Un crétin ; Une emmerdeuse by Layi
Summary:

 

Il s'agira de Scorpius, d'un stage mal venu, d’une emmerdeuse – voire deux.

Il s’agira de Rose, d’un moment attendu, d’un crétin – mais un beau.

 

Il s’agira de leur histoire – et un peu des autres aussi.

 

 


Crédits images : @


Categories: Après Poudlard, Scorose (Scorpius/Rose) Characters: Rose Granger-Weasley, Scorpius Malefoy
Genres: Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Lemon soft
Challenges: Aucun
Series: 50 nuances de Rose
Chapters: 14 Completed: Oui Word count: 25093 Read: 21984 Published: 31/07/2016 Updated: 29/11/2016
Story Notes:

Je vous souhaite simplement une très bonne lecture

Concernant le rythme de publication, je ne prévoie rien, ce sera selon mes disponibilités, envies, humeurs... 


N'hésitez pas à me donner votre avis en review, cela fait toujours un grand plaisir et un bien fou de ne pas avoir des lecteurs invisibles ! ;)

Chapitre 1 - Où il est question de stage, d'emmerdeuse, et de pizza by Layi
Author's Notes:

Bonne lecture ! :) 

— « … Et pour finir, je suppose qu’il est inutile de vous rappeler combien ce stage de trois mois est important ! Si le directeur de l’hôpital qui vous accueille ne vous le valide pas, c’est votre carrière de medicomage qui est remise en cause. Retenez bien cette information. Je vous dis à demain. Vous serez informé de votre binôme au moment du départ. »

Ainsi s’acheva le discours de rentrée. Scorpius soupira. Était-il possible de trouver plus pénible ? Parmi toutes les mesures en place depuis la guerre que son père avait pu lui citer, celle-ci était la pire selon lui : passer trois mois en compagnie totale de moldus – peu importe le métier que vous choisissiez, c’était obligatoire. La théorie en elle-même était un calvaire. Savoir qu’il misait sa carrière là-dessus, c’était une agonie. Il se dirigeait vers la sortie quand une tornade de cheveux roux le bouscula :

— Alors Scorpius, pas trop mal au foie à l’idée de cohabiter tout ce temps avec la vermine ?

— Jeu de mots pourri, Weasley.

— Weasley-Granger, s’il te plait.

— Absurde.

— Parce que penser que tu puisses résister à ce stage, ça ne l’est pas ?

Il ne prit même pas la peine de répondre. Si, c’était ridicule. Mais il ne voulait pas renoncer à son rêve. Lorsqu’il était entré à la faculté de Médicomagie, nombreux s’étaient demandé ce qu’un égoïste dans son genre pourrait bien y faire. Pourtant, lui savait ; et ce, depuis son plus jeune âge. Au départ, il avait assimilé un maximum d’information à travers de multiples grimoires. Puis peu à peu, la théorie avait laissé place à la pratique : il n’y avait rien de plus beau que de disséquer. Mais tous ces faibles d’esprit ne pouvaient comprendre la magie qui se cachait sous la peau et la chair, derrière les os, entre les viscères.

Il ne voyait pas la Médicomagie comme le moyen de sauver des vies, mais simplement comme la possibilité d’en apprendre toujours plus sur la fabuleuse mécanique qu’était le corps humain. Aussi, ce stage barbare qui lui était imposé l’irritait et il ne s’était pas gêné pour l'ébruiter ; même si cela n’avait rien changé. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas prêté attention au fait que Weasley – Weasley-Granger, pardon – l’avait suivi à la trace jusqu’à la cafétéria. Il allait s’installer seul à une table, comme à son habitude, lorsqu’il remarqua qu’elle comptait s’asseoir en face de lui. Ce qui, bien sûr, n’était pas envisageable à ses yeux. Cependant, elle ne lui en laissa pas le choix :

— Il parait que tu es fiancé maintenant ?

— Ravi d’apprendre que tu peux lire, répliqua-t-il, narquois. C'était la une des journaux durant une semaine.

— C’est presque dommage de l’avoir affiché ainsi. Je parie que vous ne tiendrez pas six mois.

Il soupira.

— Je connais Élisabeth mieux que toi, ajouta-t-elle.

— Je peux le concevoir, puisque tu as partagé son dortoir durant sept ans, à son grand désespoir.

— Tu ne veux même pas savoir ce qui me fait penser ça ?

— Penser quoi ?

— Que vous n’allez pas résister ?

— Écoute Weasley…

— Weasley-Granger !

