconnaissez que nous vous surpassons dans tous les domaines, en plus nous vous le prouvons avec loyauté, ricana Charlus.

- Ta gueule Potter, firent d'une même voix Lestrange, Avery et Malefoy.

- Charlus, réprima gentiment Jean... Du coup Lestrange je t'ai battu à la loyale, tu n'as donc plus aucune raison de vouloir te venger.

- Pour être tout à fait correct Norwam, intervint Jedusor avec sa froideur habituelle, tu t'es vengée deux fois et Ralph qu'une seule fois.

- Si on suit ton raisonnement Jedusor nous ne nous en sortiront jamais, répliqua Jean sur le même ton. Après tout si vous avez tellement envie de vous faire laminer à chaque fois c'est votre problème.

- On a toujours dit que les serpents étaient bizarres, ajouta Charlus en ricanant. »

 

Aucun Serpentard ne crut bon de répondre à ces provocations. A vrai dire ils étaient plutôt d'accord avec Jean. Enfin, je ne savais pas ce que pensait Jedusor mais les trois autres en avaient assez de ces « guéguerres » ridicules, du moins pour le moment.

 

Jean et Charlus repartirent donc en silence jusque dans leur salle commune. Ils eurent une fois de plus de la chance car ils ne croisèrent personne. Ils se séparèrent afin de monter dans leur dortoir respectif. Jean s'endormit paisiblement. Elle était persuadé d'avoir agit avec sagesse et équité. Elle était très satisfaite d'avoir remporté le duel mais elle aurait accepté sans rechigné une défaite si elle avait eu lieu.

 

Le reste du mois novembre passa sans incident marquant. Visiblement, la raclée du duel avait suffit à calmer les envies de vengeance de Lestrange et d'Avery. Malefoy semblait s'être fait à l'idée que Jean était une Gryffondor, ce qui, il fallait l'avouer, évitait à ma grand-tante d'avoir à supporter sa jalousie excessive. Jedusor, quant-à-lui, n'avait pas pardonné à Jean lorsqu'elle avait « joué » avec lui pour remporter son défi. J'étais cependant soulagée de voir qu'elle n'en était pas si peiné que cela.

Les séances d'entraînement de Quidditch étaient de plus en plus difficile à cause du froid. Les Gryffondors parvenaient à se réchauffer un peu grâce à leur bonne humeur et aux blagues idiotes de Charlus. Robb et Jean s'entendaient extrêmement bien, ce qui agaçait parfois le jeune Potter. J'avais pu voir les sentiments de Robb et ce dernier n'était pas indifférent à ma grand-tante même s'il attendait qu'elle grandisse pour le lui faire comprendre.

 

Le mois de décembre arriva enfin. Jean reçu une lettre de son père. Elle préférait s'isoler pour la lire car elle ne voulait pas supporter les questions incessantes de ses amis, en particulier de Charlus. Elle connaissait très bien les couloirs de Poudlard peu fréquentés le week-end, en particulier celui près de la salle d'histoire de la magie. Elle s'assit en tailleur et lu sa lettre.

Son père avait finalement fait volte face en raison de la dégradation de l'état de santé de sa mère. Jean était donc obligée de rester à Poudlard pour Noël, une fois de plus. Etrangement cela ne lui faisait rien. Ce qui lui manquait le plus était sa sœur, mais elles correspondent quasiment toutes les semaines alors cela compensait le fait qu'elles ne se voient que l'été.

Jean roula en boule la lettre avant d'y mettre le feu. Elle fit ensuite léviter la boule de parchemin qui brûlait doucement.

 

« Encore seule dans un couloir désert Norwam ? Interrogea une voix parfaitement reconnaissable.

- Jedusor, marmonna Jean en se relevant rapidement.

- Tu as l'air contrariée, constata-t-il avec froideur. Resterais-tu à Poudlard pour les fêtes de fin d'année ?

- Tu le tiens de Malefoy je suppose. De toute façon je ne vois pas en quoi cela te regarde.

- Et bien, une fois de plus nous serons les seuls de notre année à rester à Poudlard, poursuivit-il sur un ton dénué de toute émotion.

- C'est vrai, dit-elle avec un sourire enjoué. Il va falloir s'y faire, c'est parti pour durer toute notre scolarité.

- Peut-être bien, répondit-il toujours sur son même ton.

- Comptes-tu enterrer la hache de guerre pendant cette période ? Demanda alors, contre toute attente, Jean.

- Euh... Hésita Jedusor. J'y réfléchirai Norwam, à plus tard. »

 

Il s'éloigna alors rapidement, comme s'il avait peur de la tournure qu'avait pris la conversation. Jean était fière de son coup et retourna à la salle commune le sourire aux lèvres. Elle annonça à ses amis, en passant les détails, qu'elle restait à Poudlard pour Noël. Charlus lui proposait de venir chez lui, ce qu'elle refusa. En effet Jean trouvait les fêtes de fin d'année trop familiales pour se permettre de s'immiscer ainsi chez les Potter.

 

Les vacances arrivèrent rapidement. Le château se vida. Jean se retrouva quasiment seule parmi les Gryffondors. Heureusement pour elle, Robb Jordan restait aussi. Ils passèrent donc quasiment tout leur temps ensemble. Ils étaient les deux seuls Gryffondors. Cette année, le directeur n'avait pas souhaité faire de bal car il y avait trop peu de personnes. Cependant, pour le réveillon, les élèves devaient tout de même être en tenue de soirée. C'étaient les coutumes de l'époque sans doute.

Jean se prépara tranquillement dans son dortoir vide. Cette année, elle avait enfin une robe aux couleurs de sa maison, c'est-à-dire or. Elle était très jolie dedans. Elle avait fait un chignon un peu déstructuré qui lui allait à ravir. Robb l'attendait dans la salle commune. Il fut scotché de la voir ainsi. Il était vrai que cela la vieillissait et la rendait sans doute plus accessible aux yeux du jeune homme. L'air béat qu'il arborait fit rire Jean.

Il n'était pas mal non plus, je dois l'admettre. Il avait une élégance très désinvolte. Jean n'ayant que douze ans elle ne s'en rendait évidemment pas compte.

 

Tout le monde partageait une unique table au vue du nombre réduit d'élèves. En effet, Jedusor était le seul de Serpentard, et il y avait un Poufsouffle et cinq Serdaigles de septième année. Jean se retrouve entre le professeur Slughorn et Jedusor (comme par hasard). Robb, en face d'elle, avait la « chance » d'être entre le professeur Dumbledore et le Poufsouffle. Le quatrième année se retenait de rire tandis que Jean arborait un immense sourire.

Jedusor les dévisageait tout les deux. Je crus déceler de la jalousie mais peut-être était-ce mon imagination. Jean, comme d'habitude, ne s'aperçut de rien. Slughorn était très content d'avoir ses deux meilleurs élèves à côté de lui. Dumbledore semblait regarder le futur mage noir avec suspicion, comme s'il avait peur pour ma grand-tante. Evidement, je n'arrivais pas à lire ce que pensait le professeur de métamorphose, mais cela ne m'étonnait pas du tout car c'était quelqu'un de très puissant, si ce n'est le plus.

 

Jean semblait de plus en plus gênée au fur et à mesure que le repas avançait. Il faut dire qu'être la voisine de table du professeur Slughorn n'était pas l'idéal. Robb se retenait d'exploser de rire en voyant sa coéquipière ainsi. Heureusement pour Jean, le directeur Dippet décida que l'heure était assez avancée pour renvoyer les élèves dans leur dortoir.

Robb fut retenue par une Serdaigle qui semblait visiblement sous ses charmes. Jean attendit donc patiemment au pied des escaliers son ami. Jedusor s'approcha d'elle avec un sourire qui me semblait victorieux. Mais c'était sûrement mon imagination qui me jouait à nouveau des tours.

 

« Ton prince charmant t'a abandonné pour une princesse plus âgée ? Se moqua-t-il.

- Robb est juste un ami, répondit Jean vexée. Et de toute façon ça ne te regarde pas.

- Je croyais que tu voulais enterrer la hache de guerre ? Tu changes rapidement d'avis...

- Non ce n'est pas ça, se radoucit-elle. Mais tu commences une conversation par une attaque, comment veux-tu qu'on soit agréable avec toi après.

- Ce n'était qu'une simple constatation, répondit Jedusor froidement.

- A d'autres Jedusor, dit Jean en riant. Tu as passé une bonne soirée ?

- Intéressante. Mais elle a été plus dure à supporter pour toi non ? Répondit-il avec un léger sourire qui avait l'air sincère.

- Le professeur Slughorn est très gentil mais dès qu'il devient un peu moins professeur c'est très gênant... La prochaine fois c'est toi qui t'y colles... »

 

Jean se mit à rire sans trop savoir pourquoi. Jedusor, plus calme, souriait. Cette fois j'en étais sûre, c'était un sourire sincère. Robb, débarrassée de sa groupie de Serdaigle, s'approchait vers eux. Jean fut la première à le voir et reprit son sérieux rapidement. Jedusor se retourna pour voir ce qui avait cassé le rire de la jeune fille et perdit son sourire en voyant le quatrième année arriver.

 

« Bon je vais te laisser Jedusor, dit Jean doucement. Bonne nuit et à demain.

- Ton prince charmant est de retour, répondit-il froidement. Oui, à demain sûrement.

- Au fait, tu as un très beau sourire Jedusor, ajouta-t-elle en s'éloignant. »

 

Elle venait de planter le futur Voldemort avec une phrase aussi peu anodine. Je m'attardai un peu pour observer sa réaction. Il semblait très surpris mais se ressaisit vite pour retrouver son masque d'impassibilité. Il regarda Jean et Robb monter et disparaître en haut des escaliers, en chemin vers la salle commune. Une fois qu'ils furent hors de portée il esquissa un sourire de fierté et se dirigea vers son propre dortoir.

Je me dépêchai de retrouver ma grand-tante. Une fois dans la salle commune, Robb profita du fait qu'ils étaient à l'abri des oreilles indiscrètes pour lui poser la question qui le démangeait depuis qu'il l'avait retrouvé avec le jeune Serpentard.

 

« Pourquoi tu riais avec Jedusor ?

- On parlait de Slughorn et maintenant, avec ce auquel j'ai eu le droit ce soir, je ne peux plus m'empêcher d'avoir envie de rire en repensant à lui ! Répondit Jean en riant.

- C'est clair, rigola Robb. N'empêche que je comprends pas ce que tu lui trouves à Jedusor.

- Mais je lui trouve rien du tout pourquoi ?

- Bah je sais pas moi, tu dois lui trouver quelque chose pour que tu lui parles autant alors qu'il est à Serpentard.

- C'est mon voisin de potions depuis l'année dernière. Et puis on est du même niveau donc parfois c'est intéressant de parler avec lui. Je pense que c'est juste quelqu'un envers qui on a beaucoup de préjugés et c'est ridicule, rétorqua-t-elle énervée.

- Okayyyy, dit Robb conscient de l'agacement de la jeune fille. Mais souviens-toi quand même que c'est l'un des Serpentards qui t'a attaqué en début d'année.

- Euh... je n'avais pas pensé à cet aspect-là, admit-elle un peu perplexe.

- Allez, on s'en fiche, c'est le soir de Noël, ça sert à rien de se prendre la tête avec ça ! Bonne nuit ma petite Jean préférée. »

 

Après s'être souhaités le bonsoir, ils allèrent chacun dans leur dortoir. Une fois dans son lit, Jean réfléchis à ce que Robb venait de lui dire. Il était vrai qu'elle avait tendance à pardonner trop vite aux gens. En particulier lorsqu'il s'agissait de Jedusor. Elle se promit de rester vigilante envers le Serpentard. Puis elle s'endormit paisiblement.

J'étais assez contente qu'elle ait enfin ouvert les yeux vis-à-vis du futur mage noir. Robb lui avait fait mettre le doigt sur ce qui clochait, même s'il avait agit par pure jalousie. Je me demandais bien comment aller évoluer les choses après cette discussion.

 

Le matin de Noël Jean se réveilla très tôt. Elle était de très bonne humeur. Evidement Robb n'était pas encore levé. Elle hésita à ouvrir ses cadeaux. Le faire seule la mettait un peu mal à l'aise. Elle décida plutôt d'aller déjeuner tranquillement en attendant le réveil de son coéquipier. Elle lui laissa un mot pour qu'il ne l'attende pas.

Elle fut surprise de voir que les tables n'aient pas été remises à leur place. Sans surprise, elle était la seule à être debout. Elle s'installa tranquillement à un bout de l'unique table et commença à manger.

 

« Joyeux Noël Norwam, murmura une voix froide parfaitement reconnaissable.

- Joyeux Noël Jedusor, répondit-elle avec un léger sourire.

- Tu es bien matinale, constata-t-il en s'installant à côté d'elle.

- Ca m'arrive parfois en effet, dit-elle avec d'un ton neutre car elle gardait en tête sa discussion avec Robb.

- C'est agréable d'être dans la grande salle lorsqu'elle est vide et silencieuse.

- C'est sûr.

- As-tu fait ton devoir de potion au fait ?

- Jedusor, soupira Jean avec amusemant. C'est Noël !

- Et alors ? »

 

Jean haussa les épaules en souriant.

Une fois qu'ils eurent fini, ils se levèrent pour rejoindre chacun leur dortoir. Jedusor semblait trainer des pieds pour rester un peu plus avec ma grand-tante. Enfin c'était l'impression que j'avais. Il lui demanda s'ils pouvaient faire leur devoir de potions ensemble, étant donné qu'ils étaient en binôme. Elle accepta, un peu à contre cœur, de s'y coller le surlendemain. Ils fixèrent une horaire et se séparèrent.

Robb était levé lorsqu'elle entra dans la salle commune. Il était en train de lire son petit mot. Ils se saluèrent chaleureusement avant de commencer à ouvrir leurs cadeaux. Jean fut surprise de voir que ses parents avaient daigné lui faire un beau cadeau. C'était une collection de livres assez rares (et très chers) sur la métamorphose appliquée. Evidement, elle avait des cadeaux de la part de ses amis. Elle avait hâte de les revoir pour les remercier, et aussi pour qu'ils lui donnent leur avis sur ceux qu'elle leur avait envoyés.

 

Robb et Jean décidèrent d'aller voler un petit peu dans l'après-midi. Ils s'amusèrent beaucoup et furent rejoints d'ailleurs par le Poufsouffle qui avait eu la même idée. La Serdaigle qui avait flashée sur Robb arriva également. Elle attira toute l'attention du jeune homme ce qui agaça Jean. Elle décida d'aller se changer et de retourner au chaud.

 

Les tables de la grande salle n'ayant toujours pas été réinstallées pour le dîner, les quelques élèves se remirent tous côte à côte. Cette fois-ci, Jean se mit le plus loin possible de Slughorn. Elle attendait patiemment Robb, qu'elle n'avait pas revu depuis leur petit vol. Finalement, ce fut Jedusor, une fois de plus, qui pris la place qu'elle avait laissé à côté d'elle.

Jean fut très surprise de voir (enfin) arriver Robb aux bras de la Serdaigle. Il se mit plus loin et ne lui adressa même pas un regard. Jean en fut un peu vexée et passa une bonne partie du repas à fixer son assiette.

 

« Tu es jalouse ? Marmonna Jedusor avec un sourire moqueur.

- N'importe quoi, siffla Jean piquée au vif.

- Il n'en vaut pas la peine de toute manière, tenta de se rattraper un peu Jedusor, toujours sur son habituel ton froid.

- Je suis trop jeune pour ce genre de choses de toute façon, rétorqua-t-elle. »

 

Elle se reconcentra sur le contenu de son assiette, dissuadant toute poursuite de la conversation. Dès que le repas fut terminé, elle se leva rapidement pour regagner son dortoir. Il me sembla que Jedusor esquissa un début de mouvement, comme s'il avait envisager de la retenir. Je restais un peu plus longtemps que ma grand-tante dans la grande salle pour observer les autres. Personne, à part le futur mage noir, ne remarqua le départ de Jean, encore moins Robb qui était trop occupé à lorgner sa Serdaigle. J'étais déçue par son comportement.

Jedusor se leva à son tour. Etrangement il ne prit pas le chemin de son propre dortoir mais plutôt celui des Gryffondors. Je le suivis avec beaucoup d'appréhension. Cela ne ressemblait absolument pas au futur Voldemort...

Il accéléra le pas. Il avait bien fait car il arriva juste avant que Jean ne s'engouffre derrière le portrait de la Grosse Dame. Il l'appela. Elle se retourna surprise. Elle fit demi-tour afin de permettre au tableau de refermer l'entrée de la salle commune (la Grosse Dame fit un commentaire d'ailleurs). Jean s'éloigna du portrait, autant pour ne plus entendre celle qui était peinte dessus que pour se rapprocher de Jedusor.

 

« Qu'est-ce que tu fais ici Jedusor, siffla-t-elle froidement (elle ressemblait vraiment à une Serpentard dans ces cas-là).

- Je m'inquiète pour toi, répondit-il sur son ton neutre et froid habituel.

- C'est ça oui, ricana-t-elle avec mépris. Tu veux m'humilier encore plus, comme d'habitude.

- Non... commença-t-il.

- Oh tais-toi, le coupa-t-elle. Tu me crois assez naïve pour oublier que tu es l'un de ceux qui a essayé de m'agresser dans les couloirs. Ce n'est pas parce que je suis seule que je suis plus facilement manipulable.

- Ce n'est pas ça du tout, rétorqua Jedusor encore plus froidement. Et puis c'est bien à toi de dire ça, tu joues avec moi depuis le début.

- Pardon ?! S'indigna Jean. C'est toi qui a essayer de m'étrangler dans un couloir devant les rires gras de tes imbéciles de camarades.

- Tu m'avais poussé à bout, dit-il avec colère cette fois. Et puis toute cette histoire est de ta faute à l'origine.

- De MA faute ?! S'écria-t-elle. Mais tu te prends pour qui Jedusor ?

- Parfaitement ! S'énerva Jedusor. Tu ne te souviens pas du cours de potions où tu t'étais amusée à m'ignorer pour me faire sortir de mes gonds ? »

 

Jean ne répondit rien. Elle restait impassible. Elle ressemblait vraiment à une Serpentard. Jedusor ne disait rien non plus. Il y avait une telle haine dans ses yeux que j'en frémissais. Je me demandais comment Jean allait réussir à se sortir de là. Il y avait une explosion d'émotions en elle.

Elle fini par éclater en sanglots. La colère envers Jedusor, la jalousie et la déception vis-à-vis de Robb et de sa Serdaigle, la honte aussi de s'exposer ainsi devant un serpent, cela faisait vraiment beaucoup d'émotions. C'était sans doute la seule manière qu'elle avait trouvé d'essayer de les évacuer un peu.

La haine dans les yeux de Jedusor s'effaça. Il avait retrouvé son visage impassible. Il s'approcha de la jeune fille et posa lentement sa main sur son épaule pour essayer de la calmer. Contre toute attente, Jean se blottit contre le jeune garçon et sanglota de plus belle. Jedusor était complètement destabilisé. Il ne savait pas quoi faire de ses bras et de Jean. Finalement il s'attendrit un peu, enfin c'est ce qu'il me sembla. Il écarta Jean de lui afin de la regarder dans les yeux.

 

« Je suis désolée, dit Jean entre deux sanglots. Je ne sais pas pourquoi ça me met dans tous ses états, c'est un peu ridicule.

- Je ne sais pas non plus, répondit-il d'une voix un peu adoucie.

- Je suis désolée de t'avoir énervé en public, ajouta-t-elle en s'essuyant les joues.

- J'accepte tes excuses. Quant-à-moi je m'excuse d'avoir laissé les choses aller aussi loin car je n'ai pas retenu Ralph et Jonas.

- Je n'aurais pas du laisser mon caractère de Gryffondor vous pousser tous à bout, concéda-t-elle avec un faible sourire.

- Bref, dit Jedusor avec une voix un peu plus neutre, on ne va pas s'éterniser en mea culpa.

- C'est sûr ! Merci d'être venu jusqu'ici, rien ne t'y obligeai...

- Le comportement de ton crétin de coéquipier m'a agacé, il t'a carrément laisser tomber comme une vieille chaussette, répondit-il avec un brin de colère dans la voix.

- N'enfonce surtout pas le clou, grimaça Jean.

- Ne te remet pas à pleurer par contre, siffla Jedusor. Et autre chose Norwam, ne me prend plus jamais dans tes bras, j'ai une réputation à tenir je te rappelle. »

 

Jean se contenta de répondre par un sourire. Ils finirent par se séparer. Jean entra dans la salle commune, en ignorant les nombreux commentaires de la Grosse Dame. Elle n'était pas fatiguée et décida d'attendre Robb en lisant tranquillement au coin du feu.

Ce dernier arriva au bout d'un certain temps. Il sembla euphorique. Je ne cherchai pas à savoir ce qu'il avait fricoté avec sa Serdaigle. Son comportement vis-à-vis de ma grand-tante m'avait suffisamment agacé. Il était cependant soulagé de voir que Jean l'avait attendu. Il s'excusa rapidement pour ne pas l'avoir rejoint à table et parti se coucher sans un mot de plus.

Jean fut surprise de ce changement radical d'attitude mais décida de ne pas plus se prendre la tête pour ce soir. Elle monta à son tour dans son dortoir. Avant de s'endormir elle réfléchi longuement au pourquoi de sa jalousie à l'égard de la Serdaigle. Elle se dit finalement que c'était ridicule d'être jalouse d'une fille de dix-sept ans et que Robb pouvait bien faire ce qu'il voulait. Elle s'endormit paisiblement.

 

 

  J'étais presque soulagée de la réconciliation entre elle et Jedusor. Cela signifiait en effet un apaisement des tensions entre les deux groupes. Cela me rassurait de savoir qu'il n'y aurait normalement plus d'attaques dans les couloirs envers Jean ou autres habitudes de Serpentards. J'avais cependant hâte de voir revenir Charlus et les autres, la seule compagnie de Jedusor n'était tout de même pas la meilleure chose qui puisse être pour Jean...  

End Notes:

Merci d'avoir lu :)

Je ne sais pas du tout quand le prochain chapitre sortira, ça peut être très rapide comme très long (j'espère que j'arriverai à l'écrire rapidement). 

A bientôt :)

Votre Camille débordée :D

Chapitre 16 : Un certain talent de persuasion (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Après plusieurs mois d'abscence, me voilà de retour ! J'espère que vous allez apprécier ce nouveau chapitre... Bonne lecture :)

Chapitre 16 : Un certain talent de persuasion (POV Jedusor)

 

 

 

 

« Je suis désolée, dit Norwam entre deux sanglots. Je ne sais pas pourquoi ça me met dans tous ses états, c'est un peu ridicule.

- Je ne sais pas non plus, répondis-je un peu adouci par ses pleurs.

- Je suis désolée de t'avoir énervé en public, ajouta-t-elle en s'essuyant les joues.

- J'accepte tes excuses. Et moi, je suis désolé d'avoir laissé les choses aller aussi loin car je n'ai pas retenu Ralph et Jonas.

- Je n'aurais pas du laisser mon caractère de Gryffondor vous pousser tous à bout, concéda-t-elle avec un faible sourire.

- Bref, dis-je avec une voix un peu plus neutre, on ne va pas s'éterniser en mea culpa.

- C'est sûr ! Merci d'être venu jusqu'ici, rien ne t'y obligeai…

- Le comportement de ton crétin de coéquipier m'a agacé, il t'a carrément laisser tomber comme une vieille chaussette, répondis-je avec un brin de colère dans la voix.

- N'enfonce surtout pas le clou, grimaça Jean.

- Ne te remet pas à pleurer par contre, sifflai-je. Et autre chose Norwam, ne me prend plus jamais dans tes bras, j'ai une réputation à tenir je te rappelle. »

 

Norwam se contenta de répondre par un sourire. Nous finîmes par nous séparer. Elle retourna dans sa salle commune et moi je descendis jusqu'à la mienne. Finalement tout était arrangé… Nous avions enfin pu dire tout ce que nous avions sur la conscience.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle m'avait pris dans ses bras. Et puis elle avait une capacité à changer d'émotions en un rien de temps ce qui était assez perturbant. Mais j'étais satisfait d'avoir enterré la hache de guerre.

Mine de rien, elle pouvait s'avérer utile dans beaucoup de situations. Tout d'abord parce qu'elle était presque aussi brillante que moi. Ensuite, elle était très appréciée de tous les autres Gryffondors, et d'ailleurs de pas mal de Poufsouffles et de Serdaigles. Même quelques Serpentards, comme Alban Zabini, étaient à moitié sous son charme même si elle n'en avait pas conscience. Je ne parlais même pas d'Abraxas, qui malgré ses efforts, continuait à espérer quelque chose de la part de Norwam.

Je finis par m'endormir assez sereinement.

 

Deux jours plus tard, je retrouvai Norwam à la bibliothèque pour que nous puissions faire notre devoir de potions. Elle était de très bonne humeur. Sans grande surprise cela ne nous posa pas énormément de problème et nous finîmes rapidement. J'étais presque déçu car je n'avais pas pu beaucoup parler avec elle.

Norwam me proposa alors d'aller nous promener dans le parc. Finalement j'allais pouvoir lui parler un peu, notamment de Zabini. Je ne savais pas trop comment commencer la conversation.

 

« Robb s'est excusé au fait, dit-elle alors.

- Ah, répondis-je froidement. Et en quoi cela me concerne ?

- Parce que tu as dit que c'était un crétin, rétorqua-t-elle. Et puis que c'est un peu grâce à lui qu'on s'est réconcilié.

- Mais bien sûr, ricanai-je en levant les yeux au ciel.

- Il a dit qu'il aimait beaucoup sa Serdaigle, poursuivit-elle comme si elle n'avait rien entendu.

- Je ne suis pas un journal intime Norwam, grognai-je un peu agacé.

- C'est vrai, dit-elle avec un sourire malicieux. Pourtant tu es pas mal dans ce rôle... »

 

Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, elle me tira par le bras jusqu'au bord du lac. Elle s'assit ensuite par terre, sur la neige. Je l'imitai, mais ce n'était pas très agréable à cause du froid.

 

« Et Blaise Zabini ? Interrogeai-je.

- Quoi Zabini ? S'étonna-t-elle.

- Qu'est-ce qu'il te trouve ?

- Je suis une excellente joueuse de Quidditch, répondit-elle en prenant un air pompeux. Sans compter le fait que je soit particulièrement intelligente et que j'ai beaucoup d'humour.

- Attention tu vas prendre la grosse tête, me moquai-je. Mais revenons à Blaise…

- Il n'y a rien à dire franchement, me coupa-t-elle. Entre nous, je crois qu'il est déçu que le Choixpeau ne m'ait pas envoyé à Serpentard.

- Ah bon ? M'étonnai-je. Pourquoi donc ?

- Parce qu'une joueuse extraordinaire lui a échappé, répondit-elle en riant. »

 

Je compris qu'elle n'en dirait pas plus. Comme Blaise Zabini ne représentait rien pour elle, elle n'avait en effet pas grand-chose de plus à rajouter. J'aurais mieux fait d'essayer de tirer les vers du nez au capitaine de ma maison directement.

Norwam était perdue dans la contemplation du lac gelé. Elle semblait en admiration devant lui, ce qui était particulièrement étrange. Elle se leva d'un coup, ce qui me surpris. Elle testa de la pointe du pied la solidité de la glace. Puis, elle alla carrément sur le lac. Au début elle avançait à tous petits pas, avec beaucoup d'hésitation. Au fur et à mesure elle prenait de l'assurance.

 

« Norwam c'est dangereux, sifflai-je en me relevant.

- Mais non ne t'inquiète pas. Je sais ce que je fais.

- C'est complètement idiot ce que tu fais, grondai-je en me rapprochant au plus près du bord.

- Tu crois que le calamar géant hiberne ? Demanda-t-elle en se penchant pour essayer de voir sous la glace.

- On s'en fiche, revient ici.

- Pfff, tu n'es vraiment qu'un rabat-joie, râla-t-elle en revenant. »

 

Je lui jetai un regard noir. Elle me tira la langue. Le soit-disant courage légendaire des Gryffondors… C'était plutôt de la stupidité. Nous nous rassîmes au bord du lac. Puis nous entendîmes des rires. Je me retournai. C'était Jordan et « sa Serdaigle » comme disait Norwam. Elle fit une légère grimace lorsqu'elle les vit. Ils ne nous avaient pas vu et heureusement. Finalement, comme j'avais froid, Norwam accepta de rentrer au château.

Elle décida de rejoindre sa salle commune, me laissant seul. Je décidai de retourner à la bibliothèque. Il fallait que je poursuive mes recherches sur mon père, je n'avais toujours rien trouvé et cela m'agaçait.

 

Une fois de plus, malgré les heures passées dessus, mes recherches n'avançaient pas. Je sortis de la bibliothèque énervé. Je tombais alors nez-à-nez avec Norwam. Comme souvent, elle souriait. Je n'avais pas envie de lui parler, en particulier si elle voulait encore se plaindre de Jordan. Je lui jetai un regard noir. Son sourire s'effaça.

 

« Ca ne va pas Jedusor ?

- Ca ne te regardes pas, sifflai-je.

- Qu'est-ce qui t'arrives ? S'inquiéta-t-elle nullement vexée par mon ton froid.

- Ce que tu peux être collante des fois, m'énervai-je.

- Quoi !? Tu n'es qu'un crétin, dit-elle en tournant les talons. »

 

S'il y avait bien une chose que je ne supportais pas et que je ne tolérais pas du tout, surtout venant d'elle, c'était les insultes. Je la rattrapai et l'agrippai au poignet, l'obligeant ainsi à se retourner.

 

« Tu me fais mal Jedusor.

- Je ne suis pas un crétin, dis-je avec un brin de menace dans la voix.

- Alors tu es quoi ? Rétorqua-t-elle avec effronterie.

- Ce que tu peux être énervante, soupirai-je en la lâchant.

- Dis-moi ce qui te pose problème, me supplia-t-elle. Tu peux me faire confiance.

- Je ne fais confiance à personne Norwam, sifflai-je. Ne crois pas que ce que nous partageons pendant ces vacances te privilégie.

- Je ne me sens pas privilégiée, je veux juste t'aider, rétorqua-t-elle. Si tu as besoin tu sais où me trouver. A plus tard. »

 

Je venais de la vexer. Je m'en fichais, elle m'avait énervé. De toute façon, nous allions manger ensemble une fois de plus car le directeur avait décidé de garder la disposition de la Grande Salle jusqu'à la rentrée. J'étais sûr que c'était une idée que Dumbledore lui avait soufflé, afin de renforcer la solidarité entre les différentes maisons, ou en tout cas d'essayer d'en créer une.

J'allais donc m'installer à table. Norwam n'était pas encore là. Jordan et sa Serdaigle se bécotaient à un bout de la table. Je trouvais cela étrange qu'elle n'arrive toujours pas. Finalement elle se décida enfin à venir. Elle s'installa à côté de Jordan, me laissant seul.

Elle ne quitta pas les yeux de son assiette de tout le repas et fut la première à partir. Je décidai de la suivre. Je l'appelai alors qu'elle était dans les escaliers. Elle se retourna. Je m'attendais à ce qu'elle vienne me rejoindre mais elle n'en fit rien. Elle me regardait, immobile, les bras croisés. Je soupirai ostensiblement avant de la rejoindre.

 

« Qu'est-ce qu'il y a Jedusor, on culpabilise ? M'interrogea-t-elle froidement.

- Absolument pas, répondis-je sur le même ton. J'en ai juste marre que notre relation fasse du yoyo sans cesse. Donc que ce soit clair, soit on se réconcilie pour de bon soit on ne se parle plus du tout.

- Alors arrête de faire passer ta colère sur moi, dit-elle avec un ton beaucoup plus doux.

- J'essayerai si tu arrêtes de t'immiscer dans mes affaires personnelles.

- Quand tu parles de tes affaires personnelles, tu fais allusion à tes recherches sur tes parents ? Demanda-t-elle timidement. »

 

Je la regardai stupéfait. Les autres élèves commençaient à sortir de la Grande Salle. Le milieu des escaliers n'étaient pas l'idéal pour discuter avec elle. Je lui ordonna de me suivre jusqu'à un couloir plus calme, pour éviter que les autres se fassent de fausses idées.

 

« Comment tu sais ça ? Murmurai-je avec froideur.

- Je suis curieuse… admit-elle… Quand tu fais tes recherches, celles qui n'ont rien à voir avec les cours, je regarde des fois quels livres tu prends… Ce n'est pas très difficile de faire le lien, surtout que tu es orphelin.

- Comment oses-tu fouiller dans mes affaires ? Sifflai-je.

- Je suis désolée, s'excusa-t-elle d'une toute petite voix. Je ne pensais pas que cela te mettrai en colère… Je ne voulais pas…

- Le thème de mes recherches ne te regarde pas, je t'interdis de recommencer, m'énervai-je. »

 

Je me rendais compte que je venais d'un peu m'emporter. Il m'arrivait parfois d'interdire des choses à mes camarades de Serpentards, mais là ce n'était pas la même situation. Elle n'avait pas peur de moi comme eux.

Je ne m'attendais absolument pas à ce qu'elle acquiesce silencieusement en me jetant un regard désolé. Je me surprenais moi-même. Je ne pensais pas avoir suffisamment d'influence sur Norwam pour la contraindre à suivre mes ordres et mes interdits. J'en étais ravi. Je ne lui montrai évidemment pas, cependant je m'adoucis un peu.

 

« Enfin je t'interdis de recommencer à fouiner sur moi comme ça, mais… après tout… j'arriverais peut-être à trouver quelque chose si tu m'aides.

- C'est vrai ? S'étonna-t-elle. Tu acceptes vraiment que je t'aide ?

- Seulement si tu restes discrète…

- Bien sûr, tu peux me faire confi… enfin tu peux compter sur moi, se reprit-elle.

- Jordan risque de se poser des questions si tu traînes trop à retourner dans ta salle commune… A demain Norwam. »

 

Elle me sourit. Je m'éloignai et retournai dans ma propre salle commune. Finalement, j'avais vraiment bien fait de me réconcilier avec elle. J'allais peut-être enfin avancer dans la recherche de mon père et c'était vraiment une perspective qui me plaisait. Norwam avait eu tellement peur que je me fâche contre elle qu'elle était capable d'accepter tout ce que je lui imposerai sans rechigner, malgré sa fierté de Gryffondor. Ca aussi c'était une perspective encourageante.

J'avais vraiment un certain talent de persuasion. Je savais qu'il fonctionnait à merveille sur les camarades de ma maison, mais c'était parce qu'il était accompagné de la peur qu'inspirait, pour ceux qui était au courant, la présence de Salazar Serpentard parmi mes aïeuls. Je ne m'attendais pas cependant à ce qu'il marche également sur une Gryffondor, d'autant que je ne pensais pas que Norwam était si influençable que cela.

Peut-être m'appréciait-elle réellement et de ce fait ne voulait pas me fâcher. En tout cas, pour l'instant, j'allais pouvoir l'utiliser comme je le souhaitais. J'espérais que le retour de Potter et des autres n'allait pas trop modifier cet acquis. Je ne savais pas vraiment comme j'allais gérer cela, mais j'avais encore du temps devant moi pour mettre au point une stratégie.

Avec toute cette satisfaction, je n'eus aucun mal à m'endormir et ma nuit fut paisible.

