Au nom de la Rose by Layi
Summary:

On dit que certaines vies sont liées à travers le temps…

Comme un ancien appel qui résonne à travers les siècles. 

Source : Gretel Lusky



— Comment ça, Rose a disparu ? s'époumona Neville. 

[...]

— Y’avait une vieille sorcière… commença Élisabeth Parkinson

— Avec une sale tête ! releva Scorpius Malefoy

— Non, mais ça on s’en fout ! protesta Roxanne Weasley

— Elle a fait un truc à Rose et elle… continua la première, ignorant les deux autres.

 — Rose a disparu ! répéta Albus

 


Categories: Voyages temporels, Autres couples (Het) Characters: Les Maraudeurs, Personnage original (OC), Regulus Black, Rose Granger-Weasley
Genres: Aventure/Action, Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Lemon soft
Challenges: Aucun
Series: 50 nuances de Rose
Chapters: 22 Completed: Non Word count: 31406 Read: 22622 Published: 21/03/2018 Updated: 18/12/2018
Story Notes:

Hahem. Comme une envie de faire un paring un peu inatendu, et surtout de le publier. Du coup j'ai un millier d'idées, mais seulement deux chapitres d'écris. Il est possible que je sois un peu lente à publier, m'en voulez pas. <3 

J'espère que vous apprécierez cette aventure somme toute un peu particulière. 

1. Chapitre 1 - La disparition by Layi

2. Chapitre 2 - L'atterrissage by Layi

3. Chapitre 3 - La répartition by Layi

4. Chapitre 4 - Retour en Angleterre by Layi

5. Chapitre 5 - Rencontres au passé by Layi

6. Chapitre 6 - La Carte des Maraudeurs by Layi

7. Chapitre 7 - Emploi du Temps by Layi

8. Chapitre 8 - Rituels Vaudou by Layi

9. Chapitre 9 - Quidditch by Layi

10. Chapitre 10 - Programme by Layi

11. Chapitre 11 - Nuit en Salle Commune by Layi

12. Chapitre 12 - La Divination by Layi

13. Chapitre 13 - L'Afrique by Layi

14. Chapitre 14 - Escapade en Forêt by Layi

15. Chapitre 15 - L'Altercation. by Layi

16. Chapitre 16 - Une bouée à la mer by Layi

17. Chapitre 17 - Amortentia et Véritaserum by Layi

18. Chapitre 18 - Le ministère by Layi

19. Chapitre 19 - Faire confiance by Layi

20. Chapitre 20 - Nouvelles d'Elise by Layi

21. Chapitre 21 - Fin d'année by Layi

22. Chapitre 22 - Entrainement Suicidaire by Layi

Chapitre 1 - La disparition by Layi
Author's Notes:

Une petite introduction qui, je l'espère, saura vous intriguer. 

 


— Comment ça, Rose a disparu ? s’époumona Neville.

C’était bien une idée à la Potter ça, de proposer à Flitwick d’emmener les élèves de septième année visiter une école étrangère afin de renforcer les relations internationales – et Granger de l’approuver. Comme si aucun d’entre eux n’avait conscience d’à quel point leurs enfants étaient ingérables ! Mais bien sûr, ça n’était pas à eux de veiller sur les intrépides durant le voyage. C’était lui – en tant que directeur de Gryffondor notamment – qui en avait la charge. Et Merlin savait combien leurs descendants étaient aussi terribles que ses amis l’avaient été en leur temps, sinon plus.

Ils auraient pu se rendre à Beauxbâtons, ou encore Durmstrang. Ces bâtisses avaient de bons rapports avec Poudlard, depuis des années. Mais non. Pour ne rien arranger, il avait également fallu que Flitwick décide de partir pour Uagadou, en Ouganda, au fin fond de l’Afrique. « Ce sera bon pour mes rhumatismes », avait-il dit. Et sa santé d’esprit à lui ? Qui s’en souciait ?

Cela faisait à peine trois jours qu’ils étaient sur place. L’école était située en haut d’une montagne, au cœur de la jungle. Celle-ci recelait de nombreux animaux et végétaux tropicaux, inconnus aux occidentaux qu’ils étaient – ce qui avait eu le mérite de mettre du baume au coeur de Neville. Ils avaient dû marcher deux heures, accompagnés de leur guide, avant d’arriver au mécanisme d’entrée. L’ensemble des élèves de Poudlard avait d’un coup été heureux de leur journée de train et des barques sur le lac. Au bout du périple, il suffisait finalement de s’installer sur une chaise sculptée à même la pierre et de tirer sur une liane pour être immédiatement transplané à l’accueil.

Ils avaient été accueillis par la directrice, Farah Onaedo, une femme à la peau noire, perchée sur de hauts escarpins, vêtue d’une longue robe fleurie. Elle leur avait offert un sourire charmeur qui en avait fait perdre son chapeau à Flitwick et leur avait fait visiter l’établissement. Celui-ci était plus grand que Poudlard. Bien plus grand. Des panneaux et des plans étaient d’ailleurs positionnés à des points stratégiques afin que les visiteurs et les plus jeunes ne s'égarent pas. Taillée dans la roche de la montagne, l’école était un dédale de galeries, de salles et de recoins. Des ponts tressés permettaient de rejoindre la cime des arbres où certaines classes avaient lieu.

Fichu Potter, pesta intérieurement Neville.

Trois petits jours. Il ne leur avait fallu que trois petits jours pour trouver une sortie cachée à quelques pas du dortoir des filles et ainsi s’octroyer le luxe d’une virée dans la forêt. Ils les cherchaient depuis deux heures, Lucas et lui, lorsqu’ils les avaient tous vu débouler au détour d’un couloir. Enfin « tous ». Pas tout à fait.

— Y’avait une vieille sorcière… commença Élisabeth Parkinson

— Avec une sale tête ! releva Scorpius Malefoy

— Non, mais ça on s’en fou ! protesta Roxanne Weasley

— Elle a fait un truc à Rose et elle… continua la première, ignorant les deux autres.

— Rose a disparu ! répéta Albus

Il vit Lucas se pincer l’arête du nez. Chaque fois qu’il faisait ça, Neville ne pouvait s’empêcher de penser à un certain Maître des Potions. C’était un tic qu’ils avaient en commun et qui n'indiquait, en règle générale, rien de bon.

— Silence ! Miss de la Croix, vous étiez présente ?

— Oui, professeur Wayne, répondit alors Kara, ouvrant la bouche pour la première fois depuis qu’ils étaient rentrés.

Elle baissa la tête, honteuse. Le regard que lui jetait son professeur était un crève-cœur pour elle.

— Racontez-nous, ordonna-t-il.

La jeune femme déglutit difficilement, et commença son récit.

Lorsque le directeur avait annoncé que les septième années étaient invités à l’accompagner en Afrique afin de rendre une visite amicale à la plus grande école sorcière du monde, Rose en avait sauté de joie. Elle avait immédiatement regardé Élisabeth et avait su qu’ils s'inscriraient tous. Ils avaient préparé leur valise le soir même. Albus avait bougonné un peu – l’année des Aspics ce n’était tout de même pas raisonnable –, mais Scorpius lui avait dit qu’il n’était qu’un briseur d'ivresse et son ami s’était tu. Ç’avait été le voyage en Portoloin le plus long de leur vie, malgré leur halte à Madrid dans le sud du continent. Ils n’y étaient restés que quelques minutes, le temps de se remettre avant de prendre le second.

La traversée d’une partie de la jungle avait bien sûr donné des idées au petit groupe, mais il leur avait fallu trois jours avant de trouver comment sortir sans se faire repérer. C’était l’une des camarades de chambre des filles qui avait craché le morceau. Rose l’avait pousséé dans ses retranchements, en bonne Serpentard qu’elle était, argumentant que les élèves de Poudlard étaient bien plus courageux que ceux de Uagadou. L’autre s’était aussitôt sentie agressée et les avait mis au défi d'emprunter le passage secret qui menait directement dans la forêt, leur révélant du même coup l’entrée du fameux corridor.

Kara ferma les yeux en repensant à la joie de son amie, alors qu’elle gambadait sur la mousse nu-pieds. Il n’y avait que Rose pour faire ce genre de chose. Elle était l'extravagance incarnée. Peut-être une conséquence des terribles évènements qui avaient marqué sa vie. Aussi, lorsqu’une femme très âgée était soudainement apparue devant eux, elle avait été la seule à lui demander qui elle était. Celle-ci n’avait pas répondu, s’était contentée de se transformer en panthère et avait sauté de branche en branche. Le groupe, sous l’impulsion de Rose, l’avait suivie jusqu’à une cahute en bois, tapie au cœur de la jungle, entre les arbres ancestraux. Alors, elle leur avait proposé d’aller à la poursuite de leur destin, ses prunelles rivées dans celles de Rose.

— Qu’a-t-elle fait ?

— Elle a donné une potion à boire à Rose, révéla Albus après une hésitation de Kara.

— Et elle l’a avalée ? s’étrangla le professeur Wayne.

— Bien sûr qu’elle l’a bue ! Et encore, nous pouvons nous estimer chanceux que son crétin de cousin James n’ait pas été là, sinon nous aurions deux victimes sur les bras, se lamenta Neville.

— On peut savoir ce qui vous fait rire, mademoiselle Weasley ?

— Rien… c’est juste que Rose serait tellement heureuse de vous entendre traiter James de crétin ! ricana Roxanne. 

Wayne se pinça à nouveau l’arête du nez, soupirant. Finalement, il choisit d’ignorer la remarque.

— Bon. Et quand vous dites qu’elle a disparu, cela signifie…

— Qu’elle a disparu ! Elle a bu le verre de potion cul sec et la seconde d’après elle n’était plus là.

— Au début on a pensé qu’elle nous faisait une mauvaise blague. Mais comme la vieille citrouille n’avait pas l’air plus surpris que ça et qu’elle commençait déjà à s’éloigner, on s’est dit que c’était l’effet escompté dès le départ. Du coup…

— On a couru après. Mais elle s’est retransformée et nous a semés.

Les deux professeurs se regardèrent, tombant d’accord sur le fait qu’il leur fallait mettre la main sur cette fameuse sorcière s’ils souhaitaient avoir une chance de retrouver leur élève. Ils renvoyèrent ceux qu’ils avaient en face d’eux à leur couchette et décidèrent de n’annoncer la nouvelle aux parents que le lendemain – surtout que connaissant Hermione, Neville ne s’attendait pas à ce qu’elle leur pardonne facilement la disparition de sa fille. Ils ne connaissaient pas assez la forêt pour envisager des recherches seuls, aussi ils allèrent trouver Farah espérant qu’elle pourrait leur en dire plus.

 

End Notes:

Très cher lecteur, 

Toi qui a prit quelques minutes de ton temps pour voyager dans mon univers, je te serais fort reconnaissante de prendre quelques minutes de plus afin de me laisser un petit mot, tes impressions, d'éventuels encouragements... 

Je sais que tu as hâte, certainement, de cliquer sur suivant afin de découvrir la suite, mais une petite trace de ton passage ne te coutera que quelques minutes à peine et me fera immensément plaisir. ;) 

Je t'en serais très reconnaissantes - oui, je le répète, mais c'est vrai. 

Bisous baveux. 

<3 

Chapitre 2 - L'atterrissage by Layi
Author's Notes:

Bonjour tout le monde !

 

— Mademoiselle ! Hé ! Réveillez-vous !

Sa tête allait exploser. Il n’y avait aucune autre alternative à la douleur qui la terrassait en cet instant. Elle aurait souhaité demander s’il était possible d’éteindre la lumière, et surtout qu’ils se taisent tous. Mais aucun son ne parvenait à sortir de sa gorge. Les murmures étaient hurlements, les paroles des cris stridents. Que s’était-il passé ? Son corps entier semblait en fusion, ses muscles tremblaient sans aucun contrôle. Le sol sous elle était dur, froid. Elle en devinait les imperfections sous ses doigts. Une porte claqua, elle perçut des pas précipités qui s’approchaient.

— Éloignez-vous, tous ! Laissez-lui de l’air.

La voix était un bruissement agréable à ses oreilles. Les chuchotements se stoppèrent instantanément.

— Monsieur Black, veuillez prévenir madame Pomfresh, je vous prie, nous emmenons cette jeune femme à l’infirmerie.

« Black. » ... « Pomfresh ? » Les mots se percutèrent dans son cerveau. Elle connaissait ces noms, mais cette phrase n’avait aucun sens, aucune logique. Elle essaya d’ouvrir les yeux, mais la lumière toujours trop forte la fit sombrer à nouveau. Elle reprit connaissance dans une pièce très familière, bien qu’elle ne parvienne à se l’expliquer. Voilà qu’elle se trouvait à Poudlard, mais sans aucune idée de la façon dont elle avait pu y atterrir. Elle tenta vainement de rassembler ses souvenirs, mais avait du mal à obtenir une pensée cohérente. Elle soupira bruyamment.

— Ho, vous êtes enfin réveillée. Vous avez été inconsciente durant un sacré moment, très chère.

La voix était un mélange étrange, quelque chose d’à la fois habituel et de totalement inconnu. Elle retint difficilement un hoquet de surprise en devinant péniblement l’infirmière de l’école penchée au dessus d’elle, quarante ans plus jeune qu’elle ne la connaissait.

— Comment vous sentez-vous ? Vous paraissez en bonne forme physique, aussi si vous en avez l’énergie le directeur Dumbledore souhaiterait s’entretenir avec vous.

Elle hocha la tête, perdue. Albus Dumbledore était mort. Mort et enterré avant même sa naissance. Elle attendit que Pomfresh soit repartie avant de se pincer. C’était ridicule, mais son cerveau avait besoin de vérifier que non, elle ne rêvait pas. Une hallucination, peut-être ?

Elle avait eu un peu trop souvent l’occasion d’observer le tableau représentant ce grand homme, elle n’eut aucune peine à le reconnaître lorsqu’il se présenta devant elle. Albus. Elle eut une pensée fugace pour son cousin, qui aurait certainement hésité entre le rire et l’effroi en la voyant dans cette situation.

Ça n’avait rien de comique.

Elle commençait à réaliser ce qui était potentiellement en train de lui arriver et ça ne présageait rien de bon. Ses synapses fonctionnaient à mille à l’heure. Sa mère l’avait pourtant prévenue qu’un jour les conséquences de leurs actes seraient trop graves, mais elle n’avait bien sûr pas écouté. C’était bien trop facile, bien trop drôle, d’inventer chaque jour de nouvelles façons de faire enrager les adultes. D'autant plus que chaque fois, ces derniers rattrapaient les dégâts. Mais à l'instant, elle était seule. Elle retint ses larmes. Peut être pas si seule après tout, songea-t-elle en observant le sourire paternaliste de Dumbledore, qui se tenait face à elle. Elle décida de lui faire confiance, de faire confiance à ses talents de sorcier, de faire confiance à l’homme qu’il était et de lui dévoiler toute la vérité. Il sauverait le monde, un jour lointain ; il était donc capable de gérer une grosse bêtise d’adolescente, non ?

— Bonjour Miss, je m’appelle…

— Albus Dumbledore, compléta-t-elle. Je sais. Et je ne devrais pas être là. Pas du tout…

— Que voulez-vous dire ?

— Sommes-nous seuls ?

Il agita sa baguette, fronçant légèrement ses épais sourcils.

— Parlez sans crainte.

Des craintes, ça, elle en avait des tonnes. Tout lui revenait peu à peu, la vieille mégère de la forêt, le rituel, le mal de tête, le trou noir. « Tu vas à la rencontre de ton âme sœur, de ton destin, jolie fleur. » Son âme sœur, vaste blague. Cela faisait à présent bien des années qu’elle ne croyait plus à l’amour des hommes. C’est d’ailleurs ce qui l’avait convaincue de boire cette potion au goût infâme qui lui avait été tendue. Finalement, elle ne savait absolument pas ce que la vieille chouette lui avait fait, mais elle était désormais en mauvaise posture.

Lorsqu’Hermione Granger avait compris qu’elle ne pourrait rien face aux – trop – nombreuses expériences de sa fille et ses cousins, elle avait pris soin de les mettre amplement en garde sur certaines formes de magie. Les voyages temporels avaient largement été évoqués. Rose avait réalisé rapidement que sa présence à une époque qui n’était pas la sienne - quoique pas encore clairement définie – était dangereuse.

— Quel jour sommes-nous, Monsieur ?

S’il fut surpris, il n’en laissa rien paraître.

— Nous sommes mercredi 6 septembre 1977. Il semblerait que vous ayez raté la rentrée des classes de peu, s’amusa-t-il.

Cela eut le mérite de faire esquisser un sourire à la jeune femme. Celle-ci avait entendu parler Albus Dumbledore une unique fois à travers son tableau. Ça avait été un immense honneur tant son mutisme était légendaire. Mais le rencontrer était une expérience particulière. Il était apaisant, ce qui permit aux sons retenus dans sa gorge de sortir enfin.

— Je suis née le 29 juin 2006. Et c’est la principale raison qui fait que je ne peux m'exprimer sans crainte… Chaque mot prononcé, chaque acte… ma présence ici n’est pas une bonne chose… bafouilla-t-elle difficilement.

Elle surprit dans les prunelles bleues de son interlocuteur une étincelle étrange, mélange d’envie, d'inquiétude et d’un elle ne-savait-trop quoi mystérieux qui lui fit presque un peu peur. Elle n’était pas sereine. Réellement pas. Elle espérait sincèrement que le professeur Dumbledore ne lui poserait pas trop de questions, car elle avait conscience qu’elle ne tiendrait pas sa langue. Une partie d’elle était tentée de changer le passé, de raconter tout ce qu’elle savait, d’accélérer la chasse aux Horcruxes et ainsi peut-être sauver des centaines de vies. Mais c’était un risque que l’ensemble de sa famille lui aurait interdit de prendre s’ils avaient été là, elle n’en douta pas une seconde.

— Avez-vous une idée de ce qui vous a amenée ici ?

Ça, elle pouvait en parler plus librement. Elle narra alors son voyage de fin d’études, leur petite virée nocturne, à ses amis et elle – omettant volontairement de nommer Albus, ce prénom était bien trop particulier pour que l’homme qui se tenait en face d’elle ne fasse aucun rapprochement – et le rituel auquel elle avait participé.

— Je ne sais pas comment inverser ce maléfice, avoua-t-elle. Je… Il faut m’enfermer, que je ne vois personne, que personne ne me v…

Elle s’interrompit, déglutit difficilement. Son cerveau se remettait doucement en état de marche. Elle n’avait pas une grande mémoire des dates, l’Histoire de la Magie ce n’était pas son fort, mais il y en avait certaines qu’on lui avait tellement rabâchées qu'elle ne pouvait que s’en souvenir. « 31 octobre 1981, Mort de Lily et James Potter, parents de Harry Potter, le Survivant. » C’était même tombé à ses examens de Buses.

Elle avait atterri en 1977.

« Black ».

Comme « Sirius Black ? »

La respiration de Rose se saccada et elle manqua de céder à la panique.

— Nous n’allons pas vous enfermer, Miss, ce ne serait pas correct. Je propose même que vous soyez répartie dès demain dans l’une des maisons afin de séjourner au château le temps de trouver une solution.

— Mais je…

— Je subviendrai à vos besoins de ma bourse personnelle s’il le faut, n’ayez pas d’inquiétude. Quant à vos petits secrets, vous paraissez bien au fait des conséquences qu’une imprudence de votre part pourrait avoir, aussi, soyez vigilante.

— Vous ne comptez pas me couper la langue ? ironisa-t-elle.

— Non. Pas pour l’instant, du moins, murmura le professeur.

— Hein ? s’étrangla-t-elle. 

— Disons que si vous rencontrez des difficultés, nous envisagerons certainement d’autres échappatoires.

Rose hocha la tête.

— Et comment je fais, pour rentrer chez moi ? s’enquit-elle, perplexe.

— Je n’ai dans l'immédiat aucune information à vous fournir à ce sujet. Je vous propose dans un premier temps de gérer l’urgent : votre intégration dans notre école.

Il marqua une pause.

— Je suis navré de vous l'affirmer, mais vous ne semblez pas avoir de grandes capacités pour le mensonge.

Rose pinça les lèvres. Il n’avait pas tort, cela lui était souvent reproché par Roxanne et Scorpius puisqu’elle était systématiquement celle qui lâchait le morceau la première - le plus souvent de manière totalement involontaire, juste aux expressions de son visage.

— Le plus simple sera certainement d’annoncer une part de vérité à vos camarades. Je le ferai demain matin, avant les cours.

La jeune femme s’attendait à ce qu’il lui en révèle plus, mais il laissa sa phrase en suspens. Aussi, elle posa la seule question qui lui venait à l’esprit, un peu secondaire, mais elle mettrait par la suite l'absurdité de sa réaction sur son état de choc.

— Quand vous parliez de me faire répartir, professeur, reprit-elle, vous vouliez dire que je vais devoir coiffer le Choixpeau, comme il y a sept ans ? Il ne m’est pas possible de rejoindre la maison de Serpentard qui était la mienne à mon époque, directement ?

— Les gens changent, Miss… comment doit-on vous nommer ?

Elle se retint de justesse de lui avouer son nom. Il lui faudrait être vigilante afin de conserver son identité – et le reste – secrète.  

— Wisely, mentit-elle. Rose Wisely.

 

 

End Notes:

J'espère que vous n'avez pas été déçus de cette découverte de Rose. 

Vous feriez de moi une autrice heureuse - mais genre vraiment ! :D - si vous preniez également le temps de laisser un commentaire afin de me dire ce que vous pensez de ce chapitre. Et une autrice heureuse écrit plus vite et mieux. Mais je dis ça... je dis rien. :siffle:

Chapitre 3 - La répartition by Layi
Author's Notes:

Plein, plein, pleinnnn de mercis pour vos review ! C'est mon moteur, vous n'imaginez pas combien cela me fait plaisir ! J'ai pris une avance folle dans cette histoire grâce à vous, à vos mots, donc merci encore.

 

Lorsque Rose s’éveilla le lendemain, elle eut un peu de mal à se rappeler des évènements de la veille. Pourtant, après quelques longues secondes, les souvenirs lui tombèrent dessus comme une enclume. Elle poussa un soupir à fendre l’âme, comme pour s’exorciser, et Pompom lui accorda un regard plein de compassion en arrivant à son chevet.  

— Vous aviez sacrément besoin de sommeil ! s’exclama-t-elle. Il est presque midi ! Je vais faire monter votre déjeuner. Je vous garde en observation pour cet après-midi encore, mais vous pourrez rejoindre les autres élèves dès ce soir.

L’estomac de la jeune femme se tordit rien qu’à cette idée. Ils ne pouvaient vraiment pas la laisser là, entre les rideaux de son lit, jusqu’à trouver un moyen de la renvoyer d’où elle venait ? Rose pensait ne rien pouvoir avaler, mais finalement elle engloutit la totalité de son repas. L’infirmière compléta le tout d’une Potion régénérante puis l’informa que le directeur souhaitait s’entretenir avec elle. Rose fut amusée qu’on lui demandât son avis, alors qu’elle ne se voyait clairement pas refuser une entrevue avec l’homme qui était présenté partout dans ses grimoires comme le plus grand sorcier du vingtième siècle. Il la salua poliment avant de s'enquérir :

— Comment vous sentez-vous ?

— J’ai l’impression qu’un troupeau d’hippogriffes m’est passé sur le corps, je suis lessivée, perdue, admit-elle sincèrement en une longue plainte.

— C’est compréhensible, ce que vous vivez n’est pas commun, compatit le professeur.

— Je suspecte Madame Pomfresh d’avoir mélangé une Potion de Sommeil à mon jus de citrouille, je ne pensais pas pouvoir m’endormir hier soir, ajouta Rose avec une grimace.

— Ce ne serait pas impossible, badina Dumbledore. Elle aurait certainement dû en mettre dans le mien également.

Comprenant le sous-entendu, Rose s’empressa de s’excuser auprès de lui des soucis qu’elle lui causait. Elle n’osa même pas imaginer ceux qu’elle causait à ses proches si ceux-ci s’étaient rendu compte de sa disparition.

— Promettez-moi simplement que vous ne boirez plus de potion non identifiée de manière aussi inconsciente et je vous pardonne.

Il lui jeta un regard amusé par-dessus ses lunettes en demi-lune, si bien que la jeune femme se détendit un peu. Du moins, jusqu’à ce que son interlocuteur redevienne très sérieux.

— Il est plutôt bon que je n’aie que peu dormi. Cela m’a grandement permis de méditer sur la situation. Vous me semblez assez au fait des évènements qui bouleversent actuellement le monde sorcier – elle acquiesça – et je me retiendrai de vous poser le millier de questions qui me brûle les lèvres concernant notre destin afin de ne pas nous imposer une position fâcheuse.

— Je vous en remercie.

— Pour être totalement honnête, cela me coûte. Mais ce que j’entrevois à travers vos mots et vos silences c’est un futur plus apaisé et cela me donne de l’espoir. Ce qui m’inquiète davantage – et surtout – ce sont certaines autres personnes, disons, mal intentionnées, qui s’empresseront à vouloir mettre la main sur vous et sur vos connaissances lorsqu’elles apprendront votre existence ; ce qui ne saura tarder j’en suis sûr.

Rose blêmit.

— Aussi, pour votre propre sécurité, je vous confirme ma volonté de vous garder au château. Le ministère de la Magie n’a pas été informé et ne le sera pas dans la mesure du possible. Votre répartition aura lieu ce soir. Tâchez de parler de vous le moins possible à vos camarades le temps que nous trouvions une solution pour inverser votre situation.

Rose acquiesça silencieusement. Elle avait conscience déjà de tout cela et se sentait très lasse. Elle s’endormit à nouveau quelques minutes après que le directeur l’ait laissée. Quand l’infirmière la réveilla quelques heures après, il lui fallut rassembler tout son maigre courage pour s’extirper du lit. Dumbledore n’avait pas menti lorsqu’il avait affirmé qu’il subviendrait à ses besoins. Une bourse pleine de galions reposait sur une pile d’affaires, composée de livres divers et d’uniformes où apparaitraient les couleurs de sa maison après sa nouvelle répartition. Cette perspective ne l’enchantait guère et elle espérait que le Choixpeau ne lui réserverait pas de mauvaises surprises, sans savoir exactement ce qu’elle mettait derrière cette notion.

— Bonjour, mademoiselle Wisely.

Elle sursauta. Le professeur McGonagall ne portait pas encore les traces indélébiles de chagrin et de souffrances qu’avait laissées la Grande Guerre sur elle et tant d’autres. Pourtant, ses traits étaient déjà marqués de cette expression inquiète qui la caractérisait tant. Elle n’était pas parmi ceux que Rose connaissait le mieux, n’ayant pas eu la chance de découvrir Poudlard sous sa direction, mais sa mère et elle partageaient une sincère amitié et un profond respect mutuel. C’est pourquoi elles avaient été amenées à se croiser régulièrement ; suffisamment pour que la jeune femme se sente proche d’elle, d’une certaine manière. Un peu comme une grand-tante. Ou une arrière-grand-tante, plutôt.

