Quoi qu'il en soit, le soir précédent, après le dîner, il s'était empressé de regagner son dortoir afin d'y prendre une certaine carte qu'il avait trouvée dans le bureau de son père. Il avait découvert sans mal quelques mois auparavant comment l'utiliser et il comptait bien s'en servir. Il attendit que ses camarades de chambre s'endorment et dès les premiers ronflements, il se précipita à l'extérieur de sa salle commune.
Il alluma sa baguette et examina la carte quelques instants, il avait de la chance, car Rusard, le concierge ainsi que Miss Teigne se trouvaient à l'opposé du lieu où il désirait se rendre. Sans bruit, il descendit les escaliers du 7e étage puis les suivants. A nouveau, il jeta un coup d'oeil à la carte du Maraudeur afin d'être certain qu'aucun professeur ne faisait sa garde au 3e étage.
Enfin, il arriva près de la statue d'une sorcière borgne. 'Dissendium' chuchota-t-il et la statue se poussa afin qu'il puisse pénètrer dans le passage secret. Il avança d'un pas dans le passage quand soudain un détail attira son attention, un petit point noir avançait rapidement vers la statue Borgne et ce petit point noir représentait un obstacle qu'il n'avait pas prévu. Le préfet de Gryffondor, un jeune garçon qui s'apparentait de très près à Percy Weasley venait tout juste de s'arrêter au niveau de la statue qui cachait le passage secret et observait les alentours méticuleusement.
James fit demi-tour et revint à l'entrée du tunnel, il entendait tout près de lui la respiration essouflée du jeune préfet.
- Pourtant, j'étais certain de l'avoir vu ici ! marmonna-t-il l'air renfrogné.
Mais il n'avait pas l'air décidé à partir et James finit par s'asseoir sur le sol froid du tunnel en attendant qu'il finisse par renoncer à le trouver. Ainsi, le jeune garçon resta là, assis à attendre que le jeune préfet après de longues heures de recherche s'en aille épuisé et déçu. James se leva, il était fatigué et son plus cher désir était de retrouver son lit douillet dans la Grande Tour de Gryffondor, mais malheureusement pour lui, ses problèmes ne faisaient que commencer car le miaulement de Miss Teigne, la chatte de Rusard se fit entendre. Il regarda sa carte, elle était encore au bout du couloir, s'il courait vite, il avait peut-être une chance de lui échapper. Il sortit avec précipitation de sa cachette et commença à courir à toute allure le long du couloir. Mais le bruit de ses pas avaient alerté la chatte et elle appelait à présent son maître. Il lui sembla que jamais il n'avait couru aussi vite de toute sa vie. Il monta les escaliers quatre à quatre tout en entendant derrière lui la voix de Rusard qui lui promettait les pires punitions s'il l'attrapait.
Enfin, il arriva devant le tableau de la Grosse Dame et après l'avoir réveillé il finit par pouvoir rentrer dans sa salle commune. Il regarda sa montre et s'aperçut qu'il ne lui restait plus que quelques heures de sommeil, ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Il crut entendre un toussotement derrière lui et sans prendre la peine de regarder qui pouvait bien se trouver là, il grimpa les marches qui le menèrent à son dortoir. Il plongea sous ses couvertures tout habillé et put dormir quelques courtes heures avant que son réveil ne sonne.
Et c'est ainsi que ce matin-là, durant un cours de métamorphose qu'il trouvait particulièrement ennuyeux puisqu'il était basé sur de la théorie, il observait son professeur le regard vitreux, affalé sur sa chaise.
- Ainsi, disait le professeur McGonagall, la plus grande concentration vous sera toujours nécessaire lors de l'usage de la métamorphose ...
Mais James n'écoutait plus depuis bien longtemps, ses paupières ne cessaient de s'ouvrir et de se fermer et finalement elles se fermèrent mais ne se rouvrirent pas.
Il fonçait à tout à l'heure sur son balai, il avait semé l'attrapeur adverse depuis bien longtemps et doucement il tendait la main vers le vif d'or, encore quelques centimètres ... Juste quelques centimètres et il deviendrait le nouveau héros de Gryffondor ...
- POTTER !
Il ouvrit brusquement les yeux, sa tête avait du glisser de ses mains pendant qu'il dormait et il avait brutalement heurté la table.
