Summary: 

The Borgia série TV, Canal +
Montage fait par encyclopedia
Ici étranger votre retourneur de temps s'emballe et vous emmène dans les méandres du passé. Là où il y a de cela plus de mille ans deux âmes égarées se sont aimées. Soyez les spectateurs d'un Amour de jeunesse voué à l'échec. Et découvrez une époque où la Magie était le résultat de nombreux sorciers brûlés sur les bûchers.
Rencontrez les fondateurs de Poudlard, des sorciers qui auront marqués l'histoire de la sorcellerie. Cher visiteurs, vous qui venez d'atterrir par accident dans cette contrée lointaine, ne soyez pas spectateurs de l'histoire, vivez-la avec eux.
Tome 1 terminé et désormais entièrement corrigé par Madamemueller merci beaucoup , beaucoup <3
Le tome 2 en cours est également corrigé ;)
Categories: Univers Alternatifs,
Les Fondateurs Characters: Helga Poufsouffle, Les Fondateurs, Personnage original (OC), Salazar Serpentard
Genres: Aventure/Action
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: L'univers Alternatif : Les secrets du passé
Chapters: 22
Completed: Non
Word count: 84216
Read: 7133
Published: 16/09/2019
Updated: 02/06/2023
Story Notes:
Le tome 1 ( 10 chapitres) de cette histoire est terminé. Le tome 2 est en cours.
Bonne lecture,
Chris
1. Prologue tome 1- Réminiscences : Cœur brisé by Chrisjedusor
2. chapitre 1 :Les méandres du passé by Chrisjedusor
3. Chapitre 2 :L’adolescente rebelle by Chrisjedusor
4. Chapitre 3 : La sorcière facétieuse by Chrisjedusor
5. Chapitre 4: La cruauté des moldus by Chrisjedusor
6. Chapitre 5 : la guérisseuse et la coupe miracle by Chrisjedusor
7. Chapitre 6: La lourdeur des Secrets by Chrisjedusor
8. Chapitre 7: Les jumeaux de la Terreur by Chrisjedusor
9. Chapitre 8: l'appât du gain by Chrisjedusor
10. Chapitre 9 partie 1: Les élus de la nature by Chrisjedusor
11. Chapitre 9 partie 2 : Les élus de la nature by Chrisjedusor
12. Chapitre 10 partie 1 :Le tournoi des nations sorcières ou la sorcière surdouée partie 1 by Chrisjedusor
13. Chapitre 10 partie 2 :Le tournoi des nations sorcières ou la sorcière surdouée by Chrisjedusor
14. Epilogue tome 1 : Menaces incomprises by Chrisjedusor
15. Prologue tome 2 Deliquescence- Les templiers sorciers by Chrisjedusor
16. Tome 2-Chapitre 1 partie 1- Le début de la fin by Chrisjedusor
17. Tome 2-Chapitre 1 partie 2- Le début de la fin by Chrisjedusor
18. Tome 2-Chapitre 2 : Héritiers de Fondateurs by Chrisjedusor
19. Tome 2-Chapitre 3 1/2 : Un destin tracé by Chrisjedusor
20. Tome 2-Chapitre 3 2/2 : Un destin tracé by Chrisjedusor
21. Tome 2-chapitre 4 : La professeure aux dons pédagogiques by Chrisjedusor
22. Tome 2-chapitre 5 : Impasse by Chrisjedusor
Prologue tome 1- Réminiscences : Cœur brisé by Chrisjedusor
Author's Notes:
Selwina Serpentard est la cinquième fondatrice ou l'oubliée de l'histoire dans cet univers alternatif. Robin se prononce Robine en anglais.
( Provient de la série the Borgias)
Anno domini 1000, 2 Août, Poudlard
Des cris de souffrance se faisaient entendre dans l'air. Ils se répercutaient en échos dans les sous-sols du Château de Poudlard, là où se situaient les appartements personnels d'Helga Poufsouffle. C'était avec un épais chiffon posé sur son front en sueur que cette dernière poussa une nouvelle fois, sous les conseils de la sage-femme qui lui demandait de réaliser un dernier effort. La douleur qu'elle ressentait était telle qu'elle écrasait la main de son amie restée à ses côtés afin de la soutenir dans cette nouvelle épreuve. Mais cela ne surpassait certainement pas les peines éprouvées par son cœur. Bien au contraire, délivrer cet enfant était des moindres si on la comparait à la tristesse qui l'accaparait depuis de longs mois.
L'Amour était un sentiment si beau et si destructeur à la fois. Il vous donnait de l'espoir, et vous faisait vous sentir important. Le bonheur que l'on pouvait éprouver quand celui-ci avait envahi notre être nous donnait un indescriptible sentiment de joie. Mais quand cette émotion commençait à se consumer telle une bougie prête à s'éteindre, il embarquait avec lui toute notion de félicité sur son passage, ne laissant au final que du désespoir et des cœurs meurtris pour l'éternité.
- Vous avez un fils, ma Dame.
Elle s'écroula sur son oreiller en inspirant et expirant de manière erratique, faisant se soulever irrégulièrement sa cage thoracique. Son amie passa doucement une main dans ses cheveux blonds tandis que la sage-femme s'occupait de donner les premiers soins à son fils, qui cria aussitôt à plein poumons. Cette dernière posa rapidement l'enfant sali par le sang sur la poitrine de la jeune mère et, avec un geste protecteur, l'entoura rapidement de ses bras, lui promettant silencieusement de le protéger au péril de sa vie.
Lui, le fruit de son Amour perdu à jamais.
- Quel bel enfant. Vous avez fait là un excellent travail, congratulations Helga, la félicita son amie. Mais évidemment, je ne doutais guère de vous, ajouta-t-elle d'une voix légèrement amusée.
Helga détourna ses yeux vert forêt du nourrisson, qui avait très vite entrepris de téter son sein douloureux, pour faire face aux iris bleu sombre et fatigués de Selwina. Cette dernière lui souriait mais son rictus n'atteignait pas ses pommettes, signe de sa propre tristesse qu'elle gardait profondément enfouie en elle. Cet air dénotait avec l'image du professeur strict qu'elle abordait auprès des étudiants du château. Cependant, et malgré ses airs parfois hautains hérités de son éducation, Helga savait que son amie était prête à tout donner pour le bien-être et la sécurité de leurs pensionnaires. Tout comme les autres Fondateurs. Du moins, cela avait été le cas encore quelques mois auparavant mais tout s'était effrité à la suite de multiples querelles qui avaient engendré d'importants conflits. Et ils s'étaient divisés, détruisant des affinités qu'ils avaient crues solides et incassables.
- Si je retrouve mon frère, je le tuerais de mes mains, ajouta-t-elle doucement, je vous en fais la promesse Helga.
- Nous savons toutes deux à quel point votre Magie est délicate quand vous êtes en colère, Selwina. Nous devrions tous aller de l'avant.
- Si je le trouve, il va m'entendre ! Croyez-moi mon amie, quoi que vous puissiez songer, il le paiera, affirma-t-elle en posant une main sur son bras. Je devrais prévenir Rowena et Godric de la naissance de votre progéniture pendant que notre servante, commença-t-elle, qu'Agathe..., se corrigea-t-elle en recevant le regard noir de la jeune mère.
Elle savait pertinemment ce qu'elle pensait des esprits arrêtés. Et il était bien de le lui rappeler de temps à autre malgré qu'elle fasse, de naissance, partie de la noblesse sorcière.
- ... termine de s'occuper de vous. Je suis certaine qu'ils attendent tout deux impatiemment dans le couloir. En fait, je sens vivement leur nervosité, ajouta-t-elle. Je vais donc les chercher.
Sans attendre de réponse de sa part, Selwina s'assura de son état de santé auprès de la sage-femme, qui s'activait à nouveau auprès de son fils et d'elle-même afin de leur prodiguer des soins, avant de tourner les talons. La jeune mère soupira tristement et embrassa avec tendresse son petit garçon sur le front. Salazar, son Amour d'enfance, était parti, aveuglé par ses idéologies en rapport aux êtres humains non dotés de Magie. Il l'avait laissée seule, pourtant il l'avait aimée. Elle le savait. Elle était une née-Moldue qui, malgré son statut de simple villageoise issue d'une famille pauvre, avait réussi à percer sa carapace. En l'abandonnant elle, il abandonnait également leur fils, la chair de sa chair. Et pourquoi ? Parce que son sang était apparemment souillé par le sien.
Elle n'avait pas compris pourquoi il avait commencé à adopter ce comportement si violent alors qu'elle le pensait apaisé de ses opinions racistes et honteuses. Celles-ci avaient été développées à cause de ses ancêtres.
Cependant, si la jeune femme avait su ce qu'il en découlait réellement, elle n'aurait certainement pas abandonné tout espoir de sitôt. Et pourtant, avec les connaissances qu'elle croyait détenir à ce propos, la sorcière en souffrait le martyre.
- Comment allez-vous le nommer, ma Dame ?
Alors qu'une nouvelle vague de tristesse l'accaparait sans crier gare, elle éclata finalement en sanglots face à cette simple question, sous les excuses répétées d'Agathe qui ne comprit pas ce moment de faiblesse, qui pourtant, meurtrissait douloureusement son organe vital. Ils devaient l'appeler Robin, si c'était un fils. Oui, Robin serait son prénom mais Salazar ne partagerait plus aucun moment de joie et de plénitude auprès d'elle et il ne connaîtrait certainement pas leur petit garçon. Il l'avait renié tel un déchet répugnant sans aucune importance. Il ne reviendrait pas. Il avait été catégorique. Épouser Helga avait été sa plus grande erreur. Parce que, et selon ses dires, elle était impure.
Helga Poufsouffle avait le cœur brisé.
chapitre 1 :Les méandres du passé by Chrisjedusor
Author's Notes:
39 Lectures merci beaucoup :) Voici le chapitre 1. Il a été corrigé par 2 de mes lectrices, bonne lecture,
Chris J.

(Provient de la série vikings)
Présent Anno domini 1009, 9 août, Forêt de Brocéliande.
Bloquer. Attaquer. Encaisser un coup. User de sa baguette magique et énoncer des sortilèges. Contrer l'arme de l'attaquant qui s'entrechoque avec la sienne dans un bruit sourd. Transpirer sous l'effort. Contrecarrer un enchantement avec cette lame tranchante et imbibée de sa Magie. Désarmer l'adversaire en répliquant si hâtivement que l'opposant n'a pas le temps de réagir. Gagner.
Au moment où la baguette Magique et l'épée de son adversaire tombèrent d'un même mouvement sur l'herbe fraîche et verdoyante qui les entourait, un sourire vainqueur s'afficha sur les lèvres d'Helga Poufsouffle. Et pour finaliser le combat, elle donna un coup de pied dans la poitrine de l'homme qui était en face d'elle, qui, surpris, tomba à la renverse sous le choc impulsé par la force de ses membres inférieurs. En élargissant le sourire amusé qui avait commencé à fleurir sur ses lèvres, la jeune femme pointa d'une main le bout de son épée sur son torse et, de l'autre, le menaça faussement de sa baguette Magique.
Des applaudissements répétitifs et des petits rires joyeux éclatèrent en échos entre les arbres et les végétaux qui les entouraient, accentuant le sentiment de bien-être qui venait de l'accaparer. Ses yeux vert forêt tombèrent finalement sur la silhouette de son petit garçon, assis sur un galet près du ruisseau qui longeait les lieux. L'enfant, attentif au spectacle, avait scrupuleusement regardé le combat amical qu'ils avaient proposé afin de s'entraîner pour le prochain tournoi international des Nations Sorcières[1] qui aurait lieu à la fin du mois d'août.
- Oncle Godric, Mère t'a encore fait tomber ! s'exclama-t-il alors en riant. Tu as bien combattu, Maman !
Son propre éclat de rire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle remettait correctement dans son pantalon moulant son chemisier tissé à la main et plissé aux épaules. Puis, en exagérant volontairement son geste, elle remonta ses guêtres[2] dans le but de se moquer gentiment de son ami. Après-tout, Godric Gryffondor avait toujours été un adversaire de taille. Le mettre au tapis au bout de toutes ces décennies était toujours aussi jouissif pour elle. Elle rangea alors son épée et sa baguette dans sa ceinture, et tendit la main à son vieil ami qui, afin de se remettre rapidement sur ses deux pieds après sa défaite, la prit pour ne pas rester trop longtemps dans cette position ridicule. Avec un grognement indistinct, il s'épousseta et tenta, vexé, d'afficher un air plus digne sur son visage barbu.
Durant ce laps de temps, son petit garçon entama une course effrénée afin de se réfugier dans ses bras. Sachant pertinemment à quel point Robin aimait se lover contre elle, Helga s'accroupit et écarta les bras, amusée, afin de le réceptionner et de le soulever dans les airs. Alors qu'il se jetait dans ses bras, elle le fit tournoyer autour d'elle, accentuant les rires de son fils. Les relations entre les parents et les enfants, à cette époque, étaient trop conventionnelles et impersonnelles à son goût. Au départ, Rowena et Selwina n'avaient pas compris son mode d'éducation, étant pour leur part nées au sein de la noblesse sorcière. Ce qui n'était pas son cas. Helga se refusait à confier son fils aux mains d'une nourrice. Elle avait donc décidé de l'élever seule et sans aide malgré ses obligations et son nouveau rang. De plus, elle veillait personnellement à ce que ses cours, qu'il travaillait avec son Maître personnel, se déroulent toujours pour le mieux et vérifiait constamment l'avancée de son éducation. Bien qu'elle le fût désormais, elle ne voulait pas ressembler à toutes ces femmes fortunées.
Elle avait dès lors brisé toutes les barrières conventionnelles en supprimant le vouvoiement de son vocabulaire, alors qu'elle l'avait elle-même utilisé pour nommer ses parents malgré son statut autrefois plus précaire. Elle désirait plus que tout une proximité maternelle avec sa progéniture. Mais il ne fallait pas se leurrer, sa vision idéaliste et révolutionnaire attirait parfois des regards curieux quand Robin la tutoyait en public sans aucune gêne apparente. C'était notamment le cas lors des promenades au marché hebdomadaire du petit village d'à côté prénommé Pré-au-larde[3]. Helga se contrefichait bien des critiques ou du regard des autres ; tant que son enfant était heureux, c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Et peut-être qu'un jour, son exemple d'éducation deviendrait quelque chose de naturelle et de normale.
Sortant de ses songes, Helga embrassa tendrement son fils sur le front. Face à sa réussite, elle garda un air goguenard coincé au coin de ses lèvres. Et alors qu'elle se retournait vers son ami qui affichait toujours un air mi-vexé, mi-amusé, il déclara avec dépit :
- Votre mère, jeune homme, est une adversaire redoutable, admit-il en réajustant sa ceinture porte épée. Elle ne se fatigue jamais. Je pense que nous sommes fin prêts pour le prochain tournoi international des Nations Sorcières.
- Je t'en prie Godric, cesse de me donner trop d'importance. Si je me souviens bien, il fut une époque où tu étais le seul Maître incontesté dans cette discipline.
- Vous allez les battre tous à vous deux, approuva gaiement Robin en passant ses bras autour de son cou. Je pourrais venir vous voir oncle Godric et toi, Maman ?
Un nouveau rire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle se dirigeait vers le petit ruisseau afin de se rafraîchir le visage. Bien entendu qu'il voudrait venir avec eux. Ce n'était pas tant la partie du voyage qu'ils devraient faire à cheval qui l'ennuyait, mais bien celle où elle devrait transplaner. Car il était dangereux de le faire sur de très longues distances et à plusieurs reprises sur quelques jours. En effet, cela pouvait s'avérer néfaste pour la santé d'un sorcier. Du moins, d'après les dires de certains de ses semblables qui étudiaient cette forme de Magie. La compréhension de celle-ci était encore, à ce jour, méconnue sur certains aspects. C'était pour cela qu'Helga préférait s'y rendre à cheval pour la majeure partie du trajet, afin de s'assurer que sa santé n'en prenne pas pour son grade. De plus, cette année le tournoi se déroulait au fin fond de l'Irlande.
Les femmes ne participaient pas à ces tournois, car cela était très mal vu par la société. Une injustice qu'elle avait toujours essayé de combattre. Et Godric avait toujours soutenu son désir de réduire les disparités entre les hommes et les femmes. De ce fait, depuis de nombreuses décennies, elle participait avec lui au tournoi par équipes. Cette année cependant, en espérant que l'on ne lui refuse pas sa candidature, elle allait concourir aux épreuves individuelles. Elle était certaine que le fait que son ami soit un duelliste accompli et affirmé dans les diverses contrées allait lui être bénéfique. Le sorcier soutenait fermement ses compétences à l'inverse des deux autres Fondatrices qui ne comprenaient décidément pas sa passion pour « ces choses grotesques ». Pour ses amies, elles étaient propres aux hommes et certainement pas faites pour une Dame.
- Tout dépendra de ton comportement, assura Helga en le déposant à terre avec un petit sourire, je compte donc sur toi pour bien travailler avec ton Maître de classe lors de ta propre rentrée.
- Tante Rowena dit que je me débrouille très bien en calcul, et que je réussirai facilement à apprendre l'arithmancie quand je serai plus grand et commencerai mes études de sorcier ! lâcha-t-il fièrement.
- Qu'en est-il de la lecture ? demanda-t-elle en s'accroupissant devant le ruisseau afin de se passer un peu d'eau sur le visage. J'ai cru comprendre que tu avais quelques difficultés. Mais certes, continua-t-elle avec un petit clin d'œil, tu as bien le temps pour apprendre tout cela. Je ne suis certainement pas Rowena, se moqua-t-elle gentiment, une chose à la fois mon cœur, laisse le temps à ta Magie de se développer dans son noyau.[4] Tu as encore quelques années devant toi.
- Ni Selwina, ricana Godric en s'accroupissant afin de se rafraîchir, que t'a-t-elle lancé avant-hier, Rob', à cause de ta farce ? « Je ne supporterais pas que mon neveu ne devienne un ignare. » Je crois que ton « laxisme », lâcha-t-il en mimant des guillemets avec ses doigts, l'exaspère profondément par moment, Helga.
- Eh bien, elles savent toutes deux pertinemment ce que je pense de l'éducation donnée aux enfants ! Ce n'est pas en mettant la pression à un enfant que cela l'aidera. Et à mes yeux, j'ai trouvé cela très drôle. Le travail est très important, et je prône cela, mais il faut faire la différence entre le terme travail et se détruire la santé. Ce n'est pas la même chose, il y a diverses manières de faire de grandes choses, Godric.
- Merci Maman, dit son petit garçon. C'est vrai que c'est amusant quand tante Selwina s'agace, surtout quand elle le fait en fourchelangue, fit Robin d'un air amusé et en haussant les épaules, et aussi quand elle dit que je fais mon gobelin incompétent, ajouta-t-il en gloussant de rire. Je crois vraiment qu'elle n'a pas aimé que je lui cache ses limaces à cornes[5] en dessous de son siège de bureau.
- Quelle idée aussi d'aller te faufiler dans son laboratoire pour utiliser ses si précieux ingrédients de potionniste de la sorte ? Ne te détrompe pas, fit Godric, j'approuve les farces que tu fais à ta tante, ton père et elle-même ont toujours manqué d'humour mais se sera à tes risques et périls mon garçon, termina-t-il en levant ses mains en signe de réédition. Sur ce, je pense aller voir où en est Rowena. Elle cherche à ensorceler les escaliers des étages de façon, je cite, « logique » et a sollicité mon aide pour travailler la composition des éléments du sortilège. Profitez un peu de ce temps ensoleillé, tous les deux.
Helga n'osa pas jeter un regard à son petit garçon qui, comme toujours, s'était figé à la mention de son père alors que Godric se relevait de terre. Son ami passa une main dans les cheveux blonds de Robin et déclara qu'ils se verraient probablement au souper car, « connaissant Rowena », une fois mise au travail, elle n'allait pas le lâcher de sitôt. Ce qui allait assurément être le cas. Helga ne put s'empêcher de vriller ses iris. Le fait de vouloir faire se mouvoir les escaliers de Poudlard était, selon son amie, une idée fabuleuse pour mettre à rude épreuve les esprits de leurs élèves afin qu'ils puissent calculer eux-mêmes le moment opportun où ils devraient les utiliser pour se rendre à tel ou tel endroit de l'école. Selon ses dires, Il fallait toujours exercer son cerveau. Et aucun d'eux n'avait osé la contredire tant elle avait été enthousiasmée par ce nouveau projet qui lui prenait, en cet été de canicule, une grande partie de son temps.
Poudlard était en constante évolution. Ils avaient mis tellement de leur Magie durant une grande partie de la construction du château que, parfois, ils avaient l'impression que les murs étaient désormais imbibés d'une entité qui était propre à l'édifice. Et les nouveautés qu'ils ajoutaient ne faisaient qu'accentuer ce sentiment. Un tel travail ne se réalisait pas en claquant des doigts. Même avec la Magie. Entre l'achat du terrain autrefois détenu par des nobles moldus, la sécurisation des lieux afin d'en éloigner toutes personnes dénuées de Magie, et le début des fondations pour ne citer que cela, ils en avaient parcouru du chemin. Beaucoup de choses s'étaient entre-temps produites. Pour le meilleur ou pour le pire.
Après avoir détourné ses iris de la silhouette élancée de Godric qui s'éloignait à grandes enjambées de la forêt, elle posa un douloureux regard sur son petit garçon et constata que ses yeux étaient brillants de larmes. Le rouquin aux cheveux mi-longs ne le faisait pas exprès. Parfois, et sans s'en rendre compte, il mentionnait Salazar. Cela lui venait tout naturellement. Et bien que le sujet en lui-même fût devenu tabou entre les Fondateurs, une partie d'elle, malgré une tristesse qui l'habitait continuellement, ne voulait définitivement pas l'oublier.
- Ne pleure surtout pas mon petit cœur, souffla Helga. Tu sais pertinemment que ton oncle est insouciant, et ne pense pas forcément avec sa... tête, lâcha-t-elle dans une veine tentative de le faire rire.
- Il n'y a qu'oncle Godric qui le mentionne parfois sans vraiment le faire exprès, et je n'ai vu que des portraits de père, commença-t-il à renifler, je sais que ça te fait beaucoup de peine qu'il ne soit pas au château avec nous. Mais... mais s'il te plaît, je voudrais comprendre et dans l'ensemble tout ce que tu me dis quand tu m'expliques des choses, tu... tu évites toujours de parler de père. Je suis assez grand, Maman, j'ai neuf ans... je te...je te le promets, je peux comprendre.
En croisant ses yeux vert forêt si semblables à ses propres iris, elle y lut toute la détermination que Salazar abordait encore autrefois dans ses sombres prunelles bleues. Elle ne pouvait plus repousser l'échéance et éviter de mentionner certains sujets comme elle l'avait toujours fait, préférant préserver son innocence, et muselant également ses propres sentiments. Doucement, elle le fit alors glisser sur ses genoux après s'être appuyée contre le galet sur lequel son fils était précédemment assis lors son combat amical contre Godric. Elle soupira tout en caressant tendrement la nuque de son enfant et déclara doucement :
- Ton père n'est pas mort durant la deuxième grande purge des moldus[6], je sais que tu le penses mais cela n'a rien à voir, commença-t-elle d'une voix serrée. Je suppose que commencer par te parler de ma rencontre entre ton père et ta tante est un... bon point de départ. J'avais treize ans quand j'ai croisé leur route pour la première fois, continua-t-elle la voix rauque, et ce n'était pas forcément dans les meilleures circonstances, mon cœur.
Elle ferma ses paupières et se plongea dans sa mémoire. Des images commençaient à affluer dans son esprit. Des souvenirs qu'elle avait refusé de s'effacer grâce à la Magie. Son fils se laissa aller contre sa poitrine, et elle comprit qu'il était attentif à ses paroles quand il prit sa main contre la sienne et lui lança d'une petite voix :
- Tu peux y arriver Maman. Je sais que les moldus peuvent être méchants avec leurs bûchers, tante Selwina ne cesse de le répéter. Je n'ai pas peur.
- Les personnes non-magiques ne sont pas toutes méchantes n'oublie pas que tu as une grand-mère et un grand-père qui sont moldus. Ils ont juste peur de ce qu'ils ne comprennent pas. Et ta tante Selwina, bien qu'elle les tolère désormais, a de très mauvais antécédents. Ses ressentis et sa colère auront été difficile à apaiser. Mais tout être humain mérite le respect, d'accord mon cœur ?
- Je sais, Maman. Tu me le répètes presque tous les jours. Je vois bien que grand-mère et grand-père sont gentils comme moldus, qu'ils supportent nos auras magiques du mieux qu'ils le peuvent. Ce n'est pas rien pour un moldu, je le sais. Et puis, ils t'ont protégée des autres villageois quand tu as fait de la Magie accidentelle et ne t'ont pas vendue au bûcher comme l'auraient fait d'autres personnes. Cela veut dire que les Moldus peuvent comprendre. Je sais, Maman. Ils auraient pu prendre peur et ça n'a pas été le cas, ils ne t'ont pas abandonnée parce que tu étais une sorcière.
- Bien, très bien, je suis très fière de toi et de ta façon de penser malgré ton jeune âge, soupira-t-elle, légèrement lassée. Comme tu le sais, je vivais non loin d'un petit village de celui qui deviendrait Pré-au-larde suite aux persécutions des Moldus...
Refoulant alors sa propre tristesse, elle débuta son récit. Son fils avait le droit de connaître toute la vérité et de savoir comment ils avaient vraiment évolué jusqu'à aujourd'hui.
De sa rencontre avec les autres fondateurs, à la création de Poudlard, et à leurs divergences d'opinions, Helga Poufsouffle savait qu'elle allait en avoir pour un certain moment à lui conter le début de leurs aventures. Celles-ci deviendraient mythiques et légendaires malgré le fait que des éléments importants seraient effacés des écrits avec le temps et, surtout, oubliés de l'histoire.
End Notes:
Chez moi, Helga est née en 973, elle a eu son fils à 27 ans . Selwina & Salazar sont des jumeaux qui sont nés en 972.
NB
1- Tournoi inventé dans mon esprit tordu qui rassemble chaque année divers sorciers de tout pays afin de s'affronter.
2- Guêtres : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/gu%C3%AAtre/38528.
3- Oui, j'ai décidé que le mot avait certainement évolué avec le temps, je sais bien que c'est Pré-au-lard. :p
4- Concept que j'ai créé autour de la Magie d'un sorcier sur SDP, le développement des cellules, la stabilisation de celle-ci etc.etc. Je ne vais pas m'attarder ici sur cela.
5- Limaces à corne : se sont des éléments de préparation de potions sur Wiki HP.
6- Je ne connais pas vraiment l'histoire des chasses aux sorcières et tout ça, donc yep, j'invente. Vive la fanfiction, aha.
Un potentiel avis ? :)
Chapitre 2 :L’adolescente rebelle by Chrisjedusor
Author's Notes:
Voici la suite qui cette fois se passe auprés d'une jeune Helga !
Bonne lecture,
Chris.
Anno domini 986, 12 novembre, Garioch.
Passé
Helga avait toujours été une enfant curieuse qui préférait passer son temps à jouer avec les petits garçons du village plutôt que d'apprendre l'art d'être une femme au foyer qui s'occuperait de sa progéniture et de son mari une fois adulte. Têtue dans ses idées et se fichant du regard des autres, c'était tout naturellement qu'elle les rejoignait régulièrement dans les rues peuplées de paysans. Ce jour-là ne fit pas exception. Elle sortit à l'extérieur une fois qu'elle eût étudié sur le bout des doigts, sous le regard attentif de sa mère, ses tables de multiplications. Helga apprenait à les retenir grâce à de petits cailloux récoltés dans la vallée où se situait le petit village écossais. Dès lors, l'adolescente avait été autorisée à sortir de la petite chaumière familiale afin de prendre l'air. La jeune Poufsouffle avait en effet eu une folle envie de jouer et de s'entraîner avec son épée en bois.
Elle était certaine que sa mère l'aurait légèrement réprimandée si elle avait su ce qu'elle avait à l'esprit. Helga rêvait d'être la première femme chevalier afin de pouvoir participer à la protection des plus faibles. Son ascendante n'avait jamais vraiment approuvé que son père lui offre un tel présent quelques années auparavant. Après tout, se bagarrer et se retrouver pleine de boue et de terre n'étaient pas digne d'une jeune fille. Alazais Poufsouffle avait cependant abandonné l'idée de lui faire oublier toute cette fascination qu'elle éprouvait envers ces « lubies » d'homme. Sa mère ne pouvant pas avoir d'autres enfants suite à son accouchement difficile, Helga était une enfant unique. Et la jeune fille savait pertinemment que cela jouait en sa faveur.
Pour parfaire sa différence, Helga préférait, qui plus est, porter les vieux chemisiers, pantalons ou encore les vieilles bottes à revers de son père qui, depuis peu, lui venaient aux pieds. Ils n'avaient pas assez d'argent pour se procurer des vêtements neufs. La jeune fille savait que cela n'exaspérait plus vraiment cette dernière, habituée à sa façon d'être. Depuis de nombreuses années, sa mère ne prêtait plus attention aux commérages de certains villageois qui se demandaient comment ses parents pouvaient supporter une enfant aussi rebelle.
La vérité était que ses parents avaient compris qu'elle était spéciale. Dans tous les sens du terme. Malgré sa différence, ils voulaient qu'elle se sente à sa place. Ses parents l'avaient toujours choyée et protégée. Quoi qu'elle sache faire. Ils l'aimaient malgré ses capacités étranges qui pouvaient constamment lui coûter la vie en ces temps de troubles, où les conflits entre les personnes normales et les sorciers étaient à leur apogée. Car c'est ce qu'elle était. Une sorcière. Elle était née avec cette particularité que l'on qualifiait de monstruosité. Ses parents la trouvaient exceptionnelle. Afin qu'il n'y ait pas d'accident qui aurait pu s'avérer désastreux, ces derniers avaient même été favorables à l'apprentissage de celle-ci pour contrôler son flux magique. C'était très utile en vivant auprès de villageois qui n'attendaient qu'une chose : qu'un nouveau sorcier se déclare afin de l'immoler sur le bûcher.
- ... tu aurais vu la tête bien surprise que Léon a abordée quand tu l'as fait tomber à terre, rit son ami, tu as bien maintenu et contrôlé ton épée lors de ses tentatives d'attaques. Et de toute façon, si je devais parier désormais, je miserais une liasse de Galilion[1] sur toi, Helga. Tu es bien plus douée que tous ces garçons de ton village.
- C'est grâce à toi que j'arrive à faire tout ça, Godric. Tu es vraiment compétent et adroit. Je suis certaine que d'ici deux ans, tu pourras participer au petit tournoi organisé au royaume de Wessex[2], et puis au grand tournoi international des Nations quand tu seras plus âgé et quand tu auras de l'expérience.
- Et je suis certain que tu participeras à des tournois toi aussi, les nobles, et le peuple en général, ne pourront pas nier tes talents, j'en suis sûr !
- Tu sais comme moi que je suis une fille, lâcha Helga avec amertume, je ne pourrai jamais faire cela. Et ce n'est de toute manière pas avec une épée en bois que je pourrai m'améliorer ! D'ailleurs, pourquoi nous rendons-nous à la forge où travail mon père, tu m'expliques ?
- Fais-moi confiance. Tu vas voir.
En pleine discussion avec son meilleur ami, Helga s'arrêta momentanément et plissa ses paupières suite à la mine mystérieuse qui venait d'apparaître sur le visage jonché de taches de rousseur de Godric. Ils venaient de quitter les autres garçons car, et selon les dires de l'adolescent un peu plus tôt dans la journée, ils devaient, quand le soleil commencerait à se coucher sur la vallée, se rendre à la forge du village. Ils y avaient rendez-vous. Helga avait une confiance aveugle en Godric. C'était pour cela qu'après lui avoir jeté un nouveau regard suspicieux, elle prit sans poser de question le bras qu'il lui tendait à nouveau sans que ce dernier ne se départisse du sourire en coin qu'il venait d'aborder sur sa figure.
Helga avait rencontré Godric sept ans auparavant alors que sa famille était en visite chez la grand-mère paternelle de son ami. La famille Gryffondor lui avait sauvé la vie alors qu'un malencontreux accident s'était produit pendant qu'elle s'amusait avec ses camarades de jeu. Un de ses compagnons était tombé dans l'eau et ne sachant pas encore nager, il avait commencé à se noyer. Sans comprendre ce qui s'était déroulé, et alors qu'elle ressentait une étrange sensation au creux de son estomac, celui-ci s'était littéralement fait expulser de l'eau et avait retrouvé la terre ferme. Sous le coup de l'émotion, elle n'avait pas remarqué que ses mains étaient levées vers l'avant, la rendant indéniablement responsable de son acte.
Et alors que les autres petits garçons s'attelaient, terrifiés, auprès de leur ami qui recrachait l'eau absorbée dans ses poumons, un de ceux-ci avait croisé son regard. Il n'avait pas fallu bien longtemps pour qu'il ne commence à la pointer du doigt en hurlant à tout va qu'elle était une sorcière. Et il avait eu raison. Ce n'était déjà pas la première fois qu'elle était responsable de ce genre d'incidents qui, habituellement, se produisaient quand elle était triste et ou en colère. Ses parents avaient toujours volontairement ignoré les faits, inquiets de la possibilité qu'elle puisse appartenir à cette autre partie de la population. Heureusement pour Helga, elle n'avait jamais publiquement produit de phénomènes paranormaux jusqu'à ce dit jour.
La fillette qu'elle était à l'époque avait eu de la chance que la famille Gryffondor, qui passait au même moment à cheval sur la route terreuse adjacente à la rivière, soit intervenue. Elle savait pertinemment que c'était grâce à la mère de Godric, elle-même sorcière, qu'elle était encore vivante à ce jour. Cette dernière avait modifié la mémoire de tous ces enfants, les empêchant d'aller colporter ce qui s'était déroulé auprès du peuple de Garioch.
Tremblante de tous ses membres suite à sa situation défavorable, et s'imaginant déjà carbonisée et attachée sur le bûcher, l'adulte s'était accroupie à sa hauteur et l'avait consolée avant de la raccompagner à cheval jusqu'à chez elle. Accrochant timidement ses bras autour de cette femme, Helga avait eu peur que les rumeurs sur ces êtres humains ne soient vraies, et qu'elle se fasse tuer par une de ces créatures du « diable ». Car comme on le contait depuis son plus jeune âge, les sorciers étaient des êtres inhumains et sans pitié. Pourtant, ce sentiment qui l'avait accaparée s'était bien vite estompé. Et pour cause, la femme malgré son statut, s'était avérée extrêmement gentille, agréable et normale.
D'après ce qu'on lui avait dit durant le voyage, Guenièvre Gryffondor était tombée amoureuse d'un villageois autrefois domicilié à Garioch. Celui-ci était devenu son mari et l'avait acceptée telle qu'elle était, une magicienne faisant partie de la noblesse sorcière. Helga avait trouvé cela beau. Car malgré leurs disparités, ils s'aimaient et avaient eu deux petits garçons. L'un d'eux étant encore un nourrisson à cette époque, il était resté au village à la charge de sa grand-mère afin que le reste de la petite famille puisse se balader autour de Garioch et profiter des paysages verdoyants de cette contrée en toute tranquillité. Le deuxième - Godric, âgé de huit ans - se trouvait assis derrière son père et l'avait fixée curieusement durant toute la durée du voyage.
Arrivés au village, une longue conversation avait eu lieu entre les parents d'Helga et les Gryffondor. Guenièvre leur avait alors proposé d'apprendre à leur fille à contrôler ses dons. Après mûres réflexions, et acceptant les faits pour sa sécurité, ils avaient approuvé. Depuis, elle se rendait régulièrement au royaume de Wessex, là où vivait la petite famille, par le biais de la Magie. C'était ainsi qu'une amitié était née entre les deux enfants qui avaient grandi et étudié ensemble la sorcellerie. Mais ce n'était pas pour autant que la mère de la jeune fille oubliait de lui apprendre des enseignements plus normaux. Bien au contraire, elle veillait au grain.
- Helga Poufsouffle ? Vous êtes avec moi ? Nous sommes arrivés.
Perdue dans ses songes, elle avait laissé son ami la traîner par le bras, ne se préoccupant pas des pèlerins et des paysans qu'ils pouvaient bousculer sur leur passage. La main de son ami passa à plusieurs reprises devant ses yeux, et elle revint complètement à la réalité. Réajustant maladroitement sa ceinture porte épée de fortune où se trouvait rangée son épée en bois, elle n'eut pas le temps de se rafistoler correctement car Godric, qui était étrangement excité, la tira à nouveau par le bras.
En quelques enjambées, ils se retrouvèrent rapidement à l'intérieur de la forge où travaillaient ardemment quelques forgerons.
~*~
Les artisans qui étaient employés à la fabrication des épées, à l'instar de son père, avaient grogné en apercevant les deux adolescents entrer sans aucune discrétion dans leur antre. Reconnaissant rapidement la fille « rebelle » de leur collègue, ils s'étaient rapidement remis au travail, s'abstenant de tout commentaire face à l'état débraillé dans lequel se retrouvait encore une fois la jeune fille. Helga avait bien essayé de remettre son chemisier dans son pantalon, et d'arranger ses cheveux blonds qui partaient dans tous les sens mais la boue et la poussière qui tachaient les anciens vêtements de son père démontraient, tel un véritable garçon manqué, quelles activités l'adolescente avait encore pratiquées en cette fin d'après-midi d'automne.
Faisant fi de la chaleur insoutenable du lieu, elle avait aussitôt aperçu son père qui l'avait accueillie avec un grand éclat de rire. Il lui avait inlassablement répété d'un ton ironique que sa mère adorerait encore la voir dans un tel état de saleté. Helga avait toujours été plus proche de son père, qui, et elle supposait, aurait voulu un garçon pour perpétuer son nom de famille. Le fait qu'il approuvait à chaque fois la moindre de ses lubies « d'homme » devait être l'une de ses raisons. Les commérages disaient qu'elle ressemblait de façon troublante à Alaric Poufsouffle.
Sa mère rajoutait également qu'elle agissait souvent de la même manière que son époux. Les deux seules choses qu'elle avait héritées de sa génitrice étaient ses pommettes hautes qui, quand elle souriait, montraient de larges fossettes, et ses dons pour inventer diverses recettes de cuisines plus originales les unes que les autres. C'était bien là la seule activité de femme qu'elle aimait réaliser sans rechigner auprès de sa mère.
Après qu'Alaric eût stipulé à Godric qu'il leur fallait encore attendre un petit quart d'heure, Helga avait, sans savoir ce qui découlait de cette étrange manigance, de nouveau regardé avec suspicion son meilleur ami. Sous le regard ravi de son compagnon, elle avait, fascinée, observé son père refroidir l'épée dans un tonneau d'eau glacée après qu'elle fut sortie d'un fourneau où la température dépassait les huit cents degrés. Habituée à le regarder travailler et façonner des lames de tout type, la jeune fille ne s'était doutée de rien. Jusqu'au moment où, après avoir saupoudré cette même lame de carbone, permettant à cette dernière de devenir dure et souple, il s'était mystérieusement approché d'elle pour la lui tendre.
Confuse, l'enfant venait d'en prendre fébrilement la poignée.
Helga regarda ce que son père venait de lui mettre précieusement entre les mains comme si c'était la chose la plus merveilleuse qu'elle n'eut jamais vu au monde. La lame n'était ni trop longue ni trop courte, mais avait été taillée de façon à être extrêmement tranchante. Quant à la garde, elle était suffisamment large pour bloquer sa main dans le cas d'une estoque[3]. Finalement, elle constata que sur le fer de la lame se trouvait marqué son nom et son prénom, soigneusement tracés en lettres italiques et travaillées. Elle était aussi colorée par un dégradé de jaune et de noir. Elle était magnifique.
Face à ses constatations, l'adolescente fut sur le point d'éclater en larmes de joie.
- Père ? murmura-t-elle la voix rauque de joie. C'est pour... pour moi ?
- Pour qui d'autre mon petit chevalier en armure ? se moqua son père. Ce fer de grande qualité m'a été donné par Lord Godric. Enfin, Lady Gryffondor le lui a donné pour que je puisse vous la faire il y a quelques semaines, mon enfant. Je sais que son forgeron personnel aurait pu vous la modeler de lui-même mais comme j'en avais discuté avec votre jeune ami, je tenais à ce que votre première épée soit fabriquée de mes mains. En espérant qu'elle vous suivra tout au long de votre vie.
- C'est ton cadeau d'anniversaire un peu en retard, ajouta Godric, maintenant, on va pouvoir s'entraîner comme il se doit parce que, un jour, tu participeras avec moi aux épreuves à faire en duo dès qu'on aura l'âge requis. Comme c'est moi qui te veux en second, ils ne pourront pas te refuser car je suis un garçon. Et qui sait, un jour, tu y participeras peut-être même pour les duels en solitaire !
- Mer... merci. Mais... et mère, père ? lâcha-t-elle en croisant les iris de son géniteur qui étaient si semblables aux siennes. Elle ne va p...
- Vous la laisserez au château de Lady Gryffondor. Nous savons, vous comme moi, à quel point vous y passez de toute manière une grande partie de votre temps, lâcha-t-il avec insinuation. Vous continuerez à vous exercer avec celle en bois au village. Nous allons attendre que vous sachiez maîtriser une telle arme avant de l'en avertir. Vous savez également à quel point, vous pouvez lui donner ses plus belles peurs, termina-t-il avec un petit clin d'œil, et je ne voudrais pas être celui qui lui annonce que sa fille a perdu un membre en maniant une épée que j'aurais confectionnée.
- Mère va vous faire la morale quand on le lui dira, murmura Helga mi amusée mi inquiète.
- Cela lui passera comme toujours, remarqua Alaric en haussant les épaules, après tout, vous n'êtes pas comme les autres jeunes filles et elle l'a bien compris. Je suis certain que vous ferez de grandes choses, ma fille. Autant que vous deveniez celle que vous êtes incontestablement prédestinée à être. Une femme loyale et juste. Une future duelliste qui pourrait un jour bien faire frémir bon nombre d'hommes avec vos... qualités, insinua-t-il à nouveau. Travaillez avec acharnement et vous pourriez bien devenir la première femme à manier une épée avec autant d'aisance qu'un homme. Je crois maintenant que je vais retourner à mon dur labeur avant que mon Maître[4] ne me tape sur les doigts s'il revient inopinément de son rendez-vous pour une potentielle commande. Vous avez cours avec Lady Gryffondor ce soir si mes souvenirs sont exacts, termina-t-il en baissant si fortement sa voix que seuls les deux adolescents pouvaient désormais l'entendre, elle vous invite à souper après cela, soyez discrète en rentrant à la chaumière cette nuit. Et pensez-vous changer afin d'être plus présentable. Prenez soin de ma fille, Lord Gryffondor.
Comprenant rapidement le sens caché de ses paroles, Helga approuva d'un vif hochement de tête les dires de son père. Les deux adolescents allaient utiliser un Galilion ensorcelé qui les emmènerait tout droit au sein de la demeure cachée et protégée par de nombreux sortilèges de la vue des moldus. L'enchantement utilisé pour ce moyen évolué de transport sorcier était réalisé sur des objets quelconques. Il fonctionnait plutôt bien sur des distances courtes allant entre un et deux cent kilomètres. Il était dangereux d'en ensorceler sur des trajets bien plus longs. En effet, il fallait l'éviter sous peine de se retrouver dépouillé de toute chair humaine. De plus, réaliser des sortilèges aussi complexes drainaient rapidement la Magie du noyau d'un sorcier.
Sous peine d'imploser de l'intérieur, il était difficile de régulariser son flux magique et de créer plusieurs Téléportolong[5] sur une même journée afin d'arriver à l'endroit voulu. Le phénomène de drainage fonctionnait un peu de la même manière que pour le transplanage. Encore une fois, et selon les dires de Lady Gryffondor, certains de leurs semblables cherchaient le moyen d'améliorer la qualité de tels déplacements. Helga avait compris que seuls quelques puissants sorciers à l'image de la mère de son ami pouvaient se permettre de telles choses, comme que d'en créer deux avec une distance bien plus longue que la normale. C'était ce qu'elle avait encore pourtant fait pour qu'elle puisse aller et revenir de sa destination, quitte à en être pour sa part, épuisée. Guenièvre lui avait raconté qu'elle avait appris à développer et à canaliser ses cellules magiques avec l'expérience et les années écoulées, lui permettant de réaliser de tels exploits magiques. Cette sorcière l'impressionnait.
- Bien entendu, Monsieur Poufsouffle, approuva Godric, comme toujours. Oh, il n'y a pas besoin ! Mère, insinua-t-il, s'occupera d'enlever ses traces de saletés bien tenaces, lâcha-t-il d'un ton moqueur, elle a l'habitude qui plus est de percevoir Helga vêtue de la sorte. Elle, je cite, aime son style vestimentaire. Je crois qu'elle est en fait très ravie qu'Helga joue les adolescentes rebelles et s'oppose aux mœurs et conventions de notre société.
Helga observait toujours et sous tous les côtés sa toute première vraie épée mais déposa fébrilement l'arme sur une table qui se trouvait à proximité. Elle se nicha alors dans les bras de son père et l'enserra de toute ses forces afin de lui montrer toute sa gratitude. Elle se doutait que les autres forgerons les observaient du coin de l'œil et qu'ils en colporteraient l'information aux autres villageois. Mais elle s'en fichait éperdument.
- Merci de me l'avoir conçue, père, chuchota-t-elle en posant son visage sur sa chemise pleine de suie, cela compte beaucoup pour moi que ce soit vous qui me l'ayez forgée.
- Je n'ai fait que travailler dessus. Vous devriez surtout remercier toute la famille Gryffondor pour cela, Helga.
- Je ne vais pas y manquer, père. Merci Godric, ajouta-t-elle en se détachant de son père afin de se réfugier dans les bras de son ami, je t'en suis reconnaissante, mais vous êtes fous, ces matériaux sont tellement coûteux.
- Mère savait que tu en voulais une, et que tes parents n'auraient jamais eu les moyens pour t'offrir cela. Et ça nous fait plaisir. Aussi, termina-t-il en s'approchant de son oreille, pense à ce que tu pourras faire une fois qu'on aura imbibé cette épée de ta Magie. Pense aux duels mêlés à nos baguettes. On va tellement évoluer, termina-t-il de lui chuchoter avec joie, cela sera tellement différent des simples duels d'épées avec une arme imprégnée de ta Magie.
Avec un grand sourire, il se détacha de son corps. Les Gryffondor avaient tellement fait pour elle afin qu'elle puisse, malgré sa condition de sorcière, avancer dans la vie. Sans leur aide, elle n'aurait jamais eu les moyens d'obtenir une baguette Magique. Ce bien était lui aussi tellement onéreux. Pour qu'elle n'ait pas de soucis au village, cette dernière se retrouvait généralement en sécurité au château familial des Gryffondor. Guenièvre lui avait expliqué qu'elle ne l'aurait quotidiennement avec elle qu'une fois majeure. Pour sa sécurité. Pour le moment, elle ne l'utilisait que pour son apprentissage. Ou quand il était nécessaire d'utiliser des transports magiques. Comme ici.
Guenièvre était si ravie que sa fortune puisse un tant soit peu aider sa famille.
Helga, elle, n'avait qu'une hâte, celle de pouvoir combattre avec ses deux biens les plus précieux.
La jeune Poufsouffle serait éternellement reconnaissante envers Guenièvre Gryffondor et son époux de l'avoir considérée comme un membre de leur famille.
~*~
Présent
Anno domini 1009, 9 août, Forêt de Brocéliande.
- ... Après que j'eusse quitté la forge avec ton oncle, nous nous sommes rendus chez ses parents, mais cela ne s'est pas passé comme prévu ce jour-là. Des villageois du comté de Wessex étaient devenus fous de joie ! Et pour cause, ils avaient réussi à capturer une famille de sorciers, celle de ton père...
- Tante Helga, Tante Helga !
Elle caressait tendrement les cheveux de son fils tout en lui racontant son récit, et plus particulièrement le début de ce qui serait les prémices de sa plus grande aventure quand elle fut interrompue par la voix de sa nièce qui arrivait en courant vers eux. L'adolescente aux cheveux noir corbeau avait les larmes aux yeux et les poings serrés contre son corps, signe de sa colère et de sa frustration. Helga se redressait tout juste contre le rocher et Robin eut le réflexe de se décaler légèrement sur sa droite en se détachant du cocon réconfortant que lui prodiguait sa mère, pour laisser de la place à Helena Serdaigle. En guise de désespoir, cette dernière ne tarda pas à se réfugier contre la poitrine de l'adulte tout en enfonçant, d'un air désespéré, ses ongles dans ses bras athlétiques.
Robin ne semblait pas outré outre-mesure qu'elle les eût interrompus durant ce moment privilégié. Et à son expression confuse, Helga percevait qu'il était même très inquiet de l'état de détresse de celle qu'il considérait comme sa grande sœur. Helga était d'autant plus fière qu'il soit si altruiste et compréhensif envers les femmes et envers autrui en général. Il était si doux qu'elle était certaine au plus profond de son cœur qu'en grandissant, il deviendrait un homme respectable.
- Oh grand Merlin, qu'as-tu petit ange ?
- C'est ce garçon, Phillipe Strenger, le fils du baron de Pré-au-larde, s'exclama-t-elle à grands cris. Je viens encore d'entendre mère parler avec oncle Godric de mariage. Et.je.ne.veux.pas.de.cet.arrogant. Je veux choisir la personne que je veux épouser ! Tante Helga, fait quelque chose pour lui enlever cette idée ridicule de l'esprit. Ligue-toi avec tante Selwina et oncle Godric s'il le faut mais fait quelque chose ! Je t'en conjure !
Effectivement, elle continuerait son récit plus tard car autant Rowena était dotée d'une grande intelligence. Autant elle devait constamment lui rappeler à quel point son amie avait une vision étriquée de l'Amour.
Helga savait pertinemment que celui qui avait autrefois été son époux en était la cause.
Elle plus que quiconque aurait pu être amère face à cette notion qu'était l'Amour.
C'était pour cela qu'elle pouvait aisément faire valoir son point de vue sur cette nouvelle lubie de mariage qu'avait à l'esprit son amie depuis quelques semaines.
End Notes:
1- Nom inventé pour ne pas changer. C'est donc l'ancienne version de l'argent sorcier appelé Galion. Pour moi, des mots ont évolués avec le temps.
2 - Au moyen âge l'Angleterre était divisée en 5 royaumes. Le Wessex ( sud-ouest), Domnonée à l'ouest, la Mercie au nord et les royaumes de Kent, de Sussex et d'Essex à l'est.
3 - Estoque http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/estoque
4 - Maître, aussi considéré comme le patron visiblement à cette époque.
5 - Teléportolong ancêtre du Portoloin inventé par mes soins.Un mixte de téléportation et de long pour loin.
NB
Alors , oui, j'ai ma vision assez particulière des choses mais c'est un spin off , et je me base principalement sur ma fanfiction principale. Il y a pleins d'éléments sur wiki HP que j'enlève. Et puis, la fanfic', c'est là pour ça, héhé :p
Sinon pour résumer : les parents Poufsouffle se nomment Alaric et Alazais et sont assez pauvre.Guenièvre Gryffondor s'est mariée avec un villageois qui a pris le nom de famille de cette dernière. Ils ont deux enfants.
Comme vous le voyez, j'ai fais pas mal de recherches, notamment sur les épées. J'en apprends des choses en plus ;)
Godric est quant à lui né fin 971 :)
Enfin, Garioch est un petit village d'Ecosse nommé de la sorte au moyen-âge.
Votre avis ? :)
Chapitre 3 : La sorcière facétieuse by Chrisjedusor
Author's Notes:
J'ai vu que cette histoire était appréciée. Du coup, j'ai eu envie de vous poster la suite. ^^
Ici, entre en jeu Rowena dans le présent des protagonistes ;)
Bonne lecture,
Chris.
Présent
Anno domini 1009, 9 août, Forêt de Brocéliande.
Helga avait un instinct maternel prononcé. Que ce soit avec son fils, sa nièce ou bien ses élèves, le besoin de protéger son entourage était omniprésent. Alors quand, positionnée dans ses bras, sa nièce avait éclaté en sanglots, sa première initiative avait été de lui chuchoter des paroles réconfortantes. Cela en la laissant s'exprimer afin qu'elle puisse évacuer toute cette détresse inutile qui l'habitait depuis qu'elle avait écouté en douce la conversation que Rowena avait entretenue avec Godric. Helga lui avait promis qu'elle allait en discuter avec son amie. Helena avait mis du temps à se calmer. Mais après cela, c'était telle une enfant que l'adulte avait entraîné les deux jeunes vers la rivière, et qu'elle avait entamé une bataille d'eau de la manière la plus moldue qui soit.
Ravie qu'Helena ait pu se détendre. Helga les avait ensuite installés, encore bien trempés, en cercle devant le rocher où elle avait commencé son récit. Cela avait donné la brillante idée à Helena de lui demander, alors qu'elle était encore prise par des spasmes de rires suite à leur précédent divertissement, comment fonctionnait le processus de transformation humaine en animal. Helga savait pertinemment que cette question lui brûlait les lèvres depuis plusieurs semaines. Et pour cause, Selwina avait surpris la jeune fille à plusieurs reprises avec des ouvrages relatifs à ce sujet. La Serpentard avait réussi à se les procurer pour étoffer la bibliothèque de l'école. Mais pour étoffer ses connaissances, Helga savait que la jeune fille ne demanderait jamais cela à Rowena qui pourtant, était une experte en la matière. L'adolescente était constamment en colère contre sa génitrice, et la jeune Poufsouffle avait l'impression que cette irritation ne faisait que s'accentuer de jour en jour. Ainsi, pour l'aider à se changer les idées, elle avait accepté de lui expliquer dans les grandes lignes le long processus qui en découlait - bien qu'à ses yeux, elle était encore bien jeune pour réaliser un exploit d'une telle envergure magique.
À l'instant même, elle regardait attentivement les deux enfants tenter de se concentrer sur une séance de « méditation ». Son fils avait voulu jouer le jeu et avait entrepris, à l'instar d'Helena, de croiser ses jambes en tailleur et de fermer ses yeux afin de ressentir tous les éléments qui composaient la nature. Car telle était la première étape de la transformation en Animagus. Son petit garçon se forçait tellement à essayer de ressentir les choses autour de lui que sa langue sortait de sa bouche et son front était plissé dans de nombreuses rides d'expressions. Quant à Helena, elle semblait calme en apparence, mais Helga savait pertinemment que ce n'était pas en une fois qu'elle arriverait à ressentir les liens entre ses cellules magiques et la nature. Cela demandait beaucoup d'entraînements et d'expérience.
Se retenant d'éclater de rire face à ce spectacle, la Fondatrice repéra une longue brindille de feuilles qu'elle récupéra discrètement grâce à sa baguette magique. Silencieusement, elle se laissa traîner auprès des deux enfants et commença à la passer sur l'un puis sur l'autre auprès de leur visage et ce, tant sur leurs joues, que leur nez, ou encore leur front.
- Tante Helga, s'exclama Helena tout en restant concentrée, je crois que je ressens quelque chose !
- Oui moi aussi Maman, approuva Robin d'une voix excité, ça marche !
- Ah oui, vraiment ? fit l'adulte en jouant le jeu. Alors maintenant dites-moi, que ressentez-vous ?
- Oui ! C'est... C'est comme des chatouilles, commença son fils.
- Comme des fourmillements, Rob' a raison, continua sa nièce en demeurant de marbre. C'est ce que l'on doit éprouver, tante Helga ?
- Oh oui, vous avez tous les deux raisons, c'est bien ça, se moqua-t-elle avec douceur. Est-ce que vous ressentez une sorte de pression au creux de votre estomac ?
- Non, ce n'est pas une pression telle que tu nous l'as décrite... Cela n'a rien de semblable même, commença Helena en fronçant ses sourcils à l'image de sa mère. C'est comme si... TANTE HELGA CE N'EST GUÈRE AMUSANT ! s'indigna sa nièce.
Lady Poufsouffle qui s'était couchée sur le ventre jouait avec la brindille d'herbe au moment où sa nièce ouvrit brusquement l'une de ses paupières, puis l'autre. Helga explosa d'un grand éclat de rire. La mine outrée qu'abordait Helena et celle vexée de son fils qui s'apercevaient qu'elle les menait en bateau valaient indéniablement cette petite blague.
- Helena a raison, ce n'est pas drôle, bouda Robin en croisant les bras. Tu te moquais de nous !
- Mon cœur, croyais-tu vraiment réussir un tel exploit magique à neuf ans alors que tu n'as même pas commencé à pratiquer les notions de bases ? taquina-t-elle, en passant à nouveau la brindille de feuilles en dessous de son nez. Et toi Helena, croyais-tu réussir à ressentir cela en une séance de méditation ?
- Tu as passé trop de temps avec oncle Godric, grogna Helena en se relevant dignement de terre, c'est terriblement vexant ! Tu es horrible et pire que lui quand tu t'y mets !
- Je suis certaine que ta mère adorerait t'entendre grogner de la sorte : « Ce n'est pas digne d'une jeune femme voyons, Helena », se moqua-t-elle en mimant Rowena. Mais oui, j'ai dû trop déteindre sur votre oncle, après tout j'ai un peu grandi avec lui, termina-t-elle avec un petit clin d'œil. Bien, je vous conseille de ramasser ma ceinture porte épée, mon épée et ma baguette car cela ne rentre pas dans le processus de transformation animal à l'inverse de mes habits qui reviendront tels quels sur moi une fois métamorphosée à nouveau dans ma forme humaine, commença-t-elle avec un drôle de sourire en coin. À présent, regardez tous deux comment l'on se transforme en Animagus ! Le dernier devant les portes du château est un Botruc mouillé !
- Tante Helga tu ne vas sérieusement pas te métamorphoser pour qu'on puisse te courir après comme deux idiots ? débuta Helena. Tu ne penses pas avoir passé l'âge pour t'amuser de la sorte ?
Elle vrilla ses iris ; Rowena était encore une fois passée par là. Pour la jeune Poufsouffle, il était important de garder une partie de son âme d'enfant. Savoir s'amuser et se divertir ne pouvaient que faire du bien à sa nièce qui, et elle en avait l'impression, se renfermait de plus en plus sur elle-même. Rowena était décidément trop froide et sévère avec elle. La sorcière le savait : si la Serdaigle était autant stricte avec sa fille, c'était pour qu'elle ne souffre pas comme elle-même avait souffert par le passé. Cependant, elle ne se rendait pas compte que la relation qu'elle entretenait avec sa fille s'effritait avec le temps, c'était pour cela qu'elle devait lui parler. Coûte que coûte.
Helga vit l'adolescente, frustrée, lever ses bras en l'air. Elle savait qu'au final Helena adorait se prêter à cette sottise, telle l'adolescente de quinze ans qu'elle était encore malgré les réprimandes que pouvait faire Rowena. Helga se souvenait par exemple que son amie amusait autrefois sa fille avec des cubes annotés de lettres alphabétiques. Cette dernière ne s'était donc jamais divertie sans arrière-pensées à cause de sa mère qui trouvait toujours le moyen de lui apporter une quelconque connaissance. Helena n'avait jamais vraiment eu le temps de souffler deux secondes et le divertissement pur et simple était quelque chose de très secondaire dans le vocabulaire de Rowena. Voire à bannir. Helga Poufsouffle était tellement différente de son amie, que, souvent, des discordes avaient lieues entre les deux sorcières.
Sortant de ses songes, elle s'attarda finalement sur son fils qui, quant à lui, avait déjà oublié sa précédente petite blague et était prêt à réceptionner ses affaires et à courir à sa suite. Depuis sa plus tendre enfance, Robin était lui aussi fasciné par cette forme de Magie. Il adorait quand elle se transformait lors des parties de « cache-cache » auxquelles elle participait sans aucune honte avec lui dans la forêt ou au sein même du château. Robin s'amusait également souvent à la « pourchasser » dans cette même forêt annexée à l'école. Pour son plus grand plaisir.
- Nous savons tous les trois que tu souhaites t'amuser un peu de la sorte. Rowena n'est pas dans les parages, détends-toi un peu, petit ange ! Prêt, Robin ?
- Oui Maman, je vais réussir à te battre cette fois, je suis sûr que je peux aller plus vite que ta forme animale avec mes jambes, lâcha-t-il. Et je cours plus vite qu'Helena, c'est pour ça qu'elle ne va pas jouer avec nous ! Tu abandonnes parce que tu n'as pas envie de te salir et que je te batte à plate couture ? lança-t-il d'un ton narquois à son aînée.
- Je n'ai certainement pas peur de me salir, Rob', fit Helena en relevant dignement les manches de sa tunique. Mais tante Helga ce n'est pas juste, tu vas indéniablement avoir l'avantage dans cette course.
- Tout est bon pour gagner ! Nous n'avons pas déterminé de règles ! Et si vous voulez un jour devenir des Animagi à votre tour, il faut bien que je le fasse pour que vous puissiez regarder correctement ce qui se passe lors de la transformation. Mais oui mon cœur, essaye toujours de me rattraper, la persévérance est une vertu...
- Nous savons ce qu'il se passe quand tu te transfor... débuta Helena.
Elle ne la laissa pas terminer sa phrase et entama la transformation. Après avoir posé sa main sur le sol, elle canalisa son énergie au sein de son noyau magique et entreprit de ressentir tous les éléments qui l'entouraient et se complaisaient dans la nature. Que ce soit l'écoulement de la rivière, les chants d'oiseaux, ou encore la brise du vent, tout se démultiplia avec une aisance déconcertante dans chaque infime parcelle de sa peau. Selon les légendes que lui avait raconté Guenièvre Gryffondor quand elle était encore une enfant, c'était l'entité de la Magie elle-même qui avait doté certains humains de cellules magiques afin qu'ils puissent évoluer et apporter de nouveaux avancements pour le développement de cette Terre. Mais les Moldus ne l'avaient pas compris et croyaient les sorciers possédés par des démons qui devaient être détruits. Ils en étaient bien loin du compte.
Ses os s'enflammèrent puis se craquelèrent entre ses tissus nerveux. Quant à ses muscles, il se compressèrent et se rétractèrent afin de devenir plus petits, plus adaptés à sa forme animale. Quelques instants plus tard, et alors que des poils et une queue lui poussaient sur le corps, tout lui sembla bien plus grand, et ses sens furent bien plus aiguisés qu'au sein de son corps d'humaine, ce qui lui permit de ressentir tout ce qui l'entourait avec bien plus de profondeur voire un certain bien-être.
Ne tardant pas sur place, elle commença à courir vers le château alors que joyeusement, son fils lançait un cri de guerre. Il se lança rapidement à sa poursuite et Helena, qui abordait toujours une mine perplexe, ne tarda pas à entamer elle aussi une course effrénée afin d'essayer de la rattraper.
Helga Poufsouffle était certaine d'avoir réussi à changer les idées de la petite Serdaigle.
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Anno domini 1009, 9 août, Poudlard.
C'était après qu'Helena lui eût dit qu'elle se rendait dans les cuisines afin de se procurer un petit en-cas qu'Helga se dirigea pour sa part vers le bureau de Rowena Serdaigle en compagnie de son fils assis sur ses épaules. En pénétrant joyeusement dans la pièce, la Poufsouffle aperçut ses trois amis plongés dans leur travail. Assise devant une imposante table en bois, Rowena était entourée par de nombreux parchemins, grimoires et ouvrages en tous genres. Elle pointait du doigt divers éléments sur plusieurs de ceux-ci que Godric suivait soigneusement du regard. Quant à Selwina, elle était de dos et positionnée devant la fenêtre principale de cette tour. Ses mains étaient croisées derrière son dos, signe qu'elle était dans un intense moment de réflexion.
- ... je suis certaine que si l'on arrive à fusionner ces deux sortilèges et à en décortiquer les composants afin qu'ils puissent se combiner en toute sécurité, alors les escaliers pourront se synchroniser à des moments précis lors de leurs mouvements sur tous les étages... lançait Rowena avec connaissance.
Après son entrée fracassante où elle demanda d'une voix forte comment se portait tout ce petit monde, Rowena daigna s'interrompre dans ses hypothèses et releva momentanément ses iris noires du capharnaüm qu'était devenu son bureau. Godric redressa dans un même mouvement la tête et laissa apercevoir un profond amusement au fond de ses pupilles brunes. Il la connaissait tellement bien qu'il devait savoir qu'elle avait fait exprès de faire une rentrée remarquée dans le but précis de titiller leur amie. Après tout, tout le monde savait qu'interrompre cette dernière alors qu'elle travaillait pouvait profondément l'agacer, et Helga ne se lassait pas de le faire dès que l'occasion se présentait à elle. Autant dire très régulièrement.
- Helga Alazais Poufsouffle daigne nous faire l'honneur de sa présence, ironisa Rowena. Nous avons lancé les premiers sortilèges de mouvement en guise d'essai sur les escaliers des deux derniers étages, au cas où cela vous intéresserait de le savoir. D'ailleurs, où étiez-vous donc encore ?