 

C'était avec un peu d'impatience, il fallait bien l'admettre, que j'attendais Norwam pour pouvoir faire mes recherches avec elle. J'espérais que cela allait enfin aboutir à quelque chose. En même temps j'appréhendais le fait de découvrir des choses décevantes.

Elle arriva enfin, avec un bon quart d'heure de retard. Elle était toute essoufflée, elle avait surement couru. Comme j'étais un peu vexé d'avoir attendu je ne lui laissa pas le temps de reprendre son souffle. Nous partîmes donc vers la bibliothèque.

 

 

« Excuse-moi pour le retard, dit-elle entre deux respirations saccadées.

- Mmh, répondis-je en accélérant le pas.

- Jedusor, souffla-t-elle en me rattrapant. Je ne voulais pas te faire attendre, c'est juste que j'ai croisé quelqu'un qui m'a retenu.

- Et cette personne était plus importante que moi ? Demandai-je froidement.

- Euh… hésita-t-elle. C'était le Poufsouffle. Il s'appelle Dick Smith d'ailleurs.

- Pardon ?

- C'est bizarre hein, rigola-t-elle. J'ai pas trop compris ce qu'il me voulait vraiment en plus, il parlait trop vite et il s'embrouillait.

- Donc c'était une perte de temps, pourquoi tu ne l'as pas envoyé balader ? Dis-je un peu froidement.

- Parce que ça ne se fait pas ! S'indigna-t-elle. Et puis je savais bien qu'il me disait quelque chose, c'est l'un des poursuiveurs de son équipe. »

 

Je haussai les épaules. Elle me jeta un regard désolé, je me sentis donc obligé de lui adresser une ébauche de sourire. Cela lui suffit. Au moins, cela m'avais épargné une discussion inutile sur le Quidditch et le Poufsouffle. J'éprouvai une sensation étrange. Je n'appréciais pas trop le fait que Norwam se fasse aborder comme ça. Elle allait devenir trop populaire et finir par me faire de l'ombre.

Nous arrivâmes enfin à la bibliothèque. Nous prîmes autant de livres que possible, bien que j'avais déjà lu et relu la plupart sans rien trouver. Elle commença méthodiquement ses recherches. Au bout d'un moment elle s'arrêta pour me regarder. Comme j'avais senti son regard je relevai la tête.

 

« Tu as déjà regardé tous ces livres n'est-ce pas ?

- Oui.

- Et tu n'as vraiment rien trouvé ? Interrogea-t-elle.

- Non.

- Tu es sûr ? Enfin, se reprit-elle, tu n'as aucun indice sur lequel te baser pour orienter tes recherches ? Tu es à Serpentard donc tu ne peux pas être un…

- Sang de bourbe, la coupai-je froidement. Je sais, figure-toi que je suis arrivé à la même conclusion.

- Né moldu, poursuivit-elle comme si je n'étais pas intervenu. Mais comme tu es dans un orphelinat moldu ça veut dire que…

- Ma mère était moldu, la coupai-je à nouveau.

- Ou ton père, si tu ne les as pas connus tu ne peux pas vraiment savoir, dit-elle doucement.

- Ma mère est morte juste après avoir accouché, c'est elle la moldue. »

 

Elle ouvrit la bouche mais la referma aussitôt, ne sachant que dire. Elle me jeta un regard compatissant. Cela m'agaçait, je n'aimais pas qu'on éprouve ce genre de sentiments à mon égard. Je voulais être craint et respecté mais pas plaint.

Je n'avais jamais rien dit à ce sujet à personne. Cela me faisait bizarre de l'avouer à quelqu'un, surtout à Norwam. Elle n'osait pas vraiment reprendre la conversion, sans doute gênée par ma confession.

 

« Pour en revenir à ta question, dis-je finalement en rompant le silence pesant, je ne pars pas de rien. Je recherche principalement ma famille paternelle.

- Et tu n'as aucun autre indice ? Interrogea-t-elle timidement. Je ne sais pas moi, comme des affaires personnels que l'orphelinat t'aurait laissé ou quelque chose de ce genre là.

- Je n'ai aucun indice de ce type.

- Donc tu n'as rien trouvé à Jedusor ?

- Nan, m'agaçai-je.

- Il faudrait peut-être que tu reconsidères ta mère, proposa-t-elle encore plus timidement.

- CA SUFFIT. »

 

Je me levai d'un bond. Elle m'agaçait avec ses insinuations sur mon père. Comment pouvait-elle imaginer que j'héritais du sang de Salazar Serpentard par une femme aussi faible ! Elle était très gênée. Comme je ne voulais pas que les autres personnes qui travaillaient dans la bibliothèque nous dévisage je me rassis.

Nous ne parlâmes pas jusqu'à ce que je décide d'en terminer, pour aujourd'hui en tout cas, avec ses satanées recherches. Elle se leva à son tour et me suivi sans un mot. Elle regardait ses pieds. Elle finit par redresser la tête.

 

« Tu avais raison Jedusor, je ferais mieux de ne pas me mêler de tes affaires. »

 

Elle s'éloigna vers sa salle commune. J'étais presque déçu qu'elle baisse les bras aussi rapidement. Lui avais-je réellement fait peur ?

 

Je doutais du fait qu'elle s'assied à mes côtés au diner. Je m'installai. Finalement, elle ne m'en voulais pas et me rejoignis en souriant. Dumbledore nous fixa pendant quasiment tout le repas. J'étais un peu gêné. Elle ne le remarqua pas. Le Poufsouffle s'étant mis à côté d'elle, ils passèrent leur temps à discuter Quidditch et rire ensemble.

Je fus l'un des premiers à me lever. J'avançais seul dans les couloirs. Les autres élèves n'avaient pas du beaucoup tarder car j'entendais du bruit derrière moi.

 

« Jedusor, appela une voix suave parfaitement identifiable.

- Norwam, marmonnai-je en me retournant.

- Je suis désolée pour cette après-midi, c'était plutôt chaotique comme recherches, j'espère ne pas t'avoir fait perdre trop de temps.

- Si, répondis-je froidement.

- Ah… hésita-t-elle. En tout cas… Je voulais que tu saches que… Enfin ça n'a pas d'importance.

- Bon, on ne va pas y passer trois heures Norwam.

- Je sais, dit-elle avec un sourire malicieux. Tiens. »

 

Elle me tendait un paquet. Avec tout cela j'avais presque oublié quel jour on était…

 

« Joyeux anniversaire Jedusor, ajouta-t-elle avant de m'embrasser sur la joue. Sans rancune j'espère. Passe une bonne soirée. »

 

 

  Elle s'éloigna en me saluant de la main. J'étais plutôt étonné par ses deux gestes. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle songe à m'offrir quoique ce soit à cause de nos différents fréquents… Et puis c'était la deuxième fois depuis le début de notre scolarité qu'elle m'embrassait sur la joue et cela me laissait toujours aussi penaud. Il fallait que je corrige cela…  

End Notes:

En espérant que vous avez appréciez ce petit chapitre :) A bientôt pour la suite !

Chapitre 17 : Disparition (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Salut à tous :) Je reviens après quelques mois sans écrire... J'espère que ça va vous plaire :p Bonne lecture !!

Chapitre 17 : Disparition (POV Hermione)

 

« Joyeux anniversaire Jedusor, ajouta Jean avant d'embrasser Jedusor sur la joue. Sans rancune j'espère. Passe une bonne soirée. »

 

Elle s'éloigna en le saluant de la main. Elle était de bonne humeur. Elle avait eu peur qu'il le prenne mal après l'incident des recherches. Mais finalement il ne lui en voulait pas trop. J'observai le jeune Serpentard. Il avait l'air plutôt penaud. Je trouvais cela amusant. Cela faisait deux fois depuis leur première rencontre qu'elle l'embrassait sur la joue et il en était encore surpris.

C'était un beau livre qu'elle lui avait offert. Il n'existait pas à la bibliothèque. C'était sur les grandes familles de sang-purs. Il recensait vraiment tous les grands noms depuis des siècles. Jean l'avait commandé pour lui pendant les vacances, après qu'ils se soient réconciliés, car elle savait sur quoi portait ses recherches.

Néanmoins elle avait vraiment décidé d'arrêter de l'aider dans ses recherches. Elle estimait que tant qu'il resterait borné à propos de sa mère cela n'avancerait pas et elle ne voulait pas être le réceptacle de toute sa colère.

 

La fin des vacances arriva rapidement. Jean et Jedusor avaient passé pas mal de temps ensemble, à travailler ou à se promener. Jean avait fait en sorte de toujours éviter le sujet des recherches, voulant éviter toute gêne. Jedusor, quant-à-lui, se montrait plus agréable, enfin autant qu'il le pouvait. Il me semblait que le cadeau de Jean l'avait énormément touché. Cependant, je savais bien que cette amitié qui se renforçait allait vite être mise à nouveau à l'épreuve par le retour de leurs amis respectifs.

 

La routine repris vite sa place. Jean et Robb s'étaient un peu éloignés, l'épisode de la Serdaigle – qui d'ailleurs n'avait pas perduré au-delà des vacances – laissait une sorte de tâche indélébile… Charlus se réjouissait de cet éloignement, à vrai dire il n'aimait pas trop tout ce qui se mettait entre lui et sa meilleure amie.

Il y avait cependant un léger changement dans le comportement des Serpentards vis-à-vis de Jean. C'était évidemment lié à l'attitude de Jedusor. Il se montrait moins froid envers elle et beaucoup plus respectueux. Les Gryffondors, surtout les plus proches de Jean, trouvaient cela étrange et s'en méfiaient. Ma grand-tante était touchée par cette marque « d'affection » de la part de Jedusor, même si elle faisait tout pour rester le plus neutre possible.

Evidement, ce changement avait le don d'agacer Charlus. Il se mis à poser beaucoup de questions sur ce qui s'était passé pendant les vacances. Jean essayait de ne pas trop s'étendre sur les détails même si elle savait pertinemment que son meilleur ami ne la lâcherait pas aussi facilement.

 

Un soir, Charlus essaya à nouveau de tirer les vers du nez de sa meilleure amie.

 

« Allez Jean. Je ne vois pas pourquoi tu t'acharnes à dire qu'il ne s'est rien passé d'intéressant alors que tu t'es clairement éloignée de Robb et que Jedusor a changé d'attitude aussi brusquement…

- Tu ne vas pas recommencer… soupira-t-elle. Robb et moi on s'entend suffisamment bien pour être toujours aussi excellents au Quidditch…

- Certes, marmonna Charlus. Mais…

- Oui je sais, le coupa-t-elle. Bon si tu veux tout savoir, il a eu une histoire avec une septième année de Serdaigle et m'a du coup laissé de côté pendant toute la durée de leur relation.

- Le sal…

- Bref, le coupa-t-elle à nouveau avec un sourire. Et pour Jedusor, on a juste eu des contacts cordiaux puisqu'on a travaillé souvent ensemble et qu'après tout, il était le seul autre deuxième année à Poudlard. Tu es satisfait maintenant ?

- Mouais…

- Qu'est-ce qu'il y a encore ?

- Si tu veux mon avis de génie, dit Charlus avec son sourire de faux modeste, il prépare quelque chose. Il veut se servir de toi, comme il fait pour tous les autres Serpentards.

- Mais n'importe quoi, dit Jean en riant. De toute façon tu me connais, je ne me laisserai jamais faire ! »

Cette discussion suffit à rassurer Charlus. Jean en était satisfaite. Malgré l'affection qu'elle avait pour Jedusor, elle ne voulait pas entacher sa relation avec son meilleur ami à cause de lui. Après tout, c'était toujours un Serpentard… Le jeune Potter avait raison sur un point, et Jean le savait, Jedusor pouvait tout à fait préparer quelque chose. Elle se promit de faire attention.

Cela me rassurait, j'avais en effet peur que ma grand-tante se montre à présent trop naïve et indulgente vis-à-vis du futur mage noir. Heureusement que Charlus était là pour lui rappeler qu'il était effectivement dans la maison ennemie…

 

Janvier passa rapidement. Les entraînements de Quidditch avaient repris avec beaucoup d'intensité. L'équipe rouge et or préparait en effet le match contre les Poufsouffles qui avait lieu courant février. L'éloignement entre Robb et Jean se faisait malheureusement ressentir dans leur jeu. Certes ma grand-tante était toujours aussi douée mais elle ne jouait plus en complémentarité avec son coéquipier.

Ignatius ne savait pas trop comment arranger les choses. Il détestait se mêler de ce qui ne le regardait pas mais il devait quand même agir… Heureusement pour lui, Charlus et Minerva étaient plus disposés à remettre les choses en ordre. L'avenir de leur équipe en dépendait.

Les deux poursuiveurs profitèrent d'une fin d'entraînement pour prendre à part leurs batteurs. Minerva était menaçante et je faisais tout mon possible pour réprimer tout ce que son air me rappelait de mon époque. Mon invisibilité et la réussite de ma mission en dépendait.

 

« Il faut qu'on vous parle, dit-elle avec autorité.

- Oui, enchaîna Charlus tandis que Robb et Jean s'asseyaient, il faut que vous vous ressaisissiez avant le prochain match ou l'on risque de perdre la meilleure défense que Poudlard n'ait jamais connu !

- Pfff, sourit Jean. Je ne vois pas ce que mon jeu a perdu, je suis toujours la même batteuse.

- C'est votre jeu ensemble qui est perturbé à cause de votre animosité, dit Minerva avec sévérité.

- Animosité ? Interrogèrent ensemble les batteurs.

- Tout-à-fait, apparement vous êtes les seuls à ne pas l'avoir remarquer. Il faut que vous mettiez les choses au clair et que vous redeveniez aussi complices qu'avant. Nicolas a besoin de vous, ne le décevez pas ! S'exclama Minerva avant de s'en aller.

- Ne nous décevez pas, ajouta Charlus avec un clin d'oeil avant de partir à son tour. »

 

Robb et Jean restèrent un peu gênés pendant de longues secondes, évitant de croiser le regard de l'autre. Jean finit par parler. Elle lui expliqua sa tristesse suite à « l'abandon » qu'elle avait subit pendant les vacances. Robb n'était pas fier. Au fond de lui, je le voyais bien, il était conscient d'avoir agit comme un goujat. En fait il n'avait pas voulu se remettre en question ce qui avait provoqué le malentendu entre les deux batteurs.

 

Lorsque Jean remonta enfin dans la salle commune pour rejoindre ses amis, tout était arrangé. Charlus était satisfait. Nicolas éprouvait plutôt du soulagement car il savait que les batteurs lui étaient indispensable pour les matchs. Augusta, quant-à-elle, fit remarquer à Jean qu'il était mieux d'être amis avec les élèves de sa propre maison plutôt qu'avec ceux de Serpentard…

Lorsqu'elle se coucha, Jean n'arrivait pas à s'endormir. Elle était consciente que l'amitié qu'elle avait eu tant de mal à développer et à stabiliser avec Jedusor était en partie responsable des tensions avec Robb. Plus elle réfléchissait, plus elle se dit que cette amitié risquait de lui coûter ses amis… Elle finit par s'endormir mais son sommeil ne fut pas paisible.

 

Le match contre Poufsouffle arriva enfin. Il n'était pas d'un grand intérêt. Les Gryffondors étaient clairement les meilleurs. J'étais contente de voir Jean et Robb réconciliés. Etant invisible, je m'étais installée dans la tribune des Serpentards, non loin de Jedusor et ses « amis » pour mieux les observer. Après tout, Dumbledore m'avait envoyé ici pour ce rôle.

Apparement, les bruits de couloirs avaient relayé l'éloignement de Robb et Jean mais pas leur « réconciliation ». Les verts et argents étaient surpris de le constater. Le masque d'impassibilité de Jedusor m'agaçait… Comment pouvais-je observer quoique ce soit ? Comment découvrir si Jean était vraiment sa faiblesse ?

Sans surprise, le match se conclut rapidement par la victoire écrasante des Gryffondors…

 

Et la routine reprit sa course. Les mois passèrent sans faits particulièrement marquants.

Jean avait décidé de garder ses distances avec Jedusor sans le vexer. Elle savait qu'il ne s'abaisserait pas à venir à elle. Ma grand-tante fit de son mieux pour éviter d'aller seule à la bibliothèque ou de se retrouver seule dans les couloirs. Ainsi en limitant les possibilités de rencontres avec Jedusor, elle avait réussit à s'éloigner en douceur.

J'ignorai, tout comme Jean d'ailleurs, si cela affectait le concerné. En tout cas, il ne provoqua pas non plus de situations qui lui aurait permis de se retrouver seul avec ma grand-tante.

Même si je savais qu'ils finiraient par se retrouver ensemble à la fin de leurs études, j'étais soulagée de la décision de Jean. Jedusor lui apportait tout de même plus de problèmes et de peines que d'amitié…

 

Charlus avait décidé d'inviter Jean chez lui pour les vacances de Pâques. Elle était ravie et n'eut pas vraiment à demander à ses parents leur permission. En effet, son père lui avait envoyé une lettre en février pour lui dire que sa mère ne souhaitait toujours pas la voir pour les petites vacances et qu'elle était libre de rester à Poudlard ou d'aller chez des amis. Cela l'enchantait aussi car pour une fois, elle n'avait pas à rester avec Jedusor pour des vacances…

Les parents de Charlus étaient vraiment des gens adorables. Ils accueillir ma grand-tante comme si elle était leur fille. Jean fit également la connaissance d'Harold, le petit frère dont Charlus lui avait quelques fois parlé. Il devait entrer à Poudlard l'année d'après. Il était très mignon… et ressemblait beaucoup à Harry. J'évitais autant que possible de trop penser à mon meilleur ami, il fallait attendre que Jean soit endormie mais parfois c'était dur.

Il me semblait, d'après les nombreux livres sur les familles de sorciers que j'avais pus lire, que Charlus n'avait pas eu d'enfants et que c'était donc Harold le père de James Potter… J'avais hâte que ces vacances se terminent car être chez les Potter me ramenait à trop de souvenirs. Mes amis me manquaient tellement… Je devais encore tenir longtemps, la vie de ma grand-tante ne s'arrêtait pas à la deuxième année de Poudlard…

 

Heureusement pour moi, deux semaines cela passait vite. Ce qui restait de l'année scolaire aussi d'ailleurs. Jean et Jedusor ne se parlaient plus, en tout cas seul à seul comme ça pouvait leur arriver, à part en potions où ils n'avaient pas vraiment le choix. Apparement cet éloignement ne dérangeait pas Jedusor car il n'avait fait aucune remarque à ma grand-tante.

Cependant, le jour de l'anniversaire de Jean, il s'arrangeait pour le lui souhaiter lorsqu'elle était seule. Cette attention troubla un peu ma grand-tante.

La fin d'année arriva enfin. Les Serpentards avaient une fois de plus remporté la coupe des quatre maisons, en partie grâce à Jedusor qui étaient le chouchou de beaucoup de professeurs.

Cette année, les Gryffondors remportèrent le coupe de Quidditch. Charlus ne pouvait s'empêcher de se pavaner. Le professeur Dumbledore alla même jusqu'à convoquer toute l'équipe pour les féliciter en personne. De quoi enorgueillir encore plus Charlus !

Sans surprise, Jedusor était le meilleur élève des deuxièmes années. Jean était juste derrière lui mais, heureusement pour la fierté rouge et or, c'était la meilleure en métamorphose.

 

Jean était triste d'avoir à rentrer chez elle. Quitter ses amis et retrouver ses parents ne l'emballait pas vraiment. Heureusement qu'elle allait retrouver sa jumelle qui lui manquait cruellement !

Une fois de plus, il n'y avait que son père qui l'attendait. Contrairement à l'année précédente, il l'accueillit avec un peu plus de chaleur. Avant de partir avec lui, Jean se retourna pour chercher Jedusor. Leurs regards finirent par se croiser et ma grand-tante lui adressa un petit sourire avant de suivre son père. Le futur mage noir ne répondit même pas. Sans doute était-il trop fier pour ça.

 

Jean trouvait son père très fatigué et morose. Cela l'inquiéta. Une fois arrivée chez eux, il l'amena jusque devant la porte de Mme Norwam.

 

« L'état de ta mère ne s'est pas vraiment amélioré Jean, expliqua-t-il doucement et avec un peu d'hésitation. A vrai dire, il s'empire de jour en jour. Je sais que vous avez beaucoup de différents depuis que tu es entrée à Poudlard mais il faut que tu sois compréhensive et bienveillante. »

 

Jean ne savait pas quoi dire. Certes les lettres de son père s'étaient faites rares cette année aussi mais elle ne s'était pas doutée de ce que cela cachait… Elle hésita un instant avant d'entrer… Son père ne la suivit pas. Elle attendit que sa mère parle.

 

« Jean… Tu es enfin rentrée à la maison. Approche-toi de moi.

- Oui mère, s'exécuta Jean.

- Ton père m'a dit que tu avais d'excellents résultats à Poudlard. Quel gâchis…

- Je… commença à s'énerver Jean avant de se reprendre rapidement, certes.

- Enfin nous n'allons pas reprendre cette discussion pour une énième fois. Tu fais partie de l'équipe de Quidditch aussi ?

- Tout à fait mère, répondit Jean avec enthousiasme. Je suis batteuse et je me débrouille plutôt bien…

- Le petit Abraxas aussi fait du Quidditch, poursuivit Gwendolyn Norwam comme si elle n'avait pas entendu la réponse de sa fille. J'espère que tu l'acclames quand il gagne, c'est un gentil garçon…

- Euh… marmonna Jean. Ca ne serait pas correct.

- Tu as raison, de la retenue c'est toujours une qualité appréciée par les hommes. J'aurais aimé te dire que je suis fière de toi mais ce n'est pas vraiment le cas. Disons plutôt que tu ne me couvres pas tant de honte que cela. Allez sort maintenant, je suis fatiguée. »

 

Jean s'exécuta avec un sourire. Venant de sa mère c'était un beau compliment. Son père attendait juste derrière la porte, il avait suivi toute la conversation à priori. Il avait l'air content que Jean se soit retenue de faire éclater une dispute…

Le soir venu, Jean se dépêcha de rejoindre sa jumelle. Grâce au stratagème qu'elles avaient mis en place l'été précédent, elles avaient pu correspondre pendant toute l'année scolaire. Pourtant, elles avaient beaucoup de choses à se dire. Elles étaient si heureuses de se retrouver.

Pendant l'été, Jean échangeait beaucoup de lettres avec ses amis, surtout Charlus. La maladie de sa mère empirait de jour en jour. Elle devait aller vraiment au plus mal pour demander à rencontrer sa fille ainée, Helen, ma grand-mère. Jean devait faire comme si elle était surprise d'avoir une sœur jumelle. Heureusement pour elle, elle n'eut pas à jouer la comédie longtemps car Isaac Norwam était au courant de leurs rencontres clandestines depuis quelques années.

Début août, le drame se produisit. Gwendolyn Norwam s'était éteinte. Isaac semblait inconsolable. Les jumelles tentaient de le réconforter de leur mieux. Néanmoins, elles devaient faire attention. Helen étant toujours sensée ne pas exister aux yeux du monde sorcier, elle devait rester cacher la journée, pendant que les amis de leurs parents défilaient auprès d'Isaac et de Jean. Enfin c'était surtout Jean qui assurait le rôle d'hôtesse car son père était très touché par la disparition de sa femme.

Puis il y eut l'enterrement. Helen n'y assista pas. Isaac était chancelant et Jean avait peur pour sa santé à lui aussi. Ma grand-tante m'impressionna par sa maîtrise de soi. Toute la cérémonie se déroula parfaitement grâce à elle. Les Malefoy étaient bien étendu présents, Mme Malefoy étant l'une des meilleures amies de la mère de Jean. Il y avait aussi les Avery, les Lestranges, les Black et tant d'autres familles de sang-purs venant de Serpentard.

A la fin de la cérémonie, seuls les Malefoy étaient restés. Les parents d'Abraxas discutèrent avec Isaac. Jean se mit un peu à l'écart, elle avait tenu tout ce temps sans craquer. Elle profita de ce moment où elle était un peu seule pour pleurer.

 

« Jean… »

 

Evidement Malefoy ne voulait pas la laisser tranquille. La voyant dans cet état, il hésita à partir, puis finalement, il s'avança vers elle et la pris dans ses bras. Jean se raidit au départ avant de craquer totalement.

Je n'aimais pas trop le regard des parents d'Abraxas, surtout de sa mère, vers Jean et lui. Elle les voyait déjà marié avec beaucoup d'enfants…

Finalement, les Malefoy partirent. Isaac s'enferma dans sa chambre quasiment tout le reste des vacances. Il laissa Jean partir faire ses achats de rentrée avec les Potter.

 

A Poudlard, le regard des Serpentards avait changé à propos de Jean. Les premiers mois, ils évitèrent de trop la déranger et certains étaient même bienveillants à son égard. Les Gryffondors n'étaient pas en reste et Jean ne se sentit jamais aussi rouge et or qu'à partir de ce moment. Malgré tout, la mort de sa mère avait été au final comme un soulagement, même si cela l'avait beaucoup affecté.

Jedusor la regardait différemment. Il avait presque l'air content. Après tout elle était orpheline de mère, comme lui. Peut-être que c'était ça qui le rendait satisfait, qu'elle lui ressemble un peu.

 

La troisième année de Jean et de Tom Jedusor se passa sans vraiment de faits marquants. Ils faisaient chacun leur chemin, ils n'étaient plus vraiment des amis mais ils se respectaient mutuellement. J'étais plutôt satisfaite que ni Jean ni Jedusor n'aient pris comme option divination. Comme moi, ils avaient choisi Arithmancie à la place. Ils étaient les seuls de Serpentard et Gryffondor a avoir aussi choisi études des Runes, il y avait beaucoup de Serdaigle dans ce cours. Ils avaient donc décidé de se mettre à côté pour ce cours-là, comme en potion.

Jean était rentrée pour Noël, elle ne voulait pas laisser son père seul. Sa sœur avait pu rentrer aussi, ce qui les rendaient toutes les deux très joyeuses.

Jedusor gagnait de plus en plus d'influence. C'était presque effrayant. Il n'avait pourtant que 14 ans.

 

La troisième année passa rapidement. Une fois encore, Serpentard remporta la coupe des quatre maisons tandis que Gryffondor remportait celle de Quidditch, pour le plus grand bonheur de Jean et Charlus. L'été ne fut pas vraiment marquant. Jean le passa presque en entier chez elle, pour être avec sa jumelle. La dernière semaine elle alla chez les Potter tandis que ma grand-mère fut invitée chez des amis à elle.

 

Il ne se passa pas grand-chose non plus lors de la quatrième année.

Jean devenait de plus en plus belle et les garçons autour d'elle commençaient à s'intéresser à elle pour des raisons peu innocentes. Charlus la défendait jalousement. C'était sa meilleure amie et il tolérait seulement comme autres garçons Nicolas et ses coéquipiers de Quidditch, même si Robb l'inquiétait un peu. Robb était clairement amoureux de sa batteuse, ce qui ne plaisait pas vraiment à Charlus. Les sentiments de Charlus étaient plus confus, mais il était beaucoup plus jeune que Robb.

Abraxas Malefoy était également très jaloux, ce qui lui attirait les moqueries de Charlus et de Jean. Elle était assez consciente de ce qu'elle provoquait chez les garçons mais cela ne l'intéressait pas. Elle préférait rester amie avec Robb et les autres Gryffondors. Pour les garçons des autres maisons, ils l'intéressaient encore moins.

Jedusor était le seul qui semblait insensible au charme de Jean. Leur relation n'évoluait pas vraiment. Il me semblait qu'il avait enfin découvert qui était sa famille maternelle car son autorité était de plus en plus incontestable chez les Serpentards. Si je me fiais à tout ce que j'avais appris grâce à Harry, Jedusor devait avoir également commencé à chercher sérieusement la Chambre des Secrets… Cela n'augurait donc rien de bon.

Il était toujours le meilleur élève, sauf en métamorphoses où Jean excellait. D'après ce que je compris, Dumbledore était réellement impressionné par son niveau dans sa matière. Slughorn était toujours aussi admiratif envers le duo que formait ses deux élèves préférés. Jean risquait donc de passer toute sa scolarité en potions à côté de Jedusor.

L'équipe de Gryffondor était toujours aussi excellente. Cela faisait maintenant trois ans que les joueurs se connaissaient et ils jouaient vraiment bien ensemble. Il était quasiment impossible pour les autres équipes de rivaliser. Cependant cette année-là, Minerva avait du abandonner son poste suite à une blessure grave lors du deuxième match de la saison. Elle avait été remplacée par Sean Firly, qui était de la même année que Charlus et Jean. Malgré ce changement de joueur, l'équipe rouge et or restait la meilleure.

 

J'eus l'impression que ses deux années s'étaient déroulées en accéléré, comme rien de particulier ne se passait, il n'y avait aucune raison que je m'y attarde.

L'été arriva donc rapidement. Une fois de plus Jean le passa quasiment entièrement avec son père et sa jumelle, sauf la dernière semaine où elle alla chez les Potter.

Elle avait quinze ans depuis le mois de mai mais elle semblait tellement plus mature. Elle était tellement belle que je me demandais vraiment si nous étions de la même famille. Sans grande surprise, elle avait été nommée préfète. Par contre, contrairement à Harry et James, Charlus était son homologue masculin. Après tout, ce n'était pas Dumbledore le directeur…

 

 

C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que Jean s'apprêtait à retourner à Poudlard. J'espérais que cette cinquième année serait plus intéressante dans l'évolution de la relation entre Jedusor et Jean, pour que ma mission puisse avancer un petit peu.  

End Notes:

Merci d'avoir lu :)

A bientôt !

Chapitre 18 : Le club de Slug (POV Tom) by Camille Norwam
Author's Notes:

Bonjour à tous :) 

Ca fait très longtemps que je n'ai pas publié de chapitre, je m'en excuse :/ J'espère que ça vous plaira toujours ! Bonne lecture 

Chapitre 18 : Le club de Slug (POV Tom)

 

Cette cinquième année à Poudlard allait se montrer particulièrement intéressante puisque j'avais été nommé préfet. Ce ne fut pas vraiment une surprise pour moi mais j'en étais tout de même satisfait.

Dans la lettre qui accompagnait l'insigne, il était dit que les préfets avaient une salle de bain particulière et qu'ils devaient se retrouver ensemble dans un wagon spécial dans le Poudlard Express. Je restai donc peu de temps avec mes compagnons. Evidemment, Ralph et Jonas étaient impressionnés par mon insigne. Abraxas l'était tout autant mais il essayait de cacher sa déception de ne pas être à ma place.

J'allais donc dans le compartiment réservé à mes homologues et moi-même. J'étais le premier. J'attendais donc patiemment. La porte s'ouvrit sur Bathilda Zabini. J'étais un peu déçu de devoir faire équipe avec elle mais il n'y avait pas vraiment beaucoup d'autres filles capables d'assurer cette tâche. Sa compagnie n'était pas la plus désagréable mais c'était une fille absolument hideuse. Au moins cela ferait suffisamment contraste pour me mettre en valeur.

Les préfets de Serdaigle et de Poufsouffle arrivèrent également rapidement. Je ne connaissais pas leurs prénoms. Bathilda n'avait pas l'air d'en savoir plus. Nous attendions évidemment les Gryffondors. Arriver en dernier pour se mettre en avant, que c'était agaçant.

Je ne fus pas vraiment surpris de voir Jean Norwam entrer. Elle avait l'air en colère. Elle se radoucit rapidement lorsqu'elle salua les autres préfets. Ainsi Maxwell Corner et Joanna Tanny étaient ceux de Serdaigle, Owen Dubois et Noélie Franz ceux de Poufsouffle. Apparement Norwam les connaissaient assez bien, surtout Corner et Dubois. Ils étaient aussi joueurs de Quidditch.

Norwam avait encore changé. Elle était de plus en plus belle, c'était indéniable. Cela m'énervait un peu. Elle attirait tous les regards. Elle se retourna vers Bathilda et moi. Elle fit un rapide un signe de tête pour nous saluer avant de s'asseoir à côté de Joanna Tanny. Elle croisa les bras et semblait s'impatienter.

La porte s'ouvrit sur Potter. Cet idiot avait été nommé préfet ! Je n'en revenais pas. Il salua tout le monde d'un rapide mouvement de tête et s'assit à côté de son amie. Elle lui jeta un regard noir auquel il répondit par un sourire tellement charmeur que Joanna Tanny et Noélie Franz gloussèrent. Norwam se radoucit un peu. J'étais exaspéré même si je ne le montrais pas.

La porte s'ouvrit à nouveau mais cette fois c'était pour laisser entrer le professeur Slughorn. Il était suivi des deux préfets-en-chef de cette année. C'était un Serdaigle de très petite taille que je ne connaissais pas et une Gryffondor qui me disait un peu plus quelque chose. Elle fit un clin d'oeil à Potter et Norwam. Son nom me revint, c'était McGonagall, une ancienne poursuiveuse des rouges et or. Slughorn nous expliqua nos différents rôles, notamment les tours de surveillance le soir. Cette année, sous l'influence de Dumbledore sûrement, les préfets les effectueraient mais en se mélangeant entre maisons. Chaque binôme effectuerait un soir. Le week-end était assuré par le concierge et le lundi par les préfet-en-chef qui avaient choisi leur jour les premiers.

Slughorn était chargé de faire les binômes et de leur choisir leur jour. Il mit Bathilda avec Corner le mardi soir, Potter et Franz le mercredi soir, Dubois et Tanny le jeudi et Norwam et moi le vendredi. Evidemment il n'avait pas pu s'empêcher de nous mettre ensemble, ses deux élèves préférés.

Une fois tout terminé, il nous demanda de rester, Norwam et moi. Il nous invita à rejoindre son compartiment, pour une petite réunion du « club de Slug ». C'était la première fois que j'y était convié, étant auparavant trop jeune. J'étais assez satisfait et j'acceptai. Norwam n'avait pas l'air enchantée mais la façon dont Slughorn nous avait invité ne permettait pas vraiment de répondre non.

Il s'en alla satisfait. Je le suivis. Evidemment Potter attendait Norwam. Sauf que lui n'avait pas été invité. Elle lui expliqua rapidement la situation. Il n'avait pas l'air content. Elle s'excusait. Je m'arrêtai pour attendre Norwam. Potter parti énervé, elle avait l'air triste. Je me retournai.

 

« Je ne comprends vraiment pas ton affection pour lui, dis-je sèchement. Il ne te mérite pas…

- Mêle-toi de tes affaires Jedusor, rétorqua-t-elle visiblement énervée par sa petite dispute avec Potter.

- Ne me donne pas d'ordre Norwam, sifflai-je.

- Oh oui c'est vrai, répondit-elle avec un sourire moqueur. Il ne faut pas contrarier le roi des serpents.

- Je… commençai-je hors de moi.

- Chut. »

 

Elle avait dit cela en posant son index sur ma bouche. Elle était vraiment très proche de moi. Elle m'avait coincé contre le mur. Cette proximité me mettait vraiment mal-à-l'aise, je ne m'étais jamais vraiment trouvé dans cette situation. Norwam avait un sourire qui semblait assez doux, elle n'avait toujours pas enlevé son index. Je n'arrivais pas à contrôler la rougeur qui me montait aux joues. Je commençais à avoir chaud.

Elle retira son doigt brusquement en explosant de rire. Heureusement pour moi, personne ne m'avait vu dans cette situation humiliante. Je rageai contre moi-même. J'avais été suffisamment idiot pour me laisser déstabiliser par cette saleté de Gryffondor. Elle ne m'attendit même pas pour rejoindre le compartiment de Slughorn.

