Alféa, l’Université des Fées ! Une des nombreuses écoles disséminées un peu partout dans tous les royaumes - magiques ou non magiques. Ici, nous sommes dans la dimension Magix, un univers situé à plusieurs milliers d’années lumière de la Terre dans lequel cohabitent des fées, des créatures magiques, des elfes etc. Dans cette dimension, tout se sert de sa propre énergie magique, la magie est partout et est considérée comme normale. Alféa est l’école de référence de cette dimension, connue dans des centaines d’autres univers comme étant l’école de référence pour les fées. Des fées venues de monde tous plus lointains les uns que les autres viennent passer leurs années d’apprentissage à Alféa dans le but de développer leurs pouvoirs et devenir de puissantes créatures pour protéger leurs mondes respectifs.
L’école, vieille de plusieurs milliers d’années, est aujourd’hui dirigée par sa Directrice, Madame Faragonda de son prénom. Personne n’a jamais su son nom de famille, en revanche, elle est considérée de loin comme la meilleure Directrice qu’Alféa ait connue en plusieurs siècles.

En ces murs sont passées des centaines et des centaines de fées, certaines devenues de nobles reines, d’autres encore de redoutables guerrières. A l’heure actuelle, une nouvelle génération de fées a fait son entrée dans cette fabuleuse école. Deux d’entre elles, jeunes fées prometteuses, partagent leur dernière nuit dans une chambre double de l’aile ouest, l’aile réservée aux élèves en dernière année. Après plusieurs années d’études, elles ont toutes deux obtenues leurs diplômes l’après-midi même, l’une validant son titre de fée des fleurs et de la nature, l’autre se voyant officiellement devenue fée du soleil et de la lune. Après une soirée bien arrosée, des rires et des pleurs jusqu’à tard dans la nuit, les deux jeunes adolescentes avaient fini par s’endormir, ne se doutant pas une seule seconde que l’avenir du monde Terrien allait bientôt être entre leurs mains…

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_ ouh ? ouh ?

Dans un grognement, Stella tira la couverture un peu plus sur ses épaules et enfonça un peu plus profondément sa tête dans l’oreiller moelleux. Elle arrivait à sentir les premiers rayons du soleil qui venaient lui chauffer délicatement le visage mais peu lui importait, ce n’était pas ça qui allait l’empêcher de dormir.

_ ouh ?

Brusquement, elle ouvrit les yeux. A quelques centimètres de son visage se tenait un énorme oiseau au bec crochu, en train de la fixer avec deux gros yeux noirs. L’adolescente poussa un cri, son cœur faisant un bond dans sa poitrine, envoyant valser les draps et couvertures, et se reculant à l’autre bout du lit. Le volatile ne sembla nullement effrayé et se contenta de tourner la tête à 90° pour l’observer sous un angle différent. Stella tenta de reprendre sa respiration.

Un hibou. Un énorme et vieux hibou se tenait perché sur le rebord de sa table de chevet, la dévisageant avec un intérêt certain. La jeune fille revint tout doucement s’asseoir au milieu du lit, non sans lâcher l’oiseau des yeux. Elle se permit tout juste de jeter un coup d’œil sur le côté, voulant vérifier si elle avait dormi fenêtre ouverte. Bon sang, elles avaient tellement bu pour fêter leurs fin d'études qu’elles n’avaient même pas pris le temps de fermer les fenêtres. Jetant un nouveau regard sur le côté, elle constata que Flora, sa meilleure amie et copine de chambre, dormait toujours profondément, nullement réveillée par ses cris. Elle reporta son attention sur l’oiseau. Depuis quand cette bestiole était-elle là ?! C’est alors qu’elle remarqua une enveloppe posée à côté de son oreiller, précisément devant le volatile. Celui-ci tendit sa patte, soit pour s’étirer, soit pour lui désigner l’enveloppe, Stella n’aurait su le dire (depuis quand un oiseau pouvait-il montrer des choses de la patte ?).
Délicatement, elle prit l’enveloppe et, détachant enfin son regard de l’animal, regarda la missive.

Il s’agissait d’une vieille enveloppe en papier jaunie. Vieille mais lourde. L’adresse, écrite dans une encre verte calligraphiée, indiquait bien son nom.

"Mademoiselle Stella POTTER
École des fées Alfea
MAGIX"

L’arrière de l’enveloppe comportait un unique sceau qui scellait le tout. Sans s’y pencher davantage, l’adolescente ouvrit l’enveloppe et en sortit plusieurs lettres.

