Série: Les Ténèbres ne peuvent exister sans la Lumière.
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A la Lueur du Jour enfin Reprendre Espoir:
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Soupirant je reposais la copie que je venais de corriger et massais mes tempes douloureuse. Si Londubat ne parvenait pas à me tuer dans une explosion de chaudron, j’étais à peu près certain qu’il finirait par m’achever avec ses horribles devoirs, remplis d’inepties plus affligeantes les unes que les autres. Laissant échapper un soupire las, je relevai les yeux pour consulter la pendule au dessus de la cheminée: 20h00.
Je retins un grognement agacé, ce foutu gosse ne connaissait donc pas le sens du mot ponctualité? A peine avais-je formulé cette pensée, que des coups raisonnèrent contre ma porte. Veillant à retrouver mon impassibilité et mon dédain coutumiers, je lançais d‘un ton polaire, un:
« _ Entrez Potter. »
L’horripilant gamin entra et se tint le dos droit, devant moi, le menton légèrement relevé en signe de défit et le regard fier. Je lui accordais à peine un regard méprisant, avant de laisser tomber, comme si tout cela m’infligeait un terrible ennui:
« _ Récurez moi cette pile de chaudrons, vous trouverez le nécessaire sur l’évier.
_ Oui, professeur. » Répondit Potter.
Et l’espace d’un instant je me pris à admirer la manière dont il parvenait à prononcer le mot « professeur », d’une façon aussi haineuse et insultante, tout un gardant un ton politiquement correct.
Alors que Potter se mettait au travail, je retournais à mes copies en me disant que le gosse braillard et impulsif avait bien changé. A moins que ce ne fut que la conséquence de ma récente prise de conscience… Depuis le retour du Seigneur des Ténèbres, depuis ce jour là, j’avais compris que malgré son agaçante faculté à se fourrer dans les ennuis Harry Potter n’avait rien d’un gamin trop gâté et pleurnichard. En toute honnêteté, au fond de moi, j’admirais même le courage dont il avait fait preuve face au Lord Noir. Courage dont j’avais eu vent par Dumbledor.
Désormais quand j’apercevais sa silhouette dans les couloirs, je ne voyais plus l’ombre grimaçante de son père, mais seulement lui, juste Harry. Et quand je croisais son regard, par Salazar, c’était Lily que je contemplais. Ma douce et tendre Lily, il lui ressemblait tant par certains côtés… Ne serait-ce que par la façon dont il avait choisi de laisser sa chance à ce sale cabot de Black. Visiblement comme ça mère, il était prêt à ouvrir son cœur rien qu’en échange de quelques mots aimables.
Plongé dans mes pensées, j’avais cessé de corriger mes copies et fixais le feu d’un air absent. De temps à autre je sentais le regard furibond et plein de rancœur du garçon se poser sur moi. Je n’y prêtais pas attention et prétendais ne rien remarquer, poursuivant mon monologue.
Pour être franc avec moi, j’étais las de tout cela, las de mentir et de tuer. Las de blesser encore plus ce gamin, non ce jeune homme, qui avait déjà tant sacrifié pour le monde sorcier et qui en retour, n’avait reçu que critiques et mots blessant.
Bien que j ‘éprouvais beaucoup de mépris pour la presse et les journalistes, je n’avais pas pu manquer les articles de la gazette décrivant le jeune Potter, comme un adolescent mentalement instable, voir dangereux. Cela me donnais envie de vomir, tous ces idiots trop lâches pour affronter la réalité enfonçaient le gosse, au lieu de le soutenir! Par la barbe de Salazar, quatre fois déjà, Potter avait sauvé leur misérable existence et c’est ainsi qu’on le remerciait? Pff c’en était affligeant!
En fait je crois que les articles si virulents de la Gazette, m’ont forcé à revoir mon opinion sur Potter. En ce monde il n ‘y a rien qui m’exaspère plus que de voir un acte de courage déprécié.
Oh, évidemment je ne m’étais pas privé de tenter de détruire le garçon. Dans un premier temps je l’avais fait par haine et par vengeance envers son père, mais aussi à cause de ma douleur d’avoir perdu Lily. Oui mais maintenant je ne le faisais plus que par obligation. Garder mon ton cinglant et glacial était devenu plus dur, mais comme un mantra je me répétais que c’était pour son bien. Il fallait absolument que mon maître pense que je haïssais Potter, ainsi il me serait plus facile, d’être là dans l’ombre, pour le protéger.
Les moments les plus durs pour moi, étaient ceux où avec son arrogance et sa fierté purement griffon dorienne, il plantait ses prunelles émeraudes dans les miennes et d’une voix chargée de haine et de colère, m’envoyait mes quatre vérités au visage. A chaque fois je réagissais au quart de tour l’enfonçant, l’humiliant, le stigmatisant. Mais tout au fond de moi, enfoui derrière des portes que je me suis promis de ne plus jamais ouvrir, je ressentais le besoin de tout lui avouer, de déposer mes manques et mes fautes à ses pieds et d’entendre son jugement. Un jugement sans appel, une condamnation, mais au moins tout serait dit et j’aurais eu l’occasion de tenter de me justifier et de lui dire à quel point je regrettais.
