La nuit, tous les chats sont bleus by Strix
Summary:

Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières,

Rassemble ici les chats de toutes les gouttières ?

Nicolas Boileau

 

Recueil des petits textes que j'ai écris lors des Nuits d'HPF


Categories: Autres fics HP Characters: Autre personnage
Genres: Autres genres, Missing Moments
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Les Nuits d'HPF
Chapters: 12 Completed: Non Word count: 9342 Read: 4003 Published: 25/03/2024 Updated: 01/09/2024

1. Pas encore le printemps ! (Luna Lovegood) by Strix

2. La RAMA (Albus Dumbledore) by Strix

3. Le bal (Andromeda Black) by Strix

4. Ronflaks et Geairillards (Hermione, Luna) by Strix

5. Le petit sixième (Molly Weasley) by Strix

6. Être utile (Colin Crivey) by Strix

7. Dominique et la mer (Dominique et Charlie Weasley) by Strix

8. Le cas Lockhart (Gilderoy Lockhart) by Strix

9. Le chevalier du silence (Percy Weasley) by Strix

10. Sois forte (Hermione Granger) by Strix

11. Je peux pas voler (Lily L Potter, Audrey Weasley) by Strix

12. Cas désespéré (Luna Lovegood, Hermione Granger) by Strix

Pas encore le printemps ! (Luna Lovegood) by Strix
Author's Notes:

Bon, voilà mes premiers textes écrits lors des Nuits. Ce ne sont pas les textes du siècle, je les ai écrits en une heure et je ne les ai pas modifiés, je vous les livre tels quels.

Voilà le premier écrit le 23 mars 2024 avec le thème de 23h et ses contraintes qui sont :

Animal : ours / Image : une terrasse enneigée / Défi scénaristique : faire apparaître 10 noms de fleurs / Personnage célèbre : Albert Einstein / Citation : "Une hirondelle ne fait pas le printemps" (Aristote)

 

Luna avance à pas de loup sur le chemin escarpé qu'elle gravit depuis maintenant quelques heures. Elle aurait pu transplaner directement à sa destination, mais elle n'est pas magizoologiste pour rien : elle aime la nature, les plantes, les animaux. Autour d'elle s'étendent des tapis de fleurs qui percent la neige. De l'armoise, des campanules, des chardons bleus.

Mais pas d'edelweiss, cette fleur qui fait la renommée de la Suisse, qui ne poussera qu'en été.

Pour l'instant, il n'est pas encore là. Même le printemps n'y est pas encore tout à fait. Quand Luna a quitté Berne, la capitale du pays où elle se trouve, elle a surpris les touristes venus visiter la maison d'Albert Einstein, un célèbre scientifique moldu, à grelotter de froid. Touristes trop confiants, bernés par la douceur de cette fin du mois de mars.

Albert Einstein. Un scientifique, mais aussi un fantasque pour certain, à l'origine de phrases savoureuses comme "Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue." Luna s'était intéressée à lui d'abord parce qu'elle aussi était considérée comme "fantasque" (même si au fond, qu'est-ce que ce mot veut dire ?) et après à cause de cette phrase. Elle qui aimait tant la nature savait tous les dommages que l'Homme (sorcier comme moldu) lui avait infligés par simple stupidité. Elle repense au vivet doré, qui a failli disparaître, et à toutes ces espèces qui se sont éteintes à cause des activités moldues. L'Homme est le seul animal assez stupide pour déclencher des guerres comme celles qui avaient coûté tant de vie à la communauté magique anglaise. Luna a fait son deuil de tous ces morts, mais cela lui a pris du temps.

Trêve de digressions, elle est là dans un but précis. Si la jeune magizoologiste crapahute dans les montagnes alpines, ce n'est pas pour faire du tourisme ! Non, elle est là dans le but de retrouver un animal échappé. Un Sombral. Luna les a toujours aimés et elle était là mieux placée pour réussir la mission que lui a confiée le Ministère de la Magie suisse, le retrouver.

Or celui-ci est parti droit vers les montagnes. C'est pour ça que Luna est là, maintenant, à guetter le moindre bout d'elle noire tranchant avec le ciel bleu.

Même s'il y a peu d'espoir à le trouver de cette manière-là. En effet, la seule caractéristique marquante de la créature évadée était que, contrairement à ses semblables, elle préférait l'obscurité des grottes à la fraîcheur des forêts de feuillus. D'où sa destination.

Luna est confiante, elle a toujours eu une affinité particulière avec les Sombrals. Un seul point l'inquiète. C'est qu'il y a des ours en Suisse, dans les montagnes. Et que si Luna aime toutes les créatures, les voir, les fréquenter, les observer, elle s'est trouvée un problème fort problématique pour une magizoologiste : elle est allergique aux ours, et aux ursidés en général. Lorsqu'elle est à proximité d'eux, elle devient violette et tousse pendant une bonne dizaine de minutes (ah, les joies des maladies magiques...).

Et les baumes et potions à base de salive de gnome ou de graines de tournesol n'y font rien. Alors Luna les évite en général ; après tout, elle n'est pas zoologiste et ne doit s'occuper que des créatures fantastiques.

Dans le cas présent, cela risque toutefois de poser problème. En hiver, les ours hibernent. Dans des grottes. Là où est censé se trouver le Sombral. 

Reste à savoir si le printemps est arrivé. Dans ce cas, ils seront sortis, et Luna n'aura pas à croiser d'ours.

Elle regarde de nouveau la prairie qui s'étend devant elle. La neige est encore là, tentant d'empêcher les bourgeons de fleurs de pousser. Mais centaurées, gentianes, populages et renoncules ne se laissent pas vaincre et commencent à ouvrir leurs pétales éclatants.

Toute cette neige lui fait penser à chez elle. À Loutry-Ste-Chaspoule, il ne neige pas tous les hivers, mais quand cela arrive, Luna a toujours été éblouie par elle. Ensuite, elle a découvert Poudlard et ses flocons nombreux et splendides, mais elle n'oubliera jamais la vision de la petite terrasse derrière sa maison, pas très grande, délimitée par des haies pour cacher les phénomènes magiques qui s'y produisaient aux Moldus. Et blanchie par l'hiver. Luna adore son travail mais... Mais ça c'est juste le bonheur.

Luna se réveille de la contemplation d'un primevère jaune, particulièrement beau. Puis d'une violette éclatante. Et d'une touffe de valériane. Elle lève les yeux. Dans le ciel bleu passent des hirondelles. C'est sûr ! Le printemps est arrivé.

Luna explore alors les grottes avec minutie, délivrée de sa crainte d'y croiser un ours. 

Mais alors qu'elle explore la onzième, elle entend le hennissement si particulier d'un Sombral. Elle s'avance, les yeux presque fermés pour se concentrer sur le bruit. 

Et elle le voit, l'apaise. Elle pose sa main sur sa croupe, et marche lentement vers la sortie. Soudain, elle entend un grognement. Non, plutôt un ronflement. Elle se retourne. 

Un ours !

Luna monte en catastrophe sur le dos du Sombral, et l'incite à quitter rapidement les lieux. 

Quand ils s'élancent tous deux dans le ciel, il neige.

Et Luna est violette, et elle tousse.

Au loin, les hirondelles semblent la narguer.

Non, décidément, parvient à penser la magizoologiste entre deux toux, non décidément, une hirondelle ne fait pas le printemps !

End Notes:

Merci de votre lecture !

La RAMA (Albus Dumbledore) by Strix
Author's Notes:

Deuxième texte, Nuit du 23 mars, thème de minuit, contraintes :

Verbe : vénérer/ Image : un champ fleuri / Défi scénaristique : vos personnages sont prisonniers de leur propre image / Adjectif : abandonné

Bonne lecture !

Albus Dumbledore regarde son bureau l'air pensif (pour changer un peu). 

Il le sait, il n'a pas le temps de faire ça.

Il le sait, personne ne s'attend à ce que lui, directeur puissant et respecte de Poudlard, ordre du Merlin première classe fasse ça.