— Oui, c’est ça. Si j’arrive à t'endurer toi, je suppose que je peux survivre à tout.

— Personne ne peut subsister au manque d’Amour, Malefoy.

— Et qui te dit que je n’aime pas Élisabeth ?

— Il n’y a aucune étoile qui brille dans tes yeux tristement gris.

Il resta béat. Elle n’avait rien avalé, mais elle le laissa seul, emportant son plateau avec elle. De tous les enfants Potter et sa clique, Rose Weasley-Granger était manifestement la plus insupportable. Il avait été tellement satisfait à l’idée de se débarrasser d’elle à la suite de l’obtention de leurs Aspics qu’il en aurait presque fait une fête. Malheureusement, il avait vite déchanté en la voyant rejoindre les bancs de la même faculté que lui. Mais qui de Morgane ou de Merlin avait établi de lui imposer cette chieuse ambulante ? Elle n’était certes pas méchante et, surtout, particulièrement intelligente, il devait l’avouer. Mais c’était une emmerdeuse de première qui avait décidé d’être répartie à Serpentard et de se lier d’amitié avec lui – chose qui n’était certainement pas réciproque.

Cette tempête rousse parasita son esprit une bonne partie de l’après-midi, si bien que lorsqu’il rentra au manoir ce soir-là il n’était pas d’humeur à écouter les radotages de sa grand-mère qui répétait sans cesse combien elle était fière de lui. C’est pourquoi il ne se rendit pas au dîner en prétextant une charge de travail supplémentaire, ce qui n’était pas faux puisqu’il lui fallait faire sa valise pour le stage qui l’attendait. Ce stage, il s’était abstenu d’expliquer en quoi il constituait à ses grands-parents. En fait, seul son père avait été mis dans la confidence, et avait promis de garder le secret. Scorpius n’avait aucune envie d’entendre à nouveau Lucius Malefoy aboyer contre l’incompétence du ministère et l’arrogance de Potter.

Il glissa quelques robes de sorciers dans une grande malle, ses produits de beauté et affaires de toilettes, quelques grimoires, une cape d’hivers et une d’été – bien que ce soit un peu optimiste pour cette dernière. Il aurait souhaité déplacé tout le contenu de sa chambre avec lui, mais un chaudron, des abats d’animaux et autres charmants ingrédients auraient fait désordres dans l’appartement moldu qu’on leur fournirait à son binôme et lui. Étonnamment, il n’était pas anxieux concernant cette histoire de duos. Il en était presque satisfait car il devait admettre qu’il allait avoir quelques soucis d’adaptation dans ce monde qu’il ne connaissait pas et méprisait.

Enfin, ça, c’était avant de découvrir que son binôme n’était autre que Rose Weasley. Elle ne fit aucun commentaire, se contentant de trainer sa lourde valise jusqu’au portoloin qui devait les conduire directement à leur nouveau logement. Ils furent accueillis par l’un de leurs professeurs qui récupéra leurs baguettes respectives. Rose ne sembla pas plus heureuse que lui de confier ce bout de bois si précieux à leurs yeux : ils ne la retrouveraient pas avant la fin de leur séjour. Il soupira. Le calvaire commençait. Ils firent rapidement le tour du propriétaire. Dans la cuisine, Rose ouvrit le frigo et gémit :

— On est bon pour faire quelques courses, il est vide.

— Pardon ? Pas question de mettre les pieds hors d'ici.

— Si tu veux manger, il va falloir se remuer, Malefoy.

— C’est ça.

Constatant qu’il ne bougerait pas, la jeune femme sortit seule de l’appartement. « Il ne perdait rien pour attendre », pensa-t-elle ; mais elle se garda bien de le lui faire savoir. Scorpius déballa sa malle, pestant contre la méthode manuelle quand un simple sort lui aurait permis de le faire en quelques secondes. Lorsqu’il eut fini, il contempla sa chambre. Les murs étaient d’un banal blanc un peu passé et les meubles couleur pastel. L’ensemble était totalement austère et il décida qu’il lui faudrait rapidement revoir la décoration. Rose et lui avaient quelques jours devant eux avant leur premier jour à l’hôpital, et il se promit de lui imposer l’idée dès son retour.

