Mon Auberge était à la Grande Ourse by Winter
Ancienne histoire coup de coeurSummary:

Mon unique culotte avait un large trou.

- Petit-Poucet rêveur, j'égrennais dans ma course

Des Rimes. Mon auberge était à la Grande Ourse.

- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Arthur Rimbaud, Ma Bohème st2, 1870, Poèmes

image par @perchek_industrie sur unsplash

☾ Recueil des textes écrits lors des Nuits HPF, de 2015 à aujourd'hui.

https://herosdepapierfroisse.fr/downloadhpf/equipes/podiums/Aspics/2024/02_romance_VIGNETTE_ASPICS.png


Categories: Après Poudlard, Autres fics HP, Tranches de vie Characters: Ginny Weasley, Harry Potter, Hermione Granger, Le Trio, Ron Weasley
Genres: Amitié, Famille, Romance/Amour
Langue: Anglais, Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Les Nuits d'HPF
Chapters: 58 Completed: Oui Word count: 42543 Read: 27723 Published: 25/01/2016 Updated: 10/06/2023
Story Notes:

Ce recueil regroupe mes textes préférés écrits lors des Nuits HPF de 2015 à aujourd'hui, vous pouvez me retrouver sur le forum sous le pseudo rowinter ☁︎

Les chapitres sont nommés d'après les thèmes donnés. Ils peuvent se lirent de manière indépendante. Découvrez-les selon vos envies au grès des thèmes qui vous inspirent...

(mais plutôt ceux de 2021, il sont mieux)

(enfin je ne sais pas, j'ai pas d'avis objectif)

(bref, faites comme vous voulez, mais allez voir ceux à partir de 2021 en premier quand même ^^)

(pssst ce sont des hinny et ronmione ♥︎)

1. 2015.06 - Lointain(e) by Winter

2. 2015.11 - Retrouvailles by Winter

3. 2016.01 - Provocateur by Winter

4. 2016.01 - Silencieux by Winter

5. 2016.01 - Vérité by Winter

6. 2016.04 - Décommander by Winter

7. 2016.04 - Profit by Winter

8. 2016.04 - Indiscret by Winter

9. 2016.05 - Orphelin by Winter

10. 2016.05 - Tableau by Winter

11. 2016.06 - Étage by Winter

12. 2016.06 - Promenade by Winter

13. 2016.06 - Satin by Winter

14. 2016.06 - Temps by Winter

15. 2016.07 - Présent by Winter

16. 2016.07 - Vivre by Winter

17. 2016.07 - Cucurbitacées by Winter

18. 2016.10 - Fenêtre by Winter

19. 2016.10 - Toupie by Winter

20. 2021.01 - Scélérat by Winter

21. 2021.01 - Époustoufler by Winter

22. 2021.01 - Mom by Winter

23. 2021.01 - Martyr by Winter

24. 2021.01 - Lune by Winter

25. 2021.02 - Lucioles + Plage by Winter

26. 2021.02 - Blâmer by Winter

27. 2021.02 - Pointer by Winter

28. 2021.02 - I must not tell lies by Winter

29. 2021.03 - Hésitation by Winter

30. 2021.03 - Ardent by Winter

31. 2021.03 - Maîtriser by Winter

32. 2021.03 - Nomade by Winter

33. 2021.03 - Fougue by Winter

34. 2021.03 - Maladroit by Winter

35. 2021.04 - Balustrade by Winter

36. 2021 - Tour du Monde des Nuits by Winter

37. 2021.07 - Miroir by Winter

38. 2021.07 - Presque by Winter

39. 2021.07 - Juger by Winter

40. 2021.07 - Ambition by Winter

41. 2021.08 - Indiscipline by Winter

42. 2021.09 - Bord by Winter

43. 2021.10 - Timbre by Winter

44. 2021.10 - Système by Winter

45. 2021.10 - Béquille by Winter

46. 2021.11 - Verger by Winter

47. 2021.11 - Abri + Aveugle + Botte + Félicité + Harmonie by Winter

48. 2021.12 - Verdure by Winter

49. 2022.01 - Ravageur by Winter

50. 2022.03 - Larme by Winter

51. 2022.04 - Shampoing by Winter

52. 2022.05 - Foyer + Arc-en-terre + Toile + Calme by Winter

53. 2022.05 - Impulsion by Winter

54. 2022.05 - Suspendre by Winter

55. 2022.06 - Interminable by Winter

56. 2022.06 - Berceuse by Winter

57. 2022.06 - Allégresse by Winter

58. 2023.03 - Aurore by Winter

2015.06 - Lointain(e) by Winter
Author's Notes:

Nuit HPF juin 2015

Thème : Lointain(e)

Personnage : Ginny Weasley

L’ennui est mon quotidien. En fait, ça a commencé quand j’ai emménagé ici. Tante Muriel fait partie de la catégorie des gens qui ont mal vieillis, si seulement elle a été un jour gentille et sympathique. Maintenant son passe-temps favoris est critiquer. Critiquer tout : moi, ma mère, moi, mon, père, moi, le temps, moi… 

 

« Ginevra coiffe donc un peu tes cheveux ! » , « Ces vêtements te donne l’air encore plus pauvre que la réalité… » , « Ginevra, une jeune fille ne doit pas glousser bêtement, elle doit savoir se tenir pour être une épouse et mère respectable. »

 

Je l’emmerde !

 

Je ne veux pas rester à la maison à attendre le prince charmant. Je veux me battre à ses cotés pour combattre le dragon. Mais je suis la cadette, la seule fille de la fratrie. Donc je reste à la maison en supportant le stress de maman qui part toutes les deux secondes pour pleurer, ou à supporter les remarques de Tante Muriel.

 

Papa ne va plus au Ministère. Les seules nouvelles qui nous viennent sont de Charlie qui vient de moins en moins souvent. Bill à cessé de partir en mission pour l’Ordre, Fleur trouve que c’est trop risqué. Je n’ai pas vu Fred et George depuis déjà plusieurs semaines. Sauf par leur émission à la radio que j’écoute en cachette, papa dit que c’est trop risqué. Le sujet « Percy » est interdit, prohibé. Je le déteste pour sa lâcheté.

 

Aucune nouvelle de Ron. Aucune de Hermione. Aucune de Lui…

 

Sous mon lit il y a plein de boules de parchemin, des lettres ratées. Je dis de mon frère, mais je ne suis pas beaucoup mieux. Il me manque et pourtant je le déteste pour m’avoir abandonnée. Suis-je en colère contre lui ou contre moi ? Je connais la réponse. 

 

Contre moi. Contre ma lâcheté. Pour toutes ces choses que je ne lui ai pas dit. 

 

Je sors dehors alors que j’entends quelqu’un qui m’appelle. Rien à foutre, je dois courir. Je sens les cailloux qui écorchent mes pieds, l’eau qui dégouline le long de mon dos, le froid qui m’enveloppe. Je m’en fou.

 

 

Je n’ai pas eu le temps de lui dire « Je t’aime ».

End Notes:

"kindness is sexy"

- Sense8.

2015.11 - Retrouvailles by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF novembre 2015

Thème : Retrouvailles

Personnage : Harry Potter

Trois mois qu’elle était partie. Trois longs mois où j’avait juste eu le droit à une lettre qui avait eu un arrière-goût amer d’adieu : « terriblement désolée », « pressée de te revoir », « tu me manques », ces quelques mots avaient suffi pour que je sente mon coeur fondre. Mais la fin m’avait totalement achevé. Tout en bas du parchemin, il y avait cette phrase, trois mots, sept lettres: 

 

« Je t’aime. »

 

Depuis que je l’avais reçue, elle ne me quittait plus. Je la mettais dans la poche intérieur de ma veste, tout contre mon coeur. Au début, je pouvais sentir son odeur de fleur sur le parchemin, mais maintenant…

 

Je me reprends avant de me mettre à pleurer en plein milieu d’une gare bondée de monde. Un homme qui pleure seul ce n’est pas très viril ! Surtout que je sais qu’elle le remarquera au premier coup d’oeil. Je regarde l’horloge de la gare de King’s Cross qui m’indique qu’il me reste quatre minutes avant que son train n’arrive. Alors je compte les secondes qui me sépare d’elle.

 

- Un crocodile, deux crocodiles, trois crocodiles…

 

Les gens s’écartent du bord du quai, le train arrive. Je lutte contre mes pieds pour ne pas m’avancer. Je sais qu’elle n’aimerait pas que je lui saute dessus dès qu’elle arrivera. J’arrive à reconnaître facilement ses équipières qui descendent les marches du train. Allez savoir pourquoi on différencie facilement dans une foule les moldus des sorciers. 

 

Et je la vois. Ses longs cheveux couleur feu. Ses taches de rousseur. Sa silhouette élancée. Ses yeux noisette. Elle écarte quelques voyageurs et court pour se jeter dans mes bras. Je la sers le plus fort possible contre moi. Je ne veux plus qu’elle parte. Son odeur de fleur est toujours là. Je ne me lasse pas de sentir cette odeur, comme si je ‘’rechargeais’’ mes batteries.

 

Ses lèvres se posent sur les miennes. Elles sont douces, elles sont chaudes et me dévorent en entier. 

 

- Tu m’as manqué, me murmure t-elle entre deux baisers.

 

- Toi aussi, répliquai-je.

End Notes:

"think happy thoughts"

- Anonyme d'internet.

2016.01 - Provocateur by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2016

Thème : Provocateur

Personnage : Fred Weasley, Angelina Johnson

 

- Hey Angelina !

 

 

 

La jolie brune se tourna vers le rouquin.

 

 

 

- Fred ? dit-elle peu sûre de l’identité du jumeau qu’elle avait devant-elle.

 

- En chair et en os ! répondit-il avec un grand sourire.

 

- Qu’est-ce que tu veux ? demanda t-elle en s’avançant, méfiante.

 

 

 

Il sortit de sous la tapisserie où il s’était caché et lui prit la main.

 

 

 

- Viens.

 

 

 

Il la tira vers le passage, mais elle ne le suivit pas.

 

 

 

- Pourquoi… commença t-il étonné.

 

- Jamais je ne suivrais Fred Weasley à travers un passage secret poussiéreux sans savoir pourquoi, je suis loin d’être idiote…

 

 

 

Il l’interrompit en deposant un doux baiser sur ses lèvres. Souriant contre ses lèvres, elle se colla contre lui et approfondit ce baiser en quelque chose plus fougueux et passionné.

 

 

 

- Tu… parvint-elle à articuler.

 

- Suis moi, souffla t-il contre ses lèvres.

 

 

 

Elle était incapable de protester tant son baisser l’avait chamboulée et le suivit. Sous la tapisserie, aucune lumière ne passait, les plongeant dans le noir total. Elle se laissait guider par la main de Fred dans son dos. Angelina avait laissé tomber sa piteuse quête pour avoir une explication de la part de Fred quand ils arrivèrent rapidement dans un couloir vide. 

 

 

 

Il se tourna vers elle et s’approcha doucement pour l’embrasser de nouveau. Ce n’était pas comme la première fois, brûlant et fougueux, c’était plus doux, plus chaste. Elle glissa ses mains sur son torse, agrippant sa chemise pour l’attirer contre elle, elle voulait plus. Le froid du mur en pierre s’immisçait à travers sa chemise, mais elle s’en fichait éperdument. Tout comme le bruit de pas qui s’approchaient.

 

 

 

- Monsieur Weasley ! s’exclama une voix criarde. 

 

 

 

Fred se releva et tourna sa tête vers Dolores Ombrage accompagnée de Cornelius Fudge.

 

 

 

- Comment osez-vous… dit-elle rouge de colère. Dans les couloirs… Et vous Miss Johnson… Le règlement…

 

- Oups ! Il semblerait que nous ayons oublié le décret numéro… Combien déjà ? demanda Fred avec un sourire provocateur. Veuillez m’excuser, je les mélange tous, il y en a tellement aussi…

 

- Le numéro trente-deux, gronda Ombrage, les lèvres plissées.

 

- Ma chère Dolores, n’aviez-vous pas dit avoir repris les choses en main dans cette école ? demanda Fudge.

 

- Mr le Ministre, ceci n’est pas normal, ils seront punis…

 

- Je me doute que ce ne soit pas normal ! coupa Fudge. Mais à l’évidence, tous les élèves ne vous écoutent pas au doigt et à l’oeil. Cela me déçoit de votre part, vraiment…

 

- Mais Mr le Ministre ! Je vous promets que cela ne se reproduira plus.

 

- Je l’espère pour vous Dolores.

 

 

 

Et il partit, les mains dans le dos en marmonnant. Ombrage eu un moment d’hésitation entre suivre son cher Mr le Ministre et donner une punition aux deux gryffondors. Mais son adoration pour l’homme au chapeau melon l’emporta et elle partit en courant à sa suite sous le regard moqueur de Fred.

 

 

 

- Ce couloirs n’était pas choisis au hasard, n’est-ce pas ? demanda Angelina en haussant un sourcil.

 

- Non, et je peux t’assurer que la fille aussi.

 

- Oh ! Tu veux dire que tout était soigneusement planifié avec la bonne fille, le bon couloir, au bon moment…

 

- Tu m’en veux ? demanda t-il un peu honteux.

 

 

 

Elle fit mine de réfléchir quelques secondes avant de l’embrasser avec passion.

 

 

 

- Tu veux rire ? murmura t-elle contre ses lèvres. J’adore…

End Notes:

« Peut être, êtes vous heureux et ne le savez même pas. » 

- Anonyme d'internet.

2016.01 - Silencieux by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2016

Thème : Silencieux

Personnage : Sirius Black

- Hello gros chat. Comment ça va ?

 

Du haut de son arbre, le chat le regardait dédaigneusement sans cesser de remuer sa queue.

 

- Comment va ta maîtresse mon gros ?

 

Le chat cracha.

 

- Ok, ok. Mon beau, tu préfères ?

 

Le chat remua la queue sans quitter des yeux Sirius Black qui se démontait le cou pour le regarder.

 

- En fait, j’aimerais surtout savoir comment il va… 

 

Le chat ne répondit pas. Abattu, l’ex-prisonnier se laissa tomber le long du tronc d’arbre.

 

- Je… J’ai pas pu remplir le rôle qu’ils m’avaient confié. Je suis son parrain, je devais m’occuper de lui et au lieu de ça…

 

Il se prit son visage entre ses mains. Silencieusement, le chat descendit souplement, malgré sa corpulence, de l’arbre auquel il était perché et se frotta contre cet étrange bonhomme en ronronnant.

 

- Tu te rends compte que je ne suis jamais allé sur leur tombe !

 

Le chat lui répondit par un ronronnement.

 

- Mais tu t’en fout toi, t’es qu’un gros chat orange au nez écrasé…

 

L’animal se dégagea rapidement et quitta en courant l’orée de la Forêt Interdite pour aller vers une petite porte située près du vestiaire de quidditch. Arrivé à la porte, il se mit à miauler bruyamment. Sirius eu peur qu’il ne le fasse repérer et, pestant contre ce chat, il courut le plus discrètement possible vers lui. Et il se rendit compte avec surprise, que derrière cette porte, les balais de l’école y étaient entreposés.

 

- Merci bon gr… Beau ! T’es un génie !

 

Il  lui donna une caresse affectueuse et força la serrure en utilisant une de ses vieilles techniques du temps où il était encore un Maraudeur. Avec un grincement, la porte s’ouvrit, dévoilant de vieux balais. Il prit celui qui lui semblait le plus rapide et sortit en refermant la porte. Il passa sa jambe par dessus et s’apprêtait à s’envoler mais le chat se remit à miauler en le regardant fixement.

 

- Tu veux venir ?

 

Le chat se tut.

 

- Putain, tout ce qu'il faut pas faire… jura Sirius en enveloppant le chat dans sa veste.

 

Il fixa le baluchon de fortune au bout du balai et s’envola dans la nuit noire. Comme par un miracle, aucun détraqueur ne les repéra. Le vent frais soulevait ses cheveux, mais il adorait cette sensation de totale liberté et cette perte totale de notion du temps. Quand il arriva à Godric’s Hollow, il se posa le plus discrètement possible derrière un buisson qui bordait l’église. 

 

Le coeur battant la chamade, il attendit de voir si quelqu’un l’avait repéré. À aucun instant, il ne regretta d’avoir quitté la forêt interdite pour s’approcher de la civilisation, à découvert. Comme personne ne bougeait, il sortit de sa cachette et s’avança entre les tombes.

 

Son coeur loupa un battement quand il vit son nom sur la pierre blanche. Puis le sien, à elle.

 

James Potter, né le 27 mars 1960, décédé le 31 octobre 1981 

Lily Potter, née le 30 janvier 1960, décédée le 31 octobre 1981 

Vidé de toute énergie par la dureté de ces lettres écrites en noire sur le fond blanc de la tombe en marbre blanc, il se laissa tomber à genoux. Pattenrond s’approcha de lui et cola sa tête sous sa main en ronronnant.

 

- Salut James…

 

Sa voix se brisa et des larmes montèrent à ses yeux. Pas de réponse. Pas de sourire moqueur. 

 

Juste une tombe silencieuse.

End Notes:

"Just in case you’re doubting yourself today : You’re wonderful. You’re loved. You matter. You deserve to be happy."

- Anonyme d'internet.

2016.01 - Vérité by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2016

Thème : Vérité

Personnage : Severus Rogue, Eileen Rogue

Eileen Rogue, se passa le visage sous l’eau froide. Ses mains tremblaient et son coeur battait d’un rythme désordonné. Le sang dans l’évier se mélangea à l’eau qui coulait pour partir dans un tuyau.

 

 

 

- Maman ?

 

 

 

Eileen se retourna pour sourire faiblement à son fils. 

 

 

 

- Qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais dormir...

 

- J’y arrive pas, répondit le petit garçon.

 

 

 

Doucement, elle s’avança pour prendre son fils dans ses bras.

 

 

 

- Arrête de le couver. Je veux que mon fils soit un homme, pas une mauviette !

 

 

 

Eileen leva les yeux vers Tobias qui entrait dans la cuisine, une bouteille à la main.

 

 

 

- Un enfant a besoin d’amour, osa t-elle dire en se relevant pour affronter son mari.

 

 

 

La lourde main de Tobias vola dans l’air pour finir sur la joue pâle de sa femme.

 

 

 

- Ta gueule avec tes foutaises ! Pour peu que ce soit le mien…

 

- De quoi tu parles ? demanda t-elle tremblante.

 

- De ça ! cria t-il en pointant le doigt vers Severus apeuré. Digg m’a parlé d’un truc sur toi. Alors dis-moi s’il est de moi, que je me casse pas le cul pour l’avorton d’un autre !

 

 

 

Eileen était trop terrorisée pour répondre. Tobias la prit par les poignets et la secoua.

 

 

 

- Hein ?! Il est de moi ? Dis-moi la vérité, répond !

 

- Oui ! cria t-elle en sanglotant. Il est de toi, je le jure…

 

 

 

Il la lâcha comme une vulgaire poupée de chiffon. 

 

 

 

- Regarde, dit-il avant de quitter la cuisine. Il chiale déjà comme une gonzesse. Zêtes pitoyables.

 

 

 

Severus regardait sa mère affalée contre le carrelage de la cuisine et essuya ses joues baignées de larmes. Difficilement, Eileen se releva et se tourna vers son fils.

 

 

 

 

 

- Il est l’heure de dormir Severus. Va te coucher.

End Notes:

"Nota para mi : si me hace feliz no me importa la opinión de nadie más."

- Anonyme d'internet.

2016.04 - Décommander by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF avril 2016

Thème : Décommander

Personnage : Lily Evans

Lily avait beau vivre du côté sorcier, elle avait conservé quelques habitudes moldues. Par exemple, elle n’avait pas pu se passer du grille-pain ; un petit-déjeuner sans pain grillé beurré à tremper dans du café c’était inimaginable pour elle ! Ou alors ce n’était pas un petit-déjeuner.

 

Elle décrocha le téléphone et composa le numéro de la bijouterie. Encore une bataille avec James qu’elle avait gagnée.

 

- Lily, c’est la chose la plus inutile que je connaisse ! s’était-il exclamé quand elle avait proposé d’ajouter un téléphone dans leur appartement de Londres.

- Ça ne sert pas à rien, on peut appeler des gens avec.

- Mais tous nos amis sont des sorciers, et aucun d’eux n’ont un téléphone !

- On peut appeler les restaurants, les magasins… 

- Dois-je comprendre que tu veux que je t’emmène au restaurant ?

 

Elle avait souri, rougi puis avait dit qu’il pouvait voir ça comme ça. Finalement, pendant le repas, il avait cédé et à sa grande joie, ils avaient eu un téléphone.

 

- Allô ? demanda une voix qui sortit Lily de sa rêverie. Ici la bijouterie Diamants sur Canapé, que puis-je faire pour vous ?

- Bonjour, je m’appelle Lily Evans, ce serait pour décommander une heu… Bah une commande.

- Bien sûr, ne quittez pas.

 

Lily aimait beaucoup le concept de décommander une commande ! « Je devrai réfléchir à ce que je dirai au téléphone au lieu de rêver » se dit-elle Elle entendit des bruits de feuilles à travers le combiné mais la femme ne trouvait toujours pas sa commande.

 

- Madame…

- Mademoiselle.

- Oui pardon, Mademoiselle Evans, je ne trouve pas de commande à votre nom. Êtes vous sûre de pas vous tromper de bijouterie ?

- Oui, je suis sûre, je l’avais choisie pour le nom !

- Le nom ?

- Oui, la référence au film avec Audrey Hepburn.

- Quoi qu’il en soit, je n’ai pas de commande à votre nom.

- J’ai dû la faire alors au nom de mon compagnon, James Potter.

- Attendez.

 

Re-froissements de feuille puis la voix de la femme.

 

- Oui, j’ai deux commandes au nom de James Potter.

- Deux commandes ?

- Une bague et une chaîne en or.

 

Une bague ? Le coeur de Lily se mit à battre plus fort. James avait commandé une bague !

 

- Mademoiselle Evans ? 

- Oui, pardon ! Je souhaiterais annuler la commande de la chaîne en or.

- Très bien, ce sera tout ?

- Oui, merci.

 

 

Lily décrocha et se laissa glisser le long du mur. James avait commandé une bague, serais-ce une bague de fiançailles ? Elle leva sa main gauche à hauteur de ses yeux et tenta de l’imaginer avec une bague. Lily Potter, ça sonnait bien, non ?

End Notes:

« If your mind wasn’t currently filled with these particular anxious thoughts, what might you have to think about right now ? »

- Anonyme d'internet.

2016.04 - Profit by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF avril 2016

Thème : Profit

Personnage : George Weasley

Ce n’était pas facile tous les jours, des fois, il n’arrivait même pas à sortir de l’atelier pour aller à l’encontre des clients. Il avait de la chance, Mathilde (qu’il avait engagé pour l’aider à la boutique) était compréhensive et savait gérer la boutique toute seule, mais il ne supportait plus son regard qu’elle posait sur lui quand elle croyait qu’il ne la voyait pas. C’était un regard plein de compassion et de tristesse, il en avait marre qu’on le regarde comme ça.

 

 

 

Il passa une main sur ses yeux, passer trop de temps devant un écran lui fatiguait les yeux, il vieillissait. La technologie moldue avait fait d’énormes progrès ces dernières années, il avait donc décidé de s’acheter un ordinateur pour pouvoir faire ses comptes, c’était plus pratique que le papier. Un morceau de parchemin, ça vole, ça traîne, ça se perd…

 

 

 

D’après les chiffres, la boutique faisait encore de gros bénéfices. Quand Fred était encore là, les profits étaient plus élevés, mais maintenant qu’il était seul, il avait plus de mal à être créatif. Avant, Fred balançait une idée, George répliquait, Fred rajoutait un truc et la marchandise était presque prête. Il ne restait plus qu’à faire la forme matérielle.

 

 

 

Il repensa à leur première recette, la paye du premier mois après leur si dur labeur. Ils s’étaient sautés dans les bras en criant comme des gamins. Puis ils étaient allés dans un bar où il y avait une soirée dansante, ils ne s’étaient arrêtés qu’au levé du soleil. Le lendemain, ils avaient acheté des vestes en peau de dragon fine. Elles étaient immondes, mais ils étaient riches maintenant, ça avait été leur première folie de « nouveaux riches ».

 

 

 

Il sourit en pensant à ce vieux souvenir. La douleur dans son coeur ne s’était jamais éteinte, l’absence de son frère était toujours aussi pesante, mais il avait appris à vivre avec.

 

 

 

 

 

George soupira et releva le montant des profits du mois.

End Notes:

"S’il y avait un candide à la président ciel issu d’un parti poétique, j’irais voter pour lui."

- Anonyme d'internet.

2016.04 - Indiscret by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF avril 2016

Thème : Indiscret

Personnage : Ron Weasley, Hermione Granger

- Ron, tu peux venir s’il te plaît ?

 

Il releva la tête de la Gazette du Sorcier et partit rejoindre sa femme dans la cuisine. Elle était occupée à mettre la pâte d’un gâteau dans son moule sans en renverser hors du récipient. Ses sourcils et son nez étaient plissés comme à chaque fois qu’elle faisait quelque chose qui demandait de la concentration. Il adorait son petit nez plissé, non soyons franc, il l’adorait entièrement !

 

Il se mit derrière elle et passa ses bras autour de sa taille, posant ses mains sur son ventre. Elle se dégagea et afficha sa mine sévère.

 

- Ron, je veux te parler sérieusement, ne me complique pas la tâche.

- Qu’est-ce qui t’empêche de me parler sérieusement quand je t’enlace ?

 

Il réussit à la faire sourire et son coeur fit un bond.

 

- J’ai parlé avec Rose, reprit-elle. Tu peux me dire pourquoi tu es allé fouiller dans sa chambre ?

 

Ron soupira et passa une main sur son visage.

 

- Tu savais qu’elle prend la pilule ?

- Elle a 17 ans, et je suis sa mère, bien sûr que je suis au courant.

 

Il préféra laisser de côté qu’elle ne lui en avait pas parlé et aborda un autre point.

 

- En quoi avoir 17 ans inclus de prendre la pilule ?

- Elle est majeure et a un copain Ron !

- Quand tu avais 17 ans, tu ne prenais pas la pilule !

- Quand j’avais 17 ans, j’étais avec toi et Harry dans une tente pour trouver un moyen de tuer le plus grand mage noir de tous les temps ! Tu ne peux pas me comparer avec Rose !

- Tu aurais pu me prévenir !

- Oui, c’est vrai, excuse moi, reconnut-elle en s’approchant pour poser une main sur son épaule. Mais elle m’avait demandé de ne pas le faire. Elle savait que ça te mettrait dans tous ces états.

- Je ne suis pas dans « tous mes états » ! répliqua t-il, agacé

- C’est normal, tu es son père et tu veux la protéger, mais ce n’est plus une petite fille, c’est une femme maintenant.

 

Elle lui caressa la joue et l’embrassa tendrement.

 

- Ok, je ne lui dirai rien, murmura t-il contre ses lèvres.

- Merci pour elle.

 

Hermione se dégagea pour tourner le contenu d’une casserole qui était sur le gaz.

 

 

- Juste une chose avant que tu ne partes : évite d’être aussi indiscret, avec elle. Elle a besoin d’avoir son espace privé, respecte ça.

End Notes:

"Aujourd’hui c’est demain et hier qui s’épousent."

- Anonyme d'internet.

2016.05 - Orphelin by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mai 2016

Thème : Orphelin

Personnage : Rubeus Hagrid, Sirius Black, Harry Potter

De la fumée s’élevait des briques rouges qui s’étaient dispersées dans le jardin. Certaines, même, étaient arrivées dans la rue ; on ne pouvait pas passer en détournant la tête et accélérer le pas. Inévitablement, le regard était attiré par cette masse grise vaporeuse, et quand on restait suffisamment concentré sur cette masse, on pouvait en distinguer les contours, puis la forme qui se précisait petit à petit.

 

Les médicomages s’alignaient face aux décombres de la maison. Ils trépignaient d’impatience, prêts à sauver des vies. Mais les Aurors les avaient obligés à attendre qu’ils sécurisent le périmètre. Et chaque seconde était vitale, c’est pourquoi le chef des médicomages commençait déjà à donner des directives à son équipe, il ne voulait pas perdre de temps.

 

La silhouette tordue d’Alastor Maugrey apparue, accompagnée de celle de Sirius Black. Mais quand ils furent tout près, les médicomages commencèrent à s’inquiéter : le visage de Black était baigné de larmes, cependant, il ne lâchait pas le bébé, protégé dans une couverture, qu’il tenait dans ses bras.

 

- Pas de survivants, à part le petit, dit Maugrey en désignant d’un coup de menton Sirius et le bébé.

- Et… Et Vous-Savez-Qui ? Il est… Mort ? demanda le chef des médicomages.

- Aucune trace de lui.

- Il est mort ? insista un autre dont l’espoir était palpable dans la voix.

 

Maugrey ne répondit pas, mais tous comprirent. Quelques sourires apparurent, mais le sombre destin de cette famille empêchait les débordements déplacés de joie. Deux victimes. Ils étaient jeunes, ils avaient la vie devant eux.

 

- Sirius, commença une lourde voix. Sirius, il faut que je l’emmène, Dumbledore…

 

La voix d’Hagrid - qui venait d’arriver - se brisa. Il inspira calmement et reprit.

 

- Dumbledore m’a demandé de l’emmener.

 

Le jeune Black leva les yeux vers le demi-géant, il semblait anéanti, et loin, loin de toute cette agitation et de ces voix qui lui parlaient. Les grosses mains d’Hagrid se tendirent vers lui. Alors, doucement et avec beaucoup de précautions et de délicatesse, il tendit le petit homme à Hagrid qui le prit avec attention.

 

- Prend ma moto, dit-il.

 

Il ne reconnut pas sa voix qui était rauque et lointaine. Les formes autour de lui se mirent à tourner, ses jambes se dérobèrent et il s’asseya sur le sol.

 

- Il est orphelin maintenant… Orphelin…

 

 

Hagrid ne sut quoi répondre, il enfourcha la moto, plaça Harry Potter à l’abri dans son manteau et partit rejoindre Albus Dumbledore qui l’attendait devant le 4 Privet Drive.

End Notes:

« No story lives unless someone wants to listen. »  

- J.K. Rowling.

2016.05 - Tableau by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mai 2016

Thème : Tableau

Personnage : le Trio, Ginny Weasley

- On en fait quoi de la mocheté ? demande Ron.

 

Il lève les bras au ciel, s’étire et se relâche. Poncer, peindre, arracher, clouter, coller, soulever… Deux semaines de pur labeur, ses muscles commençaient à se faire sentir.

 

- Je sais pas trop, répond Harry. J’aimerais bien réussir à l’enlever.

 

Sa bouche est pâteuse, et ses yeux le brûlent. Il est couvert d’une fine pellicule blanche, résultat de son ponçage du mur. Et il mange de la poussière depuis bien trop longtemps à son goût, il rêve déjà du moment où ils s’installeront tous ensemble dans la vielle maison réaménagée…

 

- On ne peut vraiment pas l’enlever ? insiste Ginny.

 

Elle rêve d’un grand bol rempli de fraises, et un peu de sucre et de yaourt nature. Avec beaucoup d’imagination, elle sent le goût de la fraise qui explose dans sa bouche et la douceur du sucre…

 

- Non, explique Hermione. On ne peut pas l’enlever du mur, alors soit on met une couche de je-ne-sais-quoi qui ne laissera pas passer le son, soit on enlève le mur.

- La couche de je-ne-sais-quoi ça me va, intervint Ron. Rapide et efficace. Si on enlève le mur on en a pour des jours !

- Ok, alors on fait ça, dit Harry qui sort de la pièce pour appeler les ouvriers qui les aidaient à réaménager la maison.

 

Ils descendirent au rez-de-chaussée et s’arrêtèrent tous autour du portrait.

 

- SANG DE BOURBE ! VERMINE ! CRÉATURES DU MAL ! VOUS SALISSEZ LA MAISON DE MES ANCÊTRES ! VAURIENS ! 

- Elle ne me manquera pas ! cri Ginny.

 

Harry lui sourit et sort sa baguette.

 

-Fais toi plaisir ! ajoute Hermione mi-agacée, mi-amusée.

-MA MAISON EST POUR LES PURS, SEULEMENT LES PURES, DEHORS LES MALPROPRES ! VOYOUS ! PROFANATEURS !

-Elle s’y connaît en insulte ! remarque Ron.

 

Ils rigolent puis Harry commence à recouvrir le tableau par un enduit blanc. Grace à sa baguette, le travail est vite terminé. Laissant un calme si pur, si doux et agréable qu’ils ne purent le briser. 

 

 

Tranquillement, Ginny s’avance vers la cuisine, elle va se faire un bol de fraises…

 

End Notes:

"No one knows for certain how much impact they have on the lives of other people."

- Anonyme d'internet.

2016.06 - Étage by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juin 2016

Thème : Étage

Personnage : Fred et George Weasley

Fred manipulait sa nouvelle invention avec précaution, il fallait encore l’améliorer, la perfectionner et la sécuriser ! Mais le principe était là, l’objectif étant de présenter son idée à George. Un vent chaud souleva ses notes, il était conscient que le jardin n’était pas forcément le meilleur endroit pour parler, mais avec le mariage de Bill et Fleur, le Terrier était un peu surchargé en ce moment.

 

- Alors, expliqua t-il. Du coup, quand tu pousses ça, tu as ça qui sort et devrait faire sortir de l’eau. Je me suis inspiré d’un truc moldu.

- Mais comment l’eau viendrait ? demanda George qui avait quitté son air malicieux pour une allure plus sérieuse et concentrée.

- Avec un tuyau qui serait dissimulé ici, mais j’aurai besoin de toi pour trouver un moyen pour conserver plus d’eau.

- Un sort de duplication postée à la sortie. On aurait besoin que d’une goutte et hop ! C’est bon, on a de l’eau.

 

Fred sourit.

 

- C’est parfait, merci.

- Y'a pas de quoi, répondit son frère en s’allongeant, les mains derrière la tête.

- Ça va ton oreille ?

 

George ferma les yeux. Il allait devoir s’y habituer.

 

- Tu t’inquiètes pour moi ? demanda t-il en se relevant arborant un grand sourire moqueur.

- Ça t’emmerdes ? s’enquit Fred qui connaissait bien son frère.

