La Sang-de-Bourbe et le Sang-Pur by Chrisjedusor
Summary:

 

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The Borgia série TV, Canal +

 

Helga Poufsouffle tenait entre ses mains son carnet vieilli par le temps et les années écoulées. Celui-ci, elle ne l'avait pas légué à son fils, comme les deux autres qui relataient l'ensemble de son passé.

 

La duelliste ne voulait pas qu'il perçoive sa tante d'un œil mauvais. Parce que son ancienne belle-sœur avait changé, et n'était plus cette jeune femme cruelle et obscurcie par la magie noire, à l'inverse de son père dont les mauvais revers étaient revenus au galop. Des feuilles déchirées tombèrent sur le sol alors qu'elle s'apprêtait à ranger le vestige de ses souvenirs d'antan dans un tiroir de son bureau.

 

L'Animagus se pencha pour les ramasser. Elles étaient lacérées, déchirées par endroit, mais elle se rendit rapidement compte, en lisant à la verticale les mots de l'adolescente d'autre fois, que ces pages concernaient l'une des manipulations, et des horreurs qu'elle avait subies.

 

Une manipulation, qui, au final, avait fini par se retourner contre les jumeaux Serpentard.

 

Petite histoire complémentaire à la fanfiction Eternal Love ( Fondateurs de Poudlard) débuté  lors de la Nuit du 21 mai 2022, et terminé avec les thèmes de la Nuit du 24 juin 2022.

 

 


Categories: Les Fondateurs Characters: Helga Poufsouffle, Personnage original (OC), Salazar Serpentard
Genres: Angoisse/Suspense
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Les Secrets du passé : Moments de vies
Chapters: 10 Completed: Oui Word count: 9070 Read: 1018 Published: 22/05/2022 Updated: 26/06/2022

1. La Sang-de-Bourbe ensorcelée et le Sang-Pur moqueur by Chrisjedusor

2. La Sang-de-Bourbe piégée et le Sang-Pur machiavélique by Chrisjedusor

3. La Sang-de-Bourbe manipulée et le Sang-Pur rusé by Chrisjedusor

4. La Sang-de-Bourbe compatissante et le Sang-Pur affaibli by Chrisjedusor

5. La Sang-de-Bourbe instruite et le Sang-Pur roublard by Chrisjedusor

6. La Sang-de-Bourbe attirante et le Sang-Pur perturbé by Chrisjedusor

7. La Sang-de-Bourbe perturbatrice d'esprit et le Sang-Pur réfléchi by Chrisjedusor

8. La Sang-de-Bourbe amoureuse et le Sang-Pur amoureux by Chrisjedusor

9. La Sang-de-Bourbe blessée et le Sang-Pur affligé by Chrisjedusor

10. Epilogue : La Sang-de-Bourbe et le Sang-Pur épris par l'Amour by Chrisjedusor

La Sang-de-Bourbe ensorcelée et le Sang-Pur moqueur by Chrisjedusor
Author's Notes:

Ce petit texte a été écrit avec le thème de 20 h. C'était une photo d'une pieuvre ainsi que le mot foyer.

Ce n'est certainement pas drôle, Selwina. J'espère que vous avez une bonne explication à me donner cette fois ? !

 

Une tempête s'abattait depuis plusieurs jours au-dessus du royaume d'Angleterre. Il pleuvait des cordes à l'extérieur, obligeant toute vie à rester à l'intérieur des habitations. Et pourtant, Salazar Serpentard était sûr que leur tutrice pourrait à l'instant rivaliser avec les forces de la nature tant elle était en colère. Les yeux de Guenièvre Gryffondor lançaient des éclairs à sa sœur, tandis que sa pupille, positionnée à ses côtés, pleurait à chaudes larmes à cause de l'état dans lequel sa jumelle semblait encore l'avoir mise pour le plaisir de la faire souffrir.

 

Salazar Serpentard tournait distraitement depuis plusieurs minutes les pages d'un grimoire, et regardait la scène assis au sein d'un fauteuil positionné au coin d'un feu de cheminée avec un sourire narquois. Helga Poufsouffle s'était vue pousser plusieurs tentacules dotés de rangées de ventouses en dessous de ses deux membres humains, à l'image d'une pieuvre pêchée par les marins en mer. L'ingéniosité de Selwina pour en faire voir de toutes les couleurs à la jeune Poufsouffle ne cesserait donc jamais de l'étonner : elle s'y adonnait à cœur joie.

 

- Sa simple existence en tant que Sang-de-Bourbe, peut-être ?

 

 

Le jeune homme corna la page qu'il lisait pour s'intéresser pleinement à la conversation houleuse. Sa cadette de quelques minutes venait d'hausser nonchalamment les épaules. Après tout, elle avait juré de lui faire payer au centuple l'affront que la blonde leur avait fait le jour de leur rencontre, et Selwina ne se privait pas pour faire de la vie de la jeune Helga un enfer.

 

- Mère, laissez -moi m'occuper de cette vipère, s'il vous plait ! Je ne comprends toujours pas comment pouvez-vous les avoir pris à votre charge ! Ce sont des mini mages noirs en puissance, comme leurs défunts parents !

 

Le fils de leur tutrice - elle l'était seulement depuis quelques semaines - venait de rentrer avec fracas dans le grand salon aux couleurs chaudes, baguette magique en main, prêt à en découdre avec sa sœur. La chevelure rousse de leur aînée se retourna momentanément vers sa progéniture, un doigt menaçant pointée sur le nouvel arrivant.

 

- Godric Edmond Gryffondor, vous sortez d'ici si ce n'est pas pour agir avec diplomatie.

 

- Mais Mèr...

 

- Osez discuter avec moi maintenant mon fils et vous serez privé de votre épée et de vos cours d'épéistes ! Ce n'est pas le moment. Soyez gentil, et prenez plutôt soin d'Helga.

 

La moue mortifiée s'affichant sur le garçon aux multiples tâches de rousseurs le fit ricaner plus fort qu'il ne l'avait prévu. Godric ouvrit la bouche et la referma à plusieurs reprises, sans savoir pour autant quoi répondre à sa génitrice. Cependant, son propre ton moqueur attira le regard de la matriarche qui se retourna cette fois vers lui, l'air mécontente. Son rival se dirigea vers son amie, qui avait décidément subi une métamorphose de qualité, pour la prendre entre ses bras déjà musclés.

 

- Y'a-t-il quelque chose de cocasse dont vous voudriez nous faire part, jeune homme ?

 

Le jeune Serpentard sourit en coin malgré lui.

 

- Ma sœur a raison. Il est bien de la challenger, vous ne croyez pas, Dame Gryffondor ? Contrairement à nous, elle n'a pas été baignée dans la magie depuis la naissance. Il faut qu'elle sache faire face à ce genre de situations, qu'elle puisse... réagir en cas de problème. Selwina lui a encore juste une fois prouvé qu'elle nous était inférieure à bien des égards. Elle ne sait en effet pas comment se défaire de cette malédiction qui n'est pourtant pas bien compliquée. Et maintenant, nous allons pouvoir le lui enseigner, non ? N'est-ce pas important, pour son apprentissage, de connaître la façon de faire face à des situations incongrues à cause de magie qui n'est guère toute blanche ?

 

Salazar s'était à son tour levé puis approché, sûr de lui et de ses propos alors qu'il échangeait un regard complice et amusé avec sa sœur. Helga les foudroya tous deux du regard, toujours fermement ensevelie entre les bras de son meilleur ami. Les nouveaux membres de la Sang-de-Bourbe s'accrochaient désespérément au buste du jeune Gryffondor, comme s'ils s'étaient parfaitement adaptés à ce corps humain.

 

C'était si risible.

 

- Salazar. Selwina. Il me semble qu'avant que je ne désenchante et ne soigne Helga, que nous allons avoir tous les trois une longue conversation. Comme je vous l'ai déjà dit, je vous donne l'opportunité de vivre sous mon foyer, mais aussi une chance que vous puissiez vous ouvrir au monde. Ce n'est pas ainsi que je fonctionne, et je ne tolèrerai plus de tels actes.