Scorpius n’eut pas à patienter longtemps puisqu’il entendit Rose tempêter dans les escaliers, maugréant apparemment contre des cabas trop lourds, des marches trop hautes, l’absence de sa baguette et le crétin qu’elle avait comme partenaire. Il soupira. Bien qu’il la surclasse tous les semestres depuis bientôt cinq ans, Rose Weasley continuait de penser qu’il n’était qu’un idiot. Grand bien lui en fasse, elle finirait de se battre avec ses nombreux sacs toute seule. Lorsqu’elle eut tout entreposé dans le frigo – dont elle lui avait au préalable expliqué le fonctionnement et l’utilité – elle se laissa lamentablement échouer sur le canapé. Connaissant malgré tout un peu la jeune femme, Scorpius se fit la remarque que sa requête de décoration attendrait l’après-midi et s’adonna à la lecture tandis que Rose regardait des images bouger dans la boite accrochée au mur.

Ce n’est que vers 13h, lorsque son estomac commença à un peu à s'entendre, que Scorpius se décida à la déranger :

— Hahem… Heu… On mange quoi ?

— Toi, certainement rien. Moi, je ne sais pas encore.

— Comment ça, moi rien ?

— Tu as participé aux courses, peut-être ?

Très bien, puisqu’elle le prenait comme ça, il allait les faire, « les courses » ; comme elle disait ! Il attrapa une cape légère et s’apprêta à passer la porte de l’appartement.

— Et tu comptes te rendre où, habillé comme ça ? l’arrêta sa récente colocataire.

Il s’observa dans le miroir de l’entrée. Il vivait à présent dans le monde moldu et avait omis ce détail lorsqu’il avait préparé sa valise. Rose sembla le comprendre et soupira. Elle coupa la télé et gagna sa chambre. Elle en sortit quelques secondes après avec un simple tee-shirt et un jean qu’elle lui lança...

— C’était à James. Vous avez à peu près la même carrure, à vu d’œil. J’étais persuadée que tu oublierais, alors…

— Et comment pouvais-tu savoir que je serais ton binôme ? s’étonna-t-il en partant vers la salle de bain.

— Il n’y a qu’à moi qu’ils pouvaient confier un boulet dans ton genre, Malefoy. File te changer, on tâchera de te trouver mieux dans les boutiques de Londres.

— Et pour le repas ? l’entendit-elle demander.

— Un galant homme comme toi va certainement m’inviter au restaurant pour se faire pardonner, non ?

— Pardonner de quoi ?

— D’être un crétin, doublé d’un gougeât! Allez, avance.

Elle le poussa dans le couloir et claqua la porte derrière eux. Elle prit soin de fermer les deux serrures de l’appartement et glissa la clé dans la poche avant de son sac. En la voyant descendre les escaliers, Scorpius ne put que remarquer que les vêtements moldus la mettaient bien plus en valeur que leurs tenues traditionnelles. En ce début de mois de septembre plutôt clément, elle était habillée d’un jean qui galbait son postérieur et d’un débardeur léger dont le décolleté en V était souligné de dentelle noire. On était loin des amples robes de sorcière qu’elle portait habituellement à la Faculté et ça n’était pas désagréable pour les yeux, admit Scorpius. Au pied, elle avait une paire de simples baskets qui lui permettait visiblement de gambader gaiement dans leur hall d’immeuble.

Ce n’est qu’une fois dans la rue qu’il réalisa qu’il en était de même pour toutes les jeunes femmes. Rose constata le manège de son acolyte mais se garda de faire le moindre commentaire, bien trop amusée par les regards courroucés et un peu écœurés qu’ils croisaient. Il fallait avouer que malgré sa belle gueule et ses prunelles grises sous ses mèches blond paille, il était ridicule dans les vieux vêtements de James presque trop petits pour lui. Rose décida de mettre leur estomac de côté le temps de trouver une tenue adéquate à Scorpius et pénétra dans la première boutique de fripes qu’elle remarqua.

— Je suppose que tu as quand même apporté des caleçons ? fit-elle, narquoise.

Il ne prit même pas la peine de rétorquer, se contentant d'observer les étalages devant eux d’un air dédaigneux.

— Je sais que ça te déplait, mais il va être contraint de t’y faire, trancha Rose. Tu es bon pour ne porter que de ça durant ces trois prochains mois. Et je te promets qu’une fois qu’on s’y est habitué, on peste davantage contre les robes de sorciers pas très pratiques…

Scorpius grommela une réponse qu’elle ne comprit pas mais elle s’abstient de lui faire répéter, sachant pertinemment que cela la froisserait. Elle le tira du côté des jeans et, après un rapide jugement, en saisit plusieurs de taille 42. Elle attrapa quelques polos de divers coloris au passage, et le dirigea vers les espaces d’essayage. Alors qu’il enfilait ce qu’elle avait dégoté pour lui, elle ramena également quelques pulls gris et noir. Lorsqu’il eut fini de se changer, il ouvrit la tenture pourpre décrépie de la cabine et laissa Rose l’analyser. Elle eut un signe de tête approbateur et lui demanda ce qu’il en pensait. Il médita la question, et, curieusement, dût reconnaitre qu’il se sentait à l’aise.