- Ouais, un peu, même carrément. Mais je comprends…

 

Son visage s’assombrit avant de s’illuminer à nouveau.

 

- Mais tu vieillis mon vieux ! Encore un peu et je vais finir par te confondre avec maman !

 

Fred arracha de l’herbe et l’envoya en direction de son frère qui rigolait.

 

- Attend ! Je crois voir des cheveux blancs là !

- Je me coupe une oreille et on en reparle !

 

Ils rigolèrent. Ron et Hermione sortirent de la maison, les bras chargés de draps blancs. Ils semblaient se disputer vu leurs cris. Mais aucune trace d’Harry et de Ginny.

 

- Tu crois ce que je crois ? chuchota Fred.

- Elle l’a coincé dans un coin et lui remet les idées en place, traduisit George.

 

Ils se regardèrent en souriant et coururent vers la maison.

 

- Ah, justement, je vous cherchais, dit Molly en les voyant. Vous pouvez prendre ça et…

- Désolé maman, pas le temps, coupa Fred qui commença à monter les marches vers le premier étage. 

 

George le suivit à pas de loup. Aucune trace de Ginny, ni d’Harry. Ils montèrent au deuxième étage où l’agitation du mariage n’était plus aussi présente. Adossée à un placard, Ginny embrassait passionnément Harry qui le lui rendait bien. George dépassa son frère pour se placer dans le couloir.

 

- Très sensuel, comenta t-il.

 

Les deux amoureux s’arrêtèrent, un peu surpris de voir les jumeaux ici.

 

- La main, expliqua celui-ci. La main sur le torse, c’est génial, mais si je peux me permettre ta jambe qui glisse contre sa jambe, c’est d’enfer !

- George !

- Il te fait un cours d’éducation sexuelle, il prend son devoir de grand frère très à coeur ! Tu devrais le remercier pour ça ! intervint Fred avec le plus grand sérieux.

- Dégagez ! cria Ginny.

 

Ils ne se firent pas dire deux fois. Ils dévalèrent l’escalier en courant et rigolant. Ils aimaient - non, rectification - adoraient embêter leur soeur. Ils croisèrent Molly dans la cuisine, en prise avec des casseroles, des couteaux, et des légumes volants.

 

 

- Imaginons que tu cherches Harry et Ginny, déclara Fred avant de sortir. Alors on pourrait supposer que tu les trouveras à l’étage !

 

End Notes:

thantophobia (n.) the phobia of losing someone you love

- Anonyme d'internet.

2016.06 - Promenade by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juin 2016

Thème : Promenade

Personnage : surprise...

Il n’en croyait pas ses yeux. Elle lui proposait de partir se promener sous le clair de lune. Lui ! Les jambes un peu tremblantes, il décida de s’asseoir, trouvant le sol parfait pour un fauteuil improvisé et temporaire. Imperturbable, elle semblait parfaitement consciente de son effet. Ses yeux pétillaient de malice et ne cessaient de le déshabiller du regard. Il eut subitement un peu chaud malgré la fenêtre ouverte, mais il ne pouvait pas se dévêtir, ça aurait été un peu compliqué. 

 

 

Mais Pattenrond était le chat d’une Gryffondor, alors il prit son courage à deux mains et accepta de la suivre.

End Notes:

« Qu’elle est la plus grande leçon qu’une femme devrait apprendre ? Que depuis le jour un. elle a déjà reçu tout ce dont elle avait besoin à l’intérieur d’elle-même. C’est le monde qui l’a convaincue du contraire. »  

- Rupi Kaur.

2016.06 - Satin by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juin 2016

Thème : Satin

Personnage : Lily Potter, Mary McDonald

« En termes de robes de mariage, on est habitués à certaines étoffes plus qu’à d’autres. Les plus répandues sont le satin, le tulle et la dentelle. »

 

J’acquiesce distraitement à la vendeuse. J’aime l’idée de prendre du temps pour me préparer et me faire belle en l’occasion d’un événement comme mon mariage par exemple. J’aime l’idée d’aller chez le coiffeur, me maquiller, m’habiller, mais là…

 

Imaginez le monde des bisounours, vous remplacez les arcs-en-ciel par des montagnes de tissus blanc - du satin, de la tulle et de la dentelle, pardonnez moi - et vous avez une image de l’endroit où je suis. Ah j’oubliais ! Les petits oursons duveteux roses avec des coeurs sur leur ventre sont les vendeuses, elles ont le même sourire, heureux et insouciant.

 

- Laquelle voulez-vous essayer en premier ?

- Heu…

 

Je souhaiterais m’excuser de ne pas avoir plus de vocabulaire, mais mon regard s’est arrêté sur une petite fille qui passe, habillée dans une robe rose, un serre-tête avec des roses incrustées ainsi que de longs cheveux blonds ondulés qui lui tombent sur les épaules. Je remarque que ses ongles sont parfaitement manucurés de rose. 

 

Une vision de la poupée Barbie s'impose à moi.

 

- Mademoiselle ?

- Heu… Celle là !

 

Je désigne la première robe devant moi, la vendeuse la prend et me fait signe de la suivre. Je croise le regard de Mary qui semble aussi étonnée que moi.

 

- Mais comment on va faire pour que tu en choisisses une ? me chuchote t-elle quand la vendeuse nous laisse seules dans la cabine immense (normal vu la taille des robes). Je n’ai jamais vu autant de robes blanches en une seule fois !

- J’en sais rien, il y a plus de mille robes ici, sans compter la réserve.

- Tu crois qu’ils ont aussi une réserve ? demande t-elle en arrondissant les yeux.

- Ils doivent mettre un modèle en boutique et le reste, avec les différentes tailles, dans la réserve.

- Oh mon dieu…

 

Je sens que Mary retient un fou rire nerveux. Il faut avouer qu’on est peu fatiguées, le mariage approche à grand pas et à une semaine du jour J, on s’est rendues compte qu’on avait oublié la robe. 

 

Oui, je sais, la robe. La chose qu’on pense immédiatement dès que quelqu’un prononce le mot « mariage ». Mais pour ma gouverne, on était vraiment occupées à tout organiser et avec la montagne de choses à faire, notamment toute la sécurité, et j’ai finis par oublier. James a dû gérer une belle crise de nerf…

 

Bref, aujourd’hui, je suis sereine pour essayer des robes de mariage dans un magasin rempli de robes de mariées sans penser à mon mariage qui est dans… Cinq jours et sept heures.

 

 

Je jette un coup d’oeil sur la robe que je suis censée essayer, elle n’est pas immonde. Même plutôt jolie avec son tissu en satin et ses finitions en dentelle...

 

End Notes:

" Certains râle parce que les roses ont des épines. Moi je remercie les épines d’avoir des roses. "  

- Alphonse Karr.

2016.06 - Temps by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juin 2016

Thème : Temps

Personnage : James et Fleamont Potter

On a tous un moment qu’on espère, qu’on attend et qu’on guette avec impatience. Certains, c’est Noël avec les cadeaux, la famille et les bons repas. D’autres le moment où ils quitteront la demeure familiale, avoir un appartement, sortir à pas d’heure, être libre. Je suis déjà un adepte de la liberté, je ne fais évidemment pas référence à mes sorties nocturnes avec Sirius…

 

Bref, moi ce moment que j’ai rêvé depuis tout petit, c’est le jour où mon père me donnerait sa montre. La première fois qu’il m’en a parlé, c’était quand j’avais six ans, je crois, je lui avais montré sa vieille montre au cuir usé et avais demandé s’il pouvait me la donner. C’était l’objet qui me faisait directement penser à lui. Ce n’était pas un fauteuil ou une odeur, c’était sa montre. Mon père m’a du coup expliqué que son père lui avait donné à ses 17 ans et qu’il me la donnerait plus tard. 

 

C’est drôle de repenser à ce moment, je me sens vieux… J’inspire et expire calmement. Je ne devrai pas être nerveux, c’est ridicule ! La porte du bureau est fermée, je frappe et entre.

 

- Entre James, attends deux petites secondes, que je finisse avec ça.

 

Il tient une liasse de papiers à la main, la montre est posée sur son bureau. Je n’ose pas la prendre. Le Gryffondor dans toute sa splendeur.

 

 

- Vas-y, me dit-il. Prends-la. Justement ta mère souhaitait souligner que maintenant que tu as une montre, voir le temps qui passe t’es plus aisé qu’avant je présume, donc elle espère que tes retards en Histoire de la Magie deviendront un problème réglé.

End Notes:

" Il y a deux individus en chaque personne : le vrai, c’est l’autre."  

- Jorge Luis Borges.

2016.07 - Présent by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juillet 2016

Thème : Présent

Personnage : un professeur désabusé...

Le professeur tentait tant bien que mal de maintenir les élèves disciplinés et calmes. Mais c’était peine perdue. La perspective d’une sortie au plein air après deux mois d’enfermement - dû à la montée des eaux du lac - était bien trop réjouissante pour écouter le blabla incessant de leur professeur.

 

- S’il vous plaît ! tenta t-il. S’il vous plaît calmez vous pour que je puisse vous compter !

 

Au bout de plusieurs tentatives, il parvint à faire le compte des élèves. Vingt-trois. Il en manquait deux.

 

 

- Quelqu’un peu me dire où sont passés James Potter ainsi que son cher Sirius Black ?

End Notes:

« Je pense que si les femmes dirigeaient le monde, la signification du mot pouvoir serait très différente. »  

Maria Grazia Chiuri.

2016.07 - Vivre by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juillet 2016

Thème : Vivre

Personnage : Molly Weasley

Une mouche volait dans la cuisine. Seule exception au silence qui envahissait le Terrier depuis déjà trop longtemps.

 

Molly était debout, face à son horloge. Une seule aiguille ne marchait plus, c’était irréparable, elle le savait que trop bien. Soudain, un ploc ploc se fit entendre, rompant sa contemplation silencieuse, le robinet devait être mal vissé mais elle n’avait pas la force d’aller le fermer. Elle n’avait plus la force pour trop de choses. 

 

Elle assistait à la mort d’un de ses deuxièmes fils comme une spectatrice. George s’éteignait à vue d’oeil et elle savait que rien ne pouvait le faire revenir à la vie. Les photos de ses enfants étaient habituellement posées un peu par tout : sur une commode, sur le mur, au-dessus de la cheminée… Arthur les avaient enlevés, retournées, rangées pour celles concernant Fred, espérant que ça aiderait à atténuer leur douleur. Mais, c’était en vain. Fred n’était plus et ils allaient ressentir ce vide chaque jour de leur vie. Parfois, ce sera moins fort, parfois, ce sera un sentiment lointain, mais il sera toujours là. Cependant, elle était sûre qu’un jour ils auraient la force de ressortir ces photos, mais il fallait laisser le temps faire son oeuvre.

 

Elle entendit la porte s’ouvrir. Charlie. Il errait entre sa chambre, la cuisine et le jardin. Il allait voir George, lui parlait sans qu’aucun signe indique que son frère l’écoutait. Puis allait voir son père enfermé dans le garage qui démontait, remontait pour redémonter encore un moteur d’une voiture moldue. Charlie l’aidait, ajustait un boulon, reserrait une vis, soulevait une pièce… Ensuite il s’enfermait pendant des heures dans sa chambre, elle l’entendait déplacer ses affaires, les ranger. Il avait besoin d’agir. Elle se doutait bien que sitôt l’enterrement terminé, il demanderait à repartir en Roumanie... Il venait souvent la rejoindre pour l’aider à la cuisine. Souvent, c’était avant l’heure d’un repas, quoiqu’elle ne cessait jamais vraiment de cuisiner.

 

Arthur bricolait. George regardait les nuages les yeux dans le vague. Charlie courait à droite et à gauche. Percy lisait de longs articles de loi, qui remplissaient de plusieurs rouleaux de parchemin. Fleur épaulait Bill. Ron restait avec Hermione. Et Ginny avec Harry. Mais surtout, surtout, c’était Teddy qui soutenait tout le monde. Sa grand-mère se raccrochait à son sourire innocent comme à une bouée, et elle n’était pas la seule… Un enfant, un tout petit être encore pur ne pouvait qu’aider pour se raccrocher à la vie.

 

Molly se tourna vers la table. Un sac de pommes de terre attendait d’être épluché à côté des carottes, des navets, des courgettes… Elle avait toujours besoin de s’occuper les mains, sauf quand elle voyait l’horloge, alors, à ce moment là c’était dur de trouver la forcer pour continuer de vivre. Mais elle devait le faire, continuer à se lever le matin, et trouver la force pour vivre encore et encore.

 

 

Elle ne s’en remettrait jamais totalement, mais elle allait vivre pour ses enfants. Ils étaient encore en vie, et avaient encore besoin de leur mère.

End Notes:

" Ce qui compte ce ne sont pas les années qu'il y a eu dans la vie. C'est la vie qu'il y a eu dans les années. "  

 - Abraham Lincoln.

2016.07 - Cucurbitacées by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF juillet 2016

Thème : Cucurbitacées

Personnage : Lily Evans, James Potter

« La famille des cucurbitacées est constituée de plantes dicotylédones ; elle comprend environ 800 espèces réparties en 130 genres. »

 

- Stop Evans ! C’est bon ! J’ai compris !

- Admets que tu as tort ! insista t-elle, les bras croisés.

- Non, c’est toi qui…

- Les cucurbitacées sont largement distribuées dans les régions tropicales et subtropicales…

 

James laissa tomber sa tête lourdement contre la table. Pourquoi Slughorn avait absolument tenu à faire un cours spécial Halloween ? Et pourquoi avoir décidé de le mettre avec Lily Evans ? Le flot de paroles continu de Lily l’agaçait au plus au point, mais la citrouille qui le narguait devant lui était bien pire. Du jus de citrouille aurait été nettement plus facile à préparer qu’une stupide tarte !

 

- La cuisine est aussi une forme de chimie, on mélange des matières premières pour obtenir un plat ! avait dit le professeur Slughorn à leur arrivée dans la salle. 

 

Et avec une superbe mine réjouie, il avait sortie une caisse remplie de cucurbitacées. Il avait composé des groupes qui avaient dû choisir un légume pour une recette.

 

- Sublime ! s’était-il exclamé quand Lily avait pris la citrouille. Je vois que vous avez du flair ma chère, la tarte à la citrouille est un plat typique de Thangsgiving ! Un classique, mais je suis sûr que vous allez nous faire des merveilles !

 

James était sûr que si Lily avait prit une pastèque, un melon ou n’importe quoi d’autre le professeur aurait été tout aussi ravi.

 

- Ok, finit-il par déclarer péniblement. Tu as gagné, tu avais raison, j’aurais dû laisser plus longtemps la citrouille dans la casserole…

- Parce que… insista t-elle un sourire ravi collé sur les lèvres.

 

James leva les yeux au ciel.

 

- Evans !

- Tu veux que je reprenne ? Il y a encore plein de choses à dire sur cette famille de légumes si intéressante !

 

Il ne put s’empêcher de sourire.

 

- Parce que la citrouille est trop dure pour qu’on puisse l’écraser avec la fourchette et en faire la purée !

- Voilà ! approuva t-elle en affichant un sourire satisfait.

 

Elle prit les morceaux de citrouille délicatement qu’elle remit dans la casserole à égale distance. Ils étaient certes en cours de potion, mais elle avait le même sérieux en cuisinant que pour sa matière préférée, les sourcils froncés ainsi que son petit nez constellé de taches de rousseur. 

 

 

James se surprit à garder un sourire débile sur les lèvres en la regardant. Lily Evans était insupportable, alors pourquoi il avait une petite pincée au coeur à l’idée que le cours se finisse dans seulement une dizaine de minutes ?

End Notes:

[…] depuis le début du temps,

Enfant, je pensais

Que la douleur voulait dire que je n’étais pas aimée.

Or elle voulait dire que j’aimais.

- Louise Glück, First Memory.

2016.10 - Fenêtre by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF octobre 2016

Thème : Fenêtre

Personnage : Sirius Black

Je monte l’escalier en faisant un maximum de bruit. Je sais, c’est puéril et ça risque de ne absolument rien changer à la situation actuelle si ce n’est de l’empirer, mais vous n’imaginez pas la satisfaction personnelle que cela peut procurer. J’entends mon père qui me dit de revenir m’expliquer sur mon comportement, puis ma mère qui lui dit : « c’est un vaurien, laisse tomber, on n’en tirera rien ». Sage décision, je n’ai plus la force de lutter. Pas ce soir.

 

Je monte dans ma chambre, au dernier étage et ferme la porte. Si j’avais une clef, je m’en servirais bien volontiers pour être sûr de ne pas y retourner, mais je dois me contenter d’une chaise bloquant la poignée. Je me sens encore plus seul maintenant que je me rends compte qu’il neige dehors. Inévitablement je pense à James et à nos batailles de boules de neige à Poudlard. Je m’assois sur le bord de la fenêtre et regarde les gros flocons qui dégringolent devant mes yeux. C’est magnifique, dehors tout est blanc. Tout, sauf une fleur qui éclore malgré la neige et le froid. Dérèglement climatique dit-on. Quoiqu’il en soit, c’est magnifique.

 

Depuis qu’Andros est partie, les repas de famille sont de plus en plus durs. Je suis maintenant seul face à toutes les conneries que les « adultes » débitent pendant la soirée. Avant, il me suffisait de la regarder droit dans ses yeux gris pour sentir la boule de fureur dans le creux de mon ventre se calmer. Mais maintenant, j’ai beau me mordre la langue jusqu’au sang, me pincer en faisant des marques sur mes avants-bras, serrer les poings pour enfoncer mes ongles dans ma paume, rien n’y fait. 

 

Alors, comme pour ce soir, je finis par marmonner que ce sont des idioties. Ma mère me dit « On ne marmonne pas Sirius ! » tandis que mon père se lève et s’indigne contre mon comportement. Et je sais comment ça se finit, Oncle Cygnus et Tante Druella sont proche de mes parents, Père peut me frapper sans s’inquiéter d’un scandale, la même méthode à été appliquée à mes cousines ! Et quand on voit les résultats, il y a de quoi se remettre en question, non ?

 

Cissy ne parle jamais, plongé dans un autre monde, Bella est tellement détachée de la vie que son attitude désinvolte n’est plus un masque, c’est devenu la réalité, plus rien ne la touche. Seule Andros à eut le courage de partir. Alors oui, c’est le nouvel an, et il y a toutes les conneries qui vont avec : pardonner pour repartir à zéro, les bonnes résolutions, la joie de se retrouver en famille… C’est bien là le problème, je me rends compte depuis que je suis à Poudlard, et que j’ai rencontré les garçons, que nous les Black, on est loin d’être une famille.

 

D’accord, au sens « scientifique » du terme, oui on est une famille. On est tellement lié par le sang qu’on est tous plus ou moins cousin chez les Sang-Pur ! Mais spirituellement - on va dire - on n’est pas une famille. Ils ne me soutiennent pas, ne tentent pas de me comprendre, ce n’est qu’un enchevêtrement de règles strictes dictées par des ancêtres psychorigides qui n’avait pas pensé à l’éventualité de l’évolution de notre monde. 

 

Je tends le bras et regarde la photo des Maraudeurs au complet. Dès que ça ne va pas trop, je la regarde et en général je me sens mieux après. Elle est toute abimée, les coins sont déchirés, mais on est tous là, souriant et heureux. Je me vois me faire coucou. Malgré moi, je ne peux m’empêcher de sourire, cependant je ne me sens pas beaucoup mieux pour autant.

 

J’ai mal, alors je colle ma joue contre la fenêtre qui est gelée. La douleur diminue mais le souvenir de la main de mon père s’abattant sur moi ne quitte pas mes yeux. Les flocons tombent devant mes yeux sans que je ne les voie.

 

Soudain, un mouvement attire mon attention. Une silhouette arrive, laissant des traces de pas dans la neige fraiche. Je vois la personne qui s’arrête devant ma fenêtre et qui se penche pour écrire au sol. Je plisse les yeux, intrigué. J’aimerais ouvrir la fenêtre, mais mes parents l’ont bloquée avec un sort. Au bout d’un certain temps, je vois la silhouette se relever et rabattre sa capuche sur ses épaules.

 

Je retiens un cris de surprise ; c’est James !

 

« BONNE ANNÉE »

 

 

Son message sur le sol me fait chaud au coeur, le sourire au lèvre je le regarde, et le souvenir de cette soirée s’enterre avec toutes les autres. Je me tourne vers cette petite fleur qui va mourrir parce qu'elle a été trop téméraire et est sortie avant son heure. Moi aussi je vais oser. Un jour je quitterai cette famille, et ne reviendrai plus jamais au 12 Square Grimmaurd.

End Notes:

Il faut vivre d'amour, d'amitié, de défaites

Donner à perte d'âme, éclater de passion

Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête

Quelque chose a changé pendant que nous passions.

Il faut vivre, Claude Lemesle (chanson pour Serge Reggiani)

2016.10 - Toupie by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF octobre 2016

Thème : Toupie

Personnage : Peter Pettigrow

Un rat court dans les couloirs de Poudlard. Soudain, il s’arrête en passant devant une porte. Il semble réfléchir puis se décide à entrer. Heureusement qu’il est très maigre, sinon il n’aurait pas pu passer sous la porte. 

 

C’est une ancienne salle de classe. Elle est poussiéreuse et plusieurs chaises sont renversées. Seul un objet ressort dans ce décor de bois et de pierre. C’est une toupie rouge à la peinture écailleuse.

 

Le rat s’en approche et la renifle, soudain sa forme devient flou et un homme apparaît. Il n’a que quelques cheveux sur sa tête, ses ongles sont crochus et il est tout recourbé sur lui-même. Les doigts tremblants, il prend la toupie avec délicatesse. À force d’avoir été brisés par Lord Voldemort, ses doigts restent tordus et dur à utiliser. 

 

Mais l’importance de cet objet prône sur la douleur. De vieux souvenirs remontent à la surface. Ceux d’un jeune garçon, timide et discret qui s’enfermait dans cette pièce abandonnée pour jouer avec sa toupie. Jusqu’à ce que trois autres garçons viennent le voir et l’invitent à se joindre à lui.

 

 

Les yeux de Peter s’humidifient. C’est fini. Et il est seul.

End Notes:

« C’est dur de vouloir quelque chose qu’on ne peut pas avoir mais ceux qui souffrent le plus sont ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent. »  

- Grey's Anatomy.

2021.01 - Scélérat by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2021

Thème : Scélérat

Personnages : Harry Potter, Ginny Weasley

— Ouch !

 

— Désolée Harry, si tu arrêtais de bouger aussi !

 

 

 

Ginny finit rapidement de désinfecter la plaie, appliqua un onguent dessus et banda la tête d’Harry.

 

 

 

— Bon, j’ai fini, tu pourras l’enlever demain matin. Tu veux un thé ?

 

— Je pensais à quelque chose d’un peu plus fort…

 

 

 

Elle sourit et parti chercher une bouteille de vin. 

 

 

 

— Toi, moi, un bain ?

 

 

 

Il se leva et l’embrassa tendrement malgré sa tête qui tournait. 

 

 

 

— Pendant que je nous prépare ça, et si tu me racontais ce qui t’a valu cette belle bosse et ces égratignures.

 

 

 

Il lui sourit, la tête appuyée contre le mur.

 

 

 

— Tu vas rire…

 

— J’attends que ça.

 

 

 

Il s’esclaffa.

 

 

 

— Bon, on était sur le coup des trafiquants de baguettes…

 

— Tu ne parles pas de mon frère j’espère ? blagua t-elle. 

 

 

 

Il rigola. George vendait des baguettes qui changeaient de forme une fois qu’on les prenait, ces baguettes étaient destinées à des farces, inventées par les jumeaux alors qu’ils étaient encore à Poudlard.

 

 

 

Non, là il parlait de malfaiteurs qui faisaient des fausses baguettes qui se révélaient très dangereuses car permettaient une fois dans une maison de voir son intérieur et donc de pouvoir cambrioler les propriétaires.

 

 

 

— On a trouvé leur planque, continua t-il alors qu’il se déshabillait. C’était un gros coup, on avait quasiment toute la brigade sur le coup, on a encerclé le bâtiment, je te passe les détails et…

 

 

 

Il s’interrompit. Ginny, nue, se glissait dans l’eau chaude, ses longs cheveux roux négligemment noués en queue de cheval, dévoilant sa nuque. Il se leva et se mit à son tour dans le bain, derrière elle. Elle rigola en sentant son souffle sur sa nuque.

 

 

 

— Arrête, je vais renverser le vin !

 

— Mais toi arrête. Comment fais-tu pour être aussi mignonne ?

 

 

 

Elle se retourna comme elle put dans cette petite baignoire et se plaça face à lui.

 

 

 

— Tiens, bois au lieu de dire des bêtises.

 

 

 

L’eau chaude, les bulles, un verre de vin, Ginny, il sentit les cellules de son corps se détendre une à une. 

 

 

 

— On rentre dans le bâtiment et quand on fait ce genre d’opération on essaie d’éviter que l’un d’eux s’échappe donc on a toujours des gens placés aux portes et fenêtres au cas où.

 

— Ouh… fit-elle en souriant malicieusement. Tu as coursé un méchant dans les rues de Londres ?

 

— Mmmh… Oui, on peut dire ça…

 

 

 

Il but une gorgé et posa son verre pour se saisir d’un des pieds de Ginny et lui faire un massage.

 

 

 

— Je lui courais après et il y avait une grille, ça m’a ralenti et je sais pas pourquoi j’ai dit ça mais j’ai crié « arrête toi scélérat ! ».

 

 

 

De surprise, Ginny se redressa et enleva son pied.

 

 

 

— Oh, oh… Scélérat ? Mais c’est si…

 

 

 

Il hocha la tête agacé.

 

 

 

— Oui je sais, c’est con, mais je sais pas pourquoi c’est sorti comme ça !

 

 

 

Elle rigola.

 

 

 

— C’est si ridicule Harry… Pardon, mais…

 

— Oh mais je sais, le mec s’est arrêté de surprise, et moi, je m’attendais pas à ce qu’il s’arrête et rigole, du coup, j’ai perdu l’équilibre et je suis tombé. C’est Ron qui l’a rattrapé, il était mort de rire.

 

— Tu m’étonnes !

 

 

 

Il se joignit a son rire et reprit une gorgée de vin.

 

 

 

— Bref, ce n’est pas une histoire chevaleresque, mais ça m’a valu une bosse.

 

 

 

Elle se pencha en avant et lui prit le verre des mains.

 

 

 

— Je crois que je vais faire avec, dit-elle avant de l’embrasser. 

End Notes:

« Real love doesn’t meet you at your best. It meets you in your mess. »  

- J.S. PARK.

2021.01 - Époustoufler by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2021

Thème : Époustoufler

Personnages : James Potter, Lily Evans, Sirius Black

— Je dis pas que tu es ennuyeuse Lily, je dis juste que tu es plutôt prévisible…

 

 

 

Lily fronça les sourcils. Ils étaient tous attablés, une bière dans une main, une autre, vide, dans l’autre main et la soirée battait son feu. Après avoir débattu du dernier couple en date dans l’ordre du phénix : Benji et Marlene, ils avaient peu à peu divagué…

 

 

 

— Mais c’est faux ! James aide moi sur ce coup là.

 

 

 

À sa grande surprise, son petit ami depuis maintenant plus d’un an haussa les épaules.

 

 

 

— C’est quand la dernière fois que tu as fait un truc sans réfléchir ? demanda t-il un sourire malicieux sur les lèvres. 

 

 

 

Elle ouvrit la bouche, prête à répondre puis la referma. Ils voulaient de l’imprévisible ? Ils allaient en avoir.

 

 

 

Elle se leva sous les cris d’encouragement de Sirius et marcha vers la scène où un artiste faisait des reprises de Guns N’ Roses.

 

 

 

— Ouais Evans ! 

 

 

 

Elle fit un clin d’oeil à James qui ne quittait pas son sourire des lèvres et s’approcha du guitariste.

 

 

 

— Je l’aime bien cette Evans, confia Sirius à James. Elle a du répondant. 

 

— Mmmh, pas touche, c’est la mienne.

 

— Ne t’inquiète pas pour ça !

 

 

 

Son ami rigola et but une nouvelle gorgée, il avait actuellement des vues sur une moldue rencontrée dans le café au coin de sa rue.

 

 

 

— Ma parole, tu n’as d’yeux que pour elle. James Potter a enfin trouvé l’amour !

 

— Je vais la demander en mariage Patmol, confessa son ami.

 

 

 

Son ami manqua de s’étouffer.

 

 

 

—Par… Pardon ?

 

— Hem, hem, excusez moi de vous déranger !

 

 

 

James n’eut pas le temps de répondre. Tous les regards se tournèrent vers la scène où Lily se trouvait. 

 

 

 

— Mes amis, là-bas, ne pensent pas que je sois Rock n’ Roll.

 

— Ouh ! hua un homme au fond de la salle.

 

— N’est-ce pas ? approuva t-elle en souriant malicieusement.

 

 

 

La musique de Blondie, Call Me commença à retentir dans la salle.

 

 

 

Color me your color, baby

 

Color me your car

 

Color me your color, darling

 

I know who you are

 

Come up off your color chart

 

I know where you're coming from

 

 

 

Lily chantait et la salle se mit à marquer le rythme avec leurs mains. Elle dansait, chantait, jouait avec le guitariste qui était ravi de sortir de son registre habituel. Toute la salle se joignait à eux, ils tapaient dans leurs mains et criaient les refrains en choeur.

 

 

 

Call me (call me) on the line

 

Call me, call me any, anytime

 

Call me (call me) I'll arrive

 

You can call me any day or night

 

Call me

 

 

 

La jolie rousse se tourna vers James et commença à enlever sa veste. Il commença à avoir chaud et se décala sur sa chaise. Mais elle ne s’arrêta pas là et enleva son t-shirt. 

 

 

 

Lily Evans était en brassière noire, sur scène, à chanter du punk.

 

 

 

*****

 

 

 

Plus tard, après qu’elle soit revenue sous les applaudissements et acclamation du public, ils étaient dans la rue, en train de rentrer vers l’appartement de la jeune fille. L’air était doux, ils étaient en été, au beau milieu de la nuit dans les rues désertes de Londres.

 

 

 

— Ça va James ? demanda t-elle. Tu n’as pas décroché un mot depuis qu’on est partis.

 

 

 

Il s’arrêta et l’admira, elle si belle, si vivante. Sirius avait tord. Elle était tout sauf prévisible, qui aurait cru qu’elle sortirait avec lui après toutes ses années à le repousser ?

 

 

 

— Lily, je… Tu étais époustouflante ce soir. Tu m’as bluffé et… J’ai pas les mots Lily… Je t’aime, c’est tout.

 

 

 

Un large sourire fendit le visage de la jeune fille qui s’approcha doucement du jeune homme.

 

 

 

— Ouah, James Potter qui n’a pas les mots ! Je suis…

 

— Époustouflée ? La coupa t-il.

 

 

 

Elle rigola et s’approcha de lui, collant leurs corps pour s’embrasser.

 

 

 

— Oh oui James Potter, on va dire ça…

End Notes:

• Call Me - Blondie

Lorsque quelqu’un vous dira « c’est impossible », surtout comprenez : « D’après mon expérience très succincte et ma vision très restrictive de la réalité, c’est peu probable. »

Alors soyez vous-même, surprenez-nous, et inspirez-nous !

- Michaël Koza.

2021.01 - Mom by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2021

Thème : image (Ryan McGuire sur Pixabay)

Personnages : Harry Potter, Ginny Weasley, James S. Potter

Harry soupira et regarda le travail qu’il avait accompli jusque là. Toute la tapisserie du deuxième étage était enlevée, et il avait enfin fini de poncer. 

 

 

 

Il avait toujours rêvé d’emménager dans cette maison. Enfin, non, pas toujours. Il se rappelait son impression la première fois qu’il était venu, les têtes d’elfe sur le mur, le pot à parapluies, le portrait de madame Black qui insultait quiconque se trouvait sur son passage… Moyen quoi.

 

 

 

Alors, oui, au premier abord, il n’avait pas vraiment eu de coup coeur pour cette maison. Après tout ce qui s’était passé, la guerre, les morts, il avait passé quelque temps au Terrier. Mais l’atmosphère était vite devenue pesante. Ils avaient tous des deuils à surmonter et être tous ensemble à ressasser les derniers tragiques événements avait aidé dans un premier temps. Puis septembre était arrivé, et lui et Ron avaient pris la décision de commencer leurs études sans être diplômés. Personne n’avait émis d’objection…

 

 

 

Avec Ginny, ils avaient trouvé un petit appartement à Londres, près du ministère, mais il y passait le plus clair de son temps seul, elle était souvent loin, en entraînement ou en match, elle n’y venait que pour de courtes périodes.

 

 

 

Quand le mariage est arrivé, Harry s’était enfin décidé à retourner au Square Grimmaurd, remettre un peu d’ordre là-bas, se décider enfin à lâcher cette maison, ou la faire devenir sienne. Ça n’avait pas été facile, d’y retourner, surtout dans la chambre qui appartenait à Sirius. Elle était toujours fermée à clé d’ailleurs. Il faisait les choses à son rythme, apprenant à accepter les choses du passé pas à pas.

 

 

 

Alors avait commencé un long processus de tout vider. Beaucoup de personnes étaient venues l’aider, surtout Ron et Hermione. Il avait d’abord commencé par le rez-de-chaussée et le premier étage puis s’était arrêté là. La maison était immense, ils n’étaient que deux après tout. 

 

 

 

Que deux ?

 

 

 

Leur premier enfant, James avait manqué de naître dans cette maison, à cette pensée Harry sourit. Il était heureux que malgré toutes les horreurs et la noirceur que cette maison avait pu contenir, le dernier cadeau de Sirius se révèle être l’endroit où il serait heureux avec sa famille. James y avait fait ses premiers pas, ses premiers mots, premières bêtises, premiers rires…

 

 

 

Puis Albus était né et quand Ginny lui avait annoncé la veille qu’elle était enceinte, il n’avait pas pu dormir. Il restait deux étages à cette maison encore vide. Quel père allait-il être pour cet enfant s’il ne pouvait pas finir d’aménager cette foutue maison ?

 

 

 

Alors il s’était levé et avait commencé à travailler. Il ne restait plus aucun meuble, mais toute la tapisserie restait à enlever, la peinture, changer les fenêtres, remeubler, et faire de cet endroit un endroit de bonheur.