Albus s'est piégé tout seul dans cette image d'inaccessible sorcier, suprêmement intelligent. Quand les autres l'imaginent, ils le voient plutôt en plein combat avec un mage noir, lisant un ouvrage en runes ou fabricant on-ne-sait-quoi avec de bizarres artefacts magiques.

Oui, s'il y va, Albus Dumbledore perdra toute sa crédibilité. En ces temps-ci, il devrait plutôt être en train de chercher jour et nuit une solution pour vaincre Voldemort. 

Mais Poudlard peut bien se passer de lui pour une journée, non ?

Il va changer d'apparence. Quelques coups de baguette et le tour est joué. Dumbledore ne s'est pas regardé, mais il est relativement calé en matière de métamorphose et une vérification lui prendrait du temps. Assez de temps pour qu'on remarque son absence plus vite que prévu. Tant pis, ça devrait aller.

Albus Dumbledore transplane (c'est le directeur, les règles ne fonctionnent pas pour lui) hors du château.

Il arrive dans une grande prairie ensoleillée. Le printemps a débuté depuis quelque temps maintenant et des fleurs la parsèment déjà. 

Mais de n'est pas ça qui intéresse le directeur de Poudlard. Non, ce pour quoi il a pris tant de risques pour venir, ce sont les abeilles et les bourdons qui y butinent.

Dumbledore ne l'a jamais dit à personne, pas même à Arianna, pas même à Abelforth, pas même à...Gellert, mais il adore, il vénère ces animaux

Er en particulier les bourdons. Mais personne ne s'intéresse aux bourdons. Alors il est obligé pour assouvir sa passion de se contenter des abeilles, et donc de se rendre à la Rencontre Annuelle des Mages Apiculteurs (ou la RAMA).

C'est ça qu'il vaut que personne ne sache. Ça le discréditerait. Et surtout maintenant que le monde sorcier est en guerre ouverte contre Voldemort. Il imagine bien la une de la prochaine Gazette du Sorcier si son secret venait à être découvert. Peut être drôle pour les lecteurs, mais pas vraiment pour lui. Un sorcier comme lui se doit d'être irréprochable. Et donc de ne pas s'intéresser à des sujets futiles comme les abeilles.

Oui, Dumbledore est prisonnier de l'image publique qu'il s'est lui-même créé. Un comble !

Mais ici, Dumbledore peut être tranquille. Il a modifié son apparence, et la tenue obligatoire des participants de la RAMA est une tenue complète d'apiculteur. Donc, de quoi se cacher le visage. 

Dumbledore erre dans les allées du marché improvisé situé au milieu du champ. Il y a des ensorceleurs d'abeilles, des vendeurs de miel dorés d'effet magiques, qui permettaient de flotter dans les airs, ou de ne pas dormir pendant une semaine. On pouvait aussi croiser des concepteurs de poudre anti-frelon ou des restaurateurs cuisinant des plats à base de miel.

Mais ce qui intéressait particulièrement le directeur de Poudlard, c'était le concours d'Abeillage. Il fallait, pour y participer, se mettre par deux et ensorceler des fleurs jusqu'à ce qu'elles se mettent à bourdonner et que leurs pétales se changent en ailes. Alors, le binôme se chargeait de la contrôler, afin qu'elles effectuent une danse extraordinaire. Le public choisissait, à la fin, le duo qui l'avait le plus impressionné pour gagnant.

Un jeu d'enfant pour Dumbledore, mais il n'y avait jamais participé par crainte d'être démasqué. Mais cette année, c'est décidé, il s'inscrira !

Il trouve rapidement un coéquipier, un homme de sa taille, dont la voix lui semble familière. Celui-ci ne lui dit pas son nom, ce qui arrange Dumbledore qui ne voulait pas dévoiler le sien non plus.

Le concours commence. Les duos 1, 2, 3, 4 passent et livrent des prestations plus ou moins impressionnantes (une des sorcières du groupe 3 a fait exploser ses fleurs à la fin, ce qui lui a valu une disqualification immédiate). 

C'est au tour des deux compères de monter sur la scène. Mais au moment où il a levé sa baguette pour métamorphoser l'orchidée qui se trouve devant lui, Dumbledore s'arrête. C'est étrange, il ressent comme un trac, un stress, une peur stupide qu'il n'a jamais connu, lui le grand sorcier. 

Il s'imagine faire ça le visage découvert, et se rappelle qu'il ne peut pas le faire s'il veut préserver son image. Alors, il clame haut et fort :

"- J'abandonne."

Son coéquipier le regarde d'un air déçu (enfin,c'est ce que Dumbledore lit derrière son masque).

Il quitte la scène, piteux, et se retourne pour lui inventer une excuse valable après qu'ils se soient mis à l'écart de la foule. Mais l'inconnu ne lui laisse pas le temps de parler.

"- Je sais pourquoi tu ne l'as pas fait, pourquoi tu m'as abandonné. Tu te sens enfermé par ton image et tu as peur qu'on te voit dans un minable concours d'agriculteurs et de restaurateurs, c'est ça ? Tu sais quoi ? Je sais qui tu es, mais je ne te dénoncerais pas aux journalistes, même si je te méprise. Souviens-t-en. Salut Albus."

Quand son compagnon se retourne, Dumbledore voit enfin ses yeux. Ils sont bleus, exactement comme les siens. 

End Notes:

Voilà, voilà, je ne suis pas très satisfaite de ce texte, mais j'étais fatiguée quand je l'ai écris (je ne sais pas où j'ai été chercher ça). Si vous avez un avis sur ce texte ou le précédent, il est tout à fait bienvenu ❤️ !

Le bal (Andromeda Black) by Strix
Author's Notes:

Premier texte de la nuit du 12 avril, thème de 23 heures, contraintes :

Écrit : "Une sinistre farce ?" / Image : un tiroir rempli de bobines de fils colorés / Défi scénaristique : la tenue de votre personnage est "provoquante"

Bonne lecture !

 

Un bal. C'était juste un bal, comme auraient à subir plein, trop, tous les Sang-purs de Grande-Bretagne.

Andromeda aurait dû y être habituée. Depuis aussi longtemps qu'elle se souvienne, c'est-à-dire depuis qu'elle avait appris à marcher sur ses deux pieds, ses parents l'avaient traînée dans ces réceptions étranges, où elle devait côtoyer d'autres personnes "de son rang".

Et donc, regarder les gens danser, ou même danser elle-même parfois, et puis boire, boire toujours ce fond de verre de vin qu'elle était obligée de supporter depuis ses huit ans dans les dîners mondains. Pas trop pour ne pas se soûler, mais quand même un peu, et c'était pareil pour Cissy et Bella.

Andromeda avait ainsi développé une détestation de l'alcool en général, et quand ses amies réussissaient à faire rentrer clandestinement un peu de whisky-pur-feu dans le dortoir, elle s'était toujours abstenue d'en consommer et passait ainsi pour une rabat-joie. Mais elle ne pouvait pas expliquer les raisons de son refus. Ce qui se passe chez les Black reste chez les Black.

Mais ce n'était pas la seule raison pour laquelle elle ne voulait pas rentrer dans la salle bondée. La réception était aujourd'hui organisée chez elle, et elle voyait tous les amis de ses parents rentrer un par un. Pas forcément leurs amis d'ailleurs, mais dès "gens qu'il fallait connaître". Comme tous ces enfants de Sang-purs qu'Andro devait côtoyer, Lucius Malefoy, les frères Lestrange, les Goyle, les Rosier et autres héritiers du gratin de la communauté magique sorcière.

Non, ce qui dérangeait Andromeda, c'était sa robe, une robe sévère et sinistre, noire et verte, avec de la dentelle, une robe faite sur-mesure chez Tissard et Brodette le mois dernier.

Elle avait accompagné sa mère sur le Chemin de Traverse, en cheminée, et avait pris place dans le magasin rempli de bobines de fils de toutes les couleurs. Du bleu, du rose, du rouge, du jaune... Des couleurs joyeuses, comme celles qu'elle avait portées pour essayer de montrer à Ted, un Né-Moldu Poufsouffle de son année, qu'elle n'était pas juste une des héritières d'une grande famille sorcière. Et ça avait plutôt bien marché, puisque quand ils s'étaient séparés sur le quai de Pré-au-lard (pas question de se dire salut à Londres puisque la famille d'Andromeda serait là),ils s'étaient longuement tenu la main, et Ted lui avait dit droit dans les yeux "Tu vas me manquer". Rien qu'à y repenser, la jeune fille se sentait plus légère.

