Auteur : Shadowphoenix
Avertissement : Rien ne m’appartient, tout est à JK Rowlings et l’histoire à Shadowphoenix. (Si vous voulez la contacter ou lire la fic en vo, allez voir dans ma bio)
Rating : PG13
Suite de Fine Lines : Severus est envoyé à New York pour aider Harry à recouvrer la mémoire et le protéger de Lucius Malfoy qui cherche à devenir le nouveau Seigneur des Ténèbres.
Résumé : Harry et Severus retournent finalement à Poudlard, mais le passé n’est pas si facile à oublier…Surtout quand Drago Malfoy fait son apparition.
Correctrice : AnthaRosa
Musique, que l’auteur associe à Shades of Grey :
I’ll Stand By You – The Pretenders (theme)
Anything – The Calling
Pour le site de Shadowphoenix
http://www.angelfire.com/anime2/mori/
J’aurais dû le savoir. Donner à ces triples idiots la plus petite occasion de faire la fête et ils l’organisent sans aucune proportion. Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir revenir ici ? Pensa Severus. Il grimaça à la foule devant eux et pour une grande partie, au monde en général. J’échange un cirque contre un autre. Peut-être devrais-je tout abandonner, m’acheter une maison au milieu de nulle part et y demeurer le reste de mes jours comme un reclus. Au moins je pourrais conserver le niveau de stupidité auquel je suis assujetti à un degré maîtrisable.
Severus ne savait pas à quoi s’attendre quand lui et Harry retourneraient au collège de Poudlard, école de sorcellerie. Mais, ce n’était certainement pas ce qu’il avait découvert en entrant dans le château. Comme il était impossible de transplaner dans l’enceinte de l’école, ils avaient été obligés de prendre le Poudlard Expresse à la gare de Londres. Ce simple fait agaçait Severus. A Poudlard, tout le monde connaîtrait l’heure précise de leur arrivée. Tout ce qu’il désirait était un trajet paisible et calme pour ensuite descendre dans ses cachots et s’y enfermer jusqu’à ce qu’il se sente capable d’effacer toutes traces moldues de sa peau. Il se tenait dans l’entrée du château et tout mouvement en avant était entravé par une nuée de personnes, chacune penchée en avant pour parler à une autre. Tomber sur Harry Potter lors de leur retour à la maison, n’était pas ce qu’il avait prévu pour améliorer son état d’énervement.
Parce qu’aucun d’eux n’avait envie de transplaner au-dessus de l’Océan Atlantique, Harry avait suggéré de retourner en Angleterre par avion. Severus avait vu ces ‘avions’ à la télévision et dans les films dans lesquels Harry l’avait traîné pendant l’année qui avait suivi la défaite de Lucius Malfoy. Ils avaient l’air acceptable, semblable à de grands et confortables bus qui pouvaient emmener les passagers où ils le désiraient en relativement peu de temps.
Il avait donc accepté. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour se rendre compte que les médias moldus n’étaient ni tout à fait honnêtes ni réalistes. Les sièges spacieux et confortables dans les films, étaient exigus et décidément inconfortables. Il n’y avait pas de compartiment pour bagage à main impossible à fermer dans les films. Bien sûr ils avaient dissimulé les affreuses odeurs, le sifflement bruyant des réacteurs, la nourriture dégoûtante et la multitude d’odieux passagers, comme le gros bonhomme devant lui qui avait gardé son siège dans la position inclinée tout le long du voyage ou les marmots derrière lui, qui eux n’avaient fait que pleurer, crier et donner des coups de pieds et de poings dans son siège. Et pire que tout, les films avaient négligé de mentionner qu’il faut bien plus d’une heure pour aller de New York à Londres.
De nombreuses heures plus tard, dégoûté et résolu à ne plus jamais monter dans un avion de sa vie et commençant à avoir des envies de meurtres, Severus fut finalement dans le Poudlard Expresse. Celui-ci confortable dans d’autres circonstances, lui paraissait aussi déplaisant que l’avion. Il rêvait de se terrer dans son salon. Mais son rêve fut anéanti quand il descendit du train. A l’entrée du château ; il vit la faculté au complet et quelques autres, les attendre. Tout ce dont ils ont besoin est une foutue bannière. Pensa Severus. Et peut-être de stupides chapeaux.
