Ginny la furie en 6ème année by alixe
Summary: C'est une Ginny déchaînée qui entre en sixième année et la chasse au Potter est ouverte. Mais aux portes du château, la guerre gronde. A Poudlard, la résistance s'organise, les conspirations couvent...

Entre romance, rire et action, Harry et Ginny vont définitivement quitter leur adolescence et acquérir la maturité nécessaire pour accomplir leur devoir

Fic terminée. Ne ratez pas la suite : Après la bataille


Categories: Epoque de Harry Characters: Ginny Weasley, Harry Potter
Genres: Aventure/Action, Comédie/Humour
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Harry, la Furie et le Serpentard
Chapters: 13 Completed: Oui Word count: 78550 Read: 49615 Published: 03/01/2006 Updated: 03/01/2006
Avril by alixe
Author's Notes:
Bien évidemment, la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowlings.
Cette Ginny particulière, ainsi que Kat et Nico, sont issus de la foisonnante imagination d'Alysia et de son Journal de Ginny la furie.
Quand j'ai eu besoin de noms d'élève, j'ai pioché dans le Bottin établi par Alana Chantelune dans ses précieux "Conseils pour une Potterfiction" (bientôt en ligne sur ce site).
Seuls quelques personnages très secondaires ont été créés par mes soins. Dans ces conditions, il est heureux que je ne gagne rien avec ma petite histoire.
- GINNY LA FURIE EN SIXIEME ANNEE -



Chapitre 7 : Avril

Mercredi, 01 avril 1998 :
Hermione m'a donné la primeur du compte rendu du Conseil du NAV qui s'est tenu aujourd'hui. Harry a effectivement soutenu une intégration effective des Serpentards dans notre mouvement. Mais la discussion s'est enlisée dans la difficulté de la mise en œuvre. D'autres séances de travail y seront consacrées.

Par ailleurs, Harry a parlé de la probable conversion de Malefoy aux préfètes en chef des Serdaigle et Poufsouffle (c'est Hannah qui remplace Ernie). Il leur a demandé de ne pas divulguer cette information, même aux autres préfets. La consigne : observer l'intéressé et ne pas hésiter à offrir une ouverture si l'occasion se présente.

C'est peu mais c'est déjà beaucoup si l'on considère la complexité de la situation.

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Jeudi, 02 avril 1998 :
Par Merlin, même dans l'école !!!
Nico est arrivé en retard en potion. Sur le coup, j'y ai pas trop prêté attention. A la fin du cours, alors que je nettoyais mon chaudron avec Kat, il est passé près de nous, m'a bousculée et s'est écrié :
"Bon sang, Weasley, toujours dans le passage. Faut faire un régime !"

Je suis restée deux seconde pétrifiée avant de comprendre. Harry !

"Mais qu'est-ce qui te prend Nico ? a demandé Kat, furieuse
- Laisse ! j'ai dit. Il faut bien qu'il reste fidèle à ses VRAIS amis".

J'avais utilisé une voix méprisante au bénéfice des autres Serpentards qui nous écoutaient en ricanant, mais j'espérais qu'il comprendrait le message.

En sortant de la classe, je prétendis devoir passer à l'infirmerie pour cause de migraine. Mais je filai vers le portrait de Basil dès que je fus hors de vue. Un mot tomba par terre, dès que j'en soulevais le cadre.
"Sera retardé entre SC et GS"
Qu'est ce que c'était ce charabia !

Calme-toi Ginny, calme-toi.

GS... mais oui, la Grande Salle. Il sera retardé entre... la Salle Commune et la Grande Salle. Et alors ? Soudain ce fut clair, il sera séparé de Ron et Hermione... il sera donc tout seul. Mais quand ? Maintenant bien sûr ! Nous avions tous l'habitude de repasser par notre tour avant le dîner pour poser nos sacs de classe.

Je fonçai dans les couloirs, rejoignis le grand escalier et montai le plus vite possible. En chemin, je croisai des élèves qui se pressaient pour aller manger. Pas de Harry !

Finalement, ce fut Ron et Hermione que je vis déboucher en face de moi.
"OU EST HARRY ? criais-je paniquée.
- Il nous rejoint, il...
- C'est un piège, vite... " et je continuai ma course vers la salle commune, priant pour qu'il ait pris le chemin habituel.

Les couloirs étaient maintenant déserts alors que nous nous rapprochions de notre tour. Au détour d'un corridor, j'aperçus deux formes noires, debout à côté d'une silhouette au sol. Une autre personne était accroupie, le bras levé.

"Il ne faut pas qu'il baisse le bras", pensai-je confusément

Avec un cri de guerre, je fonçai sur l'agresseur et le heurtai de plein fouet, emportée par mon élan. Nous roulâmes au sol, ma tête fut heurtée par quelque chose de dur... et ce fut le noir.
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Je me réveillai à l'infirmerie. J'avais la joue ankylosée, mais apparemment, pas d'autres dégâts. Je me levai avec précaution, contournai le paravent qui m'isolait du reste de la salle et tombai sur Ron et Hermione, près d'un lit. Harry y reposait, inconscient.

Je poussai un petit gémissement d'horreur.
"Il va bien, me rassura très vite Hermione, il devrait se réveiller dans quelques minutes." Elle avait les cheveux décoiffés. A son côté, Ron, très pâle, avait une manche déchirée.
"Tu vas bien ? me demanda-t-il
- Je crois" répondis-je

Je m'avançai, prenant conscience que nous n'étions pas seuls. Outre madame Pomfresh, le professeur Dumbledore était là, ainsi que McGonagall.
"Qu'est ce qu'il s'est passé ?
- Nous comptions sur vous pour nous le dire, répondit doucement le directeur
- Je ne sais pas trop, avouais-je. Quelqu'un m'avait prévenu que quelque chose se préparait, alors je suis allée au devant d'Harry et...
- Pouvez vous nous donner le nom de votre informateur ?"