Mais là, pas question de prendre de ces couleurs. Elle ne l'avait même pas demandé à sa mère, car elle connaissait déjà la réponse. Non, une jeune fille digne de ce nom porte des robes sombres et distinguées, pas de ces couleurs fluo, pastel ou arc-en-ciel. Alors les deux femmes étaient ressorties avec la robe qu'Andro portait ce soir, et qu'elle détestait.

À l'orée de la salle, elle repense à Ted. Qu'est-ce qu'il dirait d'elle, qui n'avait même pas assez de courage pour oser porter ce qu'elle voulait, et faisait exactement ce qu'on lui disait de faire ? Ted se révoltait lui : quand une bande de Serpentards le traitaient de Sang-de-bourbe, il répondait, et avec ses poings si nécessaire !

Alors qu'elle... Elle allait passer une soirée à s'ennuyer, à parler poliment à des gens qu'elle détestait, et puis acquiescer, et dire ce que sa mère lui dirait de dire. Elle danserait avec des gens qui la dégoûtaient alors qu'elle ne rêvait que des bras de Ted.

Andromeda regarde une nouvelle fois sa robe. Elle n'a jamais vraiment aimé les robes, ou alors seulement à de grandes occasions. Et puis des joyeuses, pas comme celle-ci, sombre, et triste, et morne. Non, c'est idiot, Bella et Cissy s'en accomodent bien elles.

D'ailleurs, Cissy l'appelle. Comme à chaque fois d'ailleurs, puisqu'Andro arrive toujours le plus tard possible. C'est ça qui la réveille. La monotonie de son existence. C'est bien beau de parler si on ne fait rien. Alors elle crie "J'arrive dans deux minutes" et remonte le plus vite possible vers sa chambre.

Elle pointe sa baguette sur sa penderie, et murmure son mot de passe. "Spes", comme espoir en latin, espoir de quitter un jour cette maison, cette famille, tout. Le tiroir que personne n'arrive à ouvrir bouge de lui-même, et dévoile quelques vêtements maladroitement pliés. Des vêtements moldus.

Ted les lui a donné à sa demande, il y a ceux de sa sœur jumelle, mais aussi quelques uns qui lui avaient appartenu, maintenant trop petits pour lui. Andro hésité, lesquels prendre ? Puis elle se dit que quitte à transgresser, autant le faire totalement.

Elle attrape un grand tee-shirt à l'effigie d'un groupe de rock, un vieux jean qu'elle serre fort avec une ceinture sur sa taille. Et le clou du spectacle, une paire de baskets de sport, jaune et orange fluo.

Andro attache ses cheveux et redescend. Elle-même ne sait pas ce qu'elle fait, c'est débile, stupide, elle n'a pourtant encore rien bu. Mais tant pis. Elle assumera sa punition. Les mots ne servent à rien, il faut des actes.

Alors elle rentre dans la salle, et défie l'assistance du regard. Elle croise celui de ses sœurs, surprises mais souriantes (de son geste ou de la punition qu'il provoquerait, elle ne savait pas, surtout pour Bellatrix), puis celui de sa mère, effarée comme si elle était rentrée nue. Son père lui, avait l'air furieux et semblait bouillir de l'intérieur. Personne ne réagissait, parce que personne ne savait comment réagir. Tous les regards allaient d'Andromeda à ses parents, puis de ses parents à Andromeda. Le temps semblait s'être arrêté. Même les musiciens avaient stoppé leur morceau.

Er puis le patriarche des Lestrange prit la parole, avec l'ait le plus offusqué qui soit.

"- Mon cher Cygnus...mais qu'est-ce que cette sinistre farce ?"

Et Andromeda éclata de rire, parce qu'elle n'avait plus rien à perdre. Un rire franc, joyeux et communicatif. Pourtant personne ne l'imita. Narcissa sourit, c'est tout.

Enfin, quoiqu'il arrive, se dit Andro tandis que sa mère l'emmenait hors de la pièce en prenant un air discret, elle avait passé le meilleur bal de sa vie.

Ronflaks et Geairillards (Hermione, Luna) by Strix
Author's Notes:

Deuxième texte de la nuit du 12 avril, thème de minuit, contraintes :

Concept : la surprise / Image : une route de montagne environnée d'herbes rousses / Lieu : une falaise / (clin d'œil à la Citation : “Je dis déjà pas merci dans ma langue, alors je vais pas l’apprendre en picte.”

Kaamelott)

Bonne lecture (:

Hermione et Luna marchent le long d'une falaise. Hermione porte un sac qu'elle serre nerveusement et Luna une robe violet iris.

HERMIONE

Luna ?

LUNA

Qu'est-ce qu'il y a ?

HERMIONE

Tu sais, j'étais aux États-Unis pour mon travail, pour voir comment les Américains réussissaient à cacher la présence des Oiseaux-Tonnerre aux Moldus...

LUNA

Oui et ? Moi aussi j'y ai déjà été. Ils sont vraiment fascinants, et il paraît que leurs plumes peuvent guérir certaines formes de dragoncelle ! Et ne me dit pas que c'est n'importe quoi, ce sont les chamans de là-bas qui le disent !

HERMIONE (se contenant)

Oui, peut-être, mais ce n'est pas de ça que je voulais te parler.

LUNA (s'énervant un peu)

Tu sais Hermione, éviter un sujet ne te permettra pas de le faire disparaitre, il finira toujours par te revenir dessus comme un Cognard

HERMIONE

Oui, mais là, je voulais vraiment te dire autre chose. D'ailleurs, c'est une surprise, mais qu tu es si désagréable, je vais la garder pour moi... Mais tu es mon amie, alors voilà !

(Elle sort une touffe de longs poils bruns de son sac)

LUNA

Ooooh, ne le dis pas... Ne me dis pas que c'est...

HERMIONE

Un poil de Ronflak Cornu, voila ce que c'est

(Luna s'évanouit)

(Luna se réveille quelques minutes plus tard après plusieurs Enervatum d'Hermione)

LUNA (très excitée)

Mais, pourquoi tu dis ça ? Tu me fais marcher, je sais que tu ne crois pas à leur existence, mais je te promet que c'en est vraiment un. Ça corrobore tout à fait les descriptions qu'on avait !

HERMIONE

C'était une surprise, et puis moi, si j'ai des preuves...

LUNA

Ithil !

HERMIONE

Quoi ?

LUNA

Ça veut dire merci en picte ! Je l'ai appris quand j'ai été étudier les monstres du Loch Ness en Écosse !

HERMIONE

Super ! Et bien, voilà, c'était tout. Au fait, pourquoi on avait rendez-vous sur une falaise ?

LUNA

Et bien, c'est le meilleur moment de l'année pour observer les Geairillards ! Ils sont contestés par la communauté magizoologiste mais je suis en train de rassembler des preuves de leur existence ! Ce sont des oiseaux dont le sifflement peut parcourir des centaines de kilomètres de distance ! Et ils adorent le violet !

(elle tourne sur elle-même pour faire virevolter sa robe)

HERMIONE

Super ! Tu as d'autres choses à me dire dessus ?

(Tout bas)

Qu'est-ce que je ne ferais pas pour son anniversaire...

(elle sourit tendrement et rejoint Luna qui l'a distancée en sautillant)

End Notes:

Merci de votre lecture, n'hésitez pas à me laisser vos avis sur ces textes 

Le petit sixième (Molly Weasley) by Strix
Author's Notes:

Premier texte de la nuit du 18 mai 2024 ! Pour 20 heures, les contraintes sont :

Image : un bébé tout juste né / Défi scénaristique : un enfant en bas âge fait des bêtises / Citation : « On ne naît pas mère: on le devient » citation détournée de Simone de Beauvoir: à l'origine " On ne naît pas femme: on le devient " / Concept : rêve / Couleur : blanc crème / Adjectif : évanescent 

J'ai beaucoup aimé écrire ce texte, j'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

Molly sourit. Ça y est. Il est arrivé. Le petit sixième. Au terme d'heures de souffrance. Et il est là, tout rouge, tout sale, tout mouillé.