 

Salazar roula ses yeux bleus aux reflets écarlates, signe distinct de son ascendance. Si cela pouvait faire plaisir à cette femme amoureuse des nés-Moldus de leur faire une leçon de morale, ainsi soit-il.

 

Mais pour lui, si la jeune Poufsouffle voulait montrer qu'elle pouvait être tout aussi douée qu'eux, il lui fallait faire ses preuves, et donc qu'elle subisse leur courroux.

 

Mais pour l'instant, elle n'était qu'une sorcière usurpatrice de magie à leurs yeux, et ils leurs étaient supérieurs.

 

C'était indéniable.

 

La Sang-de-Bourbe piégée et le Sang-Pur machiavélique by Chrisjedusor
Author's Notes:

Ce texte a été écrit avec le thème de 21h. J'ai utilisé le mot arc-en-terre pour m'en inspirer ;)

- Et si nous lui tendions un piège ? J'en ai sincèrement marre que Dame Gryffondor veuille que nous pensions qu'elle soit mise sur un même pied d'égalité. Nous lui sommes supérieurs. Et j'ai envie que nous lui fassions bien mal au cœur. Qu'elle comprenne, outre sa supposée magie, que ses capacités de duelliste ne lui seront également d'aucune aide contre nous.

 

L'averse n'avait pas cessé mais le torrent d'eau qui s'était abattu s'était calmé pour laisser place à quelques gouttes éparses s'écrasant sur leur peau claire. Les deux jumeaux Serpentard étaient sortis à l'extérieur afin de prendre l'air et retrouver leur calme. Les adolescents s'étaient dès lors installés au sein de l'une des plus hautes tours de la résidence des Gryffondor. Ils avaient toujours aimé observer le ciel depuis leur plus jeune âge, et à l'instant, un magnifique arc-en-ciel avait fait son apparition entre les quelques rayons provenant du soleil. Ils s'échappaient des nuages qui avaient résisté face à la pluie torrentielle. De quoi les aider à réfléchir sur un diabolique plan d'action à effectuer à nouveau à l'égard de la jeune Poufsouffle.

 

Salazar ricana.

 

- A quoi pensez-vous donc cette fois, chère sœur ? Lui faire pousser une deuxième tête sur les épaules ?

 

Un sourire railleur étira doucement les lèvres pâles de sa jumelle. Elle pencha la tête en arrière, profitant un instant des gouttes d'eau perlant son visage tout aussi blafard que le sien, et il l'observa profiter de cet instant avec un respect qu'il ne réservait vraiment que pour son égale. Selwina avait fermé ses yeux mais après quelques instants de silence, elle revint à sa position initiale et ancra brusquement ses pupilles sombres droit dans ses yeux.

 

- Oh mon cher frère, ce serait si amusant de lui en faire même pousser une troisième avec de la magie noire qui lui ferait prendre ses jambes à son cou, tel un cerbère, mais... non.

 

Elle rit alors avec cruauté.

 

- Je suis certaine que nous pourrions lui faire croire que nous nous sommes un peu remis en question, et que pouvons être un peu plus « gentils » à son égard.

 

Il haussa un sourcil interrogateur, l'invitant à étayer son propos.

 

- Je vous lance un défi. Un pari dirions-nous, Salazar. En... usant de la ruse, pensez-vous être capable de la faire succomber à vos charmes ? J'ai bien remarqué, grâce à la legilimancie, qu'elle n'est pas indifférente à votre physique avantageux.

 

Salazar fronça les sourcils et la fixa comme si c'était à elle qu'on avait fait pousser une autre tête sur les épaules.

 

- Etes-vous sérieuse, ma sœur ? Je n'ai pas très envie de toucher à son sang douteux. Quelle horreur !

 

Le sourire de l'adolescente s'élargit pourtant de plus belle, alors qu'elle mettait ses mains derrière le dos avec assurance.

 

- Voyez plutôt les choses autrement. Nous la détruirons de l'intérieur, quitte à ce que cette Helga en perde le contrôle de sa supposée magie. Les émotions peuvent vraiment se retourner contre le noyau d'un dit sorcier. Elle sera si brisée qu'elle refoulera ses pouvoirs, et deviendra une Obscuriale à son insu, lui donnant alors plus que quelques années pour survivre. Elle sera prise au piège par cette force indomptable, par sa propre « magie ». Si elle ne se fait pas attraper avant sur le bûcher...

 

Selwina fixait un point devant elle, et plus précisément cet arc-en-ciel qui illuminait et aidait visiblement l'esprit de sa jumelle à foisonner d'idées nouvelles.

 

- Alors, mon frère, peur de relever le défi ? ajouta-t-elle d'un ton moqueur.

 

Il ricana entre ses dents. Le jeune homme aimait tellement la voir imaginer de telles souffrances envers autrui.

 

- Bien sûr que je l'accepte, Selwina. Je ne peux qu'accepter un tel défi. Helga Poufsouffle ressemble un peu à toutes ces couleurs, présentes sur cet arc-en-ciel devant nous, vous savez. Elle est si pleine vie, et aime tout le monde. Elle qui voit le monde en couleur va dépérir, ses yeux ne verront plus que des nuances de gris  quand elle observera comme nous à l'instant, un tel paysage.

 

Les différentes couleurs. Le bleu, le rouge, le jaune, l'orange, le violet, le vert, perçus par ses rétines alors qu'il s'y attardait longuement dessus, brillaient de mille feux dans ce ciel qui commençait enfin à s'éclaircir de toute obscurité. Oui, quand la Sang-de-Bourbe observerait à l'avenir ce genre de phénomène étonnant, son cœur ne verrait plus ces couleurs éclatantes, étincelantes.

 

Helga Poufsouffle aimait la vie mais elle deviendrait trop écœurée que pour profiter des beautés proposées par la nature.

 

 

La Sang-de-Bourbe manipulée et le Sang-Pur rusé by Chrisjedusor
Author's Notes:

Ce texte a été écrit avec le thème de 22h. J'au utilisé la photo d'une personne un peu couverte de saleté :)

Quand Salazar regardait la silhouette de la blonde, c'était pour se faire la réflexion qu'elle ressemblait définitivement à un garçon manqué pour une jeune femme de leur temps. Accoudé contre un mur de cette arrière-cour, les bras croisés contre son torse, il se demanda comment aborder un tel phénomène de foire. La blonde usait de son épée contre des mannequins qui ne cessaient de se prendre la pointe de son arme à des points stratégiques avant de se retourner pour attaquer son ami en parallèle. En effet, son acolyte de toujours était à ses côtés, heureux de participer à l'entraînement en sa compagnie, et de lui enseigner une quelconque tactique qui lui passait à l'instant au travers de la tête. Le Serpentard se contentait d'observer consciencieusement sa future victime se battre avec l'autre Gryffondor.

 

La Sang-de-Bourbe tombait à terre sans s'en soucier, se roulait sur le sol pour se relever pleine de boue et de saleté, puis parait un coup avec son arme aux reflets noirs et jaunes - apparemment conçue personnellement par son forgeron de père - pour attaquer en parallèle avec sa baguette magique autant les mannequins qui avaient désormais mauvaises allures à force de les embrocher, tout comme ce rouquin au sang-mêlé.

 

- Eh bien, je dois dire, très chère Helga, que vous savez vous défendre, pour une femme. Une femme au sang impur, qui plus est.

 

Salazar venait de taper lentement des deux mains et les deux amis se stoppèrent d'un même homme après leur dur labeur. La concernée lui lança un regard glacial, elle semblait prête à lui sauter dessus, à la moldue. Quant à Godric Gryffondor, il n'en menait pas bien large, et s'était avancé de deux pas, devant son amie.