Je réfléchis un instant.
"Je ne préfère pas.
- Ginny, a dit Ron, tu n'as pas l'air de te rendre compte...
- Ca ira, a dit Dumbledore. L'important est qu'il ait pu vous prévenir à temps.
- Avez-vous pu attraper ceux qui ont... fait ça ?
- Oui, ils seront soigneusement interrogés quand ils seront sortis de l'inconscience dans laquelle vos amis les ont mis.
- Et Harry, pourquoi il ne se réveille pas ?
- Il a reçu trois Stupefix, répondit Mme Pomfresh, il est un peu sonné. Mais il commence à avoir l'habitude", a-t-elle conclu d'un ton grinçant.

Je m'approchais du lit. Soudain mon regard fut attiré par un objet posé sur une table à proximité. C'était un poignard.
"Qu'est ce que c'est que ça ? j'ai demandé, connaissant très bien la réponse.
- Nous l'avons trouvé par terre", a confirmé Hermione d'une voix atone.

Ils avaient vraiment essayé de le tuer !!!!

Si McGonagall ne s'était pas trouvée près de moi, je me serai effondrée sur le sol. Elle me soutint jusqu'à la chaise la plus proche.
"Tout va bien, dit-elle d'un ton apaisant. Vous lui avez sauvé la vie."
J'éclatai en sanglots.

Harry s'est réveillé quelque temps après. Il fut convenu d'étouffer l'affaire. On prétendra qu'Harry a souffert d'un peu de surmenage. Seules les préfètes en chefs seront mises au courant. Goyle, Crabbe et Zerbini seront envoyés discrètement au Ministère.
"J'espère qu'ils finiront à Azkaban, a dit Ron d'un ton convaincu
- Il n'y a plus personne pour garder Azkaban", a répondu Hermione, d'un ton las.

Nous sommes retournés directement dans notre tour. McGonagall a fait une ronde pour vérifier qu'aucun Serpentard ne se dissimulait dans la salle commune ou les dortoirs. Elle est partie et Hermione a prétexté devoir donner de nouvelles instructions à la Grosse Dame pour entraîner Ron dehors. Harry et moi avons ainsi pu nous réconforter mutuellement une dizaine de minutes, avant le retour de nos camarades.

Ensuite, nous sommes montés dans nos dortoirs, peu désireux de faire la conversation.

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Vendredi, 03 avril 1998 :
Harry doit se douter que c'est Nico qui m'a prévenue. C'était pas trop dur puisque je lui avais expliqué notre moyen de communication il y a trois mois.

Quoiqu'il en soit, juste avant le déjeuner, il s'est approché de la table des Serpentards avec les trois Préfètes en chef, Hermione, Hannah et Padma. D'une voix forte, il a déclaré :
" Nous vous rappelons que notre mouvement est ouvert à tous, y compris aux élèves appartenant à la maison Serpentard.
Tous ceux qui refusent de suivre un monstre assoiffé de sang et de servilité abjecte peuvent se joindre à nous. Nous soutenons le gouvernement officiel, issu d'un vote démocratique, dont les valeurs sont la liberté, le respect d'autrui et la reconnaissance des compétences de chacun. Nous nous engageons à défendre ceux qui rejoindront nos rangs contre ceux qui ne connaissent que la force aveugle pour obliger les autres à rejoindre les leurs.

- Et comment tu comptes t'y prendre Potter ? a répondu Théodore Nott qui avait l'air un peu moins fier maintenant que trois de ses plus fidèles assistants étaient absents.
- En faisant appliquer le règlement de cette école, tout simplement, lui a rétorqué Harry avec un regard éloquent vers les places désormais vides des trois comparses. Tu penses vraiment pouvoir t'opposer à nos professeurs et à notre directeur ?"
A cette allusion à Dumbledore, seul sorcier considéré par la communauté comme plus fort que Voldemort, Nott rougit de colère.
"Tu feras moins le fier quand le Seigneur des Ténèbres tiendra ta misérable vie entre ses mains !"

Harry s'est redressé. Il a paru tout à coup extrêmement imposant. Et c'est les yeux flamboyants et la voix cinglante qu'il a proféré :
"Ton seigneur ne me fait pas peur ! Quand tu iras ramper à ses pieds comme un chien, n'oublie pas de lui dire qu'Harry Potter l'attend. Que s'il veut se battre, je le battrai. S'il veut me tuer, je le tuerai !"

Il tourna le dos à Nott qui était devenu livide, et se dirigea d'un pas ferme vers la sortie.
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A la fin des cours de l'après-midi, Hermione est venue me chercher. Elle m'a demandé de la suivre et, avec d'infinies précautions et de nombreux détours, m'a amenée devant la porte de la Salle sur Demande. Nous y avons retrouvé Ron qui semblait monter la garde.
"Il a tenu à y aller. Il ne veut pas nous parler. Il ne va pas bien du tout. Nous avons tenté d'entrer mais la porte ne veut pas s'ouvrir pour nous. Tu veux bien essayer ?" m'a expliqué notre amie.
La gorge serrée, je hochais la tête et poussais le battant. La porte s'effaça et je vis Harry. Il était assis, les genoux sous le menton, les bras enserrant ses jambes. Il était blanc comme neige, si l'on excepte les cernes mauves qui soulignaient ses yeux éteints.

Je le pris dans mes bras et constatais qu'il tremblait de tous ses membres. Je le berçais longuement. Un très long moment passa avant qu'il ne murmure d'une voix rauque :
"Mais qu'est-ce qui m'a pris de dire ça ?"
Je faillis lui répondre qu'il avait simplement énoncé ce qui allait probablement se passer, mais je me rendis compte qu'il en était conscient et que c'était pour cela qu'il était malade de terreur.

"Il a probablement encore plus peur que toi. Les dernières fois n'ont pas vraiment tourné à son avantage" finis-je par dire.