Le petit Ron. 

C'est déjà son sixième enfant, et peut-être pas son dernier. Parce qu'elle veut une fille, et parce que l'amour ça se partage, parce que Molly veut qu'ils soient nombreux comme elle, avant. Ah, Fabian et Gideon. Les trois petits Prewett qu'ils étaient. 

Molly est seule maintenant.

Tiens, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas pensé à eux. À peine deux jours, voire deux heures. Mais quand elle prend son fils dans ses bras, les souvenirs resurgissent. Les bons comme les mauvais.

Arthur arrive. 

Il prend Ronald - même si Molly sait très bien que personne ne l'appellera comme ça - il prend le petit dans ses bras. Et ils se regardent. Dégoulinants - presque littéralement - d'amour. Ah, comme ils s'aimaient - et comme ils s'aiment encore. 

Arthur sort, il dit je reviens, Molly reprend Ron et le regarde encore. Elle sent presque sa chair s'animer, son cœur battre à un rythme nouveau. On ne naît pas mère, on le devient.  

Et encore des souvenirs. 

Quand elle était plus petite, elle était la petite "mère" de ses frères - Fabian avait trois ans de moins qu'elle et Gideon quatre - c'était elle qui les réprimandait quand ils faisaient une bêtise que les parents ne voyaient pas - trop amoureux - c'était dans sa chambre qu'ils se réfugiaient quand ils y avait de l'orage - apeurés par le tonnerre depuis que la foudre avait emporté leur maman - c'était elle qui veillait - à la place de leur père, toujours triste depuis la mort de sa femme - à ce qu'ils se chaussent et s'habillent bien pour descendre au village. 

Oui, Molly se croyait presque leur mère.

Mais ça n'avait rien à voir. Elle le voit maintenant. Elle le sentait déjà avant en fait, mais c'était un jeu, un jeu pour oublier un instant la tristesse, un jeu comme les autres jeux. Ils étaient frères et sœurs avant tout. Alors les batailles dans l'herbe - que Molly gagnait toujours puisqu'elle était plus grande - les tentatives ratées de potion qui recouvraient les murs de la maison d'une étrange poudre verte, les parties de bataille explosive, ça elle avait connu aussi. 

Mais maintenant, elle sent autre chose. 

Elle donne naissance pour la cinquième fois, et il lui semble qu'elle naît elle-même une sixième. 

La première fois, la vraie, quand Mrs Joy Prewett avait accouché de son premier enfant, elle.

La deuxième fois à la naissance de Bill.

La troisième pour Charlie, la quatrième pour Percy, la cinquième pour Fred et George

Et la sixième maintenant.

Parce qu'être mère une fois, ce n'est pas la même chose que deux. Ni trois, ni six, ni sept sûrement..

La petite Molly à la famille brisée en aura une merveilleuse, elle se l'était juré. 

Une sorte de rêve.

Partager tout l'amour que contient son corps, avec Arthur, avec les garçons, avec Ron maintenant, et avec une autre elle espère. Une fille ne serait pas de trop. Molly est déjà en infériorité numérique, mais elle est prête à reprendre le risque. Mais même si le dernier s'avérait être un garçon, elle l'aimera autant que les autres. De tout son cœur.

Avoir un enfant, c'est dur. Et doux à la fois. 

Elle re-re-re-regarde son fils enroulé dans sa couverture d'un blanc crème tout doux avec l'impression qu'elle ne s'en lassera jamais. 

Arthur rentre, il tient la main de Fred et George qui marchent, clopinent à côté de lui. 

Molly fond encore une fois. 

On ne naît pas mère, on le devient. À chaque fois. Elle aime tous ses fils autant, mais d'une manière différente sûrement. Comme elle aimait Fab parce qu'il était le plus drôle, et Gid parce qu'il était dans son monde, comme ils formaient une famille, elle en forme une maintenant. 

Molly pleure presque maintenant. Pourquoi à l'orée de la vie de son fils pense-t-elle à la mort ? Gid et Fab sont morts il y a deux mois. Une éternité. Mais la guerre est loin pour l'instant. Pas encore loin dans le temps, mais loin dans l'espace, loin de la bulle des Weasley. Une bulle si pleine d'amour qu'elle ne pourra pas éclater. Molly espère. 

Les autres enfants arrivent. Et là Molly y arrive. Les souvenirs évanescents la quittent. Pour le moment. 

Mais elle est mère aujourd'hui et pour la première fois depuis des mois elle va vivre dans le présent. 

Le petit Ron s'agite. 

Avec lui, Molly se sent pour l'instant juste heureuse. 

Maman. 

Être utile (Colin Crivey) by Strix
Author's Notes:

Nuit du 18 mai, thèmes de 23 heures, contraintes :

Lieu : un parc / Adverbe : diablement / Citation : "Même la plus petite personne peut changer le cours de l'avenir." (J. R. R. Tolkien) / Concept : avenir / Couleur : bleu Nuit / Adjectif : insignifiant

Bonne lecture ! 

Même la plus petite personne peut changer le cours de l'avenir.

C'est Tolkien qui l'a dit dans Le Seigneur des Anneaux alors ça devait être vrai. 

C'était ce que se disait Colin (c'était son auteur préféré) lorsqu'il traversait le passage secret qui le mènerait à Poudlard. Il n'était pas indispensable, il le savait, mais il était indiscutablement utile. Quand son Gallion ensorcelé de l'AD avait chauffé dans sa poche, Colin avait tout de suite su. En fait, au fond de lui-même, il devait s'avouer qu'il avait toujours attendu ce moment. Toujours, Colin avait voulu... faire quelque chose de bien. C'est pour ça qu'il admirait les héros. Mais à côté de Harry Potter, le jeune Gryffondor s'était toujours senti insignifiant.

La bataille qui s'annonçait faisait trembler le château tout entier. Colin émerge du passage et atterrit dans la Salle sur demande. Abelforth ne lui avait donc pas menti ! Et il n'était pas au bout de ses surprises, car dans cette pièce se trouvait... Ginny. 

Ça faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vue ! Colin sent sa détermination faillit en la voyant. Mais elle commence déjà à parler :

— Colin! Tu es là ! Viens-vite, on peut y aller tous les deux !

Elle fait la moue un instant.

— Théoriquement parlant, on a pas le droit parce qu'on est pas majeurs, mais je présume que si tu es ici, ce n'est pas ça qui va t'arrêter.

Colin a à peine le temps de balbutier quelques mots que déjà elle lui dit :

— Je pense que la voie est libre... Je n'entend plus rien depuis un petit moment.

Et sans lui laisser le temps de répondre, elle lui prend la main et l'entraîne dans le couloir. 

Colin est hébété. Encore une personne à côté de qui il se sent insignifiant, Ginny et son énergie, Ginny et sa volonté, Ginny qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Son amie. 

Les deux sixième année se séparent au détour d'un couloir. Autour d'eux, des combats, partout. 

Colin a peur mais il se bat. Il lance quelques Stupefix bien sentis sur des Mangemorts vêtus de noir et continue sa progression vers le parc. Là semblait se focaliser le plus gros des combats, dans les couloirs qui environnent l'extérieur, même si en réalité, la violence est partout. 

Face à la puissance qui s'en dégage, Colin se sent si insignifiant ! Son avenir lui semble plus sombre que jamais, sombre comme le ciel bleu qui s'étend au-dessus de sa tête. Là-haut, pas d'étoiles. Colin perdrait presque espoir, lui qui n'a jamais cessé d'y croire tout au long de l'année.

Tant de corps s'étalent sous ses pieds. Des corps de méchants mais aussi des corps de gentils.

La nuit sombre n'est éclairée que par les flashs de lumière incessants. Colin voit ce qui ce passe au travers d'eux, c'est l'avantage d'être un photographe. 