- Aaah oui, mon nom complet est cité... Cela veut dire que je vous agace donc, mon amie, se moqua-t-elle. Cela m'intéresse évidemment et je vais aller y jeter un œil, mais je pense mériter des temps de distraction. Surtout après avoir mis tant de ma Magie au sein de ce château, ne croyez-vous pas ? Et je vous rappelle que je travaille moi aussi sur pas moins de trois projets. Ce n'est pas pour cela que je n'arrive pas à me libérer. Figurez-vous que j'ai eu à faire. Vous devriez un peu profiter du bon temps et de votre fille avant la rentrée, insinua-t-elle. Vous allez finir par vous détruire le cerveau à force de réfléchir sans vous reposer.
- Notre amie trouvait amusant de revêtir sa peau de blaireau pour divertir les enfants, lança avec neutralité Selwina en se retournant vers eux. Mais n'entamez donc pas une nouvelle discorde, j'ai besoin de faire le tri avec mes songes. Je vous prie donc de m'accorder un peu de calme. Robin, ne croyez-vous pas avoir dépassé l'âge pour vous asseoir sur... hum, les épaules de votre mère ?
D'où elle était positionnée, Selwina avait dû les observer arriver au château. Cette dernière était une Légilimens et une Occlumens de naissance. Helga savait qu'il lui arrivait que ses dons s'activent seuls surtout quand elle n'était pas en grande forme physique. Parfois, elle devait se détendre et faire le vide dans son esprit afin de faire le tri entre ses pensées et celles des individus qui lui parvenaient à l'esprit, telles des parasites encombrants ses propres songes. Il était difficile de lire ses émotions tant elle savait contrôler ses expressions faciales et Helga se rappela momentanément à quel point elle ressemblait à son jumeau. Elle n'eut cependant pas le temps de retomber dans de douloureux souvenirs car son fils répondit calmement à sa question.
- Vous savez parfaitement que Maman n'est pas dérangée par cela, tante Selwina, répondit Robin du tac au tac. Elle dit que je suis encore petit et qu'elle veut en profiter encore un peu tant qu'elle en a l'occasion.
- Bien évidemment qu'Helga va en profiter au maximum, pouffa Godric en cachant sa bouche devant sa main afin d'atténuer ses gloussements de rires suite à la répartie de l'enfant. Vous avez entendu tante Selwina, lâcha-t-il en insistant sur les deux derniers mots, sa Maman veut encore en profiter un peu.
Selwina n'était pas outrée. Helga reconnaissait le petit sourire en coin et à peine perceptible qu'elle venait d'esquisser sur ses lèvres. La Serpentard s'était un peu plus habituée à l'éducation qu'elle donnait à son fils et était même fière de ce que son petit garçon devenait au fil des années, malgré le fait qu'elle ne pouvait par moment s'empêcher de le reprendre vivement quand il lui semblait qu'il dépassait un peu trop les bornes.
- Un vrai petit Serpentard, ricana Selwina. Belle répartie, Robin, approuva-t-elle dans la langue des serpents afin que lui seul comprenne son compliment.
- Merci, tante Selwina, fit également Robin en Fourchelangue.
Helga avait appris à reconnaître quelques nuances dans les sons étranges provoqués par les sifflements de son fils ou de ceux de son ancienne belle-sœur. Ces sons qu'il lui avait appris à différencier et à reconnaître avec le temps et les années, songea-t-elle amèrement. Elle comprit ainsi que son amie venait probablement d'énoncer un compliment à son fils. Elle n'eut néanmoins pas le temps de commenter ces propos car Rowena intervint vivement à sa place. Oh oui, elle s'agaçait.
- Là n'est pas la question, et puis nous savons tous qu'Helga aime faire l'enfant avec sa forme d'Animagus. Lady Gryffondor adorerait savoir ce qu'elle fait de cette merveilleuse connaissance, coupa-t-elle en levant une main en signe d'agacement, comme si une mouche bien embêtante se trouvait sous son nez. Et par Merlin, Selwina, si vous pouviez éviter de parler cette langue quand nous sommes présents ! Donc je vous disais, Helga, que nous avons encore beaucoup de travail à faire au sein de notre école. Le repos n'est pas une option, mon amie. Vos multiples expériences sur cette coupe en or n'est pas notre objectif premier ! Il en va de même pour votre désir fou de proposer asile à diverses espèces fantastiques au sein de la Forêt de Brocéliande[1] afin qu'elles puissent échapper aux Moldus. Je vous rappelle que d'autres espèces sont déjà sur les lieux et que la cohabitation ne sera pas aisée. Quant à votre envie d'agrandir les jardins pour y travailler sur des spécimens plus rares avec les élèves, cela peut patienter. Alors concentrons-nous plutôt sur des projets plus concrets et réalisables pour le moment.
- Je pensais que donner des propriétés magiques exceptionnelles à cette coupe était une brillante idée, Rowena ? Qu'agrandir les jardins était prioritaire car cela va nous permettre d'enseigner plus de choses et d'améliorer la qualité de notre enseignement dans cette matière ? Et que sauver des animaux et négocier de possibles cohabitations entre diverses espèces fantastiques, afin d'assurer leur survie face aux Moldus, était la chose la plus intelligente et brillante que j'eusse jamais proposé de ma vie selon vos dires ? ricana-t-elle. Hum, je pense plutôt que vous êtes passablement énervée depuis quelques temps à cause de votre relation avec Helena ! Votre discours n'a pas lieu d'être, vous dirigez votre frustration sur moi, remarqua Helga. Je maintiens ce que j'ai dit, vous devriez faire une pause pour prendre le temps de discuter avec votre fille que vous allez briser avec ce mariage arrangé. Elle vous a entendu en parler ! Vraiment, Rowena, ce jeune ignare et brut de Philippe Strenger[2] ? Vous voulez savoir ce que je faisais encore dans la Forêt de Brocéliande ? Je divertissais votre enfant. Votre fille me semble bien malheureuse. Godric, j'espère que tu lui as bien dit que ce n'était pas une bonne idée !
Surprise par son monologue, Rowena lui jeta un regard noir. Elle ne se laissa pas pour autant démonter et posa même son fils à ses côtés afin de pouvoir lui faire face plus facilement. Godric passa une main dans ses cheveux roux, à moitié écroulé de rire. Quant à Selwina, elle ne fit qu'observer la scène, agacée. Elle devait savoir que cela allait encore partir dans une discorde sans queue ni tête qui ne mènerait certainement à rien.
- Vous feriez mieux de tenir votre fils de temps à autre, Helga, au lieu de me donner de vos conseils, cracha Lady Serdaigle, et l'élever comme il se doit ! Suite à votre éducation, il se méprend bien trop régulièrement sur la façon dont il doit s'adresser à autrui.
- Je préfère certainement lui donner mon éducation que celle que vous transmettez à votre fille, car on en voit vraiment le résultat, ma chère ! Vous avez beau être plus intelligente que la norme, Rowena, mais sur certaines choses votre vision est tellement étriquée qu'on se demande si vous êtes vraiment un puits de sagesse ! Si vous croyez que c'est ce ridicule diadème que vous portez qui vous donnera la connaissance absolue là-dessus, croyez-moi, ça n'a pas l'air de bien fonctionner !
- Puits de sagesse ? s'outra-t-elle tout en remettant correctement ledit diadème sur ses cheveux noirs. Vous pouvez certainement bien parler avec votre attitude de blaireau sans cervelle ! Vous êtes un garçon raté !
- Coincée de la vie que vous êtes, Rowena ! enchaîna Helga en continuant vivement la joute verbale. Vous...
- Il suffit ! Rowena, Helga. Vous m'exaspérez ! Si vous continuez, je vous jette à toutes les deux un sortilège de mutisme ! siffla Selwina. Vous êtes impossibles quand vous vous y mettez on dirait deux enfants qui veulent à tout prix avoir le dernier mot ! Helga, je sais que vous avez grandi avec ces Moldus mais le mariage arrangé n'est pas une tare et je vous rappelle que c'est bien normal, mon amie !
Godric éclata finalement de rire suite à la scène qu'il avait sous les yeux, et Rowena lui balança un de ses grimoires qu'elle avait devant les yeux. Outré, c'est d'un air théâtral qu'il fit mine de mettre une main sur le cœur et qu'il déclara d'une voix moqueuse :
- Je ne voudrais pas en rajouter une couche mesdames, mais Helga n'a pas tort. Il y a des meilleurs... choix de part... parti qui plus est. Tu l'as vraiment traité de puits de sagesse à l'instant ? Hel', tu es merveilleuse, tu le savais ? Sans offense envers vous, Rowena. Mais je suis fier qu'elle ait autant déteint sur moi.
- Fier qu'elle soit aussi rustre qu'un homme ? Eh bien Godric, si vous allez dans ce sens, vous feriez mieux vous aussi de quitter mon bureau avant que je m'énerve sérieusement sur vos deux têtes de facétieux bien trop exubérants à mon goût ! Et prenez donc Robin avec vous, Helga, j'ai à faire pour ma part. Vous m'épuisez tous les deux. Le sujet est clos !
Godric prendrait toujours le parti de son amie d'enfance. Toujours. Après tout, ils se considéraient comme des frère et sœur. Helga posa une main sur l'épaule de son fils qui, lui aussi, se retenait de glousser de rire. Dignement, elle tourna les talons tout en sachant pertinemment que Rowena viendrait auprès d'elle une fois calmée. Elle déclara donc en rajoutant expressément une couche :
- Bien, de toute façon, je vais aller travailler sur ma coupe en or qui ne mérite pas votre attention, lâcha Helga d'un ton moqueur. Viens mon cœur, après-tout, c'est notre petit défi à tous les deux. Si vous me cherchez, je serai dans mes appartements. Godric reste droit dans ton chaudron parce que je crois vraiment que si tu restes, elle ne va pas supporter ton coté facétieux encore bien longtemps, fit-elle d'un ton ironique qui, et elle le savait, allait faire mousser de colère son amie. Allons-y.
En guise de réponse, et alors qu'elle se dirigeait vers la sortie et qu'elle refermait la porte derrière elle, un coup sourd se fit entendre sur la porte d'entrée, signe que dans son dos, Rowena venait de lui lancer un livre, à elle aussi. Elle leva ses pupilles vers le ciel, amusée. Elle ne donnait pas à la sorcière plus de quelques heures avant qu'elle ne vienne s'excuser auprès d'elle. Rowena ne supportait pas qu'ils puissent rester en froid pour des futilités. Surtout depuis son départ qui avait eu lieu presque dix ans auparavant.
- Je n'en reviens vraiment pas que tu aies traité tante Rowena de puits de sagesse, Maman, éclata finalement de rire Robin. Je pense que là, tu l'as bien vexée.
Elle sortit des songes dans lesquels elle allait lamentablement retomber si son petit garçon n'était pas intervenu à l'instant. Helga se mit à sourire suite aux spasmes de rires dont était désormais victime son fils, signe qu'il avait indéniablement contrôlé ses émotions devant ses tantes afin qu'il ne se fasse pas encore une fois reprendre face à son « manque de respect » envers les adultes.
- Je pense que la connaissant, ta tante va surtout réfléchir à mes propos mais j'avoue que j'ai adoré lui dire cette réplique, lâcha-t-elle en gloussant à son tour de rire. Son expression pleine de surprise et sa mine outrée étaient merveilleuses à voir, termina-t-elle en ébouriffant ses cheveux blonds. Allez viens, nous avons presque trouvé le moyen d'apposer une première propriété de guérison contre la grippe moldue à cette coupe que tu m'as offerte. Tu imagines, mon bonhomme, que tu m'as déjà bien aidée avec cela ? Et ce n'était pas aisé, lâcha-t-elle fièrement.
- Oui, et il y aura moins de villageois qui mourront comme ça et ils verront que nous ne sommes pas méchants, s'exclama-t-il joyeusement.
Robin était décidément particulièrement fier d'avoir pu « l'aider » dans cette nouvelle tâche.
- Et on pourra boire n'importe quoi dedans, cela marchera pour n'importe lequel liquide qu'on y versera, tu crois ?
- Eh bien, nous allons continuer de tester tout ceci pour que cela fonctionne, mon cœur, termina-t-elle en l'enserrant contre elle. De toute manière, n'est-ce pas mon petit garçon qui m'a insufflé l'idée que son cadeau pourrait soigner divers maux et m'a demandé si on pouvait l'expérimenter sur cette coupe afin qu'elle puisse « devenir magique » ? Avoir eu cette idée à ton âge me rend très fière de toi. Tu as tellement bon cœur. Mais non, je ne pense pas que nous puissions le dire aux Moldus, fit-elle tristement. Je suis sûre qu'un jour nous serons acceptés et que nous vivrons tous en communauté. Mais cela ne sera pas pour aujourd'hui.
- Je ne comprends pas pourquoi ils ont peur, Maman, avoua le garçon d'une voix enfantine. En plus, tu aimes aider les autres et tu es très forte pour soigner les gens, ils devraient tous savoir qui tu es.
- Les Moldus ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas, répéta-t-elle encore et toujours. Je n'ai pas besoin de la célébrité, même si créer cette école m'a donné une certaine renommée chez les nôtres. Ce n'est que secondaire pour moi. Nous devons agir dans l'ombre mais partout. Autant pour les sorciers que pour les Moldus. Car nous sommes tous des êtres humains. Cela sera notre plus grande récompense que de les aider avec nos dons et de leur en faire profiter par la suite. Parce que nous sommes simplement de bonnes personnes qui veulent le bien de tous, Robin.
Helga Poufsouffle ne se doutait pas une seconde que cette coupe en or - que son héritier lui avait offerte un an avant cette conversation pour son anniversaire, et pour laquelle son fils et elle-même s'étaient lancé le défi de la rendre particulière - deviendrait une relique convoitée par les plus grands mages du monde des sorciers.
Au point que le travail qu'une mère voulait réaliser en compagnie de son petit garçon serait un jour bafoué par une magie des plus noire.
End Notes:
NB
1 - La forêt de Brocéliande est une forêt selon internet qui est entourée et imbibée de Magie. Elle ne se trouve pas là en réalité mais c'est une fanfiction, et la légende peut être modifiée.
2 - C'est le vrai nom du Baron Sanglant.
Chapitre 4: La cruauté des moldus by Chrisjedusor
Author's Notes:
Vioci la suite tant attendue pour certains :) Bonne année 2020 à tous :p
ps : Salazar et Selwina sont dans la place bientôt ^^
Présent, Anno domini 1009, 9 août.
Helga posa sur la table de chevet de son fils un chandelier qu'elle venait d'allumer d'un geste expert de la main. Elle se laissa ensuite glisser auprès de lui et passa son bras par-dessus sa nuque afin qu'elle puisse le prendre contre sa poitrine. Robin était terrifié par l'obscurité et avait tendance à être sujet aux nuits agitées. Depuis son plus jeune âge, Helga avait donc eu l'idée de laisser auprès de lui une bougie allumée. Elle lui avait expliqué que, tant qu'elle se consumerait, cette dernière agirait tel un sortilège de protection contre les cauchemars et éloignerait petit à petit les éventuels « monstres » qui pouvaient se trouver sous son lit. Même une fois éteinte, elle continuerait son travail jusqu'à ce qu'il se réveille des bras de Morphée. Étrangement, cela aidait son petit garçon, elle ne se gênait donc pas pour répéter le processus tous les soirs. Cette idée lui venait de sa mère car, étant enfant, elle aussi avait eu ce genre de phobie. Elle avait en quelque sorte perpétré la tradition familiale en y ajoutant sa petite touche personnelle et plus « magique ».
Helga se rendait compte que caractériellement parlant, son fils lui ressemblait sur beaucoup de points. Mais physiquement, il était le parfait mélange de son père et d'elle-même. Il avait beau avoir hérité de ses cheveux et de ses yeux, la forme de son visage et certaines de ses expressions et mimiques étaient les exactes répliques de celles de son père et de sa tante. Comme le sourire qu'il lui lançait timidement à l'instant, ils étaient un rappel constant que celui qu'elle avait profondément aimé avait vécu à ses côtés. Doucement, elle l'embrassa sur le haut de sa tête et il se blottit plus profondément contre elle, lui prodiguant un sentiment de bien-être et de chaleur.
- On a vraiment bien travaillé aujourd'hui, on a réussi à trouver la propriété pour cette maladie, lui lança joyeusement Robin tout en laissant échapper un bâillement. J'ai hâte que tu me dises si cela va fonctionner.
- Je vais d'abord voir si la coupe soigne les villageois touchés par cette épidémie de grippe à Garioch. Ton grand-père voulait que je la teste sur lui, j'ai peur qu'il en ait attrapé les premiers symptômes, fit-elle, légèrement tracassée. Et nous savons à quel point cela peut être mortel si ce n'est pas soigné. Mais ne t'en fais pas, mon cœur, notre coupe va peut-être faire des miracles.
- Je suis sûr que cela va marcher, Maman. Tu n'as pas ton agrégation de guérisseuse pour rien. Ils te connaissent bien à Garioch, et ils te font confiance. Et j'ai entendu dire que tes « talents » étaient demandés dans d'autres villages et pas que ceux moldus.
- Ah oui ? fit Helga avec un petit sourire. On dit beaucoup de choses sur moi depuis quelques temps, il me semble.
- C'est sûrement grâce à Poudlard aussi, fit Robin, amusé. Il y avait un villageois un peu éméché sur Pré-au-larde l'autre fois qui a dit à son compagnon qu'il voulait t'épouser.
Elle laissa échapper un petit rire, il était vrai que les commérages tant chez les Moldus que chez les sorciers se répandaient telle une traînée de poudre entre les diverses contrées. Les autres Fondateurs et elle-même attisaient la curiosité, la jalousie voire même le désir. De plus en plus de parents leur confiaient leurs enfants, espérant qu'ils puissent trouver leur place dans ce monde qui pouvait s'avérer cruel. Grâce à l'un des dons particuliers de Selwina, qui arrivait à ressentir intensément la magie présente dans les auras humaines, ils pouvaient retrouver les enfants dotés de Magie une fois sur les lieux où vivaient lesdits chérubin.
Godric avait par ailleurs créé un sortilège qui permettait de détecter un sorcier sur de longues distances. À l'aide de ses deux amis, ils pouvaient alors proposer aux familles de transmettre à ces jeunes sorciers une éducation appropriée afin que ces derniers, incapables de contrôler leur Magie en développement, puissent survivre dans les meilleures conditions possibles.
- Je veux que tu fasses attention quand tu te promènes seul avec Helena pour le moment quand je ne suis pas là, d'accord ? Nous nous sommes faits des ennemis en construisant ce château. Il attise la convoitise. Et je ne serais pas étonnée que des sorciers mal intentionnés veuillent un jour nous renverser.
- Cela n'arrivera pas, Maman, vous êtes trop puissants, s'exclama-t-il avec assurance. Vous allez tous les exploser si ça arrive !
- Robin ? fit-elle plus sérieusement en plissant ses yeux vert forêt. Que t'ai-je déjà dit sur la puissance magique d'un sorcier ?
L'enfant baissa les yeux sur les boutons de sa robe de chambre et déclara d'une petite voix :
- Même si on est puissant, on ne doit pas se croire supérieur aux autres. Nous sommes tous des êtres humains qui méritent le respect, marmonna-t-il.
- Donc ? enchaîna Helga afin qu'il continue le développement de ses propos.
- Si ça arrive vous ne ferez « exploser » personne, mais ferez en sorte de limiter les dégâts.
- Exactement ! La violence ne sert rien sauf à attiser la colère, Robin.
Il y eu un moment de silence respectueux entre les deux sorciers. Il n'était pas de ces silences angoissants mais de ceux dont on avait besoin pour réfléchir et emmagasiner une information apprise. Ceux qu'Helga aimait particulièrement partager avec son fils car elle savait qu'elle venait de lui enseigner une nouvelle et importante leçon de vie. La sorcière ferma momentanément ses yeux et caressa tendrement la joue pâle de son petit garçon, se perdant dans les méandres de ses pensées.
Elle songea brièvement à Rowena, qui, comme elle l'avait prévu, était venue l'interrompre alors qu'elle travaillait en compagnie de Robin sur les divers composants du sortilège dont elle avait imbibé sa coupe en or. Cette dernière avait comme toujours admis que les mots avaient dépassé sa pensée, et Helga s'était à son tour excusée pour cette querelle inutile. Mal à l'aise avec les effusions de sentiments, Rowena s'était alors rapidement attardée sur ses expériences afin de changer de sujet. Admettant l'importance de ses travaux d'un marmonnement incompréhensible, son amie avait affirmé qu'elle était l'une des personnes les plus acharnées au travail qu'elle n'eut jamais connu. Et Rowena avait même ajouté qu'elle était très fière de l'avoir pour amie malgré son comportement parfois bien exubérant et ses manies peu conventionnelles.
Helga avait souri en coin puis l'avait prise dans ses bras tout en lui répondant que ses excuses étaient appréciées. Afin de ne pas remuer la baguette dans la plaie[1], elle ne lui avait pas reparlé d'Helena. Cependant, elle avait compris, et suite à l'air perdu qu'elle avait abordé sur son visage, que Rowena avait commencé à réfléchir à ses propos. La sorcière savait pertinemment qu'elles en reparleraient ensemble incessamment sous peu. Rowena avait toujours eu besoin de décortiquer soigneusement les choses dans leur ensemble avant d'aborder les problèmes, signe de sa logique incontestée et de son intelligence.
- Cette après-midi, tu t'es arrêtée dans ton histoire quand tu me disais que des villageois moldus avaient capturé la famille de mon père... Est-ce que tu peux continuer un peu avant que je ne dorme s'il te plait, Maman ?
Sortant de ses songes, elle soupira à nouveau. Il était évident que son fils lui demanderait de poursuivre son récit. Lentement et alors qu'ils se blottissaient tous deux dans les draps, elle hocha lentement la tête, prête à retourner dans les méandres de son passé.
- Je te l'ai promis, souffla-t-elle douloureusement. Je vais donc continuer ma petite histoire... Alors, tout à l'heure, je te disais que nous avions fini par nous rendre dans le Wessex et ce, via le Téléportolong. Cependant, nous nous sommes retrouvés au milieu d'une foule de villageois en colère près du petit village où vivait ton oncle Godric... à Godrinco Hollows[2], un village moldu où, pourtant, un nombre important de sorciers vivaient cachés au point que certains s'étaient alliés dans l'ombre aux Moldus car ils souhaitaient eux-mêmes éradiquer leur propre Magie. Des sorciers qui souhaitaient si ardemment rentrer dans la normalité des Moldus...
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Anno domini 986, 12 novembre, à l'extérieur de Godrinco Hollows
La nuit commençait à tomber dans le Wessex quand les deux adolescents arrivèrent dans un coin reculé à l'extérieur de Godrinco Hollows, là où se trouvait caché sous de nombreux sortilèges le château des Gryffondor. Refoulant un relent de nausées habituel suite à ce nouveau et intense voyage magique, Helga n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait car des voix furieuses, enragées, voire excitées, étaient arrivées à leurs oreilles. Elle avait dès lors sorti sa nouvelle et étincelante arme de sa ceinture porte épée - qui remplaçait désormais celle en bois qu'elle avait laissé au sein de la petite chaumière familiale des Poufsouffle - afin de faire face à un éventuel affrontement. Helga s'était empressée de suivre Godric sur le chemin terreux auprès duquel ils avaient atterri. Longeant avec rapidité la végétation et les arbres, leurs pas les menèrent au milieu d'une foule de Moldus qui tenaient à la main des torches en feu.
Un des hommes les aborda pour leur demander avec brusquerie s'ils n'avaient pas croisé le chemin de deux adolescents aux cheveux bruns, visages pâles, et yeux bleu foncé. Suite à ses paroles saccadées par la colère et l'excitation, il leur expliqua rapidement que ces derniers se trouvaient être des sorciers qu'ils avaient pris en chasse tels de véritables animaux à abattre. Alors que les deux sorciers secouaient vivement leur tête de gauche à droite, les Moldus en colère les dépassèrent après leur avoir expliqué que le prêtre du village venait de donner les sacrements nécessaires à l'immolation de leurs ascendants. Cela voulait dire qu'ils allaient incessamment sous peu brûler les parents de cette famille démoniaque qui, et selon les commérages, tentaient de fuir depuis la Mercie[3].
Malgré le fait que les parents avaient apparemment été grièvement blessés entre-temps, les Moldus n'attendraient pas au petit matin de peur qu'ils ne s'enfuient ou ne se retournent contre eux. Selon le Moldu qui les avait accostés, cette famille de sorciers était recherchée depuis bien longtemps, et ne s'était jamais cachée des Moldus. Ils leurs faisaient même régulièrement face, et, par pur plaisir, auraient même assassiné de nombreux Moldus. Helga en eut des frissons.
- Merlin, Helga, d'après leurs descriptions et les dires toujours renfrognés de ma mère quand elle m'en parle, je crois qu'ils ont attrapé et capturé la famille Serpentard.
La jeune fille écarquilla les yeux, et agrippa fermement la poignée de son épée avec sa main gauche. Les sorciers parlaient souvent de cette famille si puissante et surtout, dite « noire ». D'après les nombreux bruits qui couraient, leurs ancêtres seraient les responsables d'une défaillance de la Magie suite à de nombreuses expériences pas très nettes qu'ils auraient effectuées afin de devenir plus puissants. Ils auraient créé une nouvelle forme de Magie. La magie noire. Une magie qui aurait littéralement imprégné leurs cellules magiques, ce qui accentuait la férocité et la dangerosité de leurs pouvoirs.
Cette famille aurait ensuite subi une malédiction pour avoir été si avare de pouvoirs. Merlin, de son vivant, les aurait lui-même maudits pour avoir joué et tenté de manipuler cette force magique imprégnant et desservant la nature. En guise de punition, et selon les légendes, ils les avaient transformés en serpents, à l'image de la consonance de leur nom de famille. Il ne leur aurait donné la possibilité de redevenir humain que durant les périodes de pleines lunes.
Avec le temps, Merlin aurait décidé qu'ils devraient gérer les distorsions qu'ils avaient créés dans la pureté de la Magie, et aurait alors levé la punition. Mais ces derniers, infectés par une Magie qui les avait consumés suite à leurs expérimentations, en plus d'avoir des idées très arrêtées sur le sang des sorciers, n'avaient rien fait pour aller dans le sens de la requête de celui qui, disait-on, était le premier sorcier de tous les temps. En effet, la nature - et plus précisément l'entité de la Magie - aurait imprégné son corps humain de cellules Magiques, régénérées par un noyau qui la condensait de part et d'autre de l'organisme.
Ce processus était le résultat de la puissance d'un sorcier. Et cette dernière information était un fait avéré selon Guenièvre Gryffondor. Enfin, l'on disait également que les Serpentard avaient gardé leur capacité à contrôler et à communiquer avec ces dangereux reptiles. Ceci serait, selon les dires, un effet secondaire de la malédiction qu'aurait subi cette famille ancestrale. Helga frissonna à nouveau en songeant à cela car ces légendes étaient terrifiantes.
- Je sais que d'après ce que dit ta mère, votre famille et la leur sont en mésentente à cause de vos idéologies bien trop divergentes sur les moldus et les sorciers. Oui, les membres de vos familles se sont toujours confrontés les uns et les autres depuis la nuit des temps, mais franchement, tu crois qu'ils se feraient attraper de la sorte ? On les dit très puissants, God'.
- Je ne les ai jamais vus de ma vie, ma mère m'a toujours épargné les inconvénients de notre statut, comme les banquets organisés par les grandes familles, mais bon certes, on ne l'invite plus vraiment depuis qu'elle s'est mariée à mon père... Mais j'ai un drôle de pressentiment Hel', affirma Godric, on devrait de ce pas rebrousser chemin et nous rendre au château.
- Et... laisser des nôtres mourir, Godric ! Si j'ai bien suivi, les enfants de ces gens n'ont pas été capturés. Il faut les aider eux aussi !
- Helga ! Si ce sont eux qu'ils ont capturés, ce sont nos ennemis. Ils pratiquent cette autre branche de la Magie que leurs ancêtres ont apprivoisée. Et nous, on devrait rentrer parce que dans tous les cas, cela risque de mal tourner. Ce sont des sorciers noirs et si ça se trouve, c'est un guet-apens pour les Moldus.
- Et si cela ne l'est pas ? Tu n'es qu'un imbécile quand tu t'y mets, je croyais que tu avais plus de courage que ça vis-à-vis de ce que prétendent TES ancêtres et leurs exploits. Bien que ces légendes soient terrifiantes, ce sont des enfants comme nous ! Justement, on pourrait les aider eux pour ne pas qu'ils tournent mal comme leurs parents dans le cas où comme tu le dis, ils seraient vraiment des mages noirs ! Je n'y crois pas trop cependant ! C'est facile de catégoriser ! Donc, il faut essayer d'arriver à temps au village et les sauver eux, ils ne sont peut-être pas aussi mauvais que ne le laissent entendre ces rumeurs !
Jetant un regard là où la foule venait de disparaître, puis à son ami, Helga sut ce qu'elle devait faire. À ses yeux, on ne naissait pas mauvais, on le devenait. Toute personne était un être humain. Tout individu quel qu'il soit méritait sa chance. Peu importait les commérages. Peu importait les légendes.
Il fallait aider du mieux qu'ils le pouvaient cette famille.
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Anno domini 986, 12 novembre, Godrinco Hollows
Helga avait traîné Godric jusqu'au village dans l'espoir que le père et la mère ne se soient pas encore fait immoler sur le bûcher. Mais ce fut vain, ils étaient bien trop loin dans les bois et n'auraient jamais pu les sauver. D'autant plus qu'ils n'avaient pas leurs baguettes avec eux. Quand ils furent arrivés sur la grande place du village, la population avait commencé à se dissoudre ici et là, retournant pour la plupart vaquer à leur occupation tandis qu'un autre groupe d'hommes avaient décidé de ratisser à leur tour le terrain afin de retrouver ces deux enfants pour les brûler eux aussi sur le bûcher.
- La mère, dans un dernier effort, a utilisé ce maudit bout de bois qu'elle avait caché afin de sauver sa progéniture, disait une villageoise. Ils ont disparu juste après cela.
- On dit qu'ils se sont enfuis de chez eux après que leurs enfants se soient mis à découvert à cause d'un étrange œuf qui aurait éclos en Mercie, donnant naissance à une étrange créature qui aurait fait des ravages, disait une autre paysanne, les échos sont arrivés jusqu'ici, ce n'est pas peu dire.
- Et vous avez vu comment le père se délectait des chefs d'accusations ? Vous croyez que c'est vrai ce qu'il nous a énoncé... Que soi-disant on n'aurait jamais pu les attacher aux bûchers si des sorciers infiltrés parmi nous n'agissaient pas pour nous ? Il nous a traités de naïfs et d'ignares, quelle audace ! Ils se pensaient si puissants...
- Il était certainement trop fier d'avoir ce démon en lui, assurait un autre Moldu, nous lui avons bien fermé la bouche. Mais nous devrions tous aller dormir quelque chose me dit que demain matin nous aurons encore de quoi faire la fête avec ces deux autres petits sorciers...
L'adolescente et son ami passaient entre les groupes de moldus qui étaient restés afin de discuter du massacre qui avait eu lieu au village. Des odeurs de chair brûlée, calcinée, arrivaient à ses narines et elle dut retenir un relent de nausée quand ils passèrent devant le tas de bois et les poteaux où ces êtres sans magie avaient dû attacher ces sorciers. Des membres carbonisés et de la poussière entre des petites braises tardaient encore à s'éteindre. Voilà ce qu'étaient devenus cet homme et cette femme, dont ce qui restaient des corps ne seraient seulement enlevés qu'au petit matin. Cela dans le but de montrer à ceux qui n'avaient pas assisté à la scène que non, le mal ne les « vaincrait » pas.
- Je suis désolé que l'on ne soit pas arrivés avant Hel', chuchota Godric à voix basse, nous...
- Ils doivent être cachés quelque part et je me demande si...
Helga écarquilla ses yeux alors qu'une idée venait de lui traverser l'esprit.
- ... Il nous faut rentrer chez toi et demander de l'aide, murmura-t-elle la gorge nouée à la vue du résultat de ce massacre. Ta mère pourra nous aider ! Comment ceux... auprès de qui j'ai pu grandir peuvent être aussi cruels ? Nous sommes tous des êtres humains.
- Par respect envers ma mère, je ne supporterais pas des membres de la famille Serpentard et leurs idéologies bien glauques mais, tu as raison Hel', personne ne mérite de finir comme ça, grimaça-t-il. Tu sais, je pense que la religion y est pour beaucoup aussi sur les croyances des gens... Mais... Allez viens, retrouvons-les.
Ne se souciant pas des Moldus qui la suivaient du regard suite à sa tenue peu féminine et conventionnelle, Helga releva malgré tout dignement le menton. Un jour, songea-t-elle alors que son meilleur ami enserrait sa main en guise de réconfort, un jour, ils vivraient tous en harmonie et en communauté. Et elle détruirait qui plus est ces mœurs et ces conventions ridicules de leur société. La jeune fille venait de s'en faire intérieurement la promesse.
L'adolescente pleine d'espoir qu'était Helga Poufsouffle espérait, une fois adulte, arriver à faire de grandes choses pour ces deux mondes si différents auxquels elle appartenait...
End Notes:
NB
1- Petite expression inventé que l'on peu comparer à enfoncer un couteau dans la plaie.
2- J'imagine que plus tard, le nom du village qui est bien Godric' Hollow sera modifié en l'honneur de Gryffondor et deviendra par la suite typiquement sorcier à l'image de Pré-au-lard qui a été fondé lui aussi afin que les sorciers puissent se cacher.
3- Pour rappel, Royaume d'Angleterre à cette époque.
Chapitre 5 : la guérisseuse et la coupe miracle by Chrisjedusor
Présent
Anno domini 1009, 18 août, Poudlard, Ecosse.
Quelques jours s'étaient écoulés depuis qu'Helga avait continué de conter son récit relatant sa vie passée. Elle s'était arrêtée au moment où Godric et elle-même avaient aperçu les cendres de ce qu'il restait des grands-parents paternels de son fils. Elle avait mis fin à son histoire à ce moment précis car la sorcière savait à quel point cela avait dû terrifier son petit garçon. La vérité avait été dure à avaler mais Helga n'avait ni l'intention de lui mentir ni de lui omettre quoi que ce soit. Elle ne voulait et ne pouvait décidément pas perdre la complicité et la confiance qu'elle partageait avec son unique fils. Cependant, elle insistait toujours sur le fait qu'il y avait, et malgré ces chasses aux sorciers, de « gentils » Moldus, comme ses propres parents ou son autre meilleur ami d'enfance, nommé Léon. Tout n'était pas noir ou blanc, mais il y avait des nuances de gris, lui avait-elle expliqué alors qu'elle séchait les larmes de son enfant.
Curieux comme il était, Robin lui avait demandé si la famille de son père était vraiment considérée comme des mages noirs au passé terrifiant. Helga avait alors tendrement passé sa main dans ses cheveux, et, avec un petit sourire contrit, lui avait affirmé que oui, certaines choses les concernant étaient des faits avérés et affirmés de la bouche de sa tante et de son père. Elle l'avait vu froncer les sourcils malgré la pénombre émanant de la chambre avant qu'il ne se blottisse à nouveau contre elle afin de lui chuchoter que lui, il serait un gentil sorcier quoi qu'il puisse arriver dans sa vie. Face à tant d'innocence, elle avait alors simplement souri avec Amour. Il ne pouvait pas encore comprendre à quel point sa magie en développement pourrait s'avérer instable en grandissant. Tout cela à cause de ses lointains ancêtres. Ils avaient fait des choses si horrifiantes et terrifiantes. D'autant plus si certaines légendes - aussi folles soient-elles - s'avéraient vraies.
Helga ne doutait pas de la bonté de son enfant, mais elle savait que son ascendance n'était pas une chose aisée. Après-tout, la magie noire était vraiment ce qui caractérisait les membres de la famille Serpentard. Elle avait cru pouvoir sauver l'âme de Salazar. En vain. La blonde ne laisserait pas son fils sombrer dans la folie. Et puis, si Selwina arrivait à se contrôler et avait réussi à stabiliser ses propres cellules magiques affectées par cette magie sombre qui avait réellement infecté les noyaux magiques des membres de cette famille à cause d'expérimentations passées, alors tout irait pour le mieux. Robin n'était pas seul.
Ces événements contés de génération en génération étaient terrifiants, et Helga se souvenait encore en avoir été mortifiée après que les jumeaux lui eurent un jour parlé des sombres secrets de leurs ancêtres. Mais elle avait vite repris son sang-froid car tout le monde méritait sa chance. Certes, elle avait des preuves sur certains faits mais les premiers Serpentard ne pouvaient simplement pas avoir créé une brèche dans la magie blanche, créant les prémices de la magie noire, affectant leurs descendants d'une manière irrémédiable. De simples expérimentations étaient plus cohérentes et probables. Les légendes entourant cette famille légendaire étaient décidément bien nébuleuses...
Après avoir rassuré son fils, la jeune femme lui avait raconté une belle petite histoire affiliée au livre de contes de Beedle le Barde. Et ils s'étaient tous deux endormis enlacés l'un contre l'autre. Depuis cette soirée, Robin ne lui avait plus demandé de continuer son récit. Helga comprenait qu'il devait emmagasiner ce qu'elle lui avait expliqué. Il était après tout très jeune. Plusieurs fois, elle avait réprimé son envie de lui demander à quoi il réfléchissait, mais elle s'était abstenue. Jusqu' à ce jour, Robin avait effectivement beaucoup été dans ses pensées. Mais ce fut la mine décidée qu'il venait à présent la trouver au sein de la petite écurie que les autres fondateurs et elle-même avaient installée à côté de la Forêt de Brocéliande. Sûr de lui, Robin venait de lui demander s'il pouvait l'accompagner à Garioch tout en rajoutant qu'elle pourrait également continuer son histoire car - et selon les mots d'enfants qu'il venait d'employer - il était prêt à écouter la suite durant le voyage.
- Maman ? Alors je peux venir voir grand-mère et grand-père ?
La jeune femme sortit définitivement de ses songes alors que Robin attendait impatiemment sa réponse. Le petit garçon caressait le pelage de Méliore, sa jument. Helga grimaça car Garioch était - et selon les rumeurs - de plus en plus affecté par cette maladie appelée depuis quelques années, la grippe. Elle en avait eu la confirmation grâce au pigeon voyageur que sa mère lui avait encore envoyé un jour plus tôt. Et autant sorciers que Moldus savaient que celle-ci était néfaste. La sorcière de trente-six ans ne pouvait décidément plus rester les bras croisés. Elle avait beau avoir essayé de guérir les gens avec des plantes médicinales mélangées à des potions bien mixées, aucune composition ne convenait tout à fait pour faire disparaître complètement l'ensemble des symptômes de cette maladie moldue. Et la guérisseuse savait qu'il était dangereux de trop utiliser les potions car les Moldus pouvaient ressentir ce genre de magie quand elle était utilisée.
Helga devait essayer cette coupe en or. Après avoir effectué tant d'expériences dessus, de travaux, et après avoir trempé l'objet dans diverses potions de guérisons, elle était enfin arrivée à un résultat satisfaisant. Helga était certaine qu'avoir liée son essence magique à cette dernière - grâce à la magie du sang - pouvait également lui permettre d'obtenir des résultats convaincants. Ce qu'elle n'avait pas hésité à faire. Il ne restait plus qu'à croiser les doigts. En espérant que la magie qui serait pompée de son organisme quand elle guérirait les malades en se canalisant avec la coupe en or ne serait pas trop néfaste pour son propre corps.
- Mon cœur, tant que nous ne savons pas si la coupe marche, je veux te tenir à l'écart. Il est inutile de prendre quelconque risque. Si cela ne fonctionne pas, tu pourrais être infecté. Et je ne pourrais guère te guérir sur le long terme.
- Mais... et si grand-père il trépasse ? Je ne le verrais plus et je... je veux venir et...
- Non, mon petit Amour. Tu ne viendras pas avec moi. Je pensais que tu voulais aider tes tantes et ton oncle dans la préparation des cours pour la rentrée scolaire, mmh ? Tu pourras t'occuper ainsi durant mes quelques jours d'absences, non ? Et puis, toi aussi ton maître va revenir d'ici peu te refaire cours, peut-être serait-il opportun de réviser un peu la lecture avec ta tante Rowena ou avec Helena ? Et enfin, je suis certaine que ta tante Selwina voudra indéniablement redescendre dans la Chambre des Secrets voir un peu Mistral, va passer un peu de temps auprès d'elle...
Mistral ou l'expérience qu'avaient créée les jumeaux quand ils n'étaient que des enfants, était le résultat d'un œuf de poule couvert par un crapaud lors de sa gestation. Cette découverte, d'après ce qui lui avait été conté, était basée sur les recherches d'un sorcier grec, Herpo l'Infâme[1], adepte de la magie noire. Selwina et Salazar Serpentard avaient étudié ses travaux qui étaient parvenus entre leurs mains. Malgré leur jeune âge, ils avaient réussi à obtenir des résultats finaux en les utilisant puis les travaillant, afin d'arriver à une conclusion grâce à ses vieux parchemins volés et cachés dans les affaires de leurs géniteurs.
Ces travaux avaient donné naissance à une race supérieure de serpents, le Basilic. Une créature dangereuse qui ne pouvait être contrôlée que par les membres de cette famille. Et pourtant, à l'époque, les deux sorciers fourchelangues, qui avaient toujours eut une affinité pour la magie noire, avaient affecté ce serpent géant comme une ultime couche de défense pour les étudiants de l'école des sorciers. Quel que soit leur ascendance. Le Basilic était une protection en cas d'attaques extérieures. Mais à cette époque, aucun d'eux n'auraient pu imaginer que leurs relations s'effriteraient dans le futur. Dernièrement, Selwina ne cessait de penser qu'il lui faudrait peut-être geler sa plus vieille création et amie afin d'éviter tout ennui si Salazar revenait un jour pour se venger en l'utilisant injustement contre les nés-Moldus et les traitres à leur sang. Helga se demandait lequel des deux Fourchelangues arriveraient à se faire obéir du Basilic s'il y avait conflit d'intérêts entre ces deux sorciers du même sang. Tout cela faisait beaucoup de peine et de mal à Selwina, qui avait réussi à radicalement changer de comportement et d'idéologies ces dernières décennies. Et elle-même en souffrait d'autant plus, songea-t-elle en chassant mentalement la mélancolie qui commençait à l'accaparer.
- Oui mais je veux quand même venir avec toi, c'est plus important ! lança-t-il avec véhémence en tapant du pied sur le sol.
- Rob', tu te calmes et maintenant, ordonna-t-elle, ce n'est pas à discuter.
- Tu es méchante, ce n'est pas juste ! Je...
- Robin, il suffit ! termina Helga avec plus de froideur et de fermeté dans la voix.
La jeune Poufsouffle ne s'énervait pas à proprement parler, mais la lueur écarlate qui venait de traverser les pupilles claires de son fils, signe incontestable de colère, l'obligeait à s'exprimer plus fermement envers l'enfant. Cet horrible héritage familial qu'était le changement de pigmentation dans ses iris si semblables aux siennes était un signe incontestable que la magie noire avait véritablement infesté les cellules souches des membres de la famille Serpentard. La première fois qu'elle eut perçu cette lueur carmin dans le regard des jumeaux, elle en avait été tétanisée de peur. Il lui avait fallu du temps avant de s'adapter à toutes ces étrangetés qui entouraient Salazar et Selwina. Elle avait cependant rapidement compris que ce phénomène était lié aux émotions qu'éprouvaient les deux jumeaux.
Surpris par le ton peu avenant qu'elle venait d'employer à son égard, Robin baissa les yeux, et elle soupira en l'entendant renifler de tristesse. D'un geste enfantin, il passa son coude sur ses paupières afin d'en essuyer les larmes qui avaient commencé à brouiller sa vision. Elle s'approcha tendrement de lui, faisant craqueler sous ses pas la paille éparpillée ici et là dans le box de Méliore et le prit dans ses bras.
Helga le posa sur la selle qu'elle venait d'installer sur le dos de sa jument. La jeune sorcière n'aimait pas la tristesse qui barrait son visage mais elle resterait sur ses positions. Depuis qu'elle l'avait mise au monde, le protéger de tout malheur était sa priorité. La Fondatrice ne prendrait certainement pas le risque que son enfant puisse se faire infecter sans s'assurer qu'elle puisse le guérir. Helga, elle-même, allait faire extrêmement attention à tout risque de contamination en prenant une potion de protection que seuls les sorciers adultes étaient capables de supporter puisqu'elle agissait sur les noyaux qui étaient arrivés à maturité. Ce qui ne fonctionnerait donc en aucun cas sur son petit garçon.
- Pardon Maman, je ne voulais pas dire ça. Tu n'es pas méchante, je t'aime.
Helga posa doucement ses deux mains sur ses genoux mais Robin les lui prit à son tour entre ses doigts. En guise de réconfort, la Fondatrice pressa tendrement ses paumes. Et alors que Méliore hennissait doucement à l'instar des autres chevaux installés dans l'écurie, elle déclara à son tour :
- Je sais. Et je t'aime bien plus, mon cœur.
Robin sourit doucement quand elle caressa sa joue de sa main. Assis sur le dos de l'animal, il tendit ses petits bras et se pencha en avant afin qu'Helga puisse répondre à sa demande d'étreinte. Ce que la jeune femme ne tarda pas à faire et profita de la situation afin de poser un baiser sur le haut de son crâne.
- Tu feras attention alors, hein, Maman, et tu embrasseras pour moi grand-père et grand-mère ? lança-t-il la tête posé sur sa poitrine. Promis ?
- Bien évidemment, je n'y manquerais pas. Nous nous y rendrons tous les deux quand tout cela sera apaisé, ne t'en fais pas pour ton grand-père. Sinon, tu ne verras même pas que je suis partie, je serais rapidement de retour. Sois gentil pendant mon absence. Et si tu veux continuer à... en savoir plus sur ton histoire... demande à ta tante Selwina. Je suis certaine que son point de vue pourrait s'avérer intéressant avant que je ne reprenne moi-même la main quand je rentrerai au château, termina-t-elle avec un petit clin d'œil.
La mère et le fils profitèrent de cet instant de plénitude sans savoir que des ennemis se terraient dans l'ombre, attendant le moment opportun afin de faire tomber les Fondateurs de Poudlard.
~*~
Présent
Anno domini 1009, 18 août, Garioch, Ecosse.
Ce fut sous une pluie torrentielle, qui l'avait un peu prise par surprise, et après avoir constaté que de gros nuages noirs commençaient à encombrer le ciel, qu'elle avait terminé son voyage sur le dos de Méliore. Le village n'étant pas bien loin de Pré-au-larde et de Poudlard, la fondatrice avait préféré s'y rendre de la façon la plus moldue qui soit. Il ne lui fallait que quelques petites heures pour y arriver de cette manière. Autant prendre l'air et profiter de la nature. C'était toujours bien plus sécurisant, d'autant plus quand on savait pertinemment que le transplanage était encore un sujet en constante évolution. Il valait donc mieux l'éviter quand c'était possible. Qui plus est, ce processus la fatiguait énormément à chaque utilisation.
Quand Helga était arrivée à l'entrée de village, c'était le visage caché par le capuchon de sa cape de voyage qu'elle avait constaté que très peu de villageois traînaient à l'extérieur, signe de la crainte d'une possible contamination. Et puis, une pluie tonitruante s'était abattue sur les toitures des chaumières et le sol. Cela devait indéniablement en être aussi pour quelque chose. Pourtant, Alazais Poufsouffle avait dû guetter son arrivée et l'avoir attendue bien avant la fin de la tempête devant le perron de leur chaumière. La blonde l'avait compris quand elle l'eut aperçue au loin, les bras refermés contre de sa poitrine, grelottante de froid. La sorcière avait haussé les yeux au ciel, amusée. Helga lui avait pourtant stipulé dans la missive du matin-même, envoyée avec l'un des pigeons voyageurs que Rowena et elle-même dressaient depuis quelques années au sein de la volière encore une fois rattachée à Poudlard, qu'elle ne serait sur place qu'en début d'après-midi et pas avant. Cependant, sa mère, éternelle impatiente, n'avait pas pu s'empêcher de vouloir la voir arriver à la maison. Cela me rappelle votre enfance, lui disait-elle à chaque fois, quand je vous attendais fermement les bras croisés après que vous ayez fait une énième de vos bêtises que vous effectuez souvent en compagnie du jeune Godric et de Léon.
Une fois ses deux pieds posés sur la terre ferme, la sorcière n'avait pas eu le temps de caresser l'encolure brune et blanche de sa jument afin de remercier l'animal pour l'avoir accompagnée pour durant ce voyage. En effet, à peine venait-elle à l'instant de récupérer sa besace de travail, attachée à son cheval, que sa mère lui tomba dans les bras.
- Oh mon enfant, vous m'avez tant manqué depuis la dernière fois que je vous ai vue. Regardez-vous comme vous êtes belle, qu'est-ce que vous ressemblez à votre père... Vous pourriez me briser en deux avec ses bras si musclés, constata-t-elle. Toujours aussi combative, je présume. Quand pourrais-je donc vous voir en robe et non en pantalon et en chemisier ? se lamenta-t-elle faussement en la détaillant de haut en bas.
La jeune sorcière répondit doucement à son étreinte. Ces derniers mois, il était vrai qu'ils avaient eu beaucoup de travail avec Poudlard mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne rendait pas régulièrement visite à sa famille, et qu'elle en oubliait ses racines. Sa mère avait juste tendance à être de plus en plus émotionnelle et nostalgique avec les années. La laissant prendre son visage entre ses mains, elle sourit de plus belle et lui déclara d'une voix amusée :
- N'exagérez pas, nous nous sommes vues il y a moins d'une demi-lune[2], mère. Vous parlez comme si cela faisait au moins trois lunes que je n'avais pas mis les pieds au village. Et pour vous répondre, la pratique de l'épée au plus haut niveau nécessite une certaine condition physique... vous le savez, fit Helga en gloussant de rire. Hum, vu que je n'ai certainement plus l'intention de me marier... jamais ? supposa la blonde sur le ton de la taquinerie.
- Helga, vous apprendrez que le temps est une notion tout à fait dérisoire pour une mère. Et ne jamais dire jamais, jeune femme. Vous méritez d'être heureuse. Une femme comme vous ne peut que mériter un gentil homme, fit fiévreusement Alazais. Et... j'aimerais d'autres petits enfants que notre Robin..., lança-t-elle avec insinuation. Mais rentrez donc, votre père vous attend, elle s'arrêta et soupira tristement, laissant comprendre à Helga que son père était certainement touché par cette maladie. Je vais faire porter votre jument à l'écurie principale. Je reviens de ce pas. Profitez pour vous séchez, mon enfant, vous devez être frigorifiée... Cette pluie qui tombe à intervalles réguliers ne nous aide décidément pas...
- Je vais essayer d'apaiser ses symptômes avant que cela ne s'aggrave, mère, lâcha-t-elle doucement. Je vais tester l'un de mes projets sur père, comme je vous l'ai promis, ne vous en faites pas, termina Helga en omettant le ton venimeux dans la voix de sa mère car cette dernière devait penser à Salazar et elle n'avait aucune envie d'entamer à nouveau ce sujet épineux.
Ce fut donc sur ses mots qu'elle se détacha de l'étreinte de sa mère, réajusta sa ceinture porte épée positionnée en dessous de sa cape et pénétra dans la petite chaumière où elle avait habité durant toute la durée de son enfance.
Sans savoir qu'encore une fois, sa notoriété s'accroîtrait d'ici quelques jours grâce à cette coupe en or que son fils avait décidé de lui fabriquer en compagnie de Selwina pour son anniversaire.
~*~
Anno domini 1009, 18 août, Garioch, petite chaumière des Poufsouffle, Ecosse.
- Voilà ma petite célébrité. Comment-allez-vous ? Vous préparez-vous toujours pour le tournoi des Nations qui a lieu fin de ce mois ? Et mon petit-fils, comment-va-t-il ?
A peine s'était-elle assise sur le lit étroit de ses parents où était couché Alaric, que son père s'empressa de prendre ses paumes entre ses mains rugueuses et vieillies par le temps. C'était un signe du travail acharné qu'il avait effectué ces dernières décennies au sein de la forge où il était employé pour quelques misérables pièces d'argents en métal qui ne leur permettait que le strict minimum pour vivre. Quand elle avait commencé à se faire connaitre dans le monde moldu grâce à ses capacités de guérisseuse, puis grâce à ces tournois auxquels elle avait participé, ensuite à Poudlard ou encore suite à ses travaux dans le monde sorcier, Helga avait voulu partager avec eux la fortune qu'elle avait commencé à amasser. Mais ses deux parents avaient catégoriquement refusé toute aide de sa part, lui réfutant que c'était sa réussite et non la leur. La jeune femme avait beau vouloir argumenter, ils étaient bornés sur le sujet.
La jeune Fondatrice n'était pas d'accord avec eux. Pour elle, ils avaient participé à sa réussite. Premièrement, en l'ayant un jour permis d'apprendre la magie en compagnie de la mère de Godric, Guenièvre Gryffondor. Puis, en la soutenant dans ses choix. Quoi qu'ils puissent en penser, ses parents y étaient pour beaucoup dans sa notoriété.
Son père toussa fortement, et elle vit aisément qu'une pellicule de transpiration mouillait son front, signe d'une légère fièvre. Mais dans son cas, la maladie ne semblait pas encore fortement avancée. Helga vrilla ses pupilles car c'était plutôt à elle de lui poser ce genre de questions. Malgré les symptômes évidents de la maladie qui devait évoluer avec le temps et donc rendre le moral d'Alaric bien maussade - et surtout quand on savait comment cela pouvait mal se terminer - son père restait enjoué, et intéressé.
Son ascendant était avare de son fils contrairement à son ex-mari. Alaric avait affirmé qu'un jour Salazar Serpentard terminerait, que ce soit par un sorcier ou non, les jambes brisées en deux et avec une des épées qu'il aurait forgé expressément pour le sorcier droit dans la poitrine pour lui avoir brisé le cœur. Helga avait beau lui répéter qu'elle s'en chargerait elle-même, son père affirmait que c'était à lui de le faire, même si ses capacités de duelliste étaient hors normes. Il restait son père, et c'était lui l'idiot qui avait accepté de donner la main de sa fille à cet ignare de consanguin, disait-il. Helga comprenait sa haine. Après tout, ses parents avaient un jour accepté la requête de la famille Gryffondor en hébergeant les jumeaux Serpentard sous leur toit alors que ceux-ci devaient se cacher des Moldus qui les pourchassaient depuis la Mercie... Oui, eux aussi avait beaucoup fait pour les jumeaux, avant qu'un de ceux-ci ne leur enfoncent un coup de couteau dans le dos...
- Père, cessez de me nommer de la sorte, sourit-elle amusée. Je vais pour le mieux. Pour reprendre ses mots, Robin vous embrasse un millier de fois. Je vous l'amènerai quand cette épidémie sera passée. Evidemment père, je compte même passer les épreuves individuelles cette année. Si je le demande désormais, je pense qu'ils ne me refuseront pas l'entrée.
- Et bien, jeune fille, comment dois-je appeler mon enfant qui visiblement a réussi sa vie bien au-delà de mes attentes et qui va certainement qui plus est obtenir un titre de noblesse via... Comment avez-vous nommé cela la dernière fois ?
Il toussa à nouveau et il lui fallut quelques secondes afin de reprendre une respiration décente.
- Ah oui, la confédération sorcière[3]. J'espère que vous l'accepterez cette fois !
- Père... en toute sincérité, je ne vais toujours pas l'accepter. Je ne veux guère oublier d'où je viens, qui m'a élevée, je vous l'ai déjà dit... Maintenant, laissez-moi utiliser la merveille que votre petit-fils m'a offerte pour mon anniversaire. J'ai longuement travaillé dessus, et Robin a..., fit-elle en souriant tendrement, ... entre guillemet tenu à m'aider. Alors, je sais que vous êtes malgré tout d'humeur joviale, mais laissez-moi vous soigner avant que vous ne soyez définitivement alité si votre état venait à évoluer.
La confédération sorcière était la coalition des plus grandes familles magiques qui décidaient d'établir depuis quelques années des semblants de règles afin que les sorciers puissent vivre au mieux et se cacher plus facilement des Moldus. Il y avait de cela quelques semaines, ils l'avaient encore une fois invitée à obtenir le titre de noblesse afin de pouvoir plus facilement gravir les échelons. Malgré leur insistance, elle avait déjà refusé cela à deux reprises. Cependant, elle avait de nouveau reçu une missive lui demandant de rejoindre la confédération, car ses conseils et ses décisions seraient fortement appréciés puisqu'apparemment, elle était l'une des personnalités les plus influentes de leur ère. Godric, Selwina et Rowena, qui avaient tous un siège à la confédération, ne la jugeaient pas, bien au contraire. Mais elle sentait au plus profond d'elle-même qu'ils voudraient tous trois l'avoir à leurs côtés. Après-tout, la jeune Poufsouffle était la plus posée des Fondateurs de Poudlard.
- Je ne veux pas le pouvoir vous le savez, père, ajouta-t-elle.
- Un peu trop tard pour cela, n'est-ce pas, Helga ? ricana Alaric. Voyez cela autrement mon enfant, peut-être pourriez-vous faire d'autant plus de choses dans nos deux mondes. Et vous le savez, vous resterez au fond toujours ma petite fille qui se fiche éperdument de toutes les conventions existantes. D'ailleurs, je viendrais moi-même au château voir l'évolution de l'œuvre de ma fille, cela fait si longtemps ! Enfin, si vous voulez d'un vieillard comme moi dans les parages...
En guise de réponse, Helga vrilla ses iris, désabusée, et le força à se coucher.
~*~
Dès le moment où son père avait posé ses lèvres sur la coupe en or qu'elle avait remplie d'eau du puits et qu'il tenait à l'instant de ses deux mains, une étrange pression s'était faite ressentir sur son estomac, et elle eut l'affirmation que sa magie quittait son corps pour renforcer la matière qui composait son bien pour ensuite simplement s'infiltrer dans l'eau. La douleur étant supportable, la sorcière eut tout le loisir d'analyser les changements physiques sur son ascendant. Le visage pâle qu'il abordait encore quelques secondes avant qu'il ne boive reprit un peu de couleurs, les rougeurs dues à la faible fièvre s'estompèrent sur son front. La jeune femme ne pouvait pas voir si ses pommettes avaient subi le même traitement puisqu'il portait une courte barbe mi-grisonnante, mi-blonde. Mais au vu du soupir qu'il laissa échapper, Helga comprit qu'il se sentait étrangement mieux.
- Quelle magie avez-vous utilisé là-dedans, mon petit chevalier ? Je n'ai plus de douleur à la gorge, comment avez-vous réalisé cet exploit ? s'intéressa, émerveillé, Alaric. Helga ?
La concernée n'eut pas la force de répondre car tout tournait autour d'elle. L'ensemble des pièces collées les unes aux autres, qui composaient la petite chaumière de son enfance, se firent floue devant ses yeux vert forêt. Elle se sentait affaiblie, lessivée, vidée de sa magie. Helga ressentait d'étranges symptômes telles que sa gorge qui la grattait, ou encore des frissons. La sorcière comprit alors qu'elle avait bien fait un échange en liant l'objet à elle-même. Son fils ne savait pas qu'elle avait travaillé la composition de ce bien sur ce point précis afin d'arriver à cet exploit. Il était inutile d'inquiéter Robin, qui pensait que les expérimentations sur la coupe seule fonctionneraient sur les humains. Cependant, l'ensemble avait porté ses fruits. Définitivement mieux qu'elle ne l'avait prévu. Et si ses calculs étaient exacts, ses cellules magiques allaient agir sur la maladie qu'elle avait récupérée en elle, afin d'en détruire les mauvaises souches. Car quoi qu'on en dise, la magie bien maîtrisée et contrôlée permettait de réaliser des exploits.
Et elle l'avait fait. Maintenant, il était vrai que son père était au début de la maladie. Il restait à voir si cela marcherait pour toutes sortes de contaminations et ce, quel que soit l'état du patient.
Ce qu'elle pouvait affirmer, c'était dès lors que la coupe était définitivement liée à son sang. Et aucune personne ayant de mauvaises intentions ne pourrait l'utiliser pour de sombres desseins. Car oui, si l'objet fonctionnait de cette façon, il était raisonnable de dire que l'on pouvait utiliser la coupe dans l'autre sens, en donnant des maladies aux potentiels ennemis. Elle avait donc limité son pouvoir à ses héritiers qui continueraient, et elle espérait, son œuvre afin de répandre le bien autour d'eux.
Seuls ses descendants pourraient s'en servir.
Ce fut sous ses pensées qu'elle se sentit partir vers l'inconscience. Sa mère, qui venait de rentrer au sein de la petite chaumière, la rattrapa doucement pour la coucher sur le lit.
La Fondatrice s'endormit avec un sourire aux lèvres qui était accompagné d'un sentiment de profonde satisfaction.
Des siècles plus tard, les sorciers conteraient des histoires sur les pouvoirs dont était doté la coupe en or d'Helga Poufsouffle.
Des pouvoirs qui ne deviendraient que des légendes, même aux yeux de ses héritiers quand celle-ci disparaîtrait momentanément de la circulation.
La coupe serait retrouvée et récupérée par l'arrière-grand-père d'Hepzibah Smith, descendant de sa deuxième lignée.
End Notes:
NB
1 mage noir Grec de l'époque, voir wikihp,
2 Je pense qu'on se référait plus au lune à l'époque pour se situer dans le temps,
3 Fédération sorcière, toute première institution sorcière mondiale que j'ai inventé.
Chapitre 6: La lourdeur des Secrets by Chrisjedusor
POV Robin
Anno domini 1009, 18 août, Poudlard, Ecosse
Assis en hauteur sur un galet, face au grand lac qui jouxtait Poudlard, Robin conversait avec Helena. Il aimait se confier à la jeune Serdaigle, car malgré le fait qu'il soit bien plus petit que l'adolescente, elle écoutait toujours d'une oreille attentive. Les deux enfants se comprenaient du fait qu'aucun d'eux n'ait jamais connu leur père. Le petit garçon avait beaucoup médité depuis que sa mère était partie quelques jours sur Garioch. Le soir même de son départ, sa génitrice avait envoyé l'un des pigeons voyageurs que Rowena et elle-même avaient vendus à des commerçants quelques années auparavant. Il était possible de les louer auprès d'un établi du village si l'on avait besoin de contacter une quelconque personne.
Cette dernière lui avait alors spécifié que la coupe marchait, mais qu'elle avait besoin de reprendre des forces afin de pouvoir voyager de nouveau. D'autant plus que des villageois qui la connaissaient depuis l'enfance avaient demandé son aide. Cela prendrait plus de temps que prévu avant son retour, lui avait-elle écrit, mais elle comptait sur lui pour être sage et obéissant. Robin ne comprenait pas bien pourquoi elle devait se reposer mais il faisait confiance à sa mère pour tout lui expliquer quand elle reviendrait au château. Le petit garçon était heureux que son grand-père puisse bénéficier de cette Magie et cela le soulageait d'apprendre que sa famille maternelle était sous les bons soins de sa Maman.
- Je veux demander à tante Selwina ce que mon père a fait à Maman. Elle a l'air toujours contente mais je sais qu'elle est très triste. Je le sens, et je le vois, lâcha le petit garçon. Et puis, j'ai... écouté certaines de ses pensées... Je ne l'ai pas fait exprès, mais je n'arrive pas à bouchonner tout le temps les pensées qui m'arrivent, c'est dur ! Ne le dis pas à notre tante, elle va encore dire que je ne fais pas assez d'efforts.
- Tu es certain de vouloir savoir à ton âge, Rob ? demanda Helena qui avait posé une main sur son genou. Oh, ne t'en fais pas, ils m'énervent tous autant qu'ils sont pour le moment. Ce n'est pas avec moi que tu vas avoir des ennuis. Et puis, tante Selwina sait très bien que tu es encore bien petit pour réussir de tels exploits. Elle dit surtout cela pour t'encourager.
- Oui, je le veux... Je veux savoir s'il a fait du mal à Maman !
Il la regarda, l'air incertain.
- Est-ce... Est-ce que tu veux t'enfuir avec Regina ? Tu vas me laisser tout seul ?
Il regarda craintivement la jeune femme, droit dans ses pupilles noires. Robin connaissait le plus lourd secret de l'adolescente. Il y avait quelques mois de cela, alors qu'il sortait d'un cours d'anglais avec son maître de classe, et donc en pleine année scolaire à Poudlard, il avait croisé la jeune femme en pleurs, dans les bras d'une autre fille auprès des cuisines. Ne contrôlant pas du tout son don de legilimancie, le jeune garçon avait compris qu'elle était amoureuse. Paniquée face à sa mine béate, Helena avait saisi qu'il avait perçu ses songes. Apparemment, il en avait été si surpris que Robin était momentanément resté figé sous la surprise. Mais l'enfant était loyal, comme sa Maman, et il ne dirait rien à ses tantes et à son oncle.
