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Sélections du mois


 

Nous affichons sur la page d’accueil de HPFanfiction les textes de Les Nerles et Catie qui ont remporté la Sélection Drago Malefoy de juin 2023 !

Pour le mois de septembre, venez lire la Sélection Eté des Fiertés LGBQTIA+ ! Vous pouvez découvrir six histoires bienveillantes et voter jusqu'au 30 septembre ici.

Et pour continuer dans une bulle de douceur, rien de tel que la sélection Feelgood, qui attend vos propositions de textes jusqu’au 30 septembre sur cette page ou en commentaire de cette news ! Vous aurez ensuite le mois d’octobre pour lire les textes et voter.

Intéressé.e par un projet de changement de format des Aspics ? Venez postuler auprès de l'Équipe, par MP à Lilychx, CacheCoeur, Tiiki ou PititeCitrouille, en réponse à cette news, ou par mail à podiums[at]herosdepapierfroisse.fr !

 

 

 

 


De L'équipe des podiums le 10/09/2023 15:53


135e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 135e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 septembre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et à vous inscrire !

Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.

A très bientôt !


De L'équipe des Nuits d'HPF le 05/09/2023 20:21


Mise à jour du règlement d'HPFanfiction


Afin de continuer de vous proposer du contenu de qualité et de renforcer notre position concernant le traitement des violences sexistes et sexuelles, le règlement du site HPFanfiction a été mis à jour ! Ces modifications sont avant tout faites pour faire du site un espace le plus sécurisant et agréable possible pour le plus grand nombre.

Les modifications concernent les points 24, 25 et 27.

Les Trigger Warnings (TW) et Content Warnings (CW) sont désormais obligatoires et les avertissements doivent être ajoutés dans les warnings de la fic et en début de chapitre. Nous comptons sur vous pour bien relire les points concernés (et pourquoi pas tout le règlement, tant qu'à faire !), ainsi que pour veiller à appliquer ces consignes.

Nous avons également créé un nouveau warning Relation toxique / abusive, et nous vous invitons à en lire la définition sur la page de définition des ratings et warnings.


De Equipe de modération d'HPFanfiction le 14/08/2023 16:59


134e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 134e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 25 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !

Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.

A très bientôt !


De L'équipe des Nuits d'HPF le 01/08/2023 12:14


133e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 133e édition des Nuits d'HPF se déroulera le samedi 22 juillet à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les Nuits d'écriture en vous inscrivant ici !


Pour en savoir plus sur les Nuits, on vous explique tout sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits d'HPF le 06/07/2023 18:54


Sélections du mois


Félicitations à Amnesie et Wapa qui remportent la Sélection Personnages secondaires et tertiaires de mai 2023 !

Pour le mois de juin, venez lire la Sélection Drago Malefoy ! Vous pouvez découvrir sept histoires sur notre Serpentard préféré, et voter jusqu'au 15 juillet (prolongation de 15 jours) ici.

Pour faire suite au TransHPF Month, les Podiums vous proposent une sélection LGBTQIA+ sur trois mois. Cette sélection été des Fiertés attend vos propositions de textes jusqu’au 31 août sur cette page ou en commentaire de cette news ! Vous aurez ensuite le mois de septembre pour lire les textes et voter.


De L'équipe des Podiums le 03/07/2023 22:20


L’ombre de Yule par Persis

[9 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
- V ...Vous plaisantez ?! s’exclama Draco, estomaqué.
- Absolument pas ! Je suis sérieux, répondit Shacklebolt. C’est une sanction légère.
- Rendre service à des Moldus ?! s’assura Draco incrédule.
- C’est cela, vous m’avez bien compris.

Harry se mordit l’intérieur des joues, détourna le regard et fit semblant de farfouiller dans un dossier. Maintenant qu’il travaillait pour le ministère, il ne pouvait pas se permettre de rire ouvertement de la déconvenue de son vieil adversaire.

- Mais je ...., marmonna Draco,... je ne vois pas comment ... je .. je n’y connais pas grand-chose.
- Vous trouverez bien le moyen, répondit le Ministre qui commençait à être gagné par l’hilarité de son jeune assistant. Vous me ferez un rapport sur chacune de vos interventions.
- Et le décret sur la restriction de l’usage de la Magie ? en présence de Moldus ? objecta Draco nerveusement.
- Arrangez-vous pour être discret ! Faites de votre mieux. Si jamais la situation vous échappe, les brigades d’oubliators seront là pour rectifier la situation. Mais n’exagérez pas, ne profitez pas de l’indulgence qu’on a eu envers vous.
Des questions ?
- Non. Pas pour le moment, lâcha Draco, déconfit.
- Alors vous pouvez-vous retirer.
- Bon, ben ... Au revoir, monsieur le Ministre !
- Au revoir, Mr Malfoy ! Et n’oubliez pas : un rapport par semaine.

Draco Malfoy vida les lieux. Harry et Shacklebolt échangèrent un regard amusé puis éclatèrent de rire.


~oO^Oo~



Draco releva le col de sa veste et resserra le nœud de son écharpe. Le Ministère avait eu l’obligeance de lui fournir une petite brochure : L’habillement molducomment passer inaperçu, les erreurs à ne pas faire,, par Emily Jupette. Écrite par une Sang-Mêlé, elle évitait au sorcier de revêtir des tenues inappropriées et excentriques. Le jeune Malfoy avait opté pour un épais pantalon de flanelle, de grosses bottines, un duffle-coat. Fidèle aux habitudes familiales, il était en noir, de pied en cap. Il erra un long moment sans but dans les rues de la petite ville de Kilbury. Puis le froid l’amena à pousser la porte d’un pub enfumé. Il alla s’asseoir et observa les gens. Il se dit qu’il était tombé bien bas pour en arriver là. Le patron vint lui demander ce qu’il voulait boire.

