— Neville.
Il se retourne et laisse les autres nous dépasser dans le couloir.
— On peut se parler ?
— Bien sûr.
On va dans un couloir à l’écart et je lui explique rapidement la situation avec mon père. Comme je m’en doute, il ne dira rien. C’est quelqu’un de discret.
— Oui, je l’ai croisé hier, juste après le train, il a demandé des nouvelles de mes parents.
— Ils se connaissaient…
— Nos mères surtout il paraît.
On échange un sourire. Ni joyeux, ni triste. On se comprend.
— Et ça va ?
— Oui.
Non.
— Merci Neville.
— Je suis vraiment content pour vous. Cet été, tu retourneras peut-être chez toi.
Chez moi… Un terme assez bizarre à entendre. Cet appartement, j’ai passé peu de temps dedans, mais dans mon coeur, c’est vraiment mon chez moi. Plus que la France, c’est assez étrange, comme si, je sentais mon histoire imprégner ces murs.
— Oui, c’est génial…
— Bon, on devrait peut-être prendre le petit déjeuner avant les cours. J’ai divination, je n'ai aucune idée de comment y aller.
— C’est la tour nord, non ?
— Peut-être.
— Suis les autres, dis-je pour le rassurer.
— Oui, tu as raison, merci.
On part rejoindre la Grande Salle. Je me mets à côté d’Hermione qui lit en mangeant, comme d’habitude. Harry et Ron finissent par nous rejoindre alors que je finis mon thé.
— Je commence par arithmancie et vous ?
— Divination.
Harry a l’air content. C’est une nouvelle matière.
— Je ne comprends pas pourquoi vous avez pris cette matière. Pourquoi chercher à savoir le futur ?
— Tu ne veux pas savoir ce qui va se produire ?
Je secoue la tête. Non, j’ai passé ma vie, certes courte pour le moment, à lutter entre passé, présent et futur. Si je pouvais rester là où je suis, ça m’irait très bien.
— Qui sait, les feuilles de thé nous diront peut-être quand est ton anniversaire ? ajoute t-il avec un sourire malicieux.
Touché.
— Bien vu, tu m’appelleras à ce moment-là, dis-je sur le même ton.
Il rigole, soulagé que je ne l’ai pas mal pris. Pas d’inquiétude sur ça Harry, je m’en veux tellement de te mentir tous les jours, je ne vais pas t’en vouloir d’être à la recherche de cette foutue date de naissance.
— Hermione, ils se sont complètement trompés dans ton emploi du temps. Regarde, ils t'ont collé une dizaine de cours par jour. Tu n'auras jamais le temps de tout faire.
— Je m'arrangerai. J'ai mis tout ça au point avec le professeur McGonagall.
— Impossible. Tu as vu, ce matin ? Neuf heures : Divination. Et en dessous, neuf heures : étude des Moldus. Et... Là, regarde ! Encore en dessous... Neuf heures : Arithmancie. Je sais que tu es brillante, mais personne ne peut être brillant au point de se trouver dans trois classes différentes à la fois.
Je me penche à mon tour vers Ron pour regarder son emploi du temps. Effectivement, elle a trois classes en même temps. Elle nous retire l’emploi du temps des mains et le cale dans son sac.
— Ne sois pas stupide. Bien sûr que je ne vais pas suivre trois cours à la fois.
— Alors ?
— Passe-moi la marmelade.
— Mais...
— Ron, qu'est-ce que ça peut te faire si mon emploi du temps est un peu chargé ? Je t'ai dit que j'ai tout mis au point avec le professeur McGonagall.
Il nous regarde surpris. J’avoue moi aussi ne pas comprendre. Quoique McGonagall a dit, c’est impossible.
Hermione a la même attitude que moi avec mon anniversaire. Elle nous cache quelque chose. Je ne vais pas me permettre d’insister, je suis mal placée pour le faire.
Hagrid passe dans la grande salle, un putois mort sur l’épaule, j’ai hâte et à la fois un peu peur d’aller dans son cours. J’espère que ça n’impliquera pas de créatures pas du tout mignonnes et hautement dangereuses.
— Bon et bien à tout à l’heure, dis-je alors qu’ils partent en divination.
Je me lève pour chercher la salle du professeur Vector, j’ai déjà dû passer devant plein de fois, mais là, comme ça, je ne sais pas où aller.
— Emy.
George arrive vers moi et dépose un bref baiser sur ma joue. Comme toujours, je suis embarrassée et sens mon visage rougir.
— Tu es trop mignonne quand tu rougis.
— Ravie de l’apprendre.
— Tu vas en quoi ?
— Arithmancie.
Il grimace.
— Oh, ça va, ne joue pas au cancre avec moi, dis-je en rigolant.
Il sourit, je l’ai démasqué.
— Tu sais y aller ?
— Non. Toi ?
- Évidemment.
J’attends, mais il ne poursuit pas.
— Alors comment on y va ?
