Potter est mort, vive le Prince by Dentellys
Summary:

Dessin de viria13 (qu'on ne présente plus), modifiée par mes soins.

 

Participation au projet Deathly Hollow de la Jamesie team.

Alors que Rogue est devenu le directeur de Poudlard après avoir tué Dumbledore et tandis qu'au dehors, Voldemort affirme de jour en jour sa suprématie, il ne semble pas être possible pour l'ancien Maître des potions de trouver le temps de penser à la mort de Lily et James. Pourtant, le 31 octobre 1997, il ne peut songer à autre chose. C'est l'occasion pour lui, comme chaque année, de réécrire l'histoire...


Categories: Epoque de Harry, Severus Rogue Characters: James Potter, Lily Evans, Severus Rogue
Genres: Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Deathly Hollow
Chapters: 1 Completed: Non Word count: 2107 Read: 1533 Published: 27/10/2015 Updated: 27/10/2015
Story Notes:

Bien que je ne pense pas écrire de suite à cette histoire, qui sait, il est possible que l'inspiration me mène à m'y remettre parfois.

1. 31 octobre 1997, dans le coeur de Severus Rogue by Dentellys

31 octobre 1997, dans le coeur de Severus Rogue by Dentellys
Author's Notes:

    Bonjour/Bonsoir, Potterheads !

    J'espère que vous allez bien !

 

    Faisant partie de la Jamesie Team (Prongsettes du monde, unissez-vous !), j'ai souhaité participer à leur événement de cet Halloween : écrire une fiction vous immisçant dans la tête d'un personnage de HP, confronté à la mort de James. Le passage peut se dérouler pendant, tout de suite après sa mort ou bien encore après. Mon personnage est, comme vous vous en doutez certainement à cause du titre, Rogue.

 

   Je préfère vous prévenir : malgré que j'aime beaucoup James et Rogue, ce dernier n'est pas, selon moi, tendre avec le premier, même après sa mort. Vous risquez donc d'être un peu heurtés parce ce que vous allez lire, que vous aimiez un personnage ou l'autre. J'ai essayé d'être en adéquation avec la vision que moi j'ai de la « tête de Rogue », dont les pensées semblent être totalement déformées et irrationnelles lorsqu'il s'agit de James.

 

    Bonne lecture à vous, et joyeux Halloween par avance !

 

(PS : James, tu es pour moi un personnage magnifique, une belle représentation d'un garçon puéril qui finit par grandir pour devenir un homme bien, dévoué à sa famille. Je suis persuadée que tu aurais été un père formidable, même si tu aurais peut-être suggéré à ton fils de faire de mauvaises blagues à son professeur de potions...)

Potter est mort, vive le Prince

 

      31 octobre 1997.

      Dans le bureau du directeur de Poudlard, une fois encore, l'ambiance est glaciale, dénuée de toute humanité. Du moins, c'est que pensent les trois élèves siégeant face à l'homme qui aurait, parait-il, tué Albus Dumbledore.

      La première, du nom de Elsa Greer, est en cinquième année à Serpentard. On pourrait penser que ce statut puisse l'aider en pareille situation – habituellement, c'est le cas – mais, dans la situation présente, la jeune fille en doute fortement.

      Ses camarades, Selma et Melvin Ash, sont eux aussi en cinquième année... à Gryffondor. Et dans les temps qui courent, il n'est pas de bon ton de faire partie de la « maison de Potter »...

      C'est d'autant plus vrai lorsque l'on vient de se faire surprendre à peindre des éclairs sur les murs de l'école.

      Les jeunes gens connaissent la procédure : ce genre de méfait va leur coûter très cher. Ils sont déjà certains de passer la nuit dans un cachot à recevoir de plein fouet des sortilèges Impardonnables par leurs camarades, mais ils s'y sont préparés. On leur a expliqué que, bien souvent, les maléfices ne fonctionnent pas en raison du manque d'enthousiasme de ceux qui les jettent, et qu'il faut plutôt faire semblant de souffrir.

      C'est Alecto Carrow, leur « professeur » d’Étude des Moldus qui les a surpris et qui s'est empressée de les amener par la peau du col dans le bureau de Severus Rogue.