— Vous devriez retirer cette grimace de votre visage assez rapidement, miss.

Elle ferma la bouche. À l’étincelle qui brillait dans les yeux de la directrice de Gryffondor, on pouvait deviner que Dumbledore n’avait pas tenu son secret très longtemps et avait dû avouer qu’il serait probable que Rose la reconnaisse. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle en avait peut-être trop dit, finalement. Peut-être que le futur qu’elle connaissait avait déjà transmué du simple fait de sa présence ici ? Et peut-être également que pour une fois dans sa vie, elle s’inquiétait trop au lieu de pas assez ?

— Le directeur m’a chargée de vous accompagner à la Grande Salle, tandis qu’il prépare nos élèves à vous accueillir.

— Il leur a dit que je suis… ?

Rose ne sut comment achever sa phrase, alors elle se tut. Seule l’habitude acquise au fil des années lui permit de discerner le maigre sourire qui se dessina sur les lèvres de Minerva McGonagall.

— Il a effectivement annoncé ce matin que vous étiez victime d’un saut dans le temps, d’où votre arrivée en fanfare, votre bonne connaissance du château, et d'éventuels autres éléments étranges. Il a jugé que ce serait le plus simple. Il vous laisse cependant le soin de préciser ce qu’il vous sied, à qui il vous sied.

Rose ne put retenir un faible rictus.

Elle ne pensait pas un jour ressentir à nouveau cette angoisse si particulière liée à la cérémonie de répartition. Elle ne pensait pas un jour ressentir cette angoisse encore plus forte que lors de sa première année. Elle observait les quatre tables devant elle, identiques en tous points à celles de son époque. Mais ses cousins n’étaient pas présents pour lui faire signe ou scander son nom lorsqu’elle serait appelée. D’ailleurs, elle ne fut pas appelée. Elle était seule face à tous ces inconnus, cette fois. Et l’ensemble des élèves la fixait, ébahi. Elle déglutit difficilement en mettant le Choixpeau sur sa tête.

— Ho, une Weasley ! résonna-t-il dans son esprit.

Elle fut heureuse de savoir que le bout de tissu rapiécé passerait le reste de son temps dans le bureau directorial, ne risquant ainsi pas – trop – d’y révéler ses sombres secrets.

— Mmh, ton cas est particulier…

— Oui, je viens du futur, pressa-t-elle. Et à l’époque, j’étais à Serpentard, alors…

— Peut-être ! Mais laisse-moi y réfléchir à nouveau ! la coupa-t-il. Ton empressement est caractéristique des Gryffondor…

Gryffondor.

La maison des parents de son oncle. Celle de ses cousines et de Kara. De ses parents.

Et de Hugo.

Son cœur se serra.

— Gryffondor serait un bon choix, continua le Choixpeau, ignorant ses réflexions internes. Mais je pense que… Oui, c’est très clair… Serpentard t’aidera davantage dans ta quête.

— Dans ma quête ? De quoi est-ce qu-

Elle ne put finir sa question, la voix résonnait déjà à travers la salle.

« SERPENTARD ! »

 

End Notes:

Et comme d'habitude, je vous fais les yeux doux pour connaitre vos impressions sur ce chapitre. Pour la petite histoire, il a été réecrit 3 fois avant que j'en sois réellement satisfaite --> 

 

Des bisouilles, et à très vite pour la suite qui nous ramènera aux temps présents normalement ! ;) A votre avis, qui va être le plus en colère ? Ron ou Hermione ?

Chapitre 4 - Retour en Angleterre by Layi
Author's Notes:

Merlin vous ne pouvez pas imaginer combien je suis contente ! Je vais éviter de vous faire un paragraphe d'autrice hystérique, mais franchement, on en est pas loin. Lire vos reviews, c'est que du bonheur ! <3 


Je profite de cette note de chapitre pour remercier Lul, qui vous épargne nombres de fautes et tournures de phrases inadéquates, ainsi que Lyssa, qui est la gardienne de mes personnages - et principalement de Ron que j'ai trop souvent tendance à massacrer. 


Plein d'amour sur vous, vous faites de moi une autrice épanouie (comment ça, j'en fais trop ? lol) 

Les deux professeurs se regardèrent, tombant d’accord sur le fait qu’il leur fallait mettre la main sur cette fameuse sorcière s’ils souhaitaient avoir une chance de retrouver leur élève. Ils renvoyèrent ceux qu’ils avaient en face d’eux à leur couchette et décidèrent de n’annoncer la nouvelle aux parents que le lendemain – surtout que connaissant Hermione, Neville ne s’attendait pas à ce qu’elle leur pardonne facilement la disparition de sa fille. Ils ne connaissaient pas assez la forêt pour envisager des recherches seuls, aussi ils allèrent trouver Farah espérant qu’elle pourrait leur en dire plus.

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Farah ne put rien pour eux. Enfin du moins, elle ne leur révéla rien qui pourrait les faire avancer rapidement dans une quelconque recherche. Il y avait effectivement une rumeur racontant qu’une très vieille sorcière vivait dans la forêt près de l’école. Certains élèves l’auraient déjà croisée et elle était soi-disant capable d’une grande magie. Cependant, elle-même ne l’avait jamais rencontrée et ne pouvait même pas affirmer qu’il s’agisse d’autre chose que d’un bruit de couloir qui courait depuis déjà bien des années.

Aussi, la décision avait été prise : ils rentraient. Scorpius et Élisabeth avaient protesté, prétextant que si Rose réapparaissait seule dans la jungle, elle aurait besoin qu’on la cherche. Farah leur avait garanti qu’ils feraient des rondes régulièrement et la question avait été close. Si les autres participants au voyage avaient été interloqués de ce retour prématuré, aucun n’avait osé renâcler devant la mine revêche de leurs professeurs et l’air sombre du directeur.

Neville redoutait la colère d’Hermione, mais il ne s’était pas attendu à une telle réaction de la part de Ron. Ce dernier l’aurait frappé si Flitwick n’avait pas été là pour le raisonner et engager sa responsabilité dans ce qui était arrivé. Ils étaient dans le bureau directorial, en présence des parents de Rose et de Harry – celui-ci représentant les Aurors. Lucas et lui venaient de finir de rapporter les propos des enfants concernant la disparition de Rose.

Étrangement, celle qui était immuablement considérée comme la plus brillante sorcière de sa génération n’avait encore rien dit. Inquiets, ils se tournèrent tous vers elle, comme en attente d’une réponse qu’elle avait toujours su donner. Elle fixait le sol en secouant la tête, en proie à une lutte interne. Elle prit une grande inspiration, souffla longuement. Elle gardait les épaules basses, les années, les obligations et la douleur avaient marqué son corps et son esprit déjà bien trop.  

— Les mages africains sont puissants. Très puissants. Ils sont capables de choses que l’on n’imagine même pas, marmonna-t-elle. Je… Il faut que j’aille à la bibliothèque !

Elle ignorait les autres occupants de la pièce. Elle semblait avoir tout occulté hormis les déductions de son cerveau. Finalement, à quelques pas de la porte, elle se retourna vivement.

— Je ne trouverais rien ici. C’est les livres de Uagadou qu’il me faut !

Si personne n’avait été surpris de sa première décision – l’habitude aidant – tout le monde fut légèrement interloqué de cette affirmation. Cependant, personne n’osa la contredire. Ron et Harry avaient l’impression d’avoir à nouveau quinze ans, deux adolescents désemparés qui suivent la seule en qui ils ont aveuglément confiance.

— Et il faut que je parle aux jeunes !

— Hermione, nous les avons déjà réprimandés… commença Neville, inquiet.

— Je n’en doute pas une seconde, coupa-t-elle, je veux simplement connaître tous les détails de cette histoire, il faut que je sache absolument tout !

Le ton était si autoritaire que personne ne bougeait plus une oreille. Elle avait entrepris de tracer un rond au milieu du bureau, sourcils froncés, main sur le menton. Elle resta silencieuse de très longues minutes, ignorant totalement les airs incrédules des autres personnes de la pièce. Personne n’osait l’arrêter dans sa course, ne souhaitant pas interrompre ses réflexions. Finalement, elle s’échoua sur l’un des fauteuils disponibles et laissa échapper une légère plainte.

— Voilà ce que nous allons faire.

Sa voix n’était presque qu’un murmure, mais tous s’accrochaient à ses mots.

— L’infirmerie est-elle libre ? s’enquit-elle

Le directeur indiqua que oui. La fin de l’année approchait, la saison de Quidditch était terminée et surtout les plus terribles de ses élèves n’avaient pas été présents au château ces derniers jours, limitant grandement le nombre potentiel d’accidents et d’accidentés. Hermione continua : 

— Nous allons nous y rendre, convoquez-y les amis de Rose.

Ce n’était pas tant une requête qu’un ordre.

— Il serait également pertinent de demander à Poppy de tirer un rideau sur l’un des lits de l’infirmerie afin d’y accueillir officiellement notre fille.

— Mais elle n’est pas là, grinça Ron.

— Sauf que personne ne le sait.

Tous la dévisagèrent. Le professeur Flitwick ferma doucement les yeux. Il dodelinait de la tête, comme pour donner son accord à celle qui avait un jour été sa plus brillante élève. Il avait déjà songé à cette solution provisoire. Les professeurs Wayne et Londubat plissaient les paupières, ne sachant quoi penser. Harry la considérait, bouche semi-ouverte, interloqué.

— Tu n’es pas sérieuse ? explosa alors le père de la jeune disparue en comprenant ce que sa femme sous-entendait.

— Bien sûr que si ! Il ne sert à rien de laisser un vent de panique s’installer et la presse s’emparer du sujet. Ils vont poser bien assez de problèmes…

Ron lui jeta un regard noir avant de quitter la pièce. Elle leva les yeux au ciel et, d’un froncement de sourcils appuyé, menaça quiconque de la contredire. Harry soupira légèrement, mais ne dit mot. Il aurait souhaité que ses meilleurs amis restent unis jusque dans la mort, mais la vie en avait décidé autrement. Les différents drames qui avaient bousculé la famille des années auparavant semblaient inscrits au fer rouge dans chacun de leurs pas, chacune de leurs paroles, chacune de leurs décisions. Hermione planta ses prunelles dans les siennes.

— Il ne faut pas que ça fuite, Harry. Pas maintenant, pas avant…

— Les Aspics sont dans à peine plus d’une semaine, les élèves ont le droit de les passer sereinement sans s’inquiéter outre mesure pour l’une de leurs camarades, acquiesça-t-il. Mais on ne pourra rien faire pour Albus, Lily et les autres.

— Je…

— De plus, on ne pourra pas garder ça secret jusqu’aux élections. 

— Je sais ! s’exaspéra-t-elle. Je le prendrai sur moi. Et ce n’est de toute façon pas la raison de ma demande, à aucun moment.

Elle marqua une pause afin de se calmer un peu et apaiser le ton de sa voix.

— Même si c’est ce que Ronald semble vouloir croire, déplora-t-elle dans un mouvement d’épaule.

— Vous devriez peut-être… commença Harry.

Mais le regard blessé que son amie lui jeta le coupa en pleine phrase. Il lui signifiait clairement qu’elle ne lui donnait pas le droit de se mêler de tout ça. Il soupira. Il avait vaincu Voldemort, mais restait incapable d’affronter la furie d'Hermione. Et Merlin seul savait qu’elle était de plus en plus souvent en colère. Il se tourna vers le directeur et les professeurs et indiqua :

— En tant que chef du bureau des Aurors, je ne peux que constater que la situation est sous contrôle actuellement. Faites-moi des comptes-rendus réguliers. Je peux mettre à disposition certaines de nos ressources, si cela est nécessaire prévenez moi.

Ils hochèrent la tête et il disparut dans la cheminée. Neville s’approcha de son ancienne préfète et posa une main sur son épaule.

— Je suis sincèrement désolé, Hermione.

— Ne t'en veux pas, soupira-t-elle, semblant se radoucir légèrement au contact du botaniste. J'avais conscience qu’un jour leurs bêtises se transformeraient en gros ennuis. J’aurais cependant apprécié, je l’avoue, qu’au moins ma fille me soit laissée. Je vous rejoins à l’infirmerie ?

Tous sortirent du bureau, mais la jeune femme prit le temps de faire un détour dans le parc avant d’aller se confronter aux amis de Rose. À peine la Grande Porte passée, elle prit une profonde inspiration. L’air était humide, tiède. Le soleil faisait briller le lac, mais il avait plu quelques heures avant, faisant remonter des odeurs d’herbe mouillée. Hermione se souvint les nombreuses fois où le trio s’était installé à l’ombre d’un arbre pour réviser ou échafauder leurs plans face aux forces des ténèbres. Une certaine nostalgie emplit son cœur.

Comment en vouloir à leurs jeunes, eux qui avaient été bercés au récit de leurs aventures, de souhaiter goûter au frisson du danger ? Une larme roula sur sa joue. Elle était lasse. Elle aurait apprécié que Ginny soit auprès d’elle dans cette bataille, mais cette dernière était à l’autre bout du pays, en pleine saison de Quidditch et n’avait pas pu se libérer malgré l’urgence de la situation. Il fallait relativiser le drame, personne n’était mort.

Du moins, pour l’instant, souffla une voix sournoise dans l’esprit de la magistrate.

End Notes:

Et parce que je suis une grande pénible, je vous refais l'éternel laïus... Mais s'il vous plait, s'il vous plait, s'il vous plait, prenez quelques minutes de plus pour laisser votre avis sur ce chapitre en review. Mêmes quelques lignes, cela fait toujours très, très plaisir. 

 

(Promis, je fais mes ràr au plus vite, me frappez pas ;) ) 

Chapitre 5 - Rencontres au passé by Layi
Author's Notes:

Une immense merci pour toutes vos reviews ! Vous me comblez, même si je suis un peu lente pour les RàR et m'en excuse ! <3 

 

« Serpentard ».

Déboussolée, Rose jeta malgré tout un regard à la table des Gryffondor et y lut la déception dans les yeux de certains, qui faisait écho à la sienne de n’avoir pu obtenir de réponses. Elle esquissa un maigre sourire. Serpentard était la demeure des rusés, des déterminés, des ambitieux. Et elle avait été des leurs une première fois sans regret. Rose y avait d’ailleurs rencontré l’une de ses meilleures amies, Élisabeth Parkinson. Cependant, le petit groupe qui devait par la suite l’accompagner jusqu’à sa septième année s’était rapidement dessiné, mêlant les quatre maisons avec un naturel déconcertant qu’elle ne retrouverait certainement pas à cette époque tumultueuse où elle avait atterri.

Ses pieds la guidèrent machinalement jusqu'aux serpents qui applaudissaient à tout rompre, trop heureux d’ajouter un membre à leur grande famille. Elle se laissa échouer sur un banc plus qu’elle ne s’y installa. Avec un peu de recul, elle avait parfaitement conscience qu’en 1977 il aurait mieux valu pour elle rejoindre les rouge et or. Mais la cravate à présent rayée vert et argent et la mine déconfite de Minerva McGonagall lui confirmèrent qu’elle allait devoir s’adapter.

— Cache ta joie ! protesta une voix lente à sa droite.

Elle tourna la tête et fit face à un jeune homme aux cheveux noir de jais qui tombaient en bataille sur ses yeux gris. Ce n’était pas cependant un gris monochrome. Il y avait des nuances de bleu, de blanc, de noir également. Rose songea à ses vacances dans la Chaumière aux Coquillages. C’était un morceau d’écume qu'il avait dans les prunelles. Une douce chaleur se diffusa alors dans le creux de son estomac tandis qu’elle le détaillait. Elle s’humecta les lèvres, ferma les paupières momentanément, cherchant quelque chose à répondre. Ce n’est pas qu’elle n’était pas heureuse de s’asseoir à leur table, mais elle appréhendait la suite des évènements. Finalement, face à son silence, il ajouta :

— C’est moi qui t'ai sauvée.

— « Sauvée », releva un autre. Non, mais écoute-toi, Regulus ! Tu es allé trouver l’infirmière, n’exagères pas !

C’était un jeune homme au teint pâle, les joues parsemées de taches de rousseur et des cheveux couleur paille dressés sur la tête. Il s'était exprimé d’une voix traînante particulièrement insupportable.

— Je ne t’ai pas demandé de commentaires, Barty ! protesta le premier.

— Et depuis quand ai-je besoin de ta permission pour parler ? répliqua-t-il.

— Cela suffit ! coupa net un troisième en s’approchant d’eux. Regardez quelle image de notre maison vous donnez à notre charmante inconnue !

Il était immense, les épaules carrées, le visage anguleux. Il avait l’œil fuyant et Rose décida d’instinct qu’elle ne l’appréciait pas spécialement.

— Rose, c’est cela ? Dumbledore nous a informés. Je me nomme Evan. Evan Rosier. Ravi de faire ta connaissance.

La bienséance — ou du moins les quelques notions qu’elle en avait — aurait certainement voulu qu’elle lui réponde qu’elle aussi. Mais cela aurait été mentir et Rose n’était pas une menteuse – pour son plus grand malheur dans ce genre de situation. Alors, elle se contenta de le remercier.

— Wisely, c’est de quelle origine, ça ?

Elle se racla la gorge. Cette question lui rappela durement – si besoin était – qu’elle était à présent à une époque où son sang avait bien plus d’importance encore que ses qualités de sorcière. Et comme elle ne brillait dans aucun de ces deux domaines au vu de son arbre généalogique et de ses résultats scolaires, elle haussa les épaules en signe d’ignorance.

— C’est marrant, ça me fait penser à ces traîtres de Weasley. Tu n’aurais pas un lien de parenté avec ce crétin de Bilius tout de même ?

— Je… je n’ai pas la moindre idée de qui est Bilius, affirma-t-elle.

— Mmh. De toute façon, aucun Weasley n’a jamais mis les pieds à Serpentard.

Rose aurait pu rire de l’ironie de la situation si celle-ci avait été moins grave. Elle se morigéna. Choisir un nom avec une consonance si proche du sien réel avait pour intérêt qu’elle se reconnaîtrait facilement si on l’interpelait. Mais l'homonymie était visiblement un peu trop reconnaissable. Elle se serait giflée d’une telle bêtise. Heureusement, quelqu’un vint à sa rescousse.

— Evan, tu es impoli !

C’était une femme qui avait parlé. Blonde, élancée, elle avait rejeté sa longue chevelure en arrière en rabrouant son camarade. Comme le faisait souvent Élisabeth, remarqua Rose. Elle était amusante quand elle faisait ça, car cela lui donnait des airs de grande dame, alors qu’elle n’était que la « fille sans père ». Élisabeth était l'enfant de Pansy Parkinson et d'un illustre inconnu. Comme elle était blonde, des rumeurs avaient susurré qu’elle était la fille cachée de Drago Malefoy. Mais celui-ci avait bien vite démenti et comme la famille Greengrass possédait la quasi-totalité des parts de la Gazette du Sorcier, ils avaient pu rapidement étouffer l’affaire. Mais on ne savait toujours pas qui était le père de son amie.

— Je m’appelle Katherine, enchantée. Ne porte pas d'attention à ces malotrus.

— Ravie de te rencontrer également, répondit Rose, heureuse effectivement qu’une personne semble à peu près avenante dans cette maison du passé.

Les plats apparurent au même instant et eurent le mérite de faire taire une bonne partie des conversations. Rose jeta alors un regard à la dérobée à la table des Gryffondor et son cœur fit un bond dans sa poitrine. La réplique exacte de son cousin James Potter Jr la dévisageait fixement. À ses côtés, un autre la contemplait semblablement de ses prunelles gris acier. Des mèches de cheveux noirs lui tombaient devant les yeux et elle fit rapidement les rapprochements dans sa tête. James Potter Sr et Sirius Black étaient présentement en train de la scruter. Et le premier des garçons à lui avoir adressé la parole n’était autre que le frère de ce dernier : Regulus Black.

Rose comprit donc que la veille, elle avait atterri dans la classe de celui-ci, au beau milieu des sixième année Serpentard.

Mais pourquoi ?

— Dumbledore a dit que tu n’étais pas de notre époque, mais du coup, de quand viens-tu ? lui demanda abruptement Katherine.

— Je… Il est plus prudent que je ne parle pas de ça, contra-t-elle difficilement, ne sachant quoi répondre.

— Tu viens du futur alors.

Ça n’était pas une question.

Celui qui avait parlé était un jeune homme aux cheveux longs et gras que Rose identifia immédiatement. Elle faisait face à un futur professeur de Potions, amoureux transi de la mère d’Harry Potter, Mangemort puis traître et irascible personnage, Severus Rogue. Il la sondait du regard comme pour vérifier sa théorie et sembla prendre son silence pour une affirmation. Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais Katherine la coupa aussitôt en posant sa main sur son avant-bras :

— Ne cherche pas à avoir raison sur quelque sujet que ce soit avec Sev. C’est le cerveau de la bande. Il ne peine pas, cela dit, ricana-t-elle.

— Attention, Kath, tu vas encore t’attirer les foudres d’Evan, prévint une brune sur sa gauche.

— Comme s’il me faisait peur… Il ne sait que trop bien que mon frère lui arrachera les yeux s’il me touche.

La brune se présenta à son tour.

— Madalyn Selwyn

 

 

Chapitre 6 - La Carte des Maraudeurs by Layi
Author's Notes:

Alors, ne vous y habituez pas car ce n'est vraiment pas coutume chez moi, mais ce chapitre dépasse les 1 700 mots ! o/    Sinon, je suis une affreuse autrice qui n'a toujours pas achevé ses ràr, mais je fais ça au plus vite, promis ! 


Un immense merci à mes reviewver, dont je me nourris !

 

Sur le chemin qui descendait aux cachots, Katherine l’informa qu’elle et Madalyn étaient en septième année, tout comme Rose. Elle lui présenta également la dernière fille de leur dortoir : Prudence Middletown. Celle-ci était petite, un peu rondouillarde, et surtout très charmante. Les trois filles semblaient s’entendre à la perfection et cette complicité apparente serra le cœur de Rose. Elle était bloquée là, loin de ses amis, pour une durée indéterminée. Et même si une part d’elle espérait parvenir à se faire une place, la voix de la raison lui assenait que cela ne lui était pas permis. 

Elle aurait dû être paniquée, certainement. Sa mère aurait couru à la bibliothèque à peine éveillée et y aurait passé sa première journée afin de faire des recherches. Son oncle aurait déjà projeté de changer le futur ou de profiter de ses proches, sans se soucier des conséquences. Quant à son père… Rose ne savait pas ce qu’aurait fait son père. Peut-être aurait-il fui la situation ? Ou bien l’aurait-il affrontée ? Certainement, un peu des deux à la fois, comme toujours. Mais elle, elle préférait ne pas y songer, comme si un instinct primaire l’avait coupée de ses sensations, d’elle-même.

La salle commune des Serpentard était austère. Rose en savait quelque chose puisque c’était l’une des raisons pour lesquelles Élisabeth, Scorpius et elle passaient la plupart de leur temps avec le reste de leur groupe dans une salle de classe désaffectée qu’ils avaient réaménagée à leur goût – lorsqu’ils n’étaient pas à la bibliothèque. Personne ne semblait s’en être rendu compte parmi le corps professoral. Du moins, personne ne leur avait jamais rien dit donc ils avaient pris pour acquis qu’aucun point dans le règlement ne l'interdisait. Elle ne descendait plus dans la salle commune que pour y dormir — et encore, pas toujours. Elle ne put donc s’empêcher de frissonner en pénétrant entre les murs gris.

— Allons nous mettre près du feu, l’invita Regulus en la prenant par le bras.

Elle lui sourit maigrement.

Regulus.

R.A.B.

Rose retint un nouveau frisson. Elle n’avait jamais été très appliquée en cours d’Histoire de la Magie, mais la forme de courage dont il avait fait preuve dans sa rébellion face à Voldemort l’avait toujours un peu fascinée. Et à présent, à cause de cet enchaînement d’évènements catastrophiques auxquels elle n’osait pas penser, elle se retrouvait face à lui. Il dégageait quelque chose de mystique qui ne la laissait – étrangement – pas totalement indifférente. Elle n’aurait su expliquer ce que cela provoquait, c’était comme si une partie d’elle se reconnaissait en lui. Mais laquelle ?  

Elle s’installa à côté de Regulus, ignorant le regard pesant de Barty et souriant presque malgré elle à Severus. Madalyn se lova sur les genoux d’Evan Rosier et Rose ne put retenir un léger hoquet de surprise.

— Cela nous a fait à peu près le même effet lorsqu’elle nous a annoncé qu’ils se fiançaient, avoua Katherine avec un demi-sourire. Mais si Rosier te casse les pieds, appelle Mad, elle seule sait le faire taire.

— J’aimerais bien voir ça ! protesta le concerné qui avait entendu.

— Chut, fit immédiatement son amante en collant ses lèvres contre les siennes.

Tout le monde éclata de rire. Malgré ce que ses connaissances du futur auraient pu lui souffler, la petite bande se révélait n’être pas si désagréable. Ils furent rejoints par trois autres garçons. Deux était également en septième année, comme Severus et Evan, mais elle n’avait pas encore retenu leurs noms. Elle remarqua également que les autres élèves de la maison se contentaient des fauteuils plus éloignés du groupe, sans protester. Visiblement la coutume qui voulait que ce soit les plus fortes têtes qui occupent les places près du feu était la même depuis des décennies. Les discussions allèrent bon train jusqu’à tard dans la nuit et Rose se demanda si cela était exceptionnellement lié à sa présence nouvelle ou s’ils avaient l’habitude de veiller autant. Auquel cas, elle se demandait quelle tête ils avaient le lendemain et de quelle manière ils parvenaient à tenir ce rythme.

La réponse ne tarda pas. La jeune femme s’éveilla assez tôt, comme elle en avait rapidement pris le pli dans son dortoir au 21e siècle, Casey ne leur en laissant pas trop le choix. Celle-ci monopolisait tellement la salle de bain que les autres avaient acquis le réflexe de se lever à l’aube pour espérer se laver le matin.

Ici, Prudence ronflait – littéralement – encore. Retenant un rire, Rose se dirigea vers la salle de bain, prit une bonne douche et enfila son uniforme. Tandis qu’elle terminait de nouer sa cravate, aussi verte qu’elle en avait l’habitude, elle se fit la remarque que finalement les Serpentard de cette époque ne semblaient pas différer tant que ça de ses amis, de prime abord du moins. Étaient-ils tous véritablement destinés à devenir de cruels sorciers ?

Elle traversa la salle commune déserte et remonta jusqu’à la Grande Salle. Les couloirs étaient encore silencieux à cette heure si matinale et Rose ne put retenir un long soupir. Elle ne se reconnaissait pas vraiment. Toute cette apathie, tout ce vide intérieur, ça n’était pas elle. Elle se sentait l’esprit et le cœur embrumés, comme anesthésiée. Elle aurait dû ressentir quelque chose, de la culpabilité, de la tristesse, de la peur. Mais il n’y avait rien de tout cela, sinon peut-être une pointe d’excitation étrange.

