Dirty Homecoming Queen by FearlessUntamed
Summary:

HISTOIRE TERMINÉE !

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Univers Alternatif

Elle avait fait trois erreurs.

Premièrement, se mêler d'affaires qui ne la regardaient pas. Deuxièmement, penser que la fille la plus populaire de l'école était stupide. Troisièmement, croire qu'elle pourrait fréquenter la chasse gardée de cette dernière sans conséquences.

Quand une élection de Miss à Poudlard tourne au bain de sang. Qui gagnera la couronne tant espérée et deviendra la Reine du Bal ? Qui périra sur le chemin de la gloire ? La popularité, oui, mais à quel prix ?

Ouvrez les paris car, à la fin, il n’en restera qu’une.

Thèmes matures - bien lire les warnings.

Credit images - ArthurHenri (DeviantArt) GabrielleBrickey (DeviantArt) Gromwulf (DeviantArt) Acacia McBride & Bridget Saterlee (instagram, libres de droit) Voir en taille réelle


Categories: Univers Alternatifs, Drinny (Drago/Ginny), Sirmione (Sirius/Hermione) Characters: Daphné Greengrass, Ginny Weasley, Hermione Granger, Millicent Bulstrode, Pansy Parkinson, Tracey Davis
Genres: Angoisse/Suspense, Romance/Amour, Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Lime
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 27 Completed: Oui Word count: 206980 Read: 20868 Published: 11/08/2019 Updated: 13/06/2020
A Little Wicked by FearlessUntamed
Author's Notes:

Merci à Wapa et Bevy pour leurs commentaires et à ma super bêta Polka60 pour sa correction de ce chapitre !

Bonne lecture !

 

 

VII. A Little Wicked

La vengeance était un plat qui se mangeait froid.

Ginny Weasley, elle, savait qu'elle ne serait pas satisfaite avant que le plat en question soit glacé. Les Quatre pensaient qu'elles pouvaient faire régner la terreur dans l'école en toute impunité ? Elles allaient rapidement réaliser que leur dictature était sur le point de prendre fin. Et la chute serait douloureuse.

Mais Ginny n'était pas stupide. Elle était effrontée, obstinée même, mais pas stupide. Elle n'aurait aucune chance si elle tentait de s'en prendre à leur collectif. Après tout, l'union faisait la force, et elle était bien placée pour le savoir.

Non, si elle voulait les affaiblir, elle allait devoir les attaquer individuellement. Trouver chacune de leurs faiblesses et s'en servir pour frapper là où ça faisait mal.

« C'est une mauvaise idée. » commença à geindre Hermione Granger, secouant la tête.

Entre deux cours, Ginny lui avait exposé ses intentions, ainsi qu'à Luna Lovegood.

« Tu ne sais pas de quoi elles sont capables. » poursuivit Hermione, mal à l'aise.

« Morag MacDougal. » lança soudainement Luna Lovegood de son éternel ton rêveur, nettoyant d'un geste appliqué sa flûte favorite.

Selon elle, l'objet pouvait attirer les nargoles.

« Quoi ? » demanda Ginny, sans comprendre.

« C'était une élève de Poufsouffle. Elle a insulté Greengrass en public pendant notre cinquième année. » répondit Hermione en grimaçant.

« Et ? » insista Ginny.

« Et elle n'est plus là. » répliqua Hermione sur le ton de l'évidence. Elles ont fait de sa vie un enfer. Elle est partie en dépression nerveuse et ses parents l'ont retirée de l'école. »

« On raconte même qu'elle n'ose plus quitter sa chambre, depuis. » ajouta Luna, avec un frisson.

Ginny leva les yeux au ciel.

« Et tu as vu ce qu'elles t'ont fait pendant les sélections de Quidditch. C'était un avertissement. » rappela Hermione, d'un ton grave.

Ginny fronça les sourcils, la contrariété l'envahissant de nouveau à ce souvenir. Loin de la dissuader, cela la motivait davantage à continuer sur sa voie. Il était hors de question que ces filles n'aient pas la monnaie de leur gallion. Par leur faute, elle n'avait pas pu intégrer l'équipe de Quidditch de Gryffondor.

« Pas de soucis Hermione, tu ne veux pas m'aider, j'ai compris. » répliqua Ginny d'une voix cassante. « Si tu veux continuer à leur cirer les pompes jusqu'à la fin de ta scolarité, vas-y, je ne vais pas t'en empêcher. »

Hermione sembla sur le point de répliquer mais Ginny l'ignora et se tourna vers Luna.

