Les Amours de Dominique Weasley by morfin
Summary:

Il y a maintenant sept ans, j'avais commencé sur ce même site une fanfiction sur la vie de Dominique Weasley. Je ne l'ai jamais terminée. 

Voici toutes les histoires d'amours qu'aurait dû vivre Dominique Weasley, sept ans plus tard. 


Categories: Après Poudlard, Romance (Het), Romance (Slash) Characters: Dominique Weasley, Famille Weasley
Genres: Aucun
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 2 Completed: Non Word count: 2193 Read: 764 Published: 10/11/2020 Updated: 12/11/2020
Story Notes:

C'est avec émotion que je reprends l'écriture de la vie de Dominique -du moins une partie. C'est un personnage qui m'avait toujours fasciné.e, et j'avais prévu toute sa scolarité à Poudlard. Je pense pas que je les écrirai un jour. Cependant, il est toujours possible pour moi d'écrire quelque chose de plus court. Dans ma tête, Dominique a toujours été amoureux.se de l'amour, ses relations avec les autres ont toujours été un moyen de se sentir mieux, de se sentir accepté.e. 

 

1. Une scène de Noël by morfin

2. Teddy by morfin

Une scène de Noël by morfin
Author's Notes:

Dominique est non-binaire, et plus précisément genderfluid. Il est donc possible que j’utilise des pronoms masculins et féminins pour le.a décrire. Ne vous étonnez donc pas si ses pronoms changent en cours de route !


Autour du feu crépitant, les enfants les plus jeunes babillaient, inconscients de l’ambiance régnant dans la salle. Les fêtes de Noël de cette année avaient été ternies par la mort de Molly Weasley, qui avait rejoint son très cher Arthur dans la tombe. Si le décès avait eu lieu quelques mois plus tôt, il s’agissait des premières festivités se déroulant sans son organisation et son autorité légendaire. Audrey avait bien tenté de reproduire son fameux ragoût de citrouilles et de poisson-chat, et il n’avait d’ailleurs pas été mauvais, mais il manquait quelque chose.

               Oui, il manquait quelque chose à cette fête de Noël. La conversation était difficile à mettre en marche, les débats étaient moins animés, les réjouissances limitées. Tout ne semblait être qu’une pâle imitation des festivités d’antan. Pourtant, les adultes essayaient. Ils ne voulaient pas gâcher Noël à leurs enfants. Alors ils discutaient, demandaient des nouvelles du travail, la recette d’une recette, parlaient des actualités politiques, du dernier concert de Hollow Goblins.

C’est après le dessert qu’ils étaient allés s’installer dans le salon, autour du feu. Lucy était allée allumer la vieille radio, et la voix de Celestina Moldubec commença à s’élever, toujours aussi nasillarde et grinçante. Des larmes vinrent aux yeux de plusieurs personnes attablées.

« Oh, excusez-moi, j’éteins tout de suite, s’empressa Lucy.

-        Non, Lucy, ma chérie, laisse, je t’en prie, lui répondit Ron d’un sourire triste. S’il te plaît. »

Ils se turent pour écouter la nostalgique chanteuse. Les plus âgés se souvinrent du désespoir de Molly Weasley le jour où elle apprit la mort de l’artiste. C’était comme si on lui avait enlevé une partie de son âme, comme si on lui avait ravi un de ses biens les plus précieux. Quand la chanson se termina, les conversations ne revinrent pas. Les adultes ne savaient plus quoi dire. Certains n’avaient même pas essuyé leurs larmes.

Cependant, les enfants et les jeunes adolescents considérèrent comme leur rôle de réinvestir la salle d’une ambiance plus joyeuse. Ils commencèrent donc à lancer des conversations pour remplir la pièce. Albe, la fille de Molly et de son compagnon Homère, annonça du haut de ses huit ans qu’elle avait un « amoureux ».

« Moi j’en ai trois ! », annonça Erèbe, le fils de Louis.

Le père manqua de s’étouffer.

« Ah oui, vraiment ?, demanda-t-il, un sourire figé aux lèvres.

-        C’est bien un Delacour ! », s’exclama James en rigolant.

La famille éclata de rire, hormis Fleur et Victoire. Les deux se tournèrent vers James, l’air indigné.

« Qu’est-ce que ça veut dire ?, demanda Fleur, visiblement offensée.