Perdue dans ses pensées, Rose ne remarqua pas l’homme qui courrait presque sur elle, la percutant de plein fouet. Elle tomba en arrière, rattrapée de justesse par ce dernier. Elle se dégagea vivement de sa poigne qui lui broyait l’avant-bras.

— Non, mais quelle brute ! Sirius ! protesta une voix féminine, moitié couverte par des bruits de pas vifs.

— On a dit qu’il fallait qu’on lui parle seule à seuls, non ? Bon, alors !

— Ce n’est pas une raison pour lui foncer dedans comme ça !

— Bah attends, on avait l’opportunité de la choper, fallait pas laisser passer l’occasion !

— Tu es un abruti sans nom, Black !

La principale concernée assista à l’échange, encore un peu sonnée, ne sachant que dire. Elle avait en face d’elle les Maraudeurs. Cinq personnes qu’elle n’aurait jamais songé rencontrer puisqu’elles étaient malheureusement mortes bien longtemps avant sa naissance. Et si on lui avait prédit un jour qu’elle percuterait l’une d’entre elles, elle n’en aurait même pas ri tant cela était triste. Le plus pâle s’approcha et elle sut immédiatement qu’il s’agissait du futur père de Teddy. Son cœur se serra vivement, mais elle se força à lui sourire malgré tout.

— Remus Lupin, enchanté.

La langue de Rose se tordit dans sa bouche. Face aux Maraudeurs, elle allait devoir redoubler de vigilance pour s’épargner des erreurs monumentales aux conséquences désastreuses.

— Excuse notre ami Sirius, il lui arrive d’être un peu abrupt, parfois, continua-t-il.

— Ce n’est rien. Je…

— La Carte nous a dit que tu ne t’appelles pas Wisely, mais Weasley ! Qui es-tu vraiment ? coupa le premier.

— Patmol ! protesta James Potter.

Il avait une voix identique à celle de son petit-fils, ce qui finit de perturber Rose – si tant est qu’il y en eut besoin.

— Quoi ? aboya l’autre.

— Tu n’étais pas censé lui dire, pour la car-

— C’est marrant, car elle a l’air de savoir exactement de quoi vous parlez, remarqua Lily Evans.

Rose eut presque envie de la gifler, mais sa colère était davantage dirigée contre elle-même en réalité. Lily lui fit immédiatement penser à sa mère : beaucoup trop intelligente pour son propre bien. Et elle se morigéna intérieurement d’être aussi bête. Elle devait vraiment plus être prudente dans ses mots, mais également dans ses silences. Elle soupira en secouant la tête. Elle n’était même pas capable de nier.

Bien sûr que Rose connaissait très bien la Carte dont il était question.  Son oncle l’avait laissée à son fils James, qui l’avait laissée à Albus, qui l’avait finalement cédée à Roxanne et elle estimant que ses cousines en avaient plus besoin que lui. Ce qui n’était pas faux. Enfin besoin n’était pas le terme le plus adapté, disons qu’elles y trouvaient davantage d’utilisations que le studieux Serdaigle.

Cependant, face à ses créateurs, Rose n’était pas censée être informée de son existence et encore moins de son utilité. Et évidemment, la Carte ne mentant jamais, son véritable nom devait apparaître dessus. Elle n’y avait pas pensé. Quelle idiote elle faisait ! se blâma-t-elle encore. Elle ne pouvait plus rien faire pour y remédier. Elle ne voulait d’ailleurs rien faire pour y remédier, cela aurait été la pire des erreurs, car ça n’aurait fait qu’augmenter leurs soupçons. L’urgence était surtout de s’assurer qu’ils garderaient ça pour eux.

— Vous ne devez le répéter à personne, murmura-t-elle, ses yeux rivés dans ceux de Lily.

Elle se dit que seule la jeune femme saurait raisonner les deux olibrius. C’était sans compter sur le bon sens d’un autre des maraudeurs : Lupin.

— Nous ne sommes pas idiots, en parler à qui que ce soit reviendrait à révéler l’existence de cette carte et nous ne le souhaitons pas, répliqua-t-il d’une voix posée.

La tension dans la nuque de Rose se relâcha quelque peu. Pas longtemps. 

— Du moins, pas tant que tu ne sembles pas représenter un danger, ajouta Lily.

— Je peux vous assurer que… tenta Rose aussitôt interrompue.

— Ne crois pas t’en tirer à si bon compte ! Est-ce que Dumbledore est informé que tu t’appelles W…

— James ! tempêta à nouveau la compagne de ce dernier.

Peter Pettigrow observait la scène silencieusement, son regard passant de ses amis à Rose. Celle-ci allait ouvrir la bouche pour se défendre lorsqu’une main vint se placer doucement sur son épaule. Elle tourna la tête et constata que le reste de sa classe l’avait rejointe. Evan se dressait à présent entre elle et les Gryffondor. Il leur lança une pique hargneuse à laquelle les autres répondirent instantanément, tandis que Madalyn la forçait à faire demi-tour.

— Laisse-les régler ça entre eux, conseilla-t-elle.

— Mais ils vont s’entretuer ! protesta Rose.

— Mais non, ce ne sont que de bêtes querelles d’adolescents, la rassura Madalyn aussitôt. Tu ne dois pas te laisser faire par ces cinq là, surtout Potter et Black, d’accord ?

Mais même elle ne semblait pas croire à ses propres paroles. Rosier était ou deviendrait un Mangemort, comme bon nombre de ses condisciples. Rose pouvait lire dans le regard inquiet de sa camarade que cette altercation était bien le signe d’un malaise profond. Elle retint un frisson d’angoisse. Sa mère lui avait dit un jour qu’à force de trop s’abreuver de conflits, de récits de guerre et de tristesse, elle finirait par le vivre. Elle n’avait alors certainement pas conscience d’à quel point elle avait raison.

 

End Notes:

Et mon éternelle suplique : prenez quelques minutes supplémentaires de votre temps pour laisser un commentaire. Vous n'imaginez pas combien ce la me fait plaisir, combien ce la me motive, combien ce la me donne des idées pour la suite !! Alors mile merci à ceux qui me lisent, et un de plus à ceux qui me commentent. <3 


J'espère que cette rencontre avec les Maraudeurs vous semblera sonner juste. Je sens qu'ils vont me donner du fil à retorde, ceux-là ! :o 

Chapitre 7 - Emploi du Temps by Layi
Author's Notes:

Un immense merci à Izanami, Hortensea, Samantha Black, BellaCarlisle, Eve, Eejil, Charliz, Eanna, Tykk, Adso, et tous ceux que j'oublie pour leurs reviews régulières et toujours riches de remarques pertinentes ! 

Et mention spéciale à Lul qui m'assiste en tant que Bêta, alors que je suis une emm*rdeuse. 

 

Je vous propose de retrouver Rose et ses nouveaux camarades... avant de retourner voir comment ses amis gèrent sa disparition lors du prochain chapitre ! ;) 

 

 

Rose constata rapidement en arrivant dans la Grande Salle que le groupe avait ses petites habitudes. Une place leur était réservée et lorsque les garçons les rejoignirent enfin, Evan s’installa sans hésiter à côté d’un jeune élève – certainement un Première ou Deuxième Année. Il lui vola une de ses tartines de beurre posées devant lui et l’engloutit sous le regard meurtri de sa victime. Rose aurait éventuellement pu s’insurger, si elle n’avait pas vu Scorpius ou James faire de même cent fois. C’était la dure loi du plus fort à Poudlard. Personne ne revint sur la dispute qui avait eu lieu quelques minutes auparavant, comme si cela était habituel.

Ça l’était sûrement, malheureusement.

Les Maraudeurs entrèrent quelques minutes plus tard. Potter jeta un regard noir en direction de leur table tandis que Lupin et Black semblaient se disputer. Evans et Pettigrow fermaient la marche silencieusement. La jeune femme avait l’air pensif et Rose se demanda un instant ce qui pouvait agiter ses neurones. Etaient-elles aussi contrariées l’une que l’autre de ce qui venait de se passer ? Rose n’avait pas apprécié être prise à partie de la sorte par les Gryffondor, même s’il était préférable qu’ils soient venus la trouver elle et non pas un professeur.

Il fallait vraiment qu’elle trouve une solution pour partir de cette époque au plus vite avant que la situation ne devienne trop problématique, se dit-elle.

Elle remarqua que Barty la fixait avec insistance sous ses cheveux pâles, comme pour jauger ses réactions. Elle lui adressa donc son plus beau sourire hypocrite avant de demander :

— Qu’est ce qu’il a comme cours aujourd’hui ?

— On ne t’a pas donné d’emploi du temps ? s’étonna Katherine

— Visiblement non, ironisa-t-elle.

—Métamorphose ce matin, Défense contre les Forces du Mal cet après-midi, pour les cours principaux.

— C’est tout ? s’étonna la jeune femme.

— Bah après faut voir tes options…

Elle eut un petit rire nerveux. Avait-elle déjà précisé que les cours, ce n’était pas vraiment son truc ? Après sa cinquième année, Rose avait abandonné une grande partie des matières principales, conservant uniquement la Défense contre les Forces du Mal, les Sortilèges et la Métamorphose. Il lui restait ensuite trois des cours optionnels : « Vol et Quidditch », « Étude des Moldus » et « Divination ».

La première n’existait pas à cette époque puisque c’est sa tante Ginny qui l’avait fait instaurer bien plus tard, arguant qu’un réel entraînement permettrait aux élèves de Poudlard de prétendre plus facilement jouer à un niveau professionnel à la sortie du collège. Le directeur avait trouvé cette idée fabuleuse – mais y avait-il objectivement une chose que le professeur Flitwick ne jugeait pas fabuleuse ? Et Rose aussi, le jour de choisir ses options.

Quant à la seconde, elle se voyait mal annoncer à ses nouvelles colocataires qu’elle avait un jour eu la fantaisie d’étudier les Moldus. Même si elle n’en avait jamais eu l’envie puisque la véritable raison était que cela lui avait garanti des notes acceptables sans effort – mais ça non plus, elle ne souhaitait pas leur expliquer. Restait la Divination, qu’elle avait prise seulement pour y accompagner ses amies, au grand dam de sa mère. Les Runes et l’Arithmancie, elle laissait ça aux autres avec grande joie. Mais avec le standing souvent exigé par les parents Sang-Pur à leurs rejetons Serpentard, elle était très mal à l'aise face à toute sa classe qui la fixait.

Comme Katherine insistait, elle finit par hausser les épaules et répondre :

— Il faudra que je valide ça avec le professeur Dumbledore, je suppose.

Katherine fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Rose était assez surprise des réactions de ses camarades. Ils semblaient avoir peu de méfiance à son égard et elle se demanda si cela cachait autre chose. Les trois jeunes filles de son dortoir redoublèrent d’efforts tout au long de la journée afin de l’intégrer à leurs discussions, sans pour autant se montrer inquisitrices envers elle et son histoire personnelle. Madalyn était tout particulièrement prévenante avec elle.

Étonnamment, Rose apprécia sa journée de cours. Finalement, le fait d’avoir déjà assisté à l’ensemble du programme la faisait paraître plus brillante qu’elle n’en avait l’habitude et c’est donc non sans fierté qu’elle rendit son devoir écrit de Défense contre les Forces du Mal au professeur Dearborn. Madalyn l’informa cependant que les exercices théoriques restaient assez rares dans ce cours et que le plus souvent ils s’entraînaient avec leurs baguettes.

— Même si beaucoup d’entre nous n’ont pas réellement besoin de pratiquer, ajouta-t-elle avec amertume.

— Cela n’a pas l’air de te faire plaisir, remarqua Rose.

Mais Madalyn ne répondit pas.

Le directeur la dispensa de deux de ses options.

Elle n’était pas en capacité de suivre les autres cours au niveau exigé par la dernière année et elle refusa l’affront de les prendre avec les Troisième Année. Dumbledore comprit amplement, au vu des circonstances, que Rose s'oppose également à continuer l’Étude des Moldus et comme il ne pouvait lui proposer Vol et Quidditch puisque cette option n’existait pas, ils s’étaient résignés à conserver uniquement la Divination. À Rose d’argumenter ce choix auprès de ses camarades – qui finalement ne posèrent pas plus de questions que ça. Vraiment étrange. Autant elle se sentait dévisager par la majorité des autres élèves – bien qu’aucun n’ait osé venir l’importuner de questions – autant les Serpentard agissaient avec elle comme si tout cela était tout à fait normal.

Or, rien ne l’était.

Elle rejoint la petite troupe pour le repas du soir dans la grande salle assez guillerette à l’idée d’avoir grandement gagné en temps libre. Elle remarqua que les maraudeurs lui jetaient toujours des regards torves depuis leur table, mais choisit de les ignorer. C’était sans compter l'œil observateur de Severus Rogue.

— Qu’est ce que tu as fait à Black pour qu’il te regarde comment ça ?

— Je la regarde comment ? s’inquiéta alors Regulus depuis sa chaise un peu plus loin, qui avait malgré tout entendu.

— Pas toi, l’autre.

— Ha.

Le jeune homme blanchit à la mention de son frère et se perdit dans la contemplation de son assiette. Rose s’attarda un instant sur sa mine sombre. Que pensait-il ? Pourquoi la seule évocation de Sirius le mettait-il dans cet état ? Elle avait bien conscience que les relations entre eux n’étaient pas au beau fixe, mais que s’était-il passé qui puisse séparer une fratrie à ce point ?

La guerre, ma chérie, résonna la voix de sa mère, acerbe.

Elle resta silencieuse, mais son camarade ne la laissa pas s’en tirer si facilement.

— Donc, pourquoi ces deux-là étaient après toi ce matin ? la relança-t-il.

— Je… Certainement parce que je suis la petite nouvelle de Serpentard, non ? J’ai cru comprendre que vous ne vous appréciez pas trop, répliqua-t-elle, légèrement narquoise.

— Parce qu’à ton époque, vous vous appréciiez entre maisons ? releva Prudence de sa voix douce.

Rose se mordit la langue. Son hésitation fut de suite interprétée par Rogue qui susurra :

— Surprenant.

Mais un regard noir de Rosier l’empêcha de faire plus de commentaires. Le repas se termina avec des discussions bien plus neutres, comme les cours du lendemain ou encore l’état des sabliers où tout le monde était déjà largement distancé par Serdaigle. Rose mit un point d’honneur à se taire, ruminant tous les évènements qui l’avaient conduite à cet instant si étrange et quelque part si dangereux. Le danger finalement, elle flirtait avec depuis si longtemps que c’était devenu une seconde nature. Maintenant qu’elle s’y retrouvait réellement confrontée, seule, elle sentait son estomac se tordre.

Alors qu’ils redescendaient à la salle commune, Rose remarqua que Severus et Evan en grande conversation, chuchotant l’un à l’oreille de l’autre, l’air comploteur. Elle tenta de s’approcher discrètement afin de comprendre quelques mots.

« Attendre les instructions… » ; « Surveiller ces crétins de Gryffondor… » ; « La protéger… » ; « Des informations de… »

Les instructions de qui ? Protéger qui ? Elle ?

Elle sentit un frisson d’angoisse parcourir son corps. Les deux hommes avaient-ils déjà informé Voldemort de sa présence dans le château ? Et si tel était le cas, qu’avait exigé leur Maître ? Était-ce pour cela qu’ils ne lui posaient aucune réelle question ? Et pourquoi Dumbledore n’avait-il pas prévu que cela arriverait ? songea-t-elle soudain. Était-ce délibéré de sa part ? Faisait-il d’elle un appât ? Le mage noir n’était pas sensé attaquer Poudlard ouvertement, il devait aller se confronter aux Potter pour que l’Histoire soit la bonne. Ou sa venue avait-elle bouleversé l’ordre des évènements ? Elle força les vagues de paniques qui assaillaient son estomac à reculer. Penchant encore un peu plus l’oreille, elle espérait en apprendre davantage.

C’était sans compter Madalyn qui l’attrapa par le bras en lui souriant.

— Alors, cette journée, Rose ? Poudlard est-il différent de celui que tu connais ? s’enquit-elle, enjouée.

— Non, rien ne semble avoir été modifié ! C’est étonnant ! Les programmes sont d'ailleurs sensiblement les mêmes.

— Même l’Histoire de la Magie ? interrogea Severus en se retournant.

Il les avait entendues et attendait sa réponse avec un rictus ironique.

— Bien tenté, rétorqua Rose, lui rendant sa grimace.

— Je t’aurai un jour, Wisely.

— Compte là-dessus ! répliqua-t-elle en lui tirant une langue enfantine.

Les autres rirent de bon cœur de cette chamaillerie bon enfant – d’apparence du moins. Ils retrouvèrent les mêmes fauteuils que la veille et la jeune femme se sentit soudainement tiraillée entre toutes les émotions si contrastées et si intenses qu’elle ressentait. Elle pria Merlin de lui donner la force de ne pas devenir folle et prit part avec plaisir aux conversations de ses camarades.

 

End Notes:

Alors ces Serpentard ? Gentils, ou ... ? 

Chapitre 8 - Rituels Vaudou by Layi
Author's Notes:

Vous voilà parachuté dans l'époque des amis de Rose. Pour mémoire, le dernier chapitre vous montrait la discussion entre Hermione et les autres dans le bureau de Flitwick. Là, je vous propose de retrouver Kara et les autres afin d'en savoir un peu plus sur eux - qui a dit "on s'en fou ?" xD 

 

— Miss de la Croix, veuillez rester un instant, j’ai à vous parler.

La voix était glaciale.

Cela faisait à présent deux jours qu’ils étaient rentrés et Kara avait particulièrement appréhendé ce dernier cours de Défense contre les Forces du Mal avant leurs Aspics. Elle avait lu une telle colère dans les iris de leur professeur lorsqu’ils étaient en Afrique qu’elle n’était pas certaine de pouvoir surmonter les prochaines minutes. Elle entendit Alexa ricaner dans son dos, tandis que la main chaude d’Isabel se posait sur son avant-bras, réconfortante.

— Je t’attends dans le couloir, murmura-t-elle.

La Gryffondor s’approcha du bureau et patienta silencieusement le temps que son enseignant ait achevé de trier ses copies du jour avant de lever les yeux vers elle. Elle allait ouvrir la bouche, sans trop savoir ce qu’elle dirait, mais il l’arrêta d’un geste de la main.

— Je tenais personnellement à vous féliciter de vos résultats dans ma matière, annonça-t-il.

— Je… Je vous remercie, bredouilla la jeune femme, surprise. C’est en grande partie grâce à vous.

Il eut un maigre sourire. Les notes de Kara avaient été si catastrophiques que Wayne s’était résigné à lui apporter quelques cours de soutien particuliers. S’il n’en avait pas été enchanté de prime abord – et lui avait bien fait sentir –, les heures passées ensemble avaient finalement fait naître une confiance mutuelle peu commune entre un professeur et son élève. Complicité qui avait été particulièrement meurtrie au cours de leur voyage scolaire.

Kara contempla son professeur quelques instants, attendant qu’il ouvre à nouveau la bouche. Mais ce dernier se contenta de lui jeter un regard étrange avant de lui montrer doucement la porte, signe que leur courte entrevue était finie. Isabel était plantée au milieu du couloir, droite comme un I. Lorsque le professeur Wayne avait demandé à son amie de rester à la fin du cours, elle n’avait pu s’empêcher d’être légèrement inquiète. Elle était comme ça, Isabel, constamment angoissée, pour tout.

— Alors ?

— Rien de bien important, il voulait me féliciter pour mes derniers résultats, marmonna Kara.

— Te féliciter ? s’étonna Isabel.

Pas qu’elle ne le mérite pas puisqu'elle avait fait d’énormes efforts en Défense contre les Forces du Mal afin de maintenir ses notes au dessus du Piètre. Autant la jeune femme excellait en Potions ou en Sortilèges, autant cette matière lui donnait du fil à retordre depuis bien longtemps. Non, ce qui était le plus surprenant, c’était que leur acide professeur ait pris la peine de la féliciter. Lucas Wayne était exigeant. Trop, peut-être. Disons qu’il faisait honneur à la maison de Serdaigle dont il était le directeur. Elle fronça les sourcils. 

— Tu pourrais te réjouir pour moi, non ? la réprimanda Kara.

Isabel marmonna une vague excuse, sentant le rouge lui monter aux joues. Elle eut un pincement au cœur, se faisant la remarque que Rose, elle, aurait été capable de partager la joie de leur amie comme elle le méritait. Mais Rose n’était pas là. Et Isabel ne put retenir une nouvelle bouffée de culpabilité. Elle n’était pas partie avec eux, pour deux raisons. Principalement parce qu’elle considérait les révisions plus importantes qu’un peu de distraction et en ça elle aurait eu bien plus sa place à Serdaigle que Roxanne – à se demander parfois à quoi songeait le Choixpeau. La seconde explication était davantage financière, une participation des familles ayant bien sûr été exigée. Rose, Albus, et même Scorpius, avaient bien entendu proposé de payer pour elle. La jeune femme avait tout refusé en bloc.

Elle éprouvait de forts remords aujourd’hui, bien que tous ses amis lui répètent que non, sa présence n’aurait rien changé. Pourtant, elle était l’une des seules à savoir raisonner Rose. C’est pourquoi elle était d’autant plus chagrinée que cet accident affecte le moral du groupe – en particulier Kara.  Elles rejoignirent Albus et Roxanne à la bibliothèque, comme tous les mercredis. Les Serdaigle avaient cours de soin aux créatures magiques, mais ni l’un ni l’autre n’avaient choisi cette option, ce qui leur libérait l’après-midi pour travailler – ou flâner dans le parc.

Isabel haussa un sourcil en remarquant le grimoire devant Albus.

Rituels Vaudou ?

— Chut ! Ça vient de la réserve !

— Et je suppose qu’aucun professeur ne t’a signé d’autorisation écrite pour ce tome ?

— Je suis allée le chercher avec la cape, signala Roxanne sur le ton de la conversation, comme si cela était totalement normal.

Normal, non, se dit Isabel. Banal, oui – avec sa troupe d’amis.

Absolument rien ne les liait de prime abord. Elle était une jeune femme timide, au tempérament effacé. Enfant de Moldus, elle avait eu bien du mal à s’adapter au fait de vivre quotidiennement avec la magie. Alexa et Gwendoline, les autres filles de leur dortoir, ne s’étaient d’ailleurs pas gênées pour se moquer allégrement durant leurs premières semaines à Poudlard. Mais Kara était parvenue à pénétrer l’épaisse coquille qui protégeait Isabel et elles ne s’étaient plus quittées depuis.

— Et pourquoi vous consultez ça ? s’enquit Kara en s’installant sur le banc en bois en face des deux Serdaigle.

— On cherche à comprendre ce qui a pu se passer en Afrique.

Les mots d’Albus n’étaient qu’un murmure.

— Vous avez conscience que le Vaudou prend ses sources à l'opposé sur le continent ? grinça Isabel. Il est peu probable qu’il soit en cause…

— On n’a trouvé que ça dans la réserve ! répliqua Roxanne sèchement. Rien au sujet de magies différentes de celle que nous pratiquons. À croire que Poudlard vit reclus sur lui-même depuis des centaines d’années !

— Mais c’est le cas ! Enfin, si on fait abstraction de le Tournois des Trois sorciers, qui reste un compétition purement européenne, on a peu de traces d’échanges entre les établissements.

— Quand on constate le résultat, on se demande pourquoi, ironisa une voix traînante derrière eux.

Tous sursautèrent.

— Scorpius ! protestèrent-ils.

Il affichait un sourire narquois très Serpentard qui fit lever les yeux au ciel à Albus.

— J’ai croisé le professeur Truman, il m’a donné ça pour vous, les informa-t-il en leur tendant à tous une enveloppe cachetée. C’est pour faire nos vœux d’orientation.

— École des Aurors, me voilà ! scanda aussitôt Albus qui depuis toujours souhaitait suivre les pas de son père et de son frère aîné.

Seule Kara vit le visage de Scorpius se rembrunir tandis que le Serdaigle lui arrachait presque la lettre des mains. Elle avait une idée assez précise de la raison qui valait ce chagrin au jeune homme, mais elle ne releva pas. Il était inutile de les confronter, l’un et l’autre, à des sentiments réciproques tant qu’ils ne les auraient pas acceptés eux-mêmes. « Et toi, qu’en est-il de tes sentiments ? » lui susurra sournoisement sa conscience. Elle balaya cette pensée de son esprit et se concentra sur Scorpius.

— Partant pour la Médicomagie, binôme ? lui demanda-t-elle afin de changer de sujet.

Il était prévu depuis déjà leurs Buses qu'ils embrassent ensemble la carrière de Médicomage. Tous avaient été surpris que Scorpius fasse le vœu de cette voie, mais cela semblait tellement lui tenir à cœur qu'ils s’y étaient faits. Même Élisabeth s’abstenait à présent de tout sarcasme à son encontre. Scorpius répondit à Kara d’un signe de tête affirmatif, bien qu'il contempla encore Albus étrangement. Élisabeth arriva à cet instant et analysa rapidement la situation. Elle posa aussitôt une main chaleureuse et réconfortante sur l’épaule de son camarade. Puis, elle balaya d'un mouvement sensuel ses longs cheveux blonds avant de s’installer avec eux.

— Ho, en train de remplir ces papiers débiles, constata-t-elle, presque déçue.

— Ce n’est pas parce que tu ne veux pas continuer tes études que c’est le cas de tout le monde ! se défendit Isabel tandis qu’elle cochait les cases correspondant à l’académie de Botanique et celle de Potions.

— Tu sais que tu es sensée choisir ? l’informa Roxanne dans un rictus amusé.

— Non, le double cursus est autorisé dans ces deux écoles, car les formations sont complémentaires. J’ai pris mes renseignements.

— « J’ai pris mes renseignements » imita Élisabeth, narquoise.

Tout le groupe éclata de rire. Isabel les contempla un instant, boudeuse, avant de rire avec eux. Mais la joie mourut dans leurs gorges lorsque la main de Roxanne pointa la dernière enveloppe close.

« Rose Weasley »

 

End Notes:

Alors, cette petite bande, qu'en pensez-vous ? ;) 

Chapitre 9 - Quidditch by Layi
Author's Notes:

Vous savez que ce n'est pas parce que je mets des semaines à faire mes RàR qu'il ne faut plus me laisser de review hein ? * fais les yeux doux *   Il faut donc croire que Kara, Elisabeth et leurs compères ont eut un peu moins de succès que Rose et ses vipères, mais je ne perds pas espoir, vous saurez les apprécier à leur juste valeur. 