Il secoua la tête :
"La première fois, c'est la vie de ma mère qui m'a sauvé. La seconde, j'ai fui, c'est tout. Comment veux-tu que j'arrive à le tuer ?
- Tu es un homme maintenant Harry. La première fois tu étais un bébé. La fois suivante un gamin de 14 ans. Les chances sont de plus en plus de ton côté."
J'avais bien conscience que cela ne suffirait pas à le convaincre, mais je sentais qu'il se détendait un peu contre moi.

"Tu sais, j'ai continué, quand tu as répondu à Nott, tout à l'heure, c'était vraiment impressionnant. Ce n'était pas le Harry que nous connaissons qui a lancé son défi, mais Harry Potter, le Survivant. Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres dont parle la prophétie. Et Nott l'a très bien compris aussi. Tu lui as vraiment foutu la trouille. A mon avis, il le donne un peu moins gagnant maintenant, son Seigneur de merde !"

Je réfléchis encore un moment et poursuivis :
"Ron et Hermione ne m'ont pas tout raconté, mais j'ai l'impression qu'à chaque fois que tu étais en danger, tu t'en es sorti en utilisant une capacité que tu avais en toi et dont tu n'avais pas conscience jusqu'à là. Rien ne dit que tu n'en as pas d'autres qui ne se sont pas encore révélées. C'est même certain que tu en as encore..."

Fixant sans réellement les voir les motifs hypnotiques qui dansaient sur le mur, je continuais mon raisonnement :
"Si on prend la prophétie au pied de la lettre, tu ES l'égal de Voldemort. Il est clairement dit que tu as le pouvoir de le vaincre. Il a sans doute le pouvoir de TE vaincre puisqu'il est également précisé que l'un de vous mourra de la main de l'autre, mais quelle que soit la façon dont on tourne cette prédiction vous avez AU MINIMUM un pouvoir équivalent".

Des couleurs commençaient à revenir sur ses joues. Il ressemblait de moins en moins à un cadavre.
"Je pense que ce qui fera la différence, c'est la façon dont vous engagerez le combat. Votre détermination à vaincre. Ce que vous avez à perdre."

Harry me regardait fixement maintenant. Je secouais la tête pour sortir de la légère transe dans laquelle j'étais plongée.
"Euh ! J'ai dit une bêtise ? ai-je demandé.
- Non. Je crois que tu as dit la chose la plus importante que j'ai entendue depuis longtemps."

Il resta pensif un moment avant de demander :
"Mais comment savoir quel est le bon état d'esprit ?
- Je ne sais pas ! Tu devrais peut-être en parler à Hermione. C'est elle la plus intelligente d'entre nous.
- Je vais y penser" dit-il en se blottissant contre moi.

Il est resté un moment à se faire câliner, puis il a soupiré et a décidé qu'il était temps d'y aller. En me levant, je réalisai tout à coup que la pièce n'était pas comme d'habitude. Le lit avait été remplacé par un canapé, sur lequel nous étions installés, et des motifs apaisants se mouvaient lentement sur les murs.

Harry a ouvert la porte. Hermione était toujours là, assise par terre.
"Désolée, elle a dit. Mais il faut qu'on parle."
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Nous l'avons fait entrer et, après avoir examiné rapidement la pièce, elle a pris place à un bout du canapé. Nous avons investi l'autre côté et nous lui avons accordé toute notre attention.
"Harry, avec ce qui s'est passé, tu comprends bien que tu ne peux plus te balader tout seul dans le château. Cela signifie que vos rencontres dominicales sont terminées.
- NON !! a crié Harry, une lueur de panique dans les yeux, nous faisant sursauter. Je me fiche d'être suivi à la trace. Tu peux me suivre dans les toilettes si tu veux. Mais j'ai BESOIN de voir Ginny. Je ne pourrais pas tenir sinon."

Hermione a hésité un instant mais a repris :
"Pour les toilettes, tu ne crois pas si bien dire. Ron s'en chargera. Sous la douche aussi. Par contre ici...".
Elle a secoué la tête.

"Si je ne peux pas voir Ginny, j'arrête tout !" Un temps. "Si elle est d'accord, bien sûr", il a ajouté un ton plus bas.
Je le serrai contre moi.

"Moi aussi j'ai envie de te voir Harry. Ça me fait du bien. Mais si tu dois te faire tuer en chemin...
- J'ai la cape d'invisibilité. Personne ne peut me tuer sans me voir. Tu prendras la carte du Maraudeur pour être sûre de ne pas être suivie. Une fois ici, on ne risque rien. Hermione a essayé d'entrer tout à l'heure, mais elle n'a pas pu. La salle nous protégera.

Je pensais à ce que j'avais dit sur l'importance de son état d'esprit quand il affronterait Voldemort. S'il craquait avant la fin de l'année, il n'aurait aucune chance.
"Hermione... j'ai commencé.
- Ça va, j'ai compris. C'est d'accord. Mais Harry tu prendras ta cape ET la carte. J'accompagnerai Ginny jusqu'ici, et vous attendrez que je sois là pour repartir.
- Hermione, je sais que tu es forte, mais... ça risque de ne pas être discret si tu viens ici avec Ginny !
- Je suis allée à la bibliothèque ce matin. Il existe des sorts permettant de repérer si on est suivi, d'autres qui permettent de passer inaperçus. Ils ne sont pas évidents mais donnez-moi une semaine, et j'essaierai d'être au point. Tu pourras attendre une semaine, Harry ?
- Oui, quand même !" il a répondu un peu gêné.

Hermione et moi nous sommes regardées, complices.
"Je pourrais travailler ces sorts avec toi ? j'ai demandé. Après tout c'est moi la principale intéressée.
- La motivation étant la clé de l'apprentissage, cela me paraît une excellente idée, répondit Hermione. Bon maintenant, il faut peut-être aller dîner."

