Mon père me conduisit à la gare de king’s cross. Par ce 1er septembre, la température à Londres frôlait les 35 degrés, le ciel était d’un bleu azure. Cela devait bien faire 10 ans que la capitale n’avait pas connut des températures aussi caniculaires. Je portai un débardeur moulant vert, (toujours aussi fidèle à ma maison), ainsi qu’une jupe en jean évasée. J’avais bien changée cet été, j’avais pris quelques centimètres. Mon entrainement de mangemort m’avait finement musclé. La jeune fille insouciante et grasse que j’étais, s’était transformée en une jeune femme bien proportionnée qui faisait dévier tous les regards de la gente masculine. Cependant mes yeux qui habituellement renvoyait un air hautain et satisfait, représentait maintenant lassitude et indifférence. Oui j’avais bien changé, et la décision de mon père à mon égard n’y était pas pour rien. Je soupirai et attachai mes cheveux en queue de cheval pour lutter contre la chaleur suffocante.
- Ma fille, fais honneur à ta famille.
- Comme toujours père, répondis-je en inclinant la tête.
Physiquement je ressemblais beaucoup à mon père. J’avais ses cheveux raides noirs corbeaux, ainsi que les trais du visage dur. Je scrutais ses yeux bleus nuits comme les miens, et j’aperçus qu’il n’y avait plus aucune émotion. Surement due à plus d’une vingtaine d’années de soumissions et de servitude envers le plus grand mage noir de tout les temps. Une légère bouffée d’inquiétude m’empara. Moi aussi, dans quelques années je ne serais qu’un corps sans âme obéissant aux moindres désirs du seigneur des ténèbres. Il en était ainsi, c’était mon destin et je l’acceptais comme tel.
- Je te reverrais pendant les vacances de Noël, pour parfaire ton entrainement de mangemort. Le maître est très fier de toi pour le moment, ne le déçoit pas.
- Bien père.
ce fut ces dernières paroles. Je regardai mon père s’éloigner et restai ainsi durant quelques secondes à observer le vide, quand ma chouette Judy me rappela à la réalité en hululant d’agacement. Je pris mon énorme valise (merci les roulettes) et traversa la voie 9/3 quart. Une fois la barrière passée, un brouhaha épouvantable retentit. Les anciens élèves fêtaient leurs retrouvailles, les premières années effectuaient des adieux difficiles. J’entrepris de traverser la foule faisant rouler derrière moi, les énormes bagages. Une fois arrivée dans un compartiment libre, après de nombreux efforts pour introduire ma valise dans le porte-bagage, je m’affalai sur le canapé épongeant d’un mouchoir la sueur sur mon front.
Le célèbre sifflement du poudlard express retentit. Le train commença sa lente avancée vers la dernière année de ma scolarité. Que le temps passait vite ! Je regardai le paysage défiler devant mes yeux. Le ciel devenait de plus en plus sombre, et de grosses goutes finirent par s’écraser contre la vitre, faisant des « flop, flop », une douce mélodie qui me donnait envie de dormir. Le temps estival de Londres semblait déjà bien loin. Je ne prenais pas ça pour un mauvais présage, juste la fatalité.
- Pansy ! Je te cherchais !
- Salut Millicent.
Autant j’étais devenue belle, autant Millicent Bulstrode ne s’était pas arrangée avec le temps. Les élèves de Poudlard la surnommait le bulldog, et malheureusement pour elle, je comprenais pourquoi.
- Waouu Pansy, mais tu es devenue canon !!
- Merci, répondis-je me forçant à sourire.
Je me demandais si la famille de Millicent, avait effectué le même entraînement de mangemort à leur fille. Moi qui était tellement bavarde avant cet été, j’étais devenue très froide et peu prolixe. La mort que j’avais donné à cet innocent, y était surement pour quelque chose. Mais c’était le rituel pour recevoir la marque et ce fut avec bravoure que je la reçus. Maintenant j’appartenais à cette grande famille, et je devais m’acquittais des missions qui m’incombais sans rechigner.
Je reportai mon attention sur mon amie, elle se dandinait de gauche à droite visiblement mal à l’aise. Mon changement était-il si visible ? Apparemment.
- Tu as beaucoup changé cet été. Je pense deviner quelle est la cause de ce changement. Mes parents m’ont dit que je commencerai l’entrainement après les études. Mais pour toi, ils n’ont apparemment pas attendu.
- Tu es toujours aussi perspicace Millicent, souri-je faiblement.
J’aimais beaucoup Millicent, nous nous connaissions depuis la première année. Et au fil du temps nous étions devenues amies. Elle avait toujours été une fille calme et d’une grande vivacité. Nous étions bien différente, moi l’insouciante frivole qui s’amusait à torturer les petits gryffondors. Quoique notre haine pour les gryffondor, nous faisait un point commun énorme.
Le train poursuivait sa course. Nous échangeâmes quelques commentaires, sur l’école, les copines du dortoir, les mauvaises blagues futures pour les Gryffondors (un sujet ou je restais moins silencieuse), le mauvais temps, cet été. Millicent essayait de me soutirer quelques informations mais je restais très discrète. Alors nos conversations s’en tinrent là. Et nous contemplâmes le paysage pendant le restant du trajet. Magnifique, je devais le reconnaître. Tout était vert : les arbres, les collines, les vallées… Il y avait également d’énormes lacs entourés de forêts.