Parce qu'il savait garder les secrets et parce qu'Helena, c'était la grande sœur qu'il n'avait pas. Et puis, à sa façon, il comprenait que sa tante Rowena, qui désespérait de ne pas la voir se faire courtiser, lui avait arrangé un mariage avec un fils de baron si imbu de lui-même, que lors des visites au château, ils ne se gênaient pas pour lui faire des farces. Et Helena s'arrangeait toujours pour qu'ils puissent y arriver avec succès. Leurs actes à son encontre étaient toujours prémédités à deux.
- Si mère ne change pas d'avis... oui, je le ferai Rob. De toute manière, tu sais, elle n'acceptera jamais que je sois amoureuse d'une fille. Ce serait la honte suprême pour la grande Rowena Serdaigle, lâcha-t-elle avec amertume. Je pense qu'il n'y a pas d'issue possible pour moi mais on se reverra. Je te le promets.
- Oui, mais tu ne seras adulte qu'à seize ans[1]. Tu ne vas pas partir comme ça ? Et tu penses à oncle Godric, tante Selwina et même à ma Maman ? Tu as l'air vraiment fâchée contre tante Rowena...
- Exactement. J'ai encore quelques mois avant d'avoir seize ans. C'est suffisant afin de réfléchir à un moyen qui ne permettrait qu'aucun de ces « grands Fondateurs » ne me retrouvent. Et j'ai ma petite idée pour ça... Fâchée, Robin ? Le mot est faible ! Je ne la supporte plus. Mère ne pense qu'à elle. À sa notoriété. À sa fichue école. Et sa glorieuse invention qui attise son intelligence... À ses yeux, je ne suis qu'une erreur dans son parcours...
Robin regarda Helena jeter quelques cailloux loin dans l'eau du lac avec amertume. Il n'était pas assez âgé pour comprendre tous ces concepts mais le petit garçon n'aimait définitivement pas percevoir les yeux noirs de sa sœur de cœur s'embuer de la sorte. Peut-être qu'il devrait parler à sa tante et lui faire comprendre que la jeune Serdaigle était triste ? Mais les paroles d'un petit garçon de son âge n'avaient jamais beaucoup de poids face à des adultes, surtout si ceux-ci étaient des sorciers aussi élevés dans la hiérarchie. Seule sa Maman prenait souvent en considération ses dires, comme si ses paroles, malgré son jeune âge, devaient être écoutées... Et si... ? songea-t-il. Non, il ne dirait rien à sa Maman, il ne voulait pas la mettre dans une mauvaise posture face aux autres Fondateurs.
Il garderait le secret d'Helena.
L'enfant se laissa alors glisser du galet afin de s'approcher de l'adolescente et, de ses petits bras, l'enlaça contre lui. Helena répondit à son étreinte, posa son visage sur le sien et lui déclara avec douceur :
- Tu l'aimes bien, n'est-ce pas, cette petite Moldue qui vit à côté du village de Pré-au-larde ? taquina brusquement Helena. Et si on se faufilait à Dunkeld[2]? Ils seront tous occupés ces jours-ci avec la rentrée scolaire, comme d'habitude.
- Helena, grogna Robin en boudant, c'est ma meilleure amie, Anabeth. C'est tout.
- J'en suis certaine, n'est-elle pas plutôt ton amoureuse ? continua-t-elle afin de changer de sujet. Et si nous rendions à la boulangerie de son père chercher un peu de ce bon pain ? Tu pourras aller lui dire bonjour.
Le petit garçon en rougit jusqu'à la racine de ses cheveux blonds, à l'instar de sa mère. Anabeth vivait autrefois sur Garioch, le village natal de sa Maman. Ce fut là qu'ils s'étaient rencontrés en jouant avec les autres enfants du village. Cependant, à la suite de la disparition de la mère de cette dernière, ainsi que de celle de ces défunts petits frère et sœur - morts bébés d'une maladie moldue - le père de la fillette avait décidé de retourner vivre auprès de ses propres frères et sœurs, et de rouvrir son commerce à Dunkeld. Ayant toujours été très proches, Robin avait réfléchi bec et ongles afin qu'ils puissent garder contact. Et il avait également parler de la fillette à Helena afin d'établir un plan d'action à ce sujet.
Anabeth lui faisait un peu penser à sa Maman car elle n'hésitait pas à se battre et à se rouler dans la boue mais elle n'avait pas de pouvoirs magiques. Ses tantes et son oncle - surtout ses tantes - n'aimeraient probablement pas qu'il soit autant proche d'une petite Moldue car c'était dangereux pour lui en cas d'éventuels accidents magiques.
Même Helga Poufsouffle, sa Maman, n'était pas au courant de cette forte amitié qui liait les deux enfants. Pourtant, elle-même avait un très bon ami d'enfance moldu, Léon. Qui autrefois avait accepté la différence de sa génitrice et lui avait même sauver la vie. Avec l'oncle Godric, et au grand damne de sa grand-mère maternelle, ils avaient formé le petit trio de fauteurs de troubles de Garioch.
- J'aimerais beaucoup qu'on aille voir Anabeth à Dunkeld, avoua Robin. Est-ce qu'on peut le faire dans les jours qui viennent ? Car je sais que Tante Selwina est descendue dans la Chambre des Secrets tout à l'heure et j'aimerais lui parler avant qu'elle ne soit de nouveau très occupée, demanda-t-il, les joues rouges. Mais ce n'est pas mon amoureuse !
- À d'autres, Robin Serpentard ! Mais, bien, d'accord, organisons cette excursion pour demain. Ils ne verront même pas que nous sommes partis. De plus, je vais envoyer un pigeon voyageur à Regina, je pourrais moi aussi la voir...
- Ta compagne, lâcha à son tour Robin d'un ton vainqueur et taquin. Continuez de vous courtiser - tu n'auras qu'à faire semblant que je ne suis pas là, je resterai avec Anabeth près de la boulangerie !
Et sur ses mots, Robin, amusé par ses paroles, sauta du galet afin de courir jusqu'au château sous les vociférations de sa sœur de cœur.
~*~
Anno domini 1009, 21 août, Poudlard, Ecosse
La Chambre des Secrets était un endroit immense où il aimait se rendre afin de se sentir proche de son père. Elle était une dernière couche de défense pour Poudlard et les élèves qui y étudiaient. Au sein de ce lieu habitait Mistral, l'une des créations de sa tante et de son géniteur. Robin, qui y avait accès facilement grâce à ses facultés et à un escalier caché dans une des pièces de l'école, arriva rapidement dans le centre de la chambre et y retrouva aisément sa tante. Selwina était dos à lui, tournée face au Basilic, une main posée sur la créature tandis qu'elle lui parlait doucement en fourchelangue.
Le petit garçon avait toujours été impressionné par la prestance de sa tante. Elle dégageait quelque chose de mystérieux et de puissant. Parfois, une aura malsaine l'entourait bien qu'elle eut toujours été très gentille avec lui. Grâce à sa Maman, l'enfant savait désormais que le passé de ses ancêtres n'était pas du tout rose. Et cela lui faisait un peu peur.
Avançant à petits pas, il jeta un regard à la pièce. Entre le plafond obscur et les immenses piliers où des serpents enlacés servaient de décorations, l'endroit transpirait de prestige. Les voûtes soutenaient le plafond et projetaient dans toute la salle des ombres noires dans une atmosphère étrange et verdâtre. Robin trouvait cela apaisant, l'oncle Godric trouvait cela glauque. Mais peu importe les pensées des autres, sa mère lui avait conseillé de passer du temps avec sa tante et c'était ce qu'il avait bien l'intention de faire.
- Robin, je vous trouve particulièrement dans vos pensées... Venez donc dire bonjour à Mistral, mon enfant. Elle se sent bien seule.
Le garçonnet sursauta. Sans se retourner, la sorcière adulte avait ressenti sa présence. Les dons particuliers, ceux qu'il avait également hérité de son père, étaient impressionnants quand on les contrôlait. Dans la société sorcière, beaucoup jalousait Selwina Serpentard voire la craignait à cause de son ascendance et des histoires qui découlaient des frasques réalisées par sa famille paternelle.
- Excusez-moi ma Tante, je ne voulais pas vous déranger, je sais que vous avez tous beaucoup de...
- Vous ne me dérangez pas, Robin. Certes, la rentrée scolaire approche, mais j'ai toujours besoin d'être un peu seule avec mes songes moi aussi. Votre oncle et votre autre tante me fatiguent tous deux particulièrement avec leurs chamailleries et ces maudits escaliers - voilà que Rowena a décidé d'y rajouter des pièges ! Sans oublier sa nouvelle lubie, une pièce qui apparaîtrait aux élèves qu'en cas de besoin, je suis en train de me demander comment fonctionne son esprit.
- Tante Rowena tient beaucoup à l'intelligence et à la réflexion, vous le savez, ma Tante, lâcha Robin amusé. J'ai entraperçu des escaliers mouvants tout à l'heure à certains étages, je suppose qu'elle a réussi mais j'ai évité de passer par là-bas.
- Je vous plains Robin, visiblement Rowena a également décidé qu'Helena et vous-même allez lui servir de test d'études avant la rentrée... Vous devrez trouver les pièges installés sur ces escaliers, que je vous conseille d'habilement l'éviter. Mais... par ailleurs, comment va Helena ? Je la trouve bien renfermée, et l'idée de lire son esprit m'a brièvement traversée les pensées, je l'avoue, j'ai bien peur qu'elle ne décide de faire une bêtise.
Brusquement mal à l'aise, et alors qu'il murmurait quelques mots à l'immensité de quinze mètres qu'était Mistral en guise de bonjour, Robin se sentit rougir. Sa tante ne devait ni lire les pensées de la jeune Serdaigle, ni les siennes car ils risquaient de se faire punir tout deux avec leurs secrets. Cependant, il n'évita pas ses yeux bleu foncé où un cercle rouge apparaissait de temps à autre quand des émotions trop fortes l'envahissaient, car cela aurait pu paraître suspect - et Selwina Serpentard reconnaissait facilement les agissements suspicieux.
- Helena ne veut pas de ce mariage arrangé avec Philippe Strenger, avoua-t-il à mi-voix. Je ne comprends pas le choix de Tante Rowena... Je veux dire, il est un...
- Un idiot ? Effectivement, mais cela la préservera de bien des choses, croyez-moi, il subviendra aisément à ses besoins. Vous êtes encore bien trop jeune pour comprendre certaines décisions d'adultes.
- Helena saura subvenir à ses besoins, lâcha avec véhémence Robin. L'Amour est ce qui importe et...
- Votre mère est encore passée par là, ricana-t-elle. Helga a toujours été innocente et naïve, et je ne peux que l'applaudir, mais tout ne fonctionne pas toujours de la manière dont on veut le concevoir, Robin, martela-t-elle doucement. Et je pense que votre mère est la première à connaitre les conséquences de l'Amour, malheureusement.
Durant le début de cette conversation, Robin s'était attardé sur Mistral qui n'avait osée interrompre sa Maîtresse durant son monologue où sans s'en rendre compte, elle avait conversé en fourchelangue. Les deux Serpentard étaient les seuls à pouvoir l'approcher et croiser ses yeux jaunes sans se faire pétrifier ou mourir dans la seconde qui suivait. Et elle lui obéissait à lui aussi. En caressant un infime bout de la peau brillante et verdâtre de ce serpent géant, il se promit qu'une fois adulte, il perpétrait la tradition en lui donnant des consignes quant à la protection de l'école. Robin en donnerait l'héritage à ses futurs descendants, car tout le monde avait le droit d'apprendre la Magie disait sa mère, et le petit garçon la rendrait fière de lui au centuple. Après tout, elle l'avait aimé malgré les méfaits de son père qui lui était encore inconnus.
L'enfant releva alors le regard, sa tante venait de lui tendre une perche et Robin allait en profiter. Le jeune garçon voulait connaitre la suite de l'histoire, celle que sa mère avait laissé en suspens depuis qu'elle était partie sur Garioch quelques jours auparavant.
- C'est à cause de mon père que vous dites cela ? lâcha le jeune garçon avec intérêt. Maman a commencé à me raconter comment vous vous êtes tous rencontrés et s'est arrêtée au moment où oncle Godric et elle vous cherchaient dans la forêt puis allaient demander de l'aide au château Gryffondor... parce... que... parce que...
Robin venait de perdre l'élan de confiance qu'il avait éprouvé quelques secondes auparavant car les iris bleues de sa tante étaient devenues écarlates en quelques fractions de secondes. Sa voix enfantine chancela quand il vit non seulement cela mais qu'il ressentit également l'aura de sa tante se faire plus étouffante que précédemment, signe d'un instant de colère et de frustration.
- Mes excuses Robin, cette période de ma vie est un très mauvais moment, et il m'est toujours difficile de rester calme en y songeant. Je ne voulais guère vous faire peur, lâcha sa tante en posant doucement une main sur son épaule. Venez donc avec moi dans la sous chambre, je sais que de ne pas savoir avec l'âge commence à vous ronger. Je suppose que je peux effectivement vous parler de ce jour, je suis désolée par avance si ma Magie fait des siennes, mais je vais vous conter cela en brassant une potion, cela devrait m'apaiser et m'éviter de détruire les objets qui m'entourent.
La sous Chambre des Secrets se trouvait une pièce qui lui était sous-jacente, et où se trouvait le laboratoire qu'avaient autre fois installé sa tante et son père. Le lieu était caché par une immense statue d'un des ancêtres de la famille Serpentard. Par ailleurs, c'était d'un énorme tuyau également coincé dans une fente cachée et après avoir y parler le fourchelangue, que Mistral rentrait et sortait de son nid.
Selwina y renvoya d'ailleurs la créature après que celle-ci eût rouspété en lui disant qu'elle aimerait prendre l'air, ce qui amusa Robin qui comprenait le Basilic car elle ne pouvait pas se promener comme bon lui semblait dans le château sans risquer de blesser quelqu'un. Tante Selwina en profitait souvent pour la laisser se pavaner quand ils n'étaient que tous les deux entre les murs de l'école. Elle adorait sa création, et songeait même à y faire éclore un mâle pour Mistral. Mais il était certain que Tante Rowena allait piquer une crise si la sorcière lui disait ce qu'elle avait à l'esprit. Elle était bien la seule à ne pas adhérer à cette protection qu'elle considérait comme dangereuse et inutile.
Il l'écouta timidement à nouveau parler fourchelangue à un endroit précis de la statue, près d'une partie de la barbe du sorcier taillé dans le mur, et une porte étroite et singulière apparue de nulle part. Lui cédant le passage, il n'eut pas de mal à y entrer alors que sa tante dut courber l'échine, avant qu'elle n'allume sa baguette magique pour éclairer les lieux.
Robin descendit les escaliers en bois. Le laboratoire étant loin dans les profondeurs, et il se laissa guider par sa tante qui le maintenait par le bras pour qu'il ne se blesse pas. L'endroit ressemblait à une grotte gigantesque et humide. Cependant, l'aménagement de la pièce était celle d'un lieu de travail. Des tables, des chaudrons, des fioles, une petite bibliothèque avec des ouvrages coûteux, et des parchemins pouvaient être aperçus. Dans un coin, il y avait une sorte de prison avec des barreaux, et à l'intérieur de celle-ci se trouvaient deux hautes silhouettes enveloppées d'une cape noire, leur visage étant entièrement dissimulés par une cagoule. Avec des mains luisantes, grisâtres, visqueuses et recouvertes de croûtes, ils étaient terrifiants. Des Détraqueurs, les appelaient tante Selwina - une création dangereuse réalisée par leurs ascendants, et apparemment, elles étaient fidèles.
Robin n'avait jamais su comment ils avaient été créés mais il en avait toujours eu peur. Le froid et le désespoir commençaient à l'envahir quand sa tante fit apparaître son sortilège pour lui-même - celui qu'elle avait inventé. Elle essayait de l'apprendre au plus grand nombre de sorciers car la façon de les créer avait été volés par d'autres sorciers. Cette race capable d'aspirer l'âme servait d'arme aux plus malfamés des sorciers. Les gens avaient besoin de se défendre. Tante Selwina supportait parfaitement leur présence. Et encore une fois, il ne savait pas pourquoi, mais le petit garçon espérait en avoir un jour la réponse.
L'esprit protecteur qui apparut, un serpent - ou une projection de nos forces positives intérieures, disait-elle -, l'enveloppa de chaleur et il se sentit tout de suite bien mieux et protégé de toutes pensées noires. Robin finit par s'asseoir sur un haut tabouret alors que sa tante se dirigeait vers un meuble ancien afin d'en sortir des ingrédients. Rapidement, et après avoir jeté un regard méprisant aux deux créatures dont il entendait les râles de là où il était assis, sa tante le rejoignit et lui déclara :
- Nous allons braser une potion de force ensemble, et pendant que je vous raconterais mon point de vue sur ma première rencontre avec votre mère et Godric en parallèle, essayez de ne pas m'interrompre, Robin.
- Oui, ma Tante, fit poliment Robin légèrement excité malgré lui. Vous ne voulez toujours pas me dire comment ont été créée ces créa...
- N'abusez pas de votre chance, mon garçon, lâcha-t-elle avec un petit sourire. Et puis, je crois que vous désirez dormir tranquillement ce soir. Votre mère ne sera pas là pour vous calmer et je risque de me recevoir son épée et sa baguette entre les deux yeux si je vous le raconte... rigola-t-elle doucement en se déridant. Elle a raison, vous savez : vous êtes bien trop jeune, je vous l'ai déjà dit. Quand vous serez plus âgé.
Un petit garçon n'avait effectivement pas à savoir que ces créatures étaient autrefois des moldus qui avaient subi moult expérimentations faites par des sorciers noirs.
End Notes:
Bonjour,
Je profite du confinement pour beaucoup poster des chapitres que j'ai déja en réserves , en espérant que celui-ci vous a plut.
N'hésitez pas à laisser une petite trace de votre passage, je ne mords pas-enfin jusqu'à preuve du contraire- et j'aime beaucoup échanger avec d'autres auteurs.
Prenez soins de vous.
Chris.
NB
1 Pour moi à cette époque c'est seize ans et non dix-sept chez les sorciers, j'y reviendrais dans un chapitre.
2 Petit village existant en Ecosse
Chapitre 7: Les jumeaux de la Terreur by Chrisjedusor
Author's Notes:
Je vous poste enfin la suite des aventures, ayant un peu avancé dans le tome 2.
Bonne lecture,
Chris
POV Selwina Serpentard
Passé
Anno domini 986, 12 novembre, près de de Godrinco Hollows
Selwina Serpentard détestait - non : haïssait - les Moldus. L'odeur du bois qu'on allumait, afin de chauffer le bûcher pour assassiner ses parents, parvenait encore à ses narines malgré le fait que son jumeau et elle-même avaient réussi à s'échapper bien loin du village. Leur mère venait de donner sa vie pour qu'eux puissent échapper à leur funeste destin. À quinze ans, la jeune héritière de cette sombre famille espérait la destruction de ses être inférieurs et de ses traîtres à leur sang qui aidaient ces êtres méprisables. Certains de ceux-ci venaient de sceller le destin de leurs parents en s'affiliant entre eux sans que les premiers ne le sachent forcément. Il était effectivement clair que c'était grâce à la Magie qu'ils avaient tous été capturés et maîtrisés car de simples Moldus n'auraient jamais pu réaliser un tel exploit.
Elle se fichait de son père suite au peu d'intérêt qu'il avait toujours accordé à ses enfants. Pour lui, seul le pouvoir, la notoriété et cette magie noire comptaient et avaient son importance. Sa perte ne lui faisait donc ni chaud ni froid à proprement parlé. De lui, elle ne retiendrait seulement que les valeurs respectables qu'il leur avait inculquées. Ils étaient des Sang-purs. Des sorciers. Et donc supérieurs à tous. Les sortilèges de douleurs et de tortures faisaient partie de leur quotidien. Tout cela dans le but qu'ils apprennent à la dure, disait Eddard Serpentard. Quant à leur mère, Emeline Blackwell, qui avait subi un mariage arrangé, elle leur avait toujours accordé de l'intérêt et des soins. Certes, son penchant pour les arts sombres eut à certaines occasions l'art de lui faire perdre l'esprit, mais à sa façon, elle les avait aimés. Les jumeaux avaient toujours compris qu'ils étaient les seuls pour lesquels elle se déridait un tant soit peu de toute froideur dans ce monde.
En Angleterre, ils seraient désormais les derniers héritiers survivant de la noble maison Serpentard. Cependant, les jumeaux savaient qu'ils leurs restaient une tante et une cousine vivantes du côté paternel de leur famille. Ces dernières avaient immigré en France il y avait de cela des années quand une maladie sorcière extrêmement contagieuse avait décimé l'ensemble de leurs ascendants vivants sur les terres britanniques.
Par-dessus son épaule, Selwina maintenait Salazar, son frère blessé à la suite de multiple sortilèges Incendio qu'avaient utilisés ces traîtres sur eux lors de leur détention commune en cellule. Ces flammes magiques, qui avaient momentanément léchés leurs visages et leurs corps lors de la torture que leur avaient fait subir les Moldus, n'avaient été qu'un avant-goût de la sensation prochaine de leur chair ne devenant plus que des cendres, avaient-ils tous dit narquoisement. Son jumeau en avait également pris pour son grade en essayant de la protéger. Et Selwina pestait intérieurement car s'ils avaient été plus attentifs en Mercie, jamais leur nouvel animal de compagnie, un bébé Basilic - l'une des créations de son frère et d'elle-même - n'aurait fait peur et terrorisé les Moldus suite à sa forme inhabituelle pour un serpent. Oui, si leur créature ne s'était pas momentanément échappée dans la nature, les deux enfants ne seraient pas dans cette situation.
Les deux jeunes héritiers ne se seraient également bêtement pas fait pourchasser par ces mercenaires sorciers depuis la Mercie. Ces traîtres qui se faisaient passer pour des sorciers avaient une première fois essayés de les attraper alors qu'ils s'étaient mis à découvert pour récupérer la petite créature. Les jumeaux l'avaient retrouvée, certes, mais ils avaient dû fuir avec leurs parents en comprenant qu'ils étaient traqués depuis que les deux adolescents s'étaient mis en danger en dehors de leur château. Là fut tout le problème d'avoir perdu le Basilic dans le monde moldu.
Après-tout, détruire les Serpentard devait également être le désir de certains sorciers avares de gloire et de pouvoirs qui pouvaient amasser une belle fortune par l'intermédiaire du monde non sorcier.
Le fait que leurs parents soient de puissants sorciers et donc aient réussi à utiliser plusieurs moyens de transports sorciers pour se rendre jusqu'à cette contrée - dont le nom leur était encore inconnu - n'avait pas suffi face à ces partisans des Moldus. Et le résultat était là, ils allaient devenir des orphelins.
- Selwina, nous avons besoin de reprendre momentanément nos forces, car il en va de même pour vous, vous êtes également blessée.
Une main positionnée sur ses côtes, Salazar lui fit signe de s'arrêter dans son élan. Les bruits des villageois enragés qui étaient à leurs trousses se faisaient désormais de plus en plus lointains. Et même si frère et sœur avaient perdu leurs baguettes magiques après leur capture - contrairement à leur mère qui avait ingénieusement cachée la sienne pour les sauver - ils se devaient de prendre quelques minutes de répit. Essoufflé, le jeune garçon se laissa tomber contre un tronc d'arbre à la suite de sa sœur qui l'aida à s'asseoir.
Doucement, il enleva la besace qu'il portait par-dessus son épaule. Et, alors qu'elle se mouvait étrangement, une petite tête difforme avec des petites écailles vertes sortit sa gueule grâce à une infime ouverture que laissait entrevoir le sac. « Bébé Mistral », comme ils l'appelaient, semblait anxieuse et cherchait ses maîtres via leur aura magique. Ils avaient réussi à la sauver des mains d'un religieux très excité à l'idée qu'ils puissent tous être immolés sur le bûcher. L'homme d'Église n'avait rien compris quand Salazar, dans un dernier effort, avait utilisé la magie sans baguette afin de récupérer leur animal de ce sale Moldu qui s'était emparé de la petite créature lors de leur arrestation et leur condamnation à mort. Certainement afin de l'étudier à des fins scientifiques avant de l'abattre sans aucun scrupule une fois que cela serait fait. Mais ils avaient fait souffrir quelques-uns de ces hommes avant de disparaître, et de fuir. Et même si cela leur procurait à tous deux une certaine satisfaction, il n'en restait pas moins que cette journée était des plus noires et funestes.
Le petit animal était né d'un œuf de serpent expérimental et sur lequel ils avaient travaillés. Ce dernier avait été ensuite couvé de longs mois par le biais d'une poule dans l'environnement humide qu'avait été les petits marécages se situant non loin du château Serpentard - un endroit reculé et caché à la vue de tous.
Mistral se nicha contre la poitrine de la jeune femme qui tapota d'une main couverte de terre le haut du crâne du Basilic afin de lui faire comprendre qu'ils étaient tous trois en sécurité. Ils ne savaient pas à quelle vitesse elle grandirait, mais ils avaient tout fait pour lui donner les caractéristiques d'une prédatrice féroce qui pourrait purger le monde de ces êtres sans Magie. Ainsi, le bébé n'avait pas encore ses yeux totalement formés et ceux-ci étaient fermés. Et si leur expérimentation effectuée en cachette dans le laboratoire de leur père afin de le rendre fier d'eux avait fonctionnée, la bête devrait un jour réussir à tuer d'un seul et unique regard quand elle croiserait de potentielles victimes.
Pour l'instant, la créature pouvait être tenue dans le creux d'une main, mais grâce à la Magie, elle deviendrait d'une taille monstrueuse. Sans compter ses futurs crocs extrêmement venimeux qui détruiraient sous leurs ordres facilement tout ceux qu'ils désiraient. Les Moldus seraient tués en masse. Et tout cela grâce aux prémices de réponses trouvées dans des documents appartenant autrefois à Herpo l'Infâme, un autre sorcier noir qui avait un jour travaillé sur le sujet sans en trouver la solution.
Des parchemins d'études que leur père gardait dans leur bien « sombre » bibliothèque familiale et qu'ils avaient cru pouvoir s'approprier en toute impunité.
Via leurs yeux d'enfants, et sachant à quels points leur ancêtres avaient inventé et créé des choses extraordinaires dans le but de devenir puissants, les jumeaux avaient espéré se hisser à la hauteur de leurs ascendants. Cela dans le but de rendre fiers leurs parents en travaillant sur un potentiel sujet innovateur et créatif. Mais tout avait basculé, et leur expérience secrète qui n'avait pu être expliquée brièvement que le matin même alors que leurs parents venaient à leur rescousse, auraient certainement susciter l'attention et l'intérêt de leur père. Les jumeaux avaient souhaité obtenir l'estime de leurs ascendants pour avoir pris l'initiative de travailler seuls, et à leur insu, sur ce projet malgré leur jeune âge. Et ils l'avaient payé au prix fort en voulant simplement être digne de leur rang et de leur nom de famille.
- Ce ne sont que des égratignures bénignes grâce à vous, Salazar. Je n'en dirais pas moins de votre jambe qui me semble brûlée au troisième degré.
- Vous êtes trop fière, vous le savez ? Vous êtes bien plus blessée que vous le prétendez et il me semble que je suis votre aîn...
- Autant que vous je présume, siffla Selwina, agacée. Cessez de jouer au frère protecteur, dois-je vous rappeler que vous n'êtes né... que peu avant moi ?
La caractéristique la plus particulière des membres de leur famille étaient des iris bleu sombre où un cercle rouge entouraient constamment leurs pupilles, signe de l'imprégnation naturelle de la magie noire sur leurs cellules magiques et qui pouvait faire perdre le contrôle de l'esprit des membres de la famille Serpentard. Alors, quand tous les deux se jaugèrent fièrement et particulièrement agacés par la situation - leur dignité et leur éducation les empêchant de ressentir des émotions telles que la tristesse -, ils ressentirent malgré eux une étrange oppression au creux de leur poitrine. Et les jumeaux savaient qu'ils cherchaient surtout à se soutenir mutuellement afin de contrôler leur magie respective qui les piquait à l'instant jusqu'au bout des doigts.
Ceci était un signe de leur fébrilité et de leur frustration actuelle face à ces événements qui, intérieurement, les dévastaient malgré l'expression impassible qu'ils abordaient tous deux sur leurs visages. La faiblesse était un mot qui n'existait pas dans le vocabulaire de leurs ascendants et les jumeaux avaient appris très jeunes à contrôler leurs émotions grâce à des professeurs en la matière. Être froids, dignes de leur nom. Encore une fois, ils n'avaient jamais eu le choix. Leur nom de famille devait être honoré et leur destin était tracé dès leur naissance afin de préserver leur héritage. Faire en sorte que les Moldus soient détruits était l'un de ces objectifs que leurs ancêtres poursuivaient noblement depuis la nuit des temps.
Selwina et Salazar n'avaient connus que cela. Et jamais il ne leur aurait été permis de penser autrement. C'était ainsi qu'ils avaient été éduqués, et cela leur semblait donc être des causes normales à soutenir et à exécuter de toutes les manières possibles et imaginables sans qu'ils ne puissent remettre en cause les actes de leurs prédécesseurs.
- Mes excuses, mon frère, lâcha Selwina en se permettant de soupirer. Je suis à cran. Ces Moldus ne méritent que de souffrir, et ne parlons guère de ces trai...
La jeune femme s'arrêta dans son élan car au loin, derrière les arbres et les végétaux, s'élevait une intense fumée noire qui devait être visible sur des kilomètres à la ronde. Et ils surent d'où cela venait, et ce qui en résultait. Selwina eut l'étrange impression que son estomac se retournait dans ses entrailles, mais elle ne pouvait se permettre de défaillir. Ils se devaient d'être digne de leur sang et de leur rang social. Fidèles à la réputation de leur famille.
- Nous sommes officiellement orphelins, déclara platement son frère après un long moment de silence. C'est à nous de préserver notre héritage maintenant, ils souffriront tous. Et nous utiliserons la citation préférée de mère pour cela « La ruse et la roublardise sont le pouvoir ».
Les Serpentard purgeraient le monde de toute impureté.
~*~
Selwina et Salazar s'étaient entre-temps remis debout en se tenant, bras dessous, bras dessous afin d'obtenir plus de stabilité sur leurs pieds. En guise de dernier hommage, les jumeaux avaient longuement et silencieusement regardé la fumée noire qui assombrissait de plus en plus le ciel dénué de nuages. Pendant de longues secondes durant lesquelles ils avaient été hypnotisés dans leurs pensées, ils n'entendirent ni l'un ni l'autre les craquements de morceaux de bois et de feuilles se faire dangereusement écraser autour d'eux. Ce fut Mistral qui avait à nouveau sorti sa petite tête de la besace - toujours portée par-dessus l'épaule du jeune homme - qui les prévint d'un danger imminent grâce à son ouïe surdéveloppée.
Ils furent surpris car les voix des villageois s'étaient pourtant éloignées de leur position. Les enfants n'eurent pas le temps de songer à un moyen de s'enfuir efficacement car deux silhouettes firent soudainement leur apparition devant eux et, dans un geste protecteur et certainement suite à un instinct de survie qui pourtant leur aurait été inutile si on devait les attaquer, Salazar les fit tout deux courir puis sauter dans la petite rivière qui se trouvait à quelques mètres d'eux. Et tout en s'assurant que la besace était bien refermée, le jeune garçon avait espéré qu'ils se feraient emporter par les courants de la rivière en toute sécurité.
- Eh, mais non, attendez ! On ne vous veut aucu... MOBILICORPUS !
En plus de potentiellement subir une hypothermie à cause d'une eau glacée, Selwina pataugeait avec sa robe en soie bien alourdie par l'humidité qui l'imprégnait. La jeune femme peina à rester avec le visage en surface. Plusieurs fois, et malgré l'aide de son jumeau, elle ravala plusieurs goulées d'eau. Le courant était bien trop fort et était accompagné d'un vent qui n'allait définitivement pas dans le sens où ils essayaient de nager. Les adolescents étaient bien trop épuisés et blessés pour s'essayer à la Magie sans baguette afin de se sauver. Alors quand ils perçurent la prononciation d'un sortilège résonner dans la nature, ils ne surent s'ils avaient bien entendu ou s'ils étaient en train de se noyer à leur insu et imaginait donc des voix en désespoir de cause.
Pourtant, ils ressentirent une traction s'exercer sur leur corps qui les tira vers l'arrière. Et aussi vite qu'ils n'avaient sauté sans réfléchir, les deux Serpentard se retrouvèrent à cracher de l'eau sur le sol boueux en espérant ne pas paraître faibles et stupides devant les deux nouveaux venus.
- Eh bien c'est cela deux héritiers de la noble maison des Serpentard ? lâcha une voix taquine. Oh la rumeur disait vraie, lâcha-t-il un peu mal à l'aise, un cercle écarlate entoure vraiment leurs iris bleues.
- Godric, ce n'est pas le moment de blaguer. Ils viennent de perdre leurs parents et sont blessés, Merlin. Et arrête de les analyser comme des créatures magiques à étudier, tu veux ?
- Oh je t'en prie, Helg... Ouch - ça fait mal ! Tiens ça...
- Ouch, Merlin... Godric, ce n'est pas le moment d'essayer de détendre l'atmosphère de la sorte, ce n'est pas approprié !
Éberluée, Selwina s'était redressée sur ses deux coudes, et tenta de se remettre debout avec le peu de dignité qui lui restait mais la Sang-pur perçut vite à l'instar de son frère qu'ils n'en pouvaient plus et étaient lessivés de toutes forces physiques. Elle eut donc pour seul loisir de toiser de haut les deux adolescents les plus surprenants qui soit. Ces derniers venaient puérilement de se rendre mutuellement un coup de coude entre leurs côtes respectives et cela la perturba au plus haut point. Quelle rustrerie pour une jeune fille ! songea-t-elle écœurée. L'enfant qui était certainement plus jeune qu'elle, était habillée avec un chemisier moulant et un pantalon... Un pantalon, se répéta son esprit, alors qu'elle était de plus en plus ahurie.
L'adolescente au visage légèrement arrondie portait autour de sa taille - à l'instar de son comparse - une ceinture pouvant contenir à la fois une épée et une baguette magique. Et elle semblait disposer d'une musculature bien ferme pour une enfant qui ne devait pas encore avoir quatorze ans, signe qu'elle devait régulièrement pratiquer le combat à l'épée à l'image de son ami. C'est d'ailleurs cette dernière qui, avec une main tendue vers son frère, s'avança d'abord vers eux après avoir rangé ses armes. Selwina se retint de ricaner face à cette énergumène aux cheveux blonds qui partaient dans tous les sens et dont les iris vert forêt les toisaient pourtant avec respect et gentillesse. Mais qu'est-ce que faisait cette sorcière vêtue de la sorte ? Et... est-ce que le rouquin, dont les tâches de rousseurs se contaient par dizaines sur son visage allongé, avait vraiment tutoyé l'autre fille et vice versa ?
- Je suis Helga Alazais Poufsouffle, et ce blagueur qui ne sait jamais où est la limite - bien que je vous rassure, s'il agit de la sorte c'est qu'il est surtout très nerveux en votre présence - est Godric Edmond Gryffondor. Nous nous rendions justement à Godrinco Hollows afin de prévenir d'autres sorciers de la situation en nous rendant au château Gryffondor, mais finalement, ils se trouvent que vous étiez sur notre chemin... - et heureusement, termina-elle la main toujours tendue. Nous voulons vous aider.
- Et vous croyez, siffla son frère en intervenant finalement, que nous voulons de l'aide des Gryffondor, ces amoureux de moldus ? Il fallait qu'on arrive à atterrir auprès de ces ignares, lui lança-il fiévreusement avant de se retourner à nouveau vers cette fille. Et quant à vous, ma Demoiselle qui semblez si rustre, je ne pense pas reconnaître votre nom dans la société sorcière.... Vous devez être une Sang-de-Bourbe... Croyez-vous sincèrement que je vais toucher votre sale main d'impure ? Vous vous prenez qui plus est pour un gentilhomme ?
Bam. Avec surprise, et alors qu'elle s'apprêtait à sourire en coin face à cette réplique, c'est de la main de cette petite blonde que Selwina vit son frère se ramasser un coup de poing au visage pour ensuite littéralement perdre connaissance à ses côtés, certainement suite à son précédent état de faiblesse. Godric Gryffondor, cet héritier benêt des traîtres à leur sang, comme l'appelait Eddard Serpentard, était positionné derrière son amie, et avait dégainé sa baguette et son épée à la suite des propos qui venaient d'être énoncés. Et Selwina qui se rendit compte qu'elle ne pouvait garder aussi longtemps cette moue de pure stupéfaction qu'elle venait d'aborder sur son visage, fusilla la fille du regard face à tant d'audace et d'imprudence à leur égard.
- Je suis une née-Moldue, certes, fit fièrement Helga en bombant légèrement le torse. Mais m'insulter de Sang-de-Bourbe revient à insulter mes parents et mes ancêtres et cela, je ne le tolérerai guère. Ne vous avisez plus - qui plus est - de parler de la sorte des Gryffondor. Car la prochaine fois, messire Serpentard, cela ne sera pas mon poing sale qui vous atteindra, mais bien ma baguette magique ou mon épée que vous aurez entre les deux yeux, termina-t-elle en parlant au corps évanoui. Et, je suis heureuse de qui j'ai choisi d'être pour votre information, monsieur le Sang-pur conservateur !
Selwina vit cette Helga enjamber le corps endormi de son jumeau afin de rejoindre son ami dont la bouche légèrement entrouverte s'ouvrit et se referma à plusieurs reprises. C'est avec dégout qu'elle remarqua à quel point les yeux noisette du garçon au cheveux mi-longs étaient rempli de fierté et de respect à l'égard de cette Sang-de-Bourbe. La jeune femme ressentit sa magie bouillir intérieurement et, incapable de riposter correctement par le biais de la sorcellerie suite à son propre épuisement, déclara froidement :
- Comment osez-vous parler de la sorte à vos supérieurs ? commença Selwina en vérifiant l'état de son frère en même temps qu'elle regardait si la besace était bien fermée d'éventuelles regards curieux. Comment osez-vous... vous... adress... siffla-elle alors que de la terre et des cailloux s'élevaient légèrement dans l'air et autour d'elle suite à la colère qu'elle commença fortement à ressentir au creux de son estomac, vous...
- Immobilus, lui lança à nouveau rapidement l'adolescente légèrement plus jeune, qui osait lui jeter un sortilège au visage. Ils sont aussi vaniteux que ta mère le prétendait. Valait mieux la neutraliser elle aussi, car si ça... ça se trouve, ce qu'on dit sur leurs pouvoirs est très vrai... Nous allons les emmener au château Gryffondor et voir ce que les adultes vont faire suite à cette situation. Nous, on ne s'en mêle plus. Nous ne sommes pas des meurtriers et nous avons fait ce qu'il fallait faire à leur égard. Mais... je pense qu'ils peuvent être dangereux au final, tu avais raison. C'est triste...
Selwina Serpentard songea, et alors qu'elle se trouvait paralysée à terre et privée de tout mouvement sur le sol, à quel point elle ferait souffrir cette sorcière de pacotille une fois remise sur ses deux jambes.
Car oui, cette Helga Poufsouffle pourrait éventuellement subir les conséquences d'un sortilège de Magie noire tout droit sortir de l'imagination de ses ancêtres.
Quant à Helga et Godric, ils n'étaient certainement pas préparés à ce qu'ils allaient trouver dans la besace des Serpentard.
~*~
POV Robin
Présent
Anno domini 1009, 21 août, Poudlard, Ecosse
- Est-ce que père et vous... avez... avez fait du mal à Maman, après cela ? s'angoissa Robin en omettant facilement le fait que ses grands-parents paternels étaient des sorciers noirs qui avaient terminés sur le bûcher car il n'arrivait pas à être triste pour eux, ils lui semblaient si méchants et si... froids. Alors ?
Le petit garçon n'avait pu se taire plus longtemps car à partir du moment où il avait écouté son aînée lui expliquer que sa mère avait potentiellement subi le courroux des deux jumeaux, il imaginait les potentielles tortures que sa génitrice avait pu endurer après avoir eu tant d'audace malgré les rumeurs qui entouraient ses ancêtres. Et il en venait à se demander comment sa mère, une personne si gentille, altruiste, et ouverte aux autres, avait pu courtiser avec son père. Car savoir qu'il avait autrefois traité sa Maman de la sorte le rendait malade. Que lui avait-il fait par la suite ? Elle l'avait quand même eu lui comme bébé !
Le petit garçon venait également de se faire la réflexion que si un jour il croisait son père, il lui dirait sa façon de penser... car sa maman était une née-Moldue, et lui un Sang-Mêlé et alors ? Helga Poufsouffle était tout de même une puissante sorcière qui avait appris la Magie grâce à la mère de l'oncle Godric - elle-même issue d'une grande famille. Et sa maman à lui en était ressortie grandie et forte.
- Je ne suis guère fière de ce que j'étais enfant, Robin, donc oui, j'ai essayé de la maudire et à plusieurs reprises, vous n'avez pas besoin d'en savoir plus, murmura Selwina d'une voix incroyablement douce comme si elle craignait de lui faire d'autant plus peur. Et oui, vous pouvez le dire mon enfant, j'étais - hum - eh bien, je suppose monstrueuse et imbue de moi-même. Je me complaisais de cette sombre Magie qui m'habitait, cela me paraissait normal à l'époque - et j'avais évidemment tort... Tout a changé avec le temps, grâce à Guenièvre Gryffondor qui m'a montré que je - que nous pouvions, votre père et moi-même, choisir notre destinée, et cela commençait par dompter cette... Eh bien, murmura-t-elle doucement en plaçant une de ses longues mains sur la jeune poitrine de Robin, magie noire qui compose malheureusement nos propres cellules magiques, elle peut être utilisée pour le bien. Nous ne sommes pas responsables des folies de nos ancêtres, retenez-le, Robin.
Sur la petite table, les objets tremblaient très légèrement, signe que sa tante, malgré le fait qu'elle se remémorait à l'instant ces souvenirs qu'elle devait mépriser, se contrôlait. Réaliser des potions l'avait toujours aidé, et la sorcière avait indéniablement eu raison de le faire. De plus, la femme plus âgée prenait toujours un très grand plaisir à enseigner cette matière à ses étudiants. Et Robin adorait toujours la regarder agir méthodiquement et avec agilité. Cette matière merveilleuse était si complexe !
- Est-ce pour cela qu'avant... vous aviez constamment un cercle rougeâtre autour de vos iris ? demanda-t-il à mi-voix. Maman me reprend toujours quand les miennes deviennent toutes rouges.
- Effectivement, en plus d'avoir naturellement cela dans le corps, nous l'étudions d'où cet... effet secondaire. En la manipulant, la domptant, elle apparait désormais qu'en cas de colère et de frustration. Je suis affreusement navrée pour cette génétique dont vous avez hérité, mon garçon. Vous n'avez pas été gâté, vous voyez donc que nos cours particuliers sur le contrôle de soi sont des plus importants. J'espère que vous ne râlerez plus quand je vous demanderai de faire le vide dans votre esprit, ou tout autre exercice qui s'y rapporte. C'est pour votre bien, et Helga a raison de vous reprendre. Hum, croyez-moi, j'ai beaucoup appris quand votre père et moi-même avons été obligés d'aller vivre chez les Poufsouffle, qui étaient plus que ravis de rendre service à Lady Gryffondor car elle avait prise des années auparavant votre mère sous son aile... comme pupille et élève.
- Est-ce que Lady Gryffondor a voulu que vous viviez momentanément chez Maman pour que vous soyez plus ouverte d'esprit, tante Selwina ? interrogea l'enfant avec curiosité. Je vous le promets, ma tante, que je ne rechignerais plus.
L'enfant n'avait aucune envie de mal tourner, et voulait continuer de ressembler à sa Maman pour la rendre fière de lui.
- Une fois que l'on sut se contrôler, oui... Cela fit partie de nos exercices. Et à leur façon, vos... grands-parents nous ont sauvé en nous donnant cette chance d'apprendre ce qu'était réellement la vie.
Il y eut un long moment de silence dans cet endroit annexé à la Chambre des Secrets. Un moment de calme durant lequel le garçonnet en profita pour se remettre les idées en place face au récit et aux explications bien éclairantes de sa tante. Même les râles provoqués par ces Détraqueurs derrière lui ne parvinrent pas à le déconcentrer alors qu'il réfléchissait à vive allure. Puis, il fronça son nez arrondi d'un air pensif et jeta brièvement un œil à Selwina qui continuait de braser cette potion, l'air tracassé. L'enfant savait que sa tante lui laissait le temps d'assimiler ses paroles mais l'air torturé qu'elle abordait lui fit de la peine et Robin lui déclara alors sagement :
- Vous n'êtes plus cette personne ma Tante, vous avez saisi votre chance, murmura brusquement Robin avec gentillesse. Maman vous aime comme tous les autres ici, affirma-t-il. Et je t'aim... vous aime d'autant plus, termina-t-il cette fois en fourchelangue.
Timidement, il descendit du tabouret après avoir soigneusement déposé sur la table une des tiges de Branchiflore[1] que sa tante lui avait entre-temps demandé de couper durant son récit car elle en aurait besoin par la suite de la composition de la mixture. Robin contourna rapidement le meuble et alla entourer ses deux petits bras autour du ventre de la sorcière, là où il arrivait à l'atteindre.
Cette dernière soupira de soulagement et déposa sa baguette avec laquelle elle faisait tournoyer la mixture dans le sens contraire du coucher du soleil afin de répondre doucement à son étreinte tout en lui déclarant d'un air sérieux :
- Inutile de vous reprendre, Robin. Je suppose que votre mère a raison sur la façon innovatrice dont elle vous éduque, finalement. Vous pouvez le faire quand nous sommes strictement seuls et non accompagnés. Cela restera entre nous. Je vous y autori... je t'y autorise. Je ne voudrais pas que Rowena pense que l'éducation de cette chère Helga soit une sorte de contagion, déclara-t-elle un brin amusé. Mais... moi aussi, je vou... je t'aime.
- Maman adorerait le savoir pourtant, lâcha sournoisement l'enfant.
- N'y pensez même pas mon garçon, je tiens à ma réputation.
- Ma mère vous a mis mon père et toi hors service et... autant à la façon moldue que à la façon sorcière, alors je crois que ta réputation a déjà dû en prendre un coup ce jour où tu l'as rencontrée, se moqua timidement l'enfant.
- Vous passez... Tu passes bien trop de temps avec Helga et Godric, ce ton farceur est reconnaissable entre mille. Je déteste tes blagues, mais je t'aime malgré tout... et dans tous les cas, sache-le.
- Je te surprends toujours avec mes farces et... c'est ce qui t'énerve, se vanta Robin. Mais oui, même si je m'amuse bien à t'embêter, je t'aime, répéta-t-il.
Le sourire qu'abordait Robin Serpentard, la tête posée contre la robe de sa tante, valait certainement tous les « je t'aime » du monde.
L'espoir était l'une des plus puissantes formes de Magie.
End Notes:
1 La branchiflore peu être considérée comme un élément de potion.
Votre avis qui ferait vraiment plaisir ? :)
Chapitre 8: l'appât du gain by Chrisjedusor
Author's Notes:
Bonjour, je n'ai plus posté ici depuis juillet 2020 pour cette histoire. Je tenais à remercier tout particulièrement Sifoell et Madamemueller pour leurs reviews. Elles m'ont motivées, et m'ont faites chaud au coeur, donc un giga merciii :)
J'ai décidé de reprendre sérieusement cette histoire mais afin de garder mon avance de chapitres, je vais publier approximativement tout les mois, mais à prendre avec de très pincettes.
Bonne lecture à tous,
Chris
POV Robin
Présent
Anno domini 1009, 22 août, Dunkeld, Ecosse.
En retrait sur la place du marché de Dunkeld, Robin avait regardé Helena retrouver sa compagne au sein d'une sombre et petite venelle[1]. Comme prévu, ils avaient organisé leur petite sortie improvisée à l'insu des Fondateurs qui, par une heureuse coïncidence, avaient dû se rendre à un endroit précis du royaume à la demande des chefs de la confédération sorcière, ce qui les avait aidés dans leur programme. Cette organisation était constituée des puissants mages de leur ère. Elle s'occupait des sujets les plus importants lors de ces conseils mais dont le petit garçon ne savait pas grand-chose à cause de son âge.
Ils avaient pu emprunter en toute discrétion un poulain de l'écurie annexée à Poudlard car il leur était impossible d'utiliser un portolong ou le transplanage. Ces notions de la Magie étaient déjà assez difficiles à maîtriser pour des adultes expérimentés, ce n'était donc pas à la portée de jeunes enfants. Pour ne pas alarmer les domestiques de Poudlard, et amis des Fondateurs, ils avaient prétexté qu'ils allaient simplement faire un tour à Pré-au-larde.
Désormais, pour ne pas déranger sa sœur de cœur qui en profitait pour pouvoir passer un peu de temps avec Regina en dehors des murs de l'école, et où se retrouver en toute discrétion en dehors des cours était devenu de plus en plus compliqué - surtout depuis que Tante Rowena surveillait les faits et gestes d'Helena - Robin avait pu retrouver son amie Anabeth. Il avait convenu avec son aînée qu'ils se retrouveraient à la boulangerie où travaillait le père de sa meilleure amie. Sa cousine lui avait dit de rester non loin de la place du marché qui était pleine à craquer, et ce fut donc après avoir approuvé ses dires à plusieurs reprises qu'il se retrouvât à sillonner les divers établis des commerçants, accompagné de sa camarade.
- Tu trouves ce collier beau ? demanda Robin à Anabeth.
Depuis quelques minutes, le jeune Serpentard regardait la petite fille aux boucles auburn manipuler avec envie un bijou entre ses doigts légèrement boudinés. Jamais le père de cette dernière n'aurait les moyens de payer ce genre d'extravagance à sa fille. La boulangerie leur permettait de vivre raisonnablement mais certainement pas de pouvoir s'offrir des surplus à l'image de ces biens. Pourtant, la mère du sorcier, Helga Poufsouffle, en avait les moyens. Peut-être pourrait-il lui demander un peu d'argent moldu à son retour prévu au lendemain afin de faire plaisir à son amie ? La fillette secoua son visage rondelet, et reposa ledit bien sur la table de disposition sous le regard inquisiteur du marchant qui les surveillait du coin de l'œil.
- Il l'est Robby, approuva la fillette. Mais ce n'est pas pour moi.
- Si je le demande à Maman, je suis certain qu'elle me donnera un peu d'argent pour toi. T'es mon amie !
- Robby, tu es riche, tu vis dans un château d'après ce que j'en sais et je ne veux pas que...
- Maman était pauvre enfant, elle dit toujours qu'on ne doit jamais arrêter de faire plaisir et que l'on doit aussi toujours, toujours aider les autres.
Anabeth ne répliqua pas comme elle le faisait habituellement car d'une taverne, deux hommes bien éméchés sortirent bruyamment et se ruèrent l'un sur l'autre en se cognant avec hargne et férocité. Robin se rapprocha instinctivement d'Anabeth alors que les passants et marchands se retournaient vers la source du capharnaüm.
- AIDEZ-MOI ! SORCELLERIE, ATTRAPEZ-LE ! SORCELLERIE ! IL A UTILISÉ LA MAGIE POUR FAIRE QUATRE FOIS DE SUITE DEUX FOIS « 6 » AVEC SES DÉS ! SAOUL COMME IL EST, IL S'EST MIS À DÉCOUVERT EN MURMURANT UN DE CES SACRILÈGES DE SORTILÈGE ! IL CROYAIT S'EN SORTIR EN PLUS EN ME VOLANT MON ARGENT. REGARDEZ CETTE BAGUETTE !
Après avoir entendu ces paroles taboues, les deux enfants se retrouvèrent au centre d'un véritable brouhaha. Les gens sur le qui-vive commencèrent à se piétiner dessus entraînant Robin et Anabeth à la renverse alors que les cris de colère et de panique fusaient à leurs oreilles. Le petit garçon tenta d'attraper la main de son amie, mais il reçut le pied d'un paysan en pleine poitrine qui l'obligea à se tordre en deux. La situation se calma néanmoins rapidement quand deux cavaliers, des chevaliers du roi Malcolm II d'Ecosse[2], apparurent et étouffèrent rien qu'à leur présence ce mouvement de panique.
Le jeune sorcier pu se relever. Ils étaient désormais pleins de saletés, mais il aida Anabeth à se remettre juste à temps sur ses deux pieds pour percevoir l'un des deux hommes, dont le visage était caché par un heaume[3], lancer vivement son javelot vers l'un des deux gaillards. Au ralenti, il vit l'arme passer au-dessus des têtes, et se tordre dans un mouvement complexe afin d'atteindre sa cible.
Robin eut un haut le cœur. Il comprit que le cavalier assis sur son destrier venait de viser le potentiel sorcier qui, saoul, n'avait certainement pas dû contrôler sa magie. Du haut de ses neuf ans, il entraîna son amie à sa suite. Il était aisé avec leur petite taille de se faufiler entre les jambes des passants. Ainsi, ils atteignirent ce que lui voulait voir de ses yeux vert forêt alors que la populace autour de lui criait de joie et de victoire.
Un homme de haute carrure tenait avec poigne la chainse[4] du sorcier mort. Le javelot qu'il venait de recevoir en pleine tête resterait à jamais marqué dans son esprit. L'autre adulte qui empestait l'alcool exhibait fièrement le corps du malheureux aux citadins qui se présentaient alignés devant lui.
- Et un de ces possédés en moins, un ! cria-t-il, victorieux, qu'on l'exhibe et brûle sa carcasse au centre du village !
Jusqu'à ce que ces chevaliers fassent leur travail, Robin, avait ignoré les cris d'approbations et de joies. Il resta figé sur les yeux écarquillés de la victime, immobilisé à jamais dans une expression de terreur. Comme dans un rêve, il vit vaguement l'un des cavaliers descendre de son étalon et casser en trois le bout de bois du sorcier, sa baguette magique. Elle avait dû tomber de son caleçon en toile. Puis, alors qu'il observait ce soldat du roi récupérer son arme du crâne même du défunt, faisant gicler le sang autour d'eux sous les cris de joies qui lui vrillaient les tympans, il entendit Anabeth murmurer avec crainte :
- Il faut que les rois des diverses contrées fassent quelque chose contre ce fléau, s'allier avec ces pilleurs et destructeurs de Vikings s'il le faut, comme le dit papa, ce sont ces mots, frissonna la fillette. Ces gens sont des monstres. Nous n'avons jamais eu l'occasion de voir l'un des leurs se faire brûler ensemble, tu veux regarder avec moi, Robby ? J'aime bien écouter le prêtre essayer de laver les pêchers de l'âme corrompue, je me dis que peut-être, ils auront la paix et ne seront pas forcément envoyés en Enfer comme ça.
Jamais Robin n'avait entendu verbalement les idéologies et croyances de son amie. À vrai dire, c'était un sujet trop compliqué pour eux, et quand ils se voyaient, ils préféraient simplement jouer ensemble, se fichant des problèmes qui résultaient de cette sombre époque. Aujourd'hui, ces mots lui frappèrent douloureusement l'estomac alors qu'il croisait les yeux bleues et entourées de taches de rousseurs de son amie, car il venait de comprendre que jamais, ô grand jamais, il ne pourrait lui dire la vérité à son sujet. Cette dernière avait été bercée par des histoires horrifiantes et il lui serait probablement impossible de le voir autrement que comme une de ces monstruosités à détruire.
Robin avait atrocement envie de pleurer face à ses constatations. C'était précisément dans ces moments-là qu'il souhaitait être un moldu.
- Non... non, je... je dois retourner à la boulangerie de ton père, il faut qu'Hel... qu'Helena et moi on rentre avant le coucher du soleil, avec ce qui vient de se passer, ma cousine doit déjà être sur place à m'attendre, bégaya-t-il.
- Oh, d'accord, dommage. Tu vas bien Robby ? Tu as l'air pâle, s'inquiéta Anabeth.
- Oui... oui, je crois que je n'aime pas la vue du sang.
La vérité était que le petit garçon, héritier de deux des Fondateurs de l'école de sorcellerie Poudlard, était en pleine détresse émotionnelle.
~*~
POV Helga
Anno domini 1009, 22 août, Garioch, Ecosse
- Je vais lui donner cette mixture faite à base de plantes médicinales. Je l'ai versé au sein de la coupe que mon fils m'a offerte pour mon précédent anniversaire, vous n'y voyez pas d'inconvénients, Madame ? Je m'accorde à penser qu'elle portera chance à mes patients.
L'épidémie de grippe avait touché l'ensemble de son village natal, et beaucoup de ses habitants avaient profité de son passage sur les lieux pour requérir ses services. Helga avait le cœur sur la main et voulait aider autant ses semblables que les Moldus. Elle n'avait dès lors pu refuser ces demandes alors que des villageois n'avaient cessé de venir toquer à la porte de la petite chaumière qui l'avait vue grandir. La coupe telle qu'elle l'avait travaillée fonctionnait à merveille. Cependant, la jeune Poufsouffle devrait ajuster certains sortilèges liés à son noyau magique, car cela l'épuisait, et il lui fallait toujours plusieurs heures avant de récupérer ses forces alors que ses cellules combattaient le mal qui avait élu domicile dans son propre corps.
L'enfant qu'elle soignait à l'instant était le fils d'une amie de Léon - lui-même meilleur ami d'enfance de la sorcière. Ce dernier les avait connus lors d'un de ses voyages qu'il effectuait afin de vendre sa marchandise durant les foires. En apprenant que le petit avait contracté une étrange maladie, Léon avait conseillé à son amie de se rendre au village où se trouvait actuellement Helga, la guérisseuse dont la notoriété n'était plus à faire valoir.
Contrairement à beaucoup de ses précédents patients, l'enfant était au plus mal, vomissait, et une forte fièvre ne voulait plus le quitter. Helga avait rapidement compris qu'il n'était pas atteint d'une maladie ordinaire. La Fondatrice avait même l'impression qu'il avait été empoisonné car le teint gris-noir que sa peau avait prise et les convulsions que le petit garçon avait eues n'avaient rien d'habituel. Elle sentait que la magie était à l'œuvre.
Assise à ses côtés, elle venait de poser un chiffon mouillé sur son front transpirant de sueur et avait ensuite continué à brasser une mixture composée de plantes médicinales sur une table de fortune pour ensuite la verser dans sa coupe en or.
Ignorer l'inquiétude croissante dans le regard de la femme lui était difficile et compressait douloureusement son propre cœur de mère. Cependant, elle espérait que sa coupe fonctionnerait sur ce mal méconnu. Léon, qui hébergerait dans sa propre chaumière les deux Moldus pendant la durée de la convalescence de l'enfant, était tapi en retrait dans la pièce, la laissant ainsi agir en toute tranquillité. Pourtant, de temps à autre, elle croisait son regard d'onyx et ils ne pouvaient s'empêcher de se sourire mutuellement en signe d'encouragement.
- Faites, supplia la mère en utilisant un mouchoir délavé pour tapoter ses yeux humidifiés, sauvez mon garçon.
Sans attendre plus longtemps, elle caressa avec douceur les cheveux noirs de l'enfant et porta la coupe à ses lèvres gercées. Elle suspendit néanmoins son geste car le coquard et les coups bleus que l'enfant portaient sur sa peau devenue presque diaphane ne lui avaient pas échappé. Et bien qu'elle dût normalement se mêler simplement de réaliser son métier de « guérisseuse », la colère qu'elle sentait vibrer à l'intérieur de son propre corps ne faisait que croître avec les minutes écoulées, c'est pour cela qu'elle lâcha durement :
- Puis-je savoir qui est le responsable de l'état de cet enfant ? Madame Peeves ? Y a-t-il quelque chose que je devrais savoir ?
Face au ton employé, la femme sursauta et préféra soigneusement éviter son regard tout en hoquetant de plus belle sous ses pleurs.
- Praétoria, je sais pertinemment que vous êtes sur vos gardes, je vous ai vu arriver au village la mine terrifiée mais si nous ne se savons pas ce qui en découle, Helga ne pourra peut-être rien y faire, lança Léon. Est-ce votre époux ?
Léon sortit son visage de l'ombre et elle put percevoir la balafre qui longeait sa joue crispée par un rictus chargé d'inquiétude, rétractant ainsi la cicatrice que lui avait un jour donné des brigands en essayant de lui voler sa marchandise transportée dans son chariot alors qu'il était sur la route. Ses yeux noirs contrastaient vivement avec la douceur de sa voix.
Pour un homme, Helga avait toujours trouvé son timbre peu grave mais la sorcière avait toujours admis que cela était adorable. La Fondatrice n'avait d'ailleurs jamais compris pourquoi son ami, qui disposait de cheveux blond indisciplinés, longs et toujours attachés en queue de cheval, n'avait jamais tenter de courtiser une femme qui lui plaise. « Trop souvent sur les chemins, ici et là, je n'ai pas besoin de cela », lui disait-il en haussant les épaules. Et autant Godric qu'elle-même ne pouvaient s'empêcher de le réprimander gentiment de temps à autre face à l'énonciation de tels discours.
Sortant de ses songes, Helga s'attarda sur le calier[5] en hêtre que son plus vieil ami, au même titre que Godric, venait de remplir grâce à un pichet d'eau se trouvant sur une table en bois afin de le tendre à son invité. Léon stabilisa les mains tremblantes de la femme, et alors qu'il lui mettait le bol, il lui déclara doucement :
- Dites-nous. Vous ne risquez rien.
- Vous... non... Je ne peux guère vous conter cela, je...
- Votre jeune fils... est-il un sorcier ? déclara platement Helga.
Autant Léon que la dénommée Praétoria se retournèrent vivement vers elle. Léon grimaça certainement à cause de ses paroles. Elles étaient énoncées sans une once de crainte au sein de la chaumière mais la femme, elle, éclata de plus belle en sanglots. En vérité, la sorcière connaissait la réponse, elle venait de ressentir le noyau magique du petit garçon pulser au sein de sa jeune poitrine.
Helga venait effectivement de mettre sa main contre la peau du gamin car Selwina et Salazar, qui ressentaient parfaitement les auras humaines, leur avait autrefois donné de longues conférences quant aux façons de reconnaître leurs semblables. La jeune Poufsouffle connaissait donc les manières de percevoir les autres sorciers. Et ce, même si ce n'était pas son fils, où le lien entre le sorcier parent et l'enfant était si puissant qu'elle pouvoir savoir si Robin était en danger ou en sécurité. Même à distance.
C'était Selwina qui détectait les jeunes sorciers. Quant aux autres Fondateurs, ils utilisaient un sortilège de localisation mis en place et inventé par Godric qui, par le biais d'une plume magique surpuissante, indiquait le lieu et la naissance d'un nouveau bébé sorcier quel qu'il soit, sur un long parchemin désignant les potentiels futurs étudiants. Et l'un des Fondateurs aurait probablement dû venir rencontrer cette femme lors de l'année des onze ans du garçon afin de lui proposer une éducation sorcière qui lui permettrait notamment de se contrôler devant les Moldus. Les accidents magiques étaient si vite arrivés et parfois néfastes...
Auparavant, ils avaient pris des élèves de tout âge mais ils avaient décidé qu'il était plus convenable de les éduquer à partir d'un âge approprié où les enfants se devaient irrémédiablement de se contrôler pour leur bien-être. Ils ne refusaient pas la pédagogie aux plus âgés, mais il était vrai qu'avec les années, les Fondateurs avaient revu ces décisions principales d'enseignements.
- Ne lui faites pas de mal, cria Praétoria en comprenant les répercussions de ses dires. Pavel n'a pas mérité de se faire habiter par l'un de ces démons du diable ! Oui, de nombreuses choses bien étranges se sont produites autour de lui mais c'est un gentil garçon qui a beaucoup d'humour et qui est très farceur ! Il aime la vie ! J'ai essayé. J'ai essayé de le faire exorciser par le biais de mon beau-frère, lui-même prêtre. Il était dans la confidence de cette malédiction. Ça n'a pas marché ! Son père préférait le battre que de le vendre au bûcher, alors il s'est tu car ça l'amusait de se défouler sur un être comme « lui ». Ensuite, il l'a enfermé chez nous et j'ai donc effectivement demandé de l'aide à son frère, je n'en pouvais plus de ce que mon fils subissait, mais... je crois qu'il a été empoisonné. Mon beau-frère m'a dit, comme cela ne fonctionnait guère, qu'il avait une autre solution pour régler ce problème parce qu'une de ses connaissances devait tester l'un de ses produits et il voulait le mettre sur le marché. Les deux devaient en sortir gagnants selon ses mots et... et... pourtant ça tue mon petit garçon !
