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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


La fin d'une histoire par noix de coco

[7 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

La chanson d'origine est celle de Johnny Hallyday, Requiem pour un fou.
Voici les liens. Pour ceux qui ne supportent pas Lara Fabian : http://www.youtube.com/watch?v=sd6oS7uASGI&feature=related Et la version que je préfère et que je conseille pour la lecture : http://www.youtube.com/watch?v=9Pafs1G2h0g

Attention, ce texte ne se lit pas de suite avec la chanson. L'auteur a laissé le lien pour que vous sachiez à quel moment l'écouter sur le texte.

Note de chapitre:

Une fiction que j'ai eu beaucoup de mal à terminer, mais que j'aime particulièrement. J'espère que vous aussi vous l'aimerez. Attention, certaines scènes peuvent paraitre un peu violentes mais c'est pour la bonne cause. La chanson d'origine est celle de Johnny Hallyday, Requiem pour un fou.
Voici le lien : http://www.youtube.com/watch?v=9Pafs1G2h0g

Attention, ce texte ne se lit pas de suite avec la chanson. L'auteur a laissé le lien pour que vous sachiez à quel moment l'écouter sur le texte.
Molly frappa à la porte de chêne et patienta un instant. Voyant que personne ne venait lui ouvrir, ni Kreattur, Harry ou Ginny, elle regarda autour d’elle. Les arbres du parc étaient toujours aussi bien entretenus même si en cette période frileuse de mois de novembre, les arbres avaient perdus toutes leurs feuilles et le jardin se faisait pauvre en couleurs et légumes. Seules quelques carottes et un unique rang de poireaux semblaient survivre au vent froid qui soufflait depuis déjà de longues semaines. Le mois de novembre ne semblait pas vouloir partir au profit de la neige de décembre. Une bourrasque fit frissonner la femme qui se tenait sur le perron.

Mais que pouvaient bien faire les propriétaires de l’habitation ? Habituellement, il y avait toujours quelqu’un à la maison. L’elfe était au moins là pour garder les enfants ou s’occuper de la maison. La petite Lily n’étant pas encore étudiante à Poudlard, elle était souvent seule avec Kreattur lorsque Harry ou Ginny étaient en train de travailler.

Elle eut un petit sourire en imaginant qu’elle arrivait peut-être au mauvais moment et qu’elle les dérangeait dans leur intimité de couple.

Un vol de corbeaux passa au dessus de sa tête dans un cri unique. Un croassement cynique et terrifiant. Molly n’avait jamais pu supporter ces oiseaux qui avaient été nommés oiseaux du diable et des sorcières par les moldus. Les corbeaux avaient toujours été annonciateurs de malheur pendant le Moyen Age et Molly ne put empêcher son corps de trembler. Etait-ce de froid ou un pressentiment ? Elle n’aurait su le dire, seul son instinct lui disait de fuir et de revenir accompagnée. Mais en femme de courage, mère de sept enfants, épouse fidèle, grand-mère de treize petits-enfants, ancien membre de l’Ordre du Phénix, elle ne laissait plus rien l’impressionner ou l’effrayer. Seul un épouvantard prenant la forme de son mari ou d’un membre de sa famille dans une situation catastrophique ou pire, mort, réussissait encore à l’apeurer.

Elle ramassa le petit sac à main coquet que George lui avait offert pour son dernier anniversaire et se décida à passer par l’entrée secondaire, espérant que celle-ci serait ouverte. Ginny lui avait un jour dit de ne pas hésiter à l’utiliser.

Elle suivit le chemin empierré longeant la maison et abaissa la poignée métallisée de la porte. Celle-ci se laissa complaisamment ouvrir et Molly poussa la porte délicatement.
« Houhou ! Ginny ? Harry ? Kreattur, Pumpy ? Il y a quelqu’un ? »
La petite femme replète avança à petits pas dans la buanderie, ouvrit une autre porte et déboucha sur la cuisine. La lumière était allumée et un petit chaudron mijotait sur la gazinière. Molly souleva son couvercle et huma la bonne odeur d’un boeuf bourguignon. Elle était heureuse de voir que son unique fille avait hérité de ses qualités culinaires, ou en tout cas, qu’elle se débrouillait bien.

Mais bizarrement aucun bruit ne lui parvenait. Ni en bas, au salon, ni à l’étage, comme si personne n’était là. Malgré tout, elle se décida à avancer, Ginny ne pouvait pas être partie loin surtout que son ragoût semblait à point.

Elle traversa le petit corridor menant au salon et admira encore la décoration des lieux. Avec les revenus de Harry, Auror, et ceux de Ginny, entraîneuse de l’équipe des Harpies de Holyhead, ils n’avaient eu aucun mal à retaper la vieille maison toute délabrée et de guingois qu’ils avaient eu pour une bouchée de pain.

Par ailleurs, tous ses enfants s’étaient cotisés pour offrir des travaux dignes de ce nom au Terrier, qui, au fil des ans se détériorait à vue d’œil. Le geste, quoi qu’en disent Molly et Arthur, les avaient énormément touchés. La maigre retraite de leur père ne laissait en effet pas beaucoup de possibilité de rénovations à la vieille maison.