 

- Qu'est-ce que vous voulez, Serpentard ? cracha Godric. Ma mère vous a peut-être pris sous son aile par bonté d'âme à la mort de vos parents, mais elle comprendra bien vite son erreur.

 

Le Fourchelangue afficha alors un sourire mystérieux.

 

- Je suis d'accord pour dire que Selwina et moi-même sommes peut-être inadapté en société à cause de notre éducation. A force de persuasion, je pense que Dame Guenièvre nous a enfin fait comprendre que nous devions remettre en cause notre comportement. C'est pour cela que je viens à l'instant vers vous avec une offrande de paix et... un meilleur départ pour nous tous.

 

Il ouvrit volontairement largement les deux bras, et Helga Poufsouffle osa se moquer ouvertement de lui.

 

- Vous voulez nous faire croire, Serpentard, que vous avez finalement remis toute votre éducation en question, sous les remontrances de Dame Gryffondor ? Est-ce que le coup de poing que je vous ai mis entre les deux yeux le jour de notre rencontre ne vous a pas suffi ? Vous en voulez encore un ? Je m'en porte garante. Alors... gardez vos distances avec moi. Je ne connais peut-être pas encore la magie à la perfection sous toutes ses formes, mais mes parents moldus ne m'ont pas autorisée à apprendre à contrôler mes pouvoirs auprès de ma tutrice pour rien. Un jour, je me débrouillerai aussi bien que tous les Sangs-Pur. Vous verrez !

 

Les yeux vert forêt de l'adolescente étincelaient de ce feu ardent qui lui fit dire, que oui, il lui serait difficile de lui faire avaler facilement le fait qu'il veuille agir bien mieux avec elle.

 

- Je ne testerai pas à nouveau votre poing. Non, évidemment, cela serait mentir mais croyez-moi, Selwina et moi-même, nous voulons évoluer. Et j'ai cru comprendre que vous voyez la bonté partout, même dans les pires personnes. Alors prenez-le comme vous le voulez, mais au nom de ma sœur et de moi-même, nous nous excusons.

 

Avec un geste théâtral, il détourna alors les talons, laissant les deux autres sorciers avec leurs pensées troublées. S'excuser, même faussement, et avec un ton volontairement faiblard, lui brûlait la gorge et la langue, mais il devait agir avec ruse et intelligence.

 

Helga Poufsouffle se retrouverait coincée entre ses crocs, et il y glisserait son venin, tel un serpent. La Sang-de-Bourbe ne pourrait que lui laisser sa chance, car c'était d'après ce qu'ils avaient pu apercevoir, dans son caractère et dans sa façon d'être avec les gens.

 

La justice était ce qui la caractérisait. Et être juste, c'était donc donner une seconde chance à sa jumelle et à lui-même.

 

 

La Sang-de-Bourbe compatissante et le Sang-Pur affaibli by Chrisjedusor
Author's Notes:

Ce texte écrit en dehors des nuits mais toujours avec les thèmes de la nuit du 21 mai a été inspiré de la photo d'une petite fille endormie et du mot toile. C'était celui de 23h  :)

Des semaines s'étaient écoulées depuis la mise en marche du plan que sa sœur et lui-même avait mis en place. Pour l'instant, la blonde qui venait régulièrement étudier la magie au château Gryffondor, restait distante, mais l'on voyait bien qu'avec leurs efforts, l'adolescente s'était mise à hésiter elle-même sur l'attitude à adopter à leur égard. En effet, ils ne la malmenaient plus, au grand soulagement de Dame Gryffondor, qui pouvait prendre un peu de répit dans leur « éducation ». En pensant à la concernée et à tous ses longs monologues, il se demandait toujours pourquoi elle n'usait pas des Impardonnables à leur égard, pour les faire obéir. C'était la logique. Et sa sœur si cruelle s'était tout de même mise à s'auto-questionner sur la démarche adoptée par cette femme qui persévérait à leur ouvrir les yeux malgré leur attitude toujours aussi déplorable.

 

- C'est très réussi mon garçon. Vous avez du talent.

 

Salazar était assis face à une toile, au côté de James Gidéon Gryffondor, l'époux de sa tutrice. Salazar avait toujours particulièrement aimé l'art. Les arabesques et les formes qui pouvaient être dessinées au sein d'un tableau l'intriguaient bien plus que les combats à l'épée mêlés à la baguette. C'était un domaine plus doux, plus délicat, plus consciencieux. Le Moldu adorait visiblement s'adonner à ce passe-temps, et un jour, le jeune Serpentard l'avait observé travailler d'un œil curieux mais distant, ne voulant pas se frotter de trop près à ce Non-Magique.

 

Pourtant, le mari de Guenièvre l'avait alors incité à s'approcher et à observer son travail. Oh, bien sûr, il aurait pu insulter son sang puant, mais Salazar s'était mis à respecter Guenièvre, il ne savait plus trop à quel moment, alors Selwina et lui-même jetaient leur dévolu uniquement sur la pupille de Dame Gryffondor pour évacuer leur frustration. La sorcière aînée avait malgré ses choix douteux un héritage qu'il leur fallait respecter. Et ils n'avaient nulle part où aller désormais, alors autant jouer avec les apparences pour ne pas se retrouver à leur tour sur le bûcher.

 

- Je vous remercie, sir Gryffondor.

 

Parler poliment à un Moldu lui hérissait toujours les poils, mais il mentirait en disant que l'homme ne lui avait pas appris certaines astuces sur la peinture. Qu'est-ce qu'une sorcière de la trempe de Dame Gryffondor avait bien pu lui trouver ? Il ne le savait pas. Le Moldu avait même pris le nom de famille de son épouse afin que celui-ci perdure dans le temps et ne lui pose pas de problème lors des grandes réunions entre sorciers. A sa place, il aurait eu sa fierté qui en aurait pris un coup, mais visiblement cela s'appelait l'Amour, selon les dires de l'homme assis à ses côtés.

 

- Qui est cette petite fille endormie ?

 

Le regard de Salazar se troubla un instant à son insu. Il frissonna alors qu'il terminait de peindre la chevelure de l'enfant dans les bras de Morphée.

 

-  Notre sœur cadette que mes parents ont tué. Mais qui aurait dû vivre.

 

Le Fourchelangue avait dit cela d'un ton détaché, mais un point douloureux compressa inopinément sa cage thoracique. Selwina et lui-même avaient enfermé ce mauvais souvenir dans leur esprit, comme ils avaient fait taire leurs sentiments avec le temps.

 

- Pardon ? Salazar ?

 

James cligna ses yeux, et resserra la poigne qu'il exerçait sur son plus jeune fils, Neal, qui s'était endormi contre son torse, lui permettant de travailler à son tour en toute tranquillité.

 

- Mes parents ne voulaient de base qu'un héritier mâle, sir Gryffondor, pour perpétuer notre lignée. La survie de Selwina est déjà en soi miraculeuse. Mère est tombée enceinte, et au lieu de faire partir le bébé, ils se sont dit que les différents membres d'un nourrisson pouvaient absolument servir à la concoction de diverses potions dont votre épouse ne voudrait pas entendre parler.

 

Encore une fois, il parlait avec nonchalance, comme s'il s'exprimait de la pluie et du beau temps, mais après tout, on lui avait appris à réprimer ses émotions et ses sentiments. Et c'était normal pour lui de faire ce genre de choses pour mener à bien des projets de grande envergure. Cependant, les petits jumeaux avaient pu percevoir ce nourrisson avant qu'elle ne meure sous leurs yeux, lors d'un rituel, car leurs parents voulaient qu'ils y assistent pour s'endurcir.

 

Une partie de Salazar avait pourtant le cœur en mille morceaux, et la plaie cautérisée voulait par moment, comme aujourd'hui, refaire inexplicablement surface. Il ne s'était même pas rendu compte avoir dessiné une petite sœur imaginaire, qu'ils auraient certainement protégée à l'insu de père et de mère, semblables à Selwina et à lui-même. James avait totalement détourné son attention sur lui, l'air hagard mais ce fut une expiration mortifiée qui les fit tout deux retourner vivement le regard vers la nouvelle arrivante.