Il y eut un moment de silence quand ils franchirent l’entrée puis des exclamations groupées de, ‘Harry !’, d’un grand nombre de personnes se firent entendre. La foule, excitée, ne perdit pas de temps et se précipita sur eux. Heureusement pour Severus, personne ne se préoccupa de sa présence ou de son absence. Il put donc se retirer dans un coin sombre et observer le processus sans être dérangé.
Stupide invention moldue. Il poursuivit ses malédictions contre un tel fléau : il essayait de faire disparaître la sensation de bourdonnement qu’il avait depuis que l’avion avait décollé. Il avait la désagréable sensation que sa tête était embrumée et que chaque bruit était atténué comme s’il nageait sous l’eau. Il se demandait s’il n’aurait pas dû accepter l’offre de chewing gum qu’Harry lui avait proposé dans l’avion au lieu de gronder un catégorique « Non ». Il savait que tout ce dont il avait besoin était une chance d’aller dans ses appartements et de se préparer une potion de restauratrice pour faire disparaître l’horrible sensation.
Personne ne remarquera que je suis parti. Pensa-t-il. Il regarda d’un air peu convaincu l’entrée. Dès que l’idée lui avait traversé l’esprit, Harry avait tourné la tête pour le regarder droit dans les yeux. Severus était énervé d’être surpris pour une chose aussi simple. Il était naturel que maintenant, qu’il était entouré de tous ses amis et fans, Harry l’oublie. Qu’il refuse d’agir comme il s’y attendait, frustrait Severus surtout, quand il pouvait lire aussi facilement dans les yeux d’Harry, de l’attendre jusqu’à ce que lui aussi puisse partir. Mais, c’est justement ça, je ne veux pas de compagnie, aurait voulu hurler Severus mais il s’obligea à garder cette pensée pour lui. Il fronça les sourcils en regardant Harry et exprima pleinement son énervement pour que je jeune homme puisse le lire et acquiesça de manière infime, mais suffisante pour que Harry comprenne que bien qu’il préférerait échapper à la foule, il l’attendrait. Le fait qu’ils se connaissent suffisamment bien pour être capable d’avoir une conversation basée sur les expressions du visage était un autre aspect de sa vie à propos duquel il émettait de sérieuses réserves. Mais comme tout le reste, ces derniers temps, il ne pouvait rien y faire, même s’il le désirait vraiment.
S’ils parvenaient à communiquer sans parler, ce n’était bien sûr, pas parce qu’ils ressentaient un sentiment particulier, qu’ils s’intéressent l’un à l’autre, Severus le souligna rapidement. La raison venait plutôt du temps qu’ils avaient passé ensemble l’année précédente, pendant la dernière année d’université d’Harry, à la maison sur la plage qu’ils avaient eux et les amis d’Harry loué pour passer leur dernière année dans le vent. C’était naturel de s’habituer aux maniérismes et expressions de la personne avec qui l’on vit si longtemps. S’il ne comprenait pas aussi bien les habitudes particulières de Ben et Kevin, c’était parce qu’il ne les connaissait que depuis un an et demi, donc pas aussi longtemps qu’Harry. Et c’était la seule explication qu’il était prêt à prendre en considération. Sans quoi…et bien, il savait où menait l’autre explication et il n’était pas prêt à faire ce voyage.
Il adopta sa meilleure attitude « Approche et j’aurai l’honneur de placer ton estime personnelle face à mes remarques accablantes, et de les utiliser pour te révéler qui tu es ». Il s’appuya contre le mur, croisa les bras sur sa poitrine, s’installa pour une longue attente et se ferma aux discussions idiotes, parlées d’une voix forte, qui se déroulaient devant lui. S’il devait subir cela, il ferait en sorte d’être sûr que tout le monde se sente aussi mal à l’aise que lui. Il décida donc d’observer de près et de scruter minutieusement toutes les personnes présentes.
Dumbledore était là, au abord de la foule entourant Harry. Il essayait de ne pas se mettre entre Harry et ses amis. Albus le regarda, lui sourit, lui fit un clin d’œil et retourna son attention sur Harry. Severus sentit sa lèvre supérieure remonter dans un grondement. Ne pensez pas que je ne sais pas ce que vous faites. J’ai patienté suffisamment longtemps pour vous en parler, directement. Vous avez peut-être été capable d’ignorer mes lettres, mais vous ne pourrez pas m’éviter maintenant que je suis là. Avant la fin de cette semaine Albus, vous m’aurez dit ce que vous savez, et vous me direz exactement ce que vous m’avez fait.
