Nos amours maudits by Morganel
Summary:

 

Été 1899.

La jeune Selena Black arrive en Angleterre, dans l’espoir de faire basculer son destin. Néanmoins elle est loin de se douter qu’une rencontre et quelques gouttes de potion sont sur le point de détruire sa vie irrémédiablement.


Eté 1944.

Albus Dumbledore  cherche désespérément une solution au problème causé par Gellert Grindelwald, qui s’intensifie de jour en jour. En vain. Une pièce du puzzle semble manquer, et Albus malgré tous ses efforts ne parvient pas à mettre le doigt dessus. Jusqu’au jour où il découvre dans ses affaires une vieille lettre. Est-ce là la réponse à toutes ses interrogations ? Peut-être, à moins que cela ne réduise ses espoirs à néant.


Deux destins liés

***

 Deux vies télescopées

***

 

Deux amours maudits

 


Categories: Biographies Characters: Albus Dumbledore, Gellert Grindelwald, Personnage original (OC)
Genres: Tragédie/Drame
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Les potions
Chapters: 4 Completed: Non Word count: 6023 Read: 1484 Published: 20/08/2020 Updated: 04/10/2020
Story Notes:

Bonjour à tous et à toutes

 Ce texte est ma participation au concours de Lauramortentia "Les potions".

Les contraintes sont les suivantes :

-Votre intrigue doit tourner autour de votre potion.

-Vous devrez inventer au moins 1 OC (original characters) et utiliser au moins un personnage déjà existant parmi la liste que je vous donnerai à la fin.

-Votre personnage principal devra obligatoirement croiser la route d'une créature magique et d'un Weasley. (il devra avoir une conversation avec lui)

-Les voyages Dans le temps ne sont pas autorisés.

Mon tirage au sort : L'amortentia à l'époque de Gindelwald.

 

Bien évidemment l'univers et les personnage appartiennent à J.K ROWLING

1. Prologue by Morganel

2. Chapitre 1 : Arrivée en Angleterre by Morganel

3. Chapitre 2 : départ précipité by Morganel

4. Chapitre 3 : Obsession by Morganel

Prologue by Morganel
Author's Notes:

Voici le prologue de ma toute première fanfiction. 

Je tiens donc à m'excuser d'avance pour mes erreurs et mes maladresses. En espèrant que ce texte vous plaira. 

 

Merci à Lauramotentia pour son concours.

 

 


Poudlard, été 1944



"L’influence de Grindelwald en Europe de l’Est inquiète la population sorcière anglaise. Le nombre de ses partisans ne cesse de croître et il est dorénavant impossible de faire l’impasse sur les événements survenus à New York et Paris, il y a maintenant plus de 10 ans de cela. Alors que la guerre moldu continue, le monde sorcier tremble de terreur devant la menace d’une guerre sorcière. Quelqu’un, pourrait-il mettre fin aux agissements de ce mage noir ? Combien de temps encore…"

Un mouvement de baguette agacé mit brutalement fin au reportage. Grindelwald. Ce nom était sur toutes les lèvres, la radio ne parlait plus que de lui, les foules aussi d’ailleurs. Apparemment, le ministère de la magie anglais s'était enfin réveillé de leur engourdissement de ces dernières années. Beaucoup de bruit certes, mais aucune action concrète. Vraiment pathétique. 

Enfermé dans ses appartements à Poudlard Albus Dumbledore réfléchissait intensément. Dans sa main droite pendait une fine chaîne d’argent au bout de laquelle une petite fiole se balançait doucement tel un pendule. Il allait devoir s’y mettre et tenter d’arrêter Grindelwald, c’était une évidence. Mais une évidence difficile pour Albus qui soupira. Oui, bien sûr qu’il devait faire quelque chose contre Gellert, mais malgré les années passées depuis que le jeune Dragonneau lui avait ramené la fiole qui liait sa vie à celle de son ancien amant, il n’avait toujours pas réussi à s’en débarrasser. Il avait la sensation qu’il lui manquait quelque chose, comme une pièce de puzzle refusant de compléter l’ensemble. Il soupira de nouveau, la tête entre les mains. Il manquait quelque chose, indubitablement, mais quoi ? Le sorcier n’avait toujours pas de réponse à cette question, et ce, malgré les nuits sans sommeil passées à réfléchir et réfléchir encore. Par les caleçons de Merlin personne d’autre que lui ne pouvait donc s’occuper de ce problème. Pourquoi devrait-il forcément s’y coller ? De part le monde sorcier, il devait bien exister quelqu’un d’autre capable de la vaincre.

« Gellert est ton problème Albus, le tiens uniquement le tien. »

La voix de sa conscience raisonna douloureusement à l’intérieur de son crâne. Gellert Grindelwald était son poison, sa malédiction et la croix à porter pour réparer tous ses péchés. Ses péchés qui le rongeaient petit à petit comme de l’acide. Resterait-il quelques miettes de son cœur à la fin, il en doutait. Et ce maudit lien qui refusait obstinément de se rompre. De colère Albus jeta la fiole qui atterrit sur le sol dans un claquement sourd qui résonna dans tout l’appartement silencieux, avant de rouler sous le bureau. 

Le professeur de métamorphose ferma un instant les yeux, comme épuisé, les épaules voûtées. Il soupira une nouvelle fois le cœur lourd et se baissa pour récupérer le précieux collier. Ses doigts rencontrèrent un tissu rêche et usé. Perplexe il tira la chose à lui et découvrit un vieux sac de jute crasseux et poussiéreux. À l’intérieur reposait une enveloppe à son nom, des liasses de parchemins enroulées soigneusement et une petite bassine en pierre. 