Hermione et moi avons raccompagné Harry dans la Tour de Gryffondor où Ron l'attendait, et nous nous rendîmes ensuite toutes les deux dans la Grande Salle.

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Samedi, 04 avril 1998 :
Hermione et moi avons commencé nos exercices, dès aujourd'hui, dans la fameuse salle mise à la disposition d'Hermione par McGonagall. Ce sont des sorts très délicats, sans doute supérieurs au niveau des ASPICs, mais, comme dit Hermione, c'est la motivation qui compte. Mais après l'entraînement de Duel du matin, c'est vraiment épuisant.

Je ne sais pas si je vais y arriver un jour, mais au moins j'aurais essayé.

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Dimanche, 05 avril 1998 :
Cet après midi, Hermione et Harry sont partis comme d'habitude. Pour m'occuper, Hermione m'a suggéré des "petits sorts" à étudier. D'après elle, quand je les aurai maîtrisés, j'aurai plus de chances d'assimiler ceux qui nous intéressent.

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Lundi, 06 avril 1998 :
Ce matin, la Gazette annonçait un attentat à la Grande Poste de Pré-au-lard. Cet acte avait causé un véritable carnage dans la volière.
Je me tournais vers Hermione.
"A quoi ça rime ? Pourquoi massacrer ces pauvres oiseaux ?
- Ils essaient de toucher les points névralgiques de l'administration. L'hôpital, les communications. Après cela, le lieu le plus probable est Gringotts.
- Parle pas de malheur" j'ai murmuré, pensant à Bill et Fleur.

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Jeudi, 09 avril 1998 :
Pour les Serpentards, nous avons eu une idée géniale. Enfin, plus exactement, une petite Serdaigle l'a eue, l'a transmise à ses préfets, qui l'ont soumise au Conseil du NAV, qui l'a adopté sur-le-champ. Il s'agit de s'inviter à la table des Serpentards à chaque repas.

Quand Hermione nous a exposé le plan, un murmure d'incrédulité s'est élevé dans la tour de Gryffondor.
"On a le droit ? a demandé un deuxième année.
- Ce n'est pas l'usage, mais il n'y a pas d'interdiction explicite. Certains amoureux le font de temps en temps.
- Mais comment vont-ils le prendre ?
- Sous le regard des professeurs, ils ne peuvent pas nous éjecter brutalement. Il reste donc deux possibilités : soit ils nous ignorent, soit ils acceptent de parler avec nous. Nous espérons qu'au bout d'un moment nos sympathisants trouveront le courage de nous rendre la pareille.

- Mais de quoi allons nous parler avec eux ? a demandé Lavande, faisant fleurir les sourires car elle n'a pas spécialement la réputation d'avoir la langue dans sa poche.
- A vous de voir. Je vous conseille les sujets neutres pour commencer. Les cours, les performances des nouveaux balais, la mode... Ce ne sont pas seulement "des Serpentards". Ce sont des élèves comme nous. Essayez d'apprendre leurs prénoms."

Hermione a laissé un petit moment s'écouler pour nous laisser le temps d'assimiler ses paroles, puis elle a conclu :
"A chaque repas, neuf d'entre nous irons rejoindre les Serpentard. Trois par maison. Un tirage au sort a été fait et un tableau de roulement établi. Consultez les panneaux d'affichage ce soir. On commence dès demain matin. Des questions ?"
Il n'y en eut pas. La séance fut levée.

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Vendredi, 10 avril 1998 :
Les vacances de Pâques commencent demain. Dumbledore a envoyé un courrier à tous les parents pour leur suggérer de laisser leurs enfants à l'école. Vu les événements de Noël dernier, seuls quelques Serpentards rentreront dans leur famille. Les cours de Duels seront de nouveau assurés tous les matins.

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Samedi, 11 avril 1998 :
Nous avons travaillé nos sorts avec Hermione cet après midi. Elle a fait des progrès fabuleux. Elle pense pouvoir assurer ma sécurité demain. "Il est temps, m'a-t-elle confié, Harry est vraiment sur les nerfs d'être surveillé en permanence."
J'ai l'impression d'être une victime sacrificielle.

Sauf que j'ai envie de le voir, moi aussi.

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Dimanche, 12 avril 1998 :
Tout s'est passé comme prévu. Hermione a emmené Harry dans la classe puis est venue me récupérer devant la bibliothèque.

La chambre avait repris son aspect habituel. On n'a pas tellement parlé. Le spectre de la mort avait développé chez nous une soif inextinguible du corps de l'autre, et nos échanges, cet après-midi là, furent non seulement silencieux mais presque violents. Ce fut cependant tendres et complices que nous nous sommes rhabillés.

Il nous restait cinq minutes avant l'heure à laquelle Hermione devait venir me chercher. J'en profitai pour le remercier de l'évolution de notre mouvement par rapport à Serpentard.
"Je n'y suis pour rien, répliqua-t-il. C'est Rose Zeller qui a eu cette excellente idée.
- Elle ne l'aurait pas eue, si tu n'avais pas insisté auprès des préfets, ni affirmé publiquement la position du NAV dans la Grande Salle.

- Disons que c'est grâce à toi, il a répondu. Pour être franc, je ne suis pas très fier de ma conduite dans cette histoire... et notamment de la manière dont je me suis conduit envers toi.
- Je t'ai pardonné, affirmai-je en l'embrassant.
- Je ne le mérite pas, il a rétorqué.
- Tu ne me pardonnerais pas si je faisais des erreurs ?
- Si, bien sûr !
- Alors, pourquoi tu ne te pardonnes pas toi-même ?
- Parce que moi, je n'ai pas le droit à l'erreur, il a affirmé tristement
- Bien sûr que si ! C'est pour cela que tu as besoin de nous !"

Il me prit dans ses bras et enfouit sa figure dans mon cou.
"Oh oui ! J'ai tellement besoin de toi !"