 

- C'est inhumain, souffla Helga Poufsouffle.

 

La Sang-de-Bourbe avait positionné une main contre sa bouche, et s'était accoudée au mur le plus proche, les yeux écarquillés d'horreur.

 

- C'était notre mode de vie, Helga.

 

Salazar avait insisté sur son prénom puis détourné à nouveau le regard vers sa toile, comme s'il n'avait pas jeté un froid autour de lui. Ignorant James et Poufsouffle, il trempa son pinceau dans du noir afin d'affiner les traits de la silhouette présente sur son œuvre.

 

- Vous ne pouvez pas parler d'une telle situation avec indifférence, mon garçon.

 

Salazar grommela entre ses dents ; James s'était levé de sa chaise tout en gardant son jeune enfant fermement maintenu contre lui. Le Moldu venait de poser sa main libre contre son épaule, et il la lui pressa.

 

Ses muscles se contractèrent sous le geste, mais il ne bougea pas.

 

- C'est ainsi que va la vie, répéta-t-il. Je crois qu'Helga est venue ici pour vous poser une question...

 

Sa voix s'était faite moins affirmée, et il eut l'impression que les yeux vert forêt d'Helga Poufsouffle le transperçaient du regard alors qu'il achevait son travail.

 

Oui. Ainsi allait la vie.

 

 

La Sang-de-Bourbe instruite et le Sang-Pur roublard by Chrisjedusor
Author's Notes:

Chapitre écrit avec le thème de minuit de la nuit du 21 mai 2022, avec la photo de trois amis debout sur une colline, qui regarde un ciel étoilé :)

Bonne lecture,

Chris

Depuis qu'il avait eu un élan de faiblesse, Salazar avait du mal à s'endormir. Il était agacé d'avoir baissé sa garde en la compagnie d'un Moldu. Le pire était sans doute la Sang-de-Bourbe qui leur lançait, à Selwina et à lui-même, des regards compatissants à tout bout de champ lors ce qu'ils avaient le dos tourné. Mais la jeune fille n'avait aucune idée de par tout ce dont ils avaient eu à faire ou ne pas faire pour devenir des sorciers dignes de leur sang et de leur rang. Ils n'étaient pas à plaindre, au contraire, leurs parents avaient fait tout ce qu'il fallait pour ne pas se transformer en des êtres chétifs.

 

Du moins, c'est ce qu'il essayait de se répéter, un peu comme un mantra. Le fourchelangue devait bien avouer que dernièrement, des émotions inexplicables se permettaient un peu trop souvent de faire leur apparition, et de manière incongrue, au sein de son esprit. Était-ce les discours de Dame Guenièvre qui affaiblissait leur esprit à leur insu ? Était-ce contre leur volonté qu'ils se questionnaient parfois sur leurs gestes désormais ? Le jeune homme devait bien admettre être un peu perturbé par les propos et les remontrances données inlassablement par Dame Gryffondor.

 

Pas une seule fois, malgré leur comportement, elle n'avait levé sa baguette contre eux.

 

Il inspira et expira l'air frais. Le jeune homme était victime d'une insomnie, et il était sortit en dehors du domaine protégé de ses tuteurs. Salazar avait entrepris une très longue marche nocturne afin de vider son esprit. Il terminait alors de monter la petite colline adjacente au château Gryffondor avec de longues enjambées, et arriva au sommet de cette dernière en soufflant de bien-être. Le temps était dégagé, et de ce point précis, il pouvait admirer en toute tranquillité la voie lactée, présente au-dessus de lui. C'était encore bien mieux que de les observer des tours du château Gryffondor.

 

Mais le jeune garçon n'était pas seul, et cela le frustra.

 

Il reconnut la silhouette de Poufsouffle. Tiens, elle n'était pas rentré chez ses moldus, ce soir ? Enfin, c'était si peu étonnant, elle passait beaucoup de temps au domaine pour son éducation sorcière, et Godric Gryffondor, son meilleur ami, avait certainement dû lui demander de rester avec lui. Ces deux-là étaient inséparables. La blonde était assise au côté du petit frère de Gryffondor. L'enfant reniflait et la jeune fille avait passé son bras autour de ses épaules pour le réconforter. Elle frottait le dos du garçonnet en détresse et lui murmurait des paroles qu'il ne pouvait entendre de là où il était.

 

Salazar l'observa discrètement agir durant un temps qui lui parut durer une éternité. La jeune femme pointait du doigt des étoiles dans le ciel quand elle se retourna brusquement, aux aguets.

 

Le fourchelangue n'avait pas fait attention, et venait de marcher sur des feuilles mortes. Elles avaient craqué sous son pied et il jura intérieurement quant à la lueur de la lune, il la vit hausser les sourcils.

 

-           Je ne pouvais guère savoir que c'était occupé.

 

Il leva ses mains en signe de réédition.

 

-          Je vous laisse à votre tranquillité et à vos occupations.  Je redescends, et retourne de ce pas vers la résidence des Gryffondor.

 

Salazar amorça un demi-tour, mais la voix d'Helga fendit l'air printanier, l'arrêtant dans son geste.

 

-          Neal était victime de cauchemars. Je l'ai croisé dans les couloirs du château et pour ne pas qu'il ne réveille ses parents qui ont besoin de repos, puis pour calmer ses peurs, je me suis dis qu'au vu du beau temps, nous pourrions observer les étoiles, ensemble. Voulez-vous vous joindre à nous ?

 

Salazar et sa jumelle ne l'avaient plus dérangé et harcelé depuis des semaines. Depuis ses fausses excuses. Et Helga avait baissé sa garde au fil des jours écoulés. D'abord méfiante, elle s'était contenté de coups d'œil perplexe et de nombreux regards jetés en biais. Ensuite, des salutations matinales et nocturnes, prononcées avec incertitude, avaient commencées à sortir de sa bouche depuis qu'elle eut entendu parler de l'histoire de leur  défunte sœur cadette.  Ils lui répondaient désormais poliment.

 

Pour les besoins du plan.

 

Sa proposition était décidément l'occasion de l'amorcer en douceur.

 

-          Si.... cela ne vous dérange pas ?

 

Le Sang-Pur fit mine d'être incertain et l'adolescente haussa les épaules, mais il s'attarda surtout pour la première fois sur le garçonnet, collé contre son buste, qui pourrait devenir un frein dans sa quête.

 

-          Vous pouvez venir si vous ne faites pas de mal à Helga, s'exclama-t-il alors.

 

Du haut de ses quelques années, le petit Neal lui lança son meilleur regard noir. Il aurait voulu ricaner, et se moquer de lui mais encore une fois, il leva les mains en guise de réédition.

 

-          Je n'ai pas l'intention de la blesser, petit.

 

Après avoir énoncé ses mots, il se dirigea vers eux, et vint s'asseoir à leur côté avec une lenteur démesurée.

 

-          Insomnie ?

 

La figure d'Helga lui paraissait encore plus ensoleillée qu'à la lumière du jour. La douceur présente dans ses yeux vert forêt et dans ses traits du visage semblaient dix fois plus présente dans la pénombre. Ainsi exposée à la lueur de la lune, il trouva inconsciemment la Sang-de-Bourbe belle mais il se traita intérieurement d'idiot. Que venait-il de penser à l'instant ? Était-ce le fait qu'elle se retrouve à une proximité toute relative ? Le jeune homme ne devait certainement pas oublier quelle était sa mission. Ce genre de pensées n'avaient certainement pas à passer la barrière de ses songes. Quelle horreur !

 

-          Insomnie, approuva-t-il. Vous ?

 

-          Insomnie aussi, c'est pour cela que je vagabondais dans les couloirs avant de croiser Neal qui se dirigeait  vers la chambre matrimoniale.