Toujours est-il que vous allez être contents, on retrouve Rose dans ce chapitre ! ;) 


Sinon, rien à voir, mais pour ce chapitre (les autres aussi, d'ailleurs) un énorme merci à Lul qui a traqué les nombreuses fautes que j'avais laissées trainer - y'en avait un sacré paqué ! :o 

 

Ce soir là, comme beaucoup d’autres, ils avaient dépassé le couvre feu depuis plus de deux heures. Elle était restée discuter avec Kara au sujet du professeur Wayne – que celle-ci trouvait de plus en plus charmant –  tandis que leurs amis regagnaient leurs dortoirs, si bien qu’elle se retrouvait à présent seule pour descendre jusqu’aux cachots. Elle dévala les escaliers, tourna à droite puis à gauche, espérant que personne ne la surprendrait puisqu’elle avait laissé la Cape et la Carte à Kara. Pressée, elle ne remarqua pas l’ombre au détour d’un couloir. Elle sentit seulement les mains sur son visage, sur sa bouche, sur son corps. Elle tenta de se débattre, mais la poigne était trop ferme.

- Non ! hurla Rose.

- Qu’est ce qui se passe ? réagit immédiatement Prudence d’une voix pataude, réveillée en sursaut.

Mais Madalyn fut la plus rapide, elle ouvrit les rideaux et contempla les larmes de Rose qui ruisselaient sur ses joues. Elle était si secouée de sanglots qu’elle était incapable d’articuler un seul mot. La jeune Selwyn eut un moment d’hésitation avant de finalement prendre sa camarade dans ses bras et la serrer très fort contre elle en lui murmurant des paroles rassurantes. Rose ignora tout des échanges interloqués et inquiets des filles du dortoir, se laissant bercer par la douce mélodie des murmures de Madalyn dans ses oreilles.

Aucune d’elles ne put finir sa nuit sereinement.  Lorsque les Septième Année de Serpentard se retrouvèrent le lendemain, les garçons ne purent que constater les cernes qui leur marquaient les yeux.

- Incident nocturne, indiqua Madalyn d'une voix qui coupait court à toute discussion. 

Rose remarqua le regard échangé entre Evan et Severus, mais aucun ne chercha à discuter. Le premier certainement car il ne souhaitait pas s'attirer les foudres de sa fiancée, le second parce qu'il ne s'exprimait que peu, se contentant la plupart du temps d'observer. Ou bien il y avait d’autres choses, qu’en l’instant Rose préférait négliger.

Elle ne savait pas duquel elle devait le plus se méfier. Elle avait vaguement entendu parler de Rosier, il était dans toutes les listes officielles de Mangemorts. Et si ses connaissances du futur auraient pu pousser la jeune femme à accorder une confiance aveugle à Severus, elle avait conscience que l'élève était différent de celui qu'il deviendrait un jour. 

Rose suivit le petit groupe jusqu’à la Grande Salle. À peine assise, Rosier lui demanda :

- Wisely, tu joues au Quidditch ?

Le ton était si sec qu’elle sursauta. Depuis sa répartition, Evan n’était clairement pas celui qui lui adressait le plus la parole, et quoi qu’il en soit jamais si brutalement. Il venait de s’installer à sa place habituelle, à côté de Severus, en face de Katherine, et avait attrapé le pichet de jus de citrouille avant de lui poser cette question qui paraissait être d’une importance capitale.

- Je joue, oui.

- Tu joues bien ? insista-t-il.

La jeune femme haussa les épaules. Au même instant, Madalyn et Prudence s’asseyaient à ses côtés.

- Ce que notre cher capitaine essaie maladroitement de te demander, c’est de te joindre aux essais de ce soir. Avec les départs de l’année dernière, il y a pas mal de postes à pourvoir et il aimerait beaucoup pouvoir rafler la coupe aux Gryffondor cette année, puisque c’est son ultime chance.

Elle ignora superbement son fiancé, qui réprimandait le ton moqueur qu’elle avait adopté d’un regard noir.

- Je viendrai avec plaisir, accepta Rose.

- Pour quel poste ? s’enquit immédiatement Rosier

Elle eut un petit rire.

- Celui que tu voudras.

Elle attrapa sa tartine et les laissa plantés là, très fière de son effet. Rose n’était pas une élève très studieuse, mais s’il y avait une chose dont elle était certaine c’était de ses talents et de son don pour le Quidditch. Une place lui était réservée dans l’équipe des Harpies de Holyhead à sa sortie de Poudlard, et ce n’était certainement pas parce que sa tante en était l’entraîneuse, contrairement à ce que disaient les mauvaises langues jalouses.

Elle sourit d’avance en imaginant la tête que feraient ses camarades. De plus, cela lui ferait énormément de bien de remonter sur un balai, bien qu’elle regrettait déjà son Yajirushi. Ce petit bijou lui avait été offert par l’ensemble de la famille pour ses quatorze ans, au grand dam de James qui avait vu s’éloigner de lui la coupe de Quidditch. Serpentard n’avait jamais perdu un match depuis.

Le soir après ses cours, elle courut presque jusqu’à la remise. Elle voulait avoir le temps de faire quelques essais avant de participer à l’entrainement. Elle tenta de manier un vieux Brossdur mais abandonna rapidement au vu des soubresauts que faisait le balai à chaque accélération. Finalement elle tomba sur un Nimbus 1000. À cette époque, elle pouvait difficilement éspérer trouver mieux, jugea-t-elle. Elle se félicita d’avoir apprivoisé son outil avant l’arrivée du reste de l’équipe. Elle aurait bien du mal à se faire à la maigre vitesse du balai, mais après tout, tous les joueurs étaient plus ou moins logés à la même enseigne.

Au vu de sa tenue, elle devina aisément que Evan était Gardien en plus d’être le capitaine de l’équipe.

- Bon ! Même si je suis heureux de vous voir si nombreux à souhaiter rejoindre l’équipe, cette année je serais intransigeant…

- Pire que l’année dernière ? coupa Katherine, ironique.

Rosier l’ignora superbement.

- Suite aux départs de Connor, Jacob et à la démission de Farley

- Démission forcée, rappela Katherine, l’interrompant à nouveau.

- Je pense qu’on a compris, Kath ! s’exaspéra Evan. Il y a donc trois postes à pourvoir. Deux Poursuiveurs et un Batteur.

- Pas d’Attrapeur ? demanda Rose, un peu déçue.

Elle était une excellente Poursuiveuse, mais jouait habituellement comme Attrapeuse. Elle aimait observer le stade d'en haut, suivre la progression des équipes, épier l’apparition du Vif d’Or et choisir le moment idéal pour l’attraper. Son capitaine, Scorpius, appréciait les comptes-rendus qu’elle était capable de lui faire à la fin des matchs. Et surtout il adorait la capacité qu’avait la jeune femme à les sortir des pires situations, même si tous déploraient parfois les risques qu’elle prenait. Elle finissait à l’infirmerie après plus de la moitié des matchs.

L’année précédente au cours de la finale, alors que Rue Kostas, l’Attrapeuse des Serdaigle, avait été à deux doigts de saisir le Vif qui voletait au ras de la pelouse, Rose s’était positionnée juste au dessus d’elle. Elle s’était perchée debout sur son balai et avait sauté de celui-ci à 4 mètres du sol, raflant la petite balle dorée à son adversaire avant de s’écrouler sur le sol. Elle avait été inconsciente deux jours et avait dû rester à l’infirmerie deux semaines pour se remettre complètement.

Mais ils avaient gagné.

- C’est moi qui suis en charge d’attraper le Vif, coupa alors Regulus en plongeant ses prunelles grises dans les siennes.

Il n’était clairement pas prêt à abandonner son poste. Cela dit, remarqua la jeune femme, il devait faire un excellent Attrapeur puisqu’il n’était ni très grand, ni très épais, des qualités importantes. Rose avait toujours été heureuse que sa petite taille devienne un avantage dans ce sport qu’elle affectionnait tant, alors qu’elle avait souvent été un handicap et une source de moquerie le reste du temps. Elle se pinça les lèvres et déclara à Rosier :

- Je prends le poste de Poursuiveuse en ce cas.

Ce dernier ricana légèrement.

- C’est moi qui décide, Wisely ! Sur vos balais ! On va voir ce que vous valez, répliqua-t-il, plein de mépris.

Mais Rose décolla avant même qu’il n’ait fini sa phrase. D’un mouvement de baguette, il fit apparaître des cercles dorés qui formèrent un parcours d’obstacle. Alors qu’elle sentait le vent ébouriffer ses cheveux, elle rit aux éclats. Finalement, peut-être était-ce ce qu’il lui fallait pour sortir de son apathie. Voler lui vidait l’esprit. Qu’elle soit en 1977, en 2024, ou ailleurs, il y avait une chose immuable : le Quidditch était une seconde nature pour elle.

Elle ignora totalement le parcours de Rosier qu’elle jugea ennuyeux d’un coup d’œil. Elle fit le tour du terrain, rasa les gradins à toute allure avant de plonger sur la pelouse. Elle caressa l’herbe du bout de ses doigts puis remonta en piqué. Elle monta aussi haut que le lui permettaient les capacités de son balai et contempla le monde. Le vent faisait danser les arbres de la forêt interdite et le soleil du soir reflétait ses rayons sur le lac. Elle prit une grande inspiration. Cela faisait quatre jours qu’elle se sentait oppressée, perdue. La peur et la prudence avaient pris le dessus sur son enthousiasme habituel. Elle décida que c’était terminé – autant que possible – tandis qu’elle redescendait vers les autres joueurs sous les cris de Rosier.

- Les anneaux, ils étaient là pour faire joli peut-être ? Tu es complètement malade, Wisely ! Et…

Elle éclata de rire.

- Non, je suis douée Rosier, cela n’a rien à voir. Tes anneaux, ils me font bien rire !

Elle le regarda ravaler son fiel. Elle avait raison. Ils le savaient tous les deux même si le capitaine semblait peiner à l’admettre. Il la toisait, patibulaire. Rosier était un meneur. Il dominait les Serpentard, était un capitaine intransigeant. Rose avait parfaitement conscience que son air provocateur le mettait en rage car il ne tolérait pas qu’on lui tienne tête.

C’est Katherine qui intervint en sa faveur.

- Evan, tu veux gagner la coupe, non ?

Il grommela.

Finalement, Rose se vit confier un poste de Poursuiveuse, rejoignant Katherine et sa sœur Lauren qui était en troisième année et qui avait passé le test avec succès. Un garçon à la mine sombre formait désormais le duo de batteur avec Croupton. Rosier ne les lâcha qu’à la nuit tombée et c’est épuisées que Katherine et elles regagnèrent le dortoir, s’excusant auprès du groupe de ne pas rester avec eux. La jeune femme la félicita encore une fois pour ses talents de joueuse avant qu’elles ne s’endorment, exténuées.

 

End Notes:

Et quand je dis que je me nourris des reviewver, c'est assez maladroit -sans blague- en fait il faudrait dire que mon inspiration se nourrit de vos mots, de vos compliments et de vos remarques. <3 

Du coup plus vous m'en laissez, plus j'écris. CQFD. x)

Chapitre 10 - Programme by Layi
Author's Notes:

Bonjour tout l'monde ! 

Pour commencer, pardon à tous ceux qui attendent des réponses à leurs reviews, je fais ça dès que possible et dès que l'inspiration revient ! ;)  
Concernant ce chapitre, je dois vous faire une confession : je ne l'aime pas du tout. Mais comme j'en pouvais plus de le remanier cent fois, j'ai fini par l'envoyer à ma bêta (<3) qui n'a pas relevé de trucs si aberant que ça finalement... Donc bref, le voici, le voilà. La bonne nouvelle c'est que le massacre n'est pas trop long. 

Ha, et pour que ça ne vous surprenne pas trop : on est époque next-gen dans ce chapitre, et nous y avions laissé Roxanne, Kara, Isabel et les autres à leurs voeux d'orientation. ;)

Edit : J'ai apporté une légère modification à ce chapitre, concernant un Madame/Miss. Merci aux personnes me l'ayant signaler par review ! <3

 

Oubliés, les chicaneries, les rires, et les vœux d’orientation. Tous les regards étaient figés sur l’enveloppe close qui trônait au milieu de la table sans que personne n’ose la toucher. Durant quelques instants, ils avaient omis leurs inquiétudes, redevenant des adolescents insouciants et blagueurs. C’est Roxanne qui brisa le silence pesant qui s’installait.

— Je me demande ce qu’ils attendent pour repartir faire des recherches, marmonna-t-elle,

L'absence de Rose la meurtrissait plus particulièrement. La complicité des deux jeunes femmes n’était plus à prouver. Si l’une voyait blanc, l’autre également. S’il fallait que ce soit noir, elles s’accordaient pareillement. Face à la disparition de son acolyte de toujours, Roxanne avait tout d’abord adopté une attitude de déni total, persuadée que Rose leur faisait simplement une mauvaise blague. Finalement, les heures et les jours passant, elle avait fini par admettre que la situation était certainement plus grave qu’elle ne voulait le penser. À présent, elle était prête à remuer ciel, terre et mer pour retrouver sa cousine.

— Tata souhaite attendre la fin de l’année pour faire une annonce officielle, répondit Albus d’une voix neutre.

— Dis plutôt qu’elle aimerait que les élections soient passées ! riposta l’autre garçon de la bande, narquois.

— C’est Scorpius ou Lucius Malefoy qui parle là ? le houspilla vivement Élisabeth.

Le jeune homme leva ses yeux gris au plafond et soupira. Il avait horreur que son amie d’enfance le réprimande d’une telle façon en public, mais il savait qu’elle avait raison. Parfois, les vieilles leçons de son irritable grand-père raisonnaient toujours dans son esprit. Il avait été très dur pour son entourage d’admettre qu’il s’était lié d’amitié avec une Weasley et pire encore par la suite lorsqu’il avait annoncé apprécier Albus Potter. C’est sa mère qui était parvenue à arrondir les angles avec tout le monde, aidée par celle de Rose. Les deux familles entretenaient à présent des relations cordiales. Son père travaillait même en collaboration avec Hermione Granger-Weasley, au ministère.

— Le fait est qu’ils ne se bougent pas pour la retrouver ! assena Roxanne d’une voix plus vive.

Albus lui jeta un regard de biais pour la faire taire. Ils devaient se montrer discrets. Bien qu’il n’approuve pas la décision de sa tante, le jeune Potter la comprenait. Il n’était pas utile de semer un vent de panique parmi les élèves à quelques jours des Aspics. Et puis, ils n’étaient pas à un jour près pour annoncer l’étrange nouvelle à l’ensemble de la communauté magique. Cela allait encore provoquer un tapage médiatique dont tous se passeraient bien.  

Si Rose avait dû réapparaître, elle l’aurait certainement déjà fait. Cela faisait quatre jours qu’elle avait disparu et ils n’avaient aucune information. Quoi qu’il lui soit arrivé, ce n’était pas une situation réversible aussi facilement qu’ils l’avaient cru de prime abord. Merlin qu’ils avaient été stupides ! Il échangea un regard avec Isabel qui n’avait toujours pas dit mot. Elle était la raisonnable du groupe et son désarroi palpable lorsqu’ils avaient eu fini de lui conter leur mésaventure avait eu raison de son optimisme.

— Quel que soit notre avis, nous nous devons de respecter la décision d’Hermione, dit-elle.

Il y avait un quelque chose dans sa voix qui leur rappela à tous pourquoi ils avaient fait le choix de suivre aveuglément cette femme meurtrie par la vie et pourtant si forte dans la douleur. Si la mère de leur amie ne flanchait pas, personne n’en avait le droit. Un long silence salua l’affirmation d’Isabel, avant que finalement Albus ne les raccroche à une autre douloureuse vérité :

— On devrait peut-être réviser les Aspics, non ? Parce qu’eux, ils ne vont malheureusement pas disparaitre.

Ils hochèrent la tête d’un élan commun, terminant de s’installer sur les bancs de la bibliothèque, sortant leurs affaires de leurs sacs. Roxanne lui jeta un regard noir, mais ne dit rien. Elle soupira longuement, preuve de son malheur. Elle avait besoin d’extérioriser son sentiment de culpabilité, ses angoisses. Mais constatant qu’aucun de ses camarades ne semblait souhaiter relancer cette conversation qu’ils avaient déjà eue des dizaines de fois depuis leur retour, elle abdiqua également et plongea dans le grimoire qu’elle avait chapardé dans la Réserve. Au diable les Aspics, elle voulait sa cousine.

Dans le même temps, une réunion importante pour le sort de leur amie disparue se tenait dans le bureau du directeur.

— Si je vous ai fait venir, Miss Granger…

— Madame Granger-Weasley, corrigea aussitôt Hermione.

— « Madame Granger-Weasley », rectifia alors Flitwick avec un demi-sourire amer.

Il avait vu grandir ces enfants, mais n’arrivait pas à les considérer tels qu’ils étaient aujourd’hui. Il gardait le souvenir de la jeune élève de première année, brillante, mais intimidée, qu’il avait eue en classe. Il avait encore du mal, parfois, à admettre qu’elle était à présent l’une des héroïnes du monde sorcier et qu’elle avait mené une vie professionnelle et surtout politique exceptionnelle, au point d’être en lice pour les élections au poste le plus capital de leur communauté. Il se reprit.

— Je disais donc, si je vous ai fait venir c’est pour vous avertir que j’ai eu le retour de Farah Onaedo qui serait ravie de vous accueillir à Uagadou. Elle mettra l’ensemble des ouvrages en sa possession à votre disposition et me fait savoir que leur professeur de Philtres et Élixirs se fera un plaisir de vous accompagner dans vos recherches, puisqu’il semblerait qu’une mystérieuse potion soit en cause.

Elle fronça les sourcils. Elle n’avait aucune envie d’être accompagnée dans ses recherches. Mais elle ne fit aucun commentaire. Elle avait laissé ses instructions à Élise, son assistante. À quelques semaines des élections du prochain Ministre de la Magie, il était hors de question qu’un impair soit commis. Elle avait beau avoir le soutien de l’actuel titulaire au poste, rien n’était joué d’avance. Son adversaire, Bondupois, était un sorcier brillant, mais très conservateur. Ce qui lui garantissait un bon nombre de voix auprès des vieilles familles qui avaient une influence importante. Il était pourtant nécessaire, selon elle, de poursuivre sur la voie du modernisme qu’avait entrepris Kingsley. 

Elle avait déjà prévu de rentrer à la fin de l’année scolaire des enfants, afin d’annoncer officiellement la disparition de sa fille. Le bureau travaillait actuellement sur une version qui ne froisse ni le personnel de Poudlard, ni le corps professoral de Uagadou. Astoria Greengrass – dont la famille possédait plus de la moitié de la Gazette – lui avait affirmé qu’aucune fuite ne sortirait dans leurs papiers. Mais elle n’avait aucun contrôle sur Sorcière Hebdo et autres torchons, à son plus grand regret.

Elle repartirait pour l’Afrique de suite après, si nécessaire. Elle espérait cependant que ses recherches auraient suffisamment avancé pour qu’elle puisse rester en Angleterre. Mieux encore, elle escomptait ne pas avoir à se servir de tous ces communiqués, souhaitant sincèrement retrouver Rose rapidement. Mais elle ne se faisait guère d’illusions. Cela faisait à présent longtemps qu’elle avait compris que rien ne lui serait épargné par la vie. Elle ajusta sa robe de sorcière avant de répondre au directeur.

— C’est très aimable à vous de vous être occupé de tout cela, Professeur Flitwick. Je vous en suis reconnaissante. Pensez-vous que Neville pourra me rejoindre sur place, si besoin ?

— Dès la fin des épreuves d’Aspic, pas avant.

— Je serais probablement rentrée, nous en reparlerons alors.

Hermione eut une pensée pour son époux, parti se réfugier chez son frère George. Il ne reviendrait à la maison qu’après son départ, certainement. Elle n’était pas surprise outre mesure. Ils avaient malheureusement déjà eu l’opportunité de démontrer qu’ils réagissaient de manière diamétralement opposée face à ce genre de difficultés. Tandis qu’elle organisait sa propre fuite en avant, Ron se terrait en espérant que les évènements se résoudraient d’eux-mêmes. Elle lui enviait sa capacité à ressentir le chagrin, à exorciser sa peine à travers les cris et les larmes. Elle n’était plus capable que d’une sourde colère qui la faisait, peu à peu, chaque jour davantage, se replier sur elle-même.

Elle prit une grande inspiration, saisit un peu de poudre verte sur le bureau directorial avant de se diriger d’un pas décidé vers la cheminée. Elle salua le directeur. Il ne lui restait plus qu’à rentrer au ministère régler quelques derniers détails, puis à attraper le prochain Portoloin à destination de l’Afrique. 

 

End Notes:

Voilà, voilà... 

La suite est déjà partie en correction, vous y retrouverez Rose et Regulus en salle commune de Serpentard, mais je ne vous en dis pas plus... Hihi ! :)  - ou alors faut voir, contre une review, peut-être ? *angelique*

 

Chapitre 11 - Nuit en Salle Commune by Layi
Author's Notes:

Alors, pour commencer je ne sais pas si je dois vous dire merci ou me facher. Vous m'avez laissée à 99 review. 99 ! C'est quoi ce chiffre ignoble ? :'D ! Plus sérieusement, un grand merci à toutes les personnes qui me lisent, à toutes les personnes qui m'accompagnent dans cette aventure et qui chaque semaine me ravissent de mots gentils. 

Merci à Eejil d'être a rendez-vous malgré son emploi du temps chargé ; merci à Eanna - trouveras-tu la spéciale dédicace de ce chapitre ? :mg: ; Bienvenue à Vialane dans le rang des reviewver :hug: ; Merci à Charliz, qui me fait mourir de rire à chaque fois ; Merci à Maloux et Izanami pour leur enthousiasme chaque fois renouvelé ; Merci également à ceux qui prennent parfois le temps de me laisser un petit mot, même si ce n'est pas systématique je veux bien vous aimer quand même. --> 

Et puis Merci à Lul, ma courageuse bêta qui s'arrache les cheveux parfois après publication quand j'ai oublié des coquilles ou rajouter des paragraphes plein de fautes au dernier moment. Et à Fleur et Catie aussi, qui même si elles ne me lisent pas sont toujours présentes pour m'écouter râler que je n'arrive pas à écrire. 

Quoi vous dire de plus ? Ha oui ! J'ai passé 2h à refaire touuuuute la chronologie de cette fic et à établir un plan dans le temps digne de ce nom. Vous vous en foutez un peu, mais croyez moi que vu le bazar que c'était dans les prochains chapitres, c'était plus que nécéssaire. 

Voilà, voilà. 

Je ne vous enquiquine pas plus avec mes émotions d'autrice toute émue de voir l'une de ses fictions passer prochainement - du moins j'espère - la barre des 100 review, je vous fais plein de bisous baveux et vous laisse en bonne compagnie... 

 

Elle ne se débattait pas. Après tout, que pouvaient ses petits bras frêles contre la poigne de ce garçon qui était déjà presque un homme ? Elle n’avait de toute façon pas poussé la réflexion si loin. Elle se sentait simplement tétanisée par la sensation de ses paumes brulantes sur sa peau fraiche, de sa bouche humide sur ses lèvres sèches, de ses murmures suaves dans son oreille sourde.

Elle se réveilla en sursaut, le front plein de sueur. Son esprit mit quelques secondes avant de se souvenir d’où elle se trouvait. Et surtout de « quand », elle se trouvait. S’il s’agissait bien de son dortoir, aucune trace d’Élisabeth pour venir apaiser ses cauchemars. Un rapide coup d’œil lui permit de vérifier que ses voisines dormaient toujours à poings fermés. Prudence ronflait, encore, ce qui eut le mérite de faire sourire Rose. Étrangement, cela avait quelque chose de rassurant.

Depuis son premier réveil en fanfare au milieu de la nuit deux jours plus tôt, elle avait lancé un sortilège d’impassibilité et de silence sur les rideaux de son lit à baldaquin. Ce voyage dans le temps semblait avoir rouvert de vieilles blessures qu’elle pensait pourtant pansées. Elle avait remercié les filles de sa chambrée pour leur discrétion à ce sujet lors de sa dernière mésaventure. En effet, aucune n’avait posé de questions. La curiosité malsaine n’était pas un trait caractéristique de ses camarades, ce qui arrangeait bien Rose. Cependant, elle ne voulait pas que cela change, et des cauchemars à répétition finiraient par attiser leurs indiscrétions sur ces cicatrices invisibles. Elle ne voulait pas avoir à parler de ça.

Elle se glissa hors des draps silencieusement, enfila rapidement son bas de pyjama et un débardeur et remonta jusqu’à la salle commune. Elle serait de toute façon incapable de retrouver le sommeil. Elle avait projeté de se pelotonner sur le fauteuil au plus près du feu qui brûlait dans l’âtre. C’était sans compter qu’il était déjà occupé. Rose hésita un instant. Qui pouvait être debout à cette heure de la nuit ?

— Un nouveau cauchemar ?

Elle reconnut la voix de Regulus et en fut soulagée. Le jeune Black était certainement le garçon de la maison qu’elle jugeait le plus sympathique. Elle avait envie et tendance à se laisser aller à plus de naturel avec lui, notamment au cours des repas dans la Grande Salle. Ce qui était dangereux, elle en avait conscience. Merlin ! Cela faisait si peu de temps, à peine plus d’une semaine, qu’elle avait provoqué toute cette mésaventure et elle se sentait exténuée de mensonges et de comédie. Il fallait vraiment qu’elle trouve comment inverser le rituel qui l’avait conduite jusque-là.

— Oui, admit-elle en s’installant à côté de lui. Comment as-tu deviné ?

— Je ne vois pas d’autre raison qui te pousserait à te lever de si bonne heure. Il ne fait pas encore jour.

— Et toi alors ?

— Insomnie.

— Tu veux en parler ? s’enquit-elle, pleine de sollicitude.

— Et toi alors ? lui fit-il en écho.

Elle retint un léger sourire. Cette nuit, ils seraient liés par le silence, donc. Regulus était habituellement bavard, mais il ne s’agissait pas ici de Quidditch. Elle avait cependant de nombreuses idées sur ce qui pouvait préoccuper le jeune homme, comme sa future allégeance à Voldemort, par exemple. À moins que ceci ne soit fait et que son avant-bras porte déjà la fameuse marque des ténèbres, symbole banni dans son univers à elle. Auquel cas, peut-être méditait-il les conséquences de ce marquage.

Les flammes rouges et orange du feu se reflétaient dans ses prunelles dont la couleur tirait sur le lagon. Chaque fois qu’elle avait l’occasion de se perdre dedans, Rose était fascinée par les dizaines de pigments qui composaient les iris de Regulus. Elle n’en avait jamais vu de telles, même pas chez Sirius. Des deux, c’était l’aîné qui était le plus bel homme, c’était évident. Et pourtant, le sourire séducteur que Sirius adressait parfois à certaines des filles du château la laissait dans l’indifférence la plus totale, contrairement au charme sombre de son frère.

Elle déglutit difficilement. Elle ne savait pas exactement pourquoi elle était tant troublée par Regulus. Elle avait la sensation d’être l’héroïne d’un mauvais roman à l'eau de rose, dégoulinante de bons sentiments et de clichés, et ce n’était pas une impression très agréable. Et encore moins acceptable. Mais alors pourquoi Regulus lui faisait-il cet effet-là. Tu vas à la rencontre de ton âme sœur, jolie fleur. Était-ce cela ? Elle se savait déjà victime du maléfique rituel de la vieille sorcière – qui ne perdait rien pour attendre si elle avait un jour l’occasion de la croiser à nouveau. En était-elle victime au point de devenir une groupie adolescente ?