— J’ai quoi en échange ?
— C’est du chantage !
— Absolument.
Je fais mine d’être outrée. Oui, je sais, c’est pathétique. Que voulez-vous ?
— Je te donne ma première sortie à Pré-au-lard.
— Un rencard alors ?
— Ça en a tout l’air.
— On n’est pas obligé d’attendre que tu aies une autorisation de sortie, chuchote t-il à mon oreille. Je connais un passage secret.
Il prend ma main et écrit des indications à la plume, savourant ma surprise.
— Tu piques ma curiosité là…
Il range sa plume, dépose un nouveau baiser sur ma joue et part avec un clin d'œil.
Merlin…
J’ai des papillons dans le ventre. C’est ridicule ma pauvre Emy, ressaisis-toi. Je me mets en route en scrutant ses inscriptions sur ma main. Aller au tableau de la prairie, puis prendre à gauche. Au moment où je relève la tête, Hermione marche à mes côtés.
— Oh, qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’es pas en divination ?
— On a arithmancie à neuf heures, dit-elle.
Heu oui… Mais ça ne répond pas du tout à ma question.
— Les jumeaux sont revenus rapidement après t’avoir montré leur « truc », fait-elle en mimant des guillemets dans le ciel. Mais toi non. Tu es rentrée très tard.
Je m’arrête au milieu du couloir pour l’observer.
— Comment ça ?
— Tu n’es pas la seule à avoir des secrets.
Je n’aime pas ça. C’est quoi ? Une menace ? Un chantage ? Qu’est-ce qu’elle cache au point d’en venir à ce point ? Elle est prête à tout pour garder le secret.
Comme moi.
— Ne me pose pas de questions, m'implore-t-elle les larmes aux yeux. Je sais que tu pourrais comprendre si tu le cherchais vraiment, je le sais, parce que je suis comme toi, si je cherchais, je sais que…
Elle soupire.
— Pardon, ça sonne comme des menaces, mais ce n’en est pas. Je suis maladroite, désolée, tu es mon amie et même si parfois j’aimerais comprendre ce qui se passe, je sais que je dois te laisser ton espace et ne pas chercher à comprendre.
Parce qu’elle est intelligente. Et que si elle cherche, elle trouvera. Je le sais, et elle sait que je le sais.
— Je ne chercherais pas, dis-je avec un sourire pour la rassurer.
Elle me tend son petit doigt.
— Merci.
Je le sers avec le mien, et notre promesse est formée.
Deux secrets.
Quelle drôle de promesse.
*****
Le professeur McGonagall se change en chat devant moi. C’est impressionnant et fascinant. Je me mets à applaudir, mais je suis un peu seule. Le professeur échange un regard surpris avec moi, alors qu’elle reprend sa forme humaine.
— Enfin, qu'est-ce qui vous arrive, aujourd'hui ? C'est la première fois que mes métamorphoses ne déclenchent aucun applaudissement. Enfin, merci Emilynn.
Je me retourne pour observer tout le monde qui se tourne vers Harry. Finalement, c’est Hermione qui prend la parole.
— Voilà ce qui s'est passé, professeur, nous avons eu notre premier cours de Divination, nous avons lu l'avenir dans les feuilles de thé et...
— Ah, je comprends. Inutile d'aller plus loin, Miss Granger. Dites-moi plutôt qui doit mourir cette année ?
La formulation me fait sourire, mais visiblement, je suis bien la seule. C’est Harry qui lève la main. Je comprends mieux son air soucieux.
— Moi.
— Je vois. Il faut savoir, Potter, que chaque année depuis son arrivée dans cette école, Sibylle Trelawney a prédit la mort de quelqu'un. Or, jusqu'à présent, tout le monde est resté bien vivant. Elle commence toujours l'année scolaire en décelant des présages de mort. Si je n'avais pas pour habitude de ne jamais dire du mal de mes collègues…
J’arrête d’écouter, réalisant que si Hermione a pu raconter ce qui se passait, cela veut dire qu’elle était en divination. Or, moi, j’étais en arithmancie avec elle. À la même heure.
Je ne comprends pas.
Ah, si, j’avais promis de ne pas chercher à comprendre.
Mais c’est plus fort que moi…
— Vous me paraissez en excellente santé, Potter, aussi, j'ai le regret de vous annoncer que vous ne serez pas dispensé de faire votre prochain devoir. Mais si vous mourez, je vous promets que vous ne serez pas obligé de me le rendre.
Je pouffe de rire avec Hermione.
J’adore cette prof.
*****
Cette première journée, se passe bien. Je meurs d’envie de revoir mon père ce soir, mais deux fois d'affilée, cela risquerait de soulever des soupçons. Ce soir, je vais plutôt essayer mon balai. Oh ! Il faut que je demande à Dubois quand est le prochain entraînement.