Molly passa machinalement sa main sur une commode et enleva les quelques grains de poussière imaginaires que Kreattur ou Pumpy, le deuxième elfe de maison, auraient pu laisser.

En accord avec les lois sur les Elfes de Maison décrétées par Hermione, les elfes étaient libres de travailler où bon leur souhaitait. Ils étaient désormais libres, rien ni personne ne pouvait les garder contre leurs souhaits dans une habitation.

Un jour une toute petite elfe était arrivée chez le jeune couple et avait annoncé qu’elle viendrait travailler pour eux. C’est Kreattur qui était allée la chercher. A son âge, il ne se sentait plus la force de travailler à temps plein et la petite elfe venait faire le ménage ou la cuisine lorsque personne n’était là pour surveiller Lily.

Aujourd’hui devait être son jour de congé puisqu’elle n’était pas apparue. Toutefois, elle se demandait bien où pouvait être le vieux ronchon qui avait élu domicile dans un placard de la cuisine. Haussant les épaules, elle traversa le salon douillet où s’éparpillaient quelques poupées et berceaux enfantins et monta lentement le vieil escalier grinçant. Alors qu’elle enjambait la dernière marche, une sorte de râle ou de sanglot - c’était difficile à analyser- lui parvint. Elle avança doucement, tachant de faire le moins de bruit possible et maudit ses talons qui claquaient sur le parquet. Elle se déchaussa rapidement et continua son avancée. Son cœur se mit à battre dans sa poitrine tandis que des frissons descendaient le long de son échine.

Elle se fia à son audition toujours aussi fine et passa devant la porte entrouverte de la chambre de James, puis devant celle d’Albus. Sur sa droite et au fond, se trouvaient la salle de bain et l’alcôve aménagée aux goûts de la petite Lily. Molly ne remarqua pas les traces pourtant visibles sur la porte de la salle de bain.

Elle atteignit la chambre du couple dont la porte était fermée. Elle abaissa la poignée mais celle-ci resta immobile. Inquiète, Molly sortit sa baguette et murmura un simple « Alohomora » qui suffit à la débloquer. Un déclic se fit entendre et lentement, le battant s’entrouvrit dévoilant les lieux.

Molly remarqua aux premiers abords le chantier dans lequel était la chambre. Les draps avaient été extraits du lit et jonchaient le sol, le tapis persan était roulé en boule, de la lingerie délicate avait été déchirée et les morceaux étaient parsemés là où il restait encore de la place. Les rideaux de fine dentelle crème avaient été également arrachés et la tringle pendait lamentablement vers le sol. Un courant d’air s’engouffra par la fenêtre entrouverte - ou brisée ? - dans un sifflement lugubre et fila droit sur la pauvre femme qui ne savait plus où donner de la tête. Tout était sans dessus dessous, les petits objets de décoration avaient explosé sur le mur laissant sur le sol des bris de porcelaine ; rien n’était à sa place. Les tableaux n’était même plus à leur place et étaient eux aussi de travers, quant à leurs occupants, ils avaient fui les lieux. Le cadran de celui d’Albus Dumbledore avait été violemment lacéré et son cœur en toile gisait tristement au bas de la fenêtre.

Enfin, Molly remarqua Harry dans la pièce. Oui, mais dans quel état ! Ses vêtements étaient froissés et déchirés par endroit, ses cheveux étaient complètement hirsutes, sa barbe n’avait pas été taillée depuis plusieurs jours et ses ongles étaient sales et tachés.

Avec précaution, elle s’approcha de lui et retint un cri. Ses doigts étaient couleur rouille et elle comprit avec horreur qu’il devait s’agir de sang séché. Elle leva sa baguette en guise de protection et s’agenouilla devant lui. Sa voix se fit douce lorsqu’elle murmura son prénom puis devant son manque de réaction, elle devint dure, jusqu’à être aiguë tant Molly était nerveuse.

Qu’avait-il pu se passer dans la chambre conjugale pour que Harry se retrouve dans cet état ?
Tout à coup il se mit à bouger, s’avançant avant de reculer et Molly retrouva dans ses gestes, celui de fous qu’elle avait parfois vus à Sainte Mangouste. Très lentement, elle leva la main sur le visage de l’homme assis devant elle et le leva à sa hauteur. Un mouvement de répulsion la fit se reculer brusquement et manquer tomber à la renverse. Les yeux de Harry étaient vides. Certes, la pupille était là mais l’éclat émeraude qu’elle lui connaissait avait disparu. Son regard était effacé, absent. Son esprit était partit, il était comme en transe. Ou comme fou.