- J'aimerais vous voir à la fin du cours, c'est la troisième fois que cela vous arrive cette semaine, si vous continuez, je serais contrainte de vous donner une heure de retenue, dit-elle en le fixant d'un regard perçant.
- Mais professeur ... s'exclama-t-il scandalisé.
- Il n'y a pas de 'mais' Potter, et maintenant veuillez suivre le cours.
Le reste du cours parut durer une éternité aux yeux de James, mais il sentait le regard sévère du professeur McGonagall posé sur lui et n'osait plus fermer les yeux, craignant de s'assoupir à nouveau. Malgré son poste de directrice, Minerva McGonagall avait décidée de rester professeur de métamorphose, matière qu'elle appréciait énormément et qu'elle ne voulait pas voir donnée à enseigner à un incapable. Lors de sa première année d'études, James avait espéré que la célébrité de son père pourrait lui épargner des remontrances de la part de ses professeurs mais il s'était rapidement aperçu que sa tactique ne fonctionnerait pas avec son professeur de métamorphose. De fait être également responsable des Gryffondors ne l'empêchait pas de donner des heures de retenues aux élèves de sa propre maison !
Enfin, le cours prit fin et James se dirigea avec prudence vers le bureau de son professeur.
- Vous vouliez me voir ? demanda-t-il d'un ton courtois.
- Oui Potter, je ne comprends pas ce qui vous arrive. Voyons ! Cela fait la troisième fois que vous vous endormez durant mon cours, avez-vous un problème qui vous empêche de dormir ? Insomnie ? Ou considérez-vous tout simplement mes cours comme inutiles ?
- Non non, rien de tout ça ... C'est juste que ... Je travaille très tard le soir ! laissa-t-il échapper.
Le professeur l'observa d'un oeil critique. Bien qu'il paraissait peu probable qu'un élève tel que James Potter qui, bien que brillant était loin d'être l'élève le plus travailleur de Poudlard, elle ne broncha pas.
- Vous pouvez y aller, ajouta-t-elle simplement.
Surpris de s'en tirer aussi facilement, James se précipita à l'extérieur de sa salle de classe avant que son professeur ne change d'avis. Cette fois, il l'avait échappée belle !
Albus était assis dans la Grande Salle, à la table des Gryffondors. Il mangeait tout doucement son repas, observant avec curiosité ses camarades. Malgré l'inquiétude qu'il avait éprouvé à l'idée de devoir subir la cérémonie de la répartition, il avait eut la joie d'être placé à Gryffondor par le Choixpeau, malgré une longue hésitation du vieux chapeau qui avait du être restauré après avoir été brûlé par Voldemort.
Il aperçut soudain une tignasse brune à l'horizon. Il fit un signe à la propriétaire de la tignasse et celle-ci vînt s'asseoir à côté de lui.
- Salut Ab, lança Rose Weasley sur ton enjoué.
- Coucou Rose, répondit-il en souriant. On a quoi comme cours après le déjeuner ?
- Botanique, l'informa-t-elle. On va voir le professeur Neville.
- J'aime bien ses cours, ajouta le jeune garçon.
Albus se servit un peu de rôti tandis que sa cousine sortait un parchemin et une plume de son sac.
- Hé, regarde ! s'exclama-t-elle soudain, faisant sursauter le jeune garçon.
Elle suivait du regard un garçon au visage pâle et pointu qui s'avançait d'un pas trainant vers la table des Serpentards. Il tourna la tête et posa ses yeux d'un bleu acier sur Albus.
- Qu'est-ce que tu penses de lui ? demanda-t-elle l'air songeur. Je veux dire, papa n'a pas l'air de beaucoup l'aimer ...
- Oh tu sais, je ne le connais pas trop. Il réfléchissait à un moyen d'ammener le Quidditch dans la conversation quand le professeur McGonagall fit brusquement irrupsion dans la Grande Salle. Elle observa les tables où les élèves étaient en train de déjeuner d'un air critique et se dirigea finalement vers le préfet de Gryffondor, Henry Green. Ab donna un coup de coude à Rose afin de lui montrer l'étrangeté de l'affaire. McGonagall chuchota quelque chose à l'oreille de Green et celui-ci la suivit en dehors de la Grande Salle.