Hermione fait la tête aux garçons (ils pensent qu’elle n’aime pas la divination parce qu’elle n’a pas de Troisième Oeil ou que sais-je), moi, je me contente de ne pas prendre part à leurs débats. On se dirige vers la cabane d’Hagrid, Crockdur, en me voyant arriver, jappe et court vers moi pour me saluer.
— Salut mon grand…
Il me bave dessus, mais tant pis, j’adore trop ce chien pour m’en préoccuper.
— Rassemblez-vous le long de la barrière ! crie Hagrid quand le cours commence. Voilà, comme ça... Il faut que tout le monde puisse bien voir. Alors, première chose, vous allez ouvrir vos livres...
Cette chose ? Ha ha, elle est bien bonne, mais non, je ne m’en approche pas.
— Comment on fait ? demande Drago Malefoy et pour une fois, je suis bien d’accord avec lui.
— Quoi ?
— Comment on fait pour ouvrir nos livres.
— Personne n'a... n'a réussi à ouvrir son livre ?
Il tente un regard vers moi, Harry, Ron et Hermione, mais non, désolée. C’est la première fois que je ne lis pas un livre avant une rentrée.
— Il faut simplement les caresser. Regardez...
Je prends le mien qui est ficelé par une corde. Ok, gentil, le livre. Je caresse doucement son arrête, il frémit et… Il arrête de gigoter pour manger tout ce qui s’approche.
— Souhaitez-moi bonne chance, dis-je aux autres qui me font un sourire. Je le détache.
— Garde tes mains pour jouer au quidditch, murmure Harry avec un sourire amusé.
Je lui fais un clin d'œil, ce qui le fait rigoler. Bon en vrai, il n’est pas si terrible ce livre, une fois détaché, je peux même l’ouvrir.
— Oh, sommes-nous bêtes. Il suffisait de les caresser ! On aurait dû le deviner tout de suite !
— Je... je les trouvais plutôt drôles.
Je rassure Hagrid d’un sourire.
— Oh, extraordinairement drôles ! Quelle merveilleuse idée de nous faire acheter des livres qui essaient de nous dévorer la main !
Mais qu’il ne saoule pas celui-là. Je me retourne pour l’envoyer bouler, mais Harry me devance.
— Silence, Malefoy, dit Harry à voix basse.
Ça ne va pas aider leur relation, ce cours, j’ai l’impression.
— Bien, alors... Donc, vous... vous avez vos livres et... et maintenant, il ne vous manque plus que des créatures magiques. Je vais aller vous en chercher. Attendez-moi...
Je n’écoute pas Drago qui reprend ses commentaires insupportables. La pleine lune est dans longtemps, mais je sens que si je ne me calme pas de suite, le reste du cours risque d’être long.
Je fixe la lisière de la forêt à la recherche de Hagrid qui reviendrait avec une créature, puis je ne peux m’empêcher de pousser un grand « oooooh » en voyant de magnifiques hippogriffes.
— Ils sont magnifiques, dis-je à voix basse.
Hagrid rosit de plaisir avant de reprendre son cours. Je suis obnubilée par ces créatures si majestueuses. Petite, j’ai grandi dans le monde des moldus, je ne voyais que des animaux non magiques. Ou alors un Botruc par-ci par-là. Mon père m’en parlait bien sûr, ou me racontait des histoires, puis j’ai dévoré le livre de Newt Scamander, sans aller au bout de ma curiosité. J’imaginais ces créatures à l’aide des descriptions ou des quelques illustrations. Maintenant que je vois un hippogriffe devant moi après l’avoir tant de fois imaginé, la réalité n’en est que plus belle.
— … Alors ? Qui veut essayer le premier ?
Je lève la main immédiatement. Puis la rabaisse, réalisant ce que je viens de faire. Je suis une loup-garou. Ces créatures vont forcément le sentir, tout comme Crockdur. Mais si elles ne le supportent pas ? Vu la taille de leurs griffes, je ne devrais pas m’y risquer.
— Quelqu’un d’autre avec Emy ? Harry ? Parfait, Emy viens avec moi, je vais t’emmener à celui-ci… Je reviens Harry.
Il m’amène vers un hippogriffe, je chuchote précipitamment en tirant sa manche vers moi.
— Ça va aller ? Il ne va pas sentir…
— Oh, ça ? Non, pas du tout, tu vas voir…
Oui, bien justement, je ne suis pas si sûre que je veuille voir.
— Regarde, voici Loki, tu sais ce que tu dois faire ?
— Avancer doucement, mais sûrement, s’incliner puis attendre sa réponse.
— Bien, vas-y.
Je m’exécute, ma curiosité l’emporte sur le reste. Je m’avance, m’incline et puis…
*****
— Si Harry et moi avons réussi à le faire, c’est que c’était faisable pour tout le monde ! Il n’a juste pas écouté la consigne !
— Il joue la comédie, approuve Harry. Madame Pomfresh m'a fait repousser la moitié des os l’année dernière. Ce n’est pas une petite blessure qui va l’arrêter.
