Premier chapitre, premier personnage.
Lavande ralentit un peu l’allure en traversant le couloir du sixième étage, perdue dans ses pensées. Hermione… Où était-elle, à présent ? Sa rivale, qu’elle pensait si peu sérieuse, l’an dernier ? Probablement avec Harry, et donc loin de Ron. L’explication de Ginny à l’absence de son frère était plausible en tout point, rien à y redire, et pourtant… Pourtant Lavande savait que c’était un mensonge ; elle ignorait ce qu’était au juste l’éclabouille, mais elle n’ignorait pas ce que Ron était capable de faire, par fidélité envers Harry, et par amour pour Hermione, cet amour qu’il lui avait avoué le soir où ils avaient rompu, tous les deux.
La jeune femme passa devant la tapisserie aux trolls et pressa sa main droite sur le mur. Les pierres s’animèrent aussitôt, et laissèrent apparaître une porte en bois, d’apparence solide. Lavande frappa trois fois, puis deux, puis saisit la poignée et poussa. La porte s’ouvrit sans peine, et Lavande entra dans une pièce aux murs de briques rouges, cachées derrière des bibliothèques chargées de livres aux reliures abîmées. Seul un mur au fond de la salle était encore visible, mais couvert de coupures de presse et de photos. Elle leva les yeux vers le magnifique lustre qui éclairait la Salle sur Demande, quand une voix derrière elle détourna son attention.
- Tu es à l’heure, constata Neville en refermant le livre qu’il consultait.
Lavande eut un sourire.
- Ca t’étonne, Londubat ?
- Venant de toi ? Oui.
- J’en avais assez de la bibliothèque. Et ne sois pas aussi insolent avec moi, veux-tu ?
Neville lui rendit son sourire, et fut sur le point de répondre quand la porte s’ouvrit à nouveau, laissant entrer Seamus, Ginny, Parvati, Demelza Robbins et Jimmy Peakes.
Parvati et Jimmy se jetèrent aussitôt sur la radio qui trônait dans un coin de la salle, et se disputèrent pour trouver le nouveau mot de passe de Potterveille. Ginny engagea une conversation enflammée avec Neville, qui tentait de la calmer du mieux qu’il le pouvait. Demelza parcourut d’une main légère une rangée de livres, mais Lavande fut vite distraite par un baiser sur la tempe.
- Salut, chuchota Seamus en souriant.
- Salut, répondit Lavande.
C’était sa nouvelle manière de lui dire bonjour. Il avait fait cela la première fois le jour de l’enterrement de Dumbledore, et depuis c’était devenu un rituel entre eux. Ce que cela signifiait au juste, Lavande n’en savait rien. Et préférait ne pas trop se poser de questions. D’autres choses étaient plus pressantes, plus importantes.
La porte s’ouvrit une nouvelle fois, et Ernie et Hannah entrèrent. Cette dernière se précipita sur Jimmy pour examiner une coupure qu’il avait au front, tandis qu’Ernie posait précautionneusement un sac de toile sur une table, d’où s’échappa des tintements de flacons entrechoqués, et d’où il sortit une petite fiole, qu’il éleva à la lumière pour en examiner le contenu. Ernie, l’expert en potions…
Ils avaient tous tellement changés, depuis cette première année… Tant de monde avait souffert, et il en manquait déjà tellement ; Dean, Colin, Dennis, Ritchie, Ron, Harry, Hermione, Justin… Où étaient-ils ? Que leur étaient-ils arrivés ?
- Lavande, tu es encore là ?
La jeune femme se tourna vers Seamus et haussa les épaules.
- Excuse-moi, j’étais perdue dans mes pensées. Tu disais ?
- Je te demandais si ta journée n’avait pas été trop horrible.
- Carrow me traite bien. Elle n’a rien à reprocher à ma généalogie, soupira Lavande. En revanche, toi, ajouta-t-elle en passant doucement la main sur la joue écorchée de Seamus, elle ne t’a pas loupé…
- Non, admit-il avec un rictus, mais ça valait la peine.
- Là, je suis bien d’accord, dit Lavande en éclatant de rire.
Un sifflement sonore retentit. Ginny ouvrait la séance, Neville à côté d’elle, la baguette si serrée dans son poing que ses articulations en étaient blanches ; leur conversation n’avait pas du se dérouler correctement. Les autres membres de l’AD étaient arrivés ; Padma en larmes serrait sa sœur dans ses bras, s’excusant à profusion, tandis que Parvati tentait de la consoler, tout en clignant furieusement des yeux pour empêcher les larmes de couler. Terry avait pris le relais pour s’occuper de la radio. Luna se tenait de l’autre côté de Ginny, massant son coude encore douloureux. Carrow ne l’avait pas ménagée la dernière fois qu’elle avait mentionné les Nargoles pendant le cours de défense… de forces du Mal.
