Série: Les Ténèbres ne peuvent exister sans la Lumière.
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Affronter Seul la Douleur, Perdu dans la Brume de l’Aurore:
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Je gémissais pitoyablement roulé en boule dans un coin de la pièce. Maintenant que j’étais seul j’avais abandonné toute dignité. Il était furieux et j’ai bien cru que le Seigneur des Ténèbres allait me tuer. Mais j’étais toujours en vie, prostré dans les catacombes d’un sinistres manoir, incapable de bouger. J’étais là impuissant, pendant que le Lord Noir allait chez les Potter. Quelqu’un les avait trahi et mon Maître avait découvert leur cachette. Je m’en voulait de ne pas l’avoir su plus tôt, de ne pas avoir pu prévenir Lily. Ce soir elle allait mourir par ma faute et moi je ne pouvais rien faire. J’avais bien essayé de me relever et même de ramper vers la sortie, mais la douleur était tout simplement trop forte. Malgré ma volonté mon corps refusait de m’obéir. Tremblant de douleur, de peur et d’horreur, je me résignait à attendre que mes facultés reviennent… J’étais écrasé par un sentiment de culpabilité. C’était atroce, je me sentais vile et indigne de vire… Tellement pathétique et inutile! Ce soir là c’était moi qui aurait dû mourir et pas elle! Et cette impression de futilité, cette impuissance à laquelle je devais faire face… Je ne peux même pas vous la décrire, tant elle me déchirais l’âme et le cœur.
Finalement après ce qui ma sembla être une éternité je réussi à me tenir debout sur mes jambes chancelantes et à clopiner vers la zone de transplanage en me tenant aux murs. Une fois les barrières anti-transplage franchies, je me concentrais, refoulant un peu plus loin ma souffrance. Vue mon état je savais que j’avais beaucoup de chance de mourir désartibuler. Et malgré la situation je goûtais pleinement l’ironie d’une telle mort, après tout ce à quoi j’avais survécu. Le voyage se passa sans anicroche et je réapparus dans une petite ruelle non loin de la demeure des Potter.
Au fond de moi je sentis qu’il était trop tard, mais je ne pouvais pas renoncer à la lueur d’espoir qui pulsait encore dans mon cœur. Néanmoins la vue du champ de ruine qu’était devenu la maison du jeune couple m’obligea à accepter l’horrible vérité: Lily était morte, sa famille assassinée.
Submergé par le chagrin et dévasté par une sourde douleur, je me laissais tomber à genoux dans les gravas. J’étais secoué par des spasmes de douleurs et ce qui restait de mon cœur était en miette, mais je ne pleurais pas. Je n’en avais pas le droit, pas après tout ce que j’avais fait, ce que je LUI avait fait.
Je finis par comprendre que je devais partir. Une partie de moi voulait rester là et attendre que les autorités me trouvent et m’envoient à Azkaban. Après tout c’était à cause de moi que Lily était morte, je le méritais. Mais la partie rationnelle de mon esprit me rappela mon engagement auprès de Dumbledor. Aussi je me relevai et m’apprêtais à partir. C’est à ce moment là que je compris que je voulais la revoir une dernière fois.
Le cœur serré et les membres tremblants, je m’avançai parmi les décombres et franchis l’entrée.
Tout était dévasté et là au pied des escaliers reposait le corps de James Potter ma Némésis. Son visage reflétait toute sa détermination à défendre sa famille et ses doigts étaient encore crispés sur sa baguette. Je le contemplai quelques instants et pour la première fois je ne ressentis aucune haine, seulement une grande tristesse face à cette vie gâchée.
Doucement avec tout le respect dont j’étais capable, je l’étendis dans un coin dégagé, lui fermai les yeux et croisai ses bras sur sa poitrine. J’avais la sensation de devoir dire quelque chose mais tout ce qui me vint fut:
« _ Tu étais un enfoiré James, mais un enfoiré courageux. »
Ensuite je me détournai et montai lentement les marches tentant de me préparer à ce qui allait suivre. Je débouchai dans un couloir, toutes les portes étaient ouvertes, mais l’encadrement de l’une d’entre elles était noirci, comme brûlé. Je sus immédiatement que c’était celle là. La gorge sèche et le ventre noué, je franchis le seuil de la chambre. Ce faisant je fis légèrement grincer le plancher et un pleur répondit à mon entrée. Figé à la vue du corps de Lily je ne réagis pas. Elle était si belle, si noble même dans la mort… Je sentis mes entrailles se tordre et mes jambes vaciller. Les pleurs finirent par me ramener à la réalité et je réussis à ne pas m’écrouler à genoux à côté de Lily.
N’osant pas y croire je me traînai vers le berceau. Et là je découvris un bébé d’environ un an, il avait les cheveux noirs de James et les yeux de Lily. Sur son front on pouvait voir une blessure sanguinolente en forme d’éclair.
Au moment où je vis l’enfant et la blessure je compris. Depuis quelques temps malgré l’horreur de la situation, je me sentais comme libéré d’un poids. Maintenant je savais… Il était mort, le Seigneur des Ténèbres avait disparu, au moins pour le moment. Tout ça grâce à ce gosse, le fils de Lily. Pendant ce temps le gamin continuait à pleurer. Après une hésitation, je le pris dans mes bras et le berçais doucement perdu dans les méandres de mon esprit bouleversé.
La pétarade d’une moto me fis redescendre sur terre.
« _Black! » Murmurais-je en retroussant mes lèvres en un rictus haineux et en serrant instinctivement le gosse contre moi.
A regret je reposais l’enfant dans son berceau et transplanai à Pré-au-Lard.
Je ressentais le besoin de m’écrouler et de boire jusqu’à l’oubli, mais avant… Avant je devait traîner ma carcasse meurtrie jusqu’à Dumbledor pour lui faire mon rapport.
Je ne me rappelle pas ce que je lui dis, mais je finis par sortir de son bureau totalement lessivé, hagard, le cœur brisé, écrasé par le chagrin et les remords.
Je ne sais comment je me rendis aux cachots vu l’état lamentable de mon corps plus ou moins brisé, mais j’y parvins. Une fois là bas, je retirais ma cape, ma robe et mon chandail, jusqu’à être torse nu. Puis me saisissant d’un poignard je me plantais devant la glace de ma salle de bain.
Enfin, après plusieurs minutes passées à observer mon corps pâle et mince, je levais ma lame et creusais un ‘L’ dans ma chair, au niveau de mon cœur sur mon sein gauche. Le sang vermeil coulait lentement sur l’albâtre de ma peau mais je ne fis rien pour l’arrêter, accueillant la douleur comme un libération, le début de mon expiation pour mes fautes.
Ensuite je me rappelle simplement avoir commencer à boire, jusqu’à sombrer dans la douce torpeur de l’alcool.
J’avais 21ans et j’étais un meurtrier. Pire j’étais l’assassin de ma seule amie, la seule femme que j’ai jamais aimé. Et je n’avais même pas la force de m’ôter la vie, pour mourir comme le chien que j’étais. J’avais seulement su graver son nom dans ma chair, pour ne jamais oublier, pour toujours me souvenir de ma monstruosité.
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