— C’est un gamin geignard, approuve Ron.
Je dois lui donner raison. Drago est… Je ne le reconnais pas. Pourquoi s'obstine-t-il a tout écraser comme ça ? Comme si rien n’avait d’importance et que…
Oh mais…
Évidemment. Il n’a pas l’attention de son père alors il invente tout et n’importe quoi pour l’avoir ? Pour faire réagir Narcissa ? Il ne voit donc pas qu’ils le couvaient d’amour ? Pfff, je ne comprends plus rien. Ma théorie est ridicule.
— Elle a peut-être raison, dit Hagrid qui se lève.
Il sort et on entend un gros plouf. Il n’a pas à s’inquiéter, on le soutiendra.
— Qu'est-ce qu'il a fait ?
— Il a plongé la tête dans le tonneau d’eau, répond Hermione à Harry en posant la chope vide sur la table.
Hagrid revient, il dégouline d’eau.
— Ça va mieux, dit-il en se secouant comme un chien mouillé. C'était très gentil à vous de venir me voir, je suis vraiment... QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ, TOI ! TU N'AS PAS A TRAÎNER DEHORS QUAND IL FAIT NUIT, HARRY ! ET VOUS TROIS, VOUS LE LAISSEZ FAIRE ! Emy bon sang ! Allez, je vais vous ramener au château, tous les quatre, et que je ne vous y reprenne plus à venir me voir après le coucher du soleil ! Je n'en vaux pas la peine !
Hermione se tourne vers moi, elle a tiqué quand il n’a relevé que mon prénom. Bah oui Hagrid, vous en valez la peine, je n’ai pas pensé à Sirius, est-ce que je peux me permettre de dire que j’avais oublié un instant ?
On le suit vers le château. Il fait déjà nuit, je ne vais pas pouvoir essayer mon balai ce soir. Je suis trop furieuse contre Drago de toute façon pour avoir pu profiter de quoique ce soit.
Le soir, je lis mon manuel de DCFM en tentant de trouver le sommeil. Les pages passent et toujours rien, Hermione finit par ouvrir les rideaux de mon lit à baldaquin.
— Je peux te parler ?
Pour toute réponse, je me décale pour lui laisser de la place. Elle s’allonge à côté de moi, étendue de tout son long, elle fixe le plafond, les yeux grands ouverts. Puis elle me raconte ce fameux cours de Divination. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi cette option.
Plein de choses semblent troubler Hermione, quand elle a fini, j’attends qu’elle me parle vraiment de ce qui la dérange.
— Tu crois que Ron a raison ?
— Quand il dit que tu n’es pas douée en divination et que c’est pour ça que tu es énervée ?
— Oui, fait-elle en se tournant vers moi.
Un instant, j’ai un doute…
— C’est que Ron puisse te critiquer qui te dérange ?
— Non, pas du tout, il passe son temps à le faire, et il l’a toujours fait.
Ok…
— Je ne sais pas si tu es douée pour la divination. Je peux te dire oui pour te faire plaisir, mais on sait toutes les deux, que ce n’est pas ce que tu veux.
— Mais tu y crois à ce Sinistros ?
— Non, pas vraiment…
— C’est une simple coïncidence. Et en plus, vraiment, Ron disait que c’était un mouton. Une fois qu’elle a dit que c’était le Sinsitros, il ne voyait que ça.
Oui, je comprends bien. Mais il me semble que ce qui la dérange n’est pas ce Sinistros. Elle se retourne et remonte la couverture sur ses épaules.
— Je peux dormir ici ?
— Bien sûr.
La conversation s’arrête là. En tout cas, Hermione ne veut pas continuer, dois-je respecter son souhait ? Ou dois-je insister ?
Elle m’en parlera quand elle sera prête.
Je retourne à ma lecture.
*****
Ce que Emy ne sait pas.
REMUS
Remus avait passé une drôle de journée. Revenir à Poudlard avait été bien plus éprouvant qu’il n’avait pensé. Douze ans, douze ans, s'étaient écoulé depuis la mort de Lyra et de James et Lily. Et il ne comptait même plus les années qui s’étaient écoulées depuis sa dernière rentrée.
Il vieillissait.
Pourtant, la blessure était toujours là. Parfois presque guérie, mais jamais totalement. Chaque lieu, chaque endroit lui rappelait ce qu’il avait perdu. Et c’était douloureux.
D’avoir retrouvé sa fille par contre était un soulagement immense. Il avait vu à quel point elle avait grandi, (elle a même un petit ami !), il voyait que la petite fille était partie et la jeune fille qu’il voyait était une bonne personne. Il était fier de la direction que prenait Emy et se disait qu’après tout, il n’avait pas fait du si mauvais travail.
Elle était vive, intelligente, dotée d’un sens de l’humour et savait compartimenter les choses pour profiter de la vie. Lyra était comme ça, elle aussi. Les souvenirs douloureux, elle les mettait de côté. C’était bien sûr à faire avec modération pour ne pas se laisser crouler sous les mauvaises choses, mais au moins, elle s’autorisait à vivre et ça, c’était le plus important.