- Bienvenue à tous, lança Ginny d’une voix claire et forte. Tout le monde est là ?
- Non, intervint Terry. Michael s’est fait attrapé.
Des murmures parcoururent l’assemblée.
- Il a fait quoi ?
- Les graffitis sur le mur d’entrée de la salle commune des Serpentard. Rogue et Carrow l’ont accusé.
- Hannah ? , dit Neville en se redressant, l’air grave.
Hannah évita son regard et se frotta la nuque, visiblement gênée.
- Il avait pas mal de bleus et des blessures superficielles au niveau de la poitrine, ça n’a posé aucun problème, mais si je fais quelque chose pour son visage, Pomfresh aura des ennuis. Je lui ai laissé un somnifère, il doit encore dormir. Je suis désolée, ajouta-t-elle avec un sanglot.
Ernie lui prit l’épaule et la serra doucement.
- On ne t’en veut pas, Hannah. Tu as fait le maximum, et c’est déjà beaucoup, reprit Neville avec un sourire encourageant.
Ginny ouvrit la bouche, l’air indigné, mais la referma bien vite sous le regard de Neville, qui ne tolérait aucune réplique. Lavande eut un sourire ; elle avait trouvé quelqu’un pour lui répondre. Ron avait toujours manqué de cran face à ce petit bout toujours en pétard.
- Bref, reprit Ginny. On reprend. Quels sorts vous voulez travailler, ce soir ?
Personne ne répondit. Au bout de quelques secondes, Luna laissa échapper :
- Le sortilège du Patronus ne me paraît pas mal, pour commencer la séance.
Ginny acquiesça, et tout le monde sortit sa baguette. En soupirant, Lavande les imita. Trouver une pensée heureuse devenait vraiment difficile, ces derniers temps.
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- Ils sont en vie ! , hurla Neville quand Lavande entra dans la Salle sur Demande le premier soir après les vacances de Pâques. En vie ! Je le savais !
Il déboucha une bouteille de Bièraubeurre et en versa dans les verres que Terry avait fait apparaître. Tout le monde en prit, et Seamus en tendit un à Lavande.
- Je porte un toast, annonça Neville en souriant. Au trio d’or, toujours uni et soudé, comme on aurait dû s’en douter. A Ron, qui a piégé les Mangemorts et les pourris du Ministère avec une goule, il fallait le faire. Aux Weasley, où qu’ils soient. Et à Ginny, qui comme on le sait, est une très bonne menteuse.
Tout le monde éclata de rire, et Lavande les joignit ; elle n’avait jamais vraiment cru à cette histoire d’éclabouille.
- A nous, les résistants ! , s’exclama Neville.
- Aux résistants ! , reprit l’assemblée en chœur.
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Lavande glissa sa baguette dans sa ceinture et recula de quelques pas pour admirer le résultat. Le mur qu’elle admirait était couvert d’affiches, de photos, de coupures de presse et d’articles divers. C’était ce que les membres de l’AD se plaisaient à appeler « le Mur des Résistants » : tout un pan de mur de la Salle sur Demande était consacré à ceux qui étaient portés disparus, dont ils n’avaient plus aucune nouvelle. Lavande et Parvati s’étaient portées volontaires pour reprendre le flambeau après l’enlèvement de Luna, qui en avait eu l’idée.
Ginny étant également partie, à présent, les filles avaient eu du travail ; les Weasley les avaient déjà occupées quelques temps. Si Ginny avait trouvé sa place entre la photo de Colin et Dennis, et celle de Luna, à qui elle rendait souvent visite dans son cadre, les jumeaux avaient été affichés à côté de Lee Jordan, recherché depuis le lancement de Potterveille. Les deux aînés Weasley étaient un peu à l’écart, comme personne ne les connaissait personnellement, près des articles qui pouvaient encore donner la moindre idée de ce qui se passait à l’extérieur, et Percy n’était visible nulle part. Quant à Ron, Lavande l’avait glissé entre les photos de Harry et d’Hermione, les plus anciennes de toutes, et juste au-dessus de Dean, Justin, Kevin et Lisa, les grands absents parmi les septième année. Au milieu des photos, Lavande et Parvati avaient fixé un long rouleau de parchemin, séparé en deux colonnes, où elles notaient les disparus et les victimes avérées des Mangemorts. Juste à la droite de cette liste, elles avaient collé leur meilleure affiche, représentant Harry taciturne et bougon, sous lequel des caractères noirs proclamaient « Désirable n°1 ».