A côté d’Harry se tenaient Granger et Weasley. Ils interrompirent leur conversation pour le prendre dans leur bras comme s’il allait disparaître s’ils ne se rassuraient pas eux même par un contact physique. Severus trouvait bizarre, maintenant qu’il les voyait interagir que ni l’un ni l’autre ne soit venu voir Harry pendant les vacances d’été. Tout ce qu’ils avaient à faire été de demander à Dumbledore où ils séjournaient. Après tout, Severus continuait à lui donner des nouvelles, où ils se trouvaient et comment se déroulait leur vie. Severus porta à nouveau son attention sur Dumbledore. C’était vous. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais c’était vous. Je le sais. Je me souviens de la manière dont Weasley a agi il y a deux ans quand vous nous avez dits où se trouvait Potter. Vous les avez empêchés de le voir. Pourquoi ? Soyez maudit, Albus. Que faites-vous ?
Il ne leur fallut pas longtemps pour sentir le poids de son regard et Granger comme Weasley tournèrent la tête pour le regarder. Granger lui offrit un sourire timide puis se retourna vers Harry alors que Weasley lui envoya un regard plein de haine et dit quelque chose à Harry, qui le fit regarder Severus. Ce dernier lui renvoya son regard d’un air glacial. Oui, Potter. Tes amis sont de retour à tes côtés. La traditionnelle haine va pouvoir reprendre comme s’il n’y avait jamais eu rien d’autre. Ils se regardèrent quelques instants de plus puis Harry se retourna vers Weasley pour lui dire quelque chose. L’auror cligna des paupières. Etait-ce un mot pour ma défense ou un accord à son insulte sur ma personne. De toute façon, ça n’a pas d’importance. Il n’y accorda pas davantage d’attention et continua à observer la foule.
MacGonagall se tenait près de Dumbledore. Elle sourit à Harry. Elle aussi sentit immédiatement le regard de Severus et le lui retourna puis baissa les yeux sur son pantalon en cuir et haussa un sourcil. Il grogna à nouveau et Minerva détourna le regard. Il avait la désagréable impression d’avoir qu’elle venait de gagner ce round. Les autres professeurs étaient également présents ; Hagrid, Ne me dites pas que ce grand idiot enseigne encore, s’était déplacé pour se placer devant Harry. Il le serra dans ses bras et le souleva du sol. Flitwick, Sinistra, Chourave, Binns et la liste continuait. L’école ne reprenait que le lendemain. Harry avait voulu arriver avant la rentrée et la répartition. Il n’y avait donc pas encore d’étudiants dans la résidence. Severus pouvait parfaitement imaginer l’enthousiasme dès le lendemain quand les nouveaux et les anciens étudiants reviendraient et découvriraient que l’invité n’est autre que leur héros, Harry Potter. Severus leva les yeux au ciel de dégoût. Tout ce dont nous avons besoin est que Black et Lupin fassent leur apparition. On pourra alors vraiment commencer à s’amuser.
Severus allait retourner son attention sur Granger puisqu’il n’avait rien de mieux à faire. Il voulait voir s’il pouvait la décontenancer suffisamment en lui faisant peur, lui faire croire qu’il allait crier après elle, pour le travail qu’elle avait fait avec sa classe, quand il aperçut quelqu’un d’autre. Il se tenait hors de la foule, dans la même position que lui. Pendant une brève seconde, Severus pensa avoir vu un fantôme. Un grand fantôme aux cheveux clairs et aux yeux gris. Drago Malfoy.
Severus s’était demandé pendant l’année qui avait suivi la mort de Lucius, ce qu’était devenu son fils.
Même si les pensées de ses pêchés passés ne l’assaillaient pas ou ne se moquaient pas de lui comme le faisaient d’autres pensées, il n’avait pas été capable d’oublier que quelque part, Drago était libre des crimes auxquels son père l’avait enchaînés. Severus s’était demandé ce qu’il ferait de sa nouvelle liberté. Cependant la dernière chose à laquelle il s’était attendu était de le trouver ici, à Poudlard pendant la célébration de bienvenu du retour impromptu d’Harry. Spontanément lui vint à l’esprit l’écho désespéré d’une voix paniquée, « Enfer, peut-être que Drago voudra verser mon sang pour la mort de son père ». Severus plissa les paupières et regarda Drago avec attention. Ce dernier observait toujours le groupe autour d’Harry et n’avait pas encore regardé dans la direction de Severus.
