We are proud to be queer by Catie
Summary:

Steve Johnson sur unsplash (libre de droits)

 

Daphné explore sa bisexualité, Millicent se questionne sur son genre et Pansy sur ses relations exclusives.

Leta se sent piégée dans un rôle qui n'est pas le sien, tandis que Wilkes se débat contre son amour pour Rosier.

Quant à Théodore et Louis, ils essayent de faire comprendre aux autres que le sexe, ce n'est pas si important que ça pour eux.

Sans parler de tous les autres...

 

Recueil de textes indépendants pour le Trans HPF Month - Serpentard queers à gogo


Categories: Romance (Slash), Après Poudlard, Les Animaux Fantastiques Characters: Les Fondateurs, Les Serpentard, Leta Lestrange
Genres: Autres genres
Langue: Français
Warnings: Discrimination
Challenges: Aucun
Series: The Trans HPF Month
Chapters: 7 Completed: Non Word count: 9156 Read: 2026 Published: 01/06/2023 Updated: 07/08/2023
Chapitre 1 - En haut de la falaise by Catie
Author's Notes:

Hello tout le monde !

Voici ma participation à la table de prompts de l'équipe de modération pour ce Trans HPF Month !

J'avais besoin d'un fil rouge sans que ce soit trop restrictif, j'ai donc choisi, comme d'habituuuuudeuuuuh, les fameux, j'ai nommé : les Serpentard de mon coeur.

Je n'ai rien de prévu en détail, à part quelques prompts, mais vous retrouverez ici globalement tous les Serpys de l'année de Harry, notamment Daphné, Pansy, Millicent et Tracey, mais aussi peut-être Salazar au détour d'un couloir, quelques petits Mangemorts sympathiques, ou bien encore Louis, Albus, Scorpius, selon mon humeur !

Et je démarre ce premier prompt avec Leta Lestrange, sur qui j'ai déjà écrit une ou deux fois, mais jamais de cette manière-là (et ce nouveau headcanon m'inspire, je ne vais pas mentir hehe) (il n'est pas exclu que je réécrive sur elle plus tard dans le recueil, comme dit j'y vais en freestyle).

En tout cas je vous souhaite une très bonne lecture ♥

 

Le vent fouette ses longs cheveux noirs et s’enroule autour de sa silhouette. Il caresse sa peau, se fraye un chemin sous ses jupes, fait claquer dans l’air les rubans  de son chapeau.

Leta plisse les yeux, face à l’infini de l’océan. Les vagues, d’un gris métallique perlé du blanc de l’écume, paraissent terrifiantes vues d’ici. Elles s’écrasent avec violence contre les roches en contrebas. Un bref instant, elle  se demande si beaucoup de personnes ont tenté le saut de l’ange ici – avant de l’effacer d’un battement de paupière. C’est  trop glauque.

Sa gorge se serre de nostalgie, de culpabilité, d’une mélancolie étrange qui l’émeut. C’est l’océan où son frère est mort – par sa faute. Sauf que cette fois, elle ne fuit pas vers une destination inconnue, elle est de retour au point de départ, les pieds posés sur le sol anglais.

Elle est venue ici car elle avait besoin de réfléchir. Quoi de mieux pour laisser s’échapper ses pensées, dans la nature sauvage. Elle est entourée du fracas des vagues, du vent marin, du cri des mouettes et des bruyères qui lui fouette les chevilles.

Elle a eu besoin de s’isoler. De réfléchir. Sa dernière conversation avec Newt est encore trop présente dans sa tête.

Elle revoit son visage défait, la peine dans ses prunelles. Quand elle lui a dit qu’elle aimait son frère. Un mensonge qui lui a brûlé la langue, les tripes, le cœur.

Mais comment lui dire la vérité ?

Même là, face à la nature solitaire, elle ne peut se résoudre à laisser échapper les mots dans le vent.

« J’aime une femme ».

Une phrase impensable à prononcer, dans ce monde si étriqué de pensée.

