Summary:
Elizabeth Taylor by AlexndraMirica, Deviantart
Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions Katie. Et de mains tendues. Joyeux Noel Lilimordefaim !
Categories: Après Poudlard Characters: Eddie Carmichael, Katie Bell, Olivier Dubois, Personnage original (OC)
Genres: Aucun
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Mes hiboux postaux... et les petits cadeaux! , Olitie Forever, La sorcière de l'est
Chapters: 4
Completed: Oui
Word count: 6832
Read: 2448
Published: 14/01/2016
Updated: 05/02/2016
Story Notes:
Coucou Lili ! Déjà, bonnes fêtes de fin d’années ! J’ai longuement réfléchie ce texte et j’espère qu’il te plaira. Après avoir longuement réfléchi sur le devenir de Katie Bell après la guerre, après l’opale. J’ai échafaudé pleins de scénarios prise de têtes, hésitant entre fics à un chapitre, fic longue de chez longue avec chronologie à l’appui, comeback, flash-back. Après avoir décidés qui j’utiliserai comme personnages ou pas, je suis arrivée à ce résultat. Je dirais que c’est une pré-fic de mon idée.
Je remercie aussi Catie (celle du forum) avec qui j’ai longuement discuté de Katie Bell et de Buffy cet été ! C’est en partie grâce à ses encouragements que j’ai enfin franchit le pas de tenter quelque chose.
1. Elizabeth Suzanne Taylor by Bevy
2. Olivier Dubois by Bevy
3. Eddie Carmichael by Bevy
4. Luciana Stroganov by Bevy
Elizabeth Suzanne Taylor by Bevy
Author's Notes:
Katie, je la vois paumée après la guerre, après les faux espoirs de sa dernière année à Poudlard, dans un château encore marqué et des camarades tous plus ou moins touchés par la guerre. C’est le thème de
Séquelles , ma participation au concours des métamorphoses. Les gentils encouragements de ma bêta du moment, Catie ( celle du fofo et du site) et nos discussions sur les meilleurs épisodes de
Buffy contre les Vampires m’y ont beaucoup aidé. J’aurais encore beaucoup à dire sur Katie Bell. J’ai une vague idée du milieu de la fin et j’espère arriver assez tôt à mettre tout ça par écrit.
Half ladies est une chanson de Christine and the Queen que j’affectionne beaucoup, car je trouve que l’idée de dualité colle à l’évolution que je veux donner à Katie. Si vous ne la connaissez pas, n’hésitez pas à l’écouter :
Half ladies Cette fic est en lien directe avec
Big Brother et
Séquelles. Je reprendrais les grandes lignes de celles ci dans les prochains chapitres mais les lire peut faciliter la lecture des petits détails...
Assise sur la nappe de pique-nique, Katie regarde, à une dizaine de mètres d’elle, Richie McCaw et Victor Krum qui se font des passes. La petite fille d’Alicia gazouille sur les genoux de sa mère.
Ça ne la surprend. Ce n’est qu’un rêve après tout. Katie sait, du moins sa partie consciente, qu’Alicia Spinnet est seulement à son quatrième mois de grossesse. Et que ses deux joueurs fétiches, l’un de rugby, l’autre de Quiddich, ne se rencontreront jamais.
« Henry ne m’aurait jamais fait de mal. Oh, bien sûr, il aime courtiser les autres femmes. Mais il aurait quitté sa maitresse. Elle ne représente rien pour lui. Il m’aime. »
Ce n’est pas Alicia qui lui parle. Ce n’est pas sa voix, pas avec cette intonation geignarde dans la voix. Ce larmoiement que Katie ne supporte déjà plus. Une main lui saisit alors le poignet, brutalement et Katie revoit la même femme qui hante parfois ses rêves depuis plusieurs jours. Katie n’a plus Alicia face à elle. La femme qui lui enserre le poignet est brune, pâle de peau et porte un chignon sophistiqué. Ses yeux bleus écarquillés lui donnent l’air d’une biche prise dans les phares d’une voiture.
Katie sait ce qui va suivre mais elle ne contrôle rien. C’est un rêve. Envolée la sensation de légèreté que lui inspirait ses deux joueurs fétiches. Perdue la joie que lui procuraient ce parc ensoleillé. Oublié les rires d’Alicia et les gazouillements de son bébé.
L’intruse déboutonne sa veste et Katie, vainement, cherche à fuir, à se réveiller. Elizabeth porte autours du coup une splendide opale. Son opale. Une pure merveille de bijoux. Une parure parfaite pour la mondaine Elizabeth Suzanne Taylor. Elizabeth l’enlève avec précaution. Toujours tétanisée, Katie perçoit l’obscurité qui vient dévorer le ciel turquoise de son rêve. Les bosquets du parc engloutis dans les ténèbres. Richie et Victor ont sans doute disparus eux aussi. Comme Alicia et son bébé.
« Henry voulait me faire plaisir. Il m’aime. Il voulait juste se faire pardonner. Mais pourquoi, pourquoi ça m’a tuée ! ça m’a brulée ! ça m’a tellement brulée ! Qu’est que j’ai fait, au nom de Dieu, pour mériter ça ! »
Le monde bascule sur les cris d’Elizabeth Suzanne. L’obscurité emporte à son tour la femme déchainée et Katie se réveille enfin, luttant contre ses draps. Mais Elizabeth ne l’attaque jamais. Elle se contente de hurler, d’exiger des questions. D’exhiber l’opale ensorcelée qui l’a tuée.