 

 

 

— Harry ? Tout va bien ?

 

 

 

Il se retourna et sourit en voyant Ginny arriver, ses longs cheveux roux tombant en cascade sur ses épaules. Dieu qu’il la trouvait belle.

 

 

 

— Ça va, la rassura t-il.

 

 

 

Elle s’approcha et le prit dans ses bras, le serrant fort contre elle.

 

 

 

— Je te connais Harry, tu m’as déjà fait le coup deux fois, je ne suis pas dupe…

 

 

 

Il ferma les yeux, le nez contre ses cheveux avec cette odeur si rassurante qu’était la sienne.

 

 

 

— Comment puis-je être un bon père Ginny ?

 

 

 

Elle ne répondit pas, sachant qu’il devait vider son sac et que le meilleur moyen pour le faire parler était parfois le silence.

 

 

 

— Je n’ai pas eu de père. Comme suis-je censé savoir ce qui est juste ou pas ?

 

— Tu es déjà un bon père Harry.

 

 

 

Il se recula, les yeux humides. Il cogitait beaucoup ces derniers temps sur sa place et comment la trouver. Il en avait parlé avec Ron, qui avait lui aussi un enfant, mais ce n’était pas pareil, lui avait eu Arthur toute sa vie a ses côtés.

 

 

 

— Harry, regarde moi, reprit Ginny. Je ne te laisserai pas penser que tu n’es pas un bon père, regarde James, regarde Albus, ils n’ont d’yeux que pour toi et c’est ça qui compte. On apprend petit à petit, on fait des erreurs mais le plus important est qu’on le fasse ensemble.

 

 

 

Elle lui prit la main, plongeant ses yeux noisette dans les siens si verts.

 

 

 

— Ce n’est pas en ponçant des murs, en étant viril et fort que tu vas être un bon père, on n’est plus au XVIIIème siècle, dit-elle en souriant. Tout ce que tu dois faire, c’est être présent, on doit être tolérant, les écouter, les laisser devenir qui ils sont. Mais pour l’instant tu as deux fils qui vont se réveiller, et je ne vais pas pouvoir m’en sortir toute seule pour le petit déjeuner…

 

 

 

Harry hocha la tête et s’approcha pour l’embrasser.

 

 

 

— Alors quoi ? Être un bon père, c’est savoir faire des oeufs au bacon ?

 

 

 

Elle rigola, c’est bon, il avait réussi sa journée.

 

 

 

Faire rire Ginny tous les jours. CHECK !

 

 

 

— Je t’aime, dit-il.

 

— Moi aussi, murmura t-elle avant de l’embrasser.

 

 

 

Lui dire « je t’aime ». CHECK !

 

 

 

Ils descendirent les marches, laissant pots de peinture et pinceaux pour rejoindre biberons et bambins affamés.

 

 

 

— Mon bébé ! Tu es déjà debout ! s’exclama Ginny en s’approchant du lit à barreau de leur dernier qui se tenait fièrement sur ses deux jambes.

 

 

 

Elle le prit dans ses bras pendant que Harry allait dans la chambre d’à côté, celle de James.

 

 

 

— Heu… Ginny…

 

 

 

Elle fronça les sourcils et sortit de la chambre d’Albus pour rejoindre Harry. La surprise se lut sur son visage, ce qui fit rire James, assis par terre, heureux comme un pape.

 

 

 

— Maman !

 

 

 

Elle se tourna vers Harry mort de rire.

 

 

 

— Ne rigole pas, il va recommencer !

 

 

 

Mais elle ne put s’empêcher de se joindre à son fils et son mari. Sur le mur, écrit en grandes lettres de toutes les couleurs « PAPA » et « MAMAN » puis une tentative vaine de « JAMES » mais il manquait le A, et le E.

 

 

 

— Tu vois, dit-elle vers Harry, tu n’as pas à t’inquiéter.

 

 

 

Il lui sourit et prit James dans ses bras.

 

 

 

— Mon grand, tu veux faire du coloriage aujourd’hui avec papa ? J’ai plein de murs blancs rien que pour toi.

 

 

 

Passer du temps avec sa famille. CHECK !

End Notes:

Mais peut-être que chacun de nous contient plusieurs personnes, en réalité. Comme des strates supplémentaires qu’on se rajoute en permanence. Et qu’on intègre en soi chaque fois qu’on fait des choix, bons ou mauvais, qu’on rate quelque chose, qu’on progresse, qu’on perd tête, qu’on retrouve ses esprits, qu’on se sépare, qu’on tombe amoureux, qu’on fait son deuil, qu’on grandit, qu’on se retire du monde, qu’on se jette dedans à corps perdu, qu’on fait des choses et qu’on en détruit.

Je veux de la couleur, riche, vive, une couleur qui dit merde, une couleur qui dit ta gueule, une couleur qui dit allez tous vous faire foutre, j’en veux par sceaux entiers. Je veux l’éclat de la peinture neuve. Je veux plonger mes doigts, mes mains, dans le vert chartreuse, le rouge magenta, le bleu turquoise, le jeune cadmium. J’aimerais pouvoir manger la peinture. M’y noyer tout entier.

- Le soleil est pour toi, Jandy Nelson.

2021.01 - Martyr by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2021

Thème : Martyr

Personnages : Harry Potter, Ron Weasley, Hermione Granger

— Mr Potter ? Un paquet vous attend sur votre bureau, il vient de Luna Lovegood.

 

— Merci Biff, dit Harry qui hâta le pas.

 

 

 

Sur le bureau se trouvait un petit paquet enveloppé dans du papier kraft. Le coeur battant, il le prit et partit vers le bureau de Ron.

 

 

 

— Ron, ça y est, Luna me l’a envoyé.

 

 

 

Son ami, releva la tête et sourit.

 

 

 

— Tu l’as ouvert ?

 

— Non pas encore, je pensais voir Hermione pour la prévenir.

 

 

 

Le rouquin hocha la tête et se leva pour prendre son manteau.

 

 

 

— Je prend ma journée, je viens avec toi.

 

 

 

Harry lui en était reconnaissant. C’était un grand pas, et il voulait le faire ensemble, le trio réuni. Ils s’avancèrent dans les couloirs du Ministère de la Magie, Hermione travaillait plusieurs étages au dessus d’eux, mais les ascenseurs magiques les emmenèrent rapidement. 

 

 

 

— Nous voudrions parler à Hermione Granger, s’il vous plaît. 

 

 

 

Le réceptionniste reconnu Ron et se leva précipitamment. 

 

 

 

— Je vais chercher votre femme tout de suite Monsieur Weasley. 

 

 

 

Ron sourit à Harry, amusé.

 

 

 

— Pour une fois que c’est moi qu’on reconnait, dit-il.

 

— Oh monsieur Weasley…

 

 

 

Ils rigolèrent.

 

 

 

— En même temps avec toutes ces cicatrices on ne retrouve plus l’éclair.

 

 

 

Harry hocha la tête, il avait promis à Ginny qu’il arrêterait d’aller sur le terrain avant de ressembler à Maugrey, avec plein de bouts manquants et la paranoïa en moins. 

 

 

 

— Ron ? Harry ? Que se passe t-il ?

 

 

 

Harry leva le paquet et le visage de la jeune femme s’illumina, elle avait compris.

 

 

 

— Je vais chercher mon manteau. 

 

— Toujours aussi futé, constata Harry.

 

— Au cas où tu en douterais, ironisa Ron.

 

 

 

Hermione les rejoignit et ils sortirent du Ministères, ils décidèrent de trouver un bar tranquille où se mettre en terrasse au bord de la Tamise. 

 

 

 

— J’ai peur, avoua Harry.

 

— Pourquoi ? demanda Hermione en lui prenant la main pour la serrer gentiment.

 

— Je ne sais pas, je crois que c’est l’idée de mettre un point final sur le passé. Que tout ça c’est derrière moi.

 

— C’est juste une autobiographie Harry, tu n’as pas fini de vivre des choses, il te reste tellement de beaux souvenirs à construire.

 

— Et tu l’as déjà lu, tu as beaucoup travaillé avec Luna, il n’y aura pas de mauvaises surprises, ajouta Ron en passant un bras autour des épaules d’Hermione.

 

 

 

Harry hocha la tête, les yeux humides. Son passé n’était plus son présent maintenant. C’était fini.

 

 

 

Il déchira le papier kraft et découvrit la couverture, ému.

 

 

 

« Harry Potter, le martyr qui a cessé de l’être. »

End Notes:

«  Sans souffrance, comment connaitre la joie ? Un point de vue que j’avais toujours trouvé d’une stupidité et d’un manque de finesse inouïs. Pour le démontrer, il suffisait de dire que, même si le brocoli existe, ça n’empêcherait pas le chocolat d’être bon. »  

- Nos étoiles contraires, John Green.

2021.01 - Lune by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF janvier 2021

Thème : image (enriquelopezgarre sur pixabay)

Personnages : Sirius Black, Remus Lupin

Sirius leva la tête et vit la pleine lune briller dans le noir. Il soupira et se leva pour tourner sur lui-même et se coucher à nouveau. Le seul réconfort qu’il avait était que s’il n’était pas devenu un animagus pour Remus il n’aurait jamais pu survivre dans cette prison.

 

 

 

Les temps étaient durs et chaque nouvelle pleine lune l’était tout particulièrement. Ça lui rappelait trop de bons souvenirs qui lui déchiraient le coeur. Remus, le loup qui galopait à ses côtés, le traître aussi, mais il ne valait mieux pas y penser, et James. Penser à son ami décédé lui tordait le coeur, c’était lui qui avait eu l’idée des animagus. 

 

 

 

Il se rappelait ce jour où ils avaient tout découvert et décidé de rejoindre Remus au petit matin. Celui-ci n’y avait pas cru, il pensait qu’ils le laisseraient tomber. Loupé, on ne laisse jamais un ami derrière. C’était pourtant ce qui se passait, Remus était seul au-dehors, à affronter cette pleine lune comme toutes les autres qui suivront, seul.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Quand Remus rouvrit les yeux, c’est d’abord un cafard mort qu’il vit, puis la poussière. La cabane dans laquelle il s’était transformé avait tenu bon, c’était déjà une bonne chose. 

 

 

 

Il se redressa péniblement et remarqua du sang sur le sol, sûrement le sien. Depuis ce terrible jour d’Halloween, il passait les pleines lunes seul et la Bête défoulait sa force et sa colère sur lui. Chaque nouvelle transformation était plus pénible que la précédente.

 

 

 

Il sentit quelque chose couler le long de son front et leva la main pour sentir un liquide chaud couler le long de son visage. Puis il essaya de se lever pour continuer l’inspection des éventuelles blessures. À peine s’était-il levé qu’une douleur vive traversa sa jambe. Il s’effondra sur le sol en grognant.

 

 

 

Les pleines lunes n’étaient pas éprouvantes pour la nuit en elle-même, les « réveils » étaient les plus durs. C’est en ces moments là que James, Sirius et Peter lui manquaient le plus. Mais deux n’étaient plus de ce monde, et le troisième… Le troisième, il ne préférait pas y penser, pas après sa traîtrise.

 

 

 

Le soleil commença à pointer le bout de son nez. Remus réussit à se lever, prendre sa baguette et sorti de la cabane. Il reviendrait, en attendant, il devait survivre.

 

 

 

Jusqu’à la prochaine pleine lune. 

End Notes:

« L’internat consiste à se préparer au pire, mais même en étant bien préparé on ne voit généralement pas les désastres arriver. On peut envisager d’imaginer les pires scénarios possibles pour anticiper la catastrophe. Mais quand un vrai désastre arrive, il provient généralement de nulle part. Et quand le pire se produit réellement, on se retrouve totalement prit de court. Pourquoi de si mauvaise choses arrivent à des gens bien, on se pose si souvent cette question que c’est devenu un cliché. Mais c’est parce que de mauvaises choses arrivent à des gens bien. Constamment. Vous pouvez seulement espérer que quand ce sera votre tour, vous saurez quoi faire, comment faire face, comment réagir. Mais en réalité, vous ne savez pas comment vous allez réagir face au pire scénario. Personne ne le sait. Jusqu’à ce qu’il se produise. »    

- Grey's Anatomy.

2021.02 - Lucioles + Plage by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF février 2021

Thème : Lucioles + Plage (voir la photo)

Personnages : Ron Weasley, Hermione Granger

Ticket d'or de fin d'année de @Bellatrix1992 (image personnelle) 

Hermione serrait les poings pour ne pas pleurer. La soirée avait été difficile, dès que le soir tombait, elle, Harry et Ron retrouvaient leurs vieux réflexes. Malgré le fait qu’ils étaient en sécurité dans la chaumière aux coquillages, ils ne pouvaient pas être totalement tranquilles. Quand ils étaient encore en vadrouille, le soir était le pire moment, ils devaient s’assurer que l’ombre au loin n’était pas en réalité un mangemort près à les attaquer.

 

 

 

Elle était aussi très fatiguée, le soir, elle n’arrivait pas à dormir. Elle repensait au Manoir des Malefoy, la voix de Bellatrix la hantait et si elle arrivait à s’endormir, c’était pour faire des cauchemars où elle se réveillait en hurlant. La cicatrice sur son bras était horrible, elle ne parvenait pas à la regarder en face, la recouvrant toujours d’un t-shirt à manche longue que lui avait prêté Fleur.

 

 

 

Devant elle, Harry fixait la carte des Maraudeurs, ils n’en avaient pas parlé, mais elle savait ce qu’il observait : il regardait si Ginny était à Poudlard. Elle n’y était plus depuis quand ? Elle ne se rappelait pas, la notion du temps avait un peu disparu, même Noël, ils avaient failli oublier. 

 

 

 

Ron à côté d’elle fixait au loin sans rien dire, elle aurait eut envie qu’il la prenne dans ses bras, qu’il lui dise que tout irait bien, mais c’était Ron… Et elle était Hermione alors elle ne fit rien.

 

 

 

Bill et Fleur étaient adorables avec eux, vraiment. Ils essayaient de les soutenir, de les aider à surmonter ces dernières épreuves, cependant la plus grande, sûrement celle de leur vie restait à venir.

 

 

 

— Je sors, dit-elle d’une voix rauque.

 

 

 

Elle enfila une veste légère et des bottes pour marcher dehors, dos à la mer.

 

 

 

Elle serrait les poings pour ne pas pleurer, car elle n’arrivait pas à se pardonner de ne pas être plus brave. Elle voulait être plus courageuse, plus forte… Elle s’en voulait d’être si dure avec elle, mais ce sentiment était comme une boule logée au fond de son ventre, indestructible.

 

 

 

Une semaine qu’ils étaient ici, une semaine qu’elle ressassait les derniers événements en boucle dans sa tête. La course-poursuite dans les bois, le manoir, Bellatrix, Dobby… Les larmes commençaient à couler le long de son visage, elle ne fit rien pour les essuyer, il n’y avait personne pour les voir de toute manière. 

 

 

 

Il y avait du vent ce soir-là, il ébouriffait ses cheveux déjà indisciplinés, elle aimait bien le sentir passer sur son visage, ça l’apaisait. Ses bottes faisaient splouch splouch dans l’herbe humide, dans cette partie de la plaine se trouvait un lac avec des roseaux, des nénuphars et des grenouilles. Leur chant était agréable, on aurait presque dit le chant de l’été et de l’insouciance. Presque.

 

 

 

Des petites lumières jaunes volaient au-dessus du lac, c’était des lucioles, la dernière fois qu’elle en avait vu c’était l’été avant sa première rentrée à Poudlard. Ses parents l’avaient emmenée pour fêter ça en vacances dans le sud de la France. Elle se rappelait très bien le sentiment d’excitation qui ne la quittait pas, elle passait ses journées à lire, apprenant tout ce qui pouvait être appris. En pensant à ces moments, elle sourit tristement. Elle était heureuse d’être une sorcière, mais en un jour comme celui-ci, c’était dur de ne pas penser avec nostalgie à avant, quand tout était plus simple.

 

 

 

Elle entendit un léger bruit plus loin derrière elle, la nuit était presque entièrement tombée, mais elle pouvait voir la silhouette de Ron arriver. Elle était contente de le voir et relâcha ses muscles qui s’étaient tendus, près à attaquer. Lui aussi avait sa baguette à la main.

 

 

 

— Regarde, dit-elle. Des lucioles.

 

 

 

Il sourit en les voyant tournoyer au-dessus de l’eau. Son premier sourire en une semaine, il lui avait manqué, elle aimait bien quand il souriait, bien plus que quand il avait sa tête de ronchon. 

 

 

 

— C’est joli les jeux de lumière avec l’eau.

 

 

 

Elle se retourna pour regarder, il avait raison, ça plus le vent, elle se sentait bien pour la première fois depuis longtemps. Elle sentait son regard sur elle, ça ne la dérangeait pas, il faisait souvent ça, c’était sa manière à lui de vérifier qu’elle allait bien, qu’elle était là, à ses côtés.

 

 

 

Il s’approcha derrière elle pour passer ses bras autour d’elle. Tout contre lui, elle se sentait en sécurité. Sa tête à côté de la sienne, ils regardaient le ballet des petites lumières jaunes en silence. 

 

 

 

Parfois les mots sont de trop.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Ça fait du bien le soleil, tu ne trouves pas ?

 

 

 

Ron et Hermione étaient allongés sur la plage où ils étaient arrivés par transplanage dix jours plus tôt. L’hiver avait été rude, et ces premiers rayons de soleil étaient une vraie bénédiction.

 

 

 

— Avec le soleil, on a de la vitamine D, c’est pour ça que tu peux avoir ce petit sentiment d’allégresse après être resté au soleil, répondit Hermione.

 

 

 

Elle ne vit pas le regard admiratif qu’il lui lançait, ses yeux étaient fermés pour ne pas être éblouie par la lumière.

 

 

 

— C’est la vitamine D qui me donne aussi les taches de rousseur ?

 

— Mmmmh, non, je ne crois pas.

 

 

 

Il se redressa, regardant au loin. La plage s’étendait à perte de vue, Bill et Fleur étaient vraiment au paradis, loin de tout le monde, il suffisait de transplaner pour rejoindre la civilisation, et sinon ils étaient complément tranquilles. 

 

 

 

— Des fois j’aimerais qu’on ne parte jamais d’ici, on est comme hors du temps, il n’y a pas la guerre sur cette plage.

 

 

 

Il se tourna vers elle, ils passaient leurs journées ensemble depuis leur arrivée, mais ils parlaient peu. Pour la première fois, Hermione s’ouvrait un peu, ce qu’elle avait vécu était traumatisant, elle avait besoin de temps, alors il resta silencieux pour ne pas la couper dans son élan.

 

 

 

— Des fois, je n’ai plus envie d’y retourner, j’ai juste envie de prendre un livre et de ne penser à rien.

 

 

 

Elle se redressa et se tourna vers lui à son tour.

 

 

 

— C’est mal de penser ça ?

 

 

 

Il secoua la tête en lui souriant gentiment. Elle avait du sable dans les cheveux alors il passa une main dessus. C’est bizarre, sans ce qu’ils avaient vécu, il n’aurait jamais fait ça, être assis avec elle à parler et à lui épousseter les cheveux. 

 

 

 

— C’est même plutôt normal, ajouta t-il.

 

 

 

Ses pieds étaient enfouis dans le sable, elle s’amusait à les bouger pour faire remuer le sol. Quand elle était petite, elle adorait faire des tunnels. Le château de sable d’accord, mais sans son tunnel et ses douves c’était moins marrant.

 

 

 

— Tu veux faire un château ? proposa t-elle. 

 

 

 

Avant qu’il ne réponde, elle était déjà les mains dans le sable à creuser. Alors il se leva et se joignit à elle. Parfois elle lui disait quoi faire et lui obéissait. Autrefois, il aurait râlé, il aurait fait comme il l’entendait, mais c’était avant. 

 

 

 

Il savoura ce moment où ils retournaient en enfance : creuser un château de sable et après mettre de l’eau pour remplir les douves.

 

 

 

— Tu faisais aussi des châteaux quand tu étais petit ?

 

— On est allés une fois à la mer, c’était génial, on a fait des châteaux et après papa nous a ensorcelé du sable pour faire des bonhommes de sable, on a fait des batailles et ça a finit avec Fred et George qui ont tout fait exploser.

 

 

 

Elle releva la tête, les sourcils froncés.

 

 

 

— C’était leur première manifestation de magie, on était petits, expliqua t-il.

 

 

 

Leur château commençait à prendre forme, Ron avait prit des petits coquillages pour décorer les façades et la cour. Hermione, qui avait finit son pont et ses douves se leva et marcha vers la mer pour rincer ses mains. Les pieds dans l’eau froide, elle les regardait s’enfoncer de plus en plus dans le sable au fur et à mesure que les vagues venaient. 

 

 

 

Quelque jours plus tôt, Ron l’avait prise dans ses bras alors qu’ils observaient des lucioles au-dessus d’un lac. Ni l’un, ni l’autre n’évoquaient ce moment, elle chérissait ce souvenir, le premier moment où elle s’était sentie bien et en sécurité depuis très, très longtemps.

 

 

 

Elle était bien avec Ron, ils s’étaient beaucoup rapprochés après ces derniers mois compliqués. Elle tenait à lui énormément, chaque jour, il l’aidait à surmonter ce traumatisme, il était sa béquille.

 

 

 

C’est sur cette plage de côte anglaise, que Hermione Granger réalisa qu’elle était amoureuse de Ron Weasley, et ce, depuis longtemps.

End Notes:

" Rencontrer son âme soeur, c’est comme entrer dans une maison où on serait déjà allé : on reconnait les meubles, les images accrochées aux murs, les livres sur les étagères, les contenus des tiroirs. On pourrait s’y retrouver son chemin dans le noir, s’il le fallait. "    

- Le soleil est pour toi, Jandy Nelson.

2021.02 - Blâmer by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF février 2021

Thème : Blâmer

Personnages : Remus Lupin Potter, Severus Rogue

Remus soupira, Severus Rogue était insupportable. 

 

 

 

Il était retourné à Poudlard pour enseigner la défense contre les forces du mal à la demande de Dumbledore. Revenir ici après tout ce temps, tout ce qui s’était passé avait ramené beaucoup de souvenirs. Parfois, quand il voyait Harry, il le confondait avec James, jusqu’à ce qu’il se rappelle qu’on était en 1993, que James n’était plus et que lui, Remus, était le professeur. 

 

 

 

Ces confusions n’étaient pas rares, Severus passait son temps à faire des allusions à sa lycanthpopie quand ils étaient dans la salle des professeurs. Alors Remus revenait en cinquième année quand celui-ci les espionnait pour découvrir son secret. Puis Sirius avait fait sa mauvaise blague, James l’avait sauvé et Severus avait cessé de les espionner, pour la simple et bonne raison qu’il savait la vérité.

 

 

 

— J’ai une faim de loup.

 

 

 

Remus se retint de lever les yeux au ciel, quand Sirius ou James lui faisaient cette blague, c’était drôle. Mais là, c’était juste agaçant. Severus ne le quittait pas des yeux, attendant une réaction.

 

 

 

— Quoi ? finit-il par dire.

 

— J’ai une faim de loup.

 

— Et bien mange, marmonna Remus en retournant à sa copie.

 

 

 

C’était celle d’un certain George Weasley et parmi les réponses aux questions, l’élève avait placé des petites blagues, ça le fit sourire, il en connaissait deux autres qui auraient pu faire aussi ce genre de chose. 

 

 

 

— Quoi encore ?

 

 

 

Severus ne le quittait pas du regard.

 

 

 

— Rien.

 

— Tu me regardes alors il y a quelque chose, vas-y, dis-le qu’on passe à autre chose. 

 

— Tu ne devrais pas t’énerver. Ça peut être dangereux.

 

— Je ne m’énerve pas.

 

 

 

Il ne le quittait toujours pas du regard.

 

 

 

— Si.

 

 

 

Remus soupira, il commençait vraiment à l’agacer, tant qu’il restait dans cette pièce, il n’allait pas arrêter. Il rassembla ses copies, les rangea et sortit de la pièce pour rejoindre le parc du château. Quand il était encore à Poudlard, c’était toujours là qu’il allait pour se calmer. 

 

 

 

À cette époque, James et Sirius martyrisaient beaucoup Severus. C’était peut-être pour ça que celui-ci lui testait ses limites et l’embêtait. C’était pour lui faire payer de n’avoir jamais rien dit. 

 

 

 

Il ne pouvait pas le blâmer pour ça. Si ?

End Notes:

"Parfois tu voudrais que certaines personnes se voient de la manière dont tu les vois."

- Anonyme d'internet.

2021.02 - Pointer by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF février 2021

Thème : Pointer

Personnages : Les Maraudeurs, Lily Evans, Mary Macdonald

— Tu tires ou tu pointes Black ?

 

— Heu…

 

 

 

Il se gratta la tête. Lequel était lequel déjà ? Lily rigola joyeusement. 

 

 

 

— C’est nul ton truc… marmonna t-il, il avait sa fierté et n’aimait pas trop quand la jolie rousse se moquait de lui.

 

— Faut reconnaître que ces moldus français savent y faire avec les boissons, déclara James un pastis à la main.

 

 

 

Lily leva les yeux au ciel. Il aimait bien l’embêter et quand elle levait les yeux au ciel, il la trouvait craquante. Il l’attira contre lui pour l’embrasser.

 

 

 

— Berk un bisou pastis… dit-elle en essayant de se dégager.

 

— Non, pars pas, murmura t-il en la serrant contre lui.

 

 

 

Elle lui fit un bisou sur la joue et se tourna vers le terrain de pétanque pour regarder. Sirius jeta sa boule et retint son souffle alors qu’elle se rapprochait lentement du cochonnet.

 

 

 

— Je gagne toujours ! s’exclama Mary qui le nargua en dansant sur place.

 

 

 

Ce fut au tour de Remus qui réussit lui aussi à passer devant Sirius.

 

 

 

— Mais c’est pas juste, vous, vous jouez depuis plus longtemps que moi… Chez les Black, on ne jouait pas et encore moins aux jeux moldus…

 

— Ouh, Mr Patmol est grognon, se moqua James.

 

 

 

Lily savait comment ça allait se finir ; en une bonne bataille d’eau. L’air était très lourd sans pour autant avoir de soleil, depuis le début de la guerre le ciel était constamment nuageux. 

 

 

 

Sirius et James se débattaient pour essayer de se mettre à terre, Remus s’approcha de Lily et désigna d’un coup de tête le tuyau d’arrosage. Elle sourit, comprenant où il voulait en venir. Il courut allumer le robinet pendant qu’elle dirigeait le tuyau sur les deux garçons. Mary s’éclipsa de son champ de tir, morte de rire, pour rejoindre Remus. Il y avait des arrosoirs, si James et Sirius voulaient se venger, elle aurait de quoi se défendre.

 

 

 

Se suivit une bataille d’eau qui les laissa tous épuisés, assis au sol. Seul Sirius, qui n’était jamais fatigué visiblement, tentait de lancer ses boules pour toucher le cochonnet. Mais la patience n’était pas sa plus grande qualité, il lançait souvent trop fort. 

 

 

 

— Attend, j’arrive, dit Lily en se levant pour l’aider.

 

 

 

Elle prit une boule, se pencha légèrement et la main au niveau du genou lança doucement pour pointer. Sa boule se logea juste à côté de la petite boule orange.

 

 

 

— Pointer c’est quand tu veux approcher le plus du cochonnet, tu vois, il faut y aller doucement. Et tirer…

 

 

 

Elle prit une autre boule et lança cette fois-ci avec plus de force.

 

 

 

— Tirer c’est pour déloger les boules autour du cochonnet, tu fais ça avec celles des autres.

 

 

 

Il hocha la tête. Ce n’était pas si compliqué. Il essaya de pointer et réussi son meilleur lancé.

 

 

 

— Ahhh j’ai compris, trop bien, merci.

 

 

 

Les autres les rejoignirent pour refaire une partie.

 

 

 

— Il y a trois éléments dans la pétanque, reprit Lily. Tu tires, tu pointes et James, la dernière ?

 

— Pastis ! s’écria t-il les faisant tous rire.

 

 

 

Elle l’embrassa tendrement, le serrant fort dans ses bras, il avait toujours le mot pour rire. Elle ne s’ennuyait jamais à ses côtés et c’était pour ça qu’elle l’aimait. Pour toujours lui donner le sourire.

End Notes:

Que craignez-vous le plus ? La bombe atomique ou les pellicules ? (ricanements) 
- La bombe atomique, puisque nous avons déjà des pellicules (hurlement de rire de l'auditoire)

Pouvez-vous nous chanter quelque chose ? - L'argent d'abord !

Répétez-vous beaucoup ? - Pour quoi faire ? Nous jouons déjà en concert tous les soirs, vous savez.

Vous jouiez autrefois des standards. Pourquoi ne le faites-vous plus ? - Parce que maintenant, nous en créons.

Ringo, êtes-vous des mods ou des rockers ? - Personnellement, je suis un moqueur (cette réplique sera reprise dans le film A Hard Day's Night)

Comment avez-vous trouvé l'Amérique ? - Tournez à gauche au Groenland ! (cette réplique sera aussi reprise dans le film A Hard Day's Night)

- The Beatles, Wikipédia.

2021.02 - I must not tell lies by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF février 2021

Thème : I must not tell lies

Personnages : Harry Potter, Ginny Weasley, Dolores Ombrage

 

Annie Spratt sur unsplash

Quand elle entra dans la pièce, Harry resta impassible, la présence de Ginny à ses côtés le calmait. Elle ne valait pas la peine de gâcher son énergie. Elle avait quitté ses éternels tailleurs rose pour une tenue grisâtre des détenus. Deux sorciers la dirigèrent sur le fauteuil aux chaînes enchantées qui se refermèrent sur elle. Il trouvait ça légèrement agressif, mais n’avait pas eut la force de discuter avec le conseil du Magenmagot sur la question. Tous les criminels de guerre étaient jugés sur cette chaise, Dolores Ombrage ne faisait pas exception. 

 

 

 

— Dolores Jane Ombrage, vous êtes accusée de crimes envers les nés-moldus, nous écoutons les éléments à charge.

 

 

 

Un sorcier se leva et commença à faire la liste des éléments dont Ombrage était accusée. Hermione avait contribué à en faire la liste. Il en manquait beaucoup, mais avec tout ce qu’il y avait, Hermione avait fait le calcul et elle en avait pour 84 ans de prison minimum, elle finirait ses jours en prison de toute manière. Tout le monde le savait, ce procès n’était là que pour la forme.

 

 

 

Beaucoup de personnes avaient été surprises de voir Harry assister à l’audience, après tout ce qui s’était passé entre eux, il avait toutes ses raisons de ne pas y assister.

 

 

 

Ginny lui prit la main gauche et lui caressa sa cicatrice avec son pouce. Il lui sourit, elle savait que ce n’était pas forcément facile pour lui, mais il devait le faire pour aller mieux. C’était un épisode douloureux de son passé, il devait tourner la page pour commencer une nouvelle vie, sa vie. Pour cela, il devait la voir jugée et condamnée pour ses crimes même s’ils n’étaient pas reliés directement à lui.

 

 

 

Le procès suivit, si au début, elle ne répondait pas aux éléments à charge, elle commençait à se défendre avec énergie.

 

 

 

— J’étais sous menace de Vous-savez-qui ! s’exclama t-elle. Je n’avais pas le choix, il allait me tuer sinon ! 

 

— Vous avez signé de votre main la destitution de baguette de plusieurs dizaines de sorciers ainsi que la destruction de lesdites baguettes. 

 

— Il me l’avait demandé !

 

— Et prendre l’oeil magique de l’auror Maugrey ? demanda Hermione calmement.

 

 

 

Elle se leva et descendit les marches. De leur statut de héros, elle, Ron et Harry pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient ou presque, intervenir dans un procès par exemple ils le pouvaient.

 

 

 

— Ça aussi c’est Voldemort qui vous a demandé de le faire ? 

 

 

 

Son ton était froid et elle fixait Ombrage du regard qui se tortilla sur sa chaise, embarrassée. Hermione se rapproche et mit sa main à son oreille.

 

 

 

— Je n’entends pas votre réponse Dolores. Vous donnez votre langue au chat ?

 

 

 

Ron et Harry rigolèrent, elle était bien trouvée celle-là. 

 

 

 

— Accusée, on vous a posé une question, intervint un sorcier membre du Magenmagot. 

 

 

 

Ombrage foudroya Hermione qui lui sourit d’un air moqueur.

 

 

 

— Je ne parlerai pas à cette Sang-de-Bourbe ! s’emporta t-elle. Comment pouvez-vous vous rabaisser à ça ?! Laisser une gamine vous commander ! Le Magenmagot n’est plus ce qu’il était ! Nous avions de grands projets ! Refaire de ce Ministère un endroit pour les sorciers, les vrais !

 

 

 

Harry en avait assez entendu. Il se leva et marcha lentement vers Ombrage. Elle pâlit et se tue en le voyant arriver à côté d’elle.

 

 

 

— Vous pouvez lire ce qu’il y a d’écrit Dolores ?

 

 

 

Elle pâlit encore plus en voyant la cicatrice sur sa main. Elle n’avait pas prévu que ses méthodes laissent une marque à vie. Elle ne voulait que lui donner une bonne leçon.

 

 

 

— Vous savez lire Dolores, alors allez-y, lisez.

 

 

 

Elle le fusilla du regard, tous les sorciers la regardaient froidement. Beaucoup d’anciens élèves de Poudlard étaient dans la salle, tous lui jetaient des regards haineux. 

 

 

 

— Dolores, je vais commencer à me demander si vous entendez bien, serais-ce l’âge ?

 

 

 

La fine cicatrice la narguait tandis qu’une sueur blanche descendait le long de son dos.

 

 

 

— Je ne dois pas dire de mensonge, marmonna t-elle.

 

— Plus fort, ordonna Harry.

 

— Je ne dois pas dire de mensonge, répéta t-elle d’une voix forte.

 

 

 

Satisfait, Harry descendit l’estrade et sortit. La porte se referma derrière lui, comme un symbole, une métaphore de lui qui tournait une page. Il avait une page vierge devant lui, il allait commencer à écrire sa nouvelle vie, et il avait hâte.