Molly se releva aussi vite que ses jambes engourdies lui permirent et elle jeta sur Harry un sort de stupefixion qui ne sembla pas avoir d’effet si ce n’est que ses yeux se fermèrent. Au moment où elle allait transplaner, elle entendit la porte du bas s’ouvrir brutalement. Elle sursauta et contint le tremblement qui venait de la saisir. Elle avança lentement vers la porte, prête à se défendre si quelqu’un tentait de l’attaquer mais se fut une voix bien connue qu’elle entendit. C’était son fils Ron qui venait de crier son nom. A son tour elle hurla « Ron, monte en haut, vite. C’est grave, j’ai besoin de toi. »

Des pas se firent entendre dans l’escalier et un grand jeune homme aux cheveux flamboyants apparut dans l’encadrement. Ses yeux s’ouvrirent d’effroi lorsqu’il constata le désordre. Il se précipita sur le corps inanimé tandis que sa mère s’asseyait lourdement sur le lit, épuisée par tant d’émotions.

« Ron, comment as-tu su qu’il fallait venir ici ? » La voix de la vieille femme était faible, comme cassée.
« Kreattur est apparu chez nous tenant Lily dans ses bras. Il nous a expliqué en quelques mots que Harry et Ginny se disputaient et qu’il avait transplané en urgence avec la pauvre petite. Tu l’aurais vue elle faisait pitié, elle hurlait que son papa allait tuer sa maman ! Kreattur lui a dit de ne pas dire ça et je l’ai laissée à Hermione le temps qu’elle la calme. Elle devrait arriver rapidement. Tiens, d’ailleurs elle arrive », constata-t-il en entendant le bruit coutumier d’un transplanage dans le salon.

A son tour, Hermione apparut dans la porte et entra rapidement.

« Par Merlin, que s’est-il passé ici ? Est-ce que vous savez où se trouve Ginny ? »

Mais Molly semblait complètement dépassée par les évènements, comme après la mort de Fred. Elle haussa les épaules et secoua la tête en regardant sa bru, Ron hocha négativement son chef. La jeune femme montra du doigt Harry et avant qu’elle ne pose la question, Molly murmura « stupefixé » devant le regard effrayé de son fils.

« Je ne pense pas qu’il soit dangereux mais il était bizarre. Comme un fou dans l’un de vos asiles pour moldus Hermione » A ce mot, la ministre ouvrit grands ses yeux bruns et un tremblement la secoua. Elle savait la signification de ces mots.

Elle pointa sa baguette sur l’homme inanimé et prononça « Enervatum ». Les yeux verts s’ouvrirent et Harry se rassit… avant de recommencer ses mouvements d’avant et d’arrière. A cela, s’ajoutait un air qu’il semblait chantonner.

Hermione se mit à chanter l’air avec lui et s’arrêta aussi vite que cela l’avait prise. Elle se releva et tournant en rond, elle reprit l’air, cherchant l’auteur et les paroles. Des questions se bousculaient dans son esprit en même temps qu’une multitude de pensées. Et surtout elle pensait à son amie, Ginny, que personne ne savait localiser. Seul Harry était capable de dire où elle se trouvait et il semblait bien incapable de le faire.

Et il y avait toujours cette chanson qui l’obsédait, elle savait qu’elle la connaissait…
Soudain, tout lui revint, les paroles s’échappèrent d’elles-mêmes de ses lèvres :

« Je vous préviens n'approchez pas -
Que vous soyez flic ou badaud -
Je tue celui qui fait un pas
Je ne ferai pas de cadeaux !
Éteignez tous vos projecteurs
Et baissez ces fusils braqués,
Non je ne vais pas m'envoler sans elle. »

Molly et Ron la fixèrent, stupéfait.

« - Tu peux expliquer chérie ? »

Hermione passa une main sur son front et expliqua dans un seul souffle :

« - C’est une chanson moldue très connue pour son chanteur mais aussi pour son côté… tragique. La suite me revient par bribe, attendez !

D’une voix frêle, Hermione reprit le chant qu’il lui semblait bien funeste : (http://www.youtube.com/watch?v=9Pafs1G2h0g)

« Dites aux curés, dites aux pasteurs
Qu'ailleurs ils aillent se faire pendre.
Le diable est passé de bonne heure,
Et mon âme n'est plus à vendre.
Si vous me laissez cette nuit
A l'aube, je vous donnerai ma vie,
A quoi me servirait ma vie sans elle ? »

Mais la suite ne revenait toujours pas. Elle s’avança alors vers Harry et releva son visage comme Molly l’avait fait auparavant. Doucement, elle en caressa les contours et lui parla calmement, comme face à un enfant difficile ou un peu simplet.

« Harry, Harry ! Je sais que tu m’entends, c’est moi Hermione. Dis, tu veux bien chanter avec moi ta chanson ? »

Pendant quelques instants, tout le monde pensa que Harry n’avait pas entendu lorsque soudain, il ouvrit la bouche et chanta en chœur avec son amie de longue date.

« Je n'étais qu'un fou, mais par amour,
Elle a fait de moi un fou, un fou d'amour.
Mon ciel, c'était ses yeux, sa bouche
Ma vie, c'était son corps, son corps ! »

Les yeux des protagonistes s’ouvrirent au fur et à mesure que Harry et Hermione chantaient. Même ceux de Harry avaient retrouvés un éclat, comme si cette chanson lui rappelait quelque chose.
Hermione arrêta de chanter avant la fin du couplet et une unique larme s’écoula le long de sa joue.