Regulus remarqua qu’elle le détaillait.

— Un commentaire à faire, peut-être ?

— Je…

Mais elle resta quelques secondes bouche bée devant sa question si directe. Elle se reprit néanmoins rapidement, heureuse que le rouge de ses joues se justifie par la chaleur du feu.

— Je me faisais la remarque que tu es beau garçon, admit-elle.

Il eut un petit rire narquois.

— Ne te fatigue pas, j'ai conscience que je n’arrive pas à la cheville de Sirius.

Rose fronça les sourcils.

— Je ne savais pas que c’était important.

Il haussa les épaules et le silence revint.

Elle se demanda, comme souvent, si dans son époque les autres s’étaient aperçus de quelque chose ou si le temps s’était simplement figé. Elle ne savait pas ce qu’elle espérait le plus. Qu’ils la cherchent ? Que sa disparition ait provoqué une sorte de faille temporelle et qu’à présent plus personne ne se rappelle son existence ? Elle pensa à Kara, à Élisabeth. À sa famille. À son père. À sa mère. Finalement, cette dernière solution serait la meilleure pour tout le monde. Mais elle n’en savait rien. Et s’il s’agissait d’une boucle, si elle ne pouvait jamais repartir dans son futur, que lui arriverait-il lors de sa propre naissance ? Elle aurait alors plus de quarante-cinq ans, calcula-t-elle. Survivrait-elle jusque-là ? Une pointe de réalisme lui soufflait de pas trop y compter.

Elle finit par s’endormir, l’esprit empli de pensées tumultueuses. Sa tête tomba durant son sommeil, venant reposer sur l’épaule du jeune Black qui se contenta de l’observer à son tour d’un œil attendri qu’elle ne vit pas.

Severus les trouva au matin et les réveilla de sa voix narquoise.

— Il y a des lits pour ça.

Regulus sursauta tandis que Rose, d’abord perdue, se précipitait jusqu’à la salle de bain. Peu importait que les filles soient éveillées ou non, tout le dortoir saurait bientôt qu’elle n’avait pas dormi cette nuit entre les rideaux de son baldaquin. Et surtout qu’elle l’avait passée en compagnie de Regulus. Elle s’était rarement sentie aussi mal à l’aise. Elle regrettait amèrement qu’Isabel ne soit pas là pour la raisonner.

C’est Madalyn qui aborda le sujet la première juste après le cours d’Histoire de la Magie, tandis qu’elles descendaient jusqu’à la Grande Salle. 

— Alors comme ça, Regulus et toi… ?

Elle secoua la tête.

— Il n’y a rien entre nous ! protesta-t-elle.

— Allez, Rose, tu ne nous dis jamais rien ! la récrimina Prudence.

Le regard empli de reproche que lui lança la jeune Selwyn suffit à lui faire baisser la tête. Aussitôt, Katherine rattrapa :

— Severus nous a bien expliqué que ça pourrait être très dangereux que tu nous parles d’où tu viens et Evan a interdit à tout le monde de te poser des questions. Et on comprend aussi que tu ne te confies pas. Tu ne nous connais pas assez, et puis ta situation… Enfin, je n’ose pas imaginer à quel point je serais malheureuse et désorientée à ta place. Tu es très forte, je trouve ! Et puis on… On en a discuté entre nous, et les garçons sont tombés d’accord, on ne veut pas t’embêter avec des interrogatoires, mais là…

— Là il ne s’agit pas de ton passé, il s’agit d’un béguin pour le ténébreux Black ! enchaîna Madalyn, dont la voix tremblait d’excitation à l’idée d’un potin si croustillant.

— Mais je n’ai pas…

— Taratata ! Pas de ça avec nous ! On a bien remarqué comme tu le regardes parfois, on s’était simplement dit que tu étais curieuse…

— Mais là ! Plus de doutes possibles !

— Mais…

— Tu ne peux pas savoir comme je suis heureuse ! Depuis le temps qu’on essaie de le caser, celui-ci.

— Oui. Restera Severus, mais je crois que c’est peine perdue, se lamenta Prudence.

— Prudence aimerait beaucoup que Severus ne soit plus tout seul, si tu vois ce que je veux dire, lui chuchota alors Katherine d’un air conspirateur.

Un instant, Rose eut l’impression de voir ses amies et cette vision eut raison de ce qui restait des barrières qu’elle avait durement érigées jusque-là. Elle fondit en sanglots, sous les expressions effarées des trois autres. Madalyn fut, une fois de plus, la plus réactive et la prit aussitôt dans ses bras tandis qu’elle jetait des regards noirs à un groupe de Troisièmes Années qui passaient là et les observaient. Lorsque Rose fut un peu calmée, elle se sentit terriblement honteuse. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour s’excuser, Katherine lui fit un sourire :

— Je me doute que ça doit être déstabilisant, tout ça pour toi. Et même si la patience n’est pas forcément la première caractéristique des Serpentard, nous faisons de gros efforts. Tu voudrais bien envisager de t’ouvrir un peu à nous ? lui demanda-t-elle d’une voix légèrement doucereuse.

Rose acquiesça, avant de se justifier auprès des filles.

— J’ai besoin de prendre l’air, avoua-t-elle. Je vais aller voler un peu, on se retrouve tout à l’heure ?

À la fois souriantes et inquiètes, elles se consultèrent du regard.

— Je viens avec toi, répondit alors Katherine, d’un ton sans appel.

 

End Notes:

Je pense qu'après un chapitre comme ça, je mérite tout plein de review, si, si ! o/   Et puis vous aurez droit à une nuit dans les bras de Rose ou Regulus - à votre choix - en échange, ça ne se refuse pas ça... Si ? 

Chapitre 12 - La Divination by Layi
Author's Notes:

Voici donc votre dose homéopathique - comme dirait Eejil - de Rose et Regulus (si, si, un peu) ! Gros merci à tous ! <3 

Pour l'anecdote, ma chronologie compte actuellement 40 chapitres et n'est pas arrivée à la moitié de cette histoire, j'espère que vous saurez vous montrer patient... :D

 

 

C’est toute courbaturée que Rose se leva le lendemain matin. Mais elle n’avait aucun regret, la séance de vol de la veille lui avait fait un bien fou. Une rapide vérification de son emploi du temps lui permit de réaliser que la matinée de cours ne serait pas trop pénible à suivre malgré ses douleurs musculaires, la Divination n’étant clairement pas le cours le plus physique. Aucun des autres Serpentard n’avait choisi cette option, évidemment, et elle devait s’y rendre seule. Alors qu’elle allait laisser les autres dans la Grande Salle profiter d'un copieux petit-déjeuner, Rosier jeta un coup d'œil étrange à Katherine qui se proposa aussitôt de l’accompagner.

Pourquoi avait-elle l’impression que ses camarades ne lui accordaient aucun répit ? Vu le regard inquisiteur de leur capitaine, Rose crut dans un premier temps qu’elle était chargée de l’interroger discrètement, mais leur conversation resta légère tandis qu’elles grimpaient jusqu'en haut de la tour. Les mêmes escaliers pentus, les mêmes marches, le même calvaire. Elle maudit une nouvelle fois Kara d'avoir insisté pour qu'elles prennent cette option, bien que celle-ci ne soit pas là pour l'entendre. Son cœur se serra un instant à la pensée de son amie. 

Toujours ces questions qui revenaient en boucle. S'étaient-ils rendu compte de sa disparition, ou un double d'elle-même avait-il pris sa place ? Et si elle avait réellement disparu, comment avaient réagi ses parents ? Le professeur Londubat ? Et le professeur Wayne ? Elle espéra qu'il ne tiendrait pas ses amis pour responsables de ses frasques, lui qui était systématiquement bien trop heureux de pouvoir les punir. Rose eut un sourire amer en se remémorant tous les devoirs supplémentaires qu’elle et Roxane avaient fait écoper au groupe, au grand dam d’Isabel. Elle eut une nouvelle pensée pour Kara.

C'était hier, et malgré tout elle avait l'impression qu'il s'agissait d'une autre vie. 

Ses cauchemars lui prouvaient néanmoins que rien n'avait véritablement changé. Ses souvenirs étaient immuablement gravés, douloureux, cuisants, cruels. Tous. Sans aucune exception. Son agression, l’accident d’Hugo, et les disputes de ses parents qui s’en étaient suivies, tous les jours. Elle se força à ne pas y songer, remercia chaleureusement Katherine pour son escorte avant de passer la trappe qui donnait sur sa salle de classe. 

— Ha, Mademoiselle Wisely, nous n'attendions plus que vous, releva une voix féminine grave. 

— Je... Je suis en retard ? bafouilla Rose, persuadée pourtant du contraire. 

— Non, mais vos camarades sont déjà installés. Je vous en prie, trouvez un siège. Je me nomme Cassandra Newton, votre professeur. 

Rose parcourut la pièce d'un coup d'œil. 

Là où elle avait l’habitude de trouver des banquettes emplies de coussins aux couleurs criardes, une salle enfumée d’encens et de vapeurs inconnues ainsi qu’un amoncellement de bibelots en tout genre, elle ne découvrit qu’une classe somme toute assez classique et banale. Elle dévisagea Lily Evans mais retint le sourire qu’elle sentait poindre sur son visage lorsqu’elle aperçut le regard curieux que cette dernière lui lança. Il était clair qu’elle n’en avait pas fini avec les maraudeurs. Seul Peter Pettigrow, assis à côté de la jeune femme, ne sembla même pas remarquer son arrivée, trop occupé à ramasser son pot d’encre renversé malencontreusement au sol. Rose s’installa à l’opposé de leur table, sortit sa plume et son rouleau de parchemin.

Le cours dispensé par le professeur Newton était singulièrement différent de ce à quoi la vieille folle  Trelawney l’avait habituée. Pas de lecture dans le marc de café, pas de boule de cristal, ni de feuilles de thé. Uniquement de la théorie, de l’analyse de prophétie et autres explorations rébarbatives. Rose descendait les escaliers en ruminant les raisons possibles de cette différence lorsqu’elle fut rattrapée par les deux Gryffondor.

— Tu n’as pas l’air très brillante dans cette matière, la piqua Evans.

Ou peut-être ne se rendait-elle simplement pas compte qu’elle pouvait être vexante avec ces mots ? Mais Rose était si perdue dans ses pensées qu’elle ne prit même pas la peine de relever. Elle n’était brillante dans aucune matière, de toute façon, songea-t-elle, avant de revenir à ses préoccupations premières. Ce cours n’était probablement qu’une exception ? Mais aucun des élèves présents ne semblait surpris de son déroulé, ce qui signifiait clairement qu’il était habituel. Mais c’était la seule matière dans laquelle elle constatait une telle différence de programme. Pourquoi ?

— Tu ne pourras pas ignorer les garçons très longtemps, tu sais, il faudra bien que tu répondes à leurs questions !

— Je ne peux pas ! se contenta de soupirer Rose, heureuse de découvrir que la petite troupe des Serpentard l’attendait en bas de l’escalier, la soustrayant à un interrogatoire pénible.

Rose ne remarqua pas le léger froncement de sourcils de Lily Evans, ni la lueur dans ses yeux comme si celle-ci venait soudainement de réaliser quelque chose. Les deux Gryffondor passèrent devant le groupe sans un mot, sans un regard.

— Qu’est-ce qu’elle te voulait, Evans ? interogea immédiatement Severus.

— Rien, nia-t-elle.

Elle nota son plissement de paupières, mais ne dit rien. Elle avait vaguement conscience des sentiments qui animaient le jeune homme à l’égard de la préfète des Gryffondor, mais cela l'indifférait. Cette dernière était destinée à un autre. Ils feraient l’enfant qui deviendrait un jour son oncle et surtout sauverait leur monde du mal incarné. Elle n’avait pas à intervenir dans le drame sentimental de Severus. Moins ce petit malin serait informé de ses pensées, moins elle prenait de risques.

Et aussi, ses questionnements étaient toujours dirigés vers une toute autre question.

Rose se sentait désemparée. Une petite voix au fond d’elle lui susurrait que son constat n’était pas anodin. Elle avait tant de fois entendu l’histoire de la prophétie du Survivant établie par Sibylle Trelawney alors qu’elle passait un entretien d’embauche avec Albus Dumbledore, qu’elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur les raisons qui allaient pousser le directeur du collège, quelques années plus tard, à rencontrer cette femme si différente du professeur Newton.

Merlin qu’elle aurait souhaité qu’Élisabeth soit là ! Elle aurait réfuté ses théories d’un revers de la main en pestant qu’elle n’était qu’une aliénée névrosée des complots. Kara l’aurait soutenue dans ce débat perdu d’avance. Isabel et Albus auraient filé à la bibliothèque – tous les prétextes étaient bons pour se rendre à la bibliothèque – tandis que Roxanne aurait pris des notes en prévision d’un hypothétique scoop à publier dans son hypothétique journal qui ne sortirait certainement jamais. Seul Scorpius, exaspéré, aurait probablement remis de l’ordre dans tout ce remue-ménage que Rose aurait provoqué d’une simple remarque. 

Mais aucun de ses amis n’était présent et elle ne pouvait faire part de ses constatations à personne.

Personne.

Vraiment ? siffla une voix sournoise dans un recoin de sa tête, qu’elle fit taire rapidement. Elle n’avait aucune envie d’échanger avec le professeur Dumbledore. Elle ne devait parler à personne de ce qu’elle savait, y compris au directeur. Elle était persuadée que c’est ce que sa mère ferait à sa place et elle s’appliquait – pour une fois – à marcher dans ses pas. Mais était-ce réellement au vieux sorcier que sa conscience songeait ? se demanda-t-elle tandis qu’ils croisaient les Sixième Année de leur maison au détour d’un couloir. Ils gagnèrent la Grande Salle ensemble, ce qui permit à Rose et Regulus d’échanger quelques mots. Encore une autre question sans réponse : pourquoi se sentait-elle si bien en compagnie du jeune homme ?

 

 

 

 

End Notes:

Alors, Rose, parano ou pas parano des cours ? 

[Je sais que je suis une autrice ingrate qui a un retard fou dans ses ràr, mais pleeeaaaase, review ? *yeux de chat Potté*]

Chapitre 13 - L'Afrique by Layi
Author's Notes:

Je suis en r'tard, en r'tard, en r'tard ! Pardonnez-moi ! En plus certains vont doublement m'en vouloir que je vous emmenne avec Hermione et non pas avec sa fille... J'espère que cette excursion vous plaira malgré tout ! 

 

Hermione aurait été ravie de pouvoir profiter du décor quasi paradisiaque qu’offrait l’école de Uagadou, dans d’autres circonstances. Elle avait été accueillie humblement par la directrice, mais avec tous les honneurs que la société sorcière lui devait néanmoins depuis qu’elle avait été élevée au rang d’héroïne de guerre. Elle avait d’ailleurs été assez surprise que ses maigres exploits aient pu parvenir jusqu’en Afrique, où il était peu probable que l’ombre de Voldemort soit venue ternir le soleil cuisant. Il lui avait rapidement été expliqué, cependant, que Madame Onaedo était une personne très pointilleuse sur l’étiquette et qu’elle avait exigé de tout connaître de son invitée afin de ne commettre aucun impair.

On l’avait conduite jusqu’à la chambre qui lui était attribuée, puis elle avait eu droit à une visite guidée complète de l’école. Hermione avait un instant mis ses préoccupations au un second plan devant les gravures qui habillaient les murs de l’institution. Des milliers d’arabesques avaient été gravées dans la roche, soit par les fondateurs, soit par les élèves, au fil des années. Les plus récentes étaient colorées de rouge, de bleu, d’ocre. C’était plein de chaleur et de bonne humeur, loin du lugubre château de Poudlard.

On lui avait présenté le Professeur Djabel Diao, qui enseignait les Philtres et Élixirs – un équivalent du Maître des Potions de Poudlard, en quelque sorte. Il était également le directeur adjoint. Ses prunelles de bronze avaient semblé la sonder longuement. Il avait simplement indiqué à Hermione se tenir à sa disposition, en précisant qu’il n’interviendrait pas dans ses recherches sans son aval. Elle en avait retiré une certaine satisfaction, ne souhaitant pas être importunée. Finalement, on lui avait fait découvrir l'immense bibliothèque. Hermione n’en avait jamais vu de telle et devait reconnaître que là aussi, elle avait été particulièrement impressionnée.

La pièce en elle-même était assez petite, de forme ovale. Mais elle s’élevait si haut qu’on ne pouvait en apercevoir le plafond. Les murs étaient entièrement recouverts d’étagères pleines à craquer de livres, grimoires et autres documents. Un escalier en colimaçon permettait de monter. Plus on grimpait dans les étages et plus les ouvrages étaient anciens, comme si le savoir se payait à l’effort physique. Cela n’avait pas empêché Hermione de s’y perdre de nombreuses heures.

Cela faisait cinq jours qu’elle était arrivée. Elle commençait à se repérer. Du moins, elle savait à présent aller de sa chambre à la bibliothèque, et se rendre au réfectoire pour prendre place aux côtés de la directrice. Elle avait eu l’occasion de se faire peur plus d’une fois dans les dédales du gigantesque édifice. Elle devait d’ailleurs la vie à une élève qui l’avait rattrapée de justesse alors qu’elle allait se jeter dans le vide, n’ayant pas remarqué que le sol blanc qui se dessinait sous ses pieds était en fait les épais nuages qui entouraient l’école.

Peu à peu, les murmures qui accompagnaient ses pas s’étaient faits de plus en plus discrets, Professeurs – et surtout élèves –, ayant pris l’habitude de voir cette femme caucasienne aux yeux cernés déambuler dans leurs couloirs. Hermione avait déjà lu un petit nombre des ouvrages disponibles dans la réserve de Uagadou, mais rien qui ne lui serve jusque-là. Elle se réprimandait intérieurement de ne pas être capable d’avancer davantage dans ses recherches, alors qu’elle s’installait à côté de la directrice. Celle-ci remarqua aussitôt que son invitée fulminait.

— Y’a-t-il quelque chose que nous pourrions pour vous ? s’enquit-elle immédiatement, la voix pleine de sollicitude.

L’Anglaise savait combien Farah culpabilisait. Elle lui avait pourtant assuré plus d’une fois que personne ne pouvait rien contre la folie des adolescents déchaînés qu’étaient sa fille et ses amis, mais rien n’y faisait. Farah lui présentait de sincères excuses au moins une fois par jour et lui proposait de l’aide tout aussi régulièrement.

— Je suis au point mort dans mes recherches, admit-elle. Je pense que je ne m’y prends pas de la bonne manière.

Elle marqua une pause, se perdant un instant dans la contemplation des prunelles dorées de Farah qui l’écoutait avec attention. En fait, si elle était totalement honnête, elle n’avait aucune idée de par où commencer. Sa fille avait croisé la route d’une sorcière, avait bu un breuvage étrange et avait disparu. Elle n’en savait pas plus et c’était bien là tout le problème. Et dans ces iris si particuliers, une illumination lui vint.  

— Serait-il possible que j’interroge les jeunes filles qui partageaient leur dortoir avec la mienne ?

— Bien entendu, autorisa de suite son interlocutrice. Vous faites ici comme bon vous semble. N’allez pas dans la jungle seule, c’est tout ce qui importe.

Hermione quitta la table aussitôt, songeuse. Elle ne s’expliquait pas la terreur qu’inspirait la forêt aux habitants de Uagadou. Il était vrai que ladite flore n’avait rien apporté de bon à Rose, mais pourquoi une telle généralisation ? Perdue dans ses pensées, elle ne fit pas spécialement attention à la direction que prenaient ses pas. Elle dû s’y prendre à deux reprises avant de trouver le dortoir occupé par les jeunes filles qui avaient soufflé le passage secret aux élèves de Poudlard. Hermione pesta tout haut. Il était vide, bien entendu. Qu'espérait-elle ? Les habituelles occupantes devaient être au réféctoire, ou bien en train de flâner dans les dédales de l’école. Une après-midi complète de cours les attendait.

Elle fit demi-tour et choisit de gagner le cœur de l’école. Des arches en pierre vieilles de plusieurs siècles y entouraient un grand parc circulaire, au milieu duquel trônait une immense fontaine baignée de lumière. Hermione l'avait découverte totalement par hasard le premier matin, alors qu’elle cherchait où se rendre pour avoir le loisir d’avaler son précieux café. Elle était tombée sous le charme des lieux et y revenait de fait régulièrement pour faire une pause et prendre du recul sur la situation. Ce n’était pas la première fois que sa fille lui causait tant d’inquiétude. Mais habituellement, elle pouvait au moins l'étreindre fort contre elle. Elle ne s’était pas trouvée si vide depuis longtemps.

— Moi aussi j’apprécie le calme de cet endroit.

La voix dans son dos la fit sursauter.  Elle reconnut aussitôt le professeur Diao. Comme annoncé, ce dernier n’avait jusque-là pas interféré dans ses recherches. Ils avaient à peine échangé quelques mots lors des repas. Hermione ne parlait de toute façon que très peu, beaucoup trop concentrée sur ses lectures et ses réflexions. Il riva ses prunelles bronze dans les yeux de la magistrate set elle sentit son cœur se serrer. Elle pensa à Ron, qui n’avait répondu à aucune de ses lettres depuis leur esclandre dans le bureau de Flitwick. Leur couple déjà si meurtri survivrait-il à cette nouvelle épreuve ?  

— C’est vraiment magnifique, convint-elle dans un murmure.

Il esquissa un maigre sourire.

— Je viens ici lorsque j’ai besoin de faire le vide, continua-t-il. Vous rencontrez des difficultés ?

Hermione prit une grande inspiration avant d'admettre qu’elle était au point mort. Il ouvrit la bouche, afficha un air gêné, et finalement se tut.

— Dites-moi, l’encouragea-t-elle.

— Peut-être abordez-vous les choses d’une manière trop occidentale ?

Elle fronça les sourcils, l’air pincé. Elle attendait davantage d’explications. Djabel Diao, cependant, ne s’exprima davantage. Il leva son bras droit en direction de la fontaine et l’eau qu’elle contenait sembla s’animer. Sous la forme d’une licorne, elle gambada quelque temps autour d’eux avant de retourner à sa forme initiale. Alors qu’Hermione écarquillait les yeux de surprise, Djabel leva l’autre bras. Le sol se mit à trembler et soudain une pousse sortit de terre, grandit et se développa encore jusqu’à devenir un petit arbuste fleuri.

— Vous êtes en Afrique, ici n’importe quel élève de première année sait lancer des sorts basiques sans morceau de bois, assena-t-il alors devant l’air ébahi de l’Anglaise. C’est un facteur que vous ne devriez pas oublier.

Il tourna les talons et la laissa plantée là, entre la source et le rosier du désert qu’il venait de faire croître de façon spectaculaire. Hermione ressentait un mélange de fascination, de colère et de frustration. Elle avait conscience qu’elle aurait été apte à produire ces sorts avec autant d'adresse que le professeur qui la quittait. Avec sa baguette. Or, il ne s’était pas servi d’outil particulier pour catalyser sa magie. Dumbledore était certainement le seul sorcier qu’elle avait connu en Angleterre qui aurait été apte à en faire autant. Elle savait que les mages africains étaient puissants, mais avait-elle réellement mesuré l’étendue de leurs talents ? Elle s’assit sur le bord de la fontaine et trempa ses doigts dans l’eau, dessinant de fins cercles.

Finalement, elle avait peut-être besoin d’aide, admit-elle à contrecœur.

 

End Notes:

N'oubliez pas votre dévouée autrice ne se nourrit que de review. Ne la laissez-pas dépérir. Sauvez l'humanité, laissez un petit mot. o/ 

Chapitre 14 - Escapade en Forêt by Layi
Author's Notes:

Je suis horrible, je n'ai pas fais mes RàR depuis une éternité, mais promi je ne vous oublie pas et chacun de vos reviews me fait énormément plaisir !!

 

Hermione trépignait d’impatience. Elle avait dû demander à cinq élèves différents et faire demi-tour trois fois, mais elle était parvenue à trouver la salle de classe du professeur Diao. Enfin si l’on pouvait appeler salle de classe la grotte taillée dans la roche, ouverte sur le couloir, où il donnait son cours. Sa voix au timbre chaud résonnait dans un silence parfait qui n’était pas sans rappeler celui des cachots de Poudlard à une austère époque. Si elle n’avait pas connu le sympathique professeur Slughorn, Hermione aurait pu penser que l’acariâtreté était une caractéristique de la profession.

S’il la remarqua, il n’en montra aucun signe, achevant ses explications avec un détachement surprenant. Lorsqu’il les libéra enfin, les élèves passèrent devant elle sans lever les yeux, certainement intimidés par sa présence. Finalement, après avoir pris soin de nettoyer la pièce en l’ignorant superbement, le professeur lui offrit un maigre sourire.

— Que me vaut le plaisir de votre visite ? demanda-t-il poliment.

— J’ai beaucoup réfléchi à vos paroles d’hier, admit-elle. J’aimerais me rendre où tout a commencé.

— Cela remonte à plusieurs millions d’années, à des centaines de kilomètres d’ici, êtes-vous certaine que le voyage soit nécessaire dans l’immédiat ?

Hermione resta interloquée quelques secondes avant de réaliser qu’il s’agissait d’humour. Elle s’abstint de toute réponse, se contentant de le dévisager avec une pointe d’agacement.

— Vous souhaitez faire une escapade en forêt ? s’enquit alors son interlocuteur avec un rictus amusé.

— Madame Onaedo me répète chaque jour combien je ne dois pas m’y risquer seule, expliqua Hermione. J’espérais donc que peut-être…

— Vous êtes enfin prête à accepter mon aide ?

Le ton était clairement moqueur. Piquée au vif, Hermione lui jeta un regard noir. Pour qui se prenait-il, à la railler de la sorte ? L’expression narquoise qu’il affichait n’était pas sans lui rappeler Drago Malefoy dans ses pires années, ce qui eut le don de finir de l’exaspérer. Cependant, elle retint la réplique cinglante qui lui venait, car non seulement elle était prête à accepter son aide, mais surtout il paraissait de plus en plus clair qu’elle en avait besoin. Il lui donna rendez-vous devant le dortoir des filles le soir même après le dîner. Hermione aurait préféré qu’ils partent de suite, mais elle n’eut d’autre choix que de patienter.

Elle attendait depuis peu de temps quand le professeur la rejoignit enfin. Il était accompagné d’un jeune homme qui se présenta simplement :

— Sekou, Madame.

Devant l’air interloqué de l’Anglaise, le professeur Diao expliqua :

— Sekou est notre meilleur élève de dernière année. Il connait particulièrement bien la forêt et disons que sa forme Animagus pourrait aider.