End Notes:

« Quand on a peur c’est qu’on a quelque chose à perdre. »

- Anonyme d'internet.

2021.03 - Hésitation by Winter
Author's Notes:

Nuit HPF mars 2021

Thème : Hésitation

Personnage : George Weasley

George se félicitait d’avoir trouvé un Walkman moldu. C’était une chouette invention que son père aurait adoré découvrir. La musique dans les oreilles, le vent qui soufflait sur son visage, le paysage qui défilait devant ses yeux lui donnaient une impression d’euphorie.

 

 

 

La route n’était pas comme en Angleterre, parfois, il y avait des bosses ou des fissures. Et parfois c’était la route elle-même qui disparaissait pour un chemin en terre. 

 

 

 

Il aimait bien que ce soit aussi irrégulier et imparfait. Ici, loin de son pays natal, il avait l’impression de respirer à nouveau. 

 

 

 

Un étau lui enserrait la poitrine depuis la guerre, cette tension qui n’avait jamais quitté son corps depuis des années, ces images d’horreurs qui le maintenaient éveillé la nuit, et Fred…

 

 

 

Depuis qu’il était parti, tout était différent, c’était comme si il lui manquait une jambe, une partie de lui. Fred était le plus souvent le leader, mais ils étaient avant tout un duo. Ils avaient toujours fonctionné comme ça, en duo. Sauf qu’il n’était plus là, que George était maintenant seul. Il devait tout réapprendre. Apprendre à vivre. Leur commerce qui était leur truc à tous les deux n’était plus l’endroit joyeux qu’ils avaient construit. 

 

 

 

Le jour même après l’enterrement de Fred, George était revenu à la boutique maintenue fermée depuis la prise de Voldemort au pouvoir du Ministère. Elle était si sombre, pleine de poussière, et désespérément vide.

 

 

 

C’était à ce moment là qu’il avait réalisé qu’il ne pouvait plus rester en Angleterre, à errer telle une âme sans vie. Il était rentré au Terrier, retrouvé sa famille en plein deuil, et avait annoncé qu’il partait.

 

 

 

— Pour aller où ?

 

— Je ne sais pas.

 

— Combien de temps ?

 

— Je ne sais pas.

 

— Tu nous écriras ?

 

 

 

Il avait hésité avant de répondre. Une part de lui avait envie de tout plaquer, oublier cette peine, cette douleur. Comme on mettrait un mouchoir en papier avant de tourner le dos à tous ses problèmes. 

 

 

 

Maintenant il roulait sur la moto qui avait jadis appartenu à Sirius sur les routes du Moyen Orient. Il roulait tous les jours, des heures entières. Quand il s’arrêtait, il avait toujours cette impression de rouler, ce petit tremblement du moteur qui ne quittait pas ses bras et ses jambes courbaturés. 

 

 

 

Alors, tout engourdit, la tête vide, il s’arrêtait sur un de ces marchés à ciel ouvert, ces souks qui n’étaient que vie. Il aimait bien cette atmosphère où tout le monde se connaissait, se parlait, échangeait quelques rires avant de poursuivre sa route. Il y avait toujours des petits restaurants ouverts avec deux tables et trois couverts, il partageait alors un moment avec des locaux, heureux de rencontrer un touriste. Certains disaient leurs quelques mots d’anglais, mais la plupart du temps les sourires suffisaient pour se faire comprendre.

 

 

 

Après il marchait parmi les rues étroites, ça grouillait de vie, un âne passait, des enfants qui jouent, les lampions qui dégagent une douce lumière chaleureuse… Son regard était toujours attiré vers de nouvelles choses à découvrir. Actuellement il avait presque traversé la Turquie et arrivait en frontière syrienne. Au turc, se mélangeait les dialectes locaux, proches de l’arabe, c’était à rien n’y comprendre. George était totalement dépaysé et c’était tant mieux.

 

 

 

— ! مارحبا 

 

 

 

George regarda le jeune homme sans comprendre. Il lui fit signe de le suivre en souriant d’un sourire qui ne peut que inspirer confiance. Sans hésiter il le suivit et partit dans les rues moins fréquentés, loin du marché.

 

 

 

— ما اسمك ؟

 

 

 

Il sourit gentiment en voyant qu’il ne comprenait pas, d’un geste de la main Il montra son torse.

 

 

 

— Ahmad.

 

— George, dit-il en souriant à son tour.

 

 

 

Il arriva dans un jardin où une famille était rassemblée autour d’un feu. Quelques personnes jouaient de la musique et d’autres dansaient. Il repéra un hibou, des balais dans un coin et compris alors qu’il était dans une famille de sorcier.

 

 

 

Ils s’assirent à côté d’une jeune femme au sourire aussi bienveillant que celui qui semblait être son frère. Elle avait un châle coloré autour de la tête, et portait une longue tunique aux fleurs brodées. Ils échangèrent quelques mots, puis la fille se tourna vers lui sans quitter son sourire.

 

 

 

— Bonsoir, je suis Rim, dit-elle dans un anglais avec un fort accent. Et voici mon frère Ahmad, tu viens d’où ?

 

— Bonsoir, je suis George, je suis anglais.

 

— Tu es un sorcier.

 

 

 

Ce n’était pas une question et qu’elle le sache aussi facilement le surpris, il n’avait pourtant pas sa baguette à la main.

 

 

 

— C’est ta blessure à la tête, c’est une blessure magique, Ahmad l’a vu tout de suite. Ce n’est pas courant de voir des sorciers étrangers, surtout venant d’Angleterre. Vous étiez en guerre, c’est ça ?

 

 

 

Il porta la main à sa cicatrice, là où il n’y avait plus d’oreille. Parfois il oubliait même. Le plus souvent, les regards surpris des gens le ramenait à la réalité.

 

 

 

— Oui, la guerre est finie.

 

 

 

Elle traduisit à son frère alors qu’il regardait autour de lui. Une femme râlait après des enfants qui jouaient avec un crapaud. Ledit crapaud crachait des étincelles rouges, c’était assez amusant et totalement une bêtise que lui et Fred auraient pu faire à leur âge.

 

 

 

La conversation avec Rim reprit, souvent elle s’arrêtait pour traduire à son frère. En prenant le temps ils arrivèrent à communiquer tous les trois ensemble. George les interrogea sur leurs coutumes ici en Turquie, apprit que c’était une famille d’origine Iranienne, installée ici pour le commerce d’Abraxans sauvages. Puis il leur expliqua son voyage, ils étaient très curieux sur sa famille et la culture anglais.

 

 

 

— Tu n’as pas de hibou, tu veux peut-être envoyer une lettre à ta famille pour les prévenir que tu vas bien ?

 

 

 

Allait-il bien ? George le reconnaissait, il n’avait jamais autant sourit depuis la guerre. Oui mais…

 

 

 

Rim s’était déjà levée pour lui ramener du parchemin et de l’encre. Le hibou vola jusqu’à eux, tendant sa patte en prévision. 

 

 

 

George hésitait, son coeur battant la chamade. Cette question le hantait : allait-il bien ? Était-il prêt à rentrer ? Tout ce qui s’était passé… Était-il prêt à faire son deuil ? Reprendre sa vie, renouer avec sa famille ?

 

 

 

L’atmosphère joyeuse, la lumière douce des lampiotes l’apaisait, son souffle se régula et il sentit une vague de paix l’envahir.

 

 

 

Alors il prit la plume que Rim lui tendait et commença à écrire.

End Notes:

 مارحبا : bonjour / bienvenue (marHaban)

ما اسمك : comment tu t'appelles ? (mA ismouki)

 

«  Tout homme a trois vies. L'une publique, l'autre privée et la troisième secrète. »  

- Gabriel García Márquez.

2021.03 - Ardent by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mars 2021

Thème : Ardent

Personnages : James Potter, Lily Evans

James n’arrivait pas à détourner son regard d’elle. Elle, si belle, si douce… Elle buvait distraitement à la paille son cocktail à la framboise. Un truc moldu qu’il ne connaissait pas. D’habitude, il se moquait d’elle pour toujours préférer les bières aux fruits rouge plutôt que de la brune ou de la blonde, de la vraie bière ! 

 

 

 

Ce qu’il pouvait être bête parfois…

 

 

 

C’est ce que Lily disait, elle répliquait que les trucs rouges, c’était souvent bon et que les trucs verts, elle n’aimait pas ça. D’où la bière aux fruits rouges et le cocktail moldu.

 

 

 

— À quoi tu penses ?

 

— À toi.

 

 

 

Elle sourit, dieu, qu’elle pouvait le faire chavirer rien qu’en souriant. 

 

 

 

— À moi… Madame Potter.

 

 

 

Rectification, là, maintenant tout de suite, son coeur battait la chamade comme s’il voulait s’échapper de sa cage thoracique. Il donnerait tout pour elle. Même la vie. 

 

 

 

— Lily Potter…

 

— Ça sonne bien.

 

— Je trouve aussi.

 

 

 

Elle reprit une gorgée de son cocktail et se leva pour l’inviter à danser.

 

 

 

— Monsieur mon mari, voulez-vous vous joindre à moi ?

 

— Madame ma magnifique femme, je vous suivrais jusqu’au bout du monde.

 

 

 

Elle rigola et l’attira contre elle.

 

 

 

— James… murmura t-elle contre sa poitrine soudain le regard plus grave. Tu crois qu’on va y arriver ?

 

— De quoi tu parles ?

 

 

 

La musique du groupe engagé par le bar jouait une musique rythmée ou plein de jeunes se défoulaient sur la piste de danse. Seuls, eux dansaient lentement, loin de tous, coupés du monde.

 

 

 

— De la guerre. 

 

 

 

Il ne répondit pas, réfléchissant aux mots les plus justes à dire pour la rassurer. Il était toujours d’un optimiste sans faille, il devait lui transmettre sa confiance, car oui, ils devaient avoir confiance, sans ça, ils étaient foutus, non ?

 

 

 

— Je veux vivre James, je veux vivre avec toi, quand tout cela sera fini, je veux qu’on découvre le monde, montrer à la famille qu’on aura fondé la beauté de la vie. 

 

 

 

Elle releva ses yeux émeraude vers lui qui sentit son coeur chavirer, la lumière éclairait ses cheveux roux comme un feu ardent.

 

 

 

— Je t’aime.

 

 

 

Elle rigola et tournoya sur elle-même.

 

 

 

— Au point de goûter mon mojito aux framboises ?

 

— C’est bizarre leurs trucs… marmonna t-il.

 

— Goûte au lieu de râler !

 

— Mais pourquoi ils mettent des fruits dans de l’alcool ?

 

 

 

Elle haussa les épaules sans se départir de son sourire. À contre coeur il prit le verre qu’elle lui tendait, près à la première gorgée de lui dire que c’était définitivement imbuvable.

 

 

 

« Et merde… » pensa t-il.

 

 

 

C’était bon. Elle le sentit car elle son sourire devient plus espiègle et menteur.

 

 

 

— Alors ?

 

— Tes cheveux, on dirait du feu. Un feu ardent qui crépite à chaque fois que tu rigoles ou que tu souris.

 

— Ne détourne pas la conversation James Potter avec tes jolies phrases. Je la connais ta combine.

 

— Avec la lumière, c’est beau…

 

 

 

Elle croisa les bras et il l’attira contre lui pour l’embrasser sur la joue.

 

 

 

— Il se pourrait…

 

 

 

Elle l’embrassa avant qu’il ne finisse sa phrase.

 

 

 

— Je sais, dit-elle.

End Notes:

" C’est tellement bien d’être soi. Assise en soi comme dans un fauteuil. Les gens veulent toujours paire aux autres plutôt que de se plaire à eux-mêmes. C’est alors que les ennuis commencent. Parce qu’on ne sait pas quoi faire pour plaire aux autres. On se plie en quatre, on se contorsionne, on se limaçonne et ils vous colle des mauvaises notes. "  

- Les Yeux jaunes des crocodiles, La Valse lente des tortues, Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, triologie de Katherine Pancol.

2021.03 - Maîtriser by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mars 2021

Thème : Maîtriser

Personnages : Narcissa Malefoy, Regulus Black

Narcissa sentit la terreur la gagner. Pour la première fois, elle comprenait les dernières paroles d’Andromeda avant de quitter leur famille. 

 

 

 

« Vous n’êtes qu’une maison de fous, cette pureté de sang, c’est ce qui causera votre perte à tous. »

 

 

 

Sa mère avait beaucoup pleuré, c’était leur père qui s’était chargé de crier, « pauvre idiote » et « ingrate » étant ses insultes favorites. C’était bizarre que Narcissa pense à cela ce soir. D’habitude, les mauvais souvenirs, elle les refoulait au fond de son esprit et s’interdisait d’y penser. 

 

 

 

La main de Lucius dans la sienne se serra brièvement, elle répondit en faisant de même, c’était leur code pour se dire que ça allait. Quand le Seigneur des Ténèbres était dans la pièce, chaque bruit était de trop. Seule Bellatrix rigolait à pleins poumons, c’était si absurde comme scène. Elle, ses longs cheveux noirs bouclés volant au rythme de ses pas, et tout le reste, des personnes silencieuses à la tête baissée.

 

 

 

Elle s’interdisait de baisser les yeux, cela attirerait Son regard, elle voulait à tout prix l’éviter. Pourtant, la respiration saccadée de son cousin au sol ne l’aidait pas à rester maîtresse de ses émotions.

 

 

 

« Une maitrise totale. » lui répétait sa mère et ses précepteurs quand elle était petite.

 

 

 

C’était valable pour tout, les émotions, bonnes ou mauvaises. Mais aussi ses actes, ses pensées… C’était très dangereux de trop réfléchir dans ce milieu de l’aristocratie sorcière, elle l’avait vite compris. Il n’y avait qu’avec Lucius qu’elle s’autorisait à argumenter et débattre sur un sujet, mais lui, c’était différent. 

 

 

 

Ses parents l’avaient choisi quand elle était encore très jeune. Il était un Malefoy, une bonne famille de Sang Pur sorcière, il était logique que, elle, une Black soit promise à lui.

 

 

 

Penser à leurs premiers rendez-vous l’aida à se déconnecter de la réalité, elle pensa à leurs échanges maladroits et distants au début. Puis elle s’était éprise de lui, cet homme qui était promis à un destin prestigieux qui gérait cette pression comme il pouvait, en faisant au mieux même si ce n’était jamais assez dans leur milieu. C’était sûrement ça qui les avait rapproché, elle, petite dernière de la famille, et lui, le fils unique élevé par un père trop dur. 

 

 

 

— Relève toi.

 

 

 

C’était Lui qui avait parlé de sa voix sifflante, Regulus était toujours au sol et encore une fois elle réprima l’envie de le voir et de se pencher pour l’aider.

 

 

 

« Une maîtrise totale. »

 

 

 

Regulus se releva, il ne tremblait même pas, c’était un Black après tout, lui, la maîtrise, il connaissait. Après le départ de son frère, il était devenu maître dans l’art. Impassible, froid, distant, elle savait qu’il était souvent seul à Poudlard. Ils avaient toujours été proche, alors ils échangeaient des lettres, il lui avait vite exprimé son désir de Le rencontrer. Walburga et Orion avaient de grands espoirs pour lui, ils avaient encouragé cette rencontre. C’était un moyen de redorer le blason de la noble famille des Black.

 

 

 

Courageusement pour son jeune âge, Regulus se tenait devant le Seigneur des Ténèbres, le plus grand sorcier de magie de noire de tous les temps, qui prit son bras tatoué entre ses longs doigts fins.

 

 

 

— Mon fidèle serviteur… Bienvenue dans ta nouvelle famille… Tu es désormais un Mangemort, moi, Lord Voldemort, te félicite… Nous allons faire de grandes choses ensemble…

 

 

 

Bellatrix applaudit, mais personne ne la suivit. Narcissa retint un nouveau frisson. Cette marque, elle la connaissait, elle était sur le bras de l’homme qu’elle aimait. Elle savait que cela signifiait des sacrifices, qu’Il était intransigeants, et Regulus était si jeune…

 

 

 

« Vous n’êtes qu’une maison de fou, cette pureté de sang, c’est ce qui causera votre perte à tous. »

 

 

 

Pendant un instant, elle crut les paroles de sa soeur. Elle comprit que celle-ci voyait que, pour cette passion du Sang-Pur, ils étaient prêts à tout. Même à vendre leur âme au diable. Car elle ne se faisait pas d’illusions, aujourd’hui Lucius était un proche du Seigneur des Ténèbres, mais à la première erreur, il n’hésiterait pas à…

 

 

 

Narcissa réprima un énième frémissement et se répéta les mots de sa mère.

 

 

 

 « Une maîtrise totale. »

End Notes:

«  Tant qu'on ne l'allume pas, la cigarette ne tue pas [...] Et je n'en ai jamais allumé une seule de ma vie. C'est une sorte de métaphore. Tu glisses le truc qui tue entre tes lèvres , mais tu ne lui donnes pas le pouvoir de te tuer. C'est une métaphore. »

- Nos étoiles contraires, John Green.

2021.03 - Nomade by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mars 2021

Thème : Nomade

Personnage : Sirius Black

« Mérite ta place comme un Black, ou tu partiras d’ici comme un rien. »

 

 

 

C’était les derniers mots de son père avant qu’il ne parte et claque la porte derrière lui. Sa mère l’avait insulté de tous les noms, ça ne l’avait pas atteint, pour une fois elle avait dit tout haut ce qu’elle pensait tout bas. 

 

 

 

Il marcha d’un pas rapide, traînant sa malle derrière lui. Pour l’instant, il devait partir le plus loin possible, s’éloigner de cette maison qu’il avait tant hait, après il trouverait où aller. Il sentit que ses joues étaient mouillées, c’était bizarre, on était en plein été et il ne pleuvait pas.

 

 

 

La malle s’échappa de sa main pleine de sueur et tomba lourdement sur le sol. 

 

 

 

— Merde.

 

 

 

Il la reprit, mais elle s’échappa à nouveau de ses mains.

 

 

 

— Merde, merde… Merde !

 

 

 

Il s’assit dessus, se sentant submergé par les derniers événements. Quelques heures plus tôt, il avait eu envie de jouer au piano. C’était étonnant, il avait toujours détesté ça étant petit. Mais plus tôt dans l’après-midi, il s’était mis à jouer La Valse d’Amélie. C’était plein de nostalgie, d’un temps qu’il savait résolu, où il était encore plein d’innocence. À l’époque, ses parents l’agaçaient par leurs manières, mais il jouait avec Regulus dans le jardin alors tout allait bien.

 

 

 

Puis il était allé à Gryffondor et une nouvelle vie s’était ouverte à lui. 

 

 

 

Jouer ce morceau au piano avait été comme une lettre d’adieu. Il avait senti le regard de son frère posé dans le cadre de la porte alors qu’il jouait dans le salon du premier étage. Quand il avait fini, Regulus n’avait rien dit, lui aussi avait compris, il se doutait sûrement que Sirius allait partir.

 

 

 

— Tout va bien jeune homme ?

 

 

 

Une vieille dame se penchait vers lui, le ramenant à la réalité. Du poireau et des fanes de carottes s’échappait de son cabas à roulettes, elle devait revenir du marché.

 

 

 

— Oui, merci. 

 

 

 

Cette soudaine gentillesse lui redonna du courage et il se leva pour rejoindre la bouche de métro qu’il avait repéré. James lui avait expliqué comment aller chez lui, c’était en troisième année peut-être. Juste au cas où, il lui avait donné son adresse et expliqué comment y accéder. Sirius n’avait jamais oublié.

 

 

 

Il ne se rappela pas du trajet, agissant comme un automate, il reprit connaissance devant la porte de l’appartement des Potter, soudain pris d’une grande hésitation. Où pouvait-il aller sinon ? Vivre une vie de nomade jusqu’à la rentrée ?

 

 

 

Avant qu’il ne se décide à frapper, la porte s’ouvrit sur James le visage inquiet.

 

 

 

— Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai senti que… Je savais que tu étais parti.

 

 

 

Il ne finit pas sa phrase et se décala pour le laisser entrer. Sirius sentit toutes hésitations s’envoler, il n’était pas un nomade, il n’était peut-être pas un Black non plus comme lui avait dit son père, mais il était un Gryffondor. Et il venait de rejoindre son frère de coeur. Il était rentré chez lui. 

End Notes:

La Valse d'Amélie tirée du film Amélie Poulain est citée dans ce texte parce que je l'écoutais en l'écrivant. J'essaie d'habitude de respecter la temporalité mais sur ce coup là, j'ai fait une impasse ♥︎

 

"to see him is to love him, to love him is to never know him"

- Les Yeux jaunes des crocodiles, La Valse lente des tortues, Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, trilogie de Katherine Pancol.

 

2021.03 - Fougue by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mars 2021

Thème : Fougue

Personnages : James Potter, Lily Evans

James était parti avec sa cape d’invisibilité. Il n’avait pas eu envie de se prendre la tête à éviter Rusard. Lily et lui s’étaient disputés, c’était déjà bien assez. Ce n’était pas arrivé depuis qu’ils étaient ensemble. Le première dispute de couple.

 

 

 

Ils étaient en septième année, et depuis le début de la guerre, il voyait bien son père se battre contre les forces du mal, lui parmi tant d’autres. Quoiqu’il arrive, il avait prévu qu’après Poudlard, il irait lui aussi se battre. C’était flou encore jusqu’à cette semaine, puis ils avaient eu un entretien d’orientation. Et là, Dumbledore en personne était venu le voir, il lui avait parlé de l’Ordre, à lui, Sirius et toute la bande des Maraudeurs. 

 

 

 

Ce n’était pas une décision impulsive, il y pensait depuis longtemps déjà. Mais quand il en avait parlé à Lily, celle-ci s’était tout de suite fermée à l’idée. Il savait qu’il était impulsif, que par fougue et emporté par ses émotions, il pouvait s’énerver.

 

 

 

« Mais réveille toi Lily, tu es une née moldue ! C’est toi qu’ils iront chercher en premier quand tu sortiras ! »

 

 

 

Il s’en voulait maintenant qu’il avait eu le temps de se calmer à marcher dehors. C’était brutal, elle n’avait pas besoin qu’il lui balance cette effroyable vérité en pleine figure.

 

 

 

« — Putain, mais James c’est la vraie vie dehors, ils ne te lanceront pas un Stupéfix quand tu les croiseras !

 

— Je préfère ça que de rester comme un lâche dans mon coin pendant que des hommes comme mon père font le sale boulot !

 

— Ce sont des aurors, ils sont préparés pour ça, c’est leur métier, mais toi tu n’es qu’un homme en mal d’aventure. Ils te tueront à la première occasion. C’est ça que tu veux ? Mourir comme un idiot, mais courageux, la différence est dure à saisir parfois !

 

— C’est ce que je suis, tu le savais non ? James Potter, le crétin !

 

— Ce que tu peux être con parfois…

 

— Vas-y continue de m’insulter, je ne dirai rien !

 

— Mais James, tu as 18 ans, eux ce sont des mages noirs expérimentés, tu ne peux pas y aller comme ça !

 

— J’apprendrai…

 

— Comment ? Sur le tas ? On verra bien ! On y va au talent ?! »

 

 

 

Il n’avait pas su quoi répondre et était parti, la laissant seule dans son dortoir. Les maraudeurs étaient partis au début de la crise, c’était mieux. Il avait saisi sa cape d’invisibilité et était parti marcher dans le parc. Marcher aidait à réfléchir.

 

 

 

Sapristi.

 

 

 

Le portrait de la grosse dame s’ouvrit. Il devait être tard puisque personne n’était dans la salle commune. Personne sauf Lily qui l’attendait près du feu. Il remarqua immédiatement ses yeux rougis et s’approcha en enlevant sa cape.

 

 

 

— Elle ouvre quand même la porte alors qu’elle ne te voit pas ?

 

— Qui ? La grosse dame ? Oh, elle a l’habitude.

 

 

 

Elle sourit faiblement et il se retint de la serrer dans ses bras. C’était peut-être trop tôt. Quelle était la démarche à suivre quand on se disputait quand on était en couple ?

 

 

 

— Je suis désolé Lily, pour m’être comporté comme un con, je me suis laissé emporter par mes émotions.

 

— James Potter… murmura t-elle doucement. Le fougueux, le loyal, le courageux, le héros du Quidditch…

 

— Le copain qu’on pardonne ?

 

 

 

Elle releva ses yeux vers lui et hocha la tête. Il prit cela pour un signal et s’approcha pour la serrer dans ses bras.

 

 

 

— Moi aussi je suis désolée.

 

— Tu as raison Lily, je ne peux pas partir tête baissée. Je dois me préparer. Je veux rejoindre l’Ordre et suivre en même temps une formation d’Auror, c’est drôle, moi qui en voulais à mon père de faire ce métier et il n’était jamais là, me voilà à vouloir faire pareil.

 

— Je veux aussi rejoindre l’Ordre.

 

 

 

Il se recula pour pouvoir planter son regard noisette dans le sien émeraude.

 

 

 

— Je veux me battre.

 

— Lily, si c’est pour ce que je t’ai dit tout à l’heure…

 

— Je le savais déjà James. Justement, je ne vais pas attendre qu’ils viennent me trouver, je vais me préparer et je me battrai pour ma liberté, pour mes droits.

 

 

 

Elle passa une main sur sa joue qui se perdit dans ses boucles noires. 

 

 

 

— Tu as pleuré.

 

— Toi aussi.

 

— Je ne veux plus qu’on se dispute.

 

— Moi non plus.

 

 

 

Ils s’embrassèrent doucement. Ce baiser était comme une promesse, une promesse que leur amour était plus fort que l’égo ou la fougue. Une promesse également qu’ils allaient se battre, ensemble. 

End Notes:

« Il ne s’agit pas seulement d’eux. Je me ferais à nouveau aspirer et je n’en sortirais jamais plus. Ce en sont pas tant les ragots, les fêtes et toutes ces bêtises, que la perspective générale d’une vie bien réglée, la fac, le boulot, le mari, les bébés et toutes ces conneries.

Le problème c’est que je crois en la fac, aux boulots et peut-être même aux bébés un jour. Je crois à l’avenir. Peut être est-ce un défaut, mais dans mon cas, il est congénital. »

- Le théorème des Katherine, John Green.

2021.03 - Maladroit by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF mars 2021

Thème : Maladroit

Personnage : mystère...

Et encore une fois. 

 

 

 

Je n’en peux plus. 

 

 

 

C’est pourtant pas compliqué de regarder où on met les pieds. C’est pas croyable. Ça se dit sorcier, ça fait de la magie, oui, mais pour ouvrir les yeux y’a plus personne. En plus y’a l’autre folle qui n’arrête pas de crier. On a compris, au diable les malpropres.

 

 

 

Moi, est-ce que je me plains ? Non. La fille aux cheveux roses, franchement maladroite me renverse, je ne dis rien. Même si c’est la cinquième fois de la semaine.

 

 

 

Les journées sont longues quand notre seule mission est de faire porte-parapluie…

End Notes:

winter

2021.04 - Balustrade by Winter
Author's Notes:

 Nuit HPF avril 2021

Thème : Balustrade

Personnages : James Potter, Sirius Black

James avait vite appris à se repérer dans les couloirs de Poudlard. Avec Sirius, ils s’étaient rapidement amusés à braver le couvre-feu, à fuir Rusard, jouant à cache-cache derrière les tapisseries et les statues poussiéreuses. C’était si drôle de le faire enrager.

 

 

 

Rapidement, les parties de cache-cache les avaient lassés, ils devaient trouver autre chose. Et par le plus grand des hasards, c’était Peeves qui leur avait donné l’idée.

 

 

 

Ils étaient en train de se balader dans les couloirs en pleine nuit, comme à leur habitude (ils étaient en pleine conception d’une super carte qui montrerait le château et ses passages secrets), et Peeves était arrivé.

 

 

 

— Vite, vite, partez, Rusard arrive !

 

 

 

Ils s’échangeaient souvent ce genre de tuyau, se sauvant mutuellement la peau.

 

 

 

— Merci Peeves, dit Sirius. 

 

— Partez par là, leur dit le fantôme qui partait dans le sens inverse, des bouteilles d’encre à la main.

 

 

 

Ils coururent se cacher derrière une teinture puis virent Rusard accourir, chassé par un Peeves qui lui jetait lesdites bouteilles d’encre au visage.

 

 

 

— Poil aux mentons, tâches de souillon ! chantonnait-il.

 

 

 

Il leur dit un clin d’oeil en passant, rigolant à pleine gorge de se livrer à son activité favorite : la chasse au Rusard.

 

 

 

Quelques jours plus tard, ils se penchèrent au-dessus de la balustrade qui donnait sur le grand hall et s’amusèrent à jeter des bombabouses sur les élèves qui passaient. Mort de rire, Mcgonagall les pris sur le fait et leur donna des heures de retenues.

 

 

 

Le temps passa, sans qu’ils ne cessent vraiment de marauder dans les couloirs. James adorait ces moments de complicité avec Sirius à faire les 400 coups, comme seuls des frères peuvent le faire.

 

 

 

Cependant, un jour, ils étaient en cinquième année peut-être, il retint le geste de Sirius qui s’apprêtait à jeter un Aquamenti sur les élèves qui revenaient dans le château. Il pleuvait dehors et tous se dépêchaient pour éviter de se faire mouiller, James et Sirius trouvaient ça drôle de leurs faire de faux espoirs.

 

 

 

— Attend, dit James, le regard sur la foule plus bas.

 

 

 

Sirius, appuyé contre la balustrade le dévisagea surpris.

 

 

 

— Quoi ?

 

 

 

Une tête rousse, tout en bas, passa, disparaissant dans la Grande Salle. Alors seulement James retira sa main qui bloquait le bras de Sirius.

 

 

 

— C’est bon.

 

 

 

Sirius ne sembla pas remarquer son malaise, pourtant James sentait bien son coeur qui battait plus fort. Le front contre les barreaux de la balustrade, il ne quittait pas du regard là où la tête rousse était un peu plus tôt.

 

 

 

Pourquoi diable son coeur battait plus vite à chaque fois qu’il voyait Lily Evans ?

End Notes:

"Le vent éclabousse ses cheveux, son visage, sa peau."

- Anonyme d'internet.

2021 - Tour du Monde des Nuits by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juin 2021 - Tour du Monde des Nuits

Personnages : Ron Weasley, Hermione Granger, Harry Potter

Thèmes : histoire qui se poursuit sur 4 thèmes

23h : "Il t’a pas dit pourquoi ? - Pourquoi quoi ? - Pourquoi il voulait pas venir demain !"

15h : "Il doit y avoir des fleurs posées sur une table."

17h : "Attention Cendrillon, c'st couvre-feu" (image)

18h : "Votre personnage se rebelle contre quelque chose en l'exprimant de façon radicale (engagement, manifestation, rupture, crime, ...)"

— Il t’a pas dit pourquoi ? 

 

— Pourquoi quoi ? 

 

— Pourquoi il voulait pas venir demain ! 

 

— Non Harry, non, il ne m’a rien dit.

 

 

 

Harry soupira guettant du coin de l’oeil une réaction de la part d’Hermione. Mais non, rien, elle sourirait, savourant son sundae aux fruits rouge sans se préoccuper que son petit ami - et accessoirement meilleur ami d’Harry - ne vienne pas déjeuner avec eux le lendemain.

 

 

 

— Enfin Hermione c’est ton anniversaire ! Tu ne penses pas qu’il aurait pu faire un effort ? J’ai réussi à me libérer moi !

 

 

 

Elle fronça les sourcils et il eut peur d’en avoir trop fait.

 

 

 

— Qu’est-ce que tu as à la fin ? Il m’a dit qu’il ne venait pas, il s’excusait et puis voilà, je ne vais pas lui faire un procès à chaque fois qu’il fait quelque chose sans moi !

 

 

 

Ça amusa Harry, il l’avait connue plus révolutionnaire que ça.

 

 

 

— Mais ne te moque pas de moi ! s’énerva t-elle, alors qu’un sourire la trahissait. Pourquoi tu tiens à connaître sa raison ? On n'est pas mariés que je sache.

 

— Non, je voulais juste m’assurer que tu ne le prennes pas mal c’est tout…

 

 

 

Elle retourna à son sundae, regardant les moldus passer devant eux. C’était un peu devenu leur rituel à tous les trois. Depuis qu’Hermione enchaînait les postes au Ministère (elle cherchait encore sa voie, cependant cela ne faisait aucun doute pour personne qu’elle irait défendre la cause des Créatures Magiques), et Ron et Harry étaient en formation d’Aurors. Leur dernière année approchait et même s’ils avaient des emplois du temps de plus en plus chargé, ils trouvaient toujours un moyen de passer les midis ensemble pour déjeuner.

 

 

 

— Tu sais Harry… Il est bizarre en ce moment Ron. Je ne sais pas si c’est la date commémorative de la bataille de.. Enfin tu sais. C’est bientôt. Peut-être que ça le travaille, George refait une déprime, et on sait tous que c’est un moment difficile pour tout le monde. Je me dis qu’il a peut-être besoin d’espace. Alors je le laisse tranquille et il viendra me voir quand il aura besoin.

 

 

 

Elle se tourna vers lui, comme pour chercher une approbation.

 

 

 

— Tu en penses quoi ? J’ai raison, non ?

 

— Oui, oui, répondit-il en passant une main dans ses cheveux. Tu le connais, il a parfois besoin de prendre un peu de distance. Merci de me l’avoir dit, je ferai attention aux entraînements. 

 

 

 

Elle hocha la tête satisfaite puis regarda sa montre distraitement avant de se lever catastrophée. 

 

 

 

— Oh ! Il est déjà dix-huit heures, je dois repasser au bureau avant de rentrer. Oh ! J’espère que Stephen sera encore là, c’est un vrai tire au flanc celui-là, il part toujours à l’heure ! Bon, je file à demain !

 

 

 

Harry n’avait même pas le temps de répondre qu’elle était déjà partie en courant. Il rejoignit donc une bouche de métro non loin de là, appréciant d’être personne parmi les moldus. C’était pour ça qu’ils se retrouvaient toujours dans des endroits très touristiques et surtout très moldus. Près de Picadilly Circus, ils étaient enfin tranquille. C’était presque ironique vu la foule internationale qui s’empressait de s’émerveiller devant les multiples boutiques et restaurants.