      Elsa fait partie des rares personnes à l'avoir apprécié lorsqu'il n'était que le Maître des potions de Poudlard. Elle avait toujours trouvé en lui une forme de sensibilité – particulière et peu palpable, certes, mais bien présente. Du moins, c'est ce qu'elle pensait avant qu'il ne tue leur ancien directeur et ne reprenne les rênes de l'école.

- Je ne vais pas vous demander pourquoi vous avez fait cela, leur dit-il de sa voix froide. En revanche, je veux que vous me donniez les noms de vos camarades qui ont réussi à s'enfuir. Si vous le faîtes, peut-être, je dis bien peut-être ferais-je preuve de clémence envers vous.

      Aucun de ses élèves ne lui répond. Dénoncer leurs camarades ? Et puis quoi encore ? Le professeur Rogue frappe son bureau du poing et se relève d'un bond en criant :

- DITES-MOI QUI ETAIT AVEC VOUS ! C'EST UN ORDRE !

      Les jeunes gens sursautent, mais restent muets. Depuis que Vous-Savez-Qui a repris le pouvoir, deux camps et seulement deux existent : ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Il n'est plus question d'une ridicule compétition entre des maisons pour remporter une coupe : il s'agit maintenant d'un affrontement entre deux convictions opposées. Si vous partagez la même conviction, vous vous entraidez. Point. Les trois élèves s'observent afin de se consulter et restent campés sur leur position : ne pas dénoncer leurs amis, sous aucun prétexte. Le directeur Rogue semble l'avoir compris ; il se rassoit et leur dit d'une voix désagréablement calme :

- Croyez-le ou non, je comprends parfaitement votre position. Il est difficile d'accepter que certaines choses aient changées et j'espère vraiment que vous finirez par comprendre que c'est pour votre bien. En attendant, puisque vous semblez déterminés à subir votre punition ainsi que celle destinée à vos complices, je ne peux qu'accéder à votre désir... Carrow ! Rugit-il.

      La Mangemort, qui ne devait pas être partie bien loin, revient dans la pièce en un claquement de doigts. Cette fois, elle est accompagnée de trois élèves de Serpentard qui ont choisi d'aller de l'autre côté de la barrière... Du moins, c'est ce que les Mangemorts croient et c'est l'essentiel. L'un d'eux se fige sur place en reconnaissant Elsa :

- Qu'est-ce que tu fiches ici, toi ?! S'exclame-t-il ensuite en fonçant vers elle pour lui saisir le bras avec force. Tu te rends compte que tout ce que tu fais a des répercussions sur toute notre famille ?!

- Lâche-moi la grappe, Reggie ! Réplique-t-elle en se libérant de sa prise.

      Mais le garçon ne l'écoute pas et demande au directeur :

- Qu'est-ce qu'elle a fait ?

- Elle a simplement pensé que ce serait une bonne idée d'encourager l'Indésirable numéro 1 en dégradant au passage les murs de notre glorieuse école.

      Reginald Greer ne réfléchit pas plus et frappe sa sœur en pleine joue. Elsa le foudroie du regard, la joue aussi rouge que si on l'avait brûlée. Intérieurement, elle espère qu'il s'excusera platement pour cette mise en scène un peu douloureuse... Rien dans le regard de son frère ne le laisse paraître, mais Reginald projette de lui offrir un panier en osier rempli de ses friandises préférées pour se faire pardonner.

      Le nouveau directeur de Poudlard reprend la parole :

- Emmenez ces jeunes gens au cachot. On s'occupera d'eux plus tard... Profitez de cette nuit de répit car une grosse journée vous attend demain.

      Elsa déglutit tout en se demandant quels élèves auront la charge de leur jeter les Sortilèges Impardonnables... Elle espère de tout cœur qu'il s'agisse de son frère et de ses amis, ou bien d'élèves de première année, fébriles et innocents. Elle et ses camarades font mine de se débattre lorsque Reginald et ses amis les saisissent par les bras pour les faire sortir du bureau, tandis que les Mangemorts restent entre eux dans le bureau de Severus Rogue, pour qui la soirée ne fait que commencer.