En effet, il se transforma aussitôt  en un maigre félin, au pelage brun sublimé de reflets dorés,  à l’allure féroce. Hermione retint un mouvement de recul. Elle était à la fois surprise et impressionnée. Mais la métamorphose était une seconde nature pour les élèves de Uagadou et elle savait parfaitement que celui-ci n’était pas une exception. Elle ne pouvait que tomber d’accord que les talents du jeune homme seraient certainement utiles. Ils empruntèrent le tunnel, imitant le parcours de sa fille et ses amis. Un long dédale qui descendait du haut de la montagne jusque dans les tréfonds de la jungle.

Ils suivirent le sentier sur un peu plus d’une centaine de mètres, avant de tourner vivement à gauche, guidés par Sekou. L’air de rien, le professeur Diao fut particulièrement prévenant avec Hermione, repoussant chaque feuillage qui aurait pu lui griffer le visage, s’aidant de maléfices informulés – lancés sans baguette, bien entendu – pour créer une piste praticable. Sekou était grimpé dans les arbres, humant l’air sous sa forme animale, sautant de branche en branche, retraçant les mouvements qu’une vieille sorcière avait effectués quelques jours auparavant.

Ils marchèrent plus d’une demi-heure et Hermione commença à désespérer de trouver des indices quelconques. Les enfants ne s’étaient tout de même pas tant éloignés de l’école, si ? Mais les cris de Sekou – qui avait repris forme humaine – un peu plus loin lui confirmèrent que si, les adolescents étaient encore plus inconscients qu’elle ne le pensait. Le professeur Diao et elle pressèrent le pas jusqu’à une petite cabane à l’équilibre précaire, qui ne semblait tenir que par magie.

Hermione sortit sa baguette et psalmodia une formule. Il n’y avait aucune trace de magie noire dans les alentours, mais des traces d’une sorcellerie différente qu’elle ne reconnut pas. Ils entrèrent dans la cahute. Sur les murs de bois étaient suspendus de nombreux masques humanoïdes si réalistes qu’un instant elle crut qu’ils étaient de vrais visages. Peut-être en est-ce, lui susurra cette voix intérieure qu’elle préférait faire taire. Les peaux étaient peinturlurées de formes géométriques étranges. Se trouvaient là également un grand pot en terre cuite, une ribambelle d’outils divers, des viscères d’animaux, plantes, œufs, et autres composants de potions.

— Il s’agissait très certainement d’un Lwa ! révéla le professeur Diao, masquant difficilement sa surprise.

Hermione fronça les sourcils. Elle avait souvenir d’avoir déjà vu ce mot dans l’un des ouvrages de la bibliothèque d’Uagadou, mais ses connaissances n’étaient que trop limitées pour qu’elle comprenne tout ce que cela impliquait.

— Les Lwa sont les esprits qui servent de messagers entre le Bondye et les Humains, expliqua alors Sekou.

— Vous êtes en train de vouloir me faire croire que la femme qui a causé la disparition de ma fille est un esprit ? C’est une plaisanterie ?

S’ils furent heurtés par la réaction d'Hermione ils n’en montrèrent rien. Se sentant oppressée par l’ambiance sombre de la cabane, elle préféra ressortir. Il ne faisait pas plus frais au-dehors, mais au moins elle pouvait à nouveau respirer.

— Vous êtes en Afrique, Madame, la piqua Sekou.

Alors qu’elle ouvrait la bouche pour répliquer, le professeur Diao leva une main apaisante.

— Je me suis mal fait comprendre. La sorcière que vous évoquez est sûrement aussi palpable que vous et moi. Je dirais, au vu de cette habitation, qu'elle est une Bòkò, une de ces personnes capables de communiquer avec les esprits. Les signes que vous voyez sur le sol, là et là – il les indiqua du doigt – sont caractéristiques de ce savoir.

Hermione ferma les yeux un instant et s’appuya contre le tronc d’un arbre qui se trouvait à portée. Elle reniait depuis toujours ce qui n’était pas concret, elle avait arrêté la divination au milieu de son année scolaire, elle avait hurlé contre sa fille lorsque celle-ci avait pris ce simulacre de matière en option… Et voilà qu’on lui racontait que cette dernière avait disparu à cause d’un esprit. Si la situation n’avait pas été si dramatique, elle en aurait ri tant c’était ironique.

— Il faut que l’on retrouve cette femme.

— Je pense qu’il est illusoire de l’espérer, annonça Djabel. Les Bòkò suivent un chemin et une logique qui leur sont propres. Si elle a estimé que sa mission ici était terminée, elle est partie depuis des jours. 

— Et comment pouvons-nous le savoir ? 

— La cabane ne possède plus aucune défense magique et si l'on observe bien la nature a commencé à reprendre ses droits, expliqua-t-il. 

— Et des animaux sont venus ici, enchérit Sekou, montrant son nez pour signifier qu'il l'avait senti sous sa forme féline. 

La déception dut se voir sur le visage d’Hermione puisque le professeur ajouta :

— Nous allons récupérer ce que nous pouvons ici afin de l’analyser dans le laboratoire et nous pourrons revenir ultérieurement si vous le souhaitez.

Elle acquiesça silencieusement. Avait-elle réellement le choix de toute façon ? D’un geste de la main Sekou fit s'évaporer l’ensemble des objets stockés aux abords de la cabane. Hermione ne put s’empêcher d’être impressionnée. Elle avait devant elle un jeune homme d’à peine vingt ans qui maîtrisait la magie sans baguette et les informulés aussi bien que les meilleurs sorciers d’occident, qui avaient dû travailler des dizaines d’années pour y parvenir. Pour la première fois de sa vie – ou presque – Hermione se fit la remarque que les livres ne lui apporteraient aucune réponse. Elle jeta un coup d’œil au professeur Diao qui lui fit un franc sourire – comme si ce dernier avait suivi ses réflexions internes.

Rose avait intérêt à réapparaître rapidement, les choses devenaient un peu trop étrange, songea-t-elle amèrement.

 

 

 

End Notes:

Coeur, coeur, coeur, paillettes et licornes. 
Et puis une escapade en forêt avec Sekou et le professeur Diao pour chaque review ! Si, je vous jure que ça vaut le coup ! :D 

Chapitre 15 - L'Altercation. by Layi
Author's Notes:

On change à nouveau d'époque, je vous propose de retrouver Rose pour ce chapitre. Cependant, ne vous y habituez pas trop, on retournera voir comment se porte ses parents dès le chapitre 16. Ne me tapez pas, je suis sûre qu'à force vous allez finir par aimer... xD

Depuis leur première et dernière altercation, Rose était parvenue à éviter les maraudeurs, en grande partie grâce à ses camarades de maison qui ne semblaient jamais la lâcher d’une semelle. Mais c’était sans compter la capacité du groupe de Gryffondor à plier le château à leur volonté. Ils l’interceptèrent au détour d’un couloir alors que Madalyn venait de l’abandonner. Cette dernière avait oublié son grimoire de runes anciennes – cours qu’elle avait juste avant le déjeuner – et avait fait demi-tour avant même que Rose n’ait pu ouvrir la bouche. Elle avait donc pressé le pas en direction de la Grande Salle où elle savait qu’elle pourrait retrouver le reste des Serpentard – ce qui lui assurerait une protection efficace.

— Ha ! Regardez qui voilà ! héla une voix quelques mètres plus loin.

Rose se retourna vivement et ne put retenir un gémissement de frustration. Ils devaient avoir les yeux rivés sur leur invention autant que possible, pour réussir à saisir ainsi l'unique occasion où elle était vulnérable. Cela avait quelque chose d’ironique d’être prise à son propre jeu : elle ne comptait pas le nombre de fois où Roxanne et elle avaient traqué les élèves de Poudlard grâce à cette fichue carte. Elle ferma ses paupières instinctivement, comme pour ne pas les voir approcher. Elle avait conscience qu’elle était coincée.

— Comme si cela était une surprise ! ironisa-t-elle.

Elle remarqua que Black et Potter étaient seuls. Elle s’obligea à fermer son âme, son esprit et son visage surtout. Elle savait qu’elle serait forcée de répondre à leur interrogatoire, son cousin James l’avait suffisamment entraînée à cette forme de harcèlement pour savoir qu’elle ne tenait jamais longtemps. Tout l’enjeu à présent allait être d’en dire le moins possible.

Jusque-là, elle s’en sortait particulièrement bien avec les Serpentard. Elle devait aussi admettre qu’aucun d’entre eux n’avait vraiment posé de questions sur sa vie, son passé, ou le futur d’où elle venait. Selon Madalyn, elle devait ce calme apparent au meneur du groupe, Rosier, ce qui était d’autant plus étrange d'après Rose. Et au vu des regards que Severus et Evan échangeaient souvent, elle s'astreignait à rester vigilante.

Seul Regulus la questionnait parfois. Mais avec lui, c’était différent encore. Elle sentait au fond d’elle qu’il n’était pas curieux, juste sincèrement intéressé par qui elle était, par sa personnalité. Ce qui la changeait agréablement. Être la fille de Ronald Weasley et Hermione Granger apportait son lot de célébrité gratuite et peu agréable. Combien l’avaient approchée simplement pour ressentir le frisson d’être proche d’une personne qui avait été un jour en Une de la Gazette – un peu trop régulièrement à son goût, d’ailleurs ?

Quand elle y songeait vraiment, elle se prenait à rêver que Regulus la regardait comme James contemplait Élisabeth, ou comme son oncle admirait sa tante Ginny. Ou encore, certainement, comme son père avait un jour observé sa mère, avant.

Et cela avait quelque chose de très perturbant.

Elle scruta attentivement le visage hargneux en face d’elle. Les mêmes yeux gris que Regulus, les nuances d’écume en moins. Ceux-ci lançaient des éclairs. Les deux jeunes hommes étaient déterminés à obtenir les réponses qu’ils exigeaient.

— Qui es-tu ?

— Je…

Les mots se perdaient dans sa gorge. Elle avait passé deux semaines, depuis son arrivée à cette époque, à se marteler chaque heure, chaque minute, chaque seconde même qu’elle était Rose Wisely et qu’elle devait oublier tout le reste. Elle n’en occultait pas la vérité pour autant, mais elle s’imprégnait de cette identité aussi fort que possible. Si la séance de Quidditch avait eu le mérite de la reconnecter à ses sensations, elle devait admettre malgré tout que la peur lui faisait enfouir au plus profond de son être ce qu’elle était réellement. Mais elle savait également que la situation ne serait pas tenable éternellement.

— Pourquoi tu as menti au directeur ? Tu es qui pour les Weasley ? La fille de Molly ?

Elle manqua de tressaillir à la mention de sa grand-mère. Surtout, ne rien laisser paraître. Mais ils semblaient si enragés qu’aucun ne remarqua la pâleur de son visage. Potter enchaîna :

— Ou la fille de Bilius ?

— Tu crois qu’il va avoir des enfants, ce gnome ? s’esclaffa son partenaire.

— Il… je… je ne sais pas !

Ce qui était vrai. Rose avait entendu parler une ou deux fois de « l’oncle Bilius », vaguement. Mais elle aurait été bien incapable de décrire sa vie. Elle avait appris en atterrissant à cette époque que Bilius Weasley était étudiant à Poudlard, en sixième année, réparti à Poufsouffle et qu’il n’était pas spécialement apprécié en dehors de sa maison pour une chose qu’elle ignorait encore.

— Alors qui es-tu ?

— Je ne peux rien dire, marmonna-t-elle, espérant faire entendre raison aux deux garçons.

— Mais pourquoi ?

— Parce que c’est dangereux ! intervint une voix.

— Lily ! s’étonnèrent-ils en la voyant débouler, furieuse.

— Nous avons déjà eu cette conversation, et vous aviez promis de ne pas embêter Rose avec vos questions ! leur reprocha-t-elle aussitôt.

Elle était accompagnée de Lupin qui jetait également des regards de reproche à ses amis.

— Mais ma Lilo…

Elle le coupa d’un geste de la main. Rose en profita pour poser la question qui lui brûlait les lèvres.

— Comment savez-vous ?

— De quoi ? demandèrent d’un même chœur les deux préfets en chef

— Que je viens du futur ! s’agaça Rose qui appréciait peu que ses secrets soient révélés si facilement.

Elle était plus qu’une piètre menteuse, visiblement.

— Lily a deviné.

— Oui, après le premier cours de Divination. Tu as dit que tu ne pouvais pas répondre. Tu avais l’air si perturbée que j’en ai tiré les conclusions. De plus, ton prénom n’apparaît nulle part dans l’arbre généalogique des Weasley, j’ai vérifié. Si tu étais venue du passé, tu ne serais pas si réticente, alors que là il serait dangereux que tu nous révèles quoi que ce soit ! expliqua-t-elle en lançant un regard appuyé aux maraudeurs.

Rose se garda bien de dire qu’elle était déstabilisée pour d’autres raisons ce jour-là. Cette fille était décidément trop maline, mais elle semblait être un bon rempart contre les questions des deux autres qui se contentaient à présent de lui jeter des coups d'œil frustrés. Elle était sur le point de la remercier, mais l’échange fut interrompu par Madalyn qui revenait.

— Je vous dérange, peut-être ? interrogea-t-elle, narquoise.

— Nous discutions simplement, tenta Remus d’une voix neutre.

— Fichez la paix à Rose ou c’est Evan qui s’occupera de vous ! menaça sa camarade.

— Parce que tu crois vraiment que ton petit ami nous fait peur ? gronda Sirius.

— Bon, ça suffit, coupa Lily en les tirant lui et James par la manche dans la direction opposée. Peter doit s'impatienter, il faut qu'on descende, de toute façon ! 

Madalyn attendit qu’ils disparaissent au coin du couloir pour demander à Rose ce que les Gryffondor lui voulaient.

— Rien de spécial, me poser des questions.

— À propos de quoi ?

— De moi, je suppose.

— Et pourquoi ? s’agaça-t-elle.

— Parce que les autres élèves sont curieux de me connaître, je pense. Je croise souvent des regards inquisiteurs.

— Oui, mais personne n'est venu t’embêter à part eux ! Quelle idiote je fais, Severus a bien dit qu’il ne fallait pas te laisser seule, à cause des Gryffondor !

— Je pense que les autres ont trop peur d’Evan pour m’approcher, s’amusa Rose. Et comment ça, Severus a ordonné de m’escorter ?

— Oui, il a dit qu’il était hors de question que ces crétins de Maraudeurs ne t’importunent comme ils le font avec d’autres Serpentard. Lui-même a longtemps été victime de leurs frasques, je crois qu'ils ont failli le tuer ! Et je ne souhaite à personne d'avoir à les supporter.

— Ils sont si terribles que ça ?

— Pire encore que tu ne l’imagines ! Ils sont vraiment dangereux, en plus d’être crétins ! Enfin cette année ils ont l’air plus calmes. Depuis que Potter sort avec Lily, ils sont un peu moins pénibles.

Rose remarqua avec surprise que Madalyn appelait la Gryffondor par son prénom, mais ne releva pas. Elle n’était pas spécialement étonnée de ce que lui racontait la jeune femme. Tous ceux qui avaient pu connaitre les deux répétaient sans cesse que son cousin James était plus que le portrait craché de son grand-père, mais sa réincarnation. Et Merlin savait combien elle avait été témoin et victime de ses farces – pas toujours si drôles. Cette altercation eut néanmoins le mérite de calmer les ardeurs des maraudeurs qui semblèrent davantage l’ignorer durant les jours qui suivirent. 

 

End Notes:

Je tiens à nouveau à remercier toutes les personnes qui me lisent ; toutes celles également qui prennent quelques minutes pour me laisser un petit - ou plus long pour les bavards - commentaire. Cela me fait chaque fois énormément plaisir et me donne l'inspiration et le courage nécéssaire à écrire la suite même lorsque j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais ! Donc MERCI ! 

Chapitre 16 - Une bouée à la mer by Layi
Author's Notes:

Coucou ! 

Alors, j'espère que ce chapitre ne vous décevra pas trop. Il est assez particulier et zoom sur un personnage dont j'ai assez peu parler pour l'instant, à l'époque Next-Gen. J'espère surtout que les éventuelles groupies de ce dit personnage ne le trouveront pas à côté de la plaque. :/ 

Ensuite, je participe actuellement au concours organisé sur le forum, AVC3 : http://www.herosdepapierfroisse.fr/forum/viewforum.php?f=239  qui me prend pas mal de temps, d'énergie et d'inspiration, et à ma chère bêta Lul également. De fait, je pense espacer un peu mes publications durant l'été. Mais je ne vous abandonne pas, promis ! Et en attendant, si vous avez peur de vous ennuyer, venez nous rejoindre ou aller lire les participations  - et commenter ;) ! Mon recueil est juste ici : http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=36205 ; et c'est pas pour dire mais dans le défi 2 je parle de Regulus... :D 

Je vous souhaite une excellente lecture, et à très bientôt !! <3 

 

Ron s’agita dans son sommeil. Elle posa une main rassurante sur son épaule, qui ne sembla pas l’apaiser outre mesure. Elle glissa doucement sur son dos, traçant des cercles de plus en plus grands sur les muscles dessinés par le Quidditch, qu’il pratiquait encore par plaisir. Finalement, dans un dernier grognement, il ouvrit les yeux. Il lui offrit alors un sourire en demi-teinte, révélateur de son état d’esprit. Elle embrassa silencieusement ses paupières. Il l’attira contre lui, la serrant si fort qu’il l’étouffa presque. Elle ne protesta pas, trop consciente de la détresse de son amant.

Ginny Weasley et Lola Wilson s’étaient rencontrées le jour où cette dernière avait intégré l’équipe des Harpies de Holyhead au poste de Poursuiveuse. L’alchimie avait été parfaite dès les premiers mots échangés. Bien que plus jeune d'une dizaine d’années, Lola faisait preuve d’une maturité qui avait plu à Ginny. Mais surtout, il n’y avait en elle aucune trace de douleur ou de chagrin. Elle gardait ce regard enfantin et pur, répétant que chaque journée est un nouveau départ heureux. Pas qu’elle n’avait jamais souffert dans sa vie, non. Simplement Lola faisait partie de ces personnes dont la bonne humeur et l’optimisme balayent les aigreurs. La complicité entre les deux femmes était telle que bien vite Lola avait  été adoptée comme membre de leur pourtant déjà immense famille. Un grand changement, pour celle qui n'en avait jamais vraiment eu. 

Elles venaient de finir une brillante saison avec les Harpies de Holyhead – Ginny en tant qu’entraîneuse, Lola certainement pour la dernière année en tant que Poursuiveuse. Et elles étaient rentrées dès que possible. En effet, leur ultime match avait été perturbé par la terrible nouvelle : Rose Granger-Weasley avait disparu en Afrique. Profitant à peine de leur victoire et de la fête célébrant leur quatrième année consécutive en tête du championnat de la Ligue, elles avaient rejoint Harry au Square Grimmaurd. Elles ne pouvaient pas faire grand-chose, mais Ginny avait souhaité être auprès de son frère et de son amie Hermione au plus vite pour les épauler dans cette nouvelle épreuve.

C’était sans compter que cette dernière serait déjà partie pour l’Afrique.

Ginny n’avait jamais fait de différence entre ses neveux et nièces, mais avec Rose cela avait toujours été plus particulier. Elle n’était donc que plus touchée de sa disparition soudaine. Lola avait annulé son voyage en Grèce afin de rester auprès de sa coéquipière et lui apporter tout son soutien.

Enfin ça, c’est le mensonge qu’elle se racontait à elle-même.

— À quoi penses-tu ? chuchota Ron, la tirant de ses pensées.

Lola balaya la question d’un signe de tête avant de lui sourire avec tendresse. Elle aimait sincèrement cet homme meurtri. Leur histoire avait débuté quelques années auparavant, alors que la famille était secouée par un autre terrible drame. Hermione n’avait pas su être présente pour son époux – mais qui pouvait l'en blâmer ? Elle s'était réfugiée dans le travail pour étouffer son chagrin là où ce dernier avait eu la nécessité de ressasser de longues semaines pour accepter l’inéluctable vérité. Et Lola avait été cette oreille attentive dont il avait besoin. Les sentiments étaient nés en catimini sans qu’ils ne le réalisent vraiment, jusqu’à cette soirée où, l’alcool aidant, ils s’étaient embrassés.

Après quelques mois d’adultère, ils avaient fini par reprendre leurs distances. Lola avait ensuite partagé quelques années la vie d'un des batteurs des Flèches d'Appleby, à bien y réfléchir, sans grande passion. Jusqu’à ce hibou reçu deux jours plus tôt. Une lettre dans laquelle Ron lui annonçait le départ de son épouse et l’envie de la retrouver. Lola n’avait pas hésité longuement, bien que consciente de la gravité de leurs actions. Lorsqu’ils étaient nus, serrés l’un contre l’autre, il leur semblait que plus rien ne comptait. Et elle l’aimait sincèrement. Bien plus que tout autre.

— Elle rentre quand ? s’enquit-elle finalement, la voix légèrement tremblotante.

— Après les Aspics des jeunes, si tout se passe comme prévu.

Un silence gênant s’installa alors entre eux. Lola les détestait, ces moments-là, lorsque la honte venait se mêler au chagrin, faisant jaillir les regrets. Elle s’extirpa du lit et se rendit jusqu’à la salle de bain. Faisant abstraction tant bien que mal des quelques cosmétiques abandonnés là par la légitime occupante des lieux, elle se glissa dans la douche et alluma le jet aussi chaud que possible. Elle laissa ses larmes se perdre dans l’eau bouillante qui faisait rougir sa peau blanche. Les mains de Ron sur ses hanches la firent sursauter. Elle se retourna, il plaqua ses lèvres contre les siennes.

— Je suis désolée, murmura-t-elle, haletante.

Mais il la fit taire d’un nouveau baiser.

Ron n’était pas fier de ce qu’il faisait. Il n’était pas ce genre d’homme. Du moins, il se plaisait à le croire. Il avait une grande admiration et un profond respect pour son épouse. Celle-ci était avant toute chose son amie, même s’ils avaient trop souvent tendance à le négliger. Le quotidien, la monotonie, avaient peu à peu pris la place de la complicité et de la passion découvertes durant la guerre. Et puis tout s’était enchaîné, comme s’ils n’avaient pas eu assez de malheurs, la vie s’était chargée de détruire ce qu’il restait d’eux.

Et enfin, il y avait eu Lola, ces boucles blondes, ces yeux rieurs, cette légèreté qui faisant tant défaut à son existence. Cette bouée à la mer vers qui il se tournait chaque fois que l’air venait à lui manquer. Et alors qu’il lui faisait une nouvelle fois l’amour, l’eau brûlante ruisselant sur leurs corps unis, Ron oubliait tout. Il avait tenu deux jours avant de lui écrire. Deux jours à lutter contre lui-même, contre cette envie de se réfugier, une fois de plus, dans les bras de cette femme pleine de vie. Sans réponse d’elle, il avait d’abord pensé qu’elle ignorerait son appel au secours. Et finalement, elle était venue.

Alors qu’il sortait de la douche, une serviette enroulée autour de la taille, il remarqua un hibou posé sur la corniche de la fenêtre. Le Grand-Duc de sa sœur piaffait d’impatience et ne se gêna pas de se venger en lui pinçant le doigt lorsqu'il détacha la lettre accrochée à sa patte. Il porta son index à sa bouche tandis que sa maîtresse quittait à son tour la salle de bain. Elle avait enfilé son débardeur de dentelle noire et remis son pantalon, mais ses cheveux encore humides rappelaient leur étreinte charnelle. Elle lui jeta un regard interrogateur.

— C’est Ginny. Elle me propose de manger à Grimmaurd avec Hermione et les enfants quand ils rentreront de Poudlard.

— Tu devrais y aller, répondit aussitôt Lola.

— Et toi ?

— Depuis que j'ai rompu avec Aiden, je vis nouvellement chez eux en dehors des saisons de Quidditch, s’amusa la jeune femme. Alors à moins d’aller faire la tournée des bars afin de me trouver un nouveau lit, je serai forcément là !

Le visage de Ron se ferma. Il appréciait tous les instants passés en la présence de Lola. Mais rien ne pouvait faire disparaître le malaise qu’il ressentait lorsqu’ils se croisaient en présence de sa famille. La dernière fois, la situation était vite devenue intenable au bout de quelques mois. Mais ne plus voir Lola lui avait plus coûté qu’il n’aurait fallu. Leur histoire n’était pas qu’une simple aventure, les sentiments étaient vrais et partagés.

Et c’était peut-être bien ça le pire.

 

 

End Notes:

Merci de votre lecture ! ;) 

Chapitre 17 - Amortentia et Véritaserum by Layi
Author's Notes:

Bonne lectuuuuure !

 

Hermione et le professeur Diao étaient installés dans le laboratoire privé de celui-ci. Devant eux s’éparpillaient les nombreux artefacts, objets et composants, qu’ils avaient ramassés dans la cabane la veille. Ils avaient commencé à les trier, mais ils avançaient à faible rythme, s’interrompant très régulièrement afin que Djabel puisse répondre aux questions de l’Anglaise qui découvrait une culture et une forme de magie bien différentes des siennes.

Ce qui attisait le plus sa curiosité était les ingrédients à potion qu’ils avaient récupérés. Elle espérait en les analysant comprendre quel type de breuvage sa fille avait ingurgité et ainsi avoir une meilleure idée de l’endroit où cette dernière était. Elle avait parfaitement conscience que le temps ne jouait pas en leur faveur. Si l’effet avait dû être temporaire, il serait certainement déjà dissipé. Et elle savait Rose assez maline pour refaire surface, se manifester. Alors que s’était-il passé exactement ?

Elle n’avait aucune nouvelle de Ron, qui n’avait donné suite à aucune de ses lettres. Le pire dans ce silence, c’est qu’elle n'arrivait pas à déterminer si elle en souffrait ou si cela l’arrangeait bien. Elle chassa ses sombres pensées d’un mouvement de tête et se concentra à nouveau sur les éléments qui lui faisaient face. Ils avaient mis de côté les composants classiques, tels que les moustaches de chat, plumes de chouettes, et autres baves de crapaud. Hermione avait hésité face aux yeux de Clabbert et aux cornes d’Eruptif, mais son camarade de recherche lui avait assuré qu’en Afrique c’était assez banal. Ils entraient dans la composition de tellement de mixtures qu’ils n’étaient pas représentatifs.

Au départ, ils avaient tout trié par classification. Beaucoup étaient non seulement très rares, mais également interdits. Le professeur Diao avait eu du mal à contenir son excitation face aux poils de Nundu qu’ils avaient durement identifiés. Cependant, après de nombreuses heures de travail, ils avaient réalisé que leur méthode ne menait nulle part. Aussi, Djabel avait proposé à une Hermione perplexe de reprendre leur tri et de répartir les ingrédients par utilisation.

Et ce qui en découlait n’était pas pour apaiser la magistrate.

Au départ, elle avait songé que les différents éléments permettaient de confectionner une multitude de potions. Les Oeufs gelés d'Ashwinder étaient utilisés dans les Philtres d'Amour, les plumes de Jobberknoll finissaient les Potions de mémoire tandis que celles de Jobarbille appelaient clairement à la Vérité. Restaient également ces ingrédients lui faisant penser aux Élixirs éternels. Si toutes ces mixtures n’étaient pas rassurantes, la découverte du Professeur Diao était même alarmante.