-        Oui, ça veut dire quoi ça, exactement ? », renchérit Victoire.

Les deux femmes avaient toujours mis un point d’honneur à souligner qu’elles avaient trouvé leur partenaire immédiatement ; leurs mariages se portaient toujours à merveille, « comme au premier jour », aimaient-elles à dire, d’ailleurs souvent à l’unisson. James leva les mains en l’air.

« Hé, hé, ne le prenez pas mal ! Je ne parlais pas de vous ! 

-        De qui parlais-tu alors ? », demanda Victoire, toujours grincheuse.

Le regard de James dévia lentement vers Dominique. Celle-ci, si elle observait auparavant la scène avec amusement, écarquilla les yeux quand tous les regards se dirigèrent vers elle. Cependant, la réputation sulfureuse de Dominique n’avait rien de nouveau pour sa famille, qui hochèrent la tête.

« Ah oui, c’est vrai, acquiesça Victoire.

-        Incapable de se trouver quelqu’un ! renchérit Fleur.

-        C’est pas vrai ! s’écria Dominique. Je peux trouver quelqu’un ! J’ai-

-        C’est vrai d’ailleurs, ma chérie, qu’est-il arrivé à cette gentille jeune femme que tu nous avais présenté… Myrtille ? Mirabelle ? s’enquit Bill.

-        Pomme, papa, c’était Pomme ! C’était il y a deux ans je te rappelle !

-        Ah oui, c’est vrai, Pomme… Et donc, qu’est-il arrivé… ?

-        Ça n’a pas marché papa, c’est comme ça…

-        Vraiment, Dominique, je ne comprends pas ce qui ne va pas avec toi ! s’exclama Fleur. Tu as vingt-sept ans, comment n’as-tu toujours pas trouvé quelqu’un à ton pied ?

-        Maman, soupira Louis, laisse-la, tout le monde n’a pas envie de se caser aussi tôt, c’est tout à fait normal.

-        Oui, c’est vrai, acquiesça Fleur. D’ailleurs, Dominique, je te dois des excuses. »

Dominique, qui s’était jusque-là caché le visage dans ses mains, releva la tête.

« Ah ?, demanda-t-elle, agréablement surprise.

-        Oui, ce n’est pas impossible pour toi de trouver quelqu’un, c’est plutôt le contraire ! Tu en trouves trop ! Tu les enchaînes, tu les enchaînes, im-po-ssible de t’arrêter ! Ça ne m’étonne pas, tu as mon sang après tout, mais là c’est trop ! »

Dominique râla et replongea son visage dans ses mains, alors que les membres de sa famille éclatèrent de rire. La famille Weasley-Delacour était relativement conservatrice ; il était normal d’avoir des enfants très tôt, et souvent avec des amis d’enfance. Cependant, Fleur était particulièrement accrochée à cette idée d’amour unique et sincère.

Alors qu’elle releva la tête, Dominique croisa le regard écarquillé d’Erèbe -non, pas écarquillé : admiratif. Pour être plus exacte, il semblait regarder son idole. D’ailleurs, à bien y regarder, Erèbe n’était pas le seul enfant à la regarder ainsi. Maggie, Astrée, Lux… Ils s’étaient tous regroupés autour d’elle, et certains s’agrippaient à son pantalon.

« C’est vrai, Dom, c’est vrai ? demanda une Astrée empressée.

-        T’as eu pleins d’amoureux ? Et d’amoureuses ? demanda Erèbe.

-        Pleins, pleins, je ne dirais pas ç-, commença Dominique.

-        Ah oui, il en a eu pleins, pleins, pleins ! », l’interrompit James, hilare. « D’ailleurs, vous devriez lui demander de vous raconter, ça devrait être fun. »

Dominique le fusilla du regard. Cependant, les enfants semblaient ravis de cette proposition et commencèrent à piailler, le suppliant de lui raconter l’histoire de ses amoureuses et de ses amoureux.

« On en aura jusqu’à l’année prochaine, grommela Fleur.

-        Moi je dois avouer, déclara Bill, que j’aimerais bien savoir aussi. Tu as toujours été très mystérieuse sur ta vie sentimentale. Myrtille…

-        Pomme !