« Tu es partante ? » interrogea-t-elle.

« Morag MacDougal. » répondit Luna d'une voix désolée.

Ginny lâcha une exclamation frustrée avant d'accélérer le pas, contrariée par le manque de soutien de leur part. Si elle se souvenait bien, elle se retrouvait dans cette situation car elle avait essayé de les défendre. Ces filles étaient vraiment ingrates. Tant pis, pensa-t-elle avec dépit. Elle se débrouillerait sans elles.

Trouver des alliés lui semblait être une priorité. Elle grimaça en réalisant qu'elle ne pourrait pas réclamer de l'aide à son propre frère jumeau. Pour une fois, elle allait éviter d'exposer ses plans à Ron. Elle pouvait déjà imaginer le sermon qu'il lui donnerait. Il ferait tout pour l'empêcher de se créer des problèmes supplémentaires. Après quelques minutes de réflexion, une autre idée lui vint en tête.

A la fin de son cours de Métamorphoses, elle accosta Draco Malfoy.

« Ginevra. » héla-t-il, l'air surpris.

« Ginny. » rectifia-t-elle avec ennui. « Je peux te parler ? »

« La dernière fois, tu faisais tout pour me chasser. » rappela-t-il avec un rictus.

Il était tellement irritant.

« De quoi as-tu besoin ? » demanda-t-il finalement tandis qu'il la suivait hors de la salle de cours.

« Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai besoin de quelque chose ? » s'étonna Ginny, surprise par sa question directe.

« Une minute de discussion et tu ne m'as pas encore insulté. J'en déduis que c'est parce que tu veux quelque chose de ma part. » devina Draco avec morgue.

« Je voulais simplement te poser une question. » admit-elle. « La dernière fois, tu m'as dit que le meilleur moyen de me venger de ces filles était de gagner cette élection. Pourquoi ? »

« Je suis curieux de voir comment tu vas te sortir de cette situation contre les quatre. » admit-il. « Les crêpages de chignons entre filles sont toujours divertissants. Presqu'autant qu'une partie de Quidditch. »

« Si tu veux voir un vrai crêpage de chignons, alors je vais t'en donner un. » assura-t-elle. « Je veux que tu me dises tout ce que tu sais sur ces filles. Tu dois bien avoir quelques informations à leur sujet, pas vrai ? »

« Oh, je les connais mieux que tu ne le croies. » répondit-il d'un air mystérieux, visiblement ravi de son intérêt.

« Dans ce cas, tu vas me le dire ? » insista Ginny avec excitation.

« Ça dépend. » répondit Draco en haussant les épaules.

« Ça dépend ? » répéta Ginny, confuse. « Ça dépend de quoi ? »

« Qu'est-ce que je gagne dans cette affaire ? Après tout, j'ai des informations intéressantes à te fournir. Des informations dont tu as besoin. Il est normal que j'aie quelque chose en échange, non ? C'est du donnant-donnant. » dit-il sur le ton de l'évidence.

« Très bien, qu'est-ce que tu veux ? » demanda-t-elle en soupirant d'agacement.

« Accompagne-moi le week-end prochain à la sortie à Pré-au-Lard. » demanda-t-il.

Ginny se figea, et l'observa bouchée bée. Pour la première fois depuis longtemps, elle n'eut pas de répartie. Il ne pouvait pas être sérieux.

« Hors de question. » répondit-elle finalement.

« Dommage. A bientôt, Ginevra. » répondit-il avant de s'éloigner, sous le regard estomaqué de la jeune fille.

Elle resta debout les bras ballants pendant de longues secondes, éberluée. Il venait de lui demander un rencard. Elle n'aurait jamais imaginé qu'il soit intéressé par elle. Leurs interactions précédentes avaient été pour le moins désagréables et elle avait été persuadée que Draco Malfoy essayait de la faire enrager. Si c'était une technique pour s'attirer ses faveurs, alors c'était raté. De toute manière, il n'était pas son style. Elle n'aimait pas les types arrogants.