- Une bièraubeurre, dit Draco.
- Euh ... je ne crois pas que j’ai ça, avoua le tenancier embarrassé.
- Un hydromel, alors, répondit le sorcier avec une pointe d’agacement.
- Je vais vous apporter la carte, fit le bonhomme en manière d’échappatoire.
- C’est ça, merci !

Une fois la carte en main, Draco la parcourut des yeux. Rien que des noms bizarres et inconnus. Nom d’un dragon, pour la première fois, on aurait pu lui adjoindre un Sang-Mêlé pour le mettre dans le bain.

- Guinness, marmonna-t-il en se demandant ce à quoi ça pouvait ressembler.
Le breuvage lui parut passable, en tout cas l’endroit était chauffé et c’est ce qui importait le plus par ces températures polaires. Draco se sentait franchement mal à l’aise mais il ne pouvait échapper à cette corvée. Il s’en tirait à bon compte pour un petit écart de conduite. Il se demanda un moment s’il n’aurait pas préférer échanger ce pub contre une cellule à Azkaban et ce qu’aurait pensé son père s’il l’avait vu à ce moment. Mieux valait ne pas y penser, c’eût été trop pénible pour ce vénérable chef de famille. Le jeune sorcier balaya l’assemblée du regard. Des gens avachis, les deux coudes sur le guéridon échangeaient des propos anodins, parlaient de leur jardin, de leur belle-mère ou des nouveaux voisins. Qui était digne de son aide dans ce ramassis de bouseux, ce vulgum pecus peu attirant ?
Une fois qu’il eut siroté sa Guinness, il en recommanda une autre et s’aventura à poser la question au serveur.

- Qui s’occupe des nécessiteux dans votre charmante ville, monsieur ? demanda-t-il d’un air qui se voulait aimable.
- Vous avez besoin d’aide ?
- Moi ? Non ! se récria Draco indigné en jetant un coup d’œil inquiet sur ses vêtements.
- Ben, faudrait demander ça au Révérend Akins.

Un ecclésiastique ! Il ne manquait plus que ça !

- Et où habite-t-il ? poursuivit Draco.
- 17 St John Street. A droite en sortant d’ici, tout droit pendant un demi-mile jusqu’à la petite place devant l’église, puis la deuxième à gauche, un petit cottage avec des jardinières au balcon et un sapin décoré devant. Mais j’ai pas son numéro de téléphone. Vous voulez que j’aille ...

Téléphone ?! Téléphone ? Qu’est-ce que c’était déjà que ce truc moldu ?

- Non, non ! Merci. Je suppose qu’il a une cheminée ?
- ...Ouais, répondit le barman, intrigué par l’incongruité de la question. Mais il a sûrement le chauffage central.
- Bien ! Merci beaucoup ! Ça ira comme ça, répondit Draco pour se débarrasser de son interlocuteur.

Téléphone ! Chauffage central ! Crème de bave de salamandre ! Par les cornes de Fafnir ! Et le Ministère qui n’avait pas été fichu de lui fournir une brochure sur le modus vivendi des Moldus. La stout commençait à lui porter à la tête. Il se demanda si aller voir le Révérend était une bonne idée et ce qu’il pourrait bien lui raconter comme calembredaines pour justifier sa visite. Et s’il y avait un sorcier ou une sorcière égarée dans ce trou perdu ? Quelqu’un qui pourrait le renseigner ? Dommage qu’il ait oublié d’emmener l’annuaire sorcier du Wessex. Draco se dit qu’il pourrait tenter le coup et aller jusqu’au presbytère. Il acheva son verre et demanda l’addition. C’est quand il vit la note qu’il se souvint qu’il n’avait pas d’argent moldu sur lui. Il devint blême et se raidit. Que faire ? Il sortit une pièce de deux gallions et vit le serveur froncer les sourcils.

- Nous n’acceptons pas les monnaies étrangères, grogna le bonhomme.
- C’est de l’or, monsieur, répondit Draco avec hauteur.
- P’t être bien mais nous n’acceptons que la livre sterling.

Grand moment de solitude. Le jeune Malfoy eut peur que le Moldu ne le prit pour un vagabond. Il enfonça la main dans la poche intérieure de son Duffle-coat et en sortit sa baguette. Crotte de dragon ! Et le décret du Ministère sur la restriction de l’usage de la magie ? Tant pis ! Shacklebolt allait lui remonter les bretelles, mais il n’avait pas le choix. Draco se racla la gorge, croisa le regard méfiant du barman et sortit un mouchoir vert émeraude brodé de noir pour en recouvrir la pièce qu’il avait posée sur guéridon. Il toucha le mouchoir avec la baguette, jeta un sortilège informulé et retira le mouchoir. Les deux gallions s’étaient mués en bonnes vieilles livres sterling ! Le barman éclata de rire.

- Ah ! Vous m’avez bien eu ! s’esclaffa le serveur. Vous êtes prestidigitateur.