Il y a quelques mois, j'aurais été folle de joie qu'il me dise cela. Aujourd'hui, cela me fait peur.

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Lundi, 13 avril 1998 :
Hermione a décrété qu'Harry, Ron et elle travailleraient tous les après-midi pour préparer les ASPICs. Je travaillerai mes sorts.
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Mardi, 14 avril 1998 :
Ce matin, les grands titres de la Gazette annonçaient une attaque dans le hall de Gringotts. Après un instant d'incrédulité, je me penchai vers Hermione qui lisait placidement l'article, et lui lançai d'un ton amer :
"La prochaine fois que tu as une prémonition, envoie un hibou au Ministère !
- Ce n'était pas une prémonition mais une déduction logique, elle a répondu d'une voix tranquille. Et c'est ce que j'ai fait. Enfin, plus exactement, j'ai écrit à Bill. Visiblement, ma mise en garde a été prise au sérieux, a-t-elle continué en terminant sa lecture. Seulement trois blessés et deux mangemorts capturés."

Je la fixais bouche bée, avant de me lever d'un bond et de commencer à hurler :
"Et, les autres, écoutez tous ! Hermione a...."
Je fus soudainement plaquée sur ma chaise par la poigne brutale d'un Ron, rouge de colère.
"Mais qu'est-ce qui te prend ! j'ai demandé irritée.
- C'est moi qui te pose la question, il a sifflé entre ses dents. Tu veux que ce soit elle la prochaine cible?"
Je réalisai alors la stupidité de ma conduite.
"Oh ! Ron, je suis désolée. Je comprends" j'ai balbutié.
Ron a jeté un regard vers Harry qui discutait à présent avec Hermione.
"Je sais que tu comprends" il a répondu d'une voix radoucie.
Nous nous sommes regardés un moment, presque intimidés de nous découvrir une nouvelle complicité.

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Jeudi, 16 avril 1998 :
Aujourd'hui, c'était mon tour d'être "de garde" à la table des Serpentards à l'heure du déjeuner. J'évitai avec soin de me placer près de Nico et jetai mon dévolu sur trois petits jeunes, sans doute en seconde année.
"Bonjour, dis-je gaiement en m'installant en face d'eux. Je m'appelle Ginny, et vous ?
- Ça devait arriver, nous voilà envahis par l'un des innombrables membres de la famille Weasley, fit remarquer une voix traînante que je connaissais bien, alors que Malefoy s'installait, à ma grande surprise, à mes côtés.
- Innombrables, seulement pour ceux qui ne savent pas compter jusqu'à dix, j'ai répliqué, un sourire aimable aux lèvres. Alors tu t'appelles comment ? j'ai insisté à l'adresse de mon vis à vis.
- John, a-t-il répondu timidement
- Et moi Helen, a répondu la petite brune à ses côtés.
- Et moi Fred, s'est enfin décidé le troisième.
- Fred ! Mais c'est le nom de mon frère ! Vous avez remarqué le petit bout de marécage au cinquième étage, aile est ? Et bien c'est lui et mon frère Georges qui l'ont créé. A l'origine, tout le couloir disparaissait sous l'eau, et Rusard devait nous faire passer en barque pour que nous puissions nous rendre en Métamorphose. Il était furieux !"

Ils éclatèrent de rire !
"Fred et Georges, ce sont "les Jumeaux", non ? a demandé Helen.
- Tout juste" répondis-je très fière à l'idée que leur réputation se soit étendue jusqu'aux jeunes générations.
Ils semblèrent très impressionnés.

"Quelles sont vos matières préférées ? relançai-je.
- Moi c'est Potions, dit John
- Tu connais les propriétés de la racine de pois sauteur ?" lui demandai-je d'un ton de conspirateur en me penchant au-dessus de la table
Il secoua négativement la tête et j'entrepris de faire son éducation.

Nous devisâmes gaiement jusqu'à la fin du repas. Malefoy intervenait de temps en temps. Ses remarques étaient acerbes mais l'inflexion de sa voix était plus moqueuse qu'agressive. Je lui répondais sur le même ton, sous le regard troublé de la jeune classe, déconcertée par le contraste entre l'âpreté de nos échanges et la bonhomie de nos expressions.

Nous étions tous d'excellente humeur quand il fallut nous séparer.

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Vendredi, 17 avril 1998 :
L'opération Serpentard marche plutôt bien. Certes, certains d'entre nous sont trop timides pour prendre la parole, d'autres pas assez diplomates pour aborder des sujets suffisamment neutres. De leur côté, certains Serpentards ignorent purement et simplement ceux qui ne sont pas de leur maison.

Mais dans l'ensemble, nous constatons que des relations polies s'établissaient entre les maisons, jadis séparées par un mur infranchissable. Saluts dans les couloirs, binômes "mixte" s'établissant de façon spontanée pendant les cours, ce qui ne s'était pas vu depuis le mois d'octobre précédent.

Percy et les jumeaux passent nous voir dimanche.

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Samedi, 18 avril 1998 :
Avons eu une discussion très intéressante aujourd'hui avec Harry, dans la Salle sur Demande.

Tranquillement installés dans le grand lit, nous plaisantions comme nous en avions pris l'habitude. Mue d'une soudaine inspiration, je me saisis d'un des livres de la petite bibliothèque que nous avions posé à notre chevet après l'avoir consulté et le feuilletai pour trouver un passage particulièrement explicite. Je me mis à le lire à voix haute, imitant l'attitude imperturbable et le ton monocorde du Professeur Binns, alors que les descriptions devenaient particulièrement crues et les détails anatomiques croustillants. Harry pleurait de rire tandis que je continuai impassible.

