Les nuits des portes bannières by Selket
Summary:
Photo libre de droit modifiée par mes soins

Il y avait :
Astoria qui avait sacrifié son rêve sur l'autel familial
La Douce Daphné qui sombrait dans la folie depuis qu'il était partit
L'alcool de Blaise et sa déchéance dans un monde d'après-guerre
Et enfin Theodore qui contemplait tout cela d'un oeil morne



Recueil d'OS et de Drabble écrits dans lors des nuits HPF concernant la next-gen

Categories: Après Poudlard, Tranches de vie Characters: Astoria Greengrass, Blaise Zabini, Daphné Greengrass, Pansy Parkinson, Theodore Nott
Genres: Guerre, Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Les Nuits d'HPF, Les portes bannières, L’étreinte des ivresses
Chapters: 6 Completed: Non Word count: 2448 Read: 2763 Published: 29/07/2018 Updated: 14/06/2020

1. Nous étions by Selket

2. Souvenez-vous by Selket

3. L'attente by Selket

4. Phalène by Selket

5. Oisillon by Selket

6. Le pouvoir des mots by Selket

Nous étions by Selket
Author's Notes:
Texte écrit durant la nuit Insolite du 02 Juin 2018
Thème :
Ecrire un texte au vous ou au nous.

Nous étions seuls dans ce monde qui ne voulait pas nous. Seuls perdus dans une brume opaque qui nous embrume le cerveau. Ils nous avaient détruits, brisés et maintenant nous voilà à ramasser les miettes de notre existence. Nous n'avons rien si ce n'est nos âmes écharpés et nos coeurs réduits en miettes.
Je crois que nous nous souviendrons toujours de cette nuit qui a sonné le glas de notre monde.


Alors que tous criaient à la victoire nous pleurions notre déchéance. À genoux dans l'herbe on ne pouvait plus rien faire d'autre que se recroqueviller en implorant le lendemain. Que nous restait-il si ce n'est un avenir brisé et des familles déchirées ? Nous n'avions plus d'espoir là où eux savouraient leur joie. Nous avions perdu et avec cette nuit qui prenait fin notre monde s'abîmait dans les ténèbres ambiantes.
Nous avions tous perdu alors qu'eux avaient tout gagné. À croire que le monde est plus manichéen que nous le pensions. Les méchants d'un côté les perdants de l’autre. En cette nuit de mai nous n'étions plus rien. Traquez, jugez nous n'avions pas droit à la rédemption.
Nous n'étions que des gosses qui avaient grandi trop vite. Des erreurs ont en fait tous. Et encore plus lorsqu'on nous apprend toute notre vie que ces erreurs sont des choses normales.


Nous étions des Serpentards. Nous n'étions que des gosses, mais ça vous l'avez oublié.

Souvenez-vous by Selket
Author's Notes:
Texte écrit durant la nuit HPF du 28 Juillet 2018
Thème :
https://www.youtube.com/watch?v=ePRZC_OulYc
Jour de colère, que ce jour-là où nous fîmes livré à la vindicte populaire. Souvenez-vous de ce jour où nous sommes devenus chair à canon. Enfermé dans ce tribunal, on ne pouvait qu'attendre. On ne pouvait qu'imaginer la terreur qui nous a saisi face à ce juge qui avait droit de vie ou de mort sur nous.
Le Dies irae est venu. Le jour de colère a tendu ses doigts crochus vers nos carcasses encore chaude.
Souvenez-vous Serpentards de ce jour fatidique où nous avons été marqués au fer rouge. A jamais maudit, a jamais haïs.