Prestitigitiquoi ? se demanda Draco. Il se renseignerait plus tard, l’important était que le barman n’eût pas trouvé ça étrange et ne semblât pas effrayé. Tant que la Brigade de réparation des accidents ne débarquait pas dans le pub, tout allait bien. Le barman prit un des billets et lui rendit la monnaie. Encore éberlué et surpris de la réaction du bonhomme, le jeune Malfoy bredouilla un vague au revoir et sortit du débit de boisson. Dehors il neigeait. Le sorcier rabattit le capuchon de son manteau et remonta la petite rue pittoresque jusqu’à la place de l’église. Fallait-il vraiment aller frapper à la porte du Révérend ?

Les échoppes des Moldus étaient décorées de lumignons clignotants. À cette époque de l’année les Moldus feignaient de croire fermement qu’une sorte de lutin chenu se glissait dans leur cheminée pour leur apporter des présents. Le fils Malfoy réajusta ses gants et regarda les vitrines sans grand conviction. Il ne put s’empêcher de hausser les épaules quand il entraperçut une petite pancarte portant le libellé suivant : ‘Mrs Duncan, voyance, tarot, astrologie chinoise.’ Il ricana avec scepticisme mais pas assez discrètement pour ne pas se faire accoster par une passante.

- Je vois que nous partageons la même opinion sur le sujet, fit-elle joyeusement.

Il se retourna et se trouva face à une femme entre deux âges, un peu ronde, en pantalon et anorak. Ses yeux pétillaient.

- Mabel Price, dit-elle en se présentant.
- Draco Malfoy.
- Il me semble que nous nous sommes rencontrés quelque part.
- ... Je ... je ne me souviens pas, répondit le jeune homme, embarrassé.
- Alors, vous me rappelez quelqu’un, mais je ne me souviens plus de qui, dit la dame amusée.
- Mon nom, peut-être ? se hasarda Draco, avec le secret espoir qu’il s’agissait d’une sorcière.
- Non, je suis désolée, votre nom ne me dit rien. C’est un nom français, n’est-ce pas ?
- D’origine française. Vous connaissez bien la ville, madame ?
- Le centre ville, oui. Les commerces. Mais je n’habite ici que depuis deux ans et à part mes voisins, je ne connais pas grand monde. Vous cherchez quelque chose ? Si je peux vous être utile.
- Je cherche quelqu’un à qui rendre service, lâcha le jeune homme, un peu abruptement.
- Vous devez faire votre B.A., commenta la dame dont les yeux pétillaient toujours.
- B.A. ? répéta le sorcier interloqué.
- Votre Bonne Action.
- En quelque sorte.
- Il y a bien des misères, mais je ne les connais pas toutes. Parfois, un vieux mendiant boiteux s’assied près de la porte de la banque. Mais il n’est pas là aujourd’hui. Il fait trop froid, sans doute. Il doit être en train de se réchauffer à la salle des services sociaux.
- Les services sociaux ?
- Ce n’est pas très loin d’ici. Vous voyez cette rue ? Elle se termine par un passage non carrossable, si vous le suivez, vous déboucherez dans une impasse, face à la maison de retraite. La petite maisonnette à gauche est la propriété des services sociaux, on y fait toutes sortes d’activités. Je pense que les volontaires y sont les bienvenus. Adressez-vous aux assistantes sociales, elles sont très aimables.
- Merci.
- Je vous en prie.
- Et vous ? demanda Draco.
- Pardon ?
- Je ne peux pas vous rendre service ?

Le visage de la passante se figea, son sourire se crispa.

- Non, je ne vois pas, répondit Mrs Price. Je ne vais pas vous faire laver ma voiture, je peux le faire moi-même. Mais c’est gentil de vous proposer. Joyeux Noël, Mister Malfoy.
- Joyeux Noël, Mrs Price.

Il la vit s’éloigner et la suivit des yeux. Il finit par la suivre tout court. Il ne savait même pas pourquoi. Peut-être parce que c’était la première personne à lui parler des services sociaux de Kilbury. C’était une petite ville étrange, pleine de recoins. Au détour d’une rue, on trouvait un escalier de pierre, une venelle étroite où on n’aurait pas tenir à trois de front qui se perdait entre deux rangées de maisonnettes. Mabel engoncée dans son anorak beige, remontait une rue escarpée. Arrivée au niveau d’un bâtiment de Pompes Funèbres, elle tourna à gauche et disparut derrière la bâtisse. Draco emprunta le même chemin. Il se retrouva dans une arrière-cour donnant sur un parking, nulle trace de Mrs Price. S’était-elle rendue au funérarium ou habitait-elle dans l’une des maisons qui bordaient la cour ?
Une jeune femme blonde qui portait une tenue excentrique entièrement noire le rejoignit dans la cour et s’apprêta à rentrer chez elle.

- Pardon, Madame. Draco Malfoy !
- Lisa King!
- Savez-vous où habite Mrs Price?
- Bien sûr ! C’est ma locataire. Ici, au premier étage, sonnez à l’interphone.

Interphone ? Sonner ?

- Euh ... je voudrais lui faire une surprise ! bredouilla Draco. C’est sa voiture, n’est-ce pas ? dit-il en désignant une petit coupé un peu cabossé à l’arrière.
- Oui.
- Merci.

Il dévisagea la jeune femme, ses cheveux étaient teints, on le voyait aux racines foncées. Elle n’avait pas lésiné sur l’eye liner et le fond de teint, mais c’était une jolie personne. L’arrière de la maison était décoré de toutes sortes de figurines plus dignes d’Halloween que de Noël : silhouette de chat en métal noir, araignées et crânes en plastique, petite figurine de sorcière chevauchant un balai en guise d’enseigne, citrouille de céramique au rictus menaçant...