Elle retrouva Ron plus tard à l'heure du déjeuner. Il était en compagnie de Lavande Brown et d'une autre fille dont Ginny avait oublié le nom. Elle avait rapidement remarqué l'intérêt que portait Lavande à son frère depuis leur arrivée à Poudlard. Ron, évidemment, était complètement inconscient face à ses tentatives de rapprochement. Lavande lança un grand sourire en direction de Ginny lorsqu'elle arriva à leur hauteur, la saluant avec enthousiasme. Il s'agissait probablement de sa stratégie : essayer d'entrer dans bonnes grâces de Ginny pour plaire à Ron.

« Tu as entendu la nouvelle, Ginny ? » interrogea Lavande, d'une voix surexcitée.

Ginny leva un sourcil, l'encourageant à continuer.

« Sorcière-Hebdo va faire dédier une chronique à l'élection de Miss Fondatrice dans sa prochaine édition spéciale mensuelle. » déclara Lavande avec émerveillement. « Ils vont venir nous prendre en photo et nous interviewer. Il paraît même qu'ils ont fait appel à un couturier célèbre pour nous habiller. On sera traitées comme des princesses. »

Ginny gémit, l'horreur apparaissant sur son visage.

« Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ? » demanda-t-elle, l'air désespéré.

« N'oublie pas de te raser les jambes. » chuchota Ron à son oreille d'une voix sarcastique.

Il s'attira un regard hostile de la part de Ginny et il s'esclaffa bruyamment, visiblement très fier de lui.

Élevée parmi une fratrie de six frères plus âgés qu'elle, Ginny avait toujours été un peu garçon manqué. Son apparence avait toujours été le cadet de ses soucis – elle préférait clairement le confort au style.

Elle ne se rappelait pas de la dernière fois où elle s'était apprêtée pour une occasion. Sans doute l'été dernier, pour le mariage de Bill et Fleur. Elle s'était à peine reconnue dans sa robe de soirée bleu foncé et son maquillage de fête. C'était Gabrielle Delacour, la sœur cadette de Fleur, qui s'était chargée de la relooker pour l'occasion. Du haut de ses treize ans, Gabrielle était déjà une victime de la mode. Ginny gardait un souvenir traumatisant de cette journée. Elle avait failli se fouler la cheville à trois reprises avec ses talons hauts.

Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas paraître jolie, loin de là. Elle n'aimait tout simplement pas les artifices et les fanfreluches. D'autre part, les finances familiales ne lui avaient jamais permis de faire des folies. Molly, sa mère, ne pouvait pas s'empêcher de lui faire des petites remarques passives-agressives sur son manque de coquetterie et Ginny avait rapidement appris à les ignorer. L'idée d'être tirée à quatre épingles par des inconnus pour prendre des photos qui paraîtraient dans un journal national était angoissante.

« A plus tard, Ron ! » lança soudain Lavande d'une voix mielleuse avant de s'éloigner bras-dessus bras-dessous avec son amie.

Tandis que Ginny les observait s'éloigner en direction des portes, une idée lui vint en tête. Elle attrapa son sac et s'empressa de rattraper les deux filles.

« Lavande ? » demanda-t-elle, à bout de souffle.

« Oui ? »

« Je peux te parler une seconde ? » demanda Ginny.

« Bien sûr. Parvati, je te rejoins en Divination ? » suggéra Lavande, se tournant vers sa condisciple.

La dénommée Parvati hocha la tête avant de s'éloigner.

« Cette question va te paraître bizarre, mais qu'est-ce que tu sais sur les Quatre ? » demanda Ginny de but-en-blanc.

Lavande parut décontenancée.

« Qu'est-ce que tu veux savoir ? »

« N'importe quoi. De préférence, des informations compromettantes. »

Immédiatement, Lavande sembla se tendre et elle jeta des regards incertains autour d'elle, comme pour s'assurer que personne ne les entendait.

« Ça restera uniquement entre nous. » assura Ginny.

Cela ne sembla pas convaincre Lavande.

« Je vois bien comment elles te traitent. J'ai entendu ce que Parkinson t'as dit pendant le jour des présentations. Si tu avais l'opportunité de leur rendre la pareille, tu ne le ferais pas ? » insista Ginny.

Pourquoi tout le monde était aussi effrayé par ces pestes superficielles ? L'emprise qu'elles semblaient avoir sur les élèves était glauque. Ginny avait rarement assisté à quelque chose d'aussi toxique. Seul Draco Malfoy avait paru ouvert à l'idée de lui donner des informations. Mais sa demande n'était pas désintéressée.