Nous avons pleuré, supplié, trahi, avoué, tonné mais rien n'y fit. La colère du tout puissant était plus forte que nous. Brisé dans la machine infernal nous ne sommes plus riens. Plus rien, si ce n'est les rebuts d'une humanité souillée et corrompue jusqu'à la moelle. Nous n'étions que les enfants de ceux qui avaient été emportés dans les limbes de la geôle du diable. Azkaban le purgatoire. Azkaban la citadelle d'où on ne revient jamais. Chanté cette prose des morts que je vous livre. Souvenez vous de ces jours maudits. Car plus jamais rien ne sera comme avant.
Souvenez vous mais n'oubliez jamais qui vous êtes. Avec des racines l'arbre même pourri se relève. Nous avons le devoir de croitre à nouveau pour tout ce qui viendront après. Au moins eux auront la chance de ne pas porter le lourd fardeau qui est le nôtre.
Levez vous Serpentards et souvenez vous de qui vous êtes. Suivez-moi. Suivez le porte bannière le jour du jugement dernier arrive bientôt. N'oubliez pas qui vous êtes, sans cela vous serez à jamais perdu. Qui êtes-vous Serpentards ?

Quand à vous autres, souvenez-vous de qui je suis. Je suis Théodore Nott, sang-pur de la maison de Serpentards, et je revendique mes origines pour mieux m'en défaire.
L'attente by Selket
Author's Notes:
Nuit du 21 avril 2019
Thème : "Lucarne" et :

Personnages : Daphné Greengrass et Blaise Zabini

Vingt et une heure. Elle s’agrippe au rebord de la lucarne du salon pour mieux voir au-dehors. Dans la rue, les lampadaires commencent à s’allumer tandis que le jour décline. La tête contre la fenêtre, elle observe les passants déambuler sur les trottoirs.

Vingt-deux heures. Il n’est toujours pas rentré. Il ne devrait pas tarder. Pour s’occuper l’esprit, elle range l’appartement d’un coup de baguette. Le repas est en train de cuire. Son estomac la tenaille alors que la pièce se rempli de l’odeur des pommes de terre frites. Mais elle reste là son front contre la vitre froide à attendre.

Vingt-trois heures. Elle attend. Elle ne sait plus vraiment pourquoi elle reste là à regarder le ballet des voitures dans la rue. Les heures passent et elle est toujours là contre la fenêtre. La table est mise, l'appartement rangé, tout est prêt, il ne manque plus que lui.

Minuit. Au fond d'elle, elle sait déjà que ce soir il ne rentreras pas. Il a déjà fini son travail depuis plus de six heures. Mais alors que l'horloge égrène les minutes dans un silence religieux elle ne peut s'empêcher d'espérer.

Une heure. Elle n’a plus faim et heureusement, car elle a laissé le diner bruler à force de tourner en rond. Elle ne regarde même plus par la fenêtre elle s'est affalée sur le canapé et contemple le plafond en se triturant les doigts. Elle ne sait pas quoi faire.

Deux heures. Son mascara à couler le long de ses joues laissant des marques noires couler sur son visage cerné. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas dormi ? Elle est épuisée, elle aimerait dormir. Mais si elle ferme les yeux, elle ne voit que lui, lui et ses grands yeux noirs. Et ça lui fait mal tellement mal qu'elle préfère compter les lézardes du plafond.

Trois heures. Ça la bouffe de savoir qu’il est sans doute encore là-bas avec Gemma Farley. Elle aimerait qu’il la tienne dans ses bras comme avant. Mais c'est elle qui maintenant est contre son torse. Elle retourne à la lucarne voir si elle ne les verrait pas sortir par hasard dans la rue.

Quatre heures. Elle s’extirpe afin de la fenêtre à quoi bon regarder les lampadaires ? Une fois dans sa douche, elle envisage encore une fois de s’étouffer avec l’eau qui ruisselle sur son visage. Elle laisse ses larmes couler en même temps que l’eau lave les traces de sa tristesse.

Cinq heures. Il n’est toujours pas rentré. À quoi bon l'attendre plus ? Elle se décide enfin à se glisser dans son lit. Et c’est seule qu’elle s’endort, encore une fois.

Six heures. Elle se réveille encore en sursaut. Trois fois en une heures, c’est moins que la nuit dernière. Mais c’est déjà trop. Ce n’est pas cette nuit qu’elle dormiras. Péniblement, elle se recale dans son lit en faisant attention à ne pas regarder l'oreiller solitaire à sa gauche.