— T’es plutôt pas mal, admis Weasley.

— Tu veux dires que tu me trouves beau ? s’étonna le jeune homme.

— Oui. Mais n’oublie pas que beau et bête, ça commence par la même lettre, contra-t-elle avant de refermer le rideau sur lui.

Il soupira. Concrètement, il n’aimait pas Rose. Mais il ne la détestait pas non plus. S’il n’était pas venu au monde Malefoy et si elle n’était pas née Weasley, peut-être qu’ils auraient pu s’entendre. Cela relevait de l’utopie et ils s’y étaient accommodés. Astoria Greengrass avait donné un nouveau visage à la famille Malefoy : quelque chose de plus doux, de plus correct. Mais ce n’était pas pour autant qu’il ait été convenable de sa part de se mêler à des noms comme Weasley. Dans l’esprit de ses parents, du moins. Il ne voyait aucun inconvénient à partager son appartement avec Rose. Hormis le fait qu’elle était une emmerdeuse de première, il pouvait même avouer qu’il était plutôt bien tombé : intelligente et débrouillarde, elle avait déjà prouvé qu’il pouvait compter sur elle – même s’il ne lui rendait pas forcément. Mais voilà, il ne valait mieux pas que la nouvelle s’ébruite trop.

À présent, ils étaient attablés dans une modeste pizzeria. Ils l’avaient choisie – enfin, Rose l’avait choisie – car il y avait peu de monde à l’intérieur ; et aussi parce que les propriétaires servaient jusqu’à tard dans l’après-midi. Rose commanda pour chacun une pizza basique, un coca-cola et demanda un pichet d’eau. Scorpius restait silencieux, observant les gens qui défilaient dans la rue. Il se retrouvait pour la première fois dans un univers totalement inconnu, qu’il s’était efforcé de ne pas trop mépriser malgré les injonctions de ses grands-parents. Il était préparé depuis longtemps à ce stage, et malgré tout il se sentait désorienté.

Lorsque les boissons arrivèrent, il regarda son verre dubitatif.

— Goute, lui lança Rose amusée.

Il trempa ses lèvres dans la mixture sombre et grimaça.

— Tu n’aimes pas ?

— Ça pique !

Rose commença à sourire doucement, jusqu’à ce que cela se transforme en un fou rire incontrôlable.

— Tu te moques ?!

— Avoue que tu es grotesque, Malefoy, on dirait un enfant de six ans qui découvre la vie. Remarque, c’est un peu ça…

Scorpius hésita entre se vexer et la rejoindre dans son hilarité. Au final, il se contenta de la dévisager avec un maigre rictus et admit que, en effet, il était peut-être – un peu – ridicule. On leur servit les pizzas. Il râla contre les olives noires parce qu’il n’aimait pas ça, contre le gruyère parce qu’il n’y en avait pas assez et contre la sauce tomate parce qu’il y en avait trop. Puis, devant le regard noir que lui lança Weasley, il reconnut que c’était bon et que ça faisait du bien de se remplir l’estomac. Rose soupira.

— Tu t’y connais en peinture ? s’enquit Scorpius.

— Pardon ?!

— Rien, laisse tomber.

La jeune femme insista alors de longues minutes, jusqu’à ce qu’il craque et lui donne davantage de détails :

— Je trouve que tout ce blanc, dans l’appartement, c’est particulièrement affreux, avoua-t-il.

Elle haussa les épaules.

— Cela ne me perturbe pas plus que ça, mais si tu y tiens on peut toujours voir ce qu’on pourrait…

Elle n’acheva pas sa phrase. La sonnerie de son portable l’interrompit. Scorpius n’en possédait pas, mais il connaissait les engins assez rependus chez la majorité des enfants nés moldus ou dont les parents sorciers étaient plus tolérants que les siens. Il avait plusieurs fois entendu Marisa Flint pester contre les interférences que provoquait la magie. Aussi il n’était pas très étonné que Weasley détienne le sien, un dernier cri visiblement.