 

 

- Tu as reçu le message ? Lui demande Alecto Carrow après s'être assurée que les enfants se soient assez éloignés.

      Le directeur soupire :

- Évidemment que je l'ai reçu.

- Aucun signe de Potter.

- Rien ne change, oui je sais.

- Et qu'est-ce que tu comptes faire, au juste ? Lui dit la Mangemort d'une voix méprisante. T'enterrer dans ce bureau, cette nuit encore et nous laisser mon frère et moi faire tout le sale boulot ?

      Severus Rogue l'observe d'un air hautain avant de répondre :

- Exactement. Vous êtes là pour ça, après tout.

      Il ne peut s'empêcher de remarquer que son interlocutrice serre les poings. Cela semble l'amuser :

- Mais, si cela te dérange tellement, tu peux toujours aller en parler au Seigneur des Ténèbres. Je suis persuadé qu'il appréciera que lui fasse perdre son temps précieux avec tes simagrées de collégienne.

      Les yeux d'Alecto s'arrondissent avant qu'elle ne renfrogne et ne réplique :

- Tu fais le malin parce que tu as réussi à t'attirer les faveurs du Maître, mais, à ta place, je ne serais pas si sûr de moi ! Profite bien de ta période de gloire, Severus Rogue, car un jour viendra – et quelque chose me dit que ce jour arrivera bientôt – où tu perdras tout !

      Extérieurement, le Mangemort semble profondément amusé par sa tirade. Il ricane et lui répond :

- Vraiment ? Je pense que le Maître aura plaisir à entendre que tu doutes de ses jugements... Maintenant, sors de ce bureau, ta vue m'insupporte.

      A ces mots, Alecto Carrow pâlit et ses poings se mettent à trembler. Finalement, après avoir adressé un dernier regard mauvais au directeur de Poudlard, elle tourne les talons et se dirige à pas rageurs vers la sortie.

 

 

      Une fois Alecto partie, Severus Rogue se retrouve seul avec lui même. Seul face à ses choix, à ses souvenirs, plus douloureux les uns que les autres, à cette date fatidique... à ses regrets. Et, parmi ses regrets, la plus grosse erreur qu'il ait jamais commise de toute sa vie :

      Ne pas être parvenu à sauver Lily Evans de Lord Voldemort.

 

      Cette erreur qui lui aura coûté le pire des prix qu'un homme ne puisse jamais payer au cours de sa sombre, morne et inutile existence : l'amour de sa vie.

 

      Pourtant, lorsque Severus Rogue se montre parfaitement honnête avec lui-même, il sait qu'il a perdu Lily bien avant qu'elle ne meure. Tout ça à cause de cet insignifiant, idiot et exécrable personnage qu'était James Potter.

 

      « Était », hein ? James Potter a beau être mort et enterré depuis seize ans, son souvenir le hante. Chaque fois qu'il regarde un arbre, il se souvient de tous ces matins où James l'y accrochait par le caleçon, sous les rires de leurs « camarades ». Chaque fois qu'il va dans la salle des trophées, la gloire de cet être honteusement prétentieux lui explose en pleine figure. Chaque fois qu'il va devant la tombe de Lily, à Godric's Hollow, il est contraint de se rappeler qu'elle dort aux côtés de cet être pour toujours et à chaque fois qu'il croise le regard vert de Harry Potter, il lui suffit de regarder tout autour pour ne voir que James, l'être qui lui a tout volé : sa joie de vivre d'abord, sa dignité ensuite, Lily surtout.

 

      Chaque année, Severus Rogue refait l'histoire, une version dans laquelle Lily serait tombée amoureuse de lui, aurait méprisé James Potter avec lui, aurait grandi avec lui jusqu'à se marier et rejoindre les Mangemorts avec lui, même si, après réflexion, ils ne les auraient certainement pas rejoints puisque Lily, dans sa grande bonté, l'aurait persuadé de rester dans le droit chemin. Peut-être même n'aurait-elle pas eu besoin de le faire, tant son amour aurait comblé Severus plus que son cœur n'aurait pu en supporter. Qui a besoin de gloire et de puissance lorsque l'amour croise son chemin ?