Nous finîmes par arriver à destination. Nous avions eut le temps de nous changer et c’était avec joie dissimulée que j’arborais à nouveau le blason de ma maison. Je suivis Millicent à travers la foule d’élèves qui se précipitait au dehors des wagons. Nous arrivâmes face aux calèches quand je fis instinctivement un pas en arrière, les yeux grands ouverts. Pour la première fois, je vis les animaux qui tiraient les calèches. J’avais toujours pensé que ces calèches roulaient par magie.
- Qu’est-ce qu’il se passe Pansy ?
- Qu’est-ce que tu vois devant les calèches ? demandai-je brusquement à mon amie.
Millicent scruta pendant quelques secondes les calèches.
- Mais rien du tout ! Comme chaque année !
Ça y est, j’étais devenue folle. Que dirait mon père s’il savait que j’avais des visions.
- Ne t’inquiète pas, moi aussi je les vois.
Je me retournai brusquement pour faire face à mon sauveur... ma sauveuse. Je n’étais donc pas si folle. Je vis avec horreur que cette personne n’était autre que la cinglée blonde de Serdaigle. Ceci ne pouvait donc pas compter comme preuve.
- Moi je les vois depuis que ma mère est morte. Seuls ceux qui ont vu la mort en face peuvent les apercevoir. Continua Luna Lovegood.
Pourquoi avait-il fallut que sèche les cours de ce grand bêta de Hagrid.
- Pas étonnant qu’une mangemort puisse les voir ! cingla un des rouquins de la bande weasley.
Ils avaient rejoins la folle. Les trois gryffondors les plus détestables de la planète. Ronald Weasley, sa petite amie Hermione Granger et le pire de tous : Harry Potter. Ils me lançaient tous les trois, des regards de haine. Je fusillais du regard le rouquin qui avait osé m’adresser la parole.
- Dans ce cas tu devrais faire attention à ta sang de bourbe, elle pourrait être la prochaine sur la liste ! répliquai-je d’un ton glacial.
Le traître à son sang devint rouge de colère. Il s’apprêtait à venir me casser la figure, mais Millicent me tira par la main, m’entraînant vers une calèche tandis qu’Harry Potter retenait son ami. Je me tournai vers celui-ci, il me lança un regard rancunier auquel je répondis avec un sourire malveillant. Je poussai trois fillettes de troisièmes années qui s’apprêtaient à embarquer, et je montai avec Millicent qui claqua la porte derrière-elle, dissuadant tous autres élèves de monter avec nous.
- Toujours aussi cons ces Gryffondors, ils ne changent pas ! s’énerva Millicent
- M’en parle pas, ils me donnent une envie de vomir. Mais quand la guerre éclatera au grand jour, j’aurais ma revanche crois-moi !
- Tu es devenue vraiment froide et calculatrice, je ne reconnais plus la Pansy d’avant.
- Elle est morte, répondis-je avec une lueur de tristesse dans la voix.
Le banquer se passa sans aucune anicroche. Hormis le discours toujours aussi barbant de ce crétin de Dumbledore et la répartition ennuyeuse des premières années. Je mangeai en silence durant tout le repas, Millicent lassée finit par engager la conversation à sa voisine de gauche qui était en même temps notre colocataire de dortoir. Je regardai à tour de rôle nos camarades de Serpentard, ils avaient l’air insouciant et joyeux de se retrouver à Poudlard. La grande majorité discutaient à comment emmerder les Gryffondor, trouver de nouvelles méthodes pour sécher les cours… des discussions tout à fait Serpentèques, comme j’aimais à y participer auparavant.
Mon attention se focalisa sur Drago Malfoy qui me jetait des regards de temps à autres, ce qui ne m’avait pas échappé. Nos regards se croisèrent, Il avait l’air fatigué, des cernes soulignaient ses yeux aciers. Il fut un temps ou j’étais totalement amoureuse de lui, maintenant je n’arrivais plus à éprouver des sentiments. Mon entraînement à devenir une automate obéissante avait déjà fait du bon boulot. Des raclements de chaise brisèrent notre lien visuel. Le repas était terminé. Les élèves regagnaient leurs dortoirs. Je suivis ceux de ma maison, en faisant signes aux petits morveux de me suivre. Autrefois, j’étais tellement fière d’être préfète, maintenant je trouvais ça complètement chiant. Une fois ma besogne accomplie je regagnai mon dortoir. Mes quatre colocataires piaillaient en se racontant leur vacance.
Cette chambre m’était familière, en 7 ans elle n’avait pas changé. Le planché, les murs verts, le plafond incliné, les rideaux de velours vert, la fenêtre près de mon lit. Tout cela appartenait à mon passé. J’étais enfin revenue chez moi, je fis un véritable sourire, le premier depuis longtemps. Millicent sourit à son tour, elle devait surement se dire qu’enfin de compte l’ancienne Pansy n’était pas complètement morte. J’espérais au fond de moi, le contraire. Dans la vie qui m’attendait, pour survivre j’étais obligée de me forger une carapace. Et pourvu qu’elle soit dure !
Note de chapitre:
bonjour après ma fic 4 fleurs qui je sais n'est pas finie, mais ne vous inquietez pas je vais la terminer!!
je commence une nouvelle fic qui a germé dans mon esprit d'un coup et j'aimais bien le concept.
Nous voici dans le point de vue d'une méchante hihi :)
Mercii et prenez du plaisir à lire!!
N'oubliez pas que j'apprécie les critiques constructives, qui m'aide à améliorer mon style d'écriture.
Note de fin de chapitre :
voilààà merci d'avoir lu ce chapitre et à bientôt
ho un joliii bouton avec écrit : review
... je compte sur vous ;)
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