« Est-ce que tu as des informations sur Draco Malfoy ? » demanda-t-elle soudainement, changeant de stratégie.

Draco Malfoy n'avait eu aucun scrupule à lui faire miroiter des informations en échange d'un rendez-vous. Elle n'aurait aucun scrupule à lui faire du chantage également.

Cette fois, Lavande parut moins réfractaire.

« J'imagine que ça peut t'intéresser et techniquement ça a un rapport avec les Quatre alors… » commença-t-elle à voix basse. « Draco Malfoy et Daphné Greengrass sortaient ensemble pendant notre cinquième année. Je ne sais pas pourquoi ils ont rompu, mais apparemment ça s'est très mal terminé. Et ils ne s'adressent plus la parole, depuis. C'est la seule chose que je sais. Désolée, il faut que j'y aille. Je vais être en retard à mon cours. »

Ginny observa la silhouette de Lavande tandis qu'elle s'éloignait à toute vitesse, plongée dans ses propres pensées.

« On dirait que je vais vraiment devoir aller à ce fichu rencard. » pensa-t-elle avec dépit.


Destinatrice : ''Ma meilleure amie pour la vie''


Tracey écrit :

Mon chaton. J'ai entendu Weaslette parler à Draco et l'inviter à sortir. Ils vont en rencard samedi. Je pensais que tu voudrais être au courant.

Daphné écrit :

La traînée. Merci, ma souris en sucre. Réunion de crise après le cours de DCFM. Préviens-les autres.

Tracey écrit :

Je m'en charge, ma sirène des océans.

Daphné écrit :

Dis, amour, je peux avoir le dortoir ce soir ? Je passe la soirée avec Blaise.

Tracey écrit :

Oui à condition que la pièce soit nettoyée, astiquée et décapée lorsque vous aurez terminé. Deux fois.

Daphné écrit :

Tout ce que tu voudras, mon canari des îles. Est-ce que je t'ai déjà dit que tu étais la meilleure amie du monde ? Qu'est-ce que je serai sans toi ?

Tracey écrit :

Oui, mais j'adore t'entendre le dire. Toi et moi c'est pour la vie, mon niffleur.

Daphné écrit :

Je t'aime.


« Il est important pour moi d'utiliser mon privilège pour aider les autres. C'est pour cela que j'ai décidé de créer un fonds spécial pour soutenir cette initiative. Il permettra de remettre plus de cent créatures magiques dans leur milieu naturel. » acheva Daphné d'une voix assurée.

« Fascinant. » répondit Rita Skeeter, l'air appréciateur.

Elle jeta un coup d'œil bref aux notes que sa Plume à Papote avait griffonné frénétiquement sur un rouleau de parchemin.

« Je crois que j'ai tout ce qu'il me faut. » dit-elle finalement.

Daphné esquissa un sourire satisfait. Elle avait réussi cette interview haut la main. Les autres candidates apparaîtraient probablement comme des petites joueuses face à elle.

« Auriez-vous un conseil à me donner, en tant qu'ancienne Miss Fondatrice ? » demanda-t-elle à l'attention de la journaliste qui replaçait ses affaires dans son sac rouge vernis en peau de crocodile.

Rita Skeeter laissa échapper un petit rire, puis observa Daphné avec scepticisme à travers ses lunettes.

« Je crois que vous maitrisez déjà le sujet parfaitement, ma chère. » assura Rita d'un ton entendu avant de rejoindre le reste du groupe.

Toutes les candidates à l'élection étaient passées entre les mains de professionnels afin d'apparaître sous leur meilleur jour pour la séance photo de Sorcière-Hebdo, sous la supervision de Minerva McGonagall.

« Toutes dans le Hall, devant les grandes portes. » s'exclama le photographe, un sorcier italien à l'accent prononcé et à l'égo surdimensionné.

On entendit des gloussements parmi le groupe d'étudiantes tandis qu'elles suivaient les instructions du photographe. Le placement des candidates pour la photo de groupe sembla causer des frustrations. On passa plus de trente minutes à définir qui serait assise sur le canapé, en premier plan.

« Bouge, tu ne vois pas que tu prends toute la place ? » cracha Pansy à l'attention de Lavande Brown.