Le cœur battant à coups redoublé, il saisit l’enveloppe légèrement jaunit par le temps. Se pouvait-il que la solution à son problème se trouvât là sous ses yeux, dans sa propre chambre. Avait-il raison d’espérer ou bien ses illusions seraient-elles brisées, une nouvelle fois. Les mains tremblantes, le souffle court Albus Dumbledore saisit le feuillet de la lettre et commença sa lecture :



Cher Monsieur Dumbledore,



Je ne sais même pas comment commencer cette lettre. Existe-t-il quelque part en ce monde une formulation polie et adaptée pour ce que j’ai à vous dire. Je ne le crois pas. Vous et moi ne nous connaissons pas, il me semble même que ne nous, ne nous sommes jamais croisés et pourtant comme je viens à peine de le découvrir, nos destinées sont liées l’une à l’autre. 

J’ai bien conscience que mes propos doivent vous paraître soit terriblement fantaisistes soit particulièrement cavalier, mais sachez que si je me permets de vous contacter et ce dans le plus grand secret, c’est bien Mr Dumbledore parce que nous avons quelque chose en commun, ou plutôt quelqu’un : Gellert Grindelwald. 

C’est une partie de moi et de mon histoire que j’aimerais définitivement enterrer. Malheureusement, je ne peux pas, pas encore du moins. Car cette histoire, mon histoire, il faut bien que je la raconte à quelqu’un. 

Pourquoi moi me diriez-vous. Eh bien, à cela, je répondrais que vous êtes peut-être la personne que Gellert craint le plus au monde. Depuis que son collier ensorcelé à disparu, il n’est plus le même. La peur semble lui coller à la peau comme une ombre. 

Vous êtes probablement la seule personne à pouvoir l’arrêter, moi, je ne peux pas. Je ne peux plus. De toute façon à l’heure où vous lirez ces lignes, je serais probablement morte depuis longtemps et bien que la peur me paralyse, j’ai l’intuition que vous aurez besoin de cette histoire, mon histoire pour faire basculer la balance en votre faveur. Alors en dépit de la honte et de la culpabilité qui me colle à la peau depuis longtemps, je vais vous raconter comment ma naïveté et quelques gouttes d’Amortentia, on détruit ma vie aussi sûrement qu’un sortilège impardonnable. 

Ne me jugez pas trop sévèrement, je vous en conjure. Le poids de ma culpabilité est déjà bien assez difficile à porter comme cela. C’est quelque chose que vous pouvez comprendre, je crois. 



En espérant que vous puissiez débarrasser le monde de ce fléau,

Bien à vous,

Séléna Black



P. S : j’ai joint à cette lettre, les feuillets de ma vie ainsi que la pensine de Grindelwald que je lui aie dérobé. Faites-en bonne usage. Oh et sans vouloir vous dicter votre conduite, je vous suggère fortement de commencer par mon histoire et de ne vous intéresser à la pensine que par la suite. 



Eh bien, voilà un rebondissement des plus étonnant. Qui était-elle, cette femme ? Était-elle réellement la réponse à toutes ses interrogations ? Son nom lui était bel et bien inconnu. Étrange pour quelqu’un qui se targuait de connaître la communauté sorcière anglaise sur le bout des doigts. Une Black de surcroît ne pouvait surgir ainsi sans que personne n’en ai entendu parler. C’était tout bonnement irréaliste. À moins que….

Non-mieux valait ne ne pas élaborer de théorie pour le moment. Ne pas monter de conjecture qui pourrait s’avérer erronée. Non, la seule chose raisonnable à faire, était de découvrir ce que cette Séléna avait à raconter. 

En saisissant la liasse de parchemins contenue dans le sac Albus ne put s’empêcher de penser qu’avec un peu de chance son calvaire prendrait bientôt fin. À moins au contraire qu’il ne fasse que commencer. 



End Notes:

Merci d'avoir lu cette introduction. N'hésiter pas à laisser votre avis afin que je sache si je tiens le bon bout ou si au contraire je suis totalement à coté de la plaque. 

Chapitre 1 : Arrivée en Angleterre by Morganel
Author's Notes:

Bonjour à tous et toutes. voici le nouveau chapitre de cette histoir qui je le rappelle participe au concours "les potions" de Lauramortentia.

Ministère de la Magie, Londres. Été 1899. 



La première chose à savoir sur moi pour comprendre mon histoire, c’est que malgré mon nom, je n’ai pas grandi en Angleterre, mais en France le pays dont ma mère est originaire. La seconde, c’est que je suis née du mauvais côté des draps. Or, si être illégitime est mal vu chez les moldus, c’est totalement tabou pour la communauté sorcière. Un sorcier qui aurait le mauvais goût de tromper sa femme, devrait avoir la délicatesse de ne pas faire un enfant et encore moins avoir l’outrecuidance de lui transmettre son nom. 

Mon père avait cumulé toutes ces tares. Non-content d’avoir été infidèle lors d’un voyage en France, il avait en plus laissé un cadeau à ma mère qui neuf mois plus tard, s’avérerait être moi. Pour ne rien arranger, mon père pris de folie, décida, en voyant ma frimousse pour la toute première et unique fois, de me donner son nom et de me baptiser Séléna en raison d’une obscure coutume familiale qui voulait que les enfants portent des noms célestes. 

