Marquée by Awena
Summary:

pixabay

Elle est sombre, jusque dans ses veines où coule puissance autant que folie.
Elle se délecte de l'acidité du mal des autres

Elle crie de toutes ses forces alors que pulse dans son corps un mal étrange.
Et elle inscrit ses victoires sordides jusque sur sa peau.
Elle est marquée des tristesses du monde qu’elle compte comme autant de trophées.
Elle ne cherche pas la mort mais c’est la seule qui dans sa bonté viendra enfin la délivrer.
Elle ? Alecto Carrow.

 

Participation au concours" Tatoo...l'art dans la peau" de princesse

 

Edit Modération : Bannière supprimée car mal créditée


Categories: Biographies, Autres portraits de personnages Characters: Les Mangemorts
Genres: Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Tattoo... l'Art dans la peau
Chapters: 5 Completed: Oui Word count: 9246 Read: 3074 Published: 23/05/2016 Updated: 31/05/2016
Story Notes:

Conditions du concours :

Vous pouvez utiliser n’importe quelle époque et n’importe quel personnage pour planter votre décor, et votre histoire.

- Vous pouvez choisir librement le tatouage de votre personnage, ainsi que son histoire, mais vous devez expliquer le symbolisme de ce tatouage

- Cinq des douze mots suivants seront obligatoires à placer => pigments, henné, scarification, social, celtique, traditionnel, subtilité, ethnie, marque, pointilliste, estampe…
…Et mention très spéciale pour ceux qui réussiront à placer le mot «horimono » , qui signifie littéralement la sculpture en Japonais, mais qui désigne plus communément le Tatouage.

- Dernière contrainte : cela serait intéressant de retrouver dans votre fiction l’étymologie du mot Tatouage, qui est la suivante : « Le mot vient du Tahitien ‘tatau', qui signifie marquer, dessiner ou frapper et dérive de l'expression « Ta-atouas ». La racine du mot, ‘ta’ signifie « dessin » et ‘atua’ signifie « esprit, dieu ». »

- La fiction comptera minimum 500 mots jusqu’à un maximum de… 10 000

Chapitre 1 : Brûlure d'enfant by Awena
Author's Notes:

Oui je sais ce que vous vous dîtes si vous avez l'habitude de me lire : "encore une nouvelle fiction, mais arrête de commencer, finit un peu"

Pas d'inquiétude, cette fiction est belle et bien terminée, enfin sans compter le bêtatage, et elle comptera 5 chapitres au total.

Je l'ai écrite dans le cadre du concours de princesse sur le tatouage.

J'espère qu'elle vous plaira bien que très loin de ma zone de confort habituelle en écriture.

J'ai choisi comme personnage Alecto Carrow (mangemort que l'on aperçoit au cours de la saga et qui fut assomée lors de la bataille de Poudlard par Luna puis ligotée par Mc Gonagall après avoir appelé Voldemort.)

 

 

 

Sur le sentier de terre s’agite une foule entière, grouillante, minuscule mais cependant tranquille dans son petit monde secret. Une ombre plane pourtant. La première vague qui s’abat tue les trois quarts de la colonie en quelques secondes et, en un instant, la panique s’installe. Vite, s’enfuir, préserver le plus de ressources possible, c’est la débandade, la crise, l’angoisse, le capharnaüm.

« Amycus, il n’y a pas assez  d’eau.  Pousse-toi, idiot ! »

Les enfants Carrow s’amusent à ce cruel jeu depuis  cinq bonnes minutes déjà, martyrisant les fourmis pour le plaisir de voir cette masse s’éparpiller, cette foule s’enfuir. Alecto, l’ainée, est l’instigatrice de ce jeu. Pense-t-elle à mal ? Non, c’est une enfant délaissée et c’est son ennui qui la pousse à s’occuper de la sorte. Elle regarde  les fourmis comme elle toise son frère au visage tordu, il porte bien son surnom de Gueule-de-travers.  Elle se sent forte quand elle écrase de ses souliers vernis celles qui tentent de s’échapper de tous les côtés.

Finalement, elle semble s’ennuyer de nouveau et se désintéresse du seau d’eau croupie qu’ils ont volé à l’âne. Il retombe dans l’herbe mal coupée dans un bruit sourd alors que la magie de l’enfant ne le porte plus.