 

La née-Moldue compressa tendrement l'épaule du garçon. L'enfant lui lançait toujours de sales regards, le défiant de faire quoi que ce soit d'irréfléchi à l'égard de sa bienfaitrice. Comment pouvait donc-t-elle être aussi aimable, et gentille avec toutes les personnes qui croisaient son chemin ?

 

-          Je vois. Quoi de mieux qu'un ciel dégagé et étoilé pour calmer les cauchemars d'un bambin.

 

-          Je ne suis pas un bambin. J'ai sept ans, maintenant !

 

Pour la première fois, il entendit le rire de Poufsouffle éclater dans l'air et une sensation inexpliquée vint tordre son bas ventre. Neal avait bombé le torse comme tous les tous petits de son âge pouvaient probablement le faire, l'air mécontent.

 

-          Et Helga m'apprend à reconnaître l'emplacement des étoiles ! Je dis que vous ne savez rien sur ça !

 

Salazar le regarda alors d'un drôle d'air, sous l'œil amusée de la Sang-de-Bourbe.

 

-          Je connais l'emplacement de plusieurs étoiles présentent au sein de notre voie lactée, petit.

 

-          Ah oui ?  Eh bien, Helga, elle se débrouille bien avec l'astron-l'astronomie !

 

Ce fut à son tour de jeter un regard en biais vers la Sang-de-bourbe. Au clair de lune, elle rougit. L'étrange sensation présente au creux de son ventre s'accentua, et il détourna le regard car ses yeux vert forêt le fixaient avec intensité et ça le dérangeait.

 

-          Vraiment ? ricana-t-il à son attention.

 

-          Neal exagère mais j'aime effectivement m'instruire par moi-même et observer ce qui m'entoure. 

 

Un sourire étira ses lèvres pâles, et il ne sut dire s'il était purement fictif.

 

-          Eh bien, je vous en prie, Helga Poufsouffle, montrez-moi vos connaissances en astronomie.

 

Il fit un grand geste du bras vers le ciel, et un sentiment de victoire l'accapara.

 

Un lien, certes faible, et cassable à souhait venait de naître à l'insu de la jeune Poufsouffle mais sa sœur et lui-même réussiraient à la détruire.

 

End Notes:

Ou pas, Salazar où pas,  aha

La Sang-de-Bourbe attirante et le Sang-Pur perturbé by Chrisjedusor
Author's Notes:

Ce chapitre a été écrit avec le mot impulsion et l'image de la nuit du 21 mai 2022. C'était ceux d'1h du matin.

Bonne lecture,

Chris

Les jours, les semaines et les mois s'écoulaient à la vitesse de l'éclair au Royaume d'Angleterre. En cet Autonome de l'An 989, un cheval filait à vive allure dans le comté de la Mercie. Salazar claquait les rênes contre l'animal, qui se mit à accélérer son allure sous son ordre. L'adolescente assise derrière lui accrochait fermement ses mains autour de sa taille mais sous l' impulsion du cheval qui prenait de plus en plus de vélocité, son rire fendit l'air, à sa plus grande satisfaction.

 

Durant un temps encore, ils cavalèrent jusqu'à ce que le jeune homme fasse ralentir la monture, maintenant l'étalon au galop. Ils étaient arrivés auprès d'une clairière entourée de collines rocheuses. Le Sang-Pur s'arrêta alors non loin d'une cascade d'eau, là où un terrain terreux longeait le chemin. Il attacha soigneusement le cheval à un arbre après avoir caressé son encolure et vint aider Helga à descendre de la scelle sur laquelle elle était encore assise.

 

-          Eh bien, je ne pensais pas que cette escapade vous donnerait des ailes. Vous aimez décidément la vitesse, Salazar.

 

Une fois pieds à terre, Helga passa une main dans ses cheveux. La jeune fille était déjà décoiffée à cause du vent qui avait giflé leur visage, mais elle les ébouriffa un peu plus, accentuant l'air rebelle qui s'affichait à l'instant sans vergogne sur les traits de sa figure. Salazar la regarda faire avec attention alors qu'elle rentrait correctement ses guêtres dans son pantalon, et il eut une envie irrépressible de caresser sa douce peau, de connaitre la consistance de son épiderme en la touchant de ses doigts.

 

Il grogna intérieurement alors que cette pensée lui traversait l'esprit. Par Merlin, elle était impure qu'est-ce qui lui prenait encore ?

 

-           Je pense décidément déteindre sur vous en ce qui concerne le fait de réaliser des folies, Helga.

 

Il n'usait pas de ce compliment pour lui faire plaisir. Il était sincère dans ses propos. Il se sentait de plus en plus inexplicablement pousser des ailes à ses côtés. Depuis leur rencontre nocturne qui avait eu lieu plusieurs mois auparavant, ils s'étaient retrouvés à de multiples reprises au même endroit. Ils avaient fait connaissance, et le fourchelangue mentirait en disant parfois se perdre et d'oublier le but premier de sa mission. C'était d'ailleurs encore le cas  aujourd'hui.

 

Le sorcier ne savait pas à quel moment il avait commencé à se confier volontairement sur son passé, mais il avait fini par lui avouer qu'il y avait autrefois un endroit où sa jumelle et lui-même aimaient venir se réfugier quand la situation devenait trop lourde à gérer pour les deux enfants qu'ils avaient été, il y avait de cela des années.

 

-           Est-ce une mauvaise chose, Salazar ? Cet endroit est magnifique. Je suis contente d'avoir pris deux portolongs à vos côtés pour que je puisse admirer ce paysage. Ce long voyage en valait décidément la chandelle.

 

Le Sang-Pur ne répondit pas à sa question, et se contenta de lui tendre silencieusement son bras. Helga ne tarda pas à passer son membre par-dessous le sien, et sous le geste, il frissonna de la tête aux pieds.

 

-          M'accordez-vous cette promenade gente demoiselle ?

 

En guise de réponse, Helga sourit et ils se mirent calmement à longer le chemin terreux, direction la cascade d'eau. Les feuilles d'automne tombaient inlassablement des arbres et leurs pieds les craquelaient un peu plus sur leur passage alors qu'ils restaient tous deux silencieux. Il y avait une chose que Salazar s'était mis a apprécié à son insu.  Helga savait simplement profiter de tels moments reposants, sans avoir à prononcer une quelconque parole.

 

-          Je comprends pourquoi Selwina et vous-même aimiez venir vous ressourcer en cachette au sein de cette clairière. Il y a de quoi se connecter avec la nature en oubliant le reste, au milieu d'un tel panorama.

 

-          C'est également ici que nous réfléchissions à un moyen de rendre Mère et Père fiers de nous, et que nous essayons d'oublier certaines choses que nous avons pu vivre et voir de nos propres yeux.

 

Les doigts d'Helga se crispèrent doucement contre son avant-bras, en guise de réconfort.

 

-          Je comprends, et je suis ravie que vous ayez eu un tel endroit pour vous échapper de cette ambiance...malsaine. C'est donc ici que vous avez réfléchi à la façon de créer Mistral ?

 

Ses yeux vert forêt s'étaient ancrés au sein de ses sombres pupilles, et il acquiesça d'un bref mouvement du menton. Leur basilic grandissait à la même vitesse qu'un être humain. Encore très jeune, leur création avait été autorisée à vivre dans les sous-sols du château Gryffondor. Guenièvre Gryffondor avait encore fait preuve d'une grande gentillesse en autorisant ce futur serpent géant à vivre. C'était d'ailleurs ce genre de comportement récurent à leur égard qui les faisaient dernièrement longuement méditer Selwina et lui-même.

 

-          On voulait se prouver. Montrer que l'on valait quelque chose à leurs yeux.

 

Il haussa nonchalamment ses épaules. Lui qui avait d'habitude une très grande maîtrise de ses émotions avait dernièrement du mal à les enfermer à double tours dans son esprit. Et il soupçonnait parfois Helga Poufsouffle de l'ensorceler d'une manière qui le dépassait frenchement.