Autant vous dire que ce fardeau, je l’ai porté tout au long de ma vie. Eh bien que j’aie fait mes études à Beauxbaton et non à Poudlard, où mon nom aurait été traîné dans la boue aussi sûrement qu’un vieux gnome des jardins arthritique, je n’en aie pas moins souffert de cette situation qui était la mienne. C’est la raison qui me poussa, une fois mes ASPIC en poche, à partir pour l’Angleterre afin d’y retrouver mes racines et ce père qui m’avait abandonné il y a 17 ans de cela. 

Au commencement de cette histoire, je me retrouvais donc dans le hall du ministère de la magie anglais, la main droite agrippant fermement une vieille bottine usée jusqu’à la corde et la main gauche crispée sur mon estomac fragile. Par la Barbe de Merlin, ce que je pouvais détester, à l’époque, les voyages en portoloin et à plus forte raison les voyages en portoloin international. 

Je fermais momentanément les yeux, dans un vain espoir de contrôler ma nausée, lorsqu’une voix criarde me fit sursauter. 

« Miss Black ! Vous devez lâcher le portoloin, maintenant. »

Je lâchais, malencontreusement la vieille chaussure rapiécée qui tomba avec lourdeur sur le pied de la pauvre créature qui venait de m’interpeller. 

« OH ! Nom d’un hypogriffe ! Je suis véritablement navré. Veuillez, je vous prie, excusez ma maladresse. »

À peine ces paroles s’échappèrent-elles de ma bouche que je vis la créature se décomposer devant mes yeux ébahis. Elle leva vers moi ses grands yeux ronds remplis de larmes et secoua violemment la tête de droite à gauche en gémissant :

« - NON ! NON ! NON ! La miss ne doit surtout pas s’excuser. C’est la faute de Piwi. Piwi n’aurait jamais dû sortir la jeune maîtresse de ses pensées. 

- Qui êtes-vous ? Je peux faire quelque chose pour vous ? Vous travaillez ici ?

- Oh non, Miss. Piwi est l’elfe de maison de Mrs Tourdesac. Elle m’a envoyée ici pour vous récupérer. »

Alors c’était donc ça un elfe de maison. Je n’en avais jamais vu, leur usage n’étant pas courant chez moi. Curieuse, j’examinais ce pauvre Piwi du bout de ses orteils crasseux, aux pointes de ses longues oreilles disproportionnées, en passant par ces immenses yeux bleus globuleux. Me rendant brusquement compte de mon impolitesse, je me raclais la gorge gênée. 

« Eh bien, allons-y. »

L’elfe me dévisagea de ses gros yeux humide et hocha la tête avec tant de vigueur que je crus l'espace d’un instant qu’elle allait se détacher de son cou et rouler à mes pieds. Je frissonnais devant l’image horrifique, ainsi formée par mon cerveau.

« Oh oui, Miss ! Évidemment miss ! » 

Sur ces mots, Piwi attrapa ma main et transplana. La seconde suivante, j'atterrissais à quatre pattes dans l’herbe humide, le cœur au bord des lèvres. Un voyage en portoloin suivi d’un transplanage d’escorte, voilà un dangereux cocktail pour mon estomac fragile. Bien plus que je ne pus en supporter. Je me penchais en avant pour vomir dans les buissons

"Thilda! Je crois que ton invitée est arrivée."

Je fermais les yeux mortifiés, au son de cette voix caustique qui résonna dans mon dos. J’implorais Merlin, pour que la terre s’ouvre sous mes pieds et me fasse disparaître. Malheureusement pour moi, Merlin ne semblait pas de bonne humeur aujourd'hui, puisqu’il ignora mes supplications. Résignée, j’essuyais ma bouche d’un rapide revers de main et me retournais, les jambes encore un peu flageolantes. Mon regard entra en collision avec deux yeux vairons insondables. Le temps sembla se suspendre l’espace d’un instant et la terre s'arrêta de tourner. Je décelais une impression furtive, comme une ombre dans ce regard si semblable à un puits sans fond qui me glaça le sang. Instinctivement, je reculais d’un pas et clignais des yeux. L’ombre avait disparu. Mon esprit, embrouillé par la fatigue, avait-il créé une illusion ? Cette ombre, était-elle réelle ? 

"Oh ! Ma chère vous voilà enfin !"

Mes questions s’évanouirent immédiatement à la vue de cette femme à l’âge indéfinissable qui s’approcha de moi et me prit dans ces bras sans autre forme de procès. Je me raidis peu habituée à ce genre de démonstration d’affection et restais les bras ballants, sans savoir quoi faire. Bathilda, car je supposais que c’était elle, se recula afin de m’inspecter sous toutes les coutures. Je crispais les orteils dans mes chaussures et résistais à l’envi de partir loin d’ici. 

" Ce que vous pouvez ressembler à votre mère. Dites moi très chère, comment va ma chère amie ? Cela fait si longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles. Nos lettres se font moins fréquentes qu’avant je l’avoue bien volontiers."