-        Oui, Pomme… tu ne nous l’as présentée que parce que nous nous étions croisés en ville… »

Des murmures d’approbation s’ensuivirent. Dominique observa sa famille d’un air ahuri ; tous semblaient curieux -si ce n’est James, son meilleur ami de toujours, qui avait toujours été au courant de sa vie sentimentale et qui souriait d’un air satisfait. Les Weasley avaient toujours eu cette terrible tradition de tout se dire. Impossible de cacher quoique ce soit, ça finissait toujours par se savoir. Alors voilà, la vie amoureuse que Dominique avait soigneusement entrepris de cacher toutes ces années était finalement sujet de curiosité. Ça n’avait jamais été un secret en soi ; Dominique n’était simplement pas le type de personne à s’ouvrir sur sa vie personnelle. Il ne pensait d’ailleurs pas que ça pourrait intéresser grand monde. Visiblement, si. Il poussa un soupir.

« Ça vous intéresse vraiment ?, demanda-t-il, dépité.

-        Oui ! s’exclamèrent les enfants, suivis d’une approbation plus contenue des adultes.

-        Très bien… grommela-t-il. Je vais vous raconter. »

Les enfants s’étaient assis à ses pieds, la tête levée vers lui, les yeux brillants et les oreilles grandes ouvertes. Dominique prit une profonde inspiration à commença à raconter l’histoire de sa vie sentimentale.

End Notes:

Oups, les véritables histoires d'amour arriveront juste après. J'espère que vous avez apprécié ce petit chapitre préparatoire, n'hésitez pas à donner votre avis ! 

Teddy by morfin
Author's Notes:

TW : mention de troubles alimentaires, de dépression, de mutilation

Le premier amour de Dominique, il avait des cheveux bleus, un sourire renversant, et il s’appelait Teddy. C’était d’abord une admiration enfantine, qui, au fil des années s’était transformé en un amour innocent. Mais un amour quand même.

Elle s’en fichait bien, Dominique, qu’il fasse tout comme partie de la famille. Teddy, il lui disait qu’il l’adorait, et ça faisait battre son cœur. Teddy, il lui disait qu’il la préférait à Victoire, et c’était tout ce qu’elle voulait. Elle ne réalisait pas, à l’époque, que Teddy mentait. C’était impossible qu’il la préfère à Victoire, alors qu’il était fou amoureux d’elle. Mais comment pouvait-elle le savoir, Dominique ? Elle était jeune, elle était bête.

Teddy, ça avait été son premier confident. Pour tout. C’était avec elle qu’elle avait partagé son excitation, quant à son entrée à Poudlard. Il avait été avec elle quand elle était allée faire ses premières courses pour l’école de sorcellerie. Il avait admiré sa baguette magique, là où Victoire l’avait simplement ignorée.

C’était avec Teddy qu’elle avait partagé pour la toute première fois ses hésitations quant à son genre. C’était Teddy qui l’avait encouragée à explorer. C’était Teddy qui avait utilisé les pronoms qu’elle souhaitait, en secret. C’était Teddy qui n’avait jamais remis en question ce qu’elle ressentait, même à un si jeune âge. C’était Teddy qui était à ses côtés, quand elle avait annoncé à ses parents qu’elle était fluide, qu’elle aimerait utiliser des pronoms à la fois masculins et féminins. C’était Teddy qui s’était battu avec ses parents quand ceux-ci avaient écarté ses propos, disant que Dominique était trop jeune pour savoir ce qu’elle ressentait. C’était Teddy qui l’avait défendue, à chaque fois que c’était nécessaire, jusqu’à ce que ses parents assimilent cette réalité nouvelle pour eux.

C’était une gamine, Dominique, elle aurait dû comprendre que Teddy ne serait jamais amoureux d’elle. C’était bon signe, d’ailleurs, qu’il ne soit pas attiré par une gamine. Mais Dominique était trop jeune, trop bête, elle ne le savait pas, ça, que les adultes ça ne tombait pas amoureux des gamines. Alors Dominique, jeune et bête, elle était amoureuse d’un adulte.

Mais Teddy était déjà amoureux -fou amoureux. Dominique, elle ne voulait pas le voir, elle faisait exprès de l’ignorer, même quand c’était devenu officiel. Elle s’en souvenait très bien d’ailleurs, du jour où elle l’avait appris. Ce fameux jour où James était venu en courant jusqu’à elle, en lui annonçant qu’il venait de voir Teddy embrasser Victoire.