« Je n’en sais rien. Laissez-moi tranquille. Je n’en sais rien. »
Ses propres cris achèvent de la réveiller, et Katie, moite de sueur et encore tremblante, allume comme elle peut sa lampe de chevet. La lumière chasse les ombres dans les recoins mais rien de bouge, plus rien ne vient perturber la nuit. Même le vent a cesser de souffler et seule sa respiration hachée vient perturber le silence. Ses parents n’ont rien entendu, elle a insonorisé sa chambre dès son retour de Saint Mangouste.
Katie avait déjà le sommeil troublé à ce moment, quand elle était sortie de son coma au printemps 1997. Madame Pomfresh avait pris la relève de Saint Mangouste, soignant ses troubles du sommeil et cauchemars comme elle le pouvait. L’infirmière pouvait soigner les symptômes, mais pas l’origine. Personne ne lui avait reparlé de l’opale et des possibles effets que cela aurait pour elle. On l’avait oubliée avec la guerre, elle n’était à présent qu’un nom sur la liste des victimes. Et même une victime chanceuse car elle avait trouvé exil chez Olivier pendant un an et n’avait jamais eu à fuir devant les rafleurs. Sa dernière année à Poudlard lui avait parue longue et monotone, ponctué par les travaux de rénovation du château et ses camarades eux aussi abimés par l’année passée. Se rappeler tout ça mettait toujours Katie en colère. Le retour de ses cauchemars l’obligeait à y repenser, à regarder en arrière alors même qu’elle avait déjà du mal à se projeter dans le futur.
La jeune femme reste encore immobile quelques instants. Ses yeux passent d’un recoin à un autre, sans rien percevoir d’inhabituelle. Ses vêtements sont toujours en vrac sur sa chaise mais rien n’indique qu’une menace s’y cache. Quelques peluches trônent en haut de son armoire, les piles de livre tanguent sur son étagère. Son réveil indique qu’il n’est pas loin de quatre heures du matin. Katie doute de se rendormir mais rester prostrée et tremblante dans lit n’est pas une option pour elle. Repoussant ses couvertures, elle se lève et traverse sa chambre. Katie manque de trébucher sur une basket trainant par terre, qu’elle envoie machinalement valser dans un coin, hors de son passage. Elle aura bien le temps de la retrouver une fois qu’il fera jour. Une fois dans le couloir, la jeune femme repère à tâtons la porte de la salle de bain et l’atteint sans trébucher ou se cogner. Presque un exploit pour la maladroite qu’elle est. Les néons de la salle d’eau l’éblouissent les premières secondes mais sitôt habituée, Katie s’asperge d’eau froide. Une douche risquerait de réveiller ses parents et de leur faire poser des questions. Elle n’a pas encore la force et l’énergie de se munir d’un enthousiaste feint. De toute façon, Katie est persuadée que ses parents ne sont pas dupes et préfèrent la laisser venir vers eux. Elle coupe l’eau et se rince énergiquement le visage, évitant de s’attarder sur ses cernes qui réapparaissent, son teint pâle et ses cheveux noirs broussailleux. En une semaine, elle a dû rêver de la femme brune, que son subconscient a nommée Elizabeth Suzanne Taylor au moins trois fois. Katie, qui avait récupéré un sommeil stable et réparateur depuis plusieurs moins, a l’impression de faire un retour en arrière.
C’est à mi-chemin de sa chambre que la brune change d’avis. Elle a envie d’un verre de lait, et pourquoi pas retourner somnoler devant la télévision. C’est avec son mug de lait chaud en main qu’elle arrive dans le salon. César, le chat rescapé qu’elle a adopté depuis peu, ronronne et se met sur le dos en la voyant. L’une de ses oreilles est salement amochée et César n’est sans doute pas de sa première jeunesse, mais il a repris du poil de la bête depuis qu’il a quitté le refuge de Leadworth. Là ou d’autres voyaient un chat irascible et presque sauvage, Katie avait vu animal en manque d’affection. L’un des bénévoles du refuge lui avait d’ailleurs avoué qu’elle était, à sa connaissance, la seule à avoir pu caresser César sans se faire lacérer le bras. Si le chat se laisse attraper par son père, sa mère n’y arrive qu’à coups miaulements indignés et de coups de griffes.
« Salut ma teigne, tu as bien roupillé ? »
Elle approche sa main pour caresser le ventre offert du chat noir. Katie est encore surprise de la vitesse à laquelle le poil de César est devenue doux et soigneux. Mais César se raidit quand elle commence à lui gratouiller le ventre, la griffant au passage. Katie lâche sa tasse qui vient s’exploser sur la moquette et apeuré, César file sous un meuble, plus loin.
« Mais ça va pas ! »
César miaule d’indignation et Katie s’assoit pour regarder sa main éraflée. Elle réalise brutalement que c’est la même main qu’Elizabeth Suzanne Taylor lui a attrapée dans son rêve. Et malgré le fait qu’elle soit parfaitement réveillée, elle a encore l’impression de sentir les doigts de la femme lui enserrer le poignet.
C’est absurde. Ce n’est qu’un rêve. Elizabeth Suzanne Taylor n’existe que dans son imagination. Il n’y a que son esprit nourrit au fantastique des auteurs et cinéastes moldus qui lui souffle l’idée ridicule qu’Elizabeth ait vraiment été une victime de l’opale. Et qu’elle la hante.
Katie regarde le désastre provoqué par sa maladresse et le coup de folie de César. Avec un sortilège, elle devrait être capable de réparer la tasse et de nettoyer le tapis.