Je grinçais des dents. Je détestais que l’on mentionne ma ressemblance physique avec ma mère. Non pas, que j’aie véritablement honte de mon héritage, mais ma part vélane hérité de ma grand-mère maternelle avait le don de me mettre mal à l’aise. Cette beauté glaciale, associée à ses pouvoirs de séduction me rendait malade. Je mettais un point d’honneur à ne pas me servir de ces pouvoirs, préférant paraître banale que de sortir du lot. La banalité était le meilleur camouflage du monde, la meilleure façon de passer inaperçu parmi une foule de gens. Pour moi qui avais passé toute mon adolescence à éviter les coups, à me protéger des moqueries de mes camarades, c’était devenu vitale. J’avais, en effet, fini par apprendre à grand coup de brimades et d’humiliations, que moins les gens en sauraient sur moi, plus je serais en sécurité. J'essayais, tant bien que de mal, de faire abstraction de la boule qui obstruait ma gorge et du sentiment de colère qui broyait mon cœur et réussis à dire : 

"- Ma mère va très bien. Je suis persuadée que vous lui manquez tout autant. Maintenant sans vouloir paraître impolie, j’aimerais pouvoir me reposer un peu. 

- Bien sûr ! Bien sûr ! Ce que je peux être ingrate. Piwi va vous montrer votre chambre, mais avant, je voulais vous montrer mon petit-neveu Gellert Grindelwald, il séjourne lui aussi chez moi."



J’esquissais un bref signe de tête polie au jeune homme blond, qui soit dit en passant, n’avait pas bouger un cil depuis le début de cette conversation, et me dépêchais d'emboîter le pas à l’elfe de maison. 

Plus tard cette nuit-là, alors que je fixais le plafond de ma chambre, allongée sur mon lit, je pensais aux possibilités créé par ce voyage en Angleterre. Je listais les choses à faire : travailler avec Bathilda pour son nouveau livre, retrouver mon père, rencontrer ma famille anglaise… La douce litanie agissait sur moi comme une berceuse, si bien que je sentis mes paupières devenir de plus en plus lourdes. 

À ce moment précis, alors que le sommeil était sur le point de m’emporter, je n’imaginais pas que ma vie allait bientôt prendre un tournant décisif. Je sombrais dans l'inconscience et toutes mes interrogations, tous mes doutes s’évaporèrent dans la brume du soir. 


End Notes:

Et Voilà. Merci d'avoir lu.  Le chapitre 2 arrive très vite car il est presque achevé. 

Chapitre 2 : départ précipité by Morganel
Author's Notes:

Bonjour la compagnie. Voici le chapitre 2! En espèrant qu'il vous plaises. 

Godric’s Hollow, novembre 1899



Les trois mois qui suivirent ma première rencontre avec Gellert Grindelwald passèrent à une vitesse vertigineuse. J'enchaînais les visites pour Mrs Tourdesac, récoltant des informations précieuses pour son livre encore en préparation. Mes journées étaient trop courtes pour ce que j’avais à faire et je ne trouvais pas de moment pour m’occuper de mes affaires personnelles.

Le neveu de Bathilda, lui, disparaissait tous les jours, si bien que je ne le croisais qu’ épisodiquement. Sur ces quelques mois de cohabitation à Godric’s Hollow, je crois que nous n’avons échangé, en tout et pour tout, que quelques phrases vide de sens. Jusqu’à cette fameuse nuit de novembre.

L’orage grondait depuis le début de la soirée, un mauvais présage que j’aurais dû voir, peut-être. Bien que pour tout avouer, la divination, ne soit pas vraiment mon fort. J’avais passé une très mauvaise journée, raison pour laquelle je me trouvais dans le salon ce soir-là, et ce, malgré l’heure tardive. Je tenais une tasse de chocolat dans une main et regardais la pluie qui cinglait les vitres et les éclairs qui zébraient le ciel. Le craquement sonore d’un transplanage me fit sursauter et je vis Gellert Grindelwald effondré sur le sol. En voyant son visage pâle comme la mort, je me précipitais à ses côtés. Son souffle était haché et court. Il leva ses étranges yeux, vairons vers moi et pour la première et probablement unique fois de sa vie, il laissa son regard transmettre ses émotions. Son désespoir me heurta de plein fouet, comme un écho de mon propre ressenti. Je crois que lui aussi fut conscient de notre communion de pensée à cet instant précis car il dit : 

“- Mauvaise journée ?

- Oui, soufflais-je. Vous aussi ?”

Il acquiesça et pencha la tête sur le côté m’invitant à poursuivre. Quel étrange phénomène me poussa à m'épancher ainsi, devant un quasi-inconnu ? Aujourd’hui encore, je cherche la réponse à cette question et si je ne l’ai pas toujours pas trouvé, je revois la scène aussi clairement que si elle se déroulait devant mes yeux. Moi, assise en tailleur sur le carrelage glacé et lui, me faisant face les yeux plongés dans les miens. Je lui racontais tout. Mon ascendance misérable, mon enfance insouciante, les brimades et les moqueries qui avaient jalonné mes études, ma décision de venir en Angleterre. Comment ce matin-là, je m’étais retrouvée sur le perron de la maison paternelle, l’eau glacée de la pluie dégoulinant le long de ma colonne vertébrale. Le regard méprisant de cet homme, qui malgré tous mes espoirs ne serait jamais mon père. 

“Je n’étais pas assez bien pour la famille Black. Mon illégitimité et mon héritage vélane le dégoûtait. Il m’a dit regretter de s’être laissé abuser par cette créature contre nature qu’était ma mère. Que je devrais bénir sa faiblesse qui m’attribua le nom de son illustre famille et que je ferais mieux de disparaître.” 