Il avait eu peur, qu’après tout ce qui s’était produit, là-bas, chez Walburga, qu’Emy ait une partie d’elle envolée à jamais et que ce soit irrémédiable. Il se rappelait de l’hôpital pourtant, de ce moment accordé par Severus et de l’état d’Emy.
Son cœur se serra.
Il releva la tête pour la voir au loin rire avec ses amis. Elle était toujours entourée de Harry, Ron Weasley et Hermione. Il avait hâte de les avoir en cours ces trois-là, il voulait apprendre à les connaître.
Il avait les jumeaux Weasley aussi. George, lui, il n’oublierait pas, et Fred, oui, c’est ça, Fred. Quand Emy était avec eux, c’était facile de voir lequel était lequel. Il n’avait qu’à chercher celui qui regardait sa fille avec plein d’amour.
— On est nostalgique du bon vieux temps Lupin ?
Severus avait ce même air pincé que plus jeune. Souriait-il parfois ?
— Plus ou moins, répondit-il.
Les gens lui manquaient, les cours, pas tellement. Et encore… Même s’ils avaient tous la guerre dans leurs esprits, c’était bien moins présent que quand ils étaient dans l’Ordre. Oh, il ne se rappelait plus trop, son cerveau ne se rappelait que des bons souvenirs.
Severus ne répondit pas, il avait fini et quitta la table. C’était un début de relation courtoise.
Remus était optimiste, il avait retrouvé sa fille, tout irait bien.
Le lendemain, lors de la pause du midi, il décida de laisser libre court à sa curiosité alors qu’il était en compagnie des autres professeurs dans une salle de repos.
— Comment est Emy ? demanda-t-il au professeur McGonagall (il ne pouvait pas se résoudre à l’appeler par son prénom).
Celle-ci posa sa pipe et se recula en souriant.
— Une rencontre parent-élève…
Cette remarque fit sourire Remus. C’était une première.
— Oh, elle est très douée, intervint le professeur Flitwick. Elle et Granger font un très bon duo.
— Granger ?
— Hermione, la brune avec qui Emilynn passe ses journées. Elles ont pris ensemble arithmancie, expliqua McGonagall. Deux intellectuelles, elles poussent Potter et Weasley vers le haut.
— Ils sont moins scolaires ?
McGonagall laissa échapper un rire, jointe par les autres professeurs.
— Ils ne sont pas mauvais, ils sont bons, c’est juste qu’ils sont comme tous les adolescents de leur âge : mettez-leur des devoirs et ils râlent.
— Oui, ça me dit quelque chose…
James et Sirius étaient excellents en cours, mais ils étaient les premiers à râler d’avoir des devoirs.
— Les quatre ensemble, ils sont impressionnants. Elle vous a raconté pour la pierre philosophale et le basilic ?
— Oui, oui, je dois dire que ma scolarité était plus calme…
Juste un peu. Des pleines lunes et des animagus, contrebalançaient la monotonie des classes.
— Emilynn diffère d’Hermione sur un point, intervint Pomona Chourave. Si elle ne veut pas faire quelque chose, elle ne le fait pas. Rappelez-vous, l’année dernière avec Lockhart.
— Mmmh, oui, et je dois lui donner raison, marmonna McGonagall. Cet homme ne savait absolument pas de quoi il parlait.
— La personne qui était à ton poste avant toi, expliqua Flitwick, c’était Gilderoy Lockhart, tu le connais ?
— J’ai tenté de lire ses livres oui…
— Promenades avec les loups-garous ?
Remus hocha la tête. Il ne voulait pas dire du mal de son prédécesseur.
— Qu’en as-tu pensé ?
— Ce mec n’avait jamais rencontré de loup-garou avant d’écrire son livre.
Ils s’esclaffèrent.
— Voilà, Emilynn était arrivée à cette même conclusion, elle a donc décidé de ne pas aller dans ses cours.
Cela le surprit. Il ne s’attendait pas à ça. Il avait même les bulletins d’Emy devant lui, ils étaient excellents. Il regarda en DCFM… Ah oui. Un 2.
— Elle a commencé dès le début d’année, donc il lui a fallu un moment pour se rendre compte qu’il lui manquait une élève. Je l’ai convoquée bien sûr, dit McGonagall, pour lui dire que si elle continuait à ne pas aller en classe, elle aurait des retenues.
— Et ?
Elle tendit son doigt sur un chiffre en bas du parchemin.
72 heures.
— C’est son nombre d’heures de retenues ?
— Oui. Ça a beaucoup augmenté, car elle n’y allait pas parfois pour faire du quidditch… Bref, c’est un électron libre, si elle n’aime pas, elle ne s’embrassera pas de faire semblant. Regarde ses notes.