Je profitai de ce moment de solitude pour reprendre mes esprits. Pourquoi avais-je été autant perturbé par cette situation ? Cela me rappelait nos deux premières années à Poudlard… Nous étions assez proches à cette époque, surtout quand nous étions seuls à Noël. Elle s'était permise quelques fois des signes d'affection physiques mais depuis elle s'était assagie. Pourquoi recommencer maintenant ?

En tout cas, il fallait absolument que j'y remédie, elle ne devait plus s'amuser avec moi ainsi. C'était peut-être un jeu qu'elle avait l'habitude de faire avec d'autres garçons mais je n'étais pas comme les autres. Je me jurai que la prochaine fois, c'était moi qui la déstabiliserait ainsi. Elle serait prise à son propre jeu !

 

J'arrivai donc le dernier dans le compartiment du professeur Slughorn. Sans grande surprise, il n'y avait quasiment que des Serpentards. Norwam était entre Allen Zabini, qui était maintenant en 7e année, et le professeur. Au vu de sa grimace à mon attention, elle regrettait d'être arrivée avant moi. Slughorn m'accueillit avec enthousiasme et m'installa à son autre côté. Il devait être enchanté d'être entouré par ses deux élèves préférés. A ma gauche se trouvait une autre Serpentard de 7e année, Walburga Black. A côté d'elle il y avait le grand ami d'Allen, Cody Warrington. Il y avait aussi deux autres Serpentards, de 6e année cette fois, Brent Rosier et Garrett Mulciber.

 

« Je n'ai pas pu réunir tout le monde aujourd'hui mais nous aurons beaucoup d'occasion dans l'année, dit joyeusement le professeur Slughorn. En tout cas c'est avec grand plaisir que nous accueillons deux nouveaux membres. Vous connaissez sûrement tous Tom Jedusor qui est le nouveau préfet de votre maison.

- Evidemment, répondit Walburga Black.

- Parfait parfait, poursuivit avec enthousiasme le professeur. Vous connaissez peut-être un peu moins notre jeune amie, Jean Norwam. Egalement préfète mais des Gryffondors. Quel dommage ma chère que vous ne soyez pas dans ma maison, vous auriez fait un incroyable élément. Enfin tant pis, Albus a bien le droit a quelques bons élèves de temps en temps…

- Elle est très connue Jean, répondit Allen avec un sourire charmeur. C'est une excellente batteuse, la meilleure même si j'ose m'avancer. Quel dommage que tu ne sois pas dans mon équipe... »

 

Norwam rougit. Elle n'était vraiment pas à l'aise. Elle bafouilla quelques remerciements. Allen la dévorait des yeux, c'était presque gênant. Les autres garçons le jalousaient un peu d'avoir une place si « privilégié ». Walburga regardait Norwam avec un mélange de dégoût et de compassion.

Nous passâmes une bonne heure dans le compartiment. Je discutai beaucoup avec le professeur Slughorn. Les autres Serpentards discutaient entre eux. Allen parlait à Norwam, il semblait la draguer lourdement. Norwam me jetait des coups d'oeil de temps en temps, comme si elle attendait quelque chose de moi. Elle pouvait toujours espérer... Cette réunion du club de Slug m'avait au moins permis d'élargir mon cercle. En effet, Rosier et Mulciber m'avaient témoigné beaucoup de respect. De plus, lorsque j'avais échangé quelques mots avec eux, ils en avaient eu l'air honoré.

Slughorn mit à fin sa petite réunion. Norwam se dépêcha de sortir. Allen s'apprêtait à la suivre mais un raclement de gorge de ma part le dissuada. Je ne manquerais pas de faire savoir à la Gryffondor qu'elle me devait quelque chose pour service rendu. Je rejoignis mon compartiment. Jonas et Ralph me bombardèrent de questions. Abraxas n'osa pas s'abaisser à ce point mais il écoutait tout avec beaucoup d'attention. Il était cependant surpris de ne pas avoir été invité à la petite réunion de Slughorn.

 

Une fois la cérémonie de répartition et le banquet terminés, il me fallut guider les premières années jusqu'à notre salle commune avec Bathilda. Ralph et Jonas nous suivaient en se moquant des plus jeunes. Abraxas fermait la marche, sans rien dire.

Dès que mes obligations de préfet furent finies, je rejoignis mes camarades dans notre dortoir. Ralph et Jonas m'attendaient avec impatience. Ils voulaient absolument me raconter leurs vacances, étant donné qu'ils n'avaient pas pu le faire dans le train. Je ne fus pas vraiment surpris que leurs récits soient sans grand intérêt, mis-à-part quelques ragots sur les grandes familles de sang-purs. Ils finirent par évoquer un sujet qui retint mon attention.

 

« Au fait, vous avez vu Norwam ? Demanda Jonas. Cette fille est vraiment de plus en plus canon…

- Oui… Soupira Ralph. Dommage qu'elle soit à Gryffondor. D'ailleurs Potter s'est reconverti en chien de garde vis-à-vis d'elle, c'est ridicule.

- Ils ne finiront jamais ensemble, marmonna Abraxas. Elle est beaucoup trop intelligente et belle pour lui, et si…

- Arrête de te faire du mal, le coupa Ralph. Elle ne finira jamais avec toi non plus, à moins d'y être forcée. Comme sa mère n'est plus là, elle n'a aucune raison de finir mariée à un Serpentard.

- Tout dépend du Serpentard, intervins-je avec un léger sourire.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Interrogea Abraxas.

- A la réunion de Slughorn, elle a beaucoup discuté avec Allen Zabini…

- Tu m'étonnes, ricana Jonas. C'est l'un des gars les plus désirés de Poudlard. Depuis le temps qu'il fantasme sur elle…

- Elle ne le choisira jamais, rétorqua Ralph. Si elle devait sortir avec quelqu'un cette année je miserai plutôt sur Jordan, après tout c'est l'équivalent Gryffondor d'Allen.

- Jean n'est pas comme ça ! S'indigna Abraxas. Elle ne sortira avec personne cette année ni aucune autre année d'ailleurs. Elle est bien élevée, elle se préservera pour son futur mari… »

 

Je décrochai de la conversation après ça. Abraxas se disputait avec Ralph sur l'avenir sentimental de Norwam, tandis que Jonas se moquait d'eux et fantasmait clairement sur elle. Je regrettai presque d'avoir envenimer les choses en parlant d'Allen. Finalement, ils finirent par se lasser de se chamailler. Nous allâmes ensuite nous coucher.

Je réfléchis beaucoup ce soir-là. Norwam allait déchainer beaucoup de passions cette année, c'était certain. Je ne savais pas trop comment agir vis-à-vis d'elle. Si je restais neutre, comme les deux années précédentes, je risquais d'être moins respecté ou craint par les élèves des autres maisons. Il en était de même si je la considérais comme une ennemie.

Je devais donc me rapprocher d'elle et rétablir la relation que nous avions quand nous étions en deuxième année… Depuis la mort de sa mère, elle ne restait plus pour les petites vacances à Poudlard. Elle passait Noël avec son père et Pâques avec son Potter. J'aurais donc moins d'occasions d'être seul avec elle… Heureusement que cette année les rondes des préfets étaient mélangées entre les maisons. Je ne voyais pas d'autres opportunités… J'avais donc hâte de mettre mon plan en action dès le vendredi. Je m'endormis plus sereinement.

 

Le vendredi arriva rapidement. J'eus cependant l'impression que la journée s'écoula très lentement. Alors que je devais partir, Abraxas m'interpella. Il me parlait de choses banales et sans intérêt, comme pour me ralentir. Je lui montra furtivement mon agacement et cela suffit à le faire taire. Je me dirigeai donc vers le hall où nous devions commencer notre ronde. Evidemment Norwam n'était pas seule, Potter n'avait pas pu s'empêcher de l'accompagner. Quand ils me virent, elle dit rapidement quelque chose qui suffit à convaincre son ami de partir. Il passa à côté de moi pour rejoindre son dortoir sans rien dire mais il semblait énervé…

 

« Norwam, dis-je en la saluant rapidement.

- Jedusor, marmonna-t-elle. Tu as failli être en retard... »

 

Je n'eus même pas le temps de répliquer qu'elle partait déjà pour commencer le tour de garde. Je la rattrapai. Elle n'avait pas l'air très disposée à discuter. Après deux heures de rondes et quelques troisièmes années réprimandés pour trainer dans les couloirs, nous avions enfin terminé. Norwam m'avait à peine adressé la parole. Il fallait y remédier.

 

« Et bien Jedusor, bonne soirée.

- Je t'ai connue plus loquace Norwam, tu es souffrante ?

- Nan pourquoi ? S'étonna-t-elle. Je ne vois pas trop de quoi je pourrais parler avec toi c'est tout.

- Il est vrai que nous avons beaucoup changé depuis notre deuxième année.

- C'est un regret ? Dit-elle d'un air enjoué.

- Un constat plutôt. D'ailleurs en parlant d'innocence perdue, tu me dois un service.

- Comment ça ? S'insurgea-t-elle.

- J'ai empêché Allen Zabini de te harceler dans le wagon de Slughorn…

- N'importe quoi, tu savourais ma torture avec un air sadique et victorieux à la fois, s'énerva-t-elle.

- J'aurai pu le laisser te poursuivre à travers tout le Poudlard Express…

- Si tu le dis, marmonna-t-elle peu convaincue. Qu'est-ce que je dois faire en échange ? »

 

Je restai pensif un moment. Après tout je n'avais pas vraiment réfléchis à cela avant. Le club de Slug me donna une idée. Avec ça, j'allais conserver ma place de leader au sein de Poudlard et même l'amplifier, notamment vis-à-vis des Gryffondors.

 

« Et bien… dis-je lentement. Je voudrais que tu sois ma cavalière à toutes les soirées du club de Slug…

- QUOI ! Mais t'es complètement malade…

- C'est ça ou bien… je convaincs Zabini que tu es folle de lui et il ne te laissera plus jamais en paix…

- Tu n'oserais pas, dit-elle un peu penaude.

- Tu sous-estimes mon influence Norwam. C'est à prendre ou à laisser. Je te laisse une journée pour y réfléchir. »

 

Je tournai les talons et commençai à m'éloigner. J'étais sûr qu'elle allait me rattraper.

 

« Jedusor, dit-elle en arrivant jusqu'à moi en courant. J'accepte ton marché. Mais uniquement pour le club de Slug et seulement pour cette année.

- On verra bien comment ça se passe. Si ça se trouve tu ne pourras plus te passer de moi, dis-je d'un ton enjôleur qui me surpris moi-même. »

 

 

  Je la laissai seule, et je rejoignis mon dortoir. Je prétextai la fatigue pour ne pas subir les questions de mes camarades. Je me couchai satisfait. Avec Norwam à mes côtés, je serais l'élève le plus envié et le plus respecté de tout Poudlard. Même Dumbledore finirait par m'apprécier à ma juste valeur. Les autres professeurs m'idolâtreraient bien plus qu'à présent.  

End Notes:

Merci d'avoir lu !

Je vais essayer de ne pas laisser trop de temps s'écouler pour le prochain chapitre... 

Chapitre 19 : Le pacte avec le Serpent (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Hello ! Je suis de retour... Désolée pour la longue attente une fois de plus... J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop. 

Bonne lecture !

Chapitre 19 : Le pacte avec le Serpent (POV Hermione)

 

« Jedusor, dit-Jean en arrivant jusqu'à lui en courant. J'accepte ton marché. Mais uniquement pour le club de Slug et seulement pour cette année.

- On verra bien comment ça se passe. Si ça se trouve tu ne pourras plus te passer de moi, dit-il d'un ton enjôleur qui sembla le surprendre lui-même. »

 

Jedusor s'éloigna pour regagner son dortoir. Jean semblait surprise par la tournure qu'avait pris la discussion. Elle ne comprenait pas du tout où le Serpentard voulait en venir. Elle se maudit de lui avoir proposé de choisir le dédommagement. Cela promettait d'être très embarrassant. La plupart des élèves allaient se faire des idées. Abraxas Malefoy allait se montrer invivable.

Il avait en effet appris cet été (et Jean aussi par la même occasion) qu'ils étaient promis l'un à l'autre depuis leur petite enfance, et ce par un contrat fait avec de la magie du sang, donc impossible à casser sauf par la mort d'un des promis… Même si les parents Malefoy et le père de Jean leur avaient fait promettre de ne rien révéler avant que Jean n'ait eut 16 ans (c'était la tradition chez les Sang-Purs de fiancer officiellement les filles à partir de leurs 16 ans), Abraxas risquait de se montrer particulièrement possessif vis-à-vis de Jean… De plus, cela risquait d'être difficile de garder un tel secret pour la jeune femme vis-à-vis de son meilleur ami…

Jean retourna à son dortoir en ruminant. Elle ne savait pas du tout comment elle allait se sortir de la situation avec Jedusor. Elle avait très peur que cela endommage son amitié avec Charlus, Nicolas et Augusta, et d'ailleurs ses relations avec n'importe quel autre Gryffondor. Elle fut sortie de ses pensées par la Grosse Dame qui s'énervait car elle ne lui donnait pas le mot de passe.

Une fois entrée, elle rejoignit Charlus qui l'attendait.

 

« Tu as survécu à ta garde avec le Serpent en chef ! C'est plutôt rassurant, plaisanta le brun.

- Ne m'en parle pas. Il est devenu très étrange… 

- C'est un Serpentard, il ne faut pas trop leur en demander. Tu as reçu une invitation pendant ta ronde, dit-il en lui tendant le papier. 

- Oh non… Le club de Slug… Tu es invité aussi ? 

- Non, je crois qu'il ne m'apprécie pas à ma juste valeur… Mais ne t'inquiète pas, Ignatius et Minerva sont aussi invités. Tu ne seras pas la seule lionne parmi les serpents. 

- Heureusement pour moi, ça serait l'horreur sinon. Surtout qu'on ne peut pas vraiment refuser ses invitations… 

- C'est dans 15 jours… Et c'est marqué que tu dois y aller accompagnée, poursuivit Charlus avec un air qui se voulait innocent.

- Quelle plaie, marmonna Jean en pensant à ce qu'elle avait promis à Jedusor. 

- Je te conseille d'attendre une semaine avant d'annoncer ton cavalier, ça va être marrant de les voir tous se battre pour toi… »

 

Jean sourit sans répondre. Puis les deux amis se quittèrent pour aller se coucher. Augusta attendait ma grand-tante depuis un petit moment déjà. Elle était aussi au courant pour l'invitation, Charlus avait du l'ouvrir devant elle et Nicolas. Augusta essayait de savoir qui Jean allait choisir comme cavalier. La jeune fille joua la carte de l'indécision et se coucha. Après tout, elle avait deux semaines pour trouver une solution…

Une fois dans son lit, Jean eut tout le mal du monde à trouver le sommeil. Elle n'arrêtait pas de penser à Jedusor. Elle le maudissait pour ce qu'il lui avait extorqué. Elle savait que cela serait une source de problèmes. Elle finit par se forcer à penser à autre chose pour s'endormir.


Je ne pouvais que comprendre la réaction de ma grand-tante. Cela faisait plus de deux ans qu'elle et Jedusor ne s'adressaient quasiment plus la parole, à part en potions ou en étude de runes. Cependant, je pouvais deviner ce que cherchait à obtenir Jedusor… Il avait compris que Jean était devenu la fille la plus désirée de Poudlard et donc le centre des conversations. Elle était également brillante et excellente batteuse, ce qui ne faisait qu'augmenter son attraction. Les Gryffondors la chérissaient, certains la vénéraient même. Les Poufsouffles et Serdaigles la respectaient et l'admiraient. Quant-aux-Serpentards, ils ne pouvaient s'empêcher de l'admirer également et de la désirer, pour la plupart.

Il était donc évident que pour Jedusor, il fallait remédier à cela. La meilleure solution pour lui était plutôt de la mettre de son côté. Il était certes l'élève parfait aux yeux de quasiment tous les professeurs, Dumbledore préférant toujours Jean. Je n'avais pu m'empêcher de remarquer à quel point il était devenu beau. On aurait dit que tout était parfait chez lui. Il en était envoutant. Cela me faisait encore plus peur aux vues de ce que je connaissais de son avenir…

 

Le week-end puis la semaine suivante passèrent assez rapidement. Les entraînements de Quidditch reprirent, le jeudi soir, pour le plus grand plaisir de Charlus et Jean. C'était la dernière année qu'ils passaient avec Ignatius Prewett, leur capitaine, et Robb Jordan, l'autre batteur.

En sortant des vestiaires, Charlus et Robb taquinèrent Jean afin qu'elle leur donne le nom de son cavalier. Ils étaient persuadés qu'elle avait choisi l'un d'entre eux. Jean se renfrogna et se dépêcha de regagner son dortoir. Elle n'arrivait pas à trouver le courage d'annoncer à ses amis la vérité.

Le vendredi soir, et donc la ronde avec Jedusor, arriva beaucoup trop vite aux yeux de ma grand-tante. Lorsqu'il fut l'heure, elle quitta ses amis et la salle commune pour rejoindre le hall. Elle appréhendait cette ronde. Elle ne savait pas du tout comment il allait se comporter. Il l'avait plutôt laissée tranquille pendant la semaine, même si pendant les cours de Potions et d'Etude de runes, il n'avait pas pu s'empêcher de la regarder comme si elle était devenue son trophée, avec un sourire mauvais qui n'annonçait rien de bon. Cela l'avait mise hors d'elle, même si elle s'était efforcée de ne rien laisser paraître.

 

« Cette fois-ci, c'est toi qui est en retard Norwam. »

 

Jean décida de ne rien répondre et de l'ignorer. Elle marcha très vite pendant toute la ronde, essayant d'ignorer au mieux son collègue. Elle sentait son regard et cela la mettait encore plus mal à l'aise. Heureusement pour elle, les deux heures passèrent rapidement. Lorsqu'ils furent dans un des derniers couloirs avant le hall, Jedusor les arrêta. Il avait visiblement très envie de parler.

 

« Tu n'es pas très bavarde, c'est presque décevant.

- Je n'ai rien à dire à un Serpentard, siffla-t-elle.

- Oho, ricana-t-il. Pourtant tu y ressembles bien plus que tu ne le voudrais… 

- Tais-toi. 

- Je te rappelle que tu seras ma cavalière samedi prochain, et je veux passer une bonne soirée. Tu as intérêt à être plus agréable ou sinon tu le regretteras. 

- Depuis quand tu me menaces ? S'énerva Jean. 

- Je l'ai toujours plus ou moins fait, d'habitude tu as peur de moi, répondit-il avec un sourire. 

- Après réflexion, je préfère encore subir Zabini mais choisir mon cavalier. »

 

Elle s'éloigna énervée. Elle avait hâte de retrouver ses amis. Cependant, elle fut arrêtée par un bras puissant qui la retourna avant de la coller brusquement contre le mur. Jedusor avait plaqué ses deux mains de chaque côté d'elle, il l'emprisonnait. Jean déglutit lentement, l'air qu'avait pris le préfet était menaçant.

 

« Je ne tolère pas que l'on revienne sur sa parole, dit-il d'une voix encore plus glaciale que d'habitude.

- Tu ne peux pas me demander une chose pareille, je ne… Commença Jean d'une toute petite voix. 

- Ca m'est égal de ce que tu penses… La coupa-t-il.

- Tu ne comprends pas Jedusor, murmura Jean. 

- L'avis des minables de ta maison m'intéresse encore moins. Je ne vois pas de quoi tu te plains, beaucoup de filles tueraient pour être à ta place… 

- Alors choisis une d'entre elles et écarte-toi de moi s'il te plaît, j'étouffe. 

- Aucune fille n'est digne de moi, murmura-t-il froidement en s'approchant du visage de Jean. »

 

Ma grand-tante était complètement perdue. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder le Serpentard. A le voir de si près, elle le trouvait vraiment beau. Son visage semblait si parfait. Le sourire mi-victorieux mi-sadique de Jedusor laissait indiquer qu'il avait remarqué l'intérêt de la jeune femme à son égard. Il éloigna son visage.

 

« Tu es la seule avec qui je peux partager une conversation sensée. Je pensais que tu étais aussi la seule à ne pas me dévorer des yeux mais apparement je me trompais.

- N'importe quoi, grogna Jean. Laisse moi partir maintenant. 

- Le mot magique ? 

- Je serais ta cavalière, soupira-t-elle. Mais tu dois me promettre de n'en parler à personne jusqu'à la soirée de Slughorn. »

 

Il s'écarta de Jean et s'éloigna vers le hall. Il se retourna pour ajouter avec un sourire presque sadique :

 

« Pour que j'honore ma part, tu dois désirer être ma cavalière. Tu as jusqu'au cours d'Etude de runes de mercredi matin pour me le prouver… »

 

Il disparut dans les couloirs. Ma grand-tante était complètement bouleversée. Son coeur battait à la chamade. Elle se maudissait pour avoir réagit aussi puérilement et être restée démunie face à lui. Elle se ressaisit rapidement et remonta dans la salle commune. Charlus l'attendait. Elle avait honte. Elle se dépêcha de lui dire bonne nuit et de monter dans son dortoir. Elle se coucha tellement vite qu'Augusta n'eut même pas le temps de dire un mot.

Elle se tourna vers le mur et sanglota en silence. Elle ne savait plus où elle en était. Elle pensait en avoir fini avec Jedusor, elle aurait voulu être débarrassée de cette relation toxique. Elle n'arrivait pas à s'endormir.

Elle se retourna pour vérifier que tout le monde dormait. Elle décida de faire la seule chose qui la soulagerait vraiment. Elle redescendit dans la salle commune qui était vide. Elle s'installa à une table et se mit à écrire à sa jumelle. La dernière fois que Jean avait écrit à Helen remontait au mercredi, mais elle avait vraiment besoin de se confier.

 

Le lendemain matin Jean était anxieuse. Elle ne mangea quasiment rien et se dépêcha d'aller à la bibliothèque. Le fait de travailler lui faisait oublier son problème de serpent. Elle passa la journée plongée dans ses cours et dans les livres. Charlus s'inquiétait du fait qu'elle n'avait rien mangé de la journée et qu'elle n'avait adressé la parole à personne. Comme il voyait qu'elle était très concentrée il n'avait pas osé la déranger, il partit en fin d'après-midi. Jean ne remarqua rien. Ce ne fut que lorsque la bibliothécaire la mit dehors qu'elle se rendit compte du samedi qu'elle venait de passer.

C'était l'esprit vidé de ses soucis qu'elle remontait vers son dortoir. Elle fut interrompue par un groupe de garçons. Elle grimaça en les reconnaissant. C'était Zabini et ses amis. Elle devina tout de suite l'objet de leur venue, mais décida de les laisser faire, par curiosité.

 

« Bonsoir belle Jean…

- Zabini, Warrington, et je ne sais pas qui, répondit-elle. 

- Tu ne connais pas Mulciber et Rosier, pourtant ce sont nos poursuiveurs, s'étonna Allen Zabini. 

- Je ne m'intéresse qu'aux batteurs, dit Jean avec une voix charmeuse, les autres je leur envoie mon cognard…

- Je suis flatté ! S'enorgueillit le Serpentard. Je me demandais justement… Est-ce que cet intérêt est valable en dehors du terrain de Quidditch… Par exemple pour une soirée de Slughorn. »

 

Jean ne répondit pas. Elle se contenta d'un sourire enjôleur, ce qui perturba les quatre Serpentards, en particulier le principal intéressé. Elle s'amusa intérieurement de l'effet provoqué. Il lui était difficile de ne pas exploser de rire, et elle avait du mal à garder son apparence charmeuse, qui n'était pas vraiment ce qu'elle était habituellement. Elle se concentra et se décida à répondre.

 

« Tu veux que je sois ta cavalière ? Interrogea Jean d'un ton enjôleur que je ne lui connaissais pas.

- Je ne pensais pas que tu accepterais… Tu es si… Et puis tu es une Gryffondor. Mais ça sera merveilleux, je te le promets, s'enflamma Zabini. 

- Tu crois vraiment que je vais venir accompagnée de quelqu'un qui a besoin de ses trois amis pour demander un rendez-vous à une fille de deux ans sa cadette… Pouffa-t-elle tout en gardant son sourire charmeur.

- Je… je, répondit Zabini totalement déboussolé. 

- Je suis désolée, je ne peux pas accepter, ria Jean. Et ça ferait mauvais effet d'envoyer un cognard sur son cavalier le matin même de la soirée… Sur ce, je dois vous laisser. Bonne soirée. »

 

Elle s'éloigna en riant, satisfaite, laissant les quatre Serpentards penauds. Son sourire était redevenu naturel. Elle fut de nouveau interrompue dans sa marche vers sa maison, par un raclement de gorge cette fois.

 

« Ton petit jeu avec Zabini était très amusant à regarder, j'ai presque été impressionné, dit une voix froide parfaitement reconnaissable.

- Heureuse de t'avoir offert un divertissement, marmonna Jean en se tournant ver le Serpentard. 

- Je suis surpris qu'il ait attendu aussi longtemps pour te demander, apparement tu es impressionnante pour la gente masculine de Poudlard, ricana Jedusor. 

- Je n'ai pas envie de te parler ce soir, grommela-t-elle, avant de tourner les talons pour se diriger vers sa destination. 

- Tu es mal partie pour me prouver ton désir d'être ma cavalière Norwam… Rétorqua-t-il froidement. »

 

Jean soupira et s'arrêta. Elle savait très bien qu'il ne la laisserait jamais tranquille. Elle le sentit se rapprocher d'elle. Elle se retourna pour lui faire face.

 

« Tu sais très bien que je ne te désire pas Jedusor. Si tu veux vraiment

quelque chose de moi, je peux toujours faire semblant pour que tu puisses montrer ta supériorité sur tous les autres garçons à la soirée de Slughorn…

- C'est fou de voir à quel point tu refuses de voir la réalité en face, répondit-il d'un air narquois.

- Je crois que tu te surestimes, rétorqua Jean avec un sourire en coin. Et puis je ne crois pas être la personne la plus représentative de ton fanclub, loin de là… 

- Rassures-toi, je ne te confondais pas avec ses bécasses…

- Jean enfin te voilà ! »

 

Ma grand-tante sursauta en reconnaissant la voix de Charlus. Elle avait complètement perdue la notion du temps, il avait vraiment du s'inquiéter. Elle se tourna vers le Gryffondor. Il était accompagné de Robb. Jean pâlit. Jedusor semblait s'amuser de la situation.

 

« On t'a cherché partout… Qu'est-ce que tu fais avec lui ? S'étonna Charlus.

- Je n'ai fait que croiser des Serpentards en sortant de la bibliothèque, dit Jean calmement. D'abord Zabini pour la soirée de Slughorn, et ensuite Jedusor pour les rondes… 

- D'ailleurs en parlant de Slughorn, coupa Robb avec un sourire. Tu veux bien y aller avec moi ?

- Traître, s'exclama Charlus, c'était à moi de demander le premier !

- Ca suffit, ria Jean. Je ne peux pas, j'y vais déjà avec Jedusor. »

 

Les trois garçons la regardèrent bouche-bée. Jean se sentit soulagée d'un grand poids. La franchise était définitivement la meilleure des solutions. Jedusor reprit rapidement son masque de froideur. Jean se dépêcha de rompre le silence avec que le Serpentard ne dise quelque chose d'irréparable.

 

« Il m'a rendu un service et stupidement je l'ai laissé choisir la contrepartie, expliqua-t-elle. Mais sinon c'est avec plaisir que je serais allé avec l'un d'entre vous.

- Lequel ? Interrogèrent d'une même voix Charlus et Robb.

- J'ai des choses plus intéressantes à faire que de m'occuper de vos histoires de Gryffondors, marmonna Jedusor. Je compte sur toi samedi… Cavalière. »

 

Il s'éloigna vers son dortoir sous les regards noirs des trois Gryffondors. Une fois qu'il eut disparu de leur champ de vision, les deux garçons se reconcentrèrent sur Jean. Elle leur pris chacun un bras et ils se dirigèrent vers leur salle commune. Ma grand-tante répondit à toutes leurs questions sur ce fameux service. Ils passèrent le reste du chemin à maudire Jedusor et à le rhabiller pour l'hiver, ce qui amusa beaucoup Jean.

Une fois dans la salle commune, elle du répondre aux questions d'Augusta et Nicolas. Ils se montrèrent compréhensifs, même si Augusta ne pu s'empêcher de critiquer la naïveté de Jean. Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait eut énormément de mal à choisir entre Charlus et Robb, sans le vouloir Jedusor lui avait rendu un petit service vis-à-vis de ça.

Le batteur partit se coucher, laissant les quatre amis à leur discussion. Jean décida qu'elle leur avait suffisamment caché de choses et leur révéla ce qu'elle avait appris cet été, c'est-à-dire que son futur mari serait Abraxas Malefoy. Augusta était outrée par « cette tradition moyenâgeuse », selon ses termes. Charlus était choqué lui aussi, surtout par l'identité du fiancé. Nicolas se montra plus compréhensif. Ils jurèrent de garder le silence, pour éviter à Jean des ennuis avec Malefoy et sa famille.

Après toutes ses révélations, ils rejoignirent chacun leur dortoir. Ma grand-tante s'endormit rapidement, sa conscience soulagée. Sa nuit serait paisible. J'étais assez soulagée de voir cette évolution. J'avais eu peur que Jean ne s'enferme dans un silence pour cacher son pacte, qui de toute façon aurait fini par être révélé. Jedusor s'en sortait sans trop de problème, une fois encore Jean lui avait cédé. Même si je savais comment finirait l'histoire, je n'avais pas envie de voir ma grand-tante avec le futur mage noir. Robb et Charlus étaient tellement plus agréables et attentionnés. Mais je n'avais pas le droit d'intervenir, mon but est de trouver un point faible pour vaincre Voldemort et le ramener à mon époque, rien de plus. 

 

End Notes:

En espérant que vous avez appréciez ce chapitre ! 

Promis, j'essayerai de ne pas vous faire trop attendre pour le prochain... 

A bientôt !

Chapitre 20 : La soirée de Slughorn (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Salut ! 

Cette fois pas trop d'attente... Je vais essayer de tenir le rythme. Bonne lecture !

Chapitre 20 : La soirée de Slughorn (POV Jedusor)

 

 

 

« Il m'a rendu un service et stupidement je l'ai laissé choisir la contrepartie, expliqua-t-elle. Mais sinon c'est avec plaisir que je serais allé avec l'un d'entre vous.

 

- Lequel ? Interrogèrent d'une même voix Potter et Jordan.

 

- J'ai des choses plus intéressantes à faire que de m'occuper de vos histoires de Gryffondors, marmonnai-je un peu déçu de la tournure des évènements. Je compte sur toi samedi… Cavalière. »

 

 

 

Je m'éloigna vers mon dortoir. Finalement je n'avais pas pu m'amuser un peu de la peur de Norwam du regard des autres. C'était décevant toute cette franchise mièvre de Gryffondor. Une fois dans ma salle commune, je rejoignis mes camarades. Ralph et Jonas n'arrêtaient pas de se moquer d'Allen Zabini. Abraxas semblait satisfait. En repensant à la scène, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Je devais bien avouer qu'elle était douée pour manipuler les gens, ses racines serpentards étaient indéniables. Tout aurait été plus simple si le Choixpeau avait fait le bon choix pour elle.

 

 

 

« Et toi Tom, tu as fait ton choix parmi toutes les filles de Poudlard qui sont à tes pieds pour la soirée de Slughorn ? Demanda Ralph.

 

- J'hésite encore… 

 

- En même tant vu le nombre de filles, ricana grassement Jonas. 

 

- Et toi Abraxas ? Interrogea Ralph. 

 

- Sûrement avec Dorea Black, c'est la plus belle des 2D… »

 

 

 

La conversation cessa de m'intéresser. J'avais hâte d'être le lendemain, l'information allait se diffuser maintenant que certains Gryffondors étaient au courant, cela s'annonçait prometteur. J'allai me coucher rapidement.

 

Il fallut attendre le midi pour que tout Poudlard soit au courant. Contrairement à ce que je pensais, cela n'eut pas beaucoup d'effets. J'espérais que cette action n'allait pas m'handicaper. Il fallait sûrement attendre la soirée de Slughorn pour que cela se concrétise dans la tête des autres élèves…

 

La semaine passa rapidement, Norwam avait l'air beaucoup plus à l'aise avec moi, c'était moins amusant. Je ne pus que remarquer l'attitude étrange d'Abraxas. Il y avait quelque chose de différent dans sa jalousie à mon égard, il fallait que je creuse. Ma ronde avec Norwam arriva rapidement également. Je fus un peu déçu de voir qu'elle restait toujours aussi distante.

 

 

 

« Tu as intérêt à être éblouissante demain soir, je ne veux pas que tu me fasses honte, sifflai-je au moment de nous quitter.

 

- Eblouir des serpents n'est pas très difficile, ricana-t-elle. Ma priorité c'est le match demain matin, le reste m'importe peu. Bonne soirée Jedusor. »

 

 

 

Elle s'éloigna rapidement. Je retournai dans mon dortoir également. J'étais assez pensif. Je jouai gros en choisissant Norwam comme cavalière, j'espérai vraiment que cela me serait bénéfique. Dans le cas contraire, elle allait le payer cher…

 

 

 

Le lendemain matin, tout Poudlard se dirigea vers le stade de Quidditch. L'emblématique match opposant Gryffondor à Serpentard allait avoir lieu. Avec lassitude, je m'installai dans les gradins. Les deux équipes sortirent de leur vestiaire sous les acclamations. La notre n'avait pas changé depuis notre deuxième année. Celle de Gryffondor était la même que l'année précédente.

 

Le match ne dura pas très longtemps, pour mon plus grand soulagement. Les poursuiveurs rouges et or étaient toujours plus forts que les nôtres, s'en était désolant. Evidement Norwam était la meilleure. Ses tirs étaient toujours précis et efficaces, elle réussit à mettre Abraxas à terre et à briser le nez d'Allen Zabini. Une fois de plus, les Gryffondors remportèrent le match.

 

Je pus donc regagner mon dortoir. Sur le chemin je fus rattrapé par l'appel d'une voix suave parfaitement identifiable :

 

 

 

« Jedusor !

 

- Norwam, marmonnai-je en me retournant, elle était toujours dans sa tenue de Quidditch qui, je devais l'avouer, la mettait assez en valeur. 

 

- Où est-ce que tu veux qu'on se retrouve pour ce soir ? Dit-elle essoufflée. Normalement l'homme doit venir chercher sa cavalière chez elle mais je dois avouer que je n'ai pas trop envie que les autres de ma maison te voient m'attendre devant le portrait de la Grosse Dame… 

 

- Dans le Hall c'est bien non ? Rétorquai-je froidement. 

 

- Oui ça ira, à ce soir, je serai là à 20h. »

 

 

 

Elle repartit aussi vite qu'elle était venue, sans doute pressée d'aller fêter sa victoire. Je regagnai rapidement ma salle commune. Je lisais tranquillement dans un des canapés lorsqu'Abraxas, Jonas et Ralph arrivèrent. Ils s'essayèrent à mes côtés. Ils étaient encore dépités par leur défaite. Je ne fis aucun commentaire.