Que fais-tu ici, Drago ? Tu aurais pu aller n’importe où dans le monde, alors pourquoi ici ? Severus n’avait pas passé autant d’années en tant que mangemort pour oublier sa prudence et sa suspicion. Et la manière dont Drago regardait, au milieu du groupe, regardait Harry lui fit dresser les cheveux sur la tête en guise d’avertissement. Je ne l’ai pas sauvé pour que ton fils le tue. Pensa Severus sombrement, en parlant à un homme qu’il avait récemment tué. Est-ce pour cela qu’il est ici, Lucius ? Est-ce ta mort qui l’a fait venir ici, pour qu’il finisse ce que tu as commencé ? Pour réussir là où tu as échoué ? Pour son bien, j’espère que non. Je ne t’ai pas laissé le menacer, je ne laisserai pas non plus cette opportunité à ton fils.
Peut-être était ce l’intensité de son regard ou peut-être que Drago pouvait sentir le regard de quelqu’un posé sur lui, parce ce qu’il tourna soudain la tête et rencontra les yeux de Severus avec confiance. Alors qu’ils se dévisageaient, le temps sembla suspendu. Severus voyait quelque chose dans les yeux de Drago qui ne lui inspirait pas confiance. Ils parlaient d’une connaissance d’un type spécial, d’une connaissance secrète. Drago savait quelque chose. De cela Severus n’en doutait pas. Maudissez-les tous. Est-ce trop demander d’avoir un peu de paix et de normalité ? Est-ce qu’il faut qu’il y ait toujours un autre mystère ou un autre complot ? Je suis trop vieux pour tout ceci.
Drago fut le premier a brisé le contact visuel. Il fit le tour de la place du regard comme s’il se demandait si une autre personne le regardait. Il fit ensuite quelque chose que Severus trouva très étrange. Après s’être assuré que personne ne le regardait, et personne ne faisait effectivement attention à lui, Drago s’arrêta, fit un mouvement comme s’il voulait venir vers Severus mais se rattrapa à la dernière minute. Il ouvrit sa bouche, la referma, secoua la tête pour lui-même, se détourna complètement de Severus et se concentra à nouveau sur le groupe devant lui. Il laissa Severus observer l’arrière de sa tête. Qu’est-ce qui vient de se passer ?
Il ne lui fallut pas longtemps pour sombrer dans les enchevêtrements de la suspicion, de la peur et de la frustration. En fait, c’est seulement quand il sentit une main sur son coude que ses yeux se focalisèrent et revinrent à la réalité. « Quoi ? » Severus grogna et lança un regard noir à la personne qui avait osé le toucher.
Ce n’était pas une surprise que le possesseur de la main soit Harry. Seul, Harry risquerait un contact physique volontaire en le touchant. « Est-ce que tu vas bien ? » Demanda Harry en regardant Severus droit dans les yeux, avec une expression inquiète.
Severus prit un air renfrogné et enleva la main d’Harry de son bras. « Que veux-tu ? »
Severus fut énervé par l’attitude du jeune homme. Ce dernier ne fut pas le moins du monde déconcerté par son ton. Il commença raisonnablement : « Je voulais aller déballer mes affaires. Le professeur Dumbledore a été assez gentil pour m’offrir une chambre pendant que je suis ici. Si tu veux rester dans l’entrée, je ne vais pas t’arrêter. »
Un petit mouvement attira les yeux de Severus loin de lui. L’entrée s’était vidée. Les derniers traînards commençaient à partir. L’un d’eux était Drago Malfoy. Il s’était arrêté pour observer de près Harry et Severus puis tourna et disparut dans un couloir. Severus plissa les yeux après le départ de Drago. Combien de temps êtes- vous resté là à nous observer ? Et que pourquoi l’avez-vous fait, d’abord ? »
« Severus ? »
Severus retourna son attention sur Harry et le regarda avec des yeux noirs. « Quoi ? »
« Quelque chose ne va pas, qu’est ce que c’est ? »
Severus secoua la tête et prit la direction des cachots. « Tout va bien, Monsieur Potter. Maintenant que vous me le rappelez si gentiment, je vais aller déballer mes affaires. » Il s’arrêta à mi-chemin et marmonna par-dessus son épaule, « Bon retour à Poudlard. »
Il y eut peut-être cinq secondes pendant lesquelles Severus pensa être seul. Mais des bruits de pas brisèrent aussi cette illusion.