 

-          Vous valez quelque chose. Quoi qu'ils aient pu vous mettre dans la tête, vous valez quelque chose. Chaque être humain est différent, et à son importance. Il suffit de lui laisser une chance.

 

La jeune duelliste avait dit cela d'une manière si convaincante et si douce qu'il l'arrêta devant la cascade d'eau auprès de laquelle ils étaient arrivés. Une feuille marronne tirant sur le jaune s'était emmêlée entre sa chevelure blonde durant leur promenade, et il leva lentement le bras afin de le lui enlever, et de la laisser tomber sur le sol, avec les autres.

 

La sorcière sourit doucement en guise de remerciement, et son ventre se torda à son insu de désir. Autour d'eux, le chant des oiseaux retentissait joyeusement dans l'air malgré le sifflement du vent qui recouvrait faiblement leur cri. Les particules d'eau provenant de la cascade mouillaient leurs vêtements, mais cela ne le dérangea nullement dans sa future manœuvre. Salazar déglutit alors qu'il venait de se perdre, et pour la centième fois ces derniers mois, dans les yeux vert forêt de la jeune fille.

 

Sous une impulsion qu'il maudirait plus tard auprès de Selwina, son visage s'approcha alors de la née-Moldue, et ses lèvres vinrent se poser avec une lenteur démesurée contre les siennes.

 

C'était bref mais doux, et il voulut instantanément s'approcher à nouveau de sa bouche. Il passa ses lèvres sur sa propre langue avec incertitude, et une sensation de sucré traversa ses papilles gustatives. Était-ce même possible ?

 

Helga n'avait pas bougé d'un iota mais deux rougeurs étaient visibles sur ses joues tandit que ses prunelles brillaient d'une intense lueur. Salazar était satisfait de voir ce que cela avait provoqué chez elle, mais ce qui le perturbait surtout, c'était le fait de ne pas être révulsé de son geste.

 

Il avait aimé embrasser la née-Moldue.

 

La Sang-de-Bourbe perturbatrice d'esprit et le Sang-Pur réfléchi by Chrisjedusor
Author's Notes:

Chapitre écrit avec le thème de 20h ( mot impulsion) + image d'un teléphone qui recharge un coeur. C'était écrit dans le cadre de la nuit du 24 juin 2022.

 

Chris

Guenièvre Gryffondor avait eu une nouvelle idée. Elle ne manquait pas d'imagination en ce qui concernait leur faire ouvrir l'esprit. Et le pire, c'est que la sorcière plus âgée arrivait à ses fins. Après avoir longuement discuté avec les parents d'Helga, il s'était avéré que sa sœur et lui-même allaient durant un temps indéterminé devoir vivre en leur « charmante » compagnie.

La matriarche considérait qu'ils avaient évolués, et désirait qu'ils voient de leurs yeux à quel point les Moldus n'étaient pas si différents d'eux. Oh, bien sûr, il était perturbé depuis de longues semaines. Et cela datait de son baisé échangé avec la Née-Moldue. Depuis cet évènement, Salazar avait l'impression d'avoir fait trois bons en arrières afin de mener à bien son objectif. Mais était-ce tout de même toujours d'actualité ? Lui-même commençait à douter de la démarche à suivre. Ils évitaient de parler de ce moment. Enfin, lui s'interdisait surtout de croiser Poufsouffle quand elle était dans les parages.

- Immobilus ! Expeliarmus !

Le premier sortilège érafla son oreille. Salazar fit une roulade à même le sol mais le deuxième fuseau atteignit sa cible et il se retrouva dépourvu d'arme. Il sortit alors de ses pensées. Sa sœur jumelle et lui-même se trouvaient dans l'une des cours arrière de la résidence des Gryffondor, et il se défoulait dans un combat de duel mené à la baguette, en la compagnie de son égal.

- Vous n'êtes pas concentré mon frère !

Le Sang-Pur se mit en position assise, créant un creux dans l'épaisse poudreuse. En effet, la neige n'avait cessé de tomber sur le Royaume d'Angleterre, et un beau tapis blanc recouvrait le domaine des Gryffondor. Selwina avait la pointe de sa baguette coincée entre ses deux yeux, et ses iris bleues, entourées d'un cercle écarlate, étaient totalement devenues de couleur vermeil.

- Navré, ma sœur. Vous devriez cependant vous calmer. Je sens à votre aura votre rage. Elle est présente tout autour de nous.


Selwina cracha plusieurs jurons en fourchelangue.


- Ce n'est pas dans vos habitudes de jurer, remarqua le Sang-Pur.
- J'ai de quoi cracher des insanités, continua Selwina en fourchelangue. Nous allons vivre chez des Moldus d'ici plusieurs jours ! Qu'est-ce qui est passé par la tête de Dame Gryffondor ? Je sais qu'elle est devenue fort amie avec ces Poufsouffle, qu'ils lui doivent probablement un service pour avoir pris cette impure comme pupille depuis sa plus tendre enfance, mais ça c'est...non. Juste non.


Salazar la regarda lever les poings en l'air, puis faire les cents pas, laissant à son tour des traces dans la poudreuse. Depuis qu'ils étaient à charge des Gryffondor, sa sœur se posait autant de questions que lui-même s'en posait de plus en plus ces derniers temps.


- Je ne crois pas que ce soit le fait que nous allions vivre auprès de Moldus qui nous ennuis le plus, Selwina.

Il avait murmuré ses paroles dans la langue des serpents mais Selwina s'arrêta immédiatement sur place, et le fixa avec intensité, le priant de développer sa pensée sans plus attendre.

- Et qu'est-ce donc ? ironisa-t-elle.

Il ancra ses yeux dans celles si semblables à sa sœur.

- Je crois que nous ressentons tous les deux ce concept dégoulinant d'Amour donné par Guenièvre et James Gryffondor. Et nous aimons cela. Nous ne le comprenons pas bien, certes, mais je crois qu'indirectement, elle essaye de développer ce sentiment en nous. Elle charge, gonfle notre cœur de ce sentiment qui nous était inconnu. Et nous aimons cela. Vous aimez passer du temps auprès de Guenièvre. Vous êtes réceptive à ses interminables remontrances et cela vous agace, ma sœur. Car tout comme moi, vous ne savez plus quoi faire. Vous êtes perdue.


Sa sœur ouvrit puis ferma sa bouche à plusieurs reprises. Elle plissa ses yeux si fortement qu'ils formèrent deux fentes.


- C'est donc pour cela que vous évitez la Sang-de-Bourbe depuis votre escapade en automne dernier, Salazar ? Vous aimez passer du temps en sa compagnie, n'est-ce pas ? Et vous saviez qu'elle succombait à vos charmes mais vous ne savez plus non plus si nous devrions la blesser au point qu'elle en devienne une Obscurus, je me trompe ?

Il ne détourna pas le regard. Au contraire, il pénétra avec douceur ses pensées malgré les barrières mentales établies par sa sœur, qui étant instable émotionnellement, n'étaient pas vraiment en place.

- Oui. Et je crois qu'il en va de même pour vous, Selwina. Vous ne savez plus ce qui doit être fait ou non. Vous comme moi voulons rendre fière Guenièvre Gryffondor, et même si cela va à l'encontre de notre éducation, nous le désirons,même si nous essayons toujours de le refouler !


Selwina ne contredit pas ses paroles infiltrées dans son esprit et il alla récupérer sa baguette magique, enfoncée dans la neige. 

La Sang-de-Bourbe amoureuse et le Sang-Pur amoureux by Chrisjedusor
Author's Notes:

 

Chapitre écrit avec le thème de 21h du 24 juin 2022. C'était l'image d'une embarcation de bois.

 

Chris

 

- Si je me suis éloigné de vous Helga, c'est que j'ai eu peur des sentiments et des émotions qui m'accablaient à votre égard.