 

      Dans une autre version, un peu plus noire mais tout de même assez satisfaisante, il s'imagine un monde dans lequel Voldemort aurait accepté d'épargner Lily pour ne tuer que James et Harry. Puis, en s'imaginant la souffrance qu'aurait ressentie Lily devant la perte de son fils, Severus préfère s'imaginer Voldemort échouer et mourir, uniquement grâce au sacrifice de James.

      Certes, dans un premier temps, il aurait laissé Lily pleurer son « héros » mais elle se serait rendue compte, avec le temps, de l'erreur que cela eut été de l'épouser et de lui faire un enfant, alors qu'elle aurait pu tout aussi bien en faire avec Severus. Sev, son premier ami, son confident de toujours, celui qui a fauté mais qui a ensuite tout fait, absolument tout pour se racheter. Leur enfant aurait pu naître un 31 juillet, il n'aurait jamais craint de mourir, car Sev, sorcier expérimenté et courageux, n'aurait pas eu à sacrifier sa vie pour le sauver : il lui aurait suffi de ses connaissances en magie pour l'écarter de Voldemort... et puis personne ne les auraient dénoncés puisqu'ils auraient perdu tout contact avec leurs anciens camarades de Poudlard. Avec le temps, elle se serait rendue compte que sa seule erreur fut d'avoir cru ressentir des sentiments à l'égard de James Potter, alors que l'amour de sa vie se tenait à côté d'elle depuis toujours sans qu'elle ne s'en soit aperçue. Elle se serait alors confondue en excuses auprès de Sev en lui confessant tout l'amour qu'elle a au fond toujours ressenti pour lui et l'aurait supplié de l'accepter, elle et l'enfant de James puisque, maintenant qu'il était là, son cœur ne pouvait rejeter son enfant, même celui d'un homme qu'elle n'avait « aimé » que par faiblesse. Sev les auraient acceptés, car son amour pour Lily aurait traversé n'importe quel obstacle, qu'il s'appelle Harry Potter ou Lord Voldemort n'aurait eu que peu d'importance. Ils auraient élevé Harry ensemble, il ne serait pas devenu le sosie de son défunt père, il aurait été plus humble et Sev lui aurait certainement fait aimer les potions.

 

      Il s'imagine également, moins souvent il est vrai, tuer James lui-même – après tout, il a inventé le Sectumsempra en pensant à lui – puis se souvient que Lily ne le lui aurait jamais pardonné.

 

      Dans cet océan de possibles, Severus Rogue se plonge doucement, malgré que la réalité ne continue de flotter, attendant sournoisement son retour.

 

      Lorsque l'aube commence à se distinguer de la fenêtre de son bureau, Severus Rogue a les larmes aux yeux : cette nuit n'a pas été longue de rêves et le cauchemar a inévitablement ressurgi : James est mort, oui, mais Lily aussi. Et cette année, le directeur de Poudlard n'aura même pas pu aller sur sa tombe pour pleurer son départ, tout cela à cause de ce serment fait à Albus Dumbledore de protéger Harry Potter jusqu'à le voir mourir, cela impliquant de rester dans les bonnes grâces de Voldemort. Voldemort, l'assassin de James Potter et Lily Evans. S'il se sentirait presque reconnaissant envers le Seigneur des Ténèbres d'avoir supprimé le premier, il ne cessera jamais de le haïr d'avoir retiré au monde, et surtout à lui la chance d'admirer et d'aimer la douce présence de Lily Evans.

 

 

      Et pourtant, malgré l'acte de Voldemort, la personne qu'il haïra le plus au monde, à tout jamais ne pourra être que James Potter, celui sans qui, à son sens, rien de tout cela ne serait jamais arrivé.

End Notes:

    Voilà, j'espère que ça vous a plu (ou que, si vous vous sentez révolté(e), vous me pardonnerez) !

    Joyeux Halloween, bonne (fin) de vacances à vous tous et, pour ceux qui lisent mes autres histoires, à la prochaine !

 

Dentellys.

 

(PS : Je reste, bien évidemment, à votre entière disposition pour toute critique/review/question, à condition que ce soit pacifique (cela ne voulant pas forcément dire « complimentatif », hein, juste « pacifique »). Au revoir ! :D

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