« Teddy ! Tu te rends comptes, Dom ? Il embrasse Victoire ! Ta SŒUR ! Allo ?»

Son cœur -et tout son être d’ailleurs- avait été réduit en bouilli ce jour-là, mais Dominique avait tenu bon. Elle s’était menti à elle-même -après tout elle savait si bien le faire-, elle s’était dit que ce n’était qu’une phase, que ce n’était que temporaire, que ce n’était pas grave, qu’il allait se rendre compte de son erreur. Il ne devait pas connaître le véritable visage de Victoire. Elle, elle la connaissait bien Victoire, mieux que tout le monde. Sa sœur elle était méchante, elle était hautaine, elle n’était pas rigolote.

Dominique et Victoire ne s’étaient jamais véritablement bien entendues, mais cette nouvelle n’avait fait qu’antagoniser encore plus sa sœur à ses yeux. Elle la voyait comme une ennemie à défaire, comme un monstre à affronter. Et pourtant, Victoire était tellement plus belle, tellement plus élégante, tellement plus intelligente. Tout le monde l’aimait, Victoire. Elle ressemblait tellement à sa mère, Victoire.

Et un jour, la nouvelle était tombée.

« On va se marier ! »

Victoire était là, à agiter la bague sous son nez, un sourire immense au visage, que Dominique interprétait comme de la provocation. Impossible à vaincre, la Victoire. Dominique avait quatorze ans, et même si elle pensait que ce stupide amour d’enfance était passé, elle s’était visiblement trompée.

Ou peut-être qu’à ce stade-là ce n’était plus une question d’amour, mais plus une question de compétition avec sa sœur. Après avoir passé sa vie à la défier, ce mariage annonçait la défaite de Dominique. Cette bague, c’était la confirmation qu’elle ne serait jamais à sa hauteur, jamais aussi bien qu’elle. Jamais aussi aimée.

Dominique n’avait pas bien accepté cette annonce. Elle commença à douter d’elle-même, à se reprocher ses erreurs. Elle n’était pas aussi belle que Victoire, ça, tout le monde se l’accordait. Sa sœur, elle était tellement plus élégante, tellement plus classe, tellement plus tout ! Elle cessa de s’alimenter. Continua de prétendre que tout allait bien. Elle ne pouvait pas laisser Victoire apercevoir sa jalousie.

Puis vint la réalisation que ce n’était pas son apparence qui clochait. Il ne s’intéressait pas plus à elle, Teddy. Il était toujours aussi amoureux de cette stupide Victoire. Dominique comprit que le problème, c’était elle. Elle n’était juste pas assez bien. Elle ne convenait pas. Ni à Teddy, ni à personne.

Elle avait constamment faim, constamment froid. Elle se faisait régulièrement du mal, Dominique, dans l’espoir peut-être qu’ainsi les autres ne pourraient pas lui faire ressentir de douleur. La veille du mariage, son corps n’en put plus. Alors qu’elle assistait aux essayages de Victoire, elle s’évanouit. Quand elle se réveilla au centre de Médicomagie, sa famille à son chevet était en pleurs. Même Teddy. Même Victoire.

Victoire l’avait prise dans ses bras, l’avait serrée fort, si fort.

« Je suis désolée Dom, je suis tellement désolée, si tu savais comme je t’aime. »

Dominique l’avait serrée en retour.

 

***

« D’abord… Il y a eu Teddy ! sourit Dominique.

-        Teddy… Teddy papa ? demanda Astrée, un air choqué au visage.

-        Beurk ! s’écria Lux.

-        Ça veut dire… que tu aurais pu être mon parent ? le questionna à nouveau Astrée, les yeux écarquillés.

-        Impossible ! s’exclama Victoire.  Il n’y a que moi pour donner naissance à une enfant aussi parfaite que toi ! »

La famille rit. Victoire souleva sa fille et la posa sur ses genoux, avant de l’embrasser tendrement sur la joue. La jeune fille rigola, d’un rire cristallin.

Le regard des deux sœurs se croisa, et elles échangèrent un sourire. Certaines histoires ne valaient pas la peine d’être contées. Dominique, d’un geste machinal, se frotta les avant-bras avant de poursuivre, d’un ton guilleret :

« Alors, maintenant je vais vous raconter comment j’ai séduit la plus belle fille de l’école… »

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