La Moldue la repoussa vivement du rebord du lit afin de prendre son garçon entre ses bras. Praétoria le berça frénétiquement et inlassablement contre sa poitrine. Helga cligna ses paupières avec horreur, et reprenant ses esprits, leva les mains en signe d'apaisement. Il était l'heure de se révéler à cette Moldue. Surtout maintenant qu'elle venait de comprendre avec certitude que de la magie noire, source incroyable d'argent pour certains sorciers malfamés, était à l'œuvre.
En effet, les cellules magiques de l'enfant auraient interagi entre elles et en adéquation avec son noyau afin de soigner un simple empoisonnement, où tout autres maladie moldue. Le garçon aurait très rapidement guéri. Or pour blesser et rendre vraiment malade un sorcier, seules les maladies sorcières et autres sources relatives à la sorcellerie étaient réellement capable d'agir sur le corps humain.
La guérisseuse ne pouvait donc pas utiliser sa coupe car l'objet disposait encore de quelques défaillances. Des améliorations qui seraient d'autant plus fonctionnelles devaient être faites afin que l'objet devienne infaillible et puisse également soigner facilement les sorciers au même titre que les Moldus.
Helga venait de décider qu'elle se devait d'envoyer un Patronus corporel. Cet enchantement était un sortilège conçu par Selwina et qui avait nécessité de larges connaissances en arithmancie afin de le créer. Mais là n'était pas le sujet, l'Animagus allait requérir la présence de son ancienne belle-sœur car elle était, et entre tous les Fondateurs, l'experte en magie noire. La sorcière saurait quoi faire et arriverait certainement sur les lieux d'ici quelques minutes par le biais du transplanage. La protection des enfants était sa priorité surtout pour elle qui n'aurait jamais l'occasion d'engendrer un descendant direct.
- Je pense que nous devons parler, Praétoria, car je crois que votre beau-frère a demandé de l'aide à l'un des nôtres pour l'empoisonner. Beaucoup travaillent pour les non magiques afin d'en tirer profit et s'assurer malheureusement une certaine sécurité de cette façon. Il a certainement été payé pour le faire lors d'une ces « soi-disant » séances d'exorcisme...
Elle marqua une pause.
- Votre enfant n'a absolument rien de mauvais en lui, Madame, veuillez entendre raison. Votre fils n'a aucun démon en sa personne ! La nature a certainement décidé qu'elle se devait de lui donner ses dons. Parce qu'il les méritait.
Pâle comme un linge, la Moldue la détailla de haut en bas et, mortifiée, jeta un regard à Léon qui venait de déposer ses mains contre ses propres épaules. Quant à Helga, elle posa également la sienne sur celle de son ami et l'enserra contre sa propre paume.
- Vous êtes...
- Une sorcière, termina Léon à la place de la femme, et je puis vous l'assurer que vous pouvez faire confiance à Helga. C'est une personne extrêmement douce et aimante. Laissez-là donc vous expliquer toute cette situation sans que vous n'en preniez peur. Les sorciers ne sont ni des êtres possédés ni des monstres.
~*~
- Votre enfant est sauvé. Laissez-le se reposer. Comme Helga a dû vous l'expliquer, il est le bienvenu au sein de notre école quand il aura onze ans, dans deux années. Nous viendrons personnellement lui donner ses lettres d'inscription. En attendant, apprenez-lui à inspirer et expirer correctement afin de calmer ses peurs et ses colères. Je viendrai moi-même de temps à autre à vous afin de canaliser sa magie, cela lui évitera des débordements et par conséquent, des accidents magiques qui pourraient s'avérer néfastes. En attendant, je vais personnellement m'occuper de votre époux et de votre beau-frère.
Helga, qui avait prévenu son amie deux longues heures auparavant, regardait la baguette magique qu'agitait Selwina au-dessus du visage du petit Pavel avec attention. Cette dernière avait rapidement trouvé qu'une potion de dégénérescence des cellules magiques, qui s'autodétruisaient entre elles, était la conséquence du poison ingurgité. Elle avait dès lors fait l'aller-retour en transplanant au château. Elle avait ramené un antidote fait d'ingrédients dont la composition était connue d'elle seule, tétanisant un peu plus la Moldue qui n'osait les regarder plus de deux minutes dans les yeux.
Peu étonnant, cette dernière était abasourdie par toutes ces informations qu'ils lui avaient été donnée. Afin de comprendre ce qui s'était exactement passé, Selwina avait posé sa main sur le front du garçon afin de lire son esprit. Et il c'était avéré que la potion avait été transmise par le biais d'un bol d'eau que le prêtre lui avait mis en bouche sous le regard d'un homme encapuchonné alors que l'enfant était « exorcisé ». Terrifiant. Et monstrueux.
- Comment les nôtres peuvent-ils être aussi cruels et agir contre nous !? Comment peut-on faire ça à des enfants ? continua -t-elle.
La Moldue était certainement impressionnée par le pouvoir que laissait transparaître son ancienne belle-sœur.
- C'est...
- Selwina, calmez-vous mon amie, vous ne voulez certainement pas faire peur à Praétoria, lâcha Helga fermement en empoignant son bras, n'est-ce pas ?
Avec douceur, la sorcière croisa les pupilles désormais écarlates de son amie. Son aînée avait toujours eu des difficultés avec sa colère, et son enfance malheureuse n'avait pas arrangée les choses. Selwina Serpentard soupira car le mobilier avait commencé à trembler autour d'eux. Elle inspira elle-même profondément, et inclina respectueusement son visage vers la moldue et Léon qui étaient jusqu'à là resté silencieux.
- Mes excuses, ma magie bien qu'instable est contrôlée, ne vous en faites pas. Je vais de ce pas vous laisser, ma Dame, d'ici deux jours tous les symptômes auront disparu et votre enfant sera entièrement rétabli. Essayez de le faire manger quand il se réveillera.
Et alors que son amie s'apprêtait de nouveau à transplaner, et malgré la fatigue qu'elle ressentait, Helga lui rattrapa avec fermeté le bras et lui déclara :
- Sérieusement Selwina, ne croyez-vous pas que je vais vous laissez partir en sachant pertinemment ce que vous êtes capable de faire hors contrôle et... pourquoi ? Vous en vouloir après de vos mauvais gestes ? Vous avez beau être calme d'apparence, vous fulminez. Maintenant que vous êtes ici, attendez-moi plutôt, vous ne pensiez pas qui plus est venir sur Garioch sans saluer mère et père ? Ils auraient votre peau si vous faisiez cela. Je vais vérifier l'état du petit Pavel jusqu'à demain, je reviendrais au château dans le courant de la journée.
En guise de réponse, elle eut le droit à un sourire ironique.
- Vous me connaissez trop pour votre propre bien, Helga. Bien, je ne manquerai pour rien au monde les étreintes chaleureuses de vos parents, mais je ne m'attarderai guère longtemps, j'ai dû quitter une réunion importante au sein de la confédération sorcière pour vous venir en aide car nous avons tous été appelés en urgence - vous savez, cette institution pour laquelle vous êtes bien trop humble pour en faire partie. Rowena aurait ma tête si je ne revenais pas à temps pour discuter du sujet qu'est le fléau moldu que sont les vikings, puisque des traîtres de sorciers ont encore une fois décidés de les aider. Vous tempéreriez tellement certains comportements si vous acceptiez votre plac...
- Je vais y réfléchir, après le tournoi international des nations sorcières, et la rentrée scolaire, concéda la blonde. Mon père m'a assez fait la morale à ce propos durant mon séjour ici. Mais pour le moment...
Helga ressentit brusquement un pincement au cœur, et elle sut instinctivement que son petit Robin se sentait étrangement mal dans sa peau. Une main sur la poitrine, Léon lui demanda si elle se sentait bien, et Selwina fronça ses sourcils, l'air intriguée.
- Robin n'est pas en danger, rassura Helga, mais j'ai l'impression qu'il ne se sent pas très bien. Selwina pouvez-vous faire un nouveau petit détour par le château afin de vérifier si votre neveu se sent pour le mieux ?
- En faisant l'aller-retour au château pour confectionner l'antidote, l'une des domestiques m'a stipulé que les enfants avaient été se promener sur Pré-au-larde, et qu'ils avaient promis de rentrer avant la tombée de la nuit. Cependant, ils n'ont guère jugé bon de nous prévenir de leur escapade, et ils en auront la remarque, ils ne s'attendaient certainement pas à ce qu'un de nous ne revienne au château avant le coucher du soleil.
- Robin est à cet instant précis à Poudlard. Je le sens. Ne soyez pas trop sévère avec eux. Ils sont jeunes.
- Votre fils se sent certainement un peu confus par moment vis-à-vis de la suite de ce merveilleux « conte » qu'est son et mon passé, et que vous m'avez fait lui narrer à sa demande que j'ai dû satisfaire. Mais il est bien trop comme sa mère pour ne serait-ce que me voir comme un monstre. Ne vous en faites pas, il va bien. Contenez votre instinct maternel.
Helga lança un regard noir à son amie alors que leurs deux autres interlocuteurs écoutaient sans intervenir dans leurs fiévreux échanges.
- Vous savez que vous n'êtes pas cette personne que vous pensez être au fond de vous-même.
Alors que les deux sorcières échangeaient de nouveaux arguments, Léon dût intervenir pour tempérer la situation. Au même moment, le petit Pavel Peeves papillonna pour la première fois ses iris après être tombé dans le coma.
L'esprit frappeur que serait un jour le célèbre « Peeves » n'était encore qu'un petit garçon farceur et taquin qui deviendrait d'ici quelques années l'un des meilleurs amis de Robin Serpentard lors de leur scolarité à Poudlard.
~*~
Anno domini 1009, 23 août, Garioch, Ecosse.
- Mère, voyons ! s'exclama Helga, j'ai trente-six années. Je ne suis qu'à quelques heures de Poudlard à cheval.
Sous son regard dépité et celui amusé de son père, Alazais Poufsouffle vérifiait que ses sacs de voyages étaient bien attachés à sa jument. Les larmes aux yeux, sa génitrice vint l'enlacer avec fermeté contre sa poitrine. Plus loin, se trouvait Léon, resté en retrait, et était accompagné du petit Pavel qu'il tenait fermement par-dessous son épaule. Le petit garçon avait tenu à remercier la sorcière pour l'avoir guéri de son mal en lui disant au revoir pendant que sa mère se reposait finalement un peu au sein de la chaumière de son ami.
- Je me contre fiche de qui vous êtes aujourd'hui Helga Alazais Poufsouffle. Vous serez à jamais ma petite fille. Faites-en sorte de nous amener notre petit-fils dès que vous le pourrez. Et prenez soin de Selwina, je l'ai senti d'humeur maussade lors de sa visite surprise hier.
- Venez plutôt au château après le tournoi international des nations sorcières. Comme d'habitude, je ferai en sorte que vous puissiez voir l'école. Rowena a d'ailleurs décidé de renforcer les sortilèges Repousse Moldus depuis votre dernière visite des lieux.
- C'est une merveilleuse idée, mon petit chevalier, le château doit avoir encore tant évolué ! Faites-moi plaisir, montrez à tous ces hommes ce que vous savez faire lors de ce tournoi !
- Je n'y manquerai pas, père.
La sorcière tomba alors à son tour dans les bras de son géniteur qui, de nouveau en pleine forme depuis sa guérison, s'exclama à grands cris :
- Par tous les Dieux, votre mère a raison, vous pourriez nous briser en deux avec vos bras si musclés, exagéra-t-il en la taquinant. Faites un bon voyage.
Après les derniers au revoir de ses parents et les recommandations de sa mère, Helga monta alors habillement sur sa jument et tira légèrement les rênes attachées à son destrier afin de se retrouver devant Léon et le petit garçon dont Selwina avait sauvé la vie.
- Dis à Godric que j'attends toujours ma revanche pour un éventuel combat à l'épée, déclara simplement son ami d'un air penaud.
- Je n'y manquerai pas, Léon. Nous comptons sur toi pour veiller sur ce beau petit garçon et sa mère que tu as accepté d'héberger plus longtemps que prévu. Le temps que tout cela se tasse, lâcha-t-elle en lançant un clin d'œil complice à l'enfant. Et merci d'avoir...
Elle vérifia qu'aucun éventuel passant n'écoutait.
- ... accepté que j'effectue le sortilège du Fidelitas autour de ton petit chez toi. Ce traître ne trouvera pas Pavel. Je sais que Selwina va vouloir le traquer. Et je vais devoir la tempérer.
- Tu sais que je ferais tout pour toi, lança-il en posant une main sur son genou dont le pied était attaché à la sangle de la monture du cheval.
- Je sais, Léon, tu es notre premier ami et le plus fidèle que nous n'ayons jamais eu, Godric et moi-même, et tu seras toujours mon ami, toujours. C'est réciproque pour nous, on sera toujours là quand tu en auras besoin. Quant à toi mon garçon, écoute bien nos conseils, on se reverra bientôt.
- Oui, professeur Poufsouffle, encore merci ! clama gaiement l'enfant. Et, oh, vous avez étrangement les mains toutes vertes, termina-t-il d'un air malicieux.
Nul doute que Poudlard serait bien plus mouvementé avec ce petit garçon qui avait imbibé les rênes de son cheval d'une sorte de poudre verdâtre qu'il avait certainement dû trouver dans le bric-à-brac qu'était les affaires de Léon.
Chapitre 9 partie 1: Les élus de la nature by Chrisjedusor
Author's Notes:
Bonjour, j'avais envie de vous poster la suite, donc la voici. Merci à Madamemueller et Sifoell pour leur précédent avis qui font toujours bien plaisir <3
Chris
Anno domini 1009, 28 août, cuisines de Poudlard, Ecosse
Quelques jours s'étaient écoulés depuis son retour au château. Helga avait trouvé que son petit garçon agissait d'une manière bien différente qu'à son habitude. La sorcière l'avait repéré en train de sursauter alors qu'elle ne faisait que l'appeler. Il était plus renfermé sur lui-même, voire bien avare de discussions. La Fondatrice de Poufsouffle ne voulait pas user de moyens magiques afin de savoir ce qui en découlait et l'avait fait comprendre à son ancienne belle-sœur qui avait également senti que les deux plus jeunes habitants et réguliers de Poudlard cachaient quelque chose. La guérisseuse attendait donc que son fils se sente suffisamment en confiance pour avoir l'envie de se confier à elle.
Pour se faire, elle l'avait emmené dans les cuisines du château afin de lui changer les idées, là où trois elfes de maison, dont elle avait un jour sauvé les vies, s'affairaient à réaliser les repas des habitants de l'école ou s'occupaient de toutes autres tâches ménagères qui permettaient de rendre moins lourd le travail des domestiques. Tout comme la duelliste, le petit garçon adorait participer à cette tâche généralement affectée aux femmes, mais Helga savait pertinemment que son fils se fichait, à son image, des idéologies et des normes dites appropriées à leur époque.
À l'instant, elle venait de lui demander de mettre dans l'eau qui chauffait au sein de la casserole positionnée devant eux, du beurre et une pincée de sel. Helga avait toujours aimé cuisiner, et c'était bien la seule chose de « femmes » qu'elle avait sincèrement aimé apprendre au côté de sa mère. L'adulte qu'elle était devenue adorait créer de nouvelles recettes pour tous les pensionnaires du château, et elle n'hésitait pas à les apprendre aux trois petites créatures habitant les lieux. Elle les avait laissés seuls à sa demande. Et puis, cuisiner vidait l'esprit et l'aidait à se détendre au même titre que les combats à l'épée lui permettaient de s'apaiser.
Cette activité était aussi apaisante pour son fils. D'ailleurs, sa propre mère souriait toujours d'un air amusé quand elle l'emmenait sur Garioch, car il était le premier à vouloir aider sa grand-mère avec cette tâche quotidienne. Alazais Poufsouffle ne cessait de dire que la future épouse de son enfant tomberait sur une perle rare. Et Helga ne pouvait s'empêcher de lever les pupilles vers le ciel, car elle souhaitait d'abord profiter de son enfance avant de l'imaginer adulte et éventuellement marié.
- On va... on va appeler cela comment, Maman ? fit Robin en la sortant de ses songes. Tu as une idée ?
- Je pensais à une tale mousse, mon petit cœur. Je pense que cela sera très doux à mâcher en bouche. Qu'en penses-tu ?
- Oui... bonne idée, fit Robin en haussant les épaules. On doit faire bouillir tout ça sur le feu maintenant, et ajouter 70 grammes de farine dans la casserole, le tout en... mélangeant énergétiquement, c'est ce que tu as bien noté dans tes parchemins ?
- Oui, c'est... cela... Robin... Mais Merlin, qu'as-tu ?
Helga, éberluée, vit les larmes embuer la vision de son petit garçon qui s'était penché expressément sur les notes de ses parchemins posés sur la table, qu'il avait encore des difficultés à lire, afin de cacher son visage de sa personne. Assis en hauteur sur un tabouret en bois, la sorcière le retourna doucement vers elle grâce à la magie. Puis, elle se mit accroupie, et releva son visage par le menton, ce qui l'obligea à faire face à ses yeux si semblables aux siens. Des yeux qui était si terrifiés par un fait qu'elle ignorait encore...
- Rob, mon cœur me dit que tu ne vas pas bien. Tu ne veux pas m'en...
- Non, tu ne comprendrais pas, renifla-t-il, en frottant, à l'aide de son coude, ses joues. Oui, non tu....
- Je suis ta mère, je peux comprendre, lâcha Helga en fronçant ses sourcils blonds, mon coeu...
- Est-ce que c'est possible de ne plus avoir de Magie, Maman ? craqua-t-il avec brusquerie. Est-ce que ce serait possible si je veux enfermer mes pouvoirs ?
La sorcière en fut si surprise qu'elle fit tomber à terre la spatule qu'elle tenait encore dans une main. Quelle était cette question absurde ? Helga voulu poser sa main sur sa joue maculée de larmes, mais il détourna à nouveau ses yeux vert forêt, et ce fut pour cela qu'elle le souleva simplement du tabouret sur lequel il était accroupi. Il rechigna et gigota, mais cela ne l'arrêta pas et elle le mit sur ses genoux après qu'elle se fût elle-même assise sur le sol. Si Helga avait bien appris quelque chose dans un des ouvrages présents dans la bibliothèque personnelle de Rowena Serdaigle, ce fut que les parents sorciers arrivaient plus facilement à calmer les crises de colères et de paniques de leurs enfants par le biais de la proximité corporelle et la liaison des noyaux magiques qui s'autoreconnaissaient entre eux.
- Pourquoi cette...
- Est-ce qu'on peut ? coupa Robin en sanglotant. Mère ?
- Non, tu ne peux pas. Et refouler tes pouvoirs serait très, très dangereux.
- Alors, tu ne peux pas m'aider.
- Si je le peux, Rob, mon cœur d'où te viennent ces questions ?
Robin sembla méditer sur les propos qu'il voulait lui énoncer. Puis, alors qu'elle sentait ses petites mains s'agripper à sa cape jaune, son corps se crispa de la tête aux pieds, et Helga commença sérieusement à se tracasser quand il lui déclara d'une petite voix :
- Je voudrais être un Moldu, confia-t-il, ce serait plus facile. Je ne veux plus être un sorcier, Maman.
- Robin, fit Helga en le regardant de haut en bas. Que se passe-t-il ? fit la Fondatrice plus durement. Dis-moi, pria-t-elle.
- J'ai... une amie moldue. Tu sais, c'est celle qui habitait à Garioch autrefois. Je la vois toujours grâce à Helena, lâcha-t-il finalement en sanglotant. Elle ne voudra jamais de moi si je lui dis la vérité, affirma son fils en continuant de pleurer. On a été en cachette se promener à Dunkeld avec Helena il y a quelques jours. Ne soit pas fâchée, s'il te plait ! Je sais que tu sais qu'il y a eu un nouveau mort là-bas, et on était... on était là quand ça s'est passé.
Devenant difficile à calmer, elle laissa les petits bras de son fils s'enrouler autour de son cou, et marcha ici et là dans les cuisines, tout en frottant doucement son dos de haut en bas. Le gronder sur l'inconscience qu'ils avaient eue était à l'instant inutile. Elle lui expliquerait que partir sans prévenir où ils allaient réellement était dangereux, mais pas maintenant, car se mettre en colère alors qu'il était en pleine détresse ne lui servirait pas de leçon de vie. Elle comprenait mieux ses nuits d'autant plus agitées qui n'étaient pas dues à ses phobies nocturnes mais bien à cause de ce qui c'était passé sur les lieux. Et cela l'effraya d'autant plus en l'imaginant se retrouver au milieu d'une attaque de Moldus à l'égard des sorciers. Helga ne s'en remettrait simplement pas s'il lui arrivait quelque chose. En songeant à l'horreur qu'avait dû apercevoir Robin, elle l'enserra plus vivement contre sa poitrine. Elle ne voulait plus le lâcher, et huma son aura afin de s'apaiser elle-même. Même son œuvre, Poudlard, et sa notoriété, lui passeraient par-dessus l'esprit si elle perdait l'être que Salazar et elle-même avaient un jour conçu.
Son fils était sa raison de vivre, et tout ce qu'elle faisait, tout ce que les fondateurs et elle-même faisaient, était pour que leurs descendants, et tous ces gens, puissent vivre dans un monde meilleur. Et même si les massacres dehors continuaient d'exister avec horreur, les sorciers, grâce à Poudlard, pouvaient plus facilement se défendre en dehors de ces murs, assurant un peu plus leur survie.
- Ne le dis pas aux autres, Helena va se faire punir par tante Rowena, ajouta Robin paniqué. Je sais que pour le moment on ne pouvait aller qu'à Pré-au-Larde tous seuls mais...
- Je sais que nous vivons à une époque difficile mon cœur, mais si l'on vous donne certaines consignes, c'est pour votre bien, pas pour vous ennuyer. Nous en reparlerons quand tu seras calmé. Je ne dirais rien à tes tantes et à ton oncle, mais j'en parlerai avec Helena. Tu sais que les Moldus ont peur de ce qu'ils ne... ne comprennent pas, souffla-t-elle au creux de son oreille. Je te l'ai déjà dit, et je ne voulais certainement pas que tu assistes à une de ces scènes morbides mon cœur.
- Tu crois... qu'en fait, c'est vraiment un... présent, Maman ? La magie, je veux dire ? renifla-t-il.
- Oui, Robin, et je ne cesserai de te le répéter, tu n'as pas à en avoir honte. Si nous avons reçu ces dons c'est...
- Parce que nous les avons dans le seul but d'aider les autres, compléta Robin, habitué aux discours qu'elle lui donnait. Et ce, même si les Moldus ne comprennent pas que nous sommes là pour les aider à améliorer la vie sur Terre. Nous sommes les « élus » de la nature qui a donné et partagé ses pouvoirs qui l'habitait au tout premier sorcier qui a manipulé la Magie sur Terre... Merlin. Notre sorcier « Dieu ».
- C'est cela mon petit cœur. Pense à Léon, ton parrain, je suis certaine que ton amie, hum, d'ailleurs, tu ne m'en avais pas parlé, taquina-t-elle, et tu me sembles bien attaché à cette petite fille, souffla Helga, en embrassant le haut de son nez, pourrait un jour t'accepter uniquement pour la personne que tu es à l'intérieur et ne pas penser à tout ce qu'on lui a raconté si elle tient vraiment à toi. Sache que je suis contente que tu sois ami avec des Moldus. Seulement, choisis bien ce que tu peux dire ou non et vois si tu peux avoir confiance.
- Anabeth est géniale, je te le promets, c'est ma meilleure amie. Elle te ressemble un peu. Et elle aime combattre à l'épée avec moi !
Et alors que Robin s'apaisait par son biais, et s'égayait même de lui parler de son amie, les trois petits elfes, dont elle avait un jour sauvé les vies, apparurent afin de lui demander s'ils avaient besoin d'aide.
~*~
- C'est très, très bon, s'exclama Robin apaisé. Tes étudiants vont adorer, il faut absolument que nos elfes de maison l'apprennent cette recette et qu'ils la transmettent aux autres plus tard !
Les cuisines de Poudlard étaient aussi grandes que la grande salle qui se trouvait au-dessus de ces dernières. C'était pour cela que quand son fils s'exclama joyeusement de vive voix, ses paroles se répercutèrent et résonnèrent entre les nombreuses marmites et casseroles en cuivres, installées et rangées le long des murs.
Après que son fils eut enfoncé gaiement sa fourchette dans son assiette, Helga mit à son tour un bout de tartelette composée de pâte à chou dans sa bouche. Effectivement, cette nouvelle recette allait certainement être appréciée de ses élèves mais aussi de ceux des autres Fondateurs. Dernièrement, des nombreux ingrédients qu'il était possible d'utiliser en guise de nourriture avaient été découverts dans diverses contrées. Helga espérait y avoir accès afin d'inventer de nouveaux plats pour continuer à participer et améliorer le bien-être des élèves scolarisés à Poudlard.
Assis sur l'une des grandes tables des lieux auprès de laquelle son fils et elle-même s'étaient installés, elle avait fait goûter ce plat à ses trois elfes de maison, car la sorcière voulait également leur avis. Ces trois créatures se différenciaient facilement à la couleur de leur épiderme. Ticky disposait d'une peau rosée, et était la seule femelle. Elle était haute comme trois pommes, à l'instar des deux mâles. L'un avait la peau verte et se nommait Donny et l'autre disposait d'une peau jaune et était surnommé Pietro. Assis tous deux de part et d'autre de Ticky, ils avaient toujours surprotégé leur petite sœur. Ces trois petites créatures étaient de la même famille. Pour Helga, ils étaient comme des êtres humains que l'on devait respecter. Tous trois étaient vêtus d'un survêtement propre, signe qu'ils étaient libres de leur faits et gestes malgré l'attachement magique. Il avait été instauré entre les elfes et les Fondateurs, leur donnant un statut de serviteur dont Helga essayait de limiter les ordres donnés, dans la mesure du possible.
- Et vous Ticky, Donny, Pietro, vous aimez ? lança Robin la sortant de ses pensées.
- Oui, jeune maître, Pietro peut dire que cette nouvelle recette plaira aux étudiants.
- C'est très doux en bouche, et Donny est pressé d'apprendre la recette de madame, votre mère, rajouta le deuxième elfe.
- Peut-être faudrait-il mettre plus de fromage, commenta Ticky, et ce serait parfait, Ticky le pense !
- Excellente suggestion, lança Helga en frottant sa bouche avec une serviette. Mais pour l'instant, j'aimerais vous confier une tâche à tous les trois. Enfin, j'avais une proposition à vous faire plutôt, car vous êtes nos amis, et je vous fais confiance, sourit-elle avec tendresse, et je me dis que c'est le moment opportun pour vous en faire part.
Intrigués, les trois elfes se penchèrent curieusement vers l'avant de la table, et lui accordèrent toute leur attention. Helga sourit quand elle vit leurs yeux ronds et globuleux briller d'intérêt et de reconnaissance. La sorcière les avait, il y avait de cela quelques années et alors que Robin était âgé de deux années, sauvés d'un commerce d'animaux fantastiques qu'un sorcier imbu de lui-même vendait au noir, et à des prix faramineux auprès d'autres sorciers après les avoir capturés.
En ayant eu vent des affreuses activités de cet homme, un dénommé Cameron Black, grâce aux autres Fondateurs qui disposaient d'un siège au sein de la confédération sorcière, ce fut avec l'aide de ses amis, et après moult préparations, qu'elle avait réussi à démanteler son petit commerce. Certaines races qu'ils avaient libérées vivaient désormais au sein de la Forêt de Brocéliande, annexée à Poudlard. Quant à ces trois petites créatures, elles avaient désiré la servir, et n'avaient pas souhaité trouver d'autres maîtres que les Fondateurs après leur mise en liberté, signe de leur reconnaissance.
Des créatures telles que les elfes de maison étaient de véritable source de magie. Il y avait très longtemps de cela, alors que la nature les avait probablement créés, elle les avait dotés de cette énergie trop importante pour leur esprit simplet. Enfin, ça, c'était ce que l'on contait aux jeunes sorciers. Les elfes de maisons avaient été responsables de graves accidents magiques des siècles auparavant, attisant la haine des Moldus qui les avait chassés, tués, et dépecés sans scrupule.
Ce fut les lointains ancêtres de Rowena, de puissants sorciers qui étaient tous connus pour leur intelligence, qui avaient trouvé une solution au problème. Après de nombreuses recherches, il avait été convenu que les lier à un sorcier, puis de leur faire jurer fidélité par le biais du Serment Inviolable, leur permettrait d'être en sécurité. De plus en plus nombreux étaient les sorciers, souvent des Sang-purs, qui adoptaient un elfe de maison afin de les sauver d'un funeste destin. Cependant, des sorciers imbus en profitaient et les mettaient à l'état d'esclavage uniquement pour assouvir et réaliser leurs désirs.
- Ticky vous écoute madame, déclara la concernée alors que ses longues oreilles semblables à celles des chauves-souris s'agitaient de gauche à droite, signe d'excitation. On fera tout pour rendre la maîtresse heureuse !
En continuant de sourire, la sorcière lança un regard de connivence à son fils. L'Animagus lui avait évidemment parlé de son nouveau projet, et elle sentit la fébrilité de son enfant croître dangereusement autour d'elle. Ravie de lui changer les idées, Helga s'attarda à nouveau sur les trois petits elfes, prêts à obéir. Ticky, qui était la seule femelle entre ses deux frères, voulait continuer à faire ses preuves auprès des Fondateurs. Cette elfe très extravertie fut donc celle qui se coucha pratiquement sur la table afin d'écouter ses dires. En ricanant, Helga déclara alors :
- Je voudrais, dès demain, que vous partiez à la recherche de certains de vos semblables pour leur proposer de venir nous aider à Poudlard s'ils sont dans le besoin. Nous sommes prêts à accueillir de nombreux elfes. Lors de la dernière réunion que j'ai eu avec les autres Fondateurs, cela a été accepté. Et je voudrais donc vous confier cette tâche, cela permettra au plus grand nombre, et s'ils le désirent, d'être en sécurité entre ces murs. Enfin, s'ils veulent évidemment nous avoir comme « maîtres » et s'attacher à notre magie, doux Merlin que je déteste ce mot...
- Madame aime tant aider toutes les créatures magiques, et assurer leur sécurité, la maîtresse à un grand cœur, déclara Pietro en bombant son frêle torse. Pietro va vous aider avec plaisir. En plus, cela sera amusant d'apprendre la cuisine en étant beaucoup plus. Pietro approuve, madame !
- Donny est d'accord, lâcha-t-il d'une voix grêle mais plus timide. Madame fait déjà beaucoup pour installer d'autres créatures au sein de la Forêt de Brocéliande, d'autant plus que dame Helga n'a même pas de siège à la confédération sorcière. Si madame acceptait son siège, Donny n'ose imaginer ce qu'elle pourrait d'autant plus faire pour le bien de tous. Et Donny l'a entendue parler avec dame Selwina et dame Rowena, et elle y songe, et cela serait encore mieux si vous acceptiez, maîtresse !
- Maîtresse Helga veut être présente pour le petit maître Robin, déclara Ticky qui était la plus extravertie. Elle aura encore plus de travail, Ticky le sait, s'adressa-t-elle à ses deux frères. Madame en fait déjà beaucoup et c'est normal qu'elle veuille s'occuper de son petit. Je vais vous aider, Ticky va aider à sauver beaucoup de monde !
Écoutant le débat enflammé qu'avaient entamé les elfes, Helga jeta un œil à son fils, qui, les bras croisés, retomba sombrement dans ses songes. Il fronça ses sourcils blonds, et se retourna vivement vers elle, inquiété par les informations qu'il entendait :
- Tu songes à accepter ton siège ? s'angoissa-t-il. Avec tes étudiants qui reviennent dans quelques jours, ton métier de guérisseuse, et ça, tu seras tout le temps occupé, déclara-t-il en se levant vivement de table. Regarde tante Rowena, elle n'est jamais avec Helena, bégaya-t-il. Tu vas me laisser tout seul et tout le temps, ça deviendra comme mon père que je n'ai jamais vu.
- Rob... commença-t-elle.
Sans qu'Helga Poufsouffle ne puisse ajouter quoi que ce soit, son fils s'éloigna à grandes enjambées en dehors des cuisines.
Elle se leva en soupirant et dirigea ses dons vers le lien qui l'unissait à son enfant. Son garçonnet avait visiblement l'intention de se rendre vers la Forêt de Brocéliande car, et tout comme elle, la présence d'animaux fantastiques l'égayait et le rendait de meilleure humeur.
Helga Poufsouffle n'avait certainement pas l'intention d'accepter de nouvelles responsabilités sans en avoir touché un mot avec son héritier au préalable.
Chapitre 9 partie 2 : Les élus de la nature by Chrisjedusor
Author's Notes:
Bonjour,
Voici la suite des aventures d'Helga :) Je vais poster dans les deux semaines à venir pour cette fin de tome 1. Cela se termine à la publication. Ils ne restent qu'à poster, tout simplement. Après cela, je ferais une pause dans les post, afin que je puisse avoir de nombreux chapitres en réserves dans le cadre du tome 2, qui dispose encore de bien peu de chapitres. Il faut dire que je n'ai plus écrit depuis longtemps sur cette fic, car cela demande beaucoup de réfléxion ;)
De plus, j'ai crée un recueil spécial sur les fondateurs. Deux os sur Selwina et Salazar sont postés, si cela vous intéresse.
Enfin, , n'hésitez pas à laisser une petite review, je sais que vous êtes quelques uns sur cette histoire. D'ailleurs, merci beaucoup MM ♡
Chris
Anno domini 1009, 29 août, Poudlard, Ecosse
Helga se sentait apaisée à chaque fois qu'elle s'enfonçait dans cette forêt, là où diverses races d'animaux fantastiques vivaient paisiblement. Aucun Moldu ne pouvait décimer ces créatures, car les bordures étaient protégées par des sortilèges qui permettaient d'éviter l'intrusion des non magiques. La Fondatrice était d'autant plus heureuse de savoir que le projet de mettre en sécurité bon nombre de ces êtres se concrétisait au mieux avec les années écoulées.
Avoir construit Poudlard à côté de cette forêt avait décidément été une merveilleuse idée.
Avançant à la vitesse de l'éclair entre les branchages de plus en plus épais, la blonde repéra rapidement son petit garçon grâce au lien qui l'unissait à son propre noyau magique. La jeune femme reprit son aspect humain puisqu'elle avait revêtu jusque-là alors sa forme d'Animagus afin de retrouver son enfant au plus vite.
Avec surprise, elle vit Robin caresser et inspecter curieusement l'encolure d'un Sombral. Helga les étudiait autrefois avec Godric, et c'était des années auparavant qu'elle avait compris que ces animaux aimaient vivre là où il n'y avait que peu de luminosité. C'était pour cela qu'il fallait s'enfoncer dans les tréfonds de la forêt de Brocéliande afin d'en trouver, caché à la vue de toute forme de vie. En ces lieux, les arbres étaient collés les uns aux autres et les branches qui les composaient laissaient peu passer l'éclat du soleil.
Son estomac se contracta entre ses entrailles, mais elle s'approcha doucement de lui. Son héritier pouvait évidemment les percevoir puisqu'il avait vu un sorcier se faire tuer devant ses yeux innocents. Helga avait voulu le préserver au mieux de ce monde cruel, et considérait cela comme un échec mais même elle n'était pas infaillible, et tout ce que la Fondatrice pouvait désormais faire était d'être présente auprès de son enfant.
- Tu ne m'avais pas dit que tu avais mis sous protection cette espèce, Maman. Qu'est-ce que c'est ?
Robin ne se retourna pas en prononçant ces mots. Son fils avait certainement ressenti sa présence et continua de caresser le pelage noir qui constituait l'apparence squelettique du jeune Sombral. L'animal devait probablement s'être éloigné de son troupeau. Avec un soupir, elle posa une main sur son épaule, car quand bien même les créatures qu'elle protégeait sur ces lieux la respectaient, certaines pouvaient s'avérer dangereuses, surtout dans cette partie de la forêt. Pourtant, et encore une fois, elle ne le réprimanda pas de s'être aventuré aussi loin sans la consulter au préalable. Au contraire, elle pressa son épaule en guise de réconfort car son mal être était en partie de sa faute.
- C'est un Sombral. Ils sont omnivores. Ton oncle Godric est tombé une fois sur un troupeau en Francie[1], lors d'un tournoi des nations sorcières auquel nous avons participé. Après les avoir étudiés, nous avons constaté qu'ils étaient... en lien direct avec l'autre monde.
Son garçon daigna enfin tourner son visage vers sa personne, et elle constata à quel point il avait dû pleurer depuis qu'il s'était échappé en courant des cuisines de Poudlard. Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine face à sa peine.
- L'autre monde ? demanda-t-il curieusement d'une voix tremblante.
- Celui des morts mon petit cœur, il faut... avoir vu la mort et la comprendre pour que tes yeux puissent les percevoir. Je suis navrée que tu aies assisté à toute la barbarie qu'il puisse se produire à l'extérieur de Poudlard. Les sorciers en ont également peur, car ils sont soi-disant un mauvais présage. C'est d'une risibilité...
- Ils n'ont pas l'air méchant pourtant, constata son fils en reniflant de plus belle. J'aime bien ses longues ailes, on dirait celles de chauves-souris. Je crois qu'il m'aime bien, c'est encore un bébé, non ?
- C'est encore un petit, confirma-t-elle en observant le jeune Sombral qui avait encore du mal à marcher correctement sur ses pattes. C'est précisément Maximus, Godric m'a aidé à lui donner naissance il y a sept mois de cela, confirma Helga alors que le bébé la reconnaissait et se laissait également caresser par elle. Il est encore fort jouette. Ce sont des créatures très intelligentes qui plus est.
Pour confirmer ses propos, Maximus choisit ce moment pour donner des petits coups de museau sur la paume de Robin, puis sautilla autour du garçon comme s'il lui demandait de courir afin de le poursuivre. Helga vit aisément que son fils avait envie de s'amuser avec l'animal, car il avait la bougeotte. Cependant, ce fut sa curiosité légendaire qui lui permis momentanément d'oublier son mal-être, autant que la source de sa présence sur les lieux puisqu'il lui demanda avec avidité :
- Oh ? Est-ce que je pourrais assister à l'une des futures naissances quand il y en aura ? Dis oui ! s'excita-t-il. Je veux voir comment ça se passe et si c'est différent des licornes et ou encore des centaures, tiens !
Un petit sourire étira ses lèvres, car au lieu d'être apeuré, l'enfant s'interrogeait, et étudiait curieusement du regard la créature. Ces êtres étaient même persécutés par leurs semblables suite aux superstitions selon lesquelles ils portaient malheur. Ce fut pour cela que les Sombrals furent l'une des premières créatures à avoir été sauvée de l'extinction en les ramenant à Poudlard. Encore à ce jour, dès que ses informateurs spécialisés en découvraient des mal en point, et à proximité de Moldus, elle en était avertie et agissait toujours en conséquence.
- Si tu y tiens, je me ferais un plaisir de t'enseigner de nouvelles choses, mais pour rappel, je veux que tu continues toi aussi à bien travailler lors de ta propre rentrée scolaire auprès ton précepteur, prévint-elle avec un petit sourire complice.
Helga était ravie de lui changer les idées.
- Oui, évidemment Maman, mais je te l'ai déjà promis puisque je voudrais venir avec toi demain pour le tournoi ! Il s'arrêta pensif et fronça ses sourcils de la même façon qu'elle-même le faisait. Peu de gens sont ouvert d'esprit, n'est-ce pas, Maman ? commença Robin. Les créatures sont trop pures pour être persécutées par qui que ce soit !
- À l'époque où nous vivons les lois, les règles et les mœurs sont ancrées dans notre société. Il est difficile de s'en détacher sans en subir les conséquences, mon cœur.
Robin se retourna alors plus franchement vers elle, et ils laissèrent la jeune créature s'en aller. Celle-ci s'enfonça dans la forêt en reconnaissant la silhouette de sa mère positionnée entre deux grands chênes. Cette dernière devait probablement être partie à la recherche de son petit afin qu'ils puissent rejoindre leur troupeau.
Son fils tandis ses bras vers elle et instinctivement, Helga le souleva afin de le prendre au creux de ses bras athlétiques. L'enfant la regarda alors droit dans ses prunelles vertes si semblables à celles dont il avait hérité avec une détermination qu'elle ne connaissait que trop bien puisque, à sa grande tristesse, son ex-époux avait autrefois la même lueur combative ancrée dans le regard.
- Alors toi tu sauras faire la différence, déclara avec véhémence Robin toujours en reniflant de temps à autres malgré sa précédente excitation dès qu'il s'agissait d'en apprendre plus sur les animaux fantastiques. Tu dois prendre ton siège pour sauver le plus de monde et de créatures possibles. Les elfes ont raisons. Surtout si tu es en contact avec... avec le roi moldu via la confédération sorcière. Tant pis pour moi.
- Mon cœur, c'est pour cela que je suis immédiatement venue te trouver, tu ne dois pas avoir peur. Je te promets que même si je dois avoir de telles responsabilités supplémentaires, je serai toujours présente pour toi. Toujours. Tu sais que je serai éternellement là pour toi, n'est-ce pas ?
En guise de réponse, son fils hocha de haut en bas sa figure, et nicha son visage au creux de son cou après qu'elle eut essuyé ses joues encore quelque peu maculées de larmes avec ses propres doigts.
La fondatrice l'enserra alors vivement contre sa poitrine afin de lui faire ressentir tout son Amour.
Helga Poufsouffle n'était pas Salazar Serpentard, et ô grand jamais elle n'abandonnerait sa chair et son sang.
Et c'était bien cela qu'elle ne pourrait jamais pardonner à son Amour de jeunesse.
~*~
Son fils avait terminé sur ses épaules alors qu'ils se dirigeaient vers la grande étendue d'eau qui jouxtait le château. Les mains de son fils entouraient son cou afin qu'il puisse rester en équilibre sur son corps. Durant ce bout de trajet, elle en avait profité pour parler plus amplement de son séjour sur Garioch, mais aussi sur le fait qu'elle « comptait » sur son enfant pour l'aider à travailler à nouveau sa coupe en or. Robin avait été motivé à l'idée de pouvoir de nouveaux participer à ses futures améliorations. Au fond de son cœur, Helga savait que dans le futur, son petit garçon serait digne de reprendre en main son héritage.
Helga avait décidé de prendre son après-midi afin de rester exclusivement auprès du petit garçon. Après avoir posé son fils à terre, ils se laissèrent tomber à l'instant en face du lac noir qui donnait une vue merveilleuse sur les montagnes et les vallées entourant le domaine.
- On aime bien être ici, avec Helena. C'est calme.
- Je sais. Même si je travaille je vous observe parfois d'une des nombreuses fenêtres du château.
- Tu n'es pas fâchée qu'on soit partis à Dunkeld alors ? demanda Robin d'une petite voix.
- Je suis plus inquiète que fâchée, Rob. Nous allons éviter de parler de cela à ta tante Rowena, mais comme je l'ai dit, je parlerai de cette escapade avec ta cousine. Je sais qu'elle n'est pas bien dans sa peau, mais ce n'est pas une raison pour vous mettre inutilement en danger.
- Je sais, Maman. Dis...est-ce que tu crois que... quand nous mourrons nous aurons vraiment droit à une place au paradis... même si on est des sorciers car est-ce que... nous ne sommes pas vraiment censés être des serviteurs du diable s'il existe ? Tu crois que le sorcier que j'ai vu... mourir est... tranquille où il est et... que si c'est la nature et Merlin que nous devons prendre en compte, la paix lui a été accordée ?
Helga profitait de la brise du vent sur sa peau mais songea que son fils se posait malheureusement des questions légitimes. Il était de son devoir de l'éduquer, et de prendre également le rôle que Salazar n'avait jamais daigné porter sur ses épaules. Celui de père. Il ne fallait pas se leurrer, le petit garçon était intelligent et se posait énormément d'interrogations. Cela plaisait d'ailleurs à Rowena qui lui lançait souvent que, malgré son caractère farceur, on pourrait faire de lui un homme convenable. La blonde roulait souvent ses iris vertes suite à ces dires. Son amie était tellement ancrée dans les mœurs de leur ère et Robin était encore loin de devenir un homme. Que les autres Fondateurs la laissent donc profiter de son unique héritier sans penser à cet avenir si incertain.
- Je suis certaine que ce pauvre homme est heureux et en paix là où il est désormais. Personne ne peut vraiment savoir, mais je persisterai toujours à te dire que nous sommes des élus de la nature, que nous devons aider les autres. Et même s'il y a une divergence entre la religion chrétienne qu'est celle des Moldus, et là notre et... qu'il serait dans l'hypothèse vraie que nous serions des « serviteurs » de Lucifer, alors je suis certaine qu'il y aura toujours des sorciers bons ou mauvais, des rebelles. Comme nous. Alors certes, l'on pourrait croire bon nombre de rumeurs sur nos pouvoirs, mon cœur, mais l'idéologie que Guenièvre Gryffondor m'a inculquée enfant, me semble toujours la plus plausible. Pas toi ? offrit Helga en ouvrant la question, afin qu'il puisse réfléchir à son tour de son propre chef.
Il était important qu'elle lui apprenne à penser par lui-même et se fasse ses propres idées.
- Tu as raison maman, c'est juste que ça me fait de la peine. Je voudrais vivre à une époque où tout le monde s'entendrait.
Sa lèvre trembla mais son regard sembla s'éclairer.
- Pourquoi certaines personnes restent en fantômes sur terre et d'autres non quand on meurt ? s'interrogea Robin.
Helga avait entre-temps enlevé ses bottines en cuir, et intima d'un geste de la main à son fils d'également enlever ses poulaines[2] de ses pieds. D'un air interrogateur, il obéit. La Fondatrice lui tendit sa main afin de le relever de terre. Avec un sourire, elle le fit s'approcher plus près de l'eau. Après avoir retroussé son pantalon, Helga s'assit sur le rebord afin d'y laisser tremper ses pieds. La jeune femme s'amusa de la moue pleine de surprise qu'aborda son fils. Se baigner dans les mers salées, les lacs, et les rivières n'étaient pas quelque chose d'habituel[3]. Cela était craint de la populace, notamment parce qu'à cette époque il était difficile de soigner les éventuelles maladies qui pouvaient découler d'une baignade.
- Il serait temps de changer de nouveau certaines mœurs, tu ne crois pas ? lâcha-t-elle amusée. Et même si nous attrapions quelque chose, je suppose que notre coupe pourrait y remédier, termina la blonde avec un petit clin d'œil. Plus sérieusement, fais-moi confiance, nous ne risquons rien. Nous sommes des sorciers et notre organisme est légèrement différent de celui des Moldus. De plus, je l'ai déjà fait avec ton oncle Godric par le passé. Je suis toujours vivante.
D'un air incertain, son fils s'installa lentement à ses côtés. Il frissonna, signe de la différence de température entre la chaleur de l'air et de la froideur de l'eau. Helga ne put s'empêcher de lui mouiller légèrement la figure, la canicule était mine de rien bien présente sur les terres écossaises en cette fin de mois d'août, mais il était inutile qu'il tombe brièvement malade. Les noyaux magiques guérissaient rapidement les maux moldus.
Le tournoi qui aurait lieu le lendemain après-midi en serait d'ailleurs d'autant plus éreintant. Robin grogna dans sa barbe inexistante mais il se tut rapidement quand elle répondit finalement à sa nouvelle interrogation.
- Pour répondre à ta question, et d'après ce que j'en sais pour avoir rencontré de nombreuses âmes vagabondent lors de périples, des guides là-haut nous demanderaient si l'on désire rester sur Terre ou si l'on veut rejoindre l'autre côté, afin d'entamer notre ascension astrale. Je n'en sais pas plus, mais je sais que c'est un sujet sur lequel ta tante Rowena ne cessera jamais de travailler. Tu pourrais le lui demander, je suis certaine qu'elle se ferait un plaisir de partager ses connaissances sur la nécromancie, si cela t'intéresse. Du moins, les bases, je ne tiens pas à ce que tes nuits deviennent d'autant plus agitées.
Son fils était intrigué et hocha positivement le visage. Deux rides se plissèrent sur son front, signe qu'il réfléchissait à ses dires. Helga trouvait ce domaine d'étude captivant mais elle pensait aussi qu'il valait mieux rester « aveugle » sur des notions relatives à la vie et à la mort afin de ne pas se torturer l'esprit et vivre pleinement son existence. Pour Rowena, cependant, c'était une autre affaire, car toutes connaissances étaient précieuses. La Fondatrice de la maison Serdaigle leur avait expliqué que le diadème autrefois hérité de ses ascendantes permettait de transférer des connaissances acquises au cours des siècles, un peu comme le fonctionnement d'une Pensine qui permettait de revisionner des souvenirs.
En le portant, son amie avait dû apprendre et comprendre des choses bien complexes. Rowena n'aurait certainement jamais pu acquérir ses connaissances sans ses « soi-disant » chuchotements et ses visions. Elles lui arrivaient à l'esprit par l'intermédiaire cet artefact. Il était fort probable que les propres découvertes et pensées de son amie se retrouvent à son tour « coincées » au sein de l'objet. Aucun des autres Fondateurs ne savaient comment ce phénomène était possible, car Rowena elle-même gardait ces informations sous silence.
Après tout, ils pouvaient tous bien avoir leurs petits jardins secrets.
Rowena avait réussi à améliorer les capacités magiques du diadème en mixant ce domaine si moldu qu'était la science à la magie. Son amie trouvait ce sujet extraordinairement instructif et captivant. Depuis quelques années, la relique attisait certaines connexions non explorées de ses méninges. C'était ainsi que cet artefact magique jouait - et encore une fois selon ses explications - sur des points précis du cerveau encore non étudiés à cette époque. Cela permettait de développer les capacités cognitives d'un quelconque individu et d'obtenir, par ce fait, un pouvoir hors norme. Il attisait les plus avares.
Rowena l'admettait elle-même, son idée avait été dangereuse à réaliser, car ses expériences auraient pu la rendre folle. Cependant, elle avait réussi, prouvant encore une fois à quel point elle était l'une des plus brillantes sorcières de sa génération. Son amie avait fait de ce diadème un objet unique en son genre. On ne changeait pas le monde sans expérimenter, disait-elle. Helga la trouvait, à titre personnel, parfois négligente face aux potentielles conséquences de ses actes, car certes elle était ingénieuse mais elle était parfois intrépide et bien imprudente.
Toutes ces expériences avaient été réalisé dans le but premier d'en apprendre plus sur la complexité qu'était l'existence : la vie et la mort. Un sujet qui lui prenait beaucoup de son attention. S'il y avait bien quelqu'un qui pouvait espérer dénouer les secrets de la mort, c'était bien Rowena Serdaigle. Helga, elle, préférait ne pas tenter le diable avec de telles forces car définitivement, à ses yeux, elles appartenaient à la maîtrise de la nature. Cependant, ce n'était pas pour autant qu'elle n'était pas intriguée par ces travaux.
- Je ne crois pas qu'elle veuille parler de ça avec moi, grommela brusquement Robin, elle va me dire que je suis trop petit, mais je l'ai entendue penser l'autre fois sans faire exprès. Tante Rowena, quand elle réfléchit, est profondément dans ses songes et oublie de mettre des barrières mentales, chuchota-t-il sur le ton de la confidence. Il y a un homme du nom de Gidebert Flamel qui aurait créé une faille entre le monde des morts et des vivants, il aurait créé une arcade faite d'une sorte de voile. Elle en a parlé avec des gens au conseil de la confédération sorcière, mais en dehors des réunions, et en secret d'autres sorciers. Elle envisage de le rencontrer cette année. Il y aurait un groupe de personnes qui travaillent sur ces travaux, ils s'appellent le cercle des cinq, ils espèrent...
Il fronça ses petits sourcils blonds comme pour se souvenir des pensées de sa tante.
- ...changer le monde. J'ai juste retenu les phrases maman, mais je n'ai pas trop compris. Je crois que c'est important, et j'ai cru percevoir qu'elle ne voulait pas vous inquiéter pour le moment, mais j'ai peur de tout ce qui peut se passer, Maman, alors je veux te le dire.
Il s'arrêta à nouveau et Helga crut percevoir sa lèvre trembler de peur. Elle pressa alors son corps contre le sien.
- Je crois avoir entendu le mot prophétie dans ses songes, ajouta-t-il avec incertitude.
Helga fronça ses sourcils blonds, elle savait pertinemment que son petit garçon ne faisait pas exprès de percevoir les pensées d'autrui. Il était jeune et ne contrôlait pas tout à fait ce don. Selwina l'éduquait à cette maîtrise de la magie héritée de son père. De son Salazar qui, encore une fois, aurait dû partager cet apprentissage avec leur fils. Robin pouvait en avoir des maux de têtes atroces, tant ce pouvoir pouvait être envahissant et incontrôlable à cet âge. Les enfants avaient tendance à avoir les émotions instables. Helga se devait de doublement l'encourager parce qu'elle avait le rôle de la mère et celui du père sur ses épaules.
- Si c'était important mon petit cœur, je suis certaine que Rowena nous en aurait parlé. Godric et Selwina seraient également au courant, et ils m'en auraient touché un mot, rassura-t-elle. Tu as dû t'emmêler dans ses songes. Ta tante Selwina te demande de bien respirer quand cela arrive afin de calmer ton flux magique, je sais que ce n'est pas évident, mais cela te joue des tours. Tu es encore qu'un petit garçon, alors n'essaie pas de comprendre ces affaires d'adultes. Vie ton enfance pour moi, et ne t'inquiète pas.
- Mais mon oncle et ma tante ne peuvent pas savoir si elle a parlé en cachette...
- Ne t'inquiète pas, nous gérons ces affaires d'adultes, répéta la blonde. Rowena agit toujours en conséquence, et c'est plus que certainement un entretien privé pour ses recherches que tu as perçu dans son esprit, tu as dû mélanger plusieurs conversations.
Robin se renfrogna mais la confiance aveugle qu'il lui portait eut raison de lui. Son fils s'empressa alors de lui quémander un câlin auquel elle répondit instinctivement. Cependant, intérieurement, elle s'inquiétait. Ce n'était pas du genre de Rowena de se rendre à des entretiens secrets. Son fils lui avait parlé d'un sujet mirobolant et elle n'était pas certaine qu'il puisse confondre cela, malgré l'imagination débordante des enfants. Était-ce une raison supplémentaire au stress de leur amie ? Les autres Fondateurs se contaient mutuellement ce genre d'informations importantes. L'Animagus s'interrogea pourtant sur la nature de ce cercle des cinq, mais Merlin qu'était-ce cette histoire de prophétie que son fils semblait avoir perçu dans ses songes ? Sans comprendre pourquoi, quelque chose la dérangeait, mais elle se fit également la réflexion que la confiance envers les uns et les autres était ce qui caractérisait leur groupe d'amis.
Les perceptions de Robin ne devaient être que le résultat d'un mélange de conversations. Elles ne regardaient pas les autres Fondateurs. Ce n'était rien qui puisse mettre la vie des habitants du château en danger, rien qui puisse les nuire, rien qui puisse concerner la querelle entre les Moldus et les sorciers.
Ils le sauraient tous si c'était le cas.
- Dis, Maman ?
Helga sortit de ses songes et s'attarda sur son fils. Comme tous les enfants de son âge, il changeait facilement de sujet de conversation. Robin regardait l'horizon avec une lueur rebelle et déterminée dans le regard.
Un sourire joyeux s'afficha sur ses lèvres enfantines.
- Oui, mon cœur ?
- Je viens d'avoir deux idées ! Tu veux les entendre ? s'égaya-t-il en se trémoussant sur le sol.
Robin fit aller ses pieds de haut en bas, et l'eau gicla autour d'eux.
Helga laissa échapper un petit rire et affirma positivement d'un hochement de la tête. Les enfants pouvaient avoir de merveilleuses idées si on les laissait s'exprimer. Il était important qu'ils se sentent écoutés, et soutenus. Malheureusement, chacun devait rester à sa place au sein de la société. La fondatrice de Poufsouffle trouvait pourtant que cela aidait les petits dans leur développement et leur estime de soi.
La sorcière motivait d'ailleurs toujours ses étudiants dans ce sens.
- Tu crois qu'on pourrait accueillir des fantômes au château... pour ceux qui n'ont pas vraiment de lieu où rester sans se faire repérer ? Ce serait pour éviter qu'ils fassent peur aux Moldus ? Un peu comme les elfes de maison que tu as recueillis ? Vous dites toujours tous que Poudlard donnera toujours de l'aide à ceux qui en ont le besoin. Et puis, tante Rowena pourrait discuter avec eux, on ne sait jamais qu'ils en savent plus sur l'autre côté. Non ?
La poitrine d'Helga se gonfla sous la fierté. Son petit garçon avait un si bon cœur.
- Tu as des bons arguments, dis-moi, c'est quelque chose dont je pourrais effectivement parler avec ton oncle et tes tantes, sourit-elle avec tendresse. Poudlard est effectivement un refuge pour tout être qui en éprouverons le besoin face aux Moldus. Toujours. Il ne devrait effectivement n'y avoir aucune exception à la règle que nous avons instaurée. Tout le monde peut choisir Poudlard comme étant sa maison. C'était et ce sera toujours notre but premier.
- Tu vas vraiment leur en parler ? s'excita-t-il. Je pourrais avoir des amis fantômes !
- Evidemment, surtout quand les idées d'un petit garçon sont aussi brillantes que les tiennes et nous rappellent pourquoi l'école a été créée à l'origine. Dis-moi, quelle est ta seconde idée, Rob ?
Le sourire de son fils se fit alors étrangement plus grand et l'expression malicieuse qu'il aborda ne lui échappa pas.
- Ça c'est pour quand je serai grand ! lâcha-t-il en bombant le torse. Je veux faire comme tante Selwina et créer un animal géant qui protégera encore plus l'école. Il sera aussi fort, fort, fort et aussi puissant que Mistral !
Une moue amusée se perdit sur ses lèvres car Robin semblait déterminé et si sûr de lui, qu'elle eut presque envie de le croire. Créer un animal d'une telle ampleur était d'une difficulté et d'une dangerosité qui frôlait l'étude et la pratique de la magie noire, mais elle s'abstint d'en faire le commentaire à voix haute. Son enfant était encore un petit garçon avec une imagination débordante. Certes, il savait désormais grâce au récit de son passé que son amie n'avait pas été très aimable avec elle étant enfant mais aucune des deux ne lui avait narré la vérité au sujet du Basilic. Mistral était une créature obscure destinée à tuer, elle n'avait de prime abord pas été destinée à devenir une dernière protection et de défenses pour le château.
- Ah oui, fit Helga en rentrant dans son jeu, et ce serait ?
D'un doigt, il lui montra l'étendue vaste du lac avec assurance.
- Un jour... il y aura un calamar mais... un géant de calamar avec des dizaiiines de tentacules, Maman, exagéra-t-il. Et il protégera ces eaux et tous les bateaux magiques voire non magique qui voudront attaquer le château. Ils se feront tous détruire avant d'arriver au rivage parce qu'il sera programmé pour protéger les lieux ! clama-t-il, fier de son explication.
En soit, l'idée n'était pas mauvaise. Avant qu'elle ne décide de sauver plusieurs races, quelques créatures habitaient déjà ces eaux comme d'autres animaux fantastiques vivaient déjà au sein de la Forêt de Brocéliande au moment où ils avaient tous décidé d'installer l'école sur ces terres, mais aucune n'avait pour but de protéger l'école. Cependant, l'idée mirobolante qu'il venait de lui lancer était digne de l'imagination et des histoires inventées par un petit garçon de neuf ans.
Elle gloussa de rire.
- Je suis certaine que tu devrais aller proposer cela à ton oncle Godric. Je suis sure qu'il adorera. Pendant ce temps, je vais aller préparer nos affaires, nous devons nous lever aux aurores demain, si tu veux venir au tournoi des nations sorcières, Rob, termina Helga avec un clin d'œil.
- Je viens alors ? lâcha son fils en s'excitant tellement qu'il faillit la faire tomber dans le lac.
- Je te l'avais promis, et tu as essayé de lire pour t'entraîner pour la rentrée avec ta tante il y a quelques jours, cela me suffit. Tu l'as mérité de toute façon.
- Merci Maman, je t'aime, fit-il en posant un baiser plaquant sur sa joue. Je vais aller le dire à oncle Godric pour mon calamar géant, je te jure qu'il aura pleins de tentacules... et si ça se trouve, oncle Godric va aimer cela et m'aider quand je serais plus grand !
Robin venait de sortir précipitamment ses pieds de l'eau. Il était si surexcité qu'il remit à la va-vite ses poulaines à ses pieds. Sans qu'elle ne cherche à comprendre comment les enfants pouvaient être aussi hyperactifs sans se fatiguer, elle le vit entamer sa course vers le château quand il lui cria :
- Tu m'as raconté comment tu avais rencontré oncle Godric, mon père, et tante Selwina, tu pourras me dire comment tu as rencontré tante Rowena et tout simplement continuer ton récit durant le voyage ? cria-t-il.
Son fils ne lui laissa pas le temps de répondre, car il disparut du paysage en grimpant sur la colline qui leur permettait de se rendre plus vite au sein de l'édifice.
Telle une enfant, et en souriant, Helga fit aller ses jambes dans l'eau du lac. La blonde le lui raconterait certainement puisque c'était lors d'un de ces tournois à l'épée qu'elle eut fait la connaissance de la dernière Fondatrice de Poudlard, l'occasion s'y porterait donc à merveille.
Amusée, elle songea de nouveau à son héritier.
Son petit garçon avait fait décidément sa journée avec cette idée de création de monstre destructeur dans le cas où d'éventuels bateaux ennemis chercheraient à nuire l'école.
La sorcière éclata franchement de rire.
Car par tous les sorciers.... Un calamar géant qui aurait des tentacules plus nombreux que la normale.
Helga lui narrait bien trop de contes, elle le savait. Merlin, les enfants étaient décidément drôles et amusants à cet âge.
Son fils était ce qu'elle avait de plus cher dans sa vie et il méritait indéniablement d'être un élu de la nature.
Sans savoir que ce calamar géant vivrait vraiment un jour dans ces lieux, les Moldus prendraient cette créature comme le monstre écossais du Loch Ness puisqu'il se promènerait sans gêne au-delà des frontières et des sortilèges Repousse Moldus appliqués autour du domaine.
La légende était la réalité.
Le calamar serait appelé Nessie.
Chapitre 10 partie 1 :Le tournoi des nations sorcières ou la sorcière surdouée partie 1 by Chrisjedusor
Author's Notes:
Bonjour, je poste la fin du tome 1.
Merci ma petite Madamemueller pour tes superbes avis <3
Bonne lecture à tous, et s'il vous plait manifestez-vous, j'ai jeté un oeil au favoris, je ne mords pas.
Chris
Poudlard, Anno domini 1009, 30 août
Helga toqua à deux reprises à la porte du bureau de Rowena dans le but de la prévenir que Godric et elle-même partiraient dans peu de temps pour l'Irlande. Robin aidait son oncle à préparer les chevaux. Une partie du voyage se déroulerait sans l'utilisation de la Magie, jusqu'à un point précis où ils prendraient alors deux portolong, l'un à la suite de l'autre. Un sourire orna ses lèvres et elle pensa à l'excitation éprouvée par son fils. Personne n'avait eu besoin de le réveiller, il était prêt bien avant que le soleil ne se lève, et même Agathe, une de leur servante et amie qui l'aidait à quelques rares occasions, n'avait su tempérer ses ardeurs. La Fondatrice sortit de ses songes car elle entendit des sons étranges lui parvenir aux oreilles. Elle fronça rapidement ses sourcils blonds et perdit son sourire quand elle se rendit compte qu'il s'agissait de sanglots de l'autre côté de la porte.
Elle poussa dès lors cette dernière avec rapidité. Elle trouva Rowena assise derrière son bureau. Son visage était enseveli entre ses mains. L'autre sorcière releva ses pupilles noires vers sa personne et en l'apercevant, s'empressa d'essayer de réafficher un visage neutre, où les émotions devaient être contrôlées.
En vain.
- Rowena, mon amie, qu'avez-vous ? s'exclama la blonde.
Une grimace torturée contracta ses traits, et la duelliste s'inquiéta de la pâleur qu'elle percevait sur son visage. Rowena Serdaigle n'était certainement pas du genre à perdre les apparences aussi facilement face à autrui. Derrière la fenêtre, le ciel devenait orangé et laissait refléter des nuances d'ombres dans la pièce. Elles se reflétaient sur le bureau parfaitement rangé de son amie, signe de l'horaire matinal. Il était peu étonnant de voir l'autre Fondatrice se mettre aussi tôt à la tâche. Rowena vivait littéralement pour l'avancée de la cause sorcière face aux Moldus.
- Suis-je une mauvaise mère, Helga ?
Surprise, l'Animagus entra franchement dans la pièce, et décida de s'asseoir sur le rebord du bureau de son amie. La jeune femme ancra ses iris vert forêt dans celles onyx de la femme aux cheveux noir corbeau, car le fait que Rowena s'exprime sur son rôle de mère était un événement bien rare. Helga savait pertinemment que l'accident de grossesse qu'avait été sa nièce ne l'avait peut-être que trop endurcie, et ses choix délicats sur l'éducation d'Helena étaient bien souvent le résultat de sa souffrance personnelle. La guérisseuse le croyait au plus profond de son cœur.