- Je me demande ce qui se passe ... commença Albus, mais sa cousine le tirait déjà par la manche afin qu'il se lève.
- On va le savoir tout de suite, dit-elle avec un clin d'oeil.
Tout deux s'avancèrent l'air de rien vers les portes de la Grande Salle et prenant un air innocent, ils sortirent tranquillement de celle-ci.
- Où sont-ils passés ? s'affola Rose.
- Chut. Je crois que j'ai entendu quelque chose.
Tout deux tendirent l'oreille et malgré le brouhaha venant de la Grande Salle, Albus fut sûr cette fois-ci qu'il avait bien entendu le bruit des talons du professeur McGonagall claquant sur le sol. Il avança doucement en direction du bruit et arriva devant la porte d'une salle qu'il n'avait jamais remarquée. Surement une vieille salle de classe abandonnée. Rose le rejoint et tous les deux collèrent leur oreille à la porte.
- Tiens tiens, dit soudain une voix froide et méchante, Regardez-moi qui voilà.
- Qu'est-ce que tu nous veux ? lança Albus.
- Pourquoi n'êtes-vous pas dans la Grande Salle ? demanda le jeune garçon sans se soucier le moins du monde de la réponse du Gryffondor.
- En quoi ça te regarde ? interrogea Rose.
Le jeune garçon aux cheveux blonds coupés courts sortit sa baguette de sa poche. Il était plus grand et plus musclé qu'Albus. Sur sa robe, il portait un petit badge sur lequel un petit P était inscrit.
- Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-il l'air menaçant, ses yeux noirs croisant les yeux verts d'Albus. Vous me faites perdre patience.
Soudain, un autre jeune garçon blond apparut derrière lui, il était plus petit et beaucoup moins musclé, mais il était de la même maison que le premier.
- Laisse les tranquille, ordonna-t-il au préfet. Tu donnes une mauvaise image des Serpentards.
- Pourquoi devrais-je t'obéir Malefoy ? ricana le grand blond.
- Parce que c'est moi qui vous l'ordonne, trancha la voix sèche du professeur McGonagall. Benett, retournez dans la Grande Salle, il n'est pas nécessaire d'essayer de terroriser les élèves de ma maison. Quand à vous trois, que faisiez-vous ici ? interrogea-t-elle tandis que le préfet détalait comme un lapin.
- Nous ... Nous sommes perdus, expliqua Albus.
- En fait, en sortant de la Grande Salle, nous avons vu un fantôme et nous l'avons suivi avec curiosité, mais après quelques instants nous nous sommes perdus et nous sommes retrouvés là, complèta Rose en prenant un air angélique. Et c'est à ce moment là que nous sommes tombés sur Benett et que Malefoy nous a courageusement défendu. Elle avait toujours eu une attitude irréprochable en cours depuis le début de l'année et espérait que cela suffirait à convaincre son professeur.
- Bien, si vous le ditez miss Weasley. Puisque vous êtes ici, je souhaiterais vous présenter un nouvel élève, il est arrivé aujourd'hui. J'espères que vous ferez tout votre possible pour vous montrer sympathiques envers lui. Veuillez me suivre.
Les trois enfants entrèrent dans la mystérieuse salle. La salle n'était pas très grande mais était très encombrée. Un nombre incalculable de tables et de chaises avaient été posées les unes sur les autres et tenaient en équilibre avec beaucoup de peine. Une épaisse pellicule de poussière couvrait le tout et donnait l'impression que la pièce n'avait pas vu de visiteurs depuis une éternité. Le préfet de Gryffondor était en train de discuter avec un jeune garçon qui devait avoir leur âge. Il avait de grands yeux noirs et de longs cheveux bruns mal disciplinés. A leur entrée, les deux jeunes gens tournèrent la tête vers eux l'air surpris. Le jeune garçon portait un vieux jean délavé et un t-shirt noir.
- Salut, dit-il à l'attention des nouveaux arrivants.
- Nous allions le faire répartir par le Choixpeau. Ensuite, il sera nécessaire de lui fournir l'équipement nécessaire pour commencer à étudier, expliqua le professeur McGonagall tout en s'approchant d'une table où était posé un vieux chapeau miteux.
Le professeur McGonagall posa délicatement le chapeau sur la tête du nouveau venu. Après quelques instants, il finit par déclarer:
- Poufsouffle !