Finalement, emporté par son enthousiasme, il se jeta sur moi et se mis à me couvrir de baisers.
"Oh, mon cœur ! Je t'aime ! s'écria-t-il.
- QUOI ! j'ai répondu, enfonçant mes ongles dans ses épaules.
- Hein ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Qu'est ce que t'as dit ?
- Euh !... Je t'ai appelé mon cœur ?
- Après !
- J'ai dit que je t'aimais ?
- Oui !
- Euh ! Et alors ?
- C'est la première fois que tu me le dis !"

Il a ouvert de grands yeux étonnés.
"T'es sûre ?
- Ah ça oui !
- Mais enfin, Gin, c'est évident !
- Harry, pour une femme ce genre de chose n'est jamais évident. Et même si ça l'est, il faut quand même le dire et le répéter très souvent !
- Mais enfin, c'est ridicule
- Peut-être mais c'est comme cela !"

Il a secoué la tête
"Je ne comprendrai jamais les filles !
- Mais si Harry, c'est pas difficile ! Je vais t'expliquer. Règle n° 1 : dire régulièrement à ta petite amie que tu l'aimes.
- Ca veut dire quoi régulièrement, il a demandé d'une voix méfiante.
- Oh, pas plus d'une fois par jour !"
Devant son air effaré, j'ai ajouté :
"Disons qu'une fois par semaine devait être suffisant pour commencer."
Il a hoché la tête, essayant manifestement d'assimiler ces bizarreries.

J'ai continué :
"Règle n° 2 : lui dire régulièrement qu'elle est belle voire plus jolie que les autres et la complimenter quand elle est particulièrement bien habillée ou bien coiffée.
- Comment veux-tu que je sache quand tu es particulièrement bien coiffée ou bien habillée ?"
Je réalisais que je venais de mettre le doigt sur un point important, expliquant des siècles d'incompréhension entre les filles et les garçons. Heureusement, la parade était facile :
"Pars du principe que je le suis toujours, j'ai rétorqué en haussant les épaules
- Je t'ai déjà dit que tu étais plus jolie que les autres, il a remarqué très fier de lui.
- Oui mon amour, je m'en souviens parfaitement. Cela m'avait fait très plaisir."

J'ai achevé ma démonstration :
"Règle n° 3 : quand ta petite amie à l'air fâchée ou triste, excuse-toi et console-la.
- Même si je n'y suis pour rien ?
- Fais comme si tu avais fait quelque chose. C'est généralement le cas.
- Mais enfin, je ne vais pas m'excuser pour quelque chose dont je n'ai pas la moindre idée !
- Pourquoi pas ? Si tu m'as fait de la peine, même sans faire exprès, tu n'es pas triste pour moi ? Tu ne veux pas me consoler ?
- Si, mais...
- Alors, quelle importance que tu comprennes exactement pourquoi ?"
Sa réflexion fut nettement plus longue cette fois-ci.

"Donc, je m'excuse, même si je ne sais pas de quoi il s'agit, il a fini par énoncer d'une voix incertaine.
- Exactement. Tu me consoles si je suis triste, tu t'excuses si je suis en colère. Ce n'est pas si compliqué, tu vois !
- Récapitulons, il a fait en comptant sur ses doigts. Un, te dire que je t'aime une fois par semaine. Deux, te dire que tu es belle à chaque fois que j'y pense. Trois, m'excuser quand tu es en colère, te consoler quand tu es triste. Et puis ?
- C'est tout. Y'a rien d'autre."

Il est resté un moment pensif, sans doute stupéfait de constater à quel point c'était simple en fin de compte, puis il a coassé :
"Tu es très belle et je t'aime !
- Oh, mon amour ! j'ai fait en lui sautant au cou. Je suis tellement contente !"
Et j'ai rejeté les draps pour lui prouver de façon tangible à quel point je l'étais.

J'ai l'impression qu'il a saisi le message !

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Dimanche, 19 avril 1998 :
Percy, Georges et Fred sont venus nous voir. Nous étions heureux de nous retrouver.
"Qu'est ce que vous faites de beau, a demandé Ron aux jumeaux, espérant sans doute échapper à une péroraison de Percy.
- Ils font un travail formidable" a cependant répondu ce dernier à leur place.
Notre étonnement dut être sensible car les jumeaux ont éclaté de rire
"Vous vous rendez compte, quelle déchéance ! a commencé Fred.
- Même Percy qui est fier de nous !" a complété Georges.

"Vous faîtes quoi, exactement ? a demandé Hermione d'une voix incrédule
- Eh bien, vous vous rappelez l'attaque de Ste Mangouste. Une sorte de Polynectar avait été utilisé. Or, quand nous mettons au point une poudre transformant l'aspect d'une personne, - là Fred m'a fait un magnifique clin d'œil me rappelant mes exploits du début de l'année - la transformation n'est que la moitié du travail. Il est tout aussi important, voire plus, de faire revenir la personne à son aspect normal dans un délai contrôlé, pour que cela reste une plaisanterie et ne devienne pas de la malfaisance.
Nous travaillons donc en collaboration avec le Département des Mystères. Nous leur communiquons le fruit de nos recherches. De leur côté, ils essaient de mettre au point des poudres qui, vaporisées dans les lieux publics, rendrait inopérant le Polynectar ou toute autre potion de transformation.

- C'est encore un prototype, a ajouté Georges, mais cela a partiellement marché quand ils l'ont essayé chez Gringotts, la semaine dernière. Un mangemort qui avait pris l'allure d'une inoffensive vieille dame a soudain vu réapparaître sa moustache. Un gobelin a immédiatement donné l'alerte et, quand l'attaque a commencé, les Aurors étaient déjà sur place. Ils ont pu voir qui étaient les agresseurs et ont fait un travail formidable."

Nous nous regardâmes avec un intense sentiment de satisfaction. Percy essaya bien de rajouter son grain de sel en reprochant aux jumeaux de nous révéler des secrets d'état, mais Fred lui a répondu qu'ils tenaient une réunion au sommet avec les chefs du NAV et qu'il était donc normal d'échanger nos informations.