- Vous êtes sorcière ? demanda le jeune Malfoy, mal à l’aise.
- Pas du tout ! s’exclama la fausse blonde dans un grand éclat de rire. J’aime Halloween.


~oO^Oo~


Shacklebolt examina leva les yeux et fixa Draco qui se tenait droit comme un i sur la chaise en face de son bureau, avec une moue peu engageante.

-Mm ...oui, concéda-t-il. Vous y mettez du vôtre, mais ...
- Qu’est-ce ... qui ne va pas ?
- Pf ! Nettoyer les voitures d’un quartier ...
- J’aurais dû faire toute la ville ? interrompit Draco, inquiet.
- Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Vous savez, en nettoyant toutes les voitures d’un même quartier, vous avez sans doute rendu service à deux ou trois personnes qui n’avaient pas le temps de le faire ou qui souffraient de quelques infirmités mais pour les autres c’était inutiles parce qu’elles étaient en état de le faire.
- Et où est le mal ? demanda Draco, persiffleur.
- Vous ne comprenez pas, Mr Malfoy. Vous devez rendre service à des Moldus dont vous aurez perçu la difficulté spécifique. Alors la prochaine fois, tâchez de savoir si le Moldu avait vraiment besoin que vous nettoyiez sa voiture.

Draco fit une moue renfrognée et prit congé du Ministre. Il se rendit avec des pieds de plomb à un autre étage, au bureau d’une ancienne compagne de classe. Il frappa à la porte et , comme on l’invitait à entrer, il pénétra dans la pièce en poussant un énorme soupir.

- Salut Granger ! lança-t-il sans enthousiasme.
- Malfoy ?!
- Je voudrais te poser des questions. Sur les Moldus. Enfin, évidemment, tu devines pourquoi !
- Oui, j’ai appris, répondit Hermione en essayant de rester aimable. Allez, assieds-toi !
- Voilà, chez les Moldus, qu’est-ce que c’est un prigitateur ?
- Un quoi ?
- Un prigititateur, ... un prisgititateur ... enfin quelque chose dans ce genre ?
- Un prestidigitateur ! Un illusionniste. Un Moldu qui donne l’illusion qu’il fait de la magie. Mais en fait, il utilise un truc. Seulement, il va tellement vite avec ses doigts qu’on ne le voit pas.
- Et un lété .. un téfé ...
- Un téléphone ? Tss ! Si tu avais été plus attentif au cours de Burbarge ...
- Ne me parles pas de Burbarge, s’il te plait ! répondit Draco vraiment ennuyé.
- Ben pourquoi ?

Nagini ! Le dîner est servi ! Draco se demanda s’il allait pouvoir garder son quatre-heures. Hermione qui voyait son interlocuteur passer du blême au verdâtre préféra ne pas insister. Elle poursuivit :

- Le téléphone est un appareil qui permet aux Moldus de communiquer entre eux.
- Et l’autre truc qui se termine par - phone mais qui commence par in- ?
- ... Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Hermione intriguée.
- Quelque chose qui pend à côté de la porte, en métal, avec des boutons. Un in-truc-phone.
- Un in-ter-phone !



~oO^Oo~



Quoi de plus indiqué pour pouvoir méditer et réfléchir à son aise que la vue d’un cadavre ? Un jeune homme blond fillasse pénétra dans la chambre mortuaire B4 des Entreprise Rowley & son et se planta au pied d’une bière ouverte où reposait la dépouille mortelle d’un vieillard chenu. Un homme âgé et dégarni qui portait une moustache et un costume austère s’approcha pour demander avec l’accent du terroir :

- Vous êtes de la famille ?
- Non. Une connaissance, répondit Draco lapidaire.

L’entrepreneur de pompes funèbres s’éloigna, laissant le jeune Malfoy à sa méditation. Il régnait un silence mortel dans la pièce et l’odeur des fleurs en couronnes et en bouquets montait à la tête dans un parfum enivrant. Draco se demandait comment il allait pouvoir s’acquitter de sa mission. Faire le bien n’était pas vraiment dans ses cordes. Aider un sorcier, ça pouvait passer, mais des Moldus ! Fiente de chauve-souris ! Il dut pourtant se résoudre à sortir de la pièce lorsque la famille du défunt arriva au compte-goutte, assez intriguée de trouver là ce jeune inconnu.

Une fois dehors, Draco jeta machinalement un coup d’œil à la voiture de Mrs Price tout en se dirigeant vers la sortie du parking. C’est à ce moment que la femme à l’anorak beige sortit de chez elle. Elle reconnut immédiatement le jeune sorcier.

- Bonjour Mr Malfoy ! Vous êtes en deuil ? demanda-t-elle.
- Mrs Price ! Non pas du tout, répondit-il, bougon. Pourquoi ?
- Vous venez du funérarium et vous êtes habillé de noir.
- Je venais juste euh ... je me promenais !
- Ah, tant mieux ! C’est vrai qu’ils ont un beau jardin.

En effet, les chambres funéraires étaient bordées d’un jardinet bien entretenu.

- C’est bizarre, poursuivit Mabel. Figurez-vous que l’autre jour, toutes les voitures du quartier se sont retrouvées toute propres comme par enchantement. Y compris la mienne, pourtant, elle est parquée dans un petit recoin. Je me suis souvenue de notre conversation et je me suis demandé si vous y étiez pour quelque chose ?
- Eh bien ... répondit Draco, en baissant la tête et en se grattant l’oreille.
- Eh bien, si c’est vous, merci beaucoup. Ne le répétez pas, mais je suis très paresseuse, et je n’aime pas nettoyer. Bonne journée, Mr Malfoy, dit Mabel en se dirigeant vers sa voiture.