« BAYYYOOOOOON ! »

Avec un petit plop, la dénommée créature apparaît. Elle fait peine à voir, vraiment.

Le visage de l’elfe de maison est ridé au possible et ses oreilles, en partie coupées, portent des cicatrices. Le sac de toile percé de trou qui lui sert à se couvrir laisse juste apercevoir ses deux jambes de sauterelle recouvertes de bleues et de bandages.

L’enfant exige qu’il la porte jusqu’au manoir et Bayon accède à la demande de la fillette qui monte sur ses épaules  tandis que son frère la suit. Il ploie sous le poids de la petite fille mais il a l’habitude de céder à ses caprices sans broncher. Lentement Bayon remonte le sentier menant à la demeure familiale sous le ciel gris qui fait paraître le petit groupe plus terne encore.

Deux mètres avant la grille rouillée, Alecto saute sur ses pieds et perd son sourire. Elle se rapproche de son frère et lisse un peu les plis de ce qui lui sert de robe.

Le manoir a certainement été beau autrefois, lorsque les arbustes étaient encore taillés et les volets repeints régulièrement, lorsque le lierre n’envahissait pas encore la façade et n’avait pas encore délogé des tuiles du toit. On dirait que le temps s’est arrêté ici et l’impression se renforce lorsque l’on pousse la lourde porte de chêne et que l’on pénètre dans le hall qui sent le renfermé. Tout est gris. La tapisserie a la même couleur triste que le ciel dehors et la poussière qui les recouvre masque les luxueux chandeliers  d’argents. Bayon, aussitôt sa mission remplie, transplane, laissant les deux gosses seuls à écouter le bruit de quelqu’un qui farfouille en haut de l’escalier rongé.

Amycus commence à grimper les escaliers lourdement mais se retrouve les quatre fers en l’air, tiré en arrière par sa sœur qui en tant qu’aînée revendique son droit de passer avant.

Alecto a peur en réalité, elle ne l’avouera pas à Gueule –de-travers parce qu’elle veut toujours être la plus forte. Lentement, elle grimpe les marches, évitant celles qui grincent, et comptant celles qu’elle doit encore franchir avant d’arriver à un pallier, comme un jeu pour se rassurer.

La voix de son père résonne comme une litanie sans fin dans le vide de l’étage.

Et c’est ce qu’elle craint. Elle le sait. Elle voit la chambre de l’ancien couple ouverte en grand. Elle contemple tout le fatras étalé par terre.  On dirait qu’une tornade est passée par là. Il y a des feuilles partout. Un coussin a même été ouvert de haut en bas, dégueulant des plumes sur le tapis crasseux. Le placard ouvert laisse quant à lui échapper une montagne des veilles nippes de sa mère. Même le petit bureau en bois vermoulu n’a pas échappé à la tempête et git désormais en petits morceaux dans la pièce et le couloir.

Elle retire ses chaussures vernies et remonte en chaussettes la longue galerie d’horreurs, faisant attention où elle marche. Elle ne doit pas se faire repérer, pas aujourd’hui, pas maintenant. Elle le sait, mais sa chambre est de l’autre côté alors elle tente sa chance un jour de plus. Elle est presque arrivée lorsqu’elle se sent saisie par un bras puissant qui la tire dans la salle de bain. La pièce est dans le même état que le reste de la maison.

« Elle est où ? Elle a dit qu’elle resterait avec moi jusqu’à la fin ! »

Son père la secoue violement. Alecto laisse échapper un gémissement de douleur et c’est le début de la fin.

Il réalise qui elle est. Enfin, il pense savoir qui elle est.

« Pourquoi tu portes son visage ? Qui es-tu ? C’est toi, hein, c’est toi qui le lui as volé ? »

Il attrape le visage d’Alecto de ses grosses mains et le presse comme pour en faire sortir quelque chose. La pauvre gosse souffre mais ne dit rien.Ça a le don d’énerver encore plus son géniteur et un sourire aux dents gâtées apparaît sur son visage sale lorsqu’il sort sa baguette magique et en menace sa fille.

Mille aiguilles semblent s’enfoncer dans le corps d’Alecto qui pousse un cri déchirant. Pourtant qu’est-ce qu’elle pourrait dire à son père ? Que Mélia est morte depuis plus de deux ans ? Qu’elle aurait préféré ne jamais être le portrait craché de sa mère ? Qu’elle déteste ce que son père est devenu ?