End Notes:
La fic est complète à ce jour. Les trois premiers chapitres sont prêts et le quatrième quasi bouclé. Je mettrais la suite dans une semaine, pour me laisser le temps de faire des retouches sur le dernier chapitre.
Author's Notes:
Et voici le chapitre deux de Half Ladie. Les deux derniers chapitres sont terminés et n'attendent qu'une relecture. Je le rappelle, Half Ladie est une "pré-fic" à ce que j'envisage avec le personnage de Katie. Et après m'être longtemps torturé l'esprit pour mettre mon intrigue en place, j'ai décidé d'abord de posé quelques bases pour ne pas me retrouver avec une fic à chapitres indéterminés, une intrigue casse gueule avec des come back ou des ellipses maladroites!
« Je ne peux pas vous vendre du somnus lenire sans ordonnance, Miss Bell.
-Madame Pomfresh m’en a donné à Poudlard, l’année dernière, insiste Katie. Et je n’ai jamais eu besoin d’ordonnance pour ça !
-Les granulés de Somnus lenire sont de la même famille que la Goûte du mort vivant et la Potion de sommeil sans rêves. Il m’est interdit d’en vendre sans prescription. Je suis apothicaire, pas médicomage ou infirmier scolaire. Revenez avec une ordonnance ! »
Derrière elle, la sorcière rabougrie qui attend son tour laisse échapper un nouveau soupir d’impatience et Katie devine aisément son regard agacé sur elle. De l’apothicaire buté ou de la vielle femme, elle ne sait pas qui l’énerve le plus en cet instant. Une nouvelle fois, la jeune sorcière se dit qu’elle aurait mieux fait de se rendre dans une pharmacie moldue, où elle aurait peut-être eu moins de difficultés à obtenir un quelconque somnifère. Ou chez le médecin familial. Katie n’a aucune envie de remettre les pieds à Saint Mangouste. Ça lui rappelle de mauvais souvenirs.
« Vous savez, je ne suis pas idiote. Je sais lire la posologie et je veux juste dormir. Faire des nuits complètes sans faire de cauchemars. »
Katie sait qu’elle a été un peu sèche, sans doute même désagréable, mais sa gentillesse a tendance à se faire la malle quand elle dort moins de cinq heure par nuit pendant plusieurs semaines, et qu’en plus, on lui fait sentir qu’elle fait perdre leur temps aux autres. Ou qu’on la contrarie. Ses camarades et même Olivier n’avaient pas manqués de lui faire remarquer qu’elle devenait un tantinet agressive l’année passée, à cause de ses insomnies et mauvais rêves chroniques.
« Vous auriez quoi d’autre à lui proposer ? En attendant qu’elle prenne son rendez-vous. »
La main d’Olivier se pose sur son épaule et Katie bénit la patience et la diplomatie de son meilleur ami. L’apothicaire semble voir une brèche dans la discussion sans fin qu’il a avec elle.
« Ce sont plus des mauvais rêves que de véritables insomnies qui vous empêche de dormir, c’est bien ça ?
-Oui, comme je vous l’ai expliqué tout à l’heure. Ça me le faisait déjà avant mais ça c’était calmé. Et là, ça a recommencé. Je n’arrive pas à me rendormir après.
-Eddie, occupez-vous de Mrs Doubtfire. Je prépare la commande de Miss Bell.
-Très bien, Mr Borrow. »
Un jeune homme sort de l’arrière-boutique, leur adresse un signe de la main accompagné d’un grand sourire. Il a des cheveux châtains, est un peu gringalet et porte les restes d’une acné sévère. Il s’installe un peu plus loin sur le guichet et Katie le suit du regard, cherchant son nom de famille. Elle est certaine de le connaître. La grand-mère commence alors à parler de son urticaire d’une voix geignarde et l’assistant lui prête son entière attention. L’apothicaire s’éloigne, expliquant qu’il a un traitement à base de plantes destinées à apaiser son sommeil.
« De l’homéopathie ? Il est sérieux ! J’aurais eu ça chez moi sans me coltiner la foule du Chemin de Traverse.
-Tu ne sais même pas ce qu’il va te proposer Katie. Attends de voir. Et on fera un crochet à Saint Mangouste avant d’aller manger.
-Je n’ai pas envie de retourner là-bas, soupire Katie. Ils n’ont jamais su me soigner correctement.
-Je sais, mais tu n’as pas vraiment le choix. Je ne t’ai pas vu autant à cran depuis l’automne dernier. Quand je suis passé te voir avec l’équipe, à Poudlard.
-Oui, je me rappelle. C’était un peu avant que Madame Pomfresh s’intéresse à mon sommeil. Je suis sûr que l’assistant, c’est Eddie Carmichael, rajoute Katie à voix basse. On était de la même année, au château. Je crois qu’il était à Serdaigle.
« Ça ne me dit rien, tu sais. Tiens, je crois que c’est pour toi. »
De retour, l’apothicaire met plusieurs flacons sur le comptoir et commence à lui expliquer les différents dosages, pour la potion de vitalité du matin, destinée à booster son énergie, les goutes à prendre le soir au repas, pour diminuer les tensions et enfin celle destinée à favoriser un sommeil calme et réparateur. Katie doute de l’efficacité, des différents traitements que lui avait proposé Madame Pomfresh, seuls les granulés de Somnus lenire lui avaient permis de retrouver un sommeil sans trouble.