Ça y est, il est dehors. Il y a des combats là aussi. Et puis Colin voit Neville Londubat. Il se bat Neville, Neville dont il s'était toujours senti assez proche en esprit, Neville maladroit, Neville impopulaire, Neville harcelé. Mais Neville a évolué, et est maintenant un pilier de l'AD et de la résistance à Poudlard.

Face à lui, Colin se sent insignifiant.

Mais là, Neville se bat, et Neville ne voit pas dans son dos un Mangemort lever sa baguette. Mais Colin le voit, lui.

Colin tellement apeuré qu'il n'arrive qu'à lancer un Expelliarmus. Première leçon de l'AD. Ça suffit. Neville se retourne, le regarde, prend conscience que Colin vient de lui sauver la vie. 

Et la Colin se sent projeté au sol. Et au ciel en même temps.

Bref, Colin se sent mourir. Une lumière verte l'a touché. Ça suffit aussi. Colin qui avait foi, ou pas, en l'avenir, n'en a plus d'un coup. 

C'est court une vie. 

C'est long une mort. 

Colin se sent toujours aussi insignifiant.

Il tombe sans vie au sol dans le parc rempli de pénombre. Diablement rempli de morts, et de vies qui s'affrontent. 

Plus tard, Colin apprendra que sa mort n'a pas été vaine. Car Colin a sauvé Neville, qui a tué Nagini, ce qui a permis à Harry de tuer Voldemort. Beau travail d'équipe.

Comme quoi, même la plus petite personne peut changerle cours de l'avenir.

Dominique et la mer (Dominique et Charlie Weasley) by Strix
Author's Notes:

Toujours Nuit du 18 mai, thème de minuit, contraintes : 

Image : une petite fille dans le sable / Adjectif : binaire 

Je vous souhaite une très bonne lecture !

Quand Dominique marche sur la plage qui est juste en bas si on descend les escaliers de la Chaumière aux Coquillages, elle réfléchit en général beaucoup. Peut-être est-ce le vent sur sa peau qui stimule ses pensées, ou bien l'odeur de l'écume, ou le bruit des vagues, le goût du sel sur sa langue ou peut-être est-ce le bleu de la mer. 

En tout cas ici, Dominique se sent libre. Et pleinement consciente de son corps. Vivante. 

Mais aujourd'hui, ses préoccupations oscillaient sans raison entre du futile et du sérieux, du drôle, et du triste. Et mêle du plus philosophique. 

Dominique réfléchissait à la binarité du monde. Car oui, en y pensant un peu, le monde est si binaire ! Tout va par deux. Le blanc et le noir. Les Moldus et les sorciers. Le feu et l'eau. Le sucre et le sel. 

Les filles et les garçons. 

Sauf que... Sauf que non. Dominique en a marre que tout soit rangé, enfermé dans une case. Il y a sûrement des gens a qui ça plaît, sûrement beaucoup. Mais pas à Dominique. 

Quand on lui disait A ou B, Dominique avait toujours répondu C. 

Parce que... Non ! Il n'y a pas que deux choix dans la vie. 

Si Dominique était une couleur, elle serait le gris. Si elle devait choisir entre Sang-pur et Née-Moldue, elle serait Sang-mêlée. Elle serait le crépuscule, la fine bande de sable humide qu'il y a entre la mer et le sol, elle serait le poivre qui pique la gorge, elle serait tout ce qui ne se résume pas à deux choix.

Et fille ou garçon ? 

Dominique ne savait pas. Dominique y avait trop pensé. 

Biologiquement, elle était une fille. Mais Dominique savait qu'il existait des personnes appelées transgenres qui n'étaient pas nées dans le bon corps. Mais elle n'a air pas l'impression que c'était ça non plus. Même si tout le monde la traitait de garçon manqué, Dominique ne se sentait pas...garçon. 

Mais elle ne se sentait pas fille non plus. Et elle n'utilisait le pronom elle que par faute de mieux. Comment en était-elle arrivée là ? Dominique se rappelait son enfance, quand, ses cheveux longs au vent, elle sillonnait la plage avec Victoire et Louis pour bâtir des châteaux de sable.

Elle était toujours au milieu. Bien sûr. Au milieu des âges, au milieux des genres, au milieu des sexes, Dominique ne comprenait plus rien. 

Récapitulons. Elle n'était pas une fille, elle n'était pas un garçon. Elle n'était donc rien. À penser ça, elle avait envie de pleurer, ou bien de s'enterrer sous le sable. Parce qu'il n'y a rien en dessous ? Rien comme elle. 

Et puis elle entend des cris. Dominique ! Dominique ! Même son prénom convient aux deux genres, elle devait être prédestinée. 

Dominique remonte doucement la plage. Son oncle Charlie est à la maison. Ça lui remonte un peu le moral. Charlie ne s'est jamais marié, et c'est le confident de pas mal de monde dans la famille, mais Dominique a toujours été celle qu'il préférait. Ils avaient tous deux un petit côté sauvage, à côté, qui les rapprochait. 

Alors Dominique a une idée. Et si elle lui en parlait ? Il n'avait jamais révélé ses secrets aux autres et était la personne la plus ouverte d'esprit qu'elle connaisse. 

Alors voilà, elle lui explique. Ils sont redescendus sur la plage, et le vent s'est calmé, comme pour lui permettre de baisser la voix, de chuchoter ce qu'elle ne s'avoue pas. 

Charlie ne réagit pas négativement jusqu'à un point. Celui où elle lui dit qu'elle n'est rien en fait. Alors là il s'emporte.

"- Dominique ! Ne répète jamais ce que tu viens de dire ! Tu n'es pas rien d'accord ? Regarde-toi. Tu es un être humain fair de chair, de peau, de sang et d'os comme tout le monde ! Tu es une personne quoi qui arrive, Dom. Et puis tu sais... Il existe des personnes comme toi. Tu me dis que le monde est binaire ? Et bien elles se définissent comme non-binaires. Elle sont au croisement entre les genres. Elles peuvent se sentir les deux à la fois, ou bien successivement, ou bien ni l'un l'autre. Non-binaires. Parce que le monde ne se divise pas qu'en deux."

Une sorte de feu d'artifice éclaté brutalement dans le tête de Dominique. Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas rien ! Elle est sûrement... non-binaire. Elle n'a jamais entendu ce terme, mais après avoir entendu les explications de Charlie, elle comprend qu'il lui correspond. Elle l'habite tout entier. Mais donc...

"- Mais du coup... Comment on m'appelle ? Je suis il ou elle ?

 - Tu peux être l'un des deux, ou les deux. Mais il existe aussi des pronoms non-genrés. Le plus connu est iel."

Iel. Ce nom coule dans sa bouche. Elle le murmure, le répète. C'est un joli mot. Iel. C'est nouveau, et excitant mais...ça a l'air de lui correspondre. Dominique se sent soudain plus légère. Iel n'est pas bizarre, iel n'est pas rien. 

Iel est non-binaire. 

Le monde est multiple et merveilleux. La mer souffle dans ses oreilles. Maintenant, il faudra le dire aux autres, et ça sera sûrement dur à leur expliquer, à leur faire accepter. Mais Dominique est en paix avec iel-même, et c'est déjà pas mal. 

Charlie la regarde en souriant. Iel a déjà quelqu'un qui la comprend. C'est un début. 

Le début d'une nouvelle vie pour iel. 

 

Le cas Lockhart (Gilderoy Lockhart) by Strix
Author's Notes:

Nuit du 14 juin 2024

Thème de 23 heures : Concept (Avoir la page blanche) / Métier (éditeur)

Je vous souhaite une très bonne lecture !

Gilderoy Lockhart, fraîchement diplômé de l'école de sorcellerie de Poudlard, avait encore des convictions. 

Gilderoy Lockhart, depuis sa plus tendre enfance, et plus précisément depuis qu'il avait découvert Jules Verne par l'intermédiaire de sa mère, moldue et française, avait toujours rêvé de devenir comme lui : c'est-à-dire voyageur, et écrivain (et connu ! Et adulé ! Même si ces désirs-là, il ne se les avouait pas encore).