Elle venait de retrouver les paroles.

Dans un murmure lugubre, Harry finit seul:

« Je l'aimais tant que pour la garder
Je l'ai tuée.
Pour qu'un grand amour
Vive toujours il faut qu'il meure,
Qu'il meure d'amour. »

Dans un accès de rage mal contenue, Ron se jeta sur son ami et le secoua brutalement en l’invectivant de parler. Molly se leva alors et lui lança le sortilège de Bloque-jambe et son fils s’écroula au sol près de son ami. Elle semblait avoir retrouvé ses esprits puisqu’elle toisa Ron qui paraissait furieux avant de se mettre à hurler à son tour. Les mains sur les hanches, elle se mit à tempêter et Hermione ne se rappela pas l’avoir déjà vue aussi furieuse. En tout cas, la voix de la matriarche sembla avoir de l’effet sur Harry puisqu’il murmura le prénom de son épouse, « Ginny » avant de se mettre à gémir et pleurer. Seule Hermione, toujours à ses côtés, l’entendit.

Ron promit alors de ne pas se jeter sur celui qui avait été son ami et Molly le libéra du sort qui le maintenait cloué au sol par la force des choses. Harry, dans son coin, pleurait à chaudes larmes. Ses yeux étaient à nouveau ternes.

« Ron, va chercher un membre du personnel de Sainte Mangouste, Harry est en pleine crise de démence, ou d’absence, je ne sais pas. En tout cas, il va falloir qu’il parle et seule, je n’ai pas le droit de lui administrer du Veritaserum. D’ailleurs je ne l’ai jamais fait. »

Ron transplana immédiatement. 

« Molly, je vais faire le tour de la maison, Ginny est peut-être inconsciente dans l’une des pièces. Surveille Harry le temps que Ron revienne. »

Elle sortit de la chambre tandis que Molly veillait sur le jeune homme qui faisait partie de sa famille.

« Harry, par Merlin, qu’est-ce que tu as fait, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi tu ne veux pas répondre. Harry, bon sang, tu sais que je t’aime comme mon fils mais où est Ginny ? Ma petite fille ? Hein ? Réponds ! »

La pauvre femme avait fini sa phrase dans un cri. La douleur broyait son cœur, et elle ne savait plus quoi faire. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait inutile.

Ron transplana à nouveau accompagné d’un homme en blouse verte portant les insignes de l'hôpital.
Il avança précautionneusement vers le jeune homme et planta son regard dans le sien.

« Monsieur Potter, je suis le Professeur Mag Delawn, je suis médicomage, spécialisé en troubles psychiques à Sainte Mangouste et je suis là pour résoudre votre problème et retrouver Mrs Potter, votre épouse. Je vais vous soumettre à plusieurs sorts, ne vous inquiétez pas, vous ne sentirez rien. Par mesure de sécurité je vais vous fouiller et prendre votre baguette. »

En même temps, il avança une main vers la robe de sorcier et fouilla la poche avant et en tira la baguette de Harry. Il marmonna ensuite des imprécations qui ne semblèrent pas avoir d’effets puisque Harry resta muré dans son silence, les yeux rivés sur le mur d’en face.

Le médicomage resta quelques instants immobile puis il se tourna vers la ministre qui était revenue juste après avoir entendu transplaner son époux et le scientifique.

« Je pense que vous avez du sérum de vérité sur vous ? »

Hermione acquiesça silencieusement et tendit la fiole au jeune homme. Il la prit, la déboucha et ouvrit la bouche de son patient. Il l’inclina un petit peu et laissa tomber trois gouttes. Harry sembla à nouveau présent. Il ne chantonnait plus et ses mouvements s’étaient naturellement stoppés.

«- Pouvez-vous vous identifier s’il vous plait ?
- Je suis Harry Potter, nommé le Survivant par la population, Premier Classe de l’Ordre de Merlin pour avoir tué Voldemort. »

Le mage approuva de la tête, le contenu de la fiole faisait effet. Il reprit son interrogatoire.

« - Savez-vous ce qu’il s’est passé ici ? »

Potter approuva d’un hochement de la tête.

« - Ginny et moi nous sommes engueulés. C’était violent et brutal. 
Qui a lancé la discussion entre vous ?
C’est Ginny qui est venue me trouver ici. Elle m’a annoncée qu’elle …, qu’elle… »

Hermione s’agenouilla à ses côtés

« Oui Harry, continue. Que t’a-t-elle dit ? »

Un sanglot broya la gorge du malheureux époux lorsqu’il hoqueta qu’elle avait décidé de le quitter pour un autre et qu’elle envisageait de prendre ses enfants avec elle.

« J’ai craqué, je ne pouvais pas supporter qu’elle fasse ça. Mes enfants sont sacrés, je ne pourrais jamais vivre sans eux. J’aime ma femme, je ne pouvais pas la laisser faire ça. Je lui ai dit que je refusais et qu’elle ne pouvait pas nous faire ça. Je l’ai frappée au visage, ma main est partie sans que je la retienne. Puis… »

Des larmes coulaient hors de ses yeux verts, roulaient jusqu’à son menton avant de tomber dans le col déchiré de sa chemise. De la morve s’écoulait de son nez sans qu’il l’essuie. La scène était déchirante, même les yeux apeurés de Molly brillaient d’émotion.