La première lui était directement adressée et il lui fallut plusieurs longues et interminables minutes afin d’en saisir le sens. Son regard ne cessait de parcourir la lettre, relisant les phrases. Elle avait les sourcils froncés et secouait la tête de gauche à droite, devant l’improbable message que contenait la missive.

"Chère Miss Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Miss Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice-adjointe "

Elle n’avait encore postulé à aucune autre école, comment pouvait-on déjà l’avoir inscrite quelque part ? Comment pouvait-elle d’ores et déjà bénéficier d’une inscription quelque part ?
Elle déplia les autres lettres, découvrant les fameuses listes d’ouvrages et autres fournitures à apporter.

Interloquée, elle décida d’aller montrer cette lettre à la Directrice - et également lui signaler que des hiboux semblaient se balader comme bon leurs semblaient dans l'établissement.
Se précipitant dans les couloirs, elle monta quatre à quatre les marches menant au bureau de Madame Fragonda et frappa trois coups à la lourde porte. Lorsqu’un “entrez” se fit entendre, elle fit basculer la porte sur ses gonds et entra.

Âgée, grande et mince, les cheveux d'un blanc immaculé tiré en arrière dans un chignon serré, les yeux d'un bleu profond et étincelant, Madame Faragonda avait le visage fermé, une expression insaisissable se dessinant sur ses traits. Des lunettes en demi-lune étaient perchées sur son nez aquilin. Stella alla se positionner devant le bureau et, sans plus de formalité, brandit la lettre dans sa direction.

- Madame la Directrice regardez, commença-t-elle en parlant à toute vitesse, je viens de recevoir une lettre bizarre, qui d’ailleurs m’a été apportée de manière tout aussi bizarre, figurez-vous que ce matin j’ai été réveillée par un hiboux et...

Elle s’interrompit en voyant que la Directrice avait posé son regard sur la lettre que brandissait Stella, le regard toujours impassible mais traversé cette fois par un éclair de résignation. Ce n’est qu’à cet instant que la jeune fée remarqua également une lettre ouverte devant la vieille femme, écrite dans une encre verte et calligraphiée similaire à la sienne.

- Vous en avez reçue une aussi… ?

La Directrice poussa un soupir et se recula dans le fond de son fauteuil.

- Oui mon enfant…

Elle joignit ses mains devant elle, fermant les yeux quelques secondes.

- Assieds-toi Stella s’il te plaît. Nous devons discuter.

Stella n’aimait pas ça. Lorsque Madame Faragonda lui demandait de s’asseoir pour “discuter”, c’était très souvent pour lui faire une remontrance. Tout ceci ne lui inspirait rien de bon. Elle s’exécuta tout de même, prenant place sur l’un des deux gros fauteuils qui faisaient face au bureau, la lettre toujours serrée dans sa main.
Elle attendit plusieurs minutes que la doyenne veuille bien prendre la parole.

- J’ai effectivement reçue une lettre ce matin. Une lettre d’un… vieil ami.

Elle avait prononcé ses deux derniers mots de manière hésitante, comme si le terme de "vieil ami” ne correspondait pas forcément. Elle s’interrompit, remonta ses lunettes en formes de demi-lune sur son nez et poursuivit.

- Tu n’es pas sans savoir qu’il existe plusieurs écoles de magie dans l’univers. Alféa est une école spéciale pour les jeunes fées, mais il en existe bien d’autres, dans tous les univers. Sur Terre, il existe plusieurs écoles réservées aux sorcières et sorciers.

A cette phrase, Stella frissonna. Les sorcières n’étaient pas vraiment des créatures très appréciées dans la dimension Magix.

- Et il semblerait qu’une place t'attende dans l’une de ses écoles, poursuivit lentement Madame Faragonda. A Poudlard, plus précisément.

Stella été horrifiée.

- Mais… je ne me suis pas inscrite ! Je n’étais même pas au courant de l’existence de cette école jusqu’à aujourd’hui.

- Eh bien il semblerait que l’inverse n’aie pas été réciproque ! Car si toi tu ignorait leur existence, eux n’ignoraient pas la tienne.

Les sourcils de la Directrice s’étaient de nouveau froncés en même qu’elle avait prononcé cette dernière phrase, comme si elle y réfléchissait en même temps.

- Je connais très bien le Directeur de Poudlard, comme je te l’ai dit, c’est… un vieil ami. Il se nomme Albus Dumbledore et c’est probablement le sorcier le plus puissant que je connaisse. Il m’a adressé une note personnelle pour m’informer de votre acception dans son école. Car ce n'est pas tout, il y a aussi…

A cet instant précis, des coups tambourinèrent à la porte.