 

 

 

Il aimait bien prendre le métro, certes transplaner était rapide, mais parfois il avait besoin de ce voyage travail-maison pour pouvoir faire une transition. Quitter le stress des entraînements d’Auror pour retrouver la coloc au Square Grimmaurd.

 

 

 

Coloc oui, mais plus pour longtemps…

 

 

 

Durant ce trajet retour, il observait beaucoup les moldus, sinon il lisait et il écoutait même parfois de la musique ! Ginny lui avait offert un porte-cassette, assez pratique, qu’il se baladait avec son casque sur les oreilles. En ce moment il écoutait des musiques africaines. Le tempo et la musique, il n’y avait qu’eux pour les maitriser de cette manière. 

 

 

 

Durant le temps d’un trajet, il voyageait, quittait Londres, quittait sa vie. Mais rien qu’un instant. Parce que dès qu’il retrouvait la femme de sa vie, un sourire ne le quittait plus.

 

 

 

L’amour est le plus beau des voyages, non ?

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Elle n’a rien capté ? insista Ginny en ajustant les fleurs dans le vase sur la table. On parle bien d’Hermione là ! Elle n’a rien vu ?

 

— Non, je t’assure. Après c’est Hermione, elle est brillante, mais tu la connais, une fois qu’on parle d’amour, elle ne fait pas figure d’exemple…

 

 

 

Harry sourit en voyant Ginny éclater de rire.

 

 

 

— Attention, c’est un expert qui parle !

 

— Vous avez des choses sur lequel vous plaindre Mme Potter ? demanda t-il en s’approchant pour l’enlacer tendrement.

 

 

 

Il déposa un baiser dans le creux de son cou alors qu’elle se laissait aller contre lui. Ils étaient fraichement mariés depuis l’été et tout allait au mieux. L’ère de la collocation avec leurs amis arrivait à un terme, ils allaient bientôt tous commencer à fonder une famille, ça ne faisait aucun doute.

 

 

 

— Non, j’ai absolument rien pour me plaindre, répondit Ginny. Merci pour ces fleurs elles sont sublimes.

 

 

 

Elle se retourna et l’embrassa tendrement. Ce qui n’était qu’un simple baiser commença à devenir plus insistant et plus intense. Avec regret, il la sentit se dégager alors que Ron entrait dans la cuisine.

 

 

 

— Vous interrompez pas pour moi, je me prends un sandwich et je remonte dans ma chambre.

 

— Mmmh, grogna Harry. 

 

 

 

Ginny rigola en le voyant bouder, visiblement déçu d’avoir été interrompu. 

 

 

 

— Harry me disait qu’Hermione n’avait aucune suspicions !

 

— Ne parle pas de malheurs, je croise les doigts pour que ça continue comme ça.

 

 

 

Il soupira, c’était beaucoup de stress, demain, tout irait mieux. En attendant il devait faire comme si de rien n’était.

 

 

 

Le soir même, quand Hermione rentra il s’efforça de paraître normal, c’était difficile, elle le connaissait par coeur, savait quand quelque chose n’allait pas rien qu’en le regardant. Alors tenir une conversation entière sans rougir ni bégayer relevait de l’exploit. Mais ça en valait la peine, se disait-il.

 

 

 

— Stephen est un vrai mollasson, franchement, ça me désole de le critiquer de la sorte, mais partir à 18h pile tous les jours, ça montre son degré d’implication !

 

— Tu devrais en prendre de la graine peut-être… se moqua t-il.

 

— Je ne reste pas si tard !

 

— Hier tu es rentrée à 20h. Et tu n’es même pas payée pour tes heures sup !

 

 

 

Elle leva les yeux au ciel ce qui la rendit encore plus craquante aux yeux de Ron. Parfois ça le prenait comme ça, elle avait une mimique typique d’elle et il sentait son coeur faire un bond. Il aimait ces élans d’amours qui le saisissaient dans son quotidien sans crier gare. 

 

 

 

Il s’approcha et l’embrassa, la serrant tout fort contre lui.

 

 

 

— Désolé de ne pas venir demain au déjeuner, c’est ton anniversaire et j’aurai adoré être là. Je dois encore me documenter sur la région d'Idlib, si je veux me libérer tôt pour le fêter demain soir avec toi, je dois…

 

— Ne t’inquiète pas, je ne t’en veux pas, fit-elle et l’embrassant pour le rassurer.

 

 

 

Elle retint un bâillement et passa une main sur son visage fatigué.

 

 

 

— Allez, au lit Miss Granger !

 

 

 

Elle ne se fit pas prier et quand il la rejoignit après une douche, elle était déjà endormie. C’était son moment préféré de la journée, s’endormir à côté d’elle, pouvoir sentir la chaleur de son corps contre lui.

 

 

 

Il avait bientôt une mission en Syrie, sa première mission en tant qu’apprenti auror, c’était une chance pour lui. Son frère, George, lui avait tellement parlé de cette région qu’il avait visité juste après la guerre. Il était tombé amoureux de cette culture, de ses habitants, c’était fascinant.

 

 

 

Il lut encore un peu l’une des nombreuses documentations recommandées par son frère, puis Hermione se rapprocha de lui, plaça un bras autour de lui pour se blottir contre lui. Il ne pouvait pas résister, alors il abandonna son livre, coupa la lumière et l’enlaça tout contre lui.

 

 

 

Demain était un autre jour.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Weasley attention !

 

 

 

Ron retint un juron, cette journée était un calvaire. Il n’arrivait pas à se concentrer et ça faisait deux fois que son instructeur lui disait de faire attention. C’était une très mauvaise journée.

 

 

 

— Bon, fin d’entraînement, tu reviendras quand tu auras les deux pieds sur terre Weasley, attention sur le terrain tu ne pourras pas avoir de deuxième chance…

 

 

 

Il s’interrompit en voyant le regard du jeune homme. Il avait connu la guerre, vu des proches perdre la vie… Ce n’était pas à lui qu’on pouvait sortir ce genre de discours. 

 

 

 

— Désolé… Heu… 

 

 

 

Soudain très gêné, cette montagne de muscles et d’acier était tout embarrassée et semblait ne plus savoir où se mettre.

 

 

 

— Ouais, salut, répondit froidement Ron.

 

 

 

Il sentait ses joues chauffer comme à chaque fois qu’il était énervé. Il savait qu’il avait été mauvais à l’entraînement, pas besoin qu’on le lui rappelle. Il était franchement saoulé de ne pas réussir à mettre de côté ses pensées ! 

 

 

 

Ce soir… Ce soir… Il ne pensait qu’à ça.

 

 

 

Il partit dans les vestiaires, entendant derrière lui des bruits de pas, ce devait être Harry.

 

 

 

— Tu veux en parler ?

 

— Non, répondit-il un peu plus sèchement qu’il aurait espéré.

 

— Ok.

 

 

 

Il partit prendre sa douche et quand il revint, Harry était toujours là à l’attendre, assis sur l’un des bancs.

 

 

 

— C’est un entraînement, ça ne veut rien dire.

 

 

 

Ron ne dit rien, ses joues recommençaient à chauffer et nul doute que ses oreilles étaient aussi rouges. Il se détestait quand il entrait dans cet état là.

 

 

 

— Ron, tu t’en fous, tu n’as rien à prouver à personne.

 

 

 

Le roux fit tomber son t-shirt en voulant l’essayer, puis chercha sa deuxième chaussette au fond du casier et se cogna contre la porte en se retirant.

 

 

 

— Putain !

 

 

 

Il ferma les yeux, laissant son front reposer contre le métal froid.

 

 

 

— C’est juste que… Il suffit d’un truc qui ne va pas, puis d’un autre et j’enchaîne les conneries…

 

— Tu ne vas rien foirer du tout.

 

 

 

Harry sembla hésiter avant d’ajouter :

 

 

 

— Ce soir, tout va bien se passer.

 

 

 

Son ami hocha la tête, il savait qu’il avait un gros manque de confiance en lui. Malgré la guerre, malgré que tout le monde l’ait reconnu comme un héros de guerre, malgré ses résultats brillants dans cette formation d’aurors…

 

 

 

— J’y vais, je vous ai réservé deux places à Mike’s pour 20h.

 

— Merci, tu n’avais pas à…

 

— J’y tiens, le coupa t-il. Vous me laissez la maison, c’était la moindre des choses.

 

 

 

Il fit un bref sourire à Harry, prit sa baguette et sortit du dortoir. Le soutien infaillible d’Harry l’avait toujours touché. Il avait raison : « tout se passera bien ».

 

 

 

Il passa au fleuriste dont Harry lui avait donné l’adresse, Hermione s’était extasié devant le bouquet de Ginny hier soir. Le message avait été plus que clair.

 

 

 

Puis il alla au kebab en bas de la rue. Il avait longtemps hésité pour le menu. Un traiteur avec des mets fins français ? Ou le fameux sandwich mi-kebab mi-fajitas qu’Hermine affectionnait tant. À chaque soirée chill qu’ils voulaient faire, ils allaient chez Nabib. Le restaurateur les connaissait bien, maintenant ils n’avaient même plus besoin de passer commande, c’était toujours la même chose.

 

 

 

— Salut le rouquin comment ça va ? La miss n’est pas avec toi aujourd’hui ?

 

— Bonjour, ça va ? Non, elle travaille tard ce soir.

 

— Ahhh, quelle galanterie, tu lui offres un bon sandwich de Nabib, hein ?

 

— Ouais, sourit Ron.

 

 

 

Le gars était simple, les conversations étaient souvent les mêmes, mais Nabib avait une sorte de générosité qui faisait qu’on l’appréciait tout de suite. Il ne cessait jamais de sourire, donnait des surnoms à tout le monde, retenait leurs goûts…

 

 

 

— Tiens, allez bonne soirée le rouquin !

 

— Merci Nabib, bonne soirée.

 

 

 

Il sentait une pression dans son ventre grandir, il ne devait pas penser à ce soir. Juste se concentrer sur ce qui l’entourait comme cette odeur de friture. Il slaloma entre les londoniens pressés de rentrer chez eux puis arriva dans le quartier tranquille résidentiel où se situait l’ancienne demeure des Black.

 

 

 

Il partit vite se changer avant de préparer le salon près de leur chambre au deuxième étage. C’était le salon le plus cosy, le plus confortable où ils se réunissaient toujours. Cependant ce soir, c’était lui et Hermione seulement.

 

 

 

Il alluma quelques bougies, puis les éteignit, ça faisait trop cliché. Alors il alluma les deux petites lumières qui diffusaient une lumière fort agréable orangée et douce, ça plairait à Hermione. Il avait placé les deux sandwichs et les frites sous cloche, sa mère lui avait donné un très bon sortilège pour maintenir les plats chauds.

 

 

 

Il ne restait plus qu’à attendre. Il essaya de lire son guide sur la région d’idlib, mais rien n’y faisait, il ne cessait de revenir à ce soir, ce qu’il allait dire. 

 

 

 

La bague ! Avait-il la bague ? Il sentit la petite boite noire dans la poche de son pantalon, peut-être était-elle mieux dans celle de droite. Il la changea puis retourna à faire les cent pas. La maison était silencieuse, seuls les quelques marmonnements de Kreattur troublaient le calme.

 

 

 

— Bonsoir, désolée je rentre aussi tard. Tu ne devineras jamais ce qu’un mec m’a dit à la sortie du ministère… Oh ! 

 

 

 

Hermione s’arrêta en remarquant le repas sous cloche.

 

 

 

— Oh, merci, c’est tout ce dont j’avais envie ce soir, c’est de chez Nabib ?

 

— Oui, répondit-il la gorge sèche.

 

 

 

Un sourire illumina le visage de la jeune fille. 

 

 

 

— Chouette, je suis passée prendre une bouteille de champagne avant de rentrer. 

 

 

 

Elle jeta sa veste sur un fauteuil près d’elle, enleva l’élastique qui retenait ses cheveux en une queue de cheval haute et s’assit devant son sandwich.

 

 

 

— Je meurs de faim, ça va toi ?

 

— Oui, oui, alors ? Alors ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

 

— Ah, oui ! Un mec, sûrement complètement saoul, m’a vue passer et m’a dit «  Attention Cendrillon, c’est couvre-feu ».

 

 

 

Elle éclata de rire et Ron, malgré le stress ne put s’empêcher de se joindre à elle.

 

 

 

— Complètement barjot ! On me l’avait jamais faite celle-là.

 

— C’est quoi Cendrillon en plus ? Ça ne veut rien dire !

 

 

 

Elle eut un sourire attendri.

 

 

 

— C’est une princesse d’un conte de fées moldu.

 

— Celle qui mange la pomme ?

 

— Non celle avec la citrouille et la chaussure.

 

 

 

Parler de tout et de rien le détendit un instant, il réussit même à avaler son sandwich en entier. Hermione était joyeuse, ça lui faisait plaisir de la voir aussi souriante.

 

 

 

— Ça va ? Je te trouve un peu tendu, fit-elle en se mettant à côté de lui.

 

— Oui, oui. C’est juste les préparatifs de ma mission qui me préoccupent.

 

— Tu as hâte ?

 

— Oh oui.

 

 

 

Oui il avait hâte, mais il avait surtout quelque chose à faire avant de partir.

 

 

 

— On ouvre cette bouteille pour fêter ton anniversaire ? proposa t-il.

 

— Oui avec plaisir !

 

 

 

Il déboucha la bouteille et versa deux verres de champagnes, la mousse monta si bien que cela éclaboussa le tapis, faisant rire Hermione.

 

 

 

Récurvite.

 

 

 

Elle leva son verre pour trinquer, mais il arrêta son geste.

 

 

 

— J’ai un truc à te demander avant.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Lève toi Hermione.

 

 

 

Si elle rigolait quelques instants plus tôt, elle avait tout de suite cessé. Partagée entre la curiosité et l’intrigue, elle regardait Ron sans comprendre où il voulait en venir.

 

 

 

— Lève toi, répéta t-il en se levant lui-même et en lui tendant une main.

 

 

 

Elle s’en saisit et se leva à son tour.

 

 

 

— Ron, qu’est-ce que…

 

— Ne parle pas s’il te plaît. Je… 

 

 

 

Il expira un bon coup. Son coeur battait la chamade, il savait ce qu’il allait dire, il s’était entraîné, c’était facile ! Pas de quoi paniquer. Même Pattenrond qui venait d’entrer n’allait pas le perturber.

 

 

 

— Hermione, je… Déjà bon anniversaire. On s’est connus tous jeunes et je ne cesserais de m’émerveiller de la femme que tu es devenue. Je suis vraiment, vraiment heureux et honoré de faire partie de ta vie. Mais… Mais je veux plus Hermione. Tu vois, je ne veux pas attendre. J’en ai marre d’être le Ron qui suit la vie et… Et je veux la prendre en main, tu vois !

 

 

 

Elle l’écoutait sans l’interrompre, ses yeux brillaient, elle était touchée par ses mots.

 

 

 

— Je t’aime Hermione, je t’aime comme un fou, t’as pas idée ! Alors…

 

 

 

Il mit un genoux à terre et chercha la petite boite noire. 

 

 

 

— Oh ! Ron… s’exclama t-elle comprennent où il voulait en venir.

 

 

 

La petite boite, où était-elle ? La poche gauche était vide ! Pourtant, il avait vérifié tout à l’heure. Ou alors il l’avait changée de place… Il chercha dans la poche droite, bingo, elle y était, mais étant à genoux, impossible de la récupérer sans se relever.

 

 

 

— Merde, merde, répéta t-il en marmonnant.

 

 

 

Ses joues le brulaient et un grand sentiment de honte montait en lui. Il était en train de tout faire foirer ! Ses mains tremblaient quand il s’empara enfin de la petite boîte noire.

 

 

 

— Ron, fit Hermione qui remarqua son énervement.

 

— Putain, je suis désolé, j’ai tout fait foirer…

 

— Non, Ron… Regarde moi.

 

 

 

Elle l’attira contre elle et l’embrassa comme rarement elle l’avait fait, sauf peut-être dans une certaine chambre secrète, perdue sous une école de magie…

 

 

 

— J’ai oublié la moitié de mon discours, j’oublie où j’ai mis la bague… Je suis vraiment…

 

 

 

Elle le fit taire d’un nouveau baiser, prenant sa main serrée sur la petite boite dans la sienne.

 

 

 

— Tu n’as pas besoin de discours Ron. 

 

 

 

Leurs lèvres se joignirent à nouveau, il glissa sa main dans le creux de son dos pour l’attirer plus contre lui.

 

 

 

— Oui Ron, c’est mille fois oui…

 

 

 

La petite boite tomba au sol alors qu’ils s’allongeaient sur le canapé.

 

 

 

Au diable les beaux discours et les scénarios bien faits.

End Notes:

"Partout où il n’y aura rien, lisez que je vous aime." 

- Diderot.

2021.07 - Miroir by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juillet 2021

Thème : image (Stephany Lorena sur Unsplash)

Personnages : Andromeda Black, Ted Tonks

Andromeda regardait son ventre qui avait grossi, ses jambes lourdes, son air fatigué, mais heureux.

 

 

 

Oui, elle était heureuse.

 

 

 

Aujourd’hui, elle entamait son cinquième mois de grossesse. On ne pouvait plus l’ignorer quand on la croisait dans la rue ou ailleurs, cela se voyait qu’elle attendait un bébé. Et elle n’était pas mariée. 

 

 

 

Non pas que Ted que l’avait pas demandée en mariage.

 

 

 

« Veux-tu m’épouser Andros ? »

 

 

 

Non. 

 

 

 

Elle avait dit non. 

 

 

 

Puisque le mariage, la robe blanche virginale, même le lancer de bouquet faisaient parti des traditions ridicules qu’elle avait fui. Alors elle avait dit non. Non pas à Ted, non pas parce qu’elle ne souhaitait pas passer sa vie à ses côtés. Non. Elle disait non au protocole, à la bienséance, au politiquement correct et tout le ce qui allait avec.

 

 

 

Allez tous vous faire foutre.

 

 

 

Le reflet que lui renvoyait le miroir plaisait à Andromeda. Ce soir était la Saint Valentin, elle avait enfilé un body noir qui mettait sa poitrine généreuse en valeur, mis un rouge à lèvre sombre qui soulignait la pâleur de sa peau, et elle avait même mis un produit cheveux moldu qui créait de belles boucles.

 

 

 

Andromeda Black n’avait plus les cheveux longs. Elle les avait coupés sitôt qu’elle avait fui le Manoir Black. Ils arrivaient juste au dessus de ses épaules comme ces moldues si modernes dans leur attitude de femmes libres.

 

 

 

Et oui, Andromeda avait tout d’une femme libre.

 

 

 

— Andros ? Tu es là ?

 

 

 

Elle reposa le mascara dans sa trousse de toilette et rejoignit Ted qui venait d’arriver dans le salon. Sa cape était déjà posée sur le canapé. Ils avaient un porte-manteau, Druella n’aurait pas supporté ce désordre. Andromeda l’adorait. 

 

 

 

Ted était spontané et peut-être qu’il ne poserait jamais sa cape sur le foutu porte-manteau directement en rentrant du travail.

 

 

 

Qu’importe.

 

 

 

Andromeda l’aimait. 

 

 

 

— Andros… Tu es magnifique…

 

 

 

Elle sourit en tournoyant sur elle-même. Cependant, une pression sur son ventre l’obligea à se plier en deux sous la surprise. Elle en eut le souffle coupé. Ça avait bougé.

 

 

 

— Andromeda ? Ça va ? Viens, assis toi.

 

 

 

Elle se laissa guider par Ted sur le canapé et le rassura d’un sourire.

 

 

 

— Ce n’est rien. Ça va.

 

 

 

Ted déposa un baiser sur sa tempe.

 

 

 

— Je crois… Je crois que j’ai senti le bébé bouger.

 

 

 

L’émotion qu’elle vit traverser les yeux de Ted fit chavirer son coeur. C’était si bon d’être aimée, de se sentir désirée, d’être vivante.

 

 

 

— Donne ta main, viens, juste ici.

 

 

 

Un mouvement. 

 

 

 

Presque imperceptible si ce n’était pas pour les deux futurs parents remplis d’amour pour ce petit être. Les yeux de Ted se remplirent de larmes. Elle aimait ça aussi chez lui : il n’avait pas peur des sentiments et de ses émotions. Il avait ce courage d’assumer tout cela sans avoir peur de mettre sa virilité en jeu. Elle ne le trouvait que plus séduisant.

 

 

 

— Andros… Oh Andros je…

 

 

 

Sa voix se brisa et elle sentit une pointe d’émotion lui serrer la gorge. Elle, les sentiments, elle avait plus de mal à les assumer.

 

 

 

Elle allait être maman.

 

 

 

— Andros, épouse-moi.

 

 

 

Elle regarda cet homme qu’elle avait choisi en dépit de tout. C’était lui et pas un autre depuis le début.

 

 

 

Pourquoi ?

 

 

 

Parce que Andromeda Black avait choisi de vivre sa vie, à elle. Et cela signifiait avoir Ted Tonks à ses côtés.

 

 

 

Andromeda Tonks…

 

 

 

Pourquoi pas.

 

 

 

— Oui… souffla t-elle.

End Notes:

"J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres."  

- Paul Éluard.

2021.07 - Presque by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juillet 2021

Thème : presque

Personnages : Ginny et Harry Potter

— James, viens finir ton assiette !

 

 

 

Ginny était à deux doigts de craquer. D’habitude, elle avait les nerfs plus accrochés. Mais ce soir entre James qui n’en faisait qu’à sa tête (pour changer), Albus si distrait qu’il en oubliait de manger et Lily en pleine crise de larmes, elle sentait sa patience partir en fumée.

 

 

 

— Mais maman mon château ! s’indigna le petit garçon.

 

— Il ne va pas bouger d’ici que tu finisses ta purée et tes brocolis. Et Albus, finis ton assiette toi aussi.

 

— Maman il y a combien d’étoiles dans le ciel ?

 

— Je ne sais pas mon chéri. James reviens ici sinon je te colle à ta chaise ! s’exclama Ginny, sa baguette à la main.

 

 

 

Le petit garçon revint en maugréant tandis qu’Albus jouait avec son dernier brocoli. 

 

 

 

— J’aime pas quand c’est vert… marmonna James en fixant son assiette.

 

— Et bien mange en fermant les yeux, tu verras ça n’a aucune couleur. Albus cesse de jouer avec ta nourriture.

 

 

 

Elle prit Lily dans ses bras pour la bercer un peu, mais rien n’y faisait. La petite avait ses dents qui poussaient ce qui rougissait ses petites joues rebondies.

 

 

 

— Je sais mon amour, je sais, tu as mal. On va aller se coucher.

 

— Maman, est-ce que les brocolis c’est des petits arbres ?

 

 

 

James était déjà reparti à son château abandonnant trois minis-arbres dans son assiettes. Ginny soupira, elle était fatiguée. Son entrainement de Quidditch avait été très éprouvant, elle reprenait tout juste depuis sa dernière grossesse et la coupe de ligue approchait à grands pas. Maintenant elle avait mal partout et surtout avait très envie de se coucher. Tant pis pour les brocolis.

 

 

 

— Non, ce sont des légumes, viens on va au lit.

 

 

 

D’un coup de baguette, elle envoya toutes les assiettes dans l’évier, ne prit même pas la peine de ranger proprement la cuisine et se dirigea vers le premier étage du Square Grimmaurd. Avec la petite main d’Albus dans la sienne et Lily dans ses bras, elle rejoignit James dans sa chambre qui venait de catapulter son château à coups de kaplas (un jeu moldu qu’Harry leur avait fait découvrir).

 

 

 

Ginny n’avait même pas envie d’essayer de leur faire prendre le bain. Il y a des combats qu’elle n’avait même pas envie d’affronter. Pas ce soir en tout cas. Cependant, elle leur fit enfiler leurs pyjamas, cette partie là n’était jamais trop compliquée. James et Albus faisaient la course contre Ginny qui changeait la petite Lily. Ses deux petits garçons arrivèrent en courant pour se jeter sur elle, mimant des dinosaures.

 

 

 

— On va te manger maman !

 

— Ah ! Non…

 

 

 

Elle fit mine de se jeter à terre, Lily dans ses bras qui avait cessé de pleurer pour rigoler aux éclats. James et Albus se jetèrent dans ses bras pendant qu’elle leur distribuait bisous et câlins.

 

 

 

— Grrrrr ! s’exclamait-ils de leurs petites voix.

 

 

 

Oui, c’était parfois fatiguant de s’occuper de trois enfants en même temps, mais pour ces moments de batailles de chatouilles et de rigolades, cela valait tous les combats de brocolis abandonnés dans l’assiette.

 

 

 

Quand Harry rentra ce soir là, il était tard et Ginny s’était assoupie entourée de ses trois enfants dans son lit. Elle avait tenté de les coucher comme il se devait dans leur lit et… Elle avait vite abandonné. 

 

 

 

Harry répondit à peine à son bonsoir, il avait la mâchoire serrée et les traits tirés. Elle se leva, emmena Albus dans son lit, ainsi que Lily, tandis qu’Harry portait James. Puis elle le rejoignit dans la cuisine. Il ne décrochait pas un mot, d’un coup de baguette amena une assiette à lui puis avala deux bouchées avant de tout ranger à nouveau.

 

 

 

— Ça va ? Comment était ta journée ? finit-elle par demander.

 

— Bien.

 

 

 

Elle se retint de soupirer, quand il était comme ça, aussi exécrable, elle avait appris à ne pas tenter de le faire parler immédiatement. Elle quitta donc la cuisine et retourna dans sa chambre. 

 

 

 

Elle aurait presque pu lui en vouloir de ne pas mettre sa journée de côté en rentrant et de ne pas lui décrocher un mot. Elle aussi avait eu une longue journée, elle aussi était fatiguée.

 

 

 

Ginny aurait presque pu lui en vouloir.

 

 

 

Presque.

 

 

 

Sauf que ce soir, c’était le 2 octobre, les commémorations du 31 arrivaient et les journalistes ne manquaient jamais une occasion d’harceler Harry pour un discours ou une autre idiotie de ce genre.

 

 

 

Elle savait qu’il détestait ça. Harry n’avait jamais été un grand fan des projecteurs, même après tout ce temps, ce n’était jamais évident pour lui les dates commémoratives.

 

 

 

La porte de leur chambre s’ouvrit, elle reconnut le pas d’Harry, puis des bruits de vêtements qu’on enlève, et enfin le mouvement de la couette alors qu’il se couchait à ses côtés.

 

 

 

— Je suis désolé.

 

 

 

Elle se retourna et se logea dans les bras qu’Harry lui tendait, posant sa tête contre son torse qui se soulevait au rythme de sa respiration.

 

 

 

— Je sais, murmura t-elle en posant ses lèvres sur sa peau nue.

 

 

 

Il la serra un peu plus contre lui et elle en profita pour se blottir un peu plus dans ses bras.

 

 

 

— Merci pour les enfants, merci d’être là.

 

 

 

Elle se redressa un peu plus et l’embrassa tendrement.

 

 

 

— Lily a ses dents qui poussent, Albus considère les brocolis comme des minis-arbres et James n’aime pas les aliments verts.

 

— Ça veut dire qu’il n’ira pas à Serpentard ?

 

 

 

Elle rigola et lui donna une tape gentille sur l’épaule.

 

 

 

— Ne commence pas à mettre une pression à ton fils.

 

— Oh, il n’a aucune pression, si ce n’est d’aller à Gryffondor.

 

 

 

Elle rigola, sachant qu’il n’était pas sérieux. 

 

 

 

Ils restèrent un instant à profiter du calme, puis la respiration de son mari se fit plus régulière, il s’était endormi.

 

 

 

Non, Ginny ne lui en voulait pas, elle savait qu’il faisait de son mieux, parfois c’était elle qui n’y arrivait pas. Parfois c’était Harry. Elle le savait en l’épousant, ils étaient plein de fêlures, de vieilles blessures du passé jamais vraiment cicatrisées. Mais ils s’aimaient, ils étaient une équipe, ils avançaient ensemble. Toujours.

End Notes:

"Avoir un enfant est un antidote à cette nostalgie et cette fraicheur fanée. Avoir un enfant vous oblige à vous délester d’un passé trop lourd, seule condition pour vous projeter vers demain. Avoir un enfant signifie que son avenir devient plus important que votre passé. Avoir un enfant, c’est être certain que le passé ne triomphera plus jamais sur l’avenir."

- La fille de Brooklyn, Guillaume Musso.

2021.07 - Juger by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juillet 2021

Thème : Juger

Personnages : Ginny, Harry et James S. Potter

— C’est un lettre de Poudlard, déclara Ginny.

 

 

 

Harry récupéra le parchemin que lui tendait sa femme et survola les lignes écrites par Minerva McGonagall la directrice de maison de Gryffondor. 

 

 

 

— Ah tiens… Il a fait une partie de Quidditch en pleine nuit, sourit Harry. Sept élèves collés, il semblerait que ce soit James l’investigateur.

 

— C’est bien ton fils ça !

 

 

 

Il éclata de rire en voyant l’air espiègle de sa femme.

 

 

 

— Ah oui, parce que ce n’est pas de famille de jouer au Quidditch et de ne pas respecter le règlement ?

 

 

 

Elle lui tira la langue et sortit un parchemin. 

 

 

 

— Pourquoi cette mine aussi réjouie ? demanda t-il.

 

— Parce que je vais pouvoir faire ma première Beuglante.

 

 

 

Harry éclata de rire, il voyait bien l’influence de sa mère.

 

 

 

— En cinquième année, alors qu’il a des BUSES, ce n’est pas très sérieux… ajouta t-elle en sortant sa baguette pour ensorceler sa lettre.

 

 

 

Harry se pencha pour l’embrasser, ce qu’il pouvait l’aimer.

 

 

 

— Et toi alors ? 

 

— Quoi moi ?

 

— Ton fils a enfreint le règlement ! s’exclama t-elle.

 

— Je ne peux pas le juger ! rigola t-il.

 

— Parce que tu as fait bien pire ? devina t-elle en souriant malicieusement. 

 

 

 

Il lui sourit, l’embrassa une dernière fois et se leva pour partir au travail. 

 

 

 

— Moi ? Je ne vois pas de quoi tu parles !

 

 

 

Ginny éclata de rire.

End Notes:

"Un sourire coute moins cher que l’électricité, mais il donne autant de lumière."  

- L’abbé Pierre.

2021.07 - Ambition by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juillet 2021


Thème : Ambition


Personnages : Ginny et Harry Potter

Ginny fronçait les sourcils, concentrée sur les notes de Gwenog Jones, sa capitaine d’équipe. Elle s’imprégnait de leur stratégie en vue de la coupe de ligue de Grande Bretagne. Elle venait de réintégrer l’équipe et souhaitait être à la hauteur après ces quelques mois passés en congé maternité.

 

 

 

— Maman… Papa… J’ai fait un cauchemar.

 

 

 

Elle releva la tête alors qu’Albus passait sa petite tête aux cheveux noirs ébouriffés par la porte de leur chambre.

 

 

 

— Viens là mon coeur, dit Harry qui reposait son livre moldu, un thriler moldu écrit par un certain Harlan Coben.

 

 

 

Albus courut rejoindre les bras de son père et se hissa avec un grand sourire dans le lit.

 

 

 

— Tu me racontes une histoire ?

 

 

 

Ginny sourit en voyant l’image de son mari et de son fils ensemble. Une bouffée d’amour l’envahit et elle reposa son parchemin pour écouter l’histoire de Boucle d’or et les trois ours. En ce moment, c’était la préférée d’Albus qui ne se lassait pas de l’écouter tous les jours. 

 

 

 

Oui, tous les jours.

 

 

 

La voix douce d’Harry l’apaisait et elle sentit le sommeil la gagner. Sa tête reposant sur son épaule, elle avait le petit corps chaud d’Albus lové tout contre elle.

 

 

 

— Il s’est rendormi, déclara Harry. Je vais le ramener.

 

 

 

Il se leva pour porter délicatement son fils jusqu’à sa chambre. Quand il revint, Ginny avait définitivement abandonné son parchemin de stratégies de Quidditch. 

 

 

 

— Je voulais te dire quelque chose…

 

 

 

Elle se releva, intriguée par le ton de son mari. Harry s’allongea face à elle, leurs têtes se frôlant.

 

 

 

— Le poste de chef des Aurors se libère, commença t-il.

 

 

 

Elle sourit, devinant où il voulait en venir.

 

 

 

— Mon nom a été mentionné pour prendre la relève…

 

— Tu le veux ce poste ?

 

 

 

Il prit sa main pour la porter à ses lèvres puis il lui sourit tendrement.

 

 

 

— Je voulais voir avec toi avant de donner une réponse. Si je dis oui, cela signifie que je rentrerai tard, donc cela veut dire moins de temps avec toi et les enfants…

 

— Mais toi, tu le veux ce poste ?

 

 

 

Il sembla réfléchir quelques instants. Elle savait déjà sa réponse, Harry avait de l’ambition, s’il avait rejoint les Aurors, c’était pour contribuer à construire le nouveau Ministère. Il était jeune, très jeune pour avoir ce poste, cependant il avait toutes les compétences pour assurer ce rôle.

 

 

 

— Oui, finit-il par dire.

 

 

 

Elle sourit et l’embrassa amoureusement. 

 

 

 

— Alors on se débrouillera.

 

 

 

Le lendemain, Harry Potter devenait le plus jeune chef du bureau des Aurors. 

End Notes:

"Faire du bien aux autres c’est de l’égoïsme éclairé."   

- Aristote.

2021.08 - Indiscipline by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF août 2021

Thème : Indiscipline

Personnages : James, Lily et Harry Potter

James regardait ce petit être qu’il tenait dans ses bras. Si fragile, à peine sur terre depuis quelques heures, pourtant il sentait à quel point son monde était bouleversé.

 

 

 

Lily dormait déjà depuis presque une heure, ses longs cheveux roux ornaient l’oreiller rebondi en plumes d’oies, son souffle régulier troublait le calme de la journée. C’était 15 heures, mois d’août, entre l’heure de la sieste et l’atmosphère lourde de pré-orage, le silence régnait dans l’hôpital de Sainte Mangouste.

 

 

 

Le bébé contre lui bougea, il le regarda faire avec émerveillement secouer ses petits bras potelées puis finalement trouver la position idéal contre le torse nu de son père, et se rendormir.