Presque une heure plus tard, Katie déguste son sandwich, assise sur un banc public. Le parc est bondé en raison du beau temps et des vacances d’été, mais elle s’y sent à son aise. Elle n’est pas à Leadworth, où les commères continuent de spéculer sur la soudaine réapparition de la famille Bell, ni sur le Chemin de Traverse, où elle se sent irritée sans raisons particulières. Olivier n’avait pas ronchonné quand elle avait demandé à changer leurs plans de la journée. Déjeuner sur le chemin de Traverse ne l’inspirait plus et comme elle, Olivier portait déjà une tenue moldue, ayant dû traverser une partie de Londres à pieds pour rejoindre le Chaudron Baveur. Son ami avait même l’air d’apprécier son panini, se léchant même les doigts pour ne pas perdre de fromage fondu. Les Sorciers connaissaient sans doute mal la restauration rapide et le Club de Flaquemare était connu pour imposer un style de vie particulier aux joueurs. Olivier semblait s’y prêter sans difficultés, ayant commencé très jeune à s’imposer des exercices et échauffements pour maintenir son niveau et une alimentation la plus saine possible. Au contraire de Katie qui ne surveillait pas particulièrement son alimentation, jugeant qu’elle brulait ses calories lors des entrainements de Quiddich.
« Ça te dis une glace, pour terminer tout ça ? On pourrait les déguster en regardant les gamins jouer avec leurs bateaux télécommandés. Tu veux quel parfum ?
-Je veux bien un cornet citron. Ou un de ses cônes avec des pépites qu’on a mangées en sortant du match de Baseball l’autre jour. En fait, la même chose que toi, sauf s’il y a de la noix de coco dedans.
- Parfait ! Je t’offre ça alors.
- Pour ça, vaudrait que tu ais ton porte-monnaie, souligne Olivier.
- Mais je n’allais pas l’oublier, assure Katie en se levant. A tout de suite. »
Quand elle revient, une dizaine de minutes plus tard, Olivier discute avec une fille rousse. Katie se souvient l’avoir croisé en allant voir le marchand de glaces parce qu’elle avait trouvé jolie la façon de tresser ses cheveux. La sorcière reste un peu en retrait, observant Olivier qui semble rembarrer le moins brutalement possible la rouquine. Quand il la désigne enfin du doigt, Katie devine qu’il a dû lui dire qu’il est déjà accompagné. L’autre fille ne semble pas s’en formaliser et la salue même en revenant vers ses amies, plus loin derrière Katie.
L’ancienne Gryffondor trottine jusqu’à Olivier et lui tend sa glace, un cône au chocolat avec des pépites de noisettes. Se réinstallant sur le banc, Katie demande :
« Elle est mignonne. Elle s’appelle comment ?
-Iris je crois. Merci pour la glace.
-Tu sais, tu aurais pu aller prendre un verre avec elle. Ça ne m’aurait pas dérangée. Elle avait l’air sympa.
-Déjà, on avait prévu de passer la journée ensemble. Puis je vois déjà quelqu’un. »
Sous le coup de la surprise, Katie manqua de lâcher son cône.
« Tu ne m’avais pas dit que tu avais une copine. Depuis quand ? Je la connais ?
-Je ne te l’ai pas dit parce que… Elle est encore plus ou moins avec quelqu’un. Sally règle les derniers détails de son divorce. »
Katie se concentre soudainement avec attention sur le chocolat qui dégouline sur ses doigts, devinant qu’Olivier attend une réponse, craignant sans doute une critique. Le divorce est monnaie-courante chez elle. La loi ne lapide plus les épouses infidèles ou divorcées d’un premier mariage. Pour ce qu’elle sait de la société sorcière, le simple fait de divorcer doit encore provoquer de houleux débats. Olivier n’étant pas dragueur de nature, surtout avec une femme en couple, elle se dit que c’est sans doute cette Sally qui l’a abordé ou qui lui a caché ce pan de sa vie. Juger Olivier lui est difficile, d’autant plus qu’il est intransigeant sur beaucoup de choses. Puis il est son ami. Sally doit être une chic fille et non une calculatrice cherchant à soutirer le maximum à son mari tout profitant d’Olivier.
« Oh, c’est pour ça que tu ne m’en as pas parlé avant. Tu avais peur que ça se sache ?
-Sally tient L’œil de Lynx avec son ex-mari. C’est un journal d’investigation. Ça va faire un an qu’ils se chamaillent à coups de hiboux et d’avocats pour savoir quelle part revient à qui, explique Olivier. Mais ça ne fait quatre mois qu’on se voit, précise-t-il. Tu serais d’accord pour la rencontrer le mois prochain ? Quand tu vas passer quelques jours à Londres pour la bourse aux formations ?
-Bien sûr. Tu sais, ça ne me choque pas qu’elle divorce. Je suis même contente pour toi, assure-t-elle.
-T’es vraiment une fille formidable Katie. Sally est impatiente de te rencontrer.
-Moi aussi, tu sais. »
Katie lui sourit quand ils entrechoquent en douceur leurs cônes, tel des toasts. Un peu égoïstement, elle se dit aussi qu’Olivier sera maintenant moins présent dans sa vie et que sa nouvelle petite-amie ne va pas forcément adorer la fille à qui il écrit plus qu’à sa propre mère.
Mais ce qui importe, c’est le bonheur d’Olivier, qui efface ses propres soucis, ses rêves étranges et Elizabeth Suzanne Taylor de son esprit.
Katie n’y pense d’ailleurs plus de toute la journée, et le soir, au moment de se doucher, elle se trouve même bonne mine dans miroir de la salle de bain.