- Pas mal du tout, miss ! , s’exclama Parvati à côté d’elle.
- Je sais. On est une équipe de choc, hein ?
- Rien à redire !
- Au fait, pourquoi tu as gardé les photos aussi longtemps ? On aurait pu les afficher déjà hier soir, avant la fête.
- J’ai eu une petite idée, répondit Parvati avec un sourire malicieux. Je te montrerai ça quand on sera rentrées. Il y a juste encore…
Elle sembla hésiter un instant, puis sortit deux autres photos de la grande enveloppe que lui avait donnée Ginny ; sur la première, Lavande reconnut Harry, Ron et Hermione qui lui souriaient, assis côte à côte sur une barrière en bois. Et sur la deuxième, avec un pincement au cœur, elle vit Ron et Hermione, rayonnants, en train de danser sur une musique entraînante, à en juger par la manière dont les cheveux d’Hermione volaient autour de son visage.
- Je ne sais pas si tu voulais les mettre aussi, dit Parvati d’une voix hésitante.
Lavande ne répondit pas ; elle prit les deux photos, contempla le mur un moment, et trouva où les mettre ; Ron et Hermione finirent sous la photo de Ginny, qui se pencha par-dessus son cadre en souriant. Quant au trio, elle leur aménagea une place sous la banderole du haut, sur laquelle on pouvait lire le nouveau slogan de l’AD, également une idée de Luna.
- Il n’a jamais vraiment été à moi, murmura Lavande en regardant la photo de Ron. J’aurais du comprendre.
Elle se tourna vers Parvati, qui lui sourit doucement.
- Et puis, maintenant, il y a Seam’.
Brusquement, le sourire de Parvati disparut. Elle poussa un soupir agacé, froissa l’enveloppe et partit à l’autre bout de la salle. Plus vraiment étonnée, Lavande la laissa faire, et se tourna une dernière fois vers le mur pour lire ces quelques mots qui lui redonnaient un peu de force à chaque fois :
Rester, Se Souvenir, Combattre, Résister
L’AD se bat encore, recrute toujours
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- La ferme ! , s’exclama Alecto Carrow tandis que son frère partait de nouveau dans une tirade. Tu la fermes ! J’entends rien, avec ton discours ! Il faut qu’on attrape ces morveux de Dumbledore !
Seamus tourna en dérapant dans le couloir, entrainant Lavande qu’il tenait par la main, et la fit se cacher derrière une statue. Le guet avait mal tourné. Les Carrow étaient sortis du bureau de Rogue, comme tous les soirs, et en principe ils devaient rejoindre leur bureau respectif, où un ou deux élèves étaient enchaînés, ou pire. Et cette fois, Neville et Michael étaient chargés de les soulager de leurs chaînes, pour que la retenue leur soit moins pénible, mais sans que les Carrow ne les punissent plus durement encore. Lavande et Seamus devaient surveiller les Carrow et avertir leurs amis. Mais Lavande avait eu la sottise de crier pour un rat – un simple rat ! – qui l’avait effrayée, et les Carrow l’avaient bien sûr entendue.
Cela faisait quelques minutes qu’ils courraient ainsi dans les couloirs, essayant d’échapper aux deux Mangemorts.
Pourquoi faut-il toujours que je rate ce que je fais ? , se demanda Lavande en se mordant les lèvres. Elle tourna les yeux vers Seamus, pressé contre elle dans la niche minuscule, retenant sa respiration, l’oreille dressée, un œil au beurre noir, une profonde entaille courrant sur son front…
Fais quelque chose pour lui, sauve-le. C’est ta faute s’il est là, maintenant.
Mais qu’est-ce que je peux faire ? Je ne sais rien faire !
Embrasser, tu fais ça très bien… N’est-ce pas pour ça que Ron est resté avec toi si longtemps sans t’aimer ?
Embrasser ? Embrasser ! C’est ça !
Lavande prit le visage de Seamus entre ses mains, et colla ses lèvres contre les siennes. A son étonnement, Seamus ne se débattit pas et ne chercha pas à mettre fin au baiser ; au contraire, il le rendit plus passionné encore et l’attira à lui, même s’ils étaient déjà très proches l’un de l’autre.