Gilderoy Lockhart, certain donc de ses succès futurs, n'avait pas énormément misé sur ses études et, après ses BUSE, avait choisi contre l'avis de ses professeurs des matières aussi disparates et, prises ensemble, ne menant à aucun débouché qu'Étude des Runes, Histoire de la Magie, Divination et Botanique (le professeur Flitwick s'y cassa les dents mais le jeune Lockhart s'accrocha jusqu'au bout). 

Gilderoy Lockhart termina donc sa scolarité avec ses notes passables, trop occupé qu'il était à écrire des aventures rocambolesques et à lire des romans moldus pendant ses cours. 

Mais Gilderoy Lockhart savait qu'il réussirait, et que cette conviction le porterait au sommet de la gloire de la littérature. 

En effet, Gilderoy Lockhart avait fait sienne une célèbre citation de Mark Twain, la modifiant afin qu'elle corresponde davantage à son cas.

Pour Gilderoy Lockhart, "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" était ainsi devenu "Il savait que c'était possible, alors il l'a fait" (le jeune Lockhart savait que ces quelques modifications avait un certain impact sur le sens profond de la phrase mais il l'a ait fair pour le symbole. Le jeune Lockhart n'était pas un audacieux mais un ambitieux. On se demanda d'ailleurs longtemps pourquoi il n'avait pas été envoyé à Serpentard par le Choixpeau). 

Gilderoy Lockhart, sitôt sorti de Poudlard, commença la rédaction de son Roman (oui, avec un grand R, car pour le jeune Lockhart, tout n'était que symbole, et cette majuscule annonçait parfaitement le choc que la parution du Roman provoquerait dans le monde littéraire). 

Le Roman de Gilderoy Lockhart avançait, avançait, si bien que le jeune auteur se décida à commencer à en parler aux différents éditeurs sorciers avant même qu'il eût apposé le point final de son œuvre (ceci est une formulation destinée à ajouter du style à la phrase car il commença plutôt ses requêtes une fois qu'il eût écrit la moitié de son livre). 

Gilderoy Lockhart n'aurait pas dû, pour son bien comme pour celui du monde sorcier (comme nous l'apprendra la suite de l'histoire). 

Un jour, Gilderoy Lockhart obtint enfin le Graal : un éditeur accepta de ke rencontrer. 

Gilderoy Lockhart s'habilla chic, soucieux qu'il était de soigner son entrée dans le monde littéraire sorcier (pour cela, il ressortit de son placard une vieille robe lilas, qu'il n'avait pas portée depuis le mariage de son cousin. À la suite de cette journée, persuadé que cette couleur lui portait chance, il décréta qu'elle lui allait bien au teint et se mit à en porter régulièrement). 

En voyant Gilderoy Lockhart pour la première fois, Mr. Pompée Cressent, éditeur renommé des prestigieuses éditions du Niffleur, fut quelque peu étonné par la jeunesse de son interlocuteur, mais cela ne l'empêcha pas de lui dire :

- Mr. Gilderoy Lockhart, je présume ? Je crois que vous êtes un grand auteur.

La modestie (ou plutôt ce qui restait de modestie) de Gilderoy Lockhart ne sortit pas gagnante de ce bureau (elle fit aujourd'hui dans un cimetière de Londres dont ne nous révélerons pas le nom ici afin que sa tombe ne soit pas assaillie par ses nuées de fans hystériques). 

Mais au contraire, l'ego de Gilderoy Lockhart fut gonflé, boosté par cette journée qui le marqua à jamais. 

Gilderoy Lockhart, fébrile, rentra chez lui en ressassant les propos de Mr. Cressent : l'éditeur avait beaucoup apprécié la moitié d'ouvrage et prévoyait de l'éditer avec, de surplus, sur le bandeau du livre, une description flatteuse, et peut-être vraie : "Le Victor Hugo sorcier (et anglais. Enfin, à moitié français quand même)".

Mais Gilderoy Lockhart connut à cet instant de sa vie, le drame qui le marquerait à jamais, drame à cause duquel nous ne saurons jamais à quoi aurait ressemblé le premier chef-d'œuvre du Victor Hugo sorcier (et anglais [...]).

En effet, quand Gilderoy Lockhart rentra chez lui ce soir-là, il fut atteint du cauchemar de tout écrivain : la page blanche. 

Les rêves de Gilderoy Lockhart causèrent sa chute ; son Roman ne fut jamais publié. 

Mr. Pompée Cressent refusa tous ses manuscrits postérieurs et le jeune Lockhart fut dès lors contraint de contenter d'une maison de seconde zone, les éditions SHM (Sorcière Hebdo Magazine). 

Gilderoy Lockhart, désespéré, sa créativité amputée (l'hypothèse la plus courante circulant parmi les chercheurs est que la taille de l'estime de lui-même du jeune Lockhart ait créé un préjudice irrémédiable à son imagination. Mais ce n'est qu'une hypothèse), se décida alors à chercher son inspiration dans la vraie vie. 

Alors peut-être que Gilderoy Lockhart a menti et s'est approprié la gloire de courageux sorciers. 

Peut-être que les livres de Gilderoy Lockhart le mettent un peu trop en avant.

Peut-être que Gilderoy Lockhart a été nommé professeur de Défense contre les Forces du Mal alors qu'il n'a pas poursuivi cette matière après sa cinquième année. 

Peut-être. Mais Gilderoy Lockhart est un homme comme nous, qui a souffert et a tenté de se reconstruire après la dure perte qu'il a connu dans ses jeunes années. 

Que repose en paix l'imagination de Gilderoy Lockhart, sacrifiée inconsciemment avec sa modestiesur l'autel de la gloire. 

Le chevalier du silence (Percy Weasley) by Strix
Author's Notes:

Nuit du 20 juillet, thèmes de 20 heures, contraintes :

Défi été : "CIGALES" (Votre ou vos personnages se sentent fortement incommodés par des animaux qui vivent paisiblement leur vie... Et ont une réaction quelque-peu démesurée)p

Épreuve d'escrime en handisport (Écrivez une scène de combat... Sans écrire le mot "combat" ni aucun de ses synonymes (duel, joute, affrontement...))

Le problème quand on vit à la campagne, c'est le bruit. Quoiqu'en disent les gens de la ville, si parfois les champs et forêts se paraient de silence, le reste du temps, leurs bruits étaient autrement plus énervants que les voitures, voisins bruyants et autres sons urbains. 

En tout cas, c'était ce que pensait Percy Weasley (et il en était sûr et certain, bien que n'ayant jamais vécu en ville). D'ailleurs, au Terrier, il était constamment dérangé non seulement par les coqs, cigales et autres crapauds mais également par des "voisins" peu discrets : les jumeaux et leurs explosions, Ginny et Ron constamment dans le jardin à jouer au quidditch à grand renfort de cris ou encore le chant permanent de Célestina Moldubec à la radio.

Et au milieu de ça, Percy, dix-sept ans, bien déterminé à commencer à réviser ses ASPICS dès les vacances d'été les précédant, dans l'optique de finir avec les meilleurs résultats de l'école pour être embauché à la sortie de Poudlard par le Ministère de la magie. 

Un beau plan, bien tracé, ambitieux, parfaitement digne de lui. Mais perturbé par une famille trop bruyante et de stupides cigales ! 

Mais Percy prenait sur lui. Quand il serait ministre de la magie, tous les Weasley sans exception viendront lui quémander son pardon, qu'il leur accordera dans sa grande mansuétude. Et, même s'il ne savait pas encore comment réussir, il ferait venir gnomes, volaille, criquets et même la goule avec eux. Non mais ! 

C'était le soir. Enfin, Percy profitait d'un peu de calme. La tête enfoncée dans un traité sur l'évolution des relations êtres de l'eau- sorciers à travers les siècles, il respirait enfin. Durant l'après-midi, une longue partie de quidditch avait été organisée et il avait été enrôlé bien malgré lui. 

Mais il ne le regrettait pas. À présent, chaque membre de sa famille sans exception était écroulé de fatigue dans son lit. Sans bruit. Enfin, à part les ronflements de Ron au-dessus de lui, mais ça il s'y était habitué depuis de nombreuses années. 

Heureux de pouvoir réviser sans distraction, Perçu se lance dans le quatrième chapitre.