« C’est cela ? » Lui Harry demanda en le rattrapant. « Tu t’en va comme ça ? »
Enervé comme il l’était, Severus lui jeta un regard mauvais, « Avez-vous un problème, Monsieur Potter ? »
« Non, mais je pense que tu en as un. » Lui rétorqua Harry.
Severus se sentit désorienté un peu comme la première fois qu’il avait essayé de taper à l’ordinateur et que Harry s’était fâché. Leur conversation avait décidément pris un ton hostile et il ne pouvait pas expliquer pourquoi. Peut-être que s’il l’ignorait Harry partirait. Ca valait la peine d’essayer en tout cas. Et ça résoudrait le problème même si la solution n’était que temporaire.
Ils descendirent les escaliers qui mènent aux cachots et marchèrent jusqu’à la chambre de Severus. Harry refusait de le laisser seul. C’est là, qu’Harry attrapa le bras de Severus et l’obligea à lui faire face. Severus fut momentanément surpris, mais celle-ci se transforma en colère et il allait le réprimander quand Harry le prit de court.
« Ecoute, » Harry le regardait comme s’il allait à le secouer. « Je ne sais pas ce que signifie pour toi revenir ici, mais si tu penses, ne serait-ce qu’un instant, à forcer les choses à redevenir ce qu’elles étaient lorsque j’étais étudiant ici, tu vas avoir un réveil brutal. M’entends-tu ? » Harry siffla et accentua sa question en donnant à Severus un coup vif sur la poitrine.
Severus renifla « Touchez-moi encore une fois, Monsieur Potter, et je vous casse le poignet.
« Tu ne le feras pas et nous le savons tous les deux. » Rétorqua Harry. « Convaincs-toi si tu veux, je m’en fou. Mais n’essaie pas de me convaincre, moi avec les excuses dont tu te sers pour te persuader. Voldemort est mort ; tu n’as aucune raison de reprendre cette vieille charade et je ne vais pas tolérer que tu le fasses. Nous avons traversé trop de choses pour reprendre ces absurdités. Même si tu ne l’apprécies, nous sommes amis. »
« Tes amis, sont ici. » Il fit un geste sec en direction des étages supérieurs. « Tu devrais vérifier les faits avant de faire des hypothèses sur tes relations avec les gens. »
« Je fais des hypothèses, c’est ça ? »
« Ca y ressemble. » Claqua Severus en se libérant d’un mouvement brusque de la prise sur son bras. « Maintenant si tu voulais filer et faire ici ce que tu as prévu de faire peut-être que je pourrais-»
« Ne t’avise pas à me traiter comme un enfant ! »
« Alors peut-être que tu ne devrais pas agir comme tel. » Les mots échappèrent à Severus et il les dit avant de pouvoir les arrêter.
« De quoi parles-tu ? » Lui demanda Harry après l’avoir observé une minute en silence.
« Ta compréhension du français a-t-elle été détériorée ces dernières minutes pour que tu sois incapable de comprendre ce que je dis. »
« Tu sais très bien que… » Harry se tut et ils se regardèrent fixement avec colère.
« Oh, je comprends. » Dit-il lentement. Il regarda Severus d’un air mesuré. « Tu as tort tu sais. »
Severus plissa les sourcils. « Je ne vais pas prétendre savoir de quoi tu parles. »
« Oh, tu as raison sur ce qu’il m’a dit. Mais apparemment complètement faux sur ce que je lui ai répondu. »
Quelqu’un a passé beaucoup trop de temps avec Ben, apparemment. N’essayez pas de me psychanalyser, Monsieur Potter. Ca le dérangeait plus qu’il ne voulait l’admettre qu’Harry ait mis le doigt sur le problème aussi facilement. Enervé Severus se tourna pour ouvrir la porte de son appartement mais Harry lui agrippa à nouveau le bras. Encore. Très bien, c’est ainsi.
« Je ne plaisantais pas à tes dépends, Severus. » Dit Harry en serrant les dents quand Severus planta les ongles de sa main libre dans celle dont Harry se servait pour le tenir. « Si savoir te permet de te sentir mieux, sache que j’ai dit à Ron de la fermer. »
« Si tu penses que je gaspillerais de l’énergie à m’intéresser à ce que toi et Weasley dites à mon sujet-» Commença Severus en retirant la main d’Harry. Ca ne l’aidait pas de savoir que profondément, il était inquiet de savoir ce qu’il avait dit à Weasley.