Le professeur posa une nouvelle question.

« - Que s’est-il passé ensuite Monsieur Potter ?
- Elle …, elle a sorti sa baguette et m’a menacé. Je ne sais plus ensuite, je crois que j’étais furieux et je lui ai lancé un sort. Je ne sais pas lequel. »

Molly intervint à son tour dans la discussion.

« Dis moi Harry, vous étiez où à ce moment là ?
- Dans la salle de bain, au bout du couloir. »

Hermione se releva, traversa la chambre, glissa sur de la lingerie et se précipita vers la salle de bain avant que quiconque n’ait eu le temps de le faire.

Un hurlement strident et sinistre, à en faire se dresser des poils le long de l’échine parvint à Harry, Ron et Molly. Aussitôt, Ron se leva, suivit de sa mère et ils se dirigèrent vers la pièce d’où leur était parvenu le cri d’horreur. A la porte, se tenait une Hermione effondrée, secouée d’affreux sanglots.

« Molly, Ron, non ! N’entrez pas ! Il n’y a plus rien à faire pour Ginny. Elle … Elle est… Elle est morte ! »

Mais Ron l’avait déjà poussée sur le côté et était entré dans la pièce baignée de lumière. Sur le carrelage blanc, gisait le corps torturé de sa sœur dans une marre de sang. Il se retourna et constata les dégâts. Certains morceaux de faïence avaient explosé tant la scène avait été violente, le miroir immense était zébré et les rideaux de douche étaient lacérés. Sur la porte, des traces de sang, comme une main appuyée qui aurait glissée.

Molly avança à son tour et s’étouffa devant la cruauté de la scène. Sa fille, la chair de sa chair, son dernier enfant venait de mourir, tuée de la main et de la baguette de son mari, de Harry qui avait toujours tenté de faire le Bien. Comment une simple crise dans un couple pouvait donc en arriver là ?

Elle bouscula son fils médusé et se jeta sur la dépouille ensanglantée de son enfant. Elle prit sa tête aux lourdes boucles rousses et les caressa tendrement. La scène aurait pu être attendrissante si elle n’était pas aussi tragique et pathétique. Molly la berçait comme un bébé, mais le bébé était grand, dépassait de toutes parts et était bel et bien inerte.

Harry arriva, accompagné du mage qui ne put que constater le décès. L’époux de feu Ginny avança du pas du condamné vers le cadavre de son épouse. Ron marcha vers lui et lui décocha un puissant coup de poing dans la mâchoire qui allongea Harry sur le carrelage. Il s’en releva enduit du sang dans lequel il était tombé.

Impuissante et effondrée, Molly regarda les membres de sa famille s’affronter en un duel inutile. Elle tenta un geste en faveur de Harry mais comprenant celui de son dernier fils, elle ne bougea pas. Harry était passé du statut d’ami cher et membre de la famille à Persona non gratta. Il était le meurtrier de Ginny.

Il venait de tuer son épouse.

Il venait de tuer leur sœur.

Il venait de tuer leur fille.

Mais surtout, il venait de tuer la mère de ses trois enfants et cela, Molly ne pouvait le comprendre ni l’accepter.

Elle regarda sa belle-fille, Hermione. Elle était complètement effondrée dans les bras de Ron. De lourds sanglots la secouaient. Elle venait de perdre sa meilleure amie et semblait inconsolable. Que s’était-il passé cet après-midi ? Ginny avait-elle vraiment décidé de le quitter ? Jamais sa mère n’avait supposé que le couple était dans une mauvaise passe. Sa fille ne lui en avait pas parlé mais repensant à ses premières années de couple, elle se rappela qu’elle n’avait jamais parlé de ses propres soucis à ses parents. Ni d’Arthur, ni de l’éducation des enfants ou des problèmes d’argent qu’ils avaient toujours dû affronter.

Des larmes montèrent dans ses yeux mais elle savait que le plus dur était à venir : Annoncer à Albus, Lily et James que leur mère venait de mourir, tuée par leur père ; annoncer à Arthur le décès d’un deuxième enfant et annoncer à ses enfants et à sa famille que leur sœur, nièce ou tante venait de disparaître. Ils allaient aussi devoir penser à son enterrement, à l’après-Ginny, régler les problèmes de garde des enfants et savoir ce qu’il allait advenir de Harry. Elle ne pouvait pas oublier que dès la première fois, elle l’avait pris sous ses ailes et avait tenté de remplacer sa mère disparue trop tôt. Elle ne pouvait oublier l’amour qu’elle lui portait, le bonheur qu’il lui avait apporté toutes ces années durant en lui donnant trois petits-enfants merveilleux et en prenant sa fille pour épouse. Elle ne pouvait pas non plus oublier les battements déchirants de son cœur de mère touché à vif.