- Vous partagez une telle proximité avec votre fils, continua-t-elle, l'empêchant de répondre. Je ne sais guère y faire avec les enfants.
- Ne dites pas de bêtises, vos étudiants vous apprécient. Et votre fille ne veut qu'un peu de votre attention. Je ne pense pas que vous soyez une mauvaise mère, les circonstances de sa naissance n'ont guère été des meilleures.
- Pensez-vous que je me dois de revoir mes positions sur ce mariage avec le jeune Strenger, Helga ? lâcha-t-elle de but en blanc. Que feriez-vous à ma place ?
- Je pense, et je conçois que vous ne soyez guère d'accord, que oui, vous devriez... Votre fille a le droit de connaitre le véritable Amour. Je laisserai mon fils vivre sa vie comme il l'entend, et je ferais pareil également si j'avais une petite fille. Je veux voir tous ces enfants heureux. Certes, je conçois que je ne suis guère dans les normes de notre société, mais peut-être serait-il judicieux d'éventuellement réfléchir à un autre parti, lui proposer divers profils de jeunes hommes afin de réaliser des concessions des deux côtés ?
Le regard de son amie s'éclaira franchement, et elle sut que sa proposition la faisait réfléchir intensément quand un semblant de sourire éclaira son visage. Helga savait que donner la main d'Helena au plus jeune fils du baron de Pré-au-larde n'aurait jamais été son choix premier si Rowena n'avait pas été déçue par les conséquences de l'Amour sur sa vie des années auparavant. Elle voulait juste assurer son futur. Que l'Amour ne la blesse pas. La main de Rowena glissa lentement sur son bureau pour atteindre la sienne, et la lui pressa en toute amitié.
- Vous serez toujours celle de nous cinq qui nous surprendra avec de telles réflexions, Helga. Il est si facile de vous sous-estimez. Je vais... Je pense que je vais lui parler durant votre courte absence. C'est en effet une très bonne solution. Et je dois bien avouer qu'une partie de moi ne voulait pas donner la main de mon unique enfant à un jeune homme aussi...
Rowena chercha ses mots, et Helga afficha une moue amusée.
- Rustre ? proposa gentiment Helga.
- Rustre mais aussi grossier, affirma Rowena, et je dois également avouer qu'il m'a bien répugnée la dernière fois qu'il est venu courtiser Helena au château. Comment peut-on manger aussi mal proprement, aussi... comme...
De nouveau, la Fondatrice de Serdaigle chercha ses mots. Elle n'avait pas l'habitude d'insulter les gens, et tentait de parler continuellement avec grâce. La blonde avait toujours trouvé amusant la façon dont cette dernière tentait de réprimer certains comportements. Mais elle rentrait parfois dans leur jeu, ce qui en était d'autant plus comique. Surtout quand la jeune Poufsouffle essayait de la dérider. Comme à l'instant.
- Un petit porc ? s'enquit gaiement de nouveau la plus jeune.
- Non, sourit étrangement et cruellement Rowena, un bicorne, voyons, mon amie.
Helga éclata alors franchement de rire. Cette créature fantastique était dotée d'une sorte de tête de vache avec des cornes posée sur un énorme buste humain. La jeune Poufsouffle avouait que la comparaison était plutôt bien trouvée. Profitant de ce moment de complicité, elle mit de côté l'idée de lui parler des propos que Robin lui avait énoncés le jour précédent avec tant d'inquiétude. Il était inutile de grappiller des informations. Premièrement, Rowena comprendrait que son fils ne contrôlait pas toujours ses dons, et puis, elle ne voulait pas la mettre mal à l'aise en lui demandant ce qu'était ce cercle des cinq. La voir un peu sourire faisait du bien. Son amie avait décidément le droit de garder certaines choses de l'ordre du privé, tant que cela ne mettait pas Poudlard et ses habitants en danger. Elles rirent un temps ensemble alors que le soleil commençait à poindre totalement le bout de son nez dans tous les recoins du bureau de l'aînée. Et alors que la jeune femme aux yeux vert forêt essuyait des larmes d'amusement, elle déclara vivement :
- Peut-être devriez-vous emmener Helena avec vous pour expliciter le déroulement de l'année scolaire aux parents de nos nouveaux élèves aujourd'hui ? Je suis certaine que Selwina adorerait l'emmener avec vous pour cette tâche. Surtout si c'est pour essayer de renouer votre relation avec votre fille. Essayer de la faire participer. Après tout, c'est aussi... son héritage.
Durant l'été, c'était chacun leur tour qu'ils étaient partis à la recherche des nouveaux pensionnaires. C'était grâce aux sortilèges de détections de Godric, de sa plume magique qui inscrivait sur un parchemin les éventuels nouveaux élèves, mais aussi grâce à Selwina, qu'ils y arrivaient sans trop de difficultés. La Serpentard, une fois sur les lieux, arrivait à détecter ledit jeune sorcier et/ou sorcière grâce à son don relatif aux auras humaines. Cependant, Helga avait ses instincts maternels surdéveloppés, et leur demandait chaque année de bien retourner sur les divers lieux un peu avant la rentrée scolaire afin de rassurer une dernière fois les parents de leurs plus jeunes élèves si elle n'avait pas la possibilité de s'y rendre elle-même.
- Était-ce une façon détournée de me rappeler de ne pas oublier de me charger de cette tâche, Helga ? ricana Rowena. Vous pouvez vous rassurer, cela sera évidemment fait, vous auriez nos têtes si ce n'était pas le cas, et j'éviterai cela. Bien que vos inquiétudes pour le bien-être des autres dépassent parfois ma compréhension. Je vais prendre votre suggestion en compte. Avez-vous croisé ma fille ce matin ?
- Détournée ? Voyons, bon, sourit la blonde, vous me connaissez... Ces gens nous confient leur petit, dès lors, les nouveaux se doivent d'être encadrés, et accompagnés. Cela comprend également un rôle de soutien envers les parents qu'ils soient Moldus ou sorciers. Quant à Helena, elle petit-déjeunait avec un livre sous les bras à l'instar de sa mère, taquina la sorcière.
Sur ses mots, elle s'éloigna du bureau. Il était temps de partir pour l'Irlande, et son fils devait l'attendre impatiemment auprès de Godric dans la cour principale du château.
- Il est temps pour moi d'y aller. Passez une bonne journée auprès de votre fille et laissez donc le travail tel qu'il est un peu de côté, Rowena. J'espère entendre de bonnes nouvelles en rentrant du tournoi des nations demain soir.
Avec un sourire complice, elle s'apprêta alors à quitter la pièce quand son aînée déclara :
- Et vous, montrez donc de quoi vous êtes capable face à tous ces hommes, surtout lors des épreuves individuelles.
Helga gloussa de rire.
- Je n'y manquerai pas, comme toujours.
Et dire que c'était lors d'un de ces tournois que la jeune femme avait rencontré la Sang-pure, alors que son frère cadet, représentant la famille Serdaigle, participait au tournoi comme tant d'autres jeunes hommes. A l'époque, cette dernière avait dix-sept ans, et Helga se souvint avoir été intimidée par sa prestance puisqu'elle l'avait jaugé de haut en bas avec un air aussi étrange que le lui avait lancé Selwina lors de leur tout premier face à face. Participer aux épreuves collectives de ce tournoi en compagnie de Godric avait de toute façon toujours fait délier les langues les plus avares de commérages.
Elle devait vraiment terminer la première partie de son récit conté à Robin avec sa rencontre auprès de la plus âgée des Fondatrices. Cependant, elle se devait de lui omettre des détails importants, comme le fait que les jeunes Serpentard avaient pu être très cruels avec elle avant de se calmer après moult épreuves, ou encore le fait que le début de son Amour avec Salazar n'avait premièrement été qu'une vaste blague. Un horrible défi et pari énoncé entre le frère et la sœur pour lui faire mal. Sauf que, eh bien, le premier s'était fait prendre à son propre jeu.
Robin était encore bien trop jeune, elle l'avait compris. Et tant que l'enfant avait des petites informations grappillées ici et là, c'était bien suffisant pour l'instant. Selwina avait après tout laissé entendre qu'elle avait fait comprendre à son fils avoir été très différente de ce qu'elle était à présent lorsqu'elle lui avait conté son point de vue de leur passé commun. Et cela tracassait visiblement déjà assez sa progéniture. Elle le voyait, inutile dès lors de lui expliciter des choses encore plus horribles à neuf ans. Helga lui donnerait des fioles de ses souvenirs dans le futur s'il voulait vraiment savoir qui avait été son père. Son petit garçon serait beaucoup plus âgé. C'était mieux ainsi. Pour tout le monde. Elle allait alors simplement diverger sur la dernière d'une de ses plus importantes rencontres. Celle qui rassembla enfin tous les Fondateurs de la future école de sorcellerie Poudlard.
Elle le lui conterait à la fin de la première journée du Tournoi des nations sorcières. Robin voulait qu'elle continue son récit durant le début du voyage qui se déroulait d'abord à cheval, pour ensuite utiliser les portolong. Le jeune garçon le lui avait encore fait comprendre alors que ce dernier lui contait sa folle idée de Calamar géant qui vivrait prochainement dans le lac. Mais après mûres réflexions, elle préférait détourner son attention sur le tournoi et ses éventuelles idées farfelues. Et ça allait marcher connaissant son fils.
Elle désirait ne pas se précipiter dans ses contes, et ne voulait pas expliquer cela alors qu'ils étaient tous pressés par le temps. Car à ses yeux, ces moments importants et précieux méritaient toutes l'attention de son fils.
Ce serait l'histoire du soir.
~*~
Irlande
Anno domini 1009, 30 août.
Protéger par des sortilèges cette étendue verdoyante dans les montagnes - sachant qu'ils se trouvaient sur le territoire des celtes, et où dernièrement les attaques des vikings étaient en larges expansions - n'avait pas dû être une chose aisée pour les organisateurs du Tournoi sorcier le plus connu de la communauté magique. Helga et Godric étaient pourtant à leur aise dans cette arène immense et ovoïde spécialement conçue au centre de ces montagnes, et cachée à la vue des Moldus. Amusée par la compétition, Helga venait d'utiliser son épée afin de contrer un Stupéfix qui se fit absorber par la lame.
Cette dernière étant imbibée de sa propre Magie, elle amplifia le sortilège en illuminant le revers tranchant, faisant refléter les dessins alambiqués tracés en noir et jaune sur son arme. Ce fut sous une impulsion de sa part qu'elle le renvoya à son adversaire d'un simple mouvement de sa garde. Sans même à avoir à utiliser sa baguette magique qui était tenue dans sa main droite. L'homme barbu en face d'elle, large d'épaules, chancela, et Godric en profita pour l'immobiliser une bonne fois pour toutes pour en finir avec ce duel. Le spectacle avait assez duré. Leur première cible tomba lourdement à la renverse tandis que le deuxième homme, un autre sorcier massif qui ressemblait presque à un demi-géant, était toujours en proie à une vision cauchemardesque qui lui montrait présentement sa plus grande peur, à la suite d'un enchantement qu'Helga avait utilisé un peu plus tôt lors du combat.
Entre les cris de guerre lancés par les spectateurs assis dans les gradins face à leur réussite, et les rires de ces mêmes observateurs, qu'ils soient hommes, femmes ou enfants, ils percevaient tous comme un petit garçon le sorcier imposant qui sautillait partout autour de lui en gémissant. Les deux Fondateurs profitaient de leur exploit de bon cœur.
- Je te laisse mettre fin à son supplice ? lâcha Godric d'un ton moqueur.
Approuvant d'un geste de la tête, Helga attrapa le bras que lui tendait son ami de toujours après avoir rangé sa lame dans sa ceinture porte épée. Avec des gestes théâtraux, ils s'approchèrent de leur « victime ». Elle gémissait désormais à même le sol. Ses bras tentaient de couvrir son visage, et il faisait aller ses jambes de haut en bas en hurlant que des énormes rats l'attaquaient de toute part. Helga avait lancé cette malédiction juste après qu'il eut essayé de lui jeter un sortilège. Celui-ci avait pour but de faire exploser et mettre en miette les rotules de ses jambes. Un sortilège très limite quant à son utilisation lors de ce tournoi, et la jeune femme n'y était alors à son tour pas aller de main morte.
Ce fut à charge de revanche.
- Finite incantatem. Immobilus !
Le sorcier n'eut pas le temps de se rendre compte de ce qui lui était arrivé. Déjà sur le sol, il se pencha sur le côté, et s'immobilisa à son tour en bavant sur la terre. Elle était composée d'argile. Face aux nombreux duels proposés, on s'agita dans les gradins faits de bois. Ils étaient établis sur trois étages. Un peu comme le célèbre Colisée de Rome. Le terrain créé cette année avait bien été réfléchi par les organisateurs, et il avait fallu l'autorisation de la confédération nationale sorcière irlandaise pour le réaliser.
Les noms des deux Fondateurs étaient scandés dans un véritable brouhaha. Godric prit, excité et fier, la main libre de son amie pour la lui relever avec force vers le ciel vide de tout nuage en cet été de canicule. Afin de signer leurs exploits, ils firent plusieurs courbettes en tournant sur eux-mêmes dans le but de faire face à l'ensemble du public. Habituée de voir Helga au cours de ces dernières décennies, les citoyens commençaient de moins en moins à faire attention à son sexe, mais bien plus à ses qualités de duelliste. Et bien qu'il y eût toujours des réfractaires, Helga semblait ces dernières années avoir inspiré d'autres partenariat de couple mixte.
À son plus grand plaisir.
Les deux amis venaient de gagner la compétition par équipe. Pour la troisième fois consécutive. Ils étaient arrivés dans le dernier carré avec quelques difficultés mais ils l'avaient fait. Le tournoi par équipe avait été ardu cette année, ils le sentaient via la fatigue et la transpiration qui coulait à grosses gouttes de leurs fronts et tout au long de leurs dos. Ils en riaient tout deux car Helga avait eu l'autorisation de l'organisateur principal, Sir Romuald Woodcroft, pour participer au tournoi individuel du lendemain.
- Je compte sur toi pour nous éblouir demain, Hel, chantonna son ami d'enfance.
- Compte sur moi, God'. N'oublie pas, je veux que tu utilises au moins une fois ce fameux enchantement, tu sais... celui qui te fais danser de manière... abusive.
- Avoue donc, très chère, que tu adores ma jolie création, se moqua son coéquipier.
- Surtout depuis que tu l'as utilisée sur Selwina, lâcha Helga avec complicité. Par contre, je sens pertinemment qu'elle va se venger quand tu ne t'y attendras pas, prends donc garde à tes arrières, elle est capable de se venger quand tu donneras cours à tes élèves. Pour bien te mettre mal à l'aise.
- Je n'en doute pas, mais si tu veux que l'on se donne en spectacle en réalisant des petites blagues avec des sortilèges encore inconnus du public, moi, Godric Edmond Gryffondor, je te mets au défi d'en lancer entre deux sorts d'attaques demain.
- Moi, Helga Alazais Poufsouffle, j'accepte de relever ce défi. Evidemment.
D'un coup d'épaule complice donné à la suite de ces propos explicités en tant que dignes farceurs, ils s'approchèrent finalement devant la rangée principale, mise en avant dans les gradins. Les personnalités et invités de marque de leur monde, dont certains étaient infiltrés dans les gouvernements moldus, étaient assis en observateurs. Romuald Woodcroft, était également un sorcier influent au sein du cercle de la confédération sorcière irlandaise, et ne tarda pas à les rejoindre dans l'arène afin de les féliciter dignement et leur remettre leur trophée qu'ils ne tardèrent pas à élever tout deux gaiement vers les cieux sous une foule enjouée par le spectacle de cette compétition.
Helga chercha en vain son petit garçon dans l'afflux de ces citoyens en folie, elle songea dès lors qu'il leur faudrait se reposer afin de donner le meilleur d'eux-mêmes le lendemain.
~*~
Domaine de sir Woodcroft, 1009.
La plupart des candidats étaient logés et nourris au château de sir Woodcroft. Une réception avait actuellement lieu dans une des grandes salles assignées à ces occasions. Helga n'avait jamais aimé ce genre de moments où elle se devait de mener des conversations polies avec toutes sortes de personnes avides de curiosité. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas faire de nouvelles connaissances, non, les foules la rendaient légèrement anxieuse. Qu'on l'aborde sans retenue parce qu'elle était célèbre la mettait mal à l'aise. Sa main était posée sur l'épaule de son fils, et de l'autre elle tenait un verre d'hydromel entre les mains. Robin était désormais très fatigué, elle se congédia alors poliment auprès de Barberus Bragge[1], deuxième du nom. Ce sorcier était l'un des invités d'honneur et surtout, il était le chef de la confédération sorcière anglaise et écossaise. L'homme venait à nouveau de lui quémander, presque en suppliant, de prendre sa place en tant que conseillère au conseil d'Angleterre et d'Ecosse à l'instar des autres Fondateurs. Ils ne la lâcheraient définitivement pas. Elle avait alors annoncé qu'elle allait y prêter une attention toute particulière une fois la rentrée passée. À la plus grande satisfaction du sorcier plus âgé.
Alors qu'elle se dérobait au sorcier au dos quelque peu voûté, elle but cul sec sa coupe et son petit garçon rigola dans sa barbe inexistante face à son dépit. L'endroit était bondé de sorciers, et on n'avait pas cessé de l'approcher pour s'enquérir des nouveautés du moment à son sujet, de Poudlard, ou des autres Fondateurs. Mais s'il y avait bien une chose que ses semblables passaient sous silence, c'était Salazar Serpentard. Personne ne savait où il était, et il s'était avéré que par-delà les frontières, c'était également un sujet tabou. Et heureusement. Parfois, elle percevait tout de même des regards étranges et insistants sur son fils, et Helga l'éloignait à chaque fois de ces curieux bien trop incommodants.
- C'est la célébrité Maman, que veux-tu, haussa des épaules Robin en mangeant un morceau de pain d'épice qu'il avait pris sur l'une des longues tables installées sur les lieux. Tu n'y peux rien.
- Certes, soupira-t-elle en le guidant par l'épaule dans cette foule, mais moi, je dis maintenant que tu tombes de sommeil, mon cœur, qu'il est temps de prendre ton bain et d'aller nous coucher dans notre chambre attitrée.
- Mais je ne suis pas fatigué, se lamenta son fils. Et s'y on retrouvait l'oncle Godric qui est certainement auprès de l'oncle Neal ?
Neal Gryffondor était le jeune frère de son ami. Le cadet était venu les rejoindre un peu plus tôt dans la soirée, prêt à participer au tournoi pour les épreuves individuelles du lendemain. Le jeune sorcier était en pleine discussion avec son aîné sur l'héritage familial qui créait des distorsions entre certains membres de la famille. Sa tutrice, Guenièvre Gryffondor, avait septante-deux ans et avait bien vécue pour leur ère. La sorcière plus âgée essayait d'arranger les choses afin que leurs cousins ne viennent pas ennuyer ses fils au cas où elle viendrait incessamment sous peu à trépasser. Helga devrait bientôt lui rendre visite. Sa vie était arrivée à un âge où tout était incertain.
Il fallait en profiter au mieux.
- Et moi, ta mère, je dis non, mon cœur. Tu es très fatigué, ne dis pas le contraire, je le vois. Tu as besoin d'être reposé si tu veux paraître aussi excité que tu l'as été aujourd'hui, et non endormi au milieu de citoyens déchaînés. De plus, tu ne vas pas ennuyer tes oncles, ils discutent de sujets importants.
- C'est toi qui veux partir, grommela Robin. J'aime bien la nourriture que ce messire propose, et je voudrais retourner jouer avec les autres enfants. Les adultes sont ennuyeux à me poser pleins de questions.
Pour infirmer ses propos, Robin ne sut réprimer le long bâillement qui s'échappa de sa bouche, faisant émietter sur le sol le morceau de pain d'épice qu'il avait terminé.
Helga se mit à sourire entre ses dents.
- Les adultes ne viendront plus t'ennuyer si nous allons dormir, Robin Serpentard. Et je suis certaine qu'au vu des yeux lourds que tu abordes... que tu tiens effectivement la forme... Allez, dépêche-toi... ou je ne te raconterais certainement pas comment j'ai rencontré une certaine sorcière... surdouée : j'ai nommé ta tante Rowena. Et crois-moi, ce fut grandiose !
Cela eut le don d'attiser l'intérêt de son fils car ses yeux vert forêt s'éclairèrent de curiosité. Son enfant faisait traîner ses pieds sur le sol à cause de la fatigue, elle rendit alors sa coupe vide à un elfe de maison qui passait rapidement entre les convives, et le porta à bout de bras. Ignorant les chuchotements silencieux autour d'elle, l'Animagus le laissa même passer ses mains autour de son cou, et il posa son visage contre son épaule. De toute façon, tous ces gens savaient qu'elles étaient ses idéologies.
- D'accord, je suis très fatigué, tu as raison, Maman. Mais je veux quand même mon récit du soir sur tante Rowena cette fois alors, et... il y aura sûrement des mentions de père dans tes propos aussi, grommela-t-il, en baillant à nouveau à s'en arracher les cordes vocales.
- Tu ne seras pas déçu, promit-elle.
Ravie d'atteindre la sortie, on la retint avec un gloussement de rire, et, détestant ne pas être aimable envers autrui, ce qui était contre sa nature, elle se retourna vers la dite personne afin d'afficher un sourire poli à son égard. Loin lui semblait le moment où elle pourrait enfiler une chemise de nuit, et reposer son noyau magique fatigué de ses efforts de la journée.
- Je crois que beaucoup de sorciers seraient curieux de connaitre ce genre d'histoires, ma Dame Poufsouffle. Votre fils a s'en doute une chance inouïe d'être le vôtre. Mais... mes excuses, je ne voulais pas paraître indiscrète, ni vous déranger. Je voulais... juste vous féliciter, comme beaucoup en personne, pour avoir gagné ce tournoi par équipe avec Messire Gryffondor.
La sorcière qui lui faisait face portait une robe mauve foncé collée près du corps, une cape de la même couleur, bien qu'un teint plus clair, et enfin, des poulaines pour le moins extravagantes venaient parfaire sa tenue. Avec sourire étrange, elle passa entre deux groupes de sorciers en pleine conversation et vint se mettre face à eux. Etrangement, quelque chose se noua au creux de l'estomac de la jeune femme, tel un pressentiment oppressant. Elle resserra donc sa poigne contre le dos de son fils, qui - elle l'entendit à sa respiration - partait auprès des bras de Morphée.
- Et bien, je vous en remercie, répondit gentiment l'Animagus, Milady ?
- Oh. Je manque à tous mes devoirs. Cliodna[2]. Juste Cliodna. Druidesse de métier. Je n'ai certainement pas votre noblesse pour que vous me nommiez Milady, ma Dame.
- Je ne suis pas « noble », répliqua Helga avec un soupir, mais ravie de faire votre connaissance. Vous êtes la druidesse qui a découvert les propriétés de la rosée de Lune, remarqua la blonde. Rowena vous admire, elle m'a beaucoup parlé de vous.
- Pas encore ma Dame, vous êtes, sans jeu de mot, aussi noble que votre cœur pour ne guère vouloir accepter de tels titres. J'ai entendu des échos que cela ne serait pourtant tarder, ils s'impatientent tous au conseil national du royaume d'Angleterre et d'Ecosse qui a rassemblé quelques autres pays, dont l'Irlande dernièrement, pour le conseil international qui se tient deux fois par an. Mais je crois que vous l'avez bien compris avec les demandes répétitives de votre « chef ».
Elle rit doucement.
- Je suis honorée que Rowena Serdaigle s'intéresse autant à mes travaux, reprit-elle. Notre dernière discussion amicale ensemble, lors de la dernière réunion de la confédération internationale cette fois, s'est avéré très intéressante en dehors de la salle d'audience. Les sujets abordés dans ces lieux sont souvent bien trop ennuyeux. Je lui ai proposé de...
Elle sembla laisser planer volontairement le mystère.
- ...de rejoindre un certain groupe, les templiers sorciers, communément appelé le cercle des cinq pour faire avancer les choses de manière plus efficace pour la cause sorcière, mais, elle a... malheureusement semblé dubitative quant à nos méthodes. Mes arguments sur le fait que Gidebert Flamel aurait fait de nouvelles trouvailles en ce qui concerne la nécromancie, sujet qu'elle semble apprécier, ne l'ont pas convaincue non plus. Et c'est... bien dommage.
Helga se retrouva anxieusement à réfléchir à la mention du nom du sorcier, et de ce groupe mystérieux. Gidebert Flamel et le cercle des cinq. Est-ce que son fils avait réellement perçu et entendu des bribes de phrases cohérentes dans l'esprit de Rowena ? D'une même conversation ? L'air condescendant qu'elle aborda ne lui disait rien qui vaille.
- Le cercle des cinq ? s'entendit répéter Helga. Faire avancer plus efficacement la cause sorcière ?
- Un groupe de sorciers qui agit plus privativement, dirions-nous, susurra la druidesse. Nous n'abordons que les personnes de, hum, qualité. Donc si l'envie vous prenait...
Elle jeta un étrange regard d'envie à son fils endormi, et Helga se sentit de plus en plus mal à l'aise.
- ...nous serions ravis de vous avoir dans nos rangs. Une fondatrice telle que vous... d'une école de sorcellerie... Ce serait dommage de ne pas vous compter parmi nous. Sans compter vos dons de guérisseuse et de duelliste pour ne citer que cela, qui ne sont pas à négliger. Et hum, votre fils, un enfant du sang Serpentard, vous avez donc tous notre intérêt... mentionna-t-elle. Disons que nos méthodes vont peut-être au-delà des lois imposées par les conseils sorciers, les Moldus sont d'une telle nuisance ...
Helga tiqua. Elle comprenait pourquoi Rowena était intéressée par les travaux de ce genre de sorciers, mais il y avait quelque chose qui ne lui plaisait définitivement pas dans ces propos. Des sous-entendus un peu trop grands pour ne pas qu'elle s'inquiète un tant soit peu. Décidant qu'elle se devait de fausser compagnie à cette sorcière, elle lâcha vivement :
- Vous m'envoyez navrée mais je ne peux accepter d'autres responsabilités. Et je ne veux certainement pas aller au-delà des lois imposées par les conseils. Je vous prie de m'excuser... je vais devoir vous laisser, mon fils est épuisé.
- Je comprends, sourit-elle étrangement en touchant l'épaule de son fils assoupi.
Par crainte, Helga dut se retenir de faire un bond en arrière.
- Je suis certaine que vos descendants sont promis à de grandes choses... Mais dans ce cas, comme je l'ai dit à Dame Serdaigle, je vous conseille de ne pas parler de ce petit groupe à qui que ce soit, Milady. Nous interagissons dans l'ombre, et il serait dommage que vous subissiez certaines conséquences de vos actes en nous dévoilant à d'autres sorciers.
La Fondatrice de Poufsouffle, après l'échange de quelques politesses pour clôturer la conversation, prit ses jambes à son cou. Elle avait ignoré volontairement les menaces de cette femme pour ne pas faire un esclandre dans cette salle de réception, mais cet échange lui restait amèrement dans le creux de sa gorge. Rowena Serdaigle allait lui devoir de bonnes explications quand ils rentreraient, car elle n'allait certainement pas taire cela à ses autres amis.
Que des sorciers décidaient d'aller au-dessus des lois sorcières, ce n'était pas bon.
Quelque chose de mauvais se préparait dans l'ombre. Et cela allait au-delà des crémations de sorciers.
Oui, un sentiment incongru et exacerbé avait envahi l'être de la plus jeune Fondatrice de Poudlard.
Une menace qui, sans le savoir, la concernait tout personnellement.
End Notes:
NB
1- Selon Rowling, il y avait vraiment un conseil. Je le nomme pour ma part la confédération internationale et national des sorciers. Barberus Bragge était vraiment l'un des chefs au moyen-age.
2- Cliodna, si vous le chercher sur wiki HP, est une sorcière/druidesse mentionnée par Rowling en personne.
Cette partie instaure les prémices du tome 2, mais il ne sera pas publié tout de suite. Vous pouvez considerez que c'est la fin pour le moment. Le temps que je puisse bien reprendre l'écriture arrêtée depuis un peu près un an.
Chris
Chapitre 10 partie 2 :Le tournoi des nations sorcières ou la sorcière surdouée by Chrisjedusor
Author's Notes:
C'est le dernier chapitre du tome 1 ;)
Domaine de sir Woodcroft, Irlande, 30 août 1009.
- Tu as bien passé ton bâtonnet de Garcinia Kola[1] sur tes dents, Robby ?
Positionnée derrière les longs rideaux où son fils se changeait et mettait sa robe de chambre, Helga Poufsouffle était perdue dans ses pensées. Cependant, ce n'était pas pour cela qu'elle en oubliait ses devoirs de mère. Bien au contraire, elle veillait au grain, car ils étaient des privilégiés et tout le monde n'avait pas une aussi bonne qualité de vie que la leur. Cette druidesse ne devait pas gâcher ce séjour. Ce n'était là rien de grave, n'est-ce pas ? Rowena aurait certainement de très bonnes explications à lui donner.
Cette « secte » devait profiter du pouvoir détenu entre leurs mains pour faire peur et rameuter des gens à leur cause. Ils ne devaient pas détenir autant d'influence au point d'aller au-delà des lois des conseils sorciers ? C'était impossible. Bien des sorciers avaient déjà cherché à nuire à ses amis et à elle-même depuis la création de Poudlard. À cause de leur notoriété et de la jalousie que les Fondateurs suscitaient au sein de la société. Cela ne devait être que des gens jaloux et ils cherchaient à leur faire peur. Sinon, ils auraient déjà agi. Oui, il était inutile d'en avertir Godric dans l'immédiat. Ils devaient tous deux se concentrer sur cette deuxième journée du Tournoi. Pourtant, quelque chose se tordait douloureusement au sein de son estomac, signe qu'elle devrait peut-être y prêter une attention toute particulière quand ils rentreraient en Ecosse.
- Oui Maman, et je les ai même rincées en frottant avec un linge propre, lâcha-t-il en montrant volontairement ses dents.
Certaines n'étaient pas encore totalement sorties depuis leur chute.
- Dis...est-ce que ça va ?
Helga sortit de ses songes et croisa le regard son fils. Il était fraîchement lavé et positionné avec inquiétude devant elle. Elle sourit avec tendresse en guise de réponse alors que derrière son petit garçon, deux petites elfes de maison appartenant à sir Woodcroft se dépêchaient d'enlever la bassine d'eau dans laquelle son fils avait pris son bain. Ce fut d'un geste rapide de la main qu'elle sécha ses cheveux blonds à l'aide d'un sort informulé. Elle l'embrassa sur le front et aborda un air qui se voulait rassurant.
- C'est très bien, Robby. Hum, oui, ne t'en fais pas, je suis juste fatiguée. Hum, je pense, mon cœur, que nous avons tous les deux besoin d'une bonne nuit de sommeil. Cependant, je t'ai promis de te conter comment nous nous sommes finalement tous réunis avec ton oncle, ton père, et tes tantes donc... je suppose... que c'est d'abord l'heure de l'histoire du soir.
Avec entrain, et après avoir gentiment remercié les deux petites elfes de maison qui s'étaient occupées de préparer les soins nécessaires à la toilette de son fils et d'elle-même, elle le dirigea d'une main vers leur chambre attitrée. Robin sauta joyeusement sur le grand lit bien luxueux qui devait normalement être celui de sa mère. La Fondatrice lui prépara un chandelier et alluma une bougie afin de la poser sur le petit meuble auprès de sa couche. Son fils ne saurait pas s'endormir sans cela.
- Je dors avec toi de toute façon, donc... je m'installe correctement, s'exclama Robin.
Il se glissa dans les couvertures avec un ton qui, et Helga le savait, l'empêchait de lui refuser quoi que ce soit.
- Je pourrai bientôt plus le faire parce que je deviens trop grand, et je vais devoir devenir un homme comme oncle Godric.
La sorcière n'avait décidément pas envie de songer à son fils en tant qu'adolescent, et encore moins comme un adulte. Peut-être s'accrochait-elle trop à lui et était bien trop différente des autres femmes ? Elle s'amusa alors simplement de sa remarque. En effet, le deuxième lit bien plus petit préparé à l'occasion et positionné en face du sien ne servirait effectivement à rien. L'Animagus se glissa auprès de son enfant et ébouriffa ses cheveux. Helga était bien trop fusionnelle avec son unique héritier, alors elle évitait bien souvent de songer au futur. Certaines choses changeraient, car telle était la vie. Elle ferma alors ses iris vert forêt quand il se laissa glisser contre sa poitrine, et passa ses bras par-dessus ses épaules pour l'enlacer dans un câlin. Oui, elle se devait d'en profiter tant qu'elle pouvait encore se le permettre.
- Ne grandis pas trop vite pour ta pauvre mère, veux-tu, lâcha-t-elle en posant son nez contre ses cheveux blonds. Je n'ai pas envie de t'imaginer courtiser une gente demoiselle sous les conseils avisés de ton oncle. J'ai nommé le grand tombeur, Godric.
- Tu seras toujours la première fille que j'ai aimée, Maman !
Robin afficha une grimace de dégoût.
- Mais je ne veux pas me marier avec une fille, berk. Tu sais que je vois toujours l'oncle Godric avec des Dames différentes qui sortent parfois de ses appartements à Poudlard ?
- Tu es un amour, Robin. Je ne t'obligerai jamais à rien... tant que tu es heureux, mon cœur. Tu ne diras plus cela en grandissant, crois-moi... mais rappelle-moi de dire à Godric de se faire plus discret, ce ne sont que certaines de ses amies, ne t'en fais pas, et non des amoureuses, grogna la blonde dans sa barbe inexistante.
- Moi... si je suis vraiment obligé... de... me marier avec une fille, je ne voudrais qu'une amoureuse de toute façon.
- Tu as bien raison, et souviens toi d'une chose, traite-la comme...
- Mon égal, et ce n'est pas parce que je suis garçon que je suis supérieur, compléta son fils. Il était un habitué de ses discours. Et puis... moi j'aime bien cuisiner avec toi, donc on pourrait dire que je suis une fille manquée, et je m'en fiche.
Il haussa ses épaules.
- Dis... Tu crois que je pourrais demander à Anabeth de se marier avec moi... si elle m'accepte comme... comme un sorcier ?
La Fondatrice songea aux trop nombreuses conquêtes de son ami d'enfance. Il ne pensait qu'à s'amuser malgré les années, mais elle sortit de ses pensées quand elle perçut à la lueur de la chandelle que les deux joues de son fils rougissaient à vue d'œil.
- Tu l'aimes bien plus que de coutume, ton amie ? taquina-t-elle en gloussant de rire.
Elle lui caressa doucement la joue, et Robin entremêla ses petits bras contre ceux musclés de sa mère.
- Mais tu es trop jeune encore. Cependant, je suis certaine que tu deviendras un beau et gentil jeune homme.
- Je t'ai dit qu'elle aime bien pratiquer l'épée comme toi, c'est pour ça, se justifia-t-il gêné au possible.
- Je suppose bien qu'elle le fait, mon cœur, se moqua gentiment Helga. J'ai entendu dire que les garçons aimaient retrouver un peu de leur mère en leur épouse. Ne fais pas cela, et écoute toujours ton cœur. Allez, hum, je suppose qu'il est l'heure de te raconter comment je me suis fait huer lors de la première participation de Godric durant un tournoi similaire à celui-ci puisque ton oncle a fait des pieds et des mains pour que je puisse participer aux épreuves collectives avec lui. Les sorciers se sont bien moqués de cela, mais je suppose que cela aurait été pareil lors d'un tournoi moldu ou toute autre chose...
- Les autres sont des idiots pour t'avoir hué, Maman...
- Bien...
Elle se racla la gorge.
- ... Je vais t'épargner les détails, et simplement en venir directement à mon face à face avec Rowena. C'était chez son père que les candidats étaient logés cette année-là, il faisait partie du conseil sorcier, donc il en avait eu l'autorisation. Et disons que Godric et moi aimions taquiner les personnes que nous trouvions, hum, comment dire ? Trop coincés...
~*~
Domaine des Serdaigle, Pays de Galles, début décembre 987.
La mère de Godric avait accepté que son fils aîné participe pour la première fois de sa vie au tournoi international des sorciers, et cette année, il avait lieu en hiver. Âgé de seize ans, dix-sept ans au mois de janvier, le jeune homme avait dû supplier sa génitrice afin de ne pas avoir à attendre encore deux à trois années pour devenir un candidat du plus célèbre tournoi de la société sorcière. Il se sentait prêt selon ses dires, et Helga ne pouvait que confirmer ses propos. Depuis qu'elle avait acquis sa propre et véritable épée un an auparavant alors qu'elle était âgée de treize ans et demi, ils avaient tous deux énormément évolués. Sa tutrice avait voulu que son fils participe d'abord au moins à un tournoi de moindre importance, voire même moldu avant celui-ci. Cependant, Godric pouvait s'avérer persuasif et puis, Guenièvre Gryffondor avait souvent du mal à lui refuser quoi que ce soit.
Les organisateurs avaient accepté sa participation car après tout, les Gryffondor étaient une famille influente depuis de nombreux siècles. Et bien que Guenièvre se fût mariée à un Moldu, personne ne pouvait nier l'impact de cette famille sur la société sorcière. Godric avait sans conteste hérité des talents de duelliste du frère de cette dernière, Edmond Gryffondor, décédé il y avait de cela de longues années en ayant voulu sauver une famille sorcière prise entre les griffes de Moldus. Une bien triste histoire qui avait fait pleurer Helga quand elle en avait pris connaissance.
- Ce repas est d'un ennui, chuchota brusquement son ami d'enfance. Regarde toutes ces têtes de coincés de Snargalouf. Mettre un peu d'ambiance, cela te tente ?
La jeune Poufsouffle, âgée depuis près d'un mois de quinze ans, sortit de ses songes suite au coup de coude que lui donna Godric entre les côtes. Elle savait parfaitement ce qu'il cherchait à faire : la distraire. Fusionnel, ce dernier avait réussi à l'intégrer dans les participations collectives du tournoi, elle ne savait trop par quelle embrouille, et elle s'était retrouvée à se battre lors des duels car elle était accompagnée d'un garçon respecté dans cette société où les disparités lui donnaient envie de vomir. Certes, se faire huer et moquer par tous ces gens l'avait déstabilisée mais elle avait pris sur elle-même, et la jeune sorcière avait dignement fait face à leurs adversaires sous les encouragements de la famille Gryffondor. Bien que tous deux beaucoup plus jeunes, ils avaient tenu bon avant de perdre au troisième tour. Mais ce n'était que la première fois, donc ce n'était guère bien grave. Ils s'étaient amusés. Godric, durant les épreuves individuelles, avaient tenu sept tours sur les quinze prévus au programme, impressionnant ainsi tous ces sorciers avides de spectacle. Nul doute qu'il serait un duelliste accompli dans le futur. Les deux jumeaux Serpentard s'étaient quant à eux bien moqué de sa propre personne, comme à leur habitude.
Cela faisait un an que sa tutrice les avaient pris à sa charge, depuis que leurs parents avaient été assassinés sur le bûcher. Guenièvre Gryffondor avait ignoré les commérages et avait décrété que tout le monde méritait sa chance, peu importaient les querelles ancestrales entre les Serpentard et Gryffondor. À ses yeux, ils n'étaient que des adolescents perdus.
La sorcière essayait de leur inculquer des valeurs humaines qu'ils avaient tous deux du mal à prendre en considération. Ils s'étaient avérés cruels à l'égard de la jeune fille à la suite de l'affront qu'Helga leur avait fait lors de leur rencontre. La blonde s'était déjà retrouvée aliter à plusieurs reprises à causes des deux jeunes sorciers âgés de seize ans. Cependant, la jeune fille percevait qu'ils se calmaient, et commençaient à respecter un minimum Guenièvre. L'adulte leur donnait de très longues conférences et remontrances. En effet, Godric et elle-même avaient déjà écouté en douce aux portes du château Gryffondor. Et l'une de ces conversations lui avait d'ailleurs marqué l'esprit.
- Pourquoi ne me punissez-vous pas avec des Impardonnables ? avait un jour lâché Selwina Serpentard d'une voix étrangement faible. N'êtes-vous pas censée le faire, Dame Gryffondor ?
Il y avait eu un long moment de silence, et Helga tête collée contre la porte auprès de Godric avait imaginé sa tutrice froncer ses sourcils roux d'un air frustré.
- Je ne punis pas à coup de Doloris ou avec d'autres sortilèges noirs dont je ne veux même pas avoir connaissance, avait doucement lancé la voix chaude de Guenièvre. Oui, je suppose que c'est ce que faisaient Emeline et Eddard... Mon enfant, vous devez comprendre que ce n'est pas normal, même si cela vous semble logique.
- En quoi est-ce normal, Milady, de ne pas punir ce qui vous semble inapproprié ? avait sifflé Salazar avec ironie.
- Car ce ne sont pas des punitions, Salazar, mais de la monstruosité. Je sais que vous ne comprenez pas vraiment certains concepts mais j'espère pouvoir vous ouvrir les yeux sur ce monde qui n'est pas fait que de noir ou de blanc.
- Mère... et père pensaient faire ce qui leur semblaient juste pour que nous devenions des personnes de... qualités, avait lâché Selwina réceptive face à ces déclarations qui lui semblaient bien étranges.
- Eh bien, ils se trompaient. Nos familles se querellent depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, Selwina. Je vous donne une chance de ne pas devenir des sorciers noirs, comme vos ancêtres, et de pouvoir tracer votre chemin sans que vous n'ayez toutes les cartes en mains...
Godric et elle-même n'avaient pu en entendre plus car Gidéon James Gryffondor, l'époux de Guenièvre - il avait pris le nom de famille des illustres Gryffondor pour que son épouse n'ait pas à perdre son identité -, était arrivé avec le petit frère de son ami positionné entre ses bras. Ils avaient alors déguerpi quatre à quatre des lieux.
Helga sortit de ses souvenirs, et remarqua que les époux Gryffondor, les fixaient étrangement du regard, assis à deux sièges de leur place. Ils les tenaient à l'œil. Les deux amis n'étaient plus très loin de l'âge adulte mais Guenièvre savait qu'ils n'hésitaient jamais quand il s'agissait de faire une bonne farce à autrui. L'adulte elle-même en avait payé les frais à de nombreuses reprises.
- Ta mère va nous tuer si l'on fait cela. Ton père ça le fait rire, il est moldu, et les blagues magiques, il adore... Mais, je suppose effectivement que l'on devrait peut-être prendre conscience que nous devrions tous deux grandir un peu.
- Mère m'aime bien trop pour cela, et certes nous grandissons... mais on peut toujours blaguer, lâcha-t-il avec gaieté. Helga Poufsouffle saurait vraiment se passer de farcer ? J'en doute, très chère...
Helga releva ses yeux vert forêt. Ils étaient assis au sein d'une très longue table. Elle était telle qu'elle ne contenait pas moins d'une centaine de sorciers aux noms prestigieux. Mais l'on comptait également quelques Moldus affiliés à certaines familles magiques, dont le père de Godric, qui était invité par respect envers sa femme. Il y avait donc des personnalités importantes assis à souper à la table des Serdaigle. Dans cette gigantesque salle de réception, les conversations lors de ce repas allaient de bon train. La jeune fille se faisait petite, car elle savait que de nombreux regards lorgnaient vers elle avec une curiosité déplacée. Premièrement, le fait que le jeune fils de Guenièvre Gryffondor ait fait des pieds et des mains pour avoir une partenaire de sexe féminin lors des épreuves collectives créait évidemment des commérages. Et deuxièmement, son excentricité était remarquée, mais elle n'en avait que faire. Helga voulait devenir quelqu'un, et personne l'en empêcherait car si ses parents la soutenaient, le reste n'avait certainement pas d'importance. Elle avait d'ailleurs hâte de rentrer à Garioch et de leur conter tout ce qui s'était déroulé lors de ce séjour au Pays de Galles.
- Tiens, regarde la fille aînée de Messire Serdaigle, tu ne crois pas qu'on devrait la dérider ? Elle n'a cessé de te jauger de haut, que ce soit dans l'arène, ou maintenant d'ailleurs...
- Tout le monde me regarde étrangement, ils se croient discrets, mais loin de là. Et ils font tous semblant d'avoir des conversations polies avec tes parents car bien évidemment que cela les dérange que ta mère, dernière héritière de ton nom de famille prestigieux, soit ma préceptrice en Magie. Je ne rentre pas dans les normes.
- Et cela a toujours amusé mère, reprit de plus belle Godric. Non mais regarde cette Raven... Rowena, je crois. Presque dix-huit ans et fiancée au plus jeune fils des Wildsmith[2]. Ils travaillent sur de nouveaux moyens de locomotions, et notamment sur une poudre qui permettrait de nous faire voyager par le biais des cheminées. Pas certain que cela puisse se faire, t'imagines si l'on reste coincés dans l'un de ces âtres ? Enfin, bref, elle a l'air d'avoir un balai entre les jambes et j'ai bien envie de la sortir de son petit confort. Même Selwina Serpentard semble avoir plus de cran. Il y a si peu de jeune de notre âge assis à cette table, aller...
- Les Wildsmitch ont créé la base des Téléportolongs il y a quelques siècles, donc je suppose qu'ils savent ce qu'ils font...
Helga jeta un œil autour d'elle et croisa effectivement au loin le regard de la jeune fille. Elle mangeait entre ses deux jeunes frères avec de telles manières de nobles qu'elle ravala un gloussement de rire.
- Merlin, non, je ne devrais pas rire !
Elle mit une main devant la bouche.
- Heureusement que ta famille est légèrement plus ouverte d'esprit sur l'éducation...
Afin de ne pas approuver son ami qui gloussa silencieusement de rire pour ne pas attirer l'attention sur eux, la blonde mit une bouchée de nourriture en bouche. La jeune sorcière jeta un nouveau regard périphérique à tous ces sorciers prestigieux qui la mettaient inexplicablement mal à l'aise. Elle ne se trouvait pas dans son élément. Son regard s'attarda sur Neal, le petit frère âgé de huit ans de son meilleur ami. Positionné entre ses deux parents, il s'impatientait sur son siège, et sa mère lui demandait de manger encore un peu. Plus loin, les deux jumeaux Serpentard, qui étaient invités par défaut à ce souper d'après tournoi, faisaient profil bas. Pour Guenièvre. Ils conversaient poliment avec des invités et ils essayaient de ne pas mentionner leurs horribles ancêtres qui aimaient assassiner les Moldus par pur plaisir. Eux aussi faisaient certainement l'objet de nombreuses discussions une fois le dos tourné. Après tout, tous savaient qu'Eddard et Emeline Serpentard avaient été trahis par des sorciers qui voulaient leurs têtes sur le bûcher, sinon les Moldus n'auraient jamais pu les capturer. Ils étaient bien trop puissants.
Sa préceptrice s'était d'ailleurs empressée de renforcer les sortilèges qui protégeaient le domaine Gryffondor afin d'assurer la sécurité des deux enfants Serpentard. Ils méritaient une vie saine, disait-elle. Ils pouvaient être entourés de traîtres. À tout moment. C'était peut-être à force d'entendre ces discours que les deux jumeaux se calmaient car on leur portait l'attention qu'ils n'avaient jamais eue. Cependant, entre eux, Godric et elle-même, c'était très souvent la guerre. Guenièvre leur avait donc fait jurer de bien se comporter lors de cet événement que Salazar préférait observer, et il refusait d'y participer comme un ignare, disait-il. Le jeune homme n'avait certainement pas besoin de montrer ce qu'il valait puisqu'il le savait. Enfin, selon ses dires de pro Sang-pur bien sûr de lui. Ce garçon l'insupportait toujours autant.
Guenièvre faisait beaucoup pour eux, et avait même accepté qu'ils puissent garder leur monstre qui grandissait avec lenteur. Immortel si on ne le - ou plutôt, ne la - tuait pas, Godric et elle-même l'avaient trouvé au fin fond d'une sacoche lors de leur rencontre avec les deux héritiers directs de cette sombre famille. Les Serpentard appelaient cette créature un Basilic. Mistral, de son nom, vivait désormais dans les profondeurs des sous-sols du domaine Gryffondor en gage de bonne volonté de Lady Gryffondor. La sorcière avait voulu mettre en confiance les jumeaux avec cette acceptation. Autant dire que même si Helga ignorait beaucoup de choses des pouvoirs de cette expérience, les jumeaux l'avaient créée pour rendre fier leur défunt père, et elle s'en méfiait. Ce monstre grandissait apparemment à la même vitesse qu'un être humain et deviendrait immense. De plus, ce basilic avait la capacité de tuer d'un simple regard, et cela la terrifiait.
Guenièvre les avaient vivement remis à leur place. Et désormais, ils se contentaient de rendre visite à ce serpent étrange pour littéralement converser avec lui. Ces jumeaux parlaient la langue des serpents, donnant confirmation à certaines rumeurs. Autant elle avait subi moultes représailles de leur part, Helga ne voulait effectivement pas savoir quelle taille ferait cette bestiole dans quinze ans s'ils décidaient que ce monstre devait la tuer. Et même s'ils se faisaient respectueux envers Guenièvre, ils n'hésitaient toujours pas à leur faire des coups bas de temps à autre.
- Bon, d'accord, je te l'accorde, fit Helga en baissant les armes, ce repas est à mourir d'ennui, et je ne fais que penser. Mais l'on doit se faire discrets, profitons du moment où tout le monde se dirigera vers les divers salons... Je suppose que tu as déjà ciblé notre victime du jour, et que notre prochaine farce sera pour cette Rowena Serdaigle ?
- Tu as tout compris, en plus elle a de jolies formes, autant attaquer une bel...
- Godric, arrête de rêvasser sur des jeunes demoiselles quand je suis là. Bon, réfléchissons. Hum, je pense que l'on devrait impliquer Neal, ça le divertirait aussi, et il se fera une joie de nous aider, tu es son modèle...
Godric ricana. Il devenait un beau jeune homme et un bon parti à prendre. Son ami en jouait souvent auprès de la gent féminine. Dernièrement, sa barbe rousse avait commencé à bien fleurir sur son visage. C'était un jeu entre eux, son ami la taquinait sur le fait qu'elle était devenue une demoiselle, et elle sur le fait qu'il devenait un homme. Mais peu importait les obligations qui pouvaient diverger, ils resteraient amis pour la vie. Personne ne les séparerait à cause d'un sexe opposé. Il en allait de même pour leur ami moldu et commun, Léon, avec qui ils en avaient aussi fait des vertes et des pas mûres. Ils étaient un trio bien peu conventionnel. Le trio de la terreur, lançait souvent Alazais Poufsouffle. Et devenir adulte ne leur enlèverait jamais cette amitié. Ils s'en étaient fait la promesse.
Elle énonça un début de plan à Godric, mais les pupilles bleu foncé et encerclées de rouge de Salazar croisèrent son regard. Un étrange rictus orna ses lèvres. Puis, il haussa ses yeux vers le ciel et prit sa coupe de vin devant lui qu'il se mit à avaler doucement. Le sorcier se tourna vers l'interlocuteur sur sa gauche qui venait de lui poser une question et lui répondit sur un ton trop poli pour qu'il ne soit sincère.
« Toujours à vouloir réaliser des bêtises, ma Sang-de-Bourbe préférée, mais soit, nous ne dirons rien à Dame Guenièvre. Pour une fois, je pense que nous sommes tous les quatre d'accord pour affirmer que c'est bien monotone entre tous ces... Comment vous dites ? « Sorciers coincés ». »
Il s'était déjà retourné, mais le jeune Serpentard lui avait volontairement infiltré ces paroles au sein de son esprit. Helga grogna intérieurement et avala à son tour d'une traître sa coupe de vin chaud sous le regard perplexe de Godric. Ces deux jumeaux étaient des Légilimens - des sorciers qui lisaient dans les pensées - et pouvaient tout savoir sans que rien ne soit verbalement dit à voix haute.
Cela l'agaçait prodigieusement.
- Je crois que Selwina et Salazar, tout en conversant, ont suivi mentalement notre conversation, ils m'énervent...
- Maman les trouve plus calme. Elle leur apprend à se contrôler, et tu dis toi-même que tu les trouves un peu différent. Des habitudes ancrées dans les esprits ne se perdent pas ainsi. Souviens-toi comment j'étais horrifié quand elle m'a annoncé qu'ils vivraient chez moi... Tu en as tellement ris. Et tu étais pour car comme nous, et je te cite, ils sont encore des enfants qui méritent leur chance de se faire racheter.
- Je n'oublierais jamais.
Helga roula ses iris.
- Tu as fait ton enfant capricieux durant une semaine entière, et tu es venu dormir quelques jours à Garioch au sein de la chaumière de mes parents. Ta mère a dû venir te chercher par la peau des fesses... Quand ils auront, et si cela se passe, encore évolué, j'ai entendu dire que Guenièvre veut leur faire réaliser une expérience entourée de Moldus. Les faire vivre avec eux durant un certain temps. Ça ferait parti de leurs futurs exercices...
- Si cela arrive nous allons bien nous amuser à les observer agir, ricana Godric. Oui, oui, j'ai fait ça, il bomba le torse. Mais tout le monde change, et je peux être mature.
Une invitée se détourna d'une conversation polie avec le père de Godric, et se racla la gorge, les coupant net dans leur conversation animée.
- Je vous trouve bien beaux à vous courtiser ainsi, dois-je en conclure messire Gryffondor que vous faites la cour à cette jeune femme ? Est-ce pour cela que vous l'avez faite participer au tournoi, Lord Gryffondor ?
Helga s'étrangla avec sa salive et bredouilla :
- Nous ne sommes qu'amis, des meilleurs amis. On se connait depuis la pet...petite enfance, God... Godric est comme mon frère, Milady, rougit Helga jusqu'à la racine de ses cheveux blonds. Être ami avec un garçon ou une fille, ne veut guère dire courtiser...
- Quelle utilité de fraterniser avec le sexe fort si vous ne voulez plus de ce jeune homme, jeune fille ?
- Je confirme, Lady Lestrange, elle est comme ma sœur, la défendit Godric avec hargne. Et si je lui ai donné l'occasion de participer, et vous l'avez bien vu comme tout le monde, c'est parce qu'elle a de nombreuses compétences...
Avant d'établir cette farce, Godric et Helga durent se dépêtrer des questions de cette madame Lestrange, qui avait demandé tout haut, des questions que beaucoup se posaient tout bas.
~*~
Quand le repas eut été terminé, les invités s'étaient dirigés vers les divers salons. Godric et Helga avaient momentanément dû suivre poliment les parents Gryffondor à l'instar des jumeaux Serpentard afin de faire les présentations auprès de diverses familles privilégiées de cette réception. Et notamment les Serdaigle car ils étaient les organisateurs du tournoi en cette année 987. Cette famille était composée de trois enfants. La mère était décédée de la dragoncelle des années auparavant, laissant au père le soin de leur donner une éducation stricte. Cette dernière était basée sur le fait que seuls les hommes avaient leur mot à dire. En soit, et au vu des mœurs de la société, c'était logique. Inutile de stipuler qu'il avait jaugé Helga de haut. Stephen Serdaigle avait lancé quelques piques à Guenièvre pour avoir pris sous son aile la jeune blonde atypique.
Sa préceptrice n'ayant pas sa langue dans sa poche, elle l'avait défendue. C'était son choix, et personne n'avait rien à en redire. Agacée, elle les avait tous fait s'éloigner auprès d'une autre famille, les Ollivander, dont le grand-père avait fabriqué la baguette magique d'Helga. Qui plus est, ses ascendants avaient fabriqués celles de toutes la famille Gryffondor. Sur des générations. L'art des baguettes était complexe, et peu l'étudiaient à cette époque. Peut-être que cette pratique si dure à maîtriser serait un jour maniée par un plus grand nombre...
Ce fut après cette conversation sur les divers bois et la composition de ces armes qu'Helga et Godric - ils commençaient à s'ennuyer ferme - avaient finalement pu commencer à élaborer un plan quand ils eurent l'occasion de se dérober en dehors d'un de ces salons. En effet, ils avaient suivi l'unique fille de messire Serdaigle. Cette dernière avait été emmenée de force par son fiancé, Sir Andrew Wildsmitch, en dehors de la pièce. Ils se trouvaient dans un coin sombre et peu fréquenté. Cela avait attiré leur attention. Les deux amis étaient à l'instant à l'écoute d'une conversation houleuse. Helga et Godric regrettaient d'avoir emmené le petit Neal avec eux pour s'amuser. En effet, leur blague qui consistait à faire en sorte que cette Rowena se déride un peu de trop devant ses hôtes grâce à un sortilège bien drôle ne pouvait absolument pas être mise en pratique. C'est horrifié et tout trois cachés derrière une armure qu'ils l'observaient se faire maltraiter par son prétendant. Helga mettait sa main devant les yeux du jeune frère de son ami, et elle-même avait passé sa main libre dans celle de Godric.
- ... Vous êtes mienne, Rowena, vous comprenez ? Cessez d'étudier et de vouloir la connaissance. Vous n'en aurez guère besoin une fois que vous aurez enfanté. Votre rôle n'est guère d'apprendre et de travailler, mais bien de me donner des héritiers mâles pour qu'ils puissent poursuivre le dur labeur de ma famille, est-ce clair ?
Le jeune homme la maintenait avec poigne par les bras, et la secoua. Et ni Godric ni Helga ne pouvaient laisser cela passer, alors ils se mirent à découvert. La jeune Poufsouffle quémanda au petit Neal d'aller trouver le père de Lady Serdaigle et le père Wildsmitch afin qu'ils puissent percevoir, et par surprise, comme était traitée Rowena Serdaigle par son promis. On entendit Neal se cogner contre l'armure, avant qu'il ne déguerpisse en courant dans le tréfonds des couloirs. Les deux fiancés se retournèrent vers eux à cause des bruits provoqués par le petit garçon et les deux amis sortirent de leur cachette.
- Eh bien, sir Wildsmitch, fit avec dureté Godric, c'est comme cela que l'on traite sa promise ? Peut-être devriez-vous revoir certaines de vos qualités de gentil homme, parce que franchement, vous ne semblez être qu'un ignare...
- Hum, qui voilà donc... Sir Gryffondor, vous n'êtes encore qu'un adolescent, pas tout à fait adulte, remarqua Andrew alors que ses petits yeux lançaient des éclairs. Votre ouverture d'esprit sur cette née-Moldue et la gent féminine en générale... eh bien, en dépasse beaucoup... Peut-être devrais-je vous rappeler ce que vous avez entre les jambes... Que vous n'êtes pas une gente demoiselle ? Qu'elles ne servent qu'à engendrer des héritiers ? termina-t-il en lâchant les bras ornés d'ecchymoses visibles sous les simples voiles ornant les manches de la tunique de Rowena Serdaigle.
- Laisse-moi le mettre hors-jeu, siffla Helga, il va voir si je ne sers qu'à être engrossée, espèce de porc que vous êtes... Vous, vous n'êtes certainement pas digne de votre ascendance...
Helga ne laissa pas le temps à son ami de répliquer quoi que ce soit. Elle était si remontée qu'elle sortit sa baguette magique de sa ceinture porte épée avec rapidité. Le jeune noble n'eut le temps de percevoir le sortilège qui le percuta de plein fouet sous le regard estomaqué de la jeune Serdaigle. La jeune femme venait de perdre l'air coincé qu'elle avait abordé tout le long du repas face à cette métamorphose. Un énorme groin souple et allongé se matérialisa alors sur le visage de la victime. Le teint blafard du sorcier pris un air rosé et joufflu, et ses oreilles se transformèrent pour pendre et encadrer ses traits. Ils étaient devenus ceux d'un véritable porc. Son corps se mit à grossir à vue d'œil, et ses vêtements coûteux se déchirèrent alors qu'un ventre immense, bedonnant et rosé faisait son apparition.
- Quel est ce...
Le sorcier ravala sa remarque alors que deux grosses canines qui formèrent des crocs apparurent en dehors de sa mâchoire.
- Grogrogro, sorti... grogrogro, lège ?
Il grogna entre deux mots anglais.
- Rendez-moi... grogrogro ma forme... grogrogro.
- Un sortilège corsé en métamorphose, lâcha fièrement Helga en baissant sa baguette. Lady Gryffondor nous enseigne divers arts, vous savez. Et je pense que cela vous va définitivement à ravir, sir Wildsmith. Apprenez à mieux respecter les femmes car sans elles, comme vous dites, il n'y aurait pas d'enfants...
Godric éclata de rire quand il vit les gros poings du sorcier toucher ses énormes fesses. Une queue en tire-bouchon venait de parfaire sa métamorphose. Ils se tapèrent tous deux dans la main alors que Rowena Serdaigle sortait de sa stupéfaction. Elle s'avança vers eux avec une étrange lueur dans le regard. Helga crut d'abord qu'ils allaient s'en prendre plein la tête mais elle s'arrêta d'un air solennel devant leurs personnes, et tendit sa main pour serrer la sienne. Chose que cette Rowena s'était obligée à faire devant son père plutôt dans la soirée.
- Je vous ai sous-estimée et ne me suis même guère intéressée à votre participation au tournoi. C'était visiblement une erreur de ma part. Helga Poufsouffle, de votre nom, il me semble ? Je veux savoir de quelle manière vous arrivez à maîtriser une telle métamorphose à votre âge. Mon précepteur ne m'en a appris que les bases. Pour l'instant. Et vous semblez y arriver avec une aisance toute particulière.
Elle jeta un œil à son promis, debout, derrière elle. Il tournait sur lui-même et perdait la capacité à agir comme un être humain. Elle se retourna de nouveau vers eux.
- Merci d'être intervenus.
- On ne va pas vous mentir Lady Serdaigle, lança la blonde avec une grimace, nous voulions...
- Me farcer ? Je suppose bien, Helga Poufsouffle. Votre réputation vous précède. Je sais pertinemment que j'étais une cible de choix, puisque je n'ai cessé de vous dévisager depuis votre arrivée au château familial. Mais soit, je sais reconnaître les sorciers de qualités, et reconnaître mes torts. Et... je pense, jaugea-t-elle en les regardant l'un à la suite de l'autre, que je pourrais vous apprendre de la vraie métamorphose humaine, mais disons, que c'est plutôt un don qui nécessite d'être en adéquation avec la nature que de la magie pure et dure. En outre, je pense qu'échanger nos éventuels savoir et nos visions des choses pourrait s'avérer intéressant. Ma grand-mère paternelle disait que toutes connaissances étaient bonnes à apprendre.
Helga jeta un œil surpris à Godric. La jeune fille décida alors à son tour de serrer la main de la jeune Serdaigle. Visiblement, la vie de l'autre sorcière était bien compliquée, et les deux amis savaient redevenir sérieux quand il le fallait. Personne ne méritait de souffrir, et l'adolescente savait que tout le monde méritait sa chance.
Au loin, divers bruits de pieds arrivèrent à leurs oreilles.
- Je vais profiter de la fabuleuse vision que vous m'avez proposé durant quelques secondes encore avant que cela ne se termine, approuva Rowena Serdaigle, qui et pour la première fois, se mit à sourire lui donnant un air plus doux. Je pense qu'il est temps que mon père s'aperçoive à qui il me confie. Peut-être pourriez-vous tous les deux lui montrer vos souvenirs ? Si je le fais seule, il pensera encore à une modification de mes mémoires, cela va de soit pour mes, hum, et bien coups. Il songe à l'utilisation d'un sortilège de ma part pour lui mentir. Il est si différent depuis la mort de mère... Il pense sans cesse que j'exagère les choses pour me libérer de mon obligation.
- On va vous aider, Lady Serdaigle, fit Godric en hochant positivement le visage.
- Oui, nous allons vous sortir de ce mariage arrangé, confirma Helga, personne n'a à vous maltraiter.
Le mariage entre les deux fiancés serait effectivement compromis et ses dernières paroles étaient le début d'une longue et belle amitié qui mènerait à la construction de la plus grande école de sorcellerie du Royaume-Uni dont le nom serait pensé, rêvé et trouvé par leur nouvelle amie.
Poudlard.
~*~
Domaine de sir Woodcroft, Irlande, 30 août 1009.
- ... Ensuite, eh bien, nous nous sommes écrits, revus, et nous avons travaillé et médité sur beaucoup de points. Enfin, nous avons tous fini par nous entendre. Je crois... que tu as pu entendre chacune de ces importantes rencontres de ma vie qui ont menées, eh bien, à la construction de Poudlard, termina Helga en embrassant son fils sur les cheveux.
- Tu es la meilleure, Maman. Tu as impressionné tante Rowena, lâcha Robin en bâillant à s'en arracher les cordes vocales. Tu avais raison, ta rencontre avec elle est juste grandiose. Je comprends aussi un peu mieux pourquoi elle peut être si stricte avec Helena. Par contre, il frissonna, mon père et tante Selwina ont vraiment été méchants avec toi quand tu étais jeune, n'est-ce pas, Maman ? Tu le sous-entends souvent, et tante Selwina me l'a affirmé. Pourquoi étais-tu amoureuse de mon père, s'il te traitait de tu-sais-quoi ?