 

 

 

« C'est dommage que Slughorn ne nous ait pas invité Ralph et moi, j'aurais tellement voulu voir Jean Norwam en robe de soirée, soupira

 

- Jonas. Quand on pense que même après un match de Quidditch elle est terriblement sexy, je n'imagine même pas ce que ça va être ce soir…Fais gaffe, se moqua Ralph, tu as presque de la bave qui coule…

 

- Ca suffit, siffla Abraxas, je vous interdis de parler d'elle comme ça. 

 

- Tout le monde parle d'elle comme ça Abraxas, rétorqua Jonas. Tu as vraiment fait le bon choix Tom, tu vas faire tellement de jaloux, à commencer par moi… 

 

- Mmmh, répondis-je en feignant mon indifférence. 

 

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu lui as demandé, ragea Abraxas qui semblait s'être retenu d'exprimer son avis depuis une semaine. 

 

- C'est la seule qui arrive presque à la hauteur de Tom, répondit pour moi Jonas, c'était le seul choix à faire... »

 

 

 

Le reste de la conversation dévia sur les chamailleries habituelles entre mes trois compagnons, Jonas et Ralph ne pouvant s'empêcher de se moquer de la jalousie d'Abraxas. Je me replongea dans ma lecture. Le comportement du jeune Malefoy était assez étrange, il avait toujours été jaloux de tout les garçons qui s'approchaient de Norwam, mais là il se comportait comme si on lui volait quelque chose qui lui appartenait. Je n'étais pas sur de réussir à lui tirer les vers du nez, mais peut-être que Norwam serait plus bavarde, elle aussi avait changé de comportement vis-à-vis d'Abraxas, comme si elle n'osait plus rien lui dire.

 

L'après-midi passa rapidement. Je me préparais avec soin pour la soirée, après tout si je voulais être au centre de l'attention il me fallait être élégant. Je partis avant Abraxas, qui attendait avec agacement que sa cavalière, Dorea Black, finisse ses dernières pomponneries. Elle était certes assez agréable à regarder mais ce n'était pas une beauté, même si c'était de loin la moins pire des Serpentardes.

 

J'arrivais rapidement au hall d'entrée où j'avais donné rendez-vous à Norwam. Il était presque 20h, elle n'avait pas intérêt à être en retard. Je n'eus pas longtemps à attendre. J'entendis des murmures parmi les rares personnes qui passaient par là. Je levai la tête vers les escaliers. Norwam descendait tranquillement les marches. Elle était magnifique. Je dus faire beaucoup d'effort pour ne pas avoir l'air impressionné et garder mon habituel masque de neutralité.

 

A vrai dire la dernière fois que je l'avais vu en tenue de soirée remontait à notre deuxième année, et elle avait bien grandi depuis. Sa robe rouge la mettait vraiment en valeur. Elle avait attaché ses cheveux en un élégant chignon qui laissait échapper quelques bouclettes le long de sa nuque et sur son visage et la rendait vraiment belle. Je ne regrettais absolument pas mon choix. Elle arriva à mon niveau et me sourit.

 

 

 

« J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre.

 

- Tu es pile à l'heure pour changer, dis-je d'une voix aussi neutre que possible. 

 

- Tu n'es pas trop déçu j'espère, marmonna-t-elle en prenant le bras que je lui tendais. 

 

- J'attends de voir l'effet que tu vas provoquer à la soirée pour trancher. »

 

 

 

Elle leva les yeux au ciel et sourit de plus belle. Nous ne parlâmes pas jusqu'à arriver devant la porte où avait lieu la soirée. Des portiers nous ouvrirent. Le professeur Slughorn nous vit tout de suite et vint nous accueillir. Il avait l'air subjugué par ma cavalière, c'était presque gênant.

 

 

 

« Vous voilà enfin Tom, s'exclama-t-il ce qui attira l'attention de tout le monde, et en excellente compagnie. Mes deux étudiants préférés qui me font le plaisir de venir ensemble à ma soirée, c'est vraiment une attention qui me touche. Jean très chère vous êtes absolument ravissante. Maintenant que vous êtes tous les deux arrivés la soirée peut enfin commencez, amusez-vous bien. »

 

 

 

Il nous salua et reparti vers d'autres invités beaucoup plus âgés, sans doute ces anciens élèves. La plupart des personnes présentes nous regardaient. Je sentais ma cavalière légèrement mal à l'aise devant tous ses regards. J'étais définitivement satisfait de l'avoir choisie, elle rendait toutes les autres filles de la soirée fades. Finalement chacun repris sa conversation et Norwam se détendit.

 

 

 

« Bonsoir Jean, fit une voix derrière nous.

 

- Malefoy, répondit Norwam en se retournant, bonsoir. Et bonsoir cavalière de Malefoy. 

 

- Elle s'appelle Dorea Black, dit Abraxas coupant la parole à la jeune fille. Tu es vraiment magnifique ce soir, dommage que la couleur de ta robe ne sois pas plus neutre. 

 

- Enchantée Dorea Black. Je suis encore libre de choisir la couleur de mes tenues il me semble, rétorqua froidement Norwam. Passez une bonne soirée tous les deux. »

 

 

 

Elle s'éloigna rapidement. Dorea Black la regardait bouche bée, il est vrai qu'à côté d'elle, la Serpentarde ne ressemblait pas à grand chose. Abraxas, pour essayer de se rendre important, décida de me parler des invités de la soirée qu'il connaissait de part ses parents. J'écourtai rapidement la conversation et le salua afin de rejoindre Norwam. Je ne l'avais pas invité pour qu'elle m'abandonne dès le début de la soirée. Je n'eus pas trop de mal à la retrouver, elle était en pleine discussion avec d'autres Gryffondors, Prewett et McGonagall, ainsi que l'autre préfet-en-chef, Flitwick et une Poufsouffle que je ne connaissais pas.

 

Lorsqu'elle me vit elle s'excusa auprès d'eux et me rejoignit. Elle me sourit rapidement et attendis que je lui dise ce que j'attendais d'elle. Elle avait l'air mal à l'aise. J'étais sur que c'était de la faute d'Abraxas. Pour briser un peu la glace je décidai de l'inviter à danser. Elle fit une moue comme pour signifier qu'elle n'était pas emballée mais pris ma main malgré tout. Elle resta silencieuse au cours de la première danse. Quand la deuxième commença, je décidai de lui signifier mon agacement.

 

 

 

« Il me semblait t'avoir averti que je voulais passer une bonne soirée, ce n'est pas vraiment en restant silencieuse et en boudant que tu vas y arriver.

 

- A d'autres Jedusor, tu m'as invitée uniquement parce que tu voulais être le centre de l'attention, marmonna-t-elle visiblement agacée.

 

- Pense un peu à la chance que tu as d'être avec moi, rétorquai-je en ignorant sa réponse, toutes les filles meurent d'envie de prendre ta place. Arrête de te plaindre, fais ton plus beau sourire et profites un peu. 

 

- Pitié Jedusor, tu sais très bien que ça m'est totalement égal d'être enviée. 

 

- Tu étais plutôt de bonne humeur au début, poursuivis-je toujours en ignorant ses remarques. On dirait presque qu'Abraxas t'a vexée. 

 

- Ne te mêle pas de ce qui ne te regardes pas Jedusor, siffla-t-elle.

 

- Tu es ma cavalière donc tout ce qui t'arrives ce soir me regarde, alors soit tu me dis ce qui se passe, soit tu laisses tes soucis de côté et tu souris un peu, dis-je d'une voix menaçante. »

 

 

 

Elle fit rapidement son choix et me sourit. Au bout de quelques danses, nous nous arrêtâmes. Elle semblait avoir mis son problème avec Abraxas de côté pour profiter de la soirée et s'était détendue. Plusieurs Serpentards vinrent me parler, dont Allen Zabini, même si je le soupçonnais d'être surtout là pour Norwam. J'eus d'ailleurs peur qu'elle parte mais elle resta à mes côtés, tout sourire, et discuta Quidditch avec certains.

 

 

 

« Tom, murmura Allen en se rapprochant de moi, puis-je t'emprunter ta cavalière pour une danse, tu ferais de moi le plus heureux des hommes. »

 

 

 

Il avait l'air d'appréhender ma réaction. Cela me fit sourire intérieurement. J'acquiesçai d'un signe de tête. Il se tourna vers Norwam et l'emmena sur la piste de danse. Elle me jetai un regard noir avant d'éclater de rire, sûrement à une blague faite par le batteur.

 

Le reste de la soirée passa rapidement et fut assez agréable. Norwam resta avec moi tout le long. Nous discutions de temps en temps, elle avait l'air de s'amuser. La soirée se termina et je fus retenu par le professeur Slughorn. Une fois libéré, je sortis pour chercher ma cavalière. Elle m'avait attendu, mais Abraxas avait décidé de lui tenir compagnie. Ils ne m'avaient pas vu et semblaient se disputer. Je m'approchai silencieusement pour essayer d'entendre leur conversation.

 

 

 

« Pourquoi tu as accepté d'accompagner Tom Jedusor à cette soirée ?

 

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire, siffla-t-elle. Tu aurais préféré que je vienne seule peut-être ?

 

- Tu aurais du me demander à moi, et à personne d'autre. 

 

- Tu étais déjà accompagné crétin ! S'énerva-t-elle. Et de toute façon je fais ce que je veux. 

 

- Je l'aurais laissé tomber pour toi, ne sois pas jalouse, même si ça me flatte. 

 

- Si tu avais tellement envie que j'y aille avec toi il fallait m'inviter, soupira-t-elle. Et ne te fais pas de fausses idées, ça m'est complètement égal. 

 

- Tu aurais refusé, grogna Abraxas. 

 

- C'est vrai, dit-elle en souriant. Tu m'ennuies avec tes reproches, je vais aller voir ce que fais mon cavalier. Tu devrais y aller, Black va s'impatienter. »

 

 

 

Je n'entendis pas la fin de leur conversation. Abraxas s'éloigna. Norwam se retourna et sourit en me voyant.

 

 

 

« Tu es là depuis longtemps ?

 

- Non. 

 

- Tu as tout entendu ? »

 

 

 

Je ne répondis pas mais elle comprit. Je lui tendis mon bras et la raccompagnai vers son dortoir. Le trajet fut silencieux. Avant de traverser le portrait de la Grosse Dame elle se retourna vers moi et se décida à parler.

 

 

 

« J'espère que tu as passé une bonne soirée, dit-elle avec un petit sourire.

 

- Assez bonne en effet. 

 

- J'avoue que je m'attendais à pire, mais tu n'es pas de si mauvaise compagnie que ça… Je suis désolée pour Malefoy, il est encore plus pénible que d'habitude depuis… 

 

- Depuis la rentrée, poursuivis-je. 

 

- Je peux te faire confiance ? »

 

 

 

Je restai interdit. Sa réaction m'avait surpris. Elle me pris le bras et m'éloigna de l'entrée de son dortoir, afin d'être plus à l'abri des oreilles indiscrètes sûrement. Elle soupira avant de recommencer à parler.

 

 

 

« Je ne veux pas t'attirer de problème avec Malefoy, et de toute façon tu aurais bien fini par trouver par toi-même.

 

- Viens-en au but Norwam, soupirai-je. 

 

- Malefoy et moi sommes promis l'un à l'autre. Nous seront mariés dès la fin de notre scolarité. Personne n'est sensé être au courant avant mes 16 ans… Je l'ai quand même dit à mes amis, j'avais besoin de le partager avec eux. Et de toute façon Malefoy a un comportement tellement agaçant avec moi que c'est plus facile à supporter si je ne le gère pas seule. 

 

- Pourquoi… 

 

- Il risque de t'en vouloir parce que j'ai été ta cavalière et d'essayer de te le faire payer d'une manière ou d'une autre, me coupa-t-elle. Peut être qu'il a trop peur de toi pour ça, mais sait-on jamais. Je sais que tu es capable de garder les secrets Jedusor. Surtout Malefoy ne doit se douter de rien, il est déjà suffisamment pénible avec moi comme ça, je t'en serais très reconnaissante de rester silencieux à ce propos. 

 

- Je ne dirai rien. »

 

 

 

Elle me sourit. Nous restâmes quelque temps sans rien dire. Cela expliquait beaucoup de choses. Elle venait, sans vraiment le savoir, de me donner un avantage supplémentaire sur Abraxas. En m'accaparant Norwam, j'allais le tenir en laisse car il n'oserait jamais rien me reprocher. Elle allait s'avérer encore plus utile que prévu. Alors que je réfléchissais à tous les bénéfices que je pourrais en tirer, nos regards finirent par se croiser. Je me rendis compte que je n'avais pas eu l'occasion de l'observer de près depuis longtemps. Elle était belle, tout le monde le savait, mais le constater était différent.

 

Je finis par me rendre compte qu'elle était perdue dans mon regard. Elle se mit à rougir et baissa la tête. Elle se racla la gorge et brisa le silence.

 

 

 

« Et bien, merci pour la soirée Jedusor.

 

- Tu ne m'as pas fait trop honte Norwam alors merci à toi. 

 

- Tu exagères, pouffa-t-elle, j'ai ébloui tout le monde… Enfin de ta part je vais prendre ça pour un compliment. Bonne nuit Jedusor. 

 

- Bonne nuit Jean Norwam. »

 

 

 

Elle me sourit et s'éloigna vers l'entrée de son dortoir. Elle s'arrêta avant de franchir le portrait pour me jeter un dernier regard, me sourit à nouveau et s'engouffra dans sa salle commune. Je regagnai rapidement mon dortoir. Ralph, Jonas et Abraxas m'attendaient dans notre dortoir, ils attendaient sans doute des détails croustillants. Comme à mon habitude je restai silencieux.

 

 

 

« Allen nous a raconté le plus gros de la soirée, il n'a pas arrêté de nous narguer parce qu'il a dansé avec Norwam, soupira Jonas jaloux. Quand je pense qu'il l'a tenu dans ses bras ça me rend malade… La prochaine fois il faut que je vienne…

 

- Slughorn ne nous invitera jamais, grogna Ralph… En tout cas tout le monde ne parle plus que d'elle, à quel point elle était sublime, et à quel point vous étiez le couple fard de la soirée.

 

- Couple, marmonna Abraxas, c'est un bien grand mot… 

 

- Je ferais en sorte que vous veniez la prochaine fois, intervins-je en ignorant le jeune Malefoy, Slughorn ne refusera jamais si je lui demande. 

 

- Ca serait super Tom ! S'exclama Jonas. Et tu me laisseras danser avec Norwam ? 

 

- Comment peux-tu savoir qu'elle ira avec Tom la prochaine fois ? S'énerva Abraxas. 

 

- Elle a tellement appréciée la soirée avec moi qu'elle m'a demandé si je pouvais être son cavalier pour le reste de l'année, mentis-je avec un sourire hautain. 

 

- Tu es tellement chanceux Tom, dit Jonas avec admiration. 

 

- En même temps, la concurrence est faible, elle n'ira jamais avec Potter, et Jordan fait pâle figure à côté de toi, renchérit Ralph. »

 

 

 

Abraxas avait pâlit. J'étais très satisfait de ma remarque, heureusement que Norwam m'avait donné la clé afin de remettre définitivement le jeune Malefoy à sa place. Il marmonna quelques excuses pour aller rapidement se coucher. Ralph et Jonas continuèrent à me poser quelques questions sur Norwam, puis à discuter tous les deux des différents potins qu'ils avaient acquis sur la soirée. Je décidai d'aller à mon tour me coucher, et ils firent évidemment de même. La soirée avait été une réussite à tous les niveaux. Je m'endormis satisfait.

 

 

 

Le lendemain, dans la Grande Salle, on ne parlait que de la soirée de Slughorn. Quand Norwam et ses amis entrèrent pour prendre leur petit déjeuner, tout le monde se retourna pour la regarder. Elle se figea quelques secondes et décida de faire comme si de rien n'était, ses amis eurent plus de mal à rester indifférent, en particulier Potter. Je n'avais pas vraiment prévu le fait que c'était désormais elle le centre de l'attention. J'allais vite y remédier.

 

La journée passa rapidement, je décidai d'aller passer le reste de l'après-midi à la bibliothèque, pour travailler silencieusement, loin des ragots incessants de mes camarades. Sur le chemin je croisai Norwam qui avait visiblement eut la même idée. Elle me sourit et nous nous installâmes ensemble. Nous ne partîmes qu'à la fermeture de la bibliothèque.

 

 

 

« Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas travaillé ensemble Jedusor, j'avais oublié à quel point tu étais silencieux… C'est agréable.

 

- C'est vrai, ça faisait longtemps, répondis-je d'une voix neutre. 

 

- Tout le monde ne parle plus que de nous, c'est assez gênant tu ne trouves pas ? Dit-elle en rougissant un peu. 

 

- Si ça les occupe, répondis-je en haussant les épaules. Tu veux que je te raccompagne jusqu'à ton dortoir. 

 

- Je suis une grande fille ne t'inquiète pas pour moi. Bonne soirée Jedusor. »

 

 

 

Je répondis par un sourire. Elle s'éloigna rapidement. Je regagnai ma salle commune. En marchant, je réfléchissais à ce que j'allais faire avec elle. Cultiver son amitié à mon égard allait m'être très utile, autant pour assoir mon autorité vis-à-vis des autres élèves que pour humilier Abraxas Malefoy. C'était une fille brillante, en plus d'être la plus belle de l'école, supporter sa compagnie n'allait pas se montrer trop pénible… J'avais vraiment fait le bon pari en la choisissant comme cavalière, il fallait maintenant que je devienne son ami pour que l'on continue à la croire de mon côté… 

End Notes:

Et voilà, j'espère que ça vous a plu ! 

A bientôt ;) 

Chapitre 21 : Sortie à Pré-au-lard (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Me voilà de retour ! J'espère que vous allez apprécier ce chapitre ;) Bonne lecture !

Chapitre 21 : Sortie à Pré-au-lard (POV Hermione)

 

 

 

« Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas travaillé ensemble Jedusor, j'avais oublié à quel point tu étais silencieux… C'est agréable.

 

- C'est vrai, ça faisait longtemps, répondit-il d'une voix neutre. 

 

- Tout le monde ne parle plus que de nous, c'est assez gênant tu ne trouves pas ? Dit Jean en rougissant un peu. 

 

- Si ça les occupe, répondit Jedusor en haussant les épaules. Tu veux que je te raccompagne jusqu'à ton dortoir. 

 

- Je suis une grande fille ne t'inquiète pas pour moi. Bonne soirée Jedusor. »

 

 

 

Il répondit par un sourire. Ma grand-tante s'éloigna rapidement pour regagner sa salle commune, un sourire aux lèvres. Elle était très satisfaite de la tournure que prenait sa relation avec le Serpentard, elle avait envie de redevenir son amie, comme en deuxième année. Cela m'inquiétait légèrement car je savais que Jedusor ne servait que ses intérêts et qu'il allait se utiliser ma grand-tante pour atteindre ses objectifs.

 

Une fois dans la salle commune, Jean dut répondre aux questions de Charlus sur ce qu'elle avait fait de son après-midi et surtout avec qui l'avait-elle passé. Comme d'habitude, son meilleur ami, Nicolas et Augusta râlèrent sur le fait qu'elle était encore avec Jedusor. Jean n'ayant pas vraiment eu l'occasion de leur raconter la soirée de Slughorn, ses trois amis s'inquiétaient, surtout avec l'émergence de nombreux ragots. Jean ne se fit pas trop prier pour leur raconta tout dans les moindres détails, en particulier ce qui concernait Malefoy.

 

 

 

« Il va falloir faire redescendre Malefoy sur terre, s'agaça Charlus.

 

- En même temps, aller avec Jedusor à la soirée de Slughorn était peut-être la meilleure chose pour le calmer un peu, vu à quel point il a peur de lui, dit Augusta. 

 

- Je ne sais pas, soupira Jean, ça a du le rendre encore plus jaloux que d'habitude. Je ne sais pas quoi faire pour passer le reste de ma scolarité à Poudlard tranquillement… 

 

- Fais le encore plus rager, proposa Nicolas ce qui surprit tout le monde. 

 

- Tu m'as piqué mon idée, grogna Charlus. 

 

- C'est-à-dire ? Demanda Jean interdite. 

 

- Une grande partie des garçons de Poudlard sont à tes pieds, expliqua Nicolas enthousiaste, profites-en ! Fleurte avec le maximum, après tout, tu ne risques rien, tu vas juste t'amuser. 

 

- Et avoir une réputation catastrophique, critiqua Augusta. 

 

- Certes, mais comme ça tu salis celle de Malefoy aussi et ça c'est génial ! S'exclama Charlus. 

 

- Tant d'efforts de stratégies méritent réflexion, dit Jean en riant. »

 

 

 

Elle était assez hésitante vis-à-vis de cette solution, elle était d'accord avec la remarque d'Augusta sur la réputation. C'était une époque plus moralisatrice, la réserve de ma grand-tante ne m'étonna donc pas, et elle n'avait pas vraiment le caractère qui allait avec cette stratégie non plus.

 

Les quatre amis finirent par aller se coucher. Jean eut du mal à trouver le sommeil, il s'était passé beaucoup de choses en si peu de temps. Elle était consciente que choisir la méthode séduction de Nicolas pouvait s'avérer autant amusant que très risqué. Après tout, elle allait gâcher sa vie en devenant Mme Malefoy, elle devait donc profiter de ses trois dernières années à Poudlard pour avoir l'occasion de choisir un compagnon, même si cela s'arrêterait à dès la fin de ses études. Jean finit par s'endormir sur cette idée assez romanesque.

 

 

 

La routine quotidienne reprit en même temps que les cours, même si les différentes conversations restaient perturbées par la soirée de Slughorn. Au petit-déjeuner, Charlus et Nicolas pressèrent leur amie pour savoir si elle avait fait un choix. Un simple sourire charmeur leur suffit, ils firent éclater leur enthousiasme. Augusta ne dit rien, pour montrer qu'elle ne cautionnait pas vraiment cette décision, mais elle ne put s'empêcher de sourire légèrement en prévision des situations amusantes qui allaient en découler…

 

Les quatre amis se dirigèrent vers leur double cours de potions avec les Serpentards, ce qui ne les enchantaient guère. Ils étaient en avance et attendirent patiemment devant la salle. Les autres élèves arrivèrent peu à peu. Le groupe de Jedusor et des ses amis, dont Malefoy, attira leur attention, surtout celle de Charlus. Jean préférait éviter le plus possible de contact avec son futur fiancé, surtout depuis la soirée de Slughorn. Les verts et argent décidèrent d'attaquer les premiers.

 

 

 

« Norwam, dit Avery d'une voix scrabbleuse, quel plaisir de te voir. J'ai vraiment été déçu de ne pas t'avoir vue en tenue de soirée, tu aurais pu venir faire un tour dans notre dortoir…

 

- Ferme ta sale (…), s'énerva Charlus avant d'être interrompu par la main de Jean sur son épaule. 

 

- Avery, répondit Jean avec un sourire mi-mauvais mi-séducteur qui faisait vraiment Serpentarde, je suis désolée de t'avoir déçu, mais que veux-tu, je me réserve pour une certaine élite. 

 

- Je… je, bafouilla Avery sous les rires de Charlus et des autres Gryffondors qui s'étaient rapprochés. 

 

- Je ne savais pas qu'Allen Zabini faisait aussi partit de ta définition des élites, siffla Malefoy qui visiblement se retenait d'exploser sa colère. 

 

- Parce que tu crois que toi tu en fais partit Malefoy, se moqua Charlus. »

 

 

 

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Le Serpentard se rua sur le jeune Potter sous les yeux ébahis des autres élèves. Jean était figée, elle n'aimait pas vraiment susciter une telle passion. Avery ne put s'empêcher de se moquer de Malefoy. Mal lui en prit… Le jeune homme se releva et lui assena un violent coup de point dans la mâchoire. Charlus explosa de rire, et les deux Serpentards se jetèrent sur lui. C'est ce moment que choisit le professeur Slughorn pour faire son entrée. Il paru très choqué de voir une bagarre devant la porte de sa classe.

 

Il fit séparer les trois élèves qui étaient assez amochés. Il leur enleva cinquante points chacun, leur assena une retenue et les envoya à l'infirmerie. Il eut du mal à reprendre son calme. Le professeur Slughorn s'épongea le front, visiblement toujours sous le choc de la bagarre, et fit rentrer le reste des élèves dans sa classe. Il donna les consignes avant de s'asseoir à son bureau pour corriger des copies d'autres années.

 

 

 

« Et bien Norwam, trois hommes qui se battent pour toi dès le lundi matin, c'est plutôt une bonne semaine qui s'annonce non ? Murmura Jedusor manifestement amusé par la situation.

 

- Ne commence pas Jedusor, grogna-t-elle en ajoutant un ingrédient dans le chaudron. 

 

- Alors comme ça, pour toi Allen Zabini fait partie de l'élite, c'est assez surprenant, poursuivit Jedusor qui semblait avoir très envie de discuter.

 

- Sérieusement Jedusor ?! C'était seulement pour agacer Malefoy. 

 

- Vraiment… 

 

- On parle de Zabini là, dit-elle en levant les yeux au ciel. Même si je dois avouer qu'il est assez attirant… 

 

- Ca va faire le tour de Poudlard et dès ce midi il sera à tes trousses si tu ne fais pas attention, dit-il d'une voix neutre en remuant la potion dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. 

 

- Tom, cher Tom, s'exclama le professeur Slughorn d'une voix enjouée en s'approchant de leur table, et Miss Norwam bien entendu, votre potion est parfaite comme d'habitude. 50 points chacun pour votre excellent travail, ça rattrapera le comportement inadmissible de vos petits camarades. 

 

- S'il savait que c'était uniquement pour tes beaux yeux Norwam, souffla Jedusor tandis que le professeur s'éloignait vers les autres tables, il serait peut-être moins enthousiaste.

 

- Je ne crois pas, il aurait peut-être été plus tolérant. « Ah miss Norwam, vous êtes tellement charmante, je vous comprends jeunes gens », imita Jean en pouffant. 

 

- Tu exagères un peu. Enfin peu importe. Au fait, si tu veux que j'empêche Zabini de te courir après dès qu'il saura que tu le considères comme l'élite masculine, n'hésite pas. Tu sais que je ne fais jamais rien gratuitement mais je peut être assez peu exigeant quant-à-la compensation pour cette fois. 

 

- C'est presque une attention charmante Jedusor, soupira-t-elle, mais je crois que je vais réussir à gérer un Zabini collant... »

 

 

 

Jedusor ne répondit pas. Ma grand-tante sourit en se remémora le moment assez comique où le capitaine des Serpentards était venu l'inviter à la soirée de Slughorn. Au vu du sourire moqueur qu'il arborait, le préfet semblait avoir la même image en tête.

 

Le reste du cours de Potions passa rapidement. Jean rejoignit Nicolas et Augusta puis ils se dirigèrent vers l'infirmerie pour y retrouver Charlus. Ce dernier était très satisfait d'avoir réussit à asséner des coups à Malefoy et Avery. Le reste de la journée passa rapidement.

 

Le lendemain se déroula sans incident notable. La journée se terminait par un cours de métamorphoses avec le professeur Dumbledore. A la fin du cours, il demanda à ma grand-tante de rester ce qui l'intrigua.

 

 

 

« Vous avez fait sensation à la soirée d'Horace, dit le professeur avec une voix légèrement amusée.

 

- Ce n'était pas vraiment volontaire professeur, répondit ma grand-tante légèrement mal à l'aise. 

 

- Votre cavalier était Tom Jedusor d'après mes sources, poursuivit-il. 

 

- En effet, dit Jean sans comprendre où Dumbledore voulait en venir. 

 

- Il n'y a rien dont vous souhaiteriez me parler Jean ? 

 

- Euh, non professeur, il n'y a rien… 

 

- Bien. Vous savez où me trouvez si vous avez besoin. Vous pouvez rejoindre votre salle commune Jean. »

 

 

 

Ma grand-tante salua son professeur et rejoignit ses amis. Ils s'empressèrent de la questionner mais il n'y avait pas grand-chose à raconter. Sur le chemin qui la menait à sa salle commune, Jean repensait à la conversion pour le moins étrange qu'elle venait d'avoir avec Dumbledore. Elle savait qu'il se méfiait de Jedusor mais pas à ce point. Je savais ce que le futur directeur avait en tête en interrogeant Jean, il pensait qu'elle avait été forcée à accompagner le Serpentard, ce qui était par ailleurs plus ou moins la vérité.

 

Le reste de la semaine passa sans autre évènement notable. Charlus et Nicolas ne cessaient d'harceler Jean pour savoir quand elle allait enfin commencer leur plan et qui serait le premier heureux élu. A chaque fois, elle se contentait d'hausser les sourcils pour toute réponse. Finalement, le jeudi soir, après leur entraînement de Quidditch, Jean céda.

 

 

 

« Je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre, grogna-t-elle en rangeant son balai.

 

- J'ai plein d'idées pour toi si tu veux, s'enthousiasma Charlus. 

 

- Déjà il faudrait commencer par choisir le garçon, poursuivit Nicolas qui s'occupait de la malle avec les différentes balles. 

 

- Vous n'êtes pas possibles… Soupira Jean. 

 

- Il faut frapper fort pour ton premier, dit Charlus alors qu'ils sortaient des vestiaires pour retourner vers leur salle commune. Et surtout il faut que ça soit quelqu'un qui énerve vraiment Malefoy.

 

- Et Jedusor aussi si possible, deux pour le prix d'un ça serait tellement parfait, enchaîna Nicolas. »

 

 

 

Jean ne répondit pas. Elle les laissa chercher des noms pendant tout le trajet. Elle n'avait pas pensé à Jedusor lorsqu'elle avait accepté ce plan. Ma grand-tante était persuadé qu'il risquait de très mal le prendre et de le lui faire payer. Elle réfléchit longuement sans vraiment prêter attention aux candidats que tentaient de lui proposer Charlus et Nicolas. Une fois arrivés dans la salle commune, Jean s'affala sur un des canapés, bientôt rejointe par ses deux amis qui s'assirent de chaque côté. Augusta, qui les avait attendu, s'installa face à eux. Jean eut soudain un sourire. Elle venait d'avoir une idée, tant pis pour Jedusor.

 

 

 

« J'étais sûr que tu allais choisir ma proposition, s'enorgueillit Charlus en croyant interpréter le sourire de Jean.

 

- Tu es sûre de toi ? Demanda Nicolas déçu. Pourtant Maxwell Corner est plus sympa que Dick Smith. 

 

- Mmh, grogna Augusta avec désapprobation. 

 

- Quoi ? Dit Jean qui se rendit compte qu'elle n'avait rien suivi… 

 

- Dick Smith c'est une bonne idée nan ? Répondit Charlus qui était soudain moins triomphant. 

 

- Dick Smith ?! Mais pourquoi ? 

 

- Je croyais que tu souriais parce que tu étais d'accord, marmonna Charlus déçu.

 

- Je suis désolée Charlus, je n'avais pas tout écouté, je cherchai de mon côté aussi. 

 

- Alors ? Interrogèrent d'une voix ses trois amis. 

 

- Et bien je vais frapper fort pour le premier, suffisamment pour que Malefoy me laisse ensuite tranquille et que je n'ai pas besoin de chercher un deuxième… 

 

- Je crois savoir à qui tu penses Jean, dit Augusta mi choquée mi amusée, je pense que je t'aurais suggéré le même…

 

- Mais de qui parlez-vous ? Grognèrent Nicolas et Charlus. 

 

- Allen Zabini, pouffèrent ma grand-tante et Augusta. »

 

 

 

Les deux garçons restèrent ébahis. Ils n'avaient proposé aucun nom de Serpentards. Le choix de ma grand-tante était risqué mais avait de grandes chances de succès. Après tout, Allen Zabini, le beau capitaine de l'équipe des verts et argent, était l'une des personnes qui pourrait réellement rendre fou de jalousie Abraxas Malefoy. Jean et Augusta ne pouvaient s'empêcher de rire en voyant la réaction de Nicolas et Charlus. Malgré leurs protestations, les arguments de Jean étaient trop forts et ils capitulèrent.

 

Ils finirent par monter se coucher, épuisés par leur entraînement de Quidditch. Une fois dans son lit Jean réfléchissait… Elle allait avoir besoin de Jedusor mais elle n'était pas sûre qu'il accepterait de l'aider. Laissant ses pensées de côté pour le lendemain, elle finit par s'endormir.

 

 

 

Le vendredi était l'une des pires journées d'après Charlus. En effet, ils passaient leur après-midi avec les Serpentards, enchaînant un cours de potion puis un double cours d'histoire de la magie. Jean jugea préférable d'attendre leur tour de ronde commun pour parler réellement à Jedusor. Elle ne laissa rien paraître pendant le cours de potions. L'histoire de la magie fut particulièrement pénible car Charlus ne pouvait s'empêcher de l'interrompre sans cesse pour lui poser plein de questions sur sa séduction de Zabini. Jean lui jetai à chaque fois un regard noir pour le faire taire car Malefoy et Jedusor n'étaient pas loin. Ce fut la première fois depuis le début de l'année qu'elle attendait avec impatience le tour de garde.

 

 

 

« Tu es en avance Norwam, et seule, dit Jedusor d'une voix neutre.

 

- Mmh, répondit-elle car elle ne savait pas trop par où commencer. 

 

- Zabini n'est pas encore passé à l'attaque ? 

 

- Comment ça ? S'étonna Jean. 

 

- Ralph et Jonas n'ont pas pu s'empêcher de lui rapporter que tu te réservais pour lui. 

 

- Ils ont un peu raccourci mes propos, pouffa-t-elle. 

 

- Je pensais que tu serais plus énervée… 

 

- La stupidité de tes camarades m'amuse plus qu'autre chose, répondit-elle avec un sourire malicieux. »

 

 

 

Jedusor ne répondit rien. J'aurais presque cru qu'il était intrigué. Il aurait sûrement voulu susciter une colère de la part de ma grand-tante, afin de lui extorquer quelque chose en échange de sa protection. Il me dégoutait. Le reste de la ronde se passa sans qu'ils ne reparlèrent vraiment. Jean était légèrement mal à l'aise, mais après tout elle n'avait plus besoin du préfet des verts et argent, Avery et Lestrange avaient fait le nécessaire malgré eux. Il n'y avait plus qu'à attendre que Zabini se décide à venir l'aborder.

 

Contre toute attente, cela se produisit beaucoup plus tôt qu'elle n'aurait pu l'imaginer. En effet, à la fin de sa ronde avec Jedusor, au moment où ils allaient se séparer pour rejoindre leur dortoir respectif, elle entendit des ricanements. Les deux préfets se retournèrent vers l'origine du bruit. Ils furent surpris de voir Zabini accompagné de son co-batteur, Cody Warrington. Les deux Serpentards saluèrent avec respect leur préfet puis se tournèrent vers Jean. Jedusor ne laissait rien paraître mais pendant une fraction de seconde je crus apercevoir de l'agacement voire même de la jalousie…

 

 

 

« Bonsoir Jean, lança joyeusement Zabini.

 

- Zabini, Warrington, salua Jean d'un voix neutre. 

 

- J'ai entendu de drôles de rumeurs sur toi, poursuivi le batteur avec de l'hésitation dans la voix. 

 

- C'est-à-dire ? Interrogea Jean avec un sourire charmeur. 

 

- Euh, et bien, je, enfin, bafouilla Zabini. 