- Aha !
Ce cri les sépara. Amycus les avait trouvés.
- Quoi ? , répondit Seamus, encore hors d’haleine.
- Ca vous amuse, d’espionner les professeurs ?
- Non. Pourquoi ? , intervint Lavande. On n’a rien fait de mal ! Il est… pas encore l’heure du couvre-feu, ajouta-t-elle en consultant sa montre.
- Exact, reprit Seamus.
Amycus sembla lutter pour savoir quoi faire, puis baissa sa baguette.
- Filez. Rejoignez votre salle commune, tous les deux. Finnigan, moins vingt points pour ton insolence. Et toi, dit-il en montrant Lavande du doigt, moins dix… Pour ton manque de tenue.
Lavande et Seamus ne demandèrent pas leur reste. Ils envoyèrent rapidement un message à Neville et Terry, puis rejoignirent leur salle commune. Lavande sourit à Seamus, qui murmura :
- C’était quoi, ça ? Un dernier sursaut avant la mort ?
- Non. Un plan en béton. Comme ça, si on était hors d’haleine, c’était pour une bonne raison.
Seamus eut un sourire, mais il avait l’air un peu déçu.
- Et toi ? C’était quoi ? Un dernier vœu avant de mourir ?
- En quelque sorte, répondit Seamus en détournant les yeux après quelques secondes.
Lavande sourit, passa une main sous le menton de Seamus et l’embrassa aussi fougueusement qu’avant. Quand ils refirent surface au bout d’une minute ou deux, Seamus passa une mèche de cheveux derrière l’oreille de Lavande, qui le laissa faire.
- On va se coucher ? Avant que Neville ne rentre et voit que je ne suis pas dans le lit de Dean, comme d’habitude…
- Tu es une rapide, constata Seamus avec un sourire taquin.
- Je n’ai surtout plus envie d’être toute seule. Déjà dans le dortoir des filles, c’était difficile, alors…
- Et pour Parvati ?
- Elle dort. Rien ne peut jamais la tirer du lit, à part son réveil stupide. Alors ne t’inquiètes pas pour elle, elle ne nous entendra pas rentrer.
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Lavande et Parvati coururent dans le couloir du septième étage, et parvinrent de justesse à entrer dans la Salle avant que les pas pesants ne tournent au coin du mur. Elles furent accueillies par Neville et Ernie, leurs baguettes pointées sur elles.
- Quel accueil, tenta Parvati avec un sourire un peu crispé.
- Comment s’appelle la meilleure menteuse de l’AD ? , répliqua Neville d’une voix forte.
- Ginevra Molly Weasley, répondit Parvati.
Neville se tourna alors vers Lavande, avant que Parvati ne reprenne :
- Oh, non, Neville, ne me prends pas pour une idiote. Tu crois que je ne l’aurais pas remarqué si elle n’était pas Lavande ?
Neville ne répliqua pas, et baissa sa baguette, suivi d’Ernie, qui grogna avant d’aller s’effondrer dans son hamac, qui se retourna et le fit s’écrouler par terre.
Parvati se précipita sur lui et le fit se relever.
- Comment vas-tu ? , demanda-t-elle.
Ernie ne répondit que par un grognement. Neville se passa la main dans les cheveux.
- Il est mal en point. Hannah est sous surveillance, elle n’a pas encore pu se libérer.
- Tu as nettoyé ses plaies, au moins ? , demanda Lavande en aidant Parvati à remettre leur ami dans son hamac.
- Euh… Je ne maîtrise pas vraiment bien l’Aguamenti, en fait…
Lavande se redressa, les sourcils froncés.
- Attends, tu aurais pu l’emmener à la salle de bains, quand même.
Mais devant l’air embarrassé de Neville, Lavande comprit enfin. Dans l’endroit où elle avait l’intention de vivre jusqu’à ce que les Carrow lâchent prise, ce qui risquait de durer longtemps…
- Il n’y a pas de salle de bains, dit-elle d’une voix lente.
- Neville ! , s’exclama Parvati. C’est pas vrai ! Oh, les hommes !
Lavande s’approcha de Neville, les poings sur les hanches, et murmura :
- Fais immédiatement apparaître une salle de bains, Neville.
- Je ne savais pas que tu t’inquiétais tant de…
- Je m’inquiète surtout des conditions d’hygiène dans lesquelles je vais vivre ces prochaines semaines !
- Tu… Tu as l’intention de… ? , balbutia-t-il.