Elle ne sait pas si elle se met elle-même des barrières, par peur de l’inconnu, des obstacles qui n’existent que dans sa tête. Une pensée fugace.

Puis elle se rappelle des regards désapprobateurs, quand Louise et elle se promenaient dans la rue, un peu trop proches. Des sourires acides quand on les surprenait parfois, main dans la main, dans l’alcôve d’un salon de thé.

Elle n’est pas prête à affronter le regard des autres, la société, tout. Alors elle a préféré mentir, prétendre un amour inexistant, pour un homme à qui elle voue pourtant une affection très amicale. Ça lui a paru plus simple, sur le coup, de dire à Newt qu’elle aimait Theseus, plutôt que Louise.

Elle n’arrive toujours pas à se l’expliquer.

Un instant, silhouette perdue dans le vent, elle ferme les yeux et se remémore.

Ses cheveux de feu. Son sourire plein de fossettes. Son grain de beauté sur l’épaule gauche. Son rire rauque, qui lui donne des frissons partout. Le contact de sa main sur son bras. Sa peau douce, son souffle dans son cou, son enivrant parfum au jasmin.

Louise et elle, ça n’aurait jamais dû arriver. Son cœur s’est brisé une seconde fois, quand elle lui a dit qu’elle ne pourrait plus la revoir.

Dans une autre vie, peut-être.

Une vie parallèle. Une vie prochaine. Elles seront heureuses toutes les deux. Peut-être.

Mais pas aujourd’hui, pas ici, pas quand on avait son père.

Corvus Lestrange n’est pas homme à accepter ce qu’il estime être anormal.

Des larmes brûlantes coulent sur les joues de Leta. Elle pince les lèvres, fort, courbe la tête face au vent. Son chapeau s’envole, elle n’en a cure. Ses cheveux noires lui brouillent la vue, l’océan, la falaise.

Ou peut-être que ce sont ses larmes.

Elle ne voit plus rien, elle se laisse glisser à terre, se recroqueville, avec l’envie de rester là pour toujours. Elle devra prétendre être une autre toute sa vie – et tout ça pour quoi ? Sa réputation, son héritage, la fierté d’un père qui la déteste. Ridicule. Aberrant. A vomir.

Leta lève son visage pour l’offrir au vent et aux embruns. Ses larmes sèchent sur ses joues. Elle sait qu’elle n’aura jamais le courage d’affronter la vérité. Elle n’est pas une Gryffondor. Elle n’est qu’une Serpentard lâche, qui préfère avoir la vie facile plutôt que d’être heureuse.

… Vraiment ?

Le doute l’étreint. Face à cet océan agité, elle se demande, rien qu’un instant, si elle en est capable. Une part d’elle a envie de hurler oui. Que pour Louise, elle serait capable de tout.

Leta se redresse, essuie d’un revers de main les dernières traces de larmes sur son visage. Elle est animée d’une détermination nouvelle. Décidée à ne pas laisser filer son bonheur entre ses doigts. Elle a peur, son cœur bat trop vite, mais durant quelques instants, elle a envie de se battre.

De ne pas se laisser dicter qui elle est par des règles sociétales arriérées.

Elle imagine une vie en Amérique avec Louise. Une fuite éperdue toutes les deux, main dans la main, un lit étroit au fond d’une cabine partagée à deux, ses lèvres sur les siennes. Le bonheur de l’anonymat, une fois là-bas.

Une vie à deux. Fantasmée. Rêvée. Si éloignée.

Sera-t-elle capable de la saisir ?

Elle disparaît dans un craquement sonore. Seul l’avenir le lui dira.

 

End Notes:

Je ne sais pas si je serai régulière à poster un chapitre par jour (je ne pense pas), mais je compte écrire sur chaque prompt ! Au pire, si je dépasse, ça prolongera la joie du mois des fiertés :mg:

J'espère que ce premier chapitre vous a plu (z'avez vu, pour celleux qui me connaissent, j'ai essayé de finir sur une note d'espoir pas trop déprimante quand même), n'oubliez pas la petite review qui fait plaisir et qui motive !

A très vite pour la suite ♥

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