De notre côté, nous les mîmes au courant de nos dernières actions, notamment, l'Opération Serpentard. Ils furent très impressionnés par nos résultats. Quant aux jumeaux, ils furent ravis d'apprendre que leur notoriété s'était étendue jusqu'aux petits nouveaux de la maison rivale.

Nous ne pûmes empêcher Percy de parler de ses nouvelles fonctions, mais c'était très intéressant tout de même. Il travaillait dans le Département chargé d'obtenir la coopération des autres pays dans notre lutte contre Voldemort. Il essayait en particulier de convaincre des Aurors et des chercheurs étrangers de rejoindre nos rangs. Il félicita Hermione pour sa clairvoyance à propos de l'attaque de la banque.
"Si tu as d'autres idées comme celle-la, n'hésites pas à m'envoyer un hibou. J'ai de nombreux contacts maintenant au Ministère, je saurai glisser l'information dans la bonne oreille, se vanta-t-il.
- Tu veux surtout te faire mousser auprès de tes collègues ! rétorqua Ron avec une perspicacité qui m'étonna.
- Mais c'est une très bonne idée, répliqua Hermione sur un ton ravi. L'essentiel c'est que les informations soient exploitées le mieux possible", ajouta-t-elle à l'adresse de son petit ami.

Nous échangeâmes nos renseignements pendant un petit moment, puis ils prirent congé.

Nous n'avons pas évoqué la tentative de meurtre sur la personne d'Harry.

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Lundi, 20 avril 1998 :
Ce matin, j'avais un gros bouton sur le nez et j'étais de mauvaise humeur parce que je m'étais réveillée trop tard pour me laver les cheveux qui en avaient pourtant bien besoin. Je me plaignais donc amèrement à Kat de mon aspect "horrible" en descendant dans la salle commune.
Vu l'heure tardive, elle était vide. Seuls Hermione et Harry s'y trouvaient encore, attendant manifestement Ron qui avait dû, lui aussi, avoir une panne d'oreiller. Harry en profita pour faire étalage de ses nouvelles connaissances.

"Tu es très jolie ce matin", il a dit très vite et en rougissant violemment.
Un silence stupéfait salua cette déclaration inattendue. Puis Kat a éclaté de rire. Je lui jetais un regard furibond et pris Harry par le bras pour l'entraîner loin d'Hermione qui était restée pétrifiée sous l'effet de la surprise et de Kat qui s'étouffait toujours.
"Oh, Harry, je minaudai en lui dédiant un sourire radieux. Tu es si gentil !
- Pourquoi elle rigole? il a demandé soupçonneux, me désignant Kat du menton.
- Je ne sais pas. Elle est comme cela depuis ce matin" éludai-je. Et je me haussais sur la pointe des pieds pour piquer quelques petits baisers sur son visage.

Nous nous séparâmes précipitamment en entendant Ron dévaler l'escalier du dortoir des garçons.
"J'ai raté quelque chose ? demanda-t-il alerté par l'étrange ambiance qui devait régner dans la pièce.
- Oh oui !! a martelé Hermione avec conviction. Mais n'aie pas peur, je t'expliquerai, a-t-elle conclu d'un ton farouche.
- Mhhhmffff ! a dit Kat
- Bon on y va, j'ai tranché avec un grand sourire. Je sens que cela va être une excellente journée aujourd'hui."

Même Rogue m'a paru sympathique !

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Mardi, 21 avril 1998 :
JE L'AIME ! JE L'AIME ! JE L'AIME ! JE L'AIME ! JE L'AIME !

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Jeudi, 23 avril 1998 :
Aujourd'hui, Hermione m'a entraînée à part, la figure grave. Je commençais à me sentir mal à l'aise quand elle me demanda d'un air pénétré :
- Mais COMMENT tu as fait ?
Comprenant de quoi elle voulait parler, je pris un petit air supérieur et lui expliquais comment j'avais théorisé mon enseignement à trois points essentiels et de quelle récompense substantielle avait suivi la première tentative de mon élève.
Elle a eu un petit sourire et a remarqué :
- Vous êtes tous assez "relations publiques" dans votre famille.
- Relations quoi ?
- Relations publiques. C'est une expression moldu qui caractérise une certaine capacité à entrer en relation avec les autres. C'est une qualité essentielle en politique, en commerce et dans l'enseignement.
- Et qu'est ce qui te fait dire qu'on est doués pour cela ?
- Et bien ton père s'occupe des relations avec les moldus, Bill avec les Gobelins, les jumeaux sont particulièrement populaires et ont un sens aigu de la demande du public, et ne parlons pas de Percy. Et toi, tu as fait considérablement évoluer un garçon qui était certes charmant mais très personnel.

- Tu trouves que Ron est "relations publiques" toi ?
- Sous ses dehors soupe a lait, il est très sensible, tu sais. C'est simplement qu'il manque de confiance en lui et qu'il hésite à montrer cet aspect de sa personnalité de peur que cela soit interprété comme une faiblesse. C'est dur d'être un sixième garçon et l'éternel second d'Harry Potter. Mais si tu l'observes bien, tu verras qu'il est très doué pour sentir quand Harry a besoin de rire un peu ou qu'au contraire, il faut le laisser tranquille. C'est un très bon préfet aussi. Il n'a peut-être pas un respect très développé pour les règles, mais il sait à merveille mettre à l'aise nos camarades pour qu'ils lui confient leurs problèmes ou leurs éventuelles bêtises."

On en apprend tous les jours ! Pourquoi il ne se montre pas comme ça avec moi d'abord ?

"Quant à ta mère, poursuivait Hermione, c'est une personne très généreuse et chaleureuse. J'ai presque l'impression d'être chez moi quand je vais chez vous."
Soudain, nous nous rappelâmes que le Terrier n'existait plus et nous échangeâmes un regard désolé.
"C'est ta mère l'âme de votre foyer, murmura Hermione. Où que vous vivrez, ce sera toujours le Terrier."