Je crachais ces mots, cherchant à éliminer le poison qui me rongeait de l’intérieur. Les larmes amères coulaient sur mon visage et brouillaient ma vision me rendant imperméable au monde extérieur. Je ne vis pas Gellert se redresser brusquement, pas plus que je ne vis la lueur calculatrice qui s’alluma brusquement dans ses yeux à ces mots. Sans le savoir, je venais de sceller mon sort, réduisant ma destinée en une route unique et funeste. 

“Je peux t’aider !”

Je clignais des yeux éberluée et dévisageais le jeune homme. Il me regardait, les traits fermés, le visage aussi impénétrable qu’une statue de marbre, la mâchoire volontaire et les yeux inflexibles. Il attrapa ma main et sans me quitter du regard un seul instant la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser chaste mais brûlant.  

“ Je pourrais faire de toi, une sorcière puissante. Je ferais en sorte que ton père regrette ces paroles, qu’il t’accepte dans la famille. Je pars demain, accompagne moi. Nous ferons de grandes choses toi et moi, pour le plus grand bien. Nous leur montrerons à tous, que nous sommes des êtres supérieurs. Que notre puissance est reine. Nous les écraserons, les réduirons à l'état de larve. C’est tout ce qu’ils méritent. ” 

La lueur fanatique qui brilla dans ses yeux à ce moment-là, me fit peur. Je me relevais d’un bond et reculais d’un pas en bredouillant des mots décousus. Je pris la fuite, littéralement et laissais derrière moi les paroles qui alourdissaient encore l’air du salon. Je fuyais comme si j’avais la mort au trousse et me claquemurais dans ma chambre. Le dos appuyé contre la porte, je fermais les yeux. Dans ma poitrine, mon cœur battait à coups redoublé, un peu comme s’il voulait briser ma cage thoracique pour s’envoler. La peur me fouettait le sang et engourdissait tous mes membres. La peur n’était pas seule, je sentais au fond de moi les filaments brûlants d’un autre sentiment, comme un poison logé tout au fond de mon cœur. Une envie. L’envie d’accepter cette proposition. L’envie de leur montrer à tous que j’étais capable de faire de grandes choses. Que je n’étais pas l’erreur de la nature que mon père voyait en moi. Leur montrer que le sang des Black, si impur soit-il, coulait bel et bien dans mes veines. 

Nous avons tous une faiblesse cachée, un point de rupture. Une part d’ombre qui nous consume lentement, à petit feu. Comme une voix qui vous murmure à l’oreille. Parfois on est tout simplement pas assez fort pour lutter. L’envie de leur montrer à tous que j’étais capable de faire de grandes choses. Un choix qui vous fait basculer soit vers la lumière, soit vers les ténèbres. 

Cette nuit, alors même que mes espoirs venaient d’être réduit à néant, découpé en lambeau de fumé, je trouvais la force de tirer le verrou de mes mains tremblantes. J’allais me coucher, mais les mots de Grindelwald continuaient de tournailler dans ma tête. Malgré moi, je priais Morgane pour que le sommeil m’emporte et dissipe toutes ces pensées dans la brume. 

Mes prières furent insuffisantes et ma nuit fut agitée. Je me tournais et me retournais dans mon lit, dérivant entre conscience et inconscience. Des images floues et insaisissables tournoyaient dans ma tête. Je me vis, auréolée de Gloire, mon père à genou devant moi, me suppliant d’accepter ses excuses. L’image se dissipa et une autre lui succéda. Cette fois, je me vis sur un trône, une couronne parant mon front, devant une foule qui m’acclamait. À mes côtés, se tenait Grindelwald un air conquérant illuminant son visage. Encore une fois, ma vision disparut, balayée par les limbes. Une autre la remplaça, puis une autre et encore une autre. Avec le recul, je m’interroge, ses pensées étaient elles réellement les miennes ? Grindelwald, avait-il le pouvoir de les implanter dans ma tête ? Je ne sais pas. Peut-être. Je crois que venant de lui, tout est possible.

Le lendemain matin, je me réveillais avec les premières lueurs rosées de l’aube, les yeux encore embrumés de sommeil. Les fantômes qui avaient hanté ma nuit semblaient s’être dissous dans la lumière du jour et avec eux tous mes doutes. Malgré le manque de repos, je me sentis revigorée à l’idée que mes résolutions n’avaient pas faibli. J’observais le soleil se lever et souris. Mon corps me faisait souffrir affreusement, résultat de ma nuit agitée. Mais étrangement, la douleur ne me dérangeait pas, au contraire, j’étais heureuse. Je me sentais plus vivante que jamais, plus vivante que ces derniers mois en tout cas. Les recherches pour le livre de Bathilda ne me stimulaient pas autant que je l’aurais cru. Le sujet était ennuyeux, les témoignages recueillis redondants et pompeux. Mais la rencontre avec ma famille, aussi désagréable qu’elle fut, m’avait ragaillardi. J’avais enfin eu l’occasion de me rapprocher de mon but et malgré mon échec cuisant, je n'abandonnais pas l’idée de réussir un jour. J’étirais mes muscles endoloris en sifflotant. Oui, décidément, cette journée s’annonçait bien mieux que la précédente. Grindelwald allait partir loin de Godric’s Hollow et emportait avec lui ses paroles pleines de vitriols. Peut-être était-il déjà parti. Je l’espérais de tout mon cœur. 