- Oui ! Tu crois quoi ? Que les Carrow sont tellement stupides qu’ils ne finiraient pas par trouver qui a créé les affiches « Désirable n°1 » avec la photo de Potter juste au-dessus ? Parvati et moi sommes coincées. Si on ressort, on fera les frais de leur nouvelle politique : « éradiquer la résistance ». Et là, sincèrement, le truc qui me permettra de me détendre, c’est un bain, chaud et plein de bulles. Alors fais immédiatement apparaître une salle de bains, Neville. MAINTENANT !
Neville recula encore de quelques pas, puis ferma les yeux. Lavande vit ses lèvres bouger silencieusement, puis un bruit derrière elle lui fit tourner la tête.
Une porte blanche était apparue à l’autre bout de la salle. Lavande se précipita et découvrit une salle de bains d’un blanc étincelant, avec une grande baignoire et plusieurs lavabos alignés devant un grand miroir. Des serviettes rouges, jaunes et bleues étaient entassées dans une grande armoire d’ébène, et une vingtaine de peignoirs étaient accrochées à gauche de la porte.
Avec un sourire, Lavande se tourna vers Neville, qui haussa les sourcils d’un air de défi.
- La baignoire n’avait pas besoin d’être aussi grande, mais… merci, dit Lavande en fermant la porte, et en notant juste au passage les deux hamacs supplémentaires.
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- HARRY !
- C’est Potter, c’est POTTER !
- Ron !
- Hermione !
Lavande embrassa d’abord Harry, puis parvint jusqu’à Ron. Celui-ci la reconnut et son sourire s’effaça quelque peu. Mais ça n’importait plus pour elle ; il était là, il était en vie, et c’était le plus important. Elle se jeta dans ses bras et l’embrassa sur la joue. Et en regardant par-dessus l’épaule de Ron, elle vit le regard furieux d’Hermione.
Toujours jalouse, pensa Lavande. Elle lâcha rapidement Ron et étreignit aussitôt Hermione qui, prise par surprise, non seulement se laissa faire, mais lui rendit également son étreinte. Ou peut-être qu’elle est passée outre, elle aussi… Oui, c’est sans doute ça.
- Tu es magnifique, Hermione, dit Lavande d’une voix enjouée. Un peu maigrichonne, mais sinon…
- Toi aussi, répondit Hermione avec un sourire sincère. Les traits un peu tirés, mais sinon…
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Lavande ouvrit doucement les yeux, la tête lourde et la bouche pâteuse. Où était-elle ? Elle tenta de se redresser, mais son corps semblait totalement immobilisé par une gangue de plomb.
- Reste couchée, lui conseilla Seamus d’une voix douce. Tu dois te reposer.
Lavande le regarda quelques instants, puis tout lui revint en tête par flashs précipités ; le sortilège, cet éclair vert… la rambarde, la chute… Et Greyback… Ses crocs, son haleine fétide… Et ce cri, ce nouvel éclair… Hermione. C’était Hermione qui avait envoyé Greyback à plusieurs mètres d’elle…
Seamus posa un baiser dans sa paume, puis lui caressa doucement les cheveux.
- Tu-Sais-Qui est mort. Harry l’a tué. Enfin, pas vraiment, mais… Bref, c’est fini, Lav’. C’est vraiment fini, cette fois.
- Tu-Sais-Qui est… Tu…
- Oui. Et Greyback aussi. Ron et Neville l’ont achevé avec l’épée de Gryffondor.
- L’épée de…
- C’est une très longue histoire, l’interrompit Seamus avant de prendre un verre sur la table de nuit. Tu dois te reposer. Bois ça, tu iras mieux.
- Encore du whisky Pur-Feu ? , demanda Lavande avec un sourire, qui se transforma en grimace. Même sourire était douloureux.
- Non. Un somnifère meilleur encore, avec les compliments de Madame Pomfresh.
Lavande s’efforça de boire le médicament, puis retomba sur ses oreillers. Très vite, elle sombra dans un sommeil profond et sans rêve. La dernière chose qu’elle sut être bien réelle, c’était la main de Seamus qui s’était à nouveau glissée dans la sienne, et son pouce qui caressait doucement le dos de sa main.
***
Tout n'est pas encore clair, mais je vous promets que cela aura bientôt un sens ; les chapitres se renvoient l'un à l'autre. Merci d'avoir lu, et si vous avez encore le temps de me dire ce que vous en pensez... Le prochain est Ernie.