Le mage se racle la gorge bruyamment, très clairement mal à l’aise. Lui aussi se sentait mal et parfaitement inutile. Il connaissait le problème de son patient et ne pouvait rien faire pour son épouse. Il savait qu’il devait emmener Potter à l’hôpital mais il ne se sentait pas la force de déranger les membres de la famille dans leur douleur. Il toussota et se racla à nouveau la gorge, émit un petit « hum- hum » avant de prendre la parole directement en constatant que personne ne l’avait entendu.

"Je sais que mes paroles ne serviront à rien et que cela n'allègera pas votre peine mais je dois emmener Mr Potter à Sainte Mangouste. Il va avoir besoin de soins et d'autres vont vouloir l'entendre avant de lancer des accusations contre lui. Le Magenmagot va vouloir connaître les dessous de l'histoire et je crois qu'il va falloir que vous annonciez cette nouvelle à votre famille. Je sais que cela va être dur et je sais aussi que nous ne pouvons plus rien faire pour Ginny. Attendez-moi ici s'il vous plait, je vais chercher du personnel pour la dépouille."

Molly leva les yeux vers lui et acquiesça silencieusement. Que pouvaient-ils faire de plus ?

Machinalement, elle continuait à caresser la longue et soyeuse chevelure de son unique fille. Elle avait oublié son visage abimé, ses yeux vitreux, le crâne fendu et ouvert par où s'était écoulée sa vie. Avec horreur, elle remarqua alors ses mains poisseuses de sang et eut un mouvement de recul. Elle déplia les jambes entremêlées, allongea le corps tordu et posa la lourde tête sur le devant de sa propre robe. Lentement, dans un geste maternel, elle croisa les mains de sa fille sur sa poitrine.

A cet instant précis, le jeune médicomage revenait accompagné d'assistants. L'un d'entre eux se dirigea vers le cadavre et murmura Mobilicorpus. Aussitôt, le corps de Ginny lévita dans les airs, maintenu par le sort invisible de la baguette de l'assistant. Il disparu immédiatement sans un regard pour les membres de la famille. Hermione se dégagea de l'emprise de son époux et se dirigea vers sa belle-mère qui contemplait les tâches sanguinolentes maculant sa robe. Elle lui tendit sa main et l'aida à se relever et la pressa contre elle en une étreinte chaleureuse. Molly se laissa aller et versa les larmes qui brouillaient sa vue depuis de trop longues minutes.

Pendant ce temps, le second assistant mitraillait la scène avec son appareil-photo. Les photos faisaient ressortir la violence de la scène par leur immobilité et les couleurs éclatantes. Nul doute, cette scène était bien celle d'un meurtre.

Il disparu dans le couloir et Ron supposa qu'il était parti photographier les autres pièces, à la trace d'indices et de preuves accablantes.

Ensuite, Ron, Hermione et Molly transplantèrent vers l'hôpital Sainte-Mangouste. Un psychométrie les dirigea vers une pièce où ils retrouvèrent Harry toujours en transe et le professeur Gag Delaware.

La même litanie de mots sortaient de la bouche de Harry, il semblait vraiment en état de choc et pourtant, personne n'arrivait à compatir : ne venait-il pas de tuer sa propre épouse ?

Hermione identifia à nouveau les paroles.

"Le jour se lève, la nuit pâlit,
Les chasseurs et les chiens ont faim ;
C'est l'heure de sonner l'hallali,
La bête doit mourir ce matin.
Je vais ouvrir grand les volets
Crevez-moi le cœur je suis prêt"


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Harry se sentait mal. Une affreuse douleur matraquait son crâne. Pour la première fois depuis la fin de Voldemort, sa cicatrice le brulait. Il avait oublié que c'était aussi douloureux. Il voulu lever ses mains à son visage pour les y apposer mais ses bras refusaient de lui obéir.

Il ne comprenait rien. Où était-il, que lui était-il arrivé ? Il ne se rappelait absolument rien. Rien si ce n'est des cris avec Ginny. Des cris et puis la douleur. Lancinante. Présente. Assommante.

Il essaya d'ouvrir ses paupières mais elles non plus, n'obéissaient pas. Alors il se concentra sur son ouïe, et petit à petit il arriva à percevoir des voix, au début floues, lointaines et après plusieurs minutes, il distingua les voix de ses amis, Ron et Hermione, ainsi que celle de sa belle-mère.

Il entendait également quelqu'un d'autre mais il savait que cette personne lui était inconnue. Leurs paroles n'avaient toutefois aucune signification pour son cerveau.

La panique commença à l'envahir : Où se trouvait-il ? Pourquoi ne pouvait-il bouger ? Pourquoi cette absence de souvenirs ? Par Merlin, et pourquoi souffrait-il autant ? Pourquoi était-elle à nouveau vive ? Cela faisait pourtant presque deux décennies qu'il ne l'avait plus ressentie.

Elle oscillait, venant, frappant, repartant, comme une vague. C'était insupportable. Il rêvait des douces mains de sa si belle épouse sur son front, de la petite serviette humidifiée et fraiche qui aurait apaisé cette migraine. Pourquoi Ginny n'était-elle pas là ?