Elle la bouscula sans ménagement pour pouvoir prendre sa place sur le bras du canapé en velours, près de Daphné qui était assise sur le fauteuil. Le photographe essaya plusieurs combinaisons et après deux heures de clichés intenses, elles furent autorisées à prendre une pause.

« Je crois que je préfèrerais être en cours. » commenta Ginny Weasley à voix haute, en se dirigeant vers une table où des rafraîchissements avaient été disposés par les elfes de maisons.

Les candidates avaient été autorisées à manquer les cours du vendredi après-midi pour répondre aux questions exclusives de Sorcière-Hebdo.

« Tu peux toujours abandonner la compétition. » suggéra Daphné d'une voix doucereuse, tandis qu'elle arrivait à ses côtés à la table.

« Et te donner satisfaction ? Plutôt mourir. » répliqua Ginny sur le même ton, se tournant vers elle.

Elles se jaugèrent du regard quelques secondes.

« Tu ne penses tout de même pas avoir tes chances dans cette compétition, Weasley ? » demanda Daphné d'un ton dédaigneux.

« A vrai dire, je crois avoir toutes mes chances. » assura Ginny d'un ton confiant, mastiquant un Chocogrenouille de manière peu élégante.

Un rictus apparut au coin des lèvres de Daphné tandis qu'elle observait Ginny avec hauteur. Elle l'aurait trouvée amusante si elle n'était pas aussi irritante.

« Ne te fais pas d'illusions, Weasley. Tu passeras toujours derrière moi. » répliqua Daphné d'un ton hautain. « D'ailleurs, je constate que tu apprécies cette place. Inviter mon ex à sortir ? Par Salazar, tu es pathétique. »

« Vraiment ? Pourtant tu sembles affreusement jalouse. » commenta Ginny avec morgue.

Daphné pinça des lèvres. Il lui fallut faire preuve de tout son self-control pour ne pas lui lancer un sort cuisant à la figure.

« Je sais que Draco cherche juste à attirer mon attention. Lorsqu'il aura eu ce qu'il voulait, il te jettera comme le déchet que tu es. » assura Daphné d'un ton cinglant.

« J'imagine que tu parles d'expérience. C'est parce qu'il t'a jetée comme une malpropre que tu es aussi frustrée ? » interrogea Ginny d'un ton faussement innocent.

« Ferme là, pauvre idiote, tu ne sais pas de quoi tu parles. » répliqua Daphné.

« Hm hm. » entendit-elle soudainement, derrière elles.

Il s'agissait de Rita Skeeter qui venait de se racler la gorge. Daphné remarqua que la plume de Skeeter grattait fébrilement sur le papier.

« Je suis navrée de mettre un terme à votre petit duel mais la séance photos va reprendre. » informa-t-elle avec un sourire faussement complaisant « Nous allons prendre des clichés individuels. »

Daphné lança un dernier regard impérieux en direction de Ginny avant de s'éloigner. Elle garda un visage impassible tandis qu'elle rejoignait le reste du groupe, même si elle bouillait de rage en son for intérieur. Pour qui Weasley se prenait-elle avec ses affirmations présomptueuses ? Elle ne savait absolument pas de quoi elle parlait.

Non, pensa Daphné. Elle devait se reprendre. Elle ne pouvait pas se laisser déstabiliser par une gourgandine de bas étage dans son genre.

Ses pensées se tournèrent ensuite vers Draco. Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole. Depuis leur rupture, pour être précise. Ils évitaient tout contact et lorsqu'ils se retrouvaient dans la même pièce, ils s'ignoraient mutuellement.

Même après tout ce temps, elle n'avait toujours pas digéré ce qui s'était passé entre eux. Malgré qu'elle soit passée à autre chose et qu'elle ait trouvé l'amour dans les bras de Blaise, l'amertume ne la quittait jamais. Daphné n'était pas du genre à pardonner. Rien n'était pire que la trahison pour elle.

Apprendre que Draco et Weasley allaient en rencard ensemble la mettait dans un état de rage inexplicable. De toutes les filles de cette école, il avait fallu que cela tombe sur elle. Cette petite peste arrogante, incapable de se plier aux règles établies.

« Tu es prête, Daphné ? » appela Tracey, à ses côtés, la sortant de ses pensées. « Je crois que c'est ton tour. »

Daphné se tourna vers sa meilleure amie, lui adressant un sourire éclatant, prête à apparaître une nouvelle fois sous son meilleur jour.