 

- Je n'ai pas très bien entendu, dit Jean avec le même sourire. »

 

 

 

Zabini semblait très mal à l'aise, il avait sûrement peur de revivre le refus de Jean lorsqu'il l'avait invitée à la soirée de Slughorn. Warrington ne savait pas où se mettre. Jedusor semblait agacé mais il resta pour regarder. Jean souriait toujours, se doutant très bien sur quoi portait les drôles de rumeurs. Comme le batteur ne semblait pas se décider à parler, elle les salua et s'éloigna doucement. Elle savait qu'il allait finir par la rattraper. Quelqu'un l'appela en effet. Zabini l'avait suivi, seul. Je me demandai vraiment quelle était la réaction de Jedusor, c'était dommage qu'il n'avait pas suivit Jean lui aussi.

 

 

 

« Euh Jean…

 

- Oui Allen ? Dit-elle en se retournant, toujours en souriant de manière enjôleuse.

 

- Euh je… bafouilla-t-il à nouveau, c'était en effet la première fois qu'elle l'appelait par son prénom. 

 

- Tu as quelque chose à me demander ? 

 

- Euh oui, souffla le jeune homme prenant son courage à deux mains. Il paraît que je te plais… 

 

- Et ? Répondit Jean en continuant de sourire. 

 

- Si c'est vrai, accepterais-tu de m'accompagner à Pré-au-lard le week-end prochain ?

 

- D'accord. Bonne soirée Allen. »

 

 

 

Elle s'éloigna avec le sourire aux lèvres, c'était un sourire de triomphe cette fois. Le pauvre Zabini était passé par beaucoup de couleurs ce soir, il restait choqué un long moment. Jean avait presque oublié la sortie à Pré-au-lard du week-end suivant. C'était l'occasion idéale. Une fois arrivée dans sa salle commune, elle retrouva ses amis avec satisfaction. Elle leur raconta en détail l'épisode Zabini. Charlus et Nicolas avaient un peu peur de la réaction du reste de l'équipe de Quidditch, après tout c'était un de leur plus grand adversaire. Jean haussa les épaules.

 

Ses amis avaient eu raison de s'inquiéter. Dès le lendemain toute l'école était au courant que Allen Zabini allait sortir avec Jean Norwam. Quand elle arriva dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, ma grand-tante sentit tout de suite qu'elle était encore une fois le centre de toutes les rumeurs. Cela l'agaçait mais elle ne dit rien car après tout elle l'avait un peu déclenché… Elle jeta un rapide coup d'oeil à la table des Serpentards. Malefoy semblait très énervé ce qui la ravit. Elle alla rejoindre ses amis pour prendre son petit déjeuner.

 

Evidement, Minerva, Ignatius et Robb demandèrent des explications à Jean. Elle leur assura que cela ne risquait en rien de changer son jeu car le Quidditch était la chose la plus importante à ses yeux, hormis les révisions des BUSE bien sûr. Jean prenait en effet très au sérieux ses examens de fin d'années, malgré le fait qu'elle savait pertinemment qu'une madame Malefoy n'exerçait aucun emploi. Charlus avait un peu plus de mal à saisir les enjeux aussi tôt dans l'année mais Jean lui fit comprendre que s'il voulait un bon poste au ministère il fallait qu'il travaille sérieusement. Augusta était un peu dans le même état d'esprit que Jean, elle envisageait juste une vie de femme au foyer, mais il ne fallait pas se fermer de porte. Nicolas ambitionnait la fonction d'Auror et il demandait souvent en cachette à Jean de l'aider en Potions, car c'était la matière où il était le plus faible.

 

 

 

Le week-end passa rapidement. Jean s'attendait à plus de moqueries ou de remarques de la part des Serpentards mais il n'en fut rien. Elle avait un peu plus peur des réactions des camarades de sa propre maison mais ils connaissaient suffisamment la valeur de leur batteuse et préfète pour ne pas prêter attention à ses rendez-vous galants. La semaine suivante passa tout aussi rapidement. Les devoirs à faire s'accumulaient mais cela ne dérangeait pas ma grand-tante. Elle était très efficace ce qui lui permettait de ne jamais avoir de retard, malgré ses fonctions de préfète et ses entraînements de Quidditch.

 

Elle attendait avec appréhension la lettre de sa sœur jumelle Helen. Elle lui avait fait part du plan que ses amis lui avaient proposé et lui avait expliqué qui était Allen Zabini pour qu'elle ait tous les éléments pour lui donner les meilleurs conseils possibles et un avis objectif. Sa chouette arriva le mercredi matin. Ma grand-mère Helen approuvait le plan tout en demandant à sa sœur d'être prudente. Elle lui parla également longuement d'un certain Daniel Granger. J'eus énormément de mal à refouler tous mes sentiments, mais si je voulais rester invisible et poursuivre ma mission d'observation il le fallait.

 

Le week-end et la sortie Pré-au-lard arrivèrent rapidement. Jean avait un peu peur de ce que lui dirait Jedusor lors de leur tour de ronde du vendredi soir. Il n'avait rien laissé paraître de toute la semaine lors des différents cours qu'ils avaient partagé. Elle quitta sa salle commune pour rejoindre le grand Hall où elle retrouvait le préfet. Il l'attendait patiemment et la salua sans un mot. La ronde fut particulièrement silencieuse. Ils surprirent un quatrième année de Gryffondor, un certain Rubeus Hagrid, qui traînait dans les couloirs. Jedusor voulut immédiatement le signaler au directeur car il le soupçonnait de cacher quelque chose mais Jean réussit à le convaincre de simplement lui donner un avertissement.

 

La ronde se termina rapidement. Contrairement aux autres fois, Jedusor partit vers son dortoir sans lancer de discussion. Etait-il vexé ? Jean ne s'en soucia pas plus que ça et monta se coucher.

 

 

 

Le samedi matin, Jean accorda un soin particulier à sa toilette. Elle voulait marquer les esprits, après tout c'était le but du stratagème. Elle descendit et au vue des réactions de ses amis comprit qu'elle avait fait le bon choix de tenue et de coiffure. Ils descendirent et laissèrent Jean dans le grand Hall où Zabini lui avait donné rendez-vous. Ses amis partirent vers Pré-au-lard. La jeune femme n'eut pas à attendre très longtemps. A son grand soulagement, Zabini n'était pas venu avec Cody Warrington. Quand il vit ma grand-tante il ne put s'empêcher d'être ébahit, ce qui fit sourire Jean. Il la salua joyeusement et ils se dirigèrent tous les deux vers le village.

 

Jean passa une journée assez sympathique. Comme il ne la draguait pas lourdement vu qu'il avait obtenu un rendez-vous, Allen était assez agréable. Ils parlèrent beaucoup de Quidditch. Ils croisèrent Robb et Ignatius. Le co-batteur de Jean fit une grimace, mais aucun commentaire. Le pauvre était très jaloux, il aurait tellement voulu être à la place d'Allen, mais il n'aurait jamais osé le dire à la jeune femme. Evidement ils retrouvèrent également Nicolas, Augusta et Charlus à Honeydukes. Lorsque la sortie arriva à sa fin, Jean fut un peu déçue de ne pas avoir croisé Malefoy, après tout c'était pour lui qu'elle se donnait tout ce mal.

 

Il ne fallait pas parler trop vite… En effet, sur le chemin du retour, Jean et Allen tombèrent sur Jedusor, Malefoy, Avery et Lestrange.

 

 

 

« On s'amuse bien Allen ? Lança Avery visiblement très jaloux.

 

- Tom, salua le batteur. Oui en effet Jonas, je passe une excellente journée.

 

- Je croyais que tu étais une chasse gardée Norwam, dit froidement Lestrange. 

 

- Première nouvelle, ironisa Jean. »

 

 

 

Malefoy toussa bruyamment. Jean lui jeta un regard noir. Lestrange semblait plutôt faire allusion à Jedusor. Allen était mal à l'aise, attendant la réaction de son préfet.

 

 

 

« Je laisse Norwam s'amuser de temps en temps, dit Jedusor de sa voix froide sous les ricanements d'Avery.

 

- PARDON ?! S'indigna Jean. 

 

- Je me disais bien aussi, poursuivit Lestrange avec un sourire mauvais en ignorant la réaction de la jeune femme. »

 

 

 

Un silence pesant s'installa. Allen ne savait plus où se mettre. Avery et Lestrange ricanaient. Malefoy avait un regard haineux mais il n'avait pas l'air de savoir contre qui le diriger. Jedusor affichait un petit sourire mauvais. Jean pris sur elle et essaya de se calmer. Elle décida de prendre les choses en main, quitte à jouer un jeu, autant y aller franchement.

 

 

 

« Et bien si Jedusor me donne le droit de m'amuser, je compte en profiter pleinement, dit-elle avec sa voix charmeuse.

 

- Euh, tu… Quoi ? Bégaya Allen qui était toujours plus mal à l'aise. 

 

- Ah oui ? S'étonnèrent Avery et Lestrange. »

 

 

 

Jean se tourna vers Allen, elle arborait un sourire charmeur. Elle s'approcha de lui. Le septième année avait l'air de comprendre ce qu'elle avait l'intention de faire mais il hésitait sur la démarche à adopter. Jean s'approcha encore du batteur, se mit sur la pointe des pieds, passa ses mains autour de son cou et l'embrassa. Allen fut d'abord déconcerté mais changea rapidement d'attitude. Il passa ses mains autour de la taille de la jeune fille et lui rendit son baiser.

 

Jean mit fin à l'étreinte, elle souriait.

 

 

 

« Merci pour l'autorisation Jedusor, dit-elle avec un sourire charmeur. A très bientôt Allen. »

 

 

 

Elle partit vers sa salle commune pour rejoindre ses amis. Elle laissa un Allen Zabini aux anges. Avery le regardait avec jalousie, Lestrange avec dédain. Malefoy lui regardait ma grand-tante s'éloigna avec une lueur de rage dans les yeux. Jedusor comme à son habitude restait de marbre.

 

Lorsqu'elle raconta dans le détail à ses amis, ils furent très satisfaits. Jean avait en effet réussit son pari, elle avait rendu Malefoy très énervé. Elle espérait maintenant qu'après ça il la laisserait tranquille. 

End Notes:

J'espère que ça vous a plut ! A très bientôt pour la suite ;)

Chapitre 22 : Le pacte (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Salut chers lecteurs et lectrices ! 

J'espère que ce nouveau chapitre va vous plaire ;) 

Bonne lecture... 

Chapitre 22 : Le pacte (POV Jedusor)

 

 

 

« Merci pour l'autorisation Jedusor, dit Norwam avec un sourire charmeur. A très bientôt Allen. »

 

 

 

Elle partit rejoindre sa salle commune. Allen Zabini était aux anges. Jonas le regardait avec jalousie et Ralph avec dédain. Abraxas ne pouvait s'empêcher de regarder Norwam s'éloigner, je crus même voir une lueur de rage dans ses yeux. Je fis tout mon possible pour rester de marbre. J'avais du mal à comprendre à quoi elle jouait jusqu'à maintenant. Au début j'avais cru qu'elle voulait se venger de moi en sortant avec Allen mais j'avais tord. Son but était tout simplement de rendre Abraxas Malefoy fou de jalousie. C'était pour cela qu'elle ne s'était pas trop énervée et qu'elle avait accepté d'aller plus ou moins dans mon sens.

 

Abraxas se dirigea énervé vers notre salle commune, suivit par Ralph et Jonas qui ricanaient tout en parlant de Norwam. Je restai un moment avec le capitaine de notre équipe de Quidditch. Il fallait le remettre à sa place et éviter d'être ridiculisé par lui.

 

 

 

« Elle embrasse bien n'est-ce pas ? Bluffai-je.

 

- Quoi ? Dit Allen qui semblait se réveiller. Euh… oui c'est vrai. Elle est incroyable. 

 

- Tu es conscient du privilège que je t'ai accordé n'est-ce pas ? Répondis-je sèchement. 

 

- Euh oui. Merci beaucoup Tom. Je (…) 

 

- Savoure bien car cela ne se reproduira plus. Bonne fin de journée Allen. »

 

 

 

Je m'éloignai satisfait. Je savais qu'Abraxas n'oserait rien me reprocher car il n'avait pas encore le droit de révéler ses fiançailles… J'étais donc tranquille de ce côté-là. Cependant, j'allais devoir remettre Norwam à sa place rapidement. Une fois de retour dans ma salle commune, je m'affalai sur un des canapés, bientôt rejoins par mes camarades, Ralph, Abraxas et Jonas. Je ne fis aucun commentaire et me plongeai dans mon livre de potions. Je les entendais ricaner à propos d'Allen qui venait d'arriver, l'air penaud.

 

Etrangement, il n'y eut pas de fuites le lendemain. Les rumeurs s'arrêtaient juste au fait que Jean Norwam était sortie avec Allen Zabini. Norwam entra dans la Grande Salle avec ses amis pour le petit-déjeuner, je croisai son regard. Ses yeux étaient comme remplis de colère à mon égard. Elle alla s'installer à la table des Gryffondors.

 

Le lundi matin arriva et avec lui le double cours de Potions qui occupait toute la matinée. C'était l'endroit idéal pour discuter avec Norwam. Ses amis et elle étaient en avance devant la salle. Lorsqu'elle nous vit arriver, elle détourna le regard. Potter et Londubat nous toisèrent mais ne tentèrent rien. Potter avait déjà pris une retenue le lundi précédent, il n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de recommencer.

 

Le professeur Slughorn nous accueillit avec enthousiasme. Il avait corrigé notre premier devoir qu'il notait avec le barème utilisé aux BUSES. Sans surprise j'avais obtenu la note maximale. Norwam accorda à peine un regard à sa note, qui était également un « Optimal », et jeta négligemment son devoir dans son sac. Elle commença sans grand enthousiaste la préparation de la potion du jour.

 

 

 

« Tu as passé un bon week-end Norwam ? Dis-je pour essayer de lancer la conversation.

 

- A ton avis Jedusor ? Répondit-elle agacée. 

 

- Tu t'es bien amusée, en tout cas samedi. »

 

 

 

Elle me jeta un regard noir avant de se concentrer à nouveau sur la potion.

 

 

 

« Ne t'inquiète pas pour Allen, il ne t'importunera plus désormais. »

 

 

 

Cette fois elle me regarda. Elle était étonnée, comme si elle ne comprenait pas ce que je sous-entendais.

 

 

 

« Qu'est-ce que tu as fait ? Siffla-t-elle.

 

- Je lui ai dit de ne plus t'approcher. 

 

- C'est malin, marmonna-t-elle. Je n'avais rien demandé tu sais… 

 

- Certes, mais je n'approuvai pas ton choix. 

 

- Ca ne regarde que moi Jedusor à ce que je saches. 

 

- Et Abraxas... »

 

 

 

J'avais visé juste. Elle se renfrogna et remua la potion. Le professeur Slughorn passa à notre table et comme à son habitude il nous félicita. Il en profita également pour nous inviter à un petit dîner, le mercredi soir. C'était avec un comité beaucoup plus restreint que ses soirées, d'après lui il n'y aurait que quelques élèves triés sur le volet.

 

 

 

« Au moins il ne faut pas venir accompagné, soupira Norwam avec un petit sourire.

 

- Tu sais Nowam, si tu veux vraiment rendre jaloux Abraxas, la seule personne envers qui il ne tentera jamais rien c'est (…) 

 

- Toi, me coupa-t-elle, je sais. 

 

- En sortant avec Allen tu as failli me rendre ridicule, dis-je d'une voix sévère ce qui la fit sursauter. 

 

- Je sais, marmonna-t-elle en ajoutant de l'ortie séchée à la potion. Je suis désolée pour ça, ce n'était pas vraiment mon objectif… 

 

- J'avais deviné. En tout cas la prochaine fois sois plus discrète s'il te plaît… 

 

- Mais comment veux-tu que je (…)

 

- On va faire un pacte Norwam. On laisse Abraxas croire que tu es à moi et toi tu t'amuses avec qui tu veux tant que ça reste secret. »

 

 

 

Elle resta silencieuse. Le cours de Potions se termina et elle rangea ses affaires rapidement pour rejoindre au plus vite ses amis. Je l'observai discrètement lors du déjeuner. Apparement elle était en train de leur raconter mon marché, c'était assez amusant de voir leur différentes réactions. Je parcouru rapidement du regard le reste de la table des Gryffondors.

 

Je m'arrêtai sur ce gros balourd de Rubeus Hagrid. J'avais découvert qu'il cachait une petite Acromentule dans un des placards de l'école. Pour l'instant je ne l'avais pas dénoncé. A notre dernière ronde j'avais failli le faire mais Norwam, qui n'était pas au courant, avait tant défendu son camarade que j'avais cédé. Au final c'était plutôt une bonne chose. J'avais en effet enfin trouvé où était la Chambre des Secrets. Je savais quelle créature elle contenait et étant l'héritier de Serpentard je n'aurais aucun mal à la contrôler. Je comptai l'ouvrir cette année. J'avais donc un bouc-émissaire tout désigné si cela tournait mal…

 

 

 

Lors du cours d'Etudes de Runes que nous avions dans l'après-midi, Norwam me relança sur le pacte que je lui avais proposé.

 

 

 

« Ta proposition tient toujours Jedusor ? Murmura-t-elle.

 

- Oui…

 

- Alors je l'accepte. Qu'est-ce que tu y gagnes toi au juste ? 

 

- Ca ne te regarde pas Norwam. »

 

 

 

Elle leva les yeux au ciel puis se reconcentra sur sa traduction. J'étais particulièrement satisfait, Abraxas n'osera plus jamais rien me dire. La journée se termina rapidement. Ralph et Jonas avaient eu vent du petit dîner de Slughorn, et comme ils n'étaient pas invités ils me bombardèrent de questions, auxquelles je ne répondis que par des haussements d'épaules. Abraxas était vexé de ne pas avoir été invité, surtout que Norwam y serait mais il ne se plaignit pas trop.

 

Une fois dans mon lit je ne pouvais m'empêcher de penser à la Chambre des Secrets. J'avais prévu de ne pas agir trop vite et d'attendre les vacances de Noël pour aller la visiter. J'étais le seul de mon année à rester à cette période, c'était l'idéal. Il me fallait tout de même patienter plus d'un mois avant d'enfin y entrer…

 

 

 

Le mercredi soir arriva un peu trop rapidement à mon goût. Je me préparai pour le dîner de Slughorn. Parmi les Serpentard, je savais que les invités étaient les mêmes que lors de sa petite réunion dans le Poudlard Express, autrement dit Allen Zabini et Cody Warrington, Walburga Black, Brent Rosier et Garrett Mulciber. Une fois prêt, je me dirigea vers le lieu du dîner. J'arrivai en même temps que Norwam. Elle ne m'avait pas vu. Elle portait une robe bleu nuit simple mais qui la mettait parfaitement en valeur. Elle avait laissé ses longs cheveux châtains détachés, ils formaient une cascade de boucles.

 

Elle releva la tête et croisa mon regard. Elle me sourit. Nous entrâmes ensemble. Walburga était déjà arrivée, ainsi que deux personnes qui n'étaient pas à Serpentard. Il y avait donc McGonagall et Flitwick, les deux préfets-en-chef. Norwam alla s'installer à côté de son ancienne coéquipière. J'hésitai un court instant avant de la suivre et de m'assoir à côté d'elle. Norwam me sourit avant d'entamer une discussion avec sa voisine.

 

Une fois tout le monde arrivé, Slughorn fit servir le dîner par des Elfes de maison. C'était une ambiance totalement différente de sa précédente soirée, c'était beaucoup plus intime et personne ne semblait gêné. Lorsque le dessert fut terminé, notre professeur nous invita à rejoindre nos dortoirs respectifs. Je ne trouvai pas Norwam. J'allais proposer de la raccompagner. Je n'eus pas à la chercher bien longtemps.

 

Elle se trouvait dans un recoin du couloir voisin, qui était un endroit assez discret. Elle n'était pas seule. Je m'approchai discrètement. Je ne fus pas étonné de voir Allen la coller contre le mur. Ils étaient très proches l'un de l'autre. Je m'apprêtai à m'éloigner mais je remarquai que contrairement à la sortie à Pré-au-lard, Norwam n'avait pas l'air enchantée. Elle essayait de repousser le batteur. Etant plus grand qu'elle et beaucoup plus costaud, cela ne le dérangeait pas.

 

 

 

« Arrête de faire la difficile Jean, ça ne te dérangeait pas samedi, dit-il en essayant de l'embrasser.

 

- Samedi était un autre jour, répondit Norwam en tournant la tête pour échapper au baiser du Serpentard. 

 

- Bonsoir Allen, intervins-je d'une voix glaciale. 

 

- Qu'est-ce que, grogna-t-il en se retournant. Oh Tom ! Je ne… 

 

- Je ne t'avais pas demandé quelque chose, poursuivis-je menaçant. 

 

- Nan mais elle… bafouilla-t-il en s'éloignant brusquement de Norwam.

 

- Va-t-en. »

 

 

 

Le capitaine ne se fit pas prier. Il courrait presque pour disparaître hors de ma vue. Norwam soupira de soulagement.

 

 

 

« Merci, dit-elle en souriant. Mais je (…)

 

- Ne me dis pas que tu maîtrisais la situation ! Raillai-je. 

 

- Peut-être pas autant que je l'aurais voulu. Il m'a sauté dessus, je ne pouvais pas anticiper. 

 

- Tu l'avais embrassé samedi, il a voulu retenter sa chance

 

- Je dois t'avouer que je pensais que tu l'avais suffisamment effrayé, dit-elle en pouffant… 

 

- Dis tout de suite que c'est de ma faute. Mais ne t'inquiète pas, il va payer pour son insolence. 

 

- Le pauvre… 

 

- Tu t'en es vite lassée en tout cas, dis-je froidement. 

 

- A vrai dire je l'ai choisi uniquement parce que c'était celui qui allait le plus énerver Abraxas. Grâce à notre accord, je n'ai plus besoin de choisir en fonction d'Abraxas mais plutôt quelqu'un qui me plaît vraiment… 

 

- Et qui est l'heureux élu ? Interrogeai-je malgré moi. 

 

- Pour l'instant il n'y en a pas. Je suis obligée de te demander la permission avant c'est ça ? Dit-elle avec une moue légèrement boudeuse. 

 

- Non j'ai dit que tu pouvais t'amuser, mais je veux quand même être au courant. »

 

 

 

Elle acquiesça d'un signe de tête. Je lui proposa de la raccompagner jusqu'à son dortoir, ce qu'elle accepta. Elle me remercia une nouvelle fois et entra dans sa salle commune. Je regagnai la mienne. Ralph et Jonas m'attendaient avec impatience. Je n'étais pas vraiment d'humeur à leur parler et ils le sentirent tout de suite, ils n'insistèrent donc pas.

 

Le reste de la semaine passa rapidement. La ronde du vendredi soir fut agréable. Le mois de novembre arriva. Les petits diners de Slughorn eurent lieu quasiment une fois tous les quinze jours. Les invités changeaient régulièrement mais Norwam et moi étions toujours conviés.

 

 

 

Un samedi matin de novembre, assez tôt, je me dirigeai vers la bibliothèque pour aller réviser mes BUSES. Je ne fus pas surpris de croiser Norwam, elle était quasiment aussi sérieuse que moi et cela ne m'étonnais pas qu'elle s'y prenne aussi tôt pour réviser, comme moi. Elle ne me vit pas. Elle semblait renfrognée, elle tenait une lettre à la main. Elle s'installa à une table, jeta négligemment la lettre sur la table, sortit son manuel de métamorphoses et commença à lire.

 

J'hésitai mais je m'installai finalement à sa table. Elle releva rapidement la tête, me sourit brièvement et se replongea dans sa lecture. Je sortis tranquillement mes affaires. Je jetai un coup d'oeil à sa lettre. Je réussis à apercevoir la signature : Isaac Norwam. Cela devait être son père. Au vue de son air renfrogné, il devait lui dire qu'elle resterait Poudlard pour Noël. Cela n'arrangeait pas mes plans. J'allais avoir du mal à m'éclipser pour visiter la Chambre des Secrets avec Norwam sur les bras.

 

 

 

La matinée passa rapidement, sans qu'un mot ne fut échangé. Norwam finit par se lever. Elle me sourit, comme pour m'inviter à l'accompagner. Je décidai de céder, cela me ferait une occasion pour la faire parler des vacances de fin d'année.

 

 

 

« Encore une matinée efficace, dit-elle joyeusement. Tu es vraiment le partenaire de révision idéal.

 

- Je sais. 

 

- Tu comptes réviser aussi pendant les vacances de Noël ? 

 

- C'est une façon déguisée de me demander si je restes à Noël ? Tu connais déjà la réponse, répondis-je froidement. La question c'est plutôt si toi tu restes non ? 

 

- Tu es trop perspicace. A vrai dire mon père part en voyage pour son travail et ne comptes pas revenir avant au moins février ou mars. Ma s… enfin je ne souhaite pas rester seule chez mon père, se reprit-elle étrangement, c'est trop sinistre. 

 

- Et bien voilà ce qui répond à ma question, dis-je un peu soupçonneux. 

 

- La mère de Malefoy me propose de venir chez eux, pour apprendre à mieux connaître ma belle-famille… 

 

- C'est l'occasion en effet. Mais cela n'a pas l'air de t'enthousiasmer.

 

- C'est l'enfer tu veux dire, quinze jours avec Abraxas je ne vais jamais survivre ! Le problème c'est que je n'ai pas vraiment d'arguments pour refuser. A moins que… 

 

- A moins que je fasses croire que c'est moi qui t'ai demandé de rester c'est ça ? 

 

- Euh, répondit-elle gênée, c'est l'idée. Enfin je dirais à mon père et à Mme Malefoy que je préfères profiter de cette période pour avancer dans mes révisions des BUSES… Mais Abraxas n'avalera jamais cette excuse. 

 

- Ca va te coûter très cher Norwam, dis-je avec un petit sourire mauvais. 

 

- Tout ce que tu veux Jedusor. Merci beaucoup. »

 

 

 

Elle fit un mouvement vers moi comme pour m'embrasser sur la joue mais se ravisa. Nous étions devant la Grande Salle. Elle me sourit et se dirigea vers sa table où ses amis l'attendaient.

 

Je me dirigeai vers ma propre table. Abraxas avait un air de vainqueur. Apparement lui aussi avait reçu une lettre de sa mère lui annonçant que Norwam allait potentiellement passer les vacances dans son manoir. J'hésitai sur la démarche à adopter. Lui casser tout de suite son enthousiasme serait certes divertissant mais le faire miroiter quelques jours serait encore plus dur pour lui une fois qu'il serait au courant.

 

Evidement il ne pouvait pas nous expliquer la vraie raison de l'invitation de sa mère pour Norwam, mais cela suffit à Jonas et Ralph. Je ne dis rien. Il pensait avoir remporter une petite victoire sur moi. Lui casser ses espérances aller s'avérer encore plus amusant…

 

 

 

Le week-end passa rapidement, tout comme la semaine suivante. Norwam m'avait demandé d'attendre une petite semaine que son père accepte qu'elle reste à Poudlard avant de remettre Abraxas à sa place. Je compris ce qui poussait Norwam à le faire rager autant, il se comportait avec elle d'une façon particulièrement insupportable.

 

Lors de notre ronde du vendredi soir, Norwam avait l'air de bonne humeur.

 

 

 

« Bonsoir Jedusor ! Bonne nouvelle, dit-elle avec enthousiasme, mon père a accepté que je reste à Poudlard.

 

- Très bien. Tu préfères l'annoncer toi-même à Abraxas ? 

 

- Mon père m'a excusée auprès de sa mère… S'il en parle devant toi tu peux dire ce que tu veux. 

 

- Parfait, souriais-je. 

 

- Qu'est-ce que vous faites hors de vos dortoirs ? Gronda Norwam sur un Poufsouffle et un Serdaigle. 

 

- Justement on te cherchait Jean Norwam, dit le Serdaigle. »

 

 

 

Nous fûmes surpris. Je les avais déjà vu mais je ne me souvenais pas vraiment dans quelles circonstances. Ils étaient tous les deux en cinquième année également. Norwam semblait les connaître. Cela devait être des joueurs de Quidditch.

 

 

 

« Chang tu ne devrais pas être couché pour être en forme pour demain ? Dit Norwam avec une voix radoucit.

 

- Et moi tu ne veux pas que je sois reposé ? Grommela le Poufsouffle. 

 

- Désolée Smith, sourit Norwam, j'ai une petite préférence pour les batteurs, j'espère que tu ne m'en voudras pas. 

 

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Intervins-je sèchement. 

 

- Je cherchais Norwam pour quelques conseils d'avant match, répondit Chang. 

 

- Et moi j'ai croisé Chang donc je l'ai suivi, poursuivit Smith. 

 

- Des conseils la veille du match, à une heure où vous ne devriez pas être hors de vos dortoirs, dit Norwam soupçonneuse. Je vais passer l'éponge pour cette fois, uniquement parce que je ne veux pas être accusée de saboter le match de demain. Mais la prochaine fois vous aurez une punition et un signalement auprès des professeurs. 

 

- Merci Norwam, grogna Smith en commençant à se diriger vers son dortoir. 

 

- Même pas un petit conseil ? Tenta Chang. 

 

- Essaye de bien viser pour changer, dit Norwam en riant. »

 

 

 

Le Serdaigle grimaça devant la pique de la Gryffondor, puis finit par retourner vers son dortoir. Le Poufsouffle avait déjà disparu. Norwam eut du mal à se retenir de rire. La situation était assez étrange.

 

 

 

« Braver le couvre feu pour te retrouver, c'est très chevaleresque, me moquai-je.

 

- Je dirai très stupide mais chacun son point de vue, pouffa-t-elle. Ils doivent croire que je ne sors qu'avec des joueurs de Quidditch. Je n'aurais jamais du aller à Pré-au-lard avec Zabini… 

 

- Tu as réussit à énerver Abraxas, c'était plutôt une réussite de ce côté là. 

 

- C'est vrai… Et puis je n'ai pas passé une si mauvaise journée, c'était plutôt agréable. 

 

- Vraiment ? Surtout le baiser non ? M'agaçais-je malgré moi. 

 

- Je ne sais pas… Je n'avais jamais embrassé personne avant, je comparerai avec le prochain, dit-elle avec un petit sourire malicieux. La ronde est finie. Bonne soirée Jedusor. »

 

 

 

Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle était déjà partie. Je regagnai mon dortoir rapidement. Jonas, Ralph et Abraxas m'attendaient dans la salle commune. Ils étaient en pleine discussion. La tête du jeune Malefoy me suffit à comprendre qu'il avait reçu la lettre de sa mère. Après une semaine d'attitude suffisante j'allais avoir ma petite revanche.

 

 

 

« Enfin rentré Tom, ce n'était pas trop pénible ? Interrogea Ralph pendant que je m'installai dans un fauteuil.

 

- Comme d'habitude, répondis-je d'une voix froide. 

 

- Norwam n'ira pas chez Abraxas pour les vacances, dit Jonas d'une voix moqueuse. C'était bien la peine de nous bassiner toute la semaine. 

 

- La ferme Jonas, grogna Abraxas. Elle préfèrerai rester à Poudlard pour réviser, n'importe quoi… 

 

- Je lui ai dit de rester, dis-je de ma voix la plus froide et autoritaire. »

 

 

 

Un silence s'installa. Abraxas pâlit. Il avait compris qu'il n'aurait aucune emprise sur elle tant que nous serions à Poudlard. Ralph et Jonas échangèrent un sourire mauvais. Le silence dura, Abraxas n'osa rien répondre. Je finis par me lever pour aller me coucher, mes compagnons me suivirent sans rompre le silence. J'étais très satisfait de la façon dont les choses s'étaient déroulées. Il fallait maintenant réfléchir à la compensation que Norwam allait m'offrir. Je n'avais pas vraiment d'idées pour le moment.

 

 

 

Le lendemain le match de Quidditch qui opposait Serdaigle et Poufsouffle fut particulièrement ennuyeux. Norwam avait raison lorsqu'elle avait dit que le batteur de Serdaigle devait apprendre à mieux viser. La matinée s'acheva sur la victoire des Aigles sur les Blaireaux.

 

L'après-midi je laissai mes compagnons à leurs occupations pour rejoindre la bibliothèque. Je voulais compléter mes recherches sur le Basilic pour être sûr d'avoir toutes les clés en main pour le contrôler, même si j'étais persuadé que le fait que je sois l'héritier de Serpentard suffirait. C'était toujours préférable d'avoir un plan de secours.

 

Je ne fus pas surpris de voir Norwam me rejoindre à ma table de la bibliothèque. Elle avait un devoir de botanique à finir et une dissertation en métamorphoses à faire. Nous ne partîmes qu'une fois l'après-midi terminée, lorsque la bibliothécaire nous mit à la porte.

 

 

 

« Tu avais des devoirs supplémentaires en soins aux créatures magiques ou tu prends de l'avance pour les BUSES ? Interrogea Norwam.

 

- Tu sais très bien que je n'aime pas quand tu te mêles de mes affaires Norwam, sifflai-je. 

 

- Désolée, marmonna-t-elle penaude. 

 

- Au fait, le problème Abraxas est réglé. 

 

- Parfait ! Dit-elle en retrouvant le sourire. Qu'est-ce que je dois faire pour te remercier ? 

 

- Je t'avais dit que ça te coûterait cher… J'ai plusieurs demandes, je te ferais signe quand j'aurais besoin. 

 

- Tu m'intrigues, dit-elle légèrement mal à l'aise. 

 

- C'est un peu le but. En tout cas pour aujourd'hui je n'ai pas besoin. Bonne soirée Norwam. »

 

 

 

Je m'éloignai satisfait. Je la laissai totalement perplexe. J'y étais peut être allé un peu fort. Après tout, j'avais été plus que complaisant lors de son histoire avec Allen Zabini. Elle me devait bien plusieurs services. Le premier allait être le coup de grâce pour Abraxas Malefoy, mais il fallait choisir le moment idéal… Elle allait devoir m'embrasser devant lui juste avant qu'il ne parte en vacances, pour lui rappeler à quel point il m'est inférieur. Je préférai attendre un peu avant de l'annoncer à Norwam, d'autant qu'elle risquait de ne pas être très enthousiaste… Et pour les autres services, j'avais tout le temps pour trouver, quitte à laisser traîner pour qu'elle me soit redevable le plus longtemps possible… 

End Notes:

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre ! 

A bientôt (plus ou moins quinze jours, j'essaye de tenir le rythme) pour la suite... 

Chapitre 23 : Drôles de vacances (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Voici le nouveau chapitre, j'espère qu'il va vous plaire. 

Bonne lecture

 

Chapitre 23 : Drôles de vacances (POV Hermione)

 

« Tu avais des devoirs supplémentaires en soins aux créatures magiques ou tu prends de l'avance pour les BUSES ? Interrogea Jean.

- Tu sais très bien que je n'aime pas quand tu te mêles de mes affaires Norwam, siffla Jedusor. 

- Désolée, marmonna-t-elle penaude. 

- Au fait, le problème Abraxas est réglé. 

- Parfait ! Dit ma grand-tante en retrouvant le sourire. Qu'est-ce que je dois faire pour te remercier ? 

- Je t'avais dit que ça te coûterait cher… J'ai plusieurs demandes, je te ferais signe quand j'aurais besoin. 

- Tu m'intrigues, dit-elle légèrement mal à l'aise. 