Sept heures. La porte vient de claquer. Il vient de rentrer. Ivre, il s’endort sur le canapé dans la pièce d’à côté. Elle n'esquisse même pas un geste, même pas un mot à son encontre. Elle est trop fatiguée pour ça. Elle se retourner et se rendort dans le silence pesant de leur appartement.

Huit heures. Elle quitte l’appartement sans lui avoir adressé un mot. Il dort, elle part travailler. Leur vie n’est plus qu’un chassé-croisé depuis que Blaise à trouvé opportun de soigner les cicatrices de la guerre dans l’alcool et le bras de Gemma.

Dix-sept heures. Ses affaires ne sont plus là. Il est parti. Ce soir-là, ce n’est pas l’attente à la lucarne qui empêchera Daphné de dormir.

Phalène by Selket
Author's Notes:
Un texte qui a plus de place ici. Il a été écrit durant la Nuit du 26 juin 2015
Thème 00h : Envoutant
Personnages : Pansy Parkinson
Il n’était pas beau, mais il avait cette aura. Une sorte de mystère qui l’enveloppait.
Pansy ne l’aimait pas d’un amour aveugle et passionnel. Les gens la prenaient pour une folle acharnée, ou comme l’esclave de Malefoy. Mais elle n’était rien de cela.
Ils ne comprenaient pas ce qui la poussait vers lui. Ce n’était pas l’ego qu’il affichait, ni sa cour de roi de pacotille qui le suivait et le flattait. Les flagorneurs, elle ne les aimait pas et s’amusait à montrer ostensiblement le mépris qu’ils lui inspiraient. Le pouvoir ne l’attirait pas.
Ce qui lui plaisait chez lui c’était cette fragilité qu’elle devinait sous l’armure de paraître que ses parents lui avaient forgé.

Elle avait appris à percer cette carapace que tout sang-pur arborait dans le plus beau style aristocratique. Il montrait un visage lisse, vierge de toutes émotions comme d’autres exhibaient bijoux et vêtements hors de prix. La noblesse ne se lisait pas aux nombres de gallions que vous portiez sur vous. Autant se coller des piécettes sur la peau ça reviendrait au même. Non, la vraie noblesse se lisait sur le visage et dans les gestes.
Tout bon aristocrate sorcier se devait de forger sa cuirasse. Et elle était devenue experte pour détecter les défauts dans la maille.

Et ce qu’elle voyait de Drago l’attirait comme une phalène l’était par une bougie. Elle mourait d’envie de se brûler les ailes à la lueur envoûtante qu’il produisait.
Elle voulait essuyer ses larmes qui coulaient sur son beau visage lorsqu’il se croyait à l’abri des regards. Pansy voulait le faire sourire et voir ses traits creusés se détendre. Ils avaient grandi ensemble et elle voulait continuer à connaître ses secrets comme autrefois. Entendre son rire cristallin résonner contre les murs, et sentir ses mains contre les siennes.
Elle était malade à en crever de voir d’autres filles le séduire alors qu’elle était cantonnée dans le rôle d’amie d’enfance.
Elle haïssait les flagorneurs, mais des fois elle en devenait une pour tenter encore de lui plaire. Petit à petit, elle s’était retrouvée à se fondre dans la masse de la cour de Drago Malefoy pour parvenir à le voir. Elle se perdait dans cette lumière envoûtante qui lui faisait oublier tous ses tourments.
Oisillon by Selket
Author's Notes:
Nuit du 15 aout 2015
Thème 23h : Clos(e)
Personnages : Astoria


Enfermée dans un aquarium elle ne rêve plus que de vivre au grand air. De briser les murs qui closent son monde, pierres qu’elle détache une par une jusqu’à voir des pans de ciel bleu. Les bras en croix étalés sur la pierre froide, elle contemple le plafond stérile.

Lentement, elle décolle le mortier. Fait bouger les pierres sous ses doigts diaphanes qu’elle glisse dans les fentes. Ses doigts griffent la pierre à s’en racler les ongles et s’ouvrir les mains. Ses talons fermement plantés dans le sol, elle s’appuie de toutes ses forces sur les murs de pierres.