Après tout, un véritable loup ne se souciait guère de l'opinion de moutons sans intérêt.

/

« Franchement, on a fait des choses bizarres ces dernières années mais celle-ci les surpasse toutes. » commenta Pansy Parkinson d'une voix ennuyée.

Elle jeta un regard à sa montre.

« Je dois partir à quatre heures, je vous préviens. » poursuivit-elle.

« Arrête d'être aussi négative, tu vas pourrir les ondes. » répliqua Millicent.

« Ça ne fonctionne pas avec des ondes. » répondit Tracey d'un ton las.

« Est-ce qu'on peut s'y mettre ? » commença à geindre Pansy.

« Pour l'amour de Salazar, si tu n'es pas contente, prend la porte, Pansy. » s'exclama Daphné, profondément agacée.

« Je suis tentée, crois-moi. » répliqua Pansy.

« Non. Plus on est, mieux c'est. » rappela Tracey d'une voix ferme. « Maintenant, pouvez-vous vous taire pendant deux minutes pendant que j'essaie de me concentrer ? »

Tracey haussait rarement la voix et ses amies lui jetèrent des regards surpris. Elles gardèrent toutefois le silence.

Elles se trouvaient dans une salle de cours inutilisée du troisième étage, fermée à clefs pour l'occasion. Elles avaient poussé tous les sièges et les tables près des murs puis avaient installé des coussins de fortune au milieu de la pièce, de façon à former un cercle. Elles avaient passé quarante-cinq minutes à nettoyer la pièce, pour qu'elle soit assez propre au goût de Tracey.

« Formez un cercle. » ordonna Tracey.

Elles s'exécutèrent.

« Millie, le chaudron ? » demanda Tracey.

Millicent ouvrit son sac qui avait fait l'objet d'un sort d'extension, et en extirpa un chaudron avant de le poser sur le sol, au milieu du cercle qu'elles venaient de former.

« Daphné, les ingrédients. » poursuivit Tracey.

Daphné vida un sac à l'intérieur du chaudron et Tracey agita sa baguette pour créer du feu et enflammer le fond.

« Pansy ? » dit ensuite Tracey, se tournant vers son amie.

« J'ai réussi à l'avoir pendant la séance photo. J'ai piqué sa brosse à cheveux. » informa Pansy d'un ton espiègle.

Pansy déroula une feuille de parchemin et le tendit à Tracey. A l'intérieur, s'y trouvait une longue mèche de cheveu d'un rouge intense. Aux pieds de Tracey, un vieux carnet aux coins endommagés était ouvert. Elle tourna lentement les pages, prenant le soin de ne pas déchirer le vieux papier fragile. Sur les pages, on apercevait des inscriptions, des gribouillis et des croquis maladroits. Elle tomba sur une page où une poupée grossière avait été dessinée et à côté de laquelle on avait inscrit le mot ''Ubiquité''. L'écriture de sa grand-mère.

Tracey tira de son sac un objet identique au croquis. Des ficelles et des branches d'arbres avaient été attachées ensemble pour imiter le corps d'une personne. Une tête ronde, des bras ballants et deux jambes grossières. Elle prit précautionneusement la mèche de cheveux et entoura la tête de la poupée avec. Elle tendit ensuite la main vers sa propre chevelure et tira une mèche avant de l'enrouler également sur la poupée.

Sous les regards perplexes des autres, elle jeta la poupée dans le chaudron, qui produisit une fumée pourpre.

« Fermez-les yeux. » ordonna Tracey.

Elle inspira longuement, tentant de faire le vide dans sa tête.

« J'appelle les esprits de mes ancêtres, femmes d'Obeah, maîtresses des mers et des océans déchai… » commença-t-elle à réciter.

Un gloussement se fit entendre et Tracey ouvrit les yeux, déconcentrée. Elle vit Millicent et Pansy, les paumes plaquées sur la bouche, tentant visiblement de ne pas rire. La tentative fut un échec. Quelques secondes plus tard, elles explosèrent de rire.

« P...p…ardon. » s'excusa Millicent en hoquetant. « C…C…est j…juste trop drôle. »

« Ohhh princesses mal-baisées du lac, calmar géant en string, écoutez ma voix, noyez cette poupée. » imita Pansy en pouffant bruyamment.