Un léger “pop” retentit dans la chambre, m’arrachant à mes pensées. Je me retournais et souris en voyant le plateau posé sur la desserte. Piwi était vraiment un ange. Chaque matin, il me ramenait mon petit-déjeuner. Quel sixième sens lui permettait de savoir avec exactitude que j’étais bel et bien réveillée. Je n’avais pas de réponse à cela, je me contentais d'apprécier l’attention, d’autant plus que Piwi connaissait mes préférences sur le bout des doigts.

J’attrapais la tasse et pris une longue gorgée de mon thé matinale. Je grimaçais lorsque le goût sucré du chocolat atteignit ma langue. Que… Je clignais des yeux éberluée, Piwi ne se trompait jamais, il m’apportait une tasse de thé tous les matins. Alors pourquoi… Une étrange folie me poussa à prendre une deuxième gorgée, comme si je voulais vérifier que mes sens ne m’avaient pas trompé. Sans m’en rendre compte, j’avais presque vidé la tasse de chocolat. 

Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment décrire avec précision, la sensation qui me traversa à ce moment-là. Je crois que cela ressemblait à un rayon de soleil liquide qui prit racine à l’intérieur de moi et dont les ramifications diffusèrent leur chaleur dans tout mon corps, jusqu’à atteindre mon cœur. Je regardais le fond de ma tasse le regard vide. Une porte claqua au rez-de-chaussée et mon cœur rata un battement. Une pensée me frappa de plein fouet comme une évidence. Je ne pouvais pas laisser Grindelwald partir sans moi. Le laisser s’en aller, me détruirais. Je devais rester à ses côtés, l’épauler. Tout pour qu’il soit heureux, tout pour qu’il me regarde, pour qu’il me remarque. 

Une force étrange me tordit l’estomac me poussant en avant. Comme un gant invisible qui m’aurait attrapé et me tirait vers lui. Comme un lien reliant ma petite vie si insignifiante à la sienne si éblouissante. Je lâchais mon chocolat qui s’écrasa sur le parquet de la chambre dans un bruit sourd. Je regardais, sans les voir, les morceaux de porcelaine qui gisaient sur le parquet, reliquat brisé et détruit de ma vie. Mon cœur battait à coups redoublé dans ma poitrine, comme une étrange mélodie archaïque faisant écho aux bourdonnements dans mes oreilles. 

Comme dans un rêve, l’esprit embrumé par l’afflux de sang qui martelait mon cerveau à intervalle régulier, je dévalais les escaliers. Une seule pensée semblait tourner dans ma tête telle une litanie, comme une obsession. 

“Pourvu qu’il soit encore là. Pourvu qu’il ne soit pas parti sans moi.”

Les affaires de Gellert qui hier traînaient dans le hall avait disparu, volatilisé. Mon cœur sombra dans ma poitrine. Je secouais la tête de gauche à droite avec force, en pleine crise de déni. 

“Non, impossible ! Impossible. Il ne peut pas être parti. Pas sans moi. Non. Non. Non”

Ma petite voix intérieure hurlait sous mon crâne, broyant tout autre pensée cohérente. Je devais ressembler à une folle furieuse. Comme de fait, la folie, c’était bel et bien emparée de mon corps et de mon âme. Je n’étais plus moi-même. Je n’étais plus qu’une ombre déboussolée, privée du soleil qui lui permettait d’exister. Cette idée me parut si juste, à cet instant précis que je paniquais. L’air se bloqua dans mes poumons, et ma poitrine se serra convulsivement. Je manquais de souffle à tel point que le monde autour de moi parut vaciller, comme dévié de son axe.

Je titubais jusqu’à la porte d’entrée, aspirant à remplir mes bronches d’air frais, et sortis dehors. Ma délivrance se trouvait dehors au bout de l’allée, rayon de soleil qui illumina mon existence devenu terne. Gellert Grindelwald se tenait accoudé à l’arbuste, un demi-sourire étirant ses lèvres. Il se redressa et me tendit la main, en geste d’invitation. Oubliés tous mes doutes de la nuit. Mon monde reprit sa place.. Comme un aimant, mes pieds nus foulèrent l’air humide pour me rapprocher de lui. 

Le monde est étrange, le monde est fou. Je venais de perdre la bataille qui m’avait tant tourmenté cette nuit et le pire, c’est que je n’en avais pas conscience. L’ombre en moi, enfla et prit plus de place. Je saisis la main du jeune homme et nous disparûmes, emporté par le tourbillon du transplanage. 

À ce moment précis, nourri par quelques gouttes d’amortentia, ce que bien évidemment, j’ignorais à cette époque, un nouveau sentiment s’enracina au plus profond de mon âme : une obsession. Une obsession dangereuse et dévastatrice, qui serait pour les années à venir le centre de mon univers. 

End Notes:

Et voilà c'est fini pour aujourd'hui! Merci d'avoir lu ce texte! Rendez-vous dans quelques jours pour la suite. 

Chapitre 3 : Obsession by Morganel
Author's Notes:

Je reviens avec un nouveau chapitre et beaucoup beaucoup de retard, je le sais et je m'en excuse en espèrant que ce chapitre vous plaise. 