 

 

 

Seul dépassait des draps, une touche de cheveux noirs, indisciplinés.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Hikes et Spark, vous ne me lâchez pas Smith et Londubat. Mais vous ne m’oubliez pas Spincer ! Vous êtes nos ombres dès qu’on a le souafle, on connaît le jeu des Serpentard, pas besoin de vous rappeler qu’ils sont fourbes.

 

— Pas tous, grogna Smith.

 

— Qu’importe, tu ferai moins le malin si l’un de nous se retrouve à l’hôpital, répliqua James sèchement. Bon, Hikes, Spark, c’est compris ?

 

 

 

Les deux batteurs hochèrent de la tête et tout le monde s’envola pour reprendre le match. Deux buts après, Spincer attrapait le vif d’or, signant la victoire de Gryffondor, ainsi la Coupe de Quidditch, et ce pour la deuxième année consécutive. Depuis que James était capitaine en fait.

 

 

 

— Alors le Héros du Quidditch, ça va ? dit Sirius en venant lui ébouriffer les cheveux déjà fort indisciplinés alors qu’il sirotait un whisky pur feu pour fêter cette victoire.

 

 

 

James allait répondre, mais une jeune fille passa dans son champs de vision, lui faisant perdre le fil de sa pensée.

 

 

 

— Cornedrue ?

 

— Oui, oui…

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Elle venait dans sa direction, toute jolie dans sa tenue de moldue. James n’y connaissait pas grand chose, mais il aurait juré avoir déjà vu ce genre de boots à lacets aux pieds de la jeunesse adolescente rebelle de Londres.

 

 

 

— Salut, fit-elle visiblement un peu gênée ou timide, il ne savait pas trop.

 

— Salut, on y va ?

 

 

 

Elle lui emboita le pas poliment. Ok, c’était de la timidité, elle ne parlait pas. Vite un sujet de conversation.

 

 

 

— Les potions, c’est comme de la cuisine non ?

 

— Tu dis ça parce que je suis une fille ?

 

 

 

Loupé. Il passa une main dans ses cheveux dans un geste nerveux. 

 

 

 

— Non, c’est juste que tu aimes les potions il me semble, Slughorn ne cesse de tarir d’éloges à ton égard. Et puis tu es moldue, tu as forcément dû apprendre à cuisiner. Je cuisine avec ma mère, à la moldue je précise, et j’adore voir comment avec de la farine, des oeufs et du lait comme base, on peut avoir une multitude de choses différentes…

 

 

 

Il prit une bouffée d’air, passa une main dans ses cheveux et vérifia du coin de l’oeil qu’elle n’était pas sur le point de partir. À sa grande surprise, elle le regardait avec un air fort étonné et même un petit air amusé sur le visage.

 

 

 

— Tu cuisines toi ?

 

— Heu oui, c’est si surprenant que ça ?

 

 

 

Comme toute réponse elle sourit avec tellement de malice dans le regard qu’il sentit son coeur faire un bon. Il s’apprêtait à passer une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, mais ils devaient déjà être bien indisciplinés, pas besoin d’en rajouter. Et finalement il marchait avec Lily Evans, c’était leur premier rendez-vous, tout irait bien…

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Leurs souffles se mêlaient, leurs mains se caressaient, leurs corps s’unissaient. Plus rien ne comptait que lui et Lily, l’un contre l’autre. 

 

 

 

— Tu es si belle, dit-il admirant ses yeux verts émeraude.

 

 

 

Elle sourit, toujours flattée de ses compliments. Puis, elle passa sa mains dans ses cheveux, rigolant quand elle réalisa qu’ils étaient encore plus décoiffé qu’avant le début de leurs ébats.

 

 

 

— Ils ne se coiffent donc jamais ?

 

 

 

Il secoua la tête, un air malicieux sur les lèvres ce qui la fit rire de plus belles.

 

 

 

— Je peux tenter de les aplatir, mais à quoi bon ?

 

— Tu passais ta main constamment dans tes cheveux à Poudlard, ça me rendait folle.

 

— J’y peux rien s’ils sont indisciplinés ! répliqua t-il, un air faussement indigné sur le visage.

 

— Ne me fais pas croire que c’était l’unique raison.

 

 

 

Son regard vert eut raison de lui, il l’embrassa et, blottit tout contre elle, puis confessa : « ok j’étais qu’un petit gamin immature ». 

 

 

 

Elle rigola et l’embrassa de plus belle quand il ajouta : « mais ça, c’était avant, non ? »

 

 

 

Presque.

 

 

 

Sauf que maintenant, elle était tombée amoureuse du gamin, et qu’il n’y avait nulle part ailleurs où elle souhaitait être, autre que dans ses bras. Mais ça… C’était son secret.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

James repensait à tout ses moments de son histoire avec Lily. Comment son coeur s’était serré quand Lily était apparue en robe blanche pour leur mariage. Quand elle avait dit pour la première fois « je t’aime » juste après l’amour. Quand elle avait sourit à une de ses blagues une fois qu’il avait changé de comportement, c’était la septième année. Ils ne se battaient pas encore contre les forces du Mal, c’était un autre monde, une autre époque

 

 

 

Ces dernières années avec l’Ordre avaient été mouvementés, il y avait eu des moments de doutes, de peurs, de joies, de tristesses… Ils avaient tout affronté ensemble, quoiqu’il arrive.

 

 

 

Maintenant ils commençaient une nouvelle histoire avec ce bout de chou qui dormait contre lui. Avec ses cheveux noirs de jais, Harry Potter dormait dans les bras de son père.

 

 

 

Tout irait bien.

End Notes:

"Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière."

- Victor Hugo.

2021.09 - Bord by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF septemnbre 2021

Thème : Bord et image par Alessio Lin sur unsplash

Personnage : Ron Weasley

Ron sentait que ses doigts s’engourdissaient de plus en plus. Rien qu’à voir la buée qui lui sortait de la bouche à chaque bouffée d’oxygène, il se doutait que s’il ne sentait plus ses orteils, c’était à cause du froid et non pas à cause de la longue marchait qu’il s’infligeait depuis des heures.

 

 

 

C’était la nuit, la forêt était couverte d’un manteau blanc de neige, certes très joli, mais surtout glacial. Si Ron n’avait pas eu autant à coeur de retrouver Harry et Hermione, il aurait pu apprécier la beauté d’une forêt blanche en pleine nuit.

 

 

 

Ses pas crissaient à chaque fois qu’il tassait un peu plus la neige, heureusement, il avait retenu l’un des sortilèges d’Hermione pour faire disparaître les traces de pas au fur et à mesure qu’il marchait. Mais faire taire le bruit ? Un Silencio fonctionnerait, cependant il ne pouvait pas se résoudre à en jeter un. Ce serait comme s’il était un fantôme, juste une silhouette qui traverse une forêt vide, pas âme qui vive, pas même un lapin…

 

 

 

Comme toujours quand il se sentait un peu mal, que la solitude l’envahissait et le désespoir, il ressassait en boucle cette terrible soirée : où, pris de colère, il avait quitté Harry et Hermione. Ce maudit horcruxe l’avait poussé à bout. Il n’était pas fou, à chaque fois qu’il le mettait, la partie sombre de lui-même se révélait. Il ne se donnait pas d’excuse, il avait cédé à cette noirceur, oui mais, il avait l’impression qu’elle l’affectait plus lui que les autres. Pourquoi ? Pourquoi lui ? 

 

 

 

Était-il le plus faible des trois ?

 

 

 

Il serra les poings comme à chaque fois que de telles pensées le saisissaient. Il savait qu’il devait s’arrêter là, sinon il partirait dans des idées irrationnelles et… Vraiment ? Irrationnelles ? Il avait vu comment Harry et Hermione avaient poursuivi leur conversation ensemble, comme s’il n’était pas là, comme s’ils étaient…

 

 

 

« Reprend-toi Ronald, tu es fatigué, trouve un endroit à l’abri, tu dors, mange un bout de pain même s’il est rassis et ignoble et tu arrêtes de penser à ça. »

 

 

 

Au bout d’un moment, il s’y était fait de se parler tout seul.

 

 

 

« Regarde au pied des arbres, il n’y a pas de rocher assez haut pour te couvrir, voilà, là, sous un sapin, les épines ça fait comme un lit, non ? »

 

 

 

Il se laissa tomber au sol, épuisé. Et s’il ne les retrouvait pas ? Ça faisait des heures qu’il parcourait cette maudite forêt.

 

 

 

« Non Ronald, dors, arrête de penser. »

 

 

 

Il se mit en boule pour garder sa chaleur tant bien que mal. Il avait tous ses pulls sur lui, mais ça ne l’empêchait pas de grelotter. Il aurait pu faire une des petites flammes d’Hermione pour faire un peu de chaleur, mais le risque de se faire repérer était trop grand. Des rafleurs pouvaient passer. Et puis, il était épuisé. Même lever son bras pour tendre sa baguette était de trop.

 

 

 

Le silence qui l’entourait était assourdissant. Malgré la fatigue, il ne parvenait pas à dormir, son cerveau n’arrêtait pas de tourner, et lui il luttait pour ne pas flancher et avoir des pensées noires. Sinon il était foutu. C’était comme une lutte au bord du gouffre, ou sur le fil d’une ligne, tantôt tanguant dans le « sauf » et tantôt tanguant vers le néant. 

 

 

 

Ses yeux étaient grands ouverts quand il la vit, il l’aurait tout de même senti, même s’ils étaient fermés. Une biche, enfin, un patronus de biche, luisait au loin dans le noir. 

 

 

 

Il n’hésita pas une seconde à se lever, remettre son sac sur une épaule et se diriger vers elle. Le patronus d’Harry était un cerf, il le savait, il l’avait vu des dizaines de fois. Mais la coïncidence était trop grande. C’était forcément lui. Un patronus peut-il changer ? Mince, Hermione avait déjà dû le dire, il aurait dû l’écouter !

 

 

 

Un mouvement le fit s’arrêter. Lui et la biche n’étaient pas seuls. Une personne la suivait, et il lui semblait apercevoir quelqu’un entre les arbres, là-bas. Il pressa le pas, vit la première silhouette s’arrêter au dessus d’une marre gelée, il semblait étudier la glace. Le coeur de Ron fit un bon : c’était Harry !

 

 

 

Devait-il l’appeler ? Signaler sa présence ? Et cette biche alors ? Pourquoi était-elle là ? Qui l’avait fait venir ?

 

 

 

Ron n’eut pas le temps de plus y réfléchir, Harry venait de se déshabiller et de plonger dans la marre. Avec ce froid ? Qui avait-il dans cette marre pour qu’Harry se donne la peine d’y aller sans user d’un Accio ? Il avait des manies de moldus parfois, il n’utilisait pas toujours sa baguette, comme s’il oubliait sa présence et que des réflexes restaient à construire. Cependant là, la température devait avoisiner les zéros, jamais il ne serait allé dans l’eau pour le plaisir en pleine nuit.

 

 

 

Harry n’était toujours pas remonté. Pris d’un terrible pressentiment, Ron lâcha son sac qui tomba au sol et courut vers la marre. Il ne réfléchit pas et plongea tout habillé dans l’eau.

 

 

 

La chasse aux horcruxes allait reprendre… 

End Notes:

« Le bonheur est l'idéal de l’imagination et non de la raison. »

- Kant.

2021.10 - Timbre by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF octobre 2021

Thème : Timbre

Personnages : Ron Weasley, Ginny et Harry Potter 

Ron contemplait l’écriture fine d’Hermione, puis sa lettre à lui, toute tâchée, et un peu cabossée. Oui, oui une lettre cabossée !

 

 

 

— Pourquoi tu soupires ?

 

 

 

Ginny s’approcha et regarda l’enveloppe et le carnet de timbres posé à côté.

 

 

 

— Tu sais t’en servir ? demande t-elle.

 

— Non. Toi ?

 

— Non.

 

 

 

Elle rigola en voyant sa mine dépitée.

 

 

 

— Mais pourquoi tu t’embêtes comme ça ? Ok, l’Australie, c’est loin, et les services postaux par Portoloin coûtent une fortune, mais c’est tout de même efficace. Et, reprit-elle en parlant plus bas, ne le dis pas à Harry, mais j’avoue que ces taléphone sont tout de même super pratique.

 

— Oui, j’ai demandé à papa s’il en avait un de fonctionnel, il m’a dit que oui techniquement, mais tout ce que j’ai réussi à faire, c’est composer le numéro puis plus rien.

 

— T’as demandé à Harry si tu l’utilisais bien ?

 

— Oui, il a dit qu’il manquait de l’élec… Flûte je m’en rappelle jamais.

 

— Électricité.

 

— Voilà ! Merci.

 

 

 

Ron retourna à ses lettres, rangea celle d’Hermione dans la poche intérieure de sa veste puis plia la sienne pour la mettre dans une belle enveloppe blanc cassée.

 

 

 

— Pourquoi tu ne veux pas dire à Harry que c’est bien le téléphone ?

 

— Parce qu’après il va en vouloir un, et j’ai pas confiance en ce truc d’électricité avec les enfants.

 

 

 

Harry et Ginny attendaient leur premier enfant, ils découvraient ce que « maison pour bébé » voulait dire. Le Square Grimmaurd était méconnaissable, ils avaient fait un tri et rangement de fond en comble pour s’assurer que leur enfant ne se retrouve pas dévoré par un pot à parapluies ou mordu par des tasses sauteuses.

 

 

 

Le vent d’été, chaud et lourd souleva le carnet de timbres et Ginny le rattrapa avec d’excellents réflexes pour le remettre sur la table de jardin.

 

 

 

— Ça te manque ?

 

— Un peu, fit-elle, pensive en caressant son ventre rond.

 

 

 

Elle s’installa un peu plus confortablement sur son transat avant de se tourner vers son frère.

 

 

 

— Bon, et elle, tu l’as eu comment sa lettre ? Tu n’as qu’à faire pareil !

 

— Non, elle, elle a pris un portoloin.

 

— Je ne comprends pas, fit Ginny. Pourquoi tu t’embrouilles avec ces trucs si les portoloins fonctionnent en Australie.

 

— Oui mais…

 

 

 

Il sentit ses oreilles chauffer, flûte, il rougissait. Sa soeur sourit, elle l’avait déjà remarqué.

 

 

 

— Raconte.

 

 

 

Il se racla la gorge, un peu embarrassé.

 

 

 

— En fait, je voulais lui faire plaisir, lui envoyer cette lettre à la moldue. Je… Je me disais qu’elle apprécierait l’attention.

 

— Oh… Bien sûr. Oh, c’est trop mignon ! Attends, je vais t’aider.

 

 

 

Elle tenta de se lever, échoua, tenta une deuxième fois, échoua à nouveau avant que Ron ne vienne l’aider.

 

 

 

— Je t’interdis de te moquer ! le prévint-elle.

 

— Je ne me le permettrai pas, répondit le jeune homme, dont seul un grand sourire témoignait de son amusement.

 

 

 

Ginny, sa soeur, que rien n’arrêtait, pas même des cognards lancés à pleine vitesse, allait construire une vie de famille et découvrait, depuis peu, le repos. Le médicomage lui avait interdit le quidditch (à la grande joie de Harry qui n’aurait pas survécu à beaucoup de matchs avant de faire une crise cardiaque), et Ginny devait prendre soin d’elle et écouter son corps.

 

 

 

Cause toujours, elle avait réaménagé la maison du sol au plafond et depuis, ne cessait de trainer dans les pattes de tout le monde, car elle s’ennuyait. Depuis, Harry ne ramenait plus de dossier de travail à la maison, sinon, pendant la nuit, elle étudiait les rapports d’enquête des aurors de l’équipe de son mari. Une activité digne d’une femme enceinte au repos...

 

 

 

— Tu en as déjà fait en plus, se rappelle t-elle. Tu en avais envoyé une à Harry.

 

— Oui, mais là, je veux faire les choses bien, il avait dit que j’en avais mis trop.

 

— En même temps, papa adorait savoir que leur papier moldu colle avec de la bave, c’est fascinant et à la fois très sale.

 

— Oui, là j’en ai acheté des internationaux, les moldus les ont classifiés par pays, comme nous ! Tu penses que j’en mets combien ?

 

— Mets les plus jolis, regarde celui-là, c’est une peinture qu’elle aime bien, non ? Et là, c’est un paon. Oh, et lui avec ce dessin du Petit Prince !

 

 

 

Finalement, ils mirent (presque) tout le carnet. Quand Harry les rejoignit un peu plus tard, Ron le consulta pour vérifier que sa lettre était fonctionnelle et sans défauts. Harry se retint de lui dire qu’il avait mis trop de timbres encore une fois. Hermione serait touchée, il en était certain, et finalement, lui aussi avait eu un bon souvenir de cette lettre avec trop de timbres. C’était, il y a si longtemps, mais il se rappelait de la joie qu’il avait ressentit en réalisant que son ami avait fait tout ces efforts pour lui.

 

 

 

— Elle est parfaite, avait-il dit.

End Notes:

" I don’t know what they are called, the spaces between seconds, but I think of you always in those intervals. "

- The People of Paper, Salvador Plascencia.

2021.10 - Système by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF octobre 2021

Thème : Système

Personnages : Lily Evans et James Potter 

— Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? soupire Lily.

 

— Comment je fais pour qu’il m’aime ?

 

 

 

Le petit chat noir et blanc les regardait de ses grands yeux innocents… Innocents, vraiment ?

 

 

 

— James, c’est un chat, il aime tout le monde.

 

— Non, toi il vient te voir pour avoir des caresses, moi il me calcule à peine ! Il adore même Sirius, alors qu’on passe clairement plus de temps ensemble !

 

 

 

Lily soupira en souriant. La vérité était parfois dure à entendre.

 

 

 

— Je le nourris James, voilà pourquoi il m’aime plus, l’appel du ventre.

 

— C’est aussi simple que ça ?

 

— Oh oui…

 

 

 

« Miaou ? »

End Notes:

"Entretenez en vous l’ivresse de l’écriture, et le pouvoir destructeur de la réalité restera sans prise sur vous.

- Ray Bradbury.

2021.10 - Béquille by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF octobre 2021

Thème : Béquille

Personnages : Hermione et Ron Weasley

Hermione posa la main sur son ventre, sentit un mouvement, presque imperceptible et eut soudain très envie de pleurer. 

 

 

 

— Le bébé a bougé, murmura t-elle dans le noir.

 

 

 

Ron se redressa et glissa sa main sur son ventre, la laissant le guider.

 

 

 

— Là, juste ici, tu sens ?

 

 

 

Il ne répondit pas immédiatement, et quand il souffla un oui, tout près d’elle, elle sentit toute l’émotion qui le submergeait. Lui aussi avait envie de pleurer, ce bébé, leur enfant, était là, tout près de leur main.

 

 

 

— Oh il refait un coup, s’amusa t-il.

 

 

 

Elle pouvait voir dans la pénombre, ses yeux briller fortement. 

 

 

 

— C’est incroyable…

 

— Oui…

 

 

 

Il se pencha pour l’embrasser tendrement. Avec ce ventre qui ne cessait de grossir, ils n’étaient pas totalement libres de leurs mouvements, mais qu’importe, ils s’adaptaient, le besoin de sentir les lèvres de l’autre contre les siennes était trop grand. 

 

 

 

— Moi aussi, dit-elle simplement.

 

 

 

Il hocha la tête, sourit, puis se blottit à nouveau contre elle, son souffle soulevant ses mèches de cheveux au creux de sa nuque. Elle entendait ses inspirations, expirations, sa main toujours posée sur son ventre, étroitement entrelacée avec la sienne. 

 

 

 

Le sommeil ne venait pas. Comment pouvait-elle après tout, alors qu’elle venait de faire la rencontre avec son bébé ?

 

 

 

— Tu sais… commença Ron. J’ai jamais été très… Enfin, j’ai toujours été un peu bancal comme mec, surtout avec toi.

 

 

 

Elle ne dit rien, osant à peine respirer, car Ron qui s’ouvrait, c’était peu commun et elle ne voulait surtout pas le couper dans sa lancée.

 

 

 

— La vie est un grand foutoir rempli de bonnes et de moins bonnes choses, c’est comme ça. On a vécu de trucs vraiment pas drôle, et… Et je sais que parfois, je ne suis pas parfais, je tente de faire mieux, chaque jour, pour toi surtout, pour nous… Et quand je sens cet enfant, notre enfant à nous, je me dis que je sais ce qui me maintient droit, ce qui me permet de faire l’équilibre. Tous les jours.

 

 

 

Elle sentit une larme glisser le long de sa joue. Les hormones, un bébé et une déclaration d’amour ; et elle pleurait. 

 

 

 

Il déposa un baiser au creux de son cou, contre sa nuque. Il aurait pu dire « je t’aime », mais il y a des fois où dire ces trois mots est de trop. Alors elle répéta : 

 

 

 

— Moi aussi.

End Notes:

« Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là

- Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile;

- Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile;

- Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut;

- Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. »

- Victor Hugo.

2021.11 - Verger by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF novembre 2021

Thème : Verger

Personnages : Ginny Weasley, Harry Potter

Une pomme tomba et les trois enfants s’exclamèrent ensemble. Harry aussi était surpris pour être franc. Ils venaient tous de l’interroger sur la gravité, avec leurs mots à eux bien sûr, et il avait repris l’histoire de Newton et la pomme qui tombe.


 


— Ouah Papa ! s’extasiait la petite Lily qui tournoyait sur elle-même.


 


Albus et James s’étaient précipités pour récupérer la petite pomme et la ramener à leur père. Celui-ci sortit son Opinel et commença à trancher la pomme en bouts dont les petits se mirent à déguster avec joie.


 


Plus loin, Ginny rigolait à une blague de George et Ron tandis que Hermione se retenait de pouffer de rire elle aussi. Ils venaient de se poser pour faire un picnic sous les arbres du verger des Weasley alors qu’un soleil d’été diffusait une lourde chaleur.


 


Des vaches et un âne broutaient au loin. Des papillons voletaient prêt des fleurs. Des guêpes se nourrissaient des cerises tombées un peu plus loin. C’était vraiment les vacances. 


 


Ginny secoua ses longs cheveux roux et Harry se sentait revenir longtemps en arrière, lorsque les étés entre deux années de Poudlard, ils jouaient au Quidditch dans ce même verger. Les arbres…


 


 


*****


 


 


Les arbres, tout petits encore, se balancent au rythme du vent. L’air est lourd, et les adolescents sont tous trempés de sueurs. Ils disputent un match, leur coupe du monde de quidditch à eux, et ce n’est pas la chaleur qui va les arrêter.


 


— Les enfants ! Venez boire un coup !


 


On ne discute pas un ordre de Molly Weasley. À contrecoeur, ils arrêtent tous de jouer et reviennent vers la maison où des verres de limonade fraiche les attendent.


 


— Ahhh, ça fait du bien ! s’exclame Ron.


— Putain oui.


— Fred ! le rouspète sa mère.


— C’est pas moi ! s’indigne l’autre jumeau.


 


Elle plisse le regard, cherchant à différencier ses deux fils qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Il lui arrive de se tromper, c’est assez rare, mais c’est vrai qu’ils ne l’aident pas beaucoup à se mélanger tout le temps.


 


Ginny pouffe de rire dans son verre, et Ron et Harry se joignent à elle. 


 


— Qu’importe, je vous ai tous les deux entendus jurer ! Je ne veux pas de ces mots là sous mon toit, jeunes hommes !


 


Alors que les jumeaux tentent de se défendre, Ron se tourne vers Hermione.


 


— Tu lis quoi ? Tu n’étudies pas déjà les manuels de cette année j’espère.


— Non, je me garde ça pour le soir, répond la jeune fille. Là je lis une pièce de théâtre anglaise de William Shakespeare. C’est au programme pour les moldus de notre âge et j’ai toujours voulu lire Roméo et Juliette.


 


Ron grimace.


 


— Non, vraiment c’est bien, c’est une histoire d’amour tragique…


 


Elle commence à lui raconter les grandes lignes de l’histoire de ces deux familles, les Montaigu et les Capulet. Ginny vient de finir son verre, elle le repose et repart déjà vers le verger. Harry fait de même et la suit sous le soleil battant. Leur conversation tourne autour du quidditch, c’est tellement facile de parler avec la jeune fille, ils se connaissent depuis longtemps et elle a bien changé de la fillette timide de leur première rencontre.


 


— Oui, tu as raison, je vais tenter cette feinte, Ron ne pourra pas m’arrêter, dit-elle en relevant ses longs cheveux roux en un chignon haut.


 


Malgré lui, le regard d’Harry s’arrête sur la nuque de la jeune fille, où des petits cheveux s’étaient collés dû à la transpiration. Sa peau, blanche et parsemée d’une multitude de taches de rousseur se soulève au rythme de sa respiration. Une vague d’odeur fruité les entoure et Harry se sent tout bizarre dans le creux de son ventre, comme si un monstre vient de se réveiller.


 


— Quoi ? fait-elle, surprenant son regard.


— Heu… 


 


Il ne sait pas quoi répondre, les iris noisette de la jeune fille sont plongées dans les siennes, il ne sait plus réfléchir, plus penser, plus parler.


 


— Harry ! Tu attrapes ! s’exclame une voix au loin.


 


Il se baisse à temps pour éviter le souafle qu’on lui a jeté à la figure. Quand il se relève, Ginny est déjà partie sur son balai, l’instant magique est rompu.


 


 


*****


 


 


Harry observa autour de lui les arbres qui sont maintenant bien plus grands et la végétation plus dense. Leurs trois enfants se chamaillaient et jouaient avec leurs cousins en se jetant un ballon en mousse du bout du pied.


 


Harry avait toujours la pomme dans sa main. C’était la fin de l’été, et le pommier commençait à donner, ils feront surement de la compote avec les enfants, ils apprendront ainsi à en faire.


 


— Ça va ?


 


Il releva la tête pour sourire à Ginny qui s’était approchée.


 


— Oui, oui.


— Sûr ? Cette pomme à l’air de te donner du fil à retordre.


 


Il rigola puis se pencha pour l’embrasser tendrement.


 


— Oh oui, ça va. J’aime bien ce verger.


 


Elle le fixa d’un air suspicieux, cherchant ce qui se passait dans la tête de son mari. Ses longs cheveux roux volaient autour de sa tête, qu’elle coiffa d’un geste de la main.


 


— Tu aurais pu m’embrasser ce jour là.


 


Il écarquilla les yeux alors qu’elle souriait joyeusement. 


 


Derrière eux, une autre pomme tomba.

End Notes:

"They tell me there are four seasons but I live in a fifth one, with your space and your time."

- Five Senses for One Death, Etel Adnan.

2021.11 - Abri + Aveugle + Botte + Félicité + Harmonie by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF novembre 2021

Thèmes : Abri + Aveugle + Botte + Félicité + Harmonie

Personnages : Ginny Weasley, Harry Potter

Ginny marchait d’un pas rapide vers l’abri bus. Il pleuvait, il faisait froid, elle était fatiguée et l’agitation londonienne lui tapait sur le système. L’agitation, les gens, tout ça, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé. Ginny, elle, elle préférait le silence, le vent qui passe dans les cheveux et…

 

Harry.

 

Il travaillait ce soir, et comme elle rentrait d’une période d’entrainements intenses sans se voir, elle comptait lui faire la surprise de sa visite.

 

Donc elle avait tenté d’aller au Ministère pour le voir à son bureau.

 

Tenté, oui oui.

 

« Miss Weasley un commentaire sur cette saison ? » « Miss Weasley, à quand le mariage ? » « Miss Weasley, vous venez rendre visite à Monsieur Potter ? »

 

Un autre « Miss Weasley » et elle étripait le sorcier. Ce n’était pas méchant, ce n’était même pas des journalistes, juste des curieux qui ne comprenaient même pas la notion de putain de vie privée.

 

Elle était donc ressortie aussitôt et avait attendu dehors à l’abri de la pluie en observant la lumière des phares sur les flaques d’eau. Il faisait si froid et humide que son corps tremblait. Elle sentait les muscles de son dos se tendre, ajouté à la fatigue, elle sentait que ses capacités de « chauffage » étaient limitées.

 

Elle inspira, expira, s’obligeant à se calmer. Le froid était une sensation, elle devait lâcher prise pour cesser de se contracter. En employant ses techniques de respiration pour le quidditch qu’elle utilisait avant chaque manche et entraînement, son corps se détendit et elle put appréhender le froid plus calmement.

 

Le calme l’envahit et elle put observer la foule de moldus qui se pressaient sur le trottoir. Les bus et les taxis passaient à toute vitesse et éclaboussaient les passants, tandis que les rares cyclistes tentaient de se frayer un chemin malgré l’agitation.

 

Elle ne comprenait pas pourquoi Harry préférait rentrer du travail à la moldue plutôt qu’en transplanant ou en empruntant le réseau de cheminette. C’était bien plus rapide et loin de toute cette folie urbaine.

 

Une touffe de cheveux noirs de jais la fit sortir de ses pensées. Elle se redressa, ajusta son imper sur ses épaules et courut rejoindre Harry sur le trottoir d’en face.

 

•••

 

— Harry ?

 

Il se retourna, un peu surpris de la voir ici. La foule des passants les contournait, aveugle à l’amour et les émotions qui était devant leurs yeux. Puis, il reprit connaissance et se rua vers elle pour la serrer dans ses bras.

 

— Tu es de retour…

 

Elle ne parvint pas à articuler des mots cohérents, ceux-ci restaient bloqués dans sa gorge et menaçaient de se transformer en larmes à tout moment. Harry resserra son étreinte sur elle et en profita pour déposer un baiser sur sa joue.

 

— Tu es arrivée quant ? Ça fait longtemps que tu m’attends ?

— Non, ça va, je t’attendais sous l’abri-bus.

 

Il hocha la tête puis son visage s’illumina. 

 

— Tu m’accompagnes au métro ?

 

Elle ne put résister à son air si heureux et s’empare du bras qu’il lui tendait, le suivant à travers la foule. Ils ne parlaient pas. Pas besoin quand on est des anonymes perdus dans une foule d’aveugles.

 

Des anonymes oui, des amoureux surtout. 

 

•••

 

Les bottes de Ginny faisaient clac clac sur le bitume trempé londonien. Les rues vers le Square Grimmaurd étaient maintenant vides, les familles moldues étaient rentrées chez elles, seul le clac clac troublait le silence dans le noir.

 

Elle avait passé son bras dans celui d’Harry et se laissait conduire jusqu’à leur demeure. Quand ils arrivèrent, Hermione et Ron étaient en train de parler dans la cuisine. Lui, fait étonnant, avait une pile de livres devant lui.

 

— Bonsoir, ça va ? Oh Ginny ! Il y a encore de la soupe chaude, ça va vous réchauffer si vous revenez du métro, les prévint Hermione. 

— Merci, répondit Harry qui sortit sa baguette pour les servir tandis que Ginny saluait chaleureusement son frère et son amie.

— Tu es rentrée quant ? Ça fait plaisir de te voir !

— Oh, juste il y a une heure. J’ai attendu Harry au Ministère.

— Et donc le métro ? demanda Hermione qui était toujours curieuse de l’avis de ses amis sorciers sur des éléments du quotidien moldu.

 

Ginny hésita avant de répondre, Harry, qui revenait avec deux bols de soupe fumante, prêtait une oreille attentive à sa réponse.

 

— En vrai, j’aime bien.

— Yes !

— Toute proportion gardée ! Tous les soirs, je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à faire ça. Tu perds un temps fou.

— Ça me permet de me déconnecter, répondit le jeune homme en commençant à manger.

— Mmmh, ça pue un peu quand même ce métrou, intervint Ron.

— Métro, rectifia Harry. Bon et ces livres, c’est quoi ? La folie des livres d’Hermione est finalement contagieuse ?

 

Son ami sourit alors qu’Hermione levait les yeux au ciel. Cette vieille blague était plutôt un accord tacite entre le trio. Ron et Harry disaient qu’elle lisait trop, elle levait les yeux au ciel, et puis voilà. En réalité, ils étaient parfaitement conscients que c’était une grande force de la jeune fille.

 

— J’ai eu un entretien avec le Capitaine ce matin…

 

Le Capitaine était le responsable des newbies, ces nouvelles recrues qui étaient en pleine formation d’auror.

 

— Il y a une mission qui va se libérer pour quelques newbies. C’est loin, au Moyen-Orient, le pays n’est pas encore sûr. C’est pour accompagner des Briseurs de Sorts dans la découverte de tombeaux cachés. Ça ne craint pas vraiment, c’est juste histoire de voir du terrain, découvrir de nouveaux lieux…

 

Les oreilles de Ron se mirent à rougir. 

 

— Je ne sais pas pourquoi il me l’a proposé à moi et pas à toi, mais il souhaitait que je candidate. Ils font des sélections sur nos connaissances de ce terrain, notre capacité d’adaptation, nos résultats…

— C’est génial, se réjouit Harry.

 

Son ami sourit, visiblement soulagé de sa réaction.

 

— Je suis passé voir George, il m’a prêté tous ses livres sur l’Iran, tu sais, depuis son voyage là-bas, il n’a pas cessé d’y retourner dans les livres.

 

La suite du repas se poursuivit simplement. Ils échangèrent quelques banalités, puis rangèrent et montèrent chacun dans leur chambre respective. Harry et Ginny partageaient une grande chambre qui était à l’origine deux plus petites. Ils avaient cassé le mur, celui-ci était encore à moitié détruit d’ailleurs, puis mis le lit au milieu, laissé une grande bibliothèque d’un côté et commencé à monter une armoire/dressing.

 

Ginny ne s’était jamais sentie comme chez elle dans cette maison. Harry non plus d’ailleurs. Mais ce début de travaux entrepris à l’été, avait marqué le début d’une appropriation des lieux. Et même si cette chambre était loin d’être finies, Ginny s’y sentait chez elle. C’était sa chambre. Leur chambre.

 

— On doit finir de monter cette armoire. Je n’ai pas d’endroit où ranger mes bottes et mon manteau, fit-elle en les rangeant soigneusement avec le reste de ses affaires qui s’empilaient sur son ancienne malle de Poudlard.

— On peut faire ça se week-end, proposa Harry, torse nu, une brosse à dents à la main. On peut aussi finir de relier la chambre à la salle de bain, et…

— Et finir ce mur, faire un coup de peinture, cirer le parquet…

 

Il sourit.

 

— Oui, voilà.