Vu la tête qu’elle affichait, elle ne sembla pas spécialement heureuse de l’auteur de l’appel, mais Scorpius s’abstint de tout commentaire. Les problèmes de Weasley n’étaient pas les siens après tout. Il devait cohabiter un peu trop longuement à son gout avec elle, et il allait s’appliquer à rendre ces quelques mois les moins pénibles possible. Cela ne voulait pas pour autant dire qu’il deviendrait son ami. Il ne supportait pas Rose. C’était quelque chose de viscéral. Comme programmé dans son code génétique. Ils finirent de manger en silence, et au moment de payer, gentleman, Scorpius sortit sa bourse. Rose eut un léger rire ironique.

— Est-ce que tu as pensé à changer tes galions en monnaie moldue ?

Voyant la mine – mi-déconfite mi-agacée – qu’il fit, la jeune femme sortit son propre porte-monnaie et régla la note.

— Crétin, marmonna-t-elle.

— Je t’ai entendu.

— Je sais.

Elle déposa le montant de l'addition sur le comptoir avec un sourire ravissant pour le serveur et, de ce que put en juger Scorpius, un généreux pourboire. Elle ne voulait pas lui filer son numéro, tant qu’elle y était ? Ils quittèrent le restaurant.

— C’est quoi, cette manie de m’appeler tout le temps comme ça ? se plaignit Scorpius en la suivant.

— Comment ?

— Crétin.

— Toi-même !

Elle eut un petit rire victorieux et s’élança gaiement dans la rue, laissant le jeune homme pantois au milieu du trottoir.

— Non mais tu as quel âge franchement, Weasley ?

— Weasley-Granger. Et j’ai l’âge que j’ai envie d’avoir !

— Gamine.

Elle lui tira la langue. Cette attitude donnait totalement raison à Scorpius, mais visiblement cela lui était égal. Cette fille était excédante. Elle le rendait irascible, colérique et irritable. Cependant, il se devait d’admettre qu’elle était comme un rayon de soleil en pleine obscurité pour de nombreuses personnes. Toujours le sourire, constamment le mot pour rire, et une capacité à réconforter les gens hors du commun. Même Élisabeth avait avoué du bout des lèvres qu’on ne pouvait pas retirer ces qualités à cette emmerdeuse. En réalité, Scorpius concédait qu’elle avait un certain charme.

— Tu n’as jamais de problèmes, Rose ?

Elle le dévisagea, surprise. Et resta silencieuse.

— Laisse tomber.

Elle lui sourit, et lui saisit la main.

— Viens, on va tenter de trouver un magasin de bricolage.

— Pour ?

— Contrarier tes murs trop blancs. Par contre, je te préviens, il est hors de question de retapisser entièrement l’appartement de vert et argent.

— J’n’aime pas le vert, bougonna Scorpius.

 

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Tout était calme. Même la nature donnait l’impression de ne pas oser rompre le silence de la nuit. Kara avait ouvert la fenêtre, laissant le froid faire frissonner sa peau nue. Comme semblables soirs, elle observait la lune, si pâle et si brillante à la fois, éclairant l’auguste jardin de la villa. Elle était seule. Et la sensation d’abandon qui lui nouait l’estomac depuis quelques semaines paraissait s’amplifier davantage à chaque instant. L’incompréhension également. Elle ressassait sans cesse les jours passés. En fait, peut-être était-elle simplement devenue inutile ? Et puis les autres. Les autres, il y avait bien longtemps qu’elle n’existait plus à leurs yeux.

Elle n’était pourtant pas d’une beauté discrète, mais c’était là tout le fond de ses problèmes. La jalousie des unes, le désir sauvage des suivants. Elle ne supportait plus tout ça. Un masque de froideur avait peu à peu gagné son visage, et désormais, la solitude était éreintante. Elle soupira, ferma les paupières. Ses enceintes crachaient la voix tremblotante de son artiste préféré. Les rires étaient loin. Alors, elle se releva, la tête haute. Le pistolet sur la poitrine, le doigt sur la détente. Le bruit sec et puissant enivra son esprit qui s’engourdissait doucement, résonnant comme une promesse.

Persuadée de ne jamais se réveiller, elle accueillait cette pensée avec tant de joie que son âme semblait flotter. Cependant, la balle avait manqué le cœur. Elle reprit connaissance dans une chambre d’hôpital aux murs immaculés. Seul le bourdonnement incessant des appareils la maintenant en vie brisait le silence.

Y avait-il une rédemption ?

 

 

 

End Notes:

Un auteur lisant des revieuw est un auteur heureux. 
Un auteur heureux est un auteur qui publie. 

:D 

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