Que des 18, 20 et sinon elle avait des 12.
— Dans certaines matières, elle stoppe son devoir vers la moitié. Tout le reste est bon, elle ne ressent juste pas le besoin de continuer.
— Elle se moque des notes ?
— Oui.
Lui aussi, il s’en moquait pas mal. Quand elle était petite, il n’avait jamais regardé si elle avait un A ou un AB ou pas.
— Elle a son caractère, murmura t-il.
— Ta gamine est douée, ne t’inquiète pas pour ça, lâcha Severus qui avait suivi la conversation en silence.
Et il quitta la pièce. Encore une fois, Remus se demanda pourquoi Severus l’avait aidé à voir Emy à l’hôpital. Qu’est-ce qui l’avait motivé ? Il était celui qui l’avait retrouvé. Alors c’était juste pour faire une bonne action ? Ça l’étonnait.
McGonagall lui fit un sourire qui le rassura. Il ne se fourvoyait pas. Sa fille pendant ces cinq années d’absences avait grandi dans le bon sens. Il n’avait pas à s’inquiéter.
— Merci.
C’était l’heure de sa classe avec les cinquièmes années. Il prit la direction de la salle de DCFM. Quelle chance que ce matin, il ait trouvé un épouvantard, ce cours promettait d’être très intéressant.
Durant toute la classe, il s’obligea à ne pas braquer ses yeux sur George Weasley. Il voulait tout connaître de ce garçon. Emy lui avait dit qu’il savait presque tout d’elle et de son passé. Qui était cette personne, qui, âgé de quinze ans, se moquait de la lycanthropie ? Ils étaient ensemble depuis un an, et pas une seule fois, il n’avait vu un geste déplacé en direction de sa fille. Après, oui, il les avait vus peu de fois ensemble, on ne sait jamais ce qui se passe dans l’intimité, mais un bon sentiment se dégageait du jeune homme.
Il n’avait qu’à voir comment il regardait sa fille…
George devait sentir la pression sur lui, car quand il arriva devant l’épouvantard, il eut un regard vers Remus.
— Ne me jugez pas pour ça s’il vous plaît, dit-il tout bas.
Il semblait s’attendre à ce qu’il verrait en face de lui. Emy, lacérée, était étendue au sol. Remus retint toute réaction sur son visage et attendit que George réagisse. Celui-ci agita vivement sa baguette et transforma le tout en une nuée de confettis multicolores. Quelques rires fusèrent dans la pièce.
— Trop mignon Weasley.
— Attention, il paraît que les détraqueurs lui font le même effet qu’à Potter.
— Que voulez-vous ? répliqua George qui ne se laissa pas décontenancer. Je suis un grand romantique.
— C’est sa copine que nous avons vue, expliqua une jeune fille à Remus.
Grande, les bras puissants, une peau matte et des cheveux tressés, elle s’appelait Angelina, il lui semblait.
— Ne perdez pas ce romantisme Monsieur Weasley, dit Remus avec un sourire ce qui arracha quelques rires de son auditoire.
— Ouais, ça peut toujours servir, rigola un élève.
— Absolument, prenez-en de la graine Steven.
Tout le monde rigola et ledit Steven sourit de bonne grâce. George se contenait tant bien que mal, seul son visage le trahissait. Il était rouge comme une tomate. Bien mûre.
Quand la fin du cours arriva, tous les élèves partirent pour commencer à étudier, les BUSES arrivaient en fin d’année. Remus remarqua que les jumeaux traînaient des pieds. La grande jeune fille de tout à l’heure parlait avec l’autre jumeau, Fred.
— Viens Angelina, ne soyons pas en retard.
— Depuis quand Fred Weasley ne veut pas être en retard pour réviser ?
— Je m’essaie au romantisme, réviser, ça en fait partie, non ?
Il referma la porte de la classe derrière lui, coupant ainsi le bruit du rire d’Angelina. George s’avança, il triturait la hanse de son sac avec nervosité. Remus, n’était pas du genre à le faire mariner, ni à le faire stresser pour rien. James aurait adoré, Sirius aussi, mais n’y pensons pas, lui non.
— Tu voulais me parler George, fit-il avec un sourire chaleureux.
— Je tenais à me présenter officiellement. Je sais qu’Emy vous a parlé de moi, mais heu… Je tenais à vous dire que… Que je tiens à elle. Que je sais qui elle est. Et que… Je ne lui ferai jamais de mal…
Remus appréciait qu’il vienne lui parler.
— Elle est dangereuse.
— J’en suis conscient.
— Bien, si tu l’es, alors c’est parfait.
George le regarda un peu surpris.
— Vous n’allez pas me dire de faire attention ou que je ne devrais pas être avec elle ?
— Emy est grande. Elle fait ce qu’elle veut. Je vois que tu es parfaitement conscient du danger puisque tu es venu me voir. Si tu attends maintenant de moi que je te rappelle la différence d’âge et l’importance de prendre le temps et de se protéger, je peux le faire, mais non, ce n’est pas mon genre.