Chemin de Traverse, Londres, décembre 1905



Six ans s’étaient écoulés depuis notre départ précipité de Godric’s Hollow. Six années passées à voyager de par le monde, à engranger des connaissances sur des formes de magie qui jusqu’alors m'étaient encore inconnues. Le temps passé au côté de Grindelwald m’avait changée irrémédiablement. Je n'étais plus la jeune fille faible et candide qui avait foulé le sol de Grande-Bretagne. Ma mère, me reconnaîtrait-elle si elle me voyait ? Honnêtement, j’en doute. Encouragée par Gellert, j’avais arrêté de me cacher et de dissimuler mon héritage au monde entier. Avec le recul, je peux au moins lui reconnaître ce point-là. Notre voyage de par le monde m'avait ouvert les yeux sur une vérité fondamentale. Quoiqu’il se passe, je n’avais pas à me sentir coupable d’être ce que j'étais, mes pouvoirs Vélanes faisaient partie de moi aussi sûrement que mon cœur, mes poumons, ma rate ou mon foie… 

En six ans, je m'étais affranchie du sentiment malheureux que je n’avais pas le droit d’exister. Je m’étais lavée du sentiment de honte qui me collait la peau comme un vieil oripeau moisi. Oui, j’avais progressé, appris des choses que je n’aurais même pas pu effleuré du doigt sans lui. Malheureusement pour moi, le temps passé n’avait pas réussi à dissoudre mon attachement malsain pour Grindelwald. Je continuais de le suivre partout. Ma vie était calée au rythme de la sienne. Je bougeais quand il bougeait. Je ne parlais que lorsqu’il m’en donnait l’autorisation. Je vivais à travers lui, respirais à travers lui et lorsqu’il avait le malheur de disparaître de ma vue, je tournais en rond, obsédée par l'idée qu’il pourrait m’abandonner. Cette idée cruelle me transperçait l’estomac comme un coup-de-poing. Il pourrait disparaître aussi facilement qu’il était entré dans ma vie. Comme s’il n’avait jamais existé. J’avais l'étrange sensation qu'alors ma vie cesserait d’avoir du sens. 

Oui décidément L’obsession était sans conteste le sentiment le plus étrange qu’il m’ait été donné de ressentir. Sans demi-mesure, elle prenait toute la place dans mon cœur. Tous les autres sentiments que je ressentais, semblaient liés à cette obsession. Mes colères, mes tristesses faisaient écho aux mécontentements de Gellert. Au contraire, ses bonheurs et ses victoires me laissaient euphoriques. J’étais capable de faire n’importe quoi pour lui, pour peu qu’il me regarde, qu’il me sourit. Il était devenu le centre de mon univers, et moi, je gravitais autour de lui grappillant la moindre de ses marques d’affection, le moindre de ces regards. 

Néanmoins, de temps en temps, l’obsession semblait reculer et les doutes, comme des reliquats du passé, venaient chatouiller ma conscience. Ce jour-là, alors même que je savais qu'une importante mission m’attendait, l'incertitude flottait à la lisière de mon esprit. Je regardais mon compagnon à mes côtés, une moue boudeuse accroché sur les lèvres et susurrais : 

-Faut-il vraiment que j’y aille ? 

- Bien sûr ! J’ai besoin de toi Léna. Toi seule peux nous obtenir cette information dont nous avons cruellement besoin. 

L’utilisation de mon surnom et la ferveur dans sa voix firent vaciller mes doutes. Il avait toujours les mots pour me faire plier. En même temps, je ne lui opposais jamais de réelle résistance, trop éblouie par lui pour lui refuser quoi que ce soit. Pourtant, ce jour, les doutes s’arrimèrent au fond de mon cœur. Je plissais les yeux. 

- Pourtant, ce jour, les doutes s’arrimèrent au fond de mon cœur. 

Il ricana, ses doigts s’attardant sur ma joue en un simulacre de caresse qui réchauffa mon âme, malgré moi. 

-Menteuse. Je sais que tu adores ça. Ma petite manipulatrice. 

Ces mots déclenchèrent chez moi un léger malaise qui vint titiller ma conscience. Je n’étais pas une manipulatrice, je ne l’avais jamais été. Instinctivement, je reculais d’un pas et grimaçais, tandis que des coups sourds martelaient les parois de mon crâne. Grindelwald voulut se rapprocher de moi et je hurlais. 

-NON !!

Il ignora mon cri et me prit délicatement par les épaules, comme s’il pensait que j’étais une poupée de porcelaine sur le point de se briser. Comme de fait, j’avais bel et bien l’impression que mon être se morcelait, en un million de petits éclats. Je vacillais sur mes jambes la respiration tremblante et Gellert me maintint contre lui, pressant quelques chose de froid contre mes lèvres. 

-Tu devrais boire quelque chose. 

Sa voix cajolante, m'apaisa instantanément et je laissais le liquide glacé me revigorer. La douce chaleur familière réchauffa mes entrailles et je soupirais d’aise, emplie de gratitude pour celui que je considérais comme mon sauveur. Je déposais un baiser léger comme une plume sur sa joue et lui souris.

-On se retrouve comme convenu.

Il acquiesça et je saisis l’objet informe qu’il me tendit. Presque aussitôt, le portoloin m’aspira et je me retrouvais là où tout avait commencé. Je resterais ma cape autour de moi, pour me protéger de la vague de froid qui m'assaillit. Je retins le juron qui me brûlait les lèvres. L’Angleterre était décidément un pays au temps exécrable. Bizarrement remettre les pieds sur le sol anglais ne me fit pas autant d’effet que je l’aurais crue. Pas de malaise, pas de dégoût pour ce que j’étais devenue. Pas même la plus petite pointe de nostalgie pour la vie que j’avais laissée derrière moi. Mes plans de conquêtes vis-à-vis de mon père et de sa famille avait disparu, avalée par le gouffre sans fond des besoins et des plans de Grindelwald.