Olivier a peut-être raison quand il suggère que c’est Leadworth et sa routine qui lui pompe le moral.
End Notes:
Je ne vous simplifie pas la vie, mais lire Big Brother ( Katie et Olivier pendant la guerre) et Séquelles ( le retour de Katie à l'école après la bataille de Poudlard) peuvent combler certains détails. Comme Lilimordedaim connait assez bien mes personnages, j'ai limité les rappels dans ces chapitres!
Eddie Carmichael est un personnage canonique de J.K Rowling, qu'elle présent comme un Serdaigle de un plus agé que le trio, vendant de speudos stimulants pour la mémoire aux élèves passant des examens.
La Potion sans rêves et la Goute du mort vivant est de J.K. Rowling mais le Somnus lenire est de mon invention.
Voilà, n'hésitez pas à laisser une trace de votre passage!
A dans une semaine pour l'avant dernier chapitre!
Author's Notes:
Et hop, le chapitre trois avec un peu d'avance parce que ça va être raide en fin de semaine...
Il est un peu plus étoffé que ce que je voulais mais je me suis dit que ça serait bien de sortir un peu de la bulle dans laquelle est Katie avec la rencontre de Lee Jordan et de mon OC, qui rappelle que Katie a été une jeune sorcière tout à fait ordinaire avant d'être victime de l'opale et de la guerre, et que tout le monde ne la prend pas en pitié, comme elle se plait à le penser. De plus j'égrenne pas mal de choses pour la suite, qui est encore un peu instable dans ma tête, mais voilà, ça m'assure une ligne de conduite dans les choix et gestes de Katie Bell.
Katie tortille nerveusement son bandeau, tandis que la file avance avec lenteur. L’heure de sa pause déjeuner touche à sa fin et elle devra bientôt être de retour au Ministère. Les stagiaires n’ont que quarante-cinq minutes pour manger, contrairement au secrétaires et Oubliators, qui eux, ont une heure. Son ventre gargouille encore mais en cet instant, le plus urgent pour Katie est de repartir avec un flacon de somnus lenire.
Sans doute a-t-elle juste fait glisser celui qui lui restait sous un meuble de salle de bain, chez Olivier. Mais en dépit de tous ses accio, elle ne l’avait pas retrouvé. Elle avait même envoyé un hibou à ses parents, qui eux, n’en avaient trouvé aucune trace dans leur maison Leadworth. Le flacon de somnus lenire était sans doute immunisé contre un simple accio. Peut-être même qu’elle l’avait perdue en transplanant. Dans tous les cas, Katie ne se voyait pas faire son mois de stage au service des Oubliators sans son précieux passe pour un sommeil tranquillisé. Chester Edgecombe, son référent, semblait apprécier son travail et Katie ne voulait pas gâcher ses chances d’un nouveau stage, peut-être même sur le terrain, avec ses problèmes personnels.
Les gens du ministère n’avaient pas à savoir, pour ses soucis de santé. Si ça s’ébruitait, soit elle se verrait gentiment congédier à la fin du mois, soit on la prendrait en pitié, comme les autres victimes de la guerre. Celle qui n’arrivaient pas à tourner la page pendant que d’autres, plus nombreux, respiraient le bonheur et la réussite, parfois même à l’écœurement.
La foule avance enfin. Le couple avec le bébé quitte la boutique de l’apothicaire et le sorcier dégarni doit avoir passé commande car Eddie Carmichael sort un sac en papier de sous le comptoir. Il ne reste devant Katie qu’une mère de famille accompagnée de sa fille, une adolescente aux cheveux noirs tressés et au teint blafard. Mercredi Adams en chair et en os. A coups de sourires charmeurs et de paroles rassurantes, Eddie calme la sorcière et lui présente une fiole colorée garantissant des menstruations sans douleurs pour sa fille. Katie le trouve mignon, un peu, à sourire ainsi. Sans être beau, elle trouve qu’Eddie Carmichael a un certain charisme et une bonne humeur communicative. La jeune femme se mordille aussi les lèvres pour s’empêcher de sourire, se rappelant de sa propre mère et d’une scène similaire lors de vacances à Stratford-upon-Avon.
Quand les deux sorcières s’en vont, Katie se sent de nouveau nerveuse. Elle est d’avance sûre que Mr Borrow, l’apothicaire, ne voudra pas accéder à sa demande. Eddie Carmichael n’est qu’un assistant, il devra à coup sûr lui en parler. D’après l’ordonnance de Saint Mangouste, elle ne peut se présenter qu’une fois par mois pour renouveler son flacon. Or la jeune femme en est seulement au début de sa troisième semaine.
Le sourire d’Eddie Carmichael est poli quand elle lui explique sa situation. Trop poli pour pouvoir dire « Bien sûr que c’est faisable, Katie ! Je serais ravi de te dépanner. ». Le flacon égaré, l’importance de son stage au ministère, le fait qu’elle a besoin de renouveler son ordonnance plus tôt, tout cela, Eddie l’écoute poliment, toujours avec son sourire craquant.
« Je suis navré Katie, je ne peux rien pour toi dans l’immédiat. »
La sorcière se demande un court instant si elle doit en vouloir à Eddie, qui ne fait que suivre les directives de Mr Borrow. Après tout, il a pris le temps de l’écouter. Il a fait son boulot, de façon bien plus cordiale que son employeur.