 

Ils avaient beaucoup de projets. Ça avançait à son rythme et Ginny sentait que c’était bien comme ça. Chaque petits travaux de bricolage terminés les approchait un peu plus du « après » et les éloignait de leurs traumatismes de la guerre. Cette chambre, ces travaux en général dans le Square Grimmaurd, était la marque du début de leur futur.

 

Ensemble. 

 

Ils finirent de se préparer pour aller au lit, puis se glissèrent sous la couette, se blottissant l’un contre l’autre.

 

— On va voir ce que l’on peut faire d’ici que tu repartes, ajouta Harry en l’attirant un peu plus contre lui. Tu repars quand d’ailleurs ?

— Dans deux jours.

 

Il déposa un baiser dans le creux de son cou.

 

— Si on peut au moins finir ce mur…

 

Elle rigola.

 

— Mes bottes sont plus importantes. On finit ce dressing.

 

Nouveau baiser au creux du cou. Puis elle sentait ses doigts la caresser le long de son bras, partir vers son ventre, ses cuisses…

 

— Tu nous vois aller jusqu’où Harry ? 

 

Sa question l’arrêta dans ses caresses. Elle le sentait pensif, cherchant sûrement ce qu’il ne fallait surtout pas dire comme bêtise, mais surtout trouver quelle réponse elle attendait. 

 

— Je te taquine, fit-elle pour ne pas l’embêter plus longtemps.

 

Elle l’embrasa tendrement, collant son corps contre lui. Ce fut à son tour de laisser ses mains se balader, et il finit par reprendre où il s’était arrêté.

 

Ils firent l’amour tendrement, sans pression, sans précipitation, ils avaient le temps, ils avaient deux jours.

 

Cependant, quand Ginny s’endormit, blottie tout contre Harry, elle sentit qu’il ne s’endormait pas. Comme s’il réfléchissait.

 

Comme si…

 

•••

 

Un réveil comme ça, Ginny ne le dirait jamais tout haut, mais elle en voulait tous les jours. Harry, endormit tout contre elle, son corps nu qui la réchauffe, sa main autour de sa taille, sa main dans sa sienne et son petit souffle qui la chatouille…

 

Elle resta un moment à savourer cette bulle de douceur, cet amour qu’ils avaient si durement acquis. Puis elle sentit les lèvres du jeune homme se poser contre son épaule, signe qu’il était réveillé.

 

La journée pouvait commencer.

 

Casser un mur, monter une armoire ou poncer un sol ne sont pas des activités que tout un chacun apprécie tout particulièrement. Arrêtez n’importe quel sorcier dans le Chemin de traverse et demandez-lui ce qu’il souhaite faire, personne ne vous répondra : manger de la poussière.

 

Pourtant, Ginny, les bras endoloris d’avoir soulevé, tenu, tiré, poussé, frotté, ainsi que les yeux et la gorge qui piquaient à cause de la poussière, ne s’était jamais sentie aussi joyeuse. Elle se sentait heureuse, profitant de cette journée avec l’homme qu’elle aimait, pleine de joie et emplie d’un bonheur intérieur.

 

Harry n’était pas malheureux. Non, loin de là. Il réfléchissait, et la suite était toute trouvée…

 

•••

 

Trouver le bon moment n’est pas une chose évidente. On s’est préparé, on a répété et puis… Voilà. On doit trouver ce moment. Le moment parfait, car on ne sait jamais. Si cela avait été plus tôt ou plus tard, on aurait peut-être loupé quelque chose.

 

Harry n’avait pas eu une enfance facile, puis avait eu une adolescence plus que compliquée. Il savait que les gens « normaux » ne vivaient pas des choses comme lui avait pu avoir. Ils avaient des expériences que lui n’avait pas connues et ne connaitrait jamais. Techniquement, il avait « loupé » des choses. Il aurait pu être énervé, en vouloir à la Terre entière de ne pas avoir eu cette chance…

 

Pendant un temps, il l’avait été. Il avait d’ailleurs pensé s’en être détaché peu après la guerre, quand ils avaient réaménagé le Square Grimmaurd de fond en comble. Sauf que ce jour-là, à le passer avec Ginny, il comprit quelque chose : non, il n’avait pas entièrement fait la paix avec son passé. Il n’avait pas définitivement tourné la page, car il lui restait une étape à accomplir pour se tourner vers son avenir.

 

Ginny derrière lui rouspétait de la manie de Kreattur de vouloir les aider à faire les travaux. Le vieil elfe n’était pas dans une forme optimale pour s’amuser à bouger des pierres ou poncer un sol même par magie.

 

Elle pinçait les sourcils dans une mimique trop mignonne, puis soulevait ses longs cheveux roux pour refaire une queue de cheval. Son regard s’attarda sur sa nuque, puis son cou dégagé, et ses joues, ses lèvres…

 

Oui, Harry avait encore une étape à franchir.

 

Trouver le bon moment est stressant. On souhaite se préparer, pouvoir se parer à toutes les éventualités, que tous les scénarios soient étudiés pour qu’ils aboutissent au résultat escompté. 

 

Ginny se releva, but une gorgée d’eau, releva la tête et lui sourit. Elle avait de la poussière dans les cheveux, était pleine de saletés, habillée avec de vieilles affaires de ses frères, et dieu qu’il la trouvait jolie.

 

— Ça va Harry ?

— Épouse-moi.

 

 

*****

 

 

Comme toute petite fille, Ginny avait joué à la princesse. Oh, ça n’avait pas duré longtemps, elle avait vite abandonné ses jouets pour suivre ses frères dans leurs bêtises. En tout cas, Ginny s’était déjà imaginée dans une belle robe.

 

Lors du mariage de Bill et Fleur, elle devait avouer avoir eu un bref moment de jalousie en voyant Fleur si jolie, si heureuse, auprès de l’homme qu’elle aime, tandis que Ginny savait pertinemment qu’Harry allait partir merlin-sait-où tuer le plus grand mage noir que la terre eut connu.

 

Lors d’une histoire d’amour, on ne pense pas tout de suite à la robe blanche. Non, il faut un peu de temps avant que l’harmonie d’un couple s’établisse. Ginny avait découvert avec Harry la vie à deux, la sexualité, la complicité avec un homme comme elle n’aurait jamais pu l’imaginer.

 

Le robe blanche…

 

La robe blanche était un songe, un peu lointain.

 

Hier quand elle avait taquiné Harry, ce n’était pas vraiment sérieux, elle ne pensait pas qu’il y réfléchirait réellement. C’était Harry, elle était Ginny, elle, elle avait son quidditch, lui sa carrière qui l’attendait. 

 

C’était une blague. Une foutue blague, rien d’autre. 

 

— Épouse-moi, répéta t-il sans bouger.

 

Et lui, il l’avait prise au sérieux. Fini le sentiment de félicité, place à un retour sur Terre, lui bien réel, et la peur qui vous prend aux tripes. 

 

Elle l’aimait…

 

Par Merlin ce qu’elle pouvait l’aimer.

 

Ginny s’avança, posa ses mains sur les épaules d’Harry, puis lui fit le plus doux des baisers.

 

— Oui.

 

Nouveau baiser.

 

— Oui, malgré ma peur, malgré mon impression que nous baignons dans une douce folie, oui, mille fois oui.

 

Il passa ses mains sur sa taille, elle plaça les siennes dans son cou pour l’attirer tout contre elle. Comme si cette envie d’amour, de vie, était plus forte que tout. Que les baisers n’étaient pas assez pour se crier « Je t’aime » et qu’on a envie de jeter ses vêtements par terre pour ne plus avoir que l’autre. 

 

Son goût, son odeur, sa chaleur.

 

Lui.

 

Eux.

End Notes:

"Je voudrais que tu sois là, que tu frappes à la porte. Et tu me dirais c'est moi. Devine ce que je t'apporte. Et tu m'apporterais toi."

- Boris Vian.

2021.12 - Verdure by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF décembre 2021

Thème : Verdure

Personnages : Ron, Hermione, Rose et Hugo Weasley

Rose courait en criant derrière les vagues. Son petit frère était partagé entre faire comme sa soeur, ou rester bien à l’abri dans les bras de son papa. Il finit par choisir de rester là où il était, mais il tendait son petit cou pour observer l’étrange phénomène qui se déroulait sous ses yeux.


 


Hermione échangea un regard heureux avec Ron avant de rejoindre sa fille pour lui tendre la main et sauter avec elle dans les vagues. Il sentait son coeur se gonfler d’amour en voyant sa famille aussi joyeuse. L’insouciance avait un goût merveilleux.


 


Le goût du bonheur aussi peut-être.


 


Son fils finit par vouloir rejoindre les filles et il le posa sur le sable mouillé pour l’accompagner doucement vers la mer immense. Son fils marchait tout juste et était encore hésitant dans ses pas. Quand les premières vagues léchèrent ses petits pieds, il se mit à crier de joie, attirant le regard d’Hermione.


 


— Attend Hugo, je vais t’aider.


 


Rose, consciencieuse dans son rôle de grande soeur vint pour lui tenir l’autre main. Elle était très protectrice avec son frère et s’assurait qu’aucune grande vague vienne lui faire peur.


 


Puis vint l’heure du gouter, et entre les biscuit au chocolat et la mer aussi incroyable soit-elle, les estomacs eurent raison d’eux. Ron aimait bien le moment du gouter. Hugo, tout petit, bavait plus qu’autre chose sur son gâteau, et Rose était tout jeune, elle s’extasiait de tout.


 


— Tiens ma grande, lui dit Hermione en lui tendant les quartiers de pomme.


— Merci !


— Et moi ? s’enquit Ron faisant rire sa femme et sa fille, et donc par la même occasion son fils.


 


Même s’il ne comprenait pas, Hugo rigolait facilement. Si sa soeur riait, lui aussi. 


 


— Toi, tu n’as pas de goûter ! s’exclama Rose.


— Ah oui ? Et pourquoi ?


— Parce que c’est pour les enfants !


— Les adultes aussi ont des goûter.


— Ah bon ?


 


La petite hésita devant son papa qui était bien sérieux pourtant. 


 


— Oui, tu sais ce qu’on mange pour nos goûters ?


 


Elle fit non de sa tête, ses petites tresses volèrent autour de sa tête.


 


— On mange les petites filles ! s’exclama t-il en lui faisant des guilis. 


 


Elle s’écria, rigolant et criant à la fois. Hugo se mit à taper des mains, envoyant des miettes de biscuit partout. Hermione, morte de rire, le prit dans ses bras pour lui faire plein de bisous, le faisant rire lui aussi.


 


Des après-midi comme ça, Ron en voulait tous les jours. Il passa l’après-midi à faire un château avec sa fille. Hugo tenta un peu de les aider, et Hermione l’aida beaucoup à poser les coquillages pour faire la décoration.


 


Il avait exceptionnellement pris un jour de congé car depuis quelques temps, ça se passait mal au travail. Il n’avait plus sa niaque d’après guerre, il n’avait plus l’énergie de trouver des criminels, de supporter de nouvelles horreurs et de rentrer chez lui comme si de rien était le soir.


 


En rentrant dans la maison de location, il se sentait en paix, gonflé des rires et de la joie de vivre de ses enfants. Rose somnolait dans ses bras, et Hugo, dans les bras d’Hermione avait encore l’énergie de jouer avec ses cheveux. Il ne doutait pas qu’une fois avoir mangé et être couché, il s’endorme comme une souche.


 


Quand ils se retrouvèrent tous les deux dans le jardin à la verdure luxuriante, les deux petits dormaient paisiblement. La maison où ils logeaient était très atypique. Elle appartenait à un sorcier fou de botaniques et de plantes. Il louait sa maison à des initiés, et Hermione avait tôt fait de le convaincre de lui faire confiance. Et un appel de Neville, et le tour était joué.


 


La petite maison était entièrement recouverte de plantes vertes. Le jardin aussi regorgeait de diverses variétés. On était coupé du monde, comme sur une autre planète. Ron avait pourtant l’habitude des merveilles du monde sorcier, cet endroit lui avait pourtant coupé le souffle tant il était surprenant. 


 


— Tu sais à quoi je pensais tout à l’heure quand vous faisiez le château de sable ? demanda Hermione, blottie contre lui sur le banc d’extérieur. 


— Non, fit-il en déposant un baiser sur son front.


 


Elle sourit et se tourna vers lui pour lui prendre la main.


 


— Au moment où je me suis vraiment rendue compte que j’étais amoureuse de toi.


 


Il fronça les sourcils, creusant dans sa mémoire, mais ne trouvant pas à quoi elle faisait allusion. 


 


— On était chez Bill et Fleur, après avoir été au manoir des Malefoy. On passait beaucoup de temps ensembles. C’était sur la plage et je ne sais plus comment on s’est retrouvés à faire un château de sable.


— Je t’ai raconté comment les jumeaux on fait leur première manifestation de magie.


— Oui, sourit-elle. C’était de beaux moments malgré tout…


 


Il l’embrassa à nouveau alors qu’elle lui serait la main un peu plus fort. 


 


— Quand crois-tu qu’on leur en parlera ?


— Avant Poudlard, dans les grandes lignes.


— Je pense que cela reste jeune.


— Teddy pose beaucoup de questions.


— Mais ce sont ses parents…


— Harry et Andromeda vont lui expliquer, rétorqua t-il.


— Oui, il m’en a parlé, il demandait conseil. J’avoue ne pas trop savoir quoi faire. Je voudrais les préserver de tout ça au maximum. Et si on attend trop, le monde extérieur le fera pour nous.


— C’est valable pour tout, pas que pour la guerre.


 


Elle le regarda, comprenant qu’il faisait allusion à son travail et à la dure réalité de la vie. 


 


— Qu’est-ce qui se passe Ron ?


— On change de sujet comme ça ? blagua t-il, mais elle resta sérieuse.


— Je le vois que ça ne va pas.


 


Il regarda les plantes vertes qui s’étendaient devant lui pour prendre le temps de formuler sa pensée.


 


— Je crois que j’ai eu ma dose. Qu’il est temps pour moi de tourner la page. Tu… Tu ne me trouveras pas faible ou nul si je te dis que je veux arrêter ma carrière d’auror ?


 


Elle lui sourit avec tendresse avant de l’embrasser tendrement. 


 


— Non, jamais.


 


Il sourit un peu gêné.


 


— J’ai parlé à George… 


 


Il rigola en la voyant hausser un sourcil.


 


— Tu m’excuseras, mais connaissant ton frère, une phrase qui commence par « J’ai parlé à George » n’augure pas forcément quelque chose de bien. Tu permets que je sois sur mes gardes !


— Tu es trop mignonne quand tu fais ta sérieuse.


— Je suis toujours sérieuse !


 


Il l’embrassa alors qu’elle souriait contre ses lèvres.


 


— Alors, il a dit quoi ?


— Il m’a proposé de le rejoindre.


 


Les plantes sont vertes.


 


La mer a des vagues.


 


Rose et Hugo font dodo.


 


Hermione et Ron sont heureux.


 


Un nouveau chapitre commence.

End Notes:

L’approbation des autres est un stimulant dont il est bon quelquefois de se défier.

- Paul Cézanne.

2022.01 - Ravageur by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF janvier 2022

Thème : Ravageur

Personnages : Ron, Hermione, Rose et Hugo Weasley

Il y avait certaines choses que Ron ne comprenait pas avec la culture moldue. Il trouvait que certains aspects de leurs habitudes faisaient franchement pâle figure aux côtés des versions sorcières.


 


Rose était devant lui, sa petite dent fièrement exposée dans sa petite main de petite fille toute contente. Elle attendait sa réaction vis-à-vis de cet événement qui était ô combien significatif pour elle : Rose était maintenant une grande.


 


— Ouah, tu as perdu ta première dent ma chérie, bravo !


— Tu veux savoir comment je l’ai perdue ?


— Mais bien sûr ! Je veux tous les détails !


 


Il vit Hermione sourire, elle connaissait déjà l’histoire, et l’avait même entendue plus d’une fois depuis que Rose était rentrée de chez ses grands-parents. 


 


— J’ai croqué dans une dent et pouf !


— Pouf la pomme était tellement bonne que ta dent est tombée ?


 


La petite éclata de rire, faisant rire également Hugo qui pourtant n’était pas très joyeux depuis qu’il avait la varicelle en début de semaine. Ce rire, plein d’innocence et de joie de vivre à l’état pur, Ron ne s’en lasserait jamais. Il adorait faire rire ses enfants et entendre leur bonheur dans la maison. 


 


— Non ! Quand j’ai regardé, ma dent était dans la pomme !


— Ça alors !


— Bien, et si tu veux perdre d’autres dents ma grande, il va falloir finir ton assiette pour prendre des forces et aller au lit, intervint Hermione qui prenait Hugo dans ses bras.


 


Elle échangea un regard avec Ron.


 


— Je vais le coucher, demain ta maman veut que je lui amène aussi, elle a dit que comme ça, Lily, Albus et Louis attraperont aussi la varicelle et on sera tranquille une bonne fois pour toute.


— Oui, c’est pas faux, reconnut Ron. Ça nous évitera de jongler à droite et à gauche.


— Tout à fait, alors demain, je les déposerai chez eux tous les deux.


— Je peux m’en occuper, j’ai demandé à avoir des matinées, notamment les jeudis, je sais que tu as ta réunion de département avec les chefs de cabinets.


 


Le regard qu’elle lui jeta lui fit chaud au coeur. Plus d’une fois durant leur adolescence, elle lui avait demandé s’il doutait de ses capacités ou de son intelligence. Depuis, ils s’étaient mis en couple, mariés, eu deux merveilleux enfants, mais encore aujourd’hui, s’il avait une attention pour elle, ses yeux se remplissait d’amour comme si…


 


Comme si elle retombait amoureuse ?


 


La vérité, c’était qu’au-delà de lui donner du temps au travail, il avait aussi fait cela, car il souhaitait prendre plus de temps avec les enfants. Le métier d’auror le pesait un peu et tant qu’à prendre plus de temps libre, autant le faire coïncider pour arranger Hermione.


 


— Merci… souffla t-elle avant d’emporter le petit Hugo, tout endormi dans ses bras.


 


Ron retourna à aider Rose avec la fin du repas, l’aida à débarrasser à la moldue, c’était important dans leur éducation que leurs enfants connaissent les deux mondes. D’où les interrogations de Ron depuis que sa fille lui avait montré sa dent.


 


— Papa ! Papa !


 


Avec ses enfants, il ne pouvait pas se perdre dans sa tête. C’était ce qu’ils s’étaient dit avec Harry en échangeant sur la parentalité. Leurs enfants, les élever les faire grandir signifiait être dans le moment présent. Alors ils avaient attendu de faire la paix avec leur passé, pour se tourner vers le futur et ainsi être dans le présent. 


 


— Oui, pardon ma chérie, tu disais ?


— Je peux ne pas me brosser les dents 3 minutes vu que j’en ai une de moins ?


— Mmmh, ça ne fonctionne pas comme ça…


— Et pourquoi pas ? Moins de dents, moins de travail !


 


Elle n’était pas la fille de sa mère pour rien…


 


— Bon, alors deux minutes quarante cinq secondes ?


— Deux minutes…


 


Elle réfléchit un peu, elle apprenait l’heure à l’école.


 


— Deux minutes trente secondes !


— Ok alors deux minutes quarante ?


— Oui ! Merci papa !


— Attention, je te laisse toute seule le faire, je te fais confiance, lui dit-il en la laissant dans la salle de bain.


 


Elle était trop occupée pour répondre, concentrée à mettre du dentifrice à la fraise sur sa brosse à dents sans déborder. Elle avait ses petits sourcils de froncés, son nez plein de taches de rousseurs retroussé et il sentit son coeur battre plus fort, emplit d’amour. Ce n’était pas dans les moments extraordinaires qu’il aimait le plus sa famille. Mais dans la vie de tous les jours. Sa fille et sa première dent de lait tombée. Hugo endormit dans les bras d’Hermione. Leurs rires quand il racontait des blagues… C’était cet ensemble qui le rendait si heureux. 


 


Il partit éteindre la lumière en bas finir la cuisine, vérifier le verrou et sortilège de sécurité de la porte d’entrée (comme Harry, il n’était jamais serein, les risques du métier disait-on), il donna sa potion à Pattenrond qui se faisait vieux puis retourna à l’étage. Il commença par Hugo qui était couché, déjà à moitié endormi. Hermione venait de reposer son livre d’histoires et le bordait avec attention dans son petit lit orné d’animaux de la jungle.


 


Il la regarda déposer un baiser sur le front de leur fils puis se lever pour lui laisser la place. Elle allait sortir de la pièce, mais il la retint et lui vola un doux baiser. Cela la fit sourire et toujours sans un mot, elle l’embrassa à son tour avant de partir dans le couloir.


 


Pas de mots, juste des baisers. 


 


Il ne resta pas longtemps avec Hugo, il jeta un Lumos un peu modifié : c’était une petite boule de lumière, une veilleuse, qui brillait dans le noir, juste ce qu’il fallait si jamais Hugo se réveillait en pleine nuit à cause de la maladie. Ainsi, les petites lumières le guideraient jusqu’à la chambre de ses parents. Puis il l’embrassa, remonta la couverture et sortit.


 


Rose parlait encore de sa dent, Hermione l’écoutait avec attention lui raconter à nouveau l’histoire de la pomme. Puis Rose sourit, dévoilant un beau trou où son incisive était partie, et joua à passer sa langue dans le vide.


 


— Regarde maman, regarde !


— Oui, je vois ça, maintenant, il faut se clamer pour dormir. Tu as mis ta dent sous ton oreiller ?


— Oui. La petite souris va passer ?


— Si tu t’endors oui.


— Je veux la voir moi.


— Oui, mais elle saura si tu fais semblant. Elle passe uniquement pour les petits enfants qui dorment profondément. 


 


Ron retint un rire. Cette histoire de souris, franchement, c’était ridicule. Mais Hermione tenait à sa culture moldue, à ses souvenirs à elle qu’elle souhaitait faire vivre à ses enfants. Alors elle avait insisté pour garder la tradition de la petite souris.


 


Chez les sorciers, si un enfant perdait une dent, on disait que s’il était sage et dormait bien, un nifleur, touché qu’un petit enfant soit si sage, déciderait de lui partager une pièce de son dernier bulletin. Un nifleur qui donne une pièce, c’était hautement improbable, certes, mais cela avait le mérite d’être bien plus crédible qu’une souris qui distribue des cadeaux ou pièces de monnaie !


 


— Alors, je ferme les yeux, le marchant de sable va passer, je dors, puis la petite souris passe et je reçois un gallion !


— Peut-être pas un gallion, rigola Hermione.


— Ça en fait du monde… soupira la fillette qui ajusta sa couverture cosmonaute devant elle.


— Oui, puis le nifleur aux pièces en chocolat passera et tu découvriras ton trésor demain.


 


Il sourit. C’était l’idée d’Hermione de faire les deux. Cela lui convenait bien, leurs enfants auront ainsi deux pièces en chocolat pour chaque dent tombée. Ils n’avaient pas voulu oublier l’une des deux cultures, alors leurs enfants auraient les deux ! 


 


— Il est temps de dormir. Bonne nuit ma grande.


— Bonne nuit maman.


 


Échange de bisous en règle, puis Hermione partit, laissant Ron avec sa fille qui tombait de sommeil avec toutes ces émotions. Après avoir refermé la porte derrière lui, il retrouva Hermione allongée dans leur lit, un livre à la main.


 


— Merci, fit-il en la rejoignant. 


— Tu ne croyais pas que j’allais oublier cette histoire de nifleur ?


— Non, mais ça me fait rire l’image d’un nifleur et d’une souris, main dans la main avec un sac de dents de lait…


 


Il rigola tout seul, mais un sourire d’Hermione l’interrompit. Son sourire… Merlin son sourire… Elle avait des sourires pour tout plein d’occasions ou de personnes différentes. Mais ce sourire là… C’était son sourire pour lui, rien qu’à lui. Un sourire ravageur qui emportait tout sur son passage…


 


Un sourire qui dit « je t’aime ».

End Notes:

She doesn’t say « I love you » like a normal person. Instead, she’ll laugh, shake her head, give you a little smile and say « You’re an idiot ».

How I Met Your Mother

2022.03 - Larme by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF mars 2022

Thème : Larme

Personnages : Harry et Albus Potter

Harry a le coeur serré. 


 


Lui, le héros de la guerre. Lui, le survivant, l’élu qui a vaincu le plus grand mage noir de tous les temps était démuni.


 


Il a le coeur en miette et ne sait pas quoi faire. Albus est rentré de l’école sans cailloux dans ses poches. Pourtant il adore en sélectionner lors des récréations pour ramener les plus beaux à son papa et sa maman. À chaque fois il fait mine de râler, Ginny aussi, mais ils ont surtout, tous les deux gardé soigneusement tous ces petits cadeaux dans une belle boîte camembert réalisée lors de la fête des pères et des mères.


 


Quand son cadet était rentré, il l’avait senti tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il était parti tout de suite dans sa chambre. Sans prendre le goûter. Sans raconter sa journée. Sans offrir de petits cailloux.


 


Harry échange un regard avec Ginny, qui avait saisi, tout comme lui, que quelque chose n’allait pas.


 


— Maman, Papa, j’ai gagné au foot à la récré ! s’exclama James en entrant en courant dans la cuisine.


 


Lily le suivait avec ses petites couettes rousses virevoltant sur ses épaules.


 


— Maman c’est moi qui ai nourri le lapin aujourd’hui ! Papa on peut avoir un lapin ?


 


Les yeux de Ginny disaient « vas-y. »


 


— C’est bien mon grand. Et on verra ma princesse, je reviens.


 


Il fit un sourire à Ginny avant de sortir de la pièce, le pas lourd.


 


L’école, il n’en gardait pas un souvenir particulièrement bon. Il avait ce sentiment d’oppressement terrible qui le rendait malade. Depuis que ses enfants allaient à l’école, cette peur du père qui s’inquiète pour leur bonheur ne le quittait jamais vraiment. Il savait plus que quiconque à quel point les autres peuvent être cruels.


 


Son coeur est en miette quand il frappe à la porte, il n’avait pas vraiment fait la paix avec son passé, sauf qu’on ne le lui laissait pas le temps. La vie en décidait autrement. C’était maintenant et tout de suite. 


 


Il frappa à la porte, la petite voix d’Albus lui répondit. 


 


— Oui ?


— Je peux entrer bonhomme ?


— Mmmh d’accord.


 


Il entra, Albus était assis contre son lit, ses petits sourcils froncés par la contrariété. Quand il s’assit à côté de lui, il remarqua même une larme couler le long de sa joue.


 


Coeur en miette.


 


— Raconte bonhomme. Qu’est-ce qui ne va pas ?


 


Albus était petit, il était de l’âge où on raconte encore tout aux parents. Où les premières contrariétés sont quand le copain de classe a piqué la trottinette à la récré. Cet âge épargné par la vie, entouré d’une famille aimante.


 


Harry l’écouta, le consola, tenta de lui donner les outils et conseils pour la vie et affronter cette épreuve. En fait, plus Harry parlait, plus il réalisa, que ce n’était pas que son fils qu’il aidait. Mais aussi le petit Harry de quelques années plus tôt qui avait besoin d’un câlin et d’un je t’aime.


 


Ce petit Harry avait bien grandit. 


 


Tout comme son Albus grandira.


 


Cette perspective le fit sourire et une petite larme perla au coin de son oeil.


 


Albus repartait déjà, c’était de l’histoire oubliée et il avait un goûter qui l’attendait dans la cuisine. 


 


Le lendemain, Harry et Ginny reçurent leur poignée de petits cailloux.


 


C’était la vie. 

End Notes:

On ne se libère pas d'une chose en l'évitant, mais en la traversant.

- Cesare Pavese.

2022.04 - Shampoing by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF mars 2022

Thème : Shampoing

Personnages : Harry Potter, Ginny Weasley

Le rire de Ginny rompait le silence de la forêt. Harry n’entendait que ça. Et c’était aussi le seul son qu’il souhaitait entendre jusqu’à la fin des temps. 

 

 

 

Un son plein de vie.

 

 

 

Le rire de la femme de sa vie. 

 

 

 

Il y avait de quoi. Ils venaient d’adopter un Golden Retriever, oui le rêve du gars avec sa femme, la maison, le chien et le barbecue le dimanche, à sa plus grande surprise, Harry cochait maintenant toutes les cases.

 

 

 

Il n’avait pas forcément toujours rêvé d’avoir un chien. Ginny non plus d’ailleurs. Ni l’un, ni l’autre avait grandit avec des animaux de compagnie aussi proche de l’homme que pouvait l’être un chien.

 

 

 

Lors de leur voyage de noces en Amérique du Sud, ils avaient croisé la route d’une famille quechua qui les avait invités à manger chez eux. Un repas typique à base de riz, de légumes cuits dans des plats en terre cuites et des pommes de terre. Simple, humble, mais rudement bon. Deux mois plus tôt, leur chienne avait mis bas et donné une petite portée de deux chiots. Un grand, et un petit. 

 

 

 

Le grand ne laissait pas trop d’espace au petit, il l’écrasait un peu, tétait en premier. En fait…

 

 

 

C’était idiot, Harry en était parfaitement conscient. Il faisait un parallèle fou. Mais ce chiot, ce petit chiot écrasé par l’autre, c’était un peu comme lui. 

 

 

 

Ils étaient restés quelques jours dans ce village à aider avec le potager, à rendre un service dans une maison… Ils avaient apprécié cette vie en communauté, simple, où les taches de la vie quotidienne se succédaient. C’était vraiment un chouette moment. 

 

 

 

— No queremos los dos perritos. Dos perros son suficiente. No quieren uno ? avait dit un jour, le chef de famille. Seria un regalo, un regalo para agradecerle de su ayuda.

 

** Nous ne voulons pas deux chiots. Deux chiens, c’est suffisant. Vous n’en voulez pas un ? Ce serait un cadeau pour vous remercier de votre aide. **

 

 

 

Ils avaient expliqué dans un espagnol approximatif que c’était plutôt à eux de les remercier. Puis ils avaient insisté, expliquant que des chiens, il y en avait partout dans la rue, et que celui-ci, ils seraient sûrs qu’il aurait une belle vie. 

 

 

 

Ginny s’était tournée vers Harry avec ses yeux flamboyants qui lui retournait toujours le coeur. Lui aussi, il sentait la réponse jusqu’au plus profond de ses tripes. 

 

 

 

— Ok.

 

— Chevere !

 

** Super ! (c’est une expression quechua d’équateur)**

 

 

 

Alors, voici comment Snow était arrivé dans leur vie. Plein de joie, de spontanéité, et d’amour. Snow était un chien profondément gentil et heureux. La paix qu’il apportait dans le coeur d’Harry était immense. Il adorait le promener, marchant à ses côtés sous les arbres du parc près du Square Grimmaurd, non pas perdu dans ses pensées, mais serein. Plus rien ne le tracassait, il mettait le travail et la vie de côté, il marchait et c’était tout. Quand il revenait de ces balades, il était toujours habité d’une profonde paix. 

 

 

 

Cette fois-ci, Ginny s’était jointe à eux. C’était le début de saison, les entraînements étaient moins intensifs, elle pouvait rentrer tôt. Ils avaient donc pris un autre chemin qui longeait des champs de vaches. C’était une balade plus longue, mais avec un peu de chances, ils pouvaient voir des écureuils, des lapins et peut-être même un chevreuil si Snow ne le pourchassait pas. 

 

 

 

Un chien de presque deux ans, ça gambade beaucoup. 

 

 

 

Il partait souvent devant, Harry ne s’inquiétait jamais, il n’avait qu’à l’appeler pour qu’il revienne. Snow était bien revenu oui. Sauf… Sauf qu’il était couvert de bouse de vaches. Son pelage beige était taché de couleur verdâtre et l’odeur…

 

 

 

— Ah Snow ! C’est dégueu ! rigolait Ginny. 

 

— Et il est content en plus… fit semblant de râler Harry. 

 

 

 

Juste semblant, la tête extatique de Snow était merveilleuse. Son chien vivait sa meilleure vie, à se rouler dans la crotte de vache. Génial. 

 

 

 

— C’est son instinct primaire de loup qui s’est réveillé, dit Ginny encore morte de rire. Il s’est roulé dedans pour masquer son odeur et traquer sa proie. 

 

— Pas besoin de se rouler dans quoique ce soit quand on chasse la croquette. 

 

 

 

Elle pouffa de rire en se décalant pour éviter Snow.

 

 

 

— On va devoir lui faire prendre un bain, cette odeur c’est pas possible.

 

 

 

Ils finirent la balade et décidèrent de le laver en rentrant. La grande maison avait plein de salles de bain. Ils emmenèrent Snow en le tenant par le collier (il n’allait pas en mettre partout non plus !), puis le portèrent pour le mettre dans une baignoire. Harry enleva son t-shirt devant l’air interrogateur de Ginny.

 

 

 

— Foutu pour foutu, entre le caca de vache et la douche, on va être sales.

 

— Je vais lui tenir le cou sinon quand il va se secouer, il va y en avoir partout. 

 

 

 

Snow était tout heureux de tant d’attention, il battait de la queue, appréciant l’eau tiède que Harry appliquait sur lui. C’était agréable, il ne loupait jamais une occasion de tremper ses pattes dans une flaque ou de se baigner dans une marre.

 

 

 

Puis, ils lui mirent du shampoing, celui de Ginny à la lavande dont le parfum embauma rapidement la pièce. 

 

 

 

Un chien avec des poils aussi longs, de le mouiller et de le shampouiner, cela prenait du temps. Ils devaient être sûrs qu’il n’y aurait plus de taches après tout ça et puis, qu’il n’y aurait plus d’odeur surtout. 

 

 

 

Ginny agrippait bien le cou de Snow avec une main, et le shampouinait sa grosse crinière avec l’autre. Un chien commence à se secouer par le cou, elle tentait de bien le tenir, sauf que le besoin de se secouer devint plus fort, Snow s’ébroua, elle lâcha prise, et il en profita pour se secouer…

 

 

 

Toute…

 

 

 

La…

 

 

 

Salle de bain…

 

 

 

Fut recouverte d’eau savonneuse. 

 

 

 

Harry et Ginny compris. 

 

 

 

Ils crièrent de surprise et éclatèrent de rire quand ils se découvrirent dans un état terrible avec Snow plus heureux que jamais. 

 

 

 

— On aurait pu tenter de trouver un sort pour le laver, mais ça aurait été franchement moins amusant, fit Ginny encore prise d’un fou rire.