Concentrée par ma mission, j'avançais sur le chemin pavé mes bottines s'enfonçant dans la poudreuse qui recouvrait le chemin. La rue commerciale était pleine de monde malgré la neige et je me retrouvais à devoir jouer des coudes afin de me frayer un chemin à travers la foule. Heureusement pour moi, la boutique que je visais été déserte. Au-dessus de l’entrée pendait un misérable écriteau élimé par le temps sur lequel on pouvait lire :

“Ollivander - Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J. -C”

Je poussais la lourde porte en bois et entrais dans la boutique la plus sombre qui m'ait été donnée de voir. Les murs noirs croulaient sous le poids d’étagères pleines de boîtes poussiéreuses. Derrière le comptoir, un jeune homme somnolait, sa tête rousse pendante lamentablement sur le côté, un filet de bave au coin des lèvres. Je me rapprochais doucement de lui et me raclais la gorge pour signaler ma présence. Le rouquin bondit de sa chaise tel un diable de sa boîte et me regarda interloquer. 

-Que… Que puis-je pour vous, Madame ? 

-Mademoiselle. Vous êtes Julius Weasley. ? Demandais-je en battant des cils, mon plus beau sourire accroché à mes lèvres. Le pauvre garçon, me regarda avec des yeux de merlan frit, la bouche ouverte de stupéfaction.

-Je… Oui Mad... Je veux dire mademoiselle. Je peux savoir ce que vous me voulez. 

Je m’approchais du comptoir et m’accoudais à celui-ci. 

-Je cherche quelque chose de particulier et l’on m’a dit que vous étiez le meilleur monsieur Weasley.

Il rougit violemment devant le compliment, sa tête devenant aussi rouge qu’une tomate bien mure. Ses grands yeux bleus cherchaient sur mon visage la moindre trace de moquerie. n’en trouvant aucune, il se détendit sensiblement et bomba le torse, fier comme un coq. 

-Oui, c’est exacte. Que recherchez-vous ? 

-Gregorovitch.

C'est fou l’effet que peut avoir un tout petit mot. Celui-ci sembla avoir un effet particulier pour mon interlocuteur. Ses épaules s’affaissèrent et il me fusilla du regard.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez, je ne connais pas Gregorovitch. 

Je plantais mes yeux dans les siens et laissais mes pouvoirs de vélane le percuter de plein fouet. Il prit une brève inspiration, comme ensorcelé par mon regard pénétrant. Je lui touchais la main du bout des doigts et laissais ma voix cajolante faire le reste :

-Dommage. Moi qui pensais, que vous étiez si intéressant. Je crois que je vais partir.

Je lâchais sa main et voulu me détourner, mais il attrapa mon poignet pour me retenir et lança un coup d’œil nerveux derrière son épaule avant de chuchoter :

-Pas ici. Retrouvez-moi dans 10 minutes devant “Le gobelet du gobelin”. C’est une taverne au bout de la rue à droite. 

Je hochais la tête, lui souris et sortis de la petite boutique. Je pensais à Grindelwald et au sourire qui récompenserait ma réussite. Les hommes étaient si faciles à manipuler. Je flottais sur mon petit nuage d’euphorie, si bien que les dix minutes passées à attendre passèrent en un éclair.

“ Le gobelet du gobelin” était une petite taverne insalubre à la limite de l’allée des embrumes. Ici, on ne retrouvait pas la chaleur et le grondement des conversations du “Chaudron baveur”. Les quelques clients qui peuplaient le Pub, ne firent pas attention à nous et le jeune Weasley me conduisit à une table éloignée. De cette conversation, je ne retins pas grand chose, si ce n’est les renseignements que j’étais venue chercher. Je quittais la taverne sans un regard en arrière et saisis le portoloin qui me mènerait à Nurmengard, la nouvelle acquisition de Gellert. 

Les murs de la prison délabrée étaient plus glauques que ce que j’avais imaginé. Je plissais le nez devant l’odeur nauséabonde qui s’échappait de l’endroit, un mélange de moisissure, de sueur rance et de renfermé qui me soulevèrent l’estomac. Je plaquais une main sur mon visage et marmonnais : 

-Charmant. 

En face de moi Grindelwald esquissa un petit sourire ironique, tout en continuant de jouer avec sa baguette, l’air faussement indifférent. Il ne me posa aucune question sur ma mission, il ne le faisait jamais. Il se contentait d’attendre que je lui donne les informations qu’il attendait. L’échec n’entrait pas en ligne de compte. “Non” et “impossible” n’étaient jamais des réponses acceptables. Personne n’osait se présenter devant lui avec ce genre de négations sur le bout des lèvres. Moi encore moins que les autres, car pour lui j’étais prête à aller chercher tous les oui de la terre. 

Je m’avançais doucement, comme pour ne pas brusquer l’animal sauvage qui sommeillait en lui. Nos yeux s’accrochèrent l’espace d’une demie seconde et mon cœur eut un raté. Je m’empresser de partager la nouvelle avec lui, refusant de le faire languir plus que nécessaire :

-Je sais où trouver la baguette de sureau.

Un éclair de triomphe s’alluma au fond de ses yeux pâles. Enfin, nous nous rapprochions de notre but. Nos projets suivaient leur cours. Pour le plus grand bien. 

End Notes:

Et voilà, j'espére que ça vous a plus. Je vous remercie d'avoir lu.

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