Et où se trouvait-il ? Pourquoi est-ce que ses amis étaient proches mais ne lui parlaient pas ?

Harry se força à se concentrer, fixant le noir de son cerveau, tentant d'assimiler les mots qu'il percevait mais ne comprenait. Au début se fut dur, il avait l'impression d'entendre parler dans une langue étrangère, et cela l'inquiéta car jamais Molly n'avait parlé autre chose qu'anglais. Seule Hermione maîtrisait le français et il savait que ce n'était pas en français qu'ils parlaient autour de lui. Non c'était bien de l'anglais mais son cerveau était trop embrouillé pour comprendre.

Un moment découragé, il tenta de chanter, de retrouver un air, espérant que les paroles reviendraient et que tout cela se débloquerait.

Il réfléchit quelques instants, et puis un air revint. C'était celui que Ginny et lui avaient choisi pour leur mariage. Une chanson que sa fiancée avait trouvée splendide lors de leur voyage de noce anticipé en France. Une chanson d'un compositeur moldu français. Ginny avait acheté un CD et un lecteur pour pouvoir l'écouter. Harry se rappelait très bien d'Arthur tournant autour pour comprendre son fonctionnement.

Les paroles se débloquaient progressivement et même s'il ne pouvait chanter - sa mâchoire refusant de s'ouvrir - il pouvait la fredonner et cela suffisait. Les paroles en français revinrent puis leur traduction.

«Je n'étais qu'un fou mais par amour
Elle a fait de moi un fou, un fou d'amour
Mon ciel c'était ses yeux, sa bouche
Ma vie c'était son corps. »

Cette chanson, combien de fois l'avait-il entendue ? Ginny l'a passait tout le temps et rien ne pouvait l'en dissuader. Ni les bisous de ses enfants ou les caresses langoureuses de son mari. C'était sa chanson, celle qui la faisait vibrer, l'attendrissait et l'émouvait. Etait-ce la voix puissante du chanteur, celle sensible de la chanteuse ou tout simplement les paroles dramatiques qui la captivaient ?

Harry réalisa que les paroles et l'air ne voulaient plus repartir, tout comme la douleur dans son crâne, elles se relayaient pour l'abrutir et l'obnubiler. Il se rappela alors qu'il était allongé, que son corps refusait de bouger et qu'il n'avait aucun souvenir des heures passées. Mais il y avait du mieux, désormais il comprenait les paroles des gens alentours. Il se concentra donc et ce qu'il entendit l'effraya. Molly semblait être en pleurs, tout comme Hermione dont il entendait les reniflements discrets. Quand à Ron, sa voix vibrait d'une colère mal contenue. Il distingua clairement les mots enterrement, meurtre, Azkaban, et Ginny mais ne comprenait vraiment rien du tout. Qui était mort ? Pourquoi tout le monde pleurait autant ? Où était Ginny ? Qui allait être condamné à la prison d'Azkaban ?

Et sa mémoire qui lui faisait toujours défaut...
Et cet élancement dans sa tête qui n'en finissait pas...
Et ces cris...

Cris ? Par Merlin, les cris de qui ?

Et par flashs, tout lui revint. Il revit l'altercation qui l'avait opposé à son épouse.

Un frisson le parcourut à ce simple souvenir. Oui, il se rappelait. Les aveux de sa femme adultère, les cris, ses menaces d'emmener leurs enfants. Et cette baffe, dont le claquement résonnait encore dans ses oreilles. Sans parler de la chaleur diffuse qui avait envahi le creux de sa main droite. Il revoyait encore les yeux furieux de Ginny. Ce regard haineux, froid, méprisant. Il savait qu'il avait fait une erreur en ne maitrisant pas ses émotions.

L'air de « Requiem pour un fou » était toujours dans sa tête, se mêlant aux souvenirs qui affluaient près de sa conscience.

« Je l'aimais tant que pour la garder je l'ai tuée.
Pour qu'un grand amour vive toujours,
Il faut qu'il meurt qu'il meurt d'amour »

Le sens des paroles commençait à le faire frémir. La fin de la chanson était trop tragique. Pourquoi celle-ci précisément ? Pourquoi à ce moment là et pas plus tard ? Certes il la connaissait par cœur mais ce n'était pas la seule. Il y en avait d'autres. Des chansons de sorciers et de moldus. Pourquoi celle de Johnny Hallyday accompagné de Lara Fabian ?

Lentement, d'autres souvenirs déferlaient. Il se souvint de Kreattur les interrompant bruyamment, pour couper court à leur joute visuelle. Ginny et lui avaient été surpris lorsqu'il avait annoncé que Drago Malefoy désirait parler à Harry. Ils ne s'étaient plus reparlés depuis la fin de leur septième année. Ils s'était bien croisés de temps à autre au cœur de Londres, sur le Chemin de Traverse, se contentant d'un vague signe de tête.