- Non mon cœur, je fais de mon mieux. Je ne suis pas la meilleure. Disons qu'ils n'ont pas hésité à me faire mal du mieux qu'ils le pouvaient mais ils se sont calmés. Ils ont changé avec le temps, et s'ils ont fini par vivre durant un temps chez tes grands-parents auprès de moi, c'est qu'ils avaient bien évolués.... Je ne le pensais plus celui qu'il avait été autrefois, tu verras un jour que les sentiments ne se contrôlent pas Robby...
- Oui, je...
Il bailla.
- ... comprends. Bonne nuit maman, merci... pour l'histoire du soir, je m'endors vraiment là.
Robin se blottit un peu plus contre sa mère et s'endormit en quelques secondes.
- Bonne nuit, mon cœur. Repose-toi bien.
Pour sa part, Helga ne s'endormit pas et songea à cette femme qui l'avait abordée un peu plus tôt dans le courant de la soirée. Même le noyau magique et le cœur de son fils qu'elle ressentaient pulser régulièrement via leur lien contre sa poitrine ne l'apaisa pas. Un mauvais pressentiment ne faisait que croître dans toutes les parcelles de sa peau.
Le lendemain, ce fut donc épuisée qu'elle arriverait en finale pour les épreuves individuelles du tournoi, marquant à jamais l'histoire de leur société.
Un grand danger menaçait ses descendants. Elle ne savait pas mettre un terme sur son ressenti mais il y avait définitivement un problème. Helga Poufsouffle le sut avec sûreté dès l'instant où elle croisa durant un court instant le regard de cette Cliodna, qui était assise dans la partie du gradin réservée aux invités privilégiés. La mage était entourée de quelques sorciers qui avaient l'air tout aussi dangereux que la druidesse. Cela n'avait rien de rassurant car la lueur de convoitise qu'elle avait perçue en allant saluer les organisateurs du tournoi lui avait fait comprendre à quel point elle se devait de discuter avec Rowena en rentrant en Ecosse.
En outre, la plus jeune des Fondatrices ne savait pas encore qu'au-delà de la menace moldue, il y avait quelque chose de bien plus maléfique qui se préparait dans l'ombre.
Fin du tome 1
End Notes:
NB
1 et 2- Garcinia Kola et linge propre : Se sont des moyens de laver les dents au moyen-âge.
3-Histoire du canon provenant de Rowling pour la poudre de cheminette.
Alors, c'est la fin des haricots. J'ai décidé de tout poster d'un coup, comme cela c'est fait. J'ai terminé quelques-unes de mes histoires ces dernières années, et je dois dire que celle-ci est l'une qui me tient particulièrement à coeur, et dont je suis le plus fière car c'était beaucoup de temps, et de travail pour rester crédible. D'ailleurs, je me demande toujours comment mon moi un peu plus jeune a réussi a en écrire autant sur ce grand UA. Je pense que vous avez pu voir cela aux liens et aux notes de fin. Je me souviens avoir fait énormément de recherches. J'ai découvert énormément de choses sur le moyen-âge, et je n'aurais jamais cru la publier sur cette plateforme en particulier, ayant été plus timide par le passé.
C'est grâce à des histoires comme celle-ci que mon projet original, qui est aussi celui de maplumeapapote, est né. Parce qu'il faut réfléchir à de nombreuses choses quand on écrit. Le contexte, la backstory de tout les personnages, les thématiques et l'intrigue. En réussisant ce genre de projet, on peut essayer de mener à bien des univers de zéro. Donc je suis contente que cet UA existe, sans ça , je ne me serais jamais mise à l'original.
J'espère que cela me donnera envie de vous poster le tome deux qui est doté de trois longs chapitres.
Merci à tous pour vos reviews, l'épilogue arrive très vite.
Chris
Epilogue tome 1 : Menaces incomprises by Chrisjedusor
Présent
Anno domini 1009, 16 septembre, Poudlard
Helena Serdaigle avait toujours su qu'elle pouvait compter sur « tante » Helga pour régler, ou du moins améliorer, les situations de son entourage. Quelques jours auparavant, sa mère était venue lui parler avec la ferme attention d'arranger les choses entre elles. Maladroitement, et d'un air qui ne lui ressemblait pas, elle s'était excusée. Ce n'était pas parce qu'elle ne l'aimait pas qu'elle la guidait de la sorte dans sa vie. C'était pour son bien, lui avait-elle dit avec fermeté. La jeune fille avait alors laissé sa mère exprimer ce qu'elle avait sur le cœur sans y ajouter l'une de ses remarques cinglantes. Helena ne pourrait jamais être d'accord sur le sujet à cause de ses tendances homosexuelles, mais la jeune femme avait décidé de jouer le jeu puisque sa mère lui laissait désormais le temps de « courtiser » des gentils hommes sous sa supervision. Helena finirait sa scolarité sorcière dans deux ans, et pourrait dès lors mettre son plan à exécution. Elle s'enfuirait très loin des Fondateurs avec celle qu'elle aimait. Avec Regina. Elle aurait assez de connaissances pour vivre sa vie. Sans contrainte. Elle supposait que voler le diadème si cher de sa mère l'aiderait tout particulièrement dans sa quête.
La rentrée avait eu lieu quinze jours auparavant, et chaque Fondateur avait repris ses anciens comme nouveaux étudiants à sa charge. Contre toute attente, Helena n'apprenait pas la magie auprès de Rowena Serdaigle. Bien sûr, elle pouvait l'aiguiller et lui apprendre des choses comme une mère le ferait avec sa fille, mais elle n'était pas son professeur attitré. Le Choixpeau - un objet créé des mains de cette dernière et de l'oncle Godric - avait décidé, il y avait de cela six années, qu'elle était destinée à apprendre au sein de la maison Gryffondor.
La répartition des étudiants se basait sur le caractère de l'enfant à ses onze ans, sur les facilités et les méthodes d'apprentissages adéquates à chacun afin d'assimiler plus facilement les matières. La personnalité y jouait donc un moindre rôle. Il était donc fabriqué pour déceler les qualités enfuies en chacun, mais l'objet était conçu dans le but que les enfants puissent apprendre au mieux et non y être catalogués avec des étiquettes toutes particulières.
L'élève de Gryffondor rejoignait les appartements de sa mère à l'instant afin de passer un moment seul et privilégié à ses côtés. Leur relation jusqu'alors tendue à l'extrême s'améliorait un tant soit peu depuis qu'Helena faisait semblant d'obtempérer à ses règles. La jeune femme en profitait donc pour se rapprocher d'elle et lui demander conseils. Par exemple, elle se dirigeait vers ses appartements car elle ne comprenait pas les différentes étapes de la métamorphose entre les diverses formes de métaux. Helena espérait qu'elle pourrait peut-être lui donner une vision différente quant à la façon d'appréhender aux mieux ces exercices.
La jeune fille se rafistola correctement afin de faire face à sa mère et s'assura de cacher le suçon que Regina lui avait gracieusement donné en bas du cou. Elle remonta sa cape de sorcière qu'elle ferma complètement sur le dessus. En songeant à sa petite amie, Helena sentit son ventre se tordre de désir, et elle rougit. La sorcière devait rester de marbre, car elle essuyait parfois les regards curieux des étudiants qui croisaient son chemin et s'attardaient sur ces petites marques distinctes qu'elle peinait à cacher. Cela en allait de même pour son oncle et ses tantes. Surtout son oncle. Ce genre de potins, il adorait, et elle avait de plus en plus de mal à contrôler ses émotions devant ses nombreuses questions sur une éventuelle vie amoureuse. Découvrir son secret mettrait Rowena Serdaigle dans une telle rage, et il ne fallait donc pas y penser. L'amélioration de leur relation serait à jamais brisée, et elle rendrait honteuse l'une des sorcières les plus connues de la société magique.
Elle arriva au passage qui menait à ses appartements. Helena le passa après avoir laconiquement répondu à une énigme, et elle inspira profondément pour se donner du courage. Ses quartiers se trouvaient auprès de la tour des Serdaigle et ses élèves pouvaient facilement aller la trouver si l'un d'eux avait besoin d'aide. La jeune femme avait toujours été intimidée par sa mère dont l'intelligence n'était plus à faire valoir. Helena ressentait constamment la pression de son nom de famille sur ses frêles épaules. Elle se fichait de ce père qui n'avait pas voulu d'elle mais la jeune fille rêvait parfois d'être plus anonyme en portant son nom. Celui qu'elle devrait porter.
Son père fut un prêtre sorcier et il s'était laissé aller à la chair humaine. Elle lui était pourtant interdite.
Son géniteur avait laissé sa mère pour la foi chrétienne. Helena, contrairement à son petit cousin, n'éprouvait aucun désir d'en savoir plus sur cet homme, qui peut-être avait trahi les siens à cause de la religion. Sa mère ne cherchait de toute manière pas à alimenter ce sujet de conversation. Cependant, tante Helga et tante Selwina lui avaient conté à de très rares occasions des histoires sur l'oncle Salazar. Il les avait tous trahis. Helena savait que pour sa génitrice, son père était un sujet aussi tabou que celui de cet oncle dont elle se souvenait bien trop peu à cause de son bas âge. Le visage d'un homme pâle, assez froid et hautain, qui avait du mal avec les émotions humaines, lui traversait parfois l'esprit. Autrefois, le sorcier aimait l'emmener prendre l'air, et lui chantonner des chansons aux paroles qui menaient toujours à des réflexions sur la moralité de nos actions.
- ... Personne Rowena. Personne ne touchera à mon fils, vous auriez dû me parler de cette secte !
La jeune femme sortit de ses songes, et cligna ses pupilles noires. Elle était arrivée devant la porte des appartements de sa mère, mais il semblait que cette dernière était au milieu d'une conversation houleuse avec sa tante. Helga était d'un caractère doux et si jovial, que l'entendre s'énerver était toujours impressionnant. Et s'il y avait quelque chose dont l'adolescente était sûre c'était que si son fils était mêlé à un quelconque danger, celle-ci serait indéniablement redoutable face à ses adversaires. Helena plaignait ces personnes qui auraient à faire face à la plus jeune des Fondatrices de Poudlard. Mais une secte ? De quoi parlaient-elles ? Robin était actuellement avec son précepteur à apprendre la lecture, loin de cette conversation, mais tout de même, elles devraient faire attention, et utiliser un sortilège d'Insonorisation autour des appartements. Le petit garçon pouvait terminer son cours à tout moment. Et débouler à vive allure pour conter sa journée à sa mère. La relation fusionnelle partagée entre les deux sorciers, elle la jalousait, mais tante Helga avait toujours agi comme une deuxième mère avec elle. La jeune étudiante de Gryffondor la respectait plus que quiconque sur cette Terre.
- J'ai été idiote, Helga. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que leur travail ne m'intéresse pas, ce n'est guère vrai. Certains, dissimulés au sein du conseil, ont du pouvoir... et j'ai un gros doute... un très gros doute... Ecoutez, Helga, ne paniquez-pas, mais je pense que Salazar, d'une quelconque manière, fait partie du cercle des cinq.
Il y eut un énorme silence durant lequel Helena tiqua. Elle raffermit la prise exercée sur ses ouvrages et parchemins et les ramena contre son torse. Cela ne sentait pas bon. La jeune femme ne savait pas ce qui en découlait, mais le ton grave employé par mère la fit frissonner de la tête aux pieds. Elle colla son oreille contre la porte. Helena était fébrile car pourquoi diable sa mère mentionnait-elle l'oncle Salazar ? Ce n'était pas anodin.
- Pardon ? souffla sa tante.
Elle était déboussolée.
- Qu'est-ce que tu... vous racontez Rowena ?
- Détendez-vous, Helga. Je maîtrise la situation. Pour le moment, il est inutile d'en avertir Selwina. Cela ne ferait que troubler ses émotions, et nous savons à quel point c'est dangereux. Quant à Godric, il a tendance à réagir au quart de tour.
- Est-ce qu'ils veulent vraiment s'en prendre à Robin ? s'étrangla Helga. Ces gens ne gagneront pas, et si lui est enrôlé là-dedans dans le but de me nuire, je... je ne me laisserais certainement pas faire !
- On espionne... Il y a des choses intéressantes à entendre petit monstre ?
Helena sursauta si fortement qu'elle se cogna la tête la première contre la porte d'entrée. Le silence de l'autre côté fut alors de mise. Son oncle était arrivé derrière elle, et tenait un chat entre ses bras. Le félin avait subi une métamorphose et elle avait visiblement mal tourné. Sa gueule était entièrement métallisée et ses pattes étaient dures comme du fer.
- Non, oncle Godric, s'égosilla Helena. J'attendais le moment opportun pour toquer et ne pas déranger Mère et Tante Helga. Qu'est ce... ? commença la jeune sorcière en pointant du doigt l'animal.
- À d'autre mais je ne dirais rien, chantonna Godric. Oh, j'ai voulu faire mon curieux et tester la métamorphose des métaux avec mes cinquième année, puisque que mes sixième comme vous ont déjà du mal avec ce sujet... Je voulais voir ce qu'ils allaient donc me faire comme bêtises. C'était hilarant. Mickaël a réussi, je ne sais comment, à faire en sorte que je ne puisse utiliser de « Finite incantatem »... A force de mal prononcer les formules, il a dû me créer quelque chose de nouveau. J'ai besoin de ta mère pour lui rendre sa forme originelle. Elle va bien trouver. Elle est notre puis de sagesse comme dirait Helga...
Helena écouta d'une oreille les exploits de cet élève. La porte s'ouvrit sur le visage de sa tante et elle les jaugea d'abord d'un air soupçonneux, l'un à la suite de l'autre. Mais ce fut fatigué qu'elle vint caresser sa joue avec tendresse, et laissa le passage libre lui laissant la possibilité de rejoindre sa mère. Elle entendit, au loin, la blonde demander à l'oncle Godric ce qu'il avait encore fabriqué avec ce chat. Il ne devait pas dispenser des cours s'ils n'étaient pas appropriés à l'âge de leurs pensionnaires, juste pour percevoir les dégâts que cela ferait pour le plaisir de rire.
- ... Lance la farceuse, Helga !
- ... Pas avec les enfants, Godric, disait avec fermeté sa tante.
Helena Serdaigle ne suivit plus du tout la conversation, car l'esprit de l'adolescente était désormais ailleurs.
Elle avait l'impression que l'oncle Salazar allait un jour refaire surface après toutes ces années d'absences.
Et cela ne serait pas forcément dans les meilleures conditions.
Prologue tome 2 Deliquescence- Les templiers sorciers by Chrisjedusor
Author's Notes:
Un miracle c'est produit en ce début juillet 2021. Je me suis enfin décidée à retravailler le début du tome 2 où j'avais déja écris trois chapitres.
Voici donc chers lecteurs, le prologue du tome 2 rebossé ce matin.
Je vais essayer, je dis bien essayer de poster tout les trois semaines/ un mois.
Vous aviez laissé le Poudlard du moyen-âge avec Helena Serdaigle, et quelques révélations.
Re plongez bien avec hum...vous allez voir :)
Nous sommes trois ans plus tard.
Bonne lecture,
Chris
Présent
Anno domini 1011, fin juin. Lieu inconnu.
Les hommes et femmes cagoulés, drapés et vêtus de noir de la tête aux pieds formaient un cercle parfait et psalmodiaient des paroles dans une langue étrange. Les voix résonnaient dans les profondeurs des cavités de la grotte au sein de laquelle ils s'étaient rassemblés auprès de leur cheffe. Tous se tenaient par les mains, et étaient profondément concentrés dans l'élaboration de ce rituel. La principale fondatrice de cette organisation secrète se retrouvait au centre de l'assemblée. Le groupuscule réunissait ceux que l'on nommait « les templiers sorciers », communément appelé avant son expansion « le cercle des cinq ». La créatrice de cette secte surélevait un étrange et ancien artefact dans l'air. Il émanait de l'objet une intense vibration magique. Elle était telle qu'il en avait la chair de poule. L'objet rectangulaire pulsait avec intensité, et avec ce bien entre les mains, sa détentrice possédait des pouvoirs qu'aucun sorcier ne pouvait imaginer et rêver d'user dans ses songes les plus fous.
C'était la clé de la réussite.
- Mes amis, continuez, chantonna la sorcière présente à l'intérieur du cercle. Elle nous confirme que le seigneur Serpentard devra remplir sa mission. L'élu devra venir au monde. Il sera celui que nous devrons tous suivre. La lignée que nous devrons manipuler afin que cette ancestrale Prophétie se réalise un jour. Cette Prophétie énoncée par nulle autre que moi, Morgane Lafey. Je fus tenue au courant de notre Destinée grâce à la grande Maîtresse de la Magie, mise à notre disposition grâce à ce petit objet magique qui nous permettra de faire plier tous ces Moldus qui nous obligent à nous cacher ! « La nature » aurait déjà dû le décider lors de la création du premier sorcier. En effet, elle a un jour elle-même désobéi à nul autre que « Dieu » en conférant des pouvoirs au premier élu : j'ai nommé le grand Merlin ! Nous montrerons par ce Dessein qu'ils nous doivent tous obéissance. Mais pour cela, chers amis, oui pour cela, même à notre époque, nous devons commencer à faire plier les institutions sorcières les plus influentes du monde sous notre volonté !
Nos semblables finiront par le comprendre ! Les lois instaurées par les confédérations sorcières finiront par nous ordonner de nous cacher, et à nous obliger de faire semblant d'être comme eux, comme si nous n'avions jamais existé ! Comme des moins que rien, car ils nous considèrent comme des monstres de la nature. C'est ce que les non magiques pensent que nous sommes, une race à faire brûler sur les bûchers. Par peur, les nôtres nous trahissent, et envoient les leurs à leur déchéance en aidant l'ennemi... mais maintenant, continuons la deuxième étape du rituel...
Des voix ravies et quelques cris de guerre résonnèrent dans les rangs, mais Salazar Serpentard n'écoutait plus vraiment les propos énoncés par la sorcière Morgane. Il savait ce qui allait en découler et il se permettait donc de rester profondément ancré dans ses pensées. Son épouse restait quant à elle aussi de marbre, froide et rigide. Cliodna maîtrisait ses émotions à la perfection. Comme lui. Cette Prophétie le concernait tout personnellement, ou plutôt, il mettait en avant l'un de ses futurs héritiers ainsi qu'un autre enfant encore inconnu au bataillon. Il avait supposé que l'élu concernerait la lignée de son premier né mais c'était impossible à ses yeux car ces descendants-là ne pouvaient devenir mauvais. Pas en ayant été élevé par Helga Poufsouffle en personne. Les sages dires et les idéologies de son ex épouse seraient indubitablement transmis de génération en génération. Cette douce Helga, si joyeuse et si aimante envers et contre tout. Il était clair que la plus jeune des Fondatrices de Poudlard s'en assurerait pour le futur.
Une sorcière qui avait toujours eu un si bon cœur et qu'il serait si facile de manipuler à sa guise.
Il chassa l'élan de nostalgie qui l'accaparait d'un simple clignement d'yeux.
Elle était sale, se rappela-t-il, indigne du sang imbibé de cellules noires coulant au sein de ses veines.
Salazar était depuis quelques années marié à Cliodna Dna'el. C'était une grande druidesse dont la qualité première était la ruse, et dont les desseins n'étaient égaux qu'à ses propres désirs de pouvoirs. Cependant, ils n'arrivaient pas à concevoir ensemble : deux potentiels enfants avaient déjà été perdus lors de fausses couches. Alors Morgane avait eu l'idée du siècle. Une suggestion machiavélique, et cruelle pour la concernée car elle en serait indéniablement brisée en mille morceaux. Mettre celle que l'adolescent avait un jour aimé enceinte à nouveau de lui. Un enfant qu'ils voleraient à sa naissance et que sa nouvelle épouse adopterait par le biais de la magie du sang. Une magie noire. Pourquoi spécifiquement elle ? L'on supposait qu'elle-même devait faire partie de ces desseins. La grande Maîtresse le leur chuchotait par le biais de cet artefact. De toute façon, le sang de bourbe de la mère porteuse serait enseveli sous le leur. Il n'y aurait finalement rien d'Helga Poufsouffle qui transparaîtrait sur cet héritier.
Le Fourchelangue devrait obéir à la demande de la grande Morgane. Ses desseins devaient se réaliser même si cela faisait intérieurement rager Cliodna. Elle était jalouse du fait qu'elle ne puisse guère lui donner cet enfant. Ils ne pouvaient pas aller au-delà des ordres qui étaient reçus car ils n'étaient que des sous-commandants au sein du cercle des cinq. Salazar savait que son épouse actuelle avait approché quelques années auparavant son ex-femme lors de l'un de ces tournois qu'il considérait comme inutile afin de l'avertir, ou plutôt de lui faire peur, car ils savaient tous pertinemment que la blonde n'approuverait jamais de telles positions. Cela aurait été surprenant.
Les autres Fondateurs pourraient être une véritable menace pour les templiers sorciers quoi qu'on puisse en dire. Il faudrait les attaquer avant. Il était effectivement possible que l'un d'entre eux finisse par les rejoindre. Cette chère Rowena Serdaigle, dont les connaissances et la curiosité n'étaient plus à faire valoir, songea-t-il avec ironie. Ses compétences pourraient indéniablement servir au sein du cercle. On lui avait déjà assuré d'échanges bien intéressants entre la Fondatrice et des membres imminents du groupuscule. Ces conversations avaient eu lieu lors de rassemblements importants, tels que les conseils internationaux.
Il cligna de nouveaux ses pupilles imbibées de vermeil, car il se perdait dans ses songes. Son soi-disant fils ressemblait beaucoup à sa mère d'après les dires de son épouse. Tant mieux. Et peu importe. Car de toute façon, son véritable enfant serait pur.
Il aurait enfin un fils digne de lui.
Dans toute cette mise en situation qu'il se ressassait encore à l'instant, il y avait une chose qui le dérangeait encore dans ce plan. Ce n'était pas vraiment le fait de se rabaisser à ça. De se laisser aller à un besoin primaire avec elle qui l'ennuyait. Justement, c'était le fait qu'il n'était pas sûr de vraiment détester lui faire l'Amour. Salazar s'était dit qu'il serait préférable de la manipuler à sa guise mais Morgane avait suggéré de faire cela sous la potentielle forme de ce répugnant Moldu avec qui elle s'était, et après des recherches exécutées par le cercle, remariée. Il ricana sous sa barbe, il ne devait pas se tracasser de ces sornettes, n'est-ce pas ? Car ce n'était pas digne de lui. Il agissait pour des desseins beaucoup plus grands et importants.
Elle serait la mère porteuse de l'enfant.
Des espions leur avait appris que les jeunes mariés se retrouvaient de temps à autre en dehors du château. De sa bien-aimée Poudlard. Pour plus d'intimité. Après-tout, son ancienne épouse restait secrète sur sa vie privée à l'inverse de son vieil ami, Godric Gryffondor. Le duelliste vantait autrefois les mérites de ses exploits et de ses prouesses auprès des femmes invitées à partager sa couche, songea-t-il avec ironie. Ces petites escapades n'étaient donc pas étonnantes de la part des deux époux afin d'assurer leur tranquillité.
Ces escapades amoureuses avaient lieu au cottage où habitait autrefois ce Léon.
À Garioch.
Salazar connaissait évidemment le Moldu pour l'avoir autrefois côtoyé grâce à ses anciens amis. Ces imbéciles qui ne comprenaient rien. Léon faisait les foires et les marchés afin de vendre des biens et de la nourriture. Le Sang-Pur renifla avec mépris, s'il pouvait bien reconnaître une chose, c'était qu'Helga était une puissante mage malgré son sang impur. De plus, elle avait de la renommée à revendre et était admirée des plus grandes personnalités sorcières, alors qu'elle se remarie avec un tel énergumène dépassait franchement sa compréhension. Il était certain qu'il devait y avoir des amoureux des Moldus doté d'un sang plus respectable, qui seraient ravis de pouvoir prétendre lui faire la cour.
Non, il n'était pas jaloux. Bien sûr que non.
Il serait si facile de se faire passer pour ce Moldu comme le lui avait confirmé Morgane, tenta-t-il de se convaincre. Il le mettrait sous Imperium le temps de faire sa besogne. Sous Polynectar.
Un étrange sentiment l'accapara alors de la tête aux pieds.
C'était un pincement au cœur qui n'avait absolument pas sa place.
Merlin... pourquoi ressentait-il un semblant de culpabilité ? C'était quand même d'une ironie sans nom.
Tome 2-Chapitre 1 partie 1- Le début de la fin by Chrisjedusor
Author's Notes:
Petite surprise. J'ai décidé de poster la suite. Merci à ma petite MadameMueller et Ellie pour leur reviews. <3
Chris

Alexios
Présent
Anno domini 1011, 17 juillet, Poudlard
À quelques semaines de grossesse, Helga Poufsouffle était toujours aussi énergique. Pourtant, elle n'attendait pas un, ni deux mais trois enfants. Ce miracle avait été découvert par sa sage-femme car elle prenait du poids à vue d'œil. Des examens magiques approfondis avaient dû être pratiqués. À cette époque, ce genre de gestation était souvent mortelle, mais la sorcière se refusait d'y mettre un arrêt. S'ils étaient là, et bien qu'elle en ignorât leurs sexes, c'était parce qu'il y avait une bonne raison pour que le destin lui accorde une telle chance. C'étaient ses futurs bébés, conçus avec Léon Madden. Son deuxième ami d'enfance l'avait, sous une impulsion, embrassée deux ans auparavant alors qu'elle était en visite à Garioch. Surprise, elle avait été, mais les sentiments éprouvés lors de ce baiser la faisaient encore frémir de bien-être.
Quelques mois plus tard, Léon lui avait demandé sa main après avoir eu l'approbation de son père qui fut ravi au-delà du possible. Godric les taquinait très souvent, car selon lui, il fut temps qu'ils se sautent dessus. Le jeune Gryffondor restait un grand enfant qui chérissait la présence des femmes. La Fondatrice n'était pas certaine que son frère de cœur veuille quant à lui se caser officiellement un jour. Elle devait bien être la seule fille avec qui il avait dormi sans arrière-pensées étant enfants. Ce n'était pourtant pas les allusions de la défunte et douce Guenièvre, trépassée quelques mois auparavant, qui avait pu le faire changer d'avis sur le sujet. Elle cligna ses yeux car ils commençaient à s'embuer de larmes, et songer à sa tutrice n'était pas une bonne idée en soi. Ce n'était pas le moment.
- Cela me rends très nerveux, Maman.
Robin allait avoir onze ans et se préparait à commencer ses études de sorciers lors de la nouvelle rentrée scolaire. Assis à ses côtés dans la grande salle au plafond ensorcelé et à la table des Fondateurs, ils attendaient le maître des baguettes : Oliver Ollivander. Le sorcier allait venir leur proposer quelques-unes de ses œuvres. Quelques semaines auparavant, l'homme était venu une première fois afin d'analyser son fils de la tête aux pieds. Son premier né avait bien grandi mais il restait encore un petit garçon avec de nombreux rêves. Elle croisa ses pupilles vertes forêt et elle y perçut aisément l'angoisse qui l'habitait. Son fils était heureux qu'elle ait pu refaire sa vie auprès de celui qui était son parrain attitré, et le pré-adolescent attendait impatiemment ses éventuels frères et sœurs, cependant, elle se demandait si au fond de lui, il n'appréhendait pas ces naissances qui auraient lieu dans quelques mois si elle arrivait à terme de sa grossesse.
- Mon cœur, es-tu sûr qu'il n'y a que cela qui t'inquiète ?
- Ou...
Il commença à rougir quand elle fronça ses sourcils blonds.
- Tante Selwina a lu dans mes pensées ? grogna-t-il.
- Je n'ai pas besoin de demander à ta tante de lire dans tes pensées, Robby. Je sais quand il y a plus que tu ne m'en dis. Tu étais excité comme un Billywig, qu'est-ce qui a fait redescendre l'intensité de cette joie ?
Robin émiettait nerveusement un morceau de pain, mais releva de nouveau son regard. Sa lèvre tremblait, constata Helga, signe qu'il se retenait de pleurer.
L'Animagus fronça alors les sourcils.
- Et si... je te déçois ? lâcha-t-il en détournant de nouveau vivement le regard.
- Me... décevoir ? répéta-t-elle surprise en mettant sa main sur celle de son fils.
Il continuait de répandre son pain avec nervosité.
- Robb... pourquoi me décevrais-tu, par Merlin ?
Son enfant lui lança un regard torturé.
- Et si je n'étais pas un bon sorcier, nul en magie ? Je veux dire, tu es célèbre, tout le monde te connait, et si moi je fais n'importe quoi en cours ? Ils vont tous se moquer de moi, et toi tu seras gênée que je sois ton fils - encore plus si je deviens ton étudiant - et tu me remplaceras avec mes frères ou mes sœurs. Parce qu'ils seront bien mieux que moi.
Helga se figea sous la stupeur. Son enfant réfléchissait bien trop, et ses peurs étaient surprenantes. Comment pouvait-il imaginer un seul instant qu'il la décevrait ? Avait-elle, elle-même, laissé transparaître quelque chose qui lui aurait fait penser cela ? Lentement, elle prit son visage entre ses doigts, et le força à la regarder dans ses propres yeux. Ils se ressemblaient beaucoup. Robin avait hérité de ses yeux, de ses cheveux, et de sa forme du visage. Mais certains de ses traits, comme les joues, les rides d'expressions, le nez, étaient semblables à sa tante et à son père, et ceux-ci s'accentuaient avec les années écoulées. Il serait un jour un beau jeune homme. Elle n'en doutait pas une infime seconde.
- Je suis fière de toi depuis le jour où je t'ai mise au monde, mon cœur. Ne pense pas un seul et unique instant que tu me décevras, hallucina la Fondatrice. « Ma célébrité » comme tu le dis, je m'en contre fiche éperdument, et tu le sais très bien, Robby. Personne ne te remplacera, car aucun de mes enfants ne sera à jamais remplaçable ! Et aucun sorcier ne se moquera de toi. J'en suis certaine. Mais dis-moi, est-ce que le fait que j'ai... une certaine notoriété, qui t'affecte plus que tu ne m'en as jamais dit ?
Depuis qu'elle avait pris son siège au conseil, ses responsabilités s'étaient démultipliées. Elle ne l'avait pas fait de bonté de cœur mais il se trouvait que depuis deux ans, la sorcière tenait à l'œil certaines personnes de pouvoir. Surtout depuis qu'on l'avait abordée, puis menacé son fils et elle-même. Robin se mit étrangement à inspirer et expirer plus profondément, et Helga se leva de son siège. Son enfant lui lança un regard empreint de douleur alors qu'elle se mettait accroupie devant le siège sur lequel Robin était assis.
- Je...
Elle posa ses deux mains sur les genoux de son fils, qui eut à peine le temps d'ouvrir la bouche car on vint les interrompre dans leur conversation. Un bambin vint s'accrocher à son genou l'air victorieux, et elle sourit tendrement au nouvel arrivé qui était excité comme une puce.
- Eh bien Alexios, mon chéri, tu as encore fait faux bond à Selwina ?
- Non mè-e dit on doit ven-i ici pou voi la bakette de Robby, j'ai couyu, répliqua l'enfant qui se cachait devant Robin et elle-même. Ze fait une cous-e avec Mama.
- Certes, mais définitivement, ta mère n'a plus ton âge, lança la concernée, tu vas bien trop vite pour moi, petit serpent qui se faufile partout.
En percevant son amie rentrer à son tour dans la grande salle l'air fatigué mais amusé, le petit garçon se détacha de sa jambe. Helga put alors se remettre debout après avoir jeté un regard entendu avec son fils afin de lui faire comprendre qu'ils continueraient tous deux cette conversation en privée. Alexios était un enfant de trois ans et Selwina l'avait ramené à Poudlard deux ans auparavant après avoir retrouvé l'homme qui avait un jour tenté d'empoisonner le petit Pavel Peeves.
Selwina n'avait pas tué ce monstre de ses mains, Helga avait réussi à éviter une telle catastrophe, mais l'héritière de la famille Serpentard s'était arrangée pour que plus jamais il ne puisse faire du mal à qui que ce soit. Elle l'avait paralysé à vie avec de la magie noire. Parfois, sa sombre magie ressortait, et si elle avait une idée à l'esprit, il était difficile de l'arrêter et de lui faire entendre raison. Cependant, elle se maîtrisait, et assouvissait ses besoins « meurtriers » en essayant de limiter les dégâts pour ne pas sombrer dans le cercle vicieux de son enfance. Ce fut dans la maison de ce « traître » sorcier qu'elle avait trouvé une mère. Elle faisait office de sujet d'expérience. Il y avait également un petit garçon âgé d'un an et mal en point qui, et selon les dires de son ex belle-sœur, l'avait inexplicablement attirée. Sans comprendre pourquoi, l'autre Fondatrice avait accepté la requête de la mère mourante et avait décidé de l'élever à sa charge sous une impulsion que Selwina Serpentard elle-même ne saisissait toujours pas dans ce présent.
La plus jeune des Fondatrices songeait surtout que son désir d'enfant autrefois refoulé par la sorcière plus âgée, suite à son infertilité, était bien présent quoi qu'elle ait pu en dire aux autres Fondateurs. La Fourchelangue en avait profité pour sauter sur l'occasion. Son état était dû à la réception consécutive de mauvaises malédictions quand elle était encore une enfant. Helga était heureuse pour son amie car Selwina avait beau lui répéter qu'il ne valait de toute façon mieux pas qu'elle devienne mère depuis de nombreuses années au vu de son ascendance, la blonde percevait à quel point son ancienne belle-sœur pouvait avoir un instinct maternel prononcé malgré son enfance douloureuse. Elle méritait de connaître ce rôle, quoi que Selwina leur en dise encore une fois.
- BOUH ! Et twa tes un gand se-pent, Mama !
Alexios s'était rué sur Selwina, qui fit mine de mettre une main sur le cœur alors que l'enfant - métis de peau, puisque sa génitrice était d'origine africaine - tournait gaiement autour de sa mère adoptive.
Elle le rattrapa, et le positionna calmement entre ses bras.
- Hum, à cela tu ne crois pas si bien dire, ricana-t-elle. Son amie faisait autant allusion à ce qu'était son Animagus qu'à son héritage. Reste tranquille, Alexios, c'est un moment important pour ton cousin, fit gentiment Selwina. Mais... eh bien Robin, tu me sembles bien angoissé, qu'y a-t-il donc ? Godric est parti accueillir Lord Ollivander. Il vient d'arriver devant le portail principal du château. Léon ne devrait plus tarder, il nous a bien dit qu'il reviendrait au plus vite de sa course importante ce matin. Personne ne veut manquer ce moment important pour toi, Robin. Quant à Helena, je suppose qu'elle ne devrait pas tarder puisqu'elle était en compagnie d'un prétendant. Et pour ta tante Rowena, je suis certaine qu'elle est désolée mais une affaire urgente nécessitait la présence de l'un d'entre nous. Je suis encore une fois sûre qu'elle adorera en parler avec toi lors de son retour.
Helga se mit à sourire car entendre Selwina utiliser le tutoiement de manière naturelle était très amusant. Désormais, la sorcière se mettait à utiliser les deux formes d'emploi à la conversation. Surtout depuis que la blonde eut appris que Selwina et Robin se tutoyaient en privé. Elle posa son bras sur l'épaule de son fils. Il était effectivement bien trop pâle. Léon était en vérité allé chercher ses propres parents sur Garioch à cheval car ils se devaient de vivre ce moment auprès d'eux. Et non faire une course importante. Ils étaient bien les seuls non sorciers à avoir l'accès de Poudlard malgré les sortilèges Repousse-Moldus. La présence de ses parents était une surprise pour Robin. Quant à Rowena, sa non présence avait un rapport avec cette secte qu'elle désirait intégrer comme espionne mais ce n'était encore une fois pas le moment de songer à tous ces soucis qui pouvaient mettre Poudlard et ses élèves en danger. Les enfants n'avaient rien à entendre sur le sujet.
- Helena ne reviendra pas aujourd'hui, elle est partie ce matin, oui, mais pas avec son prétendant qui lui fait la cour, cracha alors son premier né qui semblait sur le point de vomir. Ni aujourd'hui, ni les autres jours. Elle vous a fui, et ma cousine ne reviendra pas ! Parce qu'elle est amoureuse depuis longtemps, et elle s'appelle Regina, c'est quelqu'un de très gentil ! Et puis oui, Helena a raison sur une chose... Tout ça, cette pression, ça nous étouffe ! Elle va vivre sa vie !
Helga se figea sous la surprise et Robin éclata alors à gros sanglots, incapable de retenir plus longtemps sa peine.
- Peu-r pas Robby ! lança Alexios qui tendit l'une de ses petites mains en espérant l'atteindre.
Mais il était fermement maintenu dans les bras de Selwina qui venait de perdre de sa superbe.
Helga avait l'impression que ses jambes étaient englouties par le sol. Elle fut incapable de bouger. La née-Moldue laissa donc d'abord son fils s'enfuir à toute vitesse en dehors de la grande salle mais il sembla se paralyser, et fut incapable de faire le moindre mouvement. En jetant un regard aux yeux bleu foncé de Selwina où une lueur écarlate venait de faire son apparition, elle sut que son ancienne belle-sœur y était pour quelque chose quand il se mit littéralement à glisser vers eux. Son amie venait de poser Alexios sur le sol, qui vint se cacher entre ses propres jambes en ressentant la colère de sa mère adoptive poindre le bout de son nez.
- Nous n'allons pas faire un esclandre maintenant alors que nous avons un invité, mon garçon, siffla en Fourchelangue Selwina en l'attrapant par le col du dessus de sa chainse[1], et bien qu'Helga n'en comprît que certaines nuances dû à l'apprentissage passé de ces divergences de sons impossibles à imiter pour un quelconque humain, elle sut ce qui fut dit d'une manière générale. Nous réglerons cela quand sir Ollivander sera reparti, et vous avez intérêt à nous dire tout ce dont vous savez à ce sujet, Robin Serpentard.
Selwina repassa au vouvoiement signe de sa colère.
- Maintenant, reprenez-vous, enfant, lança cette fois en anglais la sorcière. Nous retrouverons bien vite Helena avant le retour de Rowena. Je vais la retracer. Et elle nous expliquera très vite ce que sont ses sottises sur ces tendances et déviances inacceptables. Quant à vous, Robin nous parlons de ce qui vous étouffe à tous les deux. Que diable êtes- vous en train de nous faire ?! Ne pouvez-vous donc pas être reconnaissant de tout ce que nous faisons et acceptons pour votre cousine et vous-même ?
- Je...
- Taisez-vous, Robin, fit Selwina en levant la main, signe de son agacement. Ce n'est pas le moment... Gardez votre salive pour tout à l'heure. Et Helga, ne passez surtout pas en position de mère surprotectrice avec votre enfant, cela va attiser ma colère. J'avais des doutes. Votre fils vous a certainement omis des informations et bien volontairement !
Personne ne put rajouter quoi que ce soit, car Godric, de son humeur joyeuse et habituelle, pénétra dans la grande salle, accompagné du maître des baguettes magiques. Elles durent toutes les deux faire mine de rien. La blonde aurait voulu enlacer son fils et le consoler, mais Selwina le redirigea elle-même d'une main sur l'épaule vers un siège à la table des Fondateurs après lui avoir lancé un regard prévenant quant à ses futures actions maternelles à l'égard de son héritier.
Helga ressentit quant à elle son cœur pulser très vite contre sa peau alors qu'elle récupérait contre sa poitrine le petit garçon au cheveux crépus et noir qui lui tendait ses petits bras, l'air effrayé. Les colères de Selwina pouvaient laisser émaner une aura noire dans l'air, et donc un inconfort pour ses proches. Certes, il n'arriverait rien, car elle se contrôlait désormais depuis de longues décennies, cependant, ce bambin était bien trop petit pour comprendre le phénomène. Helga passa dès lors mécaniquement sa main sur son dos, puis fractionna doucement ses omoplates de haut en bas afin de calmer son angoisse. Ou peut-être était-ce aussi la sienne ?
Dans tous les cas, Helena avait fugué. Et Helga avait l'impression que le don d'aura de Selwina ne servirait cette fois strictement à rien.
End Notes:
NB
1- Chainse : Chemise du moyen-âge.
Alors à votre avis pourquoi Selwina ne pourra pas retracer Helena ? Helga enceinte de triplés croyez-moi, il y a une raison.
Robin se sentirait-il mal ? Un peu comme Helena, réponse dans la suite !
Merci pour votre lecture,
Chris
Tome 2-Chapitre 1 partie 2- Le début de la fin by Chrisjedusor
Author's Notes:
Merci à Madame mueller, Bellatrix, et Juliette pour leurs dernières reviews :)
Bonne lecture,
Chris
Poudlard, anno domini 1011, 17 juillet
Robin Serpentard était perdu dans les méandres de ses pensées. Le moment où sa baguette magique l'avait choisi devant une grande partie de ses proches était un peu flou dans son esprit. Entre les regards sévères voire meurtriers lancés par sa tante Selwina, l'incompréhension de sa mère, et l'oncle Godric qui ne comprenait pas les échanges silencieux entre les deux femmes, l'enfant s'était senti oppressé par la peur prochaine de recevoir de futures réprimandes. Et ce n'était pas l'arrivée en grande pompe de son parrain et beau-père accompagné par ses grands-parents maternels qui avait apaisé les tensions. Leur présence au sein du château aurait dû être une surprise pour ce moment important de sa vie. Mais le petit garçon avait simplement jeté un froid autour de lui en ayant finalement avoué à voix haute le plus lourd secret de sa cousine. Parce que ça lui faisait mal, et de toute façon, ils l'auraient tous très vite compris. Helena était partie et ne reviendrait pas. Jamais.
Désormais, il était dans les cachots, assis sur une chaise positionnée en face du bureau de sa tante Selwina. Seuls les trois Fondateurs étaient présents dans la pièce qui était lourde en électricité, signe que l'orage n'allait pas tarder à éclater. A mi-voix, ce fut une fois que le maître des baguettes, Sir Ollivander, fut parti, que sa mère demanda à son parrain de montrer les nouvelles améliorations du château à ses grands-parents tout en lui demandant également de surveiller son autre petit cousin, le petit Alexios qui avait été si apeuré lors de son annonce, que Robin était certain qu'il devait avoir eu très peur des réactions émotionnelles de sa mère adoptive tant son aura s'était faite sentir plus lourde dans l'air.
Aussi, parce que ses ascendants moldus n'avaient pas à comprendre ce qui s'était passé, ils avaient tous fait mine de rien lors de l'essayage des baguettes qui lui furent proposées afin que les Fondateurs puissent lui parler plus tard en privé, sans que l'on ne pose trop de questions. Robin déglutit doucement car l'écrin où était rangé sa propre baguette magique était posé devant sa tante Selwina. Et il avait l'impression que ce serait l'une de ses potentielles punitions : elle ne le laisserait pas l'avoir à sa portée avant la rentrée scolaire. Celle-ci avait les deux mains posées sur son bureau, ses narines frémissaient de colère, et ses pupilles écarlates n'avaient à ses propres yeux jamais semblé aussi menaçants.
- Je... je ne comprends pas, murmura la voix de sa mère, l'air confuse. Robby, peut-être pourrais-tu maintenant nous expliquer ce qu'est ce malentendu ? Parce que ce n'est qu'une méprise, n'est-ce pas mon cœur ?
De par son lien de naissance, Robin percevait vivement la confusion, la tristesse, et un semblant de colère émaner de sa génitrice. Ces ressentis qu'il discernait aisément au sein de sa propre poitrine l'angoissèrent encore plus qu'il ne l'était déjà quelques secondes auparavant. Il se tendit alors contre sa chaise. Sa mère était accoudée à même le bureau, et ses deux mains étaient posées contre son ventre légèrement arrondi malgré sa récente grossesse. Il faut dire que porter trois futurs bébés n'étaient pas anodin. Non, il ne se pensait pas jaloux de ses potentiels frères et sœurs, mais la désillusion qu'il lisait à l'instant au sein même de son regard, si semblable au sien, le fit à nouveau baisser les yeux sur ses genoux tremblants de peur.
Quant à l'oncle Godric, il était le dernier à avoir mis les pieds dans le bureau de sa tante. Après-tout, il avait bien fallu qu'il raccompagne Sir Ollivander aux portes du château. C'était Selwina qui l'avait rageusement, et dans les grandes lignes, mis au parfum puisqu'il n'était pas présent lors de cette révélation. Les expressions joyeuses qu'il portait habituellement sur ses traits de visage avaient disparu dès l'instant où il avait eu vent de cette annonce et furent remplacés par des rides d'expressions emplies de dureté, et un regard glacial qui ne lui convenait pas. Son oncle était quant à lui accoudé sur un pan de mur, les bras pliés contre son torse. Robin se sentait très mal, et saisir toutes ces auras magiques fort imposantes autour de lui, ne l'aidait pas à se détendre. Bien au contraire.
- Répondez à votre mère, mon garçon ! siffla Selwina en fourchelangue pour que lui seul la comprenne, immédiatement.
Sa tante venait d'utiliser son poing afin de frapper son bureau. Robin sursauta, et ses muscles se tendirent mais il ne releva pas son visage. Ses mains et ses genoux lui paraissaient bien plus intéressants à regarder que les trois Fondateurs qui le scrutaient avec une grande attention. Il était bien trop gêné et angoissé. Et puis, que pouvait-il dire ? Que ce n'était pas vrai ? C'était très vrai, Helena était partie au petit matin. Elle était venue dans sa chambre afin de l'enlacer comme elle ne l'avait jamais fait. Pour lui dire au revoir. Il n'avait fait que pleurer contre sa poitrine. Car plus jamais ils ne préparaient des farces ensemble, plus jamais ils ne seraient complices, et plus jamais ils ne pourraient s'échanger leurs petits secrets. Du moins, durant un temps indéterminé. Le moment de son départ était arrivé trop vite à son goût, et bien qu'elle lui eût promis qu'ils se reverraient un jour, Robin avait la sensation étrange que la fugue de celle qu'il considérait comme sa sœur était le début de nombreux tourments.
- Dois-je utiliser la legilimancie contre vous, enfant ?
Robin tremblait de la tête au pied. Car bien sûr que sa tante aurait les réponses qu'elle désirait si elle pénétrait ses songes. C'était un jeu d'enfant pour elle. Mais il avait aidé sa cousine à préparer et réfléchi à sa fuite, bien avant qu'elle ne termine sa scolarité un mois auparavant. C'était quelque chose qui, selon elle, nécessitait beaucoup de préparation. Et il était certain que passer entre les mailles du filet des Fondateurs de Poudlard ne serait pas une chose évidente. Mais Helena avait eu l'idée du siècle, tante Rowena n'avait pas emporté son diadème étrange, celui qui attisait son intelligence, lors de ce voyage qui, et du peu que les deux enfants en savaient, s'avérait épineux. C'était l'occasion idéale pour le dérober. Faire croire à l'une des servantes responsables de sa garde qu'Helena voulait faire plaisir à sa mère en le lui nettoyant à la main n'avait été que trop facile. Nul ne penserait que les héritiers des Fondateurs chercheraient à les berner. Helena était d'une quelconque manière certaine que cela lui permettrait de se cacher d'eux tous. Sans savoir ce qui en découlait, Robin savait pertinemment que tante Rowena avait dû lui conter l'étendue des pouvoirs conféré à cet artefact.
- Hele... Helena va avoi... avoir une belle... vie... c'est... tout ce qui compte, bredouilla-t-il. Laissez ma cousine tranquille.
- Regardez-nous quand vous nous parler, Robin ! ragea sa tante. Votre cousine, mon garçon, nous déshonore ! Sans parler de ce que vous nous faites, vous ! OÙ. EST. HELENA ?
Quelques fioles posées sur une étagère explosèrent, et tombèrent à même le sol, laissant éparpiller leur contenu ici et là sur le carrelage. Robin crut percevoir du coin de l'œil que sa mère tentait de s'approcher de lui, mais un seul avertissement du regard de sa tante l'avertit de rester sagement à sa place durant ce temps où elle menait l'interrogatoire. Mettre Selwina Serpentard dans cet état de fureur n'était jamais une bonne idée. Mais il allait avoir onze ans, et il comprenait le besoin de sa cousine d'être libre de son fardeau. Sa mère en personne lui avait toujours dit que l'Amour valait toutes les guerres. Alors, ils devraient tous comprendre. C'était aussi à cause de cette incompréhension qu'Helena était partie à l'aventure avec sa bien-aimée. Avec Regina.
Il releva alors courageusement son visage. Il avait promis à sa cousine de la protéger et de la défendre quoi qu'il lui en coûte. Parce qu'ils étaient comme des frères et sœurs, et tant pis s'ils le détestaient tous. Ce qui avait été fait était juste. Il était loyal.
- Vous ne la trouverez pas. J'en suis sûr. Même en utilisant notre don partagé de localisation des auras humaines, tante Selwina. Même moi, je ne la sens plus. Elle peut être n'importe où. Mais vous savez tous pourquoi ? Helena a avec elle le diadème de tante Rowena ! Cela la protège de ce type de magie. On en est presque sûr. Maman, je suis sûr que toi, tu peux le comprendre. Helena a une amoureuse, elle voulait juste être avec elle. Mais personne ne le lui permettra. Arrêtez de dire que c'est un déshonneur, parce qu'en fait, vous ne pensez qu'au pouvoir, c'est ça l'idée hein, c'est ce qui vous dérange tous, votre notoriété qui, avec sa fugue, pourrait être bafouée ?
Robin ne savait pas comment il avait réussi à aligner des phrases intelligibles. Peut-être était-ce une poussée d'adrénaline ? Dans tous les cas, il ne s'était pas attendu à ce qui allait suivre, tante Selwina avait si rapidement contourné son bureau que ses yeux n'avaient pas suivi le mouvement, et ce fut sans qu'il n'y soit préparé qu'une gifle vint chauffer avec puissance les pores de sa peau. La claque résonna avec virulence entre les murs de la pièce, et sa mère réagit instantanément en sortant sa baguette magique, à l'instar de l'oncle Godric qui s'était déplacé si rapidement entre lui et sa tante qu'encore une fois il ne vit rien venir.
- Reculez, Selwina, tempéra pour la première fois l'oncle Godric. Vous perdez le contrôle de vos émotions. Vous ne voulez pas faire quelque chose que vous regretteriez d'autant plus en utilisant votre Magie contre Robin.
Le petit garçon était en état de choc. Personne n'avait jamais levé les mains sur lui. Et de toute façon, sa mère aurait certainement sorti le mode « maman ours » si cela avait été le cas. D'ailleurs, cette dernière avait largement dépassé sa tante et son oncle, apeurée pour sa personne et aussi stupéfaite qu'il ne l'était à l'instant. Elle se mit accroupie devant lui, et enleva doucement sa main de sa joue douloureuse. Tante Selwina avait frappé fort, et la lueur cruelle et écarlate qui avait animé son regard lui avait semblé plus vive que jamais.
Cela le fit frissonner de la tête aux pieds. Il avait peut-être exagéré mais c'était ce qu'il éprouvait en lui. La lassitude de vivre entouré de gens célèbres. Cela était étouffant, il ne pouvait pas toujours agir comme il le désirait. Certes c'était normal car ils étaient jeunes, mais c'était fatigant pour eux, car ils devaient constamment faire attention à leur sécurité. Pour ne pas que des personnes mal intentionnées les atteignent pour viser indirectement les Fondateurs de Poudlard en les blessant d'une manière plus fiable qu'un sortilège Impardonnable.
- Sortez de votre bureau et allez-vous calmer, Selwina, ordonna Helga Poufsouffle. Je ne me répéterai pas, lâcha d'une voix glaciale sa mère, je m'en occupe.
Un ton méconnaissable sur sa génitrice.
Elle était furieuse. Mais pas vraiment contre lui. Contre sa tante, bon sang ! Il le ressentait au plus profond de son âme.
Caché par sa mère qui venait de se mettre dans une position protectrice, le silence se fit pesant mais finalement on entendit le son d'une cape caresser l'air, signe que sa tante avait détourné les talons. Sans un mot. S'il avait croisé son regard, il aurait perçu la détresse, mais pour l'instant, il ne voulait qu'une chose, se réfugier dans les bras réconfortants de sa mère. La porte claqua, et la tension redescendit légèrement d'un cran. Robin se rendit compte qu'il avait durant un temps retenu sa respiration tant l'atmosphère était devenue étouffante. Dans ces moments-là, il se rendait compte à quel point son entourage était puissant. Il se permit alors de se détendre alors que sa mère encadrait désormais de ses deux mains son visage et observait sa joue avec une attention particulière.
Une ecchymose allait certainement faire son apparition.
- Godric, s'il te plait, suis-la et tempère ses éventuels gestes avant qu'elle ne fasse un autre acte répréhensible qu'elle pourrait regretter et qui serait cette fois irréversible. Cela fait si longtemps que... Merlin, juste va s'y.
Obéissant à sa mère, son oncle quitta à son tour le bureau de sa tante. Robin sut qu'elle lui promit silencieusement du regard de tout lui raconter. L'oncle Godric et sa mère partageaient une amitié si fusionnelle, qu'ils se comprenaient sans avoir utiliser la moindre magie et surtout, le moindre mot.
Une fois à son tour parti, le regard de sa mère s'attarda de nouveau sur lui. Et des rides d'expressions s'affichèrent sur son front, signe qu'elle réfléchissait intensément à la situation. Pourtant, il ne vit qu'une chose : les larmes qui commençaient à fleurir les coins de ses pupilles vertes forêt. Et cela le mit mal à l'aise.
- Nous détestes-tu, me détestes-tu, Robin ? lâcha douloureusement sa mère. Toi aussi, tu aurais... souhaité acc... accompagner Helena dans sa fugue, n'est-ce pas ?
Le petit garçon su à cet instant précis que sa mère s'inquiétait plus pour son bien-être que de tout autre chose dans cette situation. Robin ne voulait pas lui mentir, il ne l'avait jamais vraiment fait. Juste pour ce secret. Et il détesterait faire pleurer sa mère aussi puissante soit-elle à ce jour, même s'il avait l'impression que ses larmes n'allaient pas tarder à longer ses joues tant ses yeux brillaient en intensité. Mais elle touchait une corde sensible. Il voudrait lui aussi être loin de tout ça. De toute cette renommée qui pouvait même le mettre en danger tant les Fondateurs de Poudlard avaient acquis de la notoriété au-delà des contrées anglaises. Cette pression commençait à l'étouffer autant qu'elle avait rendu malade Helena qui s'était trouvé une solution parfaite : fuir.
Elle pourrait ainsi également se faire connaitre en tant que personne dans un de ces éventuels pays lointain et non seulement par le biais d'un ascendant trop célèbre pour ne l'associer qu'en tant que fille de Rowena Serdaigle. Elle faisait d'une pierre deux coups. Elle pourrait donc se faire valoir, et en plus être avec la personne dont elle était tombée amoureuse. Porter leurs noms n'était pas aisé. Et lui, il avait deux parents, sans compter une tante biologique, célèbres. C'était de trop pour ses épaules.
- Je ne te déteste pas, tu le sais bien, je t'aime super fort ! s'outra-t-il de sa remarque. Mais je voudrais... une vie plus normale, Maman, avoua-t-il après un temps de réflexion. Vivre comme grand-père et grand-mère. Simplement. Helena va avoir cela maintenant, loin de tout. Je l'envie un peu. Mais elle savait que j'étais trop petit pour venir avec elle, parce que je n'ai pas encore d'éducation magique. Je vais te le dire à toi, parce que je sais que tu peux le comprendre. Elle a dit qu'elle reviendrait me chercher quand je serais plus grand si je le désirais. Et je voudrais vraiment partir à l'aventure avec Helena.
- Une vie plus normale, répéta sa mère, et il eut l'impression que sa voix se brisa sous l'émotion. Tu es malheureux ? Est-ce que je te rends malheureux ? Si c'est le cas c'est que j'ai échoué dans tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, la seule approbation dont j'ai besoin, c'est de la tienne ! Le reste, je m'en contrefiche éperdument, Robby ! Car tout ce que j'ai entrepris ce n'est guère seulement pour la société, mais tout ça... c'est surtout pour toi, mon cœur. Pour que tu puisses vivre, toi et tes éventuels descendants, en sécurité, plus...
Et sa mère éclata en sanglot. Robin ne sut où se mettre tant il se sentait mal face à l'éclat de détresse de celle qui l'avait mise au monde. Percevoir une sorcière forte et puissante perdre la face devant lui le surprenait, mais Robin avait tendance à oublier que les Fondateurs étaient avant tout des êtres humains avec des émotions et des sentiments, et qu'ils - Helena et lui-même -, les avaient certainement touchés d'une quelconque manière avec leurs actions. Le pré-adolescent fit alors ce qui lui sembla naturel, il entoura ses bras autour des épaules de sa mère, toujours accroupie devant lui, alors qu'il était lui-même toujours assis sur cette chaise.
- Tu ne me rends pas malheureux, Maman ! Ce n'est pas comme ça que je voulais dire ça ! Ce n'était pas vrai ! Je sais Maman, c'est juste que je voudrais avoir moins l'attention sur moi, comme je te le disais tout à l'heure dans la Grande Salle. Je sais que vos attentes sont probablement trop grandes, et que si... je te déçois, après, tout le monde se moquera de moi. Helena ressentait cette pression de tante Rowena parce qu'elle devait être la meilleure dans tous les cours lors de sa scolarité sorcière. Elle n'a jamais attendu moins que cela de sa part. Helena s'en rendait malade. Tu vois, il y a plusieurs raisons à son départ !
Robin fondit à son tour en larmes. C'était sorti de sa bouche, et le poids qui pesait sur ses épaules avait instantanément disparu. Il sentit les bras toujours aussi musclés de sa mère le faire glisser de sa chaise, pour le rapprocher contre sa poitrine. D'une main, elle caressa ses cheveux blonds très clair, et il se contenta de resserrer son étreinte autour de son cou.
- Helena n'a jamais laissé transparaître de tels sentiments, chuchota sa mère au creux de son oreille, pourquoi n'est-elle donc pas venue me parler ? Elle savait qu'elle pouvait se confier à moi. Tout comme toi. A quel moment avez-vous cru qu'il était convenable de garder de telles émotions à l'intérieur de vous ? C'est cela qui me déçoit, Robin. Et puis, je ne veux pas que tu fasses comme ton oncle, tes tantes ou moi. Je veux juste que tu sois toi. Juste toi. Je t'ai dit tout à l'heure que quoi que tu fasses, je serai fière de toi. Et Merlin, enlève-toi cette idée de l'esprit ! Aucun enfant de mon sang ne me sera remplaçable. Un enfant n'est PAS remplaçable dans le cœur d'une mère, Robby !
- Parce qu'on pensait que tu te sentirais obligée de tout raconter aux autres, on ne voulait pas te mettre dans une mauvaise posture, avoua Robin qui nicha son visage contre le cou de sa mère.
- Hum, oui, malheureusement, je n'aurais effectivement pu garder un sujet d'une telle ampleur pour moi.
- Tu lui en veux, toi, d'aimer une fille ?
Robin entendit sa mère soupirer de lassitude.
- Je n'aurais jamais imaginé un tel scénario. Je ne sais vraiment guère moi-même ce que je dois en penser, avoua-t-elle, perplexe. Je suppose que l'on devrait se référer à l'âme comme étant mixte, mais... hum, je ne sais pas vraiment où me positionner là-dessus. Pour une fois. Je suppose qu'elle a suivi son cœur pour cela, et je suppose que si cela la rend heureuse...
Il entendit à nouveau sangloter, signe de sa tristesse.
-... je devrais donc le comprendre. Cependant, cela risque de détruire Rowena. Je pense que tu ne te rends pas compte, petit cœur, perdre un enfant est juste inconcevable à mes yeux, je ne pourrais me résoudre à te perdre si tu venais à me fuir de la sorte. Car Merlin, avec le diadème, je suis presque certaine moi aussi qu'elle va nous faire perdre sa trace.
- Helena pensait qu'elle serait un poids en moins. Et de toute manière, tante Rowena a toujours préféré son travail et non être avec Helena. Même si ces derniers mois, les tensions se sont apaisées, elle songeait aussi que tante Rowena serait plus furieuse qu'elle ait, je cite, « volé son précieux diadème que de savoir sa fille disparue ».
Sa mère prit son visage entre ses mains, et secoua douloureusement et négativement son visage. Le petit garçon comprit qu'il se trompait lourdement sur le sujet. Non, Robin ne pouvait pas comprendre de tels concepts, il n'était pas un adulte, et encore moins un père. Mais visiblement, ils les avaient tous vraiment blessés. Avaient-ils fait une erreur ? Le plus jeune héritier de la branche Serpentard commençait sérieusement à le penser. Certaines décisions d'adultes étaient pourtant tellement incompréhensibles !
- Non, Robin. Rowena a vécu beaucoup de choses qui font d'elle ce qu'elle est en tant que femme. Cela... Cela va la manger de l'intérieur. Tu dois te souvenir de ce que je t'ai un jour expliqué, elle était battue par son ex fiancé. Il y a des choses... - oh, Robin, tu es que trop jeune pour comprendre certaines choses...
Robin Serpentard avait dès lors approuvé et encouragé sa cousine dans une idée folle qui pourrait détruire moralement l'une de ses tantes, voire déchirer l'ensemble de sa famille. Les adultes étaient plus sages qu'eux. Evidemment. Et bien sûr qu'il ne comprenait pas toutes les nuances de leurs choix. Ils étaient jeunes mais cela le désolait et...
- Je suis... dés... désolé, Maman.
Robin éclata alors plus fort en sanglots.
- Je pensais qu'en me taisant j'étais loyal et juste envers Helena, ajouta-t-il en hoquetant de tristesse, parce que c'est... c'est comme ça que tu fais. Toi.
Sa mère le regarda longuement dans les yeux, caressa tendrement ses joues maculées de larmes et déclara en soupirant à nouveau :
- Je sais. Je le sais car si j'étais encore une petite fille de dix ans j'aurais exactement fait la même chose envers un membre de ma famille que j'aurais pu percevoir en état de détresse. Je le sais. Je n'aurais rien dit. Par loyauté. Parce que tu es comme moi. Tu te bats pour ce qui te semble juste. Et tu suis ce que te dicte ton cœur. Et malheureusement, je le comprends.
Il la fixa avec incrédulité.
Sa mère aurait fait pareil. C'était pour cela qu'elle n'arrivait pas à être furieuse contre lui.
- Les problèmes avec Helena étaient plus profonds que je ne le pensais, et tu n'es qu'un petit garçon. Personne n'a à s'en prendre à toi pour cela, et je suis certaine que ta tante Selwina a été désolée dès l'instant où elle a posé sa main sur toi. On va arranger cela parce que c'est ce que les membres de cette famille font, l'on trouvera une solution avant le retour de Rowena.
Sa mère le mit alors debout et lui tendit sa main qu'il enserra dès l'instant où elle la lui présenta.
- Allons dans mes appartements, je vais appliquer un baume sur ta joue. Et... j'aimerais te léguer quelque chose.
Surpris, Robin la vit prendre en dessous de son bras libre l'écrin où se trouvait sa nouvelle baguette magique, qui était toujours posé sur le bureau de sa tante, et l'emmena en dehors des cachots avec détermination.
~*~
- Maman, pourquoi me donnes-tu ces carnets en cuir ?
Robin tenait entre ses mains deux carnets fort semblables. À l'intérieur, ils étaient remplis autant de notes que de schémas compliqués. Assis sur le lit conjugal de sa mère et de son beau-père, il venait de feuilleter quelques-unes de ces pages mais releva curieusement ses yeux vers sa génitrice. Il sentait que c'était quelque chose de précieux pour sa mère. Il avait perçu des réflexions et des explications sur la façon dont Poudlard devait être construit, mais aussi des commentaires privés sur la vie de sa mère en tant que jeune adulte... et il ne comprenait pas où elle venait en venir.
- Je sais que je ne suis pas qu'une « simple » sorcière née de parents moldus. Je suis sollicitée en tant que guérisseuse que ce soit dans le monde moldu ou sorcier, à cause de Poudlard, en tant « que chasseur de mage noirs » ou encore suite à ma position actuelle au conseil de la confédération des sorciers, alors je me disais que peut-être, tu pourrais mieux comprendre tout ce que je fais - ce que nous faisons - en lisant ces carnets de celle que je fus autrefois. Tu le comprendras peut-être mieux que si je te conte à nouveau ces passages de ma vie, car ce sont mes mots et mes ressentis qui se trouvent coincés entre les pages de ces carnets. Je te fais confiance pour en prendre le plus grand soin. C'est aussi ton héritage.
Robin cligna ses paupières émues qu'elle veuille partager cela avec lui. Cette dernière s'assit d'ailleurs à ses côtés, passa son bras par-dessus son épaule, et l'enserra contre sa poitrine.