Etouffant une soudaine envie de rire sinistrement, je me secouait et recommençais ma tâche rébarbative. J’avais du mal à me concentrer et mes pensées revenaient beaucoup trop souvent à Harry. Depuis ma prise de conscience ce gamin avait une place tout bonnement disproportionnée dans mes réflexions. Sa présence dans la pièce ne m’aidait en rien à l’ignorer.
J’avais peur. J’avais peur et je ne me reconnaissais plus. Malgré ma haine première, le Griffondor était en train de percer une à une mes barrières, ravivant toujours un peu plus ton souvenir. Lily…
A cette époque, j’avais enfin compris la stupidité de mon comportement de jadis.
Oh Lily, il te ressemble dans son caractère et par sa bonté.
Le temps passa et une fois sa corvée terminée Harry prit dignement congé. Il avait fait preuve d’un self contrôle incroyable et n’avait relevé aucune de mes piques, du moins directement. Tous ses gestes et ses regards criaient sa haine et son mépris pour moi. Même si je savais que j’en étais l’unique responsable, cela me blessait. Alors que je contemplais la porte par laquelle il venait de partir, je ne pu m’empêcher de murmurer:
« _ Tu serais fière de lui Lily, si fière… »
Ce soir là je me fis le serment de tout faire pour qu’il puisse vivre en paix. Ce soir là Lily, j’étais prêt à donner ma vie pour ton fils, non plus par devoir, obligation ou remord mais pour autre chose. Pour ce sentiment étrangement protecteur qu’il éveillait en moi.
Une douleur aigue dans mon avant bras gauche, me tira de ma méditation. Le maître voulait me voir…
Chassant résolument Potter de mes pensées, je remis en place mon masque de froideur et d’impassibilité. Puis je me rendis à la zone de transplanage et laissai la marque guider mon déplacement. J’arrivais dans la cour d’un vieux château délabré et comme d’habitude la seule pensée qui me vint fut: « sinistre ».
Un rictus mauvais aux lèvres, je parcourus les couloirs défoncés du manoir en foudroyant du regard tous ceux que je croisais.
Du fond de mes robes tourbillonnantes, je goûtais tranquillement la terreur qui illuminait les yeux de ces vermisseaux. Je n’étais peut être plus le seul favori du Maître, mais ma cruauté et mon absence de compassion passées suffisaient à faire trembler les plus faibles.
Malgré tout, alors que je poussais les lourdes portes à doubles battants et que je m’agenouillais aux pieds du Maître, dans mon cœur un gosse de 8 ans pleurait sur sa solitude.
« _ Sssseverussss, qu’à tu as m’apprendre? »
La voix sifflante et pourtant envoutante de mon Maître me ramena au présent. Mes barrières d’occlumens parfaitement dressées, je répondis avec tout le sarcasme et la haine, vis-à-vis de Potter, dont j’étais capable.
« _ Potter s’affaiblit de jour en jour, Maître. Ce sale gosse arrogant et stupide n’a même pas conscience de mon travail de sape sur son esprit. Je n’ai encore rien trouver d’intéressant, Maître… Mais il ne tiendra plus très longtemps, j’en suis certain, Maître. »
Alors que je crachais tout cela, il me fut facile de laisser transparaître ma colère. Après tout Potter ressemblait beaucoup à son père physiquement, il me suffisait de m’en souvenir.
« _ Bien Sssseverussss, tu m’as bien sssservis, même ssssi tu manques de rapidité. »
Il s’interrompit et me scruta un moment, un sourire cruel aux lèvres. Je sentais mes épaules se contracter dans l’attente du châtiment et une peur sournoise me tordait les entrailles. Je ne me détestais jamais autant que dans ces moments là, où malgré ma fierté, je devais me trainer à Ses pieds. Je haïssais cette peur lovée dans mon corps et je méprisais ma faiblesse me faisant trembler.
Puis soudain la baguette du Lord Noir cingla l’air et il siffla voluptueusement:
« _ Endolorissss! »
Une vague de douleur à l’état pur me traversa, j’avais l’impression que chacun de mes nerfs était à vif. La douleur m’écartelait et me crucifiait. Mon sang semblait s’être changé en plomb en fusion et chaque partie de mon corps irradiait d’une douleur insoutenable. Et pourtant j’endurais ces tourments en silence, pas un son, pas une larme. Je ne bougeais pas, recroquevillé sur moi-même, acceptant cette douleur et cette humiliation comme ma pénitence pour Lily et pour tous les autres. Finalement le sortilège cessa. Maîtrisant au mieux les tremblements compulsifs de mon corps, je me retirais d’un pas digne, bien qu’un peu chancelant, le visage fermé.
J’avais 35 ans et mon cœur meurtri et fatigué venait de se remettre à battre. De nouveau j’avais une raison de vivre et de me battre. Pour ton fils Lily, pour cette lueur d’espoir dans la noirceur de ma vie.
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