- C'est un peu le but. En tout cas pour aujourd'hui je n'ai pas besoin. Bonne soirée Norwam. »

 

Il s'éloigna l'air satisfait laissant ma grand-tante perplexe. Elle s'était encore fait embarquer dans une situation embarrassante avec Jedusor. Jean retourna vers son dortoir pour rejoindre Charlus, Augusta et Nicolas. Elle leur avait bien entendu fait part de l'invitation de la mère de Malefoy pour Noël puis du soulagement lorsque son père avait accepté qu'elle reste à Poudlard. Elle avait évidemment tut le fait qu'elle avait demandé à Jedusor de menacer Malefoy pour qu'il évite de la harceler afin qu'elle passe les fêtes de fin d'année avec lui.

Sa sœur jumelle Helen passait les vacances chez son petit-ami, Denis Granger… Jean n'avait donc aucune raison de rentrer pour rester dans la maison vide de son père. Elle préférait éviter d'aller chez les Potter pour les fêtes de fin d'année, rester à Poudlard s'était donc imposé comme une évidence.

 

Le mois de décembre arriva rapidement. Jean attendait avec inquiétude la première des demandes de Jedusor. Il était bien trop silencieux à ce propos, c'était très suspect. Les dîners de Slughorn s'enchaînaient à un rythme régulier, tous les quinze jours. Le dernier eut lieu le mercredi avant les vacances. Jean n'aimait pas trop ces dîners, sauf lorsque Minerva McGonagall était également conviée. Depuis qu'elle ne faisait plus partie de l'équipe de Quidditch, Jean avait moins l'occasion de passer du temps avec elle. Malheureusement pour cette fois-ci, ma grand-tante était la seule Gryffondor invitée.

A la fin du petit dîner, Jedusor l'attendit pour la raccompagner jusqu'à son dortoir. Il avait un petit sourire mauvais, il devait avoir enfin l'intention de donner ses premières instructions. Cela me révoltait un peu mais il fallait avouer que Jean n'était pas toujours très prudente avec le préfet Serpentard…

 

« C'était un dîner agréable n'est-ce pas ? Dit Jedusor de son habituelle voix froide.

- Plutôt oui, répondit Jean sans réelle conviction. 

- Il serait temps que tu accomplisses la première de tes compensations non ? Poursuivit Jedusor avec un air mauvais. 

- J'attendais que tu me demandes, marmonna-t-elle. 

- J'ai demandé à Abraxas de me retrouver vendredi soir, pendant notre ronde. Il faudra qu'il nous trouve en train de nous embrasser. Jonas et Ralph nous aideront pour avoir le parfait timing. 

- Quoi ? Tu n'exagères pas un peu… S'exclama Jean surprise. 

- Je t'avais dit que ça te coûterait cher, et puis ça sert également tes intérêts puisque cela énervera Abraxas. Tu devrais presque me remercier. Nous voilà à ton dortoir, bonne soirée Norwam. »

 

Jedusor disparu rapidement dans les escaliers. Jean resta un moment sans réagir. Elle finit par se ressaisir devant les plaintes de la Grosse Dame. Charlus l'attendait, il somnolait dans un des canapés de la salle commune. Ma grand-tante sourit. Elle alla s'assoir discrètement à côté de lui, pour ne pas le réveiller. Elle posa délicatement sa main sur son épaule. Le garçon se redressa et sourit en voyant sa meilleure amie. Il la bombarda de questions, comme à son habitude, auxquelles bien sûr elle répondit. Charlus remarqua cependant que Jean avait l'esprit occupé.

 

« Il s'est passé quelque chose dont tu as honte de parler ? Interrogea le jeune homme qui connaissait bien ma grand-tante.

- Si seulement c'était qu'une seule chose… Soupira Jean. »

 

Devant le regard interrogateur de son meilleur ami, elle fini par céder. Elle lui raconta, honteuse, tout ce qu'il s'était passé avec Jedusor. Charlus l'écouta sans l'interrompre. A la fin de son récit, il était un peu perplexe, ne sachant pas vraiment comment aborder le problème. Il finit par décider d'adopter l'approche réconfortante.

 

« Et bien… Je ne sais pas trop comment t'aider à te sortir de cette situation, en tout cas quoiqu'il arrive tu pourras compter sur moi Jean.

- Merci Charlus !

- Par contre, il serait temps que tu arrêtes de te fier à Jedusor, ce n'est pas la première fois qu'il obtient des faveurs de ta part, toujours disproportionnées par rapport à ce qu'il a vraiment fait pour toi, poursuivit le Gryffondor un peu réprobateur. 

- Oui je sais, soupira Jean. C'est plus fort que moi, je me laisse toujours avoir… 

- Tu n'es pas la première, et tu ne seras certainement pas la dernière, dit Charlus. Tu dois vraiment faire attention, ce n'est pas quelqu'un de bien. Et puis tu n'es pas seule, tu as des amis sur qui tu peux toujours compter, comme moi. 

- Tu es vraiment le meilleur Charlus ! S'exclama Jean en le prenant dans ses bras. »

 

Je ne pouvais que remarquer le grand sourire du Gryffondor. Il était amoureux de ma grand-tante depuis longtemps maintenant.

 

« Je suis contente d'avoir enfin pu tout dire, dit Jean en rompant l'étreinte.

- Moi aussi, répondit Charlus. 

- Tu es le frère que j'ai toujours rêvé d'avoir. Merci encore Charlus, bonne nuit. »

 

Elle se pencha vers lui pour l'embrasser sur la joue puis se leva pour se diriger vers sa chambre, laissant le pauvre Charlus conscient qu'il ne serait jamais plus qu'un ami pour Jean. J'étais triste pour lui, mais je n'avais pas le pouvoir de changer les sentiments malheureusement. Tout serait tellement simple si Jean était tombée amoureuse de Charlus et non de Tom Jedusor comme cela allait se produire dans le futur…

 

Les deux jours qui séparaient Jean de la ronde avec Jedusor passèrent à une vitesse folle. Elle appréhendait beaucoup cette soirée. Lorsque l'heure fut venue, elle se dirigea vers le lieu où elle retrouvait le préfet des Serpentards pour débuter la ronde. Il l'attendait en souriant. Il semblait très satisfait. Jean ne dit rien.

Un peu plus tard ils croisèrent Avery et Lestrange. Apparement c'était le signal. Jedusor s'arrêta. Jean fit de même, un peu tremblante. Il la prit par la taille pour la rapprocher de lui. Il la colla contre le mur. Elle était très nerveuse. Il avait un sourire mauvais.

 

« On peut toujours faire semblant, murmura Jean, Malefoy n'y verra que du feu.

- De quoi as-tu peur Norwam ? Ricana méchamment Jedusor. Je suis bien mieux qu'Allen Zabini.

- Mais je (…). »

 

Elle n'eut pas le temps de le convaincre de changer d'avis. Des bruits de pas indiquèrent qu'Abraxas devait être en train de s'approcher. Jean regarda Jedusor. Elle ne put s'empêcher de constater à nouveau qu'il était tellement beau. Elle attendit qu'il l'embrasse. Apparement, malgré le sourire confiant qu'il affichait, le Serpentard ne savait pas vraiment ce qu'il devait faire.

Jean sourit pour l'encourager mais cela ne changea rien. Elle saisit son courage à deux main et se décida. Elle approcha doucement son visage de celui du beau Serpentard et posa ses lèvres sur les siennes. Elle mit ses mains autour de son cou. Il sembla surpris par l'initiative de la jeune fille. Cela du lui donner du courage car il passa ses mains autour de son dos et lui rendit son baiser.

Jean se détacha de l'étreinte du Serpentard. Elle croisa le regard de Malefoy qui se tenait derrière eux. Il bouillonnait de colère.

 

« Tu fais vraiment tout pour me ridiculiser Jean ! S'énerva-t-il. Tu ne t'en tirera pas comme ça.

- Qui menaces-tu Abraxas ? Interrogea froidement Jedusor qui venait de se retourner. 

- T… Tom, dit Malefoy en blêmissant. Je… je ne t'avais pas reconnu. Je… 

- Norwam est à moi, que cela te plaise ou non, poursuivit Jedusor avec une telle froideur que Jean et Malefoy frémirent. Le fait qu'elle soit ta fiancée m'est complètement égal. 

- Evidement tu es au courant, grommela Malefoy. 

- Rien ne m'échappe en effet. 

- Que… Que va-t-il se passer quand ma famille annoncera qu'elle deviendra ma femme ? Bredouilla Malefoy. Je devrais faire comme si cela m'était égal qu'elle te fréquente ? 

- Exactement, sauf si je me suis lassée d'elle d'ici là. 

- Et bien qu'il en soit ainsi alors, soupira Malefoy vaincu. Bonnes vacances Jean, à plus tard Tom. »

 

Il partit vers son dortoir. Ma grand-tante n'avait pas osé intervenir, tout s'était passé très vite. La fin de la ronde se passa dans un silence extrêmement pesant. Jean faisait de son mieux pour éviter de croiser le regard de son co-préfet de la soirée.

Une fois la tournée terminée, Jean s'apprêtait à monter les escaliers jusqu'à son dortoir. Elle ne tenait pas à ce que Jedusor la raccompagne. Alors qu'elle était sur le point de lui tourner le dos pour partir, il lui attrapa le bras.

 

« Tu ne comptes pas te sauver comme ça tout de même Norwam, dit-il avec un petit sourire mauvais.

- La ronde est finit, répondit Jean en libérant son bras. 

- Tu as accomplit avec brio ta première tâche, je te tiendrais au courant pour la suite. 

- Avec brio je ne sais pas… Combien de tâches au total devrais-je accomplir ? Interrogea froidement Jean. 

- Et bien… Je n'ai pas encore réfléchit mais (…) 

- Je t'en accorde encore une et après on sera quitte Jedusor. Bonne nuit. »

 

Elle partit rapidement pour ne pas lui laisser le temps de répondre. Elle avait eu raison de lui imposer des limites, cela lui permettrait de se libérer de cette contrainte rapidement. Charlus l'attendait dans la salle commune. Jean lui raconta brièvement ce qu'il s'était passé. Les deux amis allèrent ensuite se coucher dans leur dortoir.

Une fois dans son lit, Jean ne pouvait s'empêcher de repenser au baiser qu'elle avait échangé avec Jedusor. Elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle l'avait apprécié, cela s'était plutôt avéré être une expérience étrange. Ma grand-tante sourit en pensant au fait qu'elle avait préféré embrasser Allen Zabini… Si Jedusor le savait il serait tellement furieux.

 

Le samedi matin Jean salua ses amis, Charlus, Nicolas et Augusta, qui rentraient tous les trois chez eux pour les vacances de Noël. Il y avait peu de Gryffondors à rester à Poudlard. Ils n'étaient que quatre, avec Jean : Minerva McGonagall, Robb Jordan et Rubeus Hagrid. Parmi les autres maisons, il y avait une dizaine de Serdaigles dont l'autre préfet-en-chef, Filius Flitwick, quelques Poufsouffles, et uniquement Jedusor parmi les Serpentards. Le directeur avait prévu un petit bal pour le réveillon de Noël afin d'égayer les vacances pour ceux qui restaient.

Jean passa les premiers jours à la bibliothèque, elle avait ainsi finit tous ses devoirs de vacances. Elle en profitait également pour écrire quotidiennement à sa sœur, Helen. Jedusor se fit rare ce qui rendait ma grand-tante plutôt satisfaite, en effet elle redoutait la deuxième compensation qu'il allait lui demander.

Le jour du réveillon arriva, et avec lui le bal. Jean se prépara avec soin, surtout parce qu'elle avait reçu une magnifique robe rouge de la part de son père. Elle était émue qu'il pense à elle même pendant son travail. Ma grand-tante ne savait pas exactement quel type de mission son père était en train d'accomplir pour le Ministère, mais étant donné la longue absence que cela allait engendrer, cela devait être une tâche particulièrement délicate, même pour un Auror accompli comme Isaac Norwam.

Une fois prête, Jean rejoignit ses deux autres camarades Gryffondors pour se rendre au bal. Rubeus Hagrid n'étant pas très à l'aise dans ce genre de réception, il avait donc préféré, malgré l'insistance de Jean et Minerva, rester dans la salle commune. La préfète avait demandé à des elfes de maison de lui apporter le meilleur repas de réveillon possible.

La Grande Salle était magnifiquement décorée. Jean avait hâte de commencer la soirée, d'autant qu'elle n'apercevait pas Jedusor, ce qui la soulageait. Le professeur Dumbledore se dirigea vers elle. Jean fut très surprise. Son directeur de maison la prit à part pour discuter avec elle.

 

« Vous êtes ravissante ce soir Jean, dit le professeur avec un sourire malicieux.

- Merci professeur Dumbledore, rougit ma grand-tante. 

- Je ne veux pas vous gâcher la soirée Jean mais j'aimerai vous parler d'une affaire importante. 

- De quoi s'agit-il professeur ? 

- De la mission de votre père, dit Dumbledore en baissant d'un ton et en s'éloignant un peu plus des autres. 

- Je ne suis pas au courant de grand-chose professeur, murmura Jean en suivant Dumbledore. Je sais juste que c'est une mission qui va durer longtemps. 

- Même si votre père n'est pas vraiment d'accord, je pense qu'il est important que vous connaissiez la vérité Jean. 

- La vérité professeur ? Dit Jean avec inquiétude. 

- Votre père et quelques uns de ses collègues du bureau des Aurors sont actuellement à la recherche de Gellert Grindelwald. C'est une affaire pour laquelle j'ai un intérêt particulier, je la suis donc avec attention. 

- Gr… Grindelwald ? 

- Je ne veux pas vous inquiéter outre mesure Jean, votre père est un des meilleurs Aurors du Ministère. Cependant, il me paraissait important que vous soyez au courant de toute l'affaire. Bien évidemment les détails sont gardés sous silence mais sachez pour l'instant que votre père va bien. 

- Je… Merci professeur. 

- Il y a sûrement une autre personne qui mérite d'être au courant Jean, je vous laisserai le soin de l'en informer, dans l'une de vos lettres quotidiennes. Profitez bien du bal Jean. Bon réveillon. »

 

Le professeur Dumbledore sourit malicieusement et s'éloigna pour rejoindre la table de ses collègues. Jean resta abasourdie quelques instants. Cela faisait beaucoup d'informations. La mission de son père n'allait sûrement pas se terminer en février, traquer Grindelwald pouvait prendre des années. Ce n'était pas le pire, Dumbledore était au courant de l'existence d'Helen… Jean avait toujours cru que le secret le plus sombre de sa famille ne s'était jamais ébruité. Elle se demandait à présent combien de personnes étaient au courant, ou peut être que son professeur l'avait deviné et qu'il était le seul à partager son lourd secret. Jean comptait bien en savoir plus à ce propos, mais pas ce soir. Elle aurait tout le temps d'interroger son directeur de maison à une autre occasion.

Elle rejoignit Minerva et Robb pour essayer de se changer les idées. Elle partagea quelques danses avec son coéquipier. Elle s'amusa beaucoup. Le batteur était d'une excellente compagnie. Jean alla ensuite s'assoir un peu à l'écart pour souffler. Elle n'eut pas beaucoup de répit. Jedusor choisit ce moment pour faire son entrée. Personne d'autre ne le remarqua. Il se dirigea droit vers elle et s'assit à ses côtés.

 

« Ce n'est pas trop ennuyeux Norwam ?

- Non c'est plutôt réussit comme soirée, répondit Jean en souriant. 

- Quelle plaie… Je ne suis venu que pour éviter les remarques, dit Jedusor d'une voix particulièrement méprisante. 

- Tu t'es changé trop rapidement, ton nœud papillon est mal fait. »

 

Jean s'apprêtait à refaire le nœud du Serpentard mais celui-ci rejeta ses mains et le fit lui-même. Il avait l'air agacé. Ma grand-tante ne put s'empêcher de remarquer qu'il avait les chaussures dans un état peu convenable, elles étaient boueuses. Jean se demanda où le préfet avait bien pu passer le début de sa soirée mais voulant éviter de l'énerver encore plus elle resta silencieuse.

Jedusor se leva brusquement et tendit une main vers Jean pour l'inviter à danser. Elle réfléchit quelques instants puis prit la main du jeune homme. Après tout c'était le bal du réveillon, elle pouvait bien laisser de côté ses griefs envers lui. A la fin de la danse, ma grand-tante s'éloigna pour rejoindre ses camarades rouges et or, elle n'avait pas tellement envie de rester avec Jedusor. Il avait l'air vexé d'être ainsi abandonné mais une Poufsouffle lui demanda de danser avec elle, il fut donc très peu de temps seul.

Le reste de la soirée fut très agréable pour Jean, en compagnie de Minerva, Filius et Robb. A minuit le directeur invita les élèves à regagner leurs dortoirs. Jean et ses deux camarades rouges et or sortirent de la Grande Salle. Dans le Hall ils saluèrent d'autres élèves puis s'apprêtèrent à monter jusqu'à leur salle commune.

 

« Oh regarde au-dessus de ta tête Jean, s'exclama Robb, du gui…

- Evidemment, grommela ma grand-tante légèrement agacée.

- Et tu crois être la personne appropriée pour cette situation Jordan ? Intervint Jedusor de sa voix glaciale. Laisse moi rire. »

 

Jean soupira. La mauvaise humeur du Serpentard n'allait pas lui gâcher la fin de soirée. Elle se tourna vers son coéquipier, l'embrassa sur la joue et s'éloigna du gui. Jedusor lui jeta un regard noir. Jean l'ignora et monta les marches, suivie de près par Minerva et un Robb ravi. Ils retrouvèrent Rubeus dans la salle commune, puis chacun monta dans son dortoir.

Le lendemain matin Jean était d'excellente humeur. Elle avait reçu de magnifiques cadeaux. Ce fut donc avec un immense sourire qu'elle descendit prendre son petit déjeuner. Pour que l'esprit de Noël soit au rendez-vous, le directeur avait réunit toutes les tables dans la Grande Salle, et la décoration avait changé par rapport à la veille, elle était plus chaleureuse. Il n'y avait pas grand monde au petit-déjeuner. Jean s'installa. Sa chouette arriva, elle lui apportait une lettre de sa sœur.

 

« Tu reçois beaucoup de lettres en ce moment Norwam, dit une voix froide parfaitement identifiable.

- Joyeux Noël à toi aussi Jedusor, répondit-elle calmement. Pour ta gouverne, ma correspondance ne te regarde pas. 

- Peut être… Tu étais obligée d'embrasser Jordan hier soir ?

- Sérieusement ? Soupira-t-elle mi-agacée mi-amusée. C'était purement amicale et surtout pour me débarrasser de cette fichue branche de gui. 

- Mmmh… Je suppose que tu ne comptes pas aller à la bibliothèque aujourd'hui ? 

- C'est Noël Jedusor, alors non je ne vais pas travailler aujourd'hui. Je vais juste m'amuser et passer du temps avec des gens que j'apprécie. »

 

Le jeune homme ne répondit. Il se contenta de boire son café. Il semblait hésiter à demander quelque chose. Jean ne le remarqua pas. Elle était trop occuper à ranger précieusement sa lettre.

 

« Je veux que tu passes la journée avec moi Norwam.

- Quoi ? Pourquoi ? S'étonna Jean. 

- C'est ma deuxième, et dernière, demande. Tu dois passer la journée avec moi. 

- Mais… Bon d'accord, mais pas de bibliothèque. »

 

Jedusor acquiesça. Ma grand-tante se renfrogna un peu. Après tout, la deuxième demande du Serpentard aurait pu être tellement pire, c'était plutôt raisonnable. Il devait se sentir seul et avoir envie de passer une journée normale… C'était presque étrange en y repensant.

Contrairement à ce qu'aurait pu craindre Jean, la journée fut plutôt agréable. Ils se promenèrent dans le parc, elle réussit à convaincre Jedusor de faire une bataille de boules de neige. Cela ne dura pas très longtemps car il n'était pas très bon mais ils rirent tout les deux de bon coeur. Le déjeuner fut très joyeux, avec les autres élèves. Comme ils ne savaient pas vraiment où passer leur après-midi, et comme Jedusor avait promis d'éviter la bibliothèque, il invita ma grand-tante dans la salle commune des Serpentards.

Jean n'y ayant jamais mis les pieds, elle fut très surprise par l'ambiance totalement différente de cette salle commune. Elle ne s'y sentit pas du tout à l'aise. C'était dans ce genre de moment qu'elle se sentait pleinement Gryffondor. Ils firent plusieurs parties d'échecs, discutèrent de tout et de rien. Le dîner et donc la fin de la journée arrivèrent rapidement. Finalement Jean avait passé une journée tout à fait sympathique. Jedusor semblait satisfait également.

 

Le reste des vacances passa très vite pour Jean. Elle partageait son temps entre la bibliothèque avec Jedusor et le terrain de Quidditch avec Minerva et Robb. Elle se rendit compte que ces vacances à Poudlard lui avait manqué, même si cela voulait dire qu'elle n'était pas avec sa sœur.

La veille du retour des vacances des autres élèves, Jean décida de retourner voir Dumbledore. Il fallait qu'elle sache ce qu'il savait de sa jumelle. Ma grand-tante savait qu'en fin d'après-midi le professeur se trouvait dans son bureau où il travaillait sur les cours à venir. Elle alla donc frapper à la porte. Il ne semblait pas surpris de la voir lorsqu'il lui ouvra. Il la fit entrer et la laissa s'installer face à lui.

 

« Il y a quelque chose dont vous souhaiteriez me parler Jean ? Demanda-t-il avec un sourire bienveillant.

- A vrai dire c'est plutôt une question, répondit-elle mal à l'aise. Lors de la soirée du réveillon, euh… vous avez sous-entendu quelque chose et je (…) 

- C'est à propos de votre sœur n'est-ce pas ? La coupa-t-il pour lui éviter de trop chercher comment aborder la question. 

- Oui, dit Jean soulagée. 

- Vous avez peur que le secret que votre mère vous a imposé soit divulgué ? 

- Euh oui on peut dire ça comme ça… 

- Je connais bien votre père, c'est un Auror avec qui j'aime travailler. Je le connaissais avant votre naissance et j'ai tout de suite soupçonné qu'il dissimulait quelque chose une fois que vous êtes arrivée… 

- Personne d'autre n'est au courant ? Ne put-elle s'empêcher de demander.

- Je suis le seul qui ait réussi à tirer les vers du nez de votre père. Personne d'autre ne s'est jamais douté de rien, rassurez-vous Jean. 

- Et… euh… Bredouilla Jean, ne sachant pas trop quoi répondre. 

- Votre secret sera toujours bien gardé avec moi Jean, vous avez ma parole. 

- Merci professeur. 

- Il n'y a rien d'autre que vous aimeriez partager avec moi ? 

- Non professeur, c'est tout. »

 

Dumbledore sourit. Jean était soulagée, entre de mauvaises mains son secret pourrait avoir de lourdes conséquences pour sa famille. Ma grand-tante prit congé de son professeur et sorti le coeur léger du bureau. Elle se dirigea vers sa salle commune.

 

« Qu'est-ce que tu fais Norwam ? »

 

Jean se retourna surprise. Elle fut moins ravie en constatant qu'elle venait de tomber sur Jedusor.

 

« D'où viens-tu ? Poursuivit le Serpentard soupçonneux.

- Du bureau du professeur Dumbledore, dit Jean. 

- Tu essayes de grapiller des points bonus ? Ce n'est pas très digne de toi, répondit Jedusor avec sarcasme. 

- C'est cette attaque qui n'est pas digne de toi Jedusor, c'est du niveau d'Avery… 

- J'ai été pris par surprise, admit-il. Alors que faisais-tu vraiment chez Dumbledore ? 

- Pour une fois que c'est moi qui t'intrigue Jedusor, sourit ma grand-tante. Alors pour changer je ne vais pas céder à ton sourire charmeur et je vais garder ma part de mystère. 

- Mon sourire charmeur ? Dit Jedusor en s'exécutant. 

- Oh tais-toi, ria Jean. Bonne soirée Jedusor. »

 

Elle lui sourit et s'éloigna vers sa salle commune. Elle avait hâte d'être le lendemain, pour retrouver enfin ses amis, Nicolas, Augusta et surtout Charlus. Une fois dans son dortoir, Jean s'endormit rapidement, soulagée par le fait que Dumbledore était le seul au courant pour Helen… 

End Notes:

En espérant que vous avez appréciez...

A bientôt pour la suite ;)

Chapitre 24 : Le grand jeu (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Et voici le nouveau chapitre, j'espère qu'il va vous plaire !

Chapitre 24 : Le grand jeu (POV Jedusor)

 

 

 

« D'où viens-tu ? Dis-je soupçonneux.

 

- Du bureau du professeur Dumbledore, répondit Norwam

 

- Tu essayes de grapiller des points bonus ? Ce n'est pas très digne de toi, renchéris-je avec sarcasme. 

 

- C'est cette attaque qui n'est pas digne de toi Jedusor, c'est du niveau d'Avery… 

 

- J'ai été pris par surprise, admis-je. Alors que faisais-tu vraiment chez Dumbledore ? 

 

- Pour une fois que c'est moi qui t'intrigue Jedusor, sourit-elle. Alors pour changer je ne vais pas céder à ton sourire charmeur et je vais garder ma part de mystère. 

 

- Mon sourire charmeur ? Dis-je en m'exécutant. 

 

- Oh tais-toi, ria Norwam. Bonne soirée Jedusor. »

 

 

 

Elle me sourit et s'éloigna vers sa salle commune. Cet échange me laissa perplexe, entre ses correspondances qui avaient augmenté pendant les vacances et maintenant cet entretien avec Dumbledore, Norwam semblait cacher quelque chose d'étrange. Cela n'avait sûrement aucun rapport avec Abraxas, sinon elle serait beaucoup plus énervée. C'était sûrement quelque chose en lien avec son père.

 

J'étais partagé car creuser plus le problème lui montrerait que je m'intéresse à sa vie et ce n'était pas mon but. J'étais juste intrigué. Abraxas en saurait peut être plus. Je serais de toute façon très vite au courant vu qu'il revenait le lendemain, avec le reste de mes camarades.

 

Ces vacances avaient été très productives. J'avais enfin été explorer la Chambre des Secrets. J'y étais retourné régulièrement pendant toutes les vacances. J'avais réveillé le Basilic et je le contrôlais sans difficulté. J'avais décidé de ne pas le lâcher tout de suite sur les Sangs-de-Bourbe, il fallait attendre un peu que le mois de janvier passe.

 

Le soir du réveillon de Noël j'avais été pris par le temps et j'étais arrivé en retard au bal. Je m'étais changé à toute vitesse. Norwam l'avait remarqué, j'avais vu son regard s'arrêter sur mes chaussures encore sales. Etrangement elle n'avait fait aucun commentaire, peut être par peur de ma réaction. Mon envie d'attendre avant de lancer les attaques venait aussi de cela, il ne fallait pas qu'elle me soupçonne. Je devais encore plus faire attention maintenant, vu son rapprochement avec Dumbledore.

 

Norwam m'appréciait malgré tout, je n'avais que quelques efforts à faire et quelques attentions à lui accorder pour qu'elle soit totalement dans ma poche. Je devais m'assurer de cela avant de lancer mon Basilic. Si elle était proche de moi, elle ne penserait jamais que je puisses être coupable. J'avais donc un peu moins d'un mois pour faire en sorte que nous nous rapprochions suffisamment. Avec les soirées de Slughorn cela allait s'avérer très facile, surtout qu'apparement elle n'était pas totalement insensible à mon charme malgré ses efforts pour me le cacher…

 

 

 

Le lendemain arriva et avec lui le retour des élèves de Poudlard. Mes camarades avaient passé d'excellentes vacances, même si Abraxas était déçu de ne pas avoir eu Norwam pour lui. Grâce au petit stratagème mis en place avant les vacances, il n'osa pas me faire de commentaire, il semblait totalement soumis et avait accepté mon emprise sur Norwam.

 

Les railleries de Jonas et de Ralph envers Abraxas commencèrent le soir même. Il les avait tellement bassiné avant les vacances à propos de Norwam qu'ils avaient très envie de le rabaisser un peu. Evidemment je ne m'y opposai pas, cela me convenait parfaitement.

 

 

 

« Alors ses vacances sans Norwam, ennuyeuses à mourir non ? Commença Jonas.

 

- La ferme, grogna Abraxas. 

 

- Elle t'a bien diverti Tom, elle n'est pas trop agaçante à la longue ? Enfonça Ralph en se tournant vers moi. 

 

- Il suffit de bien la maîtriser, répondis-je froidement avec un sourire mauvais. »

 

 

 

Ralph et Jonas explosèrent de rire. Abraxas blêmit mais ne dit rien. Il se plongea dans un livre.

 

 

 

« Au fait, j'ai entendu des rumeurs sur Potter… Il serait promis à Dorea Black… Dit soudainement Ralph.

 

- Je ne sais pas lequel des deux est le plus à plaindre, ricana Jonas. Tu es drôlement bien informé ! 

 

- Mes parents sont proches des Black, je suis au courant de quasiment tout leurs mariages… Le reste n'est pas très intéressant pour nous d'ailleurs. »

 

 

 

Ralph et Jonas continuèrent leurs discussions sur les Black. Je jetai un rapide coup d'oeil à Abraxas, il semblait avoir eu peur que ses fiançailles ne s'ébruitent avant l'heure. C'était une information très intéressante que Ralph venait de me fournir… Norwam allait sûrement être au courant et avoir envie de partager ses ressentis sur ce sujet. Je savais que Potter était amoureux d'elle et je supposais qu'elle devait l'être aussi. Cela allait forcément l'impacter et si j'étais là pour l'écouter et la conseiller, elle me serait totalement acquise…

 

 

 

La semaine commença et avec elle le double cours de Potions avec les Gryffondors. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, Norwam n'avait pas l'air particulièrement bouleversée… Soit Potter ne lui avait encore rien dit mais j'en doutais fortement, soit il n'était lui-même pas au courant et dans ce cas il ne pouvait pas vraiment l'en informer. Le professeur Slughorn nous retint à la fin du cours, Norwam et moi, pour nous inviter à sa deuxième soirée de l'année scolaire qui aurait lieu samedi soir.

 

Norwam fila vite, l'air renfrogné, car elle savait qu'elle serait obligée d'y aller avec moi. Je restai avec le professeur de potions. Je réussis à obtenir des invitations pour Jonas et Ralph, ils allaient être si contents et j'allais pouvoir utiliser beaucoup de compensations en échange… Abraxas était évidemment invité. Contrairement aux petits dîners, les soirées du club de Slug était ouverte à beaucoup plus de monde.

 

 

 

La semaine passa rapidement. J'observai le comportement de Norwam lors de nos cours communs, surtout lors des matières où nous étions côte à côté, mais elle ne laissait rien paraître d'anormal. Heureusement il y avait la ronde du vendredi soir. Je l'attendis donc avec impatience.

 

J'étais en avance, comme d'habitude. Norwam par contre fut en retard, ce qui m'agaça. Elle savait pourtant pertinemment que je détestai attendre. Elle arriva finalement, rouge d'avoir trop couru.

 

 

 

« Excuse moi pour le retard Jedusor, dit-elle essoufflée.

 

- L'année commence mal Norwam, grognai-je. 

 

- Tout de suite les grands mots avec toi… Ce n'est pas de ma faute si trois personnes ont essayé de m'inviter à la soirée de Slughorn. J'étais pourtant partie en avance. 

 

- 3 personnes ? M'étonnai-je malgré moi. 

 

- Robb évidemment, Sacha Chang le batteur des Serdaigles et étrangement Jimmy McLaggen… Dit-elle joyeusement. 

 

- McLaggen ? Je croyais qu'il te détestait parce que tu étais devenue batteuse et lui avait été recalé. 

 

- Tu te souviens de ça, s'étonna-t-elle. Oui moi aussi c'est ce que je pensais mais il a changé d'avis depuis notre deuxième année apparement… En tout cas excuse moi pour le retard. »

 

 

 

Je ne répondis pas. Elle n'avait pas mentionné Potter… J'aurais pensé qu'il serait le premier à l'inviter, mais dans ce cas il avait du le faire plus tôt dans la semaine. Elle était de plus en plus demandée, j'étais d'autant plus satisfait qu'elle soit ma cavalière.

 

 

 

« Comment seras-tu habillée demain soir Norwam ?

 

- Quoi ? Dit-elle surprise. Tu verras bien le moment venu Jedusor. Depuis quand ça t'intéresse ? 

 

- J'espère que tu seras encore plus élégante que lors de la dernière soirée, il ne faudra pas décevoir… »

 

 

 

Elle se renfrogna et ne répondit pas. Elle ne m'adressa plus la parole jusqu'à la fin de la ronde. Elle partit ensuite vers son dortoir très rapidement. Je rejoignis le mien. Je n'avais pas vraiment avancé, mais j'avais encore la soirée de Slughorn, et le mois ne faisait que commencer. Je devrais peut être changer de stratégie, si Potter n'était au courant, elle non plus et elle n'aurait rien à partager.

 

Le lendemain je dus supporter l'excitation de Jonas et Ralph vis-à-vis de la soirée de Slughorn. Jonas n'avait pas réussit à trouver de cavalière mais il m'avait supplié de lui accorder une danse avec Norwam, j'avais évidemment accepté. Je n'avais pas informé la jeune femme en avance, elle risquait de m'en vouloir un peu. Ralph y allait avec Dorea Black, je lui avais demandé de se renseigner un peu plus sur ce que pouvait savoir Potter à propos de ses fiançailles. Abraxas avait choisi l'autre « D » comme l'appelait Jonas, c'est-à-dire Druella Rosier.

 

Comme la dernière fois, j'attendis ma cavalière dans le Grand Hall, tandis que mes camarades étaient déjà partis vers la soirée. Norwam fut à l'heure, sans doute pour se rattraper par rapport à la veille. Elle avait relevé le défi. Elle portait une ravissante robe or. Les couleurs de sa maison lui allaient particulièrement bien. Elle s'était attachée les cheveux en un gracieux chignon tressé. Le tout faisait d'elle la cavalière la plus séduisante qu'un garçon de Poudlard aurait pu avoir, mais je n'étais pas un simple garçon de Poudlard…

 

Je n'avais plus qu'à espérer qu'elle ferait son effet pendant la soirée. Je n'avais pas trop de doutes…

 

 

 

« Bonsoir à toi aussi Jedusor, dit Norwam en prenant la main que je lui tendais.

 

- Allons-y. 

 

- Aucun compliment ? Rien du tout ?! Tu es bien ingrat comme cavalier, s'agaça-t-elle. 

 

- Tu sais très bien que j'attends de voir l'effet que tu produiras pour juger, répondis-je froidement. »

 

 

 

Elle me jeta un regard glacial. Nous arrivâmes devant la salle. Slughorn nous ouvrit et son ravissement, et surtout son regard, suffit à me convaincre définitivement. Nous entrâmes donc. Nous fûmes vite rejoints par mes camarades, Jonas et Ralph. Le regard mi-ébloui mi-lubrique de Jonas m'amusa, et même Ralph, d'habitude si indifférent, semblait conquis par Norwam. Elle était vraiment l'atout parfait. Dorea Black était émerveillée par la Gryffondor.

 

Norwam semblait avoir remarqué l'effet qu'elle provoquait mais ne laissa rien paraître. Elle me souriait. Elle remarqua quelques amis à elle et me demanda discrètement si elle pouvait les rejoindre. J'acquiesçai.

 

 

 

« Ca ne peut pas être réel, dit Jonas en fixant Norwam tandis qu'elle s'éloignait.

 

- Arrête tes bêtises, ricana Ralph qui avait du mal à se retenir de ne pas regarder la jeune fille lui aussi. 