Harry n'avait pas pu résister à cette envie de savoir ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Kreattur était reparti veiller sur le fourneau et Harry était allé dans le corridor, avait ouvert la porte et...

La douleur explosa dans son crâne, monstrueusement puissante. Il sentit un esprit se mêler au sien, cherchant à le maîtriser. Il tenta bien d'élever un mur, de le repousser. Il se rappela les cours d'occlumencie avec Rogue mais c'était bien trop puissant. L'esprit de Drago était bien trop fort pour qu'il puisse y résister. Lentement, il sentit qu'il progressait. Malefoy atteignit ses souvenirs de Poudlard, ses cauchemars, ses douleurs si fortes et insoutenables. Et il réalisa avec horreur que Drago tentait de reproduire cette sensation, qu'il l'a dirigeait vers sa cicatrice. Harry hurla comme un demeuré quand la première vague l'assaillit. C'était encore plus fort que lorsque Queudver avait recueilli son sang, avant la renaissance de Voldemort. Lors du deuxième assaut, il sentit ses genoux ployer tandis qu'il essayait désespérément de le repousser, et à la troisième charge, il s'écroula au sol, en larmes, tant par la douleur que par la violence de l'attaque.

Harry Potter venait d'être vaincu.

La suite, il ne s'en souvenait plus.

Harry réalisa qu'il pouvait à nouveau bouger ses orteils ainsi que le bout de ses doigts. Il entendit Ron exploser près de lui, il réclamait vengeance. La marée de douleurs était en train de redescendre dans sa tête. Il se remémora alors ce qui c'était passé.

Le sort que Malefoy avait lancé contre lui était très puissant, cette fois-ci il ne pouvait plus réagir, il se sentait comme bâillonné. Il s'était vu se diriger vers Ginny, qui avait monté les escaliers quatre à quatre, hurlant sa terreur. Il avait aperçu sa Lily terrorisée transplaner dans les bras de Kreattur. Et les cris encore et encore de Ginny... Rapidement, contrôlé par Malefoy, il l'avait suivie, retrouvée dans la chambre, l'avait dévisagée, longuement. Avant de la soumettre elle aussi à plusieurs sorts. Il se souvenait avoir voulu mourir, immédiatement, pour ne pas avoir à la faire souffrir. Lui qui avait regretté sa gifle tantôt. Drago l'obligea à lui lancer un sort impardonnable et il vit sa bien-aimée tomber à genoux et se rouler sur le sol, hurlant de douleur et de détresse. Dans sa panique, elle avait oublié sa baguette dans le salon. Et puis la colère de leur geôlier que Harry sentait monter en lui par le sort avait explosé. Harry lança des sorts à tort et à travers, évitant sa femme autant que possible. Dans un dernier sursaut de courage et de lucidité, il s'était retourné, rompant un quart de seconde la connexion qui les liait. Laissant suffisamment de temps à Ginny pour qu'elle se relève et s'enfuie vers la salle de bain.

Hélas, Drago avait réagit aussi vite et obligea Harry à aller vers la pièce où Ginny avait trouvé refuge. Et là, une vague de puissance meurtrière avait obscurci complètement l'esprit de Harry. Et Ginny s'écroula sur le sol carrelé qui rapidement se marbra de sang.

A ce moment là, Harry se retrouva libre de toute conscience. Il n'y avait plus que ces mots, cet air. Il était vide de tout le reste. Il n'avait aucune pensée, aucune réaction, aucune envie.

Harry sentit une larme couler sur sa joue et il constata que tout son corps était à présent sous son contrôle. Son amour était parti. Il avait tué Ginny, bien que contrôlé par son ancien ennemi. La vie ne l'intéressait plus et il ne pouvait s'imaginer vivre le restant de sa vie dans une geôle froide d'Azkaban, là où son parrain y avait passé tant d'années sordides. Il entrouvrit ses paupières et visualisa Ron sur sa gauche. A droite de Molly, un homme manipulait la baguette de Harry. Il l'entendit murmurer Prior Incantato et le dernier sort, un Avada Kedavra, apparut. Harry sut que se défendre ne servirait à rien.

Alors, il banda ses muscles et commença à les mouvoir le plus discrètement possible. De toute façon, ils étaient tous bien trop occupés à discuter de son coup de folie, des raisons qui avaient pu le pousser à tuer son épouse pour faire plus attention à lui.

Les dernières paroles de la chanson lui revinrent.

« Crevez-moi le cœur je suis prêt
Je veux m'endormir pour toujours
e ne suis qu'un fou,
Un pauvre fou qui meurt »


C'était suffisant pour Harry qui, dans un bond, se jeta sur Ron, lui arracha sa baguette des mains et la retourna sur lui-même.

Un sort vert frappa son torse tandis que Hermione et Molly poussaient un cri d'horreur et que Ron se reculait d'épouvante.

Harry ne sut jamais ce qui avait pris Drago Malefoy, pas plus que sa famille ne comprit le geste de Harry.
Note de fin de chapitre :

J'espère que vous apprécierez cette histoire et que vous me laisserez un petit mot sur vos impressions, reflexions et pensées.
A bientôt, NdC
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