George rougit à nouveau, soudain très embarrassé.
— On n’en est pas là, se sentit-il obligé de dire.
— D’accord.
— Et heu… Oui. Je sais pour les protections et tout.
— Allez, va en cours, fit Remus abrégeant ses souffrances.
— Heu, oui, merci, et heu professeur ?
— Je t’en prie, appelle-moi Remus.
— Oui, Remus, je suis content que vous puissiez vous revoir. Vous lui avez manqué.
Il hocha la tête simplement.
— Oui, moi aussi.
— Au revoir.
Et il quitta la pièce. Remus s’assit avec un soupir. On lui avait rabâché que les enfants grandissaient vite. Et bien, oui, le temps passait vite.
*****
— J’avais hâte de faire un cours avec le nouveau professeur. Ça va me changer de Rogue, c’est pas juste ce qu’il fait, et Malefoy… Il me met hors de moi.
Je ne réponds pas même si je suis d’accord avec Harry. Drago en profite de son bras bandé, et Rogue est injuste.
— Oui, moi aussi, j’ai hâte, dit Hermione. Le professeur McGonagall et Mrs Pomfresh avaient l’air de dire qu’il avait fait ce qu’il fallait avec les détraqueurs. C’est plutôt bon signe.
— C’est dégueulasse que Rogue t’ait enlevé des points pour avoir aidé Neville.
— Laisse tomber Ron.
Lui non plus ne décolère pas.
— Et toi Emy, reprend Hermione, bien décidée à laisser le cours de potion derrière nous. Tu as hâte ?
— Absolument.
George m’a raconté son cours à lui. Je n’ai pas eu le temps de revoir mon père depuis. Il m’a expliqué qu’ils avaient vu un Épouvantard. J’appréhende un peu. Je ne sais pas quelle est ma plus grande peur. Me retrouver aussi seule et démunie que dans le train face au détraqueur ? Probablement.
Il m’a aussi raconté sa « rencontre officielle » avec mon père. Ça s’est bien passé, il n’avait pas à se stresser.
« — Il ne m’a même pas fait de sermon.
— Ce n’est pas son genre, je te l’avais dit.
— Tu n’étais pas si sûre quand on en avait parlé au Chaudron Baveur.
— Je ne savais pas s’il allait radicalement changer de comportement en me retrouvant. Et visiblement non.
— Je l’aime bien. Il est drôle et n’est pas comme les autres profs à nous prendre un peu de haut. »
J’aime bien l’idée que tout le monde apprécie mon père, sans savoir que c’est mon père bien sûr. Je suis flattée, il le voit pour qui il est, donc s’ils l’apprécient, c’est pour sa personne.
En marchant vers le cours, Hermione disparaît puis réapparaît, très essoufflée. La curiosité me dévore. Mais j’ai promis et il en va de mon secret à moi aussi. Ron continue de s’insurger.
— …lui dire que Neville l'avait faite tout seul. Où est-elle passée ? Comment as- tu fait ça ? demande Ron.
— Quoi ?
— Tu étais juste derrière nous et une seconde plus tard, tu étais revenue au pied de l'escalier.
— Elle est partie chercher quelque chose, tu ne l’as pas vu ?
— Ah ? Non… fait Ron.
Hermione me jette un regard soulagé.
Je t’en prie. C’est avec plaisir.
— Oui, j’avais oublié un livre.
Nous sommes arrivés en classe. J’ai le cœur qui bat la chamade et attend sagement que mon père arrive. Hermione reprend son souffle et se recoiffe rapidement.
— Tu te remets au premier rang pour ce cours ? dit-elle avec un sourire.
— Je lui donne sa chance.
— Sinon, paf, tu ne reviens plus ?
— Absolument.
Je sais qu’elle déteste que je fasse ça. Mais perso, je m’en fous, le Ministère peut me retirer mon père, ils ne me retireront pas ma liberté.
— Espérons alors qu’il sera à la hauteur, fait-elle en se redressant.
Son livre est posé devant elle, un rouleau de parchemin, sa plume et sa baguette. J’admire la rigueur qu’elle s’impose. Elle ne faiblit jamais, n’a jamais de jours où elle se laisse aller. Elle m’impressionne.
Mon père arrive, nous dit de garder nos baguettes et de le suivre.
Parfait.
— Il a une alliance, me chuchote Hermione alors qu’on le suit dans les couloirs.
J’observe sa main gauche, ah oui, il l’a encore. Il ne l’a jamais quittée d’aussi loin que je me souvienne.
— Ah oui.
— Tu lui donnerais quel âge ? Il semble jeune, mais en même temps, il a l’air un peu fatigué et malade.
— J’en sais rien Hermione, qu’est-ce que ça peut faire ?
Je n’en dis pas plus, pas besoin qu’elle ait des doutes.
— Oui, tu as raison, on s’en moque.