 

- J'ai toujours le droit à une danse, n'est-ce pas Tom ? S'inquiéta Jonas. 

 

- J'en veux bien une aussi, demanda Ralph, si c'est possible bien sûr.

 

- Si ça peut te faire plaisir, dis-je d'une voix neutre. »

 

 

 

Les discussions se poursuivirent. Je n'écoutai pas tout mais vu le rougissement de Dorea Black, Jonas ne devait pas vraiment faire attention à ce qu'il disait vis-à-vis de Norwam. Abraxas et sa cavalière nous rejoignirent. Il faisait de son mieux pour ne pas avoir l'air jaloux. Dorea et Druella, sans doute lassées de l'inintérêt de leur cavalier à leur égard, s'éloignèrent pour rejoindre des connaissances. Norwam finit par revenir, sans doute consciente qu'elle m'avait délaissé un peu trop longtemps.

 

 

 

« Vous avez perdu vos cavalières ? dit Norwam amusée à l'intention de Ralph et Abraxas.

 

- Je n'avais même pas remarqué, ricana Ralph sous les rires de Jonas. 

 

- Tu es très élégante ce soir Jean, répondit Abraxas en ignorant les rires des deux autres. 

 

- Je me devais d'être à la hauteur de Tom Jedusor, rétorqua Norwam avec un air narquois. »

 

 

 

Cela eut au moins le mérite de calmer net Ralph et Jonas, mais cela jeta un froid. J'y remédiai en invitant Norwam à danser. Je ne savais pas vraiment quelle attitude adopter. Je savais très bien qu'elle n'avait dit ça que pour énerver Abraxas.

 

 

 

« Es-tu satisfait cette fois Jedusor ? Demanda Norwam.

 

- A propos de quoi ? De ce que tu viens de dire ou de ta tenue ?

 

- Tu le fais exprès, c'est pas possible, dit-elle en levant les yeux au ciel. 

 

- Tu es en effet élégante, répondis-je. »

 

 

 

Elle rougit et me sourit. Elle semblait très satisfaite, comme si mon avis était le seul qui l'intéressait. C'était le bon moment pour lui annoncer les choses déplaisantes…

 

 

 

« Au fait j'ai promis à Ralph et à Jonas que tu danserais avec eux, une seule danse rassure-toi.

 

- Quoi ?! Mais je ne suis pas à louer tu sais, et encore moins pour Avery ! Grogna-t-elle vexée. 

 

- Je suis bien obligé de leur accorder un peu de miettes de temps en temps non ?

 

- Un peu de miettes ? Dit-elle visiblement choquée. Je savais que tu avais peu de considération pour les autres mais pas à ce point-là… 

 

- Pour eux je n'en ai pas beaucoup c'est vrai, avouai-je, pour qu'ils me soient utiles il faut bien que je leur donne de temps à autre de quoi les satisfaire. 

 

- Justifier tes méthodes de domination n'aide pas à faire passer mieux le fait que tu me considère comme du pain Jedusor, rétorqua-t-elle froidement. 

 

- Je sais, répondis-je en lui souriant. Je sais aussi que je te demande beaucoup ce soir… Tu seras récompensée je te le promets.

 

- Je ne suis pas l'une de tes vulgaires suivantes Jedusor, s'énerva Norwam.

 

- Et jamais il ne me viendrait à l'esprit de te confondre Norwam, dis-je calmement en essayant de rendre mon ton le plus aimable possible. »

 

 

 

Elle ne répondit pas. J'avais tenté une méthode risquée. Je savais qu'elle ne pourrait pas résister au fait que je lui confis des choses que je ne partage habituellement pas. Je continuai à lui sourire gentiment, pour la mettre en confiance. Je voyais dans son regard le cheminement de ses sentiments. Elle avait d'abord été choquée, puis en colère. Maintenant elle était plutôt dubitative, il me suffisait de continuer à lui sourire pour qu'elle finisse par céder.

 

 

 

« Pourquoi tu me racontes tout ça sur toi Jedusor ? Finit-elle par demander.

 

- Parce que je suis jaloux, tentai-je. 

 

- Jaloux ? De quoi ? S'étonna-t-elle. 

 

- De ta relation avec Potter. Je suis jaloux depuis notre première année à vrai dire. J'aurais tellement aimé avoir quelqu'un à qui tout dire, quelqu'un qui me ressemble un peu, qui me comprenne. »

 

 

 

C'était la première fois que je bluffais autant avec elle. C'était assez facile car c'était un peu vrai. Je voyais maintenant le changement d'émotion dans son regard. Elle avait craqué. J'avais gagné.

 

 

 

« Je… je ne savais pas. Je croyais que tu ne faisais confiance à personne…

 

- Tout le monde a le droit de changer non ?

 

- C'est vrai… 

 

- Tu accepterais d'être cette personne pour moi… Jean ? Demandai-je avec un sourire charmeur, j'avais décidé de sortir le grand jeu. 

 

- Je… je… bafouilla-t-elle en rougissant. Evidement Jedusor !

 

- Tom.

 

- Tom… Et j'accepte de faire l'horrible sacrifice que tu me demandes, c'est-à-dire une danse avec Avery… Et Lestrange. 

 

- Merci Jean… Tu seras récompensée évidemment, dis-je en reprenant mon air un peu plus froid et plus habituel. 

 

- Qu'est-ce que tu proposes en échange ? Interrogea Norwam suspicieuse. 

 

- Tout ce que tu veux. »

 

 

 

Elle ne trouva rien à répondre. Elle me sourit et nous continuâmes de danser. Elle avait l'air plutôt ravie. Après ce soir elle serait définitivement dans ma poche. Je savais que je ne risquais pas grand-chose en lui donnant l'occasion de choisir sa récompense, elle n'avait pas de mauvais fond, cela allait sans doute être quelque chose de très niais comme un après-midi avec elle…

 

Une fois lassé de danser, je laissais ma place à Jonas. Norwam fit une grimace mais finit par prendre la main du jeune Avery. Il semblait lui dire beaucoup de choses agaçantes, vu le nombre de fois où elle leva les yeux au ciel. Puis ce fut au tour de Ralph, il avait l'air ravi, c'en était presque étonnant. Jonas était aux anges d'avoir pu tenir dans ses bras Norwam.

 

Les deux danses accordées, Norwam me sourit puis s'éloigna pour rejoindre des Gryffondors, notamment son capitaine, Ignatius Prewett. Le reste de la soirée passa rapidement. Norwam revint assez vite vers moi, elle ne parla pas beaucoup car Ralph et Jonas étaient toujours là.

 

Le professeur Slughorn nous invita à regagner nos dortoirs. Mes camarades rejoignirent le notre et je raccompagnai Norwam au sien. Nous ne parlâmes pas pendant le trajet. Une fois devant l'entrée de sa salle commune, elle rompit le silence.

 

 

 

« Merci beaucoup pour la soirée Jedu… Tom.

 

- Je t'en pris Jean, répondis-je d'une voix neutre. 

 

- Par contre, dit-elle d'une voix légèrement froide, c'est la dernière fois que je laisse Avery m'approcher, je te préviens ! »

 

 

 

Je répondis par un sourire. Cela lui suffit. Elle me sourit une dernière fois puis s'engouffra dans le portrait de la Grosse Dame. Je rebroussais chemin et retournai dans mon dortoir. Evidemment, Jonas, Ralph et Abraxas m'avaient attendu. Ils débriefaient la soirée, affalés dans les canapés de notre salle commune. Lorsqu'ils me virent arriver, ils se turent et se redressèrent, attendant un ordre de ma part pour reprendre leur discussion ou pour aller se coucher.

 

N'étant pas vraiment fatigué, je m'assis dans mon fauteuil et avec un regard leur permis de reprendre leur discussion.

 

 

 

« Je vais rêver toute la nuit de Norwam dans sa robe or… soupira Jonas.

 

- Elle n'a pas vraiment apprécié danser avec toi, ricana Ralph. Mais moi par contre, elle m'a adoré… 

 

- Pitié… marmonna Abraxas par-dessus les chamailleries de Ralph et Jonas. 

 

- Et Dorea Black ? Interrogeai-je.

 

- Ah oui, se calma Ralph. Rien de transcendant, elle n'a pas l'air au courant des projets de mariage à son sujet. 

 

- C'est normal, renchérit Jonas, elle n'a pas encore 15 ans… Rien ne sera annoncé avant. »

 

 

 

Voyant que je me désintéressais de la suite de leur discussion, Ralph et Jonas reprirent leur dispute à propos de Norwam. Abraxas resta silencieux, soupirant ostensiblement dès que leurs chamailleries l'agaçaient trop. Finalement le mariage de Potter m'importait peu à présent, j'avais déjà réussit à mettre Norwam dans ma poche. J'étais presque déçu car ça avait été un peu trop facile. Au bout d'un moment je me levai pour aller me coucher, évidemment suivi par mes camarades. Je m'endormis rapidement.

 

 

 

Le lundi arriva un peu trop vite au goût de Jonas et Ralph. Le premier cours étant Potions, j'allais pouvoir évaluer ce qu'il me restait à faire avec Norwam. Je ne fus pas surpris lorsque nous arrivâmes devant la porte de la salle de voir Potter me jeter un regard noir. Je me demandai si Norwam lui racontait absolument tout. Apparement il avait eu un récit assez détaillé de la soirée.

 

Elle fut assez silencieuse pendant le cours. Le professeur Slughorn, comme à son habitude nous félicita pour notre travail. Elle lui fit un sourire radieux, il en fut encore plus ravi et nous accorda 20 points supplémentaires chacun. Je fronçai les sourcils d'étonnement et elle me fit un clin d'oeil.

 

Contrairement à ses habitudes, elle m'attendit pour sortir de la salle. Elle s'apprêtait ensuite à rejoindre ses amis. Abraxas ne put s'empêcher d'engager la conversation, avec un ton hautain. Cela allait forcément mal se terminer.

 

 

 

« Alors Jean, tu vas nous soutenir pour le match de ce week-end ?

 

- Tu peux toujours rêver Malefoy ! s'exclama Potter. 

 

- Ce n'est pas à toi que je parlais, rétorqua dédaigneusement Abraxas. 

 

- Fais attention si tu ne veux pas te prendre mon poing dans ta figure, menaça Potter. 

 

- Ou toi le notre, intervint Jonas. 

 

- Vous ne faites pas le poids contre nous, défendit Londubat. 

 

- Ne nous tente pas Londubat, répondit Ralph avec un sourire mauvais. »

 

 

 

Norwam attendait pour intervenir. Elle échangea un regard entendu avec Plumesco, puis me regarda. Elle semblait me sonder pour savoir si j'allais agir avant elle. Je fis un bref signe de tête pour lui laisser le champ libre. Son sourire n'annonçait rien de bon pour Abraxas.

 

 

 

« Vous n'allez quand même pas vous battre pour un match qui sera tellement ennuyeux que tout le monde va vouloir attraper le vif d'or à votre place pour mettre fin au supplice plus rapidement. Allez venez vous deux, il faut que j'aille donner des conseils à Sacha Chang pour qu'il sache viser les serpents d'ici à samedi. »

 

 

 

Elle s'éloigna avec Plumesco en riant, suivie de près par Londubat et Potter. Je laissai à mes camarades le temps de retrouver leur esprit. Norwam avait attaqué fort. Je devais avouer que ce qu'elle avait dit avait un fond de vérité. Notre équipe était loin d'être la meilleure, et celle de Serdaigle n'était pas brillante non plus. Cependant je trouvai qu'elle allait de plus en plus loin dans ses attaques envers Abraxas. Je savais qu'elle le détestait, encore plus maintenant qu'elle savait qu'elle devrait passer le reste de sa vie à ses côtés, mais elle risquait de dépasser les bornes.

 

Laissant Jonas et Ralph, très vexés par les mots de Norwam, avancer devant vers la Grande Salle, j'en profitai pour glisser quelques mots à Abraxas.

 

 

 

« Elle a été un peu trop loin non ?

 

- C'est de pire en pire, soupira Abraxas apparement enclin à se confier. Je sais qu'elle m'en veut pour notre futur mariage mais je n'y suis pour rien. 

 

- Je vais la calmer ne t'inquiète pas, répondis-je en faisant mine de compatir. 

 

- Merci Tom ! Si tu pouvais faire en sorte qu'elle me déteste un peu moins, je t'en serais éternellement reconnaissant. »

 

 

 

Je souris en réponse. Son enthousiasme l'avait poussé à dire des mots qu'il ne pensait peut être pas mais je serais là pour le lui rappeler malgré tout. Je ne savais pas encore si j'allais ordonner à Norwam de ne plus provoquer Abraxas ou bien y aller plus subtilement. Cela allait sans doute dépendre de la façon dont elle réagirait…

 

Le reste de la semaine passa rapidement. Norwam se montra particulièrement chaleureuse avec moi, comme lors de nos vacances ensemble en première et deuxième année, pendant les cours que nous avions en commun. Elle me souriait quand on se croisait dans les couloirs.

 

Le jeudi soir, alors que j'étais parti tard de la bibliothèque et que je regagnai mon dortoir, je croisai Norwam dans le Hall. Elle était en tenue de Quidditch et semblait pressée.

 

 

 

« Bonsoir Jed… Tom, qu'est-ce que tu fais ici ?

 

- Bonsoir Jean, je sors de la bibliothèque… 

 

- Tu es beaucoup trop sérieux, se moqua-t-elle gentiment. 

 

- Cela fait un petit moment que je ne t'y ai pas croisé… 

 

- Ah oui, je travaille beaucoup dans ma salle commune en ce moment… Augusta trouve que c'est une ambiance plus agréable, et puis ça permet de s'aider plus facilement sans se faire hurler dessus par la bibliothécaire… 

 

- Mmh… 

 

- J'essayerai de venir avec toi la prochaine fois, promit-elle en souriant… Au fait (…) »

 

 

 

Une voix masculine appela son prénom. Elle se retourna vers les escaliers et sourit en voyant Jordan et Potter arriver en courant.

 

 

 

« On va être en retard Jean, dit Potter un peu paniqué. Ignatius ne vas pas être content du tout.

 

- Il sera content une fois qu'on sera dans les airs, rétorqua-t-elle en haussant les épaules. 

 

- C'est sûr qu'on n'a jamais connu un duo de batteurs aussi bien assorti, répondit Jordan. 

 

- Allons-y alors, Charlus meurt d'envie d'aller marquer des buts. Bonne soirée Tom, à demain. »

 

 

 

Elle me sourit et s'éloigna avec ses camarades. Vu les bougonnements que j'entendais, ils devaient se demander pourquoi elle m'avait appelé par mon prénom et ça devait les agacer. Je poursuivis ma route vers mon dortoir. Ayant réussit aussi rapidement à mettre Norwam dans ma poche, j'allais peut être avancer mes plans. Il me tardait de lancer mon Basilic sur l'école. Je n'avais pas de cibles particulières, n'importe quel Sang-de-Bourbe ferait l'affaire… 

End Notes:

J'espère que vous avez appréciez votre lecture !

A bientôt pour la suite... 

Chapitre 25 : Robb Jordan (POV Hermione) by Camille Norwam
Author's Notes:

Nouveau chapitre avec un petit peu de retard (allier écriture et révisions ce n'est pas toujours facile...)

J'espère qu'il va vous plaire !

Bonne lecture. 

Chapitre 25 : Robb Jordan (POV Hermione)

 

« On va être en retard Jean, dit Charlus un peu paniqué. Ignatius ne vas pas être content du tout.

- Il sera content une fois qu'on sera dans les airs, rétorqua ma grand-tante en haussant les épaules. 

- C'est sûr qu'on n'a jamais connu un duo de batteurs aussi bien assorti, répondit Robb. 

- Allons-y alors, Charlus meurt d'envie d'aller marquer des buts. Bonne soirée Tom, à demain. »

 

Jean sourit à Jedusor et s'éloigna rapidement avec Robb et Charlus. Ils étaient un peu fâchés, surtout Robb. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle l'appelle par son prénom. Ils n'eurent pas trop le temps de se plaindre à Jean, ils étaient trop en retard à leur entraînement…

Ignatius ne fit pas trop de remarques mais il les fit s'entraîner plus durement que d'habitude. Une fois dans les vestiaires, les trois amis étaient lessivés. En remontant vers leur salle commune, Robb et Charlus en profitèrent pour interroger Jean.

 

« Alors c'est Tom maintenant, grogna Robb.

- Tu ne m'avais pas raconté ça dans ton débrif de la soirée de Slughorn, renchérit Charlus. 

- Qu'est-ce que ça peut bien changer d'utiliser les prénoms au lieu des noms ? soupira ma grand-tante. 

- Et bien, commença Charlus qui avait fait une liste dans sa tête. 

- Non ça ira Charlus, le coupa Jean. Je passe juste beaucoup de temps avec lui, ça devenait ridicule de continuer à utiliser les noms de famille, c'est tout. 

- C'est tout, répéta Robb loin d'être convaincu. »

 

Ma grand-tante leva les yeux au ciel. Elle accéléra le pas, évitant ainsi toute poursuite de la conversation. Une fois dans la salle commune elle les salua et alla se doucher. Elle s'étala ensuite dans son lit, épuisée. Jean était consciente qu'appeler Tom ainsi montrait à tout le monde leur rapprochement, mais après tout elle avait bien le droit de choisir ses amis.

 

Le lendemain Charlus ne semblait pas vouloir lâcher le morceau. Il avait opté pour une nouvelle stratégie, il avait décidé de bouder pour montrer sa désapprobation. Jean ne s'en était pas vraiment inquiétée, elle savait qu'il finirait par craquer avant elle. Charlus tint bon. Jean partit pour sa ronde avec Jedusor sans avoir vraiment reparlé avec son meilleur ami.

 

« Tu es bien pensive ce soir Jean, dit Jedusor lorsqu'elle le rejoignit. »

 

Elle ne répondit pas. Jedusor eut l'air surpris mais n'insista pas. La ronde se déroula assez silencieusement. Jean salua Jedusor et partit rapidement vers son dortoir. Il avait l'air déçu mais ne fit rien pour rattraper la jeune fille. Une fois dans la salle commune Jean constata que Charlus ne l'avait pas attendu. Elle monta se coucher assez triste.

 

Le lendemain matin, elle descendit avec Augusta retrouver Charlus et Nicolas pour aller petit-déjeuner avant le match Serdaigle – Serpentard. Charlus était toujours assez froid. Augusta et Nicolas n'avaient pas vraiment souhaité s'interposer, mais ils étaient plutôt du côté du jeune Potter.

Les quatre amis allèrent ensuite s'installer dans les gradins. Jean s'assit à côté de Charlus, bien décidée à lui parler. Le match commença, il fit mine d'être totalement absorbé par ce qui se passait sur le terrain. Jean soupira en voyant un coup raté du batteur des Serdaigles, Sacha Chang. Elle décida de briser la glace.

 

« C'est frustrant tu ne trouves pas Charlus ?

- Mmh. 

- Allez tu as gagné, je n'aime pas quand tu boudes comme ça, dit Jean gentiment. 

- Mmh. 

- Sérieusement ! Oui j'avoue, je me suis rapprochée de Tom Jedusor, et j'apprécie sa compagnie, mais ça n'a rien à voir avec notre amitié ou celle que j'ai avec Nicolas et Augusta. 

- J'espère bien ! Dit enfin Charlus. 

- Ce n'est pas parce que je l'appelle Tom que ça va changer quoique ce soit entre nous tu sais. 

- Je sais, répondit Charlus avec un sourire. Je ne suis pas jaloux si c'est ça que tu veux me faire dire. Je suis juste inquiet pour toi, ce n'est pas vraiment une personne recommandable… 

- Merci Charlus ! Je sais que je peux compter sur toi et tu sais que je serais toujours là pour toi aussi. Mais il est différent avec moi, ne t'inquiète pas. 

- Mmh, répondit-il pensif. 

- Ne recommence pas !

- Oui promis ! Je ne suis peut être pas jaloux mais j'en connais un qui l'est…

- Ah bon ? S'étonna Jean. 

- Tu le fais exprès c'est pas possible, ria Charlus. »

 

Il partit dans un fou rire et eut du mal à parler. Il est vrai que ma grand-tante n'était pas très douée pour remarquer les sentiments des autres à son égard, en particulier ceux de Charlus, même s'il semblait s'être fait à l'idée, ou ceux de Robb… Jean ne comprenait toujours pas de qui voulait parler Charlus.

Le match se termina rapidement, grâce à Malefoy qui attrapa le vif d'or. Les quatre amis Gryffondors descendirent des gradins et rejoignirent la Grande Salle pour le déjeuner. Augusta et Nicolas étaient soulagés de voir que Jean et Charlus s'étaient réconciliés. Ils ne discutèrent pas vraiment du match, qui n'avait pas été palpitant. Jean était toujours intriguée par ce qu'avait dit Charlus et essayait d'en savoir plus, ce qui le faisait rire de plus belle. Augusta et Nicolas, qui avaient deviné que cela concernait Robb, essayer de se retenir de rire également.

Jean ne parvint pas à tirer plus d'informations de la part de ses amis. Ils décidèrent d'aller travailler dans leur salle commune. L'après-midi passa rapidement. Jean comptait bien retenter sa chance pour tirer les vers du nez de ses amis le soir au dîner.

 

« Vous allez enfin me dire de qui vous parlez, enfin de qui vous riez plutôt. Dit-elle en pointant vers Charlus et Nicolas une fourchette menaçante.

- C'est que c'est tellement flagrant, on ne peut pas s'empêcher de trouver ça drôle, pouffa Nicolas. 

- Cela ne l'est pas du tout pour moi en tout cas, se renfrogna Jean. »

 

Charlus et Nicolas explosèrent de rire. Augusta sourit. Jean fit mine de bouder mais elle ne put s'empêcher de rejoindre l'hilarité générale.

 

« Qu'est-ce qui vous amuse autant tous les quatre ? Interrogea Robb qui s'installa à côté de Jean. »

 

Charlus et Nicolas se mirent à rire de plus belle, et même Augusta pouffa.

 

« Ils sont comme ça depuis ce matin, répondit Jean qui avait repris son sérieux.

- Le match était risible mais pas au point de continuer à en rire maintenant, s'étonna avec amusement Robb. 

- Ce n'est pas à cause de ça, réussit à dire Charlus entre deux fous rires. 

- Apparement ça serait à propos de quelqu'un qui est jaloux que je sois amie avec d'autres garçons, dit Jean. »

 

Robb se mit à tousser, il avait bu de travers. Cela n'aida pas Charlus, Nicolas et Augusta à reprendre leur sérieux. Jean se mit alors à regarder alternativement Charlus et Robb. Elle réalisa enfin de qui son meilleur ami voulait parler, ce qui la fit rougir malgré elle. Le batteur s'en rendit compte et était particulièrement mal à l'aise. Charlus, Nicolas et Augusta finirent par se calmer. Un silence gênant s'installa. Il fut finalement rompu par Ignatius, le capitaine de l'équipe, qui s'installa à côté de Charlus et leur parla avec amusement du match du matin.

Robb mangea très vite et partit rapidement. Les quatre amis finirent par quitter la table. Augusta et Nicolas montèrent les premiers vers la salle commune. Charlus retint un peu Jean.

 

« Ne me dis pas que tu n'avais jamais remarqué ça quand même, chuchota-t-il.

- Et bien, répondit Jean gênée… 

- Vous devriez parler, avant que ça ne ternisse définitivement votre amitié. 

- Tu es vraiment très fort en conseils amicaux Charlus, dit Jean en souriant. 

- Je sais, je suis le meilleur. »

 

Jean pouffa. Ils rattrapèrent Nicolas et Augusta et regagnèrent leur salle commune. Ils discutèrent un moment tous les quatre avant de rejoindre leur dortoir respectif. Jean ne savait pas trop quoi penser.

 

« Dit Augusta, tu savais pour… Commença Jean en s'asseyant sur le lit de son amie.

- Pour Robb, finit Augusta. Franchement Jean, tout le monde l'avait plus ou moins remarqué. 

- Qu'est-ce que tu me conseillerai ? Demanda ma grand-tante légèrement perdue. 

- Je ne sais pas trop… Ca va dépendre de ce qu'il va te dire, et de ce que toi tu as envie de faire. 

- Si ma mère était encore là, elle aurait tellement honte de moi, murmura Jean. 

- Ta mère était horrible Jean ! Tu vas passer ta vie avec Malefoy… Je sais que ce n'est pas vraiment ce qu'on recommande habituellement pour une jeune fille de bonne famille, mais tu ne connaîtras jamais l'amour sinon… 

- Augusta qui me donne des conseils sur l'amour, qui l'aurait cru, pouffa ma grand-tante. 

- J'ai le droit d'être surprenante de temps à autre ! Ria Augusta. 

- Tu as sûrement raison… Mais je ne sais pas trop si… 

- Il ne faut pas réfléchir pour ça Jean, la coupa Augusta. Tu as bien décidé de sortir avec Zabini pour faire rager Malefoy, pourquoi avoir peur maintenant ?

- C'était juste une sortie à Pré-au-lard… Mais c'est vrai… Merci beaucoup Augusta ! »

 

Jean prit son amie dans ses bras. Elles continuèrent ensuite de discuter de sujets un peu plus futiles. Puis, elles allèrent se coucher. Jean réfléchit un peu dans son lit en cherchant le sommeil. Elle n'avait pas les idées claires. Elle finit par s'endormir. J'avais tellement envie qu'elle débute une relation avec Robb ! Il était tellement plus gentil que Jedusor. Il avait le charme des joueurs de Quidditch, ce qui n'était pas négligeable, et il était très drôle. J'espérai que ma grand-tante voit cela aussi…

 

Le lendemain Jean se réveilla tôt. Elle alla s'installer dans la salle commune pour écrire une lettre à sa sœur. Comme il était toujours trop tôt quand elle l'eut finit, elle décida d'aller à la volière pour donner la lettre à sa chouette. Elle ne croisa personne sur le chemin aller. En revenant, elle tomba sur Jedusor.

 

« Tu es bien matinale Jean ! Dit-il de son habituelle voix froide.

- Ca m'arrive de temps à autre, répondit Jean en souriant. Toi aussi d'ailleurs. J'imagine que tu vas à la bibliothèque. 

- Tu commences à trop me connaître… Et toi que fais-tu ? 

- J'étais à la volière et maintenant je retournes dans ma salle commune pour attendre que mes amis se réveillent. 

- A la volière ? 

- J'avais une lettre pour mon père, répondit rapidement Jean. 

- Tu as beaucoup rit hier soir avec tes amis au dîner, dit Jedusor. 

- Euh oui… 

- Pourtant lors de notre ronde tu étais trop silencieuse… 

- Ah oui, un malentendu avec Charlus qui s'est vite résolu. 

- Hmm… Au fait, tu as toujours le droit à ta compensation pour avoir dansé avec Jonas et Ralph pour moi. 

- Ah ça ! Dit Jean un peu surprise par le déroulé de la discussion. J'avais oublié. 

- Tu peux me demander tout ce que tu veux Jean, répondit Jedusor en souriant. »

 

Cette discussion était décidément très étrange. Jean ne savait pas trop quoi en penser. Jedusor continuait à lui sourire, ce qui la mettait en plus un peu mal à l'aise.

 

« Tu es sûre que tout va bien ? Demanda-t-il en perdant son sourire.

- Excuse-moi, je suis juste un peu ailleurs, répondit Jean. On en reparle une autre fois. A plus tard Tom. »

 

Jean se dépêcha de retourner vers sa salle commune avant que Jedusor ne la retienne. Lorsqu'elle arriva, ses amis étaient réveillés. Elle leur expliqua qu'elle était juste allée à la volière. Ils descendirent ensemble pour prendre leur petit-déjeuner, puis passèrent la matinée à travailler sur leurs différents devoirs. La journée étant particulièrement ensoleillée, malgré les températures plutôt hivernales, ils décidèrent d'aller passer une partie de l'après-midi dehors. D'autres élèves avaient eut la même idée, il y avait donc beaucoup de monde dans le parc.

Lorsqu'ils retournèrent dans le Hall, ils croisèrent Robb et ses amis. Jean se figea, tout comme son coéquipier. Charlus fit un clin d'oeil à sa meilleure amie puis monta avec Nicolas et Augusta. Robb fit un geste à ses amis qui partirent également. Les deux batteurs restèrent un petit moment sans parler. Jean se décida à briser le silence.

 

« Je suis contente de te voir.

- Moi aussi, murmura le jeune homme. 

- Je crois qu'il faut qu'on parle non ? Dit timidement Jean. 

- Oui mais pas ici, répondit Robb en lui prenant le bras pour l'amener dans un recoin plus tranquille. Voilà… 

- Je ne sais pas trop par quoi commencer… 

- Moi je sais. Je crois que tu as deviné pourquoi je n'appréciais pas trop ton rapprochement avec Jedusor. 

- Oui, souffla Jean. 

- Je ne vais pas parler de l'histoire avec Zabini mais… 

- Oh non, ce n'est pas du tout ce que tu penses… 

- C'est-à-dire ? Interrogea Robb soupçonneux. 

- Je crois que si on va plus loin toi et moi, il faut que tu sois au courant… 

- Au courant de quoi Jean ? Tu es bizarre là ! Dit Robb avec un petit rire nerveux. 

- Laisse moi t'expliquer, gronda-t-elle gentiment. Avant tout tu dois garder ça pour toi et ne jamais en parler à personne. 

- D'accord. 

- Je suis fiancée à Abraxas Malefoy. »

 

Robb ouvrit la bouche et la referma immédiatement. Il ne savait pas trop quoi dire.

 

« C'est pour ça que j'ai décidé de sortir une fois avec Zabini, pour énerver Malefoy.

- Tout s'explique, dit Robb en souriant. Je savais qu'il y avait quelque chose de louche. Et pour Jedusor alors ? 

- Comment ça ? 

- Tu vas avec lui aux soirées de Slughorn pour rendre Malefoy jaloux aussi ou il y a plus… 

- Non, je vais avec lui parce que j'ai eu le malheur de lui dire une fois que je lui étais redevable. Il a décidé que je serais sa cavalière pour toutes les soirées de Slughorn de l'année. 

- Ah… Et c'est tout ? 

- Pour être franche, avec les rondes de préfet et les cours où je suis à côté de lui, j'ai appris à mieux le connaître et je l'apprécie… Je ne dirais pas qu'on est ami mais quelque chose qui s'en rapproche… 

- D'accord… 

- Ca te dérange vraiment ? Interrogea Jean. 

- Non, je te fais confiance… »

 

Jean sourit. Robb se passa une main dans les cheveux, mal à l'aise. Les deux coéquipiers ne savaient pas trop comment agir. Robb fut le plus courageux.

 

« Maintenant que tu sais que j'ai des sentiments pour toi… murmura-t-il. Qu'est-ce que tu dirais de sortir avec moi ?

- Avec plaisir ! Rougit Jean. 

- Si j'avais su que tu accepterai aussi facilement, je n'aurais pas autant attendu, dit Robb avec un petit rire. 

- Si j'accepte c'est parce que je t'apprécie plus qu'un ami Robb, répondit Jean en souriant. »

 

Robb fut surpris, puis arbora un grand sourire. Il était aux anges. Il s'approcha doucement de ma grand-tante et pencha sa tête vers elle. Jean se rapprocha légèrement à son tour. Ils s'embrassèrent. Ils échangèrent ensuite un sourire et quittèrent leur petit recoin tranquille. Ils montèrent ensuite jusque dans leur salle commune pour rejoindre leurs amis respectifs.

Charlus était content pour sa meilleure amie bien sûr, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un petit peu d'amertume. Augusta était ravie que Jean ait suivi son conseil. Nicolas se réjouissait de voir son amie sortie de ses relations avec des Serpentards.

Une fois dans son lit, Jean ne put s'empêcher de repenser à sa drôle de journée. Elle espérait ne pas avoir fait de bêtises en acceptant de sortir avec Robb. Elle l'appréciait énormément, et ce depuis qu'elle était sa coéquipière. Elle avait toujours été sur la même longueur d'onde que lui, sauf peut-être lorsqu'il sortait avec d'autres filles. Elle n'était pas très sûre de savoir bien interpréter ses sentiments mais si c'était aussi flou cela voulait sûrement dire qu'elle ne voyait pas en Robb Jordan qu'un simple ami.

Après réflexion, Jean se dit qu'elle ne pourrait pas savoir sans essayer et elle décida de voir où cela la mènerait. J'étais contente pour ma grand-tante. Je comprenais son incertitude, après tout c'était son premier vrai petit ami, Zabini ne comptant pas vraiment.

 

Le lendemain, Jean était sur un petit nuage. Elle fut ramenée à la réalité lors du double cours de Potions. Elle était tranquillement en train d'ajouter ses ingrédients dans le chaudron lorsque Jedusor décida de parler.

 

« Tu es particulièrement de bonne humeur ce matin Jean, aurais-tu passé un bon dimanche ? Demanda-t-il.

- Oui plutôt, répondit-elle distraitement. 

- Par contre tu es aussi distraite qu'hier matin, embrasser Jordan ne t'a pas tant réussit que ça, dit-il froidement. 

- Embra… Quoi ? 

- Rien ne m'échappe tu sais Jean, surtout ce qui te concerne. Mais rassure-toi, je suis le seul à vous avoir vu… 

- Et ça te pose un problème ? Interrogea Jean soupçonneuse. 

- Seulement si tu t'affiches avec lui. Si je me rappelle bien, on avait passé un accord… On fait ce que l'on veut chacun de notre côté mais tout le monde doit croire que tu es à moi. 

- Et si cet accord ne m'intéresse plus ? 

- Tu ne peux pas revenir sur quelque chose qui a déjà été conclut Jean, ça serait trop facile… 

- Tu as dit que je pouvais te demander tout ce que je voulais… 

- Certes mais ça ne marche pas comme ça avec moi. »

 

Jedusor remua la potion. Jean lui jeta un regard noir, lui et ses maudits promesses. Dans le fond, elle préférait autant garder sa relation secrète mais Robb aurait plus de mal à l'accepter, dès le deuxième jour cela se compliquait déjà…

 

« D'accord, céda Jean. Je resterai discrète…

- Cela sert tes intérêts tu sais, au moins ta réputation reste un peu moins entachée… 

- Vraiment ?! Ma réputation…

- Je ne disais pas ça pour te vexer Jean, dit Jedusor en essayant d'être un peu moins froid. Et puis Abraxas n'en saura rien comme ça… 

- Je me fiche de ce que Malefoy peut savoir ou pas, s'agaça Jean en remuant un peu trop énergiquement la potion. 

- Attention, je n'ai pas envie d'avoir une mauvaise note à cause de toi, tenta de calmer Jedusor en attrapant la main de Jean. Il faut mélanger beaucoup plus lentement que ça. 

- Excuse-moi Tom, je me suis peut être laissée un peu trop emporter, admit Jean en retirant sa main. 

- Tu devrais être plus conciliante avec Abraxas si tu veux mon avis, si vous discutiez un peu vous parviendriez peut-être à trouver un arrangement… 

- C'est lui qui t'a demandé de me dire ça n'est-ce pas ? »

 

Jedusor ne répondit pas, il se contenta de sourire en remuant la potion doucement. Slughorn s'arrêta à leur table et comme à son habitude les félicita.

 

« Heureusement que je t'ai retenue de saboter notre potion, se moqua gentiment Jedusor.