Il avait passé des heures à étudier les nombreux récipients retrouvés dans la forêt. Et après moult hésitations, il était à présent formel :

— Un seul et unique breuvage a été préparé.

— Avec tous ces ingrédients ? Mais c’est…

— Pas impossible. Risqué, dangereux, cependant…

— Dans quel but ? Je veux dire, quel lien entre l’Amortentia et le Veritaser… Ho Merlin ! Il faut que je retourne à la bibliothèque !

Son interlocuteur eut à peine le temps de réagir qu’elle avait déjà disparu dans l’embrasure de la porte. Il la rattrapa dans le couloir, l’attrapa par le bras.

— Cela te prend souvent ? l’interpella-t-il.

— Je…

Elle ne sut quoi répondre, comme prenant soudainement conscience que son attitude pouvait être signe d'un cruel manque de considération et de respect. Alors qu'elle s'excusait, il balaya sa propre question d’un geste de la main avant d’ajouter :

— La bibliothèque, c’est de l’autre côté. Mais que souhaites-tu aller y faire ? Nous pourrions analyser davantage les ingrédients utilisés, je pense qu’il serait intéressant de retrouver la recette de cette mixture, non ?

— Tu… Tu pourrais faire ça ?

— Je pourrais essayer. Je ne veux rien promettre.

— J’ai souvenir d’une lecture que j’ai faite lors de mes recherches ici. Il y a quelque chose qui pourrait peut-être nous aider, mais je n’ose pas croire que cela est possible, pas…

Elle interrompit sa phrase, refusant de prononcer les mots qui rendraient ses théories trop concrètes. Jusque-là, elle avait camouflé sa peine dans ses explorations, espérant parvenir à faire revenir Rose de l’endroit où elle avait atterri bien qu’elle n’ait aucune idée d’où il s’agissait. Mais plus elle avançait dans le déchiffrement de cette énigme et plus les choses la touchaient. Elle ne voulait pas perdre pied. Se laisser aller à ses émotions entamerait ses capacités de réflexions, c’était une faiblesse qu’elle s’interdisait.

Ils se dirigèrent donc vers la bibliothèque. Hermione erra un instant dans les rayonnages avant de retrouver un ouvrage qui avait retenu sa curiosité quelques jours plus tôt : Or et lors grant destin. Le titre avait d’abord interpelé la sorcière. Mais c’est une particularité encore plus insolite qui avait accaparé son attention : le grimoire était entièrement rédigé en runes atlantes anciennes. Seuls l’intitulé et quelques rares chapitres avaient été traduits, certainement à une époque lointaine. Généralement, les exemplaires de ce type qui avaient la chance d'êtres toujours lisibles étaient pour la plupart jalousement conservés dans des collections privées. La bibliothèque des Black par exemple, lui avait offert bon nombre de joyaux littéraires.

— Je comprends mieux pourquoi tes recherches n’avançaient pas, railla le professeur Diao.

Elle lui jeta un regard assassin, sans répliquer. Il n’avait pas totalement tort, elle s’était bien trop laissé distraire. Finalement, cela lui serait peut-être utile. Elle ne mit que quelques minutes à retrouver le passage qui l’intéressait et le projeter sous le nez de son partenaire. Ce dernier eut l'air pincé.

— Je ne lis pas les runes, avoua-t-il à mi-mot.

Hermione afficha un maigre sourire revanchard, mais se retint de lui lancer une pique. Après tout, même s’il semblait prendre un plaisir sournois à la pousser dans certains de ses retranchements, Djabel lui était d’une aide précieuse. Et puis chaque fois qu’il lui faisait démonstration de ses talents de sorcier africain, elle avait la sensation d’avoir à nouveau onze ans, de ressentir à nouveau cet émerveillement mêlé d’appréhension. Depuis combien d’années ne s’était-elle plus permise de rêver un peu ?

— Au départ, j’ai cru que ce grimoire relatait l’Histoire à travers les personnes qui l’avaient marquée, du point de vue de l’auteur. Comme il est très ancien, j’étais assez curieuse de ce que j’allais y trouver. La réalité est toute autre. Le sorcier qui a écrit ce livre avait une théorie selon laquelle…

Elle s’interrompit quelques secondes le temps de trouver ses mots. La traduction n’était pas évidente et surtout elle ne souhaitait songer à ce que cela pourrait signifier dans le cas de Rose. Rose qui lui manquait tant. Et soudain, le barrage construit entre ses émotions et son cœur sembla se rompre, submergé. Pourquoi la vie s’acharnait-elle de la sorte après eux ? Après une scolarité plus que trouble, après la guerre, après les morts, après l’horreur, n’avait-elle pas mérité un peu de repos, de calme, de bonheur ? Le professeur Diao n’eut que quelques secondes pour réagir et retenir le corps d’une Hermione inconsciente, qui s’effondrait. 

 

End Notes:

Vous me laissez un petit mot ? *___*

Chapitre 18 - Le ministère by Layi
Author's Notes:

Donc, si je comprends bien, c'est les vacances des review aussi ? :ange:  Un grand merci à Eanna et Izanami pour leurs commentaires adorables !

 

Personne n’était revenu sur la nuit que Rose et Regulus avaient passée ensemble dans la Salle Commune, ni sur crise de larmes de Rose qui s’en était suivie. Mais les mots échangés entre les filles de Serpentard après cet éclat avaient eu leurs effets. Et puis, plus le temps s'écoulait et plus Rose songeait que décidément, ces adolescents appelés à devenir un jour des Mangemorts n’étaient en fait pas si terribles. Et même plutôt de bonne compagnie, pour certains. Et puis il y avait aussi cette voix insidieuse qui résonnait, lui rappelant qu’elle n’avait certes toujours pas commencé ses recherches, mais surtout qu’aucun indice lui permettant de croire qu’un jour elle retournerait dans son époque ne s’était présenté. C’est pourquoi Rose s’ouvrait chaque jour un peu plus.

Prudence, Katherine, Madalyn et elle entrèrent toutes les quatre dans la Grande Salle ce soir-là en riant comme des pintades.

— Qu’est ce qu’il y a de si drôle ? s’enquit aussitôt Evan.

— Rose nous racontait qu’un jour son cousin a transformé son corbeau en ver et non en verre, ce qui n’a pas du tout amusé leur professeur de Métamorphose !

— Imagine la tête de la vieille McGonagall !

L’hilarité de sa petite amie semblait laisser Rosier de marbre, si bien qu’elle insista :

— Tu n’as pas compris ? Un ver, l’animal !

— Je crois qu’il a saisi, Mad, intervint alors Oscar Pucey d’un ton morne.

— Ho ce que vous pouvez être rabat-joie !

— Il n’a rien inventé, je suis sûr que les autres là-bas – il désigna la table des Gryffondor – l’ont déjà fait, rétorqua enfin Evan.

— Et encore, s’ils n’avaient fait que ça…

La voix de Severus était un murmure acide qui fit frissonner Rose. La rancune que le jeune homme éprouvait envers les Maraudeurs était palpable. Était-ce la jalousie qu’il ressentait à l'égard de Potter qui mettait tant de haine dans son timbre ? Ou quelque chose de différent ? Rose l'observa quelques longues minutes. Mais Madalyn la tira de ses pensées en lui demandant si elle avait d’autres anecdotes amusantes à leur raconter – ce que Rose fit avec un plaisir non feint.

Elle était heureuse de s’être ouverte. Elle avait peu à peu la sensation de se reconnecter à sa bonne humeur et son inconséquence chronique. C’était dangereux, oui, peut-être, et alors ? Devait-elle se rendre malade malheureuse pour le bien d’un futur hypothétique ? Et si, finalement, elle finissait par tout avouer à Dumbledore, que se passerait-il ? Peut-être que Voldemort serait vaincu plus vite, peut-être – elle croisa le regard amusé de Regulus – peut-être qu’elle n’avait pas envie de s’en préoccuper, en fait ?

Le lendemain, alors qu’ils étaient en cours de Sortilège, Rose fut convoquée par le professeur Dumbledore. Elle n’avait pas revu le directeur depuis qu’ils avaient évoqué le problème de ses options et elle devait admettre que cela ne lui manquait guère. Elle sentait qu’il devait lutter systématiquement pour ne pas lui poser myriades de questions. Et elle-même luttait durement contre ses envies irrépressibles de se confier.

Elle donna le mot de passe à la gargouille et grimpa, en courant presque, l’escalier de pierre. Elle ne s’attarda pas comme elle avait pu le faire la première fois sur les tableaux, les objets insolites et surtout le phénix qui trônait là et se contenta de prendre place devant le bureau directorial.

— Ha, vous voici, Rose ! Je vous prie de bien vouloir m’excuser d’avoir du vous interrompre en plein cours, mais il se trouve que Cornélius Fudge, ici présent – ce dernier hocha la tête solennellement – souhaitait vous rencontrer.

— Bonjour Miss Wisely. L’un de mes proches collaborateurs du Département des accidents et des catastrophes magiques a reçu un courrier étrange venant de sa petite-fille actuellement en première année à Poudlard, indiquant qu’une jeune femme issue d’une autre époque aurait été répartie parmi les élèves.

Rose déglutit difficilement et tenta de capter le regard du directeur. Il semblait cependant prendre soin de l’éviter et affichait une expression impénétrable.

— Aussi, continua Fudge, je me suis empressé de réclamer une audience à Poudlard afin d’en savoir un peu plus. Le professeur Dumbledore m’a assuré que vous seriez certainement en mesure de répondre à l’ensemble de mes interrogations.

Rose arqua un sourcil. Ce petit homme rondouillard et pédant ne lui plaisait guère. Il était l’archétype du politique, à la fois prétentieux et faible. Ou bien était-ce ce que sa mère lui en avait dit qui faussait son jugement ? S’il pensait l’impressionner avec son air supérieur, il faisait fausse route. Cela faisait bien des années qu’elle n’était plus sensible à ce genre de stratégie – si tant est qu’elle l’ait été un jour. Elle avait grandi en côtoyant le Ministre Kingsley Shacklebolt régulièrement et à présent c’était sa génitrice qui était en lice pour le devenir. Ce n’était certainement pas le directeur d’un quelconque service qui allait l’intimider.

— Il n’y a pas grand-chose à dire, répondit-elle d’une voix neutre.

— Tout de même ! Un voyage dans le temps ? D’où venez-vous donc ? Enfin plutôt, de quand ? Et comment ? Et pourquoi ne pas avoir prévenu le Ministère de votre situation en arrivant ?

— Le comment, nous ne le savons pas encore vraiment, bien que j’effectue des recherches en ce sens, mentit-elle.

Elle n’avait toujours pas mis les pieds à la bibliothèque depuis son arrivée et en ressentit une vague de culpabilité.

— Je viens du futur et j’ai parfaitement conscience qu’il me faut en révéler le moins possible. Même une injonction du Ministre de la Magie lui-même ne pourrait me faire parler ! Et si la décision avait été prise de ne rien dire au Ministère, c’était justement pour éviter ce genre de situation. C’était sans compter les bavardages d’une gamine idiote ! Je ne souhaite pas m’éterniser ici, dès qu’une solution sera trouvée j’espère retrouver mes proches !

Elle s'était exprimée calmement, sans hausser la voix, et pourtant le ton était sans équivoque. Une parfaite copie de sa mère lorsque celle-ci plaidait devant le Magenmagot. Il n’était pas évident de savoir si Rose tenait plus de sa mère ou de son père, mais à l’instant il était clair qu’elle était une Granger.

— Quel toupet ! s’insurgea alors le représentant du Ministère, qui avait commencé à triturer son chapeau melon vert.

Il se tourna vers Dumbledore qui arborait maintenant un maigre sourire.

— Cornélius, murmura-t-il. Nous savons tous les deux que la situation de miss Wisely est complexe. Moins cela s’ébruitera, et moins nous courrons de danger.

— Vous auriez dû prévenir le Ministère, au lieu de prévenir une école entière ! plaida malgré tout Fudge.

— Et que cela aurait-il changé ? J’aurais pris le risque de voir débarquer la brigade des Aurors, et à quoi cela aurait mené, dites moi ?  

— Pour un voyage dans le temps ? C’est certainement Bagnol qui aurait souhaité être informée, en tant que directrice des Langues de Plomb.

— Mais j’ai pris le soin de mettre moi-même notre chère Milicent dans la confidence, qui m’a confirmé que ma décision était la bonne. Elle m’a houspillé un peu, nous aurions du être plus discrets au sein de l’école, ajouta-t-il à destination de Rose avec un clin d’œil. Mais il n’est pas surprenant, Cornélius, que vos services n’aient pas été avertis, rien ne le justifiait. Mais peut-être pourriez-vous en discuter directement avec Milicent ?

— Que… Mais…

— Je garderai Miss Wisely au château tant que cela sera possible, et ce, dans le but d’assurer sa protection ! affirma alors le directeur d’un ton qui ne laissait que peu de place à la contradiction.

— Le Ministère pourrait… tenta malgré tout Fudge.

— Assurer sa protection ? Comme cela a été fait avec votre employé, Shafiq ?

— Ce n’est p…

— Vous savez tout comme moi que ce jeune homme a été assassiné, car il s’est ouvertement montré hostile aux idées de Voldemort, – l’autre tressaillit – malgré qu’il soit le digne descendant d’une lignée de sang pur. Il est heureux que le reste de sa famille ait pu être hébergé loin d’Angleterre par des cousines éloignées, sinon ils auraient certainement tous connus le même sort. Cela en dit très long sur la morale des Mangemorts. C’est ce genre de protection que vous proposez pour la jeune fille ici présente ? Soyez raisonnable Cornelius !

Ce dernier sembla désarçonné et surtout parfaitement conscient de son incapacité à répliquer. Il inventa un prétexte peu crédible afin de prendre la poudre de Cheminette. Rose se retrouva seule avec le directeur qui à présent la scrutait de ses yeux perçants. Elle prit soudain conscience de son insolence marquée envers un membre officiel du Ministère.

— Je ne voulais pas… commença-t-elle.

— Vous avez été parfaite, coupa Dumbledore, amusé. Il y a fort à parier que ce cher Cornélius ne nous importunera plus avant quelque temps. Je n’ai pas été prévenant, j’aurais dû me douter que des élèves se confieraient à leurs familles. Il était important que Cornélius vous voit sinon il ne nous aurait jamais laissés en paix, mais je tâcherai de ne pas vous importuner davantage. Vous avez droit de mener une vie tranquille malgré votre situation complexe.

Il y eut un silence gênant, avant qu’il ne reprenne :

— Tout se passe bien ?

Rose acquiesça. Elle narra rapidement au professeur son maigre rapprochement avec les filles de son dortoir, omettant ses relations plus étranges avec Regulus qui ne le concernaient pas, jugea-t-elle. Il n’était pas l’entremetteur du château. Elle justifia ses bons résultats par son année d’étude supplémentaire lorsqu’il les évoqua et elle rougit légèrement quand il lui ordonna de ne pas être si modeste. La discussion était légère, agréable. Mais la jeune femme n’était pas dupe et savait que son directeur ne lui avait pas posé la question pour qu’elle lui conte la pluie et le beau temps.

— Vous n’avez rien de spécial à signaler, si je comprends bien ? finit-il par interroger plus directement.

Rose pesa le pour et le contre un instant. Puis finalement, la curiosité fut plus forte.

— Les cours de divination sont particuliers, admit-elle, afin de voir sa réaction.

Il haussa un sourcil interrogateur.

— Cela, je vous le concède, s’amusa-t-il. Mais en quoi diffèrent-ils de votre époque ?

— En tout, résuma Rose.

— Vous voulez dire que vous n’aviez pas le professeur Newton ? questionna-t-il à nouveau.

— Non.

— C’est étrange, remarqua-t-il en marmonnant. J'envisageai de supprimer cette matière lors de son départ.

Rose déglutit difficilement.

— Je pense que vous ne devriez pas, professeur.

— Ha oui ?

Il la scrutait de ses yeux bleus derrière ses lunettes en demi-lune et elle se sentit soudainement comme mise à nue. Elle ferma les paupières, réflexe idiot – ou peut-être pas tant que ça – mais qu’elle ne parvenait pas à dominer. Comme s’il avait perçu son malaise, Dumbledore la congédia poliment.

 

 

 

End Notes:

Ce chapitre n'était pas forcément prévu, mais vu le nombre de personnes qui m'ont fait remarqué mon incohérence concernant le fait d'informer les élèves mais pas le ministère, donc j'ai tenté de rattraper le coup dans ce passage. J'espère que cela vous a paru assez convaincant. ;) N'hésitez pas à laisser votre avis en review ! <3 

Plein d'amour sur vous et bonnes vacances aux chanceux ! 

Chapitre 19 - Faire confiance by Layi
Author's Notes:

Non, vous ne rêvez pas ! Il ne s'agit pas non plus d'une halucination ! Vous avez devant vous un nouveau chapitre de cette fantastique fanfiction ! o/ o/ o/ Enjoy ! Vous avez le droit de me détester, mais l'autrice que je suis préfèrerais des review à un lancé général de tomates. Allez savoir pourquoi.... 8) 

Ce chapitre n'a pas été bêtaté parce que j'étais trop pressée de le publier, j'espère qu'il ne restera pas trop de coquilles dedans. x) 

Sur ce, bonne lecture !! 

(et je me hâte répondre à vos reviews !

 

Rose descendit à la Salle Commune l’esprit tourmenté. L’entrevue avec Fudge tout d’abord, et Dumbledore ensuite, l’avait secouée bien qu’elle se refuse à l’avouer. Le Directeur l’avait informée qu’il allait faire quelques recherches concernant sa situation et les raisons de son voyage dans le temps, mais qu’il lui conseillait d’en faire autant. Après tout, elle était la principale concernée et il avait déjà bien à faire avec la montée en puissance de Voldemort. Il lui semblait d’ailleurs que malgré ses dires, elle était reléguée au second plan de ses priorités.

— Qu’est-ce qu’il te voulait, le vieux fou ? interogea immédiatement Severus lorsque Rose retrouva les Serpentard en salle commune.

— Une élève de première année a averti son grand-père de mon existence, expliqua Rose en s’installant mollement sur le fauteuil aux côtés de Regulus. Il travaille au Ministère, donc Fudge a réclamé à me voir.

— Il fallait s’y attendre, commenta Prudence. Il est presque étrange que cela ait pris si longtemps. Je me demande à quoi pensait Dumbledore en mettant tout le château au courant.

— À rien, comme d’habitude, rétorqua aussitôt Rosier.

— J'imagine qu’il savait que je ferais une piètre menteuse et a souhaité m’épargner une situation encore plus compliquée, avoua alors Rose, piteuse.

— Je trouve que tu fais une excellente menteuse, pourtant, lui signifia Croupton.

La jeune femme fronça les sourcils, surprise de cette remarque. Depuis son arrivée, elle éludait beaucoup de choses, certes, mais n’avait pas réellement menti. Elle ne répliqua pas. Cela n’en valait pas la peine, avec Barty. Celui-ci repartait déjà vers les élèves de sa classe, non sans lui jeter un dernier regard narquois. C’était certainement l’un des seuls dont le futur ne la surprenait pas outre mesure tant il était désagréable.

— Ignore-le, lui conseilla Regulus en lui adressant un sourire compatissant.

— Je connais pire que lui, indiqua Rose pour dédramatiser.

— Qui donc ? Les maraudeurs ? s’amusa-t-il.

— Oui, par exemple. Et mon cousin, entre autres, ce serait très bien entendu avec eux.

— Ho, ils ont l’air sympa dans ta famille, ironisa-t-il.

— Es-tu réellement bien placé pour en parler ? le moucha-t-elle, rieuse.

Elle regretta aussitôt en voyant le visage de son camarade se rembrunir. Décidément, le simple fait d’évoquer son frère semblait provoquer en lui des sentiments forts et contradictoires. Elle allait s’excuser, mais Madalyn l’interpella pour la prendre à témoin dans sa chamaillerie avec Prudence. Les deux jeunes filles étaient en train de disputer une partie d’échec. Rose lui indiqua en ricanant qu’elle n’était clairement pas la mieux placée pour donner son avis sur ce jeu qu’elle exécrait. Prudence, dont c’était le tour, tarda à jouer malgré les protestations des pièces.

— Tu es plus une sportive qu’une intellectuelle, non ?

— Je ferai comme si ça ne me vexait pas, ironisa Rose.

— Quand on voit comme tu tiens sur un balai, tu n’as pas à rougir ! intervint aussitôt Katherine.

— Je ne peux pas avoir que des défauts, Severus est déjà là pour ça !

Tout le monde rit aux éclats, à l’exception du principal concerné qui la fusilla du regard. Même Rosier esquissa un sourire en voyant son compère mouché. Ce dernier sembla chercher quelque chose à répliquer, mais il était si surpris d’avoir été pris dans cette dispute frivole qu’il ne trouva rien de plus que :

— Tu ne perds rien pour attendre, Wisely.

Rose en retira une certaine fierté. Avoir supporté James et Scorpius toutes ces années lui avait au moins permis de développer son sens de la répartie. Après un dernier rire collectif, chacun retourna à ses occupations. Regulus se pencha vers l’oreille de Rose.

— Je trouve que tu as plein de qualité, moi, lui murmura-t-il avant de se lever.

Abasourdie, elle le regarda s’éloigner. Avait-elle bien entendu ? Et pourquoi ces quelques mots lui vrillaient le ventre de cette façon ? Elle croisa le regard de Madalyn qui esquissa un sourire plein de sous-entendus. Rose jura intérieurement. Cela faisait une vingtaine de jours qu’elle était là, elle ne pouvait pas s’être amourachée si vite d’un homme qu’elle connaissait à peine, si ? Elle ne voulait pas tomber amoureuse, de toute façon. Alors oui, Regulus était gentil, beau garçon, et il y avait une complicité particulière entre eux bien qu’ils ne puissent pas discuter autant qu’ils l’auraient souhaité, peut-être, n’étant pas dans la même classe. Mais ça n’était pas de l’amour, simplement le début d’une amitié, assurément. Elle ne pouvait pas tomber amoureuse.

Car tomber, c’est douloureux. Et elle en savait quelque chose.

Et puis elle était loin de chez elle, prise au piège dans une époque qui n’était pas la sienne. Quelle sotte elle serait de partager une histoire dans ces conditions. Elle contempla le groupe de Serpentard qui l’accompagnait. Chacun à leur manière, ils lui rappelaient ses amis, par un point commun, une remarque, un rire. Cela avait quelque chose d’à la fois rassurant, réconfortant et douloureux. Il fallait vraiment qu’elle se reprenne, qu’elle arrête de se laisser porter par les secondes qui s’égrainaient et qu’elle trouve une solution.

Mais finalement, le quotidien qui s’installait peu à peu avait plus de prise sur elle que ses inquiétudes. Bien sûr, elle pleurait encore régulièrement en songeant à ses amis, à sa famille, qu’elle avait laissée derrière elle. Les premiers jours, elle avait eu espoir de repartir rapidement. Après tout, les effets de la potion allaient s’estomper, n’est-ce pas ? Et alors elle réapparaitrait au cœur de la forêt et il lui suffirait de Transplaner ou d’envoyer un Patronus pour que l’on vienne la chercher.

Le temps s’écoulant lui prouvait qu’il n’en était rien. Et elle ne savait pas comme elle se sentait vis-à-vis de ça. Ici, tout le monde ignorait son passé. Et hormis les cauchemars qu’elle avait faits, rien ici ne la remettait face à ses cruels démons. Et c’était ironiquement reposant. Ici, elle avait la possibilité de se faire de nouveaux amis – qui ne remplaceraient certes, jamais les siens, mais des amis tout de même – de fuir enfin les tensions familiales, de fuir la triste vérité et sa culpabilité.

— Tu penses à quoi ? l’interrompit Madalyn en s’asseyant à côté d’elle.

Rose sursauta.

— Tu as gagné ? s’enquit-elle afin de changer de sujet.

— Face à Prudence ? C'est peu probable ! Mais tu ne m’as pas répondu.

Rose esquissa un sourire. Elle n’avait visiblement aucune chance de s’en tirer face à Madalyn, qui semblait aussi têtue que Roxanne. Songer à sa cousine lui serra le cœur. Elle ne doutait pas que sa mère faisait tout pour la retrouver, mais Rose était également certaine que Roxanne serait capable de tuer pour la faire revenir auprès d’elle.

— Je pensais à mes amis, avoua-t-elle à Madalyn.

Cette dernière lui pressa l’avant-bras, signe de son soutien. Elles échangèrent un regard qui signifiait que la Serpentard comprenait le désarroi de Rose et ne trouvait rien à dire. Il n’y avait de toute façon rien à dire.

— Est-ce qu’il y a une chose que l’on pourrait faire pour te changer les idées ?

— Du Quidditch ! proposa Katherine qui avait écouté leur conversation depuis sa place.

— Hors de question ! protesta aussitôt leur capitaine. On a un entrainement demain soir, je vous veux en forme. Et il est interdit de se rendre sur le terrain en dehors des horaires réglementés !

Rose ricana.

— Quoi ?

— Les règles, ça a été inventé pour être contourné.

— Et risquer de perdre nos points ? s’étrangla Prudence.

— D’accord avec ça, la soutint Severus. Il est hors de question que les Gryffondor nous passent devant à cause d’activités puériles.

— Le Quidditch, ça n’est pas puéril ! riposta Katherine.

— Je vous rappelle que la question initiale, c’était ce que l’on pouvait faire pour Rose ! intervint alors Madalyn.

Il y eut cet instant où Rose se sentit un peu trop observée à son goût. Jusqu’à ce que Prudence lui demande ce qu’elle faisait à son époque, avec ses amis. Rose resta éberluée quelques secondes.

Rien.

Ils ne faisaient rien de spécial. Ils racontaient des bêtises, refaisaient le monde – ou, à défaut, leur journée de cours. Ils s’inventaient de grandes aventures ou se nourrissaient de celles de leurs parents. Des fois, ils s'écoulaient des heures dans le silence, simplement parce qu’être ensemble leur suffisait. Et ça, elle ne le retrouvait pas avec ses nouveaux camarades, car elle ne les connaissait pas autant, car ils ne l’avaient pas vue mûrir, car ils n’avaient pas été là quand…

Larmes.

Madalyn fut à nouveau la plus rapide. Elle la tira de son siège et l’entraina à leur chambre. Elles ne dirent pas un mot, la jeune femme se contentant de serrer Rose dans ses bras jusqu’à ce que ses pleurs se tarissent. Lorsqu’enfin elle fut endormie, Madalyn remonta en Salle Commune où les autres avaient vaqué à leurs occupations.

— Ça va passer, leur indiqua-t-elle pour répondre à leurs expressions interrogatives. Mais nous n'aidons pas.

 — En même temps, elle est à fleur de peau, intervint Prudence.

— À sa place, tu serais comment ? s’agaça Madalyn. Elle atterrit au milieu de nous, sans ses amis, sans sa famille, ne sait pas quand elle pourra rentrer ! Je la trouve étonnamment calme, pour le coup !