- Madame la Directrice, vous êtes là ? C’est important !

La porte s’ouvrit à la volée, laissant entrer Flora, l’air affolée, encore en chemise de nuit et les cheveux ébourrifée. Surprise, Stella ouvrit la bouche pour lui demander ce qu’elle faisait là, lorsque son regard se posa sur ce qu’elle tenait à la main : une lettre dont l’écriture était calligraphiée à l’encre verte.

En l’espace de quelques secondes, le silence de mort laissa place à un brouhaha infernal.

Excitation, incompréhension, surprise, le mélange des sentiments présents dans la pièce créa un tourbillon de sonorité. Tentant gentiment de ramener le silence, la Directrice se leva finalement d’un bond.

- Mesdemoiselles !

Les filles se turent, la tête tournée vers leur doyenne. Flora tenait toujours dans ses mains la lettre jaunie et se rapprocha du bureau. Se positionnant aux côtés de son amie, les deux jeunes filles fixaient Madame Faragonda avec un air suspicieux.

- Madame Faragonda, qu’est-ce que ça signifie ? Nous avons toutes les deux reçues la même lettre ! demanda Flora

- Comment pouvons-nous avoir été acceptées dans une école que nous ne connaissons pas ? renchérit Stella

Le brouhaha reprit de plus belle. Stella n’arrivait pas à comprendre et des centaines de questions commençaient à s’insinuer dans son esprit.

- Mesdemoiselles, reprit Faragonda, calmez-vous. Je comprends votre étonnement et vos interrogations, et je vais tenter de répondre à vos questions.

“Ah, donc elle a bien les réponses” pensa Stella. Remuant dans son fauteuil, elle jeta un bref coup d'œil sur sa droite en direction de la lettre qu’avait reçue Flora. Elle n’arrivait pas à tout lire, mais de ce qu’elle voyait, cela ressemblait trait pour trait à la sienne.

- La lettre que vous avez reçue ce matin vous a été envoyée par l’école de sorcellerie Poudlard. Il s’agit d’une école située sur Terre. Le Directeur de cette école et moi-même nous connaissons, et j’ai toute confiance en lui.

Elle s’arrêta un instant, jaugeant la réaction de ses anciennes élèves. Cette fois-ci, c’était un silence bien installé qui régnait dans la pièce, les deux jeunes fées étant toutes ouïes devant leur mentor. La Directrice repositionna une fois de plus ses lunettes sur son nez et soupira longuement, comme si elle hésitait à aller plus loin. Son regard bleu nuit se posa sur la lettre qu’elle avait elle-même reçue le matin même. Une lettre beaucoup plus longue, écrite de la main d’Albus Dumbledore lui-même. Les deux anciens ne s’étaient pas parlé depuis des années, et ce qu’il lui avait révélé ce matin valait bien des années de silence. Choisissant soigneusement ses mots, Faragonda continua.

- Chaque école dans l’Univers est érigée pour dispenser un savoir bien précis. Ici, à Alféa, nous n’avons jamais rien eu d'autre que des fées. A Poudlard, je ne crois pas avoir souvenir qu’il y ait eu autre chose que des sorciers, bon ou mauvais.

- Madame la Directrice, j’ai lu plusieurs ouvrages où il était question de cette école, commença Flora, on dit qu’il s’agit d’une des meilleures écoles pour sorciers et sorcières de la Terre. Je n’ai par contre jamais lu nulle part qu’une créature magique pouvait cumuler deux sources de pouvoirs ! Il est évident que nous sommes des fées, nous ne pouvons pas être des… sorcières…

Le mot se tut au fond de sa gorge tant il était improbable à prononcer. Elle avait raison, bien sûr. Les fées et les sorcières étaient pour ainsi dire des ennemies naturelles, comment pouvaient-elles avoir une place dans une école de la sorte ? Baissant la tête, Stella se remémora la lettre. “Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard….”

- La lettre disait “d’ores et déjà”, interrompit Stella. Nous bénéficions d'ores et déjà d'une inscription. Qu’est-ce que ça signifie ? Que nos places dans cette école sont acquises depuis longtemps ?

Elle sentit le regard de sa meilleure amie se tourner vers elle et la regarda à son tour. Elle avait une expression de surprise sur le visage et la dévisageait.

- Comment ça d’ores et déjà ? s’enquit Flora. Moi c’est juste écrit “vous avez été acceptée à l’école de sorcellerie Poudlard”.