De chaudes larmes s’écoulent le long de son visage aux traits grossiers mais ça ne soulage personne. Elle crie, elle appelle à l’aide. Son frère, Bayon, sa mère, n’importe qui. Puis son père change de sort et la prive subitement d’oxygène et de voix.

Amycus est monté et attend devant la porte, la peur au ventre. Il pourrait être à sa place, il le sait, s’il ressemblait plus à Mélia, sa mère. Il pourrait rentrer, essayer pour sa sœur de stopper son père. Si Alecto est mauvaise et cruelle avec lui, elle l’a pourtant toujours protégé des coups du paternel, son corps et son âme d’ainée encaissant pour lui les insultes, les coups et les reproches.

Alecto a froid, elle a soif, sa tête dodeline doucement et son esprit s’évade peu à peu, lâche prise sur sa caboche déjà abimée. Elle n’entend plus rien, ni les pleurs de son frère qui s’est enfin décidé à entrer et s’agrippe au bras de l’homme qui l’envoie valser contre le lavabo et le ligote magiquement. Elle n’entend pas non plus  les paroles de son père qui est persuadé qu’elle a tué sa femme et cousine, lui volant son visage.

Les hurlements qui s’échappent de sa gorge lui semblent lointains. Elle se demande même qui peut crier ainsi. Elle ne sent plus la torture magique qu’on fait subir à son esprit.

Alors qu’elle s’enfonce doucement dans un état second plus paisible où l’air manquant lui promet une mort plus douce et moins douloureuse, elle retourne d’un coup dans le cauchemar. De nouveau, ses yeux s’ouvrent et l’air alimente ses poumons. Mais les cris eux-aussi reprennent, plus forts que jamais, plus violents alors que son père, toujours malade, trace sur sa peau des langues de feu, brûlant la peau tendre de l’enfant qui ne peux même plus pleurer, ses grands yeux ouvert sur un monde vide de sens. Ils sont secs et le temps pour eux semble être arrêté. Ils fixent le plafonnier en argent massif du plafond. Ils fixent comme pour se raccrocher à quelque chose, comme pour ne pas voir les gouttes de sang qui coulent des lèvres de Bayon venu essayer de raisonner son maitre ou celui coagulant le long du coup de son frère.

Subitement quelque chose change, les yeux d’Alecto papillonnent un instant, ceux de son père restent grand ouverts dans une expression mêlant surprise et démence. D’un coup ils se tournent vers le bras ensanglanté où les lignes de chair brûlés sont maintenant tachetées du sang de son père et des débris du plafonnier qui s’est écrasé sur le crâne de l’adulte.

Et enfin, Alecto ferme les yeux et le monde disparaît.

 

Lorsque les aurors alertés par Bayon découvriront les deux petits corps inconscients aux dernières heures de cette  funeste journée la première sensation qui les envahira sera l’horreur. Horreur face à cet endroit miteux où des gens aussi riches vivaient, face à cette vie qu’ils menaient, face à  la folie de cet homme puissant qui avait refusé l’internement à cause de l’humiliation que cela représentait pour un aristocrate sang pur. Horreur face à cet homme dont le délire l’amena presque à tuer ses propres enfants.

Mais la pitié aussi avait sa place. Rien qu’à imaginer la vie de ces deux mioches. Abandonnés, seuls, l’un ayant  tué son propre père, avec pour unique souvenir cette vie misérable. Ils avaient tous envie de pleurer.

C’est cette pitié qui conduisit l’un des leurs à passer outre la loi.

Lentement, il enfouit les souvenirs sous d’autres plus respectables. Il masqua par la même occasion la longue trace sur la chair tendre d’Alecto et réduisit les bleus sur le petit cou d’Amycus.

 C’est ainsi qu’il condamna, sans le vouloir, ces enfants à un funeste destin.

 

Frappant du marteau de bois

Sa  propre chair et son sang,

 Sombre trace sur peau d’enfant,

 Il lègue  de sa folie le poids.

 

End Notes:

 Le mot vient du Tahitien ‘tatau', qui signifie marquer, dessiner ou frapper

Voilà, j'espère que ce chapitre assez dûr vous a tout de même emporté dans son petit univers.

à très bientôt pour le chapitre 2 !

Awena

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