Série: Les Ténèbres ne peuvent exister sans la Lumière.
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Les Premières Heures de la Nuit ou l’Eveille du Démon:
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Toc… Toc… Toc…
J’ouvris les yeux avec difficulté, maudissant le crétin qui lançait des cailloux sur la fenêtre de ma chambre. Irrité, je me redressai péniblement, tentant de ménager mon dos douloureux. J’ouvris la fenêtre, pour voir un magnifique hibou fauve se précipiter sur moi. Je pris peur et mon premier reflexe fut de repousser le volatile, mais je finis par remarquer l’enveloppe accrochée à sa patte. Laissant enfin le malheureux oiseau se poser, récupérai la missive, sous son regard courroucé. A peine sa tâche accomplie le volatile repartit avec un hululement mécontent. L’esprit confus je me laissais tomber sur mon lit qui grinça lamentablement. La gorge nouée et le cœur empli d’un étrange espoir, je retournais nerveusement l’enveloppe dans mes mains, à la recherche d’un nom d’une indication. Ne trouvant rien sauf mon adresse écrite à l’encre turquoise, je l’ouvris d’une main tremblante, redoutant ce qui allait se passer. Une liasse de feuilles me tomba je les genoux. Je saisis l’une d’elle, une lettre visiblement. Sa texture rugueuse me surprit et après examen je m’aperçus que c’était en fait du parchemin. Mon espérance s’intensifiait, mais j’hésitais. Finalement la curiosité fut la plus forte et je commençai ma lecture:
‘Cher Mr Snape,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d’ores et déjà d’une inscription au collège de Poudelard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité. La rentrée étant fixée au premier septembre nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire cher Mr Snape, en l’expression de nos sentiments distingués.
Minerva Macgonagall
Directrice-adjointe.’
Mué de stupeur, je laissai tombé le parchemin sur le sol. La vague d’espérance qui s’était lentement rassemblée dans mon cœur, venait d’éclater en un incroyable sentiment d’exultation et de bonheur. J’étais comme maman! J’étais un sorcier! Fou de joie, je m’autorisais à me départir de mon masque d’indifférence coutumier pour sourire de toutes mes dents.
Ni tenant plus, je m’agenouillai et tirai de sous mon lit une boîte en carton. A l’intérieur il y avait quelques articles de la Gazette du Sorcier avec ses photos magiquement animées, une lettre de maman, dans laquelle elle me parlait du monde sorcier et une petite bourse de gallions, l’argent des sorciers. Je pris la lettre et la serrai contre mon cœur, c’était mon bien le plus précieux. Le seul souvenir qu’il me restait de maman. Je rêvais quelques instants à ce que pourrait être une vie de sorcier, un sourire béat aux lèvres. Mais la triste vérité me rattrapa rapidement, maman était morte à cause de moi. Oui mais c’était mon ivrogne de père qui l’avait tuée. Je me haïssais pour ma lâcheté, mais je le haïssais, lui, encore plus pour son dépravement et son absence d’humanité. Mon père ne me laisserait jamais partir, je le savais. Toute trace de bonheur me déserta, remplacée pour la froide haine que je ressentais pour mon géniteur. Dans le même temps mon cœur se serra douloureusement, je ne voulais pas renoncer à mon avenir de sorcier à cause de mon moldu de père. Malgré ma soiffe maladive de connaissance, mon père avait toujours limité au maximum mon accès aux livres que je chérissais tant. Il prétendait que les études étaient bonnes pour les femmelettes. Il faut bien reconnaître que j’étais plutôt petit pour mon âge et de frêle constitution. Mon père se plaignait souvent de ma faiblesse et se plaisait à me rabaisser en me rappelant mon inutilité totale. En plus j’avais pleinement conscience de la haine maladive de mon père pour tout ce qui touchait à la magie.
Le cœur emplit de désespoir, je m’apprêtais à déchirer la lettre et à oublier tout ça, mais le souvenir de maman m’arrêta. Elle aurait sans doute voulu que j’aille à Poudelard. Inspirant à fond je me concentrais sur la haine que m’inspirait mon père. Cette fois je ne céderais pas je me battrais pour mon avenir. Malgré ma décision j’étais terrorisé à l’idée d’affronter mon père. Il était nettement plus fort que moi et si je voulais obtenir sa permission, il allait falloir que je me serve de ma tête. Il me fallut un long moment pour dompter la serpent de la peur lové en mon cœur. Mon père rentrerait ce soir et je devais être prêt à lui faire face. Après m’être torturé l’esprit des heures durant, je réussis à élaborer une stratégie valable.
Je passais le reste de la journée à tenter de me préparer psychologiquement, mais c’est tremblant de tous mes membres, que je descendis l’attendre au salon.
Avec soulagement je vis que mon père était à peu près sobre ce soir là. Lorsqu’il me vit il fronça les sourcils avant de me demander hargneusement:
« _ Qu’est-ce que tu fout là incapable?
_ J’aimerais vous parler, si vous le permettez père. » Demandais-je humblement, les yeux baissés et le cœur battant à tout rompre.
« _ Hé, bien, qu’attends-tu? Parles et cesses de me faire perdre mon temps! » Cracha-t-il.
« _ Aujourd’hui j’ai reçu une lettre de Poudelard. » Répondis-je en lui tendant le parchemin.
Il prit la missive et la parcouru rapidement, devenant de plus en plus rouge au fur et à mesure de sa lecture. Je savais que je devais être rapide et parler tout de suite. Mais avant même que je puisse ouvrir la bouche, le premier coup tomba, faisant éclater ma pommette. Alors que je tombais au sol, il hurla:
« _ Je savais que tu étais un monstre, une erreur de la nature, mais je ne laisserai pas ces dégénérés te pervertir encore plus!!! »
Et moi pendant ce temps je serrais les dents pour repousser la douleur et tenter de me relever. Mais mon père était déjà sur moi me rouant de coups de poing de pied. Je sentais ses lourdes bottes s’enfoncer dans mes côtes fragiles et ses poing martelaient mes bras levés devant mon visage, en une futile protection. Je ne laissais échapper aucun bruit, et retenais mes pleurs en me mordant les lèvres. Rapidement le goût métallique de mon sang emplit ma bouche. L’envie de hurler devenais insoutenable, mais je savais qu’au moindre son ou à la moindre larme ce serait bien pire. Pareil si j’essayais de me défendre. Je subis donc passivement cette punition immérité, attisant ma haine pour cet homme. Au bout de ce qui me sembla des heures, il se lassa. Il s’apprêtait à partir quand je dis d’une voix tremblante:
« _ Vous devez me laissez y aller, sinon ils viendront me chercher père. »
Fou de rage, il fit demi-tour me saisis à la gorge et hurla:
« _ Que dis-tu?!!
_ Si je n’y vais pas ils viendront me chercher. Je suis déjà inscrit, ils m’attendent. » Répondis-je en déglutissant difficilement, certain que ma dernière heure venait d’arriver.
Mon père desserra un peu sa prise et me regarda dédaigneusement. Je pouvais presque voir les rouages de son esprit tourner.
« _ Très bien, vas-y, mais ne comptes pas sur moi pour payer quoi que soit. »
Et il partit de son pas lourd, trainant sa grande carcasse dans la cuisine. Je poussais un soupire de soulagement et me laissais doucement glisser le long du mur, perclus de douleurs et épuisé mentalement.
J’avais 11 ans et venais de mentir pour la première fois. Je n’en avais pas honte et au contraire étais très fier de ma rouerie. Je ressentais aussi une joie sauvage à l’idée d’aller étudier à Poudelard.
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