Dans ce monde, les créatures vivaient tranquillement. Nulle bataille de religion, nulle guerre pour les territoires ; les animaux vivaient tous ensembles, sans problème, chacun aidant l’autre.
Un jour, un singe qui était parti chercher des denrées pour sa tribu revint, portant dans ses bras deux petites choses gémissantes et remuantes. Epuisé, l’animal les posa sur le sol et les contempla un long moment. N’ayant trouvé aucune solution à ses multiples questions, il appela les autres membres de sa famille. Les mères vinrent et observèrent, stupéfaites. Les mâles arrivèrent et voulurent abréger les souffrances des deux petites bêtes imberbes et immondes. Les petits, enfin, trottèrent et voulurent jouer avec les petits animaux qu’ils auraient pu prendre pour des membres de leur famille si elles n’avaient pas été si dépourvues d’agilité et d’équilibre.
D’un commun accord, ils appelèrent les autres espèces pour avoir leurs avis. Les éléphants, nonchalamment, arrivèrent et, de mémoire d’éléphants, jurèrent n’avoir jamais vu cette espèce là. On amena les deux petites choses devant les autres ruminants qui, placidement, regardèrent puis retournèrent paître plus loin. Pendant ce temps, une guenon, excédée par les hurlements des deux animaux leur tendit ses mamelons gonflés de lait sur lesquels ils se jetèrent goulûment. La question de la survie était réglée.
Alors le défilé continua, les animaux marins firent des cabrioles dans les airs et aperçurent les deux êtres qui grandissaient tranquillement. Un crocodile émergea et donna la réponse des espèces de l’eau : jamais vus. Un guépard observa longuement les deux animaux qui jouaient dans ses poils et, réprimant une sévère envie de croquer dedans, demanda à ce que l'on prévienne les espèces dites intelligentes vivant plus loin dans les terres.
Les elfes et les nains envoyèrent donc chacun une délégation pour en savoir plus sur les deux nouveaux animaux. Pendant plusieurs jours, ils observèrent les deux petites choses et en conclure que c’était là l’espèce la plus laide de tout leur continent.
La guenon qui s’occupait d’eux depuis le début les coucha sur un épais nid de feuilles séchées qui avaient la forme d’un berceau.
L’un des elfes se pencha sur lui et constata que les deux choses étaient de deux sexes différents. L’un avait un appendice externe et l’autre une fente ; comme chez les nains et les elfes. Mais ces deux êtres étaient vraiment laids. Alors, elle murmura une longue incantation. Ebahis, les nombreuses espèces virent alors les deux petites choses devenir plus jolies qu’avant. Un visage apparut clairement, leurs membres se firent plus distincts ; toute leur physionomie fut changée. Leur bouche sembla même sourir pour la première fois.
Le nain, ne voulant pas être en reste, se pencha à son tour et pria ses dieux de donner aux deux animaux vagissants suffisamment de force pour qu’ils puissent casser des pierres et fonder des habitations solides pour leurs descendants. Des muscles saillirent alors sous la peau de leurs bras ; leur ossature s’agrandit et laissa présager une assez haute taille et des facultés pour le déplacement.
Mais haut dans le ciel, une ombre menaçante planait. C’était un terrible dragon que les animaux avaient oublié de prévenir. Un grognement d’effroi se fit entendre lorsque, furieux, il atterrit durement sur le sol, provoquant de grands remous d’air qui dispersèrent les plus petites espèces qui craignaient son courroux et ses longues griffes effilées.
A son tour il se pencha sur la toute nouvelle espèce. Il poussa un long souffle de fumée sur les deux choses endormies et projeta ses paroles dans l’esprit des animaux présents. Il voulait que chacun sache ce qu’il allait faire.
« Puisque personne n’a pensé à me prévenir, je vais donner à ses animaux un pouvoir que personne ne pourra lui aliéner. Cette nouvelle espèce sera celle des humains. Et bientôt ils se reproduiront, alors vous regretterez de les avoir laissés en vie. Il est trop tard pour changer cela. A l’un des deux, je donne un pouvoir que vous autres espèces ne pouvez lui donner. Pas même vous les elfes. A la femelle, je lui donne la capacité à produire la magie et le mâle pourra dompter le feu. Un jour, lors de leur évolution, ils en auront conscience et ils pourront s’en servir.
Allez mes amis, vivez, la fin de notre monde est proche. »
C’est ainsi que naquit la race humaine, les moldus et les sorciers.
Pour les membres du jury : L'histoire a pour conclusion la création d'une nouvelle race de créature magique.