« Mais passe me voir vers dix-neuf heures. Je pense que j’ai moyen de t’arranger ça. »
Katie sort des archives du service des Oubliators peu après dix-sept heures. Chester Edgecombe est soit en mission, soit déjà chez lui, car c’est le secrétaire revêche qui signe sa feuille de présence. D’un pas pressée, elle franchit la foule de l’atrium et sort par l’une des cheminées menant tout droit au Chemin de Traverse. La jeune sorcière a encore un peu de temps avant de retrouver Eddie et décide de faire un détour par la librairie. Katie n’a pas d’idées de cadeau en particulier pour remercier Olivier de l’héberger, mais comme il refuse qu’elle participe aux frais alimentaire, elle a envie de lui offrir quelque chose. Elle erre donc dans les rayons un instant, prenant ici et là des ouvrages au hasard, avant de se décider pour un recueil de nouvelles policières. Olivier qui se plaint de ne pas arriver à se vider la tête en rentrant du club de Flaquemare appréciera cette lecture distrayante.
« L’affaire Black ou les dérives de la justice, tu crois que ça plaira à ta sœur ? demande une voix masculine que Katie pense connaître.
-Bof, je ne sais pas si elle a envie d’un livre qui lui rappelle son boulot. »
Les deux personnes parlent de l’autre côté de la rangée de livre où la brune fait la queue. Elle ne les voit pas.
-En fait, j’ai envie de le lire mais j’en est la flemme. Si je l’offre à Marietta, elle me le racontera.
-T’es vraiment irrécupérable, glousse la fille. Moi en tout cas, je ne lui offre pas de livres. La journée de soins en institut va lui faire le plus grand bien. Le massage à base d’huiles essentiels de Madagascar a l’air sensas ! »
Les voix se rapprochent de la file d’attente, où Katie attend. En voyant Lee Jordan dépasser l’angle de l’étagère, reconnaissable à sa haute taille, elle comprend mieux pourquoi elle lui a parue familière. En plus de l’avoir fréquenté à Poudlard, de l’avoir souvent écouté sur Potterville, Katie suit parfois son émission radio sur le Quiddich, Aussi vif qu’un vif d’or. Lui aussi l’a reconnue et c’est avec un grand sourire qu’il l’interpelle. Il présente la fille blonde, Juliet Edgecombe, comme étant sa petite-amie, avant de prendre de ses nouvelles et de celles d’Alicia Spinnet. Katie est un peu surprise qu’il ne demande pas si elle voit toujours Angelina Johnson, avant de se rappeler qu’ils avaient terminé leur scolarité sur de mauvais termes, malgré une entente factice. La guerre n’avait pas tout changé au final. Lee se montre plus curieux du devenir d’Olivier, lui demandant même son adresse, pour lui écrire un mot, un jour prochain. Juliet s’est entre deux éclipsée pour voir quelque chose à la papeterie avant sa fermeture. Katie n’a pas eu le temps de lui demander si elle avait un lien de parenté avec son référent de stage et pose donc la question à Lee, qui le lui confirme. Même sans ça, l’ancienne Gryffondor s’en serait douté, tant la ressemblance physique est entre eux deux frappante. De toute façon, elle ne voit pas pour quelle raison elle irait raconter à Chester Edgecombe qu’elle a rencontré sa fille ainée. Elle croise souvent des connaissances de Poudlard depuis le début de son stage, sans forcément s’arrêter pour leur parler.
« Si tu passes à Cardiff, n’hésite pas à passer nous voir, conclu Lee avant qu’ils ne se séparent. Et s’il le fait, traîne Dubois par le col de sa robe pour qu’il t’accompagne. »
C’est pile à l’heure que Katie rejoint Eddie Carmichael, les joues rougies par sa course.
« Je ne pouvais pas trop en parler tout à l’heure, mon patron craint pas mal la concurrence mais je connais quelqu’un qui peut te dépanner. Tu as bien gardé ton ordonnance ?
-Je l’ai dans mon sac, assure Katie en le tapotant.
-Génial, Luciana Stroganov est moins regardante sur certaines choses mais elle n’aurait rien pu faire sans. Je te demande juste une chose. Evite de la dévisager, elle déteste ça.
-Pourquoi je la dévisagerai, s’étonne Katie. »
« Elle est demi-harpie. Enfin, sa grand-mère en était une. Les gens bloquent souvent sur son visage. C’est pour ça qu’elle s’est installée dans l’allée des embrumes. Elle a été assez mal accueillie ici. »
Eddie désigne du bras les boutiques qui les entourent, comme s’il adressait ce message à une foule invisible. Katie n’y fait pas attention, et ne retient que les derniers mots du jeune homme.
« L’allée des embrumes ? Tu veux m’amener dans l’Allée des embrumes ! Non, je n’irais pas ! Je m’attire assez de problèmes rien qu’en sortant de mon lit. »
Katie se maudit d’avoir fait confiance à Eddie et à son sourire enjôleur, quand il lui avait assuré résoudre son problème. Elle aurait dû s’en méfier, il proposait déjà de pseudos-potions stimulantes de mémoires à Poudlard. Katie est naïve mais même une née-moldue crédule sait ce que représente l’Allée des embrumes.
« Oh, tu n’y as jamais mis les pieds. De tous les apothicaires que je connais, c’est la seule qui pourra te dépanner aussi vite. C’est comme tu veux Katie, soit tu viens avec moi, soit tu te débrouilles. »
Eddie attend calmement sa réponse alors que l’ancienne Gryffondor se sent fulminer, comme s’il l’avait trahie. A bien y réfléchir, il n’a jamais évoqué de demi-harpie, de chemin des embrumes, ou quoi que ce soit d’illégal. Il aurait dû.