— De toute façon, la question n’est pas ce que vous feriez à sa place ! coupa Rosier, sévère. Il faut qu’elle nous fasse confiance, peu importe le moyen.

Il ignora le regard noir que lui jeta Madalyn avant qu’elle ne retourne auprès de Rose, marquant la fin de la soirée.

 

End Notes:

8) 8) 8) 

Une soirée avec les Serpentard en échange d'une review ! 

Et un bisou baveu aussi, parce que j'aime bien ! o/ 

Chapitre 20 - Nouvelles d'Elise by Layi
Author's Notes:

Bonjour tout le monde !!

Je suis désolée de ne pas être aussi ponctuelle qu'auparavant dans mes publications, j'ai quelques problèmes de surmenage je crois. Quoi qu'il en soit, je vous remercie d'être toujours nombreux à me lire et à me reviewver, cela me fait chaque fois vraiment très, très, très plaisir ! 

On arrive dans une partie concernant la Timeline "Présent" que je n'aime pas trop. J'ai eu beaucoup de mal à l'écrire, je pense que cela se ressent... J'espère malgré tout que cela vous séduira un peu. 

Bonne lecture ! 

 

Ron rentrait de la boutique de Farces et Attrapes lorsqu’il découvrit une chouette Chevêche d'Athéna posée sur le bord de la fenêtre. Il fronça les sourcils en réalisant qu’il s’agissait de celle d’Élise, l’assistante de sa femme. Il ne la connaissait pas énormément, mais des années de collaboration avaient mené Ron à la croiser plusieurs fois. Il était néanmoins surpris que cette dernière le contacte. Il prit le temps de faire le tour de la maison, de ranger sa cape d’été et de se déchausser, avant de rejoindre la cuisine. Il sursauta en constatant qu’un autre volatil patientait, confortablement installé sur le dossier d’une chaise.

— Comment es-tu entré, toi ?

C'était Kreattur, le hibou Grand-duc de sa sœur, baptisé avec ironie en souvenir du revêche elfe des Black. Bien entendu, le volatile ne répondit pas. Ron lui donna une friandise avant de détacher l’enveloppe de sa patte. Il reconnut aussitôt l’écriture de Harry et se demanda pour quelle raison son meilleur ami lui écrivait. La missive était courte, visiblement rédigée à la hâte, et lui ordonnait presque de venir immédiatement au square Grimmaurd. Ron fronça les sourcils.

Il allait repartir lorsque la chouette d’Élise tapota le carreau pour lui rappeler sa présence. Il s’attendait à se faire pincer pour l’avoir fait attendre, il n’en fut rien. Elle le laissa récupérer son message avant de s’envoler retrouver sa propriétaire.

 

« Monsieur Weasley,

Au vu de la situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons, j’ai pris la liberté de vous contacter afin de requérir une entrevue au cours de laquelle nous pourrons parler des différentes modalités et solutions que j’ai rapidement envisagées.

Je vous serais particulièrement reconnaissante de me répondre au plus vite afin de convenir d’une date et d’une heure.

Bien à vous,

Elise Ackerley »

 

Ron fronça davantage encore les sourcils, le faisant ressembler à un Demiguise en colère. Qu’est ce que c’était que cette histoire ? Bien sûr que la situation était dramatique, Rose avait disparu ! Mais il ne comprenait pas en quoi l’assistante de sa femme était concernée. Il allait prendre une plume et un encrier pour lui répondre quand il se souvint que Harry souhaitait également le voir au plus vite. Il se rhabilla rapidement, et, serrant toujours la missive de Élise dans la main, transplana chez son ami et sa sœur. Au vu des mines sombres qui le reçurent, Ron conclut qu’ils n’avaient pas de bonnes nouvelles. Mais que se passait-il, à la fin ?

— Le Directeur de Poudlard a informé le bureau des Aurors que Hermione avait fait un malaise, commença immédiatement Harry, avant même de le saluer.

— Un malaise ? bredouilla Ron.

— Cela fait deux jours qu’elle ne s’est pas éveillée, ajouta Ginny en posant sa paume sur l’avant-bras de son frère.

Ce geste permettait à la fois de lui apporter du soutien, et en même temps de l’empêcher de transplaner aussitôt pour le service des Portoloins. Ron n’était pas dupe et il força sa sœur à le lâcher. Cependant, il resta étrangement calme.

— Je comprends mieux ceci, marmonna-t-il en leur tendant la lettre d’Élise.

Harry la parcourut rapidement avant de la passer à sa compagne qui en fit de même. Celle-ci en conclut vite que l’assistante d’Hermione n’avait pas tort.

— Comment cela se fait-il qu’elle ait été prévenue, et pas moi ?

Ginny baissa la tête.

— Dison que j’ai… j’ai intercepté le hibou que tu étais censé recevoir.

— Quoi ?

— J’avais peur que tu ne fasses quelque chose d’inconscient, et je…

— Mais je ne suis plus un enfant, Ginny ! s’agaça Ron, outré que sa sœur le traite ainsi.

— Ce n’est pas la question ! se défendit-elle. Tu aurais été capable de prendre le premier départ pour l’Afrique pour être à son chevet alors que ça ne servirait à rien ! Élise a raison, la situation est dramatique et il faut que nous trouvions des solutions !

— Dramatique parce que ma fille a disparu et que ma femme est inconsciente depuis deux jours ? Je suis d’accord ! Mais des solutions, je n’en ai pas ! Si quelqu’un pouvait ramener Rose, c’était bien Hermione, et maintenant…

Ron ferma les yeux, en proie à des sentiments contraires. Il était à la fois effondré, étrangement serein, et très en colère. Oui, Hermione était la mieux placée pour voler au secours de leur fille. Et elle n’avait pas voulu d’aide, comme toujours. Elle était partie s’enfermer dans une bibliothèque, dans les livres, dans une quête qu’elle préférait faire seule afin de faire taire son chagrin. Ron n’avait pas été surpris. Comme il ne l’était pas d’apprendre qu’elle avait fait un malaise. Elle avait certainement oublié de manger, de boire ou de dormir. Ou les trois à la fois. Il contempla sa sœur et son meilleur ami, hochant la tête.

— Je n’ai pas de solutions, annonça-t-il en haussant les épaules, résigné.

Harry grimaça, échangea un regard avec Ginny qui sembla également mal à l’aise. Ils invitèrent Ron à s’asseoir dans le salon et Ginny fila à la cuisine leur faire du thé.

— Vieux, le problème dont parlent Ginny et Élise est une conséquence de tout ça.

— Laquelle ?

— Si Hermione ne reprend pas connaissance, elle ne pourra pas participer aux élections, et…

— Mais je m’en contrefous moi, de ces élections ! explosa alors Ron. Les élections par ci, les élections par là ! Ma fille a disparu, je vous rappelle ! Peut-être que cela vous est égal, mais pas moi !

Ginny accourut depuis la cuisine, sans le thé.

— Ronald Bilius Weasley ! hurla-t-elle.

Elle était à présent une parfaite copie de sa mère et son frère se ratatina dans son siège.

— Je t’interdis de penser que la disparition de Rose m’indiffère ! Je suis très touchée par la situation, et tu es très bien placé pour savoir que j’aime ta fille au moins autant que mes propres enfants ! Mais oui, le contexte politique est dramatique, même si à ton petit niveau tu t’en fiches ! En face de Hermione, il y a Bondupois. Et si ce vieux fossile était élu, faute d’adversaire, nous en subirions tous les conséquences. Il est conservateur, ne supporte pas que nous nous ouvrions aux Moldus, loue les Sang-Pur. Il n’est certainement pas aussi fou que l’était Voldemort, mais crois-moi qu’il en partage les idées !

— Et que veux-tu que j’y fasse, Ginny ? Moi la politique… soupira Ron.

Il avait la voix brisée par la douleur et la lassitude.

— J’aimerais que, pour une fois, on me laisse en paix avec mon chagrin.

— Rose n’est pas morte, intervint Harry à voix basse.

Les yeux embués de larmes de Ron se posèrent sur lui, lui faisant regretter ses paroles. Ron resta longtemps, assis sur leur canapé, les prunelles dans le vague. Finalement, après s’être assurés qu’il ne prendrait pas de décision impulsive, ils le laissèrent un peu seul. Ginny et Harry avaient conscience qu’il fallait qu'il rumine leurs propos. Ils n’étaient pas fiers de le malmener de la sorte, mais dans la précipitation ils n’avaient pas imaginé d’autre scénario.

Ils avaient d’ailleurs hésité à organiser un voyage jusqu’à l’Afrique. Mais lorsque Élise était venue trouver Harry à son bureau, il était tombé d’accord qu’il leur était impératif de songer à une solution d'urgence, dans le cas où l’état d’Hermione ne s’améliore pas rapidement. Il n’était pas question que Bondupois ait une chance ! Mais actuellement, il ne voyait pas qui saurait réunir la population et faire face comme le faisait son amie. Ginny consulta leur pendule d’un œil, heureuse que Lola rentre bientôt. Elle avait toute confiance en Harry pour prendre les décisions nécessaires, mais elle savait également que si quelqu’un pouvait trouver les bons mots avec son frère, il s’agissait bien de son amie.

 

 

 

End Notes:

N'oubliez pas de laisser un petit mot ! <3 :D 

Chapitre 21 - Fin d'année by Layi
Author's Notes:

Tadaaaaaaaaaaaaaaaaaaam ! o/ 

Je voulais vous dire mille merci pour vos review au chapitre précédent (oui, je fais mes ràr au plus vite, promis !) ; elles m'ont fait super, super plaisir ! Du coup si vous vouliez bien recommencer pour ce chapitre... :mg: 

 

L’arrivée du Poudlard Express à quai avait sonné la fin inéluctable de l’année scolaire. Un petit groupe d’adolescent s’était regardé, les yeux embués d’émotions. Ils avaient laissé la majorité des autres élèves descendre avant de prendre leurs grosses malles à leur tour et de s’engager dans le couloir. Ils avaient passé leurs Aspics quelques jours auparavant, le cœur serré. Et c’est toujours le cœur serré qu’ils retrouvaient leurs familles respectives. La fête qu’ils avaient prévu d’organiser dans la salle sur demande à Poudlard avait été annulée. Sans Rose, cela n’avait pas la même saveur.

Beaucoup avaient posé des questions, refoulés par l’infirmière du collège qui refusait toute visite à la jeune femme. Personne ne semblait avoir deviné qu’en réalité il n’y avait personne entre les rideaux qui camouflaient le lit vide. Et ils avaient dû donner le change, expliquant cent fois ce qui était hypothétiquement arrivé en Afrique, l’accident, la chute, qui les avait fait rentrer prématurément. Kara avait légèrement tempêté, durant les derniers jours, que mentir ne serait pas une solution, que la vérité finissait toujours par exploser – elle en savait quelque chose – mais personne d’autre n’avait osé contredire Hermione Granger.

Albus repéra rapidement leur grand-mère qui les attendait sur le quai. Lily et Lucy s’étaient déjà précipitées vers elle et elle les enlaça, le sourire aux lèvres. Il lui fit signe qu’ils arrivaient au plus vite et elle hocha la tête. Elle comprenait. La dernière année à Poudlard était dure pour tous les élèves, c’était la fin d’une époque, et de plus l’ombre de Rose planait au dessus d’eux, car elle aurait dû être là.

— On se voit vite ? s’enquit Kara, que sa mère attendait patiemment à l’autre bout du quai.

— Je vous écris rapidement pour vous inviter au manoir.

Tous grimacèrent. Scorpius aimait les recevoir dans la grande demeure Malefoy. Et ils devaient admettre qu’ils y avaient passé des moments excellents. Malgré tout, la violente rivalité qui avait longtemps existé entre leurs familles ternissait encore le présent. Seule Élisabeth Parkinson se sentait totalement bienvenue chez les Malefoy, et pour cause, son parrain était autre que Drago.

— Mes parents ont prévu de partir en Italie durant le mois d’aout, nous aurons le manoir pour nous ! précisa le jeune homme en roulant des yeux, agacé.

— En ce cas, nous attendrons ton hibou avec impatience ! s’exclama Albus avec une pointe d'ironie.

Ils se séparèrent sur la promesse de se revoir très vite. Les cousins Weasley et Potter empruntèrent le réseau des cheminées pour se rendre au Terrier où, tradition oblige, l’ensemble de la grande famille et leurs amis devait être réuni pour fêter le début des vacances. Mais ils ne trouvèrent que leur grand-père, penché au-dessus du journal.

— Pourquoi n’y a-t-il personne ? s’inquiéta aussitôt Roxanne.

Leur grand-mère fit une grimace qui n’augurait rien de bon.

— La situation est un peu délicate, mes enfants. Vos parents viendront vous chercher après le souper, mais le repas de famille a été reporté.

— Pourquoi ? demanda immédiatement Lily.

— Reporté à quand ? s’enquit Albus.

— C’est à cause de Rose ? ajouta Lucy.

— Non, c’est… Votre tante a fait un malaise en Afrique et…

— Et donc, papa est en train de courir partout pour finir d’organiser la communication liée à la disparition de notre cousine et celle de Hermione afin que les élections n’en pâtissent pas, compléta Albus d’une voix morne.

Leur grand-mère ne put retenir un profond soupir. Ces enfants avaient grandi avec la célébrité de leurs parents comme fardeau, ils ne connaissaient que trop les rouages du monde médiatique dans lequel ils évoluaient pour ne pas comprendre rapidement la situation. Elle aurait préféré qu’Albus ne le formule pas aussi bien, ni aussi clairement.

— Mais si Hermione ne revient pas, qui va être élu ? s’inquiéta Lucy qui du haut de ses quinze années avait pourtant déjà une bonne conscience de l’univers politique.

— C’est là toute la problématique, soupira leur grand-père en passant son bras autour de la taille de Molly pour la soutenir.

Sa femme semblait avoir pris vingt années en quelques semaines.

— Et qui cherche Rose ?

La question de Roxanne tomba comme un couperet. Arthur et Molly échangèrent un regard. Comment annoncer à la jeune fille que les recherches concernant sa cousine avaient été reléguées au second plan ? Elle était la plus impétueuse – après Rose, bien sûr – et la moins à même de comprendre que parfois les priorités pouvaient changer en l’espace de quelques minutes. Devant leur silence, Roxanne compris. Elle leur jeta un regard noir avant de quitter la maison rapidement, Albus sur ses talons pour tenter de la raisonner.

— Et Tante Hermione, elle va aller mieux ? s’inquiéta alors Lily d’une voix tremblante.

— Nous ne savons pas encore. L’un des professeurs de Uagadou est également Médicomage – enfin un équivalent. Il a averti que son état était très stable et qu’elle semblait aller bien malgré tout. Il déconseille de la transporter sur une si longue distance donc nous ne pouvons pas la ramener à Sainte Mangouste, déplora Molly.

Quelle idée avait encore eu sa belle fille de se rendre seule dans une contrée si lointaine, regrettait-elle intérieurement. Et pourtant, elle comprenait Hermione. Elle-même aurait combattu le plus coriace des Hippogriffes pour ses enfants. Elle aurait simplement apprécié que cette femme si intelligente soit-elle se fasse accompagner et ne s’enferme pas à nouveau dans un mur de travail acharné et vorace, quand bien même s’agissait-il de retrouver Rose.

Audrey envoya sa fille aînée, Molly, récupérer Lucy. Celle-ci s’excusa auprès de leur grand-mère de ne pas s’attarder, prétextant un surplus de corvées à la l’animalerie où elle était employée pour s’éclipser rapidement. Cependant, son homonyme n’était pas dupe. Elle savait que Percy et sa petite famille géraient mal toutes les émotions et tout le stress lié à la disparition de Rose. Et personne ne pouvait leur en vouloir. Lorsque Roxanne daigna enfin rentrer, ils dînèrent dans le silence le plus complet. Seul le bruit des couverts venait rompre l’étrange et inhabituelle froideur qui s’était installée au Terrier.

Alors qu’ils terminaient juste, Harry et Ginny, George et Angelina, ainsi que Ron, débarquèrent au milieu du salon, faisant sursauter Molly qui protesta.

— Tu vois, Ron, je t’avais bien dit qu’elle n’apprécierait pas, releva son frère.

— Je pensais pourtant que si la barrière Antitransplannage était levée, c’était que nous étions les bienvenus, répliqua l’interpellé avec un maigre sourire, ignorant volontairement sa mère qui fulminait.

Ginny roula des yeux, aussi amusée qu’exaspérée.

— Merci maman de t’être occupée des enfants, remercia-t-elle en l’embrassant.

Elle serra Lily contre elle, les larmes aux yeux, tandis que Harry faisait signe à son fils. Ron observa sa famille se retrouver, retrouver leurs enfants, avec une émotion non feinte. Toute cette scène lui rappelait combien il se sentait seul, malgré la présence de Lola à ses côtés. Lorsque cette dernière était rentrée au Square Grimmaurd, elle avait dû déterrer Ron du canapé, la mine sombre. Elle avait donc rapidement compris qu’il avait été informé de la situation. Elle n’avait rien trouvé de mieux que de le serrer contre elle, ce qui était déjà beaucoup.

Si sa sœur et son meilleur ami avaient deviné son infidélité, ils n’en disaient rien. Une voix innocente murmurait à Ron qu’ils ne voyaient certainement qu’une profonde amitié entre lui et la jeune femme, mais sa raison savait que personne n’était réellement dupe. Peut-être pas même Hermione, qui n’avait jamais abordé le sujet. Avait-elle trouvé quelqu’un pour la soutenir, elle aussi ? se demanda Ron, sentant une vague injuste de jalousie l’envahir. Non. Evidemment que non. Il en était malheureux pour cette femme qu’il aimait et admirait malgré tout. Elle avait pourtant droit également au maigre bonheur que lui vivait grâce à Lola. Il ferma les yeux.

Roxanne interrompit les embrassades ; et les pensées de Ron ; en une simple affrimative :

— Je veux aller en Afrique.

Si Molly et Angelina protestèrent d’une seule voix, Ron et George échangèrent un regard entendu, repensant à une conversation qu’ils avaient eue quelques heures auparavant. George avait prévu la réaction de sa fille et si au départ Ron avait émis le souhait de l’accompagner, ils avaient rapidement admis que ce n’était pas une bonne idée. Une grande partie du plan de communication établi par Élise et Ginny, en partenariat avec Astoria Malefoy – malheureusement, songea George – s’appuyait sur Ron. Il ne pouvait pas faire défection. Pourtant, Merlin savait qu’il aurait souhaité se rendre au chevet de son épouse, lui témoigner toute son affection et tout son soutien.

Alors que sa mère était prête à refuser, George approuva la décision de sa fille.

— À condition que tu n’y ailles pas seule, ajouta-t-il, tenant bon face aux protestations des femmes de la pièce.

Roxanne échangea un regard avec son père. Oui, lui, il la comprenait. Rose était plus qu’une cousine, comme une sœur pour elle. Jamais il ne songerait à lui refuser ce que lui-même aurait fait cent fois s’il en avait eu la possibilité. La seule question qui restait en suspens était à présent avec qui partirait-elle. 

 

 

Chapitre 22 - Entrainement Suicidaire by Layi
Author's Notes:

Il faudrait vraiment que j'arrive à être à nouveau régulière dans mes publications... 

Toutes mes excuses !! 

Et bonne lecture ! 

 

— Wisely ! hurla Rosier, fou de rage.

Il piqua jusqu’au sol et se posa, rapidement suivi des deux batteurs et de Lauren Queensbury – la sœur de Katherine. Cette dernière jeta d’ailleurs un coup d'oeil blasé à Rose qui lui fit un sourire conscrit, tandis que Regulus les rejoignait à vive allure.

— Qu'est-ce qui se passe ? s’enquit-il.

Il s’avérait que le vif avait fait une apparition et que l’Attrapeur se battait avec la balle dorée quelques secondes auparavant, ratant toute l’action qui avait précédé. En réalité, Rose venait de marquer avec talent, en réalisant une parfaite figure particulièrement complexe et surtout très dangereuse. Elle et Katherine échangèrent un regard, se demandant toutes les deux si leur capitaine était plus agacé des prises de risques de sa Poursuiveuse ou de son incapacité à arrêter les attaques de sa nouvelle recrue.

— Je peux savoir ce que tu viens de faire ? cracha-t-il.

— Une Fourberie de Finbourgh, répondit Rose en haussant les épaules. Je m’entraine dessus depuis deux ans, je dois avouer que je ne suis pas déçue d’être enfin parvenue à la placer.

Elle remarqua que la mâchoire de Evan se contractait par intermittence nerveusement. Il resta silencieux quelques longues secondes, certainement en proie à un débat intérieur, avant d’admettre :

— Je n'arrive pas à décider si je dois être impressionné ou exaspéré. Tu comptes mourir cette année, Wisely ?

— Non. Je sais ce que je fais.

— Qu'est-ce qui s’est passé ? insista Regulus, qui n’était toujours pas informé.

— Rose a exécuté avec brio une Fouberie de Finbourgh, expliqua Lauren.

Devant le sourcil levé de Regulus, la concernée expliqua :

— Je me suis servie de mon balai comme une batte pour envoyer le Souaffle au travers de la défense minable de notre capitaine.

— Ma défense n’est pas minable ! Je ne m’attendais pas à une telle action, c'est sur !

— C’est bien pour ça que j’ai marqué, se défendit Rose. Garry ne se laisse plus avoir, lui.

— Qui est Garry ? intervint Katherine qui commençait à perdre le fil de la discussion.

— Notre gardien, enfin je... de là où je viens.

— Parce qu'ils tolèrent que tu réalises ce type de cascade ? s’étrangla Regulus, qui comprenait à présent pleinement les risques encourus par la jeune femme.

En effet, en se servant de son balai comme d’une arme pour frapper le Souaffle, elle n’était plus dessus. Et, n’étant plus dessus, rien ne la maintenait dans les airs sinon la force de ses bras. Aussi, il était plus qu’important que l’action soit rapide et efficace et surtout que son balai ne lui échappe pas afin de pouvoir se rattraper et retrouver l’équilibre rapidement. Rose s’était entraînée des milliers de fois à basse altitude avant de le faire à hauteur des anneaux dorés. Et elle avait arrêté de comptabiliser ses bleus au-delà de cent.

— Il m’y encourage, tu veux dire !

Rose était abasourdie. Autant elle pouvait comprendre que Rosier accepte mal qu’elle le mette en difficulté depuis son intégration à l’équipe, autant elle estimait que les risques qu’elle prenait, ça la regardait elle, et personne d’autre.

— Et tu comptes t’entrainer à la Charge de Chelmodiston prochainement ? ironisa alors son capitaine.

— Bien sûr que non !

Il sembla soulager quelques secondes, jusqu’à ce que Rose ajoute, tout naturellement :

— Je la maitrise déjà.

— Et on peut savoir ce que c’est, la Charge de Chewielson ?

— La Charge de Chelmodiston, corrigea Rose. En gros, je me positionne debout sur mon balai et je saute. Mais ça en réalité, je m’en sers surtout au poste d’Attrapeuse.

Un long silence suivit son aveu. Jusqu’à ce que Barty prenne la défense de la jeune femme. Enfin, « sa défense », question de point de vue, certainement.

— Evan, si elle veut se tuer en nous faisant gagner, laisse la faire !

Le regard que lui lança Rosier suffit pour que tout le monde comprenne qu’il n’était clairement pas d’accord. Il contempla Rose quelques minutes, avant de clore l’entrainement sur un ordre simple à l’attention de la jeune femme :

— Reste en vie, Wisely. Je me fous de savoir comment.

Katherine et Rose revenaient de l’entrainement exténuées. Elles étaient silencieuses, la première car trop fatiguée pour parler, la seconde perdue dans ses pensées. Pourquoi, Merlin, Rosier semblait-il si soucieux de sa santé ? Qu'est-ce que cela pouvait-il bien lui faire, qu’elle reste en vie ? Elle songeait à la conversation surprise entre Severus et Evan presque un mois plus tôt. Mais finalement, l’endorphine apaisa ses inquiétudes – certainement trop vite.

Elles furent rattrapées par Regulus et Lauren. Celle-ci entraina sa sœur à l’écart pour pouvoir lui parler de Jacob – leur frère ainé – qui avait semblait-il des difficultés à accepter le mariage arrangé que lui imposait leur famille. Rose se retrouvait seule avec le jeune Black pour la première fois depuis leur nuit en Salle Commune. Bien entendu, ils s’étaient à nouveau croisés depuis, mais elle réalisait en l’instant combien elle se sentait gênée de se trouver avec lui.

— Tu devrais faire plus attention à toi, lui souffla-t-il.

— Ho tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! protesta aussitôt Rose, que la fatigue rendait irascible.

— Je ne sais pas ce qui motive Rosier…

— Vraiment ? coupa Rose. Tu n’as aucune idée de ce que tes petits copains manigancent dans mon dos ? Tu n’es pas encore dans la confidence ?

Regulus s’arrêta au milieu du couloir, l’air réellement outré.

— Je ne sais pas ce que tu cherches à sous-entendre ! contra-t-il. Mais pour ma part je m’inquiète sincèrement pour toi. Tu as une attitude franchement suicidaire en entrainement…

Rose allait répliquer, mais réalisa qu’elle n’avait rien à dire. Peut-être parce qu’au fond d’elle, elle savait que le jeune homme n’avait pas totalement tort.

— Pourquoi tu pratiques des figures de Poursuiveuse ? relança Regulus. Tu étais Attrapeuse, non ?

Rose fit une grimace.

— En fait je… Disons que Scorpius se sert de certains de mes talents pour entrainer notre gardien. Et puis je mets – enfin, mettais, je suppose – toutes les chances de mon côté pour être prise dans l’équipe des Harpies.

Regulus eut l’air impressionné.

— Les Harpies de Holyhead ?

Elle acquiesça. Les deux sœurs Queensburry revenant vers eux l’air sombre, la discussion s’arrêta nette. Ils gagnèrent leur Salle Commune en silence, tous particulièrement fatigués et à cran. Lorsqu’ils passèrent la porte, Rose remarqua aussitôt Prudence et Madalyn qui travaillaient sur les tables d’étude.

— Vous faites quoi ? s’enquit-elle d’une voix un peu faussement enjouée en s’approchant d’elles.

— Étude des runes, répondit Prudence.

— Ha.

C’était ce genre de « Ha » court et concis qui signifiait que la réponse n’était pas à la hauteur de celle espérée. Rose et Katherine prirent une longue douche chaude avant de les rejoindre et de s’installer à leurs côtés, avec peu d’entrain. Elles sortirent parchemin, plumes et encrier de leurs sacs respectifs. À présent qu’il était admis que la jeune femme n’était pas la plus brillante de sa promotion – voir même la dernière de la classe - mais qu’elle était largement pardonnée par ses compétences en Quidditch qui leur promettait de belles victoires, elle se sentait beaucoup moins nerveuse à l’idée de faire ses devoirs en compagnie de ses camarades de chambrée. 

 

 

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