Salazar déglutit. Il avait loué une petite embarcation à un marchand du coin avec de l'argent moldu prêté par le père de l'adolescente. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils vivaient en la compagnie d'Alazais et Alaric Poufsouffle. Les deux Moldus les avait accueillis à bras ouverts, et Guenièvre leur avait fait promettre d'être dans leur meilleur comportement. Mais de toute manière, elle y veillait au grain. Ils auraient dû être dégouté d'être forcé de vivre dans une chaumière. Un endroit si étroit pour héberger autant de personnes. Et pourtant, Selwina et lui-même n'arrivaient plus à être méprisant. Il y avait tant d'Amour dans cette maisonnée établie à Garioch que le Sang-Pur mentirait en disant ne pas se sentir chaudement enveloppé dans ce cocon qui était celui ou avait grandi Helga.

- Je pensais que vous éprouviez du dégout, avoua-t-elle à mis mots. Vous vous êtes éloigné après cet.... épisode.

Il ramait doucement à l'aide de deux pagailles au sein d'un fleuve. Helga était assise en face de lui. Les mains posées sur ses jambes, et il remarqua qu'elle tremblait. Comme bien souvent, il évitait de croiser ses yeux vert forêt par peur de ressentir du désir. Il éprouva un profond malaise en pensant à son but premier et il décida de ne pas réfléchir à quel point il avait voulu la nuire.

- Je ne suis pas habitué aux sentiments, Helga, et ressentir de telles émotions m'était autrefois interdit.

Pour la première fois de son existence, il était sincèrement nerveux.

- Je ressens quelque chose pour vous, et si j'ai mis aussi longtemps pour me déclarer c'est parce que je suis perdu. Je ne vais guère vous mentir, j'aurais dû être dégouté par notre échange, de ce baiser, mais ce n'est pas ce que j'ai ressenti au fond de moi.

Helga l'écoutait avec attention.

- J'ai même été étonné de ne pas voir Gryffondor débarquer pour défendre votre vertu.

La Née-Moldue étira alors doucement un sourire.

- Vous aviez peur que j'en eusse parlé à mon meilleur ami, Salazar ? Non, je ne l'ai pas fait.

Il grimaça.

- Vous ne faites qu'un avec Gryffondor, Helga. Parfois, je me demande pourquoi il ne vous fait donc pas la cour.

Se concentrer sur les rames, et sur l'avancement de leur embarcation, lui permettait de ne pas trop s'attarder sur les expressions du visage de la jeune femme. Pourtant, ses yeux descendirent à plusieurs reprises sur ses lèvres qu'elle faisait fonctionner pour lui répondre. Les mots sortaient de sa bouche, mais ils étaient en arrière-plan, en résonnance dans ses oreilles. Son bas ventre se tordait et l'envie d'effleurer ses lèvres de sa propre langue se décupla.

- ...seriez-vous jaloux de Godric, Serpentard ? Ne vous en faites pas. Lui et moi avons un lien particulier. Nous sommes juste comme des frères et sœurs.

Il sortit brusquement de ses songes indécents. Le Sang-Pur avait chaud mais il fit mine d'être offusqué et renferma ses envies dans un coin de son esprit.

- Je ne suis certainement pas jaloux de Gryffondor, Helga.

Son rire résonna dans l'air et il trouva que c'était la plus belle mélodie qu'il eut entendu de sa vie.

- Vous l'êtes, avouez-le !

Helga enfonça sa main dans l'eau et amorça un geste pour créer une vaguelette dirigée vers lui. Il fut surpris et elle le mouilla alors sans vergogne.

- Vous avez os...
- Osez-vous tremper ? interrompit Poufsouffle. Bien sûr, cela vous décoincera un peu. Et cela vous apprendra à vous éloigner pendant des semaines, en m'évitant sans aucune explication qui plus est.

Il cligna ses paupières, ébahi. Des mois auparavant, elle l'aurait payé très cher. Pourtant, la seule pensée qui lui vient en tête fut de riposter de la même manière. D'un informulé et sans baguette, il invoqua un aquamenti, et Helga se retrouva trempé de la tête aux pieds.

Vous trichez. Je n'ai pas utilisé la Magie.

Il haussa un sourcil moqueur.

- Je ne savais pas que nous avions déterminé des règles. Vous avez commencé, ma chère.

Helga fit mine de bouder, mais réattaqua à son tour avec ses pouvoirs. S'en suit une bataille, et des rires. Leurs gestes devinrent intenses, et le petit bateau fait de bois fini par se retourner sur leurs deux têtes.
Ils se retrouvèrent à nager dans l'eau mais ils en riaient comme les deux adolescents qu'ils étaient encore. Salazar se ressourçait de son contagieux fou rire quand il s'approcha de son corps. Il la rapprocha de lui, alors qu'elle enlaçait ses bras autour de son cou.
Il ne put patienter plus longtemps car son désir grandissait en lui. Il laissa alors l'embarcation errer et disparaitre à cause du vent, et il l'embrassa fougueusement sur la bouche.

Salazar Serpentard était tombé amoureux d'Helga Poufsouffle.    

La Sang-de-Bourbe blessée et le Sang-Pur affligé by Chrisjedusor
Author's Notes:

 

Chapitre écrit avec le thème de 22h du 24 juin 2022. J'ai utilisé l'image  d'une silhouette floue :)

Chris

 

L'hydromel descendit pour la quatrième fois dans sa trachée quand la silhouette furieuse de Gryffondor se positionna devant lui. Le jeune homme ne pu éviter le coup de poing bien placé envoyé par l'autre garçon. Esseulé par l'alcool, il ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait quand il chancela, mais se rattrapa à une table pour ne pas vaciller, et ne pas tomber face contre terre dans les cuisines du château Gryffondor.


- Vous ne vous approchez plus d'Helga, Serpentard. J'avais moi aussi appris à vous faire confiance, et vous, vous avouez à Helga qui est tombée amoureuse de vous, que votre but premier, c'était de lui faire du mal ? Un pari émis avec votre sœur ? Comment avez-vous osé l'approcher et l'embrasser ? Et vous pensez être un honnête et gentil homme, désormais ?


La voix de son nouvel ami, cela faisait quelques temps qu'ils étaient tous courtois les uns envers les autres, frémissait de colère et un deuxième uppercut, donné à la moldue, percuta sa joue.


- Si je lui ai avoué la vérité, Godric Gryffondor, c'est bien parce que je ne compte plus du tout lui faire du mal. Je ne tiens pas à m'engager à ses côtés sur la base de mensonges. Je veux être honnête.


Les formes étaient floues et sa vision vacillait de plus en plus mais il savait ce qu'il ressentait, et il regrettait qu'Helga fut partie en courant après le lui avoir annoncé. Il était particulièrement articulé malgré l'alcool parcourant à l'instant son système sanguin. Sa petite amie avait du prendre peur, se souvenir de tout ce dont lui avaient fait subir Selwina et lui-même, et croire qu'elle eut été manipulé depuis le début sans qu'il ne se soit remis en question.


Or, il n'avait jamais été aussi sincère qu'à ce jour.


- Vous pouvez continuez à me frapper Godric comme un moldu, je le mérite.


Il ne le voyait plus du tout distinctement. Salazar ne percevait qu'une ombre menaçante devant lui. L'aura de Godric dégageait une telle colère et il décida de se laisser faire, sans faire appel à la Magie. Il se devait de payer pour toutes ses horreurs. Le jeune duelliste le poussa contre le mur le plus proche, et l'attrapa par l'encolure de sa chainse.


- Helga mérite le meilleur, lui cracha-t-il au visage. Elle est comme ma sœur, et vous lui avez probablement brisé le cœur.

- Je sais qu'elle mérite le meilleur, Godric. Et si elle me laisse cette chance, je le lui donnerai.

Sa bouche était pâteuse mais l'alcool le rendait particulièrement loquace, et il s'entendit alors dire :

- Je l'aime. Elle me rend meilleur, Godric. Je l'aime.