« Veux-tu arrêter ? » L’interrompit Harry. « C’est moi ici Severus, as-tu oublié cela ? Tu n’as pas à prétendre et tu n’as pas à être un irritable salaud tout le temps. »
Ils continuèrent à se regarder avec des yeux noirs pendant ce qui parut être une éternité. C’est drôle comme les choses peuvent être différentes entre nous maintenant que nous sommes à nouveau ici. Peut-être n’y pouvons nous rien : nous devons vivre selon les attentes des autres. Severus réfléchit un moment de plus puis soupira mentalement, « As-tu vu que Drago était dans la foule des personnes venues t’accueillir ? » Lui demanda Severus doucement.
La tension entre eux s’effaça et Harry cligna des yeux. « Pendant une seconde à la fin. Pour te dire la vérité, j’ai cru l’avoir imaginé. »
Severus regarda de chaque côté du couloir. Il savait que personne n’était tapi là, mais il avait besoin de vérifier, juste pour au cas ou. « Non, tu ne l’as pas imaginé. » Répondit-il. Il se tourna vers la porte, l’ouvrit, invita d’un geste Harry à entrer. « Tu ne l’as pas du tout imaginé. »
« Tu es inquiet. » Observa Harry en entrant après Severus et ferma la porte derrière lui.
« Je ne suis pas inquiet, simplement prudent. »Le corrigea Severus. « Je ne sais pas pourquoi il est là. Ce n’est pas comme s’il avait des amis parmi le personnel comme toi. »
« C’est plus que cela, à quoi penses-tu ? »
« Tu te souviens, il y a un an quand tu essayais de me convaincre de rester avec toi ? Te souviens-tu de ce que tu m’as dit ? »
« J’ai dit beaucoup de choses. » Répondit Harry perplexe, « Non, pas précisément non. »
« L’une des raisons que tu as jetée, était que Drago pourrait peut-être chercher à se venger de la mort de son père. » Expliqua Severus.
Harry écarquilla les yeux. « Penses-tu qu ce soit la raison de sa présence ici ? »
Severus haussa les épaules, « Ca semble un peu tiré par les cheveux mais ce n’est pas une raison pour l’éliminer complètement. »
« Mais le professeur Dumbledore ne le laisserait sûrement pas resté ici s’il avait l’intention de me tuer. » Protesta Harry.
« Albus Dumbledore a la célèbre habitude de ramasser les égarés et de leur donner une seconde chance, que certains ne méritent pas. » Marmonna Severus sombrement. « Sois simplement sur tes gardes si tu dois avoir affaire à lui. »
Harry passa une main sous sa frange et rit en expulsant sa nervosité, « Jamais un moment pour s’ennuyer, hein Severus ? »
« Il apparaît que non. »
Severus fixait le vide, inconscient du fait qu’Harry s’était déplacé derrière lui quand une exclamation de surprise le sorti de sa rêverie. « Par l’enfer. Qu’est-ce que cela ? »
« Hm ? » Severus se retourna pour voir de quoi Harry parlait. Oh ? Merde. Mais ça va aller. Il ne peut pas le reconnaître. Posé sur le sol, à côté du bureau se trouvait, la noire enveloppe brûlée de ce qui fut un jour le micro-onde d’Harry. Le jeune homme le poussait avec son pied pour déterminer de quoi il s’agissait.
Severus haussa les épaules avec nonchalance. « Un vieux projet sur lequel je travaillais, je crois. J’avais oublié. » C’était partiellement vrai Il avait essayé de faire fonctionner ce truc. Et il avait oublié qu’il l’avait envoyé dans son salon après l’avoir fait exploser.
« Depuis quand est-il là ? Pourquoi personne ne l’a-t-il enlevé ? »
Oui, j’aimerais aussi le savoir. « Je n’en ai aucune idée. Cependant, spéculer sur une vieille expérience n’a rien à voir avec notre conversation. » Ajouta Severus en essayant de détourner l’attention d’Harry de l’appareil en ruine. « Maintenant si tu pouvais simplement- »
« Aouh, Severus, c’est vraiment écoeurant. Je pense que cette chose bouge. Tu devrais peut-être faire quelque chose. »
« Oui, oui, je m’en occuperai plus tard. » Dit Severus en faisant un geste dédaigneux de la main. Laisse cela tranquille.
« Je ne sais pas, peut-être devrais-tu- » Il se tut.
Bien, peut-être qu’il en a fini avec sa curiosité et qu’il va laisser tomber.
« Attends une minute. »
Severus grimaça. Tout ça pour rien.
« Severus, c’est mon micro-onde. »