« Ecoute Katie, la moitié de ce que tu as pu entendre sur l’Allée des embrumes est faux. Alors oui, il y a du marché noir, du recel et des gens louches. Comme partout, comme ici même. Le mari de la nana qui tient l’animalerie s’est fait condamner pour importation illégales d’animaux et pourtant, il travaille sur le chemin de Traverse. J’ai déjà pris un verre avec lui et ce n’était pas écrit sur son visage. Ça ne veut plus rien dire, aujourd’hui. C’est comme les blocs HLM moldus, si t’écoutes les gens, tu t’y fais rackettée ou menacée dès que tu y mets un pied.
-On parle de magie noire, Eddie. Pas de préjugés relayés par les médias. Ce n’est absolument pas comparable ! »
Mais Eddie soutient son regard et s’accorde même de luxe de formuler un « vraiment » du bout des lèvres.
« Si tu avais eu une après-midi entière, en bonne petite sorcière, tu aurais décliné mon aide. Alors, on fait quoi ? »
Katie ne lui répond pas, réfléchissant à toute vitesse à ce qu’elle a pu entendre sur l’Allée des embrumes, aux jumeaux et à Lee se vantant d’y être allé et d’avoir bu du Whisky pur feu alors qu’ils étaient encore mineurs. Aux rumeurs mêlant magie noire, nécromancie, trafic illégale et réputation douteuse. Et à ses mauvais rêves qui reviennent fréquemment la hanter. Eddie a perdu son sourire moqueur et lui prend la main. Katie le laisse faire, encore perdue dans ses pensées.
« De toute façon, depuis l’arrestation de Barjow, les Aurors ont saisis tous les objets de magie noire qu’il avait et pas mal de têtes sont tombés avec lui. T’a dû entendre parler de son procès, l’année dernière ?
-Très peu, je n’avais pas la tête à ça, avoue Katie.
-Ecoute, c’est juste à l’entrée, je te l’assure, on voit la boutique de Luciana Stroganov de la rue principale. Je n’ai pas l’intention de d’amener plus loin. Et si vraiment tu as peur, j’y vais tout seul.
- Tu restes avec moi alors ? demande timidement Katie en lui serrant la main.
-Bien sûr que je reste avec toi. Allez, viens. »
End Notes:
A dans une semaine pour le dernier chapitre. Je n'en suis pas encore très satisfaite...Et merci et Herron et Lilimordefaim pour leur premiers retour sur cette fic...
Luciana Stroganov by Bevy
Author's Notes:
Coucou, en cette veille de week end, voici le dernier chapitre. Vous l'avez remarqué, chaque passage correspond à une personne de l'entourage de Katie susceptible de l'influencer en bien ou en mal. Je me pencherai sans doute sur une suite, maintenant que j'ai la base, un jour prochain.
Bonne lecture!
Eddie ne lui a pas menti et lui montre même la pancarte de l’apothicaire. L’enseigne est composée d’un bol et d’un mortier, et de quelques feuilles. Quelques lettres de l’alphabet russe figurent juste en dessous.
« C’est juste là. Il faut se dépêcher avant que ça ne ferme. »
Toujours silencieuse, Katie suit Eddie, qui ne lui a pas lâché la main. Après quelques enjambées dans l’Allée des embrumes, il pousse la porte, où elle voit gravé les mêmes symboles que sur l’enseigne Les noms et prénoms de Luciana Stroganov sont gravés dans le bois en dessous, mais en anglais. Elle n’a même pas le temps de s’attarder sur l’allée qui se poursuit et de s’attarder sur les enfilades de vitrines et enseignes des autres boutiques que Eddie ouvre la porte et l’entraine à l’intérieur.
La boutique de Luciana Stroganov est plus petite que celle de Mr Borrow. C’est du moins ce que l’absence de lumière naturelle et de pancartes de couleurs vives font penser. Mais de nombreuses bougies éclairent les lieux, ne laissant aucun recoin dans l’ombre. Les vitraux des fenêtres ne laissent déjà plus passer la lumière déclinante. Katie s’attendait à autre chose, de plus sombre, d’inquiétant et de carrément cliché. Nul main crochue, ossement humains, pentagrammes de peintures rouges ou corbeau empaillé. Même pas de chat noir surveillant les entrées des visiteurs de son œil inquisiteur. Elle se sent même stupide avec son imagination galopante. Et curieusement, elle trouve cette pièce preste intimiste, malgré son malaise. Plus que celle de Mr Borrow, avec ses pancartes publicitaires, sa file d’attente bien ordonnée et ses comptoirs individuels.
Il y a déjà un autre client, un homme corpulent et dégarni qui regarde les étagères. Katie le dévisage, curieuse de voir de quoi pourrait avoir l’air quelqu’un fréquentant un lieu-dit mal famé. Mais le sorcier respire la normalité et leur adresse même la parole après le « bonsoir » jovial d’Eddie. Elle détourne la tête, un peu honteuse de sa curiosité. Elle n’aurait pas aimé que l’inconnu fasse de même avec elle.
« Allez-y, passez devant moi. Je n’ai pas encore fait mon choix. »
-Merci monsieur ! »
Katie sourit en guise de remerciement, se martelant le crâne qu’elle a vécu des situations bien plus stressantes et dangereuses, il y a plus d’un an. Sa fuite chez les Dubois, la découverte de sa maison saccagée par les rafleurs, la Bataille de Poudlard. Puis Eddie Carmichael est avec elle. Elle ne l’a jamais beaucoup fréquentée à Poudlard mais il a l’air sincèrement gentil. Respirant un bon coup, elle s’intéresse à l’unique comptoir. Sa propriétaire n’y est pas.