Après l'incident dit du "Strangulot anthropophage", survenu en 1265 (voir chapitre précédent), les dirigeants sorciers ont initié la première "Croisade aquatique" en s'inspirant des Moldus chrétiens. Mais la principauté des sirènes du lac Léman...

Un bruit. 

Rauque, encore un peu lointain mais...

Il se rapproche ! 

Incapable de tenir plus longtemps, Percy se précipite à sa fenêtre. Il pousse les rideaux, ouvre les volets d'un coup de baguette magique et aperçoit...

Des gnomes. Très surprenant. Des gnomes même pas rentrés dans le jardin. À quelques mètres de la clôture, il semblent en pleine... Fête ? 

Oui, on dirait bien. Certains dansent (ou plutôt agitent leurs bras et jambes dans ce qui ne ressemble fortement pas à un rythme) tandis que d'autres poussent des cris désordonnés ou se frappent le ventre pour accompagner le chant. Enfin, les plus petits d'entre eux grattent la terre avec acharnement et en tirent des vers qu'ils rapportent avec précipitation aux fêtards pour les rassasier. 

La première réaction de Percy est "Mais qu'est-ce qu'ils font ?".

La deuxième est de se rappeller que cette espèce magique a cette étrange tradition plusieurs fois l'an. 

La troisième est de se demander si dégnomer le champ adjacent est un prétexte suffisant pour se justifier auprès de sa mère pourquoi il était dehors au beau milieu de la nuit dans le cas où elle le surprendrait. 

La quatrième est, après avoir entendu un rot sans doute très harmonieux pour les gnomes, tant pis, allons-y ! 

C'est ainsi que Percy, qui se renomma pour l'occasion Perceval en l'honneur du mythique chevalier, sortit du Terrier pour partir en croisade contre cette bande de gnomes adeptes du tapage nocturne. 

Seulement armé de son traité de diplomatie inter-espèces, il enjamba courageusement la barrière et se dressa face à ses ennemis du soir. 

Pour se faire entendre de la foule gesticulante, il poussa un grand cri. Tous les gnomes se tournèrent vers lui et applaudirent (ou plutôt tentèrent d'applaudir) celui qui pour l'instant était le chanteur le plus talentueux de la soirée. 

Cela ne fit pas rire Percy-Perceval, qui répondit à leur hommage en attrapant l'ennemi le plus proche pour le jeter le plus loin qu'il pût (cinq mètres. Ce n'est pas en séchant le quidditch dès que possible qu'on devient un grand sportif). 

Les gnomes ne comprirent d'abord pas la situation, et crurent à une nouvelle forme de danse particulièrement originale. Après tout, ils n'étaient pas dans la zone interdite du jardin. Qui serait assez imbécile pour venir les embêter ici ?

Percy apparemment, mais qui lui pensa plutôt que les rangs de ses adversaires avaient été divisés par deux en un rien de temps grâce à sa merveilleuse ingéniosité. 

Il continua à tenter de les chasser, mais les tapageurs n'étaient plus dupes. Malgré les coups répétés de livre, la bande de gnomes se jeta sur lui comme un seul homme (comme un seul gnome même) et réussit même à le faire tomber dans la boue grouillante de vers à moitié dévorés. 

La situation du chevalier Percy paraissait désespérée, mais dans un sursaut d'énergie, il se releva, et, les yeux aveuglés par la boue, commença à projeter un à un ses assaillants tout autour de lui. 

Quand il ouvrit les yeux, plus aucun gnome ne subsistait dans un rayon de cinq mètres. 

Soupirant de soulagement, victorieux et fier, Percy raccrocha sa casquette de Perceval pour renfiler celle de futur ministre de la magie. Couvert de boue, certe, mais avec une dignité qui en aurait étonné plus d'un, il boitilla jusqu'à la maison, ayant été mordu à la cheville par son ultime adversaire. 

Savourant le silence revenu, il essuya ses chaussures sur le perron. 

En ouvrant la porte, il ne vit pas tout de suite la lumière. 

Par contre il l'entendit. 

Elle. 

— PERCY ! T'as rien de mieux à faire que de te rouler dans la boue au beau milieu de la nuit ! Y en a qui dorment ici ! Tu me déçois ! Même Fred et George ne m'ont jamais fait un coup pareil !

Tentant de se justifier à grand renfort de gestes, le fautif se retourna pour montrer le jardin qui devait en toute logique être immaculé et exempt de toute vie gnomique.

Mais...

Il fallait croire qu'un jetant héroïquement les ennemis du silence à travers les champs...

— VRAIMENT ! En plus de faire l'idiot tu nous re-gnomes le jardin ! Y avait personne hier soir ! T'as rien de mieux à faire ! Tu crois que c'est pas dur ! Tu es puni mon garçon ! Puni ! Corvée de dégnommage pour toutes les vacances ! 

Et ce n'était pas le pire. 

Le pire... C'était Fred et George, Ron et Ginny, leur père et même la goule en train de ricaner en le regardant malgré leur air ensomeillé. 

Non le pire... C'est que toute la nuit, Percy dut supporter le rire des gnomes qu'il avait envoyés sous ses propres fenêtres. 

Qui cherche le silence ne récolte que le bruit visiblement. 

Il faudrait sérieusement qu'il se mette à chercher la contraposée de ce théorème.

Hi ha ha ha hi ha...

Vite !

End Notes:

Merci de votre lecture ❤️

Sois forte (Hermione Granger) by Strix
Author's Notes:

Encore Nuit du 29 juillet 2024, thème de minuit :

Épreuve d'Haltérophilie (Votre texte doit être en lien direct avec la force ( musculaire, mentale, ou de caractère))

Très bonne lecture ❤️

Je suis forte.

Je ne vais pas craquer.

Forte on a dit !

Dur d'être forte quand on est seule. Ils sont tous partis.

Les filles du dortoir.

Pourquoi diable ai-je pris la mort du lapin de Lavande avec autant de légèreté ? Maintenant elle me déteste, et Parvati la suit. C'est une vraie amie elle.

Non, j'arrête. Tout est de ma faute.

Non ! Pour être forte, tu dois être indépendante. Tu ne dois pas te lamenter parce qu'ils t'ont lâchée. Si tu es vraiment comme ça tu l'as mérité.

Harry.

C'était pour lui que j'ai dit au professeur McGonagall d'examiner le balai ! C'est que j'ai peur. Harry est comme mon frère et on veut - encore - le tuer. Et Sirius Black est dehors, et il n'aura pas toujours autant de chances. Et puis il n'a rien finalement. Mieux vaut prévenir que guérir. Si je n'avais pas fait ça, qui sait ce qui serait arrivé ?

Oui mais voilà. J'aurais dû lui en parler avant. On est amis et les amis ça se parle. Toujours.

Non, tu n'as pas besoin de ça. S'il t'a lâchée alors que tu voulais juste le protéger, c'est qu'il ne le méritait pas. Attend qu'il vienne s'excuser. Tu n'as donc aucune fierté ?

Ron.

Est-ce de ma faute si Pattenrond en veut à Croutard ? Je le surveille. Mais ce n'est pas lui qui l'a tué, je le sais. Sauf que lui saitle contraire je présume. Mais qu'est-ce que je suis gourde parfois, aucune empathie, comme avec Lavande !

Tu as raison. Tu as raison et il a tort. Attends qu'il vienne s'excuser lui aussi. 

Je suis seule.

Seule et forte

Seule quand même. Seule avec ces montagnes de devoirs. Je croyais être forte, je croyais pouvoir m'en sortir mais en fait je suis si faible... Et je suis là à me lamenter alors que Buck est déjà que l'échafaud. Pas littéralement mais presque. Je dois l'aider. J'en étais à où déjà ? Chapitre 8. Mais il y a l'arithmancie à rendre pour demain !

Ne les regarde pas

Qui ? Non, ils sont là... Ils doivent me regarder en riant. Surtout Ron. On est incapables de rester réconciliés. Mais Harry... Harry aide-moi.

Une fille forte comme toi ne devrais pas appeler à l'aide.