Immédiatement, elles retombèrent dans l'hilarité, les larmes aux yeux, visiblement incapables de se retenir. Tracey pinça les lèvres, profondément agacée par leur attitude.

Soudainement, on entendit un Bang bruyant contre le mur et leurs rires s'arrêtèrent instantanément.

« C'était quoi ça ? » demanda Millicent, apeurée.

On entendit de nouveau des bruits, plus faibles et saccadés cette fois. Ils semblaient provenir des murs autour d'elles. C'était comme si quelqu'un tapait frénétiquement contre les murs pour essayer d'en sortir.

« Les esprits. » répondit Tracey d'une voix mystérieuse.

« Arrête tes conneries. » s'exclama Pansy, qui avait perdu son air goguenard.

Elle jetait des regards méfiants tout autour d'elle, l'air effrayé.

« Vous êtes en train de les contrarier. » poursuivit Tracey, la voix grave.

Les coups contre les murs devinrent plus intenses, faisant presque trembler le sol sur lequel elles étaient assises. Les tables et les sièges qu'elles avaient poussé contre les murs oscillaient, comme sous l'effet d'un tremblement de terre.

« Je suis désolée, je ne voulais pas me moquer. » balbutia Pansy, épouvantée.

« Fermez les yeux, je vais essayer de les contenir. » prévint Tracey.

Immédiatement, Millicent et Pansy fermèrent les yeux, le corps tremblant. Tracey jeta un regard vers Daphné, réprimant un rire. Daphné lui adressa un clin d'œil avant de ranger sa baguette qu'elle avait discrètement sorti pour ensorceler les murs.

Tracey ferma de nouveau les yeux, et tenta de faire le vide dans son esprit.

« Maîtresses des mers et des océans déchainées. J'appelle à la mer, la lune, le sang, la terre, la sueur, la mort. » poursuivit-elle.

C'étaient les mots que lui avaient appris sa grand-mère dans sa jeunesse, lorsqu'elle vivait encore dans son île. Sa grand-mère avait expérimenté des formes de magie plus anciennes, plus brutes. Ces traditions lui avait été transmises par ses propres ancêtres, au fil des générations. L'Obeah était une forme de magie ancestrale. On l'associait généralement à de la magie noire et peu osaient l'utiliser, même dans son île. On disait que mal utilisée, elle rendait fou. Contrairement à la magie traditionnelle, elle faisait appel au spirituel et son culte se basait sur des aspects tels que la vénération des ancêtres, la divination, la possession de l'esprit ou encore le sacrifice animal.

Les mots qu'elles prononçait n'étaient pas une incantation ni une formule magique. Chaque fois qu'un sorcier pratiquait l'Obéah, il entrait dans une dimension dangereuse et alternative de la magie. En prononçant ses mots, elle montrait son respect et espérait ne pas rester coincée dans les profondeurs de son propre subconscient.

Évidemment, elle ne s'attendait pas à ce que Pansy et Millie comprennent, ni qu'elles montrent une once de respect envers les cultes de son île. Ses origines avaient toujours fait l'œuvre de moqueries dissimulées et d'un dédain évident. Aujourd'hui toutefois, elles assisteraient à toutes les capacités de ses dons.

Tracey rouvrit ses yeux lentement. Dans le chaudron, une fumée d'un noir opaque s'échappait, laissant dans l'air une odeur de cendres brûlées. Tracey agita sa baguette sous le chaudron pour éteindre le feu.

« Est-ce que ça a marché ? » demanda Daphné en l'observant avec attention.

« Qu'est-ce qui est supposé se passer ? » questionna Pansy en fronçant les sourcils.

« J'ai vraiment l'impression d'être en train de tripper. » commenta Millicent, les yeux écarquillés.

Tracey ne répondit pas. Elle plongea sa main dans le chaudron et attrapa la poupée qui flottait à la surface. Délicatement, elle passa ses doigts sur l'objet. Au lieu de sentir le bois rêche des branches et des ficelles, ses doigts entrèrent en contact avec une surface lisse et douce semblable à de la peau humaine.

« Ça a fonctionné. » confirma-t-elle avec excitation.

Elle brandit alors la poupée ensorcelée devant ses amies, inclinant sa tête sur le côté, l'air espiègle.

« Qui veut s'amuser avec Weasley ? »

 

End Notes:

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

A très vite pour la suite,

Fearless

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