Après un petit silence, j'acquiesçai :

"Tu as raison. C'est vrai que c'est grâce à elle que notre famille connaît autant de monde. Elle a reçu beaucoup de gens chez nous et a toujours essayé de rendre service quand elle voyait qu'une famille avait des ennuis. D'ailleurs, je me rappelle comment elle a instantanément adopté Harry. Comme si elle avait senti qu'Harry avait désespérément besoin d'amour maternel.
- Je n’ai jamais compris pourquoi on l’a renvoyé chaque été dans son horrible famille, fit pensivement remarquer Hermione. Cela aurait pu le couper définitivement de son héritage sorcier. Si on gagne cette guerre, la communauté devra énormément à la famille Weasley.

- Quel rôle penses-tu qu'Harry va avoir dans tout ça, je lui ai demandé, curieuse de connaître ses déductions alors, qu’à ma connaissance, elle n’était toujours pas au courant du contenu de la prophétie.
- Et bien... Tu as remarqué que Voldemort tient particulièrement à tuer Harry. Cela signifie qu'il en a peur et qu'il a des raisons de penser que, tant qu'Harry est en vie, il ne pourra pas atteindre son objectif. Or Harry ne pourra pas toujours éviter cette confrontation, et se trouvera un jour face à son plus vieil ennemi.
Si Voldemort gagne, ce dernier y gagnera une confiance énorme et la communauté sorcière sera abattue, car le Survivant représente un symbole très fort dans l'inconscient collectif. Nos chances de gagner seront donc très diminuées. A contraire, si Harry survit à cette confrontation, c'est nous qui sortirons grandis et Voldemort perdra de sa superbe. Ce qui augmentera nos chances de le mettre hors d'état de nuire, définitivement cette fois. C'est pourquoi Harry est quelqu'un de particulièrement important."

Elle a réfléchit un petit instant et a ajouté :
"Si quelqu'un tue Voldemort, ce sera sans doute Harry ou le professeur Dumbledore."

Cette fille m'épatera toujours.

"Le problème, continua-t-elle, c'est qu'Harry est persuadé que Voldemort est plus fort que lui car plus âgé. Seule la volonté d'Harry pourra contrebalancer ce sentiment d'infériorité. C'est pourquoi la responsabilité qu'il éprouve envers notre communauté et ses raisons personnelles de survivre et de protéger ceux qu'il aime seront déterminantes."

En songeant à la responsabilité qui m'incombait, j'eus soudain froid dans le dos.

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Vendredi, 24 avril 1998 :
J'étais de nouveau de garde chez les Serpentards aujourd'hui, ainsi que Kat. Nous nous sommes installées avec trois filles que nous connaissons car elles sont de notre année. Cela faisait plusieurs mois que nous nous abstenions de nous adresser la parole pendant nos cours en commun et les débuts furent un peu difficiles. C'est Trelawney qui nous aida à brise la glace. Elle était exceptionnellement descendue de sa tour pour manger à la table professorale, plus grotesque que jamais avec ses grosses lunettes et ses voiles ridicules.

Kat lui a jeté un coup d'œil et a fait remarquer d'une voix d'outre tombe :
"Mes pauvres enfants ! Mon trrroisième œil m'indique que nous avons échappé de peu à une catastrrrophe épouvantable. Dans sa jeunesse Trrreelawney voulait êtrre styliste. Imaginez aujourd'hui l'horrrreur que cela aurait été !"
On a toutes éclaté de rire, et il ne fallut pas longtemps pour que nous commencions en cœur un délire sur la mode selon Trelawney. La palme fut remportée par Lucia Heatrow qui prédit un grand succès au concept d'un troisième œil tatoué sur le front pour les grandes occasions. Nico qui se trouvait quelques rangs plus loin ne participa pas à la discussion, mais je vis bien qu'il écoutait et qu'il rigolait en douce.

Kat et moi sommes très déçues que Nico ne profite pas de la normalisation des liens entre Serpentard et les autres maisons pour renouer avec nous. Je pense qu'il préfère rester à l'écart pour que les irréductibles futurs mangemorts ne se méfient pas de lui et le tiennent au courant de leurs coups tordus.

Avais-je le droit de lui demander de jouer les espions pour moi ? Avais-je le choix ? Comment pourrais-je jamais le remercier pour ce qu'il fait ? Est-ce que je mérite d'avoir un ami aussi fidèle ?

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Samedi, 25 avril 1998 :
J'ai travaillé dur avec Hermione. Au bout de deux heures d'intense concentration, j'ai réussi à sentir un petit quelque chose quand quelqu'un passait dans le couloir. Hermione s'en est montrée très satisfaite, mais je suis un peu découragée quand je pense au chemin qui me reste à parcourir.

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Dimanche, 26 avril 1998 :
Harry était particulièrement en forme aujourd’hui. Cela m’a fait du bien après mes pauvres progrès de la veille.

J'aurais aimé qu'Hermione le voit cet après-midi, rieur, inventif, malicieux, adorable, tendre, fougueux. Elle se ferait beaucoup moins de soucis sur ses motivations à survivre.

Enfin, j'aurais aimé qu'elle le voit... façon de parler ! C’était personnel quand même.

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Mardi, 28 avril 1998 :
Les cours ont repris. C'est presque moins fatigant que trois heures de Duel tous les matins.

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Mercredi, 29 avril 1998 :
Ce matin la Gazette rapportait que depuis quelques semaines, on a des problèmes de plus en plus fréquents avec le réseau de cheminées. Hier, deux disparitions ont été signalées. On commence à se demander s'il n’y a pas du mangemort là dessous.
Les communications... J’ai regardé Hermione. Elle lisait les nouvelles, comme à son habitude, avec calme et concentration.
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