L’air dubitatif de Flora suffit pour qu’elles comprennent que finalement, elles n’avaient peut-être pas reçu la même lettre. Les deux paires d’yeux se tournèrent à nouveau vers la Directrice qui sembla mal à l’aise l’espace de quelques secondes, avant de vite se ressaisir.

- L’important n’est pas la formulation, trancha-t-elle, et vous devriez être honorée d’avoir été acceptée dans une université aussi prestigieuse.

Devant la mine inquiète de ses deux protégées, elle continua d’un ton qui se voulait maternel.

- Ne vous inquiétez pas, je vous promets que ça sera extrêmement bénéfique pour vous. Vous n’aviez de toute façon pas encore choisi votre orientation, n'est-ce pas ?

Flora se tortilla sur sa chaise et Stella savait très bien qu’elle avait l'intention de retourner sur sa planète natale, Linphea, afin de mettre en œuvre l’étendu de ses pouvoirs. Stella, elle, n’avait effectivement rien décidé pour la suite.

Du haut de leur quinze ans, elles venaient de terminer leur parcours scolaire à Alféa qui avait duré 4 ans et elles avaient devant elles deux mois de vacances pour décider quoi faire par la suite. De multiples choix s’offraient aux diplômées ; certaines décidaient de rentrer chez elles, comme Flora voulait le faire, afin de mettre leurs pouvoirs au profit d'une cause quelconque, d’autres encore choisissent de poursuivre leurs études soit dans une autre université soit dans un établissement spécialisé. Enfin, certaines pouvaient aussi tenter de prétendre directement à certains postes, selon la nature de leurs pouvoirs.

Pour Flora, c’était une évidence : Linphea était une terre riche en ressources précieuses et naturelles, il était donc de son devoir de protéger son peuple. Stella quant à elle, n’en savait rien. Elle attendait un signe. Orpheline, elle n’avait jamais rien connu d’autre qu’Alféa, elle ne pouvait donc pas prétendre à “rentrer chez elle” étant donné qu’elle y était déjà. Protéger la dimension Magix ? Il y a déjà énormément de personnes talentueuses dans cette dimension. Continuer ses études ? Elle y avait pensé mais où ? Et dans quoi ? Que pouvait donc bien faire une fée maîtrisant l’énergie des étoiles, du soleil et de la lune ? Pas grand chose… Finalement, elle baissa de nouveau les yeux sur la lettre. C’était peut-être ça, le signe qu’elle attendait…

Tournant la tête vers Flora, elle haussa doucement les épaules.

- Qu’est-ce qu’on risque à se renseigner… ? demanda-t-elle timidement.

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Assises en tailleur au beau milieu de la bibliothèque d’Alféa, des dizaines de livres éparpillés autour d’elles, les deux jeunes filles se faisaient part mutuellement de leurs découvertes, s'émerveillent un peu plus à chaque passage. Elles découvrire ainsi que Poudlard avait été construit il y avait bien des années de cela par quatre puissants sorciers, dont chacun avait donné son nom à sa maison. Elle apprire le système de répartition, les cours dispensés (bien loin de l’idée qu’elles se faisaient des sorciers aux nez crochus qui lancaient de la magie noire à tout bout de champs) ainsi que lieux aux alentours. Elles furent fascinées par la description du village de Pré-au-Lard et dévoraient des yeux toutes les illustrations du château. Au bout de plusieurs heures de lecture et de découvertes, Stella referma le livre qu’elle avait fini de lire et soupira.

- Qu’est-ce que tu en penses ? demanda-t-elle à son amie de toujours.

Flora se mordit la lèvre avant de répondre.

- J’aurai presque envie d’y aller… ! Même si… je trouve ça bizarre.

- Comment ça ?

- Eh bien il n’a jamais été mentionné dans n’importe lequel de ses livres que des fées - ou d’autres créatures magiques - ont jamais étudié à Poudlard. Ce serait une première… Je trouve ça… Bizarre.

Stella considéra cet argument et le trouva valable. Effectivement, aucun livre ne faisait mention de fées ayant fait leur scolarité dans cette école. Finalement, elle haussa les épaules.

- Au moins on va se faire remarquer ! Et puis je pense vraiment que ça peut être une super opportunité. Réfléchis une minute ; on sera les fées les plus puissantes de l’univers ! A la fois fée et sorcière ! Rien ne pourra nous défier, on aura des perspectives d’avenir incroyables !

Flora secoua la tête en rigolant devant l’ambition notoire de son amie.

- Avant de penser à tout ça, nous avons un problème à régler : comment on se rend au “Chemin de Traverse” à ton avis ?