- Je sais qu'être ta mère en étant qui je suis, n'est pas toujours facile pour toi. Et je comprendrais si tu préférerais t'éloigner un peu quand cela est possible, et notamment de Poudlard. Je sais que nous sommes peut-être surprotecteurs mais... peut-être voudrais-tu aller passer quelques semaines chez tes grands parents, le temps que tout cela soit apaisé avant la rentrée scolaire ? Je peux demander à Pietro de te préparer ta malle si c'est le cas. Tu pourras retourner auprès de mère et père venus fêter l'obtention de ta baguette dès ce soir. Je viendrais te voir évidemment, Léon a toujours son cottage à Garioch, et j'ai moi aussi besoin de répit entre les recherches que nous allons devoir indubitablement entamer pour retrouver Helena, et la préparation de la rentrée scolaire.
Les yeux de sa mère brillèrent à nouveau de chagrin, et son don s'activa un peu s'en sans rendre compte à cause d'un ressenti perçu au creux de sa poitrine. C'était de la crainte. Il perçut des bribes de ses pensées. Une de ces petites voix lui murmuraient qu'elle était peut-être une mauvaise mère, mais aussi qu'il la détestait à cause de ses choix de vie.
Robin ne devait pas la laisser penser de telles calomnies. Parce qu'au fond, il savait très bien qu'il devait partager sa mère, car elle agissait pour le bien de tous.
C'était ce qui la définissait.
Elle changeait le monde. Et c'était son destin.
- Maman, tu n'es pas une mauvaise mère ! Tu es la meilleure Maman qu'un enfant puisse rêver d'avoir. Que je puisse rêver d'avoir. Et je ne pourrais jamais te détester. Tu te méprends.
Elle ne releva pas le fait qu'il avait pénétré ses songes, et il l'enlaça entre ses bras après avoir posé les carnets. Elle s'accrocha plus intensément à lui, soulagée d'entendre ces paroles. Elle vérifia ensuite que le baume qu'elle avait appliqué sur sa joue faisait son effet, soupira certainement en songeant à sa tante, et lentement, elle se releva finalement pour se diriger vers sa commode, là où avait été déposé l'écrin contenant sa propre baguette magique. Merlin, en y pensant, cela le faisait frissonner de joie - bien que la situation ne se prêtait pas à la fête. Il allait pourtant devenir un sorcier à part entière lors de la rentrée du mois de septembre.
- Il me semble qu'avec tout cela, je n'ai guère pu te féliciter comme il se doit ! Donc, sourit-elle doucement, bois d'aulne, vingt-huit centimètres alors, et correspond à un propriétaire attentionné et noble. C'est un bois qui, si j'ai bien compris, reste fidèle et loyal. Et son cœur est un crin de licorne, hum, je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que cela correspond bien à mon petit garçon. Maintenant viens, avant que ton parrain et tes grands parents ne se demandent quel est le problème.
Robin laissa échapper un faible sourire. Il se leva, prêt à la suivre alors qu'elle détournait les talons. Mais...
- Maman ?
Elle s'arrêta dans son élan, et se retourna à nouveau vers lui en haussant un sourcil interrogateur.
- Oui, mon cœur ?
- Tu vas me punir ? Et... est-ce que tu m'en veux ?
- Je vais devoir le faire n'est-ce pas ? Je n'aime pas ça, mais il le faut, soupira-t-elle, si je ne t'aide pas à comprendre tes erreurs, je ne serais pas juste. Cependant, je comprends aussi ce que tu peux ressentir mon cœur, et je vais réfléchir à toute cette conversation. Donc, je vais garder l'écrin avec ta baguette jusqu'à la rentrée scolaire. Cela sera ta punition, tu apprendras en même temps que tout le monde et donc il n'y aura pas d'apprentissage de sorts basiques qui seront étudiés un peu avant, ni avec moi, ni tes tantes et ton oncle, et ni même avec ton précepteur car je voulais lui demander de le faire. Je suppose que cela t'apprendra également la patience. Ensuite, pour ne pas que j'aie à sévir d'autant plus, parce que je ne le veux vraiment pas, tu vas me conter tout ce que tu sais vis-à-vis d'Helena, sans omettre le moindre détail. Aussi futile soit-il.
- Je comprends, se résigna-t-il, l'air malheureux, et je suis vraiment, vraiment désolé, termina-t-il, en baissant son visage vers le sol, je t'aime.
- Sache que je ne le fais vraiment pas de gaieté de cœur, Robby. Et je t'aime aussi, plus que ma propre vie.
Au final, il était d'accord avec sa mère car il espérait qu'Helena revienne pour qu'elle puisse voir le résultat de leur ignorance. Il ne voulait décidément pas que sa famille se déchire entre eux, comme ce fut le cas lors du départ de son père quelques mois avant sa naissance. Être puni de sa baguette magique était dès lors un moindre mal, même si cela le rendait triste et lui donnait une nouvelle fois envie de pleurer. Sa mère l'avait très peu puni dans sa vie, mais il avait vraiment dépassé les limites en se taisant aussi longtemps.
La lueur de détresse qui animait le regard de sa mère - bien qu'elle fasse de son mieux pour la lui cacher - fit tordre douloureusement son estomac.
Sa cousine et lui-même n'avaient vraiment pas réfléchi aux conséquences que cela pourrait engendrer sur les Fondateurs.
Parce qu'eux aussi étaient des êtres humains avant tout le reste. Tous titres.
Ils avaient vraiment été deux idiots qui n'avaient pensé qu'à leur personne.
Robin Serpentard se sentait coupable. Finalement, peut-être qu'il méritait cette gifle à l'instar... de sa punition.
Tome 2-Chapitre 2 : Héritiers de Fondateurs by Chrisjedusor
Author's Notes:
Merci à Madamemueller pour sa fidelité <3 et à Juliette pour avoir commencé cette histoire.
Nous retrouvons donc Robin quelques semaines après s''être fait remonter les bretelles.
Chris
Présent
Anno domini 1011, Août, Garioch, chaumière des Poufsouffle
POV Robin Serpentard
Les vapeurs provoquées par la cuisson emplissaient la petite chaumière de ses grands-parents, Alazais et Alaric Poufsouffle. Accroupi sur un tabouret afin d'être à la même hauteur que sa grand-mère, Robin aidait son aînée à préparer le dernier repas qu'il prendrait en compagnie de ses deux ascendants. Il adorait faire la cuisine et c'était avec complicité qu'ils passaient cet instant ensemble, de la même manière qu'ils s'étaient confiés à l'un et à l'autre durant ces semaines d'éloignement de Poudlard.
Robin avait beaucoup réfléchi depuis le départ d'Helena. Il s'était senti très mal car il se pensait aussi responsable de sa fugue puisqu'il l'avait protégée, puis tut sous silence de nombreuses informations. Il n'était pas retourné à Poudlard depuis ce jour de juillet où tout avait basculé, et il avait passé ces dernières semaines à Garioch, sous la tutelle de ses grands-parents. Cela lui faisait du bien de s'éloigner de l'école, et de vivre entouré de Moldus malgré la situation plus que précaire entre le monde des sorciers et ces derniers.
Vivre tout simplement auprès des villageois sans que des problèmes de politique sorcière et moldue, de pouvoirs, ou de personnes notoires ne viennent le stresser dans sa vie était relaxant. Oui, c'était particulièrement reposant d'être loin de toute cette pression. Se rendre au marché avec sa grand-mère, aller pêcher le poisson avec son grand-père et l'observer travailler à la forge, ou encore jouer avec les enfants du village fut amusant. Sa meilleure amie, Anabeth, était venue sur les lieux pour visiter des membres de sa famille, et cela lui avait fait d'autant plus plaisir. C'était quelque chose qu'il voudrait vivre quotidiennement, mais il avait toujours l'impression qu'on attendait tellement de lui en tant qu'héritier des Fondateurs que des pensées moroses venaient parfois perturber son havre de paix.
Sa mère n'aimait pas le savoir aussi longuement loin de sa personne. Bien sûr, il était déjà parti quelques jours de la sorte mais jamais aussi longtemps il n'avait été éloigné du château. Bien entendu, cette dernière descendait dès qu'elle le pouvait au village, mais repartait aussitôt prise par ses fonctions. Que ce soit à cause de la confédération sorcière, des demandes en tant que guérisseuse, suite à l'organisation de la rentrée scolaire, ou bien encore des recherches pour retrouver Helena qui ne menaient à rien, sa mère était toujours une femme très demandée et occupée. Son parrain et beau-père disposait encore de son ancienne chaumière au village et il le voyait aussi souvent, mais Léon vendait des marchandises sur les foires, et lui aussi était régulièrement sur les routes. Ce n'était pas la richesse dont disposait sa mère qui l'empêchait de continuer ses activités d'antan. Même marié. C'était un homme qui restait actif dans la vie et il éprouvait un besoin constant de bouger d'un lieu à l'autre. Ils se rendaient visites autant qu'ils le pouvaient donc mais il soupçonnait sa mère d'être soulagée de son retour imminent au sein de l'école de sorcellerie. De l'avoir plus facilement à ses côtés, et d'autant plus depuis le départ de sa cousine de cœur.
Le jeune garçon pensait sincèrement que sa mère craignait qu'il ne fasse la même chose quand il deviendrait un jeune adulte, mais il ne doutait pas une seconde que les Fondateurs le surveilleraient dès lors de très près si quelque chose leur mettait la puce à l'oreille. Et puis, par le biais de celle qui l'avait mise au monde, il comprenait de toute façon que c'était assez tendu au sein du château. Il ne voulait certainement pas imaginer tante Rowena en pleurs dans ses appartements, tante Selwina prête à lui jeter un sortilège pour leurs bêtises, ou encore le regard fâché de l'oncle Godric face à leurs idioties.
Robin appréhendait bien plus son retour auprès de son oncle et de ses tantes qu'il ne stressait pour son entrée officielle dans le monde des sorciers. Sa mère avait essayé de minimiser les faits à son égard, mais il avait décelé dans ses songes que tante Rowena était dans un sale état et s'enfonçait encore plus dans le travail. Aucun d'entre eux n'étaient venus l'ennuyer durant ces semaines de répit qui lui avaient été accordés, et il soupçonnait sa mère d'en être la cause. Elle devait avoir demandé aux autres Fondateurs de le laisser respirer. Nul doute qu'il s'était attendu à voir arriver en trombe tante Rowena quand elle eut à son tour appris la nouvelle pour exiger de lui des explications. Mais il ne s'était rien passé, et ces dernières semaines, Robin avait été dans un petit cocon protecteur auprès de ses grands-parents.
- Grand-mère, pensez-vous que Maman m'obligerait à m'occuper de son école quand je serais plus âgé, et que je ne serais donc pas libre de qui je voudrais être ?
Robin n'avait plus vraiment parlé de son propre mal être depuis sa dernière discussion avec l'ensemble des Fondateurs. Pourtant, ses craintes revenaient en surface en sachant qu'il allait devoir rentrer au château. Il s'était dit qu'il n'avait pas à se plaindre, et à s'exprimer sur ses émotions, surtout avec ce qui s'était passé durant le courant du mois de juillet. Sa mère venait d'ailleurs souper avec eux, puis il repartirait à ses côtés et remettrait les pieds dans ce lieu qui l'avait vu naître. Les yeux bruns et ridés par le temps de sa grand-mère le fixèrent avec surprise alors qu'elle essuyait ses mains sur son tablier usé par les années, et il baissa honteusement ses mains sur les carottes qu'il aidait à couper avant qu'il ne se pose cette question à voix haute.
- La question est surtout de savoir pourquoi penses-tu a une telle chose, Robby ? Je suis heureuse que tu abordes enfin le sujet, je n'osais guère entamer la conversation, et Alaric ne voulait pas te pousser à le faire. Mais il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est que ta mère ne te forcera jamais à rien, et tu le sais, elle n'a cessé de te le répéter, il me semble, non ?
Ce qui était assez drôle c'était que sa grand-mère avait commencé, on ne savait trop à quel moment, à utiliser le tutoiement autant que le vouvoiement dans son vocabulaire. Peut-être déteignaient-ils tous sur sa mère ? C'était très amusant mais ce n'était pas sur cela qu'il s'attarda mais bien sur sa propre interrogation, et Robby sentit ses joues rougir face à sa question.
Faisait-il l'enfant difficile ?
- Oui, grand-mère. Je ne sais pas, c'est juste... cet engouement et tous ces gens qui... qui compte sur eux ? C'est... s'embrouilla Robin avec honte. C'est...
Sa grand-mère, posa son couteau sur la table, et prit doucement ses mains contre les siennes. Son regard s'ancra dans ses propres pupilles vertes forêts, et avec un doux sourire, elle interrompit son début d'angoisse.
- Quel est donc la devise que ton grand-père et moi-même avons inculqué à ta mère dès l'enfance ?
Robin cligna ses yeux car il fut surpris par sa nouvelle interrogation. Pourtant, une étrange chaleur, et de la fierté, gonfla au creux de sa cage thoracique.
Il connaissait la réponse.
- Nous, les Poufsouffle, nous sommes justes et loyaux. On aime travailler, et la patience est chez nous proverbiale, commença-t-il. Mais ce qui est le plus important c'est d'être heureux et d'aimer inconditionnellement les êtres qui nous entourent, termina-il de réciter. La famille est notre plus grande richesse que l'on soit pauvre ou, et justement, riche.
- Exactement, fit sa grand-mère en embrassant ses paumes de mains, donc tu devrais vraiment t'enlever cette idée de l'esprit. Mon unique enfant sait parfaitement qu'elle ne te rendra jamais malheureux en t'obligeant à faire des choses qui t'éloigneraient de sa personne. Et ce, malgré ces nombreuses responsabilités. Maintenant, il me semble avoir cru comprendre que ta mère t'avait confié deux carnets dans lesquels tu pourrais trouver de nombreuses réponses à tes interrogations - ne me regarde pas ainsi, Helga est aussi inquiète que tu ne l'es. Elle m'en a touché deux mots. Pourtant, je n'ai pas en tête de t'avoir vu t'y intéresser durant ton séjour parmi nous.
- Je les ai laissés dans ma chambre. A Poudlard. Je voulais vraiment m'éloigner de tout ça, se confia doucement Robby, mais je vais m'y attarder quand je rentrerai au château. Après ma rentrée scolaire.
Le petit garçon se retrouva alors coincé contre la poitrine de son ascendante. Alazais devait savoir de quoi elle parlait, la famille était importante à ses yeux. Sa grand-mère n'avait peut-être eu qu'une enfant, aléas de la vie suite à son accouchement difficile qui avait empêché tout autre grossesse, mais elle ne cessait de répéter qu'elle avait mis au monde une enfant différente et unique en son genre, et elle était très fière d'être celle qu'elle avait élevée et éduquée pour devenir la merveilleuse femme qu'elle était devenue à ce jour. Robin s'était d'ailleurs déjà demandé pourquoi ses grands-parents n'acceptaient pas l'argent que sa mère leur proposait régulièrement mais ses ascendants avaient toujours une réponse toute préparée : c'était sa réussite, pas la leur, et cette chaumière dans laquelle ils vivaient était remplie de souvenirs heureux. Ils n'avaient pas besoin de plus, tant qu'eux s'épanouissaient, ils en étaient ravis.
Sa grand-mère le sortit de ses pensées et lui lança au creux de son oreille :
- Bien, Robby. Et si nous en terminions de couper ces légumes avant que ton grand-père ne rentre de la forge ? Hum, nous devrions nous dépêcher car de la fenêtre je vois que le soleil est à l'est, ce qui veut dire qu'Helga ne devrait à son tour pas tarder à arriver. Je t'aime, Robin.
- Je vous aime aussi grand-père et vous... toi, grand-mère.
~*~
Anno domini 1011, Août, Garioch, 17 h, chaumière des Poufsouffle.
- Oh, Selwina quelle bonne surprise, je ne vous attendais guère. Et avec l'adorable petit Alexios qui plus est.
Robin était occupé en compagnie de son grand-père. Il était rentré un peu plus tôt de la forge. Ils étaient tous les deux accroupis en face d'un pan de mur et mis à jouer avec des billes en bois et en métal[1] quand, et alors que sa grand-mère terminait de dresser la table en bois pour souper, sa mère et à sa grande surprise, tante Selwina accompagné par son fils adoptif, arrivèrent au sein de la petite chaumière. Robin avait l'avantage sur son grand-père, et allait exulter un autre cri de joie au moment où sa bille alla rejoindre avec précision celle qu'il devait viser pour gagner, mais le jeune Serpentard ravala son exultation dans sa gorge. Sa mère n'était absolument pas la seule à être venue le chercher sur Garioch.
- J'espère ne pas vous déranger, Alazais, je suis navrée de n'avoir guère prévenue de ma présence en vous envoyant un pigeon voyageur ou l'un de ces hiboux que Rowena ou votre fille essayent constamment de dresser par ailleurs....
- Bien évidemment que non ! Vous êtes toujours la bienvenue ici, il n'y a pas besoin d'invitation, cette chaumière est autant la vôtre que celle d'Helga, s'outra sa grand-mère, Il y en a assez pour tout le monde, entrez donc ! Ce cher Godric n'a guère pu venir lui aussi ? Et je suppose que mon gendre est encore sur la route ?
Robin n'écouta alors pas les propos qui suivirent ces interrogations et ne se retourna pas de suite, à l'inverse de son grand-père. Lui se releva rapidement du sol après lui avoir gentiment tapoter l'épaule. Il accueillit avec joie celle qu'il appelait toujours son petit chevalier en armure. C'est-à-dire sa mère. Puis, il salua gaiement sa tante et son petit cousin. Robin garda momentanément les quelques billes qu'il tenait encore dans le creux de sa paume, l'esprit ailleurs, tandis que les embrassades avaient lieues. Encore une fois, il ne se retourna pas car la peur au ventre commença à tirailler son estomac. Il se déconnecta au moment des formules de politesses et les échanges de « banalités ». Il fut cependant bien vite interrompu par le petit garçon qui se laissa tomber contre son torse, puisqu'il était toujours accroupi sur le sol, dans un cri de joie. À trois ans, Alexios était définitivement le rayon de soleil dont avait besoin Selwina Serpentard dans sa vie, d'autant plus qu'elle refusait depuis toujours toute relation amoureuse.
- Robbyyy ! Tu m'as manquiyez à mwa ! Tu re-vien au za-teau mainte-an ? C'est pas b-en sans twa dans le za-teau ! Parce ke Helena est pu là non pu, bouda-t-il.
- Bonjour, Al, sourit doucement Robin malgré lui entre ses dents, moi aussi je suis content de te voir, petit bonhomme, termina-t-il en ignorant le fait que le garçonnet avait mentionné Helena. Je vais revenir.
Robin se redressa alors sur ses deux jambes et déposa les billes qu'il tenait encore dans sa paume sur un meuble. Le petit garçon attrapa avec vivacité sa main pour le mener lui-même, du moins le garçonnet le croyait-il certainement, auprès de sa mère et de sa tante. Le pré-adolescent croisa d'abord le regard de sa génitrice, évitant soigneusement celui de Selwina durant un temps encore. Celle-ci souriait doucement entre ses dents, et il ne put s'empêcher de lâcher la main d'Alexios pour se réfugier dans ses bras quand il la vit les écarter, l'invitant à la rejoindre dans une étreinte maternelle.
Robin aurait pu taquiner sa mère car cette dernière se refusait à laisser de côté ses pantalons moulants malgré sa nouvelle grossesse. Elle leur avait dit qu'elle attendrait avant de devoir par « obligation » à nouveau porter ces robes et ces corsets bien trop serrés et qui selon elle, l'empêcheraient de respirer. Nul doute que son entourage allait l'entendre se plaindre durant de long mois sur le sujet. Mais Robin n'ajouta rien car sa mère utiliserait la magie afin de s'y sentir confortable jusqu'à ce que cela ne lui soit plus possible. Pourtant, son ventre commençait déjà doucement à s'arrondir. Il faut dire que porter trois bébés n'était également pas anodin.
Il se laissa alors simplement glisser entre ses bras, touchant la petite bosse qui se cachait sous son ample chemisier. Sa grand-mère heureuse au possible à l'idée d'avoir pas un mais trois nouveaux petits enfants, l'avait déjà touché à deux reprises depuis son arrivée au sein de la chaumière familiale.
- Bonjour, mon cœur. Je ne te vois pas plusieurs quelques jours, et j'ai pourtant l'impression que tu ne cesses de grandir.
La tête posée contre sa poitrine, Robin sourit car elle ne cessait de le lui dire à chaque fois qu'elle remettait les pieds au village. Depuis quelques temps, une petite poussée de croissance ne cessait effectivement de faire son effet sur son corps.
- Bonjour, Maman, lâcha-t-il avec complicité, je n'ai pas l'impression d'être aussi grand que tu me le dis à chaque fois. Parce que sinon, à cette allure, je... je devrais être un géant déjà, non ?
Encore une fois, sa mère sourit entre ses dents, même s'il était à peu près certain que ce sourire n'atteignit pas ses yeux, signe de sa propre tristesse qu'elle camouflait parfaitement devant lui, mais cela ne le dupa pas. Elle pensait constamment à sa cousine. Revenant à la réalité de la situation, Robin la laissa l'embrasser sur le front avec son habituelle douceur et s'attarda finalement sur sa tante. Elle était stoïque en apparence mais il décela parfaitement la fatigue au sein de ses yeux bleu foncé qui laissaient émaner une appréhension qu'il n'était pas sûr de comprendre sur le moment présent.
Le pré-adolescent ne l'avait plus vu depuis son départ. Depuis ce jour où cette gifle avait claqué sur sa peau avec tant de violence. Ses grands-parents étaient au courant dans les grandes lignes de l'histoire, ainsi que du départ d'Helena Serdaigle. Ce fut pour cela qu'ils ne pipèrent pas un mot durant cet instant de retrouvailles. Seul Alexios sautillait, l'air excité, et joyeusement, autour des adultes. L'insouciance émanant du petit garçon le rendit pendant un moment durant envieux de sa situation. Lui qui était si ignorant du monde qui l'entourait encore, n'avait pas à se tracasser, et encore moins à comprendre que la disparition de sa cousine avait quelques peu créé des tensions en tous genres.
- Bonjour, mon garçon.
- Ma tante, bon... bonjour, hésita-t-il.
Il hocha timidement son visage en guise de salutation.
Sous le regard attristé de sa grand-mère, sa mère avait posé sa main sur son épaule avec réconfort. Il eut une étrange envie de bouger, incapable de tenir en place, un peu à l'image du petit Alexios qui désormais s'amusait à sauter à pieds joints autour de son grand-père. Celui-ci leur laissait un peu d'espace et jouait avec le petit garçon. Suite à cet échange maladroit, un long silence s'en suivit, pendant lequel elle le jaugea longuement de haut en bas avec un étrange regard. Robin l'apercevait étrangement embué de larmes. Elles ne passèrent pas pour autant la barrière de ses paupières mais cela lui fit comprendre à quel point cette dernière ressentait de la culpabilité.
- Pourrais-tu m'accorder une conversation à l'extérieur ? Si mes souvenirs sont exacts, non loin d'ici se trouve un lac où nous pourrions discuter en toute tranquillité avant de prendre ce souper ? Je suis sûre que ta mère a des choses à discuter avec tes grands-parents durant ce laps de temps.
Robin comprit alors que la présence de Selwina Serpentard au sein de cette chaumière - qui durant un temps l'avait accueilli adolescente, envoyée sur les lieux par Guenièvre Gryffondor en personne - n'était pas anodine. Celle-ci souhaitait mettre les choses au point avant qu'il ne rentre au château. Et cela devait passer par des mots et des explications. Elle ne devait plus être en colère à proprement parlé puisque celle-ci le tutoyait à nouveau, telle la promesse qu'ils s'étaient tous les deux faite un jour, indirectement dans la sous chambre des Secrets.
Dans son laboratoire.
- Ou...oui, bie...bien sûr, ma tante.
Robin ne sut que prononcer cette affirmation face à l'espoir émanant de son aîné.
~*~
Le chemin vers ledit lac se trouvait à dix minutes de marche à pied. Ils s'y étaient rendus dans un silence religieux. Aucun des deux n'avait été prompt à le rompre. Entre leurs pas qui avaient craquelé les feuilles et les branchages, le vent, les chants des oiseaux et les conversations des badauds, aucun des deux n'avaient osé prendre la parole, préférant se concentrer sur ce qui les entourait afin de se détendre. Robin s'était étrangement sentit de plus en plus nerveux puisqu'il ressentait toujours des tremblements le traverser de la tête aux pieds, terrifié à l'idée de se prendre une nouvelle remontrance digne de ce nom. Pourtant, cela ne semblait pas être l'objectif de sa tante, dont il ressentait intensément le mal être autour de lui. Celle-ci venait de se positionner auprès des bordures qui longeaient le lac, observa silencieusement le paysage, et ferma les yeux comme si elle essayait de se ressourcer avant de lui parler.
Elle lui lança finalement, alors qu'il était resté à quelques pas derrière elle, incapable de savoir quel comportement à adopter à son égard :
- Je ne vais pas te manger, Robin, souffla assez fort Selwina pour qu'il puisse l'entendre, viens donc à mes côtés.
Aussitôt demandé, aussitôt fait. C'était en ayant les jambes flageolantes qu'il se positionna silencieusement à ses côtés. Son aînée avait croisé ses mains derrière son dos quand elle lui demanda à nouveau :
- As-tu peur de moi, Robin ? Parce qu'il me semble ressentir cela sur ton aura et notamment via ton noyau magique mis sous tension par ta peur à cet instant précis.
Elle continua durant un instant encore à fixer l'étendue d'eau sans détourner son regard. Surpris, Robin eut un soubresaut. Il tourna son visage vers sa tante si rapidement qu'il en aurait pu se faire un torticolis. Elle lui avait énoncé cela avec nonchalance, mais ressentant parfaitement les auras humaines, il sut que cette question était bien trop douloureuse à formuler à voix haute pour sa tante. Et puis, la douleur perçue dans ses yeux bleu foncé quand elle tourna finalement son visage vers lui ne le trompa pas. Depuis son arrivée au sein de la chaumière de ses grands-parents, Robin avait remarqué que les pupilles de sa tante ne cessaient de s'embuer par intermittence, bien qu'à chaque fois elle semblait avoir repris contenance avant de montrer quelconques faiblesses devant autrui, signe de la fierté personnelle de Selwina Serpentard.
- N... Non ma tante, mentit malgré lui Robin.
- Ton bégaiement ne confirme pas ton propos, fit simplement Selwina, mais je ne t'en veux pas. Tu as le droit de me détester... après ce que j'ai fait. Mais sache que la honte me ronge tous les jours car je t'ai fait du mal, et cela m'a rappelé à quel point j'ai ce même mal en moi qui peut ressortir à tout moment. J'ai moi-même songé aussi à partir du château une fois Helena retrouvée et ramenée à Rowena. Je n'ai que trop peur de blesser les élèves si j'en perdais totalement le contrôle sous une contrariété malvenue. Cette piqûre de rappel était au final la bienvenue.
Robin réagit alors au quart de tour car cela eut le don de le faire sortir de sa torpeur.
- Je ne te déteste pas ! Comme j'ai mérité de ne pas pouvoir apprendre un peu de magie avant tout le monde, ma baguette ayant été confisqué par Maman, je... je l'ai également mérité cette gifle, je le sais bien ! Tes élèves t'adorent, que feront les Serpentards sans toi ? Tu es la co-Fondatrice de ta maison ! Tu ne vas faire de mal à personne, je l'ai mérité ! Là, certes, j'ai peur des remontrances, mais au fond, je sais que je me dois d'encaisser tout le reste sans rechigner car je n'ai rien dit des projets de ma cousine...
- Robin, mon garçon, tu viens d'avoir onze ans. Avec du recul, même si ce n'était pas la bonne attitude à adopter de ta part, tu ne savais guère où te positionner, tu avais peur de mal faire. C'est normal, tu es encore un enfant qui ne sait pas encore bien faire la part des choses, tu apprends encore de ce genre d'erreurs ! Et je suppose aisément que cette loyauté infaillible, tu la tiens de ta mère, ne put-elle s'empêcher de lancer pour elle-même. Son système d'éducation fonctionne à merveille ! Dans tous les cas, je n'avais pas à lever la main comme mes ascendants le faisaient autrefois sans scrupule, au temps pour moi. Si je n'avais pas su me maîtriser à temps afin de ne pas avoir à utiliser la magie, je ne me le serais jamais pardonné. Il viendra un temps Robin, où nous auront de toute façon l'obligation « d'engager » d'autres enseignants afin de nous suppléer, puis de nous remplacer quand l'heure sera venue, mais je ne mérite certainement pas ta clémence.
Il y eut un nouveau moment de silence, et Robin prit l'une des deux longues mains de sa tante entre sa propre paume, là où une chevalière, celle héritée de leurs ancêtres, était visible sur son annulaire. Sertie d'une pierre noire, et frappée d'un triangle, d'un rond et d'un trait, celle-ci l'avait toujours intrigué rien que par les étranges composantes dont était fabriqué l'objet. Il en hériterait plus tard comme elle le lui avait un jour promis. Et selon les dires de son aîné, elle lui raconterait l'histoire de cette bague. Il devait comme souvent être patient car le parcours de vie de ses ascendants était compliqué, et ce n'était pas forcément facile pour un enfant de son âge. Le jeune garçon savait que c'était l'une des deux reliques appartenant aux Serpentards, et l'autre, qui était un médaillon, était en la possession de son géniteur.
Sa tante lui avait raconté avoir à la base possédé et hérité du médaillon, et à contrario, son propre père avait autrefois eu la chevalière, mais il s'était avéré qu'en tant qu'adolescents, ils s'étaient interchangé les reliques familiales afin que les deux jumeaux aient chacun avec eux une part de l'un et de l'autre quoi qu'il puisse leur arriver dans la vie. Malgré les méfaits impardonnables de son père, Selwina Serpentard ne se séparait jamais de ce bien précieux. Ils étaient jumeaux, et selon ce qu'il en avait pu comprendre, un lien de manque fraternel restait toujours omniprésent dans leur chair et dans leur âme. En étant loin de l'un et de l'autre.
Robin sortit de ses pensées car le corps de sa tante tremblait, Selwina Serpentard avait du mal à exprimer de telles émotions de vive voix. Et il sut qu'elle voulait lui dire des mots qui avaient toujours du mal à passer la barrière de ses lèvres. Des excuses. Il allait s'exprimer à son tour, et la rassurer comme sa mère le lui avait appris à le faire, mais il ne put ouvrir la bouche car elle ajouta alors vivement et d'une traite :
- Je tenais à te faire venir ici de toute façon car je... je veux te... pré... présenter mes excuses en bonne et due forme. Mon geste était déplacé. Je n'avais absolument guère à lever la main sur ta personne. J'ai, et je ne... je ne pensais guère que cela était encore possible, atrocement perdue le contrôle de mes émotions. Cela ne se produira plus. J'espère que tu pourras pardonner mon geste à ton égard.
- Je t'ai déjà pardonné, tante Selwina. Je... je pense que je devrais alors moi aussi m'excuser de n'avoir rien dit, et d'avoir pensé un peu avec égoïsme. Je voulais juste qu'Helena soit heureuse. Mais ne part pas du château, tout le monde a besoin de toi.
Ce fut à ce moment précis qu'il vit les larmes qu'elle ne cessait de retenir longer finalement les joues de sa tante, jusqu'à tomber sur le sol sans qu'elles ne puissent se tarir. Robin passa ses deux bras contre sa taille, et l'enlaça avec force. Durant un temps, ils restèrent tous les deux dans cette position, profitant de la proximité de l'un de l'autre jusqu'à ce que son aîné lui déclare doucement :
- Peut-être pourrais-je demander à ta mère de lever ta punition un peu avant, il ne reste de toute façon que quelques jours avant la rentrée scolaire. Et Helga, la connaissant, ne pourra pas vraiment me refuser cela, c'est dans son caractère. En vérité, j'aurais voulu avoir l'honneur de t'apprendre ton premier sortilège puisqu'il me semble, et sans réelle surprise, que tu deviendras l'un des élèves de ta mère.
Toujours maintenu dans les bras par sa tante, Robin releva doucement le visage avec surprise vers le haut, l'adulte affichait ce sourire en coin dont elle seule en avait le secret.
- Vraiment, couina-t-il, tu veux demander à lever ma punition ?
- Il me semble avoir raison en pensant que tu as appris de tes erreurs durant ce séjour. Et moi, je souhaite me racheter, bien que cela soit bien risible comme compensation après avoir osé lever la main sur toi.
À ce moment précis, Robin eut l'impression qu'un poids sur ses épaules c'était levé mais il devrait encore faire face à l'oncle Godric et à tante Rowena. Et bien que cela l'angoissait toujours un peu, avoir eu cette conversation avec Selwina, lui donnait le courage nécessaire afin de leur faire face.
~*~
Poudlard, anno domini 1011, fin août, en soirée.
Ce jour-là, alors qu'il remettait avec inquiétude les pieds au château après les trente-six mille embrassades de ses grands-parents en guise d'au revoir, il avait affirmé à voix haute qu'il irait voir seul tante Rowena au sein de ses appartements privés. Il allait lui parler comme un jeune homme le ferait, avait-il décidé. Sa mère et sa tante avaient été fières de sa voix ferme face à sa future intention. C'était ce qu'il avait donc fait, bien qu'il dût se creuser à l'instant la tête afin de répondre à une énigme donnée par une statue en forme d'aigle qui en gardait soigneusement l'accès à tout individu.
Cependant, alors qu'il frappait à plusieurs reprises à la porte étrangement restée entre-ouverte, personne ne répondit, ni ne l'autorisa à pénétrer les lieux. Visiblement occupée avec l'oncle Godric d'après ce qu'il en percevait de loin, aucun des deux n'avaient dû l'entendre. Il pénétra alors dans l'antre de Rowena Serdaigle en se disant ainsi qu'il pourrait faire deux pierres deux coups en les ayant tous les deux, et en même temps, en face de lui.
Cela en serait très bientôt terminé avec les excuses.
- Godric, je vous prie de quitter mes appartements ! Oui, je vous en prie, ceci doit être oublié de nos mémoires.
Surpris par le ton suppliant abordé par tante Rowena, il le fut. Pourtant, sa détermination à s'excuser était bien trop forte, et il ne se rendit pas compte qu'il aurait mieux fait de revenir bien plus tard quand il croisa d'abord l'une des servantes occupées à laver ici et là à coups de baguette magique les lieux. La concernée laissa échapper une exclamation de surprise en le voyant dans les appartements. Robin était au centre d'un petit salon entourée de meubles et de livres à n'en plus compter, et il crut d'abord avoir abîmé quelque chose, mais tout semblait en place. Alors pourquoi la jeune femme était étrangement et brusquement angoissée ? Il ne comprenait pas car visiblement tante Rowena discutait simplement avec oncle Godric, il n'y avait aucun de mal avec cela, n'est-ce pas ?
- Messire Serpentard, heureuse de votre retour à Poudlard mais vous devriez revenir plus tard, Lord Gryffondor et Milady Serdaigle sont occupés.
- Bonjour Lydia, je suis désolé, je dois vraiment les voir, c'est important mais vous devez, comme tous ici, savoir de quoi il s'agit.
Au-dessus d'un des nombreux escaliers reliés entre eux, celui qui menait à la chambre de sa tante, on pouvait entendre la voix de Rowena s'élever dans les aiguës. D'ailleurs, on y percevait toute la conversation. Sous le feu de l'action, personne n'y avait dû apposer un quelconque sortilège d'insonorisation, notamment au vu des joues pourpres abordées par la jeune sorcière devant lui face à la situation dont il devenait lui aussi le spectateur. Elle avait dû y faire le ménage à l'heure demandé, et en faisant mine de ne rien écouté car elle n'aurait elle aussi jamais dû assister à cette scène, songea Robin. Mais l'enfant ne comprenait toujours pas pourquoi elle était si mal à l'aise à cause d'une simple conversation.
- Rowena, vous ne pouvez oublier ce qui se passe entre nous. Cela vous fait du bien, et vous fais oublier cette situation. C'est bien mieux que de vous esseuler avec de l'alcool en douce de tout le monde !
- Dehors Godric, je vous en prie. C'était la fois de trop. Je ne pense guère clairement ces dernières semaines, et vous le savez ! Me laisser aller et m'adonner à de telles pratiques avec vous n'est pas convenable. Et ce que je fais pour oublier, Gryffondor, ne vous regarde point.
- En quoi n'est-ce pas convenable de vous faire l'Amour, très chère ? Peut-être pensez-vous toujours ne pas avoir le droit au bonheur ? Et cela nous regarde tous, Rowena, vous êtes notre amie. Vous êtes la sorcière la plus intelligente qu'il nous ait été de connaitre à tous. Vous avez le droit de vous sentir de la sorte, d'être mal dans votre peau. Ne m'éloignez pas de vous !
- Parce que je ne suis pas une de vos nombreuses conquêtes que vous pouvez « obtenir » comme vous le voulez à tout moment, Godric Gryffondor ! Je me refuse à rentrer dans cette catégorie ! Nous sommes des amis, et les amis ne font pas ça ! Et oui, je me refuserais d'autant plus tout bonheur, le temps que mon enfant, ma chair et mon sang, ne sera pas de retour parmi nous. Et surtout, remise sur le droit chemin !
- Qui vous dit... que je ne veux pas que cela devienne plus sérieux ? Que je n'éprouve guère de sentiments pour vous ? Votre fille vous reviendr...
- Oh, Merlin ! Godric, vous ne pouvez pas me faire ça ! s'égosilla sa tante en le coupant de plus belle. Nous ne faisions que nous amuser, et ce temps de la dérive est terminé, je l'ai décidé... Sortez de mes appart...
Robin releva les yeux vers la rambarde du dessus qui ornait les escaliers quand ladite porte s'ouvrit si brusquement qu'elle claqua contre le mur. Le jeune garçon vit tante Rowena remettre avec force des vêtements contre le torse d'oncle Godric. Celui-ci n'était qu'en subligaculum[2], et ce sous-vêtement permettait de protéger les parties génitales du froid. Oncle Godric ne portait rien d'autre que cela sur lui. Robin resta figé sous la surprise, mais se retint de rire et de se moquer de son oncle car la situation ne s'y prêtait pas du tout. Quant à tante Rowena, elle était en robe de chambre, et ne répondit pas à son oncle, car elle l'aperçut à l'étage du dessous en compagnie de la servante qui ne savait plus où se mettre à la vue de ses supérieurs hiérarchiques, même si les Fondateurs respectaient évidemment tous les résidents du château sur un même pieds d'égalité.
Robin se fit brièvement la réflexion que sa tante avait bien maigri. Ses yeux noirs étaient lourdement entourés de cernes et il essayait toujours de comprendre ce qui se déroulait devant ses yeux d'enfant. Il comprenait bien peu de choses sur ce genre d'activité d'adultes étant encore bien jeune, mais il savait qu'il n'aurait jamais dû entendre cette conversation quand sa tante et son oncle se mirent à rougir fortement de honte après avoir constaté sa présence dans les appartements.
- Vous êtes devenus amoureux et vous vous êtes donc courtiser durant mon absence ?
Dites avec innocence, ses paroles avaient à ses yeux tout son sens. Pourtant, il comprendrait dans quelques années à quelles activités s'adonnaient exactement ce jour-là son oncle et sa tante. Robin avait à l'esprit le vague souvenir d'avoir déjà surpris oncle Godric dans cette position quand il devait être âgé de quatre ou cinq ans. Il se souvint, par bribes de mémoires, avoir demandé pourquoi il jouait à sauter sur le lit avec une de ces mesdames, qui, et selon les dires de Godric, étaient ses amies. Mais Robin était un peu plus âgé aujourd'hui, et ces deux-là s'étaient fait de « gros bisous et câlins dans les bras » comme le lui avait un jour expliqué sa mère alors qu'il lui demandait avec une vive curiosité comment on faisait les bébés.
- Je voulais juste venir vous... vous parler pour... pour m'excuser.
Entre la servante sur le point de s'évanouir à cause de sa présence sur les lieux puisque c'était probablement elle qui n'avait pas bien refermé la porte d'entrée, et son oncle et sa tante qui ne s'avaient plus où se cacher puisqu'ils ne pipaient plus un mot, Robin crut bon de rajouter :
- Je vous promets de ne dire ni à Maman ni à tante Selwina que vous vous faisiez de gros câlins.
Le coté Serpentard de Robin songea que grâce à cela, il ne recevrait pas de remontrances de la part de ces autres membres de sa famille.
End Notes:
NB
1- Les billes sont des jeux du moyen-âge. ici
2 - Subligaculum sous vêtements pour homme ici
Alors, vous avez ris ? Godric en sous-vêtements d'époque c'est quelque chose non, MM ?
Tome 2-Chapitre 3 1/2 : Un destin tracé by Chrisjedusor
POV Robin Serpentard
1 septembre 1011, Poudlard
Robin Serpentard se trouvait positionné debout sur un tabouret et était en compagnie de sa tante, Rowena Serdaigle. La sorcière s'occupait de raccourcir l'une des longues tuniques qui servaient d'uniformes aux nouveaux élèves de l'école de sorcellerie. Il n'avait d'abord pas vraiment compris pourquoi elle avait tenu à s'acquitter elle-même de cette tâche. Il pensait que c'était dû au fait que l'oncle Godric et tante Selwina s'occupaient d'accueillir à l'instant les élèves qui arrivaient aux abords de la lisière de la forêt de Brocéliande. Ceux-ci, accompagnés de leurs parents, arrivaient à Poudlard par le biais de transports divergents tels que les balais, le Téléportolong, ou encore le transplanage.
Il fallait donc rassembler tout ce monde, et rassurer les parents des plus jeunes élèves. Son parrain s'occupait de les ramener dans le hall d'entrée. Les première année devaient attendre que leurs futurs condisciples soient tous arrivés à bon port afin de pouvoir traverser ensemble le lac grâce à des petits bateaux en bois. C'était l'idée d'oncle Godric ; que tous puissent faire une première entrée remarquable au sein du château. Quant à sa mère, elle ne cessait et depuis l'aube, de faire des allers-retours vers les villages afin d'aller chercher les nés-Moldus qui devaient commencer ou continuer leur éducation sorcière. Cependant, Rowena n'était pas du genre à rester les bras croisés, et à laisser sa génitrice effectuer cette lourde tâche seule, surtout enceinte. Robin trouvait qu'il y avait certainement quelque chose derrière cela, et il serait peu étonnant que les Fondateurs aient arrangé, entre eux, ce moment entre sa tante et lui-même.
- Pourquoi vouliez- vous vous occuper de mes tuniques vous-mêmes, tante Rowena ? Alors que vous avez probablement beaucoup de choses à faire.
Le jeune garçon n'osait plus parler aussi franchement auprès de sa personne. Et ce n'était pas parce ce qu'il avait compris qu'elle était impliquée dans une relation secrète avec l'oncle Godric. D'ailleurs, il taisait l'information aux deux dernières Fondatrices pour ne pas s'attirer des foudres complémentaires. Surtout après la fuite d'Helena car ce n'étaient pas ses affaires, mais bien des histoires d'adultes. Rowena était à genoux, et releva ses pupilles noires vers lui. Encore une fois, le jeune garçon fut frappé par l'état de fatigue se lisant sur le visage de sa tante. Elle avait incontestablement maigri depuis la fugue de sa cousine, et des cernes noirs qu'elle camouflait souvent par le biais de la magie mais qu'elle n'avait pas dû prendre la peine de cacher ce matin, ornaient le dessous de ses paupières. Ses longs cheveux noirs semblaient à peine peignés et formaient des nœuds ici et là. Et pendant un instant, Robin se sentit désolé car il avait participé à ce mal être.
- Eh bien, je suppose que quelqu'un devait être là pour vous préparer, Robin. Helga n'aurait certainement pas accepté que cette mission revienne aux elfes de maison ou aux servants. Je me suis donc proposée et ils semblaient, pour ma part, tous se dire que c'était une excellente idée. Je tiens à vous dire que votre mère est encore très hyperactive malgré sa grossesse. Et non, je ne me sens pas obligée de le faire si telle est votre question silencieuse que vous vous posez.
Ses joues lui chauffèrent car bien sûr que la sorcière qui était considérée comme la plus intelligente de cette ère allait réussir à lire entre les lignes. Il gigota nerveusement sur le tabouret car il était pourtant à peu près certain que celle-ci devait lui en vouloir. Pourtant, elle n'avait pas abordé le sujet d'Helena avec lui, même après que les Fondateurs l'eurent informé de sa disparition à son retour de voyage. Il savait qu'ils avaient pris le temps de ratisser la moindre des terres, mais sa cousine s'avérait toujours introuvable. Peu étonnant, l'artefact surpuissant de sa tante devait vraiment réussir à la cacher, et à faire en sorte qu'elle soit intraçable aux yeux de n'importe quel sorcier.
Tante Rowena avait entre-temps de nouveau baissé les yeux sur sa tunique - elle travaillait autant avec sa baguette qu'avec des matériaux moldus sur le tissu. Le vêtement prendrait automatiquement les couleurs et l'écusson de sa maison lors de sa répartition. Derrière eux, s'empilaient le reste des tuniques et des capes de sorciers qui n'avaient pas été envoyés aux étudiants de Poudlard. Tout était donné en mains propres pour les nouveaux élèves, ou soit envoyé par le biais d'aigles voyageurs pour les plus anciens, à l'instar des divers bien matériels nécessaires à leur apprentissage scolaire, selon l'année d'étude. En effet, seules les familles les plus fortunées les aidaient avec de tels frais. Et puis, avec leur richesse, il était plus qu'aisé pour les Fondateurs de s'occuper de tout ce qui concernait de près ou de loin l'argent car tous se devaient d'être mis sur un même pied d'égalité.
- Et cela me fait plaisir de vous aider à vous préparer pour votre première rentrée et par extension, votre répartition à venir. Cela me permet de penser à autre chose, autre que le travail... et outre également la disparition de mon enfant.
Robin fut si médusé d'entendre soudainement sa tante aborder de tels sujets qu'il sursauta sous la surprise. Il se prit un pan de tissus contre son pied et faillit trébucher puis tomber du tabouret, mais Rowena le rattrapa d'un simple mouvement du poignet, et il flotta durant quelques instants dans les airs avant de retrouver sa place.
- Ne soyez pas si stupéfait, je suppose que j'ai réalisé beaucoup d'erreurs par le passé, être intelligent ne fait certainement pas tout. Je n'ai pas su y faire avec Helena, je désirais qu'elle soit parfaite. Je n'ai attendu que le meilleur de sa part, se perdit-elle dans ses pensées. Je n'ai jamais pris le temps de l'aider de la sorte. Votre mère a certainement raison depuis toujours sur ce point. Et Helena a dû s'égarer l'esprit pour avoir envie qui plus est de... de courtiser avec la... gente féminine. Je sais faire la part des choses, Robin, et je n'ai pas à vous en vouloir particulièrement, au moins ma fille avait auprès d'elle un jeune cousin prêt à l'aider et à se sentir mieux.
Le jeune garçon cligna ses paupières, peu certain d'avoir compris le sens de ses paroles. Mais sa tante afficha un sourire torturé, signe probable qu'elle aussi avait dû beaucoup réfléchir, mais étant Rowena Serdaigle en personne, il était peu étonnant qu'elle remette certains points de cette histoire en question. Il se sentit mal à l'aise alors qu'elle faisait voltiger dans les airs une cape à ses côtés. Elle se releva du sol, pour la lui passer autour du cou. Et quelques coups de baguettes magiques plus tard, il était enfin prêt pour sa rentrée officielle en tant qu'élève à Poudlard.
- Je ne sais pas... je ne sais pas quoi vous dire, tante Rowena, avoua Robin gêné au possible, mais... vous étiez bien trop stricte avec Helena. Nous avions pensé que, eh bien, cela vous en serait égal. Mais Maman m'a expliqué que je me trompais lourdement sur le sujet, et je ne cesserai donc de m'excuser.
Tante Rowena leva les mains en signe d'apaisement, et l'aida à descendre du tabouret.
- Je peux voir où est l'erreur, et il est difficile pour des enfants de comprendre les décisions d'adultes. Cependant, sachez que j'ai toujours agi dans son intérêt. Mais il était dangereux de voler le diadème de la sorte, et je crains qu'elle ne puisse maîtriser sa puissance. Elle est encore bien trop jeune. Cela pourrait être néfaste. J'ai une question pour vous Robin, me déteste-t-elle à ce point ? J'ai l'impression qu'elle s'est longuement confié à vous.
Les yeux de tante Rowena étaient embués de larmes et il ne savait que lui répondre. Il ne voulait pas lui faire encore du mal. Mais le mépris d'Helena était bien présent, il ne pouvait pas mentir. Cependant, de là à dire à dire qu'elle la haïssait, c'était certainement exagéré. Quel enfant pourrait détester sa mère de la sorte ? Robin avait du mal à imaginer cela possible. Justement, il savait Helena bien triste à cause de la négligence de sa tante, et sa célébrité avait également fini par avoir raison de sa cousine.
Il y avait beaucoup de non-dits entre les deux femmes.
- Je pense qu'il y a eu des méprises entre vous, et si vous dites à Helena ce que vous avez sur le cœur, comme vous le faites à l'instant avec moi, je suis certain qu'elle pourrait le comprendre. Vous êtes sa Maman, tante Rowena. Et ça va s'arranger. Cependant, Helena est vraiment amoureuse de sa petite copine, je ne pense pas que cela à un rapport avec vous.
Comme un jeune gentilhomme le ferait, il la consola, et entoura ses bras autour de sa taille. Elle exerça à son tour une pression contre lui. Il n'était pas certain que sa tante accepte les déviances de sa cousine, mais il espérait qu'au moins, elle finirait par les tolérer. En tout cas, il était certain d'une chose, sa tante n'avait pas un seul instant pensé à son diadème perdu, ce qui confirmait que oui, elle s'inquiétait bien plus pour son enfant que pour cet artefact aux pouvoirs surpuissants. Elle l'éloigna alors d'elle avec un petit sourire rassurant, mais elle le maintient toujours par les épaules :
- Je vous en remercie Robin, mais encore une fois, il y a des choses que vous ne pouvez pas comprendre. Il est inacceptable d'être amoureuse d'une gente demoiselle. Je l'aime Robin, mais ce n'est pas normal. Autant j'imagine parfaitement Helga déjà essayer de l'accepter, autant je ne peux le faire. Et dès que ma fille sera de retour, elle épousera le futur baron de Pré-au-larde, Philippe Strenger. Cela assurera sa sécurité, cet homme en est amoureux malgré ses manières qui laissent parfois à désirer. J'ai essayé de faire un compromis sous les conseils de votre mère, et Helena est partie en me volant, qui plus est. Je dois la garder en sécurité, vous comprenez ?
Robin se demanda si cette peur - car oui, la façon dont elle en parlait était de la crainte - était dû à ce que sa mère lui avait un jour expliqué sur le passé de sa tante, et de cet homme qui l'avait un jour brutalisée alors qu'elle n'était encore qu'une jeune femme. Et puis, il y avait le nom du père inconnu de sa cousine. C'était un sorcier qui avait fini par rentrer dans les ordres religieux des Moldus en abandonnant Rowena et son enfant à naître. C'était tout ce qu'il en savait par le biais de sa cousine. Et de toute façon, Helena, contrairement à lui, ne cherchait pas à en savoir plus sur son ascendance. Cependant, Robin aurait voulu lui dire qu'elle se trompait lourdement sur cette décision, mais il savait qu'il remettrait alors de l'huile sur le feu. Et cela ne servirait strictement à rien, mis à part créer des querelles supplémentaires.
- J'essaye de comprendre, admit-il d'une petite voix, mais je ne comprends pas tout, c'est vrai. Philippe Strenger est un idiot.
C'était sorti tout seul de sa bouche, et une moue horrifiée se perdit sur son visage juvénile. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait réalisé des farces à ce sorcier en la compagnie de sa cousine afin de le faire fuir, en vain, car il était tenace. Tante Rowena ne s'en offusqua pas outre mesure, au contraire, un large sourire vint orner sa peau creusée par la fatigue, et elle caressa alors tendrement sa joue.
- Oh, je suis d'accord sur ce point, Robin, mais il laissera la liberté voulu à Helena, et cela à notre époque, c'est une denrée rare. Maintenant, mon cher petit sorcier en herbe, je suppose que vous voulez faire comme tous les jeunes sorciers de votre âge, et faire votre traversée en barque ? Je vais donc vous emmener auprès de Selwina et de Godric. Vous êtes prêt, et je peux déjà m'imaginer Helga en larmes dans la Grande Salle, tout à l'heure.
Tante Rowena coupa alors net à la conversation, l'air légèrement amusée. Robin commença sérieusement à stresser quand il songea que pour le moment, et même si sa cousine lui manquait affreusement, il devrait plutôt se concentrer sur sa future répartition car il se tracassait déjà assez du futur regard des autres sur lui.
~*~
- Robin Poufsouffle-Serpentard !
Il y eut des exclamations de surprises. Elles résonnèrent dans la grande salle et Robin rentra son visage dans ses épaules. Le moment était arrivé. Celui où tout le monde allait le juger à son ascendance sans prendre la peine de le connaître. Était-ce vraiment une bonne idée d'avoir dit à sa mère qu'il voulait prendre son nom parce qu'il ne voulait pas qu'être affilié aux sangs de mages noirs, à son père ? Il doutait fortement de sa démarche. C'était tante Rowena qui l'attendait sur le devant de la grande estrade avec le Choixpeau magique entre les mains, et il trouva qu'elle masquait définitivement bien ses émotions devant autrui. Il afficha un visage neutre, ignorant les autres petits de première année qui l'entouraient, et il se concentra sur le tabouret sans jeter le moindre regard à la table des professeurs où il savait que son oncle, sa mère, et sa tante étaient assis à l'instar de son parrain qui, en tant qu'époux de son ascendante, avait certainement gagné le droit de se trouver dans le monde des sorciers.
Il se demanda comment ses jambes faisaient pour le porter alors que les chuchotements curieux percutaient de plein fouet ses oreilles ; mais comment Helena avait donc supporté cela ? C'était un peu agaçant. Rowena lui lança un discret sourire mais encourageant, et posa sa création et celle de l'oncle Godric sur sa tête blonde. Ils l'avaient ensorcelé de façon à ce que l'objet en question puisse, et avec certitude, répartir les futurs étudiants de Poudlard. Les autres Fondateurs n'avaient eu par la suite qu'à mettre un bout de leur « esprit » à l'intérieur afin que celui-ci puisse mieux juger les aptitudes de l'enfant et savoir dans laquelle des quatre maisons serait la mieux à même pour apprendre à l'élève, créant ainsi une âme unique dans un objet. Robin sortit de ses songes quand il ne vit que du noir, l'éloignant du regard de tous ces gens qui l'observait avec intensité, certainement curieux de savoir avec lequel des membres de sa famille il aurait l'honneur de se former à l'apprentissage de la Magie.
« Ah mais c'est que voilà notre petit Robby, ça va être un plaisir de te répartir, mais un peu spécial pour ta situation, je te l'accorde. »
« Salut Oscar, ça tu peux le dire, je suppose que maintenant tu peux me dire où est ma place après toute ces années à te supplier de me le conter en cachette de tous »
En étant plus petit, Robin avait essayé de faire cracher le morceau au chapeau rapiécé, sans grand succès, car les Fondateurs lui avaient probablement strictement interdit de le faire avant le jour J. L'objet magique avait un talent inné pour la legilimancie, et discuter par le biais de l'esprit faisait partie de ses dons naturels, un peu à son image. Oscar était le nom qu'Helena avait choisi pour le Choixpeau, les Fondateurs ne l'ayant jamais nommé à proprement parler. C'était elle qui, à l'âge de trois ans, avait décrété qu'il s'appellerait Oscar, à l'instar du chat de l'une des servantes du château avec lequel elle avait beaucoup aimé jouer mais qui était évidemment décédé à cette époque. Visiblement, aucun des Fondateurs n'avaient eu cœur d'infirmer ses propos, et depuis le Choixpeau avait une identité. Robin était même certain que sa mère avait été la première à approuver cette idée énoncée par Helena.
« Effectivement mon garçon, effectivement, tu me sembles assez nerveux, il est vrai que le départ de Léna a créé pas mal de tension mais... »
« S'il te plait, ne parle pas d'Helena, et de tout ça, je veux juste que tu me répartisses, alors ? »
« Bien, bien, mais tu sais où me trouver si tu en as besoin, petit. Bon, je suppose que tu te doutes auprès de quels membres de ta famille sont les plus propices à t'aider à avancer dans l'apprentissage de la magie ? »
Robin ne prit pas le temps de réfléchir, il le savait pertinemment, car ça coulait de source.
« Maman. Ou tante Selwina. » Il soupira mentalement. « Je suppose que tu ne peux pas créer de surprise, et que tu dois me mettre où tu le juges et que, me mettre chez oncle Godric ou tante Rowena est impossible ? »
« Tu as tout à fait raison, et non je ne peux pas faire ça et te privilégier, petit. Bon, faisons le point : tu as indéniablement le cœur d'Helga, sa gentillesse et l'envie d'aider les autres. Tu lui ressembles beaucoup trop de toute manière. Cependant, tu en as indéniablement, hum de ton père et de ta tante. Tu es très rusé quand tu t'y mets, je vois de la détermination à te faire une place autre qu'étant le fils de... - ils sont au courant que cela te mange beaucoup d'ailleurs ? », commenta-t-il.
« Oscar, tu diverges, ma répartition prend trop longtemps, continue s'il te plait », supplia Robin. Je ne veux pas être le garçon qui tient le record en longueur pour sa répartition »
« Pardonne-moi, petit. C'est difficile de te répartir, en sachant que tu es de la famille de mes créateurs, et je te connais personnellement... Je vois aussi que tu es ingénieux : as-tu vraiment un jour proposé à ta mère qu'il devrait y avoir un calamar géant dans le lac, tu es au courant que cela n'existe pas ? Je suis offusqué que tu ne m'en aies pas parlé »
« Oscar, tu t'éloignes du sujet », fit malgré lui Robin amusé. « Verdict : maman ou tante Selwina ? »
« Je pourrais t'envoyer à ta tante, oui, mais je pense que ta mère sera plus a même à garder la bonté de ton cœur quand cela deviendra plus dure pour toi de canaliser la magie de tes ancêtres Serpentard. De plus, ta maman à une manière plus simple d'apprendre, alors que ta tante ne jure que par la minutie, je pense que l'avoir sur ton dos constamment, en étant le fils de ta mère, eh bien, pourrais nuire à ton apprentissage sur le long terme. Et c'est sans compter ta loyauté inébranlable. Et quoi de mieux que d'avoir sa Maman pour t'aider ? » Il ricana, amusé. « Ça va être amusant en cours, dis-moi ! Je veux être tenu au courant petit. Allez, va, POUFSOUFFLE ! »
- POUFSOUFFLE !
Ce n'était pas une grande surprise pour Robin. Des applaudissements se firent entendre dans la Grande Salle. Certains étaient plus bruyants probablement car ils avaient le fils de la Fondatrice à leurs côtés, d'autres étaient plus discrets dans leur engouement, mais Robin évita de juger trop longtemps tous ces jeunes gens. Ce fut après avoir vaguement jeté un œil à la table des adultes, que sa mère émue au possible, comme l'avait prévu tante Rowena, leva discrètement son verre, l'air fière, dans sa direction. Cela amusa oncle Godric qui se pencha vers son amie pour lui chuchoter des mots qui firent rouler les yeux de tante Selwina, assise à l'autre versant de la table.
Cette dernière portait son jeune cousin, Alexios, sur ses genoux. Tante Selwina était visiblement à l'aise avec ces marques d'affections qu'elle avait autrefois eu des difficultés à exprimer à cœur ouvert. Il sourit au petit garçon, qui a l'inverse des Fondateurs, ne savait pas rester de marbre. Il lui faisait de grand signe de mains que sa mère avait du mal à canaliser devant tout ce monde. Robin lui renvoya un petit coucou de la main, avant de détourner, enfin, son regard de la grande table.
- Félicitation Rob... Mister Serpentard, vous pouvez rejoindre la table de votre m... de Lady Poufsouffle.
Robin du se retenir de rire face à la méprise de tante Rowena. Il était évident que devant les autres, il serait traité à la même enseigne. Cependant, cela ne voulait pas dire que tout cela serait au premier abord très évident à faire. Cela n'avait déjà pas été le cas pour Helena, alors il était certain que ses proches allaient éprouver des difficultés à réagir et s'exprimer différemment avec lui.
- Merci, professeur Serdaigle.
Robin avait volontairement insisté sur ses paroles, et Rowena afficha un petit sourire qui n'atteignit pas ses pommettes, et durant un instant, il sut qu'elle pensait à la répartition de sa propre fille. Cependant, il ne put lui dire ouvertement quoi que ce soit vis-à-vis de sa cousine, et se contenta de rejoindre à grand pas la table de sa mère.
Là où l'attendait une horde d'élèves qui voulurent lui serrer impétueusement la main.
~*~
La salle commune et le dortoir de sa génitrice avaient toujours été sa préférée. Déjà par son système de défense ingénieux où l'on devait compter les syllabes du nom de sa mère afin d'entrer dans son antre. Ceci devait être fait en même temps que les tapotements à réaliser, et à plusieurs reprises, au centre de la deuxième rangée de tonneaux qui cachait l'entrée de la salle commune, située auprès des cuisines. En cas d'erreur de tonneau, ou de mauvaise quantité de coups, l'intrus potentiel était aspergé de vinaigre. Robin avait déjà entendu tantes Selwina et Rowena commenter négativement son système de protection par le passé, mais il était évident que pour une farceuse née comme sa mère, cela avait du sens. Enfin, lui avait la chance de connaitre le lieu des diverses salles communes, mais il était évident qu'il devait en garder le silence. Et puis, il ne pouvait de toute façon pas pénétrer aussi facilement dans les autres.
Une fois l'entrée ouverte, ils avaient tous glissé à l'intérieur du tonneau où se trouvait un passage étroit et en pente douce, l'un à la suite de l'autre. C'était sa maman qui avait accueilli ses nouveaux petits de premières années tandis que les plus âgés avaient rapidement repris leur marque au sein de leur maison, et aidé la Fondatrice à intégrer les plus jeunes à Poudlard. Il n'avait écouté le discours de sa génitrice, heureuse au possible, que d'une oreille, et avait plutôt repensé à son accueil à la table de sa mère. Il s'était senti oppressé, mal à l'aise, et pas forcément à sa place. Tout le monde, des plus jeunes aux plus âgés, n'avaient cessé de lui poser des questions sur sa vie, les Fondateurs, etc., lui qui avait baigné depuis l'enfance dans le monde des sorciers. Pas pour faire sa connaissance, non, pour les potins qu'il pourrait apporter à tous ces gens. Et ça, cela le peinait. Il voudrait en parler à sa meilleure amie, mais Anabeth ne connaissait pas son statut, et c'était trop dangereux de lui dire qu'il était un sorcier à cause de ces temps de noirceurs.
Les chasses aux sorciers ne faisaient que se démultiplier ces dernières semaines.
Le jeune sorcier était sorti de ses pensées quand sa mère l'avait appelé par son nom de famille, pendant que les nouveaux rompaient les rangs, et que des élèves plus anciens les emmenaient dans les dortoirs. Elle avait voulu échanger un mot avec lui. Pour le féliciter. Tous les Fondateurs et son beau-père lui souhaitaient bonne fortune dans sa nouvelle vie de jeune sorcier. Sa mère ne s'était pas trop attardée, mais lui avait affirmé que tout irait absolument bien. Et bien qu'il lui eût renvoyé un sourire rassurant alors qu'elle le prenait dans ses bras, Robin restait anxieux. Même la salle commune ovale et apaisante de sa mère n'arrivait pas à le détendre. C'était un endroit au plafond droit avec de grandes fenêtres arrondies. Elle était ensorcelée. La salle commune baignait de lumière autant en soirée qu'en journée grâce à un enchantement particulier. Quand il s'y faufilait d'habitude, à l'insu des Fondateurs, cela avait toujours eu le don de l'apaiser. C'était dès lors bien un signe que sa rentrée le tracassait plus qu'il ne l'aurait pensé.
Il aurait voulu se retrouver seul dans la salle commune et faire le point vautré sur l'un des nombreux fauteuils ou canapés recouverts de tissus jaune et noir, entouré des meubles de couleur miel que sa mère n'avait cessé de rajouter un peu partout dans sa salle commune ces dernières années, mais il s'était avéré que celle-ci avait insisté pour qu'il aille se coucher pour être en forme le lendemain. Un discours typique d'une mère. Il s'était alors à son tour retrouvé dans son dortoir après avoir eu accès à l'une des portes rondes et percées dans les murs. Ils étaient entourés autant de végétaux, que de hautes herbes ou encore de pissenlits, ce qui donnait l'impression de se retrouver en pleine nature quand on se trouvait au sein de la salle commune d'Helga Poufsouffle.