 

— On pourrait avoir un bébé. 

 

 

 

C’était sortit tout seul. Une idée qui trottait dans sa tienne depuis si longtemps et qui avait pris le temps de murir. 

 

 

 

En fait, il était prêt. 

 

 

 

Ginny cessa de rire aussitôt.

 

 

 

— Comment ?

 

 

 

C’était très clair qu’elle avait compris ce qu’il venait de dire. Mais, si elle avait besoin qu'il répète, il pouvait le faire, avec un sourire, il répéta à nouveau :

 

 

 

— On pourrait avoir un bébé.

 

— Laver notre chien te fait penser à ça ?

 

— Bizarrement oui, dit-il en souriant et haussant les épaules. Faut être attentif, faut le laver, le nourrir, lui donner de l’amour, du temps… Je ne compare pas un chien à un enfant, c’est juste que pour tout ça, il faut le faire à deux. Être une équipe. 

 

 

 

Elle ne perdait pas une miette de son discours, attendant où il voulait en venir. 

 

 

 

— Et je trouve qu’on fait une très bonne équipe. 

 

 

 

Elle resta un moment interdite avant de reprendre le cou de Snow et commencer à le rincer à l’aide du pommeau de douche. Harry ne savait pas si c’était un bon signe ou pas. Devait-il dire quelque chose ?

 

 

 

— T’en penses quoi, toi ?

 

 

 

Snow battit la queue en comprenant qu’elle lui parlait à lui. 

 

 

 

— Mmmh mmmmh, ok, oui, très bien. 

 

 

 

Elle se retourna vers Harry qui attendait, le coeur battant la chamade. 

 

 

 

— C’est oui.

 

 

 

Il l’embrassa.

End Notes:

"To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that’s all."

- Oscar Wilde.

 

pour Windel Neige

2022.05 - Foyer + Arc-en-terre + Toile + Calme by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF mai 2022

Thèmes : Foyer + Arc-en-terre + Toile + Calme

Personnages : Ron Weasley et Hermione Granger

Hermione pesta en se tapant le pied contre la porte de la salle de bain. Mal réveillée, elle était pourtant certaine de l’avoir poussé du pied pour l’ouvrir. Maintenant bien éveillée, elle regarda et découvrit une pile de linge sale derrière la porte. 

 

 

 

Elle alla aux toilettes puis retourna dans la chambre où Ron dormait paisiblement. Cela la mit encore plus en rogne. Lui, rien ne l’empêchait de dormir. Elle, elle se levait chaque nuit pour aller aux toilettes, puis elle ne parvenait plus à se rendormir et était épuisée quand le réveil sonnait enfin. 

 

 

 

— Ron, fit-elle sèchement. 

 

 

 

Pas de réponse. Ah, si, un grognement peut-être. 

 

 

 

— Ron, répéta t-elle.

 

 

 

Qu’importe si elle le réveillait. Elle était à bout, ça faisait des semaines qu’il reportait le sujet. Des mois mêmes. Mais il repoussait tout le temps et elle avait fini par laisser faire. Elle ne voulait pas le forcer. Sauf qu’aujourd’hui, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. 

 

 

 

— Ron.

 

— Quoi…

 

— Il faut qu’on parle.

 

 

 

Il se décala et ouvrit la couette pour l’inviter à revenir contre lui. Elle n’hésita pas une seconde et savoura la chaleur réconfortante qui se dégageait de ses bras. Il la serra contre son torse nu, c’était le mois de mai, il faisait chaud alors elle pouvait observer sa peau blanche parsemée de taches de rousseurs à loisir. 

 

 

 

Pas de place aux sentiments, elle était toujours en rogne bien sûr. Juste un tout petit peu moins qu’avant. 

 

 

 

— On doit déménager Ron. Tu dors ? Tu ne t’es pas rendormi j’espère.

 

— Non, non…

 

 

 

Il n’était pas loin vu le son de sa voix. 

 

 

 

— J’adore Harry et Ginny. Mais cette maison, c’est la leur, et nous sommes mariés maintenant, et eux, c’est pour bientôt, il faut que nous passions le cap. Il faut que nous ayons un chez-nous, tu vois ce que je veux dire ? Ici, c’est la coloc qui me fait stagner. Je ne grandis pas, je reste comme une étudiante à n’avoir que ma chambre pour seul espace à moi. J’ai besoin de passer à l’étape supérieure. Je veux être avec toi, et pouvoir construire notre vie à tous les deux, notre couple, notre famille, notre foyer…

 

 

 

Ils dormaient toujours dans la chambre de Ron. Celle d’Hermione n’avait plus de lit, elle avait une grande bibliothèque qui débordait d’ailleurs et les piles de livres permettait juste d’accéder au bureau. Elle rêvait d’un vrai bureau, grand avec des tiroirs avec une bibliothèque murale, de fauteuils confortables et d’une grande fenêtre.

 

 

 

Ron n’avait rien dit, pendant un instant, elle eut peur que sa trop grande tirade l’ait endormi et qu’un ronflement ne tarde plus à se faire entendre. 

 

 

 

— D’accord… finit-il par dire alors qu’elle allait le relancer.

 

— D’accord ?

 

— Je vais y réfléchir.

 

 

 

Honnêtement, elle était un peu surprise qu’il se décide aussi vite, elle avait encore plein d’arguments en réserve. Visiblement, elle n’en aurait pas besoin. 

 

 

 

— Oh, ok, cool, merci.

 

 

 

Il déposa un baiser sur sa joue et se blottit un peu plus dans le creux de son cou.

 

 

 

— On aura notre foyer… murmura t-il avant de se rendormir. 

 

 

 

 

 

•••

 

 

 

 

 

Des couleurs comme nulle par ailleurs. Une énergie se dégageait d’elles. Une forme de déclaration de vie qui explosait, là devant eux. 

 

 

 

Coquelicots rouges, jonquilles jaunes, un feuillage vert, des iris violets, des Hortensia bleus, des digitales roses.

 

 

 

Des couleurs qui disent je t’aime, qui coupent le souffle, qui font battre le coeur un peu plus fort, des couleurs qui disent « ta gueule, j’existe ». La vie tout simplement. 

 

 

 

Ils se serrèrent la main un peu plus fort, chacun troublé par ces émotions qui les saisissaient. 

 

 

 

— J’ai regardé et… il y a une maison à vendre à Soho, déclara finalement Ron. 

 

 

 

 

 

•••

 

 

 

 

 

Tout était si différent et à la fois comme tout ce qu’elle avait pu imaginer. 

 

 

 

En un mot, Hermione trouvait que cette maison, c’était leur chez-eux. Ils n’avaient pas eu à se concerter trop longtemps avec Ron. Un simple regard et ils s’étaient accordés pour dire que c’était la bonne.

 

 

 

Elle posa son regard sur les murs et les quelques meubles qui tentaient tant bien que mal de remplir les grandes pièces. Ils n’avaient pas encore grand chose, mais elle n’était pas inquiète, ça allait arriver. Un jour, tout cela serait familier.

 

 

 

Elle sentit une excitation l’envahir. Elle avait hâte. 

 

 

 

Depuis la guerre, ce sentiment d’excitation qui pouvait inonder son corps se manifestait aux moments clé de sa vie. Quand ils s’étaient aimés avec Ron pour la première fois, lorsqu’elle lui avait dit oui… Ce sentiment, c’était l’envie de vivre. Plus forte que tout, c’était ce qui lui avait permis de surmonter tout ça.

 

 

 

Elle commença à s’activer et prit l’une des toiles qui recouvrait les meubles pour les protéger. Lentement, comme ce qu’elle s’était imaginé dans Narnia 1 quand Lucy découvre l’armoire magique, la toile se souleva et dévoila la bibliothèque cachée derrière. 

 

 

 

— Tu n’utilises pas ta baguette ? dit Ron qui déposa un énième carton de livres.

 

 

 

Il l’utilisait pour tout, ayant grandi dans un monde magique, elle non. Les vieilles habitudes ont la peau dure…

 

 

 

— Je trouvais ça plus magique de le faire moi-même, murmura t-elle les yeux brillants de joie à l’idée de pouvoir commencer à installer ses livres dans sa bibliothèque à elle.

 

 

 

Il sourit, heureux.

 

 

 

 

 

•••

 

 

 

 

 

Hermione s’étira, le dos fourbu d’être restée trop longtemps penchée sur ses notes. Elle adorait son travail, vraiment, elle était passionnée et ne cessait pas de découvrir de nouvelles choses. Elle qui avait eu peur de s’ennuyer, ce n’était pas du tout le cas. 

 

 

 

Cependant, elle avait remarqué que faire une pause et retourner dans la vie réelle avec Ron, la famille et amis, c’était difficile pour elle. Son travail la prenait trop, elle avait toujours une phase où elle était décalée.

 

 

 

Elle se recula et observa le mur devant elle rempli de livres et de quelques plantes et babioles. En quelques mois, elle et Ron s’étaient approprié les pièces de leur maison, elle réalisa même qu’elle se sentait vraiment comme chez elle. La sensation était agréable, il fallait en profiter.

 

 

 

Oui, elle allait devoir faire attention à mettre des stops pour le travail. D’ailleurs, elle allait commencer maintenant. Elle mit un marque-page dans les nombreux grimoires qu’elle consultait, rangea ses parchemins de notes et quitta la pièce soigneusement ordonnée. Pour l’instant, elle s’était imposé une grande rigueur pour tout ranger à sa place tout le temps, mais nul doute que cette habitude serait moins présente avec le temps.

 

 

 

Ron faisait beaucoup d’efforts sur ce plan, elle l’avait remarqué, mais son petit côté bordélique avait son charme. La maison avait plus de vie avec ses objets disséminés un peu partout. 

 

 

 

— Oh, ça va ? Tu as déjà fini de travailler ? fit-il en la voyant arriver.

 

 

 

Elle s’installa à côté de lui sur le canapé de la terrasse qui surplombait le petit jardin. 

 

 

 

— J’ai arrêté pour ce soir.

 

 

 

Il fronça le nez ce qu’elle trouva adorable. Avec l’été, il était couvert de taches de rousseur. 

 

 

 

— Tu as arrêté ?

 

— Oui, ça m’arrive, tu es surpris ?

 

 

 

Il s’esclaffa et passa un bras autour de ses épaules pour l’attirer contre lui.

 

 

 

— Oui, c’est une bonne surprise.

 

 

 

Leurs lèvres se trouvèrent, s’effleurèrent pour finir par se quitter. À regret. 

 

 

 

— Tu m’en veux de travailler autant ?

 

 

 

Elle avait murmuré, le dire à voix haute était trop. Cette pensée la hantait jours et nuits. Que finalement, ce qui avait fait craquer Ron, soit ce qui l’agacerait le plus des années après. Parfois, ça la prenait comme ça, sans crier gare, elle prenait peur que leur amour, leur foyer, ce qu’ils construisaient ensemble, puisse partir en fumée. Comme ça, d'un claquement de doigts.

 

 

 

— Non.

 

 

 

Franc, net, il n’y avait pas plus honnête comme réponse. Même avec toute la mauvaise fois possible, Hermione ne pouvait pas le nier. Le petit diable au fond d’elle qui la faisait douter dut s’incliner.

 

 

 

Jusqu’à la prochaine fois. 

 

 

 

Les doigts de Ron glissaient sur l’épaule d’Hermine tandis qu’il observait au loin Pattenrond faire sa petite tournée du soir. Ce chat n’avait jamais eu de comportement de chat, tous les soirs depuis qu’ils étaient arrivés, il faisait le tour du jardin, comme un bon chien de garde. 

 

 

 

On entendait encore quelques éclats de voix au loin, mais il se faisait tard, les gens partaient se coucher, laissant place au calme de la nuit d’un mois d’été. Si on tendait l’oreille, on pouvait même entendre la nuit. 

 

 

 

— Je t’aime Hermione, ajouta finalement Ron, rompant le silence.

 

 

 

Comme à chaque fois qu’il le disait, elle sentit son coeur faire une galipette. Elle sourit et se laissa un peu plus tomber contre lui. Au loin, Patterond semblait être satisfait de son tour, il revenait vers eux et sauta sur les genoux de Ron. La paix entre eux deux s’était faite il y a longtemps. Maintenant, on ne les séparait plus.

 

 

 

La paix, l’amour, le calme.

End Notes:

"La question de savoir ce que vous voulez posséder est en réalité la question de savoir comment vous voulez vivre votre vie."

- Marie Kondo.

2022.05 - Impulsion by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF mai 2022

Thème : Impulsion

Personnages : Harry, Ginny, James, Albus, Lily Potter

Harry profitait pour une fois d’un week-end tranquille. Étant chef du bureau des aurors, il avait appris à ne plus considérer les dimanches comme des jours de repos. Bien sûr, il arrivait à être présent pour sa famille. C’était juste, qu’il était rare qu’il ait un week-end entier assuré d’être à la maison. Une fois qu’il avait été nommé, il avait mis en place beaucoup de nouveaux processus et directives. Pendant de longs mois, il avait supervisé tout ça en passant presque tous les jours au bureau pour quelques heures. Aujourd’hui, la machine était lancée, il avait donc la possibilité de faire une grasse matinée.

 

 

 

Oh, il n’avait plus vingt ans, il le sentait bien, son corps surtout le lui disait tous les soirs. Avec Ginny, ils alternaient souvent pour se faire des massages. Il devait reconnaitre qu’elle en faisait de bien meilleurs que lui. Elle avait des doigts de fée, c’était incroyable, dès qu’elle le touchait, il sentait son corps se détendre.

 

 

 

Plus d’une fois, ces massages mutuels s’étaient transformés en câlins sous la couette. Parfois pas du tout, ils s’endormaient paisiblement. Toutefois, la veille s’était finie avec de longs baisers, et Harry s’était endormi empli d’endorphines.

 

 

 

Le corps de Ginny contre le sien diffusait une chaleur agréable. Il enfouit son nez dans ses cheveux à l’odeur si familière et la ramena un peu plus contre lui. Des petits baisers sur sa main le firent sourire. Elle était réveillée, ou somnolait encore un peu, en tout cas son planning du matin semblait le même que lui : dormir. 

 

 

 

Sauf…

 

 

 

Des petits bruits de pas dans le couloir. Cela pouvait être Kreattur, ou Snow, se dit Harry. Bon, il n’était pas tout à fait honnête avec lui même, ce n’était pas du tout la démarche ralentie du vieil elfe, ni celle à quatre pattes de leur chien. 

 

 

 

Un gloussement lui mit une nouvelle fois la puce à l’oreille. Oui, mais ils étaient si bien dans le lit à dormir…

 

 

 

Ginny bougea un peu. Elle avait peut-être entendu elle aussi les bruits. 

 

 

 

Puis le grincement discret d’une porte qu’on ouvre au ralenti, quelques gloussements et des pas précipités vers le lit.

 

 

 

— Bonjour !

 

— Bonjour !

 

— Bonzour !

 

 

 

Trois enfants, trois adorables frimousses au sourire plein de malice bondirent sur le lit. Lily, la dernière, avait deux dents en mois, son sourire n’en était que plus adorable.

 

 

 

— Ahhhhh, non, dit Harry en sur-jouant une mort grandiose digne des pires films de chevaliers. 

 

 

 

Ses enfants crièrent de joie et lui sautèrent dessus. Ginny rigolait alors que Harry distribuait des chatouilles. 

 

 

 

Pas de grasse matinée semble t-il.

 

 

 

Mais dormir ne comptait pas quand Harry était avec la famille merveilleuse qu’ils avaient fondée avec Ginny.

 

 

 

Avec eux, il se sentait vivant et heureux.

 

 

 

Bonheur.

End Notes:

"It is one of the secrets in that change of mental poise which has been fitly named conversion, that to many among us neither heaven nor earth has any revelation till some personality touches theirs with a peculiar influence, subduing them into receptiveness."

George Eliot, Daniel Deronda

2022.05 - Suspendre by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF mai 2022

Thème : Suspendre

Personnages : Harry, Ginny, James, Albus, Lily Potter

Harry ferma d’un coup de baguette son bureau. Tout était en ordre, il l’avait rangé avant de partir, il pouvait maintenant rentrer chez lui. 


 


Fini le temps où il rentrait à la moldue avec le métro londonien. À l’époque, il voulait prendre le temps de souffler, faire une transition entre le travail et le perso. Aujourd’hui, il manquait toujours de temps, et la hâte de retrouver Ginny et les enfants était trop pressante. 


 


Surtout dans les journées comme celle-ci, où il avait dû gérer une sombre affaire. Parfois, la nature humaine le dégoutait profondément.


 


Le travail était fini, il décida de mettre de côté tout ce qui s’en rapprochait et se surprit à sourire en marchant vers les ascenseurs. 


 


— Potter, le salua Collins un chouette type qui était au Magenmagot.


 


Harry lui rendit son salut et appuya sur le bouton 0 pour rejoindre les aires de transplanage. 


 


— Le dossier de la petite cracmole avance ? On charbonne sur le projet de loi, je t’ai envoyé une note sur les avancées.


— Oui, je l’ai bien eu, jeudi, tu indiquais, cela rentre dans notre timing.


— On va tenter pour mercredi, le plus tôt sera le mieux.


— Merci.


 


Collins hocha la tête. Un gars honnête, droit et volontaire. Un petit jeune plein de bonne volonté, rempli de bonnes idées et d’énergie comme Harry les appréciait. C’étaient des gars comme lui qui allaient changer le monde et faire celui de demain. Et si en plus il ne le regardait pas comme l’Élu, ça lui allait encore plus. Non, Collins ne lui avait jamais fait le coup de la cicatrice.


 


« Je peux voir la voir ? Elle est vraiment en forme d’éclair ? »


 


Au secours. 


 


Ils se saluèrent une dernière fois lorsque l’ascenseur ouvrit ses portes sur le niveau 0 puis marchèrent chacun de leur côté. Harry était devenu insensible à la beauté de la fontaine de la fraternité magique. Bien plus grande que son ancienne version, le dôme avait dû être agrandi magiquement pour accueillir toutes les représentations des populations magiques. 


 


Les gens continuaient de faire des voeux en jetant des pièces dans l’eau, Harry appréciait la symbolique. Ça le rendait toujours un peu nostalgique quand il voyait quelqu’un le faire, comme lui des années auparavant. 


 


Puis il transplana et arriva sur le perron du 12 Square Grimmaurd. En face, dans le square, il y avait plein de mères de familles, et même quelques hommes qui surveillaient leur si précieuse progéniture. Principalement des gamins entre trois et six ans qui couraient partout en criant. 


 


Il savait que le boulot devait rester au boulot, mais Harry s’impliquait dans ses missions. Toutes ses missions. Alors quand il voyait ces familles, ou même un détail qui aurait un lien quelconque avec son dossier en cours, il y pensait, indéniablement. 


 


Il se décida à ouvrir la porte et entrer. Immédiatement des cris et des bruits de pas se firent entendre. Lily et Albus se jetèrent dans les bras de leur père. James aussi, mais on sentait qu’il arrivait dans l’âge où il réclamait moins de câlins et de bisous. 


 


Il grandissait. 


 


— Papa !


— J’ai fait une boite à l’école papa.


— Ah oui ? Comment ça va mes amours ?


 


Il fut couvert de bisous et d’informations en tout genre. Quand Ginny vint le saluer à son tour, il savait que James avait râlé sur Albus pour avoir cassé son jeu camion, que Lily avait encore perdu une dent, et que Albus avait aidé Ginny avec le gâteau de ce soir, mais que ledit gâteau était un secret, donc chut, il ne savait rien.


 


Harry embrassa tendrement Ginny et la serra longuement contre lui. Était-ce un effet de son imagination, mais il sentait qu’il était plus calme quand elle se recula et l’invita à les rejoindre pour finir de préparer le repas.


 


Alors il retira son manteau et le suspendit au porte-manteau.


 


Ça y est, il était chez lui, paisible et heureux. 

End Notes:

Nos jours ne sont beaux que par leur lendemain.

- Marcel Pagnol.

2022.06 - Interminable by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juin 2022

Thème : Interminable

Personnage : Sirius Black

Sometime. This word is strange now for him. Sometime. As if, you got all the time you want, and choose not to spend it on this or that. As if you had to much things to do, or as if you had to much time and did not care what to do with it. But him, he did not have the time anymore. The rat took it away from him.


 


In the hard times, he forced himself not to think of the loved ones. The ones that left him, the ones that were still alive. Where ? How ? He did not know. But if he felt losing himself into the darkness, thinking of them, was worse. No matter how much he tried putting them away from him, deep in his heart, some beatings were for them.


 


Revenge is all he thinks about. What he would do to him. That rat deserves to die. One day he will find him and…


 


Isolation was not that hard. He spent his childhood alone if you really think about it. So it did not change him much. And his prison companions were not really friendly. Yeah, being alone was okay.


 


Un… Deux… Trois… His french was hard to catch again. He must practice, not let the dog take totally the control. He was a fucking human ! Able to speak and be civilized. He IS an human, sorry. Not in the past. Right now, in Azkaban, the thing in the cell is a human. A wizzard. And no-one can take that away from him. In his mind, he is free.


 


Sorry James. Sorry Lily. Sorry Remus…


 


Beautiful people deserve the best.


 


Life isn’t fair. 


 


Anger. All the time, anger. It has been a long time since he felt that angry. After the chock period, he was really mad, and then… The time, life, you settle. Pretty funny isn’t it ? The most horrible thing that could ever happen to you seems more and more okay. During a long time he felt into a nothing period, thinking about the past, about them, but feeling… noting. Now the anger is back and hurts… It really fucking hurts. Sometime he wishes to die, stop this pain, stop this torture. But the revenge, Harry, no, we can’t give up. So as the Gryffindor that he is, he resists, and his heart keeps beating for them. Todum, todum, todum…


 


Chocolate… The smell of the grass in summer… Peaches… The sound of a laugh… The feeling of clean sheets when you lay on your bed… Music, rock music… A chicken with potatoes… A skin against his… Love… Life… 


 


Kill. He is alive. He will be in Hogwarts. This is all he wanted. Now, he has to escape. And then, he is going to kill the rat. 

End Notes:

Le fou et l'écrivain sont des hommes qui voient un abime et y tombent.

- Honoré de BALZAC.

2022.06 - Berceuse by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juin 2022

Thème : Berceuse

Personnage : Harry Potter

Il avait toujours été parfaitement conscient qu’en ayant un enfant, sa vie allait être chamboulée à tout jamais. Il était loin de s’imaginer à quel point… Et ce n’était que le début. 


 


James Sirius Potter n’avait que quelques heures. Endormi, il gardait ses petits yeux fermés, ses petits poings fermés, sa petite tête reposant contre le torse d’Harry.


 


La comptine lui était revenue toute seule. Il l’avait appris à l’école primaire. Pendant des années, il l’avait répétée sans vraiment faire attention au sens des mots. La maitresse les avait aidés à retenir avec la sonorité des phrases.


 


« Nanana nana na. »


 


Cet air était entêtant, impossible de l’oublier. Les mots avaient suivi, tout naturellement. 


 


James avait commencé à fermer les yeux, puis Ginny, bercés par la voix d’Harry.


 


En voyant son fils, Harry n’était que paix. Sa Ginny, sa belle Ginny, qui dormait à présent, avait été phénoménale. Elle l’avait toujours été, pas besoin de co-créer un petit être pour le prouver. Mais pendant ces longues heures de travail, partagée entre la douleur, la peur et la fatigue, elle s’était battue comme une lionne. Le mariage les avait liés, mais ce n’était pas comme un enfant. Et aujourd’hui, Harry se réjouissait d’être lié à cette femme qui était son épouse, la mère de leur fils, sa meilleure amie, son amante…


 


Les larmes revinrent à nouveau. Il ne les retint pas. La vie lui offrait le plus beau des cadeaux : l’amour. Alors maintenant que lui et la vie avaient fait la paix, il était prêt à faire entrer l’amour dans son coeur.


 


Son fils s’appelait James Sirius, ce n’était pas pour rien. Ils étaient toujours un peu avec lui. Et ce, pour toujours, il n’en doutait pas.

End Notes:

"Si seulement on pouvait retirer son cerveau et n’utiliser que les yeux."

- Pablo Picasso.

2022.06 - Allégresse by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF juin 2022

Thème : Allégresse

Personnages : Hermione Granger et Ron Weasley

Son odeur. Son odeur si familière lui déclencha immédiatement une vague de larmes.


 


— Maman…


 


•••


 


1 mois plus tôt


 


Les Chaporouges affluaient déjà pour passer entre les cadavres et trouver un quelconque trésor. Elle n’avait même pas la force de se lever pour de les déloger de là.


 


— Hermione ?


 


Elle essuya rapidement les larmes. Ron n’était pas dupe, mais il ne posa pas de question. Ni elle, ne lui posa de questions sur ses yeux rouges et ses joues couvertes de poussières excepté le sillon de quelques larmes.


 


— Faisons ça vite.


 


Une journaliste de la Gazette se tenait face à Harry qui ne semblait pas le moindre préoccupé du monde d’être recouvert de poussière, crasse, sang et sueur. Ses yeux étaient fixés au loin.


 


Hermione se plaça à sa gauche, et Ron resta à ses côtés. Elle prit sa main, et ne comptait pas la lâcher de sitôt. Entourée des deux garçons, elle sentit un minuscule sentiment de normalité. Ils étaient encore ensemble. Malgré tout. 


 


Le flash crépita. Ce moment était maintenant marqué dans l’Histoire. 


 


•••


 


— Je pense qu’il faut que j’aille les chercher. Leur rendre leur mémoire et leur donner la possibilité de revenir en Angleterre. Au niveau des libertés et du droit moral, ce n’était pas correct ce que j’ai fait…


— Hermione on s’en fout. C’était la guerre. Vivre ou mourir. Tu as choisi. Tu leur as très certainement sauvé la vie.


 


Elle aimait bien qu’il la secoue un peu comme ça. Parfois, Ron était brut de décoffrage, mais quand elle commençait à douter d’elle, c’était le seul à parvenir à l’empêcher de dévaler la pente de la confiance en soi. 


 


Il déposa un baiser sur son épaule comme s’il lisait les doutes dans son esprit et voulait les chasser avant qu’ils soient trop présents. 


 


— Je t’accompagne. 


 


•••


 


Il faisait chaud en Australie. Tout le monde autour d’eux arborait des chapeaux en paille, des tongs et autres accoutrements de vacanciers heureux de se dorer au soleil pendant leurs congés.


 


C’était limite indécent quand elle revoyait les images de la guerre et qu’elle… Elle était dans un décor de rêve.


 


Cette joie de vivre, cette insouciance, alors que tant étaient dans la souffrance. La maison des Weasley qui avait été si joyeuse fut un temps n’était plus l’ombre d’elle-même. Quitter le Terrier avait été difficile. Mais maintenant que c’était fait, Hermione sentait que ce serait tout aussi difficile d’y retourner. 


 


Ron tenait bien sa main. Ils étaient dans une rue moldue, et tout autour de lui était nouveau. Les gens avaient des planches de surf, les sonos crachaient un hip hop américain, et il y avait vraiment beaucoup de monde.


 


— C’est dimanche… Ils devraient être chez eux…


 


Elle s’esclaffa.


 


— Quoique cela veut dire…


— On y va quand tu es prêtes.


 


Ça faisait déjà deux jours qu’ils étaient ici. Elle avait assez tardé.


 


— Non, on y va, c’est par ici. 


 


Ils marchèrent dans les rues de cette petite ville côtière. Ils auraient été dans une grosse agglomération, marcher aurait été ridicule. Les rues étaient immenses ici. Bien plus qu’en Angleterre. Et transplaner était hors de question pour Hermione. Ses parents seraient déstabilisés. Et puis, honnêtement, elle avait besoin de prendre le temps de marcher avant les retrouvailles.


 


Puis la maison apparut. Ron sentit qu’elle se tendait. Il passa son pouce sur la paume de sa main sans la lâcher. Elle aurait été bien incapable de le faire sans lui. C’était devenu son roc. 


 


Et elle le sien.


 


Elle frappa.


 


•••


 


Olivia et Karl ne quittaient pas leur fille du regard pendant qu’elle leur expliquait sommairement ce qui s’est passé pendant l’année passée. Puis le silence s’installa durant lequel Hermione avait l’impression que son coeur allait s’échapper de sa cage thoracique tant il battait fort. Ron était resté en retrait pendant tout le temps, et sa présence était suffisante pour la soutenir.


 


Puis Olivia se leva et s’approcha lentement de sa fille. Hermione se leva à son tour, ne sachant à quoi s’attendre. Elle avait peur de leur colère, de leur rejet, qu’ils ne comprennent pas, la jugent pour ce qu’elle avait fait, que… Que quelque chose soit cassé à jamais entre eux. 


 


— Ma chérie… souffla Olivia.


 


Elles se tombèrent dans les bras l’une de l’autre. Karl les rejoignit et les serra fort contre lui. Ils embrassèrent leur fille, la serrant tout contre leur coeur comme pour effacer la distance d’un an. Les larmes, tristes comme heureuses, de ces retrouvailles se mélangèrent. Elle eut la confirmation que ses parents l’aimaient et l’aimeraient toujours, quoiqu’il arrive.


 


— Jeune homme, on parlera plus tard d’homme à homme, mais venez avec nous, dit Karl à Ron.


 


Le jeune homme s’approcha, un peu hésitant, vers ce câlin collectif. Puis Hermione rit à travers les larmes et leurs rires se joignent au sien. C’était presque normal.


 


Presque


 


L’allégresse qu’elle ressentait était si douce, qu’elle décida de l’accueillir sans culpabilité. Il y avait un temps pour les sourires et les retrouvailles. Et c’était maintenant. 

End Notes:

«  Sometimes it is the people no one can imagine anything of who do the things no one can imagine. »

- Alan Turing.

2023.03 - Aurore by Winter
Author's Notes:

☾ Nuit HPF mars 2023

Thème : Aurore

Personnages : Hermione Granger et Ron Weasley

Avec un grognement, Ron émergea de la couverture sous laquelle il s’était enfouit. D’un coup d’oeil il vérifia l’heure, puis réalisa un deuxième grognement qui fit soupirer Hermione.


 


— Si tôt que ça ?


— Tu préfères ne pas savoir…


 


Il faisait encore nuit, la chambre était plongée dans le noir, toute personne normale dormait à cette heure si. Oui, toute personne normale. Toute personne non détentrice d’un nourrisson visiblement.


 


Ron ne savait pas avec quelle énergie il réussit à s’extirper du lit et à marcher jusque dans la chambre de leur petite merveille. Dès que ses yeux se posaient sur elle, il sentait une vague d’amour le submerger, la fatigue n’était plus un problème, sa fille, si parfaite, méritait le monde.


 


— Alors petite puce… dit-il en la prenant dans ses bras. On a faim et on réveille papa et maman ? Tu sais que je ne peux pas te dire non, mais j’aimerai tellement pouvoir dormir… Tu sais ce que c’est dormir ? C’est ce que tu fais la journée alors que tu devrais le faire la nuit…


 


Il retourna dans la chambre où Hermione s’était déjà assise pour la nourrir. 


 


— Comment un si petit corps peut faire autant de bruit, hein ? Tu m’expliques comment tu fais ? Tu as peur que je ne me réveille pas ? Tu as bien raison, papa a un sommeil de plomb, encore faut-il qu’il puisse dormir…


 


Comme à chaque fois qu’il lui parlait de cette voix calme, le bébé cessait de pleurer et le regardait de ses grands yeux aux longs cils. Il avait déjà vu beaucoup de bébés, et honnêtement, sa fille était le plus beau de tous les bébés. Aucun doute là dessus. 


 


Il aimait ces moments où Hermione et lui formaient une équipe, il aimait cette complicité qu’ils avaient. Il aimait aussi ces échanges de sourires, anodins en apparence mais qui veulent dire je t’aime à celui qui sait écouter. 


 


— J’ai pas le souvenir que Teddy était comme ça, dit-il avec un bâillement. Il dormait toute la nuit.


— Comme tu le dis, tu as un sommeil de plomb… répondit-elle avec un sourire malicieux.


 


Teddy pleurait la nuit ? Il n’en avait aucun souvenir. 


 


— J’ai faim moi aussi, vu l’heure, je pourrais aussi bien me lever et nous faire un petit déjeuner…


 


Il n’avait pas fini sa phrase qu’il voyait l’envie dans les yeux d’Hermione.


 


— Pancakes avec du sirop d’érable ?


— Oh oui…


— Et une tisane ?


— S’il te plaît…


 


Il ne pouvait rien lui refuser. Elle venait de donner naissance à l’être le plus merveilleux que cette planète ait porté. Des pancakes étaient rien en comparaison. 


 


— Dors un peu, je viendrais te chercher, dit-il en récupérant Rose qui avait fini de manger.


 


Il retourna dans sa chambre et s’apprêtait à la poser, mais la petite se remit à pleurer.


 


— Chuuuut, chuuuut, maman essaie de dormir… murmura t-il en la berçant contre lui.


 


Cela la calma un peu, il s’assit sur le rocking chair, continuant de la bercer jusqu’à ce qu’elle s’endorme tout en lui racontant mille et une histoires. Il lui parla de ce monde qui l'attendait de toutes ses merveilles, de toutes les découvertes qu’elle allait faire. Et puis…


 


 


*****


 


 


Hermione se réveilla alors que le jour se levait. L’aurore remplissait sa chambre de couleurs douces et apaisantes qui lui donnèrent le sourire. Une bonne journée s’annonçait. 


 


Ron n’était pas venu la réveiller, et elle n’entendait aucun bruit. Peut-être faisait-il attention pour ne pas réveiller Rose. Savourant ces quelques minutes de quietudes, elle ferma les yeux quelques instants de plus. Mais son estomac se rappela à elle, alors elle se décida à se lever. Avant de descendre, elle passa la tête dans la chambre de Rose pour vérifier que tout allait bien. 


 


Un sourire se dessina sur ses lèvres. 


 


Dans les couleurs du soleil du petit matin, père et fille dormaient paisiblement. 

End Notes:

« L’amour c’est quand deux personnes sont capables de vivre chacune de leur côté mais qu’elles décident de vivre ensemble parce qu’elles s’aiment. »

- Hortense dans Trois baisers de Katerine Pancol.

Cette histoire est archivée sur http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=33614