« Vous savez si Luciana est déjà occupée ? demande Eddie.
-Elle est partie voir quelque chose dans sa réserve à l’instant, répond l’homme, lisant une étiquette sur une boîte en terre ronde. »
Il fait sonner la petite cloche et une douce mélodie résonne dans la boutique. Katie ne l’a reconnaît pas, bien qu’elle lui fasse penser à un air de musique classique. Enfin, une petite porte dissimulée sous une tapisserie s’ouvre, laissant apparaître une femme de haute taille et aux longs cheveux noirs. Katie comprend immédiatement pourquoi Eddie lui a signalé de ne pas dévisager Luciana. Sa bouche en bec de lièvre attire immédiatement l’attention et ses yeux aux pupilles noirs qui lui rappellent ceux des oiseaux. Pourtant, Katie ne la trouve pas repoussante et effrayante, comme les harpies du livre de Gilderoy Lockhart. Sans doute son ancien professeur a exagéré leur description physique. En jeune fille bien élevée et Gryffondor digne de ce nom, Katie ne la dévisage pas plus que la politesse ne l’autorise.
« Je repasserai demain Luciana. Passez une bonne soirée.
-Vous aussi Alan. Les gingembres des indes arriveront en début de semaine au plus tard. Je vous tiens au courant pas hibou. »
Une fois l’homme sorti, Luciana se tourne vers eux deux. Eddie lui lâche la main pour serrer celle de la commerçante. Celle-ci tourne les yeux vers elle et la scrute du regard. Pendant un instant, Katie à l’impression de se retrouver face à son ancien professeur de potions. Elle ne décèle aucune lueur dans le noir de son iris, rien qui ne brise la neutralité de son visage. Katie comprend un peu mieux qu’elle puise mette mal à l’aise quelques personnes.
« C’est mon amie Katie. Je t’ai envoyé ma chouette à son sujet.
-Et je l’ai bien reçue, Eddie. C’est vous qui avez perdu votre flacon de somnus lenire ? »
Katie répond par l’affirmative, incapable de définir ce que lui inspire Luciana Stroganov. La voix de celle-ci est neutre, plate, de concert avec son expression indéchiffrable. Aucune émotion de sympathie, de lassitude ou de moquerie n’en ressort. C’est peut-être sa façon de parler qui la déconcerte plus que son bec de lièvre. Plus que sa façon presque impolie de la scruter. Fugacement, Katie se demande si, comme Severus Rogue, elle lit dans les pensées. La rumeur courait à Poudlard, après la mort du professeur, qu’il était occlumens.
« Vous avez votre ordonnance avec vous ?
-Dans mon sac. »
Katie la lui tend et Luciana se détache enfin ses yeux d’elle. La jeune femme en éprouve un certain soulagement. Eddie lui adresse un sourire rayonnant, comme pour lui démontrer qu’elle avait tort de s’inquiéter.
« Vous connaissez votre dose proscrite ? lui demande Luciana.
-Une gélule par soir, juste avant de me coucher. De préférence avec du lait ou une tisane pour faire passer le goût, récite Katie. Il m’en faudrait juste pour finir le mois, si c’est possible.
-Vous ne ressentez pas d’effets secondaires ? Migraines ou troubles de l’audition ?
-Non, rien ce ça. »
Madame Pomfresh lui avait déjà posé la question, ainsi que le médicomage de Saint-Mangouste et Mr Borrow. Katie est consciente que Luciana Stroganov ne fait que son travail, même si ce rappel l’agace toujours un peu. L’apothicaire doit être satisfaite de ses réponses car elle se retourne vers ses étagères, avant de revenir vers elle avec une petite fiole.
« Voilà, ça vous fera un galion et dix-sept noises. »
Katie compte sa monnaie et dépose les pièces sur le comptoir. Luciana lui rend quelques pièces de noises sans ajouter un mot.
« A plus tard Eddie. Bonne soirée, Miss Bell.
-Bonne soirée à vous aussi, Madame Stroganov.
- A une prochaine, Luciana. »
De retour dans le Chemin de Traverse, Katie constate que la rue principale est complétement vide. Les boutiques sont toutes fermées, même si la lumière filtre de sous certaines portes ou des fenêtres à l’étage.
« Je t’aurais bien raccompagné, mais mes placards sont vides. Je dois faire quelques courses côté moldus.
-Ce n’est pas grave Eddie. Tu as déjà fait beaucoup pour moi, le rassure Katie.
-J’espère te revoir assez vite en tout cas, c’est sympa de revoir du monde de Poudlard.
-Oui, c’était sympa, répète Katie, ne sachant pas quoi dire d’autre. »
Après un silence de plusieurs secondes, Eddie rajoute :
« Passe une bonne soirée en tout cas. Et bonne chance pour ton stage ! »
Une fois Eddie parti, baguette en main, Katie se concentre sur le square près de chez Olivier, où elle peut transplaner en toute sécurité.
La journée a été longue.
End Notes:
Et voilà, ce premier opus est terminé. Je ne vous garanti pas de suite tout de suite, parce que ça serait de la fic longue et que je ne veux pas tout arrêter au milieu en laissant les gens qui la suivront en plan.
En tout cas, n'hésitez pas à me donner votre avis sur ses quatre chapitre, sur les personnages. Niveau chronologie, il y a Big Brother et Séquelles juste avant et ils sont à chapitres uniques.
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