BAH JE NE SUIS PAS FORTE ALORS ! PAS FORTE ! NULLE FAIBLE CE QUE TU VEUX ! Je ne devrais pas avoir une voix dans ma tête qui me dit comment être forte, comment être parfaite ! Ce perfectionnisme, il me tue tu vois ! Je suis seule et peut-être que c'est être faible mais j'ai besoin de mes amis ! J'ai besoin d'eux ! Fort tout seul ça n'existe pas ! Ou alors je les plains, seuls sur leur piédestal ! Je veux être forte comme je le veux, forte même avec des cours en moins, même si ça te fait mal, même sans être parfaite tout le temps, forte avec des amis, forte heureuse quoi ! À quoi ça sert d'être forte si c'est pour rester triste tout le temps, dis le moi ça ?

Si tu étais forte tu ne dirais pas ça

Je sais. Et ça me déchire. Je ne serai jamais parfaite. Jamais la meilleure du monde. Jamais je ne resusciterai des bébés lapins, jamais je ne saurai prouver à Ron que mon chat n'a rien fait ou montrer à Harry la profondeur de ma peur. Je suis HUMAINE ! Humaine avec des failles, beaucoup peut-être, mais humaine dont le seul but dans la vie de rait être d'être heureuse et de rendre les gens heureux. Alors peut-être que je ne suis pas forte, ou pas assez, mais en tout cas, j'ai assez de force pour pour la première fois de ma vie te dire de te taire. Et demander pardon à tous, et à commencer à moi.

Je peux pas voler (Lily L Potter, Audrey Weasley) by Strix
Author's Notes:

Nuit du 23 août 2024, thème de 23 heures, thème écrit "décollage". 

Bonne lecture !

 

— Décolle ! Décolle ! Décolle !

Dans le champ juste derrière le Terrier, une petite fille s'énervait contre un malheureux balai qui n'avait rien demandé. D'ailleurs, les gnomes qui y vivaient aussi se demandaient qu'est-ce qu'ils avaient bien pu faire pour mériter ça. Pourquoi une minuscule humaine comme celle-ci venait-elle crier dans leur habitat à six heures du matin ? Même si c'était l'été, il ne faisait même pas encore jour !

Oui, mais Lily Potter, presque dix ans, avait une bonne raison de venir s'époumoner ici contre le balai. En tout cas à ses yeux. 

La petite fille avait quitté le plus discrètement possible la chambre qu'elle partageait pour les vacances avec ses cousines Roxanne et Lucy. Elle ne voulait pas vraiment qu'elles sachent ce qu'elle faisait ici. Au pire elle camouflera ça en balade matinale, ce qui ne trompera pas grand monde mais fera l'affaire. 

En attendant, cela lui fait un peu de temps pour atteindre son objectif. 

Réussir, enfin, à voler sur un balai. 

Lily ne comprenait pas pourquoi elle y échouait si lamentablement. Ça devrait être inscrit dans ses gènes ! Sa mère était ex-joueuse de quidditch pro, et son père avait été le plus jeune joueur de Poudlard de l'Histoire ! James avait réussi à six ans et Albus à sept ! Et elle... et elle continuait d'échouer misérablement. Et elle avait si peur de décevoir ses parents... Alors elle profitait de l'été, et de l'aube qui était si calme, pour impitoyablement s'entraîner et enfin réussir. À Square Grimmaurd, pas de grands espaces comme autour de la maison de ses grands-parents alors elle devait absolument réussir avant de rentrer à Londres. 

— Décolle ! Décolle ! S'il-te-plaît balai ! S'il-te-plaît !

Des sanglots s'entendaient dans sa voix maintenant et elle était aveuglée par ses larmes. Elle avait tout essayé : le classique, l'efficace, le respectueux et même les quelques insultes qu'elle connaissait grâce à ses frères. Mais rien ne marchait. 

— S'il-te-plaît stupide balai, fais-moi voler ! Avant... avant bientôt, il faut faire vite ! C'est pas un si grand effort non ? 

Et elle s'effondra par terre à défaut de décoller, de s'envoler. Lily touchait trop terre et le balai refusait de se plier à sa volonté. Elle aimerait tant voler d'elle même ! Sa mère, son père, son grand frère, l'avaient successivement escortée dans ce ciel qui lui semblait interdit. Bien agrippée derrière eux, elle avait connu la douce ivresse que procurait le vol et elle voulait tant, mais tant la connaître seule !

Et elle n'y arrivait pas. Quand elle arrivera à Poudlard, elle sera la seule née sorcière à échouer encore et encore à faire décoller l'objet, et tous se moqueront d'elle. 

Si elle arrivait à Poudlard. Mais non, il valait mieux ne pas y penser. Non !

Alors qu'elle essayait encore, encore, une silhouette s'approcha d'elle dans la brume matinale. Lily ne l'a voyait pas, et tomba de haut (si l'on puit dire) lorsqu'elle l'entendit l'appeler. 

— Lily... Ça va ? 

Très bien, très bien, voulut-elle dire, mais sa voix l'avait abandonnée. Elle se contenta de tomber dans les bras de sa tante Audrey qui séjournait ici pour un peu de temps. 

— Qu'est-ce qu'il y a, souris ?

Tante Audrey appelait tous les petits comme ça, et Lily aimait bien, parce qu'elle entendait souris animal mais aussi souris sourire dans cette expression. 

— J'a... j'arrive pas à voler. 

Et cet aveu, sans qu'elle ne sache pourquoi, détruisit les murs que Lily avait construit autour d'une partie de ses angoisses, et elle ne savait pas pourquoi non plus mais ce matin-là, peut-être parce qu'Audrey était moldue et qu'elle ne connaissait pas encore tout du monde magique mais elle lui raconta tout. Et elle lui dit. 

— J'ai... j'ai peur d'être Cracmolle. 

Oui, parce qu'un balai ça vole que pour les sorciers, les vrais. Et que Lily n'avait jamais manifesté de pouvoirs magiques à presque dix ans. Dix ans c'est tard et à la fin de l'été à son anniversaire, elle irait à Sainte-Mangouste passer un test qui lui dirait oui ou non. Et Lily elle avait peur du résultat. Si peur. Et peur d'être moquée, peur d'être exclue, peur d'être jetée chez les Moldus et de vivre sa vie à la frontière. Cracmol c'est pire que Né-Moldu parce que les Moldus ne connaissent pas les sorciers et qu'ils n'espèrent rien. Ils peuvent très bien vivre leur vie dans savoir ce qu'ils ont raté ou gagné. Mais si Lily l'est... si Lily l'est elle sera seule au monde. Bien sûr qu'il y en a des Cracmols mais... Pas moi. Pas moi. 

— Je ne peux pas voler. Je ne peux pas. 

Audrey la regarda dans les yeux. 

— Et alors ? Tu crois qu'on ne va plus t'aimer ?

— Non mais ils me trouveront... je sais pas moi nulle. 

Audrey sourit tristement. Elle reprit la petite fille dans ses bras. 

— Jamais ils ne te trouveront nulle, souris. Et tu auras une vie exceptionnelle dans tous les cas, tu décolleras, c'est ta vieille tante qui le dit. Et je peux te dire un secret ?

— Oui, chuchota Lily, les yeux embués de larmes mais un petit sourire sur le visage. 

— Moi non plus je sais pas voler. 

Cas désespéré (Luna Lovegood, Hermione Granger) by Strix
Author's Notes:

Toujours la Nuit du 20 août, thème de 20 heures, contrainte / citation : "Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux" de Marcel Proust

Bon, j'ai un psy modifié le sens initial de la phrase hein (TW texte très débile si ça existe)

Enfin, bonne lecture !

— Luna, les Joncheruines n'existent pas.

— Ce ne sont pas eux qui n'existent pas, c'est toi qui ne les voit pas, Hermione.

— Dommage, parce que je crois ce que je vois.

— Lave-toi le visage pour faire partir ceux qui te bouchent la vue.

— C'est débile mais je le fais pour toi. Non, toujours rien.

— Bah, mets mes Lorgnospectres, tu les verras c'est sûr.

— Non, comme prévu toujours rien.

— Ah là là... Je crois que ton cas est désespéré. Il n'y a qu'une seule solution...

— Laquelle ? Admettre leur inexistence ?

— Changer d'yeux.

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