- Mmh… Je crois que je vais suivre ton conseil, en tout cas partiellement. Je vais essayer d'être un peu moins méchante avec Malefoy… 

- C'est une bonne chose, ça en devenait lassant… Par contre j'aimerai que tu me dises ce que je te dois, je n'aime pas laisser trainer des dettes. 

- Tu as surtout peur que j'y réfléchisse trop et que cela te mette dans une situation embarrassante, répondit Jean avec un sourire moqueur. 

- Alors que veux-tu ? Demanda Jedusor en ignorant sa remarque. 

- Je ne sais pas trop… Enfin si, je veux qu'on soit ami. 

- Ami ? Ricana-t-il. 

- Oui ami, on ne l'est pas vraiment, on a une relation étrange. Je veux qu'on soit ami. 

- Si c'est ce que tu veux alors, dit Jedusor avec un petit sourire satisfait. 

- Vu que maintenant on est ami, on se rendra des services, donc c'est fini maintenant les compensations, les dettes ou je ne sais quoi. 

- Je me disais que c'était un peu trop niais… D'accord, j'accepte ta nouvelle vision de notre relation Jean.

- Parfait Tom. »

 

Le cours toucha à sa fin. Jean rangea ses affaires satisfaite. Maintenant elle pouvait espérer ne plus jamais se retrouver à faire des choses pour Jedusor juste parce qu'il pensait qu'elle luit était redevable pour une obscure raison. Elle salua Jedusor et se dépêcha de rejoindre ses amis. Le reste de la journée passa rapidement.

Elle était installée dans un des fauteuils de la salle commune à réviser la métamorphose lorsque Robb la rejoignit. Il l'embrassa sur la joue pour la saluer. Jean ne put s'empêcher de rougir. Elle referma son livre. Il s'assit sur le fauteuil face à elle et ils se racontèrent leur journée. Jean décida de raconter à Robb le pacte qu'elle avait passé avec Jedusor. Contrairement à ce qu'elle aurait pu prévoir, le jeune homme ne s'énerva pas. Il trouvait juste cela un peu étrange de la part de Jedusor. Robb accepta de rester discret pour éviter à Jean d'avoir les reproches de Malefoy et de sa famille. Jean était aux anges.

 

La semaine passa rapidement. Jean et Robb profitèrent de la sortie à Pré-au-lard prévue le samedi pour avoir leur premier vrai rendez-vous. La journée fut parfaite. La veille, lors de sa ronde avec Jedusor, elle avait dit à son co-préfet ce qu'elle prévoyait lors de la sortie. Etrangement, le samedi, elle ne croisa aucun Serpentard, comme si Jedusor avait utilisé son autorité pour protéger Jean.

Jean appréciait encore plus qu'avant ses entraînements de Quidditch. Toute l'équipe était au courant que leurs deux batteurs sortaient ensemble. Ignatius les avaient pris à part au début d'un des entraînements pour s'assurer que quelque soit l'évolution de leur relation cela n'impacterait pas l'équipe. Le capitaine des Gryffondors était particulièrement stressé par le match du mois de février qui approchait. Ils affronteraient l'équipe de Poufsouffle, et même s'il savait qu'ils étaient meilleurs, Ignatius voulait absolument que tout soit parfait. C'était sa dernière année à Poudlard et il voulait partir en beauté.

Le mois de janvier se termina vite. Jean partageait son temps entre ses amis et Robb. Elle avait écrit de nombreuses lettres à sa sœur Helen, qui était ravie pour sa jumelle. Les professeurs devenaient de plus en plus insistant vis-à-vis des BUSES, Jean, Charlus, Augusta et Nicolas avaient donc commencé à réviser un peu plus assidument, et décidèrent d'aller plus souvent à la bibliothèque. Robb, lui, préparait ses ASPICS, il s'installait donc de temps en temps avec Jean et ses amis pour travailler.

Jedusor semblait se tenir à la demande de ma grand-tante et leur relation ressemblait de plus en plus à une amitié classique. Il lui avait plusieurs fois proposé de venir réviser avec lui à la bibliothèque mais Jean déclinait à chaque fois, préférant retrouver Robb. Il ne semblait pas lui en tenir rigueur.

 

Février arriva et avec lui le match de Quidditch qui verrait s'opposer Gryffondor et Poufsouffle. A une semaine du match, Ignatius était devenu presque insupportable. Il criait sans cesse sur ses joueurs pendant tout l'entraînement et il les harcelait pour qu'ils se couchent tôt, qu'ils mangent correctement. Charlus n'en pouvait plus.

Le vendredi après-midi, après un cours de potions, les quatre amis se dirigeaient tranquillement vers leur cours d'histoire de la magie lorsqu'ils tombèrent sur un attroupement anormal d'élèves dans un des couloirs du deuxième étage.

 

« Qu'est-ce qui passe ? Demanda Charlus à ses amis.

- Tu crois vraiment qu'on en sait plus que toi Charlus, pouffa Augusta. 

- C'est toi qui a provoqué cet embouteillage Potter, intervint une voix railleuse que les quatre amis identifièrent rapidement comment étant Jonas Avery. 

- Non, répondit Charlus trop intrigué pour lancer une pique au Serpentard, je veux juste savoir ce qui les retint tous ici. 

- POUSSEZ-VOUS ! Hurla Lestrange. Il suffisait de demander Potter. »

 

Les élèves qui étaient principalement des premières et deuxièmes années s'écartèrent. Ils regardaient tous une phrase écrite en rouge sang sur le mur. Jedusor s'avança intrigué. Ses camarades, Avery, Lestrange et Malefoy restèrent un peu en retrait.

 

« Ennemis de l'héritier prenez garde, la Chambre des Secrets est ouverte, lut Jean d'une voix un peu inquiète.

- N'importe quoi, dit Charlus en haussant les épaules. En tant que préfet nous devons agir Jean, il faut retrouver le petit vaurien qui s'amuse à dégrader les murs de l'école. 

- En tant que préfet, reprit Lestrange en ricanant. Laisse moi rire Potter. 

- Je ne crois pas que ce soit une blague Charlus, dit Jean. 

- En effet Miss Norwam, ou alors elle est de très mauvais goût, intervint une voix que tout le monde reconnut immédiatement. Vous allez tous être en retard à vos cours, vous devriez y aller. 

- Oui professeur Dumbledore, répondirent Charlus et Nicolas d'une seule voix. »

 

Le professeur Dumbledore sourit. Jean et ses amis se dirigèrent rapidement vers leurs cours, suivit de près par Jedusor et ses camarades. Ils eurent tous beaucoup de mal à se concentrer sur le cours d'histoire de la magie du professeur Binns, ils avaient tous à l'esprit l'étrange inscription sur le mur.

Lorsqu'ils rejoignirent la Grande Salle, tout le monde ne parlait plus que de cela, sans vraiment savoir ce que cela impliquait. Moi je le savais. Jedusor avait réussit : il avait ouvert la Chambre des Secrets… 

End Notes:

J'espère que vous avez appréciez !

A bientôt pour la suite (promis j'essaye de ne pas avoir trop de retard)

Chapitre 26 : Le bouc-émissaire (POV Jedusor) by Camille Norwam
Author's Notes:

Salut tout le monde ! 

Je suis vraiment désolée pour ce long délai entre les deux chapitres, entre les révisions et les examens je n'ai pas eu beaucoup de courage pour écrire... 

J'espère que ce chapitre va vous plaire malgré tout !

Bonne lecture 

Chapitre 26 : Le bouc-émissaire (POV Jedusor)

 

« Ennemis de l'héritier prenez garde, la Chambre des Secrets est ouverte, lut Norwam d'une voix un peu inquiète.

- N'importe quoi, dit Potter en haussant les épaules. En tant que préfet nous devons agir Jean, il faut retrouver le petit vaurien qui s'amuse à dégrader les murs de l'école. 

- En tant que préfet, reprit Ralph en ricanant. Laisse moi rire Potter. 

- Je ne crois pas que ce soit une blague Charlus, dit Norwam. 

- En effet Miss Norwam, ou alors elle est de très mauvais goût, intervint une voix que tout le monde reconnut immédiatement. Vous allez tous être en retard à vos cours, vous devriez y aller. 

- Oui professeur Dumbledore, répondirent Potter et Londubat. »

 

Le professeur Dumbledore sourit à Norwam et ses amis. Nous nous dirigeâmes ensuite vers notre cours d'histoire de la magie, qui était commun avec les Gryffondors. Le cours fut particulièrement difficile à suivre, personne n'écoutait le professeur Binns, ils étaient tous trop occupés à discuter de l'annonce sur la Chambre des Secrets.

Cela s'amplifia, tout Poudlard fut rapidement au courant. Au dîner, toute la Grande Salle n'avait plus qu'un seul sujet de conversation. Ils ne savaient pas vraiment ce que cela signifiait, en tout cas pour les Sang-de-Bourbe…

J'étais très satisfait de mon premier coup. Personne ne me soupçonnait pour le moment. Après tout, ce n'était pas moi qui avait écrit le mot sur le mur. J'avais ensorcelé un premier année de Serdaigle pour le faire pendant que j'étais en cours de potions…

La plupart des élèves de ma maison était au courant de mon ascendance, c'est ce qui me conférait mon autorité sur eux. Cependant, aucun n'avait l'air de me soupçonner. A leurs yeux j'étais un élève parfait, pas du genre à écrire sur les murs de Poudlard.

 

Le soir, je retrouvai Norwam pour notre habituel ronde. Je dus l'attendre, ce qui devenait une habitude avec elle. Elle arriva avec dix minutes de retard, les joues rouges. Elle s'excusa rapidement puis nous purent commencer. J'attendais qu'elle me parle de l'inscription sur le mur mais elle semblait avoir la tête ailleurs. Depuis qu'elle fréquentait Jordan elle était plus distante, c'était agaçant…

 

« Tu es pensive, encore, ce soir Jean… dis-je pour essayer de briser la glace.

- C'est vrai excuse moi, c'est cette drôle d'inscription sur le mur. Apparement elle était écrite avec du sang… C'est horrible. 

- Je n'ai pas entendu cette rumeur-là, répondis-je de ma voix la plus neutre possible. 

- Robb et ses amis sont passés devant quand le concierge commençait à la nettoyer, il y avait aussi Dumbledore et le directeur Dippet. Ils ont réussit à entendre quelques informations. 

- Heureusement que ce bon vieux Jordan est là pour nous tenir informer, ne pus-je m'empêcher de dire. 

- Je devrais peut être écrire à mon père, il a toujours été fasciné par les secrets de Poudlard et d'autres grands lieux du monde sorcier, marmonna Jean plus pour elle-même que pour moi…

- Son avis sera sûrement très intéressant en effet, dis-je d'une voix neutre. 

- Il ne me répond plus depuis Noël, répondit-elle avec un petit sourire triste. Enfin je peux toujours essayer, cela ne coûte rien. »

 

Je me retins de répondre. Norwam recevait régulièrement du courrier cette année, et c'était toujours le cas… Si ce n'était pas son père, je me demandais bien qui pouvait lui écrire. Nous continuâmes notre ronde silencieusement. Elle n'avait pas l'air de soupçonner qui que ce soit en tout cas.

 

Notre tour touchait presque à sa fin lorsque nous croisâmes le professeur Dumbledore.

 

« Jean, Tom, je vous cherchais justement, dit-il en nous souriant.

- Vous nous cherchiez professeur ? S'étonna Norwam. 

- En effet, suite aux récents évènements le professeur Dippet a décidé que les professeurs et les préfets devaient redoubler de vigilance. L'incident nous ayant un peu pris de court, vous n'avez pas pu être informé avant le début de votre garde. 

- Très bien professeur, répondis-je d'une voix neutre. 

- Je crains fort qu'il ne faille pas prendre cela à la légère, poursuivit-il tristement. 

- Nous n'avons rien remarqué d'anormal lors de notre ronde, dit Norwam. 

- Tant mieux tant mieux. Vous pouvez rejoindre vos dortoirs à présent. Jean pourriez-vous rester un moment, j'ai à vous parler. Bonne soirée Tom et faites attention. »

 

Norwam acquiesça et je m'éloignai suspicieux. Je décidai de me cacher pour essayer d'entendre ce que Dumbledore voulait lui dire. Etant trop loin pour éviter de me faire surprendre, je n'entendis que des bribes. L'air soulagé de Norwam m'intrigua. J'avais réussi à comprendre qu'ils parlaient de son père mais sans vraiment plus d'informations. C'était très étrange.

J'avais cependant d'autres préoccupations pour m'intéresser de plus près aux problèmes de Norwam. J'avais un instant cru que Dumbledore me soupçonnait, heureusement pour moi que ce n'était pas le cas. Je rejoignis ma salle commune et mes camarades.

 

Je m'installai dans mon fauteuil habituel et pris un manuel scolaire au hasard. Ralph et Jonas étaient encore en train de parler de l'inscription sur le mur. Cela les amusait. Pour eux, comme Potter l'avait suggéré, c'était un élève qui s'amusait à faire peur aux autres. Abraxas était plus silencieux. Je pouvais facilement le menacer s'il venait à me soupçonner…

La conversation dévia sur le match du lendemain matin qui allait voir s'opposer Gryffondor à Poufsouffle. Je feuilletai sans trop de conviction mon livre de métamorphoses. Jonas et Ralph grognaient beaucoup car l'équipe des rouges et or était plus que bien partie pour remporter la coupe de Quidditch.

 

« Ils vont encore fanfaronner pendant un mois après leur victoire, soupira Jonas.

- Gagner contre les Poufsouffles ce n'est pas vraiment un défi non plus, dit Ralph. 

- Quand je pense à notre match contre Serdaigle le mois dernier qui a été la risée de toute l'école, et pourtant on l'a gagné… Marmonna Abraxas. 

- Contrairement à nous, l'équipe des Gryffondors est adorée. Potter va être invivable… Répondit Ralph. 

- Et puis ils ont les meilleurs batteurs de tout Poudlard, ça aide beaucoup pour gagner… Renchérit Jonas. 

- Je n'aurais jamais pensé que Jean avait un tel talent pour le Quidditch. Connaissant sa mère, cela m'étonne qu'elle ait réussit à s'entraîner chez elle… Dit Abraxas. 

- Son père peut être, répondit Ralph en haussant les épaules.

- En tout cas je ne vais pas m'en plaindre, ricana Jonas. J'adore la voir dans sa tenue de Quidditch… »

 

Ralph et Abraxas levèrent les yeux au ciel. Je refermai mon manuel. Nous rejoignirent ensuite notre dortoir et nous couchâmes. Je ne pensais plus qu'à mon plan pour la Chambre des Secrets… Il fallait que tous les coqs de Poudlard soient éliminés avant que je ne lâche mon Basilic. Je comptais attendre encore une petite quinzaine de jours voire un mois avant de le laisser attaquer des Sangs-de-Bourbe. Entre temps je ferais sûrement laisser d'autres messages menaçants pour entretenir une atmosphère inquiétante.

Il me fallait également trouver un bouc émissaire au cas où tout ne se passerait pas comme je l'espérais. J'avais quelques idées mais un nom se détachait des autres, un troisième année de Gryffondor : Rubeus Hagrid. Il était assez solitaire et plutôt étrange, peu apprécié de ses camarades, voire même craint par certains. Il était beaucoup plus grand que la normale, je le soupçonnait d'être à moitié géant. Je trouverai sûrement d'autres éléments pour le rendre encore plus coupable, j'avais un peu de temps pour cela…

Mon plan se déroulait pour l'instant sans accroc mais ce n'était que le début. Je m'endormis paisiblement.

 

Le lendemain matin tout le monde se dépêcha afin d'assister au match de Quidditch. Je suivis le mouvement de mes camarades, sans grande conviction. Abraxas, Ralph et Jonas étaient surexcités, ils voulaient absolument avoir une bonne place pour bien voir le match. Nous nous installâmes donc dans les premiers. Les deux équipes sortirent de leurs vestiaires. Mes camarades ne pouvaient évidemment pas acclamer les rouges et or mais ils semblaient en avoir très envie, car malgré tout c'était une excellente équipe.

Le match fut plutôt intéressant, même pour moi. Potter et Prewett marquèrent beaucoup de points. Norwam et Jordan étaient au summum de leur jeu, ils étaient devenus encore meilleurs, l'intimité aidant sûrement. Un cognard raté par les Poufsouffles se dirigea vers les tribunes, non loin de nous. Norwam fonça et le renvoya de justesse vers l'un des poursuiveurs adverses, qui tomba. Abraxas et Ralph retinrent une exclamation mais Jonas ne put s'empêcher d'applaudir. Elle tourna la tête vers nous et fit un clin d'oeil avant de rejoindre le centre du terrain pour défendre Prewett qui allait marquer un but.

 

Les Gryffondors attrapèrent le vif d'or. La victoire fut écrasante. Les joueurs rouges et or, une fois revenus sur le sol, ne purent s'empêcher de laisser éclater leur joie. Je crus voir un geste un peu trop affectueux de Jordan que Norwam retint.

Nous sortîmes des gradins pour rejoindre la Grande Salle. Dans le Hall, nous croisâmes l'équipe gagnante, encore en tenue, qui retournait vers leur salle commune. Norwam et Potter étaient les derniers et ils riaient beaucoup. Abraxas voulut féliciter la jeune fille et l'appela. Elle se retourna vers nous et fit un signe de tête à Potter avant de nous rejoindre. Elle était rayonnante, et même si elle était dans sa tenue de Quidditch cela ne gâchait pas son charme.

 

« C'était un magnifique match ! S'exclama Abraxas.

- Merci Abraxas, répondit-elle tout sourire. 

- Et tu nous as sauvé magistralement d'un cognard, renchérit Ralph. 

- Il n'y a que mes cognards qui ont le droit d'atteindre un Serpentard, dit-elle en riant. 

- Ca ne te plairait pas de voler avec nous de temps en temps, en laissant de côté notre rivalité pour une fois ? demanda Jonas plein d'espoir.

- Si c'est juste une excuse pour me voir en tenue de Quidditch Avery je vais devoir décliner… 

- Bien sûr que (…) 

- Jean ! Appela une voix dans les escaliers. »

 

Norwam se retourna vers la voix. C'était évidemment Jordan qui s'inquiétait de ne pas voir revenir sa dulcinée. Elle nous sourit et le rejoignit. Ils montèrent rapidement sous les yeux déçus de nos camarades. Cette relation me déplaisait plus que je ne l'aurais voulu, cela m'agaçait. Il fallait que j'en touche deux mots à Norwam dès que j'aurais l'occasion.

Nous allâmes nous installer pour déjeuner.

 

« Jean était particulièrement amicale aujourd'hui, dit Abraxas qui avait l'air surpris.

- T'emballes pas, répondit Ralph, c'était juste l'euphorie de la victoire. 

- Je ne sais pas, poursuivit le jeune Malefoy. Tu n'y serais pas pour quelque chose Tom ? »

 

Je souris pour toute réponse, ce qui suffit à Abraxas. Il était ravi. Quant-à-moi, j'avais un nouvel élément pour le soumettre et cela me satisfaisait également.

Le reste de la journée passa rapidement. Je ne faisais que penser à mon plan pour la Chambre des Secrets, pour m'assurer qu'il était infaillible. Il me fallait trouver des élèves pour tuer tous les coqs, je savais que le mardi après-midi, les premières années de Gryffondors et Poufsouffles avaient un cours commun de botanique juste avant le notre, mes cibles seraient donc faciles à trouver. Une fois rassuré sur mes projets, je m'endormis.

 

Le lundi matin j'avais presque hâte de retrouver Norwam en cours de Potions. Je m'étais rendu compte que je préférais quand elle n'avait personne, elle se tournait plus facilement vers moi… Nous arrivâmes devant la salle, vite rejoints par les autres élèves. Potter, encore auréolé de sa victoire, ne pouvait s'empêcher de pavaner, ce qui faisait beaucoup rire Norwam et Plumesco.

Nous nous installâmes et le professeur Slughorn nous donna une potion à faire. Elle serait notée comme aux BUSES. Norwam ne devait pas être distraite si nous voulions avoir un Optimal.

 

« Tu as passé un bon week-end ? Demandai-je pour entamer la discussion.

- Excellent mais pas très sérieux, répondit-elle. Après le match tout le monde nous attendait dans la salle commune pour fêter notre victoire. Et ça a duré jusqu'au dîner… 

- Ce n'était pas non plus comme si vous aviez remporté la coupe, marmonnai-je. 

- Et toi Tom, qu'as-tu fait de ton week-end ?

- Rien de passionnant. Au fait, que te voulait Dumbledore l'autre soir ? 

- Oh, rien qui te concerne, dit-elle distraitement. 

- Tu deviens mystérieuse… Je n'aime pas vraiment quand on me cache des choses… 

- Ne commence pas à me menacer, marmonna Norwam. Je t'en parlerai un jour, peut-être. Tu devrais te concentrer, je n'ai pas envie d'avoir un Effort Exceptionnel à cause de toi. »

 

Elle se concentra sur la potion. J'étais surpris, c'était rare quand elle résistait. Le professeur Slughorn choisit ce moment pour venir surveiller l'avancée de notre potion, qu'il félicita, comme à son habitude. C'était une potion plus difficile à réaliser, il l'avait dit dès le début du cours et nous avait prévenu que les deux heures du cours ne serait sûrement pas suffisante et que cela pourrait déborder sur la pause déjeuner.

Avec Norwam nous durent nous concentrer un peu plus que d'habitude. Finalement elle avait presque eu raison de couper la conversation. Tout le monde était très absorbé par la confection de la potion. Lorsque la sonnerie retentit, nous étions les seuls à avoir fini. Nous rendîmes une fiole au professeur Slughorn et sortîmes.

Je m'attendais à ce que Norwam reste devant la salle de cours jusqu'à ce que ses amis aient fini mais j'avais tord. Elle se dirigeait vers la Grande Salle pour déjeuner. Je la suivis. Elle retrouva Jordan mais se contenta de prendre un sandwich pour aller manger ailleurs. Je l'observai depuis ma propre table et je ne pouvais pas distinguer grand-chose. Elle partit rapidement. J'attendis un instant avant de me faufiler à sa suite. Son comportement était plutôt étrange. Norwam avala rapidement son sandwich et se dirigea vers la salle des professeurs.

Elle toqua à la porte et demanda à voir Dumbledore. Ce dernier semblait l'attendre. Il la fit entrer. Cette proximité avec le directeur de sa maison était inhabituelle et m'intriguait beaucoup. J'attendais patiemment que Norwam ressorte. Ce fut plus rapide que prévu. Elle semblait très émue et heureuse. Avant que la porte ne se referme derrière elle j'eus le temps d'apercevoir un autre homme avec Dumbledore. Il était de dos je ne le reconnus donc pas.

Norwam se dirigea vers sa salle commune. Je la suivis et attendis d'être dans un endroit peu fréquenté pour l'appeler. Elle se retourna surprise, son expression se changea en agacement lorsqu'elle me reconnu.

 

« Tom… Que me veux-tu cette fois ? Demanda-t-elle froidement.

- Et bien… 

- Laisse-moi deviner, me coupa-t-elle. Tu m'as suivi jusqu’à la salle des professeurs et tu as vu que j'étais avec mon père. 

- Euh oui… Dis-je un peu pris au dépourvu. 

- Je vais tout te dire comme ça tu me laissera enfin tranquille, soupira-t-elle. Mon père est en mission pour le Ministère, il est à l'étranger depuis novembre. Il est revenu sur Londres pour faire son rapport et en a profité pour me rendre visite. Il repart en Europe dès demain. 

- Et Dumbledore ? Ne pus-je m'empêcher de demander. 

- Il a un lien particulier avec la mission dont est chargée mon père, donc il est en communication avec lui. Il me transmet des nouvelles. C'est lui qui a arrangé la visite d'ailleurs. 

- Tout s'explique, marmonnai-je. 

- Bien. Bon après-midi Tom. »

 

Elle s'éloigna rapidement. J'avais peut-être été trop loin cette fois-ci. Il ne fallait pas qu'elle se retourne contre moi maintenant. Il me faudrait désormais être très prudent avec elle jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau totalement sous mon emprise. L'éloigner de Jordan serait sans doute une des clés mais cela n'allait pas être évident…

Le lundi était une journée particulièrement adaptée à la discussion avec Norwam… En effet, l'après-midi nous avions arithmancie et études de runes. Ses amis ne faisant pas les mêmes options, elle était plus accessible. Abraxas faisant également arithmancie, j'allais devoir attendre le deuxième cours pour être seul avec Norwam et arranger la situation.

 

Malheureusement pour moi, ce ne fut pas chose aisée. Norwam était vraisemblablement agacée par ma conduite et avait décidé de m'éviter. En arithmancie elle salua rapidement Abraxas et s'installa seule, loin de nous. Ce fut pire en études de runes, elle ne m'attendit pas et se mis à côté d'un Serdaigle. Je soupirai.

Je décidai de laisser passer quelques jours avant de m'attaquer plus sérieusement à son cas. Je ne devais pas dévier de mon objectif. Le lendemain j'attendis avec impatience le moment où je pourrais utiliser quelques premières années pour éliminer les coqs. Ce fut très facile. Je maîtrisais à merveille le sortilège de l'Imperium.

Le lendemain je sus que la tâche avait été accomplie en voyant le garde-chasse s'empresser auprès du directeur. J'étais satisfait. J'hésitai encore vis-à-vis du moment où lâcher le Basilic. Nous n'étions qu'à la moitié du mois de février et je ne voulais pas précipiter les choses… Mars me semblait être un meilleur mois. Cela me laisserait suffisamment de temps pour surveiller mon bouc-émissaire, Hagrid. L'affaire des coqs étant réglée, il me fallait m'occuper de Norwam.

 

Elle continuait à être assez distante pendant les cours où nous étions habituellement voisins. Heureusement le professeur Slughorn me facilita la tâche. Après notre cours de potions du vendredi, il nous retint quelques instants.

 

« Tom, ma chère Jean, j'organise un petit souper lundi prochain… J'ai décidé de célébrer le sport pour cette fois.

- Célébrer le sport Professeur ? S'étonna Jean avec une pointe d'amusement dans la voix. 

- Votre équipe a une nouvelle fois brillé sur le terrain samedi dernier Jean, et vous en particulier bien évidemment, poursuivit Slughorn avec enthousiasme. Il faut fêter votre victoire dignement. Je vous charge d'inviter toute votre équipe à ce souper Jean. 

- C'est très aimable à vous professeur, je n'y manquerai pas. 

- Evidemment votre préfète-en-chef, Minerva, est conviée. Après tout c'était votre ancienne poursuiveuse, elle mérite aussi une petite part de célébration. Etant directeur de Serpentard, je ne peux pas songer à inviter l'équipe adverse sans convier également la mienne… A vous de faire parvenir les invitations Tom. Et évidemment, vous faites parti du lot même si vous ne jouez pas… 

- Bien sûr professeur, merci. »

 

Il nous sourit et nous sortîmes. Norwam était mi-amusée mi-désabusée. Elle ne put s'empêcher de pouffer de rire. Je devais avouer que c'était plutôt cocasse. Une soirée avec les deux équipes se détestant le plus de Poudlard, cela s'annonçait haut en couleur. Norwam se ressaisit rapidement, me salua à peine et se dépêcha de rejoindre ses amis et ses coéquipiers pour leur annoncer la nouvelle.

Je rejoignis ma salle commune et cherchai rapidement Allen Zabini. Je lui transmis l'invitation, il se chargerait de prévenir le reste de l'équipe. Je m'assis tranquillement dans mon fauteuil et sortis un livre de potions. Mes camarades, à présent au courant, étaient très enthousiastes, un peu trop même. Le reste de la journée passa rapidement.

En début de soirée je rejoignis Norwam pour le début de notre ronde. Contrairement aux autres fois, elle était en avance et m'attendait. Je ne fis aucun commentaire, je préférais attendre pour sonder son humeur. Apparement elle était moins froide à mon égard.

 

« Bonsoir Tom ! Tes amis ne sont pas trop chamboulés par cette drôle d'invitation ?

- Sûrement moins que tes coéquipiers, répondis-je froidement.

- Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête… En tout cas ça sera une soirée mémorable !

- Je n'en doute pas. 

- Tu n'es pas très bavard pour une fois. Tu es vexé parce que j'ai remarqué que tu m'espionnais avec Dumbledore ? 

- Que… Quoi ? M'étonnai-je. Et bien à vrai dire je pensais que c'est toi qui serais vexée… 

- J'ai l'habitude maintenant. Tu aimes bien tout contrôler et cela faisait trop longtemps que je t'intriguais. Dit-elle avec un sourire malicieux. 

- Mmh. »

 

Elle semblait très satisfaite. Elle croyait que je m'intéressais réellement à elle… Je devais avouer que ses discussions avec Dumbledore m'avaient beaucoup intrigué, en particulier ces derniers temps où j'avais peur d'être soupçonné par le professeur de Métamorphoses. Notre ronde se passa relativement bien jusqu'à ce que nous tombions sur un élève de Gryffondor. Il était plein de boue. C'était mon bouc-émissaire, Hagrid.

 

« Rubeus, qu'est-ce que tu fais hors de ton dortoir ? Demanda sévèrement Norwam.

- Et bien je… je… euh… Bafouilla-t-il. 

- D'où vient toute cette boue ? Interrogeai-je froidement.

- Euh je… 

- Monte dans ton dortoir et ne fais pas de détour, je ne dirais rien pour cette fois mais tu ne dois plus sortir après le couvre-feu. Dit Norwam. 

- Euh oui, d'accord. Merci Jean ! »

 

Il se sauva aussi vite qu'il put. Norwam semblait savoir d'où il venait. C'était l'occasion rêvée pour obtenir plus d'informations compromettantes sur lui.

 

« Tu ne devrais pas le couvrir, dis-je froidement.

- C'est la première fois que ça lui arrive, répondit-elle doucement. Il faut être bienveillant de temps en temps.

- Tu savais d'où il venait n'est-ce-pas, poursuivis-je. 

- Qu'est-ce que… Enfin de toute façon tu finiras par le savoir tôt ou tard, autant te le dire maintenant, soupira Norwam. Il aime beaucoup les créatures magiques. Il lui arrive souvent de s'aventurer dans la forêt interdite pour aller en rencontrer. Parfois il en trouve une qui a besoin de soins et il s'en occupe. Je suppose que c'est ce qu'il faisait. 

- Mmh. Il n'empêche que tu n'aurais pas du le couvrir. »

 

Elle haussa les épaules. C'était plus que je ne pouvais en espérer. Je supposai, au vue de ce que Norwam venait de me dire, que la plupart des Gryffondors étaient au courant de la passion d'Hagrid pour les créatures magiques. C'était encore plus un coupable idéal que ce que je pouvais espérer. Norwam le couvrait car elle devait avoir de l'affection pour lui, comme il était solitaire et rejeté, c'était le genre de cause perdue qu'elle aimait.

La ronde touchait à sa fin. Norwam s'arrêta un instant. Pour une fois elle ne filait pas vers son dortoir.

 

« Tu ne cours pas rejoindre ton âme sœur… dis-je avec sarcasme.

- Laisse-le tranquille veux-tu, marmonna-t-elle. Ca va être difficile au souper de Slughorn… 

- Comment ça ? 

- Robb, Abraxas et toi… Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'y aller… 

- Je m'occuperai d'Abraxas, répondis-je froidement. Il ne te restera qu'à gérer ton Jordan. Il est capable de se retenir pendant un souper non ? 

- Oui bien sûr mais… dit-elle hésitante. 

- Mais quoi ? Commençai-je à m'agacer. 

- C'est toi qui m'inquiète, murmura-t-elle en regardant ses pieds. 

- Tu me crois moins capable qu'Abraxas ou un vulgaire batteur de Gryffondor de garder mes distances ? M'énervai-je. Ou tu te crois si irrésistible que tout le monde perd la tête en te voyant ?

- Non je… Ce n'est pas ce que je voulais dire Tom… Dit-elle apeurée. 

- Ce n'est pas ce que tu voulais dire, sifflai-je. Ton bellâtre et toi commencez sérieusement à m'agacer Jean…

- Je… 

- Je ne t'ai pas autorisée à parler, dis-je durement. »

 

Elle baissa la tête. Elle semblait terrorisée. Je savais que son histoire avec Jordan ne m'apporterait rien de bon. J'avais plusieurs solutions pour y mettre fin. La plus évidente était de la menacer pour qu'elle rompe avec lui… C'était aussi la solution la moins amusante. Grâce à la méthode subtile, je pouvais mettre le doute en elle, afin qu'elle prenne d'elle-même la décision, et sans qu'elle n'ait quoi que ce soit à me reprocher. Je la pris par le bras pour l'emmener dans un recoin plus à l'abri. Elle me jeta un regard apeuré et n'osa rien dire. Je la lâcha dos à un mur. Elle continuait à regarder ses pieds, consciente qu'elle avait été trop loin.

Je décidai de tenter la méthode la plus subtile, et celle qui serait plus amusante pour moi. Je me rapprochai donc d'elle. Norwam releva la tête, notre proximité la fit rougir. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose me se ravisa aussitôt. Je posai mes mains autour de son cou. Elle frissonna à mon contact. Je souris satisfait. Elle évitait de croiser mon regard. Cependant elle ne fit rien pour me rejeter. Je m'approchai doucement de ses lèvres et l'embrassai. Contre toute attente, elle me rendit mon baiser et ne put s'empêcher de mettre ses mains autour de ma nuque.

Cela dura plus longtemps que ce que j'avais prévu, et je dus avouer que c'était bien plus agréable que la dernière fois. Je finis par me détacher d'elle. Norwam semblait perdue dans ses pensées. J'espérai que j'avais réussis à la faire douter.

 

« Tu me crois toujours en-dessous de ton batteur ? Interrogeai-je froidement.

- Euh je… Je n'ai jamais insinué ça Tom, répondit-elle gênée. Je devrais y aller maintenant. 

- Laisse-moi te raccompagner. »

 

Elle acquiesça. Elle ne dit pas un mot de tout le trajet, elle était pensive. Je ne pus m'empêcher de sourire, ma méthode subtile semblait avoir été efficace. Une fois devant l'entrée de sa salle commune, elle se tourna vers moi. Elle avait l'air moins mal à l'aise et elle me sourit.

 

« Finalement tu embrasses plutôt bien Tom Jedusor, dit-elle avec un petit sourire.

- Finalement ? M'étonnai-je à moitié amusé. 

- La première fois ce n'était pas mémorable, mais ce n'était pas du tout spontané. Tu dois faire un malheur avec toutes les autres filles, répondit-elle doucement. 

- Elles ne m'intéressent pas. »

 

Norwam ne répondit pas. Elle me sourit puis entra dans sa salle commune. Je retournai jusqu'à la mienne. Mes camarades m'attendaient. Nous ne restâmes pas longtemps, je n'avais pas très envie de leur parler. Une fois dans mon lit je repensais à ma journée. J'avais suffisamment d'informations sur Hagrid, j'avais mon bouc-émissaire. Il ne me restait plus qu'à attendre que le mois de février se termine pour libérer le Basilic… Sans oublier le fait que Norwam ne m'en avait pas trop voulu pour l'avoir suivi et que j'espérai être rapidement débarrassé de Jordan… Avec un peu de chance cela se fera avant le souper de Slughorn, mais j'étais peut-être trop optimiste. Je m'endormis satisfait. 

End Notes:

Merci d'avoir lu ! 

Je vais essayer de faire un délai plus raisonnable pour la prochaine fois ! 

A très vite... 

Camille

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