Il ne ressentait pas la douleur des coups reçus par son ami, l'alcool diminuait les ressentis, mais il ne doutait pas qu'une fois lucide, il le payerait au prix fort.


- Je veux qu'elle me laisse une chance Godric, alors aidez-moi. Vous ne serez pas déçu.


Le Sang-Pur attendit le coup suivant, mais il ne vint pas. Au contraire, la poigne exercée par l'autre jeune homme s'amoindrit, et il le relâcha finalement avec lenteur, après ce qui lui parut durer une éternité.


- Vous avez intérêt à avoir de bons arguments sur votre bonne fois, Salazar. Alors dessaoulez ! Helga est tout pour moi. Je ne permettrai à quinconque qu'on lui fasse du mal.


Il y eut un long moment de silence entre les deux sorciers.


- Et je vous comprends, même si je ne doute pas qu'elle puisse se défendre de sa baguette et de son épée. Je ressens le même besoin que vous, conclut-il.    

Epilogue : La Sang-de-Bourbe et le Sang-Pur épris par l'Amour by Chrisjedusor
Author's Notes:

Ce dernier écrit a été réalisé avec l'image de la nuit du 24 juin 2022. C'était celle de 23h. L'image concernait une personne, au milieu d'un chemin, qui tenait une lampe torche :)

 

J'espère que vous avez aimé. Merci pour votre lecture,

 

Chris

-          Lumos Maxima !

La pénombre ne lui permettait pas de percevoir correctement ce qui l'entourait, et le jeune homme usa de sa Magie en vérifiant qu'aucun Moldu n'était à proximité. Une lueur vive, étincelante s'échappa de sa baguette et il la dirigea sans plus attendre vers l'avant. Salazar s'enfonçait dans la forêt afin d'y retrouver Helga. Selon les dires de Godric, la jeune femme s'entraînait jusqu'à pas d'heure aux duels depuis plusieurs jours, à proximité de la chaumière de ses parents.  Apparemment, cela lui permettait de se vider l'esprit, et le Sang-Mêlé ne s'était pas gêné pour lui rappeler à plusieurs reprises à quel point il avait à l'œil. Salazar grimaça malgré lui. Il lui était toujours étonnant de voir à quel point cette fille, qu'il avait autrefois trouvé rustre et sans manières, avait une telle influence sur lui à ce jour.

Le Sang- Pur, aidé de son arme, ne mit pas bien longtemps à la retrouver. Il adorait après-tout humer son aura, et il lui était facile de la reconnaitre. Helga était comme toujours vêtue d'un pantalon moulant, d'un chemisier aux manches larges et bouffantes. Comme toujours sa tenue était accompagnée des guêtres héritées de son père. L'adolescente utilisait à l'instant son épée à la pointe incurvée pour détruire sans ménagement des mannequins qu'elle avait dû invoquer grâce à une incantation.

-          J'espère que vous ne comptez pas m'embrocher ?

Son épée ciselait la couture du bonhomme de fortune qui émit un horrible crissement sonore quand elle se retourna vers lui.

-          Si j'avais voulu vous blesser de mon épée, Salazar, je l'aurais déjà fait. Ce n'était guère très discret d'utiliser un lumos Maxima, et l'envoyer tout droit dans ma direction.

La blonde était toujours en position défensive quand leur regard se croisèrent.

-          Effectivement, murmura-t-il, mais bon but était de toute manière de vous retrouver.

Il y eut un très long moment de silence entre les deux sorciers alors qu'ils se fixaient en chien de faïence.

-          Pouvons-nous...

-          Je sais que...

Salazar émit un faible sourire alors qu'ils commençaient à parler en même temps.

-          Vous d'abord, accorda-t-il doucement.

Helga soupira fortement, et rangea son épée dans l''un des deux étuis accrochés à sa ceinture, l'autre étant celle utilisée pour sa baguette magique.

-          Godric m'a fait part de votre détresse, commença-t-elle.

Tiens, Gryffondor avait donc argumenté en sa faveur ? Il aurait dû être furieux qu'on le sache se mettre dans un tel état de peine pour une Née-Moldue. Mais ça, c'était avant n'est-ce pas ? Maintenant, il devenait ami avec un Sang- Mêlé. Il était amoureux d'une née-Moldue, et ils échangeaient tous depuis peu des correspondances avec Rowena Serdaigle. Une jeune femme que Godric et Helga avaient sauvé d'un mariage arrangé lors d'un Tournoi des Nations sorcières et qui leur avait émis une idée rocambolesque qu'ils commençaient sérieusement à prendre au sérieux.

-          Je sais que vous avez fait des efforts, Selwina et vous-même, que changer de zéro toute une éducation est compliqué, surtout dans votre cas. Je ne vais pas mentir en disant que je n'ai guère été blessée par votre révélation. Ce n'est pas vrai. Votre plan pour me nuire était effrayant et monstrueux, digne des horribles rumeurs qui ont jalonnés votre nom de famille depuis des siècles.

Ses mains, à sa grande surprise, s'étaient mises à trembler et à devenir moites. Le Sang-Pur se surprit à baisser honteusement les yeux vers le sol.

-          Je sais.

Sa gorge était étrangement serrée.

Il y eut un mouvement, des pas résonnèrent dans l'herbe et la boue, et quelques instants plus tard, l'ombre de la silhouette d'Helga se positionna devant lui.

-          Pourtant, je veux bien vous laisser votre chance.

Salazar releva son visage si rapidement qu'il aurait pu se faire un torticolis.

-          Vraiment ?

Pour la première fois depuis son arrivée, il croisa ses pupilles verte forêt, et il perçu la lueur taquine qui se manifesta dans son regard.

-          A moins que vous ne le vouliez plus ? sourit-elle.

Le fourchelangue ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises.

-          Oui, bien sûr, que je le désire mais... pourquoi ? Je vous ai...

-          Vous avez voulu me dire la vérité avant d'officiellement me courtiser. C'est une preuve de bonne foi. Et si je ne vous accordais pas votre chance, je ne serai pas juste. Et je veux être juste comme mes parents me l'on toujours appris à l'être. Je serais injuste si je ne voyais pas les efforts que vous avez fait ces dernières années. Et la sincérité dont vous avez fait preuve est également importante à mes yeux.

Son cœur se mit à battre plus fort contre sa cage thoracique, Helga s'approcha alors de son visage. La née-Moldue vint déposer sur la pointe des pieds un chaste baisé sur ses lèvres, et elle s'éloigna de quelques pas alors qu'il se remettait les idées en places.

-          Laissez m...Laisse-moi donc cette chance de te courtiser correctement, Helga.

Il réduit en une enjambée la distance qui l'éloignait de sa future compagne, et l'embrassa avec plus de vigueur qu'elle ne l'avait fait précédemment. Salazar enlaça ses bras musclés par les entraînements physique à l'épée, et la rapprocha de son torse. Leur visage était si proche l'un de l'autre qu'ils pouvaient sentir leur souffle chaud au creux de leur nuque.  Sa main pale se posa doucement sur sa joue, et elle lui sourit.

-          Je vous aime Helga Poufsouffle. J'ai un jour cru que vous aviez utilisé une quelconque magie sur moi pour me rendre plus faible, et je me rends compte que ce n'était, d'une certaine manière, pas vraiment faux. Vos différences ont fait de moi, un homme différent. Je t'aime.

-          Je t'aime aussi, Salazar.

Et ainsi débuta une idylle amoureuse entre deux jeunes gens au moyen-âge. Sans savoir que tapis dans l'ombre des forces malfaisantes n'étaient jamais bien loin, les deux amants firent pour la première fois l'Amour ensemble.

 

 

End Notes:

Alors vous avez aimé cette courte histoire ?

Je vous retrouve sur Eternal Love, Tome 2, très bientôt :)

Cette histoire est archivée sur http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=38534