Elle était très semblable au terrier d'un blaireau.
Actuellement le dos couché contre son oreiller, il n'avait pas à proprement parlé voulu se mêler à ses autres camarades de chambrée. Ils faisaient déjà connaissance, mais il préférait se mettre en retrait afin de ne pas attirer l'attention sur sa personne. Il avait donc rapidement tiré les longs rideaux jaunes et noirs du lit qu'il occuperait au cours de l'année à venir. Il avait tout de même échangé quelques politesses avec ses trois nouveaux camarades de classe, car il était civilisé. Il aurait tout le temps de faire plus ample connaissance auprès de personnes qui seraient sincères et serviables. Robin regrettait déjà sa chambre dans les quartiers privés de sa mère, non loin de la salle commune, mais il se disait qu'il pourrait certainement y retourner pour y méditer en toute tranquillité.
Robin se savait bien trop anxieux pour dormir, et il se demanda s'il devait faire appeler une elfe afin de lui amener un cierge, car cela l'avait toujours apaisé. Cependant, il se ravisa, il se devait de faire comme tous les élèves désormais, et il ne pouvait guère faire appel à un elfe de maison comme il le désirait, ni aux Fondateurs en général, et encore moins à sa mère. Il l'imaginait bien débouler dans la salle commune, car elle en était capable, pour le rassurer. C'était pour cela qu'il se décida à prendre l'un des deux cahiers rangés que sa mère lui avait confiés il y avait quelques semaines de cela afin de lire des anecdotes qui, et peut-être, l'aideraient à trouver les bras de Morphée.
Il s'installa correctement après en avoir sorti un de sa commode, et rafistola son oreiller entre les mains afin de se mettre plus confortablement en position assise pour sa lecture. Robin avait l'intention d'utiliser un lumos. C'était d'ailleurs le tout premier sortilège qu'il maîtrisait car sa tante Selwina le lui avait finalement appris avec fierté comme elle l'avait promis lors de leur cœur à cœur à Garioch. Il voulait l'utiliser pour lire dans le noir en toute tranquillité car, et quand les autres garçons du dortoir décideraient de dormir, ils feraient éteindre les petites boules lumineuses qui se trouvaient en apesanteur dans tout le dortoir, il n'y verrait donc plus rien. Il suffisait de les éclater en utilisant un unique doigt. C'était comme des bulles d'eau très brillantes qui, une fois disparues, laisseraient place à la pénombre la plus totale car elles agissaient comme des petits soleils qui éblouissaient intensément toute la chambrée. Les sphères[1] réapparaissaient à chaque fois que les élèves pensaient simplement en avoir le besoin au sein de la pièce.
Encore une invention et un ensorcellement brillant de sa mère.
Cependant, il fut surpris car en surélevant son oreiller, il trouva, posé sur le matelas, un morceau de parchemin soigneusement pliés en quatre. Robin fronça les sourcils alors qu'il posait son oreiller au côté du cahier. Fébrilement, il le prit entre ses mains, et le déplia avec une lenteur démesurée.
Un couinement de surprise le prit alors à la gorge. Et il en fut autant heureux que mortifié alors qu'il lisait avec une rapidité déconcertante le contenu de la missive.
« Félicitation pour ton entrée officielle dans le monde des sorciers, petit cousin. J'ai cru comprendre - ne cherche pas à savoir comment - que tu allais apprendre auprès de tante Helga, et cela ne m'étonne pas tu es bien trop comme ta mère. Elle est toujours la seule que je supporte dans ce lot de mages tous puissants. C'est bien la seule pour laquelle je suis presque désolée vis à vis de tout ça. Dans tous les cas, je suis certaine que tu feras un excellent sorcier. Pour ma part, sache que je suis en sécurité avec Regina. Je pense que j'ai des indices pour retrouver la trace d'oncle Salazar, de ton père. J'aimerais le revoir, et lui poser des questions car il y a des choses nébuleuses dont j'ai eu vent dernièrement qui méritent une attention toute particulière, notamment sur la discorde qui aurait détruit « notre famille ». Je sais que cela t'intéresserait, alors si j'ai des nouvelles, je t'en ferais part.
Bonne chance pour la suite, n'essaie pas de saisir comment la réception de ce message est possible, tu ne comprendrais pas. Sache juste que le diadème de mère fonctionne à merveille, comme on l'avait prévu. En espérant que tu n'aies pas eu trop de problèmes avec ses « ô grands Fondateurs » qui se croient invincibles.
Si tu en as la possibilité, réalise une belle farce sur Philippe Strenger, je suis presque certaine que cet idiot ratisse terre sur terre pour me retrouver. Il a certainement été envoyé par ma mère. Et puis, puisque qu'aucun d'entre eux, avec la rentrée scolaire, n'aura vraiment le temps de continuer des recherches bien poussées, ils vont assurément aussi demander de l'aide, certainement au sein même de la confédération sorcière. Car oui, parfois, ils ne sont pas bien loin de moi. Par deux fois, ce fut de justesse, et à cause de tante Selwina, que j'ai failli me faire avoir mais le diadème est d'une aide si précieuse face à elle et ses pouvoirs.
Je te fais confiance pour garder tout cela secret, comme toujours, et puis tu es le seul à vraiment me comprendre et à qui je peux me confier sans craindre que tu ne me trahisses. Tu me manques déjà beaucoup mais je te recontacterai,
Prend soin de toi, et travaille bien !
Ta Léna »
Robin relut à plusieurs reprises la lettre, et devint de plus en plus blême au fur et à mesure qu'il se demandait ce qu'il devait faire. Il maintint si fortement la missive au creux de ses mains qu'il en froissa le parchemin. Son cœur battait la chamade alors que ses pupilles se remplissaient de larmes. Sa cousine lui faisait tant confiance, mais savait-elle à quel point elle le mettait dans une mauvaise posture avec ce message ? Et puis, elle voulait retrouver son père, pourquoi ? Merlin, il avait promis à ses proches de ne plus répéter cette erreur. Helena ne le savait pas, mais il ne serait probablement pas pardonné s'il réitérait ses cachotteries. Il était brusquement terrifié, sa cousine avait tant de mépris et de rancœur dans ses mots. Il comprenait plus que quiconque cela, mais si elle savait mieux le pourquoi du comment, elle comprendrait, comme lui essayait désormais de faire la part des choses.
Robin se leva tel un automate de son lit, et cacha la lettre dans un des cahiers de sa mère, qu'il emporta avec lui. Il l'avait promis à sa Maman, et il devait donc aller la voir. Maintenant. Peut-être qu'elle se tairait et ferait quelque chose pour améliorer la situation ? Il n'était qu'un petit garçon encore, et il ne voulait pas être puni jusqu'à la fin des temps. L'enfant se dirigea pieds nus à l'extérieur, et ignora les trois autres petits garçons qui le regardèrent étrangement faire. Il ne répondit pas aux interrogations curieuses de ses condisciples, car cette affaire ne concernait que la famille. Officiellement, Helena était en voyage, mandatée par Rowena Serdaigle, afin que la rumeur de sa disparition ne s'ébruite pas, mais il était clair qu'en faisant intervenir à un moment donné la confédération sorcière que cela ne serait plus un secret pour bien longtemps au sein de la communauté des sorciers.
~*~
Robin arriva incertain et dépenaillé dans les appartements privés de sa mère. Il était trempé par la sueur quand il se dirigea d'abord dans sa chambre à coucher et celle de son beau-père, mais il comprit que son parrain dormait déjà à poings fermé. Sa mère se trouvait dans la pièce adjacente. Il vit cela car il apercevait de la lumière de plusieurs chandeliers allumés, et il se dirigea sur la pointe des pieds jusqu'à sa pièce de travail.
Attablée face à un bureau et en robe de chambre, sa mère était concentrée sur de nombreux parchemins, tous empilés autour de son bureau. Par moment, elle tapotait de sa baguette magique sur sa coupe en or, objet sur lequel elle devait encore et toujours travailler après toute ces années. Il était clair que celle-ci était presque parfaite. Désormais, les conséquences de son utilisation sur ses patients étaient devenues des moindres, grâce au dur labeur de sa mère.
- Maman ? couina-t-il dans un son étouffé par la tristesse.
Sa mère sursauta mais la sorcière se mit rapidement sur ses deux jambes, alerte.
- Mon cœur ? lâcha-t-elle. Quelles sont donc ces larmes que je vois perler sur ton visage ? Pourquoi diable trembles-tu de la sorte ? Merlin, tu es trempé par la sueur.
Sans répondre à ses questions, il resta figé sur place alors que sa mère se retrouvait devant lui en deux enjambées, plus inquiète que jamais. Avec une lenteur démesurée, il sortit alors le parchemin du cahier de notes, et le lui tendit, affolé comme jamais.
Curieuse et paniquée, Helga lut rapidement, comprenant, enfin, la source de ses angoisses.
- Elle nous déteste vraiment, souffla-t-elle pour elle-même, le cœur aux bords des lèvres. Oh, Helena, qu'es-tu en train de faire, petit ange ?
Mais Robin pleurait à flot, et déclara amer comme jamais :
- Ce n'est pas ce qu'elle fait, c'est ce que moi je viens de faire le problème : je viens de la trahir alors qu'Helena me fait confiance.
Cela lui brisait le cœur, et sa mère dû le comprendre car il se retrouva le visage posé contre sa poitrine, dans une étreinte maternelle.
- Tu ne l'as trahi pas, Robin. Helena n'a pas conscience des ennuis dans lesquels elle va se mettre. Tu lui rends un grand service mon cœur.
End Notes:
1- Cette description des lumières dans les dortoirs est de mon invention.
Tome 2-Chapitre 3 2/2 : Un destin tracé by Chrisjedusor
Author's Notes:
Bonjour, voici le dernier chapitre écrit pour cette histoire pour l'instant, il va falloir que je me motive à reprendre sérieusement ma plume un peu partout. Bon, mon excuse, est que je fais toujours pleins de choses, et je suis sur de nombreuses choses à la fois, aha. Bon * je sors*
Plus sérieusement, merci beaucoup pour vos reviews Miss Mueller et Juliette <3
Voici mon petit cadeau de fin d'année. Bonne et meilleure année 2022 à tous.
Bisous,
Chris
Poudlard, premier septembre anno domini 1011, chambre de Robin Serpentard
Sa mère avait fini par le ramener au sein de sa chambre privée. Pour le calmer. Cela après avoir annoncé à son parrain, réveillé par le bruit, qu'il ne s'agissait que d'une terreur nocturne. Son aînée avait menti par omission. Mais Robin savait qu'elle avait agi de la sorte pour lui. Le jeune Poufsouffle avait encore la respiration un peu tremblante quand sa mère s'était à son tour laissée glisser entre les draps pour l'enserrer longuement entre ses bras musclés. Il avait été très dur de le rassurer car il avait, à ses yeux, trahi Helena.
Sa mère avait alors décidé de momentanément garder ces informations pour elle. Il avait été dans un tel état de panique et de détresse, que son instinct maternel avait certainement pris le dessus. Comme bien souvent car c'était ce qui caractérisait tant sa génitrice. Sa mère le pensait endormi quand elle eut silencieusement quitté la chambre après lui avoir doucement caresser une joue, puis embrassé son front. En réalité, il avait fait semblant de s'endormir, puis avait tenter de réguler sa respiration afin de lui faire croire qu'il eut rejoint les bras de Morphée. Elle aussi avait besoin de repos, enceinte comme elle était. Et puis, il n'était plus un tout petit garçon. Il pouvait se gérer tout seul, sans celle qui l'avait mise au monde.
Quand Robin l'entendit fermer la porte derrière elle, le jeune sorcier avait alors ouvert un œil et puis l'autre avec incertitude. Le petit garçon savait que son sommeil était compromis pour cette nuit car il n'arriverait pas à oublier ses tourments. Et si sa mère le savait, elle lui aurait certainement fait boire une potion de sommeil sans rêve. L'enfant se redressa alors, se mit en position assise sur son lit et jeta un regard au cierge qui avait été allumé par sa mère, posé sur la commode. Durant un instant, il se perdit dans la contemplation de la flamme. Elle illuminait son petit cocon. La bougie dite « magique » était censée l'apaiser mais il grandissait et il était vrai qu'il n'avait pas eu à cœur à lui dire qu'il n'en avait pas besoin.
Certes, il avait onze ans, mais il n'était pas certain de vouloir totalement mûrir. Et il mentirait en disant qu'il n'avait plus besoin de sa mère. Il était encore jeune. Avec un soupir, Robin attrapa le carnet de notes de son aînée, posé sur ce même meuble. Il l'avait emmené lors ce qu'il avait été retrouvé sa mère. C'était là-dedans qu'il avait caché la missive. Peut-être qu'il pourrait en apprendre un peu plus sur la construction de Poudlard et la jeunesse de sa mère ? Après-tout, elle lui en avait confié deux, car selon ses dires, c'était son héritage. Et elle avait pensé que cela lui permettrait de comprendre ses envies d'un monde meilleur pour leur peuple.
Robin regarda entre ses mains la couverture vieillie par le temps, puis alluma sa baguette magique posée derrière son oreiller d'un Lumos afin de donner plus de luminosité à la pièce. Il remercia intérieurement tante Selwina de lui avoir appris ce sortilège avant sa rentrée officielle et ouvrit finalement le calepin.
Pendant un long moment, il feuilleta avec une attention toute particulière les anecdotes et les schémas de la création de sortilèges ou encore de la construction de Poudlard. Le jeune garçon s'arrêta à un endroit en particulier dans ces notes du passé. Robin avait pour l'instant deux moments importants de la vie de sa mère qu'il désirait connaître avec plus de profondeur en particulier. La relation existante entre ses parents, et ensuite, il voulait savoir de quelle manière et comment sa famille avait décidé de construire Poudlard. Oh, bien sûr, il en connaissait les grandes lignes mais lire des faits mêlés aux émotions de sa mère sur le moment même donnerait à cela une tout autre dimension à sa propre histoire.
Sans vraiment s'en rendre compte et avec un intérêt nouveau, le petit garçon se perdit dans les méandres du passé car c'était une chose d'entendre des histoires contées de vive voix par le biais des membres de sa famille mais c'en était une autre de lire les écrits privés d'une jeune Helga Alazais Poufsouffle. En personne. Avec ses craintes, ses espoirs, et ses joies.
~*~
Salle du château Gryffondor, anno domini 992
De nombreuses années s'étaient écoulées depuis la rencontre entre Godric et elle-même alors qu'ils étaient de jeunes enfants. Puis était venue sa rencontre avec celle des jumeaux Serpentard pris à charge par Guenièvre Gryffondor, quelques années plus tard. Helga ne pouvait pas l'oublier car son premier face à face avec les deux Fourchelangues avait été mémorable. Enfin, Rowena Serdaigle était venue parfaire leur groupe d'amis lors du tournoi des nations sorcières quelques années auparavant, le sujet de la discussion dont ils parlementaient encore à l'instant autour d'une longue table avec intensité. Il en avait fallu du temps afin que tous les cinq puissent lier une amitié qui était devenue tellement forte qu'ils pouvaient désormais aveuglément se confier leur vie à l'un et à l'autre sans en remettre en cause leur allégeance. Helga prenait de nombreuses notes alors que ses amis de toujours argumentaient sur ce lieu dont Rowena avait depuis peu racheté les terres à des Moldus. Ce projet titanesque paraissait irréalisable aux premiers abords. Cela faisait des mois et des mois qu'ils en discutaient, faisaient des recherches à s'en épuiser de fatigue afin qu'ils puissent réaliser ce projet devenu commun pour chacun des sorciers présents dans cette pièce.
Celui de protéger leur race des Moldus et des bûchers.
- ... Sommes-nous sûrs que ces terres en Ecosse soient assez loin de tout environnement moldu ? Etes-vous certaine, Rowena, d'avoir éloigné les regards de ce lieu ? Cela sera-t-il suffisant pour protéger les pensionnaires présents dans notre future école ?
La voix froide de Salazar avait fendu l'air, faisant taire les chamailleries de Rowena et de Godric. Ils argumentaient sur la façon dont ils devaient solidifier les premiers remparts et murs de l'école. La main de son compagnon était posée sur son genoux et Helga ressenti toute son exaspération puisque ses ongles s'enfoncèrent dans sa peau, signe de son agacement. À son tour, elle posa une main sur son genou afin de l'apaiser. Il était celui, et contrairement à sa sœur jumelle, qui avait toujours tant de mal à contrôler ses émotions.
La concernée était assise en face de sa personne et restait comme toujours stoïque, se contentant de réfléchir profondément aux questions engendrées par la construction d'un édifice d'une telle ampleur. Les pupilles bleu foncé et encerclées de rouge de Salazar croisèrent les siennes, et un sourire pincé et désolé apparut sur la commissure de ses lèvres. « Mes excuses ma chère et tendre » lança-t-il mentalement en pénétrant ses songes. En guise de réponse, Helga sourit amoureusement. Jamais elle n'aurait un jour pensé courtiser ce garçon qu'elle avait si souvent trouvé imbu de lui-même. Il avait été très cruel mais il avait changé. Et même si la raison principale de leur couple résultait d'une très mauvaise blague réalisée avec la collaboration de Selwina, Salazar s'était lui-même brûlé la baguette à son propre jeu. Dans ce présent, il était pourtant clair que Guenièvre Gryffondor avait fait des miracles avec ces deux enfants nés de mages noirs.
- Je m'en suis assuré Salazar. Un sortilège « repousse moldus » fonctionne actuellement autour de la lande, je l'ai moi-même installé. Il nous faudra évidement en rajouter, puis les renforcer. Cependant, je croyais que vous étiez finalement d'accord sur le lieu, qui je vous le rappelle, n'a pas été évident à dénicher, et Merlin seul sait que vos critères d'acceptations sont douloureusement nombreux !
Elle accentua ces dernières paroles et ils rirent tous des propos et des mimiques de Rowena qui avait essuyé moult arguments sur ces terres soi-disant non appropriés qu'ils avaient explorés. Traiter avec les jumeaux Serpentard pouvait s'avérer ne pas être une sinécure. Salazar et Selwina désiraient la perfection et le nombre de refus sur les possibles endroits qui auraient pu potentiellement accueillir au grand jour ce projet avait été nombreux. En soi, Helga pensait qu'ils avaient raison car s'ils réussissaient à mener tout cela à bien, alors la sécurité devait être à son maximum. Mais aucun d'entre eux ne put continuer à argumenter sur le sujet car les portes principales de cette salle d'études s'ouvrirent sur Guenièvre Gryffondor. Des plateaux de nourritures voltigeaient dans l'air, et c'était grâce à sa baguette magique que leur aînée les dirigeait vers leur table de travail.
Helga ricana quand Godric soupira dans sa barbe.
Il était blasé par cette interruption.
- On ne soupire guère devant moi Godric Edmond Gryffondor ! Cela fait une éternité que vous êtes tous enfermés ici ! J'entends bien que votre folie vous prenne tout votre temps enfermés à réfléchir, à travailler et à vous épuiser tous les cinq. Je suis heureuse que vous utilisiez les salles de ce château pour cela mais je vous le dis, adultes ou non, vous allez tous me faire le plaisir de vous sustenter jeunes gens, et ce, tout de suite !
Helga étouffa un rire entre ses deux mains qu'elle porta à sa bouche pour ne pas s'attirer le regard noir de sa tutrice en Magie.
Il était clair qu'ils étaient et restaient tous au garde à vous quand la mère de Godric était dans les parages.
Adultes ou non.
~*~
Pleines d'Ecosse, anno domini 992
Amusée, Helga regardait Salazar faire les cents pas autour des pleines écossaises. Il calculait, analysait les distances avec minutie à l'aide de sa baguette magique et imaginait les futurs travaux en lançant à voix haute des commentaires tantôt agacés, tantôt sarcastiques sur la viabilité du projet. La jeune femme le laissait faire sans interrompre le fil de ses songes tandis qu'elle réalisait elle-même, et à même le sol, un croquis grandeur nature du château sur un parchemin agrandit par la Magie. Son compagnon avait tenu à transplaner sur ces terres afin d'y réfléchir en toute tranquillité. Elle l'avait accompagné, profitant elle aussi de ce moment de répit pour imaginer et dessiner les ébauches de la fondation du château.
Une ébauche que Rowena allait suivre avec minutie.
L'autre jeune femme lui avait déjà donné certaines dimensions pour cet établissement, lui permettant de commencer le croquis grâce à des calculs complexes. Ceux-ci impliquaient l'arithmancie. En effet, les murs allaient être imbibés de beaucoup de Magie et l'experte dans cette matière n'était nul autre que la jeune Serdaigle. Il était important de faire une estimation de la future consistance en Magie dont allait être imprégné cet édifice.
L'endroit était décidément bien adéquat et propice à accueillir une large construction. Ces terres étaient entourées de montagnes et d'un immense lac, lui-même jouxté à une grande forêt. Son regard se perdit d'ailleurs durant un instant sur l'étendue d'eau lui faisant face et Helga s'imagina alors positionnée debout au sein d'une haute tour à observer le paysage. Un sourire se perdit sur la commissure de ses lèvres, la forêt qui effleurait ces terres était, après moultes recherches, celle de Brocéliande. Elle en était presque certaine car des créatures mythiques et magiques s'y cachaient, et c'était un endroit qu'Helga avait décidément hâte de pouvoir explorer en toute tranquillité.
- N'oublie guère donc que notre cher Godric veut être celui qui, je cite, désire obtenir la plus haute tour, dans le cadre d'une potentielle salle commune nommée à son nom de famille, ironisa la voix de Salazar. Je n'en reviens toujours guère, siffla-t-il sur le même ton, son égo est toujours aussi disproportionné.
L'ombre de la silhouette du jeune Serpentard se dessina sur le grand parchemin positionné devant ses yeux. Une lueur autant amusée que fatiguée était visible dans les pupilles de Salazar et elle ne put s'empêcher de ricaner dans sa barbe inexistante. Il s'accroupit à son niveau et analysa longuement son croquis avec intérêt et attention.
- Vous êtes tous les deux doté d'un égo disproportionné quand cela concerne les grandeurs, chantonna-t-elle d'un air amusé. Dois-je te rappeler que tu as expressément demandé à ce qu'un endroit soit installé pour accueillir Mistral qui, je cite à mon tour, serait si exceptionnelle que Godric pourrait aller se cacher dans sa dite tour ?
Dans un geste théâtral, Salazar fit mine de mettre une main sur son cœur, et lui fit ensuite lâcher sa plume et sa baguette Magie sur le sol. Il rangea le matériel qu'elle utilisait dans sa besace, elle aussi posée par terre, et la fit glisser contre lui de façon à ce que sa tête vienne se positionner sur ses genoux. En observant son regard, elle comprit qu'il désirait qu'ils s'accordent un petit temps de repos.
Il déposa alors un baiser sur son nez, la faisant bêtement sourire.
- Dit la sorcière qui a expressément demandé à ce qu'on lui laisse l'opportunité de décorer l'ensemble de notre futur château, car le lieu, je mentionne, dois être chaleureux, et ma chère et tendre, vous n'êtes pas certaine que nous puissions réussir une telle tâche, mais vous, vous êtes capable de faire de grandes choses.
Helga roula ses pupilles tout en observant le visage pâle de son conjoint.
- Evidemment, se plaignit faussement Helga, entre Selwina et toi-même tout sera assurément froid et très sombre. Godric va faire n'importe quoi et Rowena est certainement capable de me complexifier le plus simple des décors. Il est clair que je me dois d'agir afin de vous stopper tous les quatre.
Salazar s'était positionné face au lac, là où le soleil laissait émaner des éclats orangés. Celui-ci se couchait, et profiter de ce moment pour se retrouver tous les deux étaient l'une des meilleures choses qui pouvait arriver à cet instant précis. Quant à Helga, elle se blottit un peu plus contre Salazar, alors qu'il ricanait entre ses dents. Se taquiner était un peu leur marque de fabrique, bien qu'à l'époque, ces mêmes blagues furent mesquines et cruelles.
Elle secoua son visage, alors qu'il l'embrassait à nouveau sur le nez. Il était inutile de songer au passé. Celui-ci était révolu. Salazar avait tant changé. Pour le mieux. Elle n'aurait jamais accepté de se faire courtiser par ce sorcier si cela n'avait pas été le cas.
- Qui eut cru que nous ne retrouvions ainsi, ensemble, à profiter du soleil se couchant derrière des montagnes écossaises ? chuchota Helga en caressant les cheveux sombres de Salazar. Je me sens... heureuse.
Salazar ne lui répondit pas tout de suite, l'analysa sous toutes les coutures et étira un étrange sourire. Il se détacha délicatement de son corps et se mit à genoux alors qu'elle-même se mettait sur ses coudes, curieuse de son silence. Ses yeux bleus luisaient d'une étrange lueur et sa curiosité s'accentua tandis qu'une bague se matérialisait dans l'une de ses paumes de main.
- Dans ce cas, j'espère que vous accepterez ma proposition, mais aussi que cela vous rendra d'autant plus heureuse, ma chère. J'ai déjà demandé votre main auprès de votre père, ajouta-t-il avec sérieux. Voulez-vous m'épousez Helga Alazais Poufsouffle ?
La blonde écarquilla ses pupilles vertes sous la surprise. Des larmes de bonheur se mirent alors à perler sur le coin de ses yeux, et visiblement l'émotion était aussi palpable pour son compagnon tant ses membres en tremblaient d'anxiété. Cela était inhabituel, Salazar contrôlait ordinairement ses émotions à la perfection. Cela prouvait à quel point cet instant était également important pour lui. Peu importe que l'homme ait du mal à exprimer ses sentiments, tout être humain avait ses failles et ses faiblesses.
- Oh Sal' ! Oui, oui, je le veux !
La jeune sorcière se mit à son tour à son niveau, l'embrassa langoureusement sur ses lèvres, prête à exploser de joie. Après de longues minutes, et les joues rouges de chaleur, Salazar l'embrassa à nouveau sur le front. Il lui passa délicatement la bague au doigt. Elle était composée de pierres brillantes jaunes et vertes, et son bonheur ne pouvait décidément être plus beau. Rien ne pourrait gâcher son futur, absolument rien.
- Pour te répondre, douce Helga, moi non plus je n'aurais guère imaginé un tel tournant dans ma vie.
Il inspira profondément alors qu'ils se relevaient tous deux de terre, main dans la main.
- Je suppose que Guenièvre Gryffondor est également celle à qui je dois ce chemin de vie. Ma née-Moldue préférée, chuchota-t-il au creux de son oreille, vous faites de moi l'homme le plus heureux du monde. C'est un honneur pour moi de t'avoir pour femme. Toi qui es si différente des autres. Qui l'eut cru ?
Helga se retint de se moquer de lui. Salazar avait tendance à mélanger volontairement le vouvoiement et le tutoiement dans son vocabulaire. Par sa faute. Le chemin qu'ils avaient traversé ensemble avait été fastidieux mais ils étaient là, debout sur cette falaise, à regarder un point lointain devant eux en profitant de ce début de soirée. Le soleil était désormais couché et l'on pouvait désormais apercevoir les premières étoiles apparaître ici et là dans le ciel dégagé.
La jeune sorcière observa le paysage, l'air pensive et un nouveau sourire se perdit sur la commissure de ses lèvres.
- Ou peut-être simplement que notre Destin était tout tracé dans les étoiles.
Sans détourner ses yeux dudit ciel, il déclara à son tour :
- Je ne sais pas si je dois croire au Destin mais je suis certain qu'épouser la née-Moldue qui a percé mon cœur, duelliste comme les hommes de surcroît, est certainement la chose la plus inattendue qui puisse arriver à un homme comme moi. Mais ce fut la meilleure chose qui me soit arrivée, Helga. Tu es désormais ma fiancée. Et je vais t'épouser ici. Oui, le jour où l'on aura déposé la première pierre de ce château, sera décidément celui où je t'épouserai.
Le sourire d'Helga fut si grand qu'elle aurait pu en avoir une crampe aux muscles de son visage.
La chaleur qu'elle ressentait à l'instant au creux de sa poitrine, elle désirait ne jamais la perdre.
~*~
Poudlard, premier septembre anno domini 1011, chambre de Robin Serpentard
Robin sortit de sa lecture car finalement, il allait s'endormir sous la fatigue. Ses yeux piquaient et lui réclamaient du repos. Les sentiments éprouvés par sa mère pour son père lui tordaient pourtant l'estomac. Ses propres émotions le prenaient à la gorge. Son père avait trahi leur famille et les avait laissés seuls. Pour des raisons qui dépassaient toujours le petit garçon. Pourtant, ses parents semblaient si amoureux de l'un et de l'autre. Il avait mal au cœur pour sa mère. Elle était la femme la plus gentille qu'il connaisse. Alors qu'on puisse lui faire du mal... c'était terrible car son cœur avait dû être brisé en mille morceaux. Robin avait remarqué que sa mère mentionnait toujours des moments difficiles entre eux qui, dans ce carnet, n'était encore une fois pas expliqué dans les détails.
Robin avait de temps à autre des envies de vengeance envers son géniteur.
Le jeune Poufsouffle était certain d'une chose : sa mère détenait un troisième carnet. Il le sentait. Un où sa vie en tant que jeune adolescente devait être mise en avant. Sa génitrice devait dès lors l'épargner de la connaissance de certains événements, pour son propre bien-être.
Robin pouvait le comprendre. Les parents voulaient protéger leurs enfants et garder certains secrets pour eux. Avoir également lu ces passages sur Poudlard avant sa construction lui donnait une tout autre perspective sur le développement du château et laissait entendre à quel point cela avait dû être un travail titanesque.
Il en avait eu un bref aperçu en lisant, au hasard, ces passages.
Le jeune sorcier reprendrait sa lecture dès que l'occasion se présenterait à lui mais pour l'instant, et même si ses nerfs étaient à vifs, il allait essayer de dormir.
Demain matin, il devrait faire face à une horde d'élèves. Certains étudiants le regarderaient probablement comme une bête de foire, d'autres avec crainte ou respect. Auparavant, il évitait les pensionnaires de sa famille mais désormais, il était lui-même un élève. Et quelque chose lui disait qu'il comprendrait bientôt les sentiments de mépris et de colère autrefois éprouvés par sa cousine, Helena Serdaigle.
Un membre de la famille qu'il pensait plus que jamais avoir trahi.
Tome 2-chapitre 4 : La professeure aux dons pédagogiques by Chrisjedusor
Anno 1011, 1 Septembre, Poudlard
Helga rangea le parchemin froissé après l'avoir relu une centième fois dans sa cape de sorcière quand on toqua timidement à la porte. La Fondatrice avait retourné et retourné la missive dans tous les sens, et s'était finalement décidée pour agir au premier abord, seule. Peut-être retrouverait-elle la trace d'Helena sans avoir besoin de faire intervenir ses comparses ? Tenant ainsi la promesse qu'elle avait énoncée à son fils pour le rassurer de sa « présumée » trahison. Robin ne se rendait certainement pas compte dans quoi la jeune Serdaigle allait mettre ses pieds. Elle ressentait la magie vibrer dans les mots écrits à la plume, signe qu'Helena avait utilisé un procédé complexe pour que son message puisse se retrouver et apparaitre en-dessous de l'oreiller de son enfant. Pouvait-elle dès lors user d'un sortilège assez puissant qui lui permettrait de retrouver sa trace ? Pourquoi, par Merlin, sa nièce tenait tant à le retrouver lui ? La jeune sorcière allait décidément se mettre dans des ennuis dignes de ce nom.
- Entrez !
Sa voix s'éleva énergiquement dans l'air. Elle avait déjà passé la nuit à réfléchir à la marche à suivre, et Léon avait essayé de la rassurer alors qu'elle se confiait à son époux sans dire l'entièreté des informations afin de ne pas le mettre en porte-à-faux face aux autres Fondateurs. « Ecoute ton cœur, lui avait-il répondu. C'est ce que tu fais de mieux, Helga ». Oui, elle savait ce dont elle avait à faire, même si cela lui nouait déjà l'estomac. Devoir faire face à Salazar si Helena l'avait déjà trouvé, et cela allait certainement lui faire beaucoup de mal. Mais il n'était plus temps de penser à cette situation car une petite fille passa timidement sa tête dans l'entrebâillure de la porte, et un sourire avenant étira la commissure de ses lèvres.
C'était le tout premier cours des petits Poufsouffle de première année dont elle avait la charge. Elle se devait dès lors de les accueillir avec bienveillance afin qu'ils puissent se détendre et se sentir à leur aise au cours de leurs futurs années d'études à Poudlard.
- N'ayez pas peur, venez.
L'enfant entra alors avec timidité et fut suivi par d'autres petites têtes affublées de longues tuniques noires, à l'effigie de Poudlard. Ils se regroupèrent autour de son bureau professoral, sans savoir quoi faire, et elle leur sourit encore une fois avec amabilité, attendrie par leur malaise croissant.
- Bonjour, professeur Poufsouffle, marmonna l'un d'entre deux.
- Bonjour à vous tous, lâcha-t-elle d'un ton maternel. Vous pouvez vous prendre chacun une place auprès d'un pupitre. Détendez-vous, je sais que mon ventre semble déjà vouloir bien prendre sa place et veut doucement faire éclater le bouton de ce pantalon que je porte, mais sachez que je ne mange pas les enfants. Il y en a surtout trois là-dedans qui ne demandent qu'à grandir.
Il y eut alors des petits rires, et d'autres laissèrent échapper des exclamations de surprise. Après tout, être tombée enceinte de triplets n'étaient pas anodin, mais elle fut ravie de voir les expressions terrifiées sur ces visages juvéniles se détendre un peu à sa tentative de blague que son frère de cœur, Godric, aurait certainement approuvé s'il avait été présent à ses côtés.
Helga ouvrit alors grands les bras, leur présentant joyeusement la pièce qui se présentait devant eux.
L'attroupement d'enfants se dirigea alors ici et là dans la salle de classe tandis que d'autres pénétraient à nouveau l'endroit, et la saluèrent à nouveau avec autant de crainte que de respect dans la voix. Elle laissa ces jeunes prendre leurs aises, les regarda admirer les lieux avec bonne humeur, et se mit à froncer les sourcils alors qu'elle se mettait à observer ses nouveaux élèves avec intérêt.
Où était son fils ?
Elle attendit encore un peu les retardataires alors que son cœur se mettait à battre un peu plus vite contre sa cage thoracique avec inquiétude. Robin avait dû passer une nuit plutôt agitée, et elle n'avait malheureusement pas eu le temps d'aller le retrouver au petit matin avec cette rentrée, mais il n'aurait manqué pour rien au monde son premier jour en tant qu'étudiant, n'est-ce pas ?
- Bien, fit l'Animagus en claquant des deux mains avec vivacité. Nous ne ferons pas de grandes Magie aujourd'hui, les enfants. J'aimerais apprendre à vous connaitre. Pour votre première journée, nous allons faire bien simple. Vous allez vous présenter un à un, me dire d'où vous venez, et à quoi vous aspirez devenir quand vous serez plus âgés. Il faut que vous compreniez qu'il est plus agréable d'apprendre en étant à l'aise dans son environnement, cela vous permettra de mieux contrôler votre noyau, et d'en contrôler le flux de votre mag....
Toc. Toc. Toc.
Son attention avait été focalisée sur les enfants qui l'écoutaient déjà avec une attention toute particulière, bien qu'une partie de son esprit fût resté concentré sur l'absence de son fils au sein de sa classe.
- Entrez !
La porte s'ouvrit. Et ce fut cette fois pour voir la frimousse de Robin apparaitre. Il était accompagné d'une petite rouquine aux yeux noirs, et d'un petit garçon aux cheveux noirs doté d'un sourire étrangement malicieux. Elle le reconnu rapidement pour lui avoir sauver la vie deux années auparavant. Helga l'avait soigné d'un empoisonnement et des coups de son père. Le petit Pavel Peeves était du même âge que son fils, et entamait également sa première année à Poudlard. Robin avait l'air un peu débraillé, et elle haussa un sourcil interrogateur auquel il répondit par une grimace.
- Nous sommes désolés professeur Poufsouffle, commença Robin en insistant un peu trop sur le professeur avec ironie.
Décidément, elle allait devoir s'habituer à ne pas penser à son enfant, seulement comme étant son héritier. Mais bien étant aussi comme son nouvel élève.
- Pavel et Aliénor ne trouvaient pas la classe. Ils se sont perdus en chemin.
Un sourire avenant étira la commissure de ses lèvres. La duelliste les pria d'avancer et d'aller s'installer à une place. La jeune femme remarqua pourtant bien l'étrange lueur qui animait les yeux de la fillette. Ses yeux étaient gonflés, signe de pleurs, mais elle n'en fit pas la remarque à voix haute, et les convoquerait donc à la fin du cours. La sorcière plus âgée fit également mine de ne pas apercevoir les chuchotements qui s'élevèrent dans l'air au passage de son fils qui rentra alors sa tête entre ses épaules, l'air morose.
- Effectivement, blagua une nouvelle fois la Fondatrice de Poufsouffle d'un air taquin, il se peut que vous vous perdiez ici et là à Poudlard les premières semaines, alors n'hésitez pas à demander votre chemin.
Elle fit une pause dans son discours, et afficha volontairement un air conspirateur.
- Cependant, si vous voulez un conseil, évitez le plus possible les escaliers mouvants inventés par le professeur Serdaigle il y a déjà de cela quelques années, elle aura tendance à vouloir vous instruire, même quand il s'agit de marcher simplement et tranquillement entre les murs d'un château.
Il y eut à nouveau des rires, et elle fut ravie de voir tous ces enfants se relâcher en sa compagnie.
- Comme je le disais, entonna la professeure, il est important d'être détendu pour pratiquer la Magie. Beaucoup de choses peuvent se dérouler en fonction de votre état émotionnel. Et exercer au mieux vos pouvoirs en étant détendu au sein même de votre environnement vous sera bénéfique. Cela vous permettra même ainsi, par la suite, de les contrôler dans une situation où vous devrez faire face, éventuellement, à des... Moldus en colère.
Encore une fois, elle avait rapidement obtenu l'attention de tous ces petits, mais il fallait croire qu'elle les impressionnait. Peut-être était-ce à cause de tout ce qu'ils avaient pu entendre de ses aventures passées ? De sa notoriété qui n'avait fait que croitre ces dernières années ? Ou simplement car ils trouvaient important de savoir se défendre en cas d'attaque inopportune ? Dans tous les cas, ses étudiants l'observaient parler avec concentration, et la Fondatrice en fut satisfaite.
Enfin, certes, c'était des Poufsouffle, et il était clair que le travail était censé être l'une de leur qualité s'ils avaient été répartis au sein de sa maison.
- Bien, fit-elle gentiment.
Helga prit sur la table de son bureau le parchemin où était noté le nom de ses nouveaux élèves.
- Qui veux venir se présenter devant la classe en premier ?
Ses pupilles vert forêt toisèrent alors un à un ses étudiants. Certains élèves détournèrent volontairement le regard, d'autres baissèrent les yeux vers leur pupitre ou firent semblant d'être occupé avec une activité invisible.
Seul Robin osa la fixer droit dans les yeux.
- Personne ? fit la sorcière, faussement étonnée.
Elle sourit alors encore une fois avec tendresse.
- Peut-être Robin, peux-tu venir te présenter, et montrer l'exemple ? Nous enlèverons également les interrogations que peuvent se poser tes camarades à ton sujet.
Robin se ratatina sur place, puis sembla se laisser glisser de sa chaise pour disparaitre de la classe. Mais il ne put contester son autorité ici, et après lui avoir fait discrètement les gros yeux, fit racler la chaise sur laquelle il s'était installé quelques minutes auparavant. Elle aurait pu choisir un autre enfant pour commencer les présentations, mais le fait était que certains de ses camarades de maison semblaient longuement juger son fils du regard, avec un intérêt non démesuré qu'elle n'était pas certaine de savoir comment gérer. Et il était important qu'une cohésion se crée et se tisse entre tous ses petits Poufsouffle. Après-tout, ils avaient plusieurs années d'études à passer dans ce groupe, tous ensemble.
Son héritier s'approcha alors d'elle, et la guérisseuse lui laissa le loisir de faire face à la classe. Elle s'accouda contre son bureau, et croisa ses bras avec patience.
- Qu'est-ce que tu veux que je dise Mam- Je veux dire qu'est-ce que vous désirez que je dise, professeur Poufsouffle ? se reprit Robin.
Son fils se mit à rougir jusqu'à la racine de ses cheveux blonds alors que des premières années se mettaient à rire discrètement derrière leurs mains. Elle leva l'une de ses paumes en l'air, ramenant ainsi instantanément le silence au sein de sa classe. Puis, elle s'adressa de nouveau aux chérubins assis derrière leur pupitre d'un ton maternel.
- Comme cela n'a certainement échappé à personne, recommença la duelliste avec un petit sourire compréhensif, Robin est mon fils. Cependant, en classe, il sera mis à la même enseigne que tout le monde et n'a pas appris la Magie avant vous, quoi que vous puissiez en penser. Il est de toute façon important de laisser vos noyaux mûrir avant de l'utiliser. Cependant, il va de soi que des erreurs puissent se glisser dans sa façon de s'adresser à moi en tant qu'élève, comme il vient de le faire à l'instant. Je pense dès lors que vous êtes tous aptes à être indulgents envers lui, sans que cela ne se répercute dans votre appréciation personnelle de Robin, n'est-ce pas ? Tout comme vous, il est là pour apprendre, et je le répète, il se retrouve être au même stade d'éducation que vous tous, en ce qui concerne la Magie.
Godric disait souvent qu'elle était dotée d'un don inné auprès des enfants, et savait toujours employer les mots justes pour les faire réfléchir à leurs actes. Ce fut visiblement le cas, car certaines petites têtes hochèrent alors positivement leur visage. Mais ce n'était pas étonnant, les élèves qui étaient répartis au sein de sa maison étaient indulgents.
Mais c'était un début, n'est-ce pas ?
- Bien, dans ce cas, Robin présente-toi. Explique simplement d'où tu viens. Ce que tu aimes faire. Ce que tu détestes. Ce dont tu aimerais faire plus tard.
Robin était toujours aussi rouge et regarda anxieusement l'ensemble de la classe.
- Je m'appelle Robin Serpentard. J'ai eu onze ans il y a un mois, commença-t-il avec anxiété.
Il sautillait presque d'une jambe à l'autre.
- Comme ma mè- Comme Lady Poufsouffle l'a dit, c'est bien ma mère. Elle est née-Moldue.
Il lorgna son regard dans le sien, et un sourire amusé étira ses lèvres en guise d'approbation, c'était une façon comme une autre de commencer une présentation.
- J'aime beaucoup aller chez mes grands-parents maternels. Ils habitent à Garioch, dans une chaumière. Se sont tous les deux des Moldus, mais ils m'apprennent beaucoup de choses. Et j'aime passer du temps avec ma meilleure amie, Anabeth. C'est une Moldue mais elle n'hésite pas à se rouler par terre, et dans la boue avec moi, à l'occasion.
Robin parlait toujours très vite mais devenait soudainement plus loquace.
- Ma mère m'apprend quelques astuces de combat avec une épée en bois pour le moment, et un jour j'aimerais être un aussi bon duelliste qu'elle. Mes tantes ne comprennent d'ailleurs pas beaucoup sa lubie pour le combat et les duels, parce qu'elles trouvent que c'est une activité dédiée pour les hommes, mais j'ai toujours trouvé cela vraiment chouette. Et puis, mon oncle et elles font une sacrée équipe lors des tournois.
Helga qui était assise sur le rebord de son bureau sourit alors avec tendresse en pensant à ces moments passés en la compagnie de son enfant. Mais elle avait remarqué à quel point, il effaçait son père aux abonnés absents dans son discours, comme s'il n'existait pas, et un étrange pincement au cœur l'accapara alors que l'Animagus constatait qu'il rayait également Helena de ses propos.
- Ce que j'aime beaucoup faire - et je m'en fichtre que c'est considéré comme une activité de fille - c'est faire la cuisine et d'inventer des recettes avec Maman dans les cuisines de Poudlard avec les elfes de maisons. Euh, et je... je n'aime pas dormir sans cierge, avoua-t-il, ni les gens qui font du mal gratuitement aux autres, et qui jugent sans connaitre la personne.
Son fils cligna alors les yeux avec surprise, il semblait lui-même étonné d'avoir réussi à s'exprimer de la sorte !
- Et plus tard, j'aimerais partir à l'aventure, découvrir d'autres contrées et d'étudier la façon de vivre des gens qui y vivent, qu'ils soient des Moldus, et ou des sorciers.
Helga haussa un sourcil blond. Elle n'était pas au courant de cette envie.
- ... voilà, termina-t-il.
- Très bien Robin, approuva Helga en se redressant et en frappant à nouveau des deux mains.
Elle se retourna vers ses élèves avec un sourire.
- C'est à votre tour, si vous avez des questions à lui poser, sans qu'elle ne soit trop privées, évidemment.
Il y eut un instant de silence mais quelques mains timides finirent par se lever en l'air. Elle autorisa alors une petite fille aux visage ovale du nom de Penny Fleetwood à prendre la parole en premier. L'enfant demanda à Robin s'il l'avait toujours tutoyée. Robin répondit alors par l'affirmative car c'était comme cela qu'elle avait éduqué. S'en suivirent d'autres questions qui semblèrent mettre à l'aise son héritier, et surtout le mettre plus en confiance. Aucune question sur Salazar n'était sortie de la bouche de ces chérubins, et elle fut ravie de voir qu'ils étaient dans cette classe tous munis de la notion de respect envers leurs camarades.
- Robin, tu as donc le loisir de choisir un prénom sur ce parchemin, et d'inviter l'un de tes camarades à prendre ta place. Sachez par ailleurs, que dans cette classe, il ne sera jamais question d'utiliser vos noms de famille. Pas avec moi. J'ai toujours trouvé que cela crée des liens plus étroits entre vous.
- Je sais déjà qui je vais prendre, professeur, lâcha son fils avec un grand sourire. Pavel avec qui j'ai fait la connaissance dans le couloir.
Le garçon en question de leva de son siège, et garda ses mains rentrées négligemment dans les poches de la tunique. Un sourire moqueur étirait toujours les lèvres du jeune garçon, et Helga se rappela alors de la farce dont elle avait été la victime la dernière fois qu'elle avait croisé son chemin.
Et alors qu'il venait prendre place à son tour devant son bureau, et que Robin retournait à sa place, elle déclara :
- Je t'en prie, Pavel. Présente-toi à ton tour. Cependant, j'espère que tu n'as rien dans tes poches qui pourraient mettre la classe sans dessus dessous, car je me souviens parfaitement des dires de ta mère et du professeur Serpentard qui est venue régulièrement par le passé t'aider avec le contrôle de ta Magie. Tu n'arrêtes jamais de farcer les autres.
Le petit Pavel Peeves étira un sourire qui ne la convainquit pas. Selwina l'avait en effet avertie que le petit garçon ne pouvait s'empêcher de la farcer à chacune de leur rencontre. Bien qu'agacée par ces enfantillages, son ancienne belle-sœur comprenait qu'au vu de ces antécédents familiaux, c'était un mécanisme de défense pour le petit garçon qui lui permettait de maitriser ses traumatismes.
- Ne vous en faites pas, professeur. Ce n'est pas dans cette classe, et à l'encontre de mes camardes de Poufsouffle, que je préparerai ma première farce.
Helga ne sut alors si elle devait être rassurée ou non face au sourire malicieux qui étirait désormais plus amplement les lèvres de Pavel.
~*~
- Bien, vous pouvez aller prendre un peu l'air les enfants, et tiens, peut-être bien remplir vos estomacs, vous en aurez besoin. Je suis vraiment très heureuse d'avoir pu en apprendre un peu plus sur vous tous. Nous parlerons tout à l'heure de la façon dont nous étudierons ensemble, mais il est malheureusement temps que j'accueille à leur tour, vos ainés en ces lieux pour cette nouvelle rentrée.
Helga posa ses deux mains sur sa ceinture porte-épée alors que ses élèves faisaient racler les chaises sur le sol. Cependant, elle intima à Robin, Pavel, et à la petite Aliénor, dont elle avait fait plus ample connaissance lors de sa propre présentation, de rester derrière quelques instants.
Quelques instants plus tard, alors qu'elle se retournait vers eux, et après qu'un dernier élève l'eût saluée, elle s'adressa sans préambule directement à son fils.
- Puis-je maintenant savoir pourquoi étiez-vous en retard tous les trois ? Qu'Aliénor et Pavel arrivent en retard, je peux le concevoir, mais toi ?
Robin grimaça mais c'était Aliénor qui baissa honteusement la tête vers ses pieds.
- C'est de ma faute professeur Poufsouffle, je ne sais lire ni écrire, bredouilla-t-elle, et je ne sais pas comment je vais faire pour apprendre la Magie. J'avais peur de venir en classe. Robin a essayé de me rassurer dans la salle commune, et Pavel s'est joint à lui en essayant de blaguer avec moi.
Oh pauvre petit cœur. Cela expliquait donc les yeux gonflés de larmes.
Helga sourit alors à nouveau avec tendresse, et vint se mettre, en deux enjambées, au niveau de la fillette qui non seulement gardait ses yeux fixés à terre, mais se cachait honteusement derrière ses épais cheveux roux.
Bien que cela allait devenir de plus en plus difficile à faire dans les semaines à venir, l'Animagus se mit accroupie, face à l'enfant.
- Hé, souffla Helga, regarde-moi.
La duelliste s'autorisa à remettre derrière son oreille l'une de ses mèches de cheveux roux tirant vers le brun. Et l'enfant releva un regard humide vers elle.
- Sache que vous êtes bien plus que tu ne le penses à être dans ce cas. J'ai bien conscience que ce n'est pas encore bien commun de savoir lire et écrire à notre époque. Mais tu apprendras cela aussi, ici, à Poudlard. J'adapte mes cours en fonction de vos niveaux. Tu n'as donc guère à t'en faire à ce sujet, d'accord ?
Aliénor renifla.
- Vraiment ?
- Vraiment, termina Helga en posant ses deux mains sur les frêles épaules de la fillette.
- Peu importe d'où vous venez... vous sortirez tous, et peu importe votre statut familial en dehors de cette école, sans exception, de cet endroit avec les mêmes capacités intellectuelles. Je m'y engage. Et dis-toi une chose, Aliénor, il existe des sortilèges qui facilitent l'apprentissage pour écrire et lire de manière bien plus rapide autre que par le biais de la méthode moldue, dans notre monde. Nous verrons tout cela ensemble, au fil des semaines à venir.
Elle se leva alors de terre après avoir caressé la joue de la fillette. Son élève semblait soudainement avoir les traits plus détendus, et Pavel lui lança même un regard qui semblait dire : je te l'avais dit ! Helga s'attarda finalement sur Robin, resté en retrait, et approuva silencieusement du regard son initiative.
Un sourire fier étira alors ses lèvres, ravie de son geste altruiste et attentionné à l'égard de sa camarade.
- Robin, Pavel, 5 points à chacun pour Poufsouffle pour avoir aidé votre camarade à se sentir un peu mieux.
Les deux garçons se regardèrent surpris mais lui sourirent avec joie en guise de réponse.
Helga eut l'impression, finalement, que Robin allait se faire des amis bien plus vite qu'elle ne l'aurait pensé.
Et elle en fut soulagé.
Tome 2-chapitre 5 : Impasse by Chrisjedusor
Author's Notes:
Bonjour, waouw, je n'aurais jamais cru revenir sur hpf aussi assidument et me remettre dans le bain après tout ces mois d'absences.
Je reprends un rythme normal depuis quelques semaines, et je suis fière de dire que j'ai terminé ce chapitre en peu de temps.
En esperant que vous répondrez toujours présent, me remettre sérieusement à ma passion, l'écriture, me fait énormement plaisir et de bien.
Bonne lecture,
Chris
ps : Chapitre non corrigé.
Anno domini, 1011, octobre
Les semaines s'étaient écoulées à la vitesse de l'éclair depuis l'entrée officielle de son fils en tant que sorcier à Poudlard. Le beau temps avait laissé place à la pluie, et les feuilles d'automnes commençaient à joncher les parterres du château. Une routine s'était installée entre les Fondateurs et leurs diverses importantes fonctions, bien qu'Helga fût mise en retraite pour certaines d'entre elles suite à l'avancée de sa grossesse. Cependant, malgré le calme apparent des fondateurs des quatre maisons, l'absence d'Helena Serdaigle pesait de plus en plus sur leurs épaules surchargées de travail.
En ce mois d'octobre, la duelliste n'avait pas encore jugé bon de parler de la lettre que Robin lui avait remise à ses autres acolytes. Même Godric n'avait pas été mis au parfum car il était inutile de remettre de l'huile sur la baguette alors que des tensions, à cause de cette absence, pouvait parfois se faire ressentir entre eux. Helga n'avait cependant pas été surprise que son ancienne belle-sœur finisse par comprendre ses cachoteries. Elle était douée pour décortiquer le comportement des gens.
- Ce petit Pavel Peeves va nous en faire voir de toutes les couleurs pour les sept prochaines années à venir, je vous le dis !
Helga sortit de sa rêverie alors qu'elle essayait de lire scrupuleusement le dernier rapport de la Confédération sorcière posé minutieusement devant elle. Il était centré sur l'émergence et l'avancée de plus en plus dangereuse des Vikings vers les contrées écossaises. La porte de la salle de réunion venait de s'ouvrir à la volée sur Rowena Serdaigle. Ses poings étaient serrés contre son corps et ses cheveux habituellement de couleurs noir corbeau abordait des tons des plus originaux. En effet, ses cheveux avaient pris une jolie nuance orangée et des mèches d'un bleu vif ornait sa nouvelle coiffe. Sa crinière s'était redressée en pointe bien droite autour de son crâne, laissant des parties de sa peau sans le moindre cheveu. Des petits poissons rouges ensorcelés tournoyaient autour de sa silhouette, et son amie s'évertuait, en vain, à dissoudre l'enchantement.
Un fou rire menaça de s'échapper de sa bouche. Godric était assis en face de la table ronde et n'en menait pas large. Un petit rictus s'afficha également sur les lèvres de Selwina qui était occupée à colorier des œuvres ensorcelées sur un parchemin en la compagnie de son fils, assis sur ses genoux.
- Godric, Helga, je vous interdis de rire, vous m'entendez ? ! Non mais vous aussi... Selwina ? Vous n'allez certainement pas tous vous y mettre ?
Godric éclata alors de rire et Rowena lui lança un regard furieux tout en usant de ses mains pour éloigner les poissons ensorcelés qui lui tournaient furieusement autour.
- Ce petit Pavel est décidément doté d'une imagination débordante, constata Selwina.
Son ancienne belle-sœur ne pouvait s'empêcher de sourire en coin.
-...certes, il aime farcer, mais pour son jeune âge, je le trouve particulièrement douée dans l'utilisation d'enchantements plutôt complexes. J'aurais aimé l'avoir à Serpentard. Il est rusé.
Le petit Alexios, curieux d'observer le phénomène dont était victime sa tante, sauta des genoux de sa mère, et s'approcha de l'autre fondatrice, mais cette dernière se contentait de fusiller ses acolytes du regard alors que l'enfant se mettait à sautiller pour les attraper entre ses mains potelées.
- Il me vise tout particulièrement avec ses innombrables bêtises depuis le début de sa scolarité, s'égosilla la Serdaigle.
Elle pointa Godric du doigt.
- Et vous osez prétendre m'aimer arrêter de rire.
Il était venu à leur oreille, il y avait de cela plusieurs semaines, que Rowena et Godric entretenaient une relation quelque peu particulière depuis un certain temps. Helga avait été mise dans la confidence de la bouche de son fils. Il s'était avéré que la duelliste les avait tout deux aperçus seuls, alors en train de batifoler au détour d'un couloir. Rowena avait sitôt fait de reprendre constance niant la scène à laquelle Helga venait pourtant d'assister. Godric avait certainement nié car Rowena avait dû le lui demander ou plus probablement ordonné mais la ferveur avec laquelle il le lui avait dit voulait tout dire. Elle avait intérieurement compris qu'elle venait de mettre la baguette sur quelque chose d'important.
Elle avait alors levé les mains en signe de reddition, et il lui avait fallu une discussion pleine de curiosité en la compagnie de son fils pour comprendre que Robin lui-même les avait surpris dans une position compromettante.
- Voyons, très chère, vous être très belle avec cette coiffe si éclatante et...vive.
Son meilleur ami s'approcha de sa conjointe. Merlin, Helga n'en revenait pas, car après toute ces décennies à jongler de conquête en conquête avec la gent féminine, Godric Gryffondor avait finalement décidé de se poser avec nul autre que Rowena Serdaigle. L'animagus s'imaginait dès lors parfois la défunte Guenièvre exécuter une petite danse de la joie, elle qui désespérait le voir un jour se ranger correctement au côté d'une femme.
Godric tenta d'éloigner les poissons ensorcelés présents autour de sa bien-aimée et posa un chaste baisé sur ses lèvres. Les joues pâles de Rowena prirent alors une teinte cramoisie, et Godric s'empressa de lui prendre la main.
- Vous m'excuserez, Mesdames, mais j'ai une charmante gente femme à sauver du petit Poufsouffle intrépide d'Helga.
Après l'énonciation de ses paroles, Godric entraina gaiement Rowena à l'extérieur de la pièce, sans qu'elle ne puisse riposter et faisant gémir Alexios qui tentait toujours désespérément d'attraper les poissons entre ses paumes. Helga, avec un sourire aux lèvres, intima au petit métis de venir s'asseoir sur ses genoux, ce qu'il ne tarda pas à faire. Il ne resta à ses côtés que Selwina qui, durant quelque instant encore, fut coi de stupeur face à la scène qui avait eu lieu devant ses yeux bleus.
- Être en couple avec Godric fait du bien à Rowena. Ils ont beaux être parfois aux antipodes, leurs différences font leur force, argua Helga. Cela l'empêche indéniablement de trop penser à Helena.
Selwina rangea soigneusement quelques parchemins présents devant elle avant de lui répondre.
- Tu as certainement raison, répondit-elle avec une lenteur démesurée, mais profitons-en qu'il n'y ait personne autour de nous. Robin a-t-il reçu d'autres lettres entre-temps ?
Le visage de la blonde se ferma instantanément. Sans réussir à avancer dans son enquête, Helga avait finalement mis au parfum son ancienne belle-sœur qui, contrairement à Godric avait très vite senti son malaise. Elle n'avait pas forcément été ravie qu'elle eut gardé cette information de la plus haute importance pour elle, bien que Selwina eût compris pourquoi elle s'était tut. Il était inutile de faire souffrir Rowena. La fourchelangue, bien qu'experte avec la détection des auras humaines, n'avait su découvrir la provenance du courrier, malgré les résidus de Magie appartenant à leur nièce bien présents sur la missive envoyée à Robin.
- Non, malheureusement. Nous en sommes toujours indéniablement nulle part.
Cela frustra Helga. La blonde s'imaginait de plus en plus Helena avoir retrouvé son ancien époux, et corrompre son esprit d'une quelconque manière. Pourquoi diable cherchait-elle à le retrouver lui ? La née moldue ne comprenait décidément pas l'objectif présent à l'arrière de la tête de sa nièce.
Selwina sembla lire dans ses pensées sans avoir à user de la légilimancie.
- C'est pourtant évident, ricana ironiquement son ancienne-belle-sœur. Elle cherche à nous faire tomber, Helga. Tu es certainement trop douce et trop bonne pour ne serait-ce qui penser. Et pourtant, tu dois bien admettre qu'elle nous déteste tous.
Les larmes lui montèrent aux yeux. Cela lui faisait mal, leur faisait peut-être mal, mais l'experte en magie noire avait raison.
- Nous l'aimons. Elle le sait. Elle nous reviendra saine et sauve. On va finir par la retrouver.
- Tu es tellement naïve, Helga.
La blonde ne lui répondit pas. Elle était peut-être naïve mais elle ne pouvait pas faire autrement. Garder espoir était la seule chose à faire. Les chances de retrouver Helena s'amoindrissait de jour en jour, et il leur faudrait bientôt faire intervenir la confédération sorcière qui pourrait certainement leur conférer des ressources nécessaires pour élargir leur champ de recherches. Et c'était sans compter les inventions magiques que certains membres imminents finançaient et qu'ils pourraient très bien utiliser en guise d'essais si l'un des Fondateurs le demandait. En effet, l'excuse utilisé pour justifier l'absence de la jeune Serdaigle commençait à faire jaser au sein de la communauté sorcière. Il avait été dit qu'Helena avait été mandaté pour une mission de longue durée en dehors de Poudlard, or ce prétendu voyage trainait désormais en longueur.
- Rowena pense un peu inutilement que Phillipe Strenger la retrouvera. Ce jeune homme est vraiment près à tout pour l'épouser au plus vite, soupira la blonde.
- Envoyer mon ancien élève est un peu une mesure désespérée de sa part, je le conçois. Si nous n'arrivons pas à la retrouver et que je n'arrive pas à retracer son chemin grâce à son aura, je ne vois pas comment ce garçon pourrait le faire. Rowena va devoir se faire une raison, certes sa fierté va en prendre un coup, mais nous allons devoir annoncer la disparition de notre nièce, si elle tient à revoir sa fille, argua durement Selwina. Et tant pis si elle met également en péril sa fameuse mission d'infiltration au sein du cercle des cinq.
- Elle a décidément bien préparé sa fuite en volant le diadème de sa mère, soupira désespérément Helga, mais j'ai un peu peur de savoir ce que certaines personnes pourraient faire de cette information.
Elle se massa doucement le ventre d'une main, l'un de ses triplets venaient de faire connaitre sa présence, comme s'il était d'accord avec ses propos énoncés. Rowena « travaillait » effectivement auprès de certains membres de ce cercle des cinq qui traitait de sujets de magie avancée et complexe, telle que la nécromancie, pour ne citer que cela. Elle avait faussement accepté l'invitation reçue il y avait de cela plusieurs pleines lunes, afin de monter dans la hiérarchie et de pouvoir, un jour, approcher les membres les plus imminents afin de découvrir leurs secrets et les sombres objectifs qu'ils avaient à l'esprit.
- Il est clair désormais que nous avons des ennemis cachés, tapis dans l'ombre. Nous l'avons compris il y a de cela quelques mois au moment où cette Cliodna est venue vous menacer de manière détournée lors du tournois des Nations Sorcières, mais ne nous attardons pas sur ce groupuscule pour le moment. Notre objectif premier et de retrouver Helena avant qu'elle ne fasse la plus incroyable des sottises de sa vie. De plus, garder tous nos élèves en sécurité à Poudlard, protégés de nos éventuels adversaires est ce qui nous importe, puisque nous savons qu'une menace plane potentiellement sur le château, et elle n'est pas à négligée vu les éléments que nous a rapportés dernièrement Rowena à ce sujet.
Helga hocha doucement mais sombrement son visage et caressa doucement la nuque du petit Alexios, qui restait bien sage pendant cette conversation entre adultes. Il était toujours ravi de recevoir des câlins, et cela le maintenait tranquille. Une boule au ventre venait de s'installer au creux de son estomac. Helga ressentait au plus profond de son âme qu'elle se retrouverait peut-être bientôt en face de son ancien amant.
Les soupçons de la plus âgée des fondatrices grandissaient de jour en jour, et ça ne présageait absolument rien de bon pour l'avenir. Salazar cautionnerait-il vraiment une attaque du lieu qu'il avait aidé à construire autrefois ? Rien n'était moins sûr. Bien sûr, personne n'avait énoncé de tels desseins ouvertement à Rowena, mais avec son intelligence la sorcière avait su récupérer des informations de la plus haute importance, et le leur ramené afin qu'ils puissent tous rester sur leur garde.
- Je sais pertinemment à quoi tu penses à l'instant Helga, et si cela devait arriver, nous y ferons face, ensemble. Après tout, c'est aussi en partie grâce à toi que la notion de famille est aussi bien ancrée en moi, dans ce présent, n'est-ce pas ?
Helga émit un petit sourire qui n'atteignait pas ses pommettes. Selwina bien que froide d'apparence était aux antipodes de l'adolescente cruelle qu'elle avait été autrefois. Le nom de Salazar Serpentard était devenu tabou entre eux lors de son départ du château, et la blonde c'était toujours fait honneur de ne pas avoir des pensées parasites sur son ex-mari qui viendraient perturber sa conscience. Autant dire que depuis quelques semaines, et plus précisément depuis la réception de cette missive reçue par son fils, beaucoup de souvenirs ne demandaient qu'à refaire douloureusement surface.
- Allez, mon amie, pour le moment nous devons aller enseigner, fit Selwina en se levant activement de sa chaise.
Elle ordonna et rangea alors documents, plumes et encriers d'un simplement mouvement de sa baguette magique.
-...J'ai cours avec mes troisièmes années dans quelques minutes. Petit serpent, il est temps d'aller retrouver ta nourrice. Tante Helga a également cours avec ses cinquièmes années.
Les semaines à venir n'allaient décidément pas être de tout repos.
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