Lentement, doucement, ils vacillent. Millimètre par millimètre, elle avance. Les pierres tombent au sol, les murs bougent sous son corps malingre. Elle voit de plus en plus le ciel bleu et là-bas, au loin, elle arrive même à voir des taches vertes à travers les fentes du mortier qui se décolle.

Lentement, doucement, mais sûrement, elle sort de sa prison. Les murs cèdent, et avec eux emportent tout un pan de son ancienne vie. Les pierres chutent sur son éducation qui se rompt en minuscules fragments éparses qui viennent joncher le sol de marbre.

Elle s’avance à travers les ruines et contemple le monde extérieur. Elle se sent fragile en dehors de sa cage dorée. Fragile oisillon qui, une fois le monde à sa portée, se réfugie dans la nostalgie. Elle est comme ça, Astoria.

End Notes:
Il m'arrive de réarranger mon recueil mots d'une nuit pour mettre certains textes dans des recueils sur un / des personnages précis.
Le pouvoir des mots by Selket
Author's Notes:
Ce texte a été écrit durant la nuit insolite du 1er mai 2020.

Le thème était : défi stylistique : écrire en rimes
Il avait toujours aimé manier les mots. C’était quelque chose qui aimait depuis qu’il était ado.

Son père n’avait jamais compris pourquoi il aimait tant débattre. Pour lui, les mots ne servaient à rien et surtout pas à se battre. Pour ça il connaissait une quantité de sorts destructeurs qu’il lui avait appris à coup de baguette. Mais lui il trouvait ça beau, alors il s’était lancé avec avidité dans des lectures de plus en plus nombreuses, à tel point qu’il en avait fait sa quête. Son éternelle quête du beau.


Il aimait les mots.

Qui coulent, qui noircissent les pages, qui viennent mourir sur sa langue. Qui peuvent devenir une arme redoutable ce que son père n’a jamais compris malgré ses harangues.

Et pourtant, Théodore savait que les mots avaient du poids. Un discours pouvait suffire à arrêter une guerre où a faire prendre aux gens les armes, du moins parfois.


Pourtant dans cette période sombre les baguettes s’étaient faites plus tranchantes. Les gens s’étaient tus et la peur était devenue assourdissante. Ils s’étaient englués dans un silence de mort. Même lui ne disait plus rien, il ne maniait plus les mots avec dextérité de peur d’en dire trop et d’être en tort.

Alors il avait apposé sur ses lèvres un sceau de cire. Et se contentait de penser tout bas ce qu’il ne pouvait dire.


Il abhorrait cette folie suintante, latente, qui s’infiltrait partout et menaçait de tout emporter sur son passage. Il ne cautionnait pas ce que son père et les autres membres de sa secte pensait, mais il savait qu’il ne fallait rien dire, c’était bien plus sage.

Alors il se taisait, il fuyait comme un cache, un Serpentard. Chez lui l’absence de courage ne rimait pas avec lâcheté, il n’était pas plus hardi que couard.

Il n’était qu’un ado qui aimait les mots, les livres et se contentait de vivre au milieu de l’univers feutré de la bibliothèque familiale alors que dehors la guerre faisait rage.


Il ne savait pas combien de temps il allait pouvoir encore se voiler la face. Bientôt il allait devoir choisir son camp et faire face. Et là les mots ne seront plus là pour le protéger. Il ne pourra plus se cacher derrière son éternel air moqueur et ses phrases acerbes pour se protéger.

Au final son père avait raison, les sorts sont bien les plus puissants. C’est douloureusement qu’il en faisait l’expérience, dans les larmes et le sang.


Mais malgré tout il aimait les mots, et c’est encore grâce à eux qu'il espère s’en sortir. Il est peut-être qu’un Serpentard, un lâche qui a choisi de ne pas se battre mais il ne compte pas pour autant périr. Et c’est non sans ironie qu’il se dit que ses précieux mots l’aideront à couper le fil. Car sans eux pas de sortilèges, pas de morts et de désolation, seulement une baguette stérile.
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