On croise Peeves en chemin, heureusement que ce fantôme ne sait pas qu’il est mon père. Il l’aurait déjà crié partout. Les sorts de confusions marchent-ils sur les fantômes ? Mmmh… Je préfère m’en éloigner, je ne vais pas jouer avec le feu.
On entre dans une pièce. Le cours commence. Mon père ne regarde pas dans ma direction. Je me tiens à distance, laissant Hermione seule devant. Tout le monde a beaucoup de respect pour lui depuis qu’il a tenu tête à Peeves, et il a un côté « sympa », je comprends ce que George voulait dire.
— Il vaut toujours mieux se trouver en compagnie de quelqu'un quand on a affaire à un épouvantard. Car alors, il ne sait plus quoi faire. Sous quelle forme apparaître ? Un cadavre sans tête ou une limace anthropophage ? Un jour, j'ai vu un épouvantard commettre une erreur. Il a essayé de faire peur à deux personnes à la fois et il s'est transformé en une demi-limace, ce qui n'avait rien de très effrayant. J’étais avec une amie, et nous avons beaucoup ri. Le rire neutralise un épouvantard.
— C’était votre femme votre amie ?
C’est Parvati qui a demandé ça. Elle et Lavande sont rouges d’avoir osé poser cette question. Mon cœur s’emballe et je fixe mon père en attente d’une réponse.
— Non, fait-il avec un sourire. Juste une très bonne amie.
Elles sont déçues, elles auraient aimé en savoir plus sur lui. Tout le monde d’ailleurs semble déçu.
Il reprend le cours, nous répète la formule : Riddikulus. Puis il propose à Neville de tenter une première fois.
Cette histoire d’épouvantard me dit quelque chose… Je crois en avoir déjà croisé. Enfin, peut-être. Je ne suis pas sûre. Il me semble que c’est ça qu’il y avait dans ce salon à l’étage. J’étais terrifiée la première fois que je suis tombée dessus. Après, je faisais tout pour l’éviter. De toute manière, plein de pièces étaient à l’abandon dans cette maison.
Le 12 Square Grimmaurd.
Je me reconcentre sur Neville qui s’apprête à faire face à l’épouvantard. Je le regarde fascinée transformer le professeur Rogue avec les habits de sa grand-mère. C’est hilarant.
Puis c’est Parvati, Seamus, et les élèves s'enchaînent face à la créature. Moi, je reste bien au fond. Non pas que j’ai peur d’affronter ma plus grande peur, mais tout simplement parce que je ne suis pas sûre de la connaître. Et donc, de comment je vais réagir.
Les détraqueurs, c’est indéniable, l’état, dans lequel ils me mettent, me terrifie. Mais il n’y a pas que ça.
La pleine lune, perdre le contrôle, ce contrôle si durement acquis. Et si je blessais George ? Hermione ? Ou les autres ?
Mon père m’a élevée en me disant que je pouvais dominer le loup en moi. Ma grand-mère en me disant que j’étais dangereuse, qu’on devait m’enfermer, mais aussi que j’étais une machine de guerre. Jusque là, j’ai toujours eu confiance, j’ai grandi avec le loup.
Mais et si ?
Durant tout l’exercice, je regarde de loin, puis il semble que c’est au tour d’Harry. Mon père s’interpose au dernier moment.
Sa peur, je la connais. C’est la pleine lune. Je l’ai toujours senti dans sa manière d’aborder les moments où il partait s’éloigner pour se transformer. Il est terrifié de faire du mal à quelqu’un, de perdre le contrôle. Lui, ce n’est pas comme moi, il a appris à vivre avec. Il a été mordu jeune et je sais que s’il avait fait du mal à ma mère ou à moi, il s’en serait voulu toute sa vie.
Neville en finit avec l’épouvantard et le cours est terminé. Tout le monde est excité d’avoir pu pratiquer. Sauf Harry. Je me joins au groupe en silence.
— Tu m'as vu avec le spectre ?
— Et moi avec la main coupée ?
— Je me demande pourquoi le professeur Lupin a peur des boules argentées ? dit Lavande.
Il a peur des boules de disco parce qu’il a un sens du rythme terrible.
Pfff, je suis ridicule à me faire des blagues à moi-même.
— C'est le meilleur cours de Défense contre les forces du Mal qu'on ait jamais eu !
La remarque de Ron me fait plaisir. Visiblement, tout le monde est d’accord. Ça aurait été horrible si les élèves le trouvaient nul comme prof et le critiqueraient devant moi. Je suis heureuse d’éviter cette situation.
— Apparemment, c'est un très bon prof, approuve Hermione ce qui confirme l’opinion de tous. Mais j'aurais bien aimé affronter l'épouvantard, moi aussi.
— Qu'est-ce que tu crains le plus, toi ? Faire un devoir qui n'aurait que dix-neuf sur vingt ?
Je frappe dans la main que Ron me tend en rigolant.
Bien vu.