Elle fouilla son énorme sac à main pour en extraire une clé de contact solidement arrimée à un énorme trousseau retenu par un mousqueton.

- Bonne journ... commença Draco avant de s’interrompre. Oh ! ... Mrs Price, vous êtes pressée ?

Il venait de lui passer par la tête qu’elle avait peut-être vraiment besoin qu’on lui rende un service particulier. C’eût été idiot d’aller chercher ailleurs.

- Non, je suis en congé, dit-elle.
- Je ... euh ... je peux vous inviter à prendre quelque chose ... quelque part ?

Mabel sourit, attendrie par la maladresse du jeune homme et puis parce qu’il était peu fréquent qu’on l’invite quelque part. Comme Draco ne connaissait pas la ville, il se laissa guider par son invitée, jusqu’à un petit bar sympathique où ils commandèrent deux bières. Draco se demandait comment il allait pouvoir se débarrasser de sa corvée. La bière n’était pas mauvaise mais il en avait bu des meilleures et puis la compagnie des Moldus n’était pas sa tasse de thé. Il préférait la compagnie de leur cadavre.

- Mrs Price, dit-il sur un ton abrupt et assez sèchement. Si j’étais le gnome de Noël, qu’est-ce que vous me demanderiez ?
- Vous voulez dire ‘Le Père Noël’ ? demanda Mabel, interloquée par le ton de son interlocuteur.
- Oui, c’est ce que je voulais dire, répondit Malfoy tout aussi sèchement.
- Eh bien ... pff ... vous savez le Père Noël, il faut lui donner de l’argent pour qu’il vous apporte quelque chose.
- Mettons que vous ne devez rien payer.
- Pourquoi voulez-vous savoir ça ? demanda la femme qui se posait des questions.
- Vous êtes bien méfiante ! répondit Draco agacé.
- Vous êtes bien curieux, répliqua l’interlocutrice en se redressant avec dignité et en affichant un demi-sourire distant et diplomatique.

Son attitude le désarçonna, elle lui rappelait ses professeurs. Il ne sut trop quoi répondre, il soupira et tâcha de se ressaisir. Même si la corvée lui pesait, il devait s’en acquitter et le plus vite serait le mieux. Donc, il devait y mettre les formes.

- Hum, ... euh ... oui, bredouilla-t-il. Mais ... comment dire ? ... Je ... c’est comme un ... euh ...
- Un gage ? demanda-t-elle avec sérieux.
- En quelque sorte, oui, répondit-il soulagé de cette sortie.
- Vous devez jouer les Pères Noël ?
- Rendre des services peu communs, mais pour ça, il faut que je connaisse les besoins des gens. Seulement, nettoyer les voitures, c’est trop facile ! Alors il faudrait des choses un peu plus ... un peu moins ... un peu moins ordinaires, vous comprenez. Ecoutez, Mrs Price, reprit Draco, mal à l’aise. Je ne sais comment trop vous dire ... si ... si nous faisions un marché ? Voilà ... parce que .... vous parliez de gage mais ... donc ... euh ... laver la voiture des gens qui n’en ont pas besoin ça ne comptait pas ... Peut-être que vous avez d’autres idées
- Vous avez contacté les services sociaux ? Laver le linge de familles qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui doivent faire la lessive à la main faute de pouvoir se payer la laverie, c’est quand même plus utile que de faire de la concurrence aux car-wash .
- Car-wash... Mais comment savoir qui a besoin de quoi ?
- Je vous l’ai dit : demandez aux assistants sociaux. Ai-je rempli ma part du marché ?
- Oui, ... c’est une bonne idée, vous avez raison. Et en échange ... pour ma part ... Vous pourriez écrire une lettre au Père Noël ?
- Pardon ?
- Vous ne voulez pas écrire une lettre au Père Noël ? .... s’il vous plait ? .... Vous ne voulez pas écrire une lettre au Père Noël, s’il vous plait, Mrs Price ?

Mabel réprima une furieuse envie de rire, cette insistance tenait à la fois de l’étrange et du comique. Mais quelque part son interlocuteur aux manières peu ordinaires avait quelque chose d’inquiétant.

- Une lettre au Père Noël, répéta-t-elle dubitative. Tss ... je ne sais pas ...
- Quels sont vos plus chers souhaits ?

Mrs Price dévisagea son interlocuteur. Ce gamin ne manquait pas d’air.

- Vous êtes le Père Noël ou le génie d’Aladin ?
- Le génie d’Aladin ? ... excusez-moi, mais je ... je ne sais pas qui c’est ?
- Vous ne connaissez pas l’histoire d’Aladin et de la lampe magique ?
- Euh .. n... non !
- Surfez un peu sur la toile, vous y trouverez l’histoire en entier. Pour faire bref, Aladin trouve une lampe à huile et en la frottant il en fait sortir un génie qui veut accomplir trois de ces souhaits.
- Un génie ... ? répéta Draco, songeur.
- Une créature imaginaire censée faire de la magie, crut bon de préciser Mabel.

Mon Dieu, se dit-elle, ce gamin a certainement élevé dans une secte où toute allusion à la mythologie et au folklore païen est interdite ! Et pourtant, le visage du jeune homme s’était illuminé, il se détendit brusquement, il semblait plus à l’aise.

- De la magie ! dit-il soulagé. Oui, c’est ça ! Demandez-moi des choses qui ne peuvent venir que de la magie.
- Vous me prenez à brûle pourpoint ! Il faudrait que je réfléchisse.
- Oui, ... vous pourriez mettre tout ça par écrit et m’envoyer un hibou.
- Un hibou ?!

À la seconde de surprise, succéda un franc éclat de rire. Draco comprit qu’il venait de dire une ânerie.

- Ce ... c’était pour rire, se reprit-il avec un sourire forcé.
- Vous avez une adresse électronique, sans doute ?
- Non, répondit-il de façon précipitée.

Une adresse électronique ! À ajouter à la liste, après ‘Surfer sur la toile’.

- Tiens ! C’est assez peu courant de rencontrer un jeune qui ne semble pas s’intéresser à Internet, dit Mabel avec gaité.




~oO^Oo~




« Pourvu que mon père ne passe par ici !» maugréa Draco entre ses dents. Il trainait ses chaussures tout en suivant Hermione Granger à une distance respectable. Elle se retournait de temps à autre vers lui, pour voir s’il était toujours là. Elle s’arrêta sur le seuil d’un cybercafé, attendant qu’il le rejoigne. Il s’approcha en détournant le regard. Il alla jusqu’à pousser la porte devant elle, tout en feignant ne pas la connaître.

- Tu es RI-dicule ! lui lança Hermione au passage.
- Oui ! Ça va ! C’est bon ! grogna Draco entre ses dents.
- Suis-moi. Je vais ouvrir un compte et sois attentif, hein ! Et ne fais pas cette tête : ce n’est pas ma faute si tu ne veux pas venir chez moi voir comment ça fonctionne.


~oO^Oo~



Onze heures trente, plus personne ne trainait dans les rues. Draco put, sans encombre, pénétrer dans les locaux des services sociaux et fouiller les dossiers. Il dénicha sans trop de problèmes une liste de familles en difficulté et commença sa tournée. Les Bones s’entassaient dans un trois pièces minable, deux mannes à linge débordaient de linge sale et malodorant. Quelques tergeo, des sorts de repassage, la question buanderie fut vite réglée. Deux ou trois autres tergeo, quelques sorts de rangement et la question du ménage fut balayée. Le jeune Malfoy se demanda s’il n’en avait pas fait assez, mais vu qu’il devait rédigé un rapport pour le ministre et malgré qu’il lui en coutât de jouer les elfes de maison, il donna un petit coup de neuf au sapin de Noël miteux, répara quelques meubles bancals puis jeta un coup d’œil sur les lettres à poster qui étaient restées sur un coin de cheminée. L’une était adressée au Père Noël, il l’ouvrit, la lut et la referma après avoir noté son contenu. Il passa alors à l’appartement des Johnson, une mère avec trois enfants à charge.


~oO^Oo~


Oliver Teasing ouvrit la boite postale 465 et en retira une jolie enveloppe rouge sur laquelle on avait collé un timbre de Noël. Il la glissa dans la poche intérieure de son veston et s’en retourna chez lui en sifflotant. Une fois devant chez lui, il poussa la porte de son pavillon de banlieue et se frotta les mains. Comme il était jouissif de penser qu’un petit monsieur prétentieux comme ce Mr Malfoy junior dût avoir recours aux services du Cracmol qu’il était. C’est que le petit monsieur s’était répandu en sourires et courbettes et, pour achever de le convaincre, avait, dans un geste royal, laissé une enveloppe contenant un gros billet sur la table du salon.
Un Malfoy qui a besoin d’un Cracmol, il y avait bien de quoi se réjouir ! Mr Teasing prit une plume et inscrivit sur l’enveloppe au bas de l’adresse déjà écrite la mention ‘Manoir Malfoy’. Il confia le pli à un hibou et lâcha le volatile dans la nature.

Le hibou alla frapper au carreau du salon où se tenait Draco. Le jeune homme ouvrit l’enveloppe, lut la missive et poussa un sonore ‘Nom d’un étron de doxy puant !’

- Draco ?! s’écria Narcissa indignée. Par Merlin ! Quel langage !
- Qu’y a-t-il Draco ? s’enquit Lucius, un peu inquiet.
- Rien ! répliqua le fils, maussade.
- Allons, je vois bien que quelque chose te contrarie, insista le père.
- Une petite complication imprévue.
- Concernant... ? insista Lucius.
- Ce stupide travail que m’a confié le Ministère.
- Oh ! Faut-il vraiment que tu le fasses ? demanda Narcissa en retroussant son nez avec un air dégouté.
- C’est ça ou m’exiler aux Etats-Unis, grommela Draco. Et comme je n’aime pas l’accent américain ...
- Comment peut-on t’obliger à t’abaisser à t’occuper de Moldus ?! soupira Lucius excédé.
- J’y survivrai ! Eux au moins ne risquent pas de me lancer un Crucio pour un oui ou pour un non.

Un silence gêné plomba l’atmosphère. Une foule de scenarii passa par la tête de Draco. Il se vit entrer en trombe dans le bureau de Potter et envoyer un coup de pied dans sa corbeille à papier. Il s’imagina rongeant son frein face à Shacklebolt en essayant de négocier diplomatiquement une sortie honorable. Il se représenta en train d’enivrer Teasing pour l’amadouer et lui faire expliquer la manière dont il devait s’y prendre. Mais à force de s’imaginer ce qu’on lui répondrait, la solution s’imposa d’elle-même à son esprit.


~oO^Oo~



La première chose que Mrs Price remarqua en entrant dans son studio ce fut, non pas que la porte fût ouverte – il lui arrivait de temps à autre d’oublier de la fermer à clé- mais le fait que l’étagère sur laquelle elle plaçait tout ce dont elle devait se débarrasser soit rangée. Le sol était propre, plus une seule trace de poussière. Mabel poussa la porte de sa cuisine et se sentit tout de suite dépaysée : plus rien ne trainait, tout était nickel. Le bac à vaisselle était vide et clinquant. Ses nombreux sacs à commission, pendaient bien lissés et raplatis au même crochet. Le porte-manteau avait pris une allure civilisée et aucune paire de chaussures ne jonchaient le sol. La moquette du salon avait reçu le petit coup d’aspirateur qu’elle attendait depuis une semaine et ... un jeune homme blond était assis dans le canapé-lit avec, à ses côtés, une Missy ronronnante.

- Mr Malfoy ?! s’étrangla Mabel, mais ... comment êtes-vous entré ?
- Par la porte, répondit Draco avec une pointe de suffisance.
- Mais ... la porte de devant...
- Ce n’est pas un problème pour moi.
- Et vous ... vous êtes juste venu faire le ménage ? demanda Mabel suspicieuse.
- Non ! ... je vous attendais et puisque vous n’en aviez pas eu le temps et que ... pour ma part ... hum ...
- ...contrairement à moi, vous ne supportez pas le désordre ...
- ... je me suis permis de ranger un peu.
- J’espère que je pourrai tout retrouver ! Parce que moi, quand je range, je ne retrouve plus rien.
- N’ayez crainte, j’ai remis les choses à leur place habituelle.

Mrs Price dévisagea son visiteur d’un œil sceptique. Que pouvait-il connaître à la place habituelle des choses qu’elle n’avait pas l’habitude de ranger ? Et puis de quel droit s’était-il permis d’entrer chez elle et d’aller mettre son nez dans ses affaires ? Elle n’avait rien de bien précieux mais s’il avait fait main basse sur sa carte de crédit qu’elle gardait toujours au fond d’un tiroir ...

- Il n’y a pas beaucoup d’objets qui aient une place habituelle chez moi, marmonna-t-elle, inquiète et mécontente.
- Si vous ne retrouvez pas quelque chose, vous avez mon adresse, répondit-il froidement.
- Une boite postale ! répondit Mabel, peu amène.
- Mais votre lettre m’est bien parvenue ! répliqua Draco, surpris du ton qu’employait Mabel. D’ailleurs, si je suis venu vous voir, c’est pour vous en parler.
Ne restez pas debout !

Soufflée par le culot de Draco, Mabel saisit une chaise et se plaça près de lui.

- Vous ne manquez pas d’air ! dit-elle en se laissant choir.
- Eh bien, voilà : quand je vous ai demandé d’écrire une lettre au Père Noël, je ne m’attendais pas à ce que vous m’écriviez des choses aussi ... difficiles à réaliser.
- J’ai écrit mes plus chers désirs, et puis je suis étonnée que la lettre vous soit parvenue. Je l’avais laissée sur un bord de mon bureau et puis ... je ne l’ai plus retrouvée. Il faut dire que j’égare pas mal de choses.
- D’habitude, on demande des jouets ou des vêtements au Père Noël, ou un objet utile, poursuivit Draco sans sourciller et avec un air pète-sec.
-J’ai passé l’âge du train électrique, Mr Malfoy. Et puis le Père Noël est un personnage appartenant à l’imaginaire, c’est la magie de l’enfance. Il peut arriver qu’une quadragénaire se mette à rêver.
- Un métier dans lequel je pourrais m’épanouir et gagner de quoi vivre à l’aise, lut Malfoy sur un ton dédaigneux. Que faites-vous actuellement ?
- Non, mais ça vous regarde ?
- Vous voulez changer de métier, non ? répondit Draco surpris par la répartie.
- Je suis prof de français.
- Ça ne vous plait pas ? demanda Draco avec hauteur.
- Si, mais ... l’enseignement, c’est un métier pompant et le salaire n’est pas mirobolant, répliqua Mabel, agacée.
- Et qu’aimeriez-vous faire ?
- Ecrire.
- Qu’est-ce qui vous empêche de le faire ?
- Oh, je le fais déjà, mais pas pour gagner ma vie. Et ce n’est pas avec ce que j’écris que je pourrais vivre.
- Pourquoi ?
- Parce que j’écris des fanfictions, répondit-elle énervée par le petit genre hautain de son interlocuteur.
- Excusez-moi, je n’ai pas compris, avoua Draco en faisant la grimace.

Mrs Price sourit dédaigneusement, fière de voir son jeune blanc bec en train de perdre pied.

- Ce sont des textes de fictions qu’on écrit à partir d’un personnage ou d’un univers créé par un auteur connu. Pour ma part, j’écris des textes à partir de la saga d’Henri Potier.

Le visage de Draco se décomposa. Il n’était pas très fort en français, mais ces deux mots lui rappelaient un nom connu.

- Vous avez lu les Aventures d’Henry Potier ? demanda-t-elle.
- Ben ... non, je regrette beaucoup mais ...
- Vous ne connaissez pas Henri Potier ? Oh ... c’est dommage ! s’exclama-t-elle victorieuse. C’est une série de romans pour la jeunesse, mais c’est bon pour les vieux aussi. C’est une romancière française, Catherine Raoul, qui a écrit ça.
Henri Potier un orphelin qui découvre un jour qu’il est sorcier. Il entre dans une école de magie, Verruverra et là, il fait la connaissance de ses deux amis Renaud Belette et Hermine Lagrange. Les trois deviennent inséparables et ils ont des tas d’aventures.
- Tiens ! fit Draco qui perdait toute contenance. Et qui sont les méchants ?
- Le méchant porte un nom anglais : Deathfly, un mage noir qui veut être immortel, il a tué les parents du héros.
- Et Harry ... enfin, se rattrapa-t-il, votre Henri, il a aussi des ennemis à l’école ?
- Eh bien, il y a un professeur qui ne l’aime pas, Séverin Serdent et un petit blondinet prétentieux qui se moque de lui tout le temps.
- Quelqu’un dans mon genre, quoi ! réagit Draco avec une pointe de cynisme.
- Il y a certaine ressemblance! répondit Mabel, un brin persiffleuse. Toutefois, Saturne Felony ne s’abaisserait pas à fréquenter des Grojans dans mon genre, c’est comme ça qu’ils appellent les non-sorciers!
- Ah je ... il ... s’appelle Saturne Felony, dans ce roman ? Hum ... Pas très facile ... à porter comme nom.
- Mais à la fin, il se rachète, déclara-t-elle, désinvolte.
- Ah oui ?
- Je ne vais pas tout vous raconter, si un jour il vous prend l’envie de lire les livres, vous n’aurez plus la surprise.
- Je ne lis pas ce genre de littérature mais je parierais que votre Saturne a essayé de tuer quelqu’un, lâcha Draco déconfit.
- C’est exact ! Le directeur de l’école : Albin Mirontaine. Pourtant, il s’est ravisé, enfin ... il n’a pas pu ... il n’était pas si mauvais qu’on aurait pu le penser. Oui, je sais, à mon âge, se passionner pour de telles histoires, ça peut paraître un peu ... inhabituel ... mais chacun a besoin de sa part de rêve. Mais pour en revenir à votre question, si je voulais vivre de ma plume, je devrais raconter d’autres histoires.
- Et vous n’avez pas d’idées ! s’exclama-t-il avec ses airs de petit garçon.
- Oh si ! J’en ai beaucoup, soupira Mabel, un peu radoucie. Mais le problème c’est qu’elles me viennent toutes à la fois. En général j’ai un bon style mais là ... C’est ... Le sujet que je voudrais aborder est trop sensible, je crois. Et puis, vous savez, le tout n’est pas d’écrire, il faut encore trouver un éditeur qui veuille de votre texte et qu’il y ait des lecteurs pour l’acheter.
- Un instant ! interrompit Draco, je note ... si le problème est une difficulté de concentration ...
- ... et de motivation !
- ... je peux ... y faire ... quelque chose. Pour l’éditeur, on s’en occupera en temps voulu.

Malfoy avait retiré un petit calepin noir de sa poche intérieur et s’était mis à écrire fébrilement. Il passa alors au deuxième point.

- Alors : Perdre trente livres. Où est le problème ? demanda-t-il candidement.
- Je suis un peu enveloppée.
- Oui, en effet mais vous ne pouvez rien y faire ?
- J’ai un faible pour le chocolat et les petites liqueurs, avoua Mabel amusée par l’air décalé du jeune homme.
- On va pouvoir arranger ça, marmonna Draco en prenant des notes. Venons-en au cœur du problème : Je voudrais rencontrer l’homme qui partagera ma vie pour notre plus grand bonheur mutuel. Je dois vous avouer que là, je ne peux pas faire grand-chose.
- Je ne comptais pas non plus que vous puissiez y faire quelque chose, Mr Malfoy, répondit Mabel qui avait du mal à ne pas se retenir de rire.
- Il y a bien des philtres qui ...
- Des philtres ?! Non, merci ! Pas d’amour chimique, s’il vous plait.
- Vous avez compris ce que je voulais dire.

Draco fixa l’armoire en aggloméré adossée au mur d’en face.

- Excusez-moi, je ne veux pas paraître indiscret, ... murmura Draco.
- Trop tard, c’est déjà fait, marmonna Mabel, mi-figue, mi-raisin.
- ... Comment se fait-il qu’une dame affable et cultivée, poursuivit le jeune homme qui semblait ne rien avoir entendu, n’ait pas encore trouvé chaussure à son pied ?
- Eh bien ... disons ... une erreur d’aiguillage, appelons ça comme ça. Etant plus jeune, je me suis investie dans des activités qui ont mangé tout mon temps et, quand j’ai vu que je faisais fausse route, ma jeunesse était passée. J’ai redressé la barre mais entre temps, mes amis et connaissances avaient fait leur vie et comme j’ai quitté le milieu que je fréquentais, je me suis retrouvée seule.
- Eh bien, il faut vous faire de nouveaux amis, déclara Draco comme si tout allait de soi.
- Oui, ricana Mabel, mais par un paradoxe étrange, plus je me sens seule, moins je me sens encline à sortir de chez moi.
- C’est bizarre.
- Parce que quand je sors, je ne rencontre personne avec qui je peux me lier, et ... je ne veux pas connaître une nouvelle déception.

Drago fronça les sourcils, se gratta la tempe et se remit à écrire.

- ... Passons au dernier vœu : une maison à moi, à la campagne, ni trop grande, ni trop petite, juste ce qui faut.
Bon ! Si votre roman a du succès, vous pourrez réaliser ceci toute seule.
C’est une bonne chose que je sois passé, déclara le sorcier. Je vois plus clair maintenant.
Note de fin de chapitre :

Grand